Autocritique des statistiques
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1. est une composante basique Au d but du XX si cle le d veloppement de la statistique math matique impuls e par les biom triciens anglo saxons personnages plusieurs faces donne une puissance analytique nouvelle la description statistique la loi probabiliste d une variable al atoire s applique un espace homog ne dont la d finition rigoureuse s appuie sur les outils formels de la topologie math matique Celle ci th orise en quelque sorte les op rations empiriques de classement des statisticiens Mais la famille statistique n est pas parfaitement unifi e il y a des cousins distants r ticents l gard de certaines alliances comme l analyse des donn es la fran aise impuls e par Jean Paul Benzecri et rest e attentive discerner des structures statistiques au sein des observations rassembl es ind pendamment de r f rences probabilistes Surtout la famille statistique s est diversifi e avec la ramification des institutions et la puissance fournie par l informatique les sp cialistes des enqu tes et sondages les comptables nationaux les sociologues quantitativistes les macro et micro conom tres etc sont autant de rameaux apparus dans les derni res d cennies L apport des sociologues a t incontestable car la nature de leur discipline les a rendus certainement plus attentifs que les conomistes la mani re dont les personnes forment leurs propres cat gories de p2. construction de la pens e de l action et de la description Le rapport au politique un enjeu r current Alain Desrosi res trace la typologie des figures historiques de l tat sous l angle de ses relations avec l activit statistique l tat ing nieur soucieux de l administration des hommes et des choses et dont l tat socialiste fut d une certaine fa on une d rivation extr me l tat lib ral qui entend observer pour mieux le garantir le libre mouvement du commerce et des prix l tat providence qui commen ant merger la jointure des XIX et XX si cle sur la base sociale de la salarisation de masse fait entrer le travail et sa protection dans le champ de l observation statistique publique l tat keyn sien qui impulse le d veloppement de la comptabilit nationale comme mesure coh rente des agr gats de production de revenu et de demande qui nourrit la gestion macro conomique l tat n o lib ral qui porte attention l efficacit de la gestion publique et des incitations qu elle met au travers de la mise sur pied de batteries pertinentes d indicateurs Les syst mes nationaux contemporains d information statistique articulent les apports de ces diff rentes strates historiques qui se chevauchent plus qu elles ne se succ dent Au travers de cette histoire s dimentaire la statistique participe la maturation de l tat Nation comme espace cognitif
3. gt Jlaviedes eS fr Autocritique des statistiques Jacky FAYOLLE Un recueil d articles restitue l apport d Alain Desrosi res l tude des pratiques statistiques L auteur rappelle d abord que les statisticiens produisent les normes de la soci t avant de mesurer l effet de variables Il illustre ensuite la tension entre la recherche d objectivit de la mesure et les utilisations politiques pour produire la r alit Recens Alain Desrosi res Pour une sociologie historique de la quantification L argument statistique I et Gouverner par le nombre l argument statistique II deux volumes Mines ParisTech Les Presses 2008 Dans sa chronique du quotidien Les chos en date du 27 mai 2009 intitul e S comme Statistiques Roger Pol Droit s exprime ainsi propos des dites statistiques Au vu de tant de services rendus personne ne songe s en passer Mais personne non plus ou presque ne songe s interroger sur leur histoire et sur les risques de leur pouvoir Alain Desrosi res fait partie du presque De longue date comme en t moigne ce recueil d articles publi s au fil des ann es par l auteur bien connu comme l une des consciences fid les et critiques de l INSEE et du syst me statistique fran ais Cette publication participe l auto r flexivit des statisticiens l gard de leur histoire et de leur pratique Elle ne facilite pas toujours une lecture li
4. s dans nos soci t s La cr ativit de la comptabilit priv e a pris le dessus sur la rigueur conceptuelle certes plus conservatrice de la comptabilit nationale tandis que l imagination des financiers a permis de faire passer la captation de rentes pour de la cr ation de valeur C est bien ce trouble profond dont rend compte Alain Desrosi res lorsqu il crit dans le chapitre intitul Comment fabriquer un espace de commune mesure qu aujourd hui semblent entrer en concurrence plusieurs langages de r alit eux m mes utilis s par des acteurs sociaux diff rents et selon des modalit s diff rentes d un pays l autre Au del de la technique comptable et statistique c est la coh sion de nos soci t s qui se trouve dangereusement menac e par ces forces informationnelles centrifuges Publi dans laviedesidees fr le 28 ao t 2009 laviedesidees fr Jean Philippe Cotis interview dans Les Echos du 27 octobre 2008
5. sont devenus n cessaires au fonctionnement de l appareil administratif et conomique Ce syst me statistique a pris en charge un ensemble de fonctions d volues d autres institutions dans une conomie de march il remplissait certaines fonctions de la monnaie puisque le respect par les entreprises des indices normatifs n goci s dans le cadre du Plan suppl ait la sanction de leur efficacit par la r alisation mon taire de leur production sur le march cette substitution de la valeur indice la valeur d change est la source de la probl matique th orique d velopp e par l conomiste G rard Roland dans son conomie Politique du syst me sovi tique L Harmattan 1989 qui reste un ouvrage de r f rence D une certaine fa on les statisticiens sovi tiques avaient beaucoup de pouvoir mais cet exc s de pouvoir nuisait la capacit du syst me d information fournir une image fid le et partag e de l tat et du mouvement de la soci t Dans ce domaine aussi l absence de s paration des pouvoirs et des fonctions a alt r l efficacit sociale des instruments administratifs et le contr le d mocratique effectu sur leur usage par la soci t Ce ne fut pas le moindre paradoxe des soci t s socialistes que d avoir structurellement soumis la statistique bien public par vocation des int r ts de gestion et des logiques de contr le qui la d tournaient de cette vocation et d
6. sujette aux fluctuations de l opinion ou du pouvoir Les batteries d indicateurs si elles devaient s imposer comme ersatz de syst mes d information d ment organis s ne seraient en effet pas une avanc e Ces interrogations rel vent aujourd hui d un trouble bien plus g n ral la crise conomique et financi re que nous vivons est aussi une crise informationnelle M me les analystes perspicaces des d rives financi res au cours des derni res ann es il y en a eu dont il n est pas difficile de retrouver les crits se sont trouv s d munis lorsqu il aurait fallu disposer en temps r el d indicateurs pertinents sur la pr cipitation de ces d rives L actuel directeur g n ral de l INSEE le reconnaissait sans ambages Nous avons beaucoup de connaissances sur la sph re r elle mais moins sur les interm diaires financiers Une partie de ces informations ne se trouvait pas dans les statistiques ou les comptes Elles taient hors bilan et rendaient difficile l estimation du taux de levier des interm diaires financiers et de leur fragilit De fait les bilans des banques sont devenus illisibles la fair value oscille entre le dogmatisme de la valorisation court termiste et l opportunisme de l adaptation circonstancielle Ce n est pas seulement affaire de mauvaise technique comptable c est une profonde confusion intellectuelle et existentielle sur la valeur conomique et les droits attach
7. commun observ et d crit travers des grilles coh rentes Elle fournit un langage commun appropriable par les acteurs sociaux dont l apport est la fois proc dural et substantiel Ce langage contribue l mergence d un espace de n gociation et de calcul La comptabilit nationale belle synth se des d marches m trologique en mobilisant les gisements divers de mesures statistiques dans les diff rents domaines qu elle entend couvrir et comptable la comptabilit priv e normalis e en France par le Plan comptable g n ral pr parant le terrain la Comptabilit nationale fournit la mati re d une discussion rationalis e quoique conflictuelle de la formation et du partage des revenus Elle permet le passage des th ories m taphysiques ou sp culatives de la valeur une d finition et une mesure coh rente fond e sur une axiomatique explicite de la valeur ajout e par l activit conomique c est pour cela qu on ne se d barrassera pas aussi ais ment du PIB comme mesure de la richesse collectivement cr e Plus qu un rejet facile il faudra proc der en pleine rigueur l actualisation de la conception de la valeur conomique laquelle incite en particulier la prise en compte du patrimoine environnemental et de son devenir Le moment actuel est particulier les syst mes modernes d information statistique organis s dans un cadre national sont parvenus du moins dans les gra
8. e Qui ne consid re que les tableaux et les indicateurs chiffr s ne voit qu une mati re r ifi e la statistique vivante est attentive aux op rations de classement et de d finition qui lui donnent vie Il arrive que les statisticiens eux m mes l oublient lorsqu ils c dent la fausse facilit d un positivisme na f j ai entendu il y a quelque temps un statisticien d autorit ass ner propos d un domaine controvers nos chiffres sont bons La description ne se passe pas de conventions qui reconnues et assum es permettent une standardisation consciente de ses principes et de ses limites Dans la pratique des experts utilisateurs de statistiques le respect d un minimum pist mologique dans leur mode d emploi ne va pas de soi les conomistes y compris trop souvent ceux qui sont pourtant issus du syst me statistique les financiers et les logiciels pr ts l emploi comme le remarque judicieusement Alain Desrosi res font parler la statistique comme ils l entendent ils passent la mise en variable en n gligeant la mise en nombre ils s int ressent trop peu aux donn es terme trompeur en effet comme objets cognitifs et sociaux ils parlent le langage abstrait des variables mises en relation dans un but explicatif mais adoptent un positivisme na f comme si la mobilisation des dites donn es relevait d une conomie de cueillette indiff rente leu
9. erception et aux effets de retour sur les cat gories statistiques On sent quel point Alain Desrosi res aime cette famille dans la diversit de sa g n alogie et de sa descendance c est la sienne La morale de ce passage en revue de l volution cognitive du monde des statisticiens c est si je r sume sur un mode personnel et normatif l apport d Alain Desrosi res le besoin d une conduite la fois tol rante et rigoureuse savoir d passer les postures pist mologiques exclusives qui peuvent avoir les pr f rences pour de bonnes ou mauvaises raisons de tel ou tel qu il s agisse d un r alisme m trologique ou d un penchant relativiste L important est d assumer le fait que les conventions qui fondent les constructions statistiques sont le plus souvent ancr es dans les r alit s sociales et que si elles sont en cons quence contestables elles ne sont pas r ductibles des artifices La conscience avertie des implications de ces conventions fondatrices pour l laboration technique des donn es facilite la mobilisation raisonn e de ces derni res par des protocoles m thodologiques de nature diverse dominante hypoth tico d ductive inf rentielle ou conom trique La statistique dans la diversit de ses sources et de ses usages ne manque pas de plasticit pour tre mobilis e par des protocoles divers compl mentaires ou concurrents Sur un mode pluraliste elle participe ainsi une co
10. ev s acc l rer les J ai b n fici de mon passage Eurostat en 1990 91 lorsque j ai particip aux missions de coop ration que l Office statistique communautaire lan ait alors avec ses homologues des pays d Europe Centrale et Orientale A Ejov La statistique sovi tique Editions du Progr s 1967 cadences de la transmission et de l laboration des donn es r duire les d lais de pr sentation des statistiques synth tiques aux nouveaux minist res sectoriels L histoire de la statistique sovi tique peut tre r sum e comme une longue surench re entre centralisation de l administration et standardisation des normes comme une recherche tortueuse et sans fin de la centralisation parfaite sur un espace et dans une soci t n anmoins affect s de fortes h t rog n it s la statistique est con ue comme l outil universel d objectivation et de comparabilit des r sultats des diff rentes unit s conomiques et les organes statistiques acqui rent ainsi une comp tence normative l gard de l ex cution des Plans par ces unit s Ce passage la limite qui organise la confusion entre connaissance et contr le aboutit en fin de compte au contraire d une statistique parfaitement objective et homog ne l activit statistique participe aux marchandages et n gociations entre unit s conomiques et administrations Les silences les biais les redondances du syst me d information statistique
11. gradaient finalement la rationalit de l action publique La sortie de la p riode socialiste s accompagna logiquement d un discr dit profond de l activit statistique qui laisse des traces jusqu aujourd hui Les techniques statistiques elles m mes n en sortirent pas indemnes l id al utopique d une observation parfaitement centralis e et continue a d g n r en une pratique bureaucratique et co teuse du compte rendu exhaustif et fr quent qui a frein le d veloppement de techniques plus l g res les enqu tes par sondage en particulier Et pourtant la r flexion sur la statistique sovi tique et socialiste ne manquait pas de hautes r f rences intellectuelles lesquelles ont laiss des h ritages qui ont largement essaim depuis Kondratiev et L ontiev dans la Russie des ann es 1920 jusqu au hongrois Korna en passant par le prix Nobel Kantorovich La tension entre l utilitarisme politique et gouvernemental l gard de l information statistique et le positivisme des statisticiens soucieux de se prot ger contre les intrusions n tait pas sp cifique aux Etats socialistes En ce domaine comme en d autres le propre de ces Etats est sans doute d tre pass la limite face des questions partag es avec les soci t s capitalistes L laboration statistique est une activit qui n est pas neutre en ce sens qu elle ne peut classer et mesurer ind pendamment des conventions des re
12. n aire de l ouvrage car bien souvent les m mes th mes reviennent avec de subtiles variations au fil des chapitres le butinage comparatif est donc conseill Enfin c est un livre rudit sur les statistiques sans tableaux ni chiffres Il n est pas s r que la d monstration s en trouve toujours facilit e l ouvrage court sur le fil du rasoir entre le plaisir litt raire de l auteur et du lecteur et le risque d une rh torique parfois abstraite Que seraient les m tadonn es sans les donn es L ouvrage touche une grande diversit des pratiques statistiques et de leurs domaines d application Le fil directeur c est la double histoire de ces pratiques cognitive et politique et l interf rence complexe et variable de ces deux composantes Les statistiques se sont d velopp es comme outil de preuve argumentaire et comme outil de justification des d cisions publiques La convergence quilibr e de ces deux mouvements en direction d un espace cognitif construit des fins pratiques dans la perspective id ale d un tat sagement positiviste est conditionnelle Elle est vuln rable aux accidents et aux tentations Lorsque le politique a recouvert le cognitif l instrumentalisation de la statistique a pu en faire un rouage clef du fonctionnement conomique et social au d triment de sa vocation cognitive D tour sovi tique Le cas de la statistique sovi tique constitue un passage l ex
13. nds pays d velopp s une certaine maturit et une certaine forme d quilibre ils participent des processus d harmonisation progressive qui prolongent aux chelles r gionales et mondiale la formation des espaces cognitifs communs ils s tendent de nouveaux champs d observation et font preuve non sans r ticences ni difficult s de capacit s d adaptation des enjeux nouveaux Mais en m me temps ils apparaissent fortement d stabilis s et les statisticiens professionnels souvent d contenanc s par les mutations de nos soci t s Faut il y voir un retour en force de la domination des logiques marchandes comme le sugg re l ouvrage Ce n est je pense pas le seul facteur Dans des soci t s o la puissance de l informatique l acc s g n ralis Internet la diffusion accrue de la culture statistique aussi diversifient les sources et les usages de l information quantifi e la statistique publique est somm e de sortir de sa forteresse de se montrer plus r active aux interpellations des acteurs sociaux et de l opinion publique d accepter une certaine concurrence intellectuelle avec des sources priv es qui se d veloppent la validation de l information statistique passe davantage par cette mise l preuve publique et ne peut reposer uniquement sur la confiance parfois un peu autiste des statisticiens publics en la scientificit de leurs outils Qu il s agisse de l ob
14. pr sentations des normes qui participent aux rapports sociaux d une poque donn e C est l une d pendance sociale fondamentale de l activit statistique jusque dans les concepts et les m thodes qui ordonnent l observation une manipulation ou falsification directe des chiffres par les autorit s politiques m rite toujours d tre d nonc e mais le probl me est autrement complexe lorsque les d cisions politiques parviennent agir sur la r alit sociale des repr sentations et des normes La distinction et la tension ma tris es entre le cognitif et le politique sont n cessaires un exercice sain de la connaissance statistique comme de la responsabilit politique L exploration nuanc e historique et pist mologique de cette tension fait tout l int r t de l ouvrage d Alain Desrosi res L volution cognitive du monde des statisticiens L ouvrage remplit une fonction fondamentalement utile On ne sait pas assez en effet que les statisticiens avant de chiffrer commencent par classer et d finir ce qui conduit Alain Desrosi res retenir une acception plus riche de la quantification que de la mesure je ne suis pas s r que la terminologie soit id ale la mesure mesure ce qui est d j mesurable la quantification suppose la d finition et la mise en uvre de conventions d quivalence socialement admises donc discutables et discut es pr alables aux op rations de mesur
15. r mode de production L articulation ma tris e des d marches descriptive et explicative est rare et lorsqu elle est absente c est un handicap pour l usage de la statistique comme pi ce argumentative Il est frappant de voir comment dans la crise financi re actuelle les mod les sophistiqu s d valuation des risques ont t d mentis par des v nements chappant une version triviale de la loi des grands nombres normale en l occurrence mobilis e par ces mod les leur simplisme statistique tait le pendant de leur complexit math matique Alain Desrosi res situe l enjeu pist mologique du bon usage des statistiques dans le mouvement historique qui suscite rencontres et alliances entre des filiations distinctes la convergence entre la quantification descriptive des faits sociaux et la th orie probabiliste des erreurs venue de l astronomie donne partir du XIX si cle un souffle nouveau la rationalisation du travail statistique le raisonnement frequentiste instaure une raison statistique qui fait merger les r gularit s macrosociales de la r p tition des al as l mentaires Cette domestication du hasard est toujours conditionnelle et n engendre pas un d terminisme parfait Savoir rep rer les indices singuliers qui informent sur les d viances significatives fait partie d une bonne culture statistique dont la connaissance pratique des ordres de grandeur dans un champ donn
16. servation de la pauvret de l emploi du pouvoir d achat les manifestations de cette mise l preuve ont t r p t es ces derni res ann es L adaptation et l ouverture de la statistique publique se font mais dans une certaine douleur Alain Desrosi res porte attention particuli re une dimension particuli re de cette d stabilisation la mise en avant des indicateurs statistiques comme outils d valuation normative inclus dans des proc dures d exp rimentation et de benchmarking dont l tat n o lib ral est friand pour d finir et appliquer des incitations ad quates sur les institutions et les personnes C est en effet un enjeu qui suscite des controverses m rit es D un c t la notion d indicateur statistique est banale ou classique c est la partie merg e de l iceberg que constitue un syst me d information statistique de bons indicateurs tirent leur force de leur enracinement dans un tel syst me coh rent et comme le rappelle Alain Desrosi res les institutions statistiques ne manquent pas de crit res techniques pour appr cier la qualit d un indicateur de l autre c t un indicateur qui devient indissociablement descriptif et normatif en tant qu nonc verbal portant sur la soci t est pris dans des proc dures politiques que le statisticien ne ma trise plus gu re et se coupe du syst me d information dont il est issu sa validation devient ind termin e et
17. tr me illustratif cet gard Alain Desrosi res ne parlant gu re ce qui est compr hensible de cette exp rience d funte et d sormais quelque peu lointaine je me permettrais d en dire quelques mots pour mieux revenir ensuite aux propos de l auteur Dans un ouvrage publi en 1967 un auteur sovi tique rappelle les commandements originels Selon L nine les statisticiens devaient tre des auxiliaires du parti et du gouvernement L nine avait pos le principe de l enti re subordination de tout l appareil statistique aux int r ts de l dification communiste Mais il pr sente l volution du syst me statistique sovi tique dans les d cennies 1950 et 1960 en des termes dont la radicalit ne d plairait pas pourtant aux thurif raires keyn siens plut t que l ninistes d une solide coordination statistique La centralisation de la statistique a mis fin au parall lisme qui s tait tablie entre l activit des services statistiques d tat et celles des minist res et des administrations dans le rassemblement des informations et leur traitement Par centralisation il faut entendre la communication directe par les entreprises et les chantiers de toutes les informations propres aux services statistiques locaux selon des programmes unifi s Il fallait au premier chef centraliser mieux encore la comptabilit conomique renforcer la discipline des entreprises quant la pr sentation de leurs rel
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