Graciela Gutman, Roberto Bisang, Mercedes Campi, Pablo
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1. une chelle r gionale et dans quelques cas au niveau mondial Ainsi des entreprises argentines Arcor qui d veloppe au Br sil des produits ensuite export s sur des march s extra r gionaux SanCor et Mastellone Hermanos Ces derni res ont r alis des investissements au Br sil dans des usines et des centres de distribution Maste llone a initi ses activit s au Br sil en 1995 avec lacquisition de Naturalat entreprise pr sente travers 4 tablissements dans l tat de Sao Paulo puis en imposant rapidement sa marque La Serenisima laits UHT laits vitamin s et aromatis s 2 2 2 La p riode 1998 2004 r cession crise et nouvelle impulsion aux fili res de commodities Entre 1998 et 2001 la croissance du syst me agroalimentaire sest inter rompue en raison dune crise conomique s v re et des d valuations mon taires ayant frapp d abord le Br sil puis lArgentine Cette situation s est refl t e dans les strat gies des FMN Apr s une p riode de transition durant laquelle est inter venue une premi re restructuration des FMN les IDE ont brutalement chut vers 234 G Gutman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert la fin de la d cennie jusqu un niveau voisin de z ro en 2001 La crise a affect dans le m me temps les groupes nationaux tant dans la gestion de leur passif en monnaie locale et en dollar que dans leurs investissements l chelle r gionale Les plus grandes entreprises d Argen2. Ciudades y Regiones frente al avance de la Globalizaci n Ed Universidad Nacional del Sur Bah a Blanca Gutman G 1999a Desregulaci n apertura comercial y reestructuraci n industrial La industria l ctea en Argentina en la d cada de los noventa in Azpiazu D Gutman G y Vispo A La desregulaci n de los mercados Paradigmas e inequidades de las politicas del neoliberalismo las industrias l cteas farmac uticas y automotriz Ed Tesis Norma FLACSO Gutman G 1999b El sector agropecuario y el sistema alimentario Nuevas din micas nuevos enfoques Revista Argentina de Econom a Agraria Vol IL n 2 primavera Gutman G 2000 Trayectoria y demandas tecnol gicas de las cadenas agroindustriales en el Mercosud ampliado Oleaginosas soja y girasol PROCISUR BID Proyecto Global Organizaci n y Gesti n de la Integraci n Tecnol gica Agropecuaria y Agroindustrial en el Cono Sur Montevideo Gutman G Cesa V 2002 Innovaci n y cambio tecnol gico en las industrias de la alimentaci n en Argentina in Bisang R Lugones G y Yoguel G eds Apertura e Innovaci n en Argentina Para desconcertar a Vernon Shumpeter y Freeman Redes UNGS Ed Mi o D vila Buenos Aires Gutman G Lavarello P 2002 Transformaciones recientes de las industrias de la alimentaci n en Argentina transnacionalizaci n concentraci n y des encadenamientos tecnol gicos Revista Interdisciplinacia de Estudios Agrarios n 17 Bu
3. blocs et de lexten sion du processus de globalisation des march s les entreprises agroalimentaires se restructurent rapidement et profond ment en se sp cialisant en modifiant leur organisation et en mobilisant de nouveaux mod les technologiques Cette restructuration se caract rise par une concentration et une centralisation des capi taux par une internationalisation croissante de l offre technologique et par l apparition de nouveaux acteurs strat giques les FMN de la grande distribution alimentaire de lagrofourniture et de l industrie agroalimentaire L expansion des FMN dans le syst me agroalimentaire a conjugu de nouvelles et d anciennes formes de croissance externe en ob issant une logique de red ploiement international Les investissements des FMN ont t fortement conditionn s par lintensification de la concurrence et par les oppor tunit s et les contraintes des nouvelles technologies Ces strat gies ont condi tionn et model les r ponses productives face la lib ralisation commerciale A la lumi re de lanalyse pr c dente il est possible de conclure que le profil des IDE a t modifi du fait des changements dans les strat gies des firmes leaders associ s la diffusion de nouvelles technologies g n riques dans des fili res globalis es et aux changements survenus dans le cadre macro co nomique et sectoriel domestique Au d but des ann es 90 les FMN ont t stimul es par la croissanc
4. ment une baisse du co t de production Ainsi ce nouveau paquet sav re plus simple et permet de r duire les co ts provoquant une hausse de la productivit et de la production fond es sur un processus dexpansion de la culture vers des zones marginales et la double culture 1 2 Vers un nouveau mod le d organisation Dans les ann es 90 lincorporation de la biotechnologie et du semis direct dans lagriculture a transform le mod le dorganisation de la production Le nouveau mod le exige l intervention de plusieurs types de comp tences ainsi que l utilisation de techniques de pointe qui sont dordinaire m connues des produc teurs traditionnels de semences Dans ce cadre l approvisionnement en semences d pend dun petit nombre d entreprises internationales qui effectuent le d veloppement initial l tranger 220 G Gutman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert isolement de g nes et autres techniques pour ladapter ensuite aux vari t s locales Ce nouveau sch ma reconfigure la situation pr c dente dans laquelle l approvisionnement en semences tait partag par les producteurs locaux et internationaux avec une forte pr sence de Institut National des Techniques Agricoles INTA Ainsi alors que les producteurs nationaux de semences contr lent les vari t s sp cifiques aux climats et aux sols locaux les grandes compagnies internationales Monsanto Bayer Syngenta etc contr lent les g nes et les technolo
5. n del mercado de insumos agr colas y su relaci n con las transformaciones del sector agropecuario argentino en la d cada de los 90 Componentes Macroecon micos sectoriales y macroecon micos para una estrategia nacional de desarrollo CEPAL BID Secretaria de Pol ticas Econ mic as Mayo Balassa B 1965 Trade Liberalization and Revealed Comparative Advantages The Manchester School 33 pp 99 123 Berlan J P Bertrand J Lebas L 1976 El ments sur le d veloppement du complexe soja am ricain dans le monde Tiers Monde Tome XVII n 66 Bisang R 2003 Diffusion Process in Networks the Case of Transgenic Soybean in Argentina First Globellics Conference R o de Janeiro November Bisang R 2003 Apertura econ mica innovaci n y estructura productiva La aplicaci n de la biotecnolog a en la producci n agr cola pampeana Argentina Desarrollo Econ mico n 171 Bisang R Gutman G Roig C Rabetino R 2000 La Oferta Tecnol gica de las Principales Cadenas Agroindustriales en el Mercosud Ampliado PROCISUR BID Proyecto Global Organizaci n y Gesti n de la Integraci n Tecnol gica Agropecuaria y Agroindustrial en el Cono Sur By P 1999 The Food Industry Still a Craft Industry in Bye P and Hayton D eds Industrial History and Technological Development in Europe CEE London Cantwell J 1993 Multinational Corporations and Innovatory Activities Towards a New Evolutionary Ap
6. Durant les d cennies 70 et 80 les FMN investissaient dans chacun des pays de la r gion de mani re isol e dans le cadre dune strat gie multidomes tique Au contraire dans les ann es 90 certaines FMN agroalimentaires ont d velopp principalement partir de la formation du Mercosur des strat gies de rationalisation au niveau r gional consistant lier les march s sp cialiser les filiales dans certains secteurs productifs et commerciaux par pays en promou vant le commerce intra firme quand la nature des march s le rendait possible La recherche simultan e de lacc s au march et de l efficacit conomique fondait les d cisions strat giques pendant cette p riode A partir dune tude empirique men e sur un chantillon de 69 FMN agroalimentaires en Argentine nous avons distingu trois types de strat gies multidomestique approvisionnement et rationalisatrion comme pr cis dans le tableau n 3 Tableau n 3 FMN dans les IAA chiffre d affaires emploi et exportations par type de strat gie 1996 Chiffre Nombre de Exportations ne i art d affaires en Part e Part Type de strat gie firmes de Effectifs milliers de en milliers de 3 49 l chantillon dollars dollars Multidomestique 31 9368 22 1 636 350 20 87 545 Approvisionnement 25 12844 30 2 830 473 33 1232 771 Rationalis ation 13 20249 48 4 039 332 47 1 191 292 47 Total 69 42461 100 Source Lavarello 2001 e
7. Lavarello P 2004b Estrategias empresariales y tecnologicas de las firmas multinacionales de las industrias agroalimentarias argentinas durante los a os noventa Desarrollo Econ mico Vol 44 n 174 Michalet C A 1985 Le capitalisme mondial PUF Obschatko E 2003 El Aporte de Sectpr Agroalimentario al Crecimiento Econ mico Argentino 1965 2000 IICA Buenos Aires Porter M E 1986 Competition in Global Industries A Conceptual Framework Harvard Business Press Rastoin J L Ghersi G 2000 La mondialisation des changes agro alimentaires Economies et Soci t s Tome XXXIV n 10 11 S rie Syst mes agroalimentaires AG n 24 pp 161 186 Rastoin J L 2002 conomie et strat gie agro industrielle le syst me agro alimentaire Document p dagogique Agro Montpellier Octobre 218 p SAGPYA Statistiques annuelles www mecon gov ar Trigo E et AL 2002 Los Transg nicos en la Agricultura Argentina Libros el Zorzal Wilkinson J 2000 Demandas tecnol gicas competitividade e innova ao no sistema agroalimentar de Mercosul Ampliado Serie Documentos n 9 PROCISUR BID R gion et D veloppement 245 ARGENTINE AGRICULTURAL FOOD SECTOR TRANSFERS LIBERALISATION TECNOLOGICAL CHANGE AND MULTINATIONAL CORPORATIONS Abstract The Argentine agrifood sector experienced deep changes during the 90 s These transformations can be analysed from different levels their complex articulation det
8. de la fabrication d intrants agrofourniture aux tapes commerciales logistiques et de distribution finale en passant par l laboration industrielle des R gion et D veloppement 225 intrants des quipements et des produits agroalimentaires Rastoin 2002 On peut distinguer deux types de relations les relations techniques de production qui peuvent s exprimer par les encha nements techniques intersectoriels propres chaque niveau technologique et les relations conomiques directes entre les acteurs Il s agit de relations directes sous forme de flux de produits entre entre prises et daccumulation de capital chaque niveau de la fili re ainsi que des rapports de force qui s tablissent entre acteurs des fili res Ces relations hi rar chiques ou quilibr es s expriment travers des contrats formels ou informels ou divers degr s d int gration verticale Gutman 1999b Un des aspects centraux dans tude des fili res est lidentification des tapes de la cha ne agroalimentaire et des entreprises nodales de chaque fili re Certaines entreprises gr ce leur position sur les march s leur pouvoir cono mique et ou la possession dactifs strat giques technologiques financiers orga nisationnels peuvent devenir les pilotes de la fili re Ces entreprises nodales sont en mesure d augmenter lefficience globale des productions en diminuant les co ts de transaction en diffusant des standards de qualit en diminu
9. des d cennies pr c dentes de sorte que lactivit agricole a entam une phase dacc l ration de changement technique li e ladoption des semences transg niques et du semis direct m canis Pour la plupart ces innovations fond es sur lapplication de la biotechnologie ont t adopt es par l agriculture argentine avec un l ger retard par rapport leur apparition l chelle internationale Mais pour ce qui est du semis direct lArgentine avait d j acquis une r elle exp rience qui allait donner tout son sens et permettre l expansion rapide de la culture du soja transg nique r sistant au gly phosate Le nouveau paquet technologique repose ainsi sur l usage combin de trois l ments la semence transg nique le glyphosate et le semis direct Ce paquet agronomique raccourcit la dur e n cessaire la production avec deux cons quences d une part il favorise l adoption de la double culture dans la r gion de la Pampa d autre part il grmet lexpansion de la fronti re de production vers des zones autrefois marginales L emploi de semences transg niques va permettre de r duire les co ts de production Dans le cas du soja leur utilisation s accompagne du glyphosate et indirectement du semis direct Ces deux l ments impliquent une forte r duction des frais de mise en uvre de cette culture Pour ce qui est du ma s la semence g n tiquement modifi e r duit le recours aux pesticides ce qui entra ne gale
10. du capital travers l expansion des investissements directs trangers IDE depuis le d but des ann es 80 Chesnais 224 G Gutman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert 1997 Le d veloppement de nouveaux avantages concurrentiels est pourtant troitement li l internationalisation du capital productif et technologique port e par les firmes multinationales FMN Ce processus dinternationalisation est aujourd hui renforc par les changements profonds intervenus dans le cadre de la lib ralisation commerciale de la d r glementation des march s nationaux et de l mergence de nouvelles technologiques technologies de linformation et de la communication et biotechnologies Dans ce contexte lArgentine a t lun des rares pays en dehors de la Triade avoir attir des IDE de 0 6 des flux entrants mondiaux et 2 9 des flux en direction des pays en d veloppement dans les ann es 80 respectivement 2 et 7 durant la p riode 1990 2000 Le stock d IDE est pass en Argentine de 5 9 milliards de US pendant les ann es 80 pr s de 77 milliards au cours de la p riode 1992 2000 Ce sont les fili res agroalimentaires qui ont suscit le plus d int r t apr s l extraction p troli re et les services Cette progression des IDE correspond au renforcement de la concurrence au niveau mondial mais aussi l volution des conditions locales telles que l installation de r seaux permettant le d veloppement dune
11. la totalit des exportations du secteur primaire 218 G Gutman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert Exportations primaires dont fili res transg niques de l Argentine millions USD des y Exportations Exportations FR e he Ann e ES exportations Fili re soja Fili re ma s totales primaires PAIE primaires Source A partir des donn es de l INDEC La forte concentration des exportations sur un petit nombre de mati res premi res indiff renci es commodities constitue un d fi pour l avenir comment mettre en uvre des strat gies susceptibles de renforcer le processus d adoption d adaptation puis de g n ralisation des nouvelles techniques tout en se d gageant des commodities travers une diff renciation progressive des produits et un r le accru des acteurs locaux Il est donc indispensable denvi sager et de mettre en place des strat gies publiques et priv es divers niveaux acc s de nouveaux march s cadres institutionnels associ s des certift cations labels ou appellations dorigine 1 1 Changement technique et nouveau paquet technologique Au cours des ann es 60 et 70 dans le cadre de la R volution Verte la production agricole argentine a incorpor tardivement la n canisation et l usage massif dengrais et de semences hybrides Cette lente adaptation au sein dun mod le d conomie ferm e et forte pr sence tatique a permis le renforcement de la product
12. marques br siliennes de biscuits Trakinas ou encore Club Social marque d sormais vendue dans plusieurs pays ainsi que celui de Nestl qui pense transformer Garoto la marque de chocolats br silienne en une marque d exportation pour l Europe l Asie et les Etats Unis Grands groupes du commerce international de mati res premi res agricoles de base commodities Il sagit de FMN dot es de strat gies verticales qui combinent leurs avantages organisationnels dans le commerce intra firme avec la disponibilit locale de mati res premi res Traditionnellement domin e par une logique commerciale la strat gie de ces groupes s est orient e depuis la fin des ann es 70 vers une int gration verticale de l tape de trituration des ol agineux en aval Favoris s par des r ductions d imp t et des subventions l exportation des mati res premi res transform es les grands traders de grains augmentent leurs R gion et D veloppement 233 capacit s productives pendant la p riode Au cours des ann es 90 ces investis sements se consolident et donnent naissance de v ritables conglom rats logistiques avec une industrialisation des transports par route chemin de fer voies maritimes et fluviales du stockage et des infrastructures commerciales et financi res Gutman 2000 Gutman et Lavarello 2003 La lib ralisation et larriv e des grands acteurs mondiaux dans lindustrie agroalimentaire ont entra n des r actions
13. rapport aux autres ma s le ma s dur pr sente un plus grand pourcentage de gluten caract ristique qui lui donne les meilleures conditions physico chimiques vis vis d une demande de plus en plus exigeante en qualit du secteur meunier national et international particuli rement de l industrie de la meunerie s che Della Valle et Garcia 2003 240 G Gutman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert et les confiseries repr sentent respectivement 53 et 47 Il convient de souligner que la sp cialisation du complexe correspond ici la strat gie de diff renciation et dinternationalisation des grands groupes locaux en r ponse l intensification de la concurrence r sultant de linstallation pendant les ann es 90 de filiales d entreprises trang res en Argentine CONCLUSION DES RENTES DIFF RENTIELLES AUX RENTES ABSOLUES TECHNOLOGIQUES ET INSTITUTIONNELLES L Argentine a t historiquement un pays hautement comp titif dans le domaine des productions bas es sur lexploitation des ressources naturelles ce qui a contribu la constitution d un profil de sp cialisation internationale comportant un poids lev de lagroalimentaire Cette sp cialisation du syst me productif a t amplifi e dans la phase d industrialisation par un mouvement de substitution d importations Dans le contexte actuel de lib ralisation de l apparition de nouvelles r gles institutionnelles r gionales nationales et mondiales
14. s la diff rence de celle des ol agineux se caract rise par une extraversion pr coce du maillon primaire la production agricole Cette caract ristique structurelle de l activit s est accentu e pendant les ann es 90 La part des grains dans les exportations totales de la fili re est ainsi pass e de moins de 50 au d but de la d cennie plus des 2 3 la fin Cette difficult pour augmenter le degr dindustrialisation des exportations est imputable aux strat gies diff rentes des grandes entreprises agrochimiques et des grands traders de grains dune part orient es exclusivement vers la quantit et dautre part dun ensemble r duit et h t rog ne dentreprises nationales de la meunerie orient es vers la qualit 7 Il est aussi possible d identifier sur certaines fili res comme celle des produits laitiers une sp cialisation croissante qui r sulte du processus dint gra tion au Mercosur et des investissements des entreprises multinationales qu il a suscit es La diffusion par les FMN de nouvelles technologies de diff ren ciation retard e montre comment peuvent coexister une sp cialisation en produits indiff renci s intensifs en chelle et une sp cialisation mergente en produits frais diff renci s m me si ce ph nom ne est fortement associ aux fluctuations de T conomie au Br sil La sp cialisation croissante sur ces produits a t notable entre 1992 1997 La chute constat e les ann e
15. sp cialisation verti cale l acc s aux ressources naturelles et aux infrastructures de transport la cr ation dusines de grande taille ainsi qu une modernisation des structures de production et de distribution On s int ressera ici au r le des FMN agroalimentaires dans la r insertion de l Argentine sur les march s internationaux l incidence de la red finition des rentes de protection r gionale Mercosur d exportation et des rentes techno logiques dans les strat gies des FMN enfin l effet de ce processus sur les profils de sp cialisation et la restructuration des fili res agroalimentaires Nous pr senterons dans un premier temps le cadre th orique de la recherche l aide d une approche syst mique et strat gique On analysera dans un deuxi me temps les strat gies des entreprises multinationales dans les fili res agroalimentaires partir des ann es quatre vingt dix en distinguant deux sous p riodes celle de lexpansion du cycle conomique et celle de la crise qui commence en 1998 La th matique de l internationalisation croissante et de la sp cialisation des fili res agroalimentaires est abord e dans le dernier paragraphe 2 1 Le cadre th orique une analyse syst mique et strat gique 2 1 1 L analyse des fili res agroalimentaires On entend par fili re un ensemble articul de stades productifs et de services troitement associ s Une fili re comporte ainsi toutes les activit s allant
16. 1 Des fili res agroalimentaires en voie d int gration au march inter national Comme nous l avons montr dans la section pr c dente le syst me agroalimentaire argentin a t lun des principaux terrains dexpansion des FMN pendant les ann es 90 Au del du montant des IDE pendant la p riode les modalit s de d ploie ment de ces entreprises et la r ponse de leurs rivaux locaux ont eu des effets significatifs en modifiant la configuration des fili res agroalimentaires et leur insertion internationale Bien que vers la fin de la p riode analys e la sp cialisation internationale de Argentine continue tre domin e par la fili re soja dautres secteurs montrent galement un mouvement d insertion dans des fili res mondialis es A nsi le soja repr sente en 2003 24 des exportations totales suivis du ma s du bl et du tournesol avec des participations de 4 3 5 et 2 4 respectivement Tableau n 6 Exportations argentines par complexe exportateur 1992 2003 12234 9 29565 8 Exportations totales E 100 Principaux complexes 9582 6 23601 6 79 8 Complexe Corps Gras 3235 1 8020 1 27 1 Soja 2391 2 7183 6 24 3 Tournesol 635 6 712 1 2 4 Complexe p trolier 1224 8 6033 2 20 4 Complexe c r ales 1623 8 2552 5 8 6 Mais 641 5 1263 3 4 3 Bl 762 6 1080 4 3 7 Complexe quipement de transport 425 5 1775 4 6 0 Complexe levage 1187 2 1665 4 Viandes 634 4 621 0 2 1 Cuirs 515 4 770 7 2 6 Produits laitiers 37 3 273
17. 2 1 2 Les strat gies des FMN face la mondialisation Les FMN se d ploient dans un contexte oligopolistique mondial o il est n cessaire d acqu rir et de soutenir certains avantages vis vis des rivaux Chesnais 1997 Dans ce sch ma les territoires nationaux sont des compar timents locaux des filieres globales dans lesquels les FMN exploitent des actifs 226 G Gutman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert compl mentaires n cessaires pour mettre en valeur ou pour augmenter leurs avantages technologiques et organisationnels Lavarello 2001 Selon lapproche clectique de Dunning 1988 1998 une entreprise engage des investissements directs trangers lorsqu elle internalise des avantages de localisation sp cifiques au pays d accueil en cherchant valoriser leurs avantages monopolistiques Les FMN disposent de certains types davantages organisationnels d internalisation li s la capacit de g rer les co ts de trans action et les compl mentarit s organisationnelles de mani re plus efficace que les entreprises ind pendantes ou les groupes nationaux des pays concern s Diff rentes configurations de ces avantages sp cifiques aux firmes et aux pays ont permis didentifier trois types de strat gies Michalet 1985 Porter 1986 voir sch ma n 1 des strat gies d approvisionnement international de mati res premi res des strat gies d acc s au march ou multidomestiques des s
18. 40 2 289 062 44 581 465 1995 96 10 518 290 2 131 720 5 557 800 12 448 200 9 445 015 2 464 819 42 565 844 1996 97 15 536 820 2 499 000 5 450 000 11 004 890 15 913 600 2 715 589 53 119 899 1997 98 19 360 656 3 762 335 5 599 880 18 732 172 14 800 230 3 602 649 65 857 922 1998 99 13 504 100 3 221 750 7 125 140 20 000 000 12 443 000 3 311 050 59 605 040 1999 00 16 780 650 3 344 493 6 069 655 20 135 800 15 302 560 2 743 148 64 376 306 2000 01 15 359 397 2 908 775 3 179 043 26 880 852 15 959 352 3 078 858 67 366 277 2001 02 14 712 079 2 847 225 3 843 579 30 000 000 15 291 660 2 549 410 69 243 953 2002 03 15 044 529 2 684 780 3 714 000 34 818 552 12 301 442 2 227 686 70 790 989 2003 04 14 950 825 2 164 953 3 160 672 31 576 752 14 562 955 2 970 773 69 386 930 Source A partir de donn es de la Direcci n de Coordinaci n de Delegaciones de la SAGPYA D sormais lasphyxie financi re post d valuation est surmont e les m ca nismes habituels relatifs aux contrats sont r tablis de sorte que le secteur a recouvr son dynamisme techno productif et jouit nouveau dun flux entrant de capitaux qui contribue au renforcement de l activit A l vidence l heure est au renforcement du mod le technologique et organisationnel de la production Bien que la tendance la monoculture suscite des r serves quant sa soutenabilit long terme par rapport aux march s ext rieurs
19. 6 0 9 Complexe sid rurgique 444 7 1061 4 3 6 Complexe fruits et l gumes 690 4 983 1 3 3 Complexe p che 559 3 889 5 3 0 Complexe sylviculture 191 8 621 0 2 1 Autres exportations 2652 3 4453 1 Source INDEC Des estimations r centes des exportations inter firmes et intra firme montrent le r le des FMN dans l insertion des productions dans les fili res globales Chudnovsky et Lopez 2001 61 des exportations totales de grains R gion et D veloppement 237 et huiles sont r alis s par les FMN dont 60 sont inter firmes Par cons quent 40 des exportations du secteur se font au sein des FMN entre filiales appartenant un m me groupe La compl mentarit entre les strat gies des grands traders de grains et la diffusion des mod les techniques des FMN d inputs agricoles expliquent la sp cialisation et l insertion des fili res de grains argentines dans les fili res globales On constate que m me dans les fili res traditionnellement orient es vers le march int rieur la participation aux exportations totales a t significative C est le cas de la fili re laiti re 0 9 des exportations totales de l Argentine en 2003 du vin 0 9 et des industries de la biscuiterie et du chocolat 0 6 Les exportations entre 1992 et 2003 ont presque tripl dans le cas des produits laitiers et ont atteint des valeurs d exportation cinq fois sup rieures pour les vins les chocolats et la confiserie Dans les fili res ori
20. De plus lassociation entre ouverture et taux de change sur valu a fait baisser les prix des intrants import s Cette am lioration dans les prix relatifs a engendr des sp culations haute rentabilit se traduisant par la hausse de la production un l ger largissement de la surface sem e une hausse dans les rendements moyens par la combinaison entre les bonnes condi tions climatiques et lintroduction de technologies une hausse dans la demande d intrants une grande revalorisation du prix des actifs du producteur en particulier de la terre Les attentes d une rentabilit lev e les demandes d intrants le dyna misme du march ext rieur et la revalorisation des actifs ont induit un processus acc l r d investissement fond sur le cr dit aussi bien public que priv La pro duction agricole a alors entam un processus de r quipement articul autour des nouvelles technologies Ces processus se sont traduits vers la moiti des ann es 90 par une forte modernisation technologique une concentration productive un dynamisme tr s fort des sous traitants mas aussi par un fort endette ment 222 G Gutman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert Dans la seconde moiti des ann es 90 lactivit agricole a subi un grand bouleversement Face la baisse des prix relatifs du fait de la baisse des prix internationaux les producteurs qui le pouvaient fortement endett s ont cherch augmenter les volumes de p
21. LES MUTATIONS AGRICOLESET AGROALIMENTAIRES ARGENTINES DES ANNEES 90 LIBERALISATION CHANGEMENT TECHNOLOGIQUE FIRMES MULTINATIONALES Graciela GUTMAN Roberto BISANG Pablo LAVARELLO Mercedes CAMPI et Veronica ROBERT R sum L Argentine a connu dans les ann es 90 de profondes mutations de son secteur agricole et agroalimentaire En mati re commerciale lArgentine a lib ralis ses changes permettant ainsi aux producteurs agricoles et aux firmes agroalimentaires de se procurer leurs intrants import s au prix international et favorisant ainsi une internationalisation des fili res d offre en amont Au niveau productif l autorisation de cultiver des OGM en particulier le soja jointe l approfondissement de la pratique d j ancienne du semis direct ont permis une forte augmentation de la production et des exportations Enfin la forte p n tra tion des grands groupes multinationaux de l agrofourniture tout comme de la transformation agroalimentaire a modifi la structure entrepreneuriale du secteur et modifi les rapports de force au sein des fili res et les captations de rente qui en r sultent Mots cl s LIB RALISATION CHANGEMENT TECHNIQUE AGRICOLE FILI RES AGROALIMENTAIRES FIRMES MULTINATIONALES RENTES ABSOLUES ET DIFFERENTIELLES Classification JEL 013 Q12 Q13 Les auteurs remercient Jean Louis Rastoin et Henri Regnault pour leurs pr cieuses remarques sur la version pr liminaire de cet a
22. ant les risques et d tablir des relations dominantes leur donnant la possibilit de ren forcer leur pouvoir conomique et m me de s approprier tout ou partie des rentes g n r es en amont ou en aval des fili res L importance des noeuds de fili res c est dire des entreprises capables de coordonner partir de relations dinternalisation ou dexternalisation la dynamique densemble de la cha ne de valeur Sexprime dans leur capacit imposer et contr ler les param tres centraux du processus de production et de distribution Ces param tres renvoient 5 questions que produire design du produit sp cifications Comment produire technologies du processus syst mes de qualit standards A quel co t Dans quel d lai A quel prix dans certains cas les entreprises nodales peuvent m me fixer les prix La globalisation croissante des march s et le d ploiement des strat gies d entreprises l chelle mondiale ainsi que la lib ralisation conduisent l inter nationalisation progressive des cha nes de valeur et lapparition de nouveaux acteurs dans les fili res agroalimentaires Rastoin Ghersi 2000 Dans la plupart des cas il s agira de filiales dentreprises multinationales Par cons quent on se trouve en pr sence de l mergence de fili res globales avec des dynamiques conomiques et technologiques fa onn es par les strat gies des firmes l chelle mondiale Gutman et Lavarello 2002
23. de la part des entreprises nationales notamment en ce qui concerne la sp cialisation internationale Les strat gies des entreprises nationales ont t h t rog nes De grandes firmes agroalimentaires nationales ont d ploy des strat gies de croissance travers des fusions acquisitions F amp A de PME ce qui a donn lieu l mergence de FMN arger tines dans le secteur des produits de base Dans le cas des produits laitiers et biscuits les investissements argentins se sont port s vers les pays du Mercosur particuli rement le Br sil et dans certains cas vers des espaces g ographiques plus tendus Arcor Il est possible de diff rencier deux sentiers strat giques emprunt s par les groupes argentins Gutman et Lavarello 2003 a L entr e dans l industrie agroalimentaire par le biais de F amp A pilot es par des groupes financiers la recherche dune rentabilit lev e court terme dans les ann es 90 Par suite dune mauvaise connaissance des sp cificit s sectorielles et d erreurs de management ces capitaux sont rest s peu de temps dans agro alimentaire c est le cas de Socma du Groupe Macri en Argentine et au Br sil et de Soldati avec des acquisitions dentreprises laiti res en Argentine ou se sont retir s de certains secteurs tout en restant dans d autres domaines de lagro alimentaire Groupe Perez Companc b De grandes entreprises appartenant l agroalimentaire ont tendu leur domaine d activit
24. de la production l incorporation de technologie et au perfectionnement des modes d organisation de la production Bien qu ayant commenc au d but des ann es 80 les modifi cations ces deux niveaux ont t dynamis es par le processus douverture ces derni res ann es Une grande partie du processus dexpansion est attribuable la demande ext rieure Depuis le milieu des ann es 90 les exportations du secteur primaire sont en augmentation sauf en 1999 A c t du p trole et ses d riv s les investissements trangers dans la production de c r ales grains ol agineux et leurs produits manufactur s huiles et pellets sont lorigine dans une grande mesure de la performance des exportations argentines La contribution du secteur primaire aux exportations totales est de 50 environ fortement concentr e sur un nombre r duit de produits et d pendant des mouvements mon taires et des conditions r glementaires sur les march s trangers Le dynamisme lexportation des produits agricoles vient de lagran dissement des fronti res cultivables en dehors de la r gion de la Pampa d pla ant ainsi les cultures r gionales traditionnelles ma s lait canne sucre coton cacahu tes et g n rant l des pertes d emploi et un exode rural La concentration des exportations sur peu de produits s av re encore plus lev e si l on analyse la composition du complexe primaire Le soja lui seul assure en 2003 plus de 50 de
25. e de la demande et la concentration des canaux de distribution En cons quence les strat gies pr pond rantes ont t orient es vers la conqu te des march s travers la valorisation de portefeuille de marques et l acquisition d entreprises locales de l aval industriel des fili res Dans un premier temps les IDE se sont orient s vers R gion et D veloppement 241 des march s largis par la cr ation du Mercosur Les transferts de technologie industrielle tout au long des fili res et une sp cialisation de la production l chelle r gionale se sont alors traduits par une focalisation sur des produits de plus haute valeur ajout e par exemple les produits laitiers Simultan ment la r ponse strat gique des groupes nationaux de la chocolaterie et de la biscuiterie au nouveau contexte concurrentiel aggrav par la crise conomique en Argentine et au Br sil a conduit au d veloppement de produits diff renci s Dans le cas des fili res des ol agineux soja et tournesol lArgentine se caract rise par un accroissement de la sp cialisation dans les commodities Cependant cette volution ne r pond pas une logique ricardienne davantages comparatifs mais une logique davantages absolus associ e des strat gies d entreprises conditionn es par la globalisation des march s et l mergence des nouveaux mod les technologiques Dans tous les secteurs les gains des FMN r sultant de la sp cialisation observ s
26. e des particularit s locales des fournisseurs et des clients3 Ces op rations induites par les FMN qui se sont accompagn es de fusions acquisitions entre nationaux ont encore renforc les hauts niveaux de concentration conomique qu enregistraient beaucoup d activit s au d but des ann es 90 D s 1993 l indicateur de concentration des quatre premi res entre prises d passait 50 de la valeur de la production dans plus de la moitie des industries agroalimentaires AA Ce taux tait d j sup rieur 70 dans plusieurs secteurs bi re sucre amidons et d riv s p tisserie et biscottes cacao et chocolat entre autres En 1999 cet indice de concentration est encore plus haut sur plusieurs march s Les IAA ont fait face dirant cette p riode d importants changements dans le contexte concurrentiel national en raison du d veloppement des grandes cha nes de supermarch s et hypermarch s Cette concentration conomique a renvers la position du commerce de d tail par rapport ses fournisseurs et a 3 Parmi les op rations des entreprises multinationales les plus significatives dans les IAA on trouve les investissements du groupe fran ais Danone de Parmalat Bongrain Nestl et Fonterra dans les fili res laiti res Cargill Bunge Dreyfus Glencore dans les fili res de corps gras Danone Kraft dans la production de biscuits Cadburry dans confitures Gutman 1998 2000 Gutman y Lavarello 2004a 230 G G
27. e la Pampa vers des zones tenues pour marginales avant l incorporation des nouvelles technologies Le changement technique a permis un largissement de la fronti re agricole du fait de lexpar sion des zones cultivables et de la pratique de la double culture sur une ann e Au cours de ce processus l vidence encourag par les volutions des march s internationaux des biens et des capitaux le mode dorganisation de la production s est reconfigur travers lapparition de nouveaux acteurs de changements dans la nature des march s les formes contractuelles et les modes dimplan tation Une l g re croissance de la production se profile d s les ann es 80 mais l acc l ration v ritable des niveaux de production s est manifest e dans la deuxi me moiti des ann es 90 Pr s de 90 de la production vient de trois cultures savoir le bl le ma s et le soja mais d s la moiti des ann es 90 le dynamisme constat provient essentiellement du soja en 2003 50 de la production Les cultures de bl et de ma s qui ont d clin jusqu la moiti des ann es 90 ont connu une certaine relance qui s est estomp e derni rement La production s est accrue un rythme acc l r avec l utilisation de nouvelles terres par d placement de l levage et des productions r gionales et par lincorporation de terres marginales et gr ce une am lioration des rende ments moyens On peut attribuer principalement l augmentation
28. e renversa en 2000 en raison des nouvelles conditions macro conomiques et de la hausse progressive des prix internationaux des principaux produits Sur le plan interne la fin de lancrage du peso au dollar 1 peso 1 USD et la forte d valuation du peso qui en r sulta 3 pesos 1 USD engendra une revalorisation consid rable en pesos argentins des recettes d exportation De plus les dettes envers le secteur public contract es en dollars pendant la p riode ant rieure dite de convertibilit furent converties en pesos Enfin louverture ant rieure fut maintenue en ce qui concerne limpor tation d intrants Pourtant l volution favorable des prix internationaux n a pas eu d effet imm diat du fait de l incertitude conomique du manque de liquidit s bancaires et de l instauration rapide de taxes l exportation sur les produits de base par un Etat avide de rentr es budg taires Cependant progressivement avec l am liora tion des prix internationaux le secteur a entam une relance sur la base la plateforme productive et technologique pr existante Centr e nouveau sur le soja et dans une moindre mesure sur le bl et le ma s la production des principales cultures a atteint en 2004 2005 un nouveau palier autour de 80 millions de tonnes R gion et D veloppement 223 volution de la production des cultures principales en Argentine 1994 2005 tonnes 1994 95 11 404 041 1 649 482 5 799 540 12 133 000 11 306 3
29. enos Aires Gutman G Lavarello P 2003 Conglomerados nacionales y empresas transnacionales en las industrias de la alimentaci n en Argentina Presentaci n en el seminario Los Grandes Conglomerados Nacionales CEPAL Santiago de Chile 26 y 27 de noviembre 244 G Gutman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert Gutman G Lavarello P 2004 Inversi n Extranjera Directa en las Industrias L cteas de Galletitas y de golosinas en Argentina y la Regi n Din mica en el per odo 1995 2003 Mimeo Cepal Santiago de Chile Kosacoff B Porta F 1997 La inversi n extranjera directa en Argentina CEPAL CEP Buenos Aires Argentina Lavarello P 2001 Investissement direct tranger et systeme sectoriel d innova tion le cas de l industrie agroalimentaire Th se de Doctorat Universit Paris XIII Lavarello P 2003 La trama ma z en Argentina Componentes Macroecon micos sectoriales y macroecon micos para una estrategia nacional de desarrollo CEPAL BID Secretaria de Pol ticas Econ micas Mayo Lavarello P 2004a Inserci n Internacional y Formas de Competencia durante los 90 el caso de las Inversiones Extranjeras Directas en las Industrias Agroalimentarias Argentinas in Robert Boyer Sa l Keifman Julio Neffa Mario Rappoport compiladores La econom a argentina y su crisis 1976 2003 An lisis institucionalistas y regulacionistas Cap tulo 9 Editorial Mi o y Dabila Buenos Aires
30. ent es vers le march domes tique m me si les FMN sont tr s pr sentes les grandes entreprises nationales repr sentaient 42 des exportations totales en 1997 avec un commerce inter firmes de 71 Il en r sulte que 29 des exportations argentines sont r alis es en intra firme La sp cialisation internationale de la production agroalimentaire argentine appara t donc bien comme croissante 2 3 2 Vers une plus grande sp cialisation des entreprises des fili res agro alimentaires Apr s avoir discut de limportance des fili res dans les exportations et leur degr d insertion dans les cha nes globales de valeur des FMN nous allons examiner dans quelle mesure la globalisation des fili res sest traduite par un changement du profil de sp cialisation du syst me agroalimentaire argentin Nous utilisons cet effet l indicateur davantages comparatifs r v l s LACR de Balassa 1965 Cet indicateur classique de sp cialisation commerciale compare la structure exportatrice de l Argentine celle du monde pour un produit donn ou en d autres termes la part relative de l Argentine dans les exportations mondiales de chaque secteur par rapport sa part dans le commerce mondial total Comme on peut le constater sur la figure n 2 les donn es sur les avantages comparatifs r v l s confirment la forte sp cialisation internationale de l Argentine dans la fili re soja Nous voyons se confirmer la tendance longue ment discu
31. ermines a new productive landscape and a new position in inter national trade and production at the commercial level Argentina has liberalised external trade allowed domestic producers and agrifood enterprises to import their inputs at international prices promoting the internationalisation of supply chains at the production level the permit to grow GMO soybean in particular and the deepening of the already diffused zero tillage technique enabled high increases in production and exports at the governance level the arrival of big food and inputs multinational corporations modified the industrial structure the power relationships within the value chains and the consequent rent appropriation LAS MUTACIONES AGR COLAS Y AGROALIMENTARIAS ARGENTINAS DE LOS ANOS 90 LIBERALIZACION CAMBIO TECNOLOGICO FIRMAS MULTINACIONALES Resumen Argentina experiment durante los a os 90 profundas transforma ciones en su sector agr cola y agroalimentario Estas transformaciones se expresan en diversos niveles cuya compleja articulaci n define un nuevo paisaje sectorial y un nuevo posicionamiento internacional en materia comercial la Argentina liberaliz el comercio permitiendo a los productores agr colas y a las firmas agroalimentarias importar sus insumos a precio internacional favore ciendo una internacionalizaci n de los complejos aguas arriba a nivel productivo la autorizaci n de cultivar semillas OGM en particular la soja sumad
32. es et prestataire de services selon les cas 1 3 La dynamique productive et technologique l expansion des ann es 90 et la consolidation post d valuation Sur la base des capacit s productives des vari t s locales de semences et du niveau d quipement atteint pour le semis direct les mesures conomiques adopt es au d but des ann es 90 ont engendr un climat doptimisme chez les producteurs agricoles ainsi que chez les fournisseurs d intrants Pour ces derniers dans le cadre d un processus de fusions acquisitions et investissements le secteur transnational a acquis un r le primordial venant compl ter la pr sence des principaux fournisseurs mondiaux sur le march local Dans le secteur primaire les changements dorientation de la politique conomique ont modifi favorablement les prix relatifs et ont consolid certains changements dans l offre dintrants qui avaient t amorc s au cours de la d cen nie pr c dente Leffet sur les prix du taux de change tabli par la Loi de la Convertibilit en association avec d autres mesures telles que l ouverture conomique et la d r glementation des march s a t ambigu au d part Si les producteurs ont d affronter une appr ciation de la monnaie ils ont en revanche b n fici de la suppression des droits l exportation en vigueur dans la d cennie pr c dente ainsi que des meilleurs prix relatifs des intrants r sultant de la pres sion exerc e par limportation
33. gies daddition Le march des semences et autres intrants est d un c t compos dun petit nombre dentreprises multinationales ma trisant les techniques pointues et de l autre de quelques entreprises priv es nationales de compagnies multinationales et dinstituts publics de recherche qui ont une bonne ma trise des vari t s sp cifiques capables de sadapter aux conditions particuli res des diff rentes r gions du pays Dans ce sch ma les entreprises locales ont moins de poids En outre la structuration de ce march est li e au cadre r glementaire n cessaire l autorisation des m thodes transg niques des fins commerciales et aux avantages des nouvelles techniques La concentration de loffre dun ensemble dintrants provenant en amont de secteurs diff rents engendre des modifications dans les circuits commerciaux qui s articulent avec les utilisateurs en aval Ces paquets d intrants offerts par les entreprises notamment des filiabs des grandes multinationales sont constitu s de semences dherbicides associ s et dengrais et incluent aussi une assistance sur le mode demploi de ces produits2 La complexit croissante de ce paquet agronomique transf re le pouvoir de d cision vers les fournisseurs d intrants au d triment du producteur Outre cette situation en amont de la production agricole le nouveau mod le d organisation entra ne des changements dans l articulation de l ensemble des producteurs agricoles Lincorpora
34. ion nationale de semences hybrides machines agricoles et dans une moindre mesure dengrais et de pesticides Les ann es 80 se caract risent par l introduction massive de la culture du soja et la mise en place du semis direct pr parant ainsi l adoption des technologies disponibles dans les ann es 90 lorsque dans le cadre dun mod le de d r glementation face la concurrence trang re les premi res semences transg niques provenant des progr s obtenus par la biotechnologie ont t incorpor es Leur d veloppement sest amorc au sein d entreprises internationales puis s est r pandu localement au niveau exp rimental en phase de laboratoire dans un contexte de faible r glementation des droits de la propri t intellectuelle La disponibilit dune part de g nes et de biotechnologies provenant de l tranger et d autre part de vari t s de semences soja et ma s hautement compatibles avec les conditions climatiques et les sols locaux ont contribu monter un paquet technologique s appuyant notamment sur R gion et D veloppement 219 la disponibilit sur place de machines et de technologies de proc d pour le semis direct une offre de pesticides et d engrais dans des conditions semblables celles des march s internationaux cons quence de louverture conomique et de laccueil d investissements trangers L incorporation de ces technologies a transform le mod le qui s tait consolid au cours
35. isation des usines de d shydratation du lait Les grandes entreprises du secteur ont galement mis en place des technologies de diff renciation adapt e pour faire face aux exigences de flux tendu de la grande distribution et introduire simultan ment des conomies d chelle et denvergure Il s agit de la combinaison dans les m mes usines de lignes de production de s ries longues de biens interm diaires facilement stockables lait en poudre et de fabrication de s ries courtes de biens finaux diff renci s en r ponse l volution de la demande et aux commandes des cha nes de super et hypermarch s Gutman 1999 FMN g rant des marques Cette figure strat gique a t initialement port e par des IDE mult domestiques et plus r cemment par des filiales sp cialis es au niveau r gional Nous pouvons mentionner dans cette cat gorie Nestl Danone Kraft Ces firmes poss dent comme avantage sp cifique un portefeuille de marques inter nationales qui sont valoris es localement travers lacquisition d entreprises disposant de r seaux de distribution et permettant ainsi de p n trer plus rapide ment le march national Dans un second temps les FMN proc dent une s lection et une r duction du nombre de marques avec un objectif de ratio nalisation et rentabilisation de leurs efforts marketing Il est exceptionnel de voir une FMN globaliser des marques locales On peut n anmoins citer le cas de Kraft avec les
36. mais aussi en termes de risques internes climatique environne mental le secteur op re sur la base dune plateforme techno productive de haute qualit internationale et qui pourrait servir de point de d part de nouveaux d veloppements g n tiques dans lavenir Il apporte une ind niable contribution macro conomique en termes de balance ext rieure et d emploi en prenant en compte lensemble de la fili re et pas seulement le stade de la pro duction agricole peu intensif en main d uvre Par contre il est moins s r qu il puisse lavenir impulser une v ritable accumulation nationale tant donn la forte pr sence de capitaux trangers des points cl s du r seau de production notamment en ce qui concerne les activit s les plus risqu es mais les plus profi tables moyen et long termes en amont et en aval de la production agricole proprement dite par exemple de nouveaux d veloppements transg niques le contr le de la logistique ou du commerce international 2 SYST ME AGROALIMENTAIRE ARGENTIN LIB RALISATION ET STRATEGIES DES ENTREPRISES MULTINATIONALES La plupart des travaux concernant les effets de la lib ralisation sur les productions agroalimentaires s int ressent aux avantages comparatifs et aux effets du libre change sur les rentes d importation Cette approche pr sente l inconv nient de ne pas prendre en compte lune des formes dominantes de la mondialisation savoir l internationalisation
37. ngs dans le commerce international de mati res premi res Comp tences dans technologies g n riques information et communication Portefeuille de marques Technologie de produits et packaging Technologie de proc d sp cifiques bioconversion et innovations organisationnelles Portefeuille de marques Packaging Technologies g n riques g nie g n tique biologie mol culaire internalisation et externalisation March s internes de mati res premi res Internalisation des diff rences internationales de taux de change imp ts prix qualit March interne de marques globales et nouveaux produits Externalisation de certains stades de production et joint ventures March interne de technologie de proc d s marques globales mati res premi res et financement Gestion de la compl mentarit entre technologies g n riques et sp cifiques Externalisation de R amp D et joint ventures inter fili re Source Lavarello 2001 Gutman et Lavarello 2004 sp cifiques la localisation Ressources naturelles bas co t Actifs compl mentaires dans le traite ment de grains Infrastructures routi res portuaires et stockage Parts de march en aval face la grande distribution alimentaire Marques locales Centralisat ion des r seaux de distribution conomies de sp cialisation par produit en amo
38. ns de ses comp tences technologiques sont possibles Par l elle a vocation sortir de son secteur dorigine et se diversifier selon des modalit s enti re ment originales En cherchant contr ler les param tres centraux du processus de produc tion et de distribution les diff rents types de FMN tendent se localiser dans les noeuds transversaux aux diff rentes fili res Pour cela ils se diversifient en amont de la production primaire trans nationalisation de l offre technologique R gion et D veloppement 227 au niveau de l agrofourniture et des intrants pour les industries agroalimentaires et en aval vers les traders globaux du commerce international ou vers la gestion du portefeuille de marques face la menace de la grande distribution alimentaire Sch ma n 1 Typologie des strat gies des FMN agroalimentaires Type de strat gie a Des strat gies d approvisionnement ou strat gies verticales b Grands Traders du commerce de mati res premi res de base agricole Cargill Bunge c Multidomestique ou d acc s au march Kraft Cadbury d Sp cialis e rationalisation de la production au sein d une strat gie r gional global Parmalat Nestl e Strat gie techno financi re Entreprises de biotechnologie agricole Monsanto Syngenta et entreprises de Food Ingredients Chr Hansen Novozymes sp cifiques l entreprise Apprentissages lo
39. nt conomies d envergure en aval Actifs et comp tences technologies sp cifiques au pays secteur de localisation semences apprentissages fournisseur client Facteur de comp titivit Recherche d efficience Exploit ation des ressources naturelles Recherche de rentes mono polistiques Pr emption de march s de biens de consommation recherche de rentes mono polistiques Recherche d efficience Pr emption de march recherche de rentes mono polistiques Recherche de sources externes de technologie Recherche de rentes technologiques Position dans la fili re Aval dans l exportation de mati res premi res Aval dans la vente au march domestique Aval local et r gional Amont dans l offre global de technologie 228 G Gutman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert 2 2 Les strat gies des entreprises multinationales dans le syst me agro alimentaire argentin dans les ann es 90 Le syst me agroalimentare argentin est le deuxi me secteur dattraction des IDE au cours des ann es 90 Pr s de 30 du stock dIDE dans le secteur manufacturier correspond aux industries alimentaires On trouve ensuite les industries chimiques puis le secteur des v hicules moteur voit tableau n 1 Ces investissements ont t la fois impuls s par E dynamisme du march int rieur et par les potentialit s du march sub r gional Merco
40. ntreprises locales renouveler leurs strat gies Wilkinson 2000 en mobilisant des innovations technologiques et organisationnelles On peut citer le d velop pement ou le renforcement de formes darticulation plus troite avec les produc teurs primaires agriculture sous contrat modalit s dint gration verticale au sein de r seaux inter entreprises de nouvelles strat gies commerciales qui sont pass dans plusieurs cas par lexpansion g ographique dentreprises de capital national au sein du Mercosur et dans tous les cas par le renforcement des marques commerciales Les strat gies de diversification et de diff renciation productives ont t centrales pour les entreprises orient es vers le march domestique comme ce fut le cas pour lindustrie de produits laitiers Gutman 1999 Une autre caract ristique centrale du processus daccumulation pendant ces ann es a t la transnationalisation croissante de loffre technologique tant en ce qui concerne des biens de capital que les intrants strat giques pour la diff renciation de produits Bisang et al 2000 Lavarello 2001 Ce processus qui refl te lun des aspects de la globalisation croissante des fili res s est traduit R gion et D veloppement 231 par l affaiblissement des r seaux locaux qui s taient d velopp s en troite association avec les productions agricoles dans un processus qui a t carac t ris comme une desclusterisation Dirven 2001
41. nts investissements des grandes firmes qui op rent dans le complexe vont encore augmenter le degr de concentration sur ce march Mentionnons entre autres Cargill 200 millions de dollars investis dans les unit s de traitement Bunge 100 millions de dollars dans les usines et les installations portuaires de la Province de Buenos Aires AGD 23 millions de dollars dans une unit de stockage Santa Fe et 60 millions de dollars dans des investissements conjoints avec Bunge dans le terminal portuaire 6 pour augmenter la capacit de trituration et am liorer la logistique et enfin Molinos de la Plata 89 millions de dollars dans des unit s industrielles Cet investissement notable dans la trituration et la logistique dexpor tation de la part des grands traders internationaux s est accompagn de la diffusion de nouveaux sch mas technologiques dans Tamont de la fili re du soja L autorisation des cultures transg niques dans les pays du Mercosur et de leur commercialisation dans l Union europ enne ont permis la diffusion du mod le 4 Avec mention obligatoire sur l emballage des produits alimentaires d s que le seuil de 0 9 du poids total est franchi R gion et D veloppement 235 technique form par le soja RR la fertilisation le semis direct et la rotation soja bl Ces paquets technologiques sont offerts par les industries transnationales qui se restructurent vigoureusement pour aboutir la cr ation d un n
42. o a la profundizaci n de la pr ctica ya existente de siembra directa permiti un aumento significativo de la producci n y de las exportaciones finalmente la fuerte penetraci n de los grandes grupos multinacionales tanto de insumos agr colas como de alimentos modific el panorama empresarial del sector y reconfigur las relaciones de fuerza entre las distintas etapas de los complejos y la apropiaci n de rentas resultantes 246 G Gutman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert
43. ouvel oligopole chimie g n tique A partir de 1997 des entreprises diversifi es en agrochimie semences et engrais ont vu leurs capacit s de production s amplifier pour atteindre dans la p riode 1998 2001 un investissement greenfield de 398 millions de 13 de l IDE total du secteur agroalimentaire argentin Les avantages pour les entreprises agro industrielles ne consistent plus exclusivement en conomies d chelle dans la production ni en co ts plus faibles un moment donn Ils r sident de plus en plus dans les capacit s des firmes r aliser des apprentissages dynamiques et re combiner des connaissances scientifiques associ es aux biotechnologies toujours plus abstraites et codifi es avec des connaissances techniques sp cifiques et tacites La demande croissante du complexe agroalimentaire argentin constitue un avantage d acc s au march pour les principaux acteurs de l oligopole agroindustriel chimie g n tique Au cours des ann es 90 lArgentine a offert ces groupes agroalimentaires un contexte macro conomique et institutionnel favorable la disponibilit d une industrie des semences fortement d velopp e ainsi que des terres et des condi tions climatiques adapt es pour une augmentation sans pr c dent de la demande d riv e de l input du nouveau mod le technique Le r le croissant du secteur priv transnational se manifeste par la pr sence en Argentine de pratiquement toutes les entrepri
44. particuli rement dans la Pampa humide mutations symbolis es par la culture du soja transg nique en semis direct mais qui ne sont pas r ductibles la seule dimension culturale Une deuxi me partie r dig e par Graciela Gutman Pablo Lavarello et Veronica Robert traite des strat gies des firmes multinationales en aval et de leur implication dans le syst me agroalimentaire argentin ne LIB RALISATION MONDIALISATION ET REINSERTION DU SECTEUR AGRICOLE ARGENTIN Apr s des d cennies de stagnation le secteur agricole argentin a entam ces derni res ann es un processus dexpansion qui se traduit par un doublement de la production r sultant d investissements d innovation de produit et de proc d conformes aux plus hauts standards internationaux semences transg niques semis direct d un largissement des limites cultivables s appuyant sur les nouvelles technologies agronomiques de changements dans le mod le local dorganisation de la production Des modifications substantielles se sont produites dans lusage de la terre et ont orient la production vers une agriculture plus intensive devan ant ainsi l Cette partie a t r dig e par Roberto Bisang et Mercedes Campi Instituto de Industria Universidad Nacional de General Sarmiento Argentine R gion et D veloppement 217 l levage extensif et lagriculture traditionnelle Sy ajoute un d placement des cultures jusque l situ es dans la r gion d
45. partir du d but de la d r glementation et de la lib ralisation commer ciale proviennent de lappropriation de rentes technologiques davantages tir s des march s ou des conomies d chelle Ces gains se situent bien au del de ceux tir s de la fertilit de la terre comme on peut l entendre fr quemment La fili re soja est un cas exemplaire de cette volution En effet on ne peut pas comprendre les performances impressionnantes de cette fili re partir des seuls facteurs classiques de la comp titivit Pour une bonne analyse il est indispensable de prendre en compte l ensemble des activit s connexes la production primaire Il s agit des facteurs organisationnels et technologiques qui de mani re compl mentaire au r le de lEtat en mati re de cr ation de biens publics permettent aux l ments basiques comme les ressources naturelles de jouer leur r le Il faut galement consid rer la coordination des diff rents stades de la fili re tant dans lespace gr ce la mise en place dune logistique interne et dexportation qu au niveau des compl mentarit s technologiques commer ciales et fiscales qui ont favoris l internalisation de l aval La performance globale d une fili re r sulte donc d une multiplicit de facteurs interd pendants et tr s soumis l environnement macro conomique et institutionnel 242 G Gutman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert R F RENCES Alvarez V 2003 Evoluci
46. proach Department of Economics University of Reading Discussion Papers n 172 Castro A C Gutman G 2003 An lisis de Subsistemas cadenas Agroalimentarios Manual de capacitaci n Documento TCAS n 46 FAO Roma Chesnais F 1997 La mondialisation du capital Syros Paris Chudnovsky D Lopez A Porta F 1995 Mas all del flujo de caja El boom de la inversi n extranjera directa en Argentina Desarrollo econ mico n 137 Buenos Aires Chudnovsky D Lopez A 2001 La trasnacionalizaci n de la econom a argentina Eudeba Cenit Ciencia Hoy 2005 La Transformaci n de la Agricultura Argentina Vol 15 n 87 R gion et D veloppement 243 Dirven M 2001 comp Apertura econ mica y desencadeamientos productivos Reflexiones sobre el complejo l cteo en Am rica Latina Cepal Santiago de Chile Duming J H 1988 Explaining International Production Unwin Hyman London Dunning J H 1990 Multinational Entreprises and the Globalization of Innovatory Capacity University of Reading Discussion Papers n 143 Gutman G 1993 Cambios y reestructuraci n en sistemas agroalimentarios en Argentina in Kosacoff B comp El desaf o de la competitividad La industria argentina e transformaci n Ed Cepal Alianza Ed Buenos Aires Gutman G 1998 Estrategias recientes de la Gran Distribuci n Minorista de Alimentos en el Area Metropolitana de Buenos Aires in Gorenstein y Bustos Cara comp
47. roduction Simultan ment devenait autoris e l utili sation commerciale de la semence de soja transg nique r sistante au glyphosate D s lors le soja transg nique est apparu comme une technologie pouvant r soudre plusieurs probl mes la fois tout en am liorant ou restaurant la rentabilit Le soja RR permet en effet de remplacer tout un paquet dherbicides par le seul glyphosate simplifiant la culture et r duisant dautant plus les co ts que la mise en uvre se fait en semis direct technique culturale d j bien ancr e dans les zones concern es Offrant une issue la crise produite par la chute des prix internationaux ce nouveau paquet r ducteur de co ts sest norm ment r pandu D s la moiti des ann es 90 les crises financi res internationales ont contraint les march s financiers internes lever les taux dint r t d o une suppression progressive du financement de la production par le secteur bancaire financement qui a t remplac par lavance des intrants assur e par quelques grandes firmes internationales D s lors m me si le secteur augmentait sa production en incorporant de la technologie et en organisant la production autour de contrats il le faisait en s endettant de plus en plus C est ainsi que vers la fin des ann es 90 la dette du secteur dans son ensemble quivalait la totalit de la valeur du cheptel et se traduisait par l hypoth que de plus de 14 millions d hectares Cette situation s
48. rticle Consejo Nacional de Investigaciones Cient ficas y T cnicas Argentina Universidad Nacional de General Sarmiento Argentina Universidad Nacional de General Sarmiento Universidad de Buenos Aires Argentina R gion et D veloppement n 23 2006 216 G Gutman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert INTRODUCTION Que retiendra l histoire conomique des ann es 90 en Argentine La lente gestation dune crise financi re qui va clater au d but des ann es 2000 est sans doute l id e qui vient spontan ment l esprit de l observateur Pourtant la profonde crise macro conomique qu connue l Argentine ne doit pas masquer les profondes mutations de son conomie mont e en puissance du secteur des hydrocarbures mais aussi et surtout lib ralisation commerciale d un secteur agri cole et agroalimentaire qui le repositionne dans la mondialisation de la fin du 20 si cle apr s avoir nourri la croissance du pays dans la premi re mondialisation de la fin du 1 et du d but du 2 si cles Le syst me agricole et agroalimentaire argentin forme un tout analysable en termes de fili res recouvrant la production agricole son amont les fournis seurs d intrants et son aval les industries de transformation L article est divis en deux parties Une premi re partie r dig e par Roberto Bisang et Merced s Campi analyse les mutations l uvre en amont des fili res et dans l agriculture argentine et plus
49. s suivantes est imputable la crise br silienne et au ralentissement des flux du commerce intra r gional Cependant il faut souligner que les produits frais repr sentent seule ment 3 des exportations du complexe argentin dans le Mercosur tandis que les produits dominants sont associ s aux conomies d chelle industrielles lait en poudre et fromages avec respectivement 76 et 17 des exportations r gionales Le cas de la fili re viti vinicole montre une tr s forte croissance dans la sp cialisation partir de 1993 et appara t comme une cons quence des inves tissements r alis s par les entreprises trang res dans la production des raisins et dans les installations oenologiques Les raisins de table repr sentent 28 des exportations du complexe et les produits transform s vin et jus du raisin 72 La branche de la chocolaterie confiserie pr sente une forte sp cialisation particuli rement depuis 1994 Dans cette fili re la participation des produits aux exportations totales du complexe est r partie de fa on quilibr e les chocolats 7 La meunerie fait face d importantes difficult s pour son approvisionnement en ma s dur Jusqu l introduction des nouvelles vari t s par les FMN le ma s dur ma s argent type flint tait favoris par une importante demande des pays europ ens car il tait utilis dans l alimentation animale sp cialement pour les poules pondeuses et les poulets de chair Par
50. ses globalis es de g n tique v g tale et de semences Monsanto travers de lacquisition de Dekalb Pioneer d sormais sous contr le de DuPont de Nemours Novartis AgrEvo Bayer DuPont Ciba Geigy Nidera La situation de l agrochimie montre un sch ma similaire celui des semences autant en ce qui concerne leur mod le d affaire que leur structure d offre qui comporte les m mes acteurs Un des ph nom nes r cents importants pour la configuration des fili res a t la conclusion de nouvelles alliances strat giques Ces alliances apparaissent comme une modalit dexpansion des entreprises transnationales en donnant la possibilit aux nouveaux partenaires sans augmentation imm diate de leurs actifs productifs d acc der des march s des nouveaux d veloppements technologiques et daugmenter leur taille conomique Il en r sulte que la ten dance la concentration des capitaux caract ristique de ces fili res agro industrielles s intensifie Deux exemples pris dans lindustrie laiti re et dans la biscuiterie illustrent ce type de trajectoire la formation de Dairy Partners of America alliance de la coop rative nationale SanCor avec DPAA et lasso ciation du groupe biscuitier National Arcor et de Danone Gutman et Lavarello 2004a 236 G Gutman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert 2 3 L internationalisation des fili res agroalimentaires et la sp cialisation des entreprises 2 3
51. sur Tableau n 1 Investissements directs trangers en Argentine par secteur 1992 2001 Flux moyenne en M USS Stock 2001 En millionsL 1 1992 1994 1995 1998 1999 2001 U S du a l ind total Ea P trole 667 529 7 240 18 703 A Industrie mini re 5 298 8 1 045 Industrie manufacturi re 1 097 2 151 1 427 20 940 E Aliments boissons et tabac 579 519 6 059 Textile et tannages Papier Chimie caoutchouc et mati re plastique Ciment et c ramiques M tallurgie Machines et quipements Industrie automobile et quipement de transport lectricit gaz et eau Commerce Transport et communication Banques Autres Source Lavarello 2004a partir des informations de la Direction de l Industrie du Minist re de l conomie Les IDE dans lagroalimentaire se sont dirig s principalement vers la production d huiles les produits laitiers la p tisserie biscuiterie la bi re les limonades la chocolaterie Ils ont t effectu s dans leur majorit par de grandes entreprises transnationales L exp rience de ces firmes dans le d veloppe ment de produits diff renci s dans les infrastructures logistiques et les r seaux commerciaux leur a accord des avantages comp titifs au niveau r gional Des entreprises capitaux latino am ricains chiliens br siliens et mexicains ont aussi investi dans le secteur Gutman et Cesa 2002 R gion et D veloppement 229 L analyse des stra
52. t e dans les sections ant rieures dune sp cialisation dans les niveaux industriels de la fili re La production de tourteaux pellets et huiles produits qui repr sentent 80 des exportations du complexe conduisent ainsi des valeurs de HACR plus lev es Cette volution in gale entre grains huiles et tourteaux peut s expliquer par les strat gies d internationalisation des actifs productifs et logistiques des grands traders de grains ainsi que par l existence d imp ts diff renci s selon le stade d industrialisation 238 G Gutman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert Figure n 2 Les avantages comparatifs r v l s dans les fili res agroalimentaires argentines Fili re soja argentine Fili re tournesol argentine Fili re ma s argentine 30 25 20 15 10 5 di 9871989 99119931995 19971999 Fili re vin argentine Industries de chocolats et confitures 8749891991 1903190 1997 Source laboration partir de CAN CEPAL Pour le tournesol l Argentine pr sente aussi une forte sp cialisation mais avec des fluctuations Il faut souligner que dans le cas du tournesol 78 des exportations sont expliqu s par l huile Cette fili re partage des capacit s de trituration et de commercialisation avec le soja Cependant en amont les opportunit s des biotechnologies ne sont pas encore exploit es par les FMN du complexe agro chimique R gion et D veloppement 239 La fili re ma
53. t gies des FMN dans les fili res agroalimentaires conduit distinguer deux phases au sein du cycle conomique qui a caract ris les ann es 90 d une part la p riode de expansion de la production et de la demande alimentaire 1990 1997 d autre part la p riode de r cession et de crise qui a d marr la fin des ann es 90 2 2 1 La p riode d expansion de la production et de la demande 1990 1997 Dans les ann es 90 une conjonction de facteurs macro conomiques et r glementaires explique le dynamisme de IDE en Argentine et plus particu li rement dans les activit s agroalimentaires Durant le cycle court du plan de convertibilit un environnement de faible inflation et le r tablissement du cr dit interne et externe se sont accompagn s dune lib ralisation totale du r gime de rapatriement de dividendes dune absence de taxation des rentes financi res ainsi que dun traitement gal pour les entreprises nationales et trang res en mati re de r gimes de promotion et de fiscalit Au cours de ces ann es l expansion des FMN en Argentine s est affirm e principalement dans lacquisition dentreprises locales d tentrices de marques reconnues dun r seau de fournisseurs efficaces et de canaux de commercia lisation et de distribution bien structur s tableau n 2 L option de lacquisition accorde aux entreprises trang res un avantage temporaire sur le march en vitant les co ts d apprentissage et de connaissanc
54. t 2004 Ces strat gies renvoient 3 types de FMN sp cialis es dans la production alimentaire g rant des marques intervenant dans le n goce inter national de commodities avec des mod les souvent tr s proches dans la r gion Ce ph nom ne se traduit dans la p riode la plus r cente par de nouvelles alliances strat giques et joint ventures entre certaines de ces grandes firmes Gutman et Lavarello 2004 a FMN sp cialis es dans la production agroalimentaire Dans le cas des productions laiti res ou de biscuits et produits sucr s on note la pr sence de firmes comme Bongrain Parmalat Saputo Molfmo Ces firmes ont combin leurs comp tences dans le domaine de la production des niveaux technologiques comparables aux meilleures pratiques internationales automatisation du processus de fabrication logistique et packaging et dans 232 G Gutman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert celui de la supply chain d veloppement de r seaux locaux de fournisseurs respectant des cahiers de charges en mati re de qualit et de d lais Dans les fili res de produits laitiers on note ainsi lapparition dune nouvelle technologie d laboration de lait liquide la st rilisation par ultra haute temp rature UHT introduite dans la r gion par Parmalat et rapidement adopt e par les plus grandes entreprises du secteur ainsi que lintroduction des processus d ultra pasteu risation de micro filtration et la modern
55. tine ont d ainsi d placer une partie de leurs implantations et de leurs flux commerciaux vers le Br sil L effondrement de la demande sur les march s domestiques r gionaux Br sil dans le cas du Mercosur ont pouss plusieurs FMN r orienter le urs investissements vers les commodities en haussant significativement la part des exportations dans les ventes totales et en ajustant le mix de production sur les march s ext rieurs Cest ainsi qu apparaissent durant la p riode consid r e d importantes augmentations des capacit s de trituration des graines ol agi neuses Ce secteur devient ainsi la principale source dattraction des investisse ments trangers partir de 2001 avec 51 des IDE totaux dans la zone voir tableau n 2 D s 2001 les uf plus grandes entreprises de la trituration de grains atteignaient 90 de la capacit totale install e Parmi elles figurent quatre grands traders transnationaux Cargill Bunge Dreyfus et Nidera deux joint ventures entre des groupes locaux et des entreprises transnationales Glencore Moreno et Pecom Agra en 2003 Molinos Rio de la Plata du Groupe Perez Companc prend le contr le total de cette entreprise et deux grandes firmes capital national du secteur de l huilerie General Deheza AGD et Vicentin En 2003 la participation directe ou associ e des entreprises transnationales d passe 55 de la capacit industrielle totale du secteur de la trituration Les r ce
56. tion des innovations technologiques et d organisation notamment la double culture et le semis direct ainsi que la grande propagation du soja ont facilit la mise en place dun secteur dinter venants poss dant des mat riels agricoles et dont l activit se centre sur la presta tion de services Quoique ne poss dant pas de terre ce secteur joue sur la base de contrats un r le essentiel dans la production Sa consolidation provient de plusieurs facteurs parmi lesquels augmentation des chelles exig es par les nouvelles techniques la pression du march pour diminuer les co ts et maxi miser les rendements ou enfin la tendance la double culture qui requiert davantage de sophistication et donc d quipements le tout augmentant la complexit technique du paquet dans son ensemble 2 Dans certains cas ou pour certaines p riodes ce paquet comprend m me le financement du semis R gion et D veloppement 221 Dans cette nouvelle configuration productive un nouveau rapport s tablit entre propri taire terrien fournisseur de mat riels agricoles et prestataire de services Ces trois grands acteurs qui ne sont pas toujours nettement s par s tablissent des rapports contractuels multiples Dans cette structure productive devenue plus h t rog ne il est important de souligner le r le jou par les contrats dans les rapports productifs qui viennent r gler le lien entre propri taire terrien propri taire des mat riels agricol
57. trat gies de sp cialisation r gionale globale Cette derni re est le r sultat de la restructuration des anciennes strat gies de march dans le cadre de ce que Porter appelle lapproche globale Gr ce la r duction des tarifs douaniers les FMN ont la possibilit de se sp cialiser dans un ventail r duit de lignes de produits finaux sp cialisation horizontale pour lesquelles des s quences de la cha ne de valeur sp cialisation verticale per mettent de d passer les limitations de la taille du march domestique et de pro fiter des conomies d chelle Bien que la strat gie de sp cialisation globale r gionale soit devenue la strat gie la plus fr quemment adopt e par les grandes firmes cette typologie des strat gies et des avantages sp cifiques des FMN a connu dimportants change ments durant les ann es 90 Pour certains les configurations strat giques adop t es correspondent une nouvelle forme dinternationalisation fond e sur les actifs intangibles de la firme et sur les comp tences technologiques La d fi nition propos e par Michalet 1985 et Chesnais 1997 intitul e techno financi re permet le mieux d appr cier la port e de cette nouvelle forme d internationalisation Michalet pr cise La base de la comp titivit de la FMN est fond e sur la d finition dun savoir faire et sur la R amp D La FMN va d sormais tenter de valoriser cet avantage dans tous les secteurs o des appli catio
58. utman R Bisang P Lavarello M Campi et V Robert pr sent un d fi pour les grandes entreprises industrielles Les IAA sont ainsi confront es de nouveaux et tr s exigeants clients Ces derniers disposant d une grande capacit d achat sont en mesure d imposer des conditions de n gociation et d acc s leurs lin aires des contraintes logistiques et de gestion des stocks Cette situation a conduit les industriels red finir leurs strat gies productives technologiques et commerciales Gutman 1998 Tableau n 2 Investissements des firmes trang res et nationales dans l agroalimentaire en Argentine 1990 2004 1990 1997 1998 2001 2002 2004 Milllion Milllion Milllion tss iss IDE 5167 8 Fusions et acquisitions 2651 7 Formation brute de capital 2516 1 Ampliations 1345 9 Greenfield 1170 2 Industries agroalimentaires 4233 9 Commodities 793 6 Agrofourniture 140 3 Investissements directs trangers 5167 8 73 3108 7 73 866 7 76 Investissement des firmes nationales 1893 1 27 1177 6 27 266 4 24 7060 9 4286 2 1133 1 Source laboration propre partir de statistiques CEPAL FLACSO CEP et IICA Les transformations signal es au sein des fili res se sont accompagn es de changements dans les profils de consommation et de lapparition de certaines technologies g n riques comme les TICs et les biotechnologies et sp cifiques aux diff rents types de production Cette conjonction de contraintes a conduit les e
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