Arts et recherches universitaires JM_VdM_UQAM 19 mars
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1. la r alit co t moindre erreur rendent l gitime l action pour tre et rester unique et admir S mantique Th or tique Quelle Op rativit les Esth tique Quelles Icono sc niques jusqu pr cision et coh rence et instructions sont elles mani res d agir quelles quelles limites pousser consistance doivent avoir claires simples faciles r gles de l art respecter d passer les r gles de l art entre eux les concepts pour pr cises et compl tes pour pour que l action soit pour exprimer un style que les disscours soient assurer le succ s de reconnue comme personnel suscitant ou admis comme th ories utilisation professionnelle maintenant l audience Technique Instrumentation Quelles Cahier des charges et Pragmatique Quels Performance jusqu inscriptions donn es Accessibilit les usages sp cifiques des quelles extensions limites analyse traitements sont ressources et les moyens outils g n raux et peut on pousser les efficaces permettent de indispensables la miseen sp cifiques du m tier mat riaux physiques et fournir et de soutenir des oeuvre sont ils accessibles permettent l efficacit et humains pour arriver des hypoth ses un co t acceptable l efficience de l action productions personnelles tonnantes et attirantes Rh torique Communication Quelles Publicit Les arguments Sc narisation Quelles Exhibition quels lieux formes de p2. l occasion de mon enseignement des m thodes de recherche portant sur des donn es qualitatives Bref rappel historique En fait ce probl me de la recherche pratique dans votre domaine celui de la recherche cr ation ne s est pas pos tant que le dualisme entre la pens e th orique et l action se r solvait en distribuant le travail sur des personnages diff rents d un c t ceux qui faisaient les choses les artisans et les artistes et de l autre ceux qui en parlaient les savants d tenteurs et producteurs d un savoir discursif Van der Maren 2012 Ceux qui tenaient des discours th oriques r gnaient dans les universit s o ils se reproduisaient en discourant Ceux qui produisaient des biens mat riels culturels ou symboliques se retrouvaient dans les grandes coles les coles normales ou magistrales les ateliers d architectures les conservatoires et les acad mies o la formation des nouvelles g n rations se r alisait par la transmission de l h ritage culturel et thique du m tier et par des pratiques guid es et corrig es on y apprenait en faisant et en corrigeant ce que l on avait fait jusqu ce que cela fut satisfaisant aux yeux du ma tre ou du client Notons imm diatement que si la formation se r alisait partir d un h ritage culturel et d une pratique en faisant les choses cela ne voulait pas dire que ces artisans ou ces artistes ne pensaient pas qu ils ne r fl chissaient pas Ce n est pas parce que le
3. de leurs modes concrets d laboration de leurs situations la suite de la pertinence pour l enseignement des travaux men s dans la perspective ergonomique d velopp e au CNAM Paris telle que montr e dans L enseignement en milieu scolaire Marc Durant 1996 je me suis inspir des travaux d Yves Clot 1999 2000 et de Bruno Maggi 2000 pour esquisser une d marche de recherche qui pourrait produire des r sultats qui int resseraient les praticiens et pourraient inspirer tant le contenu que la forme de leur formation et de leur perfectionnement Dans les deux derni res ann es de ma carri re active j ai ainsi pu formuler une proposition de recherche ontog nique recherche pratique arrim e l action et d en exp rimenter les premi res tapes En voici l essentiel 1 les conditions du dispositif La premi re tape indispensable consiste rencontrer deux exigences La premi re est de r unir un collectif de praticiens qui tout en poursuivant leur pratique s engagent dans l aventure intellectuelle de cette modalit de recherche et en acceptent le postulat les buts et modalit s La seconde lui est parall le d abord il est essentiel que le professeur qui encadre ce groupe d tudiants partage le m me postulat qu il en soit convaincu et le respecte ensuite il faut qu il ma trise les techniques de son r le comme coanalyste capable de montrer les proc dures d autoconfrontation et d instruction sosie de garan
4. s de l application militaire des sciences exp rimentales lors des deux guerres du XX si cle une nouvelle organisation des formations et du statut des disciplines se met en place D une part les techniques deviennent des technologies par un asservissement des r gles de l art et des traditions du m tier aux connaissances savantes Les grandes coles sont alors associ es sinon int gr es aux universit s les technologies les ing nieries se doivent d tre des applications rigoureusement fond es sur les connaissances th oriques des sciences exp rimentales D autre part les m tiers de pratique sociale et culturelle se font aussi coloniser par les nouvelles disciplines des sciences sociales et humaines qui avaient merg de la philosophie la fin du XIX si cle Ces disciplines sociales avaient t s duites par le mod le des sciences quantitatives et exp rimentales pensant acqu rir une honorabilit universitaire en se drapant dans une neutralit objective parce que scientifique leur permettant d chapper au reproche d un penchant id ologique Depaepe 1999 Van der Maren 2012 Comme les humanit s de leur c t ont t contamin es par l apparente rigueur et les possibilit s de th orisation scientifique de la linguistique Le succ s de la manoeuvre d universitarisation des sciences sociales et humaines ainsi modernis es conduisit ensuite dans le dernier quart du XX si cle l universitarisation de
5. l ensemble des formations aux m tiers de pratiques sociales et culturelles qui devinrent du coup non plus des m tiers mais des professions Cela nous conduisit la constitution trois de blocs de disciplines aux statuts et aux exigences diff rents Van der Maren 2014 quant leurs modalit s de transmission et de production en recherche Les disciplines et leurs enjeux Pens e N a R Parole _ gt Action x KAn E p N r TT T bionn Aristote Th orique Technologique Pratique im prudente P bos ri a Nomoth tique Katano tique Ing nierie Ing nierie Artisanat Artisanat Arts humaine mat rielle mat riels relations production Comprendre so ne Expliquer Sens Th ories Th ories Savoirs astuces Juris prudence Transformation par relations structure appliqu es vers appliqu es vers I fabrication aide l humain vers cr ation cauales histoir d r gulation fabrication gestion action sur humain re pr sentation exp rimentation empirisme Application processus produit 2 r f x fi z Esth tique Cognitivisme Herm neutique Technologie Technologie Ethique contextu e aa socio ph nom no syst mes l syst mes ergonomie clinique psychologique interactioniste humains objets savoir discursif savoir pratique SOC Vers les disciplines ressources contributives labellisantes savoir appliqu i e ojejo o o oo Figure 2 D pendance mim tisme des disciplines universitaris
6. la pens e et la parole Ces deux axes d limitent quatre quadrants dans lesquels on peut classer certaines cat gories d acteurs avec leurs objets leurs enjeux leurs modes de pens e et ses crit res privil gi s d valuation En bas gauche on trouve les artisans et les artistes engag s dans des productions pragmatiques pensant avec ruse et im prudence et valorisant l efficience l thique et l esth tique l oppos en haut droite les scientistes et les proph tes tendent construire une pens e unique dans une perspective dogmatique s appuyant sur des d ductions vraisemblables Alors qu ils se distinguent en bas droite des philosophes et des humanistes qui s accommodent de pens es divergentes et qui visent dans une perspective scolastique la signifiance de discours construits sur l induction Enfin en haut gauche les techniciens et les technocrates fabriquent des outils et des instruments efficaces pour les situations qu ils affrontent dans la perspective d une ma trise technique de l environnement physique ou humain intemporel universel Technocrates Scientistes DOGMATIQUE TECHNIQUE outils instruments objectif g n ral pens e unique Techniciens Efficacit Proph tes Vraisemblance D duction Typification corps ens e fabriquer action pist mologie ele th oriser r alit Ruse im prudence Induction Efficience
7. nonc s hypoth tique Recherches qualitatives Hors s rie n12 p 9 28 Van der Maren J M 2014 La recherche appliqu e pour les professionnels ducation para m dical travail social Bruxelles De Boeck Sup rieur Yvon F Garon R 2006 Une forme d analyse du travail pour d velopper et conna tre le travail enseignant l autoconfrontation crois e Recherches qualitatives Vol 26 1 p 51 80 Note Nous appelons nomoth tique le versant dur des sciences qu elles soient de la nature ou humaines et sociales qui travaillent en testant en mettant l preuve des hypoth ses pour corroborer ou encore mieux pour invalider certaines relations entre concepts ou pour pr ciser ceux ci et leurs indicateurs En g n ral ces sciences analysent le pr sent en montant des exp riences contr l es et partir d observations actuelles construisent ou raffinent des th ories causales ou quasi causales qui expliquent le pr sent afin de faire des pr dictions sur l avenir Si ceci et cela ont telles relations aujourd hui il est probable conjecture que telle chose marche comme cela demain 13 Nous appelons katano tique du grec kata en dessous et no sis action de penser un objet comme understand en anglais le versant souple des sciences qu elles soient de la nature ou humaines et sociales qui travaillent en essayant d expliquer le pr sent partir d
8. thique Esth tique Signifiance Artisans Philosophes subjectif particulier productions j pens es diverses interactions SCOLASTIQUE Humanistes local PRAGMATIQUE Artistes ph m re Les axes de tension de la recherche et de l expression des savoirs Figure 3 Les axes de tension sur les acteurs les objets les enjeux les modes de pens e Ces deux axes distribuent aussi des vis es et des modalit s de recherche En haut droite la vis e nomoth tique se r alise dans les recherches fondamentales exp rimentales et dans les recherches th oriques alors que en haut gauche la vis e technologique se mat rialise dans les recherches appliquant les connaissances issues de la recherche nomoth tique et les recherches de d veloppement qui imaginent la solution des probl mes en les confrontant aux r sultats des recherches nomoth tiques En bas droite les recherches vis es katano tiques s appuient sur des travaux sp culatifs ou collaboratifs pour proposer des compr hensions du pr sent partir du pass alors qu gauche ce sont les acteurs sociaux et culturels qui cherchent et se cherchent entre eux pour entreprendre des actions et des formations transformatrices du social dans une perspective pragmatique Ces quadrants de vis es et des modalit s de recherche se superposent aux disciplines et aux acteurs et montrent les possibilit s de tensions que l on peut rencontrer dans deux
9. 4 les modalit s La modalit initiale d une telle recherche porte sur un travail d exposition personnel et en collectif devant et avec les autres de couplages situations actions critiques afin de r cup rer le d cours de l activit et ses moments ses pisodes pour en laborer une production qui parvienne en expliciter et en pr senter l architecture ou le sc nario 10 En tant que travail pr tention scientifique toute l laboration de la production doit proc der par la confrontation avec des pairs qui ont le pouvoir de discuter la valeur et de montrer les limites des traces de la d marche et du produit 5 les phases de la recherche 1 Identifier des situations critiques r currentes tra ables et en construire les traces il n y a pas de recherche possible sans disposer d une trace directe ou indirecte de l action qui permette de se la rem morer afin de l analyser 2 proc der avec le directeur de recherche en situation de compare une autoconfrontation Yvon Garon 2006 de l enregistrement de l action cherchant obtenir un sc nario finement et tr s pr cis ment d coup granularis par une technique inspir e de l instruction au sosie raconte moi de la mani re la plus pr cise la plus d taill e possible comment tu as fait ce que tu as fait de telle sorte que je puisse finement expliquer celui qui va te remplacer ce qu il doit faire et comment il doit le faire 3 reprise
10. Quelles formes de recherche quand les arts deviennent universitaires Communication au colloque La recherche cr ation territoire d innovation m thodologique UQAM 19 mars 2014 Jean Marie Van der Maren Professeur titulaire retrait D partement d administration et fondements de l ducation Universit de Montr al Introduction une question pour quelles disciplines La d limitation du territoire de la recherche cr ation dans le domaine des arts est une belle question que votre domaine n est pas le seul se poser Et je dirais qu il est heureux que votre domaine se la pose bien que je la modifierais un peu tant donn que l innovation est une r ponse je le formulerais ainsi la recherche action comme territoire de questionnement m thodologique De sorte que j esp re que votre domaine continuera se la poser longtemps Car comparativement d autres disciplines qui ne se la pose plus ou qui ne se la posent presque pas du moins seulement en coulisse et bas bruit le questionnement plus que la r ponse est un signe de vitalit et d intelligence Si je m autorise en parler devant vous outre le fait que les organisateurs de cette table m y ont invit c est parce que le probl me d une recherche associ e ou au service de la pratique se pose aussi sans le crier sur les toits dans la discipline d o je viens la p dagogie et dans d autres disciplines comme le travail social et le param dical que j ai c toy es
11. es vers les disciplines ressources Universitarisation des formations en p dagogie et recherches en ducation Le probl me qui nous occupe maintenant et qui nous occupera sans doute encore longtemps concerne le troisi me bloc des disciplines celui des arts et artisanats Pour poursuivre je prendrai le cas d une discipline que je connais bien les sciences de l ducation Cela vous permettra de faire ou de ne pas faire les parall lismes qui vous conviendraient et de ne pas vous offusquer des idioties que je pourrais prof rer en parlant des arts Quelle que soit l origine politique ou id ologique de l organisation diff rente de la formation des professionnels de l ducation selon les pays Hautes coles en Belgique et en Suisse IUFM en France Facult s et d partements au Qu bec l heure actuelle c est une situation similaire qui pr vaut g n ralement alors que les formations sont confi es aux sciences de l ducation Afin de se voir accorder un statut au moins comparable celui des autres facult s install es sur les campus l universitarisation eut pour effet le recrutement de docteurs s sciences de Ph D au Qu bec qui comme la discipline venait d tre cr e ont t massivement import s d ailleurs Ce furent comme l a montr la th se de Mathurin Creutzer 1991 des importations venant majoritairement de psychologie en partie de sociologie quelques unes philosophie qui furent compl t es par des sp c
12. formation par l analyse du travail pour une troisi me voie Dans Maggi B Mani res de penser mani re d agir en ducation et en formation Paris PUF p 133 156 Conseil sup rieur de l ducation du Qu bec Un nouveau souffle pour la profession enseignante Qu bec septembre 2004 Conseil sup rieur de l ducation du Qu bec Le dialogue entre la recherche et la pratique en ducation une cl pour la r ussite Qu bec mars 2006 Daignault J 1982 Le neuvi me art essai de p dagogie artistique Rimouski UQAR monographie n 12 p 115 122 De Bruyne P Herman J de Schoutheete H 1971 Dynamique de la recherche en sciences sociales Paris PUF Delbos G 1983 Savoir du sel sel du savoir Zerrain n 1 p 11 22 http terrain revues org 2781 Delbos G Jorion P 1984 La transmission des savoirs Paris ditions de la Maison des sciences de l homme Delbos G 1995 Des savoirs pratiques et des hommes qui se transmettent du travail Dans M tiers d art et transmissions des savoir faire Salins ditions du mus e des techniques et cultures comtoises p 183 184 Depaepe M 1999 La recherche exp rimentale en ducation de 1890 1940 les processus historiques sous jacents au d veloppement d une discipline en Europe de l Ouest et aux tats Unis Dans R Hofstetter amp B Schneuwly ds Le pari des sciences de l ducation Bruxelles De Boeck Universit p 29 56 Desga
13. gn S 2005 R cits exemplaires de pratique enseignante Analyse typologique Qu bec Presses de l Universit du Qu bec Durand M 1996 L enseignement en milieu scolaire Paris P U F Durand M Ria L Flavier E 2002 La culture en action des enseignants Revue des sciences de l ducation vol XXVIII n 1 p 83 103 Durand M Veyrunes P 2005 L analyse de l activit des enseignants dans le cadre d un programme d ergonomie formation Les dossiers des sciences de l ducation n 14 p 47 60 Fournier M Gingras Y Mathurin C 1989 Cr ation artistique et champ universitaire Qui sont les pairs Sociologie et soci t vol XXI n 2 octobre p 63 74 classique uqac ca contemporains fournier marcel creation_artistique creation_artistique html Gillet P 1987 Pour une p dagogique ou l enseignant praticien Paris PUF 12 Huberman M 1982 L utilisation de la recherche ducationnelle vers un mode d emploi ducation et recherche 4 2 136 152 Jean A tienne R 2013 Gestes combinaisons de gestes styles et genres de r sistance dans un syst me de formation Vers une conception dramaturgique du d veloppement professionnel fond e sur l articulation des dispositifs Dans M Altet J Desjardins R tienne L Paquay Ph Perrenoud Former des enseignants r flexifs obstacles et r sistances Bruxelles De Boeck Universit p 191 211 Leblanc S Ria L D
14. ialistes des mati res enseign es au secondaire condition qu ils soient labellis s Ph D Les praticiens et les anciens enseignants des coles normales transform es en d partement qui ne purent se faire labelliser furent alors cantonn s aux cours de services et l encadrement des stages De plus avec l universitarisation un mandat de recherche leur fut impos Mais quelle recherche La discipline ducation n existant pas en soi les acteurs de cette nouvelle discipline labellis s dans leurs disciplines d origine maintenant d sign es comme disciplines ressources Marc Bru 2002 ou contributives l ducation ont videmment et normalement mis en oeuvre des recherches utilisant les concepts et les m thodologies qu ils connaissaient en les appliquant des probl mes qu ils pouvaient observer sur le terrain de l ducation mais partir de leur point de vue disciplinaire on ne peut reconna tre que ce que l on conna t d j on ne peut voir au loin qu travers les lunettes que l on a devant les yeux Les exigences de la promotion poussant la recherche on va observer rapidement que la plupart des professeurs mettent en place des programmes de recherche qui se r alisent sur des probl mes d ducation mais avec des probl matisations plus psychologiques ou sociologiques que p dagogiques c est dire plus fondamentales vis es th orisantes et g n ralisantes que pratiques vis es plus locales et p
15. ieumegard G Serres G Durand M 2008 Concevoir des dispositifs de formation professionnelle partir de l analyse de l activit dans une approche enactive ctivit s vol 5 n 1 p 58 78 Maggi B 2000 Les conceptions de la formation et de l ducation Dans Maggi B d Mani res de penser mani res d agir en ducation et en formation Paris PUF p 1 32 Mathurin C 1991 Les conditions sociohistoriques de la cr ation des facult s de sciences de l ducation au Qu bec Th se de Ph D en sociologie Universit de Montr al Ochanine D 1978 Le r le des images op ratives dans la r gulation des activit s de travail Psychologie et ducation 3 p 63 65 Pitcher P 1997 Artistes artisans et technocrates dans nos organisations R ves r alit s et illusions du leadership Montr al ditions Qu bec Am rique 2e dition Schwint D 2202 Le savoir artisan L efficacit de la m tis Paris l Harmattan Van der Maren J M 1989 Propositions pour une recherche au b n fice de l ducation Dans Pourtois J P Les enjeux du savoir Num ro th matique de R seaux revue interdisciplinaire de philosophie morale et politique n 55 56 57 p 129 161 Van der Maren J M 2011 crire en recherche qualitative et le conflit des paradigmes Recherches qualitatives hors s rie n 11 p 4 23 Van der Maren J M 2012 Historique des perspectives de recherche de la v rit aux
16. lus contextuelles Il s en suit un cart un hiatus entre la recherche et les discours qu elle produit et la pratique avec ses exigences concr tes d action efficace et responsable Cela produit un commentaire deux volets qui s entend avec r surgence r guli re depuis bient t 30 ans D une part des tudiants disent que en fin de compte c est quand on va en stage que l on apprend le m tier et plus d un cours ne sert peu pr s rien D autre part les professeurs chercheurs p ex Huberman 1982 autant que des organismes comme le Conseil sup rieur de l ducation 2004 2006 se plaignent du fait que les praticiens n utilisent que trop peu les r sultats de la recherche Acteurs et axes de tensions des recherches universitaires Du point de vue pist mologique en m inspirant des crits de Pierre Bourdieu 1994 Jacques Daignault 1982 Genevi ve Delbos 1983 1984 1995 et Didier Schwint 2002 je constate que l heure actuelle deux axes tendent les recherches des diff rentes disciplines universitaires et l expression des savoirs qu elles produisent Il y a l axe vertical qui part du local et de l ph m re subjectif et particulier pour aller vers l intemporel et l universel g n ral et objectif Il y a l axe horizontal qui part de la fabrication impliquant le corps et l action pour se 1 Pour les arts le probl me a t relev dans Fournier Gingras et Mathurin 1989 rendre la th orisation par
17. mme la r ponse partag e par un groupe d acteurs la question de chacun des p les ontologique s mantique technique rh torique et d effectivit On peut de ce point de vue regrouper sous un m me domaine pist mique les disciplines nomoth tiques causalit et katano tiques sens Van der Maren 2013 Par ailleurs tant donn le lieu de ce colloque il me semble opportun aux fins de discussion de courir un risque tenter de distinguer les disciplines pratiques formatives artisanales des disciplines artistiques Domaines de recherche questions et exigences paradigmatiques Lorsqu on examine quelles sont les questions qui se posent pour chacun des cinq p les les lignes du tableau 1 aux quatre domaines pist mique technique pratique et artistique les colonnes du tableau il me semble vident que les recherches entreprises ne peuvent pas vouloir se situer dans un domaine tout en r pondant aux questions d un autre domaine Or les r ponses aux cinq p les produites par les chercheurs de chacun des domaines doivent correspondre aux attentes du public auquel ces recherches sont destin es car c est la soci t le public d une culture professionnelle donn e acteurs ou futurs acteurs de cette profession qui valide les r ponses qui les accepte Si un chercheur cr ateur ou un chercheur formateur veut que son travail de recherche soit estim il devra souscrire aux r ponses paradigmatiques non seulement dans les limi
18. nalit de comprendre les v nements partir d une tude du pass Voir note en fin de texte qui conduit pouvoir se retrouver assis entre quatre chaises La deuxi me source de tension peut tenir au souci d acqu rir un statut diff rent plus r mun rateur mon tairement ou symboliquement que celui du statut accord au quadrant dans lequel on se trouve la suite de l opportunit d un engagement un poste acad mique soit parce que le label fut obtenu dans une discipline dont le statut est jug sup rieur celle o l on occupe un poste soit parce que le label des travaux d une autre discipline semble plus noble plus prometteur en vue d une promotion ventuelle Cette seconde source de tension est assez typique de certains qui occupent les deux quadrants inf rieurs de la figure 4 et qui sont attir s par le quadrant sup rieur droit Or il est donc important de situer la recherche en fonction des destinataires vis s des fonctions et des finalit s qui la sous tendent Cela d autant plus que les questions et les exigences paradigmatiques associ es aux domaines disciplinaires sont diff rentes et qu une m prise sur le champ paradigmatique entra ne une disqualification de la part des coll gues valuateurs des destinataires commanditaires ou des deux Rappelons que en nous appuyant sur De Bruyne Herman et De Schoutheete 1971 l pist mologie d finit un paradigme qu il soit de recherche ou professionnel co
19. personnelle de l enregistrement de l autoconfrontation et de son analyse pour mettre jour comment l acteur a travaill le processus de l action quelles images op ratives peuvent en tre retrac es quelles alternatives seraient possibles et quelles en furent les impossibilit s obstacles quelles ressources connaissances savoirs pratiques techniques collaborations ont t mobilis es et exploit es ainsi que celles qui auraient pu l tre etc 4 confrontation avec le collectif pr sentation au collectif de la trace de la situation action analys e en y ins rant les analyses phase 3 et en les proposant la discussion afin qu autant la trace que l analyse puissent b n ficier d un accroissement de granularit et de r cits alternatifs 5 construction personnelle d un r cit iconosc nique d explicitation qui reprend et instaure la fois une coh rence et une mise en sc ne de la trame vis e obstacles ressources solution de l action exemplifi e Desgagn 2005 et dramatis e Jean et tienne 2013 6 confrontation et discussion avec le collectif pour corriger et pointer gr ce aux d saccords les limites les nuances les clarifications n cessaires et les interrogations r siduelles qui doivent accompagner la pr sentation finale 7 r daction et exposition du rapport de recherche pr sentant et non pas repr sentant sous la forme d un r cit iconosc nique raffin la suite de 6 phase le cheminemen
20. r sentation de la pr sentation rendent mani res d intervenir de moments et organisations doivent exprimer et soutenir ils le produit d sirable et montrer l action et d en des pr sentations mettre en les hypoth ses formules acceptable adoptable parler indiquent sa place pour exhiber une tableaux graphiques recevabilit et sa production la fois illustrations par des extraits contribution la personnelle et culturelle par des vid os respectabilit du m tier reconnue comme telle Effectivit Vraisemblance Signifiance Efficacit rapport Efficience rappport tonnement enchanteur attendu obtenu r sultats moyens Tableau 1 Les exigences paradigmatiques exemple pour quatre domaines du savoir Pour une recherche des savoirs pratiques Enfin pour terminer revenons au cas des personnels de l ducation enseignants directeurs d cole conseillers divers la suite de Carr et Kemmis 1986 ainsi que de Gillet 1987 la n cessit m apparut clairement Van der Maren 1989 de mettre au point et de promouvoir c t des recherches pist miques et technologiques dont b n ficient surtout les politiques les gestionnaires les producteurs de mat riels et de dispositifs des recherches produites par pour et entre les enseignants mais aussi par entre et pour les autres acteurs de premi re ligne du syst me d ducation afin d articuler leurs solutions leurs probl mes partir
21. s savants philosophes et les th oriciens ne peuvent t moigner de leurs pens es qu en discourant que les artisans ne pensent pas parce que surtout ils font les choses et qu ils en parlent moins ou plus difficilement Piaget a bien montr que l action pr c de la pens e que celle ci est une action int rioris e et que c est partir de cette int riorisation en pens e de l action que le discours peut se construire comme repr sentation autant diplomatique que th trale de l activit Il y a donc trois termes action pens e et parole et de ces trois c est l action qui est primordiale Mais il est vrai que les penseurs et les donneurs d ordre comme les rois et les cur s se sont toujours crus sup rieurs aux acteurs aux faiseurs alors qu ils en d pendent pour manger Pens e _ NV A Parole _ gt Action Th orique Technique Pratique im prudente S Artisanat Artisanat Arts ORNE PSOEn mat riels relations productions Expliquer Comprendre NAIDS par relations sens signification Ingenienie sin cauales structure histoire mat rielle IRON savoir discursif savoir pratique Grandes coles Ateliers Acad mies Conservatoires Enseigner montrer et faire faire Apprendre refaire Universit s Enseigner discourir Apprendre couter et discuter Figure 1 Les disciplines leurs enjeux et modes de transmission jusqu la moiti du XX si cle Avec la modernit mais surtout avec le succ
22. situations assez r pandues Van der Maren 2011 intemporel universel Technocrates Scientistes DOGMATIQUE TECHNIQUE planification conception Rech Exp rimentale LE Appliqu e d veloppement Th orique Technologique E q gq Nomoth tigue Technologies h e objectif S Techniciens g n ral pens e unique a4 Instruments Efficacit Vraisemblance Proph tes Typification D duction corps fabriquer action pens e pist mologie parole th oriser Ruse prudence pee Induction thique Esth tique Efficace Signifiance Artisans subjectif particulier Philosophes Rech Sp culative productions interactions s Politique Ontog nique Rech Action Formation pens es diverses Katano tique Rech Rech cr ation Collaborative PRAGMATIQUE Artistes P SCOLASTIQUE local Humanistes ph m re Les axes de tension de la recherche et de l expression des savoirs Figure 4 Les axes de tensions les acteurs les enjeux les types et les modes de recherche Une premi re source de tension peut tenir au fait que les destinataires tudiants en formation initiale commanditaires des recherches utilisateurs privil gi s des travaux les missions et les enjeux restent peu identifi s et ambigus satisfaire tout le monde et son p re ce 2 Nous appelons katano tiques Van der Maren 2014 l ensemble des disciplines qui ont pour fi
23. t de la recherche et sa production c est dire le r cit de l action explicit e avec les limites de cette explicitation et ce qui reste de non explicit et sans doute de non explicitable Ce furent les tapes 1 4 que nous moi autant que les tudiants avons eu l occasion d exp rimenter avec un groupe de 7 jeunes directions d cole terminant leur ma trise Ce sont les difficult s et les succ s rencontr s lors de cette exp rience qui ont permis de pr ciser les conditions de cette d marche de recherche Comme les enseignants et les directions d une cole peuvent selon Pitcher 1997 tre assimilables des artisans de la p dagogie sinon dans les meilleurs cas des artistes de vari t p dagogique cette proposition de recherche pratique pourra peut tre inspirer quelques uns d entre ceux qui parmi vous se questionnent propos de la recherche cr ation 11 Bibliographie Bourdieu P 1994 Raisons pratiques Sur la th orie de l action Paris Seuil Bru M 2002 Savoirs de la recherche et savoirs des praticiens de l enseignement jeu de dupes ou rencontre ouverte et constructive Dans Donnay J Bru M ds Recherches pratiques et savoirs en ducation Bruxelles De Boeck Universit 2002 p 133 154 Carr W Kemmis S 1986 Becoming Critical Education Knowledge and Action Research Falmer Press Clot Y 1999 Za fonction psychologique du travail Paris PUF Clot Y 2000 La
24. tes commun ment partag es ou acceptables par son groupe mais aussi et surtout dans les limites tol r es sinon attendues par le public vis Cela tant on peut concevoir qu une facult des arts puisse s adresser des publics diff rents et doive d s lors soutenir des recherches de types diff rents par exemple des travaux pist miques pour r pondre aux demandes de formation de sp cialistes en histoire de l art ou de journalistes critiques en art des recherches de type technique pour des concepteurs de salles de spectacle et des recherches pratiques pour des artisans du spectacle L important est de bien identifier quels sont les destinataires d sign s par la mission de l institution et donc qui l on devrait adresser prioritairement les r sultats des recherches et de ne pas faire de fausse repr sentation QUESTIONS PARADIGMATIQUES QUATRE DOMAINES DU SAVOIR P les PIST MIQUES TECHNIQUES PRATIQUES NOMOTH TIQUES causalit TECHNOLOGIQUES production FORMATIVES ARTISANALES 222 ARTISTIQUES KATANO TIQUES sens intervention action fabrication Ontologique pist mologie Quelle est Fonctionnalit le proc d thique De valeurs de Artistique quelles la r ponse admissible aux le produit fonctionne t ilde quelles responsabilit s variations tonnantes et questions du rapport des mani re efficace moindre t moigner qui organisent et enchanteresses produire hypoth ses
25. tir la qualit du processus et de tenir le r le de tiers t moin dans les discussions entre praticiens lors des confrontations en collectif 2 le postulat de la d marche de recherche la pens e pratique La pens e pratique proc de par images et sc nario flash fugaces images op ratives disait Ochanine 1978 qui sensorialisent et pas seulement visualisent le rappel d un couplage situation action typifi Durand 2002 2005 Leblanc amp coll 2008 ant rieurement efficient et qui quasi en m me temps en montrent les ajustements n cessaires la situation pr sente Cette pens e pratique flash dans l action ne se dit pas facilement et n cessite un processus de r cup ration dans la mesure o elle est pr consciente et surtout o elle s efface dans la r alisation de l action Car c est l action r alis e qui prime sur l action imagin e et la dissout en la r alisant C est un peu comme la trace du r ve qui dispara t une fois que le r veur s tant r veill se met bouger Pour en garder une trace il ne faut pas bouger avant de se la rappeler 3 les objectifs de la d marche de recherche La d marche envisag e vise et peut atteindre deux objectifs 1 Identifier les processus de r alisation de l action les r gles de l art du genre et les variantes d un style personnel d agir 2 Mettre jour les ressources exploit es et les mani res de les int grer de les asservir au cours de l action
26. u pass C est entre autres choses parce qu elles travaillent partir d un pass parfois tr s r cent qu elles ne peuvent pas tablir de concepts testables que les indicateurs sont moins bien d finis plus sujets controverses interpr tatives J M Van der Maren 10 avril 2014
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