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Littoral 29 : L`assentiment à la psychanalyse

1. ASSENTIMENT ACTE c est donc en allemand freudien une Leistung une op ration psychique avant m me d tre une repr sentation DE L ESPRIT il n est pas dit pens e ni connais mais bien esprit principe ac f et singulier QUI ADHERE il y faut donc un mouvement de l gitimation issu d une spontan it UNE PROPOSITION n1 un fait ni une v rit mais originalrement quelque chose qui se propose qu on me propose et que Je fais mien OU ETAT QUI R SULTE DE CET ACTE En effet l assentiment c est la fois une dynamique et un tat pour assentir il faut un mouvement disons provisoirement de le esprit mais d s que jy ai assenti au pass compos temps du pass imm diat c est dit pour un peu qa serait rest hors de moli si je n y avais assenti mais quand c est fait ca me semble n cessaire sumple comme bonjour C est en ce vertige de l acte converti en tat que s annonce d j le paradoxe vivant de l assentir 1 L assentiment est donc un passage l acte dans l ordre de l esprit non sans affinit s avec le Trieb en ce qu il connote de pouss e la fois irr sistible et subjectiv e C est l qu il faudrait placer une certaine fonction de pr cipitation honnie depuis Descartes mais postul e par lui comme ce mouvement de ru e vers l objet qui signe la pr sence d une pens e m actu 2 C
2. cn Rv MEL AERA ACT PISSSITALLI VIT u y L assentiment la psychanalyse N 29 Revue trimestrielle Novembre 1989 Er s SOMMAIRE littoral E N 29 Novembre 1989 L ASSENTIMENT A LA PSYCHANALYSE Sujet inconscient et sujet de aSSentIment csi D Paul Laurent Assoun Le r ve l preuve du grif fon d 66 sai 21 Jean Allouch Comme quelqu un qui dit DI Tm 45 Dani le Arnoux Refus et assentiments en psy chanalyse Le adieu 67 Philippe Julien Philosophie et psychanalyse 81 Alain Badiou Etre le premier venu 101 Guy Le Gaufey INTENSION ET EXTENSION DE LA PSYCHANALYSE Freud et Tausk 119 Albert Fontatne RECREATIONS TOPOLOGIQUES Au dessus de l horizon i n y Jean Pierre Georgin DAR lecer ine nina 137 et Ertk Porge R sum s Abstracts Res menes 157 Abonnements 4 P Publi avec le concours du Centre National des Lettres ittoral Sont de la revue COMIT DE R DACTION lean Allouch Philippe Julien Guy Le Gaufey Erik Porge direction Mayette Vilard CORRESPONDANTS e FRANCE C Bertrand Le Havre 1 Briffe Antibes B Casanova Tours E Decocq Reims EP Conchou Bordeaux J P Dreyfuss Stras bourg J Fourton Limoges P Alerim Mar selle M Gamhron Angers N Glissant Succab Antilles P Mane Nice J Milhau N mes D Poissonnier Lille A M Rin genbach Le Havre M Thiberge Toulouse FE Wilder Montpellier H Z
3. 2 Jean Allouch Sur la toute toute premi re bascule doctrinale de Jacques Lacan qui est aussi celle o il rompt avec le discours psychiatrique le plus en pointe Littoral N 27 28 Toulouse Er s 1989 p 69 83 3 Ludwig Wittgenstein Philosophische Untersuchungen paragraphe 306 cit in Jacques Bouveresse Le mythe de l int riorit Paris d de Minuit 2 d 1987 p 59 Pourquoi donc est ce que la pens e du processus rate l affaire Parce que nous dit Wittgenstein cette pens e n glige les termes interm diaires Plut t donc que d crire le processus il est heuris uquement pr f rable de mettre plat les diverses donn es et d amsi saisir leurs connexions formelles c est dire cela m me que rate la pens e du processus en n gligeant les termes interm diaires Sans donc ignorer que les raisons de ce rejet du processus peuvent n tre pas identiques chez Wittgenstein et Lacan voire tre oppos es il n en reste pas moins que c est avec ce rejet que l un et l autre lisent Freud assentissent Freud car Wittgenstein y assentit aussi en refusant Freud le droit de rendre compte de son exp rience en termes processuels notamment pour Wittgenstein en rejetant son darwinisme I Sur la distinction de la d marche et de l explication cliniques De l chez Wittgenstein et Lacan le souci de distinguer dans Freud ce que dit Freud quand il s engage dans une expheation et ce
4. L assentiment viendra donc en son temps il n y a d autre Anank que celle du sujet Encore faut il rendre des comptes en indiquant comment la qualit d assentiment s value la crois e de l adh sion Zustimmung et de la contradiction Widerspruch probl me le plus litt ralement dialectique Freud v r pond par un imp ratif 1 faut construire Emmy triomphe apr s coup puisqu elle fait travailler le maitre il lur d die une construction rien que pour elle Mais condition qu en change nous sommes l dans la clause symbolique et contractuelle en son genre de l analyse le sujet lui m me se fende comme le dit si bien le langage populaire d un assentiment qui ne soit pas du toc Zu stimmung 1 faut que j aille zu l autre que je fasse un pas vers lui ce qui suppose que al un sentiment Stimmun g pour l Autre on comprend pourquoi le transfert c toie chroniquement l angoisse l faut ne rien comprendre cette relation pour croire que ce sentiment est uni alors qu il travaille dans le contre dire Wider spruch L objecteur c est a mauvaise foi confond donc la relation analyuque avec unc relauon p dagogique subordonnant le sujet au savoir lei d cid ment c est le sujet qui a le dernier mot sauf pr ciser que personne ne poss dant le mot ultime on est renvoy l entre deux de la relation Si le patient se drape volontiers dans latitude d
5. 97 Ludwig Jekels et Edmund Bergler bertragung und Liebe Imago 1934 XX N 1 trad fr C Chambond S Falad M Lohner Transfert ei amour dans La Documentation psychanalytique cahier n 1 88 J Lacan Les crits techniques cf n 7 p 161 89 J Lacan Le transfert 31 mai 1961 90 Guy Le Gaufey Etre le premier venu dans ce m me num ro de Littoral Li EOIN ku DI 27 Ce signel de l assentiment l image sp culalre 1 a d o se constitue par et pour l Autre le moi id al est plac dans le mod le l o mtervenait en 1954 un Sujet virtuel alt rit d un sujet existant L id al du moi n est plus qu un signe un trait unique einziger Zug chappe toute r flexivit de lui m me sa position dans le champ virtuel organis par A le place en I Il voit en A l image virtuelle a condition d tre situ l int rieur du c ne de visibibt derri re 1 a cette position derri re est soulign e par Lacan comme tant une m taphore de la position de l analyste derri re le divan dans ce champ de l Autre est une place o l identification de l id al du moi se fait par traits isol s avant la structure du signifiant Lacan va alors pr ciser la fonction de petit a dans son rapport 1 a Dans le mod le l objet partiel sert de support l accom modation qui permet d apercevoir l image Lacan dn que le seul int r t d avoir amen le narcissisme ta
6. Jacques Lacan Ecrits Paris Seuil 1966 p 460 61 Des st les la m moire de cette discussion sont rep rables Consulter Sigmund Freud La vie sexuelle Paris P U F 1969 les notes du traducteur Jean Laplanche dans Pour introduire le narcissisme sur Befriedigung p 81 et sur Infolge von Versagung p 91 reprennent les arguments de Lacan pour aboutir une conclusion oppos e J Laplanche et J B Pontalis Pocabulaire de la psychanalyse Paris P U F 1978 Frustration A Bourguignon P Cotet J Laplanche et F Robert Traduire Freud 0 C F P Paris P U F 1989 Refusement 6 Une nouvelle traduction de Pour introduire le narcissisme existe dans Cahiers de la Transa N 5 1989 une note commente les termes que nous discutons p 27 1 Jacques Lacan Le s minaire livre l Les crits techniques de Freud 1953 1954 texte tabli par J A Miller Paris Seuil 1975 p 134 4 tout sp cialement propos de ces investissements libidinaux dont on finit par ne plus comprendre quand on les manie ce qu ils veulent dire Nous allons voir qu en 1961 Lacan pose nouveau la question de l investissement de l objet d s lors que l image du corps se dessine autour d un blanc central Dans le s minaire Le transfert en 1961 Lacan continue pr ciser que l accent du terme Versagung peut tre mis bien au del bien plus profond ment que toute frustration concevable Notons en e
7. le point vital de la psychologie Il ne peut jamais tre essentiel pour nos consid rations qu un ph nom ne symbolique se joue dans l me et non pas sur le papier visible pour d autres On est sans cesse r expos la tentation de vouloir expliquer un processus symbolique par un processus psycho logique particulier comme si la psych pouvait dans cette affaire faire beaucoup plus que les signes En se donnant le r ve comme directement accessible quiconque Wittgenstein r alise au sens bancaire de ce terme ici son refus de l hypoth se philosophique cart sienne puis husserlienne mais qu on trouve encore chez Chomsky d un langage priv dont la compr hension serait maccessible tout autre que son utilisateur unique soit l hypoth se m me de la psychologie Mais r torquera t on ceci reste l affaire de Witigenstein pour le psychanalyste la question reste diff rente Il ne peut quant lui faire l impasse sur le r cit du r ve Sans tre absolument fausse cette remarque pour autant qu elle le conduirait se d tourner de l preuve du griffonnage serait une grossi ret En effet si nous parlons du r cit du r ve en laissant r solument de c t le r ve lui m me certes il n y a plus aucune difficult soutenir qu il s agit d un langage puisque ce r cit en tant que r cit ne peut que se trouver de part en part immerg dans la dimension du langage Mais alors il fau
8. mais car la v rit ne parle pas la cantonade mais en tant qu il y a quelqu un suppos pour homologuer ratifier recueillir ce lais o se lit ce qui s lit Heidegger qu est le logos lui m me Il faut et il suffit qu il y at un tu qu je s adresse en l Autre c est dire en ce lieu de la parole l o toute assertion se pose comme v ridique ce qui implique qu elle soit crue comme telle Mais alors en quoi toute parole peut elle tre crue comme v ridique Si la v rit parle parle t elle pour dire le vrai C est sur cette question cruciale que l analyste sl en existe un ne peut viter de prendre parti Il a choisir entre deux valeurs de v rit ou bien la v rit est selon la formule classique adaequatio intellectus et ret ad quation entre la pens e et l objet Amsi unc proposition est dite vraie ou fausse en fonction de cette conformit ou non au r f rent ou bien la v rit est selon la chose freudienne gt le dire d une parole qui fait appel la foi de l Autre pour se faire reconnaitre en sa valeur d v nement Oui tu l as dit Ainsi le locuteur re oit sous une forme invers e son propre message d sormais au futur ant rieur Je l aurai dit st cela m me dans la tromperie l ambiguit ou l erreur nomm e amsi au sens premier de la valeur de v rit Ne sont ce pas l les vores m mes de la v rit en tant qu elle parle Plu
9. Cette conclusion tient en cinq th ses qui sont des th ses philosophiques mais dont on peut esp rer qu elles r glent entre nous un r gime durable de coexistence pacifique Th se 1 Seule la math matique est en droit de supposer que la localisation du vide se fait dans l tre Il n y a pas d autre onto logie que la math matique effective 145214 L URSS ui SI Th se 2 Une v rit est un abord de l tre qui ne se d montre pas ne se salt pas mais proc de linfini dans le Hasard d un trajet Une v rit est un indiscernable du lieu o elle proc de Th se 3 L inauguration du proc s d une v rit est exactement ce que Lacan appelle une rencontre quand il dit que l tre comme tel c est l amour qui vient y aborder dans la rencontre C est du reste dans e Banquet de Platon l exaiphn s le soudain C est ce que Je nomme v nement L v nement est ind cidable Th se 4 Le sujet n est rien d autre dans son tre qu une v rit saisie en son pur point il est une quantit vanouissante de v rit une clipse diff rentielle de son mfinit machevable Cet vanouis sement est l entre deux de lind cidabilit de l v nement et de l indiscernabilit de la v rit Th se 5 Philosophie et psychanalyse ont comme bord commun deux proc dures qui sont ext rieures l une et l autre l une et l autre la math matique d une part l amour d autre part Le n ud de ces c
10. apporte Pens e est celui d Orian les termes en sont les m mes que ceux de la fin de L Otage mais ils reviennent Pens e positiv s par l entremise d Orso Il est question de reconnaitre l enfant de pardonner au tout est puis E Svgne Orian substitue l adresse de Pens e Il faut vivre t Pens e se met son tour les bras en croix quand elle souffle son me dans la bouche d Orso pour qu il la ram ne Orian qu il va bient t rejoindre dans la mort L enfant de l amour s anime au moment o Pens e aspire les tub reuses dans lesquelles Orso a ramen pour elle le c ur d Ortan Ce rest sacr coeur mystique livre de chair de la r alisation du d sir est il la pr sence r elle du mort Le biographe nous apprend que Claudel a cherch en vam un autre d nouement la pi ce Ces deux amants s par s par quelque chose d insurmontable et cet enfant myst rieux qui arrive s arranger de la situation 3 Nous aussi restons perplexes Un assentiment au d sir o barr s aboht disparait devant petit a est bien l horizon du fantasme et le sort promis l analyste en cette place la fin du s minaire Le transfert Narcissisme et castration Une forme de Fersagurig est requise pour tenir cette place d attente ou l analyste doit jouer avec un mort c est qu il refuse de donner le signal d angoisse l o il est appel le d clencher devant petit gr analyste se trouve en effet dans l
11. par une herm neutique freudienne d insister pour y retrouver la trace du sujet C est bien la d marche de Wittgenstein refilant si jc peux dire ses r ves Freud par l interm diaire de sa sceur pour qu il en interpr te les l ments mais surtout pas le sujet Loin de moi de faire un diagnostic sur la position de Wittgenstein mais on retrouve a dans sa th orie le fait qu il ne faut pas insister jusqu au point o le sujet se montrerait alors que chez Freud on a un mod le on peut l appeler trop lourd trop syst matique car la fin il faudrait que le sujet J ai presque envie de dire avoue alors qu en m me temps on sait tr s bien qu il n avouera jamais c est cela la force de Freud c est qu il n y a pas de v rit du r veur Il n y a qu un travail de l inconscient C est pour cela qu il dit aux analystes surtout ne croyez pas au myst rieux inconscient surtout pas vous il n y a pas de myst rieux inconscient mais il ya un travail du r ve Seulement ce travail du r ve nous livre 1 je peux dire le travail du sujet c est ca que j appelle le pr suppos n cessaire c est pas du tout un a priori mais le fait qu il y a un imp ratif de l interpr tation qui fait que la psychanalyse n est pas une her m neutique pas une belle herm neutique pas une herm neutique riche mais une herm neutique si je puis dire extr mement lacunaire puisqu elle veut simplement comprendre fl effet que ca fait au sujet a
12. tre tre le phallus de l autre pour qu il m aime D o la conclusion analytique en 1 v a destitution du sujet de ce qui le soutient en grand I et par l sa r duction l objet petit a soit ce reste qui fait tenir l image ifaj Mais d o vient cet incurable selon lequel cette conclusion loin de faire rupture d avec la psychanalyse am ne un analysant occuper la place d analvste 23 J Lacan cris Seuil p 679 24 J Lacan Encore Seuil 1975 p 12 25 J Lacan crits Seuil 1966 p 818 a my Dans ce lien social qu est la relatton analytique telle que l a crite Lacan la place de l analyste s inscrit au lieu m me de l objet petit a mis en position d agent soit en haut gauche amf sms Or comment est ce possible si ce n est par une imago en tant qu elle ne tient que de cet objet peut a L analysant par son image semblant de l objet a en vient occuper son tour cette place non de lui m me mais par la gri Ace de quelque ventuel analysant Par la gr ce de oui mais condition de cet assentiment cl que son image soit par quelque analysant appliqu e cette place d agent dans la relation analytique Etre appliqu il y a J une active passivit que la proc dure de la passe apr s vingt ans d exercice peut enseigner aujourd hui qui veut bien en connaitre Ainsi entre analyste ct analysant s op re un changement par retournement les deux partenai
13. 7 ormulierungen n 38 consulter Subversion p 802 47 J Lacan Le transfert 17 mai 1961 48 Ibid lique Sygne rencontre un point o dans l Autre dispara t la signi fiance Sa propre pr sence se manifeste dans ce signe qui la fait absente qui la repr sente en l escamotant faisant porter un non en acte sur un Co fontaine adsum qu elle ne peut plus soutenir comme tre l cc moment de la pi ce l Empire bat de l aile Turclure qui a vu le vent venir s est donn les pleins pouvoirs pour tre la cl de la restauration du roi Louis XVIII Le march que Turelure a maniganc consiste se faire c der l h ritage le nom l apanage de Co fontaine par Georges qui revient pl nipotentiarre du roi Sygne doit faire la tractation Sygne a chang Sygne r pond aux reproches dont son cousin l accable que tout est de sa faute elle le est coupable C est le mauvais sang en elle qui a parl Elle crie pour exemple les noms de ceux de leur hgn e qui furent traitres ou ren gats elle s accuse d avoir voulu comme cux faire un chose grande et moule Mais ceux qui ont fait d faut Co fontaine ne permettent pas de soutenir que la place de Sygne existe Il n y a QUE de place elle x dit O Georges combien nous avons t ridicules Cela fait piti Voil que nous nous tions fianc s afin d tre mari et femme comme s il y avait encore une place pour nous entre les hommes Puis elle no
14. Au fond lorsqu on reprend Freud on est toujours frapp c est un pe t peu cela que tu nous as convi s par le d tour imaginaire qu il prend je dirais de toute n cessit 1l est oblig d en passer par la th orie de la s duction infantile pour en arriver la structure c est dire au fantasme il passe par le p nis neid pour en arriver quelque chose qui est de l ordre du phallus Donc on est toujours cffec vement quand on lit Freud un petit peu dans la position de Lacan analyste de Freud Le d tour imaginaire i l a pris parce que c est le d tour que prend tout analysant mais bien s r il ne s agit pas de rester pi g finalement dans les significations Comme quelqu un qui dit non Dani le ARNOUX Je te demande de me refuser ce que Je L offre parce que c est pas ga U concept freudien Versagung est introduit par Lacan dans les marges de sa lecture de la 7 riogie de Claudel Nous avons tent unc application de ce concept la lecture de L Otage et du P re humili avec le projet de localiser la forme par ticuli re de ce refus dans le s minaire de 1960 1961 o il s agit du transfert Tenant ce fil nous avons aper u qu il avait des prolongements sur toute la lecture du s minaire La Versagung permet Lacan de montrer une place vide dans le symbolique et un blanc dans l imaginaire ces deux manques ne se recouvrent pas La place de l analyste dans le transfert est command e
15. Je me demande si Freud si je puis dire ne va pas au del de lui m me parce que le dernier paragraphe fait intervenir la pluralit des personnes dans le r ve ou ce que Lacan appelait l immixtion des personnes propos du r ve Irma et Freud prend la phrase je pense ce que j ai fait cette personne ou je pense que j tais autrefois un enfant et dit que le je l n est pas le m me qu il y a une division mais cette division pour Freud retombe du c t du moi c est dire finalement du c t du sens Et cela mon avis marque comme vous l avez dit Jean Allouch Lacan ou Freud d plac Alors c est une question Jean Allouch propos des analogies qui ont t faites entre Lacan et Wittgenstein Je me demandais justement si le point de la logification chez Wittgenstein et chez Lacan si c est peut tre pas l plut t pr cis ment le heu d un dissensus que d un consensus entre Lacan et Wittgenstein Il suffirait pour cela peut tre de rapprocher les formulations ou la conception que Wittgenstein peut avoir de la logique notamment par rapport la question du possible et ce sur quoi au contraire Lacan va aller quand il parle par exemple de la logique comme science du r el Je crois qu on se trouverait l sur des conceptions plut t relativement diff rentes Je pense par ailleurs que les autres points abord s sont plut t effectivement des points de rapprochement je faisais cette remarque pas
16. Lacan Lenits Seuil 1966 p 547 8 Loc cit p 177 9 Cf Ornicar n 28 p 11 LITTORAL N 29 avec l id e de repr sentation en ce qui concerne une soci t par exemple l Etat ou l Eghse En effet pour ceux qui exercent un pouvoir public on doit parler d une fonction purement repr sentative Ils repr sentent l Etat ou l Eglise comme sujet de droits et de devoirs qui est de soi invisible et donc seulement repr sentable Et c est justement propos de ce sujet l qu il est parl de personne non pas r elle mais fictive persona ficta ns le corps social Etat ou Eglise est con u et nomm fietivement C est pourquoi les actes de tel gouvernement en tant que repr sentant de cette personne ficuve qu est l Etat ou l Eglise engagent les successeurs de ce gouvernement Un roi un pape par exemple peuvent mourir mais le sujet la persona ficta ne meurt jamais D o l adage Le roi est mort vive le roi Cette conception l gale de la fiction sera reprise par Jeremy Bentham la fin du xvin si cle en l largissant toute parole qui dit la loi tomi nonc prescriptif Obligations et devoirs sont des entit s fictives non imaginaires au sens logique parce qu elles viennent du langage m me et non d une pr tendue loi naturelle Par exemple si vous dites Aux U S A l homme moyen a 5 pieds 6 de hauteur 1l ne s agit l d aucun homme en son existence concr te Mais
17. Lacan ce qu il y aura eu de malentendu entre Wittgenstein et Freud Wittgenstein se fait le porte parole de l ombilic du r ve en refusant de donner au r ve pris comme ensemble un sens qui serait du m me tonneau que celui de chacune de ses partes Freud soutient qu il a un sens qu il est ins rable dans un contexte mais pas sans du m me coup cerner un certam pomt de fuite proprement symbolique Lorsqu il s agit non plus de la trans litt ration des l ments du r ve mais de Ja traduction du r ve pris globalement l tre du sujet n est plus repr sent par un signifiant mais exil au pomt ombilical du r ve Il est maintenant clair que ce que demande Wittgenstem dans l preuve du griffonnage et plus particuli rement dans son refus de traiter le r ve comme peuvent tre trait es telles de ses parties est ce quoi Lacan satisfait en distinguant les trois dimensions du symbolique de l imaginaire et du r el L interpr tation du r ve ne traduit le d sir qu en donnant finalement le pas l imaginaire sur le symbolique ceci n est pas ill gitime mais condition de savoir que le sujet dans cette op ration s est absentifi Cons quences L preuve du griffonnage laquelle Wittgenstein soumet le r ve freudien nous aide toucher du doigt le caract re minemment singulier du r ve et de son mterpr tation dans la Traumdeutung Elle nous interdit de faire de la performance de Freud frayeur de 24 Wittgens
18. ainsi comme tant selon Wittgenstein le crit re qui en hant tel graffiti tel l ment de l interpr tation d montrerait sans contestation possible l existence d un langage du r ve puisque le graffiti ainsi transhtt r se r v lerart du coup comme ayant t un v ritable symbole dans notre vocabulaire un signifiant donc comme n ayant jamais t qu une apparence de graffiti Avec l preuve du gnffonnage la soustraction de la transcription du souvenir du r ve en r cit de r ve a pour effet d lever la 16 Wittgenstein ibid p 48 Traduction J Fauve e que vous Consi d riez le r ve comme un type de langage Une fa on de dire ou de symboliser quelque chose Ce symbolisme pourrait tre r gulier sinon n cessairement alpha b tique 11 pourrait tre comme le chinois Alors nous pourrions trouver un moyen de transposer ce symbolisme dans le langage que nous parlons ou que nous pensons commun ment Mais la transposition devrait pouvoir se faire dans les deux sens Il devrait tre possible en employant la m me technique de transposer des pens es ordinaires dans le langage du r ve Freud le reconnait cela ne s est Jamais fait et ne peut se faire De telle sorte que nous pourrions douter si le r ve est une fa on de penser quelque chose s il est m me un langage gt transhtt ration au rang de pierre de touche pour l valuation du statut langagier ou non langagier sinon du r ve lui m me du moins de ce
19. aussi bien th orique que dans l exercice de la psychanalyse faire entre AS affirmer le r ve a un sens et je dirais une J chtung ca va vers quelque chose et affirmer que le e r ve a une signification Vers quoi va le r ve Sa pente naturelle c est oubli Il se trouve que quand on travaille sur un r ve a lui donne une autre Richtung que l oubli ca c est un fait d exp rience a n implique de la part de l analyste aucune prise de position sur la possibilit d une signification du r ve c est tout autre chose et je crois qu on peut tr s bien travailler sur le r ve sans prendre un parti ferme sur le rapport quil ntre le contenu manifeste et le contenu latent La distinction du sens et de la signification est tr s importante faire m me si a nous complique les choses Ga n est pas la m me affirmation de dire que le r ve a un sens et que le r ve a une signification On sait quand m me que dans l ensemble notre travail n est pas de produire des significations parce que l il est clair qu on enferre l analysant dans des images Mais dire qu au fond plier le travail dans le sens que le r ve a un sens ca va vers quelque chose qui est je dirais la finalit de notre travail c est possible c est dire que a va dans le sens de l id e que nous nous faisons de cette op ration qui s appelle psychanalyse Disons dans le sens d une op ration de r alisation du sujet L nous pouvons prendre une opuon
20. de la n gation m me de la particularit na t une proposition g n rale disant une entit fictive qui est vraie De m me si vous dites X doit payer Y 5 000 francs il ne s agit pas de la constatation ou de la pr vision qu en savez vous d une entit r elle mais d une demande qui ne se fonde que sur la bonne foi Ce qu on appelle logique en droit n est jamais rien de plus qu un corps de r gles qui furent laborieusement ajust es un moment de l histoire TN dat et situ par un c achet d origine agora ou forum glise vorre parti Je n esp rerai donc rien de ces r gles hors de la bonne foi de l Autre La v rit parle amsi en une structure de fiction Et l assentiment de l analyste est de ne pas refuser d en tre a dupe au f minin selon le savoir de notre langue comme la v rit sans pr juger de la foi de l analysant par la bouche duquel elle parle 10 Cf Otto Gierke Political theories of the Middle Age Univers Press Cambridge 1987 11 Cf HIA Hart Essays on Bentham Jurisprudence and Political Theory Oxford Univers Press N Y 1982 12 J Lacan Lors Seuil 1966 p 431 2 Qu est ce qu dire ca ca veut Nous avons vu de quel assentiment de l analyste comme envers d un refus s origine cette condition premi re de toute analyse qu est la r gle fondamentale Mais en retour quelle sorte d assentiment de l analysant y r pond Avant toute analys
21. destin sa dette elle doit consentir hbrement un refus de soi m me son malheur est beaucoup plus grand De ce refus concernant le dit Lacan propose une traduction qui serait son avis la meilleure parce qu elle quivoque la perdi c tion Au troisi me acte de L Otage Sygne a ce tic nerveux d agiter la t te lentement de droite gauche comme quelqu un qui dit non Claudel parle de tic Lacan parle de b ance o rien d autre ne peut tre articul que le commencement d un ne fus je qui ne serait pas m me tre de grimace de fl chissement du corps o nous avons rencontrer la marque du signifiant Nous avons vu ce mouvement se produire au premier acte l annonce de la mort des neveux de Sygne avec la question Dieu se moque t il Ici nous sommes au jour du bapt me c est dire d une inscription symbolique du peut Louis Turelurc l enfant nouveau n de Sygne Mais comment Sygne pourrait elle reconnaitre cet enfant quand tout espoir d une descendance Co fontaine a t trois fois abandonn La marque du signifiant se manifeste alors comme d faut du signifiant impossibilit d une inscripuon symbo 44 Ibid 24 mai 1961 45 J Lacan Le transfert 17 mai 1961 consulter galement Remarque sur le rapport de Daniel Lagache crits p 663 e Subversion p 800 46 Le r ve dit du p re mort o Lacan lit cet il ne savait pas se trouve dans l ar cle de Freud
22. du pr nom Sygne L image m me de son corps identifi celui de la passion du Christ est une figuration quasiembl matique du dessin de la lettre y Dans le dernier soubresaut o Claudel la d crit avant sa mort Sygne se redresse tout coup et tend violemment les deux bras en croix au dessus de sa t te Nous pourrions alors faire un pas de plus et voir le circonflexe comme une couronne cabalistique une couronne d pines L association des sons u et t joue dans un autre registre claud lien La substitution vidente qui fabrique le nom de Toussaint Turelure est bien l pour donner id e du personnage et le rendre odieux 22 Paul Claudel Andr Gide Correspondance 1899 1926 Pr face et notes par Robert Mallet Paris Gallimard 1949 letre du 19 mars 1912 Claudel parle galement dans cette lettre de L Essai sur le d veloppement de Newman p 195 pour la pr sence r elle consulter galement p 207 23 J Lacan Le transfert 17 mai 1961 24 ue le s minaire Probl mes cruciaua pour la psychanalyse 1964 1965 in dit Lacan voquera galement l ambiguit du signifiant entre le nom de l oiseau au col courbe et la d signation de ce signe 7 avril 1965 Nous pensons aussi la blancheur immacul e de cet oiscau de po sie et son chant avant la mort 25 P Claudel L Otage Acte Il sc ne IV p 141 Turelure est l homme de toutes les compromissions pohtiques pro saque haut en couleu
23. elle et cependant quelque chose lui vient d ailleurs d avant son p re Nous savons qu il ne peut s agir que de Sygne Mais la ressemblance se pr sente invers e L important pour Pens e n est pas de qui nous sonunes n s mais pour qui Et Pens e va s employer s duire cet Orian inaccessible neveu du Pape dont tout la s pare Aveugle fille de son ennemi juive qu il l aime est impossible Mais s il venait y penser cepen dant r p te t elle La croyance en Dieu pour Claudel implique 68 P Claudel Le P re humili Acte I sc ne IN p 332 69 F Lacan Le transfert 17 mai 1961 70 P Claudel Le P re humili Acte I sc ne HH p 335 71 Ibid p 343 72 Ibid p 334 5 73 Ibid Acie l sc ne l p 306 74 Ibid p 309 10 une forme d aveuglement il crit que pour croire il faut se crever les yeux il faut une abdication de tout ce qu il y a de raisonnable en nous Cette Pens e aveugle est une figure de l me il faut bien qu elle soit priv e de lumi re pour qu Orian accepte son tour de fermer les yeux Figure sublime de la pudeur de ne pouvoir se voir tre vue elle semble l abri du seul regard qui d voile Orian dont Lacan fait un saint a une forme de richesse qui hu fait refuser le petit bonheur humain Ce refus d Orian est dit par Lacan tre une autre forme du refus 7 Lacan discute son propos de la question du saint
24. le cadre d une th orie de la cr ance en ce qu elle d irr ductible au savoir de Rosmini Newman L assentiment est plus que ce qui du sujet s ajoute la pr sence de lobjet le real assent court circuite la synth se rationnelle L adh sion la proposition se d crit comme la rencontre d un r el ce que l auteur de la Grammar of assent d crit comme un sens lauf Qu il ait fallu repartir de ce que depuis Bautain on d crit comme fid isme montre bien ce qu une logique de l as sentiment subvertit de la th orie classique de la connaissance 4 Enfin on rencontre par le nexus du consentement et de l assentiment la question de l Autre et de l thique Comme per formatif exemplaire cf Austin l engagement qui s op re par le 7 Cf le th me des trois coffrets et l usage que nous en faisons dans Freud et la femme Calmann d 1985 et Le Pervers et la Femme Gen se d un couple litt raire Anthropos 1989 8 Freud et Wittgenstein pp 35 39 9 Cf Rosmini Th orie de l assentiment Degli assensi in Logique 1851 Newman Grammar of assent 1870 oui c l brant du mariage symbolise cette dimension du consen tement l union devant t moins il suffit de g n raliser la formule pour avoir une logique du consentement En regard l assentiment h site qu il se rallie au consentement et il n en est que l ombre port e du c t du locuteur qu il se pose comme acte sur generis et i
25. mais a t on d j vu un r ve interpr t dans son ensemble Il ya quelque chose dans la performance de Freud crivant la Traumdeutung qui est tout fait singulier et qui n est pas mod hsable Freud peut nous donner l illusion qu il a interpr t ses r ves dans leur ensemble mais cette illusion est li e la singularit de sa position sa perfor mance relativement cc qu il est en tram de frayer je ne crois pas qu on puisse g n raliser a Le sens qui peut jouer comme retomb e du rapport de sigmfiants dans tels d tails du r ve n a rien voir avec le sens du r ve pris globalement dans un cas le sujet est repr sent dans l autre au contraire il est absentifi Et c est l que Je lis chez Wittgenstein oui non pas le concept du sujet Je suis d accord avec vous mais quand m me l indication d un cffet de sujet P L Assoun ll y peut tre un malentendu au niveau de la formulation mais ce que je veux dire c est que chez Freud ce que vous appelez tr s bien la performance herm neutique est requise par le fait qu il faut en fame trop ou en faire beaucoup en tout cas pour montrer que le sujet est pr sent dans son sympt me dans son r ve Chez Wir il ya un moment de fascination de l image proprement hyst rique qui consiste en ce que l l ment interpr tauf en tant qu image acquiert ce que vous appelez un effet de sujet mais c est ca en m me temps qui nous dissuade sauf tre r cup r
26. nul ne peut produire le r ve lui m me partir de ce qui serait son r cit Il v a dans cette impossibilit des deux sens au sens que nous venons de pr ciser un os un r el et qui jette en effet un doute sur le caract re langagier du r ve lui m me Certes un tel os est tr s susceptible de venir conforter la croyance en lint rionit du subjectif mais 1l s agit ici de quelque chose de plus pr cis Parce que a marche dans un sens le r ve appara t bien tre un quelque chose comme un langage y compris au sens o on est autoris dire qu il participe du langage qu il y a du langage dans le r ve comme du beurre dans les pinards ou m me de l oxyg ne dans l eau on aura reconnu le c l bre comme lacanien de la formule canonique d finitionnelle de l inconscient peut tre aussi le il y a de l un moins connu mais non moins important Mais de l dire que le r ve est un langage il y a un pas que nous interdit de franchir le fait que la translitt ration ne fonctionne pas dans les deux sens A238 3 I XV7ZEKVAXA X 7 Du r ve comme pas tout Qu est ce donc qui permet au psychanalyste d affirmer que le r ve doit avoir un sens La r ponse pour para tre triviale aussit t que formul e n en sera pas pour autant moins probl matique C est le sens la consistance qu il pr sentifie celle de l imaginaire mais justement en tant que diff renci e du symbolique et un des int r ts majeurs de l p
27. on dont on fait avec le puzzle Mais le plus tonnant est que nous trouvons cette m taphore du puzzle dans Freud lr m me et nomm ment propos du r ve et exactement en r ponse au sceptique dont P L Assoun nous dit Juste utre que Wittgenstein mieux que Popper dans son d bat avec Freud incarne la figure En d pit de ce flot ininterrompu et grossissant do textes se voulant des commentaires de Freud personne ma connaissance n a jamais entrepris d interroger la 7 raumdeutung partir du texte de 1923 intitul par Freud Remarques sur la th orie et la pratique de 17 Ibid p 45 18 Le concept d air de famille est troitement connect celui d bersichtliche Darstellung l interpr tation des r ves personne ne s est demand en quoi ce texte de 1923 pouvait rendre caduques certames affirmations de la Traumdeutung Le probl me pourtant saute aux yeux ne serait ce que du fait de la formidable d n gation qui sous la plume de Freud vient juste apr s l introduction de deux sortes de r ves les r ves d en haut ct les r ves d en bas cette distinction crit Freud n exige pas une modification de la th orie des r ves Mais d s les premi res lignes de ce travail il nous a annonc n avoir pu l ins rer sous forme de modifications ou d ajouts dans une nouvelle dition de la Traumdeutung Ce n est pas simplement que cette distinction de deux sortes de r ves exige une telle modific
28. par cette structure Il i Jacques Lacan Ou pire s minaire 1971 1972 in dit s ance du 9 f vrier 1972 Cette lettre d a mur gt est crite avec le tout premier n ud borrom en introduit au s minaire L l gance de cette criture concise ramasse une bonne part des questions Ici brass es 2 Paul Claudel L Otage Paris Gallimard 1911 renouvel en 1939 Le Pain dur Gallimard 1918 renouvel en 1946 Le P re humili Gallimard 1920 renouvel en 1948 Les trois pi ces de la Trilogie sont dit es dans la coll Folio N 170 nous nous servons ici de cette dition pour indiquer les pages cit es 3 Jacques Lacan Le transfert dans sa disparit subjective sa pr tendue situation ses excursions techniques s minaire 1960 1961 in dit Une version critique st cruure tablie jusqu au 10 mai a circul interdite en 1985 L appui doctrinal du pr sent article est essentiellement bas sur une lecture de ce s minaire Les notes s y r f rant n indiqueront que les dates s ensuit une nouvelle laboration de la th orie du narcissisme dont le probl me de la castration fait le pivot Versagung n est pas frustration Dans les Ecrits le mot Versagung n appara t qu une fois Cette occurrence est dat e dans le titre m me de l article Situation de la psychanalyse en 1956 Lacan poursuit alors une discussion engag e la S P P I critique la traduction de Fersagung par frustration promue
29. qu il fait dans sa d marche clinique Lacan pour une raison qui est de politique de la th orie a d agir cette distinction que formulait Wittgenstem Mais elle n est pas pour autant chez hu Join s en faut moins pr gnante Qu on se reporte l analyse lacanienne du cas Schreber pour y rep rer comment Lacan se dispense tout au long d une ann e de s minaire d entrer en d bat avec la th orisation freudienne du cas Et le c t eau de boudin d une entreprise comme celle de Jean Laplanche lecteur de Freud 4 Wittgenstein fat valoir ces lt connexions formelles en discutant le cas math matiquement trompeur du passage du cercle l ellipse De la m me fa on qu on illustre une relation interne entre la forme circulaire et l ellipse en faisant passer progressivement une ellipse l tat de cercle mais non pour affirmer qu une certaine ellipse serait dans les faits historiquement provenue d un cercle hypoth se d volution mais seulement afin d affiner la saisie par notre regard d une corr lation formelle Mais m me l hypoth se d volution je puis la consid rer comme n tant men de plus que le rev tement d une corr lation formelle in e Bemerkungen ber Frazers Golden Bough s R Rhees ed in Synth se N 17 1967 trad fr par J Lacoste Remarques sur le Rameau d or de Frazer Lausanne L Age d homme 1982 p 21 22 Ce texte est aussi cit dans l excellent ouvrage de C Chauvir Ludwig Wittg
30. rec le un pourquot me veut i a d ordre performauf en tant que le langage en sa rh torique suscite mon interrogation sur le d sir de l Autre Et c est amsi que par le fait m me de formuler son interrogation l analysant s engage son tour bon gr mal gr dans les d fil s du signifiant Or que recueille t 3 Par l interpr tauon analytique s instaure un Jeu sur quivoque du savoir de la lalangue partir de l qui valence du son et du sens Mais h las l quivoque n est pas le sens Alors o nous m ne donc cet appui sur le pouvoir du signifiant O nous conduit donc le symbolque L tre de parler disait Lacan croit que parce qu il parle c est l qu est le salut C est une erre 13 13 J Lacan s minaire du 8 4 75 in dit Silk A VERE MAS si g rrance crrance sans fin jusqu au jour enfin du r veil de li analysant butant contre un mur contre ce que Wittgenstein appelait les murs du langage Autrement dit il se heurte au Sans Foi de la v rit qu parle Certes il y a effet de signifiant Mais o cette op ration m ne t elle Il n y a pas de garanue sur le sens dernier parce que le dernier mot manque Alors tout nonc performatif n a t il donc nulle autre garantie que son nonciation m me Telle est la question qui me r vallant exige une r ponse Premi re r ponse En raison de ce Sans Fol de la v rit qui parle la question sur ce
31. se fast la voix sadienne Coilfontaine adsum 1 Chaque fois au Sans Foi de la v rit qui parle pris comme dernier mot de l Autre il est conclu par une intrins que m chancet de l Autre qui ne m rite en retour qu un rejet de l ordre symbolique 14 J Lacan Ecrits Seuil 1966 p 818 15 Loc cit p 109 16 Lettre Fliess du 30 mai 1896 17 J Lacan Le S minaire L thique de la psychanalyse L VII p 67 18 J Lacan Ecrits Seuil p 826 19 Co fontarine pr sent Bel exemple d appel l assentiment Deuxi me r ponse Mais s toute analyse rec le ce moment tragi comique elle ne s y r sout pas En effet elle m ne au del le Sans Foi de la v rit ne vient pas d une mauvaise volont de l Autre mais de ce que l Autre en sa compl tude n existe pas Refus non parano aque en tant que c est la v rit elle m me qui se refuse donner une garantie sa parole Pudeur de la v rit qui en sa nudit ne sort du puits qu demi En l Autre il n y a ni bonne m mauvaise foi puisque l Autre n existe pas Mais comment le dire puisque le dire c est encore poser cette assertion m me comme v ridique et donc fame resurgir l Autre comme heu de la parole Va t on alors s engouffrer dans l impasse du silence mystique Non r pond Lacan il nous reste l crit qui en tombe soit la lettre S A o le littoral de la barre inscrit la Versagung dc la fonction symbolique Or ce
32. simplement pour opposer Lacan et Wittgenstein mais plut t parce qu il me semble que c est l un lieu d une diff rence ou d une question et qu on ne pouvait simplement les rapprocher L autre chose aussi enfin qu on peut citer dans L envers de la psychanalyse je crois que c est dans ce s mmalre l Lacan parle du Tractatus il esquisse sa compr hension du 7 ractatus et le commentaire qu il en fait dit c est unc position psychotique Cela peut se discuter mais si on puis d une r action viennoise Freud il y a aussi une r action lacanienne Wittgenstein J P Dreyfuss Je voudrais revenir sur la question de ce qu on pourrait appeler la preuve par la r versibilit de la translitt ration J accepte ton terme de translitt ration en l occurrence bien qu on pourrait discuter est ce qu il faut vraiment prendre ce terme dans le contexte o tu l utilises au pied de la lettre Je n en suis pas tout fait s r mais au sujet de la preuve par la r versibilit de la translitt ration je dirai ceci si on transhtt re Cl opatre en grec c est univoque il n y a qu une transhtt ration possible S on translitt re Agam mnon en hi roglyphes i y a une infinit de possibilit s Cela met en question le caract re d cisif de la preuve par la r versibilit de la transhtt ration Une autre remarque concer nant la Traumdeutung 11 est s r que Deutung ce n est ni le sens ni la signification C est une diff rence tr s Importante
33. sir la place de ce 12 Jacques Lacan Subversion du sujet et dialectique du d sir dans l inconscient freudien Ferus p 825 13 J Lacan Le transfert 28 juin 1961 14 Jbid 14 juin 1961 A suJet barr qui se dissout qui disparait dans ce que Lacan d signe comme l horizon le terme du fantasme la fin de l analyse O a 3 Du Sygne de Co fontaine identifi e sa devise Co fontaine adsum Pens e objet a du d sir dans la trolsi me pi ce de la Trilogie la question du d sir se d compose en s quences mythiques d velopp es autour des termes du fantasme Nous lirons la Fer sagung de Sygne dans L Otage Versagung originelle comme une sorte de mythe des origines du oa un sacrifice symbolique dont le symbole est le phallus port la fonction du signifiant que Lacan crit grand E Du principe de ce sacrifice symbolique Lacan distingue la fonction imaginaire qui s y d voue mais qui le volle du m me coup qu elle lui donne son instrument Cette distinction nous semble produite dans la lecture du Pain dur et du P re humili Nous apercevons l qu avec la Versagung Lacan situe la castration dans le probl me du d sir L analyste est appel repr senter non pas l objet vis par le d sir mais le signifiant manquant 5 Ce signifiant est d sign comme signifiant exclu du signifiant 5 il apparait dans les intervalles de ce que couvre le sigmfiant p
34. tes son r ve il ne veut pas farre de r cit de r ve il veut qu on lui dise et ce qu il a r v et ce que cela signifie mais sans que lui en dise plus sinon le fait qu il a r v Il y a l dedans l id e qu en faisant le r cit d un r ve on fait une perte qui est double qui est le fait de ne pas en rendre compte compl tement et aussi une perte qui est peut tre plus importante une mise en continuit imm diate et non signal e comme telle de quelque chose avec du langage en tout cas de la parole Jean Paul Abribai Je voudrais me r f rer par rapport ce que nous a dit Jean Allouch ce texte de Freud de 1923 les remarques sur la th orie et la pratique de l interpr tation du r ve tout en distinguant deux m thodes d interpr tation du r ve d s le d but du texte Freud d j ne se limite pas en ce qui concerne le r ve au r cit du r ve ll dit que le proc d connu plus ancien vaut pour nos propres r ves Puis il en introduit un second qui est d extraire du r ve un l ment sensoriel particuh rement investi et de travailler partir de l l ment Mais c est toujours mon avis du moins dans la perspective de il y a un sens du r ve car on trouve dans ce texte tr s pr cis ment l image du puzzle Et que nous est H dit au sujet du puzzle Que le sens apparait lorsque le puzzle est complet et que l analys a du mal se convaincre de cette totalit du sens parce qu il est encore en travail
35. tout nonc M me le constatif Il pleut est ms r dans un contexte spatio temporel o sont sous entendus l ordre la demande le v u etc Ne sors pas ou Excusez mon retard L assentiment de l analyste porte sur ce que le pur descriptif rec le de performatif en tant que dire c est faire tre ce qui n est pas c est instituer ce qui n est pu en sa dimension de manque c est dire d appel un Ailleurs Le d sir l ennui la claustration la pr re la veille la panique enfin sont l pour nous t moigner de la dimension de cet Ailleurs Bref toute parole est av nement de l Autre Autre chose que ce qui est L analyste la re oit ainsi comme disant toujours la v rit bien qu demi Au contraire celui qui oppose au fou que ce qu il dit n est pas vrai ne divague pas moins que le fou lui m me 3 Une structure de fiction Ainsi l inconscient c est la politique m me en ce sens que ses diverses formations sont articul es comme des figures de style de la rh torique et de sa logique selon lesquelles la v rit parle D o l ultime d finition de la v rit par Lacan elle a structure de fiction Celle ci n est ni l illusion ni la tromperie On ne peut saisir sa structure qu en se r f rant l usage de ce mot chez les th oriciens du drott C est Roman Jakobson que Lacan selon son propre aveu don cette imdication La premi re occurrence apparait au Moyen Age 7 J
36. tre une fille dont le nom ne peut changer Elle incarne la permanence du foyer familial elle dit Je suis la pauvre sibylle qui garde le feu En fait ce n est pas exactement la sibylle mais la fonction d liana qu elle d signe comme sa place Elle peut juste titre se dire la fois veuve orpheline et vierge Nous pouvons appliquer ici le concept de Versagung externe u sens freudien o un objet r el de satisfaction est refus sans qu un substitut vienne s offrir la place L anank de la R volution a boulevers tout l ordre du monde dans lequel Sygne vivait Elle a perdu tous ses biens et ses objets d amour A cela Sygne fait face en mettant en oeuvre toutes les solutions possibles hors la n vrose Freud souligne que le malheur ne coincide pas forc ment avec la 26 lbid Actel scene L p 34 27 Ibid p 23 28 Ibid p 13 29 Ibid p 28 n vrose pour qu un refus ext rieur devienne pathog ne il faut qu un refus int rieur lui ait pr par la place Sygne est croyante les valeurs qui l attachent sa famille sont les es que celles de sa foi Sygne peut dire alors Dieu l a voulu C est bien Il n y a pas de notre faute A quoi bon le bouder et le quereller Sygne s emploie reconstituer les anciens bien pars elle AP l tat de Napol on les pans des terres de Co fontaine Sygne est iri amen e traiter comme un homme d affaires avec Turelure fils de sa servante et du sorcier b
37. v rit historique qui signe la reviviscence du pass Freud postule ici une v ritable ecmn ste pour signaler la rencontre du sujet de l assentiment avec le r el de son objet l peut croire en de tels moments au sens ilatif que ii lui postulait des fins apolog uques Seulement c est condition d avoir renonc go ter la v rit qu elle fera un pas vers lui en une sorte de r surrection de 17 Om sait que Freud se r f re au valet de Nestroy vaudevilliste vieunois r p tant chaque embrouillamini cette formule conjuratoire l Autre pr historique Voil le moment proprement esth tique o l objet assentit dans le sujet autant qu il y assentit Moment litt ralement inesp r qu on ne peut proph user point de principe esp rance qui structurerait l exp rience analytique en utopie Moment o l universel se mire dans le sujet et o il peut l tremdre sensiblement voire sensuellement C est l somme toute l Ev nement analytique en sa puret et sa simplicit Ce n est au reste pas la preuve de quoi que ce soit simplement que a arrive l occasion atieste que l assenument n est pas rest lettre mortc x PEE d Quelle le on tirer de la figure de l assentiment qu impose l ex p rience freudienne On pourrait la r sumer par l articulaton de deux articles a que le sujet de l assentiment est divis chroniquement par l objet du refoul
38. voir quelques fois des ann es plus tard tel r cit de r ve suppl ment par l analysant de telle donn e qui n tait pas formulable avant qu une certame avanc e de son analyse n ait permis sa prise en compte En n gligeant heuristiquement le r cit du r ve l preuve du griffonnage imcorpore ce r cit dans l ensemble des associations Le r cit du r ve est d j autre chose que le r ve il en est un premier avatar une premi re transformation Il y a l une homog n isation d cisive d s lors qu on se refuse n gliger le r ve lui m me tout ce qui s ensuit de propos son propos est mettre sur le m me plan Je dis cette homog n isation d cisive car elle permet de s apercevoir que sans qu il y ait dans cette cons quence de lho mog n isation le moindre paradoxe What is done in interpreting dreams is not all of one sort Dans Lettre pour lettre j ai tent d isoler ces diff rentes sortes de d marches dont le r ve est l objet donc en plein accord avec cette remarque de Wittgenstein Faire le r cit d un r ve n est pas associer hbrement mais r aliser sa transcription L association libre n est pas ce qui r gle en permanence le discours de l analysant lorsque l analysant s engage dans cette op ration qui consiste noncer le r cit d un r ve il n est pas libre de dire ce qui lui tombe dans la caboche il ne se veut d ailleurs pas tel La transcription du souvenir du r ve en un r cit
39. Newman si on me dit par exemple le syst me solaire n est pas au centre de la galaxie ou des nonc s comme a eh bien si je suis peu pr s bien inform je vais convenir Je vais assentir au fait que cet nonc est vrai Je vais assentir sa v rit mais pas l nonc lui m me Alors du point de vue de l tat qui s ensuit il est certain que le chr tien de bonne souche qui a assenti cet nonc le soutient enti rement subjectivement etc son tat est plem si je puis le dire par contre celui qui a assenti seulement la v rit d une proposition eh bien le r sultat de cet assentiment du point de vue de ce que j appellerai pour aller vite la force de la croyance est videmment moins mtense Mais propos dc la diff rence que vous faisiez valoir partir de Lalande entre l acte et l tat qui s ensuit Newman lui essaie de faire valoir que l assen ment n est qu acte et les formules dans son texte sont fr quentes pour dire qu il est un et 1 est indivisible ct que donc il n a pas de degr s P L Assoun C est plus complexe chez Newman parce que d abord l assentiment r el ne prend de valeur que par opposition l assen timent dit conceptuel Celui ci l assentiment conceptuel a des degr s G Le Gaufey En fonction de la nature des concepts sur lesquels cet assentiment porte oui mais l acte lui m me en tant qu acte n a pas de degr et on peut le savoir puisqu on imagine mal ce que seralen
40. a jamais le hasard Puisque cet nonc cst absolu et le seul l tre puisqu il est prononc par le qui de droit Mallarm qu il soit tout du long de ce que j ai dire l nonc qui soutient notre pacte Vous acce pier ez que je le traduise ainsi La pens e ne s autorise que du vide qui la s pare des r alit s Toute la question est alors ou se localise le vide Quel est le point du vide Si Mallarm nous rassemble et absolutise la question c est qu il se contente de nommer lieu la localisation Le vide est l essence du lieu de tout heu en sorte qu une v rit soit dans sa langue une Constellation froide d oubli et de d su tude ne survient qu en espacement d un heu quelconque Une v rit s inscrit au noir du ciel si le non lieu du coup de d s s parateur et ind cidable bloque la r p tition qui fait qu en g n ral hors pens e et hors geste rien n a eu lieu que le heu Et nous serons aussi d accord que philosophie et psychanalyse n ont aucun sens hors du d sir qu an lheu quelque chose d autre que le heu Mais psychanalyse et philosophie locahsent le heu Elles sont des r gimes de l exp rience et de la pens e qui sont sp cifiques l une et l autre subsum es par l nonc absolu de Mallarm l une et l autre pensables non partir du lieu en g n ral mais de leur lieu destinalement fix par leur fondation freudienne pour l une par m nidienne pour l autre Or ces heux sont mitiale
41. a ses exigences propres mais aussi ses difficult s voire ses impasses sp cifiques Ceci suffit donner raison Witt genstem lorsqu il note que ce qui se fait lorsqu on interpr te les r ves n est pas d un seul acabit L preuve du griffonnage consiste donc reformulons le amsi farre impasse sur la transcription du r ve sur sa mutation en un r cit En cela elle est heuristiquement int ressante elle m rite d tre consid r e comme une exp rience au sens fort de ce terme non pas celui de l Erlebnis mais celui du jeu de langage gt 14 Quand on examine ce qu est un r ve il est important d examiner quels sont ses avatars comment il change d aspect lorsque par exemple il est mis en relation avec d autres choses rem mor es Wittgenstein Le ons op ctt p 95 96 On voquera ici le cas pas si inhabituel dans la pratique analytique o le r cit d un r ve se trouve suppl ment de tel trait longtemps apr s qu il alt t rapport une premi re fois 15 Wittgenstein Lectures op cit p 46 J Fauve traduit Quand nous interpr tons des r ves notre d marche n est pas homog ne AL HUIXAL IN ZY Le griffonneur telle est donc cette exp rience va tre amen par le psychanalyste associer sur ces graffiti Ainsi vont venir au Jour certames corr lations entre ces graffiti et certains l ments de l im terpr tation notons la pr cision Wittgenstein ne dit pas tous les graffiti
42. age le travail et les autres distractions de la vie lui eussent enseign plus n gligemment 9 26 J Lacan lt Proposition du 9 octobre 1967 x Scilicet I Seuil 1968 p 18 27 Loc cit p 26 28 J Lacan Discours UE F P ds Scilicet 2 3 Seuil 1970 p 29 29 J Lacan Eerits Seuil 1966 p Od 30 Cf le texte en quatri me de couverture de l dition de 1982 chez Gallimard De m me l analyse Elle n enseigne pas pour occuper une certaine place correspondre un Id al et ses rep res fixes auxquels l analysant aurait ensuite se conformer pour tre aim Mais elle permet gr ce une destitution subjective un assentiment tre r duit ce rebut de la jouissance ce d charitable ce reste qu est l objet petit a iu soutien de son image habit Concluons par ce sch ma qui r capitule les trois assentiments en psychanalyse et leurs refus respectifs selon R S L R l SI Refus Assentiment Autre Chose Dans le symbolique par son refus d un savoir r f rentiel l analyste donne son assentiment au seul dire de l analvsant l o la v rit parle selon un savoir textuel A cette condition l analysant peut en retour acc der au cours de l analyse l assentiment au r el de la Chose freudienne qu est le refus de la v rit se dire toute En fin d analyse gr ce la castration qu est la n gativation de petit ph il y a chez l analvsant une modificati
43. aire de la transmission ducative et universitaire le semblable engendre le semblable sous le contr le de doctes anciens Le ressort de cette identification est l amour de l image habit de l autre petit autre pour faire Un avec elle en elle Ainsi c est en termes d tre que tente de s assurer une image totalisante et satis faisante du Mot tre le phallus ce phallus imagimarre que Lacan appelle petit plu et crit ep Et surtout ne parlons plus de castration au nom du ridicule de la menace de ch timent en nos familles non r pressives et nos soci t s lib rales en ce doux concert l analyste ne doit il pas aussi prendre place 2 La deuxi me voie fait r ponse tout autrement la question qu est ce qui fait tenir l image soit a Non pas grand I mais petit a Ce qui fait tenir l image c est un reste disait Lacan Ce reste l objet petit a est non sp cularisable il est au del de l image qual fait tenir et qui lm sert d habillement 2 Telle est la d couverte de l analyse De l amour dont vouloir faire Un l essence est narcissique se distingue le d sir dont ce reste est la cause Ainsi dans le fantasme fondamental le sujet se fail cause du denn de l Autre Mais comment cela estal possible A condition de castration symbolique portant sur cet objet Je phallus imaginaire Cet effet de astration Lacan le nomme moms phi o le moms de la n gation portant sur l
44. alytique d une grammaire de l assentiment Cela n effleure par Freud qui n est certes pas un Newman de l inconscient il ne plaide pas pour un real assent puisqu il n y a pas d Autre consistant quoiqu il soutienne jusqu la propagande l id e d une v rit dont rapprocherait l analyse Il faut pousser le sujet la consommation de la v rit mais c est pour saturer sa parole jusqu en ce point d impossible assentir ce qui donne l occasion l imp trant de sa v rit l impression d y sauter comme dans la mort La grammaire de l assentiment serait donc la forme arv e d une r demption sp culative d unc auto r conciliation dont l exp rience analyuque loigne le plus s rement Certes Freud fait l occasion de l apolog tique soutenue par exemple dans sa th one de la construction par o l exemple se confirme comme la chose m me Mais son objet l loigne d une substantialit de la croyance Hypos tasier une grammaire de l assentiment reviendrait postuler un m talangage du sujet du sympt me On le sait Freud se pose sans cesse la question de l assentiment sa propre th orie ce qui n est pas pure coquetterie il faut faire lien avec ses propres efforcements de pens e justement dans ce domaine o nul sens atf ne viendra clarcr les nigmes de la vie et de la science Il n y a de norme de l assentiment de forme grammaticale qui doubl t la chose le sujet do
45. asse Ce que je proposats tait autre chose C tait de dire il y a un
46. ation c est aussi et surtout qu elle met en question le statut pist mique de la th orie du r ve puisque d sormais pas tout r ve n est reconnu comme accomplissement hallucimatoire d un d sir refoul Sans reprendre ici ce qui d s l criture de la Traumdeutung pourrait tre situ comme marquant la place voire anticipant ce que Freud crit en 1923 on constatera qu avec cette distinction Freud questionne sa Traumdeutung comme le faisait Wittgenstein il refuse de fait au sch ma explicatif de la Traumdeutung le statut d Urbild de pare adigme exphcatif de r f rence pour toute explication de tout r ve venir La distinction de deux sortes de r ves donne raison Wittgenstein l ve unc confusion qu il d non ait But it seems muddled to say that all dreams are hallucinated wish fulfilments Qu il y ait plusieurs sortes de r ves voil qui tire l interpr tation des r ves non pas du r ve sur le terrain des jeux de langage wittgenstemiens En 1943 Wittgenstem disait son ami Rush Rhees t is probable that there are many different sorts of dreams and that there is not a single line of explanation for all of them ce faisant il tait en retard de vingt ann es sur Freud ce qui n interdit nullement qu on soit aujourd hui en retard sur ce qu ils disaient tous les deux Freud pour le dire autrement reprend la question de l interpr tation du r ve sans n gliger cette fais le t
47. availle que dans un sens Alors quel est l int r t pour toi du crit re qui dirait puisqu il n y pas translitt ration dans les deux sens le griffonnage n est donc pas des lettres J Allouch Je crois qu il y a de la sophistique dans ta fa on de pr senter le censeur Il faut distinguer cel qui fait l op ration de transhtt ration et celur qui a le sentiment que du coup a devient ordurier Celui qui fait l op ration n est pas le censeur C est celui qui va lire le r sultat qu il obtient qui va pouvoir ventuellement agir comme un censeur Donc au contrarre i faut dire que l m terpr tation le passage d une criture une autre de certains l ments du r ve joue comme lev e de la censure Ce que Je dis c est qu partir du moment o le passage ne se fait pas dans les deux sens on ne peut pas se consid rer comme de plam pied dans le langage on ne peut pas consid rer que le r ve soit de plain pied de plein droit un fait de langage On est dans la subtilit du comme un langage gt du y a de l un fondateur de l criture Le fait que la transhtt ration ne fonctionne pas dans les deux sens est le signe de cette d licatesse l tout au plus peut on dire il y a comme un langage on peut m me dire il y a du langage mais on ne peut pas dire que le r ve lui m me est un langage X Je voulais revenir sur une chose que Jean Allouch a dit au sujet de l impasse que Wittgenstein fe
48. canisme fortement explicatif Le parano aque c est diff rent le parano aque est hyper social il a une socialit parfaitement r ussie C est pas un hasard si Schreber tombe r guli rement malade en rapport avec une lection rat e avec une nomination avec une demande sociale Cf l affaire des associations Schreber Chaque fois qu il y a quelque chose qui se brouille entre le social et le sujet ce dernier tombe malade Mais pourquoi Parce que le social est sexualis chez le paranolaque C est pour cela que c est une sociaht hyper mvesue et en m me temps hyper fragile parce que le parano aque ne se d fend pas contre son homosexualit c est le n vros qui fait ca il se d fend contre la forme sublim e de son homosexualit c est dire sur un pomt o le social a d j pris C est pour cela que le paranoiaque est la fois hyper social et toujours en perspective de d socialisation Mais la socialisation qui marche est hyst rique C est un exemple parmi d autres mais il me semble que dire que Freud ne s est pas mancip du hen avec l hyst rique ce n est pas dire qu il occupe la position hyst rique H l a reconvertie au titre de la science analytique et c est justement pour ga qu il y a quelqu un comme Wittgenstein 4 7 qui dit moi je ne jouis pas de ca exactement comme l hyst rique qui jouit du discours du ma tre mais qui d une certame mani re au dernier moment introduit une faille dans la jo
49. ce symbolique de Sygne rena t un d sir dans la troisi me pi ce de la Trilogie la troisi me g n ration C est d un m me pas que Lacan positionne cet objet du d sir et propose en lisant Claudel une fa on spectaculaire d imager comment nous sommes les messagers les v hicules de cette Versagung sp cifi e Cette fa on d imager nous mtrodut la fonction ima gmaire celle que Freud a formul e pr sider l investissement de l objet comme narcissique Lacan y reviendra la fin de son s mmaire pour formaliser les positions respectives de 1 fa ct petit a Avant d tre formalis e la facon d imager est d velopp e comme spectacle du d sir claud lien Nous pouvons for ant quelque peu les suggestions de lecture de Lacan voir dans une r partition entre 61 S Freud Wege der psychoanalytischen Therapie op cit trad p 138 62 J Lacan Le transfert 3 mai 1961 63 J Lacan La direction de la cure p 589 64 J Lacan Le transfert 8 mars 1961 65 bid 3 mai 1961 66 Ibid 24 mai 1961 67 J Lacan Subversion p 822 FARI 1 NJIVA N I les deux personnages Orian et Orso la place de l analyste dans la structure du d sir o il entre La sonorit du nom d Orian nom trange dit le texte voque le lieu o le soleil se l ve la lumi re laquelle Pens e l aveugle aspire L orthographe quivoque l encore avec le changement d une seule lett
50. comme un des supports pour rep rer la position de l analyste Serait ce l id al A la fin du s mmaire Lacan aura tabli qu avec petit a la question est tout autre dans son fond que celle de l acc s aucun id al Le samt comme le riche se d place dans le domaine de l avoir Or pour aimer il faut se faire comme n ayant pas m me si l on a 79 Cette position a d j t illustr e par Socrate Le mythe de Poros et Penia revient allusivement tout au long du s minaire Orian riche de la Joie d valorise l amour humain I comme Sygne re u vocation de sauver le Pape pas de la m me facon videmment son nom l indique il s appelle de Homodarmes Orian a mission d apporter la joie au monde Il n a pas besom d tre heureux l un par l autre ici bas l amour pour lui n est toujours que le m me calembour banal la m me coupe tout de suite vid e J est n cessaire et il le dit que Pens e ne lui mette pas la main dessus Il flaire danger du d sir la fatalit de la noire Pens e Il essaie de mettre entre Pens e et lui quelque chose d irr parable il tente de lui faire pouser son fr re Orso Il veut qu un autre i a son image sp culaire dise et fasse sa place ce qu il ne peut pas dire et faire Mais Pens e ne se laisse pas faire Pens e n change pas son d sir contre un substitut elle ne veut pas du gentil mariage social auque le brave Orso pourrait satisfaire Elle aime Or
51. concevoir que quelqu un puisse tenir la place d un pur er n La place de l analyste dans le transfert Au fur et mesure de la progression du s minaire Lacan pr cise ct resserre la question sur la position de l analyste la place qu il occupe dans le transfert La question est double elle met cn jeu le point de vue de celui qui vient le trouver mais aussi de ce que doit tre le d sir de l analyste pour r pondre au transfert Les termes de place et de position sont repris avec l msistance d un leit motiv partir du mois de mai o Lacan s engage dans la trag die du d sir avec Claudel C est qu en effet le r glage de la position de l analyste s op re dans le probl me du d sir Le d sir comme tel n est pas articulable La pr sence du d sir se creuse dans la demande comme place L ali nation de l homme avec le langage fait du d sir le d sir de l Autre Cette formule a deux faces Du c t de l objet nous pouvons la lire d sir de d sir d sir de satisfaire une demande suppos e Or avec cette formule du c t du sujet Lacan pr cise la foncuon du d sir de l analyste D sirant en tant qu Autre il exerce le d sir de l Autre au sens i kn De la place de ce d sir indicible une notation alg brique va permettre de rendre compte a la formule du fantasme o lt gt se lit d sir de Par un paradoxe de sa fonction l analyste se trouve devoir d embl e en quelque sorte par anticipation exercer le d
52. de la dysorthographie du mutisme au lieu de se pr cipiter sur le sympt me moyennant quoi il en fera un autre encore pire il y a couter de quoi il vous fait signe h h je vous fais un petit signe Signe de quoi Eh bien seul l enfant pourra vous le dire s il a le loisir de parler et d tre entendu Lut seul sait sans savoir qu il le sait c est l inconscient freudien La r gle est dite fondamentale en ce qu elle repose sur cette loi y a une dette payer l ordre symbolique chacun la paye en donnant sa parole c est dire en bon francais sa foi bonne ou mauvaise peu importe Mais cette loi elle m me sur quoi donc se fonde t elle sous peine d tre arbitraire Sur rien d autre que ce que Lacan appelle en 1955 Vienne la chose freudienne la raison depuis Freud Comment reconnaitre la v rit Il suffit de l couter car elle m me et non Lacan nous r pond amsi Pour que vous trouviez o Je suis je vais vous apprendre quel signe me reconnaitre Hommes coutez je vous en donne le secret Moi la v nt je parle 1 J Lacan Keris Paris Seuil p 409 REFUS ET ASSENTIMENTS EN PSYCHANALYSE Telle est la chose freudienne la v rit n est pas ailleurs que dans la parole m me Ainsi elle parle par la bouche de l analysant sans jamais se taire Car faire silence est aussi un acte loquent de la v rit Le refus de l analyste Oui mais H v a un
53. de notre probl matique est que toute psychologie de l assentiment nous loigne le plus s rement de l as sentiment analytique ce qui est requis c est une enqu te sur la logique d un processus qui se voit astreint aux contraintes du sujet que Ja psychanalyse pose comme e inconscient L assentiment est une sorte de voie royale pour exp rimenter ce que l on pose trop souvent soit que l homme soit sujet inconscient ce qui on le sait rend probl matique l identit que l homme d signe Cela cette esp ce de disposition tre sujet cr e la mani re des maladies chroniques le sujet est en effet chroniquement malade de lui m me des conditions logiques tr s particuli res celles qui pr cis ment sont exhibables sur le terrain de l assentiment ll se peut donc assumons le paradoxe que Freud d avoir souverainement ignor la dimension de l assentiment part du processus analytique en ait affront l exp rience la plus vive que d en avoir vit l obstacle il ait produit des t te queue specta culaires C est pour notre part en le twaillant au moyen du soup on wittgenstemien mode d emploi idoine de l auteur du Tractatus logico philosophicus ei des Recherches philosophiques que nous avons exp riment quel point il a sa mani re inimitable de supposer un probl me r gl sans cesser de s y affronter De quoi laisser soupconner que plut t q
54. dien op cil mtroduction 19 XXVII Conf rence d introduction la psychanalyse CHAT 454 Que Freud mentionne en l occasion un objet vocation de symbole phallique n est certes pas fortuit cf Freud el Wittgenstein p 74 20 Cf les d m l s d Habermas avec cette croix de la communication 1 4 Sa foncuon d index de la loi s claire de l histoire si pris e par Freud du rabbi qui tranche la fohe du doute du fil tranchant de l autorit Tuerai je le coq le premier la poule la premi re Tue le coq mais alors la poule souffrira Alors tue la poule mais alors le coq souffrira Tant pis qu il souffre Le rabbi ordonne en somme d assentir la n cessit tout en faisant prouver au consultant le temps de compiere qu il n chappera pas la logique de son propre discours Il lui fournira sous forme d ordre arbitraire l ordre de briser le cercle obsessionnel Il n est m me pas de n ud gordien d nouer il s agit d un seul coup comme le hon qui ne fait qu un bond pour sauter sur sa proie d ordonner l assentiment la lor le seul moyen peut tre de s arracher au consentement mortif re de la Morra S donc l objet met en chec la souveramet d un assentiment de pure raison i n en reste pas moins qu il ne se r duit pas un indicible il y faut d cid ment un travail de l assentiment Faudrait il donc en quelque sorte par honn tet rallonger l ex p nence an
55. distinction langage objet m talangage Ton deux du coup seront sensibles au statut de l crit dans l reud et sp cialement dans la clinique freudienne puisque la notion th orique de repr sentation vient chez Freud jeter comme le volle d un brouillard sur ce que sa pratique rend manifeste d une prise au s rieux de l crit en l emp chant de probl matiser comme telle l instance de la lettre V Sur l assentiment l analyse Chez Wittgenstein et Lacan tout se passe comme si la mise en question du sujet tait d autant plus appel e que vacillait davantage la notion d un langage r f rentiel Ainsi trouvons nous chez l un et l autre explicitement formul e c est dire formul e comme pro bl me et m me comme donnant lieu une pathologie la question de l assentiment l analyse Pour Freud que le psychanalyste croie en l inconscient vaut comme une sorte de garantie de sa comp tence ceci est loin d tre lc cas pour Lacan qui comme Wittgenstein avant lui verrait plut t dans cette croyance une sorte de retomb c un quelque chose d abusif qui outrepasse ce qu il en serait pour tout un chacun de l int r t de l analyse Apr s avoir mentionn la distinction capitale entre assensus et consensus telle que promue par le Cardmal Newman P L Assoun crit que la question de Wittgenstein la psy chanalyse est celle du sujet de la foi du statut de ce sujet dans l entendement freudien N
56. ds que la parolc de la m re peut avoir sur le fils vient de l interdiction m me qui pesant sur le p re alors qu il aimait une femme pauvre et jolie l a amen se marier avec une autre celle justement qui sera la m re de l analysant Tel est l assentiment de Freud derri re ce qui sc dit il recueille dans ce qu il entend le dire qui a fait le destin d un homine L exemple inverse devenu exemplaire par les soms de Lacan est celui que nous donne E ias en son article de 1951 Voil son analysant qui touche le fond du d sespoir d tre un plagiaire mv t r le jour o il crit un texte pour pouvoir dire Kris qu il n y a l rien qui ne se trouve d j contenu dans tel livre Mais Kris se faisant remettre l un et l autre peut constater une inadaequatio entre le dit de l analysant et le r f rent et il le lui signifie C est ainsi qu en retour la s ance suivante lui est renvoy e la monnaie de sa pi ce un pur specimen d acting out en guise d appel mieux ouvrir ses oreilles Lacan lui m me fot amen choisir l objet de son assentiment le jour o son analysant Didier Anzieu entre 1949 et 19583 eut sur l indication de sa m re Marguerite Anzieu reconnu sa propre histoire familiale dans la th se de m decine de son analyste publi e en 1932 chez Le Fran ois Puisque Lacan connaissait d j sa m re et son nam d ponse n avait il pas identifi son futur miu avant m me d accepter sa demande d anal
57. du mal elle se rend mais avec cette formule qui contient la version hyst rique de la th one de la connaissance Je crois qu elles viennent de mon angoisse mais uniquement parce que vous le dites Ich glaube aber nur well Sie es sagen Freud note une telle r plique car il sent ce qu elle engage pour l avenir de la relation le sujet e croit son angoisse sur le fondement du transfert Il y faut donc un transfert de croyance Il y faut en effet diran Wittgenstein du charme Comment en effet le sujet aff ronterait il son labyrinthe st quelqu un ne lui promettait un d dale o s garer Comment se trouverait il si on lur ordonnait d avoir se perdre dans son d dale sigmfiant C est le premier pas que fait le sujet pour tenir son d sir pour vrai Emmy a t elle alors consenti a t elle referm le poing sur une repr sentation compr hensive au sens sto cien Elle consent en effet elle pouse l interpr tation de Freud mais il y a une r serve Non qu elle doute que la proposition soit vraie mais elle a ce sentiment qu elle ne tient son vrai que pour lui plai ent typiquement hyst rique en effet qu elle n y i pas le poing Il n est m me pas extorqu puisqu elle s y rallie elle produit un OUI en acte puisque le sympt me disparait Mais le sujet de assentiment ne s y retrouve pas ll y a un exc s de consentement qui laisse quelque chose en travers d
58. du manque b que loin d annuler la question de sa hbert d adh sion cela met nu le drame d un tel sujet d avoir assentir aux modalit s de sa division et de son manque Echo en quelque sorte du probl me du c t de la construction du savoir analytique Freud lui m me n affichait l pas comme sa limite autant que son thique de connaissance une certaine aptitude au consentement fragmentaire Cela ne veut certes pas dire consentir du bout des l vres mais d autant plus r solument que lon salt sa prise sur le fragmentaire Du c t de l analysant pas de oui francs et massifs il introduit dans un tel d sir politique l ronie d un consentement sol par fragments Que fait donc l analyste ll montre du doigt l objet au patient comme le sugg re Freud explicitement Mais le doigt ne montre ren sauf pour l imb cile qui regarde le doigt moins que le sujet comprenne qu il y a quelque chose voir Mais l analyste ne voit pas ce qu il montre il suit le regard de l analysant et leste sa conviction de l assentiment que celui ci lui octroie non sa personne mais ce qu il lui commande de voir de lui m me par une repr sentation d attente Erwartungvorstellung C est pourquoi les rationalit s de communication perdent leur latin la voir s organiser par l objet du manque 18 Rappel Groddeck qui ne la poss dait gu re Voir sur ce point L entendement freu
59. e La d termination de ce qui est significatif ou pas est videmment quelque chose qui joue le plus grand r le dans la vie d un sujet quelles conditions est ce qu un sujct dit que tel trait est significatif et tel autre ne l est pas Si on dit que le r ve a un sens on a d j fait le pas d avoir r pondu cette question Vous n aurez pas la m me pratique de pue si vous avez d j fait ce pas ou si vous acceptez de nc pas le faire Thierry Beaujin Ce pas est ant rieur la Traumdeutung Cette proposition de Witigenstem a l avantage de rappeler ce qui est au d part un griffonnage absolument illisible mais suppos quand m me par le r veur savoir Balthazar dans la Bible dans Daniel savoir l apparition sur le mur de ce qui finalement est lu par Daniel comme le fameux Man Thecel Phares dont Lacan parle au sujet du r ve de l injection faite Irma Ce qui est frappant justement dans l effroi du r veur c est qu il suppose bien que nul n arrive lire ces graffiti mais que ca a un sens que cela veut dire quelque chose de tout fait capital crucial vital puisque la signification de ces mots est celle de sa perte 1 radicale et irr versible I y a dans l interpr tation que fait Damel des r ves qui marquent la fin la perdition de Nabuchodonosor le p re de Balthazar il y a une pr supposition qui cst pire encore parce que Nabuchodonosor refuse absolument de livrer ses mages astrologues et autres interpr
60. e celui ci tr s t t a t habit par cette demande que me veut l Autre Je te demande ce que je suis pour toi et pour y r pondre je me demande ce que tu es pour moi lst ainsi volei qu un jour avec un analvste il reprend sa question que me veut l Autre question dont l enjeu est celui ci que suts Je donc Or c est l ce propos que l analysant va faire l preuve de la valeur du tr sor des signifiants qu est ce qu me dire ca ca veut Epreuve ancienne certes que connait tout enfant pourquoi me dis tu ca Il ne s interroge pas d abord sur le sens de l nonc l cole y pourvorra mais sur la signification de l nonciation La question ne porte pas en effet sur un ensemble de signes en leur valeur de repr sentation de quelque chose pour quelqu un mais sur la pro position comme v nement d un dire Ce qui m est dit peut tre vrai ou faux mais l important est ailleurs pourquoi cela m est il adress C est par l opacit m me de l v nement en tant qu il a cu heu que je suis interrog Ainsi le d tective qui fait une enqu te polici re regoit un jour ce message non sign Faites attention o vous mettez les pieds et le lendemain cet autre message Vous devez laisser tomber cette enqu te Le sens de ces phrases est clair mais quel est le statut de leur nonciation une menace un conseil d ami un jeu malicieux Le que me veut l Autre en son nonc constatif
61. e chez Freud il n y a pas de sujet en tant que cat gorie mais il fait comme si Donc il faut passer par le moment de Wittgenstein c est dire faire sauter le sujet en douter fondamentalement mais pour le r introduire c est l o il faudrait repartir sur une enqu te qui serait Wittgenstein et Lacan Comprendre pourquoi Wittgenstein lui ne veut pas qu il v ait un sujet reste un probl me ouvert Jean Allouch Je ne sais pas si je dirais exactement cela comme vous l avez fait Au niveau de l preuve du griffonnage dans cette distinction entre la facon dont on traite certains graffiti et la fa on dont on traite le r ve dans son ensemble il me semble que Wittgenstein t moigne de ce que c est seulement au niveau du rapport de certains graffiti avec certains l ments de l interpr tation qu on peut localiser un effet sujet c est dire d un sujet comme repr sent et non pas pr suppos C est l ou je ne suis pas tout fait d accord avec vous non pas pr suppos mais repr sent Il y a une tentative de la part de Wittgenstein pour isoler dans les graffin ceux qui sont transhtt r ables et ce moment l on peut dire qu il y a un effet sujet Mais l effet sujet s il est l dans le d tail n est pas dans le r ve pris comme ensemble Ceci rejoint mon avis une chose assez banale dans la pratique analytique en g n ral on n interpr te pas un r ve dans un ensemble on interpr te certains d tails
62. e dans le champ parano aque des psychoses o il est manifeste que la d termination du significatif dans le rapport du sujet l autre ne rel ve pas du sujet pas non plus de l autre son semblable qui ne le lic pas une identification r solutive mais de l Autre pour lequel et chez lequel telle rencontre vaut comme certainement LE REYE A L EPREUVE DU GRIFFONNAGE significative Le psychotique en cela se r v le jouer d une remarque de Witigenstem mais aussi y satisfaire H est correct crivalt Wittgenstein de dire Je sais ce que vous pensez et faux de dire Je sais ce que Je pense L preuve du griffonnage invite le psychanalyste laisser sa chance la possibilit qu il y ait du non significatif du d chet v compris dans cc qui est amen dans le langage ainsi le r ve port au r cit Ceci ne peut que choquer un psychanalyste qui ferait un mod le de la performance de Freud qui a nom 7raumdeutung D butant c est dire pas encore rassi 11 se d sesp rera de n avoir pas mterpr t un r ve compl tement Mais dans la plupart des cas l interpr tation d un r ve d en bas reste paruelle d autres fois elle sera suppl ment e bien des ann es plus tard Au nom de quoi voir l une faute Ce ne peut tre qu au nom du r ve pris comme complet lequel n existe l preuve du griffonnage nous l indique que par un for age qui signe l intervention d une autre dimension celle de pec au nom de laque
63. e la gorge Quelque chose tombe hors du hen symbolique qui se marie donc avec l interpr tation L hyst rique reste c libataire par devers soi ct c est pourquoi toute position qui objective a question de l assentiment correspond une position hyst rique entendre jci bien moins comme diagnostic que comme nonc d une position de v rit accessible 11 est vrai par le sympt me C est en ce sens pr cis que le proc s en appel de l administration de la preuve freudienne par Ludwig Wittgenstein ressortit une telle exigence C est aussi bien la position kafka enne 11 Conversations sur Freud Gallimard pp 90 91 12 Etudes sur lhyst rie PUF p 63 Gesammelte Werke p 136 Cf notre interpr tation de cet pisode d terminant in Freud et la femme op cit 13 Le ons d esth tique trad fr in Le ons et conversations Gallimard 25 p 58 l Autre m oubhe Il parle de tout de moi l occasion mais ne dit ren mon sujet d ou l obsc nit de la lor L o le consen tement tait il faut que j advienne comme assentir r el Mais justement quel est le r el de l assentiment Le consentement cherche la v rit l assentiment tend au r el du sujet ll y a donc un moment hyst rique incontournable de l assentiment comme plainte contre l oubli de soi L ironie est que Freud pour instaurer une sc ne o l hyst rique puisse assentir r cllement sa v rit abandonne le terrain de la
64. e rapport du sujet au d sir n ant un objet qui porte en lui une menace Situer la place de l analyste n cessite un positionnement des fonctions respectives de l id al du moi et du moi id al Il ne s agit plus seulement de dire 83 Lacan Le transfert 24 mai 1961 84 P Claudel Le P re humili Acie IV sc ne II p 429 85 G rald Antoine Paul Claudel ou l enfer du g nie Paris Robert Laffont 1988 p 357 8 86 Lacar que l analyste est la place de l id al du moi et qu il aurait lui un moi id al bien r alis bien solide La question de Freud pos e dans Pour introduire le narcissisme de la sortie du narcissisme primaire et de l investissement de l objet a travaill en filigrane la construction de et de a Elle va tre reprise avec un nouveau sch ma Lacan examine d abord les solutions des analystes de la premi re g n ration Il consid re que la question du narcissisme aboutit des impasses d s que l on part de la notion d un auto rotisme primordial d un narcissisme originel parfait Il tudie de ce point de vue l article de Jekels et Bergler Transfert et amour Pour ces auteurs de ce d part la question de l investissement de l objet se pose en effet comme un miracle Leur solution interesse Lacan Ile mettent la culpabilit au service de l namoration ce n est pas sans faire cho la trag die claud lienne Leur mise en jeu de Thanatos pour pousser le sujet sorti
65. ein prend l exemple de deux figures caricaturales l une repr sentant Churchill l autre une faucille et un marteau On peut comprendre dit il qu un tel dessin humoristique fait r f rence la situation politique d apr s la guerre Mais a t il un sens Once you have got an interpretation of these two figures there may be no ground for saying that there must be an interpretation of the whole 22 S Freud Remarques op cit p 85 23 Ibid p 86 thing or of every detail of it on similar lines S il y a un sens de l ensemble i n est pas donn par une op ration qui serait homog ne celle qui reconna tran un sens tel et tel de ses l ments nous ne pouvons faire autrement que de distinguer la translitt ration des l ments o le sens survient par retomb e d une op ration litt rale elle m me hors sens et la traduction de l ensemble o le sens fait par lui m me d cision est curieux que Wittgenstein ait pass outre ce que Freud a isol et pr sent comme tant le point ombilical du r ve puisque la remarque qu il fait ici d signe pr cis ment ce pomt qui devait tellement int resser Lacan Dire que le r ve pris comme ensemble un sens n est possible qu en passant outre ce que Lacan avec Freud d signe comme le point d insaisissable du r ve le corres pondant dans le r ve de l essentielle b ance du symbolique o Lacan a pu situer rien moms que l tre du sujet On pergoit ici gr ce
66. ence du consensus et de l assensus que nous trouvons ce au titre de quoi l assen ment fait sympt me la rationaht philosophique C est dans la logique des Stoiciens qu on trouve th oris e cette syncathathests assensto assensus qui value le degr de pr sence du sujet dans sa repr sentation bien symbolis e par le poing symbole de la katalepsis qui se referme sur I objet et se contracte proportion de l objectivit Le registre de pulsion d emprise Bemachtigungs tried n est pas ici fortuit on sait que le Stoicisme est par ailleurs une m ditation sur le passage l acte C est justement aux confins de la connaissance et de l thique que se r acuve une th matique de l assentiment Mais pr cis ment le consensus rendrait l assentiment acte superflu Et c est de fait pour n esquisser qu un historique d taill ailleurs avec Descartes que se consomme l identificauon du desun de l assensus au consensus l entendement devant lester de son poids la volont Encore reste t il un espace de tension que Spinoza r sorbera en identifiant Ja volont et l entendement en sorte que le degr de subjectivit de l assentiment devient le simple mdice du degr de confusion et mutilation de l id e Il ne faut pas m connaitre les effets de ce primat du consensus sur l assensus consomm par la tradition rationaliste C est en face pourrait on dire du c t du spiritualisme que l assentiment est red couvert dans
67. enstein Paris Seuil 1989 Cf le commentaire qu en donne P L Assoun op cit p 174 176 Sur le statut des savoirs math matique et psychologique cf J Bouveresse op cil p 41 43 5 On ne trouve certes pas chez Lacan le concept d une bersichtliche Darstellung si essentiel chez le second Wittgenstein puisque c est au contraire son d faut ou plus exactement sa mise en d faut qui donne leur poids chez lui aux jeux du langage Cependant cette opposition n est pas si radicale qu on pourrait le croire puisque aussi Aber soit elle cette Darstellung chez Wittgenstein n a rien d un absolu 6 P L ssoun op cit p 155 est bien fait pour nous mdiquer la sorte d impasse dans laquelle s engagerait Ja doctrme analytique si elle se voulait pur commentaire pure laboratton de la th orie de Freud IIl Sur la mise au rancart du psychique I n y a pas de processus psychique Sur le second terme de ce syntagme malheureux Lacan et Wittgenstein se rejoignent aussi P L Assoun d crit cette surprise de Wittgenstein d couvrant en 1919 que Freud ne faisait pas de psychologie et concluant que c est ce titre qu il m ritait d tre lu Certes pour Wittgenstein la question restera pos e de savoir si Freud tenait un tout autre discours que celui des psychologues 11 n en reste pas moins que le discours de Freud lui posait cette question ce qui suffit nous assurer a minima quil l accueillait comme n tant pa
68. ent cf le And par lequel commence la derni re phrase de r f rer le griffonnage we may then refer the doodling un type d criture alors m me qu il n est pas une criture comme nous l avions remarqu d embl e et d une fa on d fmitive Il y aurait donc un tour de passe passe op r par Freud nous donnant croire que le r ve est une criture Freud nous sugg re ainsi abusivement qu il aurait d montr que le r ve est un langage pouvant fonc tonner comme un langage r f rentiel pour son interpr tation Remarquons tout d abord que Wittgenstem avec cette mise l preuve du r ve par le griffonnage fait impasse sur le r cit du r ve Tout se passe comme si pour Wittgenstem dans ce texte le r ve lui m me et non pas son seul r cit tait disposition non du seul r veur mais de quiconque tel sur un mur un ensemble de graffiti offert au regard des passants Ce n est videmment pas l ments de Pinterpr tation Et nous pouvons alors rattacher le griffonnage un type d criture l emploi d un type de langage bien que personne ne comprit ce dernier 444 4 UNS LS NO 40 le cas et nous pourrions partir de cette remarque rejeter purement et simplement comme non pertinente l preuve du griffonnage Cette impasse chez Wittgenstein est coh rente avec le soup on qu il fait peser sur la psychologie elle est ce qui chez lui donne corps ce soup on ce qui vient questionner
69. ependant que l thique selon Lacan ouvre dans la singularit d une r ponse au d couvert de la trahison notre tre ce que selon ses propres termes nous sommes et aussi ne sommes pas notre tre et notre non tre Localisation du vide dans la signification et dans l universalit ou localisation du vide au revers de toute sguficayon et dans la singularit de l occurrence Localisation du vide comme ouverture au supra sensible ou localisation du vide comme ru de notre tre le discord se d place et s aggrave quand on passe de la raison pure la raison pratique S maintenant nous examinons la forme g n rale de la question de la v rit on trouvera que l opposition concerne apr s Parm nide ou Platon et Kant Hegel et la dialectique Le point commun la psychanalyse et la philosophie est de tenir pour absolument intriqu es la v rit et l erreur Lacan le dit avec la plus extr me rigueur dans le s minaire du 30 juin 1954 tant que la v rit ne sera pas enti rement r v l e c est dire selon toute probabilit jusqu la fin des si cles il sera de sa nature de se propager sous forme d erreur On ne peut que consentir une telle proposition Mais Lacan dans le m me texte v scinder partir de l d une part ce qu il appelle le discours dont la philosophie rel ve et singuh rement la philosophie h g lienne et d autre part la parole dont la psychanalyse autorise
70. er de plus pres cette concomitance essentielle de l assentiment et du refus Fersagung prenons les objections que Wittgenstem adresse la Traumdeutung ce sera d abord pour montrer qu avec Lacan rien ne nous mterdit d en admettre la pertinence L preuve du griffonnage I might be making scratches on the wall It seems in a way like writing but it is not a writing which either I or anyone else would recognize or understand So we say Pm doodling Then an analyst begins to ask me questions trace associations and so on and we come to an explanation of why I m doing this We may then correlate various scratches which I make with various elements in the inter pretation And we may then refer to the doodling as a kind of writing as x a kind of language although it was not understood by anyone 12 Ludwig Wittgenstein Lectures and conversations on aesthetics psychology and religious belief edited by Cyril Barret Oxford Basil Blackwell p 44 trad fr in Wittgenstein Le ons et conversations Paris Gallimard 1971 p 93 Donnons ici cette traduction de Jacques Fauve Me voil faisant des graffiti sur un mur Cela ressemble d une certame fa on de l criture mais ce n est pas une criture que quelque autre personne ou moi m me reconnaitrions ou comprendrions Nous disons que je griffonne Alors un analyste commence me poser des questions rechercher des associations et ainsi de suite et nous finissons par expliquer p
71. ertions peuvent chez l un ct l autre consid rablement diverger C est l un des int r ts majeurs du livre de P L Assoun de nous avoir permis d tre ainsi saisi 7 Sur le processus Il y a rencontre disons nous donc entre certains traits de la critique wittgensteimenne de Freud et certams traits de la lecture lacamenne de Freud La condition de possibiht d unc telle rencontre et qui se trouve donc aussi valoir comme sa premi re com position tient au refus au rejet m me chez Wittgenstein et chez Lacan de tout recours une pens e du processus J ai dans un travail r cent montr qu un tel rejet avait constitu la toute premi re bascule doctrmale de Lacan L int r t de ce m me rejet tel que Wittgenstein le fait valoir r side dans ce qu il nous fait toucher du doigt savoir qu il rel ve de l acte Bouveresse paraphrase amsi Wittgenstein En fait dire Le processus psychique qui consiste se souvenir de a eu heu l instant en mol ce n est rien de plus que Je me suis souvenu l instant de La premi re expression ne contient ren de plus que la seconde et elle est en ce sens parfaitement anodme mais elle cesse de l tre pr cis ment lorsque nous essayons de lui faire dire quelque chose de plus ou de plus pr cis de lui faire d crire un processus d termin hypoth tique en quoi consiste le fait de se souvenir 1 Paul Laurent Assoun Freud et Wittgenstein Paris P U F 1988
72. est ce pas exactement cette question que nous trou 9 P L Assoun op cit p 19 10 J Lacan lt Du sujet enfin en question in Ecrits Paris Seuil 1966 11 P L Assoun op ct p 39 BA d OR LIN iN 20 vons travaill e par Lacan lorsque par exemple il distngue celini quement les croyants en l analyse et les mordus par l analyse N est ce pas aussi exactement celle que visait son invention du dispositif de la passe A l instant m me o Vienne la psychanalyse de Sigmund Freud acquiert un certam poids social cette ville s cr te comme une r action l analyse dont les figures embl matques sont d sormais connues en France elles se nomment Kraus Popper Wittgenstein Comment ne pas voir aujourd hui c est dire avec Lacan que l acte de Freud acte auquel nous assentissons se laisse mieux serrer dans sa pertinence depuis cette r action dite n gative qu en lisant la litt rature analytique de l poque o l on vous d montrait par exemple que Freud avait bien raison de dire ce qu il disait puisque tel htt rateur ou artiste c l bre tait en fait un grand masturbateur Oui cette r action viennoise hostile la psychanalyse anticipe sur ce que sera le freudisme de Lacan un certam assentiment Freud dont le point de d part n a pas consist notons le avoir sp cia lement Freud la bonne et qui n a pas cess en acte de manifester un certain refus l endroit de Freud Afin de serr
73. est donc susceptible de degr s de paliers qualitatifs comme autant de moments de vrai semblance d o sa vocation dia lectique au sens aristot licien qui se d ploie de l opinion au sens maintenu vivant comme signe du locuteur j opine du bonnet pour faire marque d assenument la certitude en passant par lc moment de la croyance L assentiment en acte est pourtant tout d un bloc c est donc en quelque sorte un comble assentir c est montrer un comblement si fugitif soit il qui a des degr s On voit se dessiner l une logique du puzzle que le dialogue Freud Witigenstein exhibera de fa on exemplaire Il y a l place pour un v ritable travail de l assentiment 3 L assentiment se distingue en ce sens du consentement Qui assentit certes consent sa mani re qui est celle du sujet du quidam qui assentit tandis que le consentement fait lien avec l objet sance Y 5 Andr Lalande Vocabulaire technique et critique de la philosophie F lix Alcan 1926 1 I p 68 6 Cf Freud et Wittgenstein pp 123 sqq LITTORAL N 29 et au del avec aussi ou est r put tel celui qui ne dit mot aussi ce degr de l assentiment est il r put comme semblant d assent ment la forme la plus dense du consentement s galant ainsi par le silence la mort on sait les ressources qu en tire Freud du c t de la troisi me femme C est en ce pomt de d hisc
74. ffet que le s minaire La relation d objet a donn un statut conceptuel pr cis au terme frustration 1 Dans La direction de la cure Lacan n h site pas employer l expression frustrer le parleur il le fait en rapport avec la demande qui est intransitive pour aboutir la pointe c l bre avec de l offre j ai cr la demande Le mot allemand Fersagung n appara t pas dans cet article Lacan l a port ailleurs Le refus de Socrate Un commentaire du Banquet de Platon occupe la premi re partie du s minaire sur le transfert Lacan situe les positions respectives des partenaires de l amour r gl es dans la disparit subjective la non quivalence De l erast s ou er n celui qui manque l eromenos ou eromenon qui ne sait pas ce qu il a la relation n est pas de r ciprocit Une Fersagung est en Jeu dans cette relation Un bref clairage sur les partenaires de la sc ne de la fin du Banquet permet de situer ce refus en exercice Socrate est un erast s un amant il ne sait pas tre autrement il l est de mani re paradoxale l tant non seulement par ses propos mais par nature Agathon lui est un eromenos un aim et il se trompe de ce fait Socrate le lui dit ne pouvant parler de l amour qu en le situant du c t de l objet eromenon Dans son discours il a par l amour d une s rie d attributs 1d alis s qui aboutissent en fame une bouffonnerie Alcibiade qui a t l aam de Socra
75. fusion de hbido du fondement narcissique la structure objectale Le graphique doit manifester que la prise d nergie en face dans le monde des objets se fait au niveau des investissements les plus bas Cette mergence d ile cette consistance d ombre de l image de l E du d sir porte l objet a ailleurs hors sp culanit Le pas est d cisif il pr pare les formalisations ult rieures les critures topologiques de la doctrine lacanienne L ann e suivante au d but du s minaire sur L identification Lacan rappelle le point o il laiss son propos il regrette de n avoir pu faire du beau l ile redevient ce qu elle tait pour Freud un roc une barri re o le transfert trouve sa limite et son pivot Pour conclure nous pouvons ramasser en unc formule les effets de ce nouage du narcissisme et de la castration 95 J Lacan Le transfert 21 juin 1961 96 Jacques Lacan L identification s minaire 1961 1962 in dit 15 novembre 1961 Pens e l aveugle sublime objet du d sir aura t la pr sence invisible de l me d Orian La Versagung de Sygne cet arrachement de soi m me jusqu aux racines aura t satisfaire la volont de astration inscrite en Autre ce qui aboutit au narcissisme supr me de la Cause perdue 97 J Lacan Subversion p 826 Lacan pr cise que ces derni res lignes la fin sur la castration ne ui pas dites elles ont t pe
76. haine signifiante La Versagung originelle refus port sur l tre soustrait cet impensable sujet La marque du signifiant barr Urverd angl ainsi produite correspond une sorte de d coupage fictif d un temps primordial de l incidence du d sir dans le symbolique Lacan en qualifiant la Versagung d originelle se r f re son usage frcudien Versagung mise par Freud dans une position existentielle Ver sagung au del de quoi il y aura la voie la bifur cation soit de la n vrose soit de la normale Lacan ht le deuxi me temps de la Trilogie comme une d com position structurale du mythe d Oedipe Nous n en retiendrons ici que la d finiuon de la castration qu il trouve dans Ja mise en sc ne du Pan dur On retire au sujet son d sir et en change c est lui qu on donne l ordre social qu on envoie sur le march o l passe l encan g n ral C est ce qui arrive Louis l enfant M 52 Jbid Acte HL sc ne IV variante p 152 53 Claude Gide Correspondance op cit lettre du 2 juin 1910 p 137 54 J Lacan Le transfert 24 mai 1961 55 Ibid Lacan se souvient qu il avait d j v wa Le p re humili dans Le mythe individuel du n vros ou poesie et v rit dans la n vrose conf rence au Coll ge de philosophie en 1953 il n y avait pas seulement le circonflexe dans son int r t pour Claudel En effet Lacan articule la question du p re mort avec la deu
77. ian elle demande l impossible Orian la fusion de leurs mes que je voie mon me tout enti re dans la v tre Ce n est pas un petit bonheur Cette r alisation supr me de l amour claud lien a t trahie par 75 Paul Claudel Attendu que 1943 ci in Correspondance p 39 76 Lacan Le transfert 17 mai 1961 Lacan ce propos fait des remarques sur les perversions dites exhibitionmiste et voyeuriste 77 Ibid 17 mai 1961 la parent de la position du saint et de celle du riche est d velopp e le 7 juin 1961 78 Ibid 28 juin 1961 79 Ibid 7 jum 1961 80 P Claudel Le P re humili Acte H sc ne III p 396 81 bid p 392 82 Ibid Actel sc ne II p 351 LADA LV iN Z7 Sygne dans L Otage elle a t rat e dans Le Pain dur quand Louis a laiss partir Lum r son d sir elle se r alise dans Le P re humili Certes il faut auparavant que l ne se s pare du pu C est ainsi qu Orian s aboht devant l objet du d sir 5 a C est un tr s beau fantasme dit Lacan Orso lui est messager Sa voix est semblable celle de son fr re au pomt que Pens e se trompe un moment quand 1 vient lui annoncer la mort d Orian Mais Orso ne s est jamais pris pour son fr re Orso a renonc toute supposition d tre d sirable pour Pens e Il s est fait porte parole Il pousera Pens e Ja fin pour accomplir la volont d Orian en donnant le nom l enfant Le message qu il
78. in ne croit pas au processus mais l on a un processus tout fait particulier qui consiste produire ce que vous avez d crit c est dire du sens Chez Witt genstein il n y a pas de d chet puisqu il n y pas de travail Donc le d chet devient en quelque sorte chronique C est pour cela qu on reflue d ailleurs sur le statut de l image La diff rence essentielle qui est la retomb e de toutes les autres c est le statut du sujet inconscient Chez Wittgenstein il y a l impossibilit de se r f rer une telle cat gorie Il v a un moment du doute sur Freud chez Lacan qui parait extr mement int ressant et que vous avez esquiss mais 1 y a un moment de la foi en Freud d une certame maniere Lacan d construit le savoir inconscient avec les proc dures freudiennes mais pour introduire in extremis presque comme un f tiche si je puis dire f tiche de poids Je sujet inconscient Tandis que chez Wittgenstein il y a le doute et le sujet ne vient pas Cela se voit dans le r ve il y a le doute sur le mode de repr sentation du r ve mais le r veur ne vient pas Il y a une d connexion entre les deux Dans mon enqu te Lacan est l mais comme un tiers absent Il ne faudrait pas pr senter les choses comme si il s agissant de sauver le champ freudien parce qu mon avis lacan ne veut rien sauver mais il pose cette contrainte absolue ce pr suppos n cessaire d exp rience d inconscient il y a un sujet Chose curieus
79. ions c est dire que c est ca aussi l Anank le hen lhyst nque est immortel Il s agit sans arr t de le r m ecter dans le dispositif Effectivement ce qui confirme tout fait ce que vous dites Freud continue tenir un discours de rapport impossib le de s duction la fm de sa vie Vous ne pouvez pas m aimer parce que J ai soixante dix sept ans On voit tr s bien quel point il est pris vraiment dans Pordre du sympt me dans le lien mais en m me temps il le renverse Je donne un exemple entre mille c est ga qui lui a vq s g nialement de comprendre l hyst rie qui uvre dans le social Quand par r de la relecture de Le Bon dans Psychologie collective ct analyse du moi il connecte le hen hy RM EIU pour dire que c est la m me chose entre le meneur et la foule C est fou comme id e Mais partir de l il produit une th orie du social qui fait rentrer tout le social dans le d sir Ce qui devient moms int ressant que le cas de Freud c est le fait que l hyst rique est partout parce que l hyst rique est structur comme la v rit m me de l inconscient Je veux dire par l que le social est hyst rique en ce sens l en ce sens qu il refait passer dans l id al J Allouch Quid du parano aque P L Assoun Le parano aque il faudrait en parler L id e de Freud est justement d avoir chapp l hyst rique et d avoir mis de l hyst rie partout Mais du coup ca devient un m
80. isant fort d avoir toujours raison lisant dans l assentiment une confirmation de son interpr tation et dans le d ni un signe de r sistance En effet l assentiment doit venir puisque l interpr tation est en qu te de validation de son objet et d o viendrait elle sinon du our du 14 Cf la demande de K dans Le Ch teau d engendrer quelque chose son sujet Sur le rapport l Autre que cette demande comporte voir notre contribution Le d sir de r glement d sir de OH et thique administrative in Psychologie et science administrative P U F 1985 pp 230 248 ainsi que le chapitre sur le Ch teau in Le Pervers et la Femme op cit 15 Nous renvoyons pour tout ce passage Freud et Wittgenstein pp 58 71 4 sujet Mais qu il opine du bonnet ne prouve rien pas plus qu un refus d cid La vraie authentification vient du r ve ou de l acte manqu qui suivent l assentiment ou le dissentiment bref du sujet inconscient L assentiment s escompte donc on s y attend l erreur serait de le programmer et de attendre La psychanalyse se d montre ici comme une exp rience de l v nement laquelle il est s difficile de fame droit de l ext rieur or de l v nement on ne saurait faire un but Il viendra done sauf tabler sur l adage vaudevilliste qu avec le temps tout finira par devenir clair le vaudeville n est 1 pas au reste une dramaturgie du d risoire v nementiel
81. it bel et bien dans cette question du ressort de ce qui se passe de r ciproque entre l im vestissement narcissique et l investissement de l objet Avec le seul mt r t Lacan parle t il pour lui ou pour Freud Pour Freud la question semble vidente mais Lacan pr cise c est J dessus que nous sommes revenu nous m me 5 pour y revenir il se sert d un morceau choisi d Abraham I trouve dans son Esquisse d une histoire du d veloppement une notion remarquable l amour partiel de l objet Dans l amour de l objet i y a une partie s par e qui est exclue de l amour Tout peut tre aim dans l objet sauf ca Or cette partie qui c trouve situ e au niveau de la zone g nitale les g nitoires reste dans le corps propre l insu du sujet irr ductiblement investie Lacan s pate de cette trouvaille 11 la reprend son compte Le phallus r el est ce noyau narcissique irr ductible autour de quoi un investissement maximum st pr serv et d autant plus l insu du sujet qu il chappe l image sp culaire 91 Cf la publication contemporaine de ce s minaire de Remarque sur le rapport de Daniel Lagache o figure ce sch ma du stade du miroir g n ralis Lacan demande son auditoire de s y reporter les sch mas reproduits par les auditeurs du s minaire sont incomplets 92 J Lacan Le transfert 21 pun 1961 93 L Lacan Subversion p 822 94 Karl Abraham
82. it lui m me en tant que tel qu en disant sans cesse ce refus De quelle mani re En imnventant des interdits sous forme de fictions L est le d tour n cessaire de l assentiment au r el v M me si les souvenirs de la r pression familiale n taient pas vrais il faudrait les mventer et on n y manque pas Le mythe c est ca la tentative de donner forme pique ce qui s op re de la structure st on n y manque pas Freud en t te avec son mythe d Oedipo et celui de Totem et Tabou En effet lt L impasse sexuelle s cr te les fictions qui rationalisent l impossible dont elle provient Je ne les dis pas imagin es jy hs comme Freud l invitation au r el qui en r pond Ainsi les fictions que l analvsant produit sont une invitation au r el Il ht en elles sa mani re particuh re d assentir au r el Par cet assentiment il va au del de sa parano a c est dire de cette Verwerfung qu est le rejet de la Chose Au del d elle un assentiment au r el devient alors possible l analysant faisant sienne la Versagung m me de la v rit l inconsistance du grand Autre le non crov vable de la v rit qui parle C est ainsi que le mi dire de la v rit appelle notre assentiment bre en sa structure de fiction non de la r alit mais de ce bout de r el qu est l impasse sexuelle 3 Un semblant en acte Nous avons vu que l analyse conduit r pondre cette ersagung qu est le Sans Foi de la v ri
83. it s apprendre penser f t ce devant t moin 21 Nous r sumons ici la lettre Fliess du 28 mai 1899 in La naissance de la psychanalyse cf Freud ei Wittgenstein pp 120 121 22 Par exemple en se demandant Jusqu quel point il y croit par exemple propos de la pulsion de mort cf L entendement freudien op cit Une grammaire de l assentiment tend nous bricoler une syntaxe avec un sujet de l assentiment r el et de l Autre consistant d o sa vocation apolog tique et eschatologique Comme toute grammaire il y va d une th orie de la copule r ussie Freud ne peut arguer l contre que d une bienveillance subjective envers son exp rience version la plus pauvre de la r volution copernico darwinienne consenti son mangle Cela m me vient au bout des avatars de son sentiment de son assentiment et de son dissentiment envers son objet lacunaire et son Autre manqu C est cela m me que travaille la psychanalyse C est pourquoi elle accr dite comme le plus r el ce sujet imconscient que Wittgenstein r duit une for ou une fiction faute d en assigner la fonction de support d une exp rience chnique et division structurelle du savoir et de la v rit Peut tre le moment de v rit est il celui o Freud confie que rien n est moins conforme l organisation de l homme que la psychanalyse inversion pr cise remarquons le de ce soup on de Wittgenstein qu elle fla
84. l serait le moment c libataire de l acte De fait pour assentir il faut que j aie un sentiment pour l Autre comme le sugg re si bien le langage ordinaire ll faut que je me complaise la proposition de l Autre Il y a une fonction de complaisance dans l assenument qui en serait le vecteur sym fonction de pr cipitation en tant le vecteur imaginaire Au sujet de l assentiment il faut donc assigner sa fonction d Autre ce qui fait basculer sans transition de la logique l thique A C est dans le tenir pour vrai Furwahrhalten que se nouent le sujet de l assenument et son alt rit L assentiment d montre que le sujet uent sa v rit f t ce comme fiction qu il s y agrippe ll faut que je tienne mon vrai voil la devise du sujet la maxime laquelle il conforme son action la forme imaginaire de sa fid lit au sens de fides foi Il y faut de la poigne Mais qu en est il quand ce sujet est confront ce contenu qu il ne peut justement savoir Comment y assentirait 11 Freud place l la r sistance qu il pr sente comme un assentiment a contrario Le sujet en effet se rebiffe la proposition qui lui pr sente un morceau de sa v rit de quel droit me parlerait on de ma v rit Jy tiens trop intimement pour cela lei donc se noue le paradoxe que la psychanalyse contraint de penser celle ci met en situation l exp rience laquelle le sujet peut le moins assentir mais mt
85. la tradition philosophique partir de Parm nide gt Ainsi la philosophie tablit le lieu de son vide propre nomm ment l tre comme auto fondation du penser l o la psychanaly sc tablit le sien propre mais comme excentrement radical de la trou e d ou s origine qu une v rit puisse tre la cause d un Sujet L apparente identit du lieu se d le de ce que c est au pomt du M me que la philosophie localise son vide quand Parm nide prononce que Le m me lut est la fois penser et tre au lieu que c est au point de Autre que la psychanalyse le troue parce qu elle d suppose la pens e que la philosophie suppose au penser Trou de l Autre ou cart nul du M me ces instances du vide ois es quant au lieu sont mcommensurables Nous ne pouvons nous en consoler de ce que tout aussit t Lacan donne raison He rachte contre Parm nide parce que H raclite a dit que l tre ni ne se donne ni ne se cache mais signifie Car de lint rieur de la philosophie ce signifier produit la tradition la plus loign e qui soit de la psychanalyse et qui est la tradition herm neutique Mieux vaut tenir la discordance que confondre la philosophie avec le gardiennage interpr tatf des textes sacr s S quittant la pens c nous nous tournons du c t de l acte la situation n est pas meilleure Sous le nom de Kant la philosophie d termine cette fois le vide celui de la raison pratique dans la supposition du caract
86. lle on peut soutenir que le r ve pris comme ensemble traduit un d sir inconscient mais au prix d y absentifier le sujet dans le trou du symbolique que Freud d signe avec son concept d ombilic En distinguant les trois dimensions de sa th riaque Lacan d ver rouilla le probl me de l interpr tation des r ves c est d un seul ct m me pas qu il nous permet de saisir la performance de Freud son caract re imaugural et le caract re abusif de sa prise en compte comme tant un mod le De la lev e de cette f cheuse cons quence vient au Jour ce quoi nous assentissons dans Freud l association comme telle au rapport S gt S plus inoui qu on ne le croit et qui n est ni qui ne fait pas tout DISCUSSION Paul Laurent Assoun Juste une petite remarque en rapport avec votre remarque sur l ombilic du r ve Chez Witigenstem il n y a pas cette notion essentielle chez Freud qui est celle de travail de l inconscient Quand Freud parle de l ombilic du r ve c est partir du constat qu il y a un d chet du rapport entre le contenu latent et le contenu manifeste C est l o l interpr tation ne peut pas saisir quelque chose qui serait l inconscient du r ve ll ne faut pas croire l inconscient Il faut croire au travail du r ve un 25 Wittgenstein Philosophische Untersuchungen Oxford B Blackwell 1953 p 222 cit par J Bouveresse op cit p 77 LITTORAL N 29 travail psychique particulier Wittgenste
87. log uque de sa fin Si le bord commun de nos efforts de pratique et de pens e est celui que Jar dit alors nous pouvons nous dire les uns aux autres en toute clart ce seul mot dont la rudesse pacifiante n est qu en apparence anachronique courage DISCUSSION Jean Paul Abribat e Je voudrai d abord te solliciter par une question philosophique le discours philosophique n est il pas toujours en position de glisser de ce vide du lien un mmanen sme du logos ce qui romprait le pacte que tu nous s propos Alain Badiou La philosophie est certes constamment en tram de trouver la disposition l int rieur de laquelle remplir le vide du lien ou reconstituer un lien plus profond que le hen pr c demment V id etc cic Comme je ne veux pas te renvoyer la balle je ne m engager ai pas dans la question de savoir si la psy chanalyse vent toujours sur ce pomt son thique propre l n est pas s r qu il soit plus facile pour elle m dans sa proc dure effectve ni dans le discours qui l escorte de tenir la d liaison comme telle jusqu ses cons quences y compris ses cons quences dans l acte Donc j en appelle au pardon r ciproque des p ch s leur descripuon et leur th orie fait parue de notre champ d investigations Je n ai pas pr tendu juxtaposer ou comparer une massivit philosophique donn e dans son concept et une analyse donn e dans son univocit Je passais vous l avez bien vu de point en point en tentant d a
88. lors que chez Wittgenstein il y a l id e de la formation du r ve qui en arrive presque faire cran au travail du sujet Chez lui il LEE IURA ix Z7 n y a pas de sujet d sirant il n y a pas ce lien entre le sujet et le d sir il y a des effets qui vous renvoient un imaginaire signifiant du r ve un imaginaire signifiant l mentaire l ment par l ment Ca n est pas un hasard si toutes les critiques Foucault dans son premier texte reprend la critique de Wittgenstein implicitement contre la psychanalyse reviennent dire on nous enl ve notre imaginaire on nous enl ve la richesse de nos signifiants en P r duisant Mais c est le devoir de l analyse de r duire au sujet Comment faire pour faire droit tout ce que vous avez d crit c est dire les effets de sujet sans croire la totaht du r ve Je ne crois pas du tout que Freud croit la totalit du r ve Guy Le Gaufey Il me semble que le sujet le plus actif dans le r ve du poimi de vue freudien son nom n a pas t prononc c est la censure Le censeur travaille lui et il travaille pr cis ment la mise en r cit L preuve du griffonnage manque de beaucoup de choses Wittgenstein dans sa pr sentation socr atique travaille comme une torpille comme un provocateur fmi L preuve du graffiti est tr s g n ralisable elle porte accessorrement sur le r ve mais elle vaut pour tout v nement par exemple il y a un milhon de personne
89. lt Versuch einer Entwicklungsgeschichte der Libido in Psychoanabrtische Studien zur Charakterbildung und andere Schriften Frankfurt am Main S Fischer Verlag 1969 pour la trad franc D veloppement de la libido in Oeuvres compl tes IL chap Esquisse d une histoire du d veloppement bas e sur la psychanalyse des troubles mentaux trad Ilse Barande Paris Payot 1977 la citation examin e par Lacan au cours des s minaires des 21 et 28 j Juin se trouve p 178 de l dition allemande et p 308 de la trad La position en avant sur l image du corps pr dispose le phallus les seins aussi bien ce caractere de s parabilit Le p nis se trouve imaginairement d tach d un plan vertical parall le la surface du corps selon un mode d isolement PNE de la forme et du fond L image de l autre est tout enti re construite autour de ce blanc central Lacan propose une m taphore g ographique une ile de carte marine o l int rieur n est pas repr sent mais le pourtour tel est l objet du d sir on ne saura jamais ce qui est int rieur de lile La pr sence symbolique du phallus dans sa forme rig e et fascinante qui suscite le d sir le caract re blouissant de V nus sortant de londe manifeste par sa brillance m me sous le voile de l cume son absence Il attire l o il n est pas Amsi peut il constituer un prototype pour le monde des objets Lacan va jusqu produire un grap hique de cette trans
90. mais mentionne seulement certains d entre eux Quelle serait partir de l la preuve de ce que ces graffiti seraient des l ments d un langage du r ve Ce que Wittgenstem nous pr sente comme crit re pour en d cider est une description de cette autre op ration en jeu dans l interpr tation des r ves non homog ne la premi re op ration qui est exactement celle d pli e dans la conjecture de Lacan sur l origine de l criture et qui doit tre identifi e comme tant une translitt ration Voici Suppose you look on a dream as a kind of language A way of saying something or a way of symbolizing something There might be a regular symbolism not necessarily alphabetical it may be like Chinese say We might then find a way of translating this symbolism into the language of ordinary speech ordinary thoughts But then the translation ought to be possible both ways It ought to be possible by employing the same technique to translate ordinary thoughts into dream language As Freud recognizes this never is done and cannot be done So we might question whether dreaming is a way of thinking something whether tt is a language at all gt Si le r ve est une sorte de langage dont le symbolisme serait r gulier quoi que non n cessairement alphab tique tel celu de l criture chinoise il doit tre possible de translitt rer ce qui s crit ainsi r veusement L effectivit d une translitt ration apparait
91. manque un morceau pr cieux cf J Lacan La direction de la cure crits p 630 35 P Claudel L Otage Acte l sc ne I p 35 36 Ibid Acie II sc ne l p 80 37 Ibid Acte ll sc ne H p 89 gr E ros oO UCM Lr EROR EO CN Pr grand prix est promis Sygne ce sont les Bienheureux dans le ciel qui attendent sa d cision mais cet argument est peine sugg r Sygne supplie Badilon de ne pas la tenter au dessus de sa force quoi il r pond Dieu n est pas au dessus de nous mais au dessous et ce n est pas selon votre force que je vous tente mais selon votre faiblesse Badilon ne promet pas la saintet Sygne il attend qu elle ii de son propre gr cette chose pour laquelle il apparait que vous avez t cr e et mise au monde Badilon attend le miracle de l amour de la cr ature pour son cr ateur Il n exige rien L accomplissement de la volont de Dieu n est pas une r ponse une demande ni une exigence c est un don que Sygne fera gratuitement Quand Sygne se tourne vers la croix en disant Mon Dieu Cependant Vous voyez que je Vous aime Badilon poursuit de la place du crucifi mais non point jusqu aux crachats la couronne d pines l arrachement des habits et la croix Sygne c de cette identification la croix Badilon parle alors de l Eden de la croix cet Eden est ce qui doit d s lors tre la jouissance de Sygne comtesse de Co fontame
92. me Versagung de Sygne Le sujet barr La suite de la pi ce c est le sacrifice de Sygne Georges a amen l en otage le Pape captif pour le soustraire Napol on Nous voyons le pauvre vieillard fatigu s endormir sur sc ne Le cynique Turelure surveille les parages il a fait garder toutes les issues Turelure tient sa merci Georges et le Pape il propose Sygne le march exorbitant de se faire pouser par elle en change de ce qu il ne fasse rien de cet h te encombrant Turelure veut la terre et la femme et le nom il insinue Sygne sauve ton Dieu et ton roi 36 Celui qu vient exhorter Sygne sauver le Saint P re sait l horreur qu elle ressent pour ce Turelure mais il est ce que Lacan appelle un saint Il reconnait E tout ce qui arrive la volont divine Badilon est le confesseur de Sygne depuis toujours attach sa famille Elle peut lu dire qu elle a d j donn sa parole son cousin Mais pour Badilon interpr te de Dieu la parole donn e Georges ne vaut pus connune acte car elle n est pas li e par le sacrement elle peut tre d hi e car seul le Verbe he et d lie et le Verbe est au dessus de toute parole Sygne sait o est son devoir envers les siens Dieu doit pouvoir prendre soin lui m me de cet homme sien Mais Badilon dit que Dieu est faible et d sarm qu il ne peut rien sans nous L Autre manque Bien entendu un 34 Ibid p 31 Cette r f rence sugg re qu il y
93. ment disjomts Le lieu o la philosophie localise Je vide comme condition de ja pens e est l tre en tant qu tre Le heu o la psychanalyse localise le vide est le Sujet son sujet tel qu vanoui dans l cart des signifiants o procede la m tonymie de son tre Faut il d s lors conclure la discordance et l impasse Dans le s minaire du 8 mai 1973 Lacan nonce explicitement que le lieu qui fonde la v rit est dans la guise du vide Ce vide est le grand Autre en tant que trou Je cite e Il y a l un trou et ce trou s appelle l Autre l Autre en tant que lieu o la parole d tre d pos e fonde la v rit Mais ce qui nous importe est que cette localisation est expos e contre celle que Lacan attribue la philosophie Il y a l un trou quel est ce l Quel est cet autre lieu o vient exactement le trou fondateur de la v rit Le l ou autre leu est une pens e supposable au penser avec un r Qu il y ait une pens e supposable au penser revient exactement la supposition que l tre pense Car si le penser exige le lieu plein d une pens e c est que l tre comme tel pense C est au lieu m me de cette supposition d un tre plein pensant que Lacan localise comme trou le fondement de Ja v rit Or cette supposition donc cet autre lieu que le grand Autre vient trouer est exactement celle de la philosophie Je cite que l tre soit suppos penser c est ce qui fonde
94. ment reque En discutant cette objection qui se cristallise sous la forme d une mise l preuve du r ve freudien gr ce au griffonnage nous allons t cher de montrer 1 qu elle est recevable 2 qu elle touche un point vif et d cisif de l incidence du r ve et de son interpr tation dans la pratique analy que contemporame 3 que l accueillir vaut comme cela m me qui subvertit son statut d objection 4 qu il y a donc l un biais par lequel nous pouvons pr ciser quoi de la Traumdeutung nous assentrssons aujourd hui Ce retournement op r sur l objection n est pas un retour l envoyeur Wittgenstein mais un acte dissolvant l objection comme objection dissolution qu op re sa prise en compte elle m me 4 Nous montrerons du m me pas que l preuve du griffonnage laquelle Wittgenstein soumet le r ve non pas tel qu en hu m me mais tel que nous le pr sente la Traumdeutung anticipe sur la distinction lacanienne qui a nom RSI qu elle vaut donc comme un appel ce ternaire Autrement dit ce sera par Lacan que l on verra Freud r pondre Wittgenstem en donnant raison l objection de Wittgenstein Convergences Wittgenstein Lacan Relevons tout d abord quel point est pour nous saisissant le fait que les assertions de Wittgenstein l endroit du freudisme sont des anticipations d un certain nombre de formules d cisives de Lacan ceci en d pit du fait que les raisons motivant ces ass
95. n Freud appelle ainsi le plus souvent l analyste serait 1l assez docte pour savoir le go t d une potion dont l analysant seul prouve la composition en m me temps que la saveur Tout se passe pourtant comme si Freud avait deux fers au feu la pression de la v rit qui commande en derni re analyse le consentement cette derni re analyse tant la forme logique du probl me de la fim de l analyse et la pierre de touche de ci qui lui tel l amour dans la conception populaire ne se commande pas En fait Freud les fait tenir ensemble non par une coh rence de pens e mais par une contrainte de situation C est la situation qui fait loi le contrat analytique n tant au fond que le reflet de cette situation qui justement comme un vaudeville la Nestroy ou la Feydau oblige d agir dans les d lais sans cesse resserr s de l interaction effr n e des acteurs C est en ce point que s mtroduit la dimension temporelle de l assentiment le moment vient o la procrastination n est plus possible Le temps est en quelque sorte l image de lAnank de la cure et le sujet don y d chiffrer un moment l nigme du Sphynx qui donne visage son destin Freud a soin de le pourvoir d une prime dans le meilleur des cas pour peu qu il fasse un pas vers sa v rit la v rit fera un pas vers lui sous la forme de r v lation uberdeutlich x sur vi dente de sa v rit v ritable morceau de
96. nce que le roi est mort le chef est mort son sacrifice a about une d rision de ses buts Le pr tre ternel qu elle a sauv n occupe pas la sc ne maigre d pouille sans poids du premier acte Ensuite a lieu l change de coups de feu pr vu entre Georges et Turelure Claudel fait sonner trois heures l horloge au cas ou le spectateur n aurait pas encore compris Sygne s est jet e au devant de son mari pour recevoir la mort de la mam de Co fontame Il y a deux fms Dans la premi re le path tique et le d risoire se bn en deux sc nes Badilon assiste la mort de Sygne il apprend Sygne que les deux Co fontame meurent ensemble Le mouvement de t te qui fait non vient ensuite se manifester comme r ponse trois demandes de l abb Le pardon Non Sygne n a pas couvert son poux La mort tait une chose trop bonne pour que je la lui eusse laiss e d chiffre Badilon Son enfant Non Sygne ne veut pas voir son enfant Soldat de Dieu Jusqu au dernier moment Co fontaine adsum Sygne r pond tout est puis Suit une farce sinistre l entr e du roi et Turclure nomm comte dans un genre burlesque La deuxi me fin en variante est plus violente Turelure norme ct railleur persifle au dessus de Sygne mourante Les mouvements 49 P Claudel L Otage Acte HI sc ne II p 127 50 Jbid Acte NI sc ne IV D 140 51 Ibid p 141 de t te de Sygne indiqu s chaque fois Signe
97. nos id aux ni le modeler notre image S les post freudiens ont cru pouvoir lire les indications de Freud comme impliquant l id e d une non gratification il s agit pour Lacan de bien autre chose La direction progressive impliqu e par la Versagung est celle de la place de l analyste dans cet horizon du fantasme o nous sommes au dernier terme dans notre pr sence notre propre sujet au point o il s vanouit o il est barr L articulation du d sir entre L Otage et Le P re humili va se composer comme une articulation entre le symbolique et l imaginaire Lacan indique une structure quatre l ments Nous y entrons en barr en rapport avec les deux fr res a a et avec une figure de l Autre incarn en cette femme Lacan voque t il l le sch ma L et sa reprise dans la m taphore du bridge analytique avec le lien d abn gation qu impose l analyste l enjeu de la partie dans l analyse L abn gatuon a d j t indiqu e dans ce s minaire sur le transfert en termes de strat gie Le i a de l analyste doit se comporter comme un mort Cela veut dire que l analyste doit toujours savoir ce qu il y a l dans la donne Ce savoir tient cette place du barr d o s il l occupe l analyste peut voir l objet du d sir de l Autre 65 Dans sa lecture du P re humili Lacan nomme Pens e la petite fille de Sygne Pens e de Con fantalire l objet du d sir Du sacrifi
98. ns 10 y aurait savoir d une v rit msue au pomt du vide EL par cons quent l abord de l tre tout comme en philosophie serait dans la supposition d un vide que ne clouent sans reste donc sans plein que les petites lettres de la formalsation Ceci suppose que l tre soit distingu du r el en tant que le r el demeure lui une fonction du sujet Cette distinction est op r e d s le d but par Lacan Dans le s minaire du 30 jum 1954 parlant des trois passions fondamentales que sont l amour la haine et l ignorance Lacan d clare que ces trois passions peuvent s inscrire seulement dans la dimension de l tre et non pas dans celle du r el I ne variera pas sur ce point malgr les incessantes r laborations de la cat gorie de r el Le 26 juin 1973 il dit encore que L tre comme tel c est l amour qui vient y aborder Philosophie et psychanalyse peuvent tre compossibles d s lors que la double condition paradoxale de la math matique et de l amour croise leurs localisations du vide au point de disjonction d une v rit insue et d un savoir de cette v rit Ce point je le maintiens est celui de l Id e Psychanalyse et philosophie exigent l une et l autre ultimement que soit tenue la maxime infond e et mfondable de Spinoza habemus enim 1deam veram nous avons en effet mais comme effet de rien comme localisation du vide une id e vraie Au mois une Je m autoriserai de tout cela pour conclure
99. omposantes de leur bord externe est la localisation du vide dans le hen ou le rapport qu on supposerait tenir ensemble l Id e et la chose ou l tre et le savoir de l tre L amour effectue le vide du hen parce qu il n y a pas de rapport sexuel La math matique l effectue parce qu elle l ext nue dans la pure htt ralisation Si finalement le bord commun de la psychanalyse et de la philosophie est la d liaison la localisation du vide dans le non rapport de tout rapport la cat gorie subjective de ce hen vous me permettrez de dire que son nom mattendu est courage Le 26 jum 1973 Lacan dit que l amour ne peut r aliser que ce que J ai appel par une sorte de po sie pour me faire comprendre le courage au regard de ce destin fatal Mais vingt ans plus t t le 19 mai 1954 11 sc posait cette question Devrions nous pousser l intervention analy tique jusqu des dialogues fondamentaux sur la justice et le courage dans la grande tradition dialec tique C tait presque vous le voyez la psychanalyse pour pr parer un platonisme moderne Et Lacan trouvait la chose difficile parce que disait il l homme contemporain est devenu singuli rement mhabile aborder ces grands th mes Ce manque d habilet persiste mais c est aussi contre Jui que J en appelle au pas suppl mentaire que la philosophie doit accomplir nouant encore une fois l tre la v rit ot le sujet ct r pudiant la molle apo
100. on de l image du corps propre de telle sorte que son imago peut son tour occuper la place de l analyste celle du semb lant pour y faire r gner l objet petit a En effet par cette modific ation est devenu possible un assentiment tre appliqu cette place par quelque analysant Trois refus trois assentiments Philosophie et psychanalyse Alain BADIOU Jintcrviens parmi vous comme quelqu un qui tel l Etranger d El e J du Sophiste m analyste m analysant expatri d un heu m mo rable et pr caire se rend votre invitation pour endurer de votre exp rience le d tour soup onneux Vais je accomplir ici comme l Etranger au regard de Parm nide quelque parricide sp culatf Ce qui m y expose est qu auteur d un Manifeste pour la philosophie occupe sans doute la place d un fils de la philosophie m me ui pour faire court d un fils de Platon d un fils du parricide Cette criminelle h r dit peut gouverner une r p tition Ce qui m en prot ge est sans doute que je m l ve contre la pr dication contemporame d une fin de la philosophie que je demande la modestie d un seul pas suppl mentaire et qu amsi le parricide tant plut t aujourd hui la monnaie courante de la pens e c est le respect filial qui fait figure de singularit Mais jusqu o me m ne ou me transit votre voisinage c est ce dont vous serez vous m mes juges Le point o se disposent philosophie et psychanalyse est celui d une loy de com
101. onditions sont remplies on sait qu on trouv la solution du puzzle et qu il n en existe pas d autre Le puzzle se caract rise comme donnant corps l id e d un ensemble auquel il ne manquerait rien chacune de ses pi ces cessant d tre embarrassante d s lors qu elle trouve sa place dans le tableau Que le r ve une fois interpr t ait un sens tabli avec certitude auquel le psychanalyste mais aussi l analy sant peuvent assentir ne peut tre une assertion soutenable qu prendre le r ve dans son ensemble comme ensemble C est ce que soutient Freud ici Est ce l gitime Il ne s agit plus ici de chacun des graffiti scratches mais du griffonnage doodling pris comme ensemble Que certains des graffiti puissent tre reconnus comme des l ments proprement langagiers n implique pas que tous le soient et m me admettre que tous le seraient il resterait d montrer que l ensemble a un sens et c est une toute autre affaire car on ne peut inf rer de la reconnaissance du caract re langagier des l ments et g n ralement il ne s agit pas de tous les l ments le caract re lui aussi langagier de l ensemble Nous sommes sur un registre qui n est pas celui de la th orie des ensembles que Wittgenstein combattait comme R Thom aujour d hui sur un registre o il ne va pas de sol d admettre que l ensemble soit possiblement un l ment et donc traitable lui aussi comme est trait un l ment Wittgenst
102. orges hu r clame un signe de l existence de Dieu et nous pouvons remarquer qu ce moment l Claudel fait entendre im tintement de sonnette l abb Badilon dit la messe dans la chapelle voisine La pr sence r elle hante l abbaye des Cisterciens de Co fontame o Sygne est retranch e Elle a rachet pour y vivre ce mystique domicile ayant l hoste pour semence apr s la destruction du ch teau C est l qu elle a rapport morceau par morceau le grand Christ de bronze comme on raconte d Isis 30 Ibid p 25 31 Ibid p 16 32 Ibid p 19 33 bid p 30 et d Osiris dans Plutarque L vocation du phallus dans son caract re sacr ne saurait tre plus explicite Apr s l instant de d faillance Sygne renouvelle son acceptation son renoncement l avenir Versagung Et ici nous pourrions noter avec Freud que le refus int rieur intervient il consolide le refus ext rieur en mterdisant Sygne de porter son d sir sur un autre objet que Co fontaine Sygne prononce comme une nonne qui fait profession Laisse moi renoncer l avenir gt comme un chevalier elle prend un engagement solennel envers le dernier de sa race Sygne et Georges se font serment d obtenir l union des mes la r alisation supr me de l amour e Soit que je sois une pouse soit que plus lom que la vie l o le corps ne sert plus nos Ames l une l autre se soudent sans aucun alliage La deuxi
103. ort la m tonvnne de notre tre i elle ne passe pas dans ce vide propre qui la fois r v le et incise la massivit reposante du service des biens la m tonymie de notre tre s articulera pour toujours ce service Car comme le dit Lacan franchie cette limite 11 n y a pas de retour gt Une cons quence tr s impor tante de ce dispositif est que cette fois le vide n est pas suppos dans la signification du biais de son universalit Il cst suppos sous les significations au revers des significations comme le glissement le faufil le ruisselet le ru de notre tre dans l impr sent qui fait doublure de la chaine Je cite Le ru o se situe le d sir n est pas seulement la modulation de la chaine signifiante mais ce qui court dessous qui est proprement parler ce que nous sommes et aussi ce que nous ne sommes pas notre tre et notre non tre ce qui dans l acte est signifi passe d un signifiant l autre de la cha ne sous toutes les significations On dira cette fois que du biais de l acte la philosophie localise le vide dans l universalit formelle de la signification cependant que la psychanalyse le situe au revers dans le doublon et la doublure de toutes les significations Et nous retrouvons dans cette distance notre probl me ital Car l universalit de l acte moral selon Kant ouvre sous les esp ces du vide l tre m me en tant qu tre qui a nom chez Ini supra sensihle C
104. oucher de la R volution et maintenant baron et pr fet de l Empire Sygne d autre part renonce la jouissance sa t che de fileuse de f e araign e est toute destin e Co fontaine ce qui en reste la famille de son cousin Georges migr en Angleterre d o 1 continue la lutte arm e pour la cause royale Les neveux de Sygne sont sa descendance Quand Georges dans la premi re sc ne lur apprend que sa femme et ses enfants sont tous morts lt Sygne reste comme vanouie puis lentement elle agite la t te comme quelqu un qui fait Non Rien pour elle ne peut tre dit d autre devant la sorte d abime qui s ouvre ainsi Toute l uvre entreprise se trouve r duite n ant vid e de sens Elle dit que tout est perdu et vam de ce qu elle a fait Nous pouvons appeler lersagung ce d faut de descendance Il s agit l d une nouvelle renonciation impos e Sygne La renonciation qui est l effet du refus la nouvelle condition laquelle Sygne est soumise de par la Fersagung peut galement tre dite Versagung selon l usage du terme allemand Mais que dire du mouvement de t te de Sygne qui refuse l annonce du malheur Ce geste est unique dans ce temps du premier acte nous essaierons d en pr ciser la port e lorsqu il sera r it r au troisi me acte Ici 1 laisse place la renonciation encore de Sygne Sygne se tourne vers le crucifix qui est au centre de la pi ce le personnage essentiel Ge
105. our quoi jagis amsi Il est alors possible de relier certains des graffiti que je fais certains L preuve laquelle Wittgenstein soumet ici le symbolisme du r ve freudien il appelle une telle preuve jeu de langage consiste en une transposition de ses l ments sous forme de graffiti scratches qui pris ensemble composent le griffonnage doodling Figurons ces graffiti de facon pouvoir lire ce texte d autant plus difficile qu il semble plus simplement crit et sans aucun mot savant hormis le refer traduit tort par rattacher alors qu il s agit pr cis ment du probl me logique de la r f rence moyennant quoi c est toute l argumentation witigenstemienne qui s effondre dans cette traduction s mantiquement correcte mais conceptuellement erron e DE NA coe Chacun conviendra d embl e qu il ne s agit pas l d une criture note Wittgenstem Ni moi qui i commis ces graffiti ni personne d autre ne peut reconna tre ceci comme une criture et a fortiori avoir l intelligence de ces trac s Mais survient le psychanalyste freudien avec son freier Einfall sa libre association Que fait il I fait deux choses Premi rement gr ce aux associations que je lu fournis il acquiert la possibilit d interpr ter mon r ve c est dire de relier certains l ments de l interpr tation qui surgit de ces associations certams graffiti Et nous voici de l d sormais en mesure deuxi mem
106. par la litt rature anglaise post freudienne Le recoupement des diverses traces de ce d bat produites hors contexte permet d tablir que les remarques de Lacan en 1956 portaient sur un probl me de traduction de Zur Einf hrung des Narzif mus Deux termes interviennent sous la plume de Freud Fersagung pour caract riser le refus d amour et Versagen pour la d faillance du d lire Freud s en sert pour r pondre la question d o provient la contrainte pour la vie psychique sortir des limites du narcissisme et placer la libido sur les objets Dans sa r ponse il distingue une diff rence de structure entre la perte de la r alit dans la n vrose et dans la psychose Lacan avait fait d s 1954 une lecture serr e de ce passage Il se disait surpris de retrouver l ses cat gories de Fimaginaire et du symbolique Le n vros la suite du refus va pouvoir investir des objets imaginaires cr er des fantasmes rien de semblable dans la psychose quand le psychotique reconstruit son monde Vous ne pouvez pas ne pas reconnaitre l la cat gorie du symbolique Quand Lacan en 1956 discute la traduction de Fersagung par frustrauon il fait son s minaire sur Les structures freudiennes des psychoses En 1954 il a lu le probl me du narcissisme avec le stade du miroir Il a utilis le sch ma du bouquet renvers pour traiter les questions concr tes que pose la fonction de l imaginaire et
107. port d tre qui ne peut pas se savon Ce qui se dira aussi Sur ce qui ne peut tre d montr quelque chose pourtant peut tre dit de vrai Ces th ses il faut en convenir ne sont pas raccordables sans quelque exer cice Et peut tre est ce ce raccord p nible qui fait dire Lacan tout de suite apr s qu avec la v rit il ne sait pas comment s y prendre Car comment peut advenir au savoir unc v rit dont tout l tre propre ou le rapport d tre est de ne pas se savoir Cette d termination d un savoir d une v rit de l insu ne suppose t elle pas que sous la formule ga pense se dise finalement que l tre pense ce que Lacan cong diait comme la tare des hypoth ses inaugurales de la philosophie Contre Platon Lacan soutient que l abord ou rapport de l tre n est pas r ducuble l Id c comme savoir qui remplit l tre ou savoir de l tre immanent l tre Mais l exception d un rapport insu si du biais de la psychanalyse elle se donne en v rit ne reconduit elle e pas au ras bord du savoir et donc l Id e Y a t il ce serait la forme la plus aigue de la question des Id es de la psychanalyse C est mon avis dans la lumi re ou dans l ombre de cette question que Lacan tout comme Platon convoque les math ma ques Les math matiques sont depuis toujours le tenant heu de l id e comme Id e Id e comme Id e laquelle Lacan donne le nom de math me En 1954 c est la pa
108. possibilit non dialectique entre un ressentiment dont l essence est a s duction et un assentiment dont l essence est la r serve Je n en r p terai pas les donn es textuelles et empiriques La question qui organise ce champ s s nonce ainsi Que peut on supposer du biais par quoi une v rit touche l tre Mon propos est de transformer cette question en une autre plus pr cise quoique en son fond identique qui est quelle est la locahsation du vide Car nous serons d accord je crois pour dire que c est de sa suture au vide que tout texte soutient sa pr tention disposer autre chose qu un rapport des r alit s ou autre chose que ce que Mallarm nommait universe reportage gt ALLA AI NA kh n1 me Nous sommes a priori d accord pour r pudier toute doctrine de la v rit en termes d ad quation de l esprit ou de l nonc et de la chose Nous ne pouvons certainement pas philosophe ou analy ste ne fait ici nul partage contrevenir au grand axiome du po te toute pens e met un coup de d s par quoi la pens e exhibe entre elle et la continuit du lieu le vide d un geste suspendu Ce vide Mallarm l appelle vous le savez le Hasard Le Hasard supporte ce que Lacan en 1960 appelait l expression est v ritablement maximale Te seul nonc absolu prononc disait il par qui de droit Ecrits p 892 Cet nonc bien s r est Je cite qu aucun coup de d dans le signifiant n y abolir
109. pousant son bourreau et renoncant son amour son nom sa cause son honneur en ce monde Badilon nomme cet arrachement Le voici donc arrach jusqu aux racines ce tenace amour de vous m me il ne peut mieux dire Sygne est en effet arrach e de soi m me i ses racines C est l que Lacan fait intervenir le terme de Versagung le pr sentant comme le d faut la promesse Sygne renonce la seule sorte de satisfaction qui tait encore possible pour elle puisque d j tout il a t renonc Son refus est port l au second degr Son devoir envers les siens ce qu elle leur doit sa dette symbolique ce qu elle a de meilleur en elle est ce qu elle se Jaisse ravir C est son tre m me qu elle fait d faut en manquant sa parole pour garantir le Verbe Parce que le Verbe s est incarn dit Lacan il ouvre pour nous la possibilit d une tentation o il nous est possible de nous laisser ravir cette dette elle m me o nous avions notre place Dans cette 38 Sigmund Freud Formulierungen ber die zwei Prinzipien des psychischen Geschehens s C W VII 1911 trad Formulations sur les deux principes des v nements psychiques dans R sultats id es probl mes Paris P U F 1984 Freud dans ce texte dit que lt la doctrine selon laquelle on est r compens dans l au del pour avoir renonc volontairement ou par contrainte aux plaisirs terrestres n est rien d autre
110. prochement que vous faites entre la LITIORAL iv 29 v rit et la question de l tre revient quand m me aborder les choses par le moins r solvable Ce que vous proposez comme seconde th se c est pratiquement une dissoluuon de la question de la v rit Quand vous dites lt une v rit au bord de l tre ne se d montre pas ne se sait pas mdiscernable du lieu o elle proc de etc j ai l impression que votre questionnement en articulant la question de la v rit la question de l tre dissout un petit peu la possibilit de parler du lieu que vous esquissez Je pense que cependant vous traitez d un heu qui existe qui n arr te pas de s intriquer effectivement alors la question que je voulais poser en essayant de prendre les choses peut tre beaucoup plus fragmen tairement que poser la question de la v rit et la question de l tre serait de savoir si au fond tous les trajets de Lacan dans la philosophie se sont r solus par des prises de positions philosophiques ou par des prises de positions psychanalytiques Je pense que le lieu que vous dessinez est trop maximal pour pouvolr cheminer sur ces questions Je pense qu il y a d autres questions on pourrait parler de la question de la Bedeutung par exemple o peut tre l il v a une question qui serait presque du c t de la philosophie et de la psychanalyse mais donc en abordant fragmentairement les ques tions peut tre qu on pourrait arriver des nonc
111. qu elle soit en exc s sur le discours Quelle est fa maxime du discours donc de la philosophie C est que je cite dans le discours la contradiction fait le departi entre la v rit et l erreur Disons que le vide de la diff rence entre v rit et erreur admis que la seconde pr sente la premi re se localise dans le n gatif dans le contradictoire explicite Qu comme le dit Lacan que l erreur se d montre telle en ce que un moment donn elle aboutit une contradiction Ce qui veut aussi dire que Ja dialectique philosophique localise le vide s parateur de l erreur et de la v rit au point o l tre en tant qu tre devrait comoider exactement avec le non tre en tant que non tre L se ment le rien de l tre comme ultime preuve de Ja v rit telle que l erreur l expose Or il n en va pas de m me pour la psychanalyse EJ mentairement ceci se dit l inconscient ignore le primeipe de contradiction Plus subulement ceci se dit je cite la parole v ridique que nous i cens s d celer par l interpr tation ob it d autres lois que le discours soumis cette condition de se d placer dans l erreur jusqu au moment o il rencontre la contradiction La parole authen tique a d autres modes d autres moyens que le discours courant s ensuit que je cite encore la nouveaut freudienne c est la r v lation dans le ph nom ne de ces points subjectifs o une parole merge qui d passe le
112. que la projection mythique de cette r volution psy chique soit l effet de la Versagung p 140 39 P Claudel L Otage Acte H sc ne II p 100 40 bid p 92 41 Ibid p 101 42 Ibid p 103 43 J Lacan Le transfert 17 mai 1961 Versagung Lacan souligne le registre du sagen le dire l mergence du signifiant en tant qu il permet au sujet de se refuser De ce refus s engendrent une culpabilit et une dette plus grande encore Au dessus de toute parole le Verbe peut se lire de la pr mmence du signifiant sur le sujet Lacan reprend cet endroit une remarque d j produite sur la n gation dans laquelle il rep re le sujet de l nonciation Le ne expl tif dit discordantiel par les grammairiens permet de rep rer la place du sujet dans des phrases du type Je crains qu il ne vienne Ce ne est un vestige du m grec De ce m grec nous avons un exemple fameux dipe Colone maudit sa destin e M phuna gt plut t n tre pas n entonne le ch ur Lacan fait une chelle du malheur entre le h ros de la trag die antique et l h rome chr tienne dipe est victime de l At qui le pr c de mais il n a pas le savoir sur ce qu il a accomplir Il ne savant pas il n a pas le choix dipe ne peut d aucune fa on se soustraire sa dette Antigone accomplit de m me son destin et ne peut en tre coupable Sygne pour garantir le Verbe doit renoncer son
113. que me veut l Autre je conclus il me ment Scandale de la tromperie dont sc nourrit la jouissance de l Autre g nitif subjectif Tel est le moment paranotaque de toute analyse justement conduite cn tant qu elle a induire dans le sujet une parano a dirig e Parlant de la paranoia Freud met son rapport l Autre sous le signe de l Unglauben Ce n est pas la n gation du j y crois mais du je vous crois Lacan transpose ainsi Versagung des Glaubens refus de cr ance rejet de l ordre symbolique cessation et ach vement de la r gle fondamentale D y a l un ga suffit je d clare forfait qui arr te l errance du parler sans fin A la trahison de l Autre et sa jouissance de me tromper je r ponds non puisque je sais maintenant qu il ne m rite pas mon cr dit Ainsi Alceste trahi par chacun et m me par C lim ne sc retire au d sert Ainsi dipe Colone sachant qu il a t men par ces sortes de fous furieux que sont les dieux Lacan consent la mal diction en criant le M phunat par lequel il se soustrait l ordre du monde Ainsi Sygne de Colfontaine apr s avoir renonc celui qu elle aimait pour adh rer la bonne Cause de la r conciliation entre la monarchie et la r publique entre l Eglise et la R volution fait signe que non sur son lit de mort Non quoi Non Ia volont de castration inscrite en l Autre dont le cur Badilon
114. que non r pondent aux questions de Turelure 1 s agit des m mes traits que ceux d j soulign s le pardon l enfant la devise A cela Sygne fait non Turelure non seulement questionne Sygne mais 1 interpr te il commente il en rajoute dans la culpabilit et la d rision Aucun bien ne justifie un acte mauvais aucun dit le perspicace personnage Sygne g garde le silence I est manifeste que les deux moins qu elle a op r s ne se transforment pas en plus Le lt signe que non vient confirmer l impossibilit laquelle ils aboutissent La reconnaissance de l enfant est un franchissement que Sygne ne peut plus effectuer puisque Co fontaine est soustrait de T ordre symbolique Cette soustraction ne peut plus que se solder par une mort qu elle ne donne pas par l impossible d une r conciliation Le refus de Sygne est port une position radicale au sens o ses racines m mes lut ont t arrach es avec sa parole La chose grande et Imouic la volont de l Autre laquelle Sygne a tent de satisfaire tombe sous le coup de la m me n gation la culpabilit seule hui en reste sa honte bien elle Pouvons nous lire l qu il n y a pas d Autre de l Autre Claudel constatait que de ces forces en pr sence aucune pas m me Dieu n a le nr compl tement elle Lacan abouut avec la lecture de L Otage une mise en vidence de la barre sur le sujet une olor mythique de l exclusion du sujet hors de la c
115. r sence r elle le d sir vient habiter la place de cette pr sence r elle comme telle et la peupler de ses fant mes C est en suivant le fil d un glissement m tonymique appel par cette question du signifiant manquant que Lacan vient Claudel Un jeu de lettres Lacan se fie totalement au s rieux du po te qui dans sa corres pondance avec Gide alors directeur de la N R F insiste pour obtenir l impression correcte de Co fontaine Claudel sans avoir plus s en expliquer tient mordicus cet majuscule circonflexe qui manque aux typographes il est pr t le fame fondre ses frais Nous ferons l hypoth se qu en lisant cette correspondance Lacan aura t galement int ress par les actes de foi du catholique militant Claudel sur l affirmation de la pr sence r elle qui lui fait tenir l Eglise pour 15 Ibid 3 mai et 14 juin 1961 16 Une remarque incidente s impose ici Sept ans plus tard dans le s minaire L acte psychanalytique 1965 1966 Lacan formalisera l inverse les positions respectives du psychanalvste en a et du psychanalysant en le s minaire aura entre temps d velopp une s rie d critures de l objet a En 1961 cet objet n est pas d sign comme cause du d sir mais comme objet du d sir gt 17 J Lacan Subversion op cit p 822 18 J Lacan Le transfert 3 mai 1961 19 Jbid 26 avril 1961 20 Ibid 21 lbid vraiment divine Nous re
116. r de la monade primitive se rapproche de sa premi re th matique du stade du miroir A partir de ces auteurs Lacan avance Le conflit imaginaire et destructif ne permet pas d aboutir une consistance suffisante de l objet Il faut y faire intervenir le grand Autre Lacan reprend alors le mod le optique l exp rience de l illusion du vase renvers qui lui a servi en 1954 pour lire Zur Emfubrung des Nazif mus Avec ce sch ma Lacan avait d j articul la dialectique des rapports du moi id al et de l id al du moi mais il situalt cette dialectique dans un temps second par rapport au stade du miroir ll disait alors Nous pouvons supposer maintenant que linchinaison du miroir plan est command e par la voix de l autre Cela n existe pas au niveau du stade du miroir mais c est ensuite r alis par notre relation avec autrui dans son ensemble la relation symbolique S l poque la r gulation de l imaginaire pouvait d pendre d une liaison symbolique qui lui tait transcendante avec ses nouvelles formulations cette solution ne saurait suffire Hn y a pas d action qui transcende les effets du refoni Guy Le Gaufey tudie la nouvelle donne introduite en 1961 dans la conception du stade du miroir avec le signe de l assentiment du grand Autre L image virtuelle i a qui se forme dans le miroir A va tre r gl e dans son rapport I l id al du moi et dans sa distinction d avec l objet a
117. rait sur le r cit du r ve cette question de l acc s direct au r ve Cette esp ce d image qui est propos e ces graffiti ca peut tr s bien tre le r cit du r ve J Allouch L int r t de ne pas dire c est cela le r cit du r ve est de ne pas n ghger qu il peut y avoir des l ments dans un r ve dont l preuve n a pas t faite qui d montrerait leur caract re langagier Tant que l preuve n est pas faite il n y aucune raison c est tr s important ca dans la pratique analytique de supposer que l ensemble des l ments donn s dans un r ve sont des l ments de langage de consid rer a priori qu 4l s agit d l ments de langage Pas tout est significatif peut tre est ce l aussi qu il y a un d crochage vis vis de l herm neutique La question qui se pose sst beaucoup plus radicale c est de dire s il y a des l ments qui sont significatifs de faire valoir que certains l ments sont significatifs C est videmment la question qui se trouve pos e par excellence dans la psychose Prenons un exemple tout b te vous avez en m decine dans l imagerie m dicale certaines images de cellules canc reuses qu on appelle cancer mdiff renci on n a pas r ussi localiser cette cellule canc reuse comme appartenant tel ou tel organe on appelle ca comme a cancer indiff renci L organe n est pas rep r et le m decin accepte de noter que sur ce point l l image n est pas significativ
118. ransfert On ne s tonnera donc pas de rencontrer dans ce texte le douteur le sceptique auquel Freud commence donner raison pour conclure pro visoi rement Ainsi donc les r ves de confirmation peuvent ils tre 19 On trouvera une traduction de ce texte dans S Freud R sultats id es problemes II Paris P U F 1985 p 79 91 20 Wittgenstein Lectures op cit p 7 J Fauve traduit Mais il semble qu on soit en pleine confusion quand on dit que tous les r ves sont la satisfaction d un d sir sous la forme d une hallucination 21 Ibid p 47 J Fauve traduit Il est probable qu il v de nombreuses formes diff rentes de r ves et qu il n y pas qu un seul type d explication qui s applique eux tous ILA JA AFIS N 217 effectivement des r sultats de la suggestion donc des r ves de complaisance L analyste lui aussi ajoute t il est en droit de douter Qu est ce donc qui au moins pour lui pourrait venir faire certitude Ce qui finalement l am ne la certitude c est pr cis ment la complication du probl me qui lui est pos comparable la solution dun de ces jeux d enfant nomm s puzzle Si l on parvient ordonner ce tas d sordonn de plaquettes de bois fue chacune porte un dessin mcompr hensible de sorte que le dessin prenne un sens qu il ne reste nulle part un manque dans les emboitements et que le tout remplisse compl tement le cadre si toutes ces c
119. re avec Orion celui que Diane a m tamorphos en constel lation Pens e est une voyante elle dit Orian Prenez garde au mois de Septembre c est Orion qui est le danger pour Orian 6 Le danger auquel nous verrons succomber Orian au troisi me acte en septembre c est comme le dit Lacan qu il baise bel et bien la petite Pens e Pens e objet a du d sir La situation m me de la pi ce Le P re humili se pr sente comme une sorte d envers de celle de L Otage Le p re de Pens e fils de Turelure ambassadeur de France Rome est l pour sauver le tr ne du Pape Quand Orian lui soldat du Pape feint de croire cette mission Pens e le d trompe ironiquement Tr nes bien menac s que ceux l qui ont l appui des gens de notre famille Pens e est prise de justice et anim e par la r volution mais pas celle qui a fait la fortune de son grand p re Pour Pens e il n y a pas de r signation au mal i n y a pas de r signation au mensonge il n y a qu une seule chose faire l gard de ce qui est mauvais et c est de le d truire Pens e est d h e de la tradition la trempe de cette r plique moqueuse Orian en t moigne e Je vous crovais le chevalier du Pass ORIAN Le Pape est ce qui ne passe pas PENSEE Pourtant dont il faudra se passer On croirait entendre parler Turclure Sichel la m re de Pens e lui fait remarquer qu elle est juive comme
120. re purement formel de l Imp ratif La Loi est sans contenu et c est d tre vid e de toute r f rence assignable qui la constitue comme commandement II en r sulte ce point capital que la philosophie suppose le vide dans la signification Le sens moral de l acte est que sa signification est universellement pr sentable le vide formel de la Loi originant seul cette universalit de la signification Contre cette localisation Lacan tabht dans le s minaire du 6 juillet 1960 les trois grandes propositions de FEthique de la psychanalyse Premi rement la seule chose dont on puisse tre coupable c est d avoir c d sur son d sir ARR ANTA Nm Deuxi mement le h ros thique est cehu qui tant trahi ne manifeste nulle tol rance la trahison car toute tol rance r paratrice la trahison rejette obligatoirement du c t du service des biens Troisi mement le Bien v ritable celur qu ne dispense aucun service est ce qui peut servir de prix pour l acc s au d sir c est dire comme acc s la m tonymie de notre tre O donc ces trois propositions localisent elles le vide On ne saurait sous estimer l importance de la trahison Car c est elle qui vide du biais de l acte le point o se d couvre le p ril du service des biens Le vide est exactement cet cart ce d couvert du service des biens tel que la trahison en ouvre la plaie ct o pour ne pas c der sur notre d sir doit passer au prix f
121. res jouant comme les deux pales d un cran tournant 7 de cet cran tournant qu est le semblant en acte et que Lacan qualifie de nu et d impudent en ce qui concerne la psychanalyse Quel est le pivot de ce tourniquet Radicalement le de la partie manquante dans l image de ce trou du point aveugle comme effet imaginaire de la castration symbolique Telle est la Versagung le refus comme envers de l assentiment tre appliqu par Cette Persagung est celle m me de Socrate pr curseur de l analyste qui refuse d avouer Alcibiade son d sir 29 moyennant quoi l y a substitution en ce dernier du d sirant au d sirable selon l op r ation de l cran tournant gr ce ce pivot de Ainsi peut s imagmariser un Alcibiade devenant analyste ll en est de m me avec Le guerrier appliqu de Jean Paulhan Il n est pas le soldat qui s applique la guerre comme le bon l ve sa copie selon un Id al du moi soit pour elle en belliciste sort contre elle en pacifiste Tout autrement il est appliqu en son imago ceci ou cela par la guerre selon tel v nement impr vu et subit Ainsi nous explique Paulhan la guerre comme les maladies les r ves et diverses ivresses ou folies change notre savoir Et il ajoute On verra dans Le guerrier appliqu comment les tranch es la mort d un ami une attaque assez maladroite peuvent apprendre un jeune soldat ce que l amour le mari
122. reuve du griffonnage est Justement de nous pousser cette diff renciation Le sens seul en effet se pr sente comme susceptible de l gitimer cette affirmation Seule une certame mise en avant du sens pourrait venir fonder l assertion selon laquelle le r ve dans son ensemble pris comme ensemble traduit un quelque t qu on d signe cette chose comme tant un d sir passe ici au second plan Or cette l gitimation du sens du r ve ne peut tre effective n importe quelle condition et c est expliciter une de ses conditions que s emploie Wittgenstein pour nous fame remarquer qu elle ne saurait en aucune fa on tre tenue pour acquise ce en quoi une fois de plus nous lui donnerons raison Ceci nous am ne la seconde objection annonc e 2 When a dream is interpreted we might say that it is fitted into a context in which il ceases to be puzzling On traduit Nous pourrions dire d un r ve une fois mterpr t qu il s ins re dans un contexte o il cesse d tre troublant et to puzzle en effet signifie intriguer tandis que o puzzle out veut dire d chiffrer Cette traduction pourtant vacue le signifiant puzzle fait bien regret table car ce terme renvoie dans le texte Wittgenstein toute une s rie d exp riences qui ont un air de famille avec l preuve du griffonnage qui sont comme elle un jeu de langage exp riences ou il s agit pr cis ment du puzzle de la fa
123. roduit la r sistance non seulement comme r action au refoul mais comme forme r active de l assentiment l gitime d fense face l obsc nit de la r v lation Il y a quelqu un qui semble ne pas vouloir comprendre la logique Mie de la psychanalyse et remettre les compteurs z ro en quelque sorte c est Ludwig Wittgenstein C est pourquoi d ailleurs il dit des choses si perspicaces sur le Aic avec lequel elle se confronte chroniquement ce n est donc pas un hasard s il l aborde justement par cette croix de l assenument Avec son analyse Freud fournit des explications que nombre de gens sont enclins accepter Il souligne qu ils n y sont pas enclins Mais si l explication est telle que les gens ne sont pas enclins l accepter il est hautement 10 Cf Kant Logique introduction 8 IX probable que c est aussi un genre d explication qu ils sont enclins accepter O veut il en venir smon ce Heu o l assentiment en sa duplicit imconsciente prend sa source Si Freud ne pose pas le probl me ainsi c est qu il se situe d j dans ce qui de l assentiment du sujet porte au consensus au ralliement sa v rit par les entraves de Ja r sistance perlaborer Cela nous rappelle les d buts de Freud et ce genre de discussions tranges qu il avait avec l hvst rique au c ur de la r sistance Qu il convainque Emmy de renoncer cette croyance d raisonnable qu un verre d eau min rale ferait
124. role qui tait mvoqu e comme exc s sur le discours h g lien de la contradiction En 1973 c est express ment la formalisation math matique je cite au regard d une philosophie dont l pointe est le discours de Hegel la formalisation de la logique math matique ne peut elle nous servir dans le proc s analytique Il est remarquable que tout de suite apr s avoir nonc que la formalisation math matique est notre but notre id al Lacan encha ne sur le th me que l os de son enseignement c est que je parle sans le savoir Il y a donc nous pouvions le pr voir un lien intime entre trois termes ou fonctions Premi rement que le rapport d tre ne soit pas r ductible au savoir Deuxi mement qu il y ait savoir possible de la v rit de ce rapport romi mement que la math matique soit le lieu de l Id e On supposera donc que cette fois la localisation du vide n est autre que le sans reste du math me le math me vide tout d chet dans la transmission de ce qui de l exp rience touche l insu d une v rit Le vide pr sent dans la htt rahsation math matisante est celui qui s pare v rit et savoir chaque fois que la psychanalyse nous ouvre quelque savoir d une v rit Platon avait tort nous dit Lacan de remplir l tre de savoir Mais le math me autorise un remplissement machevable tout autre remplir du vide m me qui les disjoint l insu et le savoir En ce se
125. rs Claudel le raille en produisant des Jeux de mots sur son nom dans le texte m me de la pi ce peinturelure propos de la m salliance turlupin Les forces contrast es qui animent les personnages sont indiqu es dans cette forgerie de noms tant t le po te les magnifie de sonorit s musicales mystiques tant t il les ravale dans la farce noire en les affublant de calembours bouffons ainsi le notaire Mortdefroid l usurier Habenichts ou Habenix tant t encore un nom condense le sublime et le d risoire ainsi Sichel qui est Rachel la faucille le croissant de lune en allemand voque Ruth et Booz Ruth est celle qui se convertit et Sichel se convertit dans Le Pain dur d une facon grotesque La premi re Versagung de Sygne Application freudienne Sygne est totalement identifi e sa devise Co fontaine adsum Elle dit Je suis celle qui reste et qui est toujours l non pas encore entendre au sens de la pr sence r elle que nous verrons plut t se manifester la fim de la pi ce mais au sens de son inscription dans la dette symbolique Elle appelle son second bapt me une surimposition de son nom re ue de l claboussure de sang de l chafaud en Quatre vmgi treize Elle a vu abattre ses parents et ceux de son cousin Georges u premier rang tenant la mam de son cousin Sygne ne s est pas vanouie le texte donne cette pr cision C est l son h ritage Sygne ne peut plus d s lors qu
126. rtains de ses l ments A propos de cette pierre de touche Wittgenstein va formuler deux objections 1 But then the translation lisons la transhtt raton ought to be possible both way Nous accordons Wittgenstein qu il est un fait que tel n est pas le cas qu un psychanalyste ne peut par exemple dire l avance tant donn ce qu il sait d j de tel analysant ce que sera le proc hain r ve de cet analysant M me un Steckel dont on dit qu il tait particuli rement dou pour inventer des cas n a pas pu tromper son monde bien longtemps Le psychanalyste n est cet gard pas mieux loti que l auteur de cin ma dont on notait la d faillance nous pr senter cin matographiquement le r ve de tel de ses personnages En effet la translitt ration ne marche pas dans les deux sens Non pas parce que le r ve ne s en sert pas dans les deux sens car H le fai car il crit aussi bien id ographiquement quelque chose qui se laissera interpr ter alphab tiquement et alphab tiquement quelque chose qui s interpr tera gr ce sa translitt ration 1d ogra phique Non pas parce qu il y a disparit au regard de la trans Htt ration entre ces deux grands modes de l criture que sont l alphab tisme et l id ographie l uni solutton de l alphab tisme s op posant la pluri solutton qu offre Vid ographie La translitt ration en effet peut tre dite ne pas marcher dans les deux sens both ways pour cette raison que
127. s duction celle de l hypnose pour y retrouver quelques ann es apr s le pi ge sym trique du b ni oui oui obsessionnel en la personne de l Homme aux loups transformant la position analytique en situation de confort et obligeant Freud plaider contre sa propre interpr tation Ce serait trop facile de jouir de sa v rit au seul nom du p re il faut y advenir en dd Mais justement quelle est la personne de l assentiment Ce probl me Freud l a objectiv tard travers sa th orie de la construction souvent sollicit e mais dont lintelligibilit nous semble se renouveler la lucur d une probl matique de l assentiment Ce n est pas un hasard si c est en ce texte des Constructtons dans l analyse 1937 que pour peu qu on fasse office d entremetteur Freud semble le plus activement dialoguer avec l objecteur Witt genstem entendre quasiment comme objecteur de conscience l endroit de l autorit analytique Comme souvent Freud g re admirablement l ambiguit de parler de construc on l o il disait interpr tation il fait passer la difficult du c t du vrai probl me Reprenons en effet les fils de l cheveau l analyste qu te t 11 l assen ment du patient Cette question somme toute bien l mentaire Freud l articule sous l ai guillon d un lt propos aussi injuste que blessant celui qui reproche l analyste d extirper somme toute la v rit se fa
128. s de plam pied avec les lucubrations psychologiques Qu on se souvienne ici du temps qu il aura fallu Lacan pour rejoindre cette clairvoyance wittgensteinienne l endroit du d marquage de Freud vis vis de la psychologie d autant plus de temps que dans ses exphcations Freud croit faire de la psychologie ct m me un UM de la profonde une psychologie dont la mesure de profondeur est donn e par celle de la pr position m ta On le constate 1 y a solidarit entre cette mise au rancart du psychique op r e sans le savoir par Freud et ce que nous mdiquions l instant savoir la distinction introduite dans Freud entre l explication et la d marche cliniques noter que Freud ne fait pas de psychologie n est possible qu en r f rence la clinique freudienne aux cas de Freud mais aussi l abord freudien du cas d tach e des exphcations que Freud nous en propose Cette sohdant subit d ailleurs avec succ s la contre preuve on se dit psychologue on croit en l appareil psychique l o on se pr sente comme tenant des exphcations de Freud Et comme on a par ailleurs acquis des droits sur je texte freudien des droits sur Freud Et on se pr cipite car a ne va pas durer on en vient promouvoir ce qu on pr sente comme tant non plus seulement un vocabulaire mais carr ment une langue freudienne que tout un chacun allemand ou francais se devrait de parler Curieux retour de la clinique au
129. s encore n est ce pas ainsi que s ndique la pr sence d un sujet En effet l enfant ne s vcille t il pas la v rit du langage en d couvrant sa surprise qu il permet de mentir Qui certes mais r p tons le une condition absolue que l Autre le crore C est sur ce point que l analyste fait le choix suivant en sa double face de refus ev d assentiment former son coute ce qui du discours est dit en son adaequatto ou non au r f rent res Ce refus l oblige un Je n y crois pas au sens de peu m importe si c est vrai ou faux mais cette exclusion permet l analyste d ouvrir sa lecture la chaine des vraies paroles avec ce plein assentiment Puisque 2 J Lacan s minaire du 18 janvier 1967 In dit 3 J Lacan Ecrits Paris Seuil p 353 LITTORAL N 29 vous le dites Je vous crois Il adh re cet v nement d une nonciation sui r f rentielle selon laquelle un je appelle un tu l entendre Ainsi entendit Freud le jour o l Homme aux rats lu parla des conseils de prudence et de calcul que sa m re lui prodiguait quant ce qui devait d terminer son choix d une pouse Or cette interdiction qu il croit entendre alors d pouser celle qu al aime Freud la rapporte non la m re mais au p re R f rentiellement parlant c est impossible puisque celui ci est mort depuis longtemps Et pourtant c est vrai et terriblement car le poi
130. s sur la place Tien an men je ls un article l dessus l v nement a t mis en r cit il y a de la censure l dedans je ne sais pas o elle est mais il doit bien y en avoir puisque ca a t mis en r cit et non pas unc censure forc ment politique mais il y a de la censure au sens o cet v nement que je sens tr s complexe le voil r duit cinq colonnes Donc cette r duction vaut pour tout v nement r el supposer que le r ve tel qu en lur m me soit exactement du m me ordre il y a eu du r ve et l dessus Freud en effet n en d mord pas l accomplissement du d sir porte sur le r ve lui m me Il ne l oublie pas et il ne l oublie pas parce qu il a mis en place l op rateur qui fait passer de l v nement au r cit Jean Pierre Dreyfuss La question que je veux poser est propos de la translitt ration dans les deux sens parce que c est bien joli mais a n existe pas Lorsque un nom propre doit tre transliti r dans telle langue et que la transhtt ration r guli re produit un nonc absolument irrecevable ordurier eh bien on traficote on transhtt re autrement on met de la censure dans le coup quoi Donc s tonner que la translitt ration ne marche pas dans les deux sens et en faire un crit re pour parler du r ve et du r cit du r ve me parait impensable parce qu un censeur quel qu il soit fait passer ou plut t interdit de passer certaines informations cn d forme d autres mais il ne tr
131. s un peu moins vagues votre seconde th se je la trouve un petit peu vague Voil A Badiou Je voudrais commencer par la fin c est dire me d fendre contre l imputation de vague Ne serait ce que parce que s adressant un philosophe elle a toujours quelque chose de plus blessant que l intention Cette imputation remonte lom elle est originaire il y a toujours eu l image de Thal s dans son puits Je ne crois pas que ce que j ai dit soit vague Ce qui est s r c est que je r pudie l id e d une confrontation fragmentaire qui s op rerait concept par concept Et je voudrais l gitimer ce point je ne pense pas qu il soit de bonne m thode ou alors on veut que le rapport actucl que j appclais d ambivalence de sentiment sentiment se poursuive Je ne crois pas qu il soit de bonne m thode de proc der en mettant les concepts en partage et de se demander d choses comme qu est ce que la v rit pour les philosophes qu est ce que la v rit pour Lacan etc etc On peut le faire ce moment l propos de la totalit des concepts propos du dictionnaire de l encyclop die des concepts Evidemment on mentionnera l amour le plaisir la connaissance le savoir la math matique la logique la n gation ctc On en viendra par cette m thode faire une comparaison syst matique entre les crits de Lacan et l encyclop die des sciences philosophiques de Hegel Je pense que ce sont des exercices en imp
132. sein m me de la th orie e cette folle 1d e d une langue freudienne d un Freud travesti en L L Zamenhof Curieuse 7 P L Assoun op cit p 18 9 Une critique des options prises par les traducteurs agr s a t jusqu formuler ses objections dans la langue par eux promue le fran ais freudien s Dirais je que Je refusement de mon appareil d me me laisse en tat de d saide et de d sirance pour traduire les sentiments que j prouve gt Cf C Chiland R ves et regrets i Revue francaise de psychanalyse Paris P U F 1988 p 995 1001 mais remarquable car c est ce genre de cons quences qu on mesure quoi conduit l impasse faite sur Lacan IV Sur la logification et la r f rence Chez Lacan comme chez Wittgenstein la t che cons quente cette remarque d un pas de psychologie chez Freud sera la m me et P L Assoun en donne la formule convertir ces pseudo probl mes psychologiques dans le registre logique Cette tentative de logicisation ne saurait manquer chez Lacan comme chez Wittgenstein d interroger le statut de la r f rence Certes les r ponses de l un et l autre ne sont pas superposables mais elles convergent n anmoins sur un point d cisif qui chez Wittgenstein consiste en une relativisation de l id e d un langage r f rentiel ams que le formule prudemment P L Assoun et qui chez Lacan consiste comme d j dans le Tractatus en un refus de la
133. sujet discourant Si donc la philosophie dialectique localise le vide dans la contra diction pouss e ce pomi pur tel que l tre en tant qu tre ne s y peut soutenir la psychanalyse le localise dans le e surgissement excessif d une parole telle que vient s y rompre s y interrompre le sujet du discours Localisation du vide dans ce qui exorbite l tre de son identit soi ou localisation dans l exc s sur soi du sujet au rompu du discours et de la parole vous concevez l insistance du discord Mais apr s tout apr s tout Toute v rit fait passe d une impasse et sans doute cn va t il de m me de cette v rit que nous cherchons dire ct qui est en jeu empiriquement dans la constatation que Pak M O PSE RES 2 C ni la psychanalyse n a interrompu la philosophie ni la philosophie n a pu d construre la psychanalyse Je commencerai par pomter dans le texte de Lacan une difficile torsion me gardant pour ne pas tre aussit t subsum dans les cat gories du discours de parler de contradiction Dans le s nunaire du 20 mars 1973 Lacan d clare que amp l analyse se soutient d une pr somption ou d un id al c est de ceci qul puisse se consutuer de son exp rience un savoir sur la v rit Mais dans le s minaire du 15 mai de la m me ann e en opposition expresse Platon il d clare tout uniment que le propre de son enseignement cst de discerner les conditions de cet nonc Il y a du rap
134. sur les l ments du r cit pris dans l ordre o le r cit les a expos s 2 faire associer sur un l ment remarquable 3 demander quel l ment du jour pr c dent cst associ au r ve ou encore 4 renoncer toute Instruction Certes Freud ne tranche pas sur ce que serait l attitude pr f rable Cependant il est clair que seule la quatri me solution qui tait en r gle g n rale celle de la pratique de Lacan reste conforme la consigne imitiale de l association libre Quel psychanalyste en outre pourrait savoir d avance isoler telle partie d un r ve comme tant un l ment Qu est ce qui pourrait a priori lui servir de crit re pour diff rencier comme tel un l ment Le sens Le contexte La grammaire Une possible quivoque signifiante Une certaine cristallisation du transfert Et comment pour une telle coupure productrice de l l ment choisirait il tel crit re plut t que tc autre ll y auran certes toute une tude mencr bien en lisant la Traumdeutung pour d termmer quels crit res sont effectivement ceux de Freud mais ceci ne r soudrait pas la question A prendre en compte l preuve du griffonnage on peut en venir formuler que cette question dans sa A la plus large est celle de la d termmauon du significatif de ce qui pour un sujet est significatif ou ne l est pas Cette question pr occupait vivement Tung non pas tout fait par hasard car elle se trouve tr s sp cialement d ph
135. sus par surprise vous vous adressez celui celle qui don savoir comment faire m re p re aim ami ducateur m decin commissaire de police avocat politicien cur Li l expert est l pour vous r pondre il sait dites moi seulement o a ne va pas et je vous dirai pourquoi et par cons quent comment y rem dier L autre sait laissez le faire et bouclez la La voie freudienne c est le monde l envers l ouverture des annes Prenez la parole oh pas ensemble collectivement dans la rue comme en mai 68 mais prenez le risque de parler seul avec vos propres mots un mconnu h par le secret et votre parole vous m nera quelque part elle ne sera pas vaine Lacan disait un jour propos de cette praxis lt N est ce pas chez Freud charit que d avoir permis la mis re des tres parlants de se dire qu il v a quelque chose qu elle habite cette esp ce savoir le langage N est ce pas oui charit que de lui annoncer cette nouvelle que dans ce qui est sa vie quotidienne elle a avec le langage un support de plus de raison qu il n en pouvait para tre Le s mmaire Encore Seuil 1975 page 88 La rupture freudienne c est d abord cette nouvelle moule que la prise de parole peut ne pas tre vaine Et c est ainsi que depuis Freud des FORCES de gens se sont mis parler lls ont quelque chose dire Qu un t fasse une anorexie des convulsions des cauchemars des phobies de l asthme
136. t qui parle par un assentiment au r el qu est la Chose freudienne Est ce l le tout de l analy se Certains ne peuvent se gu rir de la psychanalyse elle m me Les voil un jour mordus de cet mcurable ci occuper la place d analyste De quel assenument s agit 1 On ne peut y r pondre qu en parlant d abord de la fin de l analyse de toute analvse cens e avoir t men e son terme Qu en est il alors non pas du sujet mais du Moi c est dire de l image du corps propre Qu en est il de cette ombre port e de ce double que Hom re appelle la psych qui s appuie sur la vision de ce miroir qu est mon semblable La r ponse cette question d pend de la 22 J Lacan T l vision Seuil 197 direction de la cure c est dire de la voie selon laquelle finalement se lient l imago 1 La premiere voie consiste conforter ce Moi selon la ligne du narcissisme en tant qu il est soutenu par le trait du signifiant par certains traits identificatoires constituant l Id al du moi grand I Ainsi il v a une fa on de conduire l analyse de sorte qu son terme l analysant sdentifiant aux traits de son analyste vient en occuper la place exaltation et prestance d crites par Balint De cet assentiment conclus il suffit que l institution analytique se fasse la complice pour que son recrutement y trouve son assiette Ainsi la psvchanalyse loin de faire rupture perp tue la tradition s cul
137. t tre cons quent et ne plus asserter quoi que ce soit propos du r ve lui m me On ne peut plus par exemple soutenir comme pourtant Freud le fait que le r ve est l accom phssement hallucinatoire d un d sir refoul Il n y a pas un tel accomphssement dans le r cit du r ve on ne peut en faire tat qu en ce qui concerne le r ve lui m me Celui ci ne peut donc tre n glig par le psychanalyste et ne l est d ailleurs pas par Freud Le psychanalyste ne peut se r fugier dans la seule chose pour lui tangible savoir le r cit du r ve n gliger ainsi le r ve effectif sans porter atteinte au vif de ce qu il trouve dans la 7raumdeutung L preuve du griffonnage consiste donc supposer accessible le r ve lui m me un peu comme on s essaye rendre le r ve dans certames s quences filmiques qui d ailleurs sont g n ralement et remarquablement rat es Une telle prise en compte du r ve lui m me 13 Ludwig Wittgenstein Philosophische Grammatik Oxford B Blackwell 1969 Cit par J Bouveresse op cit p 42 pr sente donc cet avantage de faire valoir mais en creux la sorte de rapport qui lie le r ve son r cit Selon Wittgenstein la r ciproque est galement vraie de m me que le r ve n est pas r ductible son r cit de m me le r cit du r ve mais aussi les associations repr sentent un certain changement d aspect du r ve lui m me Ceci est confirm dans notre exp rience o nous pouvons
138. t des degr s de l acte P L Assoun Oui mais toute l op ration Newman c est de faire passer l assentiment d une th orie probabiliste qui existait depuis longtemps une th orie de l acte C est ga en effet son projet mais il a besoin n anmoins me semble t il d une th orie des degr s pour la dissoudre Pour faire comprendre son opposition entre l assentiment conceptuel et l assentiment r el il hu faut mettre en place des degr s du point de vue du conceptuel pour montrer qu on peut s en passer au plan du r el Et c est exactement comme le passage lacte qui a besom de se confronter une pseudo d lib ration X J ai lu votre hvre comme un travail tr s important permettant de r pondre dans le travail analytique sur le possible et l impossible de lassentiment l objet Mais je crois qu il y a une dimension probl matique de l assentiment qui est dans Lacan et pas dans Freud Quand Lacan dit que la personnalit c est la paranoia ou que la cure c est une paranoja dirig e ca pose la question de l organisation du vide comme l organisation du trop d assentiment des interpr tations pos es par l autre l autre auquel en m me temps on ne croit pas P L Assoun Qui l c est un point je disais tout l heure et ce n est pas par simple plaisanterie qu il faudrait un jour crire une tude sur Lacan et Wittgenstein ou en tout cas une tude sur cette instance de l assentiment Le moment d cisif effecti
139. te se comporte comme un erast s 11 change toutes les r gles du jeu Nous distinguerons deux temps de la sc ne Isolons d abord la r ponse de Socrate l entreprise d chain e de s duction d Alcibiade qui est parvenu le coincer au lit Ouden n n tant rien Socrate 8 Ibid p 145 9 J Lacan Le transfert 17 mai 1961 10 Jacques Lacan La relation d objet s minaire 1956 1957 in dit 11 Jacques Lacan La direction de la cure dans Zerzts p 617 T s escamote en deux mots de toute supposition d tre o d avoir jamais t d sirable Le paradoxe est que cct n participe pr sent du verbe tre fait de lui un pur er n un d sirant en exercice Ce refus qui produit un tant produit un rien pr sence d un ouden d une place vide Ensuite une deuxi me sc ne qui n est pas r p tition de la premi re mais qui en comprend le r cit La mise en sc ne de ce r cit fait virer cet ouden au comique du phallus montrer son objet comme ch tr Alcibiade parade comme d sirant 1 devant le public d agathoi les gens de bien l lite le public choisi Socrate alors d signe Agathon Alcibiade comme celui auquel toute sa mascarade s adressan Est ce Je Bien en personne Est ce l objet type eromenos quelconque et m me le plus con de tous Lacan pose encore l nigme du d sir de Socrate la fin du s minaire propos de la f conde Versagung de Y analyste comment
140. tein Lectures op cit p 49 Traduction J Fauve Une fois que vous tes arriv interpr ter ces deux personnages il n y a peut tre pas de raison de dire qu il doit y avoir de la m me fa on une interpr tauon de l ensemble ou de chacun de ses d tails 4 21 Lb ER NZE ES 2 4x4 la voie un mod le un paradigme ou dans le vocabulaire de Wittgenstein une Urbild pour toute interpr tation de tout r ve venir Que l analysant prenne Freud pour mod le dans son rapport ses propres r ves peut tre un fait lui m me situer dans le transfert C est une toute autre chose que le psychanalyste le fasse et dont on voit le caract re abusif dans un certam mode d analyser les r ves o le psychanalyste fait surmoiquement pression sur l analysant en le poussant associer l dessus On ne voit pas ce faisant la contradiction incluse dans ce syntagme associer au sens du freier Einfall ne peut tre localis sur quoi que ce soit sans perdre ce qui fait le tranchant du paradoxal freter Tout se passe ici comme si le psychanalyste craignait que ce que l analysant allait dire juste apr s hui avoir fait le r cit de son r ve ne soit pas une association Mais qu en sait il 7 Il est clair que par avance il ne peut rien en Savon En 1923 dans l ar cle que nous avons cit Freud distingue quatre attitudes possibles du psychanalyste l endroit d un r ve qui hu est rapport Il peut 1 fame associer
141. tiendrons une phrase dont la port e clairera singuli rement l accent mis par Lacan sur les effets de l incarnation du Verbe Comme Dieu nous a donn le Verbe nous devons donner notre parole Lacan ne l a pas invent il l a lu dans Claudel A l nigme du nom de Co fontame s ajoute celle du pr nom de Sygne Lacan ne doute pas quil s agisse d un signe baie S Ce changement imperceptible dans l orthographe o il imagine une mater lectionis cabalistique converge mer veilleusement avec sa propre invention du barr surimposition sur l homme de la marque du signifiant n Nous verrons que Lacan pousse cette convergence avec cons quence Remarquons que Claudel sugg re une combinaison de cet 4 et de ly de Sygne de Co fontaine D s le d but de L Otage 11 prend som de nous indiquer que Sygne parle d une voix claire et m lodieuse avec quelques notes d une sonorit trange et presque p nible Or en grec d o provient cette demi voyelle y qui sert classiquement la translitt ration du upsilon notre voyelle u l usage du circonflexe sert noter une l vation suivie d un fl chissement de la voix On retrouve condens s un y et un accent circonflexe dans le pr nom Lumir le y a disparu de l orthographe mais Claudel pr cise en note qu il faut prononcer Loum yir cette sonorit quivoque avec celle de lumi re Lumir est un personnage de d sir Une m taphore nous semble convenir aussi bien cet y
142. tte Versagung n est que l envers d un endroit En effet S A est la marque de ce qui cessant de s crire permet du possible le possible assentiment das Ding la Chose freudienne qu est le Nebenmensch au del n semblable mon image au del que Lacan partir de 1959 appelle le r el Ainsi l analysant peut donner son assentiment au r el Mm savoir de I impossible Il peut adh rer ce bout de r el qu est l impossible de l inscription du rapport sexuel A la question la jouissance selon laquelle l un jouit de l autre est elle la m me jouissance selon laquelle l autre jouit de l un il n y a de r ponse ni par oui ni par non Ah que l on ne nous objecte pas les moments de paix de fusion du couple o chacun m me peut se dire que l autre est bien content Nous y regardons de pr s pour voir ce qu il y a dans ces moments d alibi fondamental l alibi phallique En effet la Chose en son vide central reste l Autre absolu innommable tranger hors sens L est le malaise Le non rapport sexuel ne vient pas de la civilisation 1 est de structure dans la civilisation L invention de fictions Mais cet assentiment au r el n est possible que par sa condition et son appui qu est la Fersagung le refus du symbolique C est 20 Freud Esquisse de psychologie scientifique chap l par 17 j u B 7 I 21 S minaire Le Nom du P re du 20 novembre 1963 in dit pourquoi il ne se d
143. tterait la passion trouble des profondeurs Cela m me ne fait que mettre nu l imp ratif c est pourquoi 1l lur faut contre son organisation y assentir comme la forme m me de son idiosyncrasie orme Le sujet inconscient seralt donc le texte unique d une impossible grammaire de l assentiment DISCUSSION Jean Allouch Vous avez parl de consentement Ce qui m a beaucoup frapp peut tre davantage dans votre expos d aujourd hui qu en sant votre livre sur Freud et Wittgenstein c est quel point la facon dont Freud fait avec l assentiment est prise dans le discours hvst rique et quel point on oublie que en m me temps qu il frayait la psychanalyse avec les hyst riques il parlait avec Fliess que les deux choses sont li es Je trouve remarquable dans votre expos quel point tout ga semble enti rement pris dans le discours hyst rique quel point tout se passe comme sil n y avait pas eu de discussions ct de rupture avec Fhess puis avec lung puis avec un certam nombre d autres 23 Au del du principe du plaisir texte dont nous montrons dans L entendement freudien la port e thique cu gard au savoir freudien 24 Lettre Binswanger 1911 o se trouve conjur e toute interpr tation harmoniste ou lt naturaliste de la psvchanalyse Paul Laureni Assoun Mon id e ce seran ce n est pas mcompatible du tout avec ce que vous dites que Freud est un g nial r investisseur de ses contradict
144. u sceptique c est l analyste qui doit en assumer le r le il doit r sister la tentation de croire en un dire vrai qui g lerant le dialogue du sujet avec sa v rit autant qu avec son partenaire de la relation Nous sommes videmment en train de parler du transfert mais de l aborder par la question de l as sentiment lui redonne une fraicheur singuli re C est aussi pourquoi la r sistance gt wittgenstemmenne la s duction freudienne a valeur 16 Cf Le D but du traitement 1913 qui contient une belle ph nom nologie du patient comme sceptique trad fr in La technique psychanalytique PUF pp 83 84 quasi clinique de ph nom nologie du transfert comme relation sui generts I n y a donc pas de religion en la mati re celle que le sp cialiste du cr dit et de Ja cr ance le publicit aire travaille accr diter Go tez et vous croirez La v rit pratiqu e dans l analyse faut il souligner en contraste n a pas de go t ll arrive m me l analysant de la trouver insipide et de souhaiter comme le patient le plus fruste prouver la vertu curative la saveur am re de la potion Aussi la v rit analytique n est elle pas une potion ce que Freud a cru un moment et le sujet sera favoris par la situation r gressive de croire qu il suffit comme on lui a recommand enfant d ouvrir la bouche pour que l effet salvateur s en propulse dans l organisme Comment le m deci
145. u un chapitre freudien d une grammaire g n rale de l assentiment il y a l penser par la psychanalyse la forme la plus restreinte d une telle grammaire mais peut tre aussi la plus tordue et la plus f conde L entendement freudien permet donc un retour au c ur du logos de l assentiment en exp rimentant l impossible d une grammaire de l asseutiment 2 Sur le statut pist mique de ce pr suppos nous renvoyons notre mise au point Le sujet de la psychanalyse in Cahiers recherches d bats confrontations soci t culture foi 1 1987 pp 3 34 3 Cf notre article Wittgenstein s duit par Freud Freud saisi par ML E gt in Le Temps de la r flexion n 2 Gallimard 1981 et Freud et Wittgenstein P U F 1988 Nous renverrons ci dessous pour ne pas avoir la par aphra aser aux aspects de cette enqu i qui forme l horizon de la pr sente contribution qui a attir l attention sur le r le d terminant de la probl matique de l assentiment notamment en son livre I Critique de la logique de l assentiment psychanalytique pp 33 88 4 Cf notre ouvrage L entendement freudien Logos et Anank Gallimard 1984 pour un essai de fondation de cette cat gorie SUIE INCONSCIENT ET SUJET DE L ASSENTIMEN Il s agit de voir d abord se construire la notion d assentiment pour placer en regard le contenu analytique Pour nous orienter la d finition du bon vieux Lalande fera l affaire
146. uissance qui l effiloche de mani re pouvoir totalement annuler la jouissance Mayette Viltard En disant avec le temps tout deviendra clair c est quand m me r pondre d une mani re pas mattendue du tout pour l hyst rique C est r pondre d une mani re parfaitement conforme ce qu elle dit c est prendre son compte et reconduire le 1 n y en a pas encore de rapport sexuel C est le encore gt et de ce point de vue l est ce qu il n y a pas quelque chose dans la facon dont Freud fait avec l assentiment qui ne va pas qui ne colle pas parce que reprendre son compte dans une position de maitre le pas encore est ce que ca peut avoir la moindre valeur pour subvertir le discours hyst rique C est pas s r Guy Le Gaufey Vous avez dit 11 y a des degr s dans l assentiment ce qui vous am ne dire qu il faut assentir de mani re fragmentaire ou parcellaire ce qu il ne faut pas comprendre comme du bout des l vres Mais si on se r f re la grammaire de l assentiment de Newman il n y pas de degr s de l assentiment L assentiment cst un ct indivisible et selon ce sur quoi il va porter videmment les r sultats seront diff rents sa phrase cl 11 la tient de l apolo g tique c est lt le pape est le vicaire du Christ un chr tien papiste face cet nonc l y adh re c est le real assent 131 adh re non pas la signification de cela il adh re cola Par contre dit
147. ung de l analyste Nous trouvons ce terme de Versagung dans plusieurs textes freudiens consacr s la technique comme tant la mise en Jeu par l analyste d une nouvelle esp ce de refus L analyste refuse non pas lamour mais la satisfaction d amour demand e dans le transfert 9 L activit du psychanalyste est r f r e Ferenczi L analyste doit s opposer nergiquement ce que l am lioration des sympt mes n entraine pas une pr cipitation pr matur e dans d autres satisfactions substitutives Or la place que l analyste occupe de par le transfert est celle o non seulement les satisfactiuns sont exig es le plus imp rieusement mais o elles ne peuvent qu tre substitutives La Versagung active maintenue par Freud nous semble proposer une sorte d asc se au d sir de l analyste Son refus Ableh 56 J Lacan Subversion p 821 57 J Lacan Le transfert 3 mar 1961 58 1bid 31 mai 1961 59 Ibid 24 mar 1961 60 Sigmund Freud propos de la dynamique du transfert gt Le transfert Remarques sur l amour de transferi dans La Transa N 8 9 mars 1986 notamment p 12 p 30 p 38 p 92 p 108 Wege der psychoanalytischen The rapie 1919 G W XII trad Nouvelles voies pour la th rapeutique analytique dans La technique analytique Paris P U F 1967 nung cet endroit s nonce en r gles pr cises Nous ne cherchons ni difier son sort m hui inculquer
148. ur y caser le style analytique de l assentiment variante de ces strat gies redout es par Freud de noyer le poisson analytique par des intentions de mise en forme mise au pas qui en font dispara tre ou en moussent la pr cieuse sp cificit Mais il ne faudrait pas non plus qu arguant de cette fameuse sp cificit l analyse s y aveugle et d nie ce rapport disons le mot un universel qu elle ne se subvertit qu en s y confrontant tant l inconscient est une pens e c est en ce pomt que la r flexion philosophique s impose Nous ne l emploierons pas ici pas plus que dans le reste de nos travaux comme une mine de g n ralit s ce serait le comble que la r f rence au discours du philosophe serve donner l analyste sous forme de m thodologie pr alable quelque bonne conscience ui permettant ensuite de se livrer ayant r gl son compte la pens e l tude de son objet IH y a bien circularit apor tique entre 1 Sur le diagnostic de Freud sur cette tendance philosophique d nier les acquis de la psychanalyse en y mettant de l ordre cf notre Freud la philosophie et les philosophes P U F 1976 LIL TORBALI 29 le travail du concept et le travail du sympt me vidence qui ne se d couvre i est vrai qu un stade avanc de la mise en uvre de ce double travail qui ne prenne Jamais pr texte de l un pour c der sur les contraintes de l autre Le paradoxe inaugurateur
149. ut tre r crites hefus et assentiments en psychanalyse Philippe JULIEN Cette vie d attente et assentiment J Paulhan Le Guerrier appliqu assentiment la psychanalyse ne peut sc r duire quelque Lasi de l esprit un ensemble de propositions ur es de l enseignement de Freud Quoique non n gligeable cette adh sion l ne trouve place qu en fonction d une tout autre poser ainsi de quel assentiment s agit il dans ce hen social qu on appelle la relation analytique Pour y r pondre nous serons amen s 1 distinguer divers assentiments selon trois moments logiques qui ordonnent l exp rience analytique 2 montrer que ces trois assentiments sont corr latifs de trois refus sp cifiques 1 L v nement du dire L invention freudienne se d finit par cette pratique inouie de la r gle fondamentale dire tout ce qui vient l esprit dans la soustraction du visage du destinataire quitter les amarres habi tuelles de la parole selon lesquelles le message est mis au service d une fin d termin e l avance par un rejet de ce qui est jug inutile pour sc concentrer sur ce qui est jug n cessaire l obtention de cette fin Ainsi gr ce cette perte des amarres tout ce qui vient en parlant est de valeur gale car tout Einfall tout ce qui tombe fait signe signe accueillir LU PAVIA ON L7 Habituellement quand quelque chose de g nant et d incompr hensible vous tombe des
150. vement est celui me semble t il o Lacan critique le titre de sa th se ca devait tre en 1975 o il dit que justement 1 n y a pas de rapport de la personnalit avec la paranoia parce que c est la m me chose Ce point de r duction me semble essentiel et fait de la paranoia le prototype m me de la question de l assentiment et du consentement J aurais envie de dire que Lacan repart du cogito parano aque c est dire de la certitude parfaitement r ussie l o Freud d ailleurs verrait l impasse parano aque du c t d un autre qui cloche et qui impose un d sinvestissement de la hbido Je ne peux pas en dire beaucoup plus J en dirais trop mais a ga supposerait de voir ce que c est que le passage de Freud Lacan du point de vue de la r f rence du sujet Le r ve l preuve du eriffonnage Jean ALLOUCH To learn from Freud you have to be critical and psychoanalysis generally prevents this Wittgenstein C est de Wittgenstein que j ai appris que l int riorrt du mental tait dans une mesure beaucoup plus consid rable qu on ne le suppose g n ralement une construction philosophique Bouveresse ittgenstem objecte Freud en particulier la Traumdeutung MAS UT que le r ve soit ce que Freud pr tend une eriture Par l se trouverait refus e la notion d un langage du r ve qui pour les psychanalystes et notamment les lacaniens est une notion largement et peut tre nous l allons voir naive
151. voir comme guide ou comme chiffon rouge le pomt du vide Mais il me semble que la disposition que je propose permettrait de traiter du point de l analyse de ce que la philosophie a pour elle de meilleur de plus compossible et permettrait la philosophie de renoncer aux entreprises soit d h g monie soit de d construction de l analyse dans lesquelles elle se risque p riodiquement Mon propos est r ellement un propos de d limitation Je pense qu il faut commencer par bien concevoir que philosophie et psychanalyse sont des choses essentiellement Meu La logique est alors de trouver le point de bord qui fait que par ailleurs comme on sait philosophie et psychanalyse sont aussi dans leurs proc dures discursives intri qu es C est unc vidence de l ge moderne de la philosopl ne Je pense qu il faut commencer par Ta d limitation construire ensuite le bord et voir de quelle mani re il est repr sentable pour les uns et pour les autres X Vous dessinez effectivement un bord possible entre la phi losophie et la psychanalyse bord qui est d ailleurs tout fait appuy sur votre connaissance des textes de Lacan donc non seulement un bord entre la philosophie et la psych analyse mais entre la pens e de Lacan et la philosophie La question que je voulais vous poser c est si en fait votre mise en place n tait pas minimale comme vous dites mais bien plus maximale et en tant que telle presque insupportable au sens ou le rap
152. xieme piece que le pr sent article laisse l cart 1 11 D UN NO LS rejet de Sygne Cette lecture permet en retour de dire que c est d j ce qui est arriv Sygne Lacan suggere alors que i Sygne on retire tout ce serait trop dire que ce soit pour rien mais i laisse ca il ne commente pas davantage Nous pouvons ajouter anticipant sur notre conclusion que Sygne refusant la jouissance pour sauver le P re des hommes en sauve le symbole le phallus qu elle se rive repr senter dans sa crucifixion La Versagung sp cifi e Ce quor Lacan se tent avec Sygne c est la marque d une interdiction dans symbolique La jouissance est interdite qui parle comme tel Quand il n y a plus que son balancement de t te pour dire non nous pourrions dire de Sygne qu elle est l en tant que ca a justement qui se tait en ce qu il manque tre Cette formule est donn e par Lacan pour d fimr la pr sence de l analyste La Versagung de l analyste en effet n est pas d un autre ordre que la Fersagung originelle L action analytique a affaire l opacit du refoul ceci s exprime dans la formule il n y a pas de m talangage Ce refus originel primordial ce pouvoir dans tout ce qu il a de pr judiciel par rapport toute notre exp rience il n est pas possible d en sortir nous n op rons que dans le registre de la Fersagung et Lacan qualifie de sp cifi e la Versag
153. yse cette question qui lui est pos e Lacan r pond non Comment l entendre Cette n gation ne porte pas seulement sur tel savoir r f rentiel concernant la filiation de Didier Anzieu mais sur tout savoir r f rentiel Elle est prescriptive je n ai rien en savoir L est le refus En retour seul compte ce qu il ajoute aussit t Il a reconstitu la v rit durant la cure soit partir du dire de 4 Psychologie du moi et interpr tation Ornicar N 46 p 5 20 1988 5 Cf les pages 87 96 de mon livre Le retour Freud de Jacques Lacan Toulouse Er s 1986 6 Cf le t moignage recueilli par E Roudinesco dans Histoire de la psychanalyse en France t 2 Paris Seuil 1986 p 135 KREECS I ASSEATIMENTS EN PSYCHANALYSE son analysant Voil l objet de son assentiment et la seule r ponse analy que une question portant sur ce savolr l Une analyse n est pas une enqu te psychiatrique Je dit toujours la v rit Ce sur quoi portent refus et assentiment de l analyste correspond il la distmction d Austin entre nonc s constatifs et nonc s performatifs On pourrait le penser en effet puisque les premiers d crivent la res en la d signant par un nom Il pleut et inversement les seconds sont un acte accomplissant ce qui est dit Je promets Et pourtant la psychanalyse supprime cette distinction en uni versalisant le performatif en tant qu il est imphoite en
154. ysman Besan conj e TRANGER I Bennani Rabat D Cromphout Bruxelles M Drazien Home B Garber Burcelone S Gilbert Oslo M Halayem Tunisie H Cardoso Buenos Aires E Maldonado Cor doba Argentine F Peraldi Montr al Ura nia Per s Salvador de Bahia Br sil W J Richardson Boston M F Sosa Mexico R daction 29 rue Madame 75006 Paris Administration Editions Er s 19 rue Gustave Courbet F 31400 Toulouse Abonnements voir p 171 Diffusion France amp Etranger Diff dit 96 bd du Montparnasse 75014 Paris Maquette Mouvet Xia Jia nong dessin de couverture L assentiment la psychanalyse Colloque Littoral Paris 20 et 21 mai 1959 Sujet inconscient et sujet de l assentiment L impossible grammaire de l assentiment Paul Laurent ASSOUN on propos est de cerner quasi topiquement le lieu o la question de l analyse et le probl me de l assenument se rencontrent moins en une r elle synth se il faut au contraire en exp rimenter l aporie qu en un goulot d tranglement qu est ce qui met l exp rience ouverte par Freud en situation de se poscr de l int rieur cette question de l assentiment Voici bien me semble t il l inter rogation aussi l mentaire que fondamentale qui va courir travers ces d bats Il faut r sister ici la tentation de construire quelque mod le g n ral de l assentument de nature logico philosophique po

Littoral 29 : L`assentiment à la psychanalyse

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