Friedrich Adolph Wilhelm Diesterweg
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1. orient e vers le bien La conception de l homme de Diesterweg proc de de quelques id es forces capacit de d veloppement et de perfectionnement de l tre humain primaut de l action consid r e comme finalit de l tre et facteur de progr s culte de la raison et dialectique de la pens e et de l action foi dans l homme refus de toute m taphysique acceptation enthousiaste de la diversit du r el volont et capacit d imposer un ordre au monde naturel et la soci t pour leur assigner une finalit harmonieuse unit de la personnalit dans la multiplicit de ses manifestations harmonie entre l homme et la soci t d veloppement de toutes les forces de la nature humaine en fonction des besoins de l individu et de la soci t galit fondamentale de tous les hommes infinie diversit des manifestations de la nature humaine Cette conception de la nature humaine joue un r le d terminant dans la d finition que Diesterweg s inscrivant dans la filiation de la pens e classique allemande donne de l objectif fondamental de toute ducation susciter l activit personnelle de l individu au service du vrai du beau et du bien Dans le Guide pour former les ma tres allemands il affirme Peut tre faut il accorder la priorit sur tout le reste la formule activit personnelle au service du vrai et du beau car elle renferme la fois un principe formel l activit personnelle et un2. personnelle de l enfant SE Le Guide pour former les ma tres allemands contient un ensemble de propositions didactiques formul es essentiellement dans l optique d une stimulation de l activit personnelle de l enfant au cours du processus p dagogique commencer par la finalit de l ducation la conception de l homme et la notion de formation globale de la personnalit toutes les id es essentielles de la p dagogie progressiste bourgeoise y sont condens es et class es de fa on constituer un mode d emploi imm diatement utilisable par les instituteurs Le propos de Diesterweg tait pr cis ment celui ci traduire un certain nombre de principes p dagogiques en directives concr tes l intention des ma tres La fa on dont 1l interpelle directement son lecteur en t moigne Que ton enseignement soit conforme la nature Inspire toi de la progression naturelle de l homme au cours de sa croissance Commence par te placer au point de vue de l l ve et guide sa progression d une main ferme s re et attentive N envisage rien qui ne soit accessible l l ve et rien non plus qu il n ait d j d pass Que ton enseignement soit vivant Proc de du familier l insolite du simple au complexe du facile au difficile du connu Pinconnu Que ton discours ne soit pas doctoral au sens des m thodes d enseignement magistral en vigueur dans l enseignement sup rieur mais simple Surtout
3. alimentation de v tement et de logement un nombre effrayant d enfants se voient priv s d s leur plus jeune ge des possibilit s de d veloppement et d ducation qui leur permettraient de fortifier leur corps et de meubler leur esprit Il Non que Diesterweg ait jamais saut le pas qui aurait consist passer de ces aper us critiques des prises de position r volutionnaires Comme tant de p dagogues progressistes bourgeois bien intentionn s il voyait dans les r formes sociales et la propagation des id es justes Es essentiellement par l ducation du peuple le moyen de rem dier cette situation d assurer le libre d veloppement de l individu et de lui permettre de choisir librement son destin Toute son action tendra r aliser cet id al au profit de toute l humanit au nom d une conception de l homme fondamentalement humaniste rationaliste clair e antidogmatique et anticl ricale mais non antireligieuse Profond ment influenc par la conviction rousseauiste que l homme est naturellement bon on ne sent jamais chez lui la tentation du doute parfois pr sente chez Pestalozzi En revanche la vision de l homme de Diesterweg se rattache celle de son grand mod le Pestalozzi pour tout ce qui concerne les pr mices de sa r flexion sur l volution son optimisme fondamental sa confiance dans l homme et ses capacit s dans sa facult de raisonner et de s organiser au sein d une soci t
4. dict s par l tat prussien en 1854 insistant sur le caract re scientifique de la formation des ma tres Nombreux devait il constater sont ceux qui pensent qu il ne faudrait communiquer et faire partager aux ma tres d cole que les connaissances qui int ressent leur activit strictement professionnelle sur une base ad hoc qu ils sont incapables de rien comprendre au reste et que s ils parvenaient y comprendre quelque chose il sortiraient par l m me du cercle troit de comp tence qui leur a t assign pour l ternit et que du coup il deviendraient insupportables a A l oppos Diesterweg pr conise Foi dans la formation foi dans le progr s foi dans l homme et acceptation d lib r e de toutes les cons quences de acquisition du savoir C est pourquoi il militait pour que les instituteurs soient lib r s des obligations et du contr le que leur imposaient les eccl siastiques demandant au contraire que les enseignants et leurs tablissements soient plac s sous la tutelle de gens comp tents en mati re p dagogique Diesterweg revendique pour le ma tre d cole une place et une voix au sein des organisations locales conseil d administration de l cole participation aux associations les plus importantes dans la mesure o celles ci ont leur mot dire sur les probl mes scolaires Il n a cess de combattre pour l am lioration du statut des instituteurs r clamant dans
5. n oublie jamais que tu poursuis la fois un objectif abstrait le d veloppement des capacit s intellectuelles et concret l enseignement des mati res du programme N enseigne jamais quelque chose que lP colier ne ma trise pas encore Assure toi que tout ce qui est appris est retenu Habitue les enfants au travail Tiens compte de leur personnalit etc La conception que se fait Diesterweg de la formation des enfants l cole primaire l am ne attribuer une importance primordiale la formation la qualification et au r le social du ma tre d cole Diesterweg a jou un r le de premier plan dans la lutte pour l am lioration de l image sociale des instituteurs allemands au milieu du XIX si cle m me si ses id es et ses revendications ne devaient gu re r ussir de son vivant Diesterweg distingue trois exigences fondamentales comme il l crit par exemple dans le Rheinischen Bl tter comp tence du ma tre en tant que p dagogue sur le plan didactique m thodologique disciplinaire etc ind pendance et autonomie de l tablissement scolaire et s curit professionnelle de l enseignant en particulier par la garantie d un revenu suffisant e Diesterweg a milit sa vie durant en faveur d une formation s rieuse et scientifique des ma tres Il s est oppos toutes les restrictions qui entravaient le fonctionnement des coles normales d instituteurs surtout apr s les r glements
6. ration contre Napol on le Congr s de Vienne et la cr ation de la Conf d ration germanique la r volte des tisserands et la R volution de 1848 la guerre entre le Danemark et la Prusse Il a t t moin du d veloppement du capitalisme allemand et des premi res tentatives d organisation de la classe ouvri re Si l on voulait ramener sa pens e et son action un d nominateur commun on pourrait dire que Diesterweg est avec Fr bel et K F W Wander un des grands p dagogues bourgeois allemands du XIX si cle dont l uvre constitue la derni re contribution marquante la p dagogie classique et qui se situent dans la lign e de Comenius et de Ratke de Rousseau et de Pestalozzi de Basedow et de Salzmann et de bien d autres th oriciens des XVI et XVII si cles et du d but du XIX La caract ristique de Diesterweg est d avoir syst matiquement appliqu l cole primaire et aux instituteurs les grands principes de la p dagogie classique galit naturelle et perfectibilit de tous les tres humains conception de l ducation comme d veloppement harmonieux de toutes les facettes de la personnalit ducation pour tous en cherchant surtout repenser ces principes dans la perspective de la probl matique concr te de l ducation populaire de fa on en faciliter la mise en uvre par les instituteurs Au cours de sa vie il devait consacrer une part de plus en plus importante de ses multiples act
7. l ducation et de l cole en Allemagne 1978 1990 et membre de l Association mondiale de recherche en ducation Auteur de quelque quatre cents publications portant essentiellement sur l histoire de l ducation au SIN et au XX si cle Codirecteur de l Histoire de l ducation en allemand il a par ailleurs assur entre autres l dition en allemand d uvres de Robert Owen K D Ushinsky N K Kroupskaia et F A W Diesterweg Friedrich Adolph Wilhelm Diesterweg S mtliche Werke uvres compl tes Berlin Volk und Wissen Bolkseigener vol IX Berlin 1967 p 40 Ibid Ibid p 45 Cit dans Geschichte der Erziehung Histoire de l ducation Karl Heinz G nther Franz Hofmann Gerd Hohendorf Helmut K nig Heinz Schuffenhauer dir publ 12 d Berlin 1976 p 269 F A W Diesterweg S mtliche Werke uvres compl tes op cit vol IX p 17 S mtliche Werke uvres compl tes vols I XV Heinrich Deiters Robert Alt Hans Ahrbeck Ruth Hohendorf Gerda Mundorf dir publ Berlin Volk und Wissen Bolkseigener Verlag publication de 1956 1987 et ce jour inachevee F A W Diesterweg Wegweiser zur Bildung f r deutsche Lehrer und andere didaktische Schriften Guide pour former les ma tres allemands et autres crits didactiques s lection et introduction de Franz Hofmann Berlin 1962 p 68 F A W Diesterweg S mtliche Werke op cit vol III 1959 p 363 P dagogisches Jahrb
8. la bureaucratie prussienne accusa Diesterweg d tre l auteur d crits subversifs et de mettre en cause les liens entre l cole et l glise de d clarations et d idees incompatibles avec les fondements de l autorit de l tat en mati re d enseignement de participer des entreprises partisanes et m me d avoir des tendances socialo communistes et d magogiques Les arguments ainsi avanc s qui devaient galement servir quelques mois plus tard en 1851 justifier l interdiction des jardins d enfants con us par Fr bel ne correspondaient en rien aux id es ni aux revendications de l un comme de l autre En fait les v ritables raisons taient d ordre politique A partir de 1807 dans le cadre des r formes de l tat prussien et de la lutte de lib ration nationale contre Napol on les vingt premi res ann es du XIX si cle furent marqu es par un effort remarquable en faveur de l cole primaire et de la formation des ma tres dans les coles normales inspir par les id es de Rousseau et de Pestalozzi et stimul par les r alisations de Humboldt et de S vern dans le domaine de l enseignement Au lendemain de la guerre de lib ration la restauration et la cr ation sur le mod le f odal de la Conf d ration germanique marqua le d but d une p riode 1815 1847 de stagnation et de contraintes qui fit place la r action pure et simple apr s la r volution d
9. principe mat riel le vrai et le beau ou encore le vrai le beau et le bien ES Dans ses derni res ann es et surtout apr s la r volution de 1848 Diesterweg oppose de fa on croissante dans sa r flexion p dagogique l id e d activit personnelle ou de libre choix et son d veloppement la volont de l aristocratie prussienne et de sa bureaucratie de tout r genter en mati re de politique et d ducation notamment dans le domaine scolaire L id e d volution se situe d s lors au c ur de sa conception p dagogique Le principe d volution satisfait pour Diesterweg l exigence de libert puisqu il implique que chaque individu ait la possibilit de d velopper ses aptitudes et son potentiel propres et que les institutions sociales lui fournissent cette possibilit A cela s ajoute le principe d galit en vertu duquel la soci t doit garantir int gralement ce m me potentiel tous les enfants Ces consid rations d bouchent sur l exigence d une cole l mentaire pour tous de fa on assurer tous les enfants les m mes possibilit s de d veloppement Dans son projet scolaire pour Hambourg Diesterweg crit La nature a prodigu ses dons aux enfants mais elle a laiss aux hommes le soin de les mettre en valeur C est la soci t qu il appartient de d velopper les dispositions naturelles puisque la nature donne l exemple de l galit la soci t doit limiter en
10. ses articles et ses discours parlementaires une juste r tribution de leurs services par l tat afin de les lib rer de la d pendance mat rielle d gradante o ils se trouvaient vis vis des potentats locaux propri taires fonciers pour la plupart Il souhaitait que l tat prenne des mesures en faveur des veuves d instituteurs et de leur famille et il n a cess d inviter les ma tres prendre l initiative de s organiser au sein d associations professionnelles afin de d fendre leurs int r ts et de compl ter mutuellement leur formation pour promouvoir par ce moyen le d veloppement de l ducation populaire Dans son combat en faveur de l cole publique et de ses ma tres Diesterweg a toujours mis en avant plusieurs principes fondamentaux n cessit de s parer l glise de l cole con ue comme un service public financ et entretenu par l tat y compris le corps enseignant continuit de la formation depuis le jardin d enfants dont il d fend Energiquement le principe dans l esprit de Fr bel jusqu l enseignement sup rieur Il souhaitait que l tat garantisse chaque enfant dans le cadre de l cole primaire une v ritable formation de base compl t e le cas ch ant en aval par des activit s d veil au niveau de la garderie ou du jardin d enfants et en amont par une formation compl mentaire ou sup rieure dans les tablissements sp cialis s Les temps nouve
11. Le texte suivant est tir de Perspectives revue trimestrielle d education compar e Paris UNESCO Bureau international d ducation vol XXII n 1 2 1993 p 295 304 OUNESCO Bureau international d ducation 2000 Ce document peut tre reproduit librement condition d en mentionner la source FRIEDRICH ADOLPH WILHELM DIESTERWEG 1790 1866 Karl Heinz G nther Friedrich Adolph Wilhelm Diesterweg fait partie des grands th oriciens allemands de P ducation dont les travaux ont exerc une influence durable sur l enseignement en Allemagne pendant la deuxi me moiti du XIX si cle Il occupe une place de choix parmi ceux qui ont crit et combattu en faveur d une v ritable cole du peuple et dont la pens e qui a exerc une influence au del des fronti res de l Allemagne d alors conserve aujourd hui un rayonnement intact N le 29 octobre 1790 un an apr s le d but de la R volution fran aise Diesterweg tait donc le contemporain de Kant et de Goethe de Schiller et de Pestalozzi de Schleiermacher et de Comte d Herbart et de Fichte de Beethoven et de Fr bel de Humboldt et de Robert Owen de Spencer et de Tolstoi et son nom n est pas d plac dans cette liste de hautes figures qui ont marque leur siecle Au cours de sa vie il allait conna tre la fin du Saint Empire romain germanique l crasement de la Prusse suivi des r formes de l tat prussien et de la guerre de lib
12. aires r dig s par ses soins ne figurant dans cette Edition qu abr g s ou sous forme d extraits Or Diesterweg est l auteur de quinze manuels scolaires et de neuf manuels l intention des ma tres qui ont connu jusqu sa mort quelque cent vingt ditions Certains de ces ouvrages ont t traduits en polonais en russe en n rlandais en danois et en plusieurs autres langues Les ouvrages didactiques de Diesterweg ont t surtout tr s utilis s dans l enseignement de la g om trie de l arithm tique de la g ographie de l astronomie et de la langue allemande Son ouvrage p dagogique le plus c l bre demeure son Guide pour former les ma tres allemands 1835 qui a connu quatre ditions du vivant de l auteur Indiquer comment le ma tre ou celui qui veut le devenir peut am liorer ses connaissances et ses capacit s p dagogiques comment il doit aborder l enseignement des diff rentes mati res et quels moyens il doit utiliser pour cela tel est le but de cet ouvrage v ritable somme dans laquelle la th orie p dagogique d bouche sur des instructions pratiques tout fait imm diates et concr tes l intention des ma tres Le Guide illustre parfaitement le refus de l auteur de toute th orie p dagogique coup e de la pratique Diesterweg devait publier par la suite de nombreux autres ouvrages relativement moins importants parmi lesquels De l ducation en g n ral et de l duca
13. aux Ecrivait il en 1849 laissent entrevoir la perspective d une ducation qui ne sera plus chichement mesur e en fonction de la faiblesse de l individu isol mais que la soci t dans son ensemble se reconna tra solidairement tenue d assurer la nation tout enti re Ce faisant estime Diesterweg l tat satisfait et applique un droit qui est celui de tout tre humain le droit l ducation condition premi re d une existence vraiment humaine conforme la morale et l int r t g n ral Priv d ducation un homme ne peut remplir ses devoirs de citoyen ou d tre humain que ce soit au sein de la famille ou dans le contexte plus vaste de la soci t A l occasion de son soixante quinzi me anniversaire Diesterweg re ut les v ux et les t moignages de respect d enseignants de toutes les r gions de l Allemagne qui reconnaissaient en lui le champion de la promotion de l cole et de l am lioration de la condition des ma tres Friedrich Adolph Wilhelm Diesterweg succomba une pid mie de chol ra le 7 juillet 1866 Notes AU a 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 Karl Heinz G nther Allemagne Professeur d histoire de l ducation 1962 1990 vice pr sident de l acad mie des sciences p dagogiques de l ex R publique d mocratique allemande Il tait aussi pr sident de la Commission d histoire de
14. gemeinen und Schulerziehung im besonderen 1820 Rheinische Bl tter 1827 1866 Wegweiser zur Bildung f r Lehrer 1835 4 me dition 1850 1951 Die Lebensfrage der Zivilisation 1836 Popul re Himmelskunde 1840 Jahrbuch f r Lehrer und Schulfreunde 1851 1866 P dagogisches Wollen und Sollen 1857 Sur de F A W Diesterweg La litt rature sur Diesterweg en langue allemande est consid rable On trouvera une bibliographie s lective dans Karl Heinz G nther F A W Diesterweg Volksbildung als allgemeine Menschenbildung Francfort Main 1989 On se reportera aussi utilement B Fichtner P Mencgq dir publ P dagogik der modernen Schule Weinheim et Munich 1992
15. it s de l esprit notamment les facult s sup rieures jugement entendement raison dont le d veloppement donne l homme une juste vision du monde et le met en mesure de contr ler ses pulsions l mentaires par l exercice de la pens e et de la volont C est par ce processus que l homme devient vraiment lui m me en d veloppant les aspects intellectuels de sa nature 7 Pour parvenir ce but Diesterweg pr conise la m thode progressive qu il appelait aussi m thode inductive ou d individualisation Cette d marche consiste partir des r alit s pour aboutir la th orie en proc dant du sensible l id e de l exp rience au th or me du concret l abstrait de l observation au concept du particulier au g n ral des id es famili res aux id es moins accessibles et de la multiplicit l unit Dans cette perspective l enseignant a pour fonction d veiller l esprit de l colier qui doit faire preuve d activit personnelle Dans son ouvrage P dagogie r trospective et perspectives Diesterweg crit ce sujet L veil de l intelligence enfantine repose sur l attention et sur l observation qui d lient l esprit et la langue favorisent le d veloppement du langage et de la pens e Les facult s abstraites de l esprit s exercent au contact du r el que l esprit int gre en un libre exercice ce processus r sultant de la stimulation par le ma tre de l activit
16. ivit s aux probl mes de l cole populaire et des ma tres m me si les premi res ann es de sa vie professionnelle l avaient orient dans une tout autre direction Apr s avoir fait ses humanit s au lyc e classique de Siegen exp rience rien moins que positive du point de vue p dagogique 1l tudia les math matiques et la physique Herborn Heidelberg et T bingen et r digea ensuite pour sa th se de doctorat un essai math matico philosophique D tourn de sa vocation d ing nieur par les v nements de cette poque troubl e il fut d abord pr cepteur puis professeur de math matiques Worms et Francfort avant d tre nomm en 1818 directeur adjoint du lyc e d Elberfeld C est sous l influence des id es de Pestalozzi que des l ves du ma tre lui avaient fait d couvrir l cole normale de Francfort que m rit en Diesterweg la d termination de se consacrer l enseignement primaire Il fut successivement nomm directeur de l cole normale prussienne de M rs en 1820 puis en 1832 de celle de Berlin Au total ce sont vingt sept ann es que Diesterweg consacra la formation des instituteurs Mais en 1847 il fut relev de toutes ses fonctions par l administration scolaire prussienne et mis la retraite d office trois ans plus tard Pour justifier les mesures disciplinaires qui frappaient un p dagogue d j c l bre et respect cette poque dans tous les tats allemands
17. mocratique bourgeoise de 1848 Les repr sentants de l aristocratie au pouvoir eurent tendance rendre l cole publique et ses enseignants responsables au premier chef des id es et des initiatives d mocratiques et nationales qui se faisaient jour au sein de la population et plus particuli rement de la petite bourgeoisie Le spectacle d un de ces instituteurs de village arrogants hautains mal lev s et loign s des sentiments de la foi chr tienne form s l cole de Diesterweg m a toujours inspir un profond d go t 5 gt d clarait un repr sentant minent du Minist re de l ducation de la Prusse organisme qui pendant la p riode de la restauration jusqu en 1848 puis de la r action apr s 1848 n pargna aucun effort pour maintenir un niveau aussi bas que possible l enseignement dans les coles populaires L aboutissement de cette politique fut en 1854 l adoption par l tat prussien de mesures destin es maintenir un niveau tr s bas le programme de formation dans les coles populaires classe unique en r gle g n rale et les coles normales La formation des enfants et des ma tres tait d sormais soumise aux imp ratifs de l orthodoxie religieuse l cole plac e sous le contr le des repr sentants des cultes et le l gislateur s effor ait de r duire au minimum tant les moyens financiers que le niveau culturel des ma tres Toutes les id es de la p dagogie bo
18. offrant tous les m mes moyens de formation puisque tous en prouvent galement le besoin S Diesterweg a poursuivi cette r flexion sur l volution jusque dans les plus lointaines ramifications de la probl matique relative la p dagogie et la politique scolaire ce qui l a amen notamment concevoir et proposer une p dagogie fond e sur le principe que l volution doit n cessairement respecter la nature humaine et la psychologie individuelle encourager les dispositions naturelles dans le sens de l panouissement de l ext riorisation de l activit et de l initiative personnelle tre naturelle et donc tre v cue comme une exp rience agr able favoriser l panouissement de l esprit le d veloppement physique la recherche la lucidit et la d couverte donner l esprit une nourriture appropri e progresser constamment Elle exclut tout conditionnement ou manipulation d lib r e de la nature humaine toute incitation un comportement aveugle et m canique toute forme de dressage les exercices de m moire l uniformit le gavage des esprits avec des mat riaux indigestes etc GC Il tait conforme ces vues sur l volution que Diesterweg revendique pour tous une formation qui s adresse l homme tout entier formation g n rale et une instruction destin e faire de l individu un homme et pas seulement un rouage de la soci t C est ce qui l a amen se pr
19. ononcer en faveur d une am lioration marqu e du niveau de l enseignement primaire notamment par l utilisation des grands textes litt raires l initiation aux sciences naturelles le d veloppement corporel et l ducation orient e vers le travail en mettant tout particuli rement l accent sur le d veloppement des aptitudes et talents de chacun C est Diesterweg que l on doit cette d finition d mocratique de l enseignement D abord former des hommes avant de se pr occuper de leur m tier ou de leur position sociale le but de l ducation m me quand il s agit de prol taires et de paysans est d abord de former des hommes En ce qui concerne le d veloppement g n ral de l individu ce qu on appellerait en termes modernes une formation g n rale contribuant l panouissement de tous les aspects de la personnalit la r flexion de Diesterweg l a amen penser que le r le essentiel de la formation g n rale est de cr er les bases d un d veloppement de la personnalit qui permette chacun de faire ses preuves dans la vie en soci t D o la n cessit de se concentrer sur l essentiel et de supprimer du programme de formation tous les l ments accessoires afin de Jeter les fondements indispensables du savoir et de l ducation Ty de fa on que chaque enfant acqui re une formation qui en fasse un homme digne de ce nom By Quant l essentiel il fallait se mon
20. prement dite et l aider construire son langage L apprentissage de la g om trie est indispensable pour tous les enfants car l colier qui ignore les propri t s de l espace ne conna t pas les modalit s des manifestations des objets qu il contient ce qui revient ignorer une partie de l tre m me A Diesterweg considere que la physique et l astronomie doivent absolument figurer dans le programme scolaire de base de tous les enfants Ces mati res pr sentent de l int r t pour tout tre humain car sans la connaissance de la nature l homme reste forc ment mutil En d autres occasions Diesterweg a recens d autres disciplines qui doivent figurer dans la formation g n rale l cole primaire par exemple l enseignement de la langue maternelle l histoire la gymnastique l apprentissage de la litt rature la g ographie et le dessin On retrouve l une tendance marqu e laborer un programme d enseignement universel de haut niveau et extraordinairement vaste pour l poque afin de mieux faire ressortir l insuffisance des moyens existants en mati re de formation A l poque o il r digea son Guide pour former les ma tres allemands Diesterweg accordait d j une importance fondamentale la notion de d veloppement du potentiel intellectuel Il devait crire par la suite Le but officiel ou la finalit de l enseignement est de stimuler de d velopper et de renforcer les capac
21. tation parmi d autres de la pens e lib rale de son temps Certes il avait mis ses espoirs dans la monarchie constitutionnelle mais les revendications qu il formule en mati re p dagogique vont bien au del du lib ralisme L galit de tous les citoyens en termes tant de droits que de devoirs constituait pour lui le principe politique supr me Il crivait en 1863 r sumant sa vision politique L existence de la d mocratie suppose les conditions suivantes libert de mouvement des citoyens en fonction de leurs besoins individuels et aspirations galit des devoirs et des droits pour tous les ressortissants du pays participation du peuple au processus l gislatif selon les modalit s fix es par la loi par l interm diaire de repr sentants librement choisis Tels sont les l ments fondamentaux d une constitution d mocratique dont tous les autres d coulent libert de presse et de pens e et libert religieuse droit d association autod termination au niveau des affaires municipales libre circulation des Be et des biens ainsi que bon nombre d autres droits dont nous jouissons d j pour l essentiel e D s le d but de sa carri re Diesterweg s tait int ress au probl me social et Ge pu rendre compte de la situation des vall es industrielles de la Wupper et de la Ruhr des millions d hommes crit il vivent honteusement d nu s des moyens de satisfaire leurs besoins essentiels en mati re d
22. tion scolaire en particulier 1820 Questions vitales pour la civilisation 1836 1837 Aspirations et imp ratifs p dagogiques 1857 Mais il est aussi l auteur de centaines d articles r dig s pour le journal p dagogique Rheinischen Bl tter ou Gazette rh nane sur l ducation et l enseignement en particulier l cole primaire qu il publia de 1827 1866 Dans ces articles ainsi que dans les milliers de notes et de comptes rendus qu il a consacr s la litt rature p dagogique de son temps il aborde directement les grands probl mes d actualit en mati re de p dagogie et de politique de l ducation A partir de 1851 il publiera chaque ann e un Almanach des instituteurs et des amis de l cole pour lequel il r digera de nombreux articles Sa vie durant il resta attach aux sciences naturelles et son Astronomie populaire parue en 1840 et maintes fois r dit e constitue une entreprise exemplaire de vulgarisation scientifique Dans ses crits Diesterweg a abord tous les aspects de la p dagogie depuis la r flexion sur la finalit de l ducation jusqu des d tails de m thode concernant pratiquement toutes les mati res Au cours d une vie riche en pol miques et en controverses il n a cess par ailleurs de d fendre avec une vigueur accrue un certain nombre de convictions politiques Il serait simpliste de pr tendre r duire les prises de position politiques de Diesterweg une manifes
23. trer beaucoup plus exigeant dans sa d finition que ne le faisaient les programmes de l poque et ce afin d am liorer non seulement la valeur formative de ces programmes mais aussi les conditions de vie de la population D o une critique s v re de l indigence des textes et des mat riels d enseignement pr vus par le r glement des coles primaires de Prusse mais aussi d autres tats allemands Dans son Cat chisme didactique ou petit guide de l enseignant sous forme de questions et de r ponses Diesterweg s efforce de d finir les mati res qui ne sauraient tre absentes d un enseignement soucieux d asseoir la formation de l individu sur une base sans failles et d crit les objectifs le contenu et les m thodes de l enseignement des sciences naturelles de l arithm tique de la g om trie de la physique et de l astronomie Si l on compare ce programme qui n a pourtant rien d exhaustif avec ce qu tait alors le contenu de l enseignement g n ral dans la majorit des coles primaires on mesure mieux l cart entre le projet initial de Diesterweg et ce que les aristocrates au pouvoir taient dispos s accorder aux enfants des couches populaires en mati re d instruction La le on de choses doit pr parer l enfant par l examen des ph nom nes qui l entourent d abord dans la salle de classe puis par l observation de l environnement imm diat la le on pro
24. uch 1863 Almanach p dagogique 1863 p 35 F A W Diesterweg Schriften und Reden crits et discours choix et introduction de Heinrich Deiters vol I Berlin Leipzig 1950 p 117 sqq Ibid pp 137 sqq F A W Diesterweg Wegweiser zur Bildung f r deutsche Lehrer Guide pour former les ma tres allemands op cit p 59 Rheinische Bl tter nouvelle s rie vol 18 1866 pp 266 sqq P dagogisches Jahrbuch 1855 Almanach p dagogique 1855 p 85 F A W Diesterweg S mtliche Werke uvres compl tes op cit vol XII 1974 p 285 Friedrich Adolph Wilhelm Diesterweg S mtliche Werke uvres compl tes vol XI Berlin 1972 p 216 Ibid Ibid F A W Diesterweg S mtliche Werke uvres compl tes op cit vol XII p 151 Ibid F A W Diesterweg Schriften und Reden crits et discours op cit p 303 P dagogisches Jahrbuch 1866 Almanach p dagogique 1866 p 191 F A W Diesterweg S mtliche Werke uvres compl tes op cit vol VII 1965 p 413 F A W Diesterweg S mtliche Werke uvres compl tes op cit vol V 1961 p 283 Ibid Ibid F A W Diesterweg S mtliche Werke uvres compl tes op cit vol VIII p 42 Ibid p 113 CEuvres de F A W Diesterweg Les r f rences des uvres compl tes de F A W Diesterweg sont mentionn es dans les notes 6 10 ci dessus Plus sp cifiquement le lecteur se reportera aux titres suivants Die Erziehung im all
25. urgeoise classique sur l int r t d assurer le d veloppement global de tous les enfants se trouvaient ainsi rejet es Le d veloppement rapide de l industrie capitaliste exigeait certes que le niveau de l ducation populaire f t relev mais dans l imm diat la masse de jeunes sachant lire crire et compter se r v lait encore suffisante pour que l on p t rester sourd cette exigence Sa vie durant Diesterweg ne cessa d opposer de plus en plus fermement cette politique officielle du pouvoir en mati re d ducation un projet p dagogique d inspiration d mocratique qui prenait galement en consid ration les probl mes sociaux des travailleurs Telle fut la v ritable raison de ce qui lui m me avait appel son naufrage administratif o Diesterweg ne s est pas content d appliquer concr tement ce programme de formation d mocratique en tant que directeur d cole normale il s est aussi et surtout efforc de le faire conna tre par son activit consid rable de publiciste de d put au parlement de Prusse d orateur devant de multiples auditoires d enseignants enfin d organisateur et de mentor d associations d enseignants allemands Il fut un publiciste extraordinairement politique puisque l dition annot e et comment e de ses uvres compl tes g comporte une vingtaine de volumes soit plus de dix mille pages qui ne repr sentent certes pas la totalit de son uvre les manuels scol
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