ÉCONOMIE SOLIDAIRE : LES ENJEUX EUROPÉENS
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1. n 261 59 3 trimestre 1996 VERLEY P conomie de march une construction historique Alternatives conomiques n 166 janvier 1999 VIENNEY C Socio conomie des organisations coop ratives tome 2 analyse compar e des coop ratives fonctionnant dans des syst mes socio conomiques diff rents Paris Coop rative d information et d dition mutualiste 1982 YOUNG D R If Not Profit For What D C Heat Lexington Massachusetts 1983 HERM S 36 2003 352. pas un hasard que les termes d conomie sociale ou de tiers secteur aient t plus facilement repris parce qu ils peuvent tre d lest s de la dimension politique cons titutive de l conomie solidaire En effet il ne saurait y avoir de l gitimit pour l conomie solidaire si l on ne renoue pas avec un questionnement politique sur l conomie susceptible de substituer la repr sentation domi nante de la soci t de march celle d une conomie plurielle Passet 1996 Roustang et al 1997 Aznar ef al 1997 OCDE 1996 Si la l gitimit de l conomie de march est av r e dans les d mocraties contemporaines l imaginaire de la soci t de march proc de par contre deux r duc tions aux cons quences d sastreuses pour les relations entre conomie et soci t Elle r duit l co nomie de march la rencontre de l offre et de la demande par le biais de la fixation d un prix en oubliant que les march s r els supposent des r gles des institutions et des r seaux qui encadrent la formation et la rencontre de cette offre et de cette demande Gadrey 2000 Granovetter 2000 Elle r duit en outre l conomie au march en occultant les autres principes conomiques que sont la redistribution et la r ciprocit Or les conomies des d mocraties modernes se sont aussi b ties en s appuyant sur des articulations entre ces deux principes r unis sous le concept englobant de solidarit C est pourqu
3. Jean Louis Laville Laboratoire de Sociologie du changement des institutions LSCI CNRS CONOMIE SOLIDAIRE LES ENJEUX EUROP ENS L intensification des relations de service dans l conomie constitue avec la globalisation le grand changement structurel des activit s productives Ce processus de tertiarisation s est tra duit en particulier par l importance accrue dans l activit et l emploi des services relationnels c est dire les services bas s sur l interaction directe entre prestataire et destinataire Roustang 1987 Dans ce contexte des innovations manant de la soci t civile se sont manifest es dans toute l Europe prenant pour la plupart les formes associative et coop rative L importance prise par ces initiatives dans des domaines tels que la sant les services sociaux la culture et les loisirs atteste des enjeux associ s dans les pays europ ens une nouvelle dynamique d conomie solidaire Cette contribution a d abord pour objet de cerner cette r alit mais elle souligne ensuite la con fusion dont atteste le recours diff rentes terminologies refl t e dans les avanc es et limites de la reconnaissance par l Union europ enne Une nouvelle dynamique Dans les pays scandinaves de nouvelles organisations ont montr une fa on d agir diff rente de celle des associations traditionnelles Se d tournant d une approche politique et culturelle h g monique dans les ann es 1970 elles ont pro
4. d activit s les services de la vie quotidienne les services d am lioration du cadre de vie les services culturels et de loisirs les services d environnement Dans le prolongement de ces investigations la Commission euro p enne a poursuivi une d marche de valorisation des initiatives locales destin e activer la r flexion et l action dans ce domaine En particulier par le biais de la reconfiguration des fonds structurels et par une op ration pilote de la direction g n rale emploi sur le tiers syst me destin e mieux en cerner l impact sur la cr ation d emplois Finalement le caract re multi dimensionnel des exp riences handicape encore largement leur reconnaissance pleine et enti re d sign es dans un lieu institutionnel comme des entreprises d conomie sociale elles sont dans d autres enceintes consid r es comme des associations de par ticipation citoyenne et elles sont valoris es ailleurs comme un tiers syst me cr ateur d emplois Ces diff rentes appellations entretiennent la confusion Cependant cette terminologie fluctuante n est pas irrationnelle Elle est le produit d une histoire longue qui a marqu les deux HERM S 36 2003 31 Jean Louis Laville derniers si cles des pays europ ens Dans ce domaine comme dans bien d autres la politique l ducation le droit l laboration d un langage commun au niveau europ en ne peut tre que le fruit de longs d bats Ce n est
5. e domicile Sajardo Moreno 1996 L essor coop ratif dans les activit s qui viennent d tre cit es est li la possibilit l gale d une ouverture de coop ratives traditionnellement bas es sur une cat gorie homog ne vers une repr sentation de diff rentes parties prenantes dans les organes de d cision volontaires tra vailleurs consommateurs collectivit s locales comme la loi de 1991 l a permis en Italie Borzaga Mittone 1997 Il n est par ailleurs pas tonnant que les coop ratives de type social se d veloppent dans les pays o les r gimes d tat Providence n avaient que peu sollicit les associations dans les pres tations de services et o les associations sont limit es du point de vue de leurs activit s conomiques un degr moindre au Royaume Uni les associations ont t relay es dans certains champs par des coop ratives sociales pour l insertion ou pour des services comme la garde d enfants et l aide domicile Le nombre d initiatives difficile recenser n est gu re sup rieur quelques dizaines mais il existe galement des entreprises communautaires community enterbrises nombreu 28 HERM S 36 2003 conomie solidaire les enjeux europ ens ses en cosse et repr sentant pour l ensemble du Royaume Uni 400 unit s de production en 1995 avec 3 500 employ s Parall lement les organisations volontaires ont contribu pallier des man ques comme en t moigne l exe
6. erminolo gies conomie solidaire mais aussi tiers secteur et conomie sociale soci t civile et organisations non gouvernementales qu il importe de situer les unes par rapport aux autres HERME S 36 2003 29 Jean Louis Laville La notion de tiers secteur d signe les associations et a t promue dans les pays anglo saxons dans une optique de valorisation de l action volontaire Par ailleurs dans le d bat sur la d mocratie europ enne ou sur les rapports Nord Sud ce sont plus les notions de soci t civile ou d organi sations non gouvernementales Une autre notion est mobilis e principalement dans les pays francophones celle d conomie sociale qui vise regrouper tous les statuts juridiques dans lesquels la r mun ration du capital est limit e associations mais aussi coop ratives et mutuelles Mais les statuts constituent seulement des garde fous qui ne sauraient eux seuls entraver une banalisation dont l histoire de l conomie sociale et du tiers secteur t moigne largement Alors que les analyses en termes de tiers secteur et d conomie sociale se focalisent sur la dimension conomique d autres termes comme soci t civile organisations non gouvernemen tales voire associations ont tendance occulter toute port e conomique dans les activit s ainsi d sign es Quand ils sont utilis s c est la contribution aux d bats d mocratiques aux niveaux national ou international qui est mise en a
7. ervices dans le secteur public et dans les grandes organisations de bienfaisance qui regroupent les associations plus anciennes avec les quelles elles cohabitent puisqu Vienne par exemple 65000 enfants sont accueillis pour moiti dans le service public et pour moiti dans des associations la fois traditionnelles et issues de ces ini tiatives dites de base Leichsenring 1997 Comme en France et en Belgique il s agit de renouveler les formes d offre associative en reconnaissant que l absence de but lucratif ne garantit pas elle seule le respect des usagers ce titre principales prestataires de service Les associations ont longtemps b n fici de quasi mono poles locaux Parce qu il existait une tradition de coop ration entre pouvoirs publics et associa tions les innovations ont leur tour adopt ce statut mais sur des bases renouvel es et en d finissant comme enjeu central les fonctionnements associatifs Selon leurs promoteurs c est de leur capacit susciter une expression des usagers au sens de voice chez Hirchsman Pestoff 1998 et mobiliser des engagements volontaires diversifi s comme trouver de nouveaux qui libres financiers appropri s dans un contexte moins prot g que d pend terme la l gitimit de l offre associative de services Laville Nyssens 2001 Des difficult s symptomatiques Cette effervescence d initiatives s est accompagn e de la diffusion de diff rentes t
8. ho aux efforts francophones pour restaurer la notion d conomie sociale la Commission europ enne a cr d s les ann es 1980 une direction g n rale d di e l conomie sociale Mais dot e d une l gitimit et de moyens limit s elle est rest e marginale jusqu sa suppression dans les ann es 1990 Ses activit s ont t formellement int gr es la direction consacr e aux petites et 30 HERM S 36 2003 conomie solidaire les enjeux europ ens moyennes entreprises mais ce changement de responsabilit institutionnelle atteste d une visi bilit r duite au regard des enjeux conomiques Par contre le regain associatif a engendr une ouverture de la direction g n rale soci t de l information vers les associations alors consid r es comme porteuses d une participation citoyenne dans la construction europ enne Des structures permanentes comme le Forum con sultatif europ en sur l environnement ou des v nements comme la premi re convention de la soci t civile organis e en 1999 par le Conseil conomique europ en tentent d amorcer un dialogue civil C est alors l enjeu politique auquel est donn e la priorit et l on ne parle pas dans ce cas d conomie mais d associations voire de soci t civile ou d organisations non gouver nementales Dacheux 2000 Si la contribution aux enjeux conomique et politique reste peu identifi e la Commission europ enne s e
9. ino in co operation with European Commision DGV CGM Consorzio nazionale della cooperazione sociale 1998 CIRIEC Tiers syst me une d finition europ enne in Les Entreprises et organisations du troisi me syst me Un enjeu strat gique pour l emploi Action pilote troisi me syst me et emploi de la Commission euro p enne Bruxelles Ciriec 1999 COLIN B GARDIN L LAVILLE J L conomie des services de proximit Paris Plan Construction et Architec ture Union nationale des f d rations d organismes HLM et avec le concours de la Caisse des D p ts et Consignations 1995 DACHEUX E Vaincre l indiff rence les associations dans l espace public europ en Paris CNRS ditions coll CNRS Communication 2000 DEFOURNY J ed The Emergence of Social Enterprises in Europe Bruxelles EMES European Network 1999 EME B Lecture d Habermas et l ments provisoires d une probl matique du social solidariste d intervention ron o LSCI IRESCO CNRS 1993 ESPING ANDERSEN G The Three Worlds of Welfare Capitalism Harvard Harvard University Press 1990 EVERS A Le tiers secteur au regard d une conception pluraliste de la protection sociale in Produire les solidarit s La part des associations Paris Mire avec la collaboration de la Fondation de France 1997 EVERS A BODE I GRONBACH S GRAF A The Enterprises and Organisations of the Third System A Strate gic Challenge f
10. ion de France Produire les solidarit s La part des associations Paris 1997 LIPIETZ A L Opportunit d un nouveau type de soci t vocation sociale rapport d tape relatif la lettre de mis sion du 17 septembre 1998 de Madame Aubry ministre de l Emploi et de la Solidarit 2000 LORENDAHIL B Integrating the Public Sector and Cooperative Social Economy Towards a Swedish New Model in Annals of Public and Cooperative Economics 68 p 3 1997 OCDE R concilier l conomique et le social Vers une conomie plurielle Paris OCDE 1996 ORTMANN A SCHLESINGER M Trust Refute and the Role of Non Profit Enterprise Voluntas 8 2 1997 PASSET R L conomique et le vivant Paris Economica 1996 PESTOFF V A Social Enterprises and Civil Democracy in Sweden Enriching Work Environment and Empowering Citizens as Co Producers Stockholm School of Business 1997 PESTOFF V A Beyond the Market and State Social Entreprises and Civil Democracy in a Welfare Society Ashgate Aldershot 1998 ROUSTANG G L Emploi un choix de soci t Paris Syros 1987 34 HERM S 36 2003 conomie solidaire les enjeux europ ens ROUSTANG G LAVILLE J L EME B MOTH D PERRET B Vers un nouveau contrat social Paris Descl e de Brouwer 1997 SAJARDO MORENO A conomie sociale et services sociaux en Espagne Revue des tudes coop ratives mutualistes et associatives RECMA
11. mple des playgroups pour l accueil des jeunes enfants En Angleterre et au Pays de Galles d s 1986 plus de la moiti des enfants qui b n ficiaient d un accueil collectif allait dans un playgroup service d accueil temps partiel pour les enfants de moins de cinq ans r sultant d une initiative parentale r agissant contre la p nurie des formules de garde La situation est tr s diff rente dans les pays o les pouvoirs publics ont pris l habitude d un par tenariat troit avec les associations En Allemagne et en Autriche les initiatives ont t qualifi es d entraide pour traduire la volont de responsabilisation des personnes dont elles taient por teuses Elles peuvent tre divis es en trois sous ensembles des groupes semi informels des groupes d auto assistance c est dire unissant des personnes touch es par le m me probl me et des groupes d fendant la cause de certaines populations dont ils ne font pas partie Ils sont constitu s sur une base volontaire et le travail professionnel r mun r n intervient qu en compl ment Ces ini tiatives sont 70000 en Allemagne avec approximativement 2 65 millions de personnes engag es Evers Bolde e al 1999 Elles ont foisonn partir de la d cennie 1980 surtout dans les domaines de la sant et de l action sociale entre 5 000 et 10000 groupes pour le seul domaine de la sant Elles prennent racine dans une critique de la bureaucratisation des s
12. oi une reconnaissance des dynamiques collectives cherchant lier co nomie et solidarit s av re d cisive Les acteurs qui y sont engag s ont une responsabilit cet gard ils peuvent cultiver leurs particularismes ou au contraire uvrer ensemble pour qu une logique tierce distincte du march et de l tat devienne l une des composantes d un d velop pement durable au xxI si cle NOTE 1 Les donn es pr sent es dans ce paragraphe sont reprises de diff rents travaux o elles ont t expos es sous une forme plus compl te en particulier Laville 2000 Laville e al 2000 et Laville Nyssens 2001 R F RENCES BIBLIOGRAPHIQUES AZNAR G CAILL A LAVILLE J L ROBIN J SUE R Vers une conomie plurielle Paris Syros Alternati ves conomiques 1997 BARTH L MY M Les Associations dans la soci t fran aise un tat des lieux Centre d tude de la vie politique fran aise Paris Fondation nationale des sciences politiques CNRS 1994 BORZAGA C The Economics of the Third Sector In Europe The Italian Experience Department of Economics University of Trento Trento 1998 32 HERM S 36 2003 conomie solidaire les enjeux europ ens BORZAGA C MITTONE L The Multistakeholders versus the Nonprofit Organization Universit degli Studi di Trento draft paper n 7 1997 BORZAGA C SANTUARI dir Social Enterprises and New Employment in Europe Trent
13. or Employment national report Germany Li ge CIRIEC Working Group 1 1999 FERRERA M The Southern Model of Welfares in Social Europe Journal of European Social Policies vol 6 1996 FRAISSE L GARDIN L LAVILLE J L dir Le Fonctionnement socio conomique du Troisi me syst me Recherche europ enne pour la direction de l emploi et des affaires sociales DGV de la Commission des Communau t s europ ennes 2000 GADREY J La gauche et le march une incompr hension plurielle Le Monde 10 mars 1999 GADREY J Nouvelle conomie nouveau mythe Paris Flammarion 2000 GARDIN L R gies de quartier et hybridation des ressources Paris LSCI CNRS 2000 GRANOVETTER M Le March autrement Paris Descl e de Brouwer 2000 HANSMANN H The Role of Nonprofit Enterprise Yale Law Journal 89 1980 ION J La Fin des militants Paris ditions de l Atelier 1997 JouEN M Diversit europ enne mode d emploi ditions Charles L opold Mayer coll Gouvernance et d mocratie 2000 KLAUSEN K K SELLE P The Third Sector in Scandinavia Voluntas 7 p 2 1996 HERM S 36 2003 33 Jean Louis Laville LAVILLE J L BORZAGA C DEFOURNY J EVERS A LEWIS J NYssENS M PESTOFF V Tiers syst me une d finition europ enne in Les Entreprises et organisations du troisi me syst me Un enjeu strat gi que pour l emploi Action pilote Troisi me sys
14. pos dans les ann es 1980 de nouvelles formes organisationnelles et des solutions aux probl mes sociaux locaux Klausen Selle 1996 p 99 HERM S 36 2003 27 Jean Louis Laville 122 Parmi celles ci figurent les organisations dites de promoteurs de projets au Danemark constitu es partir de l implication forte d une ou plusieurs personnes et les coop ratives dans la garde d enfants en Su de Dans ce pays en 1994 1768 structures non municipales de garde taient en fonctionnement accueillant 12 des enfants b n ficiant de structures d accueil et parmi celles ci 1020 taient des coop ratives de parents et 117 des coop ratives de travailleurs Pestoff 1997 1998 La forme coop rative et associative participe dans ce contexte autant un red ploiement des services existants qu la cr ation de nouveaux services La coop ratisation des services sociaux Lorendahl 1997 Pestoff 1998 r pond avant tout une vis e d accroisse ment du r le des usagers tels les parents pour l organisation de l accueil de leurs enfants et elle a t admise sous la pression des contraintes financi res s exer ant sur le secteur public Dans les pays m diterran ens cest paradoxalement la m me forme juridique qui a t sollicit e le statut coop ratifa t utilis pour proposer des services que le secteur public m arrivait pas assumer En Italie les coop ratives sociales se sont impos es su
15. r de nombreux territoires par leur capacit endosser des fonctions qui n taient pas remplies pr c demment recrutement de popu lations exclues du march du travail et mise en place de services aux personnes Elles se sont d ve lopp es rapidement puisque n es dans les ann es 1970 elles font l objet d une loi nationale en 1991 etsontenviron 3000 en 1996 regroupant pr s de 100000 associ s dont environ 7 5000 salari s mobi lisant 9000 b n voles et rendant des services plusieurs centaines de milliers de personnes Borzaga 1998 La loi de 1998 sur les coop ratives de solidarit sociale au Portugal regroupe quant elle Les membres effectifs b n ficiaires des services et les membres volontaires apporteurs de biens ou services non r mun r s Les coop ratives vocation sociale sont parall lement apparues en Espagne La loi g n rale de 1999 mentionne les coop ratives d initiative sociale destin es fournir des services ducatifs de sant d insertion ou concernant tout autre besoin social non couvert par le march Au niveau r gional existent en Catalogne des coop ratives mixtes d int gration sociale au pays Basque et dans la r gion de Valence des coop ratives d int gration sociale par exemple dans cette derni re certaines coop ratives de travail associ compos es des travailleurs ont volu vers une organisation mixte d int gration producteurs consommateurs sp cialement dans l aid
16. st plus int ress e l enjeu social repr sent par le tiers secteur l conomie sociale ou l conomie solidaire Dans ce cas c est le potentiel de cr ation d emplois qui constitue le biais par lequel la Commission aborde les initiatives Cette reconnaissance du point de vue social mane d un long processus initi par le Livre blanc Croissance comp titivit emploi les d fis pour entrer dans le Xxr si cle pr sent par Jacques Delors en 1993 en conformit avec le mandat qu il avait sollicit des chefs d tat europ ens Jouen 2000 p 19 L accent y tait mis sur la r ponse de nouveaux besoins offrant des gisements d emplois partir de cette hypoth se initiale les tra vaux r alis s par la Cellule prospective de la Communaut europ enne ont fourni des l ments d valuation macro conomique du potentiel d emplois Mais surtout les tudes r alis es dans les diff rents pays de l Union europ enne ont permis de rep rer par quelles dynamiques socio co nomiques ces nouveaux gisements d emplois avaient d j commenc tre concr tis s Visibilisant les services de proximit mentionn s ci dessus les observations convergentes ont conclu la pertinence en la mati re d une approche innovante celle des initiatives locales de d veloppement et d emploi Jouen 2000 et ont permis de d gager 19 domaines Commission europ enne 1995 1996 1998 d offre situ s dans 4 grands secteurs
17. t me et emploi de la Commission europ enne Li ge CIRIEC 2000 LAVILLE J L Le tiers secteur un objet d tude pour la sociologie conomique in Sociologie du travail Qu est ce que le tiers secteur Associations conomie solidaire conomie sociale 2000 LAVILLE J L NysseNs M The Social Enterprise Towards a Theoretical Approach in BORZAGA C DEFOURNY J The Social Enterprises in Europe Londres Routledge 2001 LAVILLE J L NYssENS M dir Les Services sociaux entre associations tat et march Paris La D couverte 2001 LEICHSENRING K The Role of the Labour Market Service in Supporting Non Statutory Childcare Providers Vienne European Center for Social Welfare Policy and Research 1997 LEIRA A Models of Motherhood Welfare State Policy and Scandinavian Experiences of Everyday Practices Cam bridge Cambridge University Press 1992 LEROUX P Aux philosophes Paris 1851 p 170 cit par A LE BRAS CHOPARD M tamorphoses d une notion la solidarit chez Pierre Leroux in La Solidarit un sentiment r publicain Centre universitaire de recherches administratives et politiques de Picardie Paris Presses Universitaires de France 1992 Lewis J Women in Britain Since 1945 Blackwell Londres 1992 Lewis J Le secteur associatif dans l conomie mixte de la protection sociale n MIRE Rencontres et Recherches avec la collaboration de la Fondat
18. vant Pour viter ces cueils autrement dit l oubli d une des deux dimensions conomique ou politique l conomie solidaire tente de fonder une approche tripolaire la fois politique mar ch tat soci t civile et conomique march redistribution r ciprocit qui int gre l appro fondissement des compl mentarit s autant que des tensions entre p les L accent est mis sur le caract re fondamentalement ouvert pluraliste et interm diaire Evers 1997 p 54 55 des ph nom nes tudi s Plus qu un secteur au sens strict ce sont des activit s contribuant la d mocratisation de l conomie qui sont rep r es sachant que certaines d entre elles comme le commerce quitable ont une dimension internationale Il convient de plus de souligner qu un tel mouvement mul _tiforme d conomie solidaire n a pas pour objet de se substituer l action tatique ila au contraire pour but de proposer des formes de r gulation politique cherchant en articulation avec les r gu lations publiques un r encastrement de l conomie dans un projet d int gration sociale et cul turelle C est pourquoi l attitude des pouvoirs publics s av re d terminante pour l avenir La position de l Union europ enne cet gard la position de l Union europ enne n est pas d nu e d ambigu t s qui renvoient la complexit du champ et refl tent les difficult s terminologiques manant de l histoire En c
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