l`Artiste, le vrai et le juste
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1. est consacr pour remarquer que Kant oublie et l uvre d art dans sa consistance le chant d un oiseau et l motion qu il veille et la piti fil rouge de nombreux d bats tel celui autour du Laocoon qui ont d termin un si cle des Lumi res dont la philosophie kantienne et en particulier la Critique de la facult de juger ne sauraient tre l unique r sultat Le motif de la piti est au c ur du deuxi me chapitre Les Lumi res de Rousseau Lessing et Goethe ont labor une th orie de la piti une piti qui n est pas une empathie avec l autre une identification aux souffrances d autrui mais une action du sentiment que les uvres d art pr sentent dans tout l clat d une puissance r solutive Cette r solution a lieu dans les fictions en l occur rence dans l Iphig nie en Tauride de Goethe uvre musicale s il en est cette trag die moderne est une qu te du ton juste de l accord et met en sc ne des personnages qui au d but d saccord s comme on le dit d un piano finissent par trouver une voix juste donc par s accorder dans un unisson Qu il s agisse de fiction situe la dimension morale de l uvre d art par rapport la question de ce que nous nommerons l illusion affective et sa place dans la construction non pas d une morale ou plut t d une moralit mais d une intersubjectivit Les troisi me et quatri me chapitres traitent des conditions de possibilit d une2. MODE D EMPLOI est une attention ce qu il en est de la justesse qui lie les chapitres de cet ouvrage Cette attention se veut inscrite dans un projet de part en part esth tique Lesth tique se distingue d une philosophie de l art au sens o elle ne pr tend pas donner les raisons de l art lucider un id al ou les id aux historiques qui ont r gl ou d r gl les productions artistiques Elle assume donc son antih g lianisme ou plus exactement prend revers la critique que Hegel et les n o h g liens qu il en aille de Danto ou de Heidegger mais ceci est une autre affaire que ce livre n aborde pas font l esth tique Cela signifie qu est r cus e ici la th se selon laquelle il n y a pas d art sans philosophie car cette th se entra ne celle de la fin de l art et conduit ainsi pr ner que les arts seraient indiff rents tout ce qui n est pas leur autonomie Lesth tique se d bat avec son paradoxe propre qui est qu elle ne peut se mouvoir que dans ce que nous appelons un trans cendantal impur H r sie par rapport une stricte orthodoxie kantienne le transcendantal impur implique d admettre que le sujet un sujet transcen dantal et empirique a sa part que les id es esth tiques sont de lui et lui et ne peuvent tre confondues avec un id al de l art Oui le sujet est engag dans ses uvres il veut et produit le vrai et le bien mais dans le domaine esth tique ce vrai et ce bien o
3. des de cas par un retour Kant Un Kant qui installe l id e d affinit au fondement de la possibilit de conna tre et de juger Laffinit n est pas la sympathie elle n est pas affective et elle pourrait alors valoir au titre d un socle de la justesse Les textes rassembl s dans ce volume ont paru pr c demment en divers lieux Ils ont tous t revus et parfois largement modifi s pour la pr sente publication L aide de Lucie Marignac m a t tr s pr cieuse dans cette p riode de mon travail Qu elle trouve ici la marque de ma reconnaissance
4. in d un commentaire qui la met distance et la tient distance O se tient la justesse de la critique valuer la justesse d une uvre n est ce pas aussi valider celle de notre propre regard sa capacit d celer dans l uvre contempl e une forme d ad quation avec des crit res qui struc turent notre jugement Les deux r gimes de la critique que nous examinons rompent avec la m taphore du tribunal et ancrent le jugement dans la justesse Le cinqui me chapitre fait l analyse des pages que Diderot consacre au tableau de Fragonard Cor sus et Callirho Mod le de critique amoureuse ces pages sont une proposition esth tique d inversion du platonisme qui renvoient l inter rogation sur les significations d une uvre sa consistance artistique son efficace uvre et critique s av rent dans une continuit mat rielle et une invention formelle communes Le jugement artistique s appuie sur le jugement esth tique dans un int r t pour la peinture et l criture qui tiennent distance le d sint ressement de la judicatoire kantienne Pour que le jugement soit juste il lui faut aller la fois du sujet au sujet par l objet mais aussi de l objet l objet par le sujet Limagination cr atrice guide l artiste et l interpr te dans leurs taches respectives Il revient tout naturellement une interpr tation de la voix de Jean Starobinski celle de sa th orie de la critique de clore ces tu
5. intersubjectivit du point de vue du sujet qui difie des modalit s d expression de soi et une identit individuelle singu li re L expression est pens e ici comme une d termination primitive de la fonction symbolique Cela qui s exprime est une identit qui vise se poser dans une singularit La t che de l artiste est d aller de la classe des expressions typifi es l individuel en tant qu individualit de l individuel Rousseau en est le centre lui qui institue le moi son moi comme un universel et fait de lui m me le m tre talon de l humanit de tout tre humain La postulation d universalit qui articule la construction d une individualit la personnalisation du moi au risque d une exacerbation de la plainte d une plainte r solument accusa trice dans la r p tition des aveux font de Rousseau un cas exemplaire de la recherche d une justesse qui a beaucoup prendre du c t de la voix juste celle MODE D EMPLOI qui ne trompe pas ou plus lorsque le bonheur de l criture du souvenir sauve Les paradoxes de la sinc rit y sont analys s et confront s la justesse expressive de la biographie du portrait et du sens partag et partageable Les deux derniers chapitres abordent ces questions du point de vue de la relation critique Qu est ce qu une critique exemplaire Une critique immanente qui d ploie la r flexivit de l uvre et l intensifie pour en r v ler la teneur de v rit lo
6. nt pour nom la justesse La justesse n est pas un pis aller dont il faudrait se contenter parce que le vrai et le bien demeureraient inacces sibles au domaine du sensible La force de la justesse tient l engagement du sujet tel que l autorise un transcendantal impur une coappartenance du sujet et de l objet de l artiste et de l uvre Lesth tique croise donc les questionne ments analytiques politiques et thiques Les r ponses qu elle fournit sont faites partir de ce r gime cognitif sensible qu est la perception La prise que le sujet exerce dans la constitution du monde de ses mondes a en effet un socle perceptif elle n ignore pas le r le des motions et les associe la construction de ces objets particuliers radicalement singuliers que sont les uvres C est en raison m me de la singularit de l vidence de la singularit qui les caract rise que les uvres sont ici convoqu es tudi es au cas par cas qu elles soient des syst mes philosophiques des essais critiques ou des essais sur la critique ou last but not least des romans des pi ces de th tre des contes un op ra ou des tableaux VARTISTE LE VRAI ET LE JUSTE Le parcours que constituent les six chapitres du livre est donc plac sous les auspices de Kant et dans une distance d avec Kant Osons adresser Kant ce nec cum te nec sine te qui nous relie lui in luctablement en esth tique Aussi le premier chapitre lui
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