Prix SPC - Pro Infirmis
Contents
1. l obligation de mariage et d enfantement il y avait devoir de fonder des familles par le mariage et devoir d avoir des enfants dans une logique coh rente avec les besoins socio conomiques de la soci t industrielle et post industrielle Dans un tel contexte les personnes handicap es encore consid r es comme des enfants vie chappaient donc cette obligation Par ailleurs ces personnes taient d clar es interdites de mariage et de reproduction par crainte de la transmission du handicap il serait forc ment h r ditaire En cons quence leur sexualit tait appr hend e sous le seul regard de la protection totale d o les pratiques de st rilisations que nous avons connues D un point de vue thique il tait ais de prendre position de dispenser quelqu un d un devoir Suivirent les ann es des tabous petit petit d voil s et les phases des hypoth ses et des explorations Un peu partout on s est mis en parler Lorsque tr s courageusement tait venu le temps de rencontrer la sexualit dans la vie de tous les jours voici qu apparu l horizon un nouveau sc nario catastrophe de la peur de la procr ation nous avons t assaillis par le spectre de la maltraitance sexuelle Une statistique confirmait cette nouvelle angoisse en 1994 les personnes concern es par un handicap seraient 4 fois plus abus es que toute autre personne D s lors discours et2. s parce qu entre le d sir d un panouissement sexuel d une personne concern e les peurs des tiers et l absence de r els moyens mis en uvre au sein des institutions des ambiguit s des hiatus et des carts paralysent les actions possibles La distinction entre le projet de la personne et le projet institutionnel doit donc faire l objet d une vigilance particuli re Restent les peurs des tiers De par mes pratiques je peux affirmer que plus d une Institution s est mise sur le chemin en donnant la parole a l ensemble des acteurs trices concern s es le la r sident e les parents les professionnels les Je participe a de nombreuses r unions d quipes quel que soit le handicap qui osent maintenant s ouvrir aux situations d licates les diverses expressions de la masturbation la question de la pudeur lintrusion durant les soins intimes l homosexualit etc s interrogeant comment y r pondre au mieux Dans les situations de handicap mental je vois des parents accompagner leur fils fille dans l apprentissage d habilet s affectives ou amoureuses en invitant le la partenaire chez eux m me si la relation est ph m re donnant leur accord pour une f te de fian ailles m me si le compagnon a 30 ans d cart avec leur fille acceptant tenues vestimentaires nouvelles pour leur fils fille m me si elles ne sont pas de leur go t et se d pla ant parfois de loin pour qu il elle puisse b
3. sa mani re De quel autre s agit il d Alius l autre diff rent qui justifie alors toute mesure particuli re prise son gard Ou d Alter l autre comme moi m me en qui je suis bien oblig e de me reconna tre et qui justifie qu il b n ficie des m mes mesures que moi M me s il est difficile voire improbable de trouver une r ponse d finitive cette double interrogation le seul fait de se poser la question ouvre sur une nouvelle dynamique relationnelle Maryline Barillet Lepley Sexualit et Handicap le paradoxe des mod les D Alter Alius du statut d adulte au statut d handicap L Harmattan Collection Le travail du social France 2001 11 Parce que devoir r ussir l excellence et la performance dans la sexualit paralyse parce qu exiger le risque z ro dans la sexualit est impossible le travail qui eur et nous est demand est souvent du c t de l imagination Concr tement voici quelques id es oser regarder du c t de l assistance sexuelle et avec les ann es collaborer avec ces personnes dont les approches intimes rel vent de extra ordinaire cr er des chartes accessibles aux personnes dont le handicap est mental Une tape cr ative est sur la voie en vue de l laboration de chartes en pictogrammes d velopper des ateliers d approches corporelles entre professionnels les et r sidents es mais aussi entre r sidents es pour
4. de plus justes proximit s car le corps travaille la grandeur de l homme Platon cit par A Jollien Organiser des sessions de formation destin es sp cifiquement aux parents avec l aide de leurs associations co animation avec un parent ainsi que des sessions de formations adress es aux Directeurs trices des Institutions ainsi qu a leurs adjoints et autres responsables co animation avec un e Directeur trice mais hors fronti res suisses Je souhaite que les Directions d institutions et les nombreux tiers aimablement pr sents es commenceront ou continueront de se laisseront interpeller par les envies des hommes et des femmes qui vivent au sein de leurs structures Parce que ces envies signifient qu ils elles sont bien EN VIE Catherine Agthe Diserens Sexo p dagogue sp cialis e Formatrice pour adultes Ch du Couchant 14 1260 NYON SUISSE catherine agthe bluewin ch 12
5. discr te ou une assistante sexuelle la chambre pourtant individuelle du r sident alors que ce dernier ne peut pas sortir pour la rencontrer ailleurs J apprends encore que de s embrasser serait interdit devant les autres r sidents es pour ne pas se confronter la jalousie de ces derniers es et que d sirer improviser une petite visite son amoureuse d un groupe de vie l autre est impossible car la r gle veut que l on d pose sa demande 3 jours avant Je vois des parents vouloir tre inform s et se m ler du moindre baiser chang handicap mental ou demander leur fille fils de renoncer leur partenaire si ce cette dernier e vit aussi avec un handicap physique exiger une cam ra de surveillance dans la chambre de leur fille ou encore estimer que le d sir manifest de la part de leur fils en vue de sa participation un groupe d ducation sexuelle serait inutile puisqu il n a pas d amie Nous sommes sur le chemin mais il reste du chemin parcourir et c est bien le chemin qui est le but 4 Quelles ouvertures pour les 20 ans venir Actuellement nous prolongeons la phase de l galitarisme avec le droit a une vie sexuelle et le droit au plaisir pour tous Si ces droits semblent acquis comment mieux les transcrire en actes Cette r flexion complexe s inscrit au sein d une soci t de fonctionnement n o lib rale dont les valeurs de performance et d excellence nou
6. projets se sont nouveau teint s d h sitations de restrictions voire de nouvelles contraintes La protection tait nouveau l ordre du jour et la vie affective et sexuelle s inscrivait nouveau aussi dans un parcours de m fiance et d abstention Mme Aiha Zemp Les Personnes Handicap es sont quatre fois plus souvent victimes d abus sexuels dans Revue INSIEME juin 1994 3 Les intimit s actuelles v cues en institutions Grace aux v nements de 1968 l int r t pour la sexualit a merg et s est g n ralis Nous sommes pass s d une soci t de l obligation une soci t du d sir les hommes et les femmes choisissent de se marier ou de ne pas se marier choisissent avec l accession la pilule le nombre d enfants et le rythme de leur procr ation Nous vivons e d sir de couple le d sir d enfant et la r alisation du d sir amoureux Cette valorisation du d sir individuel avait trouv son origine dans les principes de libert galit solidarit propres l esprit r publicain la libert individuelle devait tre respect e chacun avait droit de mani re galitaire aux m mes traitements et la mise en uvre des solidarit s n cessaires pour r aliser ces libert s individuelles Les personnes handicap es vont en profiter mais avec un certain retard et avec cette question toujours lancinante qu en est il de leur droit au d sir D un point de vue
7. thique il ne devenait plus tr s ais de prendre position en dispensant quelqu un du d sir lIs elles sont aussi hommes femmes avant d tre seulement handicap s es Les r ponses existent encore faut il courir le risque de les concr tiser A ce niveau nous devons faire la diff rence entre le handicap physique ou sensoriel et le handicap mental ou le polyhandicap e Handicaps physiques et sensoriels Pour les personnes qui ne seraient pas astreintes a la vie institutionnelle le d sir est le plus souvent reconnu parce que leurs comp tences cognitives leur permettent d exprimer les besoins profonds et les r ponses possibles sont choisies par la personne elle m me Parce que les repr sentations sociales ont chang des moyens ont t mis en place Les spectaculaires progr s de la technologie chirurgicale implants p niens la m dicalisation Viagra et les diverses aides pratiques pour les probl mes d rection p nis de substitution injections intracaverneuses anneau p nien muse pompe vide ont largement collabor une pleine reconnaissance du droit une vie sexuelle pour des personnes dont le handicap est physique La sexologie sur la base de recherches cliniques scientifiques a enrichi la compr hension g n rale de la sexualit humaine Ce qui permet de lever quelques tabous dont celui sur le vibromasseur la sensualit et le para orgasme pour ne citer que ceux l et les valoris
8. une promotion du meilleur 10 En vue de consolider les acquis d j pr sents En vue de r tr cir les foss s encore existants En vue de lutter contre la hantise des abus sexuels Une sexualit positive peut se construire gr ce une thique de la communication sexuelle qui devra e tenir compte des diff rences et des sp cificit s affectives et sexuelles relatives chaque homme femme e tenir compte des comp tences que chacun e et que l ensemble peuvent mettre en uvre pour d boucher sur des mieux tre individuels et solidaires e tenir compte du projet d int gration totale partielle ou inexistante e tenir compte des lois dans leur g n ralit Selon Marie Odile Bruneau prof de philosophie Rennes dans la notion d accompagnement nous voici au c ur d un probl me thique la sexualit est bien un domaine privil gi de l humanisation de l homme pour lui m me et dans ses relations avec les autres Pour nous aider cette r alisation posons les deux questions suivantes A qui appartient le d sir de la personne en situation de handicap A qui appartient il d organiser la r ponse ce d sir Reconna tre la personne en situation de handicap dans ses d sirs plus intimes suppose de reconna tre l autre comme un sujet qui m interpelle dans ses propres d sirs Mme Maryline Barillet Lepley dans son ouvrage Sexualit et Handicaps le paradoxe des mod les pose la question
9. Journ e d Etude INSOS Olten 13 mars 2006 Sexualit et handicaps d abord femmes et hommes avant le handicap Conf rence Catherine Agthe Diserens Sexo p dagogue sp cialis e Formatrice pour adultes Vie affective intime et sexuelle hier aujourd hui et demain Les tabous du pass les intimit s actuelles v cues en institutions et quelles ouvertures pour les 20 ans a venir 1 Introduction Il n y a pas de sexualit avec un grand S Il n existe qu une multitude de sexualit s personnelles chacune devant tre respect e dans son rythme et dans ses expressions L heure n est plus la d n gation des pulsions et des d sirs sexuels de la personne en situation de handicap ni d ailleurs leur exacerbation La r flexion sur la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap et les actions qui en d coulent ne partent pas de rien tout ce qui touche au domaine des handicaps repr sente un reflet de ce qui se passe en g n ral dans la soci t ordinaire avec quelques d calages dans le temps et dans les mises en application D un effet mode dans les ann es 70 et majoritairement gr ce aux voix des personnes vivant avec un handicap physique exprimant cessez de croire que nous pouvons nous contenter de nous regarder dans les yeux Nous d sirons aussi des corps corps nous avons pass un ancrage de ces th matiques sensibles pour toutes les autres situa
10. ement et qualitativement au fil du temps eux m mes ou les autres enfants de la fratrie ayant b n fici d ducation sexuelle Une connaissance des handicaps toujours plus subtile qui a pu voir et voit toujours le jour gr ce aux nouvelles d couvertes scientifiques aux apports enrichissants de la psychiatre et de la psychologie centr e sur la personne globale et l essor de la vision humaniste de l me et du corps Appr hender de mani re plus affin e les nombreux handicaps existants a aussi permis d avancer plus intelligemment dans l accompagnement des besoins affectifs et sexuels La campagne d affiches d INSIEME qui pose la question provocante Qui est normal C est une question de point de vue et qui permet de modifier les repr sentations sociales de la femme et de l homme dont le handicap est mental 3 Alain Giami C Humbert D Laval L Ange et la B te Repr sentations de la sexualit des handicap s mentaux par les parents et les ducateurs 75013 Paris ctnerhi wanaddo fr Une agence de rencontres Unions et Partenaires de C ur destin e uniquement aux les personnes en situation de handicap s est ouverte Neuch tel tous handicaps confondus Force est de constater que dans le large champ des handicaps mentaux la sexualit entra ne une complexit au moins trois niveaux pour beaucoup d entre eux elles es codes d expressions de leurs d sirs ne sont pas les m me
11. er La campagne d affiches de PRO INFIRMIS sur nos murs en 2000 Comme vous nous vivons notre vie mettant le corps dsymorphique en sc ne avec tous ses atouts de s duction collaborent changer nos repr sentations La sexualit virtuelle voit le jour des programmes informatis s de rencontres sexuelles diffusables sur Internet et m me des combinaisons qui se portent en habit avec capteurs 27 pour les hommes et 36 pour les femmes connect es a l ordinateur permettant l acc s 5 sensations servant stimuler les zones rog nes L assistance sexuelle sur la pointe des pieds Citons ici les paroles de feu M Ren Paul Lachal Directeur de recherches au CNRS a Paris lui m me t trapl gique lorsqu il d non ait la mis re sexuelle v cue par certaines personnes handicap es Tout moyen dans la sexualit y compris humain compense les effets de la d ficience Jai r cemment demand mon m decin s il tait d accord le moment venu pour m assommer de neuroleptiques Afin de supprimer mon stress et tuer ma libido Pour les personnes dont le handicap physique n cessite une vie en foyer la plus grande difficult r side dans le fait que l homme la femme d pend de nombreux tiers impliqu s de fait Ces tiers vont projeter leurs propres valeurs leurs propres convictions et leurs propres jugements sur les besoins affectifs et sexuels de la personne concern e D o un lot d incom
12. hysique et ou affective avec la personne concern e par le handicap et in vitablement interpell s es par les demandes d intimit de cette derni re D autres tiers impliqu s es diff remment sont galement pr sents es les parents tuteurs et responsables institutionnels et c est le plus souvent leur autorit qui trace le chemin affectif et sexuel de l autre sa place Or l on parle de la sexualit des personnes en situation de handicap c est aussi de a n tre qu il s agit 2 Les tabous du pass Pour retourner bri vement une centaine d ann e en arri re le Dr Paul Sollier minent sp cialiste parisien crivait Si chez les idiots on peut observer le manque de sentiments affectifs chez les imb ciles on rencontre souvent la perversion Les peurs et les tabous gouverneront la soci t jusqu la moiti du XX me si cle les crits de Freud sont br l s par les nazis en Angleterre la Reine Victoria installe un r gime de terreur sexuelle et l Eglise en Europe proclame croissez et multipliez qui relie la sexualit la stricte reproduction Jusque dans les ann es 60 70 les conduites eug nistes du d but du si cle avaient dict les valeurs soci tales on consid rait que la personne vivant avec un handicap tait socialement inapte et qu elle n avait pas droit la vie affective et sexuelle Avant la r volution sexuelle notre soci t tait une soci t dite de
13. n ficier d un suivi en ducation sexuelle D autres parents questionnent et r fl chissent la d licate aide sexuelle qui serait si pr cieuse pour leur fils aussi bien dans les situations de handicaps physiques que dans celles du polyhandicap Je vois un certain nombre de Directions d institutions accorder des budgets pour des formations aux professionnels les pour des soir es th matiques avec les parents et galement pour des ateliers en ducation sexuelle sp cialis e destin es aux r sidents es Mais Je lis aussi de belles phrases inscrites dans des chartes mots magnifiques derri re lesquels les gestes ensuite pos s sont toujours aussi durs restrictifs et infantilisants parce qu aucune conscientisation n a t prealablement exerc e aupres des professionnels les J entends dans le champ du handicap mental des jugements de valeur beaucoup trop vite d clam s l gard de certaines personnes handicap es comme abuseurs ou abus s alors que les tiers ne prennent pas le temps pour tenter aussi une autre ecture des gestes manifest s Je re ois des hommes femmes dont la chambre n est ternellement jamais la leur aucun droit priv ne leur y est vraiment reconnu et tout ce qui rel ve de leur vie intime est forc ment connu de l ensemble des professionnels les de la structure de vie Dans le champ des handicaps physiques certaines institutions emp chent l acc s une prostitu e
14. pr hensions et bon nombre de r sistances qui s rigent en cons quence lorsqu il s agit de vivre la sexualit dans le quotidien Pour le tiers la sexualit de l autre des autres r veille toujours d une mani re ou d une autre un souvenir une comparaison une r action une envie un rejet ce n est jamais neutre parce qu il est tellement humain d tre normalement g n par les gestes intimes d autrui C est pourquoi nous affirmons que s interroger soi m me d abord par rapport aux diverses facettes de la sexualit humaine avant de juger de r agir et d agir pour les autres nous appara t fondamental C est pour avancer dans ce sens que nous avons cr le SEHP Suisse SExualit et Handicaps Physiques une association dans laquelle personnes concern es par le handicap et professionnels les en sexualit co animent des sessions de formation et publient sur le sujet Par ailleurs nous avons install un site inter actif permettant de poser des questions sous pseudonyme Les r pondants es correspondent aux m mes crit res que ceux requis pour les formations SEHP Suisse SExualit et Handicaps Physiques Pr sidente Mme Catherine Agthe Diserens Vice Pr sidente Mme Patricia Breitenstein www sehp suisse ch e Handicaps mentaux et polyhandicap Durant ces 15 derni res ann es nous avons v cu l re de L Ange et de la B te 1983 qui avait mis au grand jour deux noyaux de re
15. pr sentations soit celle d une assimilation des tres d pourvus de sexe ange soit celle d une assimilation des tres dot s d une sexualit inhumaine qui ne contr lent pas leurs pulsions b te Or sauf dans quelques rares parcours de vie et pas plus que pour des personnes dites valides nous savons que les besoins affectifs et sexuels des personnes vivant avec un handicap mental se situent entre ces 2 p les v cus avec maintes intensit s et empruntant une multitude de chemins singuliers Nous disposons aujourd hui De programmes sp cialis s d ducation la vie affective intime et sexuelle qui aident informer et donner de nouvelles habilet s aux hommes femmes en situation de handicaps l aide de supports graphiques et ou de supports objets sp cifiques Des sensibilisations et des formations cibl es sur la sexualit et les handicaps destin es aux professionnels les et aux parents Des congr s locaux nationaux et internationaux ciblant les th matiques au sujet de la sexualit en lien avec les handicaps se multiplient et la diversit croissante de leurs contenus montre une volont sociale de promouvoir l panouissement le bien tre et le plaisir de la personne concern e La volont est manifeste une nouvelle culture est profil e celle du droit la sexualit pour tous Des parents dont les comp tences parentales se sont de plus en plus professionnalis es quantitativ
16. s gouvernent et nous gouverneront encore avec force dans tous les domaines de la vie sociale nous devons tre performants et excellents les lacunes sont difficilement acceptables et chacun e doit prouver les comp tences attendues m me la r alisation du d sir doit aujourd hui tre parfaite La performance et l excellence exigent e risque z ro Or toute institution l instar des syst mes vivants se nourrit la fois d ordre et de d sordre il nest pas imaginable d attendre une sexualit d excellence alors que les conditions de vie en collectivit restreignent de fait les libert s individuelles que pour certaines personnes le mode d emploi n cessaire n a t ni enseign ni n a pu tre test et que de surcro t cette sexualit devrait tre se r aliser sans quelques garements tr buchement ou erreurs A leur niveau nous pouvons continuer de leur permettre d apprendre c est l ducation sexuelle sp cialis e Mais nous devons aussi avancer pour leur donner acc s vivre ce qu ils elles ont appris ou ce qu ils elles savent depuis longtemps Qu est ce qui nous emp che avec eux elles de faire face au r el en valuant les possibles et les impossibles et une fois ces limites reconnues nous faire complices du d sir de l autre et avocat de son droit au bonheur Cette attitude collabore d une approche positive de la sexualit passer d une forme d anticipation du pire
17. s que les n tres nous ne les comprenons pas ou nous les comprenons mal Lorsque le d cryptage des besoins devient p rilleux ne nous serait il alors pas plus ais de les banaliser ou de les nier dans le courant de l int gration les expressions de leur sexualit devraient correspondre aux n tres Nous restons donc tr s crisp s sur les comportements adopter et nous tentons presque toujours de guider ces hommes ces femmes vers un projet de normalisation travers la sexualit plut t que vers un projet d panouissement personnel et diff rent pour chacun e Pourrions nous accompagner un projet singulier qui leur correspondrait vraiment m me s il nous apparaissait peut tre loign du n tre les enjeux li s la question de la juste distance compliquent singuli rement les relations des uns es aux autres Si thiquement parlant nous avons toujours re clarifier la juste proximit qu en est il de leurs besoins de rapprochements de leurs tentatives d explorations mutuelles de leurs besoins d tre touch s et de toucher Je reconnais le paradoxe pour l institution son r le est double puisqu elle a pour mission la fois de prot ger l homme la femme qui lui est confi e mais aussi de lui permettre de grandir par des liens affectifs et parfois sexuels constructeurs de l identit et de l estime de soi Dans tous les handicaps Ces complexit s r elles entravent souvent les projets de vie souhait
18. tions de handicaps Un discours sur la sexualit s est donc construit d abord en sensibilisant les professionnels les les parents puis les personnes concern es elles m mes En r sum il a fallu 20 ann es durant lesquelles nous en avons seulement mais abondamment parl Gr ce ces ann es de paroles mais aussi d crits sur le sujet aujourd hui petit petit nous essayons de rencontrer la sexualit dans le quotidien institutionnel L acc s la sexualit tant un droit universel si la personne en situation de handicap ne peut y acc der d elle m me nous nous devons de la soutenir dans ce sens comme nous le faisons pour toutes les autres dimensions de sa vie Avant d aller plus loin j aimerais vous faire part de ma crainte de la g n ralisation Il n est que des situations de vie singuli res pour des besoins intimes tr s personnels Par ailleurs nous devons prendre garde ne pas faire d amalgame entre les handicaps physiques et les handicaps mentaux la vie affective et sexuelle ne s y joue pas forc ment de la m me mani re et un discours unilat ral dans ce sens serait r ducteur et peu respectueux de la personne M me handicap identique les diff rences sont d j tr s nombreuses Leur seul d nominateur commun rel ve d une dynamique tr s complexe celle de l intervention de nombreux tiers soit d accompagnants es situ s es de fait dans une tr s grande proximit p
Download Pdf Manuals
Related Search