fonctions et usages multiples… mais lesquels
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1. Certaines recettes culinaires nous clairent sur leur utilisation possible Des vases nomm s diq ru marmites en terre volumineuses et ventrues allant sur le feu distincts des chaudrons en bronze ruqqu ou tamgussu pouvaient servir bouillir ou cuire en rago t les viandes ni r ties ni grill es Forme id ale pour la cuisson indirecte en milieu liquide de nombreuses recettes voquent bouillons de volaille de l gumes v g taux entrant dans la pr paration de bouillies cuisin es la marmite court bouillon n cessitant environ six litres d eau Les inventaires du palais de Mari mentionnent quantit de marmites de capacit s 41 Principalement trois tablettes de Yale analys es par J Bott ro 1995 2002 42 En sum rien ut l pr c d du classificateur dug pot jarre vase d argile 284 Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Th me IX R cipient ustensiles et alimentation fonctions et usages multliples mais lesquels 3 oem Fig 7 Jarres de stockage du palais de Nuzi Bronze R cent R FS Nuzi Report on the Excavations at Yorgan Tepe near Kirkuk Iraq 1927 1931 Cambridge Mass 1937 variables de 5 120 litres parfois livr es en grand nombre 30 de 10 40 litres sont livr es en une seule fois Vases aux multiples utilisations ils ne servaient pas seulement pour l alimentation mais aussi pour mac rer chaud2. e mit Hohlmafangabe aus Mesopotamien Baghdader Mitteilungen 37 69 90 VILA E 2005 Analyse arch ozoologique de la faune de Tell Shiukh Fawqani n L BACHELOT F M FALES d Tell Shiukh Fawqani 1994 1998 1081 1108 Padoue S A R G O N VILA E 2006 Les restes de suid s un marqueur arch ologique au Levant n LION B et MICHEL C d De la domestication au tabou Le cas des suid s au Proche Orient ancien Travaux de la Maison Ren Ginouves 1 Paris De Boccard WESTBROOK R 1988 Old Babylonian Marriage Law Archiv f r Orientforschung Beiheft 23 Horn 294
3. vases nigmatiques de la Babylonie kassite analys s pour leur capacit les textes de Sabi Abyad et d A SSur fournissent un floril ge d appellations M me s il est pertinent de relier un corpus c ramique aux textes contemporains celan est bien s r pas toujours possible Mais l apport principal des textes est qu ils transmettent la mani re dont les anciens m sopotamiens envisagealent leur culture mat rielle et la fonction qu ils donnaient aux r cipients dans le contexte alimentaire On est ainsi mieux document sur les vases liquides et l on trouve galement de nombreuses donn es m trologiques Le rapport avec les textes est 35 Postgate et al 1997 Tunca et Baghdo 2008 et Stol 1994 pour le I mill naire 36 Inventaires de dots Dalley 1980 et Westbrook 1988 Recettes culinaires Bott ro 1981 1995 et 2002 37 Del Monte 1994 38 Un inventaire et une lettre mentionnant des vases destin s au culte ou un repas 39 Duistermaat 2007 377 381 Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Xavier FAIVRE Fig 6 Moules d couverts pr s des cuisines du palais de Mari Mus e du Louvre Photos M Esline cependant compliqu pour le non philologue et doit tre guid par un pigraphiste D une part les noms de vases changent pour un m me usage d une poque l autre glissement de sens disparition de certaines appellations ou selon le co
4. 13 Selon la taille la profondeur et l orientation de la paroi ils prennent un nom diff rent dans la terminologie moderne assiettes jattes cuelles coupes bols L usage collectif des larges assiettes ou les grandes coupes est probable pr paration de certains plats conservation de certains aliments plus ou moins long terme ou encore pr sentation de nourriture au milieu des consommateurs qui y portaient la main L alimentation tait en effet constitu e de semoules farines bouillies l gumes ou plus rarement de viandes pour lesquels ces vases devaient tre adapt s De telles cuelles ont t retrouv es dans des contextes domestiques ou fun raires Plusieurs types apparaissent dans les textes kallu makaltu pour manger sahharu bol Celles de petite taille ont pu avoir un usage individuel pour la consommation de brouets ou de bouillies de graines sauvages ou de plantes cultiv es mais aussi de liquides comme coupes boire Par leur morphologie les gobelets 64 Elles ont par ailleurs pu avoir un usage d tourn couvercles de jarres lampes 290 Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Th me IX R cipient ustensiles et alimentation fonctions et usages multliples mais lesquels kasu sont les plus facilement identifiables pour cet usage Chaque poque en a livr de multiples exemples que pr sentent les sc nes de banquets en forme de cornet ou s
5. diam tre et profondeur La miniaturisation d une m me forme indique sans doute des fonctions particuli res li es la capacit ou au contenu 20 Pourtant l analyse de cette derni re reste une pr occupation secondaire des tudes c ramologiques notamment cause de 280 Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Th me IX R cipient ustensiles et alimentation fonctions et usages multliples mais lesquels La pr sence absence d un d cor implique un investissement suppl mentaire une conomie une utilisation durable une production en s rie un usage court terme Le probl me est cependant plus complexe car de nombreux choix op r s pendant la fabrication r pondent des exigences concurrentes et un corr lat peut en occulter un autre certains vases peuvent ainsi appartenir plusieurs cat gories Parmi les indices physiques et morphologiques seuls quelques uns sont li s la fonction x du vase ou plut t la destination g n rale cuisson stockage consommation individuelle transport De plus la facture et la forme d un vase r sultent de l interaction de divers facteurs qui n ont rien de fonctionnel la connaissance technique d une poque ou d un lieu le degr de sp cialisation des potiers ou du r pertoire de formes les nombreux choix li s la demande des utilisateurs et diff rentes donn es impos es au potier environnement conomie
6. technologie tradition culte id ologie Les traces d usage observ es sur un vase donnent des indications sur son activit Un exemple significatif est celui des cooking pots qui portent sur la surface externe des traces de sule voire des br lures Ce sont aussi des traces de grattage ou de remuement de la pr paration culinaire des coupures des cassures desrecollages au bitume C est enfin la r utilisation totale ou partielle souvent d tourn e par la r affectation de certaines parties bord fond panse tesson utilis comme outil bouchon ostracon l ment d architecture L analyse physico chimique de r sidus pr sents l int rieur des vases donne des informations directes vari es sur le contenu de l extr me fragmentation des tessons issus de prospections ou de fouilles le contexte des tombes livrant d ailleurs une cat gorie limit e des pots complets est occasionnel 281 certains vases huile vin etc la composition de la di te et sur la mani re dont les plats pouvaient tre accommod s La terre cuite est en effet un bon pi ge mol cules organiques mais toutes les composantes ne se conservent pas de la m me mani re certains compos s sont encore visibles l il nu sur les parois d autres sont absorb s et retenus par les pores sans laisser de traces certains s alt rent avec le temps d autres disparaissent L usage de noter une inscription sur les jarres exis
7. 37 53 GOUIN P 1993 Bovins et laitages en M sopotamie m ridionale au 3 mill naire raq 55 135 145 HARTMAN L F amp OPPENHEIM A L 1950 On Beer and Brewing Techniques in Ancient Mesopotamia Supp a JAOS 10 Baltimore JAMIESON A S 2000 Identifying Room Use and Vessel Function A Case Study of Iron Age Pottery from Building C2 at Tell Ahmar North Syria n BUNNENS G d Essays in Syria in the Iron Age Ancient Near Eastern Studies Supplement 7 259 303 Louvain KLESLY G 2005 Analyse des macro restes v g taux du site de Tell Shiukh Fawqani Syrie premiers r sultats I BACHELOT L et FALES F M d Tell Shiukh Fawqani 1994 1998 1051 1060 Padoue S A R G O N LANDSBERGER B 1959 The Series HAR ra hubullu Tablets VII XII Materialien zum sumishen lexikon VII Rome LE BRUN A 1980 Les cuelles grossi res tat de la question In BARRELET M T L arch ologie de l Iraq perspectives et limites de l interpr tation anthropologique des documents Colloques internationaux du C N R S N 580 59 70 Paris Editions du C N R S LE MI RE M et PICON M 1999 Les d buts de la c ramique au Proche Orient Pal orient 24 2 5 26 MALLOWAN M 1948 Nimrud and its Remains 293 Londres MILANO L 1994 Drinking in Ancient Societies History and Culture of Drinks in the Ancient Near East Papers of a Symposium Held in Rome May 17 19 1990 History of the Ancient Near
8. D une fagon g n rale la confection de r cipients est n e d un besoin biologique celui de s alimenter On entend par ce terme toute structure ou objet suffisamment creux pour contenir conserver ou transporter un liquide un solide Certains rel vent de l architecture ce sont les structures de stockage fixes les silos enduits de pl tre ou de terre ou grandes jarres de stockage int gr es l architecture scell es dans des banquettes de terre voire enterr es d autres du mobilier ce sont tous les contenants mobiles 11 Notamment le corpus c ramique d un site Mohammed Diyab et d une prospection Bassin du Haut Khabur en Syrie du nord est couvrant les p riodes du Bronze Ancien au Bronze R cent 278 Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Th me IX R cipient ustensiles et alimentation fonctions et usages multliples mais lesquels Fig 2a Relief de banquet Registre sup banquet au son de la lyre le personnage de gauche porte un vase entour d une garniture Registre m dian transport d une grande jarre D apr s Seidl Reallexikon der Assyriologie 11 4 2007 272 fig 1 qui constituent une grande majorit v ritables outils usage domestique servant en particulier l alimentation 1 1 2 LA NATURE DES MAT RIAUX C est le choix des mat riaux et la maitrise de technologies qui les a adapt s aux habitudes alimentaires qualit quan
9. East Studies VII Padoue Sargon srl ORTON C TYERS P et VINCE A 1993 Pottery in Archaeology Cambridge Cambridge University Press PARROT A 1959 Mission arch ologique de Mari II 3 Les palais monuments et documents Paris Librairie orientaliste Paul Geuthner PESSIN H 2005 V g tation ligneuse autour de Tell Shiukh Fawqani Premiers r sultats de l analyse anthracologique n BACHELOT L et FALES F M d 2005 Tell Shiukh Fawqani 1994 1998 1061 1074 Padoue S A R G O N PF LZNER P 2002 Modes of storage and the development of economic systems in the Early Jezireh period Jn AL GAILANI WERR L ef al Of Pots and Plans Papers on the Archaeology and History of the Mesopotamia and Syria presented to David Oates in Honour of his 75th Birthday 249 286 Londres Nabu Publications POSTGATE N 1978 An Inscribed jar from Tell al Rimah raq 40 71 75 POSTGATE C OATES D OATES J 1997 The excavations at Tell al Rimah The Pottery lraq Archaeological Reports 4 British School of Archaeology in Iraq Wiltshire POTTS D T 1997 Mesopotamian Civilization the Material Foundations Egyptology and Ancient Near Eastern Studies Londres Athlone Press RICE P M 1984 Change and conservatism in Pottery Producing Systems n VAN DER LEEUW S E and PRITCHARD A C d The Many Dimensions of the Pottery 231 293 Amsterdam RICE P M 1987 Pottery Analysis A Sourcebook Chicago et Lon
10. XII Paris Libraire orientaliste Paul Geuthner ELLIS R S 1977 Mountains and Rivers n LEVINE L D et YOUNG T C d Mountains and lowlands Essays in the Archaeology of Greater Mesopotamia 29 34 Malibu ELLISON R 1981 Diet in Mesopotamia the evidence of the barley ration texts c 3000 1400 B C Iraq 43 35 45 ELLISON R 1984a The Uses of Pottery Iraq 46 63 68 ELLISON R 1984b Methods of Food Preparation in Mesopotamia c 3000 600 B C Journal of the Economic and Social History of the Orient 27 1 89 98 FOREST J D 1987 Les Bevelled Rim Bowls Nouvelle tentative d interpr tation Akkadica 53 1 24 FRANGIPANE M 1989 Produzione di vasellame in serie e distribuzione di razioni alimentari nelle 292 Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Th me IX R cipient ustensiles et alimentation fonctions et usages multliples mais lesquels societ proturbane del periodo tardo Uruk Jemdet Nasr In DOLCE R et ZACCAGNINI C d JI pane del re Accumulo e distribuzione dei cereali nell Oriente antico 49 63 GATES M H 1988 Dialogues Between Ancient Near Eastern Texts and the Archaeological Record Test Cases from Bronze Age Syria Bulletin of the American Schools of Oriental Research 270 63 91 GOUIN P 1990 R pes jarres et faisselles La production et l exportation des produits laitiers dans l Indus du 3 mill naire Pal orient 16 2
11. argile et des d graissants appropri s d pend de la destination finale Plusieurs facteurs entrent en jeu les propri t s thermiques r sistance au feu la force m canique et la porosit de la p te On distingue ainsi les c ramiques culinaires des autres inaptes la cuisson grossi res communes fines Mais ce qui est un avantage pour tel usage peut constituer un d savantage pour tel autre Les propri t s morphologiques sont autant d indices de la destination finale m me si on voque souvent la difficult d en inf rer la fonction Les typologies montrent un certain degr de standardisation et la volont de reproduire des formes adapt es des fonctions plus ou moins pr cises Certains indices sont tr s utiles anses becs fonds perfor s certains crit res significatifs taille stabilit capacit transportabilit 17 Utilis s plut t comme r ceptacles du corps inhumations d enfants ou des cendres incin rations 18 Pour certaines jarres la porosit de la p te garantit la perm abilit permet l vaporation l ext rieur des parois le rafra chissement du contenu Traitement de surface ou finitions engobe polissage pl trage rev tement de r sine ou de bitume peuvent aider r duire cette perm abilit mais s av rent inutiles pour certains produits qui jouent le m me r le huile 19 Elles distinguent ainsi vases ouverts et ferm s selon leur taille
12. dans des jarres de formes et de tailles adapt es l usage requis plac es dans des entrep ts officiels ou domestiques Deux variables morphologiques sont pertinentes le volume conditionne la dur e de stockage le nombre des consommateurs les n cessit s de transport ou les distances parcourir la largeur de l embouchure influe sur l alt rabilit du contenu la quantit stock e ou pr lev e par unit de temps l usage d ustensiles pour le pr l vement 48 Par exemple la culture de la vigne et de l olivier constituait une sp cialit du Levant 49 Frangipane 1989 Les r serves alimentaires des palais de Mari Qattara Tell el Rimah Nuzi ou Kalhu recelaient un tr s grand nombre de jarres de stockage align es par dizaines partiellement enterr es ou maintenues par des banquettes de terre fig 7 Les exemplaires arch ologiques comportent parfois des indices directs de leur contenu c r ales carbonis es d pos es sur les parois enduites de pl tre excellent conservateur pour le grain ou encore sous forme d empreintes observation de traces d infiltrations d huile d olive dans la brique crue sous les jarres le contenu ou la capacit sont parfois inscrits sur des jarres comme Qattara ou Kalhu Dans ce dernier cas la proximit de tablettes enregistrant des sorties de vin et de bi re ont prouv la pr sence d une boisson alcoolis e D apr s les textes les jarres
13. les onguents entrant dans la composition de parfums huile de marmites i dig r tim Hormis la fonction de cuisson leur r le pouvait aussi s tendre la conservation des aliments cuits de la viande la confection de p tisseries le mersum la p te y tait mise gonfler Bref c est une sorte de fait tout Ainsi dans ce cas le mat riau argile la fonction principale cuisson le nom dig rum associ plusieurs utilisations culinaires indiquent une correspondance possible entre textes et exemplaires arch ologiques Les 50 moules trouv s pr s des cuisines du palais de Mari salle 77 constituent un cas 43 Birot 1964 1 14 285 particulier fig 6 Ronds motifs concentriques d cor s l int rieur de sc nes incis es rondes d animaux sc nes narratives ou de forme animali re ou anthropomorphe on leur a associ diff rents contenus pains p tisseries ou produits laitiers Comme ils ne portaient aucune trace directe de feu on a envisag une cuisson indirecte sec sur le haut d un fannour ou d un four coupole superpos s une plaque chauffante sur le sol de ce dernier 2 2 LES C RAMIQUES NON CULINAIRES Ce sont les c ramiques dont les propri t s de p tes ne permettent pas de r sister aux chocs thermiques La cuisson des aliments est donc exclue Elles englobent des r cipients ouverts ou ferm s de tailles et de formes diff rentes de p tes
14. ologie Il suffit de l interroger pour retrouver ces ustensiles dans leur contexte socio culturel D s les pictogrammes des textes archaiques des vases sont associ s une activit brasserie ou laiterie Diff rentes listes lexiques inventaires livraisons r ceptions de vases pour eux m mes ou pour leur contenu lettres contrats textes administratifs litt raires ou math matiques mesures de capacit procurent des l ments sur les conditions de leur utilisation C est ainsi que nombre d auteurs y ont not des termes sp cifiques qui d signent plus souvent des vases vou s au culte que des pots du quotidien Les listes lexicales th matiques d s les d buts de l criture permettent de comprendre quelles logiques de classement ob issaient les cat gories 29 Jamieson 2000 279 Potts 1997 139 170 30 Salonen 1966 282 Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Th me IX R cipient ustensiles et alimentation fonctions et usages multliples mais lesquels Fig 5 Marmites de cuisine Mohammed Diyab Syrie du nord est Bronze Moyen gauche et Bronze R cent droite Dessins X Faivre c ramiques tablies par l usage courant La nature de l information d pend bien s r de la teneur des archives retrouv es par site et par p riode Au III mill naire les textes de Laga et d Umma de l poque d Ur III xxr s av J C fournissent des term
15. 2 8 INSTRUMENTS ASSOCI S COUVERCLES ENTONNOIRS SUPPORTS AUX VASES Il existe plusieurs syst mes de fermeture destin s prot ger les aliments de l vaporation 65 Gouin 1990 291 de la salet des animaux commensaux ou des pr dateurs galets couvercles naktam t u de gypse ou de c ramique mais aussi assiettes et coupes renvers es ou simplement bouchons d argile crue scellant les jarres de stockage tesson retouch Des entonnoirs d argile fig 15 sont aussi connus sur diff rents sites pour canaliser les liquides semi liquides ou fluides ou encore dans la brasserie la pr paration des produits laitiers Enfin les supports permettaient de sur lever des vases ne pouvant reposer en quilibre sur leur fond pointu ou arrondi ou bien de les prot ger de la poussi re et des animaux la chanson boire tous les r cipients dress s sur leur pi destal 56 qui en voque l usage r pond l iconographie qui les montre en situation L arch ologie les textes et l iconographie soulignent l omnipr sence de r cipients de toutes contenances dans la vie quotidienne des anciens M sopotamiens production constante toujours renouvel e Des crit res typologiques peuvent aider en envisager la destination g n rale Mais c est l tude diachronique de changements formels l apparition ou la disparition de certains types qui peut permettre d isoler des variations fonctionnelles qui me
16. I Fig 9 Cuves fond perfor Tell el Rimah Bronze Moyen Postgate et al 1997 The excavations at Tell al Rimah The Pottery Iraq Archaeological Reports 4 Wiltshire Fig 10 Jarres bi re ou vin Tell el Rimah Bronze Moyen D apr s Postgate et al 1997 The excavations at Tell al Rimah The Pottery Iraq Archaeological Reports 4 Wiltshire 80 litres On y trouve galement de nombreuses informations sur le stockage du vin dans des jarres d argile avec l indication de son origine et de sa date Leur fond pointu tait plant dans les caves ou partiellement enterr ou maintenu par des banquettes de terre ou des r teliers de bois appel s kannum Pourla conservation ou le transport des denr es les jarres devaient bien s r tre herm tiquement bouch es par de simples mottes d argile crue marqu e de l impression d un sceau 287 2 2 2 JARRES POUR CONSERVATION LE TRANSPORT ET LA Immobiles ces contenants lourds et volumineux ne pouvaient tre remplis vid s ou transvas s sans le concours de r cipients plus l gers plus faciles manipuler Mais le stockage n implique pas n cessairement des vases de tr s grande contenance Ce sont parfois les m mes qui ont servi au transport D apr s le contexte leur morphologie change selon qu il concerne des denr es stock es ou redistribu es par une institution centralis e palais ou temple pour payer des ouvriers ratio
17. UMR 7041 Arch ologies et Sciences de l Antiquit Cahier des th mes transversaux ArScAn Vol IX 2007 2008 EXTRAIT Nanterre Novembre 2009 Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Th me IX R cipient ustensiles et alimentation fonctions et usages multliples mais lesquels R cipients ustensiles et alimentation fonctions et usages multiples mais lesquels Xavier FAIVRE ARSCAN HAROC xavier faivre amp mae u paris 1 O fr a production de nourriture et le d veloppement LZ vases d argile cuite sont troitement li s Le langage courant la tradition populaire abondent en exemples qui indiquent ce rapport double sens l aliment donne sa d nomination ou sa morphologie au contenant la morphologie du contenant par m tonymie donne son nom la pr paration culinaire On le retrouve aussi dans les textes m sopotamiens Pourtant quand on a perdu le lien direct entre nourriture et r cipients trouv s en fouille l usage de ces derniers est loin d tre clair notamment lorsqu il s agit d en valuer le contenu potentiel liquide ou solide Dans ce s minaire sur l alimentation il s av rait fond de re poser la question de la fonction et l usage de r cipients et ustensiles li s cette n cessit biologique Production artisanale courante la c ramique y entre pour 1 Par exemple soupe soupi re 2 Par exemple en fran ais c
18. assoulet d riv de la cassole d Issel pot au feu potage terrine mais aussi en arabe tajine etc 3 Dans les textes archaiques c est le pictogramme du contenant qui d signe la jarre et certains aliments bi re lait De m me dans des textes plus r cents le signe tul diqaru marmite par exemple est identique celui qu on lit tu ummaru et qui d signe la soupe Bott ro 1981 2002 une large part Artefact le plus commun en arch ologie t moin des volutions temporelles elle est donc fr quemment employ e comme outil chronologique ou marqueur culturel par l analyse du style ou de faits technologiques Elle renseigne enfin sur l organisation de la production c est un support privil gi d analyses p trographiques ou chimiques qui permettent de d terminer le cheminement des ateliers de production au lieu de consommation Souvent abord e de ce point de vue elle l est beaucoup moins de celui de l utilisateur alors que ces r cipients ont t fabriqu s pour Stocker cuisiner servir de la nourriture Ainsi l analyse fonctionnelle des formes plus complexe n est que rarement l objet d tudes sp cifiques L tat des sources bibliographiques montre que peu d entre elles envisagent la question dans son ensemble certains vases en vertu d une fonction suppos e retiennent particuli rement l attention des arch ologues comme plusieurs types d cuelles souv
19. d autres 55 Ils ressemblent aux plus anciens pictogrammes du lait de la bi re de l huile qui figurent une jarre fond pointu comportant un goulot 56 Milano 1994 Fig 12 Frise de la laiterie Tell el Obeid Mus e de Bagdad Bronze Ancien D apr s Zervos Cahier d art 1935 photo Coppola contenaient des filtres de cuivre peut tre pour le vin ou la bi re Chagar Bazar Mesk n Emar ou ont t trouv s associ s des archives traitant du vin et de la bi re fig 10 2 2 4 PR PARATION LA BI RE Arch ologie et textes t moignent des efforts investis dans la pr paration de la bi re d orge ou de dattes boisson la plus importante apr s l eau Les niveaux du Bronze R cent de Tell Hadidi en Syrie de l ouest ont livr un b timent de 7 pi ces entourant une cour o gisait un mat riel c ramique diversifi interpr t comme celui d une brasserie grandes jarres et bassins fond perfor crat res cruches pichets tasses cuelles et plats etc taient associ s un grande quantit de grains et des meules broyer Les plus anciens pictogrammes du mot bi re ka ou du brasseur lunga repr sentent une grosse jarre fond pointu et goulot troit l int rieur de laquelle des traits obliques symbolisent le contenu fig 10a Les textes lexicaux ou conomiques livrent aussi une vari t de noms de contenants li s la fabricat
20. dres RICE P M 1989 Ceramic diversity production Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Xavier FAIVRE and use Jn LEONARD R et JONES G d Quantifying Diversity in Archaeology 109 117 New York RICE P M 1990 Functions and Uses of Archaeological Ceramics n KINGERY W D d The Changing Roles of Ceramics in Society 26 000 B P to the Present Ceramics and Civilization vol V 1 10 Westerville The American Ceramic Society SALLABERGER W 1996 Der babylonische T pfer und seine Gef sse Gand Universit de Gand Mesopotamian History and Environment Series II Memoirs Vol 3 SALONEN A 1966 Die Hausger te der alten Mesopotamier Teil II Gef sse Annales Academiae scientiarum fennicae ser B tom 144 Helsinki SENIOR L et WEISS H 1992 Tell Leilan sila bowls and the Akkadian Reorganization of Subarian Agricultural Production Orient Express 1992 2 16 20 STEINKELLER P 1996 The Organization of Crafts in Third Millennium Babylonia the Case of Potters Altorientalische Forschungen 23 232 253 STOL M 1994 Beer in Neo Babylonian Times n MILANO L d Drinking in Ancient Societies History and Culture of Drinks in the Ancient Near East ANES VI Padoue 155 183 TUNCA et BAGHDO A M 2008 Chagar Bazar Syrie III Les trouvailles pigraphiques et sigillographiques du chantier I 2000 2002 Louvain VAN ESSE M 2006 Gef
21. ent associ es au syst me des li es au r gime alimentaire s int ressent aux rations alimentaires Certaines tudes pr parations culinaires sugg r es par quelques 4 Le Brun 1980 Forest 1987 Frangipane 1989 Senior amp Weiss 1992 cf aussi Faivre ce volume Cahier des th mes transversaux ArScAn Vol IX Th me IX R cipient ustensiles et alimentation fonctions et usages multiples Mais lesquels Nanterre 2009 p 277 294 2T Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Xavier FAIVRE Fig 1 Relief de banquet Plaque de Suse D apr s Zervos Cahier d art 1935 photo Coppola cat gories de vases dispers s g ographiquement ou chronologiquement D autres privil gient l alimentation liquide et les vases aff rents entre les IV etI mill naires av J C dans la documentation D autres chappent au contexte proprement m sopotamien arch ologique et textuellef encore mais peuvent tre mises en connexion Elles s int ressent certains produits comme les produits laitiers qui n cessitent des traitements et des contenants particuliers Plusieurs auteurs proposent enfin des cat gories fonctionnelles li es au stockage la pr paration au service la consommation ou au transports Seules quelques tudes abordent enfin s rieusement le difficile rapport entre sources multiples pour d terminer la fonction des vases ponctuelles d abord pui
22. es associ s l artisanat de la poterie Les potiers inclus dans le personnel de diverses organisations conomiques destinent leur production des cuisines abattoirs moulins et fr quemment des brasseries Les archives d Ebla voquent des vases li s la production d huile Au d but du II mill naire les archives royales de Mari sont riches en inventaires de mobiliers et de denr es parmi lesquels sont nomm s diff rents r cipients attach s des fonctions pr cises Les textes s int ressent rarement la forme mais leur mat riau s il est pr cieux leur capacit pour le transport ou le stockage une activit particuli re leur contenu l huile le vin la bi re Des archives contemporaines Tell el Rimah Tell Leilan Chagar Bazar ont galement 31 Les s ries HAR RA hubullu tablette X fournissent 350 noms de vases termes g n raux ou associ s des formes et contenus sp cifiques Landsberger 1959 Potts 1997 32 Sallaberger 1996 Steinkeller 1996 33 Archi 1991 34 Birot 1964 1 14 Bott ro 1957 268 351 Durand 1983 104 112 350 364 283 procur de multiples informations sur la bi re et le conditionnement de ce breuvage anticipant pour le I mill naire la documentation n o babylonienne Enfin quelques vases apparaissent dans le contexte d inventaires de dots de recettes culinaires m sopotamiennes Pour la fin de cette p riode part quelques
23. ill naires Laga Umma Mari elle porte le nom de lahtanum ou plus simplement de namharu qui signifie r cipient au sens commun du terme mot qui pr vaut au I mill naire dans les textes n o babyloniens La jarre tebibtu a peut tre eu le m me usage Gates 1988 Hartman et Oppenheim 1950 Salonen 1966 61 Le nom semble d signer des vases destin s des boissons ferment es comme la bi re commune sikarum Birot 1964 12 Fig 14 Passoires Mohammed Diyab Syrie du nord est Bronze Moyen et Bronze R cent Dessins X Faivre 289 Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Xavier FAIVRE Fig 15 Entonnoir et support de vase Mohammed Diyab Syrie du nord est Bronze R cent Dessins X Faivre des embouchure Certaines repr sentations de sceaux individuellement dans vases large cylindres par exemple montrent des personnages buvant m me la cuve bi re au moyen d un chalumeau filtrant en roseau ou en m tal pour viter d absorber les impuret s Les filtres de cuivre trouv s associ s certains vases Emar Chagar Bazar Baghouz participent peut tre d un tel usage 2 2 5 TRAITEMENT DES BARATTES ET BOUTEILLES PRODUITS LAITIERS Produit en contexte domestique le lait constitue une part importante de l alimentation rurale Des tudes ont permis d identifier ais ment les r cipients utilis s pour les produi
24. iminer 23 Sabi Abyad Duistermaat 2007 Appendix F 24 Van Esse 2006 25 Pour Tell el Rimah Postgate 1978 et Postgate et al 1997 Pour Nimrud Mallowan 1948 Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Xavier FAIVRE et d une corbeille D apr s Zervos Cahier d art 1935 photo Coppola ou li s l environnement local et de les relier aux artefacts et aux sources textuelles ce sont des analyses pal o botaniques de macro restes des Les recherches arch o zoologiques au moyen v g taux analyses anthracologiques d inventaires de faune de diff rentes p riodes montrent que l levage caprin s porcs etc est l une des principales sources d alimentation carn e L ethno arch ologie a souvent guid l identification de techniques anciennes ou d objets dont le mode d emploi s tait perdu par exemple le barattage le traitement des produits laitiers des c r ales syst mes de stockage est une source d informations imm diatement accessibles 26 Klesly 2005 Pessin 2005 27 Vila 2005 2006 28 Gouin 1990 1993 Pf lzner 2002 Duistermaat 2007 Fig 4 Empreinte de vannerie Nuzi Bronze R cent D apr s Starr R F S Nuzi Report on the Excavations at Yorgan Tepe near Kirkuk Iraq 1927 1931 Cam bridge Mass 1937 pl 133A Une particularit majeure de la civilisation m sopotamienne est qu une riche documentation crite accompagne l arch
25. ion au stockage et au transport de 57 Dans les textes de banquets l eau n apparait pas la pr sence de cruches d eau allait sans doute de soi 58 Dornemann 1980 Gates 1988 288 Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Th me IX R cipient ustensiles et alimentation fonctions et usages multliples mais lesquels Fig 13 Vases ouverts pour la pr paration ou la consommation Bronze Moyen Gobelets Bronze Moyen et R cent Mohammed Diyab Syrie du nord est Dessins X Faivre la bi re dont la terminologie complexe change selon l poque ou la r gion contenant pour la germination des grains naprahtum vase ouverture troite qui pouvait tre couverte kakkullum m langeoir ou cuve o s op re le brassage de la p te ferment e namzum namzitum caract ris e par un fond perfor fig 9 pour l coulement de la bi re Le tout tait r cup r dans une cuve plac e sous le pr c dent pos sur un support qui selon les poques porte plusieurs noms On sait que ce breuvage tait alors conserv dans des jarres d un volume constant servant galement de mesures pour les liquides grands kirrum biltum de 120 litres ou plus petits vou s la livraison pilum de 20 ou 10 litres ou la consommation maskirtum 9 Boisson semi liquide la bi re tait bue 59 Ellis 1977 Gates 1988 Potts 1997 60 Aux IIF et II m
26. ne sont pas sp cialis es dans un contenu particulier Leur nom n est li ni une fonction pr cise ni une forme ni un mat riau mais plut t une capacit qui de surcroit peut avoir plusieurs standards grands sans indication petits Ebla au III mill naire la jarre de stockage la ha tait un r cipient de terre de grande taille 30 litres utilis pour le stockage de longue dur e des liquides huile vin et miel farines et autres denr es Mari au IF mill naire l huile tait conserv e dans diff rents conditionnements apparemment sup rieurs ceux d Ebla dans les jarres naspakum 200 litres et dans des bonbonnes kirippum 60 50 Nimrud Mallowan 1948 614 615 5 Nimrud Mallowan 1948 409 52 Archi 1991 1999 Les archives d Ebla sur l huile du III mill naire mentionnant cette jarre la ha ne semblent pas s accorder avec les exemplaires arch ologiques contemporains tudi s par S Mazzoni sur le m me site Milano 1994 Elle en conclut que les capacit s de certaines jarres de stockage paraissent trop hautes pour un produit comme l huile qui semble t il n tait pas encore recueilli et produit sur une large chelle m me dans des contextes d lite au temps des archives d Ebla 286 Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Th me IX R cipient ustensiles et alimentation fonctions et usages multliples mais lesquels
27. ns ou pour des denr es marchandes fig 7 le stockage communautaire de produits agricoles dans des entrep ts communs le stockage domestique organis par une seule famille r serves priv es coffres ou poteries dans ou pr s de la maison fig 8 Ais ment transportable la poterie circulait beaucoup On la retrouve parfois tr s loign e de son lieu d origine commercialis e pour elle m me ou pour son contenu les denr es voyageant parfois fort loin Le vin par exemple tait transport par voie fluviale des contr es productrices du nord De l convoy par chalands il descendait l Euphrate jusqu Mari Sippar ou Babylone il tait compt en jarres karp tu d une capacit constante de 10 litres Les bateaux vin pouvaient en embarquer environ 200 53 Pf lzner 2002 54 Tell Bderi Moyen Khabur au III mill naire la plupart des maisons ont des r serves petites pi ces d environ 3 m associ es la pi ce commune ou la cour o sont emmagasin s un grand nombre de vases associ s des scellements de jarres ce qui permet d identifier des vases de stockage dont certaines fond arrondi permet leur superposition On y d nombre entre 26 et 47 jarres de trois types diff rents hautes de 30 80 cm Pf lzner tablit des parall les avec des exemples ouest africains R serve domestique des Guin remplie de vases de stockage de diff rentes tailles et de diff rentes fonc
28. ntexte peuvent correspondre plusieurs r alit s d autre part l indication de leur capacit d pend des syst mes de mesures qui diff rent selon le lieu ou l une poque Quelques vases peu caract ris s apparaissent dans l iconographie dans le contexte d utilisations associ s d autres types de r cipients outres corbeilles sur des supports divers vases rituels sceaux statues reliefs ou peintures dans des sc nes agricoles de banquets d offrandes de libations des sc nes militaires in galement selon les poques 2 C RAMIQUE ET CAT GORIES FONCTIONNELLES 2 1 CUISSON DES ALIMENTS Les c ramiques culinaires sont celles dont les propri t s de la p te permettent l utilisation sur le feu pour la cuisson des aliments fig 5 exercice le plus important de transformation de la nourriture Dot es d une p te poreuse 40 Baudot 1979 Duistermaat 2007 et d un abondant d graissant min ral plus ou moins grossier quartz sable min raux tr s fins ou broy s principalement elles sont aptes r sister aux chocs thermiques et m caniques Elles prennent souvent l aspect de marmites globulaires dont le fond rond permet une bonne r sistance la chaleur Les traces de suie visibles la surface indiquent leur exposition au feu ce qui permet d faut d en connaitre l usage pr cis de leur attribuer la fonction g n rique de pots de cuisson ou marmites de cuisine
29. orientaliste Paul Geuthner BOTT RO J 1957 administratifs ARMT VII Archives Royales de Mari Textes XII Paris Libraire orientaliste Paul Textes conomiques et Geuthner BOTT RO J 1981 K che Assyriologie 6 277 298 Berlin New York Walter de Gruyter Reallexikon der BOTT RO J 1995 Textes culinaires M sopotamiens Mesopotamian Civilizations 6 Winona Lake Ind Eisenbrauns BOTT RO J 2002 La plus vieille cuisine du monde Paris ditions Louis Audibert CURTIS R I 2001 Ancient food technology Leyde Brill DALLEY S 1980 Old Babylonian Dowries raq 42 53 74 DEL MONTE G F 1994 Recipienti enigmatici n MILANO L d Drinking in Ancient Societies History and Culture of Drinks in the Ancient Near East 187 20 S Padoue DORNEMANN R H 1979 Tell Hadidi A Millennium of Bronze Age City Occupation Annual of the American Schools of Oriental Research 44 113 51 DORNEMANN R H 1980 The Late Bronze Age Pottery Tradition at Tell Hadidi Syria Bulletin of the American Schools of Oriental Research 241 29 47 DUISTERMAAT K 2007 The pots and potters of Assyria technology and organization of production ceramics sequence and vessel function at Late Bronze Age Tell Sabi Abyad Syria Leyde Faculty of Archaeology Leiden University DURAND J M 1983 Textes administratifs des salles 134 et 160 dupalais de Mari XXI Archives Royales de Mari Textes
30. plus ou moins grossi res communes ou fines diversement d graiss es On en d duit une multitude de fonctions dans la vie sociale et alimentaire pour le stockage le transport la consommation le service la pr sentation des liquides ou nourritures solides pr par es sans cuisson 2 2 1 GRANDES JARRES ET CONSERVATION L arch ologie et les textes voquent le soin apport conserver certains produits Les structures de stockage fixes rel vent d un probl me sp cifique Mais il est pertinent d associer ces l ments d architecture aux grandes jarres en c ramique comme le soulignent les sp cialistes des premi res c ramiques On trouve galement cette relation dans les textes c est la notion de conservation qui pr vaut dans le terme akkadien 44 Parrot 1959 45 Bott ro 2002 46 Voir J Patrier ce volume 47 Le Mi re et Picon 1999 Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Xavier FAIVRE Fig 8 Jarre inscrite Tell el Rimah Bronze Moyen D apr s Postgate et al 1997 The excavations at Tell al Rimah The Pottery Iraq Archaeological Reports 4 Wiltshire naspakum qui d signe la fois grenier silo cellier et jarre de stockage de grande contenance jusqu 200 litres Selon l conomie agricole d une r gion les denr es liquides huile bi re vin miel ou solides c r ales grain orge taient donc stock es
31. que symbolique etc 1 2 CRIT RES D ANALYSE 1 2 1 APPROCHE DIRECTE M me s il n est pas exclusif le contexte arch ologique des pots est un indice fondamental pour leur derni re utilisation et tient compte des particularit s stratigraphiques arch ologiques fours cuisines de la relation avec d autres pots d autres classes d artefacts meules ou d cofacts restes alimentaires En effet temple recouvrent toute une s rie de formes de tailles et d usage 15 Elles peuvent expliquer quelques mentions textuelles vases de m tal munis ou d munis de garniture g rnu Bott ro 1957 283 284 repr sentations lyre d Ur o l on peut voir un lion portant un vase qui semble enserr dans une garniture munie d une anse sur un relief de banquet de Khafadje ou d cors c ramiques Cruche d cor appliqu de cordes d Habuba Kabira sud III mill naire mus e d Alep 16 Duistermaat 2007 226 227 palais espace domestique ou tombe induisent des cat gories fonctionnelles propres Dans un contexte fun raire d inhumation on constate en g n ral un choix de vases de petite taille qui expriment le statut social du d funt et l absence de jarres de stockage de bassins de cuves Facture formes et d cors sont souvent consid r s comme des indicateurs de fonctions sp cialis es Tous les vases ne sont pas constitu s de la m me p te et n ont pas les m mes propri t s physiques Le choix de l
32. s int gr es une tude c ramique compl te 1 OBJECTIF ET M THODE La vocation de l quipe Histoire et Arch ologie 5 Ellison 1981 1984a et b 6 Milano 1994 7 Gouin 1990 1993 8 Benoist 2001 Orton et al 1993 Rice 1987 1989 1990 9 Gates 1988 Mazzoni dans Milano d 1994 Potts 1997 Curtis 2001 10 Duistermaat 2007 de l Orient HAROC et les programmes qui s y d veloppent notamment pour Cun iforme reconstituer la culture mat rielle m ont conduit prendre en compte des sources de natures diff rentes fig 1 arch ologiques par l tude de diff rents corpus c ramiques sources d observations sur la facture la morphologie les traces d usage les r sidus etc d une c ramique souvent fragmentaire parfois compl te et d inf rer des fonctions possibles pigraphiques par l acc s direct la documentation crite et la collaboration d pigraphistes d autres types de sources par exemple arch om triques gr ce aux tudes r centes de la faune et de l environnement anciens ou iconographiques sur tous supports confondus L objectif est de d gager de ces sources des indices directs partir du mat riel arch ologique ou indirects gr ce une documentation ext rieure qui travers un processus complexe permettent de d terminer des cat gories fonctionnelles 1 1 NOTIONS PRENDRE EN COMPTE 1 1 1 LA NATURE DES R CIPIENTS
33. s en fouille mais apparaissent mat riellement sous formes d empreintes sur argile scellements pl tre ou bitume ou encore indirectement dans l iconographie et les textes 13 r cipients de capacit standard qui ont servi d unit s de mesures Cette compl mentarit transparait dans le nom de certains p nu panier s tu vase de bois nar qu sac karpatu jarre d argile 14 Dans les textes comme la liste lexicale ur ra hubullu tablettes VIII et IX les termes g n riques de panier ou corbeille Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Xavier FAIVRE vanneries roseaux ou feuilles de palmier tress es selon la r gion ustensiles de bois d corce de textile de cuir sacs malles outres ou garnitures destin es tenir transporter poser commod ment les vases fig 2 4 1 1 3 LA NATURE DE L ACTIVIT On distingue enfin plusieurs niveaux de pr cision la fonction activit laquelle un vase est adapt en raison de sa structure C est la destination finale qui correspond l intention du potier lors de la fabrication l utilisation c est l emploi ou l usage qu en fait l utilisateur Ceux ci concordent ou se d marquent selon qu interviennent quelques notions aff rentes alimentaire ou non unique multiple principale secondaire initiale d riv e appropri e d tourn e individuelle collective prati
34. te dans tout le Proche et le Moyen Orient origine date nom du propri taire contenu ou capacit ce qui permet parfois de comparer cette notation avec la capacit r elle du vase fig 8 comme Tell el Rimah ou Nimrud Plus rarement Levant un sceau est d roul sur la panse avant cuisson peut tre garantie de qualit des produits contenus dans le pot huile ou vin 1 2 2 APPROCHE INDIRECTE Les donn es arch ologiques et typologiques s comparatives relatives d autres sites sont propres toute tude c ramologique Parmi les donn es arch om triques des tudes pal o environnementales r centes permettent d isoler des l ments de l cosyst me d une r gion cofacts issus du contexte arch ologique 21 Ainsi certains laboratoires sont ils sp cialis s dans les contenus de vases antiques des graisses des produits d origine v g tale des r sines des bois par exemple 22 Les acides amin s sont les plus r sistants jusqu 10 000 ans les acides gras et plus encore les sucres se conservent moins bien Pour la boisson on a pu relever la pr sence d acide tartrique caract ristique du tanin du vin de l oxalate de calcium indique une bi re d orge enfin la cire d abeille trahit la pr sence de miel Mais l absorption de d p ts post rieurs li s l environnement fosse d potoir est source de contamination que l analyse du sol environnant peut permettre d l
35. tions Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Xavier FAIVRE Fig 11 Jarres de Chagar Bazar dans lesquelles furent trouv s des filtres Bronze Moyen Mallowan 1937 The Excavations atT all Chagar Bazar and an Archaeological Survey of the Habur Region 1934 5 Iraq 4 91 154 fig 16 13 14 et 22 14 2 2 3 JARRES LIQUIDES Les fonctionnelle sp cifique de la forme du contenant liquides requi rent une adaptation au contenu selon des diff rences chronologiques r gionales ou culturelles Ce sont souvent des vases ferm s profonds de forme et de taille variables pour stocker transporter verser consommer jarres cruches ou cruchons bouteilles aigui res ou pichets munis d une anse et d un bec verseur La fin du IV et le d but du III mill naires voit par exemple la tradition de grands vases goulot oblique ou coud l ment qui caract rise la consistance du liquide la fonction de verser la mobilit L allongement la hauteur du centre de gravit impliquant un meilleur versement diminue l espace horizontal occup par le vase ce qui permet d optimiser les zones de stockage Aux pichets trilob s du Levant pour le service du vin s opposent au II mill naire les vases sans bec verseur de haute M sopotamie bien repr sent s dans la c ramique du Khabur Certains de petite taille pouvaient tre destin s au service de l eau lui m me suppl par des outres
36. tit facture conditionnent leur taille capacit poids et transportabilit Pierre m tal verre rel vent de techniques longues et co teuses L argile mat riau utilitaire omnipr sent en M sopotamie s impose donc par son faible co t et ses qualit s sa plasticit au fa onnage puis l usage du tour ont permis 12 Le Mi re amp Picon 1999 Mais tous ne sont pas li s l alimentation Ils sont aussi destin s aux parfums rituels de libations stockage d argile pur de lots d archives tablettes d argile ou papyrus inhumations incin ration Outre les r cipients le potier produit galement d autres objets repr sentations mod les maquettes architecturales Emar ou Mari sarcophages plaquettes r chaud portatif qui pouvait servir cuire ou griller les aliments ou r chauffer une pi ce en hiver 279 Fig 2b Cruche d cor appliqu de cordes Habuba Kabira sud III mill naire mus e d Alep d apr s P Amiet Au pays de Baal et d Astart Paris 1983 53 n 63 une diversification des formes des volumes et des fonctions une sp cialisation des vases son induration irr versible la cuisson lui conf re sa dur e Pourtant la c ramique ne forme qu une partie d un quipement plus vaste Elle a toujours t environn e de r cipients p rissables ou compl t e d l ments organiques pour le transport ou le stockage de certains produits Ils n ont pas t retrouv
37. ts laitiers gr ce aux similitudes observ es sur des vases encore utilis s de nos jours dans la vall e de l Indus et ceux que transmet l iconographie m sopotamienne L activit est en effet valoris e dans les sc nes bucoliques de la litt rature et de la glyptique sum riennes le pasteur Dumuzi porte des produits laitiers dans des vases d argile qui pendent son c t Il baratte du lait dans le vase akir Sakirru symbole de paix et de prosp rit qui bris signifie la d solation et la mort Certains textes indiquent que le beurre tait 62 X nophon fait encore allusion cette pratique Anabase tome ID IV 5 26 63 Gouin 1990 1993 stock dans des vases galement utilis s pour l huile ainsi que pour d autres liquides ce qui sugg re du beurre clarifi dont la frise de la laiterie montre la confection probable vers 2500 av J C Plusieurs r cipients quoique surdimensionn s peuvent tre facilement reconnus baratte inclin e munie d un bouchon entonnoir petit pot tubulure et deux types de jarres fond pointu fig 12 On retrouve ceux ci dans les textes plus r cents barattes namasu et Sakirru r cipient d argile avec un bec pour stocker ou servir le liquide k tu bouteille de lait hallu lahannu 2 2 6 CONSOMMATION ASSIETTES COUPES ET GOBELETS Les vases ouverts se caract risent par une large embouchure qui constitue le diam tre maximal fig
38. ttent en vidence l introduction de nouvelles pratiques alimentaires v nement suffisamment fort pour faire voluer une production conservatrice La question de l utilisation est plus complexe il faut chercher des l ments de r ponse dans l interaction de multiples facteurs parmi lesquels les textes utiles pour comprendre l organisation de la production c ramique dans un contexte socio conomique alimentaire et culturel l iconographie qui 66 Bott ro 2002 Cahier des th mes transversaux ArScAn vol IX 2007 2008 Xavier FAIVRE replace les vases dans leur activit Il ressort de ces donn es compl mentaires des utilisations pr cises applicables des artefacts BIBLIOGRAPHIE ARCHI A 1991 Culture de l olivier et production de l huile Ebla n CHARPIN D et JOANNES F d Marchands diplomates et empereurs tude sur la civilisation m sopotamienne offerte Paul Garelli 218 219 Paris ERC ARCHI A 1999 The Steward and his Jar Iraq 61 147 158 BAUDOT M P 1979 Vessels on archaic Near Eastern Seals Orientalia Laveaniensia Periodica 10 5 67 BENOIST A 2001 Quelques r flexions propos de l utilisation des c ramiques dans la p ninsule d Oman au cours de l ge du Fer 1350 300 av J C Pal orient 27 1 45 67 BIROT M 1964 Textes administratifs de la salle 5 du palais de Mari 2 partie Archives Royales de Mari Textes XII Paris Libraire
39. ur un pied en forme de calice ils sont parfois l occasion d un raffinement particulier D autres car ne basse sont aussi consid r s comme des mesures c r ales 2 2 7 VASES PERFOR S FAISSELLES COUVERCLES PERFOR S FILTRES PASSOIRES La destination g n rale des vases perfor s fig 14 est de s parer le liquide et le solide Pr sents sur tous les sites du Proche Orient ils sont de diff rentes formes et tailles selon l poque ou l usage particulier et ont servi de filtre de passoire d cumoire de faisselle Ellison 1984a a propos plusieurs utilisations particuli res ils peuvent avoir t plac s au dessus d autres vases contenant de l eau et utilis s comme marmite vapeur pour cuire l gumes ou c r ales Les plus petits peuvent avoir t utilis s comme cumoires pour extraire de la nourriture boulettes de p te ou pois chiches de l eau chaude ou de l huile compl t s par une anse de roseau tress Certains peuvent coup s r tre appel s faisselles pour goutter les laitages coagul s ce qui a t prouv par des analyses chimiques Celles la surface int rieure grossi re ont pu tre utilis es comme r pe fromage oignons pices ou l gumes d autres particuli rement nombreuses Nuzi comme couvercles perfor s destin s une cuisson vapeur Sous le nom de mashulu ces vases peuvent tre associ s au travail des boulangers ou des brasseurs 2
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