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les travaux de VE Shchelinskij

1. l organisation des activit s des traits stylistiques qui sont la marque de traditions particuli res Bien que d ambition plus modeste la recherche de V E Shchelinskii peut tre consid r e comme pr curseur de cette approche car elle r unit les outils m thodologiques et th oriques qui permettent de concevoir l objet lithique comme le t moin d un syst me d op rations et de pr d terminations indissociables REMERCIEMENTS Il me faut remercier le Minist re Fran ais des Relations Ext rieures et l Acad mie des Sciences Sovi tique pour la bourse d tude en U R S S qui m a t octroy e en 1986 ainsi que le Prof G F Korobkova pour son accueil au laboratoire de Trac ologie exp rimentale de l Institut d Arch ologie de L ningrad o j ai pu faire la connaissance de V E Shchelinski et d couvrir ses travaux Je tiens t moigner ma reconnaissance O Pashtchenko G Iourevin et J L Chavarot pour tout le travail de traduction sans lequel le pr sent article n aurait vu le jour et V E Shchelinskii pour la confiance qu il m a accord e et les longs changes que nous avons eus BIBLIOGRAPHIE ANDERSON GERFAUD PA 1981 Contribution m thodologique l analyse des micro traces d utilisation sur les outils pr historiques Th se de troisi me cycle pr sent e l Universit de Bordeaux I ANISIOUTKIN N K 1981 Arheologitcheskoe izoutchenie moust ersko stoianki Ketrosy In Ketrosy Moust erskaia sto anka na
2. 19 34 1955 p 401 432 1961b p 11 12 et 17 46 BORDES et BOURGON 195 p 1 23 L OUBIN 1965 p 60 73 Que repr sentent d un point de vue fonctionnel les types d objets relev s et dans quelle mesure correspondent ils aux diversit s de destinations des outils L tude de ces questions tr s importantes pour la compr hension des particularit s du d veloppement de la culture et de la production l poque moust rienne suppose avant tout la mise en oeuvre de recherches trac ologiques dans les collections arch ologiques et l accumulation de donn es Objectives en nombre suffisant sur les fonctions des objets provenant de stations contem poraines mais se trouvant dans des r gions g ographiques diff rentes 1983 p 98 Dans cette perspective les approches trac ologiques et exp rimentales sont troitement li es bien que la premi re soit sans aucun doute essentielle La m thode trac ologique d apr s les propos de son cr ateur S A Semenov est n e des fonds de l arch ologie elle m me et elle a pour but essentiel l tude de la fonction des outils anciens partir des traces d usure conserv es de leur emploi SEMENOV 1957 p 5 43 1978 p 64 La mise en vidence et la distinction des traces microscopiques d usage indiquant la cin matique sont de la premi re importance parmi celles ci se trouvent les stries et les polis SEMENOV 1957 p 8 9 L analyse de la microtopographie et de la microg om trie
3. Goubsko moust ersko sto anki v Prikouban e Analyse trac ologique de la fonction des outils lithiques du site moust rien de la Gouba dans le Pr kouban Kratkie Soobshtcheni a Institouta Arheologii AN SSSR 141 51 57 SHCHELINSKI V E 1977 Eksperimental no trasologitcheskoe izoutchenie founktsi nijnepaleolititchekih oroudii Analyse exp rimentalo trac ologique de la fonction des outils du Pal olithique inf rieur Problemy paleolita vostotchnoi i tsentral no evropy Naouka Leningrad pp 182 196 SHCHELINSKI V E 1981a Sledy ot raboty na kremnevyh oroudi ah iz mestonahojdenii Hriashtchi i Mihallovskoe Severkii Donets Traces de travail sur les outils de silex des stations de Xriashtchia et de Mixa lov Don septentrional Kratkie Soobshtcheni a Institouta Arheologii AN SSSR 165 63 67 Moskva SHCHELINSKII V E 1981b Vidy ispol zovani a kamennyh oroudii iz moust ersko sto anki Ketrocy Aspects de l analyse des outils lithiques de la station moust rienne de Ketrosa n Ketrosy Moust erska a stoianka na Srednem Dnestre Naouka Moskva pp 53 58 SHCHELINSKII V E 1983 K izouicheniiou tehniki tehnologii izgotovleniia i founktsi oroudii mousterskoi epohou Vers une tude de la technique de Ja technologie de fabrication et de fonction des outils de l poque moust rienne n Tehnologi a proizvodstva v epohy paleolita Naouka Leningrad pp 72 133 SHCHELINSKI V E 1984 Nekotorye o
4. L avantage si vident de ce proc d s explique par le fait que tous les clats sont obtenus partir d une assez grande longueur de plan de frappe en arc d ventail et que cette succession optimale des enl vements d termine des ar tes rectilignes rayonnantes non crois es Lors du d bitage radial les produits Levallois sont un peu moins nombreux 14 25 moyenne 19 5 et la plupart d entre eux se distinguent par un nervurage irr gulier du dos bien qu ils aient une forme ovale triangulaire ou quadrangulaire bien nette Le d bitage des lames et des lamelles est le plus faible 1 6 Strictement parlant tous ces proc d s essentiels du d bitage des nucl us peuvent tre appel s Levallois parce que chacun d eux condition que la mati re soit convenable et la pr paration du nucl us correcte donnent la possibilit d obtenir des produits de type Levallois Et comme l atteste le mat riel arch ologique les tailleurs moust riens employaient constamment non pas un mais la presque totalit ou l ensemble de ces proc d s de d bitage Les raisons en sont nombreuses La finalit concr te du d bitage ne jouait pas le dernier r le dans le choix des proc d s car tous ne permettaient pas toujours de fabriquer en quantit requise un type de produit d fini Ainsi les pointes Levallois qui faisaient souvent office de couteau s obtenaient coup s r par divers proc d s mais dans le cas d une fabrication e
5. d autres nucl us Levallois distingu s non seulement par leur forme et leurs caract res de fa onnage mais aussi par leur finalit Les uns taient destin s aux lames nucl us lame les autres aux clats triangulaires nucl us pointe BORDES 1950 p 19 34 1961b p 14 16 72 Cette id e de la sp cialisation des nucl us Levallois fond e sur leurs traits caract ristiques a t soutenue par certains chercheurs Par exemple V N GLADILIN 1976 p 9 18 en la d veloppant a propos de ne rapporter au Levallois que deux types de nucl us pointe et en forme de tortue car de chacun d eux n aurait t d tach qu un ou deux clats de forme pr d termin e D autres chercheurs cependant sont convaincus que d autres types de nucl us ont un caract re Levallois en forme d ventail un deux ou plusieurs plans de frappe ou dont les plans de frappe ont t pr par s de fa on particuli re et dans des points strictement d finis Le d bitage de ces nucl us s effectuait dans une direction parall le et les produits pouvaient tre de n importe quel type quelque soit le nucl us LIOUBIN 1965 p 26 27 38 122 La compr hension largie du Levallois et son appr ciation comme stade du d veloppement de la technologie lithique propre l poque moust rienne nous para t en bloc plus juste Toutefois il faut reconna tre que l identification de groupes Levallois partir des types de nucl us d crits
6. me type mais plus denticul e se trouve sur le bord longitudinal gauche 3 Le ciseau 1 objet On l employait aussi pour le rabotage mais pour un travail de surfaces larges ou de rainures relativement troites Il se pr sente sous la forme d un clat d obsidienne 5 8 x 3 7 x 0 8 cm triangulaire irr gulier asym trique et n a pas de retouche secondaire Fig 6 20 Le bord actif de ce ciseau est l extr mit distale convergente assez 139 FIGURE 7 D tails macroscopiques et microscopiques de l usure d un outil d obsidienne usage multiple de la station de Erevan utilis comme couteau per oir al soir et racloir Planche extraite de SHCHELINSKII 1974 140 vc mu EES KE E CS CECR pe en pm we FIGURE 8 D tails macroscopiques et microscopiques d un outil d obsidienne usage multiple de la station moust rienne de Erevan utilis comme couteau et per oir Planche extraite de SHCHELINSKII 1974 141 4 4MM FIGURE 9 D tails microscopiques d usure d outils d obsidienne de la station moust rienne de Erevan 142 J et 2 traces dues au d coupage et au rabotage sur le racloir 21 de la figure 6 3 traces dues au d coupage sur la pointe 19 de la figure 6 L chelle microscopique indiqu e calcul e d apr s l objectif et l oculaire de projection ne tient vraisemblablement pas compte du tirage propre au syst me photographique du microsocope en juger par les d tails
7. qui combin rent le d coupage avec le raclage de mati re tendre peu abrasive Pour ces diff rentes op rations furent utilis s des bords distincts La pointe employ e aussi au per age servit d couper tandis que le raclage fut effectu avec les parties saillantes de la base Fig 16 10 Ces instruments de fonctions combin es effectu rent certainement un travail exigeant l association des op rations de d coupage et de raclage Les objets de la station portant seulement les traces d usure du raclage de mati re tendre faiblement abrasive sont beaucoup moins stables et pour une bonne part de forme accidentelle Il n y a d homog n it ni dans leur morphologie ni dansleurs dimensions ni dans le caract re de leur retouche les dimensions oscillent de petites 2 3 x 2 3 x 0 4 cm relativement grandes 7 5 x 4 4 x 2 cm D apr s leurs indices morphologiques ils se rapportent aux types suivants petit biface 2 objets pointe moust rienne 1 objet racloir anguleux 1 objet racloir convergent 1 objet racloir ordinaire 1 objet racloir oblique 5 objets clat Levallois 1 objet clat non Levallois 4 objets lame retouch e 1 objet Sur 8 pi ces la retouche est assez grande elle est moyenne sur 4 et petite sur 2 Les bords de 2 sp cimens sont affect s de retouche bifaciale La mise en vidence d une telle vari t de formes d outils appartenant d apr s leurs traces d usure la m me cat gorie fonctio
8. serve cache un trac ologue des plus comp tents qui n ignore rien de la d termination des polis ni de ses limites V E Shchelinski est le premier chercheur avoir proc d l tude fonctionnelle de s ries lithiques moust riennes 180 pi ces Erevan 131 La Gouba 54 Novoso Let 164 Ketrosa 1981 aussi les informations qu il apporte sont assez brutes faute d un contexte de connaissance plus large auquel les int grer Cependant elles n en sont pas moins importantes car les donn es sur la fonction des outils de cette p riode sont encore rares ANDERSON GERFAUD 1981 analyse de 267 pi ces provenant de Pech de l Aze I et IV et de Corbiac BEYRIES 1984 et 1986 analyse de 436 pi ces provenant de Corbehem Pied Lombard Combe Grenal Marillac Vauffrey et Arcy sur Cure Que nous apprennent elles Les instruments sont caract ris s dans une mesure variable par la morphologie de leur partie active qui est g n ralement retouch e La variabilit typologique para t li e la nature des supports eux m mes d termin s par les proc d s de d bitage employ s qui ne permettent pas une pr d termination r ductrice BOEDA ce volume Certaines formes destin es des emplois particuliers peuvent tre obtenues de diff rentes fa ons c est le cas des couteaux triangulaires faits de pointes Levallois brutes et par la retouche de supports en racloirs convergents La grande cat gorie des racloirs n a pas de
9. Le texte qui suit est compos d illustrations et de paragraphes extraits de la th se et de trois articles de V E SHCHELINSKII 1974 1975 1977 1983 L tude des techniques des technologies de fabrication et de la fonction productive des outils des stations moust riennes est directement li e la question aujourd hui largement d battue du d veloppement de la soci t humaine et de la culture mat rielle l poque moust rienne Durant la derni re d cennie gr ce aux nouvelles d couvertes et aux progr s de l analyse technico morphologique du mat riel arch ologique cette question a sensiblement progress A pr sent la technique moust rienne de fa onnage de la pierre n est plus vue comme quelque chose d uniforme et d essentiellement archaique Au contraire Institute of Archaeology of Academy of Sciences of USSR Dvortzovaja nab 18 191065 Leningrad USSR Laboratoire d Ethnologie Pr historique 44 rue de l Amiral Mouchez F 75014 Paris France 121 presque partout des occupations moust riennes ont t mises au jour a constat dans cette technique malgr des lignes d volution communes une diversit d expressions et de particularit s locales Ceci est illustr par l originalit typologique de certains outils de ces complexes arch ologiques A partir des observations faites sur des mat riels de r gions g ographiques particuli res les chercheurs ont abord ce probl me de l identificati
10. au fort grossissement du microscope m tal lographique on distingue de petites rayures encore plus nettement orient es Le degr de polissage du bord de l outil est lev et peut atteindre parfois 2 00 mm SHCHELINSKII 1977 p 191 fig 4 1 Fig 19 1 Le complexe des traces d usure d crit est rapprocher dans une certaine mesure des traces observ es sur les grattoirs des stations du Pal olithique sup rieur servant comme on le croit au travail des peaux animales Toutefois il existe aussi de nettes diff rences entre elles L attention est d abord attir e par l intensit du poli qui est inhabituelle sur les outils du Pal olithique sup rieur ainsi que par son extension sur les deux faces du bord actif On est de plus tonn par la finesse et l enchev trement des petites traces lin aires lorsque l usure est grande 1983 p 112 Quant au complexe des traces r sultant du raclage d une mati re dure faiblement abrasive voici ses caract ristiques toujours sur les outils de silex de Nosovo I Le bord us a un poli bifacial mais tr s faible I est localis en une bande troite sur les parties les plus extr mes du bord Les in galit s du relief ne sont pas effac es et peu mouss es Les angles et les ar tes des facettes de retouche restent aigus Le fil est micro denticul et sinueux Les 9 Le polissage r sulte de l arasement de la surface primitivement rugueuse du silex il est analogue l abras
11. aux sp cimens des collections moust riennes Nous avons employ pour ces exp riences du quartzite de l obsidienne diff rentes roches siliceuses et surtout un silex grain fin mat riau essentiel des outils de l Age de la Pierre sur presque tout le territoire de l Europe L essentiel de nos exp riences s est fait l aide de percuteurs lithiques car leur emploi l poque moust rienne est attest par l analyse des traces de travail sur les nucl us et le d bitage des s ries arch ologiques D autres informations d duites des observations technico typologiques des industries des sites moust riens n ont pas t contredites par l exp rimentation La mati re premi re pour les nucl us se pr sente habituellement sous forme de morceaux de blocs de galets de rognons ou de plaquettes de silex Chacune de ces formes initiales ainsi que le montrent les reproductions exp rimentales doit tre fa onn e pour obtenir les surfaces de travail du nucl us requis son plan de frappe et sa surface de d bitage Cependant le caract re et l intensit de ce fa onnage pr liminaire d pendent directement de la morphologie et de la qualit de la mati re premi re de d part Voyons certaines des exigences technologiques du d bitage Levallois A la pr paration du nucl us le plan de frappe g n ralement large et oblique par rapport la surface de d bitage tait fait habituellement par deux ou trois gros enl vements Ce n
12. d coupage 10 objets et de percement d coupage et rabotage 2 objets Ils ont en commun l op ration de percement qui accompagne le d coupage c est pourquoi ils ont une forme pointue Par leurs dimensions et d autres indices morphologiques li s la forme du support initial ainsi qu l intensit et au caract re de 1 retouche secondaire ces couteaux ne sont pas identiques Donnons une br ve description de certains d entre eux Le couteau pointu allong retouch et sym trique 7 5 x 3 x 1 cm fait d une lame d obsidienne Fig 6 23 a les deux bords longitudinaux convergents vers la pointe fabriqu s d une retouche grande et assez profonde d terminant une angulation de 40 45 Ils servirent au d coupage et au percement comme en t moigne leur complexe d usures caract ristiques Fig 8 Le couteau pointu allong retouch asym trique 5 5 x 1 7 x 0 5 cm fait d une lame d obsidienne Fig 6 19 a les deux bords longitudinaux et la pointe fabriqu s par une grande retouche Les bords ont une angulation de 38 55 Sur cet outil sont conserv es des traces d usure de d coupage Fig 9 3 et de percement Le couteau pointu allong retouch sym trique 6 4 x 1 5 x 0 8 cm fait d une lame d obsidienne Fig 6 8 a les deux bords longitudinaux et la pointe l g rement arrondie Dansces pages ne sont expos s que les r sultats des trois premi res stations 6 L tude trac ologique et technologique de l indu
13. d illustration arch ologique pr cise et un expos la part de l implicite sur l explicite en r serve de fait le plein b n fice au lecteur averti comme ce fut le cas de Prehistoric Technology de S A SEMENOV 1964 Ainsi si tous les caract res qui d finissent le mode de d bitage Levallois sont d crits convexit s lat rales et distale de la surface de d bitage am nag es partir de la surface des plans de frappe s ries d enl vements pr d terminants et pr d termin s l accent n est pas mis suffisamment sur la discontinuit des deux faces du nucl us qui en d coule et sur la limitation de la capacit de production d clats pr d termin s qu elle entraine BOEDA ce volume bien que cette notion soit sous jacente en plusieurs endroits du texte L on peut regretter aussi que V E Shchelinskii ait choisi guid en cela vraisembla blement par la conception mat rialiste des modes de production de d velopper le point de vue diam tralement oppos au sch ma traditionnel enl vement pr d termin unique tir d un nucl us pr paration centrip te au d triment des solutions interm diaires Il prend en effet pour mod le de base de ses descriptions un sch ma o les clats pr d termin s sont produits d s le stade de mise en forme du nucl us Mais il rend ainsi plus sensible l originalit de la lecture qu il propose du fait Levallois et met en vidence clairement le principe de r currence BOEDA 198
14. est que lors de la proc dure de d bitage s il y en avait la n cessit que le plan de frappe tait achev et pr par par retouche pour le coup de percuteur Mais n tait minutieusement am nag e que la partie utile 2 4 cm au d bitage d un clat Bien que ce plan de frappe troit fusse con u pour un seul coup il tait possible avec une certaine habitude d en tirer successivement deux ou m me trois clats superpos s Cependant apr s l extraction de l clat ou des clats ce plan local tait renouvel par un fa onnage compl mentaire au m me ou en un autre point et cette retouche p riodique du plan de frappe pr c dait le d bitage de chaque clat jusqu l exhaustion du nucl us Quant la surface de d bitage du nucl us elle tait faite convexe avec l paisseur maximale en son centre et une pente progressive vers le bord A cette fin on d bitait partir du plan de frappe deux ou trois clats primaires ou semi primaires parall les et plusieurs petits clats pour enlever les corniches ainsi cr es sur le bord du plan de frappe La forme convexe s laborait par l alternance des enl vements tir s de plusieurs plans de frappe et par la retouche compl mentaire Bien que nous n ayons pas eu l intention d en produire nous avons plusieurs fois obtenu par le proc d du d bitage radial des pr formes la configuration du nucl us en tortue Nous avons tudi part ce mode de pr paration des nucl us
15. et de rabotages est manifeste que ces couteaux servirent d charner les carcasses animales et travailler le bois Pour le travail du bois furent au surplus employ s des planes et certains grattoirs avec les traces de raclage de mati re dure faiblement abrasive Les grattoirs pour le travail de la peau avec des traces d usure de raclage de mati re dure abrasive et de mati re tendre non abrasive sont peu nombreux Mais le haut pourcentage de per oirs al soirs peu ordinaire il faut le dire dans les vestiges de l poque moust rienne et la pr sence de petits bifaces indiquent vraisemblablement que la production de v tements de fourrure et probablement de vaisselle en cuir et en corce occupait une place importante dans les activit s productrices des hommes de la station La station de Erevan d apr s les types d activit s reconstruites tait peut tre un site de longue occupation des chasseurs moust riens L inventaire de la station de Nosovo I d apr s la fonction des outils apparait consid rablement moins riche Il est globalement assez typique d une station de courte dur e saisonni re De plus l activit productrice domestique selon le terme de A N Rogatchev avait ses particularit s sp cifiques Comme il a t d montr dans l inventaire de ce complexe arch ologique les outils utilis s comme racloirs pour le travail de mati re tendre faiblement abrasive cuir peau sont les mieux repr sent s Les gra
16. gauche et tendue Mais comme il est impossible de les arracher de la peau on utilisait un grattoir avec lequel cette pellicule fortement tendue tait l g rement gratt e sa base Il faut toutefois noter qu il ne s agissait pas l d un raclage stricto sensu car aucune sciure n tait produite au cours du travail Les mouvements effectu s par l outil n taient pas non plus tout fait caract ristiques du grattoir car son tranchant en consid rant la sp cificit de l op ration ne pouvait pas avoir une orientation strictement d finie par rapport la direction des mouvements de l instrument Il conjuguait la cin matique non seulement des outils racler elle pr domine mais aussi des outils poussant et m me des outils coupant au surplus l acuit du front de grattoir n avait aucune importance pour cette op ration les sp cimens arch ologiques portent un mouss macroscopique NdT et le travail pouvait tre effectu sans tension particuli re avec un outil fortement us Apr s avoir utilis dans les exp riences des grattoirs morphologiquement analogues aux grattoirs moust riens us s on peut aussi expliquer l usure marqu e de leurs angles et saillies les bords relativement troits et saillants facilitent le travail car ils permettent de concentrer l nergie en un seul point Durant ce travail le grattoir subissait en m me temps le frottement sur une surface consid rable Le fil ainsi que les faces adjacentes s arasa
17. me des distinctions locales des techniques de la taille lithique dans les stations moust riennes ni la distinction des cultures arch ologiques de cette poque Nos buts sont plus modestes bien que tout aussi actuels que 123 la r solution des questions culturo g n tiques Avant tout nous t cherons d aborder certains points g n raux de la technologie moust rienne du fa onnage de la pierre d une position un peu diff rente de celle de nos pr d cesseurs Ensuite nous pr senterons les r sultats de nos recherches fonctionnelles 1983 p 76 DONNEES EXPERIMENTALES SUR LA TECHNIQUE MOUSTERIENNE DU FA ONNAGE PRIMAIRE DE LA PIERRE Les typologues distinguent l poque moust rienne au moins quatre proc d s de d bitage largement r pandus 1 Le d bitage radial d termin par la pr sence dans les inventaires de nucl us radiaux aplatis 2 Le d bitage convergent nucl us convergents aplatis en forme d ventail ouvert ou semi ouvert d apr s V P Lioubin ou avec d bitage depuis la partie active d apr s I I Korobkov et triangulaires 3 Le d bitage parall le nucl us parall les aplatis un plan de frappe 4 Le d bitage parall le crois nucl us aplatis parall les deux plans de frappe On peut consid rer ces types de d bitage de lames et d clats comme essentiels dans la taille lithique l poque moust rienne bien qu ils puissent vraisemblablement coexister avec d autres pr
18. que l on croyait tre les indices de la m thode Levallois se r v le exag r e Ainsi au contraire d une opinion commune il y a maintenant des raisons d affirmer que la pr paration production primaire pr liminaire des nucl us destin s au d bitage de produits de type Levallois n tait pas si intensive que les nucl us eussent une forme r guli re g om trique garantissant l extraction d un clat d une forme pr d finie Au contraire cette pr paration pr liminaire tait assez l mentaire et peu significative A ce stade n taient pr par es grossi rement sur les nucl us que les parties actives le plan de frappe et la surface de d bitage tandis que la forme g n rale restait assez quelconque Fig 2 En revanche d autres composantes de la proc dure de d bitage n ont pas t consid r es dans la mesure n cessaire lors des tudes de 1 m thode Levallois La fabrication de produits Levallois n tait pas seulement la r p tition des actes de d bitage elle incluait aussi le choix de l emplacement le plus convenable sur le nucl us pour le d tachement du produit suivant et diff rents types de retouches et d enl vements pour la finition du plan de frappe de la surface de d bitage et l am nagement des extr mit s semi arqu es et arqu es Ces op rations taient habituellement faites avant l enl vement de chaque produit jusqu l exhaustion du nucl us autrement dit le d bitage d un clat ou d
19. secondaire des outils Les tudes technologiques de SHCHELINSKI ont port par ailleurs sur la forme des outils et plus particuli rement sur la distinction entre les caract res morphologiques naturels accidentels et volontaires Il a consid r les endommagements des bords par pi tinement Fig 3 et les accidents de taille 1983 pp 89 90 fig 2 sur lesquels il attire l attention des typologistes ainsi que les modes de fracture des supports p 91 fig 2 les proc d s de retouche et les retouchoirs leur correspondant pp 91 97 fig 2 et 3 Sur ce dernier point les outillages du Moust rien russe pr sentent une particularit peu connue A c t des galets et des nucl us puis s on employait manifestement des clats ordinaires pour la retouche par percussion Ce sont les exp riences qui nous ont port cette conclusion Elles montrent que n importe quel clat lame ou m me outil en roche siliceuse s il a un bulbe assez bomb et lisse peut faire office de percuteur ce bulbe est tr s commode pour percuter le bord de l objet fa onner Les traces d usure sur de tels percuteurs sont int ressantes Leur tude a permis de mettre en vidence des clats retouchoirs dans le mat riel de certaines stations moust riennes Ces traces sur les percuteurs sont habituellement assez claires car elles apparaissent sous forme de d t riorations caract ristiques de la surface en forme de petites 0 02 0 2 cm stries
20. signification fonctionnelle puisqu elle recouvre des instruments utilis s sur toutes sortes de mati res tant en actions transversales que longitudinales Les indices morphologiques en relation avec la finalit de ces objets sont rechercher davantage dans le profil et l angulation des bords que dans la localisation de 1 retouche mais il n y a pas l de crit res stricts Par ailleurs Ja r utilisation secondaire sans modification de l outil n est pas rare comme le montre en particulier l exemple des pi ces de Nosovo I utilis es pour racler des peaux Les hypoth ses de V E Shchelinskii sur le principe de r currence du d bitage Levallois sont confort es par l analyse fonctionnelle Outre les produits retouch s pour lesquels la question ne se pose pas des clats des lames et des pointes Levallois bruts portent des traces d usure qu il est difficile d imaginer tre le fait d utilisations occasionnelles ou accidentelles Au contraire l tude de la s rie de Ketrosa SHCHELINSKII 1981b montre que la totalit des pi ces Levallois examin es ont t employ es pour des actions de d coupage la diff rence des clats non Levallois dont 5 seulement sur 52 sont marqu s par l usage Les observations r centes faites sur les clats d bordants de Corbehem BEYRIES et BOEDA 1983 ont la m me signification En comparaison de ce qui est connu des p riodes plus anciennes en fait essentiellement les outillages de Hoxne Swa
21. uam W FIGURE 18 D tail macroscopiques et microscopiques de l usure due du d coupage de viande sur un racloir de silex de la station moust rienne de Nosovo I 1 et sur une r plique exp rimentale 2 Echelle microscopique voir figure 17 Planche extraite de SHCHELINSKI 1974 et 1977 156 Les peaux de divers types d animaux avant leur emploi comme produit fini n cessitent une pr paration consid rable Dans le travail m canique des peaux peuvent tre distingu s deux stades d une gale importance le stade primaire comprenant les op rations d charnage et de drayage et le stade final propre quand les peaux travaill es sont amen es l tat d une fourrure souple ou de daim par effleurage Le travail primaire est n cessaire pour presque toutes les peaux destin es la production de v tements et d autres objets car apr s le d pe age subsistent sur la d pouille des morceaux de viande de graisse et de drayure formant souvent une couche paisse putr fiable que l on doit enlever imm diatement Dans la production pr historique ce travail tait souvent ex cut avec des grattoirs et les premiers t moignages authentiques sur le travail des peaux par grattage se rapportent l poque moust rienne Mais le mode moust rien de corroyage des peaux au grattoir se distingue sous plusieurs aspects de la pratique du Pal olithique sup rieur cet gard le grattoir de la station moust rienne de Sou
22. une lame Levallois n tait que l op ration finale que pr c dait une s rie d autres op rations pr paratoires C est pour cette raison que les actes concrets constituant la m thode Levallois avaient un caract re dynamique et que les produits pr par s se distinguaient par une forme non standard Quant aux nucl us servant la production de pi ces de type Levallois 115 prenaient un aspect typologiquement d fini d j dans le cours du d bitage La forme relative de ces nucl us se trouvait d pendre directement de la constance de l un ou l autre proc d employ Quels sont les proc d s de d bitage et les types de nucl us en relation avec la m thode de fabrication des produits de type Levallois Nous divergeons ici des conceptions traditionnelles Pour une d finition compl te de la m thode Levallois il convient de consid rer non pas des proc d s s par s et des formes de nucl us ce que font plusieurs chercheurs mais tous les proc d s essentiels de d bitage et tous les nucl us travaill s plat except s les nucl us prismatiques connus de nos jours par le mat riel des occupations de 128 FIGURE 2 de Nosovo I Planche extraite de SHCHELINSKII 1974 ien e He mousl r l us du s Pr formes de nuc 129 l poque moust rienne compris le proc d de d tachement radial des produits car ceux ci la condition d une mati re convenable et des exigences technologiques requises permettai
23. 3 ce volume dont il est porteur Un point fort de son approche est de consid rer la diversit des modes d exploitation du nucl us susceptibles de fournir des produits de type Levallois et de les comparer les uns aux autres Ind pendamment des facteurs d ordre culturel qu il a choisis de ne pas traiter il montre que le ou les sch mas employ s peuvent d pendre de la mati re premi re et du rendement quantitatif et qualitatif d sir lui m me li aux supports d outils attendus Il souligne aussi leur compl mentarit indiquant que les nucl us arch ologiques retrouv s peuvent n tre qu un faci s d exhaustion distinct des stades ant rieurs d exploitation du bloc en particulier ceux du type clat Levallois principal en tortue ce que corroborent les Observations exp rimentales et arch ologiques de J M GENESTE 1984 V E Shchelinskii n offre pas d illustration arch ologique d taill e et on peut le regretter lorsque l on voit la variabilit technologique des grandes entit s moust riennes g ographiques MEIGNEN et BAR YOSEF ce volume Ses trop br ves allusions aux s ries arch ologiques laissent en effet deviner une certaine originalit du Moust rien du 130 Caucase et de la Crim e Mais il propose un mod le interpr tatif g n ral des m thodes Levallois qui invite aborder avec un nouveau regard les outillages du Pal olithique moyen et la question de cette variabilit Exp riences sur le fa onnage
24. Dordogne L Anthropologie 59 1 32 BORDES F 1961a Mousterian cultures in France Science 134 803 810 BORDES F 1961b Typologie du Pal olithique ancien et moyen Publications de l Institut de Pr histoire de l Universit de Bordeaux m moire 1 BORDES F et BOURGON M 1951 Le complexe moust rien Moust rien Levalloisien et Tayacien L Anthropologie 55 1 23 BOSINSKI G 1967 Die mittelpal olithischen Funde westlichen Mitteleuropa K ln ERITS AN B G 1970 Erevanskaia peshichernaia sto anka i ee mesto sredi drevene shih pamiatnikov Kavkaza Avtoref kand dis Th se doctorale Moskva ERITSIAN V G et SEMENOV S A 1971 Nabaia nijnepaleolititcheska a peshtchera Erevan Kratkie Soobshicheniia Institouta Arheologii AN SSR 126 Moskva GENESTE J M 1985 Analyse lithique d industries moust riennes du P rigord une approche technologique du comportement des groupes humains au Pal olithique moyen Th se de Nouveau Doctorat pr sent e l Universit de Bordeaux I GLADILIN V N 1976 Problemy rannego paleolita Vostotchno Evropy Kiev GRIGOR EV G P 1968 Natchalo verhnego paleolita i proishojdenie Homo sapiens Leningrad GRIGOR EV G P 1969 Koul toura pervobytnogo obshtchestva i prirodna a sreda In Priroda i razvitie pervobytnogo obshichestva na territorii evrope sko tchasti SSSR Moskva GRIGOR EV G P 1972 Problemy levalloua Materialy i Issledovani a po Arheologii SSSR 185 Moskva L
25. L Homme de N andertal vol 4 LA TECHNIQUE Li ge 1988 pp 121 168 TECHNOLOGIE ET TRACEOLOGIE DES OUTILS LITHIQUES MOUSTERIENS EN UNION SOVIETIQUE LES TRAVAUX DE V E SHCHELINSKI par Hugues PLISSON Viacheslav Evgenevich SHCHELINSKII est un des chercheurs du Laboratoire de Trac ologie Exp rimentale de l Institut d Arch ologie de L ningrad de l Acad mie des Sciences Sovi tique dirig aujourd hui par G F Korobkova PLISSON 1988 Ses travaux qui ont port principalement sur des outillages moust riens de la Plaine russe de la Crim e et du Caucase sont repr sentatifs de l un des courants actuels de l arch ologie pr historique sovi tique initi par S A Semenov Visant reconstruire les techniques et les modes de production d velopp s au Pal olithique ancien V E Shchelinskii aborde son mat riel d tude d un point de vue la fois technologique et trac ologique Une partie des r sultats de ses recherches furent pr sent s dans sa th se doctorale 1974 puis publi s fragmentairement dans plusieurs articles post rieurs 1975 1977 1981 1983 Outre l int r t m thodologique de ses tudes trac ologiques ses travaux apportent des informations utiles sur la fonction des outils lithiques moust riens ainsi qu une r flexion originale sur la m thode Levallois qui a sa place dans la red finition actuelle des concepts propres ce mode de d bitage voir en particulier BOEDA en ce volume
26. Srednem Dnestre Moskva AOUTLEV P Ou 1964 Goubskaia paleolititcheska a sto anka Soverska a Arheologiia 4 172 176 Moskva BEYRIES S 1984 Approche fonctionnelle de la variabilit des faci s du Moust rien Th se de troisi me cycle pr sent e l Universit de Paris X Nanterre BEYRIES S 1986 Approche fonctionnelle de l outillage provenant d un site pal olithique moyen du Nord de la France Corbehem In Chronostratigraphie et faci s culturels du Pal olithique inf rieur et moyen dans l Europe du Nord Ouest Suppl ment au Bulletin de l Association Fran aise pour l Etude du Quaternaire 26 219 224 BEYRIES S et BO DA E 1983 Etude technologique et traces d utilisation sur des clats d bordants de Corbehem Pas de Calais Bulletin de la Soci t Pr historique Fran aise 80 275 279 BINFORD L R et BINFORD S R 1966 A preliminary analysis of functional variability in the Mousterian of Levalois facies American Anthropologist 68 2 238 295 BO DA E 1986 Approche technologique du concept Levallois et valuation de son champ d application tude de trois gisements saaliens et weichs liens de la France septentrionale Th se de Nouveau Doctorat pr sent e l Universit de Paris X Nanterre BORDES F 1950 Principes d une m thode d tude des techniques de d bitage et de la typologie du Pal olithique ancien et moyen L Anthropologie 54 19 34 BORDES F 1955 Les gisements du Pech de l Az
27. ait l clat tir de ce nucl us avec les difficult s de sa fabrication et sa forme parfois irr guli re compar aux bons clats ordinaires obtenus par d autres proc d s de d bitage De plus les rognons de silex de forme ovale et plane utilis s selon F Bordes pour faire les nucl us en tortue se rencontrent rarement dans les gisements de silex Parmi des milliers de rognons d tach s des carri res de la craie pr s de Krasnogo Sela en Bi lo Russie occidentale nous n en avons trouv s que quelques uns et d une forme moins id ale que celle mentionn e par le chercheur fran ais De tels rognons sont rares m mes dans les richissimes affleurements de silex de la craie de Crim e et pr s de la mer d Azov Le probl me de 1 relation r ciproque de la mati re premi re et de la m thode du d bitage lithique au Moust rien est encore g n ralement peu tudi D o l id e largement r pandue mais fausse notre avis que les caract ristiques et les qualit s du mat riau lithique n influen aient d j plus cette poque les techniques de taille et la typologie des outils BORDES 1961b p 11 BOSINSKI 1967 p 23 On en prend pour preuve les nombreux cas de d couvertes dans les stations d outils de m me type tir s de rognons et de roches diff rentes On ne peut cependant tre tout fait d accord avec de pareils arguments On sait qu il existe de nombreuses vari t s de roches dont l utilisation tait limit e ou
28. aute rang e est faite de petites facettes group es en une chaine ininterrompue Enfin la rang e sup rieure est constitu e par les larges n gatifs de la retouche de fa onnage ou de r avivage SHCHELINSKII 1977 p 188 fig 3 la b Fig 17 1 1983 p 112 Afin de reproduire les traces d usage observ es sur les pi ces arch ologiques V E Shchelinskii a proc d de tr s nombreuses exp riences au cours desquelles il s est servi de r pliques d outils moust riens Fig 20 pour travailler dans des conditions r elles diverses mati res v g tales animales et min rales Il a d crit les usures exp rimentales ainsi obtenues 1974 1977 1983 Voici par exemple les traces produites sur des clats employ s pour couper des f ts de jeunes arbres Le poli est la principale trace d usure de ces couteaux Il est du type miroir malgr sa faible densit et l h t rog n it de sa distribution m me sur les outils employ s plus d une heure qui est due aux in galit s de la surface Les deux faces du tranchant sont marqu es l exclusion de certains reliefs les plages polies ne s tendent pas plus de 0 1 0 2 cm du bord Fig 20 1a b Les traces d usure lin aires sont assez rares Elles ne sont visibles qu au microscope fort grossissement Elles concernent les plages polies et sont orient es parall lement au bord Les br chures bifaciales sont aussi caract ristiques de ces outils Mais les facettes en so
29. avail qui ne peut tre effectu avec des grattoirs m me faiblement mouss s Ils doivent tre retouch s au fur et mesure de leur usure Par cons quence l usure des grattoirs employ s pour l effleurage est consid rablement plus faible que celle des grattoirs employ s pour l charnage Les donn es exp rimentales montrent le risque qu il y a d finir la fonction des outils d apr s leur forme Elles t moignent aussi de la difficult choisir des crit res morphologiques dont les variations influeraient sur la vitesse et la qualit du travail On ne peut par exemple affirmer que les grattoirs de forme moust rienne soient moins efficaces en op ration d effleurage que les grattoirs sur lames ou que les grands outils soient mieux que les petits Avec les uns et les autres on peut effectivement aussi bien travailler des parties de peau lisses que rid es Ind pendamment du type du grattoir son bord actif ne doit tre que moyennement saillant sans grosse denticulation d chirant la surface travaill e et suffisamment aigu Mais l angulation g n rale du bord actif n influence pas le rendement et la qualit du r sultat bien qu il soit bien s r moins commode de gratter avec un outil au bord abrupt 8 On ne peut videmment attendre une ressemblance absolue de la morphologie des traces d usure sur les outils exp rimentaux et pal olithiques car tous les objets lithiques pr historiques ont un plus ou moins grand d
30. bord actif et allant nettement loin sur la surface et des traces lin aires tr s fines et courtes stries accompagnant les aires polies surtout sur le fil et orient es transversalement au bord de l outil Fig 13 7 Le fil du bord est aplani et r guli rement arrondi en section transversale agrandie Ces indices d usure t moignent du traitement de peaux molles non s ch es De telles traces ont t d cel es sur trois outils L un d eux est typolologiquement un racloir au bord actif saillant d une angulation de 52 Fig 13 7 Apparemment il aurait t fabriqu sp cialement pour le grattage de peaux La co ncidence entre fonction forme et d tails du fa onnage de cet outil permet de le cataloguer comme grattoir Les deux autres outils ont une extr mit aigue un racloir d angle et un produit Levallois pointu Le grattage non prolong fut effectu avec la partie tranchante Il n est pas exclu que la fonction constat e ait t une fonction secondaire ils semblent avoir plut t t fa onn s pour le d coupage en juger par leur faible usure de grattage et leur bord actif aiguis par la retouche Fig 13 5 14 8 L autre type de trace d usure provenant du grattage de peaux se caract rise par des modifications plus prononc es du bord actif Le polissage s tend sur le bord en une bande troite au dos de l outil le polissage est un peu plus large et sur la lisi re il passe progressivement un polissage pl
31. bshtcheniia Institouta Arheologii AN SSSR 117 Moskva RIBAKOV B A 1984 Paleolit SSSR Naouka Moskva SEMENOV S A 1957 Pervobytnaia tehnika Materialy i Issledovaniia po Arheologii SSSR 54 Leningrad SEMENOV S A 1961 Sledy raboty na oroudi ah i dokazatel stva raboty neandertal tchev provoi rouko Kratkie Soobshtcheniia Institouta Arheologii AN SSSR 84 12 18 Moskva SEMENOV S A 1964 Prehistoric technology an experimental study of the oldest tools and artefacts from traces of manufacture and wear Cory Adams and Mackay London SEMENOV S A 1968 Razvitie tehniki v kamennom veke Leningrad SEMENOV S A 1970 Proizvodstvo i founktsii kamennyh oroudi Materialy i Issledovani a po Arheologii SSSR 166 7 18 SEMENOV S A 1978 Nove shie metody izoutcheni a drevnei tehniki 1 hoz aistva Vestnik AN SSSR 9 62 78 Moskva SEMENOV S A et SHCHELINSKII V E 1971 Mikrometritcheskoe izoutchenie sledov raboty na paleolititcheskih oroudiiah Sovetskaia Arheologiia 1 19 30 Moskva SHCHELINSKI V E 1974 Proizvodstvo i founktsii moust erskih oroudit po dannym i trasologitcheskogo izoutcheniia Fabrication et fonction des outils moust riens d apr s les donn es de l analyse exp rimentale et trac ologique Dis na sonsk outch step ist naouk Th se 167 doctorale Leningrad SHCHELINSKI V E 1975 Trasologitcheskoe izoutchenie founktsif kamennyh oroudi
32. ci dessus se heurte de r elles difficult s Il est parfois impossible de distinguer ceux ci des nucl us ordinaires puis s obtenus par d autres modes de d bitage Il est aussi difficile d tablir un lien solide entre les types de d bitage et les types de nucl us Levallois et non Levallois Quant aux nucl us pr par s ou sur lesquels sont conserv s les n gatifs d un d bitage pr alable indice essentiel de la m thode Levallois selon F Bordes ils ne sont habituellement repr sent s dans les stations moust riennes que par des d couvertes isol es Il est noter que les pr formes ont le plus souvent un fa onnage minimal le plan de frappe et les surfaces de d bitage sont pr par s par un ou deux enl vements et une forme irr guli re par cons quent selon les crit res esth tiques en vigueur ils ne peuvent tre appel s Levallois Sous ce rapport les nucl us en forme de tortue apparaissent les mieux form s et ils se remarquent facilement Il est hors de doute que l Homme moust rien pr parait ces nucl us intentionnellement cependant quelle tait la signification de cette production dans le contexte de sa technologie lithique Est ce que les produits de type Levallois n taient d bit s que de ces nucl us et des nucl us dits clats triangulaires moins d finis Le fait m me de l apparition et de l emploi de la m thode de fabrication du nucl us en tortue a besoin d tre expliqu Quel avantage pratique av
33. courtes et parall les et de creux arrondis aux bords d chiquet s d une profondeur de 0 02 0 1 cm Elles se rencontrent s par ment ou le plus souvent par groupes et sont orient es selon une ou quelques directions Sur les percuteurs bien us s ces stries et ces concavit s sont habituellement nombreuses et forment des d pressions marqu es jus qu 1 cm de diam tre La retouche faite sur les outils par ces clats percuteurs a tous les indices de la retouche par percussion Ses n gatifs sont de diff rentes dimensions d orientations vari es assez profonds irr guliers et sans fracture Step fracture selon la classification Ho Ho NdT Ils ne forment pas de profil en escalier mais produisent sur le bord une petite denticulation surtout bien remarquable sur les outils minces Cette retouche se distingue aussi par les petites dimensions des enl vements qui m me sur les objets assez grands ne d passent que rarement 0 3 0 5 cm 1983 p 92 Ce type de retouchoir pr sent La Gouba voir plus loin avait aussi t signal par S A Semenov SEMENOV 1961 pp 13 14 PRASLOV et SEMENOV 1969 pp 17 18 dans d autres sites A partir des stigmates d usage qu il reproduit exp rimentalement V E Shchelinski identifie aussi dans les inventaires d une s rie de stations moust riennes des retouchoirs percussion et pression sur fragments d os Dans le premier cas les traces sont habituellement en forme de creux
34. de ces traces compl t e par leur photomicrographie permet avec un certain degr de certitude de pr ciser les propri t s physiques des mati res travaill es la position et le mouvement des outils durant le travail pr hension fixation et par cons quent de ramener la d finition de leur fonction aux hypoth ses les plus probables SEMENOV 1970 p 17 L tude syst matique des outils lithiques moust riens sur la base de la m thode trac ologique est assez r cente n anmoins de nombreux sp cimens portant des traces d usage ont t trouv s dans l inventaire d une s rie de stations Ces traces ont permis d tablir leur fonction effective donnant ainsi les premiers pr cieux t moignages sur l activit productrice de l Homme moust rien PRASLOV et SEMENOV 1969 13 21 ERITSIAN et SEMENOV 1971 p 31 36 Ces succ s ont encourag le d veloppement de la m thode On a en particulier labor des proc d s d estimation quantitative de l usure des extr mit s actives SEMENOV et SHCHELINSKII 1971 p 19 20 et les recherches 134 exp rimentales ont t accrues afin d enrichir les collections de comparaison et augmenter ainsi la pr cision d interpr tation des traces d emploi port es par les outils des GEN arch ologiques SHCHELIN SKI 1977 p 182 96 1983 p 76 77 Cependant s i est habituel de pouvoir identifier la plupart des outils des collections Eh KOROBKOVA 1969 p 72 78 et 183 90 en revanche
35. e assez d fini Deux d entre eux longueur 7 7 et 4 7 cm sont en forme de racloir concave Fig 16 3 13 17 1 Les outils d couper sont repr sent s par des formes diff rentes d objets Mais l aussi on per oit une relation indubitable entre la fonction et la forme Ceux qui associent le d coupage et le per age sont des pointes moust riennes d une longueur de 6 4 7 cm L an gulation de leurs bords longitudinaux convergents fa onn s par une retouche uniforme est de 30 45 et 45 50 Le simple d coupage fut effectu avec des objets du type racloir ordinaire 2 objets Fig 16 6 des clats bruts Levallois et non Levallois 3 objets Fig 16 4 et un 150 Zar JN age d NN n y d 3 X d Will Ys ZC 7 FIGURE 15 Pi ces lithiques de la station moust rienne de Nosovo I Planche extraite de PRASLOV 1968 151 FIGURE 16 Outils de silex avec traces d utilisation de la station moust rienne de Nosovo 1 action longitudinale action rotative gt gt gt gt action transversale D apr s SHCHELINSKI 1974 et 1983 152 clat Levallois affect d une petite retouche marginale Fig 16 11 12 Parmi les outils tranchants l attention est attir e par deux sp cimens de relativement grande taille une pointe moust rienne de 5 8 cm de long et un racloir convexe transversal bords convergents de 5 7 cm de long
36. e dans une station moust rienne est un fait inattendu Malgr la r union des op rations de percement et d al sage ces outils avaient sans aucun doute une destination car on sait que tout percement m me dans des mati res telles que les peaux animales est toujours suivi d un al sage par un mouvement rotatif de l outil On peut le voir d apr s la disposition des traces lin aires d usure sur les outils Fig 11 Les al soirs en tant qu instruments particuliers ne servant qu l largissement des ouvertures n ont pas t identifi s Dans la collection de la station de Erevan les per oirs al soirs se distinguent par leurs petites dimensions Fig 6 1 2 3 5 6 13 16 Dans l ensemble ils ne d passent pas 5 6 cm La longueur des plus petits est de 2 5 3 cm Cinq outils sont faits de lames et de lamelles et les autres d clats fragment s ou entiers La partie active de tous ces outils a une forme pointue parfois mise en relief par une ou plus rarement deux encoches d terminant une sorte d paulement Mais les proc d s de fa onnage sont assez vari s Les pointes taient habituellement fabriqu es et retouch es par un petit coup de burin 7 Per oir 1 objet Il est cass d origine Il n a conserv que l extr mit employ e au percement Fig 6 7 La pointe en est assez paisse solide elle est faite par une grosse retouche abrupte 1983 pp 106 110 LA STATION EN GROTTE DE LA GOUBA La couche arch olo
37. e du Pal olithique ancien Pour la d finition des produits Levallois nous sommes globalement d accord avec F BORDES 1961b p 14 qui lie leur obtention au d bitage d un nucl us pr par mais leurs particularit s morphologiques sont ainsi insuffisamment refl t es Selon notre compr hension ne peuvent tre appel s Levallois que les lames et les clats qui r sultent d op rations de travail pr m dit es et qui montrent des caract res morphologiques correspondant ces op rations Sont importants les caract res refl tant telle ou telle tape sp cifique du processus de fabrication ainsi que le mode de fa onnage de la surface de d bitage et du talon En outre les produits de type Levallois doivent avoir une certaine r gularit g om trique ils sont sym triques ou semi sym triques d une forme assez r guli re ovale quadrangulaire ou triangulaire avec un talon travaill ou lisse formant l pes produits semi sym triques la diff rence des sym triques ne coincident pas avec l axe de d bitage mais ne s en cartent pas de plus de 20 Au del ils sont dits asym triques subparall les ou irr guli res d termin es par le n gatif des enl vements longitudinaux transversaux ou centrip tes de la surface de d bitage du nucl us Nous avons d bit l aide de diff rents proc d s plus de 60 nucl us et avons produit des centaines de pi ces Levallois et non Levallois Fig 1 analogues par leur type
38. e faiblement convexe angulation de 40 60 fa onn par une grande retouche d incidence variable Deux outils sont typologiquement des racloirs L un d eux 5 7 x 3 1 x 1 2 cm est un racloir ordinaire au bord actif convexe Fig 6 18 Il est fait d un gros morceau d clat d obsidienne Le bord actif est r gularis par une retouche abrupte son angulation est de 50 55 Le deuxi me outil est aussi fait d un clat d obsidienne mais pr sente une forme de racloir transversal bien nette Fig 6 17 Son bord actif d une angulation de 40 45 est fortement convexe Il a une forme d arc r gulier Il a d abord t travaill par une grosse retouche puis ensuite par une petite retouche abrupte 5 Les grattoirs employ s sur de la mati re faiblement abrasive 2 objets Les deux outils se ressemblent et sont typologiquement des racloirs ordinaires form s par une retouche abrupte Le bord actif de l un d eux fait sur un clat d obsidienne 3 3 x 2 x 1 4 cm est concave Son angulation est de 70 Le deuxi me outil 4 5 x 3 6 x 1 6 a le bord actif droit faiblement denticul Son angulation est de 40 60 I faut noter que dans la collection existent encore deux autres grattoirs employ s sur de la mati re dure faiblement abrasive mais dont les fonctions taient composites puisque servant aussi dans un cas de couteau et dans l autre de ciseau Fig 6 20 6 Per oirs al soirs 15 objets La grande quantit d outils de ce group
39. egr subi l action d une rosion chimique qui dans une certaine mesure a transform le micro relief des surfaces en m me temps que l aspect des traces d usure 158 7 a M p T 7 FIGURE 19 D tails macroscopiques et microscopiques de l usure due du raclage de peau semi s ch e sur un racloir de silex de la station moust rienne de Nosovo I 1 et sur une r plique exp rimentale 2 Echelle microscopique voir figure 17 Planche extraite de SHCHELINSKI 1974 et 1977 159 Aussi les crit res les plus s rs bien qu ils ne soient pas les seuls pour distinguer les grattoirs ayant servi l effleurage sont principalement les traces lin aires caract ristiques et le poli d usure Les outils avec de telles traces n ont pas encore t trouv s dans les collections moust riennes ce qui nous donne la possibilit de supposer que le travail des peaux l poque moust rienne se limitait essentiellement leur charnage primaire et secondaire et leur assouplissement en d autre termes leur travail primaire seulement Mais nous n avons pas de raison d exclure compl tement que les chasseurs moust riens aient pratiqu quand m me dans une certaine mesure l op ration d effleurage et qu ils aient su travailler minutieusement les peaux pour la confection de v tements de fourrure par exemple On est forc dans ce cas de prendre en compte les observations exp rimentales montrant que pour la fi
40. eningrad KEELEY L H 1976 Microwear on flint some experimental results n 2d International Symposium on flint Staringia 3 49 51 166 KEELEY L H 1977 An experimental study of microwear traces on selected british paleolithic implements Doctoral dissertation University of Oxford KEELEY L H 1980 Experimental determination of stone tool uses a microwear analysis University of Chicago Press Chicago and London KOROBKOV LL 1965 Noukleousy fashtouha Materialy i Issledovani a po Arheologii SSSR 131 Moskva Leningrad KOROBKOVA G F 1969 Oroudi a trouda i hoz a stvo neolititcheskih plemen Sredne Azii Materialy i Issledovani a po Arheologii SSSR 158 Leningrad LIOUBIN V P 1965 voprosou o metodike izoutcheni a nijnepaleolititcheskih kamennyh oroudii Materialy i Issledovaniia po Arheologii SSSR 131 Leningrad LIOUBIN V P 1970 Nijniy paleolit In Kamennyi vek na territorii SSSR Moskva PLISSON H 1988 Aper u sur la trac ologie sovi tique contemporaine In Industries lithiques trac ologie et technologie B A R International Series 411 pp 147 167 et 173 181 PRASLOV N D 1968 Ranni paleolit severo vostrotchnogo Priazov ia i Nijnego Dona Naouka Leningrad PRASLOV N D 1972 Moust erskoe poselenie Nosovo I v Priazovye Materialy i Issledovaniia po Arheologii SSSR 185 PRASLOV N D et SEMENOV S A 1969 O founktsiiah moust erskih kremnevyh oroudit iz stoianok Priazov ia Kratkie Soo
41. ent de fabriquer des produits de type Levallois Consid rant le caract re dynamique de la proc dure d exploitation des nucl us il faut videmment reconna tre que les nucl us du type tortue et ceux aux n gatifs d enl vements triangulaires ou laminaires avec les nucl us aplatis radialement travaill s disco des sont les stades les plus productifs du d bitage des nucl us de la grande cat gorie surface de d bitage vaste et aplatie surtout propre aux complexes moust riens Seuls quelques nucl us au d bitage grossi rement prismatique s en s parent par les principes d exploitation et les particularit s de la retouche 1983 pp 83 86 Commentaire Il est dommage que les r sultats des travaux de V E Shchelinskii sur le d bitage Levallois d j anciens 1974 aient t publi s si tardivement et n aient pas connu une meilleure diffusion car ils contiennent les l ments d une r flexion fond e sur la notion de cha ne op ratoire et une compr hension de la sp cificit du Levallois qui sont aujourd hui n cessaires l tude de la variabilit morpho technologique des industries du Pal olithique moyen comme l illustrent plusieurs articles des volumes 4 et 8 de la pr sente s rie BOEDA MARKS MEIGNEN et BAR YOSEF Mais un peu paradoxalement c est la lumi re des recherches r centes que l on r alise le caract re pr curseur de l analyse technologique de V E Shchelinski A cela deux raisons l absence
42. es bords On la suit au contraire ce qui n est pas sans int r t sur les courtes excroissances anguleuses de la base qui est le talon du support La non coincidence des tranchants faconn s et us s est not e aussi sur le fragment d une lame retouch e Cinq objets ont aussi une forte usure sur les angles du talon ainsi que sur toutes sortes d autres saillances Elle s tend aussi sur les parties retouch es Trois d entre eux sont des racloirs bord rectiligne oblique Fig 16 7 deux racloirs anguleux convergents poss dent une pointe et par comparaison avec les racloirs obliques ont un retouche un peu moins grande et d une incidence moindre sur les bords lat raux Fig 16 9 Sur 3 objets le bord actif fortement us parait coincider avec les parties retouch es Fig 16 8 Mais sur 2 d entre eux les l ments morphologiques essentiels restent tr s faiblement marqu s Ce sont deux petits bifaces main Leurs pointes sont vierges de trace et l usure prononc e due au raclage de mati re tendre est localis e sur les saillances fa onn es de la base 153 Le seul objet retouch us qui pr sente une usure maximale raclage de mati re tendre sur son bord travaill est un petit racloir ordinaire Mais d apr s son mode d emploi il est plus proche d un vrai grattoir bien qu il s en distingue par sa morphologie puisque c est un racloir typique Les traces d usure qu il porte ne se bornent pas sa base mais s tende
43. et sa rentabilit Les exp riences montrent qu il tait surtout rationnel dans le stade final d exploitation du nucl us lorsque celui ci tait d j bien puis de dimension r duite et qu on n en pouvait plus tirer que quelques clats informes C est ce stade que la surface de d bitage n cessitait le plus souvent une retouche plus ou moins totale par petits enl vements pour lui rendre son profil convexe optimal et d biter encore un dernier clat Levallois de forme ovale ou quadrangulaire De cette fa on ont t aussi exploit s de grands nucl us taill s dans des rognons plats ou des plaquettes de silex se distinguant par des surfaces tr s plates Bien s r ce proc d tait aussi employ ind pendamment des particularit s morphologiques du mat riau initial 1983 pp 80 82 Passons maintenant aux r sultats des exp riences Il faut d abord noter que les pi ces utilisables brutes ou retouch es repr sentent d habitude quelque soit le proc d de d bitage un pourcentage assez faible en moyenne 26 2 de la masse des produits d bit s Les d chets de production pr dominent en raison des clats petits ou minuscules dus au FIGURE 1 D bitage exp rimental au percuteur dur Nucl us pu Nucl us 1 en si dernier clat remont Nu SHCHELINSKIJI 1974 126 travail et la retouche des parties actives des nucl us ainsi que des clats fissur s Les clats corticaux et semi corticaux son
44. evan Tous ces complexes d indices d usure refl tent bien les types d op rations effectu es dans la station l aide des outils lithiques qui pour l essentiel furent le raclage de mati re abrasive relativement tendre c est dire peau comme il est expliqu plus loin NdT 19 outils le raclage de mati re dure faiblement abrasive c est dire bois et mati res osseuses NdT 3 outils le d coupage parfois accompagn de per age 10 outils et le per age al sage 2 outils Le raclage de mati re abrasive relativement tendre occupe une place importante Les traces d usure caract ristiques de cette op ration se rencontrent sur pr s de 55 des objets us s de la station En deuxi me place vient le d coupage Les autres op rations mises en vidence le raclage de mati re dure faiblement abrasive et le per age al sage furent accessoires Quels taient les formes et les types d objets employ s par les chasseurs moust riens pour les diff rentes op rations Une certaine coh rence est perceptible car les objets de diff rentes formes n ont pas t utilis s de la m me fa on Prenons les objets avec des traces d usure de percement et d al sage Tous deux rappellent par leur forme les per oirs bien que le dard ne soit pas distinct Ceux ci sont fabriqu s sur des fragments d clat Fig 16 2 Les outils employ s pour le raclage de mati re faiblement abrasive ont un aspect technico morphologiqu
45. exe des traces d usure du raclage d une mati re faiblement abrasive et relativement tendre observ sur les outils de silex de Nosovo I L attention est en premier lieu attir e par le polissage du bord actif de l outil qui habituellement couvre une surface importante sur les deux faces du bord Il est d une texture fine et de type miroir La hauteur moyenne des in galit s du micro relief de la surface polie n est pas grande elle est de 0 002 0 003 mm Les limites entre les parties polies et non polies ne sont pas nettes Habituellement le poli est tr s marqu sur le fil du bord et s estompe progressivement en s loignant corr lativement la hauteur moyenne des in galit s du micro relief augmente Sur la face dorsale bomb e du bord il couvre une surface un peu plus large et s observe sur les ar tes de la retouche qui sont ainsi que les moindres in galit s texturales du silex mouss es et presque effac es Pour cette raison les traces d al sage qui ont une orientation transversale par rapport au bord sont bien marqu es Le fil du bord est adouci il a une forme d arc r gulier si on le consid re en section transversale Apr s saupoudrage au magn sium de la surface de nombreuses petites stries courtes et troites des rayures et des traces lin aires qui pour la plupart coupent le profil du bord angle droit et correspondent la cin matique de l outil sont bien visibles sur les parties mouss es et polies En outre
46. g s ou de forme irr guli re au bord cras dispos es faible distance les unes des autres et concentr es sur une petite surface De telles traces sur des outils de silex de sites moust riens ont d j t d crites dans la litt rature 1975 pp 52 57 LA STATION DE NOSOVO L occupation de la station de Nosovo I situ e pr s du village de Nosovo dans les limons de la rive droite de la Mious sur le littoral de la mer d Azov est dat e de l poque Predmolovotcheksnienne entre le 50 et le 70 mill naire et elle est rapport e une vari t particuli re est europ enne du Moust rien de tradition acheul enne de type A PRASLOV 1968 et 1972 Cinq cents pi ces de silex y ont t trouv es mais 54 seulement pr sentent un int r t typologique parmi lesquelles 39 outils fa onn s pointes racloirs d angle racloirs convergents ciseaux anguleux couteaux dos racloirs droits lat raux racloirs lat raux convexes racloirs lat raux concaves racloirs tranchant droit transverse oblique outils retouche bifaciale clats retouch s clats encoche et outils composites Toutes ces pi ces ont t analys es par V E SHCHELINSKII 1983 32 portaient des traces dues l utilisation Le complexe des traces d usure d termin es par le raclage des mati res tendres faiblement abrasives est beaucoup mieux et plus compl tement repr sent dans l inventaire de Nosovo que dans celui de la grotte de Er
47. gique du site de La Gouba sur la rivi re Gouba dans le Pr Kouban AOUTLEV 1964 attribu e au Moust rien tardif ou final et compar e des sites du Moust rien classique a livr plus de 1000 pi ces de silex Fig 12 V E SHCHELINSKII en a tudi 131 66 outils fa onn s 57 clats et lames et 8 nucl us Quatre vingts furent impropres l analyse 17 ne montr rent pas de traces interpr tables et 34 s av r rent avoir t utilis es Par comparaison avec les talons exp rimentaux furent mises 145 FIGURE 12 Planche extraite de RIBAKOV 1984 146 Industrie lithique de la station moust rienne de La Gouba DES K J FIGURE 13 Outils de silex avec traces d utilisation sauf 6 traces d endommagement de la station moust rienne de La Gouba action longitudinale action rotative action transversale D apr s SHCHELINSKJI 1975 147 FIGURE 14 Outils de silex avec traces d utilisation de la station moust rienne de La Gouba ees QCliOn transversale E 3 sO Lei S E E D m D 148 en vidence des traces de grattage et de percement de peau de d coupage de viande et de bois de grattage de bois et d os et d usage en retouchoir 1975 y a deux types d usure provenant du grattage de peaux de b tes Dans le premier type a un polissage r gulier bifacial du
48. haia Metchetka d crit par S A Semenov est d monstratif Ce grattoir ne ressemble point ceux du Pal olithique sup rieur non seulement d apr s sa forme typologiquement c est un racloir court transversal mais aussi d apr s ses traces d usure Il est insolite aussi qu il ait un poli prononc visible sur une grande tendue de son bord actif qui apparait arrondi en section transversale Des traces lin aires bien marqu es le traversent sous diff rents angles SEMENOV 1957a p 104 07 De telles traces ont t observ es sur plusieurs outils lithiques de diff rentes stations moust riennes Nous les avons d crites en d tail lors de l examen des outils de la station de Nosovo I comme des traces produites par le grattage de mati re tendre faiblement abrasive S A SEMENOV a mis l hypoth se que l outil de Souhaia Metchetka selon ces traces avait travaill de la peau crue pour gratter les drayures la graisse et les r sidus de viande selon un mouvement de va et vient 1957a p 107 partir de traces d usure analogues sur des outils de la station de Nosovo I avait t d duite aussi la possibilit de l existence de deux fonctions raclage et d coupage avec le m me bord PRASLOV et SEMENOV 1969 p 21 Nous avons r ussi reproduire proc d de travail Voil quoi il consistait la pellicule de fibres musculaires de graisse et de drayures pr alablement d chir e tait prise par les doigts de la main
49. ient d une fa on assez uniforme Fig 19 1 Une particularit importante de l op ration est que le c t interne de la pellicule d coll e pr sente une surface de peau s che qui n a pas d effet fortement abrasif sur le grattoir Cela contribue pr cis ment la formation sur l outil d un poli miroir si caract ristique et de fines traces lin aires Il est tout fait normal que 157 l instabilit de la cin matique du grattoir produise une orientation in gale de ces traces Pour la plupart elles coupent le bord angle droit mais souvent aussi elles se recoupent sous divers angles Fig 19 1 Toutes ces traces co ncident presque compl tement avec le complexe de traces d usure dues au raclage de mati re tendre faiblement abrasive d couvert sur les outils en silex des stations moust riennes 5 Cela confirme que les chasseurs moust riens travaillaient avec des grattoirs des peaux animales pas tout fait s ches peut tre seulement un peu dess ch es en les d barrassant des restes de viande de graisse et de la plupart des drayures op rations d chamage primaire et secondaire Quelle tait donc la nouvelle qualit gagn e par la peau apr s l charnage m canique primaire et secondaire et quoi pouvait elle tre employ e par les chasseurs moust riens Il suffit de dire que gr ce ce travail qui n est pas complexe elle perdait compl tement l odeur de viande putr fi e et pouvait se conserver longtemp
50. ion de la surface lisse de l obsidienne 161 FIGURE 20 Outils exp rimentaux de type moust rien avec localisation sch matique de leur usure 1 clat de silex utilis 1 heure 20 pour couper du bois 2 racloir de silex utilis 1 heure 36 pour scier de petits f ts d arbres 3 et 4 racloirs d obsidienne utilis s 2 heures 22 et 2 heures 14 pour scier de petits f ts d arbres 5 denticul en obsidienne utilis 1 heure 5 pour scier de petits f ts d arbres 6 denticul en silex utilis 53 minutes pour scier de petits f ts d arbres Les aires blanches sur fond noir marquent l extension de l usure poli sur le silex et traces lin aires sur l obsidienne Planche extraite de SHCHELINSKII 1974 et 1983 162 sommets de ces denticulations sont un peu aplanis et souvent adoucis Le degr de polissage du bord n est g n ralement pas lev dans les limites de 0 1 0 5 mm2 Les traces lin aires d usure ne sont pas caract ristiques Ce n est qu fort grossissement que l on peut d couvrir sur les extr mit s du tranchant de courtes rayures isol es orient es transversalement au fil Les indices les plus visibles de l usure sont les br chures intenses le plus souvent unifaciales et en gradin La rang e d enl vements la plus inf rieure est form e par de nombreuses petites fractures ayant l aspect de n gatifs microscopiques raccourcis et qui moussent le fil tranchant jusqu lui donner une angulation de 130 La plus h
51. ment ils se rapportent aux racloirs convergents et ordinaires un ou deux bords ainsi qu aux clats sans retouche compl mentaire Fig 6 4 9 12 Mais ce groupe n est pas homog ne car sous 1 forme de couteaux ordinaires on y distingue aussi clairement des outils qui pourraient de plein droit tre appel s couperets ou ciseaux Sur ces objets les traces d usure les plus caract ristiques sont observ es non pas le long des lames mais sur une pointe assez solide fa onn e l angle d un des bords longitudinaux par une retouche sp ciale I y a deux ciseaux de cette sorte Ils ont des dimensions presque gales bien qu ils se distinguent nettement par leur retouche secondaire Fig 6 14 15 2 Les planes 2 objets Elles servaient au rabotage Sur le plan fonctionnel elles sont un certain degr de la m me famille que les couteaux rabots mais elles ont un aspect tout fait diff rent Les deux planes ont presque les m mes dimensions et sont sur clat d obsidienne Elles se distinguent par un bord actif assez large silhouette concave La partie active est sur la face dorsale du support D un point de vue morphologique ce sont des racloirs transversaux des pointes en forme de bec ou des outils denticul s br ch s L un des deux Fig 6 11 est assez petit 3 1 x 3 2 x 1 8 cm Son bord actif est faconn par de grands et de petits enl vements d une angulation approximative de 68 Une petite retouche du m
52. n de satisfaire les m mes besoins En fait il est difficile de dissocier les deux aspects puisque le choix est peu concevable hors d un milieu technique d j riche Les travaux de V E Shchelinski laissent bien deviner le parti tirer d une approche qui ne s parerait pas les tudes fonctionnelles et technologiques mais chercherait au contraire tablir le lien entre les proc d s d obtention et de mise en forme des supports d outil et leur emploi Les tudes fonctionnelles plus r centes n ont pas apport de donn es suppl mentaires celles du chercheur russe sur les facteurs ayant d termin la forme des outils et la composition des outillages moust riens hormis dans le domaine de l emmanchement ANDERSON GERFAUD 1981 faute d avoir consid r l outil autrement que sous un aspect troitement typologico trac ologique BEYRIES 1984 Elles ne peuvent donc r pondre la question des faci s moust riens Ainsi que le montre la recherche de J M GENESTE 1985 qui met en vidence des diff rences technologiques et typologiques sensibles entre les outils de facture et d usage local et ceux introduits dans les sites ce probl me est appr hender en termes de chaines op ratoires et de comportement sur la base d tudes pluridisciplinaires Lorsque la trac ologie occidentale sint grera une telle d marche il sera peut tre alors possible de discerner dans les outillages moust riens les traits fonctionnels li s
53. n grande quantit on pr f rait videmment les d bitages convergents Et ces proc d s taient aussi particuli rement efficaces pour la production de lames Levallois La forme de la mati re premi re avait aussi une grande influence sur le choix du proc d employer Les proc d s de d bitages parall les parall les crois s et convergents selon nos Observations sont les plus naturels pour la mise en forme de morceaux anguleux de blocs de silex et de galets allong s tandis que le proc d du d bitage radial convient mieux aux galets aplatis en forme de disque aux nodules en tablette et aux plaquettes de silex Mais Aux outils potentiels ou leurs supports nous rapportons conventionnellement les produits d une longueur sup rieure 3 cm quelle que soit leur forme mais en r alit l Homme moust rien n utilisait pas et ne fabriquait pas avec attention des chutes aussi petites L emploi de percuteurs en bois de cervid et en bois dur buis la place du percuteur de pierre quel que soit le proc d cit augmente sensiblement la quantit des produits Levallois et des lames 127 les raisons essentielles de l existence de diff rents proc d s d obtention des produits dans la technologie moust rienne du d bitage lithique trouvent leurs racines dans la sp cificit m me de cette technologie Nous avons l impression que ces proc d s ont t appel s se compl ter et qu ils taient employ s volontairemen
54. n offre une retoucbe peu importante sur le bord actif saillant et trois ne pr sentent aucune trace de fa onnage secondaire Fig 14 4 Des traces d usure provenant du grattage de bois et d os ont t d cel es sur 15 outils Neuf d entre eux sont d un point de vue typologique des racloirs 4 bord convexe 5 bord droit 2 bord concave 5 sont des clats sans fagonnage ou avec des retouches essentiellement irr guli res sur le bord 1 est un clat tranchant massif Six outils typologiquement des racloirs se caract risent par un fa onnage secondaire intense mais aussi grossier sous forme de grosses retouches Ils sont tr s us s le bord a une angulation de 58 83 il est en zig zag et denticul Fig 13 2 4 8 Les caract res du fa onnage des bords actifs de ces outils montrent qu ils ont t fabriqu s pr cis ment pour le grattage grossier de mat riaux durs Ces raclettes taient vraisemblablement souvent retouch es en cours de travail On peut admettre que la retouche et la configuration de leurs bords actifs soient le r sultat non pas du fa onnage pr alable mais d un refa onnage de l objet mesure qu il s moussait 149 Des traces caract ristiques d usage en retouchoir on t d cel es sur 2 outils Elles sont dispos es sur les parties lisses l g rement bomb es de la face inf rieure c est dire le bulbe NdT Elles se manifestent sous forme de petits creux allon
55. ne peuvent tre d termin s dans le meilleur des cas de nos jours que 50 des pi ces potentiellement utilisables des outillages des stations moust riennes Au surplus m me avec la pr sence de traces les outils pal olithiques ne sont pas aussi s rement interpr tables sur le plan fonctionnel Les reconstitutions exp rimentales faites partir du mat riel pal olithique sont limit es par la relativement faible quantit d informations initiales disponibles et l impossibilit souvent de recr er des conditions mat riaux outils situations etc de travail semblables aux conditions anciennes 1983 p 79 Comme les stigmates d usage sont souvent fragmentaires sur les pi ces du Pal olithique ancien lors de la proc dure exp rimentale ont t enregistr es toutes les marques apparues en cours de travail non seulement les polis et les stries mais aussi les br chures de toutes sortes bien que celles ci soient moins propices l identification des op rations effectu es Il s agit par cons quent d tablir la fonction des outils d apr s les complexes de macro et de micro indices d usure analys s dans tous leurs aspects pour obtenir les r sultats les plus fiables On ne peut cependant passer sous silence une tendance oppos e apparue dans l tude fonctionnelle des outils lithiques bas e uniquement sur l analyse de l br chement des bords TRINGHAM et al 1974 p 171 95 Sans aucun doute cette voie est pl
56. nition des peaux les outils de type moust rien pouvaient tre aussi efficaces que les grattoirs du Pal olithique sup rieur Il faut aussi consid rer que l on rencontre parfois dans les stations moust riennes des grattoirs voquant les grattoirs du Pal olithique sup rieur et dont l apparition et l emploi notre opinion sont li s l augmentation du volume des op rations de raclage en g n ral y compris pour le travail minutieux des peaux Pour connaitre les fonctions productives des outils pal olithiques il faut consid rer dans une m me mesure leur forme qui inclut les indices d accommodation les particularit s de la retouche et les caract ristiques des parties actives et les traces d usure r sultant de leur emploi Celles ci permettent de v rifier et de contr ler les d finitions fonctionnelles faites d apr s les indices morphologiques et de r v ler les fonctions techniques secondaires Beaucoup d outils moust riens taient sans aucun doute polyfonctionnels mais ils ne pr dominent pas On peut voir tr s souvent sur les outils des stations moust riennes la correspondance entre les traces d usure et les l ments morphologiques d termin s par le fa onnage Cette relation d un type d usure d fini avec la forme des parties fa onn es de l outil t moigne que les outils taient fabriqu s par l Homme moust rien avec la consid ration de fonctions concr tes ils taient un certain degr des
57. nnelle instruments de grattage est une d couverte importante Une hypoth se vient naturellement n utilisait on pas ces outils pour des travaux diff rents mais li s au raclage d une m me mati re En d autres mots n avaient ils pas une sp cialisation troite On ne peut exclure non plus l ventualit que ces outils aient t fabriqu s non seulement pour le raclage mais aussi pour d autres fonctions dont les traces d usure ne se seraient pas conserv es Cette derni re supposition apparait la plus plausible d apr s certaines donn es compl mentaires de l analyse trac ologique L attention est attir e par la localisation des traces de m me type sur ces outils On constate sur 11 des 12 objets ayant une nette retouche la non coincidence des bords actifs les plus marqu s par le raclage de la mati re tendre et des l ments morphologiques essentiels pointes ou bords lat raux form s par la retouche Sur 2 racloirs cette non coincidence est totale Fig 19 1 Mais il est noter qu ils se distinguent au sein des racloirs par leur morphologie qui les rapporte au groupe des racloirs rectilignes obliques Le tranchant de ces objets 5 dans toute la collection est minutieusement fa onn par une grande retouche relativement r guli re bien que d une angulation dans l ensemble assez abrupte Dans le cas qui nous int resse elle atteint 57 65 Mais l usure prononc e due au raclage de mati re tendre n est pas li e c
58. nscombe et Clacton KEELEY 1980 on constate au Moust rien une attitude moins opportuniste dans la fabrication et l emploi des pi ces lithiques L adaptation de la forme la fonction ne se fait plus par le choix de produits bruts pr sentant quelques caract res morphologiques de tranchant propices mais par le recours des m thodes r currentes de d bitage concept Levallois et par la pratique de la retouche Toutefois on ne distingue pas de type fonctionnellement sp cialis l exception d une forme paradoxalement archaique le denticul employ pour le raclage rabotage de bois ANDERSON GERFAUD 1981 Quant l objet ancien le plus labor le biface il semble d apr s les rares donn es trac ologiques avoir t un instrument polyvalent concu selon L H KEELEY 1980 pour des t ches hors de l habitat Sur les clats retouch s du Pal olithique inf rieur dont nous connaissons l usage KEELEY op cit la retouche d termin des bords d angulation moyenne r guliers convexes ou droits utilis s pour racler de la peau s che Les quelques types d outils h rit s du Pal olithique ancien paraissent donc avoir eu une finalit fonctionnelle pr cise Mais qu en est il de l enrichissement typologique qui caract rise les industries moust riennes Est il d au d veloppement de techniques de travail plus complexes n cessitant des formes d instrument plus vari es ou l apparition de variations dans la fa o
59. nt sur toute la partie retouch e La retouche en est grande et d termine une angulation de 60 Un groupe part est form par 5 objets ayant racl de la mati re tendre ce sont des clats ordinaires entiers et fragment s Ils sont bruts et pr sentent seulement de petites br chures sur le bord Quatre d entre eux ont un bord actif saillant et anguleux empi tant sur le talon Fig 16 5 L un d eux se distingue par une partie active arrondie et a des indices propres aux racloirs C est un fragment d clat qui pourrait avoir t rectifi par une petite retouche abrupte Fig 16 1 Ainsi il y a toutes les raisons pour dire que les outils rappelant les grattoirs et fabriqu s sp cialement pour le raclage de mati re tendre faiblement abrasive ne sont repr sent s dans l inventaire de la station de Nosovo que par 2 objets Les autres objets assez nombreux utilis s dans le m me but ne furent pas fa onn s particuli rement pour cette fonction Ils taient destin s initialement d autres t ches surtout aux divers d coupages L abondance dans la station de tels grattoirs de forme occasionnelle qui n ont pas t con us comme des outils ind pendants s accorde avec la pr sence d un groupe d clats bruts vari s utilis s comme grattoirs Dans le mat riel de la station de Erevan on remarque que plus de la moiti de l outillage analys est constitu de couteaux servant diff rents types de d coupages
60. nt tr s petites jusqu 0 1 cm dispos es irr guli rement et espac es Le fil de la lame reste aigu mais avec de petites denticulations Fig 20 1 Mais les micro indices d usage d crits ne sont caract ristiques que pour les outils de silex Sur l obsidienne ils sont d un autre type Cette roche la diff rence du silex pr sente apr s fracture comme on le sait une surface brillante qui rappelle le verre Le poli en est absent Quant aux traces lin aires d usage elles y sont habituellement bien visibles m me apr s un emploi relativement peu prolong des outils Ce sont des rayures larges brutalement trac es dont la longueur atteint 0 3 0 4 cm Cela est li la fragilit lev e et la plus grande usure de l obsidienne compar e au silex C est pourquoi l quivalent du poli propre aux outils de silex et roches siliceuses semblables est sur les couteaux d obsidienne une faible abrasion qui donne la surface primitivement transparente une certaine rugosit Cette abrasion est form e par les traces lin aires Plus elles sont nombreuses et plus celle ci est prononc e 1983 p 119 et 123 Ces descriptions trac ologiques ne sont pas moins d taill es que celles publi es par les auteurs occidentaux Elles s en distinguent par une vision plus synth tique de l usure privil giant les caract res topographiques du poli localisation extension limite trame au d triment des particularit s de sa
61. oc d s Mais il est encore difficile d identifier ces derniers car une grande vari t de formes de nucl us se rencontrent dans les stations LIOUBIN 1965 p 26 39 qui sont loin d tre toujours caract ristiques de proc d s concrets de d bitage Une question surgit naturellement qu est ce qui a d termin dans la technique moust rienne de la taille l existence de diff rents proc d s de d bitage des nucl us et dans quelle mesure importaient les diff rences qualitatives et quantitatives des produits obtenus par chacun d eux Il est impossible d y r pondre sans exp rience car les pi ces de d bitage ne sont habituellement repr sent es dans l inventaire des stations que par des s ries s lectionn es et elles sont souvent fortement transform es par le fa onnage secondaire D o la contradiction des opinions sur ces questions dans la litt rature Par exemple selon LI il tait impossible avec le d bitage en disque il s agit du d bitage radial de pr parer des supports laminaires et cette technique tait employ e pour obtenir des types d finis de produits 1965 82 G P GRIGOR EV croit au contraire que des nucl us disque pouvaient m me tre d bit es des pointes Levallois 1972 p 71 Au cours d exp riences faites sur plusieurs ann es nous avons d apr s une m thode d j prouv e fabriqu des produits de type Levallois refl tant au mieux le progr s de la technique de taill
62. on des groupes culturels au sein de l entit moust rienne et Us tentent de pr ciser les formes de l activit domestique et de l organisation sociale des chasseurs moust riens BORDES 1961a BINFORD et BINFORD 1966 GRIGOR EV 1969 LIOUBIN 1970 ANISIOUTKIN 1981 SHCHELINSKII 1981 Plusieurs questions sur la technologie lithique et l emploi productif des outils de pierre du Pal olithique moyen demeurent irr solues Cela ne facilite donc pas l analyse et l interpr tation des d couvertes arch ologiques et par cons quent le niveau des reconstructions historico sociologiques propos es n volue pas A notre avis les questions sur l appr ciation g n rale du caract re et du niveau de d veloppement de la technique et de la technologie de taille l poque moust rienne sont insuffisamment clair es Cette partie int grante la plus importante du proc d archa que de production des outils est d sign par la notion de technique primaire de taille Elle n est analys e d habitude que du point de vue de la m thode typologique Elle est divis e le plus souvent en technique de taille moust rienne proprement dite Levallois clactonnienne orthogonale etc BORDES 1961b p 13 16 De telles divisions ne tiennent le plus souvent qu des distinctions de param tres m triques de lames et d clats de modes de d bitage ou de formes de nucl us trouv s dans l inventaire de telle ou telle station La m thode Levalloi
63. os de l approche exp rimentale en Pr histoire SHCHELINSKII crit ailleurs Il est peu probable que l exp rimentation puisse aider grandement la recherche si elle ne s appuie pas sur des faits arch ologiques fiables et si ses r sultats ne s accordent pas avec les observations pr alables ou ne peuvent tre contr l s sur le mat riel arch ologique Aussi la th matique des exp riences conduites sur la base des collections des stations pal olithiques se limite t elle essentiellement l tude des techniques de fabrication des objets de pierre et d os et de leurs traces d usure Cela n exclut pas la mise en oeuvre d autres recherches mais selon une juste remarque de S A SEMENOV hors de cette documentation donn e par l tude des traces de faconnage et d utilisation conserv es sur les outils et les objets anciens l exp rience est d une signification limit e 1968 p 7 1983 p 78 79 135 SHCHELIN SKIL 1975 de Nosovo I dans le Pr Azov et de Ketrosa sur le Dniestr moyen 1981b 1983 p 98 LA STATION EN GROTTE DE EREVAN La station situ e sur la rive droite du fleuve Razdan dans l enceinte de la ville de Erevan ERITSIAN et SEMENOV 1971 a fourni pr s de 18000 Pi ces d obsidienne Fig 5 attribu es une variante locale sp cifique de la culture moust rienne 1970 et dat e stratigraphiquement du d but du W rm V E Shchelinski a tudi la binoculaire et au micr
64. oscope m tallographique une collection de 180 pi ces 6 choisies dans les diff rentes couches Soixante dix sept ont montr des traces dues l utilisation parmi lesquelles 53 ont pu tre d termin es 11 taient vierges de trace et 92 se sont r v l es impropres l analyse trac ologique Conform ment aux complexes de traces d usures repr sent es leur disposition sur les pi ces et leur morphologie on a pu distinguer parmi les outils de la station de Erevan 53 objets 7 cat gories fonctionnelles couteaux ciseaux grattoirs employ s sur de la mati re dure abrasive la peau s che sale le cuir pil par grattage ou la pierre tendre selon l auteur NdT grattoirs employ s sur de la mati re faiblement abrasive vraisemblablement bois os et bois de cervid lorsque cette mati re est dure et peau faiblement s ch e lorsqu elle est tendre selon l auteur NdT al soirs et per oirs 1 Les couteaux 27 outils Ils sont les plus nombreux dans l inventaire de la station Ils ont des dimensions vari es de 3 2 x 2 x0 8 10 x 4 6 x 0 7 cm et des formes diverses Il existe aussi certaines diff rences dans leurs traces d usage concernant essentiellement leur micro relief et leur rapport avec la forme du support Cela permet de distinguer 3 groupes de couteaux diff rents par leur destination Le premier groupe comprend 12 couteaux assez grands Ce sont des couteaux ayant des traces d usure de percement et de
65. outils sp cialis s En outre des op rations semblables taient parfois effectu es avec des outils distincts par leur forme et leurs caract ristiques ce qui refl te dans une certaine mesure la vari t des types de travaux r alis s avec eux Par exemple pour le rabotage taient employ s des pointes et des racloirs avec des caract res de couteau ainsi que des planes fabriqu es sp cialement pour cet usage Cependant comme le montre la recherche trac ologique les types d emploi des outils moust riens taient moins vari s que leurs formes Ce ph nom ne r pandu au Moust rien et en g n ral au Pal olithique est d ce que c t de la volont de fabriquer un instrument apte au travail projet se manifestaient aussi les tendances individuelles des maitres pr historiques sur le choix du support convenable et l accommodation de l outil la main par modification de sa forme mais ceci se faisait dans le cadre d une tradition technique d finie La fabrication d outils moust riens sp cialis s n exclut pas leur emploi dans des fonctions secondaires apr s ou sans transformation cons quence des conditions de vies concr tes diverses des collectivit s de chasseurs par exemple l insuffisance de mati re premi re pour les outils et du caract re dynamique de leurs activit s productives Mais quoiqu il en soit la r v lation des corr lations des types d emploi des outils faite sur la base de l tude des fonctions
66. plus ou moins concaves et rugueux au toucher constitu s de nombreuses stries courtes et d entailles Fig 4 C D Les entailles sont de forme allong e de longueur variable 0 05 0 5 cm et sont principalement align es transversalement ou peu s en faut au grand axe de l instrument bien qu elles puissent aussi avoir une orientation peu claire Dans ce dernier cas elles forment des creux marqu s et t moignent que les percuteurs ont t assez longuement utilis s pas moins de 30 minutes dans nos exp riences 1983 p 93 Sur les retouchoirs pression les traces sont essentiellement des stries parall les et des entailles sur les surfaces actives mais plus courtes 0 02 0 4 cm et moins profondes 0 02 0 1 cm que sur les percuteurs Elles sont plus ou moins troitement serr es les unes contre les autres et sont concentr es au coin des fragments d os en forme de petits ronds ou de vagues quadrilat res et elles sont orient es habituellement de biais ou transversalement laxe longitudinal du retouchoir 131 FIGURE 3 Eclats de silex exp rimentaux Levallois et non Levallois retouches denticul es et encoch es produites par pi tinement humain Pi ces expos es un mois sur le sol en terre d une aire de d bitage Planches extraites de SHCHELINSKII 1974 et 1983 132 FIGURE 4 Retouchoirs exp rimentaux en os A et B retouchoirs pression C et D retouchoirs percussion Illustrations extraite
67. productives authentiques et avec l analyse exhaustive de leur usure degr de transformation et d emploi secondaire donne une nouvelle connaissance importante pour l interpr tation sociale et conomique des complexes arch ologiques moust riens 1983 pp 124 133 160 Commentaire La pr sentation des r sultats des analyses fonctionnelles de V E Shchelinski est moins spectaculaire que celles auxquelles nous ont habitu les trac ologues occidentaux Ici point de poli de tendon ou de poli d ivoire mais plus simplement des complexes de traces d usure arch ologiques r sultant du travail de mati res faiblement abrasives et relativement tendres dures abrasives ou dures faiblement abrasives et comparables ceux obtenus exp rimentalement en corroyant de la peau en raclant du bois en grattant de l os etc ce qui est plus conforme la d marche m thodologique Le pr sent article est constitu d extraits choisis en fonction de leur int r t et de leur originalit pour le pr historien occidental Certaines notions plus pr cis ment destin es aux arch ologues sovi tiques en particulier dans le domaine de la technologie lithique n ont pas t report es afin de ne pas allourdir le texte Pour la m me raison les descriptions des diff rents complexes de traces d usage n ont pas t conserv es Mais il peut tre int ressant d en consid rer quelques unes Voici comment V E Shchelinski d crit le compl
68. qui n taient pas du tout travaill es l poque moust rienne Cela trahit sans aucun doute un choix conscient des roches l isothropie satisfaisante et ais ment travaillables au percuteur quelles que soient leurs caract ristiques p trographiques Mais on oublie que la composition et la structure ne sont qu une part des propri t s caract risant les pierres servant de mat riau pour les outils Le silex et les roches siliceuses utilis es en Europe la fabrication des outils outre qu ils diff rent parfois fortement les uns des autres par leurs composants min raux et leurs propri t s m caniques se rencontrent aussi l tat naturel sous des formes tr s vari es en forme de bloc d clat de gros et de petit galet de plaquette d excroissance ou de nodule de diff rentes dimensions Ils peuvent tre cortex carbonat de densit in gale d un degr d homog n it et de fissuration variable et avec d autres diff rences extr mes Nous voudrions souligner que ces diff rents traits morphologiques des blocs lithiques utilis s pour les nucl us et les outils sont des param tres primordiaux qui d finissent la qualit de la mati re premiere et influencent vraisemblablement fortement et la technique de d bitage et le fa onnage secondaire et la typologie des inventaires lithiques des stations du Pal olithique ancien et moyen parvenus jusqu nous 1983 pp 72 74 Dans cette article nous n aborderons pas le probl
69. s D abord rid e et d sagr able d aspect elle devenait lisse et moins dure et la diff rence des peaux non travaill es elle pouvait tre compl tement assouplie avec les mains ou l aide de petits coups de b ton de pierre etc Dans nos exp riences nous avons employ en particulier ce proc d de battage avec un court b ton qui permit d assouplir une peau de veau de 1 1 m en 5 heures Mais le travail des peaux au Pal olithique ne se bornait pas aux op rations not es ci dessus Dans certains cas la finition du nettoyage par l op ration d effleurage propre au m tier de tanneur rev tait une grande importance Il s agit du raclage partiel et de l bouriffement d une couche paisse se trouvant sur les peaux sous la couche graisseuse la fleur NdT qui emp che leur assouplissement Les peaux dess ch es le plus souvent de jeunes et petits animaux subissaient l effleurage ce qui permettait de les transformer en une mati re tr s souple et de grande qualit de type daim appropri e la fabrication de toutes sortes de v tements La direction et l amplitude ont les m mes caract ristiques l charnage et l effleurage mais la pression appliqu e au grattoir est deux fois moindre elle oscille habituellement entre 3 et 5 kg et n atteint 7 8 kg qu en cas d moussement du fil ou d une in galit de la surface La raison de cette diminution de pression est li e l acuit du fil actif pour ce tr
70. s de SHCHELINSKI 1974 et 1983 environ x 133 Fig 4 A B y aussi de minces gratignures traversant ces stries et ces entailles presque angle droit et qui r sultent du glissement du bord retouch de l outil p 96 Des traces semblables ces derni res mais de dimensions moindres s observent aussi sur les retouchoirs en silex Parall lement l usure des retouchoirs arch ologiques et de leurs r pliques exp rimentales V E SHCHELINSKI d crit la morphologie des retouches obtenues par leur emploi pp 93 97 Cette attention port e aux retouchoirs avec un regard la fois technologique et trac ologique est dans la tradition de la trac ologie sovi tique qui la diff rence de sa cadette occidentale n a pas dissoci l tude des modes de fabrication des outils de celle de leur fonction mais les a au contraire int gr es dans une approche globale des techniques de production des soci t s pr et protohistoriques Analyse morphologico trac ologique de la fonction des outils Tl est bien connu que les outils lithiques de l poque moust rienne se distinguent par une grande vari t typologique Parmi eux c t des bifaces et des outils en os ou bois de cervid ont d j t r v l s 63 types d objets et n en pas douter la liste de ces outils augmentera de fa on constante au fur et mesure de l approfondissement des tudes des inventaires des sites moust riens BORDES 1950 p
71. s est cependant la plus connue Son apparition selon l opinion de certains chercheurs a amen des changements progressifs dans toutes les techniques de l poque moust rienne et m me dans celles de l Acheul en tardif LIOUBIN 1965 p 38 39 D autres chercheurs estiment au contraire que la m thode Levallois n est caract ristique que de certaines cultures moust riennes dont les ressemblances typologiques sont fix es par la notion de voie Levallois du d veloppement GRIGOR EV 1968 p 118 119 1972 p 74 Il est difficile de retenir une de ces hypoth ses car jusqu pr sent les m thodes non Levallois n ont pas t assez tudi es et il n y a pas d opinions communes sur le contenu de la m thode Levallois et sur la mesure de sa distinction des autres faci s techniques du Moust rien Les crit res morphologiques du d bitage Levallois ne sont pas d finis et les limites de distinction entre les nucl us lames et clats dits Levallois et ceux qui ne le sont pas n ont pas encore t tablies C est pourquoi un sp cialiste reconnu du Pal olithique ancien F Bordes dans sa d finition de la m thode Levallois porte avant tout son attention sur les nucl us et ne consid re que secondairement les produits de taille F Bordes lie le d but de cette m thode l apparition des nucl us pr par s intentionnellement particuli rement en forme de tortue qui servaient au d bitage d clats ovales Ce chercheur reconna t aussi
72. sobennosti izgotovlenia i effektivnost rannepaleolititcheskih oroudi iz razniy porod kamnia Quelques particularit s de fa onnage et de l efficacit d outils de diff rentes roches du Pal olithique ancien In Seminar in Petroarchaeology Reports Plovdiv pp 185 191 TRINGHAM R COOPER G ODELL G VOYTEK B et WHITMAN A 1974 Experimentation in the formation of edge damage a new approach to lithic analysis Journal of Field Archaeology 1 171 196 168
73. strie de Erevan est aujourd hui poursuivie par Hratchia KAZARIAN Institute of Archaeology and Ethnography Academy of Sciences of Armenia Tcharents 15 25 Erevan Armenian SSR USSR 136 FIGURE 5 Industrie lithique de la station moust rienne de Erevan Planche extraite de RIBAKOV 1984 137 FIGURE 6 Outils d obsidienne avec traces d utilisation de la station moust rienne de Erevan action rotative action transversale D apr s SHCHELINSKII 1974 et 1983 action longitudinale 138 travaill par une petite retouche abrupte donnant au tranchant une angulation de 50 65 L outil fut employ un d coupage accompagn de percement Evidemment ce groupe se rapporte le couteau employ plusieurs fois Fig 6 22 Il est allong pointu retouch sym trique 7 x 2 5 x 0 5 cm et fait d une lame d obsidienne La retouche en est grande et plane et n est observ e que sur un bord dont l angulation est de 20 50 Le bord oppos a t laiss brut Ce couteau fut employ pour du d coupage et du rabotage et apr s 1 retouche servit d al soir Fig 7 Il porte aussi des indices d usure de raclage de mati re tendre faiblement abrasive Les bords actifs sont distincts Les traces d usure de d coupage et de rabotage sont observ es essentiellement sur le bord retouch longitudinal et ne s tendent que partiellement sur la face dorsale du bord oppos non faconn Les traces d
74. t comparativement peu nombreux bien qu ils composent un peu plus de la moiti lors de la mise en forme des nodules et de l emploi des proc d s de d bitage convergent et radial La nette pr dominance des produits d une longueur inf rieure 6 cm attire l attention alors que de grands nucl us plus de 15 cm ont t d bit s Les produits de type Levallois furent pr par s sp cialement mais leur quantit fut g n ralement r duite 11 39 de la quantit totale de supports potentiellement utilisables De la proportion de ces diff rents produits d pendait certainement le choix des proc d s employ s pour le d bitage Ceci peut para tre trange mais la plus petite quantit de produits Levallois r sulta de l exploitation du nucl us par le proc d du d bitage parall le et parall le crois 11 16 en moyenne 14 du nombre total de produits utilisables Le nombre de lames et de lamelles fut dans ce cas remarquablement faible 5 5 10 moyenne 7 Mais il faut constater que la plupart des produits ainsi obtenus taient faiblement arqu s et d une haute qualit Les proc d s du d bitage convergent et radial conviennent mieux la fabrication de produits de type Levallois car ils permettent d utiliser pratiquement toute la surface utile du nucl us Le plus efficace est le d bitage convergent o les produits Levallois repr sentent 19 39 moyenne 20 et les lames et lamelles 4 23 moyenne 14
75. t simultan ment Les r sultats des exp riences ne contredisent pas une telle hypoth se Ils montrent en particulier que les combinaisons successives des diff rents proc d s permettent de tirer du m me nucl us une quantit consid rable de produits Levallois et de lames 15 30 moyenne 24 de tous les produits ult rieurement utilisables Comme nous le voyons ceci ne c de que dans une petite mesure ce que donne le proc d du d bitage convergent Et ces combinaisons offrent l avantage de dispenser de la r fection fr quente des nucl us dans une forme d termin e nucl us en tortue et pointe selon la terminologie de F Bordes Partant de ces donn es nous consid rons important de prendre en compte dans les techniques des stations moust riennes non seulement les proc d s pr f rentiels de d bitage des nucl us mais aussi la combinaison des diff rents proc d s du fa onnage primaire Ainsi les recherches exp rimentales pr sentent de nouvelles vidences sur la complexit de la technologie de fabrication des produits Levallois Elle comportait des stades de fa onnage troitement li s et se caract risait par des proc d s de travail particuliers Un grand travail pr paratoire anticipait l extraction des clats et des lames Levallois et l ex cution de tout bon produit de type Levallois peut tre de plein droit appel un processus cr ateur Mais l importance de certaines op rations technologiques
76. texture coalescence mais le sp cialiste y reconnait parfaitement les structures voqu es L approche de V E Shchelinskii ne doit rien aux travaux de L H KEELEY 1976 1977 1980 qui l on attribue habituellement l invention de la mucro trac ologie puisqu elle leur est l g rement ant rieure En fait les deux recherches se sont d velopp es parall lement et ind pendamment partir d un m me acquis celui l gu 10 par S A SEMENOV 1957 1964 On remarquera que certaines des illustrations construites par le chercheur russe qui associent les traces macroscopiques et microscopiques Fig 7 8 17 18 19 sont les plus compl tes et les plus intelligibles qui aient t pr sent es ce jour tant pour l initi que pour le n ophyte 10 S A Semenov fut le directeur de th se de Shchelinski 163 La fa on dont les r sultats sont formul s dans le corps du texte avec parfois une certaine impr cision sur la mati re travaill e par les outils arch ologiques n est donc pas le fait d une m thodologie ou de techniques d observation inappropri es BEYRIES 1984 mais tient deux raisons autres d une part la tradition de la trac ologie sovi tique plus ax e sur l tude de la cin matique PLISSON 1988 et d autre part un choix de V E Shchelinski qui a pr f r garder une marge entre les donn es publi es et le degr maximum de pr cision atteint l analyse communication orale Cette r
77. ttoirs non seulement abondent mais sont aussi fortement us s Cela prouve qu c t d autres activit s le travail massif des peaux en relation probablement avec le stockage saisonnier jouait un r le important dans la station 1983 p 113 17 Cependant nos id es sur le mode de fabrication des objets de cuir ainsi que sur la technologie du corroyage des peaux au Pal olithique et particuli rement l poque moust rienne restent assez fragmentaires Cette lacune peut tre partiellement combl e si l on analyse les mat riels arch ologiques la lumi re des donn es fournies par la reconstitution exp rimentale des techniques du travail de cette mati re 7 Nous avons travaill 10 peaux de diff rents animaux vaches veaux ch vres lans et loups au moyen d outils lithiques exp rimentaux de type pal olithique soit une surface totale de 15 ml ces peaux furent g n ralement pos es sur l herbe 154 FIGURE 17 D tails macroscopiques et microscopiques de l usure due du raclage de bois sur un racloir de silex de la station moust rienne de Nosovo 1 1 et sur une r plique exp rimentale 2 L chelle microscopique indiqu e calcul e partir de l objectif et de l oculaire de projection employ s ne tient vraisemblablement pas compte du tirage propre au syst me photographique du microscope en juger par les d tails visibles Planche extraite de SHCHELINSKII 1974 et 1977 155 Den 2
78. us facile qu une analyse trac ologique scrupuleuse car elle n exige ni microscope sp cial ni beaucoup d effort pour l examen de collections massives mais elle est en m me temps moins cr dible et n a pas notre opinion de perspective d avenir Ces br chures s av rent indistinctes des traces ordinaires de d t rioration et de certains types de retouches si elles ne sont pas compl t es sur le mat riel arch ologique par les stries et les polis d usage L tude fonctionnelle des outils du Pal olithique ancien sur la base de la m thode trac ologique est n cessaire car elle int resse une s rie de questions technologiques La connaissance de la fonction effective de ces outils permettra d tudier les particularit s des activit s de l Homme moust rien et leur sp cificit selon les conditions naturelles Enfin l tude trac ologique de grandes s ries aura sans aucun doute un r le m thodologique important dans l analyse approfondie de la morphologie et de la typologie des outils et donc dans la recherche sur le processus de d veloppement de la culture et sur la relation culturelle des groupes distincts de chasseurs l poque moust rienne 1983 p 77 Nous avons fait l tude morpho trac ologique des fonctions productives d assez grandes s ries d outils lithiques moust riens prises dans le mat riel de la station en grotte d Erevan en Arm nie et des stations de La Gouba Monasheska dans le Pr Kouban 4 A prop
79. us l ger C est cet endroit que l on d c le des traces lin aires transversales nettement marqu es et apparaissant une une La section transversale du fil une forme arqu e avec un l ger m plat Ces indices d usure sont caract ristiques du grattage de peaux plus dures et plus s ches On les d c le galement sur trois outils qui typologiquement sont des grattoirs sur clat Fig 13 1 14 2 Il est tout fait r v lateur qu ils soient semblables par leur morphologie et leur usure aux grattoirs du Pal olithique sup rieur qui servaient pour la finition des peaux Des traces d usure provenant visiblement d un per age al sage de peau lors de leur couture ont t d cel es sur deux outils de forme pointue Fig 13 9 14 7 Les traces provenant du d coupage de viande et de bois ne se distinguent pas toujours les unes des autres du fait de la faible usure des outils Les traces d usure du d coupage de divers mat riaux s observent souvent sur les bords des m mes outils ce qui atteste leur utilisation pour divers travaux Des traces d usure provenant du d coupage ont t d couvertes sur 10 outils 6 d entre eux 4 grattoirs d angle 2 produits pointus ont fait l objet d une finition soigneuse et peuvent bon droit tre qualifi s de couteaux Fig 13 10 14 3 9 bien que certains d eux aient pu galement faire office d extr mit de javelot Fig 14 3 Sur les quatre couteaux restant l u
80. usure caract ristiques de l al sage ne sont localis es que sur la pointe qui a t sp cialement appoint e et amincie par une petite chute de burin Le raclage fut effectu avec l excroissance du bord droit totalement brut se trouvant l extr mit proximale Les couteaux du 2 me groupe 3 outils furent employ s d une fa on un peu diff rente Ils se distinguent par des traces d usure caract ristiques seulement du d coupage et du rabotage ainsi que par leur forme car ils sont d pourvus de bout pointu Morphologiquement on pourrait y voir des racloirs de diff rents types Un de ces couteaux est repr sent sur la figure 6 21 Cet outil a une forme quadrangulaire irr guli re et est fabriqu sur un clat d obsidienne Son bord actif est courbe denticul et sinueux il occupe plus de la moiti du p rim tre total La retouche est grande et abrupte L angulation de ce tranchant va de 40 85 Des traces d usure de d coupage et de rabotage alternent en diff rentes parties de ce bord retouch Fig 9 1 2 Le troisi me groupe de couteaux comme le premier comprend 12 outils Trois d entre eux sont assez grands Ja longueur des autres oscille de 3 2 5 2 cm Ces couteaux l exception d un ayant eu une fonction secondaire d instrument de raclage ne servirent qu au d coupage ce que refl te leur forme Les sp cimens intacts ont une silhouette ovale parfois allong e ou quadrangulaire irr guli re Typologique
81. visibles Illustrations extraites de SHCHELINSKII 1974 et 1983 FIGURE 10 D tails microscopiques d usure d outils d obsidienne de la station moust rienne de Erevan 1 et 2 traces dues au raclage de mati re dure abrasive sur le racloir 10 de la figure 6 3 traces dues au raclage de mati re tendre faiblement abrasive sur le racloir 13 b de la figure 6 Illustrations extraites de SHCHELINSKII 1974 et 1983 143 FIGURE 11 D tails microscopiques d usure d outils d obsidienne de la station moust rienne de Erevan I et 2 traces dues au per age sur le per oir 7 de la figure 6 3 traces dues au per age al sage sur le racloir 13 a de la figure 6 Illustrations extraites de SHCHELINSKI 1974 et 1983 144 droite de l clat Fig 6 20a Il a une angulation de 20 Le c t gauche rectiligne de l clat fut employ pour le raclage d une mati re dure faiblement abrasive 4 Les grattoirs employ s sur de la mati re dure abrasive 5 objets Ils se distinguent non seulement par la pr sence d un complexe particulier de traces d usage mais aussi dans certains cas par leur forme Ces outils sont de petits racloirs un peu plus grands que 2 cm semi courbes faits d clats d obsidienne et fa onn s par une retouche abrupte Un grattoir 4 7 x 2 5 x 0 8 cm est en forme de pointe asym trique Fig 6 10 Les traces d usure observ es Fig 10 1 2 sont essentiellement sur la moiti sup rieure du bord gauch

les travaux de VE Shchelinskij

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