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1. Claude Rochet 1992 Managez vos associations Pr face de Kl ber Beauvillain Partie 1 Un document produit en version num rique par Mme Marcelle Bergeron b n vole Professeure la retraite de l cole Dominique Racine de Chicoutimi Qu bec et collaboratrice b n vole Courriel mailto mabergeron videotron ca Dans le cadre de la collection Les classiques des sciences sociales dirig e et fond e par Jean Marie Tremblay professeur de sociologie au C gep de Chicoutimi Site web http classiques uqac ca Une collection d velopp e en collaboration avec la Biblioth que Paul Emile Boulet de l Universit du Qu bec Chicoutimi Site web http bibliotheque uqac uquebec ca index htm Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 2 Un document produit en version num rique par Mme Marcelle Bergeron b n vole professeure la retraite de l Ecole Dominique Racine de Chicoutimi Qu bec Courriel mailto mabergeron videotron ca Claude Rochet Une dition lectronique r alis e partir du texte de Claude Rochet Managez vos associations Pr face de Kl ber Beauvillain Paris CALMANN L VY diteur 1992 289 pp Polices de caract res utilis s Pour le texte Times 12 points Pour les citations Times 10 points Pour les notes de bas de page Times 10 points dition lectronique r alis e avec le traitement de textes Microsoft Word 2003 pour
2. de prendre en charge des actions dans le domaine de la culture ou de l aide humanitaire Si cela peut lui apporter beaucoup en ouverture d esprit et en exp rience ce n est quand m me pas son m tier de base L entreprise est avant tout au service de ses clients pour lesquels elle d veloppe en permanence son savoir faire Ce n est pas parce qu elle r ussit tandis que les autres institutions tat collectivit s locales associations cherchent leurs marques qu il faut lui demander tout et n importe quoi Un pays ne se r duit pas la somme de ses entreprises Une entreprise performante ne le sera plus dans une soci t qui ne l est pas L homme se nourrit d autres choses que de r sultats d exploitation Son r ve sa vision du futur s panouissent dans l entreprise associative pour des objectifs tout aussi louables que dans l entreprise industrielle ou commerciale Nous sommes tributaires de la qualit de notre environnement social de l appareil ducatif la protection de la nature L homme ne s panouit pas seulement sur son lieu de travail cela a m me t pendant longtemps le contraire mais avant tout dans sa vie sociale Et cette vie sociale dont l association a vocation tre la cheville ouvri re a tout gagner au Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 10 concours de cadres hautement qualifi s d une conomie hypercomp titive qui vont venir lui apporter leur enthousi
3. la gestion d un club de voile Il sait que son efficacit n est pas seulement due ses performances personnelles mais surtout sa capacit travailler en quipe organiser son propre travail valuer et g rer son apport la soci t il Peter Drucker Les Nouvelles R alit s De l tat providence la soci t du savoir Inter ditions 1990 Alvin Toffler Les Nouveaux Pouvoirs Fayard 1991 Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 20 construit sa vie plus qu il ne la gagne et sait faire servir l organisation la r alisation de ses ambitions L association peut tre pour lui un nouveau terrain d exp rience et d innovation dans lequel il puisera id es nouvelles et r g n ration personnelle La richesse du tissu associatif deviendra un crit re du choix de sa r sidence comme la pr sence d une cole d un centre culturel ou d un quipement de loisirs 2 Les exclus de la soci t du savoir qu ils soient insuffisamment qualifi s ou qu ils soient en dehors du march du travail par cumul des handicaps constitueront paradoxalement l autre pan de la demande associative On trouve dans cette cat gorie des repr sentants de l ancienne classe ouvri re en d clin qui n aura pas pris temps le chemin de la reconversion comme les exclus du quart monde dont l int gration est tributaire de dispositifs sp cifiques que les grands syst mes publics se r v lent incapabl
4. V ritable entreprise de coh sion sociale jouant sur les l ments les plus subtils les plus passionnels et les plus fondamentaux de la nature humaine dialogue permanent entre le r ve et la r alit elle requiert le d veloppement d un management sp cifique la hauteur de ses ambitions Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 29 Premi re partie L OUTIL ASSOCIATIF Un outil de proposition et d innovation sociale Retour la table des mati res F tant qu outil l association permet de cr er et de vendre des id es Une seule limite est pos e par la loi l association doit tre but non lucratif faute de quoi elle devient une soci t Contrairement une opinion encore trop couramment r pandue la non lucrativit ne signifie pas l interdiction de faire des b n fices Elle est tr s pr cis ment d finie par le code g n ral des imp ts sous le vocable de gestion d sint ress e qui tient en trois principes La non distribution des b n fices entre les membres L absence d int r t direct ou indirect des administrateurs dans l exploitation La non d volution de l actif aux membres de mani re directe ou indirecte en cas de dissolution Il peut donc y avoir des associations but lucratif en toute l galit elles seront seulement fiscalis es comme une entreprise commerciale Cette distinction rigide entre lucrativit et non lucrativit a t fix e
5. car il s agit d une libert publique constitutionnelle Au del de ce travail rudimentaire de paperasserie l effort doit se porter sur la r daction des statuts Un seul article repr sente un v ritable travail de cr ativit l objet social Il doit tre licite toute association portant atteinte la loi et aux bonnes m urs l int grit du territoire national et la forme r publicaine du gouvernement est nulle et pourra tre dissoute par l autorit judiciaire saisie par le minist re public ou par toute personne int ress e En 1988 des associations dites de m res porteuses ont t dissoutes sur saisine pr fectorale L autorit administrative garde galement un pouvoir de dissolution l gard des associations qui pr sentent le caract re de groupes de combat et de milices priv es ou ayant pour but de porter atteinte la forme r publicaine du gouvernement le service d action civique S A C a t dissous sur ces bases qui auraient pour but d exalter la collaboration avec l ennemi _quiinciteraient la haine ou la discrimination raciale qui se livreraient sur le territoire fran ais ou partir de la France des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme La dissolution intervient alors par d cret en Conseil des ministres Il doit tre clairement d fini et devra correspondre l activit effective de l association 1 2 Le Contrat social
6. que les dirigeants montrent l exemple Troisi me r gle convertir les sceptiques par les pionniers Quatri me r gle b tir une nouvelle r gle du jeu Planifier la d marche Rechercher des r sultats progressifs et significatifs Mettre en place des structures participatives D velopper l exp rimentation Commencer par la formation consolider par la formation boucler par la formation Remerciements Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 9 Pr face Retour la table des mati res Terre de contraste et de passion la France apr s avoir mythifi l tat a d couvert des lettres de noblesse l entreprise Ce n tait l que justice cr atrice de valeur ajout e cl de la comp titivit de la maison France elle a contribu ces derni res ann es une r volution profonde du management d sormais bas sur la valorisation de la personne la cr ativit et l initiative individuelle Face une complexit r elle et une comp tition de plus en plus aigu des efforts ont t entrepris avec des fortunes diverses mais des r sultats certains L entreprise a un atout sur les autres corps sociaux si elle ne se lance pas dans l aventure du management elle meure Ces succ s doivent toutefois tre nuanc s Ils ne doivent pas tre l arbre qui cache la for t l entreprise ne sait ni ne doit tout faire Il faut tre prudent lorsqu on lui demande au travers du m c nat
7. 1 1992 13 qu est l association Son objectif est de rechercher la meilleure organisation de l entreprise associative pour que le produit r ponde effectivement la demande Cela suppose que les managers d associations abandonnent cette position ambigu entre des vell it s d ind pendance et la vieille conviction que l action associative n est pas une fin en soi mais n cessite d tre relay e par l administration ou l action politique manation de la soci t civile l association est le lieu r v pour que s laborent des circuits courts de production de biens collectifs sans passer par l administration L aide humanitaire le secours au quart monde l entraide des ch meurs sont des initiatives associatives face des probl mes auxquels la puissance publique n apportait pas de r ponse Adopter la logique de l conomie de march n est donc pas c der une quelconque mode passag re mais rechercher une plus grande efficacit dans la production de ces services meilleure adaptation de l offre la demande adaptation de la structure au projet et red finition des rapports entre les associations et les pouvoirs publics L association offre un service la collectivit qui en reconna t l int r t au travers d une convention d finissant les objectifs communs poursuivis et le niveau de sa contribution Peut tre peut on g rer une association comme une entreprise sans doute faut il la g rer mieux qu une entrepr
8. F par jour 2 7 MF H pital 10 p 100 de la population 400 F par jour 1 8 MF CHRS 20 p 100 de la population 300 F par jour 5 4 MF 15 9 MF La collectivit est donc gagnante de 8 4 millions de francs et ceci non compris les effets de la d linquance les torts aux usagers les d gradations les SDF sont responsables de 80 p 100 de celles des gares et des trains les aides sociales diverses Il faudrait ajouter le co t de l effet d viction que cr e la pr sence d une population marginalis e en incitant nombre d usagers utiliser leurs v hicules plut t que les transports en commun De plus ajoute Patrick Gagnaire il faudrait calculer l effet redistributif de la masse salariale 250 SMIC dans les flux conomiques Permettre un p re de famille de trente ans la rue d avoir un salaire peut viter un placement la DDASS 600 F environ de prix de journ e Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 43
9. Macintosh Mise en page sur papier format LETTRE US letter 8 5 x 11 dition compl t e le 27 juin 2006 Chicoutimi Qu bec ii Macintosh Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 3 Claude Rochet Managez vos associations Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 4 Pr sentation du livre Texte au verso du livre Plus de 600000 associations jouent aujourd hui en France un r le irrempla able pour la dynamique de la soci t civile Certaines sont d normes organisations employant plusieurs centaines ou milliers de salari s et voluant dans un environnement complexe parfois international D autres sont de petites structures assurant des fonctions essentielles l chelle locale Toutes souffrent pourtant d un v ritable d ficit d organisation qui fait obstacle leur d veloppement et les condamne souvent vivoter ou dispara tre Comment faire pour qu une association soit efficace qu elle soit au service de ses adh rents que la qualit de ses services soit la meilleure possible Comment mobiliser des b n voles ne pas se tromper d objectif d jouer les pi ges d une croissance mal contr l e trouver l argent n cessaire son d veloppement mesurer la qualit de son service concevoir une politique marketing bien g rer ses recettes et ses d penses fixer les bons prix de ses prestations et n gocier sur des bases saines ave
10. fr quence croissante des crimes meutes et agressions li s au racisme il en conclut que l encadrement destin assurer la justice sociale n est plus actuellement que paille s che et qu il suffirait d une tincelle pour y mettre le feu Restant attach s une conception d pass e du progr s beaucoup d Occidentaux pr supposent que les id ologies fanatiques irrationnelles et fauteuses de haine dispara tront de la surface de la terre mesure que les soci t s deviendront plus civilis es L mergence d une conomie neuve et telle que le monde n en a Jamais Connu qui exige de rapides changements dans les modes de travail les styles de vie et les habitudes para t redoutable beaucoup Terrifi es par l avenir des populations importantes cherchent leur salut dans les spasmes et les exc s d une r action sans compromis La mutation ouvre des failles par o les fanatiques se pr cipitent elle donne des armes toutes ces minorit s dangereuses qui ne vivent que pour la crise dans l espoir qu elle leur permettra de s lancer sur la sc ne nationale ou mondiale et de nous ramener tous aux noires p riodes du Moyen ge Tout comme une entreprise une nation doit se d velopper sur trois axes Cette r gle n a rien de nouveau puisqu elle a t d finie il y a quinze si cles par saint Beno t qui soulignait que le progr s d une communaut tait tributaire d un cadre physique le monast re
11. l issue ne peut tre que dans une compl mentarit de l int r t public et de l int r t priv de l conomique et du social et dans un meilleur management de la soci t am ricaine dans son ensemble L explosion du tiers secteur l ensemble des organismes but non lucratif aux tats Unis est une premi re r ponse ce d fi e L offre sera assur e par la formidable disponibilit en mati re grise de la soci t du savoir En conomie productiviste un ouvrier cinquante ans tait puis et consid r comme ne pouvant plus que reproduire les t ches initialement apprises Un cadre se pressait comme un citron et arrivait vid l ge de la retraite Le savoir devenu le capital principal il s entretient et offre de nouvelles possibilit s de d veloppement de carri re tous ges Les al as de conjoncture les d faillances d entreprise les n cessaires compressions de co ts de structure mettent pr cocement en pr retraite des l ments parfaitement op rationnels d sireux de continuer d velopper leurs comp tences dans ce nouveau domaine qu est pour eux l int r t g n ral Les exemples abondent aujourd hui de pr retrait s de 55 ans qui se lancent dans la cr ation d une entreprise ou dans une nouvelle carri re D autres plus soucieux de donner un sens social leur existence s engagent dans le mouvement associatif Le mouvement EGEE Entente entre les g n rations pour l conomie et l emploi s est
12. livre I chap IV Fran ois Furet Penser la R volution fran aise Gallimard 1978 Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 17 L objet d finit le domaine de comp tence de l association dans toute relation avec les pouvoirs publics demande d exon ration fiscale de subvention d agr ment etc on se r f rera l objet social pour octroyer tel ou tel avantage l association Autres l ments obligatoires devant figurer dans les statuts le nom et le si ge social L association est propri taire de son nom Il faudra donc s assurer de son originalit Pour le si ge social il faut seulement mentionner la ville afin de pr ciser de quelles administrations et juridictions d pend l association Ne surtout pas mentionner l adresse il faudrait modifier les statuts chaque fois que l association d m nage Sauf si l on envisage de solliciter la reconnaissance d utilit publique qui n est r ellement n cessaire que si l on d sire acqu rir un patrimoine tendu auquel cas il faut adopter des statuts types d finis par le Conseil d tat la r daction des statuts est libre Il faudra y dicter des r gles concernant la r partition du pouvoir les ressources et la discipline De nombreux mod les sont propos s dans les ouvrages sp cialis s qui peuvent tre adapt s chaque cas La recherche de subventions peut n cessiter un agr ment minist riel qui imposera l adoption de clauses
13. professionnelle dans un milieu appropri qui doit permettre l embauche du jeune dans une entreprise de droit commun Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 38 B n ficiaires secondaires COLLECTIVITES PUBLIQUES PUBLIC BENEFICIAIRE PRINCIPAL ASSOCIATION aie Flux financiers Flux de services LES RELATIONS DE L ASSOCIATION AVEC SES PARTENAIRES La structure porteuse de projet est complexe en elle m me puisqu elle comporte une association l origine du projet et en charge d une mission d int r t g n ral d insertion sociale et professionnelle des jeunes une structure de production de biens marchands qui sera une SARL ou un d partement but lucratif de l association Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 39 L entreprise d insertion EI a trois partenaires voir p 51 dition de papier e Les b n ficiaires principaux sont les jeunes qui trouvent un emploi et une formation adapt e leurs handicaps sociaux Ils r alisent une production qui est vendue sur le march procurant l entreprise des recettes d exploitation Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 40 Collectivit Entreprises m c nes publique B n ficiaires secondaires Am lioration de l environnement social de l entreprise Service public d insertion Production marchande Compensatio
14. re t che est la conception du projet partir de la mise en commun de membres comme r ponse une demande d un public identifi qu il s agira de formaliser souvent d anticiper et de satisfaire La seconde t che est le management qui assurera la ma trise des techniques et des moyens pour que le projet touche son client Cette organisation de la transaction entre l offre et la demande est le domaine du marketing qui permet de r duire l incertitude qui environne l association par la connaissance des clients fournisseurs et partenaires de l association et la mesure de la valeur produite par l association La fabrication du service au meilleur co t et pour la plus grande satisfaction du client est le domaine du management de la qualit qui va porter cette orientation du projet associatif au c ur du syst me de gestion Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 37 Le dispositif devra tre boucl par la mise en place d indicateurs de mesure de la satisfaction du public cible qui seuls ind pendamment des d clarations d intention de la langue de bois et des vell it s peuvent dire si l association travaille pour ce pour quoi elle a t cr e et lui donner en permanence les moyens d actualiser son projet Un projet complexe l entreprise d insertion Depuis 1985 les entreprises dites d insertion offrent aux jeunes en difficult une possibilit d insertion par la pratique d une activit
15. tendances lourdes croissance continue de cette population et part importante de jeunes sans ant c dents sociaux La majorit de cette population n est pas install e dans la marginalit par contre risque de glisser vers une marginalisation structurelle qui rendra la r insertion beaucoup plus difficile Le projet vise donc stopper le processus de marginalisation donner un statut conomique aux SDF ce qui est la clef de l acc s au logement Le choix de la r insertion par l conomique est fait compte tenu de l exp rience des entreprises d insertion aupr s de ce type de population jeune et non qualifi e L outil entreprise de travail temporaire ETT est choisi pour sa souplesse choix des m tiers possibilit de prendre en compte les handicaps particuliers de la personne adaptation de PETT la fonction de sas vers un emploi fixe que vise le projet L objectif retenu est de r ins rer 250 personnes par an Le dispositif s inscrit dans celui des entreprises d insertion et recevra donc ce titre une aide de l tat Cette op ration est elle socialement rentable Qu en co te t il la collectivit et quels sont les co ts qui lui sont vit s Patrick Gagnaire promoteur du projet en a fait l valuation Surco t social de notre action sur une ann e 250 postes d insertion X 30 000 F d aide par poste 7 5 MF Co ts vit s RMI 24 000 x 250 6 0 MF Prison 10 p 100 de la population 500
16. 1 700 en 1989 soit une augmentation de plus de 10 p 100 27 000 associations d le de France sont employeurs regroupant 207 000 salari s La loi de 1986 sur les associations sportives scolaires impose la cr ation d une association sportive par tablissement du second degr ce qui explique en majeure partie la croissance de la cr ation d associations depuis cette date Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 19 prolongement comme le tourisme social qui s est b ti avec les fonds des comit s d entreprise Cette forme d association traverse la m me crise que toutes les organisations repr sentatives La soci t change l association aussi La soci t dans laquelle nous entrons celle du XXT si cle qui se met en place avec le retour la prosp rit conomique de la fin des ann es 80 ne sera plus fond e sur l individu atomis cras par la machine immortalis par Chaplin dans Les Temps modernes exploit voyant son int r t moral mat riel sa sant son d veloppement personnel irr m diablement oppos s la prosp rit de l conomie et ce dans les soci t s capitalistes comme finalement encore plus dans les soci t s socialistes L individu ignorant et isol d crit par Karl Marx au XIX si cle fait place l individu savant et coop rant d une conomie hautement comp titive d o la classe ouvri re aura quasi disparu Cette soci t du savoir que d crivent Pete
17. ainsi d velopp partir de cadres pr retrait s et a permis de mailler le territoire d un r seau de soutien aux cr ateurs Ce qui de toute fa on tait d j faux d s le XIX si cle des patrons philanthropes et visionnaires comme Godin ont d montr que la prosp rit conomique long terme et le progr s social allaient de pair Global competitiveness Getting the US back on track The American Assembly Universit de Columbia WW Norton N Y 1988 Aucune nation ne d pense plus que nous pour le syst me de sant et l ducation nos r sultats sont cependant m diocres Nous d pensons massivement en recherche et d veloppement mais nous chouons en commercialiser les r sultats C est l l uvre d une entropie institutionnelle de l Am rique qui fait que nous ne faisons pas un usage efficient et efficace de l argent que nous d pensons Nous n avons plus d sormais de ch que en blanc sur les divers secteurs de notre conomie et nous devons porter notre attention beaucoup plus sur comment nous d pensons Op cit p 20 Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 22 d entreprises L entreprise ne consommera pas toute la mati re grise disponible aux associations d en profiter e Le management Aux tats Unis la fin des ann es Reagan a vu un progr s consid rable de la productivit des organismes but non lucratif en r action au d clin de la capacit de r gulat
18. ais de gestion Le circuit court Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 32 verra des citoyens se regrouper autour d un projet concevoir le produit r pondant la demande monter la structure de gestion appropri e y affecter des financements par un imp t optionnel en partie d ductible de l imp t obligatoire par le biais du m c nat repr sent par les cotisations Proche des citoyens l association est m me de concevoir des services adapt s la demande et de les mettre la disposition des usagers dans de bonnes conditions d efficacit REPRESENTATION NATIONALE GOUVERNEMENTAL Buoj n213 Circuit financier UOISI99P 8P UNI cotisation et miss en commun DEMANDE OFFRE SOCIALE Q f A a Le m c nat vise cr er un circuit court de production de biens collectifs sans passer par l administration L aide humanitaire la grande pauvret est un service de cr ation presque totalement associatif Notre syst me de protection sociale a longtemps t un des meilleurs du monde mais il repose sur le dogme de la S curit sociale dont est aujourd hui exclue avec l apparition d un fort ch mage structurel toute la cat gorie dite des nouveaux pauvres Il est donc en quelques ann es devenu totalement inefficace pour toute une partie des usagers pr cis ment ceux qui en avaient le plus besoin Au travers des organisations humanitaires le ci
19. asme et leur savoir faire Entre l association et l entreprise c est un v ritable contrat gagnant gagnant qui peut se construire Il y a en effet une r elle compl mentarit de savoir faire e D industrie de produits nous passons d sormais une industrie de services C est en jargon d informaticien la pr minence du soft sur le hard Ce service est avant tout immat riel et tout aussi difficile valuer que l apport d une action sociale ou culturelle la collectivit e Nous devons tous sortir de la contemplation de notre pr carr pour penser nos projets comme des fonctions utiles au plus grand nombre Quoi que nous fassions nous ne devons plus seulement chercher nous faire plaisir ou nous mettre en avant mais viser avant tout cr er de la valeur pour les consommateurs de nos services nos clients e Tous nous avons mobiliser les femmes et les hommes de nos organisations qui en sont le principal capital et la ressource fondamentale Pour d passer nos corporatismes nos visions troites de sp cialistes nous devons apprendre raisonner pour le bien commun L opposition entre int r t g n ral et int r t priv para t cet gard particuli rement nocive et c est le grand m rite de Claude Rochet que de nous proposer d abattre cette fronti re st rile entre le lucratif et le non lucratif Alors managez vos associations comme une entreprise Surtout pas Les associatio
20. ationnelle entre ses services ext rieurs et le r seau associatif qui assurera tout le travail long terme d accueil d coute d analyse et d accompagnement individualis s qui seuls peuvent permettre une insertion sociale et professionnelle effective L association permet la mise en uvre de projets complexes L originalit de l ing nierie associative est que le service de base n est pas toujours pay par son b n ficiaire principal Il peut comporter plusieurs facettes qui constituent autant de services qu il faut unir en un projet commun voir sch ma de la page 51 LE MODE DE PRODUCTION ASSOCIATIF Retour la table des mati res L association est donc une entreprise de service d int r t g n ral Plus complexe par la pluralit de ses client les et la s paration des b n ficiaires elle ob it n anmoins la r gle g n rale de toute entreprise il y a d un c t divers ingr dients que l on met dans une bo te noire dont il sort un produit un service rendu Le management va se fixer pour ambition de r aliser une bonne allocation des moyens l objectif poursuivi Comme toute entreprise l association cr e fabrique et vend Mais elle le fait d une mani re toute particuli re qui fait la sp cificit du management associatif Coordination de tous les l ments d un projet Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 34 Comme une entreprise une association part de la demand
21. autour d un projet ambitieux qui donne du sens notre vie confronter nos points de vue diff rents comme autant de richesses contribuant au bien commun et non comme des pr textes des guerres de religion destructrices Le Japon au sortir de la guerre tait ruin l empereur incarnant l unit et la p rennit de la nation n chappa au proc s pour crime de guerre que par la bienveillance du vainqueur Mais le pays gardait sa coh sion et il a su en faire le capital qui lui a permis de progresser sur l axe conomique Chaque conomie s appr ciera de plus en plus par son point faible les mouroirs de Calcutta font oublier que l Inde pourrait tre une grande puissance industrielle Le quart monde croissant au c ur de New York clipse les Boeing de Seattle et les exclus de la prosp rit sont une pine dans le pied de la France qui gagne Le monast re un mod le de management pour l association L observation de la vie d un monast re b n dictin illustre la plupart des principes de management qui seront d velopp s dans cet ouvrage La communaut se regroupe autour d un projet pr cis le combat spirituel vers une vue optimiste de l homme transcend par Dieu Elle a des valeurs par d finition ternelles puisque ce sont celles de l vangile Elle a un manager le p re abb qui est le garant des objectifs de la communaut et de son style de vie Il a une double mission assurer la coh s
22. c les pouvoirs publics ces questions une seule r ponse le management qui signifie tout simplement faire tout ce qu il faut pour que le r sultat vis soit atteint Face aux d fis qu affronte la soci t fran aise c est aujourd hui plus qu une m thode une ardente obligation narque ancien cadre dirigeant de Sollac groupe Usinor Socilor Claude Rochet dirige aujourd hui le cabinet R f rence Conseil sp cialis dans la conduite du changement Il intervient ce titre aupr s de grandes entreprises industrielles et de nombreuses associations Kl bert BEAUVILLAIN Pr sident de Hewlett Packard Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 5 Table des mati res Pr face de Kl ber Beauvillain Introduction Pourquoi les associations ont elles besoin d tre manag es Premi re partie L OUTIL ASSOCIATIF 1 L association un contrat pour entreprendre Un droit longtemps suspect Une bombe retardement Une entreprise de coh sion sociale La coh sion du syst me social le mod le tridimensionnel 2 Un outil de proposition et d innovation sociale Une entreprise de projet vocations multiples Le mode de production associatif Deuxi me partie UN PROJET 1 De l id e au projet B tir un projet une offre d id es face une demande sociale Un besoin un march un projet quoi a sert L analyse des besoins L tude de march valuer et d pa
23. ccessoires Si on laisse de c t les associations but exclusivement lucratif qui ne sont que des soci t s d guis es et qui n ont aucun rapport avec l esprit de la loi du 1 juillet 1901 on peut classer les associations en deux grandes cat gories Les associations sans but lucratif dont la gestion est d sint ress e Elles peuvent pr tendre certains privil ges fiscaux si elles r pondent cumulativement aux cinq crit res fix s par la jurisprudence du Conseil d tat Croix Rouge fran aise 31 d cembre 1957 et qui sont la d finition de r f rence de la gestion but non lucratif L association doit pr senter une utilit sociale et viser des besoins qui ne sont pas normalement pris en compte par le march Ainsi l association ne peut tre utilis e pour exercer une concurrence d loyale contre une entreprise du secteur commercial d faut elle se voit appliquer le m me r gime fiscal La gestion de l association ne doit procurer aucun profit direct ou indirect ses fondateurs ou dirigeants ou membres Le profit indirect peut consister en avantages en nature ou en la possibilit de r partir l actif entre les membres en cas de dissolution L activit exerc e doit entrer strictement dans le cadre de l activit g n rale d sint ress e de l association et y contribuer par sa nature m me et non simplement financi rement Une association but non lucratif ne pourra donc ouvrir une picerie m
24. connaissances L ouverture des fronti res l internationalisation de l conomie imposent une capacit d adaptation au changement permanent au dialogue entre les cultures soumettent la soci t des tensions accrues Le changement va aller de plus en plus vite et la soci t aura de plus en plus besoin de coh sion La vie associative peut tre ce lieu d apprentissage de nouvelles formes de coop ration de cr ation de nouvelles valeurs collectives et d art de vivre en soci t qui sont la cl de la comp titivit de l entreprise France Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 21 Le reaganisme aux tats Unis a sonn le glas des id ologies qui tout au long du XX si cle ont entendu plier le corps social leurs dogmes en opposant tour tour le politique l conomique ou le social l un ne pouvait gagner que s il soumettait l autre Le XXT si cle sera celui de la synth se la comp titivit conomique sera inenvisageable sans coh sion sociale Aucun grand mythe politique ne verra plus le jour sans une capacit entrer en symbiose avec la soci t civile Un rapport tabli par l universit de Columbia dresse le bilan des ann es Reagan ruine du syst me ducatif du syst me de sant d faillance de tous les syst mes de r gulation publics entra nant une inflation des litiges et des proc dures une pauvret structurelle renforc e par la drogue et la criminalit Pour les auteurs
25. e existante Elle peut n tre que celle de ses membres l association de propri taires ou de locataires ou viser un public plus vaste Il y aura alors lieu d analyser avec pr cision ses besoins d sirs et comportements pour d terminer les composants de la demande ce stade rien ne diff rencie l association d une entreprise du march L originalit du mode de production associatif est sa capacit prendre en compte les l ments immat riels non marchands de la demande Qu est ce qui distingue un th tre d une association culturelle Tous les deux ont pour but de produire une pi ce pour r pondre la demande d un public Mais alors que le th tre s assurera que la salle est bien remplie en se situant dans les go ts existants d un public l association tendra aller au devant de sa demande en l anticipant soit en faisant conna tre un auteur encore m connu soit en recherchant de nouveaux lieux de repr sentations une cour d immeuble une usine une plage La vocation de l association est de prendre un risque devant lequel tendra reculer le th tre face aux contraintes financi res Elle devra pour ce faire trouver un autre client que le spectateur le b n ficiaire secondaire pour payer ce risque CAPACITE ANALYSE DEMANDE D ANTICIPATION N S DES BESOINS SOCIALE Mise en commun Ressources humaines Capital Immat riel Id es Exp rience Image ai Marketing Mat riel Servucti
26. e partage des b n fices ou des conomies la participation au capital et au comblement des pertes le contrat d association n est soumis aucun crit re particulier et r pond une d finition n gative est contrat d association ce qui n est pas autre chose contrat de soci t commerciale contrat d entreprise etc Cette d finition juridique n gative se justifie par l appartenance du droit d association au domaine des libert s civiles et individuelles fondamentales D abord prohib par la R volution le droit d association est introduit dans l ordre juridique par la loi sur les syndicats de 1884 puis par la loi de 1901 pour devenir une libert constitutionnelle en 1971 Au del d une d finition juridique n cessairement succincte 1l faut donc rechercher une d finition positive de l association un outil au service de la mise en uvre de projets de citoyens exer ant une libert imprescriptible Tous les projets ne requerront pas la cr ation d une association mais toute association devra tre port e par un projet sous peine de n tre qu une coquille vide Le projet est un contrat au carrefour de deux tendances contradictoires la socialisation des moyens mettre en uvre la mise en commun de moyens mat riels et financiers et le d sir d autonomie des individus La complexit de ce contrat s accro t avec le progr s social le besoin d entreprendre pour le bien commun tant li une l vation du niveau d instructi
27. er avant tout les co ts variables Deuxi me r gle fid liser les financements en provenance du m c nat Troisi me r gle personnaliser les relations avec les m c nes Subventions danger Les subventions de fonctionnement un r el danger pour un avantage douteux Comment bien utiliser les subventions Premi re r gle une subvention est un solde obtenu apr s puisement de toutes les autres sources de financement Deuxi me r gle pr f rer les subventions ponctuelles ou indirectes Troisi me r gle une subvention est la contrepartie d un service rendu la collectivit Quatri me r gle la convention doit tre un acte de management Cinqui me partie Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 8 CONDUIRE LE CHANGEMENT Le management n est pas compliqu 1l est complexe Un peu de th orie qu est ce qu un syst me G rer la complexit c est mettre de la souplesse et de la coh rence dans son moteur Comment s en sortir D o l on vient et o l on va Premi re r gle fixer des objectifs clairs et ambitieux Deuxi me r gle ne pas chercher des solutions avant d avoir pos le probl me Troisi me r gle mesurer l cart Quatri me r gle banco sur le multiplicateur participatif Cinqui me r gle payer le ticket d entr e La ressource humaine principal facteur ou obstacle du changement Premi re r gle le changement marche au m lange Deuxi me r gle
28. es de produire L h ritier de la grande industrie qui sera rest sur un savoir parcellaire et fig qui n aura pas appris apprendre s exclut par lui m me du mouvement de la soci t et des m tiers Il s affirme de plus en plus un seuil minimum de savoir en de duquel se produit le d crochement social et professionnel Le progr s d une conomie fond e sur les technologies de pointe est tributaire d une politique de d veloppement des ressources humaines qui sera la seule voie d sormais ouverte la mobilit sociale Le XXT si cle rejettera le self made man sans dipl me parvenu au seul prix de son nergie L obstacle de la formation est incontournable aux organisations professionnelles la soci t civile de rechercher les modalit s de formation adapt es aux sp cificit s de chaque culture ou de chaque handicap 3 La comp titivit d une conomie n est plus aujourd hui seulement celle de ses entreprises mais la comp titivit globale de son syst me social Entre la France qui gagne et la France qui perd il n est pas envisageable de laisser s largir un pr cipice qui serait la tombe de la d mocratie Une soci t ne se nourrit pas seulement de r sultats d entreprises performantes mais des valeurs qui la soudent lui donnent ses ambitions et sa raison de vivre Nous sommes entr s dans un monde de comp tition de progr s et d volution continue des march s d obsolescence rapide des outils de production et des
29. ilisable avec une main d uvre qualifi e co t lev Les flux financiers s organisent de la mani re suivante voir p 53 e Les recettes propres proviennent de la production vendue Mais elles ne couvriront pas le co t du service rendu sur le lieu de travail le co t de la sous productivit de la main d uvre un toxicomane a une productivit se situant autour de 10 p 100 de celle d un travailleur sain La recherche de comp titivit de l EI sera particuli rement d licate mener car si elle cherche avant tout la comp titivit elle aura tendance recruter les jeunes dont le handicap est le plus l ger et si elle privil gie sa mission sociale elle risque de s loigner de la r alit entrepreneuriale et de retomber dans une logique d assistance L arbitrage devra tre permanent et suppose que le manager associatif dispose d une batterie d indicateurs refl tant ces deux missions contradictoires et compl mentaires e Pour permettre l EI de fonctionner en condition de sous productivit son co t sera imput un b n ficiaire secondaire la collectivit en charge du service public d insertion L tat s y retrouve largement puisque les subventions vers es 30 000 francs de subvention forfaitaire auxquels peuvent s ajouter des subventions sp cifiques dans la limite de 60 000 francs circulaire du 31 mars 1989 du minist re du Travail restent largement inf rieures au co t d un toxic
30. ion Le marketing est n glig par les associations pour plusieurs raisons Il fait peur car il touche un tabou l argent qu il doit pr cis ment r duire n tre plus qu un instrument de mesure de l ad quation du service aux besoins du public Il n cessite de clarifier les objectifs de les classer par ordre de priorit pour y affecter les moyens appropri s d bat trop rarement tenu dans les associations Il requiert une pratique r ellement professionnelle aux d pens d un amateurisme bl mable mais encore consid r comme normal s agissant de b n voles En fait nous verrons que le marketing est un outil au service des objectifs du projet associatif et qu il lui permet de les atteindre sans pour autant perdre son me bien au contraire Pour fabriquer ce service l association dispose de moyens que l on peut classer par ordre d importance Le capital la mise en commun des membres pr vue par la loi de 1901 peut s assimiler l apport en capital des actionnaires d une soci t Il est avant tout immat riel des volont s du professionnalisme non r mun r le r seau de membres et de relations et se mat rialise par le paiement de cotisations Ce capital s enrichit avec l exp rience qu accumule l association son histoire ses essais et ses erreurs ses succ s l image qu elle construit et qu elle donne d elle m me la cr dibilit qu elle se b tit Ce capital n est que secondairemen
31. ion de la communaut et sa bonne gestion mat rielle afin de d gager l individu des contraintes et lui permettre de se consacrer son projet spirituel et soutenir chaque membre dans son projet personnel pour qu il trouve sa voie propre dans le projet commun Elle est r gie par une r gle qui est un soutien pour celui qui s engage dans le projet monastique Elle d finit les comp tences de l abb en limitant ses pouvoirs l application stricte de la loi divine pour viter tout pouvoir personnel et tablit les valeurs partag es et la loi commune Elle a une identit forte un lieu charg de symboles chaque monast re ayant son histoire et sa sp cificit Elle est conomiquement performante l activit lucrative est un moyen de poursuite du projet en lib rant les moines des contraintes temporelles et s appuie sur une strat gie marketing efficace tr s forte diff renciation des produits qualit et image de marque Les monast res sont aujourd hui des PME tr s bien g r es Elle pratique le management de la qualit veillant beaucoup ce que l institution la Bertolt Brecht parlant de l actualit du retour du fascisme et du nazisme Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 26 structure soit au service de la personne pour viter que la personne ne soit d abord au service de la structure Son organisation est centr e sur la r alisation du projet sai
32. ion de la rentabilit sociale de ses actions quel est mon objectif comment et avec quel moyen puis je l atteindre quel niveau de performance puis je escompter les moyens mobilis s collecte de dons b n volat sont ils en rapport avec les r sultats obtenus Le management permet de d finir une vision strat gique autour de laquelle se d finit la coh rence de l organisation la mission et le niveau de performance de chaque responsable et de mieux g rer le b n volat qui est moins que jamais un droit l incomp tence la notion de b n vole se substitue celle de professionnel non r mun r Plus complexe par sa nature m me que l entreprise l association devient le terrain des pionniers et des innovateurs et anticipe le management de demain Peter Drucker op cit p 231 Finances et D veloppement revue du FMI et de la Banque mondiale d cembre 1990 Cette contribution a repr sent 14 p 100 de l aide totale en 1987 dont 3 3 milliards de dollars de collecte propre Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 23 Aux tats Unis le secteur non lucratif qui est le premier employeur avec l quivalent de dix millions d emplois plein temps devient une v ritable cole de management pour le monde des affaires Peter Drucker souligne qu elles savent faire ce que ne savent pas faire les entreprises empoisonn es par le dogme du profit court terme Les OBNL organismes but non
33. ion des institutions publiques et aux gigantesques probl mes de coh sion sociale qui en r sultent volume constant de dons volontaires beaucoup d organisations arrivent un bien meilleur r sultat Les Girls Scouts ont ainsi pris en compte les aspirations des femmes une vie professionnelle et ont pu s ouvrir aux femmes des minorit s de couleur en leur offrant les services jusque l r serv s la majorit blanche Les Girls Scouts of USA ont r ussi garder leurs 3 5 millions d adh rents bien que la population d ge scolaire ait baiss de 20 p 100 de 1978 1988 elles ont donc sensiblement accru leur part de march En France l aide humanitaire a vu se mettre sur pied en une dizaine d ann es des organisations ultra performantes capables de monter une op ration internationale en r action directe l v nement En mati re d aide au d veloppement la contribution des ONG est croissante En 1983 les ONG des pays industrialis s ont accord aux pays en voie de d veloppement environ 3 6 milliards de dollars de dons soit 13 p 100 du montant de l aide officielle la plus grande partie de ces dons tant collect e par leurs soins En 1987 elles fournissaient quelque 5 5 milliards de dollars soit pr s de 1 milliard de plus que les cr dits de l association internationale pour le d veloppement l approche caritative se substitue l approche manag riale qui invite chaque dirigeant se poser la quest
34. ise car c est une structure plus complexe La rentabilit ne sera pas seulement financi re mais surtout sociale l objectif est 1l atteint dans les meilleures conditions au regard des moyens mis en uvre L association aura observer certaines r gles thiques qui seront autant de contraintes pesant sur sa gestion L association g re un double r seau de membres b n voles et de salari s ce qui rendra la gestion des ressources humaines particuli rement complexe Cet ensemble de contraintes fait du management associatif un domaine encore bien peu explor Cet ouvrage propose une m thodologie d approche en quatre temps La d finition du projet La mobilisation des femmes et des hommes pour sa mise en uvre La mise en place des moyens n cessaires La conduite du changement qui permettra d adapter l organisation au projet Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 14 Premi re partie L OUTIL ASSOCIATIF L association un contrat pour entreprendre Retour la table des mati res Libert publique permettant aux citoyens de prendre en main leurs int r ts le droit d association est encore peu d velopp en France un premier ge associatif qui a vu les associations se d velopper dans l orbite des institutions publiques succ de un second ge o le d veloppement de la vie associative s appuie sur l initiative de citoyens dont l entreprise
35. laire men e par la JAC Jeunesse agricole chr tienne Elle a abouti la mise en place de structures de coop ration la base de la gestion d exploitations modernes que nul n aurait imagin es au sortir de la guerre Reconnaissons Louis XVI cette intuition en jouant au serrurier n avait il pas la perception que le management d une soci t est comme une m canique complexe faite de cin matique de m canismes bien huil s de pi ces fermement travaill es mais que tout peut chouer par d faillance de la pi ce la plus vulgaire la plus grossi re la cl en d finitive de l ouverture le p ne LA COH SION DU SYST ME SOCIAL LE MOD LE TRIDIMENSIONNEL Entretien avec Dom Philippe Aubin abb du Bec Hellouin dans Parloir Une vie r guli re au Bec Hellouin d apr s les entretiens film s par Jean Paul Cayeux ditions Seghers p 92 Id p 279 Ce qui ne veut bien videmment pas dire qu il faille opposer progr s des lites et action sociale Il faut penser coh sion et non plus opposition les lites quitteront les pays dont le syst me sera d liquescent cas des pays d Europe orientale de l Afrique et de bien d autres et la coh sion d un syst me ne peut se faire qu autour de maillons forts que sont les lites 4 Comme le souligne Henri Mendras La Seconde R volution fran aise 1965 1984 NRF Gallimard Le changement social deviendra de plus en plus le r sultat d une multitude d agencements entre
36. les grandes forces technologiques conomiques et politiques mondiales et les strat gies des groupes sociaux de base p 188 Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 27 Retour la table des mati res Toute organisation sociale se nourrit trois sources Un projet c est sa raison d tre Il doit tre suffisamment permanent pour tre porteur de l identit du syst me Toute organisation sans projet tend tourner sur elle m me et tre emport e par son entropie naturelle La comp titivit globale d une soci t est d abord celle de son conomie c est ce qui fait la solidit de la maison et assure sa subsistance Mais elle a galement besoin de valeurs spirituelles qui d finissent ses aspirations ses ambitions les objectifs qu elle peut se fixer et autour desquels se mobiliseront les membres de la communaut les atouts on ne sait pas tout faire et il faut chercher se diff rencier des autres en faisant ce en quoi on est les meilleurs et le style la culture qui nous impr gne nous ne sommes ni des Japonais ni des Allemands et devons trouver notre voie propre Les membres de la communaut travaillent ensemble gr ce une r gle commune porteuse de ses valeurs et qui assure la formation et la coop ration et donne chacun le moyen de s panouir individuellement et socialement Que cette r gle du jeu soit d ficiente qu elle ne recueille pas l adh sion de l ense
37. lucratif partent de l environnement de la communaut du client elles ne partent pas comme on a tendance le faire dans les soci t s am ricaines de l int rieur soit de l organisation et de la rentabilit financi re Au sein de ce secteur se forme un management qui choisit ses indicateurs de performance en dehors de l organisation qui sait d finir des objectifs moyen terme le nombre d alcooliques de d linquants r cidivistes diminue t il L Arm e du salut est devenue un mod le d organisation o une quipe ex cutive est responsable de l accomplissement d objectifs clairement d finis par un bureau directorial Le tiers secteur devient le lieu d apprentissage du dialogue entre l conomie du quotidien et les objectifs immat riels des missions sociales des entreprises L entreprise citoyenne de demain se construit au travers des exp riences de management men es dans les organisations de scouts UNE ENTREPRISE DE COH SION SOCIALE Retour la table des mati res La soci t est un train dont la locomotive sera de plus en plus moderne et ira de plus en plus vite car elle sera l objet de toutes les sollicitudes Cela est normal et n cessaire car le TGV d aujourd hui est le tortillard de demain Mais on ne roulera pas cinq cents kilom tres l heure avec un wagon de queue brinquebalant Si tous les pays sont terme capables de construire la locomotive on jugera de leur comp titivit la capacit assure
38. mble de la communaut qu elle ne soit plus porteuse de sens de valeurs partag es et celle ci est menac e d implosion Le syst me est donc l interaction mutuelle d l ments mat riels et immat riels Voir chapitre 5 La crise du XXe si cle a t celle du conflit entre le progr s de la raison et le d clin des valeurs La raison ne peut tablir des valeurs Et non seulement elle ne le peut pas mais l id e qu elle le peut est la plus stupide et la plus pernicieuse des illusions Allan Bloom L me d sarm e ou le d clin de la culture g n rale Gallimard p 221 L enjeu du XXIe si cle sera de r concilier le progr s scientifique et la cr ation de valeurs ce que pr disait Malraux en annon ant le retour du religieux Cette prise en compte de l l ment spirituel en sus de l conomique et du social est la base de la prosp rit japonaise Sur ce point voir l ouvrage de Ren Robin La Traque de la qualit vers un management tridimensionnel ditions d Organisation Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 28 Valeurs communes Ambitions Objectifs Style Atouts INSPIRATION Strat gie ASPIRATION CONCEVOIR FABRIQUER Performance conomique Capacit coop rer Relations amp protection sociales Projet personnel CONSPIRATION Relations sociales D veloppement personnel Qui donc a dit que l association n avait pas sa part dans ce projet
39. me si les b n fices sont r investis dans l uvre associative Une m me association peut poursuivre simultan ment une activit int ress e et une activit d sint ress e mais elle se verra appliquer des r gimes fiscaux diff rents selon la nature de l activit En tout tat de cause la recherche de b n fices est compatible avec le d sint ressement mais ne doit tre ni syst matique ni l objet premier de l association La r alisation d exc dents de recettes ne doit pas tre syst matiquement recherch e Lorsqu ils existent ces exc dents doivent tre r investis dans l uvre elle m me La qualification d association but non lucratif ne r sulte donc pas de la d claration de l uvre conform ment aux dispositions de la loi du 1 juillet 1901 ni de la mention dans les statuts de l intention d uvrer sans but lucratif mais de l examen par l administration sous le contr le du juge administratif du caract re effectif de son objet et de la mani re dont elle le poursuit Cet examen peut se faire au moment d une demande d agr ment minist riel ou de la reconnaissance d utilit publique ou par les services fiscaux lorsqu ils sont amen s v rifier la l galit des exon rations fiscales consenties aux associations gestion d sint ress e Les associations exer ant une activit conomique Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 31 Cette distinction est utilis e pou
40. moins favorable Par une d cision du 16 juillet 1971 le Conseil constitutionnel a rang le droit d association parmi les principes fondamentaux reconnus par les lois de la R publique de nature constitutionnelle Cette d cision v ritable ach vement de l tat de droit r publicain commenc avec la D claration des Droits de l homme et du citoyen du 26 ao t 1789 a sanctionn le droit l intrusion des citoyens dans leurs propres int r ts concurremment l tat La loi du 22 juillet 1987 sur le m c nat leur en fournit les moyens en leur 1 Ibid Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 18 permettant d affecter une part de leur contribution fiscale cette entreprise d int r t g n ral qu est l association UNE BOMBE RETARDEMENT Retour la table des mati res Il est courant d entendre des lamentations sur le d clin de la vie associative en France la mont e de l individualisme le d clin des valeurs collectives et de conclure que la perspective est sombre pour l association C est l commettre une grosse erreur qui provient d une c cit devant l volution historique Tout d abord la vie associative est peu d velopp e en France si on la compare aux pays de d mocratie d centralis e comme les tats Unis ou la Belgique o plus de la moiti des citoyens ont des responsabilit s associatives On ne conna t pas le nombre exact d associations vivantes car il n existe
41. n R gime et briser tout interm diaire entre le pouvoir central et les individus La loi Le Chapelier 1791 interdira toute forme d organisation professionnelle au nom de la lutte contre les corporations d Ancien R gime en proclamant que l an antissement de toute association professionnelle est une des bases fondamentales de la Constitution fran aise La th orie de la souverainet nationale instaurera la condition de citoyen sujet prot g par l tat auquel il confie la d fense de sa libert par l exercice p riodique de son droit d lection de la souverainet nationale Ainsi s labore ce que Fran ois Furet appelle une sorte de droit divin de l autorit publique qui une fois lue n a plus de comptes rendre aux citoyens avant l lection suivante la R volution ne d rive vers la d mocratie pure que pour mieux assumer un autre niveau la tradition absolutiste LA CONSTITUTION D UNE ASSOCIATION La constitution d une association n est soumise qu un minimum de formalit s La d claration n est pas obligatoire mais est n cessaire pour acqu rir la personnalit morale Il faut s adresser au Bureau des Associations de la pr fecture ou de la sous pr fecture du si ge social de l association qui vous fournira tous les documents n cessaires Le co t est d environ 250 francs repr sentant les frais d insertion au Journal officiel L administration ne peut refuser de d livrer le r c piss de d claration
42. n du manque de productivit Recettes d exploitation ENTREPRISE D INSERTION R activation de nouveaux cr neaux Jeunes en difficult s d insertion B n ficiaires principaux D Flux financiers Flux de services Emploi Insertion sociale et professionnelle Un exemple de projet complexe l entreprise d insertion e Deux b n ficiaires secondaires la collectivit publique en charge du service public d insertion Un jeune au travail avec une formation c est un jeune de moins la charge de la collectivit Un jeune en centre d accueil co te environ 60 000 Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 41 francs par an un jeune d linquant 160 000 francs sans compter le co t des d g ts occasionn s par la d linquance ou la toxicomanie les entreprises qui ont faire face une main d uvre sous qualifi e que ne peuvent g rer les services formation ou encore un environnement social d grad par le sous emploi et la d qualification Elles vont trouver dans l EI un partenaire susceptible de rem dier cette d composition du tissu social Les EI ayant une main d uvre faible productivit et faible co t vont pouvoir r activer certains cr neaux de services abandonn s Darty a ainsi financ des EI pour reconditionner des appareils lectrom nagers l g rement endommag s et impropres la vente activit qui n est pas rentab
43. ne pourra plus consommer toute la cr ativit L association par le d veloppement de ses performances au travers du management est appel e devenir une v ritable entreprise de coh sion sociale tendant un pont sur le pr cipice qui tendra s largir entre exclus et travailleurs d une soci t de plus en plus performante po n est besoin pour entreprendre de se doter de structures juridiques complexes et d avoir des moyens financiers consid rables Les aurait on que cela ne dispenserait pas de l ingr dient essentiel le projet Un projet fait intervenir une offre une demande un march des acteurs producteurs et consommateurs qui s organisent autour d un contrat et se dotent d une logistique institutionnelle L association est la forme la plus l mentaire de ce contrat pour entreprendre La personnalit morale est acquise par simple d p t des statuts en pr fecture et publication au Journal officiel Il n existe aucune obligation de d claration le Parti communiste est une association non d clar e Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 15 L adh sion et le retrait sont libres et ne sont soumis aucune formalit Aucun capital minimum n est exig La libert d organisation est totale Il suffit d tre deux pour cr er une association l inverse du contrat de soci t qui est un contrat synallagmatique qui doit r pondre certaines exigences l
44. ns ont leur originalit et leur complexit qui en rendent le pilotage bien plus d licat qu une entreprise le client n est pas toujours le payeur la valeur produite est plus d licate mesurer exiger du professionnalisme de gens qui travaillent b n volement est un savoir faire tout particulier Nous devons donc apprendre manager nos associations mieux qu une entreprise Claude Rochet prend pour la premi re fois l initiative de mettre la port e de tous les m thodes et outils d velopp s dans les organisations les plus performantes conception du projet mobilisation des hommes qualit marketing communication ma trise des moyens et pilotage du changement trouvent ici leur d clinaison propre l association Le s rieux s allie dans cet ouvrage l humour et un esprit d capant Une opportunit ne pas manquer Kl ber BEAUVILLAIN Pr sident de Hewlett Packard France Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 11 Introduction Pourquoi les associations ont elles besoin d tre manag es Retour la table des mati res droit d association est une libert publique constitutionnelle qui ouvre aux citoyens le droit de s organiser pour mettre en commun de fa on permanente leurs connaissances ou leur activit dans un but autre que partager des b n fices loi du 1 juillet 1901 Est association tout ce qui n est pas autre chose une soci t commerciale notamme
45. nt Benoit soul ve tout cela jusqu au monde spirituel en arrachant la terre ce qui est de ta terre et en lui donnant le sceau de la cons cration divine L organisation est souple elle a peu de niveaux hi rarchiques entre trois et cinq alors que les entreprises performantes arrivent difficilement descendre au dessous de dix et pratique la rotation de chacun dans les fonctions contribuant abattre les cloisonnements Elle a une communication active tout en ne disant rien les moines ne parlent pas mais on parle d eux ils sont accueillants participent l animation de la cit animent un r seau de leaders d opinions dans le monde culturel et spirituel Ce mod le du genre est il transposable chacun d y m diter mais a fait quinze si cles que a marche Une soci t comme tout syst me ne vaut en fin de compte que ce que vaut le plus faible de ses l ments c est par la mani re de traiter ses pauvres ses illettr s ses malades de faire progresser le niveau g n ral d ducation et non pas seule ment celui des lites que l on distinguera les soci t s comp titives de celles qui ne le sont pas C est d sormais le social qui entra ne l conomique contrairement aux credo conomistes et marxisants qui ont impr gn l intelligentsia du XX si cle Le plus grand bouleversement de la soci t fran aise d apr s guerre la modernisation de l agriculture est venu de l action d ducation popu
46. nt et qui peut exister avec un minimum de formalit s d s qu il y a deux personnes d cid es entreprendre un projet commun L association est donc une v ritable entreprise de projet vocation multiple Le management c est penser la gestion en termes de projet c est parvenir asservir l ensemble des techniques d organisation la r alisation d un objectif C est l art de faire ce qu il faut pour que le r sultat vis soit atteint Ces notions vont de soi dans les d mocraties anglo saxonnes o la libre initiative des citoyens est la base de l organisation sociale elles le sont moins en France pays de centralisation administrative L association y est encore peu r pandue en comparaison avec les pays de d mocratie d centralis e et elle s est d velopp e dans le moule culturel de l administration publique qui repose sur trois principes Recherche de la l gitimit dans la conformit des normes abstraites et intemporelles Primaut du contr le de la conformit aux normes sur l efficacit et l action M fiance de principe l gard de l initiative individuelle et priv e L association se trouve ainsi handicap e de se penser comme un pseudopode de la puissance publique avec deux cons quences fondamentales qui sont aux antipodes du management Prolongement tentaculaire Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 12 L association reproduit plus qu elle n inven
47. nulle obligation d en d clarer la mort Disons que sur les 600 000 existantes touchant 32 p 100 de la population 150 200 000 ont une activit r elle et qu il s en cr e autour de 50 000 nouvelles par an Retirons en le bloc des associations sportives dont les adh rents ne le sont bien souvent que pour obtenir licence et assurance le secteur associatif pur ne concerne qu une partie tr s r duite des citoyens Ensuite il est vrai que certaines associations connaissent des difficult s mais un tel constat concerne surtout celles du premier ge de la vie associative g n ralement de tr s grandes associations qui tels les mammouths en leur temps mourant faute de s adapter au r chauffement de la plan te ne s adaptent pas la nouvelle conjoncture Ce premier ge a correspondu l conomie de production de masse o pour fuir l anonymat des grandes structures l individu cherchait se regrouper pour organiser sa d fense et conqu rir des espaces nouveaux de libert s loisirs culture sant Ce premier ge associatif a voisin avec l essor du syndicalisme tant t en le pr c dant les associations de fonctionnaires ont t la seule forme d organisation qui leur ait t ouverte avant la reconnaissance du droit syndical en 1945 tant t en en tant le D apr s le CICOS Centre d information et de communication sociale le de France il s est cr en le de France 10 302 associations en 1988 et 1
48. omane ou d un d linquant et terme sont couvertes par les recettes fiscales g n r es par l activit conomique de l EI e Le m c ne pourra intervenir par deux voies un apport en capital pour constituer l entreprise g n ralement en passant par une fondation Fondation de France Fondation France Active qui pourra mobiliser le r seau de comp tences n cessaires ou par achat de denr es La crise des finances publiques a amen un renouveau de la cr ativit associative la d gageant de la gangue des subventions en cr ant l opportunit Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 42 d un mariage de raison entre la puissance de l tat et la dynamique de gestion de l entreprise priv e que peut repr senter l association En mettant fin aux rentes sur fonds publics elle a ouvert l re du management de la remise en cause permanente de l existant et de la recherche de l efficacit au service de l id e LE NON LUCRATIF C EST RENTABLE La cr ation d une agence de travail temporaire pour les sans domicile fixe SDF La r gion parisienne compte 30 000 SDF qui trouvent souvent refuge dans le m tro et dans les gares Il s ensuit une d gradation de la qualit du service public et la SNCF a command une tude de faisabilit sur les possibilit s de r insertion des SDF qui a abouti la cr ation d une agence de travail temporaire Une tude de la population des SDF fait appara tre des
49. on Fortune Outils Process Fournisseurs Ressources d exploitation MANAGEMENT A FABRIQUER VENDRE MARCHE aoa Vendeurs 2 Clients R seau Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 35 Tout commence et tout finit avec la demande Le but de l association est de vendre son produit son client principal et de lui apporter un avantage d une valeur au moins quivalente au prix en argent ou en effort pay Dans l exemple pr cit le public de l association est celui qui ne serait pas all au th tre mais appr ciera que le th tre vienne lui L association aura con u un ensemble produit la pi ce et service un support de repr sentation sans lequel ce public ne serait jamais all au th tre Le marketing sera l ensemble des techniques qui permettront l change entre ce public et ce couple produit service L objet du marketing est de faire de l acte de vente caract ris par le paiement d un prix qui pourra tre mon taire ou dans le cas d une prestation gratuite un effort une d marche qui souligne la transaction qui terrorise tant nombre de responsables associatifs un acte superflu tant il para tra naturel Car tout aura t centr sur la satisfaction du public du choix de la pi ce au lieu de repr sentation en incluant l ensemble des d tails mat riels qui concourent la production du service l accueil l clairage la restaurat
50. on et d information porteur en lui m me de projets individuels et d affirmation de l autonomie de la personne UN DROIT LONGTEMPS SUSPECT Retour la table des mati res Expression des citoyens entre la soci t civile et l tat le droit d association a t longtemps le mal aim de la d mocratie fran aise La R publique s est construite autour de la th orie labor e par Jean Jacques Rousseau dans Le Contrat social qui pour viter l asservissement des plus faibles par les plus forts pr ne la fusion des libert s individuelles en une seule la volont nationale d sign e par la voie de l lection et li e au corps social par le contrat social qui a la charge de d fendre la libert de chacun Ali nation totale de chaque associ avec tous ses droits la communaut la notion de contrat social nie la n cessit de corps interm diaires car s il restait quelques droits aux particuliers comme il n y aurait aucun sup rieur commun qui p t Tout ce qui permet l organisation libre des citoyens ind pendamment de l tat associations syndicats organisations professionnelles collectivit s locales Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 16 prononcer entre eux et le public chacun tant en quelque point son propre juge pr tendrait bient t l tre pour tous Alexis de Tocqueville a montr comment la R volution saura reprendre la tradition centralisatrice de l Ancie
51. par une jurisprudence de la Cour de cassation 1914 Caisse rurale de la commune de Manigod et n est pas sans pr senter des difficult s car les associations ont de plus en plus besoin de d velopper des activit s lucratives accessoires pour financer leur activit principale but non lucratif et l interp n tration est D volution attribution certaines personnes de biens d autrui Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 30 croissante entre march des id es et march des produits Cette confusion est accrue depuis que le Code civil permet au contrat de soci t de rechercher outre la r partition des b n fices la r alisation d conomies ce qui peut tre galement un service poursuivi par une association Cette distinction n existe pas outre Atlantique o les associations ne sont qu une sous partie particuli re du contrat de soci t qui exclut la recherche de b n fices distribuables qu il s agisse de la non profit society des tats Unis ou des corporations but non lucratif du Qu bec LUCRATIVIT NON LUCRATIVIT ACTIVIT S CONOMIQUES La non lucrativit n est pas li e au statut d association Il peut en toute l galit y avoir des associations but lucratif qui seront alors fiscalis es comme des soci t s La notion de non lucrativit est aujourd hui devenue complexe une m me association peut avoir une activit conomique et des activit s lucratives a
52. porteur de son identit et assurant sa subsistance conomique d un abb qui en est le chef et a la mission de la guider vers l accomplissement de son projet et d une r gle les choses qui se font et ne se font pas porteuse du sens de la vie de la communaut qui r git les rapports des membres entre eux organise sa coh sion lui permettant par l d atteindre les objectifs spirituels et mat riels qui la sous tendent La France a aujourd hui restaur les murs le monast re est en bon tat les entreprises tournent bien Mais les institutions publiques ne sont plus capables de d livrer de grands messages unissant les citoyens comme a pu le faire l cole de la II R publique autour de la mythologie r publicaine Libert galit fraternit n ont sans doute jamais t aussi n cessaires ni actuels mais c est le management public qui p che et n est plus capable de souder les citoyens par une vision unificatrice La soci t fran aise manque de projet et il y a danger 1 Alvin Toffler op cit p 305 307 Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 25 car le ventre est encore f cond qui engendra la b te immonde il faut donner du sens notre performance Quant la r gle du jeu bien peu de choses ont chang depuis que le g n ral de Gaulle a d crit Bayeux en 1946 la propension de notre vieux peuple gaulois aux querelles intestines Nous devons apprendre travailler ensemble
53. probl mes sociaux s est r v l l int r t de rechercher des partenaires priv s l action publique tant pour des raisons financi res que d adaptation des politiques au terrain et de souplesse de mise en uvre On a d couvert l importance des initiatives de la soci t civile dont l association est le mode d organisation le plus l mentaire Le paysage associatif fran ais est aujourd hui tr s composite et se r partit sommairement en deux cat gories Les associations anciennes qui ont grandi avec les subventions publiques et s en sont intoxiqu es Elles se trouvent en tat de manque d id es et d argent pour entretenir des structures o l on trouve plus de salari s que de membres actifs Les associations r centes qui se sont d velopp es ou r nov es depuis les ann es soixante dix sans rechercher l onction de la puissance publique et ont su mettre en place une gestion performante adapt e aux ambitions du projet Le propos de cet ouvrage est de penser l association comme un contrat f d rateur de volont s individuelles mancip de la tutelle publique b ti autour de l ouverture d esprit et de l imagination cr atrice pour la conception du projet et du pragmatisme pour sa mise en uvre Le management part du principe qu il y a une demande sociale laquelle il faut r pondre par une offre de produits labor s dans un lieu de production Claude Rochet Managez vos associations Partie
54. r Drucker et Alvin Toffler haut niveau d ducation des lites d pendance beaucoup plus faible de l entreprise qui tend ne devenir qu un lieu comme un autre d panouissement des comp tences possibilit de carri res successives mais aussi un foss beaucoup plus grand entre gagnants et perdants va offrir des possibilit s de d veloppement encore jamais vues la vie associative dont le second ge s ouvre nous Une demande plus complexe une offre riche par sa comp tence des effets accrus par le management la vie associative va changer e La demande 1 Le travailleur du savoir sera un gourmand de vie associative C est un homme complet un individu rendu libre parce qu il sait qu il transporte son capital le plus pr cieux avec lui son savoir Il choisit son entreprise plus qu elle ne le choisit Il sait que ses comp tences sont ph m res et que sa v ritable force au del de son dipl me qui reste l incontournable cl d entr e sur le march du travail c est d avoir appris apprendre c est de se former pour adapter en permanence son savoir faire l volution de plus en plus rapide des march s et des technologies La comp tence devient un enjeu en soi le travail est surtout un jeu qui le valorise et l entreprise n en est plus que le terrain Ses champs d int r t sont donc tr s divers et il saura aussi bien se consacrer au d veloppement des aciers sp ciaux dans les bo tes de vitesses qu
55. r l application de la l gislation sur les faillites aux associations loi du 25 janvier 1985 ou pour lui permettre d mettre des titres associatifs loi du 11 juillet 1985 Une association ayant une activit conomique est une association dont le but statutaire implique n cessairement l accomplissement d une activit de production de transformation ou de distribution de biens meubles ou immeubles de toutes prestations de service en mati re artisanale industrielle ou agricole r ponse du garde des Sceaux Journal officiel du 6 d cembre 1983 Une activit conomique est compatible avec une gestion d sint ress e mais est assujettie la TVA sauf dans certains cas limitativement num r s par la loi La confusion entre le partage des b n fices entre les membres seul prohib par la loi de 1901 et la r alisation de b n fices est couramment r pandue M me sous statut associatif la r alisation de b n fices reste la condition de la poursuite de l activit de l association L volution de la jurisprudence judiciaire et administrative est constante en ce domaine et l ve toute ambigu t Une association est en droit d accomplir de fa on r p t e des actes on reux dans une intention sp culative d s lors que ceci est conforme au caract re d sint ress de l objet social et n cessaire la poursuite d une activit dont il ne constitue que l accessoire Cour d appel de Reims 19 f vrier 1980 L as
56. r la coh sion du train l U R S S a su fabriquer des fus es interplan taires mais n a pas su ravitailler les boulangeries Il est paradoxal que la France soit travers e par des tentations totalitaires qui remettent en cause les fondements m mes de la tradition r publicaine alors que notre conomie d gage des p les de comp titivit qui la mettent dans le peloton de t te des nations industrielles Le XXI si cle avait vu se d velopper de tels mouvements en p riodes de crise crise conomique et crise des valeurs unificatrices de la Nation allant de pair Au XXT si cle tout change la comp titivit est fonction de la stabilit sociale qui seule permet une reproduction harmonieuse et performante de ce capital essentiel qu est le savoir l Peter Drucker What business can learn from nonprofits Harvard Business Review juillet ao t 1989 Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 24 Le progr s reste porteur de d stabilisation sociale avec son cort ge de tentations totalitaires Ainsi Alvin Toffler nous dit il Le Dr William Tafoya un des grands experts du FBI en mati re de pr vision assure que dans les dix prochaines ann es l aggravation du malaise social s accompagnera d une prolif ration de groupes inspir s par la haine D non ant le ch mage la mis re la situation des sans abri et l analphab tisme comme les grandes sources du malaise social Tafoya a calcul la
57. rcuit court m decin malades exclus du syst me de sant s est cr financ Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 33 par la collectivit et par le biais de la collecte de dons La demande a t identifi e avec pr cision cumul des handicaps tr s forte imbrication des probl mes de sant et des probl mes sociaux entra nant rapidement la mise en place de r ponses appropri es par exemple les dispensaires gratuits de M decins du Monde et de M decins sans Fronti res o une large place est faite l accueil l coute et l accompagnement d actions d insertion Compte tenu des rigidit s de gestion du syst me public une telle rapidit et une telle pr cision de r ponse n taient pas envisageables L tat est aujourd hui le premier reconna tre qu en mati re de production de biens collectifs il ne doit pas tout faire que son fonctionnement est lent co teux et qu au bout du compte le produit fini correspond peu la demande Aussi pr f re t 1l se d gager de la gestion op rationnelle pour se consacrer la mise en place des dispositifs d impulsion qui seront relay s par un partenariat avec les associations permettant une bonne adaptation des politiques au terrain Le Plan emploi du gouvernement le Revenu minimum d insertion mobilisant des ressources financi res que seul l tat peut r aliser ne peuvent tre mis en uvre avec efficacit que s il existe une collaboration op r
58. sociation peut accomplir des actes de commerce mais ne peut avoir la qualit de commer ant ni tre inscrite au registre du commerce Dans les grosses associations ayant d importantes activit s commerciales il sera donc pr f rable de les regrouper dans une soci t filiale qui pourra tre inscrite au registre du commerce et b n ficier de tous les avantages aff rents notamment les baux commerciaux Le contrat d association est donc par essence le domaine de l imagination et de la cr ativit Il en est bien s r fait un usage abusif li sa facilit de mise en uvre l administration y fait abondamment recours pour chapper ses propres r gles de gestion ainsi que les partis politiques lorsqu ils recherchent une carte de visite plus anonyme et anodine Ce qui distinguera la v ritable association de la fausse c est l existence d un v ritable projet auxquels adh rent des membres UNE ENTREPRISE DE PROJET VOCATIONS MULTIPLES Retour la table des mati res L outil associatif est un circuit court de production de biens collectifs Dans le mode de production administratif si l on d sire qu un service collectif soit mis en place il faudra aller voir les lus l administration qui passera le projet dans la moulinette de proc dures lentes absconses d testant par dessus tout l intrusion de l usager Il faudra collecter les imp ts n cessaires et d cider de les affecter au projet apr s pr l vement des fr
59. sser les contraintes 2 Du projet au client Le marketing ou comment ne plus parler d argent Qu est ce que le marketing Organiser l change Choisir et tre choisi La mise en uvre d une strat gie marketing Le marketing un outil qui peut se raffiner l exc s La qualit y a mieux mais c est moins cher Pas de marketing possible sans qualit Comment fabrique t on la qualit Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 6 Am liorer la qualit Les r seaux Identifier le jeu des acteurs Les moyens La communication faire savoir pour faire faire Vie et mort du projet Troisi me partie DES HOMMES 1 Les b n voles Adh rer une association c est adh rer un contrat qui devient la loi pour chaque partie Premi re r gle examiner attentivement chaque demande d adh sion Deuxi me r gle des membres bien vivants Troisi me r gle varier les genres et les talents Quatri me r gle choisir sans attendre d tre choisi Cinqui me r gle choisir un bon pr sident Acteurs et consommateurs Les petites les moyennes et les grosses Le jeu associatif vive le conflit Premi re r gle tout le monde a le droit de s exprimer m me si c est pour dire n importe quoi Deuxi me r gle d concentrer l initiative Troisi me r gle respecter le principe de libre contribution des membres Quatri me r gle professionnaliser le b n volat par un contrat gagnan
60. t mat riel m me lorsque l association poss de un gros patrimoine immobilier ou mobilier C est un pi ge redoutable et il est difficile de jouer sur les deux registres Faute de projet et de volont de satisfaire clients et usagers la gestion Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 36 et la reproduction du patrimoine prendront le pas sur toutes les autres pr occupations La m canique de production c est avant tout l art de g rer les ressources humaines soit la capacit de mettre au service du projet et de la satisfaction du public l ensemble de la m canique associative L accueil concourt il la performance du service au client La tr sorerie est elle bien g r e Une tr sorerie mal g r e g n re des frais financiers au lieu de produits et est un imp t de fait support par les membres Les ressources d exploitation sont le sang de l association Une association qui a de grandes id es mais qui ne sait pas mobiliser le premier sou pour les r aliser ne produira rien Le management associatif sera l art de r duire les contraintes de gestion du quotidien et du court terme pour permettre le d veloppement du projet moyen terme l art de savoir faire du lucratif pour financer le non lucratif La mise en place de la m canique associative va donc s articuler de la mani re suivante Satisfaction Management gt du segment de public Indicateurs de satisfaction La premi
61. t gagnant Organiser le foisonnement Le grand jeu l assembl e g n rale 2 Les salari s Contrat de travail et contrat d association Premi re r gle conserver la strat gie d l guer la gestion Deuxi me r gle bien r partir les r les entre ex cutif lu et salari s Troisi me r gle le salari n est pas un militant Quatri me r gle toute embauche se fait sur profil de poste Cinqui me r gle jouer le professionnalisme contre le militantisme Sixi me r gle g rer la sortie Claude Rochet Managez vos associations Partie 1 1992 7 Payer mieux pour payer moins Premi re r gle analyser et optimiser l emploi existant avant de d cider une nouvelle embauche Deuxi me r gle valuer l incidence de l emploi en d penses et en recettes Troisi me r gle payer le juste prix Quatri me r gle valoriser les r sultats Jouer gagnant gagnant Premi re r gle tous gagnants Deuxi me r gle 1 1 gt 3 Troisi me r gle tablir des mandats clairs pour s agiter moins et travailler plus Quatri me r gle tous PDG Quatri me partie DES MOYENS 1 Le capital pu le dilemme de la cigale et de la fourmi 2 Les ressources Vendre pour d penser les ressources propres Le portefeuille d activit s et les services rendus Combien a co te Quel prix fixer Parrainage et m c nat l imagination au pouvoir M c nat mode d emploi Premi re r gle faire m c n
62. te une grande f d ration associative a t Jusqu copier sa convention collective sur le statut de la fonction publique Il existe beaucoup de manuels d excellente qualit de r glementation et de droit des associations il n en existait jusqu ce jour aucun de management Que penser d un chef d entreprise qui puiserait toute son inspiration dans un manuel de droit des affaires C est pourtant dans ce genre de situation que se trouvent les associations Un comportement d assist de la puissance publique qui se traduit par une qu te permanente et obsessionnelle de subventions qui deviennent des rentes de situation dont il est hors de question de rechercher l utilit ou la bonne utilisation L volution des interventions de la puissance publique a rendu ce mod le obsol te L chec de la derni re tentative de relance conomique par les finances publiques la politique Mauroy de 1981 1983 a montr les limites de l initiative unique et centralis e ainsi que l importance d une prise en compte des multiples interactions qui parcourent une soci t devenue hautement complexe Dans ce vieux pays de droit r galien o l initiative publique a toujours t bonne parce que publique on a d couvert qu un emploi improductif financ sur fonds publics contribuait l extension du ch mage en pesant sur la comp titivit des emplois productifs Sous la double pression de la rar faction des cr dits publics et de l intensit des
63. types Il est pr f rable de s en tenir aux principes g n raux pour les statuts et de renvoyer les r gles plus pr cises de fonctionnement un r glement int rieur tabli et r visable par le seul conseil d administration Sociologiquement cette absence de corps interm diaires dans la d mocratie fran aise am nera les Fran ais tant en ce qui concerne les relations des citoyens entre eux qu avec le pouvoir se passionner pour les d bats abstraits aux d pens des d bats sur la gestion concr te des affaires publiques Tocqueville avait d j not sous l Ancien R gime comment l absence de corps interm diaires et de mandataires entre l individu et l tat avait amen transformer les crivains en hommes politiques L imaginaire du pouvoir est pr f r sa pratique effective Priv s de libert s vraies les Fran ais vont la libert abstraite incapables d exp rience collective sans moyens d prouver les limites de l action ils s orientent sans le savoir vers l illusion de la politique Faute d un d bat sur la gestion des hommes et des choses la France est pass e la discussion des fins et des valeurs comme du seul contenu et du seul fondement de l activit publique Le droit d association comme moyen d exp rimentation sociale et de prise du pouvoir par les citoyens dans la vie quotidienne s est trouv et est toujours handicap par un tel contexte L volution du cadre juridique est n an

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