Télécharger l`analyse - Présence et Action Culturelles
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1. sans les conditions impos es par exemple par le RMI fran ais Pr sence et Action Culturelles Analyse 2011 02 Dominique Bourg avec Kerry Whiteside Vers une d mocratie cologique Le citoyen le savant et le politique Seuil La r publique des id es 2010 Peter Sloterdijk ll faut changer ta vie entretien dans Courrier International Hors s rie La vie meilleure mode d emploi Octobre D cembre 2009 p 39 Serge Latouche Le pari de la d croissance Fayard 2006 p 199 Denis Bayon Fabrice Flipo Fran ois Schneider La d croissance Dix questions pour comprendre et d battre La D couverte 2010 p 230 Vincent Cheynet Le choc de la d croissance Seuil L histoire imm diate 2008 Paul Ari s La simplicit volontaire contre le mythe de l abondance Les emp cheurs de tourner en rond La D couverte 2010 Voir par exemple le cercle des 8 R R valuer Reconceptualiser Restructurer Redistribuer R duire R utiliser Recycler Relocaliser propos par Serge Latouche op cit 156 b Voir au sujet de la cr ation du Revenu Minimum d Insertion RMI Michel Rocard Si a vous amuse chronique de mes faits et m faits Flammarion 2010 p 158 et suivantes2. d un c t ceux qui continuent faire comme avant de l autre ceux qui sont pr ts amorcer un tournant crit Peter Sloterdijk En clair entre ceux qui croient que la crise nest qu un passage avant que tout ne revienne comme avant et ceux qui face aux catastrophes annonc es entendent d s pr sent modifier leur style de vie et faire clore des pratiques alternatives Ces pratiques nouvelles sont multiples Par exemple dans l agriculture et l alimentation comme les associations pour le maintien de l agriculture paysanne AMAP qui mettent en relations directes les petits producteurs et les groupes de consommateurs ce que l on appelle la fili re des circuits courts qui assure la fois une meilleure r mun ration pour le paysan garantit le caract re sain des aliments r duit le transport des produits et leurs emballages Ou dans le domaine des nergies renouvelables avec les coop ratives de production olienne comme Houyet en Wallonie o les habitants d un village se sont regroup s pour financer la construction d une olienne et b n ficier de tarifs lectriques bien moins chers que ceux du march Serge Latouche on a vu fleurir ces derni res ann es une myriade d associations but non lucratif ou du moins non exclusivement lucratif entreprises coop ratives en autogestion communaut s agricoles AMAP LETS Local Exchange Trade System et SEL Syst me d changes locaux
3. LES AURORES DE L OBJECTION DE CROISSANCE IV Par Jean Cornil J ai vu le futur fr re c est un meurtre Leonard Cohen The Future Apr s avoir identifi quelques sources anciennes et modernes de l objection de croissance le chemin continue avec les principes g n raux que ce mouvement met en avant Ensuite par la formulation de propositions politiques Et enfin par une s rie d objections invoqu es pour s opposer ou pour modifier les principes de ce nouveau courant de pens e et d action 1 QUESTION DE PRINCIPE La contradiction entre le caract re illimit de la croissance donc de la production et de la consommation et le caract re fini de la biosph re donc des ressources naturelles est au c ur du d veloppement de ce mouvement Face cette contradiction majeure la d croissance est donc une d marche collective et individuelle qui vise une r duction de notre consommation directe et indirecte de mati res d nergies et d espaces Si nous ne nous engageons pas dans la voie d une d croissance soutenable le risque est grand de nous voir confronter une d croissance insoutenable compos e de crises de conflits voire d effondrements qui affecteront en premier lieu les personnes et les peuples les plus pauvres Car en regard de l volution des ressources naturelles et face la croissance d mographique la d croissance rev t un caract re in luctable L objection de croissance vise d
4. S Ainsi s ouvre la voie du cheminement politique et des propositions d int r t g n ral que formule de mani re diversifi e parfois contradictoire le mouvement des objections de croissance qui par ailleurs ne s est quasi jamais jusqu pr sent pr sent devant l lecteur En voici quelques exemples La conf rence de Barcelone intitul e Aujourd hui la d croissance gt et organis e en 2010 met en d bat 10 propositions politiques radicales 1 Promotion des monnaies locales et sans int r t 2 La mise en uvre de la semaine de trois jours 3 Moratoire sur les m ga infrastructures 4 R duction de la publicit 5 Limiter le recours aux ressources naturelles stock es dans le sous sol 6 R utilisation de maisons vides et cohabitant 7 Revenu inconditionnel 8 Revenu maximal 9 Fabriquer l innovation frugale 10 De nouveaux statuts pour l action collective but non lucratif Vincent Cheynet lorsqu il s est pr sent aux lections l gislatives dans le Rh ne en 2007 a mis en avant un programme inspir par l objection de croissance relocalisation de l conomie fond e sur de petites entit s d mant lement des multinationales sortie progressive de l automobile sortie des nergies fossiles interdiction de poss der plus de deux logements fin des zones pavillonnaires Paul Ari s propose la gratuit pour l usage de nos besoins essentiels et le re
5. banques du temps temps choisi r gies de quartier cr ches parentales boutiques de gestion guilde d artisans agriculture paysanne banques thiques ou mutuelles de cr dit risque mouvements de commerce quitable et solidaire associations de consommateurs entreprises d insertion bref toute la n buleuse de l conomie sociale et solidaire Des villes en transition aux monnaies locales des cercles de simplicit volontaire aux jardins solidaires des co quartiers aux mouvements qui pr nent la lenteur la m ditation la promenade on ne compte plus les pratiques alternatives qui closent a et l Cela d montre l volution positive d une prise de conscience des impasses auxquelles nous m ne notre mod le de d veloppement et surtout la volont des citoyens de changer ici et maintenant leurs modes de vie et le sens de leurs existences La d marche individuelle est certes essentielle et le foisonnement de structures collectives issues de la soci t civile en termes d conomie sociale renouent avec les premi res formes historiques de la solidarit des ouvriers et des paysans Mais ces deux formes de changement aussi essentielles soient elles ne peuvent conduire oublier voire minimiser le r le des pouvoirs publics dans le combat contre la croissance sans limites et contre l assignation exclusive de l homme un r le de producteur et de consommateur 3 LE CHEMIN DES PROPOSITIONS POLITIQUE
6. nch rissement des m susages c est dire de moduler le prix par exemple de l eau ou de l essence en fonction de la satisfaction de nos besoins vitaux et de l int r t g n ral Est il opportun de facturer le prix d un litre d eau au m me prix selon que c est pour tancher la soif ou pour remplir sa piscine noter qu une tarification diff renci e de l eau a par exemple t mise en uvre en r gion bruxelloise Bien d autres comme Serge Latouche avec ses 8 R ou Andr Gorz favorable d s 1997 un revenu d existence d clinent des propositions politiques qui se rattachent l esprit de l objection de croissance Ce qui frappe c est l extr me diversit de ces propositions dont certaines sont irr alistes trop g n ralistes voire totalement utopistes et d autres sont beaucoup plus concr tes pr cises et susceptibles d tre mises en uvre graduellement pour infl chir modestement la logique croissantiste Ainsi le revenu d existence ou l allocation universelle d coupl du travail trouvent ils un cho dans les r gimes r siduaires de S curit Sociale en Belgique avec le Revenu d int gration sociale successeur du minimum de moyens d existence qui reste certes conditionn l aptitude tre disponible sur le march du travail mais qui dans la r alit permet des dizaines de milliers de personnes de vivre selon la dignit humaine malgr l insuffisance du montant
7. onc nous pargner le sombre avenir d une lutte pour l appropriation de ressources de plus en plus rares Elle se doit d tre soutenable et quilibr e et par un partage du travail notamment plus ample Pour viter tout malentendu il convient d insister sur un point central objection de croissance se doit d tre quitable Elle concerne donc les populations favoris es de la plan te et les citoyens ais s des pays industrialis s Elle ne concerne videmment pas plus de 80 des habitants du monde dont les conditions de vie pr caires ou la lutte pour la survie quotidienne pour lesquels la d croissance n aurait aucun sens Bien au contraire la croissance du bien tre en termes de sant de logement d ducation est indispensable L objection de croissance est donc s lective et solidaire Elle ne s applique pas de mani re lin aire tous les humains tous les peuples ou tous les secteurs de production Ce point est capital pour viter tout mauvais proc s concernant une r duction indiff renci e de la consommation alors que les in galit s sociales sont abyssales L objection de croissance est donc aussi s lective cibl e et globale Les alternatives agricoles nerg tiques ou en mati re de transports en commun doivent tre par exemple d velopp es comme toutes les activit s qui favorisent la croissance de l indice de d veloppement humain IDH A l inverse les secteurs de production
8. qui nuisent gravement l quilibre des cosyst mes doivent tre consid rablement r duits L objection de croissance comporte galement un caract re innovant Les sciences et les techniques peuvent tre mobilis es afin de mettre en uvre des recherches et des innovations susceptibles de rencontrer les n cessit s d un d veloppement plus qualitatif et plus respectueux des quilibres de l environnement Elle se doit aussi d tre d mocratique conviviale et locale D mocratique car il n est pas question d imposer de mani re autoritaire un mod le de d croissance Bien au contraire il s agit d approfondir les m canismes de d mocratie plus participative et directe compl mentairement une r forme de la d mocratie repr sentative traditionnelle comme la sugg r par exemple Dominique Bourg Conviviale car elle n cessite un dialogue permanent entre les hommes des relations d sint ress es bref une conversion mentale une m tamorphose de soi qui mette en avant de nouvelles valeurs comme lempathie la po sie la fl nerie aux antipodes de l individualisme exacerb de la modernit fond sur la conqu te du pouvoir et sur l accumulation sans fin des biens Locale car cette objection de croissance d mocratique doit s enraciner dans des conomies de proximit ouvertes 2 POLITIQUES ALTERNATIVES L humanit va se diviser en deux et elle a d j commenc le faire sous nos yeux
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