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Environnement et mobilités géographiques

1. l est la montagne est arros e Les hauteurs ici ne sont pas importantes pour les Andes en g n ral inf rieures 4000 m laissant passer les influences atlantiques Le climat tropical de montagne conna t des pluies d octobre novembre mai juin et une saison s che de juin octobre Ces pluies sont importantes puis qu elles alimentent des cours d eau qui descendent vers l Atlantique et vers le Pacifique C est la montagne qui fournit la c te l essentiel de son eau Mais les pluies sont tr s irr guli res Incahuasi entre 1965 et 1978 les totaux annuels ont vari entre 272 mm 1968 et 830 mm 1971 Montoya 1998 p 14 Prodig 2006 41 Environnement et mobilit s g ographiques Photo Un chemin inond apr s une pluie Motupe d but avril 2003 Les fleuves et rivi res qui descendent vers le Pacifique ont des d bits tr s irr guliers li s aux pr cipitations de la montagne Par exemple le Chancay a un d bit maximum en avril de 70 m s et un tiage de 7 m s en ao t Collin Delavaud 1968 p 66 Il y a 6 bassins fluviaux principaux dans la r gion figure 2 au sud le Za a au centre le Chancay et La Leche au nord les rivi res Olmos et Cascajal auxquels il faut ajouter le bassin du Motupe qui rejoint le rio La Leche mais tr s en aval Lirr gularit intra annuelle se double d une forte irr gularit interannuelle les carts allant de 1 6 pour le Chancay par exemple
2. D s la p riode coloniale les sols tropicaux sont d crits comme fragiles cf Encyclopaedia coloniale et maritime 1950 et les premi res mentions de l rosion apparaissent dans les rapports de tourn e des chefs de subdivisions pendant cette d cennie Un demi si cle de plaidoyer pour la lutte contre l rosion En 1945 la lutte contre l rosion est pr sent e dans le nord du Cameroun comme une science jeune Deux administrations s en disputent la comp ten ce les services des Eaux et For ts et ceux de l Agriculture Lune comme l autre en appellent l arbitrage de l administration centrale au niveau du gouvernorat D s l apr s guerre l rosion commence tre instrumentalis e Les forestiers au plus pr s des d cisions politiques m nent tout d abord le jeu Certains grands projets vont marquer durablement le paysage comme le maillage anti olien dans les monts Mandara ouest et sud de Mokolo et en pays tupuri au sud de Doukoula Il est r alis partir de haies doubles ou triples de Cassia sia mea et de Dalbergia sisoo 1950 1960 Il s agit d une application sur le terrain des enseignements de l poque et des peurs engendr es par le dust bowl du Middle West am ricain et par la perte du tchernoziom en Ukraine Les populations b n ficiaires ne prolongeront jamais ces dispositifs Produits par le gomna gou vernement ils demeureront sous scell s C est peine si en pays tupur
3. bien d autres param tres comme les termiti res Macrotermes subhyalinus et les fourmili res Ils les entre 8 Prasac P le r gional de recherche appliqu e au d veloppement des savanes d Afrique centrale 1997 2001 Ce projet recouvrait au d part les zones cotonni res du Cameroun du Tchad et de la RCA Prodig 2006 17 Environnement et mobilit s g ographiques tiennent et les g rent Ils entourent les fourmili res d un liser de cendres au moment des semailles afin d emp cher la sortie des messor puis lors des d ma riages ils y repiquent les plants de sorgho Les cultivateurs comptabilisent termi ti res et fourmili res et supputent ensuite le potentiel productif global de la par celle Ces ph nom nes agronomiques marginaux ne le sont plus l chelle d un terroir A Duboisset 2003 Il faut ajouter cela naturellement les arbres de restitution agronomique comme Faidherbia albida Prosopis africana et Acacia polyacantha D autres comme Lannea microcarpa sont capables d h berger des chenilles en nombre tel que sous son houppier on enregistre tous les deux ou trois ans des r coltes records Ces comptages pointilleux auxquels se livre le paysan restent trangers la pr occupation de l expert Il ne s agit pas ici d une quelconque f tichisation des savoirs paysans mais simplement de rappeler les rapports pass s entre insectes faune du sol et fertilit Les savoirs paysan
4. la lec ture des textes rassembl s ici il appara t de plus en plus important de poursuivre les recherches portant sur la complexit de cette notion de m me que celle de la vuln rabilit en privil giant une appr hension des ph nom nes partir des embo tements d chelle spatio temporelle axe Risques vuln rabilit et action publique Enfin les relations entre soci t s pouvoirs et territoires occupent une place importante dans les recherches du laboratoire en int grant les cons quences de la mondialisation sur les dynamiques territoriales contemporaines aussi bien la ville qu la campagne et en questionnant la notion d environne ment trop souvent prise au sens physique du terme axes M tropolisation et nouveaux espaces ruraux et Pouvoirs et dynamiques territoriales Le large ventail de sujets abord s ici ne rend que partiellement compte de la complexit du th me environnement et mobilit s g ographiques Mais au del sont pos es de multiples questions sur les cons quences des mobilit s de plus en plus intenses dans le monde actuel et sur la nature m me de l environnement qui n est ni per u ni d fini de la m me fa on par les diff rentes soci t s Theme 1 D veloppement et environnement Prodig 2006 D veloppement propos d experts et repr sentations paysannes Exemples du Nord Cameroun Christian Seienobos R sum Un demi si cle de
5. volue hors de ses aires civilisationnelles d agro leveurs C Seignobos 1996 Les r sultats de ces constructions arbor es ont t suivis travers des terroirs tests en pays tupuri et dans les pi monts mofu D Gautier et al 2002 En moyen ne l op ration de revitalisation a permis de faire passer en quatre ans le nombre de pieds de Faidherbia de 2 4 ha 7 15 ha selon les terroirs L valuation ne pouvait se priver d une telle commodit arithm tique recensant en 2002 plus d un million de nouveaux jeunes arbres balis s ce rythme est maintenu en 2004 Le dispositif d valuation toutefois arrive mal saisir ce qui a pouss les pay sans de groupes ethniques tr s divers adh rer cette op ration et la prolonger On peut s interroger sur l l ment d clenchant du passage d un tat de latence une forme d automatisme de protection des jeunes Faidherbia Dans une rh to rique classique paysans projet les diff rentes communaut s disent que le Dpgt leur a d cill les yeux sur l int r t du Faidherbia alors que depuis des lustres elles taient parfaitement averties de l int r t agronomique qu il repr sentait Cette r us site tient elle une l gitimation technique du Faidherbia appuy e par tout l arse nal m diatique Dpgt Sodecoton sur un fond de pratiques anciennes reconnues L acc s de Faidherbia au langage d veloppement l a fait appara tre comme moder ne susc
6. La fosse composti re pr s de l table souvent sous un fruitier pour maintenir l humidit rend compte d une volont de parer la disparition de la jach re et de limiter les intrants dont les prix ne cessent de monter Elle se veut galement par tie prenante d un syst me agronomique coh rent La coh rence ne va pas toute fois jusqu l outillage bras ternel absent avec les fourches crocs et brouettes L table fumi re est depuis un demi si cle en promotion Dans les archives colo niales de Maroua une table fumi re est propos e par le Dr v t rinaire A Jeannin 9 Les ONG qui s activent dans le domaine rural dressent des listes d appellation de sols dans les langues vernaculaires avec leurs vocations culturales et les comparent celle des grilles des p dologues Cette ethnop dologie sommaire leur permet ainsi d ethniciser a minima le contenu de leurs rapports Prodig 2006 18 C Seignobos D veloppement propos d experts et repr sentations paysannes en 1934 1935 Elle a t reprise l identique par le Semnord Secteur exp rimental de Modernisation Rurale du Nord Cameroun en particulier dans le sous secteur de Golonpoui la fin des ann es 1950 J Guillard 1965 En 1998 le projet Dpgt et encore en septembre 2000 Le paysan nouveau journal de la Sodecoton en repre naient la promotion avec toujours le m me plan cotes comprises 5 m x 5 m accompagn du m me argu
7. Lima Ins titut Francais d tudes Andines 600 p EsPEJO MORANTE L ROCHA VALENCIA L ZE A CORONADO S PRADO ASENJO M 2008 Plan Estrat gico Concertado de Desarrollo del Distrito de Olmos Chiclayo CICAP 182 p HUERTA L MATEO D MESCLIER 1997 Per en mapas Atlas en base al Censo de Poblaci n y Vivienda Lima ORSTOM INEL 136 pages dont 52 planches carto graphiques GUILLET D 1992 Covering Ground Communal Water Management and the State in the Peruvian Highlands The University of Michigan Press 250 p INSTITUTO NACIONAL DE ESTAD STICA E INFORM TICA INEI United Nations Population Fuund UNFPA 1994 Resultados Definitivos de los Censos Nacionales 1993 IX de poblaci n y IV de vivienda a nivel provincial y distrital 61 tomes Lima INSTITUTO NACIONAL DE ESTAD STICA E INFORM TICA INEI 1994 Tercer Censo Nacional Agropecuario Lima disponible sur http www inei gob pe INSTITUTO NACIONAL DE PLANIFICACI N Direcci n Nacional de Estad stica y Cen sos 1961 Primer Censo Nacional Agropecuario Lima 146 p MALETTA H MAKLHOUF K N d Per las provincias en cifras 1876 1981 Volu men IT Estructura Agraria Lima AMIDEP Universidad del Pac fico 215 p MINISTERIO DE AGRICULTURA OFICINA DE INFORMACI N AGRARIA N d Evoluci n de la Agricultura en Lambayeque Lima 66 p MONTOYA PERALTA E 1998 Lambayeque Sva edici n Lima 257 p Rocca TORRES L 2000 Impactos de El Ni o en el Sec
8. Paris 380 p Frosio C 2000 Les perceptions paysannes de la fertilit des sols au Nord Cameroun ter ro rs de Mowo et de Fignol Composante C2 Gestion de terroir Prasac Prasac Ird 51 p annexes GAUTIER D 2002 Histoire des actions de foresterie dans les projets de d veloppement rural au Nord Cameroun p 15 21 in El ments d une strat gie de d veloppement rural pour le Grand Nord du Cameroun Hamadou Ousman Seignobos C Teyssier A ds Minagri Scac Cameroun GAUTIER D MANA J ROCQUENCOURT A TAPSOU Njiti C 2002 Faut il poursuivre l op ration Faidherbia du Dpgt au Nord Cameroun 10 p Actes du colloque mai 2002 Maroua Cameroun Savanes africaines des espaces en mutation des acteurs face de nou veaux d fis GUILLARD J 1953 Note sur la d gradation de la v g tation du climat et des sols et les r per cussions sur le potentiel conomique du Nord Cameroun Note pour le Haut Commis saire pour le Nord Cameroun 8 p ron o GUILLARD J 1965 Golonpoui analyse des conditions de modernisation d un village du Nord Cameroun Mouton Paris La Haye 502 p HARMAND J M 1997 R le des esp ces ligneuses croissance rapide dans le fonctionnement biog ochimique de la jach re Effets sur la restructuration de la fertilit des sols ferru gineux tropicaux bassin de la B nou au Nord Cameroun These de doctorat Pari VI 213 p annexes Prodig 2006 24 C Seignobos D
9. bilit s en eau mais plut t au statut de la terre et la proximit des villes et des axes de communication La croissance est plus forte autour de Chiclayo le long de la nouvelle Panam ricaine et l o se combinent un march foncier actif reposant sur le d veloppement de nouvelles cultures d exportation et une situation de carrefour en direction de la for t amazonienne Motupe et Olmos En revanche la croissan ce est lente dans le district de Za a o l on trouve plusieurs coop ratives Cette dynamique s ins re dans un contexte r gional de fortes densit s de la par tie haute figure 3 Limmigration explique les taux de croissance sup rieurs la croissance naturelle cependant seule la province de Chiclayo a accueilli beau Figure 5 La population en 1981 et son taux de croissance entre 1981 et 1993 au niveau des districts L gende Tux Nombre d habitants Mi 250 299140 2833 IT 1 90 0 00 36763 1 50 1500 1 N cours d eau permanent 5s 5 cours d eau intermittent lit de rivi re le plus souvent sec E route panam ricaine canal Taymi O r servoir de Tinajones autre route goudronn e LAY bassin principal z route principale non goudronn e Source INEI Recensements 1981 et 1993 Sociedad Geogr fica de Lima et IGN Elaboration E Mesclier Prodig 2006 48 J
10. enrichir le sol de plus ses graines peuvent tre consomm es Le paysan pointe la difficile extirpa 10 Ces m mes essais avaient entre temps t repris Maroua Mak bi et au Tchad voisin Tikem B b djia inlassablement Prodig 2006 19 Environnement et mobilit s g ographiques tion de son syst me racinaire et le seme le long des parcelles Il l appelle caf car torr fi e sa graine sert d ersatz de caf Avertis de son int r t comme plante de res titution de fertilit les cultivateurs pays dowayo la mettent en corni re de champs pour emprisomner la fertilit ou charg de vertus apotropa ques pour loigner l infertilit La part symbolique du message agronomique a seule t retenue La jach re arbor e tent e plus r cemment J M Harmand 1997 et dont on attendait beaucoup pour rattraper la d gradation de l environnement se r v la tr s rapidement un chec Fond e sur des Acacia senegal seyal sieberiana et surtout polyacantha cette jach re de gommiers qui devait rapporter de l argent fut jug e trop mobilisatrice en terre sur trop de temps Avec Acacia polyacantha pourtant le forestier agronome sans le savoir reprenait un classique des parcs de restitution agronomique des monts Mandara qui avaient pr c d au XVIIe si cle la diffusion de Faidherbia sur ces m mes massifs Avec le D veloppement durable et la vogue de l agroforesterie on red couv
11. matique d une grande entreprise agricole dans la zone sah lienne Wiesbaden Steiner 380 p Prodig 2006 38 Dynamique du peuplement et question de l eau dans le Nord du P rou Jean Louis Chal ard velyne Mesclier R sum Le Nord c tier du P rou appara t comme une des r gions les plus favorables au d veloppement des cultures d exportation dans le cadre de la politique n olib ra le des ann es 1990 De climat semi aride il a pu tre mis en valeur depuis des si cles gr ce aux eaux qui descendent de la cordill re L apport de celles ci est cependant in galement r parti dans l espace et subit de fortes variations annuelles et saison ni res Les h ritages du syst me bas sur l hacienda et la croissance d mographique du XX si cle accentu e par les migrations r gionales ont contribu pr cariser l ac c s l eau de nombre de producteurs Cette fragilit est aggrav e par le choix du riz comme culture dominante mais l adoption de cultures nouvelles n est pas ais e Seuls les entrepreneurs pouvant forer des puits tubulaires s affranchissent du risque Les am nagements hydriques plus cons quents d j effectu s dans la r gion de Trujillo et venir dans celle de Chiclayo entra nent dans le contexte politique actuel des chan gements radicaux de la structure fonci re Mots cl s P rou aridit gestion de l eau syst me de production dynamiques d mogra phiques qui s int r
12. L Chal ard Mesclier Dynamique du peuplement et question de l eau au P rou coup de migrants au cours des derni res d cennies d apr s un indicateur du pour centage de personnes non natives recens es en 1993 Il faut bien s r utiliser avec pr caution cet indicateur d une part en raison de l chelle il ne montre pas les d placements l int rieur de chaque province entre la montagne et la c te d autre part des personnes peuvent r sider plusieurs endroits diff rents selon les moments de la semaine du mois ou de l ann e mouvements que ne prennent pas en compte les recensements En termes de flux les immigrants au cours de la der ni re p riode inter censitaire sont venus principalement de la r gion en particu lier des hauteurs de Cajamarca et de Lima on peut penser qu il s agit d une part de fonctionnaires d autre part de migrants de retour dans leur r gion d origine Huerta Mateo et Mesclier 1997 Ainsi les particularit s physiques du d sert et les dynamiques diff renci es du peuplement cr ent elles les conditions d une grande diversit et d une forte origi nalit des situations locales en ce qui concerne le rapport entre les soci t s et leur environnement L utilisation des ressources en eau des contrastes anciens accentu s par les volutions actuelles Des contrastes g ographiques anciens Les contrastes tiennent d abord aux volumes d eau disponibles Ils varient en f
13. Pon consid re l ensemble de la zone Office le succ s des r am nagements m rite d tre relativis Car si la r ussite est manifeste pour certains exploitants de l Office pour bon nombre de paysans sah liens les difficult s perdurent ce qui contribue une plus grande mobilit des hommes au sein de l espace r gional Une mobilit accrue pour les villageois sah liens La r volution verte qui a permis le d collage conomique des p rim tres irrigu s a eu des effets pervers car elle a renforc les disparit s de niveau de vie d j fortes entre les villageois des secteurs irrigu s et ceux install s dans les r gions s ches alentours Les enqu tes men es pr s des secteurs irrigu s de N D bougou Diamb Songo ou dans les villages plus loign s Siraouma et Monimp bougou ont permis de constater que partout les rendements des cultures de mil sont faibles Thibaud Brondeau 2001 Thibaud 2006 Soit les pluies sont trop insuffisantes les tiges de mil sont alors laiss es sur place ce fut le cas en 1998 et 1999 Soit les pluies sont trop mal r parties dans le temps pour permettre une bonne croissance de la c r ale les ann es 2001 et 2002 ont t d sastreuses et la campagne 2005 a galement t mauvaise en raison de la conjonction de pluies insuffisantes et d une invasion acridienne Thibaud 2006 Dans ces villages sah liens d s la fin de la saison s che les greniers sont vi
14. annuel swr la r gion agricole du Nord Cameroun 1945 Station exp rimentale de Maroua 101 p VAILLANT A 1948 L rosion du sol dans le massif du Mandara Douala 15 p ron o WEBER J 1979 Logiques paysannes et rationalit technique illustrations camerou naises Ma trise de l espace agraire D veloppement en Afrique tropicale logique pay sanne et rationalit technique M moire Orstom n 89 Paris 600 p p 311 315 Dynamiques environnementales et d veloppement r cent des p rimetres irrigu s de l Office du Niger Mali B n dicte Thibaud R sum Les travaux de r habilitation entrepris depuis le milieu des ann es 1980 au sein des p rim tres irrigu s de l Office du Niger ont rendu ces derniers tr s attractifs Les r ussites agronomiques r centes et la perspective de nouveaux am nagements sus citent un int r t croissant de la part de sah liens d munis mais aussi d investisseurs citadins l installation de nouveaux riziculteurs se multiplie Cependant les condi tions actuelles du d veloppement fortement d pendantes de ressources naturelles r duites et ou mal g r es compromettent terme la p rennit de ces p rim tres irri gu s Mots cl s Mali office du Niger p rimetres irrigu s d veloppement environnement Les p rim tres irrigu s de l Office du Niger au Mali sont l un des plus anciens et des plus importants projet d am nagement hydro agricole en Afrique subsaha
15. aussi masquer des d cennies d checs Jamais pourtant on a produit autant de rapports mais tou jours aussi peu d archives Ph nom ne aggravant les agents du d veloppement tout comme ceux des ONG ne semblant plus tenus des actions concr tes font de la communication Les paysans l oppos ont la m moire d un demi si cle de d veloppement qui se lit parfois travers leurs terroirs Ils se montrent habiles glisser entre les pro jets les subvertir ou les d tourner assurant ainsi au D veloppement quelques r ussites collat rales Bien avant les experts les paysans ont compris que le D veloppement tait une promesse qui ne pouvait tre honor e et le grappillage des projets leur a toujours suffi Prodig 2006 23 Environnement et mobilit s g ographiques Les paysans travers leurs lites acc dent peu peu gr ce diff rentes formes d ducation au langage du d veloppement Suffira t il pour tablir des formes durables d entendement entre eux et les experts Parlant enfin le m me langage experts et paysans y mettront ils le m me sens R f rences bibliographiques BARBIER B DURY S WEBER J HAMADOU O 2002 Simulation des relations populations res sources naturelles prototype de mod le pour un terroir du Nord Cameroun In El ments d une strat gie de d veloppement rural pour le Grand Nord du Cameroun Hama dou O Seignobos C Teyssier A ds Minagri Scac C
16. continuant par ailleurs ache ter du riz dans le cadre des programmes d aide alimentaire facilit s de culture existence d un r seau commercial dense les superficies en riz sont pr dominantes dans toute une partie de la r gion et l augmentation des superficies irrigu es se fait galement son profit au del de variations interannuelles fortes figure 7 et photo 5 Par ailleurs le riz est la culture qui s adapte le plus facilement aux condi tions climatiques qui apparaissent pendant les ann es de Ni o Rocca Torres 2000 p 30 Les producteurs ont donc au niveau individuel de bonnes raisons de conti nuer de pr f rer cette culture d autres certaines tant plus difficiles prot ger des maladies et des voleurs au moment de la r colte par exemple les condiments d autres plus p rissables certains fruits et l gumes quelques unes manquant de circuits de commercialisation les condiments ou enfin ne b n ficiant pas de prix soutenus par les achats de l Etat comme le ma s Or le riz est la culture la plus exigeante en eau parmi celles qui se r alisent dans la r gion canne sucre mais coton l gumes secs et fruits principalement En plus cette forte utilisation s ac compagne d une salinisation des terres chaque ann e 1000 nouveaux hectares de terre sont affect s par cette salinisation qui toucherait au total 55 000 ha dans la vall e Chancay Lambayeque Figure 7 Le riz et les autr
17. de ce type d irrigation sur les marges de l oasis l utilisation d un puits en supposant que l infrastructure existe d j et donc d un moteur rench rit le prix de l eau on atteint dans une des localit s 17 22 soles par heure soit trois fois plus photo 4 L entretien des moteurs est souvent tr s on reux et les petits produc teurs les ayant h rit de la R forme agraire tout comme les entreprises sucri res Photo 4 Puits creus par les producteurs de Las Norias pr s d Olmos dans un secteur l cart des grands syst mes collectifs d irrigation et qui permet d irriguer les vergers de manguiers Prodig 2006 53 Environnement et mobilit s g ographiques en crise n ont pas toujours les moyens de les entretenir Parmi les usagers qui ont les moyens de creuser de nouveaux puits figurent des grands exploitants priv s ou des entreprises qui ont obtenu le droit de propri t sur les terres collectives en s appuyant sur la nouvelle l gislation Ce droit de propri t n tant pas accompa gn du droit l eau et ces terres tant par ailleurs parfois en dehors du p rim tre irrigable par canaux ils creusent des puits tubulaires pour atteindre des nappes profondes plus de 50 m tres gr ce aux capitaux dont ils disposent Ces pressions croissantes sur la ressource en eau contribuent multiplier les situations pr caires certains producteurs exercent leur activit dans des condi tions de relative st
18. derni res ann es dans ces p rim tres irrigu s demeurent fragiles Aux in galit s croissantes entre exploitants enrichis et paysans contraints de se transformer en salari s des premiers s ajoute la non prise en compte dans les programmes de r am nagements d une indispensable gestion des ressources naturelles utilis es eau et bois principalement Des cosyst mes sah liens fortement menac s L int r t r cent port aux p rim tres irrigu s en raison de leur rentabilit engendre des pressions de plus en plus fortes sur les ressources naturelles de l en semble de la r gion Les ressources ligneuses sont les plus affect es en raison de leur utilisation multiple bois de chauffe construction et fourrage a rien pour les troupeaux Des besoins en bois croissants La demande tr s forte en bois nergie est directement mettre en relation avec l accroissement d mographique lev observ ces derni res ann es Aussi bien en milieu rural qu en milieu urbain l essentiel des besoins en nergie domestique est satisfait par le bois de chauffe et par le charbon de bois Le foyer traditionnel trois pierres est encore largement utilis Niono par exemple seuls 30 des m nages disposent de foyers am lior s Selon les rapports de l tude environnementale du Minist re Rural en 1998 la consommation annuelle de la population r sidente de l Office tait estim e environ 170 000 tonnes d quivalent bo
19. fronti res d finies par les tats apportant une autre dimension la notion du politique Dans le m me temps la notion d environnement est sin guli rement largie int grant le culturel indissociable du milieu physique Vers de nouvelles recherches int gr es A travers les diff rents chapitres pr sent s ici et partant les diff rents pro grammes de recherche men s par l UMR PRODIG il est mis en vidence de nombreux probl mes environnementaux socio conomiques et politiques qui ont donn lieu la d finition de nouveaux axes de recherche pour l UMR Si les mobilit s g ogra phiques apparaissent comme un l ment central et explicatif des dynamiques envi ronnementales contemporaines justifiant la d finition de l ancien th me f d ra teur du laboratoire les recherches pr sent es ici accordent une attention particuli re aux questions de d veloppement toujours en lien avec l environne ment Parmi les probl mes identifi s l eau joue un r le majeur et il est apparu prio ritaire pour l UMR de d velopper cette th matique dans le cadre d un nouvel axe Les territoires de l eau syst mes usages et politiques en s inscrivant dans une approche int gr e privil giant la fois la richesse de l interdisciplinarit et la volont de consid rer l eau au c ur d un syst me global Face la diversit des approches relatives au th me du risque et elle est particuli rement visible
20. ont cependant diminu la suite de la Conqu te en particulier en raison du choc pid miologique l chelle du pays actuel le retour aux densit s ant rieures prit plusieurs si cles Dans notre r gion d tude la fin du XIX si cle le d veloppement des grands domaines pro voqua une forte demande de main d uvre apr s l abolition de l esclavage et Y importation de Chinois la fin du XIX si cle l embauche plus ou moins for c e de paysans des hauteurs pour des p riodes plus ou moins longues d boucha au XX si cle sur leur installation d finitive sur la c te Puis la population p ruvienne dans son ensemble commen a cro tre tr s rapidement partir de la seconde moi ti du XX si cle au cours d une transition d mographique qui n est pas encore i 74 ln i sa 4 r at 2 de Photo 2 Le fleuve c tier Za a la hauteur de Cayalt en septembre 2002 saison s che Prodig 2006 44 J L Chal ard Mesclier Dynamique du peuplement et question de l eau au P rou Photo 3 La for t s che a algarrobos qui sert d aliments aux animaux Za a en juin 2003 achev e La population du d partement de Lambayeque a augment un rythme encore plus soutenu 2 6 contre 1 9 pour le total national entre 1940 et 1993 Il faut bien s r faire la part de ce qui est la croissance de la ville de Chiclayo et du reste du d partement dont les habitants sont pour beaucoup des ag
21. pierreux sont accus s de g ner le passage de la charrue 5 Cette th orie s oppose au dogme malthusien qui voulait que parall lement l augmentation d mo graphique se manifeste une destruction infinie de la ressource Elle s appuie sur des travaux comme ceux de M Tiffen et M Mortimore 1994 qui avaient su trouver la formule more people less erosion d j connue des g ographes tropicalistes cf G Sautter et P P lissier Prodig 2006 14 C Seignobos D veloppement propos d experts et repr sentations paysannes pentes et parmi des chaos de blocs Les Mofu par exemple montaient l avant des dalles rocheuses des murets qui retenaient les l ments issus de la d sagr gation en place des blocs de granite Le muret de soutenement s appelle menge ley pi ge champ Ces plages d ar ene devenaient peu peu des champs Les paysans acc l raient en amont la d sagr gation du granite en semant et en bouturant certains ligneux dans les grandes diaclases et en r pandant du fumier dans certaines poches de roche pour en acc l rer le pourrissement Les murs des terrasses taient cultiv s en gramin es en partie stolonif res qui tout en autorisant plusieurs coupes dans l ann e pour un affourragement du b tail claustr participaient un contr le minutieux de l rosion Il en allait de m me de la disposition et de la composition des l ments d un parc complexe de ligneux Aussi le r le an
22. remont es d eaux froides rend compte de ce ph nom ne de d sert temp r m me si cause de la latitude le ph nom ne est affaibli et l hiver moins froid et moins bru meux que plus au sud Les pluies sont tr s faibles sur 50 ans entre 1949 et 1998 la moyenne des pluies annuelles pour Chiclayo m me la station m t orologique est 28 m d altitude est de 36 mm Senmahi 1999 annexe 6 1 p 2 Le pi mont situ entre 100 et 500 m d altitude est plus chaud et plus humide Les temp ratures sont plus fortes que sur la c te Olmos la moyenne annuelle est de 25 Montoya 1998 13 Les pr cipitations prennent de l importance au fur et mesure que l on va vers le nord et que l on monte en altitude elles sont de 114 mm par an Motupe par exemple photo 1 mais les moyennes ne sont gu re significatives tant les variations interannuelles sont importantes Olmos on passe de moins de 40 mm les ann es de s cheresse plus de 500 mm les ann es tr s humides Oyot n il tombe moins de 30 mm en 1979 ann e exceptionnelle ment s che mais 1256 mm en 1983 ann e de Ni o d apr s les donn es du Senamhi CICAP 2003 Il s agit de pluies d t austral entre d cembre et mars Les nuages venant de l Atlantique s journent fr quemment durant la saison estivale Les pluies ne permettent donc pas l agriculture sauf ann e exceptionnelle mais peuvent fournir un appoint non n gligeable Plus
23. s che en montagne r duit le d bit des fleuves et l importance des flux souterrains Dans l ensemble les eaux sont souvent insuffisantes Mais elles peuvent tre trop abondantes lorsque se produit le ph no Prodig 2006 42 J L Chal ard Mesclier Dynamique du peuplement et question de l eau au P rou Figure 2 Les principaux cours d eau du d partement de Lambayeque TR PS J Ny g A ascaja N Pa N a I st A y y Pa sf f l u Z FA DN I l 7 9 NOT i LU Y PE e Ny AN AR P VE n Tr CC L gende Le i 0 50km cours d eau permanent s cours d eau intermittent lt litde rivi re le plus souvent sec NS canal Taymi O r servoir de Tinajones Za bassin principal Source Sociedad Geogr fica de Lima et IGN Elaboration E Mesclier m ne du Ni o Linvasion au large de la c te des eaux chaudes venant de l ouest bloque les remont es d eaux froides et entra ne des chutes d eau consid rables dans la r gion En quelques heures il tombe plus d eau que durant toute une ann e voire plusieurs ann es s ches A Niepos dans la partie haute du bassin du Za a alors que les totaux se situent en g n ral au dessous de 700 mm de pluies par an ils s l vent 1744 mm en 1983 ann e de Ni o CICAP 2003 Ces pluies provoquent de nombreuses destructions d autant que les fleuves ou rivi res qui descendent de Prodig 2006
24. s par la population locale car install s sur des versants qu ils cultivent gr ce l hu midit des p riodes d apr s Ni o les migrants encadr s contribuent galement aujourd hui l accentuation de la pression sur l eau dans la mesure o certains en volent dans les canaux ou les rivi res l aide de petites pompes fournies par leurs commanditaires La nouvelle l gislation lib rale permet court terme l obtention de titres de propri t sur les terres collectives occup es ce qui oblige les villageois prendre des mesures radicales de d guerpissement entra nant par fois mort d homme Cayalt il y a eu ainsi 13 morts en 2003 Ceux qui r ussis sent prendre le contr le des terres auront dans un futur proche chercher com ment obtenir de l eau pour stabiliser leur exploitation Autre source de pression bien qu on ne puisse en mesurer exactement les effets les usagers qui n ont pas acc s l irrigation par gravit partir de canaux ou veu lent s assurer une dotation plus stable d eau peuvent utiliser des puits pour ponc tionner les nappes souterraines et irriguer par gravit ou par aspersion Mais les co ts sont beaucoup plus lev s Motupe le co t de l irrigation par canal est de 7 soles soit environ deux dollars par heure pour 160 litres d eau par seconde qui souvent se r duisent dans les faits 100 ou 120 litres Lorsque les terres ne dispo sent pas
25. sah liens dont les r coltes en mil sont insuffisantes et pour les r fugi s chass s des r gions nord par les s che resses Le d veloppement r cent des p rim tres irrigu s a favoris une plus gran de mobilit g ographique pour toutes ces populations La zone Office draine aujourd hui la majeure partie des flux de main d uvre de la r gion Afin de passer le cap de la soudure les d parts saisonniers vers les casiers sont devenus syst matiques pour les populations de la zone exond e La poursuite des r am nagements et l extension des surfaces irrigu es qui est d j en cours sont donc vivement attendues par tous les exclus de la zone Office Mais les diff rents sc narii envisag s l horizon 2010 concernant l impact environ nemental d une extension des d frichements sont inqui tants BCEOM 2001 Si lex tension de la superficie am nag e se poursuit passant d un peu plus de 60 000 ha 100 000 ha cela entra nera le d frichement suppl mentaire de 45 000 ha de forma tion foresti re et l arriv e de nouveaux exploitants augmentera encore la demande de bois nergie Malgr les tentatives r centes en mati re de gestion des ressources d veloppement des bois ruraux plus grand contr le des coupes la surexploitation actuelle des ressources foresti res est peu ma tris e or la demande ne cesse de cro tre Le mirage du d veloppement dont parlait Tricart en 1989 est peut tre enco re d actua
26. secteurs d intervention de l tat et des collectivit s territoriales de plus en plus pr sentes sont examiner attentive ment Ainsi dans l laboration de programmes de d veloppement quelle est la prise en compte de la dimension environnementale Comment les collectivit s Prodig 2006 5 d centralis es assument elles leurs nouvelles missions qui s tendent de la gestion des ressources naturelles aux politiques migratoires et d accueil Les recomposi tions territoriales qui en r sultent sont particuli rement r v latrices des mutations en cours Enfin il est maintenant largement admis que la repr sentation sociale de l envi ronnement varie selon les acteurs et leurs perceptions selon les int r ts culturels et conomiques en jeu Ces repr sentations d terminent dans une large mesure la prise en compte des risques naturels et anthropiques et doivent tre connues et reconnues pour conditionner les politiques publiques Les communications pr sent es qui s appuient sur des programmes de recherche en cours rendent compte de la diversit de ces enjeux environnemen taux li s aux mobilit s Sans aborder l ensemble de la question elles ont permis d en mettre en valeur quelques facettes partir de trois entr es principales D veloppement et environnement PRODIG est une UMR dans laquelle beaucoup de programmes sont ax s sur les pays dits du Sud Il tait normal que les relations d veloppement
27. sem s par les travailleurs des coop ratives de la vall e de Chancay Lambayeque ont t touch es Les cultures de pomme de terre de manioc de pois auraient subi aussi des dommages Les producteurs qui n ont acc s qu l eau exc dentaire sont bien s r les premiers p nalis s que la s cheresse soit temporelle ou qu elle dure pendant toute la campagne Cependant les agriculteurs qui n ont pas acc s au syst me d irrigation par canaux ne sont pas tous impuissants devant ce probl me ceux qui ont les moyens de construire des puits tubulaires ne souffrent pas de la s cheresse Cela vaut galement pour les exploitants qui ayant des droits d eau ont par ailleurs ga lement construit des puits Une solution pour tendre les superficies irrigu es mais aussi stabiliser l acc s l eau d un certain nombre de petits producteurs serait de mettre ex cution de grands projets d irrigation Il existe au moins deux projets d am nagement de gran de envergure pour augmenter les superficies cultiv es dans le d partement Pex tension de Tinajones captation des eaux d une seconde rivi re du bassin atlan tique la construction de la retenue d Olmos Ce sont des projets anciens qui ont t r guli rement ajourn s mais dont la r alisation semble devoir se faire dans un proche avenir le projet d Olmos vieux de 80 ans a fait l objet d un appel d offre r cent et une compagnie br silienne a obtenu la con
28. terre ayant limin les restrictions impos es la taille des exploitations Ces exploitations depuis la dis parition de la Banque Agraire n ont en g n ral acc s au cr dit pour financer leur campagne agricole qu des taux lev s aupr s de pr teurs informels l impossi bilit de semer et de r colter au bon moment parce que l eau fait d faut a donc des cons quences d autant plus catastrophiques sur l conomie des m nages Les effets d annonce comme celui qui a fait croire qu il y aurait un Ni o pendant la campagne 2002 2003 sont parfois galement pr judiciables en incitant les pro ducteurs choisir un produit exigeant en eau et peu affect par les exc s de pluie Prodig 2006 56 J L Chal ard Mesclier Dynamique du peuplement et question de l eau au P rou comme le riz ou ne pas cultiver lorsque leurs terres sont situ es en bordure de rivi re ou de fleuve Les pr teurs ont alors galement d cid de ne pas financer la campagne agricole de certains producteurs m me lorsque ceux ci taient dispos s prendre des risques La s cheresse comme en 2003 2004 ann e o il a peu plu dans la montagne affecte gravement les cultures Les producteurs ne r ussissent pas ensemencer la totalit des rizi res cette ann e seulement 20 000 ha sur les 27 000 ha pr vus Vauraient t Les autres productions moins exigeantes en eau connaissent aussi des pertes 35 000 ha de canne sucre
29. tribution ou lors de la conduction de l eau comme le montre l exemple de la vall e du Chancay Lambayeque figure 6 Cependant cette loi g n rale est en partie galement due l histoire des am nagements et au jeu des pouvoirs avant la R forme agraire de 1969 les grands domaines install s souvent en amont mono polisaient une grande partie des ressources en eau alors que les communaut s n y Prodig 2006 49 Environnement et mobilit s g ographiques avaient que peu acc s Les communaut s situ es en amont r ussissaient leur tour se faire attribuer en g n ral un pourcentage un peu moins r duit de la res source qu elles contr lent plus ais ment ne laissant que des miettes aux commu naut s situ es en aval Collin Delavaud 1968 p 192 Or comme on le verra plus bas la l gislation cr e au moment de la R forme agraire dans les faits ne pour ra pas remettre en cause les droits d eau acquis Figure 6 R partition des taux de perte en eau lors de la distibution entre les commission d irrigateurs en 2000 dans la vall e Chancay Lambayeque 2AN N MORROPE SASAPE TUCUME MOCHUMI FERRENAFE 4 HAN lt 7 MUY_FINCA AT CAPOTE LAMBAYEQUE SNS ne NON_REGULE CHICL YO MONS FU ETEN REQUE POMALCA TUMAN PUCALA CHONGOYAPE a Km MapInfo 6 0 source BOSC IGA 2002 Pourcentage des pertes en eau Cours d eau M Classe d favoris e 13 15 6 Rivi res et cana
30. 000 950 000 habitants 3 Bien que comptant plusieurs bourgs consid r s comme des villes et urbaines environ 45 les provinces de Ferre afe et de Lambayeque ont respectivement 63 et 60 d actifs dans le secteur pri maire m me la province de Chiclayo avec 92 d urbains compte 14 d actifs dans le secteur primaire d apr s le recensement de 1993 dernier en date INEI UNFPA 1994 4 D apr s les donn es de l INEI et les calculs effectu s par Huerta Mateo et Mesclier 1997 5 Le district est l unit politique et administrative de base d une maille couvrant l ensemble du pays Il est repr sent par un conseil municipal et un maire Prodig 2006 45 Environnement et mobilit s g ographiques Figure 3 Les densit s de population en 1993 au niveau des provinces du P rou Habitants km2 M 2 171 5 4 405 8 MA 570 4520 P 300 5701 MN 120 3001 22 120 Ool 221 31 9 0 200 km Source INEI Recensement 1993 Perfil Socio Demogr fico 1994 Elaboration INEI ORSTOM Huerta Mateo Mesclier t occup e par de vastes domaines priv s devenus apr s la R forme agraire de 1969 des coop ratives peupl es mais sans que les bourgs des travailleurs aient eu jusqu en 1998 de statut politique et administratif la diff rence d autres bourgs ruraux devenus des petites villes chefs lieux de district Ces derniers sont pour la plupart reli s par l ancienne route P
31. 22 23 janvier 2001 Montpellier CEMAGREE IRD CIRAD KONANDJI H 1998 Etude environnementale de la zone Office du Niger bois nergie Bamako Minist re du D veloppement Rural et de l Eau 114 p MINISTERE DU D VELOPPEMENT RURAL ET DE L EAU du Mali 1998 Evolution qualitati ve et quantitative de la r habilitation l Office du Niger S gou Office du Niger 11 p SERVICES D APPUI AU MONDE RURAL du Mali 1998 Niono Donn es pluviom triques SERVICES DE LOFFICE DU NIGER du Mali 1998 S gou Chiffres du recensement 1997 de N D bougou Niono K Macina Kolongotomo PIRL 1991 Projet d Inventaivre des Ressources Ligneuses Synth se r gionale Paris BDPA SCET CTFT SYSAME 327 p THIBAUD B 2006 Rapport de mission Niono Nyeta Conseils F v mars 2006 THIBAUD B 2002 Le bois au Sahel un enjeu environnemental majeur dans la zone Office du Niger au Mali Historiens et G ographes n 379 p 309 322 THIBAUD B BRONDEAU B 2001 Une perspective de d veloppement r gional autour de l Office du Niger est elle enfin envisageable S cheresse n 2 vol 12 p 71 85 TRAOR L 1998 Etude environnementale de la zone Office du Niger utilisa teurs des ressources Bamako Minist re du D veloppement Rural et de l Eau 62 p TRICART J BLANCK JP 1989 L Office du Niger mirage du d veloppement au Mali Annales de G ographie n 549 p 567 587 SCHREYGER E 1983 L office du Niger au Mali la probl
32. 43 Environnement et mobilit s g ographiques la montagne charrient des quantit s consid rables les cultures sont d truites ainsi que des maisons et souvent des ponts Actuellement le ph nom ne se produit plus d une fois par d cennie les der niers Ni o datent de 1992 1993 et 1997 1998 ce dernier ayant entra n de grosses destructions Mais lors des fortes pluies la v g tation pousse rapidement C est le cas des algarrobos Prosopis chilensis P juliflora P pallida arbres qui ont des racines profondes lors des chutes d eau importantes les racines s enfoncent dans le sol et atteignent les nappes souterraines l arbre pouvant ainsi ensuite r sister aux phases de s cheresse Or l algarrobo qui couvre de vastes superficies fournit du bois de la nourriture pour les animaux et les hommes autorise l apiculture et donc repr sente un apport important pour l conomie r gionale photo 3 Pour autant ce sont les am nagements des ressources en eau qui autorisent une agri culture importante Des densit s de plus en plus fortes Cette r gion aride du nord est paradoxalement une des plus dens ment peu pl es du P rou apr s la r gion de Lima comme le montre la figure 3 Les am nage ments des ressources en eau remontent la p riode pr hispanique et les restes arch ologiques montrent que les densit s taient sans doute relativement l poque d j importantes On sait que ces densit s
33. Dans le cas du Za a photo 2 sur la p riode 1930 1987 la station d El Bat n 250 m d altitude le d bit se situe entre 5 et 10 m s 2 ann es sur 3 36 fois sur 55 Mais les carts extr mes vont de 2 5 m s en 1980 21 1 m s en 1983 ann e de Ni o CICAP 2003 Les eaux d infiltration alimentent des nappes souterraines dans les c nes de d jection dont l paisseur est importante plus de 300 m leur t te et qui s talent largement dans la plaine c ti re ces nappes sont cependant irr guli res souvent fragment es cause de l h t rog n it des mat riaux voire interrompues par des barres cristallines souterraines Dans le bassin du Chancay en gros on distingue quatre niveaux qui s chelonnent d une nappe phr atique quelques m tres en dessous du sol des flux dynamiques atteignant plusieurs dizaines de m tres de profondeur Dans le cas du rio La Leche le c ne alluvial est barr par le soubasse ment cristallin et il s agit plus de poches que d une v ritable nappe Collin Delavaud 1968 p 73 75 Ces nappes sont essentiellement aliment es par les rivi res qui viennent de la montagne si bien qu elles sont tr s sensibles aux irr gu larit s des d bits et aux p riodes de s cheresse Les eaux sont donc pr sentes mais pas ou peu sous forme de pluies leur uti lisation n cessite des am nagements Par ailleurs elles d pendent largement des pr cipitations sur la montagne une ann e
34. FED R am nagement BANQUE MONDIALE D ne 4 y i a y Koki A ry R am nagement KFW Am nagement BEWANI Sucrerie Fleuve Fala Canaux d irrigation Zone Casier NIARO _ Ville Niono 29 Environnement et mobilit s g ographiques travaux de r habilitation des infrastructures un r am nagement du parcellaire et la vulgarisation de techniques intensives Lobjectif d intensification rizicole est atteint d s les premi res ann es les rendements sont doubl s et les mesures d accompa gnement lib rent en partie les colons du joug de l Office Cependant de nouvelles incertitudes p sent aujourd hui sur l avenir de ces p ri m tres irrigu s L eau destin e l irrigation est mal g r e Par manque de ma trise suffisante les pertes sont importantes dans une r gion o l eau est naturellement rare alors que les processus d alcalinisation et de sodisation des sols affectent pr s de 30 des terres dans la zone de Niono Bertrand et al 1983 Par ailleurs l aug mentation du cheptel bovin au sein des exploitations rizicoles accentue la d gra dation des infrastructures hydrauliques et surtout va grossir les troupeaux des le veurs sah liens d j nombreux Enfin les besoins en bois se multiplient si bien que les zones d approvisionnement s loignent rapidement Partout la pression sur des cosyst mes fragiles s accentue et la tendance actuelle semble se confirmer En effet le d
35. Nord Cameroun Orstom Irad Montpellier 64 p Rossi G 1997 Notre rosion et celle des autres Cahiers d Outre Mer 50 197 p 55 68 SAUTTER G 1978 Dirigisme op rationnel et strat gie paysanne ou l am nageur am na g L espace g ographique 7 4 p 233 243 SEIGNOBOS C 1993 Hard et karal du Nord Cameroun leur perception par les popula tions agropastorales du Diamar In Les terres Hard caract risation et r habilitation dans le bassin du lac Tchad M moires et travaux de l Ira n 6 Cahiers scientifiques n 11 Ira Orstom Cirad Montpellier 121 p SEIGNOBOS C 1996 Faidherbia albida l ment d crypteur d agrosyst mes l exemple du Nord Cameroun In Les parcs Faidherbia R Peltier d Cahiers scientifiques n 12 Cirad For t Montpellier 312 p p 154 171 SEIGNOBOS C 1998 Pratiques anti rosives traditionnelles au Cameroun l laboration des terrasses des monts Mandara et la r cup ration des terres hard Orstom actualit s Sp cial Erosion n 56 Paris 41 p p 35 37 SEIGNOBOS C MOUKOURI KUOH H 2000 Potentialit s des sols et terroirs In Seignobos C et Iyebi Mandjek O ds Atlas de la Province Extr me Nord Cameroun c d rom incorpor Ird Minrest Inc Paris 172 p p 77 81 SERPENTIER G OUATTARA B 2000 Jach res et fertilit en Afrique de l Ouest Doc program me Jach re de l IRD Dakar 221 p VAILLANT A 1946 Rapport
36. abilit alors que tels de leurs voisins ne sont jamais assur s de pouvoir mener bien leur campagne agricole Il semble en outre qu un certain nombre de probl mes tendent s aggraver Les fragilit s d un syst me instable Linstabilit du syst me provient la fois d une soci t in galitaire de popula tions en croissance rapide de choix productifs influenc s par la politique nationa le et le contexte des march s et des irr gularit s particuli rement fortes des dis ponibilit s en eau Les l ments d une aggravation de la situation La croissance d mographique n est pas le seul l ment de la fragilisation du sys t me La fa on dont l eau est consomm e et ce pour quoi elle est consomm e aug mentent les possibilit s de rupture Contrairement ce qu on pourrait penser l ag glom ration de la population dans une grande ville Chiclayo de plus de 500 000 habitants au d but des ann es 2000 n est probablement pas un l ment d aggrava tion majeur de la situation En effet les villes ne sont pas aussi grosses utilisatrices d eau que les campagnes Les chiffres dont on dispose pour l ensemble du P rou montrent que l agriculture est de loin la plus grande consommatrice d eau m me si les parts de la consommation domestique et industrielle ont augment entre 1980 et 1992 tableau 2 Usages agricoles 85 7 Tableau 2 La consommation d eau au P rou en 1992 Usages d
37. alle dans la zone de l Office du Niger Dans certains secteurs le Nord du Macina autour de Monimp bougou et le Kouroumari la mortalit des ligneux atteindrait 50 en raison essentiellement de la surexploitation Selon Traor Traor 1998 le disponible en bois a diminu de 10 en l espace de 10 ans alors que dans le m me temps la consommation a doubl Le bilan bois nergie est encore globalement positif mais les ressources sont tr s irr guli rement r parties Les stocks sont pratiquement puis s pr s des p ri m tres et dans les zones plus loign es de la bordure orientale Il existe encore des stocks de bois mort sur la bordure occidentale des p rim tres mais pour combien de temps Prodig 2006 36 B Thibaud P rim tres irrigu s de l office du Niger Conclusion Les p rim tres irrigu s de l Office du Niger sont enfin devenus rentables si l on consid re la hausse des rendements actuels Cependant le co t tr s lev des r ha bilitations relativise les succ s d autant plus que l ensemble des surfaces irrigu es n ont pas b n fici de ces am nagements Aujourd hui encore un grand nombre d exploitations connaissent des difficult s conomiques les surfaces octroy es par famille sont trop petites et la perte des hors casiers a encore r duit leurs res sources La situation est encore plus difficile pour tous ceux qui sont install s en dehors des casiers rizicoles pour les villageois
38. ameroun p 25 33 BELLO N 1999 Perception de la fertilit par les planteurs encadr s par la Sodecoton Cse Sdcc Garoua 13 p BOIRAL P LANTERI J F OLIVIER de SARDAN J P ds 1985 Paysans experts et chercheurs en Afrique noire Sciences sociales et d veloppement rural Ciface Karthala Paris 224 p BoISsEAU S LOCATELLI B WEBER J 1999 Population and environment relationship a U shaped curve hypothesis Jardin Plan taire Chamb ry BRABANT P GAVAUD M 1985 Contraintes et aptitudes des terres Provinces du Nord et de UExtreme Nord Orstom Tra Cameroun 24 x 4 p DONFACK P SEIGNOBOS C 1996 Des plantes indicatrices dans un agrosyst me incluant la jach re les exemples des Peuls et des Giziga du Nord Cameroun Jour d agri trad et de bota appl N s rie vol 38 1 p 231 250 DUBOISSET A 2003 L importance agricole des termiti res pig es dans le nord du Came roun L exemple des nids de Macrotermes subhyalinus et d Odontotermes magdalenae Th se de doctorat de Sc et Techn de l Environnement Univ Paris XII 420 p DuGu P 1998 Gestion de la fertilit et strat gies paysannes le cas des zones de savanes d Afrique de l Ouest et du Centre p 13 20 Agriculture et d veloppement N 18 FOURNIER A 1972 La culture attel e et l association agriculture levage dans la province du Nord Cameroun Bilan d une innovation technologique en milieu rural tradition nel soudano sah lien EPHE
39. anam ricaine alors que les bourgs de tra Prodig 2006 46 J L Chal ard Mesclier Dynamique du peuplement et question de l eau au P rou vailleurs sont rest s souvent l cart enclav s dans les grands domaines La nou velle route Panam ricaine passe elle par le port p trolier de Bayovar sur la c te et d laisse pratiquement toutes les petites villes de la r gion sauf M rrope ces dif f rences s ajoute la plus ou moins grande ali nabilit des terres agricoles qui d pend des histoires agraires et facilite plus ou moins l installation des migrants et des jeunes g n rations Ainsi en th orie les terres des coop ratives et des commu naut s paysannes n taient pas ali nables avant le d but des ann es 1990 ce qui a frein les installations Ces l ments sont fondamentaux pour comprendre les dynamiques d mogra phiques locales r centes figure 5 Celles ci n apparaissent pas li es aux disponi Figure 4 La r partition des habitants du d partement de Lambayeque par district en 1993 L gende Nombre d habitants 433555 46482 1500 0 50km NS cours d eau permanent N taii A cours d eau intermittent 7 lit de rivi re le plus souvent sec Ni canal Taymi O r servoir de Tinajones LA bassin principal Source INEI Recensement 1993 Sociedad Geogr fica de Lima et IGN Elaboration E Mesclier Prodig 2006 47 Environnement et mobilit s g ographiques
40. apport de fumier et ensemencement avec certaines gramin es Ces terres n taient pas irr m diablement perdues comme le laissaient entendre les cartes de potentiali t s agronomiques des p dologues mais gard es comme en r serve L rosion d nonc e comme une menace majeure sur le milieu n est donc pas per ue comme telle par le paysan Il faut bien avouer que les messages successifs du d veloppement ont brouill ce qui a trait la fertilit et l rosion On vient de d cennies de projets productivistes cr ateurs d rosion labour profond mono culture en lignes sarclage int gral Les migrants descendus massivement de la province de l Extr me Nord dans les plaines de la B nou depuis les ann es 1970 et qui se livrent des d frichements blanc semblent renforcer encore ces pratiques Les experts s interrogent pour quoi ces populations qui pratiquaient des am nagements anti rosifs aussi sophisti qu s dans leurs pays de d part en particulier dans les monts Mandara ont elles abandonn dans la B nou ces disciplines agraires Pourquoi enfin les densit s de peuplement augmentant peu peu dans ces zones pionni res la th orie dite de la courbe en U S Boisseau et al 1999 a t elle du mal se mettre en place La courbe exprime en abscisse la densit de population par unit de surface sur l en semble cultivable et en ordonn e la quantit de biomasse existante ou produite La courbe re
41. ation est faite qu partir d une certaine densit de Faidherbia sur une parcelle on peut gr ce sa ph nologie invers e se dispenser de jach re Il donne du fourrage pendant la saison s che lutte contre les effets de l harmattan L id e tait de pr server des g n ra tions naturelles de baliveaux de Faidherbia poussant sur d jection de b tail et par drageonnement Il s agissait plut t d une op ration de r g n ration naturelle assis t e qui consistait marquer et prot ger les pousses Dpgt s engageait dans une exp rience de parcs subventionn s Pour chaque brin balis prot g le projet remet tait au cultivateur 50 FCFA la premi re ann e 25 FCFA les suivantes La r ussite est sans pr c dent elle se manifeste dans les paysages de la r gion de Mayo Ould m M m et jusqu au nord de Mora Les jeunes Faidherbia foi sonnent galement dans les pi monts mofu de Mokong dans la r gion de 11 Apr s 1998 25 FCFA seront vers s moiti par le projet moiti par les Gic Groupements d initia tive commune des villages Gic Coton en l occurrence Prodig 2006 20 C Seignobos D veloppement propos d experts et repr sentations paysannes Moulfouday Cet engouement a touch des soles loign es du parcellaire des ter roirs o se construisent alors ex nihilo des parcs monosp cifiques et o sont appliqu es d autres techniques Le Faidherbia avec ces parcs volontaires
42. ation locale qui conditionne l intervention du projet Ces m mes lites influencent les chefs de canton moins que ceux ci ne soient d ja issus de leurs rangs Il faut qu une communaut villageoise ou un chef lieu de canton fasse montre de son dynamisme en acceptant les marqueurs du d veloppement afin de mieux s im poser dans le concert de ses voisins Le d veloppement rural vient ainsi des villes paradoxe inimaginable pour le d veloppeur La d marche orthodoxe aurait t devant l vidence des avantages techniques d ploy s une conversion de ces mondes paysans aux th mes du d ve loppement Mais dans les soci t s paysannes du Nord Cameroun priv es de parole le non dit continue d tre la r gle La sortie de l ethnie o l on ne choisit rien pour des migrations sur des fronts pionniers ou en ville n aboutit qu une semi libert sans v ritable mode d emploi Le r le des lites des villes qui seules manient l arsenal argumentaire de la modernit devient essentiel Ces lites qu elles appartiennent l administration ou au monde des affaires sont de v ri tables faiseurs d opinion Pour elles le d veloppement est un r f rent scien tifique d fendu par des institutions qu il n est pas pour cela besoin d argumen ter Le maniement du langage d veloppement non seulement confirme et l gitimise leur autorit mais il alimente aussi un discours qui tient souvent lieu de programme politi
43. avec les feux courants et aussi sous la houe de certains locataires de parcelles qui cherchent exploiter la plus grande surface possible Le paysan se m fie d un syst me clos dans lequel on veut l entra ner car der ri re la culture attel e les intrants les am nagements anti rosifs se profile un mode d agriculture intensive et individualiste Elle mettra mal ses choix cono miques et envahira ou d stabilisera un espace social qu il tient pr server L expert travaille en revanche cette construction globale et peaufine sans cesse l argumentaire liant am nagement anti rosif et fertilit Les r sultats toute fois sont minces et sujets caution comme le sont encore d autres l ments constitutifs du syst me avec l arri re effet coton Les intrants destin s au coton devraient servir aux cultures suivantes comprises dans la rotation Fertilit et appauvrissement des sols Les indicateurs paysans A la fin des ann es 1990 indicateur devient un ma tre mot du langage d ve loppement On entend par langage d veloppement un langage additionnel qui regroupe les mots d ordre du d veloppement des vocabulaires sp cialis s des concepts des formules tenant lieu de concept des th mes des expressions des glissements de sens des sigles des acronymes tout ce qui appartient au domai ne au sens large de la configuration d veloppementiste Le projet Prasac lan a une grande enq
44. c tier du nord du P rou retrouver les paysages d immenses ergs sableux et de regs du Sahara sans eau ni m me l aridit du P rou central ou m ridional Dans une p riode d apr s Ni o on y trouve un d sert vert En fait pour comprendre cette r alit il faut se replacer dans le contexte g ographique de ce d sert de pi mont En effet si on est bien en partie dans une situation classique de d sert c tier li un ph nom ne d upwel lings cette r gion pr sente tout de m me des particularit s On distingue souvent de fa on un peu r ductrice trois milieux d orienta tion m ridienne au P rou la c te d sertique l ouest la montagne au centre tr s haute et la for t amazonienne l est C est passer un peu vite sur des diff rences nord sud qui ici prennent toute leur importance La c te dans le nord du P rou s largit et d troit liser prend une ampleur de plusieurs dizaines de kilom tres de large La montagne pr c d e d un pi mont d ampleur variable est moins haute que dans le sud laissant passer les influences atlantiques Enfin l ensemble est marqu par des ph nom nes propres la latitude proche de l quateur entre 7 et 4 sud Le climat c tier est un climat d sertique chaud mais pas tr s chaud 22 de tem p rature moyenne annuelle Chiclayo Montoya 1998 p 13 La d rive du courant de Humboldt sous l influence de l anticyclone austral l origine des
45. caire La r gion de Chiclayo figure 1 qui sert d appui cette r flexion est particuli rement repr sentative de ces questions Figure La r gion d tude Echelle 0 Altitude en m tres Localisation au P rou Hu 4 000 5 000 Equateur Colombie EM 13 000 4000 EY 2 000 3 000 TUMBES 1 000 2 000 Ca 0 1000 re MAZONASLORETO j a limite de d CAJAMARCA limite de d partement TA E ST P s TX A er ANA au mm route panam ricaine i autre route goudronn e en S route principale non goudronn e Pacifique A gt AUR c Z2 2_ cours d eau permanent NSACUERO SN PUNO csal cours d eau intermittent AREQUIPA a LAMBAYEQUE d partement Bros chef lieu de d partement o 300 km Chiclayo e Motupe lieu tudi Sources Instituto Geogr fico Nacional cartes d partementales de Lambayeque et Cajamarca Conception et r alisation E Mesclier J L Chal ard Recta Foldex Am rique du Sud nord ouest 1 Cette r gion comporte au sens administratif 3 provinces Chiclayo Ferre afe Lambayeque On peut y ajouter la partie haute de la vall e du Za a qui est tourn e vers la plaine c ti re Prodig 2006 40 J L Chal ard Mesclier Dynamique du peuplement et question de l eau au P rou Un d sert peupl Des eaux dans le d sert Il ne faut pas s attendre lorsqu on d couvre le d sert
46. cession Il est pr vu d irriguer 30 000 ha Mais cette solution d une part peut amener de plus grands probl mes de salinisation d autre part ne profitera pas n cessairement aux petits exploitants plus au sud dans la r gion de Trujillo la mise en uvre du projet d irrigation Chavimochic avec vente de lots des investisseurs priv s a donn lieu des ph nom nes de sp culation tellement importants qu il a finalement t d cid de conditionner l obtention d finitive des lots leur mise en culture Conclusion Ainsi on se trouve dans un d sert o l eau est relativement abondante mais elle west pas illimit e et n est pas une ressource constante dans le temps par ailleurs amener plus d eau n est pas sans cons quences n gatives du moins dans les condi tions actuelles de son utilisation Or la population augmente un rythme encore rapide du fait de la transition d mographique et en moindre part de celui des migrations des hauteurs vers la c te qui semblent m me en train de s acc l rer vers les campagnes 13 D apr s un article de El Comercio en date du 21 mars 2004 page a25 Prodig 2006 57 Environnement et mobilit s g ographiques La population n a que peu de moyens de se d fendre contre les effets des varia tions de la disponibilit d eau et la d gradation progressive de l environnement Certaines solutions individuelles en particulier utiliser les eaux souterraines suppo
47. commandations poursuivre pour aboutir Seul le vocabulaire a chang on parle de biomasse de mulch protecteur d ar ri re effet sur pr c dent Stylosanthes A quoi servent les exp riences pass es pourquoi ne sont elles pas cumula tives Qui est fond demander des comptes Dans cette longue p riode de d ve loppement non discutable l chec est couvert par une forme de pr jug envers ces paysanneries englu es dans leurs pesanteurs sociales et cras es par des f odalit s pourtant appel es dispara tre Moins coupables que victimes elles wen exon rent pas moins les acteurs de ce d veloppement Des essais se sont d roul s en milieu paysan sans succ s jamais La jach re am lior e l gumineuse trouve difficilement s ins rer dans l agrosyst me Les communaut s villageoises ne ma trisent ni la divagation du b tail ni les feux cou rants Les enclosures sont imp ratives et l on touche la structure fonci re Linstauration de ce type de jach re ne peut tre du ressort d un seul paysan un consensus de la communaut est n cessaire Le paysan enfin voit l une surchar ge dans son calendrier pour une culture la rentabilit douteuse Les retomb es de ces projets chez les paysans se sont av r es particuli rement minces Le pois d Angole v ritable t te de gondole de ce volet de d veloppement s offre comme une plante de couverture et une l gumineuse propre
48. d veloppement rural dans le nord du Cameroun sur le theme central de l rosion et de l appauvrissement des sols permet d envisager une chronique des rapports entre experts et paysans On constate des le d part une abys sale incompr hension les peurs des uns n tant pas celles des autres Les th mes du d veloppement construits sur des transferts vont alors conna tre des fortunes diverses Ces derni res ann es les messages du d veloppement trouvent enfin un cho dans les communaut s villageoises mais par le biais de leurs lites citadines Sous la conjugaison de la scolarisation des m dias et de la rurbanisation des cam pagnes le langage d veloppement progresse Les lites locales sen emparent cr ant des formes d entendement entre communaut s rurales et promoteurs de projets Le D veloppement ne serait il alors qu un lent processus d acculturation Mots cl s Nord Cameroun expert savoirs paysans rosion fertilit des sols Faidherbia albida En visite en 1989 dans le nord du Cameroun Kolofata r gion de Mora Benor du gotha Banque Mondiale promoteur de la c l bre m thode Benor Baxter 1984 cherche faire parler un groupe de paysans sur l int r t de l pandage du fumier pour la fertilit des parcelles Les paysans donnent naturellement tous les acquies cements attendus par l expert Toutefois l arri re du groupe quelques uns chan gent des r flexions en kanuri qui ne se
49. d la zone s che typiquement sah lienne o dominent des plaines sableuses et des syst mes dunaires plus ou moins fix s La strate arbor e et arbustive compos e de Pterocarpus lucens et de Combretum micranthum et glutinosum y est faible en raison de l emprise des champs cultiv s et de la multiplication des plages de sol nu Dans l ensemble les formations ligneuses sont peu fournies et le volume de ligneux ha a t estim entre 15 et 20 m seulement Diarra 1998 A ce potentiel r duit se conjuguent les effets des p jorations climatiques Les cosyst mes sah liens ont t s v rement affect s par les s cheresses de ces vingt derni res ann es particuli rement par celles des ann es 1974 1975 et 1983 1984 Selon les relev s pluviom triques de Niono la baisse des pr cipitations atteindrait 250 mm en moyenne depuis 1970 dans la r gion Service d Appui au Monde Rural 1998 d o la mortalit de nombreux ligneux ce qui explique qu aujourd hui encore la collec te de bois mort est importante La transformation des savanes arbor es en savanes arbustives est la cons quence la plus visible de cette chute des totaux pluviom triques Selon Diarra Diarra 1998 la densit de pieds ha de la savane arbor e a baiss de moiti Cet affaiblissement du couvert arbor a t largement constat dans les zones s ches autour de Tougou Siraouma ou Monimp bougou Thibaud Brondeau 2001 Thibaud 2006 carte 1 Da
50. d une situation g n rale sur plusieurs ann es condition n cessaire pour que le calcul des taux de croissance ait un sens Nous avons pr f r ces chiffres ceux de la superficie cultivable pourvue d irrigation qu elle soit cultiv e ou non lors de l ann e du recensement d cla r e par chaque unit d exploitation pour 1961 ces chiffres indiquent des superficies beaucoup plus lev es plus de quatre fois plus pour la province de Lambayeque mais restent th oriques 7 Comme le rappelle Guillet 1992 p 97 qui souligne dans un autre contexte r gional la distance entre la l gislation et son application de fait 8 Le g rant technique de la Junte d usagers de Motupe fait remonter 1969 la fin de l attribution de nouveaux droits sur l eau par manque d eau entrevue 25 f vrier 2004 De fait la construction de Tinajones aura t juste avant la R forme agraire de doter en eau de petits producteurs tout en r gularisant la dotation des grandes propri t s comme le d crit alors Collin Delavaud 1968 p 193 Prodig 2006 51 Environnement et mobilit s g ographiques ment certaines ann es Ainsi dans les faits certains producteurs propri taires pri v s non expropri s membres des communaut s cultivant des parcelles ancienne ment dot es ou anciens travailleurs des grandes propri t s ayant recu des terres au cours du processus de R forme agraire ont des parcelles disposant d un droit d eau ou licence alor
51. dentes J Fournier et V Dubreuil tu dient les variations consid rables de l herbier Nanozostera noltii en relation avec la variabilit climatique locale tudi s par les auteurs sur les c tes bre tonnes ces mouvements concernent un domaine qui va de la Norv ge la Mauritanie et affecte de nombreuses esp ces animales lev es pour leur int r t conomique Environnement et territoires Les relations environnement territoire sont ambivalentes et complexes Il tait logique qu elles constituent une entr e essentielle pour des g ographes Les com munications qui abordent directement cet aspect insistent sur la dimension poli tique des relations mobilit environnement Il n est peut tre pas indiff rent que ces derni res communications portent sur des espaces insulaires ceux o l espace est en apparence le plus fini et les ressources limit es ceux o la d finition du territoire est sans doute la plus simple l insularit se traduisant en g n ral par une intimit particuli re de chacun son le C est l que la pression sur les res sources a les cons quences les plus imm diatement visibles en raison du bornage du territoire C est l que les logiques d enfermement sur le territoire insulaire ou de d passement de ce cadre troit sont les plus videntes Dans les les de Clipperton et Horn Ch Jost met en lumi re le r le ambiva lent des actions anthropiques qui peuvent tre porteuses de
52. des et les bras valides par tent alors en direction des casiers de l Office Ces d parts saisonniers sont devenus syst matiques pour pouvoir passer le cap de la soudure Cette main d uvre bon march est employ e pour le repiquage du riz principalement les femmes et pour la moisson Prodig 2006 31 Environnement et mobilit s g ographiques A ces villageois sah liens d munis devenus salari s par n cessit il faut ajou ter les autres exclus du colonat rizicole D anciens colons ont t vinc s des p ri m tres apr s le non paiement de la redevance redevance variable selon les sec teurs mais tablie 65 000 F CFA ha dans les secteurs r am nag s et 47 000 ha en hors casiers Thibaud 2006 Selon les services de l Office du Niger durant les ann es 1997 et 1998 plus de 500 familles ont t contraintes de partir des p ri m tres irrigu s Services de Office du Niger 1998 En moyenne sur ces dix der ni res ann es environ 1 000 ha an ont fait l objet d viction qui sont concentr es dans la zone du Macina o la pression fonci re est moins forte Keita et al 2001 Enfin de nombreux r fugi s touch s par les s cheresses pass es Bellah Maure sont venus s installer pr s des casiers dans l espoir d y trouver eux aussi un travail salari Lintensification rizicole attire des populations de plus en plus nombreuses Apr s des d cennies d checs la zone de l Office du Niger peut tre c
53. e L entretien du r seau est quant lui assur par la cr ation d un fond sp cial aliment par les redevances pay es par les paysans Le repiquage du riz a t impos et l introduction de nou velles vari t s ainsi que de fortes fumures phosphat es et azot es se sont g n ra lis es Le d sengagement de l Office en mati re d approvisionnement en intrants en quipement et en cr dit a permis de responsabiliser les associations villa geoises AV nouvellement cr es Celles ci participent d sormais toutes les d ci sions concernant les villages Surtout la lib ralisation de la commercialisation du paddy a permis aux paysans de mieux valoriser leur production Ainsi le pourcen tage collect par la rizerie de l Office est pass de 67 campagne 1983 1984 4 seulement pour la campagne 1993 1994 Minist re du D veloppement Rural et de l Eau 1998 photo 1 Enfin la s curisation fonci re r alis e par l octroi d usufruit de la terre trans missible aux h ritiers la seule condition de payer r guli rement la redevance contribu faire de cette intensification une r ussite Prodig 2006 30 B Thibaud P rim tres irrigu s de l office du Niger Photo Les camions affr t s par de riches commer ants bamakois sont charg s en sacs de riz collect s dans les villages Niono 2001 Les succ s agronomiques engendrent de nombreuses recomposi tions socio spatiales Si
54. e peanti E Gestion waggy oire Mobilit s ACTES DU S MINAIRE ENVIRONNEMENT ET MOBILIT S G EOGRAPHIQUES 4 PE LS Organis par Christine Raimond et Tamatoa Bambridge LE FT UMR B586 F r ll 1 CNRS Paris 1 f ye vi 2002 2004 aris IV Paris 7 ephe y ER lat AA AA Directeur de la publication Jean Louis Chal ard PRODIG 2006 ISBN 2 901560 72 5 Sommaire Introduction 242 a dida das 5 Theme 1 D veloppement et environnement Christian Seignobos Perception du d veloppement par les experts et les paysans dans le nord du Cameroun 11 B n dicte Thibaud Dynamiques environnementales et d veloppement r cent des p rim tres irrigu s de l Office du Niger 27 Jean Louis Chal ard velyne Mesclier Dynamique de peuplement et la question de l eau dans le nord du P FOU ii AA Fans bebe ee 39 Th me 2 Mobilit s et gestions des espaces naturels Pierre Decoudras L environnement la crois e des projets gouvernementaux et des strat gies locales L exemple du projet de r serve de biospere de Fakarava Tuamotu Polyn sie fran aise 63 Solenne Philippon Nicole Fourquet La m ningite en Afrique sah lienne Quelles donn es pour une approche g ographique ooo 83 J r me Fournier Vincent Dubreuil Approche biog ographique de la mobilit des littoraux le cas des herbiers de p
55. e du peuplement et question de l eau au P rou trer le tableau 1 malgr les limitations m thodologiques des donn es disponibles Laccroissement le plus spectaculaire dans la province de Lambayeque entre 1961 et 1972 r pond l extension des aires irrigu es permise par la contruction du bar rage de Tinajones et la prolongation du canal Taymi Or il n y a pas eu d am nage ments importants depuis les ann es 1960 et la construction de la retenue de Tinajones Les augmentations de superficies irrigu es se sont donc faites partir d initiatives locales selon plusieurs modalit s Tableau L volution des superficies irrigu es entre 1961 et 1994 dans le d partement de Lambayeque superficie irrigu e an Taux de croissance en ha 1961 1972 1994 1961 1972 1972 1994 Chiclayo 39 129 47921 68 700 1 9 1 7 Ferre afe 11371 16 222 24 802 3 3 1 9 Lambayeque 19 172 58 698 83 632 10 7 1 6 Source Instituto Nacional de Planificaci n 1961 chiffres 1961 superficie provista de riego realmente regada Maletta et Makhlouf n d chiffres 1972 superficie activa con riego INEI 1994 chiffres 1994 superficie agr cola bajo riego gt Dans les communaut s comme Motupe ou M rrope cette expansion s est r ali s e sur des terres de propri t collective qui taient avant la R forme Agraire et parfois jusqu a il y a peu essentiellement consacr es au p turage des troupeau
56. en d autres terres sont susceptibles d tre mises en valeur elles se situent la p riph rie des coop ratives sucri res en crise Comme ces entreprises n utilisent plus toute l eau laquelle elles ont droit les producteurs qui s installent sur leurs marges disposent de dotations d eau exceptionnellement lev es Les ph nom nes d appropriation des terres par les anciens travailleurs 9 Les conflits autour des principes de la distribution et de leur application ne datent cependant pas bien s r de cette privatisation de la gestion 10 D apr s une entrevue r alis e le 25 f vrier 2004 11 Entrevue 25 f vrier 2004 Cf sur cette r partition Collin Delavaud 1968 193 Prodig 2006 52 J L Chal ard Mesclier Dynamique du peuplement et question de l eau au P rou des coop ratives ou d autres acteurs s accompagnent ainsi de dotations d eau qui autrement seraient probablement beaucoup plus limit es Finalement depuis quelques ann es on assiste une intensification de l tablis sement de personnes venant des hauteurs qui s installent en petits groupes mani pul es souvent par des sp culateurs sur des terres apparemment en friche de com munaut s ou de coop ratives Ces personnes n ont quant elles videmment pas acc s aux dotations d eau ni par licence ni par permis les terres qu elles occupent ne disposent pas de droits Mais contrairement d autres migrants mieux accept
57. environne ment soient au c ur des interrogations De nombreux pays du Sud ont t le si ge d op rations d am nagement ou de mise en valeur Celles ci sont presque toujours marqu es par les mobilit s humaines que des populations soient install es sur les p rim tres am nag s que ces op rations affectent des migrants citadins ou ruraux ou qu elles poussent au d part les populations locales Initi es de l ext rieur elles ont souvent occult les besoins et les savoirs paysans sous estimant les contraintes du milieu et constituant une menace long terme pour les ressources environnementales mises contribution Si la litt rature g ographique s est depuis de nombreuses ann es interrog e sur la port e de ces op rations le temps pass qui permet de les juger sur plusieurs d cennies les volutions significatives qu elles ont connues l irruption de plus en plus fr quente des citadins dans les pro jets renouvellent les questionnements Deux communications permettent d en saisir quelques aspects en Afrique o elles ont t particuli rement nombreuses Au Nord Cameroun Ch Seignobos rappelle que les distorsions entre le point de vue des communaut s villageoises et celui des experts sont toujours aussi profondes Les politiques publiques environnementales ne prennent pas en consid ration ni les savoirs locaux ni l histoire de d veloppement moyen terme d o les checs r p t s de nombreux p
58. er puiser dans le fleuve Niger sans que les pays riverains en aval ne revendiquent une plus grande partie des eaux du fleuve la mise en place d une agence de bassin pour le fleuve Niger en t moigne La durabilit de ces p rim tres irrigu s semble donc incertaine dans les condi tions actuelles du d veloppement Prodig 2006 37 Environnement et mobilit s g ographiques R f rences bibliographiques BCEOM BETICO SOGREAH 2001 Sch ma Directeur de l Office du Niger Ebauche de sc narios de d veloppement a long terme Montpellier BCEOM 25 p BERTRAND R 1993 D gradation des sols des p rimetres irrigu s d sertiques et sah liens par salinisation et alcanisation Cas de l Office du Niger au Mali Montpellier CIRAD SAR 8 p DIARRA L 1998 Etude environnementale de la zone Office du Niger aspects co logiques Bamako Minist re du D veloppement Rural et de l Eau 79 p HIERNAUX P 1980 Linventaire du potentiel des arbres et arbustes d une r gion du Sahel malien In Actes du colloque CIPEA Addis Abeba avril 1980 p 195 201 JAMIN JY 1996 De la norme la diversit l intensification rizicole face la diversit paysanne Objectifs dans les p rim tres irrigu s de l Office du Niger Montpellier CIRAS SAR UE G nie agronomique et m canisation 255p KEITA I BELIERES J F SIDIBE S 2001 Gestion du syst me hydraulique de l Office du Niger volutions r centes et perspectives S minaire PCSI
59. es 3 En juillet 1997 au cours d une de ces p riodes de tension la population est venue br ler la toitu re du ma tre de la pluie de Mowo r gion de Mokong Prodig 2006 12 C Seignobos D veloppement propos d experts et repr sentations paysannes la pluie c tait g rer l incertitude et veiller la bonne venue du mil Quant la notion d rosion olienne en nappe en rigole elle reste intraduisible Les choses n existent que si les mots pour le dire existent Il ne peut y avoir d exp rience indi viduelle probante pour un paysan hors de sa mise en forme par le langage et les gestes partag s avec d autres Les vieux informateurs Kilguim Zidim Mayo Plata trouvent qu avec l rosion on se trompe de combat et que notre science devrait s appliquer faire revenir la pluie Ces soci t s pensent que la terre est une infinie puissance qui ne peut tre que leur alli e sous certaines conditions conditions ressortant plus de conduites morales qu agronomiques Le fait que la nature aura le dessus que les pluies revien dront et avec elles la fertilit explique sans doute pourquoi les paysans sont tent s de simplement attendre sans mesurer qu il leur faut agir La croyance dans cette force les experts d veloppeurs ne lont plus et ils soulignent au contraire la fra gilit des milieux leur d gradation et l urgence des actions mettre en place pour y rem dier Les experts et l rosion venir
60. es cultures milliers d ha H autres Erz 120 1966 1970 1980 1985 1990 1999 ann es Source Ministerio de Agricultura n d 12 Selon A Delgado V lez de l universit Pedro Ruiz Gallo de Lambayeque cit dans un article de El Comercio en date du 27 mars 2004 page al3 Prodig 2006 55 Environnement et mobilit s g ographiques Photo 5 Rizi res dans la moyenne vall e du rio Za a au contact de la montagne andine et du pi mont En outre les choix techniques r alis s sont parfois discutables Un premier objet de d bat dans la r gion est la pertinence de d tourner des eaux du bassin atlantique vers le bassin pacifique justement dans la mesure o existe un proble me de salinisation des terres de la c te Par ailleurs les infrastructures en b ton rectilignes ont montr pendant le dernier v nement El Ni o une faible r sistance la pression des mat riaux entra n s par les eaux descendant les pentes alors que les infrastructures plus anciennes au trac moins rectiligne brisent le courant Des exploitations sensibles aux variations climatiques En premier lieu on a affaire dans la r gion de petites exploitations 51 des exploitations font moins de 3 ha et 39 font entre 3 et 10 ha selon le recensement agropastoral de 1994 INEI On a deux types d exception les coop ratives sucri res et les grands investisseurs la nouvelle loi sur la
61. esse l agriculture de la c te nord du P rou en pleine volution la question de l eau appara t rapidement comme fondamentale tant elle revient de fa on r currente dans le discours des autorit s comme dans celui des producteurs eux m mes On prend alors conscience d une r alit physique que l enthousiasme suscit par les possibilit s de d veloppement agricole de cette r gion occulte par fois son caract re d sertique Ce d sert est paradoxalement peupl depuis long temps et consid r comme l espace pouvant offrir les plus grandes opportunit s pour une agriculture d exportation dans le cadre de la politique n olib rale mise en place au P rou dans les ann es 1990 Pourtant l eau plus abondante que dans d autres d serts y est malgr tout une ressource rare et les espoirs que suscite cette bonne renomm e tendent amplifier encore une croissance d mographique terme difficile concilier avec cette raret Pour le comprendre il convient d abord de pr senter les grands l ments consti tutifs de cette contradiction avant de voir comment les volutions d mographiques r centes ont accentu des contrastes anciens Dans une troisi me partie nous ver rons que les dynamiques actuelles du peuplement ne sont qu une partie d un pro bl me aux facettes multiples qui accentue la fragilit de populations en situation Prodig 2006 39 Environnement et mobilit s g ographiques souvent pr
62. fic de bois Enfin ils exercent cette activit toute l ann e en parall le avec leur exploita tion agricole photo 2 L essor pris par cette activit s explique par la pr carit dans laquelle se trouvent de nombreuses familles Pour toutes les exploitations rizicoles qui n ont pas b n fici des programmes de r habilitation et pour les paysans install s en zone exon d e le ramassage et la vente de bois constituent une source de revenu non n gli geable et facile d acc s Mais m me les plus gros exploitants ceux qui ont le plus tir partie de l intensification participent aussi au commerce du bois Pour ces pay sans les perspectives de d veloppement dans l agriculture sont faibles l intensi fication agricole est r ussie mais l extension fonci re est limit e le march mara cher est satur et les cultures pluviales ne pr sentent pas un grand int r t Par cons quent c est donc en dehors de l agriculture que ces exploitants vont utiliser Prodig 2006 35 Environnement et mobilit s g ographiques nc no 2001 e Photo 2 Chaque jour des charrettes charg es de bois arrivent Niono Nio leurs disponibilit s financi res Le commerce du bois est facilit par la capacit d investir dans des moyens de transport importants achat de camions et il est per u comme une activit tr s rentable puisque les prix du bois de chauffe n ont pas cess de grimper D apr s nos enqu
63. gement tudi e mais exclusivement sous un angle anthropique s int ressant en particulier aux grands flux migratoires C est la mise en relation de ces deux th mes tr s tudi s en eux m mes mais rare ment confront s qui constitue l originalit de cet ouvrage Les diff rentes communications pr sent es et soumises la r flexion durant le s minaire s inscrivent dans l tude de l interface Nature Soci t L environnement est constitu d l ments physiques ou humains en mouvement et en interaction La mobilit des l ments physiques li s des changements climatiques l ro sion se combine aux mobilit s humaines li es des facteurs physiques socio conomiques politiques ou culturels Cette double mobilit physique et humai ne implique des recompositions territoriales multiples et oblige repenser les risques en fonction d un environnement en mutation A la fois causes et cons quences des mobilit s g ographiques les politiques publiques ont un r le d terminant en terme de d veloppement conomique de ges tion de l espace de protection de l environnement et de pr vention des risques Leur champ d action concerne toutes les chelles du local la gestion de l envi ronnement au quotidien jusqu celle de vastes ensembles territoriaux o les dynamiques environnementales transcendent les fronti res nationales Les modali t s des politiques publiques dans les diff rents
64. han rogames marines en Bretagne 93 Th me 3 Environnement et territoires Christian Jost R implantations humaines une r ponse aux risques et aux enjeux environnementaux Futuna et Clipperton Pacifique ree ererirai i ean des tamramen ares rennes and 103 Prodig 2006 3 Environnement et mobilit s g ographiques Olivier Sevin Bilan des op rations de transplantation au Timor Oriental ooo 121 Tamatoa Bambridge Mobilit et Territoire en Oc anie discontinuit politique Continuit culturelle lt a nent dei 133 AOSTA ES dada 147 Liste des auteurs o 151 Environnement et mobilit s g ographiques Tamatoa Bambridge Jean Louis Chal ard Christine Raimond B n dicte Thibaud Objet de recherches interdisciplinaires devenu classique et quasiment incon tournable pour tous ceux qui travaillent sur les relations Homme Nature l environ nement abord dans sa relation la mobilit physique et ou humaine a t rete nu pour th me f d rateur de l UMR PRODIG jusqu en 2005 et a donn lieu un s minaire de recherche central au sein du laboratoire A l interface de l environnement et des mobilit s Le th me de l environnement est aujourd hui couvert par une litt rature abon dante qui se concentre de plus en plus sur des probl matiques physiques notam ment depuis les sommets internationaux de Rio 1992 et de Johannesburg 1999 La question des mobilit s est galement lar
65. i les pay sans rogneront ces haies vers les zones de d pression vou es aux sorghos repiqu s afin de limiter le nombre de reposoirs k l a k l a A la fin des ann es 1960 l im p ratif de lutte contre l rosion olienne passera de mode sans r ussir revenir vraiment dans des projets ult rieurs Aux forestiers feront suite les p dologues avant que les agronomes ne se d ci dent sortir de leurs stations Grands avalisateurs de projets de d veloppement les p dologues vont porter un grand dessein celui de revitaliser certains sols les harde sols horizon superficiel indur de type solonetz D crits comme une v ri table l pre daphique la hard isation serait la cons quence d exc s culturaux On y appliquera sans succ s des techniques lourdes comme le sous solage 1970 Prodig 2006 13 Environnement et mobilit s g ographiques accompagn s d essais de cultures diverses Cette volont de r cup rer les terres harde reviendra la fin des ann es 1980 o l on d couvre des techniques plus appropri es tr s proches des pratiques paysannes Les harde renvoient des p dogen ses fort diverses Certaines n es du tasse ment de la terre par le b tail dans ses rassemblements quotidiens la marge des vil lages karde dabbaji se r v lent tout fait r cup rables D autres le sont encore avec des techniques prouv es contention de l eau par carroyages de diguettes
66. is soit une consom mation moyenne hab an de 0 57 tonnes contre 0 40 t en 1987 Konandji 1998 La consommation de bois est plus lev e dans la zone inond e en raison d une aug mentation de l alimentation base de riz fum au feu de bois et du d veloppement du chauffage en saison froide La demande risque de s accentuer encore car la zone Office rec le d importantes potentialit s hydro agricoles Avec plus de 200 000 ha potentiellement irrigables et 80 000 ha actuellement utilis s le Mali ambitionne de porter les surfaces am na g es plus de 100 000 ha afin d assurer un peu plus son autosuffisance et s cr ter des exc dents exportables Les programmes d extension pr vus par le biais de nouveaux d frichements et par l arriv e de nouveaux exploitants vont contribuer une augmentation de la demande en bois Les p rim tres de Siengo et de Bewani dans le Kala et celui de Niaro dans le Macina sont aujourd hui r alis s carte 2 Or les bois villageois demeurent toujours trop peu nombreux ou trop petits pour satisfaire les besoins particuli rement ceux de Office En fait depuis la mise en place d une politique de r habilitation de ces p rim tres irrigu s la question de l approvisionnement en bois de la zone inond e a t trop peu abord e Aujourd hui le probleme de la sur exploitation des ressources ligneuses des r gions proches et lointaines de la zone Office se pose avec force d autant plus que les c
67. itant ainsi le d sir de la classe jeunes adultes appuy e par les lites de la ville de se le r approprier Les acceptations des th mes du d veloppement participent assur ment d alchi mies complexes dont ne sauraient rendre compte les d marches parfois ubuesques de certains projets sp cialis s dans la promotion de l autopromotion paysanne Les r volutions du d veloppement venir quels choix p dagogiques Depuis sa gen se le D veloppement se pratique par l exemple La nouvelle cul ture les nouveaux proc d s techniques charrue charrette tiller corps sarcleur devaient par leurs seules performances s duire le paysan Toutefois la fiche tech nique et la parcelle de d monstration qui permettent de mesurer les avanc es de la recherche n ont en milieu paysan que rarement emport l adh sion mis part quelques fulgurances comme le labour chimique en 1988 R cemment en revanche des ph nom nes culturels plus englobants comme les associations paysannes les comit s de d veloppement cantonaux et villageois les lites locales issues de la scolarisation pour la plupart interf rent de plus en plus dans les projets y compris ceux traitant de l rosion et de la fertilit des sols Le syst me de culture sur couverture v g tale la derni re r volution Les transferts ne viennent plus forc ment du Nord mais ils peuvent tre Sud Sud comme le syst me de culture su
68. la demande d un groupement de producteurs de proc der un am nagement anti rosif est sou vent dict e par un besoin de s curisation fonci re avant un souci de ma triser l ro sion Plus l incertitude fonci re est grande dans un village plus la demande ou la p rennit d am nagements anti rosifs sont galement fortes elles sont mieux assur es par des migrants r cents que des migrants d j anciens ou des autoch tones E Roose et al 1998 Le migrant ne veut pas faire de la lutte anti ro sive une fin en soi comme par le pass elle doit tre r solue travers les pratiques m mes du syst me agraire On ne peut passer d un syst me l autre intensif extensif en cumulant les contraintes des deux Pour le paysan le progr s tient dans le contr le du plus vaste espace possible et non dans un retour des terroirs confin s Un projet Fac Guider 1967 1973 au nord de Garoua avait le premier proc d d importants am nagements anti rosifs Une tude d un de ses terroirs 6 Il faut garder en m moire que le paysan pr f rera toujours un revenu maximum par journ e de tra vail investie par unit de temps une rationalit technique dont l objectif se bornerait la crois sance des rendements par unit de surface cela a force de loi P P lissier 1979 Prodig 2006 15 Environnement et mobilit s g ographiques Gatouguel V M ny 1996 travers le projet Dpgt D veloppement
69. la distribution modifier d ann e en ann e les situa tions relatives la variation interannuelle des volumes d eau n tant pas uniform ment r partie comme l a montr Bosc 2002 pp 68 69 les commissions d j les moins bien dot es subissent plus fortement les r percussions des baisses de disponibilit de la ressource Certes il y a parall lement une augmentation du nombre d usagers inscrits dans les commissions d irrigateurs et disposant d un droit d eau selon Bosc 2002 p 79 pour l ensemble du syst me Chancay Lambayeque ce nombre serait pass de 12 497 20 453 entre 1983 et 2000 soit une augmentation de presque 3 par an Mais s il y a bien certains endroits des am liorations des infrastructures physiques qui permettent d int grer de plus grandes superficies au plan de cultures l augmen tation du nombre d usagers disposant d une licence est tr s certainement aussi d la division des propri t s entre les h ritiers Dans d autres cas il semble m me qu aucune extension nait eu lieu depuis fort longtemps le g rant technique de la Junte d usagers de Motupe fait remonter 1969 la fin de l attribution de nouveaux droits par manque d eau De fait la construction de Tinajones aura t juste avant la R forme agraire la derni re grande occasion dans la r gion de doter en eau de petits producteurs tout en r gularisant la dotation des grandes propri t s En dehors de l ager anci
70. lit En effet si l on consid re les cons quences sociales environne mentales de la r habilitation des p rim tres irrigu s hormis la hausse des rende ments dans certains secteurs la r ussite mise en avant est somme toute tr s partielle Seuls les plus gros exploitants ont vu leur niveau de vie tr s nettement s am liorer et des citadins fortun s ont saisi l occasion d augmenter leurs revenus Pour les autres la recherche de ressources pour survivre les a contraint une plus grande mobilit en devenant saisonni rement salari s dans les casiers La fracture sociale entre gros exploitants riziculteurs et populations d munies gravitant autour des p rim tres n est pas tenable moyen terme Si le d veloppement actuel est bien une r alit pour certains riziculteurs il reste cependant tr s localis et sur tout il se met en place au d pend des ressources naturelles r gionales C est le potentiel forestier qui en souffre le plus et qui est vou dispara tre si des mesures d accompagnement ne sont pas mises en place rapidement Enfin le probl me de l eau va se poser car si jusqu ces derni res ann es cette ressource a t consid r e comme in puisable par l Office la question de la gestion s impose aujourd hui La moiti des pr l vements partir du barrage de Markala sont perdues inutile ment vaporation d rivations illicites mauvais tat des canaux L Etat malien ne pourra pas continu
71. lles consid r es comme sales par l agronome tradui sent en fait une conduite culturale des plus subtiles P Donfack C Seignobos 1996 La notion de fertilit varie avec les groupes ethniques ne serait ce qu au regard des connotations li es au fumier et son utilisation Les jugements du paysan lui m me sur la fertilit de ses parcelles n apportent pas les r ponses attendues dans les grilles d enqu te Les plus fertiles ne sont pas forc ment celles qui d gagent les plus hauts rendements ce qui a fait dire G Serpentier et B Ouattara 2000 que la fertilit appartient plus au domaine des repr sentations sociales qu celui des concepts scientifiques L approche est en effet n cessairement subjective Le cultivateur appr cie la fertilit de ses parcelles au sein de son propre patrimoine celle qui a t h rit e et celle qui pargne de la p nibilit recevront la meilleure appr ciation Lenqu teur de son c t averti des pratiques paysannes dans l application d fec tueuse des fumures organiques ou min rales soulign es par les antiennes de la Sodecoton travers ses m dias la dilution des intrants aura tendance biai ser les r ponses L approche du paysan n est pas dans la rigueur des itin raires techniques NPK compris mais dans la notion persistante de m dicament trang re tout principe de dosage Les paysans font entrer dans l estimation de la fertilit
72. llicites Pour de nombreux paysans install s en bordure des canaux ou des drains la pratique du mara chage gr ce ces eaux d tourn es permettaient d assurer des ressources compl mentaires indispensables pour la survie des petites exploitations En effet de nombreuses exploitations dont les parcelles irrigu es ont t r habilit es ont perdu des surfaces cultivables compte tenu des nouveaux modes d attribution des terres Ainsi une exploitation qui nour rissait 14 personnes et qui cultivait 6 ha en moyenne en rizi re a vu sa surface r duite 4 ha car elle ne poss dait que travailleurs homme c est dire tout homme valide de 15 55 ans Or m me si les AV participent aujourd hui la redis tribution des surfaces r cup r es apr s r habilitation les terres lib r es ont sou vent t octroy es des non r sidents La r ussite agronomique r cente des p rim tres irrigu s de l Office a en effet multipli l arriv e d investisseurs La rentabilit des terres irrigu es tant d sor mais assur e le contr le de quelques hectares de casiers rizicoles est devenu un authentique placement de p re de famille tr s recherch dans les rangs des classes dirigeantes et de la bourgeoisie urbaine Les r am nagements ont favoris cette arriv e de nouveaux exploitants Prodig 2006 32 B Thibaud P rim tres irrigu s de l office du Niger Les succ s conomiques agronomiques enregistr s ces
73. mentaire Aucune table fumi re n a jamais fonctionn hors du cadre d un projet et au del de la dur e du projet Chaque fois pourtant les rapports ne tarissent pas sur les t moignages de paysans enthousiastes devant cette innovation Les paysans les Peuls en particulier y voient une g henne avec des nuisances sanitaires pour d autres le fumier propagerait trop d adventices mais ici encore le refus est li toute une repr sentation mentale qui ne cherche pas totalement s expliciter L table fumi re appartient un ensemble d actions comme la jach re am lio r e au service de l association agriculture levage qui depuis les ann es 1970 devait sortir les campagnes du sahel du sous d veloppement A Fournier 1972 La jach re am lior e l ternel retour En 1945 la station agronomique exp rimentale de Maroua met en place Mayel Tbbe A Vaillant 1946 les premiers essais devant servir ensemencer les jach res avec Crotalaria Tephrosia spp Desmodium Canavalia ensiformis Phaseolus lunatus Mucuna et Cajanus cajan le pois d Angole En 1995 la sation polyvalente de l Irad Bokl au sud de Garoua r cemment cr e on retrouve les m mes essais avec pratiquement les m mes plantes selon des protocoles identiques ceux de Maroua Dans ces exp riences dupliqu es cinquante ans d intervalle les r sultats sont pr sent s avec le m me engouement des paysans et de semblables re
74. modes us es sont alors syst matiquement d nigr es et remplac es par de nou veaux standards dont on amplifie toujours les performances et les r sultats atten dus Ce passage inclut souvent un changement de vocabulaire mais le D veloppement use tr s rapidement les termes utilis s qui deviennent confus et finissent par perdre le peu de sens qu ils avaient et un changement rapide s im pose Le r le du langage d veloppement demeure essentiel dans la fabrication du D veloppement Les populations locales travers leurs lites et les courtiers des projets s impr gnent peu peu avec un temps de retard de plus en plus court de ce m me langage d veloppement De l exp rience acquise travers plusieurs grands projets dont Dpgt et Prasac il ressort que les communaut s villageoises qui se sont montr es r ceptives aux propositions desdits projets lont t par l entremise des lites citadines dirigeant les comit s de d veloppement locaux Les villages qui ont accept les am nage ments anti rosifs les parcs arbor s volontaires les for ts communautaires les Prodig 2006 22 C Seignobos D veloppement propos d experts et repr sentations paysannes points d exhaure pour l levage lont fait sous la pression de leurs lites ext rieures et de quelques leaders appartenant a des GIC et qui partagent un maniement minimal de la langue du d veloppement Ce sont elles qui rassemblent les fonds de la particip
75. ns la brousse les arbres de grande taille sont peu nombreux et ce n est qu autour des villages que l on peut observer des peuplements importants constitu s de Balanites aegyptiaca En fait il y a des ressources ligneuses autour des p rim tres irrigu s mais celles ci sont peu importantes et elles subissent des pressions de plus en fortes L augmentation du cheptel dans la zone Office constitue une menace suppl mentaire Les s cheresses ont perturb le rythme de la transhumance et les itin raires tra ditionnels la r duction des parcours pastoraux qui en a r sult provoqu une surexploitation des espaces utilis s L eau devenant plus rare dans les mares sah liennes les troupeaux ne peuvent pas rester longtemps sur les p turages d hiver nage Sans eau proximit un p turage est inutilisable or les puits villageois ne peuvent pas r pondre tous les besoins en raison d un abaissement du niveau des nappes en saison s che C est pourquoi d s le mois de novembre les bergers doi vent amener leurs troupeaux vers d autres lieux d abreuvement ils se dirigent vers les casiers irrigu s Ces zones d attente sont fr quent es galement d s le d but du mois de juin lorsque les troupeaux sont chass s des casiers car se met Prodig 2006 34 B Thibaud P rim tres irrigu s de l office du Niger tent en place les p pini res de riz et que les premi res pluies n ont pas encore r g n r les p turage
76. omestiques 6 7 selon ses usages Mines 1 1 Usages industriels 6 1 levage 0 4 Source Webb et Fern ndez Baca 2002 p 164 d apres les donn es de MINAG Ministerio de Agricultura et INRENA Instituto Nacional de Recursos Naturales Mais l utilisation est moins programm e Chiclayo que dans ses campagnes comme l a montr V Bosc 2002 p 39 40 EPSEL entit prestataire de services d as sainissement du d partement de Lambayeque est la compagnie de distribution d eau de la ville de Chiclayo Elle utilise l eau du r servoir de Tinajones Mais elle ne pr vient jamais quand elle pr l ve de l eau et elle ne participe pas aux frais d entretien de l infrastructure qu elle utilise Or lorsque EPSEL proc de des prises d eau le Prodig 2006 54 J L Chal ard Mesclier Dynamique du peuplement et question de l eau au P rou d bit chute fortement les agriculteurs b n ficiaires d un tour d eau ce moment l sont p nalis s puisque les tours sont tablis pour une certaine dur e 20 h dans le cas du bassin du Chancay Cet effet est cependant localis la fois dans l espace et dans le temps d autant que Chiclayo ne comporte que peu de grosses industries Les choix productifs agricoles sont beaucoup plus d terminants En effet en rai son d un ensemble de facteurs existence d un march national important aides de l Etat pendant les d cennies ant rieures l Etat
77. on heur multiplier images et digressions Le second qui n est pas sans lien avec le premier touche la propension avec laquelle les techniciens des administrations des agences d aide et des ONG cooptent leurs partenaires de terrain parmi les commu naut s d ja frott es aux projets de d veloppement et pratiquant le m me langage Leau et l rosion Des pouvoirs traditionnels fond s sur la ma trise de la pluie Dans la plupart des langues du nord du Cameroun le champ s mantique concer nant les pluies les nuages les vents semble infini Le jeu des id ophones permet de pr ciser la nature de la pluie sa force sa dur e sa r partition dans l espace L importance de la pluie dans cette zone sahelo soudanienne donne son fonde ment aux pouvoirs locaux Dans les monts Mandara chez les Mofu par exemple la base de tout l arsenal politico rituel des chefs de massifs repose sur la possession des pierres de pluie bizi yam qui provoquent la pluie et leurs corollaires kwa lay qui l arr tent La chefferie de Gudur l entr e des monts Mandara arch type de ces institutions rayonnait au XVITI si cle et au d but du XIXe sur une grande partie des monts Mandara et aussi largement en plaine Au nord de la B nou l association pouvoir politique et ma trise de la pluie est une quasi constante On peut multiplier les descriptions de rituels visant ali menter et r activer les pierres de pluie pour la pr pa
78. onction des d bits des cours d eau et des am nagements qui ont pu tre effectu s Le secteur central des rios La Leche et Chancay est le plus important Cela tient d abord au fait que le Chancay pr sente de loin le d bit le plus lev 28 m s en moyenne contre 7 pour le Za a et 6 5 pour le rio La Leche Collin Delavaud 1968 p 66 Surtout les am nagements avec la cr ation de la retenue de Tinajones ont permis d assurer un apport d eau abondant et stable dans l ann e avec une capaci t de 320 millions de m Montoya 1998 p 93 Au nord en revanche le rio Olmos a un d bit plus faible et n atteint pas l oc an Il n a pas permis la cr ation d une oasis aussi vaste Ajoutons que les variations au cours de l ann e n ont pas partout la m me ampleur Dans le bassin du Chancay l irrigation est possible toute l ann e gr ce la retenue de Tinajones ce qui n est pas le cas dans la plupart des autres vall es Par ailleurs au sein d un m me ensemble les apports d eau varient consid ra blement selon les localisations dans l oasis les parties amont sont en g n ral mieux servies que les parties aval comme le mettait en vidence d j C Collin Delavaud dans les ann es 1960 et comme l a confirm V Bosc pour le cas du sys teme d irrigation de la vall e du Chancay Lambayeque Bosc 2002 Ainsi les pertes par vaporation par percolation etc renforcent cette in galit lors de la dis
79. onditions bioclimatiques sah liennes ne permettent qu un couvert ligneux limit Des boisements peu tendus ayant souffert des p jorations climatiques Linventaire floristique de la r gion a fait l objet de nombreuses tudes succes sives les travaux de Hiernaux Hiernaux 1980 ont t compl t s par ceux du Prodig 2006 33 Environnement et mobilit s g ographiques Projet d Inventaire des Ressources Ligneuses PIRL 1991 et enfin les derniers rele v s effectu s lors de Etude Environnementale de 1998 Diarra 1998 permettent de faire un bilan r cent des ressources disponibles dans la r gion Les formations v g tales apparaissent diversifi es en raison de la vari t des substrats et de la topographie n anmoins les boisements sont peu tendus Dans la plaine alluviale fossile la savane arbor e laisse le plus souvent la place ala savane arbustive et les taux de recouvrement varient tres fortement entre 10 et 40 ils sont inf rieurs 20 quand les d p ts sableux sont importants Les esp ces les plus repr sent es sont des Pterocarpus lucens des Combretum micranthum des Grewia bicolor ainsi que des Guiera s n galensis LAcacia nilotica est lui tr s pr sent dans les secteurs qui connaissent un engorgement sai sonnier il est un bon marqueur d une remont e artificielle de la nappe phr atique lors de la remis en eau des fala ancien lit du fleuve Au del de la zone delta que fossile s ten
80. onsid r e aujourd hui comme un eldorado le grenier riz du Mali Selon l Office et partir des r sultats provisoires du recensement de 1998 le nombre d exploitations en casiers a doubl en dix ans passant de 9 282 hab en 1987 15 441 hab en 1997 Office du Niger 1998 La croissance d mographique enregistr e dans les arron dissements de Niono Central Sokolo Macina et Kolongotomo illustre bien cet attrait r cent pour les p rim tres irrigu s Le taux d accroissement annuel moyen y est ainsi estim plus de 2 Les plus forts taux d accroissement se localisent dans les arrondissements o l intensification rizicole a t la plus pouss e Niono Central conna t la plus forte croissance d mographique avec 4 an Ce taux lev s explique par la conjugaison d un accroissement naturel fort et de l arriv e de nou veaux exploitants attir s par les performances agronomiques locales Le d veloppement actuel des p rim tres irrigu s et surtout la perspective d une extension de ces espaces am nag s sont particuli rement attractifs pour toutes les populations install es proximit Les demandes d octroi de parcelles irrigu es se multiplient d autant plus que la remise en tat du r seau de drainage a supprim bon nombre de hors casiers En effet des parcelles de culture hors casiers adja centes au r seau taient mises en valeur par les eaux de d bordement des drains ou par des connections i
81. paysannal et Gestion de terroir pr s de vingt cinq ans apr s a d montr que les paysans n avaient aucun moment poursuivi ces constructions Le terroir de Sangu r Ngal O Iyebi Mandjek 1996 galement lev dans le cadre du Dpgt a t initi pour tester l acceptabilit d un vaste am nagement anti rosif concert Ici encore l adh sion paysanne ne devait pas exc der le temps du projet Pour N Bello 1999 de la Cellule suivi valuation de la Sodecoton les r ponses une enqu te interne sur le th me de la fertilit des sols sont sans appel La lutte anti rosive n est cit e que par 1 des planteurs comme une action volontaire Cela t moigne de la passivit des planteurs par rapport ce th me ils estiment ne pas avoir s investir personnellement dans ce genre de travaux que c est le r le d une structure sup rieure autrement dit d un projet Ce refus jusqu au d but des ann es 2000 touche non seulement les cordons pierreux mais galement les bandes enherb es Ces derni res n ont jamais eu les faveurs des populations qui les accusent d occuper trop d espace de g ner la croissance du mil de d velopper un entomo faune nuisible et de servir de repo soirs aux oiseaux Les paysans empi tent peu peu sur la largeur qui passe de 3 m 0 5 m limite laquelle elles sont maintenues pour ne pas couper les relations avec le projet Ces bandes disparaissent progressivement
82. pr sente dans sa phase descendante la d gradation du milieu avec son cort ge de d frichements et d rosion et dans sa phase ascendante elle rend compte d une r g n ration de ressources Le bas de la courbe marque un seuil o les populations cessent leurs coupables pratiques d agriculture mini re propres ces fronts pionniers Le seuil se situerait autour de 60 hab km Les popu lations devenues responsables se livreraient des am nagements anti rosifs qui mat rialiseraient enfin une agriculture intensive stable et parcellaire fixe le r ve du d veloppeur Seulement voil la courbe en U ne fonctionne pas car arriv es au seuil fatidique si toutefois il existe les populations refusent cet investissement temps travail afin de poursuivre leur mode d exploitation extensif en migrant vers d autres espaces ouverts Dans ce mod le th orique la remont e de la courbe ne peut se faire ou n a pu se r aliser qu en milieu contraint dans des lieux refuges comme les monts Mandara au XIX si cle L erreur est justement de n avoir attribu aux syst mes complexes de terrasses et de drains des monts Mandara qu un r le anti rosif Pol miques sur les am nagements anti rosifs La gen se de tous les paysages de terrasses visait la cr ation de champs sur des 4 Dans les ann es 1950 1960 pour la Cfdt Soci t cotonni re pr c dant la Sodecoton l arbre est chass du champ et les cordons
83. que local Aussi les lites peuvent elles mesurer leur audien ce dans leurs villages d origine l adh sion manifest e pour les th mes du d veloppement Si les propos d experts voluent de m me que les repr sentations paysannes leurs points de vue respectifs semblent encore peu conciliables Le d veloppement se r f re toujours explicitement son objet peine modifi lors des derni res d cennies de produire plus ou plut t mieux et un moindre co t pour l environ nement La croyance dans l universalit de ses mod les est toujours aussi pr gnante Mais en 1950 comme en 2000 on se heurte aux m mes difficult s de pas ser de l exp rimentation ou du standard l application au sein de communaut s rurales aux histoires dissemblables aux dimensions sociales mouvantes et aux comportements conomiques al atoires Ces param tres trop nombreux emp chent que de ces exp riences soient extraits des mod les appliqu s transposables Dans la pratique les techniciens continuent d agir dans l urgence et souvent sur des expertises moins scientifiques qu id ologiques au nom de finalit s indiscu tables comme la lutte contre l rosion la sauvegarde de l environnement Le pass importe peu et ces m mes praticiens ont toujours fait preuve d une candide mais coupable amn sie Cette amn sie est servie par une absence g n ralis e d ar chivage dans les administrations comme dans les projets Elle sert
84. r couverture v g tale M me si le taux d in 12 Il s agit de semis direct avant labour et apr s une pulv risation de d sherbant au gramoxone Prodig 2006 21 Environnement et mobilit s g ographiques certitude quant son adoption reste lev ses propositions sont tr s s duisantes Mais il s agit l comme pour la promotion de charrue apr s 1945 de bien plus qu une r volution technique Depuis 1990 ce syst me de culture sur couverture v g tale s est d velopp au Br sil et un de ses promoteurs appartenant au Cirad est venu le proposer Garoua en 2002 et 2003 o il r ussit convaincre la Sodecoton s y int resser Devant les limites des mod les d intensification de l agriculture propos s depuis un demi si cle et qui reposaient sur la traction animale sur l int gration agricul ture levage et sur l utilisation des intrants on oppose aujourd hui un syst me plus cologique propre enrayer l rosion et la perte de biomasse On pense l avoir trouv travers cette croyance tay e le SCV Cette r volution ou pour le moins ce saut conceptuel et qualitatif induit une nouvelle approche du sol plus de labour le travail de la terre est confi diff rentes plantes de cou verture la trouaison est de retour elle induit galement une tout autre organi sation du travail au sein de l exploitation On va vers une utilisation partag e de la biomasse herbac e entre co
85. ration du ritualiste avec bain lustral de l eau de la premi re pluie ou l mulsion port e par les mayo lors de leurs premi res crues En d pit des missions religieuses et de Pavanc e de l islam ces infracroyances demeurent pr gnantes parmi les populations Elles se manifes tent au cours de petites p riodes s ches du d but de la saison des pluies suscep tibles de mettre en danger la croissance du mil A cette poque s exacerbent les sus picions envers les voisins qui bloqueraient la pluie suscitant de nombreux conflits Les termes concernant l eau expriment toujours une connotation positive Le chemin de l eau apporte fra cheur et fertilit il ne peut rendre compte d un effet d rosion en rigole ou en ravine Autour de Maroua la d sagr gation des roches vertes vulcano s dimentaires des collines alimentent les sols fersialitiques riches des pi monts La divagation des mayo n rode pas mais apporte du limon Jadis une bonne saison des pluies favorisait d abondantes r coltes d h matite pul v rulente que l on recueillait dans le lit des mayo issus des massifs bordiers des monts Mandara grands producteurs de fer On minimise en revanche les actions n gatives de la pluie au moment des sorghos en fleurs par exemple Pour les soci t s paysannes non musulmanes du nord du Cameroun contr ler 2 Ces id ophones fonctionnent comme des adverbes ou hors contexte verbal et partir ou non d onomatop
86. re les bienfaits de l arbre sur le champ et des volets de projets vont s employer le promotionner Les parcs volontaires Faidherbia une r ussite contre tout pronostic La progression des parcs arbor s Faidherbia ces cinquante derni res ann es a sembl se limiter des r gions pr cises le pi mont des monts Mandara le pla teau kapsiki des espaces interstitiels dans les vastes parcs des pays masa et tupu ri Ailleurs on avait l impression que ces s lections arbor es restaient fig es et n in t ressaient plus gu re les populations Les r ponses cette situation sont floues et insatisfaisantes On souligne le d sint r t des jeunes qui migrent le monopole des vieux adultes dans la repro duction du parc le d veloppement des soles vou es aux sorghos repiqu s qui aboutissent l radication des ligneux y compris sur leurs p riph ries et enfin le r le des agents du Minef Minist re des Eaux et For ts qui prennent les arr t s concernant la coupe du bois comme pr texte taxation De 1996 2002 le projet Dpgt h berg la Sodecoton et b n ficiaire de sa logis tique lan a un programme ambitieux de r g n ration des parcs qui visait renfor cer la fertilit des sols dans un contexte de rench rissement des engrais min raux et d un chec de la fumure organique Deux arbres fertilisateurs Faidherbia albida et Prosopis africana sont apparus comme une quasi solution D monstr
87. riculteurs m me dans les petites villes comme Ferre afe Lagglom ration de Chiclayo a un taux de croissance pour la p riode 1981 1993 de 3 1 celui du reste du d parte ment est de 1 96 c est dire un peu sup rieur la moyenne nationale villes com prises et encore assez lev Cette population dense et la croissance rapide est in galement r partie dans le d partement Elle est tr s peu pr sente l o l absence de cours d eau ou d am nagements hydriques rend pratiquement nulle la disponibilit en eau Il s agit en particulier du nord ouest du d partement o les lits des rivi res sont presque tou jours sec et des interfluves Ce sont cependant sur ces marges qu est possible l expansion comme on le verra dans la deuxi me partie Une illustration imparfai te de la r partition de la population nous est donn e par une carte figure 4 du nombre des habitants par district avec des symboles proportionnels situ s au lieu de plus forte densit la capitale du district en g n ral Enfin le peuplement n est pas organis de la m me fa on dans l ensemble de Vager La partie moyenne des plus grands cours d eau Za a Chancay La Leche a 2 Webb et Fern ndez Baca 2002 p 220 d apr s les recensements de l INEI Instituto Nacional de Estad stica e Inform tica Entre 1940 et 1993 le P rou passe de 7 millions 22 6 millions d habi tants et le d partement de Lambayeque de 200
88. rienne Les surfaces irrigu es occupent aujourd hui pr s de 80 000 ha Thibaud 2006 c est beaucoup et en m me temps c est peu si l on consid re les 950 000 ha envisag s lors du projet initial de 1932 par l ing nieur B lime E Schreyger 1983 Lirrigation par gravit a t permise gr ce la d rivation d une partie des eaux du Niger partir du barrage de Markala situ en aval de S gou Deux ensembles de p rim tres irrigu s ont ainsi pu tre cr s avec la remise en eau d anciens d fluents du Niger les falas carte 1 L histoire de ces p rim tres irrigu s est r v latrice des difficult s inh rentes ces grands am nagements qui plus est en zone sah lienne LAOF pensait mettre en place un lot de prosp rit au coeur d une r gion d sh rit e D s 1960 l Etat malien esp rait en faire le grenier riz du pays En r alit en 1980 cinquante apr s sa cr ation ces p rim tres irrigu s taient toujours consid r s comme un mirage du d veloppement selon J Tricart Tricart Blanck 1989 Les raisons sont mul tiples la ma trise de l eau est mauvaise les pratiques agricoles sont peu inten sives d o des rendements en paddy qui ne d collent pas moins de 2 tonnes par hectares enfin le dirigisme excessif de l Office n a pas favoris les initiatives de colons recrut s de force l origine A partir des ann es 1980 s op rent des changements importants Apr s concerta
89. risques environne mentaux importants dans certains espaces alors qu ailleurs l action de ces m mes soci t s est au contraire garante de la stabilit des milieux Selon les cas et pour des milieux similaires la migration accro t de fa on dangereuse la pression sur les ressources alors qu ailleurs elle est source de revitalisation d un milieu d grad Prodig 2006 7 Environnement et mobilit s g ographiques Au Timor Oriental o les transmigrations en cours participent a la ma tri se des territoires O Sevin s est int ress aux fronts pionniers agricoles impuls s par le pouvoir en place au d triment des minorit s locales Ces mobilit s de conqu te peuvent tre consid r es comme un v ritable instrument de javanisa tion de l archipel selon l auteur Se m lent ici troitement la question des mou vements de population de la pr servation ou de la transformation du milieu par les migrants et de la volont politique qui pr side ces mutations et qui in fine est essentielle Enfin les mobilit s transnationales en Oc anie d crites par T Bambridge pro posent une autre cl de lecture pour comprendre territoires et environnement dans les soci t s insulaires oc aniennes La mobilit des hommes est constante et a tou jours t au c ur du fondement et de l organisation de ces soci t s Les cultures transnationales tudi es am nent remettre en cause les conceptions sp ci fiques des
90. rojets Dans le Sahel malien B Thibaud s est int ress e au d veloppement r cent des p rim tres irrigu s de Office du Niger Elle montre que la r volution verte qui a suivi la r habilitation d une partie des surfaces irrigu es est un succ s agrono mique mais provoque dans le m me temps des d s quilibres sociaux et environne mentaux L intensification rizicole a attir de nombreuses populations alors que les cosyst mes mis contribution sont d j fortement d grad s Dans des pays au milieu naturel fragile la croissance acc l r e de la population sur fond d in galit s sociales fortes est source de difficult s nombreuses Sur la c te nord p ruvienne J L Chal ard et Mesclier rendent ainsi compte des enjeux de la ressource en eau dans les dynamiques de peuplement qui se mettent en place aujourd hui Dans une r gion o les contraintes bioclimatiques sont pesantes et o l augmentation de la population engendre des besoins croissants de terres l eau est au c ur des enjeux de d veloppement Prodig 2006 6 C Seignobos D veloppement propos d experts et repr sentations paysannes Mobilit s et gestion des espaces naturels La gestion environnementale est l un des volets majeurs du sujet Elle peut tre pos e de diff rentes fa ons D abord la cr ation de p rim tre ou d aires prot g es qui se multiplient pour pr server la nature est source de conflits entre autorit s et pop
91. ront pas traduites La teneur des propos est sans appel le fumier on en conna t les limites si seulement la pluie revenait tout irait mieux Depuis 1973 la r gion a perdu 150 mm de pluie dans son bilan annuel obligeant les cultivateurs repenser tout le panel de cultures et r am nager l assiette de leurs terroirs en misant toujours plus sur des cultures irrigu es de contre saison La poudrette ne constitue vraiment pour eux qu un piph nom ne du syst me agraire Confronter les savoirs endog nes des paysans ceux des techniciens rel ve d un exercice assez courant depuis les travaux pionniers de P Pascon 1973 et le 1 La m thode Training and visit system a anim jusqu ces derni res ann es de nombreux pro jets comme le PNVFA Programme national de vulgarisation et de formation agricole Elle a depuis la fin des ann es 1990 t d clar e inefficace et obsol te Prodig 2006 11 Environnement et mobilit s g ographiques colloque de Ouagadougou de 1978 Logique paysamne et rationalit technique Cette confrontation peut toucher plusieurs niveaux aussi n envisageons nous ici que certains points cl s du d veloppement rural Nous partirons de deux constats Le premier int resse des termes du d veloppe ment qui ne sauraient tre transcrits dans les langues locales rosion ferti lit des sols et pour lesquels les interpr tes doivent avec plus ou moins de b
92. s aujourd hui largement folkloris s sont devenus inoffensifs Dans la configuration d veloppementiste ils ont servi et servent encore pour tre brandis par certains c nacles contre d autres Plus largement ils concourent conforter l alibi participatif de certains courants du D veloppement Le D veloppement a ceci de particulier que si les modes changent certains phy lums mutent ou simplement traversent les modes comme celui que l on pourrait par raccourci d signer comme courant productiviste Les paysans ont tou jours se prononcer sur ses standards de proposition touchant au maintien des rendements et partant la fertilit des sols Posologie d veloppementiste appliqu e la perte de fertilit des sols La lutte contre l rosion et la d forestation bien r elle dans de nombreuses r gions conduit souvent une g n ralisation tapageuse Pour argumenter et du bien fond des projets et de l urgence de l intervention l id e insidieuse selon laquelle ce qui n a pas eu lieu aurait pu avoir lieu va devenir un argument impa rable Les projets vont d s lors s accrocher une v ritable rente celle de prot ger un bien sol biomasse hypoth tiquement menac Nous retiendrons trois sujets surd termin s et qui apparaissent m me comme des clich s dans ces projets de d veloppement rural l table fumiere la jach re am lior e et l agroforesterie L table fumi re le refus
93. s que d autres en g n ral membres des communaut s ne dis posent que de parcelles en usufruit pour lesquelles ils doivent chaque ann e deman der un permis d irrigation qu ils n obtiennent que lorsque les premiers ont t servis Les modifications l gislatives des ann es 1990 ont modifi l organisation de la distribution de l eau sans remettre en cause pour l instant cette diff rence Un exemple montre l ampleur actuelle des besoins en eau sur des terres ne dis posant pas de droits dans le district d Olmos en 2002 il y a eu 3 300 demandes de permis correspondant 2 921 ha pour seulement 529 licences correspondant 1 747 ha Espejo Morante et al 2003 p 33 Mais les situations varient d une loca lit l autre Ferre afe o domine la propri t priv e on a 17 000 ha de terres avec droit d eau contre 3 000 ha irrigables sur les exc dents Le probl me pour ceux qui n ont que des permis est double ils n ont de l eau que s il y en a assez dans l ann e durant les ann es s ches ils sont mal ou pas servis et m me dans les ann es normales ils risquent de ne pas obtenir d eau au moment opportun en raison des p riodes de s cheresse relative Par ailleurs les rapports de force entre les diff rents sous groupes territoriaux ou commissions d irriga teurs l int rieur de chaque grand syst me d irrigation peuvent depuis la dimi nution du r le de l tat dans
94. s sah liens Ces aires de rassemblement des troupeaux aux abords des casiers subissent alors de profondes d gradations en raison d un pi ti nement marqu mort des jeunes plants et de Putilisation du fourrage a rien pour Valimentation du b tail Sur ces espaces le couvert ligneux est pass de 15 moins de 4 depuis le d but des ann es 1980 et les plages de sol occupe plus de 50 des surfaces selon Diarra Diarra 1998 Cette pression exerc e par le b tail sur les ressources ligneuses tend s accen tuer en raison de l augmentation r cente mais rapide du cheptel bovin au sein des exploitations rizicoles Bien qu il soit toujours difficile d valuer les effectifs en b tail car les chiffres avanc s par les paysans sont souvent inf rieurs la r alit dans la mesure o il existe un imp t par t te de b tail 160 000 t tes seraient pr sentes au sein des p rim tres irrigu s Service Office du Niger 1998 Les taux d accroissement annuels estim s 20 selon Diarra Diarra 1998 sont une mena ce pour l quilibre cologique de la r gion mais aussi pour la stabilit des soci t s rurales En effet les conflits propos du b tail se multiplient en raison de l empri se croissante des champs sur les pistes de d placement des troupeaux les bour thol La pr sence importante d un cheptel dans les p rim tres irrigu s r sulte de Pintensification rizicole r ussie Laugmentation des rendements a permis a
95. sent de disposer de grands moyens ce qui exclut la majeure partie des exploitants D autres sont pour l instant plus accessibles comme s orienter vers des cultures d exportation relativement peu exigeantes en eau telle la mangue mais ne peuvent tre rendues possibles que par les initiatives de soci t s d expor tation et de grands producteurs ce qui en limite l tendue Chal ard et Mesclier 2003 Dans une soci t rurale tr s in galitaire l eau est un des l ments qui conduisent finalement au maintien des plus pauvres dans une situation pr caire R f rences bibliographiques ARTS D BUSTAMANTE G D az J VASQUEZ C 1992 Diagn stico de la Microregi n Motupe Omos Chiclayo CICAP 361 p Bosc V 2002 La gestion de l irrigation dans la vall e Chancay Lambayeque au P rou M moire de ma trise de g ographie Institut de G ographie Alpine de Grenoble Institut de Recherche pour le D veloppement 161 p CHAL ARD J L MESCLIER 2004 Dans le nord du P rou l agriculture commer ciale augmente t elle les risques pour les petits producteurs Espaces tropi caux et risques Du local au global Actes des X Journ es de g ographie tro picale des 24 25 26 septembre 2003 Orl ans PUO IRD p 279 291 CICAP 2003 Determinaci n de las caracter sticas fisiogr ficas de la cuenca del r o Za a Chiclayo CICAP 114 p annexes COLLIN DELAVAUD C 1968 Les r gions c ti res du P rou septentrional
96. tes r alis es sur le march de Niono les prix moyens relev s par charrette l quivalent d une st re sont pass s de 2 500 FCFA en 1988 8 500 FCFA en 2002 et plus de 10 000 FCFA en p riode d hiver nage aujourd hui Thibaud 2006 C est Diabaly zone tr s peu pourvue en bois que les prix ont subi la plus forte hausse plus de 12 000 FCFA la charrette En fait sur tous les march s les prix sont lev s en raison de la rar faction de la ressour ce et de l loignement des lieux de coupe Les aires d approvisionnement des principales villes de la zone inond e ne ces sent de s tendre C est Niono qui draine la majeure partie des flux en raison de l im portance de la croissance d mographique 4 an et parce que le secteur est tr s d ficitaire La couverture foresti re a pratiquement disparu sur toute la bordure orientale o se localisent les aires d attente des troupeaux Une partie des besoins est assur e par le secteur de Sokolo au Nord Ouest mais les apports les plus nom breux proviennent de l Est de Tougou et surtout de Monimp bougou situ plus de 65 km carte 1 Les besoins sont tels que les for ts proches de S gou alimentent aussi le bassin de Niono Dans le Macina l existence de for ts class es a permis de sauvegarder une partie boisements mais les coupes illicites sont n anmoins fr quentes Partout la rar faction des ressources ligneuses est pr occupante la crise du bois nergie s inst
97. ti rosif des terrasses n tait il que contingent dans un agro syst me montagnard global Il en tait ainsi pour les bocages d fensifs d euphor biac es et d Acacia ataxacantha dans leur fonction anti rosive tant en plaine qu en montagne Les montagnards descendus en plaine et plus pr cis ment dans les zones d mi gration de la B nou ont cess ces investissements car pour eux pour les Mafa en particulier l espace n tait plus mesur et les possibilit s de migration semblaient en 1990 encore infinies Place alors aux techniques extensives conomes en temps et qui rapportent Dans les ann es 1990 la lutte contre l rosion devient un imp ratif de la Sodecoton Soci t de d veloppement du coton du Cameroun qui depuis plu sieurs d cennies constitue la colonne vert brale du d veloppement de masse dans le nord du Cameroun La Sodecoton est plus que jamais engag e dans le projet d une paysamnerie ses planteurs na tre de son entreprise La lutte anti ro sive LAE devient une conditionnalit respect de la v g tation ripicole pourcen tage d arbres laiss s sur le champ laboration de cordons pierreux de bandes enherb es dans les installations de migrants dont elle a plus ou moins la charge La Sodecoton a seule la capacit de cr er des infrastructures dans ces colonies de migrants forages pistes p n trantes Les soci t s paysannes rusent avec ces conditionnalit s aussi
98. tion entre bailleurs de fonds l Etat malien et l entreprise Office le r am nagement d une partie des p rim tres irrigu s existants est d cid cartes 1 et 2 Il pr voit des Prodig 2006 27 Environnement et mobilit s g ographiques KOUROUMARI TOURABA A KANDIOUROU ys A Ouvrage r gulateur Ju Kouroumari Point C waooo i NORD MOLODO Niono e Siraouma Ouvrage r gulateur du Kala inf rieur Point B Monimp bougou Fala de es e Macina Fala de 2 Boky W r abra one am nag e Ea 7 Projet d extension gt gt GH Sucrerie Point A f e Fleuve Fala A Barrage Canaux d irrigation de Markala f Zone im Extension NIARO 0 20 km Villa Niono A Source Office du Niger D A D R Mai 1997 Carte n 1 P rim tres am nag s et extensions pr vues Prodig 2006 B Thibaud P rim tres irrigu s de l office du Niger MOLODO CENTRAL GRUBER MOLODO MOLODO SUD Ouvrage r gulateur _ du Kala inf rieur Point B Molodo er z gt N Niono SIKOLODOUGOU Falade q OMPLEXE SUCRIER DE SERIBALA j Ouvrages Point A spa es j Barrage de Markala 20 km mio Source Office du Niger D A D R Mai 1997 Carte n 2 R am nagements entrepris depuis 1984 Prodig 2006 p Siraouma eMonimp bougou non r am nag e R am nagement ARPON R am nagement CFD RETAIL R am nagement
99. tor Rural Lambayeque Siglo XX In Carmen Felipe Morales Jos Canziani diteurs SEPIA VIM Mesas Regionales Impacto de El Ni o Investigaciones Arqueol gicas en la Costa Norte Lima SEPIA Predes Lutheran World Relief 330 p p 16 64 Prodig 2006 58 J L Chal ard Mesclier Dynamique du peuplement et question de l eau au P rou SERVICIO NACIONAL DE METEOROLOG A E HIDROLOG A SENAMHI Estudio Hidrol gico Meteorol gico en la Vertiente del Pac fico del Per con fines de evaluaci n y pron stico del fen meno El Ni o para prevenci n y mitigaci n de desastres Lima Senahmi version lectronique WEBB R FERN NDEZ BACA GR 2002 Per en N meros 2002 Lima Cu nto 1320 p
100. u te sur les indicateurs de la d gradation du sol Il s agissait de 7 Ces derni res ann es les constructions anti rosives sont devenues une condition que la Sodecoton a g n ralis e de nombreuses zones la Sode suspendant ses engagements aupr s de ses planteurs qui n auraient pas am nag leurs parcelles Les chefs de zone sont alors mis en com p tition il faut faire du chiffre en surfaces couvertes en cordons sur courbes de niveau Les pay sans s y plient sur les emblavures de coton afin d avoir acc s aux intrants et aux pr ts et ils dis persent les cordons pierreux les ann es suivantes Apr s 2004 toutefois certaines communaut s villageoises semblent vouloir p renniser ces am nagements Prodig 2006 16 C Seignobos D veloppement propos d experts et repr sentations paysannes rassembler les r ponses des cultivateurs de diff rents groupes ethniques sur les notions de fertilit des parcelles Le questionnaire h sitait entre Q C M question naire a choix multiples ou un questionnaire plus ouvert L enqu te n a pas jug bon de tester le panel de cultivateurs repr sentatifs Quant aux pr occupations coloration trop sciences humaines comme celle de s interroger partir de ce qui est dit et de ce qui se fait de ce qui est dit et non fait et enfin de ce qui est fait et non dit elles ont sembl hors de propos Les r ponses ne sont trop souvent qu une absence de d n gation face a
101. ulations locales qui ont une autre vision et un autre usage de leur environnement Ainsi P M Decoudras avec l exemple de la r serve de biosph re de Fakarava dans les les Tuamotu en Polyn sie fran aise montre l impact des politiques publiques sur les mobilit s traditionnelles des soci t s insulaires Dans la mise en place d une r serve de biosph re impos e de l ext rieur l absence de m diation spatia le la non prise en compte des modes d organisation social conomique et culturel des soci t s en place donne lieu la multiplication de conflits locaux D autant que les d coupages territoriaux nouvellement cr s pour l installation de la r ser ve ont ignor les territoires ancestraux fruits des liens unissant les hommes la nature La gestion du milieu d pend des moyens dont disposent les populations et la puissance publique Le cas des maladies est particuli rement exemplaire S Phillipon et N Fourquet partir de la lutte contre la m ningite c r bro spinale en Afrique sah lienne montrent que la qualit des donn es sanitaires et partant la lutte contre les pid mies est alt r e par l in gale capacit des syst mes de sant locaux d tecter les cas de maladie dans la population Enfin si les capacit s des hommes jouent un r le essentiel dans la gestion des espaces naturels l inverse la mobilit des l ments du milieu est aussi prendre en compte En contrepoint des analyses pr c
102. uverture v g tale du sol et alimentation du b tail Elle impose une r vision des pratiques fonci res qui s accompagnerait d un bou leversement paysager par des techniques d embocagement rappelant les pro bl mes d j pos s par la jach re am lior e Les modes de d cision de ce nouveau syst me agraire ne passe plus par la seule exploitation paysanne mais ils enga gent l ensemble de la communaut villageoise Ce changement enfin touche aux normes et valeurs qui en milieu paysan gossypiculteur remettraient en cause la classe des laboureurs Si ce nouveau standard du d veloppement devait s duire des d cideurs et que ces derniers cherchent ensuite l imposer les communaut s villageoises cher cheraient se d rober devant ce processus une fois de plus globalisant dans lequel elles ne pourraient manifester leurs choix Elles y opposeraient leurs propres savoirs endog nes issus aujourd hui de ceux acquis partir des standards nor matifs des d veloppements pr c dents en plus des fondamentaux du pass Le paysan continue de comprendre partir comme le dit C Pairault 2001 de son propre comprenoir qui n est pas celui de l expert Pacquisition par les lites locales du langage d veloppement et ses cons quences Un demi si cle de d veloppement permet un recul sur des pratiques qui sous couvert de sciences laissent entrevoir des modes et des id ologies successives Les
103. ux affirmations de l enqu teur qui tient remplir les cases de son questionnaire Pour qualifier sa parcelle le paysan n a de choix qu entre infertile moyen nement fertile fertile C est pour l agronome une r ponse sp cifique aux questions qui le pr occupent restaurer la fertilit l am liorer ou l entretenir C Frosio 2000 Les rapports entre les cultures possibles et la rentabilit du tra vail y sont mal d finis Le message est peine plus clair avec les envahissements d adventices et la d prise des cultures On rel ve en effet des ambigu t s dans les r ponses avec certaines adventices nuisibles qui comme Ipomoea eriocarpa et Commelina benghalensis peuvent repr senter aussi une r ponse positive la pre mi re tant un indicateur de pr sence d eau et la seconde de terre riche De fait le Q C M escamote toute la subtilit des savoirs paysans Parmi bien des exemples notons que Digitaria horizontalis pandue en montagne sous les houp piers de Faidherbia ou d Acacia polyacantha pour y pi ger leur liti re qui sera ensuite enfouie pour enrichir le sol n est pas toujours l adventice n gative que l on veut d signer Pennisetum pedicellatum est laiss dans les espacements entre les pieds de sorghos cycle long comme le yolo bri afin de capter la ros e gr ce ses larges feuilles et aider le sorgho achever sa croissance la limite septentrionale de son aire Ces parce
104. ux pay sans de se constituer une pargne plac e dans l achat de troupeaux La possession de b tail reste toujours tr s valorisante et demeure une pargne sure Les difficul t s actuelles viennent du fait que l existence d un troupeau en zone irrigu e n a jamais t prise en compte par l Office les cultures fourrag res ont ainsi t peu encourag es de m me que l intensification en mati re d levage Le commerce du bois est en pleine expansion Le d veloppement de l exploitation foresti re est corr ler avec le d but des r am nagements d s 1980 pour le Macina plus r cemment pour les secteurs de Niono et de N D bougou Seul le secteur du Kouroumari a connu un commerce de bois d s 1970 en raison de la grande pauvret des ressources ligneuses dans cette partie Nord du Kala L augmentation de la population au sein des p rim tres a induit un accroissement des besoins en bois nergie Aujourd hui la collecte et la vente de bois touchent toutes les cat gories et toutes les zones inond e et exon d e Outre les m nages qui collectent directement leur bois dans la brousse proche ramassage de bois mort et coupe c est la multiplication du nombre d exploitants forestiers qui devient pr occupante Ces derniers approvisionnent les march s Niono tout particuli rement soit directement soit par l interm diaire de reven deurs Ils travaillent aussi la commande d o la difficult d valuation du tra
105. ux principaux M Classe interm diaire 12 1 13 O Classe favoris e 7 9 12 1 O Donn es manquantes Source Carte extraite de V Bosc 2002 La possibilit de compenser l absence ou l irr gularit de dotation d eau super ficielle par le puisement dans les nappes souterraines est aussi in galement r par tie Sur les vastes c nes alluviaux les nappes sont souvent plus proches en aval qu en amont mais compte tenu de leur irr gularit et de leur fragmentation les situations locales sont tr s variables A nsi Motupe un agriculteur dans une par tie plut t amont puise l eau entre 8 et 25 m tres de profondeur avec des puits rudi mentaires alors que plus en aval les entrepreneurs atteignent l eau par des puits tubulaires 60 m tres de profondeur Les cons quences sur l agriculture sont importantes la culture du riz pour l instant la plus rentable dans la r gion n est pas permise tout le monde elle se localise essentiellement en aval de la retenue de Tinajones et dans la partie amont de la plupart des vall es La pression sur la ressource la multiplication des situations pr caires L augmentation g n rale de la population m me si elle correspond dans les campagnes essentiellement une croissance naturelle g n re dans le cas de la r gion d tude une augmentation des superficies irrigu es comme tend le mon Prodig 2006 50 J L Chal ard Mesclier Dynamiqu
106. veloppement propos d experts et repr sentations paysannes IveBrMANDJEK O 1996 Terroir de Sangu r Ngal Immigration spontan e et pr servation du potentiel p dologique Dpgt Minagri Sodecoton 35 p MARCHAL J Y 1979 L espace des techniciens et celui des paysans histoire d un p rim tre anti rosif en Haute Volta Ma trise de l espace agraire D veloppement en Afrique tro picale logique paysanne et rationalit technique M moire Orstom n 89 Paris 600 p M NY V 1996 Terroir de Gatouguel Evolution d un terroir am nag par le projet Fac Gui der 1967 1973 Dpgt Minagri Sodecoton 87 p MILLEVILLE P 1996 Confrontation savoirs des paysans savoirs des chercheurs in J Pichot et al ds Fertilit du milieu et strat gies paysannes sous les tropiques humides Cirad Montpellier PAIRAULT C 2001 Portrait d un J suite en anthropologue Karthala Presses de PUcac 209 p Pascon P 1973 Le technicien entre les bavures et le bricolage Conf rence donn e le 23 mars 1973 l Institut Agronomique et V t rinaire Hassan II Anafid 5 p P LISSIER P 1979 Le paysan et le technicien quelques aspects d un difficile face face p 1 8 in Ma trise de l espace agraire D veloppement en Afrique tropicale logique pay sanne el rationalit technique M moire Orstom n 89 Paris 600 p Roose E BOUTRAIS J Bou Z 1998 Rapport d valuation du volet fertilit des sols du projet DPGT au
107. veloppement r cent des p rim tres irri gu s suscite aujourd hui de nombreuses convoitises Les succ s agronomiques et la perspective de nouveaux am nagements attirent des sah liens toujours plus nombreux Les villageois des r gions s ches voisines esp rent y acqu rir des par celles irrigables indispensables leur survie tandis que de riches citadins y voient la possibilit de r aliser des investissements rentables Si les p rim tres irrigu s de l Office du Niger sont rest s longtemps peu attractifs les r am nagements r cents les ont rendus aujourd hui tr s recherch s La zone Office fait l objet de profondes mutations La rentabilit des p rim tres irrigu s devient une r alit La r habilitation d une partie des p rim tres irrigu s pr s de 30 000 ha est un succ s agronomique et conomique Selon les rapports de l Office les revenus nets par hectare tir s de la riziculture ont t estim s 70 000 FCFA en zone non am nag e contre 160 000 FCFA en zone r am nag e campagne 1997 1998 Les rende ments moyens en paddy ont tripl entre 1983 et 1994 Jamin 1996 8 voire 10 t ha ont t atteints les meilleures ann es dans les secteurs de Niono et N D bougou Gr ce aux travaux entrepris curage recalibrage des canaux planage des par celles des terres abandonn es 30 des surfaces ont t remises en valeur La ma trise de l eau indispensable l intensification s am lior
108. x Or la loi sur l eau de 1969 Ley General de Aguas d cret 17 752 qui lie en principe le droit l eau la mise en culture et non au droit de propri t ent rine n anmoins sur le terrain le plus grand acc s l eau des parcelles anciennement irrigu es d j appropri es individuellement et cultiv es En fonction des ressources estim es en d but de campagne et des intentions des producteurs est mis en place un plan de cultures qui englobe les terres disposant d un droit d eau ces terres sont prioritaires de par la loi Le Minist re de l Agriculture d cide de l opportunit d ac corder un droit d irrigation pour des terres qui n taient pas cultiv es mais pour raient tre irrigu es par les infrastructures existantes elles ne le seront qu apr s les autres et seulement dans la mesure o la quantit d eau exc de les n cessit s tablies par le plan de cultures Au fur et mesure que les membres des commu naut s mettaient en culture les terres ant rieurement consacr es au p turage ils ont donc d demander b n ficier de ces exc dents d eau disponibles seule 6 Les chiffres correspondent une valuation statique de ces superficies partir des d clarations de chaque exploitant lors de l ann e du recensement Les campagnes agricoles 1960 61 1971 72 et 1993 94 n tant pas marqu es par un ph nom ne Ni o nous avons suppos ici que cette valuation est repr sentative

Environnement et mobilités géographiques

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