Les Amis de Jean Mabire
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1. 15 10 07 19 20 Les Amis de Jean Mabire n 16 Les Amis de Jean Mabire n 1 Page 4 l ultime destin e Cette tape fit tr s mal Sur le chemin du retour nous devis mes sur le destin la destruction et la r g n ration et beaucoup S A e A sur le Don Quichotte des Lettres d Edouard or MARETIE Dujardin inlassable d couvreur de Wagner et a TPE fi sur la pi ce du Retour Eternel oui nous ne LENS parlerions plus d ternel retour mais de retour ternel le mythe ne devant pas tre consid r aber X o YX TN eS Br NE PL AE tn PP AT 22 Wi e s T A A e a e aa RM D f Rte E S aT mt Lise aE SSN Quoiqu il en soit le beau fr re par alliance du grand p re Mabire sympathisait beaucoup avec lui il tait sympathique et plut t bon bougre astiquant armes et outils dans son appartement du haut voyez le film la ressem blance est frappante La belle s ur du grand p re bien qu accueillie gentiment menait son monde la baguette commencer par son mari Orgueil ranc ur jalousie vis vis d une s ur qui lui paraissait mieux lotie qu elle voyez le film la ressemblance est frappante Elle avait une pier re la place du c ur c est peut tre pour cela que sa s ur femme du grand p re avait du c ur pour deux Au dire de tous Alice tait une femme d licieuse charmante et cultiv e Elle avait lev et aim le petit Jean dit Jankiri comme son propre fils Relire2. Les Amis de Jean Mabire n 16 Les Amis de Jean Mabire n 1 15 10 07 19 20 Page 2 Nous ne changerons pas le monde il ne faut pas se faire d illusions ce n est si pas nous qui allons changer le monde mais le monde ne nous changera pas Tan Jean Mabire La Notion de Communaut 12 Haute Ecole Populaire ao t 1997 St Bonnet le Courreau en Forez EEA ONES dipl Bulletin de liaison interne D p t l gal la parution e LES AMIS DE JEAN MABIRE Taa Bo te Postale n 6 27 520 Boissey le Ch tel amis mabire hotmail com Nes avons d sir voquer aujourd hui travers ces pages l un des sentiments qui animait Jean Mabire son romantisme Qu il fut romancier oui mais romantique Ceci para tra sans doute anachro nique certains dont l uvre n a pour eux d voil e que ce qu ils d siraient y trouver cette sp cialit du second conflit mondial l histoire de sa Normandie la s rie des Que lire travaux gigantesques de recherche et d rudition D autres com prendront de suite ce que nous voulons exprimer cet tat d me inn chez l tre de race noble don des dieux et dont le devoir de celui qui le poss de est de le cultiver sa vie durant Les hommes naissent libres et DAG L gaux entre eux est il crit dans une certaine constitution ceci est vrai pour la libert beaucoup moins pour l galit D une fa on imag e nous dirons
3. ayant fout comme mon grand p re crit les belles heures de la grande p che cherbourgeoise dans les ann es soixante dix Ma t Jean avait un immense respect pour ces for ats des mers et il leur rendait hom mage dans son bouquin d di aux p cheurs de mon pays C tait notre chance impatient de rencontrer ce grand normand que nous ne connaissions qu travers ses nombreux romans historiques Allaitil accepter de nous aider Cela nous paraissait de plus en plus irr aliste Pourquoi nous Il avait sans doute d autres priorit s cuir et une g ne pour l id e qu il a donn e d une Normandie plus chouanne que r elle plus monar cho catholique que libertaire Et voil ce que Jean Mabire raconte dans cet ouvrage qui est un chef d uvre de finesse de justesse de ton de connaissance d une uvre originale et puissante de reconnais sance envers un personnage hors du commun qui lui seul a incarn et ressuscit une Normandie tradition nelle orgueilleuse et grandiose Jean Mabire raconte explique Jean de La Varende Un crivain parle d un crivain Double plaisir c est la fois une puissante et tr s origina Qu importe nous tions au rendez vous Il tait souriant en famille avec ces anciens p cheurs Nous changeons quelques mots nous coute surpris mais curieux nous lui pr sentons notre projet et l invitons notre premier solstice d t pr s de Valogne
4. qui le forma est le La Varende entre Nous faut savoir le lire pour capter la personnalit de deux crivains artistes dont celle de Jean alors en for mation Dans la rubrique jeune europ en roman tique Jean curieux de tout avait commenc t t sa qu te de peuples de litt ratures et de toutes formes d expression artistique diff rentes que ce soit l ouest au nord l est au sud Il non ait ils ont r v l Europe des Patries charnelles il concluait encore pourquoi n existeraitil pas contre l Europe jacobine une Europe romanesque A t il sa fa on v cu pleinement sa th se N est ce pas du romantisme que cela Avant d tre un journaliste et un cri vain Jean avait choisi d tre un artiste Souvenons nous comment il parlait du sta tut de l artisan et de l artiste de leur maigre salaire pour un travail non recon nu de leurs humiliations ressenties pour cette forme d expression Ses amis du temps des Imagiers Normands et de Viking peuvent parler de la foi du talent du don permanent et aussi de la mis re constante dans ces temps qui acceptent si peu l expression artistique o il y a peu d lus parfois pour de mauvaises raisons lus sou vent apr s leur mort N oublions pas que les tres qui doivent vivre de leur art sont au d part des hyper sen sibles des romantiques n s certainement pas faits pour la vie de boh me R f rence Journal tenu par le grand p re paternel
5. La Varende entre Nous Il se trouva que 1953 fut une ann e terrible car le couple qui avait une grande diff rence d ge allait mourir quelques jours d intervalle l une encore jeune d un cancer qui se g n ralisait l autre plus vieux mais extr me ment r sistant d une vilaine bronchite pen dant que le couple agonisait s par ment dans sa chambre et l actuelle propri taire des lieux avait un souvenir vif de l poque en harpie et tra tresse n attendant m me pas que le couple soit mort la belle s ur donnait l ordre aux domestiques de jeter ou faire passer en h te par les fen tres pi ces d or tableaux petits meubles argenterie et linge brod sur des car rioles n arr tant pas de faire des all es et retours vers le nouveau domicile des h berg s accueillis si aimablement La dame s en tran glait fout le voisinage sait que les descendants de la famille ont t spoli s Nous natifs de ch teaux d alentour mais cadets de famille quand nous nous sommes mari s nous avons d trouver un ch teau proche des n tres et jus tement celui de votre grand p re d c d tait en vente mais pr cisait on Jean ce domai ne a t achet d une mani re tout fait l ga le et au juste prix c est notre fils domicili Paris qui en h ritera Ferme de Clermont Dessin de Jean Mabire 1948 Tant d ann es apr s la situation si vive encore en esprit virait au tragi comique Je
6. avait grand mal se relever d une perte cruelle inac ceptable et dramatique pensa qu il tait temps pour lui de remonter d autres sources Il avait toujours choisi la Normandie ou bien elle l avait choisi il tait plus que temps d aller d couvrir les C vennes que je connaissais bien mais que lui qui pourtant en tait issu par la branche maternelle connaissait tr s peu Nous commen mes d abord sur un terrain conquis La Loz re et les Causses Nous y f mes accueillis cha leureusement par des amis qui maintenant font jamais partie de la famille Puis d Ispagnac Florac de Florac toute la Vall e Fran aise sur les traces de notre cher STEVENSON ce pre mier crivain voyageur romantique nous par cour mes mais sans ne tous les hauts lieux de la famille maternelle de Jean Nous ne f mes pas d us tant taient forts les t moi gnages que nous re mes de la source Qu zac d couverte par un anc tre avec le ch teau pied de montagne au Rendez vous de Chasse le Maararel de ses grands oncles et grand p re que Jean en excellent grimpeur rejoignit par les chemins de traverse et de haute mont e grand p re d couvreur de grottes importantes et dont la th se de doctorat en droit de 1899 sur la propri t et protection d j des grottes est toujours d actualit Ah Jean ne fut pas d u et les r cits de sa m re qu il avait pu couter si tard dans sa vie taien
7. la famille maternelle nous tions dans le pays choisi pr s d Agen par le grand p re paternel normand pour y finir sa vie C est une des rai sons pour laquelle Jean avait d cid en 1951 de faire son service militaire Montaubon il se retrouvait ainsi proximit de son grand p re Ce pays chaud tait devenu tr s froid l haut sur sa hauteur Tout coup c tait l ternel sans retour le cr puscule des dieux comme un symbole mais bien comme une r a lit Jean conclut qu il ne reviendrait jamais plus Clermont Dessus La r alit lui dis je la vraie ce sont tes dessins du ch teau et de la ferme ceux l existent grand romantique C est pourquoi je vous livre ces deux uvres de jeunesse Ah juste une derni re observation la derni re nuit de la derni re ann e pleine du calendrier de sa vie le 31 d cembre 2005 Jean sortit une cithare ancienne allemande que j avais lorgn dans l ann e chez un antiquaire et qu il avait t chercher un moment o il pouvait encore marcher Il l avait envelopp dans du papier journal afin que je n y pr te pas attention Ce sera ta lyre de po tesse me dit il et fu joueras pour moi et je te confie aussi l p e remise mon arri re arri re grand p re tu sais que je tiens aussi particuli rement cet a eul veille et fais pour moi mais vis aussi pour toi et pour le retour ternel l p e de l veilleur de peuple du XIXe si cle ce
8. la Tombe m galithique sous la neige ainsi que le voyageur au dessus de la mer des nuages pour lequel il est mondia Les Amis de Jean Mabire lement connu Pour ma part j aime particuli re ment femme la fen tre peinte de dos Caspar David FRIEDRICH tait particuli re ment sensible aux bateaux de bois sur la mer ou pi g s par la glace et partageait avec Jean cette hantise des mers glac es Il se sentait notamment concern par B ring et le d troit du m me nom sur lequel Jean a crit le premier livre en langue fran aise Jean voyait dans son monde parfois glacial et dur un hymne romantique une nature origi nelle vue travers le prisme du temps ce miroir facettes et couleurs qui claire diff remment la nature Le romantisme musical l int ressait gale ment particuli rement VERDI et WAGNER mais Jean reconnaissait que s il n avait pas l oreille musicale plus exactement il entendait mieux les notes graves que les aigu s il avait par contre la fibre picturale N oublions jamais que durant sa jeunesse et en fait toute sa vie Jean a itin r travers l Europe et bien au del pour mieux la com prendre et faire que rien ne s oublie crivain voyageur avant l heure Apr s les g n ralit s nous devons donc trouver une illustration d une des sagas roman tiques de Jean m me si dans ces cas les drames couvent toujours ou vous rattrapent Donc lors de l t 2002 Jean qui
9. nature normande Du grand Mabire pour un La Varen de qui fut toujours grand H rem 1 Dessin de Jean Mabire plus grande forme de romantisme pour un homme me semble tre le sacrifice de sa vie pour sa bien aim e qu elle soit une cause une patrie une femme parfois elles se confondent Bien videmment le sous titre rappelle l pop e de George Gordon BYRON po te britannique mort 36 ans pour une terre hell ne son aventure tragique nous dit on inspira toute la jeunesse romantique enflamm e pour la cause des peuples Toute aventure humaine m me l issue tra gique enflamme et pousse l action Jean est donc un parfait romantique au sens lev et non mi vre du terme sa vie ne f t pas une romance loin de l pris de libert bien que pr nant la raison le respect de r gles classiques il eut tr s vite sous une apparence de grand contr le de soi une attitude passion n e dans l orientation de sa vie Il a tr s peu parl de lui m me ses intimes tr s peu d exceptions Il tait plus int ress par leurs paroles ou t moignages Toutefois on peut le retrouver travers diff rents personnages de ses romans car on oublie souvent que c tait aussi un romancier Le livre o il confie le plus de ce que fut sa jeunesse normande et o il met en relief le personnage de son grand p re paternel DS La Lyre et l Ep e
10. nous l avons trouv dans Les grands aventuriers de l histoire dont nous disait Jean C est l un de mes ouvrages fles moins lus Si vous le poss dez relisez l avant propos tout y est L expression de ce romantisme y est expliqu e avec le mode d emploi le r ve Il est profond ment regrettable que l crivain n est pas jug bon et combattu l in luctable ce qui ne lui ressemble Bgu re en nous faisant profiter d un Bsecond volume qui nous aurait fait approcher d autres r veurs romantiques connus par la seule relation historique Il y eu derni rement le petit ouvrage sur Patrick Pearse qui nous apporta un com pl ment mais nous laissa dans l expectative Affirmer que ce romantis me recouvre une influence nordique n tonnera sans doute personne la vie de Jean Mabire reste tourn e vers le septentrion Affirmer que ce romantisme s exprime travers les mouvements de jeunesse dans et pour lesquels il a v cu l expression physique intel lectuelle morale de sa pens e est galement une facet te de ce sentiment Nous laissons d autres amis l ayant beaucoup mieux connu le soin de le raconter dans la vision de cette aventure Alors Jean Mabire un romantique r volutionnai re plus d un titre sans aucun doute Bernard LEVEAUX Pr sident de l A A J M Les Amis de Jean Mabire n 16 Les Amis de Jean Mabire n 1 15 10 07 19 20 Page 3 Notre Mait Jean nous Beno t Dec
11. que les dieux et les d esses choisissent leurs lus leurs donnent la naissance cer taines qualit s ou pouvoirs que d aucun ne poss dent jamais puis le mortel de ce monde doit les exploiter Chez Jean Moabire le romantisme s est exprim sa vie durant sous des formes diff rentes que les t moi gnages suivants vous feront peut tre d couvrir pas pas Cette d couverte de ce contemplateur cet obser vateur n est pas l expression d une jouissance go ste elle se transforme en une action qu il faut savoir rece voir et offrir son tour Il ne nous est pas donn de red finir le romantisme qui est en fait l expression des sens un souffle un regard une caresse un parfum c est chaque fois une touche pour l tre dispos le vivre en esth te c est aussi et surtout cette communion perp tuelle avec la nature les l ments dont il ne s agit pas simplement de s impr gner mais galement de savoir communi quer c est sans doute cela le plus difficile Jean Mabire a toujours su faire partager sa pens e ceux qu il aimait chacun de ses lecteurs tait un ami avec lequel il d sirait communier dans cette recherche de la beaut de la perfection de l absolu Le choix que nous avons fait ici de cette expres sion dans son uvre ne conviendra sans doute pas tous on le trouvera sans doute incomplet Nous ne d sirons qu exprimer que ce qui nos yeux nous para t essentiel Cette spiritualit
12. sera pour une autre histoire nous tions d j au XXIe si cle En fait je constatais que c tait le retour ternel des fortes personnalit s et dans la situation poignante o nous nous trouvions je compris que cela tait aussi du romantisme au sens vrai et tragique du terme Katherine Hentic Le Voyageur contemplant une mer de nuages Caspar David Friedrich 1817 e n tait pas une MG42 qui cr pi tait l haut une cadence infernale Jean n tait pas arriv depuis cinq minutes qu il se jetait au travail Je l avais conduit sa chambre Le tacatac de sa vieile machine crire me disait que l inspiration tait revenue sans tarder En ce temps l j avais plant ma tente entre mes livres et mes fusils dans la vieille maison d un village la jonction de deux for ts Com pi gne l est Retz l ouest J avais l embarras du choix Vers l ouest il fallait grimper un raidillon sablonneux dans un d cor de buissons secs qui me rappelait la maison fortifi e d A n Zana Au temps de la petite guerre on me l avait confi e avec une section d Alsaciens qui jouaient de l harmonica au retour des op rations J avais vingt ans Nous faisions sem blant de boucler la fronti re tunisien ne par o s infiltraient les fels Le barrage n tait pas encore difi que Jean conna tra plus tard la t te d un commando de chasse Pourquoi voquer cela De nos crapahuts en Alg rie nous ne parlio
13. Tout le paysage et l architecture apparais saient inchang s Dans le pull over norv gien qu il avait du enfiler Jean naviguait dans ses souvenirs de 20 ans Voil Nous tions au Ch teau de l ternel retour Pour les cin philes que vous devez tre sachez que Jean me sem blait tre la doublure de Jean Marais jouant Tristan Patrick dans le film de Jean Cocteau et Jean Delannoy l Eternel retour sorti en 1943 avec galement Madeleine Sologne dans le r le d Iseult Nathalie Et notre Jean nous n avait il pas trouv plusieurs reprises dans sa vie et pour l ternit son Yseult ou Isold il vous aurait r pondu certai nement oui et j ai t et suis heureux aurait il ajout comme il le disait souvent Si Jean le cin phile appelait ce ch teau ainsi la raison en tait simple Je ne parlerai pas des personnages principaux ou plus tard car ils valent la peine mais il se trouve que les personnages secondaires les alli s dont se sou vient bien la famille qui les a connus et tout le monde semble d accord taient en tous points les sosies de ceux du film de Cocteau physique ment et psychologiquement Cinquante ans apr s ils taient encore pr sents dans le souve nir de la propri taire des lieux de pr s de 90 ans Madame de B Les personnages secondaires jouaient leur r le remarquablement comme si c tait vrai c tait mieux que dans le film mais je n ai jamais su qui avait jou le r le du nain
14. an n avait rien revendiquer en fait il venait sim plement se recueillir et me faire partager ses souvenirs de jeunesse sa seule interrogation portait sur le devenir des albums photos nom breux de la famille et de la fabuleuse biblio th que de son grand p re Ah Cela avait du tre parpill rapide ment pour cause cela pesait lourd et n avait pas de v ritable valeur rien n est rest au ch teau et de tr s gros travaux de r novar tion ont t effectu s en 1957 I a Jean eut doublement besoin de son pull norv gien quand il s en fut au minuscule cime ti re attenant au ch teau qui en faisait partie autrefois une porte dans les remparts ouvre directement du ch teau au cimeti re devenu communal vu le faible nombre des habitants pour retrouver la tombe de son grand p re et de sa jeune belle grand m re Fouillant d sesp r ment Jean ne retrouva rien une bonne me l informa que le cimeti re avait t remani faute de place et que les ossements retrouv s dans le caveau avaient t plac s dans deux urnes d pos es dans une tombe commune Grandeur d cadence oubli pour les g n reux donateurs de Clermont Dessus juste enco re un peu de m moire Tout en haut sous les sapins on les voit moins d velopp s sur le dessin dans l humidit de mousses normes sur les pierres anciennes Jean prit tr s froid ce qu il ne fallait pas Nous n tions plus dans les C vennes chaudes de
15. bre 1948 Jacques fils de Marcel et p re de Jean et sa famille quittent Paris le mardi 21 septembre pour venir Clermont Ils prennent le bateau pour Philippeville le 16 octobre Jean sera du voyage Clermont Je cite de tous petits extraits sur Jean Le grand p re demeurait jusqu au bout toujours soucieux de son petit fils Ainsi il est possible de suivre son volution artistique en regardant ses dessins sur ce Ch teau lointain et ses alen tours Juillet ao t 1948 ch teau de l ternel retour qui en soit rec le une saga romantique Je dois pr ciser qu en ces ann es Jean Bac Philo Lettres en poche ayant opt pour des Etudes Sup rieures Artistiques appr cie la litt rature des mouvements romantiques anglais allemands italiens mais plus encore sa sensi bilit allait au romantisme artistique ce qui ne le quittera pas dans son r ve d Europe Un de ses ma tres tait Caspar David FRIEDRI CH au romantisme pictural tr s particulier n sur les rives de la Mer Baltique peintre de l int riorit romantique Je n oublierai pas comment dans les ann es 1970 o il tait red couvert sa juste valeur Jean courait travers l Europe pour voir les expositions qui lui taient consacr s et m y entra nait avec une grande motion A la fin des ann es 1970 la France re ut plus tar divement une de ces expositions Paris Mieux vaut tard que jamais Il faut conna tre le chemin sous la neige
16. de Jean Marcel MABIRE 1867 1953 qui l a lev avec sa seconde pouse et l a emmen notamment avec lui vers le Sud lors de l exode de 1940 Ch teau de Clermont Dessus Ann e 1947 Jean mon petit fils m a crit fin d cembre 1946 il est inscrit la Facult de Droit d autre part il a t re u l Ecole Natio nale des M tiers d Art et cumule cette double activit Il va avoir vingt ans Plus loin Vers cette poque la Pentec te il a renon c au Droit Cet t il se propose de peindre de grandes fresques murales en Loz re avant son d part il a t re u premier la section de d coration avec la note 9 sur 10 Les Amis de Jean Mabire n 16 Les Amis de Jean Mabire nm 19 20 Page 5 mi Le romantisme de Jean Mabire par Katherine HENTIC Le Fusain et la Plume Apr s la Loz re il fait un grand voyage bicyclette avec un de ses camarades pour venir nous voir Clermont Ao t 1947 pr cis Enfin un voyage en Tch coslovaquie apr s quoi il reprend ses cours l Ecole des M tiers d Art Ann e 1948 Janvier 1948 Mort de Robert Comte de T Familialement un tre des plus proches il fait un froid ter rible La neige tombe Sur Paris la situation est intenable Ao t 1948 Quant Henri son dernier fils il est en Suisse et Jean venu Clermont dessine Cler mont Alice sa deuxi me femme fait reprodui re les dessins en carte postale Septem
17. elle Pour faire cho l vocation de Katherine Hentic voir notre bulletin N 15 sur les retrouvailles d un certain 8 f vrier 1992 entre les p cheurs du Cotentin et Jean Mabire voici le t moignage de l un des jeunes qui taient pr sents ce jour l dans le bar de l escale Beno t Decelle co fondateur de l association culturelle et sportive Les Oiseaux Migrateurs voque ici sa premi re rencontre d cisive avec Ma t Jean jour professionnel en Bretagne une fin de journ e bien charg e le t l phone sonne Un vieux compagnon de route me replonge dans le pass d il y a quinze ans racontenous comment fout a commenc la premi re ren contre avec Mait Jean le d but des Oiseaux Migrateurs Cette conversation avec mon vieux camarade m extirpe de mes occupations professionnelles et me replonge 15 ans en arri re j avais 20 ans C tait hier les d tails me reviennent si clairement Mes quatre camarades et moi partagions les m mes valeurs nous tions ins pa rables Anim s par la m me fougue de nos vingt ans Nous voulions d couvrir le monde tutoyer nos anc tres p n trer nos for ts nos che mins du Nord Cotentin de la grande Normandie et d ailleurs Xavier Antoine R gis et Erwan les pr noms de mes quatre compa gnons r sonnent comme autant de souvenirs d motions de joiel A nous cinq nous avions la farouche volont de prendre notre destin de jeune eu
18. emis Gode froy le Boiteux ma tre du clos du Cotentin complotera et se battra jusqu son dernier combat la Saint Mar tin 1356 pour rendre la Normandie sa seule patrie charnelle ses droits coutumes libert s et franchises H ros pour les uns et tra tre pour les autres ce cheva lier turbulent et vindicatif r ussit nouer des alliances avec les Anglais les Flamands les Bretons et les Navar rais Pour parvenir son but il soutient Charles le Mau vais contre Jean le Bon et reste un des personnages les Li Fe Fe k n E Pi ra Pi s es FT re FU PEN Pis i EE Lu er P i F F is Godefroy d Harcourt R dition plus tranges du monde m di val ago nisant H ritier des Vikings et fier de comp ter parmi ses anc tres Bernard le Danois compagnon de Rolf le Mar cheur ce champion de l ind pendance normande a inspir Jean Mabire une v ritable saga qui place Godefroy de Harcourt sa vraie place parmi les grandes figures solitaires et inflexibles du monde nordique capables de faire a a face jusqu au bout un destin tragique ne r Sres i Jean Mabire tenait la r dition de cet ouvrage l dition originale tant parue en 1980 Avec une pr face de Katherine Hentic son pouse cette nouvelle dition va remettre l honneur ce h ros normand LES CONTIONE DF LORE e Editions du Lore Date de Parution 03 2007 24 272 pages ouvrage broch T l phone Fax 0299661350 Ouv
19. ert du lundi au vendredi de 9 heures 18 heures Adresse La Fosse 35 250 Che vaign www ladiffusiondulore com contact ladiffusiondulore com tique Jean crira l incomparable galerie de Que Lire Un jour c est certain ses portraits d crivains le feront reconna tre sa juste valeur Mais en ce temps l nous parlions plut t des figures de l aventure poli tique Et bien entendu nous n tions jamais d accord au sujet d Ernst J n ger Le mot r volution conservait pour Jean toute son ancienne aura romantique Ce mot tait la cl de ses r ves Il r sumait son aversion de l esprit bourgeois et l espoir qu advienne un type humain confor me son id al intime Ce type il l incarnait par son authenticit ayant toujours mis sa vie en accord avec ses id es Dominique Venner Historien directeur de la Nouvelle Revue d Histoire ADH REZ D remplir soigneusement en lettres capitales Conception Les ditions d H ligoland BP 2 27290 Pont Authou www editions heligoland fr contact editions heligoland fr
20. impasses de l immense aventure euro p enne des ann es trente et quaran te Jean avait sur moi le privil ge de l ge Ses quelques ann es d avance lui avaient laiss des souvenirs chauds Par la suite avec une incroyable voracit il avait lu tous les crivains de l poque lls taient vivants pour lui Sur chacun il avait une anecdote Tu connais la d finition de ce c l bre homme de lettres qui fut aussi un g n ral tent par la politique Voici Charles De Gaulle auteur d un livre machiav lien Le Fil de l p e disparu penseton lors de la bataille de Moncornet en juin 1940 Je m tranglais de rire et lui aussi Quelques ann es plus tard avec une sensibilit merveilleusement po TI C tait crit Froissart dans ses Chro niques un chevalier de grand cou rage et moult vaillant de conseil et d arme selon sa puissance car il tait boiteux moult fort mais cela ne l emp cha mie de se montrer hardi et entreprenant et il ne daigna onques fuir en bataille N dans les premi res ann es du XIVe si cle Godefroy de Harcourt seigneur de saint Sauveur le Vicomte a v cu de toute sa fouge bel liqueuse les premi res ann es de la guerre de Cent Ans Avec lui revit le drame de quelques seigneurs nor mands partag s entre le roi de France Philippe de Valois et le roi d Angleterre Edouard lll pr tendant non sans raison la couronne de France Entre ces deux souverains enn
21. ns presque jamais ni non plus de l aventure autrement f conde d Europe Action J ai toujours eu en horreur une certai ne nostalgie d anciens combattants Jean par force ne pouvait y chap per Il lui fallait nourrir ses r cits piques pleins de sueur de schnaps et de sang Souvent il venait travailler et se d tendre dans mon repaire I se d pla ait bord d un break am na g en biblioth que Je crois qu il pou vait m me y dormir La rusticit ne lui avait jamais pes Il avait aussi conserv de ses ann es de vrai jour nalisme la facult de se remettre ins tantan ment la t che et n importe o Je me pliais l horaire strictement r gl de sa journ e D but du travail le matin vers 7 heures Et cela durait jusqu 18 heures une pause rapide au d jeuner Chaque soir l heure dite la machine crire cessait sou dain de cr piter Dom Je suis pr t Ayant chauss bottes ou chaus sures de marche le moment tait venu de longues ballades en for ts L heure tant propice je lui faisais d couvrir Les Amis de Jean Mabire n 16 Les Amis de Jean Mabire nm 19 20 Page 1 if Souvenirs d un loup garou Dominique Venner la silhouette fugace des biches ou des chevreuils Rite immuable suivie de la soir e devant une flamb e Des c te lettes grillaient dans l tre le vin nous r chauffait l me Nous parlions de tout et souvent revenaient les interrogations sur les
22. rop en en main nous vou lions le sport et la culture Un esprit sain dans un corps sain Nous avions d couvert la formidable aventure des Wanderv gel allemands Les oiseaux Migrateurs dans un roman historique d un certain Jean Mabire puis dans Lr association Pr sence de La Varen de 16 rue La Varende 14250 Tilly sur Seulles que pr side avec beaucoup d efficacit notre ami Me Boscher avait demand Jean Mabire de raconter le Jean de La Varende qu il a eu le privil ge de rencontrer l poque o jeune jour naliste il se lan ait dans l aventure de la revue Viking Mabire n a jamais cach la fascination exerc e par le ma tre du Chamblac pas plus que ses r ticences l gard de l univers lavarendien Il y a chez Jean Mabire la fois une grande admiration pour l auteur de Nez de un petit opuscule de Karl H ffkes chez Pard s Nos premiers pas d Oiseaux Migrateurs normands furent exalt s confus enthousiastes quelques ran donn es drapeau Normand en t te le long des c tes escarp es de La Hague l Ouest de Cherbourg un peu de sport de la camaraderie la belle toile Pour la culture nous avions besoin de l appui et des conseils d un rudit Un normand bien s r Un matin je d couvre que l crivain normand Jean Mabire d di cace son livre Les p cheurs du Coten tin dans un caf de p cheur sur le port de Cherbourg le bar de l Escale en pr sence d anciens
23. s Quelques mois plus tard au c ur du bocage un feu de joie allait illumin la nuit le premier solstice d t des Oiseaux Migrateurs Nous avions fait de notre mieux pour que la nuit soit belle et joyeuse en pr sen ce de Jean Mabire Manifestement surpris de notre style peut tre un peu s duit il nous donna rendez vous chez lui SaintServan pour chan ger r fl chir et organiser le devenir des Oiseaux Jean Moabire allait devenir Mait Jean Notre Mait Jean nous Une immense complicit naquit entre les Oiseaux et ce grand monsieur Il devint notre confident notre soutien nous guidant dans notre aventure mais nous laissant toujours la d ci sion Sa femme Katherine et lui m me resteront jamais troitement li mes souvenirs joyeux de ces belles ann es o j ai tant appris sur le monde et moi m me Beno t Decelle MS La Varende entre nous aux Editions Pr sence de la Varende le vocation d un homme secret bless m me l poque o Jean Mabire l a connu il tait min par la maladie et une l gante fa on de le pr senter car dans ce livre on en apprend autant sur Jean Mabire que sur Jean de La Varende mais il faut remercier l association Pr sence de La Varende d avoir permis que soit enfin connue la rencontre des deux crivains normands du XXe si cle ayant incarn chacun dans son style et sa vision du monde l attachement sentimental le plus entier pour la
24. s repartirions par le sud ouest pour retrouver apr s les ch teaux c venols du pass qui taient loin d tre des ch teaux en Espagne pour leurs habitants le ch teau de l ternel retour ceci dit avec humour puisque situ Clermont Dessus dans le Tarn et Garon ne si mes souvenirs sont bons x Le symbolisme est trop raisonnable il faut beaucoup plus penser au pr romantisme ou au post romantisme qui reprennent leur compte les l gendes et refondent les mythes C est ce qui arriva au ch teau de Clermont la fin ao t 2002 Jean retrouva d abord la ferme dessin e par lui la m me saison Elle avait peu chang Sur le chemin pr s d un vaste sapin le bon chien qui ne pouvait le ZEN Fine MURS er ane Page 6 a PR A PRE E ta A IA Ch teau de Clermont Dessin de Jean Mabire 1948 reconna tre mais identique celui qu il avait connu avait beaucoup grogn notre arriv e mais sur un signe de Jean toujours l animation des mains le doigt point comme un point d exclamation ou d interrogation le gros chien tait venu se rouler ses pieds puis s tait jet dans ses bras alors qu il pouvait difficilement le porter puis fid lement il nous avait accompagn dans la mont e difficile comme une connaissan ce de toujours Le temps s tait rafra chi depuis notre d part de N mes Les remparts m apparurent beaucoup plus hauts et cr nel s que sur le dessin
25. t bien au dessous de la r alit n 16 Les Amis de Jean Mabire n 1 15 10 07 19221 c e i ns i Aam a eV EFA LE pi js Gr P 5 1 gt o s EDN s A LA Tr J yet 4 ee Ur A i Er Pal CINNE 4 Yy ki ER LE t ANS ee AT ni P 7 7 ne 7 Ce voyage initiatique ce sera un autre t moignage expliquait certaines facettes de Jean son c t rebelle bouillonnant c est s r sa force musculaire et peut tre la sensibilit romantique qu il s effor ait de cacher Jean fai sait un retour tardif d autres sources mais qui s av raient parfois si proches des liens nor diques et normands Ainsi nous nous primes d amiti pour un artiste li aux C vennes et avec une joie infinie nous suivimes travers le pays les concerts itin rants que donnait ce mer veilleux pianiste et compositeur n erlandais qui ressemblait LITZ Jean depuis longtemps ne m avait paru en si bonne forme Il fut temps de repartir et nous le f mes en passant par N mes o tait n e sa grand m re maternelle morte en 1945 et qui l avait lev partir de ses trois ans se le partageant avec son grand p re paternel lorsque la maman de Jean avait disparu de leur vie pour vivre d autres causes que la maternit Bien s r Jean eut plaisir revoir les Ar nes C est ce moment l que Jean m apprit que nous n allions pas prendre la m me route qu l aller et que nou
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