Journal Tara n°4
Contents
1. Comme pour les audits environnementaux d entreprises j ai travaill sur l nergie l eau et les d chets C t nergie la go lette avait t tr s bien isol e pour limiter les d perditions de cha leur Nous disposions de groupes lectrog nes fonctionnant six heures par jour durant l t et dix durant l hiver Les panneaux solaires que nous avions ins tall s nous ont permis de couvrir 12 de notre consommation durant l t On avait aussi deux petites oliennes Super wind sur le bateau et on voulait en utiliser une grande 3 5 kW plant e dans la glace Mais en fait c tait compliqu de l installer et chaque gros coup de vent elle tombait C t clairage initialement on ne devait uti liser que des Led diodes lectro luminescentes mais en fait c tait trop dur pour le moral L clairage c tait notre soleil Alors on a uti lis deux grosses ampoules de 200 W dans le carr et on a tout de suite vu les r percussions positives sur le moral de l quipe Qu avez vous fait des d chets M me en essayant de choisir avant le d part les conditionnements les moins encombrants l quipe produisait chaque mois en p riode de fonctionnement de base 20 kg de papier et carton 20 kg de plastique 20 kg de d chets organiques 20 kilos de verre et m tal Tout tait tri Le plastique tait compact bord puis ramen lors des rotations pour tre trait en Norv ge et en2. fabriquer en labos une partie en a t d gust e sur place sans attendre m Le Journal Tara Exp ditions Damocles N 4 mai 2008 www taraexpeditions org Une colonne faite d air et d eau be poles com Avril 2007 un tracteur qui servira fabriquer la piste est finalement Avril 2007 une vingtaine de scientifiques rejoint la base pour intensifier parachut avec 15 jours de retard FBernard taraexpeditions org PAR JEAN CLAUDE GASCARD L un des principaux atouts d une base logis tique comme Tara est de pouvoir effectuer des mesures en continu de tous les param tres phy siques chimiques et biologiques qui caract ri sent la colonne d air au dessus de Tara et la co lonne d eau en dessous ainsi que la fine couche de glace qui se trouve entre les deux Il s agit principalement de mesurer la temp rature et la pression dans l air et dans l eau la sa linit dans l oc an l humidit dans l atmosph re les vents et les courants en vitesse et direction le rayonnement solaire incident r fl chi et trans mis certains traceurs g ochimiques naturels et anthropiques dans Pair et dans l eau les sels nu tritifs et le phytoplancton dans l oc an Le profil vertical relev le 18 juillet 2007 Tara situ proximit du p le Nord g ographi que met bien en vidence la superposition des couches d air et d eau dans l atmosph re dans l oc an et les interfaces qui l
3. bio diversit est un des objectifs tout comme Quel avenir pour Tara Exp ditions la richesse des sept nationalit s diff rentes la communication et la sensibilisation autour de cette aventure extraordinaire On tait toujours en train d apprendre r p te Grand Redvers le chef d exp dition On s est adapt on a d couvert un tas de choses jour apr s jour dit il encore tourdi par le parcours qu il vient de r aliser C t consom mation d nergie il y a eu des conomies r a lis es notamment gr ce aux panneaux solaires Les moteurs ont tourn 7 heures par jour au lieu de 18 il y a encore quelques ann es On a consomm 43 litres par jour en moyenne de k ros ne en chauffage et en lectricit ce qui comprenait galement le fonctionnement du treuil oc anographique Je crois que cela corres pond la consommation moyenne d une mai son fran aise se f licite Etienne le directeur de l exp dition d rive dans cinq ans s interroge Etienne Il est vrai que maintenant nous avons le savoir faire technique Et en plus nous sommes un peu rest s sur notre faim En attendant de choisir sa nouvelle mission une grande exposition est l tude avec la mairie de Paris la fin de l ann e Un livre sera galement publi chez Gallimard l automne de Francis Latreille et Mich le Aulagnon mais aussi un r cit de l ex p dition par Grant Redvers le film Tara voya
4. isolement im pos par l oc an Austral ont emp ch toute pr sence humaine jusqu l implantation des pre mi res bases scientifiques Au Nord l Arctique est une mer entour e de terres qui abritent des populations indig nes depuis des mill naires Et depuis la guerre froide c est une r gion tr s sur veill e o se croisent de nombreux sous marins militaires Les pays riverains sont r ticents un trait international parce qu il induirait un contr le sur la circulation des sous marins et un contr le a rien note Etienne Bourgois tr s concern par le probl me Grand d fenseur de l Arctique le prince Albert II de Monaco qui soutient l exp dition Tara Arctic s est lui clairement engag en faveur d un trait international de sauvegarde Lors de la derni re r union du conseil d administration du PNUE le 20 f vrier dernier Monaco il a souhait qu une r flexion soit men e avec tous les pays concern s afin de sauvegarder la r gion arctique les peuples qui y vivent et sa biodiversit Il a m me exhort le Conseil d administration du PNUE proposer des solutions concr tes Afin que ce gigantesque livre ouvert aux chercheurs qui tudient le climat perdure m La France bient t la t te de l Europe pour 6 mois peut et doit faire basculer les tats membres vers une communaut de citoyens responsables et s engager dans un processus de r formes profondes
5. journaliste photographe cadreur artiste Hommes et femmes d une dizaine de nationalit s tous engag s donner le meilleur d eux m mes pour rendre compte informer sensibiliser t moigner Tout simplement agir Etienne Bourgois directeur de l exp dition Durant l t 2007 l Arctique a perdu en surface 1 5 million de km de banquise A Tholisen taraexpeditions org Partenaires de l exp dition Tara Arctic March ON MINIST RE DE L ENSEIGNEMENT SUP RIEUR ET DE LA RECHERCHE afe Armateurs de France Lu Can rie nt a PE Allianz PRIMAGAZ s Communaut d Agglom ration du Pays de Lorient pis dns ET L ASSOCIATION EXPLORATIONS CANON CLS ARGOS GHE HOTEL VAUBAN HYPPOCAMPE INMARSAT LES JARDINS SUSPENDUS ICOM M T O FRANCE PANASONIC TOUGHBOOK ROYAL CANIN STIHL SUPERWIND VOILE 2000 GOIOT POLE PICTURES Soutien du PNUE Achim Steiner sous secr taire des Nations unies et directeur ex cutif du Programme des Nations unies pour l environnement a tenu f liciter Tara l occasion de son retour en France Le 23 f vrier 2008 J aimerais vous adresser mes sinc res salutations et participer l accueil chaleu reux que l quipage de Tara re oit aujourd hui Lorient Le retour de Tara sain et sauf dans son port de rattachement est particuli rement sym bolique pour le PNUE La r gion arctique compte parmi les plus ma gnifiques
6. ont fait leur vie Des milliers de souve nirs que chacun dig re doucement Pour ne rien oublier de cet endroit magique z Le Journal Tara Exp ditions Damocles N 4 mai 2008 www taraexpeditions org L Arctique toute une histoire Apr s l exp dition pionni re du Fram en 1893 personne n avait r ussi s y isoler aussi longtemps V Hilaire taraexpeditions org autour de Tara D Bourget taraexpeditions org PAR CHRISTIAN DE MARLIAVE Avant que Fridjof Nansen et l quipage du Fram ne d rivent durant trois ans sur l oc an Glacial arctique la connaissance que l on avait de cette r gion du globe tait plus ue parcellaire Et le mythe d une mer libre e glace qui avait pouss les explorateurs du xvr au xvin si cle tenter d en d couvrir l acc s s tait peu peu vanoui La d sastreuse exp dition de l Am ricain Greely avait en 1882 tabli un nouveau record de latitude en atteignant 83 24 N sans m me perdre de vue les montagnes du Nord Groenland La d rive du Fram puis les exp ditions de Cook et Peary au d but du si cle 10 septembre 2006 la banquise se brise en mille morceaux o f den tudier la dynamique d y localiser de futures ressources mais aussi d occuper la banquise et d espionner les Am ricains De 1937 1940 un autre bateau le Sedov effectuera une d rive sur un parcours similaire celui de Tara Enserr par le pack et priv d
7. sac Se rhabiller avec les pr cautions prendre cause du froid et ne jamais oublier le danger des ours blancs Etienne qui ne dormait pas beaucoup non plus avait donn une consigne Inter diction de sortir seul sans fusil et sans VHF M me pour aller aux toilettes videmment tions se sont adoucies lorsque l quipage est de venu mixte Les f tes taient plus qu attendues Grant Redvers chef d exp dition essayait de d tendre l atmosph re No l l quipage s est d guis en Rois mages en Maoris pour lanni versaire du chef d exp dition Les anniversaires Une vie en autarcie comme dans un vaisseau spatial autour du p le Les chiens taient l pour donner l alerte C est Herv qui avait pris le r le de ma tre chien et chouchoutait Zagrey et Tiksi les deux in s parables compagnons anti ours Les sorties taient journali res sauf en cas de blizzard Parfois jusqu trois kilom tres du bateau Et lorsque l obscurit s est install e il a fallu vivre autrement apprendre d couvrir les ph no m nes qui habitent ces latitudes La moindre d faillance technique pouvait alors transformer un s jour paisible en v ritable stage de survie bord on s est habitu cette retraite forc e Mais face aux nombreuses t ches primordiales pour le bon fonctionnement de l exp dition il tait difficile parfois de faire comprendre qu il y avait de vraies r gles de s curi
8. Collecte et transmission des informations bord de Tara et sur la base polaire Tara Damocles plusieurs types de capteurs permet taient la mesure permanente des temp ratures dans l air dans l eau et dans la glace d une part l endroit pr cis o Tara se trouvait et d autre part dans un vaste domaine alentour Pour lat mosph re 4 capteurs install s proximit du bateau le long d un m t 0 5 m 2 m 5 met 10 m d altitude au dessus de la banquise Plus haut des sondes de temp rature install es sur un c ble pouvaient tre hiss es pr s de 2 000 m d altitude gr ce un ballon captif rempli F vrier 2007 retour du jour sur la base D Bourget taraexpeditions org R colter un vrai tr sor de guerre qh Les radiom tres tablissent le bilan radiatif solaire l alb do F Latreille taraexpeditions org PAR SYLVESTRE HUET La diff rence entre le phoque et le scientifique n est pas le trou d eau L un comme l autre en ont besoin La diff rence Juste la mani re de l entretenir en enlevant la glace qui se reforme chaque nuit Le phoque utilise ses arguments naturels le scientifique sa tron onneuse longue lame et recouvre le trou de planches et d un bon gros feutre russe Tous les matins corv e de trou 10 d h lium Pour la glace des dizaines de ther mistances espac es de 10 cm les unes des autres et install es le long d une perche mesuraient
9. En poussant les morceaux de banquise l quipage a remis le bateau dans le bon sens Et la glace a commenc d filer le long de la coque prison givr e le DC3 et le Twin s offrent m me quelques figures de voltige rasant les m ts du voilier polaire Mais la vraie trouille Grant et ses troupes l attendaient pour la sortie des glaces qui a eu lieu en janvier dernier O Quand Pendant une journ e encore Tara a bataill contre la glace servi nouveau par la chance dit Vincent Hilaire L Etoile guid e par la lune et une m t o id ale m Journaliste Europe 1 Les derniers jours en mer avant l arriv e de Tara Lorient dessin s par Grant Redvers le chef d exp dition n o z landais Grant Redvers 2 Le Journal Tara Exp ditions Damocles N 4 mai 2008 www taraexpeditions org agn s b est le partenaire majeur de l exp dition Tara Arctic PGuigueno Cap l Orient agn s b 3 Le Journal Tara Exp ditions Damocles N 4 mai 2008 www taraexpeditions org M me pas mal Le check up du bateau n aura r v l aucune avarie Tara a t sorti d eau peu de jours apr s son retour d exp dition ML Pham Minh taraexpeditions org Une telle embard e avait de quoi faire peur M me pour un bateau con u sp cialement pour les glaces Mais Tara a ramen tout le monde avec un comportement et une r sistance exemplaire D s le
10. bonheurs et in dit de l quipe la richesse des donn es de nouvelles voies maritimes et frayeurs scientifiques et bien des enjeux conomiques PAR DINO DIMEO L aventure arctique du voilier polaire Tara est termin e Depuis son amarrage sur la banquise en septembre 2006 l exp dition olaire n aura dur que 507 jours soit pr s e 200 jours de moins que ce qui avait t E E R cakeul au d part Aujourd hui on le sait cette d rive plus rapide est due notamment une banquise qui fond tout aussi vite Deux hivers pendant lesquels l quipage et les scientifiques se sont relay s bord sous l il de Grant Redvers et Herv Bourmaud immuables gardiens d une quipe brass e par les langues et les cultures diff rentes Dans cette aventure folle Tara aura aussi marqu l histoire en tant le voilier tre all le plus au nord de la plan te Et malgr son expulsion pr matur e des glaces tout le monde s accorde dire que l exp dition en elle m me a t un succ s Un succ s qui s est aussi fait d aventures extraordinaires A l origine de ce p riple exceptionnel que seul le Norv gien Fridtjof Nansen et son voilier Fram en 1893 avaient voulu braver Etienne Bourgois d fricheur passionn directeur du programme Tara aura permis de pr cieuses observations jamais r alis es la fois chef d entreprise et armateur du bateau et Bernard Buigues co directeur du p
11. carbone m Le Journal Tara Exp ditions Damocles N 4 mai 2008 www taraexpeditions org V Hilaire taraexpeditions org Une d rive globalement tr s positive Apr s plus de seize mois de d rive une valua tion s imposait d elle m me pour Tara Etienne Bourgois Grant Redvers Herv Bourmaud ont tour de r le dress leur propre bilan d une exp dition qui restera grav e dans l histoire po laire Il est vrai que les calculs avaient pr vu deux ans de d rive et que en fin de compte tout le monde s est retrouv dans les eaux tumultueuses au large des c tes du Groenland pr s de six mois plus t t que pr vu Mais somme toute ce ne sont pas les motifs de satisfaction qui man quent bien que si c tait refaire Dans la colonne sourires et bonheur il faut graver des mots comme volont aventure chance souvenirs Ensuite prendre comme ils viennent des sentiments incroyables les exp riences scientifiques les donn es accumul es Tara devenu aujourd hui un symbole de la pr servation de l environnement va continuer tenir son r le Le bilan scientifique n est pas encore termin le bilan d finitif des donn es acquises par Damocles avec Tara se fera en novembre prochain l assembl e g n rale de Damocles mais d j toute l quipe s est proje t e dans une phase d valuation pour de futurs projets A l heure actuelle rien n est d cid mais la
12. content de deux chiens de plus Mais aucun regret avoir disent ils en ch ur L improvisation dans un monde polaire c est in vitable et positif aussi m Tara repartira en 2009 pour de nouvelles exp ditions caract re scientifique FLatreille taraexpeditions org 13 Le Journal Tara Exp ditions Damocles N 4 mai 2008 www taraexpeditions org La glace fond la diplomatie g le Le sous sol arctique est le th tre de convoitises de la part des pays limitrophes Beaucoup pr conisent un statut juridique PAR ELIANE PATRIARCA La ru e sur l Arctique a commenc Le re tour de la go lette Tara avec pr s de sept mois d avance sur ses pr visions t moigne d un r chauffement si rapide que la banquise pourrait dispara tre durant l t ouvrant alors totalement l oc an Arctique la navigation Du coup l ex traction des richesses du sous sol de l Arctique devient possible et avec un cours du p trole qui a d pass les 110 dollars 87 euros le baril en mars elle devient m me rentable De quoi at tiser l int r t des cinq tats riverains de l oc an Arctique Etats Unis Russie Canada Dane mark et Norv ge D autant que selon l Agence gouvernementale am ricaine sp cialis e dans les hydrocarbures le nord du cercle polaire re c lerait le quart des ressources mondiales de ratification pour revendiquer une extension de souverainet au del de ses eaux territoriales P
13. de la d rive de Tara sont plus dures pour les femmes que pour les hommes Mais nous n avons pas besoin sp cialement de plus de confort Nous tions l pour vivre l exp rience Au m me titre que les hommes nous avions notre r le jouer Il est s r que certains travaux D cembre 2006 Tara subit les premi res compressions de la glace G Redvers taraexpeditions org D sont plus difficiles que d autres mais cela ne d pend pas forc ment du fait que l on soit une femme ou un homme Cela d pend de notre endurance de notre carrure et de notre force physique Quand je suis arriv e sur la base Tara Arctic lors de la premi re rotation en DC3 d but avril 2007 j ai trouv une quipe compos e de huit hommes fatigu s et qui manquait de l g ret Est ce que l ambiance aurait t plus gaie avec des femmes durant le premier hiver On ne le saura jamais gt T aa n Ae s F Re e 3 D s mes premiers temps sur le bateau j ai trouv ma place J ai juste pu sentir que cer tains membres de l quipage n avaient pas vu de femme depuis longtemps Je mai pas subi de machisme ou de sexisme mon gard mais j ai ressenti un certain d s quilibre certainement caus par des frustrations bien compr hen sibles Je pense que nous ne sommes pas faits pour vivre s par ment la suite de toutes les rotations durant le mois d avril l ensemble de la rel ve est arriv Et no
14. j connus ou avaient d j embarqu sur Tara Le recrutement se fait souvent gr ce au bouche oreille avec une tude des CV en fonction des brevets Personne n ignorait que l exp dition se En tout 20 personnes de 7 nationalit s diff rentes d roulait dans un milieu hostile continue mon sieur proc dures au sein de la soci t Tarawaka Ils ont donc d signer un contrat de six mois qui stipulait clairement que l endroit tait inhospi talier ce moment l Grant Redvers le chef d exp dition faisait d j partie du projet Il avait d j s journ sur une base n o z landaise Scott Base en Antarctique et avait particip deux exp ditions bord de Tara notamment en compagnie du photographe br silien Sabastia Salgado C est une chance que Grant ait voulu faire toute la d rive reconna t Philippe Clais Herv Bourmaud le capitaine du navire est un sp cialiste de la grande p che et des mers dures Il tait mordu dit encore Philippe Et lui aussi a demand faire un an et demi Pour les m canos le choix a t plus d licat Il fallait absolument que tout marche infailli blement Il y a eu aussi des cuisiniers et des informaticiens En tout 20 personnes de sept nationalit s diff rentes se sont relay es sur le bateau Il y a eu deux rel ves Physiquement ils devaient tre r sistants Nous ne pouvions prendre aucun risque continue Philippe
15. juste ramolli par le froid continue t il Mais a s est retendu depuis C t moteurs toutes les huiles ont t test es pour d terminer avec pr cision leur usure m cani que Les deux moteurs principaux ont peu tourn pendant la d rive Ils ont m me t entretenus Le seul souci tait le gasoil de mauvaise qua lit que nous avions embarqu Tiksi continue Romain Il y avait des bact ries dans les cuves et Veolia a tout nettoy au retour de Tara Lorient son port de rattachement pour stopper la conta mination Un des moteurs avait t chang il y a trois ans Mais ils peuvent tre consid r s comme jeunes avec leurs 18 000 heures Les deux g n ra teurs eux ont tourn entre 6 et 10 heures par jour pour produire l nergie n cessaire et alimenter no tamment le treuil oc anographique Il ne fallait en aucun cas qu ils s arr tent explique Herv Cela pouvait faire une coupure dans les datas scientifi ques Il a fallu donc faire des r glages au jour le jour Le moteur mena ait de se mettre en s cu rit la surchauffe Grant comme les autres avait gard une oreille sensible On savait exactement au bruit qu il faisait quel moment il fallait inter venir pour qu il ne se coupe pas Un hiver entier de pr paration a t n cessaire On s est adapt au fil du temps Aujourd hui on sait aussi que le g n rateur num ro deux devra tre r vis Comme Tara do
16. les temp ratures de part en part d une banquise de 2 3 m d paisseur Pour l eau un capteur de temp rature plac sur une sonde la bathysonde pouvait descendre jusqu au fond de l oc an parfois plus de 4 000 m de profondeur Certains capteurs op rent de fa on station naire comme les thermistances install es le long du m t m t o et de la perche qui traverse la banquise Ils enregistrent les variations de temp rature en fonction du temps On pourra ainsi ult rieurement en d duire des s ries tem porelles D autres capteurs effectuaient des profils en se d pla ant verticalement dans lair et dans l eau intervalles plus ou moins r guliers C est le cas de la bathysonde et du ballon captif Nous disposions aussi d un r seau de stations auto matiques distribu es autour de Tara jusqu plusieurs centaines de kilom tres de distance pour nous renseigner sur le champ de temp ra tures cette chelle Ce dispositif nous permis d observer les temp ratures voluer en fonction du temps et du lieu dans un vaste domaine dont Tara est le centre La collecte des informations de temp rature leur mise en m moire leur transmission vers les satellites puis vers les laboratoires taient adap t es en fonction des divers instruments utilis s La plupart de ces mesures de temp rature ont t transmises en temps r el directement par les liaisons satellites Iridium ou Argos ou en l ger diff r
17. long de la d rive chef d exp dition Herv Bourmaud Fran ais bord tout le long de la d rive capitaine Gamet Agamyrzayev Russe de septembre 2006 avril 2007 sp cialiste en base polaire Samuel Audrain Fran ais de avril 2007 f vrier 2008 chef m canicien Guillaume Boehler Fran ais de avril 2007 septembre 2007 chef m canicien Denys Bourget Fran ais de septembre 2006 avril 2007 m decin en charge des vivres Jean Festy Fran ais de avril 2007 septembre 2007 scientifique du programme Damocles Ellie Ga Am ricaine de septembre 2007 f vrier 2008 artiste Vincent Hilaire Fran ais de septembre 2007 f vrier 2008 journaliste cameraman Viktor Karasev Russe de septembre 2006 avril 2007 radio sp cialiste en base polaire Marion Lauters Fran aise de avril 2007 f vrier 2008 intendante et biologiste Herv Le Goff Fran ais de septembre 2007 f vrier 2008 scientifique du programme Damocles Timo Palo Estonien de avril 2007 septembre 2007 scientifique du programme Damocles Alexander Petrov Russe de septembre 2007 f vrier 2008 scientifique du programme Damocles Minh Ly Pham Minh Fran aise de avril 2007 f vrier 2008 m decin Nicolas Quentin Fran ais de septembre 2006 avril 2007 chef m canicien Charles Terrin Mon gasque de avril 2007 septembre 2007 quipier Audun Tholfsen Norv gien de avri
18. ou pour nettoyer le bateau on cas sait de la glace de plus d un an donc non sal e qu on faisait fondre avec la chaleur du groupe lectrog ne Un tuyau alimentait la salle de bains Nous avions m me un sauna bord avec douche la sortie Je n imaginais pas au d part qu on pourrait avoir ce luxe le sauna banya en russe fait partie de la tradition polaire russe Avez vous tabli le bilan carbone de l exp dition Oui Au palmar s des activit s les plus met trices de gaz effet de serre la logistique arrive en t te avec l affr tement du brise glace les h licopt res utilis s pour le rapatriement des scientifiques l ensemble des rotations pour or ganiser la base scientifique et les changements d quipage Ensuite vient la communication avec notamment les rotations organis es pour les m dias La logistique quivaut des missions quatre fois plus importantes que le fonctionnement du bateau durant deux ans Sur Tara on a mis par personne et par an 3 3 tonnes quivalent carbone Ce qui paradoxalement pour une exp dition sur la banquise n est pas norme m me si cela semble l tre par rapport aux conditions de vie en Europe par exemple Par comparaison un Fran ais met environ 2 5 tonnes quivalent carbone par an Actuellement nous cherchons avec l aide de l Ademe le programme le plus pertinent pour compenser l ensemble des missions de la mis sion soit 293 tonnes quivalent
19. prendre ascendant vex e sans doute que Tara se soit gar aussi facilement sur une plaque d pais seur parfaite 1 50 m en moyenne l trave per pendiculaire la glace Certes dans une position un peu trop au sud et en violentant un peu la machine Mais Tara a tenu Quatre jours plus tard on en tait d j faire du ski sur la banquise Quand soudain la le Russe Gamet et l un des chiens On a plant un piquet et gr ce au winch ils nous ont rame n s au bateau continue Herv On a d couper la derni re amarre et remettre les moteurs en route Evidemment sans safran l op ration tournait au billard pour le capitaine Pour al ler gauche on tapait sur la glace droite et on rebondissait dans l autre sens Grant Redvers croit alors que l exp dition est termin e Les secours taient impossibles en h lico Et le brise glace d j trop loin Je crois que si on m avait pas r cup r le k ros ne on aurait remis les safrans en place pour rentrer d finitivement Et mi d cembre tout tait r install La mer de glace avait toutefois gard d autres traquenards en r serve Pour les sept rotations essentielles d avril 2007 Je crois que si on n avait pas r cup r le k ros ne on aurait remis les safrans en place pour rentrer d finitivement claque Je fumais ma clope l arri re raconte Herv Bourmaud le capitaine J ai vu une grosse fi
20. retour du grand voilier Grant le chef d exp dition Herv le capitaine et Romain le directeur logistique se sont mis autour d une table pour faire un inventaire d taill d une cure de jouvence programm e Pas de soucis majeurs lancent unanimement les trois hommes Le bateau avait d abord rejoint Keroman Ensuite c est dans le port de p che de Lorient qu il a t vid puis mis sec Un chantier autour duquel une bonne vingtaine d ouvriers se relayent chaque jour Une fois sorti de l eau le voilier en aluminium a t pass au crible La cage d une des h lices a t enlev e tout comme la protection d arbre tordue et un peu dessoud e explique le capitaine Herv Bourmaud Le Bureau V ritas va ensuite sonder la coque gr ce une sonde lectromagn ique ajoute Grant On suppose aussi qu il y a des t te Grant O ilyad probl mes d lectrolyse par endroits Rien de plus normal apr s une telle mise l preuve Les ignes d arbre ont galement t d pos es ce qui lignes d entendre le verdict des trois sp cialistes a t une agr able surprise pour eux vu l tat g n ral des pi ces L int rieur est un peu ray mais ce mal Le voilier a t pass au crible Lorient son port de rattachement est sans doute ant rieur l exp dition lance Romain Troubl La coque a pr serv son in t grit Le gr ement n a pas boug non plus tout
21. s la sortie de Tara du Bas sin polaire seule la base d rivante russe SP 35 y continue sa r colte de donn es Elle devrait atteindre le d troit de Fram dans le courant de l t m Marcher sur la banquise le crissement unique des pas sur la neige et la glace On ne s en lasse jamais On ne se lasse jamais non plus de contempler la beaut de ce paysage lunaire o la nature immacul e vous saisit La m t o change vite Vous passez d un tat de pl nitude un tat d anxi t Pas de rep re l horizon Seul le ballet incessant du soleil et de la lune rendre fou La notion de l heure de jours de semaines n existe plus Et puis ce sentiment permanent d tre sur le toit du monde En un tour vous regardez Paris New York Tokyo La banquise s ouvre et cette mer bien vivante noire et profonde vous attire La banquise sa force et sa faiblesse ses compressions monumentales Ce n est pourtant qu une fine couche de vernis sur 4 000 m tres d eau Etienne Bourgois directeur de l exp dition Le Journal Tara Exp ditions Damocles N 4 mai 2008 www taraexpeditions org A deux on encerclait l quipe L arriv e de deux femmes parmi quipage a rendu la vie bord plus humaine Minh Ly m decin du bord et Marion la fois intendante et biologiste G Redvers taraexpeditions org PAR MARION LAUTERS Beaucoup de personnes peuvent imaginer ou penser que les conditions de vie
22. Clais Ils ont donc tous pass une visite m dicale pouss e avec un g n raliste un dentiste et un m decin psy sp cialiste des territoires arctiques et antarctiques fran ais Les premiers hivernants ont effectu un stage Chamonix avec des sp cialistes des grands froids Il fallait aussi qu un Russe fasse partie de l exp dition pour leur grande connaissance du milieu polaire En fait on connaissait un des trois Russes embarqu s ajoute Etienne Les scientifiques eux ont t choisis parmis les 48 labos impliqu s dans Damocles Trois ing nieurs ont t retenus pour accompagner la d rive de Tara de bout en bout et quinze scien tifiques ont pu rejoindre l exp dition en avril 2007 la fin du premier hivernage m moldave Fabriqu en 1980 en Moldavie c est Novosi birsk ville de Sib rie qu il est achet par l exp dition Plac dans un container il est exp di en train pour Mourmansk afin d tre embarqu sur le brise glace qui accompagne la prise en glace de Tara Malheureusement le colis n arrive que 24 heures avant l appareillage Le d lai est trop court pour que le tracteur puisse partir avec le reste du mat riel bloqu par la douane russe Romain Troubl se d brouille tout de m me pour faire embarquer la pelle Le corps de len gin passera l hiver Mourmansk Ce n est qu en f vrier 2007 qu il prend la direction de Moscou en compagnie d un skidoo Mont sur u
23. France On a mis les d chets organiques dans l oc an Verre et m tal ont t concass s et jet s dans l eau On pouvait se le permettre parce qu avec le temps le m tal rouille et se d compose tan dis que le verre lui se transforme en silice Nous avons choisi de br ler les papiers En fait la l gislation des mers MARPOL pr voit qu on les jette dans l eau o ils se d composent Mais nous avions des chiens et il tait hors de question que les alentours du bateau ressem blent une poubelle Le probl me c est qu en br lant les papiers on a mis des gaz effet de serre mais un rapide calcul nous a montr que nous en aurions mis davantage en les rappor tant sur le continent Le principal enseignement pour le futur c est la n cessit de travailler plus encore en amont sur la r duction et le choix des condi tionnements notamment pour l alimentation Et peut tre installer un incin rateur pour le papier afin d en r cup rer la chaleur d gag e Comment avez vous fait pour les toilettes On avait creus un trou dans la glace et mont une petite tente au dessus En t la neige fond cr ant des flaques d eau parfois dissimul es sous une fine couche de glace ML Pham Minh taraexpeditions org 12 Et pour l eau D s le d but chacun a t sensibilis la n cessit de produire son eau On a vite pris le pli Pour la boisson on a utilis de la neige fondue Pour se laver
24. apr s un formatage adapt effectu bord de Tara rappelle Herv Le Goff ing nieur au CNRS membre de Damocles ma tre es instruments scientifiques en milieu marin hostile froid et les trois la fois l occasion de l aventure de Tara dans les glaces Le d fi pos aux scientifi ques ing nieurs marins qui ont pris en charge le volet exp rimental de la science bord de Tara tait simple r ussir tout prix faire fonctionner les quipements tant l occasion tait belle rare et peu susceptible de revenir de sit t Nous avions une sorte d obligation de r sultat r sume Le Goff Obligation de r ussir Avril 2007 les huit hivernants construisent la piste d atterrissage la pelle G Redvers taraexpeditions org Travail en laboratoire Lors de la saisie des informations en labora toire la premi re op ration consiste scruter la donn e pour s assurer de sa bonne qualit Il faut se d barrasser de toutes les fausses donn es li es aux instruments des erreurs de m morisation et aux d fauts de transmission par satellite Il faut ensuite s assurer que l instrument a t bien calibr et s il a subi une d rive appliquer une correction des mesures partir de l on peut d finir la pr cision relative et absolue des mesures une tape essentielle Pour certaines tudes de thermodynamique nous avons besoin des interpolations entre points Cela suppos
25. au monde Elle sert aussi de barom tre mondial pour les changements climatiques i e Lanet Sciences B ra Venture pour Les L u CRDP ACAD MIE DE PARIS be p les arte Tout comme les syst mes d alerte pr coce de la nature c est un endroit o les changements climatiques l amincissement de la couche d ozone et les impacts de la pollution par les substances chimiques persistantes sont en pre mi re ligne La d rive arctique de Tara a contribu mieux faire conna tre les impacts n gatifs du changement climatique sur l environnement arctique en combinant l aventure avec la recherche scientifique 2 e J aimerais les remercier pour tous leurs efforts F licitations y GE DCA x LE 24 MAI 200 Documentaire hautg finitioll de 90 mi r alis pag Emmanuel Roblin et Terry Ragobprt IXL KRUG LESTRA MARINE SAT INTERNATIONAL PEINTURE PAS L eo Programme des Nations Unies pour l environnement Le studio be p les soutient Tara Exp ditions depuis ses d buts be p les a cr ECOGRAPHIK une charte d engagement cologique pour une communication durable 15 Le Journal Tara Exp ditions Damocles N 4 mai 2008
26. bondance de pi ces d tach es ou de sources d nergie Donc astuce pers v rance huile de coude habilet manuelle et p destre puisqu il faut souvent rejoindre les quipements en ski notamment la ligne d observation de l paisseur de la glace Sportif donc Oui r pond Le Goff mais souvent avec plaisir Apr s tout les gens taient aussi venus pour a vivre dans ce milieu et l exercice consistant faire le tour de la ligne de trois kilom tres sur la glace une fois par Le d fi de Tara r ussir tout prix faire fonctionner les quipements tant l occasion tait belle et rare dans un milieu rude O l t propose ses pi ges avec les poches d eau en surface de banquise O l hiver ass ne ses moins quarante et ses jours de blizzard lorsque sortir de Tara pouvait tourner au suicide Sa longue nuit surtout durant les 11 jours sans Lune o consigne tait donn e de ne jamais quitter le navire de vue lors des sorties Un milieu qu il fallait affronter en tra nant dans la pulka les combinaisons de survie en cas de trempette le fusil pour les ours rares et sur tout les moyens de communications Un milieu o il fallait maintenir en activit des quipe ments m caniques lectriques lectroniques avec des moyens limit s Tara ce n est pas un semaine a toujours trouv des volontaires en thousiastes m me par mauvais temps Et puis cet exercice tait
27. e Comme le passage du Nord Ouest qui permet de relier l Europe du Nord et l Asie du Nord Est d un c t en passant par l archipel canadien et en redescendant par le d troit de B ring qui s pare l Alaska de la Russie Mais le Canada consid re que ce passage est situ dans ses eaux int rieures tandis que les autres tats estiment qu il s agit d un d troit international puisqu il permet de rejoindre deux oc ans Autre p pite potentielle du Grand Nord les ressources halieutiques Ainsi les scientifiques embarqu s sur Tara ont ramen des filets pleins de spermatozo des de morue relate Etienne Bourgois directeur de l exp dition Ce qui tendrait prouver l existence de r serves importantes de poissons Face la ru e qui s annonce que va devenir l oc an Arctique r gion unique qu Achim Steiner le pr sident du Programme des Nations unies pour l environnement PNUE qualifie de barom tre mondial du changement clima tique Pour viter les batailles de chiffonniers qui voient le jour il est urgent de trouver un statut juridique pour l Arctique et de d dier cette r gion la recherche scientifique internationale plaide Etienne Bourgois comme le pr nent de nombreux scientifiques Mais c est un vrai casse t te juridique et il para t difficile de s inspirer du trait de l Antarctique Car les p les ne se ressemblent pas Au Sud l imposante calotte glaciaire et l
28. e de conna tre la distance au del de laquelle les variations de temp rature en un lieu donn ne peuvent plus tre corr l es avec les variations en un autre lieu Cette distance peut tre tr s courte si les variations spatiales de temp rature sont tr s fortes Dans ce cas il faut multiplier les points de mesure Ensuite il s agit d int grer ces donn es dans des mod les num riques qui permettent de simuler le fonctionnement du climat sur ordi nateur Ces mod les ne peuvent se passer de donn es de terrain Ils ne peuvent d marrer une Relev s calibrages assimilations analyses les donn es ont t abondantes et de qualit de mesurer les temp ratures avec une r solution de 0 001 C et il faut donc bien s assurer de la pr cision relative des mesures barre d erreur L analyse des r sultats peut alors commen cer Elle consiste tracer des s ries tempo relles de temp rature des profils verticaux de temp rature des coupes ou sections verticales de temp rature et des champs horizontaux de temp rature Les s ries temporelles et les profils verticaux doivent subir tr s souvent des op ra tions de filtrage li es au caract re plus ou moins bruit des mesures r alis es Pour obtenir des sections verticales et des champs horizontaux partir des mesures ponctuelles il faut proc der navire oc anographique de 120 m tres souligne Le Goff Pas d atelier m canique disposition ni a
29. e propulsion suite une avarie les Sovi tiques d cident de l abandonner son sort avec un quipage r duit et malheureusement un seul scientifique Il atteindra la latitude record de 86 39N mais n apportera pas grand chose la connaissance du Bassin polaire vu le peu d ins truments disponibles bord Les Sovi tiques effectueront galement plus de 200 missions de courte dur e baptis es Sever qui consistent d poser en avion La banquise est le terrain de jeu des Russes Ils n ont jamais cess d y exp dier des missions pass permettront de confirmer l absence de terre dans le Bassin arctique Il faudra toute fois attendre l av nement de l aviation polaire permettant l tablissement de la premi re base d rivante sovi tique en 1937 pour compl ter la cartographie du sommet du globe Entre 1937 et aujourd hui les Sovi tiques puis les Russes ins talleront trente cinq bases d rivantes certaines restant op rationnelles pendant pr s de 10 ans L enjeu tait autant scientifique que strat gique L tude du Bassin arctique permettait la fois 6 pour une semaine ou un mois une petite quipe charg e de collecter des donn es sur l oc an l atmosph re ou la glace C est au cours de ces missions qu ils d couvriront d s 1948 l existen ce de la cha ne de Lomonossov une importante dorsale qui s pare en deux le Bassin arctique et qui culmine 1 300 m sous
30. e Coriolis Son d placement s or ganise suivant le courant moyen annuel de surface g n r par la position des syst mes d pressionnaires dominants soit un courant girafoire dans le sens des aiguilles d une montre et centr sur le nord de la mer de Beaufort et le grand courant transpolaire qui va du d troit de B ring la c te Est du Groen land via le p le Nord Le premier mouvement se boucle en cing ans ma s peut maintenir les glaces en rotation beaucoup plus longtemps Le second mou vement qui devait porter Tara durant ses deux ans de d rive vacue en trois ou quatre ans les glaces form es le long des c tes sib riennes vers l Atlan tique Depuis Nansen la banquise estivale s est retir e de plus de 300 km vers le nord et le giratoire de Beaufort n est plus aussi marqu m 11 Le Journal Tara Exp ditions Damocles N 4 mai 2008 www taraexpeditions org L exp dition en chiffres Nombre de jours de d rive 507 Position de la mise en glace 79 53N 14317 E Position de la sortie des glaces 7408N 10 04 O Position la plus Nord atteinte 88 32N le 28 mai 2007 160 km du p le Nord g ographique Date de la mise en glace 3 septembre 2006 Date de sortie des glaces 21 janvier 2008 Nombre de kilom tres parcourus en d rive 5 200 km Nombre de kilom tres parcourus en ligne droite 2 600 km Plus grande distance d riv e en 24 h 49 km Poids du bateau au d but de la d rive 170 ton
31. en mati re de d veloppement durable Le public est pr t pour de grands changements saisissons cette chance Avec Tara Damocles nous avons prouv je crois que le public ef le priv et cela aussi gr ce l Europe pouvaient s associer dans de tels projets La recherche scientifique mondiale doit continuer au del de l Ann e Polaire Internationale Les enjeux en mati re de changement climatique avec surtout l impact qu aurait sur notre existence la fonte des glaciers du Groenland vont bien au del de nos fronti res C est pourquoi il faut un libre acc s l Arctique La notion de couloir humanitaire a t initi e par la France l initiative de notre ministre des Affaires trang res actuel La notion de couloir environnemental pourrait tre mise en place sur le Bassin arctique Etienne Bourgois directeur de l exp dition Le Journal Tara Exp ditions Damocles N 4 mai 2008 www taraexpeditions org Tara blotti bloqu chou git glac fig endormi dans la glace Tara dedans chaleur du refuge de montagne Les odeurs multiples couvertes par les relents de k ros ne La cuisine toujours en bullition pour nourrir 10 40 personnes JL quipe qui en permanence r pare M canique plomberie lectronique lectricit hydraulique m t orologie informatique menuiserie jardinage M decin pilote et encore guide de haute montagne et surtout scientifique de tout bord
32. ervations de la distribution verticale des param tres physiques dans les diverses cou ches d air d eau et de glace et de leur volution temporelle sont essentielles pour estimer les flux de chaleur qui s changent entre ces couches en fonction du temps et du lieu Ils rythment le cycle saisonnier de formation et de fonte de la glace de mer Cette section ne peut repr sen ter toutes les situations rencontr es en Arctique Mais elle montre ce qui s y passe Ce concept d un transect diagonale sur une colonne air eau glace t comme hiver a permis d observer un cycle saisonnier complet C est ce qu on fait de mieux en mati re d optimisation d un dispositif exp rimental qui associe Tara les bou es d rivantes et les mouillages instrument s du programme Damocles m L quipage d avril septembre 2007 G Redvers taraexpeditions org La d rive mode d emploi Christian de Marliave coordinateur scien tifique de l exp dition rappelle le principe de la d rive polaire Centr autour du p le Nord l oc an Glacial arctique forme un bassin de pr s de 12 millions de km La banquise qui le recouvre d rive sous l action du vent et des courants Elle suit une loi tablie il y a plus d un si cle par Fridtjof Nansen la glace d rive une vitesse gale 2 de celle du vent et dans une direction oppos e celle d o il vient d vi e de 35 40 degr s vers la droite cause de la force d
33. es s parent Dans Pair on distingue juste au dessus de la glace une couche d air de 300 m d paisseur environ o la temp rature d cro t lin airement de 1 C environ tous les 100 m Ceci correspond tr s pr cis ment la chute de temp rature laquelle on peut s attendre lorsque la pression d cro t et sans qu il y ait change de chaleur avec l ext rieur condition adiabatique 300 m d altitude la courbe de temp rature s inverse et cro t jusqu 700 m Entre 800 m et 1 200 m les temp ratures sont sup rieures 10 C ce qui signale la pr sence de masses d air d origine subpolaire ou subtropicale tr s char g es d humidit dans la r gion du p le Nord Dans l eau pr s de la surface on observe une couche de 100 m d paisseur environ tr s ho mog ne en temp rature et tr s froide proche de la temp rature de cong lation Cette couche d eaux polaires est en fait divis e en deux une couche de surface de 20 30 m de faible salinit la moisson de donn es FLatreile taraexpeditions org Le premier bilan scientifique de la mission Tara Damocles PAR JEAN CLAUDE GASCARD Au terme de la d rive de Tara plusieurs faits majeurs peuvent tre signal s Tout d abord un retrait majeur de la ban quise que nous avons constat au cours de l t 2007 Nous ne nous y attendions pas et tous les mod les de pr vision s y attendaient encore moins Nous avons perdu en su
34. est pas uniquement li aux hydrocarbures car la cro te oc anique est trop fine pour receler des hydro carbures souligne Christian de Marliave Et selon l Institut fran ais des p troles les zones potentiellement aptes contenir du p trole se trouvent 95 l int rieur de la zone territo riale des 200 milles marins de chacun des cinq s pl CHUKOTKA s CHUKCHI BASIN BASIN EASTERN RUSSIAN BASIN North pote Milles nautiques nautical miles 500 250 0 500 1000 1500 2000 Kilom tres kilometres ACCESSIBILIT DES ZONES MARITIMES POTENTIALIT S EN HYDROCARBURES TECHNICAL ACCESS TO OFFSHORE HYDROCARBON POTENTIAL AREAS PROFONDEUR D EAU WATER DEPTH gt 2000 m E DIFFICILE sous banquise permanente Difficult under permanent ice pack R DUITE sous banquise hivernale et ou de 2000 m de profondeur d eau Reduced under winter ice pack and or over 2000 m water depth FACILE Y Mathieu M Gherram Easy Accessibilit des zones maritimes potentialit s en hydrocarbures en Arctique Y Mathieu et M Gherram 4 261 m tres de profondeur il plante un dra peau aux couleurs de son pays C tait un vrai exploit technologique com mente Christian de Marliave coordinnateur scientifique de la mission Tara Les Russes ont plant leur drapeau comme Herzog l a fait en atteignant le sommet de l Annapurna Mai
35. ge au c ur de la machnine climatique de Emmanuel Roblin et Thierry Ragobert produit Une expostion est l tude avec la mairie de Paris la fin de l ann e 2008 l tude des oc ans ou l impact sur la biomasse Ce sera de l environnement coup s r avec des missions longues avance tout de m me Etienne Bourgois Parmi les projets l Afrique reste tr s pr sente un sujet qui tient c ur agn s b Nous sommes toujours attir s par les p les c est pour a que le bateau a t construit Cela pourrait tre int ressant de refaire la m me par MCA diffus sur Arte le 24 mai prochain sans oublier le programme p dagogique Tara Damocles Junior suivi par 140 classes Tous ces supports continueront diffuser les messages de Tara pour les mois et les ann es venir avant une nouvelle mission En atten dant T ara sera pr sent Brest 2008 du 11 au 17 juillet et avant cela La Rochelle du 24 au 27 juin L Malheureusement on ne passe pas autant de temps dans une exp dition aussi gigantesque sans avoir quelques regrets Les r actions se font p le m le l olienne finalement impossible fixer sur la banquise Le bulldozer arriv bien trop tard Le rapport entre le bord et les scien tifiques selon Jean Claude Gascard le d mar rage et le premier hivernage ont t d licats et pour les rotations scientifiques me faisaient peur D ailleurs un r servoir souple a expl
36. gn tique pour la glace sismom tres station m t o ballons sondes at mosph riques capteurs d ozone ou d oxydes de brome Comment maintenir tout cela en tat de mar che En jouant au chirurgien lectronique avoue Le Goff lorsqu il devait remettre en service un syst me d faillant Ou l aide de caresses manuelles Nulle allusion sensuelle l dedans simplement que d barrasser l an mo m tre en plastique de son givre formant une carapace de glace exigeait d op rer en douceur et avec d licatesse faute de quoi la r paration eut t fatale En multipliant les r parations coups de soudures du m t m t o qui force ressemblait une sculpture moderne Et de mani re g n rale en y mettant la main Ainsi lorsque le treuil rendit l me il fallut descendre bout de bras un c ble de 300 m tres portant les instruments sous l eau et les remonter Si le challenge technique a t tenu Herv Le Goff ne doute pas de ses retomb es scien tifiques Avec quelques plaisirs imm diats comme ces entr es d eaux chaudes atlanti ques surprises par les profileurs les tonnantes couches d inversions thermiques enregistr es par les ballons sondes la d couverte d une v ritable montagne sous marine de plus de 1 500 m tres au nord du Spitzberg totalement inconnues des cartes bathym triques existan tes Si l essentiel du miel scientifique de la mission Tara est encore
37. iennes de tous niveaux primaire coll ge et lyc e ont men des projets scientifiques origi naux autour de l exp dition Tara Arctic gr ce lassociation Plan te Sciences et en lien avec les scientifiques du programme Damocles Abor dant des sujets comme la vie sur la banquise lalb do et le r chauffement atmosph rique l impact du dioxyde de carbone sur le change ment climatique l optimisation des ressources L exp dition a suscit un engouement extraordinaire parmi les coliers nerg tiques sur Tara les jeunes ont d velopp en quipes de mani re autonome une v ritable d marche exp rimentale Les supports m dias et l intervention dans les classes des membres du premier hivernage ont d clench chez eux un questionnement et des pistes de travail partir desquelles ils ont mis des hypoth ses Ils les ont test es gr ce leurs No l 2006 le premier quipage de Tara est compos de huit hommes Les nombreuses aurores bor ales animent la longue nuit polaire G Redvers taraexpeditions org D Bourget taraexpeditions org En septembre 2007 l quipage choisit les gagnants d un concours de dessin qui a t organis autour de l exp dition R Troubl taraexpeditions org propres exp riences cr ation de protocoles exp rimentaux confrontation des r sultats aux hypoth ses de d part am lioration des pro tocoles et techniques de mesure le tout ali
38. indispensable l entretien des corps et du moral L enjeu d observation tait vaste Dans l ordre de bas en haut le fond de l oc an l eau glace air L oc an sous glaciaire ses temp ra tures sa salinit ses courants le tout jusqu 4 000 m tres de fond La glace sur laquelle re posait Tara Son paisseur qui volue avec le temps Et sur une ligne de 3 km piqu e de fa nions Puis l air ses temp ratures ses vents son hygrom trie jusqu 2 000 m tres d altitude La batterie d instruments d ploy s dans ce milieu simulation que sur la base de valeurs les tem p ratures dans notre cas num riques En outre ces donn es de terrain permettent de surveiller le mod le pour comparer ses calculs aux volu tions mesur es afin de corriger les d rives dues au mod le lui m me Classique et d cisive pour les pr visions m t o et climatiques cette com paraison mod le terrain suppose une base de donn es bien aliment e D o l attention port e par l quipe scientifique de la mission Tara Da mocles l abondance et la qualit des mesures tout au long de la campagne m Directeur de recherche au CNRS Coordinateur du programme europ en Damocles l universit Pierre et Marie Curie Journaliste Lib ration Avril 2007 premi re rotation apr s sept mois d isolement F Bernard taraexpeditions org laisse songeur sondeur bathym trique profi leurs sondeur lectro ma
39. it rester enregistr dans une classe de navigation de la Marine marchande ce sont donc les Affaires maritimes et le Bureau Veritas qui vont valuer l tat de la totalit du na vire M me chose donc pour ce qui concerne la s curit Les trois bibs embarcations gonflables automatiques du bord ainsi que tout le mat riel de s curit vont tre transmis FOB pour qu ils testent leur r sistance actuelle Tout a subi des temp ratures de moins quarante degr s Une des grandes vitres du carr a t fissur e cause du choc thermique lorsqu on l a isol e apr s l arriv e du froid Les plexis de la bulle seront chang s mais leur fabrication est complexe vu leur forme arron die pr cise encore Herv Il faudra galement revoir les am nagements Ily a de la moisissure due la condensation pendant l hiver Le carr a t enti rement d mont En fait nous allons recon ditionner le bateau pour cinq ans Lui r installer un groupe de refroidissement eau Afin qu il ressemble plus un bateau normal Tara pourra alors retravailler sur leau et voguer d un projet l autre m www taraexpeditions org Les membres d quipage CR ra m TEARI A a rs CPA ve di D Tous les membres d quipage qui ont fait l exp dition sont bord pour le retour triomphal de la go lette PGuigueno Cap l Orient Grant Redvers N o Z landais bord tout le
40. l nous assistons actuellement en Arctique Pour l instant les donn es de la mission Tara Damocles remplissent les m moires des disques durs et un premier bilan chiffr et objectif sera pr sent lors de la prochaine assembl e g n rale de Damocles en novembre 2008 et une couche sous jacente deux trois fois plus paisse tr s homog ne tr s froide en temp ra ture caract ris e par une plus forte salinit due la pr sence des saumures qui pr cipitent au mo ment de la formation de la glace de mer On ap pelle halocline l interface entre ces deux couches qui ne se diff rencient que par la salinit En dessous de 100 m de profondeur les sali nit s et les temp ratures augmentent jusqu un maximum vers 300 m de profondeur au c ur de la veine d eau d origine atlantique entr e dans l oc an Arctique par le d troit de Fram Entre leau et lair se trouve donc une fine couche de glace de quelques m tres d paisseur Le profil de temp rature travers cette couche de glace fait appara tre en t un minimum de temp rature au bas de la glace l interface eau glace qui se trouve au point de cong lation 1 8 C la plupart du temps En hiver le profil de temp rature dans l oc an ne change pas sauf lorsque l on s approche de la surface Par contre le profil dans l atmosph re et dans la glace est radicalement diff rent en hiver car les temp ra tures peuvent alors atteindre 40 C Les obs
41. l 2007 f vrier 2008 guide polaire Bruno Vienne Fran ais de septembre 2006 avril 2007 cin aste Matthieu Weber Fran ais de septembre 2006 avril 2007 scientifique du programme Damocles Une quipe tri e sur le volet f Tout le monde a pass une visiste m dicale pouss e Pouvoir embarquer sur Tara a t un r ve ponr beaucoup Mais il n a pas t si simple e recruter un quipage comp tent et efficace Le navire est A EAS Marine marchande Pour pouvoir naviguer 50 de l quipage devait obligatoirement en faire partie Il fallait qu ils soient marins avant tout mais qu ils aient aussi d autres cordes leur ap e r ner la polyvalence explique Etienne Bourgois k docteur de l exp dition Une liste est dress e parmi les proches du projet et de la famille Philippe Clais directeur administratif un ancien de la Marine a t charg de valider les brevets techniques Romain Troubl sp cialiste voile et directeur logisti que de l exp dition a tudi les comp tences des uns et des autres Il fallait un minimum de personnel sp cialis En gros quatre membres d quipage de la Marine marchande Du personnel fran ais avec le capitaine et le second polyvalent pont et m canique pr cise Philippe Clais Un minimum de personnes tait n cessaire pour la bonne marche du navire y compris en mati re de s cu 4 rit Certains d entre eux taient d
42. le niveau de la mer Les Am ricains peu enclins s tablir sur la banquise en mouvement installeront en 1950 leur propre base d rivante sur une le de glace T 3 v l e par une plate forme de glace de 10 au 17 septembre 2006 il a fallu sept jours l quipage pour r cup rer tout le mat riel de la base D Bourget taraexpeditions org l le Ellesmere D octobre 1997 octobre 1998 ils renouvelleront l op ration bord d un brise glace canadien le Des Groseilliers C est la mission SHEBA laquelle participent pr s de 200 scientifiques sans doute le plus gros effort ce jour d ploy pour l tude du Bassin polaire De 1995 1999 la Navy mettra au service de la communaut scientifique cinq de leurs sous marins pour tudier la banquise par en dessous Ces missions baptis es SCICEX permettront de mettre en vidence l importante diminution de l paisseur de la banquise arctique Dans le cadre de l Ann e Polaire Internationale Eina i a 18 octobre 2006 la premi re nuit polaire commence Elle va durer 147 jours B Vienne taraexpeditions org mars 2007 mars 2009 les Canadiens ont galement positionn pour l hiver le brise glace Amundsen dans les chenaux de leur archipel et une centaine de scientifiques s y relaient pour en tudier toutes les composantes Avec le retour de l t le ballet de brise glace va reprendre dans le Haut Arctique mais l heure actuelle apr
43. ment de donn es scientifiques r elles l heure o l ann e scolaire va s achever des temps f d rateurs valorisent toutes ces initiatives le 26 mars l universit Pierre et Marie Curie Paris pr s de 80 enseignants et associations se sont r unis lors d un s minaire Le 18 avril l espace Reuilly Paris un forum a regroup pr s de 600 jeunes qui ont anim productions l appui des ateliers scientifiques artistiques et litt raires en lien avec Tara Au niveau national la FEEE Fondation pour l Education l Environnement en Eu rope et le CRDP Centre national de docu mentation p dagogique de Paris ont r pondu des centaines de demandes de renseigne ments Des outils et supports p dagogiques ont t distribu s permettant ainsi aux ensei gnants de cr er des s quences p dagogiques multiformes L quipage de Tara est au rendez vous et s tonne de la cr ativit des enseignants Et si Tara est pour l instant au port l aventure ducative continue notamment gr ce au pr cieux soutien du Conseil r gional d Ile de France Les ressources sont toujours dis ponibles en ligne sur le site du CRDP http crdp ac paris fr tara partir de mai est lanc e une animation r guli re et p renne avec la cr ation du club des jeunes amis de Tara renseignez vous tara explorations1901 eu m 7 Le Journal Tara Exp ditions Damocles N 4 mai 2008 na a
44. ne pa lette il sera parachut sur Tara le 9 avril 2007 Le vieux tracteur est bichonn d marre au quart de tour et sert fid lement ses ma tres En fin de d rive il est hiss sur le pont mais Herv r alise que son poids 4 tonnes va tre dangereux pour la navigation du bateau dans sa sortie des glaces D cision est donc prise de le d barquer sur la banquise Il sera vidang purg nettoy par l quipage jusqu ce qu il n ait que la fer raille sur le dos Aujourd hui il g t vraisembla blement par 4 000 m tres de fond r cif artificiel providentiel pour les bancs de poissons m Le Journal Tara Exp ditions Damocles N 4 mai 2008 L aventure extr me Partir aussi longtemps sur un navire de cette taille c est partager les moments de d tresse d angoisse et de dur labeur par des temp ratures qui peuvent atteindre les moins 40 degr s Mais c est aussi vivre des instants de bonheur confin dans un espace somme toute douillet compar l hostilit du monde ext rieur Les vingt personnes qui se sont relay es bord de Tara sont toutes revenues avec des lueurs de bonheur plein les yeux Elles ont appris hono rer le temps admirer la nuit et remercier le so leil d exister Elles ont toutes r alis et l quipe terre par incidence la fragilit du monde dans milieu hostile et d nu de toute vie o aucun contact physique avec d autres personnes n est possible Une so
45. nes Nombre de membres d quipage qui se sont relay s sur Tara 20 hommes et femmes Nombre de rotations a roport es vers Tara 1 en avril et 1 en septembre 2007 11 vols Epaisseur moyenne de la glace autour de Tara durant la d rive 1 5 m Temp rature la plus froide 41 C Temp rature la plus chaude 9 C Nombre de jours dans la nuit compl te 230 Nombre de jours dans le jour permanent 230 Nombre d ours vus 18 Quantit de nourriture embarqu e Lorient 8 tonnes rang es dans 6 m Quantit de nourriture apport e lors des rotations 1 tonne Nombre de litres d eau n cessaire pour 24 heures 200 litres Consommation lectrique par jour 8 kW h Consommation journali re de carburant 43 litres amm a Tara fait son bilan vert PAR ELIANE PATRIARCA Coh rence oblige Tara se devait de restreindre autant que possible son empreinte environnementale en Arctique Ce qui pour une exp dition de deux ans confront e des conditions extr mes rel ve d un casse t te g ant Depuis le retour du bateau Lorient Marion Lauters 24 ans charg e bord tout la fois de l intendance et d une mission de biologie sest attel e dans le cadre de son master d Environnement et d Ecologie tablir le bilan environnemental de la mission en partenariat avec l Ademe Agence de d fense de l environnement et de ma trise de l nergie Entretien Comment avez vous proc d
46. nous avons bien constat un amin cissement de 50 des glaces de mer en 20 ans De plus de 3 m d paisseur moyenne il y a 20 ans l paisseur moyenne de la banquise est d sormais de 1 5 m D j au milieu des ann es 90 avec les sous marins nucl aires am ricains nous avions not une diminution d paisseur de la banquise qui tait pass e de plus de 3 m moins de 2 m en 20 ans dans le bassin central de l oc an Arctique Dans ce contexte les travaux men s bord de Tara vont nous permettre de dresser une premi re section travers l oc an Arctique 2 000 km Elle prendra en compte les pre miers 1 000 m au dessus de la banquise dans l atmosph re temp rature pression humidit n bulosit pr cipitations et vents et les pre miers 1 000 m en dessous dans l oc an temp rature pression salinit et courants et tout ce qui se rapporte la glace et la neige paisseur temp rature densit conductivit thermique missivit alb do tout au long de la d rive Cela va nous permettre aussi d affiner les calculs concernant l effet de l alb do tr s contrast entre la banquise 80 du rayon nement solaire tant r fl chi vers l espace et l oc an 80 du m me rayonnement tant ab sorb par l eau et transform en chaleur Il ap para t de plus en plus que l effet de serre aurait tendance prendre le pas sur l alb do et ex pliquer en grande partie l emballement auque
47. oa 09706 a Tara Arctic Damocles 507 jours de d rive polaire un engagement pour la plan te 18 05 07 fy F HV LIT 7 Oubl B Vienne S Rigal A Tholfsen J Festy VHilaire T Palo P Guigueno Cap l Orien Kd F Latreille F Bernard G Redvers H Bourmaud ML nu p www taraexpeditions org Les donn es scientifiques de Tara jusqu aux laboratoires PAR JEAN CLAUDE GASCARD ET SYLVESTRE HUET La temp rature est le param tre cl en cli matologie C est la r f rence Encore faut il la conna tre avec pr cision et r aliser des s ries de mesures permettant de s assurer de ses vo lutions spatiales et temporelles Si le principe en est simple et peut sembler vident il suffit d avoir un bon thermom tre pense t on le r aliser aux niveaux de pr cision et d extension voulus repr sente un d fi d organisation et de techniques Et ceci tout au long de la cha ne qui va de la mesure elle m me son traitement en laboratoire En temoignent les mesures de temp ratures collect es durant la mission Tara pour la terre la glace Pair et l eau en interac tion permanente Comment les scientifiques proc dent ils la collecte et la transmission des informations l analyse et la validation contr le de qualit des donn es l assimila tion et l int gration de ces donn es dans les mod les num riques et finalement l interpr tation des r sultats
48. os dans une cr te de compression nous n avons rien pu faire M me si le carburant a t en par tie r cup r c est d solant et heureusement c est le seul veritable point noir Quant au d montage du mat riel sur la base il a fallu s adapter au calendrier polaire Et L improvisation dans un monde polaire est in vitable Elle est positive aussi g rer car le calendrier ne nous a pas permis de passer assez de temps avec Grant et Herv pour leur expliquer ce que nous les scientifiques voulions faire Il y avait trop de t ches tech niques assurer en priorit Les relations se sont beaucoup am lior es apr s le passage des 15 scientifiques de Damocles bord de Tara en avril 2007 partir de ce moment l les choses ont t plus claires et plus faciles g rer car nous avions enfin trouv l occasion de nous parler sur le terrain Et puis les pr occupations et les risques m me calcul s pour une telle exp dition sont normes Et Etienne Bourgois en tant que res ponsable de ce programme n a trouv le som meil que fin f vrier 2008 lorsque le bateau est entr avec tout l quipage sain et sauf en rade de Lorient Mais depuis une avalanche de ques tions encore sans r ponse continue de hanter le patron de l exp dition Je crois qu on aurait pu faire un peu plus de biologie placer un r cif artificiel pour l tudier par exemple C t logistique un tel d
49. our la Russie l ch ance est fix e 2009 La mission russe de l t dernier devait justement collecter des donn es pour tayer les revendi cations du Kremlin et prouver que la dorsale Lomonossov est bien une extension g olo gique du territoire national Mais cette cha ne de montagnes sous marines qui s tend de la Sib rie au Groenland est aussi revendiqu e par le Danemark et le Canada D ailleurs les Danois aussi ont envoy des chercheurs en Arctique l t dernier Mission passer au crible les fonds marins et recueillir des l ments pour nourrir le dossier de Copenhague aupr s des Nations unies La Norv ge elle a d j d pos une requ te pour revendiquer Une r flexion doit tre men e afin de sauvegarder la r gion arctique les peuples qui y vivent et sa biodiversit Prince Albert II de Monaco p trole encore d couvrir ainsi que d normes r serves de gaz et de diamants Preuve des app tits qui s aiguisent la pe tite guerre froide dont la banquise a t le th tre l t dernier Le 2 ao t deux sub mersibles russes atteignent le fond de l oc an Arctique C est comme faire le premier pas sur la Lune d clare juste avant la descente l explorateur polaire Arthur Chilingarov 67 ans galement d put la Douma Puis sa part du g teau polaire Et les Etats Unis songent ratifier la convention Le bras de fer qui s est engag n
50. ploiement de forces cr e aussi des nuisances in vitables pour Pen vironnement Tara a eu un impact c est clair continue Etienne Mais il a fallu aussi g rer les risques Les 36 000 litres de carburant sur la base indispensables pour la s curit des hommes cette poque l les brise glace sont plut t autour de l Antarctique donc non disponibles en Arctique Nous avons aussi eu d plorer la perte d un chafaudage en m tal reconna t il Mais aucun mat riel scientifique Pour le reste les barils ont t soigneusement nettoy s perc s et coul s Les quatre palettes m talli ques de 800 kg invention exclusivement russe et sp cialement adapt e au parachutage sur la banquise sont aussi au fond de l oc an Restaient les parachutes en nylon Ils avaient t entass s proximit du bateau Cela a pris des semaines pour les lib rer coups de pelles et de pioches pour pouvoir les ramener bord continue Etienne Bourgois Les cordes taient prisonni res de la banquise et apr s les temp tes de neige le tout pesait des tonnes On a mis deux mois pour tout r cup rer Ils sont maintenant dans un container arriv Lorient Chaque jour a t une le on que l quipage a d apprendre par la force des choses Et puis r flexion faite et si c tait refaire Grant par exemple aurait bien embarqu un kit pour pouvoir fabriquer sa propre bi re Herv quant lui se serait
51. r du p le pr voient toutes la disparition totale de la glace de mer durant l t La surface de banquise qui a disparu a t mesur e durant l t 2007 Le chiffre est monstrueux puisqu il repr sente la superficie de l Espagne de la France et de l Allemagne r unies Sans tenir compte du risque d importantes r troactions climatiques telles que l acc l ration de la fonte du perg lisol canadien et sib rien et plus long terme celle de la calotte groenlandaise De quoi lever les oc ans de plusieurs m tres Les scientifiques voquent surtout un nouveau r gime climatolo gique essentiellement d un emballement de effet alb do le rapport de l nergie solaire r fl chie par une surface sur l nergie solaire inci dente Et aujourd hui si le diagnostic est dress Reste maintenant d terminer et faire accepter le bon rem de m Journaliste Lib ration Le Journal Tara Exp ditions Damocles N 4 mai 2008 www taraexpeditions org Tara sous sa bonne toile Une mise en glace qui tourne la catastrophe des rotations compromises et une sortie risqu e Tara s en est bien sorti PAR B RENG RE BONTE peine d barqu Longyearbyen apr s 507 jours de d rive Grant Redvers le chef d exp dition n o z landais en est convaincu Quelqu un quelque part a veill sur Tara Et ce d s la mise en glace en septembre 2006 Car tr s vite la banquise a tent de
52. res de la go lette Inesp r Mais inaccessible pied Le DC3 s y est pos et le ballet a rien du Twin a com menc raconte Etienne Bourgois armateur du bateau et directeur de l exp dition Des hommes du mat riel Quatre minutes de vol chaque fois juste le temps de d coller et d at terrir Du jamais vu nouveau on revenait dans les clous Calendrier respect En soustrayant les derniers scientifiques leur Comment replonger dans leau vive avec six m tres de glace agglutin s sous la quille Quid des h lices peut tre gel es qui risquaient de tout arracher en relan ant les moteurs La mer de plus en plus agit e soulevait une banquise fragment e au rythme des hurlements terri fiants de la glace Et il a bien fallu se jeter l eau Les satellites indiquaient des zones d gel es alentour Grant est mont dans le nid de pie raconte Vincent Hilaire l crivain bord Herv la barre Herv Le Goff notre scientifique en vigie la proue 13h20 Samuel Audrain le chef m canicien a rallum les deux moteurs diesel de 350 chevaux Sans probl me En poussant les morceaux de banquise l quipage a remis le bateau dans le bon sens Et la glace a commenc d filer le long de la coque C est comme une rue qui ondulait d crit Grant Au t l phone ils me disaient c est fou c est nous qui bougeons on va o on veut se souvient Etienne Bourgois
53. rface de glace 1 5 million de km ce qui quivaut trois fois la surface de la France Cela correspond gale ment 40 de glace de mer en moins en t si l on compare l tendue de la banquise arctique en t 2007 4 millions de km avec celle de l t 1979 7 millions de km Ensuite la d rive a entra n Tara une vitesse deux trois fois plus lev e que ce que nous avions pr vu sur la base de donn es statistiques fiables d duites de 20 ann es d observations partir de bou es d rivantes en Arctique En fait le syst me tant entr dans une phase d vo lution tr s rapide rend caduques ces informa tions et ceci pose un tr s s rieux probl me au climatologue qui a perdu ses rep res habituels Tara qui devait d river pendant deux ann es est sorti de l oc an Arctique par le d troit de Fram avec 7 mois d avance quoi cette ac c l ration est elle due Les vents qui sont le principal moteur de la d rive ont peut tre chang d orientation moyenne et de force et il est donc n cessaire de proc der un examen pr cis des conditions m t orologiques qui ont pr valu pendant toute la d rive de Tara non seulement en suivant Tara mais aussi en pre nant en compte un vaste domaine de l oc an Arctique au large de Tara Il est galement fort probable que la glace en devenant plus mince soit aussi devenue plus mobile et donc soit entra n e plus facilement par les vents En effet
54. rogramme Tara nom de bapt me de l ancien Antarctica de Jean Louis Etienne est un v ritable bijou con u pour les glaces Tara Artic l exp dition polaire s est associ au programme scientifique europ en Damocles n fin 2005 et qui comporte 48 laboratoires dont le CNRS Damocles est cha peaut par l oc anographe Jean Claude Gascard C est donc bard e de mat riel scientifique sophis tiqu que l exp dition a su tenir t te aux l ments les plus hostiles et rentrer bon port Lorient son port de rattachement avec selon les dires du responsable scientifique de l exp dition un v ri table tr sor de guerre cach dans son flanc Une baleine de pr s de 170 tonnes en charge qui n aura rien laiss au hasard Car Tara Damocles aura permis de pr cieuses observations Dans latmosph re jusqu 2 000 m tres d altitude ou sous l oc an Glacial arctique plus de 4 000 m tres de profondeur Temp ra ture de Pair et de l eau pression salinit intensit des vents en tout seize bou es m t orologiques et vingt bou es oc anographiques ont pass au crible la banquise afin d en surveiller l volution en temps r el Aujourd hui si le travail d analyse et de syn th se est encore long les premi res conclusions commencent tomber et semblent donner raison aux climatologues les plus pessimistes lalarme r chauffement et les diverses simu lations effectu es sur le climat futu
55. rte de prison sans mur ni bar reau dans laquelle on ressent paradoxalement un sentiment d impensable libert Beaucoup s imaginaient un milieu plong dans le silence Ils vivront en fait d incroyables frayeurs dues aux bruits oppressants d une banquise bien vivante et qui emp che de dormir Des rivi res se forment puis se referment une vitesse folle cr ant des cr tes de compression d une puissance inou e capable de soulever n importe quel poids racontait Denys Bourget le premier m decin de bord D ailleurs les 170 tonnes du navire n ont pas pes lourd face ces v ritables tremblements de glace Et Tara a g t sur 8 degr s pendant Pas de silence mais le bruit oppressant d une banquise bien vivante qui emp che de dormir lequel nous vivons Bruno Vienne le cameraman de bord lors du premier hivernage tait sorti de sa premi re nuit polaire compl tement trans form J ai appris respecter le temps C est un luxe dont j avais perdu la saveur Pour moi c est aussi a le cadeau de la banquise avait il not Matthieu Weber jeune ing nieur parlait d un presque toute la d rive obligeant les hommes revoir leur propre quilibre Sortir collecter la glace pour faire de l eau inspecter tel ou tel appareil scientifique restait une entreprise p rilleuse Parfois il fallait sauter de sa bannette en pleine nuit parce qu un mou vement de glace risquait de tout mettre
56. s cette conqu te a t r cup r e politiquement D ailleurs une semaine avant Chilingarov clamait l Arctique est nous Aussit t le Canada d gaine Sur les pas des Russes le Premier ministre canadien Stephen Harper effectue une visite dans le Grand Nord pour r affirmer la souverainet canadienne sur une partie de ce territoire Alors qu en Antarctique toutes les revendi cations territoriales potentielles ont t gel es depuis 1959 par la signature d un trait qui a conf r au continent austral un statut in ternational et pacifique l Arctique lui est seulement r gi comme tous les oc ans par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer rappelle Christian de Marliave Un texte labor en 1982 entr en vigueur en 1994 mais que les Etats Unis n ont jamais ratifi Le texte fixe 200 milles nautiques environ 370 km la zone conomique exclusive qu un tat c tier contr le le long de son littoral Mais l article 76 de cette convention autorise un tat revendiquer des fonds marins situ s au del condition de prouver profils g ologiques Pap pui que ces fonds sont bien une prolongation de son propre plateau continental Chacun des pays signataires dispose de dix ann es apr s la 14 tats concern s Si l Arctique est libre de glace dans quinze ans cela signifie que de nouvelles routes mari times s ouvrent ajoute Christian de Marliav
57. ssure se former La temp te s est lev e Vingt minutes plus tard la banquise tait en mille morceaux Et le mat riel d charg du brise glace le tracteur les trente tonnes de k ros ne parpill s sur 15 kilom tres au milieu d une houle de deux m tres d amplitude Il a fallu sept jours pour tout remonter sur le pont Herv lui m me s est retrouv emport sur un gla on avec notamment Relever l quipage et les scientifi ques et acheminer vivres et mat riel supposait de fabriquer une piste d atterrissage au milieu de l oc an Arctique La d rive acc l r e avait d j modifi les plans et Tara se trouvait non plus proximit de la Sib rie mais 1 400 km et 4h30 de vol du Spitzberg cet archipel situ au nord de la Norv ge Sans attendre le bulldo zer toujours bloqu en Russie c est donc coups de pioches que l quipage s est attel aplanir les cr tes de compression Une piste d un kilom tre de long et trente m tres de large un travail colossal Mais en avril la glace se fragilise Romain Troubl le directeur logistique le sait Un soir la piste d atterrissage a cass fissur e en plein mi lieu Plus moyen de faire atterrir le DC3 turbo m me sur skis Il faut se rabattre sur un petit avion d collage court Et c est le Twin Otter qui apr s 4 heures de recherches d niche enfin ce qui ferait office de piste un lead un bras d eau solidifi deux kilom t
58. t bord et qu il fallait tenir des quarts la nuit lance Herv Bourmaud le capitaine du navire Car le plus gros danger sur un bateau c est le feu bord et par ces temp ratures presque tout ce qui peut servir teindre un incendie est gel Vivre huit puis dix en milieu clos est parfois d licat L quipage a eu droit quelques coups de gueule mais rien d exceptionnel Les rela chaque passage d un degr de latitude taient autant d occasions de ressouder l quipe Puis il y a eu l institution de l heure de l ap ro mais pas question que ce soit tous les jours se d fend Grant En bon N o Z landais il a suivi distance la coupe du monde de rugby Il a galement appris le Haka toute l quipe une danse aussi ex cut e lorsque le bateau est entr en rade de Lorient Et gr ce la pr sence d une majorit de francophones il s est mis au fran ais Avec succ s d ailleurs Sacha une sorte de Tom Waits russe a anim les veill es avec sa guitare Et chacun a trouv sa place Qui dans la so litude du noir de sa cabine pour se reconstruire son univers qui dans une occupation plus socia ble autour de la table du carr La vie en autarcie en somme comme dans un vaisseau spatial en orbite autour du p le Nous communiquions souvent avec le reste du monde avec nos fa milles Cela rendait notre isolement plus viable rappelle encore Grant Les hommes comme la banquise
59. us constituions donc la nouvelle quipe huit hommes et deux femmes avec Minh Ly le m decin C est dr le car nous deux on encerclait l quipe elle tant l a n e et moi la cadette durant l t Je mai pas ressenti de clivage homme femme enfin rien de tr s prononc Je pense que la jeu nesse de l quipe a permis cette int gration Il n y avait pas d priori et tout le monde ou presque tait novice dans cette exp rience J avais enten du parler avant le premier hiver de la l gende qui dit que les femmes portent malheur sur la glace ancien adage russe Mais lorsqu on observe les diff rentes p riodes de la d rive arctique je ne suis pas s re que cette th orie soit fond e Avec un peu de recul je me rends encore plus compte de la chance que j ai eue de participer cette aventure seulement 24 ans Quand je rencontre des jeunes jai vraiment envie de leur donner de l espoir pour leur avenir et leur r ve En se donnant les moyens qu on soit homme ou femme on peut trouver notre place dans un projet qui nous pla t m Membre de l quipage de Tara Arctic g ave 21 i F e w Dr mr i Programme majeur pour les juniors PAR BRIGITTE SABARD Tara Damocles junior une aventure ducative pour aborder autrement la science et l environnement Les 140 classes qui ont travaill avec les par tenaires ducatifs dont plus de 23 classes fran cil
60. www taraexpeditions org douche glace e guari toilett winch LE EMAN A iie rl Gi FA LAEE Ae Gi AE eee e t De Th De s of une LC CEPaena s SUE GA ER Boat 16 A Fd istemalles de cuit pelleter 4 y 0 vo Le Journal Tara Exp ditions Damocles N 4 mai 2008 E x ED TARA EXP DITIONS ET DAMOCLES Le EL ITIONS Journal gratuit publi par Tara et Damocles Photographies Tara Exp ditions Direction artistique et maquette www be poles com TARAWAKA SARL 12 rue Dieu 75010 Paris 01 42 01 38 57 contact taraexpeditions org Repr sentant l gal et directeur de la publication Etienne Bourgois R dacteur en chef Dino DiMeo Coordination Elo se Fontaine Coordination scientifique Christian de Marliave et Jean Claude Gascard Imprimeur DDBZ Bidart France Date de parution et de d p t l gal 25 avril 2008 ISSN 1953 6798 507 jours su fla banquise jmission A pour Tara Mag EM ne re des glaces plus rapide l exp dition laire Tara Arctic a men sa mission scientifique j bon terme Le diagnostic est eig direste maintenant trouver le don rem de ET NE n TRS Ge mr Tara le jour de son retour Lorient le 23 f vrier 2008 PGuigueno Cap l Orient page 5 pages 8 9 page 10 page 14 Les 20 membres d quipage L album photo personnel Les experts savourent d j La fonte de la banquise ouvre ont partag
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