Home

Social Science Information

Contents

1. uonenbepe ue 9 Ly jeu 5 Sjue AoA Sep 9 0 Z L suojnog e L L E JOIN 2 2 7 sinejouofsip sep se ins JoAnddy Z Z 11041 IANO L Z enbijlezeuu z z 5 06 Z Z ins 2 2 2 eouessind ap eeuBbiod 15125 22 11011 9 JOULES 1 7 nb wu y 512 91 ins g p z 2 L E 73 uolsus gt snos ep 9 2 7 5 9 snos eouessind ep ANAN Z Z Q gt sinejouofsip s p se ins 18Anddy z L z 41041 1 ep ej 5 Z L L L Z jeuuorouoy 91 L L L eines euuoq ejns JUSIAI93UI uo nb L L
2. uonisod us 191 sep 2 tenut yinoes jesoj onne un suep Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lahlou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 403 Controler le rep re Mettre en configuration fonctionnel les circuits lectriques Appuyer sur les 2 disjoncteurs cons cutivement 00 01 10 07 Mettre le circuit de commande hors tension FIGURE 6 Clip illustrant un segment de l activit d taill e Chaque segment de l activit est illustr par un clip vid o soit en vue subjective soit en vue externe soit un montage des deux Figure 6 Sur la Figure 6 mettre le circuit de commande hors tension est un sous but de mettre en configuration les circuits lectriques Noter l apparition d un triangle rouge qui signale un point critique en haut de l image au milieu Le MAP comprend ici une r alisation du geste avec un protocole de pen s e voix haute l op rateur explique son geste mesure qu il le fait Comme cet
3. FIGURE 3 La version de SubCam durcie pour les chantiers Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lahlou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 395 que commence ou finit une action sp cifique on provoque en pratique une d composition de l activit conforme la th orie de l activit con sistant r aliser des t ches pour atteindre des buts L op rateur est ainsi davantage guid de mani re ce que la verbalisation permette de mieux faire ressortir l implicite et le raisonnement subjectif du sujet Le Bellu Lahlou amp Le Blanc 2009 Concr tement la d cision de faire verbaliser l op rateur pendant la r alisation de son geste est laiss e l appr ciation de l analyste En effet chaque cas tant particulier il est difficile d tablir avec conviction une r gle g n ralisable Ainsi plut t que d mettre des r gles strictes indiquant dans quel cas il faut ou il ne faut pas verbaliser nous proposons plut t des recommandations tr s g n riques relevant du bon sens et du ressenti En effet la capture du geste peut avoir lieu soit en situation de travail r elle on parle alors de geste r el soit en situation de travail re cr e par exemple dans un centre de formation on parle alors de geste reproduit Selon les conditions de recueil le temps et la latitude laiss s l quipe peu vent varier consid rablemen
4. un geste collectif n cessitant une prise de d ci sion et des man uvres synchrones Il n est donc pas possible de standardiser et automatiser enti rement chaque d tail de la m thode de production des MAP L analyse de l activit et la mod lisation du savoir ne rel vent pas d une science exacte ce qui rend les tentatives de mod lisation tr s subjec tives et donc fortement d pendantes et de celui dont on cherche mod liser le savoir et de l analyste qui re oit per oit et aide faire merger ce savoir La difficult r side pr cis ment dans la mise au point de ces formalisations proc dures et r gles pour pr parer une industrialisation robuste et conomique ment viable dans un contexte industriel Il est n anmoins possible de mettre en place des r gles de production qui guident et encadrent la fabrication du MAP ce que nous essayons de faire en enrichissant la m thode au fil de nos observations au travers de la diversit Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lahlou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 405 des situations rencontr es Nous tentons d approcher l implicite du geste pour le rendre explicite par une d marche de triangulation de diff rents types de donn es et m thodes I entretien de pr paration au cours duquel le sujet d crit son mod le mental la pens e voix haute l entretien d auto confrontation a
5. Pour situer notre approche au sein de cette litt rature la d marche que nous entamons s inscrit dans une perspective g n rale de gestion des connaissances Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 374 Social Science Information Vol 49 no 3 approche globale du point de vue de l organisation souci p dagogique mais nous adoptons dans notre mani re de travailler une posture proche de celle de l ergonomie sympathie pour l acteur observation d taill e in situ tout en nous inspirant de th ories et m thodes issues de la psychologie cognitive et de l ethnographie num rique tude psychologique de l action 1 2 Le d part en retraite des experts Les grandes entreprises du secteur industriel se sont d velopp es en Europe sur la p riode 1950 70 en ayant recours des embauches massives Ce d veloppement industriel s est accompagn d une constitution de connaissances et savoir faire m tiers La transmission traditionnelle de ces comp tences s est souvent op r e par compagnonnage Le Roux 2006 Or ces pratiques de tutorat d velopp es pour favoriser un apprentissage contextuel en prise directe avec la r alit du terrain et au contact des anciens porteurs des comp tences exp rientielles Le Boterf 2000 tend s amoindrir La raison en est le vieillissement de la population active et le d part en masse la retraite de toute une g n ration d e
6. aise les entretiens et notamment l entretien d auto confrontation pourront m me tre v cus pour certains comme un exutoire pour l op rateur qui s en servira pour faire remonter les l ments qui lui posent probl me dans son activit et au sein de l organisation Sophie Le Bellu est ing nieur cogniticienne dipl m e de l Ecole Nationale Sup rieure de Cognitique de l Institut Polytechnique de Bordeaux France Apr s avoir travaill en tant que consultante en ergonomie et facteurs humains dans le domaine de la gestion des risques industriels elle a commenc un doctorat en sciences cognitives en 2008 Elle travaille actuellement EDF Recherche amp D veloppement et est rattach e au laboratoire Cognition et Facteurs Humains de l Universit de Bordeaux Ses travaux de recherche portent sur la capture et la transmission des comp tences professionnelles Adresse de l auteur EDF Recherche amp D veloppement 1 avenue du G n ral de Gaulle 408 Bat K1 92141 Clamart Cedex France email sophie le bellu edf fr Saadi Lahlou est professeur la London School of Economics and Political Science o il dirige l Institut de Psychologie Sociale Il est directeur scientifique du programme Technologies Cognitives la Fondation Maison des Sciences de l Homme Paris et chercheur associ au Centre Edgar Morin CNRS EHESS UMR 8177 Auparavant il a dirig le d partement de recherche Consommation au Cr
7. es en tant que manifes tations ext rieures de l activit ouvrir une porte taper un code contenu d un affichage sur un cran Les autres composantes motifs buts t ches etc caract risent le v cu subjectif de l individu elles sont donc internes Elles n cessitent des techniques sp cifiques pour les d crire et les mesurer elles permettent de donner sens aux composantes objectives de l activit 2 4 L approche de la qualit per ue L approche de la qualit per ue synth tise et combine des l ments la th orie de l activit Leontiev 1975 Rubinstein 1922 1940 et de la th orie de l image mentale Lomov 1984 notamment en ce qui concerne leur application pour l analyse de situations de la vie quotidienne et professionnelle de l homme C est un fondement th orique pour tudier les activit s dans leur relation aux objets qui sont pertinents pour le sujet dans la d termination de ses intentions Dans cette perspective la d finition de la qualit per ue peut tre formul e de la mani re suivante un ensemble de caract ristiques subjectivement pertinentes du monde et de l activit qui se constitue chez le sujet dans l objectif d atteindre ses buts Nosulenko 2008 400 Cette approche propose une perspective psychologique qui cherche comprendre ce qui est per u la qualit per ue par l op rateur lors de la r alisation d une activit en l occurrence dans l
8. d une entreprise automobile Revue lectronique Pistes 6 1 Chassaing K 2006 Elaboration structuration et r alisation des gestuelles de travail les gestes dans l assemblage automobile et dans le coffrage des ponts d autoroute Th se de doctorat en ergonomie Paris CNAM Clot Y 1999 La fonction psychologique du travail Paris Presses Universitaires de France Clot Y Fa ta D Fernandez G amp Scheller L 2001 Entretiens en auto confrontation croi s e une m thode en clinique de l activit Education Permanente 146 1 17 25 Clot Y Fernandez G amp Scheller L 2007 Le geste de m tier probl mes de la transmis sion Psychologie de l interaction 23 109 39 Cole M 1996 Cultural psychology a once and future discipline Cambridge The Belknap Press of Harvard University Press Cordelois A 2010 Using digital technology for collective ethnographic observation an experiment on coming home Social Science Information 49 3 445 63 Cranach M Von M chler E amp Steiner V 1985 The organisation of goal directed action a research report in G P Ginsburg M Brenner amp M Von Cranach eds Discovery strategies in the psychology of action pp 19 61 London Academic Press Crotty M 1998 The foundations of social research meaning and perspective in the research process London Sage Daniellou F amp Rabardel P 2005 Activity oriented approaches
9. de l acteur enth asie Lahlou 2006 participe accentuer le processus d identification l op rateur et de projection dans l action On vise par ce biais une implication cognitive Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lahlou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 387 plus importante de l apprenant de par son plongeon dans le flux attentionnel et intentionnel de l op rateur qui r alise le geste dans la vid o Nous faisons l hypoth se que le point de vue situ et la premi re per sonne a un impact positif sur les facult s d apprentissage Cette hypoth se est notamment appuy e par une tude similaire Sauvage 1993 de produc tion de supports didactiques bas s sur de la vid o dans le domaine de la formation aux gestes culinaires Cette tude qui date d il y a 17 ans ne disposait pas des moyens num riques actuels et ne se base pas sur les m mes m thodologies que nous mais la finalit vis e tait la m me produire des multim dias pour la formation aux gestes professionnels La r flexion p da gogique men e dans le cadre de cette tude pr conisait d j de ne jamais prendre les gestes de face mais toujours de fa on ce que la d monstration se pr sente comme si l apprenant faisait lui m me les gestes de mani re que l apprenant puisse imaginer ses mains dans l cran qu il voit qu il devi
10. doc puis plusieurs unit s de recherche EDF R amp D o il a fond le Laboratoire de Design Cognitif Actuellement ses travaux de recherche portent sur l application des sciences sociales au monde r el et plus sp cialement la conception de syst mes humains et socio techniques Adresse de l auteur Director Institute of Social Psychology St Clement s Building London School of Economics and Political Science Houghton Street London WC2A 2AE UK email s lahlou lse ac uk Valery N Nosulenko est Directeur de recherche l Institut de Psychologie de l Acad mie des Sciences de Russie et aussi Directeur de laboratoire au Centre de psychologie Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 408 Social Science Information Vol 49 no 3 exp rimentale Universit psychologique et p dagogique de la Ville de Moscou Il compte plus de cent publications scientifiques dont neuf livres Depuis 1984 il participe des programmes de recherche franco russes sous les auspices de la Fondation Maison des Sciences de Homme F MSH tant que responsable du programme Cognition et Communication La m thodologie labor e dans le cadre de ce programme repr sente une base pour plusieurs exp rimentations et observations sur le terrain L auteur a propos l approche Qualit per ue qui a t appliqu e dans beaucoup d entreprises fran aises notamment dans le cadre du Laborato
11. durci que dans le cas d une capture de geste en situation de travail r elle L analyste peut alors choisir de d placer le curseur du p le pas de verbalisation ou verbalisation spontan e vers le p le verbalisation guid e par un cadre bien sp cifique tel que celui du protocole de verbalisa tion orient but Le Bellu Lahlou amp Le Blanc 2009 Les donn es empiriques dont nous disposons montrent que d un point de vue op rationnel faire verbaliser l op rateur sous forme de but est efficace pour faire ressortir le savoir faire incorpor dans le geste Cela a pour avan tage de pr parer et faciliter le travail d analyse et de d briefing En contrepar tie ce type de protocole n cessite une tape que nous appelons tape de pr paration mentale au cours de laquelle l op rateur mobilise son savoir et pr pare son discours cette pr paration rassure l op rateur D autre part on tente de mettre en place des moyens pour compenser la perturbation du geste induite par le commentaire en situation Notamment en proc dant avant toute chose une phase de capture du geste brut c est dire sans aucun commentaire de la part de l expert geste Au tout d but le geste n est pas encore influenc par la structuration intentionnelle et comme l op rateur ne parle pas le rythme du geste n est pas perturb Par ailleurs recourir de la verbalisation et qui plus est un protocole aussi durci exige d
12. l op rateur travaillant en usine Figure 3 Le protocole de capture du geste vers lequel nous convergeons force de mise en application se d roule de la mani re suivante dans le cas id al Dans un premier temps l analyste demande l op rateur de donner ses buts en situation tout en mimant ou en r alisant le geste C est en quelque sorte une tape de simulation des actions n cessaires l accomplissement du geste Elle donne confiance l op rateur et lui permet de pr ciser son mod le mental en verbalisant ce qu il fait L op rateur ex cute ensuite les actions r elles et il est film au moyen de la SubCam et d une cam ra externe Selon la situation de capture et le type de geste il pourra ventuellement tre demand l op rateur de penser voix haute en expliquant oralement les buts qu il poursuit selon un protocole de verbalisation orient but Ce protocole consiste demander l op rateur d annoncer oralement les buts qu il poursuit en situation au fur et mesure de l ex cution de son geste Cela tout en accompagnant chacun des buts des explications r pondant aux questions suivantes pour quelle raison le pourquoi et de quelle mani re le comment L op rateur est laiss libre quant au choix de ce qu il con sid re comme devant tre comment et en particulier du niveau de finesse dans le d coupage de son activit ainsi que des moments o il consid re
13. le rappelle sur la verbalisation de l op rateur Respecter la volont de l op rateur et ne pas le mettre en difficult sous peine de polluer le geste est la recommandation qui prime sur toutes les autres Une fois la prise de vue r alis e il est recommand de prendre un moment pour d briefer l op rateur a t il rencontr des probl mes particuli ers Quels sont les l ments sp cifiques de cette situation Qu est ce qui ne change pas de d habitude etc Si le temps le permet l analyste pourra demander l op rateur s il souhaite refaire tout ou partie du geste ou pr ciser certains aspects non abord s En r sum la capture de la dimension objective du geste ses actions motrices se fait au moyen des outils vid o tandis que la capture de sa dimen sion subjective c est dire du sens de l encha nement des actions doit pas ser par une reconstruction une externalisation du savoir mobilis par l expert lors de l activit gestuelle Il ne s agit donc pas d un simple travail de recueil des savoirs mais de la mise en place d un m canisme de reconstruction in situ d un savoir internalis que nous souhaitons rendre transmissible 4 3 Analyse A la premi re tape les vid os enregistr es doivent tre valu es du point de vue de leur qualit quantit d information correspondance au protocole de capture etc L objectif de cette valuation
14. to ergonomics some tradi tions and communities Theoretical issues in ergonomics science 6 5 353 7 Dejours C 2009 Travail vivant Volume 1 Sexualit et travail Paris Payot Demailly L ed 1999 En amont et en aval du slogan G rer les comp tences la question du pilotage politique du service public d ducation Recherche et formation 30 7 22 Engestr m Y 1990 Learning working and imagining twelve studies in activity theory Helsinki Oeienta Konsultit Fay B 1996 Contemporary philosophy of social science a multicultural approach Oxford Blackwell Fernandez G 2001 Le corps le collectif et le d veloppement du m tier tude clinique d un geste de m tier la SNCF Education permanente 146 27 34 Fernandez G 2004 D veloppement d un geste technique histoire du freinage en Gare du Nord Th se de doctorat de psychologie Laboratoire de psychologie du travail et de l action CNAM Paris Garcia Lorenzo L 2010 Framing uncertainty narratives change and digital technologies Social Science Information 49 3 329 50 Gauthier C Mellouki M amp Tardif M eds 1993 Le savoir des enseignants Que savent ils Montr al Editions Logiques Gauthier C ed 1997 Pour une th orie de la p dagogie Recherches contemporaines sur le savoir des enseignants Bruxelles De Boeck Goldman R Pea R Barron B amp Derry S eds 2007 Video research in the lea
15. transf rer les savoirs gestuels recueillis aupr s des experts aux appre nants par le biais d une ressource p dagogique ad quate et d autre part transf rer la m thode de captation et de transmission la division formation d EDF Les outils d observation num riques impliqu s dans la captation du geste sont classiquement bas s sur un processus d enregistrement visuel et sonore Goldman et al 2007 La prise de vue externe est un moyen usuel de captation qui permet de saisir le geste dans son contexte Cependant ce qui Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lablou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 377 est observable de l activit dit peu de choses sur les intentions de l op rateur sur les op rations mentales qu il effectue sur les possibilit s qu il envisage Leplat 2000 Les donn es vid o classiques ne sont donc pas suffisantes pour atteindre l objectif de capitalisation et de transfert du savoir faire Notamment elles ne donnent pas de r ponses aux questions suivantes qu est ce qui est per u par l op rateur ou par le groupe d op rateurs au premier plan et quel est l l ment du contexte de travail qui le guide dans sa prise de d cision Dans le d roulement normal du geste en situation l op rateur tend appliquer des routines de fa on inconsciente plus l expertise de l acteur sera grande plus le savoir
16. une fa on de pr senter les points forts sp cifiques au geste captur et pour cela il repose donc sur une analyse en profondeur du geste De ce point de vue nous devons tre attentifs aux usages d riv s et raccourcis simplistes qui consisteraient interpr ter le MAP comme une nouvelle proc dure du geste qui devrait tre suivie la lettre L id e que nous poursuivons ici est moins la construction d une notice ou illustration vid o d taill e d usage d un dispositif que la mise en vi dence des points les plus importants du geste en masquant les l ments non significatifs Le MAP est donc d abord un outil de compr hension et d apprentissage Par ce principe nous cherchons redonner du sens aux mouvements comprendre la fa on dont l op rateur habite son geste Pour cela nous nous basons sur les principes m thodologiques discut s pr c dem ment et permettant d extraire parmi l ensemble des donn es caract risant un geste professionnel les l ments pertinents au premier plan et de mettre au second plan les l ments peu significatifs bruit Par ailleurs il faut bien tre conscient que chaque situation d ex cution d un geste et chaque personne l ex cutant ayant leurs propres caract ris tiques chaque geste est unique De plus les gestes sont diff rents un geste simple lin aire et essentiellement moteur sera recueilli analys et pr sent de mani re tr s diff rente d
17. On disposerait ainsi d une base de donn es des incidents a partir de laquelle un d briefing pourrait tre r alis afin de voir comment on pour rait int grer ces donn es dans le MAP Une autre question importante est celle de la variation inter personnelle du geste et de l appropriation du geste par l apprenant Dans les situations nor males gestes r alis s en environnement r el les gens sont confront s des situations l g rement d form es par rapport au geste r alis en environne ment re cr L enjeu de la transmission se situe donc dans la caract risation d une variabilit raisonnable du geste autour de la situation de r f rence Une mani re efficace de former au geste professionnel serait donc une formation qui offre une ouverture a une palette de situations Un moyen pour r pondre cette probl matique serait de montrer a l apprenant plusieurs mani res de faire un m me geste par plusieurs op rateurs exp riment s afin qu il prenne conscience de cette diversit et l int gre le but tant par la suite de se con struire lui m me son propre style gestuel L apprentissage s accompagne d une r organisation du geste et de la posture qui l accompagne Berthoz 1997 244 Bien qu il paraisse difficile d appliquer ce principe quand il s agit d un geste rare l aspect communautaire d velopp plus haut pourrait r pondre ce type de besoin Nous conclurons en ajouta
18. Social Science Information http ssi sagepub com Capter et transf rer le savoir incorpor dans un geste professionnel Sophie Le Bellu Saadi Lahlou and Valery Nosulenko Social Science Information 2010 49 371 DOI 10 1177 053901 8410372582 The online version of this article can be found at http ssi sagepub com content 49 3 37 1 Published by SAGE http www sagepublications com On behalf of Maison des Sciences de l Homme Additional services and information for Social Science Information can be found at Email Alerts http ssi sagepub com cgi alerts Subscriptions http ssi sagepub com subscriptions Reprints http www sagepub com journalsReprints nav Permissions http www sagepub com journalsPermissions nav Citations http ssi sagepub com content 49 3 371 refs html Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Special issue Digitize and transfer Num ro sp cial Num riser et transmettre SSI Sophie Le Bellu Saadi Lahlou amp Valery Nosulenko Capter et transf rer le savoir incorpor dans un geste professionnel R sum Les savoirs experts dans le monde professionnel sont difficiles capter en raison de leur nature en grande part tacite difficilement verbalisable On d taille ici un ensemble de m thodes et techniques capture num rique du geste en vue subjective et en vue externe protocole de verbal
19. a coop ration de l expert Il lui explique donc les principes des trois grandes tapes 1 l entretien courant pour comprendre le geste qui va tre film 2 l tape de capture du geste l aide de deux types de cam ras une cam ra externe et une cam ra subjective qui sera situ e sur son casque et 3 qu il sera n cessaire de le rencontrer lors d un troisi me moment pour un entretien qui consistera revenir sur la vid o analys e et pr mont e de mani re valider invalider compl ter et ou supprimer des l ments caract risant le geste Une fois le cadre pos et apr s s tre assur que l op rateur a compris et est d accord pour s engager dans la d marche de capitalisation de son savoir faire l analyste peut alors demander l op rateur de lui fournir des explications sur son geste 4 1 2 Comprendre le geste demander l op rateur de mentionner ses buts Cet aspect de l entretien a pour objectif de faire expliquer le geste par l expert geste en le pla ant en position de transmission de son savoir faire Pour amorcer l entretien et amener l expert geste parler du geste en ques tion l analyste peut le guider par une consigne du type de celle ci Imaginez que vous devez expliquer un jeune la mani re dont il faut s y prendre pour r aliser le geste correctement Que devez vous lui dire pour vous assurez qu il le fera la bonne mani re L objectif est d am
20. a miniature que l op rateur porte hauteur l il Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lahlou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 385 Lahlou 1999 2006 2010 Lahlou Nosulenko amp Samoylenko 2009 Les objectifs sont les suivants 3 1 1 Une capture du geste au plus pr s du point de vue de On cherche ainsi a approcher sa perception visuelle et auditive Dans le cadre de la capture de gestes m tier qui sont pour l essentiel des activit s manuelles la cible d informations recherch e se situe dans les interactions entre les mains et par extension les bras de l op rateur et le syst me technique manipul Figure 1 interactions le plus souvent m di es par l utilisation d outils Le point de vue la premi re personne nous fournit un subfilm du flux attentionnel et auditif de la personne qui r alise l activit Cela permet ainsi de suivre les mouvements de t te de celui qui porte la SubCam et facilite les inf rences sur ses intentions Dans la mesure o la t te suit les mouvements du regard il n est pas n cessaire de rajouter un dispositif d eye tracking pour suivre de mani re d taill e les points de fixa tion du regard Dans les rares moments o ce point de fixation est ambigu l entretien d explicitation avec le sujet permet de r soudre cette ambigu t Par contre quand les gestes se p
21. a question de la confiance entre le porteur de savoir et l analyste 1 4 Notre approche On a donc besoin d une approche et de techniques permettant de recueillir et d int grer dans un seul et m me paradigme les diff rents types d informations qui constituent le contenu d un geste la fois d un point de vue externe et du point de vue de l op rateur qui r alise le geste Il s agit d une triangulation m thodologique et d une triangulation de donn es Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lablou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 379 Apostolidis 2003 La d marche que nous proposons se veut la fois pluri m thodologique et interdisciplinaire elle cherche a prendre en compte la complexit de l objet de l tude et son appartenance aux diff rents champs disciplinaires aussi bien humains que sociaux et techniques Rappelons a ce titre que les id es de triangulation sont de plus en plus acquises en sciences humaines et sociales Crotty 1998 Fay 1996 Kanbur 2002 Kent 2001 Olsen 2004 La triangulation en tant que cadre d tude des relations multi dimensionnelles entre l homme et son environnement pr sente un int r t particulier pour les chercheurs qui sont amen s int grer plut t que confronter les m thodes qualitatives et quantitatives Olsen 2004 L essence de notre d marche est d adopter une positi
22. accroissement des publications en Europe et en Am rique du Nord dans ce champ en t moigne les traductions d auteurs russes se multiplient des ouvrages de synth ses se succ dent Bedny amp Meister 1997 1991 1996 Cole 1996 Daniellou amp Rabardel 2005 Engestr m 1990 Kaptelinin 1996 Nardi 1996 Nosulenko amp Rabardel 2007 Rabardel amp Pastr 2005 Wertsch 1998 Ce sont des outils m thodologiques qui permettent de faciliter l analyse des activit s professionnelles dans les contextes technologiques nouveaux Elles sont apparues en URSS comme porteuses d une perspective nouvelle cr er un milieu psychologiquement adapt autour de l homme au travail dans les syst mes techniques complexes d velopper des outils de travail qui constituent un largissement des mains et des pens es de l homme Lun des points forts de la th orie de l activit est qu elle permet de tourner l opposition m thodologique entre objectif et subjectif Concernant notre probl matique cette question est cruciale pour aborder la t che d analyse simultan e du comportement des sujets observation de mani re externe et objective et de leur v cu subjectif les donn es sur qu ils pensent et disent Cette approche se d marque fondamentalement de l approche objectiviste des behavioristes Elle se d marque aussi du cognitivisme classique qui a du mal consid rer comme objectiv
23. aration de l expert pour qu il ex cute son geste de la mani re la plus d monstrative possible en insistant sur les aspects qui sont d habitude pr cis ment tacites Dans la section qui suit nous allons pour des raisons de simplicit pr senter de mani re chronologique les tapes de recueil de ces l ments psychologiques Ce faisant nous rappellerons au passage les buts que rem plissent ces tapes recueil des composantes internes de l activit pr para du tournage du film de l op rateur Ces trois objectifs et en Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 390 Social Science Information Vol 49 no 3 particulier les deux derniers sont souvent difficiles distinguer C est en comprenant les buts et en amenant l op rateur expliciter ses m canismes mentaux que l on pr pare la meilleure prise de vue possible celle dans laquelle l op rateur fait son geste de mani re claire et distincte en s arrangeant pour qu il soit bien visible sur le film et en le commentant voix haute 4 Recueillir les donn es Cette section pr sente pas pas le d roulement de la capture et de la num risation des donn es dans le cadre de la construction d un Multim dia APprenant MAP destin transf rer un geste technique dans un contexte professionnel Le MAP est un outil qui fournit au novice un mod le mental du geste structur hi rarc
24. assent essentiellement en interaction avec un cran d ordinateur l eye tracker peut s av rer n cessaire FIGURE 1 Point de vue la premi re personne offert par la SubCam Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 386 Social Science Information Vol 49 3 La capture du point de vue de l op rateur situ au plus pr s de l action permet de favoriser la captation des bruits professionnels bruits du syst me ou des outils manipul s qui sont informatifs pour le d roulement de l activit et apportent notamment comme pour les aspects haptiques un feedback important l op rateur pour savoir si la man uvre a r ussi encliquement d une pi ce d clenchement d un m canisme changement de r gime d une pi ce tournante d marrage d une impression etc La capture de ces bruits professionnels est importante car ils sont porteurs de sens la fois en r ponse aux actions r alis es sur le syst me mais aussi pour les d ci sions engageant la poursuite du geste 3 1 2 Un acc s aux endroits seulement visibles par l op rateur En effet d un point de vue technique certains l ments physiques et mat riels ne peuvent tre vus que par l op rateur de par son positionnement unique vis vis du syst me Typiquement les manipulations que l op rateur fait avec ses mains et pr s de son thorax sont en g n ral occult es par son corps proper
25. ations li es la r alisation du geste dans le but d ouvrir un dossier de making of fiche man uvre proc dure gammes de travail sch mas documents manipul s durant l ex cution du geste de mani re anticiper la r alisation de photos ou gros plans lors de la phase de capture Par cette grille de questions g n ralisable tous les gestes l analyste s assure ainsi d une bonne repr sentation de la situation de capture de mani re fiabiliser au maximum l tape suivante de capture du geste 4 2 Capturer un geste professionnel L tape dite de capture du geste consiste filmer le geste dont on cherche mettre jour et comprendre les savoir faire n cessaires son ex cution Cette tape de la d marche rassemble l analyste et l expert geste pour r aliser la capture num rique du geste L expert geste est alors quip de la Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 394 Social Science Information Vol 49 no 3 SubCam et l analyste ou une personne d di e au tournage par exemple prestataire vid o filme en cam ra externe tout en s adaptant l environnement cam ra au poing et ou cam ra sur pied de plus ou moins loin selon l espace disponible etc Dans le cadre de l application de cette technique la capture des gestes m tier EDF une SubCam a t sp cialement con ue pour tre embarqu e sur le casque de protection de
26. bles tr s li es au contexte Leplat 1995 101 On parle de savoirs incorpor s c est dire port s et m moris s par le corps Aubert 2000 54 qui font intervenir tous les sens qui se ressentent plus qu ils ne s expliquent Savoirs qui rel vent de l action situ e Lave 1988 Suchman 1987 et de la cognition incarn e Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 376 Social Science Information Vol 49 3 Varela Thompson Rosch amp Havelange 1993 ceux que l on sait si bien mettre en action mais que l on ne sait pas ou plus mettre en mots Ces con naissances qui sont devenues comp tences qui un jour sont pass es d un tat conscient un tat inconscient laissant ainsi place aux automatismes pour une plus grande libert d esprit et d action Ces savoirs se nourrissent de l exp rience des op rateurs et de la diversit des situations rencontr es au cours de leur parcours personnel et professionnel On parle d sormais commun ment de connaissances tacites Nonaka amp Takeuchi 1995 Polanyi 1958 Polanyi amp Sen 2009 pour ce qui rel ve de l indicible Il reste cependant difficile voire m me impossible d valuer la part d implicite et la part d explicite d un geste Weill Fassina amp Pastr 2004 215 6 caract risent le degr d explicitation des comp tences professionnelles de la mani re suivante sch matique
27. bureau ntellectica 1 30 75 113 Lahlou S 2005 Cognitive attractors and activity based design augmented meeting rooms electronic publication Human Computer Interaction International 22 7 July 2005 Las Vegas NA USA Volume 1 Engineering psychology health and computer system design Lahlou S 2006 L activit du point de vue de l acteur et la question de l inter subjectivit huit ann es d exp riences avec des cam ras miniaturis es fix es au front des acteurs sub cam Communications 80 209 34 Lahlou 5 2007 Human activity modeling for systems design a trans disciplinary and empi approach Lecture notes in computer science 1670 150 63 Lahlou S 2008 L Installation du monde de la repr sentation l activit en situation M moire pour l Habilitation Diriger des Recherches en Psychologie Universit de Provence Octobre 2008 375pp Lahlou S 2010 Digitization and transmission of human experience Social science information 49 3 291 327 Lahlou S Jegou amp Jeune 2007 Clipscape a challenging format for multimedia presentation available at www solutioning design net li pdf Lahlou S Nosulenko V amp Samoylenko E 2002 Un cadre m thodologique pour le design des environnements augment s Information sur les sciences sociales 41 4 471 530 Lahlou S Nosulenko V N amp Samoylenko E S 2009 SUBCAM Techno
28. ciente L homme conna t le r sultat escompt de l ac tivit il pr voit la fa on et les moyens de l atteindre value les possibi lit s d utilisation ult rieure associe d autres personnes aux r sultats de l activit etc Ces processus sont impossibles hors du langage c est dire d un syst me de signes remplissant au cours du processus d acti vit une fonction cognitive et communicationnelle Du point de vue psychologique on peut consid rer l activit sous deux plans 1 un plan interne subjectif invisible celui du contenu li aux objets n cessit motif buts conditions et 2 un plan externe objectif visible celui des unit s structurelles activit actions op rations En quelque sorte le pourquoi et le comment 2 3 Notre lecture de la structure psychologique de l activit pour une adaptation pratique et op rationnelle La th orie de l activit permet de mod liser les activit s r elles C est tout son int r t pour notre probl me Nous pouvons d finir la structure de l activit et entreprendre ainsi une analyse syst matique de ses propri t s distinctives et de leur volution Les pionniers de la th orie Rubinstein 1922 1940 et Leontiev 1975 ont deux approches un peu diff rentes et leurs nombreux successeurs en ont eux m mes d velopp des variantes nous renvoyons le lecteur Nosulenko amp Rabardel 2007 Comme la th orie d
29. d Designing user friendly augmented work environments from meeting rooms to digital collaborative spaces pp 213 36 London Springer Ochsenbein G 1982 Aufmerksamkeitsprozesse in zeil gerichteten Handlungen Unpublished Lizentiatsarbeit Psychologisches Institut der Universtit t Bern Oddone I Re A amp Briante 1981 Red couvrir l exp rience ouvri re vers une autre psychologie du travail Paris Editions sociales Olsen W 2004 Triangulation in social research qualitative and quantitative methods can really be mixed in M Holborn ed Developments in sociology pp 103 18 Ormskirk Causeway Press Polanyi M 1958 Personal knowledge towards a post critical philosophy London Routledge amp Kegan Paul Polanyi M amp Sen A 2009 The tacit dimension Chicago IL University of Chicago Press Rabardel P amp Pastr P 2005 Mod les du sujet pour la conception Toulouse Octar s Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 412 Social Science Information Vol 49 no 3 Rix G amp Biache M 2004 Enregistrement en perspective subjective situ e et entretien en re situ subjectif une m thodologie de constitution de l exp rience Intellectica no 38 363 96 Rubinstein 5 L 1922 Printsip tvorcheskoi samodeyatel nosti Le principe de l activit du sujet dans sa dimension cr ative Uchenye zapiski Vysshei shkoly g Odess
30. d auto confrontation des sujets avec les bandes vid o de leur activit en la leur repassant par tranches de 15 secondes Von Cranach M chler amp Steiner 1985 et Morgenthaler 1979 Ochsenbein 1982 Steiner 1980 Wicklund 1979 cit s par Von Cranach M chler amp Steiner 1985 Theureau 1992 galement d velopp une m thode d auto confrontation tr s similaire mais sans limiter la dur e des s quences en faisant verbaliser le sujet pour analyser ce qu il appelle le cours d action L entretien d explicitation de Vermersch 1994 les techniques d auto con frontation crois e Clot 1999 Clot et al 2001 et d entretien re situ Rix amp Biache 2004 sont des variations autour du m me principe Celle que nous appliquons et qui va tre d taill e ici a en commun avec celle de Von Cranach de s appuyer fortement sur la th orie de l activit Par rapport aux Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lablou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 399 travaux qui viennent d tre cit s et nos pratiques ant rieures Lahlou 1999 Lahlou Nosulenko amp Samoylenko 2002 nous tendons au fur et mesure que nous avons l exp rience de situations diff rentes nous montrer plus flexibles dans la formalisation du protocole L important est de garder en vue le but r cup rer le maximum d l ments permettant la reconstruction de l activi
31. d les mentaux qui guident la d cision Le recueil de donn es psychologiques vise donc r cup rer les composantes internes de l activit les buts les motifs et les op rations mentales qui contrairement aux gestes physiques ne sont pas visibles sur les bandes vid o Par ailleurs il serait na f de croire que la capture des donn es dans la perspective d une transmission p dagogique peut se faire sans avoir une id e pr alable de l activit simplement en faisant porter au sujet la SubCam puis en lui faisant expliquer l action Notamment pour guider la prise de vue externe il est n cessaire de disposer d une repr sentation pr alable de l action La r cup ration des donn es psychologiques va galement servir cette deuxi me fin Enfin nos travaux montrent que le recueil de donn es psychologiques et l ex cution de l action se font mieux si le sujet a lui m me une id e claire et distincte du mod le qu il utilise Cela permet notamment de mieux d tacher dans le geste ou son explication les diff rentes tapes de l action Souvent les sujets utilisent un mod le mental implicite et les gestes leur viennent naturellement en situation sans qu ils l aient n cessairement pr vu con sciemment Dans le cas d une prise de vue qui vise tre p dagogique il peut tre utile de d tacher ou de faire plus lentement un mouvement particulier Le recueil psychologique a donc aussi une fonction de pr p
32. e cadre de notre tude lors de la r alisation de gestes techniques professionnels Dans une situation r elle d ex cution d un geste professionnel le nombre de combinaisons des param tres pouvant tre observ s est quasiment infini Il est donc impossible de d finir a priori le nombre de composantes dites objectives mesurer au cours des observations Nosulenko 2008 Nous Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 384 Social Science Information Vol 49 no 3 ne pouvons nous int resser qu celles qui sont pertinentes pour le sujet les caract ristiques qui se manifestent dans la qualit per ue du geste Les composantes subjectives composantes de la qualit per ue peuvent tre identifi es mesur es et interpr t es avec des m thodes scientifiques assurant l objectivit de la recherche notamment partir d une analyse des verbalisations des sujets Nosulenko amp Samoylenko 2009 Le but consiste alors mettre en correspondance ces composantes de la qualit per ue dans notre cas les explications orales donn es par l op rateur du geste avec les composantes observ es des v nements le geste professionnel r alis par l op rateur dans un contexte technique Un ensemble de techniques labor es dans le cadre de ce paradigme assure la mise en correspondance des donn es d observation enregistre ments vid o mesures des param tre
33. e l activit a des ambitions tr s g n rales en particulier de prendre en compte les aspects li s la person nalit elle comprend de nombreux concepts subtils et complexes qui ne nous int ressent pas directement pour nos objectifs limit s Par ailleurs les Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 382 Social Science Information Vol 49 no 3 d veloppements de diverses th ories utilisant la th orie de l activit comme par exemple la theory of goal directed activity de Von Cranach M chler amp Steiner 1985 ont galement un degr de sophistication excessif pour nos besoins Enfin il nous a paru important de tenir compte de d veloppements r cents des sciences cognitives notamment en ce qui concerne le caract re distribu Hutchins 1995 Hutchins amp Palen 1997 et situ Suchman 1983 1987 Suchman amp Trigg 1991 de l action ainsi que des processus qui r gissent les bifurcations du comportement Lahlou 2000 2005 2007a 2008 La synth se op rationnelle de ces diff rentes coles aboutit au mod le suivant Le point de d part de toute activit est la n cessit c est dire un besoin quelque chose qui manque dans les circonstances pr sentes Le moteur direct de l activit ce pourquoi elle est effectu e est appel motif par exemple la faim Le motif est la n cessit de quelque chose qui satisfasse un besoin mais sans plus de pr c
34. e l op rateur des comp tences oratoires Or l op rateur peut tre mais n est pas forc ment un p dagogue qui l habitude de pr senter et donner des explications orales Tous ces arguments indiquent que le recours un tel protocole verbal n cessite de se trouver en situation de travail re cr e pour l occasion Or tous les gestes ne sont pas simulables et les gestes professionnels dits rares ne font g n ralement pas partie de cette cat gorie de gestes reproductibles hors de leur contexte C est pour cette raison qu il nous semble impossible de g n raliser cette m thode tous types de situations Enfin la derni re r gle de bon sens qui constitue le socle de toutes les autres consiste respecter le bien tre de l op rateur et tout faire pour Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lablou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 397 ne pas le mettre dans une position inconfortable certains op rateurs auront tendance a verbaliser d eux m mes sans que l analyste ait le demander d autres au contraire ne se sentant pas du tout l aise oral ne souhaiteront pas commenter La sensation d tre ridicule ou de ne pas dire ce qu il faut les mots qui peuvent manquer ou qui semblent inad quats peuvent tre source de difficult a la fois pour la r alisation du geste mais galement pour sa mod lisation bas e on
35. ener l expert geste expliquer en quoi consiste son geste et mettre l accent sur les points impor tants transmettre Une autre fa on d amorcer le discours de l expert est de le projeter mentalement dans le lieu o il serait amen r aliser son geste est de lui faire visualiser la sc ne Vous arrivez qu est ce qu il y a autour de vous quel est le contexte Par quoi commencez vous et de mettre en avant son expertise Quelles sont les astuces les bonnes pratiques que vous Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 392 Social Science Information Vol 49 no avez d velopp es au fil des ann es avec votre exp rience et que vous aimeriez transmettre un jeune qui d bute D autres questions peuvent ensuite venir appuyer la demande Quelles sont les erreurs viter Quels sont les points les plus importants les points cl s du geste Quelles sont les pr cautions prendre Essayez de donner le plus de d tails possibles Quels sont les l ments impr vus qui pourraient arriver et comment les viter Bien que d contextualis de sa situation de travail ordinaire l objectif vis par ce questionnement est d engager l expert sur la voie de l ext riorisation de son savoir aussi bien tacite qu explicite Ce que l analyste cherche r cup rer au travers de cet entretien et des informations recueillies ce sont les buts poursuivi
36. enne acteur lui m me l image vid o n entrainant plus une passivit de spectateur Sauvage 1993 233 Pour toutes ces raisons l utilisation d une cam ra vid o subjective SubCam est une technique performante pour rapprocher les donn es d observation externes et les donn es subjectives et plus g n ralement dans le processus de reconstruction de l activit avec l aide de l acteur qui est le fil rouge de notre travail 3 2 Capture objective de donn es objectives filmer le contexte Le point de vue subjectif obtenu avec la SubCam est pr cieux mais il ne suffit pas procurer la vision d ensemble n cessaire Il est indispensable de conserver la possibilit de capturer et visualiser l ensemble de la sc ne et du contexte environnant pour faciliter la compr hen sion des actions r alis es Pour cela le point de vue subjectif fourni par la SubCam est compl t par une vision externe du d roul du geste de l op rateur et de son environnement de travail En parall le de l enregistrement SubCam un second enregistrement est effectu l aide d une cam ra externe ou ExtCam visant fournir une vision contextuelle de l action La Figure 2 montre ainsi trois vues simultan es de la m me situation film e d une part par une cam ra ext rieure et d autre part par chacun des protagonistes qui portent des SubCams geste collaboratif Du point de vue de la capture des gestes profess
37. erver ce lien via notamment une m thode de capture subjective de l activit au moyen d une cam ra subjective ou SubCam Lahlou 1999 2006 Lahlou Nosulenko amp Samoylenko 2009 e Soit par le biais d un processus d ext riorisation le plus souvent verbal ou crit Ce processus est tr s difficile mettre en uvre de par la barri re entre le corps et le langage M me si l acte d criture et les interactions entre individus peuvent amener vers la conversion de connaissances tacites en connaissances explicites les expressions notre disposition se r v lent le plus souvent tre inad quates inconsistantes et insuffisantes pour faire merger ce que l on souhaiterait faire partager en particulier lorsqu il s agit d l ments subjectifs qui rel vent plus du ressenti et d automatismes Il y a donc ce qu on ne peut pas dire formuler clairement soit parce qu on se situe en de du seuil de conscience soit parce que le d calage entre le langage et le corps est trop grand mais il y a aussi ce que les op ra teurs ne souhaitent pas dire ce genre de savoir faire reste aussi dans l ombre dans la discr tion voire dans la clan destinit parce que ne parvenant pas les justifier les op rateurs pr f rent les cacher Ils sont effectivement hors normes hors proc dures et passent souvent pour des transgressions qui pourraient attirer des sanctions Dejours 2009 36 On aborde l l
38. es les perceptions subjectives du monde par le sujet 2 2 Les propri t s de l activit Selon Barabanschikov 2007 l analyse de l activit fait appara tre une s rie de propri t s importantes Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lahlou Nosulenko Capter les savoirs experts 381 e Lactivit n existe pas en soi Elle est toujours le fait de quelqu un elle appartient toujours quelqu un C est l homme concret en tant que sujet de activit qui prouve un besoin fixe des buts et s efforce de les atteindre e L activit est toujours tourn e vers un objet elle est non seulement diri g e vers tel ou tel l ment de la r alit mais aussi stimul e par lui et subordonn e ses propri t s Sans cet objet il n existe pas d activit e activit est de nature sociale M me quand elle est accomplie par une personne isol e elle suppose l existence d autres personnes et d un sys t me complexe de relations r ciproques e L activit n est pas possible en dehors des moyens outils de transfor mation du monde L outil n est pas un objet neutre ni ind pendant de l activit Il est porteur de son mode d emploi travers des affordances mat rielles par sa repr sentation sociale construites par l histoire pro fessionnelle et technique ainsi l outil contribue guider l action L activit est cons
39. est de planifier le montage d une vid o int grale pour l auto confrontation Il faut synchroniser les diff rents types d enregistrements SubCam ExtCam et les enregistrements concernant les activit s des diff rents op rateurs quand ils sont plusieurs Si n cessaire il faut nettoyer ou reformater les fichiers vid o afin d uniformiser la qualit des enregistrements L attention porte aussi sur la qualit du son des commentaires de l expert Ensuite est r alis un montage pr liminaire Ce montage consiste tout d abord conserver le maximum d information sur le geste observ tout en supprimant les pisodes qui ne sont pas directement li s pr paration de l quipement de capture discussions sur le protocole d observation etc Il est aussi important de veiller supprimer ou masquer les sc nes ou les op rateurs qui ne peuvent tre affich s selon Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 398 Social Science Information Vol 49 3 les r glementations internes Cette phase d analyse consiste donc r aliser une vid o int grale du geste en ins rant les pisodes enregistr s par plusieurs cam ras et en s lectionnant le point de vue qui accentue le mieux les op rations film es Lors de cette pr paration de la vid o l analyste se construit une repr sentation globale de l activit observ e Il compare le contenu de la vid o avec les informa
40. hiquement et s quentiellement et l illustre de mani re d taill e l aide des s quences vid o r alis es avec des experts Comme on le verra les diff rents aspects que l on cherche r cup rer sont entrelac s et l quipe analyste op rateur etc doit savoir tre flexible pour adapter le protocole aux conditions locales Ici on est plac dans un environnement industriel qui est porteur d un certain nombre de contraintes qui seront d taill es au cours de cette section 4 1 Pr parer la capture du geste L tape de pr paration du geste est un entretien de type semi directif Saad 1996 qui doit avoir lieu quelques jours avant la capture du geste Ce rendez vous r unit l analyste charg de la conduite du processus de conception du MAP et un op rateur consid r comme expert dans la r alisation du geste capturer C est sa hi rarchie qui l aura identifi et d sign pour ses comp tences et son expertise D un point de vue mat riel cet entretien est enregistr l aide d un enregistreur audio avec l accord pr alable de l ensemble des participants de mani re ce que l analyste puisse s il le souhaite r couter les changes Cet entretien vise trois objectifs 1 informer l op rateur du processus dans lequel 1 s engage 2 aboutir un mod le mental commun du geste et 3 recueillir les informations qui permettront de planifier au mieux l tape suivante de tour
41. icle se focalise sur la probl matique de la capture et de la transmission des gestes m tier r alis s par des op ra teurs experts au moyen de la vid o Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lahlou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 375 1 3 Les gestes professionnels La notion de geste professionnel ou de m tier renvoie l id e d une expertise acquise au fil du temps Nous d finissons ici un geste m tier comme un processus complet d op rations physiques manuelles essentiellement et kinesth siques attentionnelles et cognitives Bien que ces trois composantes du geste soient toujours pr sentes et d ailleurs se recouvrent en th orie elles sont plus ou moins pr gnantes selon le type de geste et il est pratique de les distinguer pour mettre en place des protocoles de recueil Notre d marche de capture et de transfert des gestes professionnels s inscrit dans une finalit de formation et de professionnalisation des jeunes agents susceptibles d avoir refaire certains gestes mais qui bient t ne pourront plus b n ficier de la bienveillance et des conseils des experts pour mener bien leurs t ches Nous devons donc r pondre deux questions comment acc der aux savoir faire d velopp s par un expert dans le cadre de l ex cution de gestes Mais galement et surtout comment structurer cette expertise sous un format adapt pour une transmi
42. ion du geste La vid o permet bien de capter la partie visible du geste ce que tout le monde peut voir mais comment r cup rer la partie immerg e de l iceberg la partie Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lahlou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 389 cach e du geste qui ne se trouve nulle part ailleurs que dans la t te de l expert Comment redonner du sens au geste comment recr er de la connaissance afin de comprendre les actions engag es le raisonnement sous jacent et ne pas tomber dans la simple imitation Quel est le mod le cognitif du geste que l on souhaite faire ressortir Pour acc der cette connaissance tacite cela n cessite de commenter le geste de d crire le comment et le pourquoi et cela passe forc ment par du commentaire oral Ce que l on cherche r cup rer au travers des verbalisations correspond la mani re dont les op rateurs parlent et habitent le geste c est ce qui donne le sens n cessaire sa compr hension Or comme on l a dit les actes moteurs ne sont qu un aspect des com posantes de l activit Ils ne prennent sens que par rapport aux buts du sujet Il est donc crucial de r cup rer ces derniers Par ailleurs l expertise dans le geste r side dans une s rie de prises de d cisions qui reposent la fois sur le fait de porter son attention certains aspects de la situation et la mobi lisation de mo
43. ionnels il est essentiel de combiner ces deux modes de capture en parall le afin d approcher une visibilit totale du geste Cela favorise par ailleurs la triangulation des donn es de diff rents types Aspostolidis 2003 Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 388 Social Science Information Vol 49 no 3 FIGURE 2 Vue externe gauche et vues subjectives des deux protagonistes d une action extraites de leurs SubCams droite haut et bas Un agencement de ces deux points de vue est ensuite r alis lors d une phase de montage vid o C est l analyse du geste qui permet de d terminer la perspective contextuelle ou subjective privil gier en fonction des op rations et de ce que l on souhaite mettre en vidence La vid o r sultante sera alors utilis e comme support la discussion lors de la phase d auto confrontation elle joue un r le de m dia de communication 3 3 Recueillir les buts associ s aux actions L enjeu est de capturer l activit gestuelle mais cette activit peut tre d compos e en deux dimensions une premi re dimension qui est li e l activit au sens kinesth sique du terme mais galement une seconde qui est li e au sens du geste la signification des op rations mises en uvres par l expert En plus de la capture des op rations physiques haptiques se pose donc galement la question de la compr hens
44. ire de Design Cognitif EDF R amp D Il est membre du comit scientifique du Programme Technologies Cognitives F MSH DEVAR et EDF R amp D Adresse de l auteur Institute of Psychology Russian Academy of Sciences 13 Yaroslavskaya Str 129366 Moscow Russia email valery nosulenko psyexp ru Note 1 Dans la pratique comme on le verra on peut tre amen a simplifier consid rablement le protocole les conditions d op ration r elle ne permettant pas souvent de l appliquer en totalit R f rences Apostolidis T 2003 Repr sentations sociales et triangulation enjeux th orico m thodolo giques in J C Abric M thodes d tude des repr sentations sociales 13 35 Saint Agne Er s Aries S Le Blanc amp Ermine J L 2008 MASK une m thode d ing nierie des connais sances pour l analyse et la structuration des connaissances in J L Ermine Management et ing nierie des connaissances chap 7 Trait IC2 Information Commande Communication Paris Hermes Aubert S 1998 Connaissances incorpor es et r gles collectives la d couverte des savoir travailler ensemble Performances humaines et techniques 98 51 63 Aubert S 2000 Transformer la formation par l analyse du travail le cas des peintres a ro nautiques Education permanente 143 51 63 Barabanschikov V 2007 La question de l activit dans la psychologie russe in P Rabardel am
45. isation guid par les buts en situation entretiens d auto confrontation et de reconstruction qui permettent de r cup rer ces savoir faire en coop ration entre l analyste et Le protocole vise 1 reconstruire avec l expert la logique intentionnelle du geste son mod le mental et 2 le montrer au mieux au travers de la vid o pour que d autres puissent le comprendre et l internaliser leur tour Ce protocole de capture aboutit la r alisation d un support multim dia pour la repr sentation et la transmission du savoir faire m tier L approche s inscrit dans une perspective de gestion des connaissances approche globale du point de vue de l organisation souci p dagogique adopte une posture proche de celle de l ergonomie sympathie pour l acteur observation d taill e in situ et utilise des th ories et m thodes issues de la psychologie cognitive et de l ethnographie num rique Les principaux cadres th oriques mobilis s sont les th ories de l activit et de la qualit per ue Mots cl s Cam ra subjective SubCam Capture Geste professionnel Multim dia APprenant MAP Qualit per ue Savoir incorpor Th orie de l activit Transmission Vid o Abstract Expert knowledge in the professional world is difficult to capture because of its largely tacit nature difficult to verbalize We detail here a set of methods and techniques dual digital video cap
46. ision Par exemple assurer la s curit du syst me En pratique l activit est accomplie par le biais d actions subordonn es des buts conscients Le but est une composante essentielle de la structure de l activit c est m me la composante centrale de l activit Il construit l activit d termine ses caract ristiques et sa dynamique Konopkin 1980 Nosulenko 2008 Zavalova Lomov amp Ponomarenko 1986 Le r sultat escompt repr sent dans le but donne une direction au d roulement des actions Le but qui tire l activit consiste en une repr sen tation par le sujet du r sultat qu il souhaite atteindre Par exemple se rendre sur site mettre jour la base de donn es mettre en marche le g n rateur de secours Le d roulement de l action est conditionn par la logique d avancement des t ches qui sont des buts donn s dans des conditions particuli res par exemple passer le portillon du m tro se connecter Internet enclencher le disjoncteur principal Les moyens de r alisation des actions sont g n ralement appel s op rations Ils sont li s aux conditions de l activit et par leur statut psychologique sont des pratiques La th orie de l activit organise donc l analyse de l activit non pas partir des comportements mais partir des buts du sujet Elle cherche ensuite mettre les comportements en lien avec ces bu
47. iverstit t Bern Nardi 1996 Studying context a comparison of activity theory situated action models and distributed cognition in B Nardi ed Context and consciousness activity theory and human computer interaction 69 102 Cambridge MIT Press Nonaka I amp Takeuchi H 1995 The knowledge creating company how the Japanese com panies create the dynamic of innovation New York Oxford University Press Traduction fran aise La connaissance cr atrice la dynamique de l entreprise apprenante Bruxelles De Boeck Universit 1997 Nosulenko V 2008 Mesurer les activit s num ris es par leur qualit per ue Information sur les sciences sociales 47 3 391 417 Nosulenko V amp Rabardel P eds 2007 Rubinstein aujourd hui Nouvelles figures de l acti vit humaine Toulouse et Paris Octar s et Maison des Sciences de Homme Nosulenko V amp Samoylenko E 1992 Perception of sound environment changes determined by technological development of society International journal of psychology Abstracts of the 25th International Congress of Psychology 36 2 20 Nosulenko V amp Samoylenko E 2001 Evaluation de la qualit pergue des produits et ser vices approche interdisciplinaire International journal of design and innovation research 2 2 35 60 Nosulenko V amp Samoylenko E 2009 Psychological methods for the study of augmented environments in S Lahlou e
48. logy as an Instrument in Psychological Studies Experimental psychology 2 1 72 80 Lahlou S Nosulenko V amp Samoylenko E in prep La num risation du travail th ories m thodes exp rimentations Paris Lavoisier 2011 coll EDF R amp D Lave J 1988 Cognition in practice Cambridge MA Cambridge University Press Le Bellu S Lahlou S amp Le Blanc B 2009 Comment capter le savoir incorpor dans un geste m tier du point de vue de l op rateur Electronic Version Information sciences for decision making Retrieved 2010 from http isdm univ tln fr PDF isdm36 LE_BELLU VF 05 07 09 pdf Le Blanc B 2008 Knowledge Oriented Design KOD une m thode pour la capitalisation des connaissances d un expert in J L Ermine Management et ing nierie des connais sances chap 9 Trait IC2 Information Commande Communication Paris Hermes Le Boterf G 2000 Construire les comp tences individuelles et collectives Paris Les Editions d organisation Le Boterf G 2008 Repenser la comp tence Pour d passer les id es re ues 15 propositions Paris Eyrolles Leontiev A N 1975 Activit conscience personnalit Moscou Editions du Progr s Leplat J 1995 A propos des comp tences incorpor es Education permanente 123 101 15 Leplat J 2000 L analyse psychologique de l activit en ergonomie aper u sur son volution ses mod les et ses m thodes Toulouse Octa
49. m dia les dif f rentes op rations sont illustr es par des clips vid o obtenus lors de la proc dure d taill e dans les sections pr c dentes de cet article Le but de cet article n tant pas de d crire en d tail le MAP mais plut t les principes de recueil et de transmission nous illustrerons bri vement le MAP par un exemple simple d taill ailleurs Le Bellu Lahlou amp Le Blanc 2009 Les donn es recueillies lors des entretiens de reconstruction ont per mis de cr er un mod le du geste dans lequel les buts et les sous buts sont explicites Figure 5 Pratiquement le sch ma g n ral du geste est pr sent sous la forme d une figure unique dont les l ments sont les composantes de l activit au sens de ce qui a t d crit plus haut buts actions etc Chacun des l ments de la Figure 5 est cliquable hypertexte et renvoie une description plus Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 402 Social Science Information Vol 49 no 3 suonti9do synq snos s nq Ua IMPINS Ud JUEJJOUI 91598 9198 9 26 suefOA Sep 9 LLP ej L 91 ins L S 2 gt ap
50. ment incorpor s dans le geste professionnel Cette approche qui se veut avant tout anthropocentr e est inspir e de la th orie de l activit B dker 1996 Leontiev 1975 Nardi 1996 Nosulenko amp Rabardel 2007 et de l approche de la qualit per ue Nosulenko 2008 Nosulenko amp Samoylenko 1992 elle constitue le c ur de la m thode Elle vise mettre au premier plan les l ments importants et essentiels de l activit du point de vue de celui qui r alise le geste Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 380 Social Science Information Vol 49 no 3 L analyse des activit s de l utilisateur concerne deux aspects interd pendants objectifs et subjectifs e les activit s individuelles et communes et les communications e les perceptions par les utilisateurs de leurs environnements 2 1 La th orie de l activit La th orie de l activit parce qu elle se place du point de vue du sujet prend en compte naturellement le rapport entre l objectif et le subjectif Elle est utile par les possibilit s qu elle offre de mod liser la structure de l activit en rendant ses composantes rep rables et mesurables et celle de l image mentale en tant que r gulateur de l activit Les th ories de l activit apparaissent comme l une des sources essentielles de renouvellement et de d veloppement de la psychologie et de l ergonomie L
51. ment les comp tences seraient plut t tacites dans les activit s o dominent savoir faire coup d ceil et tours de main et plut t explicites dans celles o dominent les composantes cognitives r solution de probl mes prise de d cision Mais chaque auteur s attache d velopper un aspect bien pr cis de la notion de geste professionnel Un premier cherche comprendre ce qui fait la sp cificit d un m tier au travers des gestes pour une meilleure compr hension et prise en compte de ce m tier dans un processus indus triel de r organisation Aubert 2000 Un second s attache montrer l organisation des gestes de travail appris sur le tas leur laboration leur structuration et leur r alisation Chassaing 2006 Enfin un troisi me s int resse au processus de d veloppement d acquisition du geste au travers des pratiques r flexives Fernandez 2004 Lorsque la notion de transmission de ces savoirs gestuels est abord e elle l est sous l angle des probl mes que cela peut poser ou d une palette de recommandations ou d actions pratiques Seule Aubert 2000 met en uvre une modifica tion du dispositif de formation Or dans notre cas la probl matique du transfert et qui plus est de la conception et du d ploiement d un nouveau dispositif de formation est centrale C est le fil rouge de la d marche et ceci d autant plus que l objectif de transmission est double d une part
52. mobilis sera incorpor et donc utilis de fa on non consciente Blanchard Laville amp Fablet 2003 Paradoxalement plus l op rateur est expert et plus il sera difficile d obtenir spontan ment la description de certaines op rations Incorpor par celui qui s y livre il le geste a quitt la conscience pour rejoindre les sous entendus individuels et collectifs qui organisent l action l insu du sujet Son sens n est nullement transparent Clot Fernandez amp Scheller 2007 111 Diff rentes techniques ont t d velopp es pour pallier cet obstacle et tenter d acc der au v cu subjectif du sujet On peut notamment citer les entretiens d auto confrontation Theureau 1992 la m thode d auto confrontation crois e Clot 1999 Clot et al 2001 les entretiens d explicitation Vermersch 1994 ou encore les entretiens en re situ subjectif Rix amp Biache 2004 Ces m thodes ont pour point commun de viser la verbalisation a posteriori de la situation de travail de l action et des connaissances qui lui sont sous jacentes g n ralement sur la base de traces vid o de l activit La m thode de l instruction au sosie Oddone amp Briante 1981 est une autre technique de verbalisation qui consiste faire parler un op rateur de son travail comme s il donnait des consignes son sosie On peut galement demander l op rateur de raisonner voix haute pour d crire son cours d acti
53. nage 4 1 1 Pr senter l op rateur le cadre g n ral dans lequel s inscrit la d marche et lever ses craintes Dans un premier temps l analyste resitue Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lahlou Nosulenko Capter les savoirs experts 391 le cadre de l intervention Il pr sente l op rateur le cadre de la d marche de capitalisation des savoir faire m tier laquelle 1 va participer Il rappelle le but qui est celui de la formation des jeunes arrivants et pr sente le principe et les grandes tapes de la m thode de capture pour lesquelles sa participa tion sera n cessaire D s le d but de l entretien il est important que l op rateur comprenne bien ce qui est attendu de lui de mani re lever toute incompr hension ou sentiment n gatif Il prouve le besoin de savoir quoi s attendre et de se repr senter la situation de tournage Le r le de l analyste consiste apporter des r ponses aux questions que l op rateur se pose et tablir un climat de confiance et de s r nit garant de la r ussite de la suite du processus Le recueil du geste est un processus coop ratif la motivation de l op rateur fournir la meilleure aide possible est un des principaux facteurs de r ussite de l op ration L analyste explique avec des mots simples le d roul du processus de cr ation du MAP en mettant l accent sur les moments n cessitant l
54. nsmission des gestes professionnels La p riode actuelle voit se croiser deux tendances qui expliquent notre int r t pour la transmission des gestes professionnels utilisant les technologies num riques D une part la transition d mographique dans l industrie li e au d part en retraite des contingents de baby boomers cr e un besoin brutal et massif de transmission des savoir faire tacites D autre part l arriv e maturit des techniques vid o et internet peut faciliter cette transmission grande chelle On peut donc esp rer que la seconde tendance va r pondre au besoin engendr par la premi re Cet article montre concr tement comment faire partir d une exp rience dans une grande entreprise La premi re section pose bri vement le probl me et resitue notre approche dans le cadre du Knowledge Management La section 2 pr sente les deux principales th ories que nous utilisons la th orie de l activit et celle de la qualit per ue La section 3 d crit les trois aspects du recueil des donn es en vision subjective le film situ du point de vue de l acteur la prise de vue externe du contexte et le recueil des buts La section 4 d taille pas pas la m thode de recueil dont l objectif est de permettre une recon struction de l action en coop ration avec l expert geste pour la constitu tion d un Multim dia Apprenant destin la formation des novices La section 5 donne une illustra
55. nt cette recette de capture des savoirs incor por s une petite note de savoir tre qui joue un r le essentiel mais sou vent sous estim ou non dit dans le d ploiement d une telle d marche de captation des savoir faire A ce titre nous attirons l attention du lecteur sur trois points qui d apr s notre exp rience semblent constituer les cl s de vo te de la r ussite du d ploiement d un tel dispositif 1 S assurer de l adh sion et du soutien du management en amont Si la d marche n est pas port e par la hi rarchie du site sur lequel elle est mise en uvre il est illusoire de penser pouvoir faire aboutir un tel projet L acc s aux op rateurs et au terrain ne peut se faire qu au tra vers de la direction 2 Savoir tre flexible et s adapter la r alit du terrain Une application rigide du protocole ne pourra se faire de mani re syst matique Chaque cas rencontr est unique En pratique dans un milieu indus triel o les contraintes de ressources temporelles et humaines sont fortes il est important de savoir faire en fonction de ce qui est dispo nible quitte s carter de la vision id alis e de la d marche Par exemple en situation de travail r elle il n est pas toujours possible d avoir acc s avant et apr s la capture du geste l op rateur qui a fait le geste Dans ce cas une solution consistera trouver un expert m tier ou formateur pour expliciter et commente
56. oint de vue humain et organisationnel avant tout sur le respect des consignes de s curit sur site ainsi que sur la discr tion des observateurs L objectif ultime est de ne pas g ner ou entraver d une quelconque mani re le travail de l expert geste et des op rateurs travaillant autour de lui La pr sence d observateurs doit tre la plus transparente possible Capturer un geste en Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 396 Social Science Information Vol 49 situation de travail r elle implique donc que l analyste s adapte en temps r el l environnement et aux acteurs Le deuxi me cas qui se pr te peu voire pas du tout la verbalisation qu il s agisse d un geste r el ou reproduit est li la nature m me de l activit s il s agit d un geste collaboratif impliquant de la communication verbale les op rateurs ne pourront bien videmment pas commenter A l inverse en situation de travail re cr e l analyste est ma tre de la situation et du d roulement temporel du protocole De plus les contraintes temporelles et de disponibilit des acteurs sont beaucoup moins fortes De ce point de vue il est tout fait envisageable de faire verbaliser l expert pendant la r alisation du geste et si n cessaire de faire refaire le geste plu sieurs fois Dans ce type de situation le protocole de verbalisation peut tre davantage dirig et
57. omp tences et cible des politiques de formation L approche gestion des connaissances plus connue sous le terme Knowledge Management s inscrit quant elle dans une d marche de ges tion du capital intellectuel d tenu par une entreprise au travers de ses salari s Aries Le Blanc amp Ermine 2008 Le Blanc 2008 G rer la connaissance d une organisation revient g rer un capital conomique une ressource strat gique un facteur de stabilit et apporte un avantage concurrentiel Les objectifs poursuivis Zacklad amp Grundstein 2001 sont de plusieurs ordres capitaliser savoir d o l on vient o l on est o l on va transmettre partager de l intelligence individuelle l intelligence collective et cr er de la connais sance dans l organisation innover pour survivre L une des caract ristiques de cette approche est de s int resser de fa on centrale au corpus de savoir faire transmis autant qu aux individus qui les portent Cela a pour cons quence une approche plus naturelle des aspects collectifs et sociaux de la gestion des con naissances C est dans cette lign e que se situe notre d marche Enfin l approche ergonomique traite des comp tences dans leur rapport avec l activit de travail Leplat amp Montmollin 2001 Elles caract risent l organisation de l activit en contexte la mani re dont elle est r alis e Weill Fassina amp Pastr 2004 214
58. on Theureau 1992 avec un protocole verbal Bisseret Sebillotte amp Falzon 1999 Cependant les connaissances tacites sont troitement li es l exp rience de ceux qui les d tiennent Il peut s agir d un art ou d un talent particulier des individus mais aussi d une int riorisation de connaissances expli cites pass es savoirs qui sont devenues progressivement inconscientes au fur et mesure de leur assimilation et qui se traduisent par des automatismes Nonaka amp Takeuchi 1995 1997 4 C est pour cette raison qu elles sont difficiles mettre en mots le vocabulaire manque souvent aux op rateurs ou s av re inadapt pour exprimer leurs intentions Leur savoir a t litt ralement incorpor en de du niveau de conscience Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 378 Social Science Information Vol 49 no 3 Nonaka distingue deux processus de conversion des connaissances tacites pour favoriser leur transmission e Soit par le biais d un processus de socialisation visant le partage d exp rience et de mod les mentaux les relations de compagnonnage en sont un exemple Or comme nous l avons expliqu ce processus tend dis para tre Sans une forme d exp rience partag e il est extr mement difficile pour une personne de se projeter dans le processus de pens e d une autre personne Nous tentons n anmoins de pr s
59. on anthropocentr e on se place du point de vue de l op rateur dans l tude des ph nom nes la fois dans la capture du geste et dans sa transmission Nous avons d clin pour ce probl me particulier de la description des gestes l approche de la qualit per ue Nosulenko amp Samoylenko 2001 2009 La qualit per ue est une m thode g n rale qui permet de comprendre et de d crire ce que sont les l ments de la situation que le sujet utilise effectivement pour agir la mani re dont il se repr sente l activit dans son propre langage mental La qualit per ue comprend des techniques concr tes permettant 1 l analyse des composantes observables de l activit dans une situation de travail et 2 la mise en vidence des composantes subjectives mobilis es par un individu ou un groupe appartenant cette situation en tant qu acteur Pour ce faire nous avons labor un ensemble de techniques et m thodes qui assure la mise en correspondance des donn es d observation enregistre ments vid o etc et des donn es caract risant le v cu subjectif de l individu 2 Cadres th oriques mobilis s pour l analyse des gestes professionnels une mani re de passer du savoir tacite au savoir explicite Les cadres th oriques que nous mobilisons permettent d tudier l activit gestuelle film e afin d obtenir une d composition et une structuration des connaissances et savoir faire tacites notam
60. p Nosulenko eds Rubinstein aujourd hui nouvelles figures de l activit humaine pp 41 81 Paris Octar s et Maison des Sciences de l Homme Bedny G Z amp Meister D 1997 The Russian theory of activity current applications to design and learning Mahwah NJ Lawrence Erlbaum Berthoz 1997 Le sens du mouvement Paris Odile Jacob Bisseret A Sebillotte S amp Falzon 1999 Techniques pratiques pour l tude des activit s expertes Toulouse Octar s Blanchard Laville C amp Fablet D 2003 Travail social et analyse des pratiques profession nelles dispositifs et pratiques de formation Paris L Harmattan B dker S 1991 Through the interface a human activity approach to user interface design Hillsdale NJ Lawrence Erlbaum B dker S 1996 Applying activity theory to video analysis how to make sense of video data in human computer interaction in Nardi ed Context and consciousness activity theory and human computer interaction 147 74 Cambridge The MIT Press Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lahlou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 409 Boutin G ed 2002 Formation pratique des enseignants et partenariat Etat des lieux et prospective Montr al Editions Nouvelles Chassaing K 2004 Vers une compr hension de la construction des gestuelles avec l exp rience le cas des t liers
61. qui veut les filmer d un autre point de vue 3 1 3 Une perspective favorisant la rem moration du raisonnement de l op rateur Le recours une perspective subjective apporte effectivement une s rie int ressante d am liorations sur la qualit de l explicitation par l op rateur de ses intentions lors de la restitution Lahlou 2006 au cours d un entretien de confrontation avec les subfilms Nous pensons que ceci est d l activation de la m moire pisodique Tulving 1972 2002 La trace de l activit offerte par un point de vue la premi re personne peut tre envisag e comme un alli de la m moire lorsqu il s agit de revenir sur l activit film e Le sujet est ainsi replac dans sa propre situation d action pour l aider se rem morer retracer le raisonnement qui fut le sien lors de la r alisation des op rations visualis es 3 1 4 Une perspective favorisant la m morisation et donc l apprentissage des apprenants La perspective subjective permet donc de plonger dans le flux attentionnel de l op rateur Selon le mixage des points de vue r alis au montage l apprenant se trouve tant t en position de spectateur de la sc ne position ext rieure cela favorise la compr hension du contexte tant t en position d acteur du geste au c ur de l action le point de vue la premi re personne provoque chez le spectateur la sensation de partager la perception visuelle
62. r aliser chacune ce geste Une fois le choix de l expert r alis le sensibiliser en lui fixant le jour et l heure de rendez vous et en lui donnant un aper u de sa mission Quand Fixer la date et l heure de rendez vous pour la capture du geste s assurer des disponibilit s de l endroit et des acteurs Enfin si cette phase de pr paration a lieu en pr sentiel et non distance ce que nous pr conisons afin notamment de commencer le processus de familiarisation avec les lieux et les personnes l analyste pr sente la SubCam qui impacte physiquement l op rateur puisqu il sera instrument avec le jour J Il est donc important de d mystifier l objet L analyste fournit galement l op rateur un formulaire de consentement inform droit l image signer et explique l expert la mani re dont se d roulera le tour nage tout en le rassurant sur le soin qui sera apport tre le moins intrusif possible la fois vis vis de lui mais aussi de ses coll gues environnants L analyste pr vient qu il faudra galement tenter d identifier la popula tion qui sera pr sente aux environs ou dans la zone de r alisation du geste de mani re les avertir de la phase de tournage et leur faire galement signer un consentement inform ceci afin d anticiper de quelconques sur prises et d sagr ments le jour du tournage Identifier et si possible r cup rer un maximum de document
63. r s Editions Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lahlou Nosulenko Capter les savoirs experts 411 Leplat J amp Montmollin M D 2001 Les comp tences en ergonomie Toulouse Octar s Editions Le Roux D 2006 Les processus sociaux de la transmission interg n rationnelle des comp tences le cas d une centrale nucl aire Sociologies pratiques no 12 23 36 L vy 2000 Etat de l art sur la notion de comp tences Texte introductif au s minaire national Institut National de la Recherche P dagogique INRP D partement Technologies nouvelles et Education TECNE 26 06 2000 Paris http edutice archives ouvertes fr edutice 00000606 en Lomov B F 1984 Teoria i metodologia psikhologii La th orie et la m thodologie de la psychologie Moscou Edition Nauka Science Martinez Perez C 2009 La formalisation standardis e des pratiques professionnelles dans l industrie a ronautique et son usage dans les processus de transmissions professionnelles l illusion de la capture des savoirs et des savoir faire professionnels http gree univ nancy2 fr digitalAssets 51651 MARTINEZ PEREZ jist 2009 pdf Minet 1996 L Analyse de l activit et la formation des comp tences Paris L Harmattan Morgenthaler 1979 Zur subjectiven Perspektive handelnden Personen Unpublished dissertation Psychologisches Institut der Un
64. r le geste r alis par un autre expert en amont et en aval de la capture Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lahlou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 407 3 Savoir tablir une relation de confiance privil gi e entre l analyste et l expert Ce n est pas tant l emplacement des cam ras pour tre s r de bien saisir le geste qui pr vaut m me si cela participe bien videm ment la qualit du recueil mais c est la qualit du contrat de confiance tacite qui sera tabli entre l analyste et l op rateur On peut consid rer que si le sujet a confiance dans les chercheurs les analystes et dans le dispositif la majeure partie du comportement observ sera spontan e C est pourquoi la phase de pr paration et le respect du sujet ne sont pas seulement des n cessit s de l thique de la recherche mais aussi une condition pour obtenir du mat riel empirique de bonne qualit Lahlou Nosulenko amp Samoylenko in press 194 Etre transparent vis vis de l op rateur permet de s assurer de sa coop ration et garantit le fait que le porteur de savoir se livrera avec plus ou moins de restrictions l analyste sur son rapport psycholo gique au geste et de mani re plus g n rale son activit de travail L acc s aux savoirs tacites s en trouve ainsi facilit Nos observations montrent que si l expert se sent suffisamment l
65. ract ristiques les plus importantes de l outil technique que l op rateur utilisait au cours de son activit Les exp rimentations men es ont montr que l entretien d auto confron tation peut tre r alis non seulement en coop ration avec l op rateur film mais galement si ce dernier n est pas disponible avec un autre sp cialiste expert dans le geste en question qui n a pas forc ment r alis le geste lors de l tape de capture num rique ou encore avec un bin me entre un sen ior et un jeune Cette derni re mani re de proc der pr sente notamment l avantage de mettre le doigt plus ais ment sur les l ments de connaissance relevant de l expertise acquise au fil des ann es et l inverse sur les diffi cult s relevant du manque d exp rience et ou de pratique Enfin cette proc dure peut aussi tre men e avec un groupe d experts une sorte de focus group comme tape pr alable l analyse des vid os Les donn es verbales obtenues au cours de cet entretien permettent de mettre en vidence d une part les composantes de l activit buts t ches actions op rations au sens de Rubinstein 1940 et Leontiev 1975 et d autre part les outils qui m diatisent cette activit L analyse de ces ver balisations posteriori montre ainsi quelles sont les t ches qui aident atteindre la r alisation des buts concrets de l op rateur dans les sit
66. rer dans une repr sentation synth tique qui permet de fixer le mod le mental dans l esprit de l apprenant et de fournir un cadre organisant les ajouts successifs qui seront effectu s par les utilisateurs du syst me volution de la doctrine variantes locales dans tel ou tel site ou sur tel ou tel mat riel etc En cela le MAP se rapproche de l id al du clipscape Lahlou Jegou amp Jeune 2007 mode de repr senta tion synth tique pour organiser les documents multim dia avec un grain de description variable Dans la pratique cette repr sentation est construite sur la base de la th o rie de l activit qui fournit partir de l architecture en buts et sous buts le squelette du mod le de la t che Sur ce squelette les donn es obtenues par la m thode de la qualit per ue permettent de relier chaque but sous but des op rations concr tes sur des objets de l environnement Par exemple V rifier qu on intervient bien sur la bonne cellule est un but qui sera atteint par la s quence d op rations suivantes observer le rep re fonctionnel de la cellule et comparer avec la demande de r gime La qualit per ue a galement permis de rep rer les points critiques pour un geste de bonne qualit trucs de m tier moments risque bonnes pra tiques qui peuvent alors tre signal s sur le mod le l endroit qui convient Enfin sur cette architecture qui est pr sent e en mode multi
67. rning sci ences Mahwah NJ Lawrence Erlbaum Associates Hutchins E 1995 Cognition in the wild Cambridge MA MIT Press Hutchins E amp Palen L 1997 Constructing meaning from space gesture and speech in L Resnick R Salio C Pontecorvo amp B Burge eds Discourse tools and reasoning essays in situated cognition pp 23 40 Berlin New York Springer Verlag Kanbur R 2002 Economics social science and development World Development 30 477 86 Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 410 Social Science Information Vol 49 no 3 Kaptelinin V 1996 Computer mediated activity functional organs in social and developmental contexts in Nardi ed Context and consciousness activity theory and human computer interaction pp 45 68 Cambridge The MIT Press Kent R A 2001 Data construction and data analysis for survey research Basingstoke Palgrave Konopkin 1980 Psikhologitcheskie mekhanizmy regulyatsii deyatelnosti Les m ca nismes psychologiques de la r gulation d activit Moscou Nauka Lahlou 5 1999 Observing cognitive work in offices in N Streitz J Siegel V Hartkopf amp 5 Konomi eds Cooperative buildings integrating information organizations and architec ture Vol 1670 pp 150 63 Heidelberg Springer Lecture Notes in Computer Science Lahlou S 2000 Attracteurs cognitifs et travail de
68. s le domaine de la maintenance des syst mes lectriques Le travail humain 70 2 153 doi 10 3917 th 702 0153 Vygotsky L S 1984 uvres de L S Vygotsky vol 6 Moscou Pedagoguika Weill Fassina A amp Pastr P 2004 Les comp tences professionnelles et leur d veloppe ment in P Falzon Trait d ergonomie pp 213 31 Paris PUF Wertsch J V 1998 Mind as action New York Oxford University Press Wicklund R 1979 Die Aktualisierung von Selbstkonzepten in Handlungsvollz gen in Sigrun Heide ed Selbstkonzeptforschung pp 153 69 Stuttgart Klett Cotta Verlag Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lahlou Nosulenko Capter les savoirs experts 413 Zacklad M amp Grundstein M 2001 Ing ni rie et capitalisation des connaissances Paris Hermes Sciences Publications Zavalova N D Lomov B F amp Ponomarenko V A 1986 Obraz v sisteme psykhitcheskoj regulyatsii deyatel nosti L image dans le syst me de r gulation mentale de l activit Moscou Nauka Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010
69. s par le sujet pour r aliser son geste ainsi que les l ments importants du point de vue de la qualit de son ex cution Ici intervient une premi re fois l approche en termes de qual it per ue dans laquelle on cherche syst matiquement faire proc der l op rateur des comparaisons expert novice bon geste mauvais geste afin de faire ressortir par contraste les dimensions pertinentes Il entame ainsi une d marche de reconstruction de son savoir et cette reconstruction se poursuit tout au long du protocole de capture au travers des trois tapes de capture Ainsi via ces explications l analyste a pour but de comprendre l essence du geste qui va tre film et la mani re dont il faudra s y prendre pour g ner l op rateur le moins possible Au fur et mesure des explications et en m me temps que l image mentale du geste prend forme dans l esprit de l analyste ce dernier tente de r cup rer un maximum d informations qui viendront alimenter cette repr sentation et qui lui permettront d appr hender davantage la phase suivante de capture 4 1 3 Questions cibl es vis e logistique Cette partie de l entretien con siste pour l analyste s assurer qu il dispose de toutes les informations n cessaires au bon d roulement de la capture du geste m tier le jour J du tournage afin de pouvoir notamment anticiper la part logistique du recueil vid o et des difficult s potentielles qui pourraien
70. s techniques analyse des prescriptions proc dures etc et des donn es caract risant le v cu subjectif de l op rateur entretiens verbalisations concernant les objets et les composantes de l activit per ue Cette approche permet d aller au del de la simple com pr hension du geste vers une d marche de qualit et de reconception qui va am nager l environnement et former l op rateur pour obtenir un geste meilleur plus ais plus s r plus efficace Nous n entrerons pas ici dans ces consid rations on se contentera de montrer comment analyser les gestes en donnant sens aux mouvements 3 Suivre le regard du sujet dans la capture du geste En pratique notre approche anthropocentr e se traduit par une capture de l activit situ e du point de vue de l op rateur section 3 1 nous recueillons galement des l ments de contexte avec une cam ra externe section 3 2 pour rendre compte des aspects distribu s et capturer des d tails qui sont mal rendus dans la perspective situ e Enfin nous recueillons les buts associ s aux actions section 3 3 3 1 Capture subjective de donn es subjectives filmer le geste la premi re personne Nous cherchons appr hender le point de vue subjectif sur la situation telle qu elle est per ue par l op rateur en action Pour cela nous filmons l activit du point de vue de l op rateur la premi re personne en utilisant la SubCam une cam r
71. ssion efficace En effet la transmission de savoirs gestuels est une question d licate car comme l expliquent Clot Fernandez amp Scheller 2007 133 le geste ne se transmet pas comme un ballon qui rebondirait de sujet en sujet et m me de g n ration en g n ration En fait le geste au travers duquel se r alise un genre de m tier ne se transmet pas au sens strict Le geste volue en permanence il peut se perdre aussi Le geste n est pas pr t porter Le cadre de l intervention a t d limit l tude de gestes consid r s comme strat giques par le management de l organisation il s agit de gestes professionnels rares au sens o ils sont pratiqu s tr s peu souvent et ou de gestes professionnels cl s au sens o ils ont un impact sur la s ret la s curit et ou la performance Un certain nombre d tudes portant sur les gestes professionnels Aubert 1998 2000 Chassaing 2004 2006 Clot Fernandez amp Scheller 2007 Fernandez 2001 2004 Sauvage 1993 Tom s 2008 dans diff rents domaines d activit h tellerie automobile g nie civil ferroviaire a ro nautique chirurgie s accordent montrer les difficult s d appr hender les savoirs sous jacents aux gestes m tier de par leur sp cificit En effet ces savoirs appartiennent une classe bien particuli re de comp tences celles qui sont encapsul es dans l action difficilement verbalisa
72. t en amenant le sujet expliciter ses pens es au moment de l action mais galement ses marges pr paration valuation apprentis sage Nous cherchons dans le cadre de cette auto confrontation obtenir de l op rateur des informations verbales compl mentaires sur le contenu des composantes de son activit motifs buts t ches Pratiquement la situation d auto confrontation est simple l op rateur visualise le film vid o de son activit projet sur un cran et le commente Figure 4 Ses commentaires sont enregistr s et l entretien est film ce qui permet de savoir quoi se r f re le sujet quand il parle impossible com prendre avec seulement un enregistrement audio moins de faire comme Von Cranach et de d couper en tranches fines FIGURE 4 S ance d auto confrontation l analyste discute le contenu de la bande avec le sujet Downloaded from ssi at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 400 Social Science Information Vol 49 no 3 Cet entretien d auto confrontation joue un r le essentiel dans la d finition des composantes de la qualit per ue Une visualisation de certains aspects de l activit r alis e donne l op rateur travers le langage l outil psychologique Vygotsky 1984 n cessaire pour mobiliser son attention sa m moire ses repr sentations etc Nous disposons ainsi d un instrument permettant de mettre en vidence les ca
73. t tre li es la nature du geste l environnement la population environnante Le but est de recueillir les informations qui donneront des r ponses aux questions g n riques Quoi O Qui Quand Quoi Etablir la liste des caract ristiques du geste capturer La r alisa tion du geste n cessite t elle des d placements Quelle est la surface globale couvrir L espace filmer est il confin ou pas Quel est l environnement alentour autres chantiers autres personnes Le geste est il collaboratif c est dire implique t il la pr sence de plus ieurs personnes Combien Quelle est la nature des changes oral crit 2 Sont ils nombreux quel moment du geste Comment sont r parties les Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lablou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 393 taches entre les personnes Quelle est la relation qui existe entre les deux personnes relation de hi rarchie de coll gues Quelle est la dur e de r alisation du geste en conditions habituelles O D finir le lieu o s effectuera la capture de geste donner des pr ci sions sur l environnement de tournage les conditions externes bruit lumi nosit espace et sp cifier le mat riel a filmer Qui Si l expert geste n a pas encore t choisi qui sera l op rateur mobilis pour l ex cution du geste Plusieurs personnes peuvent elles
74. t et c est l analyste de s adapter En situation de travail r el il est pr f rable de ne pas faire verbaliser l op rateur ou alors d adopter un protocole de verbalisation l ger et mini maliste en laissant l op rateur libre de commenter son geste comme il le souhaite pour viter de provoquer un incident L id e est de r duire au minimum tout l ment de perturbation De plus de mani re g n rale les environnements de travail r els en particulier les usines se pr tent moins au commentaire voix haute en situation d ex cution du geste de par le bruit ambiant qui y r gne Par ailleurs capturer en situation de travail r elle implique de se soumettre aux contraintes organisationnelles temporelles et de disponibilit des acteurs Or les exp rimentations men es en situation de travail r elle montrent que le temps est une ressource rare pour les agents qui ont des objectifs de production et de productivit tenir Dans ces condi tions il n est pas envisageable d imposer des contraintes fortes l op rateur et le geste ne sera donc r alis et captur qu une seule fois d un seul trait Enfin ne manquons pas de rappeler que comme dans tous types d observations terrain et peut tre encore plus dans des cas ou des outils d enregistrement vid o sont pr sents la cl de vo te du dispositif de capture tel que con u repose d un point de vue m thodologique mais galement d un p
75. te proc dure ralentit le geste par rapport une ex cution muette une version comprenant l ex cution en silence et vitesse normale est fournie en fin de MAP et permet une r p tition silencieuse par l apprenant en lui donnant le sens du rythme de l action et de sa vitesse r elle apr s qu il en a int gr les composants et la logique organisatrice L aspect multim dia permet l enrichissement en continu du MAP par d autres op rateurs et experts qui peuvent ajouter des commentaires des retours d exp rience etc Cette capacit d analyse collective qui rappelle la m thode d crite par Cordelois 2010 est une garantie de pertinence de robustesse et d utilisabilit du syst me Downloaded from at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 404 Social Science Information Vol 49 no 3 6 Discussion Le Multim dia APprenant MAP est une ressource p dagogique issue du d roul de la m thode de capture et de formalisation des gestes que nous avons pr sent e dans cet article Il est destin tre ins r dans un processus de formation et de capitalisation en l occurrence celui que l entit forma tion d EDF g re et d veloppe Ce support structur et bas sur l l ment vid o ainsi que sur des commentaires oraux et textuels n est pas consi d rer comme un simple clip vid o Comme nous l avons expliqu dans les sections pr c dentes il s agit avant tout d
76. tems 1 4 320 8 Suchman L 1987 Plans and situated actions the problem of communica tion Cambridge Cambridge University Press Suchman L amp Trigg R 1991 Understanding practice video as a medium for reflection and design in J Greenbaum amp M Kyng eds Design at work cooperative design of computer systems pp 65 89 Hillsdale NJ Lawrence Erlbaum Theureau J 1992 Le cours d action analyse s mio logique essai d une anthropologie cognitive situ e Berne Peter Lang Verlag Tomas J L 2008 La transmission des gestes de m tier en chirurgie cardiaque Centre de Recherche sur le Travail et le D veloppement EA 4132 CNAM quipe clinique de l acti vit Site de l Institut de recherche Robert Sauv en sant et s curit du travail en ligne http www irsst qc ca pages consult es le 21 juillet 2009 Tulving E 1972 Episodic and semantic memory in E Tulving amp W Donaldson eds Organization of memory pp 381 403 New York Academic Press Tulving E 2002 Episodic memory from mind to brain Annual review of psychology 53 1 25 Varela J Thompson E Rosch amp Havelange 1993 L inscription corporelle de l esprit sciences cognitives et exp rience humaine Paris Seuil Vermersch 1994 L entretien d explicitation Paris ESF Vidal Gomel C 2007 Comp tences pour g rer les risques professionnels un exemple dan
77. tion du type d outil p dagogique construit avec notre technique Elle est suivie d une discussion de ses avantages et limites section 6 Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lablou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 373 1 1 Diff rentes coles pour l tude de la transmission des savoirs professionnels La probl matique que nous traitons est en lien avec les travaux d velopp s autour de la gestion des comp tences Le Boterf 2008 L vy 2000 Vidal Gomel 2007 La notion de comp tences renvoie plusieurs traditions d tudes Les gestionnaires de personnel abordent la notion de comp tence sous l angle des qualifications requises pour un m tier ou un poste de l entreprise Le domaine de l ing nierie de la formation cherche r duire via des dispositifs de formation l cart entre connaissances et ou comp tences ini tiales et comp tences souhait es Dans ce cadre la notion de comp tence renvoie le plus souvent des caract ristiques individuelles de potentialit s exprim es ou non dans l activit de travail Minet 1996 La notion de comp tences fait galement l objet de nombreuses recherches dans le domaine de la p dagogie l cole et de l enseignement Boutin 2002 Demailly 1999 Gauthier 1997 Gauthier Mellouki amp Tardif 1993 Ces approches ont en commun de se centrer sur l individu comme support des c
78. tions recueillies au cours des entretiens pr liminaires avec les experts pr paration et capture l analyse des documents disponibles etc Cette analyse lui permet de construire certaines hypoth ses initiales sur la structure du geste et sur l importance des diff rentes op rations qui le constituent Ces hypoth ses lui servent de base pour dresser ventuellement une liste de questions qui pourront guider les commentaires de l op rateur lors de la s ance d auto confrontation La vid o int grale ainsi pr par e repr sente la capture globale du geste sa dur e ne doit pas tre tr s diff rente de la dur e r elle du geste Ce n est qu apr s la s ance d auto confrontation que l analyste pr cisera et approfondira le montage des pisodes et sc nes en fonction de leur pertinence subjective pour l op rateur selon sa qualit per ue 4 4 Entretien d auto confrontation acc der au v cu subjectif du sujet Le probl me de la r cup ration des cognitions de l op rateur simultan es l action de la r cup ration de ses buts et de ses processus de d cision qui nous int resse ici a donn lieu de nombreux travaux L exercice consiste faire replonger l op rateur dans son activit en le confrontant l enregistrement vid o de son geste pour r cup rer son commentaire apr s coup Von Cranach et ses l ves ont d velopp pour la th orie de l action ent e but des protocoles
79. ts et les explique la fois par les buts et les conditions du contexte Le contexte apporte des contraintes sur la mani re dont le sujet va agir pour atteindre ses buts Cette approche est extr mement puissante parce qu elle est explicative et pr dic tive ce que n est pas une simple description des comportements A partir de Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lahlou amp Nosulenko Capter les savoirs experts 383 la connaissance des buts et du contexte on peut pr voir le comportement Elle permet galement de mettre en vidence la valeur fonctionnelle des composantes de l environnement du point de vue du sujet la mani re dont il peut se servir de tel ou tel objet ou outil pour parvenir a ses buts Du coup dans la perspective d une activit donn e l environnement prend sens pour le sujet tel objet peut tre une aide ou un obstacle et c est ce qui d terminera la qualit per ue des objets cf section 2 2 En r sum la th orie de l activit rend explicites les relations entre dif f rentes composantes de l activit motifs buts t ches actions op rations etc Ces composantes poss dent des propri t s distinctives elles sont rep rables avec des m thodes d observation adapt es Certaines com posantes telles que les actions et op rations physiques ou les objets vers lesquels l activit est tourn e peuvent tre enregistr
80. ture with subjective and external perspective situated goal oriented verbalization protocol self confrontation and reconstruction interviews that The Author s 2010 Reprints and permissions http www sagepub co uk journalsPermissions nav Social Science Information 0539 0184 Vol 49 3 371 413 372582 DOI 10 1177 0539018410372582 http ssi sagepub com Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 372 Social Science Information Vol 49 no 3 help recover the know how by cooperation between analyst and expert The protocol aims to 1 reconstruct the intentions of the experts their mental models and 2 produce training video material for novices to learn and internalize the practice Based on this protocol we have realized a multimedia platform for the representation and transmission of professional know how This approach takes the perspective of knowledge management organizational approach attention to training adopts an ergonomic posture sympathy for the actor detailed field observation and uses theories and methods from cognitive psychology and digital ethnography The major theoretical frameworks mobilized are those of activity theory and perceived quality Key words Activity theory Capture Embodied knowledge Multimedia APprenticeship MAP Perceived quality Professional gesture Subjective camera SubCam Transmission Video 1 La tra
81. uations d usage de diff rents outils et donc quelles actions et op rations sont r al is es dans le cadre de ces t ches On utilise ces r sultats pour construire un mod le de l activit qui va servir de structure de base pour la transmission p dagogique La section suivante illustre cette phase 5 Faire un MAP Le processus de capture et d analyse des gestes m tier peut aboutir la r alisation d un support multim dia pr sentant les points forts d un geste professionnel concret Dans la pratique notre quipe a travaill la construction d un produit intitul Multim dia APprenant MAP Le MAP est la fois un outil d apprentissage Multim dia pour l APprenant et Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 Le Bellu Lahlou Nosulenko Capter les savoirs experts 401 terme un outil de capitalisation du savoir qui volue avec ce savoir et avec la communaut apprenante de ceux qui le pratiquent les experts les novices les constructeurs de mat riel les formateurs leurs hi rarchies leurs supports techniques etc Le MAP utilise pour transf rer le savoir faire m tier les instruments m mes qui ont permis de le recueillir et de le mod liser savoir les films en SubCam et cam ra externe les commentaires des experts des analystes et des formateurs les documents techniques d crivant les proc dures etc Ces documents ont vocation a s int g
82. un protocole de verbalisation du geste en demandant l expert geste d agr menter ses commentaires d histoires de retours d exp riences incidents probl mes rencontr s bonnes pratiques mergeantes Pour faire cho ce qui est d velopp dans la section 5 de l article une solution compl mentaire pour traiter cette question est l enrichissement de la res source p dagogique par d autres histoires et ou anecdotes d autres op ra teurs via un syst me de mise disposition des MAP qui soit communautaire et qui permette tous les formateurs et ou op rateurs volontaires d apporter leur contribution personnelle cas incidents rencontr s bonnes pratiques issues de l exp rience de chacun On sait en effet que les histoires narratives sont un moyen privil gi de transmission du savoir en entre prise Garcia Lorenzo 2010 Par ce type de proc d on favoriserait ainsi une auto alimentation de la ressource sur la base commune du MAP Une fa on encore plus compl te d approcher cette probl matique renvoie l objet d une autre t che bien plus importante et co teuse notamment en termes de ressources temporelles Ce travail consisterait lancer une proc dure de recueil des incidents et de la mani re dont les op rateurs s en Downloaded from ssi sagepub com at SCD Universite Bordeaux 2 on September 24 2010 406 Social Science Information Vol 49 no 3 sont sortis
83. vec son film les discussions avec d autres experts et m me l analyse du chercheur Heureusement nous ne sommes pas les seuls met tre en uvre toutes ces techniques et m thodes car le travail r aliser est immense il s agit de cr er les nouveaux dispositifs de formation l re de la transmission num rique Nous avons notamment fait r f rence Von Cranach et d autres coll gues qui d veloppent ce domaine Par rapport ces approches avec lesquelles nous sommes en compl te consonance ce qui distingue la n tre au del de l utilisation de la SubCam est le style par ticuli rement coop ratif de l analyse avec l expert qui est consid r comme un coll gue plus que comme un sujet Nous tirons partie de l intelligence du sujet pour nous aider 1 formaliser avec lui son mod le mental mais aussi 2 le montrer au mieux au travers de la vid o Nous reconstruisons avec lui et pour d autres la logique du geste afin que ces autres puissent la comprendre et l internaliser leur tour Une perspective approfondir concerne les questions d enrichissement de la ressource MAP et de diversification des r f rences du geste dans le but de favoriser l apprentissage On aborde l deux r flexions relatives la prise en compte des d viances du geste incidents et de la variation inter personnelle La question de la d viance du geste est quelque peu soulev e au travers du recours
84. xperts Entre l effritement des collectifs de travail l individualisation croissante des postes de travail et l vasion d mographique des baby boomers la reproduction des savoirs et des savoir faire dans l organisation s amenuise au point de mettre en question la p rennit de certains de ses savoirs Martinez Perez 2009 4 Pourtant les enjeux li s la capitalisation des savoir faire d velopp s par ces experts sont importants pour l entreprise Il en va de son d veloppement strat gique et conomique Ce n est pas seulement son personnel qui s en va c est aussi tout un capital historique culturel et conomique qui s envole si aucune action n est mise en place pour tenter de conserver les connais sances et comp tences acquises et accumul es par ses seniors De nombreux jeunes devront tre form s dans les prochaines ann es pour remplacer le pic d mographique des experts partant la retraite ce qui pousse certaines entreprises mettre en place un syst me de capitalisation et de diffusion massif des savoirs Electricit de France EDF est dans ce cas La Recherche et D veloppement R amp D a donc lanc un vaste programme de recherche pour am liorer en profondeur les syst mes de captation et de transmission du savoir faire en mettant notamment profit les nouveaux outils d ethnographie num rique Lahlou Nosulenko amp Samoylenko in prep Dans ce contexte le pr sent art
85. y Les critures scientifiques de la Grande cole de la ville d Odessa 2 148 54 Version fran aise Rubinstein S L 2007 in V Nosulenko amp P Rabardel eds Rubinstein aujourd hui Nouvelles figures de l activit humaine pp 129 40 Toulouse et Paris Octar s et Editions de la Maison des Sciences de 1 Rubinstein S L 1940 Deyatelnost L activit Osnovy obshej psikhologii Les fondements de la psychologie g n rale Version fran aise Rubinstein S L 2007 in V Nosulenko amp Rabardel eds Rubinstein aujourd hui Nouvelles figures de l activit humaine pp 141 74 Toulouse et Paris Octar s et Editions de la Maison des Sciences de l Homme Saad F 1996 Contribution des techniques d observation et de verbalisation l analyse psy chologique de l activit tude des cas dans le domaine la conduite automobile Performances humaines techniques Journ e GERRA Les verbalisations Vol hors s rie Sauvage C 1993 Formation au geste professionnel par Multim dia in Actes des deuxi mes journ es francophones hyperm dias et apprentissages Lille 24 5 Mars 1993 Steiner V 1980 Zielstructuren in konkreten interaktiven Handlungen Unpublished Lizentiatsarbeit Psychologisches Institut der Universtit t Bern Suchman L 1983 Office procedure as practical action models of work and system design ACM transactions on office information sys

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Stratospheric aerosols measurements at CEILAP, Argentina: Two  取扱説明書 - North Eagle  VTG-55B    EasyIEP End User Manual Winter 2015 V6 Final    Niles Audio SW6.5 Home Theater System User Manual  ADSL-EN-UK-118  SX-1200 Ÿa - 商品データダウンロードサイト  Bretford TGLOCK padlock  

Copyright © All rights reserved. Failed to retrieve file