Les cultures visuelles romaine et postmoderne : une tentative de
Contents
1. les id es des quelques repr sentants de l lite romaine n exercent plus de fascination On ne se focalise plus sur des individus mais sur des objets anonymes essentiellement techniques on ne regarde plus la pens e des lites mais la vie quotidienne de couches plus larges de la population On ne se concentre plus sur les abstractions de la pens e mais sur ce qui est tangible mat riellement ce qui nous int resse en priorit ce sont des objets comme la construction des routes l adduction d eau et les centres de commerce en bref ces signes de reconnaissance qui d finissent et caract risent notre propre civilisation par son standard de vie Certes la vieille question de l humanit de savoir d o l on vient et o sont nos propres racines pr occupe tout un chacun On trouve cet gard en librairie de quoi satisfaire des curiosit s tr s diverses par exemple comment on vivait dans une certaine r gion Le Die R mer in Bayern ou Les Romains en Bretagne Notre go t tr s raffin de la cuisine a ses ant c dents dans la cuisine romaine Kochen wie die alten R mer ou La cuisine romaine antique recettes pour aujourd hui Le jouisseur clair dans aucun pays d Europe ne peut se plaindre de manquer de mati re richement illustr e sur la culture romaine avec des mots cl s comme Erotik gt Amore Lovemaking ou Amour Les difficult s avec des images antiques Qu2. avec des images du banquet o des couples posent de mani re tr s semblable avec des vases boire et se mettent ainsi en sc ne comme des tres prosp res faits pour la jouissance comme on le voit par exemple sur l autel fun raire de Q Socconius Felix Rome fig 6 Ces images montrent que le d sir d assigner des r les sexu s bien marqu s n est pas moindre de nos jours que dans l Antiquit Les mod les repr sent s par Mars et V nus sont toujours bien vivants D ailleurs dans la question des genres Mars et V nus ont connu tout r cemment une vie nouvelle Mars et V nus aujourd hui John Gray un th rapeute am ricain sp cialis dans le couple et la famille obtint rapidement un succ s plan taire en 1992 avec son best seller Men Are from Mars Women Are from Venus Les hommes viennent de Mars les femmes viennent de V nus La vente des millions d exemplaires de ce livre incita l auteur continuer il produisit des livres Mars et V nus la cha ne un rythme tonnant Mars et V nus ont ainsi connu un v ritable triomphe dans diff rents domaines de la vie Les th mes de certains de ces livres se situent encore dans le cadre plut t indiff renci du premier best seller sur la relation deux comme Une nouvelle vie pour Mars et V nus Retrouver l amour apr s une rupture Mais d autres titres ont conquis de nouvelles terres assez surprenantes comme Mars et V nus au tr
3. louer les femmes deux qualit s centrales ressortent toujours d une part un comportement affable et aimable on trouve ici des qualificatifs comme amabilis dulcissima o suavissima d autre part la capacit de garder un grand contr le de soi dans la mise en pratique de l affabilit dans le monde des hommes fdelis fidelissima casta castissima o pudens pudentissima Ces vertus f minines sont pr cis ment pr t es la Romaine de notre groupe statuaire Le port ouvert du corps avec les bras tendus est le signe tr s g n ral d une attitude ouverte pleine d amour et le fait de tenir son compagnon montre que cette affabilit a un but le spectateur comprend que cette femme sous son apparence s duisante est fid le son poux La Romaine des Mus es du Capitole fig 2 poss de les m mes caract ristiques que la Romaine du Mus e des Thermes fig 3 mis part le fait que son torse v tu accentue un peu plus la conformit aux bonnes m urs DHA 41 1 2015 360 Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 Chez l homme le travestissement en Mars incarne cette virilit centrale d sign e comme virtus en latin la propre bravoure de l homme faite de qualit s comme la force nergie et le courage Dans Part des images cette qualit complexe est exprim e dans l image du chasseur ou dans celle du guerrier dans notre cas c est l image du dieu de la guerre lui m m
4. a aussi une barbe taill e la mode du temps Les coiffures pr sentent des similarit s avec des portraits de l empereur Marc Aur le et de son pouse Faustine mais elles en diff rent par quelques d tails Il s agit de portraits de deux personnes priv es anonymes dont les t tes sont stylis es d apr s le mod le du couple imp rial cr vers 150 apr J C Comme les chercheurs lont vu depuis longtemps ce couple n est pas figur dans une pr sentation r elle les femmes romaines ne portaient pas de diad me et les hommes romains ne se montraient pas nus en public La pr sentation des deux figures n a pas de contexte r el Les t tes portraits avec leurs coiffures du temps diff rent fortement du reste de l apparence Ce contraste maintenant tr s d rangeant pour nous s explique par le fait que les deux t tes ne sont pas plac es sur les corps des personnes repr sent es Les deux corps n ont pas t faits pour ce couple romain le sculpteur s est servi de mod les c l bres Les figures se rapportent dans leurs particularit s essentielles deux statues debout cr es pendant la p riode grecque classique Le corps de la femme fait allusion une statue d Aphrodite l Aphrodite de Capoue de la fin du IN si cle qui montrait la d esse de amour peu pr s dans la m me attitude toujours avec un diad me Il est vrai que la d esse n enla ait pas un compagnon mais tenait dans les mains un gra
5. groupe du Mus e des Thermes Cela s explique par le fait que le Romain et la Romaine se pr sentent avec des corps trangers S il s agissait de leurs propres corps la marge de man uvre serait beaucoup plus r duite et Phomme ne serait pas nu mais enti rement v tu c est le cas du relief de l autel fun raire de Q Socconius Felix fig 6 La premi re impression est donc trompeuse car les conventions l occasion des f tes n taient pas plus souples dans l Antiquit que maintenant Dans la mode f minine c est m me le contraire Sur la sc ne de vie de la haute soci t les femmes rivalisent en DHA 41 1 2015 364 Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 mettant leur point d honneur montrer le plus de leur peau cet gard les fronti res du possible sont repouss es toujours plus loin Devant un d collet d aujourd hui un spectateur romain aurait l impression d une demi mesure car l poque soit on d couvrait tout le buste soit rien Quand le buste d une Romaine est d couvert ce n est pas le sien En effet dans le monde romain on avait la possibilit gr ce des images corporelles typiques de doter le corps d une signification ou plut t de diff rentes significations Mais quand on est renvoy son propre corps on n a pas cette possibilit car le corps individuel n voque aucune signification au del de lui m me Sur la photo du cou
6. il s agit exactement le rapport de sens n a pas d importance La relation verbale se limite le plus souvent la l gende de l image La seule chose importante est que l image apparaisse bien et ne perturbe pas le texte d j crit Ainsi en dehors du monde sp cialis des arch ologues les images antiques ne servent essentiellement que de d cor l gant C est aussi une cons quence du rapport que nous entretenons avec les images antiques l int rieur de l arch ologie dite classique gt Nous consid rons habituellement les images antiques comme de Ta art c est dire quelque chose d lev l oppos de ces images contemporaines qui le plus souvent produites par la photographie nous environnent dans la vie de tous les jours et qui ne sont absolument pas de l art elles ne souffrent pas de comparaison avec les images antiques Nous pouvons nous accommoder facilement du statu quo L arch ologie classique jouit dans l opinion commune d une bonne r putation nous passons pour des ambassadeurs du beau du vrai du bon et donc pour des repr sentants des origines de la civilisation d velopp e occidentale Dans cette situation nous n avons aucune raison de priver les images antiques de leur position lev e Mais une question reste pos e les images antiques sont elles vraiment si difficiles communiquer qu on ne peut d aucune mani re les mettre en rapport avec notre monde
7. visage car la zone des yeux et du front n est en rien affect e par le mouvement de la bouche Ce rire n est pas spontan mais accentue purement et simplement un sourire Contrairement la premi re impression les visages des deux figures expriment une ga t contr l e Ce n est d ailleurs pas tonnant aucune raison n explique le sourire de l homme pas plus que celui de la femme Les partenaires ne se regardent pas bien au contraire ils vitent soigneusement leur regard Ils sourient sans que le spectateur en connaisse la raison Les deux visages marquent une satisfaction durable qui d passe l instant pr sent laquelle les deux personnes prennent part ind pendamment l une de l autre C est la raison pour laquelle Phomme conform ment ce qui est attendu se montre plus disciplin que la femme qui est traditionnellement du c t de l motivit cette r partition des r les dans la mimique r pond la diff rence de v tement l homme est boutonn de partout tandis que la femme est d couverte Corps de r ve port e La diff rence la plus frappante entre les images antique et moderne c est la nudit presque compl te d une personne du c t romain ce qui n a rien voir comme on Pa vu plus haut avec les habitudes r elles En effet la nudit tient une place bien plus importante dans le couple romain la V nus pouvant elle aussi se montrer le buste d nud comme dans le
8. E g Revue soutenue par l Institut des Sc Institut des Sciences et Techniques de l Antiquit Dialogues d histoire ancienne Fond s en 1974 par Monique Clavel L v que et tPierre L v que Directeur de la revue Antonio GONZALES R daction Jacques ANNEQUIN Evelyne GENY Antonio GONZALES Comit de r daction J Alvar Madrid J Annequin Besan on O Behrends G ttingen M Clavel L v que Besan on J A Dabdab Trabulsi Belo Horizonte P Doukellis Mytil ne E Geny Besan on A Gonzales Besan on M R Guelfucci Besan on J Y Guillaumin Besan on E Herrmann Otto Tr ves G Labarre Besan on F Reduzzi Merola Naples Comit scientifique J Ch Balty Paris IV P Barcel Potsdam A B renger Montpellier III D Bouvier Lausanne A Bresson Chicago P Brul Rennes II W Burkert Zurich E Cadiou Bordeaux IT L Canfora Bari L Capogrossi Colognesi Rome J C Carri re Toulouse II M Corbier CNRS P Cosme Rouen J C Couvenhes Paris IV P Debord Bordeaux II F Dunand Strasbourg R tienne Paris D J Gallego Buenos Aires Y Garlan Rennes II P Garnsey Cambridge J P Guilhembet Paris VII R Halleux FNRS Li ge Institut de France H Inglebert Paris X C Jourdain Annequin Grenoble II G Kochelenko Moscou V Kuznetsov Moscou F Labrique Cologne L Labruna Naples F Laubenheimer CNRS Par
9. age Or il ny a pas le moindre indice qu on riait moins dans la Rome antique que maintenant Mais on pensait que cette expression intense du sentiment n tait pas digne d tre reproduite en image parce qu on n y reconnaissait pas un moyen de dire quelque chose d essentiel sur l homme L inflation du rire a depuis eu des cons quences sensibles Les psychologues parlent du ph nom ne pathologique du sourire continu c est une obligation de sourire qui peut gu rir certaines d pressions la tension art rielle et d autres probl mes de sant Dans l exp rience de tous les jours un rire continu est une manifestation pathologique Les images jouent certainement en cela un r le de mod le en mettant en permanence sous les yeux le rire sans fin Le sourire continu prouve que la fronti re entre le monde imaginaire des images et le propre pr sent peut dispara tre si bien qu on prend pour la r alit ce qui est repr sent et qu on en fait sa propre r gle de conduite Le d sir d imitation est tr s certainement un effet secondaire des messages primaires de nos images publicitaires qui poussent agir Quand on prend au s rieux les images de cette sorte en suivant leur incitation acheter ou voter on est presque pr t imiter les personnes repr sent es jusqu leur comportement Derri re il y a la croyance la n tre pas celle des Romains en la possibilit d un changement sans limite d
10. ans les statues portraits romaines le processus de vieillissement physique est limin au moyen d un concept artistique simple Le corps personnel est simplement effac et remplac par un corps id al librement choisi qui permet d clairer et de rendre visible la vie int rieure humaine On n a videmment pas oubli la vieille le on selon laquelle le processus d gradant de la d ch ance physique peut tre att nu par un accroissement de la maturit int rieure mais nous ne recourons plus la possibilit d exprimer cette id e en images Dans la vie quotidienne nous n avons que des images qui concernent r apparence Pendant les deux mille ans qui s parent nos deux exemples le corps humain du moins dans le monde occidental a v cu deux branlements fondamentaux qui lui ont fait subir une transformation radicale de valeur L mergence de limage chr tienne de Phomme ennemie de son propre corps a amen opposer le corps l esprit et me et le discr diter comme un p ch Mais le corps s est depuis lors plus que relev de cette attaque car la balance a compl tement pench en sens inverse Il n est plus diabolis mais divinis Dans le couple romain les deux corps incitent prendre exemple sur ces superbes chantillons d homme et de femme pour la s duction la sagesse et la fid lit de la femme et pour la bravoure la force de d cision et la ma trise de soi de Phomme quoi nos vedett
11. avail pour am liorer les relations professionnelles entre les hommes et les femmes ou The Mars and Venus Diet and Exercise Solution Create the Brain Chemistry of Health Happiness and Lasting Romance Mars et V nus ont ainsi joui d une nouvelle popularit comme personnifications frappantes des diff rences entre les hommes et les femmes C est tout fait remarquable quand on consid re les tr s importants progr s pour l galit entre les sexes r alis s entre temps Pourtant le vieux mod le n a pas t abandonn Il continue d tre actuel avant tout dans la haute soci t qui se donne comme exemple aux hommes ordinaires DHA 41 1 2015 Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 363 Le d placement de l expression du corps la t te La diff rence essentielle entre ces deux images r side dans le fait que les t tes et les corps ont des expressivit s diff rentes Pour le couple romain c est le corps qui porte principalement l expressivit alors que chez nos contemporains c est au contraire la t te Le Romain et la Romaine partagent une expression placide Les deux vedettes d aujourd hui ont des visages anim s L homme a un sourire r serv simplement esquiss il en va bien diff remment chez sa compagne elle a sa bouche grande ouverte de fa on d couvrir les dents Le mouvement prononc des l vres ne s accompagne pourtant d aucune expression dans le haut du
12. contemporain Un couple romain dans une pr sentation trange t tes sur corps trangers Voici un exemple illustrant le probl me de communication des images antiques Un groupe statuaire des Mus es du Capitole Rome traite le th me toujours actuel de l homme et la femme fig 2 Ce groupe a t d couvert en 1750 dans la n cropole d Ostie o il tait tr s probablement expos dans un enclos fun raire Les deux figures sculpt es en marbre sont plac es sur une plinthe commune et sont peu pr s grandeur nature La femme est v tue d une fine tunique et drap e dans un manteau qui couvre le bas du corps elle a des sandales et porte un diad me sur la t te Elle a le pied gauche pos sur un tabouret bas et enlace son compagnon la main gauche pos e sur son paule gauche la droite touchant le bord de son manteau L homme porte DHA 41 1 2015 358 Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 un manteau paludamentum roul sur les paules La jambe droite se porte sur le c t en avant le bras droit pend d tendu et la t te est l g rement tourn e vers sa compagne Le bras gauche pli tient une lance qui est reli e au corps par des ponts Il a sur la t te un casque ouvert avec un haut cimier Une cuirasse est plac e c t de la jambe gauche servant d tai la figure Les deux t tes ont des traits fortement individualis s et des coiffures la mode l homme
13. corps On n pargne ni le temps ni l argent ni m me la peine pour donner son corps une forme qui passe pour s duisante Il est vrai que tout un chacun n est pas pr t consentir de tels efforts mais ils sont toutefois r v lateurs d un sentiment g n ral li au ph nom ne du vieillissement De nos jours on attend de l homme qui vieillit de garder une image juv nile La pression pour l imitation et le sourire continu Cette pression ne se borne pas seulement l apparence mais s exerce aussi sur le comportement Un changement tr s frappant par rapport au monde romain concerne le DHA 41 1 2015 Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 365 rire comme expression dominante dans les images de la vie quotidienne On le constate dans presque toutes les sph res de la vie de la publicit commerciale jusqu la politique sur les affiches des campagnes lectorales La mise en avant de Phomme qui rit dans le monde des images est du point de vue de Phistoire culturelle un v nement passablement absurde Dans la nature le rire est un tat exceptionnel qui est d clench par une cause pr cise clate bri vement et doit ensuite dispara tre de soi m me car les muscles du visage ne peuvent pas tenir longtemps une telle tension Ni les Romains ni les cultures visuelles qui les ont suivis n ont eu l id e de contrarier de cette fa on les lois de la nature dans leur rapport au vis
14. e Le rapport entre les deux partenaires n est pas ici de premi re importance La pr sentation r serv e de l homme travesti en Mars ne se rapporte pas sa vie priv e mais la vie publique o il devait faire preuve de vertu On montre la ma trise de soi et la capacit contr ler ses actes Tout cela nous para t d une certaine fa on trange aujourd hui Nous ne mettons plus nos t tes sur les corps de divinit s ne serait ce que parce que nous n avons plus de dieux Ce ph nom ne peut tre expliqu et nous essayerons de le faire mais pas vraiment ressenti car il ne peut pas tre reli notre exp rience La comparabilit des images comme moyen de communication Depuis quelque temps d j il y a deux orientations qui donnent un nouvel acc s aux images de notre propre poque D un c t la suite de Ta iconic turn gt on a commenc reconna tre que les images antiques n taient pas de l art gt au sens moderne du terme En effet ce que nous entendons maintenant par art s est tr s largement d velopp partir de la tradition de l Antiquit avant tout de sa conception de Phomme Les images antiques avaient leur place dans la vie de tous les jours elles taient alors un moyen de communication reconnu et omnipr sent gr ce auquel on se repr sentait des th mes d int r t g n ral dans un langage visuel compr hensible en g n ral D un autre c t o
15. e l ge du show business 8 Neil Postman Amusing Ourselves to Death Public Discourse in the Age of Show Business New York 2006 1 d 1985 La comparabilit des images antiques et modernes Stefan Ritter Alle Bilder f hren nach Rom Eine kurze Geschichte des Sehens Stuttgart 2009 surtout p 17 43 177 205 et 207 233 http www klett cotta de buch Geschichte Alle_Bilder_f hren_nach_Rom 5774 DHA 41 1 2015
16. e et un n ud papillon il a les cheveux courts et pas de barbe L habillement et les coiffures des deux acteurs correspondent tout fait ce que Pon attend de telles soir es de gala L homme se pr sente dans un costume qui n a rien de spectaculaire c est celui que porte le personnel dirigeant masculin dans le monde du travail aussi bien dans la politique que dans l conomie donc dans le monde ext rieur o l homme de tout temps doit faire preuve de ma trise La femme au contraire a mis sp cialement pour cette occasion un costume qui a avant tout un but s duire Les deux se pr sentent exactement comme c est attendu on demande aux hommes du conventionnel aux femmes un grand pouvoir de s duction DHA 41 1 2015 362 Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 La mani re dont les verres sont tenus la main n est pas si diff rente de la fa on dont les attributs sont plac s chez l homme romain Les armes du Romain n taient pas destin es servir imm diatement De m me le couple moderne ne tient pas Les verres en vue d une action concr te imm diate Les verres ne sont ni approch s ni loign s de la bouche Ils fonctionnent comme des attributs et doivent dire quelque chose sur les personnes qui les tiennent Ils t moignent de la capacit de disposer d un style de vie luxueux et aussi d en jouir Cela rappelle de tr s pr s les reliefs des monuments fun raires
17. e l individu L id e que tout est faisable s en nourrit moiti La sensibilit g n rale se traduit dans la place dominante ou ont les livres de conseil sur le march de l dition ils indiquent comment on peut devenir beau riche cool ou sinon heureux S il tait prouv qu une telle lecture avait r ellement un effet il n y aurait pas en permanence de nouvelles publications sur ce m me th me On voit ici dominer l illusion compl tement irrationnelle de pouvoir se transformer en un autre homme par la simple force de la volont Le corps et le caract re Pendant l Antiquit les personnes g es n taient pas soumises la pression de rester jeunes qui est contraire aux lois de la nature Le fait de devenir vieux n tait pas DHA 41 1 2015 366 Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 rejet mais tait vu positivement comme la preuve d une exp rience de vie et de la maturit int rieure La d ch ance physique tait compens e par quelque chose qui s est construit au cours des ann es derri re la fa ade branlante c est le caract re comme on le lit chez Ovide Cosm tiques 45 Certus amor morum est formam populabitur aetas Dans cette perspective le corps naturel individuel perd de sa signification La voie se lib re et on peut repr senter l individu ind pendamment de son apparence accidentelle d termin e par l ge comme un porteur de sens autonome D
18. el est maintenant le r le d volu aux images romaines Il est int ressant de noter qu elles jouent un r le double Quand on consid re les produits finaux de la m diation arch ologique des livres factuels aux films en passant par des magazines de vulgarisation la m me contradiction r appara t toujours on montre bien volontiers des images antiques mais elles ne sont pas prises au s rieux en tant que t moignages historiques on ne dit presque rien sur elles on ne veut pas en faire un sujet de travail C est un ph nom ne particuli rement vident dans le film documentaire qui renvoie forc ment un important mat riau visuel mais qui est soumis une norme pression pour tenir les d lais et n a pas le temps de donner de longues explications Ainsi dans un film sur N ron il faut naturellement mettre sous DHA 41 1 2015 Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 357 les projecteurs une figure de N ron mais on peut faire r citer un texte pr t N ron l acteur normalement invisible comme si la figure n tait pas du tout l Ce proc d appara t aussi dans le livre arch ologique de vulgarisation La mani re de faire est toute simple on expose d abord par crit tout ce qu on veut dire sur le th me choisi une fois le texte fini on r partit des images si possible bien l ch es qui ont quelque chose voir avec le th me mais on ne dit pas de quoi
19. elle mais aussi des diff rences et des tensions Les images antiques offrent la possibilit d apprendre quelque chose sur les repr sentations alternatives de la vie sociale leur poque elles taient un moyen de communication plein de vitalit par lequel des hommes plac s dans d autres contextes formulaient des questions fondamentales sur l existence humaine d une mani re qui peut tre encore extr mement stimulante pour nous maintenant Stefan RITTER Illustrations PE ez Repr sentations Art STE des couples Nous m mes y romains Le pr sent haute culture pre 4 en cours d laboration A D D D D f i Construction des traditions Images p volution 1 culturelle comme moyen de pi 1 H communication H 1 D D D D D H H 1 i Le pass SC ne SEH D Nos images Photographies p quotidiennes des couples contemporains Fig 1 Aper u sch matique S Ritter Fig 4 Aper u sch matique S Ritter DHA 41 1 2015 368 Klassischer Bildwerke Munich PSE Fig 5 Zsa Zsa Gabor et Frederic von Anhalt Photo INTERFOTO Hug DHA 41 1 2015 Fig 2 Groupe statuaire romain Rome Musei Capitolini Inv 652 Photo Museum f r Abg sse Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 Fig 3 Groupe statuaire romain Rome Museo Nazionale Romano Inv 108522 Photo Museum f r Abg sse Klassischer Bildwerke M
20. es modernes encouragent elles le spectateur Des personnes de cette classe sont volontiers d crites comme les gens riches et beaux expression m rit e Dit on riche et s duisant riche et fid le gt ou m me riche et sage Non On attend maintenant essentiellement la richesse et la beaut Phomme tant traditionnellement plut t du c t de la richesse et la femme de la beaut L Antiquit estimait videmment aussi la beaut du corps Mais la diff rence fondamentale avec le monde moderne se trouve dans le fait qu on exp rimentait alors le corps humain seulement dans le monde des images o l on donnait libre cours aux fantaisies alors que maintenant la transformation est dans la r alit On peut consid rer ce d veloppement comme un progr s Toutefois les Romains avaient un rapport plus d tendu leur propre corps Ils ne le soumettaient pas une telle pression car ils savaient que le privil ge d une jeunesse ternelle tait r serv aux dieux DHA 41 1 2015 Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 367 Un plaidoyer Il n y a pas de raison valable pour consid rer les images des cultures pass es comme des antiquit s qui peuvent servir avant tout l ducation esth tique Si nous prenons vraiment au s rieux les images antiques alors notre regard se lib re nous ne cherchons plus uniquement des rapprochements qui s inscrivent dans une tradition visu
21. exemple le groupe du Mus e des Thermes Rome la femme tait torse nu comme l Aphrodite de l original grec fig 3 L homme tenait une p e au lieu de la lance et ne portait aucun v tement La reconnaissance des mod les classiques n a toutefois pas t affect e par ces modifications Certes en voyant un tel groupe un spectateur romain ne pouvait pas penser que les deux statues taient des unit s naturelles organiques Gr ce ses habitudes visuelles il pouvait imm diatement reconna tre par abstraction que les l ments taient combin s ensemble partir de deux sph res diff rentes celle des hommes et celle des dieux Il voyait ici se pr senter des contemporains mais dont les attributs les corps et les gestes taient ceux de V nus et de Mars L utilisation des corps de dieux ne servait alors pas assimiler les mortels des dieux Les hommes ne devenaient pas ainsi eux m mes des dieux mais ils se pr sentaient comme des dieux Les corps et attributs divins servaient donner des informations sur les personnes repr sent es par le biais de la comparaison avec une divinit Ainsi la Romaine de notre groupe statuaire se voit garantir par son travestissement en V nus qu elle est dot e d une beaut particuli re comparable celle de la d esse de Pamour On en c l bre les m mes qualit s que celles qui apparaissent dans les pigrammes Si l on passe en revue les concepts r currents qui servent
22. iques de l Antiquit Dialogues d histoire ancienne 41 1 2015 Revue soutenue par l Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS Presses universitaires de Franche Comt Dialogues d histoire ancienne 41 1 2015 Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 Les transferts culturels dans le temps Responsables Anca DAN CNRS UMR 8546 AOROC anca cristina dan ens fr Fran ois QUEYREL cole Pratique des Hautes tudes UMR 8546 AOROC francois queyrel ephe sorbonne fr Contributeurs Hans Joachim GEHRKE Universit de Fribourg en Brisgau Universit Libre et Universit Humboldt de Berlin hjgehrke googlemail com Anthony SNODGRASS Universit de Cambridge British Academy ams1002 cam ac uk Stefan RITTER Ludwig Maximilians Universit t de Munich Mus e des moulages d uvres antiques stefan ritter lmu de DHA 41 1 2015 Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 355 Les cultures visuelles romaine et postmoderne une tentative de rapprochement Dans cet article je ne pr tends pas pr senter de nouveaux r sultats de la recherche sur un th me arch ologique sp cifique mais je voudrais plut t observer pour une fois de l ext rieur notre mani re en tant qu arch ologues classiques de traiter les images antiques Quels sont les r sultats obtenus par notre activit de recherche qui finissent par atteindre le monde ext rieur Et quel est le
23. is X B Legras Paris I F Marco Simon Saragosse R Martinez Lacy Unam RW Mathisen Columbia D J Mattingly Leicester C M ller Paris X S Pittia Paris I D Pl cido Madrid F Siegert M nster C Smith St Andrews British School at Rome G Traina Paris IV A Wasowicz Varsovie eISSN 1955 270X ISSN 0755 7256 Dialogues d histoire ancienne R daction 30 32 rue M gevand F 25030 BESAN ON CEDEX TEL 33 0 3 81 66 54 61 Courriel ista dha univ fcomte fr http ista univ fcomte fr Les Dialogues d Histoire Ancienne fid les la ligne ditoriale fix e par la r daction lors de leur cr ation en 1974 sont une revue d histoire ancienne g n raliste qui s efforce de proposer des approches m thodologiques diverses d inventorier des domaines nouveaux d offrir des vues neuves sur des espaces consid r s trop longtemps comme p riph riques de proposer enfin un lieu d expression et de d bat des sp cialistes venus des horizons scientifiques les plus divers Les propositions d articles sous forme de tapuscrit ou fichier PDF doivent tre envoy es Dialogues d Histoire Ancienne Secr tariat d dition Institut des Sciences et Techniques de l Antiquit 30 32 rue M gevand CS 81807 F 25030 BESAN ON CEDEX T l 33 0 3 81 66 54 61 Courriel ista dha univ fcomte fr D Pour vous abonner ista dha univ fcomte fr nova mondo 03 80 68 25 02 Institut des Sciences et Techn
24. n note depuis assez longtemps un int r t marqu pour des questions anthropologiques des ph nom nes comme la beaut le caract re l ge et la mort aussi bien que l homme et la femme De tels th mes ouvrent sur une comparaison qui transcende les cultures Cet largissement des int r ts nous permet de faire descendre les images antiques du haut pi destal de Ta art gt o nous les avions nous m mes plac es autrefois fig 4 Or quand nous prenons au s rieux nos propres images du quotidien comme un moyen de communication visuelle et dirigeons notre regard vers les hommes derri re les images alors les images anciennes et nouvelles deviennent tout fait compatibles sur un plan de r f rence purement anthropologique DHA 41 1 2015 Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 361 Des couples de la haute soci t d aujourd hui Des photos des couples contemporains que l on trouve au quotidien dans les magazines illustr s ont beaucoup en commun avec notre groupe statuaire romain Ces couples de la haute soci t nous sont propos s comme des mod les et leur pr sentation se conforme dans l habillement les coiffures l expression et les gestes des normes sociales particuli res Les photos des personnages en vue donnent il est vrai l impression d tre tout fait particuli res mais elles ne le sont pas Elles sont toujours conformes aux m mes attentes des spectateur
25. nd bouclier circulaire o elle se mirait et admirait sa propre beaut Son torse n tait pas couvert par une tunique mais tait nu Le corps de Phomme fait directement r f rence une c l bre statue d Ar s P Ar s Borgh se cr e la fin du V si cle donc un si cle avant original de l Aphrodite Notre statue portrait s en carte principalement pour le costume le manteau la cuirasse et l imposant cimier sont des ajouts du sculpteur romain Ces deux statues divines c l bres m avaient l origine rien voir entre elles leur pr sentation ensemble dans un groupe est une trouvaille de l poque imp riale romaine C est seulement alors que la d esse de Pamour et le dieu de la guerre furent pr sent s ensemble Ces deux types statuaires taient sensiblement bien adapt s pour cela Pour exposer Aphrodite amoureusement tourn e vers son compagnon il a suffi de lui enlever le bouclier et de glisser Ar s debout et calme entre ses bras ouverts DHA 41 1 2015 Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 359 Couples romains sous la forme de Mars et V nus Au milieu du It si cle on commen a utiliser les corps des deux statues dans les monuments fun raires en rempla ant les t tes id ales des dieux par des portraits Il y avait pour cette transformation une grande marge de man uvre dans l ordonnance du v tement et des attributs Dans d autres groupes statuaires par
26. ple de vedettes les parties visibles du corps ne donnent qu une indication ce sont des personnes qui en d pit de leur ge avanc sont en bonne forme C est pourquoi il faut mettre radicalement en question la conviction g n ralement r pandue que notre culture occidentale plonge ses racines dans l Antiquit pr cis ment dans notre rapport lib r au corps humain La relation libre avec Je corps ne constitue qu premi re vue un l ment de proximit Il est certain que le corps d voil a des significations diff rentes dans les deux cultures visuelles dans nos images il est d nu d une signification qui renvoie au del de lui alors qu autrefois il pouvait tout signifier Est ce que ce changement dans le rapport au corps refl t par les images a quelque chose voir avec la r alit C est vident car des repr sentations des mod les humains comme on le sait sont capables d inciter le spectateur limitation Les membres du groupe statuaire romain se pr sentent au spectateur comme des mod les des vertus f minines et masculines mais les corps eux m mes n exercent aucune force d imitation car le spectateur de l poque savait bien que ce sont des corps divins donc trangers la sph re des exp riences terrestres Maintenant il en va tout autrement Comme les corps de nos mod les ne sont rien que des corps humains ils se trouvent port e avec un peu de peine on peut se forger soi m me un tel
27. re la civilisation romaine et la n tre reste vivante la diff rence entre les deux doit tre r duite et cette fin des transmissions sont mettre en vidence C est pourquoi on cr e et on cultive les traditions Ala question de savoir ce quinous relie aux Romains on peut apporter des r ponses tr s nombreuses et vari es La r ponse ne d pend pas seulement de qui on interroge mais aussi de quand on interroge car il existe aussi une appr hension accept e collectivement 65 Ce texte est bas sur une conf rence donn e PENS le 12 f vrier 2015 Je remercie vivement Fran ois Queyrel pour BE N GE Ka ji invitation Paris et pour son aide pour traduire le manuscrit allemand Le texte est une version r duite et contextualis e d un chapitre de mon livre Alle Bilder f hren nach Rom Eine kurze Geschichte des Sehens voir la note bibliographique DHA 41 1 2015 356 Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 du th me qui est fortement marqu e par les conceptions de chaque poque Tant que ce que l on appelle la culture humaniste tait au centre de la formation spirituelle mise en place par l tat les couches cultiv es se r f raient aux Romains hommes d tat philosophes ou po tes comme des mod les politiques et intellectuels suivre Mais depuis lors les int r ts ont chang dans notre culture de masse d mocratique mat rialiste et post humaniste
28. s et par l sont particuli rement conventionnelles et presque interchangeables Elles ont ainsi la m me valeur informative que les images antiques car elles donnent un aper u de normes sp cifiques de l poque ainsi que de repr sentations de la beaut et des valeurs Quelles sont ces normes et valeurs Choisissons un couple c l bre et jetons un coup d oeil derri re la fa ade L actrice Zsa Zsa Gabor et son mari Frederic von Anhalt sont deux personnalit s scandales photographi es lors d une r ception de gala Munich vers 1994 fig 5 Leur identit ne joue ici aucun r le d ailleurs le Romain et la Romaine avec lesquels nous les comparons sont aussi pour nous anonymes Cette photo est tout fait repr sentative d un genre particuli rement r pandu dans notre monde d images les photos de la jet set des couples qui passent pour des vedettes qui aiment se faire photographier le plus souvent possible dans le temps libre qu ils ont foison Notre photo montre de m me que son pendant romain un couple d ge bien m r dans une hypostase qui n est pas de tous les jours Le couple est assis en habits de soir e une table couverte d une nappe blanche La diva porte une robe de soir e rouge avec un d collet g n reux Son travestissement festif est accentu par des boucles d oreille une cha ne au cou et une coiffure coquettement arrang e Son compagnon porte un costume sombre une chemise blanch
29. unich Fig 6 Autel fun raire de Q Socconius Felix Rome Via Quattro Fontane 13 18 Photo D DAI ROM 59 889 Les concepts en sciences de l Antiquit mode d emploi Chronique 2015 369 Bibliographie Les groupes statuaires des couples Romains sous la forme de Mars et V nus Erika Schmidt Die Mars Venus Gruppe im Museo Capitolino Antike Plastik 8 1968 p 85 94 Henning Wrede Consecratio in formam deorum Verg ttlichte Privatpersonen in der r mischen Kaiserzeit Mainz 1981 p 133 136 Heiner Knell berlegungen zur Entstehung einer r mischen Gruppenkomposition Die Mars Venus Gruppe dans Zlpaxrix zou Alle A9vo Zuvedpiou Klasse Apyuohoyia AJ va 4 10 Xenrtsu piov 1983 Touo I rhaotixy Ath nes 1988 p 145 150 Paul Zanker Bj rn C Ewald Mit Mythen leben Die Bilderwelt der r mischen Sarkophage M nchen 2004 p 193 201 surtout p 197 201 Annetta Alexandridis Die Frauen des r mischen Kaiserhauses Eine Untersuchung ihrer bildlichen Darstellung von Livia bis Iulia Domna Mainz 2004 p 95 98 p 194 cat 203 pl 44 3 pour le groupe de Rome Musei Capitolini Inv 652 avec une bibliographie vaste Les repr sentations de couples romains au banquet F W Goethert Grabarades Q Socconius Felix Antike Plastik 9 1969 p 79 86 Katherine M D Dunbabin The Roman Banquet Images of Conviviality Cambridge 2003 p 114 120 La trivialisation de la culture visuell
30. ur rapport avec notre propre poque contemporaine Les Romains et nous m mes deux civilisations en dialogue Dans le monde occidental nous vivons comme les Romains dans une culture marqu e par des images au centre desquelles il y a Phomme La seule diff rence est que notre monde d images post moderne est extr mement disparate et n est pas structur par un syst me unitaire de significations C est pourquoi nous n tablissons pas habituellement de lien entre le monde romain des images et le n tre Ce n est pas 4 priori trop grave en soi mais un probl me doit nous inqui ter notre objet de recherche principal les images antiques n est pas pris au s rieux en dehors du monde des sp cialistes C est d autant plus tonnant que nous avons par ailleurs un lien particuli rement troit avec les Romains Nous partageons l espoir d tre per us nous m mes par la post rit comme une civilisation avanc e Nous sommes videmment en tr s bonne voie mais le but n est pas encore tout fait atteint on parle en effet toujours de civilisations avanc es apr s leur disparition fig 1 Pour nous pr parer cette perspective nous nous r f rons diff rentes civilisations qui sont d j reconnues comme avanc es avant tout celle des Romains au moins partir de la Renaissance il est vident que la civilisation occidentale est fond e sur la civilisation romaine Or pour que la relation ent
Download Pdf Manuals
Related Search