Post-production - École du MAGASIN
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1. HOW NOT TO MAKE AN EXHIBITION How not to make an exhibition is an inter disciplinary program designed to encourage active experimentation between audiences artists and curators which interrogates the construction of learning in our society in order to question its coercive dimension The program is curated by Session 19 of Ecole du Magasin a professional curatorial program held at Le Magasin Centre National d Art Contemporain in Grenoble The participants are Alissa Firth Eagland Sara Fuentes Sophie Lapalu Alice Marquaille Maya Mikelsone Veronica Valentini The artists are Christophe Andr Fouad Bouchoucha Bruce High Quality Foundation Cabello Carceller Claire Fontaine Jean Baptiste Farkas Ivars Gravejs Emilie Ibanez COMMENT NE PAS FAIRE D EXPOSITION Comment ne pas faire d exposition est un programme interdisciplinaire destin a encourager l exp rimentation active des publics des artistes et des curateurs afin d interroger la construction des acquis dans notre soci t et remettre en question leur dimension coercitive Ce programme est organis par la Session 19 de l Ecole du Magasin formation professionnelle aux pratiques curatoriales tablie au sein du Magasin Centre National d Art contemporain a Grenoble Les participantes sont Alissa Firth Eagland Sara Fuentes Sophie Lapalu Alice Marquaille Maya Mikelsone Veronica Valentini Les artistes sont Christophe A2. Veronica Valentini COMMENT S INTERROGER SUR L ENSEIGNEMENT ARTISTIQUE Ivars Gravlejs Iv Emilie Ibanez fr Pourquoi Nelson Goodman Le livre de Nelson Goodman L Art en th orie et en action fut le point de d part th orique de ma recherche sur la fiction Le choix de ce philosophe est l origine de ma formation en Esth tique l Universit Paris Panth on Sorbonne ou j ai pu observer que le r le de la philosophie analytique est souvent controvers au profit de la philosophie continentale ou postmoderne La diff rence entre les deux courants philosophiques apparait tr s clairement travers la question de l art L cole anglo saxonne consid re cette question comme une connaissance au m me niveau que la science tandis que l cole continentale comme une mati re transcendantale Nelson Goodman un des repr sentants les plus importants de l esth tique analytique a fond en 1967 le Projet Z ro l Universit de Harvard une recher che fondamentale dans l ducation artistique qui avait l intention de prouver que l art est une activit cognitive et devrait donc tre incluse dans l enseignement g n ral Ivars Gravlejs et la fiction en lui m me L artiste letton travailla pendant un an en tant que photojournaliste Il publia ses photogra phies mais retouch es dans le quotidien tch que Denik cr ant ainsi une falsification s opposant au principe de r alit du photojournalistime Comme un jeu absurde l in
3. riplasticienne autour des th mes de la fiction de l ducation du mode d emploi et de la philosophie analytique inversant ainsi les r les d un curateur et d un artiste Ce dernier en effet pr sente un projet curatorial Lectrice publique et accompagnante bibliographique Emilie Ibanez contribue la continua tion du projet et au questionnement sur l enseignement Maya Mikelsone COMMENT PERCEVOIR LA REALITE A TRAVERS DES TATS ALTERES DE CONSCIENCE Fouad Bouchoucha fr Pour Erik Satie tre compositeur tait d solant en ce sens que pour atteindre le public il faut transiter via un interpr te Linterpr tation c est ce qui rend intelligible un signe un message complexe voire cach A en croire le sensualiste David Hume une perception est une construction mentale co gnitive pourrions nous dire aujourd hui elle est une id e correspondant a une impression construite a partir d une sensation forte Cette derni re a t analys e via une habitude une attente culturelle Nos perceptions sont ainsi notre relation directe avec la r alit dic t e par nos habitudes inqui tante tranget Unheimliche d crite par Freud est un tat dans lequel nous ne savons plus ce qui est r el de ce qui est fictionnel Le doute qui s empare de l esprit et le perturbe permet de questionner ce que nous prenions pour r alit acquise Les Vexations d Erik Satie sont cette composition a r p ter 840 fois elle prov
4. artiste en fondant son travail dans celui d un autre artiste et en offrant au spectateur la possibilit de composer sa propre uvre qui se ma t rialise dans son esprit Tout comme l uvre de Satie l uvre de Bouchoucha suspend les objets dans leur r le r el La partition ne n cessite pas son interpr tation que ce soit celle de Satie ou celle de Bouchoucha Elle est un travail de pens e qui trouve son effica cit dans l imaginaire dans une laboration projective Les mat riaux bruts et le plan de montage succin dispos s au c ur de l installation sont une nouvelle partition qui suspend les fonctions m mes de ces objets De l Unheimliche la m ditation de la fiction au satori la r alit est travers e par des pen s es qui la questionnent Notre appr hension de la r alit est interrompue ce qui provoque une impression de suspension du r el ici dans le temps et l espace de l uvre La partition est efficiente dans l imaginaire dans l intellection de ses formes et enjeux Elle trouve son fonctionnement dans la suspension potentielle du r el provoqu e ou non par celui qui se penche sur la partition qui lui est soumise Alice Marquaille COMMENT INTRODUIRE DES PROTOCOLES ARTISTIQUES POUR PIVOTER NOS COMPETENCES Christophe Andr fr Francois Deck fr IKHEA SERVICES fr Qu attendons nous de l art Doit on attendre quelque chose de l art Qu est ce qui fait uvre Pourquoi choisir le cham
5. e langue maternelle pendant dix mois Quels sont les points de rencontre entre le politique le po tique et le langage Qu est ce que l innommable Quel est le r le de commissaire l gard de l artiste dans lequel je me sens confor table Comment d sob ir au contr le politique du Comment contribuer d truire et r appre Comment I exp rimenter Comment court circuiter les technologies q moire du corps Comment le faire a partir de la pratique arti Comment questionner les moyens h g monio alternatives critiques a Comment contribuer d monter les dispositif rences de classe de la race du genre et d Pourquoi ne conna t on pas les premi res p taient avant la transition espagnole Pourq Si en Espagne Portugal ou Am rique Latine la cr ation ont d truit la capacit moti groupes les plus critiques comme pouvon Comment restituer l imaginaire et la m mo des trans et des p d s tive Qui crit l histoire et pourquoi ra Fuen j Sara Fuentes The Guardian 19 juillet 2007 Portugal s cross dressing ge neral dies after 20 years as a man Maria Teresinha Gomes Photographe Eduardo Tome HOW TO ACT IN THE PUBLIC SPHERE Bruce High Quality Foundation us Claire Fontaine fr Imagine the power of compromise if we could collaborate A curatorial propasal What is more collaborative than production What is more productive than collaboration While these questions ma
6. ndr Fouad Bouchoucha Bruce High Quality Foundation Cabello Carceller Claire Fontaine Jean Baptiste Farkas Ivars Gravejs Emilie Ibanez COMMENT DECONSTRUIRE LE GENRE Cabello Carceller es Cela fait 20 ann es que j habite a Madrid Espagne Dans le centre ville une femme qui marche avec assurance sur le trottoir avec une complexion forte un pantalon des cheveux courts pas de bijoux et qui ne regarde pas les hommes de mani re soumise ou s duisante c est plut t une bombe de genre Chaque fois qu elle se prom ne seule ou a c t de sa petite amie elle aura l opportunit de conna tre le concept de vuln rabilit A Madrid en 2007 dans des journaux portugais anglais et espagnols nous pouvions lire l histoire de Maria Teresinha Gomes 1933 2007 Cette femme n e Mad re qui a v cu pendant 17 ans la vie fictive d un G n ral de l arm e homme Lisbonne tait moralement condamn e par les m dias et la soci t dans son ensemble pour avoir d fi leurs plus inamovibles privileges Ceux du pouvoir militaire du pouvoir religieux ou moral du pouvoir conomique en fin de compte les pouvoirs seuls attribu s l homme m le blanc h t rosexuel Si nous utilisions la terminologie du nouveau f minisme Teresinha biofemme devient technohomme par le moyen des dispositifs de masculinit comme l uniforme militaire le langage corporel et les cheveux Une femme homme avec un corps auto constr
7. oque ainsi une sorte de suspension de la r alit En effet cette partition n a jamais t d voil e par Satie de son vivant elle tait un objet de pens e peut tre un exercice confidentiel voire int rieur Ce contexte demande l interpr te d tre son propre auditeur et en performance il compose sa m ta partition par les alt rations dues a la fatigue Cette partition participe de la recherche de Satie de d truire les normes qui s parent le compositeur de l auditeur via l interpr te En inscrivant des indications sur ses partitions Erik Satie chelonne les niveaux de compr hension des ses partitions les notes agenc es ne sont plus seules suivre il faut alt rer son jeu et s ouvrir soi m me la composition Cette partition est un support la cr ation d une uvre qui vient interrompre le flux entre sensation perception Cependant cette nouvelle perception n est pas perceptible car elle est une projection la partition pr suppose son intellection John Cage publie la partition d Erik Satie pour l orchestrer quinze ans plus tard Il souhaite retirer l aspect vexatoire pour faire des Vexations une pratique zen le jeu ou l coute des r p titions permet un tat m ditatif propre avancer vers le satori l veil D ailleurs afin d viter toute impression de douleur dans la dur e les spectateurs payent l entr e au prorata inverse du temps pass en salle afin de les r compenser pour l effor
8. p prendre le genre CAAC de S ville jus qu septembre 2010 Il n y a pas de coinciden ces Malheureusement l hypertechnification devient inop rante Apr s tous les pr paratifs le 28 mai la compagnie low cost a annul son vol en les laissant sur le terrain Cependant He lena Cabello et Ana Carceller ont eu la g n rosit inhabituelle de fournir un diaporama d une qualit extraordinaire de leur travail de sorte que nous avons finalement t en mesure de le projeter et d en discuter avec le public How not to make an exhibition se proposait d employer la fiction dans ce cas l toute une vie fictive pour lancer avec le public et les artistes des hypoth ses de pens e et d action pour mettre en question la soci t postfordiste Nous ne pouvons pas laisser de faire re marquer que dans les conditions de production postfordiste le travail mat riel et immat riel des femmes occupent une importance num rique sans pr c dents Ainsi femme est un concept de classe qui est constamment associ un degr plus lev de pr carit et de vuln rabilit que le concept de classe homme Pourquoi a t il t si dur de trouver ma position personelle politique curatoriale au sein du groupe des commissaires Quelle est la g opo tique de l identit Sommes nous plus comp tentes apr s le projet Pour qui Quelles sont les difficult s li es la communication mais pas seulement de ces ser d utiliser notr
9. p de l art Ce champ peut il se confondre d autres Une uvre peut elle fonctionner si elle n est pas vue comme telle L art peut il avoir un impact r el sur le r el La fiction peut elle tre une tactique pour penser le r el Comment la fiction peut elle alors prendre corps avoir des effets r els plut t que d tre des reflets du r el Pouvons nous faire usage de l art Quand l art est il travers par le politique Est il possible de faire entrer dans le cadre de l institution des pratiques hors cadre sans les d naturer Comment exposer ces processus ces actions Par quel biais relayer ces pratiques Comment d finir le travail curatorial Qu est ce qu une exposition Est ce toujours une forme ad quate Que signifie proposer comme projet final de l Ecole du Magasin aujourd hui a Grenoble une non exposition Pourquoi nommer par la n gative Ne devons nous pas inventer de nouvelles terminologies pour de nouvelles pratiques O est l art au sein d une non exposition Et le public Quelle position adopter au sein d une cole curatoriale sans ma tres ni l ves Comment travailler en groupe Qu est ce qu un collectif Une collaboration Une coo p ration Comment activer un d bat Faut il convaincre Pouvons nous devons nous forcer les individualit s former du commun Les modes de travail qui r gissent le monde de l art a
10. stallation stitches together interviews with period actors from Colonial Williamsburg Capturing them in historic character and in their contemporary lives Fast weaves past and present fiction and real life Performed historical interpretations and personal accounts tell the story a group of in dividuals in the US whose identities hover in constant negotiation Luca Frei s Untitled 2004 is a social structure that creates literal space by inspiring nume rous diverse possibilities for imaginative use It consists of a black cast iron tree decorated with cutout pentagons of bright yellow orange green blue purple and red surrounded by six benches with fabrics of these same colours offering space for contemplation negotiation and for social interaction Mandla Reuter s Coppice 2007 places various plants in a high traffic doorway requiring detours and creative passages By transforming the physical parameters this simple ges ture not only addresses the functionality of space but also toy with the idea of how such spatial manipulations affect viewers Ulla von Brandenburg s Around 2005 is a 16mm black and white silent film that shares unspoken rules of social belonging that govern reality The camera turns in circles around a group of anonymous figures who also counter its movement to avoid its gaze The faces of each character remain always out of view and we ourselves are not permitted to enter this circle Alissa Firth England
11. t C est en outre suite cette interpr tation qu il crira Pri re Silencieuse renomm e 4 33 N anmoins en performant la partition il la prive de sa remise en question de la triade compositeur in terpr te auditeur il la r int gre une situation conventionnelle de monstration et lui retire de fait une intimit voulue par le compositeur Selon Michel de Certeau la tactique est l ensemble des moyens employ s par les individus pour r sister aux strat gies des syst mes dominants et coercitifs La collaboration entre acteurs divers compositeur historique musiciens curatrice artiste partenaires techni ques vient contrer l individualisation galopante des relations sociales Le travail en colla boration vient s ins rer dans les failles du syst me concurrentiel qui encadre tout change professionnel il est une tactique appliqu e visant d gager un espace rendant disponible la cr ation La s miose d finie par Charles Sanders Peirce est un processus signifiant en action les habitudes partag es voluent en reposant sur des croyances pr tablies qui mod lent les formes de l action En remettant en question les croyances ont peut contrer les habitudes et agir avec efficience La partition des Vexations propose un moyen un sch ma pour contrer nos habitudes perceptuelles Fouad Bouchoucha apporte une interpr tation des Vexations en composant une nouvelle partition Il questionne l autorit de l
12. t rieur des m dias il utilise leurs moyens de manipulation Au d part la fiction n est connue que par l artiste lui m me car la falsification est propos e comme la v rit C est avec l expo sition My newspaper la galerie NoD Box Prague que l artiste d couvre au public ses manipulations exposant l original et la photographie fictionelle juxtapos es Une dition artistique limit e Pour mettre en dialogue la th orie et la pratique artistique par le biais du th me de la fiction dans un format qui n est pas celui d une exposition classique j ai propos d introduire les photographies retouch es d Ivars Gravlejs dans l ouvrage de Nelson Goodman L interven tion dans le livre est ainsi une mani re de questionner ses th ses th oriques en y ajoutant l action les photographies La th se une th orie que l on tient pour vraie et que l on sou tient par une argumentation ferme s av re instable en rapport avec la pratique L offrir aux biblioth ques des coles d art Infiltrer le livre dans les biblioth ques des coles d art est un exp riment dans l enseigne ment artistique en France qui propose aux tudiants en art une autre approche la th orie ainsi que la compl mentarit la pratique milie Ibanez et BARBARa biblioth que p riplasticienne Pour activer le livre L Art en th orie et en action milie Ibanez a t invit e la librairie du Magasin pour y installer BARBARa biblioth que p
13. u sein du capitalisme tardif encoura gent ils la concurrence et l affirmation des individualit s Est il possible de mener un travail de groupe dans ce cadre l cole en tant que formation professionnelle a t elle pour but de pr parer au monde du travail Quel serait le monde du travail pour un curateur Quelles sont les comp tences qu un futur curateur doit acqu rir Comment valoriser nos incomp tences Comment r valuer ce que nous pensons comme acquis Comment pivoter nos comp tences Est ce qu appliquer des protocoles artistiques notre travail curatorial le permettrait Pouvons nous adopter les tactiques de fiction telles qu appliqu es par les artistes com me une m thode de travail Qu attendions nous d une cole exp rimentale Que pensons nous avoir appris Pourquoi tions nous venues Comment partons nous Sommes nous plus comp tentes Pour qui Sophie Lapalu
14. uit en processus liminal comme le corps de Claude Cahun 1894 1954 ou le corps de Frida Kahlo 1907 1954 dans les travaux qui explorent leur masculinit comme le visage d Ana Mendieta dans Facial Hair Transplants 1972 comme le corps qui appara t dans Les Hom mes Femmes et les Femmes Hommes 1975 d Annette Messager comme les portraits de la communaut lesbienne photographi par Catherine Opie comme le corps interf r de la photo Pin up 1997 de Zoe Leonard Notre proposition en tant que commissaire a vis r activer l histoire de Teresinha Gomes Nous employons ce cas r el comme une voie rapide par laquelle activer les pratiques qui mettent en question la notion binaire du genre en accordant une attention particuli re ceux qui viennent de la p riph rie et qui g n rent un nouvel imaginaire politique de nou veaux projets de transformation collective Dans ce contexte il tait essentiel de pr senter la pratique artistique du collectif Cabello Carceller qui depuis les ann es 90 d veloppe des probl matiques li es la d stabilisation du genre et sa reconstruction En nous dirigeant vers elles pour qu elles participent How to deconstruct gender elles nous ont parl du projet sur lequel elles travaillaient actuelle ment O Caso C spedes Dans celui ci Cabello Carceller prend la figure d Elena o de C spedes un hermaphrodite n au XVIe si cle comme un outil p dagogique pour r a
15. y seem simple at first they become more complex when put into action between invested parties such as individuals social groups and corporations Global powers render talks behind closed doors Negotiation and compromise are the less visible terms on which the world develops today Who is making the decisions Inspired by our experience as members of the collective project by Session 19 of LEcole du Magasin we define the sphere of contemporary life today as a collaborative process requi ring constant transactions of mediation bargaining compromise and conflict The exhibition Imagine the power of compromise if we could collaborate unearths and wei ghs the effects of negotiation between individuals groups and institutions by presenting films videos and installations that foreground the complex relationship and bonds between time economy growth and subjectivity The works investigate the possibilities and dilemmas of collaboration from physical space to global economies to interpersonal relationships Bik Van der Pol s Facts on the Ground 2010 17 00 loop is a single channel film instal lation which closes the circle that began the ethical investigations of land art Shot from a helicopter they documented Maasvlakte 2 which is a major economic and construction project offshore of Rotterdam and involves the spraying of more than 150 million m3 of sand into the sea Omer Fast s Godville 2004 50 00 loop a two channel digital video in
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