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mémoire en texte intégral version pdf

1. violence Au contraire la notion de pouvoir n est que peu souvent connect e avec le mot femmes Certains mots et quivalents sont en revanche oubli s car beaucoup moins utilis s comme le sous d veloppement la faisabilit la paup risation la repr sentation politique l autonomie f ministes quit oppression etc Enfin il faudrait noter que bien souvent dans le langage des Nations Unies l euph misme est de mise comme pour les autres conf rences P kin les tats constatent un insucc s f minisation de la pauvret lacunes plus qu un chec des politiques De la m me mani re nous l avons d j voqu plus t t les rapports des conf rences restent assez vagues en voquant des pays en difficult mais sans les nommer Les mots sont importants M me si l ONU se doit de respecter certains codes de discours Gilbert Rist montre que le discours des institutions internationales est un discours de pouvoir et consensuel o l on donne une vision inqui tante de la situation mondiale 58 Partie 2 Impact sur les pratiques des organisations internationales dans les PED l ONU alli e des femmes Expression emprunt e la chercheure Jules Falquet avant de laisser entrevoir des progr s et un espoir si et seulement si les pr conisations donn es sont suivies Section 3 Les errements de l action onusienne
2. 33 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien Partie 2 Impact sur les pratiques des organisations internationales dans les PED l ONU alli e des femmes Le champ du d veloppement et des th ories et pratiques qui lui sont associ es est en renouvellement constant marqu par l introduction fr quente de nouvelles dimensions un concept d j complexe Les pratiques des diff rents acteurs ont ainsi t transform es par l volution des approches sur le d veloppement et notamment les r flexions actuelles sur la n cessit d un d veloppement visage humain qui prot ge l environnement et donne chacun hommes et femmes l opportunit d largir ses possibilit s 7 C est sous l impulsion de sp cialistes des sciences sociales et conomiques de mouvements associatifs et revendicatifs notamment f ministes et de l activisme de certaines organisations internationales ou nationales tatiques ou appartenant la soci t civile ONG que ces transformations dans la vision et la pratique du d veloppement ont progressivement eu lieu C est ainsi que depuis une quarantaine d ann es les analyses en termes de femmes genre et d veloppement port es l origine en particulier par les f ministes et mouvements de femmes sont devenues un point central de r flexions trouvant un cho dans les actions et discours de certains gouvernements mais aussi
3. Si l apparition de la notion de genre intervient d s les ann es 1970 c est surtout partir des ann es 1990 en r ponse aux critiques adress es aux approches pr c dentes et leur incapacit donner des explications concr tes des in galit s persistantes et de la subordination des femmes que l on assiste la g n ralisation des crits et programmes insistant sur le genre J Scott 2000 C est ce moment qu merge vraiment l approche Genre et D veloppement GED formul e surtout par des f ministes de tradition socialiste qui se caract rise principalement par la volont de recentrer les programmes de d veloppement sur les relations de genre et les rapports de pouvoirs plut t que de s int resser aux femmes seulement Hommes et femmes sont pris en compte ensemble et ce refus de consid rer les femmes s par ment vient de la prise de conscience que leur condition r sulte des relations sociales et de pouvoir qui s instaurent entre les genres et sont transmises et incorpor es Il est alors soulign que des programmes s adressant uniquement aux femmes mais qui n analysent pas les constructions sociales responsables des in galit s se solderont par des checs De fait l approche GED ne se focalise pas simplement sur le travail productif et g n rateur de revenus des femmes comme le courant IFD L approche de genre est transversale et s int resse au monde du travail la participation la vie politique mais aussi l
4. ces droits fondamentaux inali nables et universels de la personne auxquels les femmes et fillettes doivent avoir acc s sans condition Rapport de la Conf rence de P kin 1995 En 1994 a lieu la Conf rence Internationale sur la Population et le D veloppement au Caire o les droits des femmes en mati re de sant sexuelle et reproductive sont voqu s en affirmant notamment le droit de chacun e ma triser sa f condit et r aliser sa guise sa vie reproductive Association f3e 2010 En 2000 l ONU organise un Sommet du Mill naire afin d laborer des strat gies et mettre en place des mesures adapt es aux nouveaux d fis du XXIe Si cle A l issue de ce sommet qui avait t pr par pendant deux ans gr ce des campagnes d information 189 tats adoptent les huit Objectifs du Mill naire pour le D veloppement OMD compos s de dix huit cibles et quarante huit indicateurs de suivi qui placent l tre humain au centre de toutes les pr occupations et de toutes les politiques Fait anecdotique le site de l ONU fait un compte rebours des jours restant jusqu la date butoir de la r alisation de ces OMD savoir en 2015 Trois des huit objectifs concernent sp cialement la question des femmes tout d abord l objectif 3 vise la promotion de l galit des sexes et l autonomisation des femmes vocable emprunt aux recherches f ministes notamment Deuxi mement l objectif 5 concerne l am lioration d
5. des pays d velopp s et industrialis s du Nord qui ont atteint le progr s et qui constitueraient ainsi des mod les imiter Peu peu il va y avoir des tentatives de d tachement de cette vision occidentalo centr e avec l mergence d alternatives au et du d veloppement qui mettront en outre en valeur une plus grande diversit des acteurs intervenant dans ce champ Section 1 La longue histoire d un d veloppement vu sous le prisme de l conomie et de la croissance Les premiers mod les de d veloppement ou la supr matie de la dimension conomique 12 Partie 1 Le renouvellement des th ories du d veloppement la promotion des femmes et de leur participation au d veloppement Ce sont des mod les surtout d inspiration marxiste n o marxiste et lib rale qui constituent les premi res tapes de la r flexion sur le d veloppement partir de la fin des ann es 1940 jusqu au milieu des ann es 1970 Bien que porteurs d une id ologie a priori antagoniste ils se rejoignent sur certains points comme sur le r le de la croissance et de l conomie dans le d veloppement Ce dernier est alors largement assimil la notion de croissance conomique J R Legout 2001 et c est en termes de retard conomique que les premiers travaux appr hend rent le sous d veloppement en faisant de la composante qualitative et des taux de croissance les indicateurs par excellence des niveaux de d veloppement Il est certes b
6. l ethnie le sexe C Verschuur 2009 L Toupin 1998 Ce courant souligne donc l h t rog n it des conditions des femmes Un co f minisme ou f minisme environnementaliste merge galement dans les ann es 1980 1990 faisant une analogie entre oppression des femmes et oppression de la nature Enfin dans les ann es 1980 galement apparaissent des approches f ministes dites postcoloniales men es surtout par des chercheures et activistes des pays du Sud ou issues de la migration et des minorit s qui insistent elles aussi sur l intersectionnalit des rapports de domination De plus elles d noncent et d construisent l image coloniale et homog n isante de la femme du Sud qui serait celle d une femme muette d munie impuissante victime vuln rable traditionnelle alors que l image de la femme occidentale est celle d une femme duqu e moderne contr lant corps et sexualit qui aurait la libert de prendre ses d cisions C Verschuur 2009 p 790 6 Cit e par Erik Neveu et Christine Guionnet dans leur ouvrage F minins masculins sociologie du genre 2009 p 20 Cf bibliographie Nous faisons ici une pr sentation tr s globale mais il faut rappeler que les postulats l int rieur de chacun de ces p les varient par exemple selon les pays d o l existence de sous approches radicales mat rialistes ou radicales de la diff rence dans ce cas l les courant de la sp cificit
7. repr sent es par des femmes Mexico Copenhague Nairobi de P kin tats 133 dont 145 157 189 113 sont intergouvernementales ONG accr dit es 114 x x 4000 Participation totale la x x xX 17000 conf rence officielle Participants au forum 4000 xX 15000 35000 parall le Organes et programmes 7 13 18 16 des Nations Unies Institutions sp cialis es 7 5 8 12 Organisations 8 10 17 26 Source R alis par nos soins partir des diff rents rapports des conf rences mondiales sur les femmes Les conf rences et conventions qui font r f rence aux femmes Diverses autres conf rences et conventions men es sous l gide des Nations Unies font galement la promotion de l galit hommes femmes de la d fense des droits de ces derni res ainsi que de leur place dans le d veloppement comme actrices et non comme simples b n ficiaires de programmes d aide On peut tout d abord citer la Conf rence Mondiale sur l environnement et le d veloppement de 1992 ou Sommet de la Terre Rio qui titre son chapitre 24 Action mondiale des femmes pour le d veloppement durable et avance dans le principe 20 de l Agenda 21 ratifi pendant la Conf rence que les femmes ont un r le vital dans la gestion de l environnement et le d veloppement leur pleine participation est essentielle la r alisation d un d veloppement durable Un an plus t t au cours du Premier Congr s Mondial des Femmes
8. et de la f mell it Cf L Toupin 1998 Cf bibliographie 25 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien L action des f ministes dans le champ du d veloppement Apr s avoir pr sent l volution de la pens e f ministe qui nous l avons vu est tr s h t rog ne nous allons d sormais nous int resser aux apports concrets du f minisme en g n ral pour le champ du d veloppement Si les sciences sociales s int ressent de plus en plus la condition f minine et au d veloppement Huguette Dagenais et Denise Pich d clarent toutefois que ce sont sans l ombre d un doute les f ministes qui ont pouss le plus fond la critique des th ories et des actions de d veloppement notamment en d montrant le r le cl des rapports de sexe C Verschuur bis 2009 p 18 Tout d abord sur le plan th orique et de la recherche les f ministes d abord au Nord et surtout dans les pays anglo saxons ont contribu la cr ation d un nouveau champ du savoir portant sur la relation femmes puis genre et d veloppement Les d partements de recherches consacr s aux women s studies tudes f ministes puis aux gender studies tudes sur le genre se sont multipli s et la litt rature s est toff e Alors que les femmes avaient t oubli es des discours et pratiques sur le d veloppement les analyses r alis es par des chercheur e s o
9. quant une r cup ration suppos e de l ONU des th matiques et luttes f ministes en particulier Certains vont m me jusqu avancer que l ONU plus que d instrumentaliser les concepts apport s par les mouvements sociaux et f ministes ce que nous verrons plus loin pr nerait une gouvernance participative dans un but de neutralisation de ces mouvements et d imposition d un discours consensuel sur le d veloppement D s la premi re conf rence organis e Mexico en 1975 des f ministes ont critiqu l ONU pour avoir men une strat gie de r cup ration de leur mouvement et commencent s organiser pour exprimer leur m contentement et faire entendre vraiment leur voix J Falquet 2003 Vingt ans plus tard la mainmise de l ONU sur le mouvement et son monopole du th me des femmes et du d veloppement semble s tendre encore davantage lorsque l organisation organise la fois la partie officielle et gouvernementale de la conf rence mais galement le forum des ONG Les v nements commencent alors tre totalement chapeaut s par l ONU J Falquet 2008 et 2003 Jules Falquet fait ainsi le r cit de l organisation de la Conf rence de P kin dans son ouvrage De gr ou de force les femmes dans la mondialisation Elle y affirme que l ONU y a r glement les changes entre la conf rence officielle et les mouvements sociaux et ONG Ainsi le forum parall le s est d roul quelques jours avant la conf rence dans
10. volution de la situation dans les PED et valuer les r sultats des programmes mis en place a longtemps t le PIB Pourtant la croissance conomique n est pas n cessairement synonyme de d veloppement conomique et social Tout d pend entre autres de la r partition des richesses et les analyses globales en termes de PIB peuvent ainsi cacher des disparit s l int rieur des r gions et pays observ s Aucun indicateur d sagr g selon les sexes ne s int ressait donc vraiment la situation particuli re des femmes ce qui rendait difficile la fois un changement d approche leur gard et la prise de conscience de leur condition C est aussi en cela que les femmes sont des oubli es du d veloppement les mesures du d veloppement ne pr taient pas suffisamment attention l h t rog n it des situations entre soci t s r gions d un pays sexes etc On peut prendre le travail f minin en exemple en effet les syst mes de comptabilit nationale sous valuaient et c est encore souvent le cas aujourd hui les contributions des femmes au d veloppement conomique et social de leurs soci t s notamment en n ignorant pratiquement les activit s informelles ou non r mun r es ainsi que le travail domestique pourtant majoritairement effectu s par les femmes Ainsi gr ce des statistiques publi es en 1991 par les Nations Unies dans leur ouvrage Les femmes dans le monde Des chiffres et des id es 1970 199
11. 2002 Le d veloppement est donc d abord pr sent comme un rattrapage au niveau conomique par le passage synonyme de progr s d un secteur traditionnel un secteur capitaliste moderne caract ris par un secteur industriel dominant une forte croissance conomique une forte diff renciation et sp cialisation des r les et fonctions des investissements importants et des institutions d mocratiques J P Peemans 2002 Les propositions sont donc entre autres de favoriser 13 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien l industrialisation et l investissement la modernisation des structures agricoles l ouverture des march s et la participation au commerce international etc J P Peemans 2002 L un des auteurs principaux de ce mouvement est Walt Whitman Rostow qui en 1960 avec son c l bre ouvrage Les tapes de la croissance conomique entendait cr er un mod le universel et lin aire de d veloppement fond sur la croissance et le rattrapage des pays les moins d velopp s sur les plus d velopp s J R Legout 2001 On retrouve dans ce mod le la vision volutionniste optimiste et occidentalo centr e qui dominait l poque et dont nous avons d j dit quelques mots dans notre introduction partir des conclusions tir es de la situation des pays d velopp s il est avanc qu il existerait un mod le de d veloppement unique et incontournable une m
12. La mondialisation est loin d tre un ph nom ne r cent La premi re vague de mondialisation peut tre en effet dat e de la R volution Industrielle Toutefois c est la fin du XXe Si cle que l on assiste la v ritable mont e en puissance d une mondialisation n o lib rale qui remet en cause les id aux keyn siens dominants apr s la Seconde Guerre Mondiale et qui taient favorables une intervention accrue des tats et l mergence des tats Providence En effet dans les ann es 1980 on assiste un tournant n olib ral surtout aux tats Unis et en Grande Bretagne avec l accession au pouvoir de Ronald Reagan et Margaret Thatcher qui commencent appliquer les pr ceptes de th oriciens n olib raux comme Milton Friedman Apr s la Chute du Mur de Berlin et l effondrement de l URSS on assiste un d ploiement de cette doctrine favorisant conomie de march libre change et intervention minimum de l tat La mondialisation n olib rale qui s intensifie s appuie alors sur des organisations internationales puissantes que sont le FMI la Banque Mondiale ou encore l Organisation Mondiale du Commerce OMC J Falquet 2008 L ONU n est pas en reste Plusieurs exemples peuvent tre expos s tout d abord l allocution en 1998 du Secr taire G n ral de l organisation Kofi Annan au Forum de Davos o il souligne que dans le monde entier les pays sont en train d adopter la lib ralisation conomique et TA ni
13. Pour finir nous souhaitons introduire quelques pistes de r flexion sur les errements de l action onusienne en faveur des femmes Par errements nous entendrons deux aspects particuliers tout d abord nous l utiliserons comme synonyme de d rive dans le sens o l on voudra montrer que certaines politiques mises en place par l ONU pour les femmes peuvent paradoxalement leur tre d favorables Nous prendrons l exemple pr cis des politiques de micro cr dits Dans un second temps nous consid rerons les errements sous l angle d un bilan chiffr qui permet de constater que malgr des progr s incontestables les discours ont parfois du mal se concr tiser d o la persistance de graves in galit s Les d rives l exemple du micro cr dit Partant de la constatation que les paysans pauvres ne peuvent pas acc der au cr dit l id e est venue d accorder au monde rural des pr ts faibles taux pour investir dans les petites exploitations En r alisant une tude empirique dans le village de Jobra au Bangladesh juste apr s son ind pendance Mohammed Yunus se rend compte des effets positifs des micro pr ts notamment pour les femmes sur lesquelles il fait essentiellement porter son tude A Bellahcene et E Berthier et al 2006 Elles sont jug es non solvables par les organismes financiers et le micro pr t assurerait aux familles et aux femmes non seulement un moyen de vivre mais une dignit les conduirait
14. d veloppement sera consid r B Conte 2003 2004 La seconde remarque qui pourrait tre faite propos du concept de d veloppement est qu il semble bien difficile voire impossible d en donner une d finition qui soit la fois consensuelle et d finitive Malgr des utilisations plus anciennes du terme d veloppement la th orisation de ce concept est relativement r cente puisqu elle date de l apr s Seconde Guerre Mondiale La notion de d veloppement fait cependant l objet de d finitions controvers es et d interpr tations prot iformes J R Legout 2001 p 5 La coexistence et souvent la confrontation entre plusieurs mod les et th ories de d veloppement ont fait de ce champ un domaine d interactions et d influences entre plusieurs disciplines comme la sociologie l histoire l conomie l anthropologie J P Peemans 2002 Le d veloppement devient progressivement un objet privil gi des recherches universitaires et scientifiques un th me r current des discussions de certains mouvements sociaux et il est aujourd hui omnipr sent dans les pratiques et discours des instances de pouvoir aux niveaux national comme international Pour le PNUD le d veloppement est l largissement de la gamme des possibilit s offertes chacun et implique trois conditions essentielles vivre longtemps et en bonne sant acqu rir un savoir et avoir un acc s aux ressources n cessaires pour jouir d un niveau de v
15. dit miracle ou d sastre en ligne Le Monde 2010 page consult e le 17 Ao t 2013 lt http www lemonde fr idees article 2010 01 11 microcredit miracle ou desastre par esther duflo 1290110 3232 html gt LATOUCHE S Pour une soci t de d croissance en ligne Le Monde diplomatique 2003 page consult e le 19 Ao t 2013 lt http www monde diplomatique fr 2003 1 1 LATOUCHE 10651 gt OZDEN M Intervention au Forum mondial de la soci t civile Mondialisation et droits conomiques sociaux et culturels le r le de l ONU en ligne page consult e le 10 Ao t 2013 lt www worldcivilsociety org documents 16 22 ozden_ malik doc gt TOUPIN L Les courants de pens e f ministe en ligne Montr al Centre de documentation sur l ducation des adultes et la condition f minine Relais femmes 1998 page consult e le 25 Juillet 2013 lt http classiques uqac ca contemporains toupin_louise courants pensee feministe courants pensee feministe pdf gt RIST G sous la dir de Les mots du pouvoir sens et non sens de la rh torique internationale en ligne Mots les langages du politique 2004 page consult e le 16 Ao t 2013 lt http mots revues org 3613 gt Site de l Association ad quations Femmes et d veloppement durable en ligne page consult e le 2 Juin 2013 lt http www adequations org IMG article_ PDF article _a424 pdf gt Site de l association Ad quations Agenda d Action 2015 de
16. largement diff renci entre les pays entre les cat gories de revenus et entre les sexes Or les disparit s sont criantes Les femmes ont t exclues des avantages que donnaient le d veloppement et la mondialisation J Falquet 2008 On assiste de plus en plus un dualisme du march du travail entre emplois qualifi s non qualifi s temps plein temps partiel et les femmes sont touch es par une pr carisation de leurs emplois et les chiffres sur la pauvret montrent une f minisation de cette derni re Face ces effets n fastes qu elle contribue engendrer et qu elle ne peut nier l ONU semble se donner bonne conscience et bonne presse tout en tentant de regagner sa l gitimit en parlant de d veloppement humain de lutte contre la pauvret et de promotion des femmes J Falquet 2003 L ONU et les instances avec lesquelles elle est li e joueraient un r le pour att nuer les d g ts de la mondialisation et des programmes engag s par elles m mes Selon Jules Falquet on ne saurait leur attribuer une sorte de volont monolithique ou machiav lique Cependant les organisations internationales sont troitement unies dans un nouveau r le qui consiste enrober d une couche de persuasion consensuelle la domination occidentale n o coloniale et l imposition purement coercitive du n olib ralisme et les femmes jouent un r le central dans ce processus J Falquet 2008 p 45 9 Centre Europe Tiers Mond
17. mobilisations en faveur des femmes d s le XVe Si cle en France et surtout pendant la R volution fran aise C Guionnet et E Neveu 2009 C est Alexandre Dumas fils qu est souvent attribu e la premi re utilisation de l adjectif f ministe dans son ouvrage L homme femme en 1872 C Verschuur 2009 D apr s Christine Bard Dumas y utilise ce terme pour d signer la f minisation pathologique du sujet masculin c est dire pour prendre la d fense de la diff rence sexuelle menac e par le processus galitaire qui viriliserait les femmes C Bard 1999 p 27 C est toutefois en 1881 que Hubertine Auclert f ministe fran aise lui donne son sens moderne de lutte pour l galit et les droits des femmes C Guionnet et E Neveu 2009 C Verschuur 2009 Diff rents courants f ministes mais un point commun comprendre la subordination des femmes et sortir d un d veloppement androcentrique Il existe plusieurs typologies des courants de r flexion f ministes Nous avons cependant choisi d exposer de mani re simplifi e et concise les courants principaux car la compr hension de l mergence de ces mouvements de leurs revendications est n cessaire pour ensuite saisir en quoi la pens e f ministe s est r v l e d une importance particuli re pour le champ du d veloppement 4 Cit e par C Verschuur dans son article Quel genre R sistances et m sententes autour du mot genre dans le d vel
18. social politique culturel conomique n cessite la participation la fois des hommes et des femmes la Conf rence insiste sur la force de changement qu elles repr sentent et appelle des mesures internationales et nationales pour r soudre le probl me du sous d veloppement et modifier les structures socio conomiques in galitaires qui placent les 4 Assembl e G n rale des Nations Unies R solution 3010 sur l Ann e Internationale de la Femme 1972 en ligne page consult e le 23 Juillet 2013 lt http www un org french documents view_doc asp symbol A RES 3010 28XXVI1 29 amp Lang F gt 37 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien femmes dans une position inf rieure les discriminent Il est en effet rapport que les femmes repr sentent en 1980 50 de la population adulte au monde 1 3 de la force de travail officielle donc comptabilis e dans les conomies nationales qu elles effectuent les 2 3 de l ensemble des heures de travail mais qu elles ne per oivent que 1 10 du revenu mondial et d tiennent moins de 1 de la propri t mondiale Rapport de la Conf rence de Copenhague 1980 L am lioration du statut des femmes et la reconnaissance de leur r le dans le d veloppement sont donc pr sent es comme parties int grantes d un nouvel ordre conomique international devant tre fond sur l quit l galit l interd pendance et la coop
19. veloppement mais que ce sont les st r otypes leur encontre qui emp chent les programmes de d veloppement de comprendre et donc de satisfaire correctement leurs besoins r els M F Labrecque 2009 Par cette approche Femmes et D veloppement FED on souhaite donc r valuer le potentiel des femmes dans le d veloppement en analysant davantage les liens entre femmes et d veloppement E M Rathgeber 1989 Cependant la fronti re entre IFD et FED tant tr s floue nous n allons pas d tailler davantage cette approche FED L approche Genre et D veloppement GED Avant d expliquer les postulats principaux de cette nouvelle mani re d appr hender la question femmes et d veloppement nous allons montrer comment la notion de genre s est peu peu substitu e la notion de sexe et comment un nouveau champ de connaissances sur le genre est apparu C est dans les ann es 1970 que le terme gender est introduit dans la litt rature anglo saxonne par des f ministes et chercheur e s en sciences sociales comme par exemple Ann Oakley dans son ouvrage de 1972 titr Gender and society qui est souvent cit e comme tant une pionni re dans la formulation de ce concept Il se popularise et se g n ralise ensuite en Europe continentale non sans r ticence toutefois Jeanne Bisilliat note que le mot anglais gender d signe le sexe f minin et masculin socialement construit en m me temps qu un
20. 43 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien Nous pourrions citer de nombreuses conf rences et conventions comme par exemple la Convention sur l limination de toutes les formes de discrimination l encontre des femmes entr e en vigueur en 1981 ou encore la D claration sur l limination de la violence l gard des femmes datant de 1993 etc Ces conf rences ont toutes fait ressortir l id e selon laquelle progr s paix d veloppement ne pourront tre atteints sans la participation gale des femmes et des hommes Elles sont aussi le reflet de la pr occupation de l ONU pour les droits humains et pour la condition des femmes Ce projet humaniste se concr tise galement par la mise en place de nombreux outils et indicateurs Section 2 Les outils et indicateurs Dans son intervention cl turant la Conf rence de P kin le Secr taire G n ral de l ONU Boutros Boutros Ghali d clare le programme d action confie de lourdes responsabilit s aux organismes des Nations Unies Il leur demande de jouer un r le clef de suivi d ex cution et de contr le Il exige par l m me des Nations Unies qu elles s engagent et qu elles mobilisent leurs capacit s Rapport de la Conf rence de P kin 1995 p 229 Cette citation est la parfaite illustration du r le pris par l ONU depuis que la question des femmes occupe une place centrale dans les r flexions et pratiques de
21. A i 76 5 politique et il insiste sur le r le essentiel des forces du march Ensuite on peut citer le compte rendu d une s ance de l Assembl e G n rale en 1997 qui favorise la privatisation la d r glementation et demande aux pays de continuer dans cette voie des fins de croissance conomique et de d veloppement durable 7 On a l impression de revenir ici dans les premiers mod les de d veloppement sur la modernisation avec la croissance conomique comme voie privil gi e vers le d veloppement De m me dans son rapport l Assembl e g n rale intitul L esprit d entreprise et la privatisation au service de la croissance conomique et du d veloppement durable Kofi Annan pr sente la mondialisation n olib rale comme b n fique Enfin en se faisant l alli e des acteurs centraux de la mondialisation n olib rale que sont les FMN et en les qualifiant de partenaires La premi re exp rimentation n olib rale se fait en 1973 au Chili la suite du coup d Etat du G n ral Pinochet qui met fin la pr sidence du socialo marxiste Salvador Allende 1 Cit par Malik zden co directeur du Centre Europe Tiers Monde CETIM au cours d une intervention au Forum mondial de la soci t civile 2002 Cf bibliographie i Assembl e G n rale des Nations Unies Les entreprises et le d veloppement Rapport A 52 L 70 en ligne page consult e le 7 Ao t 2013 lt http www un o
22. CUNHA NEVES A Femmes et d veloppement au Br sil Revue Tiers Monde 1980 tome 21 n 84 p 893 898 CARTIER BRESSON J et al Les mots du d veloppement trajectoires et pouvoirs Revue Tiers Monde 2009 n 200 p 725 734 FALQUET J L ONU alli e des femmes Multitudes 2003 no 11 p 179 191 LABRECQUE M F De IFD l ONU Femmes quatre d cennies sur la voie du d veloppement Sahel agroforesterie 2009 2010 num ro sp cial n 13 et 14 p 3 5 MAYOUX L Beyond naivety Women Gender Inequality and Participatory Development Development and Change 1995 Vol 26 p 235 258 NIMAGA B Genre et agroforesterie un guide pratique pour les chercheurs Sahel agroforesterie 2009 2010 num ro sp cial n 13 et 14 p 12 15 RATHGEBER E M WID WAD GAD Trends in Research and Practice The Journal of Developing Areas 1990 Vol 24 n 4 p 489 502 RYCKMANS H MAQUESTIAU P Population et d veloppement galit de genre et droits des femmes Mondes en d veloppement 2008 n 142 p 67 82 VERSCHUUR C Quel genre R sistances et m sententes autour du mot genre dans le d veloppement Revue Tiers Monde 2009 n 200 p 785 808 Ouvrages BEN SALAH T Institutions internationales Paris A Colin 2005 329 p Collection Compact Droit BERR E A la recherche d un autre d veloppement In Berr E et Harribey J M sous la
23. Labrecque 2009 Elle suppose de consid rer et de comprendre l h t rog n it des r les des situations des femmes et des hommes car ils peuvent varier selon les poques et selon les soci t s Ainsi Christine Verschuur avance les constructions sociales des f minit s et masculinit s sont vari es et changent selon les rapports de classe de race les poques historiques les contextes culturels C Verschuur 2009 p 794 Ces rapports de genre ne sont immuables et peuvent voluer ce qui implique que la condition des femmes peut se transformer J Bisilliat 2000 Enfin une derni re caract ristique du courant GED est ce qui est qualifi par les sp cialistes d intersectionnalit c est dire que contrairement aux approches pr c dentes le GED insiste sur l articulation du genre avec d autres dimensions comme la classe sociale la race etc C Verschuur 2009 Les femmes ne sont pas vues comme un groupe homog ne la cat gorie femme si l on peut s exprimer ainsi tant travers e par diff rents clivages qu ils soient de classe de race ou d ethnie et ces diff rents clivages ont un effet cumulatif aux in galit s de genre d o la n cessit de les prendre en compte Pour conclure nous pouvons noter que l une des principales pr conisations de ce mouvement est d int grer le principe d galit des genres dans l ensemble des politiques li es au d veloppement et tous les stades de leur formu
24. WID at least initially was that there was little questioning of the aims of development or the processes by which development is to be achieved 5 Ceci expliquant notamment pourquoi par exemple dans le rapport de la Conf rence Mondiale des Nations Unies sur les Femmes P kin 1995 le terme genre n appara t pas alors que dans la version anglaise du rapport gender est fr quemment utilis En fran ais le mot gender est souvent traduit comme relations sociales de sexe J Bisilliat 2000 30 Partie 1 Le renouvellement des th ories du d veloppement la promotion des femmes et de leur participation au d veloppement elle est pr sente la fois l tat objectiv dans les choses dans la maison par exemple dont toutes les parties sont sexu es dans tout le monde social et l tat incorpor dans les corps dans les habitus des agents fonctionnant comme syst mes de sch mes de perception de pens e et d action P Bourdieu 1998 p 21 Les activit s r les statuts assign s aux hommes et aux femmes dans la soci t ne sont en rien un ph nom ne naturel mais d coulent d une construction sociale aid s par les traditions et coutumes les institutions de socialisation la famille l cole la religion le monde du travail voire le syst me politique etc qui permettent de transmettre et de reproduire ce dualisme entre les individus de la soci t C Guionnet et E Ne
25. Women s Committee of the Washington DC Chapter of the Society for International Development l appellation Women in Development se popularise rapidement E M Rathgeber 1989 Plusieurs caract ristiques de ce mod le peuvent tre mentionn es tout d abord les th oricien ne s de l approche IFD s attaquent l invisibilit et l exclusion 40 Traduit en 1983 en fran ais sous le titre La femme face au d veloppement conomique 1 En anglais Women in Development WID 2 En anglais Women and Development WAD i En anglais Gender and Development GAD 28 Partie 1 Le renouvellement des th ories du d veloppement la promotion des femmes et de leur participation au d veloppement des femmes du processus de d veloppement mais galement au manque de statistiques sur leurs activit s Ce courant se caract rise donc principalement par le fait qu il tente de r pondre aux besoins des femmes travers la promotion de projets et programmes sp cifiques destination de ces derni res c est dire en les prenant en compte de mani re isol e du reste de la soci t Si les pratiques et discours sur le d veloppement taient critiqu s pour leur insensibilit la condition des femmes en cr ant peu de projets en leur faveur dans le cas de l approche IFD les femmes deviennent au contraire les seules b n ficiaires de ces programmes M F Labrecque 2009 Cette approche insiste aussi sur la n cessit d lab
26. actrices du d veloppement L objectif de ce travail de recherche n est donc pas d entamer une r flexion sur les r les conomiques sociaux et soci taux des femmes dans les pays du Sud sujet pour lequel la litt rature est d j abondante et souvent illustr e par d int ressants cas d tudes mais de tenter d analyser les enjeux et cons quences d un d veloppement qui n est plus pens au neutre voire au masculin L analyse sera centr e sur l int gration de la question des femmes dans les actions et discours des agences internationales de coop ration au d veloppement et en particulier les instances de l Organisation des Nations Unies ONU agissant pour la promotion d un d veloppement humain et durable Avant d avancer nos hypoth ses de recherche et de faire un compte rendu de la litt rature qui existe sur le sujet nous allons d abord apporter quelques l ments de d finition Tout d abord nous allons nous int resser l Organisation des Nations Unies Le syst me des Nations Unies T Ben Salah 2005 p 192 est une vaste n buleuse d institutions organes fonds et programmes d action qui d pendent de son organisation proprement parler qui fut mise en place au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale pour tablir une nouvelle sc ne de dialogue au niveau international T Ben Salah 2005 Dans ses premi res ann es l ONU uvre surtout la protection de la paix et de la s curit internationales
27. aussi pour les donn es statistiques Nous nous sommes galement bas s sur l analyse des publications de l ONU en particulier les rapports annuels sur le d veloppement humain du PNUD et ceux de l entit des Nations Unies pour l autonomisation des femmes Les rapports des conf rences internationales de l ONU ont constitu un support principal pour analyser les raisons et les r sultats de l interventionnisme de cette organisation Nous avons d ailleurs utilis un logiciel d analyse de discours Tropes afin de mettre en avant les caract ristiques principales de la rh torique onusienne Au niveau spatio temporel nous avons adopt une approche centr e principalement sur les pays en d veloppement malgr quelques allusions aux pays d velopp s Enfin la p riode couverte par notre analyse s tend des ann es 1945 1950 jusqu nos jours m me si l attention sera concentr e davantage sur les ann es 1970 2010 Une pr cision doit tre apport e par ce que nous entendons par les termes opportunisme et humanisme Le premier sera utilis pour d signer qui compose avec les circonstances pour satisfaire ses propres int r ts Quant humanisme il sera compris comme la volont de donner priorit l tre humain et aux valeurs humaines Notre sujet peut tre probl matis comme suit En insistant de plus en plus sur le r le positif des femmes dans le processus de d veloppement de nouvelles approches
28. bes qui expriment le plus ces critiques Suite une analyse de ce mouvement Jules Falquet conclut que l instance onusienne mettant profit la l gitime volont des femmes de participer la d finition et la mise en place d un v ritable d veloppement ont labor une vaste strat gie de r cup ration et d instrumentalisation du mouvement f ministe et des femmes J Falquet 2008 p 125 En faisant appel la soci t civile ONG mouvements de femmes chercheures f ministes dans le cadre de cette bonne gouvernance participative et sensible au genre on peut penser que l ONU cherche se mettre l abri des critiques et att nuer la force des revendications Si par exemple on analyse les rapports finaux des conf rences internationales sur les femmes on peut noter qu ils ludent les tensions internes la conf rence et donnent l impression d une formidable entente entre les diff rents protagonistes en rappelant que les programmes d action ont t adopt s l unanimit Or s ils ne sont pas en int gralit retranscrits dans ces documents qui insistent sur le consensus il ne faut pas oublier que les d bats sont houleux et que les diff rentes parties prenantes ont des int r ts divers et des revendications diff rentes qui sont parfois pass s sous silence d monstration de consensus oblige En outre si les propositions du forum des ONG et des mouvements de femmes sont annonc s comme tant pris en c
29. de la r alisation de ce travail Merci galement Mme Samadia Sadouni pour avoir accept d tre deuxi me jur ma soutenance Je voudrais aussi remercier mes parents et ma s ur Laura pour leur soutien permanent et leur facult me redonner confiance Merci chacun d eux pour leur coute et leurs conseils lors de la r daction de ce m moire Ils furent une aide pr cieuse Une pens e particuli re tous mes camarades de labeur Sol ne Julie Charline Alexis et Johanne Introduction Introduction La France est pr te accueillir un premier forum des femmes francophones pour que nous puissions l encore porter ce message au monde du r le irrempla able des femmes notamment pour le d veloppement disait le Pr sident Fran ois Hollande au Sommet de la Francophonie Kinshasa le 13 Octobre 2012 D j sensibilis s la question du d veloppement dans les pays du Sud gr ce un module suivi au cours d une ann e d tudes l tranger c est ce discours qui a encore davantage veill notre curiosit et nous a pouss s nous int resser la th matique du r le et de la place des femmes dans le d veloppement Nous avons choisi d introduire notre sujet par une citation de Michelle Bachelet premi re et ancienne directrice ex cutive de l entit des Nations Unies pour l galit des sexes et l autonomisation des femmes ONU femmes qui r unit d apr s nous les aspects principaux qui servi
30. du Rapport sur le D veloppement Humain publi par le PNUD en 2011 et qui s est cristallis e r cemment autour de la lutte contre la pauvret l approfondissement de la d mocratie la promotion de l galit et la protection de 73 Programme des Nations Unies pour le D veloppement La gouvernance en faveur du d veloppement humain durable document de politique g n rale 1997 en ligne page consult e le 30 Juillet 2013 lt _ http mirror undp org magnet Docs UN98 21 PDF GOVERNA NCE IGSHD FRE Igshdfro pdf gt 51 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien l environnement Cependant on peut tenter de faire des hypoth ses sur des aspects moins reluisants de l action onusienne Les paragraphes qui suivent ont t largement inspir s des ouvrages et contributions de Jules Falquet sur les int r ts de l ONU la promotion d un d veloppement par et pour les femmes Ma tresse de conf rences en sociologie Jules Falquet en s appuyant sur les raisonnements de f ministes apporte sur ce sujet des critiques int ressantes que nous allons exposer Si la mise l agenda de l ONU de la promotion d une plus grande participation et reconnaissance du r le des femmes au d veloppement a t c l br e la fois par des politiciens des scientifiques et certains mouvements f ministes les avis ne sont pas unanimement positifs De plus en plus des critiques ont merg
31. e s et auteur e s f ministes et participant d une certaine mani re leur formulation en les institutionnalisant La premi re conf rence internationale sur la th matique femmes et d veloppement chapeaut e par l ONU se tient Mexico du 19 Juin au 2 Juillet 1975 co ncidant ainsi avec l Ann e Internationale de la Femme et la moiti de la deuxi me d cennie des Nations Unies pour le d veloppement 1970 1980 dont le plan strat gique comportait d j cet objectif Nous avons ici volontairement supprim la notion de genre car cette premi re conf rence se situe dans le champ de l approche IFD 36 Partie 2 Impact sur les pratiques des organisations internationales dans les PED l ONU alli e des femmes Expression emprunt e la chercheure Jules Falquet de promotion de l int gration des femmes dans le d veloppement Dans la d claration introduisant le rapport de la Conf rence il est reconnu que la situation subalterne et empreinte de discriminations et d in galit s des femmes doit faire l objet de changements massifs pour des raisons humanistes d abord en termes de justice sociale de droits humains mais aussi parce que les in galit s existantes sont un obstacle la d mocratie la paix et au d veloppement Ainsi d s le d but de la Conf rence sa secr taire g n rale finlandaise Mme Helvi Sipila d clare nous n avons que deux semaines devant nous pour mettre au point un
32. est donc surtout partir des ann es 1970 que l on assiste une v ritable effervescence au sein de l organisation onusienne pour promouvoir un autre d veloppement qui fasse participer et reconna tre hommes et femmes comme b n ficiaires et acteurs de d veloppement Quelques l ments centraux qui ont contribu cette mise l agenda de l ONU de la probl matique femmes genre et d veloppement peuvent tre voqu s tout d abord comme nous l avons montr le r le des f ministes 48 Organisation des Nations Unies Charte des Nations Unies 1945 en ligne page consult e le 10 Juillet 2013 lt http www un org fr documents charter pdf charter pdf gt 49 Organisation des Nations Unies Charte des Nations Unies 1945 en ligne page consult e le 10 Juillet 2013 lt http www un org fr documents charter pdf charter pdf gt Cf la section suivante pour une explication plus d taill e sur son action Organisation des Nations Unies D claration Universelle des Droits de l Homme 1948 en ligne page consult e le 10 Juillet 2013 lt http www un org fr documents udhr gt Assembl e G n rale des Nations Unies R solution 3010 sur l Ann e Internationale de la Femme 1972 en ligne page consult e le 23 Juillet 2013 lt http www un org french documents view_doc asp symbol A RES 3010 28XXV11 29 amp Lang F gt 35 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou oppor
33. forme de consensus global autour de ce terme tout en vin ant peu peu les dissensions le rendant au final universel et banalis J Cartier Bresson et al 2009 p 728 Cartier Bresson souligne en effet que plus que le changement de vocabulaire ce qui importe ici est l unanimisme dans le rapport aux mots personne n est contre le d veloppement durable ou pour l augmentation de la pauvret J Cartier Bresson et al 2009 p 727 728 C est la d politisation la perte de sens et de caract re revendicatif des termes promus par les mouvements f ministes comme le genre le mainstreaming ou encore l empowerment qui sont mises en avant dans l analyse qui est faite des discours de l ONU On en arrive des mots plastiques appauvris de leurs r f rents et de leur substance abstraits au sens o leur certificat d origine et leur enracinement s mantique se sont perdus sauf peut tre dans le contexte de d part J Cartier Bresson et al 2009 p 730 Christine Verschuur explique par exemple comment la notion de genre dans les tudes f ministes a merg avant de se retrouver coopt e par les gouvernements mais surtout par les organisations internationales de d veloppement Banque Mondiale et ONU en t te 1 Int gration des femmes au d veloppement et Genre et d veloppement 56 Partie 2 Impact sur les pratiques des organisations internationales dans les PED l ONU alli e de
34. me voie vers le progr s que tous les pays peuvent et doivent suivre un id al atteindre un tat de gr ce dont les pays industrialis s et en particulier les tats Unis seraient les mod les S Tremblay 1999 p 12 Jean Philippe Peemans note en effet que l tude de Rostow offrait donc une synth se extraordinaire de la pens e am ricaine de la modernisation et de ses ambitions tre l image d un mod le universel d volution qui d bouchait sur l abondance condition de reproduire le chemin qui avait t ouvert par la saga du capitalisme occidental J P Peemans 2002 p 38 Dans le mod le de Rostow il est affirm que tous les pays quelque soit le stade de d veloppement un instant t devraient franchir les m mes tapes dans le m me ordre la soci t traditionnelle les conditions pr alables au d collage avec une accumulation accrue du capital le d collage la maturit et enfin la soci t de consommation de masse pourvu qu ils suivent le mode d emploi donn par les occidentaux et leurs repr sentants S Tremblay 1999 p 12 Cependant ce mod le est rapidement critiqu notamment pour son occidentalisme et parce qu il envisage un m me chemin de d veloppement sans s int resser aux conditions particuli res des pays et aux difficult s que peuvent rencontrer les Suds dans l insertion au sein de l conomie internationale laquelle ils ne sont pas pr par s et qui peu
35. notamment pour la lutte pour le droit de vote des femmes les suffragettes C Verschuur 2009 Pour ce courant la soci t capitaliste peut s am liorer si elle est r form e et si on la rend moins discriminatoire envers les femmes socialement politiquement et conomiquement C est dans la socialisation diff renci e selon les sexes que se trouvent justement les fondements des in galit s les st r otypes mentalit s se transmettent et perp tuent cette position subordonn e des femmes Ce courant met donc en avant en particulier l ducation comme facteur possible de changement et d am lioration L Toupin 1998 La seconde tendance est le f minisme de tradition marxiste qui se d veloppe surtout partir des ann es 1960 Dans ce courant c est le capitalisme et les rapports de production qui expliquent la subordination et l oppression des femmes et des deux sexes d ailleurs L Toupin 1998 La propri t priv e la division sexu e du travail et le patriarcat qui r sultent du syst me conomique capitaliste sont consid r s comme marquant le d but de cette oppression Les femmes sont cantonn es la sph re priv e et au travail domestique contrairement aux hommes associ s la sph re publique et travail de production M me lorsque les femmes entrent sur le march du travail elles doivent galement supporter les cons quences nuisibles du syst me capitaliste exploitation extorsion de la richesse
36. nous avons tent d en apporter une d finition il nous semble galement int ressant de montrer que sur le plan th orique le d veloppement est un concept dynamique qui a t source d int r t pour de nombreux chercheur e s mouvements sociaux et institutions nationales ou internationales et qu il a t sans cesse renouvel au fil des d cennies L objectif ici n est pas d exposer de mani re exhaustive tous les aspects des diff rentes th ories du d veloppement ni m me de chercher voquer l ensemble des courants mais plut t de passer en revue certaines des approches qui ont le plus marqu le champ du d veloppement afin de montrer le renouvellement de cette pens e dans le but de comprendre ensuite davantage la transformation des pratiques li es au d veloppement et en particulier celles de l ONU notamment lors de l int gration de la question des femmes Titre 1 L volution des approches sur le d veloppement Les premi res r flexions sur le d veloppement ont accord une place pr dominante des l ments conomiques et quantitatifs Toutefois assez rapidement d autres dimensions sont peu peu int gr es ce concept comme la culture le social ou l environnement De la m me mani re les premi res approches sont largement empreintes d volutionnisme voire d imp rialisme pr sentant le d veloppement comme une voie n cessaire et incontournable que tous les pays doivent suivre en adoptant les m thodes
37. pas pour ainsi dire de th orie g n rale et unique Et pour cause la pens e f ministe est bien trop complexe et diversifi e pour pouvoir r unir tous les courants sous la banni re unique d un f minisme Il convient davantage de parler de mouvements au pluriel ou des f minismes pour caract riser ces courants h t rog nes qui diff rent selon les r gions les poques les soci t s qui coexistent et parfois s opposent dans leurs revendications et le choix de leurs priorit s Toutefois pour des raisons pratiques nous parlerons ici de f minisme comme cat gorie d analyse mais sans oublier que ce sont en fait des mouvements tr s h t rog nes Nous consid rerons d apr s nos lectures qu une forme de base commune peut tre d finie comme suit il s agit d une prise de conscience d abord individuelle puis ensuite collective suivie d une r volte contre l arrangement des rapports de sexe et la position subordonn e que les femmes y occupent dans une soci t donn e un moment donn de son histoire Il s agit aussi d une lutte pour changer ces rapports et cette situation L Toupin 1998 p 10 Ceci va se traduire par l mergence de mouvements sociaux sur ces th matiques et une litt rature abondante majoritairement propos e par des femmes m me si les f ministes ne sont pas exclusivement f minines M me lorsque la notion de f minisme n existait pas encore il y eut tr s t t des
38. pauvres Dans bien des pays les femmes sont encore consid r es dans leur r le reproductif et leur potentiel est encore mal reconnu ce qui entra ne conjugu au difficile contexte international leur marginalisation et leur vuln rabilit Dans les strat gies prospectives d action atteindre d ici l an 2000 les gouvernements sont invit s s impliquer davantage pour assurer l galit des droits entre hommes et femmes dans des secteurs comme l ducation et l emploi Ils voient aussi s engager travailler l limination des st r otypes sexu s qui discriminent et inf riorisent les femmes Par la collecte et la diffusion d informations sur cette probl matique ils doivent en outre contribuer sensibiliser les populations et aider les femmes conna tre leurs droits Nations Unies 1991 Les objectifs se concentrent donc sur la participation sociale la vie politique et la prise de d cision Association f3e 2010 La premi re d cennie pour la femme s est caract ris e par la promotion d une approche correspondant au paradigme de l int gration des femmes au d veloppement avec des actions sp cifiquement tourn es vers les besoins des femmes dans la promotion d une justice sociale et d une quit mais sans toutefois v ritablement interroger les relations de pouvoir et la construction des r les sociaux Dans les sommaires et textes des rapports finaux des trois conf rences pr sent es intervient de nombreuses repris
39. permettant et encourageant l adoption de normes internationales et nationales Ce qui est reproch en r alit c est l instrumentalisation de ces concepts la mani re dont ils vont tre int gr s dans les discours et les programmes d action tout en perdant l essence politique et r formatrice que souhaitaient leur donner les mouvements sociaux et les chercheurs qui en sont l origine G Rist et al 2002 C est en ce sens que nous essaierons de montrer ici le caract re quelque peu opportuniste de l ONU en analysant l exemple pr cis de son utilisation de la notion d empowerment Une instrumentalisation et d politisation des concepts mis en avant par les f ministes Dans leurs rapports d activit leurs d clarations et programmes d action ainsi que dans les discours officiels et conf rences les praticiens du d veloppement font appel un vocabulaire calcul et sp cifique qu ils cr ent ou empruntent au domaine de la recherche en particulier aux sciences conomiques humaines et sociales et parfois aux mouvements sociaux et la soci t civile J Cartier Bresson et al 2009 Le dispositif s mantique de l ONU autour de la notion de d veloppement en termes de vocabulaire choisi et de construction et ordonnancement des phrases illustre d apr s certains ce processus de r utilisation et d appropriation L organisation ferait largement appel des valeurs id aux auxquels il serait difficile de s opposer cr ant ainsi une
40. processus de construction hi rarchique interd pendante et compl mentaire entre les hommes et les femmes J Bisilliat 2000 p 23 En effet l objectif de l introduction de la notion de genre est de se s parer de tout d terminisme biologique et de montrer que les in galit s les diff rences de r les de pouvoirs entre hommes et femmes qui taient auparavant consid r es comme naturelles parce que d coulant de caract ristiques biologiques distinctes sont en fait le r sultat d une construction sociale J Scott 2000 On trouve une origine de cette id e dans ce que disait Simone de Beauvoir en 1905 on ne na t pas femme on le devient Les analyses en termes de genre sont alors distinguer de celles en termes de sexe qui se r f rent aux seuls l ments physiques et biologiques pour expliquer les diff rences entre hommes et femmes Dans son ouvrage La domination masculine Pierre Bourdieu montre parfaitement comment s effectue cette construction sociale partir du sexe biologique et comment int rioris e elle influence et justifie en les naturalisant les conditions de vie de chacun des genres leurs in galit s de statut de pouvoir ou de position sociale La division entre les sexes para t tre dans l ordre des choses comme on dit parfois pour parler de ce qui est normal naturel au point d en tre in vitable 44 Traduit par nos soins Perhaps the greatest weakness of
41. re d cennie des Nations Unies pour la Femme se terminant en 1985 une nouvelle Conf rence mondiale est organis e cette occasion afin de tirer nouveau Au niveau du lexique utilis par la Conf rence pour qualifier les r alisations des pays d velopp s on trouve la notion de r sultats avec des adjectifs comme impressionnants par exemple A l inverse pour les PED la Conf rence ne fait allusion qu des initiatives des efforts 38 Partie 2 Impact sur les pratiques des organisations internationales dans les PED l ONU alli e des femmes Expression emprunt e la chercheure Jules Falquet des conclusions et enseignements de la d cennie pass e C est donc Nairobi du 15 au 26 Juillet 1985 qu a lieu la Conf rence Mondiale charg e d examiner et valuer les r sultats de la d cennie des Nations Unies pour la Femme A cette occasion et dans un contexte de crise conomique grave dans les PED surtout les r alisations des ann es ant rieures sont examin es mais s ajoute cet examen une vision sur le long terme avec l adoption d un document intitul Strat gies prospectives d action pour la femme d ici l an 2000 Sign par les 157 tats pr sents ce document montre que la premi re d cennie n a atteint que certains de ses objectifs et que les efforts doivent tre intensifi s pour combattre une pauvret croissante et l augmentation du foss entre les pays riches et les pays
42. rence au titre du Rapport sur le D veloppement Humain 2001 Pour une mondialisation visage humain 53 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien La mondialisation est un ph nom ne multidimensionnel et complexe Elle est la fois culturelle politique sociale conomique et pourrait tre d finie de mani re simplifi e comme la cr ation d interd pendances croissantes entre les nations et les populations ainsi que comme l acc l ration de la circulation des marchandises des capitaux et des personnes Elle est l origine d une r organisation des syst mes et modes de production division internationale du travail de consommation et se traduit notamment par une lib ralisation accrue des changes un accroissement des flux financiers et de capitaux l augmentation des mouvements de personnes la mont e en puissance de nouveaux acteurs Firmes Multinationales sur la sc ne internationale etc Elle se traduit en outre par des transformations conomiques et financi res avec des ph nom nes grande chelle de d r glementation de lev e des barri res l change et de d r gulation de toute puissance des march s financiers et sp culatifs Elle favoriserait aussi une forme d homog n isation du monde et des modes de vie avec l extension du mod le occidental dans des soci t s aux cultures et traditions pourtant bien diff rentes J Falquet 2008
43. se pla ant d une certaine mani re dans le prolongement de la Soci t des Nations cr e en 1919 premi re organisation vocation universelle T Ben Salah 2005 mais qui s tait montr e incapable d emp cher l clatement d un nouveau conflit mondial Sous l impulsion de la Grande Bretagne et des tats Unis la Charte de l Atlantique est sign e en 1941 premi re tape vers la construction de l organisation avec l espoir affirm par Winston Churchill et Franklin D Roosevelt d un avenir meilleur pour le monde entier Les n gociations se poursuivent avant m me la fin de la Deuxi me Guerre Mondiale et au d but Janvier 1942 vingt six Etats signent la D claration des Nations Unies Washington adh rant par la m me occasion la Charte de l Atlantique et s alliant dans la guerre contre les forces de l Axe C est la premi re fois que la formule Nations Unies est utilis e sugg r e par le Pr sident am ricain Franklin D Roosevelt ONU 2012 n impliquant toutefois pas seulement une alliance de circonstance mais aussi et surtout une nouvelle vision universelle associant toutes les nations dans la construction d un ordre international nouveau T Ben Salah 2005 p 204 Finalement du 25 Avril au 26 Juin 1945 les repr sentants de cinquante tats se r unissent San Francisco pour participer la Conf rence des Nations Unies sur l Organisation Internationale ONU 2012 La Charte des Natio
44. traits du consensus de Washington et des Programmes d Ajustement Structurel mis en place par les institutions de Bretton Woods des alternatives au d veloppement le courant de l apr s d veloppement et de d veloppement le courant de l autre d veloppement mergent et se renforcent Une nouvelle fois notre objectif n est pas de faire un r cit exhaustif de ces nouvelles approches et de leurs caract ristiques Nous souhaitons surtout montrer comment les r flexions relatives au d veloppement se sont renouvel es pour faire appara tre un concept plus sensible l tre humain l environnement et la participation de nouveaux acteurs Les alternatives au d veloppement les courants de l apr s d veloppement Notre sujet n tant pas d tudier les volont s de d passement du concept de d veloppement souvent consid r comme tant dans une impasse nous ne d taillerons que succinctement ce courant du post d veloppement Cette approche dont les tenants principaux sont par exemple Gilbert Rist Serge Latouche Fran ois Partant rejette la notion m me de d veloppement la consid rant comme un concept toxique comme le fruit d une croyance occidentale E Berr 2006 p 42 Face ce qu ils appellent la crise de l conomie monde hausse de la pauvret fortes globalisation et mondialisation des changes recherche d une croissance illimit e d clin des tats Nations en raison de la croyance en
45. un endroit diff rent afin d viter les contacts Un seul bref rapport de la pr sidente du forum avait t pr sent la conf rence officielle Or il appara t que cette derni re avait t pr alablement d sign e par l ONU Ensuite l organisation voulait qu un seul document de recommandations par pays soit r alis impliquant que des repr sentants d ONG soient d sign s pour participer aux d l gations gouvernementales De plus l ONU avait d fini et d limit d embl e les th mes qui pouvaient tre abord s or la participation doit tre spontan e et comprendre autant de param tres que souhait s L ONU cr e alors un faux consensus Elle avait aussi indiqu les sources d informations et les types d indices et de statistiques qu elle souhaitait voir privil gier Si ce qui vient d tre expos et le fait qu elle ait propos des financements pour des tudes et le d placement de femmes pour participer la conf rence semblent tre des initiatives bienveillantes et positives on peut se demander aussi ce qu il en est de l ind pendance des tats ONG et mouvements f ministes et sociaux et de la force de contestation de ces mouvements Qu en est il galement des ONG f ministes ou non qui sont rattach es une d l gation gouvernementale et perdent ce qui fait leur essence m me leur caract re non gouvernemental De plus si le statut consultatif est accord aux seules ONG comment les mouvements f ministes pe
46. un march autor gulateur disparit s entre les inclus et exclus de l conomie monde multiplication des espaces d exclusion de marginalisation etc S Tremblay 1999 ces auteurs parlent de plus en plus d incapacit du d veloppement r pondre aux probl mes et nouveaux d fis et proposent un d passement de ce concept En r ponse cela et aux effets pervers d une croissance illimit e qu ils d noncent certains des tenants de ce courant comme Serge Latouche pr conisent par exemple comme alternative au d veloppement l entr e dans une soci t de la d croissance qu il d finit comme une soci t fond e sur la qualit plut t que sur la quantit sur la coop ration plut t que la comp tition une humanit lib r e de l conomisme se donnant la justice sociale comme objectif S Latouche 2003 Ils insistent notamment sur l importance du d veloppement de l conomie informelle de la solidarit dans les territoires exclus et marginalis s o peuvent 1 Syst me de mesures mis en place par la Banque Mondiale et le FMI pour lutter contre la dette des pays en d veloppement sur la base d une conditionnalit des pr ts d r glementation privatisation discipline budg taire etc 16 Partie 1 Le renouvellement des th ories du d veloppement la promotion des femmes et de leur participation au d veloppement se d velopper positivement de nouvelles formes de rapports sociaux et marchands S Tremb
47. 0 on peut faire plusieurs constats tout d abord en raison du cumul de leurs r les le temps de travail total des femmes 30 Traduit par nos soins That women might be an integral and essential element in development planning and implementation was also never contemplated Service des publications des Nations Unies The World s Women 1970 1990 Trends and Statistics New York Nations Unies 1991 p 18 2 Ouvrage d j r f renc dans sa version anglaise The World s Women 1970 1990 Trends and Statistics Les activit s reproductives soins aux enfants t ches domestiques etc les activit s productives de biens et services souvent dans le secteur informel et peu r mun r es et les activit s communautaires participation la vie de la communaut dont la participation politique dont elles sont souvent exclues sauf pour les activit s de b n volat par exemple Cf Association 21 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien est plus important que celui des hommes Ensuite une grande partie de ce temps de travail dans les PED est consacr e des activit s non r mun r es et ne figure donc pas dans le syst me de comptabilit nationale C est le cas du travail domestique du travail b n vole du secteur informel et de la production de subsistance par exemple la production agricole o elles sont une main d uvre importante qui sont sous val
48. 003 p 59 87 GUIONNET C NEVEU E F minins masculins sociologie du genre 2e d Paris Armand Colin 2009 430 p Collection Collection U Sociologie HOLVOET N Politique d aide et recherche en mati re de politique d aide selon une perspective de genre In Charlier S et Grenade S sous la dir de Les recherches en genre et d veloppement pour des politiques de d veloppement appropri es Bruxelles Commission Femmes et D veloppement 2009 p 89 108 INDA N L homme le sexe sur valu In Verschuur C et Bisilliat J sous la dir de Le genre un outil n cessaire Introduction une probl matique Paris l Harmattan Cahiers Genre et D veloppement n 1 2000 p 77 82 LEGOUTE J R D finir le d veloppement historique et dimensions d un concept plurivoque Montr al Groupe de recherche sur l int gration continentale Universit du Qu bec 2001 Cahier de recherche Vol 1 n 1 43 p MILLER C RAZAVI S From WID to GAD conceptual shifts in the women and development discourse Suisse United Nations Research Institute for Social Development 1995 55 p ONU ABC des Nations Unies Bruxelles Bruylant 2012 342 p PEEMANS J P Le d veloppement des peuples face la modernisation du monde essai sur les rapports entre l volution des th ories du d veloppement et les histoires du d veloppement r el dans la seconde moiti du XXe si cle Louvain la Neuve
49. Belgique Academia Bruylant 2002 534 p Collection Population et d veloppement PEET R Theories of development New York The Guilford Press 1999 234 p PICHE D DAGENAIS H Conceptions et pratiques du d veloppement contributions f ministes et perspectives d avenir In Verschuur C et Bisilliat J 67 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien sous la dir de Le genre un outil n cessaire Introduction une probl matique Paris l Harmattan Cahiers Genre et D veloppement n 1 2000 p 31 37 RIST G Le d veloppement histoire d une croyance occidentale 2e d Paris Presses de Sciences po 2001 442 p Collection R f rences in dites Service des publications des Nations Unies The World s Women 1970 1990 Trends and Statistics New York Nations Unies 1991 134 p TREMBLAY S Du concept de d veloppement au concept de l apr s d veloppement trajectoire et rep res th oriques Chicoutimi Universit du Qu bec Chicoutimi 1999 49 p Collection Travaux et tudes en d veloppement r gional VERSCHUUR C BISILLIAT J sous la dir de Le genre un outil n cessaire Introduction une probl matique Paris l Harmattan Cahiers Genre et D veloppement n 1 2000 260 p VERSCHUUR C bis tat de la recherche en genre et d veloppement Reconna tre un nouveau champ de savoir et d construire l i
50. Fonds de d veloppement des Nations Unies pour la femme USAID United States Agency for International Development WEAL Women s Equality Action League 75
51. ONU s est fait le porte parole Les tats les plus conservateurs notamment sont en effet largement susceptibles de freiner les avanc es que les conf rences ou les r solutions promeuvent Avec la mont e de l int grisme et du fondamentalisme religieux les femmes sont maintenues dans une position subalterne H Ryckmans et P Maquestiau 2008 On voit donc bien les diff rences entre les discours et les actes Pour illustrer ceci on peut prendre l exemple de la Convention contre toutes les Formes de Discriminations l gard des Femmes qui bien que ratifi e par 95 des tats membres de l ONU est contrainte par diverses r serves prises par certains tats sur des dispositions allant l encontre de leur tradition ce qui r duit la possibilit des femmes de disposer de l ensemble des droits contenus dans la Convention C est surtout le cas dans les pays du Maghreb du Moyen Orient et d Afrique Il est int ressant de noter en outre que les r sistances peuvent venir du syst me onusien lui m me Dans les instances de l ONU alors qu elles s y taient engag es la parit est encore loin d tre atteinte Les d partements strat giques notamment restent encore largement masculins S Bessis 2001 Perm ables au changement elles s int ressent encore beaucoup aux besoins sp cifiques des femmes plut t que d uvrer leur donner des droits et satisfaire leurs besoins strat giques On peut constater ceci dans les propositions faites d
52. Universit de Lyon Universit lumi re Lyon 2 Institut d tudes Politiques de Lyon La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien Defour Anna M moire de S minaire Acteurs pratiques et politiques de d veloppement dans les pays du Sud Sous la direction de Mme Audrey Baron Gutty Soutenu le 5 septembre 2013 Membres du jury Audrey Baron Gutty Samadia Sadouni Table des mati res D dicace Introduction Partie 1 Le renouvellement des th ories du d veloppement la promotion des femmes et de leur participation au d veloppement Titre 1 L volution des approches sur le d veloppement Section 1 La longue histoire d un d veloppement vu sous le prisme de l conomie et de la croissance Section 2 La recherche d alternatives une vision conomiste et quantitative du d veloppement Titre 2 La femme avenir du d veloppement Section 1 Les femmes dans les PED de 1945 1970 les oubli es du d veloppement Section 2 Le r le cl des f ministes dans la r valuation des apports positifs des femmes pour le d veloppement sortir les femmes de leur subordination et invisibilit Section 3 De l approche Int gration des Femmes au D veloppement IFD l approche genr e la constitution d un nouveau champ du savoir Partie 2 Impact sur les pratiques des organisations internationales dans l
53. a et commenc inverser la tendance actuelle 8 D ici 2015 avoir ma tris le paludisme et d autres maladies et avoir commenc inverser la tendance actuelle 9 Int grer les principes du d veloppement durable dans les politiques nationales et inverser la tendance actuelle la d perdition des ressources environnementales 10 D ici 2015 r duire de moiti le pourcentage de la population qui n a pas acc s de fa on durable un approvisionnement en eau potable 11 D ici 2020 am liorer sensiblement la vie d au moins 100 millions d habitants de taudis 8 Mettre en place un partenariat mondial pour le d veloppement 12 Poursuivre la mise en place d un syst me commercial et financier multilat ral ouvert fond sur des r gles pr visible et non discriminatoire Cela suppose un engagement en faveur d une bonne gouvernance du d veloppement et de la lutte contre la pauvret aux niveaux tant national qu international 13 S attaquer aux besoins particuliers des pays les moins avanc s La r alisation de cet objectif suppose l admission en franchise et hors contingents des produits export s par les PMA l application du programme renforc d all gement de la dette des PPTE et l annulation des dettes bilat rales envers les cr anciers officiels et l octroi d une APD plus g n reuse aux pays qui d montrent leur volont de lutter contre la pauvret 14 R pondre aux besoins particuliers des p
54. a vie domestique et au r le reproductif des femmes C Verschuur 2009 L objectif de cette approche est donc de corriger les relations in gales de genre de r v ler et consolider le pouvoir et les capacit s des femmes ainsi que d quilibrer davantage les rapports de pouvoir hommes femmes On s int resse donc la fois aux besoins pratiques court terme l mentaires et aux besoins dits strat giques 31 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien long terme en termes de participation au pouvoir d autonomie de reconnaissance sociale etc B Nimaga 2009 C est notamment dans ce cadre qu est formul e les notions d empowerment d finie pr c demment Contrairement aux approches pr c dentes l objectif n est donc pas la simple am lioration de la situation sanitaire alimentaire etc des femmes C est donc un courant anim par une vision qui combine la fois le court terme et le long terme et qui ne se focalise pas simplement sur la r duction des in galit s avec les hommes Puisque c est une approche que l on pourrait qualifier de relationnelle puisque fond e sur l analyse des relations sociales et interactions entre hommes et femmes et non simplement sur la mise en uvre de projets exclusivement f minins elle permet aux femmes d tre davantage reconnues comme actrices et partenaires des projets et du d veloppement au m me titre que les hommes M F
55. alit des sexes et l autonomisation des femmes ONU femmes instance cr e r cemment en 2010 et dont les principaux objectifs sont l limination de toute discrimination l encontre des femmes et des filles l autonomisation des femmes et l galit entre hommes et femmes en tant que partenaires et b n ficiaires du d veloppement des droits de l homme de l action humanitaire de la paix et de la s curit Le deuxi me l ment de d finition apporter est celui du d veloppement C est une notion complexe qui concerne des dimensions multiples et qui volue au cours du temps Pour en cerner les principaux enjeux et avant d exposer plus longuement dans notre expos les diff rents paradigmes qui se sont succ d il semble important de montrer comment cette notion est apparue et a t progressivement int gr e aussi bien dans le champ de la recherche en sciences sociales et conomiques que dans les discours en particulier des tats et des organisations internationales Ainsi Jean Philippe Peemans voque l existence d un paradoxe fondateur du d veloppement en soulignant que la pens e sur le d veloppement a d abord cherch construire le concept de d veloppement partir de son absence d finie comme le sous d veloppement vu comme le manque de d veloppement J P Peemans 2002 p 8 C est en effet l allocution du Pr sident am ricain Harry Truman lors du discours d investiture de son se
56. alit s de Genre en ligne page consult e le 22 Juillet 2013 lt http hdr undp org fr statistiques iig gt 69 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien Programme des Nations Unies pour le D veloppement La gouvernance en faveur du d veloppement humain durable document de politique g n rale 1997 en ligne page consult e le 30 Juillet 2013 lt http mirror undp org magnet Docs UN98 21 PDF IGOVERNA NCE IGSHD FRE Igshdfro pdf gt Programme des Nations Unies pour le D veloppement Rapports Mondiaux sur le D veloppement Humain en ligne page consult e r guli rement http hdr undp org fr rapports Programme des Nations Unies pour le D veloppement Origines de l approche du d veloppement humain en ligne page consult e le 18 Mai 2013 lt http hdr undp org fr devhumain origines gt The United Nations Non Governmental Liaison Service Division de la promotion de la femme en ligne page consult e le 22 Juillet 2013 lt http www un ngls org spip php page article s amp id_article 1450 gt UN Women A propos de l UNIFEM en ligne page consult e le 18 Juillet 2013 lt http www unifem org about index5695 html gt Autres instances Centre Europe Tiers Monde Droit au d veloppement et attitude des Nations Unies envers les soci t s transnationales en ligne page consult e le 7 Ao t 2013 lt http www cetim ch fr
57. ans les conf rences internationales sur les 12 objectifs de P kin la grande majorit sont consacr s la lutte contre les in galit s Plusieurs critiques avancent galement que l approche genre et d veloppement souvent revendiqu e par l ONU reste de l ordre du discours et que c est bien souvent encore l approche int gration des femmes au d veloppement qui perdure alors qu elle avait montr ses limites dans les premiers programmes mis en place 62 Conclusion Conclusion Pour conclure ce travail nous proc derons en trois tapes Apr s le bilan de notre d monstration nous voquerons les limites et difficult s rencontr es dans la r alisation de notre tude Puis nous terminerons en proposant de nouvelles perspectives de recherches L objectif principal de notre d marche tait d analyser comment apr s la Seconde Guerre Mondiale un nouveau concept cl le d veloppement merge et se g n ralise rapidement la fois dans les recherches acad miques et les pratiques des tats et surtout des nouvelles structures fortes de l apr s guerre savoir les organisations internationales et en particulier l ONU Si sa mission initiale tait d intervenir dans les domaines de la paix et de la s curit internationales l Organisation des Nations Unies tend progressivement ses champs d intervention et un v ritable complexe onusien se cr e autour de la question du d veloppement Parall lement ce dernier pens
58. ational tendu de ces derni res ann es notamment au niveau financier n est pas non plus tranger ces difficult s de mise en uvre de projets ambitieux En temps de crise les pays r duisent leur contribution ce qui met en danger l action des agences onusiennes en charge de la question des femmes Par exemple certes cas extr me alors que l Espagne tait le premier contributeur au budget de l ONU Femmes la fin de l ann e 2011 avec 31 millions de dollars US pour l ann e 2012 elle passe la 17 me place avec 2 millions de dollars US La question de l insuffisance des budgets consacr s la promotion des femmes est un fait ancien ainsi le budget de l UNIFEM en 2008 s levait environ 100 millions de dollars tandis que celui du PNUD quivalait environ 780 millions de dollars A Braudy 2009 p 60 Ensuite il s av re difficile pour l ONU de faire respecter leurs engagements aux tats Il est en effet fr quent que l institution se heurte des r ticences et r sistances la fois lors de la formulation des programmes et politiques ce qui d apr s Sophie Bessis donne lieu une propension la timidit des discours et l adoption de dispositions minimales en raison de la n cessit d obtenir le consensus S Bessis 2001 La mise en uvre est aussi difficile en raison des cultures des traditions et parfois d un manque de volont politique ce qui freine n cessairement l avancement des femmes dont l
59. au XIXe Si cle dans sa version anglaise governance c est au XXe Si cle que son utilisation dans des domaines vari s se g n ralise les politiques de d veloppement la mondialisation la communication etc Applicable aux secteurs priv comme public il est alors accompagn d adjectifs le reliant ces domaines la gouvernance d entreprise la gouvernance urbaine la gouvernance mondiale ou globale la bonne gouvernance etc L Atlani Duault 2005 Ce sont les deux derni res formes qui nous int ressent quant au domaine du d veloppement Plusieurs instances de gouvernances peuvent tre distingu es A Brody 2009 en particulier les gouvernements locaux et nationaux les institutions internationales les organisations de la soci t civile y compris les citoyens Dans le champ du d veloppement la gouvernance s exprime donc plusieurs niveaux national mondial et citoyen qui communiquent s influencent entre eux voire parfois s opposent On consid re souvent que c est la Banque Mondiale qui a introduit la premi re le concept de gouvernance dans le discours des organisations internationales la fin des ann es 1980 en faisant la promotion dans le cadre du Consensus de Washington et des Plans d Ajustement Structurel d une bonne gouvernance fond e notamment sur la transparence la responsabilit et une stricte discipline budg taire La Banque Mondiale d finit la gouvernance comme la mani re dont le pouv
60. aussi le progr s de l humanit Ces accents humanistes sont toutefois critiqu s par certains chercheur e et mouvements surtout f ministes qui accusent l ONU de faire parfois preuve d opportunisme Ils lui reprochent notamment de tenter d imposer un discours consensuel sur le d veloppement en appelant les mouvements sociaux participer sa d finition pour finalement mieux les neutraliser galement l ONU est pr sent e comme voulant s imposer en acteur central voire exclusif des approches et pratiques du d veloppement et de tenter d adoucir les effets n fastes d une mondialisation qu elle contribue favoriser Enfin l ONU dans sa strat gie de l gitimation s approprierait des concepts cl s d velopp s par les f ministes initiative a priori positive mais qui se transforme souvent en instrumentalisation et d politisation de ces concepts Notre recherche nous a naturellement men s d passer le paradoxe initial d un humanisme de l ONU qui serait pour certains teint d opportunisme et elle nous a permis implicitement d apporter une forme de r ponse conclusive notre probl matique En effet le bilan final mitig qui est fait des r alisations concr tes de l ONU nous am ne d placer notre angle d analyse sur l efficacit m me de l action onusienne th matique elle aussi source de vifs d bats politiques et acad miques Plus que la discussion humanisme 63 La promotion d un d veloppement par et pour les fe
61. ay dans Du concept de d veloppement au concept de l apr s d veloppement trajectoire et rep res th oriques 1999 Rapport Brundtland en ligne page consult e le 20 Mai 2013 lt http www diplomatie gouv fr fr sites odyssee developpement durable files 5 rapport_brundtland pdf 18 Partie 1 Le renouvellement des th ories du d veloppement la promotion des femmes et de leur participation au d veloppement Les approches du d veloppement ont volu parall lement une diversification des acteurs intervenant dans ce champ Si pendant de nombreuses ann es la structure tatique a t reconnue comme le principal acteur du d veloppement en termes de prise de d cisions ou de mise en uvre de programmes et d agendas partir des ann es 1970 on assiste un bouleversement de cet quilibre Le r le pr pond rant de l tat nation dans le d veloppement comme dans les domaines conomique et social serait d sormais transform plus que remis en cause par l mergence de nouveaux acteurs qui sont amen s peser de plus en plus dans ces secteurs La d finition de probl mes enjeux objectifs et solutions n est alors plus limit e au niveau national mais elle est soumise un changement d chelle et les tats doivent exercer leur souverainet aux c t s d acteurs transnationaux intergouvernementaux ou des organisations et agents non tatiques S Chant et C Mellwaine 2009 Il faut
62. ays enclav s et des petits tats insulaires en d veloppement en appliquant le Plan d action de la Barbade et les conclusions de la vingt deuxi me session extraordinaire de l Assembl e g n rale 15 Traiter globalement le probl me de la dette des pays en d veloppement par des mesures d ordre national et international propres rendre leur endettement viable long terme 16 En coop ration avec les pays en d veloppement formuler et appliquer des strat gies qui permettent aux jeunes de trouver un travail d cent et utile 17 En coop ration avec l industrie pharmaceutique rendre les m dicaments essentiels disponibles et abordables dans les pays en d veloppement 18 En coop ration avec le secteur priv faire en sorte que les avantages des nouvelles technologies en particulier les technologies de l information et de la communication soient accessibles tous 73 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien Source R alis partir de Organisation des Nations Unies Les Objectifs du Mill naire pour le D veloppement en ligne page consult e le 15 Juin 2013 lt http www un org fr millenniumgoals bkgd shtml gt Liste des abr viations ACDI Agence Canadienne de D veloppement International AEIA Agence Internationale de l nergie Atomique CEDAW Comit pour l limination de la Discrimination l gard des Femmes CNUCED Conf
63. c par de nombreux auteurs notamment f ministes comme nous le verrons par la suite Malgr quelques exceptions comme par exemple la D claration Universelle des Droits de l Homme de 1948 qui affirme le principe d galit entre hommes et femmes ou encore la mise en place d une Commission pour la Condition des Femmes au sein de l ONU d s 1946 le d veloppement reste longtemps lu au masculin et lorsque des projets sp cifiques sont faits pour les femmes elles restent consid r es comme b n ficiaires passives et non comme actrices du d veloppement Kate Young souligne en effet que les femmes 9 Cit e par Christine Verschuur dans son article Quel genre R sistances et m sententes autour du mot genre dans le d veloppement 2009 p 792 Cf bibliographie 20 Partie 1 Le renouvellement des th ories du d veloppement la promotion des femmes et de leur participation au d veloppement puissent tre un l ment essentiel et part enti re dans la planification et la mise en uvre du d veloppement n tait jamais envisag K Young 1993 p 19 De nombreux praticiens et th oriciens du d veloppement l poque taient convaincus que les besoins des femmes taient pris en charge au sein de la famille et que tout projet destin produire des avanc es pour le m nage b n ficierait automatiquement l ensemble de ses membres et aux femmes galement K Young 1993 Dans une telle persp
64. ccumulation de ressources documentaires et chiffr es permettent donc l organisation d adapter son discours la r alit du terrain d valuer les r sultats de ses programmes et de s interroger sur ses propres engagements pass s et venir Enfin cons quence de la politique de transparence de l ONU qui publie la grande majorit de ses r solutions rapports de conf rences descriptif de son fonctionnement et de ses organes etc qui le souhaite peut se tenir inform de l action de l organisation La cr ation d indicateurs Pour finir nous voudrions voquer comment l ONU va contribuer faire sortir les femmes de l invisibilit statistique dont nous avons parl dans notre premi re partie La mesure du d veloppement a toujours t un d fi particulier cr ant critiques red finitions mais tr s peu de consensus En 1990 en s inspirant des travaux de Amartya Sen le PNUD fait voluer les mesures du d veloppement qui pendant longtemps ont repos sur l analyse de l volution du PNB habitant et ajoute un volet humain au d veloppement en ne consid rant plus seulement la dimension conomique mais aussi des aspects de justice sociale et de bien tre M Bruyninckx 2009 L Indice de D veloppement Humain est introduit et prend en compte la sant par l esp rance de vie la naissance l ducation par la dur e moyenne de scolarisation des adultes de 25 ans et la dur e escompt e pour les enfants
65. cond mandat le 20 Janvier 1949 qui est souvent voqu e pour dater l introduction grande chelle de la notion de sous d veloppement et par extension de d veloppement Quatri mement il nous faut lancer un nouveau programme qui soit audacieux et qui mette les avantages de notre avance scientifique et de notre progr s industriel au service de l am lioration n Z z z 14 2o A et de la croissance des r gions sous d velopp es A l origine le d veloppement est donc pens en opposition au sous d veloppement et vise donc dans une approche occidentalo centr e voire h g monique appliquer aux pays dits sous d velopp s les m thodes et politiques qui ont favoris le progr s dans les pays d velopp s du Nord On a ici une vision naturaliste volutionniste et universaliste du d veloppement que nous d taillerons plus longuement dans une section de notre expos et selon laquelle tous les pays ont une vis e commune et incontournable suivre une m me voie vers le progr s et 2 En particulier dans le cadre des Objectifs du Mill naire pour le D veloppement que nous d taillerons plus loin Programme des Nations Unies pour le D veloppement PNUD en ligne page consult e le 11 Ao t 2013 lt http www undp org content undp fr home operations about_us html gt 13 ONU femmes en ligne page consult e le 11 Ao t 2013 lt http www unwomen org fr gt 4 Pr sident Harry Truma
66. conomiques De ce fait le statut des femmes tend les rendre institutionnellement socialement et conomiquement d pendantes IFAID 2001 p 8 C est en contribuant au maintien de la division sexuelle du travail qu ils consid raient comme naturelle au sein de la famille et des soci t s cause de discrimination et de subordination des femmes que les praticiens du d veloppement ont contribu les maintenir dans l invisibilit du processus du d veloppement IFAID 2001 f3e Fiches p dagogiques Genre et d veloppement en ligne page consult e le 15 D cembre 2012 lt http f3e asso fr IMG pdf 11_FICHES_WEB pdf gt 22 Partie 1 Le renouvellement des th ories du d veloppement la promotion des femmes et de leur participation au d veloppement Section 2 Le r le cl des f ministes dans la r valuation des apports positifs des femmes pour le d veloppement sortir les femmes de leur subordination et invisibilit Ce sont en particulier les tudes et mouvements f ministes qui permettront de red couvrir le potentiel des femmes et de prendre conscience des conditions discriminatoires et in galitaires dans lesquelles beaucoup d entre elles vivent Qu est ce que le f minisme Il s agit tout d abord de tenter d apporter une d finition de ce qu est ou de ce que peut tre le f minisme Cependant il faut faire une premi re remarque sur la notion de f minisme il n en existe
67. consult e le 20 Mai 2013 lt http www diplomatie gouv fr fr sites odyssee developpement durable files 5 rapport_brundtland pdf 70 Bibliographie Autres documents internet Association f3e Fiches p dagogiques Genre et d veloppement en ligne 2010 page consult e le 15 D cembre 2012 lt http f3e asso fr IMG pdf 11_FICHES WEB pdf gt BELLAHCENE A BERTHIER E CONTAT E Les micro cr dits bouleversent il la vie des plus pauvres en ligne 2005 2006 page consult e le 17 Ao t 2013 lt http denis dupre pagesperso orange fr GT 5 pdf gt BESSIS S Genre et D veloppement Th ories et mises en uvre des concepts dans le d veloppement L approche genre et les organisations internationales du discours l action en ligne 2001 page consult e le 10 Ao t 2013 lt http www ined fr coll_abidjan publis pdf session1 bessis pdf gt CONTE B La diversit des approches du d veloppement en ligne 2003 2004 page consult e le 18 D cembre 2012 lt http conte u bordeauxd fr Enseig Lic ecod docs_pdf DiversesApprochesDeveloppement pdf gt DE LAME D tudes de genre et d veloppement de l arch type la polyphonie en ligne Bulletin de l APAD 2000 n 20 p 1 11 page consult e le 12 Avril 2013 lt http apad revues org 227 gt Dictionnaire de la Langue Fran aise en ligne page consult e le 14 Ao t 2013 lt http dictio fr androcentriqu e gt DUFLO E Microcr
68. cr e etc L Toupin 1998 Pour les f ministes de tradition marxiste c est donc surtout le renversement du capitalisme et de la soci t de classes par la lutte conjointe des hommes et des femmes qui peut apporter du changement dans la condition des femmes Elles insistent galement sur la n cessit d instaurer des r formes visant notamment tablir une plus grande galit dans la soci t se rapprochant ainsi du mouvement f ministe lib ral galitaire m me si dans la tendance marxiste et socialiste l objectif final est de renverser le syst me conomique Elles encouragent en outre la sortie des femmes de la sph re domestique et la meilleure reconnaissance de leur r le productif Paradoxalement ces f ministes marxistes refusent de se d signer comme mouvement f ministe et ne font pas la promotion d une lutte autonome des femmes Plusieurs branches se d veloppent partir de ce socle commun Sans les d tailler nous pouvons en citer quelques unes le f minisme que Louise Toupin qualifie de populaire qui correspond d apr s elle au militantisme de nombre de femmes pauvres que ce soit dans les pays industrialis s ou les pays en d veloppement et qui appelle notamment une solidarit internationale entre les diff rents courants f ministes 35 an Fa TS Courant qui s inspire notamment de la th orie de l oppression des femmes de Marx et Engels dans leur ouvrage L origine de la fa
69. d abord comme le dit si bien Ester Boserup Au cours de ces derni res ann es un grand nombre de projets de recherche conf rences et s minaires a t consacr au th me Femmes et d veloppement Ceci n a rien d tonnant dans la mesure o ce th me se trouve la jonction de deux des principaux courants de la recherche mondiale actuelle dans les sciences sociales la condition f minine et le d veloppement conomique De ce fait une litt rature abondante est disponible sur les trois th mes cl s de notre sujet savoir le d veloppement les femmes l organisation des Nations Unies Mais de nombreux crits et contributions sous des angles diff rents et pour des analyses distinctes s int ressent comme nous la relation entre ces trois l ments M me si ainsi le probl me de manque de sources bibliographiques ne s est jamais pos une source en appelant une autre ceci nous a toutefois souvent conduits d passer le cadre de notre sujet anim s par l int r t que nous portions cette analyse Le tri entre toutes les informations collect es et la tendance toujours vouloir rajouter un petit l ment trouv ici et l a parfois rendu la r daction de ce m moire p rilleuse Plusieurs retours en arri re ont donc t n cessaires afin de rester dans les limites de la d monstration initiale que nous souhaitions r aliser Toujours au niveau de la litt rature utilis e on peut avancer cette fois ci une li
70. d organisations internationales au premier rang desquelles l ONU En effet le syst me onusien a progressivement int gr la question des femmes dans son discours et ses projets relatifs au d veloppement et il a jou un r le central de sensibilisation et de mobilisation de la communaut internationale sur cette probl matique qui avait jusque l t quasi totalement occult e par les agences de d veloppement et les gouvernements Depuis cette prise de conscience et les premi res conf rences programmes d action cr ations d institutions et d indicateurs statistiques qui en ont r sult l ONU n a eu de cesse de r it rer ses engagements sur l am lioration de la condition des femmes et sur la n cessit de leur participation part enti re comme actrices et b n ficiaires du d veloppement Titre 1 La mobilisation des analyses de femmes genre et d veloppement par l ONU une initiative a priori b n fique et humaniste 46 47 La pr occupation de l ONU pour le d veloppement les droits de l homme et la situation des femmes est ancienne Si l objectif lors de sa cr ation au lendemain de la Seconde Guerre Expression emprunt e la chercheure Jules Falquet En r f rence la d finition du d veloppement donn e par le PNUD Cf introduction 34 Partie 2 Impact sur les pratiques des organisations internationales dans les PED l ONU alli e des femmes Expression emprunt e la chercheure Ju
71. d une mauvaise allocation des ressources et d un manque de ressources cons cutif la crise conomique mondiale de cette p riode etc Par exemple il est soulign que si des l gislations ont t adopt es leur entr e en vigueur et leur respect restent encore peu visibles Sans citer le nom des pays concern s la Conf rence avance que dans certaines r gions notamment les secteurs ruraux le sort des femmes a m me empir au niveau des conditions d emploi et d ducation de l illettrisme etc Les progr s sont tr s h t rog nes entre les pays et les strates de population au sein d un m me territoire Ainsi ce sont surtout les femmes les plus pauvres qui ne voient pas leur situation s am liorer Rapport de la Conf rence de Copenhague 1980 De m me dans de nombreux pays toujours pas cit s les femmes n ont pas t suffisamment impliqu es dans la planification du d veloppement et souvent lorsque des projets leur encontre taient r alis s ils se fondaient sur des visions st r otyp es contribuant ainsi perp tuer les discriminations De ce fait il est d cid d tablir un nouveau plan d action pour poursuivre dans la voie entam e en 1975 avec une priorit donn e trois domaines o les efforts doivent tre en particulier entrepris et accentu s Association f3e 2010 l galit hommes femmes dans l acc s l ducation l gal acc s l emploi l gal acc s aux soins La premi
72. dans les premiers temps en termes quantitatifs et comme synonyme de croissance conomique voit sa conceptualisation voluer Les th ories du d veloppement surtout partir des ann es 1970 remettent en cause la vision conomiste initiale et mettent peu peu l accent sur les aspects sociaux culturels et conomiques du d veloppement Des alternatives commencent tre formul es dont l une men e principalement par des auteur e s et chercheur e s f ministes tente d introduire un changement dans une vision et une gestion du d veloppement qui taient trop souvent au neutre voire au masculin De mani re concomitante avec les nouveaux paradigmes insistant sur un d veloppement qui s appuie sur les populations locales et la soci t civile elle cherche rendre une visibilit aux femmes qu elle d crit comme bien souvent oubli es des approches et pratiques du d veloppement Elle fait alors la promotion d un d veloppement par et pour les femmes th me dont se saisira l ONU avec l organisation r guli re de conf rences internationales sur les femmes l adoption de normes et de conventions ainsi que l laboration d indicateurs visant faciliter la connaissance de la condition des femmes en particulier dans les PED et ainsi d adopter des strat gies appropri es Au nom de la justice sociale des droits humains et d une gouvernance participative et sensible au genre l ONU insiste sur le fait que le progr s des femmes est
73. de gender mainstreaming approche transversale de l galit des genres promue notamment par des f ministes sous l appellation approche int gr e En adoptant le programme d action les gouvernements s engagent donc prendre en compte la dimension de genre dans leurs institutions leurs politiques et en particulier ils doivent analyser les effets diff renci s de leurs d cisions sur chacun des genres De m me il y a une allusion quivoque au d terminisme biologique qui justifie dans certaines soci t s les in galit s et diff rences de statuts entre les hommes et les femmes Dans bien des pays les diff rences entre les r alisations et les activit s des femmes et des hommes sont toujours per ues comme tant les cons quences de diff rences biologiques immuables et non comme d coulant du r le d volu aux hommes et aux femmes par la soci t Rapport de la Conf rence de P kin 1995 p 14 Par l expression d coulant du r le d volu aux hommes et aux femmes par la soci t on retrouve bien ce que les tenants de l analyse de genre exposent savoir la construction sociale culturelle historique des diff renciations entre les deux sexes construction visible notamment dans la division sexuelle du travail D ailleurs en 1996 suite la Conf rence de P kin des Conclusions sur l int gration de la perspective de genre sont adopt es au sein de l ONU pour ent riner le tournant pris par le discours onu
74. de mani re bien visibles dans une couleur voyante et une police plus grande Enfin les rapports se concluent sur les fonds d affectation sp ciaux de l organisation en rappelant les montants et les projets d velopp s dans des pays choisis comme b n ficiaires des subventions accompagn du montant de ces subventions Les finances de l entit d penses recettes et contributions des pays sont ensuite d velopp es dans une section finale avant de donner les contacts des bureaux nationaux d ONU Femmes Si l on devait conclure sur l impression g n rale donn e par ces rapports on pourrait dire que ONU Femmes et l ONU dans sa globalit se place comme elle dit elle m me en porte drapeau mondial des femmes avec insistance et elle appara t presque comme voulant s imposer en acteur principal de cette lutte Un dernier exemple peut tre voqu la r cente publication par ONU Femmes d un ouvrage titr l avenir souhait par les femmes une vision du d veloppement durable pour tous semble attester du genre empathique des auteurs Le deuxi me document dont nous souhaiterions mettre en avant les aspects principaux ici dans le domaine de la rh torique et de la linguistique est la Conf rence des Nations Unies sur les Femmes P kin 1995 Toutefois conscients de nos limites m thodologiques sur l analyse des discours nous n voquerons que les traits les plus g n raux et visibles du discours onusien Pour cela nous u
75. dir de Le d veloppement en question s Pessac Presses Universitaires de Bordeaux 2006 p 29 54 BISILLIAT J Luttes f ministes et d veloppement une perspective historique In Verschuur C Bisilliat J sous la dir de Le genre un outil n cessaire Introduction 66 Bibliographie une probl matique Paris l Harmattan Cahiers Genre et D veloppement n 1 2000 p 19 30 BOURDIEU P La domination masculine Paris ditions du Seuil 1998 177 p BRODY A Genre et gouvernance Royaume Uni Bridge Development Gender 2009 85 p BRUYNINCKX M Int gration du genre dans les indicateurs statistiques de l valuation du d veloppement humain In Charlier S et Grenade S sous la dir de Les recherches en genre et d veloppement pour des politiques de d veloppement appropri es Bruxelles Commission Femmes et D veloppement 2009 p 75 82 CHANT S MELLWAINE C The development community from multilateral agencies to community based organisations In Geographies of Development in the 21st Century Royaume Uni Edward Elgar 2009 p 281 305 FALQUET J Genre et d veloppement une analyse critique des politiques des institutions internationales depuis la conf rence de P kin In Reysoo F et Verschuur C sous la dir de On m appelle r gner Mondialisation pouvoirs et rapports de genre Gen ve Institut Universitaire d tudes du D veloppement 2
76. e Droit au d veloppement et attitude des Nations Unies envers les soci t s transnationales en ligne page consult e le 7 Ao t 2013 lt http www cetim ch fr interventions_details_print php iid 120 gt 0 Centre Europe Tiers Monde Le r le des Nations Unies dans la promotion du droit au d veloppement en ligne page consult e le 7 Ao t 2013 lt http www c etim ch fr interventions_details_print php iid 143 gt 55 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien Section 2 L instrumentalisation des concepts de genre L affairement de l ONU autour de la question des femmes dans le d veloppement est soumis diverses critiques dont l une des plus importantes est sa r cup ration des th mes cl s des approches qui promeuvent une am lioration du statut des femmes et de leur reconnaissance en tant qu actrices du d veloppement Comme nous l avons vu l ONU a suivi dans ce qu elle affirme en tout cas les volutions du champ th orique impuls es par les auteur e s et chercheur e s f ministes en adoptant des positions dans ses discours et ses programmes d action qui se font l cho cons cutivement des analyses IFD et GED Cependant ce qui est critiqu n est pas tant cette r cup ration car elle a nous l avons vu galement permis de mettre en visibilit ces th mes d attirer la sensibilit de la communaut internationale sur cette probl matique tout en
77. e in gal du pouvoir et des responsabilit s de d cision tous les niveaux L in galit face aux structures et politiques conomiques toutes les formes d activit de production et l acc s aux ressources L insuffisance des m canismes de promotion de la femme tous les niveaux Les images st r otyp es des femmes et l in galit de l acc s et de 40 Partie 2 Impact sur les pratiques des organisations internationales dans les PED l ONU alli e des femmes Expression emprunt e la chercheure Jules Falquet petites filles et des violations de leurs droits la participation tous les syst mes de fondamentaux communication en particulier les m dias Source R alis par nos soins partir du Rapport de la Conf rence de P kin 1995 Beaucoup consid rent que la Conf rence de P kin marque l introduction de la notion de genre dans le champ international du d veloppement Il est souligner toutefois que ce terme n est jamais employ dans la version fran aise du rapport final de la Conf rence A peine parle t on de sa version anglaise gender Cependant si l on consulte la version anglaise alors on voit bien le changement de paradigme avec l utilisation fr quente du terme gender Si l on reprend le texte fran ais de nombreuses reprises ressortent toutefois des expressions que l on peut relier une perspective de genre Par exemple on retrouve la notion
78. e la D claration Universelle des Droits de l Homme qui tablit la base juridique de l galit hommes femmes gr ce l article 2 qui stipule chacun peut se pr valoir de tous les droits et de toutes les libert s proclam s dans la pr sente D claration sans distinction aucune notamment de race de couleur de sexe de langue de religion d opinion politique D claration Universelle des Droits de l Homme 1948 Article 2 Vingt ans plus tard en 1967 une D claration sur l limination de la Discrimination l gard des Femmes est sign e tandis qu en 1972 est prise la r solution 3010 par l Assembl e G n rale qui fait de l ann e 1975 la premi re Ann e Internationale de la Femme en r ponse aux pr occupations et int r ts croissants des chercheur e s et de la communaut internationale pour la question de la condition des femmes et de leur r le dans le d veloppement L Ann e Internationale de la Femme se voyait donner comme objectifs de favoriser l galit hommes femmes int grer davantage les femmes dans les efforts de d veloppement avec la mise en avant des contributions f minines dans toutes les dimensions du d veloppement l chelle locale nationale r gionale et mondiale et troisi mement de reconna tre le r le des femmes dans le maintien de la paix et de relations pacifiques ainsi que de coop ration entre les nations Assembl e G n rale des Nations Unies 1972 R solution 3010 C
79. e de pays sont d sormais ins r s dans la mondialisation ce qui leur a assur un d collage rapide au point qu ils peuvent m me parfois tre des concurrents dans certains domaines des pays du Nord Ils s ouvrent la comp tition internationale et accueillent des capitaux trangers Le Br sil par exemple est devenu un exportateur de produits agricoles et agroalimentaires de premier plan Plus globalement une dynamique de croissance a touch certains pays du Sud o des progr s remarquables ont t r alis s dans l agriculture dans l industrie y compris dans des branches de haute technologie Nombre d entre eux sont devenus des pays ateliers et acc dent cette cat gorie qu on nomme les pays mergents Si on fait fr quemment mention de ces pays en les citant comme mod les de d veloppement on relativise aussi leur d collage en insistant sur leur d pendance forte l gard de l tranger les in galit s sociales et r gionales persistantes et l volution faible du niveau de vie de leur population Pour de nombreux auteurs l orientation n olib rale du syst me mondial chapeaut par la n buleuse onusienne ONU et ses institutions associ es FMI Banque Mondiale se fait au d triment des populations surtout les femmes notamment du Sud J Falquet 2008 Pendant longtemps comme pour le d veloppement on a consid r que la mondialisation tait un jeu somme positive pour tous sans regarder l impact pourtant
80. e des instruments juridiques l organisation s int resse progressivement toutes les dimensions de la condition des femmes et leur position dans le d veloppement Pour cela l ONU intervient r guli rement par l organisation de rencontres et conf rences internationales l laboration de plans d action l adoption de multiples r solutions l organisation d tudes de suivi de l application des normes internationales qu elle a dict es etc Section 1 Une d marche normative consultative et participative La multiplication des conf rences internationales sur le statut des femmes Les 25 derni res ann es ont ainsi t ponctu es par une s rie de conf rences mondiales destin es attirer l attention des d cideurs de la plan te sur le sort r serv la moiti domin e de l humanit et forger les instruments d une r forme progressive mais radicale des relations internationales entre les sexes S Bessis 2001 Quatre conf rences principales organis es un rythme soutenu sont g n ralement voqu es lorsqu il s agit d analyser l intervention de l ONU dans le champ femmes genre et d veloppement Ces conf rences sont galement le reflet d une volution de la position de l ONU au moins dans les discours d une approche en termes d int gration des femmes dans le d veloppement IFD celle de Genre et D veloppement GED suivant l volution des paradigmes propos s en particulier par les chercheur
81. e la sant maternelle Enfin l objectif 2 vise z 60 assurer une ducation primaire pour tous Cependant les objectifs pour la protection de l environnement la lutte contre le VIH ou contre la pauvret par exemple concernent aussi les femmes En 2005 apr s la 49 me Session de la Commission des Nations Unies sur la condition de la femme P kin 10 qui examine l ex cution du programme de P kin adopt dix ans plus t t un nouveau Sommet mondial est organis au cours duquel l Assembl e G n rale des Nations Unies r affirme les OMD ainsi que la plate forme de P kin Elle insiste toutefois sur les efforts effectuer en mati re de genre parall lement aux appuis sp cifiques l encontre des femmes la fois dans la formulation l application et le suivi des projets Enfin en 2010 se tiennent la conf rence P kin 15 et le Sommet des Nations Unies sur les OMD apr s une ni me r union en 2008 qui r affirment et r actualisent les engagement internationaux 2 Site de l Association Ad quations Agenda d Action 2015 des femmes pour une plan te saine et paisible en ligne page consult e le 2 Juin 2013 http www adequations org spip php article897 9 Organisation des Nations Unies Les Objectifs du Mill naire pour le D veloppement en ligne page consult e le 15 Juin 2013 lt http www un org fr millenniumgoals bkgd shtml gt 60 Voir Annexe 2 pour la liste compl te des OMD
82. e s est propag e l id e de l importance d un d veloppement participatif L Mayoux 1995 La participation est vue comme une n cessit sans laquelle les projets ne peuvent aboutir PNUD 1993 Au sein de l ONU la participation des femmes aux niveaux local national et international a t promue de trois fa ons principales dans le cadre de cette gouvernance mondiale participative tout d abord par la progressive prise en compte des apports f ministes qui ont contribu renouveler la vision du d veloppement au sein de l ONU Ensuite par le recours la soci t civile et aux mouvements de femmes au cours des r unions et sommets internationaux travers notamment le statut consultatif offert de nombreuses ONG dont des ONG f ministes Enfin la participation des femmes est aussi favoris e dans les programmes et projets travers la promotion de l empowerment et de l galit des genres c est dire que l on insiste ici sur le r le des femmes au niveau local dans la mise en place des projets Cependant nous allons voir que ces trois aspects qui t moignent apparemment de l humanisme de l ONU peuvent tre d construits pour mieux neutraliser les mouvements sociaux et f ministes Les int r ts derri re les pr occupations de l ONU pour un d veloppement participatif et des politiques sensibles au genre sont multiples certes il y a cette volont d assurer un avenir meilleur pour tous comme annonc en titre
83. e strat gie appropri e pour surmonter des si cles d oppression et de discrimination J Bisilliat 2000 p 20 La Conf rence est donc une premi re tape concr te visant sensibiliser la communaut internationale sur la place centrale des femmes dans le d veloppement et sur la n cessit d laborer des strat gies efficaces en faveur de leur promotion S Razavi et C Miller 1995 R sultats de la reconnaissance du r le des femmes dans l histoire de l humanit Rapport de la Conf rence de Mexico 1975 p 3 et de l urgence de mettre en place des strat gies visant am liorer leur condition et leur participation galit avec les hommes au d veloppement et la paix les principaux objectifs retenus dans le programme d action de la Conf rence sont Association f3e 2010 L galit compl te hommes femmes et l limination des discriminations fond es sur le sexe La participation des femmes au d veloppement non pas seulement comme b n ficiaires mais comme actrices Une plus grande implication des femmes au renforcement de la paix internationale Un programme d action est adopt qui tablit des recommandations et directives afin de r aliser des avanc es d ici 1980 date butoir d cid e par la Conf rence en termes d acc s galitaire l ducation l emploi la vie politique la sant au logement etc Rapport de la Conf rence de Mexico 1975 Les Gouvernements so
84. ective les femmes apparaissent comme d pendantes des hommes notamment dans les soci t s patriarcales o l homme est plac comme l axe paradigmatique de la race humaine et la femme comme son alt rit N Inda 2000 p 80 De fait les femmes taient principalement per ues sous l angle de leur r le de femmes et de m res et peu comme chefs de m nage alors que pr cis ment la proportion de femmes chefs de m nage dans le monde augmente et elle est tr s importante surtout dans les PED Par exemple au Botswana la fin des ann es 1970 45 des m nages taient assum s par des femmes seules parce que veuves par exemple A titre de comparaison la m me p riode cette proportion en France s levait 22 Peu de consid ration et de support taient alors apport s leur participation la sph re et aux activit s conomiques K Young 1993 En effet c est vers les hommes et l accroissement de leur productivit que les premiers projets se tournent afin de stimuler cette croissance que l on assimilait au d veloppement Outre les projets les femmes sont aussi quasi invisibles dans les chiffres officiels d autant que les statistiques nationales et internationales sont cette poque encore peu d velopp es ou peu divulgu es Comme les premi res th ories de d veloppement taient centr es sur des dimensions quantitatives et conomiques le principal indicateur pour mesurer le d veloppement surveiller l
85. eloppement humain est un processus visant largir les choix des personnes et renforcer leurs capacit s l ventail de ce que les personnes peuvent tre et faire et les libert s humaines en leur donnant les moyens d accomplir les choses suivantes conna tre la long vit et tre en bonne sant avoir acc s aux savoirs et un niveau de vie d cent et prendre part la vie de leur voisinage et aux d cisions affectant leurs vies D une certaine mani re on peut consid rer que le paradigme du d veloppement humain reprend et d passe certaines approches qui avaient constitu les pr mices de son apparition la th orie des besoins fondamentaux du bien tre etc Le paradigme du d veloppement humain soucieux des g n rations futures met donc l accent sur le progr s social l quit la justice sociale la satisfaction des besoins mat riels et non mat riels la participation la libert et la viabilit conomique sociale et environnementale Enfin la troisi me cat gorie que nous souhaitions mettre en avant est le courant du d veloppement durable qui conna t lui aussi son apog e dans les ann es 1990 Toutefois il a des racines anciennes puisque d s 1972 a lieu la premi re Conf rence sur l Environnement organis e par l ONU Stockholm La notion d co d veloppement nonc e notamment par Ignacy Sachs fait son apparition au cours de cette conf rence qui insiste sur la n ce
86. en ge d aller l cole et le niveau de vie PIB hab en parit de pouvoir d achat Aujourd hui si l IDH continue tre utilis par le PNUD dans ses rapports annuels sur la situation du d veloppement humain notamment pour tablir son classement des pays de nouveaux indicateurs sont mis en place et ajustent l IDH afin d en faire un indice plus sensible la question du genre C est en effet en 1995 que le PNUD cr e les premiers indicateurs socio conomiques sexo sp cifiques afin de permettre la d finition de zones prioritaires d actions pour lutter contre les in galit s et les disparit s M Bruyninckx 2009 Indice Sexo Sp cifique de D veloppement Humain ISDH En 1995 le PNUD cr e l indice Sexo Sp cifique de D veloppement Humain ISDH qui a pour objet d observer les carts entre hommes et femmes dans les trois domaines pris en 67 PU EU re Organisation des Nations Unies Pr sentation du Comit pour l limination de la discrimination l gard des femmes en ligne page consult e le 22 Juillet 2013 lt http www un org frwomen cedaw committee shtml gt 8 La Banque Mondiale par exemple tablit son classement des pays en fonction de ce crit re 47 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien compte par l IDH Association f3e 2010 Son calcul se fait par l utilisation d un coefficient donnant des p nalit s aux in galit s entre homme
87. enouvellement des th ories du d veloppement la promotion des femmes et de leur participation au d veloppement de prendre conscience de leur condition et d acqu rir du pouvoir en vue de sortir de leur subordination la notion d empowerment se popularise rapidement dans les sciences sociales la sant la psychologie etc et videmment dans le champ du d veloppement notamment dans la rh torique internationale partir des ann es 1990 A E Calv s 2009 Ce sont surtout les f ministes radicales et f ministes du Sud dans les ann es 1980 qui vont aider son mergence et sa conceptualisation dans le domaine du d veloppement m me si des origines dans le gandhisme le freudisme ou le black power sont parfois avanc es A E Calv s 2009 En effet en 1987 est publi l ouvrage Development crisis and alternative visions Third World Women s perspectives par un groupe connu sous le nom de Development Alternatives With Women for a New Era DAWN r unissant des chercheures activistes et d cideurs politiques f ministes du Sud Il insiste sur la n cessit d adopter une approche empowerment dans le d veloppement afin d aider les femmes se lib rer des structures sociales et conomiques qui les maintiennent dans la mis re 5 A E Calv s 2009 p 738 Depuis les ann es 1990 notamment dans le cadre de l approche Genre et D veloppement que nous d finirons plus loin cette notion d empowerment est tr s p
88. ent tre concentr s nous avons choisi de r aliser un tableau r capitulatif o l on a distingu deux parties qui illustrent bien le fait que l on part d un constat n gatif d abord une inf riorit manifeste de la femme tous les niveaux de la vie sociale elle est par exemple plus victime que l homme de la pauvret de la violence des violations des droits fondamentaux D autre part une insuffisance de la promotion de la femme malgr les actions qui peuvent tre conduites dans l ducation la sant les diverses responsabilit s Des disparit s persistantes une discrimination manifeste Une promotion insuffisamment assur e La persistance de la pauvret qui p se de plus en plus sur les femmes La violence l gard des femmes Les effets des conflits arm s et autres sur les femmes notamment celles qui vivent sous occupation trang re Le non respect des droits fondamentaux des femmes et les carences de la promotion et de la protection de ces droits Les disparit s entre les hommes et les femmes dans le domaine de la gestion des ressources naturelles et de la pr servation de l environnement La persistance de la discrimination l gard des L acc s in gal l ducation et la formation et les disparit s et insuffisances dans ce domaine L acc s in gal aux soins de sant et aux services sanitaires et les disparit s et insuffisances dans ce domaine Le partag
89. ert s et de l galit Sc ne internationale de d bats et de n gociations l ONU est galement un acteur central du d veloppement dans toutes ses dimensions conomique culturelle sociale et cologique Organisant depuis 1961 des d cennies des Nations Unies pour le d veloppement elle oriente et d termine les priorit s et objectifs de la communaut internationale sur la question du d veloppement elle organise r guli rement des sommets internationaux et produit de nombreux rapports et des statistiques Elle fait des recommandations aux gouvernements sur les strat gies adopter tout en leur apportant un soutien mat riel et financier enfin elle attribue des fonds pour des projets de d veloppement et dicte des normes et des r gles internationales ONU 2012 L ONU contribue en outre attirer l attention de la communaut internationale sur des th matiques nouvelles et n cessitant une coordination grande chelle comme l avancement de la condition des femmes et des droits de l homme le d veloppement durable etc ONU 2012 Dans le cadre de notre recherche si nous parlons de l ONU de mani re globale nous faisons en fait plus pr cis ment r f rence aux instances de l ONU qui ont un r le central dans tout ce qui est relatif la question des femmes et du d veloppement Ainsi au cours de notre expos sous l appellation large d Organisation des Nations Unies nous mettrons l accent en partic
90. es humanisme ou opportunisme onusien longues p riodes chacune de ces p riodes comprenant plusieurs cycles quasi d cennaux d un indicateur de dimension pour une nation le produit global net en termes r els J R Legout 2001 p 15 Dans cette perspective si d veloppement et croissance ont un lien fort de causalit l un n est plus r ductible l autre et inversement Si la croissance est un concept quantitatif et conomique le d veloppement va plus loin et m le la fois quantitatif et qualitatif l conomique et d autres dimensions socio culturelles qui vont peu peu donner naissance de nouvelles approches La prise en compte de nouvelles variables pour un autre d veloppement D s la fin des ann es 1960 les dimensions culturelles sociales humaines du d veloppement sont mises en avant marquant une rupture avec l conomisme qui avait domin les ann es d apr s guerre D apr s Jean Ronald Legout le d veloppement postule aussi des id es de qualit qui d ailleurs chappent toute mesure et d bordent le champ de l analyse conomique Il implique une hausse du bien tre social des changements dans les structures et finalement une mutation de la soci t toute enti re J R Legout 2001 p 16 Cela donne naissance de nouvelles approches dites alternatives Malgr le retour dans les ann es 1980 de th ories d inspiration n o classique du mon tarisme notamment sous les
91. es PED l ONU LS 46 alli e des femmes Titre 1 La mobilisation des analyses de femmes genre et d veloppement par l ONU une initiative a priori b n fique et humaniste Section 1 Une d marche normative consultative et participative Section 2 Les outils et indicateurs Section 3 Les avantages offerts par une intervention de l ONU Titre 2 L ONU comme instance opportuniste la volont de se l gitimer et de se poser en acteur central voire exclusif du d veloppement Section 1 L imposition d un discours consensuel sur le d veloppement Section 2 L instrumentalisation des concepts de genre Section 3 Les errements de l action onusienne Conclusion Bibliographie Revues Ouvrages Sites internet Sites des organismes Autres documents internet Annexes Sch ma simplifi du syst me des Nations Unies Les Objectifs du Mill naire pour le D veloppement Liste des abr viations 12 12 12 15 19 20 29 28 34 34 36 44 48 49 50 56 59 63 66 66 66 68 68 71 72 72 72 74 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien D dicace Je voudrais tout d abord remercier la directrice de ce m moire Mme Audrey Baron Gutty pour son aide pr cieuse ses conseils toujours avis s et pour le d vouement dont elle a fait preuve la fois lors des s ances de s minaire et tout au long
92. es l expression int gration des femmes au d veloppement tandis qu partir de la conf rence suivante on observe davantage de r f rences implicites ou non au mod le du genre et d veloppement Si l on consid re les conclusions de la Conf rence de Nairobi on note un ton beaucoup plus pessimiste quant au bilan de cette premi re d cennie contrastant avec l euphorie des d buts Les visions st r otyp es les in galit s et le cantonnement des femmes dans une position subalterne dans les pays du Sud n ont pu tre renvers s par des projets qui n insistaient pas suffisamment sur le pouvoir d action des femmes et qui ont continu malgr les discours les placer en b n ficiaires et non actrices du d veloppement Association f3e 2010 Enfin en 1995 se tient la Conf rence Mondiale sur les Femmes P kin Souvent consid r e comme la plus importante par le nombre de ses participants 189 gouvernements et par ses d cisions la Conf rence de P kin est d crite dans la litt rature comme un tournant dans la vision et les pratiques des Nations Unies sur la question des femmes et du d veloppement Si les conf rences pr c dentes ont sensibilis la communaut internationale cette question et ont mis l accent sur l urgence et la n cessit de prendre des mesures pour la satisfaction des besoins pratiques des femmes et de mieux d fendre leurs droits la conf rence de P kin raisonne davantage en termes de ge
93. est prioritaire pour les gouvernements et les institutions internationales de construire des partenariats avec ce tiers secteur car il contribue faire merger de nouvelles approches du d veloppement permet des femmes du monde entier de faire entendre leur voix en les repr sentant et il a jou un grand r le dans la promotion 41 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien des femmes Rapport de la Conf rence de P kin 1995 De leur c t les mouvements f ministes semblent aussi avoir b n fici du grand nombre de ces conf rences la fois pour pouvoir exprimer leurs revendications plus grande chelle et avoir une chance d influencer les d cisions mais aussi en termes de reconnaissance et d acquisition de l gitimit notamment pour les f ministes du Sud Ceci a donc permis de cr er ce que Sophie Bessis nomme une galaxie f ministe mondiale S Bessis 2001 dont le r le est grandissant Il faut galement souligner que parall lement aux conf rences officielles sont organis s des forums d ONG qui r unissent de plus en plus d individus hommes et femmes qui dans des ateliers des r unions d battent et mettent eux aussi des recommandations et des suggestions sur la th matique femmes genre et d veloppement Tableau 3 Tableau des participations aux conf rences mondiales sur les femmes Conf rence de Conf rence de Conf rence de Conf rence
94. eurs reprises des termes renforcement du pouvoir des femmes autonomie autonomisation ce qui relie la notion de empowerment pr sent e dans notre premi re partie En outre la promotion des femmes et de l galit est pos e comme une condition de la justice sociale Le programme d action qui est adopt l unanimit par les repr sentants des 189 tats pr sents est pr sent comme exhaustif et ambitieux par Boutros Boutros Ghali Secr taire G n ral des Nations Unies Rapport de la Conf rence de P kin 1995 p 200 et donne toujours l galit hommes femmes comme facteur primordial au d veloppement la paix et la d mocratie ainsi qu la r duction de la pauvret Il est demand non seulement aux gouvernements mais aussi aux organismes des Nations Unies de se mobiliser pour transformer les discours en actions et renverser les obstacles persistant l galit hommes femmes et l am lioration du statut de ces derni res non seulement pour elles mais aussi pour le bien tre de l humanit Plus commun ment nomm la Plate Forme de P kin ce programme nonce douze secteurs principaux o des strat gies et mesures doivent tre prises par les gouvernements la communaut internationale la soci t civile afin de r aliser ou approfondir les objectifs fix s depuis 1975 Rapport de la Conf rence de P kin 1995 Afin de donner une vue d ensemble des l ments o les efforts doiv
95. femmes l androcentrisme les discriminations et l oppression dont elles sont victimes sont autant de th matiques au c ur des pr occupations de ces luttes f ministes qui s autonomisent C Guionnet et E Neveu 2009 Leur objectif est donc le renversement du patriarcat gr ce notamment la r appropriation par les femmes de leur corps d o les luttes autour du contr le de la maternit et de la sexualit avortement etc Cependant tout comme les mouvements de tradition lib rale et ceux de tradition marxiste le f minisme radical est un courant tr s h t rog ne dont il est difficile de lister toutes les approches Deux p les principaux peuvent tre distingu s le courant radical de la diff rence c est le biologique qui explique la diff rence entre les sexes et le courant radical mat rialiste c est le social qui explique l oppression des femmes L Toupin 1998 Si la typologie propos e par Louise Toupin se focalise sur les trois courants principaux voqu s plusieurs autres approches f ministes peuvent tre mentionn es rapidement Tout d abord le f minisme noir black feminism des ann es 1960 1970 qui adopte une perspective critique des positions dominantes du f minisme de son poque L oppression des femmes y est consid r e comme tant le r sultat de la combinaison l intersectionnalit de plusieurs rapports de pouvoir et de domination en particulier la classe sociale la race
96. ge dans les domaines conomique social et politique de la soci t Leur pouvoir de d cision est plus net aussi au sein de la famille planification ducation des enfants etc 83 SRIVASTAVA P Le micro cr dit en ligne page consult e le 10 Ao t 2013 lt http www un org french pubs chronique 2005 numero3 0305p45 html gt 84 SRIVASTAVA P Le micro cr dit en ligne page consult e le 10 Ao t 2013 lt http www un org french pubs chronique 2005 numero3 0305p45 html gt 59 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien Quelques critiques sont n es montrant que le micro pr t peut tre l inverse inefficace en particulier s il n est pas accompagn de politiques d ducation ou de lutte contre l analphab tisme Des courants plus s v res avancent qu il peut aussi tre source de profits non pas pour ses destinataires les femmes mais pour les institutions financi res et internationales dont l ONU J Falquet 2008 Jules Falquet souligne par exemple que il ne s agit pas d autre chose que du droit ou du devoir des femmes s endetter en m me temps que d une mani re de faire entrer dans les circuits bancaires du Nord les immenses gisements d pargne souvent organis s par les femmes qui existent dans le Sud J Falquet 2008 p 117 Le remboursement d une dette peut tre un probl me de taille pour les femmes et va ag
97. gne page consult e le 11 Ao t 2013 lt http www unwomen org fr gt 68 Bibliographie ONU Femmes Pr sentation de la Commission de la Condition de la Femme en ligne page consult e le 18 Juillet 2013 lt http www un org womenwatch daw csw index html membership gt ONU Femmes Rapport Annuel 2010 2011 en ligne page consult e le 29 Janvier 2013 lt http www unwomen org fr gt Organisation des Nations Unies en ligne page consult e le 07 Juin 2013 lt http www un org fr aboutun gt Organisation des Nations Unies D claration Universelle des Droits de l Homme 1948 en ligne page consult e le 10 Juillet 2013 lt http www un org fr documents udhr gt Organisation des Nations Unies Charte des Nations Unies 1945 en ligne page consult e le 07 Juin et 10 Juillet 2013 lt http www un org fr documents charter pdf charter pdf gt Organisation des Nations Unies Pr sentation du Comit pour l limination de la discrimination l gard des femmes en ligne page consult e le 22 Juillet 2013 lt http www un org fr women cedaw committee shtml gt Organisation des Nations Unies Questions th matiques en ligne page consult e le 22 Juillet 2013 lt http www un org fr globalissues women agencies shtml gt Organisation des Nations Unies Les Objectifs du Mill naire pour le D veloppement en ligne page consult e le 15 Juin 2013 lt http www un org fr millen
98. gouvernance fond e sur la participation la justice sociale mais mettait en garde contre une gouvernance qui serait sexosp cifiquement neutre car elle risquerait de p renniser les st r otypes et l exclusion des femmes UNIFEM 2008 On retrouve dans ces d finitions l approche participative et sensible au genre que l ONU souhaite donner une gouvernance que le PNUD qualifie de profond ment li e au d veloppement humain PNUD 1997 Ainsi si la notion de bonne gouvernance au sens des institutions de Bretton Woods FMI Banque Mondiale est plut t comprise en termes d efficacit conomique l ONU on insiste davantage sur l quit le d bat la justice sociale l galit des genres la garantie des droits des femmes la participation la consultation etc comme devant tre au c ur des programmes de gouvernance Les diff rents acteurs de cette gouvernance gouvernements instituions soci t civile voire secteur priv doivent donc agir de concert C est ce que l on voit parfaitement dans les compositions des conf rences internationales sur les femmes o en plus de la participation des institutions apparent es l ONU les mouvements de femmes et les ONG se voyaient attribuer une place de choix pour d finir les priorit s et sensibiliser sur la condition des femmes La gouvernance est donc pr sent e comme tant efficace si elle favorise la participation des populations concern es C est dans les ann es 1970 1980 qu
99. graver leurs difficult s voire la pauvret De plus on retrouve dans le m canisme du micro cr dit tel que promu par les institutions financi res et internationales une forme de domination du Nord Il ne pousse pas vraiment la compr hension et aux changements des structures l origine de l oppression des femmes car il propose une solution pas forc ment adapt e qui semble ignorer que l argent n est pas toujours le premier facteur d une am lioration de la condition des femmes Enfin si elles ont acc s au micro cr dit en auront elles la ma trise au sein de leur m nage J Falquet 2008 Un bilan mitig Il serait faux d avancer que les efforts entrepris par l ONU depuis la premi re d cennie pour les femmes ont t sans r sultats La cr ation de divers organismes sp cialis s et indicateurs sexo sp cifiques la succession de conf rences un rythme soutenu l adoption de conventions et r solutions fixant des standards et normes au niveau international en termes d galit hommes femmes et de lutte contre la discrimination notamment ont n cessairement eu un impact L ONU a particip la sensibilisation de la communaut internationale sur la probl matique des femmes et du d veloppement a contribu donner une r sonance internationale aux revendications f ministes en adoptant et favorisant leurs concepts cl s et elle a jou le r le d une instance normative en contribuant l adoption de l gislations natio
100. ie convenable PNUD 1990 p 14 Nous avons d cid toutefois d utiliser la d finition donn e par la Commission Sud en 1990 que nous trouvions plus pertinente Un processus qui permet aux tres humains de d velopper leur personnalit de prendre confiance en eux m mes et de mener une existence digne et panouie C est un processus qui lib re les populations de la peur du besoin et de l exploitation et qui fait reculer l oppression politique conomique et sociale II se pr sente comme un processus de croissance un mouvement qui trouve sa source premi re dans la soci t qui est elle m me en train d voluer Le d veloppement d une nation doit se fonder sur ses ressources propres aussi bien humaines que mat rielles exploit es pleinement pour la satisfaction de ses propres besoins Le d veloppement doit donc tre un effort du peuple par le peuple pour le peuple Le vrai d veloppement est centr sur les tres 1 humains La m thodologie utilis e pour ce travail de recherche repose principalement sur la lecture d ouvrages et d articles presse et revues sp cialis es qui fournissent un socle th orique 16 L auteur cite notamment la page 8 Wolfgang Sachs qui propos du discours du Pr sident Truman avance que du m me coup et pour la premi re fois sur les sc nes politiques importantes surgissait une nouvelle conception du monde selon laquelle tous les peuples de la terre doive
101. ien difficile de dater pr cis ment ces courants tout comme il serait faux d avancer qu ils sont les seuls exister cette poque Cependant deux paradigmes dominants sont g n ralement distingu s pour caract riser la pens e du d veloppement des ann es 1950 aux ann es 1970 la th orie de la modernisation et la th orie de la d pendance La th orie de la modernisation Des ann es 1945 1950 au milieu des ann es 1960 inspir es par les apports d auteurs c l bres de l conomie classique tels Smith et Ricardo S Tremblay 1999 les premi res analyses sur le d veloppement sont centr es sur la notion de modernisation Cette pens e est marqu e par une transversalit disciplinaire dans le sens o elle s appuie sur des disciplines diverses que ce soit la sociologie la science politique l conomie ou encore l histoire J P Peemans 2002 L cole de la modernisation est labor e et conduite principalement par des chercheurs et universitaires am ricains au moment o dans un contexte de guerre froide les tats Unis et l Union Sovi tique tentent chacun de gagner une position h g monique sur la sc ne internationale D apr s Jean Philippe Peemans ce n est pas v ritablement la situation dans les pays du Sud qui a impuls initialement cette pens e sur le d veloppement mais plut t les probl mes de reconstruction au Nord ainsi que la volont des lites et chercheurs am ricains de l gitimer leur mod le et de s i
102. ils sont parfois men s Les premi res approches et pratiques s interrogeaient peu sur la reconnaissance et la promotion de la participation des femmes la fois en termes de justice sociale et de r alisation effective d un changement conomique et social dans des soci t s souvent marqu es par des in galit s violences et discriminations envers les femmes Le r le des tudes f ministes et de genre gender studies ont d ailleurs t d terminantes pour sensibiliser et interpeller la communaut internationale sur la condition des femmes en particulier dans les pays du Sud et sur la 1 Organisation Internationale de la Francophonie Discours de M Fran ois Hollande Kinshasa le 13 Octobre 2012 en ligne page consult e le 11 Ao t 2013 lt http www francophonie org Discours de M Francois Hollande a html gt 2 Nous d finirons en d tail ses fonctions au cours de notre expos 3 ONU Femmes Rapport Annuel 2010 2011 en ligne page consult e le 29 Janvier 2013 lt http www unwomen org fr gt 4 iei a 4 PRE Er Ce terme sera d fini plus longuement dans la suite de notre expos mais de mani re simplifi e il est utilis pour signifier autonomisation prise de pouvoir mancipation capacit d agir La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien n cessit d agir pour l am lioration de leur statut et leur mise en valeur comme
103. ine du d veloppement s int ressent la condition des femmes des instances ayant comme activit premi re et sp cifique la question f minine ont t galement cr es Un r seau inter agences sur les femmes et l galit des genres aide en outre la coordination des instances des Nations Unies dans leurs activit s La Commission de la Condition de la Femme D s 1946 une r solution du Conseil conomique et Social tablit une structure intergouvernementale sur la condition des femmes qui consacre exclusivement son activit promouvoir et agir pour l galit et les droits des femmes Si l origine elle est une 61 Commission on the Status of Women CSW dans sa version anglaise 44 Partie 2 Impact sur les pratiques des organisations internationales dans les PED l ONU alli e des femmes Expression emprunt e la chercheure Jules Falquet sous commission l int rieur de la Commission des Droits de l Homme elle change tr s rapidement de statut et devient une instance normative principale dans la lutte pour l galit des genres l empowerment des femmes et l am lioration de leur condition dans le monde Compos e des repr sentants de quarante cinq tats membres de l ONU lus pour quatre ans se r unit chaque ann e lors d une session au cours de laquelle elle value les progr s r alis s dans le monde par exemple dans le domaine de l galit ou de la lutte contre la d
104. interventions_details_print php iid 120 gt Centre Europe Tiers Monde Le r le des Nations Unies dans la promotion du droit au d veloppement en ligne page consult e le 7 Ao t 2013 lt http www c etim ch fr interventions details _print php iid 143 gt Direction G n rale de la Coop ration Internationale et du D veloppement Promouvoir l galit entre hommes et femmes Initiatives et engagements fran ais en mati re de genre et d veloppement en ligne 2006 page consult e le 15 Juin 2013 lt http www diplomatie gouv fr fr IMG pdf 328_Int_homme_femme pdf gt Institut de Formation et d Appui aux initiatives de D veloppement IFAID Invisibilit des femmes et conditions m thodologiques de l int gration du genre et de la pens e du d veloppement en ligne page consult e le 12 F vrier 2013 http www coordinationsud org wp content uploads Prise en compte des approches du genre dans les interventions de dXC3 A9veloppement IFAID 2001 pdf Organisation Internationale de la Francophonie Discours de M Fran ois Hollande Kinshasa le 13 Octobre 2012 en ligne page consult e le 11 Ao t 2013 lt http www francophonie org Discours de M Francois Hollande a html gt Organisation du Trait de l Atlantique Nord OTAN Charte de l Atlantique 1941 en ligne page consult e le 05 Juin 2013 lt http www nato int cps fr natolive official_texts_16912 htm gt Rapport Brundtland en ligne page
105. investir plus pour leur sant ou l ducation et r duire la discrimination contre les femmes et les petites filles E Duflo 2010 L exp rience de Yunus va donner naissance la Grameen Bank elle pr te partir des ann es 1980 de petites sommes des millions de pauvres qui remboursent sans probl mes Si le micro cr dit est un instrument adapt aux pays pauvres peut permettre de lutte contre la pauvret il doit aussi transformer en profondeur la vie des populations L ONU comme d autres institutions internationales va se placer sur ce terrain du micro cr dit en proclamant 2005 Ann e Internationale du Micro cr dit Le Fonds d quipement des Nations Unies en charge de cette question va conjuguer ses efforts avec des associations de femmes afin d assurer la promotion de la micro finance en cr ant notamment des comit s nationaux L ONU affirme que le micro cr dit est un instrument qui doit contribuer radiquer la pauvret et encourager les institutions financi res pr ter aux plus d munis Les r sultats obtenus selon l organisation internationale sont encourageants 21 des membres participant au programme de micro cr dit de la Grameen Bank sont sortis de la pauvret quatre ans apr s leur adh sion Environ 94 des pr ts sont accord s aux femmes et 98 sont rembours s Autre effet du micro cr dit les femmes sont la fois plus productives et plus autonomes s affirment davanta
106. ion conomique et sociale pour D veloppement social l Asie et le Pacifique Population et d veloppement Frame pour l Am rique lt Statistique ES eet ara J Les Objectifs du Mill naire pour le D veloppement 72 Annexes Objectifs Cibles 1 R duire l extr me pauvret et la faim 1 Entre 1990 et 2015 r duire de moiti la proportion de la population dont le revenu est inf rieur un dollar par jour 2 Entre 1990 et 2015 r duire de moiti la proportion de la population qui souffre de la faim 2 Assurer l ducation primaire pour tous 3 D ici 2015 donner tous les enfants gar ons et filles partout dans le monde les moyens d achever un cycle complet d tudes primaires 3 Promouvoir l galit des sexes et l autonomisation des femmes 4 R duire la mortalit des enfants de moins de 5 ans 4 liminer les disparit s entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d ici 2005 si possible et tous les niveaux de l enseignement en 2015 au plus tard 5 Entre 1990 et 2015 r duire de deux tiers le taux de mortalit des enfants de moins de 5 ans 5 Am liorer la sant maternelle 6 Entre 1990 et 2015 r duire de trois quarts le taux de mortalit maternelle 6 Combattre le VIH sida le paludisme et d autres maladies 7 Assurer un environnement durable 7 D ici 2015 avoir stopp la propagation du VIH sid
107. iscrimination et les violences faites aux femmes Direction G n rale de la Coop ration Internationale et du D veloppement 2006 Ses comp tences ont progressivement volu et aujourd hui elle contribue identifier les priorit s de la communaut internationale sur la th matique genre et d veloppement donne l initiative des conf rences labore des normes et des conventions fait des recommandations r dige des rapports et assure le suivi et la r actualisation des programmes d action notamment ceux labor s lors des conf rences mondiales sur les femmes En outre elle joue un r le de coordination de l action des organismes de l ONU sur la question f minine et du d veloppement et apporte un soutien ces instances pour l application des normes dict es Enfin il est souligner que la Commission de la Condition de la Femme a tabli un processus consultatif relativement important puisque certaines ONG accr dit es aupr s du Conseil conomique et Social ont la possibilit de participer aux sessions de la Commission ou de transmettre des recommandations ONU femmes La deuxi me instance fondamentale du syst me onusien agissant exclusivement pour la promotion et l avancement des femmes est l Entit des Nations Unies pour l galit des sexes et l autonomisation des femmes ONU Femmes Cr e en 2010 par l Assembl e G n rale des Nations Unies afin d atteindre de plus grandes avanc es dans l am lioration de
108. it s de Genre 2012 Etats Arabes 0 555 Asie de l Est et Pacifique 0 333 Europe et Asie Centrale 0 280 Am rique Latine et Cara bes 0 419 Asie du Sud 0 568 Afrique Subsaharienne 0 577 Source R alis par nos soins partir du Rapport sur le D veloppement Humain PNUD 2013 Le bilan semble donc mitig et nous avons souhait conclure cette partie en tentant d apporter des l ments de r ponse au pourquoi de ces in galit s persistantes Il faut rappeler que l une des principales r ussites de l ONU est le fait que de nombreux gouvernements aient fait des lois ou des r formes pour promouvoir et inscrire l galit entre les femmes et les hommes comme principe fondamental Ces changements l gislatifs en faveur des femmes ne se sont pas limit s au niveau national mais aussi international En outre dans de nombreux pays des minist res secr tariats d tats sp cialis s sur la question des femmes et du d veloppement ont t cr s suite aux conf rences sur les 61 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien femmes afin de permettre une meilleure r alisation et un meilleur suivi des engagements pris lors de ces rencontres J Falquet 2008 Cependant il faut admettre que les projets de l ONU sont tr s ambitieux et se fixent des dates butoirs tr s rapproch es De ce fait les objectifs fix s semblent malheureusement difficiles r aliser Le contexte intern
109. l membership gt 63 UN Women dans sa forme anglaise 64 UN Women A propos de l UNIFEM fen ligne page consult e le 18 Juillet 2013 lt http www unifem org about index5695 html gt 45 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien La Division de la Promotion de la Femme tablie dans la Division des Droits de l Homme juste apr s la cr ation de la Commission de la Condition de la Femme elle est d abord nomm e Section sur le Statut des Femmes du Secr tariat des Nations Unies avant de prendre en 1978 son appellation actuelle Elle venait notamment au soutien de la Commission de la Condition de la Femme et travaillait entre autres avec les organisations de femmes et la soci t civile dans le champ de l galit des sexes L Institut International de Recherche et de Formation pour la Promotion de la Femme INSTRAW Institut charg de la recherche et la formation pour l autonomisation des femmes et l galit il participait la diffusion de donn es statistiques et favorisait le dialogue et la communication entre les diff rents acteurs du d veloppement en cr ant des r seaux et des groupes de travail A l origine de la cr ation d ONU Femmes se trouve la conviction que l autonomisation et l galit outre le fait d tre des droits fondamentaux servent la paix et au d veloppement conomique et social des nations ONU 2012 et que les fe
110. la condition des femmes dans toutes ses dimensions ONU Femmes est le r sultat de la fusion de quatre organismes Le Bureau de la Conseill re Sp ciale pour la probl matique hommes femmes OSAGI Le Fonds de D veloppement des Nations Unies pour la Femme UNIFEM Cr en 1976 la suite de la Conf rence de Mexico sous l appellation Fonds de contribution Volontaire pour la D cennie des Nations Unies de la Femme 1975 1985 il devient permanent partir de 1984 et est incorpor au PNUD Il avait alors pour mission de soutenir financi rement et techniquement les actions et programmes ayant pour objectif de favoriser l galit et l mancipation des femmes Il aidait ainsi les diff rents pays adopter et faire entrer en vigueur des l gislations nationales et internationales et les incitait prendre en compte les int r ts des femmes dans l ensemble de leurs d cisions Rapport de la Conf rence de P kin 1995 II avait cibl quatre enjeux principaux pour renforcer le pouvoir d action des femmes la r duction de la pauvret et de leur exclusion l limination de la violence leur encontre la lutte contre la propagation du VIH et l am lioration de leur participation et acc s aux prises de d cision la vie politique et conomique 4 62 ONU Femmes Pr sentation de la Commission de la Condition de la Femme en ligne page consult e le 18 Juillet 2013 lt http www un org womenwatch daw csw index htm
111. lation mise en uvre et valuation C est ce qui est commun ment nomm gender mainstreaming J Bisilliat 2000 Tableau 1 Tableau r capitulatif des approches liant femmes et d veloppement 32 Partie 1 Le renouvellement des th ories du d veloppement la promotion des femmes et de leur participation au d veloppement Approches Crit res Ann e d mergence Constat de d part Int gration des Femmes au D veloppement D but des ann es 1970 Exclusion des femmes du d veloppement Genre et D veloppement Fin des ann es 1970 1980 Existence de relations de pouvoir in gales qui emp chent les femmes de participer Objectif Rendre le d veloppement plus Un d veloppement quitable efficace par l int gration des femmes Cibles Attention accord e exclusivement La construction sociale des r les aux femmes dans les soci t s Focalisation sur Le sexe biologique Les relations hommes femmes Distinction besoins pratiques et int r ts strat giques Les relations de genre Projets Bas s exclusivement sur les femmes projets sp cifiques pour satisfaction des besoins pratiques ducation sant etc Bas s sur l autonomisation des femmes sur leurs besoins strat giques mais en consid rant la transformation de la soci t dans son ensemble et non simplement la situation des femmes Source R alis par nos soins partir des crits sur ces approches
112. lay 1999 On s loignerait donc ici de l volutionnisme et de l uni directionnalit et lin arit des th ories du d veloppement car les soci t s pourraient alors choisir leur propre voie en fonction de leurs caract ristiques et ressources propres D autres propositions comme le localisme les villes en transition ou les syst mes d change locaux sont galement propos s qui reposent un peu tous sur la logique de remise en cause de l conomisme tout puissant par exemple avec la promotion d un syst me de dons et de la transformation des soci t s gr ce aux forces vives locales et l entraide et la solidarit Les th ories pour un autre d veloppement Siles th ories de l apr s d veloppement gagnent de l importance surtout depuis les ann es 1970 des propositions pour un autre d veloppement socialement et cologiquement soutenable E Berr 2006 p 42 mergent galement Ici le concept de d veloppement n est pas remis en cause En revanche ces analyses mettent l accent sur l tre humain sur la multi dimensionnalit du d veloppement et sur l importance d un d veloppement dit bottom up du bas vers le haut plut t que top down du haut vers le bas c est dire o les impulsions et les d cisions sont r alis es au niveau communautaire local gr ce aux propositions et la participation des populations plut t qu impos es par des organismes internationaux
113. le d veloppement dont beaucoup promeuvent un d veloppement par le bas bottom up avec une participation accrue des citoyens et de la soci t civile en g n ral dans la d finition des priorit s et politiques et dans leur mise en uvre S ajoute une meilleure prise en compte de l environnement et des int r ts et besoins des populations D autres au contraire voqu es plus rapidement puisqu elles ne sont pas au c ur de notre sujet demandent carr ment un d passement du d veloppement d crit comme tant dans une impasse Dans le m me temps de plus en plus d int r t est accord la diversit des acteurs du d veloppement et en particulier la soci t civile Ceci s accompagne d une prise de conscience de l invisibilit et de la subordination de certaines cat gories de population qui pourtant ont un r le central mais pas assez reconnu l poque dans l volution conomique et sociale de leurs soci t s Nous allons ici tenter de montrer comment ce changement de perception l gard de la place des femmes s est d roul en donnant tout d abord quelques l ments sur leur situation dans les pays du Sud des ann es 1945 1970 c est dire lorsque le concept 8 Dictionnaire de la Langue Fran aise en ligne page consult e le 14 Ao t 2013 lt http dictio fr androcentrique gt 19 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien de d velop
114. les Falquet Mondiale est de favoriser le redressement des nations et la cr ation d un nouvel ordre international assurant paix et s curit l ONU se dote rapidement d organes et elle tablit des partenariats avec d autres institutions internationales afin de respecter l engagement pris dans sa Charte constitutive d agir pour le rel vement des niveaux de vie le plein emploi et les conditions de progr s et de d veloppement dans l ordre conomique et social Charte des Nations Unies 1945 Article 55 condition essentielle pour atteindre la paix et la s curit internationales matrices de l action de l organisation D s 1961 l ONU organise de ce fait des d cennies des Nations Unies pour le d veloppement Elle affirme aussi d s sa cr ation sa volont de consacrer une part importante de son activit la promotion de l galit hommes femmes et le Pr ambule de sa Charte constitutive rappelle donc leur foi dans les droits fondamentaux de l homme dans la dignit et la valeur de la personne humaine dans l galit de droits des hommes et des femmes ainsi que des nations grandes et petites Charte des Nations Unies 1945 Pr ambule Les paroles sont accompagn es des faits puisqu en 1946 l Assembl e G n rale adopte une r solution instituant la Commission de la Condition de la Femme au sein de la Commission des Droits de l Homme J Bisilliat 2000 En 1948 est adopt e par l Assembl e G n ral
115. les autres qu conomiques commencent tre prises en compte tandis que de nouvelles approches du d veloppement mergent Section 2 La recherche d alternatives une vision conomiste et quantitative du d veloppement Avec l entr e en crise du syst me capitaliste au milieu des ann es 1970 les deux courants pr c demment d finis ont t encore plus vivement critiqu s En effet d s les ann es 1960 une premi re remise en cause de l conomisme des paradigmes dominants tait intervenue en raison de l chec de leurs pr conisations et de la prise de conscience que la croissance et le d veloppement ne pouvaient tre confondus J R Legout 2001 L un des auteurs principaux ayant introduit ces conclusions est Fran ois Perroux qui formule une distinction entre les notions et processus de croissance et de d veloppement ainsi il d finit le d veloppement comme la combinaison des changements mentaux et sociaux d une population qui la rend apte faire cro tre cumulativement et durablement son produit r el global F Perroux 1961 p 155 Quant la croissance J R Legout r sume la pens e de F Perroux de la fa on suivante l augmentation soutenue pendant une ou plusieurs 0 Cit par J R Legout dans son article D finir le d veloppement historique et dimensions d un concept plurivoque 2001 p 15 Cf bibliographie 15 La promotion d un d veloppement par et pour les femm
116. llettr es Au niveau de leur participation politique en termes de repr sentation parlementaire en 1975 moins de 4 des si ges taient occup s par des femmes en Afrique subsaharienne ou en Asie du Sud et m me 2 en Afrique du Nord Ce sont l Europe centrale et l URSS qui cette poque d tenaient les records de participation f minine au parlement Outre ces in galit s les violences et les discriminations faites aux femmes sont importantes Elles sont donc souvent dans une position subordonn e d favoris e et inf rieure par rapport aux hommes L une des principales raisons de cette situation est l existence d une division sexuelle du travail qui peut tre d finie comme la distribution des t ches entre hommes et femmes selon les pr jug s et st r otypes qui accordent tel r le aux femmes et tel r le aux hommes Les activit s reproductives domestiques et peu r mun r es sont principalement vues comme f minines A l inverse l homme tant consid r comme l apport principal du m nage ou propri taire des biens d tenus par celui ci se voit donner un acc s privil gi aux activit s r mun r es et productives la propri t aux ressources etc IFAID 2001 On aboutit dont une dichotomie tablie dans l ordre social des communaut s femmes hommes les femmes tant plus souvent cantonn es la sph re priv e aux activit s reproductives et familiales et les hommes la sph re publique et aux activit s
117. maginaire colonial In Charlier S et Grenade S sous la dir de Les recherches en genre et d veloppement pour des politiques de d veloppement appropri es Bruxelles Commission Femmes et D veloppement 2009 p 15 29 YOUNG K Planning development with women making a world of difference London The Macmillan Press LTD 1993 187 p Sites internet Sites des organismes Organisation des Nations Unies Assembl e G n rale des Nations Unies R solution 3010 sur l Ann e Internationale de la Femme 1972 en ligne page consult e le 23 Juillet 2013 lt http www un org french documents view_doc asp symbol A RES 3010 28XXVII 29 amp Lang F gt Assembl e G n rale des Nations Unies Les entreprises et le d veloppement Rapport A 52 L 70 en ligne page consult e le 7 Ao t 2013 lt http www un org french ga document f52209 htm table gt D partement de l Information de l ONU Les quatre conf rences mondiales sur les femmes 1975 1995 perspective historique en ligne page consult e le 28 Juillet 2013 lt http www un org french womenwatch followup beijing5 session fond html gt Fonds de d veloppement des Nations Unies pour la femme UNIFEM Qui est responsable envers les femmes Genre et redevabilit en ligne Rapport de l UNIFEM 2008 152 p page consult e le 10 Ao t 2013 lt http www unifem org progress 2008 media POWWO08_Report_Full_ Text_fr pdf gt ONU Femmes en li
118. me en 1976 au Canada pouss e par une organisation non gouvernementale f ministe l Agence Canadienne de D veloppement International ACDI commence pr parer des programmes et strat gies pour int grer davantage les femmes au d veloppement M F Labrecque 2009 Outre le fait d introduire sur la sc ne nationale et internationale une th matique souvent oubli e des programmes de d veloppement les f ministes incitent galement les gouvernements et les institutions internationales comme l ONU financer des tudes des recherches sur le terrain pour faire le point sur la situation des femmes dans le monde et faciliter la d finition de priorit s et politiques efficaces visant les sortir de leur subordination marginalisation et invisibilit en incluant syst matiquement la question des femmes dans les objectifs de d veloppement C Verschuur 2009 Toutefois Christine Verschuur conclut si l on admet g n ralement l impasse dans laquelle se trouvent les th ories du d veloppement les apports des f ministes la r flexion critique sur le d veloppement sont encore peu ou pas reconnus C Verschuur bis 2009 p 18 39 ja ne REE M me si l empowerment ne s adresse pas uniquement aux femmes mais plus g n ralement aux populations marginalis es hommes et femmes 27 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien Section 3 De l approche Int grati
119. mes constitutifs du syst me des Nations Unies sont les cinq organes de l organisation au sens strict et leurs d partements et bureaux Secr tariat G n ral assembl e g n rale etc des fonds comit s missions et programmes le Programme des Nations Unies pour le d veloppement PNUD ou la Conf rence des Nations Unies sur le Commerce et le d veloppement par exemple CNUCED des institutions sp cialis es organisations internationales qui bien qu autonomes agissent aux c t s de l ONU dans le cadre d accords Banque Mondiale Fonds Mon taire International etc des instituts de recherche et de formation des commissions r gionales et techniques des organismes apparent s comme par exemple l Agence Internationale de l nergie Atomique AEIA Organisation Mondiale du Commerce OMC etc ONU 2012 T Ben Salah 2005 Depuis sa cr ation le champ d intervention et les objectifs de l ONU se sont largis et diversifi s puisqu elle intervient d sormais dans divers domaines afin de maintenir la paix et la s curit internationales d velopper des relations amicales entre les nations promouvoir le progr s social instaurer de meilleures conditions de vie et accro tre le respect des droits de l homme Elle intervient donc entre autres en mati re de paix et de s curit de coop ration entre tats de d veloppement conomique et social de droits de l homme ainsi que dans la promotion des lib
120. mille de la propri t priv e et de l tat L Toupin 1998 24 Partie 1 Le renouvellement des th ories du d veloppement la promotion des femmes et de leur participation au d veloppement afin de peser davantage et d exposer plus clairement toutes les formes d oppression des femmes Nous pouvons aussi voquer le courant du salaire contre travail m nager etc L Toupin 1998 p 19 20 Enfin la fin des ann es 1960 et surtout dans les ann es 1970 se construit un f minisme radical qui s incarne par exemple en France dans le Mouvement de Lib ration des femmes MLF ou aux tats Unis dans la Women s Equality Action League WEAL ou dans le mouvement encore plus radical Society for Cutting up Men SCUM C Guionnet et E Neveu 2009 Ce courant plus contestataire d nonce le patriarcat compris comme le syst me social de sexes L Toupin 1998 p 21 le syst me autonome d exploitation et de domination C Verschuur 2009 p 788 comme tant l ennemi principal C Delphy 2001 la cause premi re de la subordination des femmes Le patriarcat se situe au sein de la famille mais aussi dans toutes les sph res de la soci t dans les domaines politiques conomiques etc et il est tr s pr sent dans les repr sentations sociales puisque c est par lui que sont s par s les hommes position dominante et les femmes position domin e L Toupin 1998 La condition des
121. mite de ce travail qui serait d avoir beaucoup pris en compte des crits f ministes ou r alis s par des sp cialistes des f minismes en particulier en ce qui concerne la critique d un possible opportunisme onusien M me si ce fut en partie un choix de notre part favoris il faut l avouer par la relative abondance des crits et critiques f ministes l largissement des sources m riterait d tre accentu afin de donner encore davantage de poids et d ouverture notre argumentation Sur le plan m thodologique la principale difficult et la fois faiblesse de ce travail a t notre manque de connaissances des outils et m thodes d analyse de discours Malgr la lecture d ouvrages et d articles pour combler nos lacunes notre caract re novice dans ce domaine nous a conduits rester assez g n raux sur la rh torique internationale alors que avec les bases que nous avons acquises nous nous sommes rendu compte de l aspect passionnant d analyser les proc d s s mantiques par lesquelles les instances de pouvoir construisent leurs discours 8 Cit e par Angela Cunha Neves dans son article Femmes et d veloppement au Br sil 1980 p 893 Cf bibliographie 64 Conclusion plusieurs reprises dans notre d monstration nous nous sommes r f r s la notion de soci t civile ONG citoyens associations etc La principale perspective de recherche que nous souhaitons proposer toujours dans cette o
122. mment les femmes oubli es des discours indicateurs et pratiques de d veloppement vont elles tre plac es au centre des pr occupations la fois acad miques et politiques Quelles analyses vont participer leur mise en visibilit Par quels proc d s 10 Introduction l Organisation des Nations Unies va t elle devenir un acteur central de la promotion des femmes Comment son action en leur faveur peut elle tre caract ris e et per ue Pour tenter de r pondre ces interrogations nous proc derons en deux parties la premi re plus th orique sera destin e faire un rappel de l volution des th ories sur le d veloppement et montrer comment et pourquoi la pr occupation pour la condition des femmes impuls e surtout par des auteur e s f ministes et traduite sous forme de nouveaux concepts va peu peu se g n raliser jusqu atteindre les plus grandes instances internationales La seconde partie sera consacr e l analyse de l interventionnisme de l ONU en faveur des femmes et visera interroger l aspect humaniste opportuniste de ses actions 11 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien Partie 1 Le renouvellement des th ories du d veloppement la promotion des femmes et de leur participation au d veloppement Comme nous l avons montr dans l introduction le d veloppement est un concept r cent complexe et multidimensionnel Si
123. mmes humanisme ou opportunisme onusien opportunisme le fond du probl me r side peut tre dans les capacit s de l ONU v ritablement introduire du changement et transformer avec succ s ses discours en actes concrets Il lui est en effet souvent reproch son manque de coh rence de l gitimit ou de puissance notamment face aux monstres conomiques que sont par exemple le FMI et la Banque Mondiale Elle est aussi critiqu e pour sa structure bureaucratique et technocratique et pour le nombre trop lev d instances agissant sous le sigle ONU pour la m me cause dans le m me champ d o un parpillement des ressources et des forces C est notamment ce qui avait t constat dans le domaine des femmes et du d veloppement lorsque coexistaient encore la Division de la Promotion de la Femme l Institut International de Recherche et de Formation pour la Promotion de la Femme le Bureau de la Conseill re sp ciale pour la probl matique hommes femmes et le Fonds de d veloppement des Nations Unies pour la Femme Prenant conscience de ceci l ONU a d cid d entamer un vaste mouvement de r forme de sa structure qui s est concr tis en ce qui concerne son action en faveur de la promotion des femmes par la cr ation de l Entit pour l autonomisation des femmes et l galit Les principales difficult s rencontr es au cours de cette recherche ont t principalement d ordre m thodique et m thodologique Tout
124. mmes doivent tre int gr es comme des partenaires et b n ficiaires du d veloppement Le rapport 2011 2012 rendu par cette instance souligne en effet Il est imp ratif de proc der des changements en profondeur sur la voie d un nouveau mod le de d veloppement centr sur l tre humain Cela permettrait d exploiter pleinement l norme potentiel de la moiti de la population mondiale les femmes Rapport Annuel de ONU Femmes 2011 2012 p 7 Cette nouvelle entit qui a b n fici sa cr ation d un budget de d part de 500 millions de dollars englobe et tend l ensemble des fonctions qu assuraient avant sa cr ation les organismes qui la composent elle soutient les tats membres de l ONU et assiste la Commission de la Condition de la Femme dans la formulation et la mise en uvre des politiques et normes relatives la question hommes femmes Elle vient en aide aux pays en leur apportant un soutien technique et financier s ils en font la demande Elle doit aussi s assurer du respect par le syst me des Nations Unies lui m me de ses propres engagements en mati re d galit et de justice sociale entre les sexes en coordonnant les travaux de l organisation ONU 2012 Comme la Commission de la Condition de la Femme ONU Femmes travaille en collaboration avec la soci t civile et en particulier avec les ONG Un peu la mani re du PNUD cette structure fournit galement depuis sa cr ation un rapport annuel sur les v
125. mpact sur les pratiques des organisations internationales dans les PED l ONU alli e des femmes Expression emprunt e la chercheure Jules Falquet Comit constitu de 23 membres met galement des recommandations visant prot ger i Fr i 67 les droits des femmes et mettre fin aux discriminations quelles qu elles soient La production de ressources informations et donn es chiffr es Outre la cr ation d organes l ONU produit galement un corpus important de ressources de donn es chiffr es d sagr g es par sexe ce qui n tait pas le cas auparavant travers notamment la publication de rapports L entit des Nations Unies pour l autonomisation des femmes et l galit comme le PNUD produisent en effet chaque ann e des conclusions agr ment es de donn es empiriques sur la situation des femmes et du d veloppement humain ce qui donne lieu des rapports r gionaux ou mondiaux Des tudes et programmes de recherche commandit s par l ONU sont men s dans les diff rents pays afin de dresser un bilan de la situation et de la condition des femmes J Bisilliat 2000 On peut aussi avancer que la production de donn es a permis l ONU de prendre en consid ration le fait que des actions sp cifiques destination des femmes n taient pas suffisantes et qu il est important de consid rer leurs int r ts et besoins propres tout en les articulant avec la condition des hommes Cette production et a
126. mpagn es d une l gende rappelant en quoi l ONU femmes agit pour elles En particulier les trois photos de couverture des rapports montrent des femmes libres autonomes souriantes empowered et sorties de leurs positions subalternes Ces couvertures sont d ailleurs toujours estampill es du sigle ONU Femmes Apr s une pr sentation de l entit dans les avant propos elle se fait parfois en conclusion les rapports r sument le bilan de l ann e coul e et exposent les d fis et progr s Ils se concentrent en effet sur les actions entreprises par l instance onusienne en d taillant par rubriques toujours les m mes et par aires g ographiques comment l entit est intervenue Ils prennent donc le soin d exposer les missions de ONU femmes et reviennent syst matiquement sur les m mes domaines prioritaires le leadership des femmes leur autonomisation conomique la fin des violences le r le des femmes dans la paix la s curit et le changement l galit De nombreux t moignages de femmes politiques personnalit s ou simples citoyennes encensant l ONU et lui demandant 2 Elle cite pour le terme fuzzword A Cornwall qui en 2007 montre que le genre est devenu un terme confus lisse fuzz signifiant en fran ais rendre flou 57 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien de continuer agir sont aussi largement pr sents au d but de chaque page expos s
127. mposer en leader en proposant une voie unique vers le progr s sous entendant sans communisme ni socialisme J P Peemans 2002 Si appliqu e dans le contexte du Nord la modernisation est invoqu e dans le cadre de la reconstruction et du r glement de la situation des pays vaincus dans les pays du Sud marqu s par les premi res revendications de lib ration et d ind pendance nationales elle refl te aussi les int r ts am ricains inh rents au conflit de guerre froide savoir aider les pays du Sud sortir du sous d veloppement et viter par la m me occasion qu ils ne rejoignent le camp sovi tique J P Peemans 2002 Peu peu une th orie g n rale du d veloppement inscrite dans ce paradigme s impose favoris e par l allocution du Pr sident Truman que nous avons cit e dans notre introduction Son intervention sonne en quelque sorte le d but de l aide au d veloppement des pays du Nord vers les pays du Sud et la transformation des tats Unis en bienfaiteurs de l humanit arri r e et souffrante J P Peemans 2002 p 44 L explication du sous d veloppement mise en avant par cette pens e de la modernisation est largement conomique voire culturelle des pays sont sous d velopp s parce que le secteur traditionnel domine ces soci t s faible productivit du travail liens familiaux et de proximit forts confusion des activit s religieuses et politiques importance du domaine agricole etc J P Peemans
128. n cit par Gilbert Rist dans son ouvrage Le d veloppement histoire d une croyance occidentale 2001 p 118 Cf bibliographie Texte original Forth we must embark on a bold new program for making the benefits of our scientific advances and industrial progress available for the improvement and growth of underdeveloped areas 2 Plusieurs d nominations vont se succ der pour d signer ces pays le Tiers Monde 1952 Alfred Sauvy les pays en voie de d veloppement PVD dans les ann es 1970 les pays en d veloppement PED et les pays les moins avanc s PMA depuis les ann es 1980 L expression pays du Sud est aujourd hui beaucoup employ e pour d signer les pays marqu s par la pauvret de masse et de fortes in galit s intra nationales et par rapport aux pays d velopp s 8 Introduction le d veloppement S Tremblay 1999 On verra plus loin comment cette premi re id e sera d velopp e approfondie critiqu e et comment d autres points de vue mergeront En outre la th orisation du concept de d veloppement et la progressive g n ralisation de son utilisation sont tr s marqu es par le contexte international des ann es d apr s guerre la reconstruction les mouvements de lib ration et d ind pendance nationales donnant lieu la d colonisation la fin des empires la mise en place d institutions internationales etc vont avoir un impact consid rable sur l volution du monde et sur la mani re dont le
129. nales et internationales allant dans le sens d une promotion des femmes et de l galit Toutefois on peut introduire quelques nuances quant la r elle capacit de l ONU donner r alit ses discours et quant aux r elles avanc es r alis es Nous souhaitons donc ici faire un bilan final de l action onusienne pour la promotion des femmes Pour cela nous avons d cid de donner quelques chiffres sur la r alisation des Objectifs du Mill naire dans les domaines de l ducation la sant et de la participation aux instances de d cision donc dans les objectifs qui s int ressaient principalement la situation des femmes Tout d abord au niveau de l ducation les objectifs ne sont pour le moment pas atteints et le seront difficilement d ici 2015 Des am liorations doivent cependant tre mises en avant dans les pays en d veloppement le taux d inscription des enfants en ge d aller l cole primaire est pass de 82 en 1999 90 en 2008 Surtout la proportion des filles non scolaris es dans ces m mes pays est pass e de 58 en 1999 53 en 2008 Des progr s importants ont notamment t r alis s en Asie de l Est et du Sud Est et en Afrique Subsaharienne m me si ces r gions restent encore en retard Les disparit s entre les sexes apparaissent cependant surtout au niveau de l enseignement secondaire 85 SRIVASTAVA P Le micro cr dit en ligne page consult e le 10 Ao t 2013 lt http www un org f
130. niumgoals bkgd shtml gt Organisation des Nations Unies Conf rence Internationale sur les Droits Humains 1993 en ligne page consult e le 2 Juin 2013 lt http www unhchr ch huridocda huridoca nsf 28Symbol 29 A CONF 157 24 28PART 1 29 Fr 7OpenDocument gt Organisation des Nations Unies Rapport de la Conf rence de Mexico 1975 en ligne page consult e le 10 Novembre 2012 lt http www un org womenwatch daw beijing otherconferences Mexico Mexico 20conference20report 20optimized pdf gt Organisation des Nations Unies Rapport de la Conf rence de Copenhague 1980 en ligne page consult e le 12 Novembre 2012 lt http www un org womenwatch daw beijing otherconferences Copenhagen Copenhagen 20Full200Optimized pdf gt Organisation des Nations Unies Rapport de la Conf rence de Nairobi 1985 en ligne page consult e le 12 Novembre 2012 lt http www un org womenwatch daw beijing otherconferences Nairobi Nairobi20Full200Optimized pdf gt Organisation des Nations Unies Rapport de la Conf rence de P kin 1995 en ligne page consult e le 10 Novembre 2012 lt http www un org womenwatch daw beijing pdf Beijing 20full20report 20F pdf gt Programme des Nations Unies pour le D veloppement PNUD en ligne page consult e le 11 Ao t 2013 lt http www undp org content undp fr home operations about_us html gt Programme des Nations Unies pour le D veloppement Pr sentation de l Indice d In g
131. nre D partement de l information de l ONU 2000 En effet inspir e par les nouvelles th ories 5 Il suffit d ailleurs de lire les d clarations de Boutros Boutros Ghali sixi me Secr taire G n ral des Nations Unies prononc es en son nom par son repr sentant sp cial la Conf rence de P kin pour voir comment l ONU se place en agent moteur de la promotion des femmes Aujourd hui nous c l brons 50 ans d efforts incessants sous l impulsion de l Organisation des Nations Unies pour promouvoir la cause des femmes Rapport de la Conf rence de P kin 1995 p 198 39 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien f ministes et les recherches en sciences sociales mettant en avant la n cessit de prendre en compte le genre l attention de la conf rence n est plus concentr e sur les femmes comme cat gorie s par e du reste de la soci t mais davantage sur les structures de la soci t et les rapports sociaux et de pouvoir qui sont l origine des in galit s et de la subordination des femmes Encore plus que pour les conf rences de Mexico Copenhague et Nairobi la Conf rence de P kin reconna t le potentiel des femmes contribuer au d veloppement conomique et social et insiste sur la n cessit de leur responsabilisation autonomisation et participation r elle la vie conomique culturelle sociale et politique On recense l utilisation plusi
132. ns Unies l ment constitutif de l organisation d finissant les organes proc dures les droits et devoirs des tats etc est alors labor e et elle entre en vigueur apr s ratification des tats le 24 Octobre 1945 Si l ONU regroupe sa cr ation cinquante tats dits originaires T Ben Salah 2005 elle est devenue en un demi si cle une organisation universelle sans pr c dent qui rassemble aujourd hui la quasi totalit des tats au monde 193 tats membres contrairement la SDN dont la cr ation avait t impuls e par les tats Unis sans que ces derniers ne rejoignent l organisation 5 Organisation du Trait de l Atlantique Nord OTAN Charte de l Atlantique 1941 en ligne page consult e le 05 Juin 2013 lt http www nato int cps fr natolive official_texts_16912 htm gt 6 Allemagne Italie Japon Pacte tripartite sign en 1940 et pays associ s cobellig rants Roumanie etc 7 Cr ation d un nouvel ordre mondial qui commence avant m me la fin de la guerre laquelle participent galement diverses instances internationales cr es la m me poque le General Agreement on Tariffs and Trade GATT anc tre de l Organisation Mondiale du Commerce OMC la Food and Agriculture Organization of the United Nations FAO et les institutions dites de Bretton Woods savoir la Banque Mondiale et le Fonds Mon taire International 6 Introduction Les principaux organis
133. nt donc incit s et pri s de d finir des priorit s et strat gies nationales acquis la promotion des femmes Du 14 au 30 Juillet 1980 se tient Copenhague la Conf rence Mondiale de la D cennie des Nations Unies pour les Femmes sur les th mes galit d veloppement paix C est d ailleurs ce triptyque qui servira de matrice l action de l ONU puisqu il sera syst matiquement repris comme credo dans chacune des conf rences mondiales sur les femmes Trois sous th mes emploi sant ducation sont galement choisis pour guider les r flexions et d cisions au cours de cette rencontre afin de mettre l accent sur la n cessit d laborer des programmes d action visant l int gration des femmes dans le d veloppement travers la promotion d activit s conomiques et d opportunit s d emploi galit avec les hommes et par la fourniture de biens de sant et d ducation ainsi que d infrastructures de nombreuses reprises dans le rapport final les femmes sont pr sent es comme des b n ficiaires et des agents actifs du d veloppement d o la volont d adopter des strat gies qui teraient les obstacles et les contraintes une pleine et gale participation des femmes au d veloppement Reconnaissant que le potentiel de ces derni res avait t sous estim dans le pass que certains des projets avaient eu un impact n gatif sur le statut des femmes et que le d veloppement dans tous ses aspects
134. nt suivre la m me voie et aspirer un but unique le d veloppement 17 Gilbert Rist voque notamment l usage de ce terme par Marx L nine Leroy Beaulieu la Soci t des Nations etc G Rist 2001 8 Cit e par Jean Ronald Legout dans sa contribution D finir le d veloppement historique et dimensions d un concept plurivoque 2001 p 29 Cf bibliographie La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien important pour notre sujet et quelques bases sur l analyse des discours La litt rature sur le d veloppement et l Organisation des Nations Unies est tr s toff e d o la relative facilit trouver des sources int ressantes et compl tes Depuis l mergence du concept de d veloppement et l intervention croissante de l ONU dans ce champ les crits aussi bien th oriques qu empiriques se sont en effet multipli s En ce qui concerne la question des femmes les tudes men es par les f ministes ou sp cialistes du f minisme nous ont en outre beaucoup inspir s en particulier pour nos recherches sur les aspects opportunistes de l action onusienne Les crits de Jules Falquet par exemple ont constitu des points de rep res centraux ce sujet Ensuite les sites internet des instances de l ONU en particulier celles agissant pour la promotion des femmes nous ont galement beaucoup servi pour la compr hension et l explication des fonctions de chacune mais
135. oir est exerc dans la gestion des ressources conomiques et sociales d un pays en vue du d veloppement Banque Mondiale 1991 A partir de l les agences internationales d aide au d veloppement vont incorporer cette notion de gouvernance et 0 Elle s inspire ici de la typologie r alis e en 2005 par G Hermet 1 Ashworth cit par A Brody cf bibliographie distingue deux autres niveaux de gouvernance le m nage et la communaut 2 D finition de la Banque Mondiale tir e de l article Les ONG l heure de la bonne gouvernance de La titia Atlani Duault 2005 p 4 Cf bibliographie 50 Partie 2 Impact sur les pratiques des organisations internationales dans les PED l ONU alli e des femmes Expression emprunt e la chercheure Jules Falquet notamment les Nations Unies Dans les Objectifs du Mill naire pour le D veloppement par exemple on retrouve cette notion dans l objectif 8 qui vise l tablissement d un partenariat pour le d veloppement Le PNUD en 1997 d finit la gouvernance comme l exercice de l autorit politique conomique et administrative dans le cadre de la gestion des affaires d un pays tous les niveaux La bonne gouvernance a de nombreuses caract ristiques notamment la participation la transparence et la responsabilit Le Fonds de d veloppement des Nations Unies pour la Femme UNIFEM en 2008 insistait pour sa part sur la n cessit d une
136. olutions dans les domaines de l galit et de l autonomisation rappelant les objectifs que s est fix e la communaut internationale et formulant des recommandations pour les atteindre Elle souhaite ainsi prot ger les avanc es r alis es et mettre en lumi re les d fis relever Rapport ONU Femmes 2011 2012 En introduction de chacun d entre eux elle s auto d finit comme le porte drapeau mondial des femmes et des filles Enfin elle administre deux autres fonds le Fonds d affectation sp ciale des Nations Unies pour l limination de la violence l gard des femmes et le Fonds pour l galit des sexes en faveur de l autonomisation conomique et politique des femmes Le Comit pour l limination de la Discrimination l gard des Femmes CEDAW Enfin nous pouvons rapidement voquer ce comit cr suite l adoption en 1979 puis l entr e en vigueur en 1981 de la Convention sur l Elimination de toutes les formes de discrimination l gard des femmes S il a pour mission d en surveiller le respect ce 65 The United Nations Non Governmental Liaison Service Division de la promotion de la femme en ligne page consult e le 22 Juillet 2013 lt http www un ngls org spip php page article s amp id_article 1450 gt 66 Organisation des Nations Unies Questions th matiques en ligne page consult e le 22 Juillet 2013 lt http www un org fr globalissues women agencies shtml gt 46 Partie 2 I
137. ompte les rapports finaux officiels n en font que peu cho Dans aucun des rapports des conf rences sur les femmes n a eu droit la parole officielle l une des repr sentant e s de ces mouvements Chefs d Etats et agents de l ONU ont en effet eu le monopole de la parole dans un enchev trement de remerciements les uns aux autres Pour conclure notre ce paragraphe nous pouvons une nouvelle fois citer Jules Falquet qui r sume parfaitement ce que nous avons voulu montrer travers la participation au d veloppement ces institutions ONU en t te ont construit une v ritable strat gie de r cup ration du travail mat riel et de la l gitimit morale du mouvement des femmes et f ministes pour imposer la mondialisation n olib rale sous les couleurs d un d veloppement consensuel J Falquet 2008 p 84 Face ceci les mouvements de femmes se sont d ailleurs mobilis s pour faire entendre autrement leurs revendications par l organisation de marches mondiales la cr ation de groupes etc et se re l gitimer face aux effets n gatifs d une mondialisation qu elle contribue favoriser Un second int r t de l ONU promouvoir une gouvernance qui place l tre humain au centre des r flexions et des pratiques de d veloppement serait de se re l gitimer et de i 74 gt He i i donner un visage humain une mondialisation aux cons quences parfois perverses qu elle contribue favoriser 4 En r f
138. on des Femmes au D veloppement IFD l approche genr e la constitution d un nouveau champ du savoir Il existe une forme de consensus dans la litt rature pour dire que la pr occupation pour la situation des femmes au sein du processus du d veloppement a vraiment merg avec la publication en 1970 du livre de l conomiste danoise Ester Boserup Women s role in economic development Pour de nombreux auteurs cet ouvrage ouvre la voie aux r flexions sur le r le des femmes dans le d veloppement en exposant les opportunit s offertes par une meilleure prise en compte d une part de la situation de subordination des femmes et d autre part du potentiel non reconnu de ces derni res pour le changement conomique et social M F Labrecque 2009 Ester Boserup montre que jusqu alors les th ories et crits sur le d veloppement taient rest s largement silencieux sur le r le des femmes En analysant la place des femmes dans la production et la r partition des t ches au sein du m nage et dans la soci t elle montre entre autres que le progr s conomique tend se faire au prix de la marginalisation des femmes IFAID 2001 p 5 Typologie des approches de la femme au genre La pens e qui associe les femmes au d veloppement est l image des paradigmes sur le d veloppement dynamique et en constant renouvellement Une nouvelle fois ce sont les mouvements et r seaux f ministes qui contribuent t
139. ons Unies pour le D veloppement Pr sentation de l Indice d In galit s de Genre en ligne page consult e le 22 Juillet 2013 lt http hdr undp org fr statistiques iig gt 48 Partie 2 Impact sur les pratiques des organisations internationales dans les PED l ONU alli e des femmes Expression emprunt e la chercheure Jules Falquet d ensemble de la situation actuelle dans le monde et peut donc l aider mieux orienter ses actions gr ce la connaissance et la prise en compte de multiples variables relatives au d veloppement la s curit l environnement variables qui bien que distinctes sont tr s fortement connect es Depuis sa mise en place en 1945 l entit onusienne n a cess d tendre ses champs d action entre autres la paix la s curit l environnement la protection des enfants et des personnes marginalis es et vuln rables et en ce qui nous concerne l int gration de la probl matique des femmes du genre dans les pr occupations et actions pour le d veloppement Compte tenu de la diversit des th matiques qu elle prend en compte l inflation des textes et conf rences elle donne ainsi l impression d une organisation humaniste qui se mobilise sans compter pour la protection et les progr s de l humanit de l galit et des droits humains De plus le nombre important d organismes et institutions y compris de la soci t civile qu elle chapeaute consulte et qui lui sont rat
140. oppement 2009 p 787 Cf bibliographie 23 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien Nous reprenons ici la classification telle qu nonc e par Louise Toupin la tendance lib rale galitaire la tendance marxiste et socialiste et la tendance radicale Ces trois courants servent de base la compr hension des mouvements f ministes aussi bien dans le pass qu aujourd hui et dans le futur Ils se distinguent en particulier dans leurs explications sur les raisons de la subordination des femmes et sur les mesures appliquer pour favoriser des volutions Ces diff rents mouvements ne se suivent pas n cessairement dans l histoire coexistent bien souvent et connaissent des changements et volutions internes d une p riode ou d une r gion une autre C Verschuur 2009 Tout d abord le f minisme lib ral galitaire qui agit comme son nom l indique pour la libert et l galit est situ historiquement plut t fin XIXe Si cle jusqu la premi re moiti du XXe Si cle C Verschuur 2009 C est un lib ralisme r formiste inspir de la tradition lib rale dont les revendications s articulent autour de l galit des droits entre hommes et femmes dans l acc s l ducation et au monde professionnel au niveau des lois et normes juridiques et de la participation la soci t des hommes et des femmes etc C est une premi re vague du f minisme connue
141. orer des strat gies visant favoriser l galit et r duire les discriminations l gard des femmes E M Rathgeber 1989 Une seconde remarque importante pour la d finition et la compr hension de ce paradigme est le fait qu elle est fortement li e la pens e de la modernisation l une des th ories dominantes du d veloppement cette poque L approche IFD apporte une critique ce paradigme de la modernisation mais ne le remet pas totalement en question alors qu il tait avanc dans l approche dominante que la modernisation l industrialisation et la croissance allaient favoriser automatiquement le d veloppement dans les PED et profiteraient aux hommes comme aux femmes de mani re gale gr ce l am lioration des niveaux de vie le courant IFD montre que les femmes ont moins tir profit du d veloppement et que leur position relative s tait en fait peu am lior e voire d t rior e ce que souligne d ailleurs Ester Boserup en raison notamment de programmes d action largement orient s vers les hommes E M Rathgeber 1989 Cependant l IFD ne remet pas en cause l association d veloppement croissance conomique R Peet 1999 Plut t que de chercher comprendre pourquoi les b n fices des femmes avaient t moindres l approche IFD se concentre sur la mani re dont elles pourraient tre mieux int gr es dans les dispositifs et strat gies existantes de d veloppement Ce mod le ne consid re donc pas l h
142. ou autres hi rarchies Si l on devait essayer de d finir ce qu est cet autre d veloppement on pourrait s inspirer des caract ristiques donn es dans le rapport What now de la Fondation Dag Hammarskj ld en 1975 il donnerait priorit aux besoins humains dans leur ensemble il serait endog ne participatif et autonome donc orient et r alis dans chaque soci t en fonction de sa culture ses priorit s et capacit s r alit s d mographiques et ressources naturelles par exemple et serait respectueux de l environnement et des cosyst mes En nous inspirant de ces crit res nous classerons ici les approches pour un autre d veloppement en trois cat gories les th ories du d veloppement auto centr et local le paradigme du d veloppement humain et le mod le du d veloppement durable Tout d abord les approches en faveur d un d veloppement auto centr et local mettent l accent sur les populations les territoires comme sources de changement conomique et social et d acc s au bien tre S il existe des diff rences entre les tenants d un d veloppement endog ne aussi appel d veloppement auto centr ou de self reliance autonomie et ceux d un d veloppement local nous les combinons ici en raison de leur proximit th orique Pour ces approches le territoire favorise le d veloppement puisqu il contient une pluralit de ressources culturelles conomiques naturelles sociales qui si valo
143. pement commence s imposer et que les premiers programmes de coop ration se mettent en place A bien des gards les mod les de d veloppement dominants cette poque sont caract ris s par une vision androcentrique Nous ferons donc l hypoth se que les femmes sont oubli es des discours et pratiques de d veloppement jusqu aux ann es 1970 Cette d cennie sera en effet comprise comme tant un tournant majeur dans la mani re dont est appr hend le d veloppement puisque gr ce principalement aux tudes f ministes la question de la condition des femmes et de leur participation au d veloppement comme actrices part enti re va tre pour la premi re fois port e sur les sc nes nationales et internationales Section 1 Les femmes dans les PED de 1945 1970 les oubli es du d veloppement Le biais androcentrique des th ories pratiques et indicateurs de d veloppement Lorsque le concept de d veloppement commence tre institutionnalis au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale il est pens en termes de croissance et de rattrapage conomique et les variables sociales culturelles et soci tales sont tr s peu prises en compte Dans ce contexte la question de la condition des femmes reste largement sous tudi e peu abord e voire ignor e dans les discussions sur le d veloppement au niveau th orique dans la litt rature sp cialis e ou dans le cadre des programmes et discours des tats ou des o
144. pour une Plan te Saine r unissant 1 500 femmes venant de 83 pays avait t adopt ce qui est appel l Agenda 7 Cit dans Site de l Association Ad quations Femmes et d veloppement durable en ligne page consult e le 2 Juin 2013 lt _http www adequations org IMG article_PDF article_a424 pdf gt Partie 2 Impact sur les pratiques des organisations internationales dans les PED l ONU alli e des femmes Expression emprunt e la chercheure Jules Falquet 21 des femmes pour une plan te en bonne sant et en paix qui servira de plate forme de recommandations et de propositions lors de la Conf rence de Rio En 2002 au cours du Sommet mondial du D veloppement Durable Johannesburg ces engagements sont maintenus et comme pour Rio en 1992 un Agenda 2015 des femmes est adopt En 1993 Vienne est organis e la Conf rence Internationale sur les Droits de l Homme qui rappelle que le droit au d veloppement et les droits fondamentaux sont des droits inali nables et universels pour tout tre humain et que la participation des femmes dans toutes les sph res de la soci t et toutes les chelles ainsi que l galit doivent tre consid r es comme prioritaires Pour cela elle insiste notamment sur la place centrale que doit tenir l ONU Rapport de la Conf rence Internationale sur les Droits Humains 1993 Il est d ailleurs noter que la Conf rence de P kin fera en 1995 largement r f rence
145. ptique d un d placement de l analyse vers l efficacit de l ONU serait donc d tudier plus pr cis ment comment lorsque les organisations internationales et les tats montrent leurs limites le r le tenu par des acteurs comme les Organisations Non Gouvernementales se trouve mis en avant Depuis la fin du XXe Si cle elles sont de plus en plus consid r es par les politiques et par les scientifiques comme des acteurs part enti re du d veloppement au m me titre que les organisations internationales ou les tats voire en tant qu alternatives ces derniers Les ONG ont alors merg comme des acteurs importants des nouveaux agendas de bonne gouvernance promus depuis les ann es 1990 que ce soit par leurs actions de contestation de lobbying de promotion d alternatives au d veloppement ou de mise en uvre sur le terrain des politiques publiques de d veloppement parfois en partenariat avec d autres acteurs C est peut tre par leurs actions que l on pourrait assister un renouveau de la th matique femmes et d veloppement 65 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien Bibliographie Revues ATLANI DUAULT L Les ONG l heure de la bonne gouvernance Autrepart 2005 volume n 35 p 3 17 CALVES E Empowerment g n alogie d un concept cl du discours contemporain sur le d veloppement Revue Tiers Monde 2009 n 200 p 735 739
146. r s largement la formulation et conceptualisation de ces nouvelles r flexions sur la question des femmes et du d veloppement Ainsi depuis les ann es 1970 et la mise en lumi re de la situation de subordination et d exclusion des femmes du d veloppement ainsi que la reconnaissance de leur importance pour le changement conomique et social de leurs pays trois principales approches se sont succ d formul es essentiellement par des chercheures f ministes et soutenues comme nous le verrons plus loin dans les instances nationales et internationales notamment dans le cadre de l ONU Le premier courant intitul Int gration des Femmes au D veloppement IFD appara t au d but des ann es 1970 Il est remplac rapidement au cours de cette m me d cennie par une seconde approche nomm e Femmes et D veloppement FED Enfin partir des ann es 1990 s impose un nouveau paradigme le Genre et D veloppement GED En raison de la proximit la fois th orique et chronologique des courants IFD et FED et aussi parce que la litt rature se focalise principalement sur la premi re approche IFD et la derni re GED nous n voquerons que succinctement le courant interm diaire FED L approche Int gration des Femmes au D veloppement IFD Cette premi re approche issue initialement du f minisme lib ral am ricain merge rapidement apr s la publication du livre d Ester Boserup Utilis e pour la premi re fois par le
147. r sente dans la litt rature les discours et pratiques relatives au d veloppement Ensuite sur un plan pratique les chercheur e s et activistes f ministes ont jou un r le majeur dans la sensibilisation des instances gouvernementales et de la communaut internationale la question des femmes Au d but de cette prise de conscience dans les ann es 1970 ce sont surtout les mouvements venant de pays du Nord et du monde occidental qui exercent une influence majeure en particulier en d non ant l exclusion des femmes des instances de pouvoir nationales et internationales notamment au sein de l ONU et en demandant que plus d int r t leur soit port en particulier celles des pays du Sud Leurs travaux commen ant gagner en l gitimit es chercheur e s et activistes f ministes commencent alors faire pression aupr s des instances de d cision en les incitant une meilleure prise en compte des femmes et r ussissent influencer certains programmes de coop ration au d veloppement Par exemple aux tats Unis d s 1973 est adopt le Percy Amendment qui s int resse pour la premi re fois au r le des femmes dans le d veloppement Toujours en application aujourd hui il vise favoriser leur int gration dans les strat gies internationales En 1974 l Agence Am ricaine pour le D veloppement International USAID continue sur cette lanc e et met en place the USAID s Office of Women in Development K Young 1993 De m
148. r central du d veloppement allant m me l encontre des processus participatifs qu elle dit promouvoir Ces id es vont nous servir ici d axes principaux de r flexions A partir de critiques emprunt es principalement des crits f ministes nous verrons comment l ONU est parfois accus e de r cup rer et neutraliser les mouvements sociaux favorables l int gration des femmes genre dans le d veloppement sous couvert de la promotion d une gouvernance mondiale participative et sensible au genre Son objectif serait notamment de combler le d ficit de l gitimit qu elle subit depuis quelques ann es et d att nuer les effets n gatifs d une mondialisation qu elle contribue renforcer Apr s avoir apport des l ments d analyse de la rh torique internationale nous consacrerons enfin notre derni re section des pistes de r flexion sur le bilan de cette intervention de l ONU Section 1 L imposition d un discours consensuel sur le d veloppement La promotion d une nouvelle gouvernance mondiale participative et sensible au genre Depuis quelques ann es le terme de gouvernance est une notion cl des discours des agences de d veloppement Laetitia Atlani Duault souligne en effet ce terme d sormais omnipr sent l gitime des interventions puissantes en mati re de changement social dans les pays du Sud L Atlani Duault 2005 p 3 Apparu comme synonyme de gouvernement en France au XVIIIe Si cle et
149. ration entre les tats Rapport de la Conf rence de Copenhague 1980 La Conf rence de Mexico avait fix des objectifs avec des r sultats atteindre d ici 1980 et une r solution de d cembre 1975 de l Assembl e G n rale R solution 3520 avait d ores et d j pr vu l organisation d une seconde conf rence pour tablir un bilan Or ce dernier semble mitig de nombreux pays ont pris des mesures administratives juridiques et institutionnelles pour int grer davantage les femmes au d veloppement lutter contre la discrimination prot ger leurs droits et favoriser l galit hommes femmes Des programmes et plans r gionaux ont t labor s et mis en place Des efforts pour collecter des donn es chiffr es ont galement t entrepris et des programmes de recherches et de statistiques ont t lanc s Une autre r ussite c l br e dans le rapport est la mise en place du Fonds de d veloppement des Nations Unies pour la Femme UNIFEM et de l Institut International de Recherche et de Formation des Nations Unies pour la Promotion de la Femme INSTRAW Mais si elle reconna t les progr s la Conf rence de Copenhague insiste sur le fait qu ils sont insuffisants et n ont pas rempli les objectifs fix s Mexico notamment en raison d un laps de temps trop r duit pour pouvoir atteindre ces objectifs d une volont politique parfois insuffisante de la part des tats et de difficult s de financement r sultant en grande partie
150. re 1990 et 2015 Il ne sera sans doute pas atteint bien que le nombre de d c s maternels ait diminu de 47 entre 1990 et 2010 A cette date on voit toutefois encore de fortes disparit s selon les aires g ographiques puisque l Asie du Sud et l Afrique subsaharienne repr sentent encore 85 de la totalit des d c s maternels en 2010 Enfin si l on consid re la participation politique des femmes on note encore de fortes in galit s puisque les femmes demeurent toujours relativement absentes des instances de d cisions que ce soit au niveau local comme national En 2010 dans le monde 14 femmes taient chefs d tat ou de Gouvernement De m me la proportion de femmes occuper des si ges parlementaires progresse mais lentement On note ici des disparit s selon les aires g ographiques malgr une tendance commune l am lioration Ainsi en Asie du Sud en 1995 5 des si ges la chambre basse taient occup s par des femmes contre 16 en 2009 En Afrique du Nord le taux s levait 4 en 1995 et 10 en 2009 En Europe occidentale les femmes occupaient 20 des si ges la chambre basse en 1995 contre 29 en 2009 Les pays d velopp s tels la Finlande la Norv ge restent dans une large mesure ceux o les femmes ministres sont en plus grand nombre Enfin on peut conclure sur ces quelques donn es chiffr es par un tableau de l indice des in galit s de genre R gions Indice d In gal
151. rence des Nations unies sur le commerce et le d veloppement DAWN Development Alternatives With Women for a New Era FAO Food and Agriculture Organization of the United Nations FED Femmes et D veloppement FMI Fonds Mon taire International FNUAP Fonds des Nations Unies pour la Population GATT General Agreement on Tariffs and Trade GED Genre et D veloppement IDH Indice de D veloppement Humain IFD Int gration des Femmes au D veloppement IFAID Institut de Formation et d Appui aux initiatives de D veloppement IIG Indice d In galit s de Genre INSTRAW Institut international de recherche et de formation des Nations Unies IPF Indice de Participation des Femmes ISDH Indice Sexo Sp cifique de D veloppement Humain MLF Mouvement de Lib ration des Femmes OMC Organisation Mondiale du Commerce OMD Objectifs du Mill naire pour le D veloppement ONG Organisation Non Gouvernementale ONU Organisation des Nations Unies ONU Femmes Entit des Nations Unies pour l Autonomisation des Femmes et l galit des genres OSAGI Bureau de la Conseill re sp ciale pour la probl matique hommes femmes OTAN Organisation du Trait de l Atlantique Nord PED Pays en D veloppement PIB Produit Int rieur Brut PVD Pays en voie de D veloppement PNUD Programme des Nations Unies pour le D veloppement SCUM Society for Cutting up Men 74 Annexes SDN Soci t des Nations UNIFEM
152. rench pubs chronique 2005 numero3 0305p45 html gt 6 Collect s partir de Organisation des Nations Unies Les Objectifs du Mill naire pour le D veloppement en ligne page consult e le 15 Juin 2013 lt http www un org fr millenniumgoals bkgd shtml gt 60 Partie 2 Impact sur les pratiques des organisations internationales dans les PED l ONU alli e des femmes Expression emprunt e la chercheure Jules Falquet Au niveau de l alphab tisation on peut noter que les 2 3 des 774 millions d adultes illettr s dans le monde sont des femmes ces proportions n ayant pas vraiment volu depuis les vingt derni res ann es 72 millions d enfants en ge d aller l cole primaire n y vont pas dont 54 sont des filles Par exemple au Tchad en 2010 le taux d alphab tisation des femmes adultes s l vent 22 celui des hommes 44 tandis qu elles repr sentent 59 de la population adulte illettr e Pour montrer les disparit s au sein d une m me aire g ographique nous pouvons aussi prendre l exemple de la Namibie o le taux d alphab tisation des femmes s l ve 88 celui des hommes 89 alors que les femmes repr sentent 53 de la population totale illettr e Au niveau de l emploi hommes et femmes continuent en outre tre in gaux en termes de salaires notamment Ensuite au niveau de la mortalit maternelle l objectif tait d en r duire de trois quarts le taux ent
153. rg french ga document f52209 htm table gt 7 Cit par Malik zden co directeur du Centre Europe Tiers Monde CETIM au cours d une intervention au Forum mondial de la soci t civile 2002 Cf bibliographie 54 Partie 2 Impact sur les pratiques des organisations internationales dans les PED l ONU alli e des femmes Expression emprunt e la chercheure Jules Falquet privil gi s du d veloppement l ONU favoriserait le syst me n olib ral comme mod le unique de d veloppement Certains parlent de subordination des Nations Unies aux soci t s transnationales Or en contribuant l expansion de cette mondialisation n olib rale l ONU semble tre en contradiction avec ses engagements initiaux en mati re de protection des droits de l homme des populations autochtones des cultures et m me avec ses engagements vis vis des femmes En effet si la mondialisation est source d opportunit s pour de nombreux pays elle peut favoriser la croissance accro tre le commerce et les investissements et participer l accroissement du r le et de l importance des nouvelles technologies elle est aussi un ph nom ne particulier d allocation des ressources auquel on reproche souvent de cr er des disparit s accrues et carts de richesse et de bien tre entre les r gions les pays et les populations en raison notamment d une in gale r partition des richesses J Falquet 2008 Ainsi un nombre notabl
154. rganisations internationales en particulier l ONU qui met pourtant en place sa premi re d cennie pour le d veloppement en 1960 Les premiers programmes de coop ration labor s par les pays d velopp s visent en effet r duire les in galit s entre pays pauvres et pays riches dans le cadre de politiques s adressant des cat gories plut t qu des individus puisqu elles sont destination des pauvres des paysans de la population J Bisilliat C Verschuur 2000 p 13 Ces projets restent donc formul s au neutre et ne prennent pas vraiment en compte la sp cificit et la particularit des diff rentes cultures r gions pays et soci t s Discours et programmes d action mettent des propositions et solutions standardis es adress es une forme de communaut sous d velopp e homog ne K Young 1993 alors que nous avons bien vu que ce n tait pas le cas du tout par exemple avec l clatement du Tiers Monde De la m me mani re les clivages de classe les rapports sociaux et de genre etc ne se voient pas attribuer beaucoup d importance Aucun effort n est donc vraiment entrepris pour prendre en compte les besoins et int r ts diff renci s des personnes et notamment des femmes K Young 1993 Ce que i yi i 29 x Diane Elson nomme le biais masculin du d veloppement D Elson 1991 c est dire la non prise en compte de la condition et du potentiel des femmes sera d non
155. ris es sont b n fiques pour le d veloppement Ensuite les th oriciens de ces paradigmes soulignent l aspect communautaire et local du d veloppement en insistant sur la participation des populations au niveau de la prise de d cision de la mise en uvre et de l utilisation de leurs savoir faire J Friedmann Ensuite le d veloppement auparavant assimil la croissance conomique se voit de plus en plus donner un visage humain notamment sous l impulsion des 2 Mentionn par J P Peemans dans son ouvrage Le d veloppement des peuples face la modernisation du monde essai sur les rapports entre l volution des th ories du d veloppement et les histoires du d veloppement r el dans la seconde moiti du XXe si cle 2002 p 110 Cf bibliographie 23 Mentionn par Suzanne Tremblay dans Du concept de d veloppement au concept de l apr s d veloppement trajectoire et rep res th oriques 1999 Cf bibliographie 17 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien organisations internationales qui s appuient sur les apports de th oriciens comme Amartya Sen L approche du d veloppement humain monte en puissance surtout dans les ann es 1990 port e notamment par le Programme des Nations Unies pour le D veloppement qui en fait rapidement sa d finition du d veloppement et l utilise de mani re syst matique Ainsi il souligne que le d v
156. ront de fils conducteurs notre d marche de recherche r fl chissez tout ce qu il sera possible de r aliser lorsque les femmes seront pleinement autonomis es en tant qu agents du changement et du progr s au sein de nos soci t s Tout d abord la personne de Michelle Bachelet repr sente l int r t et la pr occupation des Nations Unies pour la question des femmes et l engagement du syst me onusien pour les associer au processus de d veloppement en tant que r ceptrices d aides mais aussi et surtout comme actrices autonomes et actives participant la d finition et la mise en uvre des programmes de d veloppement Nous verrons en effet que l ONU insiste sur l importance d un d veloppement participatif l chelle locale nationale et internationale et aux niveaux des d cisions et de l ex cution En cela et par la promotion d un empowerment des femmes comme agents de d veloppement l ONU se place dans la continuit des recherches et analyses qui ont les premi res avanc l id e d une marginalisation et d une invisibilit des femmes dans le d veloppement que ce soit dans les discours ou dans les programmes d action Jusqu il y a peu de temps encore le d veloppement que nous nommerons galement changement social et conomique tait pens au neutre sans r flexion sur les effets diff renci s que les projets pouvaient avoir sur les hommes et les femmes au d triment desquelles
157. rtielle de l IDH le PNUD introduit dans son RDH de 2010 l Indice d In galit s de Genre Il sert montrer les pr judices et retards des femmes dans g g 69 trois dimensions le march de l emploi mesur par le taux de participation de la population active l autonomisation mesur e par le niveau d instruction partir du niveau secondaire et la repr sentation parlementaire la sant de la reproduction mesur e par la prise en compte de la f condit chez les adolescentes et la mortalit maternelle Sa valeur tant comprise entre 0 et 1 lorsque cet indicateur est gal z ro cela signifie que hommes et femmes sont galit A l inverse plus il se rapproche de 1 plus les in galit s sont fortes et plus les femmes sont d savantag es dans les dimensions consid r es Son avantage r side dans le fait qu il permet de comprendre o se situent les disparit s hommes femmes Section 3 Les avantages offerts par une intervention de l ONU Enfin pour conclure cette partie qui laisse penser un humanisme onusien nous voulons insister sur le fait que gr ce ses caract ristiques et son statut l ONU se place comme l ment central des approches et pratiques de d veloppement ONU 2012 Tout d abord par sa structure et la diversit des instances qui le composent le syst me onusien a la capacit d intervenir dans une pluralit de domaines ce qui lui donne une certaine vision 9 Programme des Nati
158. s et femmes c est dire que lorsque l cart des disparit s augmente ou que la situation de chacun des sexes se d t riore l ISDH se r duit et inversement L Indicateur de Participation des Femmes IPF La m me ann e appara t l indicateur de Participation des Femmes qui a pour but de rendre compte de leur pouvoir d action et d intervention dans la vie politique et conomique M Bruyninckx 2009 II sert mesurer l volution et les avancements de la participation politique et conomique des femmes au niveau de la prise de d cision ou du contr le des ressources Il est mesur partir des diff rences hommes femmes au niveau de la repr sentation parlementaire est prise en compte la proportion de si ges occup s par les hommes et par les femmes la participation la vie conomique par exemple le taux d hommes et de femmes qui occupent des postes de cadres et de direction la ma trise des ressources conomiques l valuation de la diff rence des revenus du travail entre hommes et femmes Depuis 1995 dans son Rapport Mondial sur le D veloppement Humain le PNUD int gre donc des donn es statistiques et des tableaux affichant les volutions de ces deux indicateurs L indice d In galit s de genre IIG En raison des critiques adress es aux deux indicateurs pr c dents qui sont notamment remis en cause parce qu ils ne prennent pas en compte les in galit s de genre et ne sont qu une red finition pa
159. s femmes Expression emprunt e la chercheure Jules Falquet Le genre devient alors ce qu elle appelle un buzzword voire un fuzzword d politis et consensuel c est dire qu il semble toujours bon de le marteler dans tous les contextes et tous les sujets C Verschuur 2009 p 786 Cette r cup ration a notamment t vivement critiqu e par les auteur e s f ministes post coloniaux Certains auteur e s l instar de Jules Falquet ou Anne Emmanuelle Calv s montrent comment cette inflation dans l utilisation de certaines notions issues du domaine scientifique permet en outre de faire taire les revendications f ministes ainsi que d instaurer un discours consensuel sur le d veloppement tout en perp tuant une gestion top down du haut vers le bas du d veloppement J Falquet 2003 A E Calv s 2009 En effet propos de la notion d empowerment E Calv s montre comment la r cup ration dans les ann es 1990 par les institutions internationales de ce concept d velopp par des militantes f ministes va conduire le d naturer en le r duisant au renforcement des capacit s individuelles faisant de fait l impasse sur la dimension collective du concept originel II en perd son sens de transformation sociale Elle montre en effet que avec sa cooptation l empowerment passe d un processus de conscientisation et de mobilisation politique venant de la base et visant la transformation radicale des s
160. s femmes pour une plan te saine et paisible en ligne page consult e le 2 Juin 2013 lt http www adequations org spip php article897 gt SRIVASTAVA P Le micro cr dit en ligne page consult e le 10 Ao t 2013 lt http www un org french pubs chronique 2005 numero3 0305p45 html gt 71 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien Annexes Sch ma simplifi du syst me des Nations Unies r alis par nos soins partir de l ABC des Nations Unies cf bibliographie Organes subsidiaires Organe consultatif subsidiaire Commission du droit international Conseil des Droits de l Homme Commission du d sarmement Commission de consolidation de la paix des Nations Unies Organes subsidiaires Comit d tat major Op rations de maintien de la paix et missions politiques Comit s contre le terrorisme CNUCED FNUAP PNUD ONU femmes ONU habitat de Secur Institutions sp cialis es OIT Banque mondiale FAO FMI OMS FIDA S UNESCO Autres instances lt OMT i i s Comit des politiques de PETER Ea d veloppement 2 E Commissions r gionales Comit charg des ONG Commissions techniques i3 Commission conomique pour l Europe Ve Bug Pr Condition de la femme Commission conomique pour l Afrique D veloppement durable Commiss
161. s institutions onusiennes au sujet du d veloppement D s 1945 l galit pour les femmes devient un objectif de l organisation ONU 2012 Toutefois depuis 1975 on assiste une multiplication de textes conf rences conventions et r solutions destin s favoriser entre autres une autonomie des femmes une am lioration de leur condition et de leur statut leur participation la vie politique et la prise de d cision toutes les chelles Car jusque l le potentiel et l implication des femmes dans le d veloppement taient rest s peu valoris s et peu mis en valeur dans les statistiques notamment en raison comme nous l avons vu pr c demment d un manque de donn es d sagr g es selon le sexe L action de l ONU ne se r duit pas des discours et des d clarations de bonnes intentions L organisation a contribu am liorer la connaissance sur la condition des femmes dans le monde en commanditant des recherches sur le terrain en constituant un corpus important de donn es et en mettant en place de nouveaux indicateurs de mesure du d veloppement En outre au sein m me du syst me onusien sont mises en place diff rentes instances d volues la question f minine Les commissions programmes et fonds Comme pour les Conf rences on peut recenser de nombreux organismes fonds et programmes au sein de l ONU qui agissent en faveur des femmes Si la plus grande partie des institutions onusiennes agissant dans le doma
162. semblaient devoir renouveler les pratiques et favoriser la mont e en visibilit d acteurs traditionnellement la marge En effet partir des ann es 1970 sous l impulsion notamment des mouvements et chercheur e s f ministes les r flexions sur le lien entre les femmes et le d veloppement se multiplient ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour les tudes sur le d veloppement qui taient la recherche d alternatives une vision quantitative et conomiste On assiste alors une mobilisation progressive par les organisations internationales et en particulier l Organisation des Nations Unies de ces approches visant favoriser l galit l autonomisation des femmes et faire de ces derni res de v ritables actrices du d veloppement et non plus seulement des r ceptrices passives de politiques d cid es par le haut L ONU par son interventionnisme cons quent se place alors en acteur central de la promotion des femmes justifiant son action par des r f rences la justice sociale et l galit Toutefois des voix s l vent face ce projet a priori humaniste et reprochent l organisation un comportement parfois opportuniste L ONU s int resserait aussi la question des femmes pour renforcer sa l gitimit et se placer en acteur central voire exclusif des approches et pratiques de d veloppement allant ainsi l encontre de la gouvernance participative et sensible au genre qu elle promeut Quand et co
163. sien Association f3e 2010 L aspect consultatif et participatif de ces rencontres Les Conf rences sur le statut des Femmes organis es par l ONU sont souvent jug es positivement et gagnent en l gitimit parce qu elles sont ouvertes la fois aux tats aux organisations de la soci t civile aux mouvements sociaux et surtout f ministes etc Tout d abord chacune des conf rences a t pr c d e par des r unions pr paratoires o participaient les repr sentant e s des tats pr sents la conf rence Cela permet notamment un premier change et l adoption de recommandations Ensuite au cours des conf rences des repr sentants des tats d ONG et d autres organisations internationales participent aux d bats changent des points de vue m me si la d cision finale revient videmment aux tats Lors de la Conf rence de P kin par l interm diaire de son Repr sentant G n ral le Secr taire des Nations Unies Boutros Boutros Ghali affiche sa satisfaction quand une universalit nouvelle une l gitimit nouvelle donn e aux d bats et d cisions internationales gr ce au travail conjoint entre tats soci t civile et organisations internationales Rapport de la Conf rence de P kin 1995 p 196 II rappelle clairement le r le jou par le tiers secteur en particulier les groupes de femmes les mouvements f ministes les ONG etc Il les qualifie en effet de moteurs du changement et reconna t qu il
164. souligner que les trois approches pr c demment d velopp es sont compl mentaires et illustrent cette diversification des acteurs de d veloppement les institutions internationales ou les tats ne d tiennent plus le monopole de l action et des d cisions dans ce champ et le potentiel transformateur des populations est mis en avant Elles ne sont plus consid r es comme b n ficiaires passives de programmes de d veloppement d cid es par le haut mais contribuent elles m mes au changement de leurs soci t s Le non tatique que l on pourrait assimiler la soci t civile ONG citoyens associations locales etc est de plus en plus reconnu comme acteur majeur du d veloppement C est dans le cadre de telles approches que les contributions et l importance du r le des femmes sont mises en avant contrairement la vision androcentrique largement dominante jusqu alors c est dire qui se place du c t de l homme qui a pour r f rentiel r x 28 la pens e masculine Titre 2 La femme avenir du d veloppement Nous avons vu que d s les ann es 1960 1970 alors que s affrontent les paradigmes dominants sur le d veloppement la modernisation et la d pendance des chercheur e s et th oriciens commencent mettre en valeur d autres dimensions du d veloppement en insistant sur les aspects culturel et social et non exclusivement conomique Cela donne naissance progressivement de nouvelles approches sur
165. sse sociale de la race ou de la culture sur la condition des femmes R Peet 1999 et il ne souligne pas suffisamment dans ses projets l importance d analyser le poids des structures sociales familiales institutionnelles pour am liorer le statut des femmes Une autre critique fr quente adress e au mod le IFD est qu en se focalisant sur le r le productif comme source de croissance il fait un peu l impasse sur le r le reproductif assum majoritairement par les femmes et ne montre pas que les activit s des femmes et des hommes ne re oivent pas la m me reconnaissance et valorisation R Peet 1999 C est donc une approche assez 29 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien partielle qui insiste sur la pauvret plus que sur l origine de la subordination des femmes Enfin d apr s Kate Young peut tre que la plus grande faiblesse de l approche IFD au moins au d part a t de ne pas s interroger suffisamment sur les buts du d veloppement ou sur les proc d s par lesquels il peut et doit tre atteint K Young 1993 p 131 Si l IFD demande une int gration des femmes dans le processus de d veloppement et la modernisation l approche qui lui succ de dans la seconde partie des ann es 1970 promue par des f ministes marxistes et s inspirant de la th orie de la d pendance affirme que les femmes ont au contraire toujours t int gr es au processus de d
166. ssit de conjuguer dimensions conomiques sociales et cologiques dans le d veloppement La m me ann e le Rapport Meadows du Club de Rome est publi qui alarme sur les risques de la croissance illimit e tout prix notamment sur les ressources naturelles non renouvelables Quelques ann es plus tard en 1987 le Rapport Brundtland fait merger le concept de d veloppement durable qui deviendra ensuite un paradigme important du mouvement pour un autre d veloppement Ce dernier y est d fini comme devant r pondre aux besoins du pr sent sans compromettre la possibilit pour les g n rations venir de satisfaire les leurs Les premi res v ritables r flexions sur un nouveau mode de d veloppement alternatif et respectueux de l environnement sont donc entam es avec un aboutissement lors du Sommet de Rio en 1992 et la mise en place de l Agenda 21 Divers sommets suivront et continueront aller dans cette direction du d veloppement durable La diversification des acteurs du d veloppement 4 Programme des Nations Unies pour le D veloppement Origines de l approche du d veloppement humain en ligne page consult e le 18 Mai 2013 lt http hdr undp org fr devhumain origines gt Programme des Nations Unies pour le D veloppement Origines de l approche du d veloppement humain en ligne page consult e le 18 Mai 2013 lt http hdr undp org fr devhumain origines gt 26 Mentionn par Suzanne Trembl
167. t la grande majorit des pays qu ils soient au centre ou dans les p riph ries sont d pendants les uns des autres Ensuite s il aide la compr hension du sous d veloppement et du r le de l histoire c est un paradigme qui ne remet pas v ritablement en cause le monopole de la croissance comme condition indispensable au d veloppement et ne propose pas v ritablement un autre mod le de d veloppement Sans doute l cole de la d pendance recourt tr s largement l histoire et refuse de consid rer le sous d veloppement comme un tat naturel Si la p riph rie est incapable d assurer son bien tre mat riel c est la suite de circonstances historiques li es la colonisation et aux effets de domination du capitalisme central Mais partir de cette analyse on admet simplement que le d veloppement de la p riph rie a t bloqu et implicitement qu il aurait d ou devrait suivre son cours naturel s il n tait pas entrav L objectif ultime n est il pas de moderniser d industrialiser et de conqu rir des march s ext rieurs G Rist 2001 p 194 195 En effet la th orie de la d pendance continue de faire la promotion de la croissance de l accumulation et d une industrialisation forte Elle n est pas donc en compl te rupture avec le courant de la modernisation et n aura au final que peu d influence sur les politiques et pratiques de d veloppement d autant plus que de nouvelles variab
168. t ressent donc aux effets diff renci s du processus et des politiques de d veloppement analysent par exemple les cons quences de la mondialisation sur la situation des femmes et insistent sur la n cessit d adopter des mesures visant combattre la subordination des femmes favoriser l limination des discriminations et in galit s et la promotion de la participation des femmes la sph re publique et politique etc Enfin elles contribuent faire merger de nouveaux concepts qui seront ensuite repris dans les discours et programmes des praticiens du d veloppement C est en particulier le cas de la notion d empowerment Difficilement et diversement traduit en fran ais comme renforcement du pouvoir acc s au pouvoir autonomisation insertion ce concept est un processus par lequel au moyen de leurs luttes contre l oppression les actrices et acteurs sociaux augmentent individuellement et collectivement leur pouvoir c est dire leur autonomie et leur contr le sur leur propre vie et dans leur soci t J Bisilliat 2000 p 35 Inspir e par la m thode de conscientisation du br silien Paulo Freire qui en 1968 pr ne des mesures par exemple ducatives permettant aux opprim s RER RI Cit e par C Verschuur dans son article Quel genre R sistances et m sententes autour du mot genre dans le d veloppement 2009 p 788 Cf bibliographie 26 Partie 1 Le r
169. t rog n it des conditions des membres des soci t s ni m me l h t rog n it entre les femmes Il ne cherche pas non plus vraiment les sources de la subordination et de l oppression des femmes et ne questionne pas les rapports de pouvoir et sociaux tablis M me s il incite au changement des lois et des institutions ce courant se concentre principalement sur le r le productif des femmes en faisant la promotion de projets pour l ducation l apprentissage de la gestion l acc s aux moyens de production etc afin de favoriser la meilleure participation dans le monde du travail formel car il est consid r qu une int gration des femmes aux activit s conomiques g n rant des revenus devrait leur permettre d tre moins d pendantes d am liorer leur statut Il tait avanc que cela devait aussi produire davantage de croissance une r duction de la pauvret et par l une r duction des in galit s N Holvoet 2009 Ce mod le est toutefois confront de nombreuses limites qui pousseront d ailleurs sa transformation K Young 1993 Premi rement puisqu elle consid re les femmes de mani re s par e cette approche est accus e d entra ner une nouvelle fois une marginalisation des femmes Ensuite toujours en raison de cette focalisation sur les femmes le paradigme de l IFD n analyse pas l impact des relations sociales et des rapports de pouvoir au sein des soci t s Il n voque pas le r le de la cla
170. t de centre le monde occidental ils s accordent aussi pour fournir une autre explication au sous d veloppement que celle donn e par le courant de la modernisation le sous d veloppement serait le r sultat 9 PA us er Pr Il avance en outre amp d une mani re g n rale l cole dogmatique de la modernisation dans ses diff rentes composantes voyait le d veloppement comme un processus universel caract ris par une s rie d tapes par lesquelles doivent n cessairement passer toutes les nations et soci t s J P Peemans 2002 p 45 14 Partie 1 Le renouvellement des th ories du d veloppement la promotion des femmes et de leur participation au d veloppement non pas d un retard de d veloppement en raison de structures industrielles et agricoles inappropri es et obsol tes mais serait le produit historique de l exploitation du Sud par le Nord de la p riph rie par le centre J P Peemans 2002 p 86 ce qui conduirait une d pendance conomique des pays du Sud lls pr conisent notamment une sortie du march capitaliste mondial afin de construire une conomie nationale forte fond e sur une industrialisation rapide J P Peemans 2002 Comme pour la modernisation le courant d pendantiste re oit de nombreuses critiques tout d abord Gilbert Rist note que la notion et le degr de d pendance sont difficiles valuer et d limiter notamment parce que finalemen
171. t se traduire par une d t rioration des termes de l change des tensions sociales et politiques des gains de croissance mal r partis etc J P Peemans 2002 Gilbert Rist note en effet en d finissant le sous d veloppement comme un tat de manque plut t que comme le r sultat de circonstances historiques et les sous d velopp s comme des pauvres sans s interroger sur les raisons de leur d nuement on fait de la croissance et de l aide con ues en termes technocratiques et quantitatifs la seule r ponse possible G Rist 2001 p 130 La th orie de la d pendance Des r actions et critiques mergent d s les ann es 1950 et surtout dans les ann es 1960 et se cristallisent dans un nouveau courant plus radical appel th orie de la d pendance Bien que tr s h t rog ne cette pens e prend forme principalement partir de deux tendances les marxistes et n o marxistes nord am ricains et les intellectuels latino am ricains G Rist 2001 Toutefois dans un contexte de renouveau du marxisme de radicalisation et d amplification des mouvements sociaux et des luttes de lib ration nationale etc ils se rejoignent parce qu ils sont oppos s la politique h g monique am ricaine et remettent en cause l optimisme sur lequel taient bas es les conceptions du progr s associ es celle de la croissance sans limites J P Peemans 2002 p 85 En faisant appel aux notions de p riph ries e
172. tach s par le biais de partenariats et d accords ou qui sont int ress s par les th matiques discut es lui permet donc de r fl chir et d intervenir au niveau international une chelle globale que bien peu d autres pourraient couvrir par leur action C est dans le gigantisme de la machine onusienne que se trouve donc un avantage certain Un second atout de l organisation est sa pr sence dans le monde entier par l interm diaire de nombreux bureaux De m me si elle met en place des programmes mondiaux elle s adapte galement aux r alit s du terrain gr ce ses antennes locales et formule des programmes r gionaux Si l on reprend les tapes standards de d finition et de mise en uvre d une politique publique savoir la mise l agenda les d bats l adoption la mise en uvre et l valuation il semble incontestable que l ONU a des capacit s d intervention tendues parfois sup rieures celles qu un tat ou une organisation r gionale peuvent avoir De plus l ONU a la facult de r unir autour de tables des n gociations un nombre cons quent d acteurs tatiques et non tatiques publics ou priv s et de leur faire confronter leurs id es discuter jusqu l obtention d un consensus malgr leurs int r ts traditions et cultures divers Elle contribue introduire sur la sc ne internationale et dans les d bats de nouvelles probl matiques Elle se fait ainsi parfois la voix de certains mouvements en le
173. tiliserons le logiciel d analyse s mantique des discours Tropes afin de montrer quel genre de discours est utilis par l ONU quels termes sont les plus employ s et quelle fr quence et enfin quels aspects et l ments sont parfois lud s Nous nous appuierons aussi sur l ouvrage dirig par Gilbert Rist et titr Sens et non sens de la rh torique internationale Tout d abord le style utilis par l ONU est un style argumentatif c est dire qui discute compare et critique Le discours est fond sur un mode dynamique avec l utilisation principalement de verbes d action comme laborer mettre en uvre faire respecter collaborer progresser multiplier les actions etc 2228 mots quivalents femmes sont utilis s dans ce texte l inverse 313 mots quivalents hommes ce qui en constitue donc le th me g n ral aux c t s de termes quivalents sant politique ducation droit organisation internationale etc Si l on regarde les th mes plus d taill s la liste volue un peu et l on trouve notamment le sigle ONU et quivalents 335 reprises ce qui en fait un mot central et des plus utilis s de m me que la notion de d veloppement 326 Le terme femme est tr s souvent connect avec les notions de participation famille ducation sant droit galit promotion
174. tructures de pouvoir in galitaire un concept vague et faussement consensuel qui est instrumentalis pour l gitimer les politiques et programmes de d veloppement top down existants A E Calv s 2009 p 735 Analyse de la rh torique internationale Nous souhaiterions pour finir donner quelques l ments d analyse sur la rh torique utilis e par l ONU dans ses discours Pour cela nous allons privil gier deux documents publi s par l ONU tout d abord nous voquerons les rapports annuels de l entit des Nations Unies pour l autonomisation des femmes et l galit ONU Femmes Puis nous nous int resserons au rapport de la Conf rence de P kin Les rapports d ONU Femmes sont int ressants analyser en particulier pour leur aspect leur mise en forme et leur structure On note en effet une grande homog n it et similarit entre les trois rapports d j publi s par cette entit depuis sa cr ation en 2010 Tout d abord assez courts ils sont toujours illustr s d un nombre important de photographies qui exposent les femmes dans des contextes diff rents l cole sur les march s locaux dans leurs activit s domestiques etc et surtout dans des positions de force et d action photographies repr sentant des femmes manifestant dans le monde arabe ou en train de voter Ces photos qui prennent soin de pr senter des femmes venues de tous les pays en particulier des plus pauvres et en difficult sont toujours acco
175. tunisme onusien et des mouvements de femmes dans le monde entier a t central en particulier pour la r valuation des contributions des femmes leurs soci t s Ensuite c est une p riode o l on commence r aliser que la croissance conomique ne suffit pas au d veloppement et c est le d but des approches centr es sur les personnes et leurs besoins fondamentaux De plus les discours commencent int grer les notions de lutte contre la pauvret et les in galit s et on se rend compte que les femmes constituent une majorit de la population pauvre et qu il y a m me une f minisation de la pauvret K Young 1993 Enfin le contexte international du milieu des ann es 1970 marqu par le choc p trolier et la crise conomique qui se propage dans le monde inqui te quant l accroissement des in galit s et aux cons quences n fastes sur les populations et notamment les femmes L ONU s est donc progressivement pos e comme une force motrice de la promotion de l galit hommes femmes de l autonomisation et de la participation de ces derni res comme contributrices reconnues au d veloppement Elle joue donc un r le central pour favoriser la reconnaissance et l application effective des droits fondamentaux des femmes ainsi que la prise en compte syst matique de leurs besoins et r les ONU 2012 En outre si au d part l ONU cherche assurer des droits gaux aux hommes et aux femmes en adoptant et mettant en uvr
176. u s voire ignor s alors que le temps et l nergie consacr s par les femmes y sont importants IFAID 2001 Comme la reconnaissance sociale et l acc s aux ressources conomiques sont accord s principalement aux activit s produisant de la valeur marchande le travail des femmes contrairement celui des hommes est d valoris ce qui entra ne parfois dans certains pays une forme de d pendance des femmes Discriminations in galit s et subordination S il ne faut pas dresser un portrait mis rabiliste des femmes dans les PED car ce serait porter un jugement bien ethnocentrique comme le montreront dans les ann es 1980 1990 les tudes f ministes postcoloniales qui d construisent l image de la femme du Sud il est difficile de nier que la condition des femmes jusque dans les ann es 1970 nous nous int resserons leur situation actuelle dans notre seconde partie est souvent marqu e par de profondes discriminations in galit s et une position subordonn e par rapport aux hommes Quelques chiffres illustrent ces disparit s Service des Publications des Nations Unies 1991 une grande majorit des femmes dans le monde en 1970 vivaient dans les PED et PMA puisqu elles repr sentaient environ les 2 3 Le nombre de femmes illettr es en 1970 tait de 543 millions dans le monde contre 348 millions d hommes Les PED et PMA sont les plus touch s par exemple en Afrique Subsaharienne 80 des femmes de 20 24 ans taient i
177. u activistes f ministes contribuent leur rendre une visibilit en critiquant l androcentrisme dominant Elles aident valoriser le travail des femmes notamment celui effectu gratuitement dans la sph re domestique pas pour soi mais pour d autres au nom de la nature de l amour ou du devoir maternel D Kergoat 2000 p 37 ainsi que celui r alis dans la sph re productive et peu souvent comptabilis le travail informel ou d aide leurs maris Elles contribuent galement mettre en avant le fait que l importance du r le communautaire des femmes et la participation de ces derni res la vie de la soci t sont insuffisamment reconnues et favoris es d o une exclusion des femmes par exemple des instances de d cision En outre gr ce de nombreuses tudes empiriques et par l organisation de d bats et discussions elles favorisent la compr hension des enjeux de la participation des femmes au d veloppement et cherchent formuler des alternatives pour un autre d veloppement o les femmes participeraient et seraient reconnues sur un pied d galit avec les hommes comme actrices du d veloppement et non plus comme b n ficiaires passives de programmes d aide et de soutien De plus pour formuler des solutions aux probl mes de d veloppement elles partent de la condition et des exp riences v cues par les femmes ce qui avait t peu fait par le pass H Dagenais et D Pich 2000 Elles s in
178. ulier sur le PNUD programme cr en 1966 et charg de la promotion du d veloppement dans le monde Il est pr sent dans plus de 170 pays gr ce des bureaux locaux et il a pour objectifs principaux la lutte contre la pauvret la promotion du d veloppement humain et des droits fondamentaux l instauration d une gouvernance 8 A l origine un Conseil de Tutelle avait galement t mis en place afin de g rer les territoires mis sous tutelle des Nations Unies Cependant ses activit s sont suspendues partir de l ind pendance des Palaos en 1994 Il peut toutefois se r unir nouveau si les circonstances l exigent ONU 2012 9 Voir Annexe 1 pour un sch ma d taill du syst me des Nations Unies 0 Organisation des Nations Unies en ligne page consult e le 07 Juin 2013 lt http www un org fr aboutun gt 1 Depuis 1961 l ONU organise des D cennies des Nations Unies pour le D veloppement La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien d mocratique l avancement du statut des femmes et la protection de l environnement En 2009 le PNUD a consacr 4 1 milliards de dollars pour la promotion du d veloppement ONU 2012 p 147 et il produit chaque ann e depuis 1990 des Rapports Mondiaux sur le D veloppement Humain qui fourniront une grande partie de nos sources statistiques De m me nous nous r f rerons souvent l entit des Nations Unies pour l g
179. ur donnant une visibilit ainsi qu leur lutte Force de persuasion l ONU semble enfin pouvoir pousser les tats respecter les normes internationales et adopter des mesures et l gislations nationales par exemple pour ce qui nous int resse dans le sens d une promotion de l galit hommes femmes et de l am lioration de la condition de ces derni res Association f3e 2010 Titre 2 L ONU comme instance opportuniste la volont de se l gitimer et de se poser en acteur central voire exclusif du d veloppement L effervescence onusienne autour des probl matiques des femmes puis du genre et d veloppement est certes le r sultat de l id e d universalit des droits de l homme d une conception de la justice sociale et de l galit sur laquelle repose le syst me des Nations Unies On ne saurait en effet faire de l ONU un acteur machiav lique et calculateur et affirmer que les actions men es depuis plus de soixante ans sont le fait de calculs en termes de b n fices et d acquisition de pouvoir personnel pour cette organisation supranationale Cependant on peut toutefois avancer l hypoth se qu il y a dans l interventionnisme onusien 49 La promotion d un d veloppement par et pour les femmes humanisme ou opportunisme onusien une certaine forme d opportunisme et que l ONU instrumentalise et d nature les nouveaux paradigmes sur les femmes genre et d veloppement pour se l gitimer et se placer en acteu
180. uvent ils faire entendre leurs revendications car toutes les ONG ne repr sentent pas un courant f ministe J Falquet 2008 et 2003 Cela soul ve donc une s rie de probl mes majeurs pour les mouvements sociaux f ministes ou non qui peuvent perdre leur autonomie et leur spontan it tout en ayant la crainte de ne pas voir leurs revendications tre prises en compte On a le m me probl me 52 Partie 2 Impact sur les pratiques des organisations internationales dans les PED l ONU alli e des femmes Expression emprunt e la chercheure Jules Falquet pour les ONG qui sont parfois invit es participer aux conf rences et sessions des instances onusiennes si elles sont en bons termes avec l organisation centrale C est explicitement ce que l on peut trouver sur le site de la Commission de la Condition de la Femme En outre il est possible que sous l effet des discours et du rythme incessant des conf rences et rencontres internationales on assiste la cr ation d une lite f minine constitu e d expertes du genre une lutte entre les mouvements pour le financement une ONGisation de ces mouvements et enfin un alignement sur les mots d ordre de l ONU en abandonnant la part revendicatrice et innovatrice J Falquet 2008 On aurait donc une forme de d politisation une conformit aux attentes et objectifs des Nations Unies Ce sont les f ministes latino am ricaines et des Cara
181. veu 2009 Les analyses en termes de genre auront donc pour objet de comprendre cette construction sociale et de l utiliser pour appr hender les origines de la subordination et de l invisibilit des femmes Les premi res analyses en termes de genre des ann es 1970 vont peu peu ouvrir la voie de nombreuses recherches en particulier anglo saxonnes et nordiques dans un premier temps d o la progressive constitution d un v ritable nouveau champ de savoir sur le genre et le d veloppement Si ce sont des chercheur e s occidentaux qui construisent principalement ce champ de connaissances il faut souligner toutefois qu ils utilisent aussi les observations et tudes r alis es par des f ministes et chercheurs du Sud C Verschuur 2009 Des d partements et chaires commencent galement tre cr es dans les universit s un corpus de donn es aussi bien th oriques qu empiriques se constitue au fil des recherches et les publications se multiplient ainsi que les rencontres acad miques et autres colloques Cependant ces r flexions notamment parce qu on les relie souvent au f minisme ont encore du mal trouver leur place et appara tre comme l gitimes dans le champ des sciences sociales et des tudes sur le d veloppement m me si les chos qu elles ont trouv au sein des discours et programmes des organisations internationales les ont rendu plus visibles et s rieuses donc relativement mieux accept es C Verschuur 2009

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