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Ambiances publiques, mobilité, sociabilité

1. a anos 113 ph nom nes sensibles 111 variabilit temporelle du parcours 111 Ute SONO 111 6 la rue Eug ne Faure ght ee Ses 116 ph nom nes sensibles et type de verbalisationy nv cine iene tee 114 variabilit temporelle du parcours sen ne ed 115 UME SOON een red ned Sater title nt Ten Dee este 115 7 Bir E tn tient nant 120 ph nom nes sensibles et type de verbalisatl Ont 118 variabilit temporelle du parcours 118 tE SOS En rt EAP ARR Ra M M tt ete en 118 Re E gan Sane cae 123 ph nom nes sensibles et type de annee 121 variabilit temporelle du parcours 121 transition ttes is La Sets 121 9 la pass rellede la mairie 126 ph nom nes sensibles et type de verbalisa don sise Lien AN ee 124 variabilit temporelle du parcours Pi ton 124 pE EO O A T T ET 124 10 le boulevard Jean t nine rt el itachi a aE E A EESE sheet ere 129 ph nom nes sensibles et type
2. 247 fundieu d E A N E A 248 CONCLUSION SEE Se Mn AR D SR DR 248 6 un rapport d ins curit au milieu ambiant public 254 PUL ire sn Rita nest 251 une attention vad tr men 252 toned leat 252 253 Conclusion du usss Toss SPEE 255 configuration sensible et potentialit s actives des environnements 256 configuration sensible mobilit et sociabilit publiques les indices comportementaux du rapport au milieu ambiant public ss 259 configuration sensible et accessibilit urbaine un rapport pratique et affectif 261 CONCLUSION GENERALE nssr 265 329 agit et S MOUVOIL de cesses yas de adore a net Lae sn eee vans chard Gaede ease cae ooo sed do 269 de l espace accessible am nag la pluralit des types d acc s I environnement 272 BIBLIOGRAPHIE ALPHABETIQUE 276 BIBLIOGRAPHIE THEMATIQUE 286 INDEX DES AUTEURS 299 ANNEX
3. situ Master 127 variabilit temporelle du parcours nait 127 SUITE SOMOS idee nn ee se sise tik 127 IL Configurations sensibles homog nes ses 130 Ness Sue ans 132 ph nom nes sensibles et type de 130 variabilit temporelle du parcours pi tons dns ne t relaie ne 130 NS sensible RES RE nat men nn dede ent en en us 130 2 latie sd atid ne de nd Sadana athe 135 ph nom nes sensibles et type de des de nee 133 variabilit temporelle du parcours pi tons as nt fr 133 imit Sensible nr ne ne a une eee en 133 3 la r e Brochetie en ss tt nn Ar end des 138 326 ph nom nes sensibles et type de verball salon ne 136 variabilit temporelle du parcours 136 homogene sonan a A 136 A laplace atx Herbes ea e E Nine E aaa a paves 141 ph nom nes sensibles et type de 139 variabilit temporelle du parcours piston une den near nr 139 unit sensible Ao i ccit Me ue Ranta de ed et fn ere ee 140 s lapl ce Jean ee ti en en a Ue
4. Pratiques sociales jouer s journer rester sur place rester au milieu attendre aller chercher quelqu un Allure Trajectoire vitesse de d placement lenteur du pas ralentir saccader son pas h siter acc l rer action motrice marcher monter descendre se d porter gravir les marches courir traverser Gestuelle mouvements des membres sup rieurs balancement mouvement de balancier se pencher en avant se raidir abaisser son corps vers l avant se redresser se dandiner mouvements des membres inf rieurs accrocher son pied tr pider lever son pied poser son pied faire des petits pas Mode d attention Orientation visuelle fixit de la t te baisser la t te tourner la t te suivre de la t te orienter mutuellement son visage vers avoir le regard fixe baisser les yeux lever les yeux chapp e du regard focaliser son regard balayer des yeux le paysage se suivre des yeux se fixer se jeter un coup d il observer regarder Orientation kin sique se faire face se sourire Action sonore Verbale parler doucement s adresser discuter rire Corporelle faire claquer son talon sur le sol chanter rire 2 place St Andr 189 Les observations men es en divers points du site sur la place St Andr rendent compte de la particularit des conduites qu elle induit Elles mettent galement a jour la complexit d un tel espace descr
5. Jeudi 12 juin 1997 Journ e orageus avec chaleur lourde et pluie 310 MYOPATHE 44 Vendredi 17 juin Matin e Fauteuil lectrique 1997 pluvieuse Sans profession 9H30 La myopathie est le nom g n rique donn aux affections du systeme musculaire il est tr s souvent pris dans le sens troit de myopathie primitive progressive PARCOURS CV ETE GRAND RUE VERS PONT ST LAURENT TYPE DE PARCOURS AGE CSP SEXE DATE HEURE CONDITIONS ATMOS COUPLE D ETRANGERS 29 Vendredi 30 juin Apr s midi 1997 chaude et tr s 31 ensoleill e L homme est d origine Alg rienne La 17H femme est Portugaise R sidant dans les Etudiants grands ensembles du sud grenoblois ils fr quentent peu le centre ville AMBLYOPE 61 Jeudi 5 juin 1997 Matin e chaud et ensoleill e D l gu e 11H10 L amblyopie se d finit lorsque la vision R gional centrale du meilleur oeil apr s correction D Associa est gale ou inf rieure 4 10 i me de normale FEMME ENCEINTE Lundi 9 juin 1997 Apr s midi orageuse Professeur La personne est enceinte de 6 mois et demi de danse l atmosph re la fois chaud et lourde FAMILLE AVEC POUSSETTE Le couple circule c te c te La m re conduit une poussette dans laquelle dort son enfant de 1 an TYPE DE PARCOURS AGE CSP SEXE DATE HEURE CONDITIONS ATMOS PASSANT ORDINAIRE 24 F Mercredi 6 ao t Soir e chaude 1997 Infirmi re passant souffre d une l
6. Autrement dit l chelle de l unit sensible questionne le rapport entre limites construites et limites sensibles des 35Pour exemple la perception au cours du cheminement d un effet de coupure est v cue par le passant comme une rupture d ambiance Elle t moigne alors soit du passage d un monde sensible un autre soit d un type d espace un autre 36Une place urbaine par exemple peut s appr hender comme un monde clos sur lui m me et remarquable par le filtrage qu op re le feuillage de ses arbres sur la lumi re Mais une autre place peut l inverse tre per ue dans une pluralit d ambiances d couvertes au gr du d placement et de sa g ographie 9 4 espaces publics urbains Enfin l analyse par le discours de ces deux grand sch mas perceptifs r v le le jeu entre elles des modalit s sensibles Elle montre d une part de quelle mani re certains sites mobilisent une seule modalit sensible tandis que d autres se construisent dans une homog n it relative de celles ci Elle interroge d autre part le statut de l espace de la perception Enfin la variabilit temporelle des parcours pi tons constitue le dernier crit re de classement des configurations sensibles L analyse montre que l acc s perceptif moteur et social l environnement sensible varie selon le cycle jour nuit Cette variabilit temporelle agit la fois sur les potentiels d action de l environnement et sur les modes d actions du passant
7. la fois visuel et sonore qui g nent l acc s mutuel des passants Par contre le rythme musical qu elle donne 4 entendre semble cadencer le d placement du pi ton Ainsi les membres de la fanfare investissent la place Une masse se constitue donc au pied de l escalier tandis que le chef d orchestre se place en hauteur sur les premi res marches Il met l profit l am nagement du site pour tre clairement vu et entendu des membres de sa troupe et rendre son travail op rationnel La foule des badauds par anticipation s gr ne lentement autour de la place ou en direction de la cr che Les enfants ont cess de jouer et de courir Les groupes de discussion se sont disloqu s L escalier cesse d tre un lieu de passage pour devenir un espace de repr sentation Dans son int gralit la fanfare gravit alors l escalier sur l ordre du chef d orchestre Elle se donne voir distance La masse s gr ne ainsi lentement et entra ne dans son sillage les quelques enfants rest s sur la place fig 15 La communication entre eux devient non plus verbale mais corporelle chacun attire l autre en esquissant des gestes du bras ou de la t te vers l avant Le pas lui ralentit puis op re un mouvement d oscillation de la gauche vers la droite En cela il r pond aux injonctions du rythme musical L ambiance est la f te Les conduites alors se lib rent 188 liste des indices comportementaux du rapport au milieu ambiant public
8. ses usagers Ainsi il semblerait possible de typifier les diff rents mouvements et 4 fortiori les diff rentes formes d accessibilit en les organisant les uns par rapport aux autres sur une chelle d adh rence aux instances urbaines L une des deux extr mit s serait assur e par le transport a rien type m me du mod le de d placement qu il nomme origine destination et qui ne pr sente que peu d adh rence vis vis de la ville l autre serait constitu e de la marche pied type m me du mouvement adh rent Enfin il serait possible d opposer galement les diff rentes formes de mouvement dans leur contenu en termes d activit s et de rapport aux espaces de co d termination entre l usager et l infrastructure urbaine sur laquelle il prend appui A terme une telle conception devrait permettre de rendre compte de l articulation entre les transports comme syst me socio technique et l accessibilit comme qualit urbaine en tant que faces conjointes de la mobilit et de la sociabilit urbaines 29 de l environnement Lee et Watson 1993 Dans cette perspective l tude de la socialit renvoie celle des conditions de l change social Ce sont l ensemble des rituels comportementaux qui int ressent le chercheur dans ce qu ils orientent et red finissent en contexte les formes du lien social La socialit diff re donc de la sociabilit urbaine Celle ci renvoie l analyse de la mise en forme de la relation sociale
9. changer des regards Orientation kin sique tre face face tre c te c te Action sonore Verbale discuter Corporelle faire claquer son talon sur le sol 224 II Une typologie exploratoire des conduites d acc s au milieu ambiant public 1 un rapport d agr ment au milieu ambiant public d ambuler Sur le plan moteur ce rapport d agr ment au milieu ambiant public s illustre dans la d ambulation urbaine gt D ambuler du latin deambulare aller au hasard sans but pr cis et en divers sens Renvoie au verbe se promener de l ancien fran ais pormener de mener conduire quelqu un en divers endroits pour l agr ment le plaisir aller a et la notamment pour se distraire pour prendre de l exercice Dans la d ambulation urbaine la progression du passant dans l espace s effectue avec lenteur Le pas r gulier ralentit au fur et mesure de l entr e du pi ton dans le site La d marche du passant s assouplit les bras se balancent le long du corps le pied accroche le sol avec de grandes enjamb es ou bien tra ne le buste se redresse comme pour mieux embrasser le paysage La trajectoire d vie parfois La lin arit du d placement ne constitue plus une r gle l mentaire adopter Les attitudes de s jour foisonnent Elles sont induites par la pr sence de bancs publics ou autres invitations mat rielles au s jour par la sensation d une baisse de niveau des stimulatio
10. cl de la communication pour les handicap s dans la vie quotidienne Paris Thiers 441 p PLETY R 1993 Ethologie des communications aide m moire m thodologique Lyon Presses Universitaires de Lyon ARCI 206 p POLLNER M 1975 The very coinage of your brain the anatomy of reality disjunctures in Philosophy of the social sciences vol 5 pp 411 430 PRADINES M 1981 La fonction perceptive Paris Deno l Gonthier 213 p Prendre place espace public et culture dramatique Paris Ed Recherches Plan Urbain 1995 Colloque de Cerisy du 23 au 30 juin 1993 300 p 280 PSATHAS G 1976 Mobility Orientation and Navigation conceptual and theoretical considerations in Phenomenology and Sociology pp 133 209 QUERE L BREZGER D 1992 L tranget mutuelle des passants in Les Annales de la Recherche Urbaine dec mars n 57 58 pp 89 100 L 1999 La logique des situations nouveaux regards sur l cologie des activit s sociales Publi sous la dir de M de Fornel et L Quere Paris Ed de l Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 360 p 1996 Le monde social comme ph nom ne Esquisse d une critique du r alisme sociologique in Sociologues en ville sous la direction de S Ostrowetsky Paris ed du CNRS pp 225 254 1993 La th orie de l action Le sujet pratique en d bat Paris Ed du CNRS 339 1993 La matrice pratique du caract re public des espaces Approche m thodologique in Actes
11. liminant toute action de l quipe technique La profondeur de champ qu il offre nous permettait en outre de saisir la progression des pi tons dans l espace Enfin l enregistrement en continu aide la construction de cat gories distinctes de conduites motrices et sociales lors de la phase d analyse des corpus Syst matiquement et apr s les r glages d angle et de lumi re n cessaires l quipe de travail se pla ait l cart de Au total un film d environ 45 minutes retrace la campagne d observation men e dans chacun 40 Entr e de microphone 68dBs haute imp dance asym trique 173 des quatre sites d tude Du fait de l appareillage utilis l ensemble de ces films s accompagne d une bande sonore r alis e simultan ment la prise de vue d crire des conduites publiques La description des conduites publiques des passants constitue l outil m thodologique travers lequel sont r v l s les liens entre perception milieu ambiant public et modes d expression corporelle Elle a pris la forme d une s rie de quatre monographies questionnant les modalit s d acc s du pi ton l espace et autrui La description s organise en deux temps et porte successivement sur les caract ristiques de l environnement sensible Le commentaire d taille l architecture et l am nagement du site ses qualit s sensibles les v nements observables lors de la campagne d enregistrement vid o Ce
12. penser entre mobilit et sociabilit publiques La recherche en sciences sociales a scind ses r flexions sur l espace public urbain en deux th mes d investigation la sociabilit publique et depuis quelques ann es la mobilit urbaine Trois courants th oriques abordent ces th mes et circonscrivent la probl matique de cette th se La sociologie de l interaction analyse l espace public urbain comme lieu de communication et d apparences Ses tudes s int ressent aux rituels de concertation pr sidant la gestion des situations de co pr sence De leur c t les th ses de l cologie de la perception questionnent les conditions et les formes du d placement dans l espace elles rendent compte de sa participation la locomotion sans th matiser clairement la notion d espace public urbain La sociologie urbaine d veloppe enfin une approche intensive Elle analyse ind pendamment l un de l autre les domaines de la mobilit et de la sociabilit publiques Concernant le premier domaine les tudes portent principalement sur les ressources pratiques du d placement Concernant le second domaine de r cents travaux mettent jour l instrumentation sensorielle des relations en public Thibaud 1992 Dans cet horizon conceptuel l enjeu de cette th se appara t alors double penser le rapport entre mobilit et sociabilit publiques et montrer de quelle mani re la dimension sensible et perceptive l instrumente De notre point
13. vit s par la population des handicap s moteurs ou sensibles mais aussi par les enfants et personnes g es L espace du pi tinement est donc en d autres termes un espace d obstacles Mobiles ou immobiles ceux ci g nent la progression du pi ton L environnement sensible des sites participe galement de cet inconfort La propension des lieux du pi tinement immerger le pi ton dans un environnement m tabolique d stabilise parfois Ces lieux immergent en outre le citadin dans une profusion de stimulations sensorielles qui mousse sa concentration 243 conclusion CONFLICTUEL ALLURE DE DEPLACEMENT PIETINER Multiplicit et confrontation des rythmes de d placements se faufiler slalomer tressauter d passer avancer Saccade du pas Mobilisation motrice et MODE ATTENTIONNEL DISTRIBUE Multiplication des mouvements de la t te et du regard Surveillance visuelle et auditive Balayage visuel et change de coups d ils Attention accrue TYPE DE SOCIABILITE CO PRESENCE Foule de pi tons g rer Corps corps Anonymat et superficialit des rencontres Pratiques sociales diversifi es attente s jour l che vitrine corporelle forte courses Stylisation de la d marche avec buste pench en avant Modes d ouverture au monde la d ambulation urbaine comme l acte de noctambuler et de traverser renvoient a la dimension esth tique de l accessib
14. 1990 L unit du faire et du dire in Raisons Pratiques Les formes de l action S mantique et sociologie Publi sous la direction de P Pharo et L Qu r Editions de l Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Paris n 1 227 254 SIMMEL S 1990 Disgressions sur l tranger in L Ecole de Chicago naissance de l cologie urbaine Textes traduits de l allemand IJoseph et Y Grafmeyer Paris Aubier 1990 377 p 1990 M tropoles et mentalit s in L Ecole de Chicago naissance de l cologie urbaine Textes traduits de l allemand par IJoseph et Y Grafmeyer Paris Aubier 377 p 1981 Essai sur la sociologie des sens in Sociologie et Epist mologie Paris P U F 238 P SITTE C 1990 L art de b tir les villes Paris Ed Livre et Communication 188 p STRAUS E 1989 Du sens des sens contribution l tude des fondements de la psychologie Grenoble Ed J Millon 649 p SUDNOW D 1972 The temporal parameters of interpersonal observation in Studies in Social interaction edited by David Sundnow The Free Press New York pp 259 279 THEUREAU A 1996 Objets et activit s in Equipements et m tiers de la multimodalit S minaire les lieux mouvements de la ville actes des journ es des 20 octobre 1995 3 mai et 14 juin 1996 pp 39 59 THEVENOT L 1990 L action qui convient in Pharo P et Quere L eds Les formes de l action Paris Ed de l Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Raisons Prat
15. Aux fa ades le b ti s affiche bien souvent en pierre factice avec plus ou moins de mod natures Le quartier Mutualit appara t moins riche dans son am nagement Au sol l asphalte domine Le mobilier urbain semble r duit la pr sence de quelques bancs publics dans les parcs les b timents type XIXe et le trac rectiligne des routes offrent une vision uniforme et monotone du quartier selon les passants D autre part ils permettent de confronter des types d activit s variables donc des formes de d placement et des modes de sociabilit s plurielles Le centre ville appara t comme un milieu commer ant avec une kyrielle de petits march s et de boutiques une animation quasi incessante En son sein la foule demeure omnipr sente les anonymes c toient les groupes d amis assis aux terrasses de caf ou palabrant debout faisant des sites la fois les lieux du transit du s jour ou du simple passage A l inverse le quartier Mutualit s appr hende davantage comme un quartier r sidentiel Le passage y est le mode de d placement le plus r pandu la circulation routi re a en son sein une place pr pond rante Les anonymes rares partagent simplement en se croisant un morceau de trottoir ou le gravier d une place Enfin ils confrontent le passant une pluralit d environnements sensibles interrogeant autant les modalit s sonores et visuelles que le tactile et l olfaction Ainsi l itin raire choisi en centre ville pi
16. Explorer la ville Traduit de l anglais par I Joseph Paris Ed de Minuit 418 p HATWELL Y 1986 Toucher l espace la main et la perception tactile de l espace Lille Presses Universitaires de Lille 374 p HEIDEGGER M 1994 Etre et temps Traduit de l allemand par F Vezin R Boehm A De Waelhens Paris Gallimard 589 p HERITAGE JC 1991 L ethnom thodologie une approche proc durale de l action et de la communication in R seaux Paris CNET pp 89 123 1985 Ethnom thodologie un d fi a la sociologie conventionnelle in Soci t sept vol 1 n 5 pp 7 9 HILL M H 1987 Without vision concerns of blind pedestrians in Man environment systems mai juin vol 17 n 3 et 4 pp 92 98 HUGUES JF 1989 D ficience visuelle et urbanisme L accessibilit des villes aux aveugles et mal voyants Paris Ed J Lanore 159 p HUNEMAN Ph KULICH E 1997 Introduction la ph nom nologie Paris Armand Colin 190 p JOSEPH I 1998 La ville sans qualit s La Tour d Aigues Ed de l Aube 209 p 1999 Villes en gare La Tour d Aigues Ed de l Aube 308 p 1996 Les comp tences de rassemblement une ethnographie des lieux publics in revue Enqu te avril n 4 pp 107 122 1995 Reprendre la rue in Prendre place espace public et culture dramatique Paris Ed Recherches Plan Urbain 1995 Colloque de Cerisy du 23 au 30 juin 1993 pp 11 35 1994 La rue et la conversation in Le courrier du CNRS n 8 pp 23 2
17. Lausanne Editions l Age d Homme 321p MEDAM A 1998 Villes pour un sociologue Paris Ed l Harmattan 255 p MERLEAU PONTY M 1996 Le primat de la perception Lagrasse Verdier 104 p 1987 Ph nom nologie de la perception Paris Gallimard 531 p 1964 Le visible et l invisible Paris Gallimard 360 MERLIN P 1993 L urbanisme Paris P U F 127 p MICHEL B 1997 L errance un v cu pratique et une piste de recherche in La Cr ation Sociale Grenoble Centre de Sociologie des Repr sentations et des Pratiques Culturelles n 2 pp 93 105 NINIO J 1989 L empreinte des sens La raison perceptive Paris O Jacob 320 p NORMAN DA 1993 Les artefacts cognitifs in Raison pratique Paris Ed de l EHESS n 4 pp 15 35 OMS 1988 Classification internationale des handicaps d ficiences incapacit s d savantages OMS INSERM CTNERHI OSTROWETSKY S 1996 sous la direction de Sociologues en ville Paris l Harmattan 278 p PAILLARD Jet alii 1985 La lecture sensori motrice et cognitive de l exp rience spatiale Paris Editions du CNRS 225 p PANERAI PH et alii 1982 Diversit sonore et formes urbaines essai d acoustique architecturale de l espace urbain Paris Minist re de l Urbanisme et du Logement 175 p PEREC 1974 Esp ces d espaces Paris Ed Galil e 124 PESSIN A TORGUE H 1980 Villes imaginaires Paris Ed du Champ Urbain 205 p PIERRON J 1988 L accessibilit
18. alisation de l espace public urbain JF Augoyard montre travers l tude des pratiques collectives de d placement comment cette d construction de l espace transpara t dans le langage ordinaire 8 Quatre figures de cheminement fondamentales l mentaires polys miques et de combinaison lui permettent de rendre compte d une opposition entre la logique pr sidant la conception des espaces b tis et celle r gissant les conduites citadines De ce point de vue l espace du mouvement ne constitue pas un espace planifi il est un assemblage plus ou moins bien imbriqu d espaces temps qualifi s qui s opposent ou se superposent l articulation du b ti Augoyard 1979 L int r t de ces travaux est d avoir montrer comme la dimension sensible instrumente le d placement ou l change dans l espace public urbain Mais l encore leur limite vient de n avoir ni pens le lien entre ces deux types d action ni r v l le rapport entre les diverses modalit s sensibles configuration sensible mobilit et sociabilit publiques Du point de vue de la probl matique des ambiances architecturales et urbaines l espace de la perception en mouvement n existe donc qu en termes de configurations sensibles L int r t de l tude r side alors dans la mise jour des liens entre configuration sensible mobilit et sociabilit publique quel type de configuration sensible me donne acc s l espace et autrui L id e qui est la not
19. corps stigmatis corps comp tent in Alin a Grenoble Revue de l Association Trap zes janvier n 9 pp 9 24 1998 Comment observer une ambiance se d placer sans la vue in Thibaud JP et alii Les cahiers de la recherche architecturale Ed Parenth ses n 42 43 pp 77 91 1997 Les non voyants au t l phone in La Cr ation Sociale Grenoble Centre de Sociologie des Repr sentations et des Pratiques Culturelles nov n 2 pp 193 213 1997 L accessibilit des villes aux non voyants du handicap au confort pour tous Conf rence du 20 mars 1997 Mairie de Grenoble 1996 Les conduites pi tonni res des non voyants en ville M moire pour le DEA Ambiances architecturales et urbaines Grenoble Cresson 203 p THOME 1979 L tre et le monde l tat nocturne Paris Champion 513 TOMATIS A 1978 L oreille et le langage Paris Seuil 187 p TORGUE H 1985 L oreille active Grenoble ESU Minist re de l Environnement 228 p TRUAX B 1984 Acoustic communication Norwood New Jersey Ablex Publishing Company 244 p TSCHUMI B 1992 Praxis villes v nements Le Fresnoy Massimo Riposati Editeur 537 p VEIL C 1968 Handicap et soci t Paris Nouvelle biblioth que scientifique 265 p Villes en gares Minist re de l Equipement SNCF RATP 14 15 mai 1997 VON MEISS P 1986 De la forme au lieu une introduction l tude de l architecture Lausanne Presses Polytechniques et Universit
20. d tudier les conduites publiques des passants Elle prend forme partir de la s lection de quatre lieux d tude issus de la phase de parcours comment s Elle nous permet de rendre compte de la complexit des processus d accessibilit l espace public urbain notamment de ce jeu incessant entre les ressources de l environnement sensible et les comp tences du citadin Cette partie m thodologie pr sente les implications th oriques de ces deux d marches empiriques apr s un paragraphe de pr sentation et justification du choix des terrains d enqu te 1 les terrains d enqu te 50 justification Deux quartiers au c ur de la ville de Grenoble ont t retenus comme site d tude le quartier centre ville situ au nord est de la ville et bord son extr mit nord par le lit de l Is re le quartier Mutualit situ au sud est du pr c dent et limit l ouest par ce que l on pourrait appeler la cit e administrative tablie place de Verdun Le choix de ces deux sites fait suite notre travail de DEA Cette tude avait montr que le centre ville pi tonnier tait un quartier d laiss par la population des non voyants L absence de rep res au sol tels les trottoirs la multiplication des circulations et des trajectoires dans certains lieux enfin la dominance d un milieu sonore m tabolique entravent ses capacit s d orientation Le d placement appara t alors saccad ralenti parfois impossibl
21. f rer l annexe 3 du document pour les d finitions des effets sonores et mises en vues cit s dans le texte 178 environnement sensible du site Du point de vue sonore l escalier accentue l image visuelle d un dispositif de liaison Situ au croisement de sites routiers et d espace de verdure il donne entendre des sons multiples Ainsi le passage du citadin sur les marches situ es au plus pr s de la place de la halte garderie le maintient ou l accoutume l environnement urbain distance et donc att nu s les sons rythm s des passages de voitures et de bus lui parviennent La vue concorde dans un sens comme dans l autre le regard du citadin appr hende encore un univers de b ton repr sentatif de la vie urbaine A l inverse son passage hauteur des marches situ es au plus pr s de la place Jean Moulin bouscule sa perception Lorsqu il avance en direction de la cr che les univers sonore et visuel coincident la vue s ouvre sur la verdure et les jeux des enfants tandis que l oreille appr hende l mergence de leurs cris du chant des oiseaux la disparition des bruits routiers fig 1 figure 1 Lorsque sa trajectoire le m ne vers la place de la halte garderie cette concordance de la vision et de l audition s annule alors que la vue appr hende distance le spectacle de l environnement urbain l oreille demeure plong e dans l ambiance pr c demment d crite Or il semble que cette sp cificit sensibl
22. la compr hension des ph nom nes d ambiances sonores et lumineux surtout dans l espace public urbain Ce laboratoire de recherche architecturale est constitu en unit mixte de recherche 37 recherches traitent la dimension sensible comme constitutive du caract re public de l espace et des usages qu il mod le En ce sens l espace accessible est ouvert physiquement au citadin r gule les flux de circulation et organise les formes de la co pr sence Le caract re public de l espace ne se r duit donc pas un principe d ouverture physique il n est pas trait ind pendamment des pratiques ordinaires qu ils accueillent A l inverse ces recherches abordent l exp rience de l espace public urbain partir des conditions offertes par l environnement sensible Elles r v lent en quoi les ambiances architecturales et urbaines participent de l accessibilit d un lieu et conjointement des formes d urbanit en public Selon JF Augoyard le terme ambiance se d finit usuellement comme l atmosph re mat rielle et morale qui environne une personne Dictionnaire Robert En ce sens elle se rapproche des termes climat ou milieu A partir du d pouillement du r seau lexicographique il affine cette d finition premi re et montre qu un ensemble de ph nom nes localis s existe comme ambiance lorsqu il r pond ces quatre conditions le rep rage et la d composition possibles des signaux physiques de la situation climat le
23. le d placement du pi ton au sein du passage du Jardin de Ville le confronte la succession des environnements sensibles qu il aura g rer en changeant d espace Ainsi le pi ton qui entre sous le passage du Jardin de Ville depuis la rue Montorge ou la place Grenette se verra plong dans un environnement sonore m tabolique Sa progression dans l espace lui fera constater une baisse progressive du niveau sonore et conjointement une accentuation des ph nom nes de r verb ration A sa sortie vers le Jardin de Ville le calme domine Seul l mergence des cris d enfants ou des chants des oiseaux rompt cette sensation de coupure Autrement dit le passage de la ville la campagne ou l inverse se fait progressivement dans la temporalit du d placement et la succession concordante des vues et des ph nom nes sonores Or il semble que cette combinaison de ph nom nes sensibles n est pas sans importance sur la modification des conduits ordinaires des passants Il semble en outre que cette variation soit d autant plus pr gnante qu elle s observe la limite physique et sensible des espaces v nement visuel et kin sique le clochard L v nement qui marque la campagne d observation ethnographique du passage du Jardin de Ville est d ordre visuel et kin sique A l inverse des pr c dents d crits place Jean Moulin et place St Andr la modalit sonore n interf re donc pas L incident joue essentiellement sur le mode d entr
24. nom nes sensibles pr sent s ci avant L encore trois phases se distinguent La premi re phase correspond d un point de vue perceptif au rapport imm diat du passant l environnement sensible de l espace public urbain Dans la dynamique d un parcours en ville elle fait suite l entr e du passant dans le lieu et sa r ception de ph nom nes sensibles remarquables L le passant constate num re et cherche nommer ces ph nom nes sensibles Il les rapporte la morphologie du site et ou aux activit s qu il accueille La seconde phase correspond d un point de vue perceptif un rapport du passant l environnement sensible de l espace public urbain qui n est plus imm diat mais instrument par la connaissance du lieu Dans la dynamique d un parcours en ville elle correspond un moment d immersion du passant dans l espace et une intellectualisation des ph nom nes sensibles qui s offrent ses sens L le passant d crit puis explique l ensemble de ces ph nom nes C est dans cette phase qu il rapporte les qualit s de l espace per u aux formes et activit s de l espace construit 165 La troisi me phase correspond d un point de vue perceptif au rapport qualifi du passant l environnement sensible de l espace public urbain Dans la dynamique d un parcours en ville elle correspond un moment d incorporation dans le mouvement des ph nom nes sensibles per us Dans cette derni re phase le passa
25. puis occupent de nouveau le centre du passage lorsque le croisement des itin raires de chacun s ach ve D une mani re g n rale ces proc dures implicites de n gociation des trajectoires n entravent ni la r gularit du d placement ni la constance des allures A chaque fois le croisement des pi tons s accompagne par contre d une modification de l orientation visuelle de chacun Leur champ visuel tant restreint par la pr sence m me d autrui les regards ne balayent plus le site A l inverse ils se centrent sur la ou les personnes circulant en contresens dans un mouvement de surveillance Les visages eux aussi ne bougent plus Les corps semblent se redresser quelque peu Les sc narios se modifient lorsque l on d crire les comportements des passants circulant en direction du Jardin de Ville Dans ce cas l adoption de trajets particuliers d pend du site partir duquel se fait l entr e sous le passage du Jardin de Ville La pr sence d autrui dans le lieu affecte galement les comportements Ainsi lorsque les passants arrivent de la rue Montorge c est dire par la gauche du passage lorsque l on regarde en direction du Jardin de Ville le pas demeure rapide jusqu l entr e du passage Il semble tre calqu sur le rythme induit par la fr quentation de sites min raux domin s par des circulations routi res L attitude g n rale du pi ton rend compte des sollicitations sensorielles auxquelles il est soumis Son corp
26. quat cr ation d espaces de repos entre deux carrefours diminution du degr des pentes mise aux normes du mobilier urbain Leurs buts a terme seraient de proposer et de fabriquer des conditions mat rielles de cheminements valables pour chacun des handicaps et qui au final b n ficieraient a l ensemble de la population citadine Des municipalit s telles celles de Grenoble ou de Chamb ry ont amorc ce processus de mise en accessibilit de leur centre urbain r alisation d oreilles et de passages pi tons sur lev s permettant une diminution de la distance de franchissement de la voirie pour les handicap s moteurs installation du syst me EO de guidage aux carrefours de rues pour les d ficients visuel mise en place syst matique de rampes d acc s l entr e des b timents publics constituent les principaux travaux en la mati re Cette normalisation juridique de l accessibilit urbaine et les proth ses architecturales au d placement des personnes handicap es qui l accompagnent pr sentent un int r t vident celui de favoriser un principe d ouverture physique de l espace au citadin et de fait d accro tre son autonomie Elles comportement galement des limites s rieuses qu il convient de mettre jour tant du point de vue de la conception que du domaine thique Dans une large mesure le dispositif l gislatif en place depuis 1975 contribue faire de l accessibilit une contrainte pour la conception En effet
27. son environnement sensible favorise aussi bien les situations de r flexivit que celles d isolement 146 polyptyque 147 2 le passage du palais de justice ph nom nes sensibles et type de verbalisation L entr e du pi ton passage du palais de justice rend la marche h sitante Elle oscille entre la pr cipitation et le ralentissement Cette variation s observe de jour comme de nuit dans les deux sens de circulation Pourtant la surface lisse du rev tement de sol favorise un mouvement continu La travers e du passage se vit en fait comme un interdit Chacun marche sur la pointe des pieds Le silence et la r verb ration s che du lieu lui conf rent une solennit La m taphore de la cath drale ponctue le discours puis fait place au cours du d placement celle du cul de sac ou de l espace priv Le pi ton cependant sugg re ses impressions plus qu il ne les affirme De nombreux silences et h sitations entrecoupent la parole L am nagement spatio visuel du passage et son chelle favorisent un sentiment d incongruit et mobilisent l attention Le regard scrute des int rieurs dissimul s puis bute sur la vo te et les parois du lieu Les verbes utilis s expriment la contrainte du regard le ton des regrets variabilit temporelle du parcours pi ton Alors que le volume du site sa forme et son environnement lui conf rent un caract re sacr la perception nocturne de l clairage s articule sur le
28. t lui et compte pour son action Il n existe pas d inf rence ou de repr sentation mentale dans la 19Gibson JJ 1986 The ecological approach to visual perception London LEA 332 p Notons que les travaux de Gibson s appuient largement sur la conception formaliste d velopp e par les th oriciens de la Gestalth orie notamment Koffka Kohler et Wertheimer sur la perception visuelle 35 perception L int r t pour Gibson ne r side donc pas dans le traitement des probl mes classiques d acuit visuelle pos s par la physiologie il s agit de comprendre comment s organisent mutuellement l environnement visuel et le d placement de l homme La notion d affordance qu il emprunte aux Gestaltistes oriente ses r flexions Gibson montre que l homme per oit l espace r el c est dire celui dans lequel il agit et construit un point de vue sur l espace Cette structure perceptive de nature optique varie en fonction du d placement La locomotion elle pour tre effective s appuie sur les affordances de l espace visuel celles ci renvoient non pas aux objets physiques de l espace mais la combinaison des propri t s de la substance et des surfaces de l objet Gibson 1986 Ainsi ce sont les qualit s de texture de la lumi re plus que la stimulation lumineuse ou des qualit s sensibles de l environnement qui fournissent l information n cessaire la perception visuelle du passant et son action Elle le renseign
29. tactile demeure encore trop peu exploit e dans le champ de la construction dans la probl matique des ambiances architecturales et urbaines et dans la r flexion sur l accessibilit Cette th se tente de faire progresser sa connaissance partir d une r flexion sur l impact des rev tements de sol et de la kin sie dans la motricit du passant A l tat d bauche cette tude tente 1a 257 d apporter quelques pierres l difice partir de la distinction de trois ph nom nes podo tactile la tr pidation le glissement la vibration L mergence des deux premiers semble pouvoir tre imput la nature m me des rev tements de sol Le dernier semble davantage r f rer la nature des activit s sociales accueillies dans les lieux La tr pidation est rep rable dans des sites trait s l aide de pav s de granit ou de calcaire de terre stabilis e ou de graviers Dans le quartier de centre ville la tr pidation caract rise le d placement des passants en zone pi tonne l irr gularit de la surface au sol provoque la saccade des pas et ralentit le plus souvent la progression du citadin Au sein du quartier Mutualit elle est induite soit par la d t rioration des rev tements existants place Bir Hakeim et place de la halte garderie Mutualit soit par la pr sence de graviers places de Verdun et Bir Hakeim Le ph nom ne de glissement tend lui caract riser les espaces traditionnellement trait
30. trois entit s selon le nombre de personnes le constituant Puis chacune des entit s ainsi form es ajuste son allure en fonction de celle d autrui n gocie sa trajectoire afin d viter les chocs corporels enfin limite les possibilit s d exposition visuelle Ainsi les regards s entrecroisent furtivement afin 209 d anticiper les actions et la trajectoire d autrui Puis les visages se d tournent rapidement pour se fixer sur la vue qui s offre eux Deux hommes progressent c te c te au sein du passage du Jardin de Ville Ils discutent Le son de leur voix r sonne sous le porche Leurs bras se balancent le long du corps Leurs t tes bougent de gauche droite Les regards se croisent s entrecroisent se centrent vers le Jardin de Ville au rythme de la conversation et du fait de la qualit de cadrage du site Au moment d acc der au Jardin de Ville trois autres personnes s avancent vers eux avec la m me trajectoire et la m me vitesse de d placement Ils vont obturer le passage et masquent aux deux pr c dents la vue sur le Jardin de Ville fig 34 Le contexte d observabilit se modifie donc et favorise un r ajustement des conduites Les deux groupes se jettent mutuellement des coups d ils furtifs Puis le couple de jeunes hommes se d porte sur sa droite afin de permettre aux trois autres personnes d acc der de face au passage du Jardin de Ville Celles ci se d placent alors d un seul mouvement de mani re a former un t
31. 1982 Diversit sonore et formes urbaines essai d acoustique architecturale de l espace urbain Paris Minist re de l Urbanisme et du Logement 175 p SABLET M 1988 Des espaces urbains agr ables vivre places rues squares et jardins Paris Ed du Moniteur 255 p SITTE C 1990 L art de b tir les villes Paris Ed Livre et Communication 188 p TSCHUMI B 1992 Praxis villes v nements Le Fresnoy Massimo Riposati Editeur 537 p VON MEISS P 1986 De la forme au lieu une introduction l tude de l architecture Lausanne Presses Polytechniques et Universitaires Romandes 221 p ZEVI B 1976 Apprendre voir l architecture Paris Ed de Minuit 135 p 1 re dition 1951 296 Handicap et am nagement x GRENIER A 1998 La prise en compte des personnes mobilit r duite dans la production des espaces publics urbains in La ville des vieux Recherche sur une cit a humaniser Paris Ed de l Aube INRETS pp 409 415 GROSBOIS LP 1993 Handicap physique et construction Paris Le Moniteur 327 p HUGUES JF 1989 D ficience visuelle et urbanisme L accessibilit des villes aux aveugles et mal voyants Paris Ed J Lanore 159 p LABREGERE 1989 L insertion des personnes handicap es Paris laDocumentation Fran aise 176 p OMS 1988 Classification internationale des handicaps d ficiences incapacit s d savantages OMS INSERM CTNERHI PIERRON J 1988 L ac
32. 1994 Les cat gories dans l action l apprentissage des travers es de rues par des non voyants in Pharo et Quere L eds Les formes de l action Paris Ed de l Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Raisons Pratiques pp 185 218 SACKS H 1984 On doing being ordinary in Structures of social action studies in conversational analysis edited by J Heritage and JM Atkinson Cambribdge University Press pp 413 429 1984 Lecture eleven on exchanging glances in Structures of social action studies in conversational analysis edited by J Heritage and JM Atkinson Cambribdge University Press pp 81 94 SHARROCK W WATSON R 1990 L unit du faire et du dire in Raisons Pratiques Les formes de l action S mantique et sociologie Publi sous la direction de P Pharo et L Qu r Editions de l Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Paris n 1 pp 227 254 SCHUTZ H 1987 Le chercheur et le quotidien Traduit de l am ricain par A N Noschis Gilli ron Paris M ridiens Klincksieck 285 p SUDNOW D 1972 The temporal parameters of interpersonal observation in Studies in Social interaction edited by David Sundnow The Free Press New York pp 259 279 THEUREAU A 1996 Objets et activit s in Equipements et m tiers de la multimodalit S minaire les lieux mouvements de la ville actes des journ es des 20 octobre 1995 3 mai et 14 juin 1996 pp 39 59 THEVENOT L 1990 L action qui convient in Pharo P et Quer
33. 39 41 42 43 49 74 75 89 93 96 100 267 Torgue 95 233 299 ANNEXES 305 ANNEXE 0 La l gislation sur l accessibilit 306 ANNEXE 1 Grille d entretien semi directif Fiche d identit Contexte du parcours nom quel parcours ge date et heure sexe m t o saison type de handicap dur e du parcours Grille d entretien Le quartier parcouru vous est il familier ou pas En quelles circonstances le parcourez vous Y a t il des endroits o nous sommes pass s que vous ne connaissiez pas Lesquels De combien de parties se compose le parcours pour vous Pouvez vous les nommer et les d crire quand commence t elle et finit elle quel type d environnement construit quel type de circulation Combien d ambiances composent le parcours Nommez les et d crivez les travail sur chaque modalit sensible Parmi les lieux que nous avons travers s citez les trois qui vous ont le plus marqu Pourquoi D crivez les Y a t il des lieux o vous avez eu envie de vous arr ter ou au contraire de traverser rapidement Pourquoi D crivez Avez vous rencontr des difficult s pour circuler au cours du trajet D crivez et expliquez pourquoi l inverse est ce qu il y a des lieux ou des moments dans le parcours o vous avez eu l impression de mieux circuler Lesquels D crivez et expliquez pourquoi D une mani re g n rale qu est ce qui vous pose le plus de probl me p
34. Editions de l Universit de Bruxelles 385 p AUGE M 1992 Non lieux introduction une anthropologie de la surmodernit Paris Ed du Seuil 149 p AUGOYARD JF 1985 Les allures du quotidien in Temps libre n 12 pp 49 56 1980 La conduite pi tonni re et sa m taphore cartographique in Cartes et figures de la terre Paris Centre Pompidou C C I pp 122 123 1979 Pas pas essai sur le cheminement quotidien en milieu urbain Paris Seuil 186 p BENJAMIN W 1982 Le fl neur in Charles Baudelaire Un po te lyrique l apog e du capitalisme Paris Ed Payot pp 55 98 CAUQUELIN A 1977 La ville la nuit Paris P U F 169 p CAUVIN C 1984 La perception des distances en milieu intra urbain Paris Editions du CDSH 65 p CHALAS Y TORGUE H 1988 Fragments et figures du quotidien r habilit l exemple des vieux quartiers de Grenoble IREP CEPS Contrat ANAH 86179 mai 239 p CHARLES D 1979 Flux de march avec pi tinement in Traverses n 14 15 pp 81 92 CHELKOFF THIBAUD 1992 L espace public modes sensibles le regard sur la ville in Les Annales de la Recherche Urbaine dec mars n 57 58 pp 7 16 1992 Les mises en vues de l espace public les formes sensibles de l espace public Grenoble CRESSON Plan Urbain 231 p GRAFMEYER Y 1994 Sociologie urbaine Paris Nathan 127 p 293 HANNERZ U 1983 Explorer la ville Traduit de l anglais par IJoseph Paris Ed de Minuit 418
35. Jardin de Ville l une de ses extr mit s en constitue certainement une cause premi re Cependant les passages s observent par vague au cours d une journ e ainsi le porche reste d sert puis l instant suivant accueille un va et vient important de pi tons La pr sence de deux coles primaire et maternelle au sein du Jardin de Ville conditionne galement la fr quentation du site les heures d ouverture et de fermeture de ces tablissements scolaires sont propices a la naissance de flux r guliers de pi tons Ceux ci circulent le plus souvent en groupe ou en couple Les personnes g es les enfants et adolescents les tudiants et les femmes constituent la population la plus pr sente dans le site Leur attitude rend compte d une mani re g n rale du dilettantisme de leur activit 204 corpor it Ordinairement la description des prises de vue fait valoir la r gularit des flux de personnes entre la place Grenette et le Jardin de Ville Le flot continu des pi tons s coule entre les sites avec fluidit L absence de s jour au c ur du passage du Jardin de Ville accentue le ph nom ne Pourtant une image paradoxale se greffe cette description celle de la masse Parce que le passage du Jardin de Ville demeure un espace troit et parce qu en son sein circule une population dense des ph nom nes de massification s observent Ils se donnent voir un moment donn comme une concentration d individus
36. Moses dense te sde side seu n nette 52 I les d nqu t is ua Re descent hate de dde dns Saeed EAE chara dde sde 53 324 Justificati Tie ores seks SAS ne ns ne Satan a owes or set dias Masts tas 51 H quartier de c ntre vill 5 steed en 54 le quartier Mutualit nr ri ne M a 65 2 les parcours comment s eiae nan nn nt trade safe 74 rendre compte des cadres sensibles de l espace asso 72 le handicap r v lateur des qualit s sensibles de l espace 73 le langage voie d acces aux m canismes 75 3 l observations des conduites publiques 78 acc der la pluralit des conduites observables en public 77 le probl me de l chelle obs rva tons TE 78 le probl me del objectivite de la prise de vue sp dns tn ments ta 80 la question du statut de l observable et de la description 81 Conclusion du chapitre cccccccsesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesecesesesesesesesesesesesesesesesesesenenens 84 CHAPITRE 2 LES CONFIGURATIONS SENSIBLES DE L ACCESSIBILITE URBAINE 87 choisir des environnements sensibles AR Nr Ne TN eu 87 recueillir des perceptions en iMoOUveMe
37. Puis les visages se fixent vers l horizon comme pour assurer la rapidit et la directionnalit du pas 219 Or il semble que cette configuration des modes de d placement pi tonnier peut tre imput e l ambiance sonore et visuelle du site Visuellement rappelons que le boulevard Jean Pain participe d un net cadrage des vues et donc par extension d une certaine directionnalit du regard du passant Redoubl e par la vision r p titive des flots de voitures allant et venant entre les limites physiques du site cette directionnalit s accentue encore par l audition du dr ne urbain Cette conjonction des environnements visuel et sonore participerait de la directionnalit des trajectoires de chacun des sc nes d interaction sociale Des sc nes d interaction sociale peuvent tre observ es sur le boulevard Jean Pain Leur description renforce la port e de notre derni re remarque Elle montre galement comment les passants tirent parti ou l inverse d tournent les offrandes et ou contraintes du milieu ambiant public Un homme et une femme sortent de leur voiture gar e sur la contre all e situ e perpendiculairement au trottoir A l inverse des autres citadins ils n empruntent pas le trottoir mais pr f rent le longer au plus pr s des jardini res L alignement de celles ci cr e une ligne droite On peut penser qu elle assure une certaine directionnalit leur trajectoire Ils avancent tous les deux d un pas rapide
38. actions pratiques ou conduites humaines sont organis es de telle mani re qu elles puissent tres racont s et d crites par tout homme Les descriptions verbales sont alors mises de sorte qu autrui puisse reconna tre tout comportement au seul discours prononc Se pose alors le probl me de ce que Sacks nomme l et caetera quand mettons nous un terme la description d un objet quel niveau consid rons nous que le comportement observ jouit d une description exhaustive Au sein de notre tude la description des 82 attitudes et conduites urbaines s est arr t e lorsqu elle nous a permis de rendre compte de mani re exhaustive d indices comportementaux du rapport au milieu ambiant public Au final ces comptes rendus d action apparaissent donc comme les parties int grantes d un faire commun technique analytique 8 3 Conclusion du chapitre Dans les chapitres qui suivent l unit d analyse de l accessibilit pi tonni re des villes demeure donc une unit ph nom nale la substance du parcours pi ton telle que per ue racont e observ e L objectif du travail consiste dans un premier temps concevoir l accessibilit l espace public urbain en tant que proc dure puis d crire les op rations perceptives pratiques langagi res expressives qu elle met en jeu L int r t port aux modes d acc s du pi ton au milieu ambiant public depuis l analyse du registre des modalit s de d placement v
39. ambiant Le pi ton constate cependant moins l effet de coupure que l mergence de bruits domestiques Il compare alors cette rue aux rues de Lionne et Chenoise au point d utiliser fr quemment le nom de quartier pour les d signer La comparaison suit visuellement avec la perception renouvel e d une limitation du champ visuel p riph rique variabilit temporelle du parcours pi ton L clairage blanc dor de la rue Brocherie para t convivial de nuit La multiplication de points lumineux participe du confort visuel du passant Cependant la parole demeure mobilis e par la mise en sc ne color e du lieu La rue Brocherie b n ficie comme la rue Chenoise du chamarrure des enseignes color es des restaurants Celles ci cr ent des v nements lumineux dans la dynamique du parcours Elles participent d un jugement qualitatif de l espace unit sensible homog ne La fr quentation de la rue Brocherie cr e un sentiment de continuit dans le d placement Elle est une unit sensible saisit dans l quilibre de ces modalit s L chacun circule avec l impression de conna tre intimement le lieu et de s y trouver pourtant en situation d tranger La sensation na t certainement d une discordance des distances sonores et visuelles rue Brocherie Le passant per oit clairement sa propre activit sonore ou celle d autrui alors que ce dernier ne lui 136 est pas toujours accessible a la vue Les distances physiques et socia
40. au c ur du lieu L s observent alors des conduites de pi tinement Pourtant les trajectoires conservent la fois leur r gularit et leur lin arit semble en effet que en raison de sa forme le passage du Jardin de Ville dispose d une qualit de directionnalit Or cette caract ristique architecturale habilite la marche du pi ton en garantissant sa rectitude Le passage du Jardin de Ville est ainsi ordinairement travers en son centre sans d viation dans la continuit du d placement Le pas comme l attitude g n rale du pi ton se caract rise par sa nonchalance Ainsi si le rythme adopt t moigne d une volont d acc der rapidement au Jardin de Ville ou la place Grenette il demeure n anmoins d tendu Concr tement cette nonchalance du pas se traduit par un balancement r gulier du corps les bras expriment un mouvement de balancier la partie sup rieure du corps se dandine de droite a gauche la d marche conserve une certaine souplesse Beaucoup circulent les mains dans les poches Les mouvements de la t te suivent ceux du buste le visage ainsi effectue quelques l gers mouvements de rotation a peine perceptibles Le regard embrasse le site Ces attitudes visuelles et motrices varient cependant selon les sens de circulation Ainsi lorsque l on s attache a d crire le d placement des personnes depuis le Jardin de Ville vers la rue Montorge deux sc narios se distinguent Ils d pendent de l occupati
41. aux passages prot g s et traverse en ligne droite L entr e du passant rue Eug ne Faure s accompagne dans le discours de la d nonciation du niveau sonore ambiant Les exclamations abondent 114 marquant la fois la surprise et le d sarroi du pi ton Elles s accompagnent de plus de la d nonciation du caract re r verb rant du site et de sa participation a l accroissement de la dur e d coute des sons Puis dans la dynamique du parcours l objet de la discussion se d place progressivement Au c ur du site la continuit et la r gularit de l environnement sonore occupent le discours L nonciation se fait sur le mode de la complainte variabilit temporelle du parcours pi ton En p riode nocturne le discours se concentre sur la fonctionnalit de l clairage public Comme lors de l arriv e des pi tons place de Verdun chacun ressent rue Eug ne Faure l impression d une entr e en ville et d un retour une ambiance plus s cure L intensit de la lumi re rassure malgr son orientation centrale sur la voie routi re parce qu elle permet la fois de voir et d tre vue distance unit sonore Dans la dynamique du parcours la rue Eug ne Faure s institue comme une unit sensible marqu e par la modalit sonore Seul le passage de la place de Verdun la rue Eug ne Faure cr e d une rupture dans le cheminement la directionnalit subite de la rue et la croissance du niveau sonore ambiant en co
42. cette distinction travers l tude de l exp rience perceptive du monde Ils distinguent deux types d attitudes perceptives sur lesquelles se fonde cette exp rience les attitudes gnosique et pathique L attitude gnosique t moigne du rapport du sujet au monde des objets Elle induit une exp rience perceptive r flexive l homme devient capable de saisir les propri t s des objets qui l entourent et d agir en cons quence De ce point de vue l attitude gnosique r f rerait des mouvements intentionnels L attitude pathique rend compte de la participation du sujet au monde Elle induit une exp rience perceptive imm diate de l ordre de l affect l homme r agit directement aux stimuli qui l entourent Sa r action renvoie l acquisition d habitus De ce point de vue l attitude pathique r f rerait des gestes expressifs et non intentionnels Strauss distingue cependant deux versants du pathique Du c t de l Umwelt la perception serait de l ordre d une sensation imm diate et sans jugement on ne distinguerait pas le monde animal du monde humain Du cot du Sentir la perception serait de l ordre de l expression et qualifierait exclusivement le monde humain Parce qu elle permet l homme d entrer en contact avec le monde de mani re intuitive cette attitude constituerait la dimension originaire de la perception Cette distinction si int ressante soit elle demande tre approfondie si l on souhaite l appliquer non seuleme
43. cis se mettre en route vers un lieu enfin se presser r f rant l acte d aller quelque part en grande h te s agit donc dans l acte de passer d accomplir son chemin au plus vite de profiter de l absence d obstacle souvent rep r dans ces lieux pour les quitter L allure se pr cipite alors les corps se penchent en avant comme pour mieux p n trer l espace Les pieds glissent sur le sol comme pour s en chapper car la 49Dans le cadre de notre tude passer a t exclusivement observ en quartier Mutualit Les sites sont les suivants il s agit de la place Bir Hakeim du Forum de la passerelle du Forum et de la passerelle de la mairie pour la p riode diurne de rue Eug ne Faure de la place de Verdun et du boulevard Jean Pain pour les p riodes nocturne et diurne 246 largeur des trottoirs et le traitement au sol facilitent la rapidit des actions La d marche se stylise et se rigidifie La t te et le regard s orientent vers l objectif atteindre Du point de vue de la sociabilit publique le rapport a autrui semble inexistant dans ce type d espace Cependant il ne semble pas que ce constat peut tre interpr t comme un refus de la part du citadin d entrer en contact avec ses cong n res L absence de communication r sulte davantage d une absence m me d autrui On ne s journe pas dans les lieux du passage Mais lorsque autrui fr quente le site en ma compagnie la rencontre r pond aux r gle
44. corps vers l avant se dandiner mouvements des membres inf rieurs accrocher son pied tr pider faire des petits pas Mode d attention Orientation visuelle fixit de la t te baisser la t te tourner la t te mouvement de rotation de la t te orienter mutuellement son visage vers avoir le regard fixe baisser les yeux lever les yeux focaliser son regard se suivre des yeux se fixer se jeter un coup d il observer s observer regarder Orientation kin sique se faire face se sourire tre paule contre paule se bousculer se tenir Action sonore Verbale s adresser discuter appeler Corporelle faire claquer son talon sur le sol siffler 213 4 boulevard Jean Pain L observation minutieuse des conduites des passants sur le boulevard Jean Pain s est centr sur leurs va et vient le long du b timent de la mairie c est a dire sur le trottoir les s parant de la voie routi re et de sa contre all e Elle r vele la qualit de directionnalit du site description de l environnement sensible am nagement du site Parall le aux quatre voies routi res l H tel de Ville et ses annexes l espace film constitue un large trottoir o les pi tons s entrecroisent Le long de la bordure situ e au plus pr s de la voie routi re des jardini res ponctuent le parcours Elles sont s par es de quelques m tres Entre certaines d entre elles des portes v los s i
45. d autonomie et de confort du d placement Ils deviennent les ma tres mots d un mouvement de revendication grossissant et rejoint au fil des ann es par toute personne souffrant pour des raisons diverses maladies cardiaques respiratoires surdit de difficult s pour se d placer la loi d orientation en faveur de l am lioration de la vie sociale des personnes handicap es 16 Face a la pression sociale les politiques c dent La lutte contre les barri res architecturales donne lieu au d p t et au vote d un ensemble de dispositions l gislatives r glementant l acc s aux lieux publics Ainsi apr s la loi n 75 534 du 30 juin 1975 fixant les dispositions g n rales en faveur de l am lioration de la vie sociale des personnes handicap es un certain nombre de d crets tel celui du 26 janvier 1994 r glementant l accessibilit aux personnes handicap es des locaux d habitation des tablissements et installations recevant du public et de circulaires telle celle du 10 juillet 1991 r glementant l accessibilit de la ville et du logement aux personnes handicap es font loi en la mati re Ces textes d finissent l accessibilit comme une obligation de r sultat il s agit d assurer l usage normal de toutes les fonctions de l installation Cela implique le plus souvent d acc der physiquement en tout point des locaux ouverts au public Toutefois pour certains tablissements l obligation ne porte que sur une partie
46. dans la poussette fig 26 Elle a d vi sa trajectoire afin de ne pas g ner celle du jeune homme 198 figure 25 figure 26 v nement et variation des conduites sociales L incident cr par l arriv e du camion de police et la descente du prisonnier a modifi non seulement le contexte sensible mais aussi les conduites publiques et les modes de d placement sur la place St Andr L v nement exacerbe en outre les potentialit s actives du site L entr e du camion place St Andr et ses man uvres de stationnement s accompagnent d une modification de l environnement sonore du lieu La place St Andr r sonne soudainement du vrombissement d un moteur alors qu elle sonne ordinairement au gr des pas des pi tons L effet provoque une modification et une orientation nouvelle de l attention des passants tous d tournent la t te et le regard vers l objet sonore Aux terrasses de caf certains d placent leurs chaises pour observer la sc ne distance L v nement modifie galement les trajectoires et les allures de chacun les man uvres du camion g nent l acc s du pi ton la rue Brocherie l entr e du palais de justice ou le th tre Ceux ci frein s dans leur d placement et d vi s dans leur trajectoire stationnent alors proximit du v hicule fig 27 Dans une attitude de s jour ils observent attentivement la sc ne la t te et le regard semblent orient s vers le conducteur de la fourgonnette L
47. de g rer sa rencontre avec autrui Nous d signons ces comp tences sous le terme de savoir faire socio perceptifs Chacune de ces comp tences croise aussi bien les modalit s sonores et ou visuelles que tactiles et ou kin siques Cependant l ensemble de ces savoir faire parce qu il mobilise autant l environnement qu un syst me complexe de m canismes perceptifs n est pas observable en tant que tel Ils se r v lent travers une grille d analyse des conduites publiques compos e d indices comportementaux du rapport au milieu ambiant Ces indices rendent compte un moment donn d un trajet d une incorporation dans le mouvement et ou l change de la perception des qualit s sensibles de l espace Trois classes d indices comportementaux peuvent tre d gag es Chacune de ces classes se structure intrins quement autour de signes expressifs r v l s par l observation des conduites publiques La perception de ces signes permet chacun des passants d ajuster son action et sa conduite la perception mutuelle ne peut produire des effets d ordonnancement des comportements que s il existe dans le domaine des expressions corporelles un quivalent de ce que Mead appelle des symboles 259 c est dire des expressions signes gestes postures sons mimiques positions du corps distance entre les corps ect qui ont acquis une signification commune par un processus de conventionnalisation Quere 1989 Ell
48. des journ es des 25 et 26 novembre 1992 S minaire de recherche espaces publics Plan urbain avril pp 72 74 1992 Le tournant descriptif en sociologie in Revue Francaise de Sociologie janvier mars pp 140 165 1991 D un mod le pist mologique de la communication un mod le prax ologique in R seaux Paris CNET mars juin n 46 47 pp 69 90 1991 Construction de la relation et coordination de l action dans la conversation in Les formes de la conversation sous la direction de B Conein M de Fornel et L Qu r vol II Paris CNET pp 253 288 1991 Qu est ce qu un observable in L espace du public Les comp tences du citadin Colloque d Arc et Senans 8 10 novembre 1990 Paris Plan Urbain Editions Recherches pp 36 40 1990 Agir dans l espace public in Pharo et Quere eds Les formes de l action Paris Ed de l Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Raisons Pratiques pp 85 112 1982 Des miroirs quivoques Aux origines de la communication moderne Paris Aubier Montaigne 215 p REED ES 1988 James J Gibson and the psychology of perception Yale University Press New Haven and London 347 p RELIEU M 1999 Du tableau statistique l image audiovisuelle Lieux et pratiques de la repr sentation en sciences sociales in R seaux Paris CNET avril n 94 pp 48 86 1996 Ver y moverse al caminar en la ciudad in Le courrier du CNRS juin pp 107 110 1996 La place de l analyse des modes d
49. dt te en 144 ph nom nes sensibles et type de verbal dons ne te 142 variabilit temporelle du parcours Le 142 imit s nsible omogene tak idk Masses git dacs 142 TIL Configurations audiovisuelles ses 147 Laplace rennes 147 Ph nom nes sensibles et type de verb lisa on donne es 145 variabilit temporelle du parcours mane ntm 145 unit SENSIDLe AUGIOSVISUCL IES nn M anti needs 148 2 le passage du palais de justice ss 150 Ph nom nes sensibles et type de nn se dt dr 148 variabilit temporelle du parcours Pi ton una 148 transition AUC IO Lana 148 D ile Jardin de Villers 153 ph nom nes sensibles et type de Se een tease 151 variabilit temporelle du parcours Pi ton ann nn te pannes 151 SCN SID SAUL OVI C LS eres sive sto 152 4 le passage du Jardin de Ville ss 156 Ph nom nes sensibles et type de verbalisa lon 154 variabilit temporelle du parcours pi ton distante 154 transition audiovisuelle 155 SJl Gra dR e 159
50. e avant d acc der aux premi res marches de l escalier Seul le regard demeure fix vers l horizon Il oriente le d placement et assure sa rectitude fig 3 La mont e d escalier parait donc un geste automatis m moris par le corps Mais sa r alisation n cessite une attention focalis e conjointement sur l objet franchir et les membres inf rieurs De fait les actions sonores du passant restent limit es Seul le claquement sec des talons sur le sol merge figure 3 Les attitudes de descente diff rent L si l allure est aussi lente que celle adopt e sur la place de la halte garderie avant de monter l escalier elle semble plus volontaire Une nouvelle fois nous d crivons l le d placement de personnes seules et n ayant subir aucun v nement dans l ambiance du site Le pied se pose sur le sol sans h sitation et sans bruit Le comportement g n ral du passant t moigne de sa volont d aller de l avant La d marche est raide Jamais 182 le visage ne se baisse pour v rifier l exactitude du positionnement des pieds sur le bitume Cette rigueur du pas s accompagne d une rigueur et d une volont du regard a hauteur des premi res marches situ es sur la place Jean Moulin le corps et le visage demeurent orient s vers l horizon Le regard cadr reste fixe Il ne s chappe pas L allure se rompt comme le comportement au moment de descendre la premi re marche Le pas ralentit Puis le passant semble h sit
51. e des activit s sonores de chacun L effet de r verb ration expose le pi ton donne au site un caract re solennel engendre une pr caution du pas Aux terrasses de caf l effet de m tabole participe lui d une r flexivit des changes et d un isolement d avec les passants Leur mise en vue mobilise la parole celle ci d nonce puis explique pour finalement se taire Le besoin de fuir l espace mobilise l attention du pi ton variabilit temporelle du parcours pi ton De nuit la mise en lumi re du site respecte sa charge symbolique et n engage pas l exposition du passant Celle ci demeure du fait de l am nagement du site La multiplication des sources lumineuses cr e des zones plus ou moins clair es elle favorise en quelques coins de la place une certaine intimit 145 unit sensible audio visuelle La place St Andr constitue une unit sensible r gie par les modalit s visuelle et sonore Le ph nom ne d exposition majore le caract re public des conduites Sa port e para t relay par une forme d exposition sonore la place St Andr sonne au pas des passants et trahit leur pr sence Elle les conduit a multiplier les situations d vitement De fait les situations de co pr sence visuelle deviennent furtives Le regard balaye rapidement l espace l inattention polie r gle les conduites de chacun Symbolique du point de vue de son architecture la place St Andr l est donc aussi comme espace public
52. e et de sortie du passage il bouleverse les attitudes corporelles le cheminement du pi ton l acc s au site 203 Le jeudi 2 juillet 1998 vers 15H30 un clochard investit le passage du Jardin de Ville Il s assoit droite de l entr e du porche lorsqu on regarde en direction du Jardin de Ville le long du pilier qui soutient l arche Ses jambes sont repli es en tailleur Il dispose une casquette en face de lui et fait la manche en silence Son sac est pos c t de lui l int rieur du passage La position de ces objets lui permet de d limiter et de s approprier un territoire propre Son visage et son regard demeurent le plus souvent orient s vers sa casquette Quelques fois lorsque le passage du Jardin de Ville est d sert il balaye l espace des yeux Visuellement et distance l entr e du passage para t alors limit e Sa largeur semble r tr cie par l existence droite comme gauche d obstacles immobiles le clochard d une part le porte cartes du buraliste d autre part L acc s la place Grenette et l int rieur du passage semble en outre compromis par la pr sence de bornes et le passage de v hicules Le porche devient difficile d acc s L accessibilit du contexte visuel est r duite rend n cessaire un ajustement des conduites sociales description des conduites sociales sociabilit La fr quentation du passage du Jardin de Ville semble importante en p riode estivale La pr sence du
53. en ville En outre elle laisse entrevoir un premier r sultat celui selon lequel on ne peut attribuer l accessibilit un caract re d immuabilit La qualit d accessibilit d un site varie selon la complexit des lieux forme am nagement mat riaux les usages qui se jouent en son sein la pr sence d autrui le jeu mouvant de l environnement sensible la temporalit de la vie publique citadine Ce volet de 176 la recherche permet enfin de questionner la dimension collective de la perception A travers l tude des conduites d acc s du passant au milieu ambiant public l observation r v le les proc dures de n gociation et de partage commun des environnements En outre elle alimente la probl matique des ambiances architecturales dans ses liens avec les cours d actions par une r flexion sur le r le des usages dans la constitution de l environnement sensible et celui des dispositifs spatiaux dans la d termination des attitudes ordinaires en public 177 I Monographie descriptive des conduites observables sur quatre terrains d tude 1 place Jean Moulin Les conduites des passants ont t observ es dans les va et vient entre la place de la halte garderie Mutualit et la place Jean Moulin description de l environnement sensible am nagement du site Au centre de ce trajet la pr sence d un escalier nous renseigne non seulement sur les proc dures de mont e et de descente mais aussi sur le
54. espace et lui procurent une identit propre L originalit du site s impose aussi visuellement Ici le passant d nonce l alternance de zones d ensoleillement et d ombre la sensation de fra cheur qu elles lui procurent Par contre la contrainte physique du regard demeure La parole d nonce le fait travers un vocabulaire issu de la th matique de l obligation ne pas pouvoir tre tenu de tre oblig de Le discours prend la forme d une succession de remarques Chacune d entre elles met en avant la qualit de cadrage de la rue variabilit temporelle du parcours pi ton Rue Chenoise la multiplication et la diff renciation des sources lumineuses plongent le citadin dans une ambiance jug e festive Blanche et fonctionnelle la couleur de l clairage suscite peu les commentaires Sombre la rue pourtant donne au passant la sensation d tre assez bien clair e la multiplication des points lumineux et leur chamarrure focalisent l attention du passant Cette mise en sc ne lumineuse de l espace participe de sa qualit et de son attractivit unit sensible homog ne 133 Dans la dynamique du parcours le d placement rue Chenoise participe d un sentiment de continuit chez le pi ton Elle constitue une unit sensible donnant a percevoir une homog n it de ses modalit s sensibles La rue Chenoise participe d une discordance des distances sonores et visuelles Ici l chelle du lieu et principalement l h t rog
55. et de magasins divers De fait elle s appr hende aux yeux du pi ton comme un des p les d attraction de ce quartier de centre ville La cons quence imm diate de la pr sence de ce milieu commer ant demeure son invasion par la foule des pi tons les mercredi et samedi apr s midi 6 4 le quartier Mutualit AUS Gt z Fa 4 F Eu Ne J 3 2 yy Rs a ty a sh ae a TE ry a en n cei TA om T E rile gt EA a E zs 1 a p i 1 a 7 i Piaci Ha i i 4 1 T VRAD HUE i 9 7 Y T Th ons 2 N i E AA k LS L i A gt 2 A ra fs yi my FE a aie 6 i Th aih z 1 cH 7 a F FE f p r rn sar Lint du A yt Lot Pi r EO r Lio a 1 a Mutualit lt chelle 1 4000 Le quartier Mutualit situ au nord est du pr c dent pr sente une typologie et une activit diff rentes H ritier de l architecture Haussmanienne le quartier Mutualit s appr hende dans un trac orthogonal Ainsi aux lignes courbes du centre ancien le quartier Mutualit r pond par une pr dominance de larges voies rectilignes rue Eug ne Faure ou boulevard Jean Pain et se coupant entr
56. et l autre moiti dans l autre Ce choix se justifie le sens d un trajet modifie la perception de l environnement sensible notamment celle des transitions Il peut de fait affecter les modes d acc s l espace et autrui Enfin un entretien d une vingtaine de minutes cl t chacun des parcours comment s Il permet au pi ton de d cliner son identit age sexe profession handicap lorsqu il existe et de reconstituer le trajet d un point de vue physique et perceptif L annexe 1 de ce document donne voir la grille d entretien L annexe 2 dresse l tat des lieux des conditions de chacun des parcours et pr sente les populations participantes Notons d s pr sent que si une certaine homog n it dans le choix des participants a t respect e notre int r t se porte davantage sur la communaut de perceptions qui se d gage du commentaire des parcours que sur leurs particularit s sociales ou individuelles construire une typologie exploratoire des configurations sensibles de l accessibilit urbaine Cette phase ressaisit le discours situ des passants et qualifie un certain nombre de configurations sensibles de l accessibilit urbaine Trois types de configurations sensibles se d gagent de l analyse crois e des donn es physiques issues de l tude sensible des terrains et discursives issues de la phase de parcours comment s de l tude des configurations sonores homog nes ou audiovisuelles Ainsi l analyse p
57. et la perception dans leur rapport la verticalit comment les gens acc dent ils ce type d espace quelle variation dans le mouvement induit il quel est l impact d une proc dure de mont e et de descente dans la perception de l espace 78 Dans le quartier de centre ville l observation des conduites entre le passage du Jardin de Ville et le Jardin de Ville pr sente l avantage de questionner le rapport entre urbanit et nature au c ur des villes Tunnel couvert enti rement min ral le passage du Jardin de Ville appara t du point de vue de sa situation g ographique comme un point d articulation entre deux sites oppos s Du point de vue visuel l ouverture qu il offre sur des milieux contrast s semble participer d une initiation progressive du passant la ville ou la nature selon les sens de circulation En tant que tel il interroge la fois l allure du pi ton et son rapport esth tique l espace Le boulevard Jean Pain et la place St Andr constituent eux les deux sites retenus comme unit sensible Le terme d unit sensible d signe tout ensemble homog ne et coh rent d environnement participant d une limitation de la perception chez le passant De fait l unit sensible peut la fois co ncider avec les limites spatiales d un site et d signer celui ci dans sa totalit ou alors ne faire r f rence qu une de ses parties A nsi selon sa place ou son trajet dans l espace selon les qualit s construites
58. et sensibles propres au lieu le passant ne pourra voir ou entendre au del des limites impos es par l unit sensible L int r t d une telle chelle d observation pour l tude que nous entreprenons est de mettre en rapport les liens directs entre l activit configurante du pi ton et son activit locomotrice et ou sociale Dans un tel cas de figure le choix du boulevard Jean Pain permet d interroger comment l environnement sensible de l espace public urbain participe d un effet de r pulsion chez le passant Large art re baignant le passant dans une ambiance routi re continuelle le boulevard Jean Pain para t annihiler l ensemble des rep res propres la marche En son sein l accessibilit semble r duite n ant le pas du citadin se fait rapide comme pour mieux fuir le lieu les rapports de sociabilit sont r duits la gestion d une co pr sence corporelle L l observation a port sur la circulation des pi tons fr quentant l all e trottoir situ e le long de l H tel de Ville de Grenoble Parall le la voie routi re ce trottoir avait t choisi comme point de d part ou d arriv e des parcours comment s en quartier Mutualit L int r t du choix d un site d observation telle la place St Andr r side lui dans le m canisme majeur de l accessibilit qu il met en cause l exposition Du point de vue d une th orie des ambiances architecturales et urbaines le ph nom ne d exposition d finit l exhibition la v
59. et sonores coincident Ainsi le contraste visuel entre le proche et le lointain renvoie la tendance du site l absorption des sons aigus au profit des sons graves Du point de vue des formes de la sociabilit cette concordance participe d un sentiment de solitude du passant Autrui devient inaccessible chacun se voit sans v ritablement s entendre 152 polyptyque 4 le passage du Jardin de Ville ph nom nes sensibles et type de verbalisation Le pas s coule passage du Jardin de Ville Les dimensions du lieu sa situation g ographique et sa fonction de liaison conditionnent une telle allure Par contre son acc s depuis la place Grenette s av re probl matique Il mobilise le discours L implantation de bornes cloisonne le passant dans un espace restreint et la mauvaise lisibilit du rev tement au sol ne lui permet pas de diff rencier l espace pi ton de l espace routier Les passants marchent alors en file indienne ou sur la route Les contraintes de la marche transparaissent dans l abondance des verbes bloquer et g ner Puis la parole change d objet sous le passage elle se centre successivement sur la fontaine de Nadon rep re spatial et temporel du parcours et sur l effet de r verb ration Le ph nom ne de cadrage oriente enfin l il et participe d une acc l ration du pas La parole se fait volubile les exclamations ponctuent d sormais le commentaire Initiation la nature dans ce sens la tra
60. examen d taill des particularit s architecturales ou am nag es du site Seul le plaisir de saisir l environnement sensible du lieu compte lumi re tamis e qui laisse l espace de petits coins de p nombre musique en sourdine paroles chuchot es ou calme soudain participent du contentement du promeneur L merveillement et la surprise se lisent sur les visages Tout dans l attitude du promeneur laisse penser qu il s ouvre au monde 226 un espace entre parenth se Le promeneur se d finit aussi comme celui qui d couvre un monde clos sur lui m me et pourtant fort vaste au sein de la ville L espace de la promenade renvoie en effet l id e d un espace entre parenth se D une part il se situe ordinairement entre deux espaces urbains la crois e des chemins L espace de la promenade se dessine autrement dit sous l image d une r serve d un enclos aux vertus reposantes Il appara t alors comme le lieu privil gi des rencontres amicales amoureuses infantiles devient l espace du jeu par excellence pour les enfants celui des rencontres fortuites ou organis es pour les adultes De jour les jardins publics grande chelle constituent les lieux privil gi s de la d ambulation urbaine De nuit les lieux de la d ambulation apparaissent commun ment comme ceux de la convivialit Non pas celle des f tes assourdissantes o les membres d un m me groupe se retrouvent avec clat mais celle des groupes
61. famille est compos e de trois personne 10H10 le p re circule en conduisant la poussette Architecte La m re se trouve cot de lui L enfant dort dans la poussette 1997 Biblioth Le passant est d origine Marocaine caire 22H15 PASSANT ORDINAIRE Mercredi 13 ao t Apr s midi 1997 ensoleill e et orageuse 18H PASSANT ORDINAIRE ETRANGER 51 Mardi 8 juillet Soir e chaude 315 ARCOURS MUTUALITE ETE BD JEAN PAIN VERS PLACE DE VERDUN TYPE DE PARCOURS AGE CSP SEXE DATE HEURE CONDITIONS ATMOS PASSANT ENCOMBRE 38 Instituteur Le passant est charg d un chariot roulettes en fer servant la distribution des journaux PASSANT AVEC PROTHESE 47 Employ Le passant poss de une proth se de de la poste hanche sur la jambe gauche Il bo te PASSANT TETRAPLEGIQUE 20 Fauteuil manuel Etudiant Mercredi 2 Apr s midi juillet 1997 chaude et ensoleill e 14H15 Mercredi 2 Apr s midi juillet 1997 chaude et ensoleill e 16H Jeudi 3 juillet Soir e pluvieus 1997 et lourde 18H 316 ANNEXE 3 Effets sonores et mises en vues R pertoire et d finition Les d finitions des effets sonores suivants sont extraites de l ouvrage de JF AUGOYARD et H TORGUE A l coute de l environnement R pertoire des effets sonores Marseille Ed Parentheses CRESSON 1995 Effet de Coupure Chute soudaine d intensit qui peut tre associ e un brusque changement d enveloppe spectrale
62. femmes accompagn es d enfants en bas ge des personnes g es des m nag res circulant entre leur lieu d habitation et les commerces Ces derni res circulent le plus souvent seules Des groupes de parents se forment quelques fois en fin d apr s midi la sortie de la cr che Ceux ci hommes et femmes changent quelques mots pendant que les enfants jouent ensemble Les conversations cependant ne durent pas Quelques minutes suffisent a la dislocation des groupes Le site ne semble pas favoriser les attitudes de s jour Les conduites varient suivant le sens du trajet et l action entreprendre monter ou descendre l escalier Pourtant quelques traits invariants marquent les pratiques ordinaires de d placement sur le site corpor it D une mani re g n rale l allure du pi ton situ sur la place de la halte garderie para t nonchalante les bras restent ballants le long du corps la d marche semble souple le pas demeure lent notamment chez les personnes g es ou accompagn es d un enfant La mont e des marches s op re par le centre du dispositif lorsque celui ci demeure d sert En cela les passants attestent certainement d une volont de lin arit de leur trajet depuis la place jusqu l escalier Le franchissement de la premi re marche se r alise alors comme par automatisme le plus souvent sans h sitation dans la continuit de l action Le pas ne ralentit pas Le visage et le regard ne d vient pas sauf
63. galement les modes d expression corporelle du pi ton corpor it Le mode d occupation du lieu et les conduites motrices se trouvent en effet modifi s par la particularit de ce contexte architectural am nag et sensible La circulation au c ur de la place St Andr para t intempestive A nsi si les terrasses de caf demeurent occup es durant les apr s midi et les soir es en cette saison l espace central lui reste le plus souvent d sert L observation des d placements r v le en effet une occupation du site par vague la dalle de marbre o tr ne au centre la statue du chevalier Bayard est travers e par p riode par quelques personnes les plus souvent isol es A d autres moments elle demeure totalement inoccup e Cette particularit cr e un rythme dans l environnement visuel et sonore de l espace la place St Andr sonne au rythme de la fr quentation du public De la m me mani re le socle de la statue cit e pr c demment est rarement investi seuls quelques groupes d adolescents ou d tudiants s amassent pour discuter Le plus souvent ils appartiennent d autres groupes install s aux terrasses de caf L observation des modes de travers e de la place St Andr depuis divers angles de vue donne une bonne appr ciation des modalit s majeures de d placement dans le site Trois cas de figures semblent se d gager Elles d pendent du lieu partir duquel le passant acc de la place et d
64. incident dans l ambiance sonore et visuelle du site La remarque et la description suivante valent lorsque le pi ton investit seul le dispositif La rupture dans le parcours s observe partir de la seconde ou de la troisi me marche franchir partir d elle et jusqu au centre de l escalier environ le pas se saccade par la n cessit m me d accomplir le geste de mont e plier le genou lever le pied l avancer puis le poser sur la prochaine marche La d marche se stylise le pas accroche sur le bitume des marches Simultan ment la partie sup rieure du corps du passant se penche l g rement vers l avant La t te et le regard se baissent vers le sol comme pour v rifier l exactitude du 181 positionnement des pieds sur chacune des marches On observe un raidissement de la conduite du centre de l escalier jusqu aux derni res marches le corps prend une attitude d l vation et de rigueur les yeux s l vent vers l horizon alors que la vue s ouvre simultan ment sur la place Le regard donc s chappe puis se fixe sur le premier niveau de la place L allure ralentit Le corps se raidit au niveau du buste et du cou L attention du passant parait grandissante Son expression corporelle traduit la vigilance et l anticipation n cessaires a la r alisation de l action fig 2 Le comportement se teinte de nouveau de nonchalance dans les derni res marches franchir Le passant reprend l attitude corporelle qu il avait adopt
65. l nonciation verbale de distinguer le discours et son objet Deux modalit s suppl mentaires issues de l analyse du corpus des discours forment le troisi me crit re de typification de ces configurations sensibles la transition et l unit sensible La transition r f re un passage graduel ou l inverse subi d un type d environnement un autre Sa perception op re deux niveaux comme un l ment de structuration du cheminement Dans un premier temps elle l oriente spatialement en r v lant un sens dans le d placement et ou la succession logique des espaces Dans un second temps la transition conf re au d placement une temporalit en cr ant un avant et un apr s dans le trajet Au del donc de la question des variantes d environnement composant le trajet et participant de sa d finition sensible la transition per ue par le passant marque aussi sa saisie d une structuration spatiale particuli re l itin raire marqueur d environnement la transition se r v le aussi en tant que n ud d articulation des diff rentes s quences construites du parcours L unit sensible na t d un rapport l espace continu La perception d unit s sensibles semble li e celle d un ensemble coh rent et homog ne d environnements Dans la dynamique d un trajet la saisie d une unit sensible renvoie alors soit celle d un site urbain dans sa totalit et la pr gnance d une modalit sensible soit une de ses parties3
66. l ensemble des l ments entrant en jeu dans le d placement du pi ton le choix d une allure et d une trajectoire D autre part l utilisation d un m dium technique r duit l observation aux capacit s techniques de l appareil Pl ty 1993 Kohn et N gre 1991 Dans le cas de la vid o le champ de l observation est ainsi r duit la taille maximale d ouverture de l angle de vue de l appareil L encore certains l ments pouvant expliquer l attitude du pi ton chappent l observateur Pourtant une remarque peut tre faite cette objection classique formul e l encontre de l usage de la vid o Le passant n est pas toujours en mesure de saisir depuis son point de vue l ensemble des facteurs d terminant un mode de cheminement ou un comportement quelconque Il volue ordinairement dans un espace fond sur la notion de distance et l anonymat des rencontres L oeil de la vid o est donc dans ce cas assimilable au passant anonyme Elle n accentue en rien la distance existante Un second probl me s ajoute alors au premier dans ce cas pr cis et pour les trois autres lieux d tude celui de la finesse de la prise de vue Que doit on 80 observer Choisit on de filmer l espace dans son ensemble et de fait la multiplicit des comportements qui s y jouent ou pr f re t on zoomer sur la trajectoire et les gestes d une personne particuli re Dans ce dernier cas quels crit res s lectionner pour d terminer la perso
67. la norme impose aux architectes un certain nombre de r gles de construction et 8Ce syst me con u par la soci t Etudes et D veloppement de Produits et Services EDPS Lyon constitue une aide a la travers e de rue Dispos au niveau des feux de croisement ce dispositif d clench a distance par le non voyant a l aide d une t l commande lectronique indique le nom de la rue a traverser et la couleur du feu pi ton Ainsi une voix f minine signale la priorit aux automobilistes tandis qu une voix masculine accorde la priorit aux pi tons On retrouve galement ce dispositif l entr e des grands magasins des services publics ou de transport urbain 20 d am nagement A ce sujet l interrogation est alors double ne peut on accorder aux concepteurs le droit 4 d autres choix de construction visant l accessibilit de l espace bati dans les termes g n raux fix s par la loi mais s accordant davantage avec la logique d esth tique du projet ne peut on en outre entamer une r flexion sur une adaptation nouvelle des mat riels qui compensent le handicap Une meilleure formation des tudiants en architecture et des professionnels de la conception et un accroissement de la consultation entre ce milieu et celui des associations apporterait sans doute des r ponses ces questions La normalisation de l accessibilit l espace public urbain pose galement deux questions thiques La premi re concerne directemen
68. la place de Verdun et la place Bir Hakeim la rue Eug ne Faure est bord e d immeubles d habitation A chacune de ses extr mit s le passant d bouche subitement sur l espace large et ouvert que constituent les deux places pr c demment cit es Les fa ades apparaissent peu travaill es et pr sentent l il une surface la fois lisse et r guli re Quelques vitrines de commerces bordent chacune des parois de la rue situ e au plus pr s de la place de Verdun La circulation ici est essentiellement routi re voitures particuli res et bus De fait la fr quentation des pi tons est sporadique Elle semble pouvoir s expliquer galement par l absence de commerces dans le site La place Bir Hakeim l introduction de la lumi re et de la couleur et par le d gagement des fa ades des b timents environnants La place de Verdun a vu ainsi sa couronne de platanes supprim e son bassin et son rev tement de sol r nov s ses parterres engazonn s et fleuris 67 La place Bir Hakeim constitue avec la place de Verdun une des deux extr mit s de la rue Eug ne Faure Elle porte cette d nomination depuis 1945 D un c t de cette art re rectiligne le citadin contemple le rectorat de l acad mie de Grenoble construit en 1970 par Novarina De l autre quelques immeubles d habitation datant des ann es cinquante se dressent A leurs pieds un parking les terrasses d un caf une pharmacie occupent l espace Lors de la phase de par
69. la pratique architecturale Lausanne Institut de Recherche sur 287 l Environnement Construit Ecole Polytechnique F d rale Plan Urbanisme Construction Architecture 167 p AUGOYARD JF 1998 El ments pour une th orie des ambiances architecturales et urbaines in Les Cahiers de la Recherche Architecturale Ambiances architecturales et urbaines n 42 43 pp 13 23 1995 L environnement sensible et les ambiances architecturales et urbaines in L Espace G ographique n 4 pp 302 318 1991 La vue est elle souveraine dans l esth tique paysag re in Le D bat mai ao t n 65 Paris Gallimard pp 51 59 1989 Place et fonction de la d marche sociologique dans la recherche sur l environnement sonore in Colloque FASE Acoustique de l Environnement Saragosse avril BALEZ S 1996 Les ambiances olfactives dans l environnement construit M moire pour le DEA Ambiances architecturales et urbaines Grenoble Cresson 114 p CHELKOFF G 2000 Cat gorie d analyse des formes sensibles urbaines in L espace urbain en m thodes Lyon PUL 1997 Transitions sensibles et int riorit souterraine dispositifs et configurations in 7e conf rence internationale de l ACUUS Montr al 9 18 septembre 1996 L urbanit des sens Perceptions et conceptions des espaces publics urbains Universit Pierre Mend s France Institut d Urbanisme de Grenoble Th se de doctorat oct 394 p CHELKOFF G THIBAUD JP 1996 Ambiances s
70. la r alisation d un parcours en milieu urbain L coute d un son la vue distance d un objet d un type d am nagement ou de rev tement de sol participent d une anticipation de la conduite Il n y a alors pas de place pour l change dans le passage Le passant marche en solitaire et dans l anonymat Sans identit propre il est similaire autrui Son trajet comme les espaces qu ils fr quentent se constituent selon des fins pratiques transports loisir commerces Le rapport fonctionnel qu il institue vis vis de son environnement interdit le s jour annihile toute communication avec autrui Le fl neur ou le passant est donc un spectateur qui fait constamment abstraction de sa facult de jugement et qui en retour est capable et m me tenu dans certaines circonstances de mettre entre parenth ses une s quence qui ne le regarde pas d clipser to upstage dans le vocabulaire de Goffman une partie de l assistance constitu e de participants non ratifi s Joseph 1995 249 Pourtant le lieu du passage ne peut se d finir comme un non lieu Aug 1992 Il se constitue comme lieu de transit Il se mesure de fait davantage en unit de temps que comme entit construite ou partie d un lieu ce temps de l ph m re qui sied celui qui s achemine vers avec rapidit 250 6 un rapport d ins curit au milieu ambiant public fuir Ce rapport d ins curit au milieu ambiant public s illustre dans les con
71. la socialit urbaine L int r t d une telle d marche est d avoir trait la publicit de l espace dans sa triple dimension pratique au sens o elle est fonction d un usage socialement organis contextuelle puisqu elle est inh rente aux situations urbaines enfin perceptive puisqu elle s organise autour de comp tences visuelles propres au citadin Elle montre ainsi que la publicit d un espace n est pas inh rente la seule nature physique du lieu Elle est con ue l inverse par les pratiques ordinaires et les habitudes d actions du citadin telles que situ es dans un contexte En outre la sociologie de l action montre en quoi l accessibilit de l espace n est pas pr d finie mais accomplie L accessibilit d un lieu r sulte en effet de l organisation par le passant d un ensemble de perspectives Celles ci lui permettent de r gler sa conduite vis vis de l espace lui m me et d autrui En retour cette organisation perceptive de l espace modifie les cours d actions Enfin elle permet la r v lation du caract re intersubjectif et contextuel de l change ordinaire en ville la contextualit des relations sociales constitue une ressource fondamentale de leur laboration et de leur comportement les processus d ajustement r ciproque des conduites des citadins lors de l change participent de la dynamique et de la normalit de la sociabilit publique L int r t de l uvre de Goffman r side pr cis ment dans la r v
72. le concept de prises ou d affordances comme la combinaison des propri t s de la substance et des surfaces de l objet en fonction du sujet percevant 14 Joseph pr cise dans la note 32 relative au texte portant sur les preuves de la r ciprocit in la ville sans qualit s Paris Ed de l Aube 1998 pp 115 177 que le terme de lieu mouvement t propos par George Amar pour pr senter les travaux sur la station de m tro R seau 2000 1989 Levy E 1994 L accessibilit l preuve in Gare du Nord mode d emploi Programme de recherches concert es Plan Urbain RATP SNCF n 96 pp 181 240 24 ressources et les vuln rabilit s du lieu les modes de perception et d action des usagers D autre part elles offrent aux quipes la possibilit de d passer la seule analyse physique des espaces il s agit de rendre compte de la mani re dont l environnement sensible des p les d changes cr e des situations de mobilit handicapantes pour le passant La m thode des trajets voyageurs met jour ces modes de gestion de la co pr sence les situations ordinaires ou urgentes et les objets qui participent ou g nent le d placement de l usager Trois cas de figures se d gagent de cette m thode d enqu te et signalent des handicaps de locomotion dans le premier cas l environnement offre la ressource recherch e par le voyageur Le trajet se poursuit alors dans la fluidit et dans la continuit Pour exemple un vo
73. le trottoir Seule leur allure ralentie Ainsi aux pas press s succ dent des pas d c l r s En m me temps le visage et le regard obliquent en direction du jardin des plantes Le pi ton ne contr le plus son mouvement Sa d marche s assouplit 222 Enfin les personnes allant et venant sur les marches de l escalier conduisant l H tel de Ville s arr tent galement L mergence de la musique focalise leur attention L escalier devient un lieu de s jour Chacun scrute l horizon pour tenter d apercevoir les causes du son Les t tes bougent d un cot l autre les regards balayent l horizon L encore la d marche du passant semble d tendue Il a le sourire ses mains sont pos es sur ses hanches 223 liste des indices comportementaux du rapport au milieu ambiant public Pratiques sociales courir aller la mairie travailler Allure Trajectoire vitesse de d placement se presser acc l rer aller vite action motrice courir marcher descendre monter Gestuelle mouvements des membres sup rieurs balancement mouvement de balancier se pencher en avant se raidir abaisser son corps vers l avant se redresser mouvements des membres inf rieurs glisser Mode d attention Orientation visuelle fixit de la t te d tourner la t te avoir le regard fixe lever les yeux focaliser son regard balayer des yeux le paysage se jeter un coup d il entrecroiser son regard
74. mentes et s encha nent rapidement pour d crire les d sagr ments li s au rev tement de sol L allure devient alors plus saccad e Du point de vue sonore la place Bir Hakeim fait na tre une fois encore une sensation de r pulsion chez le passant Le ton prend la tonalit de la r signation Le discours est ponctu de silences Les faits s noncent brutalement La parole ensuite se focalise sur les difficult s d changes verbaux provoqu s par le niveau sonore du lieu Evoqu rue Eug ne Faure l effet de masque b n ficie d une description minutieuse place Bir Hakeim La remarque vaut d ailleurs dans les deux sens de circulation Les difficult s d coute de compr hension puis de r ception de la parole occupent le discours L environnement visuel de la place n est pas d crit variabilit temporelle du parcours pi ton L clairage de la place Bir Hakeim accentue la sensation de n gligence ressentie de jour L impression d une faiblesse de l clairage domine chez l ensemble des passants Le manque de fr quentation du lieu favorise en outre la naissance d un sentiment d ins curit Le passant se sent isol Son pas s acc l re Le rapprochement des corps quasi instinctif s op re unit sonore Le d placement place Bir Hakeim s effectue dans la continuit Celle ci figure dans le quartier Mutualit comme une unit sonore Ainsi les effets de vague et de masque mobilisent l attention des pi tons Coupl
75. n it de sa largeur constitue une premi re explication La combinaison sur le plan sonore des effets de m tabole et de r verb ration et sur le plan visuel du ph nom ne de cadrage en est une seconde Comme pr c demment d crit rue de Lionne les conversations mises entre groupes ou couples sont facilit es du fait de leur intelligibilit Par contre l intersubjectivit de la vie sociale para t malmen e Rue Chenoise les passants et ou habitants se rendent mutuellement accessibles par l ou e alors qu ils ne le sont pas toujours par la vue Or une telle caract ristique a tendance accro tre la sensation d tranget du passant alors m me qu elle participe d une appropriation plus grande de l espace par ses habitants En cela l environnement sensible de la rue Chenoise affaiblit la dimension publique de l espace et des comportements 134 polyptyque 3 la rue Brocherie ph nom nes sensibles et type de verbalisation Rue Brocherie le pas s ordonne difficilement Les v hicules investissent le centre de la rue alors que visuellement le traitement au sol parait pi ton Leur vitesse de circulation entre en confrontation avec celle du passant Il h site alors et se tait L alignement d un mobilier urbain garde fou sur les bas cot s de la rue oriente finalement son positionnement Du point de vue sonore le d placement du pi ton et la construction en baionnette de la rue participent d une chute du niveau sonore
76. non voyants du handicap au confort pour tous Conf rence du 20 mars 1997 Mairie de Grenoble 295 WOLFF M 1973 Notes on the Behavior of Pedestrian in People in Places The sociology of the familiar Ed by A Birenbaum and E Saejarin New York Praeger Publishers pp 35 48 Architecture et urbanisme ANDRE JL 1994 Au ceur des villes Paris Ed Odile Jacob 182 p BAILLY A 1977 La perception de l espace urbain Paris Centre de Recherche d Urbanisme 265 p BERTRAND P 1990 Tadao Ando et la maison Koshimo Li ge Ed Mardaga 133 p BILLIARD I 1988 Espaces Publics Groupe de travail sous la pr sidence de M A Louisy Plan Urbain Minist re de l Equipement et du Logement Paris La Documentation Frangaise 132 p CERTU 1986 La ville pied Paris MULT 61 p CHOAY F 1979 L urbanisme Utopies et r alit s Une anthologie Paris Ed du Seuil 449 p CLAVAL 1981 La logique des villes essai d urbanologie Paris Librairies Techniques 63 p GAUDIN 1992 Seuils et d ailleurs Paris Les Editions du Demi Cercle 179 LAVEDAN P 1952 Histoire de l urbanisme Paris Ed Laurens 440 1959 G ographie des villes Paris Gallimard 335 p LEVY JP 1987 Centres villes en mutation Paris Ed du CNRS 255 p LYNCH K 1969 L image de la cit Traduit de l anglais par M F et J L V nard Paris Dunod 222 p MERLIN P 1993 L urbanisme Paris P U F 127 p PANERAI PH et alii
77. notre d marche consiste faire le point sur l efficace moteur et social de l environnement sensible Elle pr sente l originalit de questionner la place accord e la modalit tactile dans la r flexion sur l environnement sensible de la ville et l accessibilit l espace L analyse des principaux effets sonores r pertori s lors de la phase de parcours comment s atteste de cet tat de fait L effet de masque provoque ordinairement un arr t des conversations En rendant inintelligibles les paroles nonc es il accro t la distance sociale entre anonymes et paradoxalement favorise le rapprochement corporel des personnes circulant en groupe ou en couple A l inverse l effet de r verb ration participe d une intelligibilit des conversations Cependant en accordant une forme de solennit au lieu il pousse davantage les citadins chuchoter qu converser haute voix Autrement dit l effet de r verb ration questionne les rapports entre public et priv dans l espace urbain en pla ant le citadin dans une position d tranget Il accro t de fait du point de vue social la sensation d une incongruit du passant Du point de vue moteur la cons quence semble double une extr me pr caution dans le d placement motiv e par le besoin de n mettre aucun bruit intempestif une acc l ration nette de la vitesse de d placement induite elle par la n cessit de sortir d un espace dont on a le sentiment de violer l intim
78. p HILL MH 1987 Without vision concerns of blind pedestrians in Man environment systems mai juin vol 17 n 3 et 4 pp 92 98 JOSEPH I 1998 La ville sans qualit s La Tour D aigues Ed de l Aube 209 p 1999 Villes en gare La Tour d Aigues Ed de l Aube 308 p 1996 Les comp tences de rassemblement une ethnographie des lieux publics in revue Enqu te avril n 4 pp 107 122 1995 Reprendre la rue in Prendre place espace public et culture dramatique Paris Ed Recherches Plan Urbain 1995 Colloque de Cerisy du 23 au 30 juin 1993 pp 11 35 1994 La rue et la conversation in Le courrier du CNRS n 8 pp 23 25 1993 L espace public et le visible in Architecture et Comportement vol 9 pp 397 401 1992 L espace public comme lieu de l action in Les Annales de la Recherche Urbaine dec mars n 57 58 pp 210 217 1991 Voir exposer observer in L espace du public les comp tences du citadin Colloque d Arc et senans 8 10 novembre 1990 Paris Plan Urbain Editions recherches pp 23 30 1984 Le passant consid rable Essai sur la dispersion de l espace public Paris M ridiens 146 p JOSEPH I JEANNOT G 1995 M tiers du public Les comp tences de l agent et l espace de l usager Paris Ed du CNRS 347 JOSEPH GRAFMEYER Y 1990 L Ecole de Chicago Naissance de l cologie urbaine Textes traduits de l anglais Paris Aubier 377 p LASSAVE 1997 Les sociologues et la recherche
79. penser entre mobilit et sociabilit publiques ss S nat ras 11 1 LR tn N 12 I La recherche contemporaine sur l accessibilit tat des lieux et r flexion critique 14 1 accessibilit et handicap des personnes it 14 les barri res architecturales au d placement des personnes 15 la loi d orientation en faveur de l am lioration de la vie sociale des personnes handicap es 16 les proth ses architecturales au d placement des personnes 18 2 accessibilit et mobilit urbaine ss 22 a mobilit l orientation et la perception de Vespaees a sities cs tn ii nn te 22 les ressources et contraintes de l espace public urbain 24 l ambivalence des ressources au 26 3 accessibilit et situations sociales 29 l accessibilit r ciproque constitutive de la situation sociale 30 le d placement comme activit ex pressive secs heat te 31 le d placement comme r organisation des formes du lien social 35 les ressources sensibles de l accessibilit urbaine iii 39 litres
80. peu la parole Son environnement sonore t moigne galement de sa position de jalon En arrivant sur le site le passant exprime le sentiment de passer d une salle une autre La perception de cet effet de decrescendo est permis par le r tr cissement de la voie assurant la liaison entre la place aux Herbes et la place Claveyson D un point de vue visuel l arriv e puis la travers e de la place Claveyson ne mobilise pas la parole Ainsi aucun commentaire n a pu tre relev concernant l am nagement spatio visuel du lieu L observation montre cependant que les regards balayent rapidement les fa ades des immeubles pour se fixer finalement sur le lieu atteindre variabilit temporelle du parcours pi ton Du point de vue de l clairage nocturne la teinte des lumi res de la place Claveyson est blanche dor e La fr quentation de la place en p riode nocturne ne suscite que peu de commentaire L clairage parait fonctionnel Il ne semble disposer d aucune qualit remarquable transition sonore Le d placement s effectue sur le mode de la rupture place Claveyson Dans un sens comme dans l autre la place s institue comme une transition forte articul e par la pr dominance de la modalit sonore De jour comme de nuit l effet de m tabole mobilise les perceptions bouleverse galement les comportements de chacun La perception d un magma sonore cr e un 105 sentiment de masse chez le passant celui ci se sent a
81. phase d enqu te quatre situ s exclusivement en quartier de centre ville ont accueilli cette fa on d tre au monde le passage du Palais de Justice la rue de Lionne la rue Chenoise et la place St Andr Pour le premier site les p riodes diurne et nocturne ont t favorables cette constatation pour les suivants seule la p riode diurne a permis d enregistrer cette modification du comportement des passants 235 d intime cette existence sacr e respecter demeure d couvrir Le pas alors ralentit pour devenir presque pr cautionneux L homme marche sur la pointe des pieds comme pour ne pas d ranger se faire oublier La d marche se stylise Le buste devient raide La t te et les yeux demeurent le plus souvent orient s vers l avant m me si le regard s chappe parfois comme pour saisir une vie int rieure suppos e Le pied glisse sur le sol par mesure de pr caution une attention centr e D un point de vue perceptif l acte de traverser interroge donc les rapports entre les domaines publics et les domaines priv s Il qualifie le comportement du citadin qui entre dans une relation paradoxale avec le milieu qui l entoure il rend compte de l imbrication du monde domestique dans l espace public urbain Parce que l espace est poreux et laisse s immiscer la vie des int rieurs celle du monde public le citadin malgr lui ou les conversations et les bruits des appartements Il voit les gens de l in
82. plan de croyances articul par le langage En termes de modalit s perceptuelles cette tranget mutuelle des passants s organise pratiquement selon la nature m me de l interaction travers une certaine gestion des regards et des attitudes corporelles Quere et Brezger 1992 Autrement dit le passage d un type d interaction un autre se r alise par un changement d orientation visuelle ainsi dans l interaction focalis e l orientation visuelle manifeste une participation l interaction tandis que l interaction non focalis e se fonde sur la non participation et la distance entre individus L engagement physique du passant dans l espace public urbain le rend donc observable accessible et vuln rable vis vis d autrui Accepter de coexister avec l autre suppose finalement qu il adopte une attitude de confiance cette derni re repose la fois sur l id e qu autrui est fiable et que le sujet dispose de comp tences propres pour ma triser une rencontre le d placement comme activit expressive La situation d interaction est finalement une situation o se construit et s change la fois une information sur soi m me sur autrui et sur l action qui contribue sa d finition m me Goffman 1974 Cependant lorsque l interaction ne fournit pas suffisamment d informations explicites l acteur agit de sorte qu il donne voir autrui une expression r guli re de lui Il actualise des ressources gestuelles comportem
83. pr occupation d accessibilit na t dans les milieux de la politique et de la conception d un mouvement social la r volte la fin des ann es soixante des personnes mobilit r duite et des associations d handicap s moteurs contre les barri res architecturales au d placement Dans ce cadre de revendication l accessibilit l espace public urbain d signe un principe d ouverture physique du cadre construit la locomotion un espace est d fini comme accessible lorsqu il permet la libre circulation des personnes et assure la fonctionnalit du d placement Cette acception s apparente la d finition usuelle du terme accessibilit de accedere approcher o l on peut acc der qui SLa note 1999 344 relative cet appel d offre est consultable sur le site Webb du Clora l adresse suivante http www clora net cgi n1 affiche doc 15 est ouvert ou sensible 4 quelque chose qui ne pr sente pas d obstacles et qui est la port e de quelqu un Robert 9 volumes Or les possibilit s de cet acc s physique la ville et aux infrastructures urbaines demeurent rares pour les personnes handicap es cette poque D une part le handicap se soigne dans les institutions sp cialis es ou domicile La politique sociale s appuie sur une volont d assistanat aux personnes handicap es et sa cons quence imm diate est leur exclusion du tissu socio conomique D autre part l espace public urba n et le ca
84. presque press Ils discutent De fait leur t te et leur regard sont mutuellement tourn s l un vers l autre Leur corps lui reste orient de face La distance entre eux est faible Il semble qu ils soient oblig s de se rapprocher l un de l autre afin de se comprendre mutuellement Le niveau sonore ambiant lev rend difficile l intelligibilit des paroles A mi parcours ils d cident d obliquer en direction du trottoir Leurs corps s orientent alors d un seul mouvement face la mairie La t te se dirige galement dans cette direction Le regard balaye l environnement Il semble v rifier qu aucun obstacle mobile ou immobile ne viendra perturber le d placement L allure est fluide et la fois rapide Elle se calque sur celle des pi tons circulant sur le trottoir Leur position dans l espace s ajuste galement en fonction d eux au fur et mesure du trajet ils se d caleront d un seul mouvement sur leur gauche De fait ils r pondent l ordonnancement des trajectoires de chacun 220 Une seconde sc ne rend compte de cet ajustement n cessaire des trajectoires et conduites sociales dans l espace en fonction de la pr sence et de la motricit du public Un homme gare sa voiture au pied de la passerelle de la mairie Il claque sa porti re apr s avoir r cup r dans son v hicule une veste de costume et un cartable Il enfile sa veste tout en scrutant distance le trottoir menant l H tel de Ville A cet instan
85. qualit s sensibles de l environnement L hypoth se suivante guide alors notre analyse la notion de configuration sensible organise le rapport entre mobilit et sociabilit publiques la configuration sensible une notion en chantier 42 Malgr la diversit des champs disciplinaires litt rature po sie philosophie sociologie et des courants th oriques qui l ont abord e la notion de configuration sensible demeure en chantier Usuellement le terme configuration d signe la forme ext rieure d un ensemble ou le relief d un objet ex la configuration d un pays Issu du latin configurare il d signe dans le langage courant l aspect g n ral de quelque chose d abstrait son caract re d ensemble sa physionomie ex son nom a une configuration germanique Grand Larousse en 5 volumes 1990 Dans l ensemble des perspectives th oriques qui sous tendent cette th se la d finition de la notion et les adjectifs qui l accompagnent varient L ethnom thodologie utilise le terme de configuration pratique dans un travail de th orisation de la notion centr sur la modalit visuelle Elle s analyse la dans le cadre de l tude des interactions sociales dans l espace public urbain L activit de configuration d signe la capacit du sujet structurer ses cours d action en fonction du contexte de l action de l action d autrui de ses intentions propres et de celles d autrui Cette mise en forme de l action permet de la rendre i
86. quation entre l espace con u et les usages que d une difficult d appropriation et de mobilisation des am nagements du lieu le mobilier urbain comme les dispositifs techniques et les services de l espace participent du d placement du pi ton En cela ils constituent autant de ressources ou d obstacles l action motrice dans une s quence de trajet lorsqu ils ne peuvent tres mobilis s pour servir l action en cours Si cette conception a permis l avanc e de la r flexion sur les liens entre mobilit et perception dans l espace public urbain elle pr sente galement des limites majeures La premi re est de limiter ses investigations au r le de la perception visuelle dans le contr le imm diat de l action et ne pas th matiser la perception comme un instrument central du d placement Or dans le cadre d un d placement en milieu urbain il aurait t int ressant de comprendre comment la perception de l ensemble des modalit s sensibles fournit des informations pour la locomotion De quelle mani re les configurations sonores mais aussi tactiles olfactives thermiques engagent elles l activit sensori motrice du passant D autre part le traitement de l accessibilit en termes d objets limite le sujet une approche techniciste ou mat rielle et questionne peu l environnement sensible dans sa participation au d placement Enfin elle ne permet pas de comprendre comment la perception outre sa participation au d placement du c
87. regard du pi ton se porte en direction de la place St Andr De fait celui ci verbalise ordinairement l impression d une irr gularit dans la diffusion de la lumi re L clairage nocturne cr e des zones sombres et mal clair es Il suscite peu les commentaires 139 unit sensible homog ne La place aux Herbes participe d une continuit dans la dynamique du parcours Elle est per ue ordinairement comme une unit homog ne dans son environnement sensible L chelle restreinte du lieu et ce caract re m tabolique propre aux matin es de march participent la fois de la convivialit de la place et d une forme de coh sion sociale A ces heures en effet l espace de la place aux Herbes devient celui de la r flexivit Les changes et les interpellations se multiplient les distances tant sociales que physiques s estompent Pourtant l accessibilit visuelle et sonore demeure discordante si chacun s appr hende facilement par la vue peu s entendent Les paroles restent difficilement intelligibles Le quartier semble paradoxalement accueillir et ne plus appartenir au passant le mode d occupation des lieux le mode de sociabilit galement est propre une culture donn e L le citadin demeure paradoxalement introduit et la fois de passage Son anonymat semble renforc Il devient presque celui qu on d visage depuis les boutiques les fen tres les trottoirs l image de l tranger Ainsi de petits gro
88. restreints o la discussion s anime comme un aveu Plus pr cis ment le lieu de la promenade ressemble davantage un micro lieu ou un micro am nagement qu un espace de grande chelle terrasse r duite d un caf o tr nent quelques tables et chaises parses porche marches d escalier angle de rue ou coin de mut nombre infini de petits coins cach s dans l immensit d un lieu Mondes clos quelques peu repli s sur eux m mes l cart de l agitation urbaine envelopp s par la nuit Les lieux de la promenade par cons quent prouvent les modes d accessibilit visuelle et sonore Du point de vue visuel d abord ils offrent aux passants une lumi re adoucie et chaleureuse celle ci inonde le lieu mais sans cr er de sensation d blouissement Elle donne de la clart tout en tant filtr e par les l ments v g taux ou am nag s du site Du point de vue sonore les lieux de la d ambulation urbaine offrent une alternative au bruit urbain soit ils se donnent entendre dans une baisse d intensit du niveau sonore ambiant soit ils immergent le citadin dans des sons issus de l univers naturel bruit de l eau chant des oiseaux Dans tous les cas ils se qualifient comme une mise entre parenth se de la vie citadine 227 conclusion AGREMENT ALLURE DE DEPLACEMENT DEAMBULER Ralentir s attarder marcher d un pas lent Trajectoires multiples et non lin aires D marche nonchalante
89. routi re la circulation dense le boulevard Jean Pain surprend le passant noctambule La diminution du trafic automobile et avec elle celle du niveau sonore habituellement propre au lieu semblent en d calage avec l activit et la fonction ordinaires du site La perception d une faiblesse de l clairage urbain ravive l impression Chacun d nonce en effet l insuffisance d intensit et de sources lumineuses dans le site compte tenu de son chelle Pourtant le sentiment d ins curit ne mobilise pas les conversations chacun se voit distance au sein du lieu unit sonore 127 Le boulevard Jean Pain s appr hende comme une unit sensible mobilisant la modalit sonore Ce sont les effets de vague et de masque qui suscitent les commentaires lors de la phase de parcours La les formes m mes de l expressivit de la vie sociale et de sa r ceptivit sont mises en cause Les changes sociaux existent mais sous la seule forme de la dyade ainsi les discussions demeurent entre couples voix hauss e entrecoup es r guli rement au moment des arr ts et d marrages de voitures Cette art re routi re assourdissante isole en fait les citadins dans un magma sonore Paradoxalement elle les rend visuellement accessibles longue distance lorsque leur trajet les conduits fr quenter le trottoir longeant l H tel de Ville L accessibilit visuelle et auditive ne concorde pas Les distances physiques et sociales demeur
90. se situe pr cis ment 4 l interface de ces deux domaines d tude Circonscrivant le champ de l accessibilit de l espace public urbain a travers la probl matique des ambiances architecturales et urbaines elle se propose de questionner le lien entre mobilit et sociabilit publiques l accessibilit de l espace public urbain comme champ de recherche Deux mod les philosophiques appr hendent la notion d espace public Le mod le dialogique propos par le philosophe allemand Junger Habermas inscrit la notion dans un champ ext rieur celui de la th se le champ de la politique et de la communication m diatique Son analyse part du constat suivant le processus de modernisation politique des Etats depuis le si cle favorise la naissance de soci t s civiles bourgeoises Contre les monarchies ces nouvelles sph res publiques r organisent les formes du lien social Plac es l interface de l espace politique domaine du pouvoir l gitime et de l espace priv domaine de l int riorit elles cr ent des lieux de discussion politique et litt raire En leur sein les hommes d battent et s opposent sur les th mes du changement social Conscients du d veloppement conomique et d une scission progressive entre l Etat et la soci t civile ils militent pour la cr ation d institutions publiques et contre l ing rence politique de l Etat La notion d accessibilit dont Habermas inaugure l analyse renvoie
91. son visage semblent s tres raidis Il scrute le parking avec attention Le pas lui se saccade La femme para t plus h sitante dans sa progression Elle entend la fanfare sans la voir Pour y acc der visuellement elle d cide elle aussi de descendre l escalier Mais son attention tant mobilis e par la musique sa d marche semble mal assur e Ainsi le franchissement de chaque marche s accompagne d une h sitation Le corps reste orient vers le parking tandis que le visage et le regard ne cessent d osciller entre la fanfare et l escalier La d marche s apparente celle du crabe Puis la femme descend par coups les derni res marches de l escalier Elle se d tourne du parking et choisit la ligne droite comme ligne directrice Son visage s oriente vers le sol comme pour assurer ses pieds un positionnement correct dans l espace Au bas de l escalier elle rejoint alors un groupe de badauds s journant sur la place Tous ont le visage et le corps tourn s en direction de la fanfare Les gens discutent entre eux s invectivent changent des gestes de salutation La pr sence de la fanfare a modifi les modalit s d acc s autrui en transformant le site en lieu de s jour et de convivialit 187 La sc ne volue lorsque la fanfare investit successivement la place de la halte garderie puis l escalier et la place Jean Moulin Les contextes d observabilit et d audibilit s en trouvent modifi s la fanfare cr e un masque
92. synth tiser la pr sentation des configurations sensibles Des fiches sont ins r es entre chaque description Elles rendent compte de ces configurations sensibles Sur la partie sup rieure de la fiche le site pr sent est nomm et encadr de deux photographies gauche la photographie rend compte du lieu en p riode diurne droite elle en donne une image en p riode nocturne Les photographies illustrent non les effets d crits mais les sites eux m mes Le choix de chacune des prises de vue s est appuy essentiellement sur le discours des passants et la valorisation un moment donn du parcours de tel environnement ou am nagement propre au lieu 95 INSERER UN POLYPTIQUE VIERGE AVEC EXPLICATION DES RUBRIQUES 96 La bande horizontale situ e au dessous de ces photographies abrite les remarques concernant les sp cificit s construites et am nag es du site dimensions du lieu type de rev tement au sol et sur fa ade type de mobilier urbain le type d clairage dominant type de luminaire3 puissance exprim e watt temp rature de couleur et visibilit des sources enfin les activit s sonores fixes pr sentes dans le lieu Ces donn es objectivables r f rent un travail de recherche technique et une s rie de relev s sur sites r alis s durant le mois de mai 1997 La partie inf rieure de la fiche est constitu e de trois colonnes Ces tableaux renvoient directement aux comptes rendus
93. teinte leur d placement Elle s ajoute certainement la faiblesse du nombre de sources lumineuses dans le lieu unit sensible homog ne La place Jean Moulin appara t comme une unit donnant ressentir un relatif quilibre des modalit s sensibles Dans tous les cas l chelle et l environnement sensible du lieu participent d une concordance des distances visuelles et sonores chaque niveau Ainsi la place Jean Moulin participe de l panouissement des formes d expressivit et de r ceptivit de la vie 142 sociale elle rend mutuellement accessibles les passants par le regard et par l coute 143 polyptyque 144 Configurations audiovisuelles 1 la place St Andr ph nom nes sensibles et type de verbalisation Le pas devient press place St Andr Le citadin parcourt la place en se faufilant au sein de la population assise puis traverse seul l espace central vide L acte s articule donc en deux temps qui s inversent selon le sens de circulation un temps de confrontation corporelle puis visuelle avec le public assis aux terrasses Le discours s ordonne par l explication de ces deux phases Le caract re probl matique du d placement s accompagne d un pressement du pas La parole comme le pas s acc l rent L environnement sonore du lieu accentue le malaise du pi ton Le discours foisonne d expressions de jugement Elles concernent la capacit du lieu accro tre la port
94. tension entre individualisation et coh sion du groupe De l ordre de la r p tition et de la standardisation elle permet de distinguer une action r ciproque d une autre Le contenu lui se situe du c t de l individuel et du subjectif il regroupe les mani res d agir Or tout l int r t d une pens e des formes telle que l induit Simmel r side dans une conception dynamique de la vie sociale les formes de l change ne sont pas pr donn es elles sont construites par l action des individus Il existe donc une morphogen se des formes de l change social ordinaire Elle rel ve d une dialectique entre l origine des formes de socialisation et la r actualisation des formes de l change Les th oriciens de l cologie de la perception raisonnent en termes de configuration optique ambiante Selon Gibson le r seau optique ambiant se constitue de l ensemble des rayons lumineux de longueur d onde et d intensit variables r fl chis par l air ou les surfaces des objets de l environnement Ce r seau optique fournit une information sur l tat de l environnement et guide de fait l action imm diate de l homme C est le r seau total des rayons lumineux atteignant l observateur qui apr s avoir t structur par les surfaces et les objets du monde fournit une information directe sur l agencement de ces surfaces et de ces objets ainsi que sur le mouvement dans l environnement et de l observateur Bruce et Green 1993 Cette con
95. urbaine une situation urbaine handicapante na t lorsque l environnement ne permet pas dans une s quence de d placement d assurer une certaine continuit d action l usager l ambivalence des ressources au d placement Cette dimension temporelle de l accessibilit l espace public urbain accentue le caract re ambivalent des ressources et obstacles au d placement Celles ci interviennent deux moments cl s du parcours de l usager son information quant la structure de l espace et ou des services qu il offre et son action proprement dite Levy propose de classer l ensemble de ces ressources et obstacles selon qu ils soient li s l information du voyageur ou son d placement dans l espace gare Un tel classement pr sente l l int r t de mettre en vidence la s quentialit de tout parcours pi ton Les obstacles majeurs rencontr s par l usager dans l acc s l information apparaissent commun ment comme des situations de perception probl matiques Les difficult s de lisibilit de visibilit et d audibilit des sources d information sont les plus couramment d nonc es Ainsi la surabondance et la simultan it des messages engendrent souvent la confusion dans l esprit de l usager De la m me mani re la hauteur trop importante des panneaux de signalisation g ne la lecture des informations et par cons quent la localisation 26 des quais et services propos s par l espace gare Enfin le cara
96. 186 Une premi re s quence d observation montre la variation des conduites de d placement sur l escalier de la place Jean Moulin La fanfare est alors situ e sur le parking longeant la place de la halte garderie Elle r p te un m me morceau de musique et avance en cadence dans la direction de l escalier La port e sonore de son action va attirer un certain nombre de badauds Ainsi un homme et une femme g s s avancent vers l escalier depuis la place Jean Moulin La fanfare semble avoir attir leur attention L ils sont situ s en hauteur par rapport elle L homme qui arrive le premier se positionne l extr mit gauche de l escalier A cet endroit le d gagement du feuillage et sa position sur lev e lui permettent d acc der visuellement la fanfare Son corps cependant reste courb vers l avant tandis que son regard scrute l horizon La femme se positionne derri re lui d un pas lent Elle s adresse lui par la parole Son visage se tourne alors vers elle puis s oriente nouveau vers le parking Il lui indique par un mouvement du bras l emplacement de la troupe qu elle ne peut qu entendre depuis sa place Puis l homme situe ses mains sur ses hanches Il entreprend de descendre l escalier dans sa diagonale jusqu son centre Sa tactique consiste donc se d placer vers l v nement sonore en conservant une position sur lev e de mani re y acc der visuellement Au fur et mesure de sa descente son corps et
97. 5 1993 L espace public et le visible in Architecture et Comportement vol 9 pp 397 401 1992 L espace public comme lieu de l action in Les Annales de la Recherche Urbaine dec mars n 57 58 pp 210 217 1991 Voir exposer observer in L espace du public les comp tences du citadin Colloque d Arc et senans 8 10 novembre 1990 Paris Plan Urbain Editions recherches pp 23 30 278 1984 Le passant consid rable Essai sur la dispersion de l espace public Paris M ridiens 146 p JOSEPH I BOULLIER D GUILLAUDEUX V LEVY E LACOSTE M BAYARD D BORZEIX A 1995 Gare du Nord mode d emploi Programme de recherches concert es Plan Urbain RATP SNCF Paris Ed Recherches 443 p JOSEPH I JEANNOT G 1995 M tiers du public Les comp tences de l agent et l espace de l usager Paris Ed du CNRS 347 JOSEPH GRAFMEYER Y 1990 L Ecole de Chicago Naissance de l cologie urbaine Textes traduits de l anglais Paris Aubier 377 p KOHN NEGRE 1991 Les voies de l observation rep res pour les pratiques de recherche en sciences humaines Paris Nathan 239 p LABREGERE 1989 L insertion des personnes handicap es Paris la Documentation Fran aise 176 p LACAZE J P 1993 Les m thodes de l urbanisme Paris P U F 127 LALLEMENT M 1993 L ethnom thodologie une sociologie du quotidien in Sciences Humaines n 27 avril pp 36 39 La qualification sonore des espaces urbains in Arc
98. 993 parfois de simples carrefours de la mobilit pendulaire Les caract ristiques d un rev tement de sol la pluralit des modes de d placement l absence ou l inverse la pr sence d une signal tique ou d un mobilier urbain ad quats habilitent la motricit Des cultures des handicaps des tats d mes des temporalit s diverses r glent les conduites et les perceptions Autrement dit l environnement sensible de l espace public urbain rend possible le d placement et habilite l change entre les passants Outre le cadrage des activit s et des contextes il participe de l accessibilit physique et sociale du 169 citadin Le chapitre II offre une analyse de ces contextes sensibles de leur potentialit d action et de leur structuration langagi re L objectif du pr sent chapitre est de r v ler les conduites d acc s du pi ton au milieu ambiant public Il s agit pr cis ment de montrer comment les contextes sensibles s incarnent dans des conduites corporelles et socio perceptives particuli res L analyse s appuie sur l observation minutieuse de quatre sites issus de la phase de parcours comment s Un rappel m thodologique sur les conditions et objectifs de la phase d observation d bute le chapitre Le paragraphe suivant pr sente les crit res de description et d analyse des comportements observ s L introduction se termine enfin sur la proposition d une typologie exploratoire des conduites d acc s au milieu ambiant
99. BSTRACT Public Ambiences Mobility Sociability Approach of the pedestrian accessibility in cities This research adresses the question of accessibility in urban public space through the problematic of ambiences what are the perceptible features that contribute to creating an accessible space Its interest is to cross architectural motive and social dimensions of the problem The notion of perceptible lie organizes this three dimensions The perceptible environnement of the urban public space is not neutral for the pedestrian and his mobility It mobilizes senses provide a series of resources and bases for action for the various walking and social processes engaged in by pedestrians Now this perceptible condition of urban space is analysable through the language the way of describing perceptible contexts It is also observable through the behaviour of pedestrian The results of this research are double On a theoretical level it contributes to develope the problematic of the praxeology of perception The purpose is to understandhow the perceptible features help the action in urban public space On a pratice level we would like to show how the urban space conduce to creating situations of inacessibility Key words Accessibility Ambiences Mobility Pedestrian Perceptible lie Perception Public Space Sociability SOMMAIRE AVANT PROPOS 3 RESUME isssssisssiseccnssxsencssescecetsbavontvases EEEE A ONE EEOSE SEESE 4 ABST
100. Cresson 1992 Cadrage Le cadrage d partage en fragments le champ de vision instaurant ainsi un au del et un en de a du cadre Il soustrait au regard en m me temps une partie de la vue qu il contient en d limitant au minimum deux mondes visuels Le cadre n affecte pas seulement la vue du paysage il a valeur de limite et en cela joue un r le dans l accessibilit r elle ou symbolique aux espaces qui constituent le domaine public Exposition L exposition consiste mettre visuellement en valeur une chose L effet d exposition permet de pr ciser la notion d accessibilit appliqu e au domaine visuel Au niveau de l espace public l exposition est donc un dispositif lumineux qui exhibe l individu l objet ou le monument qui les rend manifeste aux yeux de tous et qui leur conf re une valeur symbolique Filtrage x Le filtrage correspond au renforcement relatif ou a l affaiblissement de certaines longueurs d onde d une source lumineuse Le filtrage phonom trique provient d un dispositif interceptant certains rayons lumineux changement d intensit de couleur et de direction de la lumi re par r fraction Ce dispositif est soit naturel atmosph rique brouillard v g tal feuillage soit construit parois translucides ou transparentes vitraux moucharabieh cran japonais soit optique filtres photographiques g latines en clairage de th tre 319 ANNEXE 4 Protocole des observations Bouleva
101. ES E 305 ANNEXE 0 306 ANNEXE 1 grille d entretien ss 307 ANNEXE 2 protocole des parcours comment s 307 ANNEXE 3 effets sonores et mises en vues r pertoire et d finition 317 ANNEXE 4 protocole des observations naturalistes 320 330
102. G n rale d Editions 316 p DELEUZE G 1969 Logique du sens Paris Ed de Minuit 392 p DELEUZE G GUATTARI F 1980 Milles plateaux Paris Ed de Minuit 645 276 DELORME A 1982 Psychologie de la perception Paris Editions Etudes Vivantes 421 p DOKIL J 1992 De l objectivit l espace l intentionnalit de la perception in Philosophie n 33 Paris Ed de Minuit pp 33 51 DOSSE 1995 L empire du sens l humanisation des sciences humaines Paris La D couverte 432 p DUMAURIER E 1976 Le pouvoir des sons Paris INA GRM 283 Ecologies des transports urbains Paris D partement du D veloppement Prospective RATP n 85 de novembre 1993 et n 102 de juin 1995 FISCHER GN 1981 La psychosociologie de l espace Paris P U F 128 p GARFINKEL H 1984 Studies in ethnom thodology Englewoog Cliffs Prentice Hall 1967 2nde d Cambridge G B Polity Press 288 p GAUDIN 1992 Seuils et d ailleurs Paris Les Editions du Demi Cercle 179 GIBSON JJ 1986 The ecological approach to visual perception London LEA 332 p 1950 The perception of the visual word Boston Houghton Mifflin Company GOFFMAN 1991 Les cadres de l exp rience Traduit de l anglais par I Joseph Paris Ed de Minuit 570 p 1988 La situation n glig e in les moments et leurs hommes Textes recueillis et pr sent s par Y Winkin Paris Ed du Seuil pp 143 149 1975 Stigmate les usages soci
103. IEUX OBSERVES 53 le quartier de centre ville Cit largie Grenoble dispose paradoxalement d un centre ville ancien aux limites r duites H riti re d un urbanisme conservateur la vieille ville s inscrit dans un tissu urbain organique sans trac g om trique ni perc es dans le paysage Ainsi des rues au trac courbe inspir du plan radioconcentrique ponctuent le parcours en offrant au citadin une vari t de perspectives Des places b n ficient de la r novation de b timents significatifs telle la cath drale de la place Notre Dame ou de la pr sence de monuments majeurs telle la statue du chevalier Bayard place St Andr ou la fontaine de Nadon place Grenette Trait s dans une large mesure l aide de pav s anciens ces espaces pour la plupart rendus aux pi tons offrent alors une animation particuli re au trajet Limitant la circulation routi re et la monotonie propre la multiplication dans le plan de lignes droites ils participent en effet du d gagement de la chauss e de la libre circulation du passant et de l panouissement des vitrines des marchands 5 4 C ur de l activit commercante et artisanale ce quartier a d ailleurs largement favoris cette animation Outre l largissement de certaines rues qui a particip de leur dynamisme le quartier de centre ville a b n fici en 1987 de l installation d une ligne de tramway reliant la gare au campus universitaire de St
104. L il scrute l espace proche tandis que l oreille s aiguise pour appr hender les v nements distance Les sens du passant semblent mobilis s dans l objectif de saisir au del des limites construites du site les moindres signaux d alerte D autre part le passant balaye du regard son environnement son visage et son regard effectuent des mouvements de rotation de la gauche vers la droite afin d acc der visuellement l environnement p riph rique non lieux Les lieux de la fuite s appr hendent comme des coins sordides l cart de la vie citadine et ce m me lorsqu ils occupent g ographiquement une place centrale en ville Ils deviennent des espaces viter D un point de vue strictement perceptif l id e d absence ou de n ant domine Absence de bruit d une part les sens du passant sont comme focalis s malgr eux par le silence trange des sites Rien n est audible dans ces lieux Certes l oreille coute attentivement mais elle ne saisit que quelques crissements de pas ou quelques clats de voix difficilement rep rables dans l ombre Absence de visibilit d autre part l il demeure plong dans une quasi p nombre rarement troubl e par la pr sence de quelques lampadaires ou phares de voitures selon les lieux 252 conclusion ALLURE DE MODE TYPE DE SOCIABILITE DEPLACEMENT ATTENTIONNEL D INSECURITE FUIR FOCALISE NEANTE Mouvement rapide Ambiguit de Solitude du passant acc l rer
105. L exp rience ordinaire d un espace public nous oblige en effet ne pas dissocier espace de circulation et espace de communication Une gare une station de m tro un march sont r put s accessibles non seulement par leurs qualit s architecturales mais aussi par leur capacit articuler des visibilit s et des nonc s Ce qui est pris en compte dans cette qualification c est l offre de d placements de cheminements ou de mouvements mais aussi les prises disponibles pour l usager ou le passant prises qui tiennent aux signes et leur disposition dans l espace aux annonces aux invites ou aux interdits qu ils per oivent dans le cours de leur activit ordinaire Joseph Reprendre la rue in La ville sans qualit s Paris Ed de l Aube 1998 pp 51 66 La r flexion au sujet de l accessibilit de l espace public urbain anime autant le d bat politique que la recherche en sciences sociales et en urbanisme D une part elle se structure autour de la question du r am nagement des mobilit s citadines et de l volution de l offre de transport Elle fait suite la prise en compte des effets n fastes d une politique extensive de d veloppement urbain notamment en mati re d enclavement des pratiques de d placement D autre part elle questionne la p rennit de la vie publique urbaine et alerte l opinion scientifique sur une possible modification des formes du lien social en ville Sennett 1979 Cette th se
106. Martin d H res Favorisant la mise en spectacle de la ville ce moyen de transport a depuis contribu au changement de nature du quartier Territoire commun autour duquel se f d re la communaut lieu de repr sentation des valeurs communes de la cit le quartier de centre ville est apparu depuis comme largit dans son espace central et renforc dans son identit propre Accueillant un rythme diff rent de celui du reste de la ville il semble le lieu privil gie de la convivialit du partage du temps et de l espace entre communaut s diverses Le quartier pi ton a autrement dit une atmosph re une hysionomie qui n a rien de commun avec les autres quartiers y Le noyau le plus ancien du quartier est compos de la zone qui va de la place St Andr la place Notre Dame d est en ouest et de la rue Chenoise la place Grenette non comprise du nord au sud Il constitue le terrain de base des protocoles de la premi re phase empirique de notre travail les parcours comment s Au del de ces limites particuli rement au del de l Is re le quartier St Laurent s tire de part et d autre de la rue unique de la Porte de France Or depuis 1870 trois ouvrages permettent de franchir l Is re le pont de pierre Marius Gontard le pont de la Citadelle enfin la passerelle appel e aujourd hui le pont St Laurent Le pont St Laurent 55 Enti rement refondu en 1909 le pont St Laurent appara t aujourd hui sous la forme d un po
107. RACT ne a te tte 5 SOMMARE cco een terne decode die ren eme 6 CHAPITRE 1 LES FORMES SENSIBLES DE L ACCESSIBILITE 8 I La recherche contemporaine sur l accessibilit tat des lieux et r flexion critique 14 1 accessibilit et handicap des personnes fe dite ead 14 2 accessibilit et mobilit urbaine ss 22 3 accessibilit et situations sociales 29 Probl matique bs sandunseceseedensacdeanscedsSepnsscduaseceseecenscedwasaeesesenness 35 M thodologie tienne del detente dois 52 1 ss entendre dites Pere TEE 51 2 les parcours comment s M nn did ete done 72 3 l observations des conduites publiques s 78 Conclusion du chapitre cccccccsesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesens 84 CHAPITRE 2 LES CONFIGURATIONS SENSIBLES DE L ACCESSIBILITE URBAINE 87 Configurations sonores osred eea n s E ee ea e Deen SEE T Da E SEK en TS 101 l ile pontSt Laurent 101 2 laplace Notre Dame ray e nn E nn E E S 104 3 la place Clav yson ts 107 A laplace Gren tte os eben R A aa aa a a a Ra 110 5 la
108. St Andr sont davantage concern es par cette modalit de d placement en matin e lorsque se dresse en leur sein un march de primeurs Cette modalit de d placement semble donc rep rable exclusivement en quartier de centre ville 240 ainsi d crite renvoie alors l id e d une progression lente de l homme dans l espace le temps mais aussi l action Aux heures et journ es de rassemblement citadin principalement les matin es de march pour la place aux Herbes les mercredi et samedi apr s midi pour les autres sites pi tiner devient le mode majeur de circulation induit la fois par l occupation de l espace et les pr occupations marchandes de chacun Les lieux du pi tinement d signent donc bien ceux de la confusion et du nombre L autrui est une quantit ind nombrable le monde la foule les gens les pi tons autant de termes qui qualifient davantage des corps g rer que des hommes rencontrer Chaque geste demeure en effet orient autour de la n cessit de la gestion de son corps dans l espace et dans la foule Dans ce sch ma psychomoteur autrui s appr hende alors comme une unit v hiculaire dont le mouvement demeure g rer une unit v hiculaire est une coque d un certain type contr l e habituellement de l int rieur par un pilote ou un navigateur humain l individu en tant que pi ton peut tre consid r comme un pilote enfil dans une coque molle et peu prot g e ses v tements
109. Universit de Nantes I S I T E M Ecole d Architecture de Grenoble Ann e 2000 N attribu par la biblioth que THESE DE DOCTORAT Discipline Sciences pour l Ing nieur Sp cialit Architecture Option Sciences Humaines et Sociales Pr sent e et soutenue publiquement par Rachel THOMAS Le 2000 Grenoble AMBIANCES PUBLIQUES MOBILITE SOCIABILITE Approche interdisciplinaire de l accessibilit pi tonni re des villes Jury De Th se Directeur de th se et suivi scientifique M Jean Fran ois AUGOYARD Directeur de Recherche au CNRS M Jean Paul THIBAUD Charg de Recherche au CNRS Membres du Jury M William KORNBLUM Professeur a City University of New York Rapporteur M Michel LUSSAULT Professeur l Universit de Tours Rapporteur M Isaac JOSEPH Professeur l Universit de Paris X Nanterre M Pierre Yves NIZOU Professeur l Universit de Nantes M Jean Pierre PENEAU Professeur l Ecole d Architecture de Nantes Laboratoire CRESSON Centre de Recherche sur l Espace Sonore et l Environnement Urbain UMR 1563 Ambiances Architecturales et Urbaines A tout travail de longue haleine une soupape de s curit s av re n cessaire A STEPHANE mon mari pour les heures buissonni res qu il m a impos pour sa confiance et son soutien de tous les instants AVANT PROPOS Que celui ou celle qui feuillette ces pages prenne conscience que ce travail ne constitue en aucun c
110. a d marche para t rigide Son pas est lent mais volontaire Son talon claque s chement sur les marches Son visage s chappe vers l horizon au fur et mesure de sa mont e Sa trajectoire demeure lin aire Or le bruit des talons sur le bitume fonctionne comme un avertisseur pour la jeune femme qui descend les marches Cette subite mergence dans l environnement sonore du lieu oriente son regard vers le bas de l escalier Elle appr hende distance le corps et l activit d autrui Sa trajectoire inchang e le conduit se rapprocher de la femme qui monte l escalier fig 6 Toutes deux impriment un rapide mouvement leur t te et se jettent un coup d il furtif Leur trajectoire ne d vie pas Les corps se font face Leur d marche se teinte de rigueur Seuls les visages s orientent mutuellement l un vers l autre pour analyser l action d autrui et garantir la distance des corps fig 7 Ils se fixent nouveau vers l horizon et l espace venir fig 8 184 figure 6 figure 7 figure 8 L observation des sc nes d interaction sociale rend compte galement de l importance du son dans la modification des conduites motrices et perceptives du passant Un homme traverse la place de la halte garderie Mains dans les poches en bras de chemise il a une attitude nonchalante Son pas est lent Son corps se dandine de gauche droite Son visage seul est en mouvement son regard balaye le paysage Puis l allure s acc l re au mo
111. a description rend compte de l occupation et de la travers e de l espace situ entre le palais de justice et la statue du chevalier Bayard D un c t comme de l autre les comportements restent identiques L entr e sur la place St Andr si elle est effectu e dans la continuit du trajet demande conjointement un ajustement de l allure et de la silhouette Ainsi le pas se fait subitement plus rapide et plus d cid Certains rajustent coiffure et tenue fig 19 et 20 Les doigts passent alors rapidement dans la chevelure La t te parfois se secoue Les plis d un pantalon ou d une jupe sont de temps en temps repass s d un revers rapide de la main Les sacs en bandouli re sont r ajust s sur l paule La conduite se d tend un instant avant de se rigidifier nouveau La travers e lorsqu elle est effectu e par une personne isol e s accompagne ensuite de mesures de protection L exposition au regard d autrui m me lointaine est d abord appr hend e par un vaste mouvement de balayage visuel de l espace La t te ainsi imprime un mouvement de droite gauche Puis le pi ton ajuste sa trajectoire Il profite le plus souvent de la pr sence de v hicules gar s en pi le long de la fa ade du tribunal pour longer le site de mani re lin aire Ainsi il se met hors de port e du regard des personnes attabl es aux terrasses Comme pour optimiser cette distance le corps se penche l g rement en avant et les yeux demeurent baiss s ver
112. a mobilit spatiale de l usager dans l espace public urbain Elle implique une r flexion sur l accessibilit au lieu en termes d effectuation possible du d placement Du point 10Sanchez J Velche D 1996 V cus et usages de la Gare de Lyon par des personnes handicap es Paris CTNERHI pp 9 65 Relieu M 1994 Les cat gories dans l action L apprentissage des travers es de rues par des l ves non voyants in Quere L et Widmer J eds Raisons Pratiques L enqu te sur les cat gories Paris ed de l EHESS pp 185 218 Ces travaux ont t men s dans le cadre du programme de recherche les lieux mouvement de la ville associant le Plan Urbain le PREDIT la RATP et la SNCF Lanc au printemps 1994 il fait suite l op ration de recherche men e sur la Gare du Nord 11 Joseph I et alii 1995 Gare du Nord mode d emploi Programme de recherches concert es Plan Urbain RATP SNCF Paris Ed Recherches 443 Joseph I 1999 Villes en gare La Tour d Aigues Ed de l Aube 308 2 2 de vue de la stricte mobilit les personnes ont a g rer deux types de difficult s dans l espace la multiplicit des activit s et des langages l existence de barri res physiques telles qu escalier ou signal tique d fectueux Les premi res renvoient la complexit des connexions entre moyens de transport et au manque d harmonisation de la signal tique elles entravent la continuit du d placement Les secondes r f rent dir
113. actile et plac es sur les quais de m tro de tramway ou en avant des bateaux assurent par exemple l handicap visuel une meilleure orientation et s curit de ses d placements Cependant les travaux r cents de certains concepteurs tels JF Hugues 1989 ou L Grosbois 1993 mettent en avant les principales limites de ces proth ses architecturales Du point de vue de l am nagement urbain et de la conception ces outils palliatifs s ajoutent l espace existant Or dans une logique de mise en accessibilit de l environnement ils devraient tres int gr s au b ti d s le stade du projet Du point de vue du handicap des personnes ces divers am nagements posent deux probl mes majeurs D une part ils rentrent parfois en comp tition les uns vis vis des autres en fonction des logiques d usage de l espace impos es par le handicap Ainsi la r alisation de bateaux aux lieux des travers es pi tonnes facilite le d placement de la personne handicap e moteur circulant en fauteuil roulant mais peut mettre en danger la personne aveugle dans le cas o celle ci n aurait pas d tect par sensation podo tactile l abaissement du trottoir elle peut malgr elle se retrouver au centre de la voirie sans en avoir conscience D autre part ils conduisent une singularisation de la personne handicap e vis vis de son propre handicap du passant ordinaire et donc d un cadre norm de la locomotion Enfin sur le plan de la mobilit
114. aines n 42 43 pp 13 23 1995 L environnement sensible et les ambiances architecturales et urbaines in L Espace G ographique n 4 pp 302 318 38 pratique lorsqu un ensemble de savoir et de savoir faire s inscrit dans un donn objectivable lorsque d autre part cet ensemble est per u dans un contexte spatio temporel social et culturel caract ris Augoyard 1995 Du fait du th me m me de cette th se et de la priorit donn e l tude des pratiques ordinaires du pi ton dans l espace public urbain nous lui pr f rerons le terme environnement sensible Alors que le terme ambiance renvoie une ville naturante ce dernier rend compte de la ville natur e Augoyard 1995 il nous permet de mettre au centre de nos pr occupations l espace public urbain tel que per u et model par l action de l homme Enfin le terme milieu ambiant public ponctuera les descriptions et analyses du chapitre r f rera pr cis ment aux contextes sensible et social de l accessibilit urbaine En effet du point de vue de la probl matique des ambiances architecturales et urbaines toute action publique engage simultan ment le sujet percevant l environnement physique et le milieu social Dans cette perspective l accessibilit l espace public urbain ne met pas en jeu que des techniques de d placement des types d am nagement urbain ou des ressources pratiques Elle engage autant le contexte pragmatique des actions que leur
115. aire il lie le boulevard Mar chal Liautey au pont du Sablon Typique de l urbanisme du XIXe d Haussmann il se donne voir en lat ral avec des fa ades tr s align es et de grandes perc es dans le paysage Le boulevard Jean Pain se pr sente aussi comme une art re majeure au sein de la ville de Grenoble D une part il donne l hospitalit au si ge administratif et politique de la cit l H tel de Ville D autre part il se pr sente 70 sous la forme d un axe routier central Il se construit en effet autour de quatre voies routi res s par es par un terre plein agr ment de pelouse et intervalles r guliers d arbrisseaux Des feux tricolores rythment les passages nombreux des voitures activit principale du lieu 71 2 les parcours comment s rendre compte des cadres sensibles de l espace Cette d marche est une m thode d investigation empirique qui tente de satisfaire la n cessit de rendre compte des cadres sensibles de l espace La m thode des parcours comment s r pond d une part l exigence d interroger l accessibilit sous l angle des d placements pi tonniers et de la diversit de situations qu ils mettent en jeu d autre part notre souci d appr hender l activit configurante du pi ton Qu est ce que l espace de la perception en mouvement Comment rendre compte des interf rences entre milieu sensible mobilit et sociabilit publiques enfin activit perceptive des passa
116. aires Romandes 221 p VURPILLOT E 1969 La perception de l espace l espace auditif in Trait de psychologie exp rimentale Paris P U F tome 6 pp 97 148 284 WOLFF M 1973 Notes on the Behavior of Pedestrian in People in Places The sociology of the familiar Ed by A Birenbaum and E Saejarin New York Praeger Publishers pp 35 48 ZEVI B 1976 Apprendre voir l architecture Paris Ed de Minuit 135 p 1 re dition 1951 285 BIBLIOGRAPHIE THEMATIQUE Epist mologie et philosophie de la perception ACKERMAN D 1991 Le livre des sens Paris Grasset 384 p ARENDT 1988 La condition de l homme moderne Traduit de l anglais par G Fradier Paris Calmann Levy 368 p AUSTIN JL 1971 Le langage de la perception Paris A Colin 173 p BACHELARD 1983 La po tique de l espace Paris P U F 214 BARBARAS R 1998 Motricit et ph nom nalit chez le dernier Merleau Ponty in Le tournant de l exp rience Recherches sur la philosophie de Merleau Ponty Paris Librairie philosophique Vrin pp 225 239 1997 Merleau Ponty Paris Ed Ellipses 63 p BERGER P LUCKMANN T 1989 La construction sociale de la r alit Paris M ridiens Klincksieck 285 p BERTHOZ A 1997 Le sens du mouvement Paris Ed Odile Jacob 345 p BRUCE V GREEN P 1993 La perception visuelle physiologie psychologie et cologie Grenoble P U G 511 p CASATI R DOKIC J 1994 La philosophie du son Nime
117. ajectoire se heurte celle des passants arrivant sous le porche depuis la rue Montorge ou la place Grenette En outre elle s oppose l ordinaire lin arit des d placements dans le site Ainsi l homme coupe la route d un homme g Tous les deux ralentissent et marquent une h sitation leur pied droit est situ l g rement en avant comme dans une position d attente Ils se regardent Puis d un accord tacite et apr s s tre jet s un bref coup d il l homme g se d porte sur la droite L homme lui resserre ses bras sur sa poitrine pour ne pas le heurter Sans ralentir il se baisse alors vers la casquette du clochard et d pose l int rieur une pi ce de monnaie fig 36 figure 36 Il ne le regarde pas et le d passe rapidement Lui a entendu le son de la pi ce dans sa casquette Il hoche la t te en signe de remerciement 212 liste des indices comportementaux du rapport au milieu ambiant public Pratiques sociales s journer rester sur place rester au milieu attendre choisir des cartes faire la manche aller au bureau de tabac Allure Trajectoire vitesse de d placement acc l rer d c l rer se presser action motrice marcher se d porter traverser se dandiner s viter se d passer Gestuelle mouvements des membres sup rieurs balancement mouvement de balancier rajuster un sac sur l paule mettre ses mains dans se poches se pencher en avant abaisser son
118. ale sociabilit publique du probl me La notion de configuration sensible organise cette triade L environnement sensible de l espace public urbain n est ni neutre ni homog ne ni uni sensoriel du point de vue de l usager et des pratiques cheminatoires Il mobilise l activit perceptive du passant offre des prises l action instrumente les contextes de l interaction sociale Or cette mise en forme sensible de l espace urbain convoque du langage elle est analysable travers la multiplicit des mani res de d crire l environnement Elle est observable galement dans les modes d attention perceptive et d expression corporelle qu elle mobilise chez le citadin Les r sultats de l tude sont de deux ordres Au niveau th orique cette recherche contribue l avanc e de la probl matique traitant de la prax ologie de la perception ordinaire Le propos est de mieux comprendre comment la dimension sensible perceptive et environnementale participe d une logique de l action en public Au niveau pratique il s agit d laborer des outils d analyse pouvant aider les concepteurs mieux penser l hospitalit de l espace public urbain A cet gard penser l accessibilit des villes pour tous suppose de montrer comment l environnement urbain contribue ou pallie aux situations handicapantes Mots cl s Accessibilit Ambiances Configuration sensible Environnement sensible Espace public Mobilit Perception Pi ton Sociabilit A
119. ante du pi ton parce qu elle le met en prise avec l environnement sensible et le milieu ambiant dans lequel il agit participe de l panouissement de cette kyrielle de pratiques Lorsque cette activit de configuration est entrav e le pi ton voit sa capacit d action se restreindre son 51Je remercie Henri Torgue de m avoir offert cette charmante expression lors d une discussion informelle sur l tat d avancement de ce travail de th se 269 mouvement comme la diversit des changes entre anonymes que permet l espace public urbain deviennent rares et difficiles a accomplir De fait la question de l accessibilit urbaine ne peut se r duire une r flexion sur les seules techniques de d placement du pi ton De la m me mani re elle ne peut tre limit un probl me d ad quation de l am nagement urbain la sp cificit de quelques pratiques pi tonnes L tude montre que l accessibilit telle qu elle est produite actuellement dans le milieu de la conception limite le handicap de certains et accentue la g ne de l autre Elle pose alors la question suivante existe t il une accessibilit qui ne soit pas de l ordre de l am nagement urbain De notre point de vue la r ponse est affirmative le mouvement comme les formes de la relation autrui se d ploient dans l environnement sensible de l espace public urbain et en fonction des potentialit s d action qu il offre Cette th se interroge donc le rappo
120. as l uvre d une seule et m me personne mais bien celle d un duo celui que j ai form avec Jean Paul THIBAUD Merci d avoir guid avec autant d attention de rigueur et de gentillesse cette th se et plus largement d avoir accompagn et encourag mes premiers pas dans le monde de la recherche d une quipe celle du CRESSON Merci a Jean Francois AUGOYARD pour ses enseignements et son accueil au sein du laboratoire Merci chacun des membres de l quipe et parmi eux au personnel contractuel pour leurs conseils et l oreille attentive qu ils ont pr t a ce travail Merci enfin l quipe technique et administrative pour leur aide dans l laboration finale de ce document d une tribu ma famille Merci d avoir port et support mes choix avec autant d affection et de patience d une foule d amis et d anonymes enfin Merci chacun d avoir donn de votre temps pour que ce travail voit aujourd hui le jour RESUME Ambiances publiques mobilit sociabilit Approche interdisciplinaire de l accessibilit pi tonni re des villes Cette recherche propose un questionnement de l accessibilit l espace public urbain travers la probl matique des ambiances architecturales et urbaines qu est ce qu un espace accessible du point de vue sensible Son int r t r side dans le croisement qu elle propose entre les dimensions architecturales environnement construit sensori motrice motricit du citadin et soci
121. attitude g n rale du pi ton est celle de l attente Au final un attroupement se forme autour de la statue du chevalier Bayard Les passants ne communiquent pas entre eux 199 gt figure 27 figure 28 La fluidit des mouvements de chacun s observe nouveau lorsque le camion se gare L acc s aux rues adjacentes ou au palais de justice tant lib r chacun reprend sa trajectoire Cependant les conduites se modifient les passants s observent mutuellement et furtivement afin d anticiper leur mouvement Les visages effectuent quelques mouvements de rotation On vite cependant de se fixer ou de croiser trop longtemps son regard avec celui d autrui En outre les pieds ne glissent plus sur le sol ils claquent Les passants se rendent audibles en exploitant la qualit de r verb ration du lieu C est elle galement qui trahira la pr sence du prisonnier Devant les regards appuy s du public les protagonistes de l v nement courbent leurs corps et leurs visages vers le sol Ils se soustraient l examen et au jugement des citadins fig 28 200 liste des indices comportementaux du rapport au milieu ambiant public Pratiques sociales s journer rester sur place s attabler s asseoir s adosser faire de la planche roulette visiter prendre des photos Allure Trajectoire vitesse de d placement rapidit du pas acc l rer se presser action motrice marcher traverser obliquer vers
122. aux des handicaps Traduit de l anglais par A Kihm Paris Ed de Minuit 179 p 1974 Les rites d interaction Traduit de l anglais par A Kihm Paris Ed de Minuit 230 p 1973 La mise en sc ne de la vie quotidienne 1 la pr sentation de soi Traduit de l anglais par A Accardo Paris Ed de Minuit 253 p 1973 La mise en sc ne de la vie quotidienne 2 les relations en public Traduit de l anglais par A Kihm Paris Ed de Minuit 372 p 1963 Behavior in public places Notes on the social organisation of gatherings New York The Free Press 248 p GRAFMEYER Y 1994 Sociologie urbaine Paris Nathan 127 p GRENIER A 1998 La prise en compte des personnes mobilit r duite dans la production des espaces publics urbains in La ville des vieux Recherche sur une cit a humaniser Paris Ed de l Aube INRETS pp 409 415 GROSBOIS LP 1993 Handicap physique et construction Paris Le Moniteur 327 p GROSJEAN M THIBAUD JP sous la dir de 2000 L espace urbain en m thodes Marseille Ed Parenth ses 277 GUILLAUME P 1979 La psychologie de la forme Paris Flammarion 258 p HALL E T 1993 La dimension cach e Traduit de l am ricain par A Petita postface de F Choay Paris Seuil 254 p HABERMAS J 1978 L espace public Arch ologie de la publicit comme dimension constitutive de la soci t bourgeoise Traduit de l allemand par M B de Lauray Paris Ed Payot 1993 324 p HANNERZ U 1983
123. avec balancement des membres sup rieurs et pieds qui glissent et ou accrochent MODE ATTENTIONNEL FLOTTANT Multiplication des mouvements de rotation de la t te Regards qui se posent sur certains l ments ou sc nes du site sans les scruter Sourires nombreux TYPE DE SOCIABILITE CONVIVIALITE Pr sence remarquable d enfants de femmes avec des poussettes et de personnes ag es Multiplication du nombre et de la forme des changes changes intersubjectifs de groupes de couples Pratiques sociales diversifi es jeux s jour attente La d ambulation se comprend donc comme un rapport d agr ment du citadin au milieu ambiant public La fr quentation des espaces et des environnements de la d ambulation suscite du plaisir chez le citadin celui de la d sorientation de la d couverte de l environnement au gr de cheminements multiples de tours de d tours et de s jours qui mettent en veil le corps et les sens du passant Pourtant cette capacit prendre les chemins de traverses ne s apparente pas selon nous la d rive imaginaire d un promeneur solitaire situ aux portes de la ville Amphoux 1992 existe l inverse une dimension sociable du regard de l coute et de la conduite dans cette forme de participation au monde Le promeneur s ouvre la fois la d couverte du site de son atmosph re de ses modes de vie de la population qui fr quente le li
124. barri re l change et au s jour L immersion du citadin dans un environnement routier marqu e par un incessant effet de vague cr e chez lui une sensation de r pulsion Le passant se sent agress continuellement par la lumi re blouissante et le niveau sonore environnant L audition subie du dr ne urbain a alors une cons quence psychomotrice elle participe de l acc l ration de l allure conclusion 248 ALLURE DE MODE TYPE DE SOCIABILITE DEPLACEMENT ATTENTIONNEL USAGER PASSER CENTRE ANONYMAT DES RENCONTRES Marcher vers un but Rigidit de la nuque Mod le de la pr cis et d un pas rapide Regard et visage superficialit des s acheminer aller vers orient s vers l avant rencontres en milieu se h ter se presser Peu de mouvement de urbain Croisement acc l rer rotation de la t te d anonymes Trajectoires lin aires Pratique sociale unique D marche stylis e corps et buste pench s en avant glissement du pas Le passage se comprend donc comme un rapport de n cessit du citadin au milieu ambiant public La fr quentation d espaces et d environnements routiers mousse la sensibilit du pi ton et le plaisir du d placement le cheminement s effectue sans d tours en ligne droite avec rapidit Dans le passage il existe donc une dimension pratique du regard de l coute et du comportement Les sens du pi ton sont ouverts la r ception des informations n cessaires
125. bilit et la sociabilit publiques Ce n est qu ce titre que nous nous autoriserons utiliser les informations issues de l analyse des divers protocoles d enqu tes sur la complexit des formes d accessibilit motrice et sociale du passant ordinaire 74 le langage voie d acc s aux m canismes perceptifs Enfin l utilisation d un protocole d enqu te tel celui des parcours comment s soul ve une derni re question pist mologique celle du statut accorder au langage de la perception Dans quelles mesures une perception imm diate de ph nom nes sensibles est elle verbalisable Existe t il un rapport entre l action et le discours sur l action Faut il l inverse comprendre le langage comme un instrument de repr sentation de la r alit per ue Notre raisonnement va dans le sens de la premi re proposition et rejette toute id e de dualisme d montrer entre le dire et le faire En ce sens nous rejoignons les th ses ethnom thodologistes L hypoth se m thodologique qui a conduit notre travail de terrain et son analyse est la suivante il existe un lien qui n est ni de l ordre de la repr sentation ni de l ordre de la seule correspondance entre l action et le discours sur l action Le protocole des parcours comment s constitue le langage comme un acte situ et socialement construit au m me titre que toute action humaine Austin 1971 En effet la parole constitue le canal majeur par lequel l homme s a
126. bles per us la sp cificit morphologique et ou sociale du lieu puis les compose La typologie exploratoire que nous proposons montre ainsi qu il existe des configurations sensibles sonores homog nes dans leur modalit et enfin audiovisuelles Les premi res semblent caract riser les quartiers pi tons de centre ancien et les zones d administration elles s articulent depuis le rep rage des effets de m tabole de coupure de masque en centre ville et des effets de vague et de masque en zone d administration A chaque fois la morphologie et les activit s propres au quartier justifient l existence de tels ph nom nes En centre ancien l effet de m tabole na t le plus souvent du magma sonore fait du bruit m lang des pas et voix de chacun Les deux effets suivants s imposent du fait de l am nagement commun de ce type de quartier l effet de coupure par la construction en ba onnette de nombreuses rues l effet de masque par la pr sence de fontaines au c ur des places Des configurations homog nes dans leur modalit sensible naissent d un parcours dans les quartiers pi tons des centres villes urba ns L les sites offrent aux pi tons une multiplicit de points de vue leur champ visuel se trouve parfois r tr ci et guid par l troitesse d une rue devient panoramique devant l tendue d une place ou brouill par un feuillage abondant Des sons et des odeurs particuli res qualifient les lieux et leur conf rent une identi
127. blic urbain un espace de co pr sence massive Le pi tinement qualifie donc le rythme des sites populeux encombr s par la masse des pi tons En cela il devient l allure commun ment induite par les espaces commer ants et les zones pi tonnes des centres urbains rend compte un moment donn du parcours d une affluence de population Le pi tinement r f re donc davantage l activit et la temporalit citadine qu l chelle des lieux Il s observe dans des espaces diff renci s tant du point de vue de leur forme que de leur chelle Tous par contre partagent la caract ristique d tre des sites min raux difficiles d acc s 242 Ainsi les espaces b n ficiant de bancs publics ou autre dispositif construit favorisant le s jour ou l arr t apparaissent bien souvent comme les lieux choisis de l change ordinaire et des rencontres A l inverse les lieux du pi tinement sont caract ris s par une multiplication du mobilier urbain de type borne Leurs rev tements au sol participent bien souvent d une sensation de tremblement chez le passant ce dernier semble ainsi involontairement agit de secousses brusques au moment de son passage sur des rev tements la surface irr guli re Les sites trait s de cette mani re sont d ailleurs souvent jug s inconvenants la marche Ils rendent malais e la conduite pi tonni re du citadin et renforcent bien souvent les handicaps existants Ils sont de fait tr s souvent
128. celui qui noctambule danse plus qu il ne marche Ainsi le pas ralentit non pour respecter le rythme lent et pr cautionneux n cessairement induit par la travers e d une voie routi re Mais bien pour investir l espace tout entier Le noctambule se balade Autrement dit il s arr te se retourne revient sur ses pas traverse le lieu de long en large de mani re inopin e stationne parfois en son centre Et ne cesse ce va et vient continuel r alis le plus souvent en compagnie d autrui Ses gestes prennent sens dans la d mesure sa voix se fait entendre avec clats Ses bras s agitent Dans une large mesure le noctambule demeure rarement isol Noctambuler correspond en effet un mode d appropriation collective de l espace En cela cette modalit de d placement peut s tudier comme un acte majeur de sociabilit publique nocturne Noctambuler consiste en effet partager un espace temps en compagnie d autrui pr cis ment de collectivit s 45Dans l ensemble des sites parcourus lors de notre premi re d marche empirique l acte de noctambuler a t rep r exclusivement dans le quartier de centre ville Les terrains concern s appartiennent ainsi tous l entit spatiale d nomm e couramment par le terme de quartier arabe Il s agit de la rue de Lionne des rues Chenoise et Brocherie 230 distinctes et cependant harmonieuses dans leur mode de vie Ainsi le noctambule festoie le plus souvent avec des groupes de co
129. cessibilit cl de la communication pour les handicap s dans la vie quotidienne Paris Thiers 441 p RELIEU M 1996 La place de l analyse des modes de locomotion et d orientation dans la revendication d accessibilit in Mobilit s r duites les preuves de l accessibilit actes de la journ e du 16 f vrier 1996 pp 143 160 SACKS O 1990 Des yeux pour entendre Voyage au pays des sourds Paris Seuil 233 p SANCHEZ J VELCHE D 1996 V cus et usages de la gare de Lyon par des personnes handicap es in Mobilit s r duites les preuves de l accessibilit actes de la journ e du 16 f vrier 1996 pp 9 65 1994 Accessibilit et handicap in Le courrier du CNRS n 81 pp 159 161 1992 Accessibilit s mobilit s et handicaps in les Annales de la Recherche Urbaine dec mars n 57 58 pp 126 134 THOME 1979 L tre et le monde l tat nocturne Paris Champion 513 VEIL C 1968 Handicap et soci t Paris Nouvelle biblioth que scientifique 265 p M thodologie GROSJEAN M THIBAUD JP sous la dir de 2000 L espace urbain en m thodes Marseille Ed Parenth ses JOSEPH I BOULLIER D GUILLAUDEUX V LEVY E LACOSTE M BAYARD D BORZEIX A 1995 Gare du Nord mode d emploi Programme de recherches concert es Plan Urbain RATP SNCF Paris Ed Recherches 443 KOHN RC NEGRE 1991 Les voies de l observation rep res pour les pratiques de recherche en sciences humaines Paris Nat
130. contexte sensible les ressources sensibles de l accessibilit urbaine De ce point de vue le mouvement de l homme se socialise et se spatialise non dans l espace g om trique euclidien mais en fonction des potentialit s d action que l environnement sensible lui offre les qualit s sensibles d un site op rent la fois comme l ment structurant de la perception et invitation agir Thibaud 1996 Ainsi l environnement sensible de l espace public urbain n est ni neutre ni homog ne ni uni sensoriel du point de vue de l usager et de sa motricit Il ne peut tre r duit un r le d information pour l action ou de cadrage des activit s Il participe en premier lieu de la locomotion du passant Formul autrement l environnement sensible de l espace public urbain poss de un efficace moteur il contextualise le d placement facilite sa r alisation et l orientation du pi ton dans l espace Il assure ainsi la fonctionnalit l op rationnalit et la normalit de la locomotion Les travaux r cents du CRESSON sur les espaces souterrains saisissent l efficace moteur de l environnement sensible Chelkoff et JP Thibaud 25Chelkoff G Thibaud JP 1996 Ambiances sous la ville Une approche cologique des espaces publics souterrains Grenoble CRESSON 303 p Thibaud JP 1996 Mouvement et perception 39 travers l tude des configurations visuelles et lumineuses du Grand Louvre a Paris formulent l hypoth
131. contre elle s appr hende comme un lieu de rupture dans le cheminement du pi ton La place Notre Dame est ainsi per ue comme un espace transitoire rendant pr gnante la modalit sonore L effet de m tabole domine ici et bouleverse les comportements La fr quentation de la place Notre Dame noie en effet le passant dans une masse sonore De fait les distances physiques et sociales s effacent Au sein des groupes et couples les possibilit s de r flexivit s estompent chacun en effet ressent des difficult s transmettre et recevoir tout message verbal Les conversations cessent tandis que les corps se resserrent Les anonymes eux peuvent tres mutuellement accessibles par la vue alors qu ils ne le sont jamais par l ou e Atteints dans leur int grit ceux ci actualisent alors des strat gies d vitement L inattention mutuelle r gne l espace d observabilit tend tre r duit 103 polyptyque 104 3 la place Claveyson ph nom nes sensibles et type de verbalisation Le pas reste instable place Claveyson En son sein la marche demeure cependant rapide Les trajectoires lin aires t moignent d une volont d aller de l avant Dans le discours des passants les quelques verbes d action et les adjectifs employ s renvoient l id e d une fonctionnalit de la marche Point de liaison entre le centre ville commer ant et un quartier plus exotique la place se chemine pour aller vers Elle mobilise
132. coulement et de d passement impos es par l ordre social Diff rents proc d s de circulation tels le pas gliss ou l ajustement corporel s appliquent alors et cr ent un v ritable syst me de circulation Ils ont pour fonction de r gler non seulement le d placement en le dissociant notamment d autres actes comme les actes d achat mais aussi la sociabilit publique Certains ethnom thodologues tels Lee et Watson vont m me jusqu montrer comment la ligne de conduite du passant engendre des formats sociaux telle la file d attente A travers l tude des arrangements de visibilit de la locomotion ils r v lent le lien entre directionnalit de la marche et du regard Malgr une analyse centr e sur la seule modalit visuelle leurs travaux pr sentent l int r t de rendre compte de l instrumentation perceptive du d placement et des conduites sociales Les travaux du CRESSON2 et en particulier les th ses de JF Augoyard JP Thibaud et G Chelkoff 3 offrent une alternative ces limites En effet ces 21Lee Jbe Watson R 1992 Regards et habitudes des passants Les arrangements de visibilit in Les Annales de la Recherche Urbaine dec mars n 57 58 pp 101 109 22Fond en 1979 par JF Augoyard et JJ Del tr le Centre de Recherche sur l Espace Sonore et l Environnement Urbain CRESSON CNRS UMR 1563 Minist re de la Culture et de la Communication Ecoles d Architectures de Grenoble et de Nantes s est attach
133. courir l orientation perceptive Ou investissement de Trajectoire lin aire balayage visuel furtif l espace par des groupes Mouvement de repli du qui s accompagne d une de d viants ou corps croisement des fixit du regard repr sent s comme tels membres sup rieurs buste recroquevill La fuite renseigne donc sur les rapports d impr visibilit du citadin au milieu ambiant public Parce que le n ant domine tant sur le plan environnemental qu humain le pi ton ne peut anticiper les v nements venir De fait il ne contr le ni le milieu dans lequel s op re son d placement ni les pi tons qui partagent avec eux l espace La relation du passant son environnement est alors de l ordre de la d pendance dans la fuite L encore peu de textes nous renseignent sur ce type de rapport au milieu ambiant public Il semble qu il existe une dimension de m fiance du regard de l coute et de la conduite dans la fuite Les sens du citadin s exacerbent La surveillance devient le mode attentionnel dominant Il garantit la saisie d l ments situ s ordinairement au del du champ perceptif du passant Le fuyard s apparente alors de visu un homme traqu et la merci des regards d autrui Il est en fait le plus souvent un citadin en d tresse ayant du mal vacuer son mal et se prot geant des regards d autrui Dans ce mode d acc s au monde la fuite appara t comme une d rive Sansot 1973 plus que co
134. cours comment s nous circulons sur ce c t l de la place Comme la rue Eug ne Faure cette place s identifie par la pr gnance d une circulation routi re et par un manque d animation sociale La place Jean Moulin Au c ur du quartier Mutualit la place Jean Moulin se pr sente sous une forme et une atmosph re particuli res Situ e quelques m tres de la place Bir Hakeim apr s une aire pi tonne elle appara t au sommet d un escalier de pierre sous la forme d une dalle v g tale Ainsi au premier niveau de ce dispositif le pi ton circule sur un premier espace quasi r cr atif Sur un c t une pelouse avec des jeux d enfants se dresse 68 sur l autre une cr che prend place Le second niveau de la place Jean Moulin est atteint apr s le franchissement soit d un escalier de fer soit d une pente situ e gauche de la cr che Du point de vue social l activit de la cr che aux heures d accueil ou de d part des enfants procure une animation r guli re au site Le Forum Le Forum est un site compl tement min ral h ritier de l architecture moderne Il est destin la circulation pi tonne Depuis la place Jean Moulin le citadin acc de au lieu par la travers e d une passerelle de b ton surplombant la rue Malakoff Depuis le boulevard Jean Pain une seconde passerelle enjambe la voie routi re et permet au pi ton d acc der au site Le Forum se pr sente alors au bout de ces couloirs
135. ct re r verb rant des lieux et la diffusion parfois simultan e d annonces sonores rend difficile leur compr hension Or ces dysfonctionnements des syst mes d informations sont autant sources de g ne pour l action que les obstacles physiques pr sence d escalator de queues au guichet ou techniques panne des billetteries automatiques ou des syst mes d ouverture automatique des portes Ils entravent le d roulement du d placement le freinent le d sorientent ils sont sources d inqui tude ou d nervement pour les usagers Ces derniers mobilisent alors les ressources stables du lieu Celles ci comme les obstacles peuvent tres class s selon qu elles servent l action du voyageur ou son information Deux types de ressources peuvent tre r v l es Les premi res sont des ressources techniques et am nag es Elles r f rent l ensemble des services annexes propos s par le p le d change toilettes t l phone bar bureau de tabac et ses quipements de base guichet billetterie Les secondes apparaissent davantage comme des ressources sensibles sifflets des chefs de gare annonces sonores panneaux visuels Elles servent directement la mobilit et l orientation du pi ton dans l espace Cet ensemble de ressources peut tre class selon les l ments suivants leur source qu elle soit formelle ou informelle leur forme orale crite linguistique iconographique dans l espace la temporalit
136. ct commer ant En soir e le site est d sert et sans activit 62 La place Grenette La place Grenette est un site compl tement min ral dont la forme d fie toute id e de g om trie Rectangulaire elle comprend deux appendices dont l un s tire en direction de l avenue F lix Poulat et l autre en direction de la rue St Jacques Dans la premi re partie la place Grenette accueille les terrasses de nombreux caf s et glaciers Dans la seconde partie la place Grenette s orne d une fontaine rig e par Nadon en 1824 la quatre dauphins soufflent un jet d eau pouvant atteindre 22 m tres de haut Autour des batiments de type XIXe si cle encadrent la place Les fa ades sont en pierre et sans mod natures Au rez de chauss e divers commerces magasins de chaussures parfumerie librairie banque attirent le client La Grand Rue Comme la place Grenette la Grand Rue est un site enti rement pi ton Seuls quelques camions de livraison viennent troubler la tranquillit des citadins en matin e La Grand Rue est une des rues les plus anciennes de Grenoble Son 63 nom est en effet d ja cit en 1101 De trac rectiligne elle est bord e sur ces cot s d immeubles d habitation offrant la vue des fa ades en pierre avec mod natures Le citadin passe de la Grand Rue la place Grenette ou vice versa par un dispositif en ba onnette Au rez de chauss e la Grand Rue offre au citadin une succession de vitrines
137. ction se d roule sans un regard A l inverse les passants s vitent le plus g s applique longer la vitrine du magasin de chaussure et simultan ment ranger un objet dans son cartable Dans le m me temps il ralentit son allure et se trouve donc en arri re du jeune homme Ce dernier op re pour les m mes raisons l inverse il acc l re et se positionne en avant du pi ton pr c dent Le regard est demeur fixe Le corps s est redress le visage s est orient vers le Jardin de Ville On retrouve les m mes types de comportement lorsque des groupes p n trent dans le passage Si celui ci n est pas occup lorsque le groupe s avance l int rieur la progression de chacun des membres s effectue lentement et sur un rythme commun La lin arit du trajet n est en g n ral pas perturb e Le m me balancement nonchalant des corps s observe lorsque la trajectoire s effectue en direction du Jardin de Ville Comme les sc narios d crits pr c demment un r ajustement des comportements se donne voir lorsque le groupe s appr te rentrer sur la place Grenette L l observation met jour un rythme et un mode de comportement commun au groupe Les regards s orientent vers l espace aborder Enfin lorsque le passage se trouve encombr en son centre ou lorsqu il est investi par quelques personnes isol es marchant contresens du groupe ce dernier modifie sa structure Le plus souvent le groupe se scinde en deux ou
138. culation est dense la foule des pi tons croise celle des cyclistes et automobilistes les tramways se succ dent dans les deux sens de circulation Cette multiplicit de fonctions assure l animation de la place qui se d signe finalement comme un carrefour de rencontres et de circulation A partir de la place Notre Dame s offre au citadin de multiples choix de d placements quartier des antiquaires centre commer ant zones d habitation art res de circulation La place aux Herbes Au terme de son passage place Notre Dame puis rue Brocherie le passant d bouche sur la place aux Herbes Ce large espace accueille depuis 1850 le march du quartier centre ville A cette date une petite halle fut construite avec des colonnes en fonte et une charpente l g re de fer D molie en 1895 pour faire place au b timent actuel elle prend la forme aujourd hui d un tertre rectangulaire chapeaut d une toiture de fer et entour de ces m mes colonnes de fonte Au c ur du tertre la circulation demeure pi tonne Sur un de ces c t s quelques voitures circulent en direction de la rue Brocherie L animation du lieu est essentiellement assur e en matin e par un march de fruits et l gumes sous le tertre En soir e les terrasses de caf accueillant quelques tudiants prennent le relais Commun ment la place aux Herbes s appr hende comme un point de jonction entre le quartier arabe sa communaut ses modes de vie et le centre v
139. cules boulevard Jean Pain ravive cette d sagr able impression variabilit temporelle du parcours pi ton En p riode nocturne l clairage en plafonnier du site cr e une lumi re intensive en d fil Blanche et froide elle s av re galement insuffisante du point de vue perceptif Ainsi l ensemble des pi tons dit ne pas tre clair Chacun verbalise un sentiment d ins curit transition sonore Le Forum repr sente un espace interm diaire dans le parcours marqu une fois encore par la modalit sonore Ce site n entrave pas les situations de r flexivit entre passants Les qualit s construites du lieu particuli rement son chelle expliquent le fait Chacun converse avec autrui sans entrave les paroles restent intelligibles malgr la hauteur du niveau sonore gr ce l effet de r verb ration qui marque le site En outre du point de vue sonore et lumineux 121 ce site favorise la concordance des distances visuelles et sonores Ainsi et contrairement la rue Eug ne Faure on s entend et l on se voit tr s bien au c ur du Forum Malgr le caract re tr s urbain du site les distances physiques et sociales s estompent Pourtant le caract re public de l espace ne s efface pas 122 polyptyque 9 la passerelle de la mairie ph nom nes sensibles et type de verbalisation La passerelle favorise un d placement rapide L absence d obstacles mobiles et immobiles le facilite Pour
140. d finie des locaux article R 111 19 1 de la circulaire n 94 55 du 07 07 1994 Ils l gif rent ainsi l am nagement de la voirie publique voie de circulation et places de stationnement les circulations horizontales et verticales des tablissements ouverts et ou recevant du public leur quipement sanitaire ou de service enfin leur signalisation Des dispositions sp cifiques r glementent l accessibilit des tablissements recevant du public assis d h bergement h telier et les installations sportives et socio ducatives Un tableau r capitule en annexe 0 de ce document l ensemble de ces textes r glementaires D un point de vue politique ces dispositions ont amorc un large mouvement de collaboration avec les associations les principes de l accessibilit sont int gr s aux tudes fonctionnelles les normes d accessibilit s appliquent dans les tudes techniques et orientent la conception Depuis la promulgation de la loi de 1975 et des d crets qui l accompagnent des organismes officiels comme le CERTU Centre d Etudes sur les R seaux les Transports l Urbanisme et les constructions publiques ou l AFNOR Association Fran aise de Normalisation incitent la consultation d associations Ils partent du principe qu elles sont les mieux m me de comprendre leurs handicaps de d finir leurs besoins et d valuer les dispositifs propos s Cette consultation devient n cessaire aux diff rents moments du projet au stad
141. d marche de ces quipes de sciences sociales est de replacer la probl matique de l accessibilit face la complexit des logiques d usages territoriales et spatiales articulant la mobilit dans l espace public urbain Dans cette perspective le choix d espace multimodaux o se confrontent offre de transport circulation pi tonni re et socialit urbaine n est donc pas neutre D une part les gares et lieux mouvement 4 peuvent tre abord es la fois comme lieu d change p le fonctionnel et espace d interfaces D autre part ces lieux abritent une diversit d acteurs et d actions publiques dans un temps pluriel celui de l attente de la fl nerie et du d placement fonctionnel Or des citadins per oivent et agissent le lieu depuis leur place coexistent se rencontrent se d placent avec les m mes difficult s En ce sens les lieux mouvement concentrent dans un p rim tre d fini des caract ristiques identiques l espace public urbain Trois points de vue guident les 5 l analyse de l espace gare comme espace physique espace ressources et espace temps l tude des logiques d am nagement d information et de s curit enfin celle des comp tences usag res Les situations d urgence constituent le mode d entr e de ces approches D une part elles mettent en avant les dires et les faire les 13Gibson JJ 1986 The ecological approach to visual perception London LEA 332 d finit
142. de perception issus de la phase de parcours comment s La colonne de gauche abrite ainsi une travers e polyglotte Thibaud 1998 dans le protocole initial des parcours comment s d fini par ce chercheur du CRESSON la construction d une travers e polyglotte renvoie a celle d un trajet id al Elle s effectue sur la base d une recomposition de l ensemble des commentaires recueillis in situ Ceux ci exacerbent les potentialit s sensibles des lieux travers s Ici le probl me n est pas celui de la vraisemblance de la reconstitution mais de sa puissance d monstrative Plut t qu une v ritable r criture il ait proc d a un collage d expressions remarquables issues des diff rentes descriptions Ces travers es polyglottes conservent la logique du cheminement et expriment la dynamique de la perception en mouvement Ibid Dans la colonne de droite le discours r f re aux paroles qualifiant le site de jour Pour le quartier de centre ville les remarques renvoient au cheminement effectu depuis le pont St Laurent vers la Grand Rue et pour le quartier Mutualit depuis la place de Verdun vers le boulevard Jean Pain La colonne de droite restitue les commentaires en mouvement des citadins ayant effectu le trajet de nuit Enfin la colonne centrale qualifie le lieu tudi du point de vue de ses modalit s sensibles sonores lumineuses olfactives et tactiles L l affichage des diverses modalit s rep r es dans le lieu varie sui
143. de vue l tude de l espace public urbain m le celle des formes construites et am nag es des qualit s sensibles de l environnement enfin des pratiques et comp tences ordinaires Ces derni res r f rent autant des capacit s motrices que sociales tout d placement dans l espace public urbain met en relation le pi ton avec une foule d anonyme dont il g re la trajectoire et l attitude De fait ces comp tences mobilisent autant l activit perceptive que les capacit s pratiques du citadin Elles participent de la 11 constitution m me de l espace public urbain ce dernier n existe pas comme tel par nature Ses propri t s se constituent dans et par l exp rience ses qualit s se rendent sensibles et manifestes travers des proc dures sensorielles Chelkoff 1992 L analyse de l accessibilit l espace public urbain n est donc limit e ni un probl me de conception architecturale des espaces urbains ni un probl me de locomotion Complexe la notion englobe le champ de l urbanisme autant que celui des sciences sociales la th matique du d placement autant que celle de la sociabilit urbaine enfin le domaine des formes construites autant que celui des formes sensibles Le raisonnement s appuie sur la probl matique des ambiances architecturales et urbaines il r v le les liens entre perception et action dans l espace public urbain Le d tour par la population handicap e lorsqu il existe est valid pour son
144. des Hautes Etudes en Sciences Sociales Raisons Pratiques pp 195 226 CICOUREL A 1979 La sociologie cognitive Paris P U F 239 p COLLEYN JP 1999 L image d une calebasse n a pas le go t de la bi re de mil L anthropologie visuelle comme pratique discursive in R seaux Paris CNET avril n 94 pp 20 47 COULON A 1993 Ethnom thodologie et ducation Paris P U F 238 p 1987 L ethnom thodologie Paris P U F Que sais je n 2393 126 COULTER J PARSONS ED 1990 The praxiology of perception visual orientations and practical action in Inquiry An interdisciplinary Journal of Philosophy septembre vol 33 n 3 pp 251 272 DOSSE 1995 L empire du sens l humanisation des sciences humaines Paris La D couverte 432 p GARFINKEL H 1984 Studies in ethnom thodology Englewoog Cliffs Prentice Hall 1967 2nde d Cambridge G B Polity Press 288 p GOFFMAN 1991 Les cadres de l exp rience Traduit de l anglais par I Joseph Paris Ed de Minuit 570 p 1988 La situation n glig e in les moments et leurs hommes Textes recueillis et pr sent s par Y Winkin Paris Ed du Seuil pp 143 149 1975 Stigmate les usages sociaux des handicaps Traduit de l anglais par A Kihm Paris Ed de Minuit 179 p 290 1974 Les rites d interaction Traduit de l anglais par A Kihm Paris Ed de Minuit 230 p 1973 La mise en sc ne de la vie quotidienne 1 pr sentation de soi Tradu
145. dre b ti foisonnent de d fauts d am nagement Les trottoirs souvent investis par des v hicules en stationnement ne permettent pas toujours le passage de personnes circulant en fauteuil roulant Les travers es pi tonnes ne disposent pas encore de bateaux c est dire d un abaissement des trottoirs et contraignent la personne handicap e moteur circuler sur la voirie ou demander de l aide L entr e des b timents publics demeure parfois conditionn e par le franchissement d une pente au degr trop important les circulations horizontales et verticales restent souvent limit es par l absence de portes automatiques ou d ascenseurs Les toilettes publiques sont interdites toute personne circulant en fauteuil roulant leurs dimensions r duites emp chent la manipulation du fauteuil roulant et leur am nagement propre n est pas compatible avec les contraintes physiques li es au handicap moteur Les revendications des personnes mobilit r duite se focalisent sur la d nonciation de ces barri res architecturales au d placement dont la liste ici n est pas exhaustive et sur la perte d autonomie qu elles engendrent Dans les ann es soixante dix ce mouvement social est rejoint par les associations d handicap s visuels Leurs efforts se concentrent sur les difficult s d orientation dues une mauvaise signalisation et sur l adoption de signaux sonores aux carrefours des rues Le souci de s curit s ajoute ainsi celui
146. duites de fuiteS0 Fuir du latin fugere quitter rapidement un lieu pour chapper une menace un danger r el ou suppos Fuir correspond donc l abandon d un lieu un loignement rapide Le rythme de d placement s acc l re instinctivement dans la fuite Craintif le pas devient de plus en plus rapide La marche se transforme pratiquement en course Il s agit pour le passant de sortir au plus vite du lieu de retrouver la fois la lumi re les bruits et l ensemble des signes ext rieurs d une vie citadine Au final il s agira d sormais d viter de passer par l et de faire un d tour pour ne plus ressentir cette impression d ins curit La d marche du pi ton t moigne elle m me de sa sensation d ins curit Malgr l acc l ration de son allure le citadin se recroqueville sur lui m me Son corps ne p n tre pas l espace comme dans l acte de passage Il se replie dans une attitude de protection Les bras sont souvent resserr s sur le buste parfois crois s Les mains s agrippent un sac ou au col d une veste Les rotations de la t te nombreuses semblent vouloir capter le moindre bruit ou le moindre mouvement suspect La sensation de crainte redouble galement devant l absence de personne Les lieux de la fuite paraissent en effet inoccup s Lorsqu ils sont habit s ils deviennent les rep res de quelques groupes en marge de la soci t des d viants Fuir revient alors aussi fuir l autre celui qui
147. duites publiques vis vis de l environnement sensible Le mouvement de l homme dans l espace et sa rencontre avec autrui le met en prise avec ce qu il voit entend touche sent Ce rapport dynamique l environnement sensible s incarne dans une h t rog n it des modes d attention Coulter 1990 le pi ton en fonction des contextes scrute et ne regarde plus pr te l oreille et n entend pas touche et hume l environnement entretient tour tour avec l espace une relation po tique fonctionnelle esth tique Cette activit configurante s actualise galement dans une multiplicit d action courir sauter danser marcher mais aussi tr pigner s journer acc l rer apparaissent comme autant de r ponses aux sollicitations de l environnement En m me temps ces modes d acc s au milieu ambiant public participent d une configuration nouvelle de l environnement la densit du public la diversit des pratiques sociales modifient l ordre du sensible de l audible du visible Chelkoff 1997 En ce sens il existe une relation de co 260 d termination entre l environnement sensible de l espace public urbain l activit configurante du pi ton son action motrice et sociale configuration sensible et accessibilit urbaine un rapport pratique et affectif Enfin la mise jour d une diversit de types d acc s au milieu ambiant public et leur confrontation aux textes majeurs de la sociologie urbaine pr sentent deu
148. durable ou ph m re de leur mission le destinataire collectif ou individuel auquel elles s adressent enfin le canal de diffusion technique ou humain utilis L ad quation de ces ressources l action du pi ton contribue un meilleur confort d usage et participe de l accessibilit du lieu L espace tel qu il est construit les objets tels qu ils participent l am nagement du lieu sont donc autant de ressources ou d obstacles au cheminement du voyageur que de signes contribuant pour le meilleur et pour le pire sa construction Theureau 1994 Le parcours du voyageur se construit en effet par s quence partir des l ments du contexte qu ils soient aides ou difficult s Les obstacles et les aides au d placement n existent donc pas en tant que tels dans la r alit c est au moment o ils sont mobilis s donc au moment o ils sont contextualis s qu ils prennent sens Levy 1994 Ils sont donc saisir non dans une fonctionnalit d termin e mais comme objets ambivalents dont l op rationnalit d pend aussi bien de l action accomplir des besoins de 27 l usager que de la place m me de l objet dans l espace et dans la trajectoire du passant L int r t de ces tudes et le d tour heuristique par le handicap Relieu 1994 Sanchez 1996 est double pour la recherche sur l accessibilit urbaine D une part elles r v lent que les situations urbaines handicapantes naissent autant d une inad
149. e 178 1 place Jean nn ie nn to dsl te nt E dedans dre 180 description de l environnement sensibles us 178 description des conduites sociales nn ne dees mets 181 liste des indices comportementaux du rapport au milieu ambiant public 189 2 iplace St Andr see nent 193 description de l nvironnementsensibl sauts 190 description des conduites sociales 192 liste des indices comportementaux du rapport au milieu ambiant public 201 3 passage du Jardin de Ville A ns dessertes 205 de scnptondelenviionn mentsensibl s sa ne nn ris bee inane sine 202 descriptiori des c nduites sociales ele ie finit tartines sde 204 liste des indices comportementaux du rapport au milieu ambiant public 213 4 boulevard Jean Gen nes Min nn eS EEEE 217 description de l environnement sensible ss emo ones nement 214 description des co d ites ee 216 liste des indices comportementaux du rapport au milieu ambiant public 224 Une typologie exploratoire des conduites d acc s au milieu ambiant public 228 328 1 un rapport d agr ment au milieu ambiant public to 228 desd
150. e r s dite den dunes dd esate ade es 225 une attention flottante cccse0 ccccesesscncesesccaceessccccdensccadsesscdaseenccdussesceacdees caddanss cedaaeesccadaese lt 226 entre parenth se Atal ne se ne ne 227 228 2 un rapport festif au milieu ambiant public 233 noctambuler usisiss 230 une attention flottante ctre ne dee ecb eda can eg A deca 231 espace sin as te eat alae na ahaa alsa nd alate 232 CONCIUSION de an dr url 232 3 un rapport d tranget au milieu ambiant public 1 238 et i hei 235 mune alenton centr e dod 236 um espacednterstitieliss An nt ee nt 236 scierie siens dinde dde ein td site 237 4 un rapport conflictuel au milieu ambiant public 243 IST sn ns or A Rs SR AT es ie Salas Boys SaaS Ati ed 240 PUNE Attention is tribus 241 he ne fut Etre 242 244 5 un rapport usager au milieu ambiant public 2 1 cece 249 PNR 246 une attention centr e
151. e la fois sur l agencement des surfaces des objets et leur mouvement dans l environnement Si ces r sultats pr sentent l int r t de r v ler les liens entre perception et mobilit ils demeurent cependant centr s sur la modalit visuelle Or qu en est il des autres sens En outre ils conduisent une conception homog n isante de la perception en ne sp cifiant pas le type d activit motrice marcher courir trotter li e l orientation visuelle du passant Coulter et Parsons 1990 Tout d placement dans l espace public urbain ne mobilise t il pas l ensemble des modalit s sensibles chacune d entre elles prenant le relais en fonction de l action accomplir Enfin les travaux de Gibson n interrogent ni l espace public urbain ni la perception visuelle et le mouvement tels que situ s dans un contexte social De fait ils ne permettent pas une conceptualisation des rapports entre mobilit et sociabilit publiques Les sociologues de l action abordent la dimension sensible comme un l ment de constitution de la sociabilit publique Contre les th ories classiques de l interaction sociale l uvre du Canadien Goffman r v le l importance des caract ristiques environnementales dans l ajustement des formes d expression en public Ainsi ce sont moins les variables sociales ge sexe profession qui paraissent effectives pour orienter les conduites des passants dans l espace public urbain que le contexte da
152. e r aliser Malgr l attractivit de ses commerces le centre ville est alors interrog par cette population dans ses qualit s d accessibilit nous a donc sembl int ressant poursuivre notre interrogation sur ce site avec la probl matique qui alimente cette th se Ce travail de DEA avait montr de plus que les grands boulevards de type routier participaient par la directionnalit qu ils entretenaient d un d placement ais du non voyant En outre et l poque de la mise en place de notre d marche empirique une collaboration avait t voqu e avec les services de la mairie de Grenoble intervenant en mati re d accessibilit sur ce quartier Mutualit Pour des raisons d incompatibilit de programme de travail cette collaboration a chou Nous avons cependant conserv l id e d un travail sur ce type de tissu urbain Les sites retenus le sont donc pour la multiplicit des fonctions des typologies des dispositifs et des environnements sensibles qui les caract risent Le choix de cette diversit s explique par notre souci d acc der un ensemble vari de situations urbaines pour interroger l accessibilit des villes Enfin parce que nous les saisissons dans la dynamique du mouvement les terrains retenus 29Thomas 1999 Cheminer l espace en aveugle corps stigmatis corps comp tent in Alin a Grenoble Revue de l Association Trap zes n 9 janvier pp 9 24 1996 Les conduites pi to
153. e Editions Castella et Editions de l Universit de Bruxelles 385 p ANDRE JL 1994 Au c ur des villes Paris Ed Odile Jacob 182 p ARENDT 1988 La condition de l homme moderne Traduit de l anglais par G Fradier Paris Calmann Levy 368 p AUGE M 1992 Non lieux introduction une anthropologie de la surmodernit Paris Ed du Seuil 149 p AUGOYARD JF 1998 El ments pour une th orie des ambiances architecturales et urbaines in Les Cahiers de la Recherche Architecturale Ambiances architecturales et urbaines n 42 43 pp 13 23 1995 L environnement sensible et les ambiances architecturales et urbaines in L Espace G ographique n 4 pp 302 318 273 1992 Le son sans paroles in Colloque sur la communication non verbale Lisbonne avril 1991 Les qualit s sonores de la territorialit humaine in Architecture et Comportement vol 7 n 1 pp 13 24 1991 La vue est elle souveraine dans l esth tique paysag re in Le D bat mai ao t n 65 Paris Gallimard pp 51 59 1990 Culture sonore et identit urbaine in S minaire d veloppement local et identit du quartier la m tropole Berne Commission Nationale Suisse pour l Unesco pp 24 38 1989 Place et fonction de la d marche sociologique dans la recherche sur l environnement sonore in Colloque FASE Acoustique de l Environnement Saragosse avril 1989 Du lien social entendre Actes du XIIIi me colloque de l AISLF le lien soc
154. e Jean Moulin c est dire dans la continuit de sa trajectoire fig 12 Sa t te et son regard l inverse se tournent vers la cour de la cr che L une jeune femme accompagn e de son petit gar on l invective par la parole Toutes deux se font face la premi re en marchant la seconde dans une attitude de s jour La discussion r gle les conduites les visages demeurent orient s l un vers l autre le d placement des corps vise r duire la distance physique et accro tre la port e des actions sonores Puis la jeune femme et son gar on quittent la cour de la cr che et abordent l escalier pour le descendre Les visages et le regard se suivent mutuellement alors qu aucun mouvement ne vient d vier l orientation des corps fig 13 Puis les deux femmes se trouvent dos dos Elles ne peuvent plus s observer fig 14 Pourtant leur discussion se prolonge car elles sont encore port e sonore l une de l autre Dans ce cas il y a un ajustement du corps dans l espace qui s op re en fonction des conditions d observabilit et d audibilit figure 12 figure 13 figure 14 v nements et variation des conduites publiques La description des conduites sociales des passants lors de l occupation du site par la fanfare renforce cette derni re remarque En effet la fanfare comme v nement sonore et visuel mobilise l attention du pi ton et affecte sa conduite motrice En cela elle bouleverse le mode d occupation de l espace
155. e L eds Les formes de l action Paris Ed de l Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Raisons Pratiques pp 39 69 THOMAS R 1999 Cheminer l espace en aveugle corps stigmatis corps comp tent in Alin a Grenoble Revue de l Association Trap zes janvier n 9 pp 9 24 1997 Les non voyants au t l phone in La Cr ation Sociale Grenoble Centre de Sociologie des Repr sentations et des Pratiques Culturelles nov n 2 pp 193 213 292 1996 Les conduites pi tonni res des non voyants en ville M moire pour le DEA Ambiances architecturales et urbaines Grenoble Cresson 203 p Sociologie urbaine AMAR G 1993 Pour une cologie urbaine des transports in Les Annales de la Recherche Urbaine juin sept n 59 60 140 151 AMPHOUX 1987 Reconna tre que l espace c est aussi le d placement le boug la m ta phore in Espaces et Soci t s nov n 48 49 pp 340 344 AMPHOUX P DUCRET A 1995 L Etranger de Simmel figure de l oeuvre in J Remy Georg Simmel ville et modernit Paris l Harmattan pp 133 145 AMPHOUX P JACCOUD C 1992 Parcs et promenades pour habiter Etude exploratoire sur les pratiques et repr sentations urbaines de la nature Lausanne Lausanne Institut de Recherche sur l Environnement Construit Ecole Polytechnique F d rale Rapport de recherche n 109 118 p AMPHOUX P PILLET G 1985 Fragments d cologie humaine Albeuve Suisse Editions Castella et
156. e de l escalier modifie autant les allures de d placement que l appr hension de la verticalit chez le pi ton 179 v nement sonore et visuel la fanfare Un v nement sonore perturbe subitement le contexte des d placements pi tonniers lors de la campagne d observation ethnographique du 17 juin 1999 A cette date vers 15H30 une fanfare investit la place de la halte garderie Mutualit puis l escalier menant la place Jean Moulin enfin les deux niveaux de la place Elle r p te pour la prochaine f te de la musique Compos e d une quarantaine d adultes et d enfants la fanfare est men e par un chef d orchestre Situ l avant du groupe il organise la fois les mouvements de la troupe et les rythmes de la musique De ce point de vue la fanfare donne entendre une m lodie endiabl e Les cuivres dominent L ambiance sonore du site devient cependant m tabolique la mati re sonore mise se per oit comme un tout homog ne l int rieur duquel mergent certaines sources sonores identifiables Des s quences musicales encha n es et r p t es rythment alors l ambiance du site L espace favorise cette propagation diffuse de la m lodie les sons de la circulation routi re deviennent alors masqu s L image de la masse qualifie galement l ambiance visuelle du lieu et les d placements pi tonniers La fanfare se d place lentement mais d un seul mouvement au rythme des injonctions du chef d orchestre Le
157. e de la programmation pour d finir les besoins au stade du projet pour la recherche de solutions adapt es au stade de 17 la r alisation car une bonne solution mal r alis e devient vite un obstacle Grenier 1998 Elles conduisent aujourd hui certaines municipalit s comme celles de Grenoble et Chamb ry en r gion Rh ne Alpes cr er des commissions de travail sp cialis es dans le traitement de la question de l accessibilit Dirig es par des conseillers municipaux elles collaborent autant avec le milieu associatif associations d usagers et d handicap s principalement qu avec celui de la conception Leur mission est de r fl chir et de proposer des am nagements en faveur de l am lioration de la qualit d accessibilit de la ville les proth ses architecturales au d placement des personnes handicap es Dans le milieu de la conception le mouvement de revendication des personnes handicap es conduit une prise de conscience de la participation de l espace et de l am nagement urbain aux contraintes du d placement La r ception du dispositif r glementaire et son application se font elles sur la base d une interpr tation minimaliste les textes appliqu s la lettre conduisent les concepteurs la r alisation et la mise en place dans les ann es quatre vingt de proth ses architecturales au d placement des personnes handicap es Qu est ce qu une proth se architecturale Il s agit d un dispos
158. e elles angle droit L les rues am nag es par les pouvoirs publics servent exclusivement la circulation routi re Les places toutes aussi ordonnanc es servent le plus souvent de parvis un b timent et des activit s administratives places de Verdun ou Bir Hakeim Elles apparaissent galement comme des espaces de trafic et de stationnement Au centre de ces voies de circulation des lots de dimension variable occupent l espace Ils accueillent quelques rares magasins et une majorit d immeubles d habitation Long son extr mit sud par la ligne de tramway b n ficiant du m me embl me sonore que le centre ancien le quartier Mutualit ne dispose pourtant pas des m mes types 65 d activit s et de relations alors que le premier s appr hende davantage comme le lieu des rassemblements et de la convivialit la pr sence de nombreux caf s restaurants ajoute a cette impression celui ci semble se vivre sur le mode du passage et des rencontres anonymes Le quartier Mutualit s identifie autrement dit dans la monotonie du paysage sym trique qu il donne a voir et dans la longueur de ses voies de communications En son sein la place de Verdun souvent travers e mais rarement stationn e stigmatise cette impression La place de Verdun Dessin e vers 1850 l actuelle place de Verdun constitue un des plus beaux exemples de l art urbain du XIXe si cle Autrefois d nomm e place d Armes ou place de la C
159. e la perception tactile perception kin sique haptique font l objet d une analyse dans le prochain chapitre de cette th se L int r t port la modalit sonore permet elle de mettre en parall le la perception de la qualit sonore des espaces et les conditions physiques d mergence des ph nom nes Dans les pages qui suivent la notion d effet sonore sert donc de descripteur L int r t de ce paradigme est de permettre la saisie de l interaction existant entre l environnement sonore physique le milieu sonore d une communaut socioculturelle et le paysage sonore interne chaque individu Augoyard JF et Torgue H 1995 Or dans une tude qui souhaite r v ler le rapport perceptif du citadin son environnement la notion d effet sonore reste utile non seulement pour nommer des ph nom nes per us en contexte mais aussi pour rendre compte du mode de verbalisation de ces perceptions en va de m me de la notion de mise vue34 qui fait r f rence pour la qualification des ph nom nes visuels et lumineux d crits in situ En tant qu outil m thodologique les mises en vues rendent compte de la mani re dont les espaces les objets et les individus se donnent voir elles permettent de comprendre comment les dispositifs spatiaux et lumineux fa onnent des modes de visibilit et comment des dimensions sensibles et sociales Chelkoff G et Thibaud JP 1992 De la m me mani re que les eff
160. e la t te et du corps orientations visuelles et kinesth siques et le dernier aux actions sonores verbales ou corporelles des citadins La la description des conduites publiques se scinde en trois paragraphes un premier d crivant les conduites 174 rep r es ordinairement sur le site un second faisant tat de la modification de ces conduites en fonction de sc nes d interaction sociale un troisi me les d crivant partir des v nements du site Cette description r v le au final l efficace pratique de l environnement sensible c est dire son incidence sur la motricit et les formes de l interaction sociale entre pi tons Elle montre aussi le r le des usages dans l volution de l environnement A chaque fois les chelles d analyse s entrecroisent pour mieux saisir la complexit du rapport du pi ton l espace Le discours est ponctu lorsque cela s av re n cessaire d une s rie de photogrammes issus de la phase d observation vid o Ils illustrent les modalit s de d placement et d interaction par des sc nes publiques rep r es sur chacun des quatre sites observ s En conclusion et pour chacun des sites observ s une liste exhaustive de ces indices comportementaux est dress e A terme cette premi re phase descriptive rend compte d une emprise de l espace et de l environnement sensible sur le corps l environnement sensible d un site affecte les conduites sociales et motrices du passant Elle montre
161. e locomotion et d orientation dans la revendication d accessibilit in Mobilit s r duites les preuves de l accessibilit actes de la journ e du 16 f vrier 1996 pp 143 160 281 1994 Les cat gories dans l action l apprentissage des travers es de rues par des non voyants in Pharo et Quere L eds Les formes de l action Paris Ed de l Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Raisons Pratiques pp 185 218 REMY J 1995 sous la direction de Georg Simmel ville et modernit Paris l Harmattan 175 p RYAVE AL SCHENKEN JN 1975 Notes on the art of walking Ethnomethodology Selected readings Roy Turner ed Penguin Education Middlesex pp 265 274 SABLET M 1988 Des espaces urbains agr ables vivre places rues squares et jardins Paris Ed du Moniteur 255 p SACKS 1993 La description en sociologie in Cahiers de recherche ethnom thodologique juin n 1 pp 7 23 1984 On doing being ordinary in Structures of social action studies in conversational analysis edited by J Heritage and JM Atkinson Cambribdge University Press pp 413 429 1984 Lecture eleven on exchanging glances in Structures of social action studies in conversational analysis edited by J Heritage and JM Atkinson Cambribdge University Press pp 81 94 SACKS O 1990 Des yeux pour entendre Voyage au pays des sourds Paris Seuil 233 p SANCHEZ J VELCHE D 1996 V cus et usages de la gare de Lyon par d
162. e lui m me et en confrontation avec son pass Pessin et Torgue 1980 Elle s apparente la promenade dans la relation de n cessit l espace dans laquelle elle place le citadin et dans la lenteur qui caract rise son allure Cette lenteur qui ne signifie pas l incapacit d adopter une cadence plus rapide mais la volont de ne pas brusquer le temps de ne pas se laisser bousculer par lui d augmenter notre capacit d accueillir le monde et de ne pas nous oublier en chemin Sansot 1998 229 2 un rapport festif au milieu ambiant public noctambuler Ce rapport festif au milieu ambiant public s observe du point de vue de la motricit dans le fait de noctambuler Dans la d clinaison des diverses allures de d placement cette seconde modalit prend une place toute particuli re En effet alors que les pr c dents et les suivants prennent leur sens d apr s leur d finition pist mologique ce dernier tire sa signification du vocable familier Noctambuler est un n ologisme Il se construit d apr s le nom commun noctambule d finissant toute personne qui aime s amuser la nuit Noctambuler caract rise ainsi l allure de celui qui parcourt l espace et rencontre autrui dans l objectif premier de se divertir En ce sens il peut tre compris comme un mode de rapport au milieu ambiant public de type festif D un point de vue expressif le corps du noctambule ext riorise l id e du divertissement En effet
163. e modalit s sensibles diverses homog n it des environnements sensibles Pourtant la limite du site demeure assujettie sa limite physique elle s inscrit dans l action motrice du citadin La seconde concerne le passage soudain ou progressif du pi ton d un environnement sensible un autre L la perception d une rupture est ordinairement motiv e par un changement de dominante sensible Du point de vue perceptif les limites spatiales du site s effacent alors au profit de limites sensibles mouvantes dans le temps 166 Dans le second cas la configuration sensible est de type unitaire Elle concerne la perception d une continuit dans la dynamique du trajet D un point de vue perceptif deux cas de figures se d gagent Dans le premier cas l unit mobilise une dominante sensible particuli re la modalit sonore pr vaut g n ralement Dans le second cas elle s articule dans une homog n it relative des modalit s sonores et visuelles Dans chacun des cas le citadin op re une restructuration des limites physiques de l espace au point parfois de percevoir en son sein une articulation de micro lieux unitaires L analyse des configurations sensibles de l accessibilit urbaine partir du langage ordinaire permet la mise jour de la pluralit et de la gradation des modes d acc s l espace et autrui Elle n lucide pas le fait selon lequel le pi ton incorpore dans son mouvement la mani re dont 1 per oit
164. e par les terrasses de caf Entre la statue du chevalier Bayard et les terrasses de caf deux tudiantes discutent debout Elles sont face face les corps sont rapproch s les regards tourn s l un vers l autre Leur conversation reste inaudible du fait du brouhaha manant des terrasses de caf Par contre leur gestuelle attire l attention toutes deux discutent en agitant les mains Puis elles s embrassent pour se s parer leurs corps et leurs visages s approchent davantage les t tes effectuent un mouvement mutuel de rotation de la droite vers la gauche Puis l une d entre elles se d tourne jette un coup d il furtif sur sa droite vers les terrasses de caf fixe ensuite l entr e de la Grand Rue D un pas rapide et soudainement rigide elle s y dirige fig 23 et 24 Ses pieds ne glissent pas sur le sol ils claquent s chement et r sonnent Son amie est demeur e la m me place Subitement elle l interpelle par la parole sa voix porte du fait de la qualit de r verb ration du lieu Elle a profit en outre d un moment de silence dans le brouhaha mis par les citadins attabl s aux terrasses de caf L autre l entend a distance se retourne revient sur ses pas Son corps et son regard sont orient s face son amie Elle lui r pond 197 igure 23 igure 24 8 8 Une seconde d interaction sociale rend compte des proc dures de n gociation des trajectoires dans le cas de confrontation entre allure
165. e que le d placement impose Trois l ments majeurs expliquent le fait La passerelle s av re vide d obstacles immobiles Elle est peu fr quent e Enfin l effet de vague qui la qualifie participe d une acc l ration de l allure L sa perception s accompagne d une limitation du discours Les paroles nonc es deviennent de br ves remarques le ton semble proche de la r signation La perception de l am nagement spatio visuel du site renforce la r signation du ton et la rapidit du pas Le ph nom ne de cadrage dirige la fois le pas et le regard sans possibilit de distraction variabilit temporelle du parcours pi ton La passerelle du Forum ne dispose pas de syst me d clairage nocturne Les passants circulent alors sans lumi re et dans une p nombre importante Les sensations d ins curit s accroissent alors au fur et mesure du d placement dans le lieu transition audio visuelle L acc s la passerelle du Forum constitue une transition sonore et visuelle L effet de vague noie le passant dans un continuum sonore auquel il se sent tranger Entre couples et groupes les conversations s entrecoupent ou s arr tent les paroles nonc es deviennent difficilement intelligibles lors du crescendo du niveau sonore ambiant Le ton s l ve le plus souvent Vis vis des anonymes les distances physiques et sociales tendent s amenuiser la 160 qualit de cadrage du lieu participe d une accessibili
166. e sa trajectoire de sortie Elles concernent le d placement de pi tons isol s Un premier cas de figure s observe lorsque les pi tons acc dent la place St Andr depuis la rue d Agier Lorsque leur trajectoire les m ne en direction du palais de justice ou de la rue Brocherie ils traversent le site dans sa diagonale Ils sont de fait conduits occuper l espace vide situ entre la statue du chevalier Bayard et la rue Guy Pape De fait ils s exposent au regard des personnes assises aux terrasses de caf Le pas rapide et d cid oblique alors au plus pr s de la statue du chevalier Bayard comme pour dissimuler une partie de soi m me Le visage et le corps parfois nonchalants parfois plus s v res demeurent orient s vers l objectif 193 atteindre Le regard vite les terrasses de caf certainement pour ne pas s exposer davantage La t te n op re aucun mouvement La d marche para t s v re Si le d sir de quitter le lieu se fait sentir dans l allure du pi ton et son attitude corporelle il semble aussi qu elles d montrent une volont de ne pas trahir sa propre pr sence En effet le pas certes rapide devient pr cautionneux au fur et mur de l exposition de la personne le pi ton qui traverse la place St Andr le fait sans bruit malgr la capacit de r verb ration du lieu Le pied est 01155642 sur le marbre Il semble ainsi se poser avec d licatesse sur le sol Les femmes cessent de claquer leurs talons su
167. e sur une toile de fond Le cadre naturel offre des circonstances souvent propices la prise de conscience de cet effet Le dr ne urbain peut parfois donner l impression de tisser une trame permanente sur laquelle semblent s accrocher les activit s sonores individuelles Effet d Irruption Ev nement sonore impr vu modifiant le climat du moment et le comportement de mani re caract ris L effet d irruption est au temps ce que l effet d intrusion est l espace 317 Effet de Masque Pr sence d un son qui par son niveau ou la r partition de ses fr quences recouvre compl tement ou partiellement un autre son Facile mettre en vidence sur le plan de l acoustique physique cet effet inclut une correspondance subjective au plan psychophysiologique le son masquant sera jug comme parasite ou inversement comme favorable selon que le son masqu tait agr able ou d sagr able l auditeur Effet de M tabole Effet perceptif sonore d crivant les relations instables et m tamorphiques entre les l ments composant un ensemble sonore Figure classique de la rh torique la m tabole caract rise l instabilit dans le rapport structural qui lie les parties d un ensemble et donc la possibilit de commuter dans n importe quel ordre les composantes l mentaires d une totalit la faisant percevoir comme tant en perp tuelle transition Ici le changement consid r affecte le rapport des l ments qui compo
168. e t moigne d un rapport dynamique l environnement sensible Ainsi la premi re classe d indices comportementaux du rapport au milieu ambiant public r f re l allure du passant Elle se structure autour de trois signes expressifs majeurs la vitesse de d placement d abord tel qu elle mobilise une action motrice et une trajectoire la gestuelle du pi ton ensuite observable partir des mouvements de ses membres sup rieurs buste bras mains et inf rieurs jambes pieds la seconde classe d indices comportementaux questionne les modes d attentionnalit du pi ton L analyse des conduites publiques r v le l deux l ments de structuration les modes d orientations visuelles observables partir des mouvements des yeux du regard et plus largement de la t te les modes d orientation kin sique r f rant aux proc dures d ajustement des corps pris dans une relation intersubjective Concernant cette seconde classe d indices une limite inh rente au protocole m me de l enqu te ethnographique est faire valoir celle de n avoir pas pu saisir les modes d orientation sonore du passant seules ses actions sonores en ce qu elles renvoient des actions verbales ou corporelles intentionnelles ont pu tre observ es Elles constituent la troisi me classe d indices comportementaux du rapport au milieu ambiant public Lorsqu on l applique cette grille d analyse r v le la pluralit des proc dures d ajustement des con
169. ectement la d ficience et ou au handicap de chacun elles posent la question m me de la possibilit du d placement La motricit elle renvoie l ensemble des fonctions qui permettent le mouvement de l ensemble de l organisme ou de l une de ses parties Elle se d finit comme l ensemble de m canismes qui permet de mouvoir un ou plusieurs segments d un organisme L acte moteur n est donc pas une succession de r flexes mais bien une s quence pr d termin e des tapes d un mouvement plus global Encyclop dia Universalis La mobilit dans l espace s oppose l orientation Selon Psathas l orientation d signe la capacit du passant se situer dans l espace selon un point fixe ou mobile de r f rence Cette orientation de soi s actualise en fonction du mouvement ou de la fixit de son propre corps S orienter suppose donc de la part du passant qu il prenne un ensemble de points de rep re fixe ou mobile qui va lui permettre d ajuster son d placement par rapport au but qu il s est fix Ce mode de d placement questionne alors l espace dans sa structure mais aussi dans son am nagement propre En effet les facilit s ou difficult s d orientation d pendent aussi bien de la complexit de l espace entrelacs de rues symbolisme des lieux que de l existence ou pas d outils et d am nagements urbains bornes d information abaissement des trottoirs permettant cette prise de rep res Enfin en m me temps qu elle l a cons
170. elle m me ces proth ses architecturales fonctionnalisent le d placement elles conduisent la cr ation de trajets d termin s pour la personne handicap e parfois situ s hors du cheminement usuel qui non seulement la rend d pendante de la technique mais aussi la privent de possibilit s de flanerie d ficience visuelle ou c cit se d finit comme l tat de toute personne dont la vision centrale du meilleur il apr s correction est gale ou inf rieure 1 20e de la normale l amblyopie ou mal voyance est reconnue elle pour une valeur de 4 10e de ce meilleur il apr s correction 7Pour une meilleure compr hension des difficult s de locomotion li es au handicap visuel se reporter Thomas R 1996 Les conduites pi tonni res des non voyants en ville Grenoble CRESSON M moire pour le DEA Ambiance architecturale et urbaine 203 19 Les recherches urbaines actuelles poursuivent l effort d adaptation des lieux publics aux personnes handicap es Leurs propositions s orientent sur un traitement de l accessibilit en deux phases une premi re palliative au handicap prendrait appui sur la particularit de chacun des handicaps et sur les comp tences que ceux ci requi rent pour exemple la capacit auditive de l aveugle serait exploit e par un marquage sonore standardis des espaces la seconde cr ative viserait 4 gommer les situations de handicap cr es par un am nagement urbain inad
171. emander au pi ton de s adresser une tierce personne pour se faire indiquer le trajet ou allumer une cigarette n importe quel moment du trajet dans ce cas elle r pond notre souci d appr hender l accessibilit urbaine sous l angle de la sociabilit publique L int r t de cette double consigne par rapport au protocole initial des parcours comment s est d acc der une premi re observation description des probl mes d accessibilit motrice et sociale Concernant le trajet lui m me notre protocole respecte par contre les recommandations donn es par JP Thibaud Ainsi l enqu teur se joint au parcours en qualit d accompagnant il relance les descriptions aide parfois le passant en fauteuil roulant franchir un obstacle guide l aveugle d sorient L allure du citadin est respect e il peut s arr ter d ambuler revenir sur ses pas ou l inverse traverser rapidement La dur e moyenne d un parcours est d environ 35 minutes Au total sur les deux quartiers retenus dans le cadre de notre enqu te 30 parcours comment s ont t effectu s entre les mois de juin et d ao t 1997 Conform ment au protocole les variations d horaires de jour et de climat sont respect es cette r gle s ajoute au sein de notre d marche une variation des 91 sens de circulation ainsi sur chacun des 15 parcours r alis s en centre ville et sur les 15 r alis s en quartier Mutualit la moiti l ont t dans un sens
172. en public l accessibilit r ciproque constitutive de la situation sociale La microsociologie des interactions et avec elle tout le programme d une sociologie de l action a inaugur ce questionnement sur les formes de la co pr sence en public et les mani res dont s labore en commun l interaction sociale Dans cette perspective l interaction sociale d signe cette forme l mentaire du lien entre les citadins tel que d termin par une situation La notion de situation sociale r f re donc aux sp cificit s contextuelles de l change dans l espace public urbain toute interaction sociale s labore en fonction des caract ristiques cologiques et perceptives propres au lieu Une situation sociale prend alors forme lorsqu il existe une possibilit d accessibilit mutuelle entre les individus Goffman 1973 Les travaux de l interactionnisme r v lent ainsi travers la m taphore de la mise en sc ne l importance des formes d appara tre dans la gestion de la co pr sence les acteurs sociaux ne s engagent pas dans la situation mais coordonnent leurs actions r ciproques sur le mode de l inattention civile Goffman 1973 Cette dimension de la visibilit fond sur l anonymat des citadins et sur l impossibilit du contr le du regard d autrui varie cependant selon les contextes et les activit s Elle n est en aucun cas consid rer comme un sch ma g n ral de l espace public urbain Garfinkel 1984 Quel
173. ensible participe donc autant de l activit expressive des passants que de la constitution de l change Parce que l homme habite l espace au moyen de chacun de ses sens et que chacun d eux construit l espace et le temps sa fa on Augoyard 1998 les contextes et l instrumentation m me de l change varient Ainsi les qualit s lumineuses et visuelles de l espace b ti participent du contexte d observabilit entre passants elles favorisent aussi bien des situations d exposition maximale que de visibilit r duites Chelkoff et Thibaud 1992 Chez G Chelkoff l exploration bibliographique de mod les urbains diss min s dans l histoire des villes permet de mettre jour cinq types diff rents d environnements visuels et donc d accessibilit pour exemple le mod le sc nique accordant un large privil ge aux places et sites cadr s favoriserait l exposition du citadin et la relation visuelle le mod le lin aire des grands boulevards urbains permettrait davantage une directionnalit conjointe des des ambiances souterraines in Les Annales de la Recherche Urbaine Plan urbain Minist re de l Equipement n 71 pp 143 152 40 regards et de la marche De leur c t l coute de l environnement sonore et la production des sons ordinaires instrumentent les relations en public il existe de la part du passant une exp rience acousmatique de la ville qui favorise l attention port e au son comme garant de la publicit de l
174. ent importantes Les situations d vitement se multiplient 128 polyptyque II Configurations sensibles homog nes 1 la rue de Lionne ph nom nes sensibles et type de verbalisation Rue de Lionne le pas devient instable Le d vers de la rue son encombrement et ses dimensions d sordonnent les s quences du pas Son rev tement de sol accident agite involontairement le passant Les verbes sauter sursauter tressaillir foisonnent dans le commentaire La perception de l environnement sonore tranche avec cette impression de mal tre moteur La chute progressive du niveau sonore ambiant accompagne la d couverte d un quartier la sociabilit particuli res La parole devient enjou e devant l mergence de sons issus de l univers domestique Elle num re et qualifie Puis elle r v le par l explication la contrainte physique du regard et son orientation subie Le corps de fait se dirige vers l avant variabilit temporelle du parcours pi ton De nuit l clairage de la rue de Lionne ne mobilise pas la parole La couleur blanche des projecteurs est jug e froide et insuffisante La rue parait sombre L clairage fonctionnel ne pr sente aucun attrait pour le pi ton Seule la pr sence de quelques enseignes de restaurants attire le regard et connote l espace d un ton plus chaleureux Plongeant le citadin dans une atmosph re l g rement feutr e elles renforcent sa sensation de bien tre un
175. ent presque v h ment Le malaise transpara t galement dans l attitude corporelle du passant Les yeux se brident les mains se portent au visage en signe de protection les t tes se baissent et les regards mutuels cessent Les changes se mettent entre parenth ses variabilit temporelle du parcours pi ton En p riode nocturne l intensit de la lumi re et sa couleur blanche paraissent froides au passant Elles le g nent Le site n est pas convivial Il favorise une acc l ration de l allure transition sonore La place Grenette appara t comme un espace transitoire dans le cheminement Cependant celle ci ne constitue pas une rupture nette Ici la modalit sonore domine La pr gnance de l effet de m tabole maximise le caract re public de l espace En outre il participe d un sentiment de masse chez le passant Or si un tel ph nom ne estompe les distances physiques et sociales il rompt galement les situations de r flexivit Place Grenette les couples et groupes ressentent des difficult s pour s entendre et se comprendre 108 verbalement Les personnes circulant seules ressentent elles la sensation d un isolement sonore important Toutes prouvent des difficult s focaliser leur attention sur les v nements alentour Les situations d observabilit nombreuses sont alors g r es par la multiplication de strat gies d vitement Elles valent autant pour la motricit que pour la sociabilit dans ce ty
176. entales langagi res pour r pondre l v nement La dynamique de l interaction repose alors sur l acceptation d un consensus mutuel quant au maintien d une d finition acceptable de la rencontre Autrement dit il existe une forme d expressivit de la vie sociale Elle repose 31 selon Goffman sur un travail de figuration face work de l acteur et sur le partage d un cadre primaire d interpr tation de l action la sc ne publique o se joue la repr sentation des apparences normales et le maintien de la face La visibilit de l espace n est cependant pas comprendre comme un instrument de contr le social elle peut tre envisag e aussi comme une ressource sur laquelle s appuie le citadin pour se mouvoir et respecter les r gles du d placement en public Formul autrement le citadin n est pas consid rer comme un tre vuln rable il est un sujet habile qui actualise des comp tences de visualisation afin que soient cr s dans l espace un champ visuel et une locomotion standardis e Il est autrement dit celui par lequel les conditions et processus de la visibilit vont tres arrang s afin que la locomotion r ponde aux exigences de sa publicit Lee et Watson 1993 La visibilit appara t donc comme une caract ristique majeure de la publicit d un espace Elle participe du mouvement et de la cr ation d un contexte propice la directionnalit de la marche Elle garantit en m me temps le respect des r gles de
177. entation dans l espace De la m me mani re il participe ou l inverse rend difficile l acc s mutuel des citadins Il d finit donc les formes de l change ordinaire en ville 258 configuration sensible mobilit et sociabilit publiques les indices comportementaux du rapport au milieu ambiant public Autrement dit le mouvement exprime le rapport perceptif du passant au milieu ambiant public La diversit des formes de l change ordinaire en ville t moigne galement de ce lien En m me temps le mouvement comme la diversit des modes de sociabilit dans l espace public urbain op rent la mise en forme sensible de cet environnement Ils les affectent rendent pr gnantes des modalit s sensibles situ es au second plan modifient les contextes d observabilit et d audibilit Or ce rapport d influence et de construction r ciproque comme les modes d acc s l espace qu il engendre suppose de la part du pi ton l actualisation de savoir faire pluriels L activit configurante du passant s exprime corporellement et s observe pr cis ment travers l ensemble de ces comp tences Certaines apparaissent comme des aides au d placement l le pi ton tire parti de l environnement sensible et de son acuit sensorielle afin de faciliter son orientation et son d placement dans l espace Dans ce cas nous parlons de savoir faire sensori moteur D autres sont mobilis s selon le m me m canisme afin de permettre au passant
178. entiment de retourner en ville Elle participe galement d un sentiment de s curit unit sonore La place de Verdun se pr sente dans la dynamique du parcours comme une unit sonore L l effet de vague qualifie le lieu Du point de vue de la sociabilit publique il favorise les situations d vitement En effet le d calage des distances visuelles et sonores s accro t Ainsi le passant appr hende assez bien autrui de visu mais ne l entend pas clairement En outre il se per oit lui m me comme isol et immerg par l environnement sonore Or cette particularit favorise semble t il les attitudes d espacement et de refus de la r flexivit Elle accentue par contre le caract re public de l espace polyptyque 6 la rue Eug ne Faure ph nom nes sensibles et type de verbalisation Rue Eug ne Faure le pas s acc l re Les pi tons verbalisent le confort de leur marche d s leur arriv e sur le site Rapidement la largeur des trottoirs et la surface lisse du sol sont d crites comme les causes majeures de cette aisance Le ph nom ne de cadrage oriente en outre le regard du passant vers l horizon et dirige son pas vers l avant Les verbes d action foisonnent dans le discours Pourtant dans cette lin arit du trajet une rupture soudaine appara t Elle se traduit par l mergence de quelques h sitations dans le commentaire L existence d un croisement avec la rue Dominique Villars oblige le passa
179. ents de rotation du visage Regard qui passe d un l ment l autre sans se fixer TYPE DE SOCIABILITE RELATIONS DE GROUPES Population estudiantine remarquable Relation de groupe avec multiplicit des changes d un groupe l autre Interp n tration Pratique sociale dominante s jour dans les bars et restaurants du site L acte de noctambuler rend donc compte d un rapport fusionnel du citadin au milieu ambiant public En cela il est rapprocher de la d ambulation urbaine Seule la temporalit de ces modes d acc s l environnement change la d ambulation urbaine qualifie un mode d ouverture au monde diurne tandis que l acte de noctambuler s applique la p riode nocturne Ainsi il existe galement une dimension sociable du regard de l coute et de la conduite dans l acte de noctambuler Cependant si la d ambulation urbaine induit un rapport intimiste autrui l acte de noctambuler renvoie davantage un lien amical et la fois anonyme Noctambuler signifie en d autres termes partager le temps le lieu l atmosph re les activit s avec des copains du monde des gens L id e du divertissement domine donc dans ce mode d ouverture au monde L acte de noctambuler s apparente une circumnavigation festive r alis e en groupe dans un espace davantage d finit comme milieu psychique que construit Peu de textes proposent une lecture de ce mode d acc s l espace et au milieu amb
180. er De fait il effectue sur place quelques petits pas comme pour mieux appr hender le pied qui servira d appel la descente Le corps semble alors se dandiner il oscille de droite gauche Le franchissement de la premi re marche s accompagne d un abaissement conjoint du corps vers l avant et des yeux vers le sol Le pied lui se pose d un mouvement sec et silencieux sur la marche La conduite visuelle est extr mement attentive alors m me que celle du corps donne une impression de souplesse Pourtant aucune h sitation ne vient entacher la descente Cette attitude est observable jusqu au franchissement de l avant derni re marche A ce niveau le passant op re un redressement g n ral de son corps ainsi son visage et ses yeux se l vent pour fixer l horizon alors m me que celui ci s ouvre largement sur les espaces venir Le regard autrement dit s chappe au moment o le corps du passant devient visible Son pas s acc l re de nouveau mais reste inaudible fig 4 et 5 figure 4 figure 5 L allure g n rale du pi ton est similaire celle adopt e sur la place Jean Moulin avant la descente Comme lors de la description des proc dures de mont e de l escalier la trajectoire est lin aire Elle semble en continuit avec celle adopt e sur les espaces pr c dant le franchissement des marches Seules les personnes g es se d portent vers les mains courantes afin d aider leur action 183 des sc nes d interactio
181. erceptive pratique comportementale et langagi re et les ressources sensibles de l environnement 49 M thodologie Comment saisir sur le terrain la dimension sensible et perceptive de l accessibilit urbaine Comment articuler dans une m me d marche les divers registres d analyse signaux physiques architecture conduites perceptives et sociales qu impose la probl matique des ambiances architecturales et urbaines Une hypoth se m thodologique op ratoire conduit notre r flexion le croisement des points de vue garantit la saisie objective de l objet Ainsi entre une position rigoureusement m trologique et une approche sociologique de l accessibilit urbaine une troisi me voie s impose selon nous celle de la pluridisciplinarit Cette th se m ne donc une analyse physique architecturale et sociologique de l accessibilit pi tonni re des villes Compte tenu de l objet m me du travail et de la d marche th orique que nous entreprenons notre choix se porte galement sur une saisie in situ des rapports sensibles entre mobilit et sociabilit publiques L tude s articule autour de deux tapes fondamentales La phase des parcours comment s permet dans un premier temps de travailler sur des s quences de cheminements pi tonniers Elle rend compte de la mani re dont se per oit et se configure en mouvement l espace La phase d observation ethnographique offre dans un second temps la possibilit
182. es Grenoble Cresson 114 p 274 BARBARAS R 1998 Motricit et ph nom nalit chez le dernier Merleau Ponty in Le tournant de l exp rience Recherches sur la philosophie de Merleau Ponty Paris Librairie philosophique Vrin pp 225 239 1997 Merleau Ponty Paris Ed Ellipses 63 p BARTHELEMY M 1990 Voir et dire l action in Pharo P et Quere L eds Les formes de l action Paris Ed de l Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Raisons Pratiques pp 195 226 BENJAMIN W 1982 Le fl neur in Charles Baudelaire Un po te lyrique l apog e du capitalisme Paris Ed Payot pp 55 98 BERGER P LUCKMANN T 1989 La construction sociale de la r alit Paris M ridiens Klincksieck 285 p BERTHOZ A 1997 Le sens du mouvement Paris Ed Odile Jacob 345 p BERTRAND P 1990 Tadao Ando et la maison Koshimo Li ge Ed Mardaga 133 p BILLIARD I 1988 Espaces Publics Groupe de travail sous la pr sidence de M A Louisy Plan Urbain Minist re de l Equipement et du Logement Paris La Documentation Fran aise 132 p BOTTE MC et alii 1989 Psychoacoustique et perception auditive Paris INSERM SFA CNET 144 p BRUCE V GREEN P 1993 La perception visuelle physiologie psychologie et cologie Grenoble P U G 511 p CASATI R DOKIC J 1994 La philosophie du son Nimes Chambon 210 p CAUQUELIN A 1977 La ville la nuit Paris P U F 169 p CAUVIN C 1984 La perception des distances en milieu i
183. es pars en conversation dans les changes r guliers de salutation dans les sourires ou coups d ils distribu s Le corps s ouvre autant au paysage qu autrui une attention flottante D un point de vue perceptif la promenade ou d ambulation urbaine renvoie un rapport r cr atif du citadin au milieu ambiant public Elle r f re une temporalit marginale parce que situ e hors du rythme urbain majeur Ainsi dans la d ambulation urbaine les sens du passant sont ordinairement orient s vers la saisie des l ments ludiques de l espace Le regard embrasse le site en discerne les caract ristiques jusqu en prouver les limites Les mouvements de rotation de la t te sont d ailleurs nombreux L oreille semble comme immerg e dans un micro milieu sonore o dominent les cris et rires des passants Le corps coup soudainement des stimulations sonores de la ville se laisse aller la d tente L appareil perceptif du citadin s ouvre a cet ensemble d invitations sensorielles au repos Le passant s adonne pleinement la contemplation des paysages alentours Pourtant cette observation scrupuleuse de l environnement n est pas du domaine de la focalisation L l attention semble flottante mais attentive Du point de vue d une perception sonore l attention para t grandissante l audition se meut peu a peu en v ritable coute Mais cet examen attentif de l espace ne semble en aucun cas command par le souci d un
184. es Or l activit de configuration du passant s appuie sur ses potentialit s d action D autre part il s actualise travers les comp tences perceptives et pratiques des pi tons celles ci s observent partir d indices comportementaux du rapport pi ton au milieu ambiant public Is montrent comment la dimension sensible perceptive ou environnementale organise le rapport entre mobilit et sociabilit publiques Enfin l analyse de l accessibilit urbaine travers la notion de configuration sensible r v le sa dimension affective l environnement sensible mod le des conduites motrices sociales et perceptives fonctionnelles et affectives Elles voluent s imbriquent se s parent en fonction du temps de l horaire de la pr sence d autrui et ou de la qualit de l environnement 255 configuration sensible et potentialit s actives des environnements sensibles Ce questionnement sur les liens entre accessibilit urbaine et activit configurante r v le d abord les potentialit s actives de l environnement sensible Une configuration sensible r sulte d un processus actif de saisie d appropriation et d incarnation des potentialit s actives de l environnement sensible L environnement sensible de l espace public urbain constitue le support et la matrice du mouvement de l homme Or la perception de chacune des modalit s sensibles handicape ou l inverse habilite l acc s du passant l espace L l int r t de
185. es administratifs dont la fr quentation conditionne les all es et venues sur le boulevard Les d placements s observent donc dans un rythme quasi pendulaire un afflux de personne circule sur le trottoir entre 8H30 et 9H aux heures d ouverture des bureaux puis vers 12H 12H30 et 13H30 14H aux heures de d jeuner enfin aux alentours de 16H30 au moment de la fermeture des services administratifs En dehors de ces tranches horaires la fr quentation du site demeure r guli re mais s observe nouveau par flot L image de la vague sied autrement dit et une nouvelle fois pour d crire les conduites publiques des passants boulevard Jean Pain 216 A chaque fois la largeur compl te du trottoir est occup e Une multiplicit de personnes traverse l espace couples groupes personnes isol es L observation montre cependant que ces cat gories de personnes diff rent selon les heures de la journ e Aux tranches horaires cit es pr c demment les personnes fr quentant le boulevard Jean Pain appartiennent en majorit aux services de l H tel de Ville Elles circulent le plus souvent seules en matin e et fin d apr s midi Elles sortent l inverse en groupe de deux trois personnes au moment du d jeuner Leurs all es et venues s observent principalement entre le trottoir et l escalier menant l H tel de Ville En dehors de cette temporalit administrative les pi tons fr quentant le lieu circulent seuls en groupe en couple Il
186. es parcs et lieux l cart de l agitation o la lenteur devient reine Sansot 1998 L acte de pi tiner d signe une r alit autre celle du d placement g rer dans la masse Tir du latin pieter et du bas latin peditare aller pied le verbe pi tiner r f re l acte de frapper le sol des pieds plusieurs reprises marque aussi le fait pour un pi ton de rester sur place et de ne pas avancer dans sa trajectoire dans l espace Le pi tinement qualifie donc l allure de celui qui entre dans une relation conflictuelle avec l environnement sensible Pi ges permanents espaces encombr s les lieux du pi tinement sont ceux o le passant se faufile traverse d passe tressaute Face aux difficult s circulatoires le pas en effet ne pr sente l apparence ni de la lenteur ni de la rapidit devient saccad parfois impatient Dans le pi tinement il s agit de fait d avancer tr s lentement petits pas voire de rester sur place en bauchant des mouvements de marche La mobilisation motrice demeure alors importante le pas acc l re ralentit ensuite pour viter la foule ou le mobilier urbain h site pour s engager plus en avant dans son trajet Les trajectoires s ajustent en fonction de celles d autrui L allure 48Dans le cadre de notre tude la Grand Rue la place Grenette et l entr e du passage du Jardin de Ville correspondent cette description pour la p riode diurne Les places aux Herbes et place
187. es personnes handicap es in Mobilit s r duites les preuves de l accessibilit actes de la journ e du 16 f vrier 1996 pp 9 65 1994 Accessibilit et handicap in Le courrier du CNRS n 81 pp 159 161 1992 Accessibilit s mobilit s et handicaps in les Annales de la Recherche Urbaine dec mars n 57 58 pp 126 134 SANSOT P 1998 Du bon usage de la lenteur Paris Payot 203 p 1993 Jardins publics Paris Payot 271 p 1990 La France sensible Paris Champ Vallon 255 p 1986 Les formes sensibles de la vie sociale Paris P U F 213 p 1983 Variations paysag res Paris M ridiens Klinckieks 163 p 1980 Ritualisation de l espace urbain et de la vie quotidienne travers le concept d appropriation in Vie quotidienne et milieu urbain Actes du colloque de Montpellier suppl ment aux Annales de la Recherche Urbaine Paris CRU pp 501 510 1973 Po tique de la ville Paris M ridiens Klincksiek 422 p SCHAFER RM 1979 Le paysage sonore Paris Latt s 288 p 282 SCHUTZ H 1987 Le chercheur et le quotidien Traduit de l am ricain par A N Noschis Gilli ron Paris M ridiens Klincksieck 285 p SENNETT R 1992 La ville vue d il Urbanisme et soci t Traduit de l am ricain par D Dill Paris Plon 314 p 1979 Les tyrannies de l intimit Traduit de l am ricain par A Berman et R Folkman Paris Seuil 283 p SERRES M 1990 Les cing sens Paris Grasset 381 p SHARROCK W WATSON R
188. es r gles d anonymat r gissant la vie publique Le site alors n est travers que sur ses pourtours l investissement de son centre accentuant la mise en vue du passant D autre part elle modifie les allures le lieu est travers rapidement pour les m mes raisons Elle bouleverse ensuite les modes de sociabilit En majorant la publicit des conduites l exposition participe de la naissance d un sentiment de malaise chez le pi ton Il se traduit par un refus de l change un accroissement des situations d vitement et d isolement Le ph nom ne de cadrage favorise parfois une remise en question de la dimension publique des lieux Ordinairement ce ph nom ne en effet cr e une discordance entre les distances visuelles et sonores Ainsi les sons proches semblent pouvoir tres entendus au del des limites construites alors que l auteur du son n est souvent pas accessible la vue Le pi ton mis en situation d tranget a l impression de p n trer un milieu priv L allure s acc l re alors parce que le ph nom ne de cadrage limite aussi le champ visuel et oriente conjointement l il et le pas vers un au del Enfin le ph nom ne de brillance a un effet social Agressive la lumi re blouit et demande aux passants une protection Les t tes se baissent les regards mutuels cessent Parce que le ph nom ne est g n ralement coupl l effet de masque les conversations s arr tent et le pas devient rapide La modalit
189. espace Que l on s int resse l usage du baladeur Thibaud 1992 ou au paysage sonore Augoyard 1991 le son appara t comme un instrument de structuration temporelle de la vie publique ce que j entends du paysage ne serait donc pas fondamentalement une organisation spatiale mais une organisation temporelle Augoyard 1991 De la m me mani re le son instrumente l interaction sociale et recompose les territoires urbains concernant l usage du baladeur dans l espace public urbain JP Thibaud montre comment cette pratique produit un effet de distanciation et d tranget vis vis du paysage sonore urbain Elle d joue l vidence des sonorit s locales au profit d une mise en r sonance d espaces temps pluriels Thibaud 1994 La r v lation d environnements sensibles particuliers chaque site ou dispositifs d voile donc autant de formes d accessibilit que de lieux publics vari s Or les citadins s appuient sur ces contextes sensibles pour mettre en forme leur mode de co pr sence l interaction sociale mobilise un contexte social mais aussi perceptif elle se produit dans et travers un environnement un milieu ambiant constitu de sons d odeurs de distance ou de contact d objets lumineux et de cadrage du visible Chelkoff et Thibaud 1992 L tude travers le croisement de donn es issues de l analyse des formes construites des formes sensibles et perceptives enfin des pratiques ordinaires de l usager p
190. est pr cis ment le type d observabilit qui caract rise la co pr sence dans l espace public et qui fonde cette forme de superficialit des rencontres Selon la sociologie de l action la copr sence s organise dans l espace public sur la mise distance r ciproque des individus Celle ci est rendue possible par un mode d observation particulier des individus des actions et de leurs 18 terme sociologie de l action est un terme g n rique Nous englobons entre autres sous cette formule les courants de l interactionnisme symbolique de l ethnom thodologie et de la cognition situ e 30 circonstances fond sur la gestion des apparences Or cet appara tre d pend la fois du contexte dans lequel le passant se situe du contr le qu exerce sur lui autrui mais galement des orientations visuelles qui pr dominent dans le lieu Autrement dit l observabilit dans l espace public urbain suppose une perception particuli rement un voir Cependant il existe dans un m me site une multitude d orientations visuelles possibles voir regarder scruter qui mod le l environnement en autant de milieux perceptifs divers Coulter 1990 L acte de voir implique donc une activit de configuration du site et une gestion des apparences en fonction de ce qui est vu L objet de la vision a tout de m me une relativit outre le contexte de l action et les modes d appropriation du site propres aux usagers il d pend aussi d un arri re
191. et des am nagements propres Certains sont ouverts tel le pont St Laurent d autres clos tels les passages du palais de justice et du Jardin de Ville Certains ont une surface importante tels le Jardin de Ville ou les places Notre Dame et St Andr alors qu l inverse les places de Gordes Claveyson ou place aux Herbes voient leurs activit s confin es sur de petites surfaces Certaines rues sont troites et sinueuses telle la rue Chenoise alors que d autres comme la rue Brocherie et la Grand Rue b n ficient d une longueur et d une lin arit remarquables Enfin en leur sein le mobilier urbain joue des r les divers s curisant parfois le pi ton comme c est le cas rue Brocherie le mettant l preuve par exemple places Notre Dame ou Grenette Les rev tements de sol 87 diff rents selon les sites participent de la m me mani re du confort ou a l inverse des difficult s du d placement de chacun plas de DER ns are ALLO Rue iy TOs K 7 parcours centre ville variation des types d environnement sensible ensuite Des dominantes sensibles qualifient certains espaces tandis que d autres s appr hendent dans une homog n it relative de leurs environnements sensibles Ces variations conf rent alors aux lieux une identit propre parfois un statut d espace transitoire ou interm diaire Tandis qu un parcours olfactif s invente dans l entrelacs des rue
192. et sa peau Goffman 1973 Dans ce cas pi tiner rend compte d un mode d acc s id al typique au milieu ambiant public une attention distribu e D un point de vue perceptif les sens du passant se mobilisent alors non seulement vers la gestion d une profusion de stimulations sensorielles mais aussi vers le respect des codes implicites de circulation Autrement dit l attitude perceptive du citadin se meut en surveillance visuelle et auditive Il convient de distribuer son attention sur les v nements sensibles et humains pour mieux les contr ler D un point de vue visuel l action de celui qui pi tine s apparente au balayage d crit par Goffman l individu qui se d place tend conserver une zone de surveillance En inclinant la t te de fa on ce que celle du pi ton qui le pr c de ne lui bouche pas la vue il peut pr server ce champ visuel Commun ment l individu regarde bri vement puis n glige ceux qui arrivent port e de son balayage visuel une distance d environ trois ou quatre dalles car leur distance leur vitesse apparente et la direction de leur d placement impliquent qu il ne risque pas de les heurter 241 La zone de balayage visuel n est donc pas un cercle mais un ovale allong troit sur les cot s et dont la plus grande longueur est vers l avant dont la surface change constamment selon la densit de la circulation environnante Dans toutes ces manceuvres il y a deux moments pa
193. ets sonores elles mettent en rapport des dispositifs spatio lumineux et les comp tences perceptives du citadin Elles interrogent alors le r le de l espace dans la mise en forme de la lumi re et les modes d accessibilit visuelle en public 33Pour une meilleure approche de cette notion se reporter l ouvrage collectif publi sous 1 direction de Augoyard JF et Torgue 1995 A l coute de l environnement R pertoire des effets sonores Marseille Ed Parenth ses CRESSON 174 p 34Pour une meilleure approche de la notion se reporter l ouvrage de Chelkoff G et Thibaud JP 1992 Les mises en vues de l espace public les formes sensibles de l espace public Grenoble CRESSON Plan Urbain 231 93 Du point de vue perceptif l analyse s int resse davantage la mani re dont le pi ton verbalise ses perceptions plut t qu l objet de ses perceptions Les types de verbalisation des perceptions constituent donc le second crit re de description et classification des configurations sensibles s agit l pr cis ment de typifier la pluralit des mani res de dire qu engendre toute perception en mouvement d espace public urbain L analyse porte la fois sur la prosodie du passant et son vocabulaire Dans le commentaire des diff rentes configurations sensibles ce crit re langagier sera pr sent conjointement au rep rage des ph nom nes sensibles Il semble en effet difficile dans la description crite comme dans
194. eu Il n y a cependant ni absence ni distance dans le comportement de celui qui d ambule Son attitude laisse 228 l inverse penser qu il est pr dispos recevoir l autre changer s ouvrir Dans ces lieux de rencontre qu il explore le promeneur se centre souvent sur la personne qui l accompagne Autrement dit s il existe une ouverture de l attention du citadin son environnement dans la d ambulation urbaine celle ci sert exclusivement le lien cr avec le groupe ou les proches En cela la d ambulation se distingue clairement de la fl nerie la promenade ne b n ficie pas de l aura de la fl nerie Elle prouve parfois le besoin de se justifier l aide de consid rations hygi niques assurer une bonne digestion emplir ses poumons d un air que l on d cr te pur Il me faut pour la hausser au dessus de ces m diocres justifications la compagnie d un ami Sansot 1998 La fl nerie s apparente davantage une r verie du mouvement une po sie de l action Sansot 1973 Elle convoque la dimension imaginaire et esth tisante du regard alors que la promenade mobilise l ensemble des sens et la parole La d ambulation urbaine s oppose galement l errance au nomadisme au vagabondage Elle est un mouvement dynamique inscrit dans une temporalit urbaine suspendue mais n anmoins pr sente L errance elle se d finie comme un mode d introspection physique qui situe l homme l int rieur d
195. eu Or peut on supposer encore avec l avancement des 43 th ses sur l espace public urbain que seule la modalit visuelle instrumente l interaction sociale Qu en est il des dimensions sonores et tactiles Les travaux de la sociologie de l interaction sur la notion de configuration sensible pr sentent les m mes limites une nouvelle fois le th me de la mobilit urbaine demeure minoritaire dans les d bats tandis que celui d une instrumentation visuelle des interactions sociales les oriente L analyse de la notion part de celle de l action r ciproque en public Cette derni re repose sur le travail d expression du passant elle ne peut tre envisag e comme simple relation sociale Dans cette perspective la soci t se d finit comme un ensemble changeant de r ciprocit s d actions elle se met en forme et volue de mani re r p titive en fonction de l activit des citadins Ces actions se modifient selon deux p les en tension les relations de m diocre importance et celles relevant du processus de socialisation Dans le premier cas les th oriciens de la sociologie de l interaction r v lent la dynamique des formes de l change ordinaire celles ci voluent sous l action des individus et selon le sens mis en jeu Simmel dans son essai sur la sociologie des sens r v le ainsi comment chaque sens implique un mode de relation particulier autrui l oreille se distingue encore de l il par le manque de cette r c
196. figuration optique n est pas pr donn e Elle est galement construite par l action de l homme celui ci d tecte un certain nombre de gradient de taille de texture de couleur de luminosit qui le renseigne sur l agencement des surfaces de l environnement et qui se sp cifie en fonction du mouvement Tout d placement de l homme dans l espace participe donc d une modification dans la structure du r seau optique ambiant Cependant c est moins le sens de la vue en tant que tel que le syst me perceptif humain qui favorise avec le mouvement cette variation Le d placement effectu par l homme pour recueillir l information n cessaire son action implique certes un mouvement des yeux il s accompagne galement d un mouvement du tronc de la t te du corps La perception et le mouvement apparaissent donc li s dans l uvre de Gibson par une structure perceptive visuelle Cependant ces travaux ne permettent pas de comprendre si l homme op re une s lection dans la somme d information qu il re oit de l environnement et si certaine sert davantage la compr hension de l espace que son d placement On ne sait rien non plus des types d activit s perceptives qui conduisent l homme appr hender les offrandes de l environnement Enfin 45 l tude de Gibson se limite celle des liens entre perception et d placement elle ne prend en compte ni la nature sp cifique de l espace public urbain ni la participation mutuelle de la pe
197. fre ses services Face lui mais galement dans son prolongement et sur la m me fa ade des vitrines de commerces se font face Le passage du Jardin de Ville participe d une transition dans l espace en permettant les all es et venues des citadins entre le Jardin de Ville et la place Grenette Il se situe la crois e de deux espaces tant oppos s du point de vue am nag que sensible ambiance du site La transition s observe visuellement L entr e et le d placement du pi ton au sein du passage du Jardin de Ville lui offrent une vue cadr e sur les espaces venir Ainsi selon le sens de circulation le Jardin de Ville ou la place Grenette apparaissent distance et comme cern s d une fen tre au regard du pi ton le premier dans un halo de verdure o seules quelques raies de lumi re filtrent travers le feuillage dense des peupliers le second sous une luminosit clatante et agressive fig 29 et 30 Le contraste grandit lorsque l on compare les conduites ordinaires dans les deux espaces le Jardin de Ville offre la vue un spectacle de divertissement o la promenade des adultes c toie les jeux des enfants la place Grenette l inverse donne voir celui de l agitation urbaine des pas press s et des trajectoires heurt es 202 figure 29 figure 30 L analyse de l environnement sonore propre au lieu renforce a la fois l id e d une transition d espace et celle d une initiation des sens du passant En effet
198. g re 22 H 30 d formation de la vo te plantaire qui parfois le d s quilibre PASSANT ORDINAIRE 12 M Mercredi 13 ao t Apr s midi tr 1997 chaude et tr s Coll gien ensoleill e 14 H 15 312 PASSANT ORDINAIRE AGE 72 M Mardi 5 ao t 1997 Retrait Le passant souffre d un strabisme 18 H 30 divergent de l oeil gauche Une de ses jambes est l g rement plus courte que l autre il boite D but de soir e chaude et orageuse PASSANT ORDINAIRE 20 F Lundi 4 ao t 1997 Soir e chaude orageuse Etudiant 313 PARCOURS MUTUALITE ETE PLACE DE VERDUN VERS BD JEAN PAIN TYPE DE PARCOURS AGE CSP SEXE DATE HEURE CONDITIONS ATMOS MYOPATHE Fauteuil lectrique PASSANT ORDINAIRE FEMME ENCEINTE La passante est enceinte de 8 mois PASSANT ORDINAIRE AGE 33 Sans profession 25 Etudiant 28 Femme de m nage 73 Retrait Mardi 1 juillet Apr s midi 1997 chaude et ensoleill e 15H Mardi 1 juillet Soir e chaude 1997 orageuse 22 H 30 Vendredi 4 Matin e chaud juillet 1997 et orageuse 11H Alternance de beau temps et d passages de pluie Vendredi 4 Soir e pluvieus juillet 1997 20 H 15 314 TYPE DE PARCOURS AGE CSP SEXE DATE HEURE CONDITIONS ATMOS H AVEUGLE 55 M Vendredi 4 Apr s midi juillet 1997 orageuse et Retrait lourde 17 H Quelques passages de pluie FAMILLE AVEC POUSSETTE Lundi 7 juillet Matin e chaud 1997 et ensoleill e La
199. g tation adoucie la lumi re du soleil en l offrant au regard par raies L il ne scrute plus mais contemple Au gr du d placement l effet de coupure et l mergence du cri des enfants n alt rent pas le repos Sources sonores fixes du lieu en cette saison ils ne mobilisent pas la parole Le pas tra ne et d ambule Le corps se fait expressif le pi ton sourit l ve la t te montre du doigt certaines sc nes Le discours devient comparatif le ton joyeux les exclamations r currentes Perceptible dans les deux sens de circulation l impression cependant domine lorsque nous circulons en direction du passage du palais de justice variabilit temporelle du parcours pi ton La p riode nocturne voit le Jardin de Ville plong dans une p nombre quasi totale Elle contraste avec l environnement lumineux des espaces pr c demment travers s En effet l clairage semble insuffisant pour la surface du Jardin de Ville Du point de vue perceptif ce soudain assombrissement de l espace s appr hende comme une rupture dans un parcours lumineux nocturne relativement homog ne Il entra ne alors bien souvent le sentiment d une ins curit partag e 151 unit sensible audio visuelle L arriv e du pi ton au Jardin de Ville cr e une rupture dans l environnement audio visuel urbain Sa travers e le fait l inverse d crire comme une unit sensible domin e par les modalit s sonore et visuelle L les distances visuelles
200. han 239 LACAZE JP 1993 Les m thodes de l urbanisme Paris P U F 127 297 PLETY R 1993 Ethologie des communications aide m moire m thodologique Lyon Presses Universitaires de Lyon ARCI 206 p RELIEU M 1999 Du tableau statistique l image audiovisuelle Lieux et pratiques de la repr sentation en sciences sociales in R seaux Paris CNET avril n 94 pp 48 86 SACKS H 1993 La description en sociologie in Cahiers de recherche ethnom thodologique juin n 1 pp 7 23 THIBAUD JP GROSJEAN M sous la dir de 2000 D crire le perceptible la m thode des parcours comment s in L espace urbain en m thodes Lyon PUL 298 INDEX DES AUTEURS Amar 30 Amphoux 233 Arendt 10 11 35 Aug 254 Augoyard 39 40 42 49 95 172 Austin 77 Bruce et Green 47 Chelkoff 12 39 41 42 43 96 266 Coulon 76 Coulter 32 266 Coulter et Parsons 30 37 50 De Certeau 271 Gibson 24 36 37 47 Goffman 31 32 33 34 38 223 245 246 254 Grosbois 19 26 246 Hatwell 271 Heidegger 267 Hugues 19 Joseph 9 29 172 254 Kohn et N ore 82 Lee et Watson 30 33 38 Maldiney 272 Merleau Ponty 88 271 Merleau Ponty 272 275 Michel 238 Perec 275 Pessin 233 Pierron 246 Pl ty 82 Pollner 76 Psathas 23 Quere 83 84 265 Quere et Brezger 32 Relieu 22 28 29 Sacks 85 Sacks 83 Sanchez 22 28 246 Sansot 233 238 244 249 258 Sennett 9 202 Sharrock et Watson 78 Simmel 46 239 267 Strauss 272 Sudnow 84 Theureau 28 Thibaud 11
201. her l espace la main et la perception tactile de l espace Lille Presses Universitaires de Lille 374 p HEIDEGGER M 1994 Etre et temps Traduit de l allemand par F Vezin R Boehm A De Waelhens Paris Gallimard 589 p HUNEMAN Ph KULICH E 1997 Introduction la ph nom nologie Paris Armand Colin 190 p MALDINEY H 1973 Regard Parole Espace Lausanne Ed l Age d Homme 321 p MERLEAU PONTY M 1996 Le primat de la perception Lagrasse Verdier 104 p 1987 Ph nom nologie de la perception Paris Gallimard 531 p 1964 Le visible et l invisible Paris Gallimard 360 NINIO J 1989 L empreinte des sens La raison perceptive Paris O Jacob 320 p PRADINES M 1981 La fonction perceptive Paris Deno l Gonthier 213 p REED ES 1988 James J Gibson and the psychology of perception Yale University Press New Haven and London 347 p SERRES M 1990 Les cing sens Paris Grasset 381 p SIMMEL G 1981 Essai sur la sociologie des sens in Sociologie et Epist mologie Paris P U F 238 p STRAUSS E 1989 Du sens des sens contribution l tude des fondements de la psychologie Grenoble Ed J Millon 649 p VURPILLOT E 1969 La perception de l espace l espace auditif in Trait de psychologie exp rimentale Paris P U F tome 6 pp 97 148 Th orie des ambiances architecturales et urbaines AMPHOUX P sous la dir de 1998 La notion d ambiance Une mutation de la pens e urbaine et de
202. hitecture et comportement 1991 vol 7 n 1 quatre communications du CRESSON LASSAVE P 1997 Les sociologues et la recherche urbaine dans la France contemporaine Toulouse Presses Universitaires de Toulouse 398 p LAVEDAN 1952 Histoire de l urbanisme Paris Ed Laurens 440 1959 G ographie des villes Paris Gallimard 335 p La ville des vieux Recherche sur une cit humaniser Paris Ed de l Aube INRETS 1998 501 p LEE JRE WATSON R 1992 Regards et habitudes des passants in Les Annales de la Recherche Urbaine dec mars n 57 58 101 109 Le parler frais d Erving Goffman Paris Ed de Minuit 1989 Colloque de Cerisy du 17 au 24 juin 1987 319 p Les lieux mouvements de la ville Plan Urbain DRAST RATP SNCF 1994 Les formes de la conversation analyse de l action et analyse de la conversation Paris R seaux CNET 2 volumes mars 1990 Colloque de septembre 1987 p LEVY JP 1987 Centres villes en mutation Paris Ed du CNRS 255 p LYNCH K 1976 L image de la cit Traduit de l anglais par M F et J L V nard Paris Dunod 222 p L insertion professionnelle des personnes handicap es en France Paris Ed Descl e de Brouwer 1997 461 p 279 JL 1998 Comment se d placent les personnes g es ou handicap es en ville in La ville des vieux Recherche sur une cit humaniser Paris Ed de l Aube INRETS pp 185 195 MALDINEY H 1973 Regard Parole Espace
203. hysique des terrains montrent que certains lieux du fait de leur am nagement et des activit s qu ils accueillent favorisent l mergence de certaines modalit s sensibles L analyse du discours des passants r v le de son cot comment certaines de ces modalit s mobilisent davantage l attention selon l action accomplir Elles agissent seules configurations mono sensorielles de type sonores le d placement et ou la relation autrui ou en se combinant entre elles configurations bi sensorielles de type audiovisuelles ou pluri sensorielles de type homog nes Dans les pages qui suivent quatre crit res permettent de d crire ces configurations sensibles Le premier crit re celui des ph nom nes sensibles permet de qualifier les espaces selon les modalit s sensibles qu ils mobilisent et de rendre compte de leurs conditions objectives d mergence L les modalit s 92 tactiles sonores visuelles et ou lumineuses sont particuli rement concern es L tude de la modalit tactile permet de d signer les mouvements dominants tels que li s aux activit s des sites et leur am nagement De fait un int r t particulier est accord au r le du mobilier urbain et des rev tements de sol dans la pratique cheminatoire de l espace La d nomination de ces ph nom nes tactiles reste ce jour exploratoire En outre elle tente seulement dans ce chapitre de qualifier les sensations podo tactiles du passant Les autres aspects d
204. ial textes r unis et dit s par W Fisher et C Frick Universit de Gen ve tome pp 702 717 1987 De l thologie sonore l espace sonore S minaire de recherche environnement sonore et soci t Grenoble ESU CEPS Universit de Grenoble Cresson pp 35 41 1985 Environnement sonore et communication interpersonnelle Grenoble CNRS CNET Cresson 131 p 1985 Les allures du quotidien in Temps libre n 12 pp 49 56 1980 R pons pour voix discr tes et trois silences in La voix L coute Traverses nov n 20 pp 134 141 1980 La conduite pi tonni re et sa m taphore cartographique in Cartes et figures de la terre Paris Centre Pompidou C C I pp 122 123 1979 Pas pas essai sur le cheminement quotidien en milieu urbain Paris Seuil 186 p 1978 Les pratiques d habiter travers les ph nom nes sonores Paris Ecole Sp ciale d Architecture Plan Construction 212 AUGOYARD TORGUE 1995 sous la direction de l coute de l environnement R pertoire des effets sonores Marseille Ed Parenth ses CRESSON 174 AUSTIN JL 1971 Le langage de la perception Paris A Colin 173 p BACHELARD G 1983 La po tique de l espace Paris P U F 214 p BAILLY A 1977 La perception de l espace urbain Paris Centre de Recherche d Urbanisme 265 p BALFZ S 1996 Les ambiances olfactives dans l environnement construit M moire pour le DEA Ambiances architecturales et urbain
205. ial n est d pendante que de la modalit visuelle c est aussi nier l impact des autres sens dans la construction de l change social Or qu en est il des autres dimensions environnementales sonores tactiles thermiques olfactives La forme de l change varie t elle selon le sens mis en jeu 33 II Probl matique 1 la perception instance d organisation de l accessibilit urbaine Deux id es majeures mergent finalement de cet tat des lieux critique de la recherche sur l accessibilit urbaine La premi re concerne la conception encore trop restrictive des domaines d application de l accessibilit Elle s ent rine la fois dans la l gislation le milieu de la conception et la recherche en sciences sociales L accessibilit ne peut se restreindre de notre point de vue une r flexion sur le r am nagement des mobilit s urbaines Parce que l espace public urbain constitue originellement un monde entre soi rassemblant ou s parant les hommes dans l change Arendt 1961 son accessibilit reste penser comme une qualit de sociabilit Cette th se recentre donc la question de l accessibilit urbaine sur les rapports entre mobilit et sociabilit publiques et d passe ainsi la th matique du handicap La seconde id e mergeant de la revue critique des recherches sur l accessibilit renvoie l absence de questionnement formalis sur la dimension perceptive Cette recherche l encore pre
206. iant public Cependant notre d finition s approche du second sens 233 accord par Sansot la fl nerie La fl nerie lorsqu elle s accomplit la nuit rend compte d un change entre le citadin autrui et la ville Le marcheur nocturne appara t alors comme un homme qui vit dans un temps d r gl et qui sympathise avec autrui Sansot 1973 En ce sens l acte de noctambuler s loigne de la d ambulation nocturne d finie commun ment comme la marche nocturne du citadin en d tresse et en qu te de soi m me Elle s apparente davantage un mouvement ind termin du citadin lui permettant de s affranchir des d terminismes identitaires et sociaux elle est une forme de conqu te de la libert un mouvement de saisie des occasions qui passent Michel 1997 Elle prend forme dans des espaces clos chaleureux o les formes de la vie sociale s panouissent par la voie des canaux sensoriels plus que par la parole 234 3 un rapport d tranget au milieu ambiant public traverser L acte de traverser comme celui de noctambuler qualifie davantage une mani re d tre et de se comporter parfois malgr soi dans l espace qu un type d allure particulier induit par l espace lui m me Il caract rise ce rapport d tranget du pi ton au milieu ambiant public 6 D un point de vue pist mologique traverser du latin transversare remuer en travers d signe l acte d aller d un bord l autre d un espace plus justemen
207. id r non du point de vue des lieux de la ville auxquels il donne acc s de la pluralit des formes du mouvement et de leur degr d adh rence Elle est autrement dit une notion complexe consid rer dans sa dualit c est dire comme accessibilit d un espace l espace est il ouvert et fr quentable de quelle mani re et comme accessibilit d un mouvement quoi et comment celui ci donne t il acc s La promenade urbaine qu elle soit simple fl nerie ou acte commercial mod le en effet l acc s du citadin l environnement et autrui La travers e d un espace ou le stationnement en son sein engendre ainsi des proc dures de r gulation du trafic d orientation et d vitement des personnes Elles s appuient sur les strat gies de d placement et les modes d orientation perceptives du passant ces orientations essentiellement d finies en terme visuel constituent des formes d actions pratiques situ es dans des contextes sociaux subjectifs et permettant l accomplissement de l action Coulter et Parsons 1990 Celles ci lui permettent pr cis ment de g rer la fois la pr sence d autrui et les contraintes 17La notion d adh rence permet selon Amar de penser cette variabilit des types de mouvements selon leur mode d inscription dans la ville De plus elle permet de poser outre 1 question de la mani re dont le mouvement donne acc s la ville celle du statut que le passant accorde aux espaces du mouvement et
208. iennent des caract ristiques architecturales r currentes des espaces interstitiels Souvent l absence de parall lisme des fa ades s ajoute celle ci Du fait de ces qualit s construites et am nag es les lieux dans lesquels le passant s introduit prouvent les modes d observabilit visuelle les passants s exposent puis disparaissent du champ de vision d autrui au gr de la sinuosit du lieu de ses interstices propres L espace participe en d autres termes d une partie de cache cache entre pi tons En cela il renverse le mode de perception dominant en public L l oreille domine et saisit des limites qui ne sont plus architecturales mais bien sensibles Ainsi les actes d autrui et des habitants se donnent percevoir distance et au del des limites physiques cr es par l alignement du b ti L action s anticipe distance Parfois la fr quentation d espaces publics favorisant les ph nom nes d exposition visuelle participe de l adoption du rythme de la travers e par le pi ton Dans ce cas l allure adopt e r pond un besoin de se soustraire au regard de l autre Elle r sulte l encore d une inad quation entre la position de celui qui s journe dans le lieu et celle du pi ton qui se meut conclusion ALLURE DE MODE TYPE DE SOCIABILITE DEPLACEMENT ATTENTIONNEL 237 D ETRANGETE TRAVERSER CENTRE INTERPENETRATION DU PUBLIC ET DU PRIVE Pr caution du pas qui Visage et regard Position de s
209. ilit du passant au milieu ambiant public Le pi tinement d finit lui un rapport de confrontation entre le citadin et son environnement est l id al type des modes d acc s pratique a l espace public urbain La fr quentation de sites particuli rement stimulants d un point de vue perceptif sature le pi ton L abondance des obstacles saccade son pas De fait il existe une dimension purement psychomotrice du regard de l coute et de la conduite dans le pi tinement Les sens du passant ne sont orient s que vers la r alisation du geste moteur et donc vers l vitement des obstacles mobiles ou immobiles pr sents dans le site La communication avec autrui reste purement corporelle il est un l ment de la masse viter un regroupement ph m re mais mouvant d hommes dans un lieu d termin L allure oscille entre la lenteur et la pr cipitation Il s agit d effectuer des sortes de slaloms des zigzags d effacer les paules de s engouffrer dans un 244 espace libre quand il se pr sente De la une esp ce de rare corps a corps o la r gle consiste a viter les adversaires par l art de l esquive Sansot 1986 En d autres termes pi tiner ce n est pas progresser au rythme propos par les lieux d un pas parfois rapide parfois plus dolent mais toujours en accord avec les modulations du territoire que l on traverse Sansot 1998 245 5 un rapport usager au milieu ambiant public passer La d ambu
210. ille commer ant L image de cette jonction se cristallise lors des matin es de march dans les changes massifs entre ces deux populations La place Claveyson 5 8 La place Claveyson d nomm e ainsi depuis 1793 se pr sente sous une forme irr guli re Depuis la place aux Herbes le passant acc de cet espace par le biais d un passage troit en ba onnette Depuis la Grand Rue il s agit d une ouverture en entonnoir Enti rement pi tonne la place accueille en son sein quelques terrasses de caf un restaurant un fleuriste En son centre tr ne une fontaine ras de terre au d bit irr gulier L animation est sporadique au c ur de cette place De jour la place Claveyson appara t davantage comme un lieu de passage entre deux sites pour le citadin De nuit les caf s pr sents attirent une client le plut t tudiante La place St Andr En plein c ur du quartier de centre ville la place St Andr s rige Le passant acc de l espace depuis la place Claveyson par la zone pi tonne que constitue la Grand Rue Depuis le passage du palais de justice il d bouche sur un espace interm diaire compos d une voie routi re et l angle oppos du Th tre de Grenoble Compl tement min rale elle s appr hende l image de l ensemble des anciennes places de Grenoble dans une forme irr guli re Seule la partie pi tonne est rectangulaire 59 En t elle accueille une population assez jeune aux te
211. int r t heuristique il montre que la motricit dans l espace public urbain requiert autant des conditions d ambiances que des conditions d acc s pratiques au lieu plan du chapitre La premi re partie du chapitre propose un tat des lieux critique de la recherche actuelle sur l accessibilit de l espace public urbain Elle revient d abord sur la l gislation en mati re d accessibilit et pose la question du bien fond d une r flexion en termes de handicap des personnes Puis elle expose les d bats de la recherche en sciences sociales sur les questions de la mobilit et de la sociabilit publiques La seconde partie du chapitre fait tat de la probl matique et des hypoth ses de travail de cette th se Elle alimente et construit le raisonnement abord ci avant au sujet d une instrumentation sensible du rapport entre acc s moteur et social l espace public urbain Une partie m thodologie cl t enfin ce chapitre Elle pr sente les terrains de l investigation empirique de cette th se et les r flexions m thodologiques qui ont pr sid la constitution des diff rents protocoles d enqu tes La pr sentation de ces protocoles ainsi que celle des diverses populations ayant 12 particip la d marche et des corpus d analyse est situ e dans l introduction de chacun des chapitres II et III centraux de la th se 13 I La recherche contemporaine sur l accessibilit tat des lieux et r flexion critiq
212. ion r ciproque entre la construction du rapport au lieu et la relation entre les individus La perception des citadins n est alors pas assimilable au seul regard port sur les choses et les v nements elle est comprendre aussi comme appropriation des ressources que lui offre un lieu A ce stade de l tude la notion de configuration sensible s apparente donc une activit de r ception s lection et recomposition de l environnement sensible de l espace public urbain Cette activit de configuration est permise par le mouvement il exprime et op re en m me temps la mise en forme sensible de l espace Pr cis ment une configuration sensible peut tre d finie comme le surgissement d une forme d coulant de l interaction entre un monde sensible un langage naturel et une activit configurante Elle n est pas r ductible ses composantes physiques ses propri t s narratives ou m me aux actes perceptifs qu elle suscite La mise en forme sonore et lumineuse d un site convoque simultan ment le pas du 46 passant sa parole ainsi que son ceil et son oreille La notion de configuration sensible rassemble finalement trois probl mes le substrat mat riel de l environnement sensible le rapport entre perception et motricit la constitution langagi re de la r alit Thibaud 1996 Indissociable des performances motrices et des conduites perceptives du passant l activit de configuration conduit donc une d r
213. iprocit qu il y a dans un change de regard L il de par sa nature ne peut pas prendre sans donner en m me temps tandis que l oreille est l organe tout simplement go ste qui se borne prendre sans donner Simmel 1981 Dans ce cadre l change se met en forme travers un ensemble de signes corporels expressifs les individus participant une situation d interaction donnent voir gr ce leur position dans l espace et leur expression corporelle leur lien avec l interaction en train de se faire Cette mise en forme de l change s analyse en tant que processus d expressions contextualis es L tude du processus de socialisation renvoie aux formes majeures et pr donn es de la sociabilit publique Le terme de configuration demeure donc rarement employ comme tel dans les crits de la sociologie de 26 Celui de forme le supplante et s oppose celui de contenu la forme constitue l outil conceptuel par lequel est 26On trouve cependant le terme de configuration contextuelle chez Goffman in La mise en sc ne de la vie quotidienne 2 les relations en public Paris Seuil 1973 Des v nements mineurs et incontr l s produisent constamment des configurations contextuelles de personnes qui provoquent quant aux relations des probl mes d impression autrement dit des apparences compromettantes 27Simmel G 1981 Sociologie et pist mologie Paris PUF 238 p 44 r v l cette
214. iption de l environnement sensible am nagement du site La place St Andr se d crit comme une place vaste et ferm e sur elle m me Du point de vue architectural elle est encadr e sur chacune de ses fa ades par un ensemble de monuments haute charge symbolique Parmi eux le Palais de Justice et l glise St Andr participent la valeur historique du lieu La statue du chevalier Bayard tr nant au c ur du dispositif accentue le ressenti Les vestiges au sol d un rev tement de marbre blanc accordent une derni re touche de monumentalit au lieu Enfin du c t de son am nagement la place St Andr offre un spectacle en deux temps celui des terrasses de caf et de la convivialit celui de l immuabilit et de la solennit du Palais de Justice environnement sensible du site Ce temps binaire marque galement la perception de l environnement propre au lieu La place St Andr offre au premier regard l image du vide fig 16 et 17 Ainsi ce large espace central inoccup et entour de terrasses de caf appara t ordinairement comme une ar ne Il est le lieu o chacun voit et se fait voir Il devient la sc ne au centre de laquelle se joue le spectacle de la vie quotidienne s exposent les rituels de la sociabilit estudiantine A nsi les fa ades supportant la monumentalit du Palais de Justice font office de lieu de repr sentation c est leur pied que se donnent voir les mouvements des pi tons En face le te
215. iques pp 39 69 THIBAUD JP et alii 1998 Comment observer une ambiance in Les cahiers de la recherche architecturale Ed Parenth ses n 42 43 pp 77 91 THIBAUD JP 2000 D crire le perceptible la m thode des parcours comment s in L espace urbain en m thodes Lyon PUL 1997 L expression litt raire des silences de la ville in La Cr ation Sociale Grenoble Centre de Sociologie des Repr sentations et des Pratiques Culturelles nov n 2 pp 45 69 1997 Les cadres sensibles de l espace souterrain in 7e conf rence de l ACUUS Montr al 9 18 septembre 283 1996 Perception et mouvement des ambiances souterraines in Les Annales de la Recherche Urbaine Plan urbain Minist re de l Equipement n 71 pp 143 152 1995 Visions du public en sous sol in actes de la 6 conf rence internationale Espace et Urbanisme souterrain Paris Grande Halle de la Villette 26 29 septembre Paris Laboratoire TMU IFU 1995 pp 171 176 1994 Composer l espace les territoires du pas chant in Michel Bassand et Jean Philippe Leresche Les faces cach es de l urbain Berne Peter Lang pp 183 195 1992 Le baladeur dans l espace public urbain essai sur l instrumentation sensorielle de l interaction sociale Th se de 3 cycle Universit Pierre Mend s France 350 p 1991 Temporalit s sonores et interaction sociale in Architecture et Comportement mars vol 7 n 1 pp 63 74 THOMAS R 1999 Cheminer l espace en aveugle
216. ire dans leur formalisation 98 I Configurations sonores 1 le pont St Laurent ph nom nes sensibles et type de verbalisation Sur le pont St Laurent le pas se d tend et devient nonchalant La les l ments naturels du site acqui rent une puissance motrice et stimulent la vue du passant L air fait d river ou accompagne les trajectoires L eau l attire sur les rives et rend le d placement ludique La parole prend la forme d une nonciation ordonn e le pi ton verbalise d abord les l ments qu il voit et entend puis s int resse aux l ments constituant le d cor du site Ce type de discours domine chez le passant circulant depuis la rue de Lionne le sens de leur parcours les conduisant tourner le dos la ville Le d placement devient probl matique quai Brosse et se traduit par de nombreuses h sitations dans le discours Elles stigmatisent les probl mes de lisibilit de la signalisation au sol Les descriptions r p titives et ax es sur la travers e pi tonne restent confuses Le pas ralenti en outre car l coute de la circulation routi re fonctionne comme un rep re spatial et temporel elle rompt ou permet le ralentissement du pas variabilit temporelle du parcours pi ton En p riode nocturne la couleur jaune diffus e par les projecteurs cr e un sentiment de chaleur et d intimit Comme les rayons du soleil en journ e la d multiplication des sources lumineuses accentue la beau
217. ist re de l Equipement 25 29 1988 Entendre les espaces publics Grenoble CRESSON Recherche Plan Urbain Euterpes 158 DUMAURIER E 1976 Le pouvoir des sons Paris INA GRM 283 La qualification sonore des espaces urbains in Architecture et comportement 1991 vol 7 n 1 quatre communications du CRESSON SCHAFER RM 1979 Le paysage sonore Paris Latt s 288 p 289 THIBAUD JP 1997 L expression litt raire des silences de la ville in La Cr ation Sociale Grenoble Centre de Sociologie des Repr sentations et des Pratiques Culturelles nov n 2 pp 45 69 1994 Composer l espace les territoires du pas chant in Michel Bassand et Jean Philippe Leresche Les faces cach es de l urbain Berne Peter Lang pp 183 195 1992 Le baladeur dans l espace public urbain essai sur l instrumentation sensorielle de l interaction sociale Th se de 3 cycle Universit Pierre Mend s France 350 p 1991 Temporalit s sonores et interaction sociale in Architecture et Comportement mars vol 7 n 1 pp 63 74 TOMATIS A 1978 L oreille et le langage Paris Seuil 187 p TORGUE H 1985 L oreille active Grenoble ESU Minist re de l Environnement 228 p TRUAX B 1984 Acoustic communication Norwood New Jersey Ablex Publishing Company 244 p Sociologie de l action BARTHELEMY M 1990 Voir et dire l action in Pharo P et Quere L eds Les formes de l action Paris Ed de l Ecole
218. it Les r percussions de l audition d un effet de vague et la sensation conjointe d un effet d immersion sont galement plurielles en plongeant le citadin dans une masse urbaine laquelle il se sent tranger ces effets participent la fois d un arr t des conversations et d un accroissement de la vitesse de d placement A terme il s agit de lieux dans lesquels les situations d vitement semblent favoris es L effet de m tabole cr e galement un sentiment de masse Mais l il est un facteur d estompage des distances physiques et sociales Dans des lieux m taboliques chelle restreinte la 256 convivialit et la coh sion sociale semblent maintenues par un accroissement des possibilit s de r flexivit Parce que les passants demeurent mutuellement accessibles par l ou e et la vue les formes d expressivit et de r ceptivit de la vie sociale s panouissent Les m mes conclusions peuvent tre appliqu es l analyse de la modalit visuelle Ainsi le rep rage du ph nom ne de filtrage s accompagne d un ralentissement du pas L il moins sollicit d couvre l espace et conduit de fait le pi ton prendre son temps A l inverse le ph nom ne d exposition participe d une acc l ration de l allure du passant En interrogeant la place du citadin dans l espace la qualit d exposition modifie d abord le mode d investissement des lieux D une part elle oblige le passant la discr tion par respect d
219. it quelle chelle d observation privil gier quelle m thode d investigation choisir Ainsi deux chelles d observation ont t retenues suite au travail d analyse de la phase de parcours comment s celle de la transition parce qu elle interroge l espace et la perception celle de l unit sensible parce qu elle agit sur le comportement social et locomoteur du passant Du point de vue de la probl matique des ambiances architecturales et urbaines une transition d finit tout passage plus ou moins graduel d un environnement sensible un autre Dans la dynamique d un trajet en ville la perception d une transition est donc le r sultat soit d un d placement dans l espace soit d un changement d espace De fait l tude des transitions r v le les liens entre perception mouvement et espace autant que le r le du temps dans cette articulation Deux sites ont t s lectionn s suite l analyse de la phase de parcours comment s Dans le quartier Mutualit la place Jean Moulin appara t comme le mod le m me d une transition d espace En effet ses qualit s architecturales et am nag es la font saisir comme une dalle v g tale plac e au c ur de l urbain Sa construction sur deux niveaux et la pr sence d un escalier de b ton liant la place au reste du parcours en font un site part dans le circuit puisque au dessus du niveau moyen du reste du parcours En outre sa construction pr sente l int r t d interroger le mouvement
220. it demeure g r e par l actualisation d un stock de comp tences et de connaissances propres au citadin Elle leur permet de reconna tre des formes c est dire d identifier de fa on commune les l ments d une m me sc ne d organiser des configurations D autre part cette observabilit partag e m diatise la fois la socialit urbaine et le devenir individuel des citadins L elle interroge les conduites et les modes d ajustement r ciproques des actions de chacun Pour ces deux raisons l observabilit appara t comme activit organisante partag e Elle m diatise les rapports sociaux et les actions des hommes entre eux Sudnow 1972 8 1 Or du point de vue des m thodes d enqu te l observabilit renvoie encore l id e d une action partag e y a une dynamique dans l observabilit dans la mesure o l observateur au m me titre que l observ est un sujet en action avec un objectif d fini Or tout moment ce sujet peut imputer ou contr ler son action Autrement dit ce qui est aussi identifiable dans l observation c est la ma trise de l agent sur sa situation et sur son action Quere 1991 En outre l enqu teur observe aussi l identit sociale de l acteur dans l observation En d autres termes l observation interroge l acteur comme l observateur dans leurs r les respectifs et tels qu ils sont li s leurs actions En ce sens et vis vis de l objectif de notre tude elle est une forme d e
221. it sensible homog ne Dans le parcours la rue de Lionne se pr sente finalement comme une unit donnant percevoir une relative homog n it des modalit s sensibles En son sein le d placement se vit sur le mode de la continuit Du point de vue des formes de la sociabilit urbaine son chelle restreinte favorise la concordance des distances visuelles et sonores Au sein des groupes ou couples fr quentant la 130 rue l expressivit et la r ception des changes sont facilit es Les anonymes eux deviennent simultan ment accessibles la vue et l ou e Ainsi l environnement et l am nagement du site participent d un estompage des distances physiques et sociales Le sentiment dominant demeure alors celui d une pr sence collective et anonyme d autrui 131 polyptyque 2 la rue Chenoise ph nom nes sensibles et type de verbalisation La typologie en fort d vers de la rue Chenoise et son encombrement provoquent une instabilit du pas Les descriptions foisonnent et d noncent une situation de handicap podo tactile L allure oscille alors entre la vigilance et la d tente La parole devient rare Puis le discours se focalise sur l absence de sons urbains la construction en ba onnette de la rue les coupe le d placement du passant l en loigne La parole constate et qualifie des sons domestique p n trent vers l ext rieur En diminuant son caract re public ils humanisent en quelque sorte l
222. it l exp rience citadine du passant mobilise simultan ment les ressources du cadre b ti des savoir faire perceptifs des activit s motrices et sociales particuli res De fait elle participe d une modification des contextes sensibles d actions qu ils soient visuels modes d observabilit en public sonores mode d audibilit ou m me tactiles contact corporel Formul autrement le mouvement et la sociabilit publiques op rent la mise en forme sensible de l espace la perception qu ils en induisent se traduit chez le passant par un travail de s lection de structuration et d appropriation des qualit s sensibles de l environnement Ce travail conduit le pi ton red finir l espace public urbain en termes de configuration sensible A ce propos un d bat anime actuellement la recherche en sciences sociales Pour certains auteurs une configuration sensible renvoie un donn elle constitue un l ment une forme stable de l environnement Pour d autres la notion renvoie davantage une activit ordinaire du pi ton pr cis ment une op ration de mise en forme de l environnement Cette th se d fend cette seconde option et saisit ce stade de la r flexion la notion de configuration sensible comme un processus dynamique Nait d un acte perceptif lui m me permis par le mouvement de l homme dans l espace l activit de configuration questionne le rapport entre les sens elle est induite par la perception active des
223. it de l anglais par A Accardo Paris Ed de Minuit 253 p 1973 La mise en sc ne de la vie quotidienne 2 les relations en public Traduit de l anglais par A Kihm Paris Ed de Minuit 372 p 1963 Behavior in public places Notes on the social organisation of gatherings New York The Free Press 248 p HALL E T 1993 La dimension cach e Traduit de l am ricain par A Petita postface de F Choay Paris Seuil 254 p HERITAGE JC 1991 L ethnom thodologie une approche proc durale de l action et de la communication in R seaux Paris CNET pp 89 123 1985 Ethnom thodologie un d fi a la sociologie conventionnelle in Soci t sept vol 1 n 5 pp 7 9 LALLEMENT M 1993 L ethnom thodologie une sociologie du quotidien in Sciences Humaines n 27 avril pp 36 39 NORMAN DA 1993 Les artefacts cognitifs in Raison pratique Paris Ed de l EHESS n 4 pp 15 35 POLLNER M 1975 The very coinage of your brain the anatomy of reality disjunctures in Philosophy of the social sciences vol 5 pp 411 430 QUERE L BREZGER D 1992 L tranget mutuelle des passants in Les Annales de la Recherche Urbaine dec mars n 57 58 pp 89 100 L 1999 La logique des situations nouveaux regards sur l cologie des activit s sociales Publi sous la dir de M de Fornel et L Quere Paris Ed de l Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 360 p 1996 Le monde social comme ph nom ne Esquisse d u
224. it de la mani re dont le passant se d place et a une attention perceptive En d autres termes la diversit des types de mouvement comme celle des formes d expression op rent la mise en forme sensible de l environnement Elles produisent des esp ces d espaces Perec 1985 sensibles non fig s dans leur forme et voluant 270 selon la s quence de l action Une telle affirmation interroge de fait la dimension temporelle de l accessibilit urbaine l espace de la perception en mouvement constitue la fois un espace orient Merleau Ponty 1945 et temporel Comment organiser concevoir am nager l espace temps Enfin cette th se pose la th matique du handicap dans des termes diff rents de ceux pos s actuellement Elle traite le sujet non pas en termes de d ficit organique mais comme une des voies d acc s aux potentialit s actives de l environnement sensible En cela elle interroge la validit du questionnement actuel sur une sp cificit du d placement handicap Selon les lieux et les moments le pi ton b n ficie de statuts mixtes l homme s accidente occasionnellement vieillit perd de son acuit visuelle ou auditive de son sens de l quilibre il est tout la fois le p re de famille qui revient encombr des courses et l agent immobilier qui d marche ses clients Or dans toutes ces situations de la vie sociale ses handicaps voluent Nous avons fait le choix d mettre l hypoth se de l existence de
225. itadin peut inf rer dans les modes de co pr sence La mobilit dans l espace public urbain participe des rencontres anonymes entre citadins Relieu 1994 En quoi l environnement sensible de l espace urbain organise t il cette socialit publique Qu est ce que l accessibilit sociale des pi tons en termes perceptifs et sensibles Les formes de l change sont elles aussi variables que semblent l tre les modalit s de d placement du pi ton selon le sens mis en jeu 3 accessibilit et situations sociales 28 L orientation pragmatique prise par la recherche en sciences sociales questionne pr cis ment ces qualit s d hospitalit de l espace public urbain Joseph 1998 Une intuition latente guide l ensemble des travaux celle selon laquelle la circulation pi tonni re ne rel ve pas du degr z ro de la socialit Relieu 1994 Leur proposition repose ainsi dans ses fondements sur une critique de la d finition du mouvement comme simple d placement le mouvement est consid rer comme mode d urbanit la ville est comprendre comme une forme organis e du mouvement humain Amar 1993 Dans cette perspective l accessibilit est concevoir dans la pluralit des types de mouvements induits par la variabilit des modes de transport Elle est une qualit urbaine assurant continuit du mouvement lisibilit et am nit des syst mes et des services de transport Elle est le mouvement lui m me cons
226. itement d tour passage et au del des seuls contextes spatio visuels oriente notre d marche Il s agit galement de s interroger sur les modalit s de l environnement sensible qui engagent l activit motrice et perceptive du citadin Les chapitres suivants s orientent donc vers la compr hension des liens entre configuration sensible mobilit et sociabilit urbaine Ils avancent sur la d finition des notions et mettent jour cette dimension pratique de la perception Deux pistes sous tendent les analyses La premi re concerne la parole habitante comment la description in situ et en mouvement d un parcours pi ton rend compte de l activit de configuration chapitre II La seconde s articule partir de conduites observables L la question pos e est celle de l activit expressive du passant comment l expression t moigne de la mise en forme de l environnement sensible de l espace public urbain chapitre 84 CHAPITRE 2 LES CONFIGURATIONS SENSIBLES DE L ACCESSIBILITE URBAINE 85 CHAPITRE 2 LES CONFIGURATIONS SENSIBLES DE L ACCESSIBILITE URBAINE somme mon corps n est pas seulement un objet parmi tous les autres objets un complexe de qualit s sensibles parmi d autres Il est un objet sensible tous les autres qui r sonne pour tous les sons vibre pour toutes les couleurs et qui fournit aux mots leur signification primordiale par la mani re dont il les accueille M Merleau P
227. itif construit ou am nag que les architectes apposent et int grent l environnement existant Sa fonction est de limiter les contraintes du d placement li es l existence d un handicap et de barri res architecturales A ses d buts la cr ation de ces proth ses architecturales au d placement des personnes handicap es tait anim e par une logique de palliation de chacun des handicaps Sch matiquement la r solution des difficult s de d placement induites par l utilisation de fauteuils roulants en milieu urbain a suscit en premier lieu l int r t des architectes Pour exemple l abaissement des trottoirs aux lieux des travers es pi tonnes s est g n ralis afin de limiter les difficult s li es au franchissement d un ressaut De la m me mani re bon nombre de bornes ont t implant es le long des trottoirs afin de limiter le stationnement sauvage des v hicules et de conserver une largeur suffisante pour le passage de personnes circulant en fauteuil roulant 18 Puis la prise en compte des handicaps de perception c cit et amblyopie surdit pour les principaux a conduit les architectes la cr ation d une nouvelle g n ration d outils palliatifs Les bandes de guidage bandes goudronn es offrant un cheminement lin aire l aveugle et sa canne pour se diriger d un point A une point B et les bandes d veil de vigilance plaques rectangulaires la surface irr guli re d tect es par sensation podo t
228. l annihile toute volont de conversation La continuit du rythme des acc l rations et ralentissements permise par la r gulation du trafic l aide de feux de signalisation donne en outre un rythme l espace celui de la vague telle que d crite comme un cycle r gulier de phase de crescendo et de decrescendo du bruit routier Or il semble que ce rythme de la circulation visible et audible s applique galement la description des modes de d placement dans l espace v nement sonore la fanfare L observation ethnographique des conduites sociales boulevard Jean Pain rend compte des liens entre v nement sonore mouvement et mode d orientation perceptive du passant en public La fanfare d crite pr c demment lors de la pr sentation des conduites publiques observ es place Jean Moulin cr e l v nement dans l environnement sonore du boulevard Jean Pain Ainsi ce mercredi 17 juin 1998 vers 16H15 le rythme d une musique cubaine merge Elle perturbe la stabilit et l id e de continuum qui qualifie l environnement sonore du lieu D sormais le son des cuivres et le rythme binaire de la m lodie se donnent entendre au passant Il s impose l oreille lors des phases de decrescendo de l effet de vague dans le continuum sonore cr par le bruit des acc l rations et ralentissements des v hicules une baisse du niveau sonore se fait entendre r guli rement Le son 215 mis par la fanfare profite de ce cr
229. l ensemble des pi tons la circulation dans de tels lieux demeure fonctionnelle De fait le discours s attache 4 rendre compte de cette n cessit du d placement Il se fait cependant sporadique chacun choisit de formuler ses impressions sous la forme de br ves remarques La perception d un continuel effet de vague et la vue conjointe du flux des v hicules boulevard Jean Pain neutralisent la parole et acc l rent l allure variabilit temporelle du parcours pi ton La passerelle de la mairie ne dispose pas de syst me d clairage Seuls les escaliers d acc s sont quip s d appliques diffusant une lumi re blanche Le passant semble donc le plus souvent plong dans une quasi p nombre le feuillage des platanes cachant bien souvent le peu de lumi re apport e cette hauteur par les lampadaires du boulevard L impression dominante dans ce lieu et dans la plupart de ceux qui jalonnent le trajet en quartier Mutualit demeure donc celle d une ins curit unit sonore La passerelle de la mairie s appr hende comme une unit sensible r gie par la modalit sonore Elle partage avec les sites pr c demment d crits la pr minence en son sein de l effet de vague Maintenant le passant dans une masse sonore urbaine qui l immerge il participe d une d croissance des situations de r flexivit Le citadin semble s isoler au point de multiplier les strat gies d vitement Entre couples ou groupes l change se met ent
230. l environnement sensible Le chapitre qui suit traite cette question il montre qu ce stade de l analyse des liens entre configurations sensibles et accessibilit urbaine l observation des conduites publiques des passants devient n cessaire 167 CHAPITRE 3 LES CONDUITES D ACCES AU MILIEU AMBIANT PUBLIC CHAPITRE 3 LES CONDUITES D ACCES AU MILIEU AMBIANT PUBLIC Les d ambulations quotidiennes nous semblent ressortir a cette classe de pratiques d laiss es irr cup rables semble t il par l conomie marchande insignifiantes aux yeux du savoir Se jouant des classifications fonctionnelles les cheminements relient sans doute le lieu domiciliaire aux lieux de travail de loisir de consommation Mais l important est que ces m diations spatiales sont ordonn es selon les propri t s du temps v cu Un m me trajet convoque le priv et le public l individuel et le collectif le n cessaire et le gratuit Augoyard Pas pas Essai sur le cheminement quotidien en milieu urbain Paris Seuil 1979 Le pr c dent chapitre r v le que le cheminement du pi ton dans l espace public urbain n est pas lin aire Selon les lieux le mouvement se d cline en fl nerie en rencontre en arr t parfois en travers e rapide ou en course L am nagement des sites leurs caract ristiques architecturales leur ambiance la pr sence ph m re ou constante de la foule en font des sites palabres Joseph 1
231. la cr che sur la place Jean Moulin M me protocole que pr c demment on filme le site 15 mn depuis la cr che puis 15 mn depuis le massif de rosier 321 Jardin de ville Passage du jardin de ville Date Heure Condition atmosph rique Mercredi 17 juin 1998 14H30 Soleil et chaleur Mercredi 17 juin 1998 14H45 Soleil et chaleur Jeudi 2 juillet 1998 15H30 et 15H50 Soleil et chaleur Protocole Dur e de la prise de vue On filme en continu pendant 10 mn le passage du jardin de ville La cam ra est plac e l int rieur du jardin de ville l endroit de la fontaine On utilise le m me protocole que pr c demment Mais cette fois ci nous sommes plac s derri re les plots situ s place Grenette et prot geant les pi tons de la circulation de la rue Montorge On filme le site depuis les deux angles de vues cit s pr c demment et selon le m me protocole 222 TABLE DES MATIERES TABLE DES MATIERES AVANT PROPOSE sats teeta un aes 3 RESUME nn ie men serment en ae nsc nn Re ni 4 ABSTRACT nana tee rotin eos nn its nee te mettre ed pe et 5 SOMMAIRE enter ne rt inter 6 CHAPITRE 1 LES FORMES SENSIBLES DE L ACCESSIBILITE URBAINE 8 l accessibilit de l espace public urbain comme champ de 10 un lien
232. la laisse et se place dos la femme De cette mani re il vite de croiser son regard Celle ci profite de ce stratag me pour tenter de le d passer nouveau et se diriger vers la place Grenette Cependant l espace situ entre l homme et les bornes qui d limitent le trottoir est trop faible pour la laisser passer de face La femme choisit alors de forcer le passage elle attrape doucement le bras de l homme pour ne pas le bousculer s aide de cet appui pour se positionner dos la rue Montorge Son corps est proche de l homme qui n esquissera aucun mouvement Elle s approche de lui pour viter de se situer l endroit o circulent les voitures Le mouvement s effectue rapidement Une fois d pass la femme acc l re le pas sans un regard ou un mouvement de la t te L homme lui la suit du regard Les trois femmes qui attendaient de sortir du passage du Jardin de Ville ont quant elles profit de l arr t du chien pour traverser la rue Quelques minutes plus tard un homme traverse le porche depuis le Jardin de Ville Il s arr te au bureau de tabac pour acheter un paquet de cigarettes Sa voix r sonne sous le passage ainsi que le son des pi ces de monnaie qu il d pose dans une soucoupe en verre Le son des pi ces fait lever la t te du clochard il le regarde furtivement alors qu il est encore dos lui Puis il se retourne et l aper oit Il traverse alors l espace dans sa diagonale en direction du clochard Or sa tr
233. la modalit visuelle qu elle soit perceptive ou environnementale participe la fois de l appr hension des distances et de la spatialit horizontalit verticalit profondeur hauteur De cette mani re elle facilite le positionnement du pi ton dans l espace vis vis de celui ci de son am nagement des activit s qu il accueille de la pr sence ou pas d autrui Pr cis ment elle participe d une orientation des trajectoires de chacun et d un r ajustement des pratiques et actions motrices La modalit sonore agit elle sur la vitesse de d placement et les modes de relation autrui A nsi l environnement sonore d un lieu pr cipite le pas ou l inverse engendre son ralentissement Dans le m me temps il modifie les formes m me de l expressivit et de la r ceptivit des changes en favorisant ou pas l intelligibilit des messages verbaux ou corporels De ce point de vue l tude de la notion de configuration sensible r v le comment les qualit s sensibles de l espace public urbain organisent les logiques d action en public 267 La mise jour d une typologie exploratoire des conduites d acc s au milieu ambiant public chapitre III ent rine l hypoth se d une dimension pratique de la perception Elle laisse entrevoir une dimension peu abord e par l cologie de la perception et la sociologie de l action sa dimension motionnelle Les th oriciens de la ph nom nologie Merleau Ponty Strauss Maldiney font
234. lation de l impact des caract ristiques environnementales dans l ajustement des formes d expressions La forme et l ampleur d un geste la tonalit d une voix vont avoir 32 un impact diff rent sur autrui et sa conduite selon le dispositif local la niche pr cologique dans lesquels ils prennent place Autrement dit l ensemble des comp tences perceptives et expressives du passant ordinaire s actualise en fonction des caract ristiques environnementales dans lesquelles l action a pris place Le lien entre perception et relation autrui s actualise donc pour la sociologie de l action dans l activit perceptive du passant Cependant quelques questions demeurent encore sans r ponses Les sociologues de l action ont th matis la perception mais ils se sont exclusivement int ress s la dimension visuelle de l change Goffman dans le mod le de l analyse dramaturgique d finit ainsi les conditions spatio visuelles de l exposition la diversit des comp tences visuelles du passant savoir montrer distribuer son attention tre indiff rent s engager travers les m taphores de la mise en sc ne et du cadrage Certes la vue joue un r le particuli rement important ce qui est entendu senti ou ressenti attire l il et c est en voyant la source de nos stimuli que nous pouvons rapidement identifier et d finir cadrer la sc ne en question Goffman 1974 Mais pr supposer que la connaissance du lien soc
235. lation ou l acte de noctambuler rendent compte d une exp rience harmonieuse envers l environnement sensible En effet que le rapport instaur soit d clin en termes de r cr ation de plaisir ou de festivit les modalit s de l accessibilit ainsi r pertori es renvoient l id e d un change harmonieux entre les l ments architectur s am nag s sensibles et humains A l inverse la travers e et le pi tinement stigmatisent la discordance entre ces l ments Dans ces modes de d placement le rapport est de l ordre de l tranget ou du conflit suppose une adaptation du pi ton son environnement par l actualisation de strat gies de protection Avec l allure du parcours nous entrons d sormais dans un rapport diff rent avec l environnement sensible celui de la n cessit de la pratique du besoin D un point de vue pist mologique passer d signe l acte de cheminer dans un lieu de s y trouver au cours d un d placement Il s agit d aller quelque part pour un temps bref sans intention d y rester d avoir ce lieu sur son parcours En ce sens il d signe la capacit de tout tre humain suivre son chemin d une mani re lin aire Par le jeu des renvois lexicaux ce terme r f re galement aux verbes suivants se h ter qui d signe l acte d aller quelque part d un mouvement rapide de s y pr cipiter en acc l rant son rythme s acheminer c est dire diriger quelqu un ou quelque chose vers un lieu pr
236. les diminuent alors m me que les possibilit s de r flexivit s estompent La dimension publique du lieu s affaiblit 137 polyptyque 4 la place aux Herbes ph nom nes sensibles et type de verbalisation Le pas est instable place aux Herbes Les verbes d action relev s dans le discours t moignent du caract re probl matique de la marche Ils rendent compte galement des situations d vitement moteur qui commandent la trajectoire de chacun Ici le pi ton slalome man uvre et d un point de vue perceptif fait attention reste attentif Le march attire les foules mais limite l espace physique du d placement Or la proximit des corps et les ruptures soudaines d allures s av rent difficiles anticiper La marche devient un exercice de vigilance l attention du passant se distribue la parole se fait rare D autre part l irr gularit de la surface cr e une instabilit podo tactile Puis l environnement sonore du lieu mobilise la parole en matin e la rumeur immerge le passant et donne une identit propre la place Le discours reprend volubile par l nonciation rapide et pr cise des sources olfactives s accompagne de jugements de valeur La fl nerie alors remplace la circulation marchande variabilit temporelle du parcours pi ton Le traitement lumineux de la place aux Herbes est d un teint blanc dor Il cr e un contraste entre le premier et le second plan de la place lorsque le
237. lit l espace public urbain elle questionne tout la fois les th mes de la mobilit de l am nagement et du handicap des personnes Elle remet en cause leur lien et propose une r flexion sur le r le de la dimension sensible dans la diversit des modes d acc s l environnement percevoir agir et s mouvoir Cette th se travers la probl matique qu elle d fend et la d finition qu elle offre de la notion de configuration sensible sous tend l hypoth se d un lien entre perception et action En cela elle s oppose aux conceptions classiques d une perception passive ou repr sent e du monde Dans le m me temps et l encontre des th ses cologiques et interactionnistes elle refuse de la r duire un r le d information ou de cadrage des actions Certes la perception renseigne le passant sur l agencement des objets et leurs propri t s sensibles dans l espace Dans le m me temps elle participe de l organisation sociale des activit s Mais elle oriente et permet galement le mouvement et les formes de la relation autrui De ce point de vue l objectif poursuivi consiste d montrer la nature pratique de la perception 266 Or l tude de l activit configurante du passant r v le comment la perception participe de l accomplissement pratique du mouvement et de la sociabilit publiques Elle montre comment le pi ton tire de l environnement dans lequel il chemine pour mener bien son d placeme
238. lle rend compte des cons quences fonctionnelles et quantifiables de la d ficience au sein de la soci t Elle correspond a toute r duction partielle ou totale de la capacit d accomplir une activit dans les limites consid r es comme normales pour un tre humain Dans les cas cit s pr c demment l incapacit de s alimenter seul ou de maitriser la langue crite est courante L ensemble de ces d finitions n est pas sans incidence sur les politiques actuelles relatives aux personnes handicap es notamment celles concernant le droit du travail et l accessibilit du cadre b ti Depuis d cembre 1999 et dans le cadre du cinqui me Programme Cadre de Recherche et D veloppement PCRD la Direction G n rale de l Emploi et des Affaires Sociales de la Commission Europ enne se pr occupe du probl me Devant l absence d harmonisation europ enne de ces d finitions elle soumet aux quinze tats membres un appel d offre visant l tude des incidences des d finitions alternatives du concept d invalidit Les r sultats de cette concertation n tant pas publics et le concept d invalidit d signant toute infirmit rendant incapable d activit Larousse 1990 demeurant vague le terme de handicap lui sera pr f r e dans cette tude Il d signera les cons quences sociales de la conjonction d une d ficience et d une incapacit Wood 1988 les barri res architecturales au d placement des personnes handicap es La
239. ment de franchir les premi res marches de l escalier La trajectoire alors ne cesse de d vier depuis la droite vers le centre du dispositif Tout dans la conduite du passant indique qu il est affect par un v nement ext rieur Il gravit ainsi les marches deux deux en courant Son visage et son regard d abord fix s sur la position des pieds s orientent vers le premier niveau de la place Jean Moulin Ils semblent chercher un point fixe dans l horizon Le buste semble s tre redress dans une attitude d l vation alors que le mouvement des jambes donne une impression de souplesse fig 9 Lors de son arriv e sur la derni re marche de l escalier il hoche de la t te en direction de la cour de la cr che fig 10 La une institutrice lui donne le bonjour Les passants s invectivent l homme s avance rapidement vers le grillage tandis que la femme se penche avec un sourire fig 11 Ils parlent doucement car le niveau sonore ambiant reste bas Leurs corps et leurs visages proches t moignent de leur familiarit 185 igure 9 igure 10 igure 11 8 8 8 Enfin l observation de sc nes d interaction sociale montre comment les conduites des passants modifient l accessibilit du contexte sensible et combien celui ci influe sur les d placements pi tonniers La sc ne se d roule entre la cour de la cr che et les premi res marches de l escalier Une femme s vente avec une feuille de papier Son corps s oriente face la plac
240. mis jour En journ e la place St Andr appara t comme un lieu de passage Elle accueille en son sein de mani re sporadique quelques anonymes Ceux ci traversent la place rapidement soit pour gagner les rues adjacentes soit pour acc der au palais de justice Ils se d placent le plus souvent seuls parfois en couples Bien souvent ces heures les terrasses de caf accueillent une population parsem e La tendance s inverse aux heures des repas en soir e les mercredi et samedi apr s midi La place St Andr devient un lieu de rassemblement Les tudiants composent une grande partie de la population Ils investissent en groupe les terrasses de caf Celles ci deviennent alors de hauts lieux de s jour et de convivialit En face les anonymes circulent rapidement Enfin les matin es de march constituent le troisi me temps fort de la sociabilit publique place St Andr Du mardi au dimanche le site accueille en effet les tals de primeurs Ils occupent le plus souvent l espace situ entre la statue du chevalier Bayard et les terrasses de caf Le passage devant le palais de justice reste libre La place devient alors et la fois un lieu de commerce et de 192 travers e D un c t commer ants et passants s invectivent de l autre les anonymes traversent l espace en silence Or cette variation des formes de la sociabilit publique n est pas sans incidence sur l environnement sensible Elle articule
241. mme une forme d chappement la ville pr cipitation le jour errance la nuit elle tisse un va et vient incessant entre des espaces l cart Permettant la qu te de soi elle place celui qui l accomplit dans une relation duale entre rapport esth tique et pratique au monde 253 TABLEAU RECAPITULATIF DES CONDUITES D ACCES AU MILIEU AMBIANT PUBLIC CONDUITES ALLURE MODE TYPE D ACCES AU DE D ATTENTION DE LIEUX MILIEU AMBIANT DEPLACEMENT PUBLIC AGREMENT DEAMBULER Entre parenth ses ETRANGETE TRAVERSER Interstitiels 254 Conclusion du chapitre Cette observation situ e des conduites publiques r v le les liens entre les modalit s du d placement urbain la nature et la forme de l change ordinaire en ville le rapport perceptif du pi ton au milieu ambiant public A ce titre la typologie pr sent e dans la derni re partie de ce chapitre interroge directement la probl matique de l accessibilit urbaine la d clinaison de chacun des types de rapport au milieu ambiant public renvoie en effet la pluralit des mani res d tre et d acc der au monde Ce lien entre configuration sensible et accessibilit urbaine de nature pratique r sulte de la conjonction de diff rents facteurs D une part il est permis par l existence de potentialit s d action l environnement sensible de l espace public urbain poss de un pouvoir spatialisant et socialisant sur les pratiques ordinair
242. n sociale Les attitudes changent lorsque l escalier est emprunt par diverses personnes La pr sence d autrui et sa trajectoire propre n cessitent un r ajustement des conduites Le changement induit de fait dans le contexte sensible rend n cessaire l actualisation de comp tences motrices et socio perceptives particuli res L observation rend compte de proc dures d adaptation dans le cas du croisement entre deux personnes sur l escalier Ainsi une jeune femme d pose son enfant la cr che Lorsqu elle en sort son pas est la fois lent et d vi Son pied se pose sur le sol avec aisance Son bras gauche effectue un mouvement de balancier le long de son corps tandis que le droit comprime la bandouli re de son sac main Son visage fixe l horizon avec d tachement Subitement la jeune femme baisse la t te elle est situ e quelques m tres de la premi re marche franchir et anticipe de cette mani re son mouvement Son regard se focalise sur le dispositif puis sur la place de la halte garderie qui se pr sente sa vue de mani re cadr e La descente s accompagne d une stylisation de la d marche le corps se raidit la t te n imprime aucun mouvement le pas suit sa trajectoire en silence D port e sur sa droite depuis son acc s l escalier la jeune femme se r approprie le centre du dispositif apr s quelques marches Au m me moment une femme monte l escalier en son centre depuis la place de la halte garderie S
243. ncre au monde et son environnement Une telle position permet de soutenir l id e selon laquelle l tude du langage repr sente une des voies d acc s aux faits perceptifs et leur ordonnancement Ainsi l analyse des divers nonc s et des termes lexicaux utilis s pour rendre compte d un objet d une attitude ou d un environnement quelconques t moigne de la pluralit des mani res de percevoir Une telle attitude a l avantage d viter un cueil celui de cl turer le langage sur lui m me en supposant que l intentionnalit d une action est d celable seulement dans la structure grammaticale des mots Elle pr sente aussi l int r t de rendre compte des descriptions comme d un mode de traduction du rapport perceptif du passant au monde En outre la m thode d montre la r ciprocit existante entre l organisation d un cours d action sa perception et son nonciation Le sens d une proposition d pend la fois de notre repr sentation du monde et de nos faire Ces faire d pendants d un contexte particulier sont constitu s d un ensemble de processus non langagiers qui accompagne toujours le discours En retour l acte de langage modifie autant la repr sentation du monde que son cours En effet le dire ne prend sens que par rapport un faire par 75 l nonciation l homme cherche s accorder avec les sensations corporelles ressenties in situ et la repr sentation qu il a des ph nom nes sensibles qui les ont p
244. nd position il s agit de r v ler le r le de la perception et de la dimension sensible dans l acc s moteur et social l espace Dans cette perspective la question pos e par cette th se est la suivante Qu est ce qu un espace accessible du point de vue sensible Comment l environnement sensible de l espace public urbain participe t il de l accessibilit du passant ordinaire L tude interroge ainsi les proc dures plurielles par lesquelles le passant acc de l espace et autrui Elle r v le galement la mani re dont les formes sensibles de l espace public urbain cr ent des situations de mobilit et de sociabilit handicapantes ou l inverse habilitantes pour le pi ton 34 le d placement comme r organisation des formes du lien social De notre point de vue la mobilit ne d finit pas uniquement le processus physique par lequel l homme se d place et change de lieu Elle d signe plus largement une mani re de mettre le passant en prise avec l espace public urbain Ce dernier s agence en fonction de formes et de mat riaux il cr e parfois des espaces de circulation a caract re fonctionnel et abrite des usages conventionnels Mais il est bien plus que cela La ville accueille et mod le des mani res de se d placer plurielles et travers elles met en relation un public Elle constitue ainsi un espace complexe canalisant une pluralit de pratiques pi tonni res marche d ambulation mouvements de f
245. ne Les trajectoires de fait se croisent et s entrecroisent souvent perturb es par les variations d allure et de sens de circulation de chacun En outre la rugosit de la surface au sol et le d vers de la rue d stabilisent le pas Le discours alors s entrecoupe de phase de silence ou d h sitation Le d placement demande tant de concentration que celle ci ne peut plus tre mobilis e dans la parole L effet de m tabole pr vaut ensuite dans la qualification de l environnement sonore Une nouvelle fois le sentiment de masse envahit le pi ton Peu de commentaires porte sur l am nagement spatio visuel du lieu Site lin aire la Grand Rue oriente pourtant le regard du passant vers l avant en m me temps qu il limite son champ visuel Or l absence de discours sur cette qualit de cadrage du lieu s explique certainement par l absence de contrainte qu elle impose au passant La Grand Rue mobilise davantage le regard et la marche du passant autour des nombreuses vitrines install es au pied des fa ades que sur les contraintes suppos es d une vision cadr e variabilit temporelle du parcours pi ton En p riode nocturne la lumi re est blanche et jug e froide par les passants La fr quentation du site une nouvelle fois ne mobilise pas la parole Seules les personnes isol es verbalisent la sensation d une quantit suffisante de lumi re L clairage de la Grand Rue donne en effet voir clairement les conduites d autrui en p
246. ne critique du r alisme sociologique in Sociologues en ville sous la direction de S Ostrowetsky Paris ed du CNRS pp 225 254 1993 La matrice pratique du caract re public des espaces Approche m thodologique in Actes des journ es des 25 et 26 novembre 1992 S minaire de recherche espaces publics Plan urbain avril pp 72 74 1993 La th orie de l action Le sujet pratique en d bat Paris Ed du CNRS 339 1992 Le tournant descriptif en sociologie in Revue Fran aise de Sociologie janvier mars pp 140 165 1991 D un mod le pist mologique de la communication un mod le prax ologique in R seaux Paris CNET mars juin n 46 47 pp 69 90 291 1991 Construction de la relation et coordination de l action dans la conversation in Les formes de la conversation sous la direction de B Conein M de Fornel et L Qu r vol I Paris CNET pp 253 288 1991 Qu est ce qu un observable in L espace du public Les comp tences du citadin Colloque d Arc et Senans 8 10 novembre 1990 Paris Plan Urbain Editions Recherches pp 36 40 1990 Agir dans l espace public in Pharo et Quere eds Les formes de l action Paris Ed de l Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Raisons Pratiques pp 85 112 1982 Des miroirs quivoques Aux origines de la communication moderne Paris Aubier Montaigne 215 p RELIEU M 1996 Ver y moverse al caminar en la ciudad in Le courrier du CNRS juin pp 107 110
247. ne voie urbaine importante Sur ces parois lat rales il accueille deux coles une cole maternelle en place de l ancienne habitation de Stendhal une cole primaire l oppos Pourtant la configuration du parc demeure l enclave Pour ces enfants le jardin s apparente comme une aire de jeux et d clats la sortie des classes Dans le cheminement du pi ton au c ur du centre ville la travers e du jardin est ainsi souvent v cue comme une p riode de repos et de calme Au c ur du Jardin de Ville la pr sence d un 61 kiosque musique datant du XIXe si cle renvoie le citadin ce temps hors de l urbain Le passage du Jardin de Ville F PASSAGE OU JARDIN DE VILLE Point de liaison entre le Jardin de Ville et la place Grenette le passage du Jardin de Ville pr sente l apparence d un porche de pierre de l poque romaine Le passant acc de l espace dans la continuit du Jardin de Ville lorsqu il circule en direction de la place Grenette Lorsqu il circule dans l autre sens l acc s au passage se fait l inverse travers un couloir cr par un alignement de bornes Au num ro 6 du passage on trouve l entr e du groupe scolaire du Jardin de Ville Sa pr sence explique les nombreux passages d enfants accompagn s de leur famille lors des heures d entr e et de sortie de l cole Au c ur du passage un bureau de tabac les vitrines d un magasin de chaussures et d un salon de th conf rent au site un aspe
248. neau pour d un point de vue perceptif s imposer l oreille du passant La fanfare en elle m me n est par contre pas accessible la vue la distance existant entre le passant et elle ainsi que la pr sence de masque architecturaux ne permet pas l appr hension visuelle de cette source sonore Une nouvelle fois l accessibilit du contexte sensible se trouve modifi e par cet v nement sonore ph m re La continuit de l environnement sonore du boulevard Jean Pain est remise en question l v nement de la fanfare en imposant un rythme diff rent perturbe le rythme ordinaire et continu cr par la circulation routi re modifie galement le rapport entre eux des divers plans sonores propres au lieu d un point de vue perceptif la musique mise par la fanfare s impose parfois au premier plan L instant suivant elle passe au second plan apr s le bruit de la circulation routi re Elle modifie alors l orientation visuelle et perceptive du passant description des conduites sociales sociabilit Le boulevard Jean Pain s observe dans un mouvement d occupation binaire et cyclique Ainsi des flots continus de passants vont et viennent sur le trottoir certains moments de la journ e tandis qu d autres l espace demeure rarement circul Cette temporalit dans l occupation et les d placements boulevard Jean Pain semblent induite par l activit m me d une partie du site L H tel de Ville accueille des servic
249. nne filmer Dans une tude qui souhaite obtenir une vision exhaustive de la variabilit des situations de rencontre et de marche en public la premi re option semblait la plus pr s de l objectif retenu Ainsi nous avons choisi de filmer l ensemble des espaces avec un angle de vue suffisamment large de sorte que nous pouvions suivre un nombre important de personnes isol es ou en groupe dans un m me lieu et allures de marche Au final l adoption d un tel protocole participe galement d une vision panoramique de la socialit d un lieu un moment donn la question du statut de l observable et de la description Enfin l usage de la vid o et plus largement de toute technique d observation pose une question majeure d un point de vue pist mologique quel statut doit on accorder la mati re observable Quere 1991 et par la suite sa description Sacks 1993 La question de l observable se pose comme une dimension notable de l espace public urbain En ce sens elle interroge les divers modes d acc s du citadin l espace l environnement sensible et autrui Malgr la multiplicit des points de vue relative la position de chacun dans l espace l observabilit en public est organis e et accomplie de mani re intersubjective Deux raisons expliquent le fait D une part il r gne une observabilit mutuelle et constante des identit s des pratiques et des corps de chacun dans l espace Or cette observabil
250. nni res des non voyants en ville Grenoble Cresson M moire pour le DEA Ambiance architecturale et urbaine 203 p 51 seront autant interrog s en tant qu encha nement d espaces que comme sites uniques Un plan de situation pr sente page suivante l emplacement des deux quartiers au sein de la ville de Grenoble cadre noir les trajets choisis pour la phase de parcours comment s au sein des deux quartiers trac jaune les quatre sites s lectionn s pour la phase d observation gommettes bleues Chacun des lieux composant ces deux quartiers seront un un d crits succinctement du point de vue historique et pratique Chacun des paragraphes s attachera en outre d crire la mani re dont les liaisons s op rent entre les sites ainsi que les types d activit s que ces derniers accueillent Pour la coh rence de notre discours et de notre analyse les descriptions de leurs qualit s architecturales et am nag es gabarit type de rev tement de sol et de fa ade mobilier urbain de leurs quipements d clairage enfin des types de sources sonores pr sentes dans les lieux seront effectu es dans le prochain chapitre A ce moment du d roulement de notre tude des fiches synoptiques reprendront pour chacun des deux quartiers et au terme de leur pr sentation par site les donn es nonc es lors du discours 52 INSERER ICI PLAN GENERAL DE GRENOBLE AVEC QUARTIERS ENCADRES AVEC DESSIN DES PARCOURS AVEC QUATRE L
251. nqu te dynamique susceptible de nous r v ler l essence des rapports du citadin avec l espace urbain et son environnement sensible L analyse de cette phase d observation s est alors attach rendre compte des conduites sociales et de cheminement en public dans les configurations choisies Dans une telle phase d tude la description est apparue comme l outil n cessaire l valuation des rapports entre perception mouvement et sociabilit La question de l observable s est pos comme articulation de modes divers d approches empiriques du terrain d tude relev s architecturaux et sensibles descriptions en parcours prises de son et de vue L une hypoth se m thodologique valide la n cessit de son utilisation le caract re descriptif d une action est intrins que son accomplissement pratique Tout objet d tude doit tre au pr alable d crit pour faire partie int grante du dispositif g n ral d tude En tant que scientifiques nous cherchons faire une description litt rale de notre objet Pour d crire nous construisons ou adaptons pour notre usage un langage Bien que notre langage puisse tre fruste nous devons constamment veiller respecter une r gle quoi que nous prenions comme objet d tude nous devons le d crire Rien de ce que nous prenons comme objet ne peut appara tre comme faisant partie de notre dispositif descriptif moins d avoir t lui m me d crit Sacks 1993 En effet les
252. ns rent A l oppos le long des b timents la bordure est assur e par la pr sence d arbustes feuillus Ceux ci par leur hauteur ne cachent ni la vue sur les services annexes de la mairie ni sur le parc Paul Mistral l arri re L acc s l H tel de Ville est assur par un escalier Le trottoir est pi ton Au sol de larges dalles de b ton blanc offrent au passant un rev tement lisse et non glissant pour la marche ambiance du site L image de l immensit convient la description tant construite que sensible du site D un point de vue visuel le boulevard Jean Pain semble en effet impossible embrasser d un seul regard Ses limites semblent inappr ciables la vue du moins en ce qui concerne la longueur du lieu fig 37 Paradoxalement aucun l ment ne vient g ner la perception visuelle de l espace Le boulevard Jean Pain appara t l inverse comme un espace vaste et ouvert ponctu de quelques perc es dans une architecture Haussmanienne De fait les personnes et ou l ments de l environnement s appr hendent ordinairement distance et sans entrave 214 figure 37 Du point de vue sonore l espace appara t comme l embl me de l agitation urbaine dans ce qu elle a de plus n faste pour le passant En arpentant ce trottoir le pi ton baigne ainsi dans le bruit de la circulation routi re Le niveau sonore ambiant par son l vation rend quasiment impossible toute compr hension des changes verbaux I
253. ns lequel elles prennent forme 20Goffman E 1963 Behavior in public places Notes on the social organisation of gatherings New York The Free Press 248 p 36 Outre l id e de situation sociale d finit pr c demment dans le paragraphe de la premi re partie concernant les situations urbaines la notion d engagement oriente les d bats et permet a Goffman d articuler perception et interaction sociale A travers la m taphore th trale il distingue deux sortes d engagements pour le pi ton un engagement dans la situation qui lui permet d acc der autrui et d agir en fonction de lui un engagement au sein de la situation qui lui permet d ajuster sa conduite selon le contexte environnemental Il existe donc une dimension la fois perceptive et expressive de l interaction sociale Elle s actualise dans des processus de ritualisation de l change Sans totalement le conceptualiser Goffman envisage le lien entre mobilit et sociabilit s publiques travers l id e d entit s v hiculaires Une entit v hiculaire d finit une coque d un certain type contr l e habituellement de l int rieur par un pilote ou un navigateur humain Goffman 1973 Avec le contact les rencontres la sc ne et les occasions sociales elle constitue un type de situation sociale Les unit s v hiculaires ob issent un code de circulation qui leur permet de se d placer en toute s curit Elles respectent galement les r gles d
254. ns sensorielles Le pi ton s impr gne de l environnement La d ambulation constitue un moment de pause dans le rythme effr n de la vie citadine La remarque vaut pour la qualification des usages sociaux inh rents ce mode de rapport au milieu ambiant public La d ambulation urbaine outre une modalit particuli re de d placement d cline donc une relation de partage avec 43Dans l ensemble des sites grenoblois qui ont servi de terrain notre tude la d ambulation urbaine a t rep r e comme modalit de d placement dominante au sein du Pont St Laurent en journ e et de nuit du Jardin de Ville et de la place Jean Moulin pour la p riode diurne enfin place aux Herbes place Claveyson place de Gordes place Notre Dame place St Andr place Grenette et Grand Rue pour la p riode nocturne Elle est donc un mode de d placement pr dominant en quartier de centre ville 441 es r f rences l tymologie des verbes employ s ainsi que leur d finition proviennent de l Encyclop die Larousse en 5 volumes 1990 225 autrui Dans sa d couverte de l espace parfois son s jour le promeneur s accompagne en effet d un proche compagnon de route membre d une m me communaut ami intime conjoint teintent d intimit ce parcours dans le lieu En p riode nocturne le d placement alors devient celui de groupes rapproch s de corps li s parfois enlac s En p riode diurne la convivialit s observe dans les group
255. nstitue l explication principale Concernant l environnement sonore du lieu deux effets majeurs monopolisent l appareil auditif du passant l effet de vague et l effet de masque Or la perception de cette combinaison d effets participe d une sensation d immersion chez le passant L les formes m mes de l expressivit de la vie sociale et de sa r ceptivit sont mises en cause Les bruits de la circulation g nent la compr hension de la parole Les changes sociaux existent mais sous la seule forme de la dyade ainsi les discussions demeurent entre couples voix hauss e entrecoup es r guli rement au moment des arr ts et d marrages de voitures Pour chacun la forme m me du lieu les rend visuellement accessibles longue distance alors que leur activit sonore propre se trouve noy e par le niveau sonore de la circulation routi re Autrement dit l environnement sensible du lieu ne permet pas une correspondance entre la visibilit et l audibilit Elle accro t de fait les distances physiques et sociales 115 polyptyque 7 la place Bir Hakeim ph nom nes sensibles et type de verbalisation L instabilit du pas caract rise le d placement place Bir Hakeim En abordant cet espace le pi ton verbalise l impression de quitter subitement la ville pour rentrer dans un site plus rustique moins urbain Le discours se focalise ainsi sur la pr sence de graviers et de terre stabilis e Les paroles deviennent v h
256. nt appr hender une travers e pi tonne Or l absence de bateaux et la mauvaise lisibilit des passages prot g s rend la travers e difficile L actualisation de strat gies motrices varie selon les situations et ou les handicaps Dans le discours elles sont chaque fois d crites travers des verbes d action le passant ordinaire choisit en g n ral de ne pas respecter le marquage au sol jug illogique Il pr f re traverser la rue en plein milieu apr s avoir v rifi qu aucune voiture ne l en emp chait passer au milieu des voitures et traverser en marchant vite le d ficient visuel tire parti non seulement de l environnement sonore du lieu et du rev tement de sol Il choisit de traverser la rue en suivant l oreille le bruit de la route apr s avoir pris la pr caution de rep rer la canne la bordure du trottoir descendre Puis il r cup re le trottoir en face l aide de sa canne place celle ci le long de sa bordure pour marcher droit le plus g n par l absence de bateaux et la hauteur du trottoir demeure la personne handicap moteur Dans ce cas la travers e de la rue n cessite l assistance d une tierce personne La proc dure est alors la suivante la personne place son fauteuil en marche arri re afin de prendre le trottoir l envers La tierce personne tire alors doucement le fauteuil vers le bas pour amorcer la descente sans risque de d s quilibre La personne en fauteuil se retourne alors face
257. nt int nn ti a ns nie 91 construire une typologie exploratoire des configurations sensibles de l accessibilit urbaine 92 synth tiser la pr sentation des configurations sensibles 95 Configurations sonores 101 l ile St Laurent Ar tre de eue nea wea ee der sde net nee 101 ph nom nes sensibles et type de Verbal Satan us Sa nates RS 99 variabilit temporelle du parcours 99 NUS SOON te 99 2 laplace Notre Dame iyisin niee a a Gotan etd soa vee 104 ph nom nes sensibles et type de nn nues 102 variabilit temporelle du parcours nn ini 102 ne 103 Jla Cla vey Sone 107 ph nom nes sensibles et type de ver balisatlon 105 variabilit temporelle du parcours Pi ton estelle 105 HAS IHL ON SOONG th 105 Ay Va place ga ee Soe Ded ek Sa Soe 110 sensibles et type de wverhalisatl On Cnil 108 325 variabilit temporelle du parcours Pi ton ina na AA enfants 108 PPAR LST OR SS OMOLS ane nr AN ind rt Date dei 108 o laplace de Verdun tn
258. nt au champ de l urbain mais aussi au th me de l accessibilit Dans l hypoth se o nous admettrions ce bin me comment montrer que l accessibilit comme rapport au monde s articule entre dimension pathique et gnosique de la perception Peut on comprendre ces attitudes perceptives comme des modes d attention et soutenir l id e qu il existe seulement deux modes d attentionnalit s dans l espace public urbain L exp rience perceptive de la ville n induit elle pas en raison de la pluralit des pratiques qu elle permet une h t rog n it des modes d attention Pr f rera t on parler d une gradation des modes d acc s au monde La typologie propos e au chapitre III soutient davantage cette derni re id e Les modes d acc s au milieu ambiant public de type festif et r cr atif renverraient ainsi un rapport pathique au monde Les types usager et conflictuel 268 qualifieraient l oppos des attitudes perceptives gnosiques Enfin l interface de ces deux modes d attention nous trouverions des modes d acc s au monde hybrides de l ordre de l tranget et de l ins curit Tous interrogeraient le statut du mouvement dans l espace public urbain Ces pistes ce jour restent toutefois confirmer de l espace accessible am nag pluralit des types d acc s l environnement L analyse de l accessibilit l espace public urbain par le biais de la notion de configuration sensible complexifie en ou
259. nt et g rer la pr sence d autrui Pr cis ment ces activit s de s lection puis d assemblage des ph nom nes sensibles facilitent l ajustement de ses trajectoires de son allure de son attention Elles aident le passant non seulement s orienter dans l espace mais aussi anticiper l action d autrui r aliser chacune des s quences de son d placement En ce sens per u n est pas n cessairement un objet pr sent devant moi comme terme conna tre il peut tre une unit de valeur qui ne m est pr sente que pratiquement Est per u tout ce qui fait partie de mon milieu et mon milieu comprend tout ce dont l existence ou l inexistence la nature ou l alt ration compte pratiquement pour moi Merleau Ponty 1945 Cette mani re d agir l environnement sensible de l espace public urbain parce qu elle demeure inf r e par un sens varie chaque sens correspond une mani re particuli re d appr hender le monde A ce sujet si la th se a avanc quelques r sultats concernant la modalit tactile elle n a pas permis de clarifier l importance de la perception tactile Hatwell 1986 et kin sique De Certeau 1980 dans l effectuation du mouvement L analyse demeure donc mener ce sujet Elle permet par contre d avancer quelques r sultats notoires sur l importance et les diff rences existantes dans l attention visuelle et sonore l environnement sensible de l espace public urbain Ainsi l tude montre comment
260. nt m tallique suspendu dont le tablier fixe est li a des cadres d aciers Il assure la liaison entre le quartier St Laurent s tirant le long des quais de l Is re et le centre ville Grenoblois Le passage entre le pont St Laurent et la rue de Lionne s effectue par le quai Claude Brosse L le pi ton traverse la voie routi re le plus souvent en son centre lorsque les feux de signalisation ont de chaque cot arr t la circulation L absence de passage pi ton classique trac au sol et l existence au centre de la voie d un carr de gravillons roses encourage le pi ton a quitter le trottoir pour la voie routi re Les rues de Lionne Chenoise et Brocherie H riti res du tissu urbain m di val ces trois rues apparaissent comme les plus anciennes de la ville ainsi la rue Brocherie constituait autrefois avec la Grand Rue une des deux principales voies antiques de la ville Autrefois tr s troites elles ont vu leurs dimensions s largir progressivement avec les travaux 5 6 de recul et d alignement des fa ades entam s au XVIIIe si cle Le passage de la rue de Lionne la rue Chenoise s effectue par un dispositif en forme de coude l acc s la rue Brocherie lui se fait depuis la place Notre Dame par un dispositif en forme de ba onnette La particularit de ces trois rues situ es au c ur du centre commer ant est d accueillir en leur sein nombre de commerces piceries boucheries p tisseries resta
261. nt qualifie et r v le les potentialit s d action qu il lui offre Ainsi chaque ph nom ne est mis en lien avec le mouvement ou l change en train de se faire En ce sens l activit configurante du passant se r v le l analyse dans la mise en forme langagi re d une perception situ e configuration sensible et accessibilit urbaine l espace fragmentaire Enfin l analyse sensible de l accessibilit urbaine interroge le statut de l espace de la perception Mat rialit construite de pleins et de vides la ville per ue dans la dynamique d un mouvement s apparente davantage une juxtaposition d espaces fragmentaires Elle se compose d un agencement d environnements sensibles particuliers dont les limites s opposent ou se superposent aux fronti res spatiales et statiques de l espace construit De ce point de vue l activit de configuration fonctionne comme un mode de restructuration de l espace public urbain La typologie exploratoire des configurations sensibles de l accessibilit urbaine r v le deux cas de figure Dans le premier cas la configuration sensible est de type transitoire Elle r f re l une rupture motrice et ou perceptive Deux situations typiques pr figurent ordinairement la perception d une telle rupture La premi re concerne le passage du pi ton entre des espaces la morphologie diff rente L la rupture est ressentie tant sur le plan spatial changement d chelle que sensible pr gnance d
262. nt s observe dans un processus d int riorisation ext riorisation le noctambule s impr gne de l environnement sensible puis participe de son enrichissement du fait m me de son activit dans le site Cette participation est autant corporelle que sensible le pas touche le sol avec bruit la voix et les gestes sont accessibles distance par autrui Il jouit de cette multiplication de stimulations sensorielles et semble la mettre profit de ses changes avec l autre communique en donnant entendre la substance de ses conversations ou de sa propre activit sonore Il s offre au regard d autrui tout en alimentant de coups d ils r p t s cette observabilit mutuelle En cela le fait de noctambuler appara t comme un acte d ouverture au monde 231 un espace d entrelacs Or paradoxalement les lieux dans lesquels a pu tre rep r cette modalit de d placement se donnent voir comme des mondes clos L acte de noctambuler s observe majoritairement au sein de quartier aux dimensions r duites ou d entrelacs de rues Il semble en effet que la petitesse des sites et la notion m me de quartier soient garantes du caract re divertissant et rassembleur des activit s qui s y jouent Ainsi les lieux o l on noctambule sont des lieux certes ins r s dans le tissu urbain et b n ficiant de liaison avec celui ci Mais ils pr sentent la caract ristique d accueillir dans une chelle restreinte un m lange de populati
263. ntelligible du point de vue de son accomplissement pratique c est dire du cours d action lui m me En m me temps cette activit rend intelligibles les intentions qui sous tendent l action avant m me que l action acqui re par le langage une individualit spatiale et temporelle L activit de configuration r sulte donc d un accomplissement pratique situ elle rel ve de la capacit du sujet agir dans le monde Cette activit est socialement d termin e elle est induite par la n cessit de rendre visible l action Enfin elle pr sente une structure normative elle conduit l acteur des jugements de valeur sur l action en cours et les intentions qui la guide En ce sens l espace n a d existence qu travers ses cours d actions et cette activit collective de spatialisation des pratiques Cette d finition de la notion de configuration sensible pr sente deux limites D une part la r flexion se centre traditionnellement sur la question de la nature de l change ordinaire en ville et questionne peu celle du d placement D autre part elle rend essentiellement compte de la dimension visuelle de la sociabilit publique l activit de configuration est impliqu e par la gestion des modes d observabilit mutuelle de l espace public urbain elle permet au passant de g rer en contexte son apparence en fonction de ce qu il voit du contr le visuel qu exerce sur lui autrui et des modes d orientations pr dominants dans le li
264. ntra urbain Paris Editions du CDSH 65 p CEFAI D 1998 Ph nom nologie et sciences sociales Alfred Schutz naissance d une anthropologie philosophique Gen ve Librairie Droz 322 p 1993 Sur la configuration de l action Une approche entre herm neutique ethnom thodologie et sociologie ph nom nologique in Soci t s n 40 pp 183 195 CERTU 1986 La ville pied Paris MULT 61 p CHALAS Y TORGUE H 1988 Fragments et figures du quotidien r habilit l exemple des vieux quartiers de Grenoble IREP CEPS Contrat ANAH 86179 mai 239 p CHARLES D 1979 Flux de march avec pi tinement in Traverses n 14 15 pp 81 92 CHELKOFF 2000 Cat gorie d analyse des formes sensibles urbaines in L espace urbain en m thodes Lyon PUL 275 1997 Transitions sensibles et int riorit souterraine dispositifs et configurations in 7e conf rence internationale de l ACUUS Montr al 9 18 septembre 1996 L urbanit des sens Perceptions et conceptions des espaces publics urbains Universit Pierre Mend s France Institut d Urbanisme de Grenoble Th se de doctorat oct 394 p 1991 Le public et son espace comment s entendent ils in Architecture et Comportement mars vol 7 n 1 pp 35 50 1989 Les effets sonores de la ville in Les ambiances thermiques lumineuses et sonores de la ville publication de la Direction de l Architecture Minist re de l Equipement pp 25 29 1988 Entendre les espaces public
265. nts Elabor e par Jean Paul Thibaud chercheur au CRESSON elle pr sente l avantage de r pondre aux trois probl mes majeurs pos s par l tude de l environnement sensible de l espace public urbain la complexit de leur articulation d une part toute ambiance in situ articule simultan ment diverses modalit s sensorielles la n cessit d une voie d analyse interdisciplinaire d autre part situ e entre approche qualitative et approche quantitative de l objet d tude la n cessaire prise en compte de la pr sence humaine comme facteur d terminant de la constitution d une ambiance enfin ne s agit plus de d crire ce que l on per oit mais de rapporter les descriptions ce qui est observable enregistrable et mesurable sur place On passe alors de la perception situ e aux cadres sensibles de l espace urbain de l exp rience ordinaire des usagers aux configurations sensibles du site Ibid De ce point de vue l analyse contextuelle des ph nom nes per us favorise une approche interdisciplinaire et dynamique des ambiances En effet le contexte dans lequel le citadin agit interf re non seulement sur son action mais aussi sur la mani re de percevoir son environnement En outre la pr sence m me du passant affecte en retour le milieu sensible dans lequel il est engag Or seule une observation in situ des conduites du passant garantit une saisie de ces interf rences et des ressources qu elles mobilisent tant au nivea
266. offre lui Une impression de d tente se d gage des conduites gt a figure 32 figure 33 des sc nes d interaction sociale Les comportements s ajustent lorsque deux personnes arrivent simultan ment l entr e du passage l une depuis la rue Montorge l autre depuis la place Grenette Les trajectoires et allures de d placements s observent comme ci avant Par contre le ralentissement du pas s effectue plus t t lorsque les personnes se retrouvent de face puis c te c te hauteur des porte cartes du bureau de tabac A chaque fois l une d entre elles d c l re afin de se placer en retrait de l autre Ainsi la lin arit du d placement n est pas entach e Il s agit 208 galement de limiter les contacts corporels et visuels Les visages et regards s orientent vers le Jardin de Ville apr s avoir furtivement balay la trajectoire et la conduite d autrui Ainsi un jeune homme p n tre sous le passage du Jardin de Ville depuis la rue Montorge Un homme plus g arrive de face depuis la place Grenette Leurs t tes se l vent leurs regards se croisent furtivement Leur trajectoire les contraint marcher c te c te lorsqu ils p n trent ensemble sous le passage Le jeune homme se trouve dans l obligation de se d porter sur sa droite pour viter les porte cartes L homme plus g fait lui aussi un pas sur sa droite Il assure intuitivement une distance respectable entre leurs deux corps d anonymes L a
267. on ou pas du passage du Jardin de Ville Lorsque le site est inoccup les passants groupes couples ou personnes isol es traversent le passage en son centre et dans la continuit de leur trajectoire La nonchalance de leur pas se donne a voir dans le balancement le quasi dandinement de leur corps Cette derni re remarque vaut d ailleurs davantage pour les personnes circulant en couple il y aurait un rythme commun induit par le site et partag par tous qui conduiraient adopter une attitude d indolence Dans ce cas les 205 couples traversent le site enlac s Les corps voluent dans l espace en cadence et l g rement repli s l un vers l autre La t te et le regard oscillent parfois pour balayer le site parfois pour s observer l un l autre Souvent des bribes de discussion s chappent la qualit de r verb ration du site participe de leur diffusion Elle r v le galement la pr sence des pi tons en r fl chissant le son de leur pas Enfin la sortie vers la rue Montorge et ou la place Grenette s anticipe une l g re h sitation marque en effet le passage d un site l autre Chez la population f minine elle s accompagne souvent de gestes de coquetterie sac main que l on rajuste sur l paule lunette de soleil que l on pose sur son visage coiffure que l on replace fig 31 Les mains donc s agitent Les mouvements de la t te se multiplient Les regards se centrent successivement sur l espace atteindre a
268. onale Suisse pour l Unesco pp 24 38 1989 Place et fonction de la d marche sociologique dans la recherche sur l environnement sonore in Colloque FASE Acoustique de l Environnement Saragosse avril 1989 Du lien social entendre Actes du XIIli me colloque de l AISLF le lien social textes r unis et dit s par W Fisher et C Frick Universit de Gen ve tome pp 702 717 1987 De l thologie sonore l espace sonore S minaire de recherche environnement sonore et soci t Grenoble ESU CEPS Universit de Grenoble Cresson pp 35 41 1985 Environnement sonore et communication interpersonnelle Grenoble CNRS CNET Cresson 131 p 1980 R pons pour voix discr tes et trois silences in La voix L coute Traverses nov n 20 pp 134 141 1978 Les pratiques d habiter travers les ph nom nes sonores Paris Ecole Sp ciale d Architecture Plan Construction 212 AUGOYARD TORGUE 1995 sous la direction de l coute de l environnement R pertoire des effets sonores Marseille Ed Parenth ses CRESSON 174 BOTTE MC et alii 1989 Psychoacoustique et perception auditive Paris INSERM SFA CNET 144 CHELKOFF G 1991 Le public et son espace comment s entendent ils in Architecture et Comportement mars vol 7 n 1 pp 35 50 1989 Les effets sonores de la ville in Les ambiances thermiques lumineuses et sonores de la ville publication de la Direction de l Architecture Min
269. ons et d activit s Redondante cette sp cificit des sites de noctambule s observe aussi dans l environnement qui leur est propre D un point de vue lumineux d abord la perception cadr e des motifs color s des enseignes de bars et restaurants participe non seulement du caract re festif du lieu mais aussi d un sentiment de convivialit Cette derni re est relay e par l chelle restreinte du site qui favorise l acc s visuel mutuel des passants Cette qualit se double de la capacit ordinaire de ces lieux a couper les noctambules des bruits urbains environnants les lieux ot l on noctambule immergent les passants dans un environnement sonore qu ils cr ent eux m mes Ils participent le plus souvent de la r verb ration des pas voix et diverses activit s En cela ils accentuent les possibilit s d intersubjectivit de la vie sociale Enfin dans les quartiers b n ficiant de la pr sence de restaurants la diffusion d odeurs de cuisine plonge le citadin dans une atmosph re qui participe de son d paysement et de son contentement conclusion 292 FESTIF ALLURE DE DEPLACEMENT NOCTAMBULER Allure de d placement lente Trajectoires non lin aires et investissement du lieu revenir sur ses pas marcher au centre de la rue aller d un bord a l autre D marche souple et gestualit exacerb e multiplication des mouvements de bras MODE ATTENTIONNEL FLOTTANT Multiplication des mouvem
270. onstitution selon les r gimes au pouvoir ce quadrilat re s appr hende commun ment comme le c ur du dispositif administratif de la ville Ainsi sur un de ses cot le citadin trouve la pr fecture sur l autre les b timents de l arm e et l ancien mus e de Grenoble sur un troisi me des immeubles d enseignement enfin sur le dernier les repr sentants du pouvoir l gal dispos au sein du tribunal administratif Le tout prend forme dans une architecture quasi clectique o les styles n o gothique n o renaissance et n o classique c toient l architecture du XVIIIe si cle Au centre de ce m lange d aspect pourtant harmonieux et rigoureux un dispositif v g tal prend place sous la forme d un quadrilat re bord de marronniers et de platanes En son 30 Depuis ao t 1998 la ville de Grenoble dans sa politique d embellissement des espaces publics a entam des travaux de r am nagement de la place de Verdun Conduits par l architecte Bruno Fortier ceux ci ont consist en une remise en valeur de la place par 66 centre le citadin peut contempler le m daillon de L on Perrier dessin par Claude Grange en 1952 La place enfin abrite une circulation mixte pi tons voitures et transports collectifs bus et tramway sillonnent l espace La rue Eug ne Faure D nomm e ainsi depuis 1909 la rue Eug ne Faure se pr sente aux yeux du passant comme une longue art re rectiligne Point de liaison entre
271. onty Ph nom nologie de la perception Paris Gallimard 1945 Ce chapitre pose l hypoth se d une articulation entre mobilit et sociabilit publiques par la notion de configuration sensible L un des aspects de cette hypoth se est de dire qu il existe l chelle de la perception humaine une dimension de l agir visible travers le filtre du langage ordinaire L autre versant de l hypoth se consiste supposer que cette dimension active de la perception serait observable travers les modes d expression corporelle en public L enjeu de ce chapitre est de r pondre au premier aspect du questionnement Il s agit d une part de montrer en quoi et comment l acte de configuration convoque du langage d autre part d noncer les conditions minimales d existence d une configuration sensible Le second volet de l hypoth se fera l objet du prochain chapitre L analyse du discours situ des passants rend compte d une perception partag e des espaces publics urbains Malgr la diversit des personnes et des conduites motrices chaque lieu travers b n ficie de qualit s sensibles commun ment saisies par le passant Bien souvent elles participent selon eux d une caract risation immuable de l identit des sites Or cette exp rience intersubjective de l espace public urbain se traduit dans une 8 6 multiplicit de modes d expression verbale La mise en forme sensible et en contexte de l espace construit s exprime ainsi par la descrip
272. orientation perceptuelle du passant se d finissent en tant que formes d actions pratiques et sociales de capacit s et d accomplissements Coulter et Parsons 1990 Ils facilitent la capacit du pi ton configurer l espace L environnement sensible de l espace public urbain constitue dans ce cas un espace de ressources pour l activit motrice perceptive et expressive du pi ton 48 Cependant ces objets et dispositifs de l environnement architectural nous englobons ici le mobilier urbain ne sont pas dot s des m mes qualit s ou d fauts selon les contextes propres aux d placements du citadin et les sens mis en jeu Formul autrement la qualit d accessibilit de l environnement varie en fonction des contextes sensibles et ou pratiques et du sens mis en jeu par le d placement De fait la notion m me de sens ici va moins se d finir par la qualit de ses contenus psychiques que par une maniere propre d offrir l objet espace l usager les sens sont distincts les uns des autres dans la mesure o chacun d eux permet une saisie particuli re et propre du monde Le citadin alors fait valoir la ou les modalit s sensibles ainsi que les processus physiologiques qui paraissent les plus op ratoires pour acc der l espace et autrui Dans cette perspective l accessibilit l espace public urbain appara t comme une construction pratique situ e Elle r sulte de la combinaison entre les comp tences usag res du passant p
273. ou une modification de la r verb ration par exemple dans le sens r verb rant mat L effet de coupure est l un des grands modes d articulation sonore entre les espaces et les lieux Il tablit clairement le passage d une ambiance une autre Effet de Decrescendo Effet produit par une diminution progressive de l intensit sonore Indiqu e sp cifiquement en musique pour accompagner la fin d un mouvement la d croissance du son se rep re aussi dans de tr s divers contextes qu elle soit due un loignement de la source ou l arr t d une machine par exemple Effet contraire crescendo Effet d Emergence Effet g n rique regroupant la totalit des occurrences sonores qui apparaissent nettement dans un contexte donn Tr s souvent coupl e avec un autre effet l mergence ne concerne pas seulement l irruption d un son fort dans un contexte de plus faible intensit elle caract rise aussi l apparition de sons diff rents par leurs hauteurs leurs timbres ou leurs rythmes C est plus l affirmation d un nouveau son qui marque la singularit de cet effet que les modalit s d apparition celles ci relevant plut t des effets avec lesquels il se conjugue Effet d Immersion Dominance d un micro milieu sonore qui s inscrit sur un champ perceptif lointain ou de second plan M me si l l ment sonore immerg appara t de mani re temporelle la perception majeure de cet effet est de le ressentir positionn en permanenc
274. oule de formes d changes rencontres anonymes salutations conversations et d attentions perceptives entendre couter regarder sentir Or la sociabilit urbaine ne peut elle aussi se comprendre comme un seul processus de mise en forme de la relation sociale De notre point de vue elle participe de l ancrage du citadin dans l environnement De fait cette th se se propose d largir la notion d affordance for action ou prise pour l action d finit par Gibson celle d affordance sociale l environnement sensible de l espace public urbain offre des ressources la sociabilit Elle cherche galement montrer comment la dimension sensible perceptive et environnementale organise mutuellement la mobilit et la sociabilit publiques L cologie de la perception travers les travaux de Gibson d fend une approche globaliste de la perception visuelle contre la th se l mentariste d finissant la perception comme le produit de composantes l mentaires il montre que l exp rience perceptive de l espace s articule la fois sur une mani re globale d appr hender les objets et sur une forme de participation de soi l environnement La perception est indissociable du mouvement de l homme dans l espace Ainsi l acte perceptif ne peut se distinguer de l acte de sentir dans la mesure o chaque objet est indissociable des contenus sensibles partir desquels il s appr hende L homme per oit ce qui appara
275. our circuler en ville Grenoble est elle pour vous une ville facile d acc s pour le pi ton Pourquoi 307 ANNEXE 2 Protocole des parcours comment s 308 PARCOURS CENTRE VILLE ETE PONT ST LAURENT VERS GRAND RUE TYPE DE CR AGE CSP SEXE DATE HEURE CONDITIONS ATMOS PASSANT ENCOMBRE Mardi 27 mai Matin e tr s 1997 chaude et Le passant arrive de voyage Il tient dans Etudiante ensoleill e sa main droite une valise volumineuse et 10 H 30 porte son paule gauche un sac dos TETRAPLEGIQUE Lundi 2 juin 1997 Temps pluview Fauteuil manuel et tr s gris Etudiant 13 H Synonyme de quadrapl gie paralysie des quatre membres AVEUGLE DE NAISSANCE Mercredi 4 juin Temps chaud e 1997 tr s ensoleill La c cit est reconnue lorsque la vision Professeur centrale du meilleur oeil d une personne de musique 15H15 est gale ou inf rieure 1 10 i me de la normale PASSANT ORDINAIRE 38 Mercredi 4 juin Soir e orageuse 1997 humidit Instituteur chaleur lourd 2H Un peu de bris notamment vel les quais 52L ensemble des d finitions m dicales provient du dictionnaire m dical Larousse 1991 309 TYPE DE PARCOURS AGE CSP SEXE DATE HEURE CONDITIONS ATMOS PASSANT ORDINAIRE 25 M Jeudi 5 juin 1997 Soir e chaude Etudiant 21H30 Beaucoup de brise PASSANT ARTHRORIPOSE 26 F Etudiant L arthroripose d finit l alt ration chronique sous forme de vieillissement des articulations
276. ous la ville Une approche cologique des espaces publics souterrains Grenoble CRESSON 303 p THIBAUD JP et alii 1998 Comment observer une ambiance in Les cahiers de la recherche architecturale Ambiances architecturales et urbaines n 42 43 pp 77 91 THIBAUD JP 1997 Les cadres sensibles de l espace souterrain in 7e conf rence de l ACUUS Montr al 9 18 septembre THOMAS R 1998 Comment observer une ambiance se d placer sans la vue in Thibaud JP et alii Les cahiers de la recherche architecturale Ambiances architecturales et urbaines n 42 43 pp 77 91 Anthropologie de l environnement sonore AMPHOUX 1994 Environnement milieu et paysages sonores in Les faces cach es de l urbain sous la direction de M Bassand et JP Leresche Berne Peter Lang pp 160 176 1991 Aux coutes de la ville Lausanne Institut de Recherche sur l Espace Construit Ecole Polytechnique F d rale 320 p 1988 Donneurs de temps sociaux donneurs de temps sonores in Les temps sociaux D Mercure et A Wallemacq Eds Bruxelles Paris Ed Universitaires pp 133 146 288 AUGOYARD JF 1992 Le son sans paroles in Colloque sur la communication non verbale Lisbonne avril 1991 Les qualit s sonores de la territorialit humaine in Architecture et Comportement vol 7 n 1 pp 13 24 1990 Culture sonore et identit urbaine in S minaire d veloppement local et identit du quartier la m tropole Berne Commission Nati
277. pace de la travers e s apparente celui de la circulation int rieure Il n est pas un espace parcourir en attendant mieux et ne peut de fait tre r duit une fonction de distribution Il est un espace de qualit contrast qui n est accessible que par le mouvement Bertrand 1990 238 L homme qui traverse se d finit de fait comme un citadin solitaire et disponible Malgr sa position d tranget il rentre dans une situation d harmonie avec l environnement Dans ce dessein il contemple l espace se met en position d observateur pour regarder discr tement autrui Il n existe cependant pas de partage avec autrui dans la travers e A l inverse cette attitude semble davantage tre un mode d introspection du passant vis vis de lui m me L attention s oriente principalement sur soi m me 239 4 un rapport conflictuel au milieu ambiant public pi tiner Un tel rapport au milieu ambiant public s incarne dans les conduites de pi tinement la premi re confrontation avec le terme le verbe pi tiner semble mal choisi pour qualifier une allure de d placement urbain En effet la r f rence la circulation citadine renvoie dans l imaginaire collectif l id e d allures denses et pr cipit es au croisement rapide des trajectoires une volont permanente d aller de l avant sans perdre de temps A l oppos la ville offre parfois l occasion de douces fl neries de r veries vagabondes dans quelqu
278. pains Mais son divertissement est permis par les taverniers et les restaurateurs assurant l animation du lieu Autrement dit s il existe une dimension commerciale non n gligeable dans l acte de noctambuler elle s efface le plus souvent devant la teneur distractive des relations qu il favorise Le contact avec autrui se d cline sur le mode de la camaraderie et de la plaisanterie Les changes ext rieurs aux groupes venus se divertir se multiplient Ils se rendent observables dans la profusion des coups d ceils chang s et dans la participation de tous l ambiance sonore du lieu une attention flottante D un point de vue strictement perceptif noctambuler r f re donc un partage convivial de l espace de la nuit de l atmosph re des sites des modes de vie Les sens du noctambule s ouvrent donc la collectivit se mobilisent ensemble pour happer l ambiance du site L attention flottante se porte tour tour sur la mise en lumi re du site sur les odeurs nombreuses qui s chappent des bars et restaurants sur la teneur de certaines conversations ou le rythme des musiques diffus es Elle s chappe pour se porter tour tour sur les diverses stimulations sensorielles du site sur l ensemble des v nements sensibles qui le qualifie Le noctambule malgr lui s impr gne et s enveloppe de ce m lange harmonieux de motifs color s d odeurs et de sons Cette communion perceptive entre le citadin et son environneme
279. pas est cadenc L espace semble totalement investi par le groupe au point de ne laisser aucun interstice de d placement aux passants Le contexte de visibilit se trouve modifi lui aussi la pr sence de la fanfare en diff rents lieux et niveaux de la place Jean Moulin masque la vue Autrement dit la pr sence de la fanfare transforme les conditions d accessibilit du contexte sensible Elle rel gue au second plan les sons de la circulation routi re et mobilise l attention du passant sur l v nement qu elle constitue Elle favorise des conditions d audibilit et d observabilit r duites entre pi tons la fanfare masque la vue et rend difficile la r ception des messages sonores En cela elle accro t la distance entre anonyme tout en se donnant voir et entendre comme une masse homog ne Enfin elle bouleverse les conditions d acc s et d appropriation du lieu Elle transforme un lieu de passage en lieu de s jour voire en lieu de jeux et de rencontres En cela elle participe d un ajustement de la sociabilit et des modes d expression corporelle du pi ton en public 180 description des conduites sociales sociabilit publique D une mani re g n rale et malgr notre pr sence aux heures d ouverture ou de fermeture de la cr che situ e au premier niveau du site la place Jean Moulin semble peu fr quent e Les passages enregistr s demeurent sporadiques sur le lieu Ils concernent essentiellement de jeunes
280. pe de lieu public urbain 109 polyptyque 5 la place de Verdun ph nom nes sensibles et type de verbalisation Une certaine fluidit du pas s observe place de Verdun Malgr la pr sence de bancs publics l espace ne pousse pas le citadin au s jour Son ornementation v g tale confine le passant dans un sous bois assombri Du point de vue sonore la circulation routi re l immerge et participe du manque d attrait de la place La vision d une fontaine a l arr t ravive l impression Elle devient sans attrait dans la lutte contre le bruit et n attire plus le regard du passant Lieu de passage la place de Verdun engendre un d placement rapide et fonctionnel Sa travers e mobilise peu la parole La m taphore du vide qualifie ordinairement le site Le ton employ t moigne du peu d int r t qu prouve le pi ton pour le site Les quelques remarques et jugements de valeur se concentrent exclusivement sur l activit routi re propre au lieu variabilit temporelle du parcours pi ton Jug e plut t agr able sans pour autant appara tre chaleureuse la couleur blanc dor du dispositif d clairage semble en ad quation avec la nature historique du lieu En outre et la remarque vaut essentiellement lorsque la place de Verdun constitue le point d arriv e du trajet la quantit de lumi re diffus e rassure le passant la nuit Circulant auparavant dans des lieux assombris l intensit de la lumi re lui procure le s
281. ph nom nes sensibles et type de 157 variabilit temporelle du parcours one nent denis 157 transition audiovisuelles ts aan Pra dad tie poss lite 157 6 lapasserelle du Forum ss tenir SE iii 162 327 ph nom nes sensibles et type de verbal al as mine nur 160 variabilit temporelle du parcours wales ri dirais eur 160 1 tte Mr nt 160 Conclusion du chapitre ccccccccesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesenens 163 configuration sensible et ph nom nes sensibles mn en een 163 configuration sensible mobilit et sociabilit publiques la pluralit des mani res de dire 165 configuration sensible et accessibilit urbaine l espace 166 CHAPITRE 3 LES CONDUITES D ACCES AU MILIEU AMBIANT 170 Observer des conduites publiques steam soc etes 170 d crire des conduites 174 proposer une typologie exploratoire des conduites d acc s au milieu ambiant public 175 Monographie descriptive des conduites observables sur quatre terrains d tud
282. place de Verdun a E 113 6 Tarte Eug ne Faure niera eaaa en eera tee eaaa 116 7 la place Bir Hakeim iener o a a a E a aE 120 FO ee A We een A 123 9 la passerelle d l maitie tisori duree ent 126 129 1 Lione stenn a a nee dti 132 2 Tarte Chen Oise s AU ARE A EE ER 135 3 late Broch ri gd en A tant idee nel ges 138 A laplace aux Herbes ei ne e a ne Re te et 141 95 laplace Jean Moulin if ne ee net td tn tie ee 144 Configurations audiovisuelles 147 1 4 1 56 amp amp ios ess eee ei secs Sandgate nn nn tn tes Aaa sect ut BS 147 2 lepassage du palais de justic san 150 3 Te Jardin de Ville Onde donne nn CU D 153 4 le passage duJardin de Ville et Mine eet uel n e anni ane 156 Grand eati 159 6 la passerelle du Forum a 162 Conclusion du chapitres iieri eisa or eE eSEE E EEDA E AEK oS 165 CHAPITRE 3 LES CONDUITES D ACCES AU MILIEU AMBIANT 170 I Monographie descriptive des conduites observables sur quatre ter
283. ppartenir au public anonyme qui c toie furtivement le lieu De fait chacun se sent plus proche physiquement et socialement de son voisin En outre la place Claveyson favorise la concordance des distances visuelles et sonores Entre anonyme l acc s visuel et auditif s labore mutuellement Il participe d un accroissement des situations de r flexivit Entre couple ou groupe les formes d expressivit et de r ceptivit de la vie sociale ne sont pas mises en danger chaque fois l chelle restreinte du lieu accentue le ph nom ne De ce point de vue la place Claveyson s institue comme espace physique et social de liaison 106 polyptyque 107 4 la place Grenette ph nom nes sensibles et type de verbalisation La travers e de la place Grenette engendre des h sitations dans le pas L uniformit du traitement au sol conduit le pi ton a des r flexes de travers e qui le mettent en danger en pr sence d un v hicule Dans le discours le caract re probl matique de cette situation s exprime par de nombreuses h sitations Le d placement pourtant reste rapide place Grenette du fait d une profusion des stimulations sensorielles La parole se focalise d abord sur les sources sonores fixes du lieu Puis les discussions cessent pr s de la fontaine l effet de masque trouble l intelligibilit des paroles Enfin la forte luminosit agresse le passant et mobilise la parole Les superlatifs abondent tandis que le ton devi
284. pr cis ment cet usage pratique de la raison citoyenne La sph re publique constitue le lieu libre d acc s de la discussion politique Le mod le esth tique propos par la philosophe allemande Hannah Arendt questionne l encore la notion d espace public depuis la sph re politique Si le domaine de l urbain demeure absent des d bats l approche pr sente un int r t pour cette th se la mise en avant de la dimension sociale de l espace public Contre tout d terminisme historique Arendt pr sente l espace public comme un lieu de libert ouvert la participation de tous Sc ne originelle d apparition du politique et du social il est l espace o se constitue et se donne voir le lien social entre les citoyens IHabermas J 1978 L espace public Arch ologie de la publicit comme dimension constitutive de la soci t bourgeoise Traduit de l allemand par M B de Lauray Paris Ed Payot 1993 324 p 2Arendt 1988 La condition de l homme moderne Paris Calmann Levy 368 p 10 Le champ des sciences sociales pr cis ment celui de la sociologie urbaine dans lequel s inscrit cette th se r duit la notion d espace public au domaine de l urbain Dans ce cadre la r flexion sur l accessibilit de l espace public urbain devient un enjeu important elle apporte des l ments de r ponse 4 la th se de la disparition de la vie publique et questionne dans le m me temps les mobilit s citadines un lien
285. public observer des conduites publiques La multiplication des angles de vue au sein des quatre espaces retenus pour la phase d observation garantit selon nous l objectivit du protocole En effet et les r sultats de l analyse de la phase de parcours comment s le prouvent la perception d un site et de ses qualit s d accessibilit d pend des facteurs suivants le positionnement du passant dans l espace l heure et le sens de son trajet Ainsi pour chacun des sites une phase de pr enqu te a permis d valuer les plages horaires et angles de vues propices une observation rigoureuse des conduites publiques R alis e entre le 28 mai et le 6 juin 1998 elle a consist en outre en une premi re observation description des types de trafic pi tons rep rables dans ces lieux Deux trois angles de vues ont t choisis pour chacun des terrains Une pr sentation des espaces et de ces diff rents angles de vue est propos e page suivante 170 Prises de vue sur les terrains d tude PI St Andr Jardin de Ville 7 passage du Jardin de Ville PI Jean Moulin Bd Jean Pain chelle 2000 pr angles de vue Place Jean Moulin l observateur est situ au premier niveau de la dalle en haut de l escalier de b ton parall lement la cr che Il observe l arriv e des passants sur la place Jean Moulin depuis la place Bir Hakeim et leur mont e d escalier Dans un second protocole l observateur se place de
286. publique et du contexte sensible participe donc d une certaine mise en forme des conduites sociales il structure le mouvement Seuls quelques v nements mergeant dans l environnement sensible de l espace viennent remettre en cause les modes de d placements ordinaires Boulevard Jean Pain la fanfare perturbe le milieu ambiant public Elle s ins re dans le continuum sonore cr par le flot des v hicules sans se donner voir aux passants Elle mobilise alors l attention des pi tons et remet en cause l ordonnancement des trajectoires sur le trottoir Ainsi l coute de cette musique endiabl e des attitudes de s jour succ dent la circulation r gularis e des pi tons Un attroupement se cr e face l escalier de l H tel de Ville La m lodie s entend en effet distinctement cet endroit du trottoir elle semble venir du jardin des plantes situ de l autre c t du boulevard face au b timent de la mairie Ainsi les personnes qui longent les jardini res subitement s arr tent Elles s avancent vers la route Leur corps fait face au jardin des plantes fig 40 Leur t te effectue des mouvements de rotation de la droite vers la gauche leur regard semble scruter l environnement comme pour apercevoir la fanfare Souvent les bras se croisent sur la poitrine L attitude du pi ton se d tend Les personnes circulant le long de la mairie et souhaitant s y rendre voluent diff remment Elles ne s journent pas sur
287. qu en retour les conduites ordinaires du citadin participent d une modification de l environnement sensible L le corps n exprime plus l environnement comme dans le premier cas mais participe de la mise en forme sensible du site A chaque fois la variation des ph nom nes moteurs sociaux et sensibles d crits d pend de la modalit sensible mise en jeu proposer une typologie exploratoire des conduites d acc s au milieu ambiant public Cette derni re phase de l analyse s abstrait du terrain et propose une typologie des conduites d acc s au milieu ambiant public Chacun d entre eux met en jeu la corpor it et la sociabilit du passant les qualit s sensibles et d accessibilit de l espace public urbain A ce jour et par souci d exhaustivit six 175 types de conduites peuvent tres pr sent s Elles illustrent des pratiques d acc s l espace et autrui r currentes en milieu urbain Certains de ces rapports ont d j t abord s par la sociologie urbaine Nous les mettrons donc l preuve des textes fondateurs au terme de leur pr sentation D autres sont directement issus de la phase empirique de cette recherche Pour faciliter leur lecture et leur compr hension tous sont explicit s en fonction d un ensemble de crit res r currents La pr sentation des six modes d acc s au milieu ambiant public s organise ensuite partir d un certain nombre d l ments r currents la d signation de l acte mote
288. r sente un double int r t Elle r v le d une part le r le des dimensions environnementales dans la construction pratique de la mobilit et sociale des interactions les dispositifs construits participent de l organisation des flux lumineux influencent la diffusion des messages sonores mod le un environnement sensible qui offre aussi au citadin des possibilit s d usage De nature instable celui ci met galement en jeu des modes particuliers d action et d attention Il met l preuve les capacit s de regards et d coute les mani res d habiter le lieu de modifier le cours m me des actions et perceptions Or le pi ton n est pas assujetti aux contraintes et obstacles du milieu dans lequel il circule Percepteur actif de son environnement il actualise des comp tences multiples pour rendre son d placement op ratoire Ces comp tences sont des comp tences de sociabilit et de mobilit Elles s appuient sur la mobilisation 41 perceptive un moment donn e du parcours des ressources de l espace En d autres termes l environnement sensible interroge et d influence les conditions m me de notre accessibilit les ambiances per ues qualifient l accessibilit d un lieu parce qu elles repr sentent directement au citadin un contexte dans lequel il juge son engagement possible Chelkoff 1996 2 la notion de configuration sensible organisatrice des rapports entre mobilit et sociabilit publiques Autrement d
289. r le sol et pr f rent elles aussi glisser leurs pointes de pied sur la surface lisse L orientation du visage et du regard ne semble servir qu un dessein atteindre la sortie en vitant de croiser le regard d autrui La remarque est d autant plus juste lorsque l on s attache d crire le comportement du passant circulant entre la rue d Agier et la Grand Rue L sa trajectoire lin aire le conduit longer les terrasses de caf situ es face la fa ade du palais de justice Expos e au plus pr s des regards des personnes attabl es l allure se fait rapide Le pas comme dirig par la lin arit du couloir cr par l alignement des tables des cafetiers se presse sans d vier fig 18 L l am nagement du site dirige la trajectoire Les pieds glissent sur le sol sans bruit Le visage et le corps toujours orient s vers la Grand Rue sont l g rement pench s en avant Ils se d robent au regard et maintiennent la cadence du pas Le pi ton n offre au regard des personnes attabl es que son profil La t te ne bouge pas Le corps semble repli sur lui m me dans un refus de l change 420n retrouve chez Goffman cette r f rence au pas gliss d fini par Wolf in Goffman mise en sc ne de la vie quotidienne les relations en public Paris Ed de Minuit 1973 194 Le second cas de figure se compose de l observation des all es et venues des pi tons entre la rue Brocherie et le Th atre de Grenoble La l
290. rains d tude 180 T place Jean a a aa bts EES 180 2 place Na EAA e aise coped a e Esa 193 3 p ssaged Jardin d Villen nsii in ne a E o ee its ee 205 4 Doulevard Paini oes ss eaa AE ARD 217 Une typologie exploratoire des conduites d acc s au milieu ambiant public 228 1 un rapport d agr ment au milieu ambiant public 228 2 un rapport festif au milieu ambiant public 233 3 un rapport d tranget au milieu ambiant public 238 4 un rapport conflictuel au milieu ambiant public 243 5 un rapport usager au milieu ambiant public oo 249 6 un rapport d ins curit au milieu ambiant public ee 254 Conclusion du chapitre ccccccccesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesesenens 259 CONCLUSION GENERALE a et amen e ends 268 BIBLIOGRAPHIE 5 276 INDEX DES AUTEURS ls St Reel de De MER etre dense 303 E 304 CHAPITRE 1 LES FORMES SENSIBLES DE L ACCESSIBILITE URBAINE CHAPITRE 1 LES FORMES SENSIBLES DE L ACCESSIBILITE URBAINE
291. ransports in Les Annales de la Recherche Urbaine juin sept n 59 60 pp 140 151 AMPHOUX P sous la dir de 1998 La notion d ambiance Une mutation de la pens e urbaine et de la pratique architecturale Lausanne Institut de Recherche sur l Environnement Construit Ecole Polytechnique F d rale Plan Urbanisme Construction Architecture 167 1994 Environnement milieu et paysages sonores in Les faces cach es de l urbain sous la direction de M Bassand et JP Leresche Berne Peter Lang pp 160 176 1991 Aux coutes de la ville Lausanne Institut de Recherche sur l Environnement Construit Ecole Polytechnique F d rale 320 p 1988 Donneurs de temps sociaux donneurs de temps sonores in Les temps sociaux D Mercure et A Wallemacq Eds Bruxelles Paris Ed Universitaires pp 133 146 1987 Reconna tre que l espace c est aussi le d placement le boug la m ta phore in Espaces et Soci t s nov n 48 49 pp 340 344 AMPHOUX P DUCRET A 1995 L Etranger de Simmel figure de l uvre in J Remy Georg Simmel ville et modernit Paris l Harmattan pp 133 145 AMPHOUX P JACCOUD C 1992 Parcs et promenades pour habiter Etude exploratoire sur les pratiques et repr sentations urbaines de la nature Lausanne Lausanne Institut de Recherche sur l Environnement Construit Ecole Polytechnique F d rale Rapport de recherche n 109 118 p AMPHOUX P PILLET G 1985 Fragments d cologie humaine Albeuve Suiss
292. rapport des passants la verticalit L acc s au premier niveau de la place Jean Moulin ou l inverse la place de la halte garderie est permis en effet par le franchissement d un escalier Cet escalier de pierre pr sente une pente importante Large il facilite la pr sence simultan e de plusieurs pi tons au m me niveau Il assure enfin la s curit des personnes souffrant de difficult s fonctionnelles pour se d placer par la pr sence de deux mains courantes en fer ses extr mit s horizontales A l image de son environnement l escalier est entour d une v g tation luxuriante Ainsi hauteur des deux mains courantes la verdure foisonne Elle apporte un halo d ombre certaines heures de la journ e aux marches situ es au plus pr s de la place Jean Moulin En outre elle permet une att nuation des ph nom nes d blouissement par sa pr sence la v g tation cr e un cran aux raies de lumi re et limite ainsi leur rayonnement En termes d ambiance nous nommons ce ph nom ne effet de filtrage 4 Du point de vue visuel le dispositif de l escalier participe galement d une modification du champ d ouverture de l attention A nsi lorsque le passant acc de la place Jean Moulin son champ visuel est limit la largeur m me de l espace construit A l inverse lorsqu il descend la forme en entonnoir invers de l escalier facilite une ouverture de sa vue sur les espaces venir 41Se r
293. rapport du passant au milieu ambiant public D autre part la r ponse motrice et sociale du pi ton transforme l environnement sensible de l espace public urbain En cela elle bouleverse la qualit d accessibilit de l espace et n cessite un r ajustement des formes d expression Cette s rie d affirmations pr sente deux int r ts pour la 262 probl matique que nous d veloppons D une part elle fait valoir l id e d une contextualisation des actions et conduites publiques le mouvement et plus largement l acc s du pi ton la ville est d termin par les caract ristiques de l environnement sensible de l espace public urbain D autre part elle pallie les limites des th ories interactionnistes en montrant comment la forme ou l ampleur d un geste et plus largement les formes d expressions publiques modifient les contextes de l action Enfin elle met jour les capacit s d adaptation du pi ton son environnement en faisant valoir la dimension temporelle des modes d acc s l environnement sensible 263 CONCLUSION GENERALE CONCLUSION GENERALE Au terme de cette analyse de l accessibilit pi tonni re des villes l activit de configuration r sulte d un acte perceptif permis par le mouvement de l homme Dans l espace public urbain ce mouvement renvoie autant l action motrice du pi ton qu aux formes ordinaires de la relation autrui Pr cis ment l activit configurante du passant constitue un processu
294. rception et de la sociabilit publiques a la mise en forme de l environnement La notion de configuration sensible structure bon nombre des travaux empiriques du CRESSON et renvoie l aussi une conception dynamique de l espace public urbain Son analyse s ins re dans celle des ph nom nes de perception en mouvement de la ville Son int r t r side pr cis ment dans le nouveau mod le d intelligibilit de l espace qu il propose partir pr cis ment d une incorporation de la dimension sensible et perceptive des pratiques urbaines De ce point de vue une configuration sensible d une organisation perceptive du contexte dans lequel le citadin se d place et agit En cela la position du CRESSON s approche des th ses pr c demment pr sent es Cependant ce contexte d action ne peut tre limit un contexte spatial et ou social s apparente un monde sensible l exp rience que le pi ton acquiert de l espace et d autrui se fonde sur la mati re sensible celle ci structure sa perception De fait l environnement sensible de l espace public urbain n est pas pr d fini il est construit par le mouvement du passant Le d placement ne peut tre con u comme une exp rience purement objective il rend possible la structuration de l environnement sensible En retour toute perception implique un boug qui rend possible cet acte m me de mise en forme de l environnement sensible Formul autrement il y a une m diat
295. rche qui accorde une place centrale l tude in situ de l accessibilit urbaine donc une exp rience v cue du monde l action du passant non ordinaire nous appara t comme une des versions possibles de la r alit A terme elle constitue pour l tude que nous entreprenons un crit re d inf rence du raisonnement analytique Pollner 1992 Il s agit autrement dit de ne pas adopter de position de surplomb vis a vis de l objet que nous tudions Nous supposons ainsi qu au del du point de vue et des m thodes objectives d exp rimentations propres au chercheur l individu dispose la fois d une exp rience propre et d un stock de connaissance du monde qui lui permettent d agir en fonction de ses buts et des contextes En ce sens l individu appara t non seulement comme acteur de sa destin e mais aussi comme sujet analytique Dans une telle d marche l int r t du chercheur consiste alors s appuyer sur ces subjectivit s individuelles d crire les exp riences particuli res de chacun pour enfin analyser puis typifier les pratiques sociales auxquelles il souhaite acc der Dans le sujet qui nous occupe il s agit donc de faire de la personne handicap e un ethnographe r flexif du monde dans lequel elle vit Coulon 1992 Ces comptes rendus seront alors largement utilis s dans l analyse des diff rents corpus recueillis afin de rendre compte d une mani re id ale du r le des diverses modalit s sensorielles dans la mo
296. rd Jean Pain Date Protocole Heure Dur e de la prise de vue Condition atmosph rique La cam ra est pos e derri re le feuillage du bac a fleurs du Mercredi 17 juin 1998 16 H d pose v lo sur pied fixe Chaleur soleil vent On filme durant 15 mn en continu On ne peut pas filmer depuis la passerelle a cause du soleil qui nous blouit On risque la surexposition Le protocole est identique au pr c dent avec les m mes Jeudi 2 juillet 1998 14H10 probl mes rencontr s au niveau de la passerelle et la m me dur e de film Ciel d gag soleil et chaleur La cam ra demeure fix e sur pied On filme en continu pour Vendredi 3 juillet 1998 9H15 une p riode de 20 mn partir de la passerelle Ciel d gag 320 Place Jean Moulin Date Heure Condition atmosph rique Mercredi 17 juin 1998 15H30 Ciel d gag soleil chaleur et vent Jeudi 2 juillet 1998 16H55 Soleil et chaleur Vendredi 3 juillet 1998 9H50 et 10H10 Ciel d gag Protocole Dur e de la prise de vue On filme en continu durant une p riode de 10 mn depuis le parterre de rosier de la place de la halte garderie mutualit Vue sur l escalier de la place Jean Moulin on observe les gens qui montent et descendent Impossible de filmer a cette heure l escalier depuis la cr che car le soleil nous blouit On filme en continu durant 10 mn Cette fois ci nous nous pla ons perpendiculairement a l entr e de
297. re parenth se le plus souvent Les distances physiques et sociales s accroissent Le site en plus ne favorise pas la concordance des distances sonores et visuelles 124 autrui n est pas accessible l ou e Dans la dynamique du trajet il l est difficilement par la vue polyptyque 10 le boulevard Jean Pain ph nom nes sensibles et type de verbalisation La r gularit des surfaces au sol et la largeur des trottoirs permettent une rapidit du pas boulevard Jean Pain La les remarques demeurent br ves Lorsque le boulevard Jean Pain constitue le point de d part du parcours le passant n a pu se familiariser avec le protocole de l enqu te Lorsqu il figure comme le dernier site travers le d ficit du commentaire s explique par la lassitude du passant En outre l environnement sonore du boulevard Jean Pain provoque chez le passant une sensation de r pulsion Le discours se focalise sur le bruit de la circulation routi re et rend compte de la mobilisation de l oreille Cet effet de vague et la vision simultan e des flots de voitures plongent alors malgr lui le pi ton dans une masse urbaine laquelle il se sent tranger Leur combinaison participe bien souvent d un arr t du discours Elle a aussi une r percussion psychomotrice la vitesse de d placement du passant s acc l re variabilit temporelle du parcours pi ton L clairage du boulevard Jean Pain suscite les commentaires Large art re
298. re est la suivante la notion de configuration sensible met en jeu la dimension pratique de la perception Dans le cadre d une r flexion sur l accessibilit de l espace public urbain elle r v le la participation de l environnement sensible la cr ation de situations urbaines handicapantes ou l inverse habilitantes pour le d placement du pi ton 28Augoyard JF 1979 Pas pas Essai sur le cheminement quotidien en milieu urbain Paris Seuil 186 p 47 Une situation handicapante r sulte d une disjonction entre le contexte sensible social et pratique de la mobilit Du fait de leurs qualit s sensibles et de leur forme construite certains dispositifs urbains entravent la r alisation du d placement et perturbent l attention perceptive du pi ton Dans ce cas l environnement sensible de l espace public urbain rend probl matique l organisation des cours d action et la mise en forme des contextes d action mobilise la perception en la d structurant l attention du pi ton s oriente non vers l environnement et autrui mais vers l ad quation de son d placement l espace qu il fr quente De fait sa capacit configurer l espace s en trouve modifi e L environnement sensible de l espace public urbain constitue la un espace d preuves pour l activit motrice perceptive et expressive Une situation d accessibilit habilitante pour le passant r sulte elle d une ad quation entre le contexte social sensible et pra
299. rectilignes comme un quadrilat re semi couvert Sur deux de ses fa ades des murs de pierre se dressent L un accueille l entr e vitr e des services annexes de l H tel de Ville l autre une agence de France Telecom Sur les cot s lat raux l espace demeure ouvert et donne voir le boulevard Jean Pain ou la passerelle pr sent e ci avant Exception faite du personnel de la mairie ou de France Telecom et des habitants de la place Jean Moulin le Forum demeure peu circul Il reste d sert en p riode nocturne La passerelle de la mairie 69 La passerelle de la mairie lie le forum au parking et au trottoir menant a l H tel de Ville Nous la d signerons sous ce terme faute de d nomination officielle durant tout le travail Dispositif a rien compl tement min ral elle demeure enti rement pi tonne et vite au citadin la travers e du boulevard Jean Pain qu elle surplombe Issue de l architecture du XXIe si cle cette passerelle se pr sente comme une courbe en phase d l vation A son extr mit la plus haute les platanes du boulevard Jean Pain cachent la vue des automobilistes la pr sence de pi tons De l autre c t la vue du pi ton s ouvre largement sur l art re routi re Malgr l vidente fonctionnalit du site cette passerelle reste encore peu fr quent e en p riodes diurne et nocturne Le boulevard Jean Pain Le boulevard Jean Pain est ainsi d nomm depuis 1944 Ancien boulevard milit
300. relev s t moignent de l tat de vigilance requis pour se d placer Ils concernent autant les actions motrices traverser slalomer couper se faufiler que les modes d attention induits regarder attentivement faire attention scruter Du point de vue sonore l extr me profusion des stimulations sensorielles ajoute la confusion du passant L effet de m tabole distrait le passant Comme une enveloppe sonore il mobilise son attention au point de le d sengager de ses activit s Enfin la circulation du pi ton sur la dalle de l v ch le place en position de surplomb Cette exposition cons cutive l am nagement spatio visuel de la dalle rompt son anonymat Elle le contraint se soustraire au regard du public alors qu il en a lui m me une visibilit extr me Le regard s l ve alors pour fuir le ton de la voix ba sse le silence s impose variabilit temporelle du parcours pi ton De nuit la place jouit d un clairage mixte L environnement lumineux cr para t feutr au pi ton La couleur blanc dor de la lumi re ainsi que les contrastes d intensit lumineuse entre le centre de la place et ses abords en font un site attractif De ce point de vue la place Notre Dame semble particuli rement appr ci e des couples pour l intimit qu elle procure 39 Les termes italique sont directement issus du d pouillement de la phase comment e des parcours pi tons 102 transition sonore Par
301. riangle et donc a r tr cir la largeur de leur groupe Mutuellement les corps des pi tons circulant l int rieur des deux groupes et au centre du passage du Jardin de Ville s effacent pour ne pas se heurter Les t tes se dirigent l une vers l autre fig 35 Ils esquissent un sourire figure 35 v nement et variation des conduites sociales Visuellement l entr e du passage du Jardin de Ville semble inaccessible A gauche les porte cartes limitent l acc s droite il s agit du clochard assis par terre En outre beaucoup de passages horizontaux accentuent le ph nom ne entre le porche et la rue Montorge 210 Un groupe de trois femmes sort du passage du Jardin de Ville Elles forment une ligne Elles cherchent traverser pour se rendre sur la place Grenette Au m me moment sur le trottoir un homme qui tient un petit chien en laisse et une femme avancent rapidement La femme cherche a d passer l homme qui a une allure moins rapide qu elle Or son action va tre brutalement compromise d une part par la jambe du clochard qui empi te sur le trottoir et risque de la faire chuter d autre part par le petit chien qui s est arr t proximit du clochard Le chien se dirige vers ce dernier Il le caresse sans lever les yeux vers l homme et la femme Tous les deux ne s observent pas leurs regards se focalisent sur le chien Leurs corps sont l g rement baiss s Puis l homme cherche repartir il tire son chien par
302. riode nocturne Elle participe alors d un sentiment de s curit du passant transition audio visuelle 157 La Grand Rue constitue un espace interm diaire dans le parcours Elle s affiche dans la pr gnance de ph nom nes audio visuels Ainsi le m me sentiment de masse enveloppe le passant La encore la collectivit du d placement et du rapport a autrui rompt les distances tant physiques que sociales De plus la qualit de cadrage de la rue associ e a l effet de m tabole facilite l expressivit de la vie sociale Si le mixage sonore noie la parole et rend difficilement intelligibles les changes le ph nom ne de cadrage participe lui d une accessibilit visuelle des passants De fait chacun g re son espace d observabilit r ciproque par l actualisation de strat gies d vitement corporel et visuel Par contre les couples et groupes se rapprochent pour ne pas interrompre leur change 158 polyptyque 6 la passerelle du Forum ph nom nes sensibles et type de verbalisation La passerelle du Forum favorise l aisance du pas Malgr la faiblesse des commentaires suscit e par la fr quentation du site l analyse du discours r v le une attention active du passant au confort de sa marche L utilisation de superlatifs s av re r currente des exclamations ponctuent fr quemment le discours Ici la tonalit des commentaires rend compte de la libert motrice de chacun et du peu de mobilisation perceptiv
303. rovoqu s Or le protocole des parcours comment s assoit l op rationnalit de la parole D une part il propose un cheminement non lin aire fait de seuils et de transitions En ce sens il r active des sensations qui prennent forme dans des propos a posteriori D autre part il suscite la m moire de ce qui a t per u in situ par des entretiens semi directifs cl turant le d placement Dans cette seconde phase de r activation le sens des actions et pr cis ment des sensations corporelles v cues est restitu avec certitude par la mise jour des ressources de sens Dans ce cas les descriptions donn es sont celles qu il faut donner Il n y a donc aucunement lieu de vouloir d gager tout ce qui est de l ordre du dire du cadre des activit s organis es o il prend normalement place Sharrock et Watson 1990 Une telle m thode pr sente l int r t de mettre jour la variabilit des mani res de saisir et d agir le monde en fonction des contextes d un pass et d un futur Elle permet en outre de consid rer l nonciation comme une forme du faire et d viter l enqu teur d adopter une position de surplomb vis vis de son objet d tude Enfin elle montre en quoi la production du caract re nonc et descriptif d une action sociale est intrins que son accomplissement pratique 3 l observations des conduites publiques Le second volet empirique de cette th se a consist en une s rie d observations de cond
304. rrasses de caf chaque matin un march se dresse Cl tur e sur elle m me la place St Andr est circonscrite par des immeubles d habitation datant du XVIIIe si cle Sur une de ces fa ades un imposant palais de justice de style gothique prend place La partie la plus ancienne de sa fa ade datant environ de 1500 et situ e au centre du dispositif est fa onn e en pierre blanche de l Echaillon Sur une fa ade oppos e le citadin peut contempler l Eglise St Andr dont la place fait office de parvis Enfin dans un angle un immeuble datant des ann es cinquante accueille le Th tre de Grenoble Au centre de la place enfin face au palais de justice et pr s de la coll giale St Andr se dresse la statue en fonte du chevalier Bayard rig e en 1823 par Raggi Elle constitue le seul l ment vertical de la place Le site est enti rement pi ton il est trait au sol l aide de dalles de pierre L espace ici semble comme mis en sc ne la fois du fait de son cadre construit et du poids symbolique de l histoire de cette construction Le passage du Palais de Justice Dispositif de liaison entre la place St Andr et la place de Gordes le passage du palais de justice appara t comme un long couloir coud Trois parties semblent le composer une premi re partie couverte abrite la cin math que de Grenoble au plus pr s de la place St Andr une partie centrale ouverte enfin un troisi me tron on ouvert o l on tro
305. rri re le massif de rosier situ sur la place de la halte garderie Mutualit Il observe alors la sortie des passants de la place Jean Moulin et leur descente d escalier L observateur ainsi que son quipement sont visibles lorsqu ils sont situ s proximit de la cr che A l inverse ils sont visibles mais le plus souvent non vus lorsqu ils sont plac s derri re le massif de rosier Jardin de Ville l analyse de la phase de parcours comment s montrait que la perception d une transition tait verbalis e partir des terrasses de salon de th lorsque le passant se dirige vers la place Grenette depuis cette m me place lorsqu il marche en direction du jardin De fait les angles d observation choisis ont t les suivants en avant de la fontaine de pierre lorsque l observation se fait vers la place Grenette environ deux m tres en arri re des plots s parant la rue Montorge et la place Grenette lorsqu elle se fait vers le Jardin de Ville Dans les deux cas le mat riel et l observateur sont visibles par le passant Ils sont g n ralement non vus lorsqu ils sont plac s sur la place Grenette les pi tons s attachant plut t viter la circulation rue Montorge Boulevard Jean Pain les prises de vues ont t effectu es depuis la passerelle de la mairie et en direction de ce b timent dans un sens depuis la jardini re du d pose v los et en direction de la passerelle dans l autre sens Seule la circulation des pi ton
306. rritoire compos des tables et chaises de caf accueille les spectateurs C est cet endroit que s observent et se jugent les conduites publiques 190 figure 16 figure 17 L ambiance sonore propre a la place St Andr confirme notre description La monumentalit et la solennit du site se donnent a entendre dans la r verb ration s che des pas des pi tons Chacun traverse l espace dans la r sonance de son propre d placement La convivialit des rangs de spectateurs s coute elle dans un magma sonore o se m langent conversations musiques et bruits de verres La vie sociale estudiantine s panouit tandis qu en face les pi tons sillonnant le site demeurent dans l anonymat v nement visuel et sonore le camion de police Un v nement perturbe cet ordonnancement des conduites sociales sur la place St Andr Rappelons d s ma ntenant que la place supporte essentiellement des d placements de pi tons Le niveau sonore ambiant para t de fait assez bas il est le plus souvent perturb par la r verb ration s che du son de la cloche de l glise St Andr ou celle des talons de la population f minine Or ce mercredi 17 juin 1998 vers 13H50 un camion de police surgit de la rue Brocherie et traverse la place La vitesse du v hicule importante se confronte celle des pi tons En outre ses man uvres attirent le regard le camion stationne au c ur de la place proximit de la statue du chevalier Bayard P
307. rt entre construit et sensible Toute construction physique modifie le contexte sensible les aires d audibilit et de visibilit Or ces constructions d ambiances agissent les conduites publiques handicapant ou habilitant le processus de configuration Formul autrement elles g nent ou facilitent le rapport que le pi ton tente d tablir in situ entre son action l environnement dans lequel elle a lieu la perception qu il a de ce milieu Une situation urbaine handicapante ainsi d une disjonction entre la s quence du d placement les phases s lection composition incorporation de l activit configurante l attitude perceptive du passant Pour exemple la multiplication des stimulations sensorielles dans un m me lieu g ne l activit de configuration en entravant les phases de s lection et de composition Dans le m me temps elle mobilise l appareil perceptif du pi ton au point de le d sengager de sa propre activit et de l emp cher de la contr ler A l inverse une situation urbaine habilitante na t d une ad quation entre ces trois l ments Elle permet au passant de mobiliser les ressources dont il a besoin un moment particulier de son d placement pour poursuivre son action motrice et g rer la pr sence d autrui L tude d montre galement que ces ressources sensibles a l action ne r sultent pas uniquement de l imbrication entre des formes construites et des ph nom nes physiques elles sont aussi le fa
308. rticuliers D abord le signe critique l acte par lequel l autre montre enfin ce qu il propose de faire Ensuite le point de stabilisation le moment o les deux parties voient que les signes critiques ont t chang s C est alors qu elles peuvent se mouvoir en toute s curit et en toute confiance Goffman 1973 Il s agit donc de faire d abord attention aux obstacles mobiles et immobiles pr sents dans le site puis d viter les chocs corporels La pr sence du mobilier urbain semble en effet majeure dans la perception et la fr quentation m me des sites urbains Nous rejoignons 1a les r sultats des travaux de Sanchez 1996 Grosbois 1993 ou encore Pierron 1988 qui montrent l incidence de ce mobilier sur le d placement du passant Il s agit galement dans le pi tinement de se prot ger d un milieu m tabolique o s entrechoquent des bruits propres et autres D un point de vue sonore l action du citadin qui pi tine para t guid e par la nature v nementielle de l environnement urbain c est l mergence d un son particulier dans le magma sonore ambiant qui attire l attention du passant plus que le magma en lui m me Elle participe le plus souvent d un r ajustement de la conduite de la trajectoire et d un accroissement des attitudes de surveillance Il s agit donc d organiser la somme des informations visuelles pour atteindre ses objectifs marchands et respecter les r gles de la locomotion dans l espace pu
309. s l aide d asphalte Pour chacun des terrains d tude les espaces majoritairement concern s par ce mode de rev tement demeurent ceux accueillants une circulation routi re dense Cette caract ristique explique de fait la pr gnance du ph nom ne dans le tissu urbain largement routier du quartier Mutualit En zone pi tonne il est rep rable dans des lieux b n ficiant d un traitement au sol base de dalles de marbres ou l imitant Dans chacun de ces espaces le d placement du pi ton est facilit par l absence d asp rit s au sol L allure bien souvent para t acc l r e Le ph nom ne de vibration enfin s observe exclusivement au centre d espaces a riens et circul s par la foule Il s agit au centre ville du pont St Laurent et dans le quartier Mutualit de la passerelle de la mairie Les sites pr sentant l originalit d tre suspendus la circulation conjointe de diverses personnes en son centre de gravit provoque un l ger balancement Ressenti au niveau des membres inf rieurs ce balancement localis rend la marche h sitante et l allure ralentie Comme les autres modalit s sensibles la modalit tactile participe donc bien du d placement du pi ton soit en habilitant la marche soit en la contraignant L environnement sensible de l espace public urbain participe donc de l accomplissement pratique de l action il d termine l allure du d placement la conduite perceptive du passant sa position et son ori
310. s Chambon 210 p CEFAI D 1998 Ph nom nologie et sciences sociales Alfred Schutz naissance d une anthropologie philosophique Gen ve Librairie Droz 322 p 1993 Sur la configuration de l action Une approche entre herm neutique ethnom thodologie et sociologie ph nom nologique in Soci t s n 40 pp 183 195 DE CERTEAU M 1980 L invention du quotidien arts de faire Paris Union G n rale d Edition 375 p DE CERTEAU M MAYOL P GIARD L 1980 L invention du quotidien Habiter cuisiner Paris Union G n rale d Editions 316 p DELEUZE G 1969 Logique du sens Paris Ed de Minuit 392 p DELEUZE G GUATTARI F 1980 Milles plateaux Paris Ed de Minuit 645 p DELORME A 1982 Psychologie de la perception Paris Editions Etudes Vivantes 421 p 286 DOKIL J 1992 De l objectivit l espace l intentionnalit de la perception in Philosophie n 33 Paris Ed de Minuit pp 33 51 FISCHER GN 1981 La psychosociologie de l espace Paris P U F 128 GIBSON JJ 1986 The ecological approach to visual perception London LEA 332 p 1950 The perception of the visual word Boston Houghton Mifflin Company GUILLAUME P 1979 La psychologie de la forme Paris Flammarion 258 p HABERMAS J 1978 L espace public Arch ologie de la publicit comme dimension constitutive de la soci t bourgeoise Traduit de l allemand par M B de Lauray Paris Ed Payot 1993 324 p HATWELL Y 1986 Touc
311. s Grenoble CRESSON Recherche Plan Urbain Euterpes 158 CHELKOFF G THIBAUD JP 1996 Ambiances sous la ville Une approche cologique des espaces publics souterrains Grenoble CRESSON 303 p 1992 L espace public modes sensibles le regard sur la ville in Les Annales de la Recherche Urbaine dec mars n 57 58 pp 7 16 1992 Les mises en vues de l espace public les formes sensibles de l espace public Grenoble CRESSON Plan Urbain 231 CHOAY F 1979 L urbanisme Utopies et r alit s Une anthologie Paris Ed du Seuil 449 p CICOUREL A 1979 La sociologie cognitive Paris P U F 239 p CLAVAL 1981 La logique des villes essai d urbanologie Paris Librairies Techniques 63 p COLLEYN JP 1999 L image d une calebasse n a pas le go t de la bi re de mil L anthropologie visuelle comme pratique discursive in R seaux Paris CNET avril n 94 pp 20 47 COULON A 1993 Ethnom thodologie et ducation Paris P U F 238 p 1987 L ethnom thodologie Paris P U F Que sais je n 2393 126 COULTER J PARSONS ED 1990 The praxiology of perception visual orientations and practical action in Inquiry An interdisciplinary Journal of Philosophy septembre vol 33 n 3 pp 251 272 DE CERTEAU M 1980 L invention du quotidien arts de faire Paris Union G n rale d Edition 375 p DE CERTAU M MAYOL P GIARD L 1980 L invention du quotidien Habiter cuisiner Paris Union
312. s de l espace configuration sensible et ph nom nes sensibles De notre point de vue tout ph nom ne sensible constitue un donn issu de l imbrication entre une forme construite des ph nom nes physiques et des usages Une configuration sensible r sulte elle d un processus dynamique elle na t d un acte moteur et social qui constitue lui m me un acte perceptif Formul autrement l activit configurante du passant rel ve d une perception situ e de ph nom nes sensibles remarquables Dans la dynamique du parcours l activit de configuration du passant s articule en trois temps La premi re phase consiste s lectionner les 163 ph nom nes sensibles remarquables des sites travers s Ainsi certains lieux s offrent imm diatement aux sens du passant dans la pr gnance de leur modalit sonore ou visuelle D autres questionnent davantage les conditions tactiles du d placement L int r t de la th se ce sujet et du point de vue de la probl matique des ambiances architecturales et urbaines r side pr cis ment dans l tude de cette modalit elle montre comment l environnement tactile participe au m me titre que les environnements sonore et ou visuel de la qualification des espaces et de la mobilisation perceptive du pi ton La seconde phase appara t davantage comme une phase de mise en forme des propri t s physiques et sensibles de l espace Ainsi le pi ton rapporte les ph nom nes sensi
313. s ils participent d un isolement sonore du passant Tous deux annihilent la capacit de r flexivit des acteurs en perturbant la transmission et la r ception des changes Le site ne permettant pas une concordance de l accessibilit visuelle et auditive a autrui les distances physiques et sociales s accroissent La sociabilit place Bir Hakeim est quasi nulle Seuls quelques passants se croisent rapidement sans m me un regard polyptyque 8 le Forum ph nom nes sensibles et type de verbalisation Le Forum participe de la rapidit de la marche Le pi ton verbalise le sentiment d tre entra n malgr lui par la surface au sol Chez les plus g es ou les personnes handicap es l utilisation r currente des verbes patiner chuter tomber rend compte des difficult s du d placement Des contraintes d attention s expriment galement L effet de vague submerge le passant L chacun verbalise la sensation d entrer v ritablement sur le boulevard Jean Pain Le pi ton use autrement dit d une association spatio temporelle pour rendre compte de sa perception Cette d localisation perceptive s explique par la conjonction de trois effets D une part la situation spatiale du citadin le situe quasiment au dessus du boulevard D autre part les mat riaux utilis s dans la construction et l am nagement du Forum engendrent un net r fl chissement des ondes sonores sur les parois du site Enfin la vue conjointe du flux des v hi
314. s imm diat intellectualis et qualifi l environnement sensible de l espace public urbain chapitre II L ensemble de ces mani res de dire l environnement sensible per u accompagne successivement les phases du processus de 265 configuration Ainsi l entr e dans le site et l imm diatet qu elle provoque dans l acc s perceptif l environnement bouleverse l ordonnancement de la parole La mobilisation de sens particuliers s accompagne d un processus d num ration et de nomination des ph nom nes sensibles remarquables Puis la connaissance du lieu engendre un processus d explication de ces ph nom nes Enfin la mobilisation du corps et de l attention entra ne le jugement et la qualification A ce moment du parcours le pi ton value l efficace moteur et ou social de l environnement dans lequel il chemine Au del de ces r sultats demeur s partiels compte tenu de l tendue des champs de recherche abord s qu est ce que la notion de configuration sensible nous apprend du rapport entre mobilit et sociabilit publique Enfin que nous dit elle pr cis ment au sujet de l accessibilit l espace public urbain Ces interrogations orientent le bilan de cette recherche et servent de fil conducteur des pistes de travail futures A nsi concernant le rapport entre mobilit et sociabilit publique l tude r v le la dimension pratique de la perception elle aborde sa dimension affective Concernant l accessibi
315. s de d placements Un jeune homme investit le socle de la statue du chevalier Bayard au centre de la place St Andr Il est assis dos aux terrasses de caf La statue le masque visuellement A ses pieds il a pos une planche roulette Subitement il se l ve met un pied sur sa planche roulette et s avance en direction du th tre Pour accro tre sa vitesse et prendre de l lan sa jambe droite effectue un mouvement de balancier Elle se pose ensuite sur la planche Sa d marche est tr s stylis e Son corps est plac en oblique dans l espace comme pour mieux le p n trer le d sir de vitesse a un effet remarquable sur notre propre sens de l espace Le corps en mouvement ne veut pas tre arr t dans l espace il cherche la pure impulsion en avant Sennett 1995 Son visage et son regard s chappent vers l horizon Il glisse rapidement sur le sol Face lui une jeune femme poussant une poussette surgit de la rue Guy Pape Le jeune homme l apercoit a distance tourne sa t te vers elle en la regardant fixement puis d vie sa trajectoire Son pied entre temps se repose sur le sol il freine sa vitesse de d placement Le corps se penche alors en avant fig 25 Sa r action provoque un l ger crissement sur le sol De loin la femme l entend Son allure est beaucoup moins rapide Elle l ve la t te vers lui le regarde furtivement ralentit encore Puis nouveau son visage et ses yeux s abaissent vers l enfant install
316. s du quartier arabe effets sonores ou mises en vues captivent l attention du passant et donnent au centre ville une atmosph re particuli re variation des mouvements et des modes de sociabilit enfin La foule investit certains lieux en traverse seulement d autres modulant de fait l allure du d placement tandis que quelques passages restent d serts et ou vit s Certains quartiers proches des quais de l Is re s opposent aux quartiers environnants non seulement par le type de population habitant les lieux mais aussi par le mode d occupation de ceux ci On passe ainsi pour le promeneur d une ambiance de type occidentale avec une sociabilit peu ext rioris e et 88 v cue sur le mode des rencontres anonymes a une ambiance plus orientale o de petits groupes de conversation occupent l espace de mani re quasi permanente Dans le quartier Mutualit le trajet prend forme entre la place de Verdun et le boulevard Jean Pain Il est pr sent ci dessous L itin raire a t choisit pour son caract re r sidentiel et routier Le trajet en quartier Mutualit s effectue principalement en zone d habitation et le long d art res routi res tr s fr quent es La rue Eugene Faure le boulevard Jean Pain les places de Verdun et Bir Hakeim sont a ce sujet des sites majeurs L impression g n rale du passant est alors celle d une certaine monotonie de l ambiance sonore et similarit des activit s Ainsi le passage r g
317. s et son visage se courbent vers le sol pour se prot ger d une lumi re trop vive Pourtant son regard ne cesse de balayer l environnement les trajectoires des autres passants sont appr hender distance Son pas se saccade parfois pour viter les obstacles mobiles du site Il conserve cette conduite jusqu l entr e du porche 207 Puis le citadin se d porte l g rement sur sa droite afin d viter les porte cartes du bureau de tabac La son visage se redresse Son regard se centre sur l horizon et semble fixer le Jardin de Ville vu au loin dans l encadrement de l arche du porche Le contexte d observabilit se restreint en se cadrant il participe alors d une modification de l orientation visuelle du passant Puis les passants circulent au centre du passage du Jardin de Ville Ils ralentissent a ce moment la lorsque leur vue s ouvre sur le jardin La description vaut lorsque les personnes circulent seules sous un passage d sert Dans ces conditions et lorsque que les citadins arrivent depuis la place Grenette on observe des comportements similaires l allure demeure rapide l entr e du site puis le passant longe les vitrines du magasin de chaussure sur sa droite comme pour conserver la lin arit de sa trajectoire Il rejoint enfin le centre du passage et ralentit la vue du Jardin de Ville fig 32 et 33 Les corps deviennent alors nonchalants les bras se balancent le long des hanches le regard balaye le paysage qui s
318. s implicites d un d placement en milieu urbain chacun respecte l int grit physique et l anonymat de l autre en limitant les possibilit s d acc s visuel et corporel Les corps se croisent distance les visages se d tournent pour ne pas s observer une attention centr e D un point de vue perceptif le passage renvoie un rapport usager du passant au milieu ambiant public rend compte de la familiarit du citadin a son environnement Le passage qualifie autrement dit toute relation fonctionnelle du citadin au milieu ambiant public L tude des verbes d orientations perceptifs les plus couramment utilis s lors des trajets effectu s atteste du fait Passer r f re d une part une habitude induite par la connaissance du site il s agit d un acte r p t et usuel sur l espace alors travers L id e du passage renvoie d autre part celle d une certaine n cessit du d placement il s agit pour le citadin de se d placer dans un espace connu ordinairement et situ comme un jalon dans un chemin plus long L allure adopt e qualifie donc une intentionnalit du rapport au milieu ambiant public D un point de vue perceptif la personne qui passe module son allure de mani re mieux regarder et ou mieux entendre ce qui se passe autour d elle Elle surveille scrute observe attentivement pour se mettre l aff t des v nements pr sents Elle aiguise ses sens dans l objectif de servir ses intentions Autrement di
319. s le sol Paradoxalement le pas semble s tre quelque peu ralenti Cette pr caution permet au passant d tre inaudible depuis les terrasses de caf Le pied glisse sur le sol les talons ne claquent plus Le pi ton tait sa pr sence La d marche est pr cautionneuse igure 19 igure 20 8 8 195 Enfin le troisieme cas de figure rend compte de la travers e de la place St Andr depuis la Grand Rue et ou la rue Brocherie La les all es et venues s observent entre la statue du chevalier Bayard et les terrasses des caf s situ s perpendiculairement au palais de justice Elles donnent lieu a des conclusions similaires a celles expos es au cas pr c dent Ainsi le pi ton qui traverse l espace en cet endroit se trouve directement expos au regard l coute et au corps de ceux et celles assis aux terrasses de caf L attitude devient alors comme le pas fuyante et pr cautionneuse On assiste ainsi aux m mes rites de r ajustement des silhouettes avant le passage devant les terrasses Puis les pi tons rentrent dans le site sans clat d un pas d cid et assez press fig 21 et 22 Les visages et le corps s abaissent vers le sol comme pour viter les contacts Les t tes ne bougent pas Elles se redressent apres avoir d pass les terrasses figure 22 des sc nes d interaction sociale Pour chacun de ces trois cas de figures l allure et le comportement g n ral des personnes traversant l espace seules semblen
320. s occupent le plus souvent le trottoir et passent rapidement corpor it L observation des all es et venues sur le trottoir montre que l allure partag e par chacun demeure rapide Trois cas de figures semblent cependant se dessiner Dans le premier cas l allure se d cline en pas press claquant sur les pav s elle est le fait des dames en talons et hommes en costumes rejoignant le plus souvent l H tel de Ville Elle rend compte d une conduite publique citadine rendue effr n e par le rythme et les sollicitations sensorielles dus aux activit s urbaines La d marche du passant est stylis e Les corps sont droits presque rigides Les bustes op rent un l ger mouvement vers l avant lorsque le pas se presse Les bras pendus le long du corps s observent dans un mouvement de balancier ils s agitent en cadence vers l avant puis l arri re Les visages demeurent le plus souvent fixes et orient s vers l objectif atteindre De fait les mouvements de la t te paraissent restreints Le regard balaye l horizon distance au moment d entrer sur le site Puis le regard se fixe sur l horizon Le pied des hommes glisse avec aisance sur le sol lisse celui des femmes claque s chement pour viter de d raper Il r sonne parfois devant l H tel de Ville en tant r fl chi par la masse du b timent fig 38 217 figure 38 Dans le second cas l allure adopt e est celle de la course certains passants investissent le trot
321. s sensibles de la vie sociale Paris P U F 213 p 1983 Variations paysag res Paris M ridiens Klinckieks 163 p 1980 Ritualisation de l espace urbain et de la vie quotidienne travers le concept d appropriation in Vie quotidienne et milieu urbain Actes du colloque de Montpellier suppl ment aux Annales de la Recherche Urbaine Paris CRU pp 501 510 1973 Po tique de la ville Paris M ridiens Klincksiek 422 p SENNETT R 1979 Les tyrannies de l intimit Traduit de l am ricain A Berman et R Folkman Paris Seuil 283 p 1992 La ville vue d il Urbanisme et soci t Traduit de l am ricain par D Dill Paris Plon 314 p SIMMEL S 1990 Disgressions sur l tranger in L Ecole de Chicago naissance de l cologie urbaine Textes traduits de l allemand par Joseph et Y Grafmeyer Paris Aubier 1990 377 p 1990 M tropoles et mentalit s in L Ecole de Chicago naissance de l cologie urbaine Textes traduits de l allemand par IJoseph et Y Grafmeyer Paris Aubier 377 p THIBAUD JP 1996 Perception et mouvement des ambiances souterraines in Les Annales de la Recherche Urbaine Plan urbain Minist re de l Equipement n 71 pp 143 152 1995 Visions du public en sous sol in actes de la 6 conf rence internationale Espace et Urbanisme souterrain Paris Grande Halle de la Villette 26 29 septembre Paris Laboratoire TMU IFU 1995 pp 171 176 THOMAS R 1997 L accessibilit des villes aux
322. s sur le trottoir a t observ e Du fait de la distance l observateur et son quipement n taient pas visibles au public depuis l H tel de Ville Ils taient visibles mais souvent non vus lorsque l observation se faisait depuis la jardini re Place St Andr trois angles de vues ont t s lectionn s Depuis l angle du th tre de Grenoble et en direction de la statue du chevalier Bayard depuis le balcon du premier tage du n 1 place St Andr et en direction de la sortie du passage du palais de justice depuis la terrasse du caf du tribunal enfin en balayant l ensemble de la place A chaque fois l observateur et son quipement taient visibles par le passant Au d part une exigence conduisait la d termination de ces points d observation celle de rendre invisible l observateur et son quipement au 172 passant Nous pensions en effet que la vue de l appareillage technique participerait in vitablement d une variation des comportements citadins en public Pour la qualit des images et de l observation cette exigence a du tre abandonn dans la majorit des sites Cependant la pr sence de la cam ra semble n avoir en aucune fa on g n ou modifi le comportement du public observ D une part l absence d quipe technique autour de la cam ra a certainement d diabolis l objet et a particip de sa r ification l objet intrigue parce qu il est pos l endroit du passage des pi tons mais il n inq
323. s ternaire de s lection composition et incorporation des potentialit s actives de l environnement sensible Ce processus progressif s actualise en fonction des s quences du d placement L analyse des configurations sensibles r v le ainsi que la phase de s lection correspond l entr e du pi ton dans le site ce moment ce dernier se familiarise avec l environnement il met jour la ou les modalit s responsables de l identit sensible du lieu et mobilisant dans l imm diat son attention La phase de composition succ de celle de s lection et na t de la travers e du lieu A cet instant l assemblage que le pi ton op re entre des modalit s sensibles remarquables favorise sa lisibilit de l espace et par cons quent son orientation son mouvement ses modes d acc s autrui Enfin la phase d incorporation traduit le temps d immersion du pi ton dans l environnement sensible de l espace La perception de ph nom nes sensibles plus ou moins bien imbriqu s engendre des modifications dans la conduite corporelle et perceptive du passant elle bouleverse son allure ses pratiques ses modes d attention De fait elle impose au pi ton l actualisation d un certain nombre de savoir faire moteurs et sociaux Ils lui permettent de r pondre aux exigences d un d placement en public Cette activit de configuration engage galement dans la dynamique du parcours des types de verbalisation particuliers Ils t moignent de rapport
324. se d tourner longer les terrasses Gestuelle mouvements des membres sup rieurs passer les doigts dans les cheveux r ajuster son sac d froisser son pantalon remonter son col se pencher en avant se redresser mouvements des membres inf rieurs glisser poser son pied avec pr caution se poser d licatement Mode d attention Orientation visuelle fixit de la t te baisser la t te tourner la t te secouer sa t te suivre de la t te orienter mutuellement son visage vers avoir le regard fixe baisser les yeux lever les yeux chapp e du regard balayer des yeux le paysage se suivre des yeux se fixer se jeter un coup d il observer regarder viter le regard de Orientation kin sique se faire face se sourire se toucher s enlacer s embrasser aller l un vers l autre Action sonore Verbale s adresser discuter rire invectiver Corporelle faire claquer son talon sur le sol 201 3 passage du Jardin de Ville L analyse des conduites ordinaires sous et aux abords du passage du Jardin de Ville nous renseigne sur les liens entre expression corporelle et limites spatiales du d placement description de l environnement sensible am nagement du site D un point de vue architectural rappelons que le passage du Jardin de Ville se pr sente comme une vo te de 14 5 m tres de long et d environ 5 m tres de large Sous cette arche de pierre un bureau de tabac of
325. se manifeste par une insuffisance physique mentale ou encore physiologique de l individu Pour exemple certaines maladies g n tiques ou aberrations chromosomiques atteignent le syst me c r bral organique des individus et conduisent une insuffisance de leur efficience intellectuelle Le milieu m dical d signait autrefois SLabregere A 1989 L insertion des personnes handicap es Paris la Documentation Fran aise 176 p Ce chiffre est une estimation A ce jour aucun organisme d information statistique ne fournit un d nombrement plus exact de la population handicap e en France Deux raisons expliquent cette insuffisance D une part il n existe pas une d finition claire et commun ment utilis e de la notion de handicap D autre part les personnes recens es sont celles vivant en tablissement sp cialis et ou disposant d une prise en charge institutionnelle celles vivant domicile chappent donc le plus souvent au d nombrement 40MS 1988 Classification internationale des handicaps d ficiences incapacit s d savantages Organisation Mondiale de la Sant OMS Institut National de la Sant Et de la Recherche M dicale INSERM Centre Technique National d Etudes et de Recherches sur les Handicaps et les Inadaptations CTNERHI 14 ces cas de d bilit l g re ou moyenne d imb cillit ou d idiotie La grande majorit des d ficients mentaux s journe dans des institutions sp cialis es L incapacit e
326. se suivante l environnement sensible structure l activit perceptive et constitue un potentiel d action sp cifique pour le pi ton L analyse d gage donc la composante motrice de la perception visuelle Elle montre par exemple comment un v nement lumineux telle l entr e de la lumi re naturelle dans le sous sol situ sous la Pyramide invers e favorise la lisibilit de l espace et l orientation du pi ton le regard du passant se focalise distance sur cette lumi re clatante tandis que son corps se projette en avant L tude r v le de la m me mani re comment une configuration lumineuse peut interroger le regard et rendre probl matique la marche Ainsi le Foss Charles offre la vue un sol miroitant Or la r flexion de la lumi re du plafond sur le sol produit une dilatation verticale de l espace visuel et cr e une ambigu t quant la nature du support mat riel sur lequel le passant est suppos marcher Thibaud 1996 Dans ce cas les surfaces lumineuses du sol questionnent l acuit visuelle du pi ton et engendrent des h sitations dans son pas Elles offrent au m me titre que les dispositifs techniques ou construits des prises la locomotion Outre sa participation au d placement l environnement sensible m diatise l acc s du pi ton autrui Dans ce cas il instrumente les conditions et les processus m me de mise en forme de la relation sociale en public Cet efficace social de l environnement s
327. sent l environnement sonore celui ci pouvant se d finir comme l addition et la superposition de sources multiples entendues simultan ment Effet de R verb ration Effet de propagation par lequel les sons perdurent apr s l arr t de l mission Au signal direct s ajoutent les r flexions du son contre les surfaces de l espace environnant Plus les r flexions conservent longtemps leur nergie plus le temps de r verb ration est long Dans le langage courant la r verb ration est souvent d sign e sous l appellation d effet de cath drale ou par extension d cho Effet de Trainage Effet acoustique qui d crit la dur e r siduelle d un son depuis son arr t jusqu au silence ou au bruit de fond Ce laps de temps variable selon les sons et les espaces de propagation recouvre les divers modes de disparition progressive d un signal travers les diff rentes zones fr quentielles Effet de Vague Effet de composition d crivant un son ou un groupe de sons que l on entend suivant une courbe d intensit dont la forme est analogue celle de la vague et de son ressac crescendo point maximal rupture du son rapide ou progressive et decrescendo Ces cycles espac s par des intervalles m tronomiquement assez longs plusieurs secondes se succ dent selon une fr quence r guli re ou variable 318 Les d finitions suivantes sont issues de l ouvrage de G CHELKOFF et JP THIBAUD Les mises en vues de l espace public
328. situations urbaines plus ou moins handicapantes ou habilitantes pour le passant Ainsi du fait de leur am nagement et de leurs qualit s sensibles propres certains espaces publics urbains participent ou g nent l activit configurante du pi ton De ce point de vue le handicap au m me titre que l habilitation constitue un degr dans l accessibilit urbaine Au terme de notre analyse ces conclusions voluent En effet cette conception de l accessibilit en termes de degr ne nous permet ni de r pondre l id e d une temporalit des modes d acc s au milieu ambiant public ni d approfondir l id e d une mise en forme de l environnement par les usagers La typologie des conduites publiques propos e au chapitre III laisse entrevoir une nouvelle piste celle de l existence de divers types d accessibilit parmi lesquels figurerait la libert de circulation Il s agirait alors de les mettre jour et de sp cifier pour chacun quelle modalit sensible ou espace sensoriel il met en jeu quand de quelle mani re mais aussi quel type d action et d attention il mobilise A terme une telle grille d analyse de l espace parcouru et per u pourrait nous conduire la cr ation d un outil d aide la conception de lieux publics accessibles 271 BIBLIOGRAPHIE ALPHABETIQUE ET THEMATIQUE BIBLIOGRAPHIE ALPHABETIQUE ACKERMAN D 1991 Le livre des sens Paris Grasset 384 p AMAR G 1993 Pour une cologie urbaine des t
329. st lin aire Leur corps comme leur regard fixent l horizon Ils ne s abaissent qu au moment de franchir les marches de l escalier L l action n cessite des pr cautions dans le pas et une v rification de son positionnement par la vue Le pas devient rapide voire press d s qu elles rentrent sur le site La d marche se stylise Elles conservent cette allure sur la totalit de leur itin raire Il existe l comme un rythme commun partag qui rappelle celui des espaces pi ton aux heures d affluence le long des jardini res au plus pr s des voies de circulation routi re propres au boulevard Jean Pain on peut observer une affluence des personnes se dirigeant vers la mairie Visiteurs ou employ s des services municipaux adoptent les m mes attitudes et m me allure que celles d crites pr c demment au centre de ce flot r gulier de personnes une ligne imaginaire d marque les deux files de circulation Malgr la largeur du trottoir qui autorise la marche de front de plusieurs personnes celle ci fonctionne comme le garant des territoires de chacun Elle autorise la copr sence garantit une distance respectable entre les citoyens vite les chocs corporels participe de la lin arit des trajectoires de chacun A chaque fois les regards s entrecroisent furtivement pour anticiper le positionnement de chacun dans l espace Le coup d il rythme les observations mutuelles La t te imprime alors un mouvement furtif de rotation
330. suscite la crainte s agit galement d viter de se compromettre vis vis de personnes ou de situations d sign es commun ment comme hors normes ou illicites Lorsque la rencontre existe malgr tout elle semble v cue sur le mode de l ph m re et de l loignement Le corps d autrui appara t le plus souvent de mani re soudaine S En ville la fuite qualifie l allure adopt e en p riode nocturne En ce qui concerne les terrains travers s lors de la phase de parcours comment s elle a t rep r e comme allure dominante sur les sites suivants le Jardin de Ville et le passage du Jardin de Ville pour le quartier de centre ville le Forum la passerelle de la mairie et celle du forum enfin les places Bir Hakeim et Jean Moulin pour le quartier Mutualit semble donc que ce type de comportement soit pr dominant en quartier Mutualit 251 La crainte augmente alors Le pas h site puis acc l re nouveau Le regard fuyant tente cependant d anticiper l action d autrui une attention focalis e La fuite qualifie donc l allure de celui qui rentre dans une relation d ins curit avec l environnement sensible Les sens demeurent en alerte Il s agit de rester attentif et vigilant devant les v nements qui pourraient mettre en danger le passant L orientation perceptive de chacun appara t double D une part le citadin se focalise sur les moindres bruits et mouvements perceptibles dans son environnement
331. t du pont La combinaison de ces l ments place alors le citadin dans un espace et un temps extraordinaires unit sonore 99 La fr quentation du pont l impose comme une unit sensible r gie par la modalit sonore L effet de masque mobilise les perceptions Il emp che la transmission et la r ception des changes verbaux en g nant leur intelligibilit De fait il participe du rapprochement corporel des couples ou groupes et augmente la distance existante avec autrui Associ sur le plan visuel au ph nom ne de brillance l effet de masque entrave les situations de r flexivit Les regards mutuels cessent ou se baissent pour se prot ger de la lumi re L inattention semble accrue La fr quentation du pont St Laurent plonge le passant dans une m ditation int rieure et le pousse la contemplation 100 polyptyque 101 2 la place Notre Dame ph nom nes sensibles et type de verbalisation Le pas se saccade place Notre Dame La la confusion r gne dans le cheminement Des descriptions pr cises s enchainent paradoxalement d s l entr e du pi ton sur la place Elles concernent d abord la forme la taille et l emplacement du mobilier urbain et des objets mobiles du site Elles d noncent ensuite la multiplicit des trajectoires de chacun des vitesses de d placement et le caract re multimodal du lieu Enfin la parole d crit les modes d actions n cessaires au d roulement de la marche Les verbes
332. t et leur vitesse En ce sens il participe de la naissance de nouvelles formes d acc s au monde Enfin la fl nerie largement d crite dans les textes ne se retrouve pas dans l analyse de la phase empirique de ce travail Son absence s explique par la nature des deux terrains retenus pour la phase d enqu te de cette th se aucun ne semble propice cette forme de po tisation de l environnement Chacun de ces modes d acc s au milieu ambiant public s observe par contre en diff rents lieux Il n existe donc pas de d terminisme spatial strict de l accessibilit urbaine celle ci volue en fonction 261 de la variation des environnements de la pr sence ou pas du public de la temporalit de la vie publique citadine En ce sens le rapport du pi ton a l environnement sensible rev t selon les lieux et les moments une dimension pratique et ou affective Cette double dimension de l accessibilit urbaine articule la pr sentation de la typologie et assure sa coh rence Ainsi les premiers types pr sent s r cr atif et festif rendent compte d un rapport harmonieux du passant l environnement Dans ces deux cas la dimension affective de la perception para t pr gnante Le rapport du pi ton l environnement sensible est imm diat et non intentionnel Son attitude corporelle et attentionnelle demeure expressive Elle est guid e l par le seul sentiment de la situation Heidegger 1994 Thibaud 1999 Il existe dans ce cas
333. t propre Ils fonctionnent souvent comme des rep res dans le cheminement Enfin certaines configurations audiovisuelles apparaissent dans cette typologie Elles r sultent du d placement du pi ton en centre ville et en quartier administratif Cependant la composition entre eux des ph nom nes sensibles diff re selon la nature du tissu urbain L tude r v le que chacun des quartiers d enqu te se caract rise du point de vue sonore par l effet de 164 r verb ration Il se couple visuellement au ph nom ne de cadrage en quartier administratif et celui d exposition en centre ville Bien entendu ces r sultats restent v rifier sur d autres terrains et d autres saisons Enfin la troisi me phase constitue une phase d incorporation dans le mouvement et l change de cette perception situ e des ph nom nes sensibles Le chapitre III de cette th se analyse pr cis ment cette phase les conduites des passants s ajustent en fonction de l efficace des ph nom nes sensibles configuration sensible mobilit et sociabilit publiques la pluralit des mani res de dire Cette activit de configuration mobilise outre la perception du passant sa parole Pr cis ment elle s actualise dans des types de verbalisation particuliers Or cette pluralit des mani res de dire l environnement suit la chronologie du d placement Elle se superpose galement aux tapes de s lection mise en forme et incorporation des ph
334. t tre r v l s les m canismes majeurs de la perception et les qualit s sensibles mises en jeu la fois par tout am nagement architectural et tout usage qui en r sulte Pour exemple le d ficient visuel fera sans doute valoir l importance des dimensions sonores de la ville dans le d placement pi tonnier l amblyope s attachera quant lui rendre compte des contrastes lumineux enfin la personne handicap e moteur focalisera son attention sur les probl mes d am nagement urbain et de rev tement de sol D passant n cessairement l appr hension commune qui est faite de la ville la personne handicap e exacerbe donc les potentialit s actives des sites urbains De fait elle nous permet non seulement de mettre jour les performances sensori motrices de chacun et leur lien avec l ensemble des prises qu offre l espace urbain mais aussi d envisager la mani re dont se tisse la relation autrui dans un tel contexte Le d tour par le handicap pose cependant la question du traitement diff rentiel du passant L hypoth se m thodologique qui pr vaut notre 32D autres modifications alt rent pour les m mes raisons le protocole initial des parcours comment s Elles seront explicit es dans l introduction du chapitre II lors de la pr sentation de l enqu te pr valant l analyse des configurations sensibles de l accessibilit urbaine 13 raisonnement s inspire des th ses interactionnistes Dans une d ma
335. t visuelle 4 autrui Ainsi les gens se voient mais ne s entendent pas Le caract re public de l espace s en trouve renforc Les situations d vitements et d inattention polie g rent les conduites 161 polyptyque Conclusion du chapitre Ce chapitre pr sente l int r t de situer la notion de configuration sensible l interface des trois domaines suivants la perception l expression verbale le rapport entre mobilit et sociabilit publiques L analyse des corpus r v le trois temps dans l activit de configuration du passant Une configuration sensible r sulte d une part du rapport pratique et perceptif du pi ton a l environnement sensible de l espace public urbain L activit de configuration mobilise une perception partag e des ph nom nes sensibles elle participe chez le passant de l actualisation d un certain nombre de savoir faire moteurs et sociaux L activit de configuration telle qu elle prend forme lors du d placement du pi ton dans l espace mobilise d autre part le langage ordinaire elle engage un type de verbalisation particulier L analyse des configurations sensibles de l accessibilit urbaine rend compte de la pluralit des mani res de dire l espace per u et des tapes de leur structuration Enfin l activit configurante du passant participe d un questionnement sur le statut de l espace public urbain la typologie des configurations sensibles explore les limites spatiales et sensible
336. t elle vit son d placement en centrant son attention Ses sens s veillent comme pour mieux anticiper la saisie des qualit s 247 construites am nag es et sensibles du site Il s agit alors conjointement de voir et d entendre de loin d appr hender ce lieu familier distance pour anticiper au mieux son d placement Le citadin oscille donc entre la pr cipitation et le recul un lieu de transit Les lieux du parcours s appr hendent finalement sous l image du vide de la d sertification L espace semble sans int r t Il ne participe pas d un panouissement des formes de la sociabilit publique Les lieux du passage apparaissent commun ment comme des lieux min raux de grande chelle Tous pr sentent la particularit de contenir en leur sein des b timents d administration et ou d habitation Ils accueillent galement une circulation routi re fort dense Paradoxalement ils s appr hendent comme des espaces confin s cloisonn s et sans activit s malgr la pr sence incessante de transports Vides de commerces vides parce que sans vie sociale panouie ils figurent sur les itin raires par obligation comme lieux de transition ou de passage oblig pour aller vers La transition d espace ou d environnement joue donc ici un r le majeur D un point de vue perceptif les lieux de passage plongent le citadin dans un micro milieu sonore et visuel agressif une forme d enveloppe sensible qui fonctionnerait comme une
337. t l aseptisation grandissante du cadre b ti auquel conduit l implantation syst matique de dispositifs palliatifs au handicap des personnes Certes ces proth ses architecturales am liorent la qualit de la vie et l autonomie des personnes handicap es Cependant dans une soci t de plus en plus individualiste cette technicit accrue de l espace construit ne risque t elle pas d exclure davantage la personne handicap e du tissu social en limitant les possibilit s du lien social Enfin la cat gorisation des personnes laquelle conduit la norme par classement des types de handicap des contraintes au d placement qu ils imposent et des solutions adapt es est elle encore pensable aujourd hui Peut on en d autres termes opposer un mode de d placement stigmatis une forme de locomotion normalis e et qui donc ferait r f rence dans l espace public urbain 2 accessibilit et mobilit urbaine Les m mes r flexions se posent l gard des progr s de la domotique dans les secteurs du logement adapt aux personnes handicap es et des tablissements de soin ou de r adaptation 21 L int r t des r cents travaux de la recherche en sciences sociales est de d passer cette approche de l accessibilit en termes de handicap des personnes et de ne pas limiter son tude ses seules dimensions physiques Certes les travaux de Sanchez et Relieu partent d une cat gorisation des formes de handicap mais cet
338. t quelques rares pi tons circulent La vue sur le site est donc d gag e Par contre le flot des voitures pr sent sur le boulevard Jean Pain immerge le pi ton dans un vacarme assourdissant L homme marche lentement et d un pas souple jusqu au trottoir Sa t te et son regard sont fix s sur l H tel de Ville Puis il se met subitement courir petites enjamb es il trottine jusqu au moment o ses pieds toucheront la bordure du trottoir L il d c l re pour adopter l allure rapide qui sied au d placement sur le site fig 39 Il se positionne le long des bordures de la mairie comme toute personne qui se dirige vers l escalier Au moment d aborder les premi res marches et alors que son visage se centre sur le dispositif une femme arrive sur sa droite d un pas press Il d tourne la t te vers elle le bruit de ses talons sur le sol a attir son attention Son visage se tourne et se baisse vers elle Ils changent un coup d il rapide Leur pas ralentit dans un premier temps puis reprend son rythme Ils montent l escalier l un derri re l autre figure 39 v nements et variation des conduites sociales Autrement dit on observe un mim tisme des conduites en milieu urbain chacun calque son allure sa trajectoire et son attention en fonction de celle d autrui et des sollicitations sensorielles qui animent le lieu Le milieu ambiant dans ce qu il croise les dimensions de l am nagement de sociabilit 221
339. t rieur jette un coup d il sent presque les odeurs particuli res de chaque appartement et garde tout au long de son d placement la sensation de violer une intimit mal dissimul e L attention alors se centre la fois sur l espace la vie suppos e des locaux d habitation et sur soi m me Dans l acte de traverser l appareil perceptif du citadin est mobilis pour anticiper les v nements de l environnement sensible s agit de se mouvoir sans bruit en captant les l ments constitutifs de la vie domestique En m me temps et paradoxalement il semble que les sens du passant sont totalement mobilis s par l tranget de ce rapport au milieu ambiant public l attention de celui qui traverse s affranchit du milieu pour se mouvoir dans l espace selon les codes implicites de la circulation citadine Au final il s agit de rester vigilant afin de modeler son comportement en fonction des v nements ext rieurs un espace interstitiel 47 Ainsi le d placement du passant au c ur du passage du Palais de Justice de la place St Andr ou des rues de Lionne et Chenoise le place quasiment dans une situation d tranget 236 L acte de traverser interroge donc les seuils et les limites Ceux de l espace semi public d une part Espaces souvent sinueux dont on devine mal la fin couloir anguleux les lieux de la travers e peuvent tre de diff rentes chelles Seules l troitesse et la hauteur importante des b timents dev
340. t de p n trer un milieu Le terme renvoie deux autres verbes p n trer du latin penetrare d signant l acte d entrer de s avancer l int rieur de quelque chose s introduire du latin introducere de ducere mener adapt d apr s conduire signifiant entrer quelque part y p n trer se faire admettre quelque part s y faire recevoir avoir ses entr es Mondes clos referm s sur leur existence propre et garants de l expression d un mode de vie totalement priv les espaces de la travers e prouvent les modes de sociabilit Ils placent le citadin dans la situation de l tranger tel que l a d fini Simmel il est le voisin des membres du groupe social puisqu il cohabite avec eux et pourtant il est la figure de ce qui est ext rieur au groupe Simmel 1981 L homme qui traverse s appr hende lui m me dans une situation d incongruit vis vis d autrui L autre alors se d finit toujours comme la personne de l int rieur celle qui fait partie de l autre monde l habitant Pourtant le mouvement adopt dans ces espaces n est pas celui de la fuite Les verbes d action relev s dans le discours des passants r f rent davantage l id e d une transition dans le parcours par p n tration d un nouveau milieu Celui qui traverse fait l exp rience du transit dans un espace qui se situe lui m me la fronti re du public et du priv Mais ce quelque chose 46Sur l ensemble des terrains parcourus lors de notre
341. t plus rigides et plus press s que celles le traversant en groupe ou en couple Ces derni res appr hendent en effet le lieu et autrui avec plus de nonchalance Si les regards conjoints sont vit s ils le sont davantage par souci de se concentrer sur la personne qui accompagne que par besoin de se soustraire l examen d autrui Les couples ou groupes semblent alors se replier sur eux m mes les corps se rapprochent les regards se tournent les uns vers les autres Parfois la t te op re un mouvement de balayage du site Dans ce cas le regard s chappe vers 196 l horizon o les fa ades des b timents alentours Jamais il ne se concentre sur le public assis aux terrasses de caf L allure est cadenc e La d marche demeure souple peu stylis e Le couple traverse la place St Andr dans la r sonance de ses propres pas Il semble profiter de la qualit de r verb ration du site pour isoler ses paroles du contexte Les pas masquent l change Cette tactique diminue en quelque sorte la situation d exposition du couple en ne la maintenant qu une observabilit visuelle Les attitudes varient lorsqu on observe des sc nes de salutation et d change entre citadins L les qualit s de r verb ration et d exposition de la place St Andr sont mises profit pour accro tre l intelligibilit de l change Notons cependant que ces proc dures concernent essentiellement la population estudiantine et la partie de la place investi
342. t son rapport l espace Si le langage ordinaire permet d aborder ce lien il ne le saisit qu en partie Nous avons alors fait l hypoth se m thodologique que l observation des conduites donne acc s la mani re de percevoir l environnement sensible Au moment de sa mise en place cette ultime tape r pondait donc deux exigences de notre travail celle d acc der d une part une pluralit de situations urbaines ordinaires d autre part des comportements directement observables en public Deux attitudes ont t adopt es pour r pondre cette s rie d interrogation celle de croiser d abord diverses chelles d observation sur les terrains d enqu te choisis comme supports de la phase de parcours comment s celle d adopter ensuite divers points de vue sur un m me site La premi re attitude nous a permis de s lectionner des lieux d observation pertinents quant l objectif premier de notre tude La seconde a permis de rendre compte du r le majeur du positionnement spatial dans l appr hension perceptive des espaces de l environnement sensible d autrui 77 le probl me de l chelle d observation Cet ultime retour sur le terrain a pos au stade m me de son laboration une s rie de questions m thodologiques importantes quoi observer pour acc der la fois la diversit des situations d crites lors de la premi re phase d enqu te et celle des l ments entrant en jeu dans la notion d accessibil
343. te classification leur permet de mettre en vidence les probl mes d inad quation entre les strat gies de d placement des usagers et l espace De la m me mani re les r cents travaux des groupes de recherche sur les p les d changes amorcent le d bat sur l accessibilit en termes de situations urbaines handicapantes D laissant une r flexion sur la fonctionnalit et la typologie des espaces ils privil gient un regard cologique sur les lieux les conduit par l orientation pragmatique de leur r flexion et l ancrage empirique de leur d marche d celer les ressources et contraintes au d placement A terme ces travaux rendent compte de la n cessit d une r flexion sur l am lioration de la conception et de l am nagement de l espace public urbain ils offrent en outre une place centrale l tude de la mobilit dans l espace public urbain question peu trait e jusqu alors dans les discours et les politiques sur la ville la mobilit l orientation et la perception de l espace Usuellement la mobilit rend compte de la capacit d un objet ou d une personne se mouvoir ou tre m changer de place ou de position spontan ment ou sous l action d une cause quelconque Grand Larousse en 5 volumes 1990 Elle d signe d abord le mouvement du corps dans sa totalit et par lequel un changement d emplacement dans l espace est possible Psathas 1976 Dans ce cas la d finition premi re du terme questionne l
344. th me de l intimit Le passage du palais de justice constitue le lieu privil gi des couples La couleur blanc dor e la multiplication des luminaires et leur emplacement assez bas participent d un environnement feutr transition audio visuelle 148 Le passage du palais de justice se per oit comme un espace sonore et visuel transitoire L effet de r verb ration coupl au ph nom ne de cadrage interroge la dimension publique de l espace L les distances sonores et visuelles sont en d calage Les sons proches se diffusent et s entendent au del des limites du site alors que l auteur du son est inaccessible la vue Si le ph nom ne participe d une nette intelligibilit des paroles entre couples et groupes il pose aussi la question de leur place dans l espace Du point de vue de la sociabilit publique cette particularit du passage affaiblit sa qualit publique et pose finalement la question du rapport entre public et priv 149 polyptyque 3 le Jardin de Ville ph nom nes sensibles et type de verbalisation Le Jardin de Ville participe de la lenteur du pas Ses dimensions permettent au citadin de d sordonner sa marche La le pas n est ni guid par une forme directrice ni assujetti au rythme du d placement urbain Il est en outre lib r des contraintes corporelles qu impose ordinairement 1 fr quentation de sites min raux populeux La pr sence de bancs publics invite au s jour Sa v
345. tion parfois par l explication la suggestion etc En d autres termes l activit de configuration mobilise simultan ment un langage des savoir faire perceptifs l environnement tel qu il est construit et tel qu il mod le des ambiances Thibaud JP 1996 La r v lation de la dimension expressive et langagi re des configurations sensibles pose le probl me de leur saisie m thodologique Notre choix s est port sur la m thode des parcours comment s nous en expliquerons le protocole Puis l analyse s est construite partir des deux tapes suivantes une premi re phase de recueil des donn es discursives issues du protocole des parcours comment s une seconde proposant une typologie exploratoire des configurations sensibles de l accessibilit urbaine choisir des environnements sensibles vari s Concernant la mise en place du protocole de parcours comment s l enqu teur choisit un trajet pi ton dans chacun des deux quartiers centre ville et Mutualit retenu pour la phase d enqu te Ce choix est d termin par les qualit s sensibles am nag es et construites des terrains Dans le quartier de centre ville le pi ton circule entre le pont St Laurent et la Grand Rue Le trajet est pr sent page suivante se per oit commun ment sur le mode de la variation variation de la forme et de l am nagement des espaces d abord Places rues pont passages jardin s encha nent chacun avec des dimensions des formes
346. tique de la mobilit Les qualit s sensibles et construites des dispositifs urbains fr quent s favorisent la continuit du d placement et la mobilisation perceptive du passant Dans ce cas l environnement sensible de l espace public urbain permet aussi bien l organisation des cours d action et des contextes que l activit expressive des usagers Il mobilise la perception en la structurant les modes d acc s du pi ton l espace et autrui s organisent en une pluralit de pratiques pi tonni res et une h t rog n it des modes d attention Formul autrement les citadins se rendent mutuellement accessibles par l actualisation de formes de mouvement et d attention diverses Ainsi le d placement se d cline en trajectoires allures et actions motrices multiples L attention du pi ton se porte vers chacune des modalit s sensibles marquant le lieu et permettant le d placement Elle se d cline non seulement dans des formes d orientations visuelles plurielles Coulter et Parsons 1990 mais aussi dans des modes d attention sonore et tactile l environnement Une telle affirmation nous permet de suppl er aux limites de la prax ologie de la perception qui oriente principalement ses recherches sur la vision et d interroger l efficace des modalit s sonores et tactiles dans l accessibilit urbaine En outre elle montre comment le citadin tire parti de chacune des modalit s sensibles selon l action accomplir De fait les modes d
347. titue tout mouvement dans l espace public urbain implique la perception de ce m me espace Longtemps la tradition philosophique et physiologique a oppos perception et sensation Situ e du cot de l intelligence la perception tait comprise comme l acte cognitif par lequel se construisait une repr sentation intellectuelle du monde des objets des images ou des pens es La sensation elle produit inf rieur n tait alors consid r e que comme la simple r ponse des organes des sens aux stimuli Ces travaux de recherche comme cette th se r voquent ce point de vue Dans la continuit des 12 telles consid rations partag es par des auteurs comme Descartes Leibniz ou encore Von Helmotz ont conduit une vision passive du monde dans laquelle l homme n apparaissait que comme une simple conscience accompagn e de sensations 23 enseignements de Gibson l id e d fendue est celle d une instrumentation perceptuelle du mouvement La perception ne d rive pas de la sensation Globale et directe elle consiste pour l usager appr hender l information n cessaire l action Ainsi les hommes ne per oivent pas le monde passivement A l inverse leur action s labore en fonction du contexte physique des 3 l action qu il offre des ressources langagi res comportementales conceptuelles physiologiques dont dispose chacun les ressources et contraintes de l espace public urbain L int r t de la
348. toir de l H tel de Ville pour quelques pas de gymnastique Ces personnes circulent alors le plus souvent en groupe de deux a trois personnes Ils occupent l espace de front en se positionnant c te c te malgr les all es et venues des autres passants La largeur du trottoir le leur permet Leur attitude est tout fait diff rente des personnes fr quentant l H tel de Ville La d marche est souple et non stylis e Elle ne semble d ailleurs pas en ad quation avec celle ordinairement observ e en milieu urbain A nsi ces hommes et ces femmes courent d un pas alerte Leurs pieds ne glissent donc pas sur le sol mais se d posent avec souplesse dans un mouvement de rebond les orteils d abord touchent le sol le talon monte puis se d colle Le mouvement imprime alors un mouvement d oscillation verticale au corps du pi ton Ses bras le plus souvent forment un angle droit Ils sont repli s mi buste tandis que les mains se ferment en forme de poing Les membres sup rieurs s agitent alors la cadence de la course La t te elle reste fixe Le regard l inverse balaye le paysage Enfin le dernier cas donne voir des personnes press es oscillant entre la marche rapide et la course L allure semble tre l de l ordre du trottinement A chaque fois les trajectoires de chacun s ordonnent naturellement par rapport aux all es et venues de tous La d marche comme celle du personnel de la mairie se stylise Le corps et le buste d
349. tonnier immerge le citadin dans des environnements sensibles vari s et voluant au rythme de la journ e tandis que le trajet propos en quartier Mutualit plonge le passant dans des configurations beaucoup plus routi res et perdurant toutes les heures 90 Autrement dit et l int r t majeur de notre choix est 1a chacun de ces itin raires expose le passant un ensemble de situations d environnements sensibles et de sites construits repr sentatifs du milieu urbain et de sa diversit recueillir des perceptions en mouvement Le pi ton est quip d un micro cravate appos le plus souvent au revers de sa veste ou de sa chemise et d un dictaphone permettant l enregistrement de son discours La consigne pr valant aux parcours est la suivante d crire pr cis ment ce qu il per oit tous sens confondus et en non ant des rep res spatiaux Cette consigne est pr cis ment celle recommand e par JP Thibaud dans la formalisation du protocole initial de l enqu te Elle engage trois types d activit s chez le pi ton marcher percevoir et d crire Thibaud sous presse Dans le cadre de notre tude une double consigne s ajoute au protocole des parcours comment s La premi re consiste d crire et expliquer les difficult s rencontr es au cours du trajet pour se d placer cette consigne r pond notre souci d appr hender l accessibilit urbaine du point de vue du mouvement La seconde consigne consiste d
350. tre le probl me D une part elle remet en cause le seul principe d ouverture physique des espaces au d placement des pi tons De fait elle nous m ne une lecture particuli re de l am nagement des villes tel qu il est con u et produit actuellement D autre part elle permet une r valuation du th me du handicap des personnes en le consid rant moins comme l l ment directeur des r flexions que comme un degr parmi d autres de l accessibilit l espace public urbain L tude r v le ainsi les liens entre les usages et la perception de l espace La ville abrite et mod le des pratiques plurielles Au del de ses grandes fonctionnalit s habiter circuler commercer et parce que nous avons privil gi un regard micro cologique elle nous donne d crire la richesse et la diversit des actions quotidiennes du passant petits pas ou grandes enjamb es sur les boulevards urbains s jour et conversations amicales aux terrasses de caf mouvement de la foule et rencontres anonymes au sein des rues pi tonnes jeux d enfants dans les jardins publics autant de mani res de circuler de s approprier et d investir la ville qui engagent la sociabilit publique les proc dures de mise en forme du vivre ensemble gt Or le d nominateur commun de l ensemble de ces usages publics et ordinaires de l espace urbain demeure outre la possibilit d un acc s physique l espace celle d un acc s perceptif l activit configur
351. tte phase renseigne donc sur les qualit s des dispositifs observ s Elle dresse au final un portrait de l accessibilit des contextes sensibles urbains L une s rie de photographies issues de l enregistrement vid o illustre le propos et donne acc s aux conditions du cheminement du pi ton dans l espace les pratiques motrices et sociales des passants L analyse diff re des tudes ethnographiques classiques L objet du travail ne r side pas en une description pour elles m mes des conduites publiques des passants Il s agit davantage de les r v ler comme des incarnations de l environnement sensible de l espace public urbain l observation des conduites nous renseigne sur le rapport du citadin au contexte sensible La description prend donc forme autour de l identification d indices comportementaux du rapport au milieu ambiant public Le croisement des divers indices constitue la grille d analyse des conduites observ es et structure galement la typologie des modes de rapport l environnement sensible pr sent e dans la derni re partie de ce chapitre A chaque fois des l ments r currents articulent le commentaire et portent sur deux th mes la sociabilit et la corpor it du passant Le premier indice comportemental r f re aux pratiques sociales du passant le second s int resse l allure du pi ton occupation de l espace gestuelle trajectoire actions motrices le troisi me son mode d attention mouvements d
352. u de la mobilit que des modes d apparaitre en public 31Le paragraphe qui suit est une synth se de l article de JP Thibaud D crire le perceptible la m thode des parcours comment s in L espace urbain en m thode Lyon PUL sous presse dans lequel il expose les conceptions th oriques et la d marche empirique qui orientent ce protocole d enqu te 72 Il s agit donc d observer et de d crire au cours d un trajet la mani re dont le passant mobilise l ensemble de ces sens ou un en particulier pour se mouvoir dans un contexte pragmatique pr cis Trois activit s sont donc conjointement sollicit es marcher percevoir et d crire A nsi cette m thode des parcours comment s a t pr f r e d autres au sein de notre tude parce qu elle nous permet de rendre compte la fois de l emprise du contexte environnemental de la perception de l activit perceptive des citadins et de la mani re dont les fa ons de percevoir sont indissociables du cours d action dans lequel le passant est engag En outre elle permet d acc der des comptes rendus de perception en mouvement Ibid le handicap r v lateur des qualit s sensibles de l espace Un certain nombre de personnes handicap es participent au protocole de l enqu te En cela nous adaptons la d marche initiale de JP Thibaud aux besoins de cette enqu te 2 Dans cette th se le handicap est envisag comme le moyen privil gi par lequel peuven
353. u pi ton s inclinent l g rement vers le sol comme pour mieux p n trer le milieu Le visage s oriente lui aussi vers l avant Aucun mouvement de la t te ne s observe Le regard se focalise sur l horizon Les bras ballants le long du corps se balancent la cadence du pas Ils semblent garantir l quilibre du pi ton Les pieds glissent sur le sol ou alors impriment un mouvement d oscillation comme dans le cas du pas de gymnastique 218 Ainsi et l image de ce que d crivait en son temps Goffman le trottoir semble finalement se scinder en deux de mani re quilibr e dans les rues centrales des villes am ricaines la circulation tend a se partager en deux courants lat raux oppos s La ligne de partage se situe peu pr s au milieu du trottoir mais elle peut se d placer momentan ment pour corriger un engorgement soudain de la circulation dans une direction ou plus longtemps le matin et le soir lorsqu un grand nombre de gens vont leur travail ou en reviennent De m me que dans la circulation routi re le d placement dans chaque direction tend se faire droite de la ligne de partage Goffman 1973 Dans notre cas la circulation se r alise comme suit le long de la mairie et du c t du parc Paul Mistral circulent en g n ral les personnes qui se dirigent en direction de la passerelle de la mairie Elles sortent le plus souvent des locaux de l H tel de Ville depuis l escalier central Leur trajectoire e
354. ue 1 accessibilit et handicap des personnes Usuellement le terme handicap d finit toute infirmit ou d ficience cong nitale ou acquise des capacit s physiques ou mentales Grand Larousse en cinq volumes 1990 L Organisation Mondiale de la Sant OMS pr cise cette d finition et d signe par personne handicap e celle dont l int grit physique ou mentale est progressivement ou d finitivement diminu e soit cong nitalement soit sous l effet de l ge d une maladie ou d un accident en sorte que son autonomie son aptitude fr quenter l cole ou occuper un emploi s en trouve compromise Le handicap n est donc pas quantifiable D finit en r f rence un environnement et une norme sociale il s analyse en termes de situation celle par exemple de l tudiant handicap moteur incapable de suivre un cours d universit situ au second niveau d un b timent parce que celui ci n est pas quip d un ascenseur Il qualifie ainsi un d savantage physique mental ou social individuel et l absence de solutions susceptibles de pallier cette inf riorit En 1989 la France comptait plus de 5 millions de personnes handicap es L Anglais Philippe Wood dans sa classification internationale d finit deux niveaux suppl mentaires d impossibilit pour un individu de s int grer a la soci t la d ficience et l incapacit La d ficience d signe l origine pathologique de l impossibilit d int gration et
355. ue de tous d un passant ou d un groupe de personnes Cette vision imm diate du passant donn autrui 79 est souvent permise par le type d clairage public du site et ou par son am nagement propre Au c ur de la place St Andr le m canisme d exposition pr sente l int r t d tre double Du point de vue visuel l am nagement du site place le promeneur au c ur d une sc ne lumineuse directement observable et observ e depuis les terrasses de caf s alentours Du point de vue sonore la r verb ration s che du lieu accentue la port e des pas et des voix rendant quasiment impossible la dissimulation de son propre passage Or l int r t d un tel site r side pr cis ment dans ce paradoxe des conduites et de la perception dans ce jeu permanent du cacher montrer Son tude permet de fait de poser les questions suivantes comment le passant g re t il une situation de vuln rabilit comment celle ci modifie t elle son rapport l espace et autrui L l observation s est concentr e sur les modes de travers e de la place le probl me de l objectivit de la prise de vue L utilisation de la vid o pose un probl me majeur celui de l objectivit de la prise de vue et du d calage des points de vue entre l observateur et l acteur Or l appareillage technique accentue ce d calage D une part l observateur est situ en dehors de la sc ne qu il observe De fait il ne peut pr tendre une saisie exhaustive de
356. ui te pas parce qu il semble l arr t D autre part la pr sence de l appareillage technique lorsqu elle est d masqu e l est de fa on tardive dans le cheminement du pi ton De fait les r actions et ou variations du comportement des passants ont souvent lieu hors du champ de la cam ra La campagne d observation s est d roul e entre le 17 juin et le 3 juillet 1998 apr s autorisation du service circulation droits de voirie de la ville de Grenoble Le tableau situ en annexe 4 pr sente les conditions des diverses observations entreprises Pour des raisons d aisance dans les manipulations techniques et les d placements le mat riel de prise de vue a t choisi selon des crit res de l g ret de taille et de maniabilit Afin de garantir une certaine discr tion du travail vis vis du public observ l quipe d enqu te s est en outre limit e un observateur et un assistant technique Ainsi cette campagne d tude a t men e dans chacun des sites l aide d une cam ra enregistreur autofocus de type GR66 JVC Le microphone est int gr cette cam ra Il est condensateur omnidirectionnel et permet de fait la saisie de l ensemble des v nements sonores pr sents dans la surface film e A chaque fois le mat riel utilis tait fix sur pied les prises de vues continues duraient environ 20 minutes Le choix du plan fixe s explique par notre volont d acc der directement aux conduites publiques en
357. uis il esquisse divers mouvements de recul afin de se garer en pi le long des voitures stationn es au pied du palais de justice Durant la man uvre le ronflement du moteur du camion emplit l espace Le caract re r verb rant de la place St Andr accentue le ph nom ne Puis les porti res du camion claquent s chement leur tour le conducteur et le passager du v hicule descendent Ce dernier fait coulisser la porti re lat rale du 191 v hicule Un jeune homme menottes aux poignets apparait Les deux policiers l encadrent et sortent rapidement de la place St Andr pour se diriger vers le passage du palais de justice Cette derni re manceuvre s est effectu e quasiment sans bruit Elle est par contre rest e observable depuis la place et les terrasses de caf Autrement dit l v nement du camion de police a exacerb les conditions d accessibilit du contexte sensible Malgr lui il a exploit la qualit d exposition de l environnement en rendant parfaitement audible et visible la sc ne du prisonnier En cela il renforce le caract re de solennit du site et la position de spectateur du pi ton la sc ne fonctionne une repr sentation description des conduites sociales sociabilit Le mode d occupation de la place St Andr et les formes de la sociabilit publique varient en fonction des heures des jours et des saisons Nos remarques valent pour la saison d t Trois cas de figures peuvent tre
358. uites publiques dans l espace urbain 76 acc der la pluralit des conduites observables en public Le recours une telle technique d enqu te est valid par notre souci de rendre compte des proc dures et op rations pratiques par lesquelles les citadins participent de la construction intersubjective du monde En outre elle permet de r v ler l importance du contexte dans l organisation des activit s et des comp tences pratiques des acteurs sociaux Enfin l observation parce qu elle saisit les conduites et situations urba nes dans une dynamique vite la d rive classique d une r ification de l objet d tude Dans la chronologie de notre travail de terrain sa place se justifie par la n cessit que nous avions de recourir d abord une exp rience construite du monde celle permise par le protocole des parcours comment s pour ensuite acc der l exp rience ordinaire des usagers La phase de parcours comment s a permis ainsi de construire des cat gories d usage et de perception de l espace telles que li es l architecture l am nagement urbain et l environnement sensible La phase d observation permet de s int resser moins l individu en tant que tel qu son rapport l espace ses conduites pratiques et perceptives A ce stade l utilisation de la vid o se justifie donc par l objectif m me de cette tude acc der du sensible du senti du per u tel qu il articule les conduites du passant e
359. ulier des v hicules de toutes sortes envahit voire plonge le passant dans un crescendo perp tuel du niveau sonore L activit des sites semble n tre r duite qu la circulation routi re Le passant verbalise alors commun ment une sensation de r pulsion vis a vis du quartier pressant son pas comme pour mieux le fuir et l oublier TAMK a TTL parcours mutualit t chelle 1 4000 Seules la place Jean Moulin ainsi que les passerelles surplombant le boulevard Jean Pain et la rue Malakoff rompent la monotonie de l itin raire la 89 premi re parce qu elle s impose au citadin par son calme sa v g tation et son am nagement double niveau les secondes du fait de leur caract re a rien Pourtant l encore l appr hension perceptive du parcours laisse entrevoir des s quences construites et ou sensibles remarquables Des transitions galement peuvent tre mises jour L int r t du choix de ces deux itin raires au sein de la ville de Grenoble est multiple pour le travail que nous souhaitons r aliser D une part ils permettent de confronter deux tissus urbains particuliers et donc des formes d am nagement divers Le centre ville largement pi tonnier est ainsi caract ris par une vari t des types de rev tement de sol Ici l asphalte c toie aussi bien les dalles de b ton que les pav s autobloquants ou de granit aux formes g om triques Le mobilier urbain parfois h t roclite foisonne
360. une dimension pr r flexive de l action qui renvoie la mani re dont le pi ton prouve le monde Les rapports d tranget et d ins curit qualifient eux la relation probl matique du pi ton au contexte environnemental L les dimensions pratique et affective de la perception paraissent entrem l es Le rapport du pi ton l environnement sensible demeure cognitif ses r actions et sa gestuelle constituent une r ponse imm diate aux sollicitations de l environnement Il est aussi affectif le pi ton fait valoir l intentionnalit de ses actions les anticipe les juge en donne une explication verbale Il exprime le sentiment de ne pas tre sa place dans certains environnements Enfin les types usager et conflictuel qualifient le rapport fonctionnel du pi ton l environnement sensible Ils mettent jour la dimension pratique de la perception Le rapport du pi ton l environnement sensible est d ordre cognitif Il implique un jugement une conscience de l action Celle ci intentionnelle cherche s adapter aux modulations de l environnement Autrement dit cette ethnographie sensible des conduites publiques r v le le caract re pluriel de l accessibilit urbaine D une part l environnement sensible participe la fois du mouvement du pi ton et de son mode d acc s au monde Celui ci s analyse travers un ensemble d expressions corporelles elles t moignent de la dimension la fois pratique et affective du
361. upes d hommes investissent les trottoirs fumant et discutant debout Les femmes semblent absentes Le quartier chappe la ville 140 polyptyque 141 5 la place Jean Moulin ph nom nes sensibles et type de verbalisation Place Jean Moulin le pas d c l re La pr sence d un escalier participe d une transition dans le cheminement Sa d nonciation s av re pr gnante dans le discours Chez les personnes handicap es moteur cette barri re architecturale suscite la col re Les exclamations abondent La pr sence de l escalier rompt en outre la continuit de la marche L allure ralentit par la n cessit de gravir ou de descendre les marches L arriv e sur la place se traduit par une p riode de silence le pi ton prend le temps d appr cier l environnement avant de se prononcer sur ses perceptions Puis l nonciation reprend avec lenteur d abord la verdure qui contraste avec le milieu urbain environnant puis l mergence de cris d enfants et d oiseaux Cependant la place ne favorise pas les attitudes de s jour des immeubles de b ton cernent le lieu et rappellent la ville variabilit temporelle du parcours pi ton De nuit le site semble une fois encore tr s enclav Le traitement lumineux de la place est uniforme La teinte de la lumi re diffus e est blanche et donc jug e froide par les pi tons Chacun en outre d nonce la faiblesse de l intensit lumineuse dans le sentiment d ins curit qui
362. ur dans lequel s illustre un rapport l environnement est un premier crit re de constitution de la typologie Le recours l tymologie des verbes et leur connotation permet de commenter le choix des d nominations L sont galement d crits les traits caract ristiques des allures de d placement nomm es le second niveau d interpr tation des modalit s choisies consiste en un commentaire des rapports perceptifs et sociaux l espace qu elles induisent Ainsi nous nous attachons d crire les modes d attentions pr valant dans chacune des modalit s Cette description s accompagne de celle des gestes visuels et sonores qui les caract rise le troisi me niveau d claircissement nous permet de rendre compte des conditions d occurrence spatiales sociales et sensibles de ces conduites d acc s au milieu ambiant public Il nous conduit qualifier le type de lieu favorisant l apparition de ces conduites les cheminements et comportements objectifs qui leur sont attach s enfin nous achevons le commentaire de chacun de ces six types par une r flexion sur leur influence dans l accessibilit des contextes sensibles A terme cette typologie r v le des allures particuli res de d placement et des modes attentionnels vari s tels que li s des conditions d occurrence spatiale sensible et sociale Elle met jour les contextes et conditions pratiques partir desquels se construisent les conduites ordinaires du citadin
363. ur interaction avec les repr sentations sociales et culturelles la perception et l action des individus milieu la composition de ces signaux physiques en organisation spatiale construite paysage l expression possible de la triade signaux percepts et repr sentations au sein de cette composition atmosph re Le terme ambiances r f re donc l espace public urbain tel que produit elles r sultent de l organisation perceptive c est dire sensible et cognitive d une production experte et ou d un dispositif technique Elles existent enfin en depuis janvier 1998 associ au laboratoire CERMA de Nantes Ses locaux sont implant s l Ecole d Architecture de Grenoble 23 Augoyard JF 1979 Pas pas Essai sur le cheminement quotidien en milieu urbain Paris seuil 186 Thibaud JP 1992 Le baladeur dans l espace public urbain Essai sur l instrumentation sensorielle de l interaction sociale Universit Pierre Mend s France Institut d Urbanisme de Grenoble Th se de doctorat 350 p Chelkoff G 1996 L urbanit des sens Perceptions et conceptions des espaces publics urbains Universit Pierre Mend s France Institut d Urbanisme de Grenoble Th se de doctorat oct 394 p 24Pour une approche plus compl te de la notion se reporter Augoyard JF 1998 El ments pour une th orie des ambiances architecturales et urbaines in Les Cahiers de la Recherche Architecturale Ambiances architecturales et urb
364. urants orientaux Si ge d une partie de la communaut maghr bine de la ville elles semblent s articuler comme un v ritable quartier m diterran en ins r entre le centre historique et commer ant de Grenoble De nuit ce quartier arabe comme le d nomme nombre d habitants devient le lieu d investigation des sorties festives de la population citadine La place Notre Dame A la jonction des rues Brocherie et Chenoise la place Notre Dame s affiche Le bati actuel du site date environ du XVIle si cle Elle abrite en son sein deux monuments symboles la cath drale et la fontaine d Henry Ding Construite en style n o roman la fa ade de la cath drale b n ficie d un z T traitement en pierre factice moul e qui participe de sa grandeur Au pied de la cath drale le niveau de sol s l ve pour donner naissance une dalle Flle fait office de parvis Erig e en 1887 la fontaine en pierre et en bronze d Henry Ding prend forme sur trois niveaux Au milieu d un bassin circulaire quatre tritons allong s sur un premier gradin lancent des jets d eau quatre griffons crachent par les naseaux au second gradin au sommet de la fontaine les repr sentants de la Noblesse du Tiers Etats et du Clerg dominent 57 La place Notre Dame apparait comme un des sites privil gi s de la convivialit estudiantine Ainsi de nombreux caf s terrasses et commerces accueillent en toute p riode les citadins En son centre la cir
365. urbaine dans la France contemporaine Toulouse Presses Universitaires de Toulouse 398 p LEE JRE WATSON R 1992 Regards et habitudes des passants in Les Annales de la Recherche Urbaine dec mars n 57 58 pp 101 109 A 1998 Villes pour un sociologue Paris Ed l Harmattan 255 MICHEL B 1997 L errance un v cu pratique et une piste de recherche in La Cr ation Sociale Grenoble Centre de Sociologie des Repr sentations et des Pratiques Culturelles n 2 pp 93 105 OSTROWETSKY 5 1996 sous la direction de Sociologues en ville Paris l Harmattan 278 p PAILLARD Jet alii 1985 La lecture sensori motrice et cognitive de l exp rience spatiale Paris Editions du CNRS 225 p PEREC 1974 Esp ces d espaces Paris Ed Galil e 124 294 PESSIN A TORGUE H 1980 Villes imaginaires Paris Ed du Champ Urbain 205 p PSATHAS G 1976 Mobility Orientation and Navigation conceptual and theoretical considerations in Phenomenology and Sociology pp 133 209 REMY J 1995 sous la direction de Georg Simmel ville et modernit Paris l Harmattan 175 p RYAVE AL SCHENKEN JN 1975 Notes the art of walking in Ethnomethodology Selected readings Roy Turner ed Penguin Education Middlesex pp 265 274 SANSOT P 1998 Du bon usage de la lenteur Paris Payot 203 p 1993 Jardins publics Paris Payot 271 p 1990 La France sensible Paris Champ Vallon 255 p 1986 Les forme
366. urplomb de oscille entre la lenteur et orient s vers l avant ou l habitant qui accro t le la pr cipitation se le haut pour saisir les sentiment de solitude du mouvoir sans bruit l ments d ambiance passant et l anonymat avancer ralentir sans pour autant se des rencontres marcher sur la pointe des transformer en pieds surveillance D marche stylis e rigidit du buste et des membres sup rieurs L acte de traverser t moigne donc d un rapport de questionnement du citadin vis a vis de l environnement sensible La p n tration d espaces et d environnements sensibles a la crois e des mondes publics et domestiques d stabilise en effet les comportements Elle situe le pi ton dans un environnement et une situation de paradoxe en le maintenant a la fois a sa place et en position d incongruit Il existe en fait une dimension exploratoire du regard de l coute et de la conduite dans ce mode d acc s au monde Peu de textes s y r f rent et le d finissent Selon nous et l issu du travail empirique que nous avons men l acte de traverser renvoie un d placement fluide et r gulier d termin par l espace lui m me Ce dernier s apparente l image du labyrinthe d fini non pas comme entrelacs de lieux mais comme parcours complexe L la vie des int rieurs s entrem le la vie publique le regard d autrui devient pr gnant les actions sonores du citadin interrogent les limites du site L es
367. urs pi ton dans la Gare du Nord c t banlieue Munis d un micro cravate et de consignes plus ou moins importantes ces sujets verbalisent leurs choix d orientation les rep res utilis s les sensations prouv es Levy 1994 Au total 6 trajets ont t exp riment s Aucun des passants ne connaissait la Gare du Nord 25 Ainsi l espace construit et am nag offre autant de prises au d placement du passant que de contraintes lorsqu il ne peut les mobiliser un moment donn de son parcours La pertinence de l ensemble de ces ressources d pend donc la fois de leur localisation dans l espace de leur lien avec l action en cours et de fait de leur r le quant l information n cessaire l usager pour poursuivre son d placement Ce premier r sultat pr sente l un int r t vident celui de relativiser la d finition m me du handicap en ne la d signant plus comme d ficience organique mais comme inadaptation de l environnement con u la personne Un handicap de mobilit ou de perception appara t lorsque l ad quation entre la personne et l am nagement des espaces n existe pas autrement dit l architecture cr e ou supprime le handicap Grosbois 1994 Dans ce cas le terme ad quation renvoie aux proc dures usag res d appropriation de l espace plus qu l id e d une adaptation n cessaire de l espace aux usages En outre il met en avant l id e d une temporalit de l action motrice et de l accessibilit
368. utrui soi m me Puis l allure devient subitement press e Elle s adapte celle ordinairement adopt e dans ces sites urbains Lorsque le passage du Jardin de Ville est l inverse occup par des citadins se dirigeant vers le Jardin de Ville les conduites s ajustent On observe un processus de n gociation des trajectoires Les personnes situ es au centre du passage c est dire engag es dans le site ne modifient ni leur allure ni leur trajectoire D un pas la fois nonchalant et d termin elles occupent le centre du passage Leur vitesse de d placement s acc l re l g rement au 206 moment de leur arriv e sous le porche A la vue d autrui les regards deviennent fixes Les mouvements d oscillation de la t te s arr tent Les trajectoires restent lin aires Les passants occupent le passage Ces pi tons semblent en d autres termes avoir acquis une priorit sur ceux arrivant du Jardin de Ville Ces derniers en effet se trouvent dans l obligation de se d porter sur leur droite ou leur gauche afin d viter les chocs corporels ou le pi tinement induit par une mauvaise gestion des trajectoires L l acc s visuel autrui et distance permis par la qualit de cadrage du lieu favorise cette anticipation L espace et le contexte d observabilit qu il permet garantissent donc l efficacit pratique de l action du passant Les individus circulant en couple ou en groupe se scindent le plus souvent en deux entit s
369. uve les locaux de l Office Municipal des 60 Sports pres de la place de Gordes Totalement min ral le trac de ce passage est h rit du XVIIIe si cle Sur les fa ades lat rales le b ton d cr pit Leurs couleurs orang es aujourd hui d lav es conf rent au lieu une atmosph re d insalubrit L absence quasi constante de pi ton de jour comme de nuit pourrait donner un sentiment d ins curit si le silence du lieu n tait pas parfois troubl par la travers e bruyante de quelques voitures Dans ce passage peu fr quent par le citadin souvent mal connu la vie semble finalement se d rouler l abri des regards dans les int rieurs Peut tre cela explique t il le sentiment partag par les pi tons de l incongruit de leur position lorsqu ils traversent le passage Le Jardin de Ville L acc s au Jardin de Ville se fait soit par le passage couvert liant le jardin la place Grenette soit depuis la place de Gordes Dans le premier cas le passant d bouche subitement sur une vaste tendue ouverte aux multiples stimulations sensorielles et o l agitation r gne Dans le second cas la coupure est moins nette puisque l espace a r de la place de Gordes cr e un lieu ouvert interm diaire calme et propice au dilettante Le Jardin de Ville se pr sente comme un parc datant de l poque romaine D limit sur un c t par des immeubles d habitation de type XIXe si cle il s ouvre l autre extr mit sur u
370. vant le crit re de temporalit Lorsqu elles ont t rep r es de jour comme de nuit elles sont 37Pour les abr viations SHP lampes vapeur de sodium haute ression IM lampes P P P P iodure m tallique BF lampes vapeur de mercure 38La temp rature de couleur est la valeur d finissant la distribution spectrale de l nergie de P P 8 rayonnement du corps noir et par comparaison la composition spectrale de la lumi re mise par certaines sources Elle se mesure en degr Kelvin K 97 situ es au centre de la colonne Lorsqu elles sont propres a la p riode diurne leur affichage est d cal sur la gauche Il est d cal sur la droite lorsqu elles ont t exclusivement rep r es en p riode nocturne L criture en italique de certains termes r f re une recherche personnelle de qualification des qualit s sensibles par les passants les autres sont issues de r pertoires sonores et lumineux existants Au final ces fiches nous instruisent sur la qualit construite am nag e et sensible des divers sites Elles nous permettent de mettre jour l activit de configuration du passant tout en montrant comment elle joue sur ces pratiques ordinaires de l espace A terme ce chapitre rend compte de l efficace moteur et social de l environnement sensible de l espace public urbain D un point de vue th orique il donne acc s aux cadres sensibles de l accessibilit urbaine et au r le du langage ordina
371. vers e du passage du Jardin de Ville devient l inverse initiation l urbain lorsque nous circulons vers la Grand Rue La parole dans ce sens rend compte des contraintes que la vue et la fr quentation de tels sites engendrent variabilit temporelle du parcours pi ton La fr quentation du passage du Jardin de Ville en p riode nocturne suscite peu les commentaires Fonctionnel l clairage n attire pas l attention des passants 154 transition audio visuelle Le passage du palais de justice apparait dans la dynamique du parcours comme un espace de transition audio visuelle Il s appr hende d abord dans un effet de r verb ration Celui ci participe d un panouissement des formes de la vie sociale en facilitant la transmission et la r ception des messages Par contre il n interroge pas la place du citadin dans l espace ou le caract re public de ce dernier Malgr l existence l aussi du ph nom ne de cadrage l chelle restreinte du lieu ne permet pas en effet un d calage des distances visuelles et sonores Chacun demeure l inverse mutuellement accessible autrui Le passant g re alors les situations d observabilit mutuelle par une forme d inattention polie exacerb e 155 polyptyque 5 la Grand Rue ph nom nes sensibles et type de verbalisation La densit du public provoque le pi tinement du pas Grand Rue La le mouvement des livreurs en matin e et de la foule les apr s midi domi
372. x int r ts pour la probl matique que nous d veloppons D une part elles posent la question de l existence de modes de rapports dominants au milieu ambiant public peut on rendre compte de la pr gnance de pratiques d acc s l espace et au milieu ambiant public dans l affirmative quelles sont elles et quel rapport engendrent elles au monde D autre part elles ne restreignent pas la th matique de l accessibilit pi tonni re des villes sa seule dimension pratique il existe un versant affectif de l acc s l environnement sensible de l espace public urbain Il oriente galement l activit configurante du passant Le filtrage d crits sociologiques et leur confrontation aux r sultats de notre recherche r v lent en effet la pr gnance de certains modes d acc s au milieu ambiant public Ainsi les rapports d agr ment conflictuel et usager au milieu ambiant public demeurent dominants ils constituent les id aux types au sens W b rien du terme de l accessibilit pi tonne Les rapports festif d tranget tudi certes par Simmel et d ins curit analys par Roche paraissent peu abord s par la litt rature sociologique contemporaine Leur mise jour dans cette recherche t moigne certainement d une volution de l accessibilit urbaine Dans ce cas la cause invoqu e est celle de la modernit la fin de ce si cle a fait voluer les modes de vie en multipliant les possibilit s d changes leur temporali
373. yageur press a la recherche d une indication concernant l emplacement de son train dans la gare poursuit sa course grace a l annonce sonore faite par les services techniques et correspondant sa destination dans le second cas l environnement offre certes une ressource au voyageur mais celle ci n est pas la ressource recherch e Dans ce cas la strat gie de l usager consiste chercher et prendre appui sur d autres ressources afin de mener bien son d placement Ainsi le m me voyageur entend une annonce sonore mais elle ne concerne pas son train Il se dirige alors vers les panneaux visuels afin de se renseigner sur l emplacement de son quai Sa vitesse de d placement se trouve largement r duite et sa trajectoire modifi e enfin dans le troisi me cas l environnement reste muet face aux attentes de l usager L le voyageur choisit plusieurs solutions les teste et adopte celle qui correspond au mieux au but qu il s est fix Dans l exemple pris ci dessus le voyageur press ne per oit aucune information visuelle ou sonore concernant le train qu il s appr te prendre Il peut choisir de questionner les contr leurs ou chefs de gare pr sents d attendre le d roulement des informations sur le panneau visuel ou encore de se faire conduire par des voyageurs empruntant le m me train x 16 m thode initi e par l quipe d E Levy consiste faire effectuer des passants connus des enqu teurs un parco

Ambiances publiques, mobilité, sociabilité

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