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Cahiers Stratégie et Prospective _2_

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1. La virilit entendue comme capacit reproductive sexuelle et sociale mais aussi comme aptitude au combat et l exercice de la violence dans la violence notamment est avant tout une charge La domination masculine telle qu a pu la d finir Pierre Bourdieu 1998 est ax e sur le d sir de dominer les autres hommes et secondairement les femmes L utilisation de la brutalit se fonde ici sur la peur de perdre la reconnaissance du groupe social Elisabeth BADINTER 1992 X Y De l identit masculine ditions Odile Jacob p 9 1 Bourdieu 1998 La domination masculine in Welzer Lang Daniel 2008 Les hommes et le masculin Editions Payot amp Rivages Paris p 166 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social d appartenance et d tre rel gu dans la cat gorie des faibles ou des femmelettes La virilit se construit par opposition l l ment f minin qu il soit pr sent chez l autre ou en soi m me Or la question se pose aujourd hui de savoir si on peut construire un autre mod le de virilit qualifi e par certaines autrices comme positive Castelain Meunier 2002 o on sort ainsi de l id e que la virilit se f minise II s agit de ne pas nier le masculin Au del du renouvellement du regard sur la masculinit il est important de ne pas oublier la pluralit de cette r alit Sous le terme masculin se cache tou
2. Les assistantes maternelles La confusion des identit s maternelles et professionnelles Alors que dans le cadre de la professionnalit on souligne les diff rences qui existent entre tre m re et tre assistante maternelle l valuation des comp tences d une assistante maternelle doit beaucoup valuation des comp tences maternelles exerc es dans la sph re priv e Dans la proc dure d agr ment on vous demande d valuer les capacit s ducatives Oui si tu vas au domicile que l enfant fait n importe quoi qu elle ne le reprend jamais alors qu il l insulte II se fout poil nous on a eu le cas l enfant il enl ve sa culotte elle est compl tement d pass e elle ne sait pas quoi dire Y a rien M me pas une repr saille ou de dire calmement Excusez moi mesdames je vais aller lui remettre une culotte Cette personne qu est ce qu elle va faire quand les autres enfants ils vont tre l Apr s on lui met un avis d favorable mais on va la soutenir On va lui proposer d aller voir notre psychologue parce qu elle est d pass e par ses propres enfants Donc l tu values ses capacit s ducatives tre assistante maternelle en fonction de son comportement de m re Bah oui a n allait pas du tout d j avec ses propres enfants comment tu veux qu elle g re les enfants des autres Entretien Maude Infirmi re Grazet Les m res ou futures m res re ues en PMI
3. Issu du vocabulaire D C C Ss Hihi DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE philosophique le terme conf re lustre et distinction son incarnation masculine Plus encore il reproduit une dichotomie bien connue entre la sage femme d tentrice du savoir ancestral issu de l exp rience et le ma euticien d tenteur du savoir philosophique issu de la raison Cette recommandation a une logique qui est loin de l usage Alors que l Acad mie est suppos e faire des choix en accord avec l usage des choix qui a minima puissent tre compris par tous les usagers celui ci s av re plaqu Non seulement il n y a aucun lien entre les deux membres du couple qui puisse permettre de d duire l un de l autre mais pour comprendre ma euticien il faut avoir un niveau de culture philosophique qui n est pas l apanage de l usager moyen D ailleurs beaucoup entendront mailloticien celui qui emmaillote les b b s Quoiqu il en soit d s 1982 l Acad mie fran aise rassure les hommes ils peuvent investir les professions f minines ils ne seront pas nomm s au f minin Trente ans plus tard l usage en atteste Prenons le cas de la profession d assistant e s de services sociaux Sa f minisation est crasante 93 de femmes et en croissance parmi les titulaires du dipl me la proportion d hommes est pass e de 7 4 en 1983 5 7 en 2010 Or quand on consulte le site de l ANAS Association
4. plus forte raison qu elles revendiquent des formes de reconnaissance culturelle ou religieuse sont autant d arguments nourrissant une certaine suspicion Ce sont notamment pour ces raisons que deux associations du secteur urbain concern n ont pas pu int grer le r seau partenarial sur la question de la condition des femmes les animatrices du r seau une charg e de mission politique de la ville 35 ans et une directrice d association d insertion galement formatrice 50 ans les percevaient comme tant des associations trop communautaires pour r pondre aux objectifs La directrice DGCS ilii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE de l association d insertion expliquait par exemple C est clair que l association X n a pas du tout les m mes objectifs que nous au niveau de l insertion C est normal les encadrantes sont du m me public enfin sont de m me origine elles sont dans la m me situation sociale que le public Elles ne peuvent pas avoir de distance Il n y a pas du tout de distance C est anti professionnel c est clair et net On constate ainsi toute l ambivalence de cette mission de proximit Que ce soit par le biais d un prisme positif les avantages ou n gatif les inconv nients voire les risques elle tend assigner les intervenantes minoritaires un statut d individus communaut s vis vis des majoritaires des non marqu s Collins 1995 ce qui les l git
5. Ainsi les processus de s lection l entr e en formation en travail social avantageraient ils les hommes Selon Muriel Rouisseil coordinatrice du p le autonomie de l INSET d Angers l oral un gar on a plus de chance qu une fille d tre s lectionn du simple fait d tre un oiseau rare dans un paysage professionnel aussi f minis Sylvia Ucciani responsable du centre d activit Intervention sociale PIRTS PACA Corse pointe galement cette discrimination inavou e Je n ai rien qui le prouve mais je constate qu on a un niveau d exigence moindre sur les motivations de l entr e en formation des candidats estime la formatrice Par exemple on s autorise interroger une candidate m re de famille sur la fa on dont elle va s organiser pendant les 3 ann es de son cursus alors qu on ne pose jamais cette question un homme N Murcier qui a analys le recrutement des hommes dans la formation d Educateurs de 18 VILBROD A 1995 Devenir ducateur une affaire de famille Paris L Harmattan 119 GUICHARD CLAUDIC Yvonne KERGOAT Dani le et VILBROD dir 2008 op cit 120 ASH d cembre 2012 La question du genre continent noir du travail social Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Jeunes Enfants d veloppe une autre analyse Dans son enqu te il a interrog les professionnelles de quatre centres de formation d le de France
6. Art de l ordinaire David Puaud yacappa be Bruxelles juin 2012 32 p Le champ social et m dico social une activit en forte croissance des m tiers qui se d veloppent et se diversifient Jean Louis Zanda P le emploi Direction des tudes statistiques et pr visions Cyrille Fun s Minist re des affaires sociales et de la sant Direction g n rale de la coh sion sociale Rep res et Analyses Etudes n 44 P le Emploi mai 2012 Institutionnalisation d sinstitutionnalisation de l intervention sociale Fran ois Abal a dir Toulouse Octar s Editions coll le travail en d bat 2012 344 p Le genre dans la prise en charge des personnes en situation de pr carit Rapport d analyse des entretiens men s aupr s des centres d h bergement et d accueil de jours franciliens MIPES Ile de France mars 2012 66 p Manuel PeerThink sur la pr vention intersectionnelle de la violence entre pairs projet Daphn 2 www peerthink eu Les ambivalences de l intervention sociale en direction des familles la protection maternelle et infantile entre protection de l enfance et soutien la parentalit Anne Sophie Vozari Dossier d Etudes n 136 de la CNAF janvier 2011 108 p Int gration transversale du genre dans les politiques publiques sectorielles nationales et allocations de ressources Epiphane S Adjovi Projet de renforcement des capacit s en Conception et Analyse des Politiques de D veloppement CAP
7. abord les cat gories m dicales contribuent d finir la d viance maternelle et plus particuli rement les cat gories psychiatriques Les m res d clar es atteintes de troubles psychiatriques ou d pressives sont par exemple nombreuses dans les dossiers de mineurs plac s il s agit de la 2 cause de placement des mineurs Les discours empruntent aussi largement aux cat gories psychologiques qui impr gnent les propos des travailleurs sociaux L interpr tation psychologique conduit par exemple d finir le type de la m re fusionnelle qui consiste en un dipe inachev Plus g n ralement l action sociale peut en visant des objectifs contradictoires pour les m res en particulier dans les milieux populaires contribuer renouveler une conception traditionnelle des rapports sociaux et compliquer la t che des bonnes m res L objectif de l action sociale en direction des familles et des enfants est de permettre aux parents d acc der l autonomie Ce registre prend l encore une dimension sexu e dans la mesure o si l autonomie des femmes est vis e elle est toujours pens e et mesur e l aune de l autonomie des enfants afin de maximiser le bien tre psychologique de l enfant Une bonne m re doit d sirer mener une vie professionnelle sociale et affective qui lui permette d atteindre une autonomie psychique favorable l panouissement de l enfant Or si cette autonomie est pens e en
8. dans les dix ann es venir le fait marquant sera certainement le vieillissement de la population des personnes en situation de handicap B n ficiant des progr s m dicaux mais aussi des diff rentes EDFA Les femmes handicap es veulent tre visibles Contribution de FDFA la conf rence de lutte contre la pauvret et pour l inclusion sociale 11 amp 12 d cembre 2012 http www social sante gouv fr IMG pdf CONTRIBUTION FDFA CONFERENCE IN CLUSION SOCIALE pdf 7 Patrice GOHET l avanc e en ge des personnes handicap es Contribution la r flexion IGAS Octobre 2013 http www social sante gouv fr IMG pdf Avancee en_ ages des PH TOME DE E pdf Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social formes d accompagnement sp cialis et d actions de pr vention leur esp rance de vie a tendance s accro tre Le d nombrement des personnes handicap es vieillissantes n est pas ais particuli rement pour celles vivant domicile L enqu te HID de l INSEE comptabilise sur la p riode allant de 1998 2000 environ 635 000 personnes de 40 ans ou plus qui pr sentent au moins une d ficience survenue avant l ge adulte et une incapacit apparue avant 20 ans Parmi ces personnes 267 000 sont g es de plus de 60 ans Au 31 d cembre 2006 118 119 personnes taient accueillies en France dans les tablissements pour personnes handicap e
9. en cas d cart important entre les revenus des membres d un m nage la globalisation des ressources peut 107 Les statistiques suivantes sont pour l essentiel extraites du rapport de S verine LEMIERE L acc s l emploi des femmes une question de politiques partie V 74 DGCS MASPP compromettre l ligibilit au dispositif du plus d favoris Pour les m nages ligibles l augmentation des revenus de l un peut faire sortir le m nage du dispositif ou le faire passer du RSA socle au RSA activit En termes mon taires la globalisation des ressources semble quitable Pourtant quand on cesse de consid rer le m nage comme une entit opaque et que l on distingue la situation des membres du couple on voit se dessiner la possibilit d effets pervers Une r cente note de la DREES sur les parents b n ficiaires de minima sociaux souligne les difficult s de la conciliation vie familiale et insertion professionnelle particuli rement pour les femmes Elle rappelle que Neuf parents isol s sur dix b n ficiaires d un minimum social sont des m res qui l vent seules leurs enfants au total elles repr sentent 71 des parents b n ficiaires de minimas sociaux Elle constate que la situation des parents b n ficiaires de minima sociaux au regard de l emploi est toujours plus difficile pour les m res que pour les p res Si le ch mage est la situation professionnelle majoritai
10. en est pas moins surprenante d un point de vue linguistique Traditionnellement les f minins en eure viennent pallier l impossibilit de former des f minins en euse ou en trice ex ing nieur professeur proviseur Ici alors que l usage a ent rin les deux formes l auteur sugg re un autre couple dans lequel un masculin inchang correspond un f minin aux consonances moins usuelles mais la f minit plus discr te Au fond tout ce passe comme si dans ces deux professions embl matiques du travail social l usage tait appel en renfort pour dissimuler la f minisation excessive et galopante du travail social A d faut de candidats hommes la masculinisation du travail social passera par l usage des masculins A une poque o la revendication de l gal acc s des femmes toutes les professions faisait craindre la confusion des genres l usage des formes masculines a fonctionn 42 NDJAPOU Fran ois Le genre et la mixit en formation d ducateur e de jeunes enfants Nouvelle revue de psychosociologie 2014 1 n 17 p 70 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social comme un rempart la f minisation des m tiers et des fonctions et ce en d pit des ressources de la langue Aujourd hui dans les professions o la f minisation est crasante et croissante l usage des masculins sert endiguer au moins dans l usage ce mouvement et
11. le Conflict Tactics Scale Questionnaire de d sirabilit sociale l Echelle d d Ajustement Dyadique le Questionnaire sur le Sexiste Ambivalent l Inventaire des croyances sur les violences envers les femmes et le Spouse Specific Dependency Scale 62 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social PRENDRE EN CONSIDERATION LE GENRE DES PUBLICS Qu il s agisse des personnes en situation de d pendance de handicap ou de pr carit l approche en termes de genre peut contribuer renouveler l analyse des publics en portant un regard critique sur les cat gories de pens e et en appr hendant les situations de fragilit et de pr carit de mani re transversale pour comprendre comment des r les sociaux diff renci s produisent des in galit s entre les femmes et les hommes En la mati re les statistiques sont loin d tre des productions neutres de m me la structure des prestations sociales ou les caract ristiques de l ligibilit aux droits sociaux peuvent jouer un r le incitatif en faveur ou en d faveur d une division sexu e du travail Chiffres cat gories et crit res mettent en lumi re ce qui compte et ce qui ne compte pas ils soulignent les priorit s et d signent les cibles de l action publique Ce faisant ils concourent de mani re d cisive la d finition des probl mes sociaux l gitimes Personnes g es d pendantes adapter nos p
12. tudes f ministes sur les femmes et sur le genre produites dans diff rents contextes culturels et linguistiques nous avons mis en exergue quatre dimensions analytiquement centrales La 8 Delphy Christine 1998 L ennemi principal 1 Economie politique du patriarcat Paris Syllepse Delphy Christine 2001 L ennemi principal 2 Penser le genre Paris Syllepse Butler Judith 1990 Gender Trouble New York Routledge Traduction fran aise Butler Judith 2005 Trouble dans le genre pour un f minisme de la subversion Paris La D couverte 3 Par exemple en fran ais Ferrand Mich le 2004 F minin masculin Paris La D couverte Parini Lorena 2006 Le syst me de genre introduction aux concepts et th ories Z rich Seismo Bereni Laure Chauvin S bastien Jaunait Alexandre et Revillard Anne 2008 Introduction aux Gender Studies Manuel des tudes sur le genre Bruxelles de Boeck Neveu Erik et Guionnet Christine 2009 F minins masculins sociologie du genre Paris Armand Colin Pour une analyse de la constitution de ce champ dans les ann es 1970 1980 voir Lagrave Rose Marie 1990 Recherches f ministes ou recherches sur les femmes Actes de la recherche en sciences sociales n 83 p 27 39 11 A r P E 7 Bereni Laure Chauvin S bastien Jaunait Alexandre et Revillard Anne 2008 Introduction aux Gender Studies op cit C C S Hiii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION
13. une main d uvre plus qualifi e l am lioration de la qualit des services rendus et des conditions de travail D autres pays notamment les Etats Unis et l Italie ont plut t eu recours des travailleuses migrantes peu qualifi es Une simplification de l offre de formation pourrait conduire renforcer la mixit des professions Des r flexions sur une nouvelle architecture des dipl mes en travail social sont en cours Elles visent notamment simplifier l offre de certification en identifiant un socle de comp tences communes chacun des niveaux Un travail de cette nature est d j engag sur les dipl mes de niveau V DEAVS et DEAMP En proposant des cursus communs et des passerelles cette refonte pourrait permettre un certain r quilibrage entre des professions de m me niveau mais plus ou moins f minines ou masculines au niveau Ill DEASS DEES DEEJE au niveau IV DETISF et DEME par exemple Si cette volution AAN ii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE pourrait r duire les disparit s entre les diff rents cursus elle ne peut pas modifier la r partition globale entre les hommes et les femmes dans le travail social Cependant moyen terme elle pourrait contribuer faire voluer les repr sentations notamment dans les domaines tr s f minis s de l aide domicile et de la petite enfance La mixit des m tiers interrog e Quels sont les effets de l entr e des h
14. une que plusieurs crit res de discrimination h t rog n it croissante des publics de rentrent en compte on adopte une l intervention sociale L analyse de genre sur le perspective multifactorielle ou travail social permet d ouvrir la probl matique multisectorielle En effet le sexe n est pas le de la domination l ensemble des crit res de seul motif discriminant il peut aussi y avoir discrimination en adoptant une approche d autres motifs se rajoutant la condition intersectionnelle ou de discrimination f minine et qui pourraient avoir des multiple cons quences non n gligeables sur les Il existe aujourd hui en France dix neuf in galit s de sexe le handicap l origine r elle CF JA i crit res de discrimination parmi lesquels on ou suppos e l ge etc Il existe des facteurs d in galit tels que le handicap l origine r elle pi PFET sae A z A A 12 Les 19 crit res de discriminations nonc s par la loi du 1 mars 1994 modifi e en 2001 2002 2006 et 2012 sont 1 l origine r elle ou suppos e 2 le sexe 3 la situation de famille 4 la grossesse 5 l apparence physique ob sit apparence disgracieuse 6 le patronyme 7 l tat de sant 8 le handicap 9 les caract ristiques g n tiques tests g n tiques pr dictifs d une maladie 10 les moeurs habitudes de vie le fait d tre fumeur 11 l orientation CS ii DIRECTION G N R
15. 157 160 in Emmanuelle Barbaras Marie Devers 2011 L homme f ministe un m le part Postface Les points sur les i 2011 165 p D Welzer Lang 2008 Ibid p 215 97 DGCS MASPP social savoir la place donn e au masculin dans le travail social l ventuelle existence d un traitement diff renci en raison du sexe notamment des hommes et la possible prise en charge des hommes dans toute leur diversit par le travail social La reconnaissance d une domination masculine ne doit pas s affranchir d un travail sur la r alit des dominants Il est essentiel pour mesurer les ventuelles transformations de la masculinit dans la sexualit dans la relation de couple dans le lien avec les enfants dans l acc s un emploi ou une indemnisation et aussi pour fournir des pistes aux professionnel le s d sirant mieux appr hender ces questions Il est essentiel pour proposer des mod les identificatoires masculins multiples et positifs ancr s dans le quotidien Ainsi enjeu de cette r flexion n est pas d an antir les diff rentes identit s sexu es mais de r pondre tous les besoins qui se posent tant aux femmes qu aux hommes en tant qu individus sexu s Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Masculinit s et masculinisme Castelain Meunier distingue trois types de masculinit s changeantes Les hommes qui se r clamaient de la culture f minist
16. Centre d tudes europ ennes Sciences Po B n dicte JACQUEY VASQUEZ G n rale de l Action Sociale Marcel JAEGER Professeur titulaire de la Chaire de Travail social et intervention sociale LISE CNAM membre du Conseil scientifique de l Agence nationale de l valuation et de la qualit des tablissements et services sociaux et m dico sociaux ANESM et du Conseil sup rieur du travail social CSTS V r na KELLER professeure la Haute cole de travail social et de la sant Vaud EESP Ecole d tudes sociales et p dagogiques Lausanne HES SO Emmanuelle LADA professeure assistante l universit de Lausanne UNIL Centre en Etudes Genre de l UNIL et Equipe Genre Travail Mobilit s GTM du Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris CRESPPA CNRS Nathalie LAPEYRE ma tresse de conf rences en sociologie Universit de Toulouse Il responsable de l quipe SAGESSE savoirs genre et rapport sociaux de sexe Philippe LEBAILLY Directeur p dagogique CRFMS ERASME repr sentant de l UNAFORIS V ronique MARCHAL Repr sentante de l Association Nationale des Directeurs d Action Sociale et de Sant des Conseils G n raux ANDASS Vosges Anne REVILLARD professeure associ e Sciences Po OSC LIEPP Yves RAIBAUD g ographe IUT Bordeaux Montaigne UBM D partement Carri res Sociales Charg de mission galit hommes femmes UBM Bertrand RAVON professeur des universit s Fa
17. et 10 le RSA activit contre 66 des femmes seules sans enfant au RSA socle et 23 d entre elles au RSA activit donn es du 31 12 2012 MH en revanche les femmes restent plus nombreuses dans le dispositif RSA la m me date 49 des b n ficiaires du RSA sont des femmes seules avec ou sans enfant tandis que les hommes seuls n en repr sentent que 32 M ainsi les femmes seules avec enfant s sont pr s de deux fois plus nombreuses que les femmes seules sans enfant s tandis que les hommes seuls avec enfant s sont moins de 10 fois moins nombreux que les hommes seuls sans enfant E e nombre de foyers percevant le RSA et d clarant des revenus salari s en juin 2013 mais n ayant d clar aucun revenu salari au trimestre pr c dent s levait 17 181 Parmi ces derniers l activit tait reprise uniquement par la femme dans 4 384 foyers uniquement par l homme dans 1 Donn es CNAF comparaison entre le 1 semestre 2013 et le 1 semestre 2012 m tropole et Outre mer 11 821 foyers et par les deux membres du couple dans 976 foyers Ces statistiques r v lent ainsi une situation contrast e pour les femmes elles sont tout d abord plus nombreuses que les hommes dans le dispositif RSA en grande partie parce qu elles forment l immense majorit des familles monoparentales dont une part importante est aussi ligible au RSA major ex AP1 Mais elles ont en r gle g n ral
18. hi rarchie qui caract rise les rapports sociaux entre hommes et femmes ne sont pas r ductibles un d terminisme biologique elles sont le r sultat d une construction socioculturelle qui partir du donn biologique attache au f minin et au masculin un certain nombre de st r otypes de valeurs de comportements ainsi que des r les sp cifiques D velopp es dans le sillage des revendications f ministes des ann es valeurs et repr sentations qui leur 1970 notamment aux Etats Unis les tudes sur le genre se sont constitu es comme un mouvement d analyse et de d construction de ce syst me qui produit hi rarchie et in galit s entre les sexes Un mouvement dont la finalit est dans tous les champs de la connaissance travers une d marche interdisciplinaire comprenant les sciences humaines et sociales aussi bien que les sciences exactes la d naturalisation de la subordination des femmes et du f minin Les recherches sur le volet masculin et les masculinit s restent encore peu nombreuses Les tudes de genre arriv es plus tardivement en France ont permis de rendre visibles des r alit s et de d voiler les in galit s entre les femmes et les hommes L ordre social patriarcal qu interroge le genre est entre autres h t ro norm savoir ax sur une norme h t rosexuelle sanctionnant ainsi toute d viance de genre hommes eff min s femmes masculines lesbiennes bu
19. n 3 automne 2005 id ologies et pratiques sexu es des r les parentaux Quand les institutions de garde des jeunes enfants en confortent le partage in gal Thierry Bl ss Sophie Odena revue Recherches et Pr visions de la CNAF n 80 juin 2005 p 77 91 propos de la sexuation du social Marc Bessin Mouvements 1 2005 no 37 p 146 149 2004 Les limites de la m diation sociale Sophie Divay revue Sciences Humaines HS n 47 d cembre 2004 Jeunes p res vuln rables trajectoires de vie et insertion socioprofessionnelle Francine Ouellet Annie Devault Marie Pierre Milcent et Isabelle Laurin pour le rapport annuel du Directeur de la sant publique de Montr al d cembre 2004 L Empowerment ou la politique au c ur de l accompagnement social John Ward Espace 110 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Social n 5 janvier 2004 http www cnaemo com 2003 Pass 60 ans de plus en plus souvent en couple Christiane Delb s et Jo lle Gaymu Population et Soci t n 389 2003 Le travail social mutation ou red finition Bruxelles Sant n 30 juin juillet 2003 Le d veloppement communautaire un concept une histoire des valeurs Catherine Bosquet Lies Beunens Alain Storme Christine Mahy Hugues Olivier Hubert Actes du Module de form action du 7 avril 2003 F d ration des Services Sociaux de Belgique 2002 Les politiques publiques ont e
20. organisent le secteur en le d l guant aux femmes qui y trouvent un acc s l gitime l emploi et d s lors une voie d mancipation Elles doivent de plus en plus se former pour s loigner du mod le des dames patronnesses tout en ne cessant de revendiquer des comp tences sexu es L coute et l attention autrui polarisent le m tier c t f minin mais celui ci se rationalise toutefois au fil du temps Ce processus de professionnalisation met donc en tension des p les sexu s selon des dichotomies rig es entre le priv et le public la famille et l emploi la proximit et la distance les sentiments et la raison l intuition et les savoirs etc Ces fronti res morales Tronto 1993 constituent ainsi un ordre du genre qui valorise un p le masculin de la distanciation de la rationalisation de la conceptualisation au d triment d un p le f minin du rapprochement de l action concr te des motions de la sollicitude 14 M BESSIN La pr sence sociale aupr s des personnes en difficult enjeux temporels et sexu s Journ e de l ETSUP 9 novembre 2010 Parcours de vie et intervention sociale l impens du genre Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social lt Questions Marc Bessin Le d ni du genre dans le travail social Sociologue Directeur de IIRIS Pouvez vous nous rappeler comment le travail social s est construit sur un d ni du
21. orique fond e autour d une approche autour d une approche par la socialisation entrepreunariale Philippe Pailot St phanie Chasserio Corinne Poroli AIREPME io CIFEPME Congr s International Francophone en Entrepreunariat et PME 2010 Filles et gar ons accompagner vers l ge adulte Jacinthe Mazzocchetti V ronique Blanchard Isabelle Frechon St phanie Boujut Didier Drieu Journ e d tude organis e par la MIRE et l ETSUP Parcours de vie et intervention sociale 112 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social 1 table ronde 9 novembre 2010 Construire la mixit en protection de l enfance une affaire de professionnels St phanie Bouijut Isabelle Frechon Colloque de l UNIL Lausanne Suisse 3 septembre 2010 Du programme institutionnel aux agencements institutionnels paradoxaux L exemple d un CCAS et de ses services destination des personnes g es d pendantes Denis Laforgue Colloque Institutionnalisation d sinstitutionnalisation de l intervention sociale 28 et 29 janvier 2010 Universit de Rouen Les politiques europ ennes de lutte contre les violences conjugales envers les femmes dans une perspective de la prise en compte de la dimension du genre Katja Smedslund Les trajectoires d entr e en d pendance des personnes g es du point de vue du care Approche comparative France Su de Anne Marie Daune Richard Ingrid
22. premiers objets d tudes Cette approche rappelle que les rapports de genre sont travers s par d autres rapports de pouvoir tre blanc che ou noir re h t rosexuel le ouvrier re ou cadre ne conduit pas aux m mes exp riences des rapports de genre Cependant la conf rence mondiale des femmes de Beijing en 1995 par exemple a permis de r affirmer l universalit des droits des femmes et de revendiquer dans le cadre de sa d claration un socle commun universel de l galit entre les femmes et les hommes au del de la diversit des situations concr tes Les questions pos es historiquement par les groupes domin s et les minorit s sexuelles interrogent l ensemble de la soci t le l gislateur s est saisi de ces questions et s en saisit encore La reconnaissance des droits des femmes est pass e tout d abord par la reconnaissance de leur pleine citoyennet puis des droits sociaux et conomiques Cependant pour atteindre une galit r elle entre les femmes et hommes une approche int gr e port e par une politique volontariste en la mati re est indispensable Cette d marche a t d finie la fois par le Conseil de l Europe et par l Union europ enne comme la prise en compte syst matique des diff rences entre les conditions les situations et les besoins des femmes et des hommes dans l ensemble des politiques et des actions des pouvoirs publics Elle implique donc la
23. rentes Pour les femmes la situation se pr sente tout autrement Les t ches m nag res sont ex cut es titre gracieux sont obligatoires et font partie int grante du projet de r insertion sociale Il n y a ni libert de choix ni revenus compl mentaire en attendre Un troisi me constat porte sur les activit s propos es aux uns et aux autres Pour les hommes la t l vision la salle de sport et si 43 demande il y a un atelier de connaissance de soi Ils peuvent encore s investir et ou fr quenter la cafeteria sociale Les femmes outre les activit s m nag res et le soin aux enfants qui doivent tout de m me occuper une bonne partie de la journ e se voient proposer une panoplie d ateliers qui porte sur l criture la relaxation l estime et la connaissance de soi la ma trise de son corps tre bien dans la relation m re enfant Elles peuvent m me s inscrire dans un processus de formation professionnelle via l atelier magasin de seconde main Ce diff rentiel montre que les femmes sont davantage mobilis es et ou investies dans un projet de r insertion que les hommes Mais dans quel sens C est vident que la maternit et la responsabilit vis vis d enfants sont valoris es Est ce une opportunit ou une 44 DGCS MASPP contrainte pour ces personnes pr caris es Sans doute les deux Il n est pas possible de tirer de grandes conclusions de cette observation syst matique d un
24. socioculturels ou culturels sont dirig s par des hommes Dans l exercice m me du m tier ce que l on retrouve dans les r f rentiels de formation les fonctions de soins d coute d accueil caract ristiques des careworks sont minor s au profit des fonctions de leadership d encadrement de projet de gestion de comp tences technologiques comp tences g n ralement attribu es aux hommes et dans lesquelles ils se sentent l aise Les travaux men s sur le recrutement des animateurs et des animatrices montrent une grande attente d hommes dans la profession dans les comp tences sexu es que repr sentent le sport les musiques actuelles l informatique mais aussi l autorit n cessaire pour encadrer les gar ons difficiles On a tendance ainsi reproduire des sch mas pr con us en proposant aux gar ons et aux filles le mod le de l animateur viril et dominant dans l id e parfois explicite que les lieux d animation manqueraient d hommes pour les enfants ceux ci attendraient de la s curit d un couple animateur animatrice cens repr senter le couple parental Mais est ce bien une solution que d offrir de tels st r otypes sexu s aux enfants Est ce que cela ressemble toujours leur structure familiale Est ce qu ils s y retrouvent N a t on pas plut t besoin d ouvrir les activit s tous les enfants pour qu ils largissent leurs comp tences sociales faire chanter et danser les gar ons
25. soutien la parentalit Les auteur e s mentionnent un effet de genre au sein des acteurs du soutien la parentalit et de ses promoteurs compos s dans leur immense majorit de femmes En revanche dans leur revue des valuations internationales et nationales ils ne disent rien de l effet de genre au sein des b n ficiaires Bien qu il soit parfois question du b n fice qu en tirent les m res isol es l efficacit des actions est valu e au regard de leur capacit r soudre les conflits familiaux faciliter le d veloppement de liens dans tous les espaces de socialisation Elle n est pas valu e au regard de sa capacit reproduire ou d jouer les r les et les rapports de genre Compl mentaires de cette valuation de r cents travaux ont mis en vidence les biais de genre dans ces actions de soutien la parentalit Anne Sophie Vozari a soulign les ambivalences de l intervention sociale en direction des familles en observant les pratiques professionnelles d appui la parentalit au cours d une enqu te ethnographique men e pendant cinq mois dans un service de la Protection maternelle et infantile PMI centre n vralgique des politiques d accompagnement et de soutien des parents ainsi que de la pr vention de l enfance en danger Son travail prend appui sur les approches sociologiques du care et se situe au carrefour des sociologies du travail des rapports sociaux de sexe e
26. violence les femmes r pliquent par un appel tout f minin la discussion tandis que les hommes r pliquent par une rudesse toute masculine celles qui attendent la d monstration de leur aptitude au maternage Soit ils et elles se conforment aux canons genr s d une profession et les renforcent soit 7 CHEVAL Perrine et GUZNICZAK Bernard La mixit autour de la table Les Cahiers Dynamiques 2013 1 n 58 p 82 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social ils ou elles d rogent et ce faisant r affirment les st r otypes attach s leur sexe M me si les situations de double contrainte existent ces t moignages et leurs analyses montrent avant tout que l adaptation est un processus Ils mettent en lumi re l ouverture d un espace de n gociation qui fait bouger m me lentement les lignes R ciproquement l interrogation au prisme du genre du positionnement des professionnel le s d bouchent sur celle de leurs pratiques et sur la lecture qu ils et elles font des comportements des jeunes filles et jeunes gar ons encadr s Dans le dialogue entre professionnel le s ci dessus mentionn l une des ducatrices regrette que les quipes majoritairement compos es d hommes rep rent et d noncent les attitudes sexuellement provocantes des seules filles tandis qu il s av re difficile de leur faire admettre la r ciproque chez les gar ons J ai un exemple en t te
27. 2012 1968 2008 volution et prospective de la situation des femmes dans la soci t fran aise Pierrette Crozemarie Conseil Economique Social et Environnemental avis et rapport 2009 Ouvrages tudes Femmes sans abri Paris Etude du sans abrisme au prisme du genre Audrey Marcillat m moire de master 2 Dossier d tude n 170 de la CNAF f vrier 2014 126 p Le travail social aupr s des victimes d homophobie Fr d ric Gal Librairie Social RH novembre 2013 140 p Le travail social la recherche de nouveaux paradigmes In galit s sociales et environnementales Fran oise Tschopp Jo lle Libois Claudio Bolzman IES HETS juin 2013 192 p Social Protection Floors and gender equality A brief overview Lou Tessier Maya Stern Plaza Christina Behrendt Florence Bonnet Emmanuelle St Pierre Guilbault ESS Paper Serie SECSOC ESS 37 Organisation Internationale du Travail OIT Gen ve 2013 38 p 106 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Le care invisible Genre vuln rabilit et domination Na ma Hamrouni th se de doctorat Facult des tudes sup rieures et postdoctorales de l Universit de Montr al novembre 2012 D sunion et paternit Centre d analyse strat gique La note d analyse n 294 octobre 2012 Interventions sociales et empowerment Bernard Vallerie Editions L Harmattan 2012 192 p Le travail social ou l
28. 30 avril 2012 galit de genre et travail social V r na Keller Revue Quart Monde n 223 Femmes et hommes 2012 Le tabou de la violence conjugale chez les couples homosexuels Benjamin Billot slate fr 28 12 2012 An Intersectional Perspective in Social Work and Education Mart Busche Elli Scambor Olaf Stuve ERIS web journal 1 2012 2011 Genre travail et care l tat des travaux en France Helena Hirata Revista Latino americana de Estudos do Trabalho Ano 16 n 26 2011 p 37 56 L intervention sociale et la question ethnique Entre ethnicisation d professionnalisation et pacification Manuel Boucher et Mohamed Belqasmi revue Hommes amp Migrations n 1290 2011 2 page 22 32 Genre politiques sociales et citoyennet enjeux et recomposition B reng re Marques Pereira Roland Pfefferkorn introduction du Cahiers du Genre hors s rie 2011 F minit et f minisation du travail social Panorama Basse Normandie n 5 Observatoire r gional de l Economie Sociale et Solidaire de Basse Normandie juillet 2011 108 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Le travail social serait il l affaire de femmes Laeticia Darmon Revue Travail Social Actualit TSA mensuel n 24 juillet ao t 2011 p 15 22 Genre et travail social L analyse du genre pour d coder une r alit sociale Journ e d tude du 15 mars 2011 Muriel Lebarbier Kyrielle n 3
29. Elles se sentent plus l aise d tre avec une femme En plus d origine maghr bine ces premi res dimensions de la proximit dont les femmes seraient porteuses s ajoutent ainsi des crit res de proximit ethnique ou culturelle qui font des intervenantes minoritaires des figures id ales de l int gration Dans cette perspective c est donc aussi parfois au del d une proximit fond e sur l exp rience ou sur des comp tences relationnelles une proximit de la ressemblance qui est valoris e pour susciter la confiance et la parole des femmes cela contribue assigner ces intervenantes des r les professionnels d coulant de leur statut de femme minoritaire que ce soit de mani re formelle pour les m diatrices culturelles ou les femmes relais ou informelle pour les animatrices ou les formatrices La proximit est donc fond e sur des repr sentations traditionnelles de genre selon lesquelles les femmes puisque reproductrices sont en soi pens es comme des relais de transmission culturelle et d identit Dorlin 2006 et des repr sentations ethnicisantes attribuant ces intervenantes des qualit s intrins ques ce qu elles sont ou repr sentent au trop proche Les d fauts de leurs qualit s La principale ambivalence r sultant de l attribution de comp tences ethniques genr es aux intervenantes minoritaires est que ces derni res peuvent tre soup onn es d avoir le
30. En 1908 la premi re cole ayant vocation former les travailleuses sociales voit le jour et en 1932 le premier dipl me officiel est tabli En int grant le nouveau champ du travail social les femmes acc dent une vie professionnelle dont elles taient g n ralement exclues Pour y parvenir elles s appuient sur les ressources li es l activit traditionnellement assign e aux femmes et plus particuli rement sur la maternit afin de se constituer un champ d action autonome Le concept de maternit sociale leur permet de transposer dans la sph re publique les qualit s qui leur taient naturellement attribu es amour douceur don vocation empathie abn gation et sacrifice 18 DGCS MASPP CCDans le travail social domine l id e que l action rel ve d un savoir faire social qui peut se r sumer un savoir tre femme pour ne pas dire un savoir tre m re J M Bessin aux m tiers du social Les m tiers du travail sont donc historiquement et socialement assign s du c t des femmes qui l on pr te des qualit s intrins ques comp tences inn es li es au sexe de sollicitude d attention l autre de disponibilit de pr sence sociale d assistance autrui d coute et de bienveillance S occuper des autres est con u comme une prolongation du travail domestique f minin En s cartant de la tradition charitable et religieuse de assistance les hommes
31. Hainaut Coline CARDI ma tresse de conf rences en sociologie l universit Paris 8 et chercheuse au CRESPA CSU Marie Th r se COENEN historienne Universit catholique de Louvain Facult ouverte de politique conomique et sociale FOPES Denyse COTE professeure titulaire au d partement de travail social et des sciences sociales de l Universit du Qu bec en Outaouais UQO Institut de recherches et d tudes f minines Directrice de Observatoire sur le d veloppement r gional et l analyse diff renci e selon les sexes DR GAND Jean Martin DESLAURIERS professeur l Universit d Ottawa ancien travailleur social Anne EYDOUX conomiste chercheuse au Centre d tudes de l emploi et ma tre de conf rences l Universit Rennes 2 Annie FOUCHER Repr sentante de l Association Nationale des Directeurs d Action Sociale et de Sant des Conseils G n raux ANDASS Loire Atlantique Isabelle FRECHON socio d mographe charg e de recherche INED CNRS Bernard FUSELIER professeur de sociologie l Universit catholique de Louvain UCL Membre du Comit scientifique permanent de l Association Internationale pour la Formation la Recherche et l Intervention Sociale 104 DGCS MASPP Liste des personnes ayant particip aux travaux du Groupe Partage Fr d ric GAL Directeur g n ral de l association Le Refuge Carole GILLES HEZON travailleuse sociale en CHRS Sophie JACQUOT politologue
32. J nsson Sophie Odena et Magnus Ring avec la collaboration de Francesca Petrella Le genre dans l valuation des politiques publiques opportunit s et limites Isabelle Cecchini Catherine Fallon Pourquoi choisir le genre pour saisir les transformations contemporaines de l action publique L exemple des politiques sociales Cl mence Ledoux 10 Congr s de l Association fran aise de Science Politique AFSP Genre et politiques publiques de la d couverte mutuelle au dialogue Grenoble 2009 Rapports sociaux de sexe comme mod le en mergence dans le travail social Enjeux et contraintes dans la transmission et mise en pratique d une th orie Clotilde Palazzo Crettol Congr s Hammamet 2009 Atelier 1 2 Perspective de genre et intervention sociale Association Internationale pour la Formation la Recherche et l intervention Sociale AIFRIS Le travail social l preuve des transformations des politiques sociales Pierre Reman 2eme Congr s international des formateurs en travail social et des professionnels francophones de l intervention sociale Namur Belgique 3 7 juillet 2007 Les r alit s masculines comprendre et intervenir Sous la direction de Jocelyn Lindsay Sacha Genest Dufault Actes du colloque du 8 mai 2007 Trois Rivi res dans le cadre du 75 congr s de l ACFAS L intervention f ministe intersectionnelle un nouveau cadre d analyse et d intervention pour r pondre aux besoins pluriel
33. Journal d information sur la recherche en travail social en Basse Normandie juin 2011 p 13 17 La pratique du service social dans la collectivit Cyndi Hall CASW ACTS Association canadienne du travail social 8 avril 2011 Peut il exister un travail social communautaire en France Jean Claude Sommaire revue Territoires f vrier 2011 p 40 42 2010 Impact du genre dans la relation d aide le care est il une affaire de femmes Fran oise Claude Revue La pens e et les Hommes n 77 Bruxelles 2010 Action publique et rapports de genre Sandrine Dauphin Revue de l OFCE n 114 juillet 2010 p 265 289 L approche par le genre un autre regard sur les politiques publiques Herv Dagand ETD juin 2010 Politiques publiques et genre Sophie Jacquot et Amy G Mazur in Laurie Boussaguet et al Dictionnaire des politiques publiques Presses de Sciences Po 2010 p 460 469 2009 In galit s de genre en protection de l enfance St phanie Boujut Isabelle Frechon Dossier Genre et protection sociale Revue de droit sanitaire et social n 6 2009 nov d c 2009 p 1003 1015 Le travail social de quoi parle t on Sandrine Dauphin Informations sociales 2009 2 n 152 p 8 10 Le travail social l preuve d un environnement institutionnel en recomposition Robert Lafore Informations sociales 2009 2 n 152 p 14 22 Contrepoint sur les traces du travail social une nouvelle piste Pie
34. Les hommes au contraire sont renvoy s par leurs coll gues femmes leur masculinit voire au st r otype de la masculinit savoir la virilit Comme le rel ve Fanny Zanferrari ce constat est particuli rement flagrant et fr quemment observable lorsqu il s agit d accueillir un usager qui s exprime de fa on agressive voire violente Les femmes font syst matiquement appel leur coll gue masculin comme si le seul fait d tre un homme suffisait pour g rer la situation leur conf rait une autorit Dans ce cas on peut dire que les femmes naturalisent les comp tences des hommes Les femmes associent autorit et masculinit et contribuent parce qu elles les ont int rioris reproduire les st r otypes de sexe En allant un peu plus loin on peut dire aussi qu elles instaurent une division du travail horizontale La mixit refus e Le discours pr nant la mixit et l ouverture des m tiers du social aux hommes se heurtent l existence de st r otypes et de suspicions envers ces derniers notamment dans le secteur de la petite enfance Dans son tude sur la vie quotidienne en cr che G Cresson cherche comprendre par un d tour historique ce qui a pu mener un monopole f minin des m tiers de la petite enfance Elle rappelle en s appuyant sur les travaux de C Bouve qu au XIX si cle le travail en cr che tait encore interdit aux hommes Aujourd hui p s
35. Nationale des Assistants de Services Sociaux l usage du masculin dit g n rique est la r gle Qu il s agisse du code de d ontologie de la profession des annonces de colloque ou des actualit s il est syst matiquement question de l assistant de service social des assistants de services sociaux et de la profession d assistant de service social Il faut passer en revue bon nombre de sites et de publications pour trouver une occurrence au f minin de ce nom de m tier d signant plus de 9 fois sur 10 des femmes Dans les ASH la recension du t moignage d une professionnelle renoue avec le f minin Intitul Serial social Confessions d une assistante sociale l ouvrage donne voir la r alit du m tier une assistante sociale n est pas une vieille fille blas e capable de d nicher un appartement ce n est pas non plus une 27 personne qui dilapide l argent du contribuable pour entretenir des hordes d assist s Non c est une professionnelle trop souvent une femme d bord e les traits fatigu s et les cheveux d coiff s qui coute mais ne donne jamais la r ponse attendue pendant des jours des mois voire des ann es Enracin dans le v cu l ouvrage met n cessairement en sc ne des femmes Au del de l auteure la figure de l assistante sociale est f minine Appel aux candidatures masculines l usage massif du masculin est en total contraste avec la d mographie de la profession Il
36. Un gar on qui se baladait devant nous il bombait son torse nu a a t un probl me qu on a relev r guli rement en r union et il a fallu quand m me un petit moment pour que les ducateurs comprennent que cela pouvait nous g ner Le fait que l quipe enti re soit contre ce comportement a permis de r guler les choses De la construction identitaire des professionnels la lecture et la prise en charge des comportements des usagers les st r otypes de genre s articulent les uns aux autres et se renforcent En mettant en lumi re les st r otypes qui assignent les femmes et les hommes des t ches et des m tiers diff rents on ne vise pas remplacer les hommes par des femmes les valeurs masculines par des valeurs f minines et r ciproquement La lutte contre les st r otypes a pour objectif d apprendre poser un regard neuf sur les personnes et les situations pour questionner et r valuer les pratiques des professionnel le s dans toutes leurs dimensions La pr gnance de ces repr sentations du genre se retrouve jusque dans l organisation du travail des quipes o les hommes sont 28 CHEVAL Perrine et GUZNICZAK Bernard op cit p 78 D C C Ss Hihi DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE plus volontiers assign s des r les dits masculins autorit loi alors que les femmes sont assign es aux fonctions de soin du corps de r confort d hygi ne le care
37. Vers un accompagnement social sp cifique Face aux difficult s inh rentes l accueil du public homosexuel dans les centres d h bergement le Refuge propose notamment un h bergement 75 temporaire des jeunes majeur e s avec un accompagnement psychologique et social en parall le L accompagnement que propose Le Refuge permet aux jeunes d tre accueilli e s sans parole jugeante envers eux Cette exigence implique que les accompagnateurs et accompagnatrices soient sensibilis e s aux questions LGBT Lesbiennes Gays Bisexuel le s Transgenres auquel on pourrait ajouter IQ pour intersexu e et queer pour susciter le degr de confiance n cessaire l activit du travailleur ou de la travailleuse social e Une telle attitude consiste ne pas faire preuve de stigmatisation tenir compte de l homophobie interioris e par les jeunes ce qui implique que nombre d entre eux ont du mal prononcer le mot homosexuellle lutter contre la solitude etc Afin de mettre en uvre un accompagnement social et ducatif adapt tous les travailleurs ou travailleuses sociaux du Refuge sont des conseillers en conomie sociale et familiale CESF Les b n voles du Refuge sont aussi form e s 3 th matiques principales l coute d abord les IST MST ensuite afin de d velopper une parole clair e et une r ponse en termes de pr vention mais aussi l adolescence l homophobie et la prise de risqu
38. Violences faites aux femmes d finir et analyser p 58 pour mieux intervenir 39 Quand l intervention sociale perp tue les rapports de genre St r otypes sexu s et intervention sociale Pour analyser l intervention sociale aupr s des publics en termes de genre il est n cessaire de s int resser tout la fois aux repr sentations aux discours et aux pratiques des intervenants sociaux et de relever les ventuels d calages entre le voir le dire et le faire L intervention sociale appara t comme un espace de reproduction des normes genr es qui amplifie la division sexu e des r les sociaux en diffusant une conception st r otyp e des attendus selon le sexe et des st r otypes h t ro normatifs Les illustrations prises dans les quatre champs de la protection de l enfance de l animation socio culturelle du sans abrisme et de la petite enfance en t moignent Il n est sans doute pas inutile de se rappeler que le mot st r otype vient du vocabulaire de l imprimerie Il d signe les clich s m talliques en relief qui permettaient de reproduire l identique l infini des caract res typographiques par exemple Int gr au vocabulaire des sciences sociales il voque ces mod les qui fa onnent les identit s de genre et concourent la reproduction d un ordre social fig fond sur l immuable valence diff rentielle des sexes cf encadr Les st r otypes de genre de quoi parl
39. affirmation fr quente de la similitude des capacit s et des comp tences f minines et masculines peut tre lue comme universaliste Elle ouvre la voie une autre fa on de penser l galit et la mixit en termes d assouplissement des assignations identitaires de genre et des espaces des statuts et des pratiques qui leur sont associ s une fa on au fond plus ouverte d interpr ter la masculinit et la f minit l inverse la r currence des r sistances masculines la f minisation des univers professionnels masculins r v le la crainte de la plasticit voire de l indiff renciation des identifications sexu es Enfin la promotion de l galit des sexes prend souvent la forme d interpr tations diff rentialistes des exp riences non traditionnelles l inversion des positions masculines et f minines est alors pr sent e comme aboutissant un apport de qualit s masculines dans les positions f minines et de qualit s f minines dans des positions masculines Dans ce cas on ne note pas de vrai changement dans la d finition de la masculinit et de la f minit mais seulement un changement dans la d finition des positions et dans leurs attributs On a affaire une mixit de compl mentarit qui reformule le genre sans toucher ses fondements 122 GUICHARD CLAUDIC Yvonne KERGOAT Dani le et VILBROD dir 2008 op cit 13 Ibidem Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau
40. ans o 60 des hommes sont actifs contre seulement 47 des femmes Sans entrer dans le d tail que ce soit en termes de qualification ou de qualit de l emploi les in galit s se creusent pour les femmes en situation de handicap Ainsi parmi les personnes b n ficiant d une reconnaissance administrative 6 ont un emploi de cadre contre 18 dans la population totale ce pourcentage tombe 1 pour les femmes handicap es contre 14 pour les femmes en emploi De m me le travail temps partiel est nettement plus fr quent parmi les personnes reconnues handicap es 47 des femmes contre 31 dans l ensemble des femmes en emploi et 16 des hommes contre 7 dans l ensemble des hommes en emploi ne travaillent pas temps complet 7 Le m me constat peut tre fait dans le champ du sport en 2009 le nombre de licenci s masculins de handisport tait 2 3 fois sup rieur celui des licenci es Ces chiffres interrogent bien entendu toute la cha ne des institutions et des acteurs de l ducation l insertion professionnelle en passant par l orientation et la formation professionnelles Ils interrogent les repr sentations des professionnels avec lesquels toutes les tapes les jeunes filles puis les femmes ont t en contact Ici on peut en se fondant sur les travaux r alis s sur la politique familiale et les politiques de lutte contre l exclusion faire l hypoth se que le handicap comme la pr
41. ao s H sit tille Education sp cialis e g A E _ e g grands fr resn Educateur triceldejeunesenfants Z 5 Politique de laville Pr vention o z Dipl me d Etat de la jeunesse de l ducation nopulaire et des sports DEJEPS Etablissements d h bergement pour personnes g es EHPA Historiquement la professionnalisation de l action sociale s est faite par la construction successive d un ensemble de professions avec des histoires et des pratiques diff renci es qui se sont regroup es sous l appellation g n rique de travail social Quatre grands domaines du travail social apparus des moments distincts sont habituellement utilis s pour d crire le travail social celui de l aide et de l assistance celui de l ducation sp cialis e celui de l animation et celui de l accueil domicile Pour autant il est difficile de consid rer qu il s agit d un groupe professionnel unifi D C C Ss Hihi DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE Lorsqu on voque les m tiers du social on fait r f rence aux m tiers du travail social lesquels correspondent aux 14 dipl mes d Etat r gis par le code de l action sociale et des familles Il existe 5 dipl mes de niveau bac ou infra bac 4 dipl mes accessibles apr s le bac et 5 dipl mes qui exigent des tudes sup rieures pour leur obtention Les formations qui pr parent ces dipl mes sont tr s professionnalis es Les di
42. aussi innovantes ils t moigneront de l ambition de notre direction de r fl chir en termes strat giques et prospectifs l avenir des politiques sociales Je remercie tous les membres du groupe PARTAGE pour leur investissement et leur implication dans cette d marche Sabine Fourcade Directrice g n rale de la coh sion sociale D C C Ss Hihi DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE 3 SOMMAIRE Editorial 3 Conjuguer efficacit cr ativit et innovation Sabine Fourcade Directrice g n rale de la coh sion sociale Avant propos 6 Une d marche prospective dans la conduite des politiques sociales Christophe Fourel chef de la Massp Les membres du groupe PARTAGE 8 Genre et travail social de quoi parle t on 9 Genre sexe rapports sociaux de sexe Travail ou intervention sociale Partie 1 Comprendre la division sexu e du travail social 17 Des assignations sexu es aux m tiers du social L intervention sociale au f minin L encadrement au masculin Partie 2 Passer l intervention sociale au crible du genre 39 Quand l intervention sociale perp tue les rapports de genre Persistance de la division des r les parentaux dans la petite enfance Le soutien la parentalit nouvelle forme de contr le genr Reproduction des st r otypes sexu s en protection de l enfance Les sans abris neutralit de la prise en charge invisibilit des femmes Violences faites aux femmes d fini
43. carit joue un r le plus discriminant pour les femmes On se r signerait plus l inactivit des femmes handicap es qu celle des hommes et de fa on g n rale leur exclusion de toutes les dimensions de la sph re publique Les chiffres sont importants car ils d terminent la reconnaissance et la prise en compte des revendications Depuis quelques ann es le d bat sur la sexualit des personnes en situation de handicap a soulev beaucoup de pol miques Il est int ressant car au sein de la population des personnes handicap es il divise selon un clivage sexu et aussi parce qu il se concr tise par des revendications dans le champ du travail social Documentaires tribunes colloques et revendications ont depuis quelques ann es attir l attention sur la n cessaire reconnaissance des besoins affectifs et sexuels des personnes en situation de handicap et sur les difficult s de la DARES INSEE L acc s l emploi des personnes handicap es en 2011 DARES analyses octobre 2013 n 066 p 7 68 DGCS MASPP Le m me constat peut tre fait dans le champ du sport en 2009 ieur permettrait de le nombre de licenci s masculins de handisport tait 2 3 fois sup rieur celui des licenci es De fa on moins prise en charge de l information voire de l assistance la vie sexuelle et affective Le d bat s est focalis sur la cr ation du m tier d assistant e sexuel le Des as
44. champ fran ais des tudes sur le genre au cours des dix derni res ann es avec quelques d cennies de d calage avec le monde anglophone et notamment am ricain c est l id e que les rapports de genre sont toujours imbriqu s dans d autres rapports de pouvoir Cette dimension du genre qu on appelle couramment intersectionnalit depuis un article fondateur de la juriste am ricaine Kimberle Crenshaw s est impos e sous l effet de luttes internes au mouvement et au champ des tudes f ministes dans les ann es 1970 aux tats Unis les militantes et th oriciennes africaines am ricaines du Black feminism ont d nonc le caract re homog n isant et excluant de th ories f ministes forg es l aune des exp riences des femmes blanches h t rosexuelles de classes moyennes et sup rieures Elles ont mis en exergue les rapports de pouvoir entre femmes et la multiplicit des formes d exp rience du sexisme sous l effet combin du racisme de la domination de classe et de l h t rosexisme ouvrant la voie un champ d analyse extr mement riche Ces quatre dimensions du genre ne sont pas syst matiquement reconnues par toute s celles et ceux qui utilisent ce terme dans leurs recherches Au cours des derni res ann es le vocable du genre s est diffus dans le monde acad mique en France sans n cessairement transporter l h ritage du corpus de recherches dont il est issu Il est parfois mobilis comme u
45. crainte de la reproduction de la maltraitance Toutefois les chercheuses se demandent si les intervenants professionnels ne stigmatisent pas les relations entre les deux sexes en les focalisant sur la maltraitance au lieu de travailler sur l apprentissage de relations apais es entre filles et gar ons Motifs d entr e selon le sexe 53 Les sans abris neutralit de la prise en charge Au del de la r alit des hommes et des femmes il y a une repr sentation sociale du sans abri Masculine cette repr sentation rend invisibles les femmes qui se retrouvent de plus en plus nombreuses la rue C est le constat argument que dresse Audrey Marcillat dans un r cent travail de recherche prim par la Caisse nationale d allocations familiales En chaussant les lunettes du genre la chercheuse a port un regard neuf sur les travaux r alis s jusqu ici sur les sans abri Elle a soulign labsence d int r t pour la population f minine Parfois pr sentes en tant qu enqu t es sans l ment sp cifique sur leur situation ou tout simplement absentes sans mention de l tude exclusive des hommes les femmes sont rejet es hors des savoirs autour du sans abrisme Pourtant les femmes repr sentent 34 9 des personnes sans logement personnel soit une proportion suffisamment importante pour s interroger sur leur pr sence dans la rue leurs caract ristiques En dehors de deux travaux po
46. d velopper les initiatives locales et les bonnes pratiques concernant les violences ainsi que de d finir et coordonner la mise en uvre de plan de lutte contre la traite des tres humains de couples h t rosexuels ou homosexuels o Ces violences puisent leur origine dans le syst me de domination masculine patriarcal qui assigne historiquement aux femmes et aux hommes deux r les diff renci s et hi rarchis s La terminologie violences faites aux femmes fait r f rence ces situations largement majoritaires de violences s exer ant selon ce sch ma de domination masculine On observe toutefois des cas de violences au sein les victimes et auteurs sont indiff remment hommes ou femmes mais rejouent le sch ma classique de domination Le terme de violences de genre recouvre la totalit de ces r alit s Il implique par cons quent de reconna tre l existence d une domination masculine patriarcale s exer ant tr s majoritairement des hommes vers les femmes mais s inversant parfois l int rieur de certains couples 59 L intervention du travail social concernant les violences faites aux femmes se d roule dans un spectre tr s large d action allant du primo accueil l h bergement l coute l accompagnement ou l insertion professionnelle Elle peut s adresser aux trois publics concern s par les violences savoir la victime l auteur et l ventuel t moin des violences s
47. d emploi et les trajectoires des AMP Observatoire de la branche sanitaire sociale et m dico sociale priv e but non lucratif 2013 g Le regard intersectionnel Les professionnelles issues de l immigration Les intervenantes sociales minoritaires une mission de proximit ambivalente Du plus proche La proximit est per ue par les acteurs et actrices de l intervention sociale comme une comp tence relevant de la qualit de la relation de l empathie et de la compr hension des publics vuln rables et ce d autant plus pour un public cible de femmes migrantes ou immigr es ces derni res ont tendance tre consid r es comme tout particuli rement difficiles d acc s isol es et vuln rables des in galit s et des violences de genre attribu es leurs traditions culturelles ou religieuses leur famille ou leur communaut Outre le fait que soient valoris es des comp tences relationnelles consid r es comme f minines dans l acc s ce public c est plus g n ralement le fait d tre une femme qui est pens comme une condition d accompagnement des femmes migrantes immigr es Comme l expliquait un formateur dipl m de fran ais langues trang res FLE 35 ans Les femmes maghr bines surtout celles d un certain ge elles vont se sentir plus l aise avec Zhora ou avec Fatima parce que ce sont des femmes Tu vois moi quand elles me voient je suis un homme a bloque
48. de admis que ce sont les prestations et non les b n ficiaires eux m mes qui sont comptabilis s Il existe n anmoins un d nombrement pr cis des allocataires de chacune des prestations concern es prise individuellement Ainsi est connu le nombre de b n ficiaires de l APA de la PCH de l ASE ou encore du RSA Toutes ces statistiques ou presque sont galement disponibles avec des crit res de genre permettant d identifier notamment le ratio d hommes et de femmes dans les dispositifs Cette premi re approche organique exclut au demeurant au moins un public qui doit tre identifi celui des ch meurs Si tous les ch meurs ne sont pas proprement parler un public du social nombre de ch meurs connaissent toutefois des difficult s sociales surtout apr s une longue p riode d inactivit Or le nombre de ch meurs a tr s fortement augment depuis quelques ann es Enfin une derni re approche pourrait permettre d identifier parmi les publics du social les personnes les plus pr caires et bien souvent les plus marginalis es C est l approche par les minima sociaux Si ces dispositifs qui n ont pas d assise juridique commune bien qu ils r pondent tous aux principes fondamentaux de l aide sociale sont au nombre de 9 quatre d entre eux rassemblent 96 des allocataires et plus encore des d penses le RSA fusion de l allocation parent isol API et du revenu minimum d insertion RMI l allocatio
49. de politiques d activation des usagers empowerment et de dispositifs de veille et de soutien des personnes les plus vuln rables care conduit une individualisation plus prononc e de la relation d aide et invite le professionnel trouver des r ponses adapt es la singularit des situations le renforcement de la logique de gestion et de contr le exige la standardisation des pratiques professionnelles Le travailleur social se trouve alors pris en tenaille entre le temps prescrit par ses dirigeants pour les proc dures d accueil d coute et de suivi des personnes et le temps r el n cessaire son intervention Incalculable ce temps r el correspond au travail invisible inh rent toute pratique de prendre soin qui suppose de la disponibilit de l effacement de la pr sence etc autant de qualit s qu il est difficile de traduire en comp tences professionnelles L intervenant se doit de puiser dans ses propres ressources et de s impliquer personnellement pour s ajuster aux probl matiques rencontr es au risque d tre confront une charge motionnelle importante li e la difficult de tenir la relation d aide et que renforce la prise en charge r p t e d usagers r put s difficiles Dans ces situations le travailleur social est souvent en proie des questionnements thiques douloureux puisqu il est amen prendre des d cisions pour le bien des usagers et parfois contre leur volont pour lesquelles il n
50. dispositifs de t l protection et aussi celles ax es sur la mise en place de soins et de suivis divers en direction de l auteur Ces mesures de suivi peuvent tre assur es depuis le travail social Par exemple les stages de citoyennet comme alternative aux poursuites sont conduits habituellement par les SPIP dans le cadre de l obligation de soins ou parfois par le contr le judiciaire Il se peut que ces stages de citoyennet soient aussi mis en place comme une option groupale d obligation de soins pendant la mesure de contr le judiciaire La dur e et le programme sont plus ou moins ambitieux en fonction des moyens mis disposition de l quipe locale Le contenu des stages traite la plupart du temps de la d signation des actes de violences du d ni de la repr sentation de la femme et des liens de d pendance avec elle puis de la relation entre actes et affects De plus le rappel la loi est essentiel Comme le pr cise la Charte de la FNACAV L auteur est responsable de ses actes aux termes de la loi Le groupe de responsabilisation du Val d Oise d ploie un travail partenarial original avec l association Du c t des femmes le Centre d H bergement et de R insertion Sociale CHRS Esp rer 95 et le SPIP 95 Le programme d bute par un entretien individuel suivent ensuite sept s ances avec un e sociologue et un e psychologue d une heure et demie avec un groupe de 10 personnes raison d une fois par semaine enfin
51. dite historique s est modifi e et s est traduite par l apparition de nouveaux m tiers souvent regroup s sous la d nomination d intervenants sociaux N de ce contexte un ensemble mouvant de professionnels ou de personnes en voie de professionnalisation s est constitu aux marges du travail social Comme dans tout champ professionnel en construction les emplois sont peu codifi s et les intitul s de poste divers conseiller professionnel r f rent formateur jeune charg s d insertion m diateur agent de d veloppement conomique et social De m me les parcours de ces nouveaux intervenants se caract risent par l h t rog n it certains s appuient sur des tudes universitaires g n rales d autres sur un parcours militant d autres enfin sur des dispositions acquises par impr gnation familiale ou de quartier L intervention sociale tend situer la relation d aide du c t de la proximit du quotidien Mais il reste cependant des crit res tr s g n raux qui ne permettent gu re de distinguer intervenants sociaux des travailleurs sociaux Un des crit res rep r s est l existence d une qualification valid e La pratique exige une expertise et sa l gitimit repose sur la qualification Parce qu ils ont une qualification qu ils sont labellis s par un dipl me les travailleurs sociaux se distinguent des intervenants sociaux Ainsi 14 dipl mes de travail social sont tous construits su
52. du handicap les hommes d ge actif sont surrepr sent s tandis que les femmes les personnes g es et les plus jeunes y sont sous repr sent s Attest par les statistiques de l INSEE ce constat est interrog par les experts Ils se demandent si l institution ne serait plus encline reconna tre un handicap parmi la population de ceux qui constituent les actifs les plus l gitimes les hommes entre 15 et 64 ans Les femmes repr sentent 54 des personnes handicap es au sens large mais seulement 45 des personnes b n ficiant d une reconnaissance administrative de leur handicap Ce chiffre invite se pencher sur les in galit s surrepr sent s tandis que les femmes hommes qui traversent cette population d savantag e de tant de points de vue repr sent s Femmes en situation de handicap femmes doublement discrimin es Alors que la reconnaissance administrative permet de b n ficier de l obligation d emploi de travailleurs handicap s OETH les personnes en situation de handicap demeurent loign es du march du travail et parmi elles les femmes semblent frapp es d une double discrimination Parmi la population en ge de travailler ayant un handicap reconnu ou d fini au sens large les femmes sont syst matiquement moins actives que les hommes A tous les ges leur taux d activit est inf rieur celui des hommes L cart le plus grand est de 13 points dans la tranche d ge 40 49
53. en question places et postures des intervenantes sociales minoritaires Marion Manier revue Nouvelles Questions F minines vol 32 n 1 ditions Antipodes 2013 p 14 27 Cause des femmes vs cause des minorit s tensions autour de la question des femmes de l immigration dans l action publique fran aise Marion Manier Revue europ enne des migrations internationales vol 29 n 4 2013 Revue de la litt rature femmes et addictions Serge Escots Guillaume Suderie F d ration Addiction janvier 2013 2012 Genre et protection sociale Regards sur la r gulation de l aide domicile Fagnani J et Thibault F coord Revue fran aise des affaires sociales 2012 2 n 2 3 La Documentation Fran aise Pr sentation du dossier Jeanne Fagnani et Florence Thibault in Genre et protection sociale Revue fran aise des affaires sociales 2012 2 n 2 3 p 5 11 Du RMI et de l API au RSA les droits sociaux des femmes l preuve des politiques d activation des allocataires de minima sociaux Anne Eydoux in Genre et protection sociale Revue fran aise des affaires sociales 2012 2 n 2 3 p 73 93 Le genre des tats providence maternalisme et familialisme en France et au Canada Yolande Cohen in Genre et protection sociale Revue fran aise des affaires sociales 2012 2 n 2 3 p 32 52 Enjeux et d fis de l intersectionnalit Entretien avec Sirma Bilge Fanny Gallot and Sirma Bilge Contretemps
54. encourager les filles dans les activit s sportives et apprennent vivre ensemble dans la mixit N est ce pas comme cela qu on pourrait viter le d crochage des filles et d un certain nombre de gar ons qui ne ressemblent pas aux standards sexu s Propos recueillis par Claudie BAUDINO amp Jeanne REIG MASSP CS ii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE S adapter aux nouveaux publics d velopper de nouvelles pratiques L accompagnement social entre manag rialisation activation et empowerment Ce d fi est important puisque l accompagnement est confront d une part une h t rog n it croissante des publics et d autre part un ph nom ne de manag rialisation qui comprime son temps d intervention aupr s des publics Les travailleurs sociaux sont confront s depuis de nombreuses ann es la mont e des politiques dites d activation et aux effets de l tat social actif De nouveaux concepts rationalisation efficacit gouvernance etc ont fait leur entr e dans l univers du travail social au point que certains parlent de manag rialisation du social L accompagnement est devenu mesurable quantifiable Les travailleurs sociaux somm s de prouver leur efficacit astreints de plus en plus fr quemment une obligation de r sultat voient ainsi dans ces mesures la possibilit de faire tat de leur travail longtemps arc bout es sur des valeurs humanistes les
55. et int gre une dimension ducative l ments parfois absents des dispositifs Toutefois des amorces de prises de conscience ou d introspection sont envisageables travers diff rents m canismes Il existe plusieurs outils pour valuer cette ventuelle sensibilisation des auteurs Par exemple l quipe d Exp sito et Ruiz 2010 utilise diff rents questionnaires export s majoritairement des Etats Unis et du Canada ou cr es par eux m mes Une autre chelle d valuation repose sur le taux de r cidive qui varie sensiblement en fonction des groupes mais qui est habituellement satisfaisante Il semble important de signaler qu une mesure du taux de r cidive satisfaisant en cas de violences conjugales doit s tablir quatre ann es apr s le comportement violent pour lequel l auteur a t poursuivi Exp sito et Ruiz 2010 signalent qu apr s ces quatre ans la r cidive de ceux qui ont suivi les programmes se situe globalement entre 15 et 20 alors que le taux monte jusqu 40 70 pour ceux qui ne les ont pas suivis ou qui les ont abandonn s en cours de route dd Source MERITA BLAT M WIELHORSKI N 2012 Comportements violents en milieu clos le cas des auteurs de violences conjugales in Archives de philosophie et du droit SEVE R dir Le droit et les sciences de l esprit Ed Dalloz tome 55 d cembre 2012 p 35 61 88 NT 3 gt 2 AT Les questionnaires utilis s sont les suivants
56. et r alis des entretiens avec dix gar ons et dix filles qui suivaient alors la formation Il a relev une profonde contradiction entre l id alisation de la pr sence masculine dans les cr ches et la r alit de l arriv e de ces hommes dans ces m tiers qui demeure tr s marginale Les jeunes hommes qu il a interrog s affirment le plus souvent qu au moment de l entretien permettant d int grer la formation d EJE il leur faut tre plus clair sur leur projet professionnel et sur leurs motivations comme si finalement ils avaient besoin de justifier plus que les femmes ce d sir de travailler en cr che N Murcier note que la plupart de ces jeunes hommes et m me certaines jeunes femmes affirment que la formation est parfois plus difficile int grer pour les hommes Il montre que les qualit s attendues se r f rent des aptitudes que les filles ont pu plus facilement d velopper du fait de leur socialisation L auteur fait donc le constat d une possible discrimination des hommes au sein des formations des Educateurs de Jeunes Enfants La quasi absence des hommes dans les lieux d accueil de la petite enfance s explique donc en amont par leur faible repr sentation dans les parcours de formation et par une orientation diff renci e au moment de leur adolescence en fonction des sexes Il subsiste des st r otypes selon lesquels finalement une femme s mancipe en adoptant les mod les masculins tandis qu au con
57. exclusivement f minin adoptent des fonctionnements qui confortent une id ologie traditionnelle des r les parentaux laquelle est int rioris e par les parents eux m mes Dans les cr ches par exemple en cas de petite maladie de l enfant l institution pr vient de mani re quasi syst matique la m re m me quand le p re travaille proximit ou qu il est au ch mage Actuellement davantage de p res s impliquent et fr quentent le mode de garde m me si statistiquement les m res assument davantage cette t che Cependant ceux ci restent peu accueillis par les professionnelles de la petite enfance Les p res on ne les voit jamais ou peu Mais quand ils s impliquent il y a toujours ce rappel la m re Vous direz votre femme que comme s ils n taient pas des interlocuteurs part enti re ceux qui les professionnelles d sirent s adresser Lors des transmissions c est vrai que les professionnelles s adressent toujours aux m res m me quand c est le p re qui vient chercher son enfant t moignent des ducatrices de jeunes enfants Ainsi nombre de professionnelles disqualifient les p res au sein des institutions et survalorisent les m res Bl ss et Odena 2005 Chaplain et Custos Lucidi 2001 Alors que les services de garde sont th oriquement destin s permettre aux deux membres d un couple d exercer une activit professionnelle et assurer ainsi une ga
58. existe aucune r ponse pr con ue Et le genre dans tout a Nombre de ces preuves touchent des femmes peu qualifi es auxiliaires de vie aides soignantes maitresses de maison etc Les th ories f ministes ont en effet montr combien le travail du care r v lait les in galit s et les rapports de domination relatifs au travail d accompagnement des personnes vuln rables dans la mesure o il est d abord assur gratuitement par les femmes et que lorsqu il est professionnel il est occup massivement par des femmes souvent trang res d origine non europ enne de faible qualification En outre et cette caract ristique est aussi partag e par les personnels qualifi s le care n est que tr s faiblement reconnu pour tout le travail implicite d entretien des relations humaines qu il soutient C est pourquoi la dimension genr e du care ne doit pas se focaliser sur les seules questions d in galit au risque d oublier la dimension relationnelle contextuelle sensible et narrative de l aide Le care doit au contraire s imposer comme force critique de la domination celle du genre masculin sur le genre f minin de la technique sur la sensibilit des principes universels et formels de justice et du droit sur l attention et la sensibilit concr tes aux besoins contextualis s et personnalis s d autrui L enjeu n est pas de d valoriser le sensible au nom de sa pr tendue irrationalit mais d en faire une comp tence fondament
59. fruit du travail de l un de l autre ou des deux Au del des critiques qu elle a particuli rement contribu tayer la statisticienne Sophie Ponthieux propose de compl ter la mesure de la pauvret par le calcul d un taux de pauvret conomique Ce calcul repose sur le principe de l individualisation de la situation de chaque membre du m nage Il consid re comme pauvre tout individu dont le revenu d activit est inf rieur au seuil de pauvret Au fond il revient suivre le raisonnement suivant si un individu vivait seul de son revenu d activit serait il pauvre En 2005 15 des travailleurs ont un revenu d activit inf rieur au seuil de pauvret La pauvret conomique touche tr s in galement les deux sexes 22 des femmes contre 9 des hommes sont conomiquement pauvres Distinguer les ges pour r v ler le genre Les in galit s femmes hommes ne sont pas pleinement restitu es par les indicateurs courants de la pauvret Il faut d construire ces indicateurs ou encore les d cliner par classes d ge pour rendre visibles les effets de genre Ce n est pas le fait d tre une femme ou un homme qui pr dispose la pauvret en revanche ce sont les r les sociaux mod lent les parcours personnels et professionnels et exposent les individus la pr carit Dans la tranche des 25 34 ans le taux de pauvret des femmes est de 14 contre 10 5 pour celui des
60. genre f Autant dans les formations et les pratiques professionnelles que dans la plupart des travaux acad miques sur le sujet le genre constitue un angle mort du travail social Un tel d ni du genre trouve ses racines dans le d veloppement historique de ce secteur Au XIX TE si cle les hommes d Eglise organisent l assistance des pauvres en d l guant la bienfaisance aux dames patronnesses conform ment leur conception du f minin assimil des qualit s d coute d attention et de proximit En d pit du processus de professionnalisation du secteur au XX me si cle marqu par une prise de distance avec la charit chr tienne le travail social reste fond sur un sch ma genr binaire rationalit versus sentiments th orie versus pratique Ces pr misses expliquent aujourd hui la tr s forte f minisation des m tiers notamment ceux touchant la prise en charge des enfants et des personnes g es Une autre modalit historique du d ni du genre r side dans la mobilisation des savoirs psychologiques Perp tuant des conceptions st r otyp es du f minin et du masculin ces savoirs fournissent des outils directement applicables des situations individuelles n gligeant les contextes socio conomiques et les relations structurelles de domination L emprise de la psychologie et de la psychiatrie est particuli rement sensible dans le secteur de l enfance o les r les assign s au p re autorit et la m re pr
61. genre peuvent aussi tre crois es avec les diff rents motifs de discrimination le handicap l ge etc Cette interrogation a donn naissance un nouveau champ d investigation l intersectionnalit L approche intersectionnelle se focalise sur la construction des identit s multiples r sultant des formes plurielles de domination de classe d ge de race de sexe de sexualit Judith BUTLER 1990 Gender trouble ed fran aise 2005 Trouble dans le genre La D couverte La discrimination est un acte d lictuel qui consiste traiter diff remment des personnes ou des groupes sociaux en fonction d une ou de plusieurs caract ristiques ill gitimes La discrimination peut tre poursuivie dans trois domaines sp cifiques selon l article 225 2 du Code p nal emploi l entrave l activit conomique et l acc s aux biens et aux services publics et priv s logement ducation transport sant prestations sociales Il existe en France dix neuf crit res de discriminations tel qu nonc s par la loi du 1 mars 1994 modifi e en 2001 2002 2006 2008 et 2012 parmi lesquels on retrouve la discrimination en raison du sexe 10 DGCS MASPP L approche intersectionnelle se focalise sur la construction des identit s multiples r sultant des formes plurielles de domination de classe d ge de race de sexe de les sexualit etc etc Le Black feminism constitue l un des
62. la r flexion globalisants ils se pr tent peu une pens e diff renci e r p titifs ils sont repris l identique sans consid ration des circonstances et des r alit s plurielles uniformes au sein d un m me cadre de r f rence ils sont appel s varier selon la position des sujets et des groupes dans les rapports sociaux les contextes et les enjeux soulev s valuatifs ils sont rarement neutres et leurs effets peuvent tre difficilement positifs dans la n gociation des rapports sociaux de classe de race et de sexe St r otype versus pr jug Si le st r otype renvoie plus sp cifiquement une th orie implicite une id e toute faite sans rapport n cessairement avec la r alit objective partag e par un groupe au sujet de son propre groupe ou d un autre groupe les pr jug s se rapportent un jugement une attitude pr con ue ordinairement erron e et n gative concernant un aspect particulier d un individu d un milieu ou d un groupe A l inverse des pr jug s les st r otypes peuvent se construire sur une perception accept e a priori comme positive cette derni re n en constituant pas moins une r duction des singularit s et une g n ralisation abusive St r otype Pr jug Forme d expression du pr jug Englobe le st r otype Sans rapport avec la r alit objective Conceptuel Affectif Refl te une opinion Refl te un
63. le renforcer dans la mani re de concevoir l accompagnement et l organisation suivant le sexe Soucieuse de ne pas r ifier la cat gorie femmes sans abri cette analyse nous invite prendre en compte le genre dans toutes ses dimensions contraignantes pour les femmes comme pour les hommes 7 Audrey MARCILLAT op cit p 102 Audrey MARCILLAT op cit p 107 81 Audrey MARCILLAT op cit p 109 57 Violences faites aux femmes d finir et analyser pour mieux intervenir Si la prise en charge des violences faites aux femmes s est impos e jusqu devenir une priorit gouvernementale il est essentiel de comprendre que l efficacit des interventions aupr s des victimes d pend de la d finition et de l analyse faites de ces violences Les violences faites aux femmes englobent toutes les violences exerc es l encontre d une femme par un homme pour le fait d tre une femme que ce soit dans l espace priv du couple mais aussi dans l espace public milieu professionnel agressions dans la rue images sexistes dans les m dias etc Prot iformes les violences faites aux femmes violences au sein du couple violences sexuelles mutilations sexuelles f minines mariages forc s et prostitution se caract risent par leur ampleur et leur gravit Concernant plus sp cifiquement les violences au sein du couple elles se mat rialisent dans une relation priv e ou privil gi e pa
64. les hommes parmi l ensemble des salari s le temps partiel concerne pr s de 30 des femmes contre seulement 7 des hommes Le poids tr s important du temps partiel dans deux professions les aides domicile 59 de salari s temps partiel et les animateurs 50 de salari s temps partiel Pour ces deux professions ce niveau de temps partiel s explique notamment par la concentration des activit s sur des plages horaires restreintes temps p riscolaire pour les animateurs lever coucher et repas pour les aides domicile Pour les aides domicile il s explique galement par un fractionnement de la journ e de travail li aux trajets entre les diff rents b n ficiaires A structure par sexe identique et sans tenir compte de ces deux professions tr s sp cifiques le niveau de temps partiel est assez proche de la moyenne des salari s De m me que pour les autres professions on constate un cart important entre la situation des hommes celles des femmes nettement plus souvent temps partiel dans les professions sociales Le cas des professions de l aide domicile On compte plus de 5000000 aides domicile qui repr sentent environ 4 de l emploi f minin en France soit une femme salari e sur 25 Prises dans leur ensemble ces salari es disposent de conditions de travail singuli rement difficiles temps partiel tr s r pandu et subi temps partag entre plusieurs employeurs r mun rat
65. m diateurs sociaux femmes relais En 1988 la cr ation du RMI a mis en interaction des services sociaux classiques et l ensemble des acteurs du secteur de l insertion par conomique mouvement poursuivi avec la g n ralisation du RSA et l officialisation du r f rent unique Les politiques sociales se sont d ploy es dans des domaines nouveaux comme la m diation familiale et sociale la parentalit l immigration la lutte contre l illettrisme les services la personne l insertion par l activit conomique le d veloppement social local Ces dynamiques ont conduit des mutations profondes en termes de professionnalisation et de diversification des pratiques professionnelles D une logique historiquement centr e sur l aide la personne les travailleurs sociaux sont amen s conduire une intervention plus globale sur le milieu social quartiers communes et aussi 14 DGCS MASPP en lien avec le monde du travail pour favoriser l insertion professionnelle Par ailleurs l augmentation de postes d encadrement notamment dans les services sociaux d partementaux apr s la d centralisation davantage occup s par des titulaires de dipl mes de management droit sciences conomiques que par des professionnels issus des m tiers traditionnels du travail social ont conduit opposer un social d intervention et un social de gestion Ainsi depuis les ann es 1980 la configuration
66. m res comme les principales responsables des d sordres familiaux Dans les crits et les discours les logiques l uvre font du comportement des m res la cause principale de situations jug es probl matiques La m re est ainsi tour tour d sign e comme une figure disciplinaire et une figure discipliner En ce qui concerne la responsabilit de la m re deux situations principales se d gagent La premi re consiste d signer directement la m re comme responsable des d sordres familiaux c est son comportement qui est jug d viant Par exemple lorsque Daniel Vasseur un gar on de 13 ans d clare en s ance th rapeutique vouloir devenir Bill Gates on pr f re interroger les rapports conjugaux des parents plut t que d y voir un d sir d ascension sociale Daniel interrogerait ainsi la figure paternelle laquelle a du mal se faire une place dans le syst me familial et souffrirait de la place pr pond rante de la m re Cette derni re est ainsi rendue coupable dans tous les cas La seconde situation prend la forme d une accusation indirecte en cas de violences physiques et ou sexuelles du p re il arrive qu on reproche aux m res leur incapacit prot ger leurs enfants On pointe alors leur participation passive voire on suppose qu elles ont pu provoquer la violence Quelles sont selon vous les normes et les cat gories qui participent la construction de la figure de la mauvaise m re Tout d
67. ombre sur cette si belle vocation N oublions pas que derri re l enjeu de la reconnaissance professionnelle des qualifications du m tier d assistante maternelle le prix de ces qualifications est soulev Or les syst mes de salaire sont des syst mes de signes qui en utilisant le langage universel de la monnaie disent la visibilit et linvisibilit des comp tences leur l gitimit et au bout du compte la v rit des acteurs dans les rapports de force et la n gociation Daune Richard 2001 Dans un article intitul La professionnalisation inachev e des assistantes maternelles Fran ois Aball a avance hypoth se que la non professionnalisation des assistantes maternelles traduit une connivence des diff rents protagonistes maintenir une sorte de statu quo faisant de la garde domicile non une carri re professionnelle mais une carri re maternelle Des m tiers peu valoris s parce que f minins Ainsi les activit s du social sont assimil es des gestes relevant davantage d une nature f minine que d un processus de professionnalisation C est pourquoi pour tre l gitim s comme professionnels les travailleurs sociaux ont d rompre avec les id aux v hicul s par leur histoire et appr hender et renouveler leurs pratiques professionnelles partir d approches rationalistes et techniques qui excluent les dimensions sexu es voire motionnelles de la pratique Certai
68. p re aurait le choix de s investir plus ou moins fortement dans ses responsabilit s ducatives Il ressort des pratiques dans les cr ches l id e d un lien naturel entre la m re et l enfant Cette primaut affich e du r le maternel a particip et participe l assignation aux femmes de pourvoir de fa on quasi exclusive aux soins et l ducation des jeunes enfants La m re devient d s lors incontournable De cette construction sociale est n e la sur responsabilisation des m res et la d responsabilisation des p res Selon G rard Neyrand l effet a t triple tablir la dyade m re enfant comme toute puissante disqualifier la socialisation extra familiale et marginaliser les p res Cette observation est assez r v latrice de cette opposition syst matique largement r pandue dans la soci t et que r v le G Cresson entre les fonctions symboliques socialisation sexuation et autorit attach es au p re et les fonctions de maternage s curit affective soin au quotidien attach es la m re En faisant appel en permanence aux m res et en survalorisant le r le maternel les institutions d accueil de la petite enfance contribuent ainsi de fa on souvent impens e la reproduction de la division sexuelle des r les parentaux Malgr la progression du taux d activit f minin s occuper des jeunes enfants reste une pr rogative f minine c est l un des constats que font le
69. possible une coordination interminist rielle a t d clin e dans la strat gie nationale de pr vention de la d linquance pour la p riode 2014 2017 et le 4 plan interminist riel de pr vention et de lutte contre les violences faites aux femmes Ce AT plan met l accent sur la mobilisation de l ensemble de la soci t et de l ensemble des services publics concern s pour mieux pr venir ces violences d clinaison de diff rentes actions l cole l universit dans le sport dans l ducation populaire dans les m dias la publicit ainsi qu en mati re de formation des professionnels concern s et la protection des victimes de violences notamment par la poursuite de la plateforme t l phonique gratuite en direction des victimes le 3919 la g n ralisation en 2014 du t l phone d alerte pour les femmes en tr s grand danger le d ploiement des dispositifs mis en place en mati re d accueil d orientation et d accompagnement des femmes victimes de violences consolidation des lieux d accueils de jour pour les femmes victimes de violences au sein du couple des espaces de rencontre existants pour les enfants et poursuite du dispositif des r f rents pour les femmes victimes de violences au sein du couple l am lioration de la r ponse p nale aux auteurs de violences par la mise en place de stages de responsabilisation encore l exp rimentation des marches exploratoires des femmes afin de lutter con
70. pour la soci t toute enti re Dans une autre direction nous avons examin le travail social sous l angle des st r otypes de genre et celui des in galit s Nous nous sommes demand si les interventions sociales sont genr es avec quelles cons quences dans la prise en charge ou l absence de prise en charge de certains publics f minins et masculins En particulier nous avons tent de comprendre dans quelle mesure les injonctions faites aux publics f minins et masculins participent ou non d un contr le social diff renci selon le sexe la lumi re notamment des travaux de Coline Cardi Nous avons pass au prisme du genre les publics de l intervention sociale Les usager re s de l intervention sociale sont ils elles agi e s par des repr sentations ou des st r otypes de genre Comment ces repr sentations genr es jouent elles dans les demandes d aide ou au contraire les comportements de non recours les relations aux intervenant e s sociaux ales Comment l approche par genre permet elle de renouveler notre appr hension des publics invisibles pour l intervention sociale De m me nous avons regard les politiques sociales au prisme du genre Plusieurs interrogations ont alors aliment notre r flexion Au del des principes d galit de traitement qu elles sont cens es promouvoir les politiques sociales ne seraient elles pas fa onn es par des st r otypes de genre La sexuation des statistiques publiques
71. profession au moment de sa professionnalisation Comment expliquer l int r t r cent des hommes pour la profession L arriv e d hommes assistants familiaux va t elle infl chir les positionnements professionnels et en modifier les repr sentations Pour r pondre ces premi res questions les chercheuses ont cherch si les professionnel les partageaient une m me repr sentation du m tier ou si des carts s av raient perceptibles entre les conceptions de leur m tier par les hommes et par les femmes Est ce que le fait d avoir eu une socialisation diff renci e influe sur les positionnements les attentes et les comp tences Sachant que la grande majorit des assistants familiaux dont nous avions connaissance avait fait ce choix de m tier dans la continuit de celui de leurs pouses nous avons cherch identifier ce que devenait la division sexuelle du travail dans les couples de professionnels tait elle v cue comme l occasion d une redistribution galitaire des t ches ou bien tait elle v cue sous l angle de la compl mentarit venant ainsi conforter la naturalisation des comp tences et des aptitudes Nous avons voulu savoir si les assignations des uns la sph re publique et des autres la sph re priv e voluaient Nous sous sommes interrog es sur une volution possible des relations avec les partenaires ext rieurs et des modalit s de coop ration avec les quipes ducatives Nous avons ques
72. r glement d ordre int rieur mais la simple comparaison montre deux logiques organisationnelles l uvre dans cette institution prise comme mod le Le projet masculin est occupationnel vise l insertion socioprofessionnelle et la gestion d un budget financier en quilibre Le projet f minin est maternaliste et m nagerial Il se base sur la logique du don et sur la diversit des comp tences mobiliser pour sortir la t te hors de l eau dd Source Marie Th r se COENEN L analyse de genre dans le travail social une mise en uvre Actes du 3 me congr s de V AIFRIS Hammamet 2009 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Persistance de la division des r les parentaux La participation massive des femmes au march du travail a boulevers le mod le conjugal dominant du mari pourvoyeur et de l pouse m nag re Ce mod le a perdu son h g monie et a progressivement laiss place l expression de nouveaux modes de parentalit ainsi qu un largissement du territoire de la paternit Au sein de la cellule familiale les femmes et les hommes sont confront s un enjeu de taille qui est l articulation emploi famille Bien que la l gitimit de la participation des femmes au march du travail soit acquise dans les faits l organisation de la vie familiale demeure leur charge et g n re de nombreuses in galit s qui p sent sur leurs parcou
73. rabilit n est pas le propre de l autre d pendant qu il soit enfant Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social personne en situation de handicap ou de pr carit ou encore personne g e Nous sommes tous et toutes divers moments de notre existence de fa on plus ou moins durable vuln rables et d pendants des autres Aussi les dispositifs mis en uvre pour prendre en charge la vuln rabilit et rendre la d pendance soutenable ne concernent pas les marges de la soci t ils sont au sens propre d int r t g n ral Pour revaloriser les m tiers du soin il ne suffit pas de faire appel la main d uvre masculine en revanche il est indispensable de questionner la fiction de l autonomie Le renoncement cette fiction effacerait le clivage entre individu autonome et individu d pendant pour mettre en lumi re notre commune vuln rabilit Il soulignerait que nous ne tenons que gr ce la multiplicit de ces actes de soin exerc s tant dans la sph re priv e que publique et placerait les m tiers du care au c ur de nos int r ts tous Alors que le soin concerne une grande partie de notre vie de tous les jours au sens de prendre soin des autres mais aussi de soi nous ne donnons pas cette dimension l attention qu elle m rite Le r sultat est que les professions de soin au sens large sont en crise Mal r mun r es peu visibles elles s
74. ratios pour les diff rentes g n rations de salari s met en vidence une progression de la proportion de femmes parmi les jeunes g n rations de salari s dans les professions ducatives et d encadrement Cela concerne des professions relativement mixtes les moniteurs ducateurs 77 de femmes parmi les moins de 30 ans contre 70 pour l ensemble des salari s les ducateurs sp cialis s 75 contre 67 les ducateurs techniques 38 contre 30 et les cadres socio ducatifs 75 contre 61 Au contraire la proportion d hommes semble progresser de mani re cependant tr s mesur e et tr s incertaine parmi les jeunes g n rations dans les professions les plus f minines aide domicile et assistant maternel garde d enfants Pour ces deux professions la proportion de femmes diminue d un point parmi les personnes de moins de 30 ans Il est n anmoins tr s difficile d affirmer s il s agit d un r el fr missement ou d une Variation plus contingente ce que semblent confirmer les flux de dipl m s en travail social La r partition par sexe des flux annuels de dipl m s en travail social semble confirmer cette tendance d une progression assez sensible de la part des femmes parmi les dipl m s des DE de moniteur ducateur d ducateur sp cialis et d ducateur technique sp cialis ainsi que d une progression encore plus nette pour les 4 ARGOUARC H J et CALAVREZO O La r partit
75. semblent aussi accorder une place centrale ce savoir personnel et lui reconna tre une valeur indiscutable Quand je suis arriv e ici en 2006 je n avais pas d enfant et c est vrai qu il y a des mamans qui me demandaient vous faites comment vous avec vos enfants Quand tu r ponds moi je n en ai pas mais je vais vous expliquer comment faire c est bon voil Y a des m res pour qui a ne va pas du tout tre g nant mais pour d autres tu vois qu il y a un petit mouvement de recul Tu expliques que tu as fait des tudes que tu t es beaucoup occup e d enfants mais a n a pas la m me l gitimit que de dire moi aussi j ai des enfants Tes conseils leurs paraissent plus adapt s et plus justes si tu as en face de toi une m re qui demande un conseil 33 Anne Sophie VOZARI Les ambivalences de l intervention sociale en direction des familles La Protection Maternelle et Infantile entre protection de l enfance et soutien la parentalit Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales M moire de Master 2 Mention Sociologie Sp cialit Genre Politique et sexualit Cnaf Dossiers d tudes N 136 2011 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social une m re Finalement apr s l tiquette de professionnelle tu as l impression qu elle s envole Entretien Fanny Pu ricultrice Bimont Professionnalisation versus q
76. social Une bonne pratique internationale d accompagnement Coop re un projet qu b cois s adressant aux p res Le projet Coop re tire son origine de ProSP re qui est n en 1993 de l id e de Camille Bouchard dans la foul e du rapport Un Qu bec fou de ses enfants Il s agissait d s lors de mettre sur pied une recherche action destin e promouvoir l engagement paternel entre autres choses dans des quartiers d favoris s et avec des intervenants issus du monde communautaire scolaire municipal et du comit local de services communautaires CLSC local II se pr sente comme un regroupement d organismes du quartier Rosemont Montr al qui s engagent d velopper des activit s s adressant exclusivement aux p res d enfants de moins de 6 ans La strat gie adopt e par CooP RE comprend des activit s selon quatre axes e Le soutien direct aux p res l aide d interventions individuelles ou de groupes les animateurs visent faire en sorte que les p res se sentent plus comp tents et se donnent un r le plus actif aupr s de leur enfant comme les activit s P re p re accompagnement individuel et Entre p res rencontres th matiques sur les r alit s v cues par les p res e Le soutien aux familles en faveur de l engagement paternel par le biais d activit s de loisirs cette initiative a pour but de mettre en relation des p res avec leur enfant des m res entre elles et des m res et d
77. st r otypes il faut reprendre les termes de Walter Lippmann le journaliste qui a introduit la notion en sciences sociales d s 1922 Pour lui les st r otypes sont des images dans notre t te qui fonctionnent comme des filtres entre nous et le r el Nous y avons recours pour viter de penser et de r valuer en permanence les donn es de notre environnement D un c t en nous permettant de cat goriser de nous faire une opinion et de prendre des d cisions rapides les st r otypes sont commodes ils nous apportent un r el confort De l autre ils nous contraignent ignorer et sacrifier tout ce qui fait la singularit des individus et des situations Ils constituent un puissant vecteur de d valorisation de l alt rit culturelle et ethnique et des diff rences quelles que soient leur origine et leur nature Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social La revue de la litt rature sur les st r otypes sociaux permet d en d gager les principales caract ristiques Ils sont r ducteurs ils reposent sur une simplification abusive des r alit s qui chappent une connaissance directe cristallis s ils constituent un pr t penser rigide rarement conforme la r alit ils peuvent aussi tre mutants pour permettre une reproduction l identique et faire place l adaptation au changement social autosuffisants ils servent conomiser
78. suffit elle d jouer la reproduction des rapports sociaux de sexe in galitaires Comment les volutions des paradigmes de l Etat social Etat Providence Etat social actif qui sous tendent les politiques sociales depuis une trentaine d ann es au moins mettent elles l preuve la construction du genre par le travail social Notre approche s est nourrie bien entendu de comparaisons des politiques sociales dans plusieurs pays parmi lesquels le Qu bec la Belgique la Suisse le Royaume Uni Enfin de l galit entre les femmes et les hommes la paup risation et passant par l allongement de l esp rance de vie des publics nous nous sommes attach s identifier les principales transformations de la soci t prendre en compte pour comprendre les volutions de la probl matique genre et travail social Ce premier num ro des Cahiers Strat gie amp Prospective retrace notre cheminement et rassemble nos contributions Il a t con u pour donner mati re penser tous les acteurs de ce champ des responsables politiques aux travailleurs sociaux des agents de la fonction publique aux universitaires Nous avons cherch montrer les multiples dimensions de notre th matique sans pour autant pr tendre l exhaustivit Souvent nous avons ouverts des d bats travers une question ou un angle particuliers de multiples occasions nous avons mis en lumi re les travaux de jeunes chercheur e s qui nous semblaient pro
79. sur les tudes de genre ont produit des analyses qui rendent raison du d dain pour les activit s et les m tiers du soin S il n y a pas de total recoupement entre le travail social et les m tiers du care il est clair qu travers sa vocation recr er et densifier le lien social le travail social mobilise dans tous ses secteurs La sollicitude peut tre comprise avec ce que certaines th oriciennes am ricaines nomment le care un souci responsable des autres qui prend la forme d une activit thique et politique en faveur de la vuln rabilit humaine dans l id e de la stabiliser ou de la diminuer La sollicitude s exerce et c est travers son exercice r p t que se nouent des comp tences des dispositions ou une capacit s occuper des tres fragiles Elle consiste en un jeu du psychique du social et du corporel en un va et vient entre l action et la disposition qui est elle m me r utilis e dans l action et ainsi de suite Il faut donc r fl chir la place de la sollicitude la n cessit de d en faire une valeur pour remettre en cause l ordre ultra individualiste quand il aboutit l oubli des plus faibles des plus pauvres des plus vuln rables Fabienne Brug re Le sexe de la sollicitude BDL Editions 2014 p 19 100 DGCS MASPP d intervention et aupr s de tous ses publics les valeurs de sollicitude et d attention responsable l autre Ce qui est parti
80. telle abondance Bernard 1983 Vers 1980 le salaire unique n tant plus suffisant pour soutenir une famille de classe moyenne le r le paternel de pourvoyeur s effondra de m me que le monopole masculin sur le pourvoi La paternit en fut radicalement transform e Le pourvoi ne pr vaut plus autant depuis lors dans la construction de l identit masculine et paternelle et leur sens culturel devient donc instable La paternit est m me parsem e d ambigu t s le pourvoi tant pr sent dans plusieurs cas comme une image r ductrice de la paternit Nouvelles configurations sociales de la paternit La red finition actuelle de la paternit illustre bien ce ph nom ne Nous ne savons plus ce qu est un p re dira t on On est intrins quement p re tre p re c est tout simplement vivre avec l enfant quelle que soit la composition de la famille traditionnelle ou monoparentale ou tre p re c est participer l ducation d un enfant ou de plusieurs sans d finir la port e de cette participation Certains p res d laissent le r le de pourvoyeur Plusieurs rejettent en effet l organisation sociale ant rieure bas e sur la diff renciation sexuelle stricte des r les paternel et maternel La valeur qu on accorde la paternit a aussi chang En Occident une nouvelle repr sentation du p re remplace l image du pourvoyeur et du p re d tenteur de l autorit celle d un p re qui prend soin du nourrisso
81. tranche aussi avec celui des sages femmes Sur le site de l ordre national des sages femmes le terme ma euticien n est visiblement pas entr dans l usage n en d plaise l Acad mie S il est souvent question de la profession de sage femme les formules impersonnelles s effacent derri re le f minin singulier ou pluriel Au fond s il est de notori t publique que la profession est ouverte aux hommes l usage s attache d crire la r alit d une profession plus qu appliquer la r gle la lettre Il t moigne d une possible interpr tation de celle ci A la lumi re de cet exemple l usage de ANAS appara t hypercorrect au sens bourdieusien du terme Dans Ce que parler veut dire Pierre Bourdieu d finissait l hypercorrection des petits bourgeois par l emploi de subjonctifs pass s l o l usage ne l exigeait pas Les travailleuses sociales qui donnent dans leurs publications professionnelles une place h g monique au masculin l o l usage tol rerait le f minin semblent s engager dans une d marche comparable d hypercorrection destin e souligner leur distinction Leur usage peut tre compar celui des pionni res ces femmes qui acc daient pour la premi re fois des fonctions masculines Quelles que soient les ressources de la grammaire elles optaient pour le masculin Cette forme pr sentait un double avantage A l int rieur d un milieu excl
82. un bilan individuel vient clore le cycle Ce dispositif est gratuit et peut avoir lieu dans un cadre pr ou post sententiel Le but est d amener les participants endosser la responsabilit de leurs actes et de r fl chir sur leur vision sexiste Si le clich de l homme brutal n est pas fond nombre d entre eux consid rent toutefois les femmes comme des tres inf rieurs Helfter 2007 La nouveaut de cette intervention est de travailler de fa on non exclusive la pr vention du comportement violent la dimension groupale de lib ration de la parole et la p dagogie pour int rioriser des nouvelles repr sentations li es aux relations de genre Arnault 2009 Ces dispositifs sont int ressants dans la mesure o ils sont articul s avec l intervention de la loi et avec une vision globale de la pr vention des violences conjugales Laporte 2010 Laissons de c t l aspect punitif et arr tons nous maintenant la pr vention de la r cidive et plus g n ralement la sensibilisation de la population dans le but de r duire la reproduction de ces comportements violents en milieu clos L objectif maintenant n est plus de juger mais de donner des outils pour s en sortir Waldo 1987 Pour savoir quel serait le suivi le plus adapt l auteur de violences il est important de distinguer ses objectifs et son contenu ses modalit s en termes de dynamique individuelle ou collective d interven
83. 65 repr sentations Personnes en situation de handicap sortir de la p 67 neutralit pour moins discriminer Pauvret d construire les indicateurs r v ler les p 70 in galit s RSA interroger les statistiques pour am liorer le p 73 dispositif CS ii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE Les publics de quoi parle t on Les publics ici concern s sont ceux du travail social entendu en un sens large non limit aux 14 dipl mes reconnus dans le secteur Pour caract riser ces publics mais aussi pour les quantifier il est possible d avoir une approche organique le d partement tant le chef de file de l action sociale en France quels sont les publics b n ficiaires de l aide sociale d partementale Ils appartiennent en r alit quatre cat gories bien d finies les personnes g es les personnes handicap es les enfants en difficult et les pr caires Pour chacun de ces publics existent des prestations ou dispositifs divers dont les principaux sont respectivement l allocation personnalis e d autonomie APA la prestation de compensation du handicap PCH l aide sociale l enfance ASE et enfin le revenu de solidarit active RSA Parce qu il n existe pas syst matiquement de croisement statistique entre b n ficiaires de ces diff rentes prestations une m me personne pouvant toucher du RSA et de la PCH par exemple et pour viter ainsi les doubles comptes il est
84. ALE DE LA COH SION SOCIALE sexuelle homosexualit 12 l identit sexuelle transsexualit et transgenre 13 l ge 14 les opinions politiques 15 les activit s syndicales ou mutualistes 16 l appartenance r elle ou suppos e une ethnie 17 l appartenance r elle ou suppos e une nation 18 l appartenance r elle ou suppos e une race 19 l appartenance r elle ou suppos e une religion d termin e ou suppos e ou l ge qui ne jouent pas de la m me mani re sur les femmes et sur les hommes la condition f minine tant un facteur souvent aggravant La prise en charge des probl matiques des femmes migrantes ou issues de l immigration par l intervention sociale est un bon exemple Dans sa th se de sociologie Marion Manier s est int ress e aux repr sentations sociales aux images aux pr jug s aux st r otypes etc qui sont construites et v hicul es sur les femmes de l immigration dans le champ de l action publique et de l intervention sociale ainsi qu aux pratiques professionnelles de prise en charge de ce public La compr hension des processus identitaires li s l ethnicit au genre et au statut social permet d identifier les obstacles la relation d accompagnement mais aussi de potentielles formes d empowerment que ce soit dans le cadre des actions d int gration d insertion d acc s aux droits ou encore de soutien la parentalit Ainsi la co
85. CS MASPP Mission Analyse Strat gique Synth ses et Prospectives 10 place des 5 Martyrs du Lyc e Buffon 75014 Paris T l phone 33 1 40 56 85 56 T l copie 33 1 40 56 87 19 Directrice de la publication Sabine Fourcade R dacteur en chef Christophe Fourel ISSN en cours D p t l gal publication Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social
86. Cahiers 1 Strat gie amp Prospective 07 14 Mission Analyse Strat gique Synth ses et Prospectives de la Direction g n rale de la coh sion sociale GENRE ET RENOUVEAU DU TRAVAIL SOCIAL 2 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social EDITORIAL Conjuguer efficacit cr ativit et innovation Dans le champ des politiques sociales les volutions d mographiques sociales et conomiques multiplient les d fis relever Nouveaux publics nouvelles situations nouveaux objectifs nous invitent faire preuve de cr ativit pour proposer des solutions adapt es Dans ce contexte en perp tuel changement nous devrions faire n tre la phrase de Gaston Berger l un des fondateurs fran ais de la prospective qui crivait Demain ne sera pas comme hier Il sera nouveau et d pendra de nous Il est moins d couvrir qu inventer C est dans cet esprit et cette volont de conjuguer efficacit cr ativit et innovation que j ai souhait engager au sein de la DGCS une d marche de formation action la prospective sur la th matique Genre et renouveau du travail social L innovation r side aussi bien dans le caract re transversal de la d marche en rassemblant autour de la prospective des agents issus des diff rentes entit s de la DGCS que de la th matique retenue En choisissant de revisiter le travail social au prisme du genre sujet enc
87. Jean a tudi les revendications masculinistes au Qu bec et tablit des comparaisons entre les p res perch s et les mouvements n s au Qu bec La th matique des p res est un outil de communication elle seule Tout est calcul la grue est la Si x F 144 fois un symbole viriliste et un moyen de ne g ner personne tout en attirant l attention Ainsi il existe des groupes travaillant depuis une perspective f ministe dont on peine trouver un appellatif consensuel f ministes pro f ministes hommes f ministes etc qui se posent la question de leur implication dans la d construction de st r otypes de leur motivation lutter contre les injustices remise en question de a px 145 ses privil ges entourage personnel et ou professionnel etc Leurs questionnements sont souvent ax s sur la paternit et sur les violences faites aux femmes La th se d A Jacquemart 2011 trace l historique de l engagement masculin entre 1870 et 2010 dans les mouvements f ministes en France e e L diff rents courants de pens e ont influenc les tudes sur les p res D abord le discours f ministe teinte de fa on significative le d bat sur la paternit Il exprime de la m fiance l endroit de la recherche et des services destin s aux p res car il se fonde sur une critique du patriarcat sur l analyse des in galit s entre hommes et femmes qui en d coule et sur les situations dans lesquelles d
88. LBROD dir Inversion du genre Quand les m tiers masculins se conjuguent au f minin et r ciproquement Presses Universitaires de Rennes 2008 17 GUICHARD CLAUDIC Yvonne KERGOAT Dani le et VILBROD dir Inversion du genre Quand les m tiers masculins se conjuguent au f minin et r ciproquement Presses Universitaires de Rennes 2008 introduction g n rale 87 DGCS MASPP moins souvent d une strat gie arr t e de longue date que pour une femme dans une situation comparable Il s agit plus souvent pour eux d une orientation par d faut ou de la saisie d une opportunit cas des hommes sage femmes ainsi orient s apr s une premi re ann e de m decine De plus dans un contexte o l insertion professionnelle est malais e pour les jeunes s affranchir des normes genr es pourrait tre une fa on de r sister au d classement annonc par exemple en pr sumant que les hommes ont plus de chance de r ussir des concours d int grer des formations des m tiers f minins ce qui se v rifie d ailleurs dans les formations au travail social On conna t bien des exemples de ces choix de recours fait par des gar ons Vilbrod 1995 qui la suite d un premier chec dans une fili re ordinaire en viennent finalement au m tier d ducateur de tout temps tr s majoritairement f minin l instigation de leur m re ou de leur s ur qui a d j ouvert la voie
89. La place laiss e aux hommes au sein des structures pour femmes apparait comme probl matique dans de nombreux tablissements o elle est per ue comme perturbante pour le fonctionnement de la structure et comme une source potentielle de danger pour les r sidentes Les structures pour hommes semblent tre moins r ticentes l ouverture la mixit voyant moins l autre sexe comme un danger mais soulignant tout de m me qu elle induirait une modification des prises en charge m me si elle est moins questionn e Certaines structures abordent toutefois le fait que la pr sence de femmes pourrait ou bien adoucir les rapports au sein du centre tre un moteur pour certains h berg s ou bien provoquer des r actions violentes en insistant sur les relations complexes que certains hommes accueillis ont pu entretenir dans le pass avec des femmes et leur ressentiment pr sent vis vis d elles Les st r otypes sexu s continuent donc d influencer les pratiques professionnelles au sein des institutions non mixtes dans leur majorit et ce d autant plus lorsqu elles accueillent des femmes Une division sexu e dans l offre institutionnelle ee Caen Marie Th r se Savigny de I R T S de Basse Normandie avait pr sent une vid o Parcours de vie o la parole tait donn e aux usagers et usag res de deux centres d h bergement et de r insertion sociale CHRS Le premier s adressait aux hommes sans abris et le
90. OD Etudes et documents n 012 2010 septembre 2010 Entre le rose et le bleu st r otypes sexuels et construction sociale du f minin et du masculin Francine Descaries Marie Mathieu Conseil du statut de la femme Qu bec 21 janvier 2010 Genre et travail social Claudine Drion Monde selon les femmes Collection Analyse et plaidoyer n 8 Bruxelles 2007 36 p Les parcours professionnels des femmes dans les m tiers de l aide la personne Leviers et freins la qualification et la promotion rapport de recherche Ghislaine Doniol Shaw Emmanuelle Lada Annie Dussuet Laboratoire Techniques Territoires et Soci t s Unit mixte de recherche CNRS 8134 2007 276 p Les cadres d analyse f ministe intersectionnelle une vision mergente Bunjun B nita Lee Jo Anne Lenon Suzanne Martin Lise Torres Sara et Waller Marie Katherine CRIAW ICREF Institut Canadien de Recherches sur les Femmes 2006 25 p Le d veloppement social local Les acteurs les outils les m tiers Tome2 Claude Jacquier Dominique Mansanti Dossiers d tudes n 70 de la CNAF 2005 M tiers de p res Les caract ristiques des trajectoires de vie comme facteurs sous jacents l engagement paternel Le cas des jeunes ayant compl t le programme d une entreprise d insertion Annie Devault Francine Ouellet Isabelle Laurin Louis Favreau Jean Fran ois Leblanc Marika Jauron rapport de recherche pr sent au Fonds qu b cois d
91. Philippe Warin souligne leur loignement de tout dispositif d aide ou d accompagnement Int grer le genre l analyse permet non seulement une meilleure appr hension du ph nom ne social mais elle permet aussi de souligner la continuit entre mesure et dispositif qui prennent pour unit de base le m nage et partant la validit des critiques des mesures aux dispositifs Les donn es sexu es sur la pauvret ne sont pas ais ment accessibles Elles ne font pas partie de l analyse l gitime du ph nom ne Prenons les travaux de la DREES sur les allocataires du RSA Une publication r cente d Etudes et r sultats leur est consacr e Du d but jusqu la fin elle est r dig e en termes neutres Il y est question d allocataires de personnes de conjoints o z A 1 Voir le document Mesures et volution de la pauvret sur le site de l ONPES qui pr sente ces indicateurs http www onpes gouv fr IMG pdf fiche_mesures_ 2 pdf 11 Entretien avec Nicole MAESTRACCI et Philippe WARIN par Marc Olivier PADIS et Laure Marie SCHAER La pauvret une question politique globale revue Esprit octobre 2012 pp 46 61 102 Voir sur le site de la DREES les donn es par sexe du nombre d allocataires du RSA http www drees sante gouv fr pauvrete etexclusion 46 html documents 72 DGCS MASPP Le constat que cinq hommes sur dix ligibles et seuls ne recourent pas au RSA a
92. RS et St phanie Boujut sociologue et ma tre de conf rences ont conduit une recherche sur les trajectoires institutionnelles de prise en charge des enfants plac s en protection de l enfance avec un axe de travail sur le genre Leur principal constat est l absence de prise en compte de la dimension du genre dans les statistiques de la protection de l enfance et au niveau organisationnel dans l laboration et la mise en uvre des sch mas d partementaux de la protection de l enfance Leur questionnement tait de savoir s il existe des motifs diff rents d entr e et de sortie en protection de l enfance et si les filles et les gar ons sont pris en charge de la m me mani re Leur premier constat est que ce sont des repr sentations sexu es qui organisent 79 FRECHON S BOUJUT In galit s de genre en protection de l enfance Dossier Genre et protection sociale Novembre D cembre 2009 N 6 2009 52 DGCS MASPP l expression des r v lations et de leur coute par les travailleurs sociaux L tude du motif premier du placement montre que les filles entrent plus pour des raisons de maltraitance que les gar ons Une lecture st r otyp e des comportements des filles et des gar ons Si les deux sexes pr sentent des probl mes de comportements ils ne se traduisent pas de la m me mani re et les st r otypes de genre viennent alimenter ces valuations les filles se mettent en dan
93. SA n int gre pas Il est vraiment surprenant qu un dispositif imagin pour inciter les individus travailler n ait pas int gr cette donn e L ambition d am liorer le dispositif en luttant notamment contre le non recours invite explorer les attitudes et les comportements des usagers affiner l analyse en fonction des situations Elle devrait constituer une incitation int grer le genre dans l analyse Intervenir aupr s des jeunes LGBT l exemple de l association Le Refuge Fr d ric Gal est depuis 2010 directeur g n ral du Refuge une association nationale qui lutte contre l isolement des jeunes homosexuel le s et transsexuel le s Depuis sa cr ation 2000 personnes ont contact Le Refuge et le d bat r cent sur le mariage pour tou te s a donn lieu une recrudescence des appels La structure propose un h bergement temporaire des jeunes en situation de rupture familiale du fait de l annonce de leur homosexualit 114 jeunes h berg s en 2012 mais aussi un parcours d accompagnement pluridisciplinaire social psychologique m dical et juridique Le Refuge d veloppe par ailleurs une pr vention des comportements homophobes et transphobes sensibilisation des professionnel le s du secteur social interventions en milieu scolaire etc L ouvrage de Fr d ric Gal Le travail social aupr s des victimes d homophobie permet ainsi de r fl chir un impens du travail social celu
94. SOCIALE premi re est l adoption d une posture constructiviste Les tudes sur le genre placent au c ur de leur approche la rupture avec l essentialisme dans le sillage du mot c l bre de Simone de Beauvoir selon lequel on ne na t pas femme il faudrait ajouter ni homme on le devient Le deuxi me l ment que nous avons retenu dans notre manuel pour d finir les tudes sur le genre est l adoption d une perspective relationnelle Cela signifie que les hommes et les femmes le f minin et le masculin sont le produit d un rapport social et qu on ne peut tudier un groupe de sexe sans le rapporter l autre Le troisi me l ment qu il nous a sembl important de mettre en exergue pour d finir le genre dans notre manuel c est l existence d un rapport de pouvoir d une asym trie d une hi rarchie entre les hommes et les femmes le masculin et le f minin Ajoutons que le genre n est pas seulement un rapport de domination des hommes sur les femmes il est aussi un ordre normatif qui sanctionne les d viances de genre telles qu elles sont r alis es par exemple par des hommes eff min s des femmes masculines des lesbiennes butch des personnes trans des intersexes etc Enfin le quatri me l ment de d finition du genre qu il nous a paru important de mettre en exergue dans notre manuel parce qu il a gagn une centralit croissante dans le
95. ail dans l ann e on fr le les 10 millions De la reconnaissance administrative qui donne droit des prestations aux enqu tes HID Handicaps Incapacit s D pendances qui permettent d appr hender le handicap sous ses diff rentes facettes dans ses multiples gradations les chiffres donnent des ordres de grandeur Ils sont exprim s de mani re approximative car l valuation des personnes en situation de handicap n est pas ais e Elle constitue m me un v ritable d fi pour les experts L estimation du nombre des personnes handicap es ou d pendantes la description de leurs difficult s et l valuation de leurs besoins est la fois une pr occupation majeure au plan national et international et un v ritable d fi pour les acteurs qui s attellent la t che Au sens restreint comme au sens largi cette population est nettement plus g e que la Isabelle VILLE et al Les d signations du handicap Revue fran aise des affaires sociales 1 2003 n 1 2 p 31 CS ii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE Parmi la population b n ficiant d une reconnaissance administrative du handicap les hommes d ge actif sont femmes les personnes g es et les plus jeunes y sont sous population en ge de travailler Cependant en s largissant cette population se modifie De fa on sch matique parmi la population b n ficiant d une reconnaissance administrative
96. ainsi que la hi rarchie des valeurs qui fondent notre pacte social En positionnant le d bat bien au del des ajustements et de la 102 DGCS MASPP refonte des dispositifs elle souligne que l enjeu de la refondation du travail social se formule en termes de choix de soci t Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social ANNEXES Liste des personnes ayant particip aux travaux du p 104 Groupe PARTAGE Liste des encadr s p 105 103 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Evelyne BAILLERGEAU sociologue Chercheure l Universit d Amsterdam Collaboratrice de l quipe PRAXCIT au Cremis Centre de recherche de Montr al sur les in galit s sociales et les discriminations Valentine BALEATO cheffe de projet au Relais de S nart et doctorante en sociologie V ronique BAYER Responsable du p le encadrement l Ecole Sup rieure du Travail Social ETSUP Marc BESSIN sociologue charg de recherche au CNRS Directeur de l institut de Recherche Interdisciplinaire sur les enjeux sociaux IRIS St phanie BOUJUT sociologue maitre de conf rences l universit de Rouen Brigitte BOUQUET professeure m rite chaire travail social intervention sociale au Conservatoire national des arts et m tiers CNAM Fr d rique BRIBOSIA ma tre de Formation Pratique et ma tre Assistante aupr s de la Haute cole Louvain en
97. ale de l accompagnement aux personnes vuln rables Ce travail de requalification n cessite par cons quent de d genrer le care Propos recueillis par Opale ECHEGU MASSP 16 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social COMPRENDRE LA DIVISION SEXUEE DU TRAVAIL SOCIAL Dans le travail social le d ni du genre trouve ses racines dans le temps long du d veloppement de ce secteur Tout se passe comme si s gr gation professionnelle et reproduction des st r otypes de genre s entretenaient mutuellement pour perp tuer les in galit s entre les femmes et les hommes Ces st r otypes sexu s influent sur l orientation des professionnels l organisation du travail des quipes l acc s aux postes de responsabilit le d roulement de carri re La naturalisation des comp tences contribue la d valorisation et la faible attractivit des m tiers du social Aujourd hui m me s il existe des diff rences assez marqu es selon les m tiers et les secteurs de l intervention sociale neuf professionnels sur dix sont des femmes Seules les fonctions de direction sont encore majoritairement exerc es par des hommes Si d un c t l volution des besoins d accompagnement et l augmentation des qualifications des professionnelles contribueront f miniser davantage le travail social tous les chelons de l autre les difficult s de recrutement et la r
98. ants de dur e etc R Coutanceau 2006 se prononce sur la prise en charge individuelle qu il juge inadapt e s il existe un d lai judiciaire court Selon lui les techniques de groupe sont plus utiles pour favoriser l coute mutuelle sortir de sa probl matique gotiste couter la diff rence 2006 elles sont compl t es le cas ch ant par une th rapie individuelle De la m me mani re loin de privil gier le collectif A Legrand in Boubault 2010 le consid re plut t comme un tremplin possible vers une prise en charge individuelle Les entretiens individuels ne permettent pas de b n ficier de la dynamique qu instaure le groupe mais permettent lorsque c est possible une exploration plus en profondeur des troubles qui sous tendent leurs conduites Notons une certaine r ticence 61 l coute individuelle des auteurs notamment dans un temps bref ce qui explique en partie l inexistence en France d un num ro de t l phone national sp cialis dans l coute des hommes violents l image de ce qui existe aupr s des femmes victimes de violences avec le 3919 Les diff rents auteurs ayant d crit le travail en groupes de parole s accordent sur l importance de mixer le sexe des intervenants La D l gation R gionale aux Droits des Femmes et l Egalit d Ile de France 2003 insiste sur le fait qu au moins un des intervenants soit de sexe masculin dans le but d acc der l labo
99. atif s explique par le fait que les femmes seules ont plus souvent que les hommes la responsabilit d enfants Or la responsabilit l gard d un tiers incite recourir aux dispositifs d aide et de fa on g n rale renforce la proximit avec les services sociaux Ce constat permet de dessiner les contours de formes de pauvret la fois diff renci es en genre et dissimul es en premi re observation 71 Int grer le genre pour mieux appr hender la pauvret Quand elles sont en couple la pauvret des femmes est dissimul e dans son tendue par la globalisation des ressources du m nage Nous l avons soulign travers l indicateur le plus courant le taux de pauvret Mais si nous prenons les quatre indicateurs centraux de pauvret choisis par l ONPES tous Taux de pauvret Intensit de la pauvret Taux de pauvret de la population en emploi Taux de difficult s des conditions de vie sont calcul s sur la population des m nages Quand les femmes sont seules avec des enfants charge leur pauvret est sous valu e dans sa gravit par le jeu des solidarit s familiales notamment en mati re d h bergement et institutionnelles R ciproquement le constat que cinq hommes sur dix ligibles et seuls ne recourent pas au RSA attire l attention sur la pauvret des nulle part Ces nulle part sont principalement des hommes jeunes et isol s travers cette expression
100. aux femmes les soins etc Les professionnels hommes sont davantage enclins mettre en uvre ces strat gies Les diff rentes mises en i N rs 2 garde adress es essentiellement aux hommes confortant comme l analyse Jean Paul Filiod l id e que la comp tence professionnelle ce niveau pr scolaire implique une distance au corps diff rente chez les hommes et chez les femmes l attouchement interpr t comme manifestation p dophile d un c t l est comme manifestation maternelle de l autre Le recours permanent aux statistiques mettant en vidence que certaines formes d abus sont essentiellement li es la masculinit et le d ni que des femmes puissent elles aussi abuser des enfants concourt renvoyer aux femmes la charge de pourvoir aux soins des tout petits en institutions puisque le risque viendrait des hommes donnant naissance l attribution biologisante de qualit s pour les femmes compatibles avec la prise en charge de jeunes enfants et attribuant aux hommes de mani re tout aussi biologisante des aptitudes naturelles l abus Il convient afin que le risque d abus ne l gitime pas l assignation perp tuelle aux femmes des jeunes enfants de penser l abus comme pouvant tre le fait d hommes et de femmes La crainte par les institutions de certaines exactions commises sur des enfants notamment des abus sexuels pousse exclure les besoins affectifs
101. aux qui se sont d velopp es au cours du XX si cle sont encore largement pr sentes et v hicul es par les centres de formation aux diff rents m tiers de la petite enfance Nous entendons par id ologies des laborations th oriques qui constituent aujourd hui des sortes de dogmes des croyances impos es comme des v rit s incontournables Sellenet 2005 Les th ories psychologiques sont des constructions sociales qu il convient de d construire Cet imaginaire maternaliste est galement un implicite des politiques sociales et m dicosociales la femme est dans le prendre soin et dans le maternel Les politiques en faveur de la famille visent toujours en dernier ressort le lien m re enfant qu il faut favoriser prot ger maintenir et dans les cas d checs il faut imaginer des modalit s de suppl ance ou de substitution de la m re d faillante C t masculin une figure tout autant st r otyp e Compl mentaire de cette figure f minine et maternelle naturellement comp tente pour prendre soin de l autre il y a bien videmment une figure masculine caract ris e par des qualit s et des r les tout autant st r otyp s 1 C SELLENET Les p res vont bien Comment les hommes affirment et assument aujourd hui leur paternit Paris Flammarion 2005 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Dans un article r cent l anthropologue V ro
102. availlant mieux l cole auraient moins besoin qu on s occupe d elles A ces constats s ajoute le d nigrement des activit s pr f r es des filles le twirling b ton la GRS le poney la natation synchronis e Ringard ridicule d mod Le rock le skate le graff le hip hop Important utile d une grande valeur sociale Cette n gation des in galit s s exprime quelquefois par la survalorisation de la minorit des filles qui pratiquent des activit s marqu es comme masculines les filles footeuses skateuses rockers tandis que les gar ons attir s par les activit s des filles rasent les murs ou disparaissent compl tement les lieux de pratiques non mixtes masculines devenant quasi m caniquement des lieux de l homophobie ordinaire Le monde de l animation et des formations aux m tiers de l animation est il d apr s vous lui aussi mettre en cause dans cette dynamique de reproduction des in galit s de genre Il semblerait que oui Depuis les ann es 1970 le monde de l animation a t travers par un double mouvement de f minisation et de pr carisation de la profession Aujourd hui 75 des professionnels de l animation sont des femmes dans le m me temps presque 100 des travailleurs pr caires des m tiers de l animation sont en fait des travailleuses Comme dans beaucoup de corps de m tier les femmes occupent des postes subalternes quand les hommes sont cadres 85 des centres sociaux
103. ble au genre est un outil con u au niveau international afin de 79 DGCS MASPP d terminer l impact financier des in galit s entre les femmes et les hommes Elle vise tudier toutes les politiques publiques en analysant l impact des allocations budg taires sur la situation des femmes et des hommes Deux tapes peuvent tre diff renci es le diagnostic avec l analyse du budget au regard du genre puis la formulation d un budget int grant le genre En France le Document de Politique Transversale sur l galit annex annuellement au Projet de loi de Finances est pour l instant le seul document national permettant de recenser les financements octroy s par les minist res l galit D autres pas doivent tre franchis avant d atteindre un r el budget sensible au genre Toutefois des initiatives locales se d veloppent en ce sens que ce soit Bordeaux sur le secteur du sport de la culture et des loisirs au Conseil g n ral de l Essonne sur les financements accord s certains secteurs de l action sociale etc A l chelle europ enne cependant la mise en uvre du gender mainstreaming a soulign les limites de l approche int gr e voir encadr Au regard de l exp rience europ enne il est clair que l approche int gr e doit tre mise en uvre de fa on vigilante Si la transversalit rime avec efficacit elle n exclut pas le maintien de politiques sp cifiques
104. ce toujours en d pit des ressources de la langue L attention port e l usage confirme que le f minin et le masculin ne sont pas gaux Dans une situation a priori comparable celle de l entr e d un sexe dans une profession jusqu ici exerc e exclusivement ou quasi exclusivement par l autre sexe on r siste la f minisation pas la masculinisation bien au contraire Quand il s agit de f miniser une profession ou une fonction on constate des r sistances aux f minins dans l usage qui font cho aux difficult s rencontr es par les D e C S Hihi DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE femmes pour tre admises dans toutes les carri res En revanche quand il s agit de masculiniser un m tier non seulement il n y a aucune r sistance dans l usage mais la moindre incertitude l Acad mie fran aise se mobilise pour un seul homme Plus encore alors qu il est critiqu dans les carri res valoris es usage du masculin g n rique tend se g n raliser dans les m tiers du travail social Tout se passe comme si cet usage au masculin venait pallier la difficult recruter des hommes et participait au renouvellement de limage de carri res d valoris es S il n y a pas de d bat ouvert sur le genre des noms des m tiers du travail social la question m rite d tre tudi e car une fois encore les usages sont articul s aux repr sentations 29 Les strat gies de protec
105. ce en cer au del d un id al de la virilit Les Cahiers Dynamiques 2013 1 n 58 p 89 97 24 CHERONNET H l ne op cit pp 90 91 confondent Il n est alors plus question de prot ger un jeune de lui m me et de ses actes agressifs envers les autres mais d enclencher un mode relationnel particulier certains parleraient de faire p ter un jeune pour qu il craque le vernis et qu on puisse enfin travailler avec lui Dans ce contexte les nouveaux hommes et femmes doivent faire leur preuves et bien entendu tre femme c est donc de fait rompre avec la tradition et s exposer la division sexuelle du travail Concr tement les femmes n ont qu une alternative d montrer leur capacit l exercice de la violence ou tre rel gu es dans des t ches administratives et devenir la personne prot ger de la violence potentielle des jeunes A l oppos du spectre genr des m tiers du travail social il y a l ducateur de jeunes enfants Dans ce m tier tr s f minis ce sont les hommes qui doivent faire leur preuve Or quand il s agit de s affirmer en tant qu homme on retrouve le st r otype qui lie virilit et violence Une enqu te r cente en t moigne Un tudiant pr sente une situation v cue en stage qui a suscit chez lui de la col re suite l intervention de la professionnelle Alors qu il effectue un soin corporel aupr s d un jeune enfant g
106. compte A Legrand in Citoyens et Justice 2006 Concernant le contenu de ces groupes de paroles dont l objectif est de pr venir la r cidive ou la r it ration des comportements violents au sein de la relation conjugale nous nous sommes d j arr t s auparavant sur l importance d un contenu sp cifique sur le genre Sur cette question ajoutons que l Etat en France qui a reconnu cette analyse f ministe comme r f rence et comme base de prise en charge et de pr vention de ces violences ce qui oriente l action qu elle adresse aux victimes ou aux auteurs de violences contre les femmes DRDFE IDF 2003 Il est donc important de traiter l int rieur de ces groupes les th matiques la peur de perdre l aut Coutanceau 2006 L id e force de l intervention groupale reste la responsabilisation telle que le rappel la loi et la sanction p nale composantes centrales dans la prise de conscience de l auteur C est la suite de ce processus d int riorisation de l interdit de la violence que la dimension ducative ou p dagogique prend r ellement son essor pour viter la r cidive Il s agit d une r ducation des sch mes de pens e Arnault 2009 L valuation de ces programmes de pr vention se heurte de nombreux obstacles li s aux types d indicateurs prendre en compte et aux diff rents biais possibles Initier un changement radical de comportement s inscrit dans une temporalit longue
107. ction Devenu norme internationale d action publique le gender mainstreaming a t adopt par plus de cent pays et la quasi totalit des grandes organisations internationales entre 1995 et 2003 Le gender mainstreaming a t il fait avancer l galit entre les femmes et les hommes Produit des tudes de genre le gender mainstreaming portait en lui la promesse de la d construction des in galit s femmes hommes L id e tait de tendre la transformation des structures sociales plut t qu leur simple correction ou l adaptation des femmes ces structures Mais si l inscription de cette r forme de la politique d galit dans un mouvement de modernisation de l action europ enne va susciter un large consensus autour de la notion elle va aussi consid rablement limiter son efficacit Bien au del des cercles militants le gender mainstreaming pr sente un certain nombre d arguments en sa faveur Il ne s inscrit pas dans une logique d imposition ou d injonction il suppose la coordination plut t que la n gociation et implique donc un faible co t politique en particulier par rapport aux directives Il suppose des reconfigurations plut t que la mise en uvre de nouvelles actions et donc un faible co t budg taire Au final le gender mainstreaming est mis au service de la rationalisation du fonctionnement de la politique d galit bien plus que de la promotion de la cause des femmes Concr tement partir du milieu
108. ctionnelle ethnique de genre et de classe et de ses effets sociaux Th se de Doctorat en sociologie Universit Nice Sophia Antipolis 2010 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social La sensibilisation aux questions de transsexualit 21 au cours des formations en travail socia Contexte S minaires organis s pour les tudiants sur les th mes trans f minin Masculin par exemple intervention d H l ne MACHIN venue pr senter ses exp riences de dragking ateliers o les femmes s approprient les attributs masculins p nis poils v tements d marche langage etc et partagent l exp rience v cue l ext rieur parfois hostile Les r actions des tudiants ont t de deux types Une certaine sensibilit des tudiants la violence subie par les LGTBIQ lesbiennes gays trans bisexuel uintersexes queers a t observ e en particulier en ce qui concernela r ponse m dicale l intersexualit des nouveaux n s interventions chirurgicales hormonales etc souvent cach s l enfant et aux parents Les tudiants ont eu le sentiment que le droit d ing rence que les m decins s octroient sur le corps des intersexes l insu des familles et personnes concern es est une violence supr me incompr hensible et scandaleuse Les tudiants ont fait part d une motion tr s forte et d une identification la souffrance des personnes exp
109. culi rement int ressant dans les travaux sur le care c est qu ils mettent en relation les aspects les plus mat riels parfois les plus triviaux des activit s de soin et les valeurs qui sont au fondement de notre soci t Ainsi tout en mettant en lumi re les contours et les contenus de m tiers et de t ches m connus ces analyses questionnent la figure de l individu autonome qui est au c ur de notre syst me de valeur Elles la d noncent comme une fiction Comment faire valoir dans la conduite de nos vies et dans les jeux de domination qu elle red ploie que l individu libre ind pendant et gal n est qu une fiction qui force de cacher une r alit beaucoup plus h t rog ne a servi les int r ts des plus puissants des individus qui ont la chance de pouvoir oublier leur genre leur classe ou leur race Toutes les vies ne se valent pas du point de vue des int r ts puissants Toutes les vies ont la m me valeur si l humanit se d finit par la vuln rabilit Fabienne Brug re op cit p 72 Loin d tre par essence autonomes les individus sont interd pendants les uns des autres Admettre cette condition d interd pendance c est mettre en lumi re tous les actes de soins d attention responsable de sollicitude qui de la naissance jusqu la mort rendent possibles les existences humaines Admettre cette condition d interd pendance c est aussi reconna tre que la vuln
110. cult d anthropologie et de Sociologie de l Universit Lumi re Lyon 2 Centre Max Weber Inspectrice Gilles RONDEAU professeur m rite l Universit de Montr al cole de service social pr sident de l Ordre professionnel des travailleurs sociaux Maryse TASSAIN responsable p dagogique et coordinatrice du groupe Genre et travail social Institut Saint Simon ARSEAA Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Liste des encadr s Questions Laure Bereni Texte extrait de Genre tat des lieux Questions Bertrand Ravon Reconfiguration du travail social et impacts sur le genre Questions Marc Bessin Le d ni du genre dans le travail social Les assistantes maternelles partir des travaux d Anne Sophie Vozari Les strat gies de protection mises en uvre par les hommes pour carter les soup ons de pratiques d viantes extrait d un article de Nicolas MURCIER V ronique Bayer Les cadres dans le travail social le d ni du genre Le cas des professions de l aide domicile partir des travaux de R MARQUIER Le regard intersectionnel Les professionnelles issues de l immigration partir des travaux de Marion MANIER Les st r otypes sexu s de quoi parle t on Les tudes sur l accueil genr Une division sexu e dans l offre institutionnelle La paternit une construction sociale du pouvoir partir des travaux de Denyse COT Que
111. d une r ponse adapt e prenant en compte la multiplicit des besoins des victimes des auteurs et de leurs enfants que cela soit en termes d accueil d information de conseil aide juridique d accompagnement social et soutien psychologique d h bergement ou bien encore de relogement concern s Au del des facteurs explicatifs cette donn e modifie la conception m me de l urgence traiter exclusivement des victimes et d montre la n cessit de d velopper des actions pour s attaquer toutes les composantes du cycle des violences Les victimes sont essentielles et des moyens humains et financiers doivent continuer leur tre allou s Toutefois si l auteur des faits n est pas pris en charge avec une dimension de d construction des st r otypes sexu s le risque de r cidive est plus important Aujourd hui en France le ph nom ne des violences conjugales ne faiblit pas malgr un investissement notoire des diff rents secteurs Quels exemples de prise en charge des auteurs depuis le travail social ee La premi re r ponse aupr s des auteurs de violences conjugales est videmment leur prise en charge par les institutions juridiques qui peuvent d cider diff rentes sanctions p nales et ou civiles vis vis du conjoint violent Parmi ces r ponses on trouve celles ax es sur son loignement de sa compagne que ce soit travers l viction du domicile conjugal ou avec la mise en place de
112. de 6 mois une auxiliaire l observe attentivement et lui demande d tre moins viril dans s es gestes Il revendique sa position d homme en pr cisant J ai ma mani re de faire Je ne fais pas du f minin Pour un homme affirmer son identit sexu e revient revendiquer une certaine rudesse dans ses gestes Lattitude de ce jeune stagiaire souligne que si les acteurs sont format s par les st r otypes ils jouent aussi des contraintes et des identit s multiples qu ils doivent mobiliser Un peu la mani re de ce jeune ducateur des ducatrices ont remis en cause dans l univers de la protection de la jeunesse le primat de la violence Elles en ont livr le t moignage l occasion d un change avec un directeur de centre ducatif ferm Si leurs propos confirment la place de la violence CHERONNET H l ne pp 90 et 91 2 NDJAPOU Fran ois Le genre et la mixit en formation d ducateur e de jeunes enfants Nouvelle revue de psychosociologie 2014 1 n 17 p 72 22 DGCS MASPP physique dans la prise en charge des jeunes ils laissent aussi entendre que cette pratique peut voluer Quand on est sorties de l cole on tait trois ducatrices arriver sur la m me structure Donc trois sortant de l cole je pense que le directeur il a eu un petit peu peur parce qu ils aiment bien avoir des costauds Et on s est vite rendu compte qu il y avait beaucoup de contentio
113. de pas si le flux f minin vers les formations et responsabilit s auparavant essentiellement masculines s accompagne d un flux r ciproque des hommes vers des orientations et des emplois traditionnellement connot s f minins et vers un investissement cons quent dans la sph re domestique Ce constat r alis en 2008 serait il en voie d obsolescence Le gouvernement a fait de la mixit professionnelle une priorit pour 2014 Dans ce cadre le minist re des droits des femmes a lanc d s le mois de mars une Plateforme d actions pour la mixit des 1 Ibidem 13 Ibidem 89 DGCS MASPP m tiers celle ci va tre d clin e en plans d actions r gionaux et sectoriels Cette action ambitieuse a t pens e dans les deux sens f minisation des m tiers masculins et masculinisation des m tiers f minins La mixit ne pourra se faire si elle est con ue exclusivement comme un moyen de faire une place aux femmes dans les m tiers actuellement r serv s aux hommes Elle doit dans le m me mouvement conduire ouvrir aux hommes des m tiers per us comme f minins Ainsi les secteurs de la petite enfance et du grand ge sont des cibles d sign es de la masculinisation Afin de faire voluer les repr sentations qui constituent l un des principaux freins la mixit une campagne nationale de promotion va tre lanc e Elle mettra en sc ne des femmes et des hommes dans des carri res dit
114. des SDF et des non recourant e s Des indicateurs courants peu clairants Prenons le taux de pauvret en 2009 tous ges confondus le taux de pauvret des femmes est de 14 1 alors que celui des hommes est de 12 9 70 DGCS MASPP Le pauvre neutre g n rique des genres de pauvret contre lesquels il est n cessaire de penser des dispositifs adapt s r v ler les in galit s Les femmes repr sentent 51 6 de l ensemble de la population mais 55 des personnes en situation de pauvret mon taire Ces carts sont notables mais ils demeurent de l ordre de quelques points Ils sont bien moindres que les carts qui caract risent la situation compar e des femmes et des hommes sur le march du travail et dans l exercice de la parentalit Pourtant la pauvret est reconnue comme un ph nom ne cumulatif de fragilit s dans les sph res priv e et professionnelle n existe pas en revanche il existe Plus surprenantes encore les statistiques sur les travailleurs pauvres Pour conomiste Denis Clerc le constat est presque sans nuance Les travailleurs pauvres sont avant tout des travailleuses pauvres puisque les principales branches ou activit s g n ratrices d emplois paup risants les services la personne la grande distribution le nettoyage et l h tellerie restauration sont aussi celles o les femmes repr sentent l essentiel voire la totalit des salari s concer
115. des ann es 1990 l action de l Union europ enne en faveur de l galit entre les femmes et les hommes est adoss e un objectif de croissance et de comp titivit La re probl matisation de la question de l galit et l mergence du gender mainstreaming lui permettent de retrouver une place l agenda mais en tant qu objectif subordonn aux objectifs macro conomiques de l Union comme facteur de croissance et de comp titivit Dans cette optique le gender mainstreaming est con u comme un moyen de concr tisation de l utilit conomique de l galit entre les femmes et les hommes La politique d galit perd son autonomie et sa force de frappe L galit n a plus l autonomie suffisante sur le plan des acteurs des institutions et des repr sentations pour tre poursuivie et d velopp e pour elle m me dans le march La logique de l galit pour le march redevient dominante Marginalis es les actrices militantes traditionnelles d noncent la dilution de la politique de l galit et s inqui tent juste titre d une disparition force de transversalit Propos recueillis par Agn s JOSSELIN Service du Droits des Femmes et de l Egalit entre les femmes et les hommes SDFE 80 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Activer le levier de la connaissance La m connaissance des in galit s femmes hommes nourrit des r sistances La c
116. des enfants au quotidien et entrave les professionnels dans la possibilit d inventer avec les tout petits d autres possibles Il appara t actuellement plus facile pour les hommes de demeurer fig dans des mod les st r otyp s d faut de pouvoir inventer d autres possibles et d autres pratiques tant ils se voient eux m mes soup onn s des conduites les plus d viantes PP 4 Article de Nicolas MURCIER extrait de la revue Mouvements n 49 de janvier f vrier 2007 repris sur http www inegalites fr spip php page comprendre_analyses amp id_article 642 amp id_rubrique 110 amp id_ mot 27 amp id_groupe 15 J P FILIOD Des hommes parmi les femmes tre et devenir professeur des coles in A HOUEL et M ZANCARINI FOURNEL dir cole et mixit s Lyon PUF 2001 CS ii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE L intervention sociale au f minin Neuf professionnels sur dix sont des femmes mais il existe des diff rences assez marqu es selon les m tiers En 2010 les femmes sont majoritaires dans presque toutes les professions sociales et au total elles repr sentent pr s de neuf travailleurs sociaux sur 10 Il existe n anmoins de ce point de vue des diff rentes tr s importantes entre les professions Certaines professions apparaissent encore quasiment exclusivement f minines les professionnels de la petite enfance assistantes maternelles gardes d enfants et ducatrices de jeunes enfants a
117. des salari s 7 29 18 Source INSEE Enqu te de recensement 2010 35 D C C Ss Hihi DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE Le d roulement diff renci des carri res des hommes et des femmes intervenants sociaux reste assez peu document On constate n anmoins depuis une trentaine d ann e et dans l ensemble des secteurs une progression importante de la proportion de femmes parmi les cadres et les professions interm diaires qui semble indiquer que ces perspectives professionnelles progressent pour les femmes Part des femmes selon le niveau de qualification en ns 1990 2000 2010 2020 qualification Ind pendant 36 3 34 1 32 1 31 7 a biia 30 3 27 2 22 9 23 6 qualifi Ouvrier qualifi 10 4 11 4 13 1 13 3 NL ayE pel 80 0 79 5 78 3 77 6 qualifi Employ qualifi 67 4 71 1 74 1 74 5 Profession a 41 8 46 4 49 6 51 3 interm diaire Cadre 36 5 39 8 42 5 45 8 Ensemble 42 7 45 3 47 5 48 8 Sources Insee enqu tes Emploi 1990 2010 Dares s ries r tropol es 1990 2002 projections CAS Dares Pour les professions sociales cette volution se traduit notamment par l accroissement de la proportion de femmes parmi les personnes dipl m es du CAFDES qui pr pare aux fonctions de directeur d tablissement En 2012 les femmes repr sentent 57 des dipl m s du CAFDES et les trois quarts d entre elles ont pr pa
118. diff rente en fonction du sexe de l allocataire Int grer le genre l analyse ce serait articuler ces donn es Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social RSA interroger les statistiques pour am liorer le dispositif Quand il est question de population en situation de pr carit le RSA joue tr s souvent le r le de r v lateur en tant que dernier filet de s curit et seul minimum social non cat goriel il s adresse en effet par construction aux personnes dont les revenus n exc dent pas au niveau du foyer le seuil de pauvret A ce titre caract riser la population allocataire du RSA donne une image assez fid le de la situation des personnes en situation de grande pr carit Que nous apprennent donc les statistiques du RSA sous l angle du genre Commen ons par identifier les grands ensembles de populations allocataires du dispositif On peut dire en r sum que pr s de 50 des b n ficiaires du RSA sont des femmes seules tandis que 30 sont des hommes seuls et 20 des couples Une analyse plus fine r v le toutefois une structuration plus complexe du public ligible ainsi Pour l ann e 2011 M sur un total de 1834770 foyers b n ficiaires du RSA en m tropole les hommes et femmes seuls avec ou sans enfant se r partissent de fa on assez in gale puisque sur 606964 familles monoparentales 567 634 sont compos s d une femme avec en
119. du travail social Comme le souligne Marc Bessin il est important de d jouer les pi ges essentialistes d une conception de la mixit fond e sur la compl mentarit des sexes La mixit est un processus et non un donn qui contribuerait m caniquement l galit des sexes La convergence entre mixit et galit est encore largement construire La mixit un d fi relev Dans leur introduction g n rale l ouvrage Inversion du genre Quand les m tiers masculins se conjuguent au f minin et r ciproquement les auteurs s interrogent sur certains impens s des vis es galitaires des politiques publiques Les politiques d galit entre les femmes et les hommes sont fr quemment pr sent es comme devant favoriser une avanc e des femmes vers les positions dominantes occup es par les hommes Elles ont souvent pour objectif le rattrapage des carts s parant les hommes et les femmes Mais on oublie le fait que l avanc e en mixit ne concerne pas seulement l acc s des femmes aux positions dominantes mais bien l ensemble des formations et emplois des plus modestes aux plus prestigieux et que le processus concerne galement les hommes De m me si par exemple les discours politiques comme les politiques publiques se focalisent sur la question du nombre des femmes dans des positions traditionnellement connot es masculines on n interroge gu re la sym trique on ne se deman
120. e raison de deux sessions d une journ e chacune pour cette derni re th matique 76 DGCS MASPP Enfin l accompagnement psychologique se fonde sur une approche th rapeutique individuelle la th rapie par le jeu et la cr ativit TJC d velopp e par Verity J Gavin une th rapeute franco britannique Cette approche vise travailler le potentiel cr atif du patient et favoriser le d veloppement de son courage d tre Un tel travail passe notamment par la peinture la poterie la manipulation de figurines etc Le Refuge d veloppe aussi une pr vention de l homophobie Plus de 3000 lyc ens ont b n fici de ces actions de pr vention depuis 2009 De telles actions apparaissent d autant plus n cessaires que pour l ann e 2012 2013 23 des lyc ens d claraient avoir t t moins d homophobie et 4 d claraient en avoir t victimes Enfin le Refuge sensibilise les professionnel le s Un partenariat a t d velopp avec la protection judiciaire de la jeunesse PJJ permettant la structure d intervenir dans deux dispositifs de la PJJ L association intervient par ailleurs de fa on r guli re dans les IRTS ou des coles de travailleurs et travailleuses sociaux et est pr sente dans les jurys d ducateurs sp cialis s Sources Fr d ric Gal Le travail social aupr s des victimes d homophobie ASH 140 p PP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travai
121. e des ressources sup rieures celles des hommes plac s dans la m me situation qu elles tant quand elles sont seules que lorsqu elles vivent avec des enfants En termes qualit de l emploi on constate de fortes in galit s entre les hommes et les femmes allocataires du RSA ainsi selon une enqu te de la DARES sur les b n ficiaires du RSA les femmes sont davantage en temps partiel que les hommes 69 contre 32 et ce quelle que soit la configuration familiale Sans surprise r elle les femmes allocataires du RSA et qui sont en activit se concentrent essentiellement dans les secteurs des services aux personnes l inverse les hommes occupent plus souvent leur profession dans les m tiers du secteur primaire secondaire ou plus sp cifiquement dans les transports Le RSA tant une prestation familialis e calcul e sur les revenus du m nage il est essentiel de raisonner sur les couples pour analyser les effets de genre Au sein des couples allocataires du RSA les in galit s traditionnelles se retrouvent ainsi seules 23 des femmes allocataires du RSA en couple ont des revenus d activit contre 48 des hommes en couple Cet cart calcul pour les couples sans enfant et qui est ainsi d environ 25 points entre hommes et femmes s amplifie au demeurant avec le nombre d enfants trois enfants il est de 32 points Au del de la composition des prestations il faut rappeler qu
122. e les hommes qui souhaitaient une masculinit plurielle par opposition l affirmation traditionnelle masculine et les hommes qui s insurgeaient contre les changements des femmes Pad Concernant les mouvements s insurgeant contre les changements des femmes la d finition du masculinisme propos e par Mich le Le Doeuff est celle de nommer ce particularisme qui non seulement n envisage que l histoire ou la vie sociale des hommes mais encore double cette limitation d une affirmation il n y a qu eux qui comptent et leur point de vue 77 Martin Dufresne largit cette d finition des mouvements masculinistes en 142 Ces disant qu il s agit des discours revendicateurs formul s par des hommes en tant qu hommes groupements commencent se r unir au Qu bec dans les ann es 1980 autour des questions de paternit mettant en avant des arguments victimistes de d tresse et d oppression Plusieurs travaux recueillent et analysent leurs demandes en d non ant leur invisibilisation des violences faites aux femmes sous des demandes louables et apparemment innocentes d investissement paternel dans la sph re familiale ou de gardes partag es suite une s paration Dufresne 1998 C t 2004 etc Leur d clinaison fran aise a re u un cho m diatique assez important ces derniers mois avec les fameux p res perch s demandant la garde altern e de leurs enfants Le documentaire la Domination masculine de Patric
123. e attitude Se suffit lui m me Absence de justification rationnelle Caricature de la r alit ou du sujet Concerne un aspect particulier du sujet P trifi ne supporte ni modification ni de la victime rationalisation ni critique Est sujet contestation reste quelque chose de vivant Absolument rigide Pas n cessairement per u comme Plus mutant que le st r otype n gatif G n ralement jug p joratif Quand on s int resse tout particuli rement aux st r otypes sexu s ou st r otypes de genre autrement dit aux id es pr con ues sur les femmes et les hommes le masculin et le f minin force est de constater qu ils ont un impact sur notre fa on de penser et de ne pas remettre en cause les rapports sociaux de sexe Les st r otypes de genre d signent des clich s ou des jugements p trifi s sur les diff rences entre les femmes et les hommes et la n cessaire division des t ches et des r les qui en d coule Ce discours diff rentialiste fond en nature impose comme des vidences des repr sentations de l homme et de la femme du f minin et du masculin qui sont ensuite convoqu es pour justifier la division sociale des sexes et la discrimination syst mique qui en r sulte Sans reprendre les travaux de l anthropologue Fran oise H ritier on peut affirmer que la repr sentation du f minin et du masculin comme deux p les compl mentaires constitue un puissant principe organisateur de nos cu
124. e d cline autour des axes suivants en lien avec le travail social Promouvoir la mixit des emplois dans le domaine du social petite enfance autonomie et travail social Contribuer lutter contre les violences faites aux femmes plan de formation d finir dans les Etats g n raux du TS en cours Soutenir la parentalit notamment favoriser l implication des p res Lutter contre la pr carit favoriser l insertion professionnelles de femmes cheffes de familles monoparentales lutter contre les impay s des pensions alimentaires 2 Les tudes d impact des projets de loi Au del des feuilles de route un nouvel outil a t cr e avec la circulaire du 23 ao t 2012 pour analyser syst matiquement les effets des projets de loi sur l galit entre les femmes et les hommes Il a t int gr aux tudes d impact des projets de loi Diff rents pays europ ens appliquent d j ce principe d analyse genr e des textes l gislatifs et r glementaires Espagne Autriche Su de etc Le guide m thodologique du minist re des Droits des femmes de la ville de la jeunesse et des sports propose de d composer l tude d effets potentiels selon plusieurs types de questionnements Le projet de loi peut d un c t avoir des effets directs sur les in galit s s il contient des dispositions en termes de lutte contre les st r otypes sexu s de parit d galit professionnelle de droit dispose
125. e fait l institution un imaginaire maternaliste o l interaction avec les usagers se calquerait sur la relation m re enfant Les savoirs psychologiques sur lesquels se fondent les pratiques des intervenantes de la petite enfance consacrent la primaut de relation m re enfant L int r t pour la relation m re enfant est resituer dans un contexte historique Les pr occupations hygi nistes ont t progressivement supplant es par l int r t port au d veloppement affectif et la relation m re enfant D o l accent mis sur le rep rage des dysfonctionnements dans la relation m re enfant Comme le note N Murcier les professionnelles de la petite enfance se sont donc trouv es l gitim es en tant que substituts maternels devant limiter l apparition ou l installation de carences li es la s paration du b b d avec sa m re en assurant une continuit des soins maternels L inscription dans le champ param dical de ces professions a d ailleurs concouru et concourt toujours une vigilance accrue envers le pathologique au d triment du normal y compris dans les institutions d accueil de la petite enfance G Cresson dresse le constat lors de ses observations en cr che d une faible ouverture la question du genre dans les pratiques quotidiennes des ducateurs de jeunes enfants EJE Pour comprendre cela il faut selon elle explorer la fa on dont ces professionne
126. e financement comme l institut Emilie du Ch telet en Ile de France de ses uvres canoniques de L ennemi principal de Christine Delphy Gender Trouble de Judith Butler ou encore de ses manuels de r f rence Ces l ments qui donnent corps au champ des tudes sur le genre se sont s diment s au cours des vagues successives d institutionnalisation qui l ont concern surtout depuis le d but des ann es 1980 Au del de cette approche en termes de champ on peut d finir les tudes sur le genre en adoptant une grille de lecture plus th orique fond e sur un certain nombre de crit res analytiques Dans le manuel que nous avons co crit avec S bastien Chauvin Alexandre Jaunait et Anne Revillard par exemple nous avons pos certains l ments de d finition qui nous ont paru tre au c ur d une vision forte des tudes sur le genre en nous appuyant sur la riche tradition de recherche qui s est d velopp e depuis les ann es 1970 dans le sillage et proximit du mouvement f ministe Cette vision forte du genre ne consid re pas le genre comme un nouveau terme pour parler d hommes de femmes de f minin de masculin ou de diff rence des sexes mais comme une cat gorie d analyse rompant avec les mani res communes de penser ces objets et incorporant la tension entre savoirs savants et critique politique h rit e de la tradition des recherches f ministes En puisant dans quarante ans d
127. e la recherche sur la soci t et la culture mai 2005 Les politiques publiques locales leur r le dans l galit homme femmes Laura Lizette Arag n Castro m moire de master de recherche en administration publique 2006 Le genre des politiques sociales revue de la litt rature Anne Revillard ISP CNRS ENS Cachan extrait de m moire de DEA 2003 Les trajectoires de demande d aide des hommes en difficult Daniel Turcotte Germain Dulac Jocelyn Lindsay Gilles Rondeau Pierre Turcotte collection Etudes et Analyses n 21 CRIVIFF Montr al ao t 2002 122 p 107 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Articles Revues 2014 Lintersectionnalit et les pratiques sociales Revue Nouvelles pratiques sociales Vol 26 n 2 printemps 2014 2013 Quand la mixit ne suffit pas o en est l introduction du genre dans le travail social Marc Bessin Les cahiers dynamiques 1 2013 n 58 p 22 30 Pourquoi refonder le travail social Jo l Plantet Lien social n 1113 14 juillet 2013 2014 Vers des assises du travail social repolitiser l action sociale org f vrier 2013 Edito Le travail social entre mancipation et normalisation une voie troite pour les approches f ministes H l ne Martin Marianne Modak V r na Keller revue Nouvelles Questions F minines vol 32 n 1 ditions Antipodes 2013 p 4 13 Les missions de proximit
128. e sp cificit des hommes elle reste pour l instant fortement li e au genre masculin La d construction des st r otypes de genre implique une remise en KELILI C 2004 Expliquer le mal par le m le Approche syst mique vers une nouvelle compr hension de la violence conjugale M moire r alis en vue de l obtention du Dipl me d tat d Assistant de Service Social pour Institut d Enseignement Sup rieur de Travail Social Nice 60 DGCS MASPP question de cet attachement au genre masculin et la lev e des tabous autour des auteures et des hommes victimes de violences conjugales participe fortement de cette d construction Welzer Lang 2010 Si l auteur des faits n est pas pris en charge avec une dimension de d construction des st r otypes sexu s le risque de r cidive est plus important Matthews dans son tude sur la victimologie masculine signale l importance de ne pas minimiser ou nier le v cu de la victime masculine en situant son analyse dans la r sistance contre toute tentative de concurrence entre les violences subies par n importe lequel des sexes ou contre la dilution des violences subies par les femmes Il d montre ainsi que nier les violences de genre subies par des hommes contribue asseoir davantage le sch ma patriarcal selon lequel un homme ne peut jamais tre faible et l gitimer la violence que ce soit leur gard ou l gard des femmes tout en instaurant une hi
129. e t on I ne s agit pas de culpabiliser les professionnels de l intervention sociale peu conscients des st r otypes de genre qu ils v hiculent mais de d crypter les implicites les non dits les non lucid s ou les refoul s les impens s ou les difficult s penser les questions ouvertes ou ouvrir les voiles du pass lever afin de comprendre 52 Michel CHAUVIERE Monique SASSIER D crypter les implicites in M Chauvi re et al Les implicites de la politique familiale Approches historiques juridiques et politiques Paris Editions Dunod 2000 p 6 40 DGCS MASPP comment le genre est mis au travail et rep rer les effets sur les publics accompagn s Les st r otypes sexu s de quoi parle t on Dans le champ des sciences sociales on d signe sous ce vocable un ensemble de croyances et d opinions toutes faites qui caract risent un groupe Le d tour par l tymologie qui renvoie l univers de l imprimerie est indispensable pour ajouter cet ensemble de lieux communs de pr suppos s et d associations d l ments l id e d une r p tition l infini d un m me caract re Au fond les st r otypes d signent des id es pr con ues sur un groupe d individus qui les r duisent syst matiquement et durablement quelques caract ristiques parfois positives souvent n gatives en tous cas rarement neutres Pour illustrer la fa on dont fonctionnent les
130. e travail social en interrogeant les lieux de l intervention sociale les politiques publiques la constitution des quipes de travail l organisation des institutions les programmes de formation les cat gories de populations concern es l histoire du travail social etc En second lieu mettre en place dans les pratiques professionnelles des interventions attentives ne pas reproduire l ordre du genre Trois principes d intervention f ministe empowerment intersectionnalit et r flexivit Ces pratiques se caract risent par leur caract re r flexif Avoir des pratiques r flexives implique que les travailleurs sociaux et travailleuses sociales interrogent et reconnaissent en quoi nos positionnements ou subjectivit s informent ce que nous voyons et ce que nous ne voyons pas comment nous le comprenons et agissons dessous Plus essentiellement une pratique r flexive d voile les mani res dont ces relations et identit s constituent des relations de pouvoir et d voile leur influences sur celles et ceux que nous pr tendons aider Cette approche permettrait d voluer d un r le de prise en charge des publics vers un r le d accompagnateur vers l autonomisation F8 Christina E GRINGERI and Susan E ROCHE Beyond the Binary Critical Feminisms in Social Work Affilia Journal of Women and Social Work 25 337 Affilia 2010 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail
131. econna tre l usure qu il occasionne ses pourvoyeurs cela conduit d genrer la sollicitude Si nous avons tous et toutes besoin diff rents moments de notre vie d attention responsable c est bien que ce besoin est une caract ristique commune de l humanit Si nous reconnaissons l usure qu il occasionne cela signifie que nous ne consid rons plus le care comme l exercice du d vouement naturel des femmes aux plus vuln rables mais comme une activit humaine quivalente tant d autres Au fond il s agit d abord de porter un autre regard sur les activit s et les m tiers du soin En rappelant qu ils incarnent le lien social que leur exercice est la condition d existence et d autonomie de chacun on leur reconna t une valeur universelle on les dissocie du f minin En s int ressant leurs conditions d exercice on pr te attention aux pourvoyeurs de soin on s attache ce que ces activit s produisent du mieux tre et du vivre ensemble Valoris s et d genr s ces m tiers s ouvrent la mixit en conservant dans leur exercice le souci responsable de l autre 5 Fabienne Brug re op cit Fabienne Brug re Le sexe de la sollicitude BDL Editions 2014 p 17 147 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social L int gration du genre au questionnement du travail social interroge la place du soin et de la sollicitude dans notre soci t
132. ecteur priv Ce dynamisme s explique par un d veloppement plus rapide encore des emplois dans les services d aide domicile 11 par an entre 2000 et 2010 et dans les tablissements d h bergement pour personnes g es 6 5 par an qui sont des structures tr s f minis es Dans ce contexte l essentiel des emplois cr s au cours de la derni re d cennie ont t occup s par des femmes l emploi f minin a bondi de 54 en 10 ans alors que l emploi masculin a connu comparativement une croissance bien plus modeste 19 en 10 ans Le vieillissement de la population et le d veloppement des services en direction des personnes g es sont des l ments qui contribuent modalit s de recrutement inchang es renforcer la f minisation des professions sociales 4 ZANDA Jean Louis et FUNES Cyrille Le champ social et m dico social une activit en forte croissance des m tiers qui se d veloppent et se diversifient P le Emploi Rep res et analyses n 44 mai 2012 32 DGCS MASPP Le d veloppement rapide des m tiers dans le champ de l aide domicile presque exclusivement f minins a d ailleurs t identifi par la DARES comme le principal moteur de la s gr gation professionnelle et comme un frein important la mixit Pour les professions ducatives et d encadrement la pr sence des femmes se renforce parmi les jeunes g n rations La comparaison des sex
133. efonte des dipl mes du travail social pourraient infl chir cette tendance Pour autant la pr gnance des figures st r otyp es des travailleuses et travailleurs sociaux constitue un obstacle une mixit galitaire et un gage de la perp tuation d une division sexu e du travail social _ _ _ _ Des assignations sexu es aux m tiers du social p 18 L intervention sociale au f minin p 31 L encadrement au masculin p 34 je Sn A ALH fi DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE 17 Des assignations sexu es C t f minin le poids de l imaginaire maternaliste La division sexu e du travail social et tout particuli rement son importante f minisation s explique par son histoire fa onn e par des st r otypes encore aujourd hui tr s pr gnants D s le XIX me si cle les hommes d Eglise d l gu rent aux femmes de la bourgeoisie le soin de porter assistance aux pauvres et aux d munis En effet il tait alors commun ment admis que les femmes naturellement plus attentives et plus l coute de leurs prochains que les hommes taient plus m me de se charger de ce type de t ches qui les ramenaient leurs qualit s naturelles de femmes et de m res Le travail social commence exister en tant que corps de savoirs et de pratiques au d but du XX me si cle avec les premi res coles sociales cr es par des femmes et longtemps r serv es elles seules
134. ements historiques du travail social bas sur l inscription de relations dans la longue dur e et la mise en uvre de r ponses qualitatives de proximit Propos recueillis par Claudie BAUDINO et Margot DAZEY MASSP Comp tences profanes versus f minines L exp rience personnelle de la comp tences professionnelles maternit constitue en effet un des axes Cet exercice de la sollicitude est fond sur fondamentaux de certains m tiers de un savoir faire social qui peut se r sumer l intervention sociale aupr s des familles un savoir tre des femmes pour ne pas dire notamment dans le secteur de la petite un savoir tre m re Les qualit s morales enfance La confusion entre le niveau du care comp tences professionalisantes personnel et le niveau professionnel est ainsi sont ainsi bien souvent per ues par les souvent l uvre lorsque les intervenantes acteurs ici les actrices comme proprement voquent leur propre exp rience de la maternit Les identit s maternelles et professionnelles se distinguent alors 1 M BESSIN Le travail social est il f minin in J lon Le travail social en d bat s Paris La d couverte 2005 p 160 CS ii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE difficilement Cf encadr sur les assistantes maternelles La primaut de la relation m re enfant Le travail social notamment s est constitu sur la socialisation de lamour maternel donnant d
135. en faveur des droits des femmes surtout en s tendant tous les secteurs l approche int gr e doit s accompagner d un effort de formation accru Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social 2 Questions Sophie Jacquot Politologue Sciences Po Le gender mainstreaming Dans quel contexte la politique de gender mainstreaming a t elle merg au niveau europ en f A la fin des ann es 1980 l galit entre les femmes et les hommes constitue un objectif autonome de la politique communautaire qui repose sur des modes d intervention principalement r gulateurs un ensemble r duit et cibl de structures institutionnelles et une petite lite fortement impliqu e Pour autant la persistance de fortes in galit s sur le march du travail et dans l emploi interrogent l efficacit voire la responsabilit des politiques publiques Face ce constat d chec le gender mainstreaming va constituer une alternative Instrument d action publique il consiste int grer de fa on transversale et syst matique l galit entre les femmes et les hommes l ensemble des autres politiques publiques toutes les tapes du processus politique C est la Conf rence mondiale de PONU sur les femmes qui se d roule P kin en septembre 1995 qui a l gitim la r flexion en termes de genre et fait du gender mainstreaming la clef de vo te de la mise en uvre des objectifs de son Programme d a
136. ence diff rentielle des sexes Partout et tout le temps le constat de la diff rence des sexes est interpr t en termes de hi rarchie femmes hommes produit des in galit s entre les sexes et alimente un syst me de domination masculine Ainsi la sociologue Laure Bereni en propose la d finition suivante Le genre d signe le syst me qui produit une bipartition hi rarchis e entre hommes et femmes et entre les valeurs et repr sentations qui leur sont associ es masculin f minin t Simone DE BEAUVOIR 1949 Le deuxi me sexe Tome II L exp rience v cue Gallimard Folio Essais 1986 Voir notamment Fran oise HERITIER Masculin F minin 2 vol Paris ditions Odile Jacob 2007 R dition de volumes parus s par ment comprend La pens e de la diff rence Il Dissoudre la hi rarchie ISBN 978 2 7381 2040 3 vol 1 ISBN 978 2 7381 2041 0 vol 2 3 Pierre Bourdieu La Domination masculine Paris Le Seuil 1998 coll Liber t Laure BERENI S bastien CHAUVIN Alexandre JAUNAIT et Anne REVILLARD 2008 Introduction aux Gender Studies Manuel des tudes sur le genre Bruxelles de Boeck D C C Ss Hihi DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE Gb Le genre d signe le syst me qui produit une bipartition hi rarchis e entre hommes et femmes et entre les sont associ es masculin f minin 55 Autrement dit les diff rences per ues entre les genres f minins et masculins et la
137. entr es sur les in galit s dont sont victimes les femmes et sur la construction de l galit entre les femmes et les hommes Ce rattrapage de leur invisibilit encore en construction a permis de prouver scientifiquement les in galit s v cues par les femmes diff rents niveaux de la soci t Aujourd hui des recherches commencent se d velopper sur d autres sujets tels que les hommes victimes d in galit s de sexe mais aussi sur la place des hommes dans la domination masculine Cette analyse part du constat que rien n est neutre et que tout est sexu Deux cueils importants sont viter le premier est de ne pas tomber dans le pi ge de la naturalisation qui engloberait les hommes dans une cat gorie aussi universelle et invisibilisante dans laquelle les femmes ont pu tre rel gu es pendant des si cles Le deuxi me cueil consisterait oublier le statut de dominants des hommes Quelques l ments de d finition sont essentiels avant d explorer la question du lien entre masculin et travail social Tout d abord l identit se d finit comme un processus constant et continu dans le sens o les identit s ne sont jamais fig es mais toujours en volution et interactif ou relationnel puisque c est dans la confrontation aux jugements des autres r els ou suppos s que le processus s op re Il est par cons quent 2 DEVREUX A M 2004 Les r sistances des hommes au c
138. er les a priori sexu s dans l accueil des personnes en grande difficult Comment le genre marque t il la pratique des professionnel le s du travail social Comment assurer l galit dans la prise en charge des personnes en grande difficult dans le respect des diff rences Comment s attaquer aux causes des in galit s attach es aux diff rences de genre A partir des entretiens le groupe de travail a essay de comprendre comment la mixit sexu e tait d finie pens e mais aussi v cue par les professionnels des centres rencontr s Il s agit non seulement de s interroger sur le positionnement des centres par rapport la mixit choix d un accueil mixte ou non mixte sur les raisons qui sous tendent ce choix mais au del sur le regard port sur la mixit ou la non mixit v cues dans ces centres voire sur les repr sentations associ es la mixit et la non mixit Comment pensent ils l accueil des femmes et ou celui des hommes Comment les professionnels rencontr s parlent ils de la mixit et de ses effets Comment pensent ils et d finissent ils la mixit et ses enjeux PP Les centres pour femmes seules avec enfants ne per oivent pas non plus les enfants selon leur sexe Les travaux men s par la Mission d Information sur la Pauvret et l Exclusion Sociale d Ile de France fournissent une grille de lecture pour questionner l accueil genr cf encadr ci avant
139. er que le discours de l institution via son site met en avant pour la Maison des femmes le maintien de la relation m re enfants avec un souci de bien tre de ces derniers et du cot des hommes la pr carit des destins individuels avec un projet futur qui permettra de renouer les relations entre les p res et leurs enfants Au niveau des travailleurs et travailleuses la direction est commune aux deux maisons La grande diff rence r side dans la pr sence du c t de la maison d accueil pour hommes de cuisini res et des femmes de m nage Ces professionnelles sont totalement absentes chez les femmes Le r glement d ordre int rieur des deux maisons La juxtaposition des deux r glements confirme d j ce que le site induisait le projet mobilis pour permettre l insertion des hommes pr caires n est pas le m me que celui qui concerne les femmes La premi re diff rence est la pr sence des enfants totalement int gr e dans le projet de la MAF Maison d Accueil des Femmes Il n y a aucune mention dans le projet de la maison des hommes La seconde diff rence est l vidence le r le des t ches m nag res et leurs op rationnalit s Les hommes doivent prendre en charge tour de r le la vaisselle et le rangement de leur chambre S ils sont volontaires pour d autres t ches collectives elles sont r mun r es Cette disposition se traduit d ailleurs par des compositions d quipes de professionnelles diff
140. erait encore une suspicion ancr e dans les repr sentations collectives l gard du souhait des hommes de travailler avec de jeunes enfants Cette situation conduit des discours contradictoires sur l absence des hommes en cr che 7 Fanny ZANFERRARI Interpr tations masculines et attentes f minines l gard des hommes dans le travail social Le Portique Archives des Carnets du Genre Carnet 1 2005 30 Genevi ve CRESSON la vie quotidienne dans les cr ches in COULON Nathalie et CRESSON Genevi ve Ed La petite enfance entre familles et cr ches entre sexe et genre Paris L Harmattan coll Logiques Sociales 2007 23 D un c t certains insistent sur la n cessit de faire venir les hommes dans les cr ches avec l id e qu ils pourraient apporter notamment leurs qualit s propres au premier rang desquelles l autorit et la bonne gestion d quipe G Cresson explique d ailleurs que nombre de professionnelles qu elle a interrog es consid rent que leur pr sence serait b n fique pour les petits gar ons lev s sans p re D un autre c t subsistent des m fiances et des st r otypes concernant id e d une maladresse naturelle de l homme face aux b b s ou d une suspicion de p dophilie G Cresson montre bien comment ces discours tendent r duire l homme sa virilit les excluant de fait n cessairement de ces emplois f minins Les suspicions qui existent l ga
141. es respectivement masculines et f minines Si le pari d une mixit galitaire qui d joue au lieu de reproduire les st r otypes n est pas encore gagn force est de constater que des actions sont engag es pour avancer dans ce sens 5 Le texte de cette plateforme est en ligne suivre le lien http www agefospmenordpicardie com fileadmin user_uploa d 20Partage pdf Plateforme Mixitedesmetiers_2014 pdf Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Exemple Assistant familial au masculin En 2005 l activit des assistants familiaux a v cu un tournant d cisif avec la mise en place du dipl me d Etat C est la reconnaissance d une profession jusqu alors plut t consid r e comme une activit que comme un m tier Depuis peu un nouveau changement merge avec l arriv e de professionnels au sein d un m tier jusqu pr sent quasiment exclusivement f minin bien que ouvert aux hommes depuis 1992 Exerc e au domicile aux c t s des enfants la profession d assistant familial a longtemps t r serv e aux femmes Les comp tences taient naturalis s du c t du d vouement et de l instinct maternel pr cise la sociologue Anne Olivier Directrice du r seau Tessiture Avec sa coll gue Claire Weil responsable de projet l Ecole Sup rieure de Travail Social et directrice de l espace enfance elles ont men des recherches sur l arriv e r cente des hommes dans la
142. es du RSA Pendant les sept mois d observation participante j ai pu constater que les r f rences au travail de la part des coutants taient dans leur quasi totalit r serv es aux hommes sans abri soit que ceux ci en avaient effectivement un ce qui devait tre pris en compte soit que les coutants voquaient le sujet afin de prendre acte de possibles nouveaux l ments sur la situation de la personne concern e Quoi qu il en soit ce n est pas tant la mani re dont le sujet est voqu aupr s des hommes que son absence corr lative aupr s des femmes qui est illustrative d un fait majeur l injonction au travail dans le cas de l accompagnement social se pose avant tout pour les hommes Si ceci n est pas le cas dans l ensemble de la soci t il convient de noter que l absence de travail pour les femmes n est pas v cue sur un mode aussi disqualifiant que pour les hommes notamment dans les milieux les moins favoris s Cela t moigne d une perm abilit des normes sexu es l uvre dans le monde social mais aussi de leur intensification dans la sph re de l action sociale L autre aspect de la vie sociale qui est voqu de fa on r currente dans les conversations t l phoniques est la famille Ici Audrey Marcillat met en lumi re des interactions qui r v lent la pr gnance de st r otypes et soulignent les souffrances que ceux ci peuvent occasionn s chez les femmes comme che
143. es m res vivent certains probl mes sociaux Dans cette optique si les hommes dont les p res jouissent de droits et de privil ges au sein de notre soci t pourquoi devrait on se pr occuper de leur condition Deuxi mement l oppos s est construit un mouvement de d fense de droits des hommes qui fait r guli rement les manchettes coup de mises en sc ne retenant l attention du grand public Ce mouvement all gue l existence d un complot juridique qui ferait en sorte qu la suite d une s paration ils sont d pouill s de leur droit d exercer leur paternit Par ailleurs ce mouvement s enferme dans une logique qui fait miroir au f minisme radical les p res sont victimes des structures sociales et politiques 0CASTELAIN MEUNIER 2002 La place des hommes et les m tamorphoses de la famille PUF Paris p 63 141 LE DOEUFF Mich le L tude et le rouet Des femmes de la philosophie etc Paris Seuil 1989 in Stop masculinisme Petit guide d autod fense intellectuelle contre le masculinisme p 10 11 et Stop masculinisme Petit guide d autod fense intellectuelle contre le masculinisme 76 p http lagitation free fr spip php article163 2 DUFRESNE M 1998 Masculinisme et criminalit sexiste in Nouvelles Questions F ministes Ils changent disent ils Recherches f ministes 1998 volume 11 num ro 2 p 126 183 La paternit semble servir d alibi dans la d n gation des viole
144. es p res afin d amener une r flexion sur la paternit Ici les activit s prennent plusieurs formes Rencontres pr natales entre papas et futurs papas Activit s de sensibilisation sur l engagement paternel Bouffe Action e La sensibilisation de la communaut afin de de faire la promotion de l engagement paternel aupr s de la population d un quartier l aide d v nements de documents et d outils de communication activit s comme Mon p re et moi des activit s de dessins dans les coles e Les actions sur les ressources du milieu par des initiatives ponctuelles ou continues ces actions visent regrouper les intervenants ou les organismes en lien avec la paternit Ceci peut prendre la forme d une analyse de services de s minaire change ateliers de formation ou de r unions des membres de CooP RE retrouve la discrimination en raison du sexe principal crit re de discrimination sur lequel s interroger pour adopter une perspective d galit entre les femmes et les hommes D autres crit res de discrimination peuvent Une h t rog n it croissante des publics le regard de l intersectionnalit Grand nombre de param tres que ce soit le d veloppement de la pr carit le vieillissement d mographique les galement tre pris en compte comme l tat questionnements des rapports r les sociaux de grossesse l orientation sexuelle etc D s de sexe etc contribueront
145. estion du genre des noms de m tier se pose traditionnellement pour les professions socialement valoris es celles qui n cessitent des qualifications conf rent un statut social et constituent de fait et parfois en droit des bastions masculins L histoire de ce d bat est indissociable de la marche des femmes vers l gal acc s toutes les professions et fonctions Pour le dire autrement chaque fois que des femmes individuellement ou collectivement ont revendiqu le droit d exercer des m tiers et des fonctions jusqu ici r serv s aux hommes la question du genre de leur d signation a t soulev e Ainsi en 1897 quand Jeanne Chauvin nantie des dipl mes requis veut pr ter le serment d avocat tous les ditorialistes incr dules se demandent si demain il y aura des avocates Pr s d un si cle plus tard la politique d Yvette Roudy en faveur de l galit professionnelle d clenche la premi re pol mique sur la f minisation des noms de 37 TSA Le travail social serait il une affaire de femmes n 24 juillet ao t 2011 38 TSA Le travail social serait il une affaire de femmes n 24 juillet ao t 2011 26 DGCS MASPP On est dans un secteur peu valoris dans l ordre marchand aussi parce qu il est construit dans le p le f minin de l ordre du genre dd Bessin m tier Il faudra attendre 15 ans pour que les experts de tous bords consult s reconnaissent q
146. exion il est indispensable de souligner qu au del de l laboration de plans et de la refonte de r f rentiels l analyse du travail social au prisme du genre interroge les valeurs de notre soci t la place donn e l attention responsable l autre Promouvoir l approche int gr e de l galit p 78 Activer le levier de la connaissance p 81 Relever le d fi de la mixit p 84 S adapter aux nouveaux publics d velopper de p 92 nouvelles pratiques Les masculinit s un public parfois impens de p 96 l intervention sociale Faire de la sollicitude du care une valeur centrale p 100 et universelle 77 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Promouvoir l approche int gr e de l galit A travers ce travail nous avons voulu montrer combien l approche en termes de genre pouvait renouveler et enrichir les questionnements sur le travail social Dans le champ des politiques publiques la transversalit est aussi consid r e comme un gage d efficacit Dans cette logique depuis 2012 le gouvernement fran ais a d velopp une approche int gr e de l galit M thodes et outils pour l int gration du genre Le concept d approche int gr e de l galit ou de gender mainstreaming est n lors de la Quatri me Conf rence mondiale sur les femmes P kin en 1995 puis a t d clin au niveau europ en
147. fant s c est dire 93 5 de ces familles les hommes ne repr sentant quant eux que 6 5 des foyers monoparentaux b n ficiaires du RSA En revanche les hommes seuls sans enfant sont plus nombreux que les femmes dans la m me situation respectivement 30 et 18 du nombre total de foyers b n ficiaires du RSA 103 Pi Dont on mesure mal au passage s ils sont des couples h t rosexuels ou homosexuels par commodit ici il est consid r que ces couples sont h t rosexuels m me si cette approche n est certainement pas satisfaisante 10 Les donn es suivantes sont extraites en partie du document de politique transversale DPT politiques de l galit entre les femmes et les hommes 1 Donn es CNAF 31 d cembre 2011 m tropole et Outre mer DGCS iii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE E e montant mensuel moyen de RSA vers tait de 322 pour les foyers de femme seule sans enfant contre 370 pour les foyers d homme seul sans enfant les hommes seuls recourant au RSA disposent de plus faibles ressources personnelles que les femmes Le m me constat est tabli pour les familles monoparentales avec un enfant 379 de RSA vers aux femmes contre 409 pour les hommes Pour l ann e 2012 M les ressources plus importantes des femmes au RSA par rapport aux hommes au RSA sont toujours observ es en 2012 puisque 82 des hommes seuls sans enfant per oivent le RSA socle
148. ge diff renci e existe galement selon que l homme ou la femme est d pendant en premier au sein du couple En effet les hommes d pendants en couple sont ou ont t tous pris en charge par leur pouse domicile alors que si c est l pouse qui la premi re devient d pendante les hommes fran ais en couple m me soutenus par des aides professionnelles t moignent de difficult s pour la maintenir domicile et s orientent assez rapidement vers un h bergement sp cialis pour elle ou plus 92 C BONNET E CAMBOIS C CASES J GAYMU La d pendance aujourd hui laffaire des femmes demain davantage celle des hommes Population amp Soci t s n 483 novembre 2011 65 souvent pour eux deux On peut ainsi mettre l hypoth se que la sant des conjointes aidantes s en trouve beaucoup plus affect e que celle des conjoints aidants La question du suivi de l aide informelle par les aidants familiaux et de son impact sexu est essentielle puisque les aidants sont aujourd hui pour 2 3 des aidantes et notamment aupr s de celles et ceux encore en activit savoir pour pr s de 50 Les pr visions des prochaines ann es pointent que la proportion de personnes g es recevant l aide d un proche devrait baisser cause de trois facteurs 1 le vieillissement de la g n ration du baby boom aujourd hui nombreuse et en position d enfant aidant 2 l inves
149. ger par les fugues les tentatives de suicides les probl mes alimentaires alors que les gar ons mettent en danger la soci t par des infractions la d linquance Des r ponses institutionnelles diff rentes selon le sexe Face aux comportements plus bruyants des gar ons la r ponse institutionnelle sera plus souvent des mesures pr coces en milieu ouvert m me si l issue sera le placement Les filles arrivent en moyenne un an plus tard que les gar ons en protection de l enfance et surtout arrivent en masse l adolescence Pour elles des mesures de placement familial sont plus souvent d cid es durant l enfance m me si les gar ons restent nombreux galement b n ficier de ce mode de prise en charge Plus souvent victimes d abus sexuels que les gar ons les offres d accompagnement des filles se centrent sur la reconstruction psychologique de la personne A l inverse les gar ons qui entrent plus souvent pour des probl mes scolaires re oivent un accompagnement centr sur l insertion sociale ou professionnelle Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Un accueil en tablissement non mixte qui renforce la s gr gation entre les sexes La plupart des tablissements de la protection de l enfance propose un accueil non mixte pour r guler et contr ler les relations sexuelles et notamment les maternit s pr coces Derri re ce contr le se cache galement la
150. hangement social mergence d une probl matique Cahiers du Genre 2004 1 n 36 p 7 13 Alban JACQUEMART Les hommes dans les mouvements f ministes fran ais 1870 2010 Sociologie d un engagement improbable Th se pour l obtention du titre de Docteur de l EHESS Pr sent e publiquement le 29 juin 2011 p 281 96 DGCS MASPP de l intervention sociale assez difficile de d finir une identit masculine ou une identit f minine du fait de ces constantes mutations mais par contre la masculinit sera plut t d finie dans son interactivit et ceci est d autant plus pertinent dans le champ du travail social Au del de leur sexe biologique les individus se comportent conform ment aux attentes du corps social et agissent en ad quation avec leur r le de genre Loin d tre d fini par son sexe g n tique le gar on se construit tout le long d un parcours social Le devenir masculin met en jeu des facteurs psychologiques sociaux et culturels qui n ont rien voir avec la g n tique mais jouent un r le non moins d terminant sinon plus La repr sentation dominante contraint donc l homme s affirmer ce qui peut engendrer des situations de violence Le privil ge masculin est aussi un pi ge et il trouve sa contrepartie dans la tension et la contention permanentes parfois pouss es jusqu l absurde qu impose chaque homme le devoir d affirmer en toute circonstance sa virilit
151. hommes plus encore dans la tranche des 75 ans et plus le taux de pauvret des femmes est de 14 1 tandis que celui des hommes est de 8 9 Ces diff rences au sein des jeunes adultes et des plus g s tiennent la r partition des r les sociaux entre femmes et hommes Entre 25 et 34 ans l cart s explique par le fait qu en cas de s paration des couples ce sont presque toujours les femmes qui assument la garde des enfants Les femmes pauvres sont majoritairement celles qui l vent seules leur s enfant s Parmi les plus de 75 ans la pauvret des femmes refl te la faiblesse de leurs pensions de retraite elle m me li e la discontinuit des carri res professionnelles Il est clair que ce n est pas le fait d tre une femme ou un homme qui pr dispose la pauvret en revanche ce sont les r les sociaux f minins et masculins qui mod lent les parcours personnels et professionnels et exposent les individus la pr carit Le genre est une variable explicative f minins et masculins qui des pr dispositions la pauvret comme des attitudes l gard des dispositifs Dans le rapport du comit national d valuation le chapitre sur Le non recours au revenu de solidarit active fait le constat que les personnes seules qui ne recourent pas sont plus souvent des hommes que des femmes La diff rence entre le taux de non recours des hommes et des femmes est de 10 points Cet cart signific
152. i apr s en t moignent Ce discours est impr gn des st r otypes traditionnels qui conf rent aux hommes et aux femmes des caract ristiques compl mentaires fort dangereux et manipulateur c t masculin fragile vuln rable et manipulable c t f minin Si la professionnelle s appuie sans doute sur son exp rience de terrain elle puise aussi dans le creuset des repr sentations sociales des hommes et des femmes et des rapports qu ils entretiennent Extrait d entretien avec Lucie travailleuse sociale au sein des quipes Mobiles d Aide du Samusocial p 14 15 17 janvier 2012 Et est ce que pour toi il y a une diff rence entre hommes et femmes SDF d une mani re g n rale Que ce soit en termes de raison de la rupture qui est la base du fait de se retrouver dans la rue entre guillemets quoi que ce soit apr s dans la mani re de g rer la vie la rue faut penser large quoi Oui fatalement y a une diff rence dans le sens o Comment dire Voil l homme comme je disais tout l heure il va s alcooliser pour pouvoir survivre aussi la rue et va y avoir cette force qui va tre on sait tr s bien que l homme il est fort que au niveau de sa corpulence et tout a et que a va tre et que c est un bonhomme quoi Alors que la femme elle va tre beaucoup plus vuln rable dans la rue il va y avoir plus d agressions aussi euh c est une proie quoi enfin c est clair les femmes sont s
153. i de l accompagnement et de la prise en charge des victimes d homophobie notamment chez les plus jeunes Contrairement une conception commun ment r pandue l homophobie ne concerne pas seulement les manifestations violentes insultes harc lement mais constitue galement un sentiment partag par beaucoup visant stigmatiser les homosexuellle Js comme tant 110 Anne EYDOUX Du RMI et de l API au RSA les droits sociaux des femmes l preuve des politiques d activation des allocataires de minima sociaux Revue fran aise des affaires sociales 2 2012 n 2 3 part anormaux ou inf rieurs La transphobie qui reste plus m connue affecte les personnes transexuelles transidentitaires c est dire prouvant une inad quation entre l identit de sexe et l identit de genre Il est noter que le Refuge accueille proportionnellement plus de jeunes hommes que de jeunes femmes seulement 16 de jeunes femmes en 2012 Cela s explique en partie par une relative invisibilit de l homosexualit f minine L ouvrage d veloppe 5 facettes de l homophobie homophobie courante dans le d bat public de certaines th ories m dicales et psychologiques au sein de la famille au sein de diff rents corps de m tiers r f rents Ces 3 derni res facettes sont particuli rement int ressantes en ce qu elles peuvent concerner directement le travail social L homophobie de certa
154. i parlent de la visite de leurs enfants Paris du fait qu eux m mes soient all s leur rencontre est tout d abord re u par l coutant de mani re tr s positive sur un mode optimiste alors m me que ces moments peuvent tre tr s douloureux pour les hommes sans abri Cela fait na tre des situations de communication complexes o l coutant ne comprend pas les r actions de l appelant comme les pleurs l vocation de la tristesse la honte et continue insister sur le fait que cela a d leur faire du bien L encore on a l impression que les mots des cout s sont entendus travers le filtre des st r otypes La repr sentation du p re divorc ou s par frustr car loign de ses enfants pr vaut sur celle de l homme honteux de sa situation qui pr f rerait sans doute que ces enfants ne voient pas sa d ch ance Non seulement les st r otypes d forment la r alit mais ils conduisent les travailleurs sociaux passer c t de ces souffrances 77 Audrey MARCILLAT op cit p 50 56 DGCS MASPP De tous les aspects de la vie priv e la sexualit est celui qui est le plus difficile aborder La chercheuse se contente de souligner que les coutants ont un biais h t ro norm dans leurs changes avec les sans abri seuls ou en couple Filtres travers lesquels les coutants appr hendent les cout s les st r otypes leur permettent de cat goriser le
155. i que de la persistance des rapports sociaux de sexe qui se reproduisent L analyse du contenu de deux ann es de publication de revues professionnelles sur la petite enfance men e par Sandie Delforge souligne la persistance de la division entre un monde int rieur et domestique f minin et le monde public ext rieur qui resterait masculin M me si on voit appara tre la figure du nouveau p re la paternit reste associ e la protection la stimulation la seconde figure d attachement la s paration la sexuation l autorit alors que la maternit est plus fr quemment attach e la s curit affective l attachement principal un lien naturel avec l enfant la d signation du p re la culpabilit Le p re conserve ainsi une fonction plus symbolique que la m re r duite une fonction de maternage Les articles parlant des m res sont d ailleurs plus nombreux comme si elles taient plus centrales pour l enfant dans sa prime enfance G Cresson montre en s appuyant sur les travaux de S Delforge que l on tend d finir 5 Sandie DELFORGE Le genre de la fonction parentale Une analyse de la presse des professionnel le s de l enfance in COULON Nathalie et CRESSON Genevi ve Ed La petite enfance entre familles et cr ches entre sexe et genre Paris L Harmattan coll Logiques Sociales 2007 46 DGCS MASPP la m re essentiellement par sa maternit tandis que le
156. ience innovante A Toulouse deux centres de formation ont inscrit un module genre et travail social dans leur cursus d ducateur sp cialis pour sensibiliser les tudiants et les amener exp rimenter sur ce th me durant leur stage de fin d tude Depuis la rentr e derni re les l ves ducateurs sp cialis s du Centre r gional de formation aux m tiers du social CRFMS et de l Institut Saint Simon ISS de Toulouse ont donc eu l obligation de suivre en fin de 2 ann e un module sur le th me genre et travail social Un enseignement de ce type avait t dispens l ISS entre 2002 et 2007 mais sous une forme optionnelle Au CRFMS en revanche c est une nouveaut m me si la non discrimination hommes femmes tait inscrite dans le projet associatif C est un sujet auquel personne ne s oppose le tout est de r ussir en faire une priorit analyse Philippe Lebailly directeur p dagogique du CRFMS Un autre facteur d impulsion a t l action du conseil r gional de Midi Pyr n es qui a encourag l int gration de la question du genre dans les formations en travail social en finan ant en 2009 et 2010 des journ es d tude sur ce th me Lebailly reconnait aussi que le fait d tre directeur p dagogique l a bien aid introduire un module obligatoire sur le genre dans le travail social au CRFMS de Toulouse Dot de 112 heures stage pratique inclus ce module est au programme des deu
157. iii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE particuli rement dans les structures pour femmes Les tudes sur l accueil genr ee Mission d information sur la Pauvret et l Exclusion Sociale en Ile de France MIPES a publi en mars 2012 une tude portant sur le genre dans la prise en charge des personnes en situation de pr carit Une seconde tude tente d approfondir cette r flexion en mobilisant l approche de genre pour questionner la faisabilit et la pertinence de l accueil mixte et de l accueil genr en centres d h bergement avec pour vis e l am lioration de l accueil et de l accompagnement des personnes en grande difficult Une enqu te a t conduite aupr s des responsables et des travailleurs sociaux de 23 centres d h bergement et d accueils de jour franciliens partir d une grille d entretiens centr e autour de la mixit sexu e savoir donc une r flexion sur l accueil simultan partag des personnes en grande difficult des deux sexes voire galement sur la composition sexu e des quipes salari es et b n voles des centres d h bergement et des accueils de jour La r flexion sur la mixit est un point d entr e pour questionner le genre dans l accueil des h berg e s l accueil genr champ de recherche sur le travail social et la pr carit encore peu investis Questionner les professionnel l es sur la mixit sexu e permet d interrog
158. ime en tant que figures exemplaires d int gration et d mancipation et dans le m me temps fonctionne comme une potentielle mise en question de leur v ritable int gration et de leur autonomie en tant que femmes l instar des femmes du public elles sont soumises des repr sentations genr es de l int gration l o la v ritable int gration passerait par des indices de genre une trop grande proximit avec la communaut est bien souvent pens e comme synonyme d ali nation f minine Ainsi outre que ces fonctions sont le plus souvent repr sent es par des places hi rarchiquement moins lev es c est bien cette proximit lorsqu elle est fond e sur une essentialisation ethnique genr e qui est pr texte la mise en cause du statut professionnel de ces intervenantes et qui les assigne se positionner de 5t Marion MANIER Les missions de proximit en question places et pos tures des intervenantes sociales minoritaires Nouvelles Questions F ministes 2013 2 vol 32 p14 27 38 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social PASSER L INTERVENTION SOCIALE AU CRIBLE DU GENRE L approche genr e des pratiques professionnelles permet de comprendre comment se transmettent se reproduisent et ou se transforment les in galit s entre les femmes et les hommes Le champ de l intervention sociale appara t comme un espace de reproducti
159. ines th ories m dicales et psychologiques Cela passe par la m dicalisation de l homosexualit qui est illustr e dans ses formes les plus extr mes par des techniques d hypnose ou des camps et th rapies de conversion L homophobie au sein de la famille Elle se caract rise par un rejet cat gorique des jeunes homosexuel le s L homophobie au sein de diff rents corps de m tiers r f rents Gal prend ici l exemple d un jeune homme de 18 ans qui rencontre une assistante de service social de son lyc e qui lui demande pourquoi cela se passe mal la maison Quand il lui explique qu il est homosexuel et que ses parents ont du mal avec cela elle lui r torque qu il doit changer pour que tout rentre dans l ordre page 47 Le r le de r f rent se retrouve donc bris d o des cons quences sur des jeunes d j en difficult Cette homophobie a pour cons quence une perte de rep res un sentiment de solitude et de stigmatisation Ainsi en 2000 une tude am ricaine a r v l que 45 des jeunes gays et 20 des jeunes lesbiennes ont t victimes d insultes ou maltrait e s Cela peut mener un comportement d pressif d auto mutilation d addiction et au suicide Une enqu te de 2005 dirig e par le Dr Marc Shelly a montr que les homosexuel le s g e s de 16 39 ans ont 7 13 fois plus de risques de faire une tentative de suicide que les jeunes h t rosexuel le s
160. insi que les aides domicile et travailleuses familiales Les hommes sont un peu plus pr sents mais tr s minoritaires 10 des effectifs sur les postes d assistant de service social de conseiller en conomie sociale familiale et d aide m dico psychologique La situation est Proportion de femmes parmi les professionnels en emploi Accueil de jeunes enfants Aide domicile Assistantes maternelles Aides domicile Educateur de jeunes enfants Assistant de service social sp cialis s cadres socio ducatifs ou les femmes repr sentent environ les deux tiers des effectifs Enfin les hommes sont tr s nettement majoritaires dans les seuls m tiers de l aide par le travail ducateurs techniques ducateurs techniques sp cialis s moniteurs d atelier A profession donn e le type de public pris en charge est galement un d terminant important de la pr sence des femmes Cependant l activit de l tablissement employeur exerce galement une emprise assez forte sur la f minisation des salari s D une mani re g n rale il appara t que les travailleurs sociaux dans les secteurs de la petite enfance et de l aide domicile sont presque exclusivement des femmes Viennent ensuite les tablissements d h bergement pour personnes g es 90 de femmes tablissements et services pour personnes Secteur d activit Adultes Adultes et Enf handi prea fam en di A difficult e Conseil
161. ion que les femmes sans abri reproduisent a des effets concrets sur leur perception dans la soci t Ce constat invite porter une attention particuli re aux femmes sur le terrain comme dans le recueil et le traitement des donn es Dans l univers du sans abrisme aussi la mixit commence tre voqu e Si dans l id al elle pourrait permettre une prise en charge des enfants par leurs deux parents et un r apprentissage de la vie en soci t elle peine progresser dans les centres d accueil Les r ticences sont plus fortes dans les centres qui accueillent exclusivement des femmes car les hommes y sont per us comme des dangers potentiels Des deux c t s masculin et f minin il existe une g ne mutuelle cohabiter avec l autre sexe alors m me que l on a une image d grad e de soi Dans l accueil des sans abri l institution continue faire pr valoir la non mixit Elle privil gie un entre soi f minin ou masculin qui t moigne du souci de prot ger les personnes accueillies mais aussi de son aveuglement l homosexualit et aux identit s transgenres transexuelles ou intersexuelles L entre soi serait plus facile g rer que la mixit mais au risque de marginaliser davantage la population accueillie Au terme de cet clairage genr du sans abrisme Audrey Marcillat conclut que l intervention sociale reproduit l ordre du genre sans le questionner et peut m me
162. ion des hommes et des femmes par m tier Une baisse de la s gr gation depuis 30 ans DARES Analyses n 79 d c 2013 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social dipl mes d encadrement de niveaux et Il CAFDES CAFERUIS et DEIS A contrario on constate sur cette p riode une tr s l g re augmentation de la proportion d hommes parmi les dipl m s du DEAVS Le bac professionnel Accompagnement soins et services la personne ASSP cr en 2011 en remplacement du BEP Carri res sanitaires et sociales pourrait constituer une voie d acc s importante pour les formations sociales 63 000 l ves sont actuellement inscrits dans cette formation de trois ans soit environ 20 000 l ves par cohorte Cette nouvelle formation est autant voire plus f minis e que les m tiers auxquels elle conduit pr s de 95 des l ves sont des filles Sur les trois ann es d existence de cette formation la proportion de gar ons est stable Ce bac professionnel comporte deux sp cialit s recouvrant l exercice en structure et domicile La proportion de gar ons dans ces deux sp cialit s est tr s proche alors qu on aurait pu s attendre trouver encore moins de gar ons dans la sp cialit Domicile Ce constat peut conforter l impression d une timide progression des hommes dans les activit s men es domicile Proportion de femmes parmi les jeunes salari s S
163. ion sociale m a aux fonctions de directeur 43 43 41 54 52 48 57 d tablissement social gt DE d ing nierie sociale 52 63 63 64 58 64 57 58 70 zZ Ensemble 84 85 85 86 85 84 86 86 86 Proportion de femmes en parmi les dipl m s en travail social selon l ann e et le dipl me Source DREES Enqu tes sur les coles de formation aux professions sociales 33 D C C Ss Hihii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE L encadrement au masculin Des directions d tablissements et de services qui se d clinent encore souvent au masculin La f minisation du travail social recouvre une forte in galit hi rarchique avec un bien moindre acc s en proportion des femmes aux postes responsabilit s Cette r alit se retrouve dans les inscriptions aux centres de formations Ainsi alors que la profession est f minis e plus de 80 on retrouve une relative mixit dans les formations sup rieures Le CAFERUIS encadrement interm diaire et le CAFDES encadrement sup rieur ont ainsi t d livr s en 2011 respectivement 33 de femmes et 43 d hommes Les donn es issues des tudes de l Unifaf Fonds d assurance formation de la Branche sanitaire sociale et m dico sociale Enqu te Emploi 2007 de la DREES et celle du CREDOC LERFAS montrent que les deux tiers des directeurs du secteur social et m dico social sont des hommes et un tiers des femmes Concernant les chefs de service on observe une re
164. ions le plus souvent inf rieures au SMIC salaire m dian de 840 par mois en 2008 p nibilit Les situations familiales atypiques sont surrepr sent es pour les aides domicile 16 des aides domicile appartiennent une famille monoparentale et dans 18 des cas elles vivent en couple mais leurs conjoints n exercent pas d activit professionnelle Finalement elles appartiennent un couple bi actif bien moins souvent que la moyenne des travailleurs sociaux dans 51 des cas contre 58 pour l ensemble des travailleurs sociaux Contrairement une id e quelquefois avanc e le salaire d une aide domicile n est donc pas un salaire d appoint mais est souvent le seul revenu du foyer 1 R MARQUIER Les intervenantes au domicile des personnes fragilis es en 2008 DREES Etudes et r sultats n 728 juin 2010 Proportion de salari s d clarant travailler temps partiel Professions Hommes Femmes Ensemble Aides domicile 40 60 59 Animateurs 34 56 50 Assistants de service social 11 33 31 Educateurs de jeunes enfants 16 31 30 Assistantes maternelles 29 29 Conseillers en conomie sociale familiale 8 31 28 Moniteurs ducateurs 14 25 21 Educateurs sp cialis s 11 25 21 Aides m dico psychologiques 11 21 19 Cadres socio ducatifs 4 15 11 Educateurs techniques moniteurs d atelier 4 18 9 Travail social 20 43 41 Ensemble
165. ispositif sont prises en charge prioritairement et dans de meilleures conditions que les hommes Mais cette prise en charge prioritaire s appuie sur une vision conservatrice de la femme 78 L h bergement des sans domicile en 2012 des modes d h bergement diff rents selon les situations familiales Insee Premi re n 1455 juillet 2013 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Audrey Marcillat rel ve que dans de nombreux tablissements de r insertion il n est pas rare que les activit s propos es aux femmes soient la couture la cuisine ou l esth tique et tandis que les activit s sportives ou des fins davantage en rapport avec une insertion professionnelle sont propos es aux hommes A travers les ateliers propos s les activit s semblaient un moyen utilis par les structures pour que les h berg s se r approprient les codes relatifs leur genre Si les femmes sont souvent orient es vers une professionnalisation il est noter qu il s agit souvent des m tiers du care autre concession aux st r otypes L ensemble de ces observations de terrain conduit Audrey Marcillat avancer la th se d un impens du genre dans la r flexion sur le sans abrisme Ce biais dont t moignent les travaux de recherche et l accompagnement social est renforc par les strat gies de dissimulation de soi d ploy es par les femmes sans abri Dans une soci t qui s
166. juin 2013 pdf 84 DGCS MASPP Au cours des derni res ann es l aide domicile ou en milieu ordinaire de personnes g es ou handicap es s est d velopp e plus rapidement que l accueil en tablissement Cette tendance se poursuivra dans les prochaines ann es et contribuera au dynamisme de l emploi pour les aides domicile profession aujourd hui quasi exclusivement f minine Cette hypoth se a t confirm e par le CAS et la DARES dans le cadre de leur travail sur les m tiers en 2020 Ainsi pr s de 320 000 postes d aides domicile seront pourvoir au cours de la d cennie De m me la pr sence des femmes dans l encadrement et les professions ducatives interm diaires ES et ME continuera augmenter Depuis une vingtaine d ann es la proportion de femmes parmi les professions interm diaires et d encadrement a sensiblement augment dans les professions sociales comme dans l ensemble des secteurs Cette tendance se poursuivra dans les ann es qui viennent Les femmes sont de plus en plus pr sentes parmi les jeunes encadrants ou professions interm diaires La part des femmes va m caniquement augmenter avec le d part en retraite des g n rations les plus anciennes o elles sont moins nombreuses L augmentation des besoins dans l aide domicile et la difficult les pourvoir pourraient n anmoins inciter les employeurs faire appel aux hommes et les hommes se positionner sur ces emp
167. l les directeurs mais aussi les lus locaux les responsables administratifs les comptables La formation doit donc tre appr hend e globalement et de fa on syst matique afin de diffuser cette culture de l galit et son potentiel transformateur Quelques pistes Accompagner les collectivit s territoriales Cet accompagnement peut tre men dans laboration de documents d orientation afin qu ils prennent en compte la dimension du genre dans la formation des professions sociales dont elles ont la charge dans la production de statistiques sexu es dans les sch mas d partementaux ou r gionaux de 111 TSA juillet aout 2011 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social services dans la syst matisation des approches gender budgeting R viser les r f rentiels m tiers Dans le cadre des tats g n raux du travail social qui se d rouleront l automne 2014 la professions les formations et les domaines de comp tences des 14 dipl mes du travail social seront r examin s C est l occasion de pouvoir y faire figurer l galit femmes hommes comme objectif dans l accompagnement des publics et l acc s de tou te s ces m tiers perspective de genre devrait tre int gr e dans les travaux men s sur l volution du champ et des professionnalit s Dans la continuit de cette r flexion les r f rentiels m tiers et formation qui d finissent les Une exp r
168. l les sont form s pendant leurs tudes C est le contenu des tudes qui explique ce manque manifeste d int r t pour le th me des diff rences sexu es tr s pr sentes en cr che mais relativement peu 15 M BESSIN La division sexu e du travail social Informations sociales 2009 2 n 152 p 72 7 N MURCIER Les savoirs dans le champ de l accueil des enfants Cnaf Informations sociales 2006 5 n 133 18 Genevi ve CRESSON la vie quotidienne dans les cr ches in COULON Nathalie et CRESSON Genevi ve Ed La petite enfance entre familles et cr ches entre sexe et genre Paris L Harmattan coll Logiques Sociales 2007 20 DGCS MASPP discut es Ce constat est celui m me que d veloppe N Murcier lorsqu il d crit la formation re ue par les EJE comme un enseignement matrifocalis qui limite l appr hension du genre chez les jeunes enfants comme celle de la division sexuelle des r les parentaux L auteur montre que l enseignement s appuie sur une alternance entre th orie l cole et pratique travers diff rents stages dans lesquels les l ves r v lent qu il est difficile de r fl chir sur le terrain en termes de domination et de pouvoir ou difficile de d construire certains st r otypes parce que cela n est pas forc ment fait dans la formation Pour N Murcier les id ologies de la primaut maternelle de la dyade m re enfant et de la r partition des r les parent
169. l social ORIENTER LES POLITIQUES SOCIALES Le prisme du genre permet de renouveler la r flexion sur le travail social en soulevant de nouvelles questions en pointant de nouveaux enjeux Au terme de ce parcours de r flexion et de formation cinq enjeux m ritaient tout particuli rement d tre signal s Dans la r flexion comme dans les politiques publiques l int gration du genre constitue un enjeu de pertinence et d efficacit Pour autant l exemple europ en invite la vigilance en plaidant pour la coexistence des approches int gr e et sp cifique et pour la formation des professionnels En la mati re la cr ation et la diffusion des connaissances doit tre encourag e Gages de compr hension et d adaptation les connaissances constituent un enjeu tant dans le champ acad mique qui a longtemps n glig le croisement genre et travail social que dans un champ professionnel qui se r forme et se renouvelle Parmi les changements en cours la promotion de la mixit constitue une piste encourag e par le gouvernement et les professionnels V ritable d fi la mixit ne peut se r sumer une question de chiffres et de pourcentages Pour tre galitaire elle doit mettre en perspective les repr sentations des m tiers et des travailleurs sociaux Ce travail critique ne peut tre qu un atout dans l adaptation aux nouveaux publics et dans le d veloppement de nouvelles pratiques Enfin pour ouvrir cette r fl
170. la diff renciation d une part celui de la hi rarchie des cat gories ainsi diff renci es d autre part Ainsi que le soulignent Jacqueline Laufer et Nicky Le Feuvre les effets de la mixit initi e par les hommes sont ambivalents d un c t de nouvelles in galit s se font jour qui prennent appui sur une actualisation des st r otypes de sexe et un renouvellement de la division sexuelle du travail mais en m me temps la seule pr sence d hommes dans ces activit s o on ne les attendait pas suffit questionner l allant de soi des attributions genr es d naturaliser au moins en partie les normes sexu es Mais les effets de la pr sence masculine dans les bastions f minins ne sont pas univoques si elle contribue recomposer les positions hi rarchiques au sein des professions elle peut aussi contribuer d naturaliser les comp tences associ es au sexe f minin et faciliter la professionnalisation des activit s de care Pour un homme int grer une formation ou une profession connot e f minine proc de 15 KERGOAT D 2000 Division sexuelle du travail et rapports sociaux de sexe HIRATA H LABORIE F LE DOARE H et SENOTIER D Dictionnaire critique du f minisme Paris PUF p 35 44 16 LE FEUVRE Nicky et LAUFER Jacqueline introduction la partie 3 Quand l avanc e en mixit est le fait des hommes in GUICHARD CLAUDIC Yvonne KERGOAT Dani le et VI
171. lative parit entre les hommes et les femmes 52 d hommes et 48 de femmes L approche genr e des cadres dans le travail social engag e par V ronique Bayer Etsup s attache clairer l volution du champ professionnel et des rapports de pouvoir qui le traversent Cf encadr ci contre Un temps de travail et un d roulement de carri re marqu s par des in galit s de genre Le travail temps partiel reste aujourd hui une r alit essentiellement f minine li e un partage in gal des t ches domestiques et de l ducation des enfants Cette situation a pour cons quences des r mun rations plus faibles un moindre acc s la formation et aux postes d encadrement Dans les professions sociales le temps partiel est nettement plus fr quent qu ailleurs 41 des salari s exer ant une profession sociale le font temps partiel soit plus du double de la 34 DGCS MASPP moyenne des salari s 18 Cette situation r sulte principalement de deux l ments V ronique Bayer Les cadres dans le travail social le d ni du genre ee question identitaire est principalement une affaire d activit elle omet une approche sexu e du travail Rendre compte des rapports sociaux de sexe dans les activit s d encadrement du travail social montrerait que l identit des cadres ne se fonde pas uniquement sur la mission ou la fonction mais qu elle est aussi une affaire de division sexuelle du t
172. ler en conomie sociale et familiale Aide m dico psychologique Animateurs Moniteurs ducateurs Educateurs sp cialis s Cadres socio ducatifs Educateurs techniques moniteurs d ateliers Source INSEE Enqu te de recensement 2010 plus quilibr e pour les animateurs et les autres professions de la fili re ducative moniteurs ducateurs ducateurs C C Ss Hihii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE handicap s environ deux tiers de femmes parmi les professions sociales et enfin 31 structures pour adultes ou enfants en difficult La nature du public pris en charge est donc un d terminant important de la pr sence des femmes parmi les travailleurs sociaux y compris pour une m me profession la proportion de femmes parmi les ducateurs sp cialis s est ainsi sensiblement plus lev e aupr s des enfants handicap s 72 que dans les CHRS 65 et les tablissements relevant de l aide sociale l enfance 62 Ce constat peut d ailleurs s appliquer l ensemble des professions Le d veloppement de l offre d accompagnement destination des personnes g es contribue f miniser les professions sociales Le secteur social et m dico social est le principal employeur pour les intervenants sociaux Au cours de la derni re d cennie les effectifs de ce secteur ont connu une croissance soutenue sup rieure 4 par an Plus de 300 000 emplois y ont t cr s dans le s
173. lit des sexes du point de vue de la conciliation vie familiale vie professionnelle ils s appuient dans les faits sur un r f rentiel qui ST BL SS S ODNAN op cit Marie France CUSTOS LUCIDI Didier Luc CHAPLAIN Les m tiers de la petite enfance Des professions en qu te d identit Syros 2001 consid re in fine la responsabilit du jeune enfant comme une affaire de femmes Bien que les professionnelles de la petite enfance ne renvoient jamais explicitement aux femmes l image de la m re au foyer c est la plupart du temps cette norme qu elles se r f rent l heure o l id ologie m diatique c l bre les vertus des nouveaux p res on peut s interroger sur l accueil qui leur est r serv dans les institutions de garde On constate en effet que ces derni res ont g n ralement tendance consid rer les p res comme globalement inaptes s int resser aux probl mes de sant et d ducation de leur enfant Tout se passe comme si les p res taient en quelque sorte cantonn s un r le bien d fini d accompagnateur ou de partenaire suppl tif Si les professions de la petite enfance sont h t rog nes dans leur mode d exercice et leurs qualifications assistantes maternelles exer ant domicile pu ricultrices et auxiliaires de pu riculture ducatrices de jeunes enfants les deux chercheurs montrent comment chaque mode de garde use de ses arguments propre
174. lles un genre Ren e B Dandurand Jane Jenson et Annie Junter Lien social et Politiques n 47 Printemps 2002 p 5 13 Les difficult s masculines et l intervention sociale une question de liens Yves Nantel Eric Gascon revue Intervention n 116 Service d aide aux conjoints juin 2002 p 103 111 2001 Nouveaux emplois de l intervention sociale urbaine Bertrand Ravon in VEI Enjeux n 124 mars 2001 B Documents Feuille de route du Minist re des Affaires Sociales et de la Sant Comit Interminist riel aux droits des femmes et l Egalit entre les femmes et les hommes 2014 Politique de l galit entre les femmes et les hommes document de politique transversale projet de loi de finances pour 2014 Ministre Droits des Femmes Droit des femmes 45 mesures qui changent la donne Minist re des Droits des Femmes 2014 Droits des femmes Le programme d actions 2014 Minist re des Droits des Femmes 2014 Les st r otypes sur le genre comprendre et agir dans l entreprise Guide pratique IMS Entreprendre pour la Cit 2012 52 p Devenir travailleur social Pour b tir une soci t plus solidaire Minist re du Travail des Relations sociales de la famille de la Solidarit et de la Ville Dossier Le Gar on Invisible Nouveau regard sur la victimologie au masculin enfants et adolescente Fred Matthews Association des familles d accueil du Canada AFAC pour le compte du Centre na
175. lois Les besoins de main d uvre seront importants pour les m tiers de l aide domicile D autant plus que viennent s ajouter aux cr ations d emplois les besoins li s aux remplacements des professionnels en fin de 1 Centre d analyse strat gique DARES Les m tiers en 2020 DARES Analyses N 022 Mars 2012 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social 10 PES PSIIISLESESI SS carri re pour des salari s qui sont sensiblement plus g es que la moyenne Ces cr ations d emplois pourraient se heurter des difficult s de recrutement Selon P le Emploi le m tier d aide domicile fait la fois partie des m tiers pour lesquels sont identifi s les plus grands nombres de projets de recrutement et les plus importantes difficult s de recrutement 65 des projets sont jug s difficiles par les employeurs En effet les aides domicile sont recrut es typiquement parmi les femmes de 40 ans et plus peu dipl m es et reprenant une activit apr s une p riode d inactivit Dans les ann es qui viennent ce vivier traditionnel de recrutement va diminuer le niveau de qualification des femmes a augment tr s rapidement et les interruptions de carri re se raccourcissent Dans cette perspective les m tiers de l aide domicile devront probablement largir leur recrutement aux hommes La crise et le niveau lev du ch mage pourrait de plus conduire certains hom
176. ltures et de nos soci t s Aussi quand on s attache d construire ces repr sentations simplificatrices les r sistances sont fortes Si bien que le changement social va souvent plus vite que le changement mental Comme l affirmait le sociologue Marc Bosche Les r alit s sociales changent plus vite que les st r otypes port s sur elles Au fond la lutte contre les st r otypes est une lutte contre la paresse intellectuelle Elle s impose au nom de la reconnaissance de la singularit de chacun et du respect des diff rences et de la diversit Elle s av re une action essentielle de d construction des repr sentations de l in galit entre les sexes 53 Pour une recension se reporter l tude pour le Conseil du statut de la femme Entre le rose et le bleu st r otypes sexuels et construction sociale du f minin et du masculin Qu bec mars 2010 54 H Ibidem C C S Aiii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE L ancrage de ces st r otypes dans un habitus professionnel ou syst mes de dispositions durables et transposables qui int grent des exp riences pass es et fonctionnent chaque moment comme des matrices de perceptions d appr ciations et d actions Bourdieu 2000 les rend d autant plus difficiles combattre De tels habitus doivent tre mis en rapport avec les structures sociales qui d finissent leurs conditions de reproduction Une division sexu e dans offre i
177. lus difficile Les liens entre le monde de la recherche et le champ professionnel devraient tre mieux articul s pour permettre une int gration plus rapide de ces apports dans les professions et les pratiques La fa on dont sont produites ces connaissances a aussi un int r t en effet si les donn es statistiques rendent compte de l tendue du ph nom ne elles fournissent peu d explications sur le fonctionnement du syst me des in galit s en tant que tel Les recherches qualitatives permettent de mettre jour les m canismes l uvre d en comprendre la logique pour mieux la d construire ensuite Elles permettent aussi de donner plusieurs points de vue sur une 81 DGCS MASPP m me situation et d adopter des regards crois s le la professionnel le le public l institution une vision plus globale et complexe Si l intervention sociale est riche de connaissances et de savoir faire ceux ci sont encore trop peu visit s par les tudes de genre Int grer le genre l analyse des pratiques et des politiques du secteur social est indispensable Cela doit passer par la production de connaissances l laboration d analyses et la diffusion des savoirs Pour porter tous leurs fruits ces logiques de connaissance devront s appuyer sur une collaboration troite entre l administration les professionnels et les universitaires La formation est un outil essentiel dans la mise en uvre d une strat gie de d
178. maternelle traduit souvent une conception traditionnelle des r les parentaux Si lamour des enfants et l exp rience de m res r sument la comp tence essentielle en mati re de garde selon les assistantes maternelles et les parents employeurs on peut s interroger sur les raisons de ce discours Aballea 2004 Les parents et principalement les m res utilisent ils cet argument comme moyen de se rassurer sur la garde de leurs enfants par d autres personnes qu elles Les assistantes maternelles trouvent elles dans ces propos un moyen de l gitimer leur utilit sociale et de ne pas entrer dans le cercle du service r mun rateur moyen de subsistance et donc loin de la vocation de m re Existe t il un int r t commun ne pas professionnaliser et donc qualifier ce m tier en termes de droits et contraintes des deux parties formation crit res ducatifs r mun ration Et si l utilit sociale en mati re familiale tait plus louable que la reconnaissance professionnelle 4 Anne Sophie VOZARI 2001 op cit D C C Ss Hihi DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE Toutes ces interrogations pouvant sembler provocatrices ne sont elles pas symptomatiques d un ph nom ne admis par tous qui veut que les qualit s n cessaires la garde d enfants ne puissent tre que maternelles et inn es pour pouvoir tre estim es Et que la qualification et le professionnel ne viendraient que poser un voile d
179. ment f minine et pr caire puisque le taux de pauvret des femmes de plus de 75 ans d passe de plus de 5 points celui des hommes Projections de la population d pendante 3 000 000 2 500 000 2 000 000 1 500 000 1 000 000 pessimiste Hypoth se 500000 interm diaire Hypoth se optimiste 0 2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050 2055 2060 Sous l effet du recul du veuvage de la r duction des carts d esp rance de vie entre les hommes et les femmes et de la mont e des divorces la situation conjugale des personnes g es d pendantes est amen e changer les femmes vieilliraient plus souvent en couple l avenir 47 de femmes parmi les personnes g es d pendantes de 75 ans et l LECROART O FROMENT C MARBOT D ROY Projection des populations g es d pendantes Deux m thodes d estimation DOSSIERS solidarit et sant n 43 septembre 2013 plus vivant en couple en 2030 contre 38 aujourd hui tandis que le nombre d hommes divorc s vivant seuls et souffrant d incapacit s s accro trait Enfin il y aurait demain davantage de couples doublement d pendants Toutefois les femmes continueraient finir leur vie seules du fait de l cart d ge entre les deux membres du couple Proportion de personnes d pendantes en 92 vivant en couple selon l ge et le sexe 75 84 ans 85 ans et plus Une prise en char
180. mes se positionner sur ces m tiers Evolutions des emplois par famille professionnelle l horizon 2020 Aides domk lle et aides m nag res Assistantes maternelles Aides solgnants Prof de l action saciale et orientation mA CREDOC Enqu te Besoins en main d uvre 2013 Rapport national P le Emploi 2013 N anmoins la situation pour les aides domicile est sans doute plus complexe selon les services statistiques de P le Emploi car les indicateurs de tension sur le march du travail ne confirment pas ces difficult s 85 DGCS MASPP EEEE ERRELE EE E A A Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Postes pourvoir 2010 2020 Cr ations nettes D parts en fin Postes pouvoir d emploi de carri re 2010 2020 2010 2020 2010 2020 En milliers En annuel du milliers milliers 1 2 nombre d emplois 1 2 Aides domicile 156 162 317 5 1 Assistantes maternelles 41 123 163 3 6 Aides soignants 103 120 224 3 7 Professionnels de l action sociale 30 67 97 3 0 et de l orientation Ensemble des FAP T Services aux particuliers et 291 851 1142 3 6 aux collectivit s V Sant action sociale culturelle et sportive Face ses difficult s d autres volutions sont n anmoins possibles En France c est le choix de la professionnalisation qui a t fait et qui permet la fois le recours
181. mes de genre il est clair que la promotion de la mixit peut contribuer faire voluer leurs repr sentations et partant le regard port par la soci t sur le travail social Pour autant la relation entre mixit et galit mixit et renouvellement plus largement mixit et changement social n est jamais m canique Il ne suffit pas de faire voluer la part respective des femmes et des hommes dans un m tier ou un secteur pour que les conditions de travail s galisent que les rapports femmes hommes changent et que les repr sentations soient boulevers es Si des tendances se conjuguent pour favoriser la mixit dans le travail social il est clair que l enjeu des prochaines ann es consiste promouvoir une mixit galitaire une mixit qui d joue les st r otypes une mixit qui soit synonyme d ouverture des possibles pour les femmes et les hommes Des besoins accrus d accompagnement des personnes g es pourraient contribuer f miniser davantage les professions sociales L accompagnement des personnes g es est aujourd hui principalement r alis par des femmes et le vieillissement de la population est un l ment qui pourrait contribuer f miniser davantage le travail social 112 n E pi Direction G n rale de la Coh sion Sociale Document de pr sentation des Etats G n raux du Travail Social http www social sante gouv fr IMG pdf DGCS presentation des etats gen eraux csts
182. metteurs Ces Cahiers doivent tre lus comme une contribution la r flexion Ils ont vocation s enrichir des d bats qu ils susciteront Christophe Fourel Chef de la MASSP D C C Ss Hihi DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE 7 Les membres du Groupe PARTAGE Direction G n rale de la Coh sion Sociale Mission Analyse Strat gique Synth ses et Prospectives MASSP Cyprien AVENEL Adjoint au chef de la Mission Claudie BAUDINO Adjointe au chef de la Mission Christophe FOUREL Chef de la Mission Sylvia JACOB Charg e de mission Sous direction de l inclusion sociale de l insertion et de la lutte contre la pauvret Vincent BILLEREY Chef du bureau des minimas sociaux Anne Charlotte LELUC Charg e de mission bureau acc s aux droits insertion conomie sociale et solidaire Sous direction de l enfance et de la famille Ouarda NUTTE Charg e de mission bureau protection de l enfance et de l adolescence Sous direction des professions sociales de l emploi et des territoires Cyrille FUNES Charg de mission bureau emploi et politique salariale Carole SOURIGUES Charg e de mission bureau des professions sociales Service des droits des femmes et de l galit entre les femmes et les hommes Agn s JOSSELIN Charg e de mission formation Bureau de l animation et de la veille Aur lie LATOURES Charg e d tudes et valuations Bureau de l animation et de la veille Mar MERITA BLAT Charg e d tudes d im
183. mise en place d un syst me transversal d analyse de toutes les politiques publiques au prisme des in galit s entre les femmes et les hommes 7 Crenshaw Kimberl Williams Cartographies des marges intersectionnalit politique de l identit et violences contre les femmes de couleur Cahiers du Genre 2 2005 n 39 p 51 82 publication originale Mapping the Margins Intersectionality Identity Politics and Violence against Women of Color Stanford Law Review 1991 vol 43 n 6 p 1241 1299 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social lt Questions Laure Bereni Sociologue centre Maurice Halbwachs La Vie des id es Gender studies th orie du genre th orie du gender th orie du genre sexuel les associations catholiques et les d put s accablent ces th ories de tous les maux sans jamais les d finir Peut on d finir les gender studies ou tudes de genre Laure Bereni L expression tudes sur le genre on parle aussi indiff remment d tudes genre ou d tudes de genre s est diffus e au cours des derni res ann es en France pour d signer un champ de recherche qui s est autonomis dans le monde acad mique depuis une quarantaine d ann es et qui prend pour objet les rapports sociaux entre les sexes La premi re r action que m inspirent les discours des contempteurs du genre c est qu il est fa
184. mp tences parentales et normalisation des r les sexu s en mati re de parentalit les parents tous comme les intervenants sociaux sont soumis des injonctions contradictoires Cardi C La construction sexu e des risques familiaux Politiques sociales et familiales n 101 septembre 2010 p 35 45 50 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social lt Questions Coline Cardi Travail social contr le sexu Sociologue Paris 8 Les interventions sociales en direction des familles sont elles selon vous travers es par les g rapports de sexe On assiste aujourd hui un processus d individualisation marqu par une autonomisation des individus par rapport aux r les familiaux traditionnels Cependant les femmes restent la cible et le levier des interventions qu il s agisse de traiter rep rer ou pr venir des situations familiales jug es dangereuses ou risques En particulier les m res en situation de pr carit se pr sentent sous un jour paradoxal D une part elles sont rep r es comme les interlocutrices principales des services sociaux Par exemple en centre maternel les fiches de renseignement remplies au moment du premier entretien r alis avec une femme avant son admission n ont pendant longtemps pas comport de case pour indiquer le nom du p re de l enfant D autre part les pratiques et les discours conduisent d signer les
185. mpr hension de ces ph nom nes claire les d fis pos s l action publique du point de vue du traitement de la question des femmes de l immigration Ce paradigme int resse plus g n ralement les politiques publiques relatives l galit l acc s aux droits ou aux discriminations il est d ailleurs explicitement en usage dans certains pays comme au Canada notamment dans la compr hension des effets diff renci s de genre ethnique de classe des politiques publiques dans quelle mesure une politique vise t elle certaines populations plus que d autres Les actions men es en faveur de l galisation sur un seul crit re le genre ou le statut ou l ethnicit la diversit affectent elles de mani re identique les diff rents groupes Le ciblage d un groupe les femmes a t il des cons quences sur un autre les personnes issues de l immigration Ces interrogations sur les effets de l intersectionnalit ou des discriminations crois es pour l action publique apportent ainsi des l ments de r flexion susceptibles de favoriser une meilleure compr hension des probl mes cibl s et de mettre en uvre des politiques transversales 94 DGCS MASPP appropri es la complexit des situations sociales 0 Marion MANIER Le traitement social de la question des femmes de l immigration dans l action sociale Les enjeux d une cat gorisation interse
186. n aide aux t ches m nag res tablit une relation directe avec l enfant et s implique la garderie ou l cole La relation p re enfant tant maintenant d gag e des contraintes traditionnelles de la paternit un nouveau romantisme peut alors merger c est la dimension affective plut t que la dimension autoritaire ou ducative qui y est privil gi e la m me d ailleurs qu avait privil gi e Rousseau 1995 d s le XVIII si cle Car s il existe clairement une transformation de la r partition des t ches parentales C t 2006 2004 2000 et que celle ci a et aura une port e sur les identit s et les institutions on constate encore une certaine d synchronisation entre ces nouveaux discours et les nouvelles pratiques paternelles Certains p res adoptent ainsi plus rapidement le discours et la repr sentation nouvellement valoris e du p re soignant mais sont moins enclins se responsabiliser part enti re pour les t ches quotidiennes souvent r p titives et peu valorisantes auxquelles ils renvoient d Source Denyse COT 2009 Transformations contemporaines de la paternit la fin du patriarcat Reflets revue d intervention sociale et communautaire vol 15 n 1 2009 p 60 78 CS ii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE Le soutien la parentalit nouvelle forme de contr le genr Un r cent rapport de lIGAS fait une valuation document e de la politique de
187. n s Or le taux de pauvret des travailleurs est plus lev chez les hommes 7 2 que chez les femmes 6 7 Plus encore les femmes ne repr sentent que 45 de la population des travailleurs pauvres D composer et d cliner les indicateurs pour montrer les in galit s Pour rendre visibles les in galit s il est n cessaire de d composer les indicateurs Le calcul du taux de pauvret mon taire 8 Denis CLERC Le RSA et la langue d Esope Travail genre et soci t s n 22 novembre 2009 p 171 Source Chiffres cl s de l galit entre les femmes et les hommes 2012 p 67 Les chiffres cit s sont ceux de l INSEE pour 2005 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social principal indicateur de pauvret se fait partir des revenus du m nage Il est gal la proportion d individus femmes et ou hommes vivant dans un m nage dont le revenu net d imp ts par unit de consommation est inf rieur 60 du niveau de vie m dian de la population En globalisant les ressources du couple ce calcul lisse les in galit s entre femmes et hommes Or en moyenne les revenus d activit des femmes sont moins lev s que ceux des hommes Plus encore ce calcul repose sur l hypoth se implicite de mise en commun des revenus autrement dit travers le taux de pauvret mon taire on consid re qu il est indiff rent dans un couple que le revenu du m nage soit le
188. n de solidarit aux personnes g es ASPA l allocation adulte handicap AAH et l allocation de solidarit sp cifique ASS La nouvelle strat gie de l op rateur national de placement P le Emploi 2015 identifie ainsi un public proche de l emploi n ayant besoin que d un suivi et d Jun appui la recherche d emploi De m me les ch meurs ligibles dans la nouvelle strat gie l accompagnement dit guid peuvent tre consid r s comme relativement loign s du champ social 50 savoir le fait d tre alimentaires sp cialis s subjectifs non contributifs subsidiaires et diff rentiels 64 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Personnes g es d pendantes adapter nos repr sentations En 2012 on d nombre 1 2 million de personnes g es d pendantes au sens de APA dispositif dont les principales b n ficiaires sont les femmes pr s de 70 Si de nombreuses incertitudes p sent sur l volution future de la d pendance ampleur du non recours l allocation personnalis e d autonomie APA impact de la maladie d Alzheimer volution des d terminants sociaux et comportementaux de la d pendance etc les projections anticipent une croissance des effectifs des personnes g es d pendantes d ici 2060 quelles que soient les hypoth ses retenues Cette population d pendante resterait majoritaire
189. n physique que les ducatrices taient en difficult parce que quand les ducateurs n taient pas pr sents il n y avait pas cette contention physique et l c tait difficile pour les ducatrices de maintenir le calme On en a donc parl en quipe on a dit que nous cela nous emb tait parce qu on n tait pas en capacit de contenir quand ils n taient pas l et cela s est att nu de la part des ducateurs et c est vrai que cela va beaucoup mieux Je pense aussi que tout a explique pourquoi les ducatrices sont moins tol rantes quand il y a des d bordements on reprend plus rapidement les jeunes parce qu on a peur des d bordements et on a peur de pas pouvoir les contenir physiquement Cet exemple est int ressant car tout en confirmant la place centrale de la violence dans le m tier d ducateur il montre que les pratiques et donc les repr sentations peuvent voluer Au lieu de se demander comment galer les hommes dans la mobilisation de la violence ces ducatrices ont interrog le bien fond du recours la violence Par leur questionnement elles ont promu un mode de r solution des conflits plus pacifi qui consiste les d samorcer par anticipation Une lecture trop rapide de ces observations de terrain pourrait laisser entendre que les actrices et les acteurs sont prisonniers du cercle vicieux des st r otypes Somm es de d montrer leur capacit mobiliser la
190. n simple synonyme de diff rence des sexes et perd ainsi ses potentialit s th oriques et politiques Texte extrait de Genre tat des lieux Entretien avec Mathieu Trachman dans La vie des id es http www laviedesidees fr Genre etat des lieux html 12 Crenshaw K W 1991 Mapping the Margins Intersectionality Identity Politics and Violence against Women of Color Stanford Law Review vol 43 n 6 pp 1241 1290 3 Dorlin Elsa dir 2008 Black feminism anthologie du f minisme africain am ricain 1975 2000 Paris L Harmattan Biblioth que du f minisme 12 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Travail social ou intervention sociale iuni Prise en charge des personnes handicap es K i i is a Assistant e de Consomer re en conomie sociale familiale o 8 service social Animateur culturel D cos LA 5 Aldeetassistance M giateurtamitiai SE S Assistante maternelle Animateur 3 3 E pin ici i io ducatii 2 Dipl medEtatTechniciendelintenention SOCIOG ES Sociale etfamiliale DETISF E gt a Awiliaire devie sociale Travail social D ap o R r i S Z _ minr je o S2 S g Education Ing nierie sociale z A a E D m EE Intervention Sociale mserion 2 2 b S 5 M diation urbaine Aide m dico psychologique amp N o Educateurs de rue z Pa z
191. nale des Livres et des Id es 14 09 2009 Discrimination intersectionnelle sexe origine ethnique sur le march du travail en France Fatima Ait Ben Lmadani Marc Arthur Diayey et Michal W Urdaniviaz ENSAI 2009 Paternit s discours et pratiques sociales quelles passerelles possibles Jean Martin Deslauriers Reflets revue d intervention sociale et communautaire vol 15 n 1 2009 p 10 109 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social 18 Note de lecture de La petite enfance Entre familles et cr ches entre sexe et genre Nathalie Coulon et Genevi ve Cresson dir 2007 Paris L Harmattan collection Logiques sociales 234 p Delphine Chauffaut Revue Politiques sociales et familiales de la CNAF n 95 mars 2009 p 105 107 Le f minin maternel ou la question du traitement p nal des femmes Coline Cardi Pouvoirs 1 2009 n 128 p 75 86 2008 Paternit s exclues et la formation en travail social Jean Martin Deslauriers Revue Les Politiques Sociales n 1 2 2008 Travail social en milieu ouvert et alt rit histoire de rendez vous manqu s Pierre Billion Ma tre de conf rence en sociologie IUT Universit de Tours in Chantal Crenn Laurence Kotobi Jean Claude Gillet eds Les animateurs face la diff rence ethnique Paris l Harmattan coll Animation amp Territoires 2008 pp 61 78 Empowerment travail social et organisation poli
192. nces sexistes par le lobby masculiniste in Dufresne 1998 Ibid p 130 Lib ration 2013 Les p res perch s moins solitaires 8 ao t 2013 http www liberation fr societe 2013 08 08 les peres perches moins solitaires 923773 15 Patric JEAN in Barbaras Devers 2011 144 DGCS iii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE Enfin entre ces deux positions antagonistes pointe un discours tatique de promotion de la paternit proposant une perspective mettant l accent sur les avantages de la pr sence des p res pour les enfants Chacun de ces discours pr sente des limites dans la compr hension des r alit s des p res L optique f ministe semble prisonni re d une analyse politique dont le socle est la domination des hommes sur les femmes de ce point de vue il appara t difficile de concevoir l exp rience des hommes et des femmes autrement qu travers ce prisme Aussi n cessaire et louable soit elle pour les femmes cette tendance se traduit par exemple par un effort de d pistage de la violence qui prime parfois sur l appr ciation que les couples font de la situation conjugale et familiale On se demande peu si un couple s aime on v rifie d abord s il y a de la violence tant l aff t d attitudes ou de comportements qui pourraient l indiquer de la part des hommes et des p res Le discours de d fense des droits des p res se pose en contrepoids cette analyse et consid re plut t que ce so
193. net a observ l organisation et particuli rement la division sexuelle du travail au sein d un centre ducatif renforc A travers son analyse il appara t clairement que dans l exercice de la fonction traditionnellement masculine d ducateur la capacit dominer les jeunes par la violence physique joue un r le de l gitimation professionnelle Des pratiques comme la contention physique ou le plaquage des jeunes en crise sont le quotidien de ce centre L adh sion la contention maintenir physiquement un jeune en crise fonctionne comme une condition sine qua non de l appartenance au groupe Etre capable de mener une contention est un facteur de reconnaissance par les membres du groupe comme par ailleurs d intervenir en renfort quand un coll gue est aux prises physiques avec un jeune Non seulement l exercice de la violence physique fait partie du r pertoire d actions quotidien mais il est galement au centre du mode de prise en charge des jeunes Les syst mes d alliance entre professionnels bas s sur une adh sion inconditionnelle aux r gles et sur l injonction tenir la posture quelle que soit la situation a favoris une gestion des jeunes bas e sur des syst mes de domination Il semblerait que parfois contention et plaquage au sol se 2 Alain VILBORG R les masculins et f minins dans le travail social Vie sociale 1998 2 CHERONNET H l ne ducateur tri
194. nique Nahoum Grappe montre travers de multiples exemples tir s de la litt rature et du cin ma combien le st r otype qui associe la violence la virilit est ancr historiquement dans notre culture S int ressant tout particuli rement aux messages d livr s au jeune public elle d nonce un v ritable formatage qui enjoint les gar ons la violence pour affirmer leur identit virile Dans le champ sp cifique du travail social Marc Bessin d cline ce constat en tablissant un lien explicite entre virilit et rejet de la vuln rabilit La virilit constitue une ressource symbolique dans la construction d un d ni collectif de la vuln rabilit des hommes qui se manifeste notamment dans le m pris du danger et des faibles le m tier d homme revient supporter la souffrance et l infliger autrui Cette analyse souligne combien le choix des m tiers de la sollicitude ne va pas de soi pour les hommes Dans le travail social historiquement marqu par les valeurs du soin et de l attention l autre vuln rable les hommes ont investi des m tiers et des secteurs bien sp cifiques qui leur ont permis de donner voir et de mettre en uvre les qualit s dites masculines Au fond m me dans le champ du social ce secteur dit f minin tout entier tourn vers la prise en charge des multiples vuln rabilit s les hommes ne d rogent pas au formatage culturel qui les pr dispose s affi
195. ns m tiers notamment dans le secteur de l aide domicile ne sont pas v ritablement consid r s comme des m tiers Selon V ronique Bayer responsable des formations sup rieures l ETSUP ces m tiers ne seront 35 M A BARRERE MAURISSON et al Entre statut professionnel et politique familiale l emploi des assistantes maternelles en France Enfances Familles G n rations n 4 2006 p 92 109 3 Fran ois ABALLEA La professionnalisation inachev e des assistantes maternelles Recherches et Pr visions n 80 juin 2005 Dossier petite enfance 25 valoris s que le jour o il y aura 20 d hommes dans ces formations Ce d ficit d image touche tous les m tiers L absence de reconnaissance au niveau licence des professions de niveau Ill ducateur de jeunes enfants ducateur sp cialis assistant de service social conseiller en conomie sociale familiale d courage la venue des hommes qui ne sont d j pas nombreux Pour Marc Bessin c est une vraie question sociologique que de savoir si des m tiers sont peu valoris s parce qu ils sont f minins ou s ils sont f minins parce qu ils sont peu valoris s Mais ce qui est clair c est que l un renforce l autre On est dans un secteur peu valoris dans l ordre marchand aussi parce qu il est construit dans le p le f minin de l ordre du genre Les appellations des m tiers renforcent les in galit s La qu
196. nstitutionnelle Cette conception diff renci e des r les sexu s se retrouve dans l offre institutionnelle Ainsi dans le champ du sans abrisme travers les ateliers propos s couture cuisine bien tre esth tique pour les femmes et sport informatique r insertion professionnelle pour les hommes les activit s apparaissent comme un moyen utilis par les structures pour que les h berg s se r approprient les codes relatifs leur genre M me constat dress sur les r glements d ordre int rieur des centres dit d accueil d urgence analys s par l historienne belge Marie Th r se Coenen cf encadr une division sexu e dans l offre institutionnelle Les pratiques institutionnelles la mixit des structures d accueil en question Il est galement int ressant d interroger les pratiques institutionnelles l gard des publics de lintervention sociale pour comprendre ce que les institutions font du genre partir de la mani re dont est ou non pens e la mixit des personnes accueillies d une part dont elle est mise en uvre copr sence partage de l espace coexistence r elle entre les sexes dans un lieu d accueil d autre part et enfin de la place octroy e ou non l autre genre dans les structure non mixtes Dans bon nombre d tablissements la prise en charge des publics reste pens e de fa on non mixte exclusivement comme celle de la prise en charge d un seul sexe C C S A
197. nt d pouill un corpus de 537 albums pour enfants en bas ge et avaient montr une surrepr sentation masculine et une forte 5 Brigitte GRESY Philippe GEORGES L galit entre les filles et les gar ons dans les modes d accueil de la petite enfance IGAS d cembre 2012 58 Carole BRUGEILLES et Sylvie CROMER Les repr sentations du masculin et du f minin dans les albums illustr s ou Comment la litt rature enfantine contribue laborer le genre Population volume 57 n 2 2002 p261 292 45 hi rarchisation des sexes la sociologue G Cresson note que les livres pour enfants des cr ches qu elle observe sont tr s traditionnels la famille y est tr s pr sente et le p re est toujours repr sent comme l autorit tandis que la m re est plut t vue comme le personnage qui apporte de l affection aux enfants et qui s occupe de l entretien du m nage Dans le choix m me de ces livres la question de l identit et des r les sexu s n est jamais interrog e comme crit re de choix par les professionnelles qui mettent plut t en avant les th matiques du livre acquisition de la propret de la motricit etc On mesure ici que le d calage entre les propos tenus affirmer une indiff rence au genre dans la petite enfance et les pratiques observ es nettement d pendantes du genre est r v lateur de la difficult appr hender ces questions de la t nacit des pr jug s et des st r otypes ains
198. nt les hommes les p res qui sont victimes de pr jug s entretenus leur sujet par l ensemble de la soci t et qu ils subissent sous la forme des difficult s d acc s leur enfant L aile radicale de ces organisations en vient tenir un discours porteur d un certain niveau de violence qui aide peu donner de la cr dibilit aux t moignages de p res prouvant des difficult s voir leur enfant la suite d une s paration P Source Deslauriers Jean Martin Paternit s discours et pratiques sociales quelles passerelles possibles Reflets revue d intervention sociale et communautaire vol 15 n 1 2009 p 10 18 99 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Faire de la sollicitude du care une valeur centrale et universelle Penser le travail social dans la perspective de sa refondation ou de son renouveau aboutit g n ralement d plorer sa faible reconnaissance sociale et lancer des appels en faveur de sa revalorisation L int gration du genre l analyse permet de sortir des discours qui d plorent sans proposer et s incarnent dans la fameuse maxime m tiers f minis s m tiers d valoris s Le regard genr fait progresser la r flexion en mettant en relation la nature des activit s et des missions avec leur d valorisation Ce faisant on suit le chemin trac par les th oriciennes du care qui en prenant appui
199. nti res du travail social Cette volution bouleverse les codes et les rep res du travail social et contribue la crise de la professionnalit que connaissent les travailleurs sociaux Que recouvre cette crise de la professionnalit Cette crise se traduit notamment par un puisement du professionnel dans la relation d aide et un ressentiment l gard de l institution qui l emploie qui peut aller jusqu une perte de sens du m tier exerc et se manifeste dans les preuves de professionnalit organisationnelles et institutionnelles motionnelles ou encore thiques que traversent les travailleurs sociaux De fait la multiplication des proc dures et des dispositifs parfois d nu s de mode d emploi la raret des ressources et des moyens et l intensification de la charge de travail du fait m me de sa protocolisation limitent la capacit d action des travailleurs sociaux alors m me que les besoins et la vuln rabilit des publics ne cessent de cro tre Contraints d abandonner l id al socio ducatif du travail social pour une vis e de soutien clinique qui cherche maintenir en l tat et prendre soin des personnes davantage qu les faire progresser les intervenants sociaux prouvent un sentiment d impuissance et d inutilit d autant plus important qu ils se heurtent des prescriptions contradictoires et un d ni de reconnaissance de leur professionnalit Ainsi tandis que le d ploiement crois
200. ntribution originale ce grand chantier gouvernemental Nous avons baptis ce projet PARTAGE ce nom tant l acronyme de Prospective en Action sur le Renouveau du Travail social Au prisme du Genre Notre d marche Apr s avoir proc d la clarification des deux notions cl s genre et travail social nous avons interrog la division sexu e du travail social tous les niveaux au moment du choix d orientation 6 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social professionnelle du recrutement ou encore dans la r mun ration et les statuts Il s agissait d examiner la sexuation des activit s et des pratiques professionnelles mais aussi d interroger le sens commun selon lequel les dispositions morales du care rel veraient principalement de qualit s f minines propres au sexe de la sollicitude Les travaux du sociologue Marc Bessin que nous avons auditionn montrent en effet comment le travail social s est notamment constitu sur la socialisation de l amour maternel donnant de fait aux institutions qui le constituent un imaginaire maternaliste o les relations avec les usagers se calqueraient sur la relation m re enfant Dans cette perspective nous nous sommes demand s en quoi la f minisation des m tiers du travail social participerait d une moindre reconnaissance de ces carri res et a contrario comment leur donner plus de sens et plus de valeurs
201. ocial serait il une affaire de femmes n 24 juillet ao t 2011 Sous la direction de Claire WEIL Les assistants familiaux De la formation la professionnalisation L Harmattan Collection Savoir et formation 172 p CS ii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE lt Questions Yves Raibaud G ographe l IUT de Bordeaux L animation socioculturelle quand la mixit ne d joue pas les st r otypes En quoi les pratiques et la conception que nous avons aujourd hui des loisirs contribuent perp tuer des in galit s de genre g Les tudes que nous avons r alis es montrent que les gar ons sont b n ficiaires pour les 2 3 des loisirs des jeunes et que 3 4 des budgets publics leur sont consacr s toutes cat gories confondues sport culture accueils pour tous vacances etc Plus pr occupant on constate que les filles d crochent de ces loisirs partir de la sixi me et disparaissent peu peu de l espace public tandis que la proposition faite aux gar ons au contraire s amplifie skateparks citystades lieux de r p tition de musiques actuelles animations de quartier Est il acceptable qu une commune d pense 2 3 fois plus pour un gar on que pour une fille Lorsque nous posons cette question aux responsables des associations et des quipements ou aux lus il est courant d entendre que les gar ons posent davantage de probl mes sont plus agit s alors que les filles plus m res tr
202. ommes dans des m tiers fortement f minis s sur l identit professionnelle les pratiques et les repr sentations Ce processus d avanc e en mixit conduit il r interroger la naturalit des comp tences remettre en cause la division sexuelle du travail ou observe t on plut t des recompositions de la diff rence des sexes Selon Marc Bessin plus que d infl chir les normes sexu es l entr e des hommes permettrait de r v ler la puissance des st r otypes La pr sence masculine semble offrir un gage de revalorisation voire de professionnalisation Plus largement Marc Bessin a montr comment les hommes travailleurs sociaux s extraient davantage du terrain travers le syndicalisme ou l engagement associatif notamment et int grent des espaces o l on peut exercer diff remment que sur un mode f minin Pour Dani le Kergoat 1 l entr e des hommes dans un univers qui appelle avant tout des qualit s r put es f minines ne conduit pas syst matiquement une remise en cause de la naturalisation des savoir faire sexu s S occuper des tout petits panser et toiletter des personnes tr s g es restent des travaux connot s f minins et les hommes qui s int grent dans ces m tiers interpr tent le plus souvent leur partition ou sont conduits le faire d une fa on qui respecte les deux principes sur lesquels repose le rapport social de sexe le principe de
203. on des normes de genre qui amplifie la division sexu e des r les sociaux Qu il s agisse d accueillir des enfants en bas ge de prot ger des enfants en danger d intervenir aupr s des familles de prendre en charge des sans abris ou encore des victimes de violences l accompagnement social est travers par des normes sexu es D un c t la fragilit des filles et des femmes justifie la protection de l autre la violence des gar ons et des hommes justifie la canalisation Le couple femmes fragiles hommes dangereux traverse toutes les repr sentations et orientent les pratiques des professionnel le s l interrogation des pratiques institutionnelles au regard du genre soul ve de nombreuses questions comme celle par exemple de la mixit des structures d accueil et de prise en charge des publics Ces clairages port s sur quelques pratiques d intervention sociale soulignent que les politiques ne sont pas neutres travers les normes et les valeurs qu elles v hiculent elles participent la reproduction des rapports de genre Quand l intervention sociale perp tue les rapports p 40 de genre Persistance de la division des r les parentaux dans p 45 la petite enfance Le soutien la parentalit nouvelle forme de p 49 contr le genr Reproduction des st r otypes sexu s en p 52 protection de l enfance Les sans abris neutralit de la prise en charge p 54 invisibilit des femmes
204. on et d autonomisation pour tous les membres de la famille La d clinaison genr e de la norme d autonomie place particuli rement les m res dans une position paradoxale Alors qu elles sont d une part encourag es prendre du recul par rapport leur r le de m re les modalit s de l empowerment offertes participent une naturalisation de la fonction maternelle D autre part l autonomisation des m res est limit e par la pr gnance plus ou moins implicite d une id ologie de la primaut maternelle qui les assigne tre pour leur enfant les pourvoyeuses principales de care Comme le note Coline Cardi le principe d autonomie qui devient le principe normatif de l intervention sociale contribue des injonctions contradictoires l gard des femmes si on leur demande d tre des individus des femmes que ce soit au plan psychique ou professionnel cette autonomie est toujours limit e par celle de leur s enfants s Pour les m res en situation de pr carit la el Cardi La d viance des femmes op cit p 222 49 prise en charge est doublement paradoxale Interlocutrices principales des services sociaux elles sont galement d sign es comme les principales responsables des d sordres familiaux La m re est ainsi tour tour d sign e comme une figure disciplinaire et une figure discipliner Cf Questions C Cardi Ainsi entre activation des co
205. onnaissance est donc un outil de changement indispensable ayant la fois pour objectifs de diffuser une culture commune sur ces r alit s et d accompagner une volution des pratiques et des comportements Les tudes et recherches ainsi que la formation sont donc des enjeux majeurs pour le d veloppement de politiques sociales galitaires Les tudes et recherches sont primordiales pour accompagner ce processus de transformation Un des premiers enjeux des tudes et recherches est de rendre visibles les in galit s femmes hommes Les attitudes de d ni sont encore trop r pandue notamment au sein de l administration En l absence de donn es fiables stabilis es il est difficile d attester de ces in galit s La production de connaissance sur ces questions est donc la base de toute r flexion Il s agit d tre en capacit de fournir des donn es quantitatives et qualitatives sur tous les aspects des in galit s qui non seulement les mettent en lumi re mais permettent de les expliquer La production de connaissance permet de nommer de d crire et donc de faire exister ces enjeux dans le discours et le d bat entre professionnels dans les m dias Elle permet d avoir une vision plus juste du r el condition indispensable pour proposer des r ponses adapt es Dans le champ plus sp cifique de l intervention sociale la production de connaissances est peu importante et l articulation entre les deux est rendue p
206. ont pourtant incontournables et n cessaires la viabilit de nos soci t s elles servent en quelque sorte de soupape de s curit pour que les familles tr s investies dans leur vie professionnelle n clatent pas pour que la d pendance puisse continuer tre prise en charge au mieux pour que les individus des femmes et des enfants surtout en situation de grande pr carit sociale ne quittent pas compl tement une vie sociale viable Une vraie r gulation affective et sociale repose sur des comp tences qui font intervenir la sollicitude dans des dispositifs sociaux qui risquent de l mousser tant ils sont au service d enjeux de pouvoir et de rentabilit qui ne laissent aucune place la moindre expression thique dans le monde du travail Fabienne Brug re op cit p 149 101 DGCS MASPP Reconna tre ces actes et les m tiers qui en professionnalisent la pratique ce serait aussi prendre en consid ration les n cessit s et les difficult s de leur exercice Le temps est primordial dans la r alisation du bon soin car il permet l adaptation aux situations aux individus tous diff rents Il n emp che pas l usure in vitablement li e l attention aux autres Longtemps ignor e dissimul e derri re la naturalisation de l exercice f minin de ces soins cette usure physique et psychologique doit tre reconnue et prise en compte Reconna tre la centralit du soin dans nos existences r
207. ore peu visit par la recherche et les professionnels la DGCS s est donn les moyens de renouveler sa r flexion sur un sujet qu elle conna t bien le travail social et de participer activement la d marche engag e des Etats g n raux du travail social La familiarisation des agents aux outils et aux concepts des tudes de genre permet par ailleurs de s inscrire dans l effort engag depuis ao t 2012 pour prendre en compte le genre dans tous les textes l gislatifs et r glementaires et promouvoir l galit femmes hommes dans tous nos dispositifs dans toutes nos politiques L enjeu est aussi plus vaste L volution que je souhaite impulser la DGCS consiste prendre l habitude d int grer des dimensions transversales nos analyses et nos missions Au del de cet enjeu cette transversalit peut en effet tre celle des ges de la vie elle peut tre celle de la lutte contre les in galit s sociales ou les discriminations li es l origine elle peut tre aussi celle d une pr occupation qui concerne tous nos publics la sant Ce premier num ro des Cahiers Strat gie et Prospective constitue ainsi une contribution de la DGCS aux d bats qui sont men s dans le processus des assises territoriales des Etats g n raux du travail social Il s inscrit dans la volont d accompagner les acteurs territoriaux et d alimenter leurs r flexions D autres num ros de ces Cahiers suivront Sur des th matiques tout
208. os es ces traitements Cependant peu d tudiants ont cherch comprendre ou analyser les raisons de cette violence sociale et institutionnelle auxquelles les transsexuels et les intersexes sont confront s De l embarras et une fr quente hostilit l gard de l intervention qui pr sentait les pratiques de dragking et les questions pos es la masculinit et la f minit depuis une position butch position o la femme est masculine dans ses orientations vestimentaires de coiffure de style ont t observ es Des discours psychologiques stigmatisant et disqualifiant ont t tenus elle se cherche encore elle a un probl me d identit etc cela est tonnant et violent de la part d tudiants en travail social pourtant quasiment quotidiennement confront s aux difficult s d identit Pourquoi observe t on cette violence primaire premi re primordiale qui affleure sur ces questions sexuelles y compris dans les milieux qui s en d fendent Le fait de toucher volontairement ou naturellement ce qui doit tre tabli comme une identit claire et distincte d chaine une violence d mesur e physique ou symbolique Pourquoi cela suscite t il des formes de violence m dicale juridique psychologique sociale Pourquoi cette stigmatisation cette volont de transformer le diff rent en diff rend Conjoindre le travail de th orisation et les paroles des acteurs r els des p
209. oumet tout un chacun l injonction d tre autonome les femmes subissent le poids de normes plus contraignantes en ce qui concerne leur apparence physique et aussi l injonction d tre non seulement des m res mais de bonnes m res Pour les femmes sans abri qui de toute vidence chouent satisfaire ces multiples exigences la honte est d autant plus grande et la tentation de dispara tre du champ de vision des autres d autant plus forte Les femmes vivant la rue mettent en place des strat gies diverses ayant pour but l vitement du regard des autres et plus pr cis ment dans l id e d une r sistance l tiquetage en tant que pauvre sans abri d viante Elles usent de diff rents moyens avec pour objectif de ne pas tre rep rables comme femmes sans abri de pratiques visant se rendre comme tout le monde c est dire se fondre parmi les passants dans des lieux comme les gares les biblioth ques o l on ne risque pas d tre per ue comme d viante priori L autre moyen pour cacher son tat de femmes sans abri est la masculinisation de l apparence Toutes ces strat gies montrent que l invisibilisation des femmes sans abri est un m canisme auquel elles contribuent fortement En tentant quotidiennement de vivre dans la discr tion leur situation pr caire elles travaillent elles m mes leur invisibilit sociale Le m canisme d invisibilisat
210. our les publics C est l volution des professionnalit s et des modalit s d accompagnement qui sont en jeu Dans le cas du travail social ou de l intervention sociale les publics cibles de la formation sont nombreux et multiples l image des r alit s que recouvre ce champ Du point de vue de l accompagnement des publics quels qu ils soient il est bien s r n cessaire de former les intervenants sociaux et les encadrants Afin de surmonter les ventuelles r sistances et rester dans la sph re professionnelle il convient de consid rer comme prioritaire l objectif de conduite du changement Dans cette perspective l analyse de pratiques est un bon levier qui montre aux professionnel le s l int r t d int grer cette dimension dans leur travail quotidien Dans de nombreux cas il est important de pr ciser que les questions relatives l galit femmes hommes ne viennent pas s ajouter au reste mais modifient la fa on dont on appr hende les situations Les formateurs des centres de formation doivent eux aussi tre form s pour accompagner les nouvelles g n rations de professionnel le s int grer d embl e cette dimension dans leurs savoir faire et savoir tre professionnels Les premiers colloques sur ce sujet voient le jour depuis peu et rares sont les centres de formation qui incluent sinon des modules du moins une approche sur le genre Travailler sur la distance avec soi m me est indispensable en
211. ource INSEE Enqu te de recensement 2010 de femmes Profession Parmi les de 30 Pour l ensemble des salari s ans Aides domicile 96 97 Aides m dico psychologiques 89 87 Animateurs 70 71 Assistantes maternelles 98 99 Assistants de service social 95 92 Cadres socio ducatifs 75 61 Conseillers en conomie sociale familiale 94 89 Educateurs de jeunes enfants 97 97 Educateurs sp cialis s 75 67 Faucateurs techniques moniteurs 38 30 d atelier Moniteurs ducateurs 77 70 Niveau Dipl mes 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2 DE d Auxiliaire de vie sociale 98 97 97 97 97 97 97 96 96 sa S a DE d Aide m dico psychologique 88 90 87 89 87 88 89 89 89 2 lt Z O DEd Assistant familial 100 92 91 89 gt E 1e P DE Technicien de l intervention sociale et 87 96 96 96 97 96 96 96 96 3 familiale DE Moniteur ducateur 72 73 76 72 74 73 75 75 76 D DE d Educateur de jeunes enfants 97 98 96 97 97 97 97 97 f DE d Assistant de service social 93 93 94 94 94 94 94 94 94 DE d Educateur sp cialis 71 71 73 74 76 76 74 75 77 F DE d Educateur technique sp cialis 23 26 25 27 27 27 31 31 32 Z DE Conseiller en conomie sociale familiale 98 99 98 97 98 98 99 96 97 Fi DE M diateur familial 87 100 88 92 95 93 88 Le r 1 f CA aux tonetigns d encadrement et de 59 61 63 61 64 62 67 9 responsable d unit d intervent
212. ouvent des proies dans la rue et du coup enfin elles se font peut tre beaucoup plus manipuler par les hommes Enfin elles vont tre confront es enfin elles vont vouloir rester avec les hommes parce qu il va y avoir cette protection que l homme va pouvoir leur apporter mais il va y avoir aussi une manipulation de la part de l homme et Enfin voil on ils vont peut tre reproduire le m me sch ma qu il y a eu avant avec leur famille enfin je sais pas mais O c est vraiment ouais on va essayer de manipuler la femme pour que voil elle va aller faire la manche notre place puis nous on va r cup rer les sous quoi Apr s en termes aussi d hygi ne et de corps la femme va essayer plus longtemps de rester propre et de faire plus attention son apparence pour pas montrer que c est une femme qui est dans la rue en fait Parce que a fait mauvais enfin c est pas une belle image que la soci t a de voir une femme dans la rue faut tre clair Alors que l homme il va se d grader je pense plus vite au niveau du corps et gt 5 75 va faire moins d effort en fait Dans son analyse des pratiques d accompagnement la chercheuse s est int ress e principalement aux discours sur le travail et sur la famille et aussi bien que cela soit plus difficile au discours sur la sexualit En ce qui concerne le travail ses observations rejoignent celles faites par Anne Eydoux aupr s des couples b n ficiair
213. ouvent l enfant dans le cadre de violences conjugales Une tude sur l impact de ces situations de violence sur les enfants est actuellement r alis e par l Observatoire National de l Enfance en Danger ONED Si la prise en charge des victimes s est impos e comme une vidence au cours des ann es 1970 et 1980 gr ce l impulsion des mouvements f ministes la consid ration soci tale pour les auteurs ainsi que pour les enfants expos s aux violences est relativement r cente Si les actions men es aupr s des enfants expos s aux violences sont r duites les initiatives aupr s des auteurs de violences conjugales sont encore moins nombreuses Notons une certaine r ticence l coute individuelle des auteurs notamment dans un temps bref ce qui explique en partie l inexistence en France d un num ro de t l phone national sp cialis dans l coute des hommes violents l image de ce qui existe aupr s des femmes victimes de violences avec le 3919 Par ailleurs les personnels confront s ce public sont tr s peu form s en regard de cette probl matique Comme le rel ve Kelili accompagnement de l homme auteur de violence conjugale semble quasi inexistant au sein du service social Tout se passe aujourd hui comme si le travail social n avait pas de sexe ou de genre et qu il soit dur et difficile de penser l accueil des hommes qui pourtant en ont bien besoin Si la violence n est pas un
214. oximit restent souvent st r otyp s Au moment o se pr parent les Etats g n raux du travail social quelles sont selon vous les pistes pour faire en sorte que le travail social participe de l mancipation et non de la reproduction des r les sociaux traditionnels de sexe Tout d abord je pense qu il faut sortir de l horizon unique de la mixit et des ratios La mixit est en effet encore trop souvent pens e en termes de compl mentarit promouvoir la place des hommes dans le travail social quivaudrait alors introduire plus de rationalit et d autorit ce qui contribue perp tuer l ordre du genre Interroger syst matiquement le contenu des interventions sociales sous l angle du genre et de leur r partition sexu e enrichirait consid rablement l outillage des travailleurs sociaux Cette interrogation critique des dispositifs et des pratiques permettrait de d passer les dichotomies genr es entre le priv et le public le familial et le professionnel le psychologisant et le r pressif Pour moi le d fi principal auquel le travail social est confront r side dans le processus d hyperrationalisation qui est aujourd hui l uvre Ce processus se traduit par la valorisation du temps court l introduction d indicateurs de performance la promotion d une culture du r sultat et de logiques gestionnaires Or cette hyperrationalisation assign e des valeurs masculines va l encontre des fond
215. pact Bureau de la veille et de l animation Stagiaires Camille COTIS Margot DAZEY Opale ECHEGU Pierre MALLET Jeanne REIG Ont t invit es aux auditions Marie Jos PENVERN Responsable du Centre de documentation inter directions de Montparnasse Genevi ve ZDROJEWSKI Adjointe au chef du Bureau des affaires europ ennes et internationales Cabinet MAGELLIS Consultants Nathalie BASSALER consultante experte prospective et strat gie Yolande DE FAYET TAMARET consultante prospective et communication 8 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social GENRE TRAVAIL SOCIAL DE QUOI PARLE T ON Genre sexe rapports sociaux de sexe Simone de Beauvoir crivait en 1949 on ne nait pas femme on le devient affirmant que les diff rences entre les femmes et les hommes ne sont pas le produit d un d terminisme biologique mais d une construction socioculturelle A la diff rence du sexe biologique femelle ou m le le f minin et le masculin sont le produit de ce rapport socioculturel et forment un syst me Le genre se d finit donc de fa on relationnelle cela signifie qu on ne peut tudier l un sans s int resser l autre Le concept de genre permet de penser l asym trie des relations et des rapports de pouvoir entre femmes et hommes L anthropologue Fran oise H ritier a montr l universalit de cette hi rarchisation qu elle nomme la val
216. pagnement gestion logistique gestion du personnel participation diff rents r seaux territoriaux Dans ce contexte les services d aide domicile privil gient de plus en plus de jeunes dipl m s au d triment des intervenantes domicile exp riment es D une mani re plus g n rale les m tiers de l encadrement interm diaire dans le secteur social et m dico social sont encore en construction et ne s appuient pas sur des r f rentiels d activit et de formation largement admis Pour les professions peu qualifi es cette stabilit professionnelle renvoie galement aux caract ristiques des salari s ces m tiers sont souvent occup s par des femmes de plus de 40 ans qui reprennent une activit apr s une premi re carri re dans un autre secteur et une reconversion o une longue p riode d inactivit ou de ch mage Elles ont quelquefois connu des trajectoires pr caires avant l obtention d un emploi dans le secteur social et ventuellement d une qualification dipl mes d Etat d AMP ou d AVS En cons quence cette situation est v cue comme un aboutissement ces salari es n aspirant pas forc ment occuper des postes dans l encadrement AMNYOS CEP de la branche de l aide de l accompagnement des soins et des services domicile Rapport final d cembre 2012 5 BOUBA OLGA E FOUQUERAY C ALLO B BERNELA et E BOURDU tre AMP en Poitou Charentes Mieux comprendre les logiques
217. par le Conseil de l Europe et l Union europ enne comme la prise en compte syst matique des diff rences entre les conditions les situations et les besoins des femmes et des hommes dans l ensemble des politiques et des actions des pouvoirs publics L galit entre les femmes et les hommes devient la pr occupation de tous les responsables politiques et pas uniquement ceux charg s de cette probl matique En cons quence cette prise en compte a vocation se d cliner dans les politiques sociales Une approche transversale Avant toute prise de d cision il est recommand d analyser les retomb es possibles sur les situations respectives des femmes et des hommes et le cas ch ant d adopter des mesures sp cifiques et parfois compensatoires en faveur des femmes pour r tablir une plus grande galit dans les faits Avec des outils sp cifiques et vari s 1 Le Comit interminist riel aux droits des femmes et l galit CIDFE R uni sous l gide du Premier ministre le CIDFE r affirme l engagement dans cette d marche transversale et int gr e de lutte 78 DGCS MasPpp contre les in galit s Chaque minist re pr pare sa feuille de route pour agir en tant qu employeur donneur d ordre et pilote de ses politiques publiques en lien avec l galit La feuille de route des minist res sociaux est pilot e par la haute fonctionnaire l galit des droits des minist res sociaux Elle s
218. pl mes du travail social ont tr s fortement structur les emplois au point que l appellation des m tiers est tr s souvent identique celle des dipl mes assistant de service social ducateur sp cialis ducateur de jeunes 13 enfants conseill en conomie sociale familiale auxiliaire de vie sociale technicien de l intervention sociale et familiale Les appellations des emplois tendent cependant se diversifier Les professions du social ont connu des mutations importantes ces trente derni res ann es li es aux volutions de la soci t social d mographique conomique identification de nouveaux risques sociaux tels que le ch mage structurel ph nom nes d exclusion nouvelles formes de pr carit et mergence de nouvelles probl matiques logement travailleurs pauvres souffrance psychique d une part et la d centralisation qui a amen une nouvelle organisation territoriale et conf r une place d terminante aux collectivit s territoriales dans la d finition des politiques sociales d autre part Pour r pondre ces nouveaux probl mes sociaux ont t progressivement mis en place depuis les ann es 1980 des politiques d insertion transversales et partenariales contrairement aux politiques assurantielles et d aide sociale majoritaires auparavant La politique de la ville avec les contrats de d veloppement des quartiers DSQ a employ des agents de d veloppement des
219. pratiques d accompagnement sont aujourd hui somm es de produire des effets l essentiel n est plus le sens l autonomie l mancipation l am lioration des conditions de vie etc mais l expertise technique au service des moyens mettre en uvre et des r sultats obtenir bref la rationalisation des pratiques du travail social Par ailleurs la notion d empowerment con ue par les mouvements f ministes peut aussi tre export e vers le travail social afin d insuffler des nouvelles pratiques Les approches f ministes du travail social pointent la reproduction des rapports sociaux de sexes tar Jean Fran ois GASPAR La manag rialisation de l tat social le cas de la France dans le contexte international Version de travail de la communication pour le 11 me Congr s de l Association fran aise de science politique Strasbourg 31 ao t 1 amp 2 septembre 2011 92 DGCS MASPP dans les interventions sociales et le renforcement des in galit s En compl ment de cette d marche de d construction les approches f ministes mettent en lumi re les conditions d un travail social mancipateur qui contribuerait au d passement des in galit s de sexe mais aussi de classe de race d ge etc Plus pr cis ment l approche f ministe du travail social peut tre d compos e en deux volets En premier lieu proposer une d construction th orique des st r otypes de genre impactant l
220. r ce dipl me alors qu elles taient d j en emploi Ainsi si les hommes sont tr s nettement surrepr sent s parmi les cadres du secteur social et m dico social des opportunit s d volution vers des fonctions de direction existent pour les femmes qualifi es En revanche les professions sociales moins qualifi es semblent offrir des perspectives 7 F LAINE et L OMALEK Les m tiers en 2020 progression et f minisation des emplois les plus qualifi s dynamisme des m tiers d aide et de soins aux personnes DARES Analyses n 22 mars 2012 48 La proportion de femmes dipl m es du CAFDES est pass e de 43 en 2005 57 en 2012 Cf S NAHON La formation aux professions sociales en 2012 DREES S rie statistiques n 186 f vr 2014 CS ii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE d volution professionnelle beaucoup plus restreintes C est le cas des aides domicile et des aides m dico psychologiques Pour ces m tiers les freins l volution professionnelle sont de plusieurs ordres En premier lieu on constate au moins dans le secteur de l aide domicile une tanch it croissante entre les m tiers de l intervention et ceux de l encadrement interm diaire Ce cloisonnement r sulte notamment de l largissement du champ des comp tences attendues pour les encadrants interm diaires accompagnement des r sidents et de leurs familles gestion de la qualit des soins et de l accom
221. r de son corps ou de lutte contre les violences Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social faites aux femmes D un autre c t les effets indirects sur l galit sont moins imm diats appr hender mais peuvent se mesurer travers quatre questions a La composition sexu e du public cible de la mesure conduit elle favoriser m caniquement un sexe au d triment de l autre b Compte tenu des diff rences de comportements entre femmes et hommes la mesure va t elle s appliquer diff remment sur les femmes et sur les hommes c Est on dans un cadre o des discriminations personnes handicap es seniors se surajoutent la discrimination en raison du sexe d Y aura t il des impacts diff renci s dans le temps entre une mesure court moyen ou long terme Si analyse montre que la mesure pourrait conduire une aggravation des in galit s entre les femmes et les hommes des mesures correctrices doivent tre pr vues Les r sum s de ces effets sont disponibles en ligne sur le site du minist re avec par exemple la loi sur les retraites mesures sur les retraites des salari s temps partiel la loi sur la ratification de la convention d Istanbul sur les violences faites aux femmes la loi sur la formation professionnelle la loi sur l conomie sociale et solidaire etc 3 La budg tisation sensible au genre ou gender budgeting La budg tisation sensi
222. r et analyser pour mieux intervenir 4 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Partie 3 Prendre en consid ration le genre des publics 63 Personnes g es d pendantes adapter nos repr sentations Personnes en situation de handicap sortir de la neutralit pour moins discriminer Pauvret d construire les indicateurs r v ler les in galit s RSA interroger les statistiques pour am liorer le dispositif Partie 4 Orienter les politiques sociales 77 Promouvoir l approche int gr e de l galit Activer le levier de la connaissance Relever le d fi de la mixit S adapter aux nouveaux publics d velopper de nouvelles pratiques Les masculinit s un public parfois impens de l intervention sociale Faire de la sollicitude du care une valeur centrale et universelle Annexes 103 Liste des personnes ayant particip aux travaux du groupe PARTAGE Liste des encadr s Bibliographie D C C Ss Hiii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE 5 AVANT PROPOS Genre et renouveau du travail social Une d marche prospective dans la conduite des politiques sociales A l initiative de la MASSP la DGCS a lanc en octobre dernier une formation action l analyse prospective sur le th me Genre et renouveau du travail social Ce projet tait un pari in dit pour une administration comme la n tre Il n est donc pas inutile d en expliciter to
223. r la base d un r f rentiel professionnel contexte de l intervention fonctions activit s et comp tences associ es Dans cette reconfiguration du champ fonder la distinction entre travail social et Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social intervention sociale n est pas une op ration neutre elle interf re avec les questions d identit professionnelle avec les politiques publiques de solidarit qui sont en charge de d finir le cadre g n ral d intervention de ces acteurs du social politiques de qualification de certification politique salariale Plus largement elle soul ve la question de ce qu est la question sociale aujourd hui Les activit s de ces deux ensembles d acteurs du social sont en tension les savoirs savoir faire et m thodes sur lesquels s appuient les travailleurs sociaux tant retravaill s de l int rieur par les probl mes nouveaux que posent des populations et par les nouvelles formes d intervention qui tentent d y r pondre La fronti re entre ces deux mondes n est pas non plus infranchissable une D e C S Hihi DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE proportion non n gligeable des intervenants de l insertion provient des m tiers tablis du travail social L id e d un clivage complet entre travail et intervention sociale appara t donc mal fond e les connexions tant constantes entre les deux mondes Les travailleurs sociaux e
224. r une atteinte volontaire l int grit de l autre une emprise un conditionnement dont il est difficile de sortir lorsqu on en est une des victimes FNSF Cette emprise s exerce entre actuels ou anciens conjoints concubins ou pacs s et s inscrit souvent mais pas syst matiquement dans un cycle plusieurs phases l escalade des tensions l explosion le transfert de responsabilit puis la p riode de lune de miel qui accompagne le pardon Ce cycle peut se r p ter plusieurs fois avant que la victime r ussisse se s parer de son agresseur Jaspard 2003 Henrion 2001 Hirigoyen 2005 Il existe plusieurs typologies des violences conjugales la violence verbale La F d ration Nationale Solidarit Femmes ENSF est un regroupement d associations menant des actions contre toutes les violences faites aux femmes et notamment contre les violences conjugales Elle traite notamment les appels t l phoniques du num ro national contre les violences faites aux femmes le 3919 C C S Aiii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE injures et insultes psychologique humiliation emprise physique coups blessures tortures sexuelle rapport sexuel non d sir ou comportement d gradant et conomique contr le des biens des salaires de l activit professionnelle perte d autonomie financi re L enqu te de r f rence sur les violences faites aux femmes en France l ENVEFF 2000 a montr q
225. rarchie entre l avouable et l inavouable Les mouvements f ministes notamment dans les ann es 1980 ont contribu faire merger les violences faites aux femmes comme un probl me soci tal qui n tait plus une question priv e ni taboue Cependant dans le travail social si les violences faites aux femmes notamment conjugales sont bien identifi es leur prise en compte ne reprend pas forc ment l analyse de genre des violences qui s inscrivent dans des rapports in galitaires entre les sexes et sont souvent trait es sous un angle psychologisant ou sans proposer une prise de conscience des femmes des violences subies Il existe donc une tension entre une probl matique per ue comme consensuelle et une grille d analyse f ministe qui a t dulcor e sans prise en compte des diversit s des situations des L article de Welzer Lang 2010 sur Les hommes battus est tr s enrichissant Toutefois aucune tude notre connaissance n est pour l instant publi e sur les auteures de violences conjugales 7 E MATTHEWS Le gar on invisible Nouveau regard sur la victimologie au masculin Document pr par par l Association des familles d accueil du Canada AFAC pour le compte du Centre national d information sur la violence dans la famille de Sant Canada Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social femmes La sp cificit des violences de genre requiert la mise en place
226. ration d autres valeurs masculines en abandonnant les arch types de la virilit implique un travail int rieur pour lequel la r flexion partag e avec un homme porteur d autres valeurs masculines est une aide pr cieuse voire indispensable Les consultants sont le plus souvent des sociologues ducateurs trices juristes psychologues psychiatres En termes de composition la question qui se pose aussi est de savoir si ces groupes sont ouverts des volontaires Dans le cas o ils le sont notons que m me s il n est pas sous main de justice l auteur volontaire est souvent contraint par un tiers compagne entourage Arnault 2009 signale donc ce paradoxe d un c t la notion d assistance contrainte consentie de l autre la difficult susciter la demande de la part de l auteur lui m me pour arriver pr venir son comportement violent A Legrand revient sur ces paradoxes en insistant sur l inconv nient de traiter ceux qui de prime abord refusent le traitement le fait que ces personnes ne soient pas volontaires contrevient au dogme de la d marche th rapeutique qui n cessiterait la pleine volont du patient Ces r sistances sont traiter comme toutes r sistances au travail th rapeutique comme des n uds d nouer tape apr s tape Avec des techniques adapt es il est possible de conduire ces personnes devenir volontaires c est dire reprendre la d marche leur
227. ratiques LGTBIQ op rer cette conjonction dans une formation non ponctuelle mais permettant aux tudiants d avoir le temps pour comprendre de ne pas esquiver les r sistances que suscitent en chacun de nous les questions sexuelles lorsqu elles nous interrogent personnellement et socialement c est cela qui fait de ces questions un vrai levier pour mettre au travail un des enjeux les plus fondamentaux du travail social dans son thique et dans sa politique la question de l identit et de la diff rence Proposition pour la formation Construire un module national de formation structur en concertation avec ces acteurs visant d construire aupr s des futurs travailleurs sociaux les repr sentations h t ronorm es de la sexualit mais aussi de l identit en vue de leur donner les moyens de construire des outils personnels et professionnels sur ces questions qui fassent d eux de vrais ducateurs de ces questions 3 A A A P P 11 Forum d cembre 2008 Questions de genre et formation en travail social transe sexualiser les pratiques professionnelles Patrice Desmons Philosophe psychanalyste formateur l AFERTES Arras CS ii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE Les masculinit s un public parfois impens Si les tudes sur le genre ont contribu la diffusion des enjeux relatifs aux rapports sociaux de sexe des in galit s et des st r otypes sexu s elles se sont surtout conc
228. ravail Nous observons par exemple que les femmes cadres sont davantage assign es aux t ches de planifications de r dactions de conseils aux quipes alors que les hommes cadres assurent plus sp cifiquement les relations de partenariat et de r seaux et les activit s politiques et strat giques ind pendamment des missions conf r es par l organisation Ainsi le travail social en qu te de rationalisation emprunte au monde industriel ces mod les d encadrement tr s sexu s On peut faire l hypoth se qu une analyse sexu e de l activit montrerait que certains hommes cadres participent pleinement ces tendances gestionnaires alors que d autres en choisissant d investir des fonctions dans le travail social tentent d chapper aux st r otypes de genre Et en cons quence ils souffriraient de cette approche virile du travail d encadrement Les femmes quant elles pourraient tre divis es entre leur identit sexuelle et les st r otypes de genre associ s Pour s en d fendre elles se montreraient plus viriles que les hommes c est dire plus aptes commander dd in Chef de service dans le secteur social et m dico social Enjeux r les et strat gies d encadrement Dunod 2013 p113 129 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social La surrepr sentation des femmes dans ces professions alors que les femmes sont plus souvent temps partiel que
229. rd des hommes s orientant vers les secteurs de la petite enfance s expriment dans la r alit par la composition sexu e des quipes exclusivement f minines dans les cr ches par exemple La petite enfance a longtemps t et reste un monopole f minin Comme le souligne D Verba 1993 C est dire combien l entr e des hommes dans cet espace traditionnellement r serv aux femmes est d licate n gocier et de poursuivre en s appuyant sur les entretiens men s aupr s de professionnels Si dans l ensemble les entretiens sont unanimes dire combien la pr sence d hommes dans des structures d accueil pour jeunes enfants est souhaitable les trajectoires des EJE hommes montrent cependant qu ils sont tr s souvent victimes d un pr jug tenace selon lequel un homme qui choisit de s occuper de b b s n est pas tout fait un homme Pire non seulement on peut le soup onner de ne pas vraiment assumer sa virilit mais encore de dissimuler sous son activit professionnelle des tendances coupables pour la p dophilie Le psychop dagogue N Murcier s est int ress aux strat gies de protection mises en uvre par les travailleurs sociaux pour carter les soup ons de pratiques d viantes cf encadr sur les strat gies de protection mises en uvre 31 Daniel VERBA Le m tier d ducateur de jeunes enfants Paris Syros 1993 32 Cit par Fanny ZANFERRARI op cit 24 DGCS MASPP
230. re galement une naturalisation des comportements les professionnelles sont plus tol rantes l gard de l agressivit des gar ons qu l gard de celle des filles Le bilan que G Cresson tire de son observation de la vie quotidienne dans les cr ches montre que la question du genre pour les professionnelles ne semble pas se poser leurs pratiques ne sont pas spontan ment interrog es car elles sont per ues comme neutres Les distinctions r alis es seraient justifi es par le caract re individuel des enfants o par leur ge Ces diff rences ne sont cependant pas le fruit de comportements volontaires et conscients de la part des Educateurs de Jeunes Enfants Du fait d une formation n interrogeant encore que tr s peu la question du genre ces intervenants n imaginent pas que celle ci puisse se poser d s l ge de la cr che Comme l a rappel le r cent rapport de l IGAS avant 3 ans les enfants sont d j assign s des r les en fonction de leur sexe la cr che et dans les autres lieux d accueil des jeunes enfants les pratiques sous couvert de neutralit confortent les st r otypes Le genre s av re donc une grille de lecture implicite utilis e par les professionnelles dont l intervention conduit une homosociabilit future des enfants qui accentue davantage les in galit s entre les sexes Citant l enqu te men e par Carole Brugeilles et Sylvie Cromer en 2002 qui avaie
231. re l inactivit est galement tr s fr quente elle concerne 42 des m res contre 12 des p res Par ailleurs la transition vers l emploi est plus ais e pour les p res que pour les m res 14 des premiers passent du statut de ch meur ou inactif celui d actif employ contre seulement 8 des secondes En cause notamment les probl mes de garde d enfants qui limitent les d marches de 27 des parents b n ficiaires de minima sociaux la recherche d un emploi Ce frein est beaucoup plus s v res pour les m res 37 se d clarent limit es que pour les p res 8 Cette limitation dans la facult de rechercher un emploi se mesure en termes de temps de disponibilit d un mode de garde adapt mais aussi en termes de co t Comme le soulignent aussi bien H l ne P rivier qu Anne 108 PT AE Fr x DREES Parents b n ficiaires de minima sociaux comment concilier vie familiale et insertion professionnelle Etudes et r sultats n 874 f vrier 2014 1 H l ne PERIVIER Rachel SILVERA G n ralisation du RSA rien signaler sur les femmes Travail genre et soci t s n 22 2009 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Eydoux 1 l impens du RSA est le co t de la bi activit En effet dans un couple le fait que les deux membres travaillent repr sente un co t notamment en termes de garde d enfants que le calcul du R
232. rmer dans la violence Au masculin la profession embl matique du travail social est celle d ducateur Tandis que le m tier d assistant social ne s est ouvert aux hommes que dans les ann es 1960 l inverse le m tier d ducateur sp cialis s est construit sur une opposition entre les capacit s des femmes et celles des hommes Les raisons du c ur attendues des unes se voient contrebalanc es par les corps bien camp s des autres qui sauront tenir leur 2 NAHOUM GRAPPE V ronique Culture de la violence et diff rence des sexes violence du st r otype Quelques r flexions issues de l anthropologie Les Cahiers Dynamiques 2013 1 n 58 p 43 1 BESSIN Marc A propos de la sexuation du social Mouvements 2005 1 n 37 pp 148 149 CS ii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE groupe insuffler une pr sence virile et se en mod le par leurs aptitudes physiques sinon leur carrure Il a d j beaucoup t dit sur le choix masculin de la protection de la jeunesse plut t que celui de la petite enfance et sur l indispensable autorit que cette profession exigeait de mobiliser De r cents travaux de terrain int grant la perspective de genre permettent d aller plus loin que ces consid rations de bon sens Ils mettent clairement en jeu le corps et l exercice de la violence dans le processus de l gitimation professionnelle Pendant plusieurs mois la sociologue H l ne Cheron
233. rofessions f minines susciterait des r sistances dans la langue Or il n en est rien bien au contraire D s 1982 l entr e du premier homme dans la profession de sage femme suscite une r action institutionnelle de nature rassurer les hommes candidats des m tiers et fonctions f minines Le genre masculin ne s effacera pas derri re le genre f minin l Acad mie fran aise en est garante D embl e le seul fait que l Acad mie se saisisse de la masculinisation de ce terme sugg re qu il est impensable qu un homme puisse un seul instant tre qualifi de sage femme et au fond de femme Epidermique la r action s apparente plus un bruit de pr au qu une discussion sous la Coupole En effet dans sage femme la femme n est pas la professionnelle l experte mais bien la parturiente Etymologiquement le terme sage femme d signe celle qui d tient la sagesse au sens de connaissance sur les femmes Il aurait donc pu d signer un homme Il n en sera rien le stigmate de l injure au f minin est trop fort Le terme accoucheur qui avait l avantage d tre ais ment compr hensible est rejet Les m decins accoucheurs refusent qu une profession param dicale s approprie leur d signation Dans ces conditions l Acad mie fran aise va faire preuve d inventivit et de p dantisme Pour d signer un homme exer ant le m tier de sage femme elle propose ma euticien
234. rre Grelley Informations sociales de la CNAF 2009 2 n 152 p 23 Les ambigu t s de l intervention sociale face la mont e des incertitudes Robert Castel Informations sociales de la CNAF 2009 2 n 152 p 24 29 Focus le travail social aux tats G n raux du Social Jean Michel Belorgey Informations sociales de la CNAF 2009 2 n 152 p 30 31 Du sens de l valuation dans le travail social Brigitte Bouquet Informations sociales 2009 2 n 152 p 32 39 Les enjeux contemporains du travail social en Europe Evelyne Baillergeau Informations sociales de la CNAF 2009 2 n 152 p 40 48 Contrepoint Raison d agir Caroline Helfter Informations sociales de la CNAF 2009 2 n 152 p 49 Les transformations de la relation d aide dans l intervention sociale Isabelle Astier Informations sociales de la CNAF 2009 2 n 152 p 52 58 Focus La division sexu e du travail social Marc Bessin Informations sociales de la CNAF 2009 2 n 152 p 70 73 La formation des travailleurs sociaux nouvelles configurations nouveaux questionnements Marcel Jaeger Informations sociales de la CNAF 2009 2 n 152 p 74 81 Les dynamiques du travail social Informations sociales n 152 de la CNAF 2009 2 De qui se soucie t on Le care comme perspective politique propos de Joan Tronto Un monde vuln rable Pour une politique du care et de Collectif Multitudes n 37 38 Delphine Moreau La Revue Internatio
235. rs d insertion professionnelle Les travaux qui se sont attach s aux dispositifs de prise en charge de la petite enfance conduisent une conclusion paradoxale Tout en permettant la continuit de la vie professionnelle des femmes les cr ches et les supports ducatifs qu elles mobilisent tendent perp tuer la division sexu e des r les parentaux La question du genre se pose en cr che de fa on tout la fois forte et discr te Le monopole des femmes sur ces emplois est en partie le r sultat d une formation au c ur de laquelle les hommes sont encore largement marginaux et marginalis s N Murcier a montr que cette formation reste encore marqu e par de nombreux st r otypes de genre G Cresson a observ sur le terrain les cons quences d une telle formation matricentr e sur les pratiques quotidiennes en cr che i naturalisation des caract ristiques associ es au f minin et valorisation de celles accord es au masculin Sous couvert de besoins individuels diff rents sont effet propos s aux filles et aux gar ons 5 Genevi ve CRESSON la vie quotidienne dans les cr ches in COULON Nathalie et CRESSON Genevi ve Ed La petite enfance entre familles et cr ches entre sexe et genre Paris L Harmattan coll Logiques Sociales 2007 dans la petite enfance des jeux diff rents pour les m mes jeux les gar ons sont davantage encourag s dans leurs efforts La gestion des conflits mont
236. rtant sp cifiquement sur les femmes la plupart des chercheurs se concentrent exclusivement sur les hommes sans endosser explicitement et consciemment ce parti pris En travaillant plusieurs mois au sein des services d coute du 115 Paris Audrey Marcillat a compl t ce constat en r alisant une analyse in dite des repr sentations des 7 Audrey MARCILLAT Femmes sans abri Paris Etude du sans abrisme au prisme du genre Cnaf Dossier d tudes n 170 f vrier 2014 7 Audrey MARCILLAT op cit p 12 73 VANEUVILLE M C Femmes en errance de la survie au mieux tre Chronique sociale 2005 118 p et AMISTANI C Les femmes sans domicile domination sociale et ambigu t de la prise en charge in GABORIAU P et TERROLLE D dir Ethnologie des sans logis Paris L Harmattan 2003 C C S Aiii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE invisibilit des femmes coutant e s et de la parole des appelant e s Son travail permet de saisir les cat gorisations l uvre dans l intervention sociale et les st r otypes sexu s qui les informent Elle montre que le travail des repr sentations conduit d nier au sans abrisme toute r alit f minine Une femme rom qui mendie dans la rue ne sera pas vue comme une sans abri mais d abord au travers de son appartenance la communaut rom une jeune femme dans la m me situation sera vue comme appartenant un groupe de jeunes margina
237. s d fauts de leurs qualit s L o il est attendu d elles des qualit s relationnelles et de proximit avec le public leur conc dant d une certaine mani re qu elles ne r pondent pas aux crit res habituels de la professionnalit comp tences acquises qualification distance professionnelle c est justement leur manque de distance professionnelle qui tend tre mis en question Du plus proche au trop proche il n y a qu un pas La familiarit avec les publics est per ue dans certaines associations comme l un des inconv nients majeurs de ce statut de l entre deux d autant plus lorsque l expression de cette familiarit est d ordre ethnique ou religieuse Le fait que les publics interpellent des intervenantes sur leurs origines ou leurs pratiques religieuses peut appara tre certaines responsables comme un r el obstacle leur mission professionnelle Mais le principal risque qu un certain nombre d institutionnel le s ou de professionnel le s identifient chez les intervenantes minoritaires est celui d une proximit qui confinerait ce qu ils et elles identifient comme de la connivence de la d loyaut voire du communautarisme le fait que des intervenantes se montrent trop proches ou trop ressemblantes au public qu elles soient en lien avec des personnes ou une communaut de m me origine qu elles conservent certaines pratiques culturelles ou religieuses et
238. s des femmes marginalis es et violent es Christine Corbeil Isabelle Marchand Colloque international de R SOVI Violences faites aux femmes r ponses sociales plurielles Montr al 22 au 24 octobre 2006 Genrer les politiques publiques Le gender mainstreaming comme norme internationale et scientifique Esquisse d une g n alogie Sophie Jacquot Colloque bi annuel organis par l AFSP et l ASPP Genre et politiques publiques Gen ve 28 29 septembre 2006 113 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social La collection des Cahiers Strat gie amp Prospective a vocation pr senter et partager les travaux conduits par la Mission Analyse Strat gique Synth ses et Prospectives MASSP en collaboration avec les autres entit s de la Direction G n rale de la Coh sion Sociale Il s agit ainsi de contribuer l observation et la connaissance du champ de la coh sion sociale et des politiques qui s y rattachent Prioritairement adress s aux services centraux et d concentr s de l Etat ces Cahiers Strat gie amp Prospective sont destin s nourrir la r flexion et les changes avec tous les acteurs du champ social La MASSP est une entit directement plac e aupr s de la Directrice G n rale de la Coh sion sociale pour produire des analyses permettant la mise en perspective des politiques labor es et pilot es par la DGCS 114 DG
239. s et parmi elles 52 avaient plus de 40 ans 20 plus de 50 ans et 4 plus de 60 ans 69 Pauvret d construire les indicateurs Comme tout ph nom ne social la pauvret est travers e et construite par les in galit s entre les sexes et les rapports de genre Le pauvre neutre g n rique n existe pas en revanche il existe des genres de pauvret contre lesquels il est n cessaire de penser des dispositifs adapt s Au moment o l on cherche d passer les id es re ues sur les pauvres et imaginer des moyens efficaces de lutter contre la pauvret il s agit de d montrer qu une approche en termes de genre peut contribuer renouveler l analyse Porteur d un regard critique sur les cat gories de pens e et d une appr hension transversale des probl mes le genre peut en effet constituer un alli efficace pour comprendre comment des r les sociaux diff renci s produisent des in galit s entre les femmes et les hommes qui pr disposent certaines formes de fragilit et de pr carit Pourtant dans les discours comme dans les chiffres la pertinence de l int gration du genre l analyse de la pauvret n appara t pas de fa on vidente Les femmes semblent plus pauvres que les hommes bien que tous les indicateurs ne soient pas unanimes Si elles cumulent sans conteste les situations de fragilit qui conduisent la pauvret les hommes constituent quant eux la majorit
240. s personnes cibl es Dans le domaine du sans abrisme la dichotomie op rante est femmes fragiles hommes dangereux Parce qu elles sont m res de jeunes enfants ou victimes de violence les femmes font souvent l objet de placements dans des centres sp cialis s Si ce traitement est favorable aux femmes il ne facilite pas une appr hension juste du sans abrisme En effet ces placements en centres sp cialis s sont comptabilis s part et ce faisant font perdurer une vision masculine du ph nom ne R ciproquement sp cialisation et non mixit laissent penser que les probl matiques comme la violence et la prostitution ne concernent que les femmes ce qui n est bien videmment pas le cas L encore les raccourcis du st r otype peuvent entra ner des biais dans la prise en charge des b n ficiaires Les hommes sans domicile sont proportionnellement davantage pr sents dans les centres d h bergement d urgence alors que la majorit des femmes sans domicile est prise en charge dans l h bergement d insertion L Insee observe que les femmes seules b n ficient de conditions d h bergement plus stables elles sont moins souvent sans abri que les hommes seuls et plus rarement h berg es dans des centres que l on doit quitter dans la journ e 6 contre 20 Elles sont plus fr quemment h berg es en logement associatif 31 contre 19 des hommes seuls 7 Les femmes sans domicile toutes les strates du d
241. s pour reproduire une division sexu e des r les parentaux par del cette diversit des professions de la petite enfance tout se passe comme si une norme culturelle commune fond e sur le processus encore tout puissant de construction sociale des identit s sexu es pr valait pour fabriquer dans ces professions f minines des mani res de faire de voir et de dire qui renvoient les femmes leur maternit et les hommes leur masculinit 47 La paternit une construction sociale du pouvoir Le p re n a pas t qu un symbole et un d positaire de l autorit La r alit des p res a t multiforme et l est encore elle refl te les cultures classes sociales situations conomiques et politiques de diff rentes poques et soci t s Elle a t incarn e contingente et pr sente dans la vie quotidienne Ainsi entre les XI et XVI si cles en Europe paternit et transmission du patrimoine allaient de pair chez les aristocrates par contre le paysan fran ais n aura appris ses fils qu se soumettre aux exigences de la terre tandis que le citadin leur aura transmis un m tier ou un commerce Knibiehler 1997 La ruine des entreprises familiales lors de la R volution industrielle a men la cr ation d une territorialit sexuelle diff renci e vie familiale et emploi ont t s par s Les temps d change entre hommes et femmes ont diminu et graduellement l identit
242. s sociologues Thierry Bl ss et Sophie Odena partir d une enqu te aupr s de parents d enfants gard s en cr che ou par une assistante maternelle et aupr s des professionnelles des services de garde M me chez les couples les plus galitaristes quels que soient l appartenance sociale et le C CASTELAIN MEUNIER La place des hommes et les m tamorphoses de la famille Paris PUF 2002 51 G NEYRAND L enfant la m re et la question du p re Un bilan critique de l volution des savoirs sur la petite enfance Paris PUF 2000 G CRESSON N COULON dir La petite enfance entre familles et cr ches entre sexe et genre L Harmattan 2008 ST BL SS S ODNAN Id ologie et pratiques sexu es des r les parentaux Quand les institutions de garde des jeunes enfants en confortent le partage in gal Recherches et pr visions n 80 Juin 2005 pp 77 93 Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social niveau de dipl me ce sont les femmes qui s occupent des relations avec les services de garde Les p res interviennent certes mais de fa on ponctuelle et strat gique dans les moments cl s valider les choix de leur femme concernant la nouvelle assistante maternelle v rifier les contrats ou de crise probl me pour obtenir une place en cr che ce qui les place toujours dans une position valorisante De leur c t les institutions de garde au personnel quasi
243. second aux femmes et leurs enfants Tout dans l organisation des deux maisons montrait la diff renciation des sexes Dans le premier lieu aux hommes l obligation de respecter les horaires de d barrasser les tables des repas les autres t ches tant volontaires et faisant l objet d une petite r mun ration Les enfants n ont aucune place dans l institution et les t moins comme l quipe de professionnel le s se demandaient comment les int grer dans le projet Dans le second lieu les entretiens film s se faisaient d j partiellement en pr sence des enfants L les m res taient 55 A Le genre dans la prise en charge des personnes en situation de pr carit condamn es vivre avec leurs enfants dans une proximit permanente Les t ches m nag res taient enti rement int gr es dans le cahier de charge des r sidentes voire m me l entretien de la lingerie collective de la maison et personnelle des professionnels du centre Il n tait pas question de r mun ration Il me semblait int ressant de constituer un corpus de travail reprenant des textes produits par les institutions sociales et d examiner si oui ou non il y avait mati re observer des diff rences en mati re de genre Notre choix s est port sur les r glements d ordre int rieur des centres dit d accueil d urgence L analyse d une institution travers son site Internet Nous pouvons constat
244. sexuelle a t associ e au lieu et la nature du travail Les p res ont ainsi t associ s la vie professionnelle au d triment d une vie familiale qui ne pouvait et ne devait plus s y conjuguer Leur travail devint invisible pour la famille et gr ce aussi aux th ses rousseauistes la m re devint l agente principale de cette derni re puis la seule agente responsable directement des enfants Si le pourvoi a depuis toujours fait partie des repr sentations du r le paternel et de ses fonctions les pr rogatives du pourvoyeur ont augment apr s la R volution industrielle et le succ s des hommes au travail en vint d s le d but du XX si cle d finir la masculinit les qualit s masculines force cr ativit endurance astuce par exemple et le statut des hommes dans la famille et dans la communaut Bernard 1983 Ce r le du p re comme bon pourvoyeur continua voluer et cela s observa en particulier pendant la Grande D pression source de profonde remise en question sur ce plan les co ts psychiques de la perte du pourvoi ayant t normes pour les hommes les familles et le syst me am ricains Griswold 1994 Suivit apr s la Deuxi me Guerre mondiale un ge d or du monopole des hommes sur le pourvoi La capacit des pourvoyeurs de procurer leurs pouses et enfants un niveau de vie lev vint en effet symboliser le succ s du syst me conomique et politique am ricain qui rendait possible une
245. sistantes maternelles tout le vocabulaire de la petite enfance rappelle que les institutions et les professionnelles sont des substituts aux m res premi res responsables des enfants Les professions embl matiques du travail 3 BECQUER Annie CERQUIGLINI Bernard CHOLEWKA Nicole Femme j cris ton nom guide d aide la f minisation des noms de m tiers titres grades et fonctions CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE France INSTITUT NATIONAL DE LA LANGUE FRANCAISE France La Documentation fran aise D cembre 1999 124 pages Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social social sont soit f minines assistante de service social ou conseill re en conomie sociale et familiale soit masculines ducateur sp cialis ou ducateur technique sp cialis Or niveau de qualification quivalent les premi res renvoient des activit s suppl tives assister ou conseiller tandis que les seconds renvoient une activit la fois noble et autosuffisante duquer Les figures qui informent les professions du travail social sont bien celle de la m re pourvoyeuse de soins et celle de l assistante pourvoyeuse d aide qui toutes deux par leur travail discret et souvent invisible rendent possible la r alisation de t ches plus nobles Dans cet univers fortement marqu par les st r otypes sexu s on pourrait penser que l entr e des hommes dans les p
246. sociations f ministes pour certaines repr sentant des femmes handicap es comme FDFA Femmes pour le dire Femmes pour agir ont d nonc une revendication port e par des hommes qui pourrait avoir des cons quences sur le dispositif de r pression du prox n tisme Elles ont oppos la conception assist e de la sexualit un mod le d int gration des personnes en situation de handicap dans la cit qui d velopper des liens sociaux et affectifs m diatique des actions sont men es pour attirer l attention sur les difficult s que rencontrent les femmes en situation de handicap qui d sirent devenir m res En France il n existe qu un seul service hospitalier sp cialis dans le suivi des m res en situation de handicap l h pital Montsouris Paris Ce d fi n cessite un effort particulier en termes de formation du personnel L attention port e aux femmes en situation de handicap met en lumi re la n cessit de penser des parcours de vie qui permettent une pleine int gration dans la cit de la sph re priv e la sph re professionnelle et publique Croissance et vieillissement des publics en situation de handicap En termes dynamiques la politique du handicap doit relever plusieurs d fis interd pendants celui de la mont e en charge des prestations revaloris es et am lior es par loi de 2005 celui de la croissance des publics concern s et celui du vieillissement de ces publics
247. stions Coline Cardi Travail social contr le sexu Extrait d entretien avec Lucie travailleuse sociale au sein des quipes Mobiles d Aide du Samu Social La coordination interminist rielle concernant les violences faites aux femmes Quels exemples de prise en charge des auteurs depuis le travail social Les publics de quoi parle t on Intervenir aupr s des jeunes LGBT l exemple de l association Le Refuge Questions Sophie Jacquot Le gender mainstreaming Une exp rience innovante Centre r gional de formation aux m tiers du social CRFMS et de l Institut Saint Simon ISS de Toulouse Exemple Assistant familial au masculin Questions Yves Raibaud L animation socioculturelle quand la mixit ne d joue pas les st r otypes Une bonne pratique internationale d accompagnement Coop re un projet qu b cois s adressant aux p res La sensibilisation aux questions de transsexualit au cours des formations en travail social Masculinit s et masculinisme Extraits de l ouvrage de Fabienne Brug re Le sexe de la sollicitude BDL Editions 2014 Aiii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE Bibliographie Cette bibliographie rassemble les r f rences identifi es et rassembl es par les membres du groupe PARTAGE sur l espace partag d di ce projet Ces r f rences sont class es par ordre chronologique Elle a t mise en forme gr ce au concours d Anne Marie Chapot et de Christophe Pecate d
248. syst mique de la prospective nous a ainsi conduit prendre en compte les interactions dynamiques entre les mutations du travail social les volutions des publics les politiques sociales et les transformations de notre soci t De la protection de l enfance l autonomie des personnes g es du soutien la parentalit l insertion des personnes en situation de pr carit des politiques d h bergement la question transversale de la mixit de ces lieux nos questionnements ont travers tous les champs d intervention de la DGCS Genre et renouveau du travail social enfin Le th me retenu permettait d abord d impliquer plusieurs services de la DGCS et c est bien s r cet tat d esprit de transversalit que nous avons souhait promouvoir Ce th me reste relativement peu document en France aujourd hui alors que de nombreux faits mergents laissent penser que des volutions importantes sont actuellement l uvre Il avait galement le m rite de pouvoir tre lu et compris selon des angles contrast s le genre dans le travail social ou bien la construction du genre par le travail social ou encore la question du sexe des politiques sociales Le lancement de cette formation action s est inscrit enfin dans un contexte propice avec le lancement du processus des Etats G n raux du Travail Social Au travers des conclusions de cette analyse prospective la DGCS pourra donc apporter un clairage et une co
249. t autant de pluralit que sous le terme f minin Le masculin est invoqu comme cat gorie homog ne des dominants et peu de travaux laissent cours des analyses sur les volutions internes cette cat gorie et ou sa d construction sociale Les hommes sont dans cette perspective une cat gorie a sociale a historique fixe et ind pendante ne Au del de la figure du m le blanc h t rosexuel actif et p re de famille dans la quarantaine qui ne repr sente qu un pourcentage r duit de la population masculine mais en constitue le paradigme les masculinit s s av rent plurielles Cette pluralit m rite d tre mise en lumi re d autant que ces travaux contribueraient distinguer l int r t g n ral de l int r t masculin En effet le masculin est moins perceptible que le f minin dans la mesure o le premier peut plus facilement se d guiser en int r t g n ral Il s agit l d une manifestation suppl mentaire de l androcentrisme cherchant rendre invisible non plus seulement le point de vue f minin mais aussi la r alit masculine Ainsi la r flexion sur les masculinit s soul ve trois questions d ordre g n ral dans le travail 136 Castelain Meunier 2002 La place des hommes et les m tamorphoses de la famille PUF Paris p 67 68 7 Daniel Welzer Lang 2008 Les hommes et le masculin Editions Payot amp Rivages Paris p 72 73 8 Patric Jean 2011 p
250. t de la d viance 6 B n dicte JACQUEY VAZQUEZ Patricia SITRUK et Michel RAYMOND Evaluation de la politique de soutien la parentalit MAP volet 1 tomes I et Il IGAS f vrier 2013 B n dicte JACQUEY VAZQUEZ Patricia SITRUK et Michel RAYMOND op cit tome I p 43 Anne Sophie VOZARI Les ambivalences de l intervention sociale en direction des familles La Protection Maternelle et Infantile entre protection de l enfance et soutien la parentalit Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales M moire de Master 2 Mention Sociologie Sp cialit Genre Politique et sexualit Cnaf Dossiers d tudes N 136 2011 Questionnant l activit de la PMI dans la construction des r les sexu s de la bonne parentalit et l articulation entre contr le social et intervention sociale elle a r v l les normes implicites de l accompagnement des familles Le soutien la parentalit tel qu il se manifeste en PMI rend compte des transformations des interventions sociales en direction des familles et d une distanciation par rapport une fonction de contr le que les intervenantes r cusent L injonction l autonomie nouveau paradigme de l Etat social distille n anmoins des normes sur l ducation des enfants et par ricochet sur les r les parentaux Se dessinent ainsi de nouvelles normes familiales qui accordent une place de choix au principe d individuati
251. t les intervenants sociaux uvrent en parall le et de plus en plus en compl mentarit dans un champ large de la vie sociale On peut donc la fois dire que l intervention sociale fait partie int grante du travail social et que l expression intervenants sociaux est plus globalisante que celle de travailleurs sociaux qui d signe les m tiers traditionnels du social L intervention sociale est un c ur de m tier commun tous ces acteurs R fl chir aux pratiques de ces acteurs c est r fl chir ce qui fonde leur profession l intervention sociale 15 lt Questions Bertrand Ravon Reconfiguration du travail social et impacts sur le genre Sociologue Lyon 2 Vous pr f rez parler de reconfiguration plut t que de renouveau du travail social comment d finissez vous cette transformation Quelles en sont les cons quences Oui il me semble que la notion de renouveau suppose une disparition du travail social alors que l on assiste davantage sa mutation En effet les cadres de l action sociale se sont profond ment transform s la fois sous l influence conjointe de la d centralisation de la rationalisation et de la division du travail social et parall lement l mergence d un mod le d intervention sociale qui repose sur la responsabilisation croissante de l individu Par ailleurs l extension des interventions pluridisciplinaires et interinstitutionnelles a fait exploser les fro
252. tch personnes trans ou intersexes etc Au d but des ann es 1990 le mouvement queer interroge la bipolarit masculin f minin sur laquelle est fond e le genre et propose de consid rer les genres au pluriel Le terme queer signifie trange peu commun Souvent utilis comme une insulte envers les gais les lesbiennes les transsexuel le s il fut r cup r et revendiqu de fa on ironique et provocante par les militant e s de ces causes eux m mes puis par les intellectuel le s Une des principales th oriciennes de cette pens e et de son lien avec le genre est Judith Butler avec son essai Trouble dans le genre La th orie queer se veut avant tout une possibilit de repenser les identit s en dehors des cadres normatifs d une soci t fond e sur un clivage binaire entre les humains ce clivage tant bas sur l id e de la compl mentarit dans la diff rence et cens s actualiser principalement par le couple h t rosexuel Si les tudes de genre sont li es aux mouvements f ministes qui les ont impuls es et qu elles ont nourris en retour le queer est indissociable des mouvements LGBTQQI lesbien gai bi trans queer questioning intersexe Le d veloppement des tudes de genre a soulev la question de l articulation avec les analyses des autres formes de domination fond es sur la classe la race l orientation sexuelle Les tudes de
253. tion mises en uvre par les hommes pour carter les soup ons de pratiques d viantes Le d veloppement d une id ologie s curitaire la surm diatisation des affaires de p dophilie et le g climat actuel de suspicion g n ralis e au sujet des rapports entre les g n rations et les sexes produisent une mise distance de l enfance son appr hension comme potentiellement victime et conduisent les hommes recourir des strat gies de protection afin d loigner les soup ons Ils modifient par ailleurs la relation des professionnel le s au jeune enfant et au soin du corps Quel parent n a pas constat que la culotte de son enfant est sale au retour de l cole maternelle celui qui interpelle l enseignant e est r pondu qu il ne saurait tre question de rester seul aux toilettes avec un enfant et encore moins de l essuyer par souci de son intimit Tout geste affectueux de consolation de soin du corps devient alors un risque intrusif pour cette intimit dans laquelle plus personne n a le droit d entrer Les professionnels h sitent dor navant prendre un enfant sur leurs genoux pour les consoler les soigner s il faut ter le pantalon changer les couches Il faut alors se pr venir faire les soins o changer les couches sous le regard et en pr sence d autres coll gues ne pas se trouver seul en pr sence d un enfant viter une trop grande proximit corporelle les contacts rel guer
254. tional d information sur la violence dans la famille de Sant Canada Colloques congr s L empowerment dans le champ social Usagers et intervenants sociaux l preuve de la logique d activation 111 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Manuel Bocher Congr s AFS Nantes 2 5 septembre 2013 Axe 2 Les rapports de domination intra et inter institutions charg es du contr le social Des politiques de l intersectionnalit Un regard comparatif sur l institutionnalisation du traitement des discriminations multiples en Europe 12 Congr s Association Fran aise de Science Politique Paris 9 11 juillet 2013 Professionnel le s du travail social et couples g s apprendre de l intimit conjugale utiliser les atouts et ressources capitaliser les acquis pour transformer le social Clotilde Palazzo 5 Congr s AIFRIS Lille 2 5 juillet 2013 Les p res ayant des difficult s d acc s leur enfant la suite d une s paration la reconnaissance de la probl matique et un exemple de pratique sociale non militante Jean Martin Deslauriers Accompagner les parents et futurs parents gais et lesbiens vers la r alisation de leur projet familial r cit d une pratique novatrice en milieu communautaire Mona Greenbaum et K vin Lavoie Les familles homoparentales leur int gration sociale la lumi re des avanc es l gislatives des pratiq
255. tionn la prise en charge du soin et les aptitudes relationnelles mises en uvre par les assistants familiaux Contrairement leurs homologues femmes les hommes ne choisissent ce m tier qu apr s une carri re en g n ral suite une rupture de parcours Ils sont presque tous des conjoints d assistantes familiales Leurs motivations diff renci es de celles des femmes vis vis du m tier commencent modifier les postures et les repr sentations Les femmes consid raient en g n ral que leur mission tait de bien faire remonter les informations sur le quotidien des enfants l quipe de placement familial tandis que les hommes se positionnaient plus comme partenaires collaborateurs Ils vont donc certainement avoir d autres exigences vis vis des quipes note Anne Olivier Une tude r alis e aupr s des couples d assistants familiaux a par ailleurs montr que si la division sexuelle du travail la maison tait remani e avec l arriv e de l homme dans le m tier les hommes investissaient cependant plus dans l ensemble les relations avec l ext rieur dans le cadre de leur m tier tandis que les femmes taient plus attentives aux tats d mes des enfants Une r p tition certes d oppositions sexu es traditionnelles mais aussi peut tre estiment les chercheuses une opportunit pour assistants et assistantes familiaux d enrichir mutuellement leur pratique dd Sources TSA Le travail s
256. tique et administrative Bref regard en France 1950 2008 Eliane Leplay L Harmattan Savoirs 2008 3 n 18 p 45 52 2007 Le genre des politiques sociales L apport th orique des gender studies l analyse des politiques sociales Nathalie Morel revue Sociologie du Travail vol 49 n 3 juin 2007 p 383 397 La soci t du travail pour soi Didier Vrancken La Revue Nouvelle n 10 octobre 2007 p 40 45 La r alit de l galit entre les sexes l preuve de la garde des jeunes enfants Nicolas Murcier Ed La D couverte Mouvements 2007 1 n 49 p 53 62 La mauvaise m re figure f minine du danger Coline Cardi Mouvements 1 2007 no 49 p 27 37 Le contr le social r serv aux femmes entre prison justice et travail social Coline Cardi D viance et Soci t 1 2007 Vol 31 p 3 3 2006 Penser l intervention f ministe l aune de l approche intersectionnelle d fis et enjeux Christine Corbeil et Isabelle Marchand Nouvelles pratiques sociales vol 19 n 1 2006 p 40 57 Le d veloppement social communautaire pour penser le travail social communautaire Roger Nifle Journal Permanent de l Humanisme M thodologique 26 09 2006 Les facteurs facilitant la demande d aide des hommes Raymond Villeneuve Yvon Lemay www mamanpourlavie com 26 10 2006 2005 Les jeunes p res et les politiques sociales qu b coises Jean Martin Deslauriers Revue internationale EFG
257. tissement professionnel des femmes qui r duira la proportion d aidantes familiales inactives professionnellement 3 l augmentation de l ge moyen des personnes d pendantes qui implique la multiplication de risques que les aidants et les conjoints soient eux m mes en mauvaise sant Les projections montrent donc qu entre 2030 et 2040 la proportion d hommes d pendants sans conjoint ni enfants augmenterait de 12 18 celle des femmes se maintiendrait autour de 9 En termes de prospective moyen long terme la probabilit d avoir au moins un enfant inactif parmi l ensemble des personnes g es d pendantes augmenterait jusqu en 2025 environ surtout chez les hommes passant de 3 5 et l g rement chez les femmes de 6 7 partir de 2025 la probabilit d avoir un enfant inactif d cro trait pour les hommes comme pour les femmes notamment du fait du recul de l ge du d part la retraite cons quence du fort recul de l ge d entr e dans la vie active des g n rations n es dans les ann es 1960 Le projet de loi relatif l adaptation de la soci t au vieillissement pr sent en Conseil des ministres les 3 juin 2014 reprend l ensemble de ces consid rations concernant DAUNE RICHARD Anne Marie et al L entr e en d pendance des personnes g es quelle prise en charge pour quelles diff renciations sociales et sexu es Une comparaison France Su de Rev
258. traire un homme se d viriliserait en adoptant les mod les f minins Du fait de cette hi rarchie des sexes profond ment ancr e dans la soci t la masculinisation d un m tier f minin n est pas un ph nom ne sym trique la f minisation des m tiers masculins Les travaux disponibles tendent montrer que pour les hommes le passage par une position professionnelle atypique peut servir de tremplin une trajectoire ascendante On 121 N MURCIER Petite enfance et rapports sociaux de sexe la formation de professionnel le s de la petite enfance id ologies et repr sentations sociales in GUICHARD CLAUDIC Yvonne KERGOAT Dani le et VILBROD dir 2008 op cit 88 DGCS MASPP note par exemple que la proportion d assistants sociaux en formation Biche 1983 Zanferrari 1994 Vilbrod 2003 est deux fois plus importante que celle des assistants sociaux en exercice Pour les ann es r centes 12 en moyenne d assistants sociaux en formation contre 6 en moyenne d assistants sociaux en exercice L importance de l cart s explique par le fait que tr s rapidement en l espace de quelques ann es ils acc dent un poste responsabilit de cadre A de la fonction publique notamment IIS n exercent donc plus sur le terrain et n margent plus la profession stricto sensu Une des dimensions interrog es est galement celle des liens entre mixit et galit L
259. travail social Or la r flexion sur le genre en fait partie analyse V ronique Bayer responsable des formations sup rieures de l ETSUP et sociologue qui se sert de ses enseignements sur la 82 DGCS MASPP m thodologie de la recherche pour introduire la question Notre responsabilit de centre de formation est d apporter aux tudiants des cl s de lecture d obliger chacun r fl chir sur la mani re dont le genre impacte les actions et les organisations bref de mettre la pens e en marche souligne galement Chantal Goyau directrice de l cole sup rieure de travail social Mais il s agit aussi puisque cette d marche s inscrit dans une approche int gr e de l galit de s attacher former les personnels RH les responsables les employeurs ces questions afin que l ordre du genre ne se perp tue pas au sein des structures lors des recrutements nominations en termes d acc s aux fonctions d encadrement la formation continue Dans ces deux cas c est louverture des possibles qui doit tre le fil rouge de la r flexion Enfin pour r pondre cet enjeu d galit la mise en uvre du gender budgeting est bien entendu un levier qui doit tre appr hend y compris du point de vue de l intervention sociale et des cr dits allou s de quelque nature qu ils soient C est donc une toute autre cat gorie d acteurs qui est potentiellement concern e par la formation cet outi
260. tre les violences dans l espace public Par ailleurs une action a t sp cifiquement entreprise pour prendre en compte les besoins des victimes de violences en mati re d h bergement Conform ment l engagement pris par le Pr sident de la R publique des nouvelles solutions d h bergement d urgence sont ainsi pr vues d ici 2017 d di es et adapt es aux besoins des femmes victimes de violences Une circulaire interminist rielle relative aux relations entre les services int gr s d accueil et d orientation SIAO et les associations sp cialis es dans la prise en charge de ce public sign e le 12 avril 2013 accompagne la mise en coh rence des d marches l chelle d partementale pour assurer le bon accueil des femmes victimes de violences Pour mettre en place les nouvelles solutions d h bergement d urgence des diagnostics territoriaux dits 360 ont t lanc s pour permettre entre autres un meilleur recensement des besoins sur les territoires des solutions d h bergement voire de logement propos es aux femmes victimes de violences De plus la Ministre des Droits des femmes de la ville de la jeunesse et des sports a cr e en janvier 2013 la Mission interminist rielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des tres humains MIPROF Elle a t charg e de recueillir analyser et restituer les donn es utiles sur les violences faites aux femmes d animer encourager et
261. ttire l attention sur la pauvret des nulle part Ces nulle part sont principalement des hommes jeunes et isol s ou d enfants En conclusion est voqu le cas du RSA des jeunes de moins de 25 ans hors RSA jeune autrement dit celui des personnes ayant charge un enfant n ou na tre Ces personnes sont d sign es comme des allocataires ou des parents isol s comme si la composition de cette population tait totalement neutre en termes de sexe A part la DREES publie des donn es chiffr es par sexe En 2012 ces allocataires sont 57 des femmes Mais ce qui est int ressant c est la d composition des populations masculine et f minine par situation familiale La population masculine des allocataires du RSA est compos e 58 d hommes seuls sans personne charge Les hommes seuls avec 1 ou 2 personnes charge repr sentent peine 4 3 du total des hommes Au sein de la population f minine des allocataires du RSA 25 sont des femmes seules sans personne charge 46 sont des femmes seules avec 1 2 o 3 personnes charge Il faut noter que cette r alit des femmes seules avec personnes charge semble si caract ristique que la DREES a ajout pour les femmes la cat gorie avec 3 personnes charge qui n existe pas pour les hommes Autrement dit il y a d un c t l analyse en termes neutres de l autre les chiffres qui montrent une r alit tr s
262. u il n y a pas d obstacles linguistiques l usage des f minins de noms de m tier et fonction Dans cette pol mique au long cours les appellations du secteur social sont mobilis es pour pointer les incoh rences des opposants la f minisation des noms Pourquoi devrait on dire en parlant d une femme un officier un avocat un s nateur alors que lon dit couramment une infirmi re une assistante une pu ricultrice Pourquoi ne dirait on pas une directrice de cabinet ou une directrice d administration centrale alors que directrice de cr che ou directrice d cole maternelle s emploient de fa on usuelle L appel la mixit professionnelle plaide pour la masculinisation des carri res du social Dans ce contexte on peut se demander comment se formule la question du genre des noms quand il s agit non plus de f miniser mais de masculiniser des professions Y a t il des r sistances l usage des formes masculines Les d bats successifs ont ils fait progresser la parit dans la langue T moignages et usages permettent de discuter ces hypoth ses Comme le soulignait les partisan e s de la f minisation des noms les titres employ s dans le social t moignent non seulement de la l gitimit des femmes dans ce secteur mais au del de la construction des m tiers sur les figures f minines traditionnelles Des coles maternelles aux as
263. u bureau de l animation territoriale sous direction des professions sociales de l emploi et des territoires m Rapports Les Hommes s ouvrir leurs r alit s et r pondre leurs besoins rapport du comit de travail en mati re de pr vention et d aide aux hommes remis au ministre de la Sant et des Services Sociaux du Qu bec janvier 2014 L information statistique sexu e dans la statistique publique tat des lieux et pistes de r flexion Sophie Ponthieux rapport pour la Ministre des Droits des femmes INSEE octobre 2013 52 p Rapport sur l galit entre les filles et les gar ons dans les modes d accueil de la petite enfance Brigitte Gr zy Philippe Georges Inspection G n rale des Affaires Sociales IGAS RM2012 151P La Documentation Fran aise d cembre 2012 L entreprenariat social en France R flexions et bonnes pratiques Delphine Chauffaut Caroline Lensing Hebben Antonella Noya rapport du Centre d Analyse strat gique n 56 La Documentation Fran aise 2013 160 p Evaluation de la politique fran aise genre et d veloppement rapport du groupe de travail Commission nationale Consultative des Droits de l Homme Observatoire de la parit entre les femmes et les hommes janvier 2013 217 p Examen des services offerts aux hommes du Qu bec par le r seau de la sant et des services sociaux depuis le Rapport Rondeau Le Protecteur du citoyen Assembl e nationale du Qu bec janvier
264. ualit s maternelles Vouloir la professionnalisation du m tier d assistante maternelle c est mettre en avant le fait qu il s agit d un v ritable m tier n cessitant des comp tences professionnelles qui s acqui rent et non d une activit affective vocation maternelle Un r cent rapport r alis pour la CNAF montre d ailleurs le confinement des assistantes maternelles dans le savoir ordinaire rapports de Bonte 2002 2003 cit s par Aballea 2004 Soulignant que l initiative de la professionnalisation des assistantes maternelles ne rel ve pas des assistantes elles m mes mais de l tat l auteur note que la professionnalisation n est pas souhait e par les acteurs de la relation d emploi que ce soit les parents employeurs mais aussi les assistantes maternelles elles m mes En effet l enqu te r alis e pour ce rapport montre que des deux c t s on estime que la seule exp rience est celle de m re et que cette exp rience et les qualit s morales tiennent lieu de comp tences professionnelles La formation n est ni valoris e ni r clam e et l aspect ducatif est mis de c t Ce constat peut tre rapproch d un autre rapport de la CNAF Odena et Bl ss 2003 qui tudie dans quelle mesure le choix des parents en faveur d un mode de garde individuel ou collectif r v le les repr sentations sexu es des r les parentaux au sein du couple II montre alors que le choix de l assistante
265. ue chaque ann e une femme sur dix entre 20 et 59 ans est victime de violences de la part de son partenaire La prochaine enqu te nationale VIRAGES pourra aussi apporter des chiffres quant aux victimes masculines des violences conjugales ainsi que d velopper l approche intersectionnelle en d veloppant des donn es crois es sur l identit des victimes Ces violences peuvent aller jusqu au d c s en 2012 148 femmes sont d c d es la suite de violences conjugales contre 26 hommes 65 d entre eux sont m mes auteurs de violences conjugales soit 22 des homicides et violences volontaires ayant entra n la mort sans intention de la donner constat s au plan national en 2012 Les enfants sont co victimes des violences au sein du couple En 2012 9 enfants mineurs ont t tu s par leur p re en m me temps que leur m re et au moins 16 enfants mineurs ont t tu s en raison de s parations non accept es ou de violences graves au sein du couple sans qu un autre parent ne soit victime 83 Minist re des droits des femmes Chiffres cl s de l galit entre les femmes et les hommes Edition 2014 Source Minist re de l Int rieur D l gation aux victimes rapport 2013 http femmes gouv fr wp content uploads 2014 03 Egalite Femmes Hommes T6 bd pdf La coordination interminist rielle concernant les violences faites aux femmes Afin que ces violences diminuent et que l action soit le plus efficace
266. ue fran aise des affaires sociales 2012 2 n 2 3 p 148 168 p 163 66 DGCS MASPP le lien entre in galit s de sexe aidant e s et personnes g es L attention port e la d finition de la situation constitue sans doute un gage de l laboration de dispositifs adapt s Pourcentage de personnes g es d pendantes ayant au moins un enfant inactif w 5 Lll m Hommes enfants inactifs Femmes enfants inactifs Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Personnes en situation de handicap sortir de la neutralit pour moins discriminer Approximations et biais dans l valuation des publics en situation de handicap L valuation des personnes en situation de handicap est toujours approximative car elle recouvre une r alit aux contours flous Rarement sexu es ces statistiques ne facilitent pas la reconnaissance des discriminations subies par les femmes en situation de handicap Des ordres de grandeur pour un ensemble aux contours flous Les personnes handicap es qui cumulent incapacit s limitations d activit et invalidit s reconnues repr sentent au moins 2 millions de personnes si l on ajoute cette population les personnes qui d clarent avoir un probl me de sant depuis au moins six mois et rencontrer des difficult s importantes dans leur activit quotidienne ou avoir eu un accident du trav
267. ues d intervention et de la recherche milie Moget Colloque n 471 Repenser la famille renouveler les pratiques adapter les politiques du Congr s de l ACFAS 8 et 9 mai 2013 Colloque 430 Transformations sociales et masculinit s clatement des fronti res 81e du Congr s de l Acfas 8 mai 2013 Comment penser le travail au croisement des cat gories Atelier ouvert organis par Yahan Chuang Fanny Gallot Dani le Kergoat Audrey Molis Michelle Paiva S minaire organis par Genre Travail Mobilit s GTM Paris premi re ann e 2012 2013 L intersectionnalit appliqu e un projet pilote Montr al Berthe Lacharit Relais femmes Anne Pasquier Table des groupes de femmes de Montr al g e Congr s international des recherches f ministes francophones Imbrication des rapports de pouvoir Discriminations et privil ges de genre de race de classe et de sexualit Universit de Lausanne 29 ao t au 2 septembre 2012 Atelier 10 Composer avec la complexit des rapports sociaux dans la vie des femmes conceptions usages et effets de l intersectionnalit Care genre et animation enjeux thiques et politiques communication d Yves Raibaud ADES IUT Michel de Montaigne Bordeaux Colloque L animation socioculturelle professionnelle quels rapports au politique ISIAT IUT Michel de Montaigne Bordeaux 23 et 24 janvier 2012 Genre et entrepreunariat El ments d analyse th
268. us les termes Une formation action tout d abord Un groupe d une quinzaine d agents de la DGCS issus de trois sous directions du Service des Droits des Femmes et de l galit entre les femmes et les hommes du bureau des affaires europ ennes et internationales du service de documentation et de la MASSP a suivi une formation assur e par le cabinet MAGELLIS Consultants s lectionn pour ce projet avec la DRH du Minist re D but e au mois d octobre cette formation a abouti au mois de mai 2014 A partir d une r flexion prospective le processus de r flexion a donc t coll gial m me s il a fait appel de temps en temps des travaux r alis s individuellement ou en bin me Il a permis d exp rimenter concr tement la collaboration transversale entre diff rents services de la DGCS Une analyse prospective ensuite Ce travail a conjugu l analyse du pr sent et l exploration des futurs possibles pour clairer l laboration de nos politiques sociales La prospective nous a invit s appr hender les ph nom nes de mani re globale transdisciplinaire avec une confrontation des points de vues et des exp riences En connectant nos objets de r flexion aux volutions soci tales culturelles politiques et conomiques nous avons pu reformuler des questions et nous l esp rons apporter une compr hension renouvel e d objets comme l intervention sociale ou la f minisation des professions sociales La d marche
269. usivement masculin elle les banalisait l ext rieur elle 4 Le paradoxe de l AS schizophr ne ASH n 2853 du 28 03 2014 Pierre BOURDIEU Ce que parler veut dire L conomie des changes linguistiques Fayard 1982 28 DGCS MASPP signifiait leur r ussite sociale Il faut g n ralement attendre que le nombre de femmes atteigne un seuil significatif pour que les titulaires optent et revendiquent la forme f minine de leur titre Ici l chelle collective on peut supposer que l usage du masculin g n rique assistant s de service social t moigne d un besoin de reconnaissance de cette profession de la volont de ses instances repr sentatives de la couper de sa figure embl matique f minine et d pr ci e pour lui donner une image de s rieux et de professionnalisme La suggestion d un formateur vient l appui de cette hypoth se Dans un r cent article Fran ois Ndjapou psychologue et formateur rappelait que l usage avait longtemps soulign l identit genr e des m tiers et des sp cialit s dans la nomenclature des professions du travail social il a souvent t oppos les ducateurs dits sp cialis s aux ducatrices dites de jeunes enfants Dans un souci d galit il propose de d signer par ducateur e s l ensemble des professionnel l es du secteur socio ducatif Si cette suggestion part d une bonne intention elle n
270. ux Quant aux femmes les plus visibles dans la rue tellement l cart des normes attendues elles contribuent paradoxalement minorer la r alit du sans abrisme au f minin dans les repr sentations tre sans abri et tre une femme semblent deux r alit s incompatibles La chercheuse conclue Les femmes semblent la fois en inad quation avec les repr sentations sociales des femmes de la f minit en m me temps qu elles le sont au regard des repr sentations sociales des sans abri Cela les place donc dans un espace social invisibilis la fois par leurs pratiques mais aussi par les institutions et jusqu au champ acad mique Ceci les met hors de toute r flexion sur le sans abrisme en tant qu objet part enti re Sa situation d observation participante lui a permis d interroger directement les coutants sur les diff rences qu ils font ou ne font pas ou pensent faire ou ne pas faire entre les hommes et les femmes qu ils ont en ligne Si les travailleurs du Samusocial commencent par revendiquer un accompagnement individualis ind pendant du sexe de la personne qui appelle au fil de l entretien cependant il appara t clairement que les professionnels ont une vision diff renci e de Audrey MARCILLAT op cit p 114 l homme et de la femme sans abri qui ne saurait tre sans incidence sur la fa on dont ils les prennent en charge Les propos d une travailleuse sociale reproduits c
271. ux de laisser penser qu il existerait une th orie du genre Ce label utilis par les adversaires des recherches sur le genre laisse entendre qu il existerait un corpus id ologique homog ne et dot d une strat gie politique d termin e Or le champ des tudes sur le genre traverse de multiples disciplines inclut des sous champs de recherche vari s et renvoie des options m thodologiques et th oriques multiples Il est travers par des tensions qui se traduisent parfois par de vives controverses et il est en constante reconfiguration Ce qui relie entre elles les tudes sur le genre c est avant tout un objet de recherche commun Mais au del comme d autres sous champs dans le monde acad mique son existence se mat rialise travers un ensemble de m canismes sp cifiques plus ou moins institutionnalis s le champ des tudes sur le genre dispose de ses propres revues savantes en France Nouvelles questions f ministes Travail genre et soci t s Les Cahiers du genre Clio Genre sexualit amp soci t de ses associations comme l ANEF le RING Mn mosyne ou EFIGIES de ses cursus d enseignement et dipl mes master genre politique et sexualit s l EHESS genre s pens es des diff rences rapport de sexe Paris 8 genre et d veloppement Paris 7 genre et politiques sociales Toulouse Le Mirail de ses s minaires cours et colloques de ses organismes de promotion et d
272. veloppement des politiques d galit Les questions de genre viennent bousculer les syst mes de repr sentations individuels et collectifs et la mani re dont chacun e s est construit e Les donn es produites par les tudes et recherches nourrissent les contenus de formation qui doivent tre labor s Mettre en uvre l approche int gr e implique que les personnels soient form s la fois sur leur objet sp cifique et sur la mani re dont les questions de genre et d galit impactent cet objet L enjeu est donc de comprendre le caract re transversal op ratoire de ce questionnement La difficult r side dans le caract re naturalis de ces repr sentations et l invisibilit qui en d coule La formation a donc pour objectif de mettre jour ces repr sentations et de les d construire d apporter des l ments objectifs et distanci s qui permettent la fois de d passionner le d bat mais aussi de Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social l aborder de mani re professionnelle et non personnelle C est un sujet qui n cessite des apports th oriques mais aussi une capacit r flexive importante et donc des conditions qui favorisent le questionnement et la prise de distance Il s agit d adopter une approche compr hensive et non normative l effet vis est bien s r la transformation des pratiques et l ouverture des possibles aussi bien pour les professionnels que p
273. vue de celle des enfants elle est galement limit e par celle des enfants le surinvestissement professionnel d une femme sera ainsi interpr t comme le signe d un d sengagement maternel et conjugal La composante professionnelle de l identit de la femme doit donc toujours courir le risque d tre clips e par la composante maternelle Propos recueillis par Camille Cotis MASSP CS ii DIRECTION G N RALE DE LA COH SION SOCIALE Reproduction des st r otypes sexu s en protection de l enfance L enfant a longtemps t pens par rapport l adulte Il tait alors consid r comme un tre inachev un adulte en devenir C est seulement la fin du 19 si cle que l enfant commence tre consid r comme un sujet de droit et non plus comme un objet La notion de droit de l enfant appara t Au 20 me si cle on reconna t des droits l enfant Il est consid r comme un individu part enti re Depuis des textes sont encore venus enrichir la l gislation en faveur des enfants et des politiques publiques ont t mises en uvre pour les faire respecter Ce n est que tr s r cemment que ces politiques ont t pass es au crible du genre ces travaux parmi lesquels ceux d Isabelle Fr chon et St phanie Boujut ont montr que la protection rimait souvent avec la reproduction des st r otypes sexu s Entre 2006 et 2008 Isabelle Frechon socio d mographe charg e de recherche INED CN
274. xi mes ann es de la fili re d ducateur sp cialis du CRFMS et de celle de l Institut Saint Simon ISS Porter cette question de fa on mixte est important pour montrer que le genre n est pas une probl matique qui concerne uniquement les femmes et des femmes f ministes souligne Lebailly Chaque ann e depuis la rentr e 2010 80 jeunes suivent cette formation et en tirent une moisson d observations Partant ces tudiant e s pourraient tre force de proposition et construire des outils ouvrant sur des modalit s de transformation des pratiques comme des grilles d entretien pour interroger les usagers des deux sexes sur les m mes contenus explique Lebailly Dans les services et les tablissements les quipes ont l impression de traiter les femmes et les hommes de fa on neutre et indiff renci e mais quand on leur renvoie des notations tr s concr tes elles d couvrent que ce n est pas le cas Le plus souvent les professionnel le s sont ensuite pr ts r ajuster leur intervention 83 DGCS MASPP Cahiers Strat gie et Prospective Genre et renouveau du travail social Relever le d fi de la mixit Parmi les objectifs du vaste chantier des Etats G n raux du Travail Social il y a notamment la volont de faire voluer le regard port sur le travail social par la soci t et les usagers Pour des m tiers et des carri res qui voquent des identit s aussi contrast es en ter
275. z les hommes La prise en charge par les services sociaux de femmes avec de jeunes enfants fait de celles ci des b n ficiaires prioritaires des aides 7 Audrey MARCILLAT op cit p 47 48 75 Audrey MARCILLAT op cit p 49 55 L id e que les femmes sont avantag es en raison de la pr sence d enfants peut laisser penser que les femmes sont syst matiquement accompagn es d enfants et rend compl tement invisible la situation des femmes non accompagn es d enfants Or la chercheuse met en lumi re ce qu elle n h site pas appeler un tabou dans les changes avec les femmes qui se pr sentent comme seules ce sujet il est frappant de constater que les enfants sujet central dans la prise en charge des familles par le 115 sont tr s peu voqu s aupr s des femmes isol es Au point m me que soit envisag e l existence d un tabou sur cette question des enfants la fois de la part des femmes qui en parlent tr s peu et de la part des coutants Il est vraisemblable que face ces femmes les coutants se disent que soit elles n ont pas d enfants soit ceux ci leur ont t retir s Derri re ce silence il y a donc le spectre de la mauvaise m re que l on pr f re ne pas d terrer Tout autre est le discours aupr s des hommes Avec les hommes il est possible de parler des enfants mais presque sur un mode r cr atif alors m me que ceux ci sont adultes Ainsi les hommes qu

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