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1. soit un fils n ayant pas eu d h ritier Il n est videmment pas question pour le moment de prendre tout ceci pour autant de v rit s historiques Il y faudrait encore je le r p te beaucoup de pr cautions ainsi pour ne prendre qu un exemple Ramasindia que l on donne ici pour l un des dimy lahy nanjaka appara t en diverses traditions comme tant le sixi me enfant mais les Antambahoaka Zafi n d Raminia restant par d finition dimy lahy manjaka l on recherche toujours le cinqui me nom et l on avance assez souvent celui de Rendra lequel appara t dans notre g n alogie de r f rence comme tant celui du benjamin des fr res de Ravalarivo Si j ai n anmoins commenc par voquer ces faits c est ainsi que je l ai dit pour fixer les id es car qui se penchant sur l histoire de Madagascar n a pas au moins entendu parler de Raminia m me si c est peut tre surtout propos des roandriana antanosy que l on pr sente comme la branche cadette de ses descendants donc pour fixer les id es et plus particuli rement encore pour nous permettre de mieux saisir que le fanjakana fitondran drazana dans la culture v cue des adultes antambahoaka et de bien des jeunes est une institution de caract re historique dont la vitalit doit beaucoup l anciennet qu on lui conna t ou reconna t une anciennet qui signifie galement l gitimit Ceci dit ces premi res2. avant son enterrement dans le tombeau de ses anc tres la croyance antambahoaka voulant que soient engloutis par les eaux du Vinany les restes mortels du mpanjaka dont l indignit peut tre invisible aux hommes ne peut chapper la vigilance de ceux de l au del Zanahary et Razana r unis Ce ne sont cependant pas tous les mpanjaka qui sont ainsi pr sent s au jugement du Vinany mais uniquement ceux des mpanjaka qui ont pu parcourir sans encombre les diff rentes tapes qui vont de la d signation par le fokom pirenena la cons cration par le Sambatra Ceux qui meurent avant d avoir pu c l brer en tant que mpanjaka ce Sambatra sur lequel nous ne reviendrons pas ici lui ayant d j consacr plusieurs publications mais dont il faut quand m me rappeler qu il est l occasion de remise impr catoire du mpanjaka la justice de Zanahary et des anc tres sont dits maty an tsalaka litt morts en ceinture tablier ou autrement dit non encore rev tus de l akanjo et du salampina ou lamba et donc non pr sentables sans oublier le jeu subtil et haintenien hainteny des allusions m chantes d une part ts y a laka tsy an dakana quin ont pas droit la pirogue et d autre part latsaka d chus tomb s l eau dont fan tsalaka n est linguistiquement que le verlan Et bien videmment l on en a encore eu tout r cemment l exemple ces sous entendus qui restent tels et m
3. ce fokom pirenena qui leur paraissai en t la fois digne s de la fonction et en mesure d en supporter les charges multiples ce qui soit dit en passant pourrait incliner penser que l institution du fanjakana est ant rieure l arriv e de Raminia Les ray aman dreny faisaient leur s proposition s au groupe form par les anakauy amin dreny ou s urs et m res et les zanany vavy ou enfants de filles du fokom pirenena concern et il revenait ce corps lectoral restreint de d signer le nouveau mpanjaka ent rinant ou non le choix des ray aman dreny 15 Aujourd hui les ray aman dreny n interviendraient plus r guli rement dans toutes les maisons et ce serait l ensemble des fokom pirenena se relayant dans l exercice du fanjakana de se souvenir des tours de r le comme ce serait au corps lectoral de se prononcer sans prendre officiellement conseil de qui que ce soit Ceci dit en croire nos informateurs le choix se porte normalement sur un homme dont les vertus dominantes sont la force de caract re le sens de la justice et l autorit et qu on commence toujours rechercher parmi les fokom pianakavuiana mbola tsy nihinana o l on retrouve en l expression tsy nihinana dont nous connaissons tous le double sens le classique mode d emploi haintenien des mots liant indissolublement un sens son contraire et marquant toute une kyrielle de devoirs derri re le moindre des dro
4. ch ance semble assez rarement prononc e Et pr cisons que fokonolona est entendu dans ce cas au sens restreint d assembl e des mpanjaka antambahoaka de la Basse Mananjara assist s de leurs pairs qui outre les mpitondra tangala les porte sceptre galement appel s lefitra sakelika vadintany etc peuvent aussi comprendre les chefs de foko appel s lohandray ou andriambaventy Si la d ch ance normalement propos e par le foko de l accus est prononc e par le fokonolona le mpanjaka condamn est dit latsaka d chu et devient simple sujet vahoaka de celui de ses fr res classificatoires d sign par son foko pour le remplacer Si l accusation n tant pas reconnue comme fond e la d ch ance n est pas prononc e l accus reste mpanjaka mais comme cela s est vu r cemment ceux de son fokom pirenena qui ne veulent pas se soumettre la d cision du fokonolona peuvent obtenir d riger une autre tranobe en d signant un nouveau mpanjaka et le mpanjaka maintenu par le fokonolona n a pius alors comme vahoaka que son fokom pianakavuiana et ses fid les g n ralement minoritaires Ceux qui ont assist au Sambatra de 1979 et dont certains ne surent d ailleurs pas s en tenir la neutralit de l observateur scientifique se permettant au contraire au moins verbalement de prendre parti dans une cause dont ils ignoraient les tenants et les aboutissants sont en tout cas en
5. informations auront peut tre au contraire d rout ceux qui ont assist la c l bration du Sambatra ou circoncision septennale collective de 1979 et qui ont pu ainsi constater que d une part le nombre des tranobe antambahoaka ayant particip cette c r monie s levait d j neuf pour la seule ville de Mananjara Andovosira compris naturellement et que 10 d autre part si le nom de Ratsianka fut parfois prononc propos d Ankatafana sur la rive sud de l embouchure jamais aucune tranobe ne fut donn e pour le lieu de regroupement de la maison de Ramasindia de Rendra ou de Ramanontolo l autre nom cit comme tant celui du cinqui me des dimy lahy nanjaka Je n entrerai pas ici dans le d tail des multiples causes de variation dans le nombre des tranobe au fil des ann es mais on sait que sans m me parler des cas d int gration tel que celui tr s ancien des Antebe de Masindrano lesquels quoique ayant un mpanjaka autonome rel vent depuis leurs origines de la maison de Satrokefa l on sait m me sans parler des cas d int gration que le nombre des tranobe peut aussi bien augmenter au hasard des scissions conflictuelles comme celle qui fut l origine de l existence actuelle de deux tranobe ind pendantes pour la seule maison de Rafandaharana ou bien conventionnelles comme celle qui fut l origine des tranobe d Andovosira rig es pour cause
6. me bien des gards sont ni s mourir n est pas un crime hafatesana tsy heloka dit on galement ici si la famille se contente d enterrer son mort avec les honneurs dus son rang ne manquent pas de se muer en condamnations ouvertes quand des ent t s passant outre aux interdictions agissent en d saccord avec les usages tablis et que co ncidence ou non se produisent les accidents pr vus par la croyance commune dans le cas que nous voquons et qui d fraya la chronique locale avant d alimenter la litt rature orale fantastique la barque mortuaire s est renvers e et il y eut mort par noyade parmi les accompagnateurs maisle cercueillui m me au lieu de s enfoncer a continu de flotter ce qui fut interpr t comme tant la preuve de la parfaite justice des juges supr mes et de l innocence du mpanjaka d funt qui n tait en rien responsable de l ent tement des siens lesquels n avaient pas voulu admettre qu il ne suffisait pas comme ils le croyaient fermement que le mpanjaka d funt f t maty aomby ayant fait le sacrifice d un taureau afin de se voir conf rer le droit d officier pleinement dans le culte des anc tres et donc d invoquer en plus de ses propres anc tres ce que peut faire n importe quel chef de famille les anc tres de tous les Antambahoaka ce que doit faire le mpanjaka l occasion de toute c l bration de rite s accompagnant d un sacrifice de b uf
7. mesure de t moigner pour tablir qu il n est s rement pas agr able d tre dans la situation de celui qui a t remis entre les mains dela justice du fokonolona Donc sauf d ch ance prononc e la suite d un jugement en bonne et due forme au cours duquel l accus a tout loisir de se d fendre et jusqu au droit d en appeler une sorte de jugement de Dieu en proposant au fokonolona un recours l ordalie c est d ailleurs ce qui s est produit dans le cas que je viens d voquer et les membres du fokonolona partag s n ayant pas os se soumettre l ordalie propos e par l accus se d clarant s r de son innocence se trouv rent dans l obligation de d clarer son maintien le mpanjaka antambahoaka est tsy soloam belona et la communaut s en remet le plus souvent religieusement au jugement du Vinany l embouchure de la Mananjara au moment de ses fun railles pour se prononcer d finitivement sur sa valeur personnelle Car telle est effectivement la raison pour laquelle la d pouille mortelle d un mpanjaka accompagn e des conques traversi res antsiva et des tambours sacr s 13 hazolahy qui furent les insignes de son statut parmi les vivants ainsi que de mpiantsa munis d ventails blancs est embarqu e dans une pirogue ram e par des jeunes gens de son fokom pianakauiana et conduite escort e par d autres pirogues jusqu l embouchure de la Mananjara
8. ou moins laiss de c t dans un premier temps sans que cela puisse vraiment nuire la compr hension des faits essentiels dont nous pouvons encore traiter dans le temps imparti Le grand principe du fanjakana antambahoaka r guli rement affirm par nos informateurs soulignant leur diff rence par une opposition tacite avec d autres groupes du Sud Est et particuli rement les Ampanabaka qui d finissent une dur e de l gislature et sont assez nombreux dans les environs de Namorona et m me de Mananjary est le principe du tsy soloam belona un mpanjaka une fois d sign le restera jusqu sa mort moins videmment d une faute grave ayant entra n sa d ch ance Mais comme les fautes que l on juge d une gravit suffisante pour m riter cette sanction sont assez rares et bien caract ris es semble t il l on nous a cit 12 principalement le refus d accomplissement des rites conform ment aux usages tablis par les anc tres la consommation de viande de porc ou d animal n ayant pas t sacrifi selon les r gles du sombidy le famadiham bahoaka ou acte de haute trahison la souillure par union sexuelle avec une femme du groupe appel amboa razana ou descendants de chiens et que seul le fokonolona constituant l unique chambre de justice dont rel ve un mpanjaka mis en accusation quelle que soit la faute qui lui est reproch e est en droit de la prononcer la d
9. OMALY SY ANIO 1985 21 22 9 17 DE QUELQUES ASPECTS DU FANJAKANA ANTAMBAHOAKA par Bakoly DOMENICHINI RAMIARAMANANA La pr sente communication qui porte donc sur quelques aspects du fanjakana antambahoaka se trouve tre assez largement ethnogra phique en raison de l tat d avancement des recherches en ce domaine rt j ajouterai tout de suite que la plus grande place y sera consacr e une premi re d finition du personnage officiel que l on d signe aujourd hui du nom de mpanjaka ou ampanjaka et parfois andrianony chez les Antambahoaka de la Basse Mananjara qui forment comme vous le savez l un des deux principaux groupes du petit peuple antambahoaka dont laire de dispersion s tend grosso modo des bords de la rivi re Sakaleona au nord aux bords de la rivi re Namorona au sud des rives de l Oc an Indien l est aux environs d Ambalaromba et Manakana l ouest Traditionnellement les Antambahoaka de la Basse Mananjara se d finissent comme dimy lahy munj kaw ur groupe chez qui le fitondran drazana couramment entendu gui doubletyens de pouvoir et autorit h rit s des anc tres d une part et prise ef charge du culte des anc tres de l autre est id alement exerc de mani re simultan e par cinq homines descendant respectivement des cinq fils de Ravalarivo Beaucoup se demandent sans doute qui pouvait bien tre Ravalarivo Bien que la g n alo
10. anjaka de la tranobe dont il rel ve en tant que zanany lahy Cependant comme il s agit d vae charge tournante et que le renoncement ne peut en aucune fa on tre individuel et temporaire mais seulement familial et d finitif engageant jusqu aux g n rations futures l homme pressenti au sein d un fokom pianakaviana dont le tour vient ch ance dans son fokom pirenena ou firahalahiana se trouve soumis une telle pression qu il ne peut que tr s difficilement se d rober Par suite tous les zanany lahy d une tranobe nese trouvent pas concern s au m me degr quand survient l v nement L on peut m me dire qu il y a bien des hommes qui faisant partie des zanany lahy d une tranobe arrivent l ge adulte en sachant qu ils n ont pratiquement aucune chance ou ne courent aucun risque d avoir assumer ou d cliner un jour la fonction de mpanjaka Il suffit pour cela d tre par exemple le fils d un mpanjaka ayant de nombreux fr res classificatoires Dans les anciens temps nous dit la tradition c taient les ray aman dreny ou ray amin dreny c est dire les hommes descendant des familles maternelles des premiers mpanjaka antambahoaka zafi n d Raminia qui tous prirent femme dans leur nouveau pays qui non seulement avaient la charge de se souvenir et de d signer le fokom pirenena chez lequel devait tre choisi le nouveau mpanjaka mais aussi proposaient celui ceux des hommes de
11. ce des missaires quittent la tranobe dans toutes les directions pour aller pr venir les membres du fokonolona et bient t se r pand le bruit que le mpanjaka est mafanafana Aussit t commencent se convoquer les membres du corps lectoral appel d signer le nouveau mpanjaka Le d lai qui s coule entre ce moment et celui de la proclamation officielle du d c s de l ancien annonc par les conques traversi res sonn es du haut du toit de la tranobe et dans la cour alentour tandis que le fokonolona des mpanjaka mitouy sariry aminy les mpanjaka de m me rang et dignit que lui l ve le mort d j baign coiff et habill pour le placer sur le catafalque de fa on que les siens puissent enfin le pleurer doit id alement donner aux lecteurs le temps de se _r unir et de n gocier et la sonnerie leur permet de commencer proc der l lection Toujours id alement l lection et les d marches aupr s de l lu qui reste malgr tout libre de se r cuser ne doivent pas prendre 24 heures en fait on attendra le temps qu il faudra et le cort ge fun bre ne pourra quitter la tranobe que lorsque le cort ge du nouveau mpanjaka se sera loign en direction de la maison o vont avoir lieu les r jouissances et quand les conques traversi res sont sonn es de la m me mani re et la m me heure que celles de la proclamation du d c s de l ancien le nouveau mpanjaka fait son apparition e
12. d loignement mais qui rel vent toujours de la maison de Ramialaza l nombre des tranobe peut donc aussi bien augmenter que diminuer par suite de regroupements r guli rement conventionnels qui expliquent par exemple le passage relativement r cent du nombre des tranobe d Andovosira de trois deux une tranobe s tait scind e en deux lors d un conflit sur son lit de mort le mpanjaka de une des nouvelles tranobe d cida de faire la paix et avec l accord de son vahoaka proposa une r unification sous la houlette du chef de la tranobe rivale Et soit dit en passant la simple survie de ce dernier devait appara tre comme un signe de qualit sinon de sup riorit puisque le mpanjaka indigne selon la croyance antambahoaka est un homme tsy mahatam belona qui ne peut vivre longtemps Donc les Antambahoaka Zafi n d Raminia se consid rent semble t il toujours comme dimy lahy manjaka quel que soit le nombre des tranobe en fonctionnement et l existence d une hi rarchie entre les tranobe appara t en diverses circonstances parfois soulign e par des signes ext rieurs visibles Ainsi l on peut ais ment l observer au travers de l ordre protocolaire suivi lors de la procession du manenatra au moment du Sambatra quand sachant qu l on suit ici le principe du 7anesy les petits pr c dant les grands pour demeurer sous leur regard on voit les Antebe qui ont en quelque sorte un statut co
13. et concernant un membre de sa tranobe De fait bien que ce sacrifice de taureau accompli avec force d penses de l int ress dans le cadre de la c r monie du mandembolon aomby ou 14 premier labour du hosibe h r ditaire au profit du nouveau mpanjaka c r monie partir de laquelle il sera d autre part d clar solennellement mafai bary devant Zanahary et les anc tres et d sormais condamn c l brer annuellement le rite d action de gr ces et de lev e d interdit du manamamy vary avant de pouvoir consommer le riz nouveau puisse effectivement appara tre comme la principale tape des rites de cons cration de mpanjaka tout bien consid r les diverses tapes de cette cons cration qui sont d ailleurs autant de rites de passage sont pour ainsi dire galement essentielles et reviennent investir de nouvelle s chargets une ou plusieurs la fois celui qui fut d sign d office pour devenir mpanjaka D sign d office le mpanjaka antambahoaka semble en effet l avoir t depuis tr s longtemps sinon forc ment d s l institution de ia fonction car assumer cette fonction fait virtuellement partie des devoirs de la charge h r ditaire de tout zanany lahy dans les quelques familles se reconnaissant encore statutairement comme descendants en ligne masculine des fils de Ravalarivo et cela peut en principe devenir effectif pour l un ou l autre d entre eux quand vient mourir le mp
14. gie dont je vais faire tat et qui provient d une source crite doive 0 encore tre discut e et confront e aux diverses g n alogies qui nous viennent des sources orales et d autres sources crites disons quand m me pour fixer les id es que Ravalarivo nous y est donn pour le fils a n d Andrianonianaka fils cadet de Raminia et si les Antambahoaka Zafi n d Raminia sont couramment donn s pour l a n e des branches masculines des Zafi n d Raminia c est nous dit on que le fils a n de Raminia Andriandohaipotsy qui s est suicid Fasanasina pr s d Ampanotoana n a pas laiss d h ritier Dans ce document qui situe l arriv e de Raminia Mahore identifi Mayotte vers le XIV si cle et indique les lieux d installation de ses germains et de ses descendants entre Ihara Voh mar et Manafiafy Sainte Luce au long de la c te est de Madagascar les cinq fils de Ravalarivo qui sont donn s comme tant l origine des cinq principales maisons ou lohatrano antambahoaka auraient t par ordre de primog niture Ramialaza Rafandaharana Ratsianka Ramasindia et Satrokefa et Ravalarivo aurait eu un sixi me enfant qui aurait t soit une fille les filles en tant que telles n h ritent pas du fanjakana chez les Antambahoaka ni non plus sauf cas exceptionnels dont on a des exemples leurs descendants que l on appelle ici zanany vauy donc soit une fille
15. its C est la r gle du jeu N anmoins dans le cas du fanjakana antambahoaka l on peut commencer se demander si la contrepartie de la consommation n est pas devenue trop lourde car on a pu observer que les renoncements qui n ont pas d manquer dans le pass et qui expliquent sans doute au moins partiellement le petit nombre des familles qui donnent des mpanjaka se font de plus en plus fr quents alors m me que la conception antambahoaka du fanjakana voudrait qu il n y ait aucune solution de continuit dans la succession des mpanjaka car disent ils toujours ma tres des mots Ny faty no azo alevina fa ny fady tsy mba milevina Et le fait est qu travers ses quelques variations c est tout d abord au respect de ce second principe que tend le rituel d rection de mpanjaka couramment appel fananganana et parfois aussi fisehoana ou fisehovana Pour v ritablement saisir le sens des faits et gestes du fananganana il faudrait normalement les d crire en les situant r guli rement par rapport aux faits et gestes observables dans le cadre des rites fun raires c l br s pour le mpanjaka d funt et qui en un sens les commandent Je in en tiendrai n anmoins voquer bri vement le laps de temps pendant lequel les acteurs des deux rites agissent d abord en synchronie mais en lieux s par s et puis voisinent avant de se rejoindre et enfin de se s parer D s que meurt un mpanjaka en exerci
16. llectif d enfant adoptif se d p cher de prendre la t te du cort ge en direction de l embouchure de la Mananjara et ceux de la maison de Ramialaza la branche a n e prendre au contraire leur temps et ensuite patienter pour pouvoir fermer le cort ge apr s le passage de ceux de leurs d pendances d Andovosira Entre temps on aura vu ceux de la tranobe de zanany vauy relevant de la maison de Satrokefa se mettre en route avant ceux dela tranobe de zanany lahy puis les deux tranobe rivales de Rafandaharana progressant de front s par es par un couloir vide la plus ancienne se pla ant droite c est dire il l ouest Mais je n entrerai pas non plus ici dans le d tail de ce d licat probl me de la hi rarchie entre les tranobe qui d une part semble devoir nous amener poser comme dans l ancien syst me merina l existence non pas d une seule hi rarchie demeurant immuable en tout cadre et toute circonstance mais de plusieurs hi rarchies parall les entrant alternativement en jeu selon des r gles assez compliqu es et d autre part se trouve tre un probl me d autant plus difficile d broussailler que m me s en tenir la p riode dite historique la coexistence plus que s culaire entre le fitondran drazana antambahoaka et la monarchie merina dans un premier temps le fitondran drazana antambahoaka et un pouvoir tatique d un tout autre type depuis la colonisation fran ai
17. n tenue mais t te nue escort par les membres de son foko chantant et dansant Le cort ge surgi de l ouest contourne la tranobe par le sud et vient s arr ter l est o l attend le fokonolona auquel doit tre pr sent le nouvel lu Apr s la danse de victoire mitavana du mpanjaka se donnant pour un chef de guerre les changes rituels de paroies dans lesquelles il pr te serment aux anakat y amin dreny se d clarant pr t assurer la protection de tous et prendre en charge le culte des anc tres de tous et la remise de l orimbato et du vidin tsatroka au fohkonolona qui l accueille en son sein le fananganana proprement dit est termin Dans la tranobe on peut commencer a descendre le mort du catafalque pour le mettre en bi re Sans doute y aurait il vraiment beaucoup dire et chercher avant de pouvoir tirer des conclusions correctement tablies les quelques faits voqu s nous permettent cependant de poser que la fonction du mpanjuka antambahoaka comporte au moins cumulativement celles de justicier de chef de guerre d officiant des rites agraires et de pr tre du cuite des anc tres Comment faudrait il donc traduire le nom de mpanjaka D re
18. se a sans doute perturb et le fonctionnement du syst me et son volution suivant une dynamique interne t le fait est que bien des l ments fournis par l enqu te de terrain donnent aujourd hui penser que cette coexistence ou plut t disons le franchement cette subordination a progressivement priv les institutions antambahoaka de certaines de leurs dimensions traditionnelles et probablement entra n une tentative de redistribution des cartes au sein du syst me redistribution qui en restant inachev e est pr sent g n ratrice de tensions ainsi qu on peut le percevoir au travers des conflits ponctuels que l on voit plus ou moins affleurer dans les moments cruciaux tels que le Sambatra ou encore la d signation d un nouveau mpanjaka Quoi qu il en soit si l on veut bien admettre que la meilleure fa on d appr hender la nature du fanjakana antambahoaka demeure l observation des rites qui font passer un homme apparemment comme les autres ou du moins beaucoup d autres au statut de mpanjaka d une part et d autre part celle des faits et gestes de ce personnage singulier qu il est ainsi devenu dans les moments de la vie personnelle ou sociale des Antambahoaka qui n cessitent son intervention tr s nombreux sont aussi les faits qui permettent d affirmer que les mpanjaka antambahoaka sont d abord essentiellement gaux entre eux et que le ph nom ne hi rarchique peut donc tre plus
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