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1. l tranger et dans d autres villes je sais aussi qu il existe des escaliers propres ailleurs pas si loin que a en fait il suffit de s loigner de quelques kilom tres et je sais donc que 11 ce n est pas une loi mais je ne parviens pas toujours l expliquer aux gens et certains ne me croient pas lorsque je leur dis qu il existe ailleurs des escaliers propres et qu escalier et escalier sale ce n est pas la m me chose mais comme ils ne l ont jamais vu eux m me et que souvent on le leur a jamais dit non plus je ne leur en veux pas sauf ceux qui me traitent de menteur mais j ai l habitude alors je ne leur en veux pas beaucoup non plus ceux l seulement le mien d escalier je sais encore mieux quel point il est horriblement sale j y passe du temps compagnonnage forc la rampe me tient le bras du fait de mes difficult s avec les marches que je les monte et les redescends plusieurs fois bornes indicatrices dans ma vision globale de l ensemble plus vaste nomm escalier avec une canne la main certains jours m y appuyant au risque de la voir c der elle aussi patiner dans la graisse malgr son bout ferr j y vais de mes dessins dans les sols les murs aussi des fois sans trop parve nir sortir ou rentrer chez moi au lieu de a de sortir ou de rentrer d un coup je suis dans l es calier titubant d une marche l autre en tr buchant pas mal aussi avec une chance quiprobable de me retrouver d2. acrobate le matin rarement plus tard la journ e je danse dans la lumi re verte du haut en bas la lumi re vient du haut de la verri re soupirail qui dig re la lumi re Elle ne la transmet pas ne la laisse pas simplement passer elle la transpire elle en sue un un chaque rayon La lumi re coule de l haut et me tombe dessus elle p se sur mes v tements les salit et les alourdit au passage se prend dans mes bras puis dans toutes les poussi res possibles me fai sant tr bucher avant de finir de tomber trois tages plus bas au moins plus bonne rien je n avance pas vite malgr les bonds la descente deux par deux mes jambes s agitent tr s loin de moi ce me semble orphelines l bas sur les marches je n avance pas vite mais j avance et il r gne tout en dessous perdue sous les autres odeurs un relent de vieille cire salie la cire qui couvre les marches arrach e par les talons des habi tants qui laissent derri re eux des runes jusque dans le vieux bois dessins en creux dans la mati re us e mi dure du doigt je les touche parfois je sens des clats de cire fig e je devine les longues pines fibreuses emport es pour en faire je ne sais quoi des couteaux la place desquelles la cire s est solidifi e en plein les angles des marches ne sont plus droits depuis un moment us s de tout leur long lames frott es de pas recouvertes ensuite de cire et comme a combien de fois tra tres glissants ba
3. brefs changes qu l occasion de certains courants d air capables de brasser les niches cologiques de crasse poussi res ivres de libert mais qui repr sent es ainsi les unes par dessus les autres dans la m moire ou la conscience de celui qui comme moi parcourt un minimum les escaliers de la ville en l chant la bride sa sagacit finissent bien par avoir exactement l apparen ce d une r gle ou m me d une loi de la poussi re et de la crasse dans les escaliers comme si tout allait forc ment dans le m me sens si il y a comme une loi pour les escaliers sales c est que celui qui n a jamais quitt la ville et ne conna t que ses cages d escalier peut s imaginer que les escaliers sont normalement sales qu il n en est jamais autrement tant donn qu il n aura probablement jamais vu un seul escalier propre dans sa vie eut il m me parcouru tous les immeubles de la ville et mont tous les escaliers les uns apr s les aut res ils sont tous sales celui ci a de la peinture jaun tre et qui s caille avec des tra n es bariol es dans les tons bruns gris mal d cid s tous les tages et toutes les hauteurs il manque des morceaux de rampe aussi et les barres de fer qui tiennent la rampe dans le ventre de l es calier sont toutes tordues et vaguement rouill es de haut en bas pas une rouille franche et rouge mais une de ces rouilles incertaines qui colle aux doigts lorsque je touche trop fort moi qui suis d j all
4. Cependant comme le bombardement est un ph nom ne p rio dique les moyens de s en prot ger ne manquent pas nous les avons appris avec le temps Ces moyens de se prot ger nous garantissent peu pr s contre la mort Ils sont sans effet sur la folie la folie est une cons quence plus certaine du bombardement que la mort Nous savons comment nous prot ger du bombardement mais nous ne savons pas toujours pourquoi Le bombardement est voulu par l tat Le bombardement est une op ration de l tat C est donc l tat qui d cide du d clenchement du bombardement des intervalles variables Il n existe pas d chappa toire Comme fait le bombardement ne peut tre ni anticip ni remis en cause ni critiqu Tout comportement du type de ceux pr cit s entra ne l exil qui signifie la mort Il arrive que certains ne cherchent pas se prot ger du bombar dement lorsqu il arrive Ceux l se tiennent alors dans les rues Ils attendent Il arrive que leur attente soit r compens e Cette fa on de faire lorsqu elle r ussit nous la nommons mort volontaire Seul ce terme est accept par l tat 4 La tombe Deux j en descends deux Deux j en descends deux je les descends souvent comme a deux par deux les marches je bondis je d vale je br le mes forces j prouve ma r sistance et ma condition physique d plorables l une comme l autre dans cet exercice voil ma seule fa on de danser de marche en marche
5. Oolong La tombe premi re partie feuilletonn pour Le Terrier www le terrier net du 9 f vrier au 26 juillet 2004 La tombe Le bombardement Le bombardement est ce qui arrive Le bombardement modifie le monde l o il se produit le monde ne reste pas le m me apr s Nous non plus Le bombardement laisse des traces identifiables la fois dans les rues et dans nos vies Le bombardement est un ph nom ne p riodique il se produit des intervalles variables mais ne cesse pas de se produire encore et encore Seul celui qui vit ici depuis assez longtemps a la connaissan ce de cette p riodicit Celui qui d clare assister son premier bom bardement est donc soit un tranger soit un fou De tels fous ne manquent pas Ces fous sont une des modifica tions apport es par le bombardement La mort est une autre de ces modifications La mort se manifeste dans les morts Apr s le bombardement nous comptons les morts et nous appre nons le d c s de certains seulement bien plus tard Car il n existe pas de recension officielle des morts parmi nous une telle recension est interdite Ainsi si je dis que nous comptons nos morts cela ne signi fie pas que nous en op rions un d nombrement pr cis mais seule ment que des morts se produisent et que ces morts sont un fait que les survivants doivent prendre en compte Ceux qui croient en la vie ternelle se posent aussi d autres ques tions devant ces morts
6. cherche le minimum de fric tion pour me tenir debout me retenir la surface plane et verticale je sais que c est possible le bout de mes doigts chauffe en r pant la pelli cule grasse la surface du mur faudra que je m essuie les mains presque aussi glissant que pour les pieds on devrait mettre des pitons tiges d acier bross en saillie appeaux pour la chute de lumi re abeilles se harnacher avant avec une corde surtout moi pench moiti pour rattraper le d sordre entre bras et jambes orientation incertaine de mes grands et petits axes je mime l attitude 6 La tombe du mannequin mais poids r partir le mannequin reste stable sur son cul lest pas moi pression changeante du sol sous mes semelles posture contraire aux lois de la pesanteur un instant comme si j tais dans l espace je flotte si maladroit pourtant probl me d quilibre des chasses au bout de chaque doigt de chaque orteil extr mit s oursins je devrais me planter avancer comme un chat sur les griffes mais non je ne pique pas me laisser pousser les ongles et les tailler pointu j ai d j essay je me fais mal je n accroche pas mieux les doigts glissent le mur se refuse au grain et la prise banquise blocs sans accrocs sauf un trou soudain pr s du majeur de ma main droi te je le connais bien je le cherchais ce trou l je mets mon doigts dedans profond le trou r el appui enfin sortir de l passe difficile m
7. e maison de passer une partie de la nuit couch assis couch plu t t puis pour faire un court somme de r cup ration avant de reprendre mes efforts poches trop petites et teint terreux sur les marches parce que je n arrivais pas redescendre apr s avoir pass mon palier m me plusieurs nuits des fois a m est arriv aussi sauf s il y a une rampe d escalier praticable auquel cas je fais le fardeau dessus et je me laisse tomber sur mes fesses qui glissent en essayant peu pr s de freiner correctement pour me retrouver devant chez moi mais l dans cet immeuble dont j habite le dernier tage la rampe est sem e de petits trucs en m tal pointu d coratifs et astiqu s trop poin tus pour me laisser glisser m me en arrachant mon pantalon sur eux c est le malheur de la d coration d ici c est pas beau et en plus je ne peux pas glisser dessus ce qui permet tout de m me de gagner du temps dans les descentes je peine pas mal j en redescends encore une de marche mais cette fois je me retrouve sur le cul assis les fesses dans la poussi re et la crasse qui niche entre les marches forc ment depuis longtemps de la 13 vieille crasse encore plus sale je fais une nouvelle pause je ne cesse pas de faire des pauses je risque de perdre le rythme je suis content parce que la marche n est pas mouill e des fois lorsqu il pleut assez souvent en fait il arrive que les gens qui montent et descendent ram nent de la
8. e relever multiples inconnues quation de mon quilibre trop de variables pas le temps de la r soudre un coup de rein c est tout la grosse attention ne pas me marcher dessus moi m me me pi ti ner presque la cheville tordue qui fait mal ouf je ne suis jamais assur de l existence de mes pieds j exprime ceci mes pieds n existent pas ils n ont jamais exist je ne sais pas ce qu est un pied le matin au r veil j prouve un temps de doute assez long ce sujet des minutes passent la montre je les compte enco re au fond du lit tant que je ne suis pas lev a peut aller pour l quilibre mais le monde manque de pr cision a peut para tre bizar re mes pieds je me demande ce moment l larges pi ces de corne et d os ils se d robent la perception je les vois bien mais a ne m en dit pas plus devant moi et sous moi ne m appartiennent qu moiti pareil mes mains et les doigts au bout en dessous du poignet r side une question un outil sans mode d emploi au sortir de la bo te ouverte pos e sur le sol notice arrach e explorer chaque fois comment a marche pas moyen de me persuader qu elles sont bien moi mes mains mes pieds non plus les m mes qu hier pourtant mais loin satellis s c est pour a que descendre l escalier n est pas simple je n y suis pas encore fait l apr s midi a va mieux mais le matin j y passe pas mal de temps avec mes mains mes pieds qui ch
9. ehors sur le trottoir en esp rant qu il ne se soit pas mis pleuvoir durant le temps de ma descente dans la lumi re qui colle et de ne pas m tre mis trop de sale t s sur les habits et sur le nez et les cheveux ou de rentrer chez moi si vraiment a ne veut pas descendre comme a arrive certains jours il faut savoir s avouer vaincu vivre avec l incertitude de ses pieds comme avec les escaliers d sertion temporaire du champ de bataille me gorg e de d pit et de honte larmes aux yeux impuissance comme les tout petits mais toujours la possibilit de recommencer le lendemain dans ces cas l je disparais de l escalier lui aussi 12 La tombe j ai de la chance j habite au dernier tage au dessus de moi per sonne rien que la verri re ponc e d algues son existence opaque la verticale de ma porte ou presque l escalier s arr te sur mon palier je n ai donc jamais faire face la situation o non content de ne pas parvenir sortir de l immeuble coinc dans cette chemin e gens mais sans personne en plus je me retrouverais dans les tages sup rieurs de telle fa on que je risque de ne pas pouvoir rentrer chez moi et de perdre encore des heures pour redescendre ou alors qu en ren trant chez moi le soir je d passe mon palier emport par l lan je ne parvienne pas faire l arr t au bon niveau faute de pr paration suf fisante et de concentration sur l objectif a m est d j arriv dans une autr
10. er chent se mettre en place ou alors moi qui les cherche des d sac cords soudains entre nous l tout au bout des membres tout de suite a prend une deux heures pas souvent plus a d pend de la force du doute de la vitesse des habitudes revenir jamais press es d tours je n gocie de l o je suis entre deux marches je vois bien la peinture qui s en va sur le mur et en dessous l enduit qui s en va et en dessous entour de craquelures d enduit et de peinture qui forment des rayons autour du trou les briques m me un morceau de bois de la charpente tout droite solitaire vertical juste avant l endroit o l enduit a tenu bon par fragments le fond d un oeil rouge qui fixe stupidement l es calier et les habitants qui montent et qui descendent devant lui une sentinelle p trifi e je ne sais pas laisse rien passer voit tout moi un peu plus souvent que les autres je passe plus de temps dans l escalier qu eux le trou et les clats organis s autour c est toute une histoire d pos e sur le mur rien que pour moi je vois tout moi aussi plus que le trou a me distrait durant le voyage jusqu en bas je fais pas mal de bruit aussi mais l escalier se tait je remonte ma cheville tordue qui me fait mal j ai l habitude alors je fais lentement pour la remettre en place calage au millim tre l quilibre je le tiens je suis install sur ma marche pr sent la douleur dure un peu plus mais ce n est pas
11. grave je n ai jamais t foutu de monter et descendre les marches correctement depuis que je suis tout petit il para t que c est ma nourrice qui m a balanc dans les escaliers 8 La tombe un jour de col re pas m me contre moi et qu apr s je n ai plus jamais mont les marches correctement je monte et puis je descends je refais vingt fois la m me marche dans les deux sens avant de me d cider aller vraiment dans un sens je perds l quilibre tellement vite que j oscille je fais le pendule dans les escaliers sur toute la hau teur selon les jours depuis tout petit m me que a nervait tout le monde la famille les amis les inconnus pourtant je le sais rien voir avec la nourrice l ment populaire anecdotique couleur locale et lutte des classes pos e l pour ne pas se poser les vraies questions la nourrice devant les vrais probl mes une impasse pour ne pas dire le doute des pieds des mains pas si facile rejeter la faute sur la nour rice rien du tout auxiliaire du destin tout au plus un cran en des sous des trag dies grecques mais pas loin alors je tr buche comme tout de suite j ai fait je tr buche dans la lumi re pire que l ombre mais a va bien a fait mal aux chevilles et des fois je tombe vraiment mais l a va bien j ai presque le nez sur le trou dans la peinture et dans l enduit si je bouge trop en avant je vais me mettre de la poussi re de brique rouge sur le nez a fait pas u
12. n pli faut que je remonte ma jambe o est accroch e la cheville qui me fait mal et que je me remette droit mais sans me pencher vers l a vant sinon mon nez ira frotter contre la brique et il sera couvert de poussi re rouge mais en fait ce n est pas grave si a arrive j ai enco re tout le temps pas si longtemps que je suis parti et puis comme a je peux r fl chir l aise on a vraiment du mal croire que cette lumi re l dans l escalier elle ait pu na tre en hauteur on ne parvient pas la penser en altitu de de m me qu on ne parvient pas la penser droite mais unique ment en rebonds et en corchures et qu il faille ensuite la remonter p niblement dos d ne peut tre pour lui permettre de redescend re encore pas si vite avec moi je me redresse me tiens droit sur mes pieds pos s ancr s un peu raide dans la lumi re qui ne parvient pas dessiner d ombre rien du tout lumi re en pattes de crabes avance jamais dans la direction o on l attend je souffle je fais une pause je n ai pas trop mis de pous si re sur les pans de mon manteau ni d autres salet s sous mes chaussures sans doute mais je ne vais pas faire des contorsions en parapluie pour aller voir sous mes pieds pas dire cet escalier est horriblement sale pas beaucoup plus que les autres escaliers de la ville en fait plut t dans la moyenne voire riant par endroits vers le bas du deuxi me tage en particulier o les couche
13. nc de poissons abandonn s pour toujours l invisibles avant d en descendre deux j en avais mont quatre des marches dans un gros effort mais l je continue pos ment une par une lever poser appuyer trois temps pr cis ne pas contrarier le mouve ment surtout au moment de lever le plus dangereux l quilibre prend place entre respecter le rythme c est mon habitude la mon t e rarement plus d une la fois et encore avec h sitation t ter le terrain du pied avant de porter tout le poids du corps pr venir la modification toujours possible des propri t s physiques de l escalier son devenir mou il n y a pas un bruit pas un bruit c est sombre mal gr la lumi re elle n claire rien fond de bassin lorsqu elle a fini de goutter jusqu en bas elle s opacifie je nage dedans gluante je me vois bien je me repr sente en train de me mouvoir entre les jambes de l immeuble ob se bras grand cart s envergure maximum atteinte pour am liorer mon quilibre si je pouvais me laisser pousser les bras je le ferais je n ai pas la t te qui tourne elle se tient droite ma t te pour une fois de ce c t l a va plut t bien je descends encore une marche obstacle branlant pr t dispara tre insistant encore je le surveille et je tr buche tr s bas ce coup ci ce n est pas la premi re fois ce matin le bout de mes doigts cherche le mur le touche glissade rose pas m me un point d appui v ritable je re
14. pluie sur les escaliers du mouill a se voit bien le bois devient plus sombre l o c est mouill et a se sent aussi comme les marches deviennent plus glissantes comme de la mousse humide et grasse dessus et a se sent surtout lorsque comme maintenant je tombe et que je m assieds l eau mouille mon pantalon et mes sous v tements et mes fesses ensuite si je parviens sortir j ai un rond d humidit grand sur les fesses de mon pantalon et de mon manteau pour le reste de la journ e mais aujourd hui je dirais qu il ne pleut pas et c est pas plus mal si a dure plusieurs jours le bois commen ce moisir en surface cause de toute la crasse et l odeur n est pas trop agr able mais a ne me g ne pas a fait un moment depuis ce matin que je suis dans l escalier en progressant vers la sortie mais vraiment pas vite je descends tellement peu que c en est insensible je crois que j ai d j vu tous les voisins au moins deux fois entre le cin qui me et le troisi me l je suis vers le troisi me assis sur les mar ches sur le bois la marche au dessus de celle sur laquelle je suis assis me rentre dans les reins alors je suis presque bien a me fait un sup port or j avais du mal depuis longtemps avec les escaliers mais sans doute que ce n tait pas tout et pas la seule source de la difficult par ticuli re qui tait l apanage de ce jour l m me s il existait d autres jours comme a et j en remontais un puis
15. profitant d avoir fran chement tr buch ce coup ci sur ma chaussure us e j en descendis une vol e d un coup au moins cinq avec en plus deux grands pas mais toujours dans le sens descendant ce qui me permit de me retro 14 La tombe uver sous le palier du troisi me tage et en bonne voie d avoir fran chi la moiti de l effort total n cessaire gagner d abord le hall d en tr e minuscule et encore beaucoup plus sale que le reste et dans lequel je d testais tomber cause de la force des odeurs qui faisaient les gens se retourner sur moi ensuite dans la rue si j y restais trop longtemps pour une petite sieste avant de gagner la rue l odeur s ac crochant tout de suite dans mon manteau et apr s le hall la rue qui me permettrait ensuite de gagner ma v ritable destination situ e bien au del du seuil de l immeuble et je refis deux marches vers le haut en m emm lant les pieds et me rattrapant une chemise de nuit qui pendait l pour s cher j en d chirais un grand morceau dans ma demi chute morceau dans lequel je me mouchais avant de le mettre dans une des poches de mon manteau le nez vide facilite la descente j avais du mal pas seulement cause de mes pieds et de ma mar che vraiment pas faits pour monter et descendre les escaliers mais aussi cause de toute l histoire avec mon ami O 15
16. s de peinture caill es ont fini par faire une fresque assez abstraite sur une portion du mur faut se pencher pour bien voir presque au sol ramper avec la lumi re fleur de marche sans tricher avec la poussi re escalier dans la moyenne mais pas d nu de charme c est exactement ce que a veut dire ici qu il est horriblement sale d gueulasse r pugnant immonde les gens ne font d ailleurs qu y passer on n a jamais vu dans cette ville d escalier autrement qu horrible ment sale ce n est pas une loi rien ne prouve qu on ne puisse trou ver un jour un escalier propre ou m me plusieurs dans la ville pour ma part je n ai jamais cherch m thodiquement exploration citadine exp dition tal e sur trois mois phases de ravitaillement et porteurs bivouacs savamment calcul s avant le d part et nerfs d acier pour g rer les impr vus mais j ai juste constat partout o j allais la pr sence uniforme de la salet dans les escaliers et cette intuition de mes jeunes ann es nourrie par l exp rience est devenue comme une r gle m me si nous savons tous que ce n en est pas une franchement par 10 La tombe ler et que mon jugement sur la question de la salet des escaliers d ici provient seulement de l accumulation d une tr s grande quantit de salet s s par es au d part vivant chacune une existence de poussi res et de salet s ind pendantes autonomes territoires de graisse et de cendres ne c dant de
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