Home

Et si le Congo-Zaïre refusait de payer sa dette

Contents

1. Projection du service de la dette de la RDC 2005 Service de la dette avant programme en millions USD 727 8 588 8 625 51578 3 573 3 Service de la dette apr s programme en millions USD S 38 3 1155 1 1258 8 290 9 Service de la dette apr s programme en des revenus 218 8 22 29 27 Source FMI 2003 Demain Le Monde n 78 novembre 2003 A ZACHARIE La diplomatie du ch quier p 9 Id La strat gie DSRP PPTE en R D Congo p 5 Ibid p 7 33 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo IV CONCLUSION CRITIQUE 4 1 La dette est impayable 4 1 2 Economiquement Il nous para t inconcevable et m me irr aliste pour un pays pill de l obliger de supporter le poids d une dette qui n a pas contribu son d veloppement En effet l avantage comparatif du Congo repose sur ses ressources humaines et naturelles qui sont nombreuses Le remboursement de la dette contract e sous le r gime de Mobutu ne serait possible qu en extrayant une partie de la richesse produite par l exploitation de ses ressources Or ces derni res ont fait l objet d un pillage r p t durant l poque pr coloniale et coloniale tout au long de la dictature de feu Mobutu et jusqu aux deux derni res guerres caract ris es par la pr sence massive des multinationales et autres op rateurs De sorte que le pays n ayant pu aucun moment me
2. 28 MI LA DETTE EXT RIEURE APRES MOBUTU sise 29 3 1 Rembourser la dette et investir dans le d veloppement l impossible ad quation 29 3 1 2 Laurent D sir Kabil le paria des IFI Scene en ane ne ete 29 3 1 3 Joseph Kabila le bon l ve des TEL RL Monet nt ne dr tes tant 31 3 2 Les dessous des m canismes PPTE en RDC ten a ie Sonate 31 3 2 1 Les restructurations financi res et les all gements de la dette 32 3 2 2 L avenir du Congo selon les Institutions Financi res Internationales 33 FV CONCLUSION CRITIQUE siin a R men N i 34 4 1 L detteest impayable in ncnian na a a a 34 4 1 2 ECONOMIQUEMENT ssiri n e E p a R E a es Le a 34 4 l2 gt Moralementa e a A A E a E A ERR 34 42 Et l initiative PPTE al une naian 35 4 2 1 Processus de rel gitimati n iussis nssr nitasi iai ia 35 422 Un leune e e a a ae E ia A a E 35 4 3 La responsabiltt des IFL 428888 ant a a a a nes 36 4 3 1 Sous le r gime de Mobutu 1965 1997 nsssssssssssssssssssessssssessessrssseesessseessessseese 36 4 3 2 Sous le r gime de Kabila I 1997 2001 ssssnsnesssssssesessseesesssessessrsssessrsseesseese 36 4 3 3 Sous le r gime de Kabila II 2001 ce Jour 37 VANNEXE Limitatve PTE US dE Sn ne a a e r eaat 38 5 1 L initiative PPTE mode deMplOon tes SR Re ess Eds 38 5 2 R formes et am nagements eseseeseesseeseeseesseesressessessessreestssressetsrtestessesstesseeseeseresse 39 5 3 Les insuffisan
3. strictement macro conomiques li es l initiative PPTE et aux conditionnalit s des IFI sont contraires aux int r ts de la population congolaise Ce dernier avatar des institutions financi res internationales ne prend pas en compte l aspect social pour ne retenir que l aspect financier C est une solution de financiers un probl me financier rien d autre De plus contre toute logique d mocratique alors que lors de la r daction du DSRP la population s est exprim e en faveur d un Etat prenant activement part la reconstruction politique et sociale du pays on assiste n anmoins au triomphe de la conception n olib rale minimaliste de l Etat r duit promouvoir les initiatives priv es r g n ratrices de croissance Enfin sous des apparences de g n rosit l initiative PPTE tente de dissimuler un renforcement des PAS programmes qui fabriquent de la pauvret depuis 20 ans Aux m mes maux on retrouve les m mes causes Tout d abord les r formes structurelles impuls es par les IFI impliquent des liquidations et des licenciements massifs Ainsi la G camines ce g ant minier qui a contribu par le pass jusqu 60 du budget de l Etat mais qui tra ne aujourd hui une dette de 4 milliards de dollars voit ses effectifs r duits de pr s de moiti pr s de 11 000 salari s sur un total de 24 000 subissent un plan de licenciements tandis que les actifs rentables sont transf r s vers d autres structures Ainsi
4. affaiblir au maximum le nouveau pouvoir 3 1 3 Joseph Kabila le bon l ve des IFI Lorsque L D Kabila est assassin le pays est genoux Une population puis e des recettes pratiquement nulles ou mobilis es pour la guerre des investisseurs en fuite et des bailleurs m fiants la situation dont h rite Joseph Kabila en janvier 2001 est plus que catastrophique Le jeune chef d Etat doit c der la reprise du dialogue avec les partenaires bilat raux et les institutions financi res l heure est la lib ralisation Il est temps de mettre fin la fronde le Congo de mani re d termin e doit rentrer dans le rang s aligner son tour et rallier les Etats soumis l autoritarisme politico conomique des IFI Qu a donc entrepris le gouvernement de Joseph Kabila pour que la RDC de parias infr quentable se mue en bon l ve et reconquiert sit t la confianceet les faveurs de la communaut financi re internationale Il conc da tout ce que son p re avait refus Sur le plan conomique il d finit des options lib rales Il lib re les prix et le taux de change du franc congolais par rapport au dollar et opte pour un mode de d veloppement ax sur la promotion des exportations afin de fournir les capitaux n cessaires au remboursement de la dette l gu e par Mobutu Il appelle au gouvernement des technocrates qui ont fait leurs preuves dans des institutions internationales parmi lesquelles Matungulu Mbuyamu Ilankir
5. political institutions received annual appropriations totalling two or three times the dotation pr sidentielle according to unpublished data for the year 1980 through 1987 E DUNGIA Mobutu et l argent du Za re R v lations d un diplomate ex agent des services secrets Paris L Harmattan 1992 p 170 176 4 Ibid p 346 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo 2 1 5 Les aides au d veloppement et les emprunts Vers le milieu des ann es 70 il tait clair que l argent transf r au Za re sous forme de dons ou de pr ts tait automatiquement d tourn de leur objet initial Ou bien ces dons ou pr ts taient directement transf r s sur des comptes trangers titre personnel ou bien ils taient investis dans des projets de prestige inadapt s et ou inutiles qui nous y reviendrons avec force et d tails dans la sous section suivante permirent l enrichissement de nombreuses personnes mais s rement pas l industrialisation durable de l conomie Par exemple d apr s la Commission des biens mal acquis institu e l issue des travaux de la Conf rence nationale Mobutu aurait pu empocher une commission de 7 sur la valeur du projet de la centrale hydro lectrique d Inga L enqu te n a pu aboutir cause des r sistances officielles 2 1 6 La violation des droits de l homme Le Za re de Mobutu s est fait remarquablement conna tre par de
6. un probl me financier rien d autre En effet tout d abord l obligation contenue dans l initiative de rembourser en priorit les arri r s de la dette la Banque mondiale et au FMI prive de ressources publiques des secteurs vitaux mais compl tement d vast s tels que l enseignement la sant l emploi etc Ce retrait de l Etat des secteurs sociaux de base entra ne le dysfonctionnement du syst me sanitaire ducatif et l mergence de centres hospitaliers et de centres d enseignements priv s dont les services sont du coup inaccessibles pour les gagne petit Acc der aux soins de sant une alimentation quilibr e l cole est devenu hors de port e pour une multitude de congolais Alors que lors de la r daction du DSRP la population s est exprim e en faveur d un Etat prenant activement part la reconstruction politique et sociale du pays on assiste n anmoins au triomphe de la conception n olib rale minimaliste de l Etat r duit promouvoir les initiatives priv es r g n ratrices de croissance Deuxi mement sous des apparences de g n rosit l initiative PPTE tente de dissimuler un renforcement des PAS programmes qui fabriquent de la pauvret depuis 20 ans Aux m mes maux on retrouve les m mes causes Tout d abord les r formes structurelles impuls es par les IFI impliquent des liquidations et des licenciements massifs Ainsi la G camines ce g ant minier qui a contribu par le pass jusqu
7. PAR HUGO RUIZ Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo PLAN DE L TUDE LAN PRODUCTIONS SSSR See Rae e a a a 3 1 1 Objectif du groupe droit dette RDC 3 1 2 Objectif et pertinence de l diteur ess 3 M LADETTE SOUS MOBUTU ketoro son oir ei E E E ERR E ete 6 2 1 Ee Zaire o un Etatde non dioitss siipien ainsana isa aaa 6 2 1 1 E conomie depots de Visas aies a a E a a 7 2 1 2 La za rianisation ou une nationalisation atypique 8 2 1 3 Le d tournement des fonds publics 8 2 1 4 Le d tournement des gains d exportations de minerais 9 2 1 5 Les aides au d veloppement et les emprunts sssnesesoesseesssesseeseessseesssessreesereese 10 2 1 6 La violation des droits d ThomIne este nn SE Te 10 2 2 La dette du Congo Za re satisfaction des besoins de la nation congolaise ou de Fa tornt dirigeante bis sr msn nat US Le re ne annee 13 2 2 1 PD volution de Pen tHeMeN ss ts ee ne 13 2 2 2 Une dette DOUT TEn Se Enr a a a a E 17 2 2 2 1 L affectation des sommes emprunt es la construction r p t e d inv stissements inutiles et ou IMadapi s 5er nl naines 17 2 2 2 1 1 Contexte la th orie des transferts de technologie des ann es 60 et 70 17 22 212 E Cas QUAI ne ar man aan ane mn es nt ta ae EE 19 2 3 Complicit ou na vet des Etats occidentaux 7 25 2 4 La dette du Congo est elle odieuse au regard de la doctrine
8. ces transferts auraient d permettre de d velopper l infrastructure industrielle de ces pays et de les rendre ind pendant gr ce la transmission du savoir ce qui au bout du compte auraient r duit l cart entre nations riches et nations pauvres La pratique fut toute autre car l analyse th orique ne s est pas attard e sur l immixtion des int r ts go stes dans l change Nord Sud Et l effet fut l inverse Ces transferts de technologie ont offert l occasion d changes in gaux en ce sens que Les prix des transferts de technologie pouvaient tre anormalement lev s le vendeur du projet cherchait une situation de quasi monopole face l acheteur par l interm diaire de pressions diverses comme la corruption ou les avantages financiers qu ils offraient en compl ment de l op ration en principal Le prix de vente du projet tait donc anormalement lev sans que cela n inqui te l acheteur vu qu il ne se sent pas concern par le prix d un bien que l Etat acqui re Le caract re technologiquement avanc du produit import cr ait une situation de d pendance de l acheteur par rapport aux besoins de fonctionnement et de maintenance Ces projets d investissement n envisageaient pas de formation pour les travailleurs locaux l utilisation de telle technique La main d uvre occidentale tait donc privil gi e mais des co ts exorbitants Comme les remboursements f
9. docteur en sciences conomiques devenu repr sentant r sident du FMI au Cameroun et qui devient Ministre des finances ou Andr Philippe Futa docteur en conomie de d veloppement d Oklahoma ancien repr sentant de la Banque africaine de d veloppement en Afrique de l Est qui obtient le portefeuille de l Agriculture Mais surtout il soumet son pays aux directives d un nouvel Ajustement Structurel nomm Programme interm diaire minimum et mis au point d s mars 2001 par le FMI et la Banque mondiale Selon la logique de ce programme il s agit avant tout de ma triser l hyperinflation pass e en 1998 1999 de 135 484 de juguler le d ficit mon taire et de revenir sur les mesures dirigistes qui en d pit de bonnes intentions se sont sold es par des checs retentissants En cascade les d cisions se succ d rent la libert de d tenir des devises trang res est restaur e le march du diamant est lib ralis ainsi que celui du p trole Une loi sur les tribunaux de commerce est promulgu e ainsi qu un nouveau Code des investissements beaucoup plus lib ral qui autorise le rapatriement des b n fices et l ind pendance de la Banque Centrale est d cr t e Cl de l difice un nouveau Code minier plus lib ral lui aussi est mis en chantier Les entreprises publiques passent galement sous les fourches Caudines des r formateurs jug es pl thoriques et dispendieuses il est d cid d en rationaliser le personnel et le
10. le groupe fran ais Lazare tr s li la famille Giscard signe un contrat avec la Banque du Za re afin d empocher un montant de 6 millions de dollars en contrepartie de soi disant conseils fournis cette institution mon taire D autres groupes fran ais toujours dans le sillage de ce Pr sident fran ais notamment Thomson C S F se verront attribuer la r alisation de quelques projets inutiles ou inadapt s comme La voix du Za re le CCIZ le barrage d Inga En mars 1988 Mobutu remet par l entremise de l un de ses collaborateurs une somme de 5 millions de francs fran ais Monsieur Chirac titre de contribution personnelle son budget lectoral M me les Etats Unis n ont pas chapp la corruption de Mobutu Les Etats Unis ont eu porter un soutien consid rable des chefs d Etats non d mocratiques pourvu que leurs Rapport BLUMENTHAL et E DUNGIA Op cit p 64 65 164 E DUNGIA Op Cit p 61 62 164 165 25 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo int r ts soient garantis par ces derniers en d pit des cons quences du sort r serv aux populations de ces pays Pour le cas du Za re les Am ricains voulaient en faire l poque de la guerre froide un rempart dans la lutte contre l expansion du communisme Et chaque crise entre les deux Etats le dictateur arrivait s en sortir gr ce la corrup
11. par dix entre 1970 et 2001 en prix courants par 70 Cette br ve analyse nous permet de constater deux l ments essentiels premi rement malgr l augmentation vertigineuse du stock de la dette sur ces 31 derni res ann es l conomie za roise n a clairement pas b n fici d investissements productifs vu le taux de croissance du PIB et l augmentation de la pauvret En effet la RDC a t class e 167eme sur 175 pays dans la cat gorie du niveau de d veloppement humain Human Development Report United Nations Deuxi mement le montant des arri r s constituant le stock de la dette est surprenant Les arri r s se composent d une part du principal des emprunts qui n a jamais pu tre rembours faute de rentabilit des sommes pr t es et d autre part des int r ts capitalis s qui ont gonfl le stock Les prix constants permettent de comparer des valeurs mon taires entre diff rentes p riodes Nous obtenons le stock de la dette prix constants en multipliant les valeurs par un d flateur coefficient tenant compte de l inflation 13 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo Pour comprendre cette situation revenons l origine de l endettement l poque du Za re Le tableau ci dessous nous permet d appr cier l volution de la dette ext rieure Tableau n 2 Structure et volution de la dette ext rieure du Congo Za re entre
12. rimenter le transport de courant sur une tr s longue distance 3 Les industries non rentables Ces industries furent maintenues en vie par des fonds publics subventions et aides publiques Dans ce cas le taux de gaspillage augmente Il survient un effet d entra nement qui se r percute sur toute la structure conomique La perte ne se limite donc pas uniquement au co t du projet initial Prenons ici quelques exemples notamment l usine de fabrication de lait en poudre Nsele par Creusot Loire qui n a jamais t mise en route faute de mati re premi re la sid rurgie de Maluku la cimenterie nationale La cimenterie Nationale CINAT L usine de Maluku li e la r alisation du barrage hydro lectrique d Inga est un autre bon exemple des projets rentabilit nulle financ s par la dette ext rieure En effet cette usine qui importe d Italie au double du prix de la fonte la mitraille dont elle se sert dans la fabrication de l acier fournit une production qui comme cela va s av rer plus tard ne fut pas pour deux raisons adapt e au march local Premi rement la capacit de production de cette usine tait initialement de l ordre de 250 000 tonnes alors que le march local c est dire za rois ne pouvait raisonnablement consommer que 60 000 tonnes moyen terme M me cette barre ne sera pas respect e car d sormais l on assiste progressivement une baisse de productio
13. ses int r ts conomiques et g ostrat giques par l entremise de l initiative PPTE et de ce fait n a donc aucune motivation appliquer cette doctrine D autre part la ligne politique suivie jusqu ici par l actuel gouvernement ne porte pas en elle l espoir d une ventuelle r pudiation de la dette Par ailleurs quand bien m me le pouvoir s engagerait dans la logique des IFI sa nature h t roclite constitu de composantes anim es par des id ologies politiques divergentes pourrait compromettre l aboutissement de l initiative PPTE Nous avons d montr que la dette du Congo est odieuse et il est vident que cette dette est nulle et non avenue La reconnaissance de cette doctrine comme faisant partie int grante du droit international constituerait selon nous une avanc e d terminante dans la d fense des droits des peuples 4 2 Et l initiative PPTE Apr s la colonisation du Congo 44 ann es se sont coul es Quel bilan pouvons nous tirer de cette p riode Force est de constater que son pi tre niveau de d veloppement socio conomique constitue un cas d cole en la mati re Les gouvernements occidentaux r pondent cet chec par l initiative PPTE qui en r alit n est que l expression de leurs propres int r ts et non pas ceux du peuple qu ils sont cens s aider 4 2 1 Processus de rel gitimation L initiative PPTE est malvenue elle s emploie traiter une dette nulle car
14. Les safaris technologiques au Za re 1970 1980 dans Politique Africaine Gaspillages technologiques n 18 Juin 1985 Pour un r cit plus circonstanci voir Ibid p 79 Ibid p 79 20 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo cette m me entreprise fran aise d un r seau de communication par satellite relay par 13 stations terrestres de captage Une partie fut en panne l autre fonctionna moyennant un co teux contrat de maintenance Comme autres exemples prenons la Cit de la Voix du Za re ou le Centre de communication international du Za re autant de projets d un co t disproportionn et d une technologie tout fait hors de port e 2 Les infrastructures caract re conomique Ce type d infrastructure fait r f rence aux ports a roports gares routes centrales lectriques etc Avec le recul ces investissements furent peu utilis s ou m me pas du tout et cela pour plusieurs raisons Ou bien ces infrastructures faisaient double emploi avec une infrastructure d j existante et suffisante aux besoins locaux ou bien les activit s conomiques correspondantes ne furent pas install es ou d velopp es Prenons le cas de Kisangani o l a roport fut d doubl pour les vols long courrier mais dont le trafic a rien tait limit un vol par jour et o la centrale hydro lectrique suffisante aux besoins locaux fut compl t e p
15. PUEL La question de la l gitimit de la dette Economie et Humanisme n 306 p 30 34 Cit par Noam CHOMSKI P riodique n 9 du CADTM premier trimestre 1999 5 Eric TOUSSAINT la Bourse ou la vie la finance contre les peuples Luc Pire 1998 p 106 107 CNCD CADTM Pour une annulation des cr ances belges sur la R publique D mocratique du Congo CNCD Bruxelles 2002 p 35 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo Trois chapitres structurent notre pr occupation Le premier nous permettra d appr hender la nature du r gime za rois sous lequel cette dette a t contract e et dont le mode de gestion politique ne visait jamais l int r t du peuple Nous tudierons galement l volution et la composition de la dette ext rieure du Za re afin de d terminer selon le cas son utilit pire son inutilit conomique et respectivement sa contribution au d veloppement ou sous d veloppement du pays Le deuxi me chapitre d gagera les strat gies duales mises en uvre par les deux r gimes Kabila dans la gestion de cette dette ou dans l optique de sa r pudiation Enfin dans le dernier chapitre que nous voulons critique nous nous efforcerons de d gager dans la mesure du possible les cons quences de l initiative PPTE dans l optique de l impunit des responsables de ce d sastre et de l gitimation d une dette odieuse Apr s trente deux ann es de dic
16. bourgeoisie d Etat affairiste de faire du neuf du grand du moderne D s le d part cette collaboration fut impr gn e de carences graves Nous allons en exposer certaines d entre elles L entreprise allemande n avait aucune exp rience dans le m tier de la cimenterie Kl ckner voulait tirer un profit maximum dans cette affaire avec un engagement minimum Effectivement une premi re version du contrat liant l Etat za rois et la firme allemande fut beaucoup plus favorable cette derni re Par exemple les termes de financement lui furent particuli rement avantageux car elle b n ficiait d un cr dit fournisseur dont le remboursement devait s effectuer en 10 versements semestriels De plus le contrat pr voyait qu aucune responsabilit ne pouvait tre retenue contre elle en cas de dommages directs ou indirects survenants sur le chantier ou apr s la construction Ce contrat fut approuv par le Ministre des Finances qui r veill en pleine nuit apposa sa signature Une seconde version fut r dig e et clarifiait certaines conditions initiales controvers es N anmoins de nombreuses dispositions rest rent contraignantes Par exemple il n y avait aucune mention en mati re de r vision de prix les choses taient assez vagues Remarquons qu un expert de l ONUDI estima que les prix des fournitures et des services taient 20 trop chers Au niveau financier Kl ckner avan ait 80 de l investissement
17. de strat gie de r duction de la pauvret DSRP I de la R publique D mocratique du Congo publi Kinshasa en mars 2002 compile une liste d taill e de r formes mettre en oeuvre pour sortir le pays du marasme dans lequel il se trouve Il a t traduit en quatre langues pour accro tre son accessibilit aupr s des populations congolaises Entre 1998 et 2000 le DSRP I souligne que trois millions de D MILLET et E TOUSSAINT 50 questions 50 r ponses sur la dette le FMI et la Banque mondiale Ed Syllepse Paris 2002 p 139 141 A ZACHARIE La strat gie DSRP PPTE en R D Congo p 8 39 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo personnes sont mortes des cons quences du conflit en RDC dont 350 000 sont victimes de violences directes et 2 150 000 sont victimes de malnutrition et de maladie Pour la r daction de ce document des m canismes de consultation ont t mis en place mais de mani re tr s artificielle et avec des r sultats tr s modestes tant donn la situation d ins curit pr valant dans plusieurs r gions du pays Toutefois le m canisme a d bouch sur la d finition de trois secteurs prioritaires en mati re de pauvret la sant l ducation et le cadre de vie acc s l eau potable l lectricit l hygi ne l habitat etc Le Document interm diaire s articule en trois piliers cens s permettre la r alisation d un cycle
18. est non rentable il devient en outre une charge en ce qui concerne sa maintenance sur l conomie nationale entre 1983 et 1985 par exemple le co t d entretien a repr sent 15 millions de dollars Au d but des ann es 80 le Za re d cide de la construction d une centrale hydro lectrique surdimensionn e par rapport aux besoins locaux car elle allait fournir une puissance totale de 25 MW alors que les besoins des entreprises de la r gion ne d passaient m me pas 9MW D ailleurs la quasi totalit du projet n a d ailleurs servi qu alimenter le palais pr sidentiel et la petite agglom ration de Gbadolite 3 J C WILLAME L pop e d Inga p 132 22 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo Notons que le mat riel fut totalement import que son acheminement aux divers chantiers fut plus que difficile et que la main d uvre fut essentiellement trang re La ligne haute tension aura co t quelque 200 millions US pour les seuls salaires des travailleurs trangers L int r t des entreprises priv es trang res des Banques ainsi que des gouvernements occidentaux est vident Soulignons que l int r t des entreprises trang res ne s arr te pas la simple croissance des commandes et du chiffre d affaire Cette ligne lectrique tait galement une opportunit pour le consortium d entreprises priv es trang res d exp
19. et avec un co t toujours revu la hausse Celui ci fut estim en 1974 au d but des travaux 341 millions US il passa 450 millions US en 1977 suite une nouvelle estimation des co ts beaucoup plus r aliste mais dont l augmentation fut attribu e l inflation mondiale galopante En bout de course il n existe pas de chiffres pr cis du co t de cette ligne mais selon J C Willame qui confronta les chiffres de l Eximbank Banque de financement des exportations et importations am ricaines avec ceux de OGEDE la valeur globale est estim e 850 millions US int r ts et charges financi res non compris Nous sommes bien loin des 65 millions US estim s par la G camine pour une centrale Busanga Le barrage d Inga qui constitue la ligne lectrique la plus longue du monde avec ses 1 800 Km et regorge lui seul plus du quart de la dette ext rieure en 1980 du Za re accuse cependant un coefficient d utilisation tr s faible Entre 1978 et 1985 ce coefficient variait de 24 11 pour la phase Inga I en 1985 il est de 18 pour Inga II et de 20 23 pour la ligne de haute tension Cette sous utilisation s explique essentiellement par l effondrement d autres projets d industrialisation lourde autres sources d endettement inutile comme on le verra dans la suite lesquels projets devraient fonctionner au moyen de l nergie fournie par ce barrage En plus non seulement Inga
20. et tous les grands pays industrialis s se lancent dans des r alisations d envergure et de prestige Notamment et en premier lieu les Etats Unis Meunerie de grande capacit Matadi et la ligne de haute tension de 1800 Km entre le barrage d Inga et le Shaba entre autre mais aussi les Allemands COMINGEN complexe industriel dans le Nord de grande dimension ou la cimenterie dans le Bas Za re CINAT les Fran ais usines cl en main comme la laiterie ultra moderne install e la Nsele et l usine textile SOTEXKI la Voix du Za re le r seau de communication hertzien le Centre de commerce international du Za re les Italiens construction du barrage d Inga raffinerie de p trole la SOZIR complexe sid rurgique de Maluku les Belges expansion des entreprises d j existantes et participation la construction de l a roport de Kisangani et d Inga Il Le Za re de Mobutu fut le terrain fertile d un gaspillage g n ralis des ressources consacr es au transfert de technologie et des ressources qui leur sont li es En effet d abord le Chef de l Etat avait une influence pr pond rante dans ce m canisme car ce dernier tait source de revenus consid rables et permettait au dictateur de b n ficier d une reconnaissance internationale gr ce aux constructions de prestige Ensuite la classe dirigeante dont la corruption fut ins parable du pouvoir qu elle d tenait puisait une grande partie de sa richesse dans c
21. initial et se verrait rembours e en 3 tranches dont la derni re repr senterait 80 De plus le taux d int r t fut de 3 5 sup rieur celui de la B ndesBank L entreprise allemande ne prit aucun risque dans le financement car ses cr ances furent garanties par le Ducroire Belgique et Herm s Allemagne Pour terminer le contrat stipulait qu en cas de litige le droit applicable serait le droit tranger alors que le Za re d tenait une participation majoritaire dans la CINAT L tude de faisabilit du projet r alis e par la Kl ckner fut b cl e ou pour le moins manqua de s rieux surtout en ce qui concerne l analyse g ologique des gisements avoisinants On d couvrit bien apr s la construction de l usine que les gisements comportaient d importants d blais qu il fallait enlever pour atteindre le calcaire et que le calcaire r colt tait extr mement dur Cette carence entra na une d t rioration plus qu anormale du mat riel qui ne fut pas adapt ce type de gisement Il fallut tr s vite le renouveler mais faute de moyen la CINAT d louer le mat riel solution souvent tr s ch re Kl ckner refourgua du mat riel souvent d pass inadapt et peu performant l inverse de ce qui fut sp cifi dans le contrat Par exemple le four rotatif fut achet une firme danoise qui cr a trois prototypes identiques dont l innovation majeure tait qu ils repos rent sur deux appuis au lieu d
22. la Banque mondiale 4 3 2 Sous le r gime de Kabila I 1997 2001 36 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo Face un pays en tat d urgence quand bien m me l id ologie politique diverge est il admissible sur le plan humain et thique de refuser assister une population en souffrance 4 3 3 Sous le r gime de Kabila IT 2001 ce jour Les IFI sont responsables de m me que les gouvernements du Club de Paris de traiter une dette ill gitime sale en ce sens qu il est clairement tabli que cette dette est nulle D autre part elles se rendent responsables et de ce fait complices de ne pas influer sur des instances comp tentes de mani re amener les pilleurs qui sont clairement identifi s r parer leurs exactions Comme nous l avons vu les preuves existent mais les IFI n y recourent pas Les pilleurs continuent errer librement Enfin ce pays est foudroy par quatre ann es de deux guerres successives ayant co t la vie plus de 3 5 millions de personnes Quatre vingt quatre pourcents de la population vivent en dessous du seuil de pauvret avec moins de O 2US par jour Depuis les exactions de l ancien r gime la RDC s est retrouv e le 7eme pays dont le niveau de d veloppement humain est le plus faible alors qu il est un pays qui regorge suffisamment de ressources naturelles Les IFI se rendent responsables d obliger le peup
23. nu s de toute utilit conomique r elle et tombe actuellement en compl te d su tude Pour s en souvenir il reste leur localisation mais surtout le stock d un endettement toujours pr sent qui p se sur les paules de tout un peuple et qui laisse aux g n rations futures congolaises le souvenir de l ind pendance rat e du Congo Nous allons r aliser une br ve description de ces investissements et de leur contribution l industrialisation du pays en nous inspirant de la classification tablie par Beno t Verhaegen 1 Les investissements fictifs et usines fant mes Dans ce cas ci les op rateurs n ont pas l intention de poursuivre la r alisation du contrat jusqu son terme c est dire qu ils ne consid rent pas n cessaire d installer l usine achet e et de s assurer de son fonctionnement Il est apparu dans certains cas qu une fois les fronti res franchies le mat riel tait abandonn dans les hangars des ports des gares et des fois m me coul dans le fleuve Za re L op ration contractuelle tait d s la signature du contrat r alis e dans un but de lucre des op rateurs Nous pouvons citer comme exemple les trente usines d grenage de cotons achet es en 1972 une firme am ricaine pour un prix de 7 7 millions US dont l acheteur fut le Minist re de l agriculture du Za re Ces usines seront abandonn es emball es dans les gares et a roports za rois 1 Les infrastruc
24. odieuse R publique D mocratique du Congo A titre illustratif selon ces auteurs et les informations qu ils ont pu obtenir p 78 Selon un rapport contenant des chiffres pr cis donn es non publi es datant de la p riode 1980 1987 sur les fonds officiels octroy s la Fondation Mama Mobutu au parti en place son mouvement de jeunesse et d autres institutions contr l es directement par le Pr sident ces institutions politiques prises dans leur ensemble recevaient annuellement deux trois fois la dotation pr sidentielle D penses ill gales Le rapport Blumenthal rendu public en 1982 indique qu il est impossible de contr ler les transactions financi res r alis es par l Etat le bureau pr sidentiel faisant peu de diff rence entre les d penses publiques et les d penses personnelles Des montants importants furent transf r s sur plusieurs comptes sp ciaux auxquels seulement Mobutu et ses associ s avaient acc s Blumenthal identifia dans son rapport au moins sept de ces comptes d tenus dans des banques trang res lesquels taient utilis s pour r aliser des transferts directs sur les comptes personnels de Mobutu ou pour corrompre des acteurs politiques Dans la m me optique la Banque Centrale fut elle aussi l objet de ponctions r guli res de la part de son entourage Pour la seule p riode allant de 1977 1979 les devises pr lev es s levaient entre 1 000 0
25. quence de la violation des droits conomiques sociaux et culturels dans Revue belge de droit international 1999 1 Bruxelles p 49 51 10 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo tribu du chef de l Etat et form e par des conseillers isra liens tait charg e principalement de sa s curit Il y avait galement d autres agences de s curit charg es de surveiller la population de contrer les opposants comme le Service d action et de renseignements militaires Sarm la Garde Civile l Agence nationale de documentation And et l Agence nationale d immigration Ani S agissant de la limitation la vie comprise ici sous l angle subjectif impos e au peuple za rois le degr profond de d labrement dans l organisation et le fonctionnement du syst me ducatif entretenu sous le r gime Mobutu est l une des illustrations de la violation des droits fondamentaux auxquels tout tre humain devrait avoir acc s notamment droit l instruction droit aux aliments droits la sant droit aux loisirs Ce qui se passe dans le secteur de l ducation est ce titre assez illustratif Les d penses d ducation estim es 25 par rapport au budget national dans les ann es soixante dix connurent depuis lors une baisse vertigineuse jusqu moins de 5 Dans ce climat le salaire du professeur limitons nous au secteur de l Enseignement sup
26. rieur qui quivalait l poque 1 400 est pass entre 1980 et 1992 l inflation et la d valuation de la monnaie aidant environ 140 pour sombrer jusqu moins de 50 Honor NGBANDA NZAMBO KO ATUMBA Ainsi sonne le glas Les derniers jours du mar chal Mobutu Paris Editions Gideppe 1998 p 58 L tat positif de ce chiffre en 1970 avec d j cinq ans de r gne de Mobutu est le reflet de l image socio conomique prometteuse h rit e de l poque coloniale Cf Fran ois KAYEMBE YAMILAMBA et L P N TUMBA MUTOMBO wa M Promesses politiques et m moire collective Strat gies de domination mobutiste et mis re du peuple za rois Belgique Pistes Africaines 1996 p 71 72 11 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo Tableau 1 Bar me des salaires du personnel acad mique et scientifique au premier semestre 1995 Grade Salaire mensuel en NZ Equivalence en US Professeur ordinaire 64 700 00 18 49 Professeur 62 440 00 17 84 Professeur associ 46 270 00 13 22 Chef de travaux 37 607 50 10 75 Assistant 2 mandat 30 677 50 8 77 Assistant 1 mandat 28 367 50 8 11 Charg de Pratique Prof 24 904 50 7 12 Enfin la presse ne pouvait qu tre l instrument au service du r gime censurant toutes les nouvelles qui sont de nature g ner le pouvoir Pour ce faire toute la presse tant audio visuelle qu
27. trop longtemps par peur qu il construise une base politique ind pendante D autre part le r gime de Mobutu tait essentiellement fond sur la corruption et la violation perp tuelle des droits humains de sorte que le renoncement ces pratiques entra nerait irr m diablement comme le fait remarquer Michael G Schatzberg l auteur de Mobutu ou le chaos la fin du syst me Il est simplement na f et irr aliste de croire que le gouvernement de Mobutu sanctionnera les Sabus des forces de s curit Mobutu assied son pouvoir par la coercition et celui ci repose en partie sur les abus perp tr s par ces forces de s curit qui intimident la population et lui permettent de se maintenir au pouvoir 2 Et plus loin citant Young Economiquement la corruption est tellement ancr e dans les m urs comme m thode personnelle de pouvoir et d enrichissement ce que l on appelle P amiti pr sidentielle que son radication sous le r gime actuel appara t comme impossible Les points qui suivent sans vouloir pr tendre une vue exhaustive de la nature du r gime de Mobutu permettent n anmoins d clairer sur les m canismes con us par ce pouvoir pour sa long vit gr ce au soutien de l Occident et ce en d pit des violations des droits de son peuple l En effet le 30 juin 1960 le Congo Belge devient ind pendant A l issue de premi res lections et jusque l le
28. veloppement CNUCED Il n est pas exclu qu une strat gie trop ax e sur la lutte contre la pauvret soit mauvaise pour la croissance Il n est donc pas impossible qu en ajoutant des conditions de lutte contre la pauvret leur programme d ajustement le FMI et la Banque mondiale ne conduisent les pays dans une impasse en leur imposant des objectifs inconciliables court terme En effet promouvoir la croissance globale de l conomie et mener des politiques sociales cibl es sur les populations les plus pauvres peuvent mener des choix inconciliables Comment d s lors garantir des politiques substantielles dans chacun de ces domaines et tablir si besoin est des priorit s En cas de croissance d aide ou de revenus d exportations moindres que pr vus il est craindre que des choix douloureux doivent tre op r s Le poids des institutions financi res internationales risque d s lors d tre d terminant puisque les d penses sociales d pendent de l aval de la Banque mondiale et que les tranches de pr t du FMI d pendent du respect des crit res de performances macro conomiques Afin de clore ce paragraphe consacr l incapacit de l initiative PPTE de propulser un d veloppement social en RDC notons que la Banque mondiale a calcul qu avec 7 de croissance en moyenne il faudrait 60 ans pour que le pays revienne au niveau social qu il connaissait en 1960 Le document int rimaire de strat gie de r duction de
29. 00 et 1 765 000 D penses myst rieuses Un des postes importants du budget de l Etat environ 18 d apr s une tude de la Banque mondiale 1989 est celui d Autres biens et services un fourre tout qui contient peu d information sur les affectations de ces d penses Selon les experts de la Banque mondiale la majeure partie de cet argent fut utilis e notamment pour des d penses somptuaires ainsi que pour l achat de mat riel militaire 2 1 4 Le d tournement des gains d exportations de minerais Ce m canisme fut s rement le plus lucratif et a constitu un pillage syst matique des ressources naturelles du Za re Ainsi de nombreux rapports de la Banque mondiale notamment illustrent ce pillage par le d tournement de 150 millions 400 millions US par an des revenus d exportations de cuivre et de cobalt d tenus par des entreprises d Etat De plus la SOZACOM Soci t Za roise de Commerce parastatal responsable du marketing des minerais de cuivre et de cobalt fut utilis e par l lite comme source de change international pour pouvoir r aliser du profit sur le march noir Il est estim qu un milliard de dollars fut d tourn de cette mani re Ibid p 78 One report contains detailed figures on official funding of the Mama Mobutu Foundation the ruling party and its youth movement and other political institutions controlled directly by the President Taken as a group these
30. 1970 et 1998 en million de dollars courants Stock total Stock Dette long terme Utilisation Dette Court Terme dette ps de la dette Long Dette Dette Dette des cr dits ae Terme Arri r s d int r ts ext rieure Terme Bilat rale multilat rale priv e du FMI Source Global Development Finance 2001 and World Development Indicators 2002 Banque mondiale De 1965 1969 le stock de la dette ext rieure est pass de 32 millions US 159 millions US C est en 1970 qu arrive la premi re rupture En effet en cette seule ann e le stock de la dette a augment de 180 millions US soit multipli par deux La deuxi me rupture intervient en 1973 lorsque les cours du cuivre et d autres mati res premi res s envolent sur les march s internationaux Les ressources budg taires et les r serves de change sont importantes ce qui permet au r gime d emprunter massivement Ce sera l expansion fulgurante de grands projets co teux rentabilit lointaine Jusqu en 1979 le stock de la L entrepreneur Le lancinant probl me de la dette ext rieure du Za re n 11 d cembre 1980 p 44 47 14 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo dette augmentait d un peu moins de 700 millions US en moyenne par an et sera majoritairement priv Le probl me r current de cette p riode tient au fait que ces sommes taient utilis es pour des investissement
31. 60 du budget de l Etat mais qui tra ne aujourd hui une dette de 4 milliards de dollars voit ses effectifs r duits de pr s de moiti pr s de 11 000 salari s sur un total de 24 000 subissent un plan de licenciements tandis que les actifs rentables sont transf r s vers d autres structures Ensuite la strat gie visant promouvoir la croissance via l investissement priv et l exportation des mati res premi res est un v ritable anachronisme conomique En effet il a t plus d une fois d montr que les investissements suivent la croissance et ne la pr c dent pas De plus loin d tre ind finiment extensible le march mondial des mati res premi res est actuellement en surproduction chronique D s lors ces deux pr ceptes de d veloppement sont parfaitement inefficaces mais toujours recommand s pour ne pas dire impos s par les IFI Enfin dans le but de pallier les graves carences d mocratiques et sociales des programmes d ajustement structurel la strat gie DSRP PPTE cherche ajouter aux r formes d hier de nouvelles pr occupations Ainsi la strat gie table notamment sur une corr lation entre Tbid p 8 42 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo croissance conomique et pauvret mais cette id e s duisante de croissance pro pauvre au demeurant peu claire ne va pas de soi Comme le souligne la Conf rence des Nations Unies sur le commerce et le d
32. 75 r dig en vue de la r union du CA de la CINAT du 29 9 1975 24 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo 2 3 Complicit ou na vet des Etats occidentaux Le syst me mobutiste fut l gitim par la collusion entre la classe politique nationale et les personnalit s politiques des pays occidentaux qui par effet d entra nement engageaient leur gouvernement et partant leurs lecteurs dans le soutien un r gime responsable d actes criminels ci haut nonc s Pour tout emprunt le cr ancier risque de ne pas retrouver son argent l ch ance du contrat C est pour cela qu il lui est important de conna tre son d biteur afin de s assurer de son comportement responsable Toutefois le Za re tait reconnu tant l int rieur qu l ext rieur pour ses pratiques de corruption de d tournements et de non respect des engagements financiers Cependant ce qui est tonnant c est que les cr anciers minimisaient au nom de divers pr textes ce risque en misant d une part sur l immensit des richesses potentielles du pays et d autre part en faisant confiance la bonne foi de Mobutu travers ses Lettres d intention Par ailleurs ce risque fut peu contraignant dans la mesure o la plupart des cr dits octroy s au r gime de Mobutu taient couverts par des garanties d agences d exportations et d importations des pays occide
33. Dibling S bastien Avril 2004 Elongo Lukulunga Vicky Vanden Daelen Christine Etude pr sent e lors du S minaire International sur la dette ext rieure du Za re Et si le Congo Za re refusait de payer sa dette Essai analytique des preuves d une dette odieuse Abstract La R publique D mocratique du Congo avec Kabila II vient de b n ficier d une annulation de sa dette ext rieure dans le cadre de l initiative PPTE Est ce pour dire que ce pays et son peuple viennent d tre lib r s de ce lourd fardeau de la dette ext rieure qui selon la doctrine de la dette odieuse est une affaire d une part du r gime de Mobutu et d autre part des pays occidentaux complices dans la p rennisation de la dictature de ce dernier Si tel est le cas pourquoi alors vouloir lier les Congolais et le Congo une dette dont ils n ont jamais tir profit Pourquoi continuer peaufiner des m canismes ou stratag mes pour les amener toujours assumer la responsabilit d une dette dont les autres se sont servis en les asservissant Car la dette ext rieure contract e sous le r gime Mobutu tait principalement affect e la r alisation de projets contre productifs pour le pays gr ce auxquels Mobutu et son entourage interne et externe ont su tirer par le jeu de la corruption leurs dividendes travers des commissions TRAVAIL R ALIS DANS LE CADRE DU GROUPE DE RECHERCHE ET D ANALYSE DU DROIT DU CADTM ORGANIS
34. TM et enfin pr sent lors du S minaire International sur le droit du CADTM Amsterdam d cembre 2003 1 2 Objectif et pertinence de l tude Si l accumulation improductive de l emprunt par la prolif ration d investissements d nu s d utilit conomique fait office au Za re il para t donc logique d analyser d une part les causes et les m canismes de cette diversion et d autre part d voquer ses cons quences sur la situation politique conomique et sociale du pays ainsi que d en identifier les responsabilit s dans le chef des acteurs locaux et externes impliqu s De ce qui pr c de la dette congolaise au regard de la doctrine de la dette odieuse qui constitue une exception en droit international introduite dans les ann es 20 est de notre avis odieuse et donc ne m rite pas de ce fait d tre pay e Car comme le fait remarquer Sack juriste allemand sp cialiste du droit international si un pouvoir despotique contracte une dette non pas pour les besoins et dans les int r ts de l Etat mais pour notamment fortifier son r gime despotique et r primer la population cette dette est odieuse pour la population de l Etat entier De ce fait elle n est pas obligatoire pour la nation et en tant que dette personnelle du pouvoir qui l a contract e elle tombe avec la chute de ce pouvoir M me si le nouveau pouvoir est despotique il n a pas l obligation d assumer la responsabilit des
35. age politiquement plus correct la commission est fonction du volume mon taire du projet Ibid p 23 18 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo d termin par un pourcentage l acheteur est aussi incit gonfler l outil et son co t financier Les cons quences furent les suivantes A en croire une tude r alis e par le Centre Nord Sud de l Institut de l entreprise sur l industrialisation en Afrique en 1985 Sur 343 projets analys s 57 taient en tat de surproduction 23 taient l arr t complet les 20 restant n taient pas sp cialement des affaires florissantes car souvent maintenues en vie par les pouvoirs publics Et le rapport de conclure l appareil productif africain constitue plus une charge pour les Etats qu un outil g n rateur de valeur ajout e et de d veloppement int gr 2 2 2 1 2 Le cas du Za re Comme le fait remarquer J C Willame le Za re a particuli rement d fray la chronique par ses records d investissements rat s au km mais il ne constitue pas un cas exceptionnel Revenons un peu en arri re lorsque Mobutu prend le pouvoir en 1965 et permet au pays de retrouver l ordre Ce r gime dictatorial unifie le pays et sa stabilit tonne L opinion internationale est impressionn e En m me temps l conomie du Za re devient l enjeu de projets d investissements importants
36. all gements octroy s sont parfaitement irr alistes Aussi tablent ils pour la RDC sur un taux de croissance de 7 et une augmentation de plus de 10 des exportations d s 2004 et 2005 Comment prendre au s rieux ces estimations extr mement positives lorsque l on conna t le marasme conomique dans lequel se trouve le pays depuis de trop nombreuses ann es Vu qu on retrouve cet optimisme pour la majorit des pays il suffirait par exemple d une chute des cours des mati res premi res ou d un tassement de l aide publique au d veloppement pour que la dette ext rieure de ces pays recommence son effet boule de neige Ensuite les projections ne prennent pas en compte les nouveaux emprunts qui seront in luctablement contract s et gonfleront d s lors le stock de la dette pour financer d importants et indispensables investissements d infrastructures conomiques et sociales Ainsi en d cembre 2002 les pays partenaires de la RDC ont confirm leur d cision d engager 2 5 milliards de dollars dans les trois prochaines ann es pour la reconstruction la lutte contre le sida la r int gration des combattants le budget et le renforcement des capacit s Non seulement l initiative PPTE ne participera nullement une diminution significative de la pauvret ni de l endettement en RDC mais elle risque tout simplement de p ricliter pour cause de sous financement comme cela s est d j pass dans de nombreux pays pauvres sous ajustement E
37. ange unique est mis en place dans le cadre d un r gime de change flottant Enfin sur le plan structurel et sectoriel toute une s rie de mesures ont pour objectif d ouvrir l conomie congolaise aux investissements ext rieurs Ibid p 2 Ibid p 7 3 Ibid p 2 40 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo Le deuxi me programme sign avec le FMI en juin 2002 nomm programme de r duction de la pauvret et facilit s de croissance Povrety Reduction and Growth Facilities Program PRGF program vise l approfondissement de ces r formes de stabilisation et de reconstruction Il table prioritairement sur l augmentation des investissements trangers dans le cadre du Projet de reconstruction et de r habilitation EMRRP de la Banque mondiale et des strat gies sectorielles l augmentation de l exportation des ressources naturelles cens es repr senter entre un tiers et la moiti de la croissance annuelle du PIB Dans ce but ce programme triennal 2002 2005 pr voit l approfondissement des r formes en mati res fiscales budg taires mon taires et financi res structurelles administratives et techniques Enfin l entr e de la RDC dans la premi re phase de l initiative PPTE lui permet de b n ficier d une op ration de r gularisation de sa dette ext rieure Cette restructuration s est dessin e en deux temps en juin 2002 pour la dette multilat rale e
38. ar une centrale thermique qui ne fonctionnera jamais faute de combustible et l Quant aux 13 stations terriennes de t l communication le Za re servit de lieu d exp rimentation de la technologie par satellite car c est dans ce pays que cette haute technologie en la mati re fut utilis e avant m me l Europe Est ce question de prestige ou tout simplement une opportunit pour les lourdes industries de tester leurs technologies Ici encore on d plore comme pratiquement dans tous les autres projets une d mesure dans la mesure o une seule des 13 stations avait un potentiel d mission m me de servir tout le pays Comme on pouvait s y attendre la maintenance de cette haute technologie de m me que les redevances payer aux organismes internationaux de communication par satellite p sent durement sur l Etat congolais Ce projet portant sur l installation des infrastructures de la radio et de la t l vision publique affiche un contraste norme entre d une part d normes fonds investis pour sa r alisation ainsi que les innovations technologiques utilis es et d autre part la qualit du produit fini Car d j un an seulement apr s son fonctionnement la Voix du Za re ne fonctionnait qu 20 de sa capacit En outre des bureaux et laboratoires sont rest s inutilis s compte tenu respectivement de l immensit du complexe et de la haute technologie install e Par ailleurs d autres quipe
39. ble qu tr s long terme De tels investissements d infrastructure devraient tre financ s par des emprunts dont le taux d int r t est faible et surtout pas variable et dont l ch ance de remboursement est la plus lointaine possible Ce type de contrat n existe r ellement qu entre les Etats cette relation permettant des conditions privil gi es Ni le d biteur ni le cr ancier n ont respect la discipline financi re qui veut que les conditions de l emprunt collent avec les caract ristiques du projet Par exemple dans le cas du barrage d Inga destin produire de l lectricit pour la totalit du Za re et des pays voisins le financement r sulta d un financement terme moyen selon des conditions commerciales Or la construction du barrage mit au moins dix ans et sa rentabilit aurait d tre estim e au Nous avons consid r les secteurs productifs suivant leur contribution au bilan en devises du Za re tels que l agriculture la p che la sylviculture l agro industrie alimentaire l industrie des m taux l industrie manufacturi re et l industrie chimique Mais le fait d investir dans ces secteurs n implique pas qu automatiquement le projet une fois r alis soit rentable 15 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo moins vingt trente ans Il en r sulte que la dette ne pouvait tre rembours e que par la poursu
40. ces de l initiative PPTE s ssssseseesessessssserseesetsressessessestesesessesseseeseese 42 5 3 1 Un leurre pour la r duction de la pauvret 42 5 3 2 PPTE outil de manipulation de ladite ne na des 43 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo I INTRODUCTION 1 1 Objectif du groupe droit dette RDC Le groupe RDC est compos de trois membres de formations compl mentaires Licence en Sciences politiques et Dipl me d tudes sp cialis es en Coop ration au d veloppement l Universit Libre de Bruxelles ULB Dipl me d tudes approfondies en Philosophie aux Facult s Catholiques de Kinshasa Ma trise en Gouvernance et d veloppement l Universit d Anvers Doctorant en Journalisme et Communication politique l ULB Ing nieur de Gestion l ULB et d une exp rience particuli rement proche du sujet trait savoir des probl mes d endettement de la mise en perspective du droit international et de la situation de la RDC Le groupe s est cr sous l impulsion du CADTM dans le cadre de r unions informelles avec pour objectif de se pencher sur le lien qui existe entre le droit et la dette des pays du Sud Plus particuli rement notre groupe RDC a formalis l tat de l endettement actuel du Congo Kinshasa Ce document aura t labor au sein du groupe RDC d battu et am lior avec l ensemble du groupe droit du CAD
41. cipit la population dans une mis re extr me et auraient m me terme menac l ind pendance du pays Au vu de ce contexte la liaison inconditionnelle maintenue par les IFI entre octrois de cr dits pour la reconstruction du pays et remboursement de la dette est tout simplement criminelle Devant la fin de non recevoir de son plan triennal lors de la Conf rence des Amis du Congo L D Kabila en bon l ve de Mao d cida de ne plus compter que sur ses propres forces Il promut d s lors un mode de d veloppement autocentr et ind pendant s appuyant sur l essor des petites collectivit s locales et sur l intensification des changes sur le march int rieur L extrait suivant du discours prononc par L D Kabila le 17 mai 1998 Kinshasa illustre bien notre sens l intensit de la rupture amorc e entre le dirigeant congolais et la communaut internationale C est important que le peuple sache pourquoi tous ces gouvernements trangers sont actuellement coalis s contre la RDC C est tout simplement parce que nous avons refus d avoir des ma tres des patrons Nous d cidons tout nous m mes Ce n tait pas la coutume politique dans ce pays Pour se d velopper ce pays a besoin de sa souverainet Les anciens patrons les anciens dirigeants du Congo ont raison de nous d tester Enfin suite cette m me conf rence et la visite quasi simultan e de la secr taire am ricaine d Etat Madame Albright qui a rapp
42. cit s nationales Il tait galement admis que le transfert de technologie pur et simple tait b n fique pour le pays receveur comme l explique J C Willame les transferts de ressources d un c t qui permettent les transferts de technologie de l autre taient cens s tous deux mettre long terme les partenaires in gaux sur pied d galit et de prosp rit G DEVILLERS Domination de la technique et technique de la domination dans Politique Africaine Gaspillages technologiques n 18 Juin 1985 J C WILLAME Ch res technologies des liens inavou s de l endettement et des nouvelles formes d investissement dans Politique Africaine Gaspillages technologiques n 18 Juin 1985 p 20 17 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo En plus la diffusion de cette id e tait devenue partie int grante des politiques de d veloppement contrairement une l gende tenace ce ne sont pas avant tout les chocs p troliers qui ont handicap les comptes conomiques de ces pays mais bien surtout les importations de produits manufactur s en particulier des produits dits d ing nierie c est dire en gros les biens qui font l objet de ce qu on appelle les transferts de technologie Ces transferts de technologies constitu rent donc une charge importante pour les pays qui acquirent massivement de tels appareils En th orie
43. crite tait plac e sous la direction du minist re de l Information charg entre autre de canaliser l exercice des journalistes Source Groupe Justice et Lib ration 1995 cit par Cf Fran ois KAYEMBE YAMILAMBA et L P N TUMBA MUTOMBO wa M Op cit p 94 12 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo 2 2 La dette du Congo Za re satisfaction des besoins de la nation congolaise ou de l autorit dirigeante 2 2 1 L volution de l endettement Fin 2001 selon les estimations du FMI la dette ext rieure de la RDC s levait 13 28 milliards US Les arri r s de paiement principal et int r t repr sentaient 80 du stock total de la dette Les deux figures ci dessous nous permettent d appr cier l importance des cr anciers de la RDC Figure 1 Composition du STOCK de la dette ext rieure Figure 2 Composition des ARRI R S de la dette 13 28 milliards US de la RDC fin 2001 ext rieure 10 646 milliards US de la RDC fin 2001 Banque FMI Commercial Mondiale BDAf 2 Autres mult Club de Autres 10 8 2 Paris apr s Multilat ral 16 9 bilat raux date butoir ar t 4 D Com Le rcial 6 4 Club de lt Club de Paris Paris avant 70 date butoir 70 9 Source Rapport du FMI sur l initiative PPTE Ao t 2003 Si nous consid rons le stock de la dette en prix constants celui ci aura t multipli
44. de d veloppement par tapes Le premier pilier Paix et bonne gouvernance vise restaurer et consolider la paix int rieure r conciliation et r insertion des enfants soldats prendre en charge les victimes des conflits d sarmement destruction des armes r insertion des combattants d mobilis s r habilitation des infrastructures garantir la stabilit aux fronti res conf rence des Grands Lacs sur la paix et assurer la bonne gouvernance politique lections libres constitution administrative mise en place d une administration d centralis e et judiciaire r forme du syst me judiciaire promulgation d une loi anti corruption etc Le deuxi me pilier Stabilisation macro conomique et croissance pro pauvre compile pas moins de neuf axes dans le but de garantir une croissance durable ce qui implique selon le document de stabiliser le cadre macro conomique de lib raliser l conomie de r habiliter les infrastructures et de relancer les secteurs productifs Enfin le troisi me pilier Dynamique communautaire concerne la strat gie d appui la Dynamique communautaire c est dire une strat gie en quatre axes qui prend en compte les efforts des populations locales et privil gie un processus de gestion participatif au d triment d une bureaucratisation partiellement responsable des checs ant rieurs La mise en uvre des strat gies en trois piliers est galement divis e en trois phases 2000 2002
45. de gisement quipement pr matur ment en panne financier charge de la dette hors de production avec le chiffre d affaires et conomique prix de revient une fois et demie sup rieur au prix de vente 23 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo Dans le contexte de construction du barrage d Inga et des nombreux projets d investissement qui justifiaient son laboration il tait plus que n cessaire de disposer en suffisance de ciment A l poque la CIZA Cimenterie Za roise d tenait le monopole de la production de ciment avec une capacit th orique de 312 000 tonnes par an En 1969 le gouvernement za rois rigea des conditions d investissement favorables pour des projets de modernisation et d expansion ce dont la CIZA b n ficia en auto finan ant hauteur de 8 millions US un nouveau four d une capacit de 300 000 tonnes par an A la m me p riode en 1969 Mobutu en visite en Allemagne contacta la firme Kl ckner Humboldt Deutz pour l inviter collaborer l industrialisation du Za re Tr s vite une filiale de l entreprise mit une offre pour la construction d une nouvelle cimenterie cl s en main qui s appellera la CINAT Cimenterie Nationale que Mobutu d cida d implanter juste c t de la CIZA Pourquoi ce double emploi D apr s J C Willame il faut trouver l explication principalement dans la volont de la
46. dettes personnelles de l ancien pouvoir Dans cette optique si la R publique D mocratique du Congo refusait de payer cette dette ce qui est son droit elle ne serait pas la premi re comme nous en t moigne l histoire Nous ferons usage selon les cas et les circonstances de diverses d nominations pour d signer l actuelle R publique D mocratique du Congo savoir Congo Belge Za re Congo Kinshasa Congo Za re Cf A N SACK Les effets des transformations des Etats sur leurs dettes publiques et autres obligations financi res Trait juridique et financier I Dettes publiques Paris Recueil Sirey 1927 p 46 157 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo Cas d annulation de dettes dans l histoire Des cas d annulation de dettes de pays endett s existent Ils sapent l argument selon lequel l annulation de la dette exclurait tout jamais les pays l acc s des pr ts ext rieurs Le non moins c l bre cas est probablement la d faillance de la Russie en 1917 rebaptis e URSS lors de la r volution d octobre les Bolcheviks refusent de reconna tre les dettes contract es par l Etat russe Or en 1987 toujours sous le r gime communiste et bien avant la chute du Mur de Berlin l URSS a de nouveau acc s des pr ts internationaux Dans les ann es 30 l Angleterre la France et l Italie refus rent d honorer leurs engagements envers Etat
47. e Le cas tr s connu d Inga et de la centrale de Mobaye peuvent tre rang s dans cette cat gorie La ligne lectrique INGA SHABA La r gion sud est du Za re le Shaba est riche en gisements de minerais et peut ce titre tre qualifi e du poumon en acier de l conomie za roise Par ce fait cette r gion constituait un potentiel strat gique d terminant car l poque de grands projets miniers soit de construction soit d expansion furent mis en route En cons quence et selon une tude r alis e par la G camine industrie mini re du Shaba la possibilit d un d ficit nerg tique au Shaba devenait plus que probable Pour contrer celui ci et satisfaire cette demande future plusieurs possibilit s s offraient au r gime Soit la construction d une centrale sur le site de Busanga de 100MW qui viendrait s ajouter aux quatre autres centrales d j existantes solution voqu e par l tude de la G camine et qui fit l objet de l approbation de la Banque mondiale mais sous l ordre de Kinshasa la G camine d renoncer au pr t Il faut souligner le caract re conomique de cette mesure car le co t de la centrale ne devait pas d passer 65 millions US Soit d importer de l nergie de Zambie Dans tous les cas il tait vident que la r gion du Shaba disposait des ressources nerg tiques suffisantes pour faire face ses propres besoins Mais contre toute logique cono
48. e analyse de soutenabilit de la dette du pays endett effectu e par le FMI et la Banque mondiale d termine le montant de l all gement octroy au terme de l initiative Le crit re retenu pour d cider d une ventuelle insoutenabilit de la dette est le rapport entre la valeur actuelle de sa dette et le montant annuel de ses exportations Si ce ratio est inf rieur 150 la dette du pays concern est d clar e soutenable il n est d s lors pas ligible pour l all gement multilat ral Par contre si le ratio est sup rieur 150 la dette est consid r e insoutenable le pays est alors lu pour la seconde phase et b n ficie d un all gement portant cependant uniquement sur le service de la dette pour la p riode couverte par l accord avec le FMI Le taux de ces all gements atteint 90 depuis le sommet du G7 de Cologne Mais qu on ne s y trompe pas ce stade le stock de la dette du pays en question n a pas diminu On a juste quelque peu r duit le montant de certains remboursements La seconde phase une fois lu pour l initiative le pays doit se lancer dans une nouvelle phase de r formes avalis es par le FMI et la Banque mondiale et r diger un DSRP d finitif La dur e de cette p riode est flottante elle varie entre un et trois mois Elle est d termin e par la r daction du DSRP et la mise en uvre satisfaisante des r formes cl s convenues avec le FMI Ces r formes cl s correspondent en fait un renforc
49. e trois ce qui eut pour cons quence que le four se tordit sa premi re utilisation La firme danoise n arrivait pas les revendre pour preuve le Br sil les refusa directement Ce manque d thique et de bonne foi eurent des r percussions graves sur la productivit et l avenir de la CINAT Comme le r sume remarquablement le Commissaire d Etat au Portefeuille les conditions d exploitations de la CINAT sont anti conomiques L investissement est trop co teux C est l que se situe le vrai probl me On ne peut quilibrer l exploitation de la CINAT qu avec un prix de ciment exorbitant qui n a rien voir avec la situation du march ou avec des conditions normales d exploitation Bien entendu en fin de course le contribuable et le consommateur durent assumer le co t de ses malversations Kl ckner se d sengagea du projet en utilisant ses garanties et c est l OGEDEP Office de gestion de la dette publique qui se chargea de g rer la dette de la CINAT Cette institution imposa l ensemble des producteurs de ciment une taxe entre 8 et 16 za res par tonnes de ciment pour les petits producteurs et entre 24 et 27 za res pour les grands producteurs savoir la CIZA et la CINAT afin de rembourser l emprunt ext rieur de la CINAT au Ducroire et Herm s J C WILLAME L pop e d Inga p 94 Ibid p 95 3 p 102 commentaires manuscrits sur le rapport DPF BCE N 0076 10 75 du 9 ao t 19
50. e type d entr es de biens et services Il est vident qu un tel syst me existe si et seulement si un appui ext rieur est mis en place savoir Une institution bancaire et financi re dispos e assurer le financement du projet Des firmes trang res pr tes jouer le jeu de la corruption et du gaspillage Des bureaux d tude et d expert dont le cautionnement technique dissimule des aberrations conomiques et financi res J C WILLAME Zaire L pop e d Inga Chronique d une pr dation industrielle Paris L Harmattan 1986 Id L automne d un despotisme Pouvoir argent et ob issance dans le Za re des ann es quatre vingt Paris Karthala 1992 Id Ch re technologie p 24 Les Hollandais Anglais et Japonais sont plus discr tement pr sents 19 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo Enfin des gouvernements trangers dont l industrialisation des pays du Sud leur permette d exporter leurs technologies en appuyant les firmes par la fourniture d une aide directe ou financi re En 1981 l endettement ext rieur du Za re s levait environs 5 milliards US dont 90 ont t octroy s pour l achat de biens d quipements ou de services Lorsque nous recensons l ensemble des projets d investissements r alis s au Za re il est clair que pris dans leur ensemble ces investissements furent co teux d
51. el la RDC que toute aide financi re serait li e une ouverture d mocratique du r gime Kabila opta pour un nouvel acte de coop ration Sud Sud avec d autres Etats africains comme le Zimbabwe et asiatiques A son retour de Chine il alla m me jusqu d clarer que ce pays tait un mod le de d veloppement galement politique pour le Congo En vue d obtenir la tenue de la r union de Bruxelles le gouvernement reconnut la dette l gu e par Mobutu et en 1998 afin de sauver la r forme mon taire qui b n ficiait de l appui technique du FMI la Banque centrale reprit pour quelques mois le payement des arri r s de la dette au total 2 1 millions de dollars Discours de L D Kabila l occasion du premier anniversaire de la R publique D mocratique du Congo Nous avons refus d avoir des ma tres dans Solidarit internationale n 144 mai juin 1998 p 16 C BRAECKMAN Les nouveaux pr dateurs Politique des puissances en Afrique centrale Paris Fayard 2003 p 207 30 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo Au vu des orientations politiques du nouveau pouvoir ayant eu l audace de pr tendre d connecter le Congo des circuits dominants nous comprenons ais ment que la Communaut Internationale ait cultiv de la m fiance voire de l hostilit l gard de L D Kabila appel en priv le missile non t l guid D s lors elle s employa isoler et
52. ement de l ajustement structurel des ann es 1980 et 1990 rebaptis DSRP pour la circonstance Le point d ach vement au point d ach vement le pays endett se voit accorder l all gement calcul d s le point de d cision Ces all gements prendront pour l essentiel la forme de remises d int r ts et de dons destin s financer le service de la dette et non de r ductions directes de l encours de cette dette Ils sont octroy s annuellement et tal s au long des ch ances c est dire sur plusieurs d cennies La mise en uvre int grale de l initiative ne se traduira ainsi pas par une diminution de la valeur de la dette On all ge juste ce qu il faut pour que la dette redevienne soutenable selon les crit res du FMI et d s lors remboursable La dette bilat rale du pays voit quant elle officiellement 90 de son stock non APD pr date butoir annul selon les termes de Cologne Cette annulation n est malheureusement que bien peu visible dans la pratique 5 2 R formes et am nagements Quels furent les remaniements que durent mettre en uvre les nouvelles autorit s de Kinshasa pour franchir les diff rentes tapes de l initiative La premi re phase fut caract ris e par la r daction du DSRP interm diaire l application successive de deux programmes de r formes conomiques et structurelles impuls es par le FMI une norme entreprise de restructuration de la dette publique Le Document int rimaire
53. forme au lieu de contribuer positivement la situation conomique du pays a au contraire produit des effets pervers et d sastreux d une part sur les finances de l Etat notamment parce que les nouveaux acqu reurs ne s acquitt rent pas de leurs obligations fiscales et d autre part sur le prix de vente des produits notamment parce que ces m mes acqu reurs en augmentaient le prix pour accro tre leurs d penses de consommation et non la rentabilit de leur nouvelle affaire Nous avons utilis l expression s lectionn s sur mesure car les b n ficiaires furent choisis non en raison de crit res de comp tence et d objectivit mais selon le rapport favorable qu ils entretenaient avec Mobutu et son pouvoir De sorte que les acqu reurs attitr s notamment les commer ants furent carr ment cart s Dans cette confusion les premiers tre servis mieux se servir furent d abord Mobutu lui m me et son pouse Ainsi en 1974 le couple pr sidentiel devint propri taire d un consortium regroupant 14 soci t s d levage et de plantation dispers es dans tout le pays CELZA et de deux gros domaines agro industriels l un N Sele et l autre Gbadolite Il importe toutefois d indiquer que cette nationalisation ne fut pas appliqu e de mani re radicale du fait que les anciens propri taires ne perdirent pas tout leur investissement Par exemple lorsque Mobutu nationalisa l Union M
54. gnons la remarque de Beno t Verhaegen ce propos Les partenaires occidentaux du Za re s accommodent du syst me tatique de ce pays dans le double sens o ils s en accommodent mais aussi s y accommodent Ils r ussissent utiliser ce syst me leur profit dans la mesure o ils s y adaptent Mobutisme guerre froide pillage et Cie Les relations Suisse Za re de 1965 1997 Rep res 1998 Erwin BLUMENTHAL Za re Report on her Financial credibility typescript April 7 1982 p 19 3 the corruptive system in Za re with all its wicked and ugly manifestations its mismanagement and fraud will destroy all endeavours of international institutions of friendly governments and of the commercial banks towards recovery and rehabilitation of Zaire economy Sure there will be new promises by Mobutu by members of his government rescheduling and rescheduling again of a growing external debt but no repeat no prospect for Za re creditors to get their money back in any foreseeable future B VERHAEGEN Les safaris technologiques au Za re 1970 1980 p 86 27 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo 2 4 La dette du Congo est elle odieuse au regard de la doctrine Ce gaspillage technologique n a eu aucun effet positif pour le peuple congolais bien au contraire il a permis la classe dirigeante de se maintenir au pouvoir et de pe
55. i analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo l aide int rimaire permettra une r duction du service de la dette de 35 millions US dollars en 2003 puis de 73 millions US dollars en 2005 Selon les bailleurs l initiative devrait aboutir en 2006 un all gement de 90 de la dette de la RDC les all gements tant tal s sur plusieurs d cennies ce qui la ram nerait 2 milliards de dollars en valeur actuelle nette VAN niveau jug soutenable par les cr anciers auquel il faudrait ajouter les nouveaux pr ts consentis entre temps 5 3 Les insuffisances de l initiative PPTE 5 3 1 Un leurre pour la r duction de la pauvret L initiative PPTE contribue si peu l am lioration des conditions de vie des congolais contient un tel nombre d effets pervers par rapport l objectif d clar de r duction de la pauvret que la CNUCED et la Commission des droits de l homme de l ONU publient des rapports tr s critiques son gard Dans ce pays d vast par plus de trente ann es de dictature par les deux guerres et o r gne la malnutrition chronique les projections strictement macro conomiques li es l initiative PPTE et aux conditionnalit s des IFI sont contraires aux int r ts de la population congolaise Ce dernier avatar des institutions financi res internationales ne prend pas en compte l aspect social pour ne retenir que l aspect financier C est une solution de financiers
56. ie sur la r daction d un Document de strat gie pour la r duction de la pauvret DSRP Ce document assez long r diger est interm diaire dans un premier temps Il pr sente la situation conomique du pays et doit pr ciser dans le d tail la liste des privatisations les mesures de d r gulation conomique permettant de g n rer des ressources pour le remboursement de la dette d une part et comment d autre part les fonds r sultant de l all gement seront utilis s notamment pour lutter contre la pauvret Officiellement le DSRP doit tre r dig selon un vaste processus participatif en collaboration avec la soci t civile locale Pendant ce temps le pays en question re oit un all gement bilat ral Club de Paris selon les termes de Naples 67 et a acc s au pr t concessionnel du FMI de la Banque mondiale et des Etats cr anciers Cette annexe est une reprise fid le des deux articles d Arnaud Zacharie La strat gie DSRP PPTE en R D Congo et La diplomatie du ch quier CNCD Bruxelles 2003 La dette ext rieure totale de la RDC fin 2001 est valu e pr s de 13 milliards de dollars Les arri r s repr sentent les 3 4 de la dette totale essentiellement due aux pays du Club de Paris 70 5 et aux institutions multilat rales 24 2 38 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo Le point de d cision la fin de la premi re phase un
57. ieuse R publique D mocratique du Congo gestion en fonction des priorit s contenues dans ce plan des fonds octroy s Exigence proprement inacceptable dans le chef des IFI Ainsi il n y eut pas d all gement de la dette De plus la modicit des sommes allou es 52 millions de dollars sans aucune mesure avec les besoins de reconstruction du pays estim s 3 milliards d ut et f cha m me le nouveau pouvoir D s lors les relations demeur rent fort tendues avec le FMI et la Banque mondiale consid r s comme des officines plus pr occup es par le remboursement de la dette que par le souci de d veloppement du pays Devant l inertie de la communaut internationale L D Kabila radicalisa son discours de nationaliste il se fit anti imp rialiste et lumumbiste Cette volont d ind pendance l gard de l occident se manifesta au travers de trois actes majeurs le refus de payer la dette externe la promotion d un d veloppement autocentr le recours un nouvel axe de coop ration Si la position de L D Kabila sur la dette externe ne fut pas toujours fort claire et varia en fonction d int r ts ponctuels les autorit s de Kinshasa la d clar rent impayable De fait comment cet Etat en d liquescence totale aurait il pu faire face un service de la dette qui en 1997 s levait 7 759 4 millions de dollars La reprise des paiements aurait certes men l effondrement de l conomie congolaise aurait pr
58. ila s engagea la rembourser et signa ainsi le retour du Congo dans le giron des IFI Le comportement de ces derni res fut quant lui constant alors que certains Etats d biteurs tels que l Ouganda le Rwanda ou l Angola jouissent d une aide quasi inconditionnelle les institutions multilat rales li rent syst matiquement pour la RDC l octroi de pr ts au remboursement de la dette l application de politiques n olib rales ainsi qu la d mocratisation des institutions la pacification du pays et au respect des droits de l homme A l instar de Colette Braeckman il nous semble que ces trois derni res exigences ont surtout servi d alibi aux r ticences des grands argentiers en mati re de normalisation de leurs rapports avec un nouveau et incertain Congo En effet alors qu aucune de ces trois conditions ne fut assur e avec Joseph Kabila les IFI d li rent quand m me les cordons de leur bourse Ainsi au travers d une propagande humaniste la logique des IFI demeure les int r ts conomiques et financiers priment sur tout d veloppement humain 3 1 2 Laurent D sir Kabila le paria des IFI Sans une v ritable r volution populaire L D Kabila devient le 28 mai 1997 Pr sident de la RDC Il s arroge au cours d un sacre de type bonapartiste l ensemble des pouvoirs ex cutifs et l gislatifs Devant l urgente n cessit de capitaux pour la reconstruction conomique du pays il renoue avec la communaut inte
59. ing nierie financi re qu aucun pays du Sud et qu aucun de leurs gouvernements ne poss dent Le savoir faire des banquiers suisses ou autres est donc indispensable Il est important de r aliser que ces syst mes de d capitalisation n cessitent l assistance technique des puissances financi res occidentales banques interm diaires financiers etc Sans la complicit des banques cela ne pourrait pas fonctionner Jean Claude WILLAME Zaire L pop e d Inga Chronique d une pr dation industrielle Paris L Harmattan 1986 p 231 232 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo 2 1 2 La za rianisation ou une nationalisation atypique Sous pr texte de doter l Etat d un capital national Mobutu entame plusieurs cycles de nationalisation connus sous le nom de Za rianisation du patrimoine d tenu par des investisseurs trangers dont le plus important aura lieu en novembre 1973 Dans un contexte d ind pendance cette r forme fut assez populaire mais les d ceptions ne se sont pas fait attendre Tr s vite les nouveaux acqu reurs s lectionn s sur mesure s illustr rent par une gestion calamiteuse Il leur tait reproch notamment l absence totale d activit s commerciales l inefficacit de gestion l utilisation des fonds des fins personnelles construction de villas achat de voitures absence totale de documents comptables etc Cette r
60. ini re du Haut Katanga UMHK d tenue par la Soci t G n rale de Belgique un accord octroya cette derni re un contrat lucratif pour diriger le successeur de UMHK savoir la G n rale des carri res et des mines G camines D autre part et ce pour toute les entreprises nationalis es il tait pr vu qu aucun employ za rois ou tranger ne pouvait tre renvoy assurant ainsi la continuit de l entreprise 2 1 3 Le d tournement des fonds publics S Askin et C Collins dont les tudes nous inspirent largement affirment avoir obtenu des informations sur le d tournement de fonds publics par l interm diaire de fonctionnaires qui furent d sesp r s de la complicit de leur institution la Banque mondiale dans la dissimulation des abus du r gime de Mobutu En effet les ponctions dans les caisses de l Etat furent une source stable et abondante d enrichissement pour le clan Mobutu comme l on va s en apercevoir travers les trois cat gories de d tournements op r es par le clan dans les caisses de l Etat D penses l gales Tout d abord nous devons prendre en compte la dotation pr sidentielle qui fut une ligne du budget pour les d penses du Pr sident Mobutu hors de tout contr le ou d audit ind pendant Selon S Askin et C Collins ce fond totalisa officiellement 15 20 du budget op rationnel de l Etat et 30 35 du budget en capital Essai analytique des preuves d une dette
61. ique D mocratique du Congo 3 2 2 L avenir du Congo selon les Institutions Financi res Internationales La Banque mondiale a calcul qu avec 7 de croissance en moyenne il faudrait 60 ans pour que le pays revienne au niveau social qu il connaissait en 1960 Le document int rimaire de strat gie de r duction de la pauvret ne pr voit lui m me une croissance suffisante pour r duire la pauvret qu partir de 2009 mais s empresse d ajouter que m me ce taux r aliste de 8 1 de croissance est tr s difficile r aliser court et moyen terme En d autres termes ces projections sugg rent que la R publique D mocratique du Congo ne sera pas en mesure d atteindre les objectifs internationaux de r duction de la pauvret absolue d ici 2015 Il s av rerait en outre que la RDC la fin de l initiative soit susceptible de se retrouver confront e un endettement ext rieur insoutenable moyen terme Cette situation r sulterait principalement de deux facteurs imputables au FMI Tout d abord les projections de croissance des exportations du PIB des recettes publiques etc sur lesquelles se basent ces experts du FMI pour d terminer l volution de la viabilit de la dette et d s lors le montant des all gements octroy s sont parfaitement irr alistes Aussi tablent ils pour la RDC sur un taux de croissance de 7 et une augmentation de plus de 10 des exportations d s 2004 et 2005 Comment prendre au s rie
62. ite de l endettement Petit petit la situation devient intenable et le Za re ne peut satisfaire les ch ances de ses contrats d emprunts En plus des mauvais choix d investissement il faut ajouter l augmentation des prix du p trole ainsi que la diminution des prix du cuivre Les pressions montent lorsque le Za re d cide de stopper le paiement du principal et des int r ts de sa dette commerciale Le FMI intervient et signe avec le Za re le premier programme de stabilisation qui comporte les conditionnalit s habituelles telles que la d valuation de la monnaie la diminution des d penses publiques et les garanties pour maintenir le service de la dette Ses cr anciers lui permettent de diff rer les amortissements en lui faisant ainsi b n ficier de r chelonnements Entre 1976 et 1981 la dette du Za re aura t trait e quatre fois au Club de Paris pour un montant total de 2 25 milliards US et entre 1976 et 1983 le Za re aura sign trois accords de Programme d ajustement structurel avec le FMI Il b n ficiera en 1983 d un cinqui me traitement de sa dette dont 1 490 milliards US auront t r chelonn s Il est int ressant de constater ce stade les largesses du FMI l gard d un pays ayant fait ses preuves en tant que mauvais payeur et ne respectant pas ses engagements conditionnels De 1979 1984 le stock de la dette augmente peu le Za re essayant d assurer le service de sa dette Penda
63. la RDC se voit gratifi e d une aide int rimaire et le staff du FMI calcule le montant d all gement de dette que le pays pourrait recevoir au point d ach vement de l initiative pr vu en 2006 Dans le cas de la RDC l aide int rimaire sera des plus modestes les cr anciers estimant que les termes de la restructuration op r e en 2002 ont t suffisamment importants et qu il ne reste d sormais que tr s peu de cr ances datant des premiers chelonnements de la dette du Za re au d but des ann es 1980 Le FMI estime que l aide int rimaire permettra une r duction du service de la dette de 35 millions US dollars en 2003 puis de 73 millions US dollars en 2005 Selon les bailleurs l initiative devrait aboutir en 2006 un all gement de 90 de la dette de la RDC les all gements tant tal s sur plusieurs d cennies ce qui la ram nerait 2 milliards de dollars en valeur actuelle nette VAN niveau jug soutenable par les cr anciers auquel il faudrait ajouter les nouveaux pr ts consentis entre temps Arnaud ZACHARIE La strat gie DSRP PPTE en R D Congo et La diplomatie du ch quier CNCD Bruxelles 2003 Le G7 de Naples avait d cid en 1994 de permettre des all gements de dette allant jusqu 67 des dettes restructur es et des r chelonnements d autres dettes Arnaud ZACHARIE La strat gie DSRP PPTE en R D Congo p 7 Ibid p 8 32 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publ
64. la RDC via l initiative PPTE apr s avoir accept de reconnecter son conomie l conomie mondiale de soumettre sa population en souffrance de nouveaux PAS et de rembourser une grande partie du legs honteux de Mobutu n aurait elle pas comme seule r compense de la poudre aux yeux 4 3 La responsabilit des IFI Les Institutions Financi res Internationales sont responsables d initier un m canisme de rel gitimation de dette odieuse de m me que dans leur comportement face aux diff rents gouvernements du Congo Za re 4 3 1 Sous le r gime de Mobutu 1965 1997 Le FMI et la Banque mondiale furent un instrument au service de la politique et de la g ostrat gie am ricaine pour r compenser Mobutu pour son appui dans la lutte contre le communisme en Afrique Centrale Angola Tchad De plus ils se sont rendus complices des exactions contre les droits humains conomiques sociaux et culturels que le r gime de Mobutu a commises dans la mesure o ils continuaient assister ce syst me tyrannique qui pourtant n honorait pas ces engagements En effet face au mutisme de ces institutions le Za re a b n fici plusieurs fois de pr ts relatifs aux ajustements structurels sous conditions de respecter les exigences mais chaque fois l Etat prenait l argent et reniait les conditions qui y taient attach es Cette r p tition d accords avec un Etat si mauvais payeur n est pas dans la culture du FMI et de
65. la pauvret ne pr voit lui m me une croissance suffisante pour r duire la pauvret qu partir de 2009 mais s empresse d ajouter que m me ce taux r aliste de 8 1 de croissance est tr s difficile r aliser court et moyen terme En d autres termes ces projections sugg rent que la R publique D mocratique du Congo ne sera pas en mesure d atteindre les objectifs internationaux de r duction de la pauvret absolue d ici 2015 5 3 2 PPTE outil de manipulation de la dette L initiative PPTE est malvenue elle s emploie traiter une dette nulle car dans son fondement ill gale ill gitime au regard de la doctrine juridique de la dette odieuse Il s agit ni plus ni moins d un habile processus de r habilitation de blanchiment de la dette l gu e par le Za re de Mobutu En effet cette gigantesque op ration de restructuration consiste troquer de vieilles dettes odieuses et impayables contre de nouveaux emprunts taux avantageux Du coup le monticule de dettes ill gitimes et impayables est remplac par un stock plus modeste de nouvelles dettes payables l gales propres R sultat de l op ration on a d une part r ussi se pr munir expliquer le caract re odieux de la dette et d autre part le remboursement des arri r s reprend Les IFI sont ainsi gagnantes sur toute la ligne En 2005 le service de la dette ext rieure atteindrait 290 millions de dollars montant encore consid rable vu la p nu
66. le congolais d honorer un service de la dette qui cause de la faiblesse des revenus de l Etat repr sentera apr s l annulation PPTE 40 du budget national Elena SISTI Jubilee Research Congo Democratic Republic Reaches Decision Point www jubileeplus org hipc hipc_news congo240903 htm 37 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo V ANNEXE L initiative PPTE L immense dette ext rieure h rit e du Za re de Mobutu et quasiment impay e depuis 1993 place la RDC dans une situation irr guli re par rapport ses diff rents cr anciers Tandis que les pays partenaires les cinq principaux cr anciers de la RDC sont les Etats Unis la France la Belgique l Allemagne et l Italie diminuent de ce fait leur aide publique au d veloppement le FMI et la Banque mondiale r clament en tant que cr anciers prioritaires le remboursement en priorit et int gral de leur pr t La r action de l quipe de Joseph Kabila dont la coop ration exemplaire pour ne pas dire la docilit parfaite face aux exigences des cr anciers marque l action politique ne se fit pas attendre les remboursements reprirent d s 2001 D pendant des financements ext rieurs pour sa reconstruction le pays doit r gler de mani re urgente le probl me de ses arri r s afin de r gulariser sa situation financi re de profiter de nouveaux pr ts et de participer la nouvelle entreprise de restr
67. ments notamment les ascenseurs les groupes lectrog nes les appareils de climatisation n cessitent pour leur maintenance des sorties encore normes d argent qui font d faut aujourd hui au gouvernement 3 Ce centre install dans un immeuble de conception tr s moderne et pourvu des quipements hautement perfectionn s notamment en mati re de communication devait servir d un carrefour international de contacts d informations et de documentations pour favoriser les changes commerciaux Cependant peine termin ce Wall Trade Center la za roise a t aussi d sert par ses occupants en raison des pannes successives des appareils de climatisation Mis en liquidation sur d cision du gouvernement en 1987 il est actuellement occup malgr son tat de d gradation tr s avanc e par quelques particuliers et entreprises qui y louent des bureaux La construction Kisangani d un a roport international initiative fortement encourag e par les Etats Unis est une autre illustration du gaspillage d argent car le fameux a roport n a jamais t utilis comme international Derri re ce projet certains observateurs avertis voient l ombre am ricaine dans ce sens que les Am ricains entrevoyaient un jour l ventualit d tablir une base militaire avanc e en Afrique centrale 21 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo d utilit r ell
68. mique la d cision fut prise de construire une ligne lectrique longue de 1800 Km reliant la centrale hydro lectrique d Inga la r gion du Shaba A l poque ce projet avait pour ambition de construire de la ligne haute tension la plus longue du monde Ce choix d nu de tout fondement conomiquement rationnel se basa sur des consid rations uniquement politiques La strat gie reposa sur une obsession du pouvoir d accro tre la d pendance du Shaba envers la capitale Et gr ce cette ligne le r gime pouvait contr ler l alimentation nerg tique de cette r gion et de ce fait contrer les tentatives de s cession de l ex Katanga Car au lendemain de la d colonisation la province du Katanga d clara son ind pendance vis vis du pouvoir central de Kinshasa 11 juillet suivie de la province du Sud Kasa 8 ao t Depuis lors la province du Katanga fut plusieurs reprises le th tre de rebellions Moba I Moba IT mena ant l int grit du territoire La d cision fut donc prise de produire de l lectricit sur le site d Inga et de la transporter jusqu au Shaba Ce projet fut une des raisons qui justifia l expansion d Inga I alors que la premi re phase ne fut m me pas termin e et garantie de fonctionner pleine capacit Sans entrer dans les d tails des acteurs du projet des contrats r alis s du financement etc il importe de remarquer que la ligne fut r alis e avec sept ann es de retard
69. n la fin de 1977 la capacit de production th orique a d gringol 48 000 tonnes jusqu atteindre moins de 10 000 tonnes par an partir de 1978 Aujourd hui la SOSIDER propri taire de l usine fonctionne au ralenti Deuxi mement les produits fabriqu s n taient pas adapt s au march local qui consomme particuli rement les t les galvanis es Et quand l usine voulait adapter sa production aux besoins locaux c est dire la fabrication de ce type des t les le gouvernement za rois n encouragea pas cette tentative en accordant d importants avantages fiscaux une autre firme qui les importait On peut deviner le dessous de tels agissements La cr ation d une nouvelle cimenterie d nomm e Cimenterie nationale CINAT en sigle par un groupe allemand et valu e au double de son prix r el c t d une autre d j existante Cimenterie du Za re CIZA met de nouveau en vidence la nature on reuse et inutile des projets initi s par le r gime de Mobutu Le pr texte trouv par le r gime pour justifier la r alisation de ce projet superf tatoire tait la production du ciment pour la construction du barrage d Inga alors que la CIZA avait une capacit de production suffisante pour couvrir les besoins d Inga Par ailleurs la nouvelle cimenterie ne conna tra pas un fonctionnement normal car confront divers probl mes d ordres technique erreur d appr ciation sur la qualit
70. n par le r gime de son mode de gouvernance justifiait l usage de la violence de la part de ce dernier pouvant conduire jusqu l limination physique de son auteur Les conjur s de la Pentec te en 1966 la rel gation dans leurs villages lors du soul vement de 1969 des tudiants meneurs de l Universit de Kinshasa l ex cution de jeunes officiers de l arm e en f vrier 1978 sous pr texte d un complot l arrestation et la rel gation de treize parlementaires fin 1980 pour avoir d nonc la dictature etc Ces exemples n en constituent qu une infime partie mais sont largement illustratifs Tout cela n a t possible que gr ce au r le combien important jou par les services secrets ou les forces dites de s curit lesquels ont constitu en semant la terreur extorsion arrestations arbitraires ex cutions extra judiciaires aupr s de la population un apport fort appr ciable pour le renforcement du pouvoir de Mobutu On peut citer entre autres la Division sp ciale pr sidentielle Dsp laquelle compos e essentiellement de membres de la Mobutu arriva intercepter certaines sommes avant m me qu elles n atterrissent dans les caisses publiques comme titre illustratif ces 5 millions de dollars accord s par l Arabie saoudite en 1977 Ibid p 157 S ASKIN et C COLLINS Op cit p 77 Cf Jacques FIERENS La violation des droits civils et politiques comme cons
71. n effet le plan financier de la strat gie pr voit en 2005 un d ficit de financement de plus de 800 millions de dollars combler par l aide ext rieure et de nouveaux pr ts La RDC apr s avoir accept de reconnecter son conomie l conomie mondiale pilot e par les IFI de soumettre sa population d j en souffrance de nouveaux PAS et de rembourser une grande partie du legs honteux de Mobutu n aurait elle pour toute r compense que de la poudre aux yeux Id La diplomatie du ch quier p 9 A Zacharie La strat gie DSRP PPTE en R D Congo p 5 3 Ibid p 18 19 44
72. n la moiti des cr ances que ses membres d tiennent collectivement sur la Pologne soit environ 33 milliards de dollars Les cr anciers sont l Allemagne 10 milliards de dollars l Autriche la France le Canada et les USA 3 5 milliards de dollars Cette d cision a t contest e dans la mesure o elle b n ficie un pays relativement riche le PIB par habitant est peu pr s gal celui de la Turquie alors m me que de nombreux pays extr mement pauvres d Afrique sont abandonn s la lourde charge de la dette Pour tout dire il est difficile de ne pas voir une incoh rence puisque la totalit de cette dette a t accumul e sous un r gime diff rent L histoire montre encore que les repr sailles l gard des pays en d faut total ou partiel de paiements se sont r sum es l exclusion des march s internationaux des capitaux pendant une br ve p riode au terme de laquelle ils ont de nouveau acc s au cr dit De mani re plus surprenante encore on constate que les pays qui ont fid lement honor leurs engagements contractuels ne se sont pas vus octroyer davantage de cr dits nouveaux que les pays ayant suspendu leurs paiements Au cours de l entre deux guerres l Argentine qui avait scrupuleusement assur le service de sa dette n a b n fici d aucuns traitements de faveur par rapport au Br sil au Chili ou au P rou qui avaient rembours moins de 30 de leurs dettes en valeur actualis e Hughes
73. nt cette p riode le transfert financier est peine positif Les d boursements r alis s par les cr anciers servent en fin de compte principalement rembourser la dette De 1984 1990 le stock augmente de 70 en prix constants Entre 1982 et 1988 le FMI accorde 600 millions US la Banque mondiale 650 millions US les gouvernements occidentaux 3 milliards US et les banques commerciales refus rent de continuer pr ter Pendant cette p riode en d pit des avertissements du senior du FMI Erwin Blumenthal le Za re est consid r comme l l ve mod le du FMP Cette complaisance de l tranger s explique par des consid rations politiques et g ostrat giques Ainsi malgr les avertissements de l Ambassadeur am ricain sur la difficult de contr ler l affectation des aides le r gime obtient toutes les all geances du gouvernement am ricain et le Pr sident Reagan demanda de doubler l aide militaire pour remercier Mobutu d avoir soutenu les troupes am ricaines au Tchad En 1987 le FMI sous pressions am ricaines approuva un pr t d ajustement structurel malgr les objections fortes des seniors du FMI Au m me moment Mobutu permettait aux troupes am ricaines d utiliser son territoire et ses bases pour ses op rations en Angola Avant 1986 les sommes emprunt es taient principalement utilis es dans le remboursement de la dette et les possibilit s d investir furent faibles Le budget d investi
74. nt of what has been termed the presidential brotherhood that its eradication under the existing regime appears impossible Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo 2 1 1 L conomie de pots de vin La premi re source chronologique d enrichissement de Mobutu fut constitu e des pots de vin offerts par les gouvernements occidentaux De nombreux rapports attestent ce type de liens entre dirigeants za rois et dirigeants occidentaux Comme en t moignent S Askin et C Collins la relation entre Mobutu et les Etats Unis est particuli rement repr sentative de cette diplomatie singuli re Morris 1977 et interview de S Askin et C Collins L ancien responsable du Conseil de S curit National am ricain Roger Morris a estim que Mobutu re ut pr s de 150 millions US dollars des Etats Unis dans la premi re d cennie de son r gne 1965 1975 Lors d une interview Morris insista sur le fait qu il faisait r f rence un ancien type de transfert c est dire de l argent non comptabilis et d pens par la CIA ne comportant donc pas d autres formes de fonds des programmes d aide trang re qui auraient pu tre d tourn s par Mobutu et ses associ s Mais bien avant m me qu il ne devienne Chef de l Etat un rapport du Secr tariat g n ral des Nations Unies en 1962 r v le que plusieurs millions de dollars officielleme
75. nt remis Mobutu pour payer ses troupes avaient t d tourn s C est cette poque que les premi res traces de l existence de comptes suisses appartenant Mobutu avaient t identifi es Bien que les relations avec l Europe soient moins ouvertement admises cette poque l attitude de certains Etats avec l av nement de l aide au d veloppement dans les ann es 70 fut bien des fois douteuse comme l atteste le rapport Blumenthal sur l implication de politiciens belges fran ais et suisses dans des m canismes de corruption pour l obtention de contrats juteux La plupart des contrats d investissement furent souvent n goci s coups de pots de vin ou commissions suivant une ing nierie financi re tellement bien pens e qu elle donnait l impression que la transaction fut totalement normale S ASKIN et C COLLINS Op cit p 7 Former US National Security Council official Roger Morris has estimated that Mobutu received closed to 150 millions from US in the first decade of his rule 1965 1975 In an interview Morris emphasised that he was referring to straight old fashioned boodle unaccountable money spent by the CIA not including any additional funds which may have been diverted by Mobutu or his associates from over foreign aid 5 programmes 3 Cf Michael G SCHATZBERG Op cit p 82 4 Commentant ce syst me Jean ZIEGLER constate qu il s agit d une
76. ntaux En plus l argent pr t tait souvent rapatri directement l tranger sur les comptes priv s du clan Mobutu favorisant ainsi la fuite de capitaux du pays et assurant aux banques la possession de l argent et une r mun ration suppl mentaire pour sa bonne gestion Dans cette optique les Etats occidentaux notamment les Etats Unis la France la Belgique et la Suisse sont logiquement tenus pour complices et donc responsables de l effondrement et de la mis re du peuple za rois Dans cet univers de la haute mafia internationale la Suisse est connue pour avoir permis Mobutu de placer la plus grosse part de sa fortune avec l appui de l ancien Pr sident de la Conf d ration Nello Cellio Ce dernier tait en outre charg de g rer les int r ts du dictateur za rois et de promouvoir son image dans les milieux financiers et bancaires Nello Cellio qui tait en plus l administrateur de la firme Alusuisse b n ficia des faveurs de Mobutu plus d 1 milliards de d bloqu s pour seulement 2000 emplois dans le cadre du barrage d Inga L implication de la France dans le soutien ce r gime est galement assez manifeste car elle se joue au sommet Le Pr sident Giscard d Estaing lors de sa visite au Za re est r parti avec des crins de diamants taill s amen s personnellement de Mbuji Mayi par le PDG de la Mini re de Bakwanga MIBA en sigle Il y a plus Sous pression du mar chal Mobutu
77. ompens sur un compte en Suisse pour services rendus notamment le soutien au r gime et la d nonciation des opposants za rois l tranger 1 Cf Michael G SCHATZBERG Op cit p 91 92 2 Ibid p 65 66 et p 185 194 3 E DUNGIA Op Cit p 163 26 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo Le Rapport Blumenthal La Banque centrale du Za re tait l objet comme nous l avons vu de nombreuses ponctions par la classe dirigeante car elle repr sentait une source importante de devises trang res Suite ces trop nombreuses ponctions mais aussi du fait que la Banque ne remboursait plus ses dettes ext rieures le FMI d cida en 1978 d y placer un de ses repr sentants Erwin Blumenthal ancien membre du Directoire de la BundesBank Son objectif premier tait de redresser la Banque centrale en emp chant les membres du r gime d avoir acc s aux devises trang res En juillet 1979 Erwin Blumenthal d cida pr cipitamment de quitter son poste suite aux menaces de mort dont il avait fait l objet par des g n raux de Mobutu et en particulier par M Eluki chef de la garde personnelle du dictateur Il crivit un rapport secret d taillant pr cis ment les pratiques mafieuses de la bourgeoisie politico commerciale za roise Ce rapport fut d abord confidentiel et en 1982 il fut rendu public lors du Tribunal des peuples Ce rapport d non ait la co
78. our que le pays liquide ses arri r s son gard Au final la RDC a troqu ses arri r s multilat raux contre une nouvelle dette 0 5 due au FMI et la Banque mondiale La seconde phase a consist r gler le remboursement des arri r s dus aux 14 pays cr anciers rassembl s dans le Club de Paris La dette due par la RDC au Club de Paris est valu e en septembre 2002 10 3 milliards de dollars dont pr s de 90 sont des arri r s accumul s depuis le dernier accord entre le Club de Paris et le Za re en 1989 L accord de septembre 2002 a consist restructurer 9 9 milliards de cette dette selon les termes de Naples Le Br sil pays cr ancier de la RDC mais non membre du Club de Paris a galement sign cet accord Le montant des dettes accumul es est valu environ 4 6 milliards de dollars ce qui correspond au montant des arri r s sur le principal de la dette ext rieure congolaise et le montant des dettes r chelonn es est valu 4 3 milliards de dollars Les calculs du FMI estiment que cet accord permet de lib rer 300 millions de dollars pour le DSRP Ces op rations de consolidation de la dette ext rieure de la RDC li es la mise en uvre des deux programmes sign s avec le FMI permettent la RDC de r pondre aux conditions de la premi re phase de l initiative PPTE Le point de d cision de l initiative initialement pr vu en mars 2002 a t atteint le 24 juillet 2003 A ce stade
79. processus de paix et stabilisation macro conomique 2002 2005 r habilitation des infrastructures du capital humain et des capacit s de gouvernance et 2005 2010 relance de l conomie et de la croissance Cette troisi me phase cens e d buter au moment o le document final sera r dig d but 2005 reste videmment d pendante de la capacit de l Etat mobiliser des moyens suffisants cet ambitieux programme ce qui est loin d tre acquis Par exemple une mission conjointe de l OMS et de l Unicef en juin 2001 a estim que le minimum d investissement initial n cessaire pour arr ter la mortalit et renverser d finitivement les indicateurs de sant serait de 3 5 milliards US dollars par an alors que les interventions des bailleurs de fonds n ont t que de 82 19 millions US dollars entre 1998 et 2001 Quant aux r formes macro conomiques d s juin 2001 la RDC entame le premier programme avec le FMI appel programme int rimaire renforc Ce programme consiste briser l inflation contr ler la gestion des d penses publiques et mettre en uvre un environnement propice aux investissements internationaux Sur le plan budg taire un rigoureux plan de tr sorerie est mis au point bas sur la centralisation des recettes et l ordonnancement des d penses sur base des ressources effectivement mobilis es Sur le plan mon taire la monnaie congolaise est d valu e de 84 1 par rapport au dollar et un taux de ch
80. reposant sur des actes ill gitimes Il s agit selon nous d un habile processus de rel gitimation de la dette contract e aupr s des anciens gouvernements occidentaux par le Za re de Mobutu En effet cette gigantesque op ration de restructuration consiste troquer de vieilles dettes ill gitimes et impayables contre de nouveaux emprunts taux avantageux Du coup le monticule d anciennes dettes est remplac par un stock plus modeste de nouvelles dettes l gitim es De plus l initiative PPTE ne pr voit aucune proc dure judiciaire qui permettrait la r trocession des biens mal acquis Elle consacre de la sorte l impunit autant des corrupteurs que des corrompus et ne participe pas l av nement d un mod le transparent sur lequel devra reposer la future nation congolaise Nous devons constater que la maladie de la corruption n a pas t trait e ses racines 4 2 2 Un leurre L initiative PPTE contribue si peu l am lioration des conditions de vie des congolais contient un tel nombre d effets pervers par rapport l objectif d clar de r duction de la pauvret que la CNUCED et la Commission des droits de l homme de l ONU publient des rapports tr s critiques son gard Dans ce pays d vast par plus de trente ann es de dictature par les deux guerres et o r gne la malnutrition chronique les projections 35 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo
81. rie de revenus dans le pays Ce transfert net de capitaux vers le Nord repr sente 27 du budget de l Etat d passant ainsi les budgets cumul s de sant et d ducation pr vus terme par le DSRP I soit respectivement 15 10 du budget Sans le montant de l aide pr vue c est plus de 43 des revenus gouvernementaux qui seraient affect s au seul service de la dette Projection du service de la dette de la RDC 2002 12003 2004 2005 Service de la dette avant programme en millions USD 588 8 625 5 578 3 573 3 Service de la dette apr s programme en millions USD A 155 1 1258 8 290 9 CNUCED Rapport sur les PMA 2000 p 155 171 A ZACHARIE La strat gie DSRP PPTE en R D Congo p 9 3 Demain Le Monde n 78 novembre 2003 Ibid p 7 43 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo Service de la dette apr s programme en des revenus 218 8 22 29 27 Source FMI 2003 Il s av rerait en outre que la RDC la fin de l initiative soit susceptible de se retrouver confront e un endettement ext rieur insoutenable moyen terme Cette situation r sulterait principalement de deux facteurs imputables au FMI Tout d abord les projections de croissance des exportations du PIB des recettes publiques etc sur lesquels se basent ces experts du FMI pour d terminer l volution de la viabilit de la dette et d s lors le montant des
82. rnationale et en particulier avec la BM et le FMI Notons que depuis 1992 suite au massacre d tudiants sur le campus de Lubumbashi puis des blocages intervenus dans le processus de d mocratisation le Congo tait frapp de fait d un embargo financier Durant de longues ann es il fut le moins aid des pays de la r gion A la demande du gouvernement congolais la Banque mondiale organise Bruxelles le 4 d cembre 1997 la Conf rence des Amis du Congo Devant un large panel de bailleurs potentiels 17 pays et pas moins de 19 organisations internationales invit s soutenir les efforts de redressement de l conomie congolaise l quipe de Kabila pr senta son programme triennal de reconstruction Ce plan mettait l accent sur la remise en tat des infrastructures de transport d eau et d lectricit sur la r habilitation de l agriculture l appui la restructuration du secteur industriel et la lutte contre le ch mage Si l issue de ces assises les partenaires tant bilat raux que multilat raux s engag rent formellement reprendre leur coop ration avec le Congo la Conf rence s acheva n anmoins sur un chec le programme de Kabila fortement emprunt de convictions nationalistes et surtout tatistes effraya les financiers occidentaux Et ce d autant plus que le gouvernement revendiquait une totale autonomie quant la C BRAECKMAN Le Soir 24 novembre 1998 29 Essai analytique des preuves d une dette od
83. rp trer le pillage conomique financier et social du pays au grand d triment de ce m me peuple Nous devons prendre en compte la l gitimit voire la l galit des contrats de construction d l phants blancs contrats d expertise de vente de pr t et de construction Nous avons tent de mettre en avant la conformit de la dette za roise avec la doctrine de la dette odieuse et il nous semble que le parall le est tout fait justifi En effet le clan Mobutu r gime despotique se suffisant lui m me a dirig pendant trente deux ann es le Za re selon ses propres int r ts et de ce fait contre les int r ts de sa population Plus particuli rement les d cisions relatives aux contrats d emprunts ont t tout fait ill gitimes et odieuses vu la complicit ext rieure qui a permis ce pillage et y a contribu 28 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo III LA DETTE EXT RIEURE APRES MOBUTU 3 1 Rembourser la dette et investir dans le d veloppement l impossible ad quation Le cas du Congo est particuli rement int ressant lorsqu on analyse les diff rents modes de gestion politique de la dette ext rieure En effet les deux r gimes qui succ d rent la dictature de Mobutu oppos rent une conception duale et parfaitement antinomique de l endettement de leur pays Tandis que Laurent D sir Kabila d clara la dette impayable son fils Joseph Kab
84. rruption ambiante du r gime la nature des corrupteurs et m me certains noms de firmes trang res qui particip rent au pillage congolais de pr s ou de loin Toutefois le message le plus fort de ce rapport fut l avertissement d Erwin Blumenthal la communaut financi re internationale La corruption rig e comme syst me caract ristique du Za re avec ses manifestations les plus malsaines sa mauvaise gestion et ses fraudes d truira toutes les tentatives de ressaisissement et de restauration de l conomie za roise par les institutions internationales les gouvernements amis et les banques commerciales Certainement il y aura de nouvelles promesses de Mobutu et des membres de son gouvernement qui r chelonneront encore et encore une dette ext rieure toujours croissante mais aucune perspective insister sur aucune n est offerte aux cr anciers du Za re de recouvrer l argent qu ils y ont investi dans un futur pr visible Autrement dit attendre du r gime mobutiste le remboursement des pr ts consentis est une simple aberration vu l norme corruption qui r gne dans le pays mais aussi vu que Mobutu rembourse ses anciennes dettes par de nouveaux pr ts Donc nous pouvons estimer que depuis 1979 les principaux bailleurs de fond du r gime tr s li s au FMI avaient connaissance et conscience des pratiques frauduleuses et du risque qu ils encouraient en continuant pr ter au r gime Souli
85. s seules notre connaissance d mocratiquement organis es dans ce pays Joseph Kasavubu et Patrice Lumumba sont respectivement lus chef de l Etat et Premier ministre La cohabitation ne fut pas longue entre les deux dirigeants car le 5 septembre 1960 ils se r voquent mutuellement Profitant de cette crise Mobutu chef de l arm e b n ficiant du soutien de la CIA dissout le 14 septembre 1960 la Constitution neutralise la classe politique et met en place un nouveau gouvernement Jug g nant c est dire d anti am ricain et de pro communiste par l Occident Lumumba sera assassin le 17 janvier 1961 par le gouvernement Mobutu avec l apport politique et financier de l Occident notamment de l Administration am ricaine Et le 24 novembre 1965 gr ce toujours l apport de l tranger il r ussit cette fois ci son coup en d mettant le pr sident Kasavubu et s auto proclame Pr sident de la R publique Michael G SCHATZBERG Mobutu or chaos The United States and Zaire 1960 1990 University Press of America Lanham 1991 p 80 81 3 But it is simply na ve and unrealistic to believe that Mobutu s government would correct abuses by the security forces Mobutu rules through coercion and in part depends on these abuses to keep the population cowed and to remain in power 4 Economically corruption is so deeply entrenched as a method of personal rule as well as enrichme
86. s Unis Washington oublia rapporte le Wall Street journal D autres cas d annulation de dettes existent au profit d Etats du Tiers Monde Ils ont m me permis un certain d collage de ces pays Tel est le cas de la r pudiation de leurs dettes par quatorze Etats latino am ricains dans les ann es 30 Les ann es 20 avaient vu un financement massif de l Am rique latine par le biais de titres Face au tarissement des flux financiers cons cutif la crise financi re de 1929 ces pays n ont plus acc s aux cr dits n cessaires pour faire face leurs obligations Un un ce sont quatorze pays d Am rique latine qui vont finir par r pudier de 1931 1935 leurs dettes Toujours dans les ann es 30 plusieurs pays d Europe de l Est la Turquie et la Chine ne furent plus en tat de rembourser leurs engagements Ce fut galement le cas au 20 me si cle du Japon en 1941 et en 1952 de l Espagne et des Philippines La remise de 51 7 de la dette de guerre allemande accord e lors des accords de Londres du 27 f vrier 1953 se fonde sur la notion d insoutenabilit de la dette compte tenu de la faiblesse de l conomie allemande Le contraste avec la situation actuelle est saisissant gr ce cette annulation l Allemagne s est hiss e comme premi re puissance conomique de l Union europ enne Plus r cemment encore on peut pingler le cas de la Pologne en mars 1991 le Club de Paris a convenu d accorder une remise de dette sur enviro
87. s activit s sinon de les privatiser 3 2 Les dessous des m canismes PPTE en RDC PETITE INTRO QUAND POURQUOI COMMENT Ibid p 139 2 Tbid p 208 209 31 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo 3 2 1 Les restructurations financi res et les all gements de la dette Nous avons repris certaines parties de l analyse critique qu Arnaud Zacharie a r alis e sur l initiative PPTE dont b n ficie le Congo L entr e de la RDC dans la premi re phase de l initiative PPTE lui permet de b n ficier d une op ration de r gularisation de sa dette ext rieure Cette restructuration s est dessin e en deux temps en juin 2002 pour la dette multilat rale et en septembre 2002 pour la dette due au Club de Paris La premi re phase a consist r gler le remboursement des arri r s de la RDC envers le FMI et la Banque mondiale Le processus vise garantir le remboursement par une op ration de consolidation c est dire en rempla ant les arri r s impay s et impayables par de nouvelles dettes un taux d int r t concessionnel de 0 5 Concr tement quatre pays Belgique France Su de Afrique du Sud ont pr t la somme n cessaire la RDC pour qu elle rembourse ses arri r s au FMI Ensuite le FMI a pr t la somme n cessaire la RDC pour rembourser ces pr ts d Etat Dans le m me temps la Banque mondiale a octroy un cr dit la RDC p
88. s concevable sur le plan moral et thique d exiger d une victime de rembourser une dette qui a servi son bourreau de l asservir Or au regard de la doctrine de la dette odieuse le principe de continuit de l Etat n est pas suffisant pour amener un nouvel Etat s engager honorer la dette dite ill gitime Bien que cette doctrine ne La probl matique juridique de cette doctrine est qu elle ne constitue qu une exception du droit international et n est pas reconnue comme une r gle C est pour cela que son application n est possible que lors d un changement brutal et radical de r gime impos soit de l int rieur soit de l ext rieur Prenons comme exemple respectivement le cas de Pex URSS dont le r gime bolchevik r pudia la dette l gu e par la Russie tsariste et le cas de l Irak o une annulation de la dette est propos e par les Etats Unis 34 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo en application de la doctrine de la dette odieuse Insistons que dans ce dernier cas la motivation ne repose pas sur un besoin de justice ni de r paration bienveillante envers le peuple irakien mais plut t sur la volont am ricaine d assurer ses int r ts conomiques et g ostrat giques dans la r gion La transposition de cette logique appliqu e la R publique D mocratique du Congo ne va pas de soi Car d une part la communaut internationale a assur
89. s g n rateurs de ressources cash dans un tr s lointain et donc tr s incertain avenir Nous expliquerons au point 2 2 2 pourquoi ces investissements n ont pas t orient s vers des activit s productives et pourquoi l orthodoxie financi re ch re tout bon banquier n a pas t respect e La figure suivante ventile les engagements ext rieurs du Za re par branche d activit en 1980 Figure n 3 Ventilation des engagements ext rieurs du Za re par branche d activit en 1980 Detense Autres nationale 2 Secteur T productif 13 Energie Transport Balance des Communication Paiements 51 14 B timents Travaux publics 13 Source OGEDEP 1980 Les secteurs comme l nergie le transport la communication de m me que les travaux publics sont indispensables pour le d veloppement d un pays car ils constituent les pr misses du d veloppement d activit s productives L analyse de cette ventilation peut sembler premi re vue satisfaisante Toutefois ces projets ne furent pas bas s sur la rationalit conomique tant au niveau du stade de l expertise du financement que de l ex cution Int ressons nous ici au financement Les op rateurs za rois et plus particuli rement l Etat za rois sollicitent et obtiennent des organismes financiers surtout priv s des cr dits commerciaux on reux et court et moyen terme pour financer des projets dont la rentabilit ne sera visi
90. s violations des droits de l homme comme l attestent de nombreux rapports r dig s par des institutions et organisations internationales de d fense des droits de l homme Amnesty International 1991 et 1993 le D partement d Etat des Etats Unis 1991 la Commission des droits de l homme des Nations Unies 1993 En effet toutes les strat gies taient si bien pens es sous ce r gime qu il r ussit rendre le peuple indiff rent et d sint ress une ventuelle tentative de contestation du pouvoir en l affamant express ment jusqu au point de le chosifier donnant ainsi lieu une pr carit g n ralis e conomique sociale et culturelle Une telle paup risation implique au vu des juristes une privation cumulative des droits fondamentaux dans la mesure o elle ne permet pas aux personnes et aux familles d assumer leurs responsabilit s m me les plus l mentaires Notamment ce que nous pourrions appeler le droit la vie entendu pour nous dans la double acception du terme c est dire d une part suivant la conception objective comme droit la vie physique et d autre part suivant la conception subjective comme droit une vie digne d un tre humain Les deux interpr tations du droit la vie notre avis expriment mutatis mutandis les diverses privations et sacrifices dont la population za roise a t victime En effet une moindre suspicion ou rumeur de contestatio
91. ssement fut estim seulement 65 millions US en 1985 et il fut diminu par apr s 40 millions US Plus tard les projets d investissement recommenc rent avoir la cote et le stock de la dette du Za re cr t consid rablement A partir de 1990 le r gime de Mobutu commence tre isol de la sc ne internationale La chute du mur de Berlin marque la fin de la guerre froide et l alli Mobutu perd sa splendeur et son int r t A partir de ce moment les d boursements se font rares et le transfert net tend tre n gatif partir de 1990 comme l atteste un rapport de la Banque mondiale 1996 Toujours selon ce rapport en 1994 le Za re paya 201 millions US de plus que ce qu il ne J HAYNES T PARFITT and S RILEY Debt in Sub Saharan Africa The local politics of stabilisation dans African Affairs p 346 Site du Club de Paris www clubdeparis org 3 J HAYNES T PARFITT and S RILEY Op cit p 347 L NDIKUMANA J BOYCE Congo Odious Debt External borrowing and Capital Flight Department of Economics University of Massachussets 1997 5 Ibid p 17 S Ibid p 18 16 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo re ut des institutions financi res En 1991 le FMI rompt les relations avec le Za re la Banque mondiale fera de m me en 1993 Sans nouveaux d boursements trangers le Za re ne dispose plus de liquidit suffisante pour sa
92. t accord Le montant des dettes accumul es est valu environ 4 6 milliards de dollars ce qui correspond au montant des arri r s sur le principal de la dette ext rieure congolaise et le montant des dettes r chelonn es est valu 4 3 milliards de dollars Les calculs du FMI estiment que cet accord permet de lib rer 300 millions de dollars pour le DSRP Ces op rations de consolidation de la dette ext rieure de la RDC li es la mise en uvre des deux programmes sign s avec le FMI permettent la RDC de r pondre aux conditions de la premi re phase de l initiative PPTE Le point de d cision de l initiative initialement pr vu en mars 2002 a t atteint le 24 juillet 2003 A ce stade la RDC se voit gratifi e d une aide int rimaire et le staff du FMI calcule le montant d all gement de dette que le pays pourrait recevoir au point d ach vement de l initiative pr vu en 2006 Dans le cas de la RDC l aide int rimaire sera des plus modestes les cr anciers estimant que les termes de la restructuration op r e en 2002 ont t suffisamment importants et qu il ne reste d sormais que tr s peu de cr ances datant des premiers chelonnements de la dette du Za re au d but des ann es 1980 Le FMI estime que Ibid p 11 Le G7 de Naples avait d cid en 1994 de permettre des all gements de dette allant jusqu 67 des dettes restructur es et des r chelonnements d autres dettes 3 Ibid p 7 41 Essa
93. t en septembre 2002 pour la dette due au Club de Paris La premi re phase a consist r gler le remboursement des arri r s de la RDC envers le FMI et la Banque mondiale Le processus vise garantir le remboursement par une op ration de consolidation c est dire en rempla ant les arri r s impay s et impayables par de nouvelles dettes un taux d int r t concessionnel de 0 5 Concr tement quatre pays Belgique France Su de Afrique du Sud ont pr t la somme n cessaire la RDC pour qu elle rembourse ses arri r s au FMI Ensuite le FMI a pr t la somme n cessaire la RDC pour rembourser ces pr ts d Etat Dans le m me temps la Banque mondiale a octroy un cr dit la RDC pour que le pays liquide ses arri r s son gard Au final la RDC a troqu ses arri r s multilat raux contre une nouvelle dette 0 5 due au FMI et la Banque mondiale La seconde phase a consist r gler le remboursement des arri r s dus aux 14 pays cr anciers rassembl s dans le Club de Paris La dette due par la RDC au Club de Paris est valu e en septembre 2002 10 3 milliards de dollars dont pr s de 90 sont des arri r s accumul s depuis le dernier accord entre le Club de Paris et le Za re en 1989 L accord de septembre 2002 a consist restructurer 9 9 milliards de cette dette selon les termes de Naples Le Br sil pays cr ancier de la RDC mais non membre du Club de Paris a galement sign ce
94. tature suivis de deux gouvernements lamin s par deux guerres 3 5 millions de morts les r sultats sont r voltants et alarmants au regard du d veloppement socio conomique du pays le PIB de 1965 s levait 550 milliards de francs congolais prix constant de 1987 il passa 420 milliards de francs congolais en 1999 alors que le Za re dispose de toutes les richesses naturelles pour vivre en prosp rit C est pour cela qu une tude approfondie sur le mal za rois sur la question de la dette odieuse et ses cons quences sur l avenir du peuple congolais dont notre r flexion constitue une modeste contribution s av re indispensable J MATON et H B SOLIGNAC LECOMTE Congo 1965 1999 Les espoirs d us du Br sil africain Centre de d veloppement de l OCDE Documents techniques n 178 Essai analytique des preuves d une dette odieuse R publique D mocratique du Congo IL LA DETTE SOUS MOBUTU 2 1 Le Za re ou un Etat de non droits Notre objectif dans ce chapitre consiste relever les indices travers le syst me politique instaur par Mobutu qui militent en faveur de la th se de la dette odieuse congolaise Les institutions sous Mobutu taient hyper centralis es assurant la pr sidence le contr le de tous les pouvoirs et de toutes les d cisions Tous les postes cl s d pendaient du bon vouloir de Mobutu et celui ci s arrangeait pour que chaque fonctionnaire n y restait pas
95. tion mieux l achat des consciences des Am ricains En 1988 Mervyn Dymally fait une dissidence par rapport ses autres coll gues du Congr s en d fendant Mobutu critiqu par le Congr s propos de la d tention de Tshisekedi jusqu descendre sur place Kinshasa Comme r compense ce soutien politique il re ut au total 252 500 dont 2 500 par un proche collaborateur financier de Mobutu et 250 000 par ce dernier lui m me En outre il achetait les services de soci t s Lobby Black Manafort et Stone amp Kelly sp cialis es dans la promotion des hommes politiques lesquelles furent charg es de redorer son image aux Etats Unis Stone amp Kelly d crocha en 1989 un contrat annuel renouvelable de 1 million de dollars De plus sous l influence d un homme d affaires am ricain quatre d put s d mocrates descendront Kinshasa pour rencontrer le dictateur Comme r compense cet homme d affaires arrache un contrat lucratif de fournitures de mat riel la G camines et un autre pour la livraison de riz dans le cadre de programme Food La Belgique non plus n tait pas du reste En 1975 le Premier ministre belge Edmond Leburton re oit de Mobutu par l entremise d un journaliste et ami personnel de Mobutu une valise contenant 20 millions de francs belges Monsieur Cahen directeur g n ral de la politique au d partement des Affaires trang res fut S Askin et C Collins quant lui fort bien r c
96. tisfaire au remboursement de sa dette et il suspend le service en 1994 Les int r ts et les p nalit s seront capitalis s gonflant le stock de la dette 2 2 2 Une dette pour rien 2 2 2 1 L affectation des sommes emprunt es la construction r p t e d investissements inutiles et ou inadapt s En analysant de mani re anti chronologique partir de 1994 la croissance du stock de la dette ext rieure est improductive et sape les possibilit s de d veloppement tant donn qu elle cro t par la capitalisation des arri r s d int r ts N oublions pas qu en 1994 le Za re cesse d honorer le service de sa dette N anmoins cette improductivit li e l endettement ne date pas de 1994 car le Za re b n ficia neuf fois d une restructuration de sa dette au Club de Paris pour un montant en prix constants de moins de 10 milliards de dollars prix courants 5295 millions US Cette difficult de remboursement des emprunts trouve son origine dans l utilisation des sommes emprunt es 222A Contexte la th orie des transferts de technologie des ann es 60 et 70 D apr s G Devillers la d cennie des ann es soixante dix fut l objet de politiques conomiques dans un grand nombre de pays du Tiers Monde ax es sur des op rations d achat d quipements et de services aux pays industrialis s plut t que sur l appel l investissement tranger et sur la mobilisation des ressources et des capa
97. ttre a profit ses diverses ressources se trouve de fait aujourd hui apr s plus de quarante ans d ind pendance au degr z ro de son d veloppement conomique Autrement dit alors qu ce stade la priorit pour ce pays consisterait d abord consacrer toutes ses richesses et tous ses efforts dans un processus de reconstruction et de d veloppement durable la communaut internationale lui exige le remboursement imp ratif de sa dette ext rieure Dans ces conditions la Banque mondiale a calcul qu avec 7 de croissance en moyenne il faudrait 60 ans pour que le pays revienne au niveau social qu il connaissait en 1960 Peut on attendre de l aigle priv de ses ailes de prendre son envol Pour preuve au lendemain de la victoire militaire de la coalition am ricano britannique en Irak contre le r gime de Saddam Hussein la notion de la dette odieuse fut voqu e par les Etats Unis qui ont compris que le d veloppement de ce pays n tait possible qu en affectant ses richesses produites directement dans sa propre reconstruction plut t que dans le transfert net consacr au paiement de ses vieilles cr ances contract es par une dictature qui a fait chavirer l conomie nationale un degr de d veloppement z ro Cette initiative am ricaine reconna t que le service d une dette odieuse constitue un obstacle au d collage d une conomie profond ment meurtrie 4 1 2 Moralement En outre il n est pa
98. tures destination non conomique Ce type de constructions sert au d veloppement de la fonction culturelle politique et sociale Il est clair que la d cision d investir ne repose pas sur les m mes crit res de productivit et de rentabilit des investissements ordinaires mais elle doit n anmoins selon B Verhaegen r pondre deux conditions le choix des installations de leur dimension de leur capacit et surtout de leur technologie doit tre adapt aux conditions du pays et proportionn ses ressources les installations doivent r pondre aux finalit s non conomiques pour lesquelles elles furent con ues Or les investissements r alis s ce titre ne r pondirent pas du tout ces conditions Leur co t fut totalement excessif et ils ont engendr une d pendance de fonctionnement et de maintenance Citons l exemple du r seau de communication par faisceau hertzien r alis par l entreprise fran aise Thompson CSF dont certains tron ons cess rent d tre op rationnels par manque d entretien de surveillance et de combustible Ce r seau fut doubl toujours par Pour une description pr cise des investissements effectu s au Za re sur la p riode des ann es soixante et septante voir J C WILLAME Zaire L pop e d Inga Chronique d une pr dation industrielle et L automne d un despotisme Pouvoir argent et ob issance dans le Za re des ann es quatre vingt B VERHAEGEN
99. ucturation de la dette concoct e par la Banque mondiale et le FMI l initiative PPTE 5 1 L initiative PPTE mode d emploi Face l ampleur des crises financi res li es l impossibilit pour un nombre croissant d Etats d assurer le remboursement de leurs dettes et l chec des multiples th rapeutiques visant la rendre soutenable les grands cr anciers de ce monde d cid rent en 1996 lors du sommet du G7 de Lyon de mettre en place ce nouveau processus cens all ger la dette des pays pauvres et tr s endett s La nouveaut de cette initiative repose dans la prise en consid ration de l ensemble de la dette publique autant bilat rale que multilat rale Elle concerne ainsi pour la premi re fois les IFI Ces institutions seront cependant bien plus actives dans la prise de d cisions que dans la pratique des all gements Autre innovation afin de redorer leur image quelque peu ternie aux yeux d une opinion publique de plus en plus critique leur gard le FMI et la Banque mondiale pr sentent la lutte pour la r duction significative de la pauvret dans les 42 PMA comme un l ment essentiel de l initiative Afin d tre ligible cette initiative un pays pauvre tr s endett PPTE doit suivre un v ritable parcours du combattant qui se divise en quatre tapes La premi re phase le pays candidat doit d abord adopter un programme triennal de r formes avalis par le FMI et la Banque mondiale Ce programme s appu
100. urent garantis et les cr ances assur es 100 par les pouvoirs publics et les agences de cr dit l tude de solvabilit imm diate de l acheteur passa au second plan Les investissements technologiques entra nent l acheteur dans une spirale de nouveaux besoins Le probl me g n ral fut l absence totale de relation entre les engagements financiers et leurs r sultats conomiques et industriels Chacune des parties tenta de maximiser le profit qu elle pouvait retirer de l change commercial Dans le cas du vendeur le profit se mat rialisait au moment de la vente m me lorsqu un accord de gestion ou d assistance technique accompagnait le projet initial il n tait donc pas contraint d assurer la rentabilit conomique et financi re du projet de m me que son bon fonctionnement Il avait donc int r t gonfler l outil et le service y aff rant afin de maximiser son profit Pour cela soit il sur dimensionnait le projet soit il tentait d accro tre la complexit technologique au d triment des possibilit s de bon fonctionnement Dans un r gime o le pouvoir politique contr le l ensemble des d cisions l acheteur est formalis par le gouvernement Si son int r t est son propre enrichissement il ne basera pas sa d cision sur le bon fonctionnement et la rentabilit future du projet mais plut t sur le profit imm diat qu il pourra retirer de l op ration Et comme le pot de vin ou dans un lang
101. ux ces estimations extr mement positives lorsque l on conna t le marasme conomique dans lequel se trouve le pays depuis de trop nombreuses ann es Vu qu on retrouve cet optimisme pour la majorit des pays il suffirait par exemple d une chute des cours des mati res premi res ou d un tassement de l aide publique au d veloppement pour que la dette ext rieure de ces pays recommence son effet boule de neige Ensuite les projections ne prennent pas en compte les nouveaux emprunts qui seront in luctablement contract s et gonfleront d s lors le stock de la dette pour financer d importants et indispensables investissements d infrastructures conomiques et sociales Ainsi en d cembre 2002 les pays partenaires de la RDC ont confirm leur d cision d engager 2 5 milliards de dollars dans les trois prochaines ann es pour la reconstruction la lutte contre le sida la r int gration des combattants le budget et le renforcement des capacit s En 2005 le service de la dette ext rieure atteindrait 290 millions de dollars montant encore consid rable vu la p nurie de revenus dont souffre le pays Ce transfert net de capitaux vers le Nord repr sente 27 du budget de l Etat d passant ainsi les budgets cumul s de sant et d ducation pr vus terme par le DSRP I soit respectivement 15 10 du budget Sans le montant de l aide pr vue c est plus de 43 des revenus gouvernementaux qui seraient affect s au seul service de la dette

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

  - Berlin.de  - Inshop Digital verkkokauppa  

Copyright © All rights reserved. Failed to retrieve file