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cahier complet - Ecole de la paix

1. 16 a deux imaginaires incompatibles Levau Moisi sessessesssessesseessessesssessessesssessessessoessesso 16 b Les limites de l explication par le mod le de Galtung 17 2 la dynamique de l imaginaire l uvre dans les massacres par Semelin sssssessesssssssesesossesseserseese 18 3 l tayage dans l laboration de la haine Castoriadis le r ve de toute puissance qui s appuie sur la cl ture du sens tayage du familial par le social snesseesesseesessessessessossesseeesessessessessessessoesoessesses 20 B esp rance del paix 2e en nn nn eOe Aaaa Ea nie 23 1 l ouverture de l utopie face la fermeture de Pid ologie nenssoseessesoesoesoessessessessessoesessenseesseeses 23 a R flexion sur lagir Fosse nsnsen nent 23 bJ id ologie utopie RICOEUT sisisssicscreicisenoonseieseiisnenet istnienie eaa 24 2 le projet du pacils Me Puisia i aa e aa essre itoia 28 ala h me dela guerre Aline ne a e Eata 28 b la violence de l histoire met en question l illusion pacifique Merleau Ponty 00 29 3 L indignation comme possibilit de mobilisation 31 a indignation selon Boltanski ss 31 b l indignation selon St phane Hessel eenseeesseeeseeesseesseessecsssoesseessseesseesseeessoreseessseesse 34 HD limagnaton n acthon sienne re rite a e a i in 34 ENIRA EETA T
2. Les protagonistes de la n gociation commencent par construire leur relation sur le plan m ta communicationnel compl mentaire des donn es avec lesquelles ils sont entr s pour n gocier leurs buts et peurs le contexte des v nements Ils sont d j en train de faire merger du nouveau avec du donn Ils se projettent dans l avenir de leur discussion Le d centrement sur la situation de communication qui reste honorer nous n en sommes qu l entame de la discussion exige d eux un effort d imagination Ils se font une promesse crois e sans autre assurance que cette n gociation sur la n gociation qui repose elle m me sur des mots chang s Or le propre de la promesse est d tre enti rement encore effectuer tenir ou ne 50 pas tenir Elle est un pur acte de parole encore une fiction au sens de ce qui pourrait exister DA ajn 95 mais n existe pas encore une non pr sence Olivier Fournout 2 la m diation interculturelle cas des migrants Dans le cas du passage culturel propre l migration faire prendre conscience de la nouvelle situation sans entra ner une rupture identitaire donc aider faire un cheminement personnel un changement d esprit qui ne soit pas un reniement de ses origines Cas de la famille migr e dans les relations avec l cole Ouvrir la possibilit des d marches nouvelles en tablissant une forme d galit dans les capacit s Cf la note chaque protago
3. Et pourtant c est de paix qu il s agit Ma s voil l inverse de l histoire modernisatrice il faut pour faire la paix reconna tre qu il y a bien guerre accepter d avoir eu des ennemis prendre au s rieux la diversit des mondes refuser la simple tol rance rouvrir les deux chantiers du global et du local Toutefois pour que cette op ration commence il faut subir le plus douloureux des deuils le monde commun est composer progressivement il n est pas d j constitu II ne se trouve pas derri re nous et d j fait comme la nature mais devant nous comme une t che immense qu il va nous falloir accomplir peu peu II n est pas au dessus de nous comme le m diateur qui pourrait arbitrer les conflits mais l enjeu m me de ces conflits ce qui pourrait devenir en cas de n gociation l objet d un compromis La nouvelle offre de paix selon le paradigme de la construction renvoie un accord progressif sur la composition du monde en commun La formulation d offre de paix par les anciens modernes pourrait reposer sur la distinction entre jus naturalisme et constructivisme Bien que le terme de loi naturelle soit usit surtout en th orie du droit il convient merveille pour d finir l ensemble de la solution moderniste pourvu qu on tende la notion de r gle pour y inclure les lois physiques il existe une nature dont les lois n cessaires permettent de juger la diversit des arbitraires culturels Or le jus naturalisme n
4. Si l on veut construire la paix aujourd hui ne faut il pas se pencher sur cette r alit d imaginaire Certes celle ci peut se perdre dans le domaine de lirr el mais aussi en pr sentant le d sirable l esp rance devenir une propension faire Les situations sociales se r alisent du fait qu elles ont t anticip es que ce soit par l imagination par la pens e ou par une planification S il en est ainsi la r gulation de l imaginaire devient socialement efficace C est la position qui se trouve derri re le projet de l cole de la paix Ce dossier propose comme Argus d en voir les aspects selon une multiphcit de regards I d finition permanence et historicit de l imaginaire A Que faut il entendre par imaginaire 1 d finition L imaginaire est une notion surd termin e qui est li e aux op rations de l imagination Tant que l imagination est attribu e la m moire reproductrice les images mentales ne sont que des souvenirs ou des traces d objets En faisant des rapprochements et des compositions factices l imagination peut tout au plus donner naissance des chim res ou des fictions Mais aujourd hui l imagination cr atrice est con ue comme ant rieure la perception elle devient une anticipation qui ne se satisfait pas du donn mais le d forme selon Bachelard Elle est plut t la facult de former les images fournies par la perception elle est surtout la facult de nous lib rer des i
5. La reconnaissance de son droit l existence ne lui semble pas assur e Sur l inf riorit num rique se greffe l h ritage de la shoah qui lui donne le sentiment d tre un objet de rejet par tous Cons quence au lieu d tre un pont ouvert entre l occident le moyen orient Isra l 7 a or Le s enferme dans un ghetto Ne pas oublier qu il y a une longue tradition chez les juifs du 16 ghetto comme espace ferm la nuit pour ne pas subir les attaques de la populace de la cit en mal de bouc missaire a Le conflit isra lo palestinien pourrait donc tre d fini aujourd hui partir de la formule que Raymond Aron avait cr e au d but des ann es 1950 pour qualifier la guerre froide Paix impossible guerre improbable Le gouffre qui s pare les deux peuples serait il devenu tel que la paix n est plus possible Palestiniens et Isra liens souffrent de deux complexes d inf riorit profonds Les Palestiniens regardent Isra l avec les yeux du Sud pauvre pour l Occident riche La mondialisation n a fait que renforcer ce sentiment d humiliation et d envie Aujourd hui Isra l est un des centres les plus prosp res et les plus dynamiques de la nouvelle conomie bas e sur les nouvelles technologies Le nombre d Isra liens qui vivent de ces technologies nouvelles est proportionnellement le plus lev du monde devant les tats Unis Cette r ussite empoisonn e leur a permis d ignorer leur environnemen
6. la m diation la n gociation n exige pas forc ment une position de neutralit et d impartialit car le n gociateur peut tre partie prenante de l objet du conflit En revanche le m diateur 89 Cette proc dure se fonde sur la recherche d une transaction sans l intervention d un tiers humain dans le processus l usage du terme de concertation des discussions o l orientation coop rative pr domine o l intention partag e est de construire ensemble 91 une tierce partie est en mesure d imposer une issue aux protagonistes issue que ces derniers devront respecter 92 la tierce partie le m diateur ne peut qu assister les protagonistes vers une issue mutuellement avantageuse sans tre en mesure de l imposer 93 un processus de communication thique reposant sur la responsabilit et l autonomie des participants dans lequel un tiers impartial ind pendant sans pouvoir de trancher ou de proposer sans pouvoir d cisionnel ou consultatif avec la seule autorit que lui reconnaissent les m dieurs favorise par des entretiens confidentiels l tablissement le r tablissement du lien social la pr vention ou le r glement de la situation en cause Mich le Guillaume HOfnung La m diation PUF 2005 49 peut utiliser des techniques de n gociation qui ne d rogent pas sa position d impartialit et de neutralit L arbitrage peut se d finir comme l institution par laquelle un tiers r gle le
7. s tendre et que cette passion de gouverner est sans doute la source de tous les maux humains Non que l esclave en devienne plus mauvais tout au contraire il apprend dominer les vifs mouvements de l orgueil et il s approche malgr lui de l heureuse galit Mais c est le ma tre qui devient m chant par l exercice du pouvoir absolu M chant d abord parce qu il prend ses inf rieurs comme instruments et outils M chant enfin par la col re qui lui g te l estomac Et selon mon opinion tous les sentiments guerriers viennent d ambition non de haine jusqu au plus haut degr du pouvoir qui se trouverait tre bient t le plus haut degr de d pendance si la guerre et la menace de guerre n imposaient une ob issance sans discussion En sorte que tout pouvoir aime la guerre la cherche l annonce et la prolonge par un instinct s r et par une pr dilection qui lui rend toute sagesse odieuse Autrefois je voulais conclure trop vite qu il faut tre assur de la paix pour diminuer les pouvoirs Maintenant mieux instruit par l exp rience de l esclave je dis qu il faut r duire nergiquement les pouvoirs de toute esp ce quels que soient les inconv nients secondaires si l on veut la paix Alain Mars ou la guerre jug e p142 b la violence de l histoire met en question l illusion pacifique Merleau Ponty Contexte historique de Merleau Ponty plus jamais Munich Danger du rationalisme qui oublie le fond irrationnel d
8. clater les fatalit s ext rieures Cette philosophie optimiste qui r duisait la soci t humaine une somme de consciences toujours pr tes pour la paix et le bonheur c tait en fait la philosophie d une nation difficilement victorieuse une compensation dans l imaginaire des souvenirs de 1914 Nous savions que des camps de concentration existaient que les juifs taient pers cut s mais ces certitudes appartenaient l univers de la pens e Nous ne vivions pas encore en pr sence de la cruaut et de la mort nous n avions jamais t mis dans l alternative de les subir ou de les affronter Au del de ce jardin si calme o le jet d eau bruissait depuis toujours et pour toujours nous avions cet autre jardin qui nous attendait pour les vacances de 39 la France des voyages pied et des auberges de la jeunesse qui allait de soi pensions nous comme la terre elle m me Nous habitions un certain lieu de paix d exp rience et de libert form par une r union de circonstances exceptionnelles et nous ne savions pas que ce f t l un sol d fendre nous pensions que c tait le lot naturel des hommes M me ceux d entre nous qui mieux inform s par leurs voyages sensibilis s au nazisme par leur naissance ou enfin d j pourvus d une philosophie plus exacte ne s paraient plus leur sort personnel de l histoire europ enne m me ceux l ne savaient pas quel point ils avaient raison Nous discutions avec eux en les raccompagnan
9. enfant ne se s pare pas du sein de sa m re Pour expliquer la haine Castoriadis6 nous ram ne un conflit primitif qui produit une fermeture quand l unit primordiale est attaqu e C est tellement profond que l organique ne semble pas encore s par du psychique La situation initiale c est le noyau psychique de compl tude enfant sein de la m re Le sein c est la continuation de la pl nitude de l ut rus c est le symbole de la pr sence de la m re Le d sir de pr sence est imm diatement possession de son objet imm diatement repr sentation et plaisir indistinctement la forme la plus pure de la toute puissance de la pens e situation divine de poss der la chose en m me temps que l on se la repr sente Le m canisme de rejet appara t lorsque l autre met en question cette premi re appropriation du soi Aussi Le manque de sein devient manque de sens trou de l angoisse et la rage L investissement affectif du soi est un gocentrisme ind racinable qui peut aller jusqu vouloir d truire l objet aim pour sauver son soi Lui n est pas moi donc il n est pas bien Cf agressivit par rapport l image de la m re qui s loigne Comme c est l entourage qui impose l image du moi celle ci peut tre ha e comme un tranger Le sujet donc on ne lui parle pas a parle de lui et c est l qu il s appr hende et ce d autant plus forc ment qu avant que du seul fait que a s adresse lui il d
10. est vu que comme un spectacle loign un paysage dont on discute sans envisager sa proximit Nous avons secr tement r solu d ignorer Nous sommes des consciences nues dit l auteur d munies qui n ont pas l habitude de d fendre leurs libert s acquises Nous nous laissons vivre oubliant nos responsabilit s face aux catastrophes qui se pr parent Bilan toujours le risque de manque de r alisme dans le projet de la paix tout prix Le pacifisme c est Calypso qui propose une nymphe sans danger l amour d Ulysse soit une situation d gag e de la condition humaine limit e fragile toujours d fendre Quand on est oblig de faire une politique contraire ses id es c est la laideur Les v nements rendaient toujours moins probable le maintien de la paix Comment avons nous pu attendre si longtemps pour nous r soudre la guerre Nous n arrivons plus comprendre que certains d entre nous aient accept Munich comme une occasion d prouver la bonne volont allemande C est que nous ne nous guidions pas sur les faits Nous avions secr tement r solu d ignorer la violence et le malheur comme l ments de l histoire parce que nous vivions dans un pays trop heureux et trop faible pour les envisager Nous m fier des faits c tait m me devenu un devoir pour nous On nous avait appris que les guerres naissent de malentendus qui peuvent tre dissip s et de hasard qui peuvent tre conjur s force d
11. 86 Pour les auteurs la loi symbolique est universelle engage la r ciprocit marque l interdit de l accomplissement de certains d sirs sort de la cl ture de la toute puissance ouvre sur la configuration du respect et de la dignit n cessaires la coexistence du bien vivre 47 selon qu il est un gar on ou une fille Il lui est l aussi signifi l interdit Ce n est pas parce que tu es petit que cela t est interdit c est parce que toute relation amoureuse est interdite entre parents et enfants entre fr res et s urs Renoncement l encore un certain type de relation mais ouverture la soci t des enfants et l apprentissage de la socialisation Cet interdit va r gler les lois sociales car elle engendre les lois d alliance Brigitte Serrano Vulliod Catherine Rouhier L imaginaire au service de l ducation la paix Grenoble France f vrier 2006 3 la m diation au service de la gestion des conflits confrontation au sujet d un probl me visant un accord mutuellement acceptable processus plus ou moins impos de prise de d cision par un tiers selon son valuation de la situation n gociation conciliation processus librement consenti de recherche de solution par l entremise d un tiers neutre r gulation _ des conflits proc dure de r glement de diff rend par un tiers qui a l autorit pour d cider arbitr
12. attente jamais la libert d autrui ou comporte toi avec autrui de fa on reconna tre et son alt rit sa diff rence et sa similitude en respectant entre lui et toi la distance sans laquelle personne ne peut exister M Natanson 83 Peut tre que les technologies comme le clonage vont dans le m me sens absurde 8 cit par Taylor l Age s culier p 1050 45 On assiste d placement vers une pratique de gestionnaire qui soigne registre th rapeutique et qui exclue ceux qui sont r fractaires aux conditionnements registre th rapeutique Pas de dignit quand on est consid r comme une chose malade on n a pas la responsabilit de se convertir de faire appel son sens du devoir sa libert C est la fonction politique de l asile psychiatrique ou des camps de r ducation dans les pays communistes Paradoxalement le refus de la punition peut conduire un m pris de la libert Cf les dystopies comme 1984 ou le meilleur des mondes Tuer soit p re ou plus g n ralement son parent n est pas une violence ordinaire La tradition l appelle un crime incroyable Car c est pr tendre travers cet homicide An antir l ordre du monde C est le prototype du geste totalitaire Le Droit romain punissait le parricide par l ex cution capitale Au cours d un c r monial qui excluait de l univers humain le meurtrier il est crit Qu il p risse enferm dans un sac cousu en compagnie d un chien d
13. cessit pour le sentiment d appartenance de designer ceux contre lesquels on doit s affronter le sentiment d appartenance se cr e dans l opposition l autre Les ennemis sont per us comme impurs comme des b tes sauvages d truire On passe soudain d un imaginaire de l change un imaginaire de la n gation 27 En 1944 dans son livre Axis Rule in Occupied Europe Lemkin est convaincu d avoir affaire un ph nom ne sans pr c dent du moins non identifi en tant que tel Pour en d signer la sp cificit il cr e ce nouveau mot g nocide 28 Jacques S melin n au Plessis Robinson en 1951 est un historien et politologue fran ais Il est professeur des universit s l Institut d tudes politiques de Paris et directeur de recherche 29 Massacre forme d action le plus souvent collective de destruction de non combaitants 30 J ai toujours gard l esprit ce que m a dit L on Poliakov l v nement ayant une multiplicit de causes il est impossible de conna tre la cause de l v nement semelin 51 L ensauvagement des pratiques violentes l hyst risation des comportements traduisent la substitution un imaginaire de l change fondateur de lien social d un imaginaire de la n gation qu exprime l absolutisation du 18 c En s inscrivant dans la permanence du groupe on fantasme la toute puissance de la collectivit triomphante Certes il y a des orateurs pour faire r son
14. de l humain en somme avait le d faut d tre quelque peu ethnocentrique voire m me imp rialiste L unification se faisait de fa on un peu biais e comme si l on avait d l gu mais personne n avait rien d l gu la t che d unifier le monde l une seulement des cultures du monde celle qui portait le nom vague d Occident Ce qui a g n r une guerre sans fin au service d un monde tenu pour rationnel Les modernes en effet ne faisaient jamais vraiment la guerre puisqu ils ne reconnaissaient pas l existence de conflits possibles sinon sur les repr sentations superficielles lesquelles ne pouvaient engager le monde connu rationnellement Chose vraiment stup fiante les modernes ont mis la plan te feu et sang sans jamais entrer en conflit sans aucune d claration de guerre Ils n ont fait au contraire que r pandre par les armes la paix profonde la civilisation indiscutable le progr s sans phrase Jamais ils n ont eu d adversaire d ennemi au sens propre du terme mais seulement de mauvais l ves Oui leurs guerres leurs conqu tes leurs massacres m me taient p dagogiques 2 un monde commun n goci partir d une diversit de mondes137 135 Cf Ulrich Beck Cosmopolitique veut dire la capacit voir sa propre religion et sa propre culture avec les yeux de la religion et de la culture des autres 136 Peut tre s agit il d une vision esth tique la valeur d une uvre d art d une my
15. de la peur nouvelle du terrorisme universel peut devenir une foi dangereuse lorsque il produit une assurance de puret qui justifie l attaque agressive contre les axes du mal Il ne faut pas en faire une idole de domination qui nourrit la violence par rapport aux communaut s 1 Projet de paix perp tuelle de Kant comme horizon de l humanit Trois de ses revendications au moins demeurent actuelles les arm es permanentes doivent avec le temps dispara tre compl tement le principe du d sarmement aucun Etat ne doit s immiscer par la violence dans la constitution et le gouvernement d un autre 15 cf Adam Smith 10 tat l interdiction de l ing rence aucun tat en guerre avec un autre ne doit se permettre des actes d hostilit de nature rendre impossible la confiance r ciproque dans la paix future Kant d fend un droit explicite de coop ration le commer ant peut proposer ses marchandises le savant son savoir et m me le missionnaire sa religion mais sans recours la violence Dans tous les cas de figure on peut frapper la porte d autrui mais on n a pas le droit d exiger d tre re u on n a qu un droit de visite non un droit l hospitalit Ce droit ne saurait tre confondu avec les pratiques dangereuses d une appropriation du sol des richesses ou des habitants cf la colonisation C est un droit de ne pas tre trait en ennemi Droit d entrer en communication il permet d a
16. n rations venir La crise nous porte au chacun pour soi ce qui nous emp che de voir qu on s en sort mieux si on pense l avenir que si on pense l instant Jacques Attali Le Monde 29 novembre 2012 3 Le r le p dagogique des grands proc s Le Secr taire G n ral des Nations Unies d finit la justice transitionnelle Le concept d administration de la justice pendant la p riode de transition justice transitionnelle englobe l ventail complet des divers processus et m canismes mis en uvre par une soci t pour tenter de faire face des exactions massives commises dans le pass en vue d tablir les responsabilit s de rendre la justice et de permettre la r conciliation Peuvent figurer au nombre de ces processus des m canismes tant judiciaires que non judiciaires avec le cas ch ant une intervention plus ou moins importante de la communaut internationale et des poursuites engag es contre des individus des indemnisations des enqu tes visant tablir la v rit une r forme des institutions des contr les et des r vocations ou une combinaison de ces mesures 18 On a cr une justice pour la consolidation de la paix Soit de r tablir les r gles du bien vivre par un processus de catharsis du pass traumatique qui suppose une punition des coupables 19 Cela a commenc Nuremberg Mais on n a pas manqu de faire l objection qu il s agit de tribunaux au service des va
17. raisonnable d esp rer que dans un futur biopolitique marqu par la d faite du biopouvoir la guerre ne sera plus possible car l intensit de la coop ration et de la communication entre les singularit s travailleurs et ou citoyens d truira cette possibilit M Hardt et A Negri 28 Habermas le d finit comme le processus au cours duquel le public constitu d individus faisant usage de leur raison s approprie la sph re publique contr l e par l autorit et la transforme en une sph re o la critique s exerce contre le pouvoir de l tat 64 3 Changement de paradigme pour comprendre le rapport paix guerre Bruno Latour Au XXI me on d couvre qu on n a qu une terre aux ressources limit es soumise au climat Pour r pondre ce d fi on doit faire l inventaire de ce qui a t pens La l gitimation de tous les discours et particuli rement du discours scientifique passe par les institutions qui ont leur propre mode de production des v rit s en fonction de leurs instruments Cette tude empirique montre la relative faiblesse de l Europe qui s tait tenue pour la d positaire du progr s Maintenant dans un jeu de force g n ralis on doit d terminer la table des n gociations ce quoi on tient pour tablir une terre habitable pour tous Le caract re institu e de la v rit ne d bouche pas sur le relativisme mais remet en question tout fondamentalisme qui fait passer pour la V rit ce qui n
18. tie ce qui fait la force de la tyrannie c est l ob issance des sujets 198 m thodes puis 200 pour mettre un b ton dans les roues d un pouvoir oppressif l action non violente est une technique utilis e pour contr ler combattre et d truire le pouvoir de l adversaire par des moyens non violents d exercice du pouvoir Ex 57 la m thode Lysistrata repris chez les iroquois puis au Kenya en 1998 171 interpellations non violentes cf le chinois devant les tanks 193 surcharger le syst me administratif pour enrayer la machine grands types les actions de protestation et de persuasion repr sentations de groupes usage des m dias symboles slogans d fil s les actions de non coop ration sociale conomique et politique ostracisme envers des personnes boycottages gr ves refus d ob issance de fonctionnaires les actions d obstruction sit in occupations journaux clandestins gr ves sur le tas institutions parall les Mesure de l efficacit l atteinte d objectifs court terme tels qu augmenter le nombre de militants accro tre la coh sion du groupe ou obtenir une concession du pouvoir la r alisation d objectifs long terme tels que le renversement d un r gime r pressif ou l obtention de changements structurels fondamentaux la durabilit et la stabilit des changements obtenus sur le plan conomique politique etc 65 Cf la publicit des je nes pour tenir en h
19. une vision qui se veut objective Quand dans un conflit d int r t la disharmonie de la condition de vie est susceptible d augmenter dans l tat de paix celle ci devient tr s probl matique Ce qui donne penser en g n ral imaginons que l Europe cr e de la distance dans l enrichissement des peuples qui la composent cela devient une situation propice au conflit Mais ce mod le est trop m canique il ne tient pas assez compte des pr f rences conscientes Le v cu d une situation dite objective peut tre tr s diff rent On doit tenir compte du jugement appr ciatif des individus qui vivent la situation cf la note Un tel jugement n est pas une d duction partir d une loi c est un acte de discernement selon des valuations tir es d exemples choisis dans le pass tenus pour des mod les Cf le r le des martyrs au moyen orient servant motiver la r sistance selon une logique de l honneur Toujours se m fier de la condescendance du savant qui propose un mod le objectif en oubliant son arri re fond d imaginaire Les conflits d int r ts sont au centre de la th orie galtungienne de l imp rialisme Ceux ci sont d finis par une situation o les parties poursuivent des buts incompatibles Mais 26 Galtung j A structural theory of imperialism Journal of Peace Research 2 17 ces buts eux m mes sont d finis par l observateur ext rieur comme tant les v ritables int r ts des p
20. Et cela son tour est en harmonie compl te avec les besoins de l organisation identificatoire de la psych de l individu Cornelius Castoriadis les racines psychiques et sociales de la haine In Figures du pensable Les carrefours du labyrinthe VI Seuil 1999 B l esp rance de la paix 1 l ouverture de l utopie face la fermeture de l id ologie a R flexion sur l agir Foessel L homme pense avant d agir anticipation de l intention de la justification des effets recherch s de ceux qui sont refus s L action n est pas une simple relation causale il y a une dimension de finalit les raisons d agir le possible les valuations du pouvoir faire ex la pudeur ne produit pas m caniquement de la rougeur du visage comme le feu le rougeoiement du charbon L agir se r f re aux valeurs et aux r gles qui sont pr sentent dans une soci t un sens d j pr sent dans les institutions ex le m decin suit un code 10 Dans une situation de traumatisme collectif les fondements imaginaires des institutions sont en crise C est alors que des orateurs viennent faire r sonner la corde imaginaire pour transformer l angoisse collective en une peur et une haine de l ennemi le Juif en Allemagne le Tutsi au Rwanda l Albanais chez les Serbes du Kosovo Par ailleurs derri re la haine de l autre il y aurait un autre fantasme collectif celui de la toute puissance d une collectivit triomphant
21. Mt tente di 34 1 la non violence comme action concr te Semelin ss 34 a Gand adanennanemntrntemen ten NS ie 35 DSP RE a R E a a e 35 2 Le travail de l apaisement passe par des espaces transitionnels 37 a d jouer le feu de la pulsion de mort dans des espaces transitionnels Kristeva 37 b Le d foulement onirique comme facteur d apaisement chez les jeunes Robert M chembled isnie nsise ei ai Sarea a eme EEE E R E A aE 39 B la production du hen 6cial 5 ss sean aiiin iaa eiea es A 1 La contrainte humanisante du langage rss 42 2 l inscription dans les esprits de la loi symbolique 45 a la loi symbolique fondamentale fait obstacle la d raison 45 La loi symbolique interdit le parricide qui met en cause la d raison 0 00n00000000 45 b tapes de l int gration de la Loi symbolique chez l enfant Apprentissage du sens de Pinterdit chez les jeunes Rouhier s ssssssssssssssssssssesesseesesssssesessesssessessssnssessse 47 3 la m diation au service de la gestion des conflits rennes 48 a d finition m diation n gociation arbitrageFathi ben Mra sssoseeseesssssesseesess 49 b Imaginaire commun Fournout Cohen Emerique 50 C la r solution pacifique des conflits politiques nes 52 1 L imaginaire favorable au compromis le pont du c
22. aliser Besoin d un espace imaginaire pour que les pulsions de d chargent de mani re symbolique de mani re sublim dans des buts humains acceptables Le d foulement symbolique permet d envisager une volont qui suit un autre chemin Il reste n anmoins un danger de d bordement lorsque la mise distance ne joue pas et que la mise en sc ne devient une incitation directe la violence comme un r cit de la vie de Mahomet pris pour un blasph me Ambigu t de l art qui peut devenir uvre de propagande Et si la paix n existait que comme objet de croyance de foi et d amour Autrement dit si la paix n existait que comme un discours imaginaire Ce qui voudrait dire qu elle poss de une certaine r alit et m me une r alit certaine Il suffit de lire un roman de regarder un film d couter un disque ou de participer un rite religieux pour que cette r alit imaginaire s empare de nous ne serait ce que comme projet ou promesse Que la paix soit avec vous et avec votre esprit Amen Nous nous quitt mes en paix sous la loi du silence L apaisement est un processus imaginaire il conduit les passions destructrices s exprimer dans des mots des sons et des couleurs les mises en sc nes symboliques rempla ant alors les combats et les guerres quotidiennes pour constituer une n o r alit qui est un id al souvent m me une idylle toujours une sublimation de la violence que nous recevons comme une beaut un
23. d Artagnan Lagard re ou Pardaillan sont strictement hors de port e du commun des mortels faute de science de l escrime et plus encore d p e Son substitut de bois ou de plastique ne risque gu re de produire des blessures graves tout en rassurant le gar on qui l exhibe sur sa virilit et en lui permettant de r clamer sa place dans le monde Le g nie des auteurs a t de fondre des traditions violentes diverses pour les faire participer toutes ensemble l apaisement des passions juv niles Les h ros de papier ou de cin ma sont toujours cadets de pauvres et simples gentilshommes de province qui transforment avec panache et g n rosit le froid art de tuer des duellistes en mission de d fense de la veuve de l orphelin et du pers cut Ils n oublient pas le bien collectif en maniant des poncifs sans cesse r p t s qui devraient rendre le ma tre de l tat sensible aux pouvantables manigances de ses mauvais ministres Ainsi se trouve r affirm e la vieille coutume qui fondait la royaut dont les r volt s paysans se faisaient l cho jusqu au dernier supplice Vive le roi sans la gabelle Le chef est bon Tout ce qui va mal ne peut tre que de la faute de ceux qui l entourent La R publique a fait le meilleur usage jusqu pr sent de ce pr cieux h ritage De plus Cyrano ou les Trois Mousquetaires incarnent obscur ment les droits juv niles imprescriptibles l exc s la joie des combats entre pairs n ces
24. de la vie autonomie il saute aux yeux qu on ne peut faire abstraction des valeurs ou des pr f rences conscientes qu elles peuvent tre contradictoires entre elles ou que diff rents individus et diff rentes collectivit s peuvent avoir diff rents ordres d urgence ou de priorit Surtout il peut y avoir incompatibilit entre individus groupes et nations pour certains int r ts et compatibilit pour d autres Hassner Pierre On ne badine pas avec la paix in Revue fran aise de science politique 23e ann e n 6 1973 pp 1268 130 ann e n 6 1973 pp 1268 130 2 la dynamique de l imaginaire l uvre dans les massacres par Semelin Dans les grands massacres Rwanda Cambodge il y a une diversit de facteurs la pauvret end mique la surpopulation la haine ancestrale mais qu est ce qui fait que tout cela cristallise pour produire un imaginaire destructif permettant au pouvoir de d signer la menace et d appeler la mobilisation a Les grands r cits qui justifient l affrontement comme le marxisme le nationalisme ne suffisent pas surtout s ils apparaissent comme import b Il faut qu ils se greffent sur la culture locale qui est faite d images qui portent les motions comme les contes les rumeurs En effet les individus ont besoin d un processus d identification Ils verbalisent leur mal tre d chargent leur anxi t en d signant des ennemis selon leur imaginaire habituel C est une n
25. en action A l apaisement 1 la non violence comme action concr te Semelin Les indign s ne recherchent pas d abord des moyens violents Quelle efficacit peut on concevoir dans les d marches de la non violence La non violence une option qui permet de sortir du cycle de la violence en reposant sur une d marche morale de respect de l adversaire On veut impliquer sa mauvaise conscience pour cela on se sert de l opinion publique M diation de l opinion publique Selon Tarde 1843 1904 l opinion publique na trait d un processus d imitation on joue sur la sympathie pour la cause R le de l humour mise distance par la subversion du rire qui introduit une forme de communication pour d stabiliser R le des medias pour le retentissement et l authentification R flexion sur la publicit Publique au 18eme diff re de confidentiel l tat absolu a une pratique du secret Mettre devant les yeux de tous poss de un pouvoir d assi gement permanent Habermas l opinion en tant que tiers venant en quelque sorte s interposer entre le pers cuteur et sa victime peut conduire le pouvoir r pressif mod rer sa r pression Les 64 La question qui guidait mes recherches tait la suivante comment des individus ordinaires parviennent ils r sister mains nues en somme se conduire d une fa on extraordinaire dans des situations d oppression voire d extr me violence Semelin th se d histo
26. ensemble La libert individualiste par nature veut tout tout de suite Elle est impulsive capricieuse Elle suit la mode v hicul e par les medias 15 L urgence et l exigence m diatique font que l on n glige les solutions de fond 16 le poids du pass ne vaut rien par rapport la prestance du pr sent Ex l homme politique s aligne sur le sondage d opinion non sur le jugement de l histoire Ainsi le choix imm diat sans recul ne tient pas compte des solidarit s inscrites dans la dur e sur lesquelles insistait la pens e chinoise Application aux r volutions cf le devenir du printemps arabe La passion individuelle de l instant fait que les factions ne cherchent qu s imposer sans tenir compte des solidarit s pass es C est un processus de dissolution qui selon Hegel aboutit la terreur soit la tyrannie des dominants du jour cf dans les r volutions arabes l homme religieux opprim devient un oppresseur en voulant imposer la mystique de sa religion sans tenir compte des autres sensibilit s 13 Toute action d sormais fait retentir une quantit d int r ts impr vus de toutes parts elle engendre un train d v nements imm diats un d sordre de r sonnance dans une enceinte ferm e Regards sur le monde actuel P Valery 114 La dictature emotionnelle pose le probl me du classement des motions Quel ordre mettre dans les urgences 115Cf La philosophe am ricaine NancyFraser se m f
27. est pas la seule tradition des modernes ils en ont une autre qui est presque l inverse et qu on peut appeler constructiviste La diff rence entre les deux pour l issue de la n gociation reprise sur de nouvelles bases tient en ceci que contrairement croyances accept es jusqu ici par les modernisateurs la nature n est pas g n ralisable alors que le constructivisme pourrait tre partag Par d finition on rend l unification probl matique voici que la fragmentation rend la tol rance galement probl matique et m me dangereuse A t on assez not ce qu il y a d trange se plaindre la fois sous le nom de post modernisme de la fragmentation qui emp cherait toute unit tout sens commun et de la globalisation qui unifierait trop vite et sans n gociation Car enfin on devrait se r jouir si la globalisation est un danger alors vive la fragmentation qui brise son h g monie mais si la fragmentation dite post moderne est si terrifiante ne devrait on pas accueillir bras ouvert une globalisation qui procure enfin de l unit et du sens commun Mais en se plaignant si injustement contre les deux on signale avec pr cision la transformation profonde qui nous a fait sortir du modernisme et de la solution si commode qu il offrait au probl me de l unit et de la multiplicit La fragmentation brise le mono naturalisme la globalisation d truit le multiculturalisme Des deux c t s qu il s agisse de faire du multiple ou de
28. est qu une vision de circonstance Selon la tradition la paix consiste retrouver la tranquillit de l ordre L ordre renvoie l ordre de la nature voulue par Dieu Aujourd hui son substitut est l ordre scientifique de la nature Que se passe t il quand l ordre est un accord issu d une construction li une nature incertaine Le rapport de la paix la guerre change de sens La paix n est plus restaur e par une op ration de maintien de l ordre elle est issue d une n gociation cr e institu e partir de d saccords fondamentaux Nous assistons la fin de l unit spirituelle du monde et l apparition d un pluralisme conflictuel A partir de l il faut il faut construire des aires communes On savait qu il existe plusieurs fa ons pour l homme de construire son nid dans le monde cela correspond la diversit des cultures laquelle on opposait l unit de la nature intangible La science en s parant les valeurs des faits maintenait l id e d un monde commun connu objectivement par la science Qu est ce qui se passe quand on est sensible la pluralit des d marches constituant les domaines d objectivit sp cifiques o l on n a plus que des v rit s r gionales cf la v rit est biod gradable e Morin Par ailleurs la d colonisation a remis en question le discours normatif de l occident sur l humain d fini par la Science la D mocratie les Droits de l homme Appa
29. exp rience plus large mesure que s intensifie une agressivit de plus en plus tourn e vers l int rieur de la collectivit faute de pouvoir se d velopper contre un danger ext rieur pressant Le m canisme fait perdre au sport une partie de l efficacit cathartique qui le caract risait depuis le XIXe si cle La mont e sauvage d affrontements de supporters en furie exprime une f roce exaltation de leur masculinit ainsi que la recherche d une revanche sur les autorit s et les codes qui les obligent l arborer ordinairement avec une politesse retenue p470 Robert Muchembled une histoire de la violence p 284 B la production du lien social Partout on le constate au cours de notre histoire ensanglant e l o les humains ne supportent plus la parole rena t le massacre Le respect de la loi symbolique tablit le soubassement de l change Un m diateur peut s av rer n cessaire pour r tablir une 74 Fran ois de Montmorency Bouteville n en 1600 et d capit Paris le 22 juin 1627 est un aristocrate fran ais du XVIIe 15 Legendre La fabrique de l homme occidental 41 communication bloqu e La confrontation d mocratique suppose que chacun d fende ses convictions raisonnables d o le besoin d une ducation citoyenne aux conflits symboliques 1 La contrainte humanisante du langage La prescription de l change selon Pradines La mise en sc ne des mots cr e du lien social Le langag
30. faire de l un on voit enfin des forces enjeu des opposants des fronts des contradictions violentes Nous pouvons mesurer la rapidit stup fiante des transformations ce trait globalis ne sonne plus du tout comme naturel et fragment plus du tout comme culturellement respectable On en a bien fini avec la tol rance avec l hypocrite respect de l anthropologie compar e avec les d clarations l nifiantes sur l humanit les droits humains et le fait que nous sommes tous semblables habitants du m me monde Il y a maintenant une guerre des mondes La paix l hypocrite paix de la modernit est bel et bien termin e 68 ne peut pas s entendre sur la nature laquelle est faite pour emp cher l accord progressif sur la composition du monde commun En revanche que les dieux les personnes les objets les mondes soient construits c est dire qu ils puissent rater la notion de construction ne dit rien d autre voil peut tre un moyen de rouvrir les pourparlers de paix La n gociation sur la bonne construction Pourtant le terme de construction para t premi re vue peu engageant parce qu il souffre en modernisme d un d faut majeur on l associe construction sociale et au vocabulaire critique Si l on dit que la nature est construite que Dieu doit tre produit que la personne doit tre fabriqu e on suppose aussit t que l on vient attaquer miner d nigrer critiquer l
31. fonction ducatrice est la t che principale du gouvernement raisonnable est de d velopper le sens du bien commun soit d admettre les limites de son point de vue priv 104 L afjrontement des partis politiques doit tre l expression de la dialectique conflictuelle de l id ologie et de l utopie propre l imaginaire collectif Roman p465 Lefort dans la m me intention qualifiait le pouvoir de lieu vide pour signifier qu il n appartient personne mais fait l objet d une lutte entre des partis qui refl te les divisions sociales 105 P R II ne peut pas y avoir de d mocratie s il n y a pas de partage des formes de savoir d information et s il n y a pas de d lib ration vivante sur tout ce qui constitue un monde commun Revivifier la d mocratie doit se faire aujourd hui au premier chef sur le mode de ce que j ai appel une contre d mocratie Tous les citoyens ne peuvent pas exercer le pouvoir mais tous peuvent tre vigilants et participer au d bat public Ronsanvallon le monde 7mai 106 Cf la dimension censitaire chez Aristote pour viter le despotisme du plus grand nombre Ne pas oublier que Platon met ensemble d mocratie et d magogie 107 Le droit aussi a une fonction r gulatrice cfle pluralisme ordonn de Marty Delmas 55 D bat actuel Faiblesse de de cette position la r gulation par la raison risque d tre illusoire 1 la d marche raison est pi g e par les techniques modernes qui cr e des artefact
32. fragment de s r nit ou de paix Le processus analytique est lui aussi sa fa on une mani re de faire la paix mais il bouleverse cette logique d laboration sublimation de l agressivit que les religions avant nous ont fray e par la frayeur pr cis ment en jouant de la terreur tout en promettant la purification Au commencement est la haine dit Freud en substance en contrepoint au constat combien plus rassurant selon lequel Au commencement tait le Verbe Cependant quoiqu elle paraisse plus 7 Ex dans le Rouge et le noir Stendhal d crit un Mr de R nal d sireux de faire Julien Sorel le pr cepteur de ses enfants non point parce qu il appr cie la culture de julien mais parce qu il imagine que son grand rival Valenod le d sire aussi Voir le caf sur l envie 38 pessimiste l affirmation de Freud ne l est pas tout fait car en m me temps qu il reconna t sa place la pulsion de mort qui exalte les kamikazes de tous les temps le fondateur de la psychanalyse n en propose pas moins un apaisement imaginaire possible d fini par lui comme une analyse certes interminable mais qui donne une chance de dissoudre obstin ment contin ment l emprise mortelle ainsi l analysant peut faire la paix en soi m me et avec les autres ind finiment Comment parvient on ce miracle L invention de l inconscient fut le premier pas vers la cr ation de cette chim re on l a dit qu est la s ance ana
33. juridique soit une sorte de justice augment e par la prise en consid ration de l avenir il s agit adapter les institutions juridiques l anticipation des risques majeurs qui se profilent On passe ainsi Des Monuments aux morts aux monuments aux g n rations futures La fonction d un monument est de conserver pour les g n rations futures le souvenir de telle action ou de telle destin e regard r trospectif pour orienter le pr sent L auteur propose d ajouter un regard prospectif en fonction de la mondialisation programm e Ainsi on oblige tat comme institution h rit e pour tablir les r gles les obligations les interdictions les limitations propres un pays au niveau int grer dans ses codes nationaux les droits internationaux qui concernent le niveau mondial Cette anticipation est d j apport e dans l esprit de la soci t par la configuration du langage g n ration future d veloppement durable pr server un monde habitable pr vention pr caution Ainsi on est amen justifier un droit d ing rence qui remet en question la souverainet des tats nonc par les trait s de Westphalie en 1648 Selon Delmas il faut faire appel aux forces imaginantes du droit pour tablir une paix durable un d veloppement durable afin d viter de rester un catalogue de bonnes intentions Selon H Arendt que cite Delmas l action politique est une d cision plusieurs qui fait commencer quelque chose de nou
34. l occasion de circonstances favorables Par ailleurs la m me doctrine peut tre qualifi e d id ologique et d utopique en fonction de groupes sociaux diff rents et selon les configurations politiques a Agir c est mettre en uvre des projets des intentions se r f rer des motifs s ins rer dans des circonstances produire des effets voulus et ceux qui sont ind sirables etc Il existe toute une conceptualit immanente l action qui la rend intelligible pour celui qui l observe et praticable pour celui qui la r alise La s mantique de l action a donc pour but d aborder l action non pas comme un v nement du monde c est dire au seul moyen du concept de cause mais comme un faire articul toute une s rie de repr sentations L action n est donc pas dissociable de l imagination qui en anticipe le cours c est dans l imaginaire que le sujet met l preuve ses motifs joue avec les possibles et finalement prend la mesure du je peux par lequel il nonce sa capacit d agir Si ce que je fais a toujours son sens hors de moi dans le texte de l institution ou dans les syst mes de normes ou de r gles sociales qui me pr c dent comment assurer la possibilit de la critique du monde social et des id ologies qui le traversent L originalit de Ric ur consiste opposer un usage de l imaginaire social l id ologieS0 un autre de ses usages l utopie L id ologie l gitime et pa
35. la n gation 20 imaginaire historicit invariance 5 imaginaire social 4 5 6 22 24 25 28 58 imaginaires divergents 56 imaginaires incompatibles 18 imaginaires politiques 57 imagination cr atrice 3 impartial 34 42 imp rialisme ethnocentrique 70 inceste 50 indignation 33 34 35 indign 31 34 35 interdit 42 49 irritation 14 30 isra lo palestinien 17 18 Jullien 61 Jung 5 6 juridique 64 jus ad bellum 66 jus naturalisme 72 justice internationale 63 Kant 5 7 11 12 13 14 15 39 55 Kristeva 14 15 22 39 40 41 Kund ra 40 l tat totalitaire 48 Lacan 22 langage 21 25 26 40 44 Latour 72 l gitimit 66 Leveau Dominique Mo si 18 L vi Strauss 6 22 libert individualiste 61 libido dominandi 12 loi symbolique 47 Lorenzetti Ambrogio 8 Lumi res 62 Machiavel 30 Mannheim 29 Marie Muller 56 martyrs 19 31 massacre 20 21 29 massacres 3 17 19 30 70 matrice 23 42 m diateur 50 71 m diation 21 25 51 54 m diation interculturelle 53 mensonge 45 Merleau Ponty 31 meurtre 50 migrants 53 54 Miguel d Unamuno 14 Mireille Delmas Marty 7 65 monologue 45 monuments aux g n rations futures 64 Moyen ge 7 Muchembled 41 43 multiculturalisme 71 Munich 31 32 mutations 65 nature intangible 70 n gociation 36 51 56 72 Negri 67 non violence 36 objectivit d indiff rence 58 op rations de police 71 Optatif de
36. la tranquillit 12 ordre imp rial capitaliste 67 ordre scientifique 68 Osiel 63 palabre 21 paradigme 68 parricide 47 pax romana 3 p dagogique 62 Platon 27 33 pluralisme conflictuel 68 Poliakov 20 pragmatique 45 pr caution 65 processus d anticipation 64 projet 60 projet de paix perp tuelle 7 proph tie 29 39 psychanalyse 22 41 publicit 36 37 38 pulsions suicidaires 15 73 punition 47 R Aron 3 reconnaissance 53 refoul retour 41 42 43 r ification 73 religion 69 72 Renan 61 r sister 65 ressources limit es 68 r trospectif 5 31 Revault d Allonnes 55 Ricoeur 12 14 25 26 29 55 56 57 rivalit 39 40 sagesse chinoise 60 sagesse chr tienne 7 Saint Thomas d Aquin 66 Sartre 33 satyagraha 37 s dimentation 57 Semelin 19 21 36 39 sens de l histoire 68 Sharp 37 38 soci t sans obligation 48 spectateur impartial 51 Stendhal 40 strat ges am ricains 16 Sun Tsu 65 symbole 28 symbolique 8 22 25 26 28 34 40 47 Taylor 4 6 th rapeutique 48 tiers neutre 50 totenkopf 14 toute puissance 49 TPIY 63 tranquillit de l ordre 12 transitionnel 39 40 Tribunal p nal international 62 tribunaux internationaux 63 Troie 31 32 Trois Mousquetaires 43 tyrannie 27 37 38 61 62 utopie 25 26 27 28 29 Valentin 15 16 Valery 61 Vertus Th ologales 8 Vi vard 6 viva la muerte 14 Vivier 51
37. le unificateur de la nature que les n gociations ont accept de r duire Si l un devient n gociable l autre ne le devient il pas aussi Guerre des mondes offres de paix Bruno Latour Article pr par pour un volume sp cial de l UNESCO Sous la direction du professeur Jos Vidal Benello 69 Conclusion L imaginaire de la paix doit tre envisag comme un processus qui a une dimension archa que et une dimension prospective La dimension archa que est constitu e de s diments li s l inconscient et la tradition historique La dimension prospective est faite de la tension de l esp rance vers le but d une paix universelle Elle appara t comme une possibilit de manifestation de mouvement vers une luminosit plus grande du vivre ensemble En tant que processus l imaginaire renvoie un ensemble de forces en pr sence conomiques politiques religieuses etc fonctionnant comme des cha nes causales qui nous donnent l impression que les jeux sont faits Mais l imaginaire est une puissance de lirr el qui est susceptible d entra ner des nouveaut s il ouvre un autre registre que le constitu le registre de la cr ation o l on fait se coaguler cristalliser selon les peines que l on se donne pour s approprier le monde et le faire bouger en fonction de choix conscients qui se d terminent par rapport au miroir de l imaginaire la base il y a toujours un donn des particules en suspension des vi
38. nous approuvons par sympathie avec l approbation de ce suppos juge quitable S il en est autrement nous entrons dans sa d sapprobation et nous condarnons cette conduire 77 Quelque intens ment que les choses du monde nous affectent quelque profond ment qu elles puissent nous mouvoir et nous stimuler elles ne deviennent humaines pour nous qu au moment o nous pouvons en d battre avec nos semblables Tout ce qui ne peut devenir objet de dialogue peut bien tre sublime horrible ou myst rieux voire trouver voix humaine travers laquelle r sonner dans le monde mais ce n est pas vraiment humain Nous humanisons ce qui se passe dans le monde et en nous en en parlant et dans ce parler nous apprenons tre humains Hannah Arendt Vies politiques Gallimard Paris 1974 pp 34 35 78 Adresser la parole quelqu un signifie au fond le reconna tre comme un membre possible de la communaut venir d hommes libres La parole cr e un rapport commun la v rit dont l affirmation la plus fondamentale de l existence d autrui qui l on adresse la parole et m me en fait de toutes les existences d apr s leurs possibilit s 42 Dialogue Faire entrer des partenaires dans un terrain commun ce qui est diff rent du monologue du ma tre la vraie discussion est celle qui ne conna t que les seuls arguments du discours et non les faux arguments tels l intimidation la menace ou la contrainte L change est cr ateu
39. p 27 54 Distorsion dissimilation justification ex l gitimation des int r ts d une classe prise comme universelle int gration ex comm moration de la r volution de 1789 pour construire l identit fran aise 27 l exigence de justice et celle d galit La fonction lib ratrice Imaginer le non lieu c est maintenir ouvert le champ du possible Ou pour garder la terminologie que nous avons adopt e dans notre m ditation sur le sens de l histoire l utopie est ce qui emp che l horizon d attente de fusionner avec le champ de l exp rience C est ce qui maintient l cart entre l esp rance et la tradition Texte Ricoeur ID OLOGIE UTOPIE ET POLITIQUE Du texte l action Seuil 1986 p388 2 le projet du pacifisme Aujourd hui l imaginaire de la paix est conditionn par une attitude morale comment se d barrasser de la guerre tenue comme un massacre inhumain de l autre Mais si les forces du mal sont toujours pr sentes n y a t il pas un risque d utopie chim rique La volont simpliste de paix ne rencontre elle pas la complexit du r el Le pacifisme repose sur des motions qui cr ent des illusions entre autre l illusion de la force de la d lib ration dans le champ des possibles La paix n est pas un choix mais une cr ation partir des forces en pr sence a la haine de la guerre Alain Contexte historique Plus jamais a apr s la boucherie de la guerre de 14 Alai
40. paradoxe du pr visionniste est une pr diction qui au contraire d truit les possibilit s de r alisation de la pr diction Dans ce cas l imaginaire de l hostilit conduit aux actions pr ventives qui renforcent l hostilit ou celles qui augmentent les activit s autodestructrices La conscience des limites qu nonce la loi par exemple diminue les tensions Pour Kristeva les passions destructrices sont toujours pr sentes Elles ont une dimension structurelle C est un aspect qu a mis en avant Freud suite la violence de la guerre de 14 comment expliquer que les nations les plus civilis es se soient adonn es aux d bordements les moins humains Sinon par le d foulement li une pulsion de mort au fond de l tre humain Cela veut dire que l insociabilit pour parler comme Kant ou la frustration pour parler comme les psychologues ne dispara tront pas avec une quitable distribution des produits conomiques et culturels Par ex au fond de l humain il y a une lutte pour l image de soi une lutte pour le prestige qui ne recule devant aucun dommage On peut convoquer ici l analyse de R Girard le d sir de rivalit qui d sire ce qu on imagine que l autre d sire est de l emporter sur l autre quel que soit l objet Au chapitre des proph ties auto r alisatrices le fait de consid rer l autre comme hostile conduit prendre des pr cautions voire d actions pr ventives que l autre pe
41. politique collectif Contexte une r flexion sur l humanitaire li au choc du spectacle de la souffrance distance donn e par les medias La motivation la piti Boltanski distingue la piti de la compassion La compassion est locale imm diate individualis e sans discours ex le bon samaritain cf l aide aux juifs sans discours La piti est distante elle g n ralise si elle s appuie sur un cas particulier ce cas est exemplaire transposable ce qui permet l action politique d o le besoin du discours pour mettre en forme justifier d noncer Par ailleurs le s rieux de l engagement non purement verbal demande la prise de risque une parole agissante non de pur spectacle 31 APTE LLLLELLLLELEET SES psssenee sympathie Lodel 7 k gratitude atten tissement secoureur bienfaisant r compense Ho 7 P EEELELELELELT TITI T7 RUE none fe Me nie spectateur sn APPEL LL LLLELEEL PR indignation perd p mn A ressentiment h accusation eet pers cuteur perfidie recours la force Le processus d indignation sentiment de col re et de r volte qui peut se transformer en mouvement de protestation g n rale Certes on peut en rester la col re comme mauvaise foi chez Sartre on se la joue Mais l indignation d bouche normalement sur l accusation en se centrant sur le pers cuteur Topique de la d nonciation terme de la rh torique grecque lieu d affection
42. qui au nom de la puret de la religion refuse tout compromis Alain le fanatisme ce redoutable amour de la v rit Ceux qui se consid rent comme des purs des lus de Dieu n ont pas besoin de tenir compte de la majorit Au fond No dans la Bible n a eu besoin pour sauver le monde que d une femme et d un couple de chaque esp ce Si les hommes sont la recherche d une entente n importe quel prix ils renoncent se demander ce qui est juste et s ils renoncent une telle question ils renoncent tre hommes Myriam Revault d Allonnes 52 Ricoeur insiste sur la carence d imagination par rapport aux autres r f rences aux autres r les dans le refus du compromis Se mettre la place de tout autre maxime de la pens e largie chez Kant Se mettre la place des amis de ses ennemis par exemple en sachant qu on ne peut jamais y tre vraiment R le de la culture qui relativise ex de l histoire qui donne une dimension de recul des uvres d art roman th tre cin ma documentaire pour faire entrer dans une autre monde et les rencontres d bats pour largir la sensibilit Paul Ric ur Le probl me que vous soulevez est celui de la paix civique Comment emp cher que les diff rends les litiges les conflits ne d g n rent en violence En ce sens le compromis est une barri re entre l accord et la violence C est en absence d accord que nous faisons des compromis pour le bien de la pa
43. t s les premi res concern es celles qui ce th tre de la v rit et du ch timent est destin en premier C est en th orie le public cible comme les populations de l ex Yougoslavie du Rwanda de la Sierra Leone du Soudan de l Ouganda Puis il y a le public mondial Pour parler comme le procureur de la CPI les deux publics sont clients de la justice internationale mais leurs attentes leur r action leur perception sont radicalement diff rentes Aucun des deux publics n est homog ne Toute la difficult pour la justice internationale est de tenir un discours qui soit recevable par toutes les parties en particulier aupr s du public cible les victimes les forces de polices l arm e les milices Le cas du TPIY est riche d enseignements Quoi qu en dise son mandat son r le du moins lorsque les atrocit s continuaient tre commises dans l ex Yougoslavie tait de calmer la mauvaise conscience de l opinion occidentale Les concepteurs du TPIY lui avaient assign une mission bas e sur une logique de triangulation Cette logique fonctionne selon le principe de la boule de billard le joueur vise une premi re boule afin d atteindre celle qui s av re tre son v ritable objectif En l esp ce le TPIY avait mandat de s adresser aux populations de l ex Yougoslavie mais son public cible se trouvait en occident du moins du temps que la guerre faisait rage Mesurer l impact des politiques de ch timent et de pardon plaidoy
44. 1974 pp 34 35 54 au cours de la R volution de 1789 s est maintenue comme un point de rep re permanent des significations politiques De m me des traumatismes puissants tels ceux de la Seconde Guerre mondiale ont marqu les imaginaires fournissant tous des points de rep re conflictuels et des p les affectifs oppos s Ces imaginaires politiques ne sont pas seulement le propre des diff rents partis qui dans les pol miques lectorales ne manquent pas d affirmer et de renouveler leur imaginaire Ils r pondent aussi aux repr sentations collectives des diff rents groupes et cat gories sociales qui composent l lectorat Ainsi face des lecteurs fortement influenc s par les appartenances ethniques l imaginaire politique doit composer avec les repr sentations propres chaque communaut soit pour les assumer partiellement soit et le plus souvent pour en m nager les croyances et les pr jug s Les imaginaires politiques constituent donc in vitablement un enjeu permanent de conflits symboliques Les leaders politiques sont soucieux de repr senter ou de m nager les r ves et les projets de leurs lecteurs mais ils doivent aussi rassembler des arguments tendant invalider les imaginaires adverses en souligner les incoh rences leur utopisme ou ventuellement les dangers qu ils feraient courir la majorit de la population Ces constructions et d constructions des repr sentations collectives accompagnent co
45. 27 f vrier 1913 Valence 20 mai 2005 Ch tenay Malabry tait un philosophe fran ais qui d veloppa la ph nom nologie et l herm neutique en dialogue constant avec les sciences humaines et sociales Il s int ressa aussi l existentialisme chr tien et la th ologie protestante 24 sch mas image d form e du r el perfectiannistes e dissimulation distorsion irr alisables logique folle du tout ou rien im LIMise en question du pouvoir rr Q expression des potentialit s l gitimation du pouvoir dominant ne id ologie int gration dans la noopo ce m moire sociale relais refoul es m moire collective Cr AT TT N soci t alternative Id ologie Syst me d id es qui renvoie la conception du monde d un groupe Fonction de conservation d un tat de la soci t int gration de l individu dans la m moire collective cr e Sa premi re fonction distorsion ex le discours religieux qui console de l injustice mis re pr sente en faisant appel la r compense dans l au del Ainsi Marx analyse la religion comme un monde renvers le bonheur du paradis r pond notre vall e de larmes ex les houris Femme tr s belle promise par le Coran aux Musulmans fid les qui acc deront au paradis sont d autant plus belle que la privation en ce monde a t forte deuxi me fonction l gitimation d une domination cf le
46. 38 compromis 27 30 54 55 56 conciliateur 51 concurrence des imaginaires politiques 57 conflits symboliques 56 consensus par recoupement 58 cons quentialiste 69 construction 72 constructivisme 72 contrat 52 convictions raisonnables 58 index CPI 64 cr olisation 13 Cynthia Fleury 16 Damasio 7 de la Rocque 59 d bordements 41 d charger dans l imaginaire 41 d colonisation 68 d lirante raison 59 Delpech 66 Delsol 68 d mocratie 21 23 59 62 d nonciation 33 35 d veloppement durable 17 discours pour la pa 10 Dreyfus 34 droit d ing rence 64 droit d ing rence 62 Ducrot 45 Dupuy 15 dystopies 48 douard Glissant 13 migration 53 entente proc durale 73 espace public 64 espace public mondial 67 esp rance 3 25 27 29 36 39 tayage 21 22 Eus be de C sar e 5 fanatisme 55 fictions g n alogiques 49 Foessel 25 28 60 Fournout 53 fragmentation 71 Fraser 61 Freud 23 39 41 Gabriel Gaillard 11 Galtung 18 38 Gandhi 36 37 38 Gaston Bouthoul 13 Girard 39 Giraudoux 31 globalisation 71 grand proc s 62 guerre juste 67 72 guerre sainte 67 Habermas 36 38 45 haine de soi 23 Hassner 19 Hastings 20 Hazan 63 Hector 31 Hessel 35 Hobbes 12 13 Horkheimer 45 Houziaux 70 Huntington 15 identification processus 20 22 24 35 Id ologie 26 imaginaire 3 73 imaginaire chr tien 7 imaginaire commun 52 imaginaire de
47. L imaginaire de la paix Caf s de la paix 32 34 35 36 37 Andr Burnet I d finition permanence et historicit de l imaginaire sesssseesesessesessesessessesessesessesesoesoeseseesessesesoesess 3 A Que faut il entendre par imaginaire P eseessessessesseeseeseeseessessessesseeserseeserseeseessessessesseeserseeseeseeseesses 3 DERGONI A A O A 3 2 sensde l imaginaire L Vi vard ascienca i aie ia 4 B inventaire historique des imaginaires de la paix et de la guerre s nssssessoesoessessessessessessessossoesoessesoe 7 1 imaginaire de la fin du moyen ge r v l par l all gorie du Palazzo Pubblico 7 2 Imaginaire au XVIII me Concours du meilleur discours pour la paix 9 c Imaginaire du XX me si cle nienie i eaa Aaa aTa Ea EEE EERE E aaka teaiin 10 1 Projet de paix perp tuelle de Kant comme horizon de Phumanit 10 2 Poptatif de la tranquillit de Ricoeur rennes 11 3 le besoin urgent d un imaginaire d veloppant lamour de la vie Kristeva 00000000 13 d La mutation du XXI me Jean Michel Valentin 00000se0000000ssoooeeeessssooooeessssssoeccsssssssocecssssssseso 14 I L espoir li la d construction de imaginaire de la guerre esesseesessessessoesossoessessesseesossessosseesessses 16 A lamatrice dela tuerie anoen iaee rii e a eE E E T 16 I un exemple d imaginaire bloqu antagonisme isra lo palestinien
48. Vockrick 54 Weber 60 Weil 58 59 Wittgenstein 44 Wuneberger 5 74
49. a place de l image dans la construction de l imaginaire Direction prospective et strat gie d agglom ration du Grand Lyon octobre 2006 p 17 Jacques Wuneburger Chaque individu exp rimente une combinatoire d imaginaires plus ou moins socialis s et riches qui forment un atlas pluriel d images images strictement personnelles fantasmes images culturelles r f rentiels communs une culture et m me images universelles v ritables arch types qui agissent et interagissent de mani re transhistorique et transculturelle L imagination mode d emploi Paris Editions Manucius 2011 p 14 12 Dans Modern Social Imaginaries Charles Taylor d finit le concept d imaginaire social comme compr hension de soi d une soci t mais galement comme r pertoire des pratiques que ses membres peuvent adopter Cette double d finition rattache la fois le concept une perspective herm neutique et une perspective wittgensteinienne centr e sur l analyse des r gles constitutives des pratiques sociales B inventaire historique des imaginaires de la paix et de la guerre Chaque poque poss de un imaginaire motionnel qui configure son d sir de paix15 Quel sens donner au n tre Pour cela il est bon de le mettre en perspective avec ceux du pass Notre imaginaire semble li au si cle des lumi res Au 18e si cle s est d velopp e une vision cosmopolitique universelle de la paix illustr e par le projet de p
50. a plus pure et la plus forte de la toute puissance de la pens e Cette unit primordiale du d sir et du sens inaccessible devient l aiguillon qui fait qu on lui cherche des substituts tout au long de la vie Lorsque le recouvrement de la rupture de la cl ture de la monade originelle par cette hallucination du sein cesse d tre possible l infans reste avec un trou b ant dans son monde et r agit par l angoisse et la rage Ce trou le manque du sein est manque de sens et ici comme toujours c est le manque de sens ou sa destruction actuelle ou imminente r elle ou imagin e qui est source d angoisse Les 2 vecteurs de haine Il existe ainsi du point de vue psychanalytique deux vecteurs de la haine Le premier haine de l autre r el n est que l envers de l investissement positif de soi et reste soutenu par un sophisme puissant et l mentaire galement pr sent dans les formes collectives de haine ou de m pris et peut tre plus ais ment perceptible dans celles ci Je suis bien Le bien c est moi Lui n est pas moi Donc il n est pas bien ou l est moins que moi Je suis fran ais anglais italien am ricain etc tre fran ais anglais italien am ricain etc est tre le bien Lui n est pas fran ais anglais italien am ricain etc donc il n est pas bien Le deuxi me est la haine de soi Car le Moi est un des premiers trangers qui se pr sentent la psych L est au
51. age m diation Le m diateur a d abord la signification d tre un interm diaire Le christianisme en fait une personne J sus est l interm diaire de la gr ce et de la r v lation Aujourd hui c est surtout une dimension essentielle de la communication 1 La m diation apporte de l huile dans les rouages gripp s La m diation est devenue au XX si cle une pratique ou une discipline qui vise d finir l intervention d un tiers neutre pour faciliter la circulation d information clarifier ou r tablir des relations Elle s appuie sur une qualit relationnelle et de communication Mich le Guillaume Hofnung qui parle d un mode de construction et de gestion de la vie sociale gr ce l entremise d un tiers neutre ind pendant sans autre pouvoir que l autorit que lui reconnaissent les medieurs gf note 3 2 r le plus impliqu du conciliateur C est ainsi que Jean Loup Vivier souligne que la diff rence entre la m diation et la conciliation est ais e d finir en th orie le conciliateur labore une d cision et recueille l assentiment des plaideurs le m diateur aide les parties laborer elles m mes un accord Vivier 87 3 Lionel Bellenger d finit la n gociation comme une confrontation de protagonistes troitement ou fortement interd pendants li s par un certain rapport de force pr sentant un minimum de volont d aboutir un arrangement en vue de r dui
52. aix perp tuelle de Kant Qu en reste t il aujourd hui Que peut on envisager pour l avenir 1 imaginaire de la fin du moyen ge r v l par l all gorie du Palazzo Pubblico de Sienne appara t comme un mixe d imaginaire chr tien et d imaginaire grec 4 Selon Lorenzetti c est la sagesse chr tienne qui inspire le bon gouvernement Le gouvernement juste r partit les r les et les biens selon les talents et les m rites La concorde existe car un sage veille sur le bien commun en tenant compte des vertus th ologales Une police assure le maintien de l ordre Un panneau montrera les effets b n fiques de la paix la campagne en valeur la culture de la vigne le transport des grains l levage Un autre les effets b n fiques la ville comme le commerce la f te le mariage Un panneau pr sente le dirigeant d moniaque de la cour mal fique qui s appelle Tyrannie il tient prisonni re ses pieds la Justice Les effets qui en d rivent sont la mis re les abus la destruction et la famine dans une ville o le seul artisan est le forgeron qui fait les armes Pour le respect de l harmonie il s agit d assurer un ordre de d pendance aux bonnes formes pr sent de fa on statique qui tienne compte des saisons et des ges de la vie L essentiel est de se prot ger contre les entreprises dangereuses Si l on se r f re au mod le m dical de l poque le flux des humeurs mal fiques doit tre contenu pou
53. aleine 66 Gandhi n a pas r ussi dans les conflits de religion qui empoisonnent l inde 67 Les femmes qui se refusent aux hommes belliqueux 35 le co t humain conomique et financier de ces transformations Bilan L humanit a des ressorts thiques pour lutter contre la violence isoler celui qui a recours ne pas utiliser la menace la violence dialogue inhiber peur haine jouer sur la mauvaise cs d utiliser la violence minimiser la souffrance entra ner le plus de personnes ne pas majorer les objectifs protestation d fil non coop ration occupation Obstruction institutions parall les Le combat sans armes vise enfin m diatiser l affrontement c est dire susciter la constitution d un tiers qui appuie sa cause Il cherche en effet s adresser l ext rieur pour ouvrir la relation dominants domin s en prenant pour t moin et si possible pour soutien ce qu on appelle l opinion publique au sens positif que lui donnait Gabriel Tarde celui d un contre pouvoir Alors que la violence effraie l opinion un des buts de l action non violente est de forcer sa sympathie C est pourquoi ce type de r sistance veut faire sa place l humour lequel est une mani re de se prot ger contre les abus de la tyrannie C est aussi pourquoi l usage des medias est pens comme une cl du succ s de ce type de r sistance Les dissidents et r sistant
54. ar ailleurs Le 18e est le si cle des lumi res source de tous les progr s aussi faut il mettre contribution les meilleurs esprits dans des concours pour tablir le chemin vers la paix LES AVANTAGES DE LA PAIX Travers les cris de l ambition amp de la fureur j entends une voix qui s l ve en faveur de l humani t un ami des hommes voudroit enfin leur perf ader qu ils font fr res il ap pelle la Paix la Paix m re des vertus amp du bonheur il r clame les fecours de l loquence il excite la voix des Ora teurs par l appas de la gloire Ah la v ritable loquence eft celle du z le qui l anime la vraie gloire eft d aimer fes femblables El fe cache ce bienfaireur modefte des mortels cet homme que les hommes auroient befoin de connoitre il fe cache amp les deftru teurs du monde talent par tout l orgueil de teursincignes triomphes A iij 1 1767 Gabriel Gaillard Discours qui a remport le second prix au jugement de l Acad mie Fran oise c Imaginaire du XX me si cle Le XX me apr s avoir subi deux guerres mondiales d vastatrices r agit par la cr ation d institutions au service des droits de l homme inaugurant un commencement de gouvernance mondiale Son rejet des souffrances pass es et la peur de la destruction totale font na tre en lui la r activation du projet de paix perp tuelle Mais ce projet de paix perp tuelle dans un contexte de mondialisation accompagn
55. arties en laissant totalement de c t ce que les int ress s disent explicitement eux m mes tre les valeurs qu ils poursuivent Que sont alors ces vrais int r ts et en quoi consiste leur incompatibilit Ici le paragraphe entier m rite d tre cit Appelons ce v ritable int r t CV condition de vie Il peut peut tre tre mesur l aide d indicateurs comme le revenu le niveau de vie au sens mat rialiste habituel mais des notions de qualit de vie devraient certainement aussi tre inclues sans parler de notions d autonomie Mais le contenu pr cis de CV est moins important pour nous que la d finition du conflit d int r t il y a conflit disharmonie d int r ts si les deux parties sont coupl es de telle mani re que CV entre eux augmente Il n y a pas conflit ou il y a harmonie d int r ts si les deux parties sont coupl es de telle mani re que l cart CV entre eux diminue jusqu z ro L int r t r el mesurable par l observateur ext rieur l exclusion des pr f rences conscientes des int ress s n existe pas au del de la survie qui elle m me peut tre mise en question par les individus d sireux de ne pas propter vitam vita perdere causas et peut se pr ter des d finitions contradictoires au niveau des collectivit s La dur e de la vie ou la richesse individuelle totale ou moyenne peuvent la rigueur tre mesur es mais d s que l on introduit des facteurs qualitatifs qualit
56. ation entre elle et lui et permet en m me temps qu il puisse lui aussi se tourner vers d autres personnes L enfant apprend renoncer l attachement exclusif Le p re a une place fondamentale car il soutient cette phase de s paration primordiale et n cessaire 2 me interdit l interdit de meurtre et de vandalisme il faut entendre interdit de faire du mal l autre interdit de violence sur l autre C est sur cet interdit que doit s appuyer tout atteinte au corps de l autre ou toute d t rioration ce qui appartient l autre ou la soci t L enfant ayant acquis une certaine autonomie motrice va la fois la d couverte de l autre et la d couverte du monde Quand il se permet dans un jardin public de taper la t te d un autre enfant avec une pelle l adulte pr sent va lui signifier l interdit et lui expliquer une autre fa on de jouer avec l autre de m me lorsqu il va d couvrir les crayons et en profiter pour crire sur le mur ou d chirer les livres de son fr re car il aime cette activit il lui sera signifi l Interdit et en m me temps il lui sera propos des jeux conciliant ses go ts Nous voyons galement ce double mouvement de renoncement et d investissement 3 me interdit interdit de l inceste Quand l enfant d couvre la relation amoureuse de ses parents il va s imaginer qu il peut lui aussi prendre une place dans cette relation et devenir partenaire de sa m re ou de son p re
57. ation s Hessel esprit de r sistance vouloir que a change Il est grand temps que le souci d thique de justice d quilibre durable deviennent pr valent Car les risques les plus graves nous menacent Ils peuvent mettre un terme l aventure humaine sur une plan te qu elle peut rendre inhabitable pour l homme Il faut cr er un sens de la responsabilit Aussi appelons nous toujours une v ritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse le m pris des plus faibles et de la culture l amn sie g n ralis e et la comp tition outrance de tous contre tous R novation de la pens e politique Appel se mobiliser pour construire justice extr me pauvret extr mes richesse Protection de la plan te Terrorisme La voie est la non violence Je suis convaincu que l avenir appartient la non violence la conciliation des cultures diff rentes Il faut comprendre que la violence tourne le dos l espoir Il faut lui pr f rer l esp rance l esp rance de la non violence C est le chemin que nous devons apprendre suivre Aussi bien du c t des oppresseurs que des opprim s il faut arriver une n gociation pour faire dispara tre l oppression c est ce qui permettra de ne plus avoir de violence terroriste C est pourquoi il ne faut pas laisser s accumuler trop de haine IT l imagination
58. atre citoyens habill s et coiff s suivant la mode de l poque Ceux ci symbolisent l ancien gouvernement de Sienne que l on appelait le Gouvernement des Vingt Quatre Enfin cette corde finit dans les mains d un vieillard imposant v tu de blanc et noir c est dire aux couleurs de la ville Il repr sente la Commune donc aussi le Bien Commun L autorit et la l gitimation de sa r gence sont exprim es par les conseill res Celles ci se tiennent ses c t s pour le guider Il s agit des Vertus Th ologales partir de la gauche la Foi la Charit et l Esp rance qui planent au dessus de lui et des quatre Vertus Cardinales la Force la Prudence la Temp rance et la Justice qui sont assises c t de lui avec la Magnanimit et la Paix En bas droite des hommes d armes veillent la s curit des citoyens et un groupe de prisonniers li s montre ouvertement ce qui arrive aux rebelles et aux hors la loi Deux nobles avec de longs cheveux offrent genoux leurs ch teaux la Commune renon ant de la sorte librement leur souverainet en faveur de l tat siennois E A z li SIK CA ONE DA LOL AE NUL 0 2 Imaginaire au XVIII me Concours du meilleur discours pour la paix Le 18eme si cle un mixe d thique politique et de bienfaisance conomique Il faut chercher la mutualisation des avantages et des b n fices selon le mod le autor gulateur des changes commerciaux P
59. aux quand le fait racont n tait arriv nulle part Plus tard les philosophes ont employ le mot pour d signer l accord d une id e avec son objet ainsi l on appelle id e vraie celle qui montre une chose comme elle est en elle m me fausse celle qui montre une chose autrement qu elle n est en r alit Les id es ne sont pas autre chose en effet que des r cits ou des histoires de la nature dans lesprit Et de l on en est venu d signer de la m me fa on par m taphore des choses inertes ainsi quand nous disons de l or vrai ou de l or faux comme si l or qui nous est pr sent racontait quelque chose sur lui m me ce qui est ou n est pas en lui Spinoza Pens es m taphysiques 1663 80 Ja parole et l inceste Monique Schneider p 10 81 Pour Wittgenstein des jeux de langages diff rents s enracinent sur la nature Commander interroger raconter bavarder appartiennent notre histoire naturelle autant que marcher manger boire jouer p126 43 voir toutes choses et m me notre vie int rieure avec les yeux d autrui et en installant en nous l gard de tout spectacle ce spectateur impartial et d sint ress dont a parl Ad Smith Il est donc un tr s puissant agent de socialisation il n assure pas seulement notre communication avec d autres il fait d abord que nous soyons communicables N d un besoin de communion sociale il l a r g n r en lui cr ant les moyens d atteindre ses f
60. aux venus et nous allons le quitter sous peu avec lesquels nous devons partager le monde Notre condition est que nous na ssons libres et ph m res a notre libert c est la possibilit de distribuer des actes de cr ation dans le cours de la vie cf Bergson exister consiste changer changer se m rir se m rir se cr er ind finiment soi m me volution cr atrice p7 Aussi l amour de la vie est le terreau n cessaire au d veloppement de cette capacit tisser de nouveaux liens Une vie heureuse est une vie cr atrice selon les rencontres b tant donn notre aspect ph m re nous avons galement besoin d inscrire notre vie dans des structures institutions qui nous d passent D o la recherche de grands hommes de grands projets qui font na tre ces structures nous humanisant Ex ducation la citoyennet l avenir de notre plan te 20 Je viens d entendre un cri n crophile et insens Vive la Mort Et moi qui ai pass ma vie fa onner des paradoxes qui ont soulev l irritation de ceux qui ne les comprenaient pas je dois vous dire en ma qualit d expert que ce paradoxe barbare est pour moi r pugnant Le g n ral Millan Astray est un infirme Miguel d Unamuno 13 Si l esp ce toute enti re doit obtenir l exercice des droits pour tous et partout dans les limites de notre condition terrestre si nous sommes contraints naturellement la paix du fait de la rotondit limit e
61. cc der aux mondes des autres et de faire conna tre son monde pour cr er des ponts 2 l optatif de la tranquillit de Ricoeur Ricoeur dont le p re a disparu pendant la premi re guerre mondiale s inscrit d abord dans la mouvance pacifiste avant de tenir compte de la situation nouvelle Aujourd hui la d t rioration de la guerre avec l apparition du terrorisme va l encontre de la confiance entre tats nonc e par Kant pour tablir des trait s de paix Le mod le de la guerre moderne de Clausewitz qui pourtant se d finit par sa mont e aux extr mes semble ne plus s appliquer L implication de la soci t civile l extermination de masse la conduite d op ration militaire comme maintien de l ordre par la purification des l ments perturbateur fait que l exigence kantienne selon laquelle la conduite de la guerre doit se faire de telle mani re que l accord de paix soit possible n a pas de sens Comment alors imaginer une paix positive En effet avec les nouveaux d veloppements du terrorisme on semble avoir r gress en n imaginant qu une paix n gative li e la peur de la mort violente nonc e par Hobbes Paix n gative car on se tient tranquille cause de la paralysie par la peur tranquillit des gens qui craignent pour la s curit de leur vie Cf imaginaire de l apocalypse au moment de la guerre froide Cela n est pas favorable au libre d ploiement des communaut s et des individus Ri
62. coeur parle d Optatif de la tranquillit un souhait qui met en mouvement un ordre juste de reconnaissance raisonnable des diff rences distinguer d un simple r ve sans cons quences concr tes L optatif est un souhait de l ordre du d sir saint Augustin dirait de l amour 6 Acceptation calme des diff rences l chelle de la plan te Ce qui est diff rent de l imposition d un tat universel qui deviendrait vite synonyme d un despotisme universel Chaque communaut doit conserver sa sp cificit ducative une tradition de valeurs et sa sp cificit de distribution quitable de possessions et de r compenses En ce sens Kant parlait de conf d ration mondiale de R publiques d mocratiques La motivation fondamentale la tranquillit de l ordre Chez St Augustin la tranquillit de l ordre s appuie sur le d sir que chaque chose soit sa place selon la nature qui lui convient Cette tension vers l ordre chez le penseur chr tien est li e au dynamisme de la charit divine La tension vers le d sordre est li e au p ch la libido dominandi volont d tre go stement tout puissant On peut reprocher cette 16 Mon poids c est mon amour en quelque endroit que je sois emport c est lui qui m emporte L homme tend vers la paix comme un corps tend reposer sur le sol 17 Mais si l amour est l indice de la finalit de l homme et le moteur qui lui permet d y parvenir comment l
63. culture La raison est nettement s par e de l motion r le de Descartes valorisation du spectateur d sincarn e impartial permet de rejeter l motion du c t du d sordre de la violence Une raison toute puissante peut tre une violence extr me un pouvoir augmente le prix du pain des loyers jusqu emp cher les pauvres de vivre est plus violent que celui qui vole sa miche de pain et ira en prison On aura tendance voir la violence comme une pathologie soit les violents sont des anormaux soigner Un retour du refoul On peut toujours s interroger sur le r le des medias catharsis ou incitation la violence Comment notre culture qui se veut rationnelle peut elle g rer les revendications sexuelles d une certaine agressivit du corps comme recherche d une nouvelle fraternit Son rapport au dionysiaque n est il que le besoin d adr naline dont la satisfaction demande des moyens Et comment alors viter le m pris des faibles Bilan Si on se situe ce niveau g rer l imaginaire de la paix gal rer dans un cadre insatisfaisant Pb de la matrice culturelle Prolong s r cemment par de nombreux films ou s ries t l vis es sur le m me th me les romans de cape et d p e du XIXe si cle ont eu un r le extr mement apaisant en ce domaine Ils ont lentement contribu vacciner les jeunes lecteurs contre la tentation de la violence r elle en leur offrant des d foulements oniriques Car les exploits de
64. d motion et argumentation pour un engagement collectif Pb de la d signation du pers cuteur a Identification par des images symbolique cf le r le des images chocs Vietnam Cette d signation peut tre contest e en disant que c est de la propagande ou que l image a t trafiqu e b Difficult s l tablir Pers cuteur loign ex la mort dans une favela est li une d cision d un banquier de changer un taux une op ration financi re new York une consigne du FMI Pers cuteur qui prend la forme affaire Ex Dreyfus indignation unanime qui d signe le capitaine comme tra tre puis on s aper oit que c est une machination de l arm e c est l accusateur qui devient coupable Il y a inversion du dispositif d accusation quand le coupable devient la victime La force de la position de l indign partir du non engagement du spectateur impartial concern j gr ce j ra Te l imagination responsabilit T collective engagement i vue objective bouc missaire vue subective r flexe de x nophobie communaut motionnelle FLLLLSS sessesst La sympathie n est pas l empathie li e une fusion du sang communautariste ou le reliquat d une querelle ancienne 63 L motion est un acte une conduite dans laquelle la conscience s engage pour r soudre par la magie une situation tec
65. d engagement qui lui est faite et se refuser l indignation Mais il doit alors porter la charge d une contre proposition par exemple en d non ant ces images comme images de propagande ou ce qui suppose de pousser plus loin la d monstration en cherchant prouver qu elles ont t trafiqu es Deuxi me possibilit le spectateur doit identifier le pers cuteur ou le s lectionner parmi plusieurs candidats possibles Une troisi me possibilit se pr sente lorsque cette op ration choue et qu il s av re impossible d tablir pour une dur e suffisante un agent clairement identifi dans la place du pers cuteur Un trop grand nombre de candidats se pr sentent aucun ne fait vraiment l affaire les r les de malheureux et de pers cuteur s changent constamment etc La topique de la d nonciation Comme tout spectateur dans le cadre d une politique de la piti le spectateur indign doit partir d une position de non engagement Pour valoir en toute g n ralit son engagement ne doit pas tre dict par des int r ts personnels ou de groupe Il doit donc se montrer libre de tout pr jug envers le pers cuteur d sign et particuli rement de tout investissement n gatif de leur relation cela afin de ne pas tre accus dans l acte d accusation actuel la r manence d une querelle ant rieure L Boltanski la souffrance distance folio p114 16 33 b l indignation selon St phane Hessel L indign
66. de guerre juste mais de juste ennemi C est quelqu un qui a t scandalis par les r parations demand es l Allemagne apr s 1918 comme si c tait un tat plus criminel que les autres La France et l Allemagne 2 tats ennemis d gale valeur L id e des 65 Le risque de la mort qui n est plus sanctifi par le service du sacr surplombant la vie du peuple cela donne tout son poids la n gociation et la diplomatie Il s agit de cr er un monde commun dans l change et la n gociation Le refus paradoxal et de la globalisation au service de l empire et de la fragmentation des communaut s oblige cr er du nouveau On est dans l exigence de composer progressivement un processus de communaut sans tre d pendant d une v rit despotique d aucune sorte Il faut produire un monde commun partir de la guerre des mondes Il n y a pas la r f rence qui s appuie sur l id e d une nature permanente comme le veut le jusnaturalisme o ce qui est naturel est oppos ce qui est artificiel subjectif fabriqu tenu comme inconsistant et fragile L artificiel renvoie des d formations des conditions normales Le constructivisme pr n par l auteur insiste sur la consistance d un difice v rifi non justifi par une v rit dogmatique La question de la bonne construction se pose par bonne construction on peut penser ce qui r siste aux insatisfactions des humains Il faut qu u
67. de la plan te Peut on partager son propos un constructivisme positif Peut on oser dire du Dieu d Abraham d Isaac et de Jacob au cours de la n gociation de paix qu il est bien ou mal construit selon les objets les rituels les pri res les assemblages fabriquer ce qui permettrait de le comparer avec les mani res de produire les autres divinit s Une telle offre n est elle pas odieuse scandaleuse blasph matoire N est ce pas revenir tout l horrible archa sme contre lequel les grandes religions du livre se sont dress es Et pourtant la comparaison avec la nature est clairante Si la nature unifiait trop vite et sans composition ne peut on pas dire la m me chose de l unicit de Dieu De m me que les sciences diff rent profond ment de la Science le diplomate ne peut il pas d couvrir dans les pratiques religieuses toutes les marques du constructivisme Que savons nous des religions des anciens modernes Le discours de la fabrication de l invention de l affabulation en mati re de religion a surtout jusqu ici servi la d nonciation critique pourquoi ne pas s en servir positivement et reposer ainsi en compagnie des autres la question de la bonne construction des bonnes divinit s Ne serait ce pas l au lieu d un hypoth tique dialogue inter religieux un change de bons proc d s D ailleurs l attachement presque fanatique au caract re non construit de l unicit de Dieu ne tient il pas largement au r
68. de notre terre c est que cette contrainte naturelle selon Kant se fonde implicitement sur deux supports implicites d abord l universalit tous les hommes sont gaux et il faut les sauver tous ensuite le principe de protection de la vie humaine tay sur l amour de la vie de chacun Les d tracteurs modernes de ce qu ils appellent le droit de l hommisme ont tort de penser que le fondement de la paix imaginaire que sont les droits de l homme r v le sa fragilit du simple fait que l universalisme a chou g rer la justice sociale et il est vrai que tous les hommes ne sont pas fr res gaux et universels si l exclusion conomique raciale religieuse peut les mettre au ban de la soci t ou si elle les prive m me de l esp rer Mais c est le deuxi me support de l imaginaire de la paix qui me para t le plus gravement en souffrance aujourd hui l amour de la vie nous chappe il n a m me plus de discours Je dis donc que la paix est en crise Gaza J rusalem Paris New York diff remment et conjointement parce que le discours sur la vie nous fait d faut au d but de ce troisi me mill naire Et pourtant qui ne se sent profond ment attach une seule de ces fameuses valeurs m me en crise savoir la vie Mais c est peine si nous savons ce que nous mettons sous ce mot hormis peut tre le besoin de la faire durer avec le moins de souffrance possible Et encore les pulsions
69. deux approches leurs degr s de pertinence respectifs leurs zones de compatibilit et d incompatibilit partir d une th orie de la polarisation du conflit A 68 wishful thinking v ux pieux 36 Boserup et A Mack les jugent inconciliables tandis que Johan Galtung tente de les combiner Jacques Semelin De la force des faibles analyse des travaux sur la r sistance civile et l action non violente In Revue fran aise de science politique 48e ann e n 6 1998 pp 773 782 2 Le travail de l apaisement passe par des espaces transitionnels a d jouer le feu de la pulsion de mort dans des espaces transitionnels Kristeva Si la paix est ins parable d un discours imaginaire il faut l envisager comme une gestion psychologique de la violence toujours pr sente C est le cas du discours religieux qui rituellement emploie des formules de paix Pour lui la paix est un objet d esp rance qu il faut rappeler rituellement Pour le sociologue c est une d marche proph tique qui cherche tre auto r alisatrice Une proph tie auto r alisatrice est une proph tie qui modifie des comportements de telle sorte qu ils font advenir ce que la proph tie annonce Ce qui n tait qu une possibilit parmi d autres devient r alit par l autorit de l oracle qui nonce la proph tie ou par la focalisation des esprits sur cette possibilit l inverse la proph tie autodestructrice ou paradoxe du proph te ou encore
70. diff rend qui oppose deux ou plusieurs parties en exer ant la mission juridictionnelle qui lui a t confi e par celles ci Jarrasson 1987 p 372 M me si l arbitre est un tiers ind pendant son r le est de trancher un litige et d imposer sa d cision alors que le m diateur doit permettre aux m di s d tre libres du contenu de leur accord Le positionnement de l arbitre est donc fondamentalement diff rent de celui du m diateur car les d cisions n manent pas des parties elles m mes mais de ce tiers Alors que la convention d arbitrage d limite la mission de l arbitre sa d cision appel e sentence arbitrale rev t un caract re juridictionnel au m me titre qu un jugement Les arbitres se fondent sur les r gles de droit mais ils peuvent aussi statuer en amiables compositeurs c est dire en s appuyant sur des r gles d quit ou d usage L arbitrage est en quelque sorte une justice priv e qui peut tre propos e au moment d un conflit ou tre d cid e en amont dans le cadre d accords sur le r glement des conflits Fathi ben Mrad d finir la m diation parmi les modes alternatifs de r gulation des conflits b Imaginaire commun Fournout Cohen Emerique adaptation des protagonistes selon un imaginaire commun La m diation vise changer l imaginaire fig pour en former favorable une adaptation r ciproque cf bouger s adapter se modifier s acclimater l autre La m diation permet d
71. du Elle ne le socialise qu en l levant au dessus de sa m diocrit individuelle Entendue en ce sens la socialisation est toujours un facteur de moralit Il y a une vertu li e non pas tout ce qu une soci t constitu e nous impose du dehors mais tout ce qui constitue une soci t entre des consciences jusqu alors isol es Et c est parce que le langage participe cette constitution d une mani re insigne qu il occupe un rang si lev parmi tous les facteurs de la vie sociale Pradines trait de psychologie g n rale II le g nie humain p 634 puf libert de se d gager vers un monde commun plus fraternel enracinement du monde commun dans la cl t re de l hostilit langage appropriation du monde et de la vie par des mots partag s imaginaire symbolique loi symbolique structuration du d sir l autre par l interdit institutions et sens structures qui permettent de s orienter 44 2 l inscription dans les esprits de la loi symbolique a la loi symbolique fondamentale fait obstacle la d raison Elle oblige l change social en promouvant un d sir compatible avec le d sir de l autre Elle se d finit comme la Loi m re de toutes les autres la possibilit d un ordre juridique n cessaire au vivre ensemble Le symbolique est ce qui ordonne Le terme d ordonner c est donner un ordre pour mettr
72. e esp rance modulation du d sir tructure symbolique projet pr vision pr caution SMUN y S dynamisme organisateur des images 2 sens de imaginaire L Vievard Si l on transpose la paix les distinctions que nous r v lent le texte 1 la paix imaginaire est celle qui n existe que dans l imagination le fictif le l gendaire 2 L imaginaire de la paix l ensemble d images que la paix mobilise dimension motionnelle cf ensemble de donn es mentales affectives et presque sensitives Les unes trouvent leur essor devant la nouveaut elles s amusent du pittoresque de la vari t de l v nement inattendu L imagination qu elles animent a toujours un printemps d crire Dans la nature loin de nous d j vivantes elles produisent des fleurs Les autres forces imaginantes creusent le fond de l tre elles veulent trouver dans l tre la fois le primitif et l ternel Elles dominent la saison et l histoire Dans la nature en nous et hors de nous elles produisent des germes des germes o la forme est enfonc e dans une substance o la forme est interne Bachelard l eau et les r ves 2 C Taylor l ge s culier p311 Seuil L imaginaire renvoie un ensemble structur d images qui a une dynamique propre cette dynamique sert de soubassement aux pratiques 3 Niveau anthropologique Invariance et historicit de imaginaire Il y a des arch types des images primordiales q
73. e patience et de courage Nous avions autour de nous une vieille cole o des g n rations de professeurs socialistes s taient form es Ils avaient subi la guerre de 1914 et leurs noms taient inscrits par promotions enti res sur le monument aux morts Mais nous avions appris que les monuments aux morts sont impies parce qu ils transforment les victimes en h ros On 62 Cf Wikip dia Oiax un Grec belliqueux pr c de l ambassade grecque men e par Ulysse Il provoque Hector qui veut absolument viter la guerre et tourne habilement la situation son avantage et l encontre de D mokos le po te troyen belliqueux Il y a durant ces trois sc nes un comique de geste avec trois gifles Hector gagne alors l admiration d Oiax Puis arrive l ambassade grecque et les dieux interviennent via ris la messag re pour loigner la foule Hector et Ulysse sont ainsi en t te t te et ce dernier qui apparaissait avant m fiant et antipathique se montre pacifiste son tour Puis alors qu Hector croyait avoir gagn la paix Oiax r apparait ivre et le provoque nouveau D mokos crie la vengeance et Hector bout de nerfs le tue avec son javelot Avant de mourir le po te hurle que c est Oiax qui l a tu et l on d clare la guerre 30 nous invitait r voquer en doute l histoire d j faite retrouver le moment o la guerre de Troie pouvait encore n avoir pas lieu et o la libert pouvait encore d un seul geste faire
74. e se r g n rant dans la destruction de l autre Finalement la brutalisation des rapports sociaux passerait la fois par une qu te d un nous collectif pur et par la d valorisation pouvant mener la destruction d un eux per u comme impur et mena ant Castoriadis 1 N en 1974 ancien l ve de l ENS de Fontenay Saint Cloud est ma tre de conf rences de philosophie l Universit de Bourgogne l Institut catholique de Paris 23 d ontologie il est oblig de jouer le personnage du m decin L imaginaire est essentiel dans l appr ciation de la dignit de soi Le r el pens est p tri d imaginaire Ricoeur Manque d imaginaire impuissance agir cf propos de Fukushima nous ne sommes toujours pas pr ts imaginer l inimaginable 2 usages de l imaginaire social l id ologie ce qui l gitime une structure sociale et parfois dissimule le pouvoir Son objectif est de faire appara tre comme une n cessit l action le passage de l imp ratif l indicatif est significatif L utopie r introduit la contingence de la d cision historique en pr sentant une autre possibilit Un autre r gime d intersubjectivit un autre sens commun une autre mani re d agir un autre monde en commun une autre mani re d habiter 2 fonctions compl mentaires l une assurant la conservation l autre l attente d un changement cf note r p tition errance Tout ceci est con
75. e configure l motion dans les significations apport es par la soci t Utiliser le langage c est se soumettre au sens qui est un bien social qui circule entre les individus Celui ci impose sa contrainte d entrer dans l imaginaire symbolique de la communaut recr er en moi m me la soci t Un enfant s est bless il crie alors les adultes lui parlent et lui apprennent des exclamations et plus tard des phrases Ils apprennent l enfant une nouvelle mani re de se comporter dans la douleur Ainsi vous dites que le mot douleur signifie r ellement crier Au contraire l expression verbale parle de la douleur remplace le cri et le d crit pas Wittgenstein investigations philosophiques p211 L expression verbale est une reprise sociale du cri un substitut d une motion corporelle primitive cf d s que l homme parle il se fait humain se sent oblig de le devenir Pour Pradines on se cr e avec les yeux d autrui on se place dans l ouverture de l imaginaire d autrui on doit se rendre communicable le langage nous pousse vers l objectivit La fonction d signative des nonc s va du c t du t moin impartial C est aussi la position de Arendt Nous humanisons ce qui se passe dans le monde et en nous en en parlant et dans ce parler nous apprenons tre humains Entrer dans la sph re d appartenance commune s ins rer dans un monde en commun Ceux qui ont t traumatis s par ce qu il
76. e de l ordre La loi symbolique interdit le parricide qui met en cause la d raison 34 La n gation propre la transgression du parricide an antir l ordre traditionnel C est le r ve que poursuit le geste totalitaire Exigence d inscrire cette loi dans les esprits par une punition exemplaire Chez les romains cr er une peur sans limite c est de la pr vention par l imaginaire du ch timent il s agit de marquer l esprit par la perspective d un ch timent extr me Ceux qui refusent l ordre capable de rendre le monde habitable doivent tre exclus de tout lieu habitable justification d une punition clatante Le sens profond de la loi symbolique est d tablir la fronti re de la distinction raison d raison L tat qui s appuie sur cette distinction est une cr ation de l imaginaire une cr ation artificielle de pouvoirs et de lois qui vise prot ger les humains de la d raison Mais l tat peut prendre la figure de la d raison incarn e C est ce qui se passe dans l tat totalitaire qui d truit le tissu social h rit Plus de respect de l ordre des g n rations plus de rep re un parricide g n ralis Aujourd hui comment valoriser cette fronti re cet interdit dans la mesure o l on a une soci t sans obligation ni sanction La mentalit mobile changeante h doniste techniciste dans La culture dominante n prouve plus aucun sentiment de culpabilit personnelle e
77. e fonction ducatrice est la t che principale du gouvernement raisonnable Plus g n ralement pour tout Etat et tout gouvernement modernes le probl me fondamental est de concilier le juste avec efficace la morale vivante avec la rationalit et de concilier tous deux avec la ruson en tant que possibilit une vie sens e pour tous et comprise comme telle par tous Weil 109 Les ressorts agissants sont du domaine de ce qui n est pas universel Le gouvernement prend des d cisions politiques en vue de la survie de la communaut mais pour pouvoir d lib rer et d ci der il doit tre renseign et il est par administration qui repr sente la rationalit technique de la soci t particuli re la pens e raisonnable est affaire du gouvernement Weil 56 pour lesquelles vous ne croyez pas la d mocratie en ce sens le totalitaire authentique peut se pr tendre d mocrate En prenant ouvertement position vous reconnaissez en votre prochain le citoyen un tre raisonnable apte comprendre votre th se et vos arguments Cette consid ration nous m ne une seconde maxime Nous avons besoin non de moins mais de plus d esprit partisan E Weil essais et conf rence p 362 IV Un nouveau paradigme A souci de l avenir Faut il que tout soit cras sur le pr sent L illusion du pr sent imm diat comme obstacle la dur e du bien vivre ensemble Selon Max Weber la politique c est le go t de l avenir La politique a le so
78. e l histoire les faits concrets en l occurrence la mont e du nazisme ne sont pas l image de carte postale que l on s en fait L Impuissance se confronter aux forces concr tes entra ne des conduites d attentes qui ne r solvent rien les tensions m me renforcent les positions de l ennemit a Des sujets trop prot g s imaginent leur histoire d li de l histoire collective b Le discours optimiste propre au moraliste On peut ma triser le r el par le dialogue La m chancet n est qu un malentendu provisoire que la patience va r soudre optimisme moral qui repose sur la logique des bons sentiments 58La guerre r sulte de la conjonction des deux passions qui mettent l homme en mouvement le d sir de puissance et de domination absolue la peur de la mort violente 59 Le philosophe Alain se r volte quand il assiste la mise au point d une norme machine destin e tenir les hommes dans l ob issance et explique pourquoi soldat il n a jamais voulu d autres galons que ceux de brigadier 60 Abandon de la Tch coslovaquie Hitler en 1938 en 1939 D at Ne pas mourir pour Dantziq 61 On peut refuser une guerre par l chet ou par sous estimation de l ennemi on n a alors pas mis un terme au probl me et sans doute s est on simplement content de retarder le conflit et ainsi a t on donn plus de latitude l ennemi pour d velopper ses forces et nous vaincre Il y a une paix qui n est que sou
79. e l imaginaire est l actualisation particuli re d un arch type Par exemple la peur de la destruction qui se retrouve dans de nombreuses poques et cultures sur la plan te peut prendre des aspects tr s divers Il peut s agir du d luge dans la culture babylonienne ou biblique quand le 20e si cle l a davantage repr sent e sous la forme d une apocalypse nucl aire Fixit structurelle par dessus les d coupages culturels et chronologiques crit Lucian Boia D crire les imaginaires serait alors chercher comprendre comment une poque ou une culture actualise les grands arch types qui pr occupent les soci t s depuis toujours et les structurent fondamentalement L imaginaire qui structure une poque et sa repr sentation fantasm e dans une autre poque Ceci pos tendons l oreille une distinction s mantique que l on peut faire quant au syntagme imaginaire du Moyen ge Il peut d signer l imaginaire tel qu on vient de le d finir c est dire l imaginaire qui au Moyen ge orientait la repr sentation du monde et r interpr tait les grands mythes fondateurs Il peut galement d signer la repr sentation que nous avons aujourd hui du Moyen ge Les deux acceptions ne se situent pas sur un m me plan et d signent des choses toutes diff rentes Dans le premier cas l imaginaire du Moyen ge renvoie bien la d finition donn e plus haut qui met en jeu des cat gories interpr tat
80. e plong e dans l imaginaire qui donnera une r sonance historique et motionnelle au discours id ologique Or ce qui se construit ainsi c est un processus identitaire en tant que tel comme en rend compte la sociologie politique Le r cit identitaire souligne Denis Constant Martin permet dans les situations modernes de troubles et de changements rapides mat riels aussi bien que moraux de verbaliser l anxi t et du m me mouvement de l att nuer en redonnant gr ce des r f rents familiers historiques territoriaux culturels ou religieux du sens ce qui semble n en plus avoir 7 C est probablement cette proclamation identitaire qui lorsqu elle se radicalise de plus en plus est consubstantielle la logique m me du massacre Elle aboutit une polarisation antagoniste entre le nous contre un eux l affirmation du nous impliquant la destruction du eux En somme c est au nom d une vision d un soi collectif construire ou d fendre que le massacre est perp tr sur fond de ressentiment de peur ou de vengeance Jacques Semelin l ments pour une grammaire du massacre Le D bat 2003 2 n 124 p 154 170 3 l tayage dans l laboration de la haine Castoriadis le r ve de toute puissance qui s appuie sur la cl ture du sens tayage du familial par le social La racine de l imaginaire de la haine dans le psychisme de Penfant Dans l unit primordiale l
81. e sortir du cadre qui bloque pour trouver une solution 1 Fournot propose des tapes Le meta communicationnel prise en charge du processus Projection dans l avenir ce qui est vis Examen de la situation donn es objectives subjectives peur Examen des tapes de la communication se situer dans le processus ex maintenant nous en sommes au d but ou bien il s agit de finaliser de d cider C est une sorte de contrat qui contraint la promesse crois e comme engagement cr er lattente de r alisation en tenant compte de la vuln rabilit de la parole engag e Par l imagination les n gociations avancent qu elles r ussissent ou ratent Les histoires r elles ou fictives que se raconte le n gociateur structurent la discussion et expliquent son r sultat L imagination est la puissance qui de part en part chaque moment du dialogue active cette condition essentielle de toute n gociation la possibilit pour les positions et pr tentions de d part de bouger s adapter se modifier s acclimater l autre Que ce soit pour conc der ou prendre un angle inattendu ou pour se bloquer les protagonistes de la n gociation en appellent leur imagination Ils manipulent du nouveau avec du donn que leur subjectivit engendre dans le cours de la discussion et qui influe sur ce cours Le cr dit donn l imagination se joue des limites techniques Dans cette mesure la n gociation peut elle tre qualifi e de permanente
82. e une sorte de chasse l homme avec les drones 24 Jp Dupuy Oui notre monde va droit la catastrophe j en ai l intime conviction Le chemin sur lequel s avance l humanit est suicidaire Je parle de la catastrophe au singulier non pour d signer un v nement unique mais un syst me de discontinuit s de franchissements de seuils critiques de ruptures de changements structurels radicaux qui s alimenteront les uns les autres pour frapper de plein fouet avec une violence inou e les g n rations montantes La trag die japonaise Fukushima a ceci de fascinant qu elle m le inextricablement trois types de catastrophes que l analyse traditionnelle distingue soigneusement la catastrophe naturelle la catastrophe industrielle et technologique la catastrophe morale Ou encore le tsunami Tchernobyl et Hiroshima 14 se pr parer ces nouvelles sources de conflits Peut on envisager que l esprit de coop ration prenne le pas sur le parti de la guerre Selon le philosophe Stanley Cavell les grandes uvres philosophiques am ricaines sont cin matographiques Hollywood conditionne le vivre ensemble Selon cette perspective le texte commence par affirmer que les romans et les films ont mis en sc ne la crise de l environnement et des retomb es strat giques en passant d une image du monde o les ressources sont infinies et celle o elles sont limit es finies Cela explique que les strat ges am ricains qui veulent mainte
83. eable par l augmentation de la communication comme le pense Negril27 L effet long terme c est peut tre l apparition d un espace public mondial128 l re o les guerres de territoires ou de puissance sont d l gitim es toutes les guerres au moins en Occident se veulent justes parce que visant l tablissement ou le r tablissement d une morale li e aux droits de l homme Mais la diff rence s impose entre une guerre juste garantie par le droit international relevant d une certitude absolue et une guerre juste selon une conviction al atoire donc li e une d cision politique Vouloir placer la guerre sous le droit c est postuler que la situation exceptionnelle peut tre elle m me l galis e donc qu ici la d cision peut tre abrit e sous une certitude La certitude de notre interpr tation des droits de l homme rappelle la croyance religieuse d autrefois La guerre l gale d aujourd hui est une nouvelle guerre sainte elle ne se remet pas en cause elle est s re d elle m me Tandis que la guerre juste guerre politique accepte d avance la remise en cause parce qu elle provient d une d cision laquelle entretient toujours un certain arbitraire La diff rence entre les nouvelles guerres saintes et les nouvelles guerres justes s pare la certitude du droit ent sur une morale infaillible et l incertitude de la d cision politique comme interpr tation de la morale et prise de risque son service N
84. ement le caract re d une cl ture de diff rents types Il y a ainsi toujours une cl ture mat rielle au sens qu il y a toujours des territoires ou des fronti res plus ou moins bien d termin s et dans tous les cas des d finitions rigoureusement limitatives des individus appartenant la soci t consid r e Mais la cl ture la plus importante est la cl ture du sens Les territoires et tout le reste n acqui rent leur importance qu en fonction des sens sp cifiques qui leur sont attribu s Terre promise caract re sacr du territoire pour les poleis grecques stridence partout pr sente des disputes relatives aux fronti res Cela est aussi et surtout vrai on le verra des individus un tranger l est parce que les significations dont il est imbib sont trang res ce qui veut dire n cessai rement toujours tranges Or une signification ne peut en g n ral tre non trange qu condition d tre investie positivement 22 L identification On sait aussi tr s bien que cette identification la plupart du temps est plus forte que la conservation de l individu Tuer et tre tu au cours d une vendetta familiale d un conflit tribal d une guerre f odale ou d une guerre nationale pro patria mori sous toutes ses versions est un fait universel une obligation que les soci t s imposent leurs membres et que ces membres acceptent partout et toujours dans la fiert et l exaltation sauf penda
85. ent par et pour la psych Une reprise et un soutien du rejet reprise de la cl ture L imaginaire social n chappe pas au besoin de cl ture Cl ture du territoire et de sa valorisation qui permet de rejeter l autre Cl ture du sens comme terre promise terre de nos anc tres Soutien du rejet tranget de l tranger L humanit s arr te aux fronti res de la communaut disait L vi Strauss cf texte sur la barbarie L identification Int gration dans le collectif la puissance du collectif substitut de la puissance primordiale L individu peut se sentir participer de la puissance effective de cinq mille ou cinquante millions d autres Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts est une nerie galement partag e des deux c t s du front C est cette identification aussi qui a un effet d culpabilisant et d sinhibant qui rend possible le d ploiement sans frein d une destructivit meurtri re dans la guerre cf la dimension sacrifice pro patria mori La conjonction fatale Castoriadis lie la forme extr me de la haine de l autre la forme la plus obscure la plus sombre et la plus refoul e de la haine la haine de soi un ph nom ne de compulsion L h t ronomie et la haine de l autre ont une racine commune le quasi besoin la quasi n cessit de la cl ture du sens qui d rivent des tendances intrins ques l institution et de la qu te de certitudes ultimes de la
86. er concr tement Il est vident que la mondialisation n est pas synonyme de justice pour tous Kristeva met l accent sur un second principe producteur de paix la protection de la vie humaine finalis par l amour de la vie Que faut il entendre par amour de la vie Kristeva note la pauvret de notre obsession de faire durer la vie dans le plus grand confort Elle remarque galement l excitation que produisent les pulsions suicidaires cf la devise de la l gion phalangiste espagnol viva la muerte l thique du guerrier consiste imaginer que nous sommes des morts en sursis pour ma triser la mort cf l insigne totenkopf chez les arm es allemandes une t te de mort travers e de 2 tibias Par ailleurs Kristeva se r f re l analyse d Arendt du totalitarisme Le totalitarisme affirme la superfluit de la vie humaine L individu est superflu puisque le totalitarisme voulant imposer l unanimit supprime le tissu de relations susceptible de constituer un contre pouvoir La destruction des institutions interm diaires source de contre pouvoir est syst matis L individu terrifi perdu dans la masse doit tre plac seul face au pouvoir tout puissant C est la production d un monde de d solation faisant obstacle la cr ation libre des liens humains Ce qui n est pas pris en compte c est le ph nom ne de la naissance Selon Arendt le monde humain est constamment envahi par des trangers des nouve
87. er pour l valuation de la justice transitionnelle P Hazan 120 g n ral Gallois 121 Les crimes d tat crimes dont la responsabilit peut tre directement ou indirectement imput e au pouvoir brisent la solidarit nationale et branlent la confiance des individus envers les institutions et l autorit tablies Les proc s criminels ont pour fonction de les r tablir 122 Le crime est l occasion pour les individus de prendre conscience de leurs valeurs morales communes La comm moration des proc s criminels serait uniquement un moyen de lutter contre l oubli et de tirer des le ons du pass Le droit p nal n est pas l pour renforcer un consensus moral pr existant ni pour en produire un 60 4 Anticiper sur les risques venir au niveau juridique Delmas Marty La juriste Mireille Delmas Marty s int resse au processus d universalisation du droit pour contenir les risques de deshumanisation li s la globalisation exclusions sociales menaces contre l environnement persistance des crimes internationaux asservissement cr s par les nouvelles technologies Ainsi le droit est confront un changement de paradigme les rep res sont dans l imaginaire de l avenir non dans les monuments du pass Comment faire entrer l avenir dans le champ juridique et ordonner la pluralit avec cet esprit pionnier Les contraintes produites par les juristes doivent tre largies Delmas propose une extension du champ
88. er selon le paradigme de l unit spirituelle ou de la recherche de l int gration sous une v rit dominante Ne doit on pas uvrer un monde solidaire en acceptant la diversit les litiges les diff rends Le jeu formel de l entente proc durale devient alors le support d une certaine galit des partenaires Ainsi les processus de concertation se chargent d duquer la r solution pacifique des conflits 138 Pour que les Fran ais changent il faut les aider passer d une relation fond e sur des rapports de force qui conduit la concurrence la comp tition et l individualisme une situation de rapports de flux privil giant l change le partage la solidarit et empathie Un changement profond qui contribuera donner plus de sens la vie Inventons une cyberd mocratie pour accompagner la civilisation du num rique Jo l de Rosnay Anne Sophie Novel le monde Sjuin2013 70 symboliques par les contraintes de l change mutuel L hommage aux principes d mocratiques que cela entra ne sera t il capable de motiver la constitution d un monde commun plus juste Il ne s agit pas de programmer le meilleur des mondes ni linertie idyllique des bergers d Arcadie mais d imaginer des processus dynamiques du vivre ensemble bas s sur la solidarit le respect des diff rences avec le souci d additionner les r ussites qui permettent un d veloppement de chacun compatible avec la s curit de
89. es valeurs structurantes pour se fabriquer une identit collective pour se mettre en sc ne pour se raconter 46 Marx s inspire de Feuerbach l essence du christianisme l homme se d valorise en attribuant ses qualit s Dieu ali nation 47 Cf caf 33 sur la servitude volontaire 48 1490 1525 brillant pr dicateur qui devint le leader de la guerre des paysans allemands 4 Une autre prison que celle du r el est construite dans l imaginaire autour de sch mas d autant plus contraignants pour la pens e que toute contrainte du r el en est absente Il n est d s lors pas tonnant que 25 Une autre prison que celle du r el est construite dans l imaginaire autour de sch mas d autant plus contraignants pour la pens e que toute contrainte du r el en est absente Discours fou sanguinaire Pathologie On ne tient pas compte de la pesanteur des institutions du tissu social h rit cela d bouche sur la terreur quand on veut tout purifier cf Cambodge la logique du tout ou rien simplificatrice permet d exclure et de rejeter Dimension Lib ratrice car maintient un horizon d attente qui donne une direction l agir et une esp rance cependant pas d ge d or de la paix toujours un effort faire la justice n a jamais t compl tement r alis e Ce n est pas parce qu une id e rencontre le succ s qu elle est bonne ou au service du bien Qui sait si ce qui a t condamn par l histoire ne reviendra pas
90. es institutions et dans ce que j appelle le croyable disponible d une poque L utopie nous fait faire un saut dans l ailleurs avec tous les risques d un discours fou et ventuellement sanguinaire Une autre prison que celle du r el est construite dans l imaginaire autour de sch mas d autant plus contraignants pour la pens e que toute contrainte du r el en est absente Il n est d s lors pas tonnant que la mentalit utopique s accompagne d un m pris pour la logique de l action et d une incapacit fonci re d signer le premier pas qu il faudrait faire en direction de sa r alisation partir du r el existant Une sorte de logique folle du tout ou rien remplace la logique de l action laguelle sait toujours que le souhaitable et le r alisable ne co ncident pas et que l action engendre des contradictions in luctables par exemple pour nos soci t s modernes entre 5 J appelle symbole toute structure de signification o un sens direct primaire litt ral d signe par surcro t un autre sens indirect secondaire figur qui ne peut tre appr hend qu travers le premier fr Paul Ric ur Le conflit des interpr tations d Seuil 1969 p 16 Le symbole donne penser Les vrais symboles sont gros de toutes les herm neutiques de celle qui se dirige vers l mergence de nouvelles significations et de celle qui se dirige vers la r surgence des phantasmes archa ques Paul Ric ur Le conflit des interpr tations
91. est repr sent e On y entend des clich s 3 ex symboles primitifs appartenant lics collectif de Jung ils sont en fait des repr sentations collectives manant des r ves et de l imagination cr atrice primitifs En tant que tels ils sont des manifestations involontaires spontan es qui ne doivent rien l invention d lib r e essais d exploration de l inconscient 4 En s appuyant sur ces sch mas les psychologues feront des tests pour tablir des profils d individus par ex le type h ro que s attachera une sc ne d affrontement 5 Castoriadis distinguera l imaginaire social instituant la capacit cr atrice du collectif anonyme et l imaginaire social institu les institutions et les significations sociales 6 L imagination implique un sch ma dynamique de production d images des images des sons des odeurs des sensations un ensemble de donn es mentales affectives et presque sensitives Sens anthropologique Des structuralistes ont propos diff rentes conceptions de l imaginaire ayant en commun de renvoyer des invariants L imaginaire repr senterait ainsi des arch types ou de grandes cat gories quasi fixes de l appropriation du monde De l autre c t des historiens ont propos de comprendre les imaginaires comme les produits d une culture particuli re et donc historiquement dat s Aujourd hui des auteurs proposent d articuler les deux aspects Comment En posant qu
92. eur suppos e solidit Donc s crie t on indign ni la nature ni les divinit s ni les personnes n existent vraiment ce sont de pures fabrications de simples constructions sociales Or on peut faire l hypoth se que les anciens modernes sont justement les seuls faire cette opposition pour les autres les anciens autres construction rime avec production v ridiction qualification Alors que le jus naturalisme impose un contraire artificiel humain subjectif positif fabriqu le constructivisme si on acceptait de l entendre dans ce sens n goci n aurait pas de contraire Alors que le concept de nature implique des antonymes la notion de construction pourrait donc servir de lingua franca pour commencer s entendre Au moins nous sommes s rs d une chose pourrait on se dire des deux c t s de la table si c est de table qu il s agit c est que vos dieux comme les n tres vos mondes comme les n tres vos sciences comme les n tres vos sujets comme les n tres sont construits La question suivante devenant seule int ressante Comment les fabriquez vous et surtout Comment v rifiez vous qu ils sont bien construits La bonne construction voil sur quoi l on pourrait commencer pourparler L application du nouveau paradigme la religion Prenons le cas de la religion laquelle a plus voir encore que la Science dans les anciens projets d unification pr matur e
93. eurs institutionnels Dans notre soci t dipl mes et niveau socio conomique assurent une place dans la hi rarchie sociale laguelle acc dent rarement les migrants de la premi re g n ration Entre des enseignants et des parents illettr s par exemple il y a galit de droit mais non de statut ni d autorit Alors quoi faire pour quand m me permettre la n gociation Ainsi bien que les parents n aient pas le niveau d ducation des enseignants une m diatrice intervenant en milieu scolaire leur donne l espoir d tre en capacit de s adresser ces enseignants et d tre entendus d eux Elle instaure une galit en devenir elle en pose les 94 L acte d imagination inscrit dans la mat rialit d une parole implique les acteurs s impliquant eux m mes par cet acte la hauteur de leur engagement en attente de v rification c est pourquoi le terme de contrat de communication qui fige dans l id e d un contrat le r sultat de la n gociation sur la n gociation peut tre avantageusement amend par la notion d implication de communication 5 l imagination en n gociation in communication et langages n 142 4 me trimestre 2004 pp 53 70 Le processus de m diation pr suppose que les parties disposent de ressources cognitives de capacit s d argumentation et de critique mutuelle Chaque protagoniste est trait comme un gal appel participer la r solution du probl me ou du conf
94. familiers C est une transformation insensible souvent ignor e qui fuse en nous pour produire le fruit d une paix durable dans un monde en commun Objection comment se fait il qu au bout de 40 ans de vie commune la Yougoslavie clate Comment expliquer le r veil des identit s nationales La f lure la dissolution s largit aussi dans le temps quand les facteurs de confiance ne s activent pas 10 Philosophie magazine n 66 p 62 111 Le sinologue Leon Vandermeersh que la pens e enracin e dans le tao sme confucianisme bouddhisme peut susciter un socialisme in dit par son int r t sur les fonctions et sur les signes avant coureur des choses 12 Nous voulons faire sortir les politiques d mocratiques de la pression de l urgence exerc e par les sondages comme aussi des v nements sonores que mettent en sc ne les medias Julien 57 Cela veut il dire que le temps partag v cu ensemble est consid r comme essentiel La fr quentation la familiarit l paisseur du temps pass ensemble sont effectivement des donn es fondamentales de l anthropologie chinoise Le temps g n re de la fiabilit il permet d avoir confiance de savoir peu peu qui on a affaire Cette confiance ne peut en effet s obtenir d un coup elle proc de du d roulement de cette relation dans la dur e C est d ailleurs l une source de malentendus pour les entrepreneurs europ ens qui abordent le march chinois avec l id e
95. figur symboliquement par le langage Pour le sens technique du mot symbole voir notet Ici La symbolique renvoie tout syst me de culture configur comme le langage le langage est d j en soi une interpr tation du r el selon le sens des mots l action ne peut tre ni racont e ni compr hensible que parce qu elle est d j articul e dans des signes des r gles des normes elle est d s toujours symboliquement m diatis e Le langage est constitutif du r el social Cr ation d une r alit dire c est faire Austin Ex je dis cette action trouble l ordre public Je d cris et je juge l ordre public n est pas troubl comme l eau par la boue en suspension une valuation subjective du pouvoir d un ph nom ne de d sordre enjeu d un d bat d imaginaires de ceux qui sont pour ou contre b id ologie utopie Ricoeur t 12 Le monde 10 mars propos de Fukushima nous ne sommes toujours pas pr ts imaginer l inimaginable 43 l action ne peut tre ni racont e ni compr hensible que parce qu elle est dej articul e dans des signes des r gles des normes elle est d s toujours symboliquement m diatis e Aspect publique contexte ou les actions peuvent tre d chiffr es La m diation symbolique fournit un contexte de description signification comprise et interpr t e Ex geste de lever le bras 44 ID OLOGIE UTOPIE ET POLITIQUE Du texte l action Seuil 1986 p388 Paul Ric ur
96. forces mondiales quand on voit un grand pays comme la Chine s quiper peu peu des technologies les plus modernes 4 des capacit s in dites de r sistances face la puissance technologique des occidentaux comme le montre le terrorisme voient le jour Par ailleurs la r pugnance de l occident se battre d place les conflits vers la population civile livrant la terre la barbarie L imaginaire qui ouvre de nouvelles possibilit s de combattre et de r sister n est pas pr t de se tarir Certes le temps seul dira ce qui est vraiment r volutionnaire dans les mutations technologiques en cours et surtout dans les conclusions qui en seront tir es par les arm es et les tats Comme les r volutions politiques il peut s agir d un bouleversement qui prendra plusieurs d cennies ou qui se produira dans les dix vingt ans prochains L apparition des armes nucl aires a t tr s br ve mais la modification des r les respectifs de la cavalerie et de l infanterie sur le champ de bataille a pris plusieurs si cles Mais si l on ignore le temps qu il faudra pour transformer l art de la guerre on peut d ores et d j faire quelques paris Le premier c est que des progr s consid rables seront faits dans la coordination des forces la puissance de projection les capacit s d observation et la surveillance de l espace tandis que des d cisions de plus en plus complexes seront confi es au niveau op rationnel Le deuxi me porte sur le b
97. gles de comportement pendant la guerre qui respectent les deux principes suivants celui de la discrimination et de la proportionnalit La discrimination veut dire que l on s pare les combattants des non combattants ou des personnes innocentes civils femmes enfants prisonniers etc Le principe de proportionnalit implique que les effets collat raux de la violence comme ses effets directs en termes de destructions de biens mat riels ou de vies humaines soient minimis s frappes militaires chirurgicales L id e est que la bataille s arr te avant que cela ne devienne un massacre Le jus in bello requiert que les intervenants dans la guerre soient responsables de leurs actes Ils ne peuvent tuer des civils ou des combattants qui se rendent Tribunal de Nuremberg cr ation d un tribunal p nal international 63 Par contre le r ve d abolir toute guerre livre la soci t une violence d symbolis e sans loi manifestant un monde anomique Alors les guerres se d veloppent de fa on sauvage non ritualis e ne visent pas des fins125 mais expriment des identit s guerres entre communaut s a valeur identitaire cf les guerres civiles pouss e religieuse Faut il admettre que les guerres justes ne sont que des guerres de police au service de l ordre imp rial capitaliste 26 qui insiste sur le consentement universel pour mieux soumettre les individus l autorit qui le d veloppent de leur puissance dont la disparition est envisag
98. gur e au 18eme repose sur la possibilit d une prise en charge par de le droit des relations entre tats cf Kant ce qui a produit la soci t des nations puis l ONU 2 La dimension cr ation dynamique de l imaginaire devient essentielle pour le monde occidental d mocratique on a conscience du pouvoir auto r alisateur des institutions c est dire qu on a affaire une soci t qui se remet sans arr t en question selon des id aux renaissants il ny a pas un r f rent absolu ext rieur mais une invention permanente gr ce au renouvellement de l imaginaire Adjectif ou nom les deux d finitions que donne le Larousse du terme imaginaire font de l imagination la cl de sa compr hension Pourtant mettons en miroir deux expressions qui emploient la premi re imaginaire comme adjectif et la seconde imaginaire comme nom Ville imaginaire Imaginaire de la ville Dans la premi re formule la ville imaginaire est bien la ville produite par la facult de l imagination Mais la seconde expression qui d signe l imaginaire de la ville semble porter un sens beaucoup plus vaste M me sans qu une d finition de l imaginaire ait t pos e intuitivement on sent la diff rence Il y a plus dans l imaginaire de la ville que la seule mobilisation de la facult d imagination L imaginaire de la ville int gre aussi des l ments de r alit ou plus pr cis ment des l ments de la r alit tels qu elle
99. hniquement insoluble Ne pouvant agir sur le monde la cs change son rapport au monde pour tre satisfaite 32 Pour avoir valeur universelle la dimension d sint ress e est essentielle une figure particuli re transpos une pluralit de situation ex Dreyfus figure de l accus innocent disculp permet la g n ralisation De la col re l accusation Face au spectacle d un malheureux souffrant au loin que peut faire un spectateur condamn au moins dans l imm diat l inaction mais moralement bien dispos Il peut s en indigner L entr e dans l indignation passe bien par la piti car si l on est sans piti pourquoi faudrait il s indigner et de m me la r volte de celui qui se juge offens passe par la piti envers soi m me ce qui contribue expliquer les contraintes qui p sent sur son expression publique Mais dans l indignation la piti est transform e Elle ne demeure pas d sarm e et par cons quent impuissante mais se dote des armes de la col re C est en ce sens que l on peut dire qu elle pointe vers l action puisque la col re qui est on l a vu une motion d acteur pr pare ou pourrait on dire dans une th matique sartrienne qui d nonce la mauvaise foi motionnelle simule l engagement dans une situation o elle pourrait s accomplir en actes Quelle serait leur nature Bien videmment de l ordre de la violence Mais distance et par cons quent hors de tout contact physique ce
100. homme pourrait il mal agir C est que l objet de son amour a chang Il perverti sa reconnaissance de l ordre de la cr ation et saime plus que Dieu Voil bien l essence m me du p ch de l homme renier l ordre du cr ateur se faisant lui m me Dieu pour son amour affirmation de son go sme et d un pouvoir arbitraire libido dominandi 11 position un discours moraliste d sesp rant si l on prend conscience que les progr s de la civilisation vont plus vite que les progr s de la moralit De nos jours on n a plus une conception de la nature ordonn e de bonnes formes selon le mod le des anciens mais une conception m caniste o l homme cherche mutualiser son int r t par ses choix techniques Le lib ral Adam Smith tait rassurant en parlant d une main invisible conciliant les int r ts 8 Aujourd hui on est oblig de tisser des liens sur des int r ts chaotiques l image de l art baroque qui met de la r sonnance de l harmonie entre des lignes chaotiques peut servir de mod le pour imaginer une convivialit g n reuse C est la voie qu explore douard Glissant avec la cr olisation comme mise en contact de plusieurs cultures qui produit des r alit s totalement impr vues La d t rioration de la guerre Nous avons connu un mod le sinon raisonnable du moins intelligible de la guerre que Carl von Clausewitz 1780 1831 a rig dans De la guerre en objet scientifiq
101. ier d un ordre social qui f tichise l amour l int riorit et la vie personnelle et qui en m me temps d nie l immense majorit les conditions mat rielles n cessaires la r alisation de ces aspirations 116 Rony Brauman d couvre lors du conflit Ethiopien que les secours apport s dans l urgence coorganisent la destruction du peuple car le pouvoir en profite pour entretenir la famine Nous voulions que le bien des gens aupr s de qui nous nous tions port s mais nous coorganisions leurs destruction L urgence peut neutraliser la possibilit de penser et le souci de l efficacit faire perdre le sens des r alit s 58 Peut tre faut il couter la le on de Renan sur la temporalit d une nation P Avoir des gloires communes dans la pass une volont commune dans le pr sent avoir fait de grandes choses ensemble vouloir en faire encore voil les conditions essentielles pour tre un peuple On aime en proportion des sacrifices qu on a consentis des maux qu on a soufferts On aime la maison qu on a b tie et qu on transmet Renan Ernest 17 Comment expliquez vous que s estompent les pr occupations relatives au long terme Pourquoi ne sommes nous plus vraiment en mesure de nous repr senter clairement un avenir Pour moi cette situation r sulte de choix philosophiques profonds effectu s par l humanit Parmi toutes les valeurs humaines possibles la s r nit l galit la fratern
102. if pr alable Ducrot dire et ne pas dire p 127 Hermann Et que faire d ailleurs des gens qui interpr tent la volont de dialogue comme un pi ge ou une faiblesse alors qu ils ne veulent pas entrer dans l imaginaire de l change Le on le discours fait que l on entre dans l imaginaire de l autre mais aussi le refuse en se situant l ext rieur Le probl me d une resocialisation se pose On ne sait pas assez on ne nous a peut tre pas assez enseign de quel d sint ressement de quel esprit d objectivit le langage est le prix On croit commun ment que le langage a des vertus toutes passives on ne lui accorde que le m rite de d calquer en des symboles appropri s une exp rience donn e on ne sait pas on ne nous a pas dit qu il collabore cette exp rience et qu il cr e tout ce qu il exprime Or il le cr e en nous faisant Tant que la parole nie les possibilit s elle se trouve en contradiction avec elle m me La parole du surveillant dans un camp de concentration est en soi un affreux contre sens quel que soit son contenu c est donc qu elle condamne la fonction m me du locuteur Horkheimer lettre Adorno cit par Dictionnaire d thique et de philosophie morale p 455 79 La v rit semble li e la phrase cf Spinozac La premi re signification de Vrai et de Faux semble avoir son origine dans les r cits et l on a dit vrai un r cit quand le fait racont tait r ellement arriv f
103. imatiques extr mes prolif ration des tornades s cheresses continentales inondations g antes qui mettent en danger la vie et les structures du quotidien des Am ricains mais aussi 25 La question environnementale est une formidable occasion d invention d mocratique dition sp ciale de Lacroix sur la finance solidaire le 22 mai 15 leur capacit s assurer et ainsi se garantir du futur Ce processus a d autant plus de difficult s s imposer que la soci t am ricaine demeure encore largement tourn e vers le consum risme dont les dynamiques ne sont pas celles du d veloppement durable et qu elle est organis e en termes infrastructurels et conomiques selon des modalit s qui pour l instant approfondissent la crise socio environnementale m me si d autres tendances commencent merger et tre promues Pourtant les arm es et l ensemble de l appareil de s curit nationale ont d cid d entamer leur acculturation au d veloppement durable afin de s adapter aux nouvelles conditions que les volutions g ochimiques biologiques et soci tales imposent l chelle de la plan te Cette conversion de la D fense et de la S curit nationale au d veloppement durable interroge l avenir ce mouvement pr figure t il l av nement de nouveaux types de conflits ou traduit il l mergence d un possible renouvellement du contrat entre l humanit et sa Terre Patrie Il n est pas encore r ellemen
104. inqueurs puisque ceux ci ne mettent pas en avant leur propre crime 117 Qu est ce qu une nation 1882 118 23 8 2004 R tablissement de l tat de droit et administration de la justice pendant la p riode de transition dans les soci t s en proie un conflit ou sortant d un conflit Rapport du Secr taire g n ral 8 119 Les crimes contre l humanit son imprescriptibles L impardonnable concerne les actes non l agent cette dissociation exprime un acte de foi un cr dit adress aux ressources de r g n rations du soi Ricoeur 59 le Tribunal p nal international pour l ex Yougoslavie est une arme de guerre comme peut l tre un bombardement ou un blocus conomique Aujourd hui les guerres comportent un certain nombre de phases une phase de d sinformation destin e sataniser l adversaire un proc s des vaincus qui ach vent de justifier la guerre Le droit d ing rence humanitaire militaire est maintenant compl t par le droit d ing rence p nal 120 Il ne faut pas sous estimer la fonction de cette justice spectacle selon le philosophe am ricain Osiel est didactique enseigner o se trouve la barbarie enseigner le nouvel ordre tenu pour plus juste La justice qui se donne en spectacle a une vis e p dagogique non seulement la justice doit tre faite mais elle doit tre per ue comme telle 12 Mais on peut se poser la question de l efficacit C est une question qui por
105. ins Il n est pas seulement un instrument de la soci t il en est un facteur Pour parler avec d autres je dois d abord recr er en moi m me la soci t que nous avons former en commun Je leur emprunte leur vocabulaire et leur syntaxe et j y mets ma pens e et mon sentiment Instrument de toutes les traditions il est aussi l agent de toutes les initiatives port e sociale D s que l homme parle il se fait humain et il se sent oblig de le devenir Mon langage peut bien tromper sur ma pens e mais c est du moins en la rendant commune c est dire plausible Il y a une probit envelopp e m me g n ralement parlant dans son g nie Et il d ment dans son expression la fausset qui peut tre envelopp e dans ses intentions On ne peut mentir qu en cachant son mensonge Tout langage nous rend public et nous fait avec les autres une mentalit interchangeable Et c est pourquoi comme le mensonge qu il pourrait propager il d ment la haine m me qu il para t d clarer Si je te dis que je te hais je te le dis pourtant c est dire que je te prends en confidence je te mets dans le secret de mon coeur et je t y place ainsi par cons quent toi m me de quelque mani re Je n ai pas rompu toute communaut avec toi La haine qui s avoue ne peut tre enti re Telle est donc la socialit inh rente au langage et comme toutes les socialit s dont la raison est la source celle l est anoblissante et r g n rante pour l indivi
106. ir son imaginaire La capacit de changer son angle de vision nous la recevons de l imaginaire Revue de th ologie et de philosophie Paul Ricoeur perspectives romandes Vol 138 53 La confrontation des points de vue en d mocratie Ansart Imaginaire permet de se mettre la place de l autre de s ouvrir sur son point de vue Le dialogue d mocratique se r alise dans des imaginaires divergents issus des affrontements du pass une multiplicit d analyse soit une multiplicit de r ves ex des divisions permanentes dans la France gauche droite avec des couches des strates qui ne se recouvrent pas mais qui peuvent s tayer Dans les d bats politiques il y a un fond h rit cf la France de droite et de gauche autrefois coupure entre protestant et catholique puis imaginaire des libertins oppos celui des religieux r volutionnaire aristocrate communards et versaillais la droite p tainiste la gauche r sistante etc Un ph nom ne de s dimentation de plusieurs couches forces de division et de rassemblement l L imaginaire politique englobe des imaginaires sociaux ex la consommation le loisir le sport cela s ajoute la pr sence des imaginaires religieux 2 une multiplicit de points de vue repr sentes par des partis politiques et des associations Int ressant de voir le jeu des chaises musicales le FN prend en charge les ouvriers autrefois repr sent s par le parti communiste permutation des repr
107. ire soutenue en Sorbonne et parue chez Payot en 1989 sous le titre Sans armes face Hitler 34 campagnes internationales de soutien aux Droits de l homme dans diverses dictatures du Tiers Monde se montrent relativement efficaces par exemple celles d Amnesty International m me si elles connaissent aussi des revers R ponse du pouvoir qui n est pas d muni manipulation cf id ologie provocation pour changer la d marche pacifique en violence Grace l espace public deux mod les d action non violente la conversion de l adversaire la non coop ration collective a Gandhi l exemple de Gandhi montre que la d marche repose d abord sur la ma trise de soi qui lui permet de suivre la voie d amour La loi de l amour gouverne le monde La vie persiste en d pit de la mort L amour l emporte sur la haine Remplacer la contre violence par l amour Il a invent un mot satyagraha la force de la v rit Cf la marche du sel le peuple entier r agit en produisant son sel On joue sur la conscience de l adversairef cf la sympathie des europ ens fait pression sur la conscience des anglais Force du changement d esprit foi qui ne consid re pas d abord les r sultats imm diats Certaines relations positives ne peuvent pas se d velopper dans un climat de m fiances b Sharp la non coop ration est d abord une strat gie qui repose sur la dissuasion civile S inscrit dans la tradition de la Bo
108. isparaisse comme sujet sous le signifiant qu il devient identification il n tait absolument rien Lacan c est 56 Cornelius Castoriadis Kopv lMos Kaotopi n 11 mars 1922 Constantinople 26 d cembre 1997 Paris est un philosophe conomiste et psychanalyste d origine grecque En 1949 il fonde avec Claude Lefort le groupe Socialisme ou barbarie d o sort la revue du m me nom et qui est dissous au printemps 1967 87 il ne faudrait pas faire l objection du biberon 38 La vie comme deuil cf le caf 32 texte Kristeva 20 l inscription dans le symbolique ex le moi de la fille impos dans une soci t phallocratique Ce qui produit un r servoir de haine toujours disponible qui peut s exprimer de mani re sourde dans le m pris de soi et de l autre Se rappeler que la logique du psychisme est une logique du substitut du transfert pour employer un terme propre la psychanalyse d placement et remplacement investissement du substitut Donc projection sur l autre du rejet pour retrouver gr ce au ressentiment une bonne opinion de soi moi je suis bien lui est mauvais Dans le cas du racisme l autre est inassimilable il est inconvertible justification du rejet par des caract res physiques irr versibles inscrits dans la nature L tayage social consolidation par les renforts de la communaut l imaginaire social se trouve dans une relation de r ception alt ration avec ce qui avait d j tre repr s
109. it l entraide la s curit et bien d autres l Histoire a choisi de privil gier la poursuite d une seule valeur au d triment des autres la libert individuelle C est sur elle que tout repose qu il s agisse des droits de l homme de l conomie de march de la d mocratie Or le propre de la libert des individus c est justement de leur permettre de changer d avis de modifier leurs jugements de remettre en cause leurs contrats avec leurs partenaires de travail ou de famille La poursuite de la libert individuelle implique m me si on y r fl chit de faire l apologie de la d loyaut C est ce qui explique en particulier qu on se pr occupe peu du long terme parce qu on pense n avoir aucune raison d tre loyal l gard des g n rations suivantes Pourtant au si cle des Lumi res et encore au XIXe si cle la construction de l avenir et les libert s individuelles ne semblaient pas incompatibles Que s est il donc pass depuis L acc l ration des techniques a favoris la tyrannie du neuf Les dirigeants d entreprise sont jug s sur le cours de Bourse du lendemain les hommes politiques sur le sondage de la semaine prochaine Ils refusent donc d tre provisoirement impopulaires et de faire en sorte que leur action soit utile aux g n rations suivantes Nous devons combattre cette tyrannie de l instant en inventant de nouvelles mani res de vivre ensemble en donnant un droit de regard sur notre action aux g
110. ives fortes comme la pr gnance de Dieu la peur du diable etc Dans le second cas l imaginaire du Moyen ge renvoie des images toutes faites qui nous aident nous repr senter cette poque Citons p le m le et pour exemple des souvenirs de l cole des images du Nom de la rose et m me du Seigneur des anneaux et de l heroi c fantasy qui pour n avoir rien faire avec un Moyen ge r el emprunte bien ses repr sentations Ludovic vievard gmail com FRV100 Juin 2012 T Comme Claude L vi Strauss et Georges Dum zil des philosophes comme Gaston Bachelard et Gilbert Durand ou encore des psychologues dont Carl Jung en particulier pour ne citer que ceux l 8 notamment venus de l cole des Annales comme Jacques Le Goff int ress s l histoire des id es prendre Wuneburger Boia 10 Pour une histoire de l imaginaire les Belles Lettres Paris 1998 U un substrat commun un fond culturel partir duquel nous formons nos repr sentations conceptuelles IL est d ordre collectif et d borde les fronti res de la conscience individuelle A partir de ces donn es symboliques la pens e se cristallise et construit des repr sentations imm diates spontan es conscientes ou non autour de sujets extr mement divers Ainsi plut t que de l imaginaire ils convient de parler des imaginaires puisque ceux ci sont multiples et se th matisent Marianne Chouteau Ludovic Vi vard Le r le et l
111. ix civique Nous pourrions m me dire que le compromis est notre seule r plique la violence dans l absence d un ordre reconnu par tous et en sorte unique dans ses r f rences Comme nous n avons que des r f rences fragmentaires C est entre ces r f rences ci que nous sommes oblig s de faire des compromis si ANV Mais ne faut il pas toujours chez les parties adverses le d sir et la volont de parvenir un compromis pour qu il advienne le terme d un Conflit Paul Ric ur L intransigeance rend malheureusement impossible toute recherche de compromis L intransigeance est incompatible avec la recherche de nouveaux syst mes de r f rences Le compromis exige la n gociation ANV II semblerait qu au cours de l histoire les soci t s n ont pas su donner beaucoup de place au compromis pour r soudre les probl mes de violence ne voyant le plus souvent que l ordre policier et l ordre militaire pour tenter de susciter la paix Paul Ric ur La premi re carence est partout la carence de l imagination Nous avons toujours du mal admettre que d autres personnes puissent vivre avec d autres r f rences que les n tres ou que nous puissions avoir un autre r le que celui que nous tenons Alternatives non violentes n 80 octobre 1991 propos de P Ric ur recueillis par J Marie Muller Fran ois Vaillant 2 L ducation citoyenne aux conflits symboliques L ducation citoyenne aux conflits symboliques La d moc
112. lit future de r paration LES NOUVELLES GUERRES DE CENT ANS lise F ron et Michel Hastings ERES Revue internationale des sciences sociales 2003 3 n 177pages 545 556 32 La guerre porte l incandescence la dichotomie amis ennemis ce clivage entre le nous et le eux figures d un ennemi int rieur et ou ext rieur ennemi aussi bien lointain que proche voire intime Le massacre en constitue le produit monstrueux il provient du choc de ces repr sentations collectives entre le eux et le nous en situation de crise S melin 33 Cf caf 33 sur la servitude volontaire 3t Reporter Lib ration auteur d une saison des machettes 355 Le second genre de r glement des conflits qualifi s de pacifique est celui l m me auquel recourent les chefs traditionnels et spirituels Il se r alise au moyen de la palabre africaine Pour ce faire le gbia souverain en centre afrique convoque les protagonistes ou selon leur nombre lev il demande aux bellig rants de constituer des d l gations pour d battre et trouver des solutions sous l arbre palabre La composition des d l gations des chefs la gbaya Gbaya sont un peuple d Afrique central ne comprenait que des personnes g es au nombre de trois et en parit de sexe parmi les femmes figurait un griot 19 cette culture comme le propose B atrice Pouligny pour comprendre les pratiques de massacre qui y ont t employ es C est en effet cett
113. lit en cause La notion de capacit est centrale et constitue le r f rent ultime du respect moral et de la reconnaissance de l homme comme sujet de droit Ricoeur 1995 Intervenir en tiers aujourd hui Elisabeth Vockrick 51 bases Je leur dis oui tu peux en tant que m re si tu peux ce que tu dis l ici tu peux le dire devant les parents ou devant les profs Ils vont t couter On peut dire que les m diatrices par leur capacit faire se rencontrer des univers diff rents de statuts tr s in gaux et par leur aptitude moduler leur approche instaurent avec les gens qu elles accompagnent la possibilit de sortir d un tat d inf riorisation et de devenir des partenaires quasi gaux dans la prise en compte de leurs probl mes On peut dire qu elles ont une action mancipatrice Margalit Cohen Emerique et Sonia Fayman m diateurs interculturels passerelles d identit s 3 Une question Peut on g n raliser dans les processus entre les pays Comment C la r solution pacifique des conflits politiques 1 L imaginaire favorable au compromis le pont du compromis Ricoeur n cessaire au vivre ensemble des soci t s plurielles s difie sur l imaginaire de l alt rit La soci t n est pas une grande famille vivant selon un seul r gime de valeurs mais une pluralit de cit s ordonn es des traditions diff rentes Polyth isme des valeurs selon M Weber Penser le con
114. lytique lieu imaginaire Symbolique et s il r ussit r el o l analyste et l analysant r gressent jusqu leurs pulsions les plus inavouables pour parvenir partir de ces tats de d personnalisation r ciproques d gager des parcours nouveaux Les meurtres les culpabilit s et les vengeances se transformant ainsi en renaissances psychiques en vies nouvelles Que ce soit en religion en art ou en psychanalyse ces alchimies de l apaisement ne sont pas sans comporter des risques majeurs et elles ne parviennent d jouer le feu de la pulsion de mort avec lequel elles jouent qu en cr ant des artifices on ne fait la paix qu en se retranchant de la r alit sociale et historique qu en prot geant le processus imaginaire dans l enclos du sacr de l esth tique ou de la s ance th rapeutique elle m me Nous ne connaissons que trop les d bordements fr quents de ces espaces d limit s qui non contents d attiser les conflits fratricides l int rieur de leurs propres champs d clenchent dans le monde profane lui m me des guerres en tous genres moins qu ils ne s en fassent les complices Julia Kristeva recueil Imaginer la paix Grasset 2003 b Le d foulement onirique comme facteur d apaisement chez les jeunes Robert Muchembled L adolescence est un tat instable o l on a besoin d prouver ses capacit s naissantes que limitent les adultes ce qui produit de la violence Dans le pas
115. mages p rim es de changer les images la valeur d une image se mesure l tendue de son aur ole imaginaire l air et les songes Jos Corti p7 Les forces imaginantes s attachent soit la nouveaut soit la recherche des racines 1 1 Les forces imaginanies de notre esprit se d veloppent sur deux axes tr s diff rents Les anthropologues la mettent en rapport avec la puissance archa que du d sir infatigable d construire les v rifications L imaginaire culturel renvoie ainsi l image qui est l arri re plan de nos opinions voire de nos connaissances de nos pratiques L imaginaire c est l ameublement mental qui donne sens au monde que nous habitons Cet ameublement a pour effet d augmenter la r alit On est assis sur ce fond obscur partir duquel nous difions nos id es claires et d terminons nos objectifs r aliser Ainsi on peut retenir la d finition de Taylor L imaginaire social est cette compr hension commune qui rend possible des pratiques communes et un sentiment de l gitimit largement partag ez Chim re D formation de l image perceptuelle compr hension commune intentions d sirs projets aspirations reproductive perception affaiblie imaginaire social ensemble d activit s exp rimentations pratiques communes imagination _ imaginaire arch types sch mas qui fa onnent inconsciemment la pens
116. mars 1868 Le V sinet Yvelines 2 juin 1951 est un philosophe journaliste essayiste et professeur de philosophie 57 Le slogan politique Plut t mort que rouge tait d abord utilis dans la version allemande Lieber tot als rot par Joseph Goebbels la fin de la Seconde Guerre mondiale pour motiver l arm e et la population allemande combattre l Arm e rouge jusqu la fin Plut t rouge que mort disent les pacifistes allemands qui semblent oublier qu un homard n est jamais aussi rouge que lorsqu il est mort Mais renoncer sa libert faire taire sa conscience tricher avec soi m me pour sauver sa vie c est cela la perdre Andr Frossard 28 arbitraire pour se rassurer sur sa capacit se faire ob ir Si le pouvoir se sent contest il va en rajouter dans les exigences d raisonnables La force de la guerre 8 c est qu elle entra ne une ob issance sans discussion puisqu elle impose le sacrifice de sa vie Le pacifisme int gral ne veut donner aucune prise l irritation mais danger d une vue simplificatrice Le danger de cette position Exiger des victimes un consentement la violence Une d marche morale qui n admet que la logique du bien au d triment du r el Une abstraction qui ne tient pas compte de tout le r el qui impose des compromis a ne 59 Allons s rieusement qu as tu appris la guerre J ai appris que tout pouvoir pense continuellement se conserver s affirmer
117. mission et servitude 29 c r le des socialistes dans l entre deux guerres Le socialisme qui est indign par une culture guerri re refuse de faire des martyrs la longue liste sur les monuments aux morts Ce ne sont que des victimes non des h ros imiter Pourtant la motivation de se sacrifier pour la libert a exist d Illusion m taphysique du Regard r trospectif on refait l histoire en pensant trouver le m canisme qui emp che le d clenchement de la guerre Ne pas renverser l ordre des choses la guerre tait possible parce qu elle s est r alis e non r elle parce d abord possible Le possible est un double apr s coup Si on part du possible le r el n est pas une cr ation mais un simple choix qui limine dans les possibles Ce qui rend le libre arbitre tout puissant il suffirait de d cider pour que la guerre de Troie n ait pas lieu La guerre de Troie n aura pas lieu est une pi ce de th tre de Jean Giraudoux jou e la premi re fois le 22 novembre 19350 e motions l origine de l illusion pacifique de l entre deux guerre D abord la m moire du plus jamais a la dose de souffrance a t trop forte Si on objecte la souffrance des pers cut s du nazisme celle ci appara t sans poids elle n est qu une vue distance pour des gens provisoirement l abri Comme notre confort individualiste est fond sur l oubli du collectif nous n avons pas ce sentiment du provisoire Le danger n
118. mplacer la comp tition militaire Mettre en sc ne la violence dans des espaces virtuels clos permet sa purgation sa catharsis Cette mise distance un espace transitionnel c est dire une structure imaginaire o est nou une projection de la violence et une introjection de la paix La neutralit de laire est l pour en faire un jeu d apaisement Dans ce contexte Kristeva va distinguer les types de d marches la d marche religieuse qui met en avant la terreur en promettant une purification L analyse psychanalytique qui se d finit comme une entreprise de r gression vers les pulsions inavouables enfouies dans l inconscient ce retour sur soi permet de mettre les pulsions distance et de les dissoudre dans le langage partag avec l analyste Dimension curative de l analyse qui entreprend une r gression vers la pulsion cach e pour qu elle s exprime et s ouvre la possibilit d une configuration vers des d rivations acceptables La mise en sc ne esth tique dans les uvres d art le roman est un territoire ou le jugement moral est suspendu disait Kund ra Cela permet d viter de juger sans comprendre Autrement dit il faut produire des espaces mentaux favorables qui donnent la possibilit de se sortir de la r p tition de la violence en donnant la possibilit d une autre ouverture vers lavenir Faire la paix c est d abord une construction de l imaginaire qui ouvre un espace virtuel o celle ci peut se r
119. n leur refuse et sur leur droit ne pas tre limit tapes de l ducation l interdit l s paration d avec la m re renoncement au sentiment de toute puissance cf texte Castoriadis 2 importance de l interdit pour orienter son activit vers des jeux sociaux positifs 3 importance de l interdit de l inceste comme obligation de tisser des liens l ext rieur de la famille 1er interdit l interdit de la toute puissance D s les premiers jours de la vie lorsque le b b a acquis un sentiment de s curit vis vis de ses parents mais en particulier de sa m re qu il a compris qu elle r pondait ses diff rents besoins nourriture propret affectivit langage motricit etc il va s appuyer sur ce sentiment et tenter de la poss der C est dans une relation chaleureuse que la m re va lui faire comprendre que lui ayant donn tout ce dont il avait besoin il doit maintenant accepter de rester seul Tu ne feras pas de moi ce que tu veux et moi non plus je ne ferai pas ce que je veux de toi Ceci suppose pour l enfant un double mouvement de renoncement et d investissement du monde jouer La m re elle renonce la possession impossible et va permettre son enfant de se constituer comme personne Elle lui fait comprendre que sa vie est ordonn e vers d autres personnes mais aussi vers d autres activit s et qu il n obtiendra pas tout d elle En limitant la relation elle fait acte de s par
120. n s r des cultures avec leurs multiples arbitraires mais du moins n y avait t il qu une seule nature avec ses lois n cessaires Par cons quent les conflits entre humains aussi loin qu ils pouvaient mener restaient limit es aux repr sentations aux id es aux images que les diverses cultures pouvaient se faire d une nature biophysique unique S il y avait des d saccords des diff rends des conflits violents tout se passait l int rieur des cerveaux humains dans leur cin ma c r bral sans jamais engager le monde sa r alit mat rielle sa cosmologie son ontologie laquelle par construction non Justement par nature demeurait intangible L ancien monde tenu pour commun est garanti par la raison scientifique Nous sommes peut tre divis s par nos passions mais la raison du moins nous r unit II y a bien des fa ons d lever des enfants mais il n y a qu une seule embryogen se Lorsque nous nous disputons il suffit par cons quent d augmenter la part d objectivit scientifique d efficacit technique et de rentabilit conomique et nous aurons bient t cess de nous disputer ou du moins pourrons nous clairement faire la part des choses en distinguant le discours sur les valeurs et l expos portant sur les faits L imp rialisme ethnocentrique occidental Bien videmment on se doutait un peu que ce monde au singulier celui de la Science de la Technique du March de la D mocratie de l Humanit des Droits de l homme
121. n se situe dans la mouvance de F licien Chalais pour une paix sans aucune r serve Ce dernier soutient plut t l occupation trang re que la guerre cf cho pendant la guerre froide plut t rouge que mort La philosophie d Alain est une philosophie des passions comment dominer les passions qui produisent la guerre les ruines et les massacres Il y a une passion de gouverner c est la libido dominandi de st Augustin Le pouvoir est une maladie qui corrompt Machiavel disait le pouvoir corrompt le pouvoir absolu corrompt absolument Le ma tre est m chant Il m prise l esclave celui qui lui est soumis par n cessit Alain a connu dans les tranch es l exp rience du m pris des officiers pour les hommes de troupe Celui qui se sent m pris devient m prisable il finit par se conduire comme il est jug Le ma tre s irrite quand il n est pas ob it Th orie de l irritation inspir du m decin Broussais l irritation entra ne des r actions disproportionn es une excitation cf le p re qui se sent contest en rajoute dans les ordres 5 Mais qui sait si tel ou tel mode erratique d existence n est pas la proph tie de l homme venir Qui sait m me si un certain degr de pathologie individuelle n est pas la condition du changement social dans la mesure o cette pathologie porte au jour la scl rose des institutions mortes p235 56 Alain de son vrai nom mile Auguste Chartier Mortagne au Perche Orne 3
122. ne possibilit permanente de contestation permette la v rification Une dimension cons quentialiste un processus est valable par ses cons quences bonnes dimension utilitariste de la vie bonne On peut rapprocher de ce que Arendt dit de l action plusieurs le pouvoir politique est la capacit agir de concert c est dire produire une r alit nouvelle par un engagement li un consentement car la v rit au niveau de l action est en d bat Cependant une innovation politique a une dimension irr versible dans la mesure ou une action cr e de nouveaux r seaux entra nent des cons quences sans fin Cas de la religion preuve critique car la religion se pr sente comme une v rit dogmatique absolue Insister sur la cr ation des divinit s n est ce pas faire preuve d un relativisme destructeur Que peut signifier la n gociation que propose l auteur Peut on d passer la simple d marche de tol rance Ne serait ce pas d truire la v rit religieuse au profit d un syncr tisme trop humain en niant le monopole du salut que s octroie toute religion qui se veut universelle 5t r parations s inscrit dans une conception de la guerre comme le rejet de l autre qu il faut punir ou liminer Au 20 me si cle on supporte mal l id e de l autre comme simplement hostile comme un ennemi d gale valeur on se situe dans une vision religieuse l exclure comme le mal Cf caf paix sur guerre juste 132 La d mocra
123. ner la corde imaginaire Sans citer Hitler on peut parler du Cas Gr goire Kayibanda form par les p res blancs L intelligence ne rend pas meilleur mais plus efficace cf Rousseau le d veloppement de la culture n est pas synonyme du d veloppement de la moralit d Ensuite la dynamique peut s emballer cf la soumission l autorit un sentiment de l in luctable le temps qui sort de ses gonds Dans le p nitencier o je me suis rendu au d but je ne comprenais pas pourquoi mes questions suscitaient des r ponses contradictoires Et puis j ai trouv Si je les interrogeais au singulier quelle tait ta journ e type ils me r pondaient je cultivais et je restais l cart de ce qui se passait mais si j employas le pluriel qu est ce que vous faisiez la r ponse tait autre on se retrouvait au stade de foot et on partait tuer Philosophie 12 Jean Hatzfeld5 Ici on assiste un ph nom ne de clivage de la personnalit soit la coexistence de 2 attitudes s par es un effet de schizophr nie perte de contact avec la r alit cause de cette division La cons quence est l inconscience des tueurs sentiments de culpabilit des survivants silence qui les s pare Le ons pour l cole de la paix travailler sur les contes sur les croyances locales pour d samorcer la haine dans un travail de m diation cf la palabre 35 Nul doute que dans des situations de crise graves le discours id ologi
124. nir leur domination sur le monde repensent l action militaire en fonction de cette nouvelle donn e Les l ments climatiques d sastreux inondations tornades accident p trolier posent avec insistance le probl me du d veloppement durable ce qui remet en question notre syst me de consommation En adaptant ses strat gies selon la logique de la comp tition l arm e et la s curit se pr parent de nouveaux types de conflit mais ne peut on pas envisager une logique de la coop ration pour viter les catastrophes naturelles industrielles et morales que nous annonce Jp Dupuy franchissement de seuils critiques Faut il tre optimiste et faire confiance la responsabilisation par la peur Sur le syst me de consommation Beaucoup de gens affirment tre proches des pr occupations environnementales mais avancent aussi des arguments conomiques de temps ou de confort pour justifier un acte non cologique N anmoins la conscience qu il existe une spirale n gative entre d gradations environnementales vuln rabilit sociale et la carence d mocratique se construit Cynthia Fleury 5 La sensibilit aux effets n fastes de la d gradation de l environnement ferait na tre un imaginaire critique pour que la soci t s autod termine dans le bon sens Ne pas oublier que le principe de pr caution est difficile utiliser Comment tre optimiste Ces quarante derni res ann es les romanciers et les cin astes ont ap
125. niste doit tre trait comme un gal Il s agit de sortir de l tat d inf riorisation pour devenir des partenaires quasi gaux D velopper les capacit s au moins le niveau de l esp rance La capacit devient Cf Ricoeur le r f rent ultime du respect moral et de la reconnaissance de l homme comme sujet de droit Une partie importante de l action des m diatrices est de faire faire un cheminement mental une sorte de r actualisation du parcours migratoire en amenant les personnes la prise de conscience de ce qui a profond ment chang dans leur environnement dans leur mode de vie comme dans leur univers mental Beaucoup de migrants n ont pas d embl e cette conscience qui est tout fait n cessaire pour une acculturation harmonieuse au sens d une restructuration d une identit qui combine la fois le maintien des racines et l acquisition de nouvelles valeurs processus qui permet de trouver une place dans la nouvelle soci t sans ruptures identitaires Cr er un tat d esp rance Dans toute m diation quel que soit son champ un processus de construction de liens de confiance avec les protagonistes doit s instaurer pour pouvoir faire voluer les parties en pr sence vers des points de vue permettant des d marches nouvelles Pour cela les protagonistes doivent tre de statut gal Or dans les cas de la m diation sociale et culturelle les migrants ne sont jamais sur un pied d galit avec les act
126. nt l poque historique r cente Sur une aire g ographique restreinte dans quelques soci t s modernes Cette identification des collectivit s fournit videmment aussi un substitut la toute puissante perdue de la monade psychique L individu peut se sentir participer de la puissance effective de cinq mille ou cinquante millions d autres Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts est une nerie galement partag e des deux c t s du front C est cette identification aussi qui a l effet d culpabilisant et d sinhibant qui rend possible le d ploiement sans frein d une destructivit meurtri re dans la guerre mais souvent aussi dans les mouvements de foule comme on l a constat depuis tr s longtemps Comme si dans de tels moments les individus retrouvaient sans le savoir la certitude que la source de l institution est le collectif anonyme capable de poser de nouvelles r gles et de lever les anciennes interdictions La cl ture de la haine Il y a ici une conjonction fatale Les tendances destructives des individus s accordent admirablement la quasi n cessit pour l institution de la soci t de se clore de renforcer la position de ses propres lois valeurs r gles significations comme uniques dans leur excellence et les seules vraies par l affirmation que les lois les croyances les dieux les normes les coutumes des autres sont inf rieurs faux mauvais d go tants abominables diaboliques
127. nte idee 70 Introduction L imagination est le commencement de la cr ation On imagine ce qu on d sire on veut ce qu on imagine et enfin on cr e ce que l on veut George Bernard Shaw Comment se fait il que l on soit pass d une situation o la guerre et la paix font partie de la condition humaine comme le jour et la nuit une situation o l on envisage la disparition des massacres comme une n cessit inh rente au progr s humain d une situation o il faut savoir dans les conflits utiliser ses ennemis son avantage une situation o les dissensions doivent se r soudre pacifiquement Historiquement cette disparition semble une esp rance produite par des v nements historiques soit de nature religieuse le message de fraternit chr tienne d passe la pax romana en imaginant une paix qui ne soit pas qu un ordre impos par la force cf R Aron Jes paix sont fond es sur la puissance soit de nature politique comme la prise en charge cosmopolitique du monde selon les droits de l homme dans la mouvance des r volutions du 18eme Chaque poque se caract rise par un imaginaire de la paix mais cet imaginaire est souvent conflictuel car il est fait de couches h t rog nes en suspension en contact avec la situation nouvelle qui le fait cristaliser Selon les anthropologues il faut m me envisage une r organisation permanente d images primordiales qui seraient comme des matrices pour produire l inimiti ou amiti
128. nticipation Les processus d anticipation sont n s de concepts dynamis s par l utilisation d adjectifs qui introduisent l avenir g n rations futures et la dur e paix et d veloppement durables Le lien est d ailleurs explicite dans le Pr ambule de la Charte instituant les Nations unies qui appelle pr server les g n rations futures du fl au de la guerre comme dans celui du statut de Rome motivant la cr ation de la CPI par r f rence aux int r ts des g n rations pr sentes et futures Si de telles expressions sont apparues en droit international c est qu on attend d sormais du droit qu il contribue pr server un monde 61 habitable L actualit le rappelle sa mani re brutale et tragique face aux massacres notamment en Libye puis en Syrie et aux catastrophes comme celle de Fukushima au Japon et face l acc l ration des innovations technologiques l anticipation deviendrait prioritaire Qu on la nomme responsabilit de prot ger ou principe de pr caution elle sollicite les forces imaginantes du droit afin de concevoir un futur possible Un futur proche imaginer une paix durable ou plus lointain inventer un d veloppement durable Mireille Delmas Marty r sister responsabiliser anticiper seuil2013p16 B Les mutations du XXI me 1 hypoth ses sur les guerres venir Les mutations technologiques changent l art de la guerre ce qui oblige s inter
129. ntin ment les concurrences dans l espace du politique Pierre Ansart l imaginaire social Encyclop dia Universalis 2007 b La r gulation par laffirmation des convictions raisonnables E Weil La diversit des opinions ne doit pas faire tomber dans le scepticisme ou le cynisme Il ne s agit pas non plus de r tablir des tuteurs de mineurs cf Kant qu est ce que les lumi res ou comme on dit aujourd hui une lite qui sait par rapport une masse qui doit faire confiance aveugl ment Le bien commun doit tre tabli par le dialogue des citoyens Comment cela peut il fonctionner 1 Confiance dans la pr sence de la raison en chacun la d mocratie est une option pour la raison commune Les gens sont susceptibles de suivre un discours coh rent sain sens Ils sont capable d entrer dans le point de vue de l autre 105 2 diff rence avec le spectateur impartial d sint ress ici valorisation du point de vue int ress partisan Le spectateur d sint ress est indiff rent l objectivit d indiff rence n est pas positive ce qui est positif c est d avoir un int r t d fendre 6 Personne ne doit d cider pour les autres Dimension insubstituable de son point de vue Ex si l int r t de l un est la protection de la nature de l autre celui de la justice sociale il y aura d bat et compromis possible On pourra aboutir un consensus par recoupement comme le dit Rawls 3 Le r le de l ducation 8 Cette
130. ntique dans un plein respect de l alt rit Fr d ric Lenoir les m tamorphoses de Dieu la nouvelle spiritualit occidentale Plon p393 66 Cette d marche au lieu de mettre les religions en opposition en concurrence destructrices les met en en vis vis pour qu elles deviennent les unes pour les autres des alt rit s accepter Ainsi les 3 monoth ismes peuvent s enrichir les critures devraient tre consid r es comme institu es par les institutions religieuses et comme un ensemble jamais cl tur a g om trie variable de textes crits par les hommes pour rendre compte de leur foi Elles seraient alors consid r es comme une r f rence historique et une source d inspiration proph tique Alain Houziaux le coran j sus et le juda sme Descl e de Brouwer p114 Possibilit des religions de se conforter les unes les autres par leur opposition Il ne s agit pas de syncr tisme si le croyant approfondit sa pratique pour trouver une consonance dans les autres pratiques S entendre sur les diff rences et les oppositions permet un enrichissement r ciproque dans la mesure o les distances se r v lent mesure que l on se rapproche ce n est pas une voie de fusion mais d augmentation par la diff rence Incorporer l image de l autre sans volont de domination mais avec celle de la reconnaissance de la valeur 36 1 Un monde commun li la nature une et intangible n est plus d actualit Il existait bie
131. occidentaux l attaque surprise qui a t la grande peur de la guerre froide peut encore l avenir prendre des formes d une extr me violence Aux frappes pr cises avec effets collat raux r duits peuvent en effet r pondre la destruction massive ou tout simplement des strat gies classiques que l Occident n apprend plus dans les coles militaires parce qu elles sont tenues pour d pass es Enfin la dimension sociologique et morale a toujours t un l ment important des combats Nos soci t s fin de si cle et les arm es qui en sont le reflet t moignent apr s deux guerres mondiales et une longue guerre froide d une v ritable r pugnance se battre qui pourrait conduire au redoutable paradoxe de champs de bataille de plus en plus d serts et de civils de plus en plus expos s les cieux aux pilotes et aux missiles de croisi re et la terre la barbarie Delpech La guerre parfaite In Espaces Temps 71 73 1999 De la guerre Un objet pour les sciences sociales 2 En finir avec la l gitimit infaillible des guerres saintes au profit de l incertitude des guerres justes dans le monde imparfait 2 types de guerre justifi e 1 la guerre au nom de dieu jihad croisade dans ce cas l acte de guerre est pourvoyeur de salut Cette dimension sacr e appara t aussi lorsque la guerre est au service des syst mes totalitaires mais paradoxalement au service des droits de l homme tenus comme des absolus 2 la guerre jus
132. ompromis Ricoeur n cessaire au vivre ensemble des soci t s plurielles s difie sur l imaginaire de l alt rit 0seoseseoseseeseseesessesee 52 2 L ducation citoyenne aux conflits symboliques 53 a La concurrence des imaginaires politiques seessessessesssessesseessessesseessessessoessessorssesseeso 54 b La r gulation par l affirmation des convictions raisonnables E Weil 55 IV Un nouveau paradigme itsresshe sat ile istsninenrenistesses end enins siens tes en a iaaio t ins 57 A soucrd l avenir se AS nr Ans A Re Re NU ARR M nent 57 1 la sagesse chinoise Jullien tre attentif aux dynamismes de la confiance produite par le temps Pass EN COMUN ceisia rm nn ne een ENEA aeea EEE nee da donne dde ein era te ee rare este nee nt 57 2 le vivre ensemble est un projet qui doit prendre en compte Pavenir Attali sseseesesesossssseseseese 58 4 Anticiper sur les risques venir au niveau juridique Delmas Marty 61 B Les mutations du XXI me Pisces terra id iestrsstinte en otenes 62 2 En finir avec la l gitimit infaillible des guerres saintes au profit de l incertitude des guerres justes dans le monde imparfait essai ets eitera teeiriei oitis dosette teinte ns i eetis 63 8 Changement de paradigme pour comprendre le rapport paix guerre Bruno Latour 65 Conclusion RAAE EEEE le art tendre tre
133. ous assistons ainsi un double ph nom ne qui laisse voir la fois les espoirs profonds de la modernit tardive et la nature fallacieuse de ces espoirs la lumi re de leurs cons quences La modernit tardive voudrait abolir la guerre Interdisant autant que possible la guerre particuli re elle favorise le d veloppement des violences d symbolis es et habite d sormais un monde anomique Comme dans bien d autres domaines elle se voit d mantel e par les formes au march noir des expressions humaines qu elle avait refus de canaliser pour ne pas en m me temps les l gitimer Mais en m me temps qu elle veut abolir la guerre elle se donne un id al sacro saint les droits de l homme Et recr e donc une guerre sainte qui ne s avoue pas Je crois que nous ne pouvons ni esp rer la fin des guerres ni accepter le retour de la guerre sainte Nous pouvons d ployer des id aux la v rit incertaine et accepter le risque de la guerre juste Chantal Delsol Nouvelles guerres justes nouvelles guerres saintes International Review of Sociology n 3 vol 19 p 549 559 25 Clausewitz La guerre est la continuation de la politique par d autres moyens 26 un appareil d centralis et d territorialis de gouvernement qui int gre progressivement l espace du monde entier l int rieur de ses fronti res ouvertes et en perp tuelle extension M Hardt et A Negri Empire op cit p 17 27 Il n est pas d
134. part de la psych singuli re qui conduit des identifications extr mement fortes des corps de croyances tanches partag es et soutenues par des collectivit s r elles La cl ture du sens pr sente dans la petite enfance et celle qui se trouve dans la dimension communautariste de la soci t s appuient l une sur l autre Le rem de L autonomie c est dire la pleine d mocratie et l acceptation de l autre ne forment pas la pente naturelle de l humanit Freud avait entr aper u cette cl ture sur soi Il utilisa le mot de Bleuler autisme pour la caract riser et compara cet tat primordial de l tre humain incluant la fonction nourrici re de la m re la compl tude d un uf d oiseau C est cette cl ture qui devient pour la psych la matrice du sens Plus exactement ce que le c ur de la psych comprendra ou consid rera d sormais et pour toujours comme sens 3 Ph nom ne de compulsion de r p tition un processus coercitif ou le sujet se place activement dans des situations p nibles en se croyant motiv par l actuel J accompli un scenario dont je ne suis pas l auteur conscient a parle en moi 21 est cet tat unitaire o sujet et objet sont identiques et o repr sentation affect et d sir sont une seule et m me chose parce que le d sir est imm diatement repr sentation possession psychique du d sir et donc affect de plaisir ce qui est la forme l
135. profondi le lien entre politique guerre et nature en identifiant son caract re central pour l volution des soci t s contemporaines Cette culture d j ancienne de la mise en sc ne et en r cit de la crise socio environnementale et des effets strat giques qui en d coulent est une dimension fondamentale de la fa on dont les Am ricains travaillent se repr senter cette crise si radicale de leur mod le de vivre ensemble fond jusqu pr sent sur l id e du caract re infini des ressources et de l usage qui pouvait en tre fait tant en termes de production de puissance que de construction et de p rennisation du quotidien Cette crise est aussi comprise par les responsables politiques et par les strat ges am ricains comme imposant la n cessit de repenser et de renouveler les bases mat rielles soci tales culturelles immat rielles de la puissance US La red couverte du caract re fini du monde ne remet en rien en question chez les responsables strat giques am ricains l id e que les tats Unis doivent et peuvent maintenir leur statut de premi re puissance mondiale et sinon leur dominance du moins leur pr minence strat gique L adaptation ce nouveau monde a lieu par le choc permanent en particulier caus par les accidents industriels l chelle semi continentale comme celui de Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique et par la multiplication et l intensification des v nements cl
136. que la sinc rit et la transparence peuvent suffire persuader leurs interlocuteurs Car il ne s agit justement pas pour les Chinois de prendre une d cision la seule vue d un projet Pour faire confiance il y faut un processus g n rant celle ci On aime en Chine se dire vieux amis vieux signifie que la confiance qu on a l un dans l autre r sulte du temps qu on a pass ensemble de la fr quentation mutuelle au fil des jours dans la dur e sinon cette confiance serait arbitraire D s lors on n a m me plus vouloir se persuader chacun sait que l autre est fiable sans avoir le dire il n y a pas s en convaincre car cela est acquis par le cours m me du temps Cette confiance qui na t du vivre ensemble dans le temps est elle assimilable ce que vous appelez les transformations silencieuses Oui silence s entendant ici en ces deux sens ces transformations silencieuses sont des processus qui cheminent sans bruit voluent discr tement par petites touches notre insu et donc aussi des processus dont on ne parle pas parce qu on ne les discerne pas qui restent plong s dans le silence Fran ois Jullien Le Monde 29 novembre 2012 2 le vivre ensemble est un projet qui doit prendre en compte l avenir Attali R flexion sur la tyrannie de l imm diat d Attali La tyrannie de l instant attach e la libert individualiste d truit le sens de l avenir du vivre
137. que propag par le pouvoir en place ou par des groupes en qu te de ce pouvoir propose une lecture de cette situation d signe des menaces et appelle une mobilisation collective pour les d truire Dans son tude comparative sur les cas du Cambodge de la Bosnie et du Rwanda Ren Lemarchand remarque bien entendu le poids du facteur id ologique que celui ci se nomme marxisme l ninisme nationalisme ou vision pervertie de la d mocratie Mais il souligne aussi que ces id ologies ont rarement un impact profond sur les masses surtout lorsqu elles ont des racines trang res moins que leur langage soit radicalement transform et adapt la culture locale C est alors la r interpr tation voire la fabrication de mythes propres l histoire de ces pays qui vont permettre la greffe id ologique dans la culture locale D o l importance de l tude des contes des rumeurs des m moires propres don de soi et l exaltation du martyrisme Ces matrices du sacrifice et du martyr scellent l chec du politique et le d passement de toutes ses cat gories en permettant de traduire en paradigmes religieux des frustrations d ordre social ou conomique Muiiler et gorger larme blanche massacrer coups de gourdins clous ou de barres de fer d capiter la machette torturer et rendre m connaissable rel vent d une c r monie de l pouvante dont la finalit est de rendre impossible toute ventua
138. r de ma pens e par les objections que me fait l interlocuteur Cas du mensonge suppose la dimension de v rit la dimension monde en commun puisqu on joue avec elle Le mensonge suppose implicitement l acceptation du sens de la v rit qui se d finit dans le jeu des mots Le contraire de la v rit est l absurde le non sens b Objection Pr sentation un peu id aliste qui oublie trop l enracinement motionnel du langage Selon une psychanalyste Le recours cette fonction d signative suppose comme allant de soi la position de l autre comme t moin impartial comme interlocuteur lib ral l int rieur d un syst me d change qui n est pas remis en question S Pr suppos qui d vitalise le pouvoir pragmatique du langage Le langage ne fait pas que constater du sens il agit fonction pragmatique Le langage commande meut Vouloir dire c est comme si l on va droit sur quelqu un Wittgenstein investigations philosophiques p262 Quand on dit quelqu un je te hais ce n est pas une description d un sentiment surtout avec le ton je le hais effectivement c est un coup port l autre pas une simple constatation selon la symbolique sociale Les mots peuvent tuer augmenter la violence L nonc valeur illocutoire a justement pour caract re distinctif de poss der une efficacit une force pragmatique qui constituent des ph nom nes premiers impossibles d river d un contenu repr sentat
139. r que le corps social reste en bonne sant BL homme se motive par ses motions Cf Damasio L erreur de Descartes Un homme dont l aire motionnelle du cerveau est d truite est incapable de prendre des d cisions sens es Voir aussi Hume Tl n est pas contraire la raison de pr f rer la destruction du monde entier l gratignure de mon doigt 14 Associer la justice la paix n est pas nouveau l chelle des cit s et des nations D j chez H siode la paix est fille de Th mis la justice dans son aspect sacr et s ur Eunomia le bon ordre dans la cit et de Dik la justice dans son aspect civique R sister responsabiliser anticiper Mireille Delmas Marty p166 seuil Lorenzetti Ambrogio All gorie du Bon gouvernement 1337 40 Cet ensemble symbolique commence par la figure de la Sagesse qui tient en main le livre biblique du m me nom De l descend une corde qui est pass e la Justice Les plateaux de la balance repr sentent d une part la fonction de distribution de la Justice qui donne chacun suivant ses propres talents pour certains c est un coffre fort pour d autres le b ton de commandement D autre part ces plateaux attribuent chacun suivant ses m rites on couronne le juste et on d capite le r prouv Ensuite la corde passe dans les mains de la Concorde avec un rabot sur ses genoux pour aplanir les disputes et les controverses Puis la m me corde arrive aux mains de vingt qu
140. r une solution a d finition m diation n gociation arbitrageFathi ben Mra En fait la n gociation recouvre deux dimensions fondamentales Wolton et McKersie 1965 plus ou moins pr sentes dans les interactions Ces dimensions peuvent tre situ es sur un continuum allant de la confrontation n gociation dite distributive au dialogue n gociation dite int grative La premi re est plut t conflictuelle car les parties recherchent la maximisation de leurs int r ts du fait notamment que tout gain de l une correspond une perte de l autre La seconde est plut t coop rative dans la mesure o les int r ts des parties sont communs et le projet vise le consensus des interactants Contrairement la m diation dont l objectif premier est la prise en compte des int r ts subjectifs et des relations interpersonnelles la n gociation porte plus sp cifiquement sur des l ments objectifs puisque la dimension subjective et motionnelle m me si elle demeure importante se r v le tre plus secondaire Autre diff rence le m diateur ne d fend jamais une position Milburn 2006 et ne cherche aucunement l acceptabilit forc e des solutions ou le passage en force d un accord Aussi l inverse de la m diation la n gociation n implique pas forc ment la pr sence d un tiers puisque les parties peuvent n gocier par le biais de leurs repr sentants respectifs ou directement Contrairement
141. ra t le soup on que ce discours universel est au service de l imp rialisme occidental Les guerres ont t interpr t es selon ce paradigme du progr s civilisationnel o l ordre de la culture occidentale n est pas remis en question 30 La culture occidentale a t vue comme le sens de l histoire qui permet de rejeter dans les poubelles ceux qui ne sont pas dans ce sens dimension sacr e de ce sens et m pris des opposants Il ne faut pas oublier que Staline comme Hitler se voulaient dans le sens de l histoire et seraient glorifi s s ils avaient t les vainqueurs homog n isation par la domination Apparition d une nouvelle image du monde En faisant r f rence Carl Schmitt Latour propose un nouveau paradigme qui supprime cette hi rarchie en pensant un affrontement d ennemis quivalents Cette quivalence emp che le consensus par la r f rence un juge ext rieur sup rieur 129 L occident est un potentat qui s ignore Son passe temps favori consiste donner des le ons de morale au monde entier Sa m moire est de pierre Elle se confond avec ses int r ts conomiques Wallenstein Cit par Marc Ferro le ressentiment dans l histoire p 16 130 L id ologie des droits de l homme n est qu un faux semblant de la d mocratie qui pourtant sert d tendard pour vanter le degr de civilisation avanc des soci t s occidentales 131 Pour comprendre faire appel Carl Schmitt qui parle pas
142. ratie est la r gulation de la gouvernance en commun Elle fonctionne avec un stock d imaginaires divergeant h rit s du pass Pour tablir aujourd hui la communaut des choix raisonnables ne faut il pas que chacun d veloppe et avance ses propres arguments L affrontement d mocratique est une confrontation qui cherche produire des raisons pour tablir le bien public Cela se passe par le truchement de partis qui repr sentent des int r ts des diverses classes au niveau du dialogue et des conflits symboliques 98 1 Comme toute personne appartient plusieurs ordres de grandeur c est en les prenant tous en compte qu un compromis peut tre trouv Nous sommes tous mesur s des aulnes diff rentes nous sommes des citoyens des consommateurs des travailleurs des amateurs d art Le compromis est ce qui emp che la soci t de tomber en morceaux Le conflit majeur r sulte selon moi de ce que tout actuellement appartient l ordre marchand Est ce que tout peut tre achet II y a des biens qui ne sont pas des marchandises comme la sant l ducation la citoyennet Le compromis s inscrit entre les exigences rivales venant de ces ordres diff rents Ric ur 9 Cf note Arendt l imagination est la facult politique par excellence la politique commence partir du moment LB qu y EA f A EA A o je suis capable de me mettre la place des autres mon voisin l tranger l adversaire comprendre c est larg
143. rdissement Un autre impr vu est que ce pr jug s efface lentement m me s il s obstine dans des lieux immobiles et barricad s Trait du Tout Monde 1997 12 imaginer la paix L imaginer c est dire non la r ver ou l halluciner mais la concevoir la vouloir et l esp rer Car la paix ultimement est plus que l absence de la guerre ou la suspension de la guerre c est un bien positif un tat de bonheur consistant dans l absence de crainte la tranquillit dans l acceptation des diff rences L tat de paix est imaginer comme l exact contraire de la peur de la mort violente qui suscite toutes les formes d attaque anticip e Cet tat de vie qu Augustin 354 430 d finissait par la tranquillit de l ordre reste l imaginaire qui hante l tat de guerre lui m me comme l accorde Hobbes au d but du L viathan S il fallait d signer une forme verbale qui distingue l imagination de la paix du r ve je la nommerais l optatif de la tranquillit dans l acceptation calme des diff rences l chelle de la plan te Terre Le monde 23 http www hprevot fr Forum Confiance notes de lecture P Ricoeur html 3 sur 4 14 11 2012 12 08 3 le besoin urgent d un imaginaire d veloppant lamour de la vie Kristeva Kant est l origine de la pens e de l universalit des droits de l homme Si l id e s est beaucoup diffus e juste titre dans les esprits l imaginaire n est pas encore parvenu les impos
144. re un cart une divergence afin de construire une solution acceptable au regard de leur objectif et de la marge de man uvre qu ils s taient donn e Bellenger L88 87 J L 1996 La r forme de la conciliation et l introduction de la m diation dans la proc dure civile Les petites affiches 25 11 p12 88 2003 La n gociation Puf coll Que sais je p25 48 Ainsi la n gociation renvoie au parti pris La n gociation peut se r v ler conflictuelle ou coop rative affrontements des parties pour obtenir un maximum d int r t ou consensus car recoupement d int r ts communs Par contre la m diation renvoie un spectateur impartial qui aide l motion se mettre en sc ne pour se d charger alors que la proc dure de n gociation n implique pas l intervention d un tiers 4 Si l arbitre tranche et impose une d cision le m diateur en amont pousse les parties s arranger Le r le du m diateur peut tre d introduire et de pr parer la n gociation de la d cision sans l imposer Au sujet des types de m diations on peut retenir les distinctions de Jean Fran ois Six la m diation cr atrice qui a pour but de susciter entre les personnes ou des groupes des liens nouveaux la m diation r novatrice qui r active les liens distendus la m diation pr ventive pour viter l clatement d un conflit la m diation curative pour aider les parties en conflit trouve
145. rfois dissimule la r alit sociale elle transforme l imp ratif en indicatif cela doit tre car cela a toujours t La r plique mane d une autre capacit de l imaginaire social qui restitue au monde et aux rapports sociaux la contingence que l id ologie semblait leur refuser Seule la capacit utopique des groupes et des individus nourrit notre aptitude prendre nos distances avec les id ologies lt Ric ur 1997 p 238 gt l id ologie qui justifie il faut donc opposer lutopie qui fait para tre la possibilit d un autre r gime de l intersubjectivit symbolique la mentalit utopique s accompagne d un m pris pour la logique de l action et d une incapacit fonci re d signer le premier pas qu il faudrait faire en direction de sa r alisation partir du r el existant ricoeur 50L id ologie dans son sens premier et non p joratif d signe donc la fonction int grative reconnue l imaginaire social qui force le philosophe inclure dans sa description de l action la description des motifs qui la justifient et parfois en occultent le sens 51 L imaginaire y est d fini comme facult de modification Les utopies sont comme autant de r cits alternatifs de nulle part jaillit la plus formidable contestation de ce qui est 52Ce jeu crois de l utopie et de l id ologie appara t comme celui de deux directions fondamentales de l imaginaire social La premi re tend vers l in
146. roger sur les nouvelles r gles du jeu pour tre efficace On a toujours dit que la bataille d Azincourt en 1415 avait t gagn e par les l gers archers anglais contre la cavalerie fran aise embourb e dans le terrain que la ligne Maginot inspir e de la guerre des tranch es n avait servi rien dans la guerre de mouvement des tanks suivie par les allemands M me s il est difficile de penser la dur e n cessaire au changement de mani re de conduire la guerre l auteur fait 4 paris sur l avenir l la technique procure la capacit de destruction quasi imm diate gr ce au progr s des technologie ex l information etc mais les d cisions qui cordonnent l ensemble restent d licates ex usage de drones pour d truire les ennemis refugi s dans un pays voisin cf le pakistan 2 toujours le brouillard de la guerre selon l expression de Clausewitz soit un flou des informations sur ses capacit s et celles de l adversaire Il y a de l ind termination ce qui met en question le mythe de l arme absolue cf les al as des conditions atmosph riques ex les blind s allemands tout puissants n ont pas servi Stalingrad Quoiqu il en soit la transparence est dangereuse cela a d j t dit du Ve si cle avant JC par Sun Tsu dans son art de la guerre le bon g n ral est imp n trable alors que l ennemi est transparent Importance de conna tre les valeurs de l adversaire 3 Il faut s attendre un nouvel quilibre des
147. rouillard de la guerre qui va demeurer aussi longtemps que la guerre elle m me parce qu elle est une activit humaine 123 Aujourd hui on peut attaquer une ville de plusieurs milliers d habitants en les geolocalisant sur un cran gr ce leur t l phone 62 condamn e comme telle sa part de brouillard Celui ci se contente de se d placer au fur et mesure que les technologies utilis es dans les combats progressent Les strat gies qui reposent trop exclusivement sur la rationalit la transparence et la certitude sont tout simplement dangereuses Le troisi me pari est inspir par l histoire des pays en position dominante peuvent perdre rapidement leur avance Pour un conflit de grande ampleur qui se produirait en 2020 les tats Unis peuvent se trouver dans la situation inconfortable de rejouer une version modernis e de la guerre du Golfe avec un adversaire qui aura commenc la modernisation de son arm e la fin de ce si cle et achet sur tag res les armes les plus modernes C est un peu le pari que fait aujourd hui la Chine Il para t aujourd hui trop ambitieux pour tre r aliste mais si la croissance des investissements militaires se poursuit en Chine au rythme actuel la conclusion peut tre diff rente dans vingt ans Le quatri me pari concerne les adversaires potentiels de d veloppement sensiblement moins important et leur capacit trouver des r ponses in dites aux prouesses technologiques des pays
148. s certaines fictions ont permis de d charger celle ci provisoirement Comment r actualiser ce rem de aujourd hui le r le des uvres imaginaires film roman pour canaliser l agressivit et viter la violence pure Affirmation de la violence des jeunes il y a une agressivit m le de ne pas partager les privil ges des adultes D sesp rance des exclus Les anciens ont su par les romans de cap et d p e d charger dans l imaginaire cette violence 73 Jeux pour que les passions juv niles s expriment dans des situations d r alis es cf les p es de bois les h ros de papier Cela permet une vue moralisante D noncer les manigances des mauvais ministres pour prot ger le roi Cadre des combats selon l honneur qui cr e du lien social soit de l amiti virile cf Ind fectible amiti loyal La violence devient source de fraternit Cette exaltation du besoin d aventure peut tre d tourn e vers l ext rieur vers l aventure coloniale au d but XXe ou les conflits justes 2eme guerre mondiale maintenant le substitut serait l humanitaire Mais l poque contemporaine assiste un retour du refoul car il manque une uvre imaginaire qui parle aux jeunes peu cultiv pour une catharsis Ils ne peuvent s identifier ils se remettent d fendre leur territoire ils ne supportent plus les frustrations de la civilit Ce texte pose beaucoup de questions 1 d finition de la violence la violence des je
149. s classes dominantes imposent leur domination en imposant leurs id es R flexion sur l tymologie utopie ailleurs qui n est r alis nulle part u privatif u chronie aucun temps la r f rence l utopie de thomas More l inventeur du mot est litt raire Mais celui qui fait fonctionner l utopie c est Thomas M nzer une exigence sans compromis de faire descendre le royaume de Dieu des cieux sur la terre de la fin de l histoire au milieu de l histoire ricoeur la fonction de l utopie Si l ordre social produit la hi rarchie des classes sociales l utopie imagine la soci t sans classe On sort de la cl ture de la domination ainsi l utopie concerne tous les domaines Institution familiale institution conomique politique religieuse L utopie imagine des projets antagonistes Continence monacale communaut et orgie sexuelle asc tisme consommation somptuaire ordre parfait produit comme un objet technique ex la r publique de Platon avec un ordre selon la valeur de chacun a sa place selon ses capacit s de r flexion de courage de travail Pour viter les privil ges h rit s mise en commun des femmes et des enfants anarchie ni dieu ni ma tres anarchie de droite de gauche L Utopie peut devenir tyrannie selon la logique du tout ou rien 45 Ce qu il y a de positif ici west autre que la n cessit pour tout groupe de recourir ces m diations mythes l gendes r cits historiqu
150. s en faisant profession d analyse Ex les objets artificiels issus des sondages d opinions L activit politique est oblig e de se mouler sur ces objets Cf le d bat actuel sur 90 du produit int rieur brut Trois universitaires am ricains ont point les erreurs des travaux de deux conomistes r put s Reinhart et Rogoff qui d montraient que le taux de croissance d un pays est corr l n gativement son endettement public d s lors que celui ci d passe la barre des 90 du PIB Or les conclusions de R amp R ont servi de caution scientifique pour justifier la mise en place de programmes d aust rit dans de nombreux pays de l UE 2 la raison peut devenir d lirante quand elle se met au service de terrain impens comme la globalisation Ex la revendication d une politique plan taire dissimule des int r ts nationaux Rem de Faire appel aux forces imaginantes du droit au service du processus de l universalisation des droits de l homme cf chantal delmas marty 3 La politique est affaire de volont et de moyens Cf impuissance actuelle r pondre la crise cause de la mondialisation Entre 2 guerres l impuissance d un gouvernement pose le probl me de l quilibre du legislatif et de l ex cutif cf les manifestations dans les ann es 30 colonel de la Rocque qui qui cr e l opposition entre le pays r el et le pays l gal selon l expression de Maurras Si vous voulez avoir l oreille du public et si vous a
151. s est europ ens y ont largement fait recours pour sortir du huis clos totalitaire 2 Il s agit donc de donner force ce que Habermas appelle la publicit critique comme moyen de transformation de l espace public La r sistance civile est alors ce processus m me de conqu te de la parole synonyme de conqu te de libert Mais cet accord apparent sur ces trois axes masque lui m me des divergences importantes sur la mani re de penser le changement social et politique Pour R Bondurant J Gregg et d autres auteurs tr s influenc s par Gandhi le m canisme fondamental du changement repose sur la conversion de l adversaire Selon eux la figure morale du combattant non violent et son acceptation de la souffrance face la r pression sont de nature susciter la compassion chez l adversaire et donc l amener changer son attitude Une telle position est jug e id aliste par d autres auteurs commencer par Gene Sharp qui envisage le changement social et politique surtout par les moyens de la non coop ration collective Pour lui le m canisme central est celui de la coercition qui repose sur la force du nombre organis Cette derni re position peut tre jug e comme plus r aliste mais elle peut aussi n tre qu un wishful thinking dans la mesure o la difficult est pr cis ment de parvenir cette mobilisation collective non violente surtout dans une dictature Une partie de la litt rature est consacr e discuter ces
152. s ont v cu ne savent pas si c est du d lire tant qu il ne l on pas partag Le drame du fou c est de ne pouvoir partager son monde d o son angoisse sl n est pas totalement fou quand les autres ne le suivent pas Par ailleurs l change suppose une certaine galit cf la parole du surveillant dans un camp de concentration est en soi un affreux contre sens quel que soit son contenu c est donc qu elle condamne la fonction m me du locuteur Le surveillant n a pas d interlocuteur puisqu il s adresse un d chet Pas de r ciprocit Horkheimer est un philosophe de l cole de Frankfort qui inspirera Habermas son thique de la discussion vertu du La discussion suppose que l on accepte les normes de l change et que l on aille vers l tablissement d une norme commune 7 Le t moin impartial chez Adam Smith est le grand arbitre de nos conduites cfAdam SMITH 1759 1790 Th orie des sentiments moraux Partie 3 chapitre 1 pp 171 175 Quel que soit le jugement que nous pouvons former il doit toujours faire secr tement r f rence au jugement des autres ce qu il serait sous certaines conditions ou ce que nous imaginons qu il devrait tre Nous nous efforcons d examiner notre conduite comme nous imaginons que tout spectateur impartial et juste le ferait Et si nous pla ant dans sa situation nous entrons enti rement dans toutes les passions et tous les motifs qui ont influenc notre conduite
153. saires pour resserrer les 40 liens du groupe Il faut bien que jeunesse se passe l exemple du prince qui gracie les adultes sont appel s l indulgence pour ceux qui attendent impatiemment leur tour de partager le g teau social m me s ils se laissent aller quelque violence par d foulement ennui ou agressivit Dans notre imaginaire profond d Artagnan et ses amis composent pr cis ment l arch type de la bande adolescente batailleuse aux membres capables de tuer mais tellement sympathiques l origine c est d ailleurs un d fi qui conduit d Artagnan et Athos un duel dont Porthos et Aramis sont les seconds Deux contre deux comme dans la rencontre qui valut la peine capitale Bouteville mais aussi comme les jeunes paysans qui s affrontent un jour de f te sous l il de tous ils finissent par tomber dans les bras les uns des autres L ge m r venu vingt ans apr s l ind fectible amiti est toujours au rendez vous m taphore de ce que doit tre un conflit entre jeunes ludique brutal mais loyal producteur de lien et de bien commun Le souverain ne pensait pas diff remment lorsqu il graciait de tr s nombreux gar ons c libataires devenus des assassins du dimanche pour leur permettre de reprendre sans difficult leur place dans la communaut Au fond les histoires romanc es de cape et d p e produites au XIXe si cle m langent les h ritages roturiers et aristocratiques pour enseigner comment on devient
154. sentants labiles 3 quand il y a affrontement il s agit d invalider discours de l adversaire en montrant qu il est incoh rent utopique dangereux Cela entra ne le scepticisme Question le bon fonctionnement de la d mocratie suppose t il l unanimit L ducation citoyenne aux conflits symboliques 02105 a La concurrence des imaginaires politiques Le r gime d mocratique en se fondant sur les dialogues et la diversit des opinions ouvre aux imaginaires politiques une carri re ind finie La vivacit des d bats la n cessit de capter les lectorats l inventivit individuelle se conjuguent pour provoquer une multiplication des analyses des affirmations et des r ves utopiques fournissant l imaginaire politique une sc ne en constant renouvellement Toutefois on peut distinguer en de de ces changements des continuit s non per ues Ainsi un principe organisateur telle la division entre droite et gauche issue de l occupation de l espace lors des assembl es par les d put s 100 Selon Arendt imagination est la facult politique par excellence la politique commence partir du moment o je suis capable de me mettre la place des autres mon voisin l tranger l adversaire comprendre c est largir son imaginaire La capacit de changer son angle de vision nous la recevons de l imaginaire Revue de th ologie et de philosophie Paul Ricoeur perspectives romandes Vol 138 101 Che
155. sions fig es des conditions de ressources mais selon l effort d attention de z le de sacrifice on peut cristalliser les v nements dans le sens de la guerre ou de la paix ce qui implique notre responsabilit Allons plus loin si l imaginaire est constitutif pour l humanit apais e c est parce qu il est premier avant la conduite rationnelle lorsqu il s agit de cr er les motions les attentes favorables la paix Pour viter la guerre l argument rationnel n est pas suffisant Les discours l nifiants sur les droits de l homme semblent d abord favoriser la bonne conscience occidentale en configurant les d sirs d mancipation des peuples selon son dification Par ailleurs la r ification c est dire la colonisation du monde v cu impos e par le mod le conomique du march tout puissant peut conduire la catastrophe compte tenu de la finitude des ressources et de l accroissement des populations m me si les oppositions peuvent tre jugul es par des action de guerre consid r es comme de simples s actions de police au service du maintien de l ordre L omnipr sence de l informatique pousse envisager des cyber attaques susceptibles d entra ner un chaos sans pr c dent mais ouvre aussi la possibilit de r actions d mocratiques port e universelle cf celle de E Svowden face la surveillance de la NSA agence de s curit nationale L imaginare de la paix peut il encore se fa onn
156. ssi un des sens du Je est un autre de Rimbaud au fond pas diff rent du sens apparemment premier le Je essentiellement fabrication sociale n est pas davantage moi que ne l est n importe quel voisin ou passant Contrairement ce qui semble tre g n ralement cru cette haine de soi est universelle Il est clair qu elle plus exactement le sujet qui la porte ne peut survivre qu en tant fortement dompt e et ou d plac e vers des objets vraiment ext rieurs Moyennant ce d placement le sujet peut conserver l affect en en changeant l objet Ce processus est clairement visible dans le ph nom ne du racisme que j voquerai plus loin La racine sociale tre socialis signifie d abord et surtout investir l institution existante de la soci t et les significations imaginaires que cette institution porte De telles significations imaginaires sont les dieux les esprits les mythes les totems les tabous la parent la souverainet la loi le citoyen l tat la justice la marchandise le capital l int r t la r alit etc La r alit est de toute vidence une signification imaginaire et son contenu particulier pour chaque soci t est lourdement cod termin par l institution imaginaire de la soci t La cl ture de l imaginaire social Ce qui nous int resse ici ce sont les raisons intrins ques faisant que cette institution de chaque soci t a rev tu jusqu ici presque in vitabl
157. stique est quivalente mais insubstituable 137 Les choses ne vont pas mieux de l autre c t celui de la multiplicit Pendant que la globalisation 67 S il n y a d ennemi avec lequel on est oblig de faire la guerre comme le dit Carl Schmitt qu partir du moment o il n y a pas de m diateur commun auquel on puisse se rapporter pour obtenir un arbitrage alors oui on peut dire que l histoire moderne n a pas connu de guerre et que les civilisateurs n ont jamais eu d ennemis ils s en sont toujours remis un arbitre indiscutable un m diateur sup rieur de loin toute forme de conflit possible la nature et ses lois la Science et son monde unifi e D s que l on est mandat par un m diateur qui surplombe la situation de conflit on ne fait plus la guerre on ne fait que s engager dans des op rations de police Les modernes ont donc polic le monde ils n ont jamais pourraient ils dire fi rement fait la guerre Et du coup bien s r ils ne peuvent m me pas comprendre les exigences de la paix les n cessit s de la diplomatie les al as de la n gociation Quelle n gociation Quelle diplomatie Quels pourparlers de paix Mais il n y a pas de guerre Nous remettons un peu d ordre voil tout nous exprimons dans la r alit l ordonnancement qui s y trouve d j et que les repr sentations collectives avaient quelque peu perturb Les modernes n ont men tous les autres peuples que des guerres wilsoniennes
158. suicidaires ou sadomasochiques ne manquent pas dans certaines exaltations de la vie Bien plus que dans le clash des civilisations le d ficit de la civilisation moderne r side dans notre absence de r ponse qu est ce qu une vie Que veut dire aimer la vie Julia Kristeva recueil Imaginer la paix Grasset 2003 d La mutation du XXI me Jean Michel Valentin Avec les nouvelles technologies la rapidit des changes permet d envisager une r activit instantan e des individus branch s Les pr occupations environnementales deviennent des enjeux fondamentaux pour faire face des catastrophes sans pr c dent annonc es J M Valentin insiste sur la nouvelle consid ration du caract re fini des ressources la rar faction des mati res premi res de l eau les v nements climatiques posent le probl me du d veloppement durable sur une plan te limit e L arm e am ricaine semble 21 On peut rapprocher la pens e de H Arendt qui condamne Eichmann Puisque vous avez soutenu et ex cut une politique qui consistait refuser de partager la terre avec le peuple juif et les peuples d un certain nombre de nations on ne peut attendre de personne qu il veuille partager la terre avec vous C est pour cette raison et pour cette raison seule que vous devez tre pendu 22 Allusion la th orie de Huntington Le Choc des civilisations 23 J faut envisager aussi une mutation de la guerre qui devient par exempl
159. t gration la r p tition le reflet La seconde parce qu excenitrique tend vers l errance Mais l une ne va sans l autre 26 contre symbolique Michael Foessel journ e 21 01 2008 la philosophie politique de Ric ur et le lib ralisme b Par l id ologie avons nous dit le groupe croit sa propre identit Ainsi sous ses trois formes l id ologie renforce redouble pr serve et en ce sens conserve le groupe social tel qu il est C est alors la fonction de l utopie de projeter l imagination hors du r el dans un ailleurs qui est aussi un nulle part C est l le sens premier du mot utopie un lieu qui est un autre lieu un ailleurs qui est un nulle part Il faudrait parler ici non seulement d utopie mais d uchronie pour souligner non seulement l ext riorit spatiale de l utopie un autre lieu mais aussi son ext riorit temporelle un autre temps Si l id ologie pr serve et conserve la r alit l utopie la met essentiellement en question L utopie en ce sens est l expression de toutes les potentialit s d un groupe qui se trouvent refoul es par l ordre existant L utopie est un exercice de l imagination pour penser un autrement qu tre du social L histoire des utopies nous montre qu aucun domaine de la vie en soci t n est pargn par l utopie elle est le r ve d un autre mode d existence familiale d une autre mani re de s approprier les choses et de consommer les biens d une a
160. t nous faisions valoir des objections les d s ne sont pas jet s l histoire n est pas crite Et ils nous r pondaient sur le ton de la conversation Habitu s depuis notre enfance manier la libert et vivre une vie personnelle comment aurions nous su que c tait l des acquisitions difficiles comment aurions nous appris engager notre libert pour la conserver Nous tions des consciences nues en face du monde Comme aurions nous su que cet individualisme et cet universalisme avaient leur place sur la carte Ce qui rend pour nous inconcevable notre paysage de 1939 et met d finitivement hors de nos prises c est justement que nous n en avions pas conscience comme d un paysage Nous vivions dans le monde aussi pr s de Platon que de Heidegger des Chinois que des Fran ais en r alit aussi loin des uns que des autres Nous ne savions pas que c tait l vivre en paix vivre en France et dans un certain tat du monde Merleau Ponty Sens et non Sens La guerre a eu lieu p 245 3 L indignation comme possibilit de mobilisation a l indignation selon Boltanski La lutte contre la r signation passe par les medias mais les medias ont le don de perdre les bonnes intentions dans les images Comment faire que l motion pr pare une politique de la justice le processus d indignation est li la perception de la souffrance qui r sonne dans les medias Comment transformer l motion de la piti en processus
161. t l crit nous sommes en train de r gresser de la vision d am lioration de nos soci t s citoyennes r v es par John Locke 1632 1704 Wilhelm Gottfried Leibniz 1646 1716 Kant la vision pessimiste de Thomas Hobbes 1588 1679 pour qui seule la peur de la mort violente peut engendrer des mesures de survie C est pr cis ment dans cette situation domin e par l instinct s curitaire l chelle des peuples et des individus et la faveur des d ceptions qui accompagnent les mesures internationales de maintien de la paix faute de pouvoir l instaurer qu il nous faut 18 E TOE 4 2 L homme est conduit par une main invisible a remplir une fin qui n entre nullement dans ses intentions Tout en ne cherchant que son int r t personnel il travaille souvent d une mani re bien plus efficace pour l int r t de la soci t que s il avait r ellement pour but d y travailler Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations 1 La cr olisation est la mise en contact de plusieurs cultures ou au moins de plusieurs l ments de cultures distinctes dans un endroit du monde avec pour r sultante une donn e nouvelle totalement impr visible par rapport la somme ou la simple synth se de ces l ments On pr voirait ce que donnera un m tissage mais non pas une cr olisation Celle ci et celui l dans l univers de l atavique taient r put s produire une dilution de l tre un ab ta
162. t possible de savoir si le principe de coop ration entre les hommes et les g n rations venir inh rent au d veloppement durable ou la comp tition g n ralis e pour les ressources l emportera Mais le simple fait que ces questionnements soient en train d merger au c ur d un appareil d tat comme la D fense et la s curit nationale am ricaines peut paradoxalement rendre prudemment optimiste La guerre n est pas n cessairement la seule option La strat gie peut aussi aboutir la coop ration Jean Michel Valentin Guerre et nature l Am rique se pr pare la guerre du climat pilogue Prisma 1 Edgar Morin avec Anne Brigitte Kern Terre Patrie Le Seuil Paris I L espoir li la d construction de l imaginaire de la guerre la matrice de la guerre Pour lutter efficacement il faut tre lucide sur les m canismes de la violence et de la haine comprendre les dispositifs de la production de la fermeture l autre voir quelles sont les matrices de la haine et des massacres se demander comment d bloquer un imaginaire fig I un exemple d imaginaire bloqu antagonisme isra lo palestinien a deux imaginaires incompatibles Levau Moisi L imaginaire palestinien est domin par un complexe d inf riorit l humiliation et l envie face la richesse juive L imaginaire isra lien est constitu d un sentiment de sup riorit qui s accompagne en m me temps d un sentiment de fragilit
163. t pourtant elle est capable de condamner le p ch collectif David Martin t D o la tension particuli re aujourd hui entre la libert de l individu et l int r t collectif La punition n est plus comprise par rapport une responsabilit morale individuelle mais comme une sanction d un mauvais conditionnement Le p ch collectif est de l ordre de la mauvaise gestion Dans la situation de d ficit d autorit de la loi on a tendance consid rer l individu d viant comme un malade soigner et un d linquant exclure 82 La Loi Symbolique Elle est la Loi de l Homme Elle n est pas la loi d un tel ou d un tel qui se permettrait de faire la loi elle n est pas la loi de la R publique car toutes ces lois crites sont marqu es par leur caract re variable et contingent elles ne sont pas les m mes en des lieux et des temps diff rents Cette Loi symbolique est la m me pour tout homme de tous temps et de toutes parts Cette Loi de l Homme est au dessus de toutes les particularit s des diff rentes lois Elle est universelle et englobe toutes les autres Cette Loi est dite symbolique car elle n est crite dans aucun code juridique elle doit s inscrire dans l homme c est elle qui r gle les rapports humains On peut dire que la Loi est la garantie du d sir il s agit en effet pour chacun d arriver un d sir compatible avec le d sir de l autre et les exigences de la vie en soci t N
164. t r gional pour traiter directement avec les pays les plus d velopp s de la plan te au lieu de devenir un pont r gional Isra l a tendance devenir un ghetto global Les Isra liens de leur c t en d pit de leur monopole r gional provisoire de l arme nucl aire de leur sup riorit militaire incontestable et du soutien sans faille de l hyperpuissance am ricaine sont collectivement pris par un sentiment de fragilit existentielle Ils se sentent revenus plus de 50 ans en arri re Leur droit l existence en tant qu tat souverain et l gitime leur semble toujours contest en d pit des trait s de paix s par s avec l gypte et la Jordanie Ils ressentent douloureusement leur inf riorit d mographique Ils ne traitent pas avec quelques millions de Palestiniens mais avec plus de 100 millions d Arabes sinon plus d un milliard de Musulmans Cette inqui tude psychologique que le monde arabe ne cherche pas dissiper se double d une crainte existentielle indissociable de l histoire juive ancienne et contemporaine culminant bien videmment avec la Shoa Une souffrance qui les pousserait ignorer celle de l Autre proche le Palestinien R my Leveau Dominique Mo si Les violences de la paix in Politique trang re N 1 2001 66e ann e pp 5 12 b Les limites de l explication par le mod le de Galtung L explication de la crise de la paix par le mod le de Galtung pose la question de l insuffisance d
165. te li e une d cision incertaine qui peut tre arbitraire donc qui suppose une prise de risque qui ne m prise pas l adversaire en en faisant simplement un d linquant Plus dans la tradition thomiste 24 jus ad bellum cause juste autorit l gitime intention droite chance raisonnable de succ s jus in bello discrimination des combattants et des non combattants proportionnalit en minimisant les d g ts 124 La th orie de la guerre juste a t tablie par Saint Thomas d Aquin 1225 1274 Voici la pr sentation sommaire qu en fait aujourd hui Lemennicier la notion de guerre juste internet Le jus ad bellum implique une cause juste emp cher un gouvernement criminel de nuire pour prot ger la vie d innocents et s curiser les droits fondamentaux de l homme pour faire la guerre Celle ci doit tre d clar e comme telle par une autorit l gitime responsable de l ordre public international et non par des individus ou des groupes priv s le Conseil de s curit de l ONU ceux qui font la guerre doivent avoir des intentions droites n ayant aucun int r t dans l issue de la guerre autre que la paix On doit avoir puis toutes les autres alternatives pacifiques de r solution du conflit diplomatie ils doivent avoir une chance raisonnable de succ s guerre courte contre un adversaire plus faible et usant de moyens proportionn s aux fins n utilisant pas l arme atomique Le jus in bello implique des r
166. te sur le public concern Le tribunal pour la Yougoslavie a pour premier public les coupables les victimes mais plus fondamentalement le public mondial calmer sa mauvaise conscience tant que les atrocit s continuent On assiste un ph nom ne de boule de billard ce n est pas le parcours de la premi re boule qui est importante mais l effet sur le parcours de la seconde qui est vis Les grands proc s sont des monuments didactiques selon la formule de Mark Osiel Ils visent dire la barbarie une soci t rappeler les normes fondamentales signifier le nouvel ordre national et international La sentence n est d une certaine mani re qu accessoire face l pouvante des crimes aucun ch timent n est la hauteur de la trag die Ces grands proc s ne valent donc que par leur efficacit p dagogique C est leur seule valeur Critiquer les tribunaux internationaux sous pr texte qu ils sont une justice spectacle c est faire fausse route puisque cette justice a justement pour fonction d tre un spectacle Comme le dit l adage anglais Justice must not only be done but seen to be done La question qui se pose d s lors est de conna tre la nature de ce spectacle et d en mesurer l efficacit L encore il est n cessaire d affiner les indicateurs Cette justice spectacle se joue sur plusieurs sc nes simultan ment Il faut donc segmenter les diff rents publics pour en appr cier l efficacit Il y a les soci
167. tie meurt quand le commun n est plus en question On ne peut viter sa d ch ance et lutter contre l individualisme qui la favorise qu en rendant le commun litigieux 133 Les th oriciens et les d fenseurs de la notion de droit naturel sont appel s jusnaturalistes et la doctrine correspondante jusnaturalisme Au sens large le droit naturel d signe toute recherche objective de normes de droit en fonction des seules caract ristiques propres l tre humain ind pendamment des conceptions du droit d j en vigueur dans les soci t s humaines Juridiquement le droit naturel est une r gle consid r e comme conforme la nature de l homme ou des choses et ce titre reconnue comme de droit id al Le droit naturel s oppose au positivisme juridique 34 Face la figure d un Dieu Unique et jaloux peut merger la conception d un Dieu Un et pluriel Un Dieu Un et ineffable dans son essence un Dieu pluriel dans ses manifestations Cette approche pluraliste est encore loin d tre admise chez les responsables religieux car elle relativise les religions historiques comme voies privil gi es de salut et mettent mal toutes les notions de peuple lu d institution sainte ou de vraie communaut des croyants L approche pluraliste a pourtant des cons quences radicales sur le dialogue inter religieux qui n appara t plus seulement comme un change cordial mieux vaut se tol rer que se faire la guerre mais comme une rencontre authe
168. tous La production d tats de paix sera l pour jalonner cette d marche et nous donner l assurance qu elle n est pas une entreprise illusoire un simple r ve utopique 139 Appel au caract re fictif des valeurs d mocratiques qui permet aux parties qui s opposent de discuter ensemble comme si elles partageaient des principes fondamentaux communs comme si elles ne diff raient que dans la fa on de les interpr ter et de les appliquer dans un contexte particulier Simmel Le conflit trad Circ 1992 p87 140 L activit politique est valu e non pas parce qu elle peut conduire un accord ou une conception partag e du bien mais d abord parce qu elle permet chaque agent d exercer ses pouvoirs et d atteindre par une action concert e une certaine efficacit 71 accusation 34 Adam Smith 13 adolescence 41 42 adversaires potentiels 66 Alan 29 30 31 55 All gorie 8 anomique 67 Ansart 58 anthropologique 5 6 arbitrage 52 arbitre 51 arch types 5 Arendt 14 15 44 56 57 64 argument rationnel 73 arguments 45 Aristote 41 Aron 18 art de la guerre 65 Attali 61 62 Augustin 12 14 30 auto r alisateur 5 Bachelard 3 Bellenger 51 Bergson 14 Boia 6 Boltanski 33 35 55 brouillard de la guerre 65 Calypso 32 Castoriadis 5 21 23 24 25 catastrophe 15 Cavell 16 Chine 66 civilisation indiscutable 70 Clausewitz 12 13 coaguler 73 compassion 33
169. traire c est entrer dans un r gime de croisade au nom de lhomog n it notre tentation mondialiste serait l homog n it selon le principe h doniste de la consommation Il faut des compromis pour faire vivre ensemble des gens diff rents un art de composer avec les autres Le compromis est n cessaire pour un monde pluraliste Dans le compromis on se met d accord pour composer c est dire pour suspendre le diff rend sans qu il ait t r gl par le recours une preuve dans un seul monde p337 Boltanski et Thevenot de la justification p337 Ce n est pas une volont d assimilation selon une seule dimension de valeur mais d int gration Le compromis loin d tre une id e faible est une id e au contraire extr mement forte Il y a m fiance l gard du compromis parce qu on le confond trop souvent avec la compromission La compromission est une entente qui renonce ses valeurs La compromission est un m lange vicieux des plans et des principes de r f rences II n y a pas de confusion dans le compromis comme dans la compromission Dans le compromis chacun reste sa place personne n est d pouill de son ordre de justification Ricoeur Le musulman le juif le catholique le bouddhiste le scientiste renvoient des itin raires diff rents et disparates qui peuvent coexister sans se renier L Obstacle cette coexistence est l intransigeance et le fanatisme Ex danger du sectarisme religieux
170. tte violence est condamn e demeurer langagi re L acte de parole qui la manifeste est une accusation Ce n est videmment pas au malheureux lui m me qu elle s adresse La transformation de la piti en indignation suppose pr cis ment une r orientation de l attention qui se d tourne de la consid ration d primante du malheureux et de ses souffrances pour aller chercher un pers cuteur et se centrer sur lui C est en cela qu on peut la dire stimulante C est donc bien en suivant le mod le trac par Adam Smith lorsque le spectateur sympathise avec le malheureux en tant qu il est en proie au ressentiment qu il peut acc der l indignation L identification du pers cuteur Dans l indignation une premi re question se propose donc au spectateur celle du remplissement de la place du pers cuteur Trois possibilit s se pr sentent Un pers cuteur peut tre propos au spectateur C est le cas par exemple de deux photographies tristement c l bres tudi es par Vicky Goldberg dans l ouvrage The Power of Photography qu elle a consacr l histoire de quelques unes des images photographiques qui ont exerc une force politique au XIXe et au XXe si cle aux tats Unis La premi re repr sente des enfants vietnamiens que poussent devant eux des soldats am ricains La seconde un prisonnier abattu bout portant par le chef de la police de Saigon durant l offensive du T t Le spectateur peut videmment rejeter la proposition
171. uci de lavenir Elle inscrit la responsabilit de ses d cisions dans un temps de causalit lin aire orient par un projet Or si nous nous enfermons dans l imm diat nous ne prenons pas en consid ration la dur e des choses Un v nement chasse l autre L imp ratif est d tre r actif imm diatement toujours plus mobile plus flexible c est dire plus rapide Mais si l on ne prend pas la peine de pr parer l avenir les choses surgissent et s imposent comme un destin elles prennent l aspect de la fatalit qui vous tombe dessus comme une avalanche Ce qui ins curise Ceux qu on a priv s de toute possibilit de se projeter dans l avenir consid rent logiquement que la soci t est au bord du gouffre Micha l FoesselH0 Notre action doit prendre en consid ration le cours du temps cf le proverbe il faut donner au temps du temps Un ph nom ne de maturation est n cessaire 1 la sagesse chinoise Jullien tre attentif aux dynamismes de la confiance produite par le temps pass en commun Le vivre ensemble s inscrit dans des dynamismes qui impliquent une dur e non des positions arr t es dans un tat fig Son projet est de faire durer l nergie des choses qui conviennent Dans cette optique le vivre ensemble se nourrit du temps pass ensemble qui produit la confiance La fr quentation mutuelle cr e un monde en commun un habitus de vie qui rend les r actions de chacun pr visibles Les signes sont
172. ue avant que Gaston Bouthoul 1896 1980 ne cr e le concept de pol mologie lequel restera sans parall le du c t d une ventuelle logique de la paix Il est bon d en rappeler quelques formules pour mieux comprendre ce que j appelle la d t rioration de la guerre La guerre est un duel entre tats duel qui a un commencement codifi en d claration de guerre et une Jin signifi e par la victoire la d faite ou la tr ve La guerre est une lutte visant liminer les forces arm es et les forces morales de l ennemi et la strat gie a pour but d aboutir cette destruction ajoutons Les erreurs dues la bont des mes sont la pire des choses car le cours de la guerre est la mont e aux extr mes Mais la guerre s est franchement d t rior e dans sa conduite m me mobilisation g n rale abolissant la fronti re entre populations civiles et forces arm es exterminations de masse men es par des r gimes totalitaires an antissement non seulement des forces arm es mais des tats mis dans la situation de capitulation sans condition et laissant les vainqueurs sans vis vis responsables Imaginer un tat contraire celui de la peur de la mort violente La paralysie et souvent l inefficacit des institutions cens es assurer la s curit l chelle mondiale alimentent la d ception qui double le sentiment diffus d ins curit que le 11 septembre 2001 a d multipli Comme un auteur comp ten
173. ui sont des mod les des types permanents des matrices de l imaginaire La dimension structurelle fait qu un sch ma de forme perdure ex l agressivit appara tra dans le th me du monstre d vorant que symbolise le dragon le requin Il faut cependant selon les historiens tenir compte de la dimension culturelle qui inscrit l imaginaire dans un contexte Cf Ex la fin du monde d luge ou apocalypse nucl aire M me noyau de peurs et d espoirs certes on ne pouvait avoir peur du nucl aire autrefois par contre l id e du d luge semble revenir avec la fonte des glaciers La nouvelle interpr tation est une sorte de surexposition partir de notre situation pr sente cf les dents de la mer Par ailleurs le regard r trospectif permet de distinguer l imaginaire du moyen ge que cherche tablir les historiens et notre imaginaire du moyen Age qui est une reconstruction li e aux romans aux films et aux monuments qui occupent le pr sent id es toutes faites La position synth tique image de couches superpos es cf atlas de Wuneberger Si on applique la paix 1 la dimension transculturelle Le projet de paix perp tuelle traverse les si cles Eus be de C sar e pense que l empire dirig par l empereur chr tien Constantin peut pr tendre la paix l entente et la concorde entre les nations qui co ncident avec la doctrine de notre sauveur et le message r pandu par lui dans tout l univers La perspective inau
174. un coq d une vip re et d un singe Constitution de l empereur Constantin IVe si cle reprise dans le Code de l empereur Justinien V si cle livre 9 titre 17 De ceux qui ont tu parents ou enfants Si quelqu un a h t la mort de son p re ou de sa m re et autres ascendants ou de son fils ou de sa fille et autres descendants qu il ait accouch de son crime en secret on au grand jour qu il soit puni de la peine du parricide Qu il ne re oive la mort ni par le glaive ni par le feu ni par quelque autre peine ordinaire mais cousu dons un sac de peau enferm avec un chien un coq une vip re et un singe dans cet espace troit pour b tes sauvages qu il se m lange l intimit des serpents Et selon la contr e qu il soit jet la mer ou dans le cours d eau voisin afin que encore virant il soit priv de tous les l ments que durant sa survie le ciel lui soit enlev et que la terre lui soit refus e apr s sa mort Face la mort au meurtre au sacrifice humain en Occident comme partout le noyau dur des lois c est la question de la Raison et de la d Raison l chelle des soci t s Les tats modernes sont des fictions g n alogiques ils sont construits comme des tres qui seraient dou s de Raison pour faire obstacle la d Raison Par les montages du Droit les tats organisent que les humains c dent la place d autres humains pour que les fils les fils de l un et l autre se
175. un jeune m le la fran aise Au moment pr cis o la nation se lance dans la grande aventure coloniale elles associent les anciens rituels de virilit n cessaires chacun pour marquer sa place aux m canismes plus sp cifiques qui ont transform les nobles du XVIIe si cle en machines de guerre et de conqu te Plus tard lors de la d colonisation ces h ros de plume peinent offrir aux g n rations du doute un id al qui passe lentement de mode La paix qui r gne depuis 1945 et la construction en cours de l Europe d valorisent le symbole de l p e conqu rante au profit de l expansion sereine des id es universelles g n reuses Les films sur ce th me perdent de l int r t ou sont produits dans un esprit tr s diff rent Hollywood Si bien que semble se clore sous nos yeux un chapitre imp rial ouvert dans le feu et le sang au d but du XVIe si cle lorsque l agressivit commen a tre d tourn e du c ur des communaut s de base et des royaumes de jeunesse pour se trouver r orient e vers les ennemis ext rieurs P284 La question de la sublimation des pulsions juv niles de combativit se pose aujourd hui surtout chez les faiblement scolaris s L absence de grande menace de destruction sert de toile de fond un retour du refoul dans les secteurs les plus d favoris s des soci t s du Vieux Continent La loi de la vengeance et le culte de la virilit n avaient pas compl tement disparu Ils retrouvent un terrain d
176. unes est elle de m me nature que la violence de la guerre pb de diff rence de degr ou de diff rence de nature 72 Le risque d une confusion de l imaginaire et du r el est d j d nonc par Tertullien fin du 1 me si cle le spectacle du th tre o le souffrant est un acteur et le spectacle du cirque o le souffrant est un condamn sont souvent confondus en tant qu ils sont d gradants sans que le caract re r el ou fictionnel de l action contempl e ne semble tr s pertinent C est un bien de punir les coupables Il ne faut pas pour autant que les innocents se complaisent au supplice d autrui 73 Cf catharsis dans la poetique d Aristote qui s exprime dans eleos piti et phobos crainte terreur 39 Question des seuils 2 gestion culturelle de l adolescence du corps du sexe o la violence devient culte de la virilit Chez les anciens il y avait des rites des actes symboliques ex rite de passage qui conjuraient la violence qui servaient de soupape de s curit en permettant certaines expression du dionysiaque ex exutoire des carnavals Cela n existe plus Certes il y a des institutions qui prennent le relais ex l ecole les associations sportives ou autres Mais l individualisme de notre soci t fait que certains en sont cart s Le besoin de s curit interdit les actions risque ex la mise en contact avec un milieu hostile devient impossible 3 le r le de la raison d sincarn e dans la
177. ut interpr ter comme autant de menaces ou m me d agressions caract ris es qui le mettront de mauvaise humeur et motivant de sa part des mesures sym triques l hostilit se renforce Inversement la conviction que l ennemi est conscient des risques et n ira pas trop loin dans la mesure o on reste soi m me dans certaines limites est un facteur psychologique important parfois mod rateur et auto r alisateur comme pendant la guerre froide parfois au contraire g n rateur de tensions croissantes et de proph tie autodestructrice comme la volont de paix tout prix du France et de la France fut un des facteurs des exigences croissantes d Hitler qui conduisirent la guerre Wikip dia 70 La puissance quasi divine sur les autres vies humaines et la drogue de la guerre s articulent comme l extase de l amour rotique pour laisser nos sens commander nos corps Le meurtre lib re en nous des courants profonds et sombres qui nous font nous vautrer dans des orgies de destruction Chris Hedges War Is a Force that Gives Us Meaning p89 cit par C Taylor l ge s culier p 1116 37 On dit souvent que c est la p nurie qui pousse la rivalit mais on peut penser que le mal est plus profond c est la rivalit qui produit la raret se r server quelque chose pour l autre ne puisse le poss der Il faut s atteler d jouer ce m canisme par des jeux de mise en sc ne symbolique Exemple la comp tition sportive peut re
178. utre mani re d organiser la vie politique d une autre mani re de vivre la vie religieuse Il ne faut pas s tonner d s lors que les utopies n aient cess de produire des projets oppos s les uns aux autres car elles ont en commun de miner de l int rieur l ordre social sous toutes ses formes Or l ordre a n cessairement plusieurs contraires Ainsi concernant la famille on trouve une grande vari t d utopies depuis l hypoth se de la continence monacale jusqu celle de la promiscuit de la communaut et de l orgie sexuelle au plan proprement conomique les utopies varient de l apologie de l asc tisme le plus rigoureux jusqu celle de la consommation somptuaire et festive le politique lui m me est contest aussi bien par les r veries anarchisantes que par les projections d un ordre social g om triquement con u et impitoyablement coercitif L ailleurs l autrement qu tre de l utopie r pond rigoureusement l tre ainsi et pas autrement prononc par l id ologie prise sa racine Faiblesses Au moment m me o l utopie engendre des pouvoirs elle annonce des tyrannies futures qui risquent d tre pires que celles qu elle veut abattre Ce paradoxe d routant tient une lacune fondamentale de ce que Karl Mannheim appelait la mentalit utopique savoir l absence de toute r flexion de caract re pratique et politique sur les appuis que l utopie peut trouver dans le r el existant dans s
179. veau dans le monde c est le caract re r v latoire de l action comme la facult de produire des r cits et de devenir historique qui eux deux forment la source d o jaillit le sens l intelligibilit qui p n tre et illumine l existence humaine condition de l homme moderne P403 Les mots et les actes permettent de susciter le consentement des autres pour agir de concert de fa on sens e Pour Delmas de la sorte on fait na tre un espace public o le monument aux g n rations futures devient source d inspiration Importance du travail de l imaginaire de la soci t au sens d ouvrir les nouvelles voies et de mobiliser les gens en jalonnant les attentes Nul ne sait si les monuments aux morts seront un jour remplac s par des monuments aux g n rations futures mais on observe d j que la repr sentation traditionnelle du droit identifi l tat et conjugu au pr sent ne rend pas compte de la mondialisation actuelle caract ris e non seulement par l extension du champ juridique dans l espace mais aussi par une dilatation des effets dans le temps Que les risques soient imputables la nature la technique ou aux comportements humains ils marquent le passage d une communaut nationale construite essentiellement sur l histoire une communaut mondiale qui se projette vers l avenir Prenant conscience de son destin commun une telle communaut se nourrit non seulement de la m moire mais aussi de l a
180. vez foi en la d mocratie ne vous pr tendez pas m me de d cider pour les gens Si vous prenez vos responsabilit s au s rieux faites au contraire le n cessaire pour obliger vos concitoyens d cider par eux m mes et se mettre la place de l homme d tat responsable Cela ne veut pas dire que vous n ayez pas le droit de leur communiquer ce que vous croyez tre la v rit ou de leur donner votre avis C est le contraire qui est requis vous devez leur faire part de tout ce que vous croyez important quant la question d battue m me leur donner les raisons pour lesquelles vous pensez que la question en jeu est vraiment un probl me politique une affaire d tat et non un probl me propre seulement tel ou tel groupe Il est fort possible que vous soyez mal compris interpr t de travers pris pour un propagandiste Vous aurez maintenir ferme la conviction qu long terme vos concitoyens et vous avec eux apprendront en d pit de toutes sortes de m fiance et de toutes les lourdes responsabilit s l origine de cette m fiance appr cier raisonnablement les arguments raisonnables en faveur d une proposition donn e qu ils apprendront se demander non pourquoi vous parlez comme vous le faites mais si ce que vous dites est vrai coh rent sens sain Si vous ne croyez pas en cette possibilit ne vous dites pas d mocrate il serait plus d mocratique de votre part d exposer les raisons 108 Cett
181. xe succ dent aux fils Au XXe si cle des idoles d tat L nine Hitler Staline Mao sont venues incarner l id ologie parricide Le sacrifice humain de masse a pris statut de simple pratique gestionnaire Et dans la vie quotidienne de nos soci t s h riti re des tyrans les despotismes priv s ont pris le relais dans des enfers familiaux P Legendre la fabrique de l homme occidental arte editionp20 85 Une dystopie galement appel e contre utopie est un r cit de fiction peignant une soci t imaginaire organis e de telle fa on qu elle emp che ses membres d atteindre le bonheur 46 b tapes de l int gration de la Loi symbolique chez l enfant Apprentissage du sens de l interdit chez les jeunes 86 Roubhier Pour les auteurs la loi symbolique est universelle engage la r ciprocit marque l interdit de l accomplissement de certains d sirs sort de la cl ture du r ve de la toute puissance ouvre sur la configuration du respect et de la dignit n cessaires la coexistence du bien vivre Selon la logique de Kant concernant le respect la loi symbolique commande d autolimiter l amour propre elle nous oblige nous d centrer et nous ouvrir l intersubjectivit Pour Kant elle est l expression d une spontan it de la raison morale pour les auteurs elle est l expression de la sociabilit en nous Les enfants qui n ont pas le sens de la limitation de la toute puissance n gocient sur ce qu o
182. z les grecs tre politique vivre dans une polis cela signifiait que toutes choses se d cidaient par la parole et la persuasion et non par la force ni la violence H Arendt condition de l homme moderne p64 102 Selon Arendt l imagination est la facult politique par excellence la politique commence partir du moment o je suis capable de me mettre la place des autres mon voisin l tranger l adversaire comprendre c est largir son imaginaire La capacit de changer son angle de vision nous la recevons de l imaginaire Revue de th ologie et de philosophie Paul Ricoeur perspectives romandes Vol 138 103 Chez les grecs tre politique vivre dans une polis cela signifiait que toutes choses se d cidaient par la parole et la persuasion et non par la force ni la violence H Arendt condition de l homme moderne p64 Quelque intens ment que les choses du monde nous affectent quelque profond ment qu elles puissent nous mouvoir et nous stimuler elles ne deviennent humaines pour nous qu au moment o nous pouvons en d battre avec nos semblables Tout ce qui ne peut devenir objet de dialogue peut bien tre sublime horrible ou myst rieux voire trouver voix humaine travers laquelle r sonner dans le monde mais ce n est pas vraiment humain Nous humanisons ce qui se passe dans le monde et en nous en en parlant et dans ce parler nous apprenons tre humains Hannah Arendt Vies politiques Gallimard Paris

cahier complet - Ecole de la paix

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