MEMOIRE PE2 DORMOIS Karen
Contents
1. MAISON DU GRAND CURS 08 03 05 2 ette Ro artes rat ce a iine i NGOs E e ar Rd UR ain ah an ut A 999390001999990 1 o MERA E d Des IMITA RAUM RA B E ren nr AM hc Mim Ai v PP Ata md e sea A A i DANI pci ots Ds EIE LATA AA Lei RAS AREA AN RARA ii BRM Lose weut O91c3 Jos Es Lon duel E 1 A Se roils ae lets anas Spar NAA Er a cA Rain V EAT sad ER NS 2 aS E m SEP COMMENT METTRE EN CEUVRE UNE PEDAGOGIE DIFFERENCIEE A L ECOLE MATERNELLE RESUME Tr s fr quemment voqu e pour le secondaire et depuis quelques ann es seulement pour l l mentaire la p dagogie diff renci e n est que tr s rarement abord e propos de l cole maternelle Pourtant nous montrerons ici que le fonctionnement sp cifique de l cole maternelle encourage de multiples gards la mise en ceuvre d une telle p dagogie et qu elle peut tre au moins aussi riche qu en l mentaire MOTS CLES p dagogie diff renci e p dagogie centr e sur l apprenant cycle des apprentissages premiers valuation formative langage2. De plus les enfants parlaient souvent tous la fois si bien qu on ne comprenait parfois plus ce qui tait dit et que je dus intervenir de multiples reprises pour r tablir de bonnes conditions de dialogue Cette s ance de langage collective et surtout la grille que j ai remplie au cours de cette s ance m ont ainsi permis de conna tre le profil langagier de mes l ves et de b tir mes groupes de langage D autre part ayant constat les insuffisances de l apprentissage collectif du langage j ai n anmoins rencontr des difficult s pour mettre en place cet apprentissage individualis que pr conise Laurence Lentin Recherches sur l acquisition du langage En effet except s les courts moments de d but d accueil et le retour de sieste pour les plus petits ces moments de t te t te enfant enseignant taient bien trop rares LENTIN Laurence Recherches sur l acquisition du langage Il m a donc sembl que l apprentissage du langage au sein de petits groupes de langage anim s tour tour par l enseignant tait un bon compromis 2 2 Une s ance de langage en petit groupe retour sur une s ance de motricit Lors d une des toutes premi res s ances de motricit durant ce m me stage en TPS PS j avais apport des cartons de tailles diverses il s agissait alors de rechercher de multiples fagons de jouer avec ces objets Les trouvailles des enfants furent tr s diverses m me si la plupart des
3. me si la ma tresse ne peut y attacher une importance excessive il semble n cessaire et d autant plus en maternelle que celle ci prenne appui sur une attitude ou une r action particuli res pour y r pondre par un encouragement plus soutenu ou au contraire par une prise de distance Selon Ph Meirieu cette prise en compte de l affectivit doit surtout jouer de mani re n gative pour d courager les obstinations inutiles les ent tements st riles J ai pu observer lors d un stage en ZUS un tel blocage chez Enzo qui vivait dans un contexte familial tr s difficile Tr s perturbateur faisant au d but syst matiquement chouer toute situation collective il avait besoin d tre assis c t de moi face au groupe Il avait un besoin vital d encouragements et ne travaillait qu avec la pr sence de la maitresse Cet enfant n cessitait pour tre canalis un traitement part J ai aussi rencontr le cas de la petite Eva en PS suivie par une assistante sociale pour mauvais traitements Livr e elle m me chez elle et errant tr s souvent dans les rues le soir jusqu 21h00 elle ne pouvait physiquement pas tenir assise Il fallut que je trouve pour elle aussi un traitement part expliquant aux autres enfants qui la jugeaient emb tante qu Eva avait des difficult s se concentrer les autres enfants se sentant mis dans la confidence acceptaient alors parfaitement ce statut particulier accord leur cam
4. ateliers travaillant le m me objectif mais avec des supports et des outils diff rents pour que chaque enfant y trouve son compte ces ateliers se d roulaient sur la semaine avec 5 enfants chaque atelier Pour ces ateliers de graphisme j avais repris les groupes form s par la maitresse titulaire il s agissait de groupes h t rog nes Mais j avais n anmoins en t te le niveau de chaque enfant gr ce une observation pr alable que j avais effectu e le premier jour tenue du crayon pr cision du geste et aux pr cisions de la ma tresse titulaire Pour le premier il s agissait de tracer au pinceau sur du carton ondul des lignes horizontales le trac tant fortement guid par le support qui plus est avec un outil des plus attrayants la peinture Il s agissait dans le deuxi me atelier de tracer des lignes horizontales sur une feuille de papier cette fois le trac tait n anmoins encore guid par des pailles coll es par l ATSEM ces pailles tant coll es de fa on plus ou moins espac e selon le niveau des enfants sans que ceux ci ne s en aper oivent puisqu ils travaillent tous avec des pailles et des feutres Le troisi me atelier tait un atelier d arts visuels mais qui devait aussi surtout entrainer les enfants au geste du trac horizontal il s agissait de tracer au rouleau et la peinture tr s liquide des lignes horizontales en partant du bas de la feuille ce qui devait cr er des d gouli
5. dans la mesure o cette imitation est spontan e volontaire et ne se fait donc que le champ de possibilit s de l enfant qu elle enrichit Bien plus pour certains enfants qui ne comprennent pas la consigne comme la petite Laurette l imitation leur permet de faire quand m me l activit En Ps je proposai entre autres comme ateliers autonomes des activit s pour assurer le geste technique du d coupage Apr s avoir montr chacun comment il fallait tenir les ciseaux et tre pass aupr s de chacun d eux en leur faisant correctement tenir les ciseaux en m assurant de leur bonne pr hension je mis en place diff rents ateliers autonomes afin d assurer leur geste d coupage de p te modeler d coupage de diff rents papiers de couleurs et d paisseurs diff rentes afin de r aliser une mosaique pour la classe J ai aussi beaucoup appr ci les avantages de l atelier puzzle Pour mener bien une diff renciation efficace je proposais sur la table diff rents puzzles de niveaux de difficult s vari s afin que chacun puisse terminer seul son puzzle couleurs facilitant l assemblage nombre de pi ces divers et surtout possibilit d avoir port e de main une photocopie du puzzle r alis Enfin autre facteur de diff renciation non n gligeable aide des camarades La diff renciation n est alors plus la charge de la maitresse mais est prise en charge par les enfants eux m mes Je profitai aussi des ateliers manipulatio
6. de fait L adaptation de l enseignement doit dons viter deux cueils soit d laisser les meilleurs l ves qui ont eux aussi besoin d tre sollicit s en zone proximale de d veloppement soit au contraire accentuer les carts en proposant chacun un travail adapt son niveau 3 3 2 Les exc s de la diff renciation Le risque principal d un exc s de diff renciation est de ne proposer un l ve que des t ches correspondant son niveau actuel de d veloppement au sens de Vygotsky c est dire ce qu il est capable de faire seul Le fait de toujours le mettre dans une situation o il se sent l aise risque de le priver de la rencontre de questions ou de situations difficiles Ph Meirieu explique ainsi Une p dagogie totalement diff renci e en fonction de la d marche propre chaque l ve quoiqu elle ait des chances de permettre l acc s des contenus scolaires peu pr s identiques pour tous enfermerait terme les individus dans un type de profil p dagogique une forme d termin e de guidage et un rythme de travail qui ruineraient chez eux toute possibilit d adaptation Qui plus est elle les rendrait intol rants avec toute approche qui s loignerait quelque peu des habitudes acquises Il faut m nager des alternances entre des temps d apprentissage diff renci et des moments de reprise o s appuyant sur les acquis effectu s l on puisse garantir l extension des d marc
7. fait partie de l aventure scolaire et n est pas forc ment n gatif cela peut aiguiser sa curiosit et le pousser d velopper certaines comp tences intellectuelles Un autre danger provient de la possibilit d tiqueter les l ves selon leurs go ts particuliers et leurs aptitudes Dans ce cas la diff renciation serait alors n gative dans la mesure o elle enfermerait l l ve dans ses propres lacunes sans espoir pour lui d avoir la possibilit de se perfectionner Ce sont ces dangers qui am nent Philippe Meirieu pr f rer une diff renciation dynamique t tonnante imparfaite Nous voil rassur s Retenons donc que la p dagogie diff renci e sous tendue par la foi en l ducabilit et en l id al d galit des chances par la reconnaissance du droit la diff rence de l individu l ve consiste permettre chaque l ve de se perfectionner tout en n excluant en rien la poursuite d objectifs communs Ainsi si la diff renciation doit s appuyer sur les ressources propres de chacun elle ne doit pas renoncer les largir Il s agit donc d viter les discriminations n gatives pour renforcer au contraire les discriminations positives 1 2 Cause dela naissance de la p dagogie diff renci e l h t rog n it des l ves Etant donn que l h t rog n it est l origine de la naissance de la p dagogie diff renci e la derni re devant prendre en compte et g rer la premi
8. les m mes l ves pour qui l cart entre la m thode propos e et le style cognitif personnel d apprentissage soit le plus grand la p dagogie diversifi e implique quant elle une diff renciation synchronique il s agit alors de r fl chir sur les diff rentes d marches simultan ment possibles ASTOLFI Jean Pierre L Erreur un outil pour enseigner Enfin la p dagogie diff renci e qui est ici notre propos integre les deux points de vue pr c dents mais y ajoute la diff renciation du contenu notionnel faire acqu rir les l ves r partis dans des structures diff rentes travaillent selon des processus et sur des contenus diff renci s Si la diff renciation vise ouvrir un maximum de portes d acc s au maximum d l ves elle permet aussi l enseignant de conserver une part d inventivit en essayant d accorder sa p dagogie aux multiples profils des l ves Les diff rences des l ves deviennent donc source de cr ativit pour l enseignant 1 1 3 Diversification des m thodes didactiques ou adaptation aux diff rents niveaux des l ves Faut il pour autant g n raliser la diff renciation en en faisant la norme de toute entreprise p dagogique Autrement dit faut il tout diff rencier tout le temps Selon Philippe Meirieu rien n est moins s r la p dagogie diff renci e doit rester une dynamique et non pas un syst me En effet le fait que l l ve puisse se perdre errer
9. me de gestion du temps vient alors se greffer celui de la discipline Les premiers jours je m obstinais essayer de motiver les l ves qui terminaient leur travail en 2 minutes en tra ant deux traits et consid raient qu ils avaient termin Au bout de quelques jours j ai finalement pr vu diff rentes activit s graphiques sur ce m me trait vertical de fa on obliger les plus press s revenir sur leurs trac s sans pour autant recommencer exactement la m me activit ce qui ne les motivait pas du tout La mise en place des cycles avec la Loi d orientation de 1989 a elle aussi permis de tenir compte de ces diff rences de rythme entre les l ves en laissant l enfant toute la dur e du cycle pour acqu rir un certain nombre de comp tences bien d termin es 1 4 4 Diversit des modes de communication et d expression Parallelement ces diff rences dans les modes d apprentissage les l ves pr sentent galement d importantes diff rences dans leurs fagons de s exprimer et de communiquer Chaque enseignant a en effet forc ment connu des enfants pr f rant travailler seuls d autres en groupe certains ne communiquent qu avec l enseignant et d autres plut t avec leurs camarades tandis que quelques uns ont autant d aisance avec les uns qu avec les autres et peuvent m me devenir des leaders M me si l inhibition reste souvent restreinte en maternelle et ne se d veloppe que plus tardivement il n en reste pas
10. r sultats N anmoins j ai essay de tirer un maximum de profit de cet atelier en demandant aux six enfants de dessiner ce qu ils ont pu faire avec les cartons Face aux descriptions des enfants mon r le tait de reprendre leurs propos en les am liorant un tout petit peu afin de rester la port e des progr s qu ils pouvaient faire La semaine suivante la classe enti re est r unie dans le coin destin au regroupement A une semaine de la s ance de motricit tous les enfants sont invit s raconter et expliquer tout ce qu ils ont r ussi faire avec les cartons Mirabelle la marionnette de la classe qui n avait pas assist la s ance La consigne est donc strictement la m me que celle propos e aux enfants en difficult au sortir de la s ance dans les cartons Pour ces derniers la s ance se reproduit mais dans d autres conditions puisqu ils sont assis parmi leurs camarades dans ce coin regroupement o ils n osent jamais prendre la parole Alors que je canalise fermement les propositions de certains leaders Maxime prend la parole en premier apr s quelques balbutiements il parvient remobiliser ses propositions pr c dentes renforc es et am lior es par les reprises de la ma tresse Eva s exprime aussi mais sans dominer la prononciation du r qu elle avait pourtant r ussi am liorer en interindividuel et en ayant encore beaucoup de mal rester assise sur un banc Sarah bien qu ayant encore bea
11. ses int r ts v ritables 3 COUSINET Education nouvelle FREINET Pour l cole du peuple OURY De la classe coop rative la p dagogie institutionnelle Ce n est cependant qu en juillet 1979 avec la circulaire du 19 juillet 1979 que pour la premi re fois les Instructions Officielles utilisent l expression p dagogie diff renci e D un c t est mentionn le soutien qui prend en compte les lacunes de certains l ves dans un concept de remise niveau travers une action particuli re et temporaire de soutien d une heure dans les disciplines dites fondamentales ce soutien pouvant se faire en petit groupe De l autre c t sont les heures normales de classe pendant lesquelles le maitre doit diversifier le vocabulaire qu il utilise les m thodes qu il emploie la nature et la difficult des exercices qu il propose autrement dit sa p dagogie doit tre diff renci e Quelques mois apr s avec l arriv e de la gauche au pouvoir en 1981 est mise en place une v ritable diff renciation de la p dagogie dans le cr neau des cours habituels des disciplines au niveau du coll ge mais 1l faut attendre 1990 avec le ministre Lionel Jospin pour voir cette conception atteindre l cole l mentaire avec le syst me des cycles 1 3 3 La p dagogie diff renci e l cole La Loi d Orientation de 1989 vise en effet adapter l enseignement chaque l ve par une organisation fonctionnel
12. IUFM DE BOURGOGNE CONCOURS DE RECRUTEMENT PROFESSEUR DES ECOLES COMMENT METTRE EN CEUVRE UNE PEDAGOGIE DIFFERENCIEE A L ECOLE MATERNELLE DORMOIS Karen Directeur de m moire M CHIFFRE ANNEE 2005 N de dossier du stagiaire O48TA00179 PLAN INTRODUCTION 1 L ORIGINE DE LA PEDAGOGIE DIFFERENCIEE 1 1 D finition et fondements th oriques 1 1 1 Quelles diff rences 1 1 2 Quelle diff renciation 1 1 3 Diversification des m thodes didactiques ou adaptation aux diff rents niveaux des l ves 1 2 Cause de la naissance de la p dagogie diff renci e l h t rog n it des l ves 1 2 1 Diversit physiologique 1 2 2 Diversit des itin raires d appropriation 1 2 3 Diversit des rythmes d apprentissage 1 2 4 Diversit des modes de communication et d expression 1 2 5 Diversit socioculturelle 1 2 6 H t rog n it du cadre affectif 1 3 L histoire de la p dagogie diff renci e 1 3 1 Une diff renciation s gr gative 1 3 2 Le transfert de l id e de diff renciation au c ur de la p dagogie 1 3 3 La p dagogie diff renci e l cole 2 MISE EN CEUVRE DE LA PEDAGOGIE DIFFERENCIEE 2 1 L laboration du diagnostic initial un exemple de situation de langage collective 2 2 Une s ance de langage en petit groupe retour sur une s ance de motricit 2 3 Le travail en ateliers 2 3 1 Activit s satellites autour d une unit p dago
13. age de gommettes et enfin subitizing partir d images cartonn es montr es progressivement de plus en plus rapidement C est aussi parfois ce moment l que nous r digions en dict e l adulte ce qui s tait pass de notable le matin et que nous voulions consigner dans notre cahier de la classe Ayant apport avec moi lors de mon arriv e une mascotte pr nomm e Mirabelle celle ci avait instantan ment s duit les enfants qui s taient empress s de raconter leurs parents l arriv e d une nouvelle petite fille dans la classe Le lendemain questions des parents qui se demandent qui peut bien tre cette nouvelle l ve Nous avons alors l apr s midi m me pris une photo de Mirabelle et l avons pr sent aux parents Si j ai pu mettre en place lors de mes diff rents stages en maternelle diff rents l ments de p dagogie diff renci e il n en reste pas moins que cela n a pas t toujours sans mal En effet en plus de certaines difficult s que j ai pu rencontrer je me suis aussi rendue compte que cette p dagogie diff renci e rencontrait aussi des limites 3 DIFFICULTES ET LIMITES DE LA PEDAGOGIE DIFFERENCIEE 3 1 Les difficult s de l enseignant Ph Perrenoud a voqu diff rents deuils qu il tait n cessaire l enseignant d op rer afin de A Aus 7 reconstruire des satisfactions professionnelles un autre niveau de maitrise 3 1 1 Difficult s rencontr e
14. age toutes les propositions puis on pousse tous ensemble le paravent Laisser un temps de libre manipulation durant lequel M observe et note des actions int ressantes canalise les actions des uns et des autres incite les plus timides prendre un carton et jouer encourage f licite et s associe la d couverte manipulation Bref temps de regroupement o quelques enfants montrent leurs camarades ce qu ils ont fait avec leur carton l action peut alors s accompagner d une verbalisation Nouveau temps de jeu durant lequel chaque enfant peut se r approprier la trouvaille d un autre Retour au calme Les enfants se rassemblent en cercle et forment un soleil avec leurs pieds dirig s vers le centre On chante tous ensemble la comptine qui nous servira pour la ronde dans e Pomme poire abricot M fait sortir sur la comptine 3 ou 4 enfants qui rejoignent l ATSEM pour se rhabiller Puis tout le monde se l ve pas de fant mes p PT MT RRR PY 04040060 Solea eo YY pros z T a jeg Pay ap tmo rar anm Y no p a 7 y nns pub ay y ama Mb venou vy twop NI Coda duns da masen Gu comment cun Le megan cuts et peed Guri vv og fn fos Gul ck as uil 1 oo Denom de Dala MASc D PET TORS MAISCN De MOYEN CURS
15. arade Ainsi si la p dagogie diff renci e trouve sa raison d tre dans l impossible homog n isation du public scolaire elle doit pour garder sa place dans le paysage p dagogique tenter de lui rendre au mieux 1 3 L histoire de la p dagogie diff renci e Le terme p dagogie diff renci e apparait tout d abord pour le coll ge lorsque la cr ation du coll ge unique loi Haby de 1975 confronte les enseignants une h t rog n it des classes que seuls les maitres du primaire avaient prendre en compte jusque l C est ensuite qu il a t tendu au primaire Mais si le terme est nouveau l id e ne l est pas Ainsi depuis le dix neuvi me si cle d j les ma tres d coles en milieu rural pratiquaient une p dagogie diff renci e dans leur classe qui regroupait des l ves d ge et de niveau h t rog nes De la m me fa on la r partition des l ves selon leur niveau de maturation intellectuelle et psychologique l existence d tablissements diff rents et de personnels enseignants diff rents l apparition de classes sp cialis es t moignaient d j d un souci de diff renciation mais appliqu exclusivement aux structures ducatives avec un corollaire in vitable la r ponse standardis e du p dagogue En effet diff rencier l enseignement peut avoir deux sens compl mentaires Il s agit dans tous les cas de prendre en compte la r alit individuelle de l l ve Mais cette p
16. as se laisser bercer par cette illusion je reconnais que j ai eu certains moments besoin de cette reconnaissance qui me redonnait confiance J ai en effet parfois eu un sentiment d impuissance d inutilit face ces enfants qui pr sentent tant de lacunes et de blocages de handicaps qu on ne sait pas par quel bout reconstituer un minimum d identit positive et d envie d apprendre ni sur quelles fondations construire des apprentissages Certes quand un apprentissage est r alis quelle victoire pour les deux le maitre et l enfant Mais le chemin est parfois long et fastidieux et il faut alors faire face et surmonter le d couragement 3 2 Les paradoxes de la p dagogie diff renci e 3 2 1 Le paradoxe de la scolarisation sans fin Diff rencier c est donner aux l ves les plus d munis davantage d occasions d apprendre Ce n est pas n cessairement les prendre en charge individuellement ni les placer dans une relation d assistance ou de soutien p dagogique Mais c est s int resser eux d assez pr s les suivre de fa on continue les tenir sous le regard de la maitresse Or une partie du probl me de l chec scolaire c est le trop d cole le ras le bol Ph Perrenoud a ainsi analys les effets pervers de l obsession d instruire la jeunesse pour son bien On ne peut en effet se cacher que diff rencier l enseignement c est accentuer la pression sur les l ves La p dagogie diff renci e
17. attacher d crire les conditions dans lesquelles nous avons tent de mettre en place un tel processus 2 MISE EN UVRE DE LA PEDAGOGIE DIFFERENCIEE 2 1 L laboration du diagnostic initial un exemple de situation de langage collective La premi re tape pr alable et essentielle la mise en ceuvre de la p dagogie diff renci e consiste laborer un diagnostic initial portant sur les r sultats des l ves et les processus d apprentissage Le diagnostic initial permet en effet de rep rer les diff rences de r ussite des l ves et fournit alors l enseignant des donn es concr tes permettant de contr ler sa pratique p dagogique et de la remettre en question en v rifiant l atteinte ou non par les l ves des objectifs que s tait fix s l enseignant En ce qui me concerne pr alablement toute diff renciation p dagogique j laborais ce fameux diagnostic initial bien que parfois succinct m tait chaque fois d une tr s grande utilit pour infl chir et diff rencier les s ances suivantes Ainsi lors de mon deuxi me stage en responsabilit en toute petite et petite section TPS PS jai pu tirer profit de mon arriv e dans la salle de classe J avais en effet constat lors du contact classe qui avait eu lieu trois semaines avant que le coin biblioth que tait assez mal et peu am nag D s la premi re semaine de stage j ai manifest devant les l ves ma surprise les livres taie
18. ceci demanderait un r el travail d quipe tr s lourd g rer et qui exigerait que chaque enseignant soit au fait de ce qui se passe dans les classes de ses coll gues 7 PERRENOUD Philippe in Cahiers p dagogiques n 306 repris dans La p dagogie l cole des diff rences Cependant force est de constater que ce projet de fonctionnement par cycle reste encore aujourd hui peu utilis de fait dans les coles ou tout au moins pas autant qu il devrait l tre 3 1 2 Le travail de l enseignant L une des premi res difficult s que j ai pu rencontrer fut un probl me d organisation de mon temps de travail probl me que j ai heureusement r ussi surmonter en partie lors de mon deuxi me stage en responsabilit Durant mon premier stage en responsabilit je passais des heures pr parer du mat riel qui tait utilis en quelques minutes je pr parais minutieusement des ateliers que j arr tais au bout de trois minutes puisqu ils ne suscitaient ni l int r t ni l adh sion des enfants sans m me tenter de les reprendre en les adaptant au niveau et aux motivations des l ves M me lorsqu une s ance de langage fonctionnait bien je me rendais souvent compte qu elle tait sans effet sur les petits parleurs Ph Perrenoud parle d une forte tension dans la gestion de ressources rares les id es les occasions le temps l nergie les erreurs f condes les projets porteurs 8 Ainsi en plus de r
19. chauffement se d roulera dans la cour de r cr ation pour m nager la surprise de la d couverte du mat riel pour le cas o a ne serait pas possible absence d chauffement M chante la comptine et joue avec les enfants Petit pouce a peur du loup Cours par ci cours par l Saute par ci saute par l Petit pouce voil le loup Attention cachez vous A la fin de la comptine M imit e par les enfants s accroupit D couverte du 5 paravent et d shabillage D couverte par les enfants en entrant dans la salle de motricit d un paravent dans un coin de la salle cachant quelque chose derri re lui On attend que tous les petits copains soient d shabill s avant d aller voir ce qu il y a derri re le paravent En attendant les autres on s assied tous sur le grand tapis M aide ATSEM au d shabillage mais veille avant tout maintenir le calme chez les enfants pr ts M se tient debout le plus possible pour que les enfants sentent sa pr sence et ne soient pas tent s d aller voir ce qu il y a derri re avant les autres M coute les propositions de chaque enfant sans confirmer ou infirmer Une fois que les enfants se trouvent tous sur le tapis M incite les enfants mettre des hypoth ses A votre avis que peut il bien y avoir derri re ce paravent tout bas pour capter leur attention D couverte des cartons 15 M accepte et encour
20. cultures diff rentes selon le pays d origine ou la classe sociale des parents peuvent s opposer celles que l cole transmet par son discours et ses repr sentations Il peut y avoir alors chez ces l ves un conflit interne entrainant r ticences fermetures et dons difficult s scolaires J ai ainsi rencontr lors de mon deuxi me stage en responsabilit en PS un blocage de la part d une maman qui n a tout simplement pas mis sa fille l cole durant la derni re semaine du stage Sarah tait une enfant tr s turbulente et qui ne tenait pas assise non seulement elle ne profitait pas des apprentissages mais elle emp chait souvent les autres enfants d tre attentifs en les distrayant syst matiquement La maitresse en charge de la classe n exigeant pas des l ves qu ils soient assis et silencieux et les laissant se lever des bancs du regroupement leur guise cette maman n avait sans aucun doute pas appr ci ma duret pour sa fille qui tait d j habitu e faire ce que bon lui semblait chez elle et qui selon elle tait trop jeune pour rester assise Comment agir alors pour le bien de cette enfant si sa m re elle m me ne partageait pas les m mes valeurs que celles que se doit de v hiculer l cole 1 2 6 H t rog n it du cadre affectif Il reste enfin consid rer les disparit s dans l ordre de l affectif Celles ci sont en effet consid rables et restent pour une tr s large part invisibles M
21. d pit d un tout petit effectif ces moments sont tr s enrichissants Si ces moments sont pour les enfants des temps o ils se r approprient les lieux si ces moments sont en quelque sorte des sas entre le monde priv de l enfant et la vie l cole ils sont aussi l occasion pour l enseignant de partager un court instant avec les enfants qui en ont le plus besoin Au cours de mes deux stages en maternelle j ai tir grands profits de ces moments que j avais d abord pergus comme peu utiles J avais tort et je me suis rendue compte de toutes les opportunit s qu ils offraient Ainsi lors de l accueil apr s avoir mesur lors de mon premier stage en responsabilit le peu d utilit que je pouvais avoir accueillir les parents en restant proximit de la porte je d cidai lors de mon deuxi me stage en responsabilit de rester parmi les l ves un simple signe de t te pour saluer les parents et un petit mot l entr e indiquant que j tais leur disposition 12h et 17h suffirent me lib rer aupr s des enfants D s l arriv e de quelques enfants je m asseyais moi m me un atelier et invitais les enfants venir me rejoindre Nous travaillions alors principalement le langage que ce soit lors d ateliers de rem diation ou au sein des coins jeux En ce qui concerne les ateliers de rem diation je veillais ne pas prendre les m mes l ves chaque matin afin de ne pas les coeurer de ce moment et de leur pr
22. demment ces diff rences physiologiques grands ou petits ch tifs ou ronds pas un ne se ressemble Ces diff rences peuvent tre propres chaque l ve ou provenir de l h r dit mais peuvent aussi tre g n r es par des carts d age frappants cet ge l entre des enfants n s en d but et en fin d ann e J ai pu constater ces carts de d veloppement lors de mon premier stage en responsabilit en petite section moyenne section PS MS o une petite fille Oph lie avait eu 4 ans en septembre alors que la petite Leila avait peine 3 ans Oph lie tait bien plus grande que les autres enfants et s imposaient eux En salle de motricit elle se d pla ait ais ment sur les diff rents parcours quand Leila peinait pour monter une chelle Ces diff rences physiologiques qui sont les premi res rep rables ne sont cependant pas les plus importantes 1 2 2 Diversit des itin raires d appropriation Ces diff rences concernent ce que A de la Garanderie a nomm les profils p dagogiques Il y aurait en effet selon lui des enfants plut t visuels ayant besoin d un dessin ou d une image pour comprendre et qui sont g n ralement dou s en g om trie ou g ographie et des enfants auditifs sensibles la parole et souvent brillants dans les mati res litt raires Ces profils donnent alors l enseignant ayant pr alablement d fini son propre profil p dagogique une indication sur l outil
23. dissante et l exigence nouvelle de d mocratisation ont progressivement conduit souhaiter et d finir des syst mes ducatifs moins s gr gatifs au moins dans la formation obligatoire De l dans tous les pays d velopp s la cr ation partir des ann es 40 et surtout apr s la deuxi me guerre mondiale de syst mes ducatifs unifi s Cependant il faudra attendre les ann es 60 pour voir cette mise en cause aboutir en France dans la r forme de 1959 et dans les volutions qui ont suivi 1 3 2 Le transfert de l id e de diff renciation au coeur de la p dagogie Le transfert de l id e de diff renciation au coeur de la p dagogie constitue la p dagogie diff renci e Elle est selon l Inspection g n rale la d marche qui cherche mettre en ceuvre un ensemble diversifi de moyens et de proc dures d enseignement et d apprentissage afin de permettre des l ves d ges d aptitudes de comportements de savoir faire h t rog nes mais regroup s dans une m me division d atteindre par des voies diff rentes des objectifs communs ou en partie communs Le concept de diff renciation p dagogique est ainsi n de l volution progressive de la reconnaissance de l l ve comme personne travers de nombreux crits Cousinet Freinet et Oury montrent chacun leur fa on que l l ve existe avec ses d sirs ses soucis et ses richesses et proposent une p dagogie recentr e sur l apprenant et
24. e l enseignant est indispensable la mise en place d une diff renciation La ma tresse peut alors expliquer la t che en diff renciant la passation de la consigne en sollicitant plus directement la compr hension en encourageant la concentration le maintien de l attention La proximit de la ma tresse est ainsi en soi un facteur de motivation pour l enfant lui montrer ce qu il sait faire s adresser lui tre l objet de son attention est un ressort puissant exemple de Ryan qui a besoin du regard constant de l enseignant de son approbation de ses encouragements pour continuer sa t che Dans un atelier dirig les enfants se sentent vraiment concern s par l apprentissage alors que cela leur est souvent difficile en grand groupe Qui plus est le petit nombre d enfants permet l enseignant d observer o en est tel ou tel enfant quelles erreurs il commet encore Ainsi le maitre peut intervenir questionner r expliquer aider rectifier tout en percevant les diff rences de niveau ou de rythme c est dire en valuant observations inscrites sur fiches C est en effet ainsi lors d un atelier dirig en num ration que je m apercus que le petit Maxime qui m avait sembl jusque l ne pas rencontrer de difficult s particuli res pr sentait au contraire de grosses difficult s en num ration Je mis donc en place dans l instant alors que les autres enfants taient en atelier relais une nouvelle manipulation n
25. en sous groupes et les espaces divers d activit s sont r partis dans la salle la port e des enfants qui selon un syst me tournant peuvent b n ficier de la totalit des propositions et surtout d une intervention plus individualis e de l enseignant Les ateliers peuvent tre pluridisciplinaires ou unidisciplinaires Pour ma part ayant test les deux j ai pu constater tous les avantages que rec lent les ateliers unidisciplinaires qui permettent de maintenir une certaine coh sion dans la classe coh sion qui pourrait justement tre affaiblie par l clatement en divers ateliers Gr ce ce cadre les enfants travaillent tous la m me chose en m me temps mais de fa on diff rente ce qui facilite par ailleurs la passation des consignes et le retour qui s effectue apr s le travail On conserve ainsi une unit p dagogique partir d activit s satellites 2 3 1 Activit s satellites autour d une unit p dagogique les ateliers de graphisme Gr ce deux stages en maternelle j ai eu l opportunit de mettre en place diff rents ateliers en graphisme En TPS PS avec un effectif de 20 enfants j ai travaill sur les lignes horizontales Durant ces ateliers de graphisme qui se d roulaient en premi re partie de matin e tous les enfants travaillaient la m me comp tence mais sur des supports avec des outils et des exigences diff rents afin de laisser s exprimer la diversit des enfants J avais donc pr vu quatre
26. encontrer les difficult s particuli res d une enseignante d butante je ne parvenais pas me satisfaire d activit s identiques pour tous les enfants suite aux nombreuses lectures que j avais faites depuis le d but de l ann e J ai alors tir des activit s que j ai mises en place lors de mon deuxi me stage en responsabilit un grand plaisir professionnel l impression de relever un d fi mais ce fut au prix de nombreuses heures de travail car la diff renciation s accompagne n cessairement de rigueur dans la planification la d finition des objectifs les r gulations Ce travail personnel s effectuait aussi en amont qu en aval mais aussi pendant le temps de travail des enfants En amont il s agit de ne pas ses contenter des s ances cl en mains propos es dans les multiples manuels ou sur Internet j avouerai cependant que ces d marches standards m ont t n anmoins bien utiles pour les enfants qui apprenaient sans peine puisque cela me permettait d avoir davantage de temps pour r fl chir aux probl mes toujours singuliers des l ves en difficult s pour inventer des solutions originales pour les l ves qui r sistent aux d marches standards Pendant le travail des enfants il s agissait surtout de tout observer chez tout le monde ou tout au moins de ne rien laisser passer d essentiel de tout noter PERRENOUD Philippe in Cahiers p dagogiques n 306 repris dans La p dagogie l cole des diff rence
27. enfants commencerent par se cacher dedans de nombreuses autres id es furent mises au jour tour qu on fait s crouler tunnel qu on escalade ou qu on traverse en rampant cheval qu on chevauche voiture vrombissante J avais labor ce projet d part moteur dans le but de susciter des prolongements en langage Restait alors former les groupes en fonction du niveau des l ves pr voir d autres activit s pour les ateliers autonomes qui se d rouleraient en m me temps que cet atelier langage dirig par moi et en ajuster la dur e Suite au diagnostic initial j avais d cid de diviser la classe en quatre groupes D s le lendemain un petit groupe de langage compos des 4 enfants les plus en difficult Laurette Sarah Eva et Maxime et de deux autres enfants plus l aise se retrouve pour raconter et expliquer tout ce qui s est pass la veille l ATSEM qui n tait pas pr sente lors de la s ance de motricit Malheureusement la parole est monopolis e d embl e par les deux meilleurs l ves Sachant que le groupe homog ne entre petits parleurs n est pas favorable la prise de parole ni aux progr s j avais omis d envisager ce ph nom ne de leadership pourtant fr quent en grand groupe mais dont j avais n glig l impact en petit groupe J ai donc compris qu il fallait former des groupes non pas de niveaux certes mais avec une l g re h t rog n it seulement pour parvenir aux meilleurs
28. entre donc en conflit avec le d sir des l ves de faire juste ce qu il faut pour avoir la paix de faire leur petit chemin Ainsi pendant l accueil les ateliers relais ou le r veil chelonn apr s la sieste je devais sans cesse m efforcer de ne pas prendre toujours les m mes l ves en rem diation d autant que ce sont souvent ceux qui ont le plus de difficult s qui ont aussi le plus de r ticences travailler puisque bien s r cela leur est plus difficile Mais il est parfois difficile pour l enseignant de trouver un moyen terme entre le harc lement scolaire et l absence de prise en charge sp cifique 3 2 2 Le paradoxe des p dagogies de la r ussite On sait tous qu on ne peut apprendre sans une bonne image de soi Il faut donc convaincre les l ves en chec qu ils peuvent apprendre et pour cela mettre en valeur les moindres progr s Or il m a fallu constamment naviguer entre deux cueils dire la r alit des carts et des difficult s donc d courager quelque part ou au contraire encourager en entretenant cependant l illusion trompeuse que tout va bien Le petit Ryan avait ainsi de grosses difficult s et je en pouvais lui renvoyer constamment l cart entre ses productions et ce qu il aurait fallu r aliser d autant qu il s effor ait souvent de faire du mieux qu il pouvait Aurais je du ne pas encourager cet enfant qui se donnait finalement plus de mal que la petite Lila qui r ussissait toujours par
29. eut on faire dans ce coin Quel mobilier trouve t on dans ce coin Qu est ce que ca changerait si on d cidait de supprimer totalement ce coin Questions lanc es d abord la cantonade puis M essaie de s adresser individuellement aux enfants soit pour capter l attention des enfants peu l coute soit pour tenter de faire parler les petits parleurs Formulation du but et de l utilit 3 du coin lecture Comment peut on rendre cet endroit plus beau Comment peut on ranger les livres M pourra pour le cas o les enfants n y penseraient pas donner quelques pistes ne pas mettre les livres par terre l envers mettre des petits fauteuils pour s asseoir confortablement d corer le coin ranger les livres par th mes couvrir les livres pour ne pas qu ils s abiment apporter des livres de la maison pour les faire d couvrir aux copains Pr paration du 5 projet Date 28 02 05 Discipline Agir et s exprimer avec son corps Titre Les cartons Cycle I Niveau TPS PS Dur e 30 Mat riel 1 paravent une vingtaine de cartons de tailles diverses au moins 1 par enfant Programmes p 108 Comp tences Etre capable de se d placer dans des formes d actions inhabituelles Situations Temps D roulement et consignes Observations 7 propos es Echauffement 5 Si le temps le permet l
30. faitement son travail Lors de mes stages l valuation d pendait souvent de l application dont avait fait preuve l enfant en difficult mais et cela me g ne tout de m me beaucoup cette valuation ne pouvait tre de fait objective 3 3 Les limites de la p dagogie diff renci e 3 3 1 Adapter l enseignement chaque l ve Alors que l adaptation de l enseignement chacun est souvent pr sent e aujourd hui comme un moyen majeur de r duction des in galit s d acc s la r ussite scolaire on entend dire que ce serait au contraire risquer d accroitre l cart entre les meilleurs et les autres En effet diff rencier sa p dagogie revient pour l enseignant distinguer les l ves qui ont besoin de ceux qui n ont pas besoin on a alors tendance fixer en classe un seuil de besoins Enseigner reviendrait donc rompre par un souci d quit avec une certaine forme d galit de traitement pour produire de l galit Or j ai pu me rendre compte que le fait que la ma tresse se consacre plus aux l ves les plus en difficult s est souvent percu par les autres enfants comme une injustice car eux aussi ont quand m me besoin de leur ma tresse Cependant si l enseignant doit alors adapter r ellement l enseignement chaque enfant tous sans discrimination n est ce pas courir le risque d accentuer l cart entre les meilleurs et les moins bons c est dire d accroitre les diff rences les in galit s
31. gique les ateliers de graphisme 2 3 2 Les ateliers pluridisciplinaires ateliers dirig s ateliers autonomes 2 4 Les moments sp cifiques que r serve l cole maternelle la diff renciation 3 DIFFICULTES ET LIMITES DE LA PEDAGOGIE DIFFERENCIEE 3 1 Difficult s de l enseignant 3 1 1 Difficult s rencontr es en tant que professeur stagiaire 3 1 2 Le travail de l enseignant 3 1 3 Le choix de l essentiel 3 1 4 S occuper des enfants les moins gratifiants 3 2 Paradoxes de la p dagogie diff renci e 3 2 1 Le paradoxe de la scolarisation sans fin 3 2 2 Le paradoxe des p dagogies de la r ussite 3 3 Limites de la p dagogie diff renci e 3 3 1 Adapter l enseignement chaque l ve 3 3 2 Les exc s de la diff renciation CONCLUSION INTRODUCTION Lors de l preuve orale d entretien pr professionnelle j avais eu analyser un ensemble de textes traitant de la p dagogie diff renci e Je me suis rendue compte lors de cette preuve orale que ce th me sur lequel j avais pourtant soigneusement r fl chi lors de ma pr paration parce qu il me tenait d j coeur restait finalement encore tr s obscur Surtout que l id e que j avais de la p dagogie diff renci e restait bien trop th orique et utopique en effet je n avais pas d id es pr cises quant une mise en ceuvre pratique Il va certes de soi qu il est n cessaire de permettre tous les enfants de
32. groupes de niveau Ainsi alors que deux TPS et trois PS en difficult ne travaillaient que sur deux grandeurs petit grand et avec seulement les ours et les bols disposer dans les bonnes maisons un deuxi me groupe plus avanc travaillait sur les trois grandeurs avec bols et ours et les deux derniers groupes devaient classer le grand ours le moyen ours et le petit ours ainsi que leurs bols et leurs cuill res dans les maisons correspondantes Mon objectif tait alors de faire travailler chacun en zone proximale de d veloppement de les faire tous progresser N anmoins j ajouterai ici un petit b mol s agissant d un enfant le jeune Jordan je m tais l g rement tromp e lors de l valuation diagnostique s ance de langage manipulation de la semaine pr c dente l ayant jug apte rejoindre le groupe le plus avanc je me rendis compte qu il aurait t plus l aise dans le groupe 2 Parall lement cette diff renciation au niveau des exigences de la ma tresse je mis en place un autre type de diff renciation Ayant d j manipul ces oursons et ustensiles cartonn s et plastifi s la semaine pr c dente je me rendis aussi compte que certains enfants avaient besoin d une nouvelle manipulation avant le passage au travail sur papier correspondant un niveau sup rieur d abstraction Enfin dans un tel atelier dirig en plus de ces diff renciations au niveau de supports et des exigences la pr sence d
33. hes cognitives des l ves 7 Il propose alors de mettre en place la technique du croisement qui consiste permettre un l ve d acqu rir un point notionnel gr ce un proc d dans lequel il se sent l aise et de lui faire expliquer ce qu il vient d apprendre avec une mani re qu il ne ma trise pas MEIRIEU Philippe L Ecole mode d emploi des m thodes actives la p dagogie diff renci e On peut par exemple demander un enfant qui n ose pas prendre la parole d expliquer la classe ou un petit groupe ce qu il vient de comprendre de mani re silencieuse De la m me fa on la d marche visant adapter l enseignement au rythme de travail de l enfant est tout aussi risqu e ne demander l l ve que ce qu il peut faire comme il sait le faire avec tout le temps n cessaire pour le faire c est risquer de l enfermer dans des r ussites qui l emp cheront d avancer Ainsi non seulement la p dagogie diff renci e est lourde mettre en place cause de la complexit de ce dont elle doit tenir compte mais en plus elle se heurte d autres cueils qui tiennent entre autres la personnalit de l enseignant de l quipe et de l tablissement Qui plus est la diff renciation p dagogique doit se confronter des limites et des paradoxes qui font qu elle ne peut jamais tre insignifiante CONCLUSION Apr s deux stages en responsabilit en maternelle j ai l impression d avoir d s
34. ins enfants n allaient pas du tout au coin marchande ou alors sans grand int r t je rapportai une caisse enregistreuse et consacra au moins deux matin es d accueil jouer la marchande L intrusion de ce nouvel objet renouvela alors leur int r t et me permit d essayer de jouer plus sp cialement avec les enfants ayant des difficult s en num ration Le r veil chelonn qui fait suite la sieste est lui aussi un moment privil gi pour mettre en place une p dagogie diff renci e Ce moment me permettait en effet de reprendre les ateliers du matin avec les enfants qui avaient rencontr des difficult s tout la difficult tait alors de pour moi de ne pas prendre syst matiquement les m mes l ves bien que ce soient souvent les m mes qui ne r ussissaient pas du premier coup Ainsi pour les objectifs que j estimais secondaires j ai souvent pr f r laisser le travail tel qu il avait t fait le matin mais reproposer une autre activit sur un support diff rent et travaillant la m me comp tence Ce proc d j ai pu m en rendre compte est per u de fa on bien moins r barbative chez des enfants qui tr s souvent n aiment pas revenir sur ce qu ils ont d j fait En d but d apr s midi je suis souvent intervenue en num ration avec un petit groupe de trois enfants Laurette Eva et Maxime au d but en partant de manipulation legos ceufs puis en allant progressivement vers l abstraction coll
35. ires ateliers dirig s ateliers autonomes Les ateliers dirig s travail sur petit moyen grand partir de l album Boucle d or et les trois ours Lors de mon deuxi me stage en responsabilit dans une classe de TPS PS je montai un projet autour de Boucle d or et les trois ours En pr maths la comp tence travailler tait d s lors vidente il s agissait d tre capable de comparer classer et ranger des objets selon leur taille Mais le niveau de chaque enfant tant tr s diff rent ce que j avais remarqu lors d une premi re manipulation collective et cette diff rence ne s expliquant pas uniquement par l ge je ne pouvais avoir les m mes exigences pour tous les enfants Il fallait diff rencier Cette fois ci pour tre le plus efficace possible je d cidai de faire des groupes de niveau Je fus cependant g n e par l organisation de la ma tresse en poste qui fonctionnait non pas et heureusement avec des groupes de niveau mais avec toutefois des groupes fixes et constitu s pour l ann e Il me fallut donc d abord d faire ces groupes et trouver un autre moyen d organisation facile mettre en place J optai alors pour un syst me de collier de couleur que je distribuais en m me temps que la passation des consignes gain de temps Je pus ainsi modifier mes groupes volont tout au long de mon stage et faire selon mes besoins tant t des groupes h t rog nes tant t des
36. is au contraire de les utiliser pour parvenir faire progresser les l ves En conclusion les diff rences qui affectent les l ves en vacuant la connotation pathologique attach e au mot sont donc premi res et doivent conditionner la diff renciation p dagogique sans que cette derni re ne cherche les passer sous silence 1 1 2 Quelle diff renciation Enseigner c est s efforcer de rendre accessibles tous des savoirs des valeurs et des savoir faire autrement dit prendre en compte les diff rences individuelles autant que faire se peut Cette d marche s av re essentielle pour deux raisons d une part parce qu il n y a pas de neutralit p dagogique les l ves sont tous diff rents et adopter un domaine d expression plut t qu un autre c est n cessairement favoriser certains l ves au d triment des autres D autre part il faut galement adapter le contenu notionnel aux capacit s de chaque l ve C est dans ce dernier point que r side l autre principal enjeu de la diff renciation p dagogique qui ne peut tre r duite la diversification des outils didactiques Ces diff rents enjeux de la p dagogie diff renci e se retrouvent dans les termes m mes de p dagogie vari e p dagogie diversifi e et p dagogie diff renci e Si la p dagogie vari e consiste varier dans le temps la succession des m thodes employ es J P Astolfi de sorte que ce ne soient pas toujours
37. le de l cole primaire en cycles p dagogiques pluriannuels D s lors cette organisation permet un parcours de la scolarit articul selon diverses formes de diff renciation p dagogique telles que l l ve r alise l ensemble des apprentissages obligatoires dans sa classe d ge un an pr s en plus ou en moins Les principaux moyens p dagogiques de cette adaptation pr sent s dans la Loi d Orientation de 1989 et dans les Programmes de 2002 sont les suivants e Le travail en r seau entre les diff rents degr s de l cole pour assurer la coh sion des apprentissages tout au long de la scolarit obligatoire notamment charni re GS CP e Une organisation de l cole et de la classe adapt e la diversit des l ves e Des d marches p dagogiques faisant varier les situations d apprentissage et alternant les formes de travail collectif individuel en petits groupes avec le souci d ajuster ces d marches la diversit des l ves et d tablir des liens et des renvois d un domaine disciplinaire l autre e Des pratiques r guli res d valuation et d analyse des productions pour instruire ses d cisions p dagogiques Nous voyons ainsi que les textes officiels ont d s lors donn des indications pr cises quant la mise en ceuvre d une p dagogie diff renci e Nous m mes apr s avoir pr sent les bases th oriques et historiques et ainsi affin le concept de p dagogie diff renci e nous allons nous
38. moins vrai que certains l ves ne parlent pas lors des temps de langage collectifs et ne se d coincent que face face avec la ma tresse ou en petits groupes Mathieu que j ai rencontr lors d un stage d observation en maternelle et qui se trouvait en PS tait de ceux l devant le groupe m me avec le support du cahier de vie il restait r ticent et ne consentait qu r pondre bri vement aux sollicitations de la ma tresse alors que la petite M lusine intarissable adorait prendre la parole devant toute la classe et captiver son auditoire en pr sentant son cahier de vie Cette timidit est par ailleurs relay e par des pr f rences quant au mode d expression si certains s expriment mieux l oral d autres sont plus l aise gestuellement ou artistiquement Leur fa on d tre attentifs peut de m me varier allant du calme immobile l activit dynamique Enfin les enfants sont encore tr s diff rents dans le degr de structuration de l apprentissage qu ils d sirent et le degr d incertitude qu ils peuvent accepter la petite Lucie en MS avait ainsi sans cesse besoin de l approbation de la ma tresse d explications compl mentaires alors qu Elisa n aimait gu re couter les consignes ce qui ne l emp chait pas le plus souvent de saisir le sens du travail demand 1 2 5 Diversit socioculturelle Bien que la finalit et les capacit s de l institution scolaire nous am nent consid rer pri
39. n mis en place deux fois par semaine pour mettre en place une p dagogie diff renci e Les ateliers mis en place furent vari s et rencontr rent des succ s divers semoule remplir vider transvaser pinces et petits objets pinces cornichons glacons escargots piler pinces linge de couleur et cartons de formes diverses cadenas bouteilles et diff rents bouchons L utilisation du mat riel individuel permet ainsi un rythme vari qui s adapte aux nombreux niveaux d aptitude des enfants un enfant plus jeune ou plus lent peut travailler pendant plusieurs s ances avec le m me outil sans retarder les autres en progressant son rythme alors que les enfants plus g s peuvent aller d un outil l autre tr s rapidement L enfant est libre de prendre le mat riel qu il d sire s implique donc plus facilement et peut s arr ter quand il le souhaite ce qui supprime l id e d chec L enseignant prend alors du temps pour observer dialoguer encourager 2 4 Les moments sp cifiques que r serve l cole maternelle la diff renciation L cole maternelle poss de des temps particuliers qui ne se retrouvent pas en l mentaire et qui sont grandement propices une diff renciation de la p dagogie Ce sont l accueil et le lever de sieste En effet lors de ces moments la ma tresse peut se rendre disponible pour un seul ou pour quelques l ves tandis que les autres vaquent d autres occupations En
40. nt parpill s sans aucun classement et ils commengaient tre abim s Mon indignation Mais que peut on faire pour viter cela servit alors de d clencheur une situation de langage il s est alors agi de faire concevoir aux enfants un nouvel am nagement du coin lecture La comp tence que je souhaitais travailler lors de cette s ance collective de langage tait une comp tence de communication tre capable de participer un change collectif en acceptant d couter autrui en attendant son tour de parole et en restant dans le propos de l change Programmes pour l cole maternelle p 87 Mais je souhaitais surtout travers cette s ance qui cherchait faire parler les enfants sur un projet concernant leur cadre de vie non pas tant aboutir la phase de r alisation du projet qu laborer un diagnostic initial afin de mettre en place une diff renciation pour tous les l ves Cette s ance se d roula en deux temps j essayai d abord par des questions cibl es de faire formuler le but et l utilit du coin lecture puis les questions port rent sur la facon dont on pourrait pr pare un tel projet A l issue de cette s ance les propositions faites par les enfants furent particuli rement riches rendre le coin plus accueillant prot ger les livres avec du film plastique acheter d autres livres amener chaque semaine quelques livres de la maison pour les faire d couvrir aux camarades cla
41. nures et des m langes de couleurs Le dernier atelier enfin tait un atelier la fois de manipulation et de graphisme puisque les enfants devaient avec leurs doigts dans un plat rectangulaire rempli de farine joindre les gommettes de m mes couleurs que j avais pr alablement coll es sur les c t s diam tralement oppos s du plat Le graphisme peut aussi se diff rencier non pas en fonction des supports et des outils utilis s mais aussi en fonction des exigences de la ma tresse envers les enfants Toute la difficult tant que les enfants ne per oivent pas ces attentes diff rentes il s agit de trouver une parade J ai ainsi pu constater que l on pouvait tout fait diff rencier sa p dagogie en r alisant une ceuvre graphique collective Ainsi en MS j avais mis en place un atelier au sein duquel chaque enfant avait un graphisme particulier produire sur une cloche et qui correspondait un graphisme qu il tait capable de produire en autonomie Pour un fonctionnement optimal de cet atelier autonome j avais opt pour l utilisation d un sablier chaque enfant se passait la feuille et chacun devait r aliser tour de r le son graphisme dans le temps imparti par le sablier Pour les enfants peu importait finalement le graphisme qu il produisait l important tait que tout le monde participait l laboration d une uvre collective et qu aucun l ve n tait tenu en chec 2 3 2 Les ateliers pluridisciplina
42. on des autres ad quation lexicale RYAN ho LILA LAURETTE d 3 9 SARAH li NN o est c _ EVA ul H _ un JORDAN M am 4 diab T MELVIN 1 8 LAURELINE lio t E T MANON ui ly es B 2 SUZIE ur 5 p i ELOISE i 7 CLEMENT oss a EMILIE Lut t MARINE Ji 4 MAXIME Sum t m CLEMENCE 4 p AS ALICE Ul t LEA de Je 4 m Date 01 03 05 Discipline Le langage au c ur des apprentissages Titre Evaluation diagnostique Cycle I Niveau TPS PS Dur e 15 Mat riel Grille d valuation diagnostique Comp tences Etre capable de r pondre aux sollicitations de l adulte en se faisant comprendre Etre capable de participer un change collectif en acceptant d couter autrui en attendant son tour de parole et en restant dans le propos de l change Situations Temps D roulement et consignes Observations propos es M constate que les livres du coin biblioth que sont parpill s ne sont Situation jamais rang s et commencent s abimer inductrice gt Nombreuses exclamations puis indignation de la M Mais que peut on faire pour viter ca Nombreuses questions cibl es Qui va r guli rement dans le coin lecture Qui y va peu et pourquoi Que p
43. oritairement les diff rences cognitives entre les individus on ne peut occulter les diff rences d ordre sociologique et psychologique En effet l h t rog n it socioculturelle des l ves na t de leur origine et ou de leur appartenance sociale Cette diversit est alors source de diff rences la fois langagi res et culturelles Le langage Si la langue que l l ve entend parler et ou parle la maison diff re du francais il n est d s lors pas tonnant que cet enfant rencontre des difficult s langagi res l cole C tait le cas de Leila scolaris e en PS en Zone d Urbanisation Prioritaire ZUS qui a refus de m adresser la parole durant toute la dur e du stage et dont les parents je ne m en suis rendue compte que lors de la troisi me semaine conversaient dans leur langue maternelle la sortie De plus ce manque de familiarit face au frangais sont fr quemment associ s une pauvret du vocabulaire et un changement radical du registre Ainsi deux enfants comme Leila et Elisa dont la maman est enseignante ne semblaient pas du tout tirer le m me profit des activit s et des apprentissages Tandis qu Elisa semblait trouver l cole des r ponses aux questions qu elle se posait la premi re donnait l impression de se trouver l cole comme dans un monde parall le tanche son v cu quotidien Les valeurs Les valeurs morales religieuses philosophiques des l ves v hicul es par des
44. ormais une id e un peu plus pr cise de la facon dont on peut mettre en place une p dagogie diff renci e au cycle Je pense que mes essais de diff renciation ont t efficaces dans l ensemble du moins lors du deuxi me stage si ce n est lors du premier et je suis relativement satisfaite d avoir en partie r ussie passer de la th orie la pratique bien que cela ait t parfois au prix de certaines difficult s erreurs et malgr m me un occasionnel d couragement Ce qui me d stabilisait en d but d ann e c tait de ne pas lire ou entendre deux choses semblables concernant la p dagogie diff renci e j ai aujourd hui compris que c est parce qu aucun enfant ne se ressemble tout comme d ailleurs aucun professeur n enseigne de la m me fagon qu il n existe pas de solution toute faite dans ce domaine Ces deux stages m ont au moins permis de relativiser en comprenant tout la fois que la p dagogie diff renci e pour tre indispensable n en est pas moins difficile mettre en place il est n cessaire de faire des essais de prendre des risques et m me si on ne fait pas toujours les bons choix ils nous permettent au moins d avancer de nous remettre en question et ainsi de faire progresser les l ves Je pense que ce qui est fondamental pour l enseignant c est de d passer ses angoisses sa peur d chouer en comprenant que nos t tonnements ne sont pas st riles que nos remises en cause ne sont pas vaines mai
45. r ussir mais sous quelles conditions Comment s y prendre en classe A quoi faudra t il faire face La p dagogie diff renci e tant tr s fr quemment voqu e pour le secondaire et depuis quelques ann es seulement pour l l mentaire je me suis rendue compte ayant eu la responsabilit de deux classes de maternelle que ce sujet restait peu trait pour la maternelle Pourtant le fonctionnement sp cifique de la maternelle encourage de multiples gards la mise en uvre d une p dagogie diff renci e et il m a sembl important apr s un premier stage difficile de voir sous quelles conditions on pouvait mettre en place efficacement une telle p dagogie au cycle 1 Ainsi apr s avoir pr sent les bases th oriques et historiques de la p dagogie diff renci e nous d crirons et analyserons la fa on dont elle peut organiser l cole maternelle et nous finirons en voquant les difficult s et les limites d une telle diff renciation de l enseignement et de l apprentissage 1 L ORIGINE DE LA PEDAGOGIE DIFFERENCIEE 1 1 D finition et fondements th oriques 1 1 1 Quelles diff rences P dagogie diff renci e le terme est aujourd hui bien galvaud Mais au fait de quelles diff rences parle t on Il s agit tout d abord de diff rences qui se manifestent entre les l ves propos de situations scolaires qui leur sont pr sent es dans un contexte pr cis ces diff rences sont
46. re il nous semble important de la d finir Si Pon consid re la d finition du Petit Larousse Illustr l adjectif h t rog ne qualifie un ensemble form d l ments disparates diff rents M me si cette h t rog n it des classes n est pas si nouvelle qu on veut parfois bien le dire il reste qu elle se manifeste depuis quelques ann es dans des proportions telles que les enseignants ne peuvent d sormais plus fermer les yeux et esquiver les diff rences Il n est heureusement plus possible de s adresser une classe en faisant comme si l h t rog n it des niveaux des motivations des origines sociales et culturelles n existait pas Les disparit s physiques mais aussi intellectuelles affectives sociales et culturelles font que tout groupe est par essence h t rog ne Une classe m me compos e exclusivement d l ves de m me ge et de m me niveau si tant est que l on puisse parler objectivement de niveaux identiques ne verra pas pour autant disparaitre en son sein les diff rences de rapidit dans l ex cution d une t che de proc d s d attitudes face une consigne Nous voquerons ainsi ici les diff rentes formes d h t rog n it puisqu elles conditionnent les apprentissages et doivent donc tre prises en compte si l on souhaite am liorer sa pratique p dagogique 1 2 1 Diversit physiologique Dans une classe de maternelle les diff rences les plus visibles sont vi
47. rep rables dans les performances constituant la phase terminale de l apprentissage mais aussi et surtout au niveau des processus d apprentissage eux m mes Mais il ne s agit pas que de cela ainsi le maitre qui se contenterait de pointer du doigt les diff rences seulement pour les pointer du doigt et sans s en servir pour faire progresser les l ves se fourvoierait En effet ces diff rences parmi les l ves doivent trouver un cho dans les activit s que les enseignants vont mettre en place et qui pr senteront des approches diff rentes La deuxi me diff rence celle qui touche les activit s doit donc r pondre la premi re qui affecte les enfants Toutefois si cette p dagogie n existe que par l h t rog n it des enfants elle ne doit aussi exister que pour cette m me h t rog n it consid r e comme richesse et non comme handicap C est ainsi la raison pour laquelle nous parlons souvent propos de la p dagogie diff renci e de p dagogie de la r ussite en effet l un des principaux objectifs de la diff renciation p dagogique est la r ussite de tous les l ves N anmoins cette perspective de r ussite de tous les l ves ne doit pas amener les enseignants percevoir les diff rences comme des g nes des obstacles faire tomber mais plut t comme une possible richesse pour tous Il ne s agit donc pas en g rant les diff rences d en chercher les causes pour pouvoir les modifier ma
48. rise en compte peut se faire en consid ration de deux objectifs diff rents ou bien adapter l enseignement la destination sociale et professionnelle des l ves ou bien un objectif commun tant d fini et affich prendre en comptez la diversit individuelle pour y conduire 1 3 1 Une diff renciation s gr gative La premi re sorte de diff renciation a perdur pratiquement jusqu apr s la deuxi me guerre mondiale Un texte c l bre de Destutt de Tracy datant de 1800 explicite de fagon tr s claire les objectifs et la nature de cette diff renciation institutionnelle Dans son esprit il y a deux classes d hommes la classe ouvri re et la classe savante Ceux qui appartiennent la premi re sont appel s travailler tr s t t de leurs mains En revanche ceux qui appartiennent la seconde sont appel s diriger Les premiers ont besoin d une formation courte et efficace leur permettant de tenir leur place de travailleurs dans la soci t alors que les seconds ont besoin d une formation qui leur fasse comprendre le fonctionnement de la soci t leur formation doit donc tre th orique et plus longue que celle des ouvriers On voit ici se dessiner la conception d un syst me ducatif dual enseignement primaire enseignement secondaire dont la mise en cause dans les perspectives de l cole dite unique tait d j pr sente chez Condorcet L volution des emplois vers une intellectualisation gran
49. s Mais il s agissait aussi pendant les ateliers de jouer sur le degr de guidance de la ma tresse ce qui s est av r tre pour moi une op ration p dagogique d licate pour viter toute forme d assistanat Il est en effet parfois tentant d accompagner l enfant dans sa t che au coup par coup pour qu il r ussisse Il est par contre plus difficile de laisser terminer un enfant qui s est engag seul dans une activit de mani re ce qu il prenne conscience de l cart qui existe entre le r sultat obtenu et le r sultat attendu Toute la difficult est de ne pas faire sa place mais de l encourager recommencer Or encore une fois cette guidance n est jamais improvis e mais doit r pondre au contraire des difficult s parfaitement identifi es pr alablement par l enseignant lors d une valuation diagnostique fine En aval enfin la rem diation le r investissement devaient se nourrir de ce que j avais pu observer et je passais alors un temps important reprendre mes notes voir ce qui pourrait tre le plus utile qui et sous quelle forme 3 1 3 Le choix de l essentiel Ce qui m a encore t tr s difficile ce fut d accepter de renoncer faire porter l effort sur tout le programme de d terminer ce qui importait le plus pour chaque l ve Il me fallait sans cesse op rer un choix Tant pis si un tel n arrive pas classer trois objets de trois tailles diff rentes l important est qu il saisis
50. s en tant que professeur stagiaire Les stages ne durant que trois semaines la mise en place d une p dagogie diff renci e sur ce court terme demeure finalement complexe D une part il est tr s difficile de r ellement cerner tous les l ves assez rapidement pour commencer agir rapidement D autre part cela reste frustrant en ce sens qu on ne peut connaitre l efficacit plus long terme de ce qu on a pu mettre en place Par ailleurs il m a t de m me impossible de mettre en place une diff renciation travers les cycles ce qui doit pourtant s av rer tr s b n fique pour les l ves mais impose aussi d laborer un v ritable travail d quipe en demandant aux autres enseignants de changer leurs habitudes et leurs modes de fonctionnement Je pense n anmoins que ce fonctionnement en cycles reste tr s difficile g rer et ce m me lorsqu on a sa classe pour l ann e Pour fonctionner r ellement par cycles il faudrait que le groupe classe soit clat que les enfants aient la possibilit de suivre les s ances de langage avec un groupe qui ne serait pas forc ment des l ves de sa classe la motricit avec un autre groupe les sciences avec encore un autre groupe On voit bien que ce fonctionnement n cessiterait une organisation tr s pointue de plus les groupes ne seraient pas d finitifs un l ve pouvant progresser plus vite que les autres et pouvant alors suivre avec un autre groupe Mais
51. s sont au contraire au service des enfants L essentiel n est il finalement pas l BIBLIOGRAPHIE TEXTES OFFICIELS Programmes de l cole maternelle Programmes et pratiques p dagogiques pour l cole maternelle BABIN Norbert Hachette ducation Travailler par cycles en francais l cole de la petites section au CM2 OUVRAGES PEDAGOGIQUES LEGRAND Louis La Diff renciation p dagogique Scarab e MEIRIEU Philippe L Ecole mode d emploi des m thodes actives la p dagogie diff renci e ESF PERRENOUD Philippe La P dagogie l cole des diff rences ESF PERRENOUD Philippe La P dagogie diif renci e des intentions l action Hachette ducation PRZESMYCKI Halina P dagogie diff renci e Hachette ducation REVUES PEDAGOGIQUES Cahiers p dagogiques n sp cial p dagogie diff renci e n 239 d cembre 1985 Cahiers p dagogiques n 286 septembre 1990 Cahiers p dagogiques n 376 377 septembre octobre 1999 ANNEXES GRILLE D EVALUATION DIAGNOSTIQUE SEANCE DE LANGAGE COLLECTIVE Nombre Prononciation Adaptation la Dimension Ma trise de situation de relationnelle linguistique prises communication respect des construction de intelligence de r gles de syntaxique parole l enjeu prise de temps parole et nonciati
52. se cette notion de grandeur pourquoi pas avec seulement deux objets et deux tailles Faut il encore toujours l apr s midi faire refaire cet enfant le travail qu il n a pas termin ou pas r ussi au risque de le d go ter de toute forme de travail de l cole Quand faut il arr ter Qu est ce qui est essentiel Jusqu o chaque enfant peut il aller Est ce que je sollicite trop ou au contraire pas assez cet enfant L enseignant doit donc se poser des questions qui sont en principe tranch es d ordinaire un autre niveau de l organisation au niveau des Programmes et dont la r ponse est particuli re chaque enfant 3 1 4 S occuper des enfants les moins gratifiants Mettre en place une p dagogie diff renci e m a encore parfois t difficile en ce qu il s agit et c est un peu moins avouable de se confronter plus souvent plus intens ment plus m thodiquement aux enfants les moins gratifiants Je ne suis pas forc ment tr s fi re de reconna tre ce sentiment mais il faut avouer cependant qu il est souvent tres difficile de faire travailler ceux qui r sistent ne jouent pas le jeu ne veulent pas qu on les aide abusent parfois de la confiance qu on leur donne Il est au contraire beaucoup plus agr able de travailler avec ceux qui ne rencontrent aucune difficult cela renvoie alors l enseignant une image positive de lui m me une image de r ussite en tant qu enseignant Bien qu il ne faille p
53. server des moments de jeu libre N anmoins je pus me rendre compte sur seulement trois semaines que ces ateliers pouvaient leur tre rapidement tr s profitables Je mis en place entre autres un atelier de description et de tri d images afin d largir leur vocabulaire partir d images d animaux de v tements de fruits d action il s agissait de nommer de parler de son exp rience et de cat goriser ses images Le gain en vocabulaire chez ces enfants tait alors imm diat Essayant d enr ler les enfants qui taient le plus en difficult cet atelier restait n anmoins la libre volont des enfants c tait avant tout un jeu et devait le rester ni obligation ni valuation mais seulement une libre participation J ai cependant remarqu que les enfants me rejoignaient souvent volontiers c est en effet pour eux tr s valorisant de jouer avec la ma tresse et non pas seulement de travailler qui plus est avec un mat riel nouveau pour eux Lors de l accueil mais aussi l issue du travail en ateliers ce que l on nomme ateliers relais les enfants ont la possibilit de jouer dans les coins jeux Plus que des ateliers autonomes ce sont alors des ateliers libres Les enfants disposent alors d espace et de mat riel qu ils utilisent sans consigne pendant que l enseignant observe leur d marche leur implication dans l activit leurs attitudes afin de r ajuster par la suite son projet Ainsi voyant que certa
54. sser les livres selon leur th me Mais au del l objectif de la s ance en tant que diagnostic initial fut lui aussi atteint Je dus en effet la fois multiplier les questions individuelles pour inciter certains l ves prendre la parole mais aussi pour capter l attention d enfants peu l coute et r guler les prises de parole pour limiter les interf rences Ainsi sur les 19 enfants pr sents ce jour la e 8 enfants sont intervenus souvent mais sans respecter les r gles de prise de parole on attend son tour on l ve le doigt e 4 autres enfants sont moins intervenus moins de 4 fois mais suivaient toujours ce qui tait dit e 5 l ves ne sont intervenus que par ma sollicitation e Htenfin2 enfants ont refus de parler Ce bref relev labor en classe a permis de constater que ceux qui ont parl souvent en ont l habitude et sont toujours les m mes tout comme ceux d ailleurs qui ne prennent pratiquement pas la parole Par ailleurs cette s ance m a amen me poser la question de la r alit de l apprentissage et celle des possibilit s de progr s tant donn es les conditions de l change Alice et Lila n arr taient pas de bavarder Laurette semblait compl tement perdue dans ses pens es et ne suivait pas les propos de ses camarades Eva ne tenait pas en place et ne cessait de bousculer les autres enfants Enfin les grands parleurs se mettaient souvent debout et n coutaient pas les autres parler
55. ucoup de mal en grand groupe s efforce de se faire comprendre sans trop b gayer et r introduit un vocabulaire qu elle ne connaissait pas avant la pr c dente s ance de langage Laurette ne parvient malheureusement pas prendre la parole face mon exigence de lever le doigt elle l ve le doigt mais ne comprend pas la signification de ce geste Elle ne dira pas un mot En d pit de ces b mols la s ance est cette fois pour moi une r ussite relative puisqu elle a permis 3 enfants sur 4 de prendre enfin la parole en grand groupe et ainsi de commencer devenir citoyens de leur classe 2 3 Le travail en ateliers J ai ici consacr une attention particuli re l atelier langage car il jouit en maternelle d un statut part Mais parall lement ces ateliers de langage sont mis en place de nombreux autres types d ateliers dans tous les champs disciplinaires des programmes Le travail en ateliers est en effet beaucoup plus pr sent en maternelle que le travail en groupes en l mentaire Cette organisation s explique par des effectifs souvent importants la n cessit d offrir une gamme vari e d activit s dans un espace restreint mais aussi par l h t rog n it des capacit s des int r ts et des motivations des enfants qui sont regroup s dans une classe En effet cette organisation permet la diff renciation car elle joue sur l ensemble des variables Avec cette formule l effectif de la classe est partag
56. um rique apr s la construction d une tour en legos le petit Maxime rem diait ses difficult s en donnant chaque petit animal en plastique plac s l entr e de la ferme deux auges de nourriture Cette rem diation devait lui permettre de s entrainer faire usage du principe cardinal Les ateliers autonomes Parall lement un atelier dirig se d roulent plusieurs ateliers autonomes Mais qui dit atelier autonome ne signifie pas atelier de d lestage ou occupationnel Ils sont au contraire tr s pr cieux en ce qu ils permettent de proposer aussi bien des situations d apprentissage libre que des situations de r investissement Les ateliers d expression libre dessin peinture modelage construction manipulation ou certains ateliers cognitifs autonomes sont des occasions pour l enfant de d velopper librement ses pouvoirs de construire son geste sa strat gie dans la mesure o il n y a pas de mod le reproduire ni de performance atteindre Ainsi pas de situation d chec mais la possibilit pour chacun de prendre son propre chemin de t tonner Les ateliers autonomes entra nent donc eux aussi une diff renciation Non seulement dans ces ateliers autonomes les enfants vont leur propre rythme mais l imitation facilit e entre enfants spatialement proches et se consacrant la m me activit est un facteur important de progr s un outil incontestable de diff renciation sans risque de for age
57. utiliser de mani re pr f rentielle avec un l ve le sch ma sera t il plus efficace que l explication orale ou est ce une manipulation qui permettra plus facilement d appr hender une notion J ai eu l occasion de rencontrer ce probl me en PS MS l encore durant mon premier stage en responsabilit Alors que je donnais les consignes verbalement au coin regroupement avant la mise en ateliers je me suis rendue compte que 8 enfants ne les avaient pas comprises et attendaient pour commencer leur travail de voir comment s y prenaient effectivement leurs camarades Avec ces l ves une simple pr sentation du travail accompli tait bien plus efficace que toutes les explications possibles ce qui m amena en continuant donner les consignes oralement pour toutefois stimuler leur zone proximale de d veloppement montrer ce que j attendais d eux pour redonner confiance ces quelques enfants 1 2 3 Diversit des rythmes d apprentissage 11 apparait comme une vidence d autant plus en maternelle que tous les enfants ne travaillent pas la m me vitesse LA GARANDERIE Antoine de P dagogie des moyens d apprendre les enseignants face aux profils p dagogiques Ce fut sans doute l un des premiers probl mes que j ai pu rencontrer en maternelle comment g rer le groupe quand une activit de graphisme prend 3 minutes pour certains enfants alors qu elle prend facilement 15 ou 20 minutes pour les autres A ce probl
Download Pdf Manuals
Related Search