RÉFLEXIONS SUR LA BIOÉTHIQUE
Contents
1. Mais c t des bienfaits consid rables que l on peut attendre des th rapies g niques il faut avoir conscience des dangers et des d rives qu elles renferment La connaissance de nos g nes et de nos simples facteurs de pr dispo sition ouvre l re de la m decine pr dictive celle qui nous dictera d s avant la naissance le mode de vie auquel nous serons condamn s si nous voulons viter la rencontre de facteurs d favorables d environnement 221 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE celle qui nous classera dans des groupes risques et fera de nous des exclus celle aussi qui nous liminera simplement la vue d une anomalie g n tique vidente ou d une pr disposition morbide trop dangereuse Les scientifiques estiment que la recherche est neutre et que c est la soci t d dicter les r gles de son usage On ne peut s emp cher d tre inquiet quand on vit dans une soci t qui admet d j l avortement de f tus normaux et qui pourrait la longue ne plus tre capable de reconna tre d accueillir et d accepter l autre notre semblable dans ses diff rences ses singularit s et son myst re Le colloque international sur les implications thiques du projet G nome humain qui vient de se tenir Valence laisse en suspens de multiples questions Les scientifiques font confiance la sagesse de l homme pour ne pas appliquer les th rapies g niques aux cellul2. Pour am liorer les pourcentages de r ussites il faut s affranchir du cycle naturel physiologique et forcer quelque peu la nature Des injections r p t es d hormones dont l action sera surveill e par des dosages et des chographies fr quentes sollicitent l ovaire et le conduisent assurer la maturation de plusieurs follicules la fois Plusieurs ovules seront ainsi pr lev s 3 5 environ Tous seront f cond s 3 embryons au moins seront r implant s Les autres dit surnum raires seront congel s et conserv s Disposant de plusieurs embryons on pourra au laboratoire pendant quelques jours am liorer les conditions de leur culture les comparer les tudier et ne r implanter que les meilleurs Gr ce ces progr s techni ques les succ s de la m thode approchent les 20 25 La nature livr e elle m me ne fait pas mieux Les centres de procr ation les plus perfor mants ne d sesp rent pas de mettre au point des protocoles encore plus fiables avec l espoir non clairement avou mais bien r el d offrir une technique de procr ation plus s re que celle que la nature offre des couples normaux 213 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE La ran on de ce progr s technique fait au nom de l efficacit est lourde de cons quences au plan humain comme au plan thique Les surdosages en hormones de stimulation et d induction d clenchent parfois des douleurs des ruptures ovariennes h m
3. indiquent bien que la pratique des PMA ne se fait pas dans la clart pour ne pas dire dans la v rit D une aide th rapeutique certaines formes de st rilit on en arrive tout doucement une logique technicienne de fabrique la recherche du produit parfait une procr atique c est dire une technique au service d un d sir r gie par des crit res conomiques de rentabilit et ouverte sur la recherche et l exp rimentation Le coupable et la victime d une telle d rive c est l embryon Comment en parler Si je dis qu est ce que c est J en fais d j une chose Si je dis qui est il J en fais d j une personne Que repr sente pour nous la fusion de ces deux noyaux m langeant leur programme g n tique et ensuite le petit amas de cellules indiff renti es omnipotentes qui caract rise les premiers stades incertains de l organisation d un tre humain Ce n est pas LA vie la vie ne fait que se propager ternellement mais UNE vie une nouvelle forme de vie qui pas pas se structure et s organise D s la f condation en fait quelques jours plus tard tout le pro gramme g n tique se met en route conduisant la diff renciation cellulaire puis l dification rapide des tissus et des organes Cet tre unique fragile est d pendant Il ne peut survivre que gr ce aux relations qu il tablit avec le milieu qui l entoure On peut dire que tout est en lui mais que
4. la toxicomanie les suicides et les accidents de la route c est d abord faire campagne contre le fabac l alcool la drogue et les exc s de vitesse C est aussi promouvoir des actions de d pistage C est surtout apprendre mieux vivre mieux se nourrir respecter son propre corps et celui des autres dans leurs exigences leurs rythmes physiologiques et leur environnement Ce retour une saine cologie appara t de plus en plus n cessaire et se heurte pourtant de fortes r ticences Au del de la grogne des marchands le citoyen craint pour sa libert et redoute que la pr vention ne d bouche sur la coercition 220 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE L individualiste de notre poque a perdu la notion du bien commun Il demande la m decine la possibilit de vivre sa guise de prendre en charge les risques d une vie dangereuse d assurer la qualit de la vie mais il se rebelle quand elle pr tend lui enseigner un nouvel art de vivre et lui demande de bien vouloir changer ses comportements La terrible pid mie de SIDA illustre bien cette attitude Son exten sion est de toute vidence li e au vagabondage sexuel et la libert des m urs mais les campagnes de pr vention sont essentiellement ax es sur l efficacit et le mode d emploi des pr servatifs comme si chacun attendait de la recherche le m dicament ou le vaccin qui lui permettrait de reprendre sans crainte des habitudes ant rieure
5. pr cise que la d marche thique ne consiste pas affirmer des dogmes et opposer des droits mais doit essayer de g rer une relation dans le respect de certaines valeurs La relation m decin malade est bien le champ d application de la bio thique au quotidien Face un homme qui souffre se trouve un homme qui d tient le pouvoir de soulager sinon de toujours gu rir Pour reprendre la formule du Professeur PORTES dans le vieux Code de D ontologie il y a en pr sence une confiance face une conscience s exprimant dans la confi dence sous le sceau du secret Pour que tous les termes de ce contrat moral soient respect s il importe que le malade ait le libre choix de son m decin En retour le m decin est li par une obligation de comp tence qui le force en conscience une mise au point constante de ses connaissances Il est tenu une obligation de moyens sinon de r sultats mais il doit pouvoir offrir ou faciliter l acc s tous les soins que les progr s actuels de la m decine mettent notre disposition La libert d acc s aux soins suppose la libert de prescription et en retour le malade est tenu une stricte observance Enfin la conclusion d une bonne relation admet le principe d une juste r mun ration en fonction des services rendus Tous les termes de ce contrat sont de plus en plus discut s au nom d int r ts financiers et politiques sur fond de solidarit nationale En effet la re
6. FIVETE dit bien ce qu il veut dire En dissociant technique ment tous les actes n cessaires une procr ation il signifie f condation in vitro suivie d un transfert d embryon et d une implantation dans l ut rus maternel Si le pr l vement des spermatozo des ou le choix d une paillette congel e dans une banque de sperme ne pose pas de gros probl mes techniques le pr l vement de l ovule n cessite lui la ponction chirurgicale d un follicule m r la surface de l ovaire au moment d une ovulation et sous le contr le d un rep rage pr cis par chographie Les deux cellules reproductrices ainsi pr lev es nettoy es et pr par es au laboratoire sont mises en contact dans une prouvette au sein d un milieu nutritif favorable Au bout de quelques heures la f condation est r alis e L embryon ainsi cr isol mis en culture 48 heures est ensuite aspir dans une micropi pette et d pos par le m me instrument dans l ut rus de la m re Ainsi d crite et plus que sommairement r sum e la technique a fort peu de chance de r ussir pas plus de 5 7 de grossesse Cette difficult explique la multiplicit des tentatives r p ter cycle apr s cycle les contraintes physiques et morales qu elle entra ne et ce difficile parcours du combattant qu ont connu les premi res m res et que Dominique GRANGE a si bien voqu dans son livre L Enfant derri re la vitre
7. Le m decin doit Py aider au cours d une consultation o le dialogue et le conseil l emporte raient sur la prescription trop h tive de m dicaments symptomatiques Respecter la personne humaine et lui redonner sa dignit c est d abord essayer de la comprendre dans ses angoisses et ses appels c est recr er ensemble dans la confidence confiante l unit de la personne corps et esprit En d m lant la multiplicit des sympt mes dans un esprit constructif on vite souvent les dangers de la sp cialisation outrance nouvelle maladie moderne qui dissocie l homme en quantit d organes superpos s attaqu s en ordre dispers et qui ne fait que multiplier les ordonnances et rendre le sujet malade de sa th rapeutique On comprend l engouement actuel pour les m decines parall les dites douces parce qu elles prennent mieux en compte la totalit de la personne et permettent d adh rer une nouvelle conduite de sa vie Humaniser la relation m decin malade demande aussi de prendre le temps de l coute et de chercher les chemins d une vraie collaboration active Dire la v rit au malade ne consiste pas faire un expos magistral sur sa maladie mais r pondre humblement aux questions qu il se pose concernant son avenir en m nageant l espoir auquel va s accrocher sa force de combattre tout au long d un chemin parcourir deux dans l assurance d un soutien constant L v
8. R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE par M Guy VILLAROS membre correspondant Les progr s spectaculaires de la recherche dans le domaine des sciences de la vie m decine biologie et g n tique passionnent et inqui tent les hommes de notre temps Au del de la l gitime fiert qu ils tirent de leurs r ussites s installe au fond d eux m mes la crainte d tre entra n s l o ils ne veulent pas aller La nouveaut radicale des situations cr es par les avanc es de la technique fait perdre les crit res classiques de jugement Que dois je faire Tout ce qui est techniquement faisable doit il tre fait Tout ce qui est fait au nom du prog s technique est il bon pour l homme A ces questions la morale devrait pouvoir r pondre c est sa fonction Existe t il une obligation technique une logique propre la recher che laquelle nous ne pouvons chapper et une obligation morale laquelle nous pourrions nous soustraire C est un vieux d bat qui me rappelle mes lectures de jeunesse quand Alexis Carrel nous parlait de l Homme cet inconnu et que le Comte de Nouy s interrogeait sur sa destin e et r clamait un suppl ment d me sa g n ration En abordant l tude de nos comportements actuels face la vie la souffrance et la mort la premi re vidence est que la r flexion thique de plus en plus la mode s oppose au discours moralisateur de plus en plus d pr
9. Transplant qui les d livrera de l angoisse Autant le don peut tre merveilleux quand il est envisag librement du vivant de l individu autant il peut r pugner aux familles quand il s agit d un enfant ou quand on se prend penser qu une survie artificielle pourrait tre abusivement entretenue ou l inverse une vie sans espoir abr g e dans le seul but de pr lever Le respect que l on doit la vie et au corps humain exige ici une r flexion extr me dans l appr ciation des crit res de la mort c r brale Fait on preuve d une m me rigueur vis vis du f tus Il est un r servoir d organes jeunes et sains de cellules vivaces en plein d veloppe ment aptes tre pr lev es et greff es Le Comit National d Ethique vient d autoriser le 3 d cembre la greffe intrac r brale de cellules pr lev es dans des cerveaux de f tus humains pour traiter la maladie de Parkinson Le fruit des avortements dits th rapeutiques et des interruptions volontaires de grossesse fait son entr e dans le champ de la th rapeutique humaine Il faisait d j l objet d un commerce clandestin au profit de l industrie celle des cosm tiques en particulier Face au poids social que repr sentent les progr s d une m decine curative il est normal qu un effort important soit tent en direction d une m decine pr ventive Lutter contre l art rite et les maladies cardio vasculaires contre le cancer
10. ci 209 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE L une comme l autre a pourtant pour objet la r gulation de nos m urs l appr ciation du bien et du mal la recherche des valeurs respecter et des limites ne pas transgresser Mais leur approche est bien diff rente La Morale fait appel des principes et des r gles fait r f rence des commandements et une loi voque le d calogue et ses fondements religieux s exprime par des interdits et se vit dans la vertu l ob issance et le sens du devoir Notre monde actuel est de plus en plus allergique au discours moralisateur dont il ne cesse de d noncer l absolutisme le caract re pass iste la fermeture d esprit et l incapacit s adapter toute forme de progr s L Ethique fait assur ment plus moderne L thymologie y contribue Le rationalisme grec s duit plus que l ordre latin La conduite des m urs la qu te du sens la recherche des finalit s ne sont plus pour elle simplement affaire de philosophes et de th ologiens La r flexion s ouvre tous les sp cialistes des sciences humaines psychologues sociologues et juristes Elle se veut la que rationnelle et pluridisciplinaire Refusant de faire appel priori une dimension transcendante de l homme ou l obligation de respecter une loi inscrite dans la nature elle part des situations v cues les plus concr tes pour essayer de d gager des valeurs essentielles d fend
11. demain gr ce aux progr s de la g n tique on appr ciera ses caract res ses tendances et ses pr dispositions pathologiques Ce pr lude un fri s lectif des embryons la recherche du meilleur par rapport des crit res de normalit qui restent d finir annonce tous les dangers et les d rives d un eug nisme g n tique Le diagnostic ant natal et son corrollaire l avortement in ut ro sera remplac bient t par le diagnostic pr implantatoire avec son corrollaire l avortement in vitro ce dernier permettant de faire l conomie du premier Pour essayer d viter ce d licat probl me d embryon surnum raire les recherches se poursuivent pour tenter de congeler sans l endommager l ovule On r alise aussi des micro injections de spermatozo des sous la membrane de l ovule for ant la cellule recevoir un spermatozo de qu elle aurait peut tre naturellement refus et on transgresse ainsi sans le savoir les imp ratifs d une s lection naturelle 214 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE TESTARD a renonc poursuivre ce genre de manipulations et il d nonce dans le Magasin des Enfants toutes ces d rives dangereuses qu il avait d j voqu es dans son premier ouvrage L uf Transparent L interpr tation litigieuse des pourcentages de r ussite les disputes juridiques pour l agr ment des centres la mise en place difficile d organis mes de contr le et d valuation
12. e l argument financier pour freiner les indications abusives de ces m thodes qui reviennent plus de 20 000 F par tentative 216 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE e Il recommande un effort plus grand de pr vention vis vis des affections sexuellement transmissibles pourvoyeuses de st rilit e Il fait confiance une prise de conscience progressive des chercheurs pour d gager petit petit les mesures r glementaires qui s imposent Cette attitude prudente caract ristique et m me exemplaire d une d marche thique utilitariste telle que nous l avons expos e plus haut est bien loign e des accents triomphants des d buts Elle nous permet de relire aujourd hui avec plus de s r nit et plus de compr hension les mises en garde d une certaine encyclique Donum Vitae qui fit tant de bruit au moment de sa parution mais qui au del des interdits et des expressions trop abruptes cherchait clairer les conscien ces sur trois des points les plus sensibles La dissociation des parent s dans les PMA h t rologues qui porte atteinte aux droits de l enfant en le cr ant orphelin de p re dans l ignorance de ses origines sans possibilit de faire le lien entre l h r ditaire et l acquis au moment o se structure sa personnalit La dissociation des actes qui ouvre les portes une procr ation sans sexualit alt re lacte d amour fondateur et n est pas sans danger pour le co
13. es germina les et pour ne pas c der au d sir fou d am liorer l esp ce en modifiant son patrimoine g n tique C est l opinion du Professeur Jean D AUSSET mais elle n est pas partag e par tous x Je voudrais en terminant ce long panorama des probl mes thiques pos s par la m decine actuelle parler de nos comportements face la mort en prolongeant les r flexions du Docteur DILIGENT ici m me l an dernier La vie au quotidien dans une unit de r animation et de soins intensifs nous apprend que la qualit de la relation humaine compte autant que celle du progr s technique Il faut savoir tout donner science et c ur tant qu il y a une possibilit de survie si minime soit elle tant que la mort c r brale n est pas inscrite sur un lectro enc phalogramme plat m me si toute vie de relation semble avoir disparu Au del des machines et des tuyaux l essentiel repose sur la simplicit et la douceur du geste maternel de l infirmi re Le terme d acharnement th rapeutique ne s applique pas ici quand on sait de quel succ s peut tre suivi la r animation opini tre de certains comas prolong s Toute une nouvelle th rapeutique de l veil des comateux associant le psychiatre et le kin sith rapeute est en train de s laborer dans certains centres de r animation assurant pas pas une nouvelle naissance pour une nouvelle vie comme en t moignent ceux qui reviennent de ces voyages au del des
14. l me se pose La r ponse est sans doute ailleurs et je la sugg rerai en forme de conclusion Elle s labore au creux des consciences dans les Services de soins palliatifs dans la reprise d une relation m decin malade de plus en plus humaine d un v ritable accompagnement dans lequel respect de la vie et respect de la dignit de la personne ne font qu un et ne s opposent plus Plus que dans un texte de loi la r ponse s bauchera dans un renouvellement social de nos mentalit s vis vis de la mort et dans une v ritable conversion de nos attitudes de vie Ces lieux de mort sont des coles de vie C est l en effet qu au del de la souffrance chaque jour de mieux en mieux combattue on accompagne l homme dans ses p riodes de r volte de d ni de d couragement et de r signation qui marquent les tapes de cet ultime chemin jusqu l acceptation sereine v cue comme une victoire non comme une abdication Il y a l pour tous un travail de d possession de soi m me o l on ne sait plus qui donne et qui re oit travail qui est l inverse du mouvement d orgueil r volt de celui qui pr tend rester le ma tre A vouloir faire de sa vie son bien propre ne chercher qu en soi ses propres finalit s l homme s expose vivre sa mort dans la r volte l angoisse de l inconnu la crainte du n ant la d rision de l inutile ou la frustation de l chec La mort biologique le
15. lation m decin malade dans notre soci t n est plus un colloque singulier pouvant se r gler deux dans le secret d un cabinet m dical Le diagnostic et la th rapeutique exigent le recours aux laboratoi res aux examens compl mentaires aux consultations de sp cialistes aux hospitalisations et aux m dications de plus en plus co teuses L obligation de maitriser les d penses de sant dans le secteur lib ral comme dans le secteur public en ville comme l h pital suscite le contr le rigoureux de certaines prescriptions soumises de plus en plus une entente pr alable pousse au non remboursement de nombreux m dicaments et la cr ation d un fichier informatique de sant Que vont devenir bient t la libert de choisir de prescrire d acc der tous les soins pour tous et le secret m dical Aujourd hui m me se tient Paris une r union du Conseil de l Ordre sur l Ethique face largent C est un des probl mes importants de notre temps et pas seulement dans le cadre de la politique de la Sant 218 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE Dans ces d bats passionn s il serait vital de revenir un peu plus de sagesse et de bon sens de la part du malade comme du m decin Chacun devrait admettre qu il ne peut pas tout attendre de la m decine qu il doit se d gager de sa mentalit d ternel assist pour acc der un peu plus de responsabilit et de coh rence dans la conduite de sa vie
16. limites sensibles blouis et transform s cherchant m me en donner des images et des interpr tations 222 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE Le probl me est diff rent quand il s agit de l volution d une longue affection cancer ou sida le plus souvent et que l incurabilit exige l arr t d une th rapeutique qui ne fait qu ajouter la souffrance physique et morale Le m decin doit savoir reconna tre avec humilit qu il n est pas l pour vaincre une maladie co te que co te que son action ne s value pas toujours en termes d chec ou de gu rison mais qu il est l pour le malade et que c est lui seul le malade qui peut s inscrire en juge de son comportement Reste encore savoir soulager car le c ur n y suffit pas Traiter la douleur ph nom ne subjectif toujours difficile valuer dans ses compo santes morales psychiques et physiques est aussi une technique en pleine volution Manier la morphine est un art et la fa on de donner vaut mieux que ce que l on donne 90 des douleurs peuvent tre soulag es Dans ces instants difficiles le m decin ne doit pas rester seul Il a besoin lui m me du secours et de l aide active d une quipe pour ne pas c der sa propre angoisse face la mort de l autre qui lui renvoit toujours l image de sa propre mort Trop de m decins encore sont tent s par l usage de ces coktails lytiques qui mettent fin au combat La condamnati
17. maniste et chr tienne Tu ne tueras pas Tu aimeras ton prochain comme toi m me Tu consid reras l homme comme un fin jamais comme un moyen Nous venons de voir que dans une r flexion thique qui se veut pluraliste tout peut tre remis en question et nous verrons maintenant que la r alit scientique du moment les a largement transgress es En effet la soci t et la m decine acceptent l avortement les progr s du diagnostic ant natal l encouragent la ma trise de la reproduction et les progr s de la g n tique livrent la recherche des embryons qui l on refuse le statut de personne pour pouvoir les traiter comme des choses comme du mat riel de laboratoire 211 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE Les progr s de la r animation et les pr l vements d organes nous poussent red finir les limites de la mort et nous interrogent sur le respect que l on doit au corps humain L acharnement th rapeutique et les pratiques d euthanasie mettent en conflit les valeurs fondamentales respect de la vie contre dignit de la personne La m decine praticienne au quotidien et la n cessit de l exp rimenta tion clinique dissocient trop souvent l unit de la personne corps et esprit Ce simple catalogue montre quel point le champ de la bio thique est immense Je choisirai donc de n en d fricher rapidement que trois parcelles en trois chapitres Celui des procr atio
18. n dernier propos de la s cularisation de notre poque caract ris e par la perte du sens religieux l individualisme l autonomie du vouloir et la foi en une explication purement rationnelle et m canistique du monde et de l homme Je reprendrai textuellement quelques unes de ses citations La technique exige la n gation de toute signification permanente et d finitive du monde qui lui imposerait un cadre et des normes La rationalit scientifique exclut un syst me de valeurs absolues et inconditionnelles L homme est de moins en moins un tre de devoir il est un tre de possibilit s La possibilit technique devient obligation morale source de la morale elle m me Il n tait pas inutile je crois de rappeler ces quelques notions qui sont en toile de fond d s qu on aborde le domaine de a bio thique qui se d finit donc dans notre soci t pluraliste comme une nouvelle science une nouvelle recherche globale et rationnelle attach e l tude de nos comportements face aux probl mes et aux questions pos es par les progr s techniques des sciences de la vie m decine biologie et g n tique Le respect de la vie et le respect de la dignit de la personne humaine sont assur ment les deux piliers les deux affirmations incontournables de la bio thique Leur nonc sonne comme une vidence tout autant que leur traduction la plus usuelle dans le langage courant de notre morale traditionnelle hu
19. n devenir poss dant de nature une dignit que je dois respecter e celle qui consiste lui octroyer son statut de personne par un acte de reconnaissance sociale en fonction de l existence de crit res plus ou moins r vocables A cause de cette derni re attitude les 14 premiers jours qui suivent la f condation sont pour l embryon les instants de tous les dangers Pas encore individu pour certains encore moins une personne pas tout fait un tre unique en devenir il est objet mat riel g n tique et comme tel vou toutes les transactions tous les march s toutes les manipulations surtout quand elles sont faites au nom de l int r t sup rieur de la recherche ou mieux pour le bien de l humanit Certains chercheurs ont d j franchi ce pas thique en r clamant la reconnaissance d un fat pr embryonnaire de 14 jours pendant lequel culture et exp rimentation seraient licites Le Comit National d Ethique ne les a pas suivis dans cette voie Le Professeur Jean BERNARD rappelle qu il n y a pas une seule exp rience faite chez l homme qui ne puisse l tre chez l animal e Il condamne le diagnostic pr implantatoire qui actuellement ne permet que la d termination du sexe e Il pense que la cong lation des ovules devrait bient t r soudre le probl me des embryons surnum raires e Il insiste sur les cons quences psychologiques des PMA pour la m re et pour l enfant e Il avanc
20. n est ce pas aussi un sublime orgueil et se prendre pour sup rieur ceux qui osent implorer l amour d autrui Je me m fie un peu de ceux qui fondent la dignit de l homme sur sa facult se tenir debout dans l preuve face la mort J ai trop peur qu ils puissent penser qu un homme qui tremble qui bave qui se souille ou ne peut plus s exprimer intelligiblement ait pu perdre leurs yeux une parcelle de sa dignit Jai peur qu ils ne m accordent pas ce devoir d humanit bienveillante et respectueuse qu ils se refusent eux m mes Ils ne r pondent pas plus mon angoisse qu la leur et ne font m me qu y ajouter Vouloir modifier le Code de d ontologie et l article 63 du Code p nal ouvre l ternel d bat des relations du droit avec une thique pluraliste en perp tuelle recherche sur les fondements de ses valeurs d une loi qui veut mettre un terme aux pratiques clandestines qui en violent une autre d une loi qui admet implicitement qu en fonction de l volution des m urs la seconde ne sera sans doute pas mieux respect e que la premi re d une loi enfin qui pr tend mettre des barri res et des garde fous l o elle ouvre d autres portes l interpr tation et aux laxismes 224 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE Revenir sur certains interdits comme celui de ne pas tuer serait sans doute une perte grave pour l humanit C est la deuxi me fois en 15 ans que le prob
21. ns m dicalement assist es car il est exemplaire pour aller au c ur des questions fondamentales concernant la notion de personne humaine Celui de la relation m decin malade pierre angulaire de notre Code de D ontologie pour en d couvrir l volution face l envahissement de la technique la pression du pouvoir de l argent et de la soci t Celui des approches de la mort enfin pour montrer la primaut de l homme sur la technique et la n cessit d une thique mieux enracin e dans une mystique En 1978 les Professeurs EDWARDS et STEPTOE pr sentaient au monde tonn la petite Louise BROWN le premier enfant con u in vitro bient t suivie par Amandine le premier b b prouvette fran ais Depuis 15 000 b b s sont n s en France de cette fa on dans plus de 70 centre agr s La presse a relat la r union de famille mouvante qui a rassembl autour des p res de la m thode tous les enfants anglais con us in vitro Chacun a pu s extasier l envi sur la beaut des enfants et le bonheur des familles constater l unit renforc e dans l preuve de la plupart des couples et affirmer sa confiance en l avenir pour cette nouvelle g n ra tion n e de la science 212 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE Apr s cet hymne au succ s dire la v rit sur les procr ations m dicale ment assist es nous oblige les consid rer d abord sous l angle de la technique Le sigle
22. olution de la m decine exige chaque jour davantage de l homme participation active solidarit financi re don du sang et de ses d riv s et maintenant d offrir librement son corps la recherche th rapeutique et ses propres organes pour sauver des vies supr me forme de solidarit En effet il ny a pas de progr s th rapeutiques sans une derni re phase d exp rimentation sur l homme Jusqu pr sent tout se faisait sans contr le r el dans le secret la plus parfaite ill galit parfois m me en violant les principes thiques les plus l mentaires et sous la pression des laboratoires La loi HURIET exige maintenant que les protocoles d exp rimenta tion clinique soient soumis l approbation des comit s d thique Le consentement libre et clair du sujet est obligatoire Toutes dispositions sont prises pour que l homme qui s y pr te ne soit pas trait en cobaye et qu il ne puisse pas en tirer un profit commercial 219 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE Il tait bon que ces premi res dispositions soient prises car demain les th rapeutiques des maladies les plus graves feront appel aux dons d organes pour les transplantations Les insuffisants r naux en dialyse depuis de nombreuses ann es les cardiopathies d compens es certaines formes d insuffisances respiratoires graves les cirrhoses et diab tes pr s de 5 000 malades en tout attendent un bip dans la poche le signal de France
23. on de cette forme d euthanasie active est unanime et plus encore quand elle est d cid e par un homme seul ex cut e sur ordre par une infirmi re qui se croit tenue l ob issance et sans avoir recherch l avis du malade La situation est bien diff rente quand le m decin doit r pondre une demande de mort clairement exprim e par le malade Pour la Loi d abord il s agit d une aide active au suicide Pour le m decin d une violation de son Code de D ontologie Pour le malade l expression de sa libert revendiqu e comme un droit Le d bat passionn est ouvert Les m dias ont r v l quelques exemples spectaculaires celui du D KEVORKIAN qui propose Mme ATKINS atteinte d une maladie d Alzheimer les services de sa machine donner la mort celui du D HACKETAL en Bavi re qui filme son dernier entretien avec une malade d vor e par un cancer de la face Sous la pression d associations tr s actives aux Pays Bas s labore en ce moment toute une l gislation qui reconna t au malade son droit au suicide et qui tend soustraire le m decin aux rigueurs de la Loi en faisant de l euthanasie un acte m dical contr l Il y faut la volont ferme libre renouvel e et chaque instant r vocable du malade la d cision coll giale de plusieurs m decins un protocole pr cis de mise en uvre consign dans l observation clinique et notifi l autorit j
24. orragiques graves sans parler de l puisement d un stock de follicules limit et non renouvelable compromettant ainsi la fertilit future Les r implantations embryonnaires ont pour cons quence de favoriser les grossesses multiples 23 la pr maturit et les c sariennes Quand les grossesses multiples s av rent trop dangereuses non d si r es ou humainement impossibles assumer on peut avoir recours la r duction embryonnaire technique qui consiste tuer dans l uf par voie instrumentale les embryons exc dentaires Ces avortements dirig s et s lectifs d passent parfois leurs cibles et l ut rus gravide se retrouve vid de tout son contenu Le devenir des embryons surnum raires congel s il y en a plusieurs dizaines de milliers qui attendent dans leurs tubes hors du temps reste le probl me hique le plus grave Propri t du couple ils peuvent servir de nouvelles implantations faire l objet de dons d autres couples st riles servir la recherche ou tre simplement d truits Ils ne sont prot g s et respect s que dans la mesure o persiste un projet parental les concernant Il n y a donc pas de procr ation artificielle sans manipulation de l embryon Soustrait la protection du sein maternel expos la vitrine du laboratoire directement accessible la pipette du micromanipulateur il est livr sans d fense la curiosit du chercheur On d termine son sexe et
25. re et des normes respecter mais dont aucune n est absolue et inconditionnelle Refusant la m taphysique et la religion comme fondements et garan ties de ses valeurs elle doit chercher ailleurs la source de ses normes La r flexion thique clate alors dans le plusralisme des attitudes Pour les positivistes la norme sera l expression de la volont du groupe l gitim e par un vote majoritaire et d mocratique Elle risque fort de suivre l volution des m urs plut t que d en tre le guide Pour les utilitaristes la norme d coule des cons quences pr visibles d une action et du bilan globalement positif qu on peut en attendre pour le bien de l homme et de la soci t Elle risque fort d tre l otage du pouvoir politique ou de l id ologie dominante Pour les subjectivistes enfin la norme est l expression de mon id e personnelle sur le bien et le mal Elle varie avec chacun au gr des acquis culturels et des exp riences personnelles Elle risque d tre la merci de toutes les d rives narcissiques ou sentimentales Le ma tre mot et le mot refuge qui cl t tous les d bats est le mot conscience surtout quand on 99 22 l enferme dans des phrases du style j ai ma conscience pour moi 210 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE Ce pluralisme des morales actuelles traduit bien ce que le R v rend P re Yves LEDURE avait si bien expos ici m me devant notre Acad mie l a
26. retour la terre ne vient que s ajouter une mort spitituelle d j consomm e Par contre si l homme choisit de consid rer sa vie comme un don s il la conduit comme r ponse un appel s il approfondit chaque jour sa relation damour l autre s il accepte humble ment de parcourir cette route myst rieuse dans la fid lit la vie sera pour lui un passage un chemin initiatique une pr figuration de ce myst re insondable qui l attend au del de ce qu il peut imaginer Pour lui sa mort pourra tre v cue dans la s r nit comme une naissance 225 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE Sans pros lytisme primaire sans violer les consciences mais avec humilit en respectant la part de myst re et d incommunicable qui persiste m me dans l accompagnement le mieux conduit c est redonner toute sa dignit celui qui meure que de lui dire les raisons qui nous font vivre et qu il nous aide lui m me d couvrir L homme est un tre religieux et personne quoi qu il en dise n chappe un jour ou l autre toutes les questions que nous venons d voquer sur la vie la souffrance et la mort pas plus qu il n chappe ce genre de r ponse qui fonde l thique sur une mystique 226
27. rien ne sera sans l autre Il a besoin pour se d velopper pour r aliser pleinement toutes ses potentialit s des changes nutritifs placentaires et bient t parall le ment son d veloppement c r bral des rapports sentimentaux myst rieux qu il entretiendra avec sa m re tout au long de la grossesse et plus tard encore apr s la naissance des liens qu il nouera avec son p re sa famille et la soci t Embryon f tus nouveau n enfant rien ne sera ajout son potentiel g n tique du d but son h ritage biologique son h r dit mais que d acquisitions humaines sociales et culturelles seront n cessaires pour faire de cet amas cellulaire du d but une personnalit humaine accomplie Quelle est la part la plus importante l inn ou l acquis 215 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE A quel stade de son d veloppement vais je commencer le consid rer comme mon semblable comme personne humaine part enti re digne de mon respect apte faire valoir des droits l gitimes qui m imposeront son gard des devoirs obligatoires D s la f condation Un peu plus tard d s que le programme g n ti que se met en route Un peu plus tard encore quand le syst me nerveux se structure Ou arbitrairement un peu plus tard encore Est ce moi d en d cider L est tout le probl me On voit se dessiner deux attitudes e celle qui consiste penser qu il est d s l origine personne e
28. s C est avec une certaine hargne que l on d nonce les discours moralisa teurs qui sugg rent timidement que la pr vention peut aussi faire appel une ducation des jeunes l amour bas e sur la ma trise de soi le respect de l autre et la fid lit comprise comme un amour construire ensemble dans la dur e et non dans l extase d un moment La dissociation entre sentiment sexualit et procr ation introduite en partie par une contraception quasi syst matique d s l adolescence n est pas trang re aux difficult s que l on a faire passer un tel message L ducation morale en certains domaines n est peut tre pas uniquement du ressort de l Education Nationale encore faudrait il qu elle ne d truise pas l cole ce que les familles tentent d enseigner Enfin le couronnement de l effort en mati re de recherche de th rapeutique et de pr vention l aube de l an 2000 et pour le si cle venir se mesure aux progr s spectaculaires de la g n tique et de la biologie mol culaire Le projet international de recherche sur le g nome humain pour lequel les Etats se dotent de moyens financiers consid rables se propose d identifier de localiser et de d crypter tous les g nes de notre patrimoine h r ditaire C est un formidable espoir pour les 3 000 maladies g n tiques recen s es qui elles seules sont responsables de 30 de la mortalit infantile et de 25 des handicaps
29. udiciaire 225 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE C est d j une situation de fait Amsterdam et cette forme d eutha nasie active se pratique dans le Service de Canc rologie du Professeur HEINZ l h pital d Utrech En France sous l impulsion du d put Bernard CHARLES et de l Association Pour mourir dans la dignit du s nateur CAILLAVET le d bat est lanc A c t de certaines positions extr mes et spectaculaires l attitude et les propos du Professeur SCHWARTZENBERG appara tront prudents et mesur s Ils n en posent pas moins le probl me dans toute sa clart Reconna tre chacun d entre nous le droit de se donner la mort et d culpabiliser celui qui nous y aide Ce droit tant reconnu par certains comme celui qui fonde la dignit de l homme et sa libert reprenant la phrase de SENEQUE souvent cit par CAILLAVET Penser la mort c est penser la libert Il s agit de vivre toute sa vie en pleine ma trise et possession et mettre fin son uvre comme l artiste signe sa toile ou fait sa r v rence au terme du spectacle C est une philosophie sto cienne aux exemples illustres avec tout ce qu elle contient de noblesse et de grandeur mais aussi d gocen trisme et parfois de d sesp rance profonde Ne pas vouloir offrir le spectacle d une d ch ance ne pas imposer aux autres le devoir d humanit que l on est pourtant pr t offrir ceux qu on aime
30. uple et pour la dignit de la personne ainsi cr e La manipulation de l embryon et le diagnostic ant natal avec pour corollaire le tri selectif qui peuvent faire d une personne humaine en devenir un objet de laboratoire s lectionn conforme aux d sirs du moment Il est en effet plus facile aujourd hui instruit par l exp rience et pleinement conscient de ces d rives de sugg rer que le respect de la vie et la dignit de la personne humaine sont mieux assur s dans une optique chr tienne en reconnaissant avec humilit loin de toute notion de ma trise et de possession que la vie est un don que nous sommes donn s nous m mes que la vie sera toujours infiniment plus qu un ph nom ne biologique plus ou moins explicable que la relation l autre est ce qui me d finit le mieux comme personne humaine d s les origines et qu elle exige l acceptation des diff rences et l accueil fraternel Cette attitude de l me qui fait r f rence l Amour d un Dieu Cr ateur qui nous veut son image et sa ressemblance claire non seulement le myst re de nos origines mais fonde le respect que je dois l autre et donne sens sa vie comme la n tre 217 R FLEXIONS SUR LA BIO THIQUE Nous venons de citer plusieurs reprises le mot relation pour d finir la personne humaine et le respect qu on lui doit Il est essentiel en effet Le Conseil d Etat dans son tude Ethique et Droit
Download Pdf Manuals
Related Search