LU - Association Française pour la Lecture
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1. Lecture n 70 juin 2000 u Presse mode d emploi Jean Beno t Durand Flammarion Castor Poche 192p 38F Publi l occasion de la 11 me semaine de la presse dans l cole 20 25 mars 2000 ce petit livre de la col lection Castor Doc est destin nous dit on en pr am bule aux enfants d s 10 11 ans souhaitant r aliser un journal que ce soit dans le cadre d une association de l cole ou pour eux m mes Ind pendamment de son objectif principal des con seils de tous ordres aux enfants d sireux de cr er un journal cet ouvrage tr s bien illustr de photographies et de dessins de Brunor est un excellent document sur la presse ranger dans les rayons d une BCD Son auteur Jean Beno t Durand r dacteur en chef adjoint d un journal pour enfants r ussit en effet la gageure de pr senter de mani re synth tique et lisible par de jeunes enfants l histoire de la presse et de ses techniques des acta diurna de la Rome antique aux grands journaux contemporains de Gutenberg Internet de Jaccuse au Watergate Le journal scolaire fait maintenant partie des activit s propos es par beaucoup de classes et d tablissements leurs l ves L enqu te men e Nantes indique que lar gement plus du tiers des coles de cette agglom ration diffusaient un journal la p rennit assur e m me si leurs fr quences et leurs nombres de pages taient tr s variables Cette pratique semble2. d ailleurs avoir singu li rement volu et la r flexion sur les objectifs et la fonctionnalit d une publication r guli re dans le cadre d une p dagogie de la production crite bien comprise a fait dispara tre les formes les plus caricaturales des journaux d enfants exploitations d une technique Freinet d natur e quon connaissait il y a encore une vingtaine d ann es LAFL a pris sa part dans cette r flexion notamment en exp rimentant en classes lec ture ce qu elle a appel les circuits courts et le journal d opinion C est pourquoi on peut s interroger sur la pertinence de certains conseils donn s dans ce petit document qui con sistent se r f rer au mod le de la presse professionnelle imiter cette derni re dans tous ses aspects techniques budg taires r dactionnels sans imaginer qu un journal scolaire ou associatif aura heureusement sa sp cificit et 18 n cessairement des ambitions plus modestes qui peuvent ne rien enlever sa qualit et son int r t M V JEU DE LEGO C est le lecteur et lui seul qui lit le texte C est lui qui pour ce faire relie les unit s de sens du texte entre elles Lego je lis Lego ce jeu de construction si justement nomm o pr cis ment l important n est pas les briques mais ce qu on en fait lorsqu on les relie entre elles Lego je lis Lego je lieZ L important du Lego c est le jeu c est le je qui lie qui l
3. s sur une importante documentation la plupart des chapitres se contentent souvent d en restituer les infor mations dans la mesure o les auteurs ont une f cheuse tendance retranscrire telle quelle la r flexion qu ils ont d j expos e dans leurs uvres pr c dentes Celui ou celle qui ne conna t pas l univers du livre sera cependant combl e car l ouvrage en pr sente une vue globale Les principaux groupes pr sents sur le march de dition et les quelques dynamismes qui le traversent l dition jeunesse et celle de province y sont bien d crits Le r le de l Etat la censure et les probl mes avec les biblio th ques notamment celui du droit de pr t sont abord s de fa on synth tique L ouvrage propose aussi une vision diff rente des librai ries celle d un nouveau moteur du march du livre La concentration de leurs structures l image de celles de dition les conduit peser plus lourd face aux diteurs De m me le traitement du livre lectronique fait l objet d un d veloppement assez labor Mais les chapitres in gaux n apportent pas vraiment de r flexions nouvelles Il s agit d un tat des lieux plut t que d une mise en perspective comme le sugg re le titre La t che tait ambitieuse Coralie MATERA 2 Qui consiste pr f rer l autorit sch matique d un texte aux contacts humains directs Sa d 3 Sory Camara dans la pr face 16 17 Apprendre en pr
4. 13 ul la d couverte des documentaires pour la jeunesse cycle 3 6 5 CRDP de Cr teil et La Joie par les Livres 1999 327p Un livre sur les documentaires Nous tions nombreux attendre plus ou moins conscients de la place trop privil gi e des albums et des romans dans les BCD et CDI et de ampleur de la t che d analyse que suppose la pr sentation de documentaires sans oublier les com p tences n cessaires dans les diff rents champs discipli naires et dans le genre Nos attentes taient sans doute diverses et j avoue que la rencontre avec ce livre n a pas t facile Jattendais de l aide sur l analyse des livres documentaires et sur la fa on d aider les lecteurs encore fragiles que sont les enfants de l cole et du coll ge aller au del du plaisir de l image et du feuilletage entrer dans la lecture de ces textes Je me suis trouv e tout d abord face une somme de titres Comment ce livre me serait il utile Je dois dire que j ai mis de c t ces attentes personnel les pour devenir attentive ce que proposait cette quipe d auteurs au moins 10 dont le professionnalisme est reconnu et sans doute encore consolid par le partena riat biblioth caires de La Joie par les Livres enseignants de l IUFM de Cr teil Le livre est structur en 11 chapitres en autant de th mes ou de domaines Un milieu de vie l eau La reproduc tion Infiniment grand infiniment petit D
5. a litt rature crite Marc Soriano Les Contes de Perrault culture savante et traditions populai res 1968 en a recherch l origine dans le folklore tra vers les contes de nourrices et les livrets de colportage r habilitant des auteurs m connus ainsi qu un public enfantin et populaire longtemps marginalis et cr ant un int r t autour de la culture de l enfance Cet entre croisement entre l oral et l crit invalide la s paration tra ditionnelle Bernard Gicquel lui conteste l appartenance des sujets trait s par Perrault la tradition fran aise o aucun ant c dent observable n est connu Il consid re que l auteur s inspire de contes napolitains r pandus en France travers l oeuvre de Giambattista Basile et que 14 15 l allure de contes de vieilles de ses crits tient non leurs sources mais au genre litt raire adopt Un d bat s l ve autour de la transmission des contes Catherine Velay Vallantin rappelle la prise de position de Nicole Belmont la transmission orale a un r le majeur et irrempla able Pour certains ethnologues seule la voix populaire est authentique et vivante L criture elle comporte une censure Soriano a souli gn que dans son laboration interviennent les prati ques ducatives de l poque la vision du monde propre l auteur et son milieu lettr et mondain dans le cas de Perrault mais aussi les imp ratifs de production l anti c
6. aient acquis une connaissance efficace du discours scientifique tenu sur eux et qu ils n ont pas conomique ment int r t fournir des r ponses divergentes Si bien qu on observe une fixit des danses masqu es consid r es au long de cette tude comme un lieu strat gique d observation de la culture et de son cheminement Anne Doquet parle ainsi de soci t ethnologis e et m me d acharnement ethnologique r ciproque Les effets les plus vidents de cette situation sur les hommes apparais sent dans le comportement des informateurs particuli re ment actifs dans le processus de construction scientifique L int r t que pouvait repr senter leur contribution la recherche laisse finalement penser qu ils s en sont d lib r ment fait complices Toutes les cultures de ce type poursuit elle semblent avoir t clair es par un texte ou un ensemble de textes inaugu raux sign s d une personne ayant fait autorit dans la dis cipline En ouvrant un champ d tude particulier l auteur assoit souvent sa d monstration sur une culture t moin et 1 Il s agit dans le cas des Dogon de Marcel Griaule Les Actes de Lecture n 70 juin 2000 u cr e un moule th orique dans lequel les chercheurs ult rieurs viendront fondre leurs crits L exemplarit de la cul ture dont il a d couvert les traditions particuli res sera alors l gitim e par les travaux des disciples qui viendront renforcer les posit
7. bole du h ros politique moderne un indice de la g mell it entre le chat et le ma tre de la tension entre animalit et humanit montre combien il reste int ressant et f cond de continuer explorer les Histoires de Perrault et plus g n ralement le fonctionnement du conte Marie Claude DOQUET Les Actes de Lecture n 70 juin 2000 u Les masques dogon ethnologie savante et ethnologie autochtone Anne Doquet Karthala coll Hommes et soci t s 1999 Anne Doquet vient de publier Karthala dans la col lection Hommes et soci t s un livre crit partir de sa th se en anthropologie sociale et culturelle sur Les masques dogon ethnologie savante et ethnologie autoch tone Dans son jury si geait Jack Goody Il ny est pas question de raison graphique Mais d une r flexion sur la raison ethnologique D une mani re g n rale crit Anne Doquet il ny a rien de tr s original se pencher sur l uvre ethnologique consacr e aux Dogon qui a d j fait couler beaucoup d encre Mais si la pratique eth nologique a suscit de vifs d bats ces remises en ques tion internes ne s accompagnent trop souvent d aucun questionnement sur les cons quences in situ qui peuvent d couler du regard de la discipline et de son discours Pour dire les choses comme je les ressens la lecture de ce livre qui ne doit pas valoir son auteur que des amis au sein de sa discipline il semble que les autochto nes
8. e la physique la technologie Le Moyen Age Explorations et d cou vertes Education civique De l art moderne l art con temporain L onard de Vinci A la recherche du pass La ville L analyse des livres documentaires s effectue donc de fa on sous jacente au sein de chaque chapitre il faut y inclure la pr sentation g n rale dans l introduction et cela de quatre mani res l une ne nous appara t que par le r sultat qui nous est propos une s lection de quelques titres par th me alors que bien plus de livres ont t lus l autre est tangible dans la r daction d une notice par titre qui assez souvent met en valeur les points forts et faibles du documentaire la troisi me Les Actes de Lecture n 70 mars 2000 lu dans la r daction d une fiche de pr sentation de collec tions documentaires g n ralistes et sp cialis es un peu succincte mon go t le quatri me type d l ments d analyse se donne lire dans les propositions d activi t s p dagogiques con ues partir des s lections Lobjectif de l quipe d auteurs mest en effet pas de donner des cl s ou des proc dures d analyse Il est de faire en sorte que les documentaires soient effectivement utilis s dans toutes les disciplines de l cole et du coll ge que les l ves d couvrent la multiplicit des modes d acc s au savoir au travers de recherches disciplinai res ou interdisciplinaires Ce livr
9. e se veut un outil pr t emploi adaptable bien entendu Le long travail d la gage des livres supports est effectu et les livres sont class s par difficult de lecture une synth se sur le th me ou la discipline a t pens e toujours en liaison avec les programmes de l cole et du coll ge et des fiches p dagogiques ont t r dig es associant sauf pour l du cation civique et les arts plastiques des objectifs d ac quisition de comp tences documentaires et des objectifs d apprentissages disciplinaires Int grer les documentai res pour la jeunesse dans les moments d apprentissage quels qu ils soient en classe la BCD ou au CDI c est ce que vise cet ouvrage Et il constitue une aide pr cieuse pour qui souhaite augmenter ou renouveler le fonds de certains rayons et pour qui souhaite diversifier les sup ports de travail d autant qu il est difficile un docu mentaliste ou un groupe d enseignants d cole d tre pertinent dans chacun des domaines cit s 74 fiches p dagogiques s articulent partir de 22 collec tions et de plus de 200 documentaires qui ne sont pas tous consid r s comme irr prochables mais comme dignes d int r t Le lecteur et les utilisateurs sont aussi renvoy s d autres sources d information comme les c d roms ou Internet mais aussi les diff rents lieux de lecture les mus es ou les centres scientifiques Infor mation est le mot central Une bonne
10. endant lors du choix des documentaires acqu rir n est il pas important de signaler aux enseignants des traductions rapides des textes d cousus voire contradictoires des textes apparemment non relus o subsistent des erreurs de syntaxe ou d orthographe des textes elliptiques ou lacunaires sur le sujet trait Le lecteur doit il chercher en creux les titres et collections non cit s pour compren dre pourquoi ils ont t cart s Rien n est dit non plus des difficult s linguistiques inh rentes l crit documentaire si ce n est au travers d ex pressions telles texte clair accessible difficult s qu il faut conna tre afin d aider les l ves les ma triser Cf La ma trise de la langue au coll ge publication du MEN Le lecteur interpr te d Anne Jorro et l analyse par Yvanne Chenouf d un texte documentaire AL n 61 La lecture est bien pourtant le point commun essentiel toutes les activit s propos es quelle que soit la disci pline Or il semblerait que tous les l ves puissent entrer dans la lecture des titres s lectionn s sans difficult s Ce n tait sans doute pas l objet de ce livre Peut on cepen dant se passer d y r fl chir Annie JANICOT Tricentenaire de Charles Perrault les grands contes du XVIIe si cle et leur for tune litt raire Jean Perrot dir In press coll Lectures d enfances 1998 126 p 170F Le conte conna t aujourd hui u
11. ions de leur ma tre Cet h ritage doit donc sa p rennit l organisation interne des connaissan ces de la discipline Mais en m me temps il ne pourrait durer ind finiment sans le concours des informateurs qui sur le terrain adoptent une conduite complaisante L his toire de l ethnologie des Dogon nous a montr quels avan tages d ordre mat riel politique ou id ologique pouvait pr senter leurs yeux la pr sence des chercheurs Des types de discours et de comportements se codifient s insti tutionnalisent et finalement se r p tent Toute commu nication tablie avec un nouveau chercheur d clenche d s lors ces codes et l ethnologue d j impr gn e d attitude textuelle se voit confirmer par les indig nes eux m mes la r alit des descriptions livresques Ainsi l ethnologie risque t elle de cr er d inalt rables mod les de culture qui ne correspondent que trop aux nostalgies de certains et peuvent constituer pour la discipline un redoutable leurre Anne Doquet rappelle combien depuis la colonisation il appara t n cessaire de ne plus regarder les soci t s coloni s es en dehors de leur situation coloniale II serait d rai sonnable aujourd hui ajoute telle d observer les soci t s ethnologis es en faisant abstraction de la situation ethno logique m me si nous sommes confront s en la prenant en consid ration des probl mes d ontologiques que nous pr f ron
12. ipation des d sirs du lecteur Une fois le texte fix par l crit l adaptation cr atrice caract ristique de la trans mission orale est elle encore possible Comment un r cit marqu par son poque se maintient il au long des si cles Bernard Gicquel montre comment Perrault lui m me a am nag les r cits de Basile en fonction de son public et de sa personnalit respect de la notion d innocence enfantine recherche de la sobri t dans l criture l g ret et bonhomie dans le ton La transcription des His toires par Maurice Bouchor en 1911 tudi e par Annie Renonciat en constitue un autre exemple l adaptateur en fait un br viaire de l enfance source de connaissan ces et d ducation morale il dulcore ce qui pourrait troubler l enfant lui facilite l acc s au texte Enfin les chos d cel s dans des oeuvres ult rieures tr s diverses dans l espace et le temps montrent que la transmission et adaptation restent vivaces La recherche aussi se renouvelle Elle est aujourd hui sou cieuse du texte original et nous invite distinguer ce que les contes disent l enfant et disent de l enfance A travers des lectures psychanalytiques les contes sont apparus comme les cadres projectifs de m canismes psychiques profonds Catherine Velay Vallantin Enfin l tude que m ne ici Nadine Decourt sur les bottes du Chat Bott pro posant d y voir une signature et un masque de l auteur un sym
13. it Car sans jeu il n y a pas de je et r ciproquement Donc pas de lecture sans je pas de lecture sans jeu Et r ciproquement Toucher la lecture c est donc toucher au sujet Entrai ner tre lecteur c est entra ner tre sujet Dans tout cela les yeux seuls jouent le r le essentiel Il faut comprendre le texte crit du regard sans la parole sans le son Que ne jouons nous Lego en silence Ce jeu l se construit essentiellement par l il et ce je l aussi C est ce prix que Lego ne se transformera pas en un jeu un je de massacre mais sera bien le jeu du je le je du jeu Lego c est bon pour l gof Jean Pierre LEPRI 1 en latin 2 Il n est pas indiff rent de relever que lire et lier ont la m me origine 3 th se que nous avons abord e in L criture jeu enjeu je en jeu je enjeu A L n 66 juin 1999 pp 24 32 et que nous pensons d velopper ult rieurement 4 de l sans doute les passions que la question de la lecture d cha ne 5 Cf notre L criture jeu enjeu je en jeu je enjeu op cit 6 Ce texte est repris de la pr face au tome 3 de L Album source d apprentis sages Poitiers C R D P 1999 4 D Coffin H Mo lo C Ravazzoli Etat des lieux des publications nantaises A L n 69 mars 2000 pp 72 78
14. n regain d int r t et depuis 1990 r ditions et tudes critiques abondent Ce recueil de 30 articles constitue les Actes d un congr s tenu en 1997 publi s sous la direction de Jean Perrot D des sp cialistes de la litt rature de jeunesse et du conte ce panorama critique pr sente un dossier Per rault une s rie d tudes sur les contes de Madame d Aulnoy enfin une mise en perspective de cet ensemble avec des contes de la litt rature fran aise et internatio nale jusqu au XXe si cle Chacun peut y trouver selon ses int r ts des tudes sur les conteuses au XVIIe et XVIIIe si cles les diminutifs dans l uvre de Perrault la trans position des contes en bandes dessin es les bottes du Chat Bott l apport critique de Marc Soriano Parmi ces multiples points de vue je souhaite privil gier la question des rapports entre l crit et l oralit Lar ticle introducteur de Catherine Velay Vallantin pose de mani re tr s large le probl me de cette grande fracture qui notre poque est remise en question et qu une r flexion sur l oeuvre de Perrault semble propre r duire Les Histoires sont elles n es des contes de nourrices Ont elles leur tour influ sur les r cits oraux ult rieurs La question de cette dialectique entre l oral et l crit est li e celle des sources dont Perrault s est inspir Ses contes seraient ils un affleurement de la litt rature orale au niveau de l
15. ne manquent ni de pertinence ni d int r t Mais comme souvent le plus important est peut tre dans ce qui nest pas dit C est ainsi que ni les l ves ni les acteurs sociaux nappa raissent D o les questions suivantes comment expliquer la part importante faite dans le livre aux activit s de simulation notamment sous la forme de la situation probl me ne s agit il pas plut t si on veut donner tout son sens la p dagogie de projet d impliquer les l ves dans des pratiques sociales et de mettre ainsi en lien formation intellectuelle et production quelle place pour le commanditaire du projet qu en est il de la globalit des apprentissages comment s effectuent les apprentissages sociaux si la production n est pas destin e une partie du corps social ext rieure la classe quelles interactions entre le dehors et le dedans de l cole Encore une fois le livre fait tr s utilement le point sur une mani re de concevoir la p dagogie de projet Celle ci parvient enrichir les savoirs de l l ve partir d am nagements des fa ons habituelles de faire On obtient ainsi qu il s investisse davantage dans un contrat didac tique revisit par les acquis du monde du travail dont on sait qu il a t largement th oris par le Centre National des Arts et M tiers Il y a place pour d autres conceptions de la p dagogie de projet Jean Pierre BENICHOU Les Actes de
16. ojet La p dagogie du projet l ve Michel Huber pr face de Jean Marie Bar bier d Chronique sociale coll P dagogie Formation Lyon 2000 192p L auteur militant du GFEN professeur dans le second degr puis responsable d un tablissement de formation de formateurs a plac r solument son propos sous cette triple influence Comme membre actif d un mouvement d ducation nou velle tr s pr sent dans le paysage p dagogique il s ins crit dans la lign e des grands a n s qu il cite volontiers Gloton Bassis Il met toute la force de sa conviction et toute sa capacit d engagement au service de Pinno vation p dagogique dans une perspective affirm e de transformations sociales Comme professeur d histoire et de g ographie ses int r ts et son champ d application Pont port prendre ses exemples dans les sciences humaines avec un fort souci d ducation populaire Comme chercheur enfin il a t conduit largir ses pr occupations dans la direction de la formation d adultes et singuli rement des formateurs et s interroger sur les conditions de la transmission d autres des acquis r a lis s dans cet univers Le livre comporte cinq parties chacune d elles se dis tribue en chapitres sch mas et tableaux et se termine par une synth se Dans le corps du chapitre l auteur alterne pr suppos s th oriques descriptions de prati ques et analyses dans la meilleure traditi
17. on de la recher che action Il se d gage de l ensemble un fond de v rit tout fait convaincant sur la faisabilit des proposi tions avanc es Le ton employ est la fois celui de Pen gagement militant et celui du praticien averti qui r siste trois tentations faire la place des l ves montrer aux l ves comment ils doivent faire et tre totalement non directif L intention didactique est revendiqu e il s agit de faire partager une longue exp rience et de fournir des pistes de travail aux praticiens qui souhaiteraient adopter la p dagogie du projet l ves En effet le didacticien perce sous le p dagogue Tableaux sch mas et synth ses sont l pour renforcer la port e des descriptions Les Actes de Lecture n 70 juin 2000 lu pour convaincre et entra ner l adh sion Nous ne don nerons ici qu un exemple En page 80 Michel Huber pr sente la synth se du chapi tre intitul quelle conduite du projet Un tableau double entr e r sume les propositions En colonnes trois temps sont identifi s le temps de r alisation le temps didactique le temps p dagogique En lignes quatre points sont d crits la fonction pro duire le fondement autonomie l impact mise en place de comp tences le r le des formateurs relation d aide Au croisement 12 indications nous sont fournies sur les intentions le d roulement et les effets Elles
18. partie du travail propos aux l ves consiste construire des connais sances tout en identifiant les sources d information type de document date provenance sociale point de vue choix de cadrage retouche d image en comparant les informations issues de documentaires diff rents Les Actes de Lecture n 70 juin 2000 u en les synth tisant et en les pr sentant de diverses mani res selon le th me trait r sum s expositions tableaux frises fiches techniques On demande aussi aux l ves de produire eux m mes des images ou des textes afin de ma triser davantage les proc d s rencontr s C est le recours des supports multiples qui est ici for tement pr conis et sans aucun doute juste titre Le propre de l information n est il pas la v rification et le croisement C est un principe souvent nonc pour la presse mais qui est d autant plus applicable pour les documentaires que la prolif ration de l dition ne garan tit pas toujours l exactitude l actualisation et la per tinence souhait es par les auteurs de ce livre et que ce type d crit n est pas contrairement aux id es re ues assur du sceau de l objectivit comme le faisait remar quer Fran ois Quet dans Les crits non litt raires au col l ge C est sans doute pour cette raison qu il est dommage que n apparaissent pas dans cet ouvrage quelques indica tions explicites de vigilance il en contient cep
19. s bien souvent ignorer Ce livre passionnant aide ainsi mais ce n est pas son propos r fl chir la v rit scientifique lorsque les conditions de production du savoir se d veloppent au sein de rapports sociaux in galitaires Ici Tin galit est pos e d embl e entre la soci t qui tudie et celle qui est tudi e Elle est tout aussi visible au sein cette fois d une m me soci t lorsque ses savants viennent tudier ses jeunes des banlieues ou enqu tent aupr s de ses analphab tes Le sujet observ joue toujours le jeu de l observant par tactique d fensive par int r t parfois par na vet Mais pour n tre plus directe ment pr sente de part et d autre du microscope cette in galit dispara t elle pour autant des conditions de production du savoir lorsqu on quitte les sciences dites humaines pour aller vers celles qui se targuent de ne pas l tre Le physicien me l assure il ny a pas une physi que bourgeoise et une physique prol tarienne comme certains lont dit autrefois Je comprends bien qu il ny a qu une science physique Je ne peux pas m emp cher de me demander si ce serait toujours la m me s il wy avait pas des bourgeois et des prol taires Jean FOUCAMBERT O va le livre Yves Mollier amp collectif La dispute 2000 284p 130F Ce livre coordonn par Jean Yves Mollier a pour titre une bonne question laquelle il ne r pond pas vraiment Fond
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