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Le rapport au format pdf

1. 7 A LE CONSTAT UN OUTIL P DAGOGIQUE TR S PERFECTIBLE SUR LE PLAN DE L DUCATION ISEGA LITE L tat cerita tensors i ana ada cnet 9 1 D une mani re g n rale les cons quences d une ducation st r otyp e peuvent handicaper le d veloppement des filles et des gar ons cccccccecescteseteteeeneeeneetneetneetneeeenees 9 2 Un outil p dagogique fondamental confi enti rement des diteurs priv s 11 3 Des manuels encore loin d tre exemplaires en terme de st r otypes et de pr jug s 12 4 Mais des volutions incontestables ccccecccesceeesceeceeseceneeeneeesseeseecseeseseeeeeeeseceeenseetseenngs 17 5 qui pourraient tre encourag es par l tablissement d un palmar s 0ccccccceceseeeeeees 19 B UN IMP RATIF ACCOMPAGNER LES DITEURS DANS LEUR VOLONT DE RENOUVELER LES MANUELS EXISTANTS LA LUMI RE DE L EXIGENCE D CAL SU tee ah aol rae ween aes 19 1 Les diteurs se disent sensibles la question de la lutte contre les st r otypes mais enferm s dans une cha ne de contraintes fortes 20 2 Deux facteurs inconditionnels le temps et l acc s des ressources larges 24 3 Les maisons d dition dont les proc dures sont exemplaires doivent tre encourag es 27 4 L diteur public doit donner l exemple responsable de la production num rique le r seau CANOP doit fournir des contenus p dagogiques exemplair
2. Une histoire mixte aux ditions Belin permettrait aux enseignants d y puiser mati re toffer leurs outils p dagogiques On peut aussi proposer la publication d un livret galit des sexes par exemple sous l gide du Centre national de documentation p dagogique CNDP pour rappeler en quelques pages ce que recouvre ce concept et comment il peut se d cliner dans ses interactions avec les l ves au sein des espaces de la classe et de la cour de r cr ation Une telle initiative accompagnerait utilement le livre du maitre qui est associ a chaque manuel scolaire A ce propos conjointement avec Suzanne Robichon de l Observatoire de l galit de la mairie de Paris Danielle Hourbette et moi m me avons sur 84 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT commande de la mairie de Paris r alis un guide ressources destination de l ensemble des agents municipaux en relation avec des enfants En raison de la diversit du public concern biblioth caires animateurs et ducateurs de jeunes enfants c tait une gageure Ce guide de quelques pages compilation de diff rentes tudes sur l galit des sexes brosse tout d abord un tat des lieux circonscrit ce que l on observe dans la litt rature de jeunesse et le sport et s agissant du traitement du sujet de la violence sans qu il soit n cessaire de lire in extenso les
3. Permettez moi de rappeler qu il ne s agit que d un appel la vigilance et non d une injonction N anmoins je suis sensible votre argumentation Mme Bernadette Bourzai Selon moi cette recommandation r pond une question de principe Il est clair que les communes font leurs choix en fonction des demandes transmises par les ma tres Ce n est pas le maire qui lui m me op re la s lection ma s il doit ouvrir la voie Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Peut tre faudrait il indiquer que les collectivit s publiques seront vigilantes l exemplarit des manuels au regard du principe d galit entre les femmes et les hommes Mme Corinne Bouchoux Ai je bien compris que vous supposez un regard du politique sur le contenu du manuel Dans ce cas cette recommandation ne me para t pas plus acceptable car contraire au respect du principe de libert p dagogique et ditoriale puisqu elle pourrait s apparenter l exercice d une censure Votre id e louable sur le plan des principes ne me para t pas en pratique op rationnelle Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Je propose que notre d bat sur la recommandation n 3 figure dans le corps du rapport et que la recommandation elle m me soit supprim e La d l gation supprime la recommandation n 3 La d l gation adopte l unanimit des pr sents les recommandations n 3 ancienne recommandation n 4 et n 4
4. Il semble donc que dans la volont des diteurs de d passer les images st r otyp es le principal obstacle soit l inexistence de la ressource Sophie Le Callenec auteure chez Hatier a bien expliqu le processus d illustration du manuel Une fois les textes r dig s les auteurs tablissent une liste de photos n cessaires l illustration celles ci devant tre recherch es soit dans les banques de photos mises disposition de la maison d dition par des prestataires priv s soit command es un photographe r mun r directement pour la prise cet effet ce qui est g n rateur d un surco t important A la contrainte temporelle s ajoute donc une contrainte financi re De notre point de vue l importance strat gique du choix des photos dans un manuel scolaire justifierait que le minist re de l ducation nationale mette la disposition des diteurs priv s une banque de ressources iconographiques publiques dans laquelle ils pourraient puiser afin de s loigner de l uniformisation des illustrations disponibles dans les banques de ressources priv es Notre d l gation formulera donc une recommandation en ce sens en sugg rant de confier l laboration de cette banque ressource l diteur public du minist re de l ducation nationale le r seau CANOP dont le directeur nous a indiqu qu il tait en train de revoir l ensemble de l offre notamment pour faire rentrer l cole dans l
5. videmment nous nous sommes d s le d but de nos travaux interrog s sur la pertinence de notre choix Face la num risation des documents qui permet une profusion de sources de connaissances disponible le manuel scolaire garde t il toujours sa valeur de r f rence Selon Jean Marie Panazol directeur de l cole sup rieure de l ducation nationale de l enseignement sup rieur et de la recherche ESEN les enseignants se servent aujourd hui du manuel comme fil conducteur du plan de cours mais vont chercher la documentation ailleurs dans toutes les ressources p dagogiques mises leur disposition notamment par le r seau public CNDP CANOP r seau de cr ation et d accompagnement p dagogiques Le r seau public CNDP CANOP Le Centre national de documentation p dagogique ou CNDP est un tablissement public caract re administratif fran ais plac sous la tutelle du minist re de l ducation nationale En tant qu diteur de l ducation nationale il accomplit une mission d dition de production et de diffusion de ressources p dagogiques et administratives destin es aux professionnels de l enseignement Il contribue au d veloppement des technologies de l information et de la communication pour l ducation TICE ainsi qu l ducation artistique et culturelle En f vrier 2014 le nom du r seau a chang Ce nouveau nom CANOP cr une identit unique faisant dispara tre l ensemble d
6. C est dans ce cadre que le nouveau r f rentiel des comp tences professionnelles pour les m tiers du professorat et de l ducation a fait l objet d un tr s long dialogue entre le minist re et les organisations syndicales car nous souhaitions tous y inscrire un certain nombre de valeurs A ce titre ce r f rentiel a t int gr dans le cadre national des formations aux gestes professionnels dont fait partie la transmission des valeurs par les enseignants et formateurs Le r f rentiel des comp tences professionnelles m tiers est toutefois beaucoup plus pr cis Il pr voit un ensemble de quatorze comp tences communes 4 tous les enseignants au sein desquelles se trouve la transmission des valeurs de la R publique Il existe ensuite un r f rentiel plus pr cis pour les professeurs documentalistes et conseillers principaux d ducation Pour tre concr te je peux vous citer la comp tence 1 qui s intitule faire partager les valeurs de la R publique et inclut la lutte contre toute forme de discrimination Quant la comp tence 6 agir en ducateur responsable et selon des principes thiques elle valorise la capacit a se mobiliser et mobiliser les l ves contre les st r otypes et les discriminations de tout ordre promouvoir l galit entre les filles et les garcons et identifier toute forme d exclusion et de discrimination Le r f rentiel est un cahier des charges commun l
7. Pourtant les professionnels qui se sont empar s du sujet et en particulier le Centre Hubertine Auclert qui passe au crible chaque ann e les manuels scolaires d un niveau dans une mati re donn e ont d montr que ces m canismes n avaient encore gu re port leurs fruits 3 Des manuels encore loin d tre exemplaires en terme de st r otypes et de pr jug s De nombreux chercheurs conscients de l enjeu de l impact des repr sentations sur les enfants ont consacr s des travaux l analyse des supports ducatifs on peut notamment citer parmi les recherches r centes l tude rendue la Haute autorit de lutte contre la discrimination et pour l galit HALDE en 20092 dont nous avons entendu le coordinateur Pascal Tisserand ou encore les travaux de Sylvie Cromer et Carole Brugeilles portant sur l arithm tique au masculin La premi re command e par la HALDE et r alis e par l Universit Paul Verlaine Metz repose sur trois approches juridique cognitive et socio psychologique visant au rep rage d ventuels st r otypes pouvant se glisser dans les manuels du secondaire Chaque m thode a t appliqu e la place des femmes des minorit s visibles des personnes en situation de 1 Le Centre Hubertine Auclert a t cr en 2009 l initiative de la r gion Ile de France et d associations f ministes Il regroupe plus de 80 associations syndicats et collectivit s territoriales d sireux de pro
8. coles n aient pas permis de les renouveler En revanche les manuels r cents sans tre irr prochables ont norm ment volu et la place des femmes s y est norm ment am lior e La reconnaissance notre maison donn e par les deux prix d cern s par le Centre Hubertine Auclert nous conforte dans cette conviction En particulier le prix r compensant un manuel de math matiques de terminaleS nous a particuli rement touch s et permis de comprendre que la recherche de l illustration qui consiste mettre en situation autant de femmes que 116 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT d hommes pour illustrer un probl me de math matiques tait essentielle La dimension historique qui vise mettre en valeur des math maticiennes a aussi t prise en compte Nous sommes d termin s avancer dans cette voie et je pense que les ditions Nathan ne sont pas les seules cet gard le dialogue engag avec les techniciens du Centre Hubertine Auclert est tr s fructueux Ainsi nous prenons en compte toutes les remarques que nous avons entendues pour la pr paration des nouvelles moutures des manuels d histoire de classe de seconde dont on a dit qu ils avaient t dit s avec une certaine pr cipitation en 2010 Je tiens vous dire que les quipes sont motiv es par cette question de l galit et cherchent toujours trouver des solut
9. coordinateur de l tude rendue en 2009 la Haute autorit de lutte contre la discrimination et pour l galit HALDE Mme Christine Guillemaut coordinatrice du Laboratoire des st r otypes au Laboratoire de l galit Mme Emmanuelle Latour adjointe la cheffe du Service des droits des femmes et de l galit entre les hommes et les femmes en charge des ABCD de l galit au minist re des droits des femmes Mme Johanna Barasz conseill re technique en charge des ABCD de l galit au minist re de l ducation nationale Mme Amandine Berton Schmitt charg e de mission ducation au Centre Hubertine Auclert 20 f vrier 2014 Pr sidence de Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Je suis heureuse d ouvrir ce matin cette table ronde consacr e aux st r otypes dans les manuels scolaires Permettez moi tout d abord de saluer la qualit des intervenants qui ont positivement r pondu notre invitation Mme Fran oise Vouillot membre de la commission st r otypes rapporteure du groupe ducation du Haut conseil l galit entre les femmes et les hommes HCE f h M Pascal Tisserant enseignant chercheur coordinateur de l tude rendue la Haute autorit de lutte contre la discrimination et pour l galit HALDE en 2009 Mme Christine Guillemaut coordinatrice du Laboratoire des st r otypes au 2 Laboratoire de l galit Mme Emmanuelle Latour
10. difiante les femmes y sont quasiment absentes des notices biographiques dont seulement 3 2 leur sont consacr s et elles ne repr sentent que 4 2 des auteurs des documents propos s l tude dans ces manuels Le r cent rapport sur la lutte contre les st r otypes filles gar ons remis la ministre des droits des femmes en janvier 2014 par le Commissariat g n ral la strat gie et la prospective est galement tr s s v re En effet on peut y lire que malgr une volution qui ces derni res ann es va dans le sens de l galit et qui a t rendue possible par plusieurs travaux de recherche et par la mobilisation de certains acteurs associatifs et politiques les livres les manuels mais aussi les programmes scolaires restent fortement prisonniers des st r otypes de genre Nous attendons donc beaucoup de nos travaux et de votre pr cieuse collaboration Je laisse la parole mon coll gue et rapporteur M Roland Courteau pour animer notre discussion ANNEXES 89 M Roland Courteau rapporteur Comme vient de le rappeler Madame la Pr sidente de notre d l gation nous entamons ce matin une tude dont les enjeux d passent les seuls contenus des manuels scolaires Les repr sentantes du Centre Hubertine Auclert dont je salue la qualit du travail nous ont pr sent le 30 janvier 2014 les conclusions de leurs tudes sur les manuels scolaires et nous ont permis de mesurer le chemin qui
11. galit entre les femmes et les hommes pr sent tous les candidats l lection pr sidentielle Certaines de nos 2 propositions ont d ailleurs t retenues par l quipe gouvernementale actuelle En 2013 le Laboratoire a identifi trois champs principaux de diffusion des st r otypes l ducation les m dias et le monde du travail Des ateliers th matiques ont t organis s associant la Ligue de l enseignement France T l visions et Association nationale des directeurs des ressources humaines ANDRH Pour d raciner les st r otypes il convient en effet de ne pas d connecter l ducation des autres sph res de la vie que sont les m dias et le monde du travail d faut d liminer les st r otypes nous travaillons favoriser le regard critique sur les repr sentations st r otyp es Dans le cadre de nos ateliers de travail nous avons identifi sept familles de repr sentations au fondement des st r otypes il existerait des comp tences sp cifiques des femmes et des hommes or c est toujours la comp tence des femmes qui est questionn e et non celle des hommes il existerait une compl mentarit entre les hommes et les femmes utiliser et valoriser l galit risquerait de gommer les diff rences entre les femmes et les hommes x le faible nombre de femmes occupant des postes responsabilit r sulterait d une autocensure des femmes li e un manq
12. obtenir que le Label galit Nous pourrons vous apporter des l ments pr cis en la mati re si vous souhaitez engager un d bat sur ce sujet M Pascal Tisserant Les st r otypes s inscrivent dans un processus g n ral ils s observent pour tous les groupes cibles des degr s divers Aussi la prise en compte de ces questions doit valoir pour tous les groupes De nombreux travaux portent sur la place des femmes dans les manuels scolaires Il serait int ressant de s en inspirer pour en faire b n ficier les autres groupes cibles Au del de l argument de la facilit le Label galit ne concerne que l galit entre les femmes et les hommes tandis que le Label Diversit aborde les vingt crit res de discrimination recens s par la loi fran aise Pour reprendre l expression de Jacqueline Laufer directrice adjointe du Groupe de recherche europ en GDRE du Centre national de la recherche scientifique CNRS sans vouloir diluer la question du genre dans celle de la diversit j estime que d un point de vue strat gique il est int ressant d adopter une approche transversale aux diff rents crit res de discrimination Une telle approche aurait certainement permis d viter l motion engendr e par l incompr hension l gard du dispositif par ailleurs tr s int ressant des ABCD de l galit La r flexion autour de la diversit me semble ainsi tre l un des meilleurs leviers pou
13. t mis la suggestion de soumettre les ouvrages scolaires une labellisation pr alable leur mise en vente je vous indique que cette suggestion n a pas t retenue Je rappelle que la loi conf re l tat et non aux diteurs la responsabilit de la production de contenus en num rique l Etat devra donc veiller lutter contre les discriminations dans ce domaine Malgr la bonne volont qui r gne au CSP l imp ratif d mocratique de l galit entre les hommes et les femmes auquel nous sommes tr s attach s se heurte aux proc dures impr cises comme d autres volont s exprim es par le Parlement et le Gouvernement notamment une certaine inertie mais aussi l autonomie mal comprise de certaines universit s Mon coll gue Jacques Bernard Magner qui m ne pour la commission du S nat une mission sur les ESPE pourra t moigner que les dispositions l gislatives ne sont pas appliqu es la lettre par les universit s qui h bergent ces coles car elles ne souhaitent pas que l on interf re avec leur fonctionnement Nous pr conisons de conjuguer l alerte en amont une approche consensuelle tiss e au quotidien et de garantir une relecture th matique par les diteurs de tous les programmes et des manuels pour y d tecter les erreurs et combler leurs manques Les diteurs devront aussi porter une attention particuli re au renouvellement des fonds documentaires et iconographiques pour que les manuels so
14. Mme Nicole Abar charg e de mission suivi de la mise en uvre des ABCD de l galit au minist re des droits des femmes Une mission m a t confi e conjointement par M Vincent Peillon alors ministre de l ducation nationale et Mme Najat Vallaud Belkacem ministre des Droits des femmes Je suis actuellement d tach e au minist re de l ducation nationale de l enseignement sup rieur et de la recherche mais je n en suis pas issue Je peux donc avoir un regard libre Un rapport de l Inspection g n rale tait paru juste avant ma prise de fonctions mais je n ai pas voulu en prendre connaissance pour conserver un regard sur le sujet Je souhaite traiter la question de l galit entre les filles et les gar ons de fa on pragmatique et simple comme je le faisais auparavant dans le cadre associatif En prenant mes fonctions j ai d couvert des personnels tr s investis et dot s d une passion incroyable pour leur m tier 2 Dans le cadre du suivi de la mise en uvre des ABCD de l galit j ai parcouru 15 000 kilom tres depuis le mois de septembre visit 34 coles depuis le mois de janvier et particip norm ment d actions sur le terrain Je peux par cette exp rience t moigner que la formation sur la th matique de l galit entre les filles et les gar ons n existe pas vraiment Ceux qui r pondent qu ils ont b n fici d une formation sur ce th me c est dire 5 sont ceux qui ont t
15. adjointe la cheffe du Service des droits des femmes et de l galit entre les hommes et les femmes en charge des ABCD de l galit au Minist re des droits des femmes Mme Johanna Barasz conseill re technique en charge des ABCD de l galit au Minist re de l ducation nationale et Mme Amandine Berton Schmitt charg e de mission ducation au Centre Hubertine Auclert que nous avons entendue le 30 janvier 2014 pour un premier change sur ce sujet sur lequel elle a une expertise particuli re Comme vous le savez a la suite des travaux rendus en juin 2013 et consacr s aux femmes et a la culture notre d l gation a d cid d approfondir sa r flexion sur les st r otypes sexu s a partir des repr sentations des femmes et 88 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT des hommes dans les manuels scolaires notre coll gue Roland Courteau en sera le rapporteur L enjeu de cette nouvelle tude sur laquelle les rapports et les textes abondent nous semble essentiel Comme le rappelait Sylvie Cromer devant notre d l gation le 30 janvier 2014 le manuel scolaire fait partie des biens communs d une soci t en ce sens que au del de sa fonction d organiser des connaissances un moment donn le manuel est aussi un lieu symbolique de construction et d expression des valeurs d une soci t Pour notre d l gation il est primordial que
16. ancienne recommandation n 5 Mme Fran oise Laborde Permettez moi de relater une anecdote relative l iconographie Lors du d placement de la ministre des droits des femmes dans ma circonscription pour une exp rimentation d une s quence p dagogique des ABCD de l galit les intervenants se sont servis d images de pompi res plut t que de pompiers Je vous laisse imaginer la d ception des gar ons et la joie des filles EXAMEN EN D L GATION 61 Mme Corinne Bouchoux Concernant la recommandation n 5 ancienne recommandation n 6 je sugg re que la relecture des manuels soient confi e un une universitaire sp cialis e dans la question de l galit La d l gation adopte l unanimit des pr sents la recommandation n 5 ancienne recommandation n 6 ainsi modifi e La d l gation demande aux diteurs scolaires de rendre syst matique la relecture g n rale du manuel par un ou une universitaire sp cialis e dans la question de l galit entre les femmes et les hommes La d l gation adopte sans modification l unanimit des pr sents la recommandation n 6 ancienne recommandation n 7 Un d bat s est ensuite ouvert au sujet de la recommandation n 7 ancienne recommandation n 8 relative la num risation des outils p dagogiques du CNDP CANOP sur le point de savoir si la recommandation appelle une s lection des manuels num ris s en fonction
17. cise que le respect de l galit entre les sexes est un l ment transversal qui doit transparaitre dans les travaux du CSP la seconde lettre de commande en date du 4 d cembre 2013 indique que l galit des sexes est l un des enjeux contemporains de la soci t au m me titre que l ducation au num rique ce qui prouve qu il fait partie int grante des mutations l uvre dans la soci t Toutes les expressions d mocratiques consultatives montrent l int r t de tous les acteurs dont les parents d l ves pour le sujet Il est int ressant de noter qu ils les consid rent comme une valeur n cessaire au vivre ensemble L galit entre les femmes et les hommes appara t trois occurrences dans la loi de refondation de l cole ou le code de l ducation notamment dans la seconde phrase de l article L 311 4 du code de l ducation L cole notamment gr ce un enseignement moral et civique fait acqu rir aux l ves le respect de la personne de ses origines et de ses diff rences de l galit entre les femmes et les hommes ainsi que de la la cit 108 LUTTER CONTRE LES STEREOTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L ECOLE UN CREUSET DE L EGALITE Dans la section5 de la loi de refondation de l cole relative l enseignement du premier degr l article 45 dispose elle transmet galement l exigence du respect des droits de l enfant et de l galit entre les femm
18. ensemble des personnels mais nous voudrions aussi en faire un outil de dialogue avec ceux qui d finiront les actions mises en uvre dans les ESPE Je reconnais que les volumes de formation aux enjeux qui sont les v tres ne sont pas consid rables Ayant fait partie de l quipe qui a analys toutes les maquettes de projets des ESPE je ne peux pas vous dire le contraire Il existe malgr tout des initiatives et je consid re qu avec le nouveau r f rentiel dont je viens de vous parler des actions restent construire Dans les ESPE pour tre tr s concr te ces valeurs sont travaill es selon deux axes la fois comme objet de formation et comme recherche et analyse des pratiques professionnelles En ce qui concerne les valeurs l ESPE de Nice propose un parcours en M1 et en M2 pour savoir se situer dans son environnement professionnel conna tre les principes et les valeurs qui fondent l cole la cit galit entre les femmes et les hommes lutte contre les discriminations etc En M1 le sujet est abord travers la philosophie politique la sociologie ou l histoire de l ducation encadr par des professionnels En M2 l accent est mis sur l analyse des pratiques dans le cadre du stage professionnel Pour le second axe que j voquais l ESPE de Rennes propose une approche r flexive sur le m tier au travers de recherches actions men es avec des laboratoires de recherche Il s agit de contrevenir aux st r
19. leurs manuels avaient largement les moyens de le faire En revanche elle a point du doigt une lacune qu elle a estim lourde de cons quences la difficult d avoir acc s des ressources iconographiques non st r otyp es De l avis unanime des professionnels de l dition la photo est la plus accessible voie d entr e dans un manuel scolaire Comme l a rappel Elina Cuaz responsable de d partement aux Editions Bordas on sait bien que la premi re chose que l on regarde quand on ouvre un manuel en g n ral ce sont les photos Or c est pr cis ment l que se nichent les st r otypes et les clich s les plus flagrants 1 Auditionn e le 29 avril 2014 dans le cadre de la table ronde pr cit e 2 Auditionn e par la d l gation le 30 janvier 2014 3 Auditionn e le 29 avril 2014 dans le cadre de la table ronde pr cit e 4 Auditionn e le 29 avril 2014 dans le cadre de la table ronde pr cit e 5 Auditionn e le 29 avril 2014 dans le cadre de la table ronde pr cit e 27 Indiquant que travaillant pour les coles l mentaires elle recherchait des photos plut t simples la repr sentante des ditions Bordas a regrett que dans les banques d images dont nous disposons on retrouve toujours les m mes photos st r otyp es du type le docteur homme et l infirmi re femme Quand un auteur cherche une image de femme pour illustrer par exemple une sc ne de pompiers il n en trouve pas
20. maisons d dition pourraient trouver des illustrations non st r otyp es dont le minist re pourrait confier la charge au Centre national de documentation p dagogique CNDP CANOP Recommandation n 5 La d l gation demande aux diteurs scolaires de rendre syst matique la relecture g n rale du manuel par un ou une universitaire sp cialis e dans la question de l galit entre les femmes et les hommes Recommandation n 6 La d l gation demande au minist re de l ducation nationale d attribuer un label reconnaissant la d marche des maisons d dition exemplaires qui valoriserait les l ments de m thode et d organisation mis en place par les diteurs par exemple des comit s de relecture pour aboutir progressivement une am lioration de la qualit des manuels du point de vue de l galit entre les femmes et les hommes 48 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT Recommandation n 7 La d l gation souhaite que la num risation en cours des supports p dagogiques de l tablissement CNDP CANOPE diteur public de l ducation nationale soit l occasion de proc der l examen critique des futurs outils p dagogiques en prenant en compte l exigence d galit et de non discrimination entre les filles et les garcons Recommandation n 8 La d l gation souhaite que soit int gr e la lutte contre les st r otypes au P
21. matique de l galit au sein de cette profession Or l galit entre hommes et femmes est une construction qui s organise qu il s agisse des pouvoirs publics des collectivit s territoriales ou de tout autre organisme L approche int gr e de l galit ne s improvise pas c est une comp tence Pour penser le contenu des enseignements la lumi re de l galit en se m fiant des st r otypes sexu s ou sexistes il faut disposer d une grille de lecture d un savoir faire et donc d une formation Cette approche repose sur la reconnaissance de comp tences en la mati re identifiables au m me titre que toutes les autres comp tences techniques Si comme l indiquait Mme Berton Schmitt les obstacles sont partout c est parce que la comp tence galit n est nulle part Or lorsque le SNE demande une meilleure diffusion des r sultats de la recherche ou de pouvoir disposer de manuels d accompagnement en la mati re nous ne sommes pas dans une logique de transfert de comp tences n cessaires Les diteurs devraient int grer cette comp tence parmi les crit res de choix des enseignants auteurs Une interrogation r currente porte sur l organisation ad quate pour assurer une approche int gr e de l galit est il pr f rable de d signer une personne r f rente dans la structure ou d introduire la probl matique aux diff rents niveaux de l organisation Question qui s est pos e dans le cadre du
22. orique transmise l effet levier de la formation tient avant tout a la r flexivit qu elle induit conduisant chacun a interroger ses propres pratiques et construire des solutions communes Dans le cadre de la Convention interminist rielle pour l galit entre les filles et les gar ons a t soulev e l id e d laborer un palmar s des manuels scolaires Il serait en effet envisageable d tablir un classement exhaustif des manuels sur des crit res d galit comme le minist re des droits des femmes l a fait pour les entreprises en mati re de respect de la parit dans les conseils d administration L exp rience nous indique que le secteur priv est sensible a ces distinctions M Pascal Tisserant Le manuel scolaire est l arbre qui cache la for t ou du moins la symbolise Aussi il est essentiel de ne pas focaliser nos r flexions uniquement sur cette question A cet gard les discussions que nous tenons aujourd hui me semblent aller dans le bon sens Je distinguerai deux sens aux actions que nous pouvons pr coniser En premier lieu les actions peuvent s adresser directement aux diteurs Elles prennent alors la forme de labels voire de chartes qui offrent un cadre de r flexion et permettent de fixer un cap En second lieu les actions peuvent viser les acteurs de l ducation nationale en g n ral qui peuvent faire peser une contrainte sur les programmes et sur le march du livre scolaire pou
23. otypes et de travailler sur de la documentation concernant les probl matiques du m tier en les mettant en regard des pratiques professionnelles dans une approche critique ANNEXES 125 Cette d marche n est qu un exemple mais me semble particuli rement int ressante car elle permet de cr er une v ritable dynamique Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Vous me rassurez car nous n avions pas une vision aussi fine de ce qui se passe sur le terrain Nous ne savions pas si cette question constituait effectivement une pr occupation majeure susceptible d irriguer la mise en place des ESPE Mme Virginie Gohin Lors de la d signation des directeurs d ESPE dont la charge est reconnaissons le un vrai d fi nous avons essay de v rifier qu il s agissait bien d une de leurs pr occupations J avais r alis un grand tableau r capitulant tous les axes de la culture professionnelle dont celui de l galit de mani re v rifier que cette th matique faisait bien partie de leurs pr occupations En termes de ressources nous sommes pr ts les accompagner Le niveau national dispose d un certain nombre de moyens que nous pouvons mettre en uvre Nous avons donc t l coute des demandes Les directeurs d ESPE ont reconnu qu ils n avaient pas forc ment la possibilit de cr er des modules sur cette th matique dans leur offre de formation La formation continue est galement essentielle car
24. s aux coles l mentaires Les photos que nous recherchons sont donc relativement simples car elles servent enrichir certaines s quences ouvrir sur l art ou inciter l expression orale Or dans les banques d images dont nous disposons on retrouve toujours les m mes photos st r otyp es du type le docteur homme et l infirmi re femme Quand un auteur cherche une image de femme pour illustrer par exemple une sc ne de pompiers il n en trouve pas Vous voyez donc que la seule bonne volont ne suffit pas Parfois nous nous heurtons l inexistence de la ressource Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Qui est l origine de ces banques d images Mme Elina Cuaz Ce sont des structures priv es Les images peuvent tre des photos de presse ou des photos artistiques Mme Sophie Le Callenec Je voulais signaler en r ponse la remarque de Mme Blandin que la relecture est d j pratiqu e dans les maisons d dition Le manuel ne refl te jamais le travail d un auteur seul mais le travail crois d une quipe Bien s r on pourrait s assurer qu un des relecteurs soit sp cifiquement charg de rechercher les st r otypes Mme Sylvie Milochevitch L ouvrage de l UNESCO est tr s utile cet gard Tout cela ne coule pas de source d autant que tout est aussi une question de juste mesure Il ne s agit pas de tordre la r alit car un manuel est le reflet des valeurs d une soci t il e
25. sentation des femmes dans les manuels en d pit d am liorations que nous ne contestons pas nous souhaiterions aujourd hui continuer avancer sur des pistes concr tes Nous le savons au del de sa fonction de transmission des savoirs le manuel scolaire reste encore aujourd hui un totem comme nous le disait la sociologue Sylvie Cromer lors de son audition du 30 janvier 2014 car il est le reflet des valeurs d une soci t un moment donn et ce quelle que soit la discipline consid r e De plus le manuel circule entre les professeurs les l ves et les parents il est donc aussi un outil de transmission voire le seul parfois de toute la communaut ducative C est la raison pour laquelle il est l objet de tant d attentions point de focalisation d une institution qui se doit de b tir les repr sentations des citoyens de demain Les clich s mis au jour par le Centre Hubertine Auclert notamment et l invisibilisation des femmes dans les manuels d histoire en particulier y semblent d autant plus graves et leurs cons quences sur la construction des repr sentations de nos enfants inacceptables Interrog e sur les moyens d action possibles une des repr sentantes du Centre Hubertine Auclert participant la table ronde que nous avons organis e le 20 f vrier 2014 nous disait regretter que chacun s en renvoie la responsabilit les diteurs disent mettre en uvre les programmes les responsab
26. souvent des ma tres de conf rences en sociologie en psychologie en sciences de l ducation ou en communication entrent aussi directement en ESPE Ils sont recrut s par des commissions selon les modalit s propres l Universit Ils travaillent temps plein Cette configuration devrait perdurer La formation des formateurs sur des questions comme celle de l galit entre hommes et femmes est souvent faible ou inexistante Pour les autres elle d pend fortement des ESPE Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Mme Gohin semble vouloir r agir Mme Virginie Gohin Merci Madame la Pr sidente Je voudrais voquer pour compl ter les propos de Mme Jean un chantier crucial engag par l ancien ministre et poursuivi aujourd hui Nous sommes en train d encadrer l acc s la formation dans le second degr la r glementation ne concernait que le premier degr Ces personnes temps partag b n ficieront d une d charge de trois six heures pour se former Par ailleurs le statut de formateur n existe pas Nous sommes en train de le cr er Le r pertoire interminist riel des m tiers ne pr voit pas le m tier de formateur Nous souhaitons avancer sur le sujet pour consolider les formateurs et constituer un vivier pour la formation continue Il existe une certification pour les formateurs du premier degr le certificat d aptitude aux fonctions d instituteur ou de professeur des coles ma tre formate
27. tre pr serv gr ce l attribution de trois cr dits ECTS European Credit Transfer System dans les nouvelles maquettes Il reste donc enseign tous par des sp cialistes Quant l ducation T galit entre hommes et femmes malheureusement elle d pend avant tout des personnes si elles sont tr s impliqu es des actions parviennent se mettre en place En M1 les tudiants sont concentr s sur le concours En revanche en M2 la place existerait pour traiter le sujet Il est toutefois n cessaire d avoir une impulsion Il faut que la question de l galit soit pr sente en permanence dans les esprits Pour y parvenir nous devons cependant nous appuyer sur un socle solide partir duquel l irrigation sera possible La formation continue a galement largement disparu En outre lorsque des actions sont mises en uvre elles s adressent des personnes volontaires Or ce sont les autres celles qui ne se sentent pas concern es par le sujet qu il faudrait toucher ANNEXES 131 Dans les ESPE nous disposons de formateurs temps partag et temps plein Ils sont de tous les niveaux ce qui fait aussi la richesse du dispositif Nous regrettons toutefois de ne pas pouvoir faire intervenir suffisamment les ma tres formateurs titulaires du CAFIPEMF Nous attendons avec une grande impatience qu ils puissent revenir la rentr e prochaine Nous esp rons que le syst me sera tendu au second degr
28. ts r v l e par la revue de la litt rature les st r otypes sexistes sont moins pr sents que les st r otypes relatifs aux autres groupes cibles Lors de nos changes avec les huit responsables des maisons d dition toutes des femmes nous avons constat qu tant pour la plupart engag es pour l galit entre les hommes et les femmes elles ne voyaient pas de st r otypes sexistes dans leurs manuels Ces personnes se font confiance comme nous tous avons confiance en la bonne ducation que nous avons re ue et estimons que nous ne sommes porteurs ni de st r otypes ni de pr jug s Les st r otypes c est les autres comme Mme Christine Guillemaut l a tr s bien dit Notre enqu te date de 2007 mais il semble que la situation ait tr s peu volu depuis Par chance certaines quipes de r daction peuvent compter une personne particuli rement sensibilis e et d s lors produire un manuel de qualit au regard de la repr sentation de certains de ces groupes cibles Ce constat rejoint une recommandation d j voqu e les maisons d dition doivent progresser en comp tence ou s entourer d experts sur ces questions M Roland Courteau rapporteur Est il envisageable d introduire un r f rent galit au sein des comit s d auteurs M Pascal Tisserant Cela fait partie des mesures que nous pourrions pr coniser Aujourd hui avec du recul je recommanderais d inviter ces maisons d dition s
29. un an Les documents d accompagnement des programmes fournis par la DGESCO ensuite sont destin s guider les professeurs dans leurs classes ce que nous estimons essentiel p dagogiquement La qualit de ces documents est ANNEXES 115 donc d une grande importance pour les diteurs et constitue un outil pr cieux qui nous donne une trame pour l organisation du manuel Je voudrais rappeler galement que les diteurs sont tr s ouverts tous les regards ext rieurs qui permettent d am liorer le contenu des manuels Ainsi nous travaillons toujours activement avec les chercheurs l origine des tudes que vous avez cit es Nos manuels sont diss qu s tudi s critiqu s et nous sommes preneurs de ces tudes Par exemple la collaboration entreprise avec le Laboratoire R publique et diversit en 2011 l occasion de la mise en place des programmes sur l orientation et l identit sexuelles a t particuli rement n cessaire Il est important de rappeler que notre m tier d diteur scolaire nous am ne collaborer avec ces chercheurs En effet il est vital pour nous d acc der des corpus de recherche qui clairent nos d marches et il n est pas rare que nous fassions appel pour tel ou tel aspect du programme un universitaire ou un chercheur sp cialis En mati re de lutte contre les st r otypes les travaux existent et ils sont nombreux Certains sont m me disponibles sur le site EDUSC
30. v nementielle et un d bat 118 LUTTER CONTRE LES STEREOTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L ECOLE UN CREUSET DE L EGALITE existe autour de la question de consacrer sp cifiquement certaines pages a quelques grandes femmes dans certains grands moments de l histoire Personnellement j y suis favorable m me si j entends les arguments qui y sont oppos s notamment celui craignant la stigmatisation et la rel gation des femmes dans les marges de l histoire J ai tendance penser que ce serait au contraire un moyen de d noncer explicitement la rel gation des femmes dans des r les secondaires puisque c est bien le sort qui leur tait r serv Enfin je voudrais insister sur l importance de la s mantique et plus pr cis ment sur l acceptation commune qui veut que derri re l utilisation du genre neutre le masculin l emporte Quand en cours un professeur parle des hommes qui ont peint les grottes de Lascaux personne d entre nous n imagine que ce peut aussi tre une femme Et on a beau dire que le masculin est universel nous n avons pas de repr sentation de femme peignant les grottes de Lascaux Il faudrait donc que de mani re g n rale des efforts soient faits pour mentionner a chaque fois les hommes et les femmes de la pr histoire ou les tres humains ce que nous faisons syst matiquement aux Editions Hatier m me si cette formulation peut sembler lourde Au del je p
31. Le 6 mai 2014 4 Le 15 mai 2014 lors de la table ronde Former les enseignants la probl matique de l galit entre les femmes et les hommes d j cit e 41 et le second degr Certaines sont d clin es sur trois ans pour leur permettre de produire des r sultats concrets et d autres sont renouvel es pour tenir compte de l volution du contexte 1 Or si l une de ces priorit s concerne bien la formation la la cit la lutte contre les discriminations et l galit entre les filles et les gar ons elle est in galement prise en compte par les recteurs d acad mies qu il s agisse des plans strat giques ou des plans de formation Ainsi le rectorat de Rouen a sign une convention portant sur les ann es 2013 a 2018 pour l galit entre les filles et les garcons et les femmes et les hommes dans le syst me ducatif qui prend en compte plusieurs axes dont l orientation scolaire et professionnelle l ducation des jeunes l galit et l int gration de l galit dans les pratiques professionnelles Le dispositif repose sur des actions de formation l accompagnement et le dialogue Dans l acad mie de Grenoble le plan de formation a pris en compte cette th matique en s appuyant sur des candidatures collectives Comme l a soulign la cheffe de la formation des enseignants la DGESCO les inscriptions ne concernent pas des individus isol s mais des quipes ce qui me semble tr s int res
32. acad mie de Grenoble le plan de formation a pris en compte cette th matique de l galit hommes femmes en s appuyant sur des candidatures collectives Les inscriptions ne concernent pas des individus isol s mais des quipes ce qui me semble tr s int ressant Nous savons que le d faut de la formation continue est parfois de favoriser une attitude consum riste sans r el impact sur le fonctionnement de l tablissement En l occurrence l approche retenue permet d viter cet cueil et de cr er une v ritable dynamique en travaillant sur la sensibilisation de tous et en montrant comment devenir acteur du changement Cette action s adresse aux enseignants de coll ge Pour terminer je voudrais juste revenir sur un point Dans le cadre du dialogue que nous construisons au niveau national avec les organisations syndicales et les directeurs d ESPE nous devons tre l coute et impulser la mise en uvre de ressources ventuellement avec l aide des outils num riques Je reconnais n anmoins qu il reste beaucoup de travail accomplir ANNEXES 127 Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Je vous remercie Mme Gis le Jean professeure de sciences conomiques et sociales co cr atrice de Corpus Je suis professeur de sciences conomiques et sociales Dans le cadre d un travail men sur les programmes j ai contribu mettre en place un groupe interassociatif et intersyndical d nomm Corpus et don
33. ambig it sur l interpr tation qu il faut faire des programmes S agissant de la charte pr c demment voqu e propos e aux diteurs lors d une pr c dente r union laquelle Mme G l bart ici pr sente participait nous n avons pas t tout fait adroits dans la pr sentation qui en a alors t faite Je suis convaincu que nous aurions quand m me pu trouver un terrain d entente Le texte chapeau notamment n avait pas suscit d opposition car y taient formul es assez clairement cinq exigences dont le respect des valeurs r publicaines parmi lesquelles figurent l galit et la non discrimination la pertinence des contenus disciplinaires et notamment l exactitude scientifique le strict respect des programmes ou encore l organisation p dagogique des manuels On d clinait l de mani re succincte des principes tels que la n cessit de pr senter pr alablement l objectif et la d marche p dagogique propos s dans le manuel d assurer la coh rence et la pertinence dans l agencement des diff rentes rubriques de pr senter une structure facilitant le maniement du manuel par l l ve de distinguer clairement les diff rents types d exercice de faire figurer des r sum s et des synth ses et enfin le respect d aspects formels touchant aux textes et l iconographie parmi lesquels on aurait facilement pu faire figurer des exigences d galit entre les filles et les gar ons 114 LUTTE
34. de l dition cf comptes rendus en annexe afin d tablir un diagnostic partag et tracer des pistes de r flexion de d limiter les responsabilit s entre les concepteurs et les diteurs de programmes scolaires de r fl chir la formation des enseignants la transmission de l galit entre les filles et les garcons l cole A l issue de ces auditions la d l gation estime que les manuels scolaires exercent une influence d terminante sur les repr sentations des hommes et des femmes et l existence de st r otypes sexistes I l ensemble de la communaut ducative doit tre mobilis e pour redonner l cole son r le de creuset de l galit II I LES MANUELS SCOLAIRES EXERCENT UNE INFLUENCE D TERMINANTE SUR LES REPR SENTATIONS DES HOMMES ET DES FEMMES ET L EXISTENCE DE STEREOTYPES SEXISTES En prenant pour objet d tude le manuel scolaire la d l gation souhaitait approfondir sa r flexion sur les moyens de lutter contre les st r otypes sexu s en examinant plus particuli rement les repr sentations des hommes et des femmes dans les outils p dagogiques utilis s l cole Consid rant en effet que l enfance et tout particuli rement la p riode scolaire constitue un moment clef dans la construction des repr sentations la d l gation a toujours consid r que c est d s le plus jeune ge que les st r otypes doivent tre appr hend s et d construits
35. de leur discipline et dans tous les cas effectuent des relectures combin es de leurs parties respectives Mais dans tous les cas la richesse d un manuel d pend de la richesse des ressources documentaires qui servent de base son r cit C est la raison pour laquelle la sociologue Sylvie Cromer notamment a insist sur l importance pour les auteurs de manuels d avoir acc s un corpus de recherche dense et vari qui leur permettra par exemple dans les manuels d histoire de mettre en lumi re telle ou telle auteure m connue mais qui aurait fait l objet d une recherche universitaire sp cifique Il est important de rappeler que notre m tier d diteur scolaire nous am ne collaborer avec ces chercheurs a indiqu Pascale G l bart charg e de mission Education au Syndicat national de l dition En effet il est vital pour nous d acc der des corpus de recherche qui clairent nos d marches et il n est pas rare que nous fassions appel pour tel ou tel aspect du programme un universitaire ou un chercheur sp cialis Sophie Le Callenec auteure de la maison Hatier parlant au nom des auteurs lors de nos auditions appuy e par les repr sentants de l dition scolaire a estim qu avec la num risation croissante des documents et l largissement de la diffusion des travaux universitaires les auteur e s qui voulaient largir leurs sources d informations pour enrichir l criture de
36. des programmes et de nous doter d outils pour le traiter Ces derniers sont d j tr s nombreux Nous n attendons pas un nombre d heures pass es sur les ABCD de l galit mais une prise de conscience L objectif est de permettre aux enseignants et aux formateurs de prendre du recul par rapport a leurs propres repr sentations de mani re a pouvoir faire voluer leurs pratiques p dagogiques J ai pris par hasard le livre Ma Maman d Anthony Browne dans une biblioth que En le feuilletant j ai constat que cette maman pouvait tre danseuse mais aussi grand patron N anmoins quand elle exer ait cette fonction elle tait repr sent e habill e en homme avec un costume et une cravate Je l ai imm diatement rep r par habitude mais la plupart des personnes avec lesquelles j ai voqu le sujet ne voyaient pas les choses comme cela Une coll gue m a indiqu qu il existait galement Mon Papa d Anthony Browne Lui aussi peut tre danseur mais il ne change pas pour autant de costume Ces deux livres sont de qualit dans le fond mais traduisent que les femmes doivent encore trop souvent lorsqu elles sortent de leur sph re traditionnelle endosser le costume de l homme ANNEXES 137 Beaucoup d enseignants qui ont suivi des formations pensaient qu ils n en avaient pas besoin Leur opinion a ensuite radicalement chang La vid o de Pascal Huguet sur les math matiques et le dessin les a laiss s
37. engager dans le Label Diversit un label d tat qui rel ve du minist re de l Int rieur Ce label accord apr s audit par des experts de l AFNOR me semble pr f rable au Label galit beaucoup plus facile obtenir en pr sentant un simple rapport aupr s de l AFNOR Toutes les entreprises engag es dans cette d marche de diversit telles que TF1 France T l visions ou encore Radio France indiquent qu il s agit du meilleur cadre pour impulser une dynamique d galit dans leurs structures Mme Michelle Meunier O peut on trouver davantage d informations sur ce label M Pascal Tisserant Vous pouvez vous r f rer au site Internet de J AFNOR Mme Emmanuelle Latour Je souhaite apporter une pr cision Le x Label galit n est pas plus facile obtenir que le Label Diversit 98 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT Comme ce dernier il est g r par AFNOR par d l gation de service Ne concernant que l galit entre les hommes et les femmes le Label galit est un moyen d inciter les entreprises s y conformer A l heure actuelle nous r fl chissons une mani re de rendre ce label plus attractif pour les entreprises nous observons en effet que le Label Diversit est beaucoup plus diffus dans le monde de l entreprise justement parce qu il est peut tre plus facile
38. entra ner son non respect Je reste persuad e que la mise en uvre d une telle d marche qu on l appelle ABCD ou autrement de la petite section au CM2 permettra de pacifier les relations entre les filles et les gar ons au coll ge et d avoir plus de tol rance sur la diff rence Les violences conjugales en seront peut tre r duites Nous travaillons sur la construction de la soci t de demain ce qui justifie des investissements d aujourd hui L galit entre les femmes et les hommes est inscrite dans les textes depuis trente ans mais elle n est pas totalement une r alit La formation des enseignants des formateurs et des cadres de l ducation nationale est fondamentale Elle est une condition pour avancer Nous ne devons pas consid rer que les in galit s qui demeurent dans notre soci t ne seraient finalement pas tr s graves car certaines femmes parviennent faire des carri res de la politique etc Quelques indicateurs peuvent effectivement laisser penser que des progr s ont t r alis s N anmoins la perte pour la Nation au del de quelques destins individuels reste majeure du fait de ces in galit s persistantes Nous ne devons pas nous focaliser sur l orientation Celle ci intervient trop tard Comme dans les tableaux impressionnistes les enfants re oivent de multiples petits coups de pinceau depuis qu ils sont n s De mani re inconsciente nous contribuons ainsi fabriquer des petite
39. et 0 7 des philosophes Sur 254 biographies recens es 11 seulement sont consacr es des femmes comme dans les manuels d histoire Les femmes sont r duites au r le d pouses d amantes ou de muses L exemple de Louise Collet est frappant elle est d crite comme la confidente de Flaubert mais jamais comme la po tesse qu elle est aussi Les manuels minimisent le r le 74 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT des femmes dans la production litt raire 5 des textes litt raires tudi s sont l uvre de femmes sans que cette exclusion des femmes du champ litt raire ne soit questionn e Sur l ensemble du corpus artistique pr sent 93 3 des auteurs sont des hommes La repr sentation du f minin est d pendante du regard masculin Les femmes sont davantage tudi es comme des sujets de romans ou de po mes qu en tant que cr atrices ou artistes Le terme de h ros ne se d cline gu re au f minin il y a tr s peu d h roines On rel ve une essentialisation de la femme par opposition l universalit du genre masculin N anmoins les ouvrages destin s aux l ves des fili res professionnelles abordent des th mes tels que l ducation des filles les mariages forc s les femmes sportives l image des femmes dans la publicit A l inverse la partie du programme de seconde g n rale consacr e l argumentation aux XVI
40. galit dans toutes les disciplines Comme la pratique sportive toutes les disciplines et tous les enseignements qu il s agisse de l histoire du fran ais des math matiques ou d enseignements plus sp cialis s sont potentiellement porteurs de st r otypes C est donc chaque enseignant dans sa mati re qui peut tre le 2 vecteur d une culture de l galit Ainsi un exercice de math matiques qui proposerait d agr ger des ustensiles de cuisine et des outils m caniques peut il tre bien plus efficace pour veiller le regard critique de l enfant qu une le on sur l orientation des filles et des gar ons On n enseigne pas l galit en faisant des conf rences rappelait Fanny Lignon enseignante chercheure ma tresse de conf rences a l universit Lyon I lors de la table ronde du 15 mai 2014 cet gard une des recommandations du rapport d information de notre d l gation sur la proposition de loi renfor ant la lutte contre le syst me prostitutionnel Prostitution la plus vieille violence du monde faite aux femmes formule le souhait que l galit entre les hommes et les femmes s ins re dans les programmes d enseignement de l cole du coll ge et du lyc e et dans toutes les disciplines recommandation n 6 C est bien l objectif de la d marche des ABCD de l galit dont l adjointe la cheffe du Service des droits des femmes et de l galit entre les homm
41. il r ellement pris en consid ration au moment de la conception des programmes et si oui comment Cette question s adresse en priorit bien entendu nos coll gues membres du Conseil sup rieur des programmes dont je salue la pr sence nos c t s ce matin Par ailleurs on nous d crit les diteurs comme sensibilis s la question des st r otypes mais peu outill s pour les d jouer Vous para t il envisageable d int grer un expert de cette question au sein des comit s d auteurs ou au moment de la relecture Plus largement vous para t il possible d am liorer la prise en compte de cette question et si oui comment La piste d une meilleure diffusion des travaux des chercheurs sur l histoire des femmes vous para t elle tre une perspective int ressante Enfin quelles autres actions concr tes pouvons nous envisager pour faire voluer la question Je vous remercie de vous pr senter rapidement avant de prendre la parole Mme Marie Christine Blandin s natrice pr sidente de la commission de la culture de l ducation et de la communication membre du Conseil sup rieur des programmes La loi et les lettres de commande du ministre de l ducation nationale conf rent une l gitimit au Conseil sup rieur des programmes CSP pour que ses travaux prennent en compte l axe structurant qui veillera l galit entre les hommes et les femmes La premi re lettre de commande du ministre au CSP pr
42. joue le r le de r f rent entre le groupe technique et les dix huit membres du conseil ce qui permet d avoir une vision d ensemble pour rendre compte des d bats au sein des groupes techniques Le r f rent doit aussi s assurer que les groupes techniques respectent bien la feuille de route qui leur a t donn e notamment sur les questions dont le l gislateur souhaite qu elles soient prises en compte dans le cadre des futurs programmes Le CSP est aussi une instance op rationnelle qui labore des projets de programmes qui seront ensuite soumis au ministre de l ducation nationale pour tre examin s dans le cadre de consultations avec les professionnels avant de devenir les programmes fix s par le minist re Les groupes examinent actuellement la question de l galit filles garcons et celle de la lutte contre les pr jug s et les discriminations Il est donc trop t t pour donner des premiers l ments sur leurs pr conisations Le nouveau ministre de l ducation nationale de l enseignement sup rieur et de la recherche reprend son compte le projet de son pr d cesseur sur l enseignement moral et civique L galit filles gar ons y sera mentionn e elle s inscrira dans le contexte plus large de lutte contre toute forme de pr jug s Le projet de socle commun de connaissances de comp tences et de culture qui constituera le programme g n ral de formation pour la scolarit obligatoire l cole l me
43. la transmission des valeurs d galit ne sera jamais assez important et il faudra du temps pour faire prendre conscience de l importance de cette question Dans une perspective un peu plus volontariste je vous propose d agir directement sur les concours de recrutement des personnels de l Education nationale en EXAMEN EN D L GATION 57 exigeant des auteurs de sujets et des pr sidents de jury que les sujets ne v hiculent aucun st r otype et en incitant les jurys aborder ces questions dans les sujets et surtout lors des preuves orales sachant que pour certains concours professeurs des coles ce sujet pourrait tre rendu obligatoire c est la recommandation n 12 Cette contrainte pourrait par ricochet faire prendre conscience du r le central de l cole sur ce sujet Enfin comme nous l avons entendu tout au long des auditions l cole de l galit repose sur une mobilisation de toute la communaut ducative enseignants certes mais aussi inspecteurs conseillers principaux d ducation personnels d encadrement personnels m dicaux en r sum la valeur galit n a de sens que si elle est partag e Il s agit donc bien de mobiliser l ensemble de la communaut ducative pour que la transmission des valeurs d galit op re d s le plus jeune ge au sein de toutes les disciplines C est bien l objectif de la d marche des ABCD de l galit Je vous rappelle tr s br
44. le second degr Des instruments de mesure sont pr vus pour s assurer de l effectivit de sa prise en compte Nous avons fait beaucoup voluer une application nationale surnomm e GAIA qui est un outil de gestion auquel nous avons ajout une base de donn es nationale Vous pouvez d sormais disposer d une photographie en temps r el de l activit de formation sur chacune des priorit s que nous avons d finies Les r sultats peuvent porter sur le r alis et sur le pr visionnel de l ann e en cours ce qui permet d valuer les formations r alis es et de conna tre les intentions de formation Le dispositif est s rement am liorer mais il constitue d j une avanc e La th matique est ensuite mise en uvre dans le cadre des plans acad miques qu il s agisse des plans strat giques ou des plans de formation Je vais vous citer quelques exemples de ce qui est mis en place Le rectorat de Rouen a sign une convention pour les ann es 2013 2018 pour l galit entre les filles et les gar ons et les femmes et les hommes dans le syst me ducatif Elle prend en compte plusieurs axes dont l orientation scolaire et professionnelle l ducation des jeunes l galit et l int gration de l galit dans les pratiques professionnelles Le dispositif repose sur des actions de formation du dialogue et l accompagnement des tablissements et des centres d information et d orientation CIO notamment Dans l
45. les auteurs des manuels d autant plus que les auteurs des textes ne sont souvent pas les m mes que ceux qui font les choix iconographiques les illustrateurs et les auteurs sont la plupart du temps d connect s Moi m me en tant que professeur il m est arriv d illustrer une d monstration par un exemple de grammaire sans prendre en compte le fait que par cet exemple je tombais peut tre aussi dans le pi ge du st r otype 2 J en viens donc maintenant aux pistes possibles d volution Je vois aujourd hui merger une peur de l galit qui gagne y compris les personnes qui ne sont pas farouchement hostiles au principe Le discours consensuel quasi mythique qui pr valait dans les ann es 1980 se fissure aujourd hui C est pourquoi nous devons inlassablement faire uvre de p dagogie pour expliquer ce qu est l galit Je m attache valoriser les recherches que j effectue en tant que sociologue pour qu elles aient une utilit sociale Paradoxalement je trouve moins de r sistance dans les pays d Afrique et notamment au Maroc o j ai travaill en corr lation avec des cadres de l ducation nationale qu en France Il nous faut donc inlassablement rappeler que l objectif d duquer l galit des sexes poursuit l ambition de permettre chacun et chacune de se construire selon ses potentialit s et ses d sirs Il s agit de ne pas enfermer les petites filles ou les petits gar ons dans un
46. les pays bien au del de la seule sph re ducative Les institutions internationales ont donc bien pris conscience qu il constituait un puissant levier de changement social parce qu il est utilis non seulement par les enseignants et les l ves mais aussi par les familles C est en ce sens qu il peut tre un vecteur extraordinaire de promotion de l galit entre les sexes et c est dans cette perspective que nous avons travaill sous l gide de l UNESCO en particulier dans certains pays du continent africain videmment vous pourriez me r torquer qu avec la num risation des documents le manuel scolaire tendrait perdre sa valeur de r f rence C est d ailleurs cette conviction qui m avait amen e m int resser au d but de mes recherches plut t la litt rature destin e la jeunesse puis la presse magazine en r servant les tudes sur les manuels scolaires certains ANNEXES 79 pays d Afrique o les livres sont tr s rares et o les manuels sont quasiment les seuls outils de transmission Pourtant je me suis vite aper ue qu en France galement le manuel restait un outil fondamental notamment l cole primaire dans une mati re comme les math matiques les enseignants s appuient en effet encore essentiellement sur le manuel notamment pour les exercices N oublions pas qu il est galement l outil de transmission entre l cole et les parents des l ves J en viens
47. m thodologique l attention des acteurs et des actrices de la cha ne du manuel scolaire publi sous l gide de l UNESCO en 2008 Cet ouvrage est aujourd hui en cours de traduction en arabe apr s avoir t traduit en anglais mais je crois qu il est important de replacer nos travaux dans une perspective historique D s 1925 la Soci t des Nations SDN s tait empar e de la question des manuels scolaires notamment pour y traquer les d rives x nophobes l UNESCO s est employ relayer cette pr occupation d s sa cr ation en 1945 La question n est donc ni nouvelle ni originale Pour autant les premi res tudes et le combat contre les st r otypes sexu s datent des ann es 1970 et c est aussi partir de cette poque que se sont multipli es les recherches sur le sujet Il est int ressant de comprendre pourquoi les instances internationales se sont empar es du sujet Comme le d montrent les instituts de recherche et notamment le Centre Hubertine Auclert auquel je rends hommage qui en ont fait un objet d tude le manuel scolaire fait partie des biens communs d une soci t Au del de sa fonction d organisation des connaissances un moment donn le manuel est aussi un lieu symbolique de construction et d expression des valeurs d une soci t C est la raison pour laquelle partout dans le monde les manuels scolaires font l objet de controverses et suscitent des pol miques m me entre
48. ma audiovisuel a l Universit Lyon I Mesdames je vous remercie d avoir r pondu a notre invitation Comme nous le rappelait r cemment une repr sentante du minist re des droits des femmes l cole d aujourd hui a v cu 40 ans de mixit 30 ans de politiques en faveur de l galit et 10 ans de conventions interminist rielles pour l galit entre les filles et les gar ons Les travaux guides et s quences p dagogiques sur ce th me sont nombreux Alors comment expliquer une telle permanence dans la reproduction des st r otypes de genre dans les manuels scolaires Si l une des missions essentielles de l cole r side bien dans la transmission des valeurs d galit et de respect entre les filles et les gar ons comment arriver mobiliser l ensemble de la communaut ducative sur le sujet 2 Le programme des ABCD de l galit permet une prise de conscience d s le plus jeune ge des enjeux de la transmission et de l acquisition des 2 valeurs d galit l cole Mais sa g n ralisation sera t elle accompagn e d un programme de formation initiale et continue des professeurs dans le cadre des coles sup rieures du professorat et de l ducation Pour tenter d apporter des r ponses et afin de structurer nos d bats je laisse Roland Courteau notre coll gue rapporteur nous pr senter un ordre de questions qui vous permettra d organiser la circulation de la parole M Roland Cou
49. minisant celle du jeune homme sens prendre la place de la femme Les possibilit s offertes par l iconographie ne sont pas non plus extensibles Elles limitent notre volont de repr senter les femmes l o on les attend le moins Pour avoir travaill sur le Moyen ge dans les programmes d histoire j ai exp riment la difficult de trouver une figure de reine de femme d un seigneur ou de pr tresse alors que les figures de roi de seigneur et de pr tre sont l gion Plus tard il sera tr s difficile de trouver la figure f minine de l explorateur ou du navigateur La difficult vient elle du fait en histoire tout particuli rement que les femmes ne se seraient pas illustr es dans ces disciplines ou ces fonctions sociales Je ne crois pas Preuve en est par exemple la figure de l intellectuel au Moyen ge Si je souhaite citer une femme je peux recourir au personnage de Marie de France Mais parce que c est une exception la plupart des auteurs lui pr f rent Pierre Ab lard qui passe pour l un des philosophes les plus importants de son poque mon sens ces cueils pourraient tre surmont s si on privil giait l histoire des soci t s qui est incontestablement mixte sur l histoire v nementielle construite autour de quelques figures de grands hommes Alors que c est sur cette voie que travaillent les historiens contemporains les manuels d histoire scolaires privil gient encore trop l histoire
50. muets et atterr s Tous les ESPE devraient la diffuser Nous devons cependant savoir o l ducation nationale doit s arr ter Je voudrais vous citer l exemple d une enseignante travaillant sur des images avec des tout petits Celles ci repr sentent un homme faisant la vaisselle une femme qui essuie la vaisselle et les deux qui essuient la vaisselle ensemble La pr sentation est tr s neutre sans jugement de valeur Malheureusement l enseignante a termin l exercice en interrogeant chacun sur ce qui se passait chez lui Je ne pense pas que ce soit notre r le ceux qui nous reprocheraient de nous immiscer dans la sph re priv e je r pondrais que les femmes r alisent dix huit heures de t ches m nag res de plus que les hommes chaque semaine ce qui les emp che de faire du sport ou de prendre des postes responsabilit s Nous devons donc retravailler cet quilibre domestique afin de leur permettre de s panouir dans tous les champs de la vie et galement de permettre aux hommes de s impliquer davantage dans leur foyer Nous construisons la soci t de demain Mme Claire Pontais Nous avons voqu tout l heure le concours mais il me semble que nous pourrions int grer ce sujet dans les preuves En ducation physique nous ne pouvons pas ignorer la question de l galit entre les filles et les gar ons Je tiens ce discours mes tudiants m me si je ne suis pas certaine que les jurys soient form s Nou
51. n ralisation car il n est pas envisageable de d ployer d s la rentr e 2014 cet effort de formation pour les 200 000 enseignants du primaire Cette question sera trait e dans le cadre de l valuation Ce qui est s r c est qu il y aura un d ploiement progressif M Roland Courteau rapporteur J invite Mme Christine Guillemaut a nous pr senter l action du Laboratoire de l galit ANNEXES 95 Mme Christine Guillemaut coordinatrice du Laboratoire des st r otypes au Laboratoire de l galit Le Laboratoire de l galit est une association loi de 1901 cr e en 2010 Si comme l a indiqu Emmanuelle Latour l ducation nationale travaille depuis longtemps en faveur de l galit les manuels scolaires restent largement empreints de clich s et de st r otypes Au dela du travail que nous pouvons r aliser aupr s des enseignants il nous para t essentiel d aborder la question des st r otypes de mani re large les enseignants sont aussi des parents des citoyens et en tant que tels ils v hiculent des repr sentations st r otyp es Le Laboratoire de l galit s est donn la mission de rendre visible l invisible En 2012 il a lanc une campagne de sensibilisation en diffusant un film publicitaire et des cartes postales que je vous distribue pour les faire conna tre sur le th me des st r otypes et des in galit s de genre Cette Z campagne a donn lieu au Pacte pour l
52. nationale pour le coll ge et les r gions pour le lyc e M me si les professeurs restent bien prescripteurs les collectivit s territoriales en tant que financeurs pourraient les inciter choisir des manuels exemplaires c est le sens de la recommandation n 3 EXAMEN EN D L GATION 55 Enfin les diteurs ont soulev la question de l acc s aux ressources plus les auteurs des manuels disposent de ressources documentaires vari es plus ils sont outill s pour d jouer les pi ges des st r otypes et de la surrepr sentation masculine tant dans les textes que dans les images Car nous le savons bien la premi re porte d entr e dans un manuel ce sont les photos Or les diteurs ont t tr s critiques a ce sujet Il est tr s difficile de trouver dans les banques de donn es priv es des photos qui ne soient pas clich s comment trouver une femme pompier se demandait par exemple la repr sentante des ditions Bordas La question de l iconographie est tout sauf anodine l impact d une photo est parfois beaucoup plus d terminant dans la construction des repr sentations que n importe quel texte C est pourquoi la d l gation souhaite que soit mise en place une banque de ressources iconographiques publique dans laquelle les maisons d dition pourraient trouver des illustrations non st r otyp es Le minist re pourrait confier la charge de cette banque de ressources au Centre national de documentati
53. ni culpabilisation et demande du temps Moi m me en tant que professeur il m est arriv d illustrer une d monstration par un exemple de grammaire sans prendre en compte le fait que par cet exemple je tombais peut tre aussi dans le pi ge du st r otype C est la sociologue Sylvie Cromer auteure en 2005 d un ouvrage intitul Analyser les repr sentations du masculin et du f minin dans les manuels scolaires qui tenait ces propos devant notre d l gation Nous baignons tous malgr nous dans un syst me de repr sentations Il ne s agit donc pas de culpabiliser ni de tenir un discours moralisateur mais de fixer des objectifs Nous partons du constat h las unanime qu aujourd hui les filles et les gar ons ne sont pas trait s de la m me mani re l cole mais que les enseignants dont il ne s agit pas de mettre en doute le professionnalisme sont souvent persuad s du contraire Nicole Mosconi sp cialiste du sujet crit dans un article publi en 1994 On peut penser que si les interventions sont plus nombreuses entre gar ons et enseignants c est que les enseignants ob issent des st r otypes de sexe qui les poussent privil gier les garcons leur attribuer plus de valeur et d importance Devant notre d l gation Virginie Houadec conseill re p dagogique aupr s de l Inspection de l ducation nationale a r it r ce constat on perd l intelligence des filles a t elle regr
54. otype d inciter les jurys aborder ces questions dans les sujets et surtout lors des preuves orales Pour certains concours professeurs des coles ce sujet pourrait m me tre rendu obligatoire La d l gation formulera donc une recommandation en ce sens B LA MOBILISATION DE L ENSEMBLE DE LA COMMUNAUT EDUCATIVE SUR LA BASE DES ABCD DE L GALIT DOIT DONNER L COLE LES MOYENS DE REDEVENIR LE CREUSET D UNE CULTURE DE L GALIT Etre ducateur au XXI si cle c est permettre chaque enfant de se d velopper en fonction de ses potentialit s sans tre assign son sexe ou sa classe sociale et donc ouvrir tous les possibles humains 1 La d l gation adh re pleinement cette affirmation qui l a guid e tout au long de ses travaux et l aune de laquelle elle a formul des recommandations Nos auditions nous ont permis de rencontrer des professionnels de l ducation nationale de grande qualit professeurs formateurs inspecteurs d acad mie tous engag s dans des parcours professionnels remarquables et ils nous ont donn confiance Confiance dans une cole qui consid rerait chaque l ve comme une personne unique et qui porterait l id al de l accompagner dans l apprentissage du respect de l autre Or comme nous l avons entendu tout au long des auditions l cole de l galit repose sur une mobilisation de toute la communaut ducative enseignants certes mais auss
55. otypes qu il nous faut d jouer en permanence Et les diteurs ne font pas exception Les r actions de l diteur ce que nous pouvons proposer en tant qu auteurs sont parfois surprenantes Je vous relaterai une exp rience personnelle l occasion de la r daction dans un manuel d histoire r cent d une page consacr e aux femmes pr historiques Partant du constat qu on parle peu des femmes dans la pr histoire on proposait aux l ves une r flexion en forme de question formul e ainsi quelle activit aurais tu aim faire si tu avais t une femme de la pr histoire et ceci afin de permettre d envisager les diff rentes activit s ouvertes aux femmes cette poque La premi re r action de l quipe a t tr s n gative reposant sur l argument que les gar ons auraient du mal se projeter dans le fait d tre une femme de la pr histoire Comment expliquer que l inverse soit possible pour les filles alors Dans la liste des param tres il faut galement composer avec les possibilit s offertes par les autres intervenants et en particulier les illustrateurs J ai le souvenir pr cis d une pre bataille men e avec un illustrateur toujours au sujet des femmes dans la pr histoire qui j avais command une illustration de femme en train de faire un feu et d un homme cuisinant Cet illustrateur avait interpr t cette inversion des r les en masculinisant la figure de la femme et en f
56. quel format Ces enseignements seront ils obligatoires dans les maquettes des ESPE Je m adresse ici plus particuli rement Mme Virginie Gohin mais chacune d entre vous peut videmment apporter sa contribution notre r flexion Dans un second temps j aimerais que par les t moignages des formatrices que vous tes vous nous aidiez comprendre quelle m thode est la plus appropri e pour aider les professeurs prendre du recul par rapport a leurs propres r flexes et leurs propres pr jug s les outils existants sont ils adapt s Ceux qui ont t labor s dans le cadre des ABCD vous paraissent ils pertinents et g n ralisables Enfin nous sommes d sireux d entendre toutes les pistes que vous pourriez envisager pour renforcer la mobilisation de toute la communaut ducative sur le sujet Comment notamment responsabiliser les professeurs sur le choix des manuels qu ils prescrivent aux familles Comment engager un dialogue entre inspecteurs responsables d acad mie et professeurs ce sujet Je laisse la parole Mme Virginie Gohin Mme Virginie Gohin cheffe du Bureau de la formation des enseignants la Direction g n rale de l enseignement scolaire DGESCO du minist re de l ducation nationale de l enseignement sup rieur et de la recherche Le bureau dont j ai la charge au sein de la Direction g n rale de l enseignement scolaire DGESCO s occupe de la formation des personnels d enseignement e
57. re du num rique Une fois ces deux contraintes d pass es il revient chaque maison d dition la responsabilit de mettre en place des proc dures qui permettent la meilleure prise en consid ration de l objectif d limination des images et des textes st r otyp s 3 Les maisons d dition dont les proc dures sont exemplaires doivent tre encourag es Nous l avons beaucoup entendu il est difficile de chercher faire fabriquer un manuel exemplaire Et m me n est il pas plus utile de s appuyer sur les clich s comme outil de r flexion sur la question de l galit par le regard critique qu il suscite Pour autant il n est pas question de se satisfaire de l tat des lieux mitig que nous avons dress les maisons d dition qui mettent en place 28 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT des proc dures sp cifiques pour am liorer les manuels doivent tre encourag es Comme l a sugg r notre coll gue Marie Christine Blandin pr sidente de la commission de la culture de l ducation et de la communication et membre du CSP nous estimons qu une relecture globale par un regard aiguis la question permettrait de d jouer les pi ges les plus grossiers et permettrait un dialogue peut tre plus vertueux venant d une personne ext rieure la maison avec le la responsable d dition La d l gation demandera au min
58. responsabiliser les enseignants prescripteurs pour que les manuels soient exemplaires au regard du principe d galit Cependant notre coll gue Corinne Bouchoux a pr cis lors de la r union du 19 juin 2014 au cours de laquelle le rapport a t adopt que bien que financeures les collectivit s publiques n avaient qu un pouvoir de d cision limit dans le choix des livres scolaires et que par principe leur donner ce pouvoir pourrait avoir des cons quences inverses celles que recherche la d l gation Votre rapporteur sensible cet argument estime que en tant que financeures ces collectivit s doivent tre vigilantes ce que les manuels prescrits par les enseignants respectent le principe d galit entre les femmes et les hommes et qu ils ne v hiculent pas de st r otypes sexistes 2 Deux facteurs inconditionnels le temps et l acc s des ressources larges Nous nous trouvons aujourd hui un moment clef puisque comme nous lont dit ses membres lors de la table ronde du 20 f vrier 2014 le nouveau Conseil sup rieur des programmes a commenc travailler sur 1 Auditionn e par la d l gation le 29 avril 2014 dans le cadre de la table ronde sur les responsabilit s entre les concepteurs et les diteurs de programmes scolaires 25 l laboration des nouveaux programmes qui aboutiront un renouvellement complet des contenus d enseignement pour la scolarit obligatoire On peut donc
59. s dans des caract ristiques physiques attribu es par rapport un mod le masculin un n ud dans les cheveux une jupe longue etc Cette iconographie st r otyp e emp che les enfants qui en sont la cible d acc der l universel Ainsi la femme au m me titre que la personne de couleur reste un cas particulier au sein d une composante majoritaire qui reste masculine Je pense que ce constat rejoint les analyses du Centre Hubertine Auclert Les tudes que j ai pu mener sur les collections de manuels scolaires en Afrique me permettent n anmoins d apporter une note encourageante Bien que con us majoritairement dans les pays du Nord les manuels observ s pr sentaient des repr sentations de genre diff rentes de celles observ es dans nos manuels Ce qui m am ne dire que l on peut faire voluer les syst mes de repr sentation et donc qu on peut esp rer faire changer les choses Par ailleurs je veux insister sur un autre point qui me para t essentiel en rappelant que les manuels ne sont jamais le reflet du monde dans lequel on vit mais toujours une projection imaginaire d un ordre social sexu qui ne correspond pas la r alit Ils montrent les repr sentations st r otyp es dans ANNEXES 81 lesquelles nous baignons tous et que nous reproduisons m me de fa on inconsciente Il est important de reconna tre cette reproduction inconsciente pour d culpabiliser en particulier
60. scrupuleusement les programmes scolaires l amont premier crit re de choix des enseignants qui je le rappelle sont les prescripteurs l aval Par ailleurs il ne leur semble pas opportun d int grer comme je leur ai sugg r un sp cialiste du genre dans les quipes d auteurs qui regroupent des enseignants choisis notamment pour leur technique p dagogique innovante Il serait envisageable leur sens d impliquer un tel sp cialiste dans la phase de relecture des manuels mais cela m me semble peu r aliste En r sum le minist re de l ducation nationale doit mieux diffuser les travaux des chercheurs pour les rendre accessibles aux diteurs les auteurs qui sont des professeurs doivent tre sensibilis s et donc leur formation doit tre adapt e en cons quence Par cons quent les diteurs restent ouverts la r flexion et disent adh rer l objectif d galit Les principaux leviers qu ils envisagent sont la formation des enseignants et la conception des programmes Mme Amandine Berton Schmitt charg e de mission ducation au Centre Hubertine Auclert Je partage les conclusions de Mme Vouillot les obstacles se situent chaque maillon de la cha ne du manuel scolaire le probl me tant que chacun se renvoie la responsabilit les diteurs renvoient l absence d analyses sur le genre dans les programmes et les enseignants aux d faillances des manuels scolaires sur cette question Les enseig
61. senterai Conform ment la commande de la HALDE notre tude analyse la place de cinq groupes cibles dans les manuels scolaires les femmes les minorit s visibles les personnes en situation de handicap les personnes homosexuelles et les s niors C est un angle d observation tr s particulier Une revue de la litt rature nous a permis de constater l avance de certains pays tels que le Canada s agissant des travaux concernant la place des femmes dans les manuels scolaires Cette analyse souligne galement une certaine hi rarchie des int r ts on constate un tr s faible nombre de travaux portant sur les autres groupes cibles ANNEXES 97 La m thode adopt e dans notre tude m le des approches qualitatives et quantitatives Elle comprend une analyse des manuels en fonction d une grille de lecture l laboration de questionnaires destin s aux enseignants et aux l ves et enfin une enqu te aupr s des responsables de huit maisons d dition de manuels scolaires pour commenter les r sultats de l tude et identifier des pistes d action Notre analyse souligne bien l existence de st r otypes de genre dans les manuels scolaires bien que plus subtiles et insidieux que l image papa lit le journal et maman cuisine N anmoins nous constatons une am lioration par rapport ce que r v laient de pr c dentes tudes Les trois approches m thodologiques confirment par ailleurs la hi rarchie des int r
62. soit l occasion de rendre obligatoire et g n ral la sensibilisation des formateurs du second degr la question de la transmission des valeurs d galit et de la lutte contre les st r otypes de sexe Elle formulera donc une recommandation en ce sens 1 Conseill re p dagogique aupr s de l Inspection de l ducation nationale IEN Toulouse rive gauche 2 Lors de son audition par la d l gation le 15 mai 2014 dans le cadre de la table ronde pr cit e 8 Lors de la table ronde du 15 mai 2014 pr cit e 4 Auditionn e par la d l gation le 15 mai 2014 dans le cadre de la table ronde Former les enseignants la probl matique de l galit entre les femmes et les hommes pr cit e 37 b Rendre les enseignements sur le th me de l galit incontournables tant dans la formation initiale que continue Selon Claire Pontais formatrice l galit dans les coles sup rieures du professorat et de l ducation la mise en place des ESPE a eu pour cons quence une r duction des heures de formation d environ 30 2 Les professionnels de l ducation entendus par la d l gation ont reconnu une baisse globale des heures de formation Comme l a rappel notre coll gue Marie Christine Blandin lors de la table ronde du 29 avril 2014 l article 70 de la loi de refondation de l cole qui cr e les coles sup rieures du professorat et de l ducation ESPE dispose Elles organisent des formati
63. sup rieur des programmes CSP qui nous font l honneur de leur pr sence parmi nous aujourd hui Marie Christine Blandin Jacques Legendre et Jacques Bernard Magner que je salue Pour participer cet change nous avons r uni pour ce qui est de la conception des programmes les repr sentants de M Jean Paul Delahaye directeur g n ral de l enseignement scolaire DGESCO MM Xavier Turion chef de service Pierre Seban chef de la mission contenus d enseignement et des ressources p dagogiques et Mme Judith Klein cheffe de la mission pr vention des discriminations et galit fille gar on ainsi que M Pierre Laporte adjoint de Mme V ronique Fouquat secr taire g n rale du Conseil sup rieur des programme 106 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT Du c t des diteurs nous avons le plaisir d accueillir Mme Pascale G l bart charg e de mission ducation au Syndicat national de l dition SNE et directrice g n rale de Savoir Livre Mmes Sophie Le Callenec auteure et Sylvie Milochevitch directrice ditoriale du secteur scolaire primaire des ditions Hatier Mme Elina Cuaz responsable de d partement aux ditions Bordas ainsi que Mme Fran oise Fougeron directrice g n rale des ditions Nathan Apr s la phase de constat qui nous a permis de prendre la mesure de la permanence des st r otypes et de la sous repr
64. tant que sujet part enti re les s niors sont quant eux associ s l inactivit La seconde qui repose sur l exemple de I Afrique francophone tend d montrer que les l ves qui apprennent compter assimilent en m me temps une vision biais e des rapports entre hommes et femmes Les travaux du Centre Hubertine Auclert nous ont sembl les plus pertinents pour le champ de notre tude gt Du point de vue de la m thode d une part qui repose sur la m thodologie expos e par Sylvie Cromer et Carole Brugeilles Une discipline et un corpus de manuels nouvellement parus destin s aux s ries g n rales et professionnelles sont s lectionn s et font l objet d une tude quantitative et qualitative Comme le soulignait Amandine Berton Schmitt charg e de mission ducation au sein de ce centre l analyse quantitative fait la force de cette m thode il est fondamental de disposer d un d compte pr cis des donn es que nous extrayons du corpus et qui repr sentent des st r otypes gt Du point de vue du panel des manuels analys s les manuels d histoire de math matiques et de fran ais dans diff rents niveaux ont t successivement analys s en 2010 2011 et 2012 C est pourquoi nous avons choisi d illustrer notre propos par ces analyses tout en les confrontant aux r sultats des tudes pr cit s Il ressort de ces trois tudes annuelles d une part une sous repr sentati
65. touch s par le dispositif Le foot est princesse organis par la F d ration fran aise de football Ce sont en g n ral des professeurs d ducation physique et sportive EPS Le d ficit concerne la fois la formation initiale et la formation continue Je le savais d j mais j ai pu nouveau constater que sur une th matique comme celle ci il faut du temps pour discuter Il n est pas possible de former des personnels la va vite et uniquement sur la base du volontariat L cole de la R publique doit travailler sur le vivre ensemble et sur la construction de l estime de soi avec ce qu elle inclut en termes de respect de partage etc En partant de ce postulat il n est pas possible de r duire la question de l galit quelques enseignements diss min s ici ou l Elle doit faire partie du socle de base et y occuper une place majeure Je con ois que le concours est une preuve stressante mais ce n est pas une raison suffisante pour carter cette question du programme de formation ou reporter cet enseignement Si elle est importante elle doit tre abord e sans attendre avec un nombre d heures suffisant L effort doit tre engag d s le plus jeune ge J ai principalement travaill en college L adolescence n est probablement pas la p riode la plus propice Les jeunes sont confront s beaucoup de changements qui se 132 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCO
66. vois bien j ai encore grossi Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Quelle caricature Et quelle imprudence vu l ge de ces jeunes filles Mme Amandine Berton Schmitt Un autre manuel repr sente une femme debout c t d une machine laver et un homme assis au volant d une camionnette Un autre encore publie une photo de Marie Curie mais l accompagne de d veloppements sur la curieth rapie en ne citant son nom que pour signaler qu elle a t souvent associ e aux travaux de Pierre Curie Mme Marie Annick Duch ne C est une erreur historique Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente C est honteux Mme Amandine Berton Schmitt Les couvertures sont aussi difiantes un m me manuel de Terminale bac pro a une couverture bleue pour les l ves de la fili re industrielle et une couverture rose destination des l ves de la fili re tertiaire Les premi res informaticiennes qui travaillent sur ENIAC Electronic Numerical Integrator and Analyser c est dire le premier ordinateur concu aux Etats Unis dans les ann es quarante apparaissent sur une photographie o elles semblent tre des standardistes mais ne sont pas identifi es Les r sultats quantitatifs sont tout aussi mauvais pour les manuels de francais Sur 13 192 noms mentionn s en histoire litt raire et artistique 6 1 appartiennent a des femmes Les femmes repr sentent 3 7 des auteurs cit s 6 7 des artistes
67. Bien s r l exigence d galit fragilise parfois les situations acquises dans les relations de couple notamment Je pense qu il faut accepter le fait que les soci t s traversent des p riodes d ajustement n cessaires pour gagner en libert et en perspective d mancipation Il est important de faire comprendre que l on peut trouver plus de bonheur dans un rapport galitaire Certaines exp riences trang res r pertori es dans l ouvrage au titre volontairement provocateur Sexes et manuels promouvoir l galit dans les manuels scolaires financ par la F d ration Wallonie Bruxelles peuvent nous servir d exemple Ainsi la Belgique francophone a choisi de d livrer un agr ment aux manuels exemplaires en mati re d galit hommes femmes Mais plus simplement le minist re de l ducation nationale pourrait engager un dialogue constructif avec les maisons d dition Pour caricaturer les travaux portant sur les st r otypes sexu s dans les manuels scolaires on leur fait souvent grief de rechercher la parit tout prix alors qu ils s attachent d abord comprendre les raisons qui expliquent la faible repr sentation des femmes dans les manuels notamment ceux d histoire pour constater ensuite les ventuels progr s en la mati re La d finition des programmes demeure fondamentale pour guider la conception des manuels scolaires M me si le minist re de l ducation nationale peut aussi travailler de c
68. I me et XVIII me si cles qui pourrait se pr ter l tude d auteurs de ce temps int ress s par la promotion de l galit entre les femmes et les hommes tel Condorcet n est pas trait e sous cet angle Apr s un tel tat des lieux quelles pistes pouvons nous proposer afin de promouvoir l galit entre les sexes Nous recommandons l utilisation de l ouvrage de Sylvie Cromer et Carole Brugeilles dit par l UNESCO Analyser les repr sentations du f minin et du masculin dans les manuels scolaires du guide m thodologique belge Sexes et Manuels et de l ouvrage collectif publi chez Belin sous le titre La place des femmes dans l Histoire Le site Genrimages propose aussi des outils et ressources int ressantes tout comme notre site www hubertine fr Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Nous avions beau tre averties notre indignation a cru au fil de votre expos Mme M lanie Gratacos Notre base de donn es l galith que accessible sur notre site recense plus de 600 r f rences et outils Nous travaillons avec le minist re des Droits des femmes pour les mutualiser Nous envisageons trois leviers d action pour l avenir conna tre alerter et progresser Il nous faut d abord produire de la connaissance afin d objectiver la vision in galitaire de la soci t v hicul e par les manuels scolaires Il s agit la fois de valoriser la recherche existante et de susciter de
69. LAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT traduisent plut t par un besoin des filles et des gar ons de se s parer Je pense que l essentiel doit tre r alis chez les tout petits Les enfants ont besoin de marcher de courir de d couvrir ce qui les entoure La motricit doit tre une pr occupation majeure Les jeux doivent tre adapt s pour permettre tous filles et gar ons d explorer tous les espaces J ai d couvert un document tr s int ressant issu du minist re de l ducation nationale qui pr cise toutes les normes de m tres carr s en fonction du nombre de classes d l ves etc Or en d couvrant nos tablissements on constate qu il est parfois impossible de courir dans la cour de r cr ation tellement elle est petite Les gar ons conservent g n ralement cette aptitude courir mais d s age de trois ans les filles commencent la perdre Des enseignants ont montr que pendant le premier cycle gar ons et filles jouaient encore ensemble En revanche d s le deuxi me cycle la motricit des filles et celle des gar ons commencent voluer diff remment Au troisi me cycle la s paration entre filles et gar ons s est r alis e Les enseignants constatent que les gar ons et les filles ont du mal se donner la main pour faire la ronde 2 La question de l galit doit tre prise en compte sans attendre de mani re travailler aussi sur les cons quences violentes que peut
70. N 645 S NAT SESSION ORDINAIRE DE 2013 2014 Enregistr la Pr sidence du S nat le 19 juin 2014 RAPPORT D INFORMATION FAIT au nom de la d l gation aux droits des femmes et l galit des chances entre les hommes et les femmes 1 sur les st r otypes masculins ef f minins dans les manuels scolaires Par M Roland COURTEAU S nateur 1 Cette d l gation est compos e de Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente M Roland Courteau Mmes Christiane Demont s Jo lle Garriaud Maylam M Alain Gournac Mmes Sylvie Goy Chavent Chantal Jouanno Fran oise Laborde Gis le Printz vice pr sidents Mmes Caroline Cayeux Danielle Michel secr taires Mmes Maryvonne Blondin Nicole Bonnefoy Corinne Bouchoux M Christian Bourquin Mmes Bernadette Bourzai Marie Th r se Brugui re Fran oise Cartron Laurence Cohen MM G rard Cornu Daniel Dubois Mmes Marie Annick Duch ne Jacqueline Farreyrol M Alain Fouch Mmes Catherine Genisson Colette Giudicelli MM Jean Pierre Godefroy Jean Fran ois Husson Mmes Christiane Kammermann Claudine Lepage Val rie L tard Michelle Meunier Sophie Primas Esther Sittler et Catherine Troendl SOMMAIRE Pages AVANT PROPOS ioii nr de arte srl ar sienne ra an ete Palerme elles 5 I LES MANUELS SCOLAIRES EXERCENT UNE INFLUENCE D TERMINANTE SUR LES REPR SENTATIONS DES HOMMES ET DES FEMMES ET L EXISTENCE DE STEREOTYPES SEXISTES
71. OL du minist re cet gard nous sommes sensibles la question des discriminations entre les filles et les gar ons Mais nous sommes aussi vigilants aux autres discriminations telles qu elles ont notamment t r pertori es dans le rapport rendu en 2009 par l Universit Paul Verlaine ce qui s appelait alors la Haute autorit de lutte contre les discriminations et pour l galit HALDE Sachez que tous ces documents circulent dans les maisons d dition Ils sont nombreux Ce dont nous avons besoin c est de temps pour les mettre en pratique et c est pr cis ment ce qui nous fait le plus d faut Mme Fran oise Fougeron directrice g n rale des ditions Nathan Je peux vous assurer que la question de l galit et de la lutte contre les st r otypes n est pas un sujet que les Editions Nathan prennent la l g re En tant que directrice g n rale de cette maison j uvre aupr s des auteurs avec lesquels nous collaborons comme aupr s de toute l quipe pour que cette question devienne une priorit et que la vigilance ne fl chisse pas sur le sujet Je crois que nous pouvons r ellement nous f liciter que les efforts normes engag s dans cette voie aient aujourd hui port leurs fruits La plupart du temps les manuels qui sont montr s du doigt comme tant porteurs de st r otypes sont des manuels anciens soit que les programmes n aient pas encore volu soit que des questions de financement dans les
72. P diteur public de l ducation nationale soit l occasion de proc der l examen critique des futurs outils p dagogiques en prenant en compte l exigence d galit et de non discrimination entre les filles et les gar ons La d l gation adopte sans modification l unanimit des pr sents la recommandation n 8 ancienne recommandation n 9 La d l gation adopte l unanimit des pr sents la recommandation n 9 ancienne recommandation n 10 ainsi modifi e sur proposition de Mme Corinne Bouchoux pour remplacer les mots sensibilisation des formateurs par les mots formation des formateurs La d l gation souhaite que le r f rentiel commun des formateurs en cours de construction dans les services du minist re de l Education nationale soit l occasion de 62 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT rendre obligatoire la formation des formateurs du second degr la question de la transmission des valeurs d galit et de la lutte contre les st r otypes de sexe La d l gation adopte sans modification l unanimit des pr sents la recommandation n 10 ancienne recommandation n 11 Mme Corinne Bouchoux Concernant la recommandation n 11 ancienne recommandation n 12 j irai m me plus loin en demandant que les concours d entr e dans les grandes coles type coles no
73. R CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT 2 Ce texte tait compl t par ce qui s appelait l poque un cahier des charges des manuels de lecture et de math matiques pour le cycle 2 sous la forme de deux fiches assez pr cises Le Syndicat national de l dition nous avait sugg r d adresser ces fiches plut t qu aux diteurs aux tablissements et aux enseignants pour les guider dans leur choix de manuels Elles auraient alors pu prendre la forme de circulaires Nous ne sommes pas all s plus loin mais je pense que nous n tions pas v ritablement en d saccord sur le fond Mme Pascale G l bart charg e de mission ducation au Syndicat national de l dition SNE directrice g n rale de Savoir Livre Je voudrais commencer par rappeler la d finition l gale du manuel scolaire telle qu elle r sulte de la loi du 10 ao t 1981 relative au prix du livre Ainsi le d cret n 2004 922 du 31 ao t 2004 pr cise que sont consid r s comme livres scolaires au sens de l alin a 4 de l article 3 de la loi du 10 ao t 1981 susvis e les manuels et leur mode d emploi ainsi que les cahiers d exercices et de travaux pratiques qui les compl tent ou les ensembles de fiches qui s y substituent r guli rement utilis s dans le cadre de l enseignement primaire secondaire et pr paratoire aux grandes coles ainsi que des formations au brevet
74. TES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT lecture au c ur de leur mission repr sentait de l ordre de dix quinze heures Le cadre horaire consacrer la formation aux st r otypes est donc extr mement contraint Mme Emmanuelle Latour Je souhaite apporter un compl ment d information sur les ABCD de l galit Je rappelle qu il ne s agit pas d ajouter des modules de cours dans les programmes scolaires mais bien de proposer des s quences p dagogiques produites par les enseignants eux m mes Dans le cadre de la pr sentation de ces s quences p dagogiques une formation pluridisciplinaire Sensibilisation aux st r otypes sexistes a t d livr e aux inspecteurs d acad mie aux conseillers p dagogiques et enfin aux enseignants des 600 coles engag es dans l exp rimentation l issue de l valuation op r e par l Inspection g n rale de l ducation nationale IGEN la fin du premier semestre nous tudierons le rythme de d ploiement de l exp rimentation Si nous parlons d exp rimentation je pr cise que les enseignants r alisent des s quences p dagogiques sur l galit depuis des dizaines d ann es L cole a v cu 40 ans de mixit 30 ans de politiques en faveur de l galit et 10 ans de conventions interminist rielles pour l galit entre les filles et les gar ons Il existe de nombreux travaux guides et s quences p dagogiques sur ce t
75. a jeunesse histoire des arts etc utilisables dans le cadre d une s quence d enseignement grilles d observation des relations entre les l ves dans la classe et dans la cour de r cr ation mais aussi de conf rences consultables sur le site Internet aliment par le CNDP Theure o Nicole Abar s exprimait devant notre d l gation le 15 mai 2014 300 tablissements classes de primaire et de maternelle taient engag s officiellement dans le programme 600 professeur e s des coles et 400 formateurs formatrices taient acteurs du programme 1 Sur la base d une estimation de 40 personnes par acad mies 45 le site du CNDP CANOPE ABCD de l galit tait op rationnel avec les parcours p dagogiques les vid os des conf rences et les diff rents liens indiqu s comme ressources p dagogiques auxquels il fallait ajouter des vid os trouv es sur le Net comme la conf rence de Pascal Huguet au Coll ge de France ou celle de Catherine Vidal sur le cerveau Les r actions des enseignants sont toutes tr s encourageantes car ils constatent les effets sur les l ves Pour les l ves comme pour les enseignants l objectif est uniquement d ouvrir le regard et de donner la possibilit de remettre en question l ordre tabli Comme le disait Nicole Abar d s que vous arrivez a leur faire comprendre que ce n est pas juste vous avez gagn en citant l exemple d un
76. a proportion de femmes parmi les personnages historiques cit s est rigoureusement la m me que dans les manuels d histoire soit 3 2 L invisibilisation des femmes est donc galement l uvre dans ces manuels scientifiques Amandine Berton Schmitt cite titre d exemple Marie Curie toujours associ e aux travaux de son mari Par ailleurs certains noms de femmes ne sont employ s qu en pith tes les manuels voquent la courbe d Agnesi sans pr senter cette savante alors que l explication du th or me de Pythagore s accompagne d une notice biographique du math maticien grec D autres femmes disparaissent purement et simplement Ada Lovelacef par exemple pr curseure de la programmation informatique et dont le pr nom fut donn l un des tout premiers langages de programmation n est pas mentionn e 1 Annie Rouquier est historienne et membre de l Association pour le d veloppement de l histoire des femmes et du genre www mnemosyne asso fr Elle a co crit le manuel sur La place des femmes dans l histoire une histoire mixte aux ditions Belin et association Mn mosyne Paris 2010 416 p 2 Table ronde du29 avril 2014 3 Maria Gaetana Agnesi n e et morte Milan 16 mai 1718 9 janvier 1799 est une math maticienne italienne Elle a crit un trait d analyse math matique renomm pour sa clart et l unit de sa m thode Nomm e l universit de Bologne par le pape Benoit XIV elle n y a jama
77. aire DGESCO du Minist re de l ducation nationale de l enseignement sup rieur et de la recherche M Pierre Laporte adjoint de Mme V ronique Fouquat secr taire g n rale du Conseil sup rieur des programmes CSP Mme Marie Christine Blandin MM Jacques Legendre et Jacques Bernard Magner s nateurs membres du CSP Mme Pascale G l bart charg e de mission ducation directrice g n rale de Savoir Lire au Syndicat national de l dition SNE Mme Sophie Le Callenec auteure et Mme Sylvie Milochevitch directrice ditoriale du secteur scolaire primaire des Editions Hatier Mme Elina Cuaz responsable de d partement aux Editions Bordas Mme Francoise Fougeron directrice g n rale des Editions Nathan 29 avril 2014 Pr sidence de Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Apr s avoir entendu les conclusions des travaux du Centre Hubertine Auclert puis nous tre entretenus avec la sociologue Sylvie Cromer et apr s avoir dress les premi res pistes de travail lors d une table ronde organis e le 20 f vrier 2014 pour tablir un constat partag et dresser des premi res pistes de travail nous poursuivons aujourd hui avec vous notre tude consacr e la lutte contre les st r otypes dans les manuels scolaires confi e notre rapporteur Roland Courteau Nous sommes heureux d accueillir dans le cadre de cette table ronde les trois s nateurs membres du Conseil
78. al sur la place des femmes dans l histoire enseign e Je cite galement une importante tude de la Haute Autorit de lutte contre les discriminations et pour l galit HALDE de 2009 qui a malheureusement t insuffisamment relay e probablement en raison de l volution du contexte institutionnel disparition de la HALDE et cr ation du D fenseur des droits Pour mettre en lumi re les repr sentations sexu es qui existent un moment donn nous utilisons la m thodologie expos e par Sylvie Cromer et Carole Brugeilles nous choisissons une discipline et un corpus de manuels nouvellement parus destin s aux s ries g n rales et professionnelles et r alisons une tude quantitative et qualitative L analyse quantitative fait la force de cette m thode il est fondamental de disposer d un d compte pr cis des donn es que ANNEXES 71 nous extrayons du corpus et qui repr sentent des st r otypes L poque des ouvrages o l on montre que Papa lit et maman coud est heureusement r volue Mais les st r otypes subsistent sous des formes plus sournoises L analyse qualitative seule ne permettrait pas d en rendre compte de mani re ad quate Les trois tudes que nous avons r alis es sur les manuels d histoire de math matiques et de fran ais r v lent d une part une sous repr sentation tr s importante des femmes qui r sulte la fois d un d s quilibre num rique et de proc d s d invisibili
79. ant aussi les st r otypes En termes de pr conisations s agissant des manuels scolaires si les diteurs se montrent r ticents quant un label sur les r sultats nous proposons de r fl chir une lab lisation de la d marche qui valoriserait les l ments de m thode et d organisation mis en place par les diteurs par exemple des comit s de relecture pour aboutir progressivement une am lioration de la qualit des manuels du point de vue du genre Mme Fran oise Laborde Je trouve dommage que le document Les st r otypes c est pas moi c est les autres adopte les couleurs rose et bleu Je remarque tout de m me que ces couleurs ne d signent pas les filles et les gar ons mais le rose pour les in galit s et le bleu pour les discriminations Mme Christine Guillemaut Dans ce document le violet fait la synth se du bleu et du rose M Roland Courteau rapporteur Je m adresse pr sent Monsieur Tisserant Quelles pistes ont t dress es suite l tude produite pour la HALDE et quelles mesures concr tes en ont d coul M Pascal Tisserant enseignant chercheur coordinateur de l tude rendue la Haute autorit de lutte contre la discrimination et pour l galit HALDE en 2009 Je suis ma tre de conf rences en psychologie sociale a l Universit de Metz J associe Anne Lorraine Wagner aujourd hui en poste l cole de management de Strasbourg aux l ments que je vous pr
80. art L autre fa on de proc der consiste demander le concours d un photographe qui l on confie le soin de r aliser un reportage photographique pr cis Mais l encore la sc narisation d une sc ne demande du temps dont pr cis ment nous ne disposons pas sans parler du co t suppl mentaire que cela implique Mme Sylvie Milochevitch Je voudrais attirer votre attention sur la litt rature de jeunesse Regardez les contes pour enfants ils sont truff s de st r otypes Rares y sont les h ro nes et dans la plupart des cas les femmes y sont soit victimes soit mal fiques Nous sommes bien oblig s de faire avec Ce que je constate c est que les parents sont plus choqu s par la violence ou la cruaut des sc nes propos es que par le peu de place qu y occupent les femmes ou les filles Au final si on prend en compte tous les param tres potentiellement d rangeants on ne s en sort plus Il s agit alors principalement de bien analyser les priorit s Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente La d l gation va consacrer une autre tude aux contenus num riques notamment la litt rature destin e la jeunesse Je vous remercie d avoir particip cette table ronde ANNEXES 121 Table ronde Former les enseignants la probl matique de l galit entre les femmes et les hommes Mme Nicole Abar charg e de mission suivi de la mise en uvre des ABCD de l galit au m
81. ass sur les st r otypes 128 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT En tant qu enseignante j ai abord ce sujet pendant des ann es en classe de seconde par le biais des heures du programme de sciences conomiques et sociales d di es la socialisation et les adolescents y taient tr s r ceptifs Initialement le cours sur les st r otypes durait trois heures Il a t ramen deux heures puis une heure et quart non obligatoire aujourd hui Il apportait pourtant beaucoup aux l ves Ceci nous rappelle que nous ne sommes malheureusement pas toujours dans une dynamique de progr s et que m me dans ce domaine nous observons plut t une r gression C est pour cela que nous devons tre tr s vigilants car par quelques coupes sombres le moindre changement dans un dispositif peut entra ner des cons quences normes que nous n avions pas anticip es d autant plus que cette th matique peut encore tre consid r e comme marginale Je souhaiterais voquer l exemple de Bordeaux car il me para t particuli rement regrettable L application de la parit dans les lections aux ESPE a conduit une moindre repr sentation des femmes les formateurs tant souvent des formatrices La parit par coll ge a donc abouti faire lire davantage d hommes Certains se sont retrouv s d office lus car ils taient seuls Les cons quences
82. auteurs de sujets et des pr sidents de jury que les sujets ne v hiculent aucun st r otype et en incitant les jurys aborder ces questions dans les sujets et surtout lors des preuves orales sachant que pour certains concours professeurs des coles ce sujet pourrait tre rendu obligatoire RECOMMANDATIONS ADOPT ES PAR LA D L GATION 49 Recommandation n 12 La d l gation juge essentielle la formation des cadres de l ducation nationale rectorats inspecteurs g n raux et conseillers p dagogiques aux questions de genre qui pourrait tre syst matis e par le minist re de l ducation nationale par exemple au travers du comit de pilotage de la Convention interminist rielle pour l galit entre les filles et les gar ons les femmes et les hommes dans le syst me ducatif Recommandation n 13 La d l gation souhaite la poursuite de la mobilisation g n rale de la communaut ducative au service d une cole de l galit sur la base des ABCD de l galit et demande donc leur g n ralisation compter de la rentr e 2014 en vue de leur p rennisation Recommandation n 14 La d l gation souhaite que les tablissements mod les en termes d galit filles gar ons soient reconnus et servent d exemples pour les autres par exemple par le biais d un prix que le minist re d cernerait un projet d tablissement mod le chaque ann e et qui pourrait tre valoris en termes de
83. by de 1975 pour que la mixit soit rendue obligatoire dans tous les tablissements scolaires coles coll ges et lyc es Le d fi de l galit l cole et la prise de conscience de ses enjeux est donc relativement r cent 52 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT En prenant pour objet d tude le manuel scolaire notre d l gation souhaitait approfondir sa r flexion sur les moyens de lutter contre les st r otypes sexu s en examinant plus particuli rement les repr sentations des hommes et des femmes dans les outils p dagogiques utilis s l cole L enfance et tout particuli rement la p riode scolaire constitue un moment clef dans la construction des repr sentations Comme vous le savez notre d l gation a toujours consid r que c est d s le plus jeune ge que les st r otypes doivent tre appr hend s et d construits Or ce que nous avons entendu au cours de nos auditions et d placements nous a pour le moins inqui t s d une part il ressort des remont es du terrain que les professeurs se rendent compte qu ils ne s adressent pas aux filles et aux gar ons de la m me mani re selon les disciplines enseign es Nous avons beaucoup entendu regretter qu on perdait l intelligence des filles pour reprendre l expression de Mme Abar coordonnatrice des ABCD de l galit d autre part la plupart des professionnel
84. cherche de documentation et d illustrations originales demandent beaucoup de temps C est pr cis ment cela qui est sacrifi lorsque les d lais sont trop courts En r ponse cette requ te le chef de service la Direction g n rale de l enseignement scolaire lors de la table ronde du 29 avril 2014 a indiqu que le ministre conscient de ce probl me s engageait respecter le d lai prescrit par le code de l ducation article D 311 5 en vertu duquel un an minimum doit s couler entre la publication des programmes et leur entr e en vigueur Notre d l gation estime que ce d lai doit tre incompressible et veillera ce que le minist re respecte cet engagement l occasion de l entr e en vigueur des nouveaux programmes en cours de r vision 1 Auditionn le 29 avril 2014 par la d l gation dans le cadre de la table ronde pr cit e 2 Auditionn e le 29 avril 2014 dans le cadre de la table ronde pr cit e 26 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT b L acc s des auteur e s des manuels a un corpus large de ressources contribue l criture de manuels non st r otyp s Sophie Le Callenec auteure de la maison Hatier nous indiquait que l criture d un manuel tait rarement une entreprise individuelle Les auteurs crivent souvent collectivement ou se r partissent certains chapitres en fonction de l origine
85. ci afin de pouvoir mieux contr ler les mouvements des Mongols Tenant d une politique centralisatrice et expansionniste C est lui qui fit construire la Cit interdite palais d un luxe d mesur et d une ampleur rarement gal e 75 ha en plein c ur de la Cit imp riale de P kin dont l immense chantier se poursuivit de 1407 1420 15 Selon l heureuse expression de l historienne Annie Rouquier les femmes sont rel gu es dans les marges du r cit historique Comme on a pu l entendre notamment lors de la table ronde r unissant les diteurs de manuels scolaires la surrepr sentation des hommes dans les manuels d histoire est parfois attribu e au primat de l histoire politique et militaire dans l enseignement de cette discipline domaine dans lequel les hommes se sont majoritairement illustr s Donner une place majoritaire aux hommes reviendrait donc respecter la r alit historique Le Centre Hubertine Auclert r fute cette logique arguant du fait qu un domaine scientifique comme celui des math matiques ne devrait pas permettre une approche aussi biais e Pour Amandine Berton Schmitt l tude des nouveaux manuels de math matiques de Terminale S et de Terminale Bac pro parus en 2010 et en 2011 prouve le contraire puisque la sous repr sentation num rique des femmes se retrouve dans ces ouvrages sur 348 personnes sexu es mentionn es 67 seulement sont des femmes soit une femme pour cinq hommes Et l
86. comit interminist riel pour l galit Cette analyse nous a conduits cr er un Minist re des Droits des femmes et d ployer une feuille de route dans chacun des minist res Cette analyse peut tre dupliqu e pour aboutir une organisation performante et efficace sur l galit dans la cha ne du manuel scolaire M Roland Courteau rapporteur Existe t il un dialogue entre le minist re de l ducation nationale et les diteurs Mme Johanna Barasz conseill re technique en charge des ABCD de l galit au minist re de l ducation nationale Ce dialogue est permanent videmment Je me permets juste de signaler que bien que parlant aujourd hui des ABCD de l galit je n en suis pas directement charg e au sein du minist re les ABCD sont pilot s par la Direction g n rale de l enseignement scolaire DGESCO c est dire par les services techniques alors que je repr sente ici ANNEXES 93 pour ma part le cabinet du ministre Ceci tant dit s agissant des blocages sur la cha ne du manuel scolaire le premier maillon est celui des programmes Ce n est pas seulement une mani re de botter en touche pour les diteurs c est aussi une r alit Sur ce point l galit entre les filles et les gar ons fait partie int grante de la lettre de mission du Conseil sup rieur des programmes CSP au sein des priorit s fix es dans le cadre de la refondation de l cole et des program
87. consid rer que le moment est opportun pour renouveler le stock de manuels et en particulier ceux qui comportent le plus de st r otypes Nous voulons croire aux encouragements du chef de service la DGESCOI et son instar penser que nous pouvons raisonnablement fonder l espoir que la nouvelle g n ration de manuels prenant appui sur de nouveaux programmes int grant mieux l imp ratif d galit permettra d atteindre les objectifs que nous nous fixons Mais cela implique qu on laisse aux diteurs le temps de prendre en compte les volutions des programmes a Le respect du d lai d un an entre la publication des programmes et leur entr e en vigueur est essentiel Pour l ensemble des interlocutrices pr sentes lors de la table ronde du 29 avril 2014 le souvenir de la refonte g n rale des manuels scolaires du lyc e en 2010 qui les a contraintes revoir les manuels en quelques mois illustre toute la contradiction du syst me d un c t la puissance publique les encourage r aliser des manuels exemplaires de l autre elle les met dans le m me temps dans l impossibilit de r aliser cette mission Pascale G l bart charg e de mission ducation au Syndicat national de l dition a insist sur ce point Le manque de temps tout d abord est un l ment que soul vent unanimement les diteurs de manuels scolaires En effet outre la compr hension et l appropriation du programme la re
88. dat irr prochable dans ce domaine Mais nous remettons chaque ann e un prix d encouragement pour valoriser les bonnes initiatives et cr er un cercle vertueux aupr s des diteurs Nous offrons des outils aux diteurs qui ont pris conscience des enjeux de l galit entre les hommes et les femmes et des grilles d analyse aux professeurs pour les guider dans le choix des manuels Mme Amandine Berton Schmitt charg e de mission ducation au centre Hubertine Auclert Les manuels scolaires rendent accessibles les connaissances dans une mati re donn e Ils devraient aussi v hiculer une culture de l galit puisque l galit comme il est dit dans le code de l ducation s inscrit dans les valeurs de l cole r publicaine Or au risque de briser imm diatement toute illusion sur le sujet je dois dire qu ils ne remplissent pas cet office Ce constat est ancien et partag Il a merg d tudes r alis es sous l gide de l UNESCO dans les ann es 1980 en France la prise de conscience est plus r cente Elle doit beaucoup quatre travaux et tout d abord l tude fameuse de Sylvie Cromer et Carole Brugeilles Le rapport remis au Premier ministre en 1997 par la d put e Simone Rignault et le s nateur Philippe Richert sur la repr sentation des femmes et des hommes dans les manuels scolaires a lui aussi t d terminant de m me que le rapport r alis en 2004 par Annette Wievorka pour le Conseil conomique et soci
89. dation des programmes scolaires Ils ont tout d abord rappel le cadre dans lequel ce travail s organise selon le sch ma reproduit ci apr s 1 Marie Christine Blandin s natrice du Nord Jacques Legendre s nateur du Nord et Jacques Bernard Magner s nateur du Puy de D me 22 LUTTER CONTRE LES STEREOTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES minist re de l ducation nationale octobre 2013 FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT La fabrique des programmes BA Le ministre saisit le Conseil sup rieur des programmes CSP pour l laboration d un ou plusieurs programme s d enseignement Le CSP instruit la commande et tablit un cahier des charges Le CSP choisit un groupe d experts charg de la r daction d un projet de programme Le pr sident du groupe d experts remet son projet au CSP Le CSP en d bat et s assure de sa conformit au cahier des charges II auditionne toute personne ou organisation qu il juge utile qs Le CSP remet sa proposition de programme au ministre Le minist re engage une consultation nationale sur ce projet Le minist re publie une synth se de cette consultation Le ministre peut alors saisir nouveau le CSP l issue de ces diff rentes tapes le minist re arr te un projet de programme qu il pr sente au Conseil sup rieur de l ducation CSE pour avis Le ministre acte d finitivement le projet 10 Les program
90. dation en ce sens c est la recommandation n 4 Ensuite les diteurs nous ont rappel que dans la cha ne du manuel scolaire ils se trouvaient au centre d un syst me de contraintes puisque en amont ils appliquaient scrupuleusement les programmes et qu en aval le choix des manuels repose finalement sur les professeurs Nos trois coll gues du CSP nous ont affirm avoir t missionn s pour int grer la question de l galit femmes hommes dans leur processus de travail mais comme le soulignait Marie Christine Blandin tant d autres consid rations entrent aussi en ligne de compte qu un il expert ext rieur pourrait utilement clairer les membres Nous sugg rons donc que des experts sensibilis s la question de l galit entre les femmes et les hommes soient int gr s au sein des groupes de travail pilot s par le CSP c est le sens de la recommandation n 2 En aval ce sont finalement les professeurs qui s lectionnent les manuels et c est ce stade qu ils pourraient carter les manuels qu ils jugent manifestement contraires l objectif d galit Nous y reviendrons dans le seconde partie tre ducateur c est veiller et apprendre veiller son regard critique Fran oise Vouillot du Haut conseil l galit entre les femmes et les hommes nous rappelait que l achat des manuels d pendait des collectivit s publiques les communes pour les manuels du primaire le minist re de l ducation
91. de Louise Collet est frappant d crite comme la confidente de Flaubert mais jamais comme la po tesse qu elle est aussi d autres d montrent la puissance des assignations de genre Ainsi dans les manuels d histoire de seconde g n rale et de CAP les personnages f minins sont le plus souvent repr sent s au travers du seul prisme du d sir masculin la femme du Moyen ge n est repr sent e que par trois figures st r otyp es la p cheresse tentatrice la Vierge ou la dame de l amour courtois M me si les clich s risibles ont quasiment disparu titre d exemple l tude n a mis au jour qu un seul manuel montrant une femme debout c t d une machine laver et un homme assis au volant d une camionnette d autres plus sournois persistent Amandine Berton Schmitt a ainsi cit l exemple d un manuel de CAP l industrie textile dans lequel il est indiqu au dessus d une photographie montrant des femmes debout dans une usine que cette industrie a t la premi re employer des femmes et souligne que les machines ne demandent pas de force musculaire mais de l habilet et de la concentration Comme elle l a soulign le clich de la petite main n est pas loin En effet l auteur omet de rappeler que pour rester debout douze heures dans la chaleur et le bruit de ces ateliers il fallait en r alit une certaine force physique Cet exemple d montre quel point les st r otypes s
92. de l galit entre les hommes et les femmes est toujours pr sent e comme tr s importante mais elle n est plus prise en compte en tant que telle et doit souvent se contenter d tre int gr e dans les enseignements Comme pour tous les sujets transversaux il est souhaitable de la placer au c ur des apprentissages condition toutefois de savoir comment le faire La formation disciplinaire est selon moi une voie d entr e essentielle m me si elle ne doit pas tre exclusive Il faut partir du contenu des 2 enseignements et y int grer la question de l galit 134 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT En ducation physique il est facile de constater que les filles sont moins sportives que les garcons On dit l inverse d elles dans des mati res plus intellectuelles comme la litt rature Nous entendons r guli rement des discours d acceptation de cet tat de fait En ducation physique certains proposent aux filles de faire du step puisqu elles n aiment pas la comp tition Au final nous risquons d aboutir des r sultats totalement oppos s ceux que nous recherchions Certaines dimensions du sujet sont minimis es Je ne suis pas oppos e l organisation de conf rences mais celles ci ne parviendront pas faire profond ment changer les choses Souvent l issue de ces interventions les personnes qui taient convaincue
93. de leur exemplarit au regard du principe d galit Mme Fran oise Laborde La tentation pourrait exister de ne num riser que les manuels qu on jugerait conformes au principe de non discrimination des filles Pourtant tous les manuels ont un int r t historique cette s lection risque de S apparenter de la censure Que signifie le contr le exerc sur les contenus que mentionne cette recommandation Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Pour ma part il me semble que parler de contr le ne revient pas faire mettre au pilori les manuels qu on ne jugera pas exemplaires Mme Corinne Bouchoux Attention L histoire est importante Les historiens doivent pouvoir acc der des ressources m me sexistes Les chercheur e s ont besoin d avoir acc s toute la documentation p dagogique qu elle soit bonne ou mauvaise Par cons quent on ne peut d cider de ne num riser que certains manuels Il faut num riser l int gralit du stock titre d archive Mme Bernadette Bourzai L id e n est elle pas de r aliser un inventaire Mme Corinne Bouchoux On ne peut faire un tri entre les documents num ris s La d l gation adopte l unanimit des pr sents la recommandation n 7 ancienne recommandation n 8 ainsi modifi e sur proposition du rapporteur La d l gation souhaite que la num risation en cours des supports p dagogiques de l tablissement CNDP CANO
94. de technicien sup rieur et con us pour r pondre un programme pr alablement d fini ou agr par les ministres concern s Le manuel scolaire r pondant un programme pr cis les diteurs sont dans l obligation d tablir des contacts troits avec les concepteurs de ces programmes car au del de la lettre du programme il s agit aussi de bien en comprendre et donc en restituer l esprit Depuis huit ans que je suis responsable du Syndicat national de l dition je constate que l volution va dans le sens d une collaboration rapproch e La r forme du lyc e de 2010 mise en place dans la douleur en particulier eu gard aux d lais intenables pour les diteurs marque cet gard un tournant Si je devais souligner les facteurs clefs indispensables l dition d un manuel scolaire je mettrais en avant deux l ments que je consid re comme essentiels le temps d abord et la possibilit de disposer de documents d accompagnement des programmes ensuite Le manque de temps tout d abord est un l ment que soul vent unanimement les diteurs de manuels scolaires En effet outre la compr hension et l appropriation du programme la recherche de documentation et d illustrations originales demandent beaucoup de temps C est pr cis ment cela qui est sacrifi lorsque les d lais sont trop courts Par cons quent nous nous r jouissons de la volont du ministre de respecter le d lai d
95. depuis le mois de janvier Sa pr sentation au public est pr vue le mercredi 2 juillet 2014 salle Ren Coty 16 heures Le rapport de notre coll gue Roland Courteau est le fruit d un important travail qui nous a permis de rencontrer des intervenants tr s divers diteurs sociologues repr sentants du minist re de l ducation nationale enseignants formateurs responsables associatifs Pour ma part j ai t tr s marqu e par deux r unions tout d abord l audition des sp cialistes du Centre Hubertine Auclert qui nous ont montr combien il reste de chemin parcourir pour que les manuels scolaires cessent de v hiculer des st r otypes sexistes et pour qu ils contribuent lufter contre l invisibilit des femmes et promouvoir l galit entre filles et gar ons la table ronde laquelle a particip Nicole Abar qui fait un travail remarquable dans le cadre des ABCD de l galit et qui nous a permis de prendre conscience de l int r t de ce beau projet pour favoriser un autre regard des enseignants sur les gar ons et les filles Je laisse avec plaisir la parole notre rapporteur pour nous pr senter les enjeux de cette tude et les recommandations qu il propose notre d l gation sur ce sujet particuli rement stimulant M Roland Courteau rapporteur Ce n est qu en 1924 que les programmes scolaires sont devenus identiques pour les filles et les gar ons et il a fallu attendre la Loi Ha
96. donc loin d tre anodine Elle conditionne la possibilit de la pratique sportive d s le plus jeune age Au del de l atout en termes de sant publique elle permet l panouissement individuel du jeune enfant facteur clef de la r ussite collective d une communaut scolaire Or notre d l gation le d plore le nombre d heures consacr es aux activit s physiques et sportives au 1 degr est insuffisant les espaces disposition dans les coles cours de r cr ation ou espaces de jeux sont les plus souvent trop exigus et encombr s par de multiples obstacles Aussi comme le sugg rait Nicole Abar un travail avec l ensemble des communes devrait tre men Ce sont en effet les lus locaux qui peuvent apporter des solutions tant pour les espaces que pour l apport de ressources comp tentes dans le domaine sportif la faveur de la r forme des rythmes scolaires en partenariat avec les acteurs associatifs sportifs et culturels La g n ralisation des ABCD de l galit la rentr e 2014 doit tre selon la d l gation l occasion de mener cette r flexion que nous estimons urgente 1 Lors de son audition par la d l gation le 15 mai 2014 dans le cadre de la table ronde Former les enseignants la probl matique de l galit entre les femmes et les hommes d j cit e 2 Lors de son audition du 15 mai 2014 pr cit e 43 3 Une transversale int grer la transmission des valeurs d
97. dotation horaire EXAMEN EN D L GATION 51 EXAMEN EN D L GATION Sous la pr sidence de Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente la d l gation a examin le jeudi 19 juin 2014 le rapport d information et les recommandations de M Roland Courteau sur les st r otypes dans les manuels scolaires Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente L ordre du jour de cette r union concerne l examen du rapport de notre coll gue Roland Courteau sur les st r otypes dans les manuels scolaires Je me f licite que notre d l gation ait choisi ce sujet qui rejoint les pr occupations de plusieurs autres travaux en cours notamment ceux de Mme Maud Olivier d put e et de notre coll gue M Jean Pierre Leleux auteurs du rapport Faire conna tre et partager les cultures scientifiques techniques et industrielles un imp ratif fait au nom de l Office parlementaire d valuation des choix scientifiques et technologiques OPECST et dont les conclusions ont t voqu es lors de la r union de la commission de la culture du 16 juin 2014 Les manuels scolaires y font l objet d un d veloppement particulier et de recommandations Tout cela montre la convergence des travaux parlementaires qui rejoignent aussi ceux du Haut Conseil l galit entre les femmes et les hommes HCE f h Comme vous le savez le rapport d information pr sent par Roland Courteau correspond notre th me d tudes annuel Il occupe notre d l gation
98. du Chatelet ou Jeanne Deroin ont par exemple fait leur apparition dans les livres d histoire De m me Roxelane la favorite de Soliman le magnifique figure d sormais dans une notice biographique m me si cet exemple n est pas un mod le en terme d mancipation la place nouvelle donn e aux th matiques f ministes notamment celles traitant de l exclusion des femmes de la citoyennet ath nienne ou romaine un manuel de math matiques invite par ailleurs aborder l tude des in galit s hommes femmes au travers d un chapitre sur les probabilit s et statistiques et propose des exercices de calcul sur la parit dans les assembl es parlementaires la disparition des clich s les plus grossiers m me s ils ont laiss place des pr sentations plus sournoises cet gard reprenant les mots de la sociologue Sylvie Cromer4 on peut dire que ce qu on voit appara tre dans la soci t future que montrent les manuels scolaires c est l mergence d un masculin neutre l image de l volution des rapports de sexe dans le reste de la soci t Ainsi si les personnages de sexe masculin continuent tre majoritaires de l ordre de 60 selon Sylvie Cromer parall lement le personnage masculin tend son domaine de comp tences dans tous les domaines sociaux D j omnipr sent dans la sph re publique il tend son domaine d action dans la sph re priv e On voit de plus en plus d homm
99. du masculin et du f minin dans les albums illustr s de 1996 1999 a confort cette appr ciation par une observation de terrain Dans une mati re comme les math matiques les enseignants s appuient en effet encore essentiellement sur le manuel notamment pour les exercices Dans le m me sens un rapport de l Inspection g n rale de l ducation nationale de f vrier 2003 portant sur la formation initiale et continue des ma tres souligne que il a souvent t observ que le mat riel d enseignement dit par l industrie priv e et qui ne se trouve entre les mains des ma tres que parce qu ils l ont achet joue un r le capital parfois excessif dans la mod lisation des pratiques du ma tre Finalement cette controverse a vite t d pass e Comme l a rappel Sylvie Cromer m me concurrenc par une profusion d autres documents et ressources le manuel scolaire reste un totem En effet au del de sa fonction d organisation des connaissances un moment donn le manuel est aussi un lieu symbolique de construction et d expression des valeurs d une soci t C est la raison pour laquelle partout dans le monde les manuels scolaires font l objet de controverses et suscitent des pol miques m me entre les pays bien au del de la seule sph re ducative 1 Auditionn e le 30 janvier 2014 par la d l gation 2 Sylvie Cromer emploie cette expression pour d signer la valeur symb
100. e ducative C est ce niveau essentiellement au niveau de l tat que se d finissent les objectifs et les contenus A ce stade il est essentiel que soient inscrits dans toutes les disciplines et dans tous les curricula ensemble plus large qu un programme qui inclut tous les objectifs d un enseignement son contenu global mais aussi quelques indications pour guider sa mise en ceuvre et les modalit s n cessaires a son valuation la pr occupation d galit entre les sexes Attention il ne s agit pas de falsifier la r alit mais de rendre compr hensible l volution historique de la place des femmes Si un certain moment de l histoire les femmes ont t marginalis es il s agit d expliquer pourquoi et d analyser le processus Inversement quand les femmes ont regagn des places qu on explique aussi les processus d galisation Le second axe r side dans la formation des enseignants Je voudrais insister sur le fait que les voies d am lioration sont ici importantes Il est relativement facile d duquer le regard des professeurs sur les st r otypes d autant que de nombreux outils sont disponibles et que les enseignants y sont tr s r ceptifs Mais cela suppose de donner le temps aux enseignants d avoir un retour r flexif sur la question de l galit Pour moi l axe principal consiste convaincre que gagner en galit est un moyen d apporter du bonheur individuellement et collectivement
101. e les st r otypes persistent dans les manuels scolaires Les enseignantes se sentent elles concern es par cette question Ne disposent elles pas de leviers d action Mme Francoise Vouillot En 1995 j ai t nomm e experte pour valuer des actions acad miques portant sur l galit des chances entre les filles et les gar ons Cette valuation a permis de pointer un maillon faible dans le syst me les corps interm diaires inspecteurs et recteurs Tant que ce niveau n est pas mobilis la volont politique n est pas relay e au niveau acad mique et les enseignants sensibilis s s puisent Je rejoins ainsi les propos de Mme Fran oise Cartron un chantier majeur est ouvrir en mati re de formation de ces corps interm diaires travers l ESEN et le PNF Mme Francoise Cartron M me les enseignants les plus mobilis s s puisent en raison du manque d accompagnement Certains sont d courag s de s entendre dire que la promotion de l galit n est pas ce que l on attend d eux Mme Emmanuelle Latour La formation mise en place dans le cadre des ABCD de l galit s inscrit bien dans un objectif de sensibilisation de tous les maillons de la cha ne afin de construire une culture commune de l galit L occasion est donn e de partager une m me formation de sensibilisation a l galit entre les hommes et les femmes et la lutte contre les st r otypes sexistes Au del de la connaissance th
102. e constat suivant les manuels scolaires exercent une influence d terminante sur les repr sentations des filles et des gar ons Pourtant ils restent des outils p dagogiques tr s perfectibles sur le plan de l ducation l galit Les analyses du Centre Hubertine Auclert qui ont port successivement sur les manuels d histoire de math matiques et de fran ais en 2010 2011 et 2012 nous ont t tr s utiles car elles proc dent une tude quantitative et qualitative de la pr sence des femmes dans les manuels examin s Bien entendu d autres tudes existent Celle command e par la HALDE l Universit de Metz en 2009 est particuli rement exhaustive Nous avons re u son coordinateur M Tisserand au cours de la premi re table ronde du 20 f vrier 2014 Il a confort les conclusions du centre Hubertine Auclert les manuels sont encore loin d tre exemplaires en termes de st r otypes et de pr jug s D une part on constate en particulier dans les manuels d histoire qu on ne compte que tr s peu de femmes parmi les grands hommes de l Histoire Tous manuels confondus les femmes n ont encore droit qu 3 2 des notices biographiques Le rapport illustre plus largement cette invisibilisation dont nous avons pu constater qu elle existait aussi dans les manuels de math matiques et de fran ais D autre part si les clich s les plus grossiers du type maman fait la vaisselle papa lit le journal
103. e d jouer les st r otypes de genre dans les classes Or selon notre coll gue Fran oise Cartron l cole sup rieure de l ducation nationale de l enseignement sup rieur et de la recherche ESEN dans sa forme actuelle ne me para t pas tre un outil de formation adapt Lors de l entretien de votre rapporteur avec son directeur nous avons appris qu taient propos s de nombreux modules de formation relatifs 2 la question de l galit et aux st r otypes Toutefois ces outils restent optionnels et ne s adressent finalement qu ceux qui sont d j convaincus comme le regrettait Fanny Lignon devant notre d l gations Finalement la mobilisation des cadres de l ducation nationale d pend essentiellement du niveau acad mique rectorat par rectorat C est ce qu a rappel la cheffe de la formation des enseignants la DGESCO pour la formation notamment en rappelant qu une des mani res d impulser des axes nationaux tenait la fixation de grandes priorit s charge aux acad mies de les mettre en uvre Chaque ann e l automne nous publions dix priorit s de formation en direction des acad mies pour le premier 1 Lors de son audition par la d l gation le 20 f vrier 2014 dans le cadre de la table ronde tablir un diagnostic partag et tracer les pistes de r flexion pr cit e 2 Table ronde Etablir un diagnostic partag et tracer les pistes de r flexion 3
104. e et mission fondamentale pour l ducation nationale En prenant pour objet d tude le manuel scolaire la d l gation souhaitait prendre la mesure de l volution des repr sentations sexu es transmises aujourd hui l cole C est en effet d s l enfance que s ancrent les repr sentations du monde dont d coule la possibilit de s panouir dans une soci t galitaire Pour notre d l gation l galit des filles et des gar ons est la premi re dimension de l galit des chances que l cole doit garantir aux l ves Or ce que la d l gation a entendu au cours de nos auditions et d placements nous a pour le moins inqui t s la plupart des professionnels constatent une permanence dans la reproduction des st r otypes de genre et des pr jug s tant dans les outils que dans les m thodes p dagogiques Loin de nous l id e de vouloir pointer du doigt ou de chercher des responsables 1 Loi du 11 juillet 1975 du ministre Ren Haby 2 Nicole Mosconi professeure m rite de l universit Paris X sp cialiste de sciences de l ducation membre du Centre de recherche ducation et formation CREF quipe Genre savoir ducation 3 Sign e pour la p riode 2013 2018 la convention interminist rielle pour l galit entre les filles et les gar ons les femmes et les hommes dans le syst me ducatif engage les parties signataires renforcer leur action en faveur de la promotion de l galit en
105. e nichent dans l iconographie 1 Louise Collet n e R voil de Servannes Aix en Provence le 15 ao t 1810 et morte Paris le 8 mars 1876 est une po tesse fran aise auteure de notamment Fleurs du Midi 1836 et de La jeunesse de Goethe 1839 17 De mani re unanime tant les repr sentantes du Centre Hubertine Auclert que les diteurs eux m mes ont reconnu la difficult a faire voluer les images Un des extraits choisis par Amandine Berton Schmidt a l appui de ce constat nous a particuli rement choqu s Ainsi dans un manuel de math matiques de Terminale S la seule repr sentation f minine figure sur la double page consacr e aux nombres complexes l image d une jeune fille face son miroir prononce ces mots ils disent tous que j ai un complexe mais je le vois bien j ai encore grossi Quand on sait l impact et l importance relative des images par rapport aux textes dans un manuel on ne peut que s inqui ter de trouver un tel clich si lourd de cons quences dans un manuel pourtant r cent 4 Mais des volutions incontestables Pourtant de mani re unanime il a t relev que pour reprendre les mots de la sociologue Sylvie Cromer les repr sentations de sexe dans nos manuels scolaires ne sont pas aujourd hui les m mes que dans les ann es 1960 Les repr sentants des diteurs r unis lors de la table ronde du 29 avril 2014 ont beaucoup insist sur l volution favorab
106. e plus jeune age que les st r otypes doivent tre d construits et appr hend s Aussi les livres dans lesquels nos l ves tudient devraient ils tre un vecteur fondamental de transmission d une culture de l galit Je remercie Mmes M lanie Gratacos et Amandine Berton Schmitt directrice et charg e de mission ducation d tre venues nous pr senter les travaux du Centre Hubertine Auclert qui publie une tude par an sur les repr sentations sexu es dans les manuels scolaires Ces tudes ont pass au crible en 2011 les nouveaux manuels d histoire de seconde et de certificat d aptitude professionnelle CAP puis en 2012 les manuels de math matiques et enfin en 2013 les manuels de fran ais Pouvez vous nous exposer les principales conclusions de votre tude nous indiquer quelles pistes vous avez d j trouv es pour lutter contre ces st r otypes et dans quelles directions notre d l gation doit travailler pour avancer sur ce sujet Les v nements r cents au sein de l ducation nationale nous inqui tent quelque peu et soulignent l importance de la r flexion que nous engageons Mme M lanie Gratacos directrice du centre Hubertine Auclert Le centre Hubertine Auclert a t cr en 2009 l initiative de la r gion Ile de France et d associations f ministes Il regroupe plus de 80 associations syndicats et collectivit s territoriales d sireux de promouvoir une culture de l galit femmes homm
107. eau Nous sommes heureux d accueillir dans le cadre de cette table ronde Mme Nicole Abar charg e de mission au titre du suivi de la mise en uvre des ABCD de l galit au minist re des droits des femmes et Mme Virginie Gohin cheffe du Bureau de la formation des enseignants la Direction g n rale de l enseignement scolaire DGESCO du minist re de l ducation nationale de l enseignement sup rieur et de la recherche Afin d engager une v ritable discussion sur la question de la sensibilisation des professeurs et donc des l ves aux valeurs d galit et de respect entre les filles et les gar ons nous avons r uni ce matin Mmes Claire Pontais et Nathalie Fran ois enseignantes d ducation physique et sportive 122 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT EPS et formatrices l galit dans les coles sup rieures du professorat et de l ducation ESPE Mme Gis le Jean professeure de sciences conomiques et sociales et l une des cr atrices de Corpus groupe inter associatif et intersyndical qui donne des pistes pour une refonte ambitieuse des programmes scolaires Mme Virginie Houadec conseill re p dagogique aupr s de l Inspection de l ducation nationale IEN Toulouse rive gauche et charg e de formation dans les ABCD de l galit ainsi que Mme Fanny Lignon enseignante chercheure maitresse de conf rences cin
108. eignants pour donner du contenu leur p dagogie Nicole Mosconi va dans le m me sens en crivant que les enseignant e s peuvent apprendre aux l ves ce que sont des st r otypes de sexe et utiliser pour ce faire les manuels scolaires car selon elle si la plupart des manuels de math matiques de grammaire d histoire de langue trang re de litt rature etc sont sexistes ils ne sont critiquables que si on les prend au pied de la lettre mais l inverse ils peuvent donner l occasion de faire r fl chir les l ves sur les mod les qu ils proposent et donner l occasion de faire ainsi un travail sur le sexisme cet gard comme nous lont sugg r certains de nos interlocuteurs le d cryptage en classe d une image ou d une pr sentation st r otyp e peut tre plus efficace pour apprendre d jouer les pi ges des st r otypes que l apprentissage d un texte ou d un sch ma mod le En d tectant et en pointant les exemples sexistes il est possible de transformer tout manuel scolaire ou livre de litt rature jeunesse en outil d ducation contre les st r otypes estimait l adjointe la cheffe du Service des droits des femmes et de l galit entre les hommes et les femmes en charge des ABCD de l galit au minist re des droits des femmes en se r f rant Genevi ve Fraisset 1 Auditionn e le 30 janvier 2014 Nicole Mosconi auteure de Genre et pratiques scolaires comment duq
109. elques encouragements en remarquant que les choses voluent dans un sens favorable dans d autres pays En travaillant avec des coll gues de pays africains qui n ont pas inscrit l galit des sexes dans leur Constitution j ai constat que ces pays s appuyaient d faut sur des textes internationaux On ne peut que regretter qu en France les professeurs de l cole primaire qui travaillent sur la question de l galit entre les sexes lorsqu ils ont t interrog s dans le cadre du projet NoREVES normes de genre et r ception de la valeur galit des sexes par la jeunesse les parents et les professionnels les de l ducation soutenu par le Conseil r gional Nord Pas de Calais n avaient m me pas connaissance des textes fondateurs par exemple de la convention interminist rielle pour l galit entre les filles et les gar ons et les femmes et les hommes dans le syst me ducatif parue il y a 14 ans les coles sup rieures du professorat et de l ducation devraient y rem dier car ces textes sont fondamentaux Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Je vous remercie de votre intervention ANNEXES 87 Table ronde Etablir un diagnostic partag et tracer les pistes de r flexion Mme Francoise Vouillot membre de la commission st r otypes et rapporteure du groupe ducation du Haut conseil l galit entre les femmes et les hommes HCE f h M Pascal Tisserant enseignant chercheur
110. ement et que globalement le temps de formation consacr cette th matique a r gress 2 Les heures de formation l galit dont le volume varie d une ESPE l autre ont semble t il fortement r gress Il est ressorti des discussions de la table ronde du 15 mai 2014 consacr e la formation des professeurs un d calage certain entre les bonnes intentions affich es du minist re de l ducation nationale et la r alit de terrain D un c t la responsable du bureau de la formation au minist re de l ducation nationale cheffe de la formation des enseignants la DGESCO a t moign de la volont du minist re de se doter des outils ad quats pour renforcer la formation des enseignants la transmission des valeurs de la R publique dont fait partie le principe d galit notamment entre les sexes 35 Selon elle l int gration d un certain nombre de valeurs dans le r f rentiel concert des comp tences professionnelles pour les m tiers du professorat et de l ducation doit servir de cahier des charges commun l ensemble des personnels mais doit aussi tre un outil de dialogue avec les personnes responsables en charge de la d finition des actions mises en ceuvre au sein des coles sup rieures du professorat et de l ducation ESPE D un autre c t la description de la r alit du terrain est sans appel selon Gis le Jean professeure de sciences conomiques et sociales c
111. emental et doivent obtenir une note minimale de 15 Ils doivent ensuite tre capables de r aliser une critique de le on c est dire de s adresser un coll gue pour le faire avancer dans ses pratiques professionnelles Le processus s ach ve par la soutenance d un m moire 1 Parmi ces valeurs Virginie Gohin a cit la comp tence 1 qui s intitule faire partager les valeurs de la r publique et inclut la lutte contre toute forme de discrimination Quant la comp tence 6 agir en ducateur responsable et selon des principes thiques elle valorise la capacit se mobiliser et mobiliser les l ves contre les st r otypes et les discriminations de tout ordre promouvoir l galit entre les filles et les garcons et identifier toute forme d exclusion et de discrimination 36 LUTTER CONTRE LES STEREOTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L ECOLE UN CREUSET DE L EGALITE Comme l a pr cis Virginie Houadec charg e de formation dans les ABCD de l galit le vivier se s pare ensuite en deux groupes le premier ayant la charge de la formation initiale et le second celui de la formation continue Les premiers assument la formation initiale des jeunes qui viennent d tre recus au concours et d livrent donc des enseignements a l ESPE mais ils peuvent aussi intervenir en classe trois jours par semaine Les seconds deviennent conseillers p dagogiques et assurent la formation con
112. ense qu une r flexion plus pouss e devrait tre engag e sur les pi ges du langage et les mani res de les d jouer la lumi re de l objectif d galit entre les hommes et les femmes Mme Sylvie Milochevitch directrice ditoriale du secteur scolaire primaire aux ditions Hatier Comme cela vient d tre dit d jouer les st r otypes demande beaucoup d efforts et donc de temps Ayant travers l preuve de la refonte g n rale des manuels scolaires du lyc e en six mois en 2008 j ai le souvenir que les auteurs se sont concentr s sur l appropriation d j difficile des notions ce qui est la base pour la r daction d un manuel Au risque de r p ter ce qui vient d tre dit il me semble que les d lais qui nous sont accord s nous laissent peu de temps pour aller au del de notre mission fondamentale qui est la restitution et la mise en forme des notions du programme Parmi les outils mis notre disposition pour nous accompagner dans cet effort le guide publi par l UNESCO et r dig notamment par la sociologue Sylvie Cromer me para t particuli rement pertinent car utilisable dans un esprit tr s concret Personnellement j en ai fait circuler des extraits parmi les membres de l quipe notamment pour qu ils puissent s appuyer sur les exemples propos s Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Dans son propos introductif Marie Christine Blandin s est interrog e sur la possibilit de soumettre
113. enseignant de F camp qui travaille sur les sagas familiales Lorsqu il raconte qu une poque les petites filles n allaient pas l cole tous les l ves trouvent cette situation injuste La stigmatisation qui a t faite de ce beau projet par des accusations sans lien avec la r alit du dispositif nous para t donc d autant plus critiquable qu il tait en train de trouver son rythme et de prouver son efficacit Or les informations qui nous parviennent l heure de la publication de ce rapport ne sont pas rassurantes la circulaire de rentr e publi e le 20 mai 2014 ne mentionne pas express ment le dispositif x Notre d l gation estime que visant a transmettre des valeurs d galit et de respect entre les filles et les garcons reposant sur tous les acteurs de la communaut scolaire d ploy dans les coles primaires et maternelles et irriguant tous les programmes et toutes les disciplines ce dispositif qu on appelle ABCD de l galit ou qu il porte un autre nom doit tre g n ralis et amplifi Comme elle l a d j fait dans le rapport d information pr cit La prostitution la plus vieille violence du monde faite aux femmes adopt le 5 juin 2014 la d l gation formulera en ce sens une de ses derni res recommandations Comme le rappelait Florence Robinet ancienne rectrice de l acad mie de Cr teil et nomm e directrice g n rale de l enseignement scola
114. enseignement scolaire au minist re de l ducation nationale DGESCO a expliqu que toute la cha ne du manuel scolaire reposait sur un quilibre de libert et de responsabilit qui devait garantir des m canismes d autor gulation vertueux Ce m canisme d autor gulation repose sur la libert et l ind pendance totale du Conseil sup rieur des programmes CSP tout d abord ainsi qu en dispose la loi mais aussi la libert et responsabilit des diteurs qui ont la charge de concevoir les manuels d en choisir les auteurs d en v rifier la r daction toutes t ches qui sont de leur seul ressort 1 Ce chiffre a t communiqu par le Directeur du r seau CANOP 12 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT la libert enfin dans le choix des manuels par les enseignants Certes on pourrait consid rer que ce principe de libert et de responsabilit pour la conception des programmes et des manuels pourrait concourir la r duction des st r otypes l autor gulation pouvant provenir du jeu du march dans l offre ditoriale de la diversit de cette offre qui induit un traitement diff renci des manuels propos s mais aussi de la libert de choix des enseignants qui peut elle m me avoir des vertus de r gulation puisqu ils peuvent ne pas s lectionner les manuels qui comporteraient des st r otypes sexistes
115. es 1 Auditionn le 6 mai 2014 par M Roland Courteau rapporteur 8 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT acronymes existants un nom voquant un lieu foisonnant et stimulant d exp rimentation et d changes Nouveaux outils p dagogiques nouvelles approches nouveaux supports nouvelles attentes des enseignants des parents et des l ves La canop e symbolise la richesse la cr ation le foisonnement l acceptation de nouvelles voies pour arriver une solution Mais nous nous sommes vite aper us que les avis divergeaient radicalement sur le sujet Ainsi dans un article r cent intitul Former les jeunes enseignantes et enseignants la mixit une n cessit Virginie Houadec conseill re p dagogique aupr s de l Inspection de l ducation nationale IEN Toulouse rive gauche et charg e de formation dans les ABCD de l galit qui a particip la table ronde du 15 mai 2014 estime que les manuels sont utilis s par les enseignants d butants comme une bible suivie aveugl ment Elle va m me jusqu a relever des aberrations car selon elle certains enseignants les consid rent comme plus fiables que les programmes officiels Interrog e a ce sujet Sylvie Cromer sociologue qui a notamment t responsable scientifique du programme de recherche europ en Attention Album sur les repr sentations
116. es 28 II L ENSEMBLE DE LA COMMUNAUT EDUCATIVE DOIT ETRE MOBILIS E AU SERVICE DE LA TRANSMISSION D UNE COLE DE L GALIT 31 A FORMER LES ENSEIGNANTS COMBATTRE LES ST R TOTYPES SEXISTES EST UNE D MARCHE DELICATE ET DIFFICILE 0 ccssescsssesessessesessesseeesseeneeeeaeeneneens 32 1 Les st r otypes de genre sont fortement ancr s en chacun de nous transmettre les valeurs d galit suppose une prise de conscience qui ne g n re ni stigmatisation ni culpabilisation et demande du temps 33 2 Les heures de formation l galit dont le volume varie d une ESPE l autre ont semble t il fortement r gress ccccccecceseescescensessceneensceseeseenseeseeeeeseenee nee 34 3 La valeur galit doit int grer tous les concours de recrutement de l ducation nationale anni een non era ri E eat le ee 38 B LA MOBILISATION DE L ENSEMBLE DE LA COMMUNAUT EDUCATIVE SUR LA BASE DES ABCD DE L GALIT DOIT DONNER L COLE LES MOYENS DE REDEVENIR LE CREUSET D UNE CULTURE DE L GALIT 39 1 Mobiliser l ensemble de la communaut ducative cccccccccceccesccse ences ees enseeeenseeseeeenseenes 40 Ze Intervenirdes le plus jeune Age nsina nintendo us 41 3 Une transversale int grer la transmission des valeurs d galit dans toutes les AIS CUPLIMES ME MN Tr A o dia eines nee diodes attentat AT neo oo esse 43 4 Une base les ABCD de legalite area nn ar nr means reston
117. es diteurs qui ont la charge de concevoir les manuels d en choisir les auteurs d en v rifier la r daction toutes t ches qui sont de leur seul ressort libert enfin dans le choix des manuels par les enseignants Ce jeu de libert et de responsabilit induit des m canismes d autor gulation qui certes n ont pas suffi aujourd hui r duire les st r otypes dans le milieu scolaire mais peuvent y concourir L autor gulation peut provenir du jeu du march dans l offre ditoriale et de la diversit de cette offre qui induit un traitement diff renci la libert de choix des enseignants peut elle m me avoir des vertus de r gulation puisqu ils peuvent ne pas s lectionner les manuels qui comporteraient des st r otypes Enfin j admets que ces m canismes ne sont gu re maitrisables et n ont encore gu re port leurs fruits Faut il cependant aller jusqu instituer des dispositifs d habilitation Nous ne le croyons pas les exp riences qui ont pu tre men es dans d autres pays n ayant pas donn de r sultats probants Le minist re ne souhaite pas d velopper de solutions dirigistes consistant v rifier la conformit des manuels aux principes r publicains et notamment celui de l galit entre les femmes et les hommes N anmoins on pourrait concevoir sous forme de documents conseils n ayant pas de force juridique par eux m mes que soit labor e une charte pr cisant les atten
118. es Il centralise des ressources outils et documents destin s aux porteurs de projets en faveur de l galit Il accompagne ces acteurs et actrices dans le cadre d un appui personnalis ou d changes collectifs Il Z r alise un travail d ducation l galit aupr s des tablissements scolaires des 70 LUTTER CONTRE LES STEREOTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L ECOLE UN CREUSET DE L EGALITE enseignants et des acteurs de l ducation Il accueille galement depuis juillet 2013 un observatoire r gional des violences faites aux femmes Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Nous avons ardemment milit en faveur de la cr ation de cet observatoire Mme M lanie Gratacos L analyse des supports ducatifs constitue un volet de notre travail en faveur de l ducation l galit Nous nous concentrons sur les manuels scolaires parce qu au travers de la vision du monde et de la soci t qu ils v hiculent ils peuvent contribuer transmettre la culture de l galit Nous choisissons une mati re par an et examinons comment les femmes sont ou ne sont pas repr sent es dans ces ouvrages Au del de l int r t propre de ce travail nous sensibilisons tous les acteurs de la cha ne scolaire notamment les diteurs et ditrices de manuels Nous souhaitions d cerner chaque ann e un prix d excellence un manuel exemplaire en mati re d galit nous avons d renoncer faute de candi
119. es s occupant de leurs enfants par exemple On ne peut donc que regretter que l inversion des r les assign s aux femmes et aux hommes n ait pas aussi profit aux femmes dans les domaines de comp tences traditionnellement r serv s aux hommes voire que l image de la femme investie dans un secteur dit masculin soit caricatur e 1 Hildegarde de Bingen en allemand Hildegard von Bingen n e le 16 septembre 1098 Bermersheim vor der H he pr s de Alzey Hesse rh nane et morte le 17 septembre 1179 a Rupertsberg pr s de Bingen est une religieuse b n dictine mystique compositrice et femme de lettres franconienne du XIIe si cle 2 Gabrielle Emilie Le Tonnelier de Breteuil marquise du Ch telet commun ment appel e milie du Ch telet n e Paris le 17 d cembre 1706 et morte Lun ville le 10 septembre 1749 est une math maticienne et physicienne fran aise Elle est aussi rest e c l bre pour tre l auteure de la traduction fran aise des Principia Mathematica de Newton qui fait toujours autorit aujourd hui et galement pour avoir t la ma tresse de Voltaire 3 Jeanne Deroin n e Paris le 31 d cembre 1805 morte Londres le 2 avril 1894 est une f ministe et socialiste fran aise 4 Lors de son audition du 30 janvier 2014 5 Lors de l audition pr cit e 19 5 qui pourraient tre encourag es par l tablissement d un palmar s Afin d encourager les maisons d diti
120. es derniers jours En 2006 un tablissement priv agricole a organis l initiative du conseiller principal d ducation CPE une journ e de la jupe et du respect L enseignement secondaire et l enseignement sup rieur se sont saisis du dossier en 2009 Le dispositif fonctionnait Le conseil g n ral a apport son soutien et financ un certain nombre d actions Une valuation a t men e par des chercheurs La journ e de la jupe et du respect est symbolique Elle est le point d orgue d une op ration men e pendant un an dans vingt lyc es Elle n a donn lieu aucun incident La F d ration des parents d l ves de l enseignement public PEEP a constat le professionnalisme de l organisation et aucun d rapage ne s est produit Il en a t de m me avec la F d ration des conseils de parents d l ves FCPE Malheureusement nous sommes aujourd hui confront s a une entreprise de d molition syst matique de la part d un groupuscule minoritaire qui n h site pas saper le travail effectu par tous les acteurs de ces 136 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT manifestations Il est craindre que les propositions que nous ferons donneront galement lieu des analyses caricaturales et souvent malveillantes Mme Fanny Lignon Il s agit effectivement d un vrai risque Nous sommes parfois confront s des t
121. es en janvier 2014 par le Commissariat g n ral a la strat gie et a la prospective est a cet gard s vere On peut y lire que malgr une volution qui ces derni res ann es va dans le sens de l galit et qui a t rendue possible par plusieurs travaux de recherche et par la mobilisation de certains acteurs associatifs et politiques les livres les manuels mais aussi les programmes scolaires restent fortement prisonniers des st r otypes de genre 1 Auditionn e le 29 avril 2014 par la d l gation dans le cadre de la table ronde r unissant les concepteurs et diteurs de programmes scolaires 21 a La d finition des programmes demeure fondamentale pour guider la conception des manuels scolaires Sur ce point tous ont t unanimes m me si le minist re de l ducation nationale travaille de concert avec les diteurs lors de l laboration des manuels le contenu de ceux ci pourra changer si les programmes scolaires sont clairement d finis et comportent des exemples illustrant les bonnes pratiques Les trois s nateurs membres du nouveau Conseil sup rieur des programmes CSP entendus par la d l gation le 29 avril 2014 avec le secr taire g n ral adjoint de ce nouvel organisme r cemment mis en place dans le cadre de la refondation de l cole ont t tr s encourageants et nous ont donn des garanties sur la prise en consid ration de l objectif d galit dans le travail en cours sur la refon
122. es et les hommes Nous avons aussi pens la formation des enseignants l article 70 de la loi de refondation de l cole qui cr e les coles sup rieures du professorat et de l ducation ESPE disposant Elles organisent des formations de sensibilisation l galit entre les femmes et les hommes dont des formations la pr vention et la r solution non violente des conflits Les enseignants de grande section de maternelle et de cours pr paratoire assureront une premi re acquisition des principes de la vie en soci t et de l galit entre les filles et les garcons En outre pour instituer un lien civique entre tous les membres de la communaut ducative il convient de pr venir au sein de l cole toutes les formes de discrimination et de favoriser la mixit sociale et l galit entre les hommes et les femmes Voici les r f rences sur lesquelles s appuient nos travaux Le CSP a r dig une charte qui bien qu elle ne comporte aucune r f rence explicite l galit femmes hommes se r f re aux dispositions correspondantes du code de l ducation La r daction de cette charte ne fait pas appel des d nominations genr es mais emploie des substantifs mixtes tels que l ve et enfant Sur 52 occurrences du mot l ve 45 se trouvent dans une phrase sans marquage de genre et sept dans une phrase o il est accord au masculin une au singulier six au
123. es et les femmes en charge des ABCD de l galit au minist re des droits des femmes rappelait qu il ne s agit pas d ajouter des modules de cours dans les programmes scolaires mais bien de proposer des s quences p dagogiques produites par les enseignants eux m mes En effet il n est plus utile aujourd hui d laborer de nouveaux guides ou s quences p dagogiques qui sont d j l gion mais bien d int grer la question dans les programmes disciplinaires classiques notamment au travers du choix d exemples non sexistes 1 Prostitution la plus vieille violence du monde faite aux femmes rapport n 590 2013 2014 fait au nom de la d l gation par Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente sur la proposition de loi adopt e par l Assembl e nationale renfor ant la lutte contre le syst me prostitutionnel n 207 2013 2014 consultable l adresse Wwww senat fr notice rapport 2013 r13 590 notice html 2 Lors de son audition par la d l gation le 20 f vrier 2014 dans le cadre de la table ronde tablir un diagnostic partag et tracer les pistes de r flexion d j cit e 44 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT 4 Une base les ABCD de l galit Nous savons l ducation nationale que de grandes intentions ont souvent t port es sans qu elles soient suivies d une traduction op rationnelle coh ren
124. es garcons en classe par exemple en mati re d activit s propos es d s la maternelle d appr ciation de la notation ou encore d orientation au lyc e Notre syst me d ducation est en effet 2 marqu par des in galit s consid rables qui touchent l quilibre m me de notre soci t Aujourd hui r sultat gal voire inf rieur les gar ons seront davantage orient s vers les classes pr paratoires que les filles Pour mettre en place la loi d orientation et de programmation pour la refondation de l cole il est essentiel de mobiliser les corps interm diaires Aussi j insiste sur l importance de la formation des cadres et des inspecteurs A ce propos l cole sup rieure de l ducation nationale de l Enseignement sup rieur et de la recherche ESEN dans sa forme actuelle ne me para t pas tre un outil de formation adapt Enfin il est essentiel d duquer les enfants d crypter les images qu ils re oivent dans leurs manuels notamment et comprendre ce qu elles v hiculent En d autres termes il s agit de leur apprendre exercer leur esprit critique L enseignant a pour mission de transmettre un savoir mais galement de former les citoyens de demain libres gaux et critiques 102 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT Mme Gis le Printz Nous constatons que bien que l ducation nationale se f minis
125. ett confort e en cela par les appr ciations sur le terrain de Nicole Abar charg e de mission suivi de la mise en uvre des ABCD de l galit au minist re des droits des femmes En premier lieu il est donc essentiel de le faire prendre conscience aux enseignants en leur permettant de r fl chir sur leurs pratiques Comme le soutient Claire Pontais enseignante d EPS et formatrice l galit dans les ESPE quand on installe une cam ra dans une classe pour que l enseignant puisse se voir en situation les r sultats sont tonnants Les professeurs sont les premiers tonn s de se voir traiter diff remment les filles et les gar ons La charg e de mission suivi de la mise en uvre des ABCD de l galit au minist re des droits des femmes l a confirm en faisant l exp rience de confronter des professeurs des images truff es de clich s on peut s tonner de voir l absence de r actions Ainsi s est elle servi du livre 1 Lors de son audition le 30 janvier 2014 2 Lors de son audition du 15 mai 2014 dans le cadre de la table ronde pr cit e 3 Lors de son audition du 15 mai 2014 dans le cadre de la table ronde pr cit e 34 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT Ma Maman d Anthony Braine En feuilletant j ai constat que cette maman pouvait tre danseuse mais aussi grand patron N anmoins quand e
126. euse des notions conceptuelles port es par l objectif d galit est un risque que votre rapporteur juge navrant Notre d l gation regrette que ces pol miques aient abouti remettre en question l effort engag Et ceci d autant plus que nous l avons appris au cours de nos entretiens que telle qu elle existe l heure actuelle la formation des enseignants la transmission des valeurs d galit et de respect n existe pas v ritablement Comme l a constat Nicole Abar charg e de mission suivi de la mise en uvre des ABCD de l galit au minist re des droits des femmes le d ficit concerne la fois la formation initiale et la formation continue Or ce que nous avons entendu des formateurs trices sur le terrain ne nous permet pas d tre optimiste la mise en place des coles sup rieures du professorat et de l ducation ESPE semble s accompagner d une r gression de la formation sur ces th matiques La mobilisation de l ensemble de la communaut ducative sur le mod le des ABCD de l galit n en est donc que plus urgente 1 Auditionn e le 15 mai 2014 par la d l gation dans le cadre de la table ronde Former les enseignants la probl matique de l galit entre les femmes et les hommes 33 1 Les st r otypes de genre sont fortement ancr s en chacun de nous transmettre les valeurs d galit suppose une prise de conscience qui ne g n re ni stigmatisation
127. guli re dans le texte enseign Enfin les manuels pr sentent des clich s tenaces absente de la sph re conomique la femme est en revanche surrepr sent e dans la sph re priv e elle est n cessairement fille s ur m re Les arts et les sciences demeurent des domaines masculins Dans l ensemble des manuels que nous avons tudi s les uvres des femmes sont 25 fois moins nombreuses que celles des hommes une seule femme peintre Barbara Krafft portraitiste de Mozart est pr sente encore est elle relativement m connue Les personnages f minins sont repr sent s au travers du seul prisme du d sir masculin la femme du Moyen ge n est repr sent e que par trois figures st r otyp es la p cheresse tentatrice la Vierge ou la dame de l amour courtois Nous relevons quelques volutions positives alors qu en 2004 le suffrage universel d signait le suffrage masculin sans pr ciser que les femmes en avaient t exclues jusqu une date r cente ce n est plus le cas aujourd hui De m me certaines pages d histoire sont bien trait es comme l exclusion des femmes de la citoyennet ath nienne et romaine Certaines figures f minines 72 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT telles Hildegarde de Bingen milie du Ch telet ou Jeanne Deroin ont fait leur apparition dans les livres d histoire A l inverse on peut s to
128. h me Les ABCD de l galit constituent un outil compl mentaire qui vise int grer la question dans les programmes disciplinaires classiques travers notamment le choix d exemples non sexistes Mme Johanna Barasz Les enseignants sont libres de mettre en uvre les ABCD de l galit partir des s quences qui leur sont propos es et re oivent une formation sur l analyse de leurs propres pratiques en mati re par exemple de notation ou de distribution de la parole en classe Avant m me l valuation les premiers retours de terrain sont tr s positifs Ils r v lent un v ritable impact de ces formations sur la mani re dont les enseignants pensent leur travail et se projettent dans leurs missions M Roland Courteau rapporteur Les ABCD de l galit sont aujourd hui au stade de l exp rimentation dans une dizaine d acad mies Mme Latour voquait le bilan pr vu pour la fin de l ann e scolaire Peut on affirmer d s maintenant que le programme sera g n ralis Mme Johanna Barasz Le programme ne sera g n ralis que si l valuation est concluante Toutes les remont es de terrain dont nous disposons aujourd hui nous laissent penser que ce sera le cas Bien s r nous ne sommes pas sourds aux bruits venant du dehors Pourtant les ministres ont confirm qu ils ne montreraient aucune faiblesse face aux pol miques montantes au sujet des ABCD de l galit Une question demeure quant aux modalit s de la g
129. hamp de comp tences part enti re Enfin en termes de pistes je rappelle que les diteurs s opposent formellement toute mesure fond e sur la contrainte M Roland Courteau rapporteur Je vous propose de poursuivre nos discussions autour de la deuxi me question de notre table ronde De quels leviers de changement disposons nous Mme Fran oise Vouillot Dans le cadre du groupe ducation du HCE f h j ai eu des contacts avec la rectrice de l Acad mie de Cr teil galement co pilote du comit de pilotage de la Convention interminist rielle le secr taire g n ral adjoint du CSP la cheffe du Bureau de la formation des enseignants la Direction g n rale de l enseignement scolaire et le chef du D partement de l architecture et de la qualit des formations de niveau master et doctorat la Direction g n rale pour l enseignement sup rieur et l insertion professionnelle DGESIP travers ces diff rents changes nous avons per u l int r t d agir en amont et en aval des diteurs dans la cha ne du manuel scolaire afin de les prendre en quelque sorte en tau En amont les diteurs doivent mettre en uvre les programmes scolaires en aval ils doivent s assurer que leurs manuels seront achet s Les programmes scolaires ne sont pas labor s par le CSP lui m me mais par des groupes de travail qu il pilote et dont il d signe les membres Nous avons sond le secr taire g n ral ad
130. i vement que en pratique les ABCD de l galit consistent en un ensemble d outils p dagogiques destin s aux enseignants Il s agit notamment de fiches illustr es rattach es diff rentes mati res du programme du primaire utilisables dans le cadre d une s quence d enseignement de grilles d observation des relations entre les l ves dans la classe et dans la cour de r cr ation mais aussi de conf rences consultables sur le site Internet aliment par le CNDP Le programme n a donc rien voir avec les pr sentations caricaturales qu ont tent d en faire ses d tracteurs l heure o Nicole Abar charg e du suivi s exprimait devant notre d l gation le 15 mai 2014 300 tablissements des classes de primaire et de maternelle taient engag s officiellement dans le programme et 600 professeurs des coles et 400 formateurs et formatrices taient acteurs du programme De m me le site du CNDP CANOP ABCD de l galit tait op rationnel avec les parcours p dagogiques les vid os des conf rences et les diff rents liens indiqu s comme ressources p dagogiques auxquels il fallait ajouter des vid os trouv es sur le Net Le risque de mise en sommeil du dispositif est d autant plus regrettable qu il commen ait trouver un rythme et une bonne appropriation par les professeurs Or ce risque existe Le pilotage national risque malheureusement de ne pas tre reconduit et la circulaire de rentr e pub
131. i inspecteurs conseillers principaux 1 Extrait de l audition par la d l gation de la sociologue Sylvie Cromer le 30 janvier 2014 40 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT d ducation personnels d encadrement personnels m dicaux Comme le rappelait l adjointe la cheffe du service des droits des femmes et de l galit entre les hommes et les femmes en charge des ABCD de l galit au minist re des droits des femmes la valeur galit n a de sens que si elle est partag e 1 Mobiliser l ensemble de la communaut ducative La r ussite de tous et toutes l ves apprentis ou tudiants qui est au c ur de la mission du service public de l ducation nationale suppose de cr er les conditions pour que l cole porte tous les niveaux le message de l galit entre les filles et les garcons et contribue modifier la division sexu e des r les dans la soci t Pour mettre en place la loi d orientation et de programmation pour la refondation de l cole il est essentiel de mobiliser les corps interm diaires insistait notre coll gue Fran oise Cartron lors de la premi re table ronde organis e le 20 f vrier 20142 Nous estimons en effet que la formation des cadres et des inspecteurs est un facteur clef Ce sont eux qui pourraient tre investis d un devoir de vigilance sur la p dagogie des professeurs afin d
132. ient un reflet de la soci t d aujourd hui et du regard qu elle porte sur l Histoire M Jacques Legendre s nateur membre du Conseil sup rieur des programmes Je rappelle que la composition du CSP est strictement paritaire les six parlementaires sont trois hommes et trois femmes ce qui a d ailleurs donn lieu des ajustements entre le S nat et l Assembl e nationale Cette volont du l gislateur se retrouve dans l tat d esprit qui pr side nos travaux men s avec une volont d aboutir comme l a soulign Mme Blandin m me si nous sommes sollicit s par des d bats et des demandes diverses la question des st r otypes dont nous d battons aujourd hui mais aussi celles portant sur le socle de formation et les curricula J observe que les diteurs scolaires sont repr sent s aujourd hui par des ditrices Leur collaboration avec un CSP galitaire est le gage d une sensibilisation la lutte contre les st r otypes afin d op rer des avanc es significatives sur ce point M Jacques Bernard Magner s nateur membre du Conseil sup rieur des programmes Lors de leur formation dans les ESPE les enseignants sont sensibilis s aux notions portant sur l galit entre les sexes qu ils auront d velopper devant leurs futurs l ves Ils sont galement sensibilis s l importance de la parit vers laquelle doivent tendre les conseils de gouvernance des coles sup rieures de professorat Cette pari
133. il m a entre autres permis de m interroger sur les st r otypes que je v hicule moi m me malgr moi Ce que j ai entendu sur la formation des enseignants est donc tout fait pertinent Il est tr s difficile de se forger une opinion propre dans le flot d informations et d images que nous recevons en permanence et ce qui est possible pour un adulte qui sait d m ler et faire la part des choses est extr mement d licat pour un enfant Il y a un gros travail faire je rejoins tout fait le rapporteur en mati re de formation des enseignants et aussi d iconographie J adhe re donc pleinement a ce rapport Mme Gis le Printz Je salue l engagement de notre coll gue Roland Courteau qui a toujours eu c ur de d fendre les femmes Par ailleurs j estime que la proposition de remettre le rapport aux deux ministres est une bonne id e Enfin j insiste sur l importance de formuler des recommandations r ellement galitaires qui favorisent les filles comme les gar ons Il ne faut pas en effet oublier les gar ons qui ne doivent pas se sentir l s s par nos recommandations Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente M exprimant au nom de mon groupe politique je vous assure de notre adh sion votre rapport Ce travail se connecte de fa on tr s utile nos travaux pr c dents et nous rappelle que c est d s le plus jeune ge que nos repr sentations se construisent Par ailleurs je souscris la
134. inist re des Droits des femmes Mme Virginie Gohin cheffe de la formation des enseignants la Direction g n rale de l enseignement scolaire DGESCO du minist re de l enseignement sup rieur et de la recherche Mmes Claire Pontais et Nathalie Francois enseignantes d ducation physique et sportive EPS et formatrices l galit dans les coles sup rieures du professorat et de l ducation ESPE Mme Gis le Jean professeure de sciences conomiques et sociales co cr atrice de Corpus groupe interassociatif et intersyndical travaillant sur les programmes scolaires Mme Virginie Houadec conseill re p dagogique aupr s de l Inspection de l ducation nationale IEN Toulouse rive gauche et charg e de formation dans les ABCD de l galit Mme Fanny Lignon enseignante chercheure ma tresse de conf rences cin ma audiovisuel l universit Lyon I 15 mai 2014 Pr sidence de Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Apr s avoir entendu les conclusions des travaux du Centre Hubertine Auclert puis nous tre entretenus avec la sociologue Sylvie Cromer et apr s avoir entendu lors de deux tables rondes des repr sentants de la conception et de l dition des programmes scolaires nous poursuivons aujourd hui avec vous notre tude consacr e la lutte contre les st r otypes dans les manuels scolaires confi e notre coll gue rapporteur Roland Court
135. ion nationale et Droits des femmes pouvez vous nous dire si ces modules existent effectivement s ils sont effectivement dispens s et sous quelle forme en particulier dans les nouvelles coles sup rieures du professorat et de l ducation ESPE Je vous propose d examiner chacune de ces trois importantes questions successivement et vous sugg re de vous pr senter avant d intervenir et de pr senter succinctement vos travaux J invite Mme Francoise Vouillot r pondre notre premi re question o se situent les points de blocage dans la cha ne du manuel scolaire qui pourraient expliquer la permanence de la sous repr sentation num rique des femmes et la reproduction des clich s de genre Est ce au moment de la conception du manuel ou au moment de l dition Mme Francoise Vouillot membre de la commission st r otypes rapporteure du groupe ducation du Haut conseil l galit entre les femmes et les hommes HCE f h Je suis maitresse de conf rences en x psychologie de l orientation a l Institut national d tude du travail et 90 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT d orientation professionnelle INETOP du Conservatoire national des arts et m tiers CNAM C est au titre de rapporteure du groupe ducation du Haut conseil l galit entre les femmes et les hommes HCE f h que j interviendrai Dans une pre
136. ions authentiques Cela est plus int ressant et plus stimulant que de trouver des alibis qui ne seront toujours que des pr textes la question de savoir si nous sommes correctement outill s pour prendre en compte la dimension de l galit j estime que l on peut r pondre oui Nous travaillons avec des quipes responsables qui poursuivent les m mes objectifs que les membres du CSP Si nous disposions de plus de temps nous mettrions r ellement profit l acc s aux travaux de recherche qui nous sont accessibles M Roland Courteau rapporteur Vous soulevez la question de l acc s aux travaux de recherche cet gard l association Mn mosyne a publi un ouvrage remarquable sur La place des femmes dans l histoire qui peut servir de banque de ressources aux auteurs de manuels Cet ouvrage est il utile et pensez vous qu il pourrait en tre dit d autres sur le m me mod le dans toutes les disciplines Mme Fran oise Fougeron Je vais laisser la parole Mme Sophie Le Callenec auteure pour vous r pondre Mme Sophie Le Callenec auteure aux ditions Hatier Je souhaite d abord vous rassurer sur le fait que les auteurs de manuels sont tr s sensibilis s la question de l galit entre les femmes et les hommes pas seulement parce que nous sommes en majorit des femmes ce qui soit dit en passant n est pas toujours un gage d implication sur le sujet mais surtout parce que nous avons conscie
137. ire en mai 2014 la mobilisation en faveur de l galit est encore trop souvent une affaire de personnes 1 www collesge de france fr site stanislas dehaene symposium 2012 11 20 16h15 htm 2 www tedxparis com talks catherine vidal le cerveau a t il un sexe 3 Auditionn e par la d l gation le 15 mai 2014 dans le cadre de la table ronde pr cit e 4 Auditionn e le 21 mai 2014 sur le th me de l ducation la sexualit dans le cadre de l audition rapporteure organis e par Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente auteure du rapport pr cit La prostitution la plus vieille violence du monde faite aux femmes consultable l adresse www senat fr notice rapport 2013 r13 590 notice html 46 LUTTER CONTRE LES STEREOTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L ECOLE UN CREUSET DE L EGALITE Un professionnel investi dans telle ou telle acad mie peut impulser une dynamique positive comme l inverse h las Sans se satisfaire de ce constat notre d l gation estime que les projets exemplaires doivent servir de moteurs pour les autres tablissements Le d placement de la d l gation dans un tablissement de Villetaneuse le 26 mars 2014 l a confirm c est bien souvent au niveau des tablissements que se cr ent les dynamiques collectives Aussi notre d l gation propose t elle que les tablissements mod les en termes d galit filles gar ons soient reconnus et servent d exemples
138. is enseign 4 Ada Lovelace de son nom complet Augusta Ada King comtesse de Lovelace n e Ada Byron le 10 d cembre 1815 Londres et morte le 27 novembre 1852 Marylebone dans la m me ville fille de lord Byron est principalement connue pour avoir traduit et annot une description de la machine analytique de Charles Babbage un anc tre de l ordinateur 16 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT L analyse du Centre Hubertine Auclert sur les manuels de fran ais aboutit aux m mes conclusions sur 13 192 noms mentionn s en histoire litt raire et artistique 6 1 appartiennent des femmes Les femmes repr sentent 3 7 des auteurs cit s 6 7 des artistes et 0 7 des philosophes Sur 254 biographies recens es 11 seulement sont consacr es des femmes comme dans les manuels d histoire Comme dans les manuels de math matiques ceux de fran ais minimisent le r le des femmes dans la production litt raire 5 des textes litt raires tudi s sont l uvre de femmes sans que cette exclusion des femmes du champ litt raire ne soit questionn e Sur l ensemble du corpus artistique pr sent 93 3 des auteurs sont des hommes Plus tonnant encore que la sous repr sentation num rique la permanence de certains clich s et st r otypes ont tonn notre d l gation Si certains peuvent passer pour une m connaissance historique l exemple
139. ist re de l ducation nationale d attribuer un label reconnaissant la d marche des maisons d dition exemplaires qui valoriserait les l ments de m thode et d organisation mis en place par les diteurs par exemple des comit s de relecture pour aboutir progressivement une am lioration de la qualit des manuels du point de vue du genre 4 L diteur public doit donner l exemple responsable de la production num rique le r seau CANOPE doit fournir des contenus p dagogiques exemplaires Notre coll gue Marie Christine Blandin l a rappel lors de la table ronde du 29 avril 2014 aujourd hui la loi conf re l tat la responsabilit des supports p dagogiques num riques c est donc a ce niveau que devra se faire la surveillance de la lutte contre les discriminations dans les supports num riques Rappelons tout d abord que le r seau CANOP ancien Centre national de la documentation p dagogique CNDP n a pas vocation produire des manuels scolaires comme nous l indiquait son directeur en tant qu diteur de l ducation nationale le r seau qui subit actuellement une profonde r forme accomplit une mission d dition de production et de diffusion de ressources p dagogiques et administratives destin es aux professionnels de l enseignement Les supports labor s par cet tablissement public sont donc destin s aux enseignants exclusivement Ils fournissent des clairages des approfondis
140. joint du CSP sur l ventualit d y int grer des r f rents sensibilis s a la question du genre Les textes des programmes sont ensuite examin s par des commissions puis arr t s par les ministres 100 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT comp tents Une piste envisageable serait d int grer un regard expert dans ces commissions Le minist re de l ducation nationale a donc un r le jouer pour inviter le CSP aller dans cette direction En aval les prescripteurs sont les enseignants d o l enjeu d int grer l galit de genre dans leur formation initiale et continue Bien que la DGESCO et la DGESIP assurent que l galit tient toute sa place dans la formation des enseignants les remont es d information de certaines ESPE soul vent quelques inqui tudes sur la place de l galit dans la formation initiale des quipes ducatives enseignants professeurs documentalistes conseillers principaux education et conseillers d orientation Il convient que le minist re de l ducation nationale et le minist re de l Enseignement sup rieur et de la recherche garantissent une pr sence significative de la question de l galit dans les formations Lors des auditions que nous avons organis es nous avons par ailleurs voqu l opportunit d int grer la formation l galit entre les genres parmi les crit res requis pour l accr dita
141. l matiques Ces petits glissements faussent la perception de l effort r ellement engag Il est dommage de ne pas avoir une vision claire de ce qui est effectivement fait sur le terrain Les enseignants sont dans leur majorit tr s essentialistes Ils consid rent qu il existe des natures diff rentes de l homme et de la femme qu il faut respecter Il faut parfois un peu de temps pour leur faire prendre conscience des probl matiques li es l galit et la libert de choix des l ves Pour ma part je ne crois pas l int r t de l organisation de d bats sur ce sujet Tout le monde donne son point de vue dans la salle y compris les enseignants Je suis persuad e que nous obtiendrons de meilleurs r sultats en int grant la question de l galit entre les filles et les gar ons dans toutes les disciplines Les programmes de l ducation nationale qui sont en cours de r vision doivent la prendre en compte et la mettre en avant Le sujet devrait irradier tous les champs et les trois paliers du socle obligatoire ANNEXES 135 L in galit entre filles et gar ons est la cause pour notre pays d une perte d intelligence celle des filles Il est crucial de ne pas laisser cette situation perdurer Il est extr mement important aussi de former les inspecteurs pour qu une d clinaison soit possible au plus pr s du terrain Nous ne pourrons pas former tous les enseignants en poste Il para t n cessaire ga
142. lan national de formation PNF qui en 2013 ne comprend qu une action sur la question consacr e aux parcours scolaires diff renci s des filles et des garcons Recommandation n 9 La d l gation souhaite que le r f rentiel commun des formateurs en cours de construction dans les services du minist re de l ducation nationale soit l occasion de rendre obligatoire la formation des formateurs du second degr a la question de la transmission des valeurs d galit et de la lutte contre les st r otypes de sexe Recommandation n 10 La d l gation souhaite rendre les enseignements relatifs l galit entre les sexes obligatoires au sein des logiques disciplinaires mais aussi pour elles m mes en cr ant des Unit s d enseignement UE sp cifiques port es par des sp cialistes de ces questions avec un nombre d heures et de cr dits ECTS obligatoires dans le parcours des futur e s enseignant e s et qu au moins trois heures de formation l galit soient rendues obligatoires au sein des Ecoles sup rieures du professorat et de l ducation ESPE dont la validation des maquettes de formation pourrait d pendre de la pr sence effective de ces modules Recommandation n 11 La d l gation souhaite que tous les concours de recrutement de l ducation nationale agr gation CAPES CAPET concours d entr e aux ENS int grent la question de l galit entre les filles et les gar ons en exigeant des
143. lasse pour traquer les in galit s sociales on a utilis le rapport social de sexe comme crit re de recherche des in galit s entre les femmes et les hommes Cela revient dire que comme dans les autres mati res les in galit s entre les sexes refl tent un rapport de forces qu il s agit de d tecter pour le faire voluer la fin des ann es 1990 j ai ensuite t l initiative avec ma coll gue Carole Brugeilles et ma s ur Isabelle Cromer de la mise en place d un nouvel outil quantitatif qui est encore utilis aujourd hui dans la d tection des in galit s entre les hommes et les femmes l poque nous rencontrions au cours de nos recherches des interlocuteurs qui encore tr s dubitatifs face aux tudes qualitatives pointaient du doigt les in galit s de sexe notamment dans la litt rature de jeunesse et la presse magazine 80 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT Nous cherchions renforcer la l gitimit de nos travaux d une part en objectivant les donn es et d autre part en largissant nos recherches l tude de corpus tr s importants Nous avons donc labor une m thode quantitative qui consistait analyser tous les personnages des manuels en passant au crible un ensemble de crit res li s pas seulement au sexe mais aussi l ge la couleur de peau la qualit et aux actions des personnage
144. le de faire voluer ses pratiques professionnelles videmment ce travail est progressif Il n cessite un investissement de long terme Puisque nous nous adressons des fonctionnaires qui sont engag s dans leur m tier pour de nombreuses ann es prenons le risque de consacrer ce projet tous les moyens n cessaires Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Je vous remercie pour ce moment d optimisme Mme Claire Pontais enseignante d ducation physique et sportive EPS et formatrice l galit dans les coles sup rieures du professorat et de l ducation ESPE Je suis professeure d ducation physique et formatrice dans un ESPE Je r alise un certain nombre de formations l galit mais pas dans le cadre de mon ESPE puisqu il n y a plus d heures consacr es ce th me Nous sommes confront s une importante baisse des horaires de formation l galit Celle ci est li e au passage des masters Avec 30 d heures en moins il n est pas possible de travailler comme avant La question de l galit entre les filles et les gar ons n est d ailleurs pas la seule avoir disparu Le paradoxe c est que alors que nous organisions des modules de plusieurs jours nous tions tr s peu de formateurs Aujourd hui les tudes sur le genre ont connu un certain essor Nous avons donc potentiellement des ressources plus nombreuses pour travailler sur le sujet mais moins d heures La question
145. le de la repr sentation dans les manuels scolaires de la parit entre les hommes et les femmes en lien avec l volution de la soci t Pour Fran oise Fougeron La plupart du temps les manuels qui sont montr s du doigt comme tant porteurs de st r otypes sont des manuels anciens soit que les programmes n aient pas encore volu soit que des questions de financement dans les coles n aient pas permis de les renouveler Les manuels destin s aux fili res professionnelles semblent d ailleurs avoir fait l objet d une attention particuli re Le Centre Hubertine Auclert a confirm qu y figuraient des pages enti res sur des th matiques qu on ne trouve pas syst matiquement dans les manuels des fili res g n rales Ainsi y sont abord s des th mes tels que l ducation des filles les mariages forc s les femmes sportives l image des femmes dans la publicit qui ne sont pas trait s dans les manuels de seconde g n rale Les repr sentantes du Centre Hubertine Auclert ont confirm avoir not de r elles volutions 1 Auditionn e le 30 janvier 2014 par la d l gation 2 Directrice g n rale des Editions Nathan 18 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT Parmi les volutions positives on peut relever l apparition de figures f minines oubli es dans les livres d histoire Hildegarde de Bingen milie
146. le manuel une relecture finale globale qui se focaliserait sur la question des st r otypes et de l galit hommes femmes Peut tre pourriez vous ch re coll gue pr ciser la forme que pourrait prendre une telle relecture Mme Marie Christine Blandin Je pensais une auto relecture D exp rience je sais que lorsqu on crit une somme cons quente il est difficile d aiguiser la vigilance sur tous les sujets en m me temps On pourrait donc ANNEXES 119 envisager une relecture vigilante sur la question sp cifique de l galit filles garcons qui serait confi e soit un membre de l quipe de la maison d dition soit une personne mandat e pour cela A titre d exemple lorsque lue en r gion Nord Pas de Calais je devais valider les plans de lyc es je faisais relire ces plans par la F d ration nationale des travailleurs handicap s ce qui permettait d viter que ces constructions soient contest es par la suite Cette exp rience me conduit penser qu une relecture g n rale certes n cessaire n est pas toujours suffisante pour d celer certaines erreurs Mme Elina Cuaz responsable de d partement aux ditions Bordas Permettez moi de revenir sur la question des ressources iconographiques On sait bien que la premi re chose que l on regarde quand on ouvre un manuel en g n ral ce sont les photos Responsable de d partement aux ditions Bordas je publie les manuels destin
147. le manuel scolaire soit un vecteur de promotion de l galit entre les hommes et les femmes tout d abord parce que nos repr sentations se construisent d s l enfance au travers de la vision du mode et de la soci t qu ils v hiculent les manuels peuvent contribuer transmettre la culture de l galit ensuite parce que le manuel scolaire est un outil de transmission entre l cole et les parents d l ves parfois m me le seul En cela il constitue un puissant levier de changement social et d volution des mentalit s des enseignants et des l ves mais aussi des familles Or le constat est unanime et partag les manuels scolaires sont loin de remplir cette fonction Les r cents travaux du Centre Hubertine Auclert qui publie une tude par an sur les repr sentations sexu es dans les manuels scolaires depuis 2011 et dont je salue la repr sentante pr sente parmi nous ce matin ont abouti aux m mes conclusions que l importante tude remise en 2009 la HALDE coordonn e l poque par M Tisserant galement parmi nous aujourd hui ce dont je le remercie Ces travaux r v lent une sous repr sentation tr s importante des femmes qui r sulte la fois d un d s quilibre num rique et de proc d s d invisibilisation et de la persistance de st r otypes sexu s Ainsi l tude quantitative et qualitative des manuels d histoire de 2de g n rale et de CAP par le Centre Hubertine Auclert est
148. le processus de conception des programmes notamment en confiant des groupes techniques de sp cialistes l laboration des programmes des diff rents cycles qui seront propos s Pour assurer une certaine coh rence chaque groupe technique comprend au moins un membre du CSP qui joue le r le de r f rent entre le groupe technique et les dix huit membres du conseil ce qui permet d avoir une vision d ensemble pour rendre compte des d bats au sein des groupes techniques Nous sugg rons donc que des experts sp cialistes des questions d galit entre les hommes et les femmes soient int gr s au sein des groupes de travail pilot s par le CSP afin de pouvoir syst matiquement proc der une relecture sp cifique des programmes Le d ploiement des ABCD de l galit a r v l un vivier de personnels de l ducation nationale professeurs conseillers p dagogiques inspecteurs investis au quotidien dans leurs acad mies et leurs tablissements sur la question sp cifique de la transmission des valeurs d galit entre les filles et les gar ons Il existe donc un important vivier de 1 La premi re lettre de commande du ministre au CSP pr cise que le respect de l galit entre les sexes est un l ment transversal qui doit transpara tre dans les travaux du CSP la seconde lettre de commande en date du 4 d cembre 2013 indique que l galit des sexes est l un des enjeux contemporains de la soci t au m me
149. lement de former les cadres notamment les principaux et proviseurs Cela peut nous permettre de franchir une tape Les textes actuels sont de v ritables supports dont nous devons nous saisir A Toulouse sept coles sont engag es dans les ABCD de l galit Les enseignants ont reconnu que la formation qui leur avait t dispens e leur avait permis d identifier le probl me La mise en uvre de l exp rimentation sur le terrain a toutefois n cessit beaucoup d accompagnement Les premiers bilans sont en cours de r alisation Apparemment la violence aurait diminu dans les cours de r cr ation Ce retour est extr mement int ressant m me s il ne s agit pour le moment que de ressenti Le fait que les enfants parviennent changer et verbaliser un certain nombre de choses semble faire baisser la pression Plusieurs coles de ZEP zones prioritaires d ducation sont engag es dans le processus Les ABCD de l galit ont permis une ouverture culturelle aux enfants issus de milieux populaires gr ce la qualit des fiches p dagogiques pr sent es Mme Corinne Bouchoux Je voudrais tout d abord vous remercier pour votre engagement Le sujet est en effet extr mement difficile Je fonde de grands espoirs dans le rapport de notre coll gue mais je pense que nous allons nous heurter de plus en plus de difficult s Je vais bri vement vous r sumer la situation dans l acad mie de Nantes au cours d
150. les des programmes appellent les maisons d dition tre vigilantes les enseignants enfin se disent submerg s par l ampleur des missions qui leur sont assign es et bien que sensibilis s au probl me peu form s d jouer les pi ges de la reproduction des st r otypes Afin d organiser concr tement nos d bats je donne la parole au rapporteur M Roland Courteau rapporteur Je vous remercie Madame la Pr sidente d avoir rappel le cadre dans lequel se situe notre tude Comme vous venez de le dire nous avons tous t surpris de ce qu ont pu nous apprendre les tudes annuelles du Centre Hubertine Auclert qui passe chaque ann e au crible des st r otypes une s rie de manuels scolaires dans chaque discipline 2 Ainsi il ressort de l tude quantitative et qualitative des manuels d histoire de 2de g n rale et de CAP que les femmes y sont quasiment absentes des notices biographiques dont seulement 3 2 leur sont consacr s et qu elles ANNEXES 107 ne repr sentent que 4 2 des auteurs des documents propos s l tude dans ces manuels Pour la bonne organisation de nos d bats je vous propose de commencer par r pondre aux questions qui ont t soulev es lors de notre derni re table ronde Selon le minist re de l ducation nationale la question de l galit fait partie int grante de la lettre de mission du Conseil sup rieur des programmes CSP Concr tement cet objectif est
151. li e en mai par le minist re de l ducation nationale ne mentionne pas le dispositif alors m me qu un membre du cabinet du ministre de l ducation nationale avait affirm le contraire devant notre d l gation au cours des auditions Je souhaite que nous soyons tous vigilants et vous proposerai la poursuite de la mobilisation g n rale de la communaut ducative au service d une cole de l galit sur le mod le des ABCD de l galit Je sugg re que nous demandions donc leur g n ralisation compter de la rentr e 2014 en vue de leur p rennisation Enfin je propose que les tablissements mod les en termes d galit filles gar ons soient reconnus et servent d exemples pour les autres par exemple par le 58 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT biais d un prix que le minist re d cernerait un projet d tablissement mod le chaque ann e Le d placement de notre d l gation dans un coll ge de Villetaneuse en avril 2014 dans le cadre de notre rapport sur le syst me prostitutionnel a confirm toute l importance de l implication des chefs d tablissement C est le sens des deux derni res recommandations n 14 et n 15 En conclusion je dirai que ce travail sur les manuels scolaires nous a amen s nous interroger sur le r le du professeur et au del sur la mission de l cole Finalement il nous a
152. lle avait cette fonction elle tait repr sent e habill e en homme avec un costume et une cravate Or si elle a imm diatement rep r ce clich par habitude elle a constat que la plupart des personnes avec lesquelles elle a voqu le sujet ne le voyaient pas Il faut du temps pour int grer de nouveaux r flexes Comme l a tr s justement fait remarqu la charg e de mission suivi de la mise en uvre des ABCD de l galit au minist re des droits des femmes lors de la table ronde du 15 mai 2014 former le regard sur ces st r otypes et faire voluer les comportements ne peut se faire que progressivement L ensemble des formatrices pr sentes lors de cette table ronde l ont reconnu on ne forme pas les enseignants sur des probl matiques aussi fines en donnant une ou deux conf rences C est au contraire un travail au long cours patient tout au long de la carri re Pour notre d l gation si l cole de la R publique veut effectivement travailler sur le vivre ensemble et sur la construction de l estime de soi il n est pas possible de former les personnels la va vite et uniquement sur la base du volontariat Or telle qu elle est aujourd hui propos e la formation des professeurs ces valeurs est r duite la portion congrue puisque les volumes d heures consacr es l galit varient substantiellement en fonction des ESPE et des ressources de formation disponibles local
153. maintenant vos questions Sur les constats tels qu ils r sultent des diff rentes tudes publi es je ne vais pas m attarder le centre Hubertine Auclert ayant pr c demment dress un tableau complet Pourtant il me semble important d apporter un clairage sur l utilisation de l outil genr notamment pour r pondre a la controverse actuelle sur la question du genre Je vous rappelle que le genre est un outil d analyse qui consiste en une lecture sexu e du monde social Il a permis de mettre en vidence les in galit s entre les sexes et ce faisant de renouveler notre connaissance des manuels scolaires C est dans cet esprit que dans les ann es 1970 l UNESCO a initi un programme dans plusieurs pays dont les r sultats ont donn lieu a la publication d un ouvrage de compilation crit par la sociologue Andr e Michel et intitul Non aux st r otypes Cet ouvrage a permis de mettre en lumi re une surrepr sentation des personnages masculins une opposition entre les personnages masculins et f minins et enfin une survalorisation du masculin au d pend du f minin L appropriation par les chercheurs de l outil d analyse genre qui s est d velopp dans ces ann es l a permis de d passer la recherche simple des images st r otyp es pour aller plus loin et traquer ce qui se joue dans la relation entre le masculin et le f minin Ainsi de m me qu on prend en compte le rapport social de c
154. maire secondaire et pr paratoire aux grandes coles ainsi que des formations au brevet de technicien sup rieur et con us pour r pondre un programme pr alablement d fini ou agr par les ministres concern s Cette d finition englobe un ensemble de supports comprenant notamment le mat riel d aide p dagogique aux enseignants C est sur l ensemble de ces documents qu a port cette tude 1 D une mani re g n rale les cons quences d une ducation st r otyp e peuvent handicaper le d veloppement des filles et des gar ons Des tudes ont montr que pour les filles le peu de diversit et la faible valorisation des mod les d identification propos s tant dans les m dias que dans les manuels scolaires ont des cons quences en termes d estime de soi Cette faible confiance en soi nuit a leur potentiel et les am ne inconsciemment s identifier aux r les limit s qui leur sont traditionnellement attribu s 10 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT Il en r sulte un faible engagement des filles pour des m tiers scientifiques ou responsabilit des choix professionnels st r otyp s une association permanente entre le f minin la maternit l ducation et les soins aux enfants les activit s m nag res Du c t des gar ons ces m mes tudes montrent que la valorisation de certains comp
155. matiques du m tier en les mettant en regard des pratiques professionnelles dans une approche critique En revanche l ESPE de Lyon Fanny Lignon enseignante chercheure nous a appris que la r forme de la formation initiale des professeurs des coles de coll ges ou de lyc es qui depuis septembre 2010 a lev le niveau de recrutement un niveau master 2 bac 5 et s est traduite par la fin de la formation pratique d livr e dans les Instituts 1 La commission de la culture qui a nomm Jacques Bernard Magner consacre actuellement un rapport d information la mise en place des ESPE Auditionn e par la d l gation le 15 mai 2014 dans le cadre de la table ronde Former les enseignants la probl matique de l galit entre les femmes et les hommes pr cit e 38 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT universitaires de formation des ma tres IUFM s est accompagn e de la chute des formations l galit entre les femmes et les hommes Particuli rement affect e par cette r gression elle a regrett que alors que dix heures y taient consacr es il y a quelques ann es rien ne soit plus pr vu en M1 et que les actions sp cifiques en M2 ne soient plus obligatoires L analyse des maquettes d ESPE pass es au crible par Claire Pontois et Gis le Jean a confirm cette r gression constatant une grande disparit da
156. mer qui pr conise de donner aux diteurs des outils d analyse concernant le genre Nous pourrions envisager des manuels de l enseignant traitant syst matiquement de la mani re d int grer le genre dans l approche disciplinaire ce titre le manuel r alis par l association Mn mosyne association pour le d veloppement de histoire des femmes et du genre paru aux ditions Belin propose des pistes p dagogiques concr tes tous les niveaux de scolarit et dans tous les th mes des programmes abord s de l cole primaire la classe de terminale M Roland Courteau rapporteur Permettez moi de poser deux questions Qui sont les auteurs des manuels scolaires S agit il d enseignants en activit d enseignants retrait s ou d autres professionnels Et par ailleurs qu en est il de la formation d livr e aux enseignants pour leur permettre de d tecter les clich s de genre Mme Fran oise Vouillot Les auteurs sont g n ralement des enseignants en activit r mun r s pour cette t che bien que la r mun ration ne semble pas tre le motif principal de leur participation Les auteurs sont choisis par les diteurs le premier crit re de choix tant l innovation p dagogique Peut tre fait elle partie de ces m thodes novatrices Mme Michelle Meunier Combien d hommes et de femmes compte t on parmi les auteurs Mme Amandine Berton Schmitt Cela varie largement selon les mati res a l image de la suppo
157. mes Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Encore une fois je m interroge sur les modalit s pratiques de prise en compte de la question du genre Nous allons entendre les s nateurs membres du CSP et nous leur poserons la m me question qui porte cette exigence au sein du CSP Mme Johanna Barasz Vous soulevez un point important Au del de l laboration des textes et de l expression de la volont politique se pose effectivement la question de la mise en uvre op rationnelle Je souligne n anmoins qu il s agit de la premi re fois qu une telle volont est exprim e dans le cadre d une saisine officielle Les travaux du CSP seront valu s l aune de la mission qui lui est confi e De la m me mani re la loi d orientation et de programmation pour la refondation de l cole de la R publique rappelle la mission des ESPE d organiser des formations de sensibilisation l galit entre les hommes et les femmes Elle inscrit par ailleurs dans le r f rentiel des comp tences professionnelles des m tiers du professorat et de l ducation la mission de se mobiliser et de mobiliser les l ves contre les st r otypes et les discriminations de tout ordre et promouvoir l galit entre les filles et les garcons les femmes et les hommes En th orie les bases sont donc aujourd hui pos es Et ce n est pas rien Nous savons n anmoins l ducation nationale que de grandes intentions ont souvent
158. mes sont publi s au Journal officiel et au Bulletin officiel de l ducation nationale Source Conseil sup rieur des programmes DE Citant des extraits de la lettre de mission du ministrel Marie Christine Blandin a assur que le Conseil avait toute l gitimit pour travailler sur la question de la transmission des valeurs dont celle d galit et que cette question faisait partie int grante des consid rations l aune desquelles les membres travaillaient actuellement la r vision des programmes N anmoins elle a reconnu que r viser un programme scolaire relevait de consid rations multiples et complexes au c ur desquelles l exigence d galit se doit d tre concili e avec bon nombre d autres exigences parmi lesquelles la transmission des savoirs fondamentaux prime sur tous les autres Par cons quent elle a sugg r que la question complexe de la traque des st r otypes fasse l objet d une relecture sp cifique des manuels avant parution m thode qu elle nous a dit avoir d j pratiqu avec succ s dans certains documents d urbanisme relecture par des associations habilit es s agissant de l accessibilit des locaux aux personnes en situation de handicap en tant que pr sidente du Conseil r gional du Nord Pas de Calais Le secr taire g n ral adjoint du Conseil sup rieur des programmes a pr cis cet gard que le ministre de l ducation nationale avait souhait renouveler
159. mi re phase de travail notre groupe a trait deux sujets la formation des enseignants et les manuels scolaires Dans ce cadre nous avons men de nombreuses auditions et tenu une longue r union avec le Syndicat national de l dition SNE repr sent par Mme Pascale G l bart charg e de mission ducation et directrice g n rale de Savoir Livre et Mme Magnart pr sidente directrice g n rale des ditions du m me nom Les deux repr sentants du SNE que nous avons rencontr s se sont montr s quelque peu critiques vis vis des m thodologies employ es dans les tudes d non ant les st r otypes notamment l tude remise la Haute autorit de lutte contre les discriminations et pour l galit HALDE Ils estiment que la situation s am liore s agissant des st r otypes dans les manuels scolaires et sont pr ts travailler sur le sujet Ils sollicitent un appui dans cette d marche qui pourrait prendre la forme de recommandations d experts ou d une meilleure diffusion des recherches universitaires sur la question auxquelles ils ont difficilement acc s apparemment Les repr sentants des diteurs sont par ailleurs oppos s toute lab lisation et nous ont clairement indiqu qu ils n accepteraient pas d avancer sous la contrainte En psychologie on appelle cela le contr le externe les facteurs de blocage leur paraissent ext rieurs leurs organisations Ils estiment que leurs manuels appliquent
160. mouvoir une culture de l galit femmes hommes Il centralise des ressources outils et documents destin s aux porteurs de projets en faveur de l galit Il accompagne ces acteurs et actrices dans le cadre d un appui personnalis ou d changes collectifs Il r alise un travail d ducation l galit aupr s des tablissements scolaires des enseignants et des acteurs de l ducation Il accueille galement depuis juillet 2013 un observatoire r gional des violences faites aux femmes 2 Etude sur les st r otypes li s au genre l origine au handicap l orientation et l ge dans les manuels scolaires du secondaire 3 L arithm tique au masculin Les l ves qui apprennent compter assimilent en m me temps une vision biais e des rapports entre hommes et femmes Exemple en Afrique francophone par Carole Brugeilles et Sylvie Cromer septembre 2013 13 handicap des personnes homosexuelles et des seniors dans les manuels scolaires D apr s cette tude si la lutte contre les in galit s en raison du genre de l origine et dans une moindre mesure du handicap est prise en compte des asym tries subsistent les femmes sont moins pr sentes dans la sph re professionnelle ou rel gu es a des postes subalternes les minorit s visibles et plus encore les personnes en situation de handicap et les personnes homosexuelles n apparaissent qu un niveau collectif en tant qu objet de d bat plut t qu en
161. n auquel participera une responsable du syndicat national de l dition Mme Amandine Berton Schmitt Tous les acteurs qui participent l laboration des manuels scolaires se renvoient la balle sur la question des in galit s hommes femmes A l occasion du colloque notre projet est de les rassembler tous autour d une m me table de mani re progresser r ellement Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Nous souhaitons construire un dispositif efficace en faveur de l galit Votre sollicitation pour l organisation d un colloque nous int resse Il nous sera toutefois peut tre difficile d y r pondre positivement en raison des lections s natoriales de cette ann e qui peuvent cr er des difficult s de calendrier En tout tat de cause vos travaux seront pour nous une source d inspiration Je vous remercie beaucoup pour votre contribution et votre disponibilit ANNEXES 77 Audition de Mme Sylvie Cromer sociologue a l Universit de Lille II chercheure l Institut national d tudes d mographiques INED 30 janvier 2014 Pr sidence de Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Nous sommes heureux de pouvoir entendre maintenant Mme Sylvie Cromer sociologue et responsable scientifique du programme de recherche europ en Attention Album sur les repr sentations du masculin et du f minin dans les albums illustr s de 1996 a 1999 Votre reche
162. nants ne sont pas form s pour questionner les manuels scolaires qu ils utilisent Les diteurs sont quant eux peu sensibilis s au sujet ANNEXES 91 Pour expliquer la persistance de st r otypes dans les manuels ils invoquent souvent la probl matique des d lais de conception des manuels suite aux changements dans les programmes scolaires du lyc e trop courts pour favoriser l innovation voire m me l actualisation des sources iconographiques Les derniers changements dans les programmes scolaires r v l s au printemps 2013 pour la rentr e de la m me ann e illustrent bien ce point Aussi nous observons que les manuels d histoire de 2010 2011 utilisent les m mes sources iconographiques o les femmes sont invisibles que les manuels con us au d but des ann es 2000 Afin d impliquer et de sensibiliser les diteurs le Centre Hubertine Auclert a con u un prix pour valoriser le manuel le plus galitaire dans le corpus de ses tudes Je signale qu ce jour nous n avons jamais r ussi d cerner le prix galitaire mais seulement des encouragements car aucun manuel ne satisfaisait aux crit res fix s Nous constatons par ailleurs le peu d int r t que manifestent les diteurs lorsque nous les sollicitons pour participer des sessions d information des r unions de pr sentation de nos tudes ou ne serait ce qu la remise du prix mentionn Je terminerai en reprenant la proposition de Sylvie Cro
163. national de l dition et directrice g n rale de Savoir Livre Sylvie Milochevitch directrice ditoriale du secteur scolaire primaire des Editions Hatier Elina Cuaz responsable de d partement aux Editions Bordas ainsi que Francoise Fougeron directrice g n rale des ditions Nathan Notons que les directeurs de ces maisons d dition sont en l occurrence des directrices ce sont donc des femmes qui sont aujourd hui responsables de l dition des manuels scolaires Mais surtout nous avons entendu une volont r elle et partag e de faire voluer les contenus des manuels a l aune de l objectif d galit 1 Auditionn e le 20 f vrier 2014 par la d l gation 20 LUTTER CONTRE LES STEREOTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L ECOLE UN CREUSET DE L EGALITE Je peux vous assurer que la question de l galit et de la lutte contre les st r otypes n est pas un sujet que les Editions Nathan prennent la l g re a ainsi assur Fran oise Fougeron directrice g n rale des ditions Nathan en ajoutant que En tant que directrice g n rale de cette maison j uvre aupr s des auteurs avec lesquels nous collaborons comme aupr s de toute l quipe pour que cette question devienne une priorit et que la vigilance ne fl chisse pas sur le sujet Le t moignage de Sophie Le Callenec auteure a particuli rement touch les membres de la d l gation elle a rappel que sa sensibili
164. nce de participer la formation et la construction des futurs citoyens Et ceci est particuli rement vrai lorsque nous travaillons sur les manuels des classes primaires ce qui est mon cas A cet gard la vigilance ne porte pas seulement sur les st r otypes de genre mais aussi sur toutes les formes de discriminations touchant aux minorit s visibles li es entre autres exemples a l ge ou au handicap Toutefois en tant qu auteurs de manuels scolaires nous devons composer avec un certain nombre de param tres Le premier de ces param tres est le respect du programme Or il arrive que le programme lui m me nous induise en erreur Je ne donnerai qu un seul exemple mais qui m avait beaucoup choqu e l poque de la publication en 2008 du programme d histoire de primaire Il y tait indiqu qu en 1848 tait instaur en France le suffrage universel masculin et en 1945 le droit de votes des femmes L in galit dans la pr sentation des choses est stup fiante En r alit ANNEXES 117 c est en 1945 qu on peut parler de suffrage universel alors qu en 1848 n tait reconnu que le droit de vote des hommes Dans les programmes d histoire primaire j estime 10 les dates erron es de cette mani re Je me r jouis donc que les membres du CSP prennent ce sujet c ur Le second param tre consiste lutter contre nos propres r flexes En effet nous reproduisons tous m me inconsciemment des st r
165. nd sur l galit et la diversit il convient de tenir compte des contraintes de temps et de ressources que nous pouvons mettre disposition des enseignants Il semble essentiel si nous mettons en place des sites de ressources sur les st r otypes l usage des enseignants de proposer des entr es communes toutes les discriminations afin de favoriser la circulation entre les sujets et de ne pas pr cher que des convaincus J ajoute que du point de vue du minist re de l ducation nationale le risque est avant tout celui de voir la question du genre craser celle des autres discriminations Nous observons en effet un certain consensus quant l importance de lutter contre les discriminations fond es sur le genre ce qui n est pas le cas par exemple s agissant de l homophobie ANNEXES 101 Mme Francoise Vouillot Outre l int gration de l galit dans la formation initiale et continue des enseignants nous insistons sur l importance de sensibiliser le corps des inspecteurs aux questions de genre La rectrice de l acad mie de Cr teil sugg rait que les rectorats le soient travers le comit de pilotage de la Convention interminist rielle Nous pr conisons par ailleurs d int grer la lutte contre les st r otypes au Plan national de formation PNF qui en 2013 ne comprend qu une action sur la question consacr e aux parcours scolaires diff renci s des filles et des gar ons Mme Johanna Barasz Le PNF prop
166. nn e et qui pourrait tre valoris en termes de dotation horaire La d l gation adopte alors l unanimit des pr sents l ensemble du rapport et ses quatorze recommandations ainsi que le titre de celui ci Lutter contre les st r otypes sexistes dans les manuels scolaires faire de l cole un creuset de l galit ANNEXES 65 ANNEXES Annexe 1 comptes rendus des auditions Annexe 2 Programme des auditions de M Roland Courteau rapporteur ANNEXES 67 Annexe 1 Comptes rendus des auditions ANNEXES 69 Table ronde Lancement de la th matique et tat des lieux Audition de Mmes M lanie Gratacos directrice du Centre Hubertine Auclert et Amandine Berton Schmitt charg e de mission Education 30 janvier 2014 Pr sidence de Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Dans la lign e des travaux rendus en juin 2013 et consacr s aux femmes et a la culture notre d l gation a d cid d approfondir sa r flexion sur les st r otypes sexu s partir des repr sentations des hommes et des femmes dans les manuels scolaires L enfance et tout particuli rement la p riode scolaire constitue un moment clef dans la construction des repr sentations Nos travaux sur les viols de guerre et en ce moment m me nos r flexions sur la prostitution confortent cette conviction Notre d l gation a toujours consid r que c est d s l
167. nner que sur le tout petit nombre de femmes qui ont les honneurs d une notice biographique figure Roxelane la favorite de Soliman le magnifique image f minine ambigu J ai voqu le ph nom ne d invisibilisation des femmes un exemple topique est donn par un manuel qui consacre une double page la diffusion de la pens e de Newton par Voltaire Le r le d Emilie du Chatelet qui a traduit les ouvrages du savant anglais et qui a donc directement permis leur diffusion en France est tout simplement occult Quant aux st r otypes une le on consacr e par un manuel de CAP l industrie textile indique au dessus d une photographie montrant des femmes debout dans une usine que cette industrie a t la premi re employer des femmes et souligne que les machines ne demandent pas de force musculaire mais de l habilet et de la concentration Le clich de la petite main n est pas loin L auteur omet de rappeler que pour rester debout douze heures dans la chaleur et le bruit de ces ateliers il fallait en r alit une certaine force physique Mme Marie Annick Duch ne Dans l esprit des auteurs cela tait peut tre flatteur l habilet et la concentration sont des qualit s nobles Ici l homme est r duit la force brute Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Cela manifeste surtout la pr destination des femmes pour un r le donn Mme Amandine Berton Schmitt Sous un aspec
168. nous savons bien que l arriv e de quelques milliers de nouveaux enseignants ne sera pas suffisante pour que cette question irrigue l ensemble du syst me Nous devons sensibiliser des centaines de millions de professionnels en poste et les amener conduire une r flexion sur leurs propres pratiques Le plan national de formation pr voit une centaine d actions impuls es par l chelon national l chelle de l ann e et qui sont concr tis es dans les plans d acad mies Elles sont destin es aux corps d inspection p dagogique du premier et du second degr et aux personnels relais dont les chefs d tablissements Il est essentiel que ces derniers qui accueillent les nouveaux enseignants et travaillent avec ceux qui sont d j en poste soient int gr s dans le processus Pour 2014 je peux notamment vous citer des exemples d actions issus du plan national de formation dont je vous rappelle qu il est renouvel chaque ann e en fonction des priorit s L une d elles intitul e Parcours scolaire diff renci des filles et des gar ons et st r otypes Quelles analyses Quelles politiques publiques concernera 150 personnes Je vous accorde que ce nombre est faible mais il s agit des corps d inspection du premier et du second degr des infirmi res des proviseurs vie scolaire PVS des charg s de mission galit etc Ils sont la fois au contact des l ves et des autres personnels ce qui permet de s as
169. nouveaux travaux Nous organiserons un colloque en septembre 2014 afin de mettre en lumi re les tudes men es sur cette th matique je me permets d indiquer que nous cherchons un lieu et que nous serions heureuses si le S nat pouvait accueillir cette manifestation Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente C est une question a tudier de pr s Mme M lanie Gratacos Il importe ensuite de signaler et de d noncer les in galit s Nous travaillons avec les diteurs et ditrices dans une logique d encouragement que nous souhaitons poursuivre La carotte doit s accompagner du b ton dans la logique du naming and shaming Nous ANNEXES 75 projetons de mettre en ligne un site sur lequel les internautes pourront signaler les st r otypes sexu s relev s dans les manuels que nous v rifierons Nous attirerons ensuite l attention des diteurs sur ces r f rences afin qu ils les suppriment Enfin nous souhaitons mener une d marche constructive en faveur de l galit Le centre est de plus en plus sollicit par les tablissements scolaires et par le corps enseignant Nous proposons d sormais un module de formation destination des professeurs ce module pourrait tre tendu aux diteurs Nous avons mont une exposition sur les manuels scolaires que nous mettons disposition des tablissements qui le d sirent pour accompagner les enseignants Nous lan ons un groupe de travail avec les maisons d ditio
170. ns la mani re dont les ESPE prenaient en compte cette question elles ont reconnu que si Bordeaux Rennes ou Nantes faisaient partie des bons l ves les plans de formation taient dans l ensemble extr mement r duits et la place accord e la question des valeurs limit e la portion congrue Pour la d l gation il faut rendre ces enseignements obligatoires au sein des logiques disciplinaires mais aussi pour elles m mes en cr ant des Unit s d enseignement UE sp cifiques port es par des sp cialistes de ces questions avec un nombre d heures et de cr dits ECTS obligatoires dans le parcours des futur e s enseignant e s La d l gation formulera donc une recommandation en ce sens 3 La valeur galit doit int grer tous les concours de recrutement de l ducation nationale La cheffe du bureau de la formation des enseignants la DGESCO a reconnu qu au niveau national le minist re travaillait au cadrage r glementaire et fixait les priorit s de formation des enseignants mais que c tait bien au niveau des rectorats que se discutaient les maquettes de formation Concernant le cadrage national le plan national de formation fait office de r f rent Aussi la d l gation a t elle t surprise d apprendre que la formation l galit n y figurait pas en tant que telle au m me titre que l action intitul e Parcours scolaire diff renci des filles et des garcons et st r otypes
171. nsuite de mieux aborder la question de l orientation sexu e des l ves Il faut montrer concr tement chacun comment il se comporte y compris apr s 20 ou 25 ans d exp rience d enseignement Nous ne devons pas nous focaliser uniquement sur les jeunes Nos formateurs doivent tre suffisamment solides pour remettre en cause avec douceur et tact les pratiques de tous les enseignants M me s il faut une impulsion qui vienne d en haut je crois que c est avec ce travail de terrain que nous pourrons r ellement faire voluer les choses ANNEXES 129 ce sujet le logiciel GAIA ne peut pas valuer l ensemble du travail effectu il est possible de compter des journ es de formation mais l impact des interactions entre les formateurs et les enseignants est beaucoup plus difficile appr hender M Roland Courteau rapporteur Comment devient on formateur Pouvez vous nous donner quelques pr cisions ce sujet Mme Gis le Jean En ESPE certains formateurs sont recrut s temps partag sur la base de leurs qualit s p dagogiques Il peut aussi s agir d une reconnaissance institutionnelle J ai travaill ainsi pendant plus de quinze ans la fois en classe et l poque en IUFM Ces formateurs peuvent se former la formation de mani re th orique mais ce n est pas une obligation Ils sont g n ralement qualifi s de formateurs de terrain m me si les autres le sont aussi Des formateurs
172. nt chacun de son c t et ce d s le plus jeune ge et finalement les emp chent de vivre ensemble dans une soci t galitaire Traquer les st r otypes de genre l cole participe donc la construction d un projet d mancipation Sylvie Cromer le rappelait lors de l audition du 30 janvier 2014 L enjeu d une ducation non st r otyp e c est de transmettre plus de bonheur 2 Un outil p dagogique fondamental confi enti rement a des diteurs priv s La sp cificit du manuel scolaire r side dans le fait que support p dagogique obligatoire sa r alisation rel ve pourtant enti rement d diteurs priv s qui se doivent de composer avec des exigences concurrentielles complexes Ainsi le march du manuel scolaire valu environ 350 millions d euros est partag entre quelques grandes maisons d dition Hatier Bordas Nathan Belin dont nous avons re u des repr sentantes au cours d une table ronde organis e le 29 avril 2014 Notre d l gation s est interrog e sur la coh rence de ce mod le est il normal et m me souhaitable qu un document p dagogique aussi essentiel la construction individuelle et citoyenne des enfants soit enti rement laiss l initiative priv e Au cours de la table ronde du 29 avril 2014 qui a permis aux diteurs de manuels et aux concepteurs des programmes de dialoguer le chef de service la Direction g n rale de l
173. nt reconnus par l institution Aussi je propose de demander au minist re de l ducation nationale d attribuer un label reconnaissant la d marche des maisons d dition exemplaires qui valoriserait les l ments de m thode et d organisation mis en place par les diteurs par exemple des comit s de relecture pour aboutir progressivement une am lioration de la qualit des manuels l aune de l exigence d galit entre les filles et les gar ons c est l objet de la recommandation n 7 Au fil des auditions nous nous sommes vite rendu compte que quand bien m me les manuels ne changeraient pas il suffisait que les quipes ducatives abordent l tude des manuels avec un regard critique en interrogeant les enfants sur l absence des femmes ou sur le st r otype pour que d un handicap il devienne un outil au service de l apprentissage de l galit Car comme l a crit Nicole Mosconi auteure de l ouvrage Genre et pratiques scolaires comment duquer l galit si la plupart des manuels math matiques grammaire histoire langue trang re litt rature etc ne sont pas exemplaires ils ne sont critiquables que si on les prend au pied de la lettre mais l inverse ils peuvent 56 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT donner l occasion de faire r fl chir les l ves sur les mod les qu ils proposent et donne
174. ntaire et le coll ge et qui fixera les grands objectifs de formation atteindre pendant la p riode de scolarit obligatoire sera r dig non pas par des quipes techniques mais directement par les membres du CSP comme cela a t le cas pour la charte Ce programme valable pour la scolarit obligatoire comprendra un socle consacr la formation de la personne et du citoyen et int grera cette question des pr jug s des st r otypes et du respect de l autre sexe ANNEXES 111 Le texte de ce projet sera rendu public vers la fin du printemps Il donnera une indication forte au monde ducatif sur cette question de l galit filles gar ons M Xavier Turion chef de service la Direction g n rale de l enseignement scolaire DGESCO Mme Marie Christine Blandin a r sum de mani re compl te les bases l gislatives sur lesquelles s appuie le CSP dans la mati re qui nous int resse ainsi que les recommandations qui figurent dans les deux lettres de commandes adress es par le ministre de l ducation nationale au CSP Le minist re une fois saisi des propositions du CSP sera appel v rifier la conformit de celles ci aux commandes pass es par le ministre Le minist re s en tient aux principes de libert et de responsabilit pour la conception des programmes et des manuels libert et ind pendance totale du CSP tout d abord ainsi qu en dispose la loi mais aussi libert et responsabilit d
175. o cr atrice de Corpus groupe interassociatif et intersyndical travaillant sur les programmes scolaires la formation continue n existe quasiment pas d apr s Fanny Lignon enseignante chercheure l Universit Lyon 1 la formation initiale d j al atoire est en voie d tre r duite dans le cadre de la mise en place des ESPE Notre d l gation ne peut se satisfaire de ce constat Nous estimons que deux chantiers doivent tre aujourd hui consid r s comme prioritaires former des formateurs comp tents sur le sujet consacrer un certain nombre d heures obligatoires la th matique au sein des maquettes des ESPE a Former les formateurs Rappelons tout d abord que l acc s au statut de formateur est strictement encadr et que devenir formateur implique de r ussir un examen professionnel exigeant la hauteur de l enjeu de la t che qui consiste accompagner et valuer les pratiques p dagogiques des enseignants tout au long de leurs parcours Il existe ainsi deux examens sp cifiques propres au premier et au second degr Dans le premier degr les professeurs des coles qui souhaitent acc der au statut de formateur doivent obtenir le certificat d aptitude aux fonctions de ma tre formateur Ils se soumettent donc une proc dure qui dure un an qui d bute par une inspection de leur pratique p dagogique en classe ils sont inspect s par un jury de cinq personnes dont l inspecteur d part
176. olences prennent racine dans les in galit s entre filles et gar ons et ce d s l enfance Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Je vous rappelle que la derni re r union de notre d l gation se tiendra le 17 juillet 2014 Ce sera l occasion d un moment de convivialit qui devrait nous permettre la fois de revenir sur l important 60 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT travail fourni au cours de l ann e mais aussi de commencer dresser des pistes de travail pour l ann e en cours Je vous propose maintenant de passer l examen des recommandations La d l gation adopte sans modification l unanimit des pr sents les recommandations n et n 2 Mme Corinne Bouchoux Concernant la recommandation n 3 je crains que l id e d appeler les collectivit s publiques en tant que financeurs tre vigilantes sur l exemplarit des manuels est certes fond e mais demande tre interrog e au regard du contexte politique actuel Il me semble que cette proposition peut se retourner contre la cause que nous d fendons Au del de cet aspect contextuel il me semble qu une telle recommandation est de nature susciter des interrogations de la part des syndicats d enseignants Je propose donc qu on supprime cette recommandation Un d bat s est ensuite ouvert sur la question M Roland Courteau rapporteur
177. olique du manuel au del de sa fonction de transmission de connaissances Citons titre d exemple le guide m thodologique l attention des acteurs et des actrices de la cha ne du manuel scolaire r dig sous l gide de l UNESCO intitul Comment promouvoir l galit entre les sexes par les manuels scolaires ou encore l ouvrage Sexes et manuels dit en 2012 par le F d ration de Wallonie Bruxelles Le manuel scolaire est par ailleurs un outil de transmission entre l cole et les familles Parfois unique livre entrer dans le foyer en particulier dans les familles culturellement les plus d favoris es il constitue un puissant levier de changement social C est en ce sens qu il peut tre un vecteur non n gligeable de promotion de l galit entre les sexes A LE CONSTAT UN OUTIL P DAGOGIQUE TR S PERFECTIBLE SUR LE PLAN DE L DUCATION L GALIT Rappelons tout d abord que le manuel scolaire r pond une d finition l gale telle qu elle r sulte de la loi du 10 aout 1981 relative au prix du livre Ainsi le d cret n 2004 922 du 31 ao t 2004 pr cise que sont consid r s comme livres scolaires au sens de l alin a 4 de l article 3 de la loi du 10 ao t 1981 susvis e les manuels et leur mode d emploi ainsi que les cahiers d exercices et de travaux pratiques qui les compl tent ou les ensembles de fiches qui s y substituent r guli rement utilis s dans le cadre de l enseignement pri
178. ompte plus importante du genre que de l origine dans les entreprises Mme Amandine Berton Schmitt L utilisation par M Tisserant du terme dilution illustre bien 4 mon sens le caract re contre productif d une approche fond e exclusivement sur la diversit pour traiter du genre Comme Christine Guillemaut l a rappel les femmes ne sont pas un groupe au m me titre que les autres groupes que vous mentionnez Les retours d exp rience soulignent l int r t d une approche forte et int gr e en faveur de l galit entre les femmes et les hommes Les outils critiques d analyse que pourra fournir la formation des quipes enseignantes des auteurs et des diteurs pourront servir l analyse des autres crit res de discrimination Paradoxalement l cole a pu souffrir de la forte charge symbolique de l cole r publicaine qui n admet pas de diff renciation entre les uns et les autres et plus particuli rement entre les unes et les autres Cette conception louable de nombreux gards a contribu dissimuler les in galit s et donc masquer la n cessit de former les enseignants la probl matique de l galit entre les genres Les travaux men s depuis de nombreuses ann es par Nicole Mosconi professeure en sciences de l ducation l universit Paris X Nanterre soulignent l importance de placer le curseur sur ces in galit s et de consid rer l galit entre les hommes et les femmes comme un c
179. on p dagogique CNDP CANOPE c est le sens de la recommandation n 5 Vous le savez peut tre l heure actuelle le CNDP est en cours de restructuration Cet tablissement public destin fournir aux professeurs des outils p dagogiques et des ressources d accompagnement fait peau neuve en r novant son offre ditoriale en restructurant son offre num rique et en repensant le r seau de proximit Ses documents sont largement consult s et utilis s par les professeurs Ils doivent montrer l exemple C est en ce sens que la recommandation n 8 propose que la num risation en cours des supports p dagogiques de l tablissement CNDP CANOPE soit l occasion de proc der un contr le de ses contenus en prenant en compte l exigence d galit et de non discrimination entre les filles et les gar ons Nous n avons pas et nous ne souhaitons pas avoir le m me degr de contr le sur les diteurs priv s Toutefois nous voulons galement les inciter l exemplarit Comme pour les groupes de travail du Conseil sup rieur des programmes j estime que nous pouvons demander aux diteurs scolaires de rendre syst matique la relecture g n rale des manuels par une personne sp cialis e dans la question de l galit entre les femmes et les hommes Un il ext rieur est toujours b n fique c est le sens de la recommandation n 6 Pour ceux qui r pondraient favorablement cette demande il me semble important qu ils soie
180. on Schmitt Parall lement les femmes sont absentes des notices biographiques sur 339 biographies propos es 11 seulement sont consacr es des femmes soit 3 2 L exemple d un manuel qui se terminant par plusieurs pages de notices biographiques rassembl es par ordre alphab tique de l empereur Auguste l empereur Yongle ne cite aucune femme est pour Amandine Berton Schmitt particuli rement loquent Enfin sur 1 537 documents propos s l tude dans les manuels textes articles de presse images photos 65 seulement sont r alis s par des femmes soit 4 2 Selon Amandine Berton Schmitt quand les manuels d histoire traitent de l histoire des femmes c est en annexe par exemple des dossiers th matiques ponctuels ou des encadr s sont consacr s a la place des femmes dans la R volution ou a leur exclusion de la citoyennet ath nienne Mais il s agit de doubles pages pas v ritablement int gr es au cours dans lequel elles s ins rent de telle sorte que les femmes n apparaissent pas de mani re r guli re dans le texte enseign 2 Barbara Krafft n e Steiner le 1 avril 1764 morte le 28 septembre 1825 peintre autrichienne essentiellement connue pour le portrait posthume de Wolfgang Amadeus Mozart 3 L empereur Yongle est le troisi me empereur chinois de la dynastie des Ming Joie ternelle 1363 1424 Il op re le transfert de sa capitale de Nankin P kin plus au nord ce
181. on les plus innovantes et les plus impliqu es notre d l gation souhaite que puisse tre tabli un palmar s des manuels exemplaires en terme d galit entre les filles et les gar ons M lanie Gratacos directrice du Centre Hubertine Auclert a indiqu que l organisme dont elle est responsable aurait souhait d cerner chaque ann e un prix d excellence un manuel exemplaire en mati re d galit faute de candidat irr prochable dans le domaine il a fallu y renoncer Finalement ce prix a t transform en prix d encouragement destin valoriser les bonnes initiatives et cr er un cercle vertueux aupr s des diteurs Notre d l gation adh re cette proc dure souple et initiatrice et reprend l id e sugg r e par l adjointe la cheffe du Service des droits des femmes et de l galit entre les hommes et les femmes en charge des ABCD de l galit au minist re de droits des femmes d un palmar s dont nous souhaiterions qu il soit tabli de mani re concert e par les deux minist res Z en charge de l ducation nationale et de l galit Nous formulerons donc une recommandation en ce sens B UN IMPERATIF ACCOMPAGNER LES EDITEURS DANS LEUR VOLONTE DE RENOUVELER LES MANUELS EXISTANTS A LA LUMIERE DE L EXIGENCE D EGALITE La d l gation a r unis le 29 avril 2014 les principaux repr sentants de l dition scolaire Pascale G l bart charg e de mission ducation du Syndicat
182. on tr s importante des femmes qui r sulte la fois d un d s quilibre num rique et de proc d s d invisibilisation 7 d autre part la persistance des st r otypes sexu s 14 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT Consid rant la sous repr sentation des femmes les manuels d histoire sont les plus caract ristiques le Centre Hubertine Auclert en veut pour preuve l absence quasi totale des femmes dans les d veloppements relatifs la production conomique de l Antiquit 1848 notamment au Moyen ge dans les manuels d histoire de CAP et de seconde g n rale Ce proc d d invisibilisation est d crit dans certains cas comme particuli rement choquant quand il conduit occulter des travaux majeurs un exemple topique est donn par un manuel qui consacre une double page la diffusion de la pens e de Newton par Voltaire Le r le d milie du Chatelet qui a traduit les ouvrages du savant anglais et qui a donc directement permis leur diffusion en France est tout simplement oubli De m me les arts et les sciences demeurent des domaines masculins dans l ensemble des manuels tudi s les uvres des femmes sont 25 fois moins nombreuses que celles des hommes une seule femme peintre Barbara Krafft portraitiste de Mozart est pr sente et encore est elle relativement m connue comme l a soulign Amandine Bert
183. oncert avec les diteurs lors de l laboration des manuels le contenu de ceux ci pourra d j changer si les programmes scolaires sont clairement d finis et comportent des exemples illustrant les bonnes pratiques Quand bien m me les manuels ne changeraient pas ce qui est le cas dans certains pays africains au grand d sespoir des enseignants de ces pays il ANNEXES 83 2 suffit que les quipes ducatives abordent l tude de ces manuels avec un regard critique en veillant susciter aussi le regard critique de l enfant d autant qu un manuel ne sera sans doute jamais parfait car son contenu doit s adapter une soci t en constante volution C est d ailleurs l une des missions de l ducation nationale que de faire clore une vision critique du monde chez les citoyens en devenir Quand j enseignais le fran ais des classes de 6 me je travaillais beaucoup avec le support de contes m me si ceux ci ont t crits une poque o l galit des sexes n existait pas il ne faut cependant pas se priver de toute cette litt rature et renier notre fonds culturel mais au contraire et c est 1a l une des missions de l cole apprendre relire ces uvres et les interpr ter d une mani re critique C est ainsi que l on peut contribuer l ducation des futurs citoyens En ce qui concerne le p le de l dition il faut sensibiliser les diteurs et les amener faire voluer leurs
184. onfi pour sa r alisation des diteurs priv s Nous avons r unis le 29 avril 2014 les principaux repr sentants de cette cha ne de fabrication du c t des programmes les trois s nateurs membres du Conseil sup rieur des programmes CSP et pour les diteurs les principales directrices de maisons d dition scolaires Hatier Nathan et Bordas notamment Ce que nous avons entendu des diteurs nous a sembl plut t encourageant la question de l galit fait ind niablement partie de leurs sujets de pr occupation mais ils consid rent que les facteurs de blocage leur sont ext rieurs Tous nous ont d abord rappel le contexte dans lequel s est d roul e la refonte des programmes du lyc e en 2010 et comment ils ont dans la douleur sorti en six mois de nouveaux manuels Le chef de service de la Direction g n rale de l enseignement scolaire DGESCO pr sent lors de cette table ronde les a assur s de la volont du ministre de respecter le d lai d un an prescrit par l article D 311 5 du code de l ducation entre la publication des programmes et leur entr e en vigueur Alors que le CSP travaille actuellement la refonte des programmes qui devraient tre renouvel s en maternelle d s la rentr e 2014 puis entre 2015 et 2017 l cole l mentaire et au coll ge la d l gation veillera ce que ce d lai d un an soit respect Je vous proposerai donc d adopter une recomman
185. onnelles La proc dure s ach ve par la soutenance d un m moire Le vivier se s pare ensuite en deux groupes Le premier a en charge la formation initiale des jeunes qui viennent d tre re us au concours Les ma tres formateurs d livrent des enseignements l ESPE et interviennent en classe trois jours par semaine Ceux qui appartiennent au second groupe dont je fais partie deviennent conseillers p dagogiques et assurent la formation continue des enseignants en poste Mme Fanny Lignon enseignante chercheure ma tresse de conf rences en cin ma audiovisuel a l Universit Lyon I tant formatrice l ESPE de Lyon cette pr sence sur le terrain m a permis de constater ce que je peux qualifier de d gringolade des formations l galit entre les femmes et les hommes Il y a quelques ann es dix heures y taient consacr es Aujourd hui plus rien n est pr vu en M1 et les actions mises en uvre en M2 ne sont pas obligatoires Nous pr chons donc face un auditoire d j convaincu Pourtant nous avons de la mati re Des m moires sont r alis s sur le sujet qui donne galement lieu des s minaires N anmoins la r duction du temps consacr cette probl matique est patente Ceci tient au fait que depuis la masterisation nous devons faire la m me chose qu avant en beaucoup moins de temps Les th matiques transversales sont les premi res en avoir pati Le num rique a pu
186. ons de sensibilisation l galit entre les femmes et les hommes dont des formations la pr vention et la r solution non violente des conflits La question de l galit entre les hommes et les femmes a donc bien t int gr e dans les enseignements transversaux des maquettes de formation des ESPE au sein desquelles il faut n anmoins traiter galement beaucoup d autres sujets Il en r sulte donc que l o se trouvent des personnes investies et Z sensibles la probl matique la formation l galit existe C est le cas d apr s la repr sentante du minist re de l ducation nationale dans les ESPE de Nice et de Rennes Ainsi comme elle le rapportait l ESPE de Nice propose un parcours en Master 1 et 2 M1 et M2 pour savoir se situer dans son environnement professionnel conna tre les principes qui fondent l cole la cit galit entre les femmes et les hommes lutte contre les discriminations etc En M1 les apports viennent de la philosophie politique de la sociologie ou de l histoire de l ducation avec le regard de professionnels En M2 l accent est mis sur l analyse des pratiques dans le cadre du stage professionnel L ESPE de Rennes quant elle propose une approche r flexive sur le m tier au travers de programmes men s avec des laboratoires de recherche Il s agit de contrevenir aux st r otypes et de travailler sur de la documentation concernant les probl
187. ont t tr s violentes au niveau des directions La situation Bordeaux a m me donn lieu des auditions au minist re La loi qui se voulait progressiste a engendr une configuration in dite avec uniquement des hommes aux postes de directeur et de directeur adjoint de l ESPE de pr sident des universit s et de recteur Nous n avions jamais connu une telle disproportion Tout cela pour dire qu une chose est de faire des lois une autre est d en mesurer les cons quences concr tes Pour en revenir la formation le bilan est mitig Les horaires constituent un frein Je ne pense pas que certains fassent preuve de mauvaise volont mais il faut avant tout former les tudiants aux exigences du concours Si celui ci ne repose que sur le fran ais et les math matiques l effort portera moins sur les valeurs Nous devons accompagner les enseignants sur le terrain L analyse des pratiques est une question fondamentale Si les formateurs quelle que soit leur discipline ne sont pas form s une approche th orique nous ne progresserons pas Il faut que cette dimension soit r ellement int gr e de mani re profonde dans leur parcours Nous ne pouvons pas nous contenter d un saupoudrage de quelques connaissances acquises droite et gauche Lorsque nous analysons les pratiques des enseignants dans la classe nous d cryptons leur attitude et leurs r ponses vis vis des filles et des gar ons Cette d marche permet e
188. ont disparu les pr sentations st r otyp es persistent sous des formes plus sournoises Le manuel de math matiques de terminale S dont la seule repr sentation f minine est une jeune fille face son miroir qui pour illustrer les chiffres complexes prononce ces mots Ils disent tous que j ai un complexe mais je le vois bien j ai encore grossi se passe de commentaires Pour appeler l attention des diteurs sur la question le centre Hubertine Auclert avait envisag de d cerner un prix d excellence un manuel en 2010 qui aurait t exemplaire sur le plan de l galit hommes femmes mais faute d en avoir trouv un ce prix a t transform en prix d encouragement Il me semble que cette id e doit tre poursuivie Les manuels qui donnent une image non st r otyp e des rapports entre les femmes et les hommes doivent servir d exemples Je vous sugg re donc de demander aux deux minist res qui ont en charge le pilotage des ABCD de l galit d tablir un palmar s des manuels selon une proc dure souple et d finir Ce sera l objet de la premi re recommandation 54 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT La sp cificit du manuel scolaire tient aussi sous le savez l originalit de sa cha ne de fabrication outil p dagogique fondamental qui applique des programmes labor s par l tat il est pourtant enti rement c
189. orent les nouveaux programmes qui aboutiront un renouvellement complet des contenus d enseignement pour la scolarit obligatoire on peut consid rer que le moment est opportun pour renouveler le stock de manuels dont certains comportent beaucoup de st r otypes Nous pouvons raisonnablement esp rer que cette nouvelle g n ration de manuels prenant appui sur de nouveaux programmes qui int grent mieux l imp ratif d galit permettra d atteindre les objectifs que nous nous fixons Mme Judith Klein cheffe de la Mission Pr vention des discriminations et galit filles gar ons la Direction g n rale de l enseignement scolaire Sur cette question de la lutte contre les st r otypes v hicul s dans les manuels la Direction g n rale de l enseignement scolaire DGESCO et notamment la mission dont j ai la charge a des contacts r guliers avec le centre Hubertine Auclert et le Haut Conseil a l galit entre les femmes et les hommes HCE f h qui m nent une r flexion et formulent des propositions sur la mani re de r duire ces st r otypes ANNEXES 113 Se pose aussi la question des ressources avec lesquelles on peut duquer l galit de mani re efficace comme par exemple la r cente exp rimentation dans l enseignement primaire d un outil d ducation l galit les ABCD de l galit dont un certain nombre de s quences p dagogiques ont t labor es dans le cadre des programmes existan
190. ortements se montrer fort ne pas pleurer ne pas se plaindre et l absence de certaines repr sentations m tiers du social et de la sollicitude relation p re enfant activit s domestiques etc vont forger une nature masculine fig e Parmi les cons quences on peut relever une association entre la masculinit et les comportements perturbateurs voire violents des incomp tences motionnelles se manifestant par des difficult s exprimer et reconna tre ses sentiments Un lien entre ces incomp tences et le taux de suicide chez les adolescents masculins aurait t mise en vidence par plusieurs tudes r centes une absence de perception de la n cessit de concilier vie personnelle voire familiale et vie professionnelle M me s il ne constitue pas le seul m dia de socialisation le manuel scolaire est n anmoins un outil p dagogique fondamental Lorsque les manuels v hiculent des repr sentations st r otyp es ou des st r otypes sexistes ces derniers concourent via un apprentissage implicite l int gration par les jeunes des st r otypes pr sent s C est la r p tition de ces m mes repr sentations qui contribue a la reproduction et l int riorisation de normes de genre Ceci peut avoir pour effet que l l ve int gre l id e que selon que l on soit une fille ou un gar on la soci t attend de lui ou d elle des comportements diff rents qu il est naturel
191. ose tout de m me une entr e par les st r otypes Mme Fran oise Vouillot Enfin nous nous sommes int ress s aux acteurs qui ach tent effectivement les manuels Dans le primaire il s agit des communes au coll ge du minist re de l ducation nationale qui finance le rectorat lui m me subventionnant les tablissements et au lyc e des r gions qui depuis 2004 r alisent directement lachat pour les tablissements ou fournissent des ch ques livres aux familles Il conviendrait de r fl chir des actions de sensibilisation de ces prescriptions Mme Fran oise Cartron Il est vrai que les communes l tat ou les r gions financent l achat de manuels scolaires mais les seuls prescripteurs restent les enseignants Les collectivit s n ont aucun pouvoir de d cision en mati re de livres scolaires Il convient donc avant tout d clairer les choix des enseignants dont la comp tence p dagogique est exclusive S ils ne choisissent plus les manuels porteurs de st r otypes la production de ceux ci se tarira Les diteurs ne comprendront que ce message Mais cela suppose que les principes de l galit soient int gr s la formation des enseignants aujourd hui insuffisante sur ce plan notamment dans les ESPE Il convient travers un tronc commun d aiguiser le regard critique des enseignants sur les manuels mais galement sur les comportements diff renci s qu ils peuvent avoir vis a vis des filles et d
192. out manuel scolaire ou livre de litt rature jeunesse en outil d ducation contre les st r otypes Dans cette perspective au del de la r forme des manuels scolaires l enjeu est bien d duquer les enseignants ce regard critique Mme Amandine Berton Schmitt Je souhaite porter votre attention une d marche int ressante pilot e par l quivalent du secr tariat d tat l ducation de la F d ration Wallonie Bruxelles qui a r uni les acteurs du champ ducatif pour r aliser un outil intitul Sexes et manuels Cette initiative qui se distingue d une d marche de lab lisation pr sente des exemples de mauvaises et de bonnes pratiques dans les manuels pour sensibiliser la question Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Je vous propose de clore notre matin e en vous remerciant tr s chaleureusement d avoir particip cette r flexion Les prochaines r unions sur les st r otypes f minins et masculins dans les manuels scolaires se tiendront les 17 avril et 15 mai 2014 ANNEXES 105 Table ronde Pr ciser les responsabilit s entre les concepteurs et les diteurs de programmes scolaires MM Xavier Turion chef de service Pierre Seban chef de la mission contenus d enseignement et ressources p dagogiques et Mme Judith Klein cheffe de la Mission pr vention des discriminations et galit filles garcons repr sentant la Direction g n rale de l enseignement scol
193. permis de comprendre qu tre ducateur au me acA l gt ch f vel XXI si cle c est permettre chaque enfant de se d velopper en fonction de ses potentialit s sans tre assign son sexe ou sa classe sociale et donc ouvrir tous les possibles humains Comme le rappelait la sociologue Sylvie Cromer au del de la r ussite scolaire l enjeu de l apprentissage de l galit c est le bonheur Un d bat s est ensuite instaur entre les membres de la d l gation Mme Corinne Bouchoux Je vous f licite pour ce travail et vous remercie d avoir bien voulu ouvrir certaines de vos auditions rapporteur aux membres de la d l gation ce qui nous a permis de rencontrer notamment le directeur de PESEN entretien que j ai trouv particuli rement difiant J adh re totalement au constat et l esprit g n ral du rapport que vous venez de nous pr senter mais je formulerai quelques suggestions de modifications au moment de l examen des recommandations Mme Bernadette Bourzai L argumentation tr s structur e que vous venez de nous pr senter conforte ce que ma carri re d enseignante m avait appris savoir qu il est tr s difficile de faire voluer les pr requis m me ceux de personnes qui se consid rent comme des gens de progr s et qui continuent pourtant de fonctionner selon des sch mas acquis dans l enfance Et pour tre lucide il faut reconna tre que nous sommes tous marqu s pa
194. pluriel Sur trois occurrences du mot enfant deux ne sont pas marqu es par le genre et une l est au masculin singulier Par contre en ce qui concerne la description des professionnels c est le masculin qui l emporte malgr l utilisation de l expression quipes ducatives Le second volet des travaux du CSP concerne la d finition du socle des programmes scolaires Nous n en sommes encore qu la phase des d finitions mais il est d ores et d j acquis de reconna tre enfin le r le des femmes dans l histoire universelle en rempla ant la traditionnelle expression les grands hommes par la formulation les grandes figures de l histoire La r daction pr cise des recommandations de ce socle sur la base duquel seront labor s les programmes sera confi e des groupes d laboration de projets de programme au sein desquels travailleront des inspecteurs des experts ainsi que des chercheurs Le CSP devra veiller ce que leurs crits respectent le cadre de ses pr conisations Si nous sommes encore bien loin de la mise en production d ouvrages scolaires confectionn s sur la base des travaux du CSP je tiens rassurer les diteurs en leur indiquant qu ils recevront en temps utile les l ments leur permettant d laborer leurs manuels dans de bonnes conditions ANNEXES 109 Au cours des ateliers qui se sont tenus dans le cadre des Etats g n raux de l cole la Sorbonne il avait
195. pour les autres par exemple par le biais d un prix que le minist re d cernerait un projet d tablissement mod le l aune de l galit filles gar ons chaque ann e Ce sera le sens de notre derni re recommandation 1 D placement organis par Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente dans le cadre de la pr paration du rapport pr cit RECOMMANDATIONS ADOPT ES PAR LA D L GATION 47 RECOMMANDATIONS ADOPT ES PAR LA D L GATION Recommandation n 1 La d l gation souhaite que soit labor un palmar s des manuels scolaires sur des crit res d galit comme le minist re des Droits des femmes l a fait pour les entreprises en mati re de respect de la parit Recommandation n 2 La d l gation souhaite que des experts sensibilis s la question de l galit entre les femmes et les hommes soient int gr s au sein des groupes de travail pilot s par le Conseil sup rieur des programmes Recommandation n 3 La d l gation veillera ce que la Direction g n rale de l enseignement scolaire DGESCO respecte le d lai d un an entre la publication des programmes et leur entr e en vigueur en vertu de l article D 311 5 du code de l ducation afin que les diteurs scolaires aient le temps de faire voluer les manuels en cons quence Recommandation n 4 La d l gation souhaite la mise en place d une banque de ressources iconographiques publique dans laquelle les
196. pratiques j ai d ailleurs constat un d but de prise de conscience des maisons d dition celles ci mettant souvent en sc ne dans leurs manuels de math matiques de l cole primaire du CP au CM2 un couple d enfants gar on et fille qui accompagne le lecteur tout au long de l ouvrage En revanche perdurent les in galit s quantitatives dans les repr sentations masculines et f minines tant dans le texte des exercices que dans l iconographie Des outils et des grilles d analyse existent pour tester le contenu des manuels scolaires il reste y sensibiliser par des formations appropri es les enseignants qui con oivent ces manuels sans oublier leur hi rarchie cela appara t cependant plus probl matique en France que dans d autres pays Quant au troisi me p le celui des utilisateurs dont font partie notamment les professeurs qui s lectionnent les ouvrages il convient que le minist re de l ducation nationale leur adresse des instructions pour qu ils veillent demeurer attentifs cette dimension de l galit des sexes lors de leur approche p dagogique A l instar des chartes adopt es par certaines maisons d dition il y a quelques d cennies il faudrait que les auteurs et les illustrateurs s engagent respecter une charte de bonnes pratiques en mati re d galit La r daction d ouvrages transversaux en litt rature et en math matiques tel que celui remarquable r dig par des historiens et intitul
197. proposition de nous adresser aux ministres en charge des ABCD de l galit pour les sensibiliser la n cessit de poursuivre ce programme J ajouterai une autre proposition que soit remis de fa on officielle ce rapport nos coll gues membres du Conseil sup rieur des programmes CSP Qu en pensez vous M Roland Courteau rapporteur Ces deux propositions de rendez vous avec les ministres charg s des ABCD de l galit et de remise officielle du rapport aux membres du CSP me paraissent toutes les deux excellentes Permettez moi juste d insister sur quelques points de mon rapport qui me paraissent particuli rement importants tout d abord l id e selon laquelle la lutte contre les st r otypes de sexe dans les manuels scolaires rel ve de l int r t g n ral galement celle selon laquelle l galit entre les filles et les gar ons est la premi re dimension de l galit des chances que l cole doit garantir aux l ves Il me para t important de mettre les gar ons sur le m me pied d galit que les filles Comme vous le savez mon combat pour la cause des femmes s est traduit par le d p t d une proposition de loi en 2004 devenue la loi du 4 avril 2006 renfor ant la pr vention et la r pression des violences au sein du couple ou commises contre des mineurs Cette loi a agi comme un d clic permettant l adoption d une autre loi en 2010 Elles ont t l occasion de rappeler que ces vi
198. qu on ait des centres d int r ts des pr occupations bref une destin e diff rente De la m me mani re que des manuels qui v hiculent des x st r otypes contribuent l int riorisation des normes de genre il est 1 Plusieurs tudes am ricaines montrent que les hommes sont moins enclins que les femmes exprimer leurs motions particuli rement celles associ es la vuln rabilit telles que la tristesse l amour et la peur Correspondre au r le masculin impliquerait une dimension de restriction de l motionnalit et d inhibition de l affection King et Emmons 1990 McConatha Marshall et Armstrong 1977 Snell Miller et Belk 1988 Houle Janie dans sa th se de doctorat sur le suicide des hommes 2005 nonce En d sapprouvant l expression des motions le r le masculin contribue possiblement a accroitre la d tresse psychologique des hommes en les privant des effets b n fiques associ s ce comportement 2 Par repr sentations on entend ici tant les illustrations que les textes 11 vident que diversifier les mod les d hommes et de femmes de filles et de gar ons encourage les enfants et les jeunes faire des choix bas s sur leurs go ts et leurs aptitudes et leur laisse une plus grande libert En r sum les limites que cr e l int riorisation de l assignation de genre sont un frein un plein panouissement des filles et des gar ons les confine
199. quelles analyses La d l gation souhaite que l action Formation la transmission des valeurs d galit soit inscrite dans le plan national de formation PNF au moins pour envoyer un signe fort en direction des rectorats Elle formulera une recommandation en ce sens Concernant les maquettes de formation dont nous avons bien compris qu elles d pendaient des priorit s fix es par la discussion engag e 1 Auditionn es par la d l gation le 15 mai 2014 dans le cadre de la table ronde pr cit e 2 Auditionn e par la d l gation le 15 mai 201 dans le cadre de la table ronde pr cit e 39 entre les recteurs d acad mies et les directeurs des ESPE la d l gation ne peut se satisfaire de la seule fixation de grandes priorit s par le minist re et propose un dispositif plus contraignant par le biais des sujets des concours de recrutements Les personnels de l ducation nationale sont tous en effet recrut s par la voie de concours dont les plus connus sont le concours de recrutement des professeurs des coles CRPE le certificat d aptitude au professorat de l enseignement du second degr CAPES le certificat d aptitude au professorat de l enseignement technique CAPET et l agr gation Mais tous les concours de recrutement pourraient tre concern s Aussi la d l gation propose t elle d exiger des auteurs de sujets et des pr sidents de jury que les sujets ne v hiculent aucun st r
200. ques aux questions de genre qui pourrait tre syst matis e par le minist re de l ducation nationale par exemple au travers du comit de pilotage de la Convention interminist rielle pour l galit entre les filles et les gar ons les femmes et les hommes dans le syst me ducatif La d l gation adopte l unanimit des pr sents la recommandation n 13 ancienne recommandation n 14 ainsi modifi e l initiative de Mme Corinne Bouchoux La d l gation souhaite la poursuite de la mobilisation g n rale de la communaut ducative au service d une cole de l galit sur la base des ABCD de l galit et demande donc leur g n ralisation compter de la rentr e 2014 en vue de leur p rennisation Mme Corinne Bouchoux Je pense que la recommandation n 14 ancienne recommandation n 15 pourrait pr voir d attribuer un avantage en termes d heures de formation aux tablissements mod les au regard du principe d galit entre filles et gar ons EXAMEN EN D L GATION 63 La d l gation adopte l unanimit des pr sents la recommandation n 14 ancienne recommandation n 15 ainsi modifi e La d l gation souhaite que les tablissements mod les en termes d galit filles gar ons soient reconnus et servent d exemples pour les autres par exemple par le biais d un prix que le minist re d cernerait un projet d tablissement mod le chaque a
201. r faire fabriquer des manuels mod les il tait plus utile de faire en sorte que les quipes ducatives abordent l tude de ces manuels avec un regard critique en veillant susciter aussi le regard critique de l enfant C est ce que nous avons d velopp dans la seconde partie de notre rapport Pour clairer notre travail nous avons d abord entendu les repr sentantes du centre Hubertine Auclert qui regroupe plus de 80 associations syndicats et collectivit s territoriales d sireux de promouvoir une culture de l galit femmes hommes et qui ont choisi depuis trois ans les manuels scolaires comme objet d tude EXAMEN EN D L GATION 53 Puis apr s avoir auditionn la sociologue Sylvie Cromer chercheure sp cialis e dans les sciences de l ducation nous avons r uni les professionnels de l ducation des repr sentants institutionnels et les professionnels de l dition autour de trois tables rondes afin successivement d tablir un diagnostic partag de d limiter les responsabilit s entre les concepteurs et les diteurs de programmes scolaires de r fl chir la formation des enseignants la transmission de l galit entre les femmes et les hommes l cole De ces auditions et des entretiens que j ai pu avoir par ailleurs notamment avec le directeur de l cole sup rieure de l ducation nationale de l enseignement sup rieur et de la recherche VESEN il est ressorti l
202. r le pr t porter Il faut s adresser aux parents c est l adulte de comprendre qu offrir son enfant toujours la m me cat gorie de jeux la poup e les jeux de construction et cela d s la cr che revient le couper de certaines de ses potentialit s et l emp cher de d velopper certaines comp tences L exemple de cette petite fille Wajda priv e du droit de faire du v lo en Arabie saoudite personnage principal d un film qu on a pu voir l ann e derni re au cin ma l a admirablement illustr cette privation affecte v ritablement sa personnalit Il en va de m me de la reproduction de l orientation professionnelle en fonction de l origine sociale x Il me semble qu tre ducateur au XXI me si cle c est permettre chaque enfant de se d velopper en fonction de ses potentialit s sans tre assign son sexe ou sa classe sociale et donc ouvrir tous les possibles humains S agissant des manuels scolaires nous avions distingu dans le guide m thodologique pr cit trois p les interactifs dans la cha ne du manuel scolaire politique ducative utilisation et dition Parall lement nous avions consid r deux sph res universitaire et m diatique pour mener les recherches et les vulgariser 82 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT Le premier p le majeur est celui de la politiqu
203. r l occasion de faire ainsi un travail sur le sexisme Cette conviction nous a donc naturellement amen s nous interroger sur la formation des professeurs la transmission des valeurs d galit C tait l objet de notre troisi me table ronde Confrontant la cheffe de bureau la formation du minist re de l ducation nationale des formateurs et formatrices nous avons constat un d calage certain entre les bonnes intentions du minist re et la r alit du terrain D apr s les formateurs et formatrices la sensibilisation des professeurs l importance de la transmission et du respect de l galit entre les filles et les gar ons est tr s al atoire La formation continue n existe quasiment pas selon Gis le Jean professeure et formatrice Quant la formation initiale il ressort de nos entretiens que la r forme de la formation initiale des professeurs des coles de coll ges ou de lyc es qui depuis septembre 2010 a lev le niveau de recrutement un niveau master 2 bac 5 et s est traduite par la fin de la formation pratique d livr e dans les Instituts universitaires de formation des ma tres IUFM s est accompagn e de la baisse sensible des formations l galit entre les femmes et les hommes La cheffe du Bureau de la formation au minist re de l ducation nationale elle m me l a reconnu les heures de formation consacr es ce sujet pourtant central dans la construction des futurs citoyen
204. r le concours ont t les premi res en subir les cons quences C est ainsi que la question des valeurs a t limit e la portion congrue Il s agit souvent d une simple r citation sans r elle approche r flexive En ce qui concerne la formation continue les retours de nos coll gues traduisent globalement une ignorance de ce qui existe L cart entre les consignes venant du minist re de l ducation nationale et leur traduction sur le terrain est extr mement important Le non remplacement des enseignants en particulier dans le second degr est notamment un frein pour la r alisation d actions de qualit En ce qui concerne la formation nous avons not une tr s grande disparit dans la mani re dont les ESPE prenaient en compte cette question Bordeaux elle semble tr s bien int gr e en M1 et en M2 Vous avez cit Rennes en ce qui concerne l analyse de pratiques mais je voudrais ajouter Nantes qui a toujours jou un r le de fer de lance dans ce domaine J ai t formatrice Poitiers et nous avons beaucoup travaill avec Nantes sur le sujet La capacit s auto observer et r fl chir avec des outils d analyse th orique y est vraiment mise en avant Les coll gues nous ont indiqu que cette dimension tait galement prise en compte dans les m moires Sur le sujet de la transmission des valeurs aux l ves du secondaire des actions tr s int ressantes taient mises en uvre par le p
205. r r duire les discriminations Mme Christine Guillemaut S agissant de la lab lisation en g n ral j estime que la contrainte constitue l une des mani res les plus efficaces de progresser Il me semble essentiel de poser un imp ratif un objectif atteindre en un temps donn comme cela a t fait pour la parit Le d bat portant sur la diversit et l galit est ancien mon sens une approche sous l angle de la diversit risque de noyer l exigence d galit entre les femmes et les hommes Les crit res de discrimination que vous voquez concernent des groupes de personnes minoritaires Or comme vous le savez les femmes repr sentent la moiti de la population et peuvent cumuler les diff rents crit res qu il s agisse du handicap de l origine ou encore de l orientation sexuelle Les retours d exp rience dans le monde de l entreprise montrent que l on travaille beaucoup raison sur les questions des origines et du handicap mais bien moins sur l galit entre les femmes et les hommes M Pascal Tisserant Nous observons le contraire Mme Christine Guillemaut Votre perception ne correspond pas aux remont es de terrain dont nous disposons Nos diff rences d appr ciations soulignent bien l importance d valuer les impacts de ces travaux et dispositifs de mani re plus approfondie ANNEXES 99 M Pascal Tisserant Je peux vous transmettre des articles et bilans attestant d une prise en c
206. r une ducation que l on peut qualifier de sexiste Changer son vocabulaire et sa fa on d enseigner demande par cons quent un travail important sur soi et une grande volont Il ne faut donc pas sous estimer la difficult qu ont les quipes ducatives pour faire voluer leurs pratiques Cette constatation ne doit pas nous arr ter dans notre volont de faire voluer les choses Je soutiendrai donc particuli rement la recommandation demandant la g n ralisation des ABCD de l galit Il me paraitrait en effet catastrophique que cesse cette exp rimentation On ne doit pas c der aux groupes de pression et aux conservatismes voire aux archa smes Dans ma ville des m res ont retir leurs enfants de l cole apr s un courriel honteux appelant boycotter le programme des ABCD J ai r pondu cette manifestation en allant expliquer qu une fille tait gale un gar on et cela n a pas t facile mais nous avons le devoir de le faire A cet gard je souhaite que notre d l gation demande un rendez vous aux deux ministres en charge des ABCD au cours duquel ce rapport pourrait leur tre remis afin d insister sur notre volont de poursuivre l exp rimentation Mme Fran oise Laborde Bien entendu je m associe aux f licitations de mes coll gues en remerciant le rapporteur d avoir ouvert ses auditions En tant EXAMEN EN D L GATION 59 qu enseignante mais aussi en tant que femme et m re ce trava
207. rche porte Madame sur les repr sentations du genre c est dire les constructions sociales du masculin et du f minin dans les albums la litt rature jeunesse la presse magazine et les manuels scolaires ce titre votre exp rience et votre clairage nous seront particuli rement pr cieux Ainsi vous tes co auteure du Guide m thodologique sur l galit entre les sexes par les manuels scolaires coordonn par l Organisation des Nations unies pour l ducation la science et la culture UNESCO l attention des acteurs et actrices de la cha ne du manuel scolaire Vous avez particip dans ce contexte notamment un colloque Filles gar ons une m me cole en avril 2012 qui est d sormais une r f rence Nous commen ons notre s rie d entretiens sur les st r otypes dans les manuels scolaires qui sera notre th me annuel d tude Pouvez vous nous dire si vos recherches vous ont permis de constater des volutions en la mati re quels efforts ou dispositifs ont d j t mis en place en France et enfin nous indiquer des pistes de travail pour que notre d l gation contribue faire avancer les choses Mme Sylvie Cromer sociologue chercheure l Institut national d tudes d mographiques INED Comme vous venez de le rappeler je travaille depuis plus de quinze ans sur les repr sentations du masculin et du f minin dans les divers outils d ducation et notamment dans les manuel
208. reste accomplir Ce matin nous souhaitons d passer le stade du constat pour envisager les pistes de travail qui nous permettront d avancer sur des propositions concr tes Je vous propose d organiser nos d bats autour de trois questions En premier lieu il faut rep rer dans la cha ne du manuel scolaire les endroits de blocage qui expliqueraient la permanence de la sous repr sentation num rique des femmes et la reproduction des clich s de genre est ce au moment de la conception ou de l dition du manuel En second lieu quels sont les leviers de changement dont nous disposons faut il et peut on imposer des quotas de repr sentation Dans quelle mesure les diteurs de manuels peuvent ils tre contraints ou incit s faire voluer les contenus Quelle est la responsabilit des enseignants et peuvent ils y apporter des modifications et si oui quel moment Enfin la convention interminist rielle pour l galit entre les filles et les gar ons les femmes et les hommes dans le syst me ducatif sign e en 2012 pour la p riode 2013 2018 met l accent sur l importance d int grer des formations l galit et la d construction des st r otypes dans le cahier des charges de la formation initiale et continue des personnels enseignants d ducation et d orientation Sur ce point je m adresse plus particuli rement aux deux repr sentants des minist res en charge des ABCD de l galit Educat
209. rmales sup rieures ENS soient soumis la m me exigence Ces coles forment les futures lites universitaires et les enseignants de demain Mme Fran oise Laborde Ai je bien compris que le caract re obligatoire du sujet ne concerne que les preuves orales Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente C est cela La d l gation adopte l unanimit des pr sents la recommandation n 11 ancienne recommandation n 12 ainsi modifi e La d l gation souhaite que tous les concours de recrutement de l ducation nationale agr gation CAPES CAPET concours d entr e aux ENS int grent la question de l galit entre les filles et les gar ons en exigeant des auteurs de sujets et des pr sidents de jury que les sujets ne v hiculent aucun st r otype et en incitant les jurys aborder ces questions dans les sujets et surtout lors des preuves orales sachant que pour certains concours professeurs des coles ce sujet pourrait tre rendu obligatoire La d l gation adopte l unanimit des pr sents la recommandation n 12 ancienne recommandation n 13 ainsi modifi e la demande de Mme Corinne Bouchoux par coh rence avec la formule retenue l gard de la recommandation n 9 ancienne recommandation n 10 La d l gation juge essentielle la formation des cadres de l ducation nationale rectorats inspecteurs g n raux et conseillers p dagogi
210. rteau rapporteur Je vous remercie Madame la Pr sidente d avoir rappel le cadre dans lequel se situe notre tude Comme vous venez de le dire nous avons tous t surpris de ce qu ont pu nous apprendre les tudes annuelles du Centre Hubertine Auclert qui passe chaque ann e au crible des st r otypes masculins et f minins une s rie de manuels scolaires dans chaque discipline Plus encore sommes nous surpris d entendre que la formation des professeurs ces questions est loin d tre consid r e comme essentielle Quand on sait que nos repr sentations se construisent d s l enfance et que l enjeu de l galit est la capacit de chacun s en manciper pour choisir sa vie on ne peut que regretter que cette question ne fasse pas partie de la grille de lecture comme de chaque enseignant dans toutes les disciplines ANNEXES 123 C est l ambition des ABCD de l galit Peut tre Mme Nicole Abar pourra t elle nous faire un premier bilan de l impact des s quences p dagogiques dispens es dans ce cadre sur le comportement notamment p dagogique des enseignants Mais d abord je souhaiterais que nous revenions sur les fondamentaux en vous proposant de commencer par r pondre aux questions suivantes Tous les professeurs sont ils aujourd hui form s la transmission des valeurs d galit entre hommes et femmes dans le cadre de leur formation initiale et continue Si oui sous quelle forme et selon
211. s e r partition genr e des disciplines N anmoins d apr s nos tudes la r partition entre les hommes et les femmes n a aucune influence sur le contenu du manuel Nous ne pouvons donc tirer aucune conclusion sur le lien entre la composition mixte ou paritaire des quipes de r daction et l am lioration de la qualit des manuels du point de vue du genre 92 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente En tant que membre de la mission charg e de dresser un premier bilan de la mise en place des coles sup rieures du professorat et de l ducation ESPE je m interroge sur les modalit s pratiques de la prise en compte du genre dans les formations d livr es par ces nouvelles coles Mme Emmanuelle Latour adjointe la cheffe du Service des droits des femmes et de l galit entre les hommes et les femmes en charge des ABCD de l galit au minist re des droits des femmes Le Service des droits des femmes et de l galit a contribu l tude produite pour la HALDE en 2009 et s associe aux recommandations qui en r sultent qui vous vous en souvenez ont l poque heurt le Syndicat national de l dition SNE La r ticence dont le SNE peut faire preuve en mati re de lutte contre les st r otypes dans les manuels scolaires tient certainement l absence de prise en compte de la probl
212. s scolaires En pr ambule il me semble important de replacer le sujet qui nous occupe aujourd hui dans un cadre plus g n ral celui de l galit entre les sexes sans le r duire la seule question de la lutte contre les st r otypes Nous nous sommes toujours attach s les quipes avec lesquelles j ai travaill et moi m me placer nos recherches sous le sceau du principe d galit Rappelons tout d abord que ce principe qui est l une des valeurs fondamentales de notre R publique sert aussi de fondement de nombreux outils internationaux 78 LUTTER CONTRE LES STEREOTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L ECOLE UN CREUSET DE L EGALITE Ayant travaill sous l gide de l UNESCO mais aussi avec le Canada ainsi qu avec divers pays d Afrique Togo Cameroun S n gal R publique d mocratique du Congo Maroc je peux dire qu il existe un consensus au niveau international sur l objectif de lutter contre les st r otypes et de Z promouvoir l galit entre les sexes dans les manuels d ducation M me nos coll gues trangers travaillant dans des pays dont la Constitution ne reconna t pas le principe d galit entre les hommes et les femmes peuvent s appuyer sur la Convention sur l limination de toutes les formes de discrimination l gard des femmes CEDAW aujourd hui ratifi e par 99 pays Je ne vais pas ici d tailler tout ce que nous avons crit dans le Guide
213. s 44 4 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT RECOMMANDATIONS ADOPT ES PAR LA DELEGATION see 47 EXAMEN EN D GATO N in Lean Marti oneen dei neuee ha ne ies A dre 51 ANNEXES Rennes eee LLL Lave Sac ANNT Shed eee bide Ra At nn pads debs uke 65 AVANT PROPOS 5 AVANT PROPOS Ce n est qu en 1924 que les programmes scolaires sont devenus identiques pour les filles et les gar ons et il a fallu attendre 19751 pour que la mixit soit rendue obligatoire dans tous les tablissements scolaires coles coll ges et lyc es Le d fi de l galit entre filles et garcons l cole et la prise de conscience de ses enjeux est donc relativement r cent en 1989 Nicole Mosconi auteure de La mixit dans l enseignement scolaire un faux semblant d nongait l absence d volution des pratiques p dagogiques qu exigeait pourtant la g n ralisation de la mixit l cole Depuis deux conventions interminist rielles pour l galit entre les filles et les gar ons et les femmes et les hommes dans le syst me ducatif dont la derni re a t sign e en 2013 ont poursuivi l ambition de mettre en uvre une politique d galit commune plusieurs minist res Dans le cadre de ces conventions de nombreux outils p dagogiques ont t labor s et l objectif d galit entre les filles et les gar ons inscrit comme obligation l gal
214. s aussi l chelle mondiale Il serait donc int ressant moins que vous auditionniez l UNESCO qui travaille sur ces questions depuis d j 60 ans Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Le Conseil sup rieur des programmes CSP au sein duquel si gent des parlementaires a entrepris une r flexion sur les programmes scolaires Avez vous t consult e et associ e ces travaux Mme Sylvie Cromer J ai particip au comit de pilotage des ABCD de l galit et mon laboratoire travaille actuellement conjointement avec une association le Collectif r gional pour l information et la formation des femmes ANNEXES 85 CORIF sur un projet d nomm Chercheurs citoyens pour valuer des actions d galit Dans le guide que nous avions r alis pour l UNESCO il est propos d valuer chacun des trois p les que j ai pr c demment cit s au titre de l orientation la mise en application et les moyens mettre en uvre Demeure cependant un probl me qui perdure depuis des d cennies assurer le d veloppement d une synergie entre ces trois p les Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente On constate en effet depuis quelques temps des r sistances importantes tr s inqui tantes mon avis contre ce combat pour l galit dont certains au nom de combats id ologiques qui font fi des valeurs r publicaines en alt rent le sens et les objectifs Mme Sylvie Cromer On peut n anmoins trouver qu
215. s constatent une permanence dans la reproduction des st r otypes de genre et des pr jug s tant dans les outils que dans les m thodes p dagogiques Si l une des missions essentielles de l cole r side bien dans la transmission des valeurs d galit et de respect entre les filles et les gar ons nous ne pouvons nous satisfaire de cette situation Au del de sa fonction d organisation des connaissances un moment donn le manuel scolaire est aussi un lieu symbolique de construction et d expression des valeurs d une soci t Il est par ailleurs un outil de transmission entre l cole et les familles Parfois unique livre entrer dans le foyer en particulier dans les familles culturellement les plus d favoris es il constitue un puissant levier de changement social C est en ce sens qu il peut tre un vecteur extraordinaire de promotion de l galit entre les sexes Dans la premi re partie du rapport nous nous sommes donc attach s comprendre pourquoi les manuels scolaires taient encore loin de remplir ce r le aujourd hui et comment nous pouvions soutenir les diteurs scolaires sensibles la question dans leur volont de renouveler les manuels existants la lumi re de l exigence d galit Puis conscients que le manuel scolaire ne pouvait tre pour reprendre l expression d une de nos interlocutrices qu un thermom tre de l galit nous avons consid r que plut t que de cherche
216. s et permettant galement d analyser leurs relations Bien que complexe cette m thode simplifi e et r appropri e sert encore pour passer au crible les in galit s dans les manuels Je tiens dire que les r sultats auxquels nous sommes parvenus gr ce cette m thode nous permettent aujourd hui de dire que dans la soci t fictive que montrent les manuels scolaires comme dans la soci t r elle on a constat une r elle volution les repr sentations de sexe dans nos manuels scolaires ne sont pas aujourd hui les m mes que dans les ann es 1960 Ce qu on voit appara tre aujourd hui et qui est caract ristique de l volution des rapports de sexe c est l mergence d un masculin neutre les personnages de sexe masculin continuent tre majoritaires de l ordre de 60 et ceci dans tous les corpus au d triment des personnages f minins Ainsi les femmes ne repr sentaient elles que 5 des personnages dans les manuels de math matique tudi s en 2008 Parall lement le personnage masculin tend son domaine de comp tences dans tous les domaines sociaux D j omnipr sent dans la sph re publique il tend son domaine d action dans la sph re priv e on voit de plus en plus d hommes s occupant de leurs enfants par exemple Ce que nous regrettons c est que cette extension de comp tences n ait pas aussi inversement b n fici aux personnages f minins qui restent pour la plupart enferm
217. s filles et des petits gar ons La lutte contre les st r otypes est justifi e en tant qu ils produisent du handicap Au del de la probl matique que nous abordons ce matin l tude PISA Programme international pour le suivi des acquis des l ves a montr que le niveau social des l ves d terminait leur parcours scolaire et leur int gration future dans la soci t ANNEXES 133 Nous mettons beaucoup de moyens dans l cole Pendant le premier degr celle ci doit tre centr e sur les valeurs de la R publique Ainsi nous pourrons optimiser tous les autres dispositifs notamment dans le domaine de l orientation Les l ves pourront tirer parti de tous les possibles et enfin choisir leur destin Pour atteindre ces objectifs il est indispensable de r unir les personnes autour d une table et de leur demander de remettre en question leurs propres convictions Cet exercice est complexe et demande de la d licatesse et de la diplomatie L histoire personnelle de chaque enseignant doit tre respect e Chacun a envie de bien faire mais il faut comprendre que nous sommes aussi le r sultat de cette construction soci tale que nous avons connue lorsque nous tions jeunes Il est essentiel de permettre aux enseignants de prendre conscience de la situation S ils se sentent personnellement touch s par la formation je pense que nous aurons gagn partir du moment o cette prise de conscience existe il est plus faci
218. s gar ons Bien entendu il n est pas question de s lectionner dans le stock de documents existants ni de revenir sur la num risation de l int gralit des documents du CNDP parce qu elle sert aussi d archive Mais ce contr le pourrait avoir lieu sur les documents p dagogiques en cours d laboration Une recommandation sera donc formul e en ce sens 31 II L ENSEMBLE DE LA COMMUNAUT DUCATIVE DOIT TRE MOBILISEE AU SERVICE DE LA TRANSMISSION D UNE COLE DE L EGALITE Quand bien m me les manuels ne changeraient pas ce qui est le cas dans certains pays africains au grand d sespoir des enseignants de ces pays il suffit que les quipes ducatives abordent l tude de ces manuels avec un regard critique en veillant susciter aussi le regard critique de l enfant d autant qu un manuel ne sera sans doute jamais parfait car son contenu doit s adapter une soci t en constante volution Cette r flexion livr e d s le d but des auditions par la sociologue Sylvie Cromer devant notre d l gation nous a fait progressivement prendre conscience que le manuel scolaire ne pourrait tre pour reprendre l expression de l adjointe la cheffe du Service des droits des femmes et de l galit entre les hommes et les femmes qu un thermom tre de l galit Support fondamental de transmission il reste cependant un outil parmi d autres au sein d un corpus de ressources dont se servent les ens
219. s le sont davantage et celles qui ne l taient pas les vivent comme une le on de morale f ministe Je plaide pour qu il y ait au moins trois entr es diff rentes qui pourraient tre d velopp es dans les ESPE Il faut partir des valeurs avec leurs apports th oriques mais s appuyer aussi sur des approches didactiques et professionnelles Des outils sont essentiels pour viter que les actions mises en uvre soient per ues comme des le ons de morale La formation doit s tendre de la licence l entr e dans le m tier Certains st r otypes sont tellement enracin s en nous m me si nous n en avons pas totalement conscience qu ils ne pourront voluer que progressivement Il n est pas possible de travailler sur un tel th me comme d autres d ailleurs en quelques mois Mme Virginie Houadec Je suis conseill re p dagogique Toulouse et j appartiens a une quipe de recherche de l ESPE Midi Pyr n es A ESPE Midi Pyr n es un module de douze heures sur l enseignant et son m tier est pr vu Il int gre les questions de la cit d galit entre les filles et les gar ons etc Ce dernier sujet repr sente trois heures pour l ensemble des tudiants de M1 Rien n est en revanche pr vu en M2 Je sais que lorsque le sujet a t abord au minist re il a t indiqu que l ESPE de Toulouse accordait douze heures la question de l galit Or ce temps comporte galement le traitement d autres prob
220. s ont r gress et d pendent aujourd hui de l importance qu on veut bien leur consacrer au sein des maquettes des futures ESPE coles sup rieures du professorat J estime aujourd hui qu il est urgent de rendre obligatoire les enseignements relatifs l galit entre les sexes dans les parcours de formation des professeurs Je vous propose donc qu au moins trois heures de formation l galit soient rendues obligatoires au sein des coles sup rieures du professorat et de l ducation ESPE dont la validation des maquettes de formation pourrait d pendre de la pr sence effective de ces modules c est l objet de la recommandation n 11 Pour cela il faut former des formateurs et c est en ce sens que je souhaite que soit int gr e la lutte contre les st r otypes au Plan national de formation PNF qui en 2013 ne comprend qu une action sur la question consacr e aux parcours scolaires diff renci s des filles et des gar ons que le r f rentiel commun des formateurs en cours de construction dans les services du minist re de l ducation nationale soit l occasion de rendre obligatoire la sensibilisation des formateurs du second degr la question de la transmission des valeurs d galit et de la lutte contre les st r otypes de sexe Je vous proposerai d adopter deux recommandations en ce sens n 9 et n 10 Cependant ne soyons pas ang listes Le temps de formation consacr la question de
221. s pourrions galement valoriser les travaux men s par les tudiants sur certaines th matiques en remettant des prix des m moires par exemple La formation des cadres est importante mais nous ne parviendrons pas la r aliser grande chelle Il serait d j souhaitable qu un inspecteur par d partement porte ce sujet de l galit entre filles et gar ons J ai fait r f rence a un inspecteur volontairement car il faut aussi que des hommes se mobilisent M Roland Courteau rapporteur A quoi les enfants sont ils le plus r ceptifs dans les ABCD de l galit Mme Nicole Abar D s que vous arrivez a leur faire comprendre que ce n est pas juste vous avez gagn Je peux vous citer l exemple d un enseignant de F camp qui travaille sur les sagas familiales Lorsqu il raconte qu une poque les petites filles n allaient pas l cole tous les l ves trouvent cette situation injuste Les situations peuvent voluer relativement vite Pour les l ves comme pour les enseignants l objectif est uniquement d ouvrir le regard et de donner la possibilit de remettre en question l ordre tabli Les enseignants ne sont pas form s pour faire des activit s physiques et sportives avec les enfants Ils ne savent pas d velopper les sch mas moteurs qui permettent aux filles de devenir galement comp tentes avec un ballon au pied et d exp rimenter des activit s diversifi es Les enfants ne sont pa
222. s sexistes ils rejettent l incomp tence Notre r le est de leur permettre de devenir multi 138 LUTTER CONTRE LES STEREOTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L ECOLE UN CREUSET DE L EGALITE comp tents pour ensuite choisir des activit s en fonction de leurs envies de leurs copains etc Les quilibres pourront enfin changer Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Je vous remercie pour ces changes passionnants ANNEXES 139 Annexe 2 Programme des auditions de M Roland Courteau rapporteur Organisme Personnes auditionn es Date cole normale sup rieure de l ducation nationale de l enseignement sup rieur et de la recherche ESENESR M Jean Marie Panazol inspecteur Mardi 6 mai 2014 g n ral de ducation nationale 17 h 30 Minist re de l ducation nationale de l enseignement sup rieur et de la recherche Mme Florence Robine directrice g n rale de l enseignement scolaire sur l ducation la sexualit Mercredi 21 mai 2014 14h 30 1 Le rapporteur a ouvert l ensemble des membres de la d l gation ses auditions
223. sant Pour la d l gation il s agit de cr er une v ritable dynamique en travaillant sur la sensibilisation de tous et en montrant aux enseignants comment devenir acteur du changement C est l objectif de la convention interminist rielle pour l galit entre les filles et les gar ons qui d signe comme objectif prioritaire une approche globale de l ducation l galit des sexes et est porteuse d une vision partag e Sa mise en uvre repose sur un comit de pilotage et sur des journ es de travail qui rassemble les professionnels de l ducation de toutes les acad mies qui nous semblent tre des instances propices la mobilisation de l ensemble des rectorats Nous formulerons donc une recommandation en ce sens 2 Intervenir d s le plus jeune ge Depuis sa cr ation notre d l gation insiste sur l importance de la vigilance exercer sur les petits enfants pour d jouer les st r otypes sexistes Cela vaut pour les filles comme pour les gar ons C est en effet d s l enfance que se construisent les repr sentations et que s amorcent les rapports de sexes Selon nous au coll ge il est d j trop tard les repr sentations sont d j ancr es 1 Extrait de l audition du 15 mai 2014 d j cit e 42 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT C est donc d s la maternelle dans la cour de r cr ation que l enfan
224. sation d autre part la persistance des st r otypes sexu s Nous avons comptabilis les personnages historiques f minins cit s dans les manuels d histoire de seconde g n rale et de CAP ainsi que le nombre de femmes auteures des documents pr sent s sch mas articles de presse Nous avons constat l absence quasi totale des femmes dans les d veloppements relatifs la production conomique de l Antiquit 1848 notamment au Moyen ge De m me les femmes sont absentes des notices biographiques sur 339 biographies propos es 11 seulement sont consacr es des femmes soit 3 2 Les diteurs expliquent que la parit est difficile atteindre mais entre 50 et 3 2 il y a une nette marge de progression Enfin sur 1 537 documents propos s l tude dans les manuels textes articles de presse images photos 65 seulement sont r alis s par des femmes soit 4 2 Les manuels traitent certes de l histoire des femmes mais en annexe Selon l heureuse expression de l historienne Annie Rouquier les femmes sont rel gu es dans les marges du r cit historique Des dossiers th matiques ponctuels ou des encadr s sont consacr s la place des femmes dans la R volution ou leur exclusion de la citoyennet ath nienne Mais il s agit de doubles pages pas v ritablement int gr es au cours dans lequel elles s ins rent de telle sorte que les femmes n apparaissent pas de mani re r
225. sements ou des outils pour agir pour tous les niveaux et dans toutes les disciplines 1 Dans son rapport annuel 2014 la Cour des comptes recommande une profonde r forme de cet tablissement dot d un budget de fonctionnement de 135 7 M dont 92 M de subvention pour charges de service public et de 1886 emplois en quivalent temps plein travaill dont 1 757 r mun r s par ses soins Son mode de fonctionnement qualifi de mod le obsol te ne semble plus correspondre aux exigences actuelles Le r examen de l utilit de ce r seau d appui p dagogique appara t n cessaire pour l adapter aux exigences du service public du num rique ducatif et de l enseignement distance et aux besoins des nouvelles coles sup rieures du professorat et de l ducation 29 A cet gard le directeur g n ral du CNDP nous a appris qu un document intitul D jouer le genre tait en cours de r alisation dans le cadre du programme des ABCD de l galit Sans vouloir proc der un examen g n ral de l exemplarit de ces ressources largement consult es par l ensemble du corps enseignants ce qui pourrait tre l objet d une autre tude en soi notre d l gation souhaite que la num risation en cours des supports p dagogiques de cet tablissement soit l occasion de proc der un contr le de leurs contenus en prenant en compte l exigence d galit et de non discrimination entre les filles et le
226. ssant alors les diteurs adapter leurs manuels Il convient alors d inciter les tablissements d enseignement sup rieur investir la probl matique de l galit et de la diversit dans l enseignement dans la recherche et dans le vivre 8 ANNEXES 103 ensemble Il pourrait s agir par exemple d inviter les ESPE et l ESEN se rapprocher du Label Egalit ou du Label Diversit Mme Christine Guillemaut De mani re paradoxale la grande motivation que l on observe sur le terrain contraste avec un certain immobilisme sans doute li des n uds gordiens qu il faudra trancher Aujourd hui nous avons pu identifier certains de ces blocages J voquerai un aspect que nous n avons pas encore abord Il concerne le monde du travail vers lequel se tournent les actions du Laboratoire de l galit A l occasion du Salon de l ducation de 2013 plusieurs entreprises telles que la RATP Cap Gemini Orange l Association nationale des directeurs de ressources humaines ANDRH et Vivendi ont sign le Pacte du Laboratoire de l galit sur les st r otypes Ces entreprises s inscrivent dans une d marche de changement culturel et de valorisation des talents et se disent aujourd hui pr tes embaucher des femmes et des hommes sur des postes atypiques Pour appuyer cette dynamique il convient de d velopper des passerelles entre l ducation nationale et le monde du travail La RATP indique par e
227. st galement l uvre dans ces manuels le r le des femmes cit es est minimis Marie Curie par exemple est toujours ANNEXES 73 associ e aux travaux de son mari Certains noms de femmes ne sont employ s qu en pith tes les manuels voquent la courbe d Agnesi ou les nombres de Sylvie Germain sans pr senter ces savantes alors que l explication du th or me de Pythagore s accompagne d une notice biographique du math maticien grec D autres femmes disparaissent purement et simplement Ada Lovelace pr curseure de la programmation informatique et dont le pr nom fut donn l un des tout premiers langages de programmation n est pas mentionn e Quant aux personnages fictifs requis par les exercices d application les femmes y sont prisonni res de st r otypes elles ne peuvent tre que g rantes de parfumeries ou de cabinets d esth tique x Il y a quelques signes encourageants un ouvrage invite a aborder l tude des in galit s hommes femmes au travers d un chapitre sur les probabilit s et statistiques il propose des exercices de calcul sur la parit dans les assembl es parlementaires Cependant l iconographie demeure st r otyp e un manuel de Terminale S comporte une seule repr sentation f minine Elle figure sur la double page consacr e aux nombres complexes il s agit d une jeune fille face son miroir qui prononce ces mots ils disent tous que j ai un complexe mais je le
228. st aussi le reflet de la r alit dans laquelle les l ves vivent Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente M me si la soci t volue et qu il s agit aussi de montrer ces volutions Mme Sophie Le Callenec A cet gard trouver une image de femme d put e rel ve de la gageure Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Comment peut on faire voluer cette question des ressources iconographiques Une banque publique d images est elle envisageable 120 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT Mme Sophie Le Callenec En tout cas ce serait un apport tr s positif de disposer d une banque d images diversifi es ouverte sur toutes les minorit s discrimin es Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente A l heure actuelle existe t il au moins un cahier des charges impos aux prestataires priv s qui fournissent les photos Mme Sophie Le Callenec Je crois qu il faut revenir la fa on dont nous travaillons au sein de nos maisons Lorsque nous crivons un manuel scolaire une fois les textes tablis nous dressons une liste des l ments dont nous avons besoin pour illustrer nos textes Par exemple nous demandons un paysage rural dans lequel une personne est en train de cultiver un champ avec un gros engin agricole Les images qui nous sont propos es alors ne montrent que des agriculteurs Mme Pascale G l b
229. surer qu il s agit bien d une approche globale d passant le seul cadre de la classe Un autre point int ressant est l entr e par la culture juridique qui n existait pas jusqu pr sent dans le plan national de formation Nous avons travaill avec l association Initia DROIT qui rassemble des avocats et des juristes de l Universit ainsi qu avec la Mutuelle d assurance des instituteurs de France MAIF qui a labor un ensemble de modules de sensibilisation sur les droits 126 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT et les devoirs la transmission des valeurs r publicaines etc Cette action est en cours de construction et sera probablement disponible la rentr e prochaine Nous avons une autre mani re d impulser des axes nationaux Chaque ann e l automne nous publions dix priorit s de formation en direction des acad mies pour le premier et le second degr Certaines sont d clin es sur trois ans pour leur permettre de produire des r sultats concrets d autres sont renouvel es pour tenir compte de l volution du contexte Les priorit s sont fix es pour les formations commen ant la rentr e de l ann e suivante Depuis plusieurs ann es l une de ces priorit s concerne la formation la la cit la lutte contre les discriminations et l galit entre les filles et les gar ons Elle concerne la fois le premier et
230. t la question de l galit tenait principalement au fait de sa conscience de participer la formation et la construction de futurs citoyens Toutes nous ont assur de l int r t qu elles avaient travailler en troite collaboration avec les instituts de recherche notamment le Centre Hubertine Auclert qui les aident faire voluer les contenus des manuels en d jouant les pi ges de tous les st r otypes porteurs d exclusion qu ils soient de sexe d ge de handicap ou de couleur Toutefois toutes ont galement insist sur le fait que les facteurs de blocage leur paraissaient aujourd hui ext rieurs leurs organisations les manuels appliquent en effet scrupuleusement les programmes scolaires amont dans la cha ne premier crit re de choix des enseignants dont elles ont rappel qu en tant que prescripteurs ils taient les premiers a sanctionner leur choix en aval 1 Les diteurs se disent sensibles a la question de la lutte contre les st r otypes mais enferm s dans une chaine de contraintes fortes Puisque les manuels appliquent les programmes scolaires la d l gation a cherch a savoir comment dans un premier temps les programmes publi s sous la responsabilit du minist re de l ducation nationale pourraient eux m mes tre porteurs de st r otypes de genre Le r cent rapport sur La lutte contre les st r otypes filles garcons remis a la ministre des droits des femm
231. t est cependant difficile obtenir dans certains organismes de gouvernance des coles sup rieures ou des conseils d enseignants car les femmes sont majoritaires dans 110 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT les m tiers de l enseignement repr sentant parfois jusqu 80 des effectifs de certains secteurs En ce qui concerne la mise en place des nouveaux programmes bien que nous n en soyons pas encore leur r daction j ai constat au cours de mon activit d enseignant depuis une trentaine d ann es une volution favorable de la repr sentation dans les manuels scolaires de la parit entre les hommes et les femmes en phase avec l volution de la soci t S il reste encore beaucoup faire nous veillerons obtenir une galit aussi parfaite que possible M Pierre Laporte adjoint de Mme V ronique Fouquat secr taire g n rale du Conseil sup rieur des programmes Je voudrais apporter quelques compl ments techniques aux propos pr c dents Le ministre de l ducation nationale a souhait renouveler le processus de conception des programmes pour le rendre plus transparent et plus coh rent Le CSP a confi des groupes techniques de sp cialistes l laboration des programmes des diff rents cycles qui seront propos s Pour assurer une certaine coh rence chaque groupe technique comprend au moins un membre du CSP qui
232. t port es sans qu elles soient suivies d une traduction op rationnelle coh rente pens e et int gr e Beaucoup d enseignants sont investis sur le terrain mais il manque parfois un pilotage efficace qui permette de syst matiser les choses Les ABCD de l galit doivent r pondre cette exigence d op rationnalit Le programme sera nergiquement pilot int grera un module de formation des formateurs et de chacun des enseignants engag s dans ce programme et fera l objet d une valuation M Roland Courteau rapporteur Concr tement combien d heures de formation seront consacr es la question de l galit Mme Johanna Barasz Dans le cadre des ABCD de l galit les formateurs b n ficieront d une journ e voire une journ e et demie de formation Le nombre d heures de formation sera l g rement moindre pour les enseignants engag s dans le programme de l ordre d une journ e Compte tenu de la mani re dont fonctionne la formation continue il est impossible de fixer un nombre moyen d heures consacrer cette question La formation continue d coule du Plan national de formation PNF et les ESPE en charge de mettre en uvre les formations sur les st r otypes ne disposent pas de cadre horaire pr cis pour le faire Pour donner un point de comparaison avant la cr ation des ESPE la formation initiale des enseignants l apprentissage de la 94 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXIS
233. t apprend le respect de soi et le respect de l autre cet gard la charg e de mission suivi de la mise en uvre des ABCD de l galit au minist re des droits des femmes a point du doigt la question des espaces de jeux dans les coles Selon elle pour les filles comme pour les gar ons la motricit la mobilit dans l espace physique est une des comp tences de base et fondamentale du d veloppement de l enfant Or s appuyant sur un document de l ducation qui pr cise toutes les normes de m tres carr s en fonction du nombre de classes d l ves etc elle a d couvert qu il tait parfois impossible de courir dans la cour de r cr ation tellement elle est petite D s l ge de 3 ans la mobilit des filles diminue pour s estomper progressivement jusqu dispara tre et s exprimer tant pour elles que pour l ensemble de la population par les filles n aiment pas le sport a t elle regrett Cette information para t essentielle la d l gation Au del de la notion de plaisir vidente pour les enfants jouer en bougeant en allant l aventure en assumant ses r ussites et ses checs l enfant construit aussi de l estime de soi et de la confiance en soi Comme le rappelait Nicole Abar ceci est une ressource fondamentale pour oser aller de l avant prendre des risques et assumer des responsabilit s tout au long de sa vie A La question des espaces l cole est
234. t apparemment positif l image et son commentaire enferment l ouvri re dans une repr sentation univoque C est un st r otype sournois Dans le m me esprit un autre manuel intitule une double page tre ouvrier au XX me si cle et pr sente des photos de m tallurgistes au d but du si cle et de c g tistes Gandrange tous masculins avec ce commentaire tre ouvrier au XX si cle c est d abord tre un homme Enfin un manuel se termine par plusieurs pages de notices biographiques rassembl es par ordre alphab tique de l empereur Auguste l empereur Yongle point de femme Beaucoup d historiens ont imput la surrepr sentation des hommes dans les manuels d histoire au primat de l histoire politique et militaire dans l enseignement de cette discipline Dans cette logique un domaine scientifique comme celui des math matiques ne permettrait pas une approche aussi biais e Qu cela ne tienne Nous avons tudi les nouveaux manuels de math matiques de Terminale S et de Terminale bac pro parus en 2010 et en 2011 Qu y constatons nous La sous repr sentation num rique des femmes se retrouve dans ces ouvrages nous en avons compt 672 seulement sur 3 348 personnes sexu es mentionn es soit une femme pour cinq hommes La proportion de femmes parmi les personnages historiques cit s est rigoureusement la m me que dans les manuels d histoire soit 3 2 L invisibilisation des femmes e
235. t d ducation qui rel ve d sormais d une mission dite d accompagnement et de formation Les missions du bureau se d composent en deux grands volets Il intervient sur la formation initiale en contribuant avec la direction de l enseignement sup rieur au cadrage r glementaire par exemple nous travaillons actuellement sur les cole sup rieures du professorat et de l ducation ESPE Il intervient aussi sur la formation continue des personnels travers la mise en uvre du plan national de formation des corps d inspection J insiste sur le fait que nous ne touchons pas les enseignants Au niveau national nous proposons des actions en direction des personnels relais qui il revient ensuite de d ployer dans le cadre des plans acad miques les dispositifs au niveau des acad mies en fonction des priorit s locales Je vais vous pr senter notre cahier des charges la fois en formation initiale et en formation continue et essayer d voquer un certain nombre d exemples Comme vous l avez indiqu de mani re peut tre un peu n gative dans vos propos liminaires la formation sur le th me de l galit entre hommes 124 LUTTER CONTRE LES STEREOTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L ECOLE UN CREUSET DE L EGALITE et femmes n existe pas en tant que telle Pour autant nous nous sommes attach s dans un ensemble de textes r glementaires poser des invariants en formation concernant ces th matiques
236. t l ambition est de r fl chir l volution des programmes et des formations J ai galement t directrice d un institut universitaire de formation des ma tres IUFM Poitiers et formatrice depuis de tr s nombreuses ann es Avec Claire Pontais nous avons essay de dresser un bilan de ce qui existe actuellement dans les ESPE par rapport ce qui existait pr c demment Le r f rentiel des comp tences professionnelles auquel vous avez fait allusion est certes nouveau mais nous en avions d j tabli un en 2007 de fa on moins concert e mais dont la premi re comp tence portait galement sur les valeurs outre la la cit le th me principal tait celui de l galit La question de l galit tait trait e de mani re tr s satisfaisante sous un angle plus philosophique que sociologique Elle est rest e pr sente dans la formation de mani re transversale Sa place tait toutefois marginale en termes de temps Elle tait en outre difficilement int gr e dans le reste du dispositif L enqu te que nous avons men e aupr s des acad mies permet selon le point de vue que l on adopte d tre optimiste ou pessimiste Nous sommes plut t pessimistes en ce qui concerne la formation initiale car nous sommes dans un entre deux Tout le monde sait que les heures de formation sont extr mement r duites Cela ne fait plus l objet de d bats Or les actions consid r es comme les moins importantes pou
237. te Ces propos ne visent pas fermer la porte la r flexion sur la lab lisation J insiste simplement sur l importance de pousser la r flexion dans ses d tails pour mesurer toutes les implications des processus envisag s Mme Emmanuelle Latour Contrairement une loi le label n est contraignant que pour les organismes qui s y engagent En termes de contrainte le palmar s que j voquais est encore plus l ger Je souhaite revenir sur la notion de comp tences Si la comp tence p dagogique reste d volue l enseignant celle de l Etat est de rappeler les valeurs de la R publique Nous ne pourrons avancer que si nous reconnaissons 104 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT chacun son espace de comp tence et d intervention et si nous appuyons l id e que la comp tence en mati re d galit doit tre construite et partag e Le manuel scolaire n est qu un r v lateur des st r otypes sexistes il agit comme un thermom tre Or ce n est pas en cassant le thermom tre que l on pourra faire diminuer la temp rature Seule une comp tence partag e permettra de faire reculer les st r otypes A loccasion d une discussion sur le sujet qui nous r unit Genevi ve Fraisse philosophe et historienne de la pens e f ministe nous expliquait qu en d tectant et en pointant les exemples sexistes il tait possible de transformer t
238. te pens e et int gr e a reconnu la conseill re technique en charge des ABCD de l galit au cabinet du ministre de l ducation nationale lors de la table ronde du 20 f vrier 2014 Le constat est en ce sens unanime Beaucoup d enseignants sont investis sur le terrain et se sont appropri s la th matique qu ils s appliquent transmettre leurs coll gues Mais il manque un pilotage efficace qui permette de syst matiser les choses Les ABCD de l galit doivent r pondre cette exigence d op rationnalit Le programme est effectivement pilot il int gre un module de formation des formateurs et de chacun des enseignants engag s dans le programme Lanc e en septembre 2013 l exp rimentation des ABCD de l galit est men e conjointement par le minist re de l ducation nationale et le minist re des Droits des femmes en partenariat avec le Conseil national de documentation p dagogique CNDP D ploy e dans plus de 600 classes de dix acad mies volontaires Bordeaux Clermont Ferrand Cr teil Corse Guadeloupe Lyon Montpellier Nancy Metz Rouen Toulouse elle doit tre valu e en septembre 2014 pour que sa g n ralisation puisse tre envisag e En pratique les ABCD de l galit consistent en un ensemble d outils p dagogiques destin s aux enseignants Il s agit notamment de fiches illustr es rattach es diff rentes mati res du programme de primaire litt rature pour l
239. tes de l institution et clarifiant par l m me l articulation entre les programmes d enseignement et leur d clinaison dans les manuels Un tel dispositif devrait certainement permettre d am liorer la conformit des manuels la lettre et l esprit des programmes de veiller pr cis ment la question qui nous occupe celle des st r otypes et donc d att nuer les risques li s certains choix ditoriaux qui peuvent donner lieu contestation et pol mique Une exp rience a t engag e en ce sens pour les manuels de cycle 2 le minist re a tenu dans ce contexte une importante r union qui a donn lieu de vifs d bats avec le Syndicat national de l dition SNE et un grand nombre 112 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT d diteurs Un document de synth se que l on avait appel tort cahier des charges pour l laboration des manuels de fran ais et de math matiques avait t propos Ce terme de cahier des charges a t tr s mal re u par les diteurs et cat goriquement rejet par eux Cependant lors de cette r union s est fait jour une convergence possible si l on consid rait ce document d orientation non pas comme un cahier des charges s imposant formellement aux diteurs comme c est le cas dans le cadre d un appel d offres mais plut t comme un document de r f rence dont les auteurs et les dite
240. tinue des enseignants en poste Dans le second degr toujours selon la responsable du bureau de la formation au minist re de l ducation nationale cheffe de la formation des enseignants a la DGESCO le statut de formateur n existe pas encore contrairement au premier degr mais il est en cours d laboration l heure actuelle dans les ESPE certains formateurs sont recrut s temps partag sur la base de leurs qualit s p dagogiques Ces formateurs peuvent se former la formation de mani re th orique mais ce n est pas une obligation Ils sont g n ralement qualifi s de formateurs de terrain Les autres souvent des ma tres de conf rences en sociologie en psychologie en sciences de l ducation ou en communication entrent aussi directement dans les ESPE Ils sont recrut s par des commissions selon les modalit s de l universit et deviennent alors formateurs temps plein Pour Gis le Jean professeure de sciences conomiques et sociales la formation des formateurs sur des questions comme celle de l galit d pend fortement des maquettes des ESPE Pour notre d l gation ce caract re al atoire ne peut pas tre satisfaisant La repr sentante du minist re de l ducation nationale nous a inform s de la mise en place actuelle d un r f rentiel sp cifique aux formateurs du second degr et nous estimons que ce r f rentiel commun est indispensable La d l gation souhaite qu il
241. tion des universit s M Roland Courteau rapporteur Serait il envisageable de conditionner l accr ditation la pr sence effective de cette formation Mme Johanna Barasz Comme cela a t soulign la difficult r side dans le passage de l intention la r alit de terrain S agissant du CSP d s lors que lui est assign un objectif d galit entre les filles et les garcons et entre les hommes et les femmes il est vident qu il devra mobiliser des personnes form es cette question dans les phases de relecture des programmes Le minist re de l ducation nationale ne peut que r pondre positivement cette demande et s emploiera la relayer au CSP En ce qui concerne les ESPE la probl matique d passe tr s largement la question de l galit Si je le confirme les formations sur l galit ne sont pas toujours pr sentes il en est de m me pour toutes les formations concernant la transmission des valeurs de la R publique qu il s agisse de la la cit ou de la lutte contre toutes les discriminations Aussi il ne serait pas l gitime de fonder une d cision d accr ditation ou de non accr ditation sur la seule entr e du genre La mise en uvre du tronc commun de formation doit tre consid r e dans son ensemble Bien entendu compte tenu de l engagement du minist re de l ducation nationale en faveur de l galit cette question ne sera pas n glig e Enfin sans entrer dans un d bat de fo
242. titre que l ducation au num rique ce qui prouve qu il fait partie int grante des mutations l uvre dans la soci t 24 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT professionnels de l ducation nationale qui pourraient tre confi e cette mission b Le choix des manuels utilis s par les l ves rel ve infine des professeurs qui niveau par niveau vont tablir des listes s lectionn es par leur soin Pascale G l bart charg e de mission ducation au Syndicat national de l dition nous le rappelait ce sont plus de 3 000 manuels qui sont envoy s chaque ann e dans les tablissements et soumis au regard critique des enseignants qui sont en r alit les prescripteurs des manuels par l tablissement de listes destin es aux familles Fran oise Vouillot responsable du groupe ducation du Haut Conseil l galit femmes hommes nous rappelait par ailleurs lors de la table ronde du 20 f vrier 2014 que les acteurs qui ach tent effectivement les manuels sont dans le primaire les communes au coll ge le minist re de l ducation nationale via le rectorat et au lyc e les r gions qui depuis 2004 r alisent directement l achat pour les tablissements ou fournissent des ch ques livres aux familles Votre rapporteur s tait interrog sur la possibilit d inciter les collectivit s publiques financeures
243. tre les sexes 6 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT Comme le rappelait Sylvie Cromer sociologue chercheure l Universit de Lille 2 et l INED les manuels ne sont jamais le reflet du monde dans lequel on vit mais toujours une projection imaginaire d un ordre social sexu qui ne correspond pas n cessairement la r alit Ils montrent les repr sentations st r otyp es dans lesquelles nous baignons tous et que nous reproduisons m me de fa on inconsciente Pourtant si l une des missions essentielles de l cole r side bien dans la transmission des valeurs d galit et de respect entre les filles et les garcons c est de l ensemble de la communaut ducative que d pend la r ussite de ce projet C est a elle de relever ce d fi Les premiers r sultats du programme des ABCD de l galit sont prometteurs Ils montrent aussi que le combat contre les pr jug s sexistes est une d marche d licate et difficile qui peut tre facilement d tourn e qu il faut donc soutenir et accompagner C est l objet de ce rapport d information Apr s avoir entendu les repr sentantes du Centre Hubertine Auclert ainsi que Sylvie Cromer sp cialis e dans les sciences de l ducation le 30 janvier 2014 la d l gation a proc d trois table rondes qui ont r uni des repr sentants institutionnels des professionnels de l ducation et
244. ts Les enseignants doivent cependant tre form s leur utilisation Si la question des manuels est tr s importante le choix par le professeur du document pertinent et de son utilisation dans une d marche p dagogique en vue d duquer l galit l est tout autant M Roland Courteau rapporteur Monsieur Turion pourriez vous apporter des pr cisions sur la proposition de charte destin e aux diteurs et qui n a jamais t mise en uvre Pouvez vous nous clairer sur le renouvellement du stock des anciens manuels comportant des st r otypes M Xavier Turion Aujourd hui le ministre tient absolument respecter scrupuleusement la p riode de douze mois qui doit s couler entre la publication des programmes et leur mise en application en vertu de l article D 311 5 du code de l ducation Cela n a pas toujours t le cas Nous avons tous en m moire la r forme du lyc e sous le pr c dent quinquennat C est la raison pour laquelle les programmes sur lesquels le CSP commencera travailler au d but de l ann e 2015 n entreront en vigueur qu la rentr e 2016 Nous comptons mettre profit ce long temps d appropriation pour former les enseignants et b tir des ressources p dagogiques d accompagnement J insiste donc sur l importance du respect de ce d lai qui doit aussi permettre au minist re d entretenir des relations r guli res avec les diteurs afin de s assurer qu il n y a aucune
245. tudes sources Ce guide tr s op rationnel donne aussi des pistes tr s pratiques l gard des s ances d activit s Il invite lire les manuels en se posant trois questions les personnages f minins et masculins sont ils repr sent s de mani re paritaire quelles sont les qualit s et les actions attribu es aux hommes et aux femmes quelles sont les interactions entre hommes et femmes en particulier un sexe y est il discrimin Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Votre intervention compl te les l ments statistiques d appr ciation communiqu s par le centre Hubertine Auclert et nous aidera d gager les probl matiques de notre th me de travail portant sur les st r otypes sexu s dans les manuels scolaires Le traitement des repr sentations des hommes et des femmes que d aucuns pourraient consid rer comme anodin est au contraire le creuset d une culture commune et du vivre ensemble L ouvrage Sexes et manuels pourrait il servir de guide pratique joint au livre du ma tre Mme Sylvie Cromer Cet ouvrage r dig l attention de tous les acteurs enseignants ou cadres dans des pays anglophones et francophones me para t trop complexe Il n a pas t con u cette fin on pourrait cependant s en inspirer Madame la Pr sidente je rejoins vos propos sur l importance de cette question qui structure la coh sion sociale et notre culture commune non seulement en France mai
246. udiants choqu s ou qui s opposent nos actions m me si ce n est heureusement pas la majorit Nous avons donc r fl chi des solutions d autant que j appartiens galement une association qui uvre sur le th me du genre dans la formation Nous pouvons aborder le sujet de front comme dans les ABCD de l galit ou dans les conf rences ou pour emprunter la formule de Spinoza avancer masqu s Nous pouvons travailler partir d exemples concrets et peu discutables comme le sexisme dans les catalogues de jouets Le d bat pourra tre productif car il est impossible de nier la r alit des images Celles ci sont un support commode pour initier des discussions Pour pouvoir d construire les st r otypes il faut pr alablement les identifier Il faut ensuite savoir ce que l on veut reconstruire a la place Le probl me n est pas que des petits gar ons jouent au football mais que les petites filles ne puissent pas le faire galement videmment l objectif n est pas que toutes les petites filles jouent au football mais qu elles en aient la possibilit si elles le souhaitent A l inverse les petits gar ons doivent avoir le choix de faire de la danse Tout le monde doit pouvoir acc der tout ce qui me semble tre une parfaite valeur r publicaine Mme Nicole Abar L cole r publicaine accueille les enfants pendant de nombreuses ann es Nous avons donc tout le temps d aborder ce sujet qui fait partie
247. ue de confiance en elles il existerait des qualit s et des comp tences naturelles des femmes et des hommes les hommes ne seraient ni disponibles ni capables de s occuper des enfants en t moignent les publicit s pr sentant les hommes dans des postures d plorables lorsqu ils s occupent d enfants 96 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT l galit engendrerait un risque de masculinisation des femmes et de perte de virilit des hommes Le Laboratoire a labor un document intitul Les st r otypes c est pas moi c est les autres qui vise comprendre les st r otypes et les raisons de leur ancrage Le document labor avec Catherine Vidal neurobiologiste fran aise auteure de l ouvrage Le cerveau a t il un sexe aborde la fabrication des filles et des gar ons questionne le lien avec les facteurs biologiques et propose des cl s de d cryptage des st r otypes travers plusieurs exemples parmi lesquels l id e largement v hicul e que les gar ons seraient plus dou s en math matiques le document montre en quoi les in galit s renforcent les st r otypes qui eux m mes outillent les discriminations Celles ci viennent leur tour alimenter les in galit s De la m me mani re les st r otypes l gitiment les in galit s qui inspirent des discriminations celles ci renfor
248. uer l galit 3 Auditionn e par la d l gation le 20 f vrier 2014 dans le cadre de la table ronde tablir un diagnostic partag et tracer les pistes de r flexion 4 Genevi ve Fraisse n e a Paris en octobre 1948 est une philosophe francaise et historienne de la pens e f ministe 32 LUTTER CONTRE LES ST R OTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L COLE UN CREUSET DE L GALIT Dans cette perspective au del de la r forme des manuels scolaires l enjeu est bien d duquer les enseignants ce regard critique Pour notre d l gation c est d ailleurs l une des missions de l ducation nationale que de susciter une vision critique du monde chez les citoyens en devenir A FORMER LES ENSEIGNANTS COMBATTRE LES STERETOTYPES SEXISTES EST UNE D MARCHE D LICATE ET DIFFICILE Les repr sentations que nous avons des rapports humains d coulent de repr sentations et de sentiments intimes forg s dans nos exp riences de vie n cessairement singuli res Travailler sur les repr sentations suppose donc de mobiliser des croyances intimes puissamment ancr es et de remettre en cause des convictions parfois inconscientes mais structurantes de nos personnalit s Ceci explique qu il peut susciter des malentendus puisqu il manipule des symboles Les pol miques autour des s quences p dagogiques propos es dans le cadre des ABCD de l galit l ont d montr l instrumentalisation malheur
249. ur CAFIPEMF Nous travaillons a la cr ation d un dispositif similaire pour les formateurs du second degr Elle n existait videmment pas puisque ceux ci n taient pas statutairement reconnus Nous avons cr un r seau national depuis deux ans Notre objectif est d sormais de constituer un r f rentiel des formateurs afin d asseoir leur professionnalit Cet exercice n est toutefois pas vident r aliser car le m tier est difficile d finir Mme Brigitte Gonthier Maurin pr sidente Ces pr cisions taient importantes 130 LUTTER CONTRE LES STEREOTYPES SEXISTES DANS LES MANUELS SCOLAIRES FAIRE DE L ECOLE UN CREUSET DE L EGALITE Mme Virginie Houadec conseill re p dagogique aupr s de l Inspection de l ducation nationale IEN Toulouse rive gauche et charg e de formation dans les ABCD de l galit Rappelons que pour le premier degr les professeurs des coles passent un examen le certificat d aptitude aux fonctions de ma tre formateur La proc dure est tr s compl te et s tale sur toute une ann e Les enseignants doivent d abord faire preuve de leurs comp tences au sein de leur classe Ils sont inspect s par un jury de cinq personnes dont l inspecteur d partemental et doivent obtenir une note minimale de 15 Ils doivent galement tre capables de r aliser une critique de le on c est dire de s adresser un coll gue pour le faire avancer dans ses pratiques professi
250. urs sont susceptibles de s inspirer de m me que les enseignants et les corps d inspection lorsqu ils proc dent aux choix des manuels Nous ne sommes pas all s plus loin pour le moment Cette id e fait peut tre partie des pistes explorer pour l avenir Pour am liorer la prise en compte par les manuels des principes fondamentaux de la R publique et notamment de l galit il nous semble important de respecter des dispositions du code de l ducation et en particulier l article D 311 5 qui fait obligation aux ministres de l ducation nationale de ne pas mettre en uvre des programmes avant un an apr s la date de publication desdits programmes Cette p riode entre la publication des programmes et leur mise en uvre effective et donc la date partir de laquelle le manuel sera propos au choix des enseignants donne du temps la r flexion l appropriation des programmes et leur bonne compr hension Par ailleurs le contact qui a toujours exist entre les concepteurs de programmes et les diteurs dans toutes les diff rentes phases d laboration de ces programmes peut incontestablement concourir la bonne compr hension de ceux ci Nous n avons pas encore tudi cette question avec le CSP Le minist re est pr t prendre contact avec les diteurs une fois que les propositions du conseil lui auront t transmises un tel contact nous appara t en effet capital Enfin au moment o s lab
251. xemple qu Paris seulement 7 5 des conducteurs de bus sont des femmes faute de vivier suffisant de femmes form es pour ce poste Enfin l actualit souligne l inqui tude des familles qui certes sont instrumentalis es dans le d bat qui a lieu dans la presse Or la famille peut tre un vecteur essentiel de lutte contre les st r otypes pour peu que nous fassions l effort de fournir des explications sur le choix des manuels scolaires notamment Mme Johanna Barasz J apporterai des l ments de r flexion sur les d marches de lab lisation ou de palmar s en particulier sur la question de l institution en charge de lab liser ou de distinguer les manuels Le minist re de l ducation nationale ne pourrait pas distinguer un document sur des crit res relatifs l galit ou la diversit si celui ci est susceptible de poser des difficult s au regard d autres sujets critiques Le contexte actuel de pression vis vis de la litt rature jeunesse et des manuels en particulier la pol mique r cente relative au livre Tous poil montre bien les difficult s que poserait la lab lisation par l tat d un document que d aucuns pourraient contester Par ailleurs l absence de contr le des manuels scolaires par l ducation nationale d coule d une histoire qui ne peut se lire qu l aune de l galit entre les filles et les gar ons Elle implique une notion de libert p dagogique dont il faut tenir comp

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