1 observatoire & réfutation et/ou jugement de fécondité des
Contents
1. analyse inventive d autre part la construction d un mod le analytique pr c de celle d un mod le synth tique Lorsqu on en reste un mod le empirique analytique la validation falsification des cat gories descriptives d j amorc e dans l analyse des donn es empiriques qui a t effectu e pour construire le mod le est tendue gr ce l analyse inventive de nouvelles donn es empiriques La seule diff rence entre la premi re analyse inventive et la seconde r side en ce que la seconde part d un pass en l occurrence d un tat th orique et m thodologique qui inclut les r sultats de la premi re De plus certains l ments du mod le analytique consid r peuvent ventuellement donner lieu une validation falsification statistique compl mentaire On voit d embl e la limite a priori de la m thode analytique son point de d part dans l analyse de donn es empiriques toujours limit es D o le d bat entre les tenants des deux m thodes les premiers les tenants de la m thode synth tique pointant la difficult g n raliser des seconds ces derniers r torquant que la g n ralit a priori des premiers aboutit des mod les synth tiques et analytiques et donc des hypoth ses souvent pauvres et non pertinents Lorsqu il y a un r el effort de validation falsification de ces mod les ce d bat d bouche en g n ral sur une certaine articulation des deux m thodes 1 4 L in2. une part d l ments cens s tre constituants d un domaine empirique donn d autre part d une forme math matique cens e traduire les relations entre ces constituants Dans cette premi re tape de mod lisation qui amorce tout le processus il y a bien consid ration de l empirique mais sur le mode de l intuition synth tique du mod lisateur en relation avec la conjoncture scientifique du moment Dans une seconde tape des cons quences empiriques sont d duites par le calcul que permet ce mod le empirique synth tique math matique Enfin dans une troisi me tape ces cons quences empiriques sont valid es falsifi es gr ce des donn es empiriques ce qui am ne revenir sur la premi re tape de mod lisation La m thode synth tique peut pr sider non seulement la construction de mod les empiriques synth tiques mais aussi celle de mod les empiriques analytiques Dans le droit fil du primat de la m thode synth tique en effet l analyse est con ue comme purement applicative comme d composition d un tout en parties pr d finies sp culativement C est pourquoi la plupart des mod les empiriques analytiques sont constitu s partir de mod les empiriques synth tiques pr alables Alors toute l laboration th orique et toute la validation falsification restent concentr es sur la construction et la validation falsification de ces mod les empiriques synth tiques pr alables L analyse a
3. es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon 5 Jusqu quel point les r ponses aux questions 1 2 3 et 4 permettent elles de juger de la valeur de l ensemble des hypoth ses th oriques propos es concernant l activit humaine particuli re tudi e relativement d autres hypoth ses th oriques li es d autres programmes de recherche 6 Jusqu quel point la th orie concernant ces objets d tude de l activit humaine dans son tat actuel et dans son d veloppement possible peut elle inclure celle des activit s de construction et d analyse des donn es sur l activit humaine Les cinq premi res s ries de questions portent sur les conditions pour qu un observatoire des objets th oriques consid r s ait un sens et puisse tre d fini de fa on pr cise et fond e La sixi me a t soulev e par Jacques Riff Sylvie Perez Beno t Grison et J r me Gu rin l occasion du groupe mod lisation de l exp rience en 2000 Notons que relativement la litt rature pist mologique consid r e dans la section 1 ces questions se posent pour un ensemble d objets th oriques qui entretiennent des relations entre eux et non pas seulement pour un objet th orique Pour avancer des l ments de r ponse ces questions il nous faut d abord enrichir le contenu des notions et hypoth ses consid r es c est dire ne pas se contenter du cadre de la structure cat gorielle de toute recherche que je propose Il nous fa
4. pend pour partie de fragments de la th orie physique La r solution de ce cercle est cependant possible il faut et il suffit que l observatoire en question soit localement ind pendant Autrement dit les propositions dont il d pend peuvent relever de la science elles peuvent pour autant ne pas d pendre de la proposition entendue au sens troit que l exp rimentateur en question vise tester Ainsi il est vrai que des propositions de la th orie astronomique d pendent de la lunette mais l optique dont d pend la lunette est localement ind pendante de l astronomie ibidem Apr s avoir constat que la linguistique du moins celle de l objet th orique langue tel qu il le con oit est une science sans outillage donc sans observatoire il conclut En bref en linguistique il y a des exp rimentations mais il n y a pas d observatoire ou ce qui revient au m me c est moi qui souligne ce qui passe pour observatoire inclut toujours un fragment de th orie linguistique qui ne peut tre rendu totalement ind pendant de la donn e soumise l exp rimentation ibidem p 128 C est ce point que Jean Claude Milner nous abandonne et nous oblige r fl chir par nous m mes C est ce point aussi que la notion d observatoire que j ai propos e dans Theureau 1992 introduit une petite diff rence relativement celle de Milner 1989 dont elle est partie Je consid re en effet dans cet ouvrage qu il peut y avoir un obs
5. quence d tats internes successivement transform s par une s rie de processus d information Une hypoth se importante et plus sp cifique est que l information est stock e dans plusieurs m moires ayant des capacit s et caract ristiques d acc s diff rentes plusieurs magasins sensoriels de courte dur e une m moire court terme S T M ayant une capacit limit e et ou une dur e interm diaire et une m moire long terme L T M avec une large capacit et un stockage relativement permanent mais avec une fixation lente et des temps d acc s longs comparativement aux autres m moires Nous faisons l hypoth se que toute verbalisation d un processus cognitif devrait tre bas e sur un sous ensemble de l information de ces m moires ibidem p 223 Dans le contexte de ce mod le g n ral les processus de verbalisation produisent ext riorisent de l information qui est dans la S T M Dans le cas des instructions de penser tout haut l information verbalis e sera alors quelque portion de l information pr sente stock e Le processus de production verbale prend deux formes plut t diff rentes selon que les chunks de S T M d notent d j des symboles sur un mode verbal ou non Pour l information qui peut tre repr sent e comme une cha ne de phon mes c est dire une information orale le mod le fait l hypoth se que la pr sence de cette information ou l activation des structures correspondantes dans la L T M pe
6. C96 THEUREAU J 2003 Observatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 1 l tude scientifique de l activit humaine Journ es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon OBSERVATOIRE amp R FUTATION ET OU JUGEMENT DE F CONDIT DES HYPOTH SES EMPIRIQUES DANS L TUDE SCIENTIFIQUE DE L ACTIVIT HUMAINE Jacques Theureau CNRS IRCAM Jacques Theureau ircam fr www coursdaction net INTRODUCTION Je voudrais poursuivre ici l effort de clarification du programme de recherche technologique empirique et philosophique cours d action qui a t commenc dans les journ es Act Ing 2002 apr s un premier parcours complet avec les journ es mod lisation de l exp rience qui se sont tenues en 2000 Dans ces journ es Act Ing 2002 j ai d abord propos un ordre de questionnement relatif une tude ou recherche particuli re que je reprends ici Figure 1 et esquiss la r ponse que j apporte personnellement la premi re des questions pos es celle de l engagement du ou des chercheur s concern s dans la recherche voir Theureau 2003a J ai ensuite 1 pr cis quelles taient d apr s moi les hypoth ses essentielles qui circonscrivent les objets th oriques cours d exp rience cours d action cours d interaction articulation collective de cours d exp rience articulation collective de cours d action articulation collective de cours d interaction c est dire qui d finissent l on
7. cessit pour juger de la th orie minimale de crit res d un autre ordre f condit oppos e la st rilit ou la d g n rescence d o le terme de Lakatos ibidem p 31 notion d observatoire Afin de pr ciser ces exp rimentations construites Milner pose la question Qu est ce que l outillage exp rimental et y r pond en introduisant la notion d observatoire Sa premi re fonction est de permettre de construire une exp rience laquelle permet de tester une C96 THEUREAU J 2003 Observatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 8 l tude scientifique de l activit humaine Journ es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon th orie c est dire de choisir entre deux propositions contradictoires Elle cette fonction donne ainsi acc s l instance de r futation On peut r sumer cette fonction d un nom simple l outillage de l exp rimentation construit l instance de l observatoire Pour que cela soit possible il convient que les propositions de la th orie qui fondent l exp rimentation soient ind pendantes de la proposition qu il s agit de tester op cit p 127 notion d ind pendance locale Apr s avoir donn l exemple de la lunette astronomique il pr cise Il y a l un risque de circularit si la science physique est un tout comment veut on tablir la moindre proposition physique en se fondant sur une exp rimentation qui elle m me d
8. le cours d action l infinit des ph nom nes qui int ressent la psychologie et l ergonomie Le probl me c est d une part que le Tout ne peut tre objet de recherche scientifique mais seulement de discours d opinion d autre part que la pertinence des Pas Tout que sont les objets th oriques n est jamais assur e pour l ternit La d finition d un objet th orique est ainsi le premier acte de litt ralisation d une th orie C est aussi l expression d un pari ou d une promesse de description et explication scientifique des ph nom nes qu elle d limite J ai crit plus haut qu un objet th orique constituait une r duction pertinente d un domaine de ph nom nes Cette pertinence est double D une part l objet th orique doit traduire quelque aspect relativement autonome de la r alit de ce domaine ce qui renvoie des hypoth ses th oriques D autre part il doit pouvoir tre soumis une tude qui ob isse des crit res de scientificit Cette pertinence peut donc tre remise en question la suite d un progr s soit dans les hypoth ses th oriques soit dans les moyens d tude scientifique Un exemple n gatif de d finition d un objet th orique est celle de la conduite selon Reuchlin 1981 en psychologie ensemble d actes de r ponses au sens behavioriste caract ris par l organisation que leur impose la fin poursuivie consciemment ou non rationnellement ou non par l organisme U
9. lorsqu on entre plus dans le d tail comme celle de r futation versus validation ou plut t non falsification ou non r futation et jugement de f condit versus jugement de st rilit ou de d g n rescence ensemble des ouvrages cit s dans ce d but de paragraphe distinction entre la logique tude des conditions formelles de v rit d un nonc l pist mologie tude des conditions d accession et des conditions constitutives des connaissances valables que je r duirai ici aux connaissances scientifiques en ne consid rant que l pist mologie scientifique et la m thodologie pour un objet ou domaine de connaissances donn le croisement entre logique appliqu e et pist mologie appliqu e D une part la m thodologie ne poss de pas une consistance propre D autre part on ne peut parler de logique ou d pist mologie sans d border sur la m thodologie qui est n cessaire pour les mettre en uvre Piaget amp coll 1967 relation entre pist mologie et ontologie l pist mologie n tant pas formelle est toujours associ e implicitement ou explicitement une ontologie c est dire des consid rations sur la nature des choses tudi es Par cons quent l pist mologie d un objet de connaissance donn ressort la fois d une pist mologie g n rale qui vaut pour tout objet de connaissance et d une pist mologie sp ciale qui est fonction de cet objet de connaissance p
10. ou bien se r f rer Theureau 2002b qui pr sente ces principes de la fa on la plus d velopp e ou bien se contenter de prendre ces expressions de cat gories et sous cat gories comme de simples nominations arbitraires C96 THEUREAU J 2003 Observatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 13 l tude scientifique de l activit humaine Journ es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon d tude qui ne serait pas prolong e par une th orie des m thodes de construction des donn es proprement dites Troisi me caract ristique C est que le cumul dont je viens de parler n est pas homog ne L engagement dans la recherche 1 1 les hypoth ses incluses dans la d finition des objets th oriques et des objets g n riques de conception sous cat gorie 1 1 de la cat gorie 2 1 et les hypoth ses th oriques propres l observatoire 2 2 ainsi que nous le verrons dans le paragraphe 2 3 une s rie d hypoth ses qui sont interm diaires entre la d finition des objets th oriques et celle de l observatoire ne peuvent tre remises en cause par les donn es issues de l observatoire Par contre les autres hypoth ses empiriques et pratiques autres sous cat gories de la cat gorie 2 1 sont soumises r futation et sont m me l pour cela Quatri me caract ristique C est d op rer des distinctions entre les l ments de th orie qui sont en jeu objets th oriques
11. plus pr cis ment sur cette question du fait m me que contrairement moi ils ont relay l innovation m thodologique par la recherche m thodologique 1 RAPPEL DE QUELQUES L MENTS D PIST MOLOGIE G N RALE EN JEU DANS LA NOTION D OBSERVATOIRE 1 1 Des notions pist mologiques issues de sources vari es Rappelons quelques notions et distinctions essentielles d pist mologie g n rale qui sont issues de cette litt rature et dont nous avons besoin pour aborder les questions de l observatoire programme de recherche empirique comprenant un noyau th orique et heuristique et une ceinture de protection et valu tout moment en termes de f condit elle m me d clin e en pouvoir heuristique et capacit de croissance Lakatos 1994 Chalmers 1987 crit res de scientificit litt ralisation de l empirique relation organique avec la technique propositions falsifiables Milner 1989 Apostel amp coll 1973 Canguilhem 1972 proposition falsifiable c est dire d une part non triviale c est dire telle qu on puisse construire a priori une conjonction finie de propositions empiriques qui y contredisent d autre part associ e une proc dure de test c est dire telle qu on puisse construire des configurations mat rielles observables permettant de choisir entre la proposition et sa n gation Milner 1989 Popper 1973 distinction entre falsification et autres notions associ es
12. protocoles et ajoute quatre hypoth ses aux pr c dentes 1 Le comportement du sujet peut tre caract ris comme une recherche dans un espace de r solution de probl me 2 Chaque pas dans la recherche implique l application d un op rateur logique au savoir retenu par le sujet en S T M 3 Les verbalisations du sujet correspondent quelque partie de l information qu il retient chaque instant en S T M et habituellement l information qu il a acquise r cemment 4 L information en S T M et rapport e par le sujet consiste d abord en savoir requis comme input par les op rateurs logiques en de nouveaux savoirs produits par les op rateurs logiques et en symboles repr sentant des buts et sous buts actifs qui dirigent l activit op cit pp 263 264 On voit que si les auteurs consid rent donc avec raison des hypoth ses concernant l analyse de ces r ponses verbales c est seulement pour r p ter la m me hypoth se cognitiviste fondamentale et se contenter de la concr tiser en mati re d analyse D ailleurs dans Newell amp Simon 1972 les checs dans l analyse s ils sont scrupuleusement point s dans les exemples d analyse de protocoles qui sont pr sent s sont consid r s comme renvoyant ou bien un manque de donn es la verbalisation simultan e ne pouvant assurer le recouvrement n cessaire de l activit ou bien une mauvaise hypoth se sur le contenu du syst me de productions
13. qui est cens composer les op rateurs logiques op cit p 203 Il n est pas question de remettre en cause l occasion de ces checs dans l analyse la description du processus de r solution de probl me concern en termes d tats dinformation et d op rateurs logiques c est dire l hypoth se de l homme comme syst me de traitement de l information Ajoutons que les auteurs proposent aussi de v rifier la coh rence des verbalisations avec le reste du comportement gr ce un recueil parall le d autres enregistrements du comportement Ils ajoutent avec un bel optimisme que les vidences d incoh rence peuvent tre trouv es seulement dans des C96 THEUREAU J 2003 Observatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 11 l tude scientifique de l activit humaine Journ es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon conditions exp rimentales dans lesquelles une telle incoh rence serait pr dite par le mod le Ericsson amp Simon 1980 p 247 Pour ces auteurs la th orie de la partie de l observatoire du cognitivisme qui fait appel des verbalisations simultan es de la part des sujets est donc celle du cognitivisme lui m me Sont ils pour autant pris dans un cercle vicieux C est certainement le cas en ce qui concerne l analyse des protocoles Le pas qui est fait vers la r futabilit en pointant les checs de la description du protocole en tats d information et op rat
14. 2 du signe hexadique c est dire d unit s de cours d action C est pourquoi je n ai pas h sit comme il est indiqu dans la figure 1 consid rer que les objets th oriques constituaient des ouverts de la cat gorie pist mique pragmatique c est dire pour les amateurs de la sous cat gorie 3 3 de la sous cat gorie 1 1 de la cat gorie 2 1 du signe hexadique c est dire de l Actualit Potentielle ou Structure d anticipation Il me semble qu au del du jargon des cat gories phan roscopiques peirc ennes revisit es par l approche cours d action que j affectionne et dont je prie les non amateurs de m excuser on ajoute ainsi une caract risation nouvelle et importante la notion classique d objet th orique coh rente avec une pist mologie constructiviste qui pourrait tre qualifi e la suite de Peirce de pragmaticiste Peirce a t conduit parler de pragmaticisme afin de distinguer ses conceptions de la signification et de la recherche de la v rit de celles de son ami William James Il est impossible d en parler dans les limites de ce texte Qu il suffise de dire que pour James la signification d un nonc s puisait dans ses effets pratiques alors que pour Peirce elle s puisait seulement dans ses effets virtuels c est dire dans ses effets l gislatifs d couverte de nouvelles lois du monde comme cr ation de nouvelles habitudes d action C96 THEUREAU J 2003 O
15. articulier Piaget amp coll 1967 1 2 Retour sur la notion d objet th orique Contrairement au sens commun une science donn e ou un programme de recherche scientifique donn n tudie pas le r el mais un objet th orique ou encore objet de connaissance scientifique ou substance d un champ scientifique La d finition d un tel objet th orique est la d limitation donc aussi la r duction pertinente d un domaine de ph nom nes r duction en quantit o couper dans une totalit en particulier dynamique r duction en qualit jusqu o peut on apprendre des ph nom nes susceptibles d une connaissance scientifique description amp C96 THEUREAU J 2003 Observatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 4 l tude scientifique de l activit humaine Journ es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon explication valides possible Les hypoth ses qui pr sident cette d limitation et cette r duction ne pourront tre falsifi es valid es que partiellement et indirectement par l tude des ph nom nes ainsi d limit s et r duits Il me semble que cette notion d objet th orique est particuli rement importante dans les sciences humaines et sociales o la question du partage entre Tout et Pas Tout se pose constamment Je pense par exemple au discours de mon rapporteur la section Psychologie du CNU en 1991 qui opposait l troitesse des recherches sur
16. bservatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 5 l tude scientifique de l activit humaine Journ es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon 1 3 Une question particuli rement importante pour les mod les et les mod lisations dans les sciences humaines et sociales celle de l analyse et de la synth se Avant d aborder plus particuli rement la question de l observatoire en nous appuyant sur Milner 1989 et Ericsson amp Simon 1980 1984 je dois pr ciser la notion d analyse en relation avec celles de mod le et de mod lisation Concernant ces notions je ne peux m appuyer sur une litt rature pist mologique aussi large que celle qui concerne les pr c dentes et j ai d mener un travail propre de syst matisation en partie consign dans le Cours 3 l Universit de Technologie de Compi gne Ce travail propre est parti d abord des r flexions dans le groupe MAST Mod les d Analyse des Situations de Travail et du congr s de la SELF qui en avait r sult voir Amalberti amp coll 1991 On n y parlait que de mod les d analyse et ce sans que cela fasse l objet d un questionnement alors que dans les disciplines scientifiques usuelles on ne parlait de cette sorte de mod les que pour autant qu ils taient la cons quence de mod les synth tiques pr alables Ce travail propre est n aussi de la n cessit dans la conception centr e sur le cours d action de diff rencier soigneu
17. de ce dernier Cette fonction remplie on peut alors d boucher sur des propositions pratiques voire des mod les pratiques Nous avons vu qu il existait plusieurs sortes de mod les empiriques synth tiques Il existe aussi plusieurs sortes de mod les empiriques analytiques Le crit re essentiel de distinction est ici la distance qu ils entretiennent avec le sens commun En effet le syst me de cat gories descriptives qui compose un mod le empirique analytique peut tre plus ou moins sophistiqu et m me se limiter un tableau ou une simple liste Il peut tre li des hypoth ses th oriques plus ou moins fortes et plus ou moins explicites Les donn es qu il d crit peuvent tre plus ou moins riches et construites de fa on plus ou moins syst matique Sa relation avec ces donn es peut tre plus ou moins serr e et plus ou moins explicite Pour r sumer ce syst me de cat gories descriptives est plus ou moins proche ou loign d un ensemble de cat gories de sens commun La nature des mod les construits ne d termine pas compl tement leur mode de construction Il faut distinguer en mati re de mod lisation la m thode synth tique et la m thode analytique L id al qui pr vaut dans la d marche scientifique est celui du primat de ce qu on appelle la m thode synth tique Selon cette derni re une premi re tape de mod lisation vise la construction d un mod le empirique synth tique math matique en partant d
18. e Cependant certains de ces mod les pratiques re oivent l apport de recherches empiriques voire sont produits par de telles recherches empiriques Certains m mes ne sont pas s parables de recherches empiriques le vaste domaine des mod les pratiques de l artificiel le mod le empirique du fonctionnement d une machine le mod le pratique de conception technique de cette machine Les mod les empiriques au sens fort de mod les scientifiques sont construits en relation avec plusieurs l ments Le premier de ces l ments est un objet th orique une r duction pertinente d un domaine de ph nom nes Cette pertinence est double D une part l objet th orique doit traduire quelque aspect relativement autonome de la r alit de ce domaine ce qui renvoie des hypoth ses th oriques D autre part il doit pouvoir tre soumis une tude qui ob isse des crit res de scientificit Cette pertinence peut donc tre remise en question la suite d un progr s soit dans les hypoth ses th oriques soit dans les moyens d tude scientifique Les mod les empiriques les plus pris s et bon droit lorsqu ils sont pertinents sont les mod les empiriques synth tiques Il en existe de nombreuses vari t s La premi re celle qui constitue le type du mod le empirique synth tique est celle des mod les empiriques synth tiques math matiques Il s agit en fait d un faisceau d hypoth ses suppos complet r
19. e activit individuelle et activit collective Mais le texte r dig par Jacques Saury et Serge Testevuide sur le th me de ces journ es Act Ing 2003 et en particulier la pr sentation du th me 1 sur Les possibilit s de falsification d veloppement des objets th oriques et l ments du cadre th orique ouvertes par l observatoire m obligent faire plus Mais ce texte ne m oblige pas consid rer de fa on d taill e tous les l ments appartenant l observatoire et li s l observatoire Heureusement car ces l ments dont nombreux et complexes Il ne m oblige pas non plus donner une r ponse parfaitement assur e et g n rale aux questions pos es Heureusement car comme on le verra si ces questions peuvent tre clarifi es beaucoup d entre elles ne re oivent que des r ponses partielles et renvoient toujours au bout du compte la particularit de chaque recherche Pour bien faire il faudrait tenter de ce point de vue un bilan de l ensemble des recherches accomplies ce qui n est possible ni ici ni maintenant Il ne m oblige pas enfin donner toutes les justifications de ce que je peux dire sur ce th me 1 qu il est possible de trouver dans la litt rature pist mologique Heureusement car du fait m me des difficult s pist mologiques que rencontre n cessairement quiconque s int resse l tude scientifique de l activit humaine j ai d int grer la d marche cours d action des apports en pi
20. elativement au domaine de ph nom nes qui est tudi et dont la coh rence puis le d veloppement d ductif sont garantis par un codage math matique plus ou moins sophistiqu Mais il existe d autres vari t s moins typiques mais plus r pandues essentiellement des montages mat riels qui permettent soit de pr senter dans l espace de fa on synth tique des processus non spatiaux graphes diagrammes etc mod les graphiques soit d imiter des comportements le vaste domaine des automates ou mod les de simulation Ces montages mat riels entretiennent en g n ral des relations avec des mod les empiriques synth tiques math matiques mais ces relations peuvent tre soit partielles soit de pure forme C96 THEUREAU J 2003 Observatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 6 l tude scientifique de l activit humaine Journ es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon Mais il existe aussi des mod les empiriques analytiques Ils sont m me essentiels en analyse du travail et ergonomie Ils sont constitu s par un syst me de cat gories descriptives plus ou moins abstraites La fonction de ces cat gories descriptives est travers le d coupage qu elles permettent des donn es empiriques d une part de concr tiser ces cat gories descriptives relativement un domaine empirique particulier d autre part de contribuer la r v lation de caract ristiques sp cifiques
21. ervatoire et cependant un fragment de th orie qui ne peut tre rendu totalement ind pendant de la donn e soumise l exp rimentation ce qui revient rejeter ou consid rer comme r serv la linguistique dans la derni re citation que je viens de faire de Milner 1989 le passage que j ai soulign En bref si l tude du cours d action et des objets th oriques de la m me famille a quelque chose voir avec une science c est avec une science poss dant un outillage donc un observatoire mais un observatoire tel que cependant 1 pour paraphraser Milner l exp rimentation inclut toujours un fragment de th orie qui ne peut tre rendu totalement ind pendant de la donn e soumise l exp rimentation 2 la th orie propre une partie de l outillage un outillage quelconque incluant il ne faut pas l oublier son mode d emploi ses proc dures d utilisation poss de au mieux une ind pendance locale relativement aux propositions th oriques tester C est pourquoi dans Theureau 1992 ce que Milner appelle une th orie minimale je l ai appel hypoth ses th oriques circonscrivant l objet th orique cours d action et r serv l expression th orie minimale la th orie de l observatoire proprement dit de cet objet Je vais continuer faire de m me ici relativement l ensemble des objets th oriques de la famille du cours d action 1 5 Ericsson amp Simon 1980 1984 et la th orie de l
22. es Lorsque des donn es verbales ont t recueillies c est non pas comme des donn es mais comme des aides plus ou moins informelles ou clandestines l analyse des donn es comportementales ce qui comme on l a vu plus haut voir note p 9 coupe court toute discussion pist mologique concernant la r futation des hypoth ses empiriques par de telles donn es verbales Il ne reste plus que la question de la f condit ventuelle des hypoth ses implicites fondant de telles donn es verbales 2 L OBSERVATOIRE DES OBJETS TH ORIQUES DE L ACTIVIT HUMAINE ET SES QUESTIONS Jusque l je n ai fait pour l essentiel que reprendre des l ments d pist mologie propos s par d autres des l ments d pist mologie g n rale ou des l ments d pist mologie sp ciale concernant des objets th oriques autres que ceux qui nous int ressent dans ces journ es mais proches d eux diff rents gards en les agr mentant de quelques l ments de discussion Dans cette section apr s avoir propos un cadre a priori pour l ensemble des l ments d pist mologie g n rale en jeu dans une recherche quelconque je formulerai plusieurs s ries de questions concernant l pist mologie sp ciale de l tude des objets th oriques de la famille cours d action puis je pr ciserai ce cadre a priori en relation avec ces m mes objets th oriques et donnerai parall lement les r ponses qui peuvent tre propos es dans l tat actuel d
23. es recherches ces s ries de questions Je n h siterai pas tendre divers aspects de l pist mologie de l tude des objets th oriques de la famille cours d action aux autres recherches qui participent au m me espace de recherche et qui sont pr sentes dans ces journ es Je parlerai ainsi d objets th oriques de l activit humaine Evidemment une telle extension est hypoth tique et soumise la discussion 2 1 Une hypoth se sur la structure de toute unit d activit de recherche significative pour les chercheurs concern s comme cadre des l ments d pist mologie g n rale dont l observatoire Les moments de toute recherche quels qu en soient les objets postul s par la figure 1 de m me que les contenus attribu s ces divers moments en ce qui concerne plus particuli rement l tude de l activit humaine sont le produit de la syst matisation gr ce la notion de signe hexadique d une partie des apports pist mologiques rappel s ci dessus C96 THEUREAU J 2003 Observatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 12 l tude scientifique de l activit humaine Journ es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon De que j ai d j crit propos de la figure 1 et des divers moments qu elle sch matise voir Theureau 2003a je rappellerai seulement ce qui concerne l observatoire Le moment cat gorie 2 2 concerne l observatoire c est dire les m thodes de
24. et hypoth ses empiriques pr alables la fois au d veloppement th orique et l observatoire 2 1 notions et hypoth ses empiriques math matiques et m ta math matiques pour l analyse et la synth se 3 1 notions et hypoth ses empiriques propres l observatoire 2 2 notions et hypoth ses empiriques conditionnant l analyse et la synth se empirique et pratique 3 1 2 2 et 3 2 Cinqui me caract ristique C est que s il y a a priori des hypoth ses th oriques fondamentales r futer 3 1 la conjonction de 2 2 et de 3 1 dans 3 1 2 2 peut produire de nouvelles hypoth ses empiriques r futer travers l analyse la mod lisation et la conception La question de la circularit rebondit de fa on nouvelle puisqu elle concerne alors des hypoth ses empiriques qui ne pr existaient pas la construction des donn es mais r sultent de la confrontation des hypoth ses th oriques fondamentales pr existantes avec les donn es construites Sixi me caract ristique C est qu il faut consid rer aussi bien la r futation que le jugement de f condit d une part tous les tages actuels 2 2 3 1 2 2 et 3 2 d autre part l tage final virtuel 3 3 celui du jackpot global qui r sulte de l ensemble du mouvement 2 2 Questions pist mologiques sp ciales relatives l tude des objets th oriques de l activit humaine Laissons de c t les objets g n riques de conception et le
25. eurs logiques n est pas poursuivi Il ne reste plus que le jugement de f condit de ces notions et hypoth ses Mais en ce qui concerne la construction des donn es elles m mes la r ponse est mitig e L hypoth se que ces auteurs consid rent comme la plus g n rale et la plus faible dont ils ont besoin celle qui dit que la cognition humaine est du traitement de l information ainsi que celle qu ils consid rent comme importante mais plus sp cifique celle de la m moire comme stockage d information dans des magasins divers qui d finissent en fait l objet th orique du cognitivisme voici deux hypoth ses qui ne peuvent tre remises en cause par la partie verbalisations de l observatoire Par contre les hypoth ses plus particuli res et plus concr tes sur la verbalisation simultan e comme processus de traitement d information peuvent tre consid r es comme localement ind pendantes des hypoth ses plus particuli res et plus concr tes elles aussi sur le processus de r solution de probl me tudi au moyen de la verbalisation simultan e en question Il faut ajouter cependant que 1 les diff rentes sortes de m thodes tant valu es par leur distance la verbalisation simultan e et 2 cette verbalisation simultan e n tant praticable que pour un domaine d activit s tr s restreint celui des activit s symboliques les recherches cognitivistes ont depuis essentiellement consid r des donn es comportemental
26. giques de l anthropologie culturelle l Annexe sur les compl ments d pist mologie g n rale et l pist mologie de l anthropologie cognitive accompagn s d une large bibliographie et t l chargeables sur le site coursdaction net Je commencerai par rappeler les l ments essentiels d pist mologie g n rale qui me semblent n cessaires pour aborder la question de l observatoire en les classant selon leurs sources dans la litt rature pist mologique ce qui me conduira citer plus pr cis ment une partie des apports pist mologiques que je viens de recenser section 1 Puis apr s avoir d gag quelques cons quences de la place qu occupe la concr tisation d un tat de l observatoire dans ce que serait d apr s l hypoth se du signe hexadique la structure de toute activit de recherche significative pour les chercheurs concern s telle qu elle est sch matis e dans la figure 1 j aborderai plusieurs s ries de questions que tout cela m aura permis de formuler section 2 Je conclurai par quelques remarques sur un ventuel programme de recherche m thodologique mais seulement en quelques C96 THEUREAU J 2003 Observatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 3 l tude scientifique de l activit humaine Journ es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon lignes et avec beaucoup de prudence car il me semble que d autres participants que moi ces journ es ont plus dire et
27. ie des modes de verbalisation ajoute en effet quelques pr cisions int ressantes travers l nonciation de six hypoth ses sur la verbalisation des processus cognitifs 1 Les cognitions verbalisables peuvent tre d crites comme des tats qui correspondent aux contenus de la S T M c est dire l information qui est au centre de l attention 2 L information vocalis e est un codage verbal de l information dans la S T M 3 Les processus de verbalisation sont initi s quand une pens e est prise en compte 4 La verbalisation est un codage direct de la pens e prise en compte et refl te sa structure 5 Les unit s d articulation correspondront des structures cognitives int gr es 6 Les pauses et h sitations seront de bons pr dicteurs des changements dans le traitement cognitif op cit pp 221 225 On voit que la th orie rudimentaire de la fa on dont les sujets produisent des r ponses verbales des auteurs se contente de concr tiser l hypoth se cognitiviste fondamentale de l homme comme syst me de traitement de l information Jusque l les auteurs ont consid r la production des donn es verbales Mais la question de l observatoire ne s arr te pas l Elle concerne aussi l analyse des donn es dans laquelle la question de la circularit entre th orie et donn es rebondit C est pourquoi le chapitre 6 de Ericsson amp Simon 1984 porte sur la th orie des m thodes d analyse des
28. ir entre l objet th orique cours d exp rience et les autres objets th oriques de la famille cours d action Hyp 7 et 8 plus particuli rement Elles sont interm diaires entre la d finition des objets th oriques et celle de l observatoire Ces hypoth ses dont je ne rappelerai pas ici le d tail et la justification sont que la conscience pr r flexive concerne l ici et maintenant Hyp 3 est essentiellement concr te Hyp 4 est situ e dynamiquement Hyp 5 est impersonnelle intentio historique distentio Hyp 6 C96 THEUREAU J 2003 Observatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 15 l tude scientifique de l activit humaine Journ es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon constitue un effet de surface des interactions asym triques avec l environnement et non pas une vie int rieure Hyp 7 est en tant qu effet de surface non substantielle incorporelle Hyp 8 mais on peut parler de la partie de l activit donc substantielle et corporelle qui est pr r flexive ou exp rientielle pour la distinguer de celle non exp rientielle qui est r sum e mais n appara t pas dans la conscience pr r flexive Il faudrait ajouter sans doute ces derni res hypoth ses d autres qui ont t propos es par Pierre Vermersch concernant le pr r fl chi et dont il faudrait s assurer que le tout r sultant ne soit pas contradictoire Je lais
29. it de construction des donn es c est dire qui seraient propres au moment 2 2 Cette caract ristique implique que la th orie de l observatoire cumule n cessairement engagement dans la recherche 1 1 hypoth ses incluses dans la d finition des objets th oriques et des objets g n riques de conception et hypoth ses empiriques et pratiques soumises r futation 2 1 et hypoth ses th oriques propres l observatoire 2 2 Cette caract ristique a videmment de multiples cons quences dont les deux principales sont qu une th orie des m thodes de construction des donn es qui n inclurait ni explicitation de l engagement des chercheurs ni pr sentation des hypoth ses th oriques circonscrivant les objets d tude serait bancale comme le serait aussi une explicitation de l engagement des chercheurs et une pr sentation des hypoth ses th oriques circonscrivant les objets Je nomme chaque moment consid r par la cat gorie phan roscopique revue et corrig e laquelle il appartient Je renvoie ainsi ce moment la structure cat gorielle que je postule concernant tout processus d interaction asym trique entre un syst me autonome et son environnement cat gories 1 1 2 1 3 1 2 2 3 1 2 2 3 2 et 3 3 telles chacune de ces cat gories est elle m me d composable en sous cat gories respectant la m me structure Comme je ne pr ciserai pas ici les principes auxquels ob it la construction de ces cat gories le lecteur peut
30. les savoirs de sens commun des analystes les savoirs scientifiques constitu s auxquels ils ont t form s les divers int r ts pratiques qui sont en jeu Elle ne fait pas de ce pass table rase Elle le met en C96 THEUREAU J 2003 Observatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 7 l tude scientifique de l activit humaine Journ es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon suspens afin de partir le plus radicalement possible des donn es empiriques Cette mise en suspens n est que provisoire Des savoirs de sens commun des savoirs scientifiques constitu s et des int r ts pratiques initiaux peuvent tre retrouv s au fur et mesure mais ils sont alors en g n ral transform s et compl t s Cette analyse inventive peut aboutir non seulement et en tout cas d abord la construction de cat gories descriptives donc d un mod le empirique analytique mais aussi et seulement lorsqu il y a conjonction entre un certain niveau de syst maticit atteint par les cat gories descriptives et des moyens math matiques diagrammatiques ou de simulation construction d un mod le empirique synth tique On pourrait parler ce propos d un remplacement du primat de la m thode synth tique par celui de la m thode analytique en ce que d une part l appel l intuition synth tique du mod lisateur en relation avec la conjoncture scientifique du moment est remplac par l
31. ne telle d finition cumule des hypoth ses th oriques contradictoires celles de Watson les hypoth ses du behaviorisme et celles de Piaget hypoth se d une t l ologie de l organisme Elle ne donne aucun moyen de reconna tre et discriminer les ph nom nes qui en ressortent relativement d autres Un exemple positif est fourni au contraire par Chomsky la comp tence linguistique de l auditeur locuteur id al intuition linguistique du sujet parlant voir Chomsky 1969 L hypoth se qui d limite l objet comp tence linguistique est claire et permet de discriminer les ph nom nes concern s des ph nom nes qui ressortent de la performance linguistique On comprend alors que l objet conduite d une part soit rest franco fran ais d autre part n ait jamais t remis en question par les recherches empiriques contrairement l objet comp tence linguistique Un v ritable programme de recherche se reconna t aussi au fait qu il est mortel La d finition d un objet th orique est enfin la d limitation et la r duction non seulement des ph nom nes perturbations acceptables jouant le r le de la cat gorie 2 2 du signe hexadique c est dire de repr sentamens mais aussi des activit s de recherche possibles concernant ces ph nom nes et donc aussi des nouveaux ph nom nes que ces activit s de recherche sont susceptibles de faire appara tre de telles activit s de recherche jouant le r le de la cat gorie 2
32. nier n intervient pas en cas de discours justificatif ou d insistance sur le Je ou la vie int rieure de la part de l acteur l hypoth se du caract re impersonnel et historique de la conscience pr r flexive Hyp 6 peut tre r fut e par l observatoire dans le cadre fix par les autres hypoth ses Je reviendrai sur ce point dans le paragraphe 2 7 Mais cet observatoire peut indirectement r futer certaines de ces hypoth ses en tant qu elles conditionnent les hypoth ses empiriques incluses dans la sous cat gorie 2 1 mais pas dans la d finition des objets th oriques donc de sous cat gorie autre que la sous cat gorie 1 1 de la cat gorie 2 1 voir plus haut Et en tout cas toutes ces hypoth ses peuvent tre l objet d un jugement de f condit pouvoir heuristique et capacit de croissance 2 4 Hypoth ses th oriques propres l observatoire Ces hypoth ses assurent l ind pendance locale de l observatoire relativement aux hypoth ses sur les objets th oriques de l activit humaine tudi s Je me limiterai la question des donn es de verbalisation et de leur mise en relation avec d autres donn es Celle des donn es comportementales est rebattue Les donn es verbales ont justement pour fonction de diminuer la sous d termination des hypoth ses th oriques sur l activit humaine par les donn es comportementales S assurer de leur coh rence avec ces donn es comportementales est n cessaire mais non suffisa
33. nt En ce qui concerne les m thodes de verbalisation outre ce qui a t crit par moi et les auteurs que j ai sollicit s on peut consulter le petit guide de l entretien d autoconfrontation r dig par Carole S ve selon les principes de l instruction minimaliste nonc s par John Carroll Carroll 1990 Autoconfrontation et autres modes de verbalisation 5 Cela va sans dire que ces derni res hypoth ses empiriques plus elles sont riches pr cises et nombreuses plus l observatoire permettra de les r futer C96 THEUREAU J 2003 Observatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 16 l tude scientifique de l activit humaine Journ es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon le rappel contextuel en particulier aid par diff rentes sortes d image vid o etc et ses outils d enregistrement du comportement ses proc dures d enregistrement ses proc dures de verbalisation au moyen de ces outils d enregistrement ses autres conditions Hyp 9 le rappel contextuel sensoriel en particulier aid par un m diateur voir Vermersch 1994 et ses proc dures de verbalisation Hyp 10 la possibilit sociale de coop ration avec
34. observatoire du cognitivisme La linguistique ne poss dant pas d observatoire en mati re de th orie de l observatoire proprement dit il faut se tourner vers d autres sources C est pourquoi dans Theureau 1992 nous avons consid r la th orie rudimentaire de la fa on dont les sujets produisent des verbalisations simultan es de leurs processus de r solution de probl mes qui a t propos e par Ericsson amp Simon 1980 1984 En passant ainsi par l pist mologie de la psychologie cognitiviste nous commencions quitter l pist mologie g n rale pour aller vers l pist mologie sp ciale de l tude des objets th oriques de la famille du cours d action Ceci me permettait aussi de rapprocher cette expression de celle de th orie rudimentaire employ e par Ericsson amp Simon pour qualifier la th orie propre aux m thodes et l outillage de construction de donn es et dont je vais parler ci dessous C96 THEUREAU J 2003 Observatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 9 l tude scientifique de l activit humaine Journ es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon Reprenons d abord quelques l ments de cette th orie rudimentaire pour ceux qui n ont pas lu cet ouvrage ou l ont oubli Cette th orie rudimentaire est sommaire et obsol te mais ses auteurs ont le grand m rite 1 de consid rer toutes sortes de verbalisations de l action l aune de la
35. pplicative ne joue aucun r le dans cette laboration th orique et cette validation falsification N oublions pas cependant comme nous l avons vu plus haut propos des mod les empiriques analytiques qu en plus de la fonction pratique qu elle assure souvent cette analyse applicative conserve une fonction de connaissance elle permet de concr tiser les cat gories descriptives relativement un domaine empirique particulier et de contribuer la r v lation de caract ristiques sp cifiques de ce dernier S1 la m thode synth tique pr vaut usuellement dans la d marche scientifique elle n en a pas le monopole La m thode analytique pr n e au dix septi me si cle par les cart siens garde une place importante non seulement dans les sciences humaines ou la psychanalyse mais aussi dans de nombreux secteurs des sciences physiques par exemple la chimie et biologiques Selon cette m thode analytique tout part d une analyse de donn es empiriques On peut qualifier une telle analyse d inventive pour marquer sa diff rence avec l analyse applicative dont nous avons parl plus haut Cette analyse inventive est con ue comme un mouvement reliant indissolublement questionnement d composition d un tout probl matique en parties elles m mes probl matiques et r gression aux principes c est dire des hypoth ses et notions th oriques A chaque moment de son exercice cette analyse inventive a videmment un pass
36. r l pist mologie de l histoire Braudel Veyne Ginsburg _l pist mologie de l anthropologie culturelle Malinowski etc la somme pist mologique constitu e par Piaget partir de l id e d pist mologie g n tique et plus directement l apport des discussions pist mologiques avec Jean Claude Milner Pierre Vermersch Christian Heath et Edwin Hutchins pour ne citer que les interlocuteurs qui ont t l origine des volutions les plus importantes On conviendra facilement mais condition d en discuter et d en partager les sources de connaissance que cette vari t d apports pist mologiques constitue le minimum vital pour qui s int resse aujourd hui au d veloppement d une pist mologie scientifique de l activit humaine Compte tenu de la pauvret de l enseignement pist mologique l universit aujourd hui o l on parle ou bien de l pist mologie de la physique en la pr sentant comme pist mologie g n rale ou bien de l pist mologie sp ciale de la discipline scientifique concern e mais jamais de la relation entre pist mologie g n rale et pist mologie sp ciale peut tre faudra t il un jour consacrer des journ es Act Ing les discuter Ici je me permettrai de renvoyer essentiellement le lecteur Theureau 1992 et mes cours l Universit de Technologie de Compi gne le Cours 3 sur la question de l analyse le Cours 7 sur les le ons pist molo
37. r des hypoth ses et des id es les chercheurs n ont pas se poser et en g n ral ne se posent pas des questions m thodologiques sur le recueil de telles donn es op cit p 3 C96 THEUREAU J 2003 Observatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 10 l tude scientifique de l activit humaine Journ es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon 3 La performance peut tre hautement automatis e donc peut ne pas faire beaucoup appel la S T M Ce cas inclut des actes de reconnaissance de stimuli familiers et plus g n ralement beaucoup de sortes de t ches apr s une longue pratique Pour de telles t ches il est le plus vraisemblable que les protocoles de penser tout haut seront tr s sommaires que les processus ne seront ni ralentis ni alt r s Nous attendrions aussi une plus fr quente apparition de m ta nonc s nonc s explicites sur le processus lui m me rempla ant les nonc s sur les inputs et outputs dans les protocoles Des pr dictions semblables peuvent tre faites pour des t ches ayant une grande composante perceptivo motrice et des t ches employant des stimuli complexes encod s visuellement ibidem p 227 Profitons en pour enrichir ce dossier reproduit dans Theureau 1992 et qui s est surtout appuy sur Ericsson amp Simon 1980 par quelques l ments issus de Ericsson amp Simon 1984 Le chapitre 5 de Ericsson amp Simon 1984 sur la th or
38. recueil de donn es empiriques et plus largement la fa on dont un r el s impose y compris dans l analyse la mod lisation analytique et synth tique et l ensemble de la conception ce que traduisent l inclusion par la cat gorie de transition 3 1 2 2 de la cat gorie 2 2 et celle par la cat gorie 3 2 de la cat gorie 3 1 2 2 Il d pend des objets th oriques des objets g n riques de conception et des hypoth ses empiriques et pratiques cat gorie 2 1 ainsi que de l engagement des chercheurs cat gorie 1 1 mais aussi d hypoth ses th oriques propres concernant ce qui se passe au cours de la mise en uvre de ces m thodes qui constituent la th orie minimale de l observatoire Lorsqu on s int resse l tude de l activit humaine le probl me de l interaction entre chercheur et acteur et de ses conditions culturelles socio politiques thiques et pragmatiques langagi res lors de cette mise en uvre est central Pour notre propos ici il faut insister sur la distinction faite dans la cat gorie 2 1 entre d un c t les objets th oriques et les objets g n riques de conception sous cat gorie 1 1 de la cat gorie 2 1 et de l autre les hypoth ses empiriques et pratiques autres sous cat gories de la cat gorie 2 1 Si les hypoth ses qui circonscrivent les objets th oriques et les objets g n riques de conception ne peuvent tre remis en cause par l observatoire les hypoth ses empiriq
39. rmet l information d tre vocalis e par une traduction verbale automatique sans que soient faites des demandes additionnelles la S T M ou au C P control apparatus ibidem p 225 Notre mod le fait l hypoth se que seule l information dans l attention focale peut tre verbalis e Dans notre mod le comme dans la plupart des th ories de la structure du traitement de l information humain une distinction est faite entre les processus automatiques rapides qui ne sont pas n cessairement conscients et que l on consid re souvent comme se d roulant en parall le et les processus s riels lents qui sont ex cut s sous contr le cognitif ibidem p 235 Cette th orie ou ce mod le permet ces auteurs de faire des pr dictions pour la verbalisation simultan e 1 Quand les sujets articulent directement l information qui est d j disponible pour eux le mod le pr dit que penser tout haut ne changera pas le cours et la structure des processus cognitifs Sous ces conditions la verbalisation ne ralentira pas non plus les processus 2 Quand l information trait e pour accomplir la t che principale n est pas verbale ou propositionnelle le mod le pr dit que la performance peut tre ralentie et que le cours et la structure du processus d accomplissement de la t che restera largement inchang Comme l crivent Ericsson amp Simon 1984 Si l objectif des donn es verbales est essentiellement de g n re
40. s hypoth ses pratiques afin de simplifier le propos Les questions pist mologiques sp ciales qui se posent relativement l tude des objets th oriques de l activit humaine sont les suivantes 1 Quelle portion de th orie de l activit humaine est incluse dans la d finition des objets th oriques d tude de l activit humaine donc aussi dans l observatoire de ces objets th oriques et est donc non falsifiable par cet observatoire mais peut cependant tre soumise un jugement de f condit pouvoir heuristique amp capacit de croissance 2 Quels autres l ments de th orie renvoyant d autres sortes de recherches sont ils inclus dans la th orie minimale ou rudimentaire de l observatoire lui m me 3 Jusqu quel point les r ponses aux questions 1 et 2 permettent elles de pr voir les biais des diverses m thodes de construction de donn es et de les corriger gr ce un croisement des m thodes dans l tude d une activit humaine particuli re 4 Quelle portion de th orie de l activit humaine en g n ral chappe t elle celle qui pr side la d finition des objets th oriques et la th orie rudimentaire de l observatoire et peut donc tre r fut e par les donn es construites par cet observatoire C96 THEUREAU J 2003 Observatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 14 l tude scientifique de l activit humaine Journ
41. sement les mod les empiriques de l activit humaine en particulier les mod les du cours d action essentiellement analytiques et ressortant du paradigme des syst mes vivants et les mod les pratiques de conception de syst mes informatiques n cessairement synth tiques et syst miques susceptibles d aider cette activit Tout d abord si nous laissons de c t la notion de mod le telle qu elle est d velopp e en logique math matique plusieurs distinctions essentielles doivent tre faites entre mod le pratique et mod le empirique entre mod le empirique et mod le de sens commun voir en ce qui concerne ces deux distinctions Badiou 1969 et parmi les mod les empiriques entre mod le empirique synth tique et mod le empirique analytique voir en ce qui concerne cette derni re distinction Timmermans 1994 Belaval 1960 Deleuze 19638 L int r t de ces distinctions est raviv par le th me de la complexit voir Cowan amp coll 1995 Theureau 2002c Contrairement aux mod les empiriques qui ont une fonction de connaissance les mod les pratiques ont pour seule fonction de contribuer l action qu elle soit de production d ing nierie de gestion de marketing d investissement etc Pour qu ils puissent assurer efficacement cette fonction ils doivent n cessairement poss der une certaine validit empirique mais cette derni re n a nul besoin d tre explicit e Il suffit que cela march
42. serai chacun ou mieux la discussion le soin de le faire et d y r fl chir Toutes ces hypoth ses l observatoire de ces objets th oriques ne peut les r futer directement du fait qu elles conditionnent les conditions et proc dures de verbalisation Elles peuvent le faire n gativement Par exemple ces hypoth ses permettent l analyste interlocuteur de la verbalisation simultan e de la verbalisation interruptive et de l autoconfrontation d intervenir en cas de discours g n ral et intemporel de discours justificatif et d insistance sur le Je au lieu de l activit ou sur la vie int rieure au lieu de l interaction asym trique etc Par exemple aussi l hypoth se du caract re situ dynamiquement de la conscience pr r flexive conditionne les manipulations de la bande vid o durant l autoconfrontation vitement des arr ts longs sur un fragment retour sur la bande vid o longtemps auparavant en cas d arr t long sur un fragment etc Elles peuvent le faire aussi positivement en tant que ces hypoth ses conditionnent les relances la fois permises et efficaces de la verbalisation partir de ce qui est visible ou audible partir de la bande vid o ou des verbalisations m mes de l acteur Remarquons cependant qu il existe une certaine marge de man uvre et que certaines de ces hypoth ses peuvent tre consid r es comme r futables si l analyste interlocuteur limite ses interventions Par exemple si ce der
43. st mologie g n rale et en diverses pist mologies sp ciales trop nombreux et trop vari s pour tre pr cis s pleinement dans les limites de ce texte Il me semble en effet que vous avez int r t comme moi prendre en compte les apports pist mologiques suivants C96 THEUREAU J 2003 Observatoire amp r futation et ou jugement de f condit des hypoth ses empiriques dans 2 l tude scientifique de l activit humaine Journ es Act Ing 2003 30 31 Mai Quiberon Le pragmaticisme de Charles Sanders Peirce et son d bat avec le pragmaticisme de William James le d bat entre Lakatos Feyerabend Kuhn et Popper de port e tr s g n rale mais surtout consacr l pist mologie de la physique _l pist mologie fran aise de Bachelard Koyr Canguilhem Foucault Deleuze Badiou plus concern e par les sciences biologiques et humaines et sociales le d bat sur l analyse et la synth se la m thode analytique et la m thode synth tique et les mod les analytique et synth tique constamment repris nouveaux frais du 17 si cle Descartes Spinoza Leibniz nos jours Sartre Chomsky Deleuze Timmermans Lacan _l pist mologie de la psychologie cognitiviste Newell amp Simon Ericsson amp Simon Fodor Pylyshyn l pist mologie de la psychanalyse qui a t particuli rement d velopp e par l cole lacanienne _ l pist mologie de la linguistique Chomsky Milne
44. tologie de ces objets 2 esquiss la fa on dont cette ontologie contraint leur mode de connaissance scientifique exigence de donn es sur le cours d exp rience et de donn es d observation du comportement et de l environnement primat de la description du cours d exp rience sur celle des autres objets th oriques 3 plac ces objets th oriques et leur connaissance dans une espace de recherche auquel participent d autres programmes de recherche sur la relation entre activit s individuelles et activit collective voir Theureau 2003b et c Je voudrais ici poursuivre la r flexion sur le point 2 J avais pr vu au d part l occasion de ces journ es Act Ing 2003 consacr es l observatoire de ces objets th oriques et d autres plus ou moins proches de seulement r diger plus largement une conf rence d j faite qui vulgarisait une partie de cet observatoire l entretien d autoconfrontation et ses fondements voir Theureau 2002 C tait raisonnable puisque mes pr occupations essentielles durant ces derni res ann es ont port moins sur l observatoire que sur l organisation d ensemble de la d marche sur la place de la recherche philosophique dans sa construction sur le d veloppement du cadre th orique s mio logique et sur la pr cision en retour des objets th oriques ainsi que sur le d veloppement dans la limite des donn es usuelles c est dire sans progr s de l observatoire de l analyse de l articulation entr
45. troduction de la notion d observatoire dans Milner 1989 Bon nombre des divers l ments d pist mologie g n rale pr sent s dans le paragraphe 1 1 sont repris et pr cis s par Milner 1989 ou y sont implicites C est aussi cet ouvrage qui introduit la notion d observatoire Suivons le raisonnement qui y conduit et les diff rentes notions qui sont produites pr cision de la falsification en r futation Le probl me de Jean Claude Milner est d tablir pour tout type d objet et plus particuli rement un type d objet en l occurrence la langue les conditions de falsification ou plut t de r futation des propositions th oriques qui pourraient en tre nonc es Il part d un constat Il n y a pas d exp rimentation brute il n y a que des exp rimentations construites Or toute construction d exp rimentation suppose une th orie minimale pr alable aussi la falsification est plut t une r futation c est dire une d monstration construite de la fausset op cit p 26 notion de th orie minimale soumise un jugement de f condit et non pas de r futabilit Milner ajoute On se souvient que la r futation est construite et qu elle s appuie sur un ensemble d hypoth ses et de d cisions pr alables qui constituent une th orie minimale R clamer que cette th orie minimale soit elle m me soumise l exigence de r futabilit c est bien videmment s engager dans une r gression l infini D o la n
46. ues et pratiques elles le peuvent car elles sont l justement pour tre soumises une proc dure de r futation Six caract ristiques de tout observatoire et donc de sa th orie minimale peuvent tre ainsi pr cis es Premi re caract ristique C est de concerner le recueil de donn es mais aussi l analyse la mod lisation qu elle soit analytique ou synth tique et le processus de conception dans son ensemble donc jusqu l valuation de la situation finale con ue Elle tait traduite partiellement dans Theureau 1992 par la pr sence dans ce que j appelais l observatoire la fois des m thodes de construction de donn es et des m thodes d analyse Cette premi re caract ristique n tait traduite que partiellement du fait que cette formulation passait sous silence 1 le fait qu entre les donn es et leur analyse intervenaient des cat gories pour l analyse donc des l ments suppl mentaires de th orie relativement ceux qui taient d j inclus dans la d finition des objets th oriques et des m thodes de construction de donn es 2 la question de la fa on dont un r el peut aussi s imposer lors de la mod lisation et la conception Seconde caract ristique C est de d pendre des objets th oriques des objets g n riques de conception et des hypoth ses empiriques et pratiques 2 1 ainsi que de l engagement des chercheurs 1 1 et pas seulement d hypoth ses th oriques concernant l activ
47. ut aussi en profiter pour ajouter d autres consid rations pist mologiques En effet ce sch ma de la figure 1 se contente de pr ciser les moments de toute recherche sans rien dire de la valeur pour la connaissance scientifique des divers moments en question et de leur articulation pour ne pas parler de l valuation de cette valeur 2 3 Hypoth ses th oriques g n rales incluses dans la d finition des objets th oriques de l activit humaine et interm diaires entre la d finition des objets th oriques et celle de l observatoire Pour pr ciser les hypoth ses th oriques g n rales incluses dans la d finition des objets th oriques de l activit humaine je peux essentiellement me r f rer Theureau 2003b et c Il y a d abord des hypoth ses de substance l activit humaine comme cognitive autonome incarn e situ e y c socialement cultiv e et v cue dont les contraintes et effets sont chercher la fois dans l tat des acteurs leur situation plus ou moins partag e et leur culture plus ou moins partag e Hyp 1 la conscience pr r flexive comme constitutive du caract re v cu de cette activit Hyp 2 Mais il y a aussi des hypoth ses qui caract risent la substance conscience pr r flexive et qui d une part conditionnent le choix des m thodes pour la faire expliciter ainsi que les modalit s pr cises de ces m thodes Hyp 3 8 d autre part d terminent les relations tabl
48. verbalisation simultan e 2 de poser le probl me de la th orie rudimentaire des m thodes de recueil de donn es verbales en relation avec celui de la th orie de l objet tudi gr ce ces m thodes De plus Ericsson amp Simon 1984 est un ouvrage qui a t r dit en 1993 et tr s largement diffus de par le monde Il faudrait le conna tre m me s il n avait aucun int r t D apr s Ericsson amp Simon 1980 Pour mettre fin cette confusion celle du d bat sur la valeur des verbalisations comme donn es nous devons tendre nos analyses des t ches que nos sujets accomplissent pour incorporer les processus qu ils utilisent pour produire leurs r ponses verbales L expansion des th ories afin d inclure une th orie des instruments de mesure est classique en physique Les exp rimentations qui comprennent la pes e d objets exigent au moins une th orie rudimentaire de la balance De la m me fa on les exp rimentations qui enregistrent les r ponses verbales de toutes sortes exigent au moins une th orie rudimentaire de la fa on dont les sujets produisent de telles r ponses op cit p 216 La th orie rudimentaire de la fa on dont les sujets produisent des r ponses verbales qu ils proposent est la suivante L hypoth se la plus g n rale et la plus faible dont nous ayons besoin est que la cognition humaine est du traitement de l information qu un processus cognitif peut tre consid r comme une s
Download Pdf Manuals
Related Search