L`ACQUISITION DU LANGAGE: ETAPES ET
Contents
1. Ins rer le tableau 5 b Hypoth se de la composition des traits les traits s mantiques d finissant la signification d un mot sont acquis par adjonctions et combinaisons successives c Hypoth se des traits g n raux et sp cifiques l int rieur d un champ s mantique par exemple les verbes de possession ou de mouvement les traits composants la signification d un mot sont acquis des plus g n raux au plus particuliers Un nombre important de recherches concerne l acquisition des verbes Par exemple PRENDRE Transmission d un Objet est acquis avant ACHETER transmission d un Objet Transmission d Argent et dans un premier temps l enfant attribue ACHETER la signification de PRENDRE simple transmission d un objet d un individu vers un autre d Hypoth se des traits perceptifs les premiers traits composant la signification d un mot sont d origine perceptive e Hypoth se de la transparence la correspondance entre l utilisation d un mot par l enfant et la signification qu il lui attribue est stricte le r f rent d un mot a toujours toutes les propri t s de la signification qu il a pour l enfant ceci exclut l utilisation d un mot dans une situation ne correspondant que partiellement la signification attribu e Une revue de recherches rapport e dans le tableau 6 montre que ces hypoth ses sont en partie confirm es et en partie infirm es Ins rer le tableau 6 De plus les r sultats des travaux2. Dans le cadre des psycholinguistiques pragmatiques titre d exemples deux courants ont t choisi celui qui met en relation situation de communication et fonctions du langage et celui qui met en relation situation de communication et actes de langage 3 3 1 Situation de communication et fonctions du langage Nous illustrerons cette perspective par les travaux de M A K Halliday 1975 1978 1985 L auteur a travaill partir de donn es qui sont les productions verbales et non verbales d un seul enfant son fils Nigel g de 9 mois 22 mois et demi L interpr tation des donn es a permis de d gager deux phases dans l volution des productions de l enfant La phase 1 entre 9 mois et 16 mois et demi est caract ris e par l absence de combinatoire entre mots et gestes ou entre plusieurs mots On peut avec six fonctions usages d crire les productions de l enfant a La fonction instrumentale vise obtenir quelque chose de l interlocuteur b La fonction r gulatoire vise au contr le du comportement d autrui c La fonction interactionnelle concerne les salutations les marques de politesse et la prise de contact avec autrui d La fonction personnelle concerne l expression de soi de ses int r ts de sa satisfaction de sa non satisfaction etc e La fonction heuristique vise l augmentation du savoir 14 d La fonction imaginative concerne l expression de sa propre conception de l environne
3. moire s mantique Paris Presses Universitaires de France Bronckart J P 1976 Gen se et organisation des formes verbales chez l enfant Bruxelles Dessart et Mardaga Bronckart J P Kail M et Noizet G 1983 Psycholinguistique de l enfant recherche sur l acquisition du langage Neuch tel Delachaux et Niestl Bruner J S 1983 Le d veloppement de l enfant savoir faire savoir dire Paris Presses Universitaires de France Bruner J S 1991 Car la culture donne forme l esprit de la r volution culturelle la psychologie culturelle Paris ESHEL Carmica l L 1952 Manuel de Psychologie de l enfant Paris Presses Universitaires de France Clark E V 1973 What s in the word On the child s acquisition of semantics in his first language In T E More Ed Cognitive development and the acquisition of language New York Academic Press Dale Ph 1980 Is early pragmatic development measurable Journal of Child Language 7 1 12 Deleau M 1990 Les origines sociales du d veloppement mental Paris Armand Colin Dixon R A et al 1984 Verbal ability and text structure effects on adults age difference in text recall Journal of Verbal Learning and Verbal Behavior 23 569 578 21 Ervin Tripp S et Mitchell Kernan C 1977 Child Discourse New York Academic Press Fayol M 1997 Des id es au texte Psychologie cognitive d ela production verbale orale et c
4. rations concr tes Paris Dunod Slobin D I 1981 L apprentissage de la langue maternelle La Recherche 12 572 578 Slobin D I Ed 1996 Social interaction social context and language Hillsdale New Jersey Laurence Erlbaum Associates Tager Flusberg H 1994 Constraints on language acquisition studies of atypical children Hillsdale New Jersey Laurence Erlbaum Associates Vygotski L S 1985 Pens e et langage Paris Editions Sociales de France Mot pivot aussi aussi encore encore encore encore encore Mot ouvert auto ballonama cl bonbon camion auto moto grue Tableau 1 Exemples d nonc s de deux mots Mot ouvert bonbon du pain banane du pain manger fromage le bonbon Mot pivot ama moi moi ama moi ama moi broum broum broum broum broum broum broum broum 24 Tableau 2 Longueur moyenne de la phrase dans le langage parl partir de dix conversations d apr s Carmicha l 1952 cf version pr c dente 23 Tableau 3 Chronologie de l apparition des principaux constituants non nominaux du syntagme nominal dans le parler de l enfant d apr s Hurtig et Rondal 1981 cf version pr c dente 26 27 Tableau 4 Exemple de r gle permettant la cr ation d nonc Phrase Syntagme Nominal Syntagme Verbal Article Nom Ve rbe Adverbe La diva chante faux Les dinosau res ma ngent souvent Les tudiant s tr availlent b
5. 3 La situation de communication un objet int ressant L id e de cette perpective cf Ervin Tripp et Mitchell Kernan 1977 Slobin 1996 est qu il est possible en se centrant sur la situation de communication de d finir un ensemble de conditions pouvant contribuer progresser dans l tude de l acquisition du langage l tude des conversations naturelles l tude d unit s d analyse plus larges que la phrase la prise en compte du contexte extralinguistique la prise en compte de variabilit s interimdividuelles ou intergroupes sociaux et enfin la prise en compte des diverses fonctions du langage En effet le langage n est pas simplement une grammaire mais aussi un ensemble de strat gies utilis es par l enfant pour structurer son action sociale pour contr ler et r aliser son activit communicative Les recherches qui ont pris en compte la situation ont t r alis es dans le cadre la psycholinguistique pragmatique Moeschler et Reboul 1994 Bernicot et Trognon 1997 c est dire la psycholinguistique qui s int resse plus l utilisation aux usages aux fonctions du langage qu sa structure Cette perspective consiste aborder le probl me de l acquisition en se posant la question quoi sert le langage quel est l usage qui en est fait par les enfants Il existe des convergences importantes entre les th ories pragmatiques actuelles et des th ories du d veloppement comme celles de Vygotski 1985
6. du Seuil Beaudichon J 1982 La communication sociale chez l enfant Paris Presses Universitaires de France Berko Gleason J Ed 1997 The development of language Boston Allyn and Bacon Bernicot J 1981 Le d veloppement des syst mes s mantiques de verbes d actions Paris Monographies Fran aises de Psychologie CNRS Bernicot J 1992 Les actes de langage chez l enfant Paris Presses Universitaires de France Bernicot J et Chaigneau A 1996 Communication chez des enfants atteints de Dystrophie Musculaire de Duchenne DMD la production des tours de parole et des actes de langage Interactions et Cognition 1 397 424 Bernicot J et Marcos H Eds 1992 La communication pr linguistique et linguistique Bulletin de Psychologie num ro sp cial 46 Bernicot J et Trognon A 1997 Dimensions de la conversation In J Bernicot A Trognon et J Caron Pargue Eds La conversation chez l enfant et chez l adulte Nancy Presses Universitaires de Nancy Bideaud J Houd O amp P dinielli J L 1993 L homme en d veloppement Paris Presses Universitaires de France Bloom L 1973 One word at time La Haye Mouton Boysson Bardies B 1996 Comment la parole vient aux enfants Paris Editions Odile Jacob 20 Braine M 1963 The ontogeny of English phrase structure the first phase Language 39 1 14 Bramaud du Boucheron G 1982 Le d veloppement de la m
7. emprunt aux th ories linguistiques formelles est alors indispensable celles ci fourniraient un sorte d alg bre de la langue Bien entendu pour les psycholinguistes piag tiens l acquisition du langage est subordonn e l exercice de la fonction symbolique et est r alis e comme toutes les autres grandes fonctions par exemple la perception ou la m moire selon un principe constructiviste qui implique la fois l activit de l enfant et ses changes avec le milieu Ce sont les travaux d Hermine Sinclair de Zwart 1967 qui repr sentent le mieux la perspective piag tienne en mati re d acquisition du langage cf Piaget et Inhelder 1966 ces travaux sont centr s sur l tude du rapport entre langage et op rations au sens piag tien du terme Voici pr sent e de fa on r sum e un exemple de l une de ces recherches On prend deux groupes d enfants l un conservant l autre tant non conservant On propose aux enfants la t che suivante ils doivent d crire des couples d objet diff rents variant quant leur taille un petit et un grand b ton leur nombre un ensemble de deux billes et un ensemble de cinq billes etc Il appara t que le langage des deux groupes est tr s diff rent En particulier les enfants non conservants utilisent des formes linguistiques comme celui l un grand celui l un petit celui l a beaucoup 1 Rappelons par exemple en ce qui concerne la mati re qu un enfant est dit c
8. et de Bruner 1983 1991 Pour Vygotski 1985 un signe linguistique est toujours l origine un moyen utilis dans un but social un moyen d influencer autrui et seulement plus tard un moyen de s influencer soi m me De plus pour lui la fonction essentielle du langage chez l adulte comme chez l enfant est la communication et le langage initial de l enfant est purement social La notion de formats d interaction d velopp e par Bruner est aussi tr s int ressante Pour Bruner 1983 1991 l activit de l adulte est caract ris e par une interpr tation permanente des comportements de l enfant et par une tendance 13 standardiser certaines formes d action conjointe C est cette standardisation des actions conjointes que Bruner appelle format Dans cette perspective parler c est tre engag dans un comportement r gi par des r gles Du point de vue du d veloppement il s agit d tudier donc comment l enfant produit et interpr te le langage travers un ensemble de r gles de conventions et de connaissances partag es qui sous tendent non seulement les communications verbales mais aussi l ensemble des activit s sociales L acquisition du langage implique pour l enfant d tre sensible ces r gles ces conventions et ces connaissances partag es et d avoir un comportement linguistique en accord avec elles L acquisition du langage passe par l tablissement de relations entre r gles sociales et structures du langage
9. exemple S gui et L veill 1977 C est ce dernier exemple que nous allons d velopper ici Exemple de relative en qui Le pr sident qui salue la foule renversable La foule qui salue le pr sident renversable Le chat qui mange la souris non renversable Exemple de relative en que Le pr sident que salue la foule renversable La foule que salue le pr sident renversable La souris que mange le chat non renversable Les relatives en qui n alt rent pas l ordre canonique agent action patient celui qui fait l action appara t en premier puis vient l action r alis e et enfin celui sur lequel porte l action Les relatives en que modifient cet ordre canonique celui sur lequel porte l action appara t en premier puis vient l action et enfin celui qui la r alise Les relatives peuvent tre renversables lorsque l inversion de l agent et du patient correspond une phrase s mantiquement acceptable Elles sont dites non renversables lorsque cette inversion est impossible sur le plan s mantique La compr hension des relatives en qui qu elles soient renversables ou non ne pose pas plus de probl me que celle des phrases actives on obtient entre 3 ans 7 mois et 4 ans 8 mois 100 de bonnes r ponses La compr hension des relatives en que n appara t pas au m me ge pour les phrases non renversables 3 ans 7 mois et renversables 10 ans 6 mois Il appara t donc que pour les relatives en que non
10. r centes on utilise surtout les termes de babillage et de vocalisations Jusqu 6 mois l enfant met une gamme tr s tendue de phon mes unit s de sons qui d passe largement celle de sa langue maternelle A partir de cet ge ses productions sonores commencent se rapprocher des phon mes de sa langue maternelle Boysson Bardies 1996 Pendant cette p riode l enfant passe progressivement d une forme globale de communication mettant en jeu le corps tout entier une forme plus diff renci e qui fait appel l activit vocale et un d but de compr hension verbale Outre l apprentissage de sons de sa langue maternelle un aspect important de cette phase est l entr e de l enfant dans les m canismes de base de la communication Bruner 1983 1991 Par exemple certaines r gles li es la r f rence dans le dialogue ou l action conjointe coop ration sont acquises entre 9 et 18 mois De plus la fin de cette p riode pr linguistique l enfant adapte ses messages non verbaux l interlocuteur et la situation de communication selon des r gles analogues celles utilis es pendant la p riode linguistique Bernicot et Marcos 1992 Deleau 1990 s int resse aussi au lien entre communication pr linguistique et linguistique 2 1 2 La r ception L enfant nouveau n n est plus consid r comme un tre totalement d pourvu de capacit s sp cifiques d adaptation il semble poss der certaines dispositions
11. relatifs aux verbes de transmission de possession de mouvement de jugement et de nourriture montrent que d une part les r sultats pour un m me groupe de verbes varient en fonction du dispositif exp rimental d autre part que dans bons nombres de cas les traits qui font partie de la signification attribu e un verbe par les enfants ne sont pas pr vus par le mod le de d part Il existe un nombre impressionnant de contre exemples la th orie du trait s mantique Pour les expliquer on a fait appel p le m le la situation de communication la notion de trait important pour l enfant ou la notion de trait faisant partie de l exp rience de l enfant Cependant si chaque nouvelle exp rience a permis de 12 mettre en vidence les limites de la th orie personne n a jamais pu proposer un nouveau cadre d interpr tation th orique coh rent permettant d int grer le r le de la situation de communication Notons que les m mes probl mes ont t rencontr s avec l tude de la production et de la compr hension des m taphores pour certains auteurs leur compr hension est pr coce vers 4 ans alors que pour d autres elle est beaucoup plus tardive 9 10 ans L explication des m taphores est tr s difficile d s lors que l on consid re que la signification des mots est compos e de traits inh rents en effet le propre des m taphores est de faire varier la signification en fonction de la situation 3
12. renversables les enfants utilisent une strat gie bas e sur les informations s mantiques Pour les relatives en que renversables n am ne pas une interpr tation unique les enfants utilisent une strat gie bas e sur l ordre canonique qui les conduit une interpr tation erron e jusqu un ge 10 11 ans relativement tardif Apr s avoir fait une pr sentation des tapes de l acquisition du langage il maintenant n cessaire de faire appel aux th ories qui tentent d expliquer cette volution 3 LES THEORIES DE L ACQUISITION DU LANGAGE Si l on suit un raisonnement centr sur la situation de communication les th ories de l acquisition du langage peuvent tre pr sent es selon trois grands axes les th ories qui ne prennent absolument pas en compte la situation et qui sont uniquement centr es sur la grammaire les th ories qui travers l tude de l volution de la signification des mots ont rencontr la situation sans pouvoir l int grer dans leur syst me et enfin les th ories dont l objet m me est le rapport entre langage et situation de communication 3 1 La situation de communication un objet inexistant Ce point de vue est repr sent par deux th ories de l acquisition du langage l une issue de la th orie du linguiste Noam Chomsky et l autre issue de la th orie du psychologue Jean Piaget Dans la perspective issue des travaux de Chomsky la langue est une grammaire dont la th orie fournit un mod l
13. seconde hypoth se qui sera son tour abandonn e pour une grammaire plus complexe Une caract ristique sp cifique de cette grammaire est de permettre de cr er partir de ces r gles un nombre infini d nonc s cf tableau 4 cette grammaire est appel e g n rative Ins rer le tableau 4 Slobin 1981 a tent de valider cette position par le biais des tudes interculturelles c est dire en comparant le d veloppement linguistique d enfant issus de cultures pouvant tre tr s diff rentes comme les cultures occidentales samoans kaluli mayas etc Dans ces soci t s le comportement des parents l gard du langage enfantin est tr s diff rent certaines consid rent l enfant comme un tre dou pour la communication verbale et d autres ne se posent pas la question Il appara t que quelque soit l attitude des parents entra nement sp cifique ou inattention l gard du langage de l enfant l acquisition du langage est r alis de la m me mani re Pour les chomskiens ce type de r sultat est interpr t comme un l ment en faveur de l existence d un dispositif inn de l acquisition du langage Pour les psycholinguistes piag tiens comme Sinclair de Zwart cf Bronckart Kail et Noizet 1983 les aspects essentiels du langage sont structuraux et repr sentatifs et jouent le r le du moteur d une machine Les aspects mineurs sont contextuels et communicatifs et jouent le r le du mode d emploi de la machine L
14. L ACQUISITION DU LANGAGE ETAPES ET THEORIES Josie Bernicot Universit de Poitiers D partement de Psychologie Laboratoire PsyD Universit de Paris 5 CNRS Pr Print Bernicot J 1998b L acquisition du langage Etapes et th ories In R Ghiglione amp J F Richard Eds D veloppement et int gration des fonctions cognitives Cours de Psychologie Vol 3 pp 420 439 Paris Dunod 2e dition lere dition 1994 Table des mati res 1 INTRODUCTION 2 LES ETAPES DE L ACQUISITION DU LANGAGE 2 1 La p riode pr linguistique 2 2 Les nonc s d un seul mot 2 3 Les nonc s de deux mots 2 4 La phrase 3 LES THEORIES DE L ACQUISITION DU LANGAGE 3 1 La situation de communication un objet inexistant 3 2 La situation de communication un objet embarassant 3 3 La situation de communication un objet int ressant 4 CONCLUSION 1 INTRODUCTION Il s agit de pr senter ici les tapes de l acquisition du langage et les th ories qui tentent d expliquer son volution avec l ge Le tableau que nous dressons ne pouvant tre exhaustif nous nous sommes limit es une pr sentation de la production du langage oral le probl me de la compr hension est cependant voqu pour quelques points qui nous paraissent particuli rement importants De plus pr cisons que les r sultats rapport s concernent le plus souvent les niveaux d analyse syntaxique et s mantique et dans une moindre mesure l
15. Rondal 1981 cf tableau 3 qui fait appara tre que l acquisition des principaux l ments du syntagme nominal est r alis entre deux et six ans Ins rer le tableau 3 L volution du syntagme verbal est essentiellement marqu e par l utilisation des diff rents temps et mode du verbe pass pr sent futur L ensemble des formes est produit entre quatre et six ans En sachant qu il existe des diff rences interindividuelles fortes on peut cependant donner les tendances d un ordre g n ral d acquisition La forme la plus pr cocement utilis e est la copule est le g teau est bon souvent avant deux ans et demi Ensuite les auxiliaires tre et avoir Les formes de l infinitif de l indicatif pr sent et du pass ind fini sont acquises entre deux ans et demi et quatre ans Les premi res formes du futur apparaissent vers 4 ans il s agit du futur p riphrastique ex il va venir a va tre mon anniversaire Le futur simple appara t plus tard Les formes de l imparfait et du conditionnel sont les plus tardives et n apparaissent qu entre cinq et six ans A cinq ans l enfant utilise la plupart des formes du verbe Il est cependant important de noter qu il ne les utilise pas essentiellement pour marquer la place de l action dans le temps pass pr sent futur En cela le comportement de l enfant diff re clairement de celui de l adulte En effet dans les productions de l enfant jusqu l ge de six ans les diff
16. appartenant la personne nomm e Enfin on note l utilisation des noms de personne pour nommer l agent d une action pr vue et imminente D une fa on g n rale ces mots isol s produits sont interpr t s par son entourage familial comme ayant des significations relativement complexes comparables celles d une phrase Th oriquement les mots produits par les enfants ont une signification ind termin e ou ambigu en effet en produisant papa l enfant peut vouloir dire voil papa papa viens m aider papa a un nouveau pull etc Dans la pratique ces nonc s sont interpr t s sans probl me partir de la situation de communication et permettent des interactions satisfaisantes entre l enfant et son entourage Les mots de l enfant ne prennent donc une signification et parfois une signification complexe que par l interpr tation qu en font les adultes L existence m me de ces mots ayant valeur de phrases est le t moin de l importance de l interpr tation par l adulte du langage de l enfant dans le processus du fonctionnement du langage mais aussi certainement dans son processus d acquisition 2 3 Les nonc s de deux mots 2 ans D s que plusieurs mots peuvent tre combin s au sein d un m me nonc se pose le probl me de leur organisation selon la fonction c est dire le probl me de la syntaxe En fran ais en anglais mais aussi dans de nombreuses autres langues 1l est important d ordonner correctement les
17. e qu avant de ma triser cet ajustement subtil les enfants op rent des mouvements de balancement entre les deux r gles La production d une demande efficace implique la ma trise de ces r gles et des effets de leurs combinaisons Entre 4 et 6 ans un certain nombre d entre elles r gles semblent acquises Par exemple si le locuteur anticipe l interlocuteur comme tant coop ratif alors les formes de la demande sont plut t directes ou bien si le locuteur s adresse un interlocuteur de statut plus lev que le sien alors les formes de la demande sont plut t indirectes Ces r gles ne sont pas confondre avec les pr ceptes d un manuel de bonnes mani res Il est bien clair que l apprentissage des formes de la demande n est pas celui de la politesse Il ne s agit pas d apprendre dire bonjour s il vous pla t est ce que il s agit pour l enfant d apprendre pour voir se r aliser son intention dans une situation appropri e adresser un auditeur appropri une forme linguistique appropri e 4 CONCLUSION Il est important de rappeler en conclusion que la pr sentation que nous avons faite ne constitue qu une premi re approche du probl me de l acquisition du langage Cette tude de l acquisition du langage a bien s r suivi la m me volution historique que l ensemble de la psychologie Les diff rentes conditions d acquisition et de fonctionnement du langage prise en compte sont la maturation neurologiq
18. e formel L apprentissage du langage par l enfant correspond l apprentissage de cette grammaire On consid re que la structure du langage d rive d une certaine fa on des principes g n raux de la cognition Par exemple l ordre Sujet Verbe Objet correspond l ordre de l exp rience quotidienne celui qui fait l action l action et l objet laquelle on l applique C est cette analogie entre principe cognitif d j connu par l enfant et structures grammaticales qui permettrait l apprentissage rapide du langage L enfant est sensible aux marques linguistiques qui refl tent des cat gories cognitives qu il poss de d j Pour apprendre la langue il faut conna tre ce que la langue d crit Selon McNeill 1970 qui a d velopp la th orie de Chomsky du point de vue de l acquisition du langage l enfant comme un linguiste face une langue trang re fait plusieurs hypoth ses relatives la grammaire de sa langue Ces hypoth ses sont engendr es par un syst me d acquisition du langage LAD Language Acquisition Device inn et test es par rapport aux productions linguistiques de son entourage Du point de vue de la structure le LAD contient les r gles communes toutes les langues par exemple on l ordre SVO dans un grand nombre de langues Une premi re hypoth se consiste pour l enfant supposer qu une phrase est un mot l enfant s exprime alors par nonc d un seul mot La grammaire pivotale cf paragraphe 2 3 constitue une
19. e niveau pragmatique Il existe un nombre important de th ories concernant l acquisition du langage Nous ne pouvons ici en pr senter qu un nombre restreint que nous avons choisi parmi les plus importantes Leur pr sentation est centr e sur un aspect particulier la place faite la situation de communication par ces th ories lors de l acquisition du langage par l enfant Il est important de situer les donn es concernant l acquisition du langage oral par l enfant cf par exemple Berko Gleason 1997 parmi des domaines de recherches proches du point de vue du contenu et des interfaces th oriques On peut en particulier citer le domaine de la pathologie du d veloppement du langage et de la communication Bernicot et Chaigneau 1996 Linfoot 1994 McTear et Conti Ramsen 1992 Tager Flusberg 1994 et celui de l acquisition d une langue seconde par l enfant et l adulte Hamer et Blanc 1989 Perdue 1995 On peut y ajouter le domaine de l acquisition de la lecture et de l criture Garton et Pratt 1989 Fayol et al 1992 Fayol 1997 et celui de la communication et du langage chez les personnes g es Bideaud Houd P dinielli 1993 Dixon et al 1984 Simon 1982 2 LES ETAPES DE L ACQUISITION DU LANGAGE Nous distinguons quatre grandes tapes la p riode pr linguistique celle des nonc s d un seul mot celle des nonc s de deux mots et enfin la p riode de la phrase avec son volution longue et complexe qui se pou
20. eaucoup etc etc etc etc Tableau 5 Exemples de surextensions d apr s Bernicot 1981 cf version pr c dente 28 Tableau 6 Points de la th orie de Clark 1973 confirm s ou infirm s par les exp riences d apr s Bernicot 1981 cf version pr c dente 29
21. ectes Une demande est directe en cas de co ncidence parfaite entre les caract ristiques formelles de l nonc et l acte social r alis le locuteur dit ce qu il signifie ex Donne moi le stylo Une demande est indirecte lors d une absence de co ncidence parfaite entre les caract ristiques formelles de l nonc et l acte social r alis le locuteur signifie autre chose que ce qu il dit ex Peux tu me donner le stylo Ton stylo marche t 1il encore ou bien je n ai rien pour crire La compr hension et la production de la demande ont donn lieu un ensemble de recherche coh rent chez l enfant entre deux et dix ans cf Bernicot 1992 les l ments essentiels en sont pr sent s ci dessous D autres actes de langage ont r cemment t tudi s les promissifs Laval et Bernicot 1997 et les assertifs Marcos et Bernicot 1997 Les r sultats obtenus pour ces trois actes de langage directifs promissifs et assertifs pr sentent un point commun l importance du r le du contexte particuli rement marqu chez les enfants les plus jeunes La compr hension des demandes Il est important de souligner qu une synth se des recherches fait appara tre que l ge et la complexit des nonc s ne suffisent pas expliquer la compr hension des demandes par les enfants D autres facteurs comme le caract re direct ou indirect de la demande la clart de la situation de communication et l exp rience linguistique
22. et culturelle d une langue donn e sont aussi tr s importants en particulier avant l ge de 5 6 ans D une fa on g n rale les demandes directes sont mieux comprises que les demandes indirectes le fait que le locuteur ait des raisons fortes de demander quelque chose l auditeur favorise la compr hension de la demande en situation de compr hension dans une langue seconde l interpr tation des nonc s est davantage bas e sur la situation de communication que sur leur forme linguistique Les travaux relatifs la demande permettent de souligner que l acquisition du langage doit tre tudi e dans le cadre d une situation de communication qui n est pas 16 un simple support mais qui fait partie int grante d une production linguistique d finie la fois par la situation de communication et par l nonc La production des demandes La production des demandes et en particulier leur caract re direct ou indirect d pend aussi de certaines caract ristiques de la situation de communication comme le contenu de la demande action information droit faveur l auditeur ami ennemi de statut social plus ou moins lev De plus on observe que dans une situation donn e la production d une demande efficace est un ajustement subtil entre deux r gles paradoxales plus un nonc est direct plus il est compr hensible par l interlocuteur plus un nonc est indirect plus il est acceptable par l interlocuteur Il est probabl
23. lui permettant d entreprendre tr s pr cocement une relation active avec son environnement visuel ou sonore L enfant montre une habilet surprenante sur le plan de la r ception linguistique D s l ge de 1 mois il se montre capable de distinguer la voix humaine des autres sons et avant d atteindre deux mois 1l r pond diff remment selon qu il s agit de la voix de sa m re ou d une trang re Melher 1978 Plus tonnant encore les b b s g s de quelques jours peuvent tre entra n s r pondre de mani re diff rente la pr sentation de l un des deux stimulus artificiel tel que ba et ga Ces exp riences utilisent la r ponse dite de succion non nutritive Le principe consiste habituer le b b une stimulation auditive r p titive une m me syllabe par exemple pa Le b b est install avec une t tine reli un dispositif lectronique qui permet de compter le nombre de succion gr ce la variation de la pression de l air dans le tuyau Le rythme de succion est un indice de l tat g n ral du b b Quand il est habitu son environnement c est dire au son pa ce rythme se stabilise On change alors brusquement le son en pr sentant ga On consid re que si l enfant r agit au nouveau son en su ant plus nergiquement sa t tine cela signifie qu il est capable de le distinguer du pr c dent D un point de vue th orique cela suppose qu l tat initial l enfant ait un syst me perceptif l
24. ment et du monde L ordre d apparition des fonctions est celui indiqu ci dessus Chaque nonc est caract ris par une fonction unique et concerne le locuteur La phase 2 entre 16 mois et demi et 22 mois et demi est caract ris e par l apparition d une combinatoire entre mots et gestes puis entre mots et l apparition d une septi me fonction la fonction informative qui concerne l change d information entre interlocuteurs Un nonc peut tre caract ris par une combinaison de fonctions et la signification d un nonc est li au dialogue Deux types de combinaisons apparaissent donnant naissance deux nouvelles fonctions La fonction pragmatique est li e au langage comme moyen d action sur le monde ext rieur combinaison des fonctions instrumentale r gulatoire et interactionnelle La fonction math tique est li e au langage comme moyen d apprentissage combinaison des fonctions personnelle heuristique et imaginative Il existe aussi une phase 3 non observ e sur Nigel qui correspond l entr e dans le syst me adulte o selon Halliday le nombre de fonctions est illimit L id e d un ordre d acquisition universel des fonctions du langage a t discut e et contest e Dale 1980 a analys les productions de 20 enfants de 1 ans 2 ans Les r sultats montrent que le nombre de fonctions utilis es augmente avec l ge mais que un ge donn ne correspond pas de fonction particuli re Si les t
25. nonc s de fa on assurer le succ s de la communication A partir de l ge de deux ans l enfant produit des nonc s de deux mots qui son organis s selon une grammaire que l on appelle grammaire pivot mise en vidence par Braine 1963 partir de corpus d enfants anglophones On distingue selon cette grammaire deux classes de mots la classe pivot P et la classe ouverte O Les nonc s possibles de deux mots sont de la forme O P ou P O Les mots pivots sont peu nombreux Pour un enfant donn chacun une place fix e dans l nonc qui peut tre soit la premi re soit la seconde Les mots ouverts sont plus nombreux Pour un enfant donn ils n ont pas de place fixe dans l nonc le tableau 1 reprend des exemples d nonc s de deux mots fournis par Ol ron 1976 et Hurtig et Rondal 1981 Ins rer le tableau 1 La grammaire pivot est une r ponse originale au probl me de l ordre des mots dans la mesure o elle est fond e sur des r gles n existant pas dans la grammaire adulte Pour cette raison cette grammaire bien que fonctionnelle jusqu l ge de deux ans est une sorte d impasse linguistique rapidement abandonn par l enfant Les modalit s de passage des nonc s de deux mots la phrase n ont jamais t totalement claircies et les hypoth ses mises n ont jamais fait l objet de v rification syst matique il semblerait qu une grammaire plus complexe puisse s laborer partir d une diff rencia
26. o young children reformulate assertions A comparison with requests Journal of Pragmatics 27 sous presses Melher J 1978 La perception du langage chez le nourrisson La Recherche 9 324 330 Moeschler J et Reboul A 1994 Dictionnaire encyclop dique de pragmatique Paris Editions du Seuil Nelson K 1973 Structure and strategies in learning to talk Monographs of the Society for the Research in Child development 38 n 149 Ol ron P 1976 L acquisition du langage In H Gratiot Alphand ry et R Zazzo Eds Trait de Psychologie de l enfant tome 6 les modes d expression Paris Presses Universitaires de France Ol ron P 1979 L acquisition du langage Paris Presses Universitaires de France Perdue C 1995 L acquisition du fran ais et de l anglais par des adultes Paris CNRS ditions Richelle M 1976 L acquisition du langage Bruxelles et Li ge Dessart et Mardaga Saussure F 1960 Cours de linguistique g n rale Paris Payot Premi re dition 1916 Searle J R 1982 Sens et expression Paris Editions de Minuit Segui J and L veill M 1977 Une tude sur la compr hension des phrases par l enfant Enfance 1 105 115 Simon E W et al 1982 Orienting task effects on text recall in adulthood Journal of Gerontology 31 575 580 23 Sinclair de Zwart H 1967 Acquisition du langage et d veloppement de la pens e sous syst me linguistiques et op
27. onservant s il admet qu une boule de p te modeler dont on change l apparence perceptive en l aplatissant ou en l miettant contient la m me quantit de p te qu avant la transformation 1l doit de plus tre capable d expliquer correctement cette constance 10 celui l pas beaucoup ils consid rent donc les deux objets ind pendamment l un de l autre et de plus ne prennent en compte qu une dimension la fois Les enfants conservants utilisent des formes linguistiques comme celui l un grand celui l est plus grand que l autre celui l en a plus que l autre ils comparent donc les deux objets et de plus prennent en compte deux dimensions la fois ex ce crayon est plus long et plus mince Les piag tiens concluent la suite de ce type d exp rience que le langage ne constituent pas la source de la logique mais qu au contraire le langage est structur par la logique Cette position qui consiste ne pas prendre en compte la situation de communication r duit le langage la grammaire Ses partisans ont pour la d fendre un certain nombre d arguments Ce point de vue est celui des certitudes du refus de l ambigu t les mots sont des tiquettes attribu es conventionnellement des faits ou des images pr existantes les mots ont un sens et un seul que chacun peut reconna tre Ces limites ont toujours t pr sent es comme n cessaires d un point de vue m thodologique Les bornes de l
28. ravaux d Halliday n ont pas toujours t confirm s ils ont cependant une grande valeur heuristique dans la mesure o ils ont t l origine d un courant de recherches tr s riche 3 3 2 Situation de communication et actes de langage A la suite des travaux d Austin 1969 et de Searle 1982 on a d fini cinq fonctions cinq utilisations possibles du langage que l on appelle actes de langage a Les assertifs par exemple affirmer ou supposer engagent la responsabilit du locuteur sur l existence d un tat de chose sur la v rit d une proposition exprim e b Les directifs par exemple ordonner ou sugg rer sont des tentatives de la part du locuteur de faire faire quelque chose l auditeur c Les promissifs par exemple promettre ou menacer obligent le locuteur adopter une certaine conduite future 15 d Les expressifs consistent pour le locuteur exprimer un tat psychologique par exemple la satisfaction ou la crainte propos de l tat du monde e Les d clarations provoquent par leur accomplissement effectif la mise en correspondance de leur contenu avec la r alit par exemple pour un chef d entreprise dire quelqu un qu il est engag pour un enseignant dire un tudiant qu il est re u Du point de vue de l acquisition l acte de langage le plus tudi correspond aux directifs le plus souvent appel demande On distingue les demandes directes des demandes indir
29. rentes formes du verbes d signent surtout l aspect de l action c est dire des caract ristiques ind pendantes de sa chronologie Bronckart 1976 Quelques exemples de caract ristiques aspectuelles de l action sont indiqu s ci dessous La distinction action en cours action intemporelle elle est en train de prendre sa le on de piano elle prend des le ons de piano La distinction d roulement de l action r sultat de l action il mangeait du caviar il a mang du caviar nita La convention dans l imaginaire j tais le gendarme et toi le voleur L expression du souhait a va tre mon anniversaire bient t 2 4 2 Les strat gies L enfant qui apprend sa langue adopte une attitude face aux messages verbaux de son entourage diff rente de celle qu aurait un adulte ma trisant parfaitement sa langue Ces attitudes de l enfant reposent sur certaines r gularit s que l on appelle strat gies Les strat gies sont d finies par Ol ron 1979 comme des proc d s employ s par les enfants pour interpr ter des nonc s souvent complexes en utilisant certains indices syntaxiques Il est important de souligner qu il ne s agit pas de proc d s mis en oeuvre d lib r ment consciemment par les enfants mais de r gularit s dans la mani re d aborder les nonc s Dans cette perspective la compr hension des phrases passives des pronoms et des relatives en que et en qui a t tudi e cf par
30. rite Paris Presses Universitaires de France Fayol M Gombert J E Lecocq P Sprenger Charolles L et Zagar D 1992 Psychologie cognitive de la lecture Paris Presses Universitaires de France Halliday M A K 1975 Learning how to mean an exploration in the development of language London Arnold Hamer J F and Blanc M 1989 Bilingualit et Bilinguisme Bruxelles Mardaga Garton A F and Pratt C 1989 Learning to be literate The development of spoken and written language Oxford Basil Blackwell Halliday M A K 1978 Language and social semiotic London Arnold Halliday M A K 1985 An introduction to functionnal grammar London Arnold Hurtig M et Rondal J A 1981 Introduction la psychologie de l enfant Bruxelles Mardaga 1981 Tome 2 Chapitre 10 p 455 510 Laval V et Bernicot J 1997 Compr hension des promesses et connaissances m tapragmatiques chez les enfants In J Bernicot A Trognon et J Caron Pargue Eds La conversation chez l enfant et chez l adulte Nancy Presses Universitaires de Nancy Linfoot K 1994 Communication strategies for people with developmental disabilities Sidney MacLeennan amp Petty Pty Limited McNeill D 1970 The acquisition of language New York Harper 22 McTear M F amp Conti Ramsen G 1992 Pragmatic disability in children London Whurr Publishers Ltd Marcos H et Bernicot J 1997 How d
31. rsuit jusqu l ge adulte et parfois au del Les ges indiqu s pour chaque tape correspondent bien s r plus des rep res qu des normes absolues d volution 2 1 La p riode pr linguistique 0 1 an Ces derni res ann es un nombre important de recherches se sont concentr es sur cette p riode aussi bien dans le domaine de la production que dans celui de la r ception Ces recherches ont chang l image que l on avait du b b Sur le plan de la production les comportements communicatifs vocaux et gestuels du jeune enfant par certains aspects ob issent aux m mes r gles que ses comportements communicatifs linguistiques ult rieurs Sur le plan de la r ception des productions linguistiques de son entourage le b b d s la naissance poss de des m canismes perceptifs lui permettant de distinguer les sons de la parole Il existe donc une sp cialisation des acquisitions et certaines conduites apparaissent de fa on beaucoup plus pr coces qu on ne le croyait dans les ann es 1960 et 1970 2 1 1 La production L activit vocale volue consid rablement au cours de la premi re ann e depuis les cris et les pleurs du nouveau n jusqu au d but de contr le articulatoire 5 6 mois observable dans le babillage de l enfant qui s appr te prononcer ses premiers mots En fran ais cette activit vocale est d sign e par une terminologie vari e gazouillis babil vocalises ou lallations dans les recherches les plus
32. tion des classes P et O en sous classes Dans les nonc s de deux mots produits par les enfants le mot pivot et le mot ouvert entretiennent diff rentes cat gories de relations s mantiques l existence la disparition la r currence l attribution la localisation la possession le b n fice l instrumentation la relation agent action et la relation action patient Ceci montre une certaine sp cialisation et aussi une complexit de l utilisation du langage chez l enfant d s l ge de deux ans 2 4 La phrase 3 ans La phrase est d finie comme un nonc de plus de deux mots contenant un syntagme nominal SN correspondant au groupe du nom et un syntagme verbal SV correspondant au groupe du verbe Par exemple le terrible dinosaure SN court folle allure dans la for t SV Le tableau 2 reproduit un travail synth tique sur l volution de la longueur des phrase pr sent dans le manuel de Carmicha l 1952 Il apparait clairement qu l ge de 3 ans les enfants produisent des nonc s de trois mots Ins rer le tableau 2 2 4 1 Le syntagme nominal et le syntagme verbal L volution du syntagme nominal est marqu e par l volution de ces diff rents l ments nom pronom article adjectif pr position et adverbe Une synth se des diff rents travaux concernant cette question serait trop longue pr senter 1c1 Nous avons choisi de pr senter titre d exemple le tableau r alis dans le manuel d Hurtig et
33. tudiable sont d finies par Saussure 1916 en affirmant que non seulement la science de la langue peut se passer des autres l ments du langage mais qu elle n est possible que si ces autres l ments n y sont pas m l s 3 2 La situation de communication un objet embarrassant C est avec l tude de la signification des mots que les chercheurs ont t confront au r le de la situation cf Bramaud du Boucheron 1982 La pr sentation d un exemple de th orie relative ce domaine nous permettra de faire appara tre les aspects contradictoires de la probl matique de ce type de recherches A partir de 1973 de nombreuses recherches ont t r alis es dans le cadre de la th orie du trait s mantique d E V Clark 1973 Le postulat de base de cette th orie est que la d finition d un mot est compos e d unit s de sens correspondants des traits inh rents dans la th orie initiale Cette th orie tr s riche permet la fois une bonne op rationnalisation des concepts des pr dictions quant l ordre d acquisition des mots l int rieur d un champ s mantique et des pr dictions quant la signification que les enfants attribuent chaque mot On peut d duire de cette th orie cinq hypoth ses qui ont fait l objet de v rifications exp rimentales a Hypoth se de la surextension les enfants font des erreurs dans la signification qu ils attribuent aux mots correspondant des surextensions cf tableau 5 11
34. ue le milieu socioculturel les diff rences entre les individus et l ducation Le r le de ces diff rentes conditions a t valu dans de nombreuses tudes Si l intervention de tous ces facteurs est g n ralement admise le poids respectif accord aux uns et aux autres 17 varie en fonction des positions th oriques des auteurs Pour la tendance empiriste le langage est acquis gr ce une capacit g n rale d apprentissage associatif Richelle 1976 et pour la tendance inn iste gr ce l intervention d une structure sp cialis e propre l homme McNeill 1970 pour la tendance constructiviste le langage est acquis comme les autres fonctions cognitives gr ce l activit du sujet et ses changes avec le milieu Sinclair de Zwart 1967 Bronckart Kail et Noizet 1983 Enfin une tendance plus r cente souligne le lien entre la socialisation de l enfant et le d veloppement du langage et de la communication Ol ron 1979 Beaudichon 1982 Bernicot et Trognon 1997 L tude scientifique de l acquisition du langage par l enfant a moins de trente ans Elle a connu une volution th orique rapide et a fourni ces derni res ann es un nombre impressionnant de travaux Elle constitue actuellement un domaine de recherches tr s vivant o beaucoup reste d couvrir 18 19 Bibliographie du chapitre L ACQUISITION DU LANGAGE ETAPES ET THEORIES Austin J L 1969 Quand dire c est faire Paris Editions
35. ui permettant de distinguer les sons de la parole sur la plupart des dimensions phon tiques 2 2 Les nonc s d un seul mot 1 an A partir de l ge de 1 an entre 9 et 18 mois l enfant commence produire ses premiers mots La caract ristique de cette phase est la production de mots isol s c est dire d nonc s ne comportant qu un seul mot par exemple papa mama a voir pour au revoir pati pour parti Depuis le d but du si cle de nombreux auteurs se sont pench s sur les nonc s un seul mot des tr s jeunes enfants Pour certains l enfant commence par nommer des objet concrets anim s ou inanim s Cependant d apr s les observations de Bloom 1973 les noms concrets joueraient un r le relativement mineur dans une premi re phase 16 mois ce sont plut t des pr positions n gations adverbes et verbes qui sont employ s Si l on en croit Nelson 1973 les enfants ne parleraient pas tous pour dire la m me chose Chez certains enfants les nonc s sont plut t r f rentiels c est dire orient s vers les objets Chez d autres au contraire ces premiers nonc s sont plut t expressifs c est dire orient s vers la communication demande refus appel etc Bloom 1973 a aussi tudi l usage des noms de personne Dans un premier temps les enfants les utilisent pour nommer quelqu un qui entre en sc ne pour saluer quelqu un et pour l appeler Puis il les utilise pour d signer des objets
Download Pdf Manuals
Related Search