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Principales notions sur la stratégie de l`information

1. largent les annonceurs les demandes de l audimat la pression de la rentabilit http www huyghe fr l urgent produire vite pour passer avant la concurrence tre plus r actif et les gens les rapports qu entretiennent n cessairement les journalistes avec les milieux de la politique de la com de l conomie et nombre de ceux que Jean Fran ois Kahn surnomme les bullocrates Ne pas avoir les moyens de d poser les statuts d une soci t de presse de payer des locaux et des salaires etc n est plus un handicap pour avoir des milliers de lecteurs Et souvent l opinion dominante dans les r dactions le conformisme inh rent toute communaut qui tend vivre en milieu endog ne le politiquement correct le formatage des esprits le mim tisme qui am ne chacun s occuper des m mes sujets que l autre le poids de l agenda des m dias sur le contenu des m dias tout cela peut amener la caste m diatique tre singuli rement en rupture avec l opinion et les soucis de l homme de la rue l re de la surabondance quand tout semble gratuit et disponible sur le Net et que le temps pass face l cran concurrence fortement la presse crite et m me chez certaines cat gories d ge le temps pass devant la t l vision pourquoi faire une distinction entre vraie presse en ligne et simple bloggeur ou site priv Nous objecterons cela que la c l b
2. personne Il est le plus souvent pens en termes de plus il y a plus de moyens d expression plus de m dias accessibles davantage de gens citoyens consommateurs salari s investisseurs experts ONG autorit s et autres parties prenantes Ils sont plus rapides plus commodes plus accessibles de partout il y a plus de sensibilit de r activit de vigilance avec plus de moyens de savoir d alerter de publier de d noncer Le tout plus vite et plus souvent Il faudrait donc r agir plus rapidement tre plus transparents plus vigilants pour d tecter les signaux pr coces de la crise etc Tout cela comporte une grande part de v rit Mais l emballement ou la prolif ration des crises ne sont pas seulement le r sultat m canique de plus de visibilit combin e avec plus d expression Le changement provoqu par les nouvelles technologies n est pas seulement quantitatif il est structurel Ce n est pas seulement la m me chose un autre rythme ou une autre chelle Les crises ne sont pas seulement sous la loupe grossissante de m dias leur nature d pend d un nouveau mode de circulation et de transmission et refl te la rencontre de nouvelles fragilit s et d une nouvelle complexit http www huyghe fr Cyberd mocratie Le d bat sur le r le des blogs citoyens des blogs politiques ou sur l usage des TIC des fins politiques en g n ral est replacer dans un contexte plus lar
3. Pourquoi ob issons nous La r ponse h site entre la pure crainte de la violence et le consentement absolu La contrainte totale ne fonctionnerait pas longtemps sans la sup riorit organisationnelle des ma tres Celle ci repose sur une triple division la division des sujets qui n osent pas s unir pour se r volter la division des interm diaires qui relaient le pouvoir et ex cutent ses consignes donc un appareil humain de serviteurs et interm diaires et enfin la division des moyens de surveillance et de contrainte que seul le pouvoir souverain peut coordonner Ainsi dans notre tradition philosophique l tat se caract rise par le monopole des moyens de contrainte l gitime mais aussi par les moyens de savoir et d emp cher de savoir Ainsi il g re le secret la zone d intimit ou d invisibilit qui est autoris e aux citoyens Mais m me le pouvoir le plus tyrannique ou le plus brutal se cherche une justification Personne ne gouverne uniquement par la carotte et le b ton Il faut en plus des moyens de faire croire Donc pas d ob issance sans un consentement minimal la r signation des esclaves ne pas se r volter Inversement un pouvoir qui se n gocierait chaque instant et auquel chacun renouvellerait constamment son accord est une utopie Pour qu il y ait pouvoir il faut soit que ceux qui ob issent se persuadent soit que ce pouvoir mane d une source sup rieure l lection au suffrage universel o
4. l implosion lectrique des nouveaux m dias la t l vision au premier rang Cette mutation favorise un retour au village tribal et la r surrection d une mentalit de participation mais l chelle de la plan te La galaxie Marconi froide succ de ainsi la galaxie Gutenberg chaude Toute l volution historique repose donc suivant le Canadien sur la curieuse notion de temp rature des m dias Pour lui les media froids demandent davantage de participation et incitent le destinataire compl ter le message en impliquant tous leurs sens dans son interpr tation l inverse des m dias chauds dont le sens s imprime dans le cerveau comme un fer rouge tout donn L implication participation notion clef du syst me n a donc rien voir avec une attitude passionnelle au sens par exemple d tre pris par un spectacle qui cr e une illusion de r alit propage des motions mim tiques mais avec la reconstruction du sens L image t l vis e faible d finition est froide par excellence elle mobilise tous les sens du r cepteur dans un processus participatif global et change sa psychologie Sa nature technologique explique son r le pr dominant dans la naissance d une nouvelle civilisation L image surabondante Pourtant l image t l vis e a subi bien d autres mutations dans le sens de l am lioration de sa d finition de sa disponibilit et de sa qualit La pr
5. s assurer de la disponibilit des donn es et ressources en cas de stress et d urgence identifier pr alablement les relais d opinion importants savoir atteindre ces relais et par eux l opinion ou les opinions internes externes locales internationale m diatique institutionnelle professionnelle en tant capable de disposer potentiellement d un site pertinent fiable r actif bien r f renc attractif accessible analyser la perception de l v nement une fois produit et suivre son volution http www huyghe fr pour enfin et seulement enfin activer le site au jour J afin de fournir un bon relais la communication de crise coordonner les r ponses et acc l rer la vitesse de r action La pr paration d un web de crise demande des moyens techniques une connaissance de l environnement num rique qu il s agisse de rep rer les risques ou de comprendre les facteurs de visibilit d un site ou d un message mais aussi une pr paration strat gique rh torique et psychologique Cela demande aussi une prise de distance tout ne se joue pas sur Internet et l action sur le Web n a de sens qu en synergie avec des relais m diatiques ou humains Donc l int gration une politique de l impr visible La citation Didier Ehrlich Face l inattendu Internet offre des solutions in dites en opposition avec les mod les politiques et sociaux affaiblis par leur structure hi rarchiques
6. tre repris par les m dias Ceux ci changent donc en amont la r alit qu ils repr sentent bien ou mal en aval Un monde o les ados r vent de passer Star Academy o 1l y a presque autant de cam ras que de Kalachnikov sur les th tres de guerre et o le co t du marketing politique compte pour plusieurs points dans le Produit Int rieur Brut des U S A t moigne d un pouvoir des m dias qui a peu voir avec les sempiternelles questions sur l objectivit de l information La citation U Eco Nous savons aujourd hui ce que sont les radios et les t l visions Des pluralit s incontr lables de messages que chacun utilise pour les m langer sa fa on par t l commande La libert de l utilisateur n augmente sans doute pas Mais la fa on de lui apprendre tre libre et contr l change certainement La guerre du faux 1985 http www huyghe fr Propager Parmi les d finitions de la m diologie une des plus simples en fait l tude des voies et moyens du faire croire or qui dit faire croire dit propagation La propagation d un invisible une id e une croyance de cerveau en cerveau le rend visible et efficient Ainsi la doctrine du Gautama Bouddha produit des bouddhistes vivants voire pr dicants un art et une culture Entre les deux s interposent les machineries les collectifs et les savoir faire qui font le d lice de notre discipline Propager et diffuser Propager s oppose
7. Intellectuels et m dias ont un rapport plus essentiel avec l id ologie leur fonction est de lutter pour occuper l attention des citoyens Leur raison d tre de leur apprendre juger le monde L o des appareils de transmission plus lourds institutions glise arm e instillent l ensemble des pr jugements d une population donn e la doxa ch re aux sciences sociales les m dias et les intellectuels r agissent l v nement quotidien et le l ins rent dans des cadres explicatifs l instant donn ils jugent et tranchent conjuguant l id ologie au pr sent Du moins dans nos soci t s L id e que par nature le premier est critique voire qu il est un clerc vou au service des valeurs universelles au d triment de ses int r ts temporels et de ceux de sa communaut pareille id e est fausse Tout comme sa repr sentation sym trique du chien de garde alibi de l ordre tabli L intellectuel ne se caract rise pas par la production d id es justes ou fausses d lirantes ou utiles g n reuses ou hypocrites mais par la volont de les traduire dans la r alit via l opinion Il pr tend intervenir sur le cours des choses par la seule publication de son jugement De la m me fa on il est na f de r duire les m dias au r le de fourriers de l id ologie dominante D abord pareille affirmation est tautologique si une id e dominante ne dominait pas les m dias que dominer
8. diffuser comme transmettre communiquer tant entendu que le second terme est la condition n cessaire mais non suffisante du premier Transmettre ou propager visent perp tuer un contenu ce qui implique des institutions et organisation collectives l o diffuser suppose seulement de faire parvenir une information des r cepteurs Propager se rattache au verbe latin propagare reproduire par provignement marcottage enraciner une tige de vigne qui reste rattach e la plante m re d o prolonger faire durer Diffuser provient de diffundere r pandre Ainsi la propagation reproduit et enfouit quand la diffusion op re une simple distribution La propagation d une onde physique ou acoustique lutte avec l obstacle d un milieu elle le traverse pour se diluer apr s une certaine persistance En t l communications la propagation se heurte la r flexion la diffraction l att nuation d o distorsion du signal mis qui finit par se perdre Cette id e de travers e parfois laborieuse des l ments et des corps est commune toutes les propagations m me celle des maladies pid miques Et une onde mentale Outre l obstacle de la distance elle doit vaincre une r sistance du temps et notamment de l oubli et des r sistances mentales ou culturelles L o diffusion est affaire d outillage la propagation suppose des propagateurs et dans tous les cas des strat gies La propagation impliq
9. et relativement innocentes m thodes de vente jusqu l ali nation totale de l individu dans les sectes Certains biais par exemple ceux qui touchent l valuation des probabilit s statistiques sont tout la fois source d erreurs dans des raisonnements scientifiques et une faiblesse qu exploitent les marchands de merveilleux Vous n allez pas me dire que c est par hasard que On mentionne souvent la dissonance cognitive c est le processus par lequel un sujet tendance modifier ses opinions et attitudes afin de les mettre en harmonie comme moindre co t avec ses autres opinions notamment avec celles qu il professe en accord avec son groupe social Tout ce qui touche au conformisme l effet de groupe l id ologie au sens large au sens o comme le disait Althusser il y a id ologie quand les r ponses pr c dent les questions encourage et exploite des biais cognitifs Ceux ci sont donc tr s nombreux mais il est possible de les regrouper en quelques figures r p titives Certaines sont connues depuis toujours Ainsi le syllogisme post quod ergo propter quod la tendance croire que si un v nement B suit un v nement A il est provoqu par lui L effet d ancrage nous am ne sur valuer un crit re dans un choix et n gliger les autres Le biais de confirmation qui touche jusqu aux scientifiques est la tendance ne retenir que les indices qui confirme
10. la limite ce quelqu un peut tre l opinion publique internationale dont la neutralit l indignation la sympathie pour tel ou tel camp ont une grande importance Soit un message du type Soldats pr parez vous mourir pour d fendre ce pont car le sort de la patrie en d pend ou encore Il para t qu un rapport scientifique qui a t touff d montre que les biscuits X sont canc rig nes Dans les deux cas la valeur strat gique de l information ne d pend gu re de sa v racit encore que la seconde proposition soit plus v rifiable que la premi re mais elle d pend de sa propagation de sa r ception et de son acceptation Plus les int ress s croient en ces propositions plus ils se comportent comme l attend le strat ge dans le premier cas en d fendant le pont dans le second en faisant chuter le cours de l action X Ici il n est pas question d avoir plus d information que l adversaire mais de diriger un message efficace Cet usage de l information peut tre qualifi d argumentaire Il fait partie de l influence http www huyghe fr Surinformation La surinformation ph nom ne que chacun peut prouver quotidiennement r sulte de la surabondance de donn es disponibles au point o leur utilisateur ne peut plus en retirer une connaissance pertinente Tr s trivialement combien de fois avons nous constat que nous ne pourrions jamais tout lire sur un sujet qu
11. actionnariat des salari s et en faisant ventuellement intervenir des institutions financi res Quand on songe aux tr s puissants moyens de protection dont se dotent les USA pourtant r put s Mecque du lib ralisme pour les secteurs et exportations strat giques et en mati re d investissement tranger il n y avait l rien de tr s scandaleux La discussion sur le patriotisme conomique s est donc centr e sur la question de la nationalit du capital dans notre pays dont les citoyens sont les plus grands pargnants du monde mais qui est aussi le premier pays d accueil pour les Investissements Directs l tranger On sait que 40 du Cac 40 appartient des investisseurs trangers et qu un salari sur sept travaillait en 2003 pour une filiale d un groupe tranger Bref le d bat sur l investissement et sur son ventuel risque pour l emploi et notre capacit de gouverner notre propre industrie a vite pris le pas sur fond de rumeurs d OPA hostiles touchant les fleurons de notre industrie Arguments employ s par les lib raux le patriotisme conomique est contraire la comp titivit qui est stimul e par la mondialisation et qui profite long terme notre conomie Notre image et notre propre capacit d investir l tranger en p tiraient par r torsion Or notre pays qui a 5 http www huyghe fr des parts du commerce international et rach te lui m me l tranger Enfin achevent il
12. agit de lui faire avouer ce qu il d sire vraiment et ce qui pourrait le faire craquer Enfin le lobbying comporte des strat gies agressives de d nigrement du concurrent qui s apparentent la guerre conomique de l information Globalement le lobbying est une m thode d inflexion il applique une pression l o elle est le plus efficace et l o elle peut faire d vier dans le sens voulu une force sup rieure le plus souvent celle de la loi http www huyghe fr Manipulation Manipulation D un premier sens qui est celui de manier ou transformer des minerais ou des produits chimiques et maintenant l ADN comme dans Manipulation g n tique ce mot a pris un sens proche de man uvre obscure Dans l usage commun tr s p joratif la manipulation est un concept explique tout les comptes du ch mage sont manipul s les Russes sont manipul s par Poutine les gens ne pensent pas comme moi c est qu ils sont manipul s par les m dias Ce mot renvoie plusieurs id es Que la manipulation prend valeur explicative car s ils agissaient librement ou spontan ment les citoyens n auraient pas fait ce qu ils ont fait Qu elle est clandestine sauf pour l observateur malin qui parle et s en aper oit Qu elle est d lib r e le manipulateur utilise des m thodes indirectes parfois des mensonges ou des mises en sc ne Qu elle passe par l opinion du manipul qui est amen croire quelque chose ou lui accorder
13. crans de t l vision Il est d sormais de plus en plus difficile de contr ler les images sur son propre territoire Quant au champs de bataille international la rivalit entre les t l vision am ricaines par satellite de type CNN et les t l visions dites arabes comme al Jazira laisse pr sager d autres affrontements D s les ann es 60 M Mc Luhan constatait Les guerres chaudes du pass se faisaient au moyen d armes qui abattaient l ennemi homme par homme M me les guerres id ologiques consistaient au XVIII et XIX si cle convaincre les individus un par un d adopter un nouveau point de vue La persuasion lectrique par la photographie le cin ma et la t l vision consiste au contraire plonger des populations tout enti res dans une nouvelle imagerie http www huyghe fr Image et crans L image t l vis e est d abord une image pauvre sur une surface lumineuse Ainsi avant la d couverte du principe d entrelacement la m me image restitu e par deux balayages un pour les lignes paires l autre pour les lignes impaires l cran scintillait et le haut de l image avait d j disparu quand les lectrons atteignaient le bas Neige et image fant me taient courants etc Les premiers travaux sur la t l vision se r f rent donc cette image m diocre qu ils comparent celle du cin ma son d savantage Bien avant que Godard n oppose le cin ma o le spectateur l ve la
14. d sinformation d stabilisation d un organisme ou d une entreprise ou impliquer la gestion sur Internet d un v nement catastrophique pid mie accident faute d rapage affolement de l opinion controverse donc exiger une r ponse qui d passe la communication et des m dias classiques Cette crise devient souvent une crise de r putation pour l institution ou l entreprise Or si tout ne se joue par sur la Toile elle sert largement de chambre d cho Dans de tels cas Internet joue plusieurs r les d centralisation et d multiplication de la crise qui devient sinon mondiale du moins visible de partout et o chacun peut intervenir de partout difficult d indentification des sources primaires acc l ration de la circulation de l information rumeurs et d sinformation comprises concurrence des m dias officiels qui souvent courent derri re le Net prolif ration des sources tels les blogs ou sites personnels et prime la source d information rapide et innovante r actions souvent intenses des communaut s virtuelles enfin une fonction archive de conservation des traces de la crise Les technologies num riques suscitent de nouvelles vuln rabilit s notamment celles des syst mes d information mais aussi la fragilit des r putations elles sugg rent de nouveaux usages parfois agressifs ou int ress s qui tendent susciter ou exploiter les crises Elles
15. fracture num rique celle qui s parerait les populations qui ont acc s ces technologies et leurs effets et d autre part les exclus de la soci t de l information par leur pauvret par des obstacles culturels par le sous quipement de leur pays L expansion des NTIC appara t beaucoup comme un v ritable sens de l histoire l esp rance qui tait hier investie dans le d veloppement de 1 a production mat rielle semble s tre report dans la r volution des TIC Cette transformation qu on la nomme passage la soci t de l information ou en r seaux est donc tout sauf une surprise jamais aucune soci t autant que la n tre n a attendu un tel impact politique conomique social et culturel du d veloppement de technologies Ne l a r v peut tre http www huyghe fr Num rique Le mot correspond l anglais digital Caract ristique des signaux cod s sous forme de donn es binaires 0 ou 1 Ces signaux sont discrets au sens math matique le signal est l ou pas Ainsi sur l cran de notre ordinateur les couleurs d un objet photographi ne sont pas reproduites par une intensit lectrique ou autre mais traduits en nombres ou plus exactement en s rie de z ros et de un Celles ci indiquant la position de chaque pixel et la part du rouge du jaune et du bleu les trois couleurs de base dont se compose chaque point colori Il en va de m me pour le son les
16. mettre dialoguer recevoir stocker o l on veut quand on veut sur ce que l on veut Et chacun invente son usage privil gi D o une nouvelle sociologie des usages Ainsi les ados adorent multiplier les SMS photographier avec leur mobile ou cr er des blogs de type Skyblog tandis qu une autre g n ration pr f rera les courriels les appareils de photo num rique La convergence plus g n rale des m dias et des t l coms d o il est tentant d anticiper convergence du contenant et du contenu qui devaient tre r unis par les m mes m gaentreprises voire la possibilit de fusionner les m tiers auparavant s par s comme produire des spectacles et des images et relier des abonn s Ce fut le r ve de Messier et de Vivendi Tout cela renvoie la convergence initiale celle du tout num rique Il transforme du son du texte de l image ou des instructions en un code binaire unique Suivant une distinction emprunt e Pierre L vy plut t que de multim dia au sens du m lange de texte son et image dans des documents cr s par convergence num rique mieux vaudrait parler d unim dia pour d signer la fa on dont les multiples vecteurs tendent se rencontrer dans le m me espace num rique int gr Comme si les diff rentes sph res de communication formaient un monde form par toutes les donn es num riques circulant dont le centre ne serait nulle part et les points d acc s partout
17. tatiques En ce domaine les tats Unis semblent particuli rement d complex s puisque l bas l observateur voit appara tre ou dispara tre suivant les poque un Bureau d influence strat gique un sous secr tariat la diplomatie publique ou une agence d information s adressant directement aux peuples et non aux gouvernements U S Information Agency tandis que l arm e pratique les op rations psychologiques et que les spin doctors charg s d agir sur l opinion ont pignon sur rue Les Fran ais reconna tront bien plus difficilement que les Alliances fran aises cr es pour restaurer le prestige culturel de notre pays apr s la d faite de 1870 ou la cha ne internationale France 24 qui mettra dans quelques jours soient des outils d influence Laissons pour le moment les structures tatiques trait es par ailleurs sur ce site et consid rons les organisations de droit priv es Certaines vendent de l image celle d un produit d une marque ou d un homme voire d un pays ou d une cause Elles se nomment agences ou services de publicit de marketing de communication ou de relation externes ou publiques Leur travail est de dire du bien de qui les paye et de convaincre des cibles travers les m dias ou hors m dias Dans la mesure o elles tirent officiellement profit de cette activit ne se cachent pas d avoir plusieurs clients et vantent leur expertise convaincre il n
18. Avec Internet nous sommes maintenant en capacit de construire des r seaux de comp tence h t rog nes de dimensions variables sans centre ni hi rarchie destin s r pondre une probl matique impr visible http www huyghe fr Cinquante concepts sur la strat gie de l information 1 Mode d emploi creiere A ARR 3 A E AEE 4 DISCO ci E S R E Re OI 5 A 6 AN 8 Conflit ntormatiomneli acons a A A E NER 9 TO 10 CSE Va O O 12 A LE nes E era Ten eu die mue en 14 Cyberespace ERINMIOSPR R ann Rat ias 16 O 17 D mocratie A td sE 18 Desmond tana 20 conomie de la connaissance ie 22 Fonctions desmedias E a Te a e a ida 23 G stion ASC A A A Ne enr cn a 24 Gouvernance sinistres nan EERE EE EEE RAS 25 Guerre de limage csn A ad 26 Image et ecrans ennenen A 27 A A O A Rene 29 AP EE E 30 Jnformati No Ss 32 Information et ses ENE abia 33 A Ten A a A SAT 35 Jntelligencecollective A e A As Sa 36 Jnt lligence CONOMIQUE n a RE E EASRA EE AESA EROA A TEAT AE ESATE AEAEE EASA 37 Intelligence conomique dni ne Ce en ne tt 39 o Se Re Rte A Mr 41 JUAS citoyenne orna A ds 43 Doa ia 45 MAMpUIO tds 47 Mass MM a 48 Nouvelles technologies de l information et de la communication 50 A tn tien 51 Organisations d milicos 52 Patriotisme CONOMIQUES LEA EAN TN VAT NS TR CT ne nr 55 Persas aiii E EAA EA EE RANOR ORANO el lea aqua 57 POVOT rnana A ad 58 Pouvoir q
19. La conclusion la plus vidente est que le changement n est pas uniforme les tendances comme celle de la d mographie les mouvements culturels et politiques les comportements quotidiens les perfectionnements technologiques ne suivent ni une ligne droite ni un rythme uniforme Il est probable qu ils auront partiellement raison Un exemple comme le t l phone mobile de 3 g n ration capable de communiquer la voix des textes crits des documents joints d aller sur Internet de se connecter des Pda ou ordinateurs de t l charger des clips et ainsi de suite plaide plut t pour l objet tout faire Mais dans le m me temps toutes ces fonctions se banalisent sur l ordinateur et on voit se r pandre partout la combinaison de type Internet t l vision t l phone VOIP Voice over Internet Protocol Il y a vingt ans personne n aurait pari qu aujourd hui les Europ ens ach teraient plus d ordinateurs individuels que de voitures ou que le chiffre d affaire des jeux vid o d passerait celui d Hollywood Mais personne non plus n aurait cru que nous utiliserions encore des voitures essence que nous serions toujours pr occup s par la question des Balkans ou que la technologie changerait encore si peu la vie de l habitant du Pakistan ou du B nin http www huyghe fr Crise La crise d apr s son tymologie est le fait de s parer la d cision le jugement c est aussi la phase d cisive d une maladi
20. action Le troisi me volet l influence qui agit en amont de la performance conomique suppose la vision la plus large C est un mode d action indirect sur les perceptions et valuations d autrui Il passe par l image que l on met tel le prestige d un pays par le message que l on propage ce que les Am ricains nomment diplomatie publique par les vecteurs et r seaux que l on mobilise les r seaux et plus souvent encore par une combinaison des trois prestige persuasion m diation L influence est cruciale depuis sa version la plus triviale le lobbying jusqu aux grandes strat gies des tats pour s ouvrir de futurs partenariats conomiques par la diplomatie la culture l ducation http www huyghe fr Intelligence conomique d influence L intelligence conomique ne consiste pas seulement savoir quelque chose par la veille ni prot ger ce que l on sait en assurant la s curit de son patrimoine informationnel Elle suppose aussi une capacit d influencer c est dire provoquer chez d autres acteurs des comportements ou des attitudes favorables desseins sans avoir recourir la force ou sans promettre de contrepartie L influence des techniques pratiqu es et enseign e par des sp cialistes depuis vingt cinq si cles le projet d agir sur le cerveau d autrui travers des mots ou d autres signes date des sophistes grecs Ceux ci syst matisent d
21. o il y a diff rend et l opposition de deux volont s pour des buts inconciliables Ou bien l Alsace est la France ou bien l Allemagne Ou bien le parti A dirige le pays ou bien le parti B Le conflit peut tre limit quand aux moyens qu il mobilise ou au contraire tendre monter aux extr mes sans autre loi que celle que chacun tente d imposer l autre Le conflit qui est bien plus qu une crise suscite des strat gies lutte de volont s et d intelligences employant des forces y compris des forces symboliques pour r soudre le conflit en leur faveur Le conflit suppose donc la notion sp cifique de victoire puisqu il tend cette situation o les pr tentions d une des parties seront au moins en partie r alis es et o il s tablira un ordre stable par o justement la victoire ou le compromis qui en a tenu lieu ne sera pas contest e Son emploi le plus fr quent est le conflit arm au sens large de guerre R cemment introduite la notion de conflit de basse intensit Low intensity conflicts d signe les confrontations qui combinent moyens politiques conomiques informationnels et militaires tout en restant en dessous du stade de la guerre et en dessous de son stade tatique avec d claration trait de paix Son ventail va du terrorisme la gu rilla L id e refl te le point de vue des puissances occidentales qui ne se sentent pas menac es de fa on essentielle dans de tels cas Pour les
22. ont r duit les formes anciennes de l autorit souveraine un nostalgique souvenir http www huyghe fr Patriotisme conomique D une image centr e sur la s curit les jamesbonderies ou sur les logiciels de veille la perception de l intelligence conomique a vite volu dans notre pays Pour beaucoup elle est devenue un synonyme de patriotisme conomique de d fense tatique contre les d localisations et les OPA hostiles voire de protectionnisme Certains ultra lib raux aiment caricaturer L intelligence conomique fut longtemps vue comme une activit pour anciens des services en pr retraite ou pour jeunes ayant des probl mes de testost rones et aspirant le devenir On d cr ta ensuite qu elle tait l alibi de souverainistes grincheux incapables de comprendre la mondialisation et probablement racistes seul un raciste anti indien peut douter des bonnes intentions de Monsieur Mittal n est ce pas Dans tous les cas l intelligence conomique tait une activit d fensive pour gens habit s par la peur du monde ext rieur Il y a donc beaucoup faire pour r tablir un minimum de raison dans cette affaire Le second rapport du d put Carayon rendu en peut et doit y contribuer Comme le pr cise la lettre de mission de Dominique de Villepin il s agit maintenant d aider nos entreprises emporter des march s ou r sister la concurrence en structurant aussi l informati
23. opinion adverse des alli s des neutres ou l opinion internationale en g n ral on peut viser le grand public ou des cercles plus restreints La d sinformation se distingue de l intoxication qui est la fourniture d lib r e d l ments de d cision erron e l adversaire La d sinformation n est possible que l o existent un espace public un lieu de d bat et une pluralit d opinion et de connaissances Elle n a de sens que l o sont en concurrence diverses sources de savoir et diverses interpr tations Big Brother ne d sinforme pas il contr le le pr sent le pass et le futur il contr le jusqu la langue m me Dans un syst me totalitaire il y a la v rit officielle et la rumeur clandestine Le dictateur dicte ce qui doit tre su et cru et pour y r sister on ne peut recourir qu une propagation clandestine de contre information La d sinformation n est donc possible que l o il y a connaissance imparfaite de la r alit non fiction absolue l o r gne au moins un pluralisme apparent Et affaiblir un adversaire la d sinformation est un instrument utilis dans un conflit Elle sert diminuer les capacit s offensives de l autre Ceci se fait soit en divisant l autre camp soit en l inhibant moralement par d sorganisation etc Ce proc d vise produire un dommage En cela la d sinformation toujours n gative ou agressive diff re de la publicit commerciale
24. signer tous les ph nom nes induits par ces normes facilit s de stockage transport et traitement n s du r gime num rique Par exemple le num rique coupl au principe des r seaux typique d Internet permet en principe de consulter de chez soi un nombre incalculable de documents crits sons ou images De fa on plus g n rale le fait d tre entour s d une multitude d appareils num riques un ordinateur un appareil de photo un t l phone portable conf re chacun de nous des possibilit s de stockage de l information de consultation distance d interconnexion mais aussi d mission de cr ation de modification qui tait jusque l inconnue Le support num rique est donc par excellence celui des technologies de l intelligence ou de l conomie de l immat riel Dans la pratique aussi num rique est devenu le synonyme de li l informatique ou en relation avec les Technologies de l Information et de la Communication Ainsi la fracture num rique est celle qui s parerait ceux qui profitent des merveilles d Internet et ceux que leur handicap mat riel ou culturel en priverait http www huyghe fr Organisations d influence L influence est une strat gie indirecte et asym trique multiforme recouvrant une large gamme d actions dans le domaine des id es des images des int r ts des valeurs elle est surtout une force majeure face aux autorit s traditionnel
25. ventuellement en parti puis les id es se r pandent dans toute la soci t sous des formes plus ou moins dilu es simplifi es adapt es et finnissent par s exprimer par des jugements ou attitudes tr s simples comme des slogans D sormais c est par un circuit court succ s imm diat de th mes imm diatement repris que fonctionne la machine Les r seaux efficaces peuvent donc mener ainsi des op rations rapides de conqu te de l opinion dans un sens ou dans l autre nous avons cit plus haut des exemples plut t issus de la mouvance dite antilib rale mais elle n a pas le monopole de ces succ s Un groupe organis comme les n o conservateurs am ricains a pu imposer ses th mes empire bienveillant contagion d mocratique guerre pr emptive en un temps incroyablement bref http www huyghe fr R seau Le sens du mot r seau dont l tymologie voque un filet enserrant quelque chose est tr s vaste puisqu il d signe un ensemble de gens ou de choses reli s par la circulation de quelque chose Le r seau suppose donc une morphologie le maillage de lignes qui relient plus la circulation d un contenu Il existe des r seaux naturels comme le r seau sanguin ou nerveux mais l usage le plus courant renvoie des r seaux faits par l homme pour la bonne circulation de flux qu il s agisse de r seaux postaux lectriques ou routiers respectivement vou s transporter des lettres du courant lectri
26. Agenda L agenda le carnet o chacun note ses rendez vous est l origine de l expression tre sur l agenda de qui signifie faire partie du programme L expression s est banalis e dans la presse Un journal anglo saxon crira facilement une intervention militaire est sur l agenda du gouvernement La notion est aussi fr quente dans les sciences humaines et particuli rement la sociologie am ricaine des m dias La fonction d agenda agenda setting y d finit une capacit propre aux mass media d terminer ce qui fera d bat s lectionner les v nements et les sujets auxquels s int ressera l opinion et ou les d cideurs Plus subtilement faire l agenda constitue une strat gie indirecte de l attention vis e m diatique intellectuelle ou politique voire diplomatique Elle permet de choisir le terrain de lancer les sujets et de fixer les termes des discussions ou n gociations Ind pendamment de leur qualit ou de leur objectivit ou de leur fa on de traiter l information les m dias contribuent la construction de la r alit D une part ils d cident de ce qui appara tra comme significatif ou urgent enclenchant une spirale de l attention plus on en parle plus c est important donc plus on en parle Celle ci suppose a contrario une spirale du silence o s enfoncent les v nements les courants les opinions ainsi laiss s dans l ombre L exemple le
27. L expression ou ses variantes en r seaux de l immat riel de l intelligence re de la communication fleurissent dans les rapports ou essais Sur fond de r volution num rique ils mettent en sc ne le changement technique avec ses possibilit s et dangers le milieu social et culturel avec ses demandes et son retard plus un h ros de l histoire tat entreprise Le h ros concluent ils doit ma triser le changement et le milieu s adapter r duction de la fracture num rique diffusion de la cyberculture Une contre litt rature d nonce elle l id ologie l utopie ou la tyrannie de la communication minima elle reproche aux optimistes de confondre moyens et fins outils de la communication et communication Au pire elle les accuse d occulter les dangers des technologies de l information perte de r alit accidents manipulations contr le des esprits in galit s Toute soci t reposant sur la transmission des savoirs et croyances ant rieurement accumul s par d autres hommes mais aussi sur l intercommunication entre ses membres elle est forc ment un degr ou un autre de l information En revanche la quantit d informations nouvelles ou stock es disponibles les r gles sociales qui r gissent la circulation des connaissances et des messages et bien s r les technologies varient norm ment Suivant les cas en annon ant que nous
28. acteurs sur le terrain l intensit est tout sauf basse La notion de conflit international renvoie celle d int r t ou d objectif une telle situation na t quand deux acteurs internationaux ou plus g n ralement des tats mettent des pr tentions antinomiques L opposition est telle qu ils peuvent tre tent s de recourir la force pour la r soudre Qui dit conflit dit volont chaque partie entend maintenir un certain tat du r el ou le d truire ou le cr er et cet ordre est inconciliable avec celui de l antagoniste Le conflit est un jeu somme nulle ce que l un gagne ne peut l tre qu au d triment des aspirations de l autre Le conflit suppose cette double conscience et cette double volont donc un monde commun une r alit actuelle ou future o na t le diff rend et laquelle se r f rer Elle fonde l ventualit de rapport de force et de communication entre les parties Paradoxalement un minimum de partage des codes est n cessaire pour que le conflit se d veloppe ou se r solve Ce sch ma id al est rarement aussi clair aux yeux des parties D une part elles ne con oivent pas clairement les objectifs du conflit qui tend devenir la fois affectif agressivit hostilit l gard de l autre et cognitif il est rare que deux antagonistes interpr tent la r alit ou les messages de l autre de la m me fa on D autre part le conflit lui m me est
29. apparente des distances et des d lais c l br s par une abondante litt rature le blog exacerbe certaines des caract ristiques d Internet Le principe du tous metteurs qui devient vite tous journalistes au lieu d tre un consommateur passif de messages fabriqu s industriellement par quelques uns les internautes peuvent cr er leurs propres moyens d expression faible co t et sans les contraintes l gales qui s imposent aux m dias traditionnels comme l existence d un directeur de la r daction responsable Chacun a th oriquement les m mes chances d atteindre de nombreux destinataires qu un site lourd cher mobilisant un nombreux personnel d une grande organisation ou d un grand m dia Il faut souligner th oriquement car la richesse des moyens se refl te dans l attractivit d un site ou d un blog et d autre part tout est affaire d indexation cf infra Bref Internet est un m dia tous vers tous et non un vers tous comme les mass media Le principe chacun recompose le message pour ne pas dire le principe de butinage Contrairement une mission qui se d roule du d but la fin un site n impose aucun ordre de lecture L internaute navigue et d cide de son itin raire num rique donc de ce qu il voit lit et coute en fonction de deux facteurs ses int r ts fantaisie associations d id es et les liens hypertextes qui lui sont propos s L itin ra
30. cat gorie 4 personnaliser juger d une hypoth se en fonction de nos sentiments l gard de son auteur ou de ses cons quences pour nous 5 sauter aux conclusions prendre une corr lation ou une co ncidence dans le temps pour une relation de causalit 6 jouer pile je gagne face tu perds poser des hypoth ses de telle fa on que tous les faits viendront la confirmer ou pour le dire en termes plus philosophiques examiner des hypoth ses non falsifiables dont on ne sait pas quelle condition de fait on pourrait les dire fausses 7 etc Enfin n oublions pas que l information a un ennemi sans piti le temps L id e d effacement est d j pr sente dans la notion de trace http www huyghe fr Infostrat gie L infostrat gie un n ologisme que nous proposons est l tude des conflits modalit s occurrences motivations et finalit s li s aux syst mes de transmission et communication caract ristiques de la soci t dite de l information Le champ de cette discipline inventer serait celui des changements r gissant les rapports entre conflit et information En effet les nouvelles technologies ont boulevers les conditions e du faire savoir avec la constitution de m ga archives num riques et des r seaux informatiques e du faire percevoir avec la fois des instruments de surveillance omnipr sents le cyberespace et les r alit s virtuelles du faire faire les
31. dans les affaires suppose que le risque z ro tant un mythe il faille se doter de m thodes et structures les plus adapt es pour ma triser au mieux les crises pendant mais aussi avant et apres En amont la gestion de crise commence par sa d tection Elle repose souvent sur de signaux faibles et doit se faire quand il est psychologiquement difficile de reconna tre sa mont e Une telle gestion suppose aussi des t ches de surveillance pr vention et pr paration Les premi res comprennent l analyse p riodique de la situation dont ses propres faiblesses et vuln rabilit s l entretien des r seaux capteurs de signaux d alerte l indentification des facteurs d clenchants Les secondes exigent la fixation de priorit s l tablissement de sc narios et l laboration de proc dures de r action rapide La pr paration enfin est la fois logistique financi re communicationnelle organisationnelles cr ation de cellules de crise par exemple et surtout culturelle et morale apprendre faire face l impr visible Pendant la crise la t che paradoxale de gestion paradoxale puisque par d finition l entreprise ou l institution fonctionne hors ou rebours de ses r gles habituelles entre surprise permanente et anticipation de l impr visible recouvre de nombreuses t ches Citons l valuation des causes des d g ts de leur ampleur et de leur durabilit une anticipation raisonnable du d velop
32. de l endoctrinement etc dont la finalit est d obtenir l adh sion C est pourquoi elle recourt l imputation d actes ou d intentions inavouables l adversaire la perversion de son image ou plus simplement encore la d sinformation accro t la confusion et le d sordre Elle devient alors http www huyghe fr le contraire de l information au sens tymologique mise en forme de connaissances Ceci se r alise travers deux dimensions de la croyance qu elle suscite d une part comme incitation propageant des passions et sentiments de mani re quasi pid mique telle de la haine et d autre part comme repr sentation erron e confuse biais e de la r alit Le d lire id ologique la facult d auto illusion la cl ture informationnelle l hallucination interpr tative et tant d autres formes de d ni de la r alit dont il existe de multiples exemples ne constituent pas de la d sinformation pour autant qu elles ne sont pas dirig s contre un adversaire La d sinformation se distingue ainsi du mensonge de la ruse de l intoxication de la l gende de la rumeur de la publicit du bobard journalistique du faux bruit du trucage de la rh torique et de la propagande m me si elle fait peu ou prou appel ces l ments Internet s est souvent r v l le domaine o la mauvaise information chasse la bonne Il manque des proc dures d accr ditation ou de v rification fiables Ce que nous
33. de la persuasion Tout d abord il faut distinguer entre les degr s de la persuasion persuader d acheter une lessive n est pas la m me chose que faire voter ou convertir au communisme S duire n est pas l emporter dans une controverse scientifique Faire croire que n est pas faire croire en Faire admettre n est pas faire faire Une persuasion de conformit ou de renforcement n est pas une persuasion visant au changement Plusieurs d cennies de travaux sur le pouvoir des m dias obligent abandonner toute pr tention une persuasion scientifique En effet les facteurs semblent nombreux et contradictoires pr disposition du persuad et relation sociales qui interf rent avec son interpr tation du message et sa conviction variation suivant le medium employ effet dans le temps concurrence d autres messages Sur ce point un nombre impressionnant de travaux th ories ou exp riences conteste que la manipulation soit imparable Et surtout qu elle soit simple La majorit des crits sur la question semble vouloir r futer le mythe fondateur des masses fascin es et contr l es Cette tendance de la recherche s appuie la fois sur la complexit du processus de persuasion et sur l quivoque de son effet La facult de persuader n est pas une propri t inh rente certains mots dispos s d une certaine fa on ni certaines images qui agiraient directement sur notre inconscient ch
34. de r troaction Nous sommes devant un ph nom ne d interactivit qui est potentiellement en mesure de priver l homme de son libre arbitre pour l encha ner un syst me de questions r ponses qui est sans parade Bien s r il y a la possibilit d changes nombreux et renouvel s mais 1l y a dans le m me temps ma menace d une emprise sur les soci t s qui est absolument intenable Cybermonde la politique du pire 1996 http www huyghe fr Veille La veille consiste en la surveillance organis e de l environnement pour y d celer des menaces ou des opportunit s M me si le terme s emploie hors du domaine conomique veille sanitaire on le rencontre surtout propos de l entreprise qui est cens e observer analyser faire conna tre en son sein les facteurs qui pourront affecter son fonctionnement et ses r sultats La vielle s inscrit dans une perspective d anticipation au service de la d cision strat gique Elle constitue un l ment d cisif de l intelligence conomique mais n en est qu une partie L id e est tr s simple il s agit tout bonnement de savoir ce qui se produit ou se produira d important Mais cette notion de base se d cline de multiples fa ons La veille suppose plus qu un bon service de documentation et bien davantage qu une excellente revue de presse Il peut s agir de d celer des facteurs techniques ou scientifiques inventions brevets des facteurs
35. en coop rant des wikis par exemple ou encore monteurs de leur propre programme N importe qui peut s organiser une page de favoris ou de fils RSS pour suivre en permanence tous les sites y compris les agences de presse se rattachant son sujet favori Il dispose ainsi d une capacit de documentation gratuite tr s sup rieure celle d un journaliste professionnel d il y a vingt ans quand il fallait s abonner des agences et r unir de la documentation papier Les flux surabondants d informations mettent chaque citoyen en mesure de rivaliser avec une vraie r daction De telles possibilit s inh rentes la technique renforcent une tendance lourde de nos soci t s postmodernes Le passage des syst mes d autorit aux syst mes d influence Dans un syst me d autorit il s agit de conqu rir le pouvoir par les lections ou par la r volution pour ensuite transformer le monde conform ment un projet central et unificateur La question de la repr sentation politique est donc centrale comme est central le lieu du pouvoir l tat Dans un syst me d influence les anti alter ou contre pouvoirs se multiplient Le contr le des citoyens ou de ceux qui parlent en leur nom comme repr sentants de la soci t civile se d veloppe par la surveillance la d nonciation la prise partie notamment judicaire de toute forme de pouvoir d l gu Une double logique se d veloppe emprise
36. et agressives de d stabilisation informationnelle d une entreprise Et cela dans un environnement pr cis et une poque pr cise Un technique rh torique connue depuis l Antiquit ou une m thode de d sinformation ou de guerre culturelle invent e pendant la guerre froide peuvent toujours resservir mais 1l faut singuli rement les adapter au contexte Il pr sente trois caract ristiques principales pour ce qui nous int resse http www huyghe fr Nous vivons dans ce qu Ulrich Beck nomme soci t du risque un syst me obs d par l ventualit de la catastrophe du danger industriel ou sanitaire par les cons quences impr vues et inqui tantes du d veloppement et de la science valuation et surtout r partition du risque semblent tenir dans notre imaginaire la place qu occupaient auparavant d veloppement et r partition des moyens de production Mais qui dit risque dit v nement futur et incertain C est en jouant dans un sens ou dans l autre sur notre perception du risque en convoquant expertises et anticipations en profitant de nos peurs ou de nos ignorances que se d veloppent de nombreuses strat gies de contr le ayant parfois d normes enjeux conomiques Cette soci t est la fois mondialis e et hypercomp titive Tandis que marchandises capitaux et mod les culturels se jouent des fronti res et que l opinion se mondialise elle aussi tout semble avoir des cons quences
37. et des signaux lectroniques en g n ral pour conna tre les messages ou la position d hommes ou d appareils On l oppose volontiers l intelligence humaine Humint o les renseignements sont obtenus aupr s de personnes vivantes On peut galement souligner le contraste entre les sources ouvertes accessibles tout un chacun et celles qui ne le sont pas Par ailleurs il faudrait se demander si l intelligence consiste seulement trouver de l information utile Cette d marche n a de sens qu accompagn e d une m thode de protection de ses propres secrets de son propre patrimoine informationnel comme on dit en intelligence conomique voire d actions destin es emp cher un comp titeur ou un adversaire d acqu rir lui m me de l information vraie et utile il peut alors d agir d intoxication de leurre de d sinformation Par ailleurs savoir et emp cher de savoir n a souvent de sens que si cela permet d agir par influence de faire croire des valeurs ou des objectifs qui vous sont favorables de modifier en sa faveur le comportement des autres ou les r gles du jeu Pour ne prendre qu un exemple les autorit s en charge de l intelligence conomique dans notre pays s int ressent de plus en plus la question des normes techniques ou autres qui d terminent l activit des entreprises et qui chappent de plus en plus l tat soit parce qu elles sont internationales s
38. fait X a fait Y en r alit Z a fait ceci pour tel motif cach 1l existe tel risque qu on nous dissimule et non d une simple opinion m me injurieuse sur la valeur d une uvre d une r alisation ou d un individu c est nul ou Machin est un salaud qu elle est toujours cens e r v ler quelque chose qu ignorait l interlocuteur il va peut tre devenir son tour propagateur de la rumeur le plus souvent celle ci se pr sente comme la r v lation d un secret que certains tenteraient d touffer Comme dans le feuilleton x files la v rit est ailleurs qu elle suppose un incessant passage de l information celui qui l a re ue la retransmet parfois en l enjolivant et en ajoutant son propre commentaire sur l autorit des sources qu elle n est pas n cessairement mensong re ou erron e Il existe des rumeurs qui ont r v l des faits parfaitement vrais tenus sous silence par les initi s qu elle se caract rise par sa source pr sum e on la tient toujours de source s re mais surtout de source non officielle ce qui sous entend que le contenu de la rumeur ses d buts au moins est pr sent comme une information rare donc pr cieuse Elle est donc valorisante pour celui qui la poss de En revanche il arrive que les m dias ou les sources officielles rendent compte d une rumeur une fois qu elle existe ne serait ce que pour la d
39. id ologies Qu elle s exprime sous forme d un lourd trait ou d un bref slogan l id ologie ce sont des porpositions explications et prescriptions relatives au monde tel qu il est et tel qu il devrait tre Cela sert l expliquer et notamment dire qui sont les bons et les m chants Il est bien connu qu il y a id ologie quand les r ponses pr c dent les questions se donner un projet et un crit re de jugement en particulier politique croire ensemble et en bloc une id ologie cela se partage et cela consitute une petite arm e d id es qui vont ensemble pour former un corpus ou un syst me pas en une seule affirmation diriger son action pour changer le monde ou pour l emp cher de changer si votre id ologie vous dit qu il est bien comme il est par exemple parce qu il r pond des lois naturelles ou qu il donne le maximum de satisfactions aux membre de votre groupe d fendre des int r ts en vous faisant gagner des partisans ou en culpabilisant ou divisant vos adversaries Par exemple le succ s intellectuel du marxisme chez les intellectuels occidentaux servait objectivement les int r ts de URSS pendant la guerre froide comme le succ s des th ories lib rales comme celle de l cole de Chicago servait les inter ts des USA vous dire qui sont vos ennemis et quelles id ologies fausses et dangereuses naturellement vous devez combattre Pour beaucoup id
40. instances politiques de faire des rapports et de sugg rer des solutions des probl mes politiques conomiques sociaux ou strat giques concrets et urgents Cette pr tention apporter les solutions justes au nom d une rationalit e et d une ind pendance reconnues peut dissimuler des fins moins nobles Certaines think tanks avouent chercher propager et faire mettre en uvre les valeurs qu elles proclament et l id ologie qu elles laborent Parfois leurs membres acceptent de jouer un r le d avocats voire de propagandistes de mesures et de doctrines politiques Ils cherchent influencer les d cideurs par des contacts http www huyghe fr personnels ou en participant un processus de circulation des lites agissant tant t dans des centres de recherche tant t aux affaires mais aussi agir sur le public par des publications ou des apparitions m diatiques Et ils ne sont pas forc ment indiff rents aux int r ts de qui subventionne leurs recherches Quatri me l ment la mont e des ONG et des associations dites repr sentatives de la soci t civile Elles affirment parler au nom de valeurs universelles par exemple l cologie ou les droits de l homme mais se sp cialisent dans une cause adressant des revendications au politique sans pr tendre exercer un jour le pouvoir comme le font les partis Or leur action de protestation appelle souvent de strat gies de r futation qui leur tour demande
41. juridiques conomiques bien s r mais aussi strat giques l action des autres acteurs notamment les tats voire sociologiques ou culturels par exemple les mentalit s des consommateurs sans oublier de surveiller la concurrence De la d tection des signes avant coureurs d une catastrophe la prospective technologique du tuyau technique la compr hension des tendances g ostrat giques lourdes le domaine est vaste On parle des veilles strat gique scientifique technique g opolitique juridique concurrentielle commerciale soci tale normative Sans oublier la veille brevet et la veille produit Et il est probablement possible d en inventer d autres Pour le reste le processus de la veille rappelle celui du renseignement dont le cycle du renseignement puisqu il s agit de d cider de priorit s de surveillance de collecter et v rifier les informations avant de les analyser et enfin de les exploiter diffuser stocker pour les transformer en l ments pertinents de la d cision Les professionnels de la veille insistent souvent sur le caract re l gal de leur d marche qui se distinguerait donc de l espionnage industriel viol ill gal de secrets Ils se plaisent rappeler que la plus grande partie de l information utile est ouverte il suffit donc de savoir la trier L information que recherche la veille peut provenir de documents le plus souvent des textes destin s servir de trac
42. les anglo saxons ces vocables qui servent surtout impressionner les lecteurs et les auditeurs nous risquons au pire de d couvrir ce qui fait vraiment controverse Tous les textes qui suivent ont t soit publi s dans le livre Comprendre le pouvoir strat gique des m dias Eyrolles 2005 soit sur le site http ww huyghe fr Pour compl ter ce glossaire par d autres lectures des anthologies de citations des bibliographies etc nous vous conseillons d aller sur ce site ventuellement de t l charger d autres brochures sur des th mes comme la guerre de l information le proc s des m dias Qu est ce que s informer Il y a une rubrique sp ciale pour cela textes t l charger http www huyghe fr actu_sr9 htm Ou encore vous pouvez utiliser la fonction recherche du site et taper un terme qui vous int resse comme think tank lobbying intelligence conomique terrorisme Enfin vous trouverez sur ce site un glossaire de 200 mots avec des d finitions plus br ves et des termes plus techniques http www huyghe fr actu_183 htm Tous ces textes sont produits par une seule personne gratuitement et pour un usage priv de documentation Ils ne b n ficient donc pas des services d un correcteur professionnel et contiennent sans doute nombre de fautes de frappes de copier coller malheureux et de r p titions dont nous nous excusons par avance http www huyghe fr
43. les autorit s agir dans le sens d sir Ceci se fait par toute une gamme d actions allant de la menace ou de la promesse n oubliez pas que nos adh rents sont aussi des lecteurs voire de la corruption jusqu l argumentation la mobilisation des autorit s morales et des experts la recherche de solutions n goci es Le lobbying priv ou public n est apr s tout que la forme la plus d lib r e la plus visible voire la plus professionnalis e de l influence Bref l influence hautement valoris e par nos soci t s est aussi omnipr sente que difficile cerner On voit bien ce qu elle n est pas ou ce qu elle remplace le pouvoir direct la puissance l autorit la contrainte Mais que recouvre t elle au juste Entre transmission et efficience Cette bizarre notion psycho strat gique pose la question de la relation influent influenc Les sciences sociales peuvent elles nous aider L embarras de la sociologie am ricaine celle qui a le plus cherch d finir le concept n est pas encourageante Des chercheurs comme Robert K Merton ou Robert Dahl tirent l id e dans le sens de la domination ou du pouvoir Ils l assimilent quasiment la possibilit d obtenir un comportement d un individu ou d un groupe Ce qui est trop large D autres Hovland Katz Lazarfeld et leurs disciples envisagent la relation d influence comme un rapport metteur r cepteur Mais m m
44. lettres etc Par contraste avec le codage analogique qui suppose une forme quelconque de ressemblance entre ce qui est repr sent et ce qui repr sente p e entre l intensit d une couleur naturelle et l intensit de l exposition la lumi re d un fragment de pellicule argentique dans un appareil de photo le num rique permet au moins en th orie une reproduction parfaite de l original la copie une multiplication l infini un transport sans perte due l usure et donc th oriquement un acc s distance l information de tout point et sans d lai de transport Le num rique permet aussi une modification possible en ses moindres d tails de l information d o par exemple le caract re spectaculaire des trucages num riques indiscernables ainsi que le codage du contenu d autres m dias des textes crits des images anim es de la musique les algorithmes de logiciel qui peuvent tre rassembl s sur un seul et m me support Ainsi l existence des technologies num riques permet de cr er des multim dias qu il serait beaucoup plus exact de nommer unim dias c est dire des supports lectroniques qui enregistrent des donn es de tous ordres textes images sons graphiques logiciels et permettent l utilisateur de nouvelles formes de navigation combinaison ou interaction avec ces donn es Dans la pratique on utilise facilement r volution num rique ou soci t digitale pour d
45. m mes r sultats qu une d mocratie de sondage Elle pr supposerait que la volont du peuple est pr form e dans la t te de chacun et qu il suffit de s y conformer comme une firme aux go ts de ses consommateurs Nous pensons que d mocratie et instantan it font mauvais m nage et que la volont populaire doit se constituer par un proc d qui prend du temps de l effort de la confrontation de l usage public de la raison et pourquoi pas du rituel et de solennit Pour nous la d mocratie suppose de la distance symbolique Comme l analyse parfaitement Daniel Bougnoux dans La crise de la repr sentation nous ne souffrons pas de trop d obstacles entre le discours ou l institution politique et nous mais au contraire d un manque de distance http www huyghe fr Cyberespace et infosph re Le mot form de la r union de cybern tique et d espace cyberspace cybernetics space en anglais appara t en 1984 dans un livre de science fiction le Neuromancien de William Gibson Il d signe Une repr sentation graphique de donn es extraites des m moires de tous les ordinateurs du syst me humain Depuis l expression est entr e dans l usage et sert d signer le monde virtuel qui na t de la connexion des ordinateurs du monde entier changeant des donn es Il nous appara t en effet comme un espace dans la mesure o nous avons l impression de nous d placer dans l information par exemple e
46. munissent pas contre les crises elles les multiplient Internet favorise les rumeurs le pilori num rique que constituent les sites ou forums agressifs parodiques ou d nonciateurs l intoxication la panique l attaque anonyme bon march sans fronti res Et surtout la Toile est le royaume de l urgence Le temps repr sente un facteur crucial Ceci va du d ni d acc s la course de vitesse entre m dias et versions des faits du temps qui manque pour se confronter l impr visibilit future http www huyghe fr Intelligence strat gique Comment d finir l intelligence strat gique Bien s r chacun a bien compris que dans ce contexte qui est souvent celui de l espionnage de la guerre de la diplomatie mais aussi de la technologie et de l conomie mondialis es le mot est pris dans son sens anglo saxon comme dans Intelligence Service ou lintelligence conomique Il serait sans doute plus correct de parler de renseignement strat gique mais la premi re expression est pass e dans la pratique quotidienne L intelligence strat gique technique d marche n est donc pas de l intelligence au sens propre capacit celle qui fait la qualit d un individu intelligent ou celle que tente imparfaitement de mesurer les tests de QI Pourtant il y a une relation entre les deux Dans le renseignement il ne s agit pas seulement d acqu rir de l information de glaner des tu
47. pays est dans la zone d influence de tel autre ou que tel tat exerce une influence disproportionn e sa puissance Les actions de l influenc vont dans le sens favorable l influent Le consentement du premier aux desseins du second ne s explique ni par la menace ni par la r compense explicites Ni contrainte ni contrat l influence se subit C est toujours une relation asym trique Ce peut tre le r sultat d une strat gie indirecte l o elle est d lib r e Alors que la puissance se mesure en termes de capacit s l influence se constate apr s coup des performances en quoi elle affecte l attitude d autrui En tant que strat gie internationale men e d lib r ment par un tat en qu te de soutiens et en conqu te de march s par la communication l influence revient visiblement au premier plan Ce ne sont pas les Fran ais qui s appr tent lancer le 6 d cembre France 24 une t l vision d information continue en fran ais et en anglais qui diront le contraire Notre pays continue visiblement compenser ses faiblesses en gagnant statut de prestige culturel mais aussi par une image de d fenseur du multilat ralisme et de la diversit Et les USA qui constatent les limites d une puissance qu ils avaient r v e sans reproche et sans complexe se tournent vers des politiques publiques souvent relay es par des acteurs priv s Qu on les appelle de diplomatie publique de s
48. ratrice les anciennes limitations que nous imposaient nos capacit s physiques mentales ou sociales seront d pass es Pour ses partisans la technique prolonger les capacit s de nos sens et de nos esprits affranchir de la n cessit Sur l air du demain on pourra demain on pourra communiquer plus vite acc der instantan ment l objet de son d sir explorer toutes les archives chapper toutes les censures r unir tous les cerveaux se dispenser de toutes les pesanteurs de la mati re Ce projet trouve sa forme dans une soci t de l information technicienne et libertaire la fois Face eux les catastrophistes pensent en termes de perte perte d humanit au profit de la raison instrumentale perte de distance critique au b n fice de la fascination perte d identit dans un monde de virtualit perte de la r alit remplac e par le spectacle perte de la libert soumise aux logiques techniques perte de l crit vaincu par l cran Le technophile certain d tre dans le sens de l histoire ignore g n ralement les objections qu il attribue l ignorance ou une mentalit archa que D bordant de bonne volont p dagogique il ne manque pas de faire remarquer son contradicteur qu il a tout loisir de s exprimer voire de cr er des communaut s virtuelles de technophobes cyber ronchons Il argue que dans qu il y a place pour celui qui veut s ouvrir sur l Universel et pour cel
49. sur tout Un accident industriel dans le pays A ou une panique boursi re dans le pays B joue sur le march du pays C et les investisseurs du pays D donc sur le r sultat d une soci t dans le pays E et sur l emploi dans le pays F et ainsi de suite Ce processus peut tre acc l r ou contrari par l emprise de m dias de groupes intervenant dans le d bat public ou d experts et autorit s par des campagnes de communication ou de d sinformation Autant de champs ouverts aux strat gies indirectes Nous vivons dans une soci t qui se veut de l information Non seulement l information au sens des nouvelles circule vite et provient de sources toujours plus diversifi es et moins contr lables notamment Internet qui concurrence singuli rement les vieux m dias mais la valeur conomique de l information savoirs que l on poss de donn es que l on g re image que l on engendre est au c ur de l activit conomique Raison de plus pour recourir l influence en exploitant les technologies de l information et de la communication D o par exemple l importance des groupes de pression La notion m me de pression voque l id e d employer un poids y compris le poids des mots au point le plus juste pour infl chir une force La placer l o il p se le plus lourd en somme Une d finition troite r serve la notion d int r ts aux int r ts conomiques mais il peut aussi
50. touche aussi et surtout les pouvoirs conomiques la merci d une attaque contre leur r putation d une d nonciation d une notation Le pourvoir se d place du pouvoir d ordonner et de publier au pouvoir de juger et de diriger l attention Mais la multiplication des m dias aboutit souvent leur auto annulation Ainsi 95 des blogs ne sont lus que par leurs auteurs et la plupart disparaissent en quelques mois La prolif ration du bruit et de l insignifiance devient une donn e nouvelle quand tout le monde peut tout dire http www huyghe fr Nouvelles technologies de l information et de la communication Nouvelles Technologies de l Information et de la Communication certains suppriment le Nouvelles et disent TIC d autres ajoutent et de la connaissance d signe l ensemble des m dias qui sont n s dans la d cennie 1970 du rapprochement entre la radiot l vision et les t l communications via le c ble et le satellite puis dans les ann es 1980 du rapprochement entre les t l communications et l informatique c est dire la t l matique et le service en ligne et enfin depuis 1990 de la convergence entre l audiovisuel l informatique et les t l communications on parlera alors du multim dia en ligne et hors ligne La notion est donc extraordinairement large On parle aussi de nouveaux m dias issus du rapprochement des techniques de l informatique de la t l commun
51. trouver une tendance qui semble aussi rationnelle et prometteuse que la convergence Elle s inscrit dans la logique de la num risation g n rale et dans celle des r seaux La premi re r unit toutes sortes d informations texte voix son et image logiciels sous une forme unique indiff rente son support de stockage et ses vecteurs le code un code num rique La seconde tend assurer la circulation des donn es entre une multitude d acteurs par une multitude de canaux offrant autant de possibilit s de commutation entre tous La prolif ration d objets nomades permettant la fois de communiquer de partout de continuer recevoir des flux d images de sons de textes d effectuer des commandes distance est galement une tendance lourde celle qui incite tre toujours connect Nous sommes immerg s dans des flux de donn es num riques r gul es en arri re plan par des dispositifs comme les commutateurs concentrateurs hubs routeurs Pour le dire autrement il existe des convergences Celle des r seaux ce sont finalement des bits d information qui passent par filaire par radio par c ble Le t l phone fixe et les r seaux des op rateurs le WIFI et Bluetooth la c ble le satellite les passerelles ne cessent de se multiplier comme les niches qui permettent de faire passer des signaux l o tout semblait rempli exemple la TNT sur fond de mont e astronomiqu
52. une valeur conforme aux souhaits du manipulateur Que le manipulateur y a un int r t parfois mat riel souvent psychologique ou id ologique Cette notion est utiliser avec la plus grande prudence pour deux raisons La premi re est qu il est difficile de dire o commence la manipulation et qui ne la pratique pas peu ou prou dans ses rapports avec les autres ne serait ce que pour se faire aider ou aimer Qui n a jamais dit Vous avez les plus beaux yeux du monde Je te le rends demain ou Je suis tout fait de votre avis chef On ne peut pas ne pas manipuler Le second probl me est que toute tentative de d crire le fonctionnement d une manipulation r v le tr s vite un mensonge A dit x qu il sait non vrai B une ruse A fait x afin que comme il le souhaite B fasse y en croyant obtenir un tout autre r sultat une mise en sc ne A pr sente la r alit x de telle fa on que B arrive conclure y Pourquoi ne pas tre plus pr cis Ainsi il est fr quent de qualifier de manipulation l emploi de la vieille rh torique qui vise convaincre en conduisant le raisonnement d autrui dans la direction voulue et en suscitant ses motions c est agir la fois sur un plan logique et sur un plan proprement path tique faire prouver des passions autrui Or c est une chose d agir sur les gens directement par un discours persuasif C en est une autre que d agir sur la situation en organisant d
53. y a aucune ambigu t L influence est bien leur m tier avou La question devient plus obscure quand des officines se m lent de d stabiliser ou d cr dibiliser un concurrent ou un adversaire par des attaques informationnelles Le travail commence alors ressembler de l intoxication de la d sinformation de la calomnie D autant qu en ces occasions certaines des ces officines empruntent souvent des masques et n agissent plus visage d couvert La morale peut et doit y trouver redire mais la logique reste claire m me si leur action n est pas publique elle est toujours publicitaire En effet il s agit de faire partager une http www huyghe fr opinion par des messages s duisants et persuasifs Par commodit appelons ce secteur celui de la com Un second type d organisations intervient pour r pandre non plus seulement un jugement favorable ou d favorable mais aussi pour amener une d cision d une autorit favorable un int r t Nous sommes entr s dans le domaine du lobbying Il suppose de la com telle que nous venons de la d finir mais aussi de la n gociation promesses et menaces faites aux lus par exemple d aider au financement de leur prochaine campagne ou au contraire d inciter une cat gorie d lecteurs ne plus voter pour eux Le lobbying passe par d autres formes d action proc s manifestations de rue campagnes de presse corruption comme par des str
54. La d sinformation a pour base la description d v nements fictifs Fausses implique qu elle comportent des affirmations contraires la r alit ou recadr es de fa on en alt rer l interpr tation Il ne saurait s agir de simple rh torique d exag ration etc qui ne constituent pas un processus de falsification Ni m me de constructions ou explications de la r alit l aide de st r otypes ou cat gories id ologiques Le mensonge dans la d sinformation porte sur la r alit qu il d crit sur la personne ou l appartenance de qui la rapporte et sur le but de son nonciation qui est de provoquer un dommage Cela en fait une sorte de mensonge au cube Et un jeu trois initiateur public victime La d sinformation fait souvent appel de v ritables mises en sc ne ou la construction d apparences de r alit Cela marque la fronti re entre la falsification et la simple illusion Les politiques de deux poids deux mesures dans la pr sentation des faits par les m dias lorsqu ils donnent plus de place ce qui accable un camp qu un autre ou les proc d s de ceux qui n appliquent pas les m mes crit res d indignation en fonction d un r gime ne constituent pas de la d sinformation Pour influencer une opinion veut dire que l on cherche imposer une croyance ou des attitudes un public plut t qu une d cision un responsable m me si les deux peuvent se combiner Ce public peut tre l
55. Toutes ces techniques ont en commun d intervenir un degr ou un autre sur la fa on dont ses cibles d cideurs m dias public per oivent et valuent une certaine r alit parfois tr s en amont et de mani re tr s dissimul e Pendant tout le XX si cle nombre de chercheurs ont analys et d nonc avec raison les manufactures du consentement telle la propagande d tat ou la publicit Ils ont tent d en montrer les bases scientifiques autant que les limites Encore s agissait 1l de strat gies directes ostensibles de persuasion Celles que nous d signerons comme indirectes procurent du pouvoir ou causent un dommage un concurrent ou adversaire travers des m diations relais d opinion m dias contr le des flux informationnels formatage des modes d appr ciation et des comportement On parle suivant le cas de d sinformation affaires publiques diplomatie publique emprise m diatique d stabilisation informationnelle Ces m thodes ne sont pas toutes scandaleuses immorales ou terrifiantes et leurs r sultats peuvent se r v ler al atoires On les trouve employ es en g ostrat gie en intelligence conomique dans la vie publique ou culturelle En IE le tr s vaste champ des strat gies indirectes englobe donc aussi bien des politiques globales d image men es par des pays ou des activit s de lobbying l gales et bien accept es dans certains pays que des man uvres bien plus obscures
56. a r v lation brusque et de la construction collective du dossier d accusation Intervention distance des communaut s virtuelles Cette intervention peut prendre de multiples formes rassemblement protestataires r els ou virtuels campagnes de boycott et de critique y compris humoristique ou parodique mais aussi notation valuation n gociation Nous assistons donc moins une nouvelle r partition du pouvoir qu une mutation de la nature du pouvoir y compris sous sa forme la plus constante mais aussi la plus myst rieuse quant ses m canismes le pouvoir d attirer l attention http www huyghe fr D sinformation La d sinformation consiste propager d lib r ment des informations fausses pour influencer une opinion et affaiblir un adversaire Propager sous entend un caract re public Plus que le simple bouche oreille ou l usage de messages priv s 1l faut avoir recours des m dias et des vecteurs D lib r ment demande au moins chez l acteur la connaissance de sa finalit m me si les repreneurs et propagateurs de l information peuvent tre inconscients du processus Qui se ment soi m me par erreur ou aveuglement id ologique ne peut d sinformer mais seulement r pandre la d sinformation Des informations ce qui requiert qu il s agisse de relations de faits de descriptions de la r alit non de simples jugements moraux ou opinions
57. a vigilance Le d cideur peut son tour formuler de nouvelles questions qui relancent le cycle de l information http www huyghe fr D mocratie d influence Nous avions sugg r que nos soci t s tendaient passer d une d mocratie d autorit une d mocratie d influence Ce ph nom ne se traduit par de multiples indices Ce qu il est convenu d appeler la crise du politique Sur fond de confusion id ologique elle se manifeste par le discr dit des discours doctrinaux l invocation perp tuelle de la complexit des enjeux ou des contraintes de la mondialisation la crainte des politiciens de ne plus tre en phase avec les vrais probl mes ou les vraies demandes des lecteurs leurs appels une vision plus modeste leur timidit dans toute tentative de r forme leur recherche de la n gociation et du consensus avant toute d cision mais aussi par la tentation de se d fausser sur l expert de justifier leur d cision en se r f rant la science et aux tendances de la modernit voire la force des choses Quand ils ne pr tendent pas faire r diger leur programme par leurs lecteurs gouverner vue en m langeant pragmatisme et populisme et s abriter perp tuellement derri re les exigences de l opinion Corollairement se d veloppent des pouvoirs de surveillance de protestation et de censure non pas au sens de la restriction de la libert de la presse mais en r f rence aux cen
58. acun interpr te sa mani re voire r siste au message en fonction de la foi qu il accorde sa source de son propre code d interpr tation et de bien d autres facteurs Cela ne signifie pas que publicit et propagande soient inefficaces ni que nous soyons indemnes des risques de manipulation Simplement il n existe aucune certitude automatique quant au succ s de techniques de persuasion Platon cet art de persuader Surpasse de beaucoup tous les autres arts et c est de loin le meilleur car il asservit toute chose par le consentement et non par la violence Gorgias http www huyghe fr Pouvoir Il n a jamais autant t question du pouvoir Le plus souvent pour constater l affaiblissement de ses formes traditionnelles L tat est confront la mondialisation et d pass face la soci t civile L cole subit une crise de la transmission L glise les partis les syndicats voient leurs membres chapper de plus en plus leur discipline Les diagnostics varient sur l ampleur du ph nom ne sur sa nature remise en cause de l autorit de la tradition de la hi rarchie impuissance concurrence mais pas sur son existence Par ailleurs on annonce sans cesse la mont e de nouveaux pouvoirs que ce soit pour la d plorer ou la c l brer Ils sont h t rog nes les fonds de pension ou les ONG les lobbies et les m diateurs les vieux et les nouveaux m dias les think tan
59. ait elle Ensuite parce que c est plus que simplificateur m dias amplifient aussi des changements et mettent en valeur des contradictions et des dissidences Ils relaient des th mes nouveaux et leur donnent une place qui oblige chacun se postionner par rapport eux En ce sens ils font l agenda des th mes comme d veloppement durable mutlilat ralisme d mocratie participative change quitable droit d intervention r duction de la dette se r pandent tr s vite par des r seaux Le vocabulaire et la th matique s imposent sans que l on s en aper oive ou que l on sache tr s bien de quel petit cercle est n le mouvement Souvent le succ s de l expression a pr c d celui du contenu Le pouvoir de d signer est particuli rement important Le succ s imm diat des th mes et des causes repris par les m dias en ce moment droit au logment opposable tient aussi au jugement moral implicite qu ils supposent La revendication d un droit humain ou au contraire la d nonciation d une nouvelle horreur id ologique p e on s enflamme brusquement contre la jud ophobie ou l islamophobie ou l homophobie montre que ces contagions morales sont parfaitement adapt es au syst me m diatique Les modes et circuits de propagation des id es et id ologies changent par rapport au sch ma traditionnel un th oricien produit une uvre qui est reprise et comment e par des disciples Ils s organisent
60. amment gr ce aux TIC comme d un id al historique Dans la premi re acception l intelligence collective d signe des m thodes de coop ration cognitive produire et g rer ensemble du savoir Or pour cela il ne suffit pas de bonne volont d esprit de partage d enthousiasme et d altruisme Il faut d abord des structures qui facilitent l incessant passage d un vers tous et le traitement de l information en flux et non en stocks Il faut des r gles pour la r partition des t ches la coop ration comp titive qui permet de comparer les solutions propos es par chacun et d adopter la meilleure Il faut la circulation rapide des inventions dans le double sens du mot invention trouver quelque chose qui existait et que l on ne connaissait pas ou cr er une id e ou une forme nouvelle le partage des ressources Or seconde condition tout cela mobilise des technologies de l immat riel Elles permettent chaque membre de contacter chaque autre mais aussi d avoir acc s aux m mes ressources documentaires et l oeuvre en cours d laboration Ces technologies celles du num rique et des r seaux offrent un acc s l information de partout et en tout temps elles permettent galement de d l guer des supports et logiciels des t ches de stockage de raisonnement et calcul de repr sentation graphique des connaissances d aide la cr ation Si nous consid rons maintenant l intelligence c
61. apprendre non pr voir l impr visible mais s y adapter et en exploiter les potentialit s Pour M van Creveld Il n y a pas de succ s possible ou m me concevable qui ne soit bas sur l aptitude tol rer l incertitude l int grer dans ses raisonnements et l utiliser http www huyghe fr Gouvernance L id e de gouvernance semble s opposer celle de hi rarchie ou d autorit au sens de capacit d obtenir une ob issance au nom d un facteur moral ou symbolique La gouvernance est pr sent e par ses promoteurs comme moderne pragmatique et volontaire Ils parlent aussi de gouvernance de projet propos des conditions de r ussite bonne circulation de l information et coop ration entre les acteurs Puis le terme s est tendu la sph re politique les organisations internationales l ont remis la mode dans les ann es 80 Elles ont commenc pr ner la bonne gouvernance ou la gouvernance globale Pour la Commission sp ciale des Nations Unies la gouvernance globale est la somme des pratiques par lesquelles individus et institutions tant priv es que publiques g rent leur affaires communes C est un processus continu par lequel les conflits d int r ts peuvent tre surmont s et une d marche coop rative mise en uvre L expression recouvre alors les crit res d honn tet de bonne gestion de contr le des gouvern s sur les actes des
62. arder traiter et diffuser de l information Ce sont d abord des techniques mat rielles des outils des ordinateurs des t l phones des journaux des blogs Il importe d en comprendre la logique une crise l heure du communiqu de presse et du tract syndical ne se d veloppe pas comme sur un Wiki ou un forum Mais ce sont aussi des techniques intellectuelles des fa ons de faire efficaces Certaines disciplines sont ainsi mobilis es e La rh torique ou art d agir sur les gens pour les persuader par des discours efficaces des images des symboles Tout d pendra souvent de l autorit d un mot de l influence d une d claration e La logistique ou art d agir sur les moyens pour en disposer au moment juste n est pas moins importante Qu il s agisse de la logistique des objets combien de crises clatent ou s aggravent parce que l outil ou le mat riel qu il fallait n tait pas l quand il fallait ou de la logistique des signes la fa on de disposer ou de rendre accessibles les informations n cessaires et efficaces e Nous serions tent s d y ajouter une troisi me discipline elle aussi riche en connotations qui voquent lutte ou guerre la balistique ou art de calculer les trajets Les mots et les images eux aussi ont besoin d une balistique pour parvenir o il faut et y gagner tout leur efficace L impact des technologies de l information sur les crises contemporaines n a chapp
63. at gies plus douces aider une administration prendre la d cision que l on esp re en s appuyant sur un dossier tr s clair et sur des avis d experts prestigieux passer des alliances avec d autres groupes sociaux faire passer des articles dans la presse et intervenir des personnalit s Le lobbying ne consiste pas seulement d livrer le bon message celui qui emporte la conviction Il n est pas la r duction l chelle artisanale des deux grandes strat gies informationnelles directes la publicit et la propagande Il exige d identifier l information n cessaire les lieux de pouvoirs et les synergies de pouvoir Il faut enfin pouvoir changer n gocier non seulement il est souvent pratiqu par des interm diaires r mun r s et il agit par contournement et suggestion mais surtout en son principe m me il n atteint le but final qu il s est fix avantage politique ou conomique qu en changeant les r gles du jeu Voire en pervertissant le m canisme de la d cision d mocratique en vue du Bien Commun Globalement le lobbying est une m thode d inflexion il applique une pression l o elle est le plus efficace et l o elle peut faire d vier dans le sens voulu une force sup rieure le plus souvent celle de la loi Son objet est souvent plus pr cis que celui de la simple com il s agit d obtenir l adoption de tel r glement ou le refus de tel projet de loi mais ses strat gies bi
64. avec la puissance souveraine qui est celle de l tat Rien voir avec le sens post moderne qui s pare la notion de citoyennet de celle de nationalit ou de territoire Dans le langage contemporain le mot citoyen entreprise citoyenne d marche citoyenne s est affadi au point de devenir un synonyme vague de solidaire Un comportement citoyen veut dire un comportement altruiste qui respecte des droits des autres ou recherche le bien commun quand cela ne prend pas le sens de qui respecte la loi de politiquement correct voire de gentil et sympa Quant au journalisme citoyen il consiste intervenir dans les affaires publiques pour mettre une opinion faire une critique soumettre une revendication ou tout simplement pr senter un point de vue sur le cours des affaires du monde Il n y a l rien qui diff re de l usage public de la raison tel que le pr conise Kant O est le probl me alors Faut il vraiment s indigner d un usage certes abusif ou la mode du beau mot de citoyen Le probl me est celui du rapport entre la politique et la technique L auteur de ces lignes lui m me citoyen et tenant un site ou blog qui exprime son humeur de pr f rence il est vrai dans des domaines ou ses tudes universitaires ou se publications papier lui donnent un vague semblant de comp tence n a absolument contre le fait que n importe qui puisse publier sur la Toile Chacun de nous peut disp
65. avons th oriquement gagn en pluralit de sources d information il se pourrait que nous l ayons perdu en capacit de v rifier les sources ou en temps de r action Comment la vieille d sinformation joue t elle de tant de m sinformation potentielle La technique change les facilit s les fragilit s et les finalit s de la d sinformation La facilit de la d sinformation s accro t La production est simplifi e La fabrication de faux y compris de fausses images num riques parfaites est la port e de tous les logiciels Leur introduction sur Internet parfois de fa on anonyme et plus vite que les grand m dias est accessible tout un chacun Plus besoin d imprimerie ou de bureaux plus besoin de soumettre sa prose un directeur de publication p nalement responsable La propagation cela va de soi est plus commode les r seaux chappent toutes les fronti res ou toutes les censures La r ception rencontre moins d obstacles l norme masse de l information disponible plus le nombre de sites ou de m dias classiques qui se recopient mutuellement Le tout n encourage gu re l esprit critique Le plus jeune m dia du monde r active le plus archa que la rumeur Elle se caract rise par son contenu elle porte sur des sujets amusants surprenants croustillants ou scandaleux souvent en rapport avec de grands th mes symboliques l argent cach le complot l empoisonnement etc La r
66. bles de se servir de leur ordinateur ou d veloppent des craintes irrationnelles propos d Internet En fait il y a plusieurs degr s dans cette aversion L une se signale par l incapacit ou le choix de ne pas utiliser les NTIC dans sa vie ce stade il s agit d un trait de caract re ou de comportement refl tant la subjectivit d un individu qui surfe ou pas sur Internet pr f re ou pas crire la main Une seconde forme de technophobie porte un jugement g n ral sur l utilit des NTIC surtout Internet en particulier Certains par exemple insistent sur les dangers de la Toile risque d escroquerie prolif ration de la pornographie ou des discours extr mistes possibilit de pannes en cha ne d espionnage de la vie priv e Ou encore seraient technophobes tort ou raison ceux qui se montrent sceptiques sur toutes les merveilles qu esp rent les technophiles http www huyghe fr confiants en l av nement de la soci t de l information gains de productivit nouvelle conomie disponibilit du savoir mergence d une cyberd mocratie dans le village global nouvelles possibilit s d expression et de culture Cette technophobie l rel ve d une certaine valuation des bienfaits ou de m faits de d veloppements futurs de la technique et de leurs cons quences sociales politiques La diff rence entre pour et contre porte sur la vraisemblance
67. cas des m dias de masses la propagation se fait dans le sens un vers tous Le message descend d un groupe de professionnels de la production de la mise en sc ne et de la s lection qu il s agisse de nouvelles ou de spectacles vers des audiences vastes dispers es et souvent indistinctes Mais cette vision des m dias comme arrosoirs messages est r ductrice Un m dia fait bien d autres choses que de r pandre des discours et des images Il remplit une fonction m moire les m dias gardent la trace de certaines informations pas d autres ils forment les archives du futur une fonction pyramide ils d cident quel th me quelle uvre quel personnage appara t ou est important une fonction agora ils sont le lieu o s affrontent des id es des courants esth tiques ou autres des repr sentations mentales une fonction partage ils nous permettent de nous r f rer aux m mes spectacles aux m mes textes aux m mes imaginaires communs une fonction longue vue ils nous rapprochent du monde nous permettent d prouver distance et ou en diff r des exp riences auxquelles nous n avons pas acc s directement etc La derni re fonction n est sans doute pas la moins importante dans la mesure o nous faisons partie des premi res g n rations dont la connaissance du monde au sens le plus trivial les id es et images que nous avons dans la t te est majoritairement m diatique e
68. cimeti re de technologies qui chouent ou du moins qui ne se d veloppent pas de la fa on pr vue Et ce pour cent raisons concurrences d autres technologies co t calculs trop optimistes prolongeant des courbes manque de compatibilit avec d autres techniques dominantes celles l Un des facteurs les plus perturbant est ce qu il est convenu d appeler logique de l usage Ce facteur culturel inh rent au comportement ou les d sirs des destinataires de la technologie Ils peuvent d cider arbitrairement de ne pas vraiment s int resser au visiophone de d tourner le Minitel pour en faire un outil de convivialit voire de drague via la messagerie ou encore d offrir succ s inattendu au texto et au SMS tandis que la visioconf rence g n ralis e attendue depuis le XIX si cle par Jules Verne et Robida peine encore se r pandre Corollairement l innovation a rarement les cons quences vis es Rappelons que le t l phone n tait pas fait pour dialoguer mais pour donner des ordres distance ou couter des op ras que le cin ma fut d abord con u comme un spectacle de foire ou un moyen d archiver que l automobile tait vue uniquement comme un engin de sport que le Minitel tait sens apprendre aux Fran ais programmer et consulter des bases de donn es qu Internet est une r utilisation spontan e par les usagers de Arpanet de l U S Army etc Ces r serves faites il est difficile de
69. constitutif des identit s d o d coulent leur tour d autres possibilit s de conflits ainsi en tant que nation nous nous d finissons volontiers par qui fut notre ennemi Enfin la conception m me de la conflictualit sa philosophie et sa valeur sont g n ratrices de conflits On ne m ne pas le m me conflit selon qu on y voit une composante du r el le p re de toutes choses un moteur de l Histoire ou un lamentable accident provisoire sur la voie du progr s La r solution des conflits fait l objet de recherches qui vont de la p dagogie jusqu aux n gociations internationales Et ceci sous de multiples formes m diation arbitrage n gociation appel un syst me normatif de r gles pour en brider l intensit ce qui veut souvent dire l tat de droit La r solution du conflit suppose au moins soit que l objectif d un des acteurs puisse tre atteint soit que les pr tentions des acteurs puissent tre modifi es Mais l o ni la r alit ni le code ne peuvent tre transform s naissent les conditions du conflit perp tuel http www huyghe fr Conflit informationnel L hypoth se que la soci t de l information soit celle du conflit du contr le et du secret prend consistance Sur fond d interrogations sur pouvoir des mass media les technologies de l information et de la communication bouleversent les conditions de l affrontement Elles permettent de nouvelles h g monies et de nouv
70. d abord ce qu elle change notre fa on d prouver la crise Elle suppose la rencontre entre d une part une circonstance un moment tel un v nement bien pr cis qui fait d clencheur et d autre part une structure qui s en trouve globalement perturb e Mais le deux renvoient une troisi me composante une interpr tation un capteur p e dans l organisme un cerveau qui analyse un centre de d cision comme par exemple une cellule de crise Dans le cas d une organisation et particuli rement une entreprise il est impossible de s parer la notion de crise de celle d information et ce dans tous les sens de ce mot donn s nouvelles savoirs programmes Une crise mobilise des traces inscrites et conserv es on cherche imm diatement comprendre comment cela a pu se produire o est la faute ou est le dysfonctionnement corriger On interroge le pass pour trouver une solution ou d terminer une responsabilit Et si l entreprise s aper oit qu elle ne peut garantir la tra abilit ou qu elle n a plus acc s son propre patrimoine informationnel bref qu elle ne dispose pas des donn es n cessaires la crise s alourdit Une crise se propage s aggrave ou se r sout par la circulation de messages qu il s agisse d alerte de panique d ordres ou de contre ordres de discours rassurants de communiqu s d interpellations Leur port e leur vitesse leur adaptati
71. d v nements auxquels tous deux portent globalement le m me jugement Resterait alors d finir une technophobie de principe celle qui rejette la notion m me d une progression des techniques R pondraient cette d finition l attitude de certains cologistes qui condamnent comme manifestation d une avidit inutile toute action de l homme pour accro tre ses pouvoirs D autres d noncent dans les nouvelles technologies non pas un accroissement de nos capacit s mais un asservissement ou une ali nation Ils s en prennent au caract re inauthentique du monde des r seaux fausse galit fausse d mocratie faux savoir faux rapport avec les autres bref fausses promesses et vraie ali nation Manifestant par l la nostalgie de ce qu ils croient perdre l exp rience commune de la dur e et de ses rythmes celle du territoire qui permettait chacun de se situer entre proche et lointain celle de la m moire partag e celle de l identit l heure des avatars cybern tiques des communaut s virtuelles et des choix de vie changeants certains gards la querelle des technophiles et des technophobes rappelle des querelles plus anciennes pour ou contre l image dans les religions monoth istes pour ou contre le th tre au XVIII si cle la querelle du spectacle pour ou contre les mass media au XX La citation P Virilio Les autoroutes de l information sont li es un ph nom ne de feed back
72. de sociologie ou de strat gie est toujours pr sum faible sans que l influent soit n cessairement fort Une faille int rieure fait voir au premier le monde comme l envisage le second imiter ce qu il fait collaborer l objectif d autrui Au minimum se laisser man uvrer par lui Dans cette relation asym trique par d finition l influenc perp tue sa propre inf riorit ou d pendance par admiration conviction facilit ou inconscience http www huyghe fr Information Information recouvre plusieurs r alit s des donn es traces mat rielles stock es depuis une st le de pierre jusqu des cristaux de silicone dans un disque dur Elles perp tuent des signes mots images sons bits lectroniques Les donn es perdurent des messages de l information en mouvement destin e un r cepteur capable de l interpr ter et de la distinguer comme signifiante d entre tous les signaux Ils circulent travers l espace et s adressent quelqu un des savoirs de l information interpr t e et mise en relation avec d autres informations contextualis e et faisant sens Les connaissances sont produites par un cerveau des programmes depuis le code g n tique jusqu un logiciel qui contiennent des instructions destin es un agent mat riel Les programmes font virtuellement quelque chose L information est une diff rence qui engendre des diff
73. des m dias au sens du pouvoir de condamner moralement d exiger un comportement conforme certaines normes de contr ler mais aussi nouvelle militance la carte qui dans un probl me local qui autour de question d identit sexuelle ou culturelle de protection de l environnement de droits de l homme de telle ou telle cause plus ou moins sp cialis e Or tout cela serait impossible sans la profusion des m dias num riques ce que r sume tr s bien le slogan Cessez de ha r les m dias devenez les m dias Ou dans un autre registre Tous journalistes Cela devient de plus en plus facile quand n importe qui peut publier des photos ou vid s num riques tenir son blog participer des forums monter des mouvements cybermilitants des observatoires des collectifs etc en quelques clics Au l de leur r le vident l expression citoyenne et un r le narcissique qui n est pas non plus n gligeable les m dias num riques accessibles tous ont de multiples dimensions fonction de veille et de surveillance de mise en forme de l opinion par circulation des th mes et messages au sein de cybercommunaut s ou encore de mobilisation assist e par ordinateur qui permet notamment au mouvements protestataires altermondialistes d exister la fois comme force m diatique et comme force de mobilisation physique tr s spectaculaire notamment lors des forums et contre sommets Le mouvement
74. duisante Cette information porte la fois sur les l ments du d bat et sur les lieux du pouvoir La production d expertise y compris en agissant par l interm diaire de groupes de recherche de type think tanks plus ou moins orient s l anticipation des questions qui seront sous le feu des projecteurs et la production de l agenda font partie de l action de lobbying dans les pays anglo saxons Mais il s agit galement de comprendre qui est le d cideur de quelle information il aura besoin d identifier les acteurs et leurs int r ts La familiarit avec les structures et proc dures de d cision l identification du bon interlocuteur jouent un r le fondamental Y compris celle des ses int r ts et manies Ainsi au CIO il semblerait que tel membre passionn de lutte mongole ou tel autre de cricket aient trouv chez leurs interlocuteurs une oreille incroyablement r ceptive Le lobbying combine une logique d argumentation qui utilise souvent l opinion publique comme caisse de r sonance et une logique de n gociation Bon dossier et belles brochures ne peuvent remplacer l adaptation du langage du lobbyiste aux attentes et aux craintes de son interlocuteur Nous entrons ici dans la zone obscure o l on garantit des votes des soutiens des financements des aides o l on prof re des menaces plus ou moins voil es mais aussi dans la p riode o se d veloppe une sorte de ma eutique avec la cible 1l s
75. e Parmi eux les documents num riques sur Internet tiennent une place croissante tel point que beaucoup de veilleurs se limitant l emploi de logiciels sophistiqu s d analyse s mantique Par ailleurs la veille repose aussi sur de l information informelle et sur des constats op r s par des acteurs au service de l entreprise ou r seaux Ainsi ils collectent des indications susceptibles de devenir de v ritables renseignements l occasion d activit s comme des achats des visites de salon http www huyghe fr Virtuel Le mot virtuel a longtemps t employ en philosophie ou dans les sciences au sens de ce qui est en puissance et n est donc pas encore r alis Par exemple le b b est potentiellement un adulte qu il deviendra peut tre Puis avec les progr s des NTIC beaucoup commencent parler d images virtuelles cr s sur l cran par les algorithmes d un ordinateur d arts virtuels utilisant des images de synth se o l on peut s immerger des hyperm dias ou Internet de communaut s virtuelles reli es par leurs connexions au m me r seau num rique voire de r alit virtuelle pour d signer un environnement simul par un ordinateur On prouve alors le besoin de mieux distinguer virtuel de potentiel ou possible Le possible c est ce qui n est pas encore r alis et qui plus tard adviendra devenant alors la r alit Le virtuel ou plut t le processus de virtualisatio
76. e o elle peut s orienter vers la gu rison ou vers l aggravation Il y a crise l o tout est possible N oublions pas non plus qu un des sens de Krisis en grec est interpr tation d un songe ou d un signe L aspect le plus visible de la crise est l anomalie voire l anomie soudain r v l es elle n appara t telle que par contraste avec un fonctionnement pr suppos ordinaire Marcel Mauss disait la crise est un tat dans lequel les choses irr guli res sont la r gle et les choses r guli res impossibles Une crise est donc crise pour un syst me pour un ensemble coordonn qui ob issait des normes ou suivait des routines qui escomptait sur des r gularit s mais qui semble soudain ne plus ob ir au m me code ne plus obtenir les m mes r sultats avec les m mes processus et moyens ne plus tre assur du futur M me dans un cas aussi trivial qu une crise de foie cette structure existe cela s appelle un organisme Tout al a tout danger ou tout d sordre ne suffit pas constituer une crise elle ne commence que quand l ensemble est affect ou se sent remis en cause par un basculement des r gles De m me si beaucoup de crises r sultent d un risque qui survient risque une probabilit un dommage le risque est une notion ext rieure objective tandis que la crise est forc ment subjective comme ressentie par un tre ou un ensemble intelligent La crise se reconna t
77. e des d bits et capacit s de m moire Celle des services on tend de plus en vouloir acc der la communication orale au t l chargement image et son aux diverses messageries la r ception des grands m dias t l vision et radio de n importe o n importe quand Ce qui oblige les op rateurs et fournisseurs faire tr s vite la synth se de cultures et de logiques conomiques autrefois totalement s par es http www huyghe fr La convergence des terminaux tout faire et se connecter tout le temps soit en station fixe soit en mouvement Cela engendre un effet psychologique d attente voire d impatience Nous nous habituons poss der de ces couteaux suisses num riques qui font tout la fois et nous tonnons qu ils ne soient pas totalement interconnectables On s indigne presque par exemple qu un Ipod si commode pour t l charger de la musique ne puisse pas mettre et t l phoner m me si ce sera bient t le cas Ou qu il soit si difficile de passer d un cran de t l vision celui de l ordinateur et l inverse La convergence sur les m mes terminaux objets hybrides crans o passe l information multiforme en flux suppose sinon la convergence des usages du moins le multi usage recevoir de l information push et pull mettre et consulter dialoguer et stocker etc Paradoxe plus les protocoles sont standardis s plus les usages sont personnalis s on peut consulter
78. e fausses apparences Enfin il y a des degr s de gravit dans la manipulation Donc pas mettre dans le m me sac de v ritables crimes d tat comme les Sovi tiques falsifiant les massacres de Katyn et les trucs du camelot qui cherche provoquer l achat suivant d autres crit res que son utilit objective pater le voisin profiter d une occasion tre coh rent par rapport un premier choix Pas plus qu il ne faut confondre propagande et publicit il ne faut m langer petites astuces et grandes man uvres La citation Edward Bernays La manipulation consciente et intelligente des habitudes et des opinions organis es des masses est un l ment important dans une soci t d mocratique Ce m canisme invisible de la soci t constitue un gouvernement invisible qui est le v ritable pouvoir dirigeant de notre pays Ce sont les minorit s intelligentes qui se doivent de faire un usage syst matique et continu de la propagande Propaganda New York 1928 http www huyghe fr Mass media Mot n dans les ann es 20 mass media est un m lange de latin et d anglo am ricain un medium sans accent est un mot latin qui signifie initialement la fois un milieu et un interm diaire Mass est un mot anglais li la soci t industrielle Mass media est bien en effet une notion li e aux innovations de l re industrielle cin ma affiche radio t l vision presse Le terme se r f re aux moyen
79. e la force des choses ou des n cessit s conomiques sera plus redoutable que celle de l tat ancien Le foss se creusera entre ceux qui participeront au processus technologique le comprendront ou le dirigeront et ceux qui seront laiss s en arri re Ils seront impuissants face des forces qui leur chapperont Comment trancher entre les deux en vitant les niaiseries du genre Les Tic seront la meilleure ou la pire des choses suivant l usage qu on en fera Il nous semble qu au bout d une quinzaine d ann es de d bat sur le sujet et surtout autant d exp rience r elle de la pratique politique sur Internet nous pouvons tenter de d gager quelques tendances Premi re hypoth se Internet m ne t il la d mocratie directe Par d mocratie directe il faut entendre un syst me o le peuple se passe de repr sentants pour manifester sa volont et qui jusqu pr sent se pratiquait par la r union physique des citoyens en http www huyghe fr un lieu o ils d lib raient C est ainsi que cela se faisait dans 1 Ath nes du V si cle avant notre re c est ainsi que cela se fait dans certains cantons suisses et pour certains domaines de comp tence C est ainsi que Rousseau voyait la d mocratie Le r ve d un Internet de d cision d mocratique hantait certains utopistes californiens dans les ann es 70 computer for the people ou le japonais Masuda auteur de Comutopia Computer Uto
80. e le postulat vrai au demeurant que l influence est avant tout quelque chose qui se communique provoque d autres questions Tant t l influence s assimile au prestige son caract re ostentatoire provoque une admiration et souvent l influence engendre un d sir d imitation Tant t elle est si obscure qu on la dit occulte L influence de la France vue par Madame de Sta l l influence litt raire analys e par Gide appartiennent la premi re cat gorie L influence des groupes de pression rel ve des exemples du second type L influence sert aussi gagner des partisans leur faire adopter des convictions politiques esth tiques ou religieuses Le cas limite serait le conditionnement dans les sectes o l influence devient servitude volontaire Mais en un sens bien plus b nin est influence tout ce qui conditionne les membres d une soci t pour le meilleur ou pour le pire Au on ne peut pas ne pas communiquer de l cole de Palo Alto il faudrait ajouter on ne peut pas ne pas tre influenc Et on ne peut pas ne pas tenter d influencer y compris en crivant un article comme celui ci Pas de culture ni d identit sans influence Individuelle ou collective visible ou invisible positive ou n gative consciente ou inconsciente Pinfluence est irr ductible un mod le unique Elle suppose une multiplicit de relations Ainsi l influenc qu on l envisage en termes de psychologie
81. e lib ralisme d tre une id ologie du March comme seul monde possible impos e par quelques uns au service d int r ts conomiques Tandis qu en face les lib raux traitent les altermondialistes de r veurs sans prise sur la r alit et sans connaissance de l conomie Une id ologie c est surtout un ensemble d id es qui voyage de t tes en t tes des id es qui cherchent convaincre tre adopt es http www huyghe fr Adopter c est adapter La translation des id es n est pas un m canisme binaire je crois je ne crois pas Elle implique participation L id ologie me change je n interpr te plus le monde suivant les m mes grilles Mais je change l id ologie comme partisan j en donne ma version comme membre d une communaut nouvelle je contribue ses volutions et ses succ s La demande id ologique d termine aussi le march des id es De ce point de vue la d finition plut t de droite de l id ologie comme fum es et r veries et celle plut t de gauche comme conscience fausse traduction des int r ts d un groupe en discours justificateur ne rendent gu re compte du comment La propagation de l id ologie suppose des m diateurs et des vecteurs Dans nos soci t s cela s appelle des intellectuels et des m dias m me si la famille l arm e le syndicat le milieu social transmettent les id ologies au m me titre qu ils inculturent
82. e ne s use pas si l on s en sert Un m me r cepteur peut l employer plusieurs fois et la r pandre son tour sa nature n est pas chang e par son nombre d utilisateurs entendez par le nombre de ceux qui la poss dent Cet emploi est sans rapport avec le co t d ailleurs tr s difficile mesurer de sa production co t financier bien s r frais de Recherche et D veloppement par exemple mais aussi co t humain ou co t collectif excellence du syst me d ducation d un pays p e Enfin la connaissance est plus un bien de production que de consommation elle est productrice de connaissances qui s appuieront sur ses acquis pour se d velopper leur tour Ce qui a t d couvert par l un d entre nous deviendra t t ou tard non seulement le bien de tous mais participera du mouvement d accroissement exponentiel de la somme des connaissances accessibles Cela ne contribue pas non plus en faciliter l appr hension uniquement chiffr e ou conomique Ces caract ristiques les externalit s de la connaissance en termes savants font de son conomie le domaine des strat gies collectives mais aussi galement offensives tant est forte la tentation de tricher http www huyghe fr Fonctions des m dias Certes les m dias sont des moyens de communication et ils distribuent des messages informatifs distractifs ducatifs des publics Mais leur r le est plus complexe Dans le
83. eilleure ou plus vraie pour autant L information peut tre victime d une strat gie d intoxication de d sinformation de d stabilisation de persuasion s appuyant ventuellement sur des mensonges et falsifications sur des sophismes raisonnements qui m nent insidieusement une conclusion truqu e sur des proc d s rh toriques Il peut aussi s agir d une simple entropie m sinformation d gradation du contenu Les strat gies du secret visent restreindre l acc s l information soit par menace agir sur les gens que ce soit par l omerta de la mafia ou la honte ou la crainte de ch timents divins soit par r tention ou dissimulation de ses supports physiques agir sur les choses enfermer un papier dans un coffre par exemple soit enfin par cryptage agir sur les signes substituer un code conventionnel dont on est seul conna tre la clef c est dire la r gle et le r pertoire Les biais cognitifs en g n ral Ces biais sont connus et r pertori s depuis longtemps Il existe des listes impressionnantes d erreurs heuristiques de raisonnement mais aussi comportements motifs habitudes conformisme http www huyghe fr 1 prendre ses d sirs pour des r alit s wishfull thinking 2 mettre ses repr sentations mentales en accord avec ses pratiques et ses int r ts dissonance cognitive 3 labelliser croire que l on explique parce que l on applique un nom une
84. elles strat gies de perturbation Elles facilitent destruction et chaos high tech La guerre de l information militaire ou conomique les strat gies de dominance informationnelle la cyberd linquance ou le cyberterrorisme occupent le premier plan de l actualit et posent des questions de libert s publiques Dans tout cela il y a un point commun l information la fois d sirable redoutable et vuln rable et ses technologies les outils de communication peuvent devenir des moyens de perturbation et de manipulation Bref il faut bien rapprocher deux termes que l esprit du temps tend pourtant opposer conflit et information Pour les uns les conflits subsistent bien que les id es dominantes opposent communication et violence bien que le programme d une soci t du partage et de la connaissance soit un id al pacifique Ils refl teraient les changements ou r sistances li s la globalisation et l extension des TIC Pour les autres au contraire c est parce que notre soci t d pend de l information en tant que ressource facteur d organisation et de d sorganisation que se produisent ces conflits Ils sont au croisement de trois domaines D abord les strat gies g opolitiques ou militaires toutes les m thodes visant en temps de guerre surveiller paralyser ou dissuader un adversaire en temps de paix contr ler ses perceptions et initiatives et dans tous les cas diriger l opinion Ensuite le
85. elui du communautarisme Il est trop facile sur Internet de ne se tourner que vers les sources qui confirment nos pr jug s de faire circuler en boucle les m mes contenus rhabill s autrement de n tre en relation qu avec ceux qui pensent comme nous d viter toute confrontation de ne d battre qu avec ceux qui pensent dans les m mes termes Se lib rer de certaines contraintes conomiques pas de clients pas de patron pas d annonceur ou politiques pas de pression pas de censure ne doit pas tre un pr texte pour se soumettre ses biais cognitifs la pression de ses pairs au poids du groupe Il n y a aucun moyen l gal ou bureaucratique de se pr munir contre les dangers et nous ne pouvons faire appel qu l auto discipline Mais de gr ce ne l affaiblissons pas par la c l bration sans nuance de la soci t civile de la communication de la technologie lib ratrice et autres lieux communs qui tra nent depuis vingt ans http www huyghe fr Lobbying Le mot d abord On en conna t l origine anglaise le lobby est le vestibule litt ralement l antichambre du pouvoir le lieu physique o les repr sentants des int r ts priv s rencontraient les lus la Chambre des Communes britannique Vers 1830 le mot renvoie d j au groupe de pression qui influence les deux chambres britanniques Depuis lobby est employ par m tonymie pour d signer ceux qui agissent dans le couloir donc comme synony
86. emi re r volution est celle de l enregistrement vid o sur Ampex en 1956 partir de l une image t l vis e ne sera plus seulement une lucarne ouverte sur un spectacle actuel un pr sentateur une chanteuse des acteurs r ellement pr sents ou sur des images cin matographiques projet es L image t l vis e laisse ses traces sur un support d abord analogique la bande vid o Il est bient t accessible aux http www huyghe fr particuliers dans les ann es 70 Chacun devient son propre programmeur voyant les images vid o quand et au rythme qu il d sire Entre temps l image t l vis e a acquis la couleur avec les syst mes Pal Secam et Ntsc les cha nes se sont multipli es et parfois sp cialis es le style t l visuel chang privil giant une t l vision miroir qu interpelle sans cesse le spectateur Le zapping cr e d autres facons de composer son menu d images Le r sultat final a assez peu voir avec l arch o tv d crite par Umberto Eco ou avec feu ORTF Mais surtout l image t l vis e est saisie par le mouvement g n ral de la num risation et de la convergence La t l vision se re oit par antenne par c ble par t l vision num rique terrestre par ADSL sur les t l phones Une autre image est apparue num rique d s son origine celle des ordinateurs et d Internet Chaque pixel de composants lectroluminescents combinant trois couleurs rouge vert et bleu anim pa
87. en plus vastes Elles sont diff remment appr ci es suivant les pays Aux USA le lobbying est admis voire encourag au nom de deux amendement de la constitution celui qui porte sur le droit d association et celui qui d fend la libert d expression Le syst me am ricain int gre le lobbying au processus l gislatif sous certaines conditions transparence financi re d claration explicite le lobbyiste doit clairement s identifier comme tel En France lobbying voque corruption ou trafic d influence Parler d un lobby c est prof rer une injure Chez nous le lobbyiste repr sentant d int r ts cat goriels est a priori suspect de corrompre le politique et le service public Une mentalit qui est loin d tre partag e par le reste de l Europe Troisi me type d organisation vou e l influence la think tank dont il a souvent t question sur ce site Rappelons que les think tanks produisent certes des id es si possible pertinentes et originales en faisant travailler ensemble des experts de divers domaines Mais elles le font dans une perspective pragmatique influencer la d cision publique Une think tank n est pas cens e rechercher le savoir pour le savoir ni contribuer l avancement de la science dans tous les domaines Les analyses anticipations ou propositions qu elle fournit doivent inspirer le d cideur politique Du reste nombre de think tanks sont sollicit es par l tat ou d autres
88. er des alli s pour soutenir ses initiatives et d fendre ses th ses dans les organisations internationales bref de faire appara tre sa politique comme moins unilat rale La politique d image consiste donner une vraie vision de la r alit am ricaine ou de l american way of life et combattre les l gendes que r pandent ses adversaires notamment en se dotant de m dias s adressant directement aux populations concern es par dessus la t te de leurs gouvernements c est l id e qui a pr sid la cr ation de radios comme Radio Free Europe ou de t l visions comme la cha ne arabophone al Hurrah Quant la diffusion des valeurs de libert de d mocratie de confiance dans le march et dans l initiative d optimisme technologique etc il s agit l d une v ritable conqu te id ologique et culturelle Guerre pour laquelle les Am ricains croient disposer d atouts avec l industrie de la communication commencer par Hollywood Cette notion de soft power n e dans la d cennie 1990 en refl te la confiance en l largissement enlargment du mod le politique conomique et culturel US Mais malgr les r cents conflits et la guerre globale conte le terrorisme la notion de soft power reste centrale dans le d bat strat gique outre Atlantique Pour Nye L antiam ricanisme a progress au cours des deux derni res ann es et le recrutement terroriste a augment dans le monde islamique N
89. erche un avantage le second est cens agir au nom du bien commun Le lobbying refl te une situation de comp tition voire d ind cision B pourrait prendre la d cision 1 ou 2 ou 3 voire suivre les suggestions d un lobby concurrent Il s agit donc de faire pr dominer certains int r ts dans une configuration relativement ouverte Le lobbying n aurait aucun sens dans un syst me totalitaire par exemple Il en a dans un r gime pluraliste o les citoyens ont la possibilit d infl chir sur la norme Le lobbying sert peser sur un processus d cisionnel et doit donc se traduire en une action pr cise d autrui ou son abstention ce qui le distingue d un endoctrinement g n ral ou de l action de diffusion de croyances g n rales et de valeurs M me si l encore les secondes peuvent renforcer le premier Le lobbying repose d abord sur une communication persuasive Le r le du lobbyiste est certains gards comparable celui de l avocat ou d une agence de publicit il plaide une cause tente de d montrer que telle mesure serait juste populaire efficace moderne Sa rh torique vise faire passer une th se du type il faut augmenter les subventions pour les producteurs de l gume ou il faut autoriser l exportation d armes vers tel pays Mais bien s r on glisse vite de la persuasion la n gociation De ce point de vue les cultures et les syst mes politiques r agissent tr s d
90. es exigences s curitaires thiques environnementales de la soci t civile les nouveaux rapports de protection et de coop rations entre l tat strat ge et ses entreprises les plus sensibles les facteurs culturels du comportement conomique Il n est pas seulement question d ajouter de l intelligence au l conomie envisag e comme simple lutte contre la raret mais de d velopper une nouvelle intelligence de l conomie dans le jeu de la puissance de l influence du conflit des valeurs Le rapport que le d put Carayon a consacr l IE en 2003 reprend le th me et souligne trois objectifs auxquels doivent coop rer l Etat et les entreprises la ma trise du patrimoine scientifique et technologique prot ger en priorit ce qui suppose donc des hi rarchies strat giques la d tection des menaces et des opportunit s par l acquisition de l information utile la d cision conomique au sens large des politiques d influence au service de l int r t national et ou de l entreprise Dans la pratique ces trois l ments contribuent une strat gie globale Il s agit travers la gestion des flux de connaissance surabondants dans la soci t dite de l information de r duire ses vuln rabilit s d anticiper les potentialit s positives ou n gatives de l environnement pour trouver des march s par exemple et enfin de cr er des opportunit s L IE es
91. es recettes ou strat gies il s agit bien de strat gie puisque le but est de vaincre une r sistance et une volont en utilisant au mieux ses propres forces m me s il s agit ici de forces intellectuelles ou de simples mots Le but est d abord de persuader un interlocuteur lui faire accepter une proposition ou un jugement lui faire aimer ou condamner une cause ou un personnage En ce sens la publicit moderne n est qu une version moderne et souvent imag e de cet art Certaines techniques d influence se pr sentent d ailleurs comme telles et se pratiquent ouvertement La publicit les relations publics le marketing la communication externe autant de variantes de la vieille m thode persuasive elles consistent argumenter et s duire vanter son produit ou sa marque Cela se fait visage d couvert dans des espaces r serv s cette activit face interlocuteurs conscients du processus auquel ils sont soumis Du moins en principe Mais d autres techniques sont plus complexes Elles sont indirectes en ce sens que leur but imm diat et affich n est pas d obtenir un avantage conomique faire acheter par exemple mais de d fendre des int r ts en faisant intervenir un tiers en amenant le l gislateur prendre une d cision favorable une certaine activit en formant les go ts ou opinions du public dans le sens d sir ventuellement en suscitant des obstacles contre ses concurrents
92. formation nouveaut demandant un effort et la communication comme effusion ou communion Une troisi me ambigu t porte sur la r duction de l incertitude et la r duction du conflit C est l id e que les affrontements r sultent d une ignorance et que la v ritable connaissance d autrui m nerait la r duction des hostilit s http www huyghe fr Information et ses ennemis L information au sens de acqu rir des connaissances vraies et pertinentes mettre en forme savoir et comprendre clairer la r alit a donc des ennemis D abord l information elle m me en vertu du principe que l information tue l information quand le terminal ultime notre cerveau n est plus en mesure de la traiter et de distinguer l essentiel de l accessoire Ce n est pas qu une simple question de temps ou de capacit la recherche d information sur l information de confirmation d explication de d finitions des principes dont d coulent des affirmations et ainsi de suite peut mener ce que les Anciens connaissaient comme la regressio ad infinitum Son second ennemi est la communication Trop de communication donc trop de communion trop de lien et de relation suppose trop de r p tition trop de plaisir de ressasser le d j connu trop de tentation de confirmer ce que l on croit d j et qui nous rassemble La simplicit ou la lisibilit de l information peut aussi constituer u
93. ge Depuis une quinzaine d ann es la question des rapports des nouvelles technologies avec la d mocratie est largement discut e Les optimistes opposent la structure changeante en r seau incontr lable du cybermonde la hi rarchie l autorit la communication venue d en haut la centralisation Ils c l brent la cyberd mocratie Ils y voient le pendant politique d une conomie de l immat riel Ils se f licitent que les citoyens puissent r agir imm diatement disposer de sources d information multiples et s exprimer sans r elle possibilit de censure voire se regrouper pour agir sans n cessairement se rencontrer physiquement La technique pourrait m me favoriser la participation directe des citoyens la d cision ventuellement sous forme d un vote lectronique La structure de communication instantan e supplanterait donc les institutions repr sentatives et leurs lenteurs De fa on g n rale les structures pyramidales celles o l autorit descend du sommet o l information est monopolis e seraient menac es par les self media que chacun peut cr er et par les r seaux Dans ce mod le le citoyen id al s mancipe de toute attache et de toute autorit Il devient capable d opposer aux manipulations m diatiques une libre parole que ne limite aucun probl me mat riel et il est plus facilement inform Il n est plus soumis la langue sans r ponse des m dias et des institutio
94. gliger autre chose Son r sultat est proportionnel a degr de surinformation d autor f rence m diatique d une poque et il mesure l influence de ceux qui s lectionnent les sujets d importance http www huyghe fr Biais cognitif La capacit du cerveau humain reproduire des erreurs de jugement y compris en m sinterpr tant le sens des messages est aggrav e par sa tendance adopter des conduites en contradiction visible avec les donn es de l exp rience ou les connaissances commun ment disponibles On regroupe sous le terme de biais cognitifs tous les types d erreurs de ce genre Des disciplines comme les sciences cognitives ou la pragmatique de la communication s interrogent sur les m canismes qui conduisent des visions d form es Certaines erreurs s expliquent par de simples illusions d optique ou des d fauts d attention ou de m moire D autres ressortent des fautes de raisonnement ainsi les sophismes raisonnements fallacieux ne r ussissent persuader que dans la mesure o nous ne r alisons pas comment ils m nent des conclusions fauss es ou exag r es Nombre de biais sont motionnels cela signifie simplement que nous sommes trop gar s par nos passions folles esp rances antipathie envers l interlocuteur pour raisonner logiquement Beaucoup de ces biais sont exploit s par les techniques d endoctrinement de propagande ou de simple persuasion Cela vaut depuis les banales
95. gouvernants voire une tendance r soudre pacifiquement les conflits qui doivent r gir la vie politique Les tats doivent s y conformer pour recevoir certaines aides ou pour tre int gr s l Union Europ enne Gouvernance suppose transparence et refus des rapports de force pour ne pas dire march communication et d mocratie l occidentale L emploi du mot est tout sauf innocent Il sugg re un syst me de r gulation d interd pendances un mode de fonctionnement et d adaptation au changement et mille sortes de notions descriptives et assez molles et fait l impasse sur les rapports de conflit ou de pouvoir La gouvernance fait appara tre la d cision comme quelque chose qui advient naturellement comme la r sultante d une multitude de micro actions cogestion codirection o chacun participerait un degr ou un autre Du coup l autorit dispara t au profit des autonomies et du consensus Le mot d crit plut t le comment ce devrait tre qu il n explique le pourquoi cela est Par ailleurs il efface la diff rence entre relations contractuelles int r t g n ral pouvoir l gitimit et domination au sein d une cat gorie g n rale La gouvernance est souvent qualifi e de mondiale et refl tant les interd pendances li es la globalisation ce qui est pr sumer que les gouvernements sont largement d poss d s de leurs comp tences au profit des organisations internationales e
96. hnologique Internet modifie une forme politique Selon un sch ma classique les nouvelles technologies devaient faciliter la pratique d mocratique en permettant chaque citoyen de s exprimer et de publier son opinion sans risque de censure y compris la censure par l argent que repr sentait le co t de la presse en rapprochant les gouvernants des gouvern s par une information directe et permanente sur les affaires touchant au bien commun administration en ligne par exemple en rendant la consultation des citoyens infiniment plus facile et plus fr quente voire en instaurant le vote lectronique et dans tous les cas en all geant les m diations n cessaires l exercice d mocratique Or les vrais pouvoirs d Internet dans l mergence de cette nouvelle militance pourraient bien se situer ailleurs instauration d une surveillance permanente par les sources ouvertes par la circulation des flux d information par l interconnexion de la presse en ligne des blogs forums Cette surveillance est renforc e par la disponibilit d une expertise gratuite et de communaut s d intelligence en ligne Chacun peut devenir un veilleur dans le domaine qu il choisit librement en vertu de ses passions ou de ses indignations propagation quasi contagieuse des discours de protestation ou de d nonciation L exposition sur la place publique des scandales vrais ou suppos s fonctionne suivant le principe de l
97. http www huyghe fr Principales notions sur la strat gie de l information Dictionnaire critique http www huyghe fr http www huyghe fr Mode d emploi Cette brochure pr sente sous forme d un dictionnaire critique une cinquantaine de notions souvent rencontr es dans des textes touchant l intelligence conomique ou strat gique aux relations internationales une optique d influence et de puissance au d cryptage des m dias la guerre de l image ou de l information la soci t de l information et aux nouvelles technologies Bref tout ce que l auteur a regroup sous le n ologisme infostrat gie Les textes qui suivent sont destin s accompagner les cours ou formations de Fran ois Bernard Huyghe et s assurer que les interlocuteurs parlent de la m me chose Selon un principe attribu Confucius pour mettre de l ordre dans l Empire il faut commencer par mettre de l ordre dans les d nominations On peut consid rer qu elle tient lieu des vieux polycopi s des cours universitaires magistraux Cela ne signifie pas que le lecteur soit oblig d tre syst matiquement d accord avec tout ce qui suit Comme le disait un autre philosophe moderne celui l plus on s approche d un mot plus il s loigne En r fl chissant ensemble leur sens leur origine et l emploi des mots ventuellement en d gonflant quelques mots mode ou des buzz words comme disent
98. i nous int resse n1 traiter tous les messages que nous recevons La surinformation est d abord affaire de temps le terminal ultime de tous les flux de documents rendus accessibles par nos technologies reste apr s tout un cerveau humain il dispose d une dur e d usage et d une capacit d attention limit e La surinformation souvent r sum e dans le slogan trop d information tue l information refl te aussi la tension entre donn es et savoir Les donn es sont de l information conserv e et disponible sous une forme quelconque Le savoir la seule chose qui nous importe en r alit consiste en une information int gr e par rapport d autres connaissances replac e dans leur contexte faisant lien avec elles capables de produire d autres connaissances Un trop plein d informations accessibles notamment sous forme de bombardement de messages quivaut du bruit personne ne peut plus y distinguer ce qui a une signification authentique et une importance v ritable Chacun de nous est oblig d tablir un compromis entre la quantit d information qu il int gre au sens de nouveaut s choses que l on ne savait pas au pr alable et des informations redondantes pr visibles rassurantes qu il est agr able de partager avec d autres pour se sentir bien avec eux bref celles qui rel vent plut t de la communication au sens strict La surinformation trouble ce processus du point de vue quantitat
99. ication et de l audiovisuel La premi re caract ristique des NTIC est donc la convergence due en grande partie l exploitation du code num rique commun des technologies d enregistrement de traitement et de transport de l information peuvent dialoguer et contribuer l norme augmentation de l infosph re la masse des informations connaissances et spectacles produites au cours des derni res ann es Les activit s li es aux NTIC regroupent la fois les industries de contenu comme l audiovisuel celles des services de t l communication tous les produits manufactur s n cessaires et tous les biens et services qui exploitent les premiers Par ailleurs l impact social et culturel de technologies qui bouleversent les moyens traditionnels de relier les hommes sont immenses il s est du reste produit une multitude d essais d anticipation plus ou moins proph tique ou de plans des autorit s politiques et destin s faciliter l adaptation ces changements la fameuse r volution de la communication L accent est g n ralement mis sur les cons quences positives de ces changements gains de productivit et d veloppement des connaissances mais aussi en termes culturels et politiques progr s de la communication entre les hommes accroissement des possibilit s d expression fin des fronti res et des cloisonnements Ainsi nombre d organisations internationales se proposent de lutter contre la
100. if et qualitatif la d gradation de notre capacit d interpr ter et de hi rarchiser La surinformation est souvent pr sent e comme le pendant d un autre p ril inh rent nos soci t s m diatiques c est dire la d sinformation La perte de confiance en la v racit de l information disponible mais qui peut tre truqu e ou intentionnellement pr sent e de fa on nous faire r agir comme pr vu se redouble donc de la crainte de l insignifiance inh rente au trop plein de nouvelles la capacit des m dias de cr er de faux v nements de se r p ter et de se commenter pour ne rien dire La surinformation est aussi un sympt me de l hyst rie informationnelle avec le d sir de plaire tout prix la perte de rep res de ce qui est important et de ce qui ne l est pas la r p tition incantatoire des m mes th mes le remplacement de la r flexion par l vidence de l image et de la pr sence http www huyghe fr Technophilie et technophobie Technophilie Technophiles et technophobes s opposent sur relations entre monde r el et monde virtuel au XXI si cle comme se d chiraient dans la Byzance du VIII si cle iconoclastes et iconodules qui disputaient du rapport entre le monde divin et de ses repr sentations imag es Les technophiles pensent la technologie d terminante en derni re instance sur elle devront se modeler mentalit s et institutions C est une force n cessairement lib
101. iff remment Aux USA le lobbying est admis voire encourag au nom de deux amendement de la constitution celui qui porte sur le droit d association et celui qui d fend la libert d expression Le syst me am ricain int gre le lobbying au processus l gislatif sous certaines conditions transparence financi re d claration explicite le lobbyiste doit clairement s identifier comme tel En France lobbying voque corruption ou trafic d influence Parler d un lobby c est prof rer une injure Rien de plus politiquement incorrect que d voquer l existence d un lobby sioniste ou gay des expressions qui ne choqueraient personne aux U S A o l on trouve aussi normal de se r clamer d un lobby juif ou homo que de celui des producteurs de coton ou des adversaires de http www huyghe fr l avortement En France voquer le lobby paysan ou celui de l ducation nationale le lobby des ing nieurs ou celui des transporteurs ne peut se faire sans en voquer l archa sme ou les blocages qu ils provoquent Chez nous le lobbyiste repr sentant d int r ts cat goriels est a priori suspect de corrompre le politique interpr te du bien commun Une mentalit qui est loin d tre partag e par le reste de l Europe En principe la ligne rouge devrait passer entre s exprimer et promettre ou menacer entre plaider et n gocier Dans la pratique il n est pas si facile de distinguer ce qui s pare faire et d
102. inion am ricaine en faveur des Alli s en 1917 il confie la vente de la guerre des comit s priv s Comitee on Public Information qui mobilisent cin ma affiche radio tracts Ils recrutent aussi des milliers de volontaires qui d livrent dans les lieux publics un discours aussi standardis que chronom tr Le tout est pens par trois hommes G Creel journaliste et publicitaire E Bernays psychologue neveu de Freud et qui se vante d avoir introduit la psychanalyse aux USA et enfin W Lippmann essayiste th oricien des st r otypes et de la d mocratie manipul e D s l apr s guerre les recettes de la propagande figurent dans les bons manuels m me si chaque id ologie les adapte sa vision du monde Agit Prop Propagandastaffel Pourtant cette propagande unanimiste r p titive destin e la direction des foules n e entre grapho et vid osph re sommairement de 14 18 la premi re guerre du Golfe semble d su te l poque des cha nes satellitaires des r seaux num riques et des blogs par millions Le pouvoir de propager repose d sormais davantage sur les mises en sc ne de la r alit et sur la facult de diriger l attention par les flux d images et les flux num riques La propagation est une pragmatique qui agit sur les gens en fonction des limitations et possibilit s technologiques S il est un art tout d ex cution c est bien celui l http www huyghe fr Propagation des
103. ire encore faudrait il d cider quel type de discours peut l gitimement tenir le lobbyiste quels crit res de sinc rit de v racit de bon usage des moyens il est tenu C est qu en r alit le lobbying ne consiste pas seulement d livrer le bon message celui qui emporte la conviction Il n est pas la r duction l chelle artisanale des deux grandes strat gies informationnelles directes la publicit et la propagande Il exige d identifier l information n cessaire les lieux de pouvoirs et les synergies de pouvoir Il faut enfin pouvoir changer n gocier Bref le lobbying ressort bien aux strat gies indirectes de l information non seulement il est souvent pratiqu par des interm diaires r mun r s et il agit par contournement et suggestion mais surtout en son principe m me il n atteint le but final qu il s est fix avantage politique ou conomique qu en changeant les r gles du jeu Il suppose donc que l on utilise en amont des techniques cognitives savoir que dire qui qui quel moment pendant des m thodes d influence et d alliance et en aval des tactiques de renforcement et de suivi Et plus le lobbying s exerce sur des syst mes complexes et bureaucratiques plus la rh torique bien parler doit se faire balistique bien viser Tout commence par une t che d intelligence donc de recherche de l information pertinente avant la production de la communication s
104. ire est parfois entrecoup par des explorations dans les sites favoris ou des qu tes par moteurs de recherche Cette tendance se fabriquer son propre chemin dans l information donc son propre m dia peut tre renforc e par les syst mes de proposition de certains sites du type les internautes qui ont achet ce livre ont galement lu celui ci ou les d p ches class es selon les centres d int r t de l utilisateur Cela quivaut au final un journal par lecteur Le renouvellement permanent les sites changent tout le temps la m me qu te sur le m me moteur de recherche donne des r sultats diff rents d un jour sur l autre les internautes r agissent de plus en plus vite sur leurs blogs ou sur des forums l information des grands m dias Ils la nourrissent parfois voire la court circuitent Le glissement du pouvoir Un philosophe a dit que le pouvoir est d abord le pouvoir d occuper le temps d autrui Ceci vaut particuli rement dans le monde de l information Dans un syst me autoritaire il consiste d cider ce que les citoyens auront le droit de dire et de savoir Quand les m dias sont pluralistes le pouvoir consiste faire l agenda d cider quoi s int resseront les citoyens et en quels termes ils le feront accorder la visibilit donc faire la hi rarchie des v nements et des sources d information Sur Internet le pouvoir est le pouvoir d indexe
105. ks et les organisations internationales les autorit s morales et les officines les fonds thiques et les organisations criminelles les soci t s militaires priv es et les sectes Leurs manifestations diff rent leur sanction diff re leur visibilit diff re La notion m me de pouvoir s effrite des blogs citoyens aux multinationales de la communication des groupes de pression aux grands rassemblements atltermondialistes de la violence spectaculaire terroriste au tr s discret pouvoir d indexer sur Internet de l argent aux gens des croyances aux technologies des coles de pens e la gestion de l opinion sondages marketing politique o est pass le pouvoir Revenons aux fondamentaux La d finition la plus simple du pouvoir est capacit d obtenir ce que l on veut d autrui Le pouvoir suppose une relation o au moins un sujet ob it au moins un autre Il existe un myst re de l ob issance qui obs de philosophie science politique et psychologie depuis plusieurs si cles D s 1576 dans son Discours de la servitude volontaire La Bo tie s tonne de voir un million d hommes mis rablement asservis la t te sous le joug non qu ils y soient contraints par une force majeure mais parce qu ils sont fascin s et pour ainsi dire ensorcel s par le seul nom d Un qu ils ne devraient pas redouter puisqu il est seul ni aimer puisqu il est envers eux inhumain et cruel
106. l action Quant la friction elle se manifeste par tout ce qui contrarie les plans de ce strat ge accident message perdu erreur pluie impr vue tout ce qui fait que dans la vie r elle rien ne se d roule vraiment comme on l attend Il y a tout avantage diminuer son propre brouillard et sa propre friction et augmenter ceux de l autre Le budget dit de l intelligence am ricain 40 milliards de dollars ou le modeste poste de veille d une modeste entreprise sont des machines dissiper le brouillard Un intranet perfectionn un syst me de commandement en r seaux ou une savante strat gie de Knowledge management sont des machines combattre la friction en rendant l arm e ou l entreprise plus r active mieux coordonn e Dans cette famille de strat gies l information est importante dans la mesure o elle est soit vraie p e le renseignement qui affirme que le corps d arm e X est l Ouest ou que l entreprise Y lancera une OPA demain matin est exact soit authentique et int grale les instructions de A sont parvenues B avec promptitude et exactitude elles ont t bien interpr t es Il s agit en somme de mieux clairer la r alit son profit Mais il existe une autre famille celle o l information est utilis e pour ses effets de croyance pour sa capacit transformer les jugements de valeur voire les comportements d un acteur impliqu dans le conflit
107. les comme l Etat La notion est dans l air du temps elle b n ficie m me d un effet de mode En g opolitique qui ne pr f rerait l influence d autres diront le soft power la diplomatie publique public diplomacy le multilat ralisme et la n gociation une strat gie de puissance dont chacun mesure les limites en Irak Inversement d autres attribuent aux influences id ologiques ou culturelles un r le inqui tant elles expliqueraient le processus par lequel des groupes domin s adoptent des attitudes qui ne sont par n cessairement conformes leur nature ou leurs int r ts Dans le discours du management moderne tout ce qui touche l autorit la hi rarchie au commandement r clamant l ob issance est d valoris comme archa que Le dirigeant moderne aime au contraire se d finir comme un animateur d quipe capable d couter de motiver et de mobiliser autour d un projet persuasif et r actif communicant et stimulant Il se pla t croire qu il n gocie plus qu il n impose D o l apologie du leader qui fait clore des talents et des enthousiasmes l o les chefs devaient contraindre et ordonner Mais la manifestation la plus visible de l influence est la prolif ration d organisations qui en produisent Des gens qui vont au bureau tous les jours sont pay s en tant que professionnels de l influence Les organisations pour lesquelles ils travaillent peuvent tre
108. les donn es l information les images les symboles la culture l id ologie et les valeurs est la ressource centrale de l conomie de la Troisi me Vague Guerre et contre guerre 1974 http www huyghe fr Soft power L inventeur de l expression est Joseph S Nye sous secr taire d tat la D fense sous Clinton Pour lui les tats Unis pr dominent d j gr ce au pouvoir hard celui de la carotte les r compenses ou du b ton la menace autrement dit le dollar et PUS Army Mais une action indirecte peut amener les autres pays se comporter conform ment aux d sirs et int r ts US Dans Bound top lead Nye affirmait que cette fa on de diriger soft et qui retraduisait peu ou prou la notion europ enne d influence diplomatique et strat gique tait la voie de l avenir D sormais un Etat ne pr dominerait plus par la contrainte mais par son attractivit et sa capacit d incarner des valeurs universelles En somme le soft power suppose que l autre veuille suivre un mod le s allier avec un gouvernement et croie en son discours et en son syst me Cette fa on d inciter autrui vouloir ce que vous voulez suppose ajoute t il la capacit de faire l agenda de la politique mondiale et d attirer les autres Le soft power combine donc initiative diplomatique s duction d une image et propagation de valeurs L aspect diplomatique concerne la capacit am ricaine de trouv
109. lys e en attente de toutes les donn es R pondre des questions n est pas surveiller l environnement Puis il faut savoir o savoir identifier les sources utiles et aller obtenir l information Certes ce stade il existe une diff rence entre le renseignement proprement dit qui est la qu te active de l information y compris en employant des correspondants r mun r s en accomplissant des d marches ill gales bref en espionnant et la tr s honn te veille telle que la pratiquent les entreprises Que ladite information soit ouverte et obtenue l galement ou qu il s agisse d une activit clandestine change tout la morale de la chose rien sa logique Suit la phase o l on commence savoir ce que l on sait l analyse Ceci suppose de qualifier la valeur des l ments recueillis de les comparer de les remettre dans leur contexte et d en retirer la valeur significative Analyser c est d une certaine fa on traduire transformer le bruit de l information dispers e en ce qui fait sens On nomme souvent renseignement l information ainsi trait e et synth tis e pour un d cideur Tr s souvent l analyse doit aboutir une anticipation Vient enfin le stade du faire savoir la diffusion tr s s lective de l information Le probl me est alors que l information juste parvienne au d cideur en tant clairement interpr t e et sans lasser son attention trop d avertissements tue l
110. machines informationnelles qui commandent l action d hommes ou de machines d une station spatiale au portillon du m tro e et du faire croire l poque des t l vang listes ou de la politique spectacle on ne croit plus de la m me fa on qu l poque de la chaire ou du pr au d cole Du m me coup elles bouleversent les conditions de l affrontement Elles permettent en particulier de nouvelles formes de domination acquisition d une sup riorit ou d un profit par l information pr dation informationnelle contr le des perceptions ou connaissances d une victime mais aussi de destruction et de chaos paralysie d infrastructures techniques d sinformation ou d nigrement atteinte l int grit des m moires ou des syst mes d information Acquisition alt ration ou r tention des connaissances l aide de machines stocker traiter ou propager des informations deviennent des m thodes banales Pour le dire autrement la plupart des crises ou des craintes actuelles naissent De faits de violence des conflits arm s ou non dans lesquels s affrontent des groupes organis s du simple d lit du pirate informatique jusqu aux guerres du futur du d sordre civil la domination informationnelle globale De faits de communication la puissance visible des mass media de leurs mots et de leurs images ou l action invisible des bits informatiques De faits technologiques Internet es
111. me de professionnels de d fense des int r ts priv s cherchant influer sur la d cision du l gislateur ou d une organisation On parle enfin de lobby au sens large pour d signer tout groupe qui cherche obtenir des d cisions favorables ses objectifs mat riels voire id ologiques par pression action indirecte y compris travers les m dias Retenons donc quelques id es le lobbying suppose des contacts A expose un point de vue B C etc Ces contacts sont d abord interpersonnels et se d roulent au moins symboliquement dans un espace interm diaire entre celui des int r ts priv s le monde de l entreprise de l conomie par exemple et l espace public Du lobbying qui ne passerait pas par des discussions directes avec des d cideurs par des r seaux des rencontres cela s appellerait tout simplement une campagne de presse La seconde peut relayer le premier mais pas le remplacer Une strat gie de relation est plus qu une m thode de communication Le lobbying met en relation des int r ts priv s et publics dans un rapport asym trique A qui repr sente soit une entit conomique soit une communaut de citoyens s adresse B en tant que d tenteur d un pouvoir le plus souvent l gislatif et en raison de sa fonction Le premier parle au nom de ce qu il veut et de qui le mandate le second est sollicit en proportion de l impact des mesures qu il pourrait prendre Le premier ch
112. mentent parfois sur un plateau virtuel Mais en aval leurs missions vont aussi migrer sur des ordinateurs des baladeurs num riques ou organisateur lectronique http www huyghe fr Images rumorales Image rumorale ce n ologisme d signe les images qui circulent sur Internet et qui se repassent d internaute internaute Suivant le cas elles repr sentent un touriste posant au sommet d une des Twin Towers quelques secondes avant l attentat du 11 Septembre l image du diable dans la fum e de l incendie quelques minutes apres Bush en situation ridicule un animal g ant un accident incroyable une disparue retrouv e Ces images sont pr sent es comme rares souvent comme des preuves r futant une version officielle Dans tous les cas ils n manent pas des grands m dias mais de circuits parall les pour celui qui les re oit il est donc valorisant de les retransmettre Un seul internaute peut renvoyer une image des dizaines d autres d un seul clic le suivant reprenant l image ou le texte en l accompagnant le cas ch ant de modifications ou d un commentaire qui en modifie l interpr tation par exemple un internaute peut pr senter comme douteuse une image qu il a re ue comme authentique Comme pour les autres e rumeurs il est souvent tr s difficile de comprendre le but de celui qui a initi le processus gag recherche esth tique ou technique faire le plus beau trucage faire croire au canular le plus n
113. mentir Qu elle peut tre lanc e d lib r ment souvent pour porter pr judice un individu ou une institution mais aussi par esprit de jeu comme un canular ou une plaisanterie par na vet ou par b tise voire m me dans le louable dessein d avertir ses contemporains d un risque ou d un scandale Que si la m chancet ou la diffamation ne font pas obligatoirement partie de la d finition de la rumeur on aurait beaucoup de mal citer des rumeurs logieuses Que de la m me fa on si la rumeur peut th oriquement porter sur n importe quoi elle tend souvent revenir sur les m mes th mes l argent la maladie l empoisonnement les complots des puissants les groupes agissant dans l ombre les grands v nements qui seraient en r alit truqu es les objets les plus innocents qui cacheraient un sens dissimul ou un p ril cach la mort des gens c l bres et bien entendu le sexe Que souvent la rumeur fournit une explication d apparence rationnelle donc rassurante des faits dus au hasard Que la pluralit des sources d information l abondance de la documentation ou les efforts de transparence ne lui font pas obstacle au contraire Que les nouvelles technologies et en particulier Internet o il est si facile de devenir metteur son tour ne freinent pas l extension des rumeurs au contraire http www huyghe fr Soci t de Il information Soci t de l information
114. n active et spectaculaire de tous les pouvoirs Un m me mod le de militantisme la carte chacun choisit sa cause et son moment polycentrique une multiplicit d organisations se regroupant sur tel ou tel th me et sporadique se manifestant brusquement et pour un th me ou une campagne Une m me utilisation des m dias La mont e des ONG et des associations dites repr sentatives de la soci t civile Elles affirment parler au nom de valeurs universelles par exemple le souci plan taire de l cologie ou les droits de l homme mais se sp cialisent dans une cause et adressent des revendications au politique sans pr tendre l exercice pouvoir Leurs strat gies de protestation s accompagnent souvent de tactiques de r futation d anticipation ou de proposition Les ONG mobilisent de l expertise pour valuer des dangers ou contester le discours des tats et des entreprises sur l conomie l cologie les technologies etc Parall lement elles inspirent des normes et mesures des chartes ou ce que l on nomme la soft law des crit res techniques cologiques sociaux conomiques moraux qui sont tablis par les ONG et auxquels se r f rent les autorit s politiques et les entreprises m mes s ils ne sont pas vraiment obligatoires enfin les ONG interviennent tr s m diatiquement dans les grands d bats soit en agissant sur le terrain pour se substituer aux autorit s d faillantes ou http
115. n cliquant sur un lien hypertexte qui nous enverra du site au site B suivant une proximit s mantique Il en va de m me en participant un jeu lectronique o nous d pla ons un personnage qui va dans plusieurs directions et y rencontre choses et v nements nouveaux Bref tout se passe comme si nous nous projetions hors de nous m mes dans le nouvel espace temps de la r alit virtuelle Le cyberespace est en r alit la fois celui des signaux lectroniques circulant physiquement entre des ordinateurs et l espace math matique qui se traduit en images sur notre cran Le tout repr senterait la fois la masse tonnante et toujours en croissance des connaissances humaines mais aussi une structure particuli re o tout est directement ou indirectement reli tout puisque les informations se renvoient les unes aux autres La notion de cyberespace se confond largement avec Internet r seau de r seaux informatiques reposant sur le m me protocole de communication TCP IP avec le World Wide Web dit aussi le Web ou la Toile qui lui m me n est qu une partie d Internet Certains emploient la notion d infosph re Ce serait la sph re virtuelle des contenus num ris s issue de l interconnexion de l informatique des t l communications et des m dias selon le commissariat au Plan D autres tendent la notion au del du num rique pour d signer l univers cr par l ensemble des documents produits par le
116. n fran aise de ce que les Anglo Saxons nomment comp titive intelligence Dans notre pays la notion est apparue en 1994 dans un rapport d Henri Martre Celui ci insistait sur la notion de recherche de traitement et de distribution en vue de son exploitation de l information utile aux acteurs conomiques Afin de bien distinguer l IE de l espionnage industriel le rapport soulignait que cette qu te du renseignement pertinent devait se faire dans le respect de la l galit L intelligence conomique est d abord interpr t e comme l art de savoir ce qui servira tre performant conqu rir des march s Cette notion volue au cours de la d cennie 90 en m me temps que les notions de mondialisation et de soci t de l information mais aussi de risque informationnel d hypercomp titivit Le champ de l intelligence conomique s largit il ne s agit plus de bien prot ger ses secrets ou de faire de bonnes fiches sur l actualit technologique la concurrence la l gislation d un tat les brevets il faut que toute strat gie conomique qu elle soit d tat ou d entreprise int gre de nouveaux facteurs les imp ratifs de l conomie de l information et de la connaissance la fragilit du patrimoine informationnel d une entreprise mais aussi de ses syst mes d information de sa r putation la d pendance de ses activit s l gard de l opinion des m dias des ONG des nouvell
117. n objectif commun coutant chacun et n gociant faisant agir des r seaux pour des objectifs est l id al du management moderne Il fait contraste avec celui du chef ordonnant et sanctionnant se r clamant du pouvoir que lui conc de l institution De la m me fa on l action politique semble se d placer Les institutions tatiques autrefois cens es commander au nom d une l gitimit et pour le Bien Commun sont singuli rement affaiblies face aux organisations vou es l influence Sans m me parler des m dias nous pensons ici trois sortes d institutions qui deviennent de plus en plus difficiles distinguer les unes des autres les ONG les think tanks les lobbies En principe les premi res cherchent r aliser une valeur les droits de l homme le progr s social la protection de la Nature travers des objectifs concrets soulager une population affam e emp cher un d ni de droit en convaincant l opinion et les d cideurs d agir dans le bon sens Quitte les mettre au pilori m diatique ou les poursuivre en justice Les think tanks http www huyghe fr elles sont cens es inspirer ces d cideurs par l excellence de leurs analyses et de leurs propositions excellence qui est proportionnelle leur expertise purement intellectuelle et ind pendante Quant aux lobbys ils d fendent des int r ts particuliers int r ts mat riels mais aussi id ologiques voire spirituels en incitant
118. n tel que nous venons de le rencontrer dans ces exemples n est pas le contraire de la r alit il n est pas non plus seulement en attente de passer ce stade Il constitue une autre forme de r alit celle ci est changeante chaque instant Dans une r alit virtuelle ou un jeu vid o je peux aller droite ou gauche en dirigeant mon double virtuel mon avatar avec une manette Et il s ensuivra chaque fois des v nements diff rents Une communaut virtuelle n est nulle part rassembl e elle volue au fur et mesure des commutations de chacun Encore faut il distinguer deux grandes cat gories de la virtualit Dans le cas des communaut s ou des entreprises virtuelles des gens tout fait r els accomplissent des t ches tout fait concr tes mais dans des conditions jusque l impossibles le recours des instruments d intelligence artificielle ou de communication les lib re de certaines contraintes du temps et de l espace ou de certains obstacles mat riels Par exemple des membres d une communaut virtuelle dispers e travers le monde peuvent gr ce Internet crire un texte commun manifester commercer r aliser des projets Mais ils auraient sans doute en th orie pu faire la m me chose par la poste ou le t l phone m me si cela avait pris un temps et des efforts disproportionn s De m me lorsqu on parle de la virtualisation de la monnaie dans les changes lectroni
119. ne tentation dangereuse celle d adopter la vision ou l explication de la r alit qui semble la plus coh rente parce que la moins complexe Cas limite l adoption d une id ologie simplifiante qui donne une apparent coh rence au monde les r ponses pr c dent les questions ou pr disposition aux th ories conspirationnistes et parano aques tout est li tout rien ne se produit par hasard L effet de reconnaissance ah oui c est comme joue plus modestement dans le m me sens La difficult ou la technicit Nous avons souvent tendance valuer l information la mesure de la performance que repr sente pour nous son acquisition Cette performance peut tre cognitive quand une information appara t comme rare difficile trouver soit parce que nous avons eu du mal la trouver soit parce qu elle nous est pr sent e comme manant d une source confidentielle r serv e aux initi s nous tendons spontan ment la croire davantage C est le facteur qui rend possible l existence des rumeurs par exemple elles sont reprises dans la mesure o l information y est pr sent e comme confidentielle tonnante scandaleuse d rangeante M me m canisme quand la d couverte de l information a mobilis des moyens techniques rares comme des logiciels sophistiqu s elle nous semble plus d sirable que celle que n importe qui pourrait trouver dans le journal Elle n est pas m
120. nement sont quivalents et que l espionnage en est la forme ill gale du renseignement Reste savoir comment on se renseigne Ceci se fait de fa on active ou passive soit en recherchant d lib r ment l information soit par la veille strat gique qui est une collecte passive de l information significative que ce soit sur les m dias classiques sur Internet dans des centres de documentation et bases de donn es Se renseigner c est aller en qu te d information pertinente donc de celle qui a un sens par rapport un projet Le plus souvent c est un l ment qui clairera la d cision dans une situation o coexistent des risques et des opportunit s Le renseignement est donc la qu te d une information qui n est pas destin e tre stock e ni accumul e pour elle m me par exemple pas pour l amour de la science ou l dification des g n rations futures elle doit tre employ e pour modifier ou maintenir en sa faveur un rapport de force Le renseignement qui permet d viter un attentat de mieux n gocier un trait de conqu rir un march de d poser le bon brevet au bon moment peut tre tr s diff rent Il peut avoir t acquis par des moyens l gaux ou ill gaux par des machines ou par des gens Dans le premier cas il s agit le plus souvent de ce que les anglo saxons nomment Sigint Signals http www huyghe fr Intelligence le fait d intercepter des t l communications
121. nnaires et doivent r duire frictions et pertes Ils consistent souvent de bonnes habitudes ou principes et supposent davantage d quilibre pratique des pouvoirs plus que de normes formalis es Gouvernance voque donc la fois efficacit et coop ration ou n gociation entre les acteurs visant un but commun http www huyghe fr Pouvoir quatrieme En quoi consiste le pouvoir des m dias Il ne formule pas de commandement explicite comme les trois premiers l gislatif ex cutif ou judiciaire et il n est efficace que dans la mesure o nous sommes inconscients de son existence Seuls les fous disent qu ils ont fait quelque chose parce que la voix dans le poste les y a oblig s Les m dias ne nous ordonnent rien Au pire ils nous sugg rent de voter ou d acheter quand leurs messages visent une persuasion d lib r e M me en ce cas il n y a aucune preuve scientifique qu ils emportent notre conviction tous les coups Tous les travaux men s sur la persuasion concluent son tonnante complexit et d c lent une non moins surprenante r sistance des r cepteurs Si le quatri me pouvoir n est pas celui de nous faire penser pourrait il tre celui de nous emp cher de penser Ou de nous dire quoi penser Ou comment penser La premi re hypoth se a connu un grand succ s dans les ann es 70 le syst me abrutissait les masses Aujourd hui cette d nonciation des industries cul
122. ns mais devient metteur producteur de messages capable avec des outils simples un ordinateur et une ligne t l phonique de faire conna tre son point de vue la plan te Son point de vue ou celui de sa communaut car le cybermonde favorise le regroupement distance de tribus librement choisies baptis es communaut s virtuelles Dans ces rassemblements les individus d cident de leur appartenance se regroupent par passions et choix de vie affirment la carte leur identit en dehors des d terminations du statut social des appartenances naturelles des enracinements Ces communaut s d affinit s se jouent de l Etat Nation et de ses institutions comme elles chappent ses fronti res R sumons leurs arguments plus de libert puisque plus de possibilit s d expression critique ou revendicative plus d galit puisque l entr e dans le monde d Internet co te peu plus de fraternit puisque des communaut s virtuelles voire des foules intelligentes pour reprendre une expression d Howard Rheingold peuvent se constituer Riposte des catastrophistes et autres technophobes le cybermonde est celui de la domination Sa pr tendue loi du partage universel dissimule l change marchand plan taire La fin de la souverainet tatique dans le cybermonde implique l abandon des contr les et protections qui favorisaient les plus faibles La domination qui s exercera au nom de la technique d
123. nt de l expertise pour valuer des dangers ou contester le discours des tats ou des entreprises sur l conomie l cologie l usage des technologies etc Les ONG se dotent de structures de r flexion et d valuation voire noncent une doctrine Elles ne n gligent pas non plus les relations avec le public pour solliciter son aide financi re recruter des militants le convaincre de la justesse de leurs demandes r pandre certaines id es pr ner certaines solutions lui demander de faire pression sur l tat etc Dernier l ment les ONG agissent soit pour s opposer aux tats manifestations contre forums d nonciations d atteintes aux droits de l homme interventions aupr s des organisations internationales actions exemplaires de type blocage d un convoi de d chets nucl aires ou fauchage de plantes transg niques d autres moments elles tendent se substituer aux tats d faillants par exemple en internant en cas de catastrophe humanitaire ou leur imposer leurs principes intervention humanitaire bonne gouvernance d veloppement durable L utilisation des m dias s inscrit dans la strat gie des ONG elles leur offrent des images spectaculaires et des discours rassembleurs puisque th oriquement guid s par le souci moral ou l urgence des p rils R sumons La com agit par le message pour promouvoir des choses ou des gens Le lobbying agit par ses r seaux et ses moyens de persuasi
124. nt nos pr suppositions et s aveugler ceux qui les contredisent On peut ainsi dresser des listes de dizaines de biais dont les plus fascinants sont sans doute les biais qui am nent des organismes dont les membres sont souvent individuellement des gens tr s intelligents prendre collectivement des d cisions visiblement absurdes Conna tre ses propres biais est indispensable pour toute anticipation La citation Michel Leiris Une monstrueuse aberration fait croire aux hommes que le langage est n pour faciliter leurs relations mutuelles Journal 1992 http www huyghe fr Blog Au premier abord un blog est simplement un site facile cr er et g rer par des logiciels peu compliqu s permettant son auteur de tenir un journal fait de pages ou notes le plus souvent en ordre chronologique inverse la derni re contribution appara t la premi re en haut du site De ce point de vue un blog ressemble un volumen invers un de ces rouleaux de papyrus que les lecteurs de l Antiquit d roulaient d une main pour les d chiffrer en tenant le rouleau de texte pas encore lu dans l autre main M me s il va de soi que l on peut proposer d autres structures du blog et y naviguer autrement que de la note la plus r cente la plus ancienne Outre ses performances videntes facilit d acc s de partout et pour tous capacit de transporter indiff remment son image texte et algorithmes abolition
125. oft power ou d influence strat gique qu elles s inscrivent dans une optique d intelligence conomique ou de lutte contre l antiam ricanisme ces strat gies sont ouvertement id ologiques et culturelles La mondialisation rend de plus en plus n cessaires les actions destin es se concilier les d cideurs et les opinions par des voies autres que celles de la diplomatie classique Le monde de l entreprise s int resse de plus en plus des questions d image et de r putation aux courants culturels qui d terminent le comportement des acteurs conomiques mais aussi aux mouvements de protestation Il se sent d pendant de normes formelles adopt es par exemple par les instances communautaires en Europe ou informelles la soft law les normes de s curit de bonne gouvernance de moralit de souci social et cologique qu imposent de fait les ONG Bref l entreprise d couvre le poids des facteurs non conomiques qui p sent en amont sur son activit et cherche jouer sur eux par le biais de l influence y compris le lobbying Ajoutons que l influence est un concept la mode ce qui ne contribue pas le clarifier Ainsi dans l entreprise sur le plan int rieur la tendance dominante favorisera volontiers au moins en paroles le principe de l influence contre celui de l autorit cens tre plus archa que L animateur d quipe r actif capable de mobiliser ses subordonn s ou coll ges pour u
126. oit parce qu elles sont plus ou moins impos es par des acteurs non tatiques Voir par exemple le second rapport du d put Carayon armes gales Or s int resser aux normes et pas seulement pour se renseigner le plus en amont possible sur leur contenu mais aussi pour le modifier le cas ch ant par une d marche qui ressemble du lobbying c est typiquement une d marche d intelligence strat gique Mais dans tous les cas dans intelligence strat gique ce qui importe c est le rapport entre un rapport de connaissance o intervient une information et un rapport de force que tente de modifier une strat gie http www huyghe fr Journalisme citoyen Initialement la citoyennet est un statut r serv qui appartient une Cit est membre d une communaut politique un sujet de droit qui cela conf re des droits et des devoirs dont parfois le devoir de mourir la guerre Le sens moderne issu des Lumi res est celui d une personne civique susceptible d accomplir certaines fonctions politiques ayant la nationalit d un tat organis en R publique Cette notion est classiquement li e celle de volont populaire volont qui doit se former dans certaines conditions lorsque le peuple est libre d exercer sa parole et son jugement par exemple et s exprimer par certaines m diations comme le vote et la repr sentation l gislative La citoyennet est inscrite dans un rapport
127. oitement et souvent chaud Mais d autre part un blog vit par les interventions qu il suscite notamment les r actions des visiteurs qui discutent souvent avec passion les affirmations du blogueur Parfois d importants forums lectroniques plus ou moins parasites se d veloppent partir du texte originel Par ailleurs aucun blog n est une le il vit dans un environnement changeant par les liens qu il comporte ou par les citations qu en font d autres sites et blogs Au sein de la blogosph re il existe ainsi de multiples mini environnements form s par toutes les relations entre le blog et le reste d Internet En France il faut signaler le r le tr s particulier jou par Skyblog de la radio Skyrock qui a permis des millions d adolescents de cr er des blogs mais constitue une communaut part avec son propre langage L ambigu t du blog intimit accessible des inconnus s y r v le particuli rement Le blog ne se pr sente pas comme une uvre au premier degr une fiction un essai mais comme une r action ce qui est souvent le contenu des grands m dias ou les v nements de la vie quotidiennes Le message d un blog est rarement autosuffisant il suppose que le lecteur dispose par ailleurs de certaines informations ne serait ce qu une connaissance minimum de l actualit ou une culture de base Tr s souvent donc le blog parle de ce dont parlent les m dias ventuellement
128. ollective comme cat gorie globale elle concilie deux dimensions de l volution culturelle de notre esp ce volution facilit e par le langage et par ses supports criture imprimerie audiovisuel et t l transmissions cyberespace La premi re est celle de la diversit cr ative les solutions propos es par chaque cr ateur ou chaque culture nos besoins commencer par les besoins imaginatifs culturels et spirituels sont infiniment diverses La seconde dimension est celle de la transmission ce qui a t cr une fois n a pas tre r invent puisque nous en conservons collectivement la trace qu il s agisse de l invention du feu d une philosophie ou de la partition d une symphonie Le d veloppement de l intelligence collective passerait donc la fois par cette effervescence cr ative et par le partage transmission de ses fruits le tout tant largement facilit mais pas m caniquement d termin par les TIC Ce qui ne signifie en aucune fa on que nous soyons collectivement devenus plus intelligents http www huyghe fr Intelligence conomique D une vision centr e sur le renseignement l intelligence conomique volue vers une conception int grant la fois l information strat gique les rapports g opolitiques les facteurs id ologiques et culturels de la guerre conomique l infostrat gie L Intelligence conomique souvent r duite ses initiales IE est la versio
129. ologie est un synonyme d id es floues d utopies de r ves sans prise sur la r alit de dogmatisme rigide En disant cela on sous entend Que l id ologie c est la pens e de l autre et qu on en est soi m me indemne parce que l on est pragmatique ou encore parce que l on conna t les lois du r el qui peuvent tre les lois de la Nature du March du Mat rialisme Dialectique Historique contrairement l id ologue qui lui d lire Que l id ologie est l expression d une pure volont sans rapport avec le r el Ce qui est videmment assez na f Suivant une d finition plus fine l id ologie serait une vision d form e de la r alit d form e donc pas totalement sans rapport avec cette r alit par exemple travers l id ologie nous justifions les int r ts de notre groupe notre nation notre classe notre religion en proclamant universels Nous intellectulisons et th orisons sous forme de principe g n raux notre vision partielle de l histoire Pour notre part nous serions tent s de dire que les id ologies ce sont des jugements de valeur sur l galit la justice le bonheur appuy s sur des syst mes intellectules d interpr tation visant une action concr te sur le monde politique et en lutte contre d autres id ologies C es souvent l id ologie adverse qui d finit notre identit Voir la fa on dont la mouvance altermondialiste accuse l
130. on et de pression pour traduire des int r ts particuliers en choix publics Les think tanks agissent sur le public et les d cideurs par la production d id es de cat gories de sc narios ou de suggestions Les ONG agissent sur le public et sur les d cideurs pour obtenir des comportements en faveur de valeurs incarn es par des causes et requ rant des actions concr tes Bien entendu le lecteur n aura gu re de mal critiquer ce sch ma tout th orique Les lobbies font aussi de la com travaillent parfois comme des think tanks et les int r ts qu ils d fendent peuvent tre des int r ts tr s g n raux ou tr s id ologiques comme les ONG Les ONG sont productrices d id es comme les think tanks habiles aux strat gies d image comme le secteur de la communication capables d agir sur les d cideurs pour en obtenir des mesures comme les lobbies Et ainsi de suite Et de fait il devient de plus en plus difficile de distinguer int r ts valeurs id es ou id ologies images quand toutes se traduisent au final par des mouvements d opinion par un contr le sur les repr sentations de la r alit qui pr dominent ou par des exigences adress es aux acteurs politiques et conomiques Mais dans tous les cas l influence se r v le comme une force majeure en uvre dans nos soci t s dites de l information comme la matrice des strat gies indirectes ou de contournement qui pour le meilleur ou pour le pire
131. on ou leur capacit d merger du bruit ambiant sont des facteurs d cisifs dans un sens ou dans l autre Corollairement se pose la question de la d tection de la crise donc des signaux faibles donc de la vigilance pour d tecter en situation de surinformation quels messages sont vraiment significatifs et valent alerte Une crise est toujours crise de savoir ce que l on sait ou ce que l on aurait d savoir la fa on dont on interpr te des donn es parses et parfois contradictoires en termes de danger et opportunit la mani re de donner forme ses connaissances forc ment parcellaires de la situation pour se projeter vers l avenir http www huyghe fr Une crise implique des informations sous forme de programmes ou d instructions bien ou mal ex cut es qui en d terminent la gen se et la solution La nature des techniques de l information impliqu es dans une crise est donc fondamentale Elles interf rent tous les stades e Mobilisation des m moires archives traces reconstitution du pass e Propagation des alertes e Contamination des paniques e Multiplication des instructions e Prolif ration des interpr tations e Anticipation des sc narios valuation des cons quences et des d veloppements e Et bien s r r action la crise comme elles auraient d jouer au stade de son d c lement pr coce Dans tous les cas interviennent des instruments et des vecteurs destin s g
132. on tr s en amont et en particulier celle qui porte sur les normes internationales Ce n est pas nous qui le contredirons sur ce site o plusieurs articles insistent sur l influence et le formatage du march par les normes Du reste en commen ant son rapport intitul armes gales Carayon annonce qu il n emploiera plus deux locutions que leur usage a d form s et auxquelles il a fini par coller des connotations n gatives patriotisme conomique et politique industrielle C est une sage d cision pour viter pol miques et m sinterpr tations mais c est le sympt me d une singuli re volution s mantique en particulier pour patriotisme conomique une expression que Bernard Carayon a pourtant lanc e lui m me et qui donne son titre son livre publi cet t Pour la petite histoire D de Villepin lui m me avait fait une d claration sur le patriotisme conomique d o il ressortait qu il importait de renforcer l ind pendance de nos entreprises et les prot ger contre des actions hostiles qu il s agissait d abord de mieux contr ler les investissements trangers dans les secteurs strat giques qu il fallait appliquer le principe de r ciprocit et ventuellement opposer des OPA hostiles des d fenses aussi fortes que dans le pays d o elles manent qu il tait n cessaire de freiner la dispersion de l actionnariat fran ais en encourageant l
133. opularis e par un monumental travail de Manuel Castells est souvent employ e pour d signer les changement induits par le d veloppement de la micro informatique et par la mondialisation en tant que circulation de gens de biens de capitaux de signes de modeles culturels et qui semblent d border les anciens territoires et les fronti res Personne ne s tonne plus d entendre parler d entreprise en r seau voire de guerre en r seau Notre poque recourt souvent la m taphore du r seau souple vivant innovant et l oppose volontiers aux structures rigides hi rarchiques formelles de l re industrielle Ainsi le web est compar toile d araign e mondiale un filet tendu sur la plan te dont chaque maille serait un ordinateur et chaque fil une ligne de communication Il se d veloppe m me une v ritable utopie du fonctionnement en r seau comme si le simple fait de faciliter la communication notamment celle de biens immat riels comme l information tait en soi porteuse de d mocratie d apaisement et d inventivit Et comme si les r seaux excluaient le pouvoir http www huyghe fr Rumeur La rumeur est souvent pr sent e comme le plus vieux m dia du monde puisque le bouche oreille le cancan le potin le comm rage le bruit souvent la m disance seraient n s avec le langage articul Pour d finir plus pr cis ment la rumeur ajoutons qu elle doit porter sur l nonc d un
134. orme le maximum de gens d nonciation politique d stabilisation d une entreprise d lire mystique manie du complot Ces images forc ment num riques sont elles truqu es Pas forc ment Certaines photos assument m me avec humour leur volont de d tournement Il existe m me des images rumorales dessin es reprenant le principe du d tournement de publicit D autres pr tendent simplement tre surprenantes ou pourraient constituer de simples photographies d art Mais dans tous les cas l image rumorale rappelle qu Internet loin de mener la soci t du savoir ouvre les autoroutes de l incertitude Leur prolif ration refl te surtout un ph nom ne technique alors que le trucage d une photographie argentique tait un proc d relativement difficile et plus ou moins d celable avec l image num rique et un logiciel accessible tous chacun peut r aliser sa propre image truqu e et surtout la diffuser dans le monde entier le succ s ne d pendra de la r ceptivit des internautes Ceci rejoint une tendance plus g n rale il est de plus en plus difficile de contr ler la prolif ration d images vraies ou fausses hors de tous les circuits m diatiques ou officiels qu il s agisse d un canular ou des authentiques images d une r union de S gol ne Royal http www huyghe fr Influence Outre les comportements individuels l id e s applique aux quilibres g opolitiques Nous disons que tel
135. oser gratuitement avec quels fils RSS et apr s quelques recherches sur un moteur d une masse de d p ches ditoriaux articles trangers points de vues des acteurs renseignements de t moins opinions de communaut s ou d individus notamment gr ce aux blogs Et ce dans des proportions une vitesse avec une richesse de choix et avec une facilit dont n aurait jamais pu r ver un grand reporter ou un ditorialiste de renom d il y a vingt ans Pendant le m me temps le journalisme professionnel celui des gens qui ont une carte et on fait des tudes pour cela ressemble de plus en plus celui que peut pratiquer l internaute Moins de temps moins de budget moins de recul moins de d placements moins de sources primaires Un journaliste passe la majorit de son temps chercher de l information sur Internet et sur certaines cha nes d information continue une salle de r daction est simplement occup e par des bureaux avec des crans face auxquels des journalistes piochent des images d agence venues du monde entier et les pr montent pour en faire de futurs sujets format s sur un nombre pr cis de secondes Le journalisme est devenu affaire de gestion de flux d informations bien plus que de qu te Dans ces conditions il n y a pas de raison que le travail des professionnels soit automatiquement bien meilleur que celui de certains citoyens qui eux ne sont pas soumis aux trois grandes contraintes
136. ous sommes en train de perdre notre soft power et notre capacit d attirer les autres Nous devons cesser de gaspiller notre soft power et apprendre le combiner avec notre pouvoir hard pour tre capables de r pondre aux d fis Ignoring Soft Power Chicago Tribune 16 mai 2004 Souvent les analystes proches des d mocrates critiquent l unilat ralisme et la propension des conservateurs recourir la force ils y opposent la strat gie soft Ou encore ils s inqui tent du d clin du soft power am ricain au sens de prestige ou sympathie Les enqu tes sur la mont e de l antiam ricanisme depuis le 11 Septembre concluent pareillement en d plorant le rejet croissant du mod le US La question Mais pourquoi nous ha ssent ils obs de les milieux dirigeants Y r pondre par des appels au soft power quivaut faire appel la vertu dormitive de l opium c est une tautologie qui n explique rien Il ne faut pas consid rer le soft power comme une id e typique des d mocrates et le hard comme r publicain les conservateurs sont souvent attach s une politique dite de diplomatie publique envers l opinion internationale notamment travers les m dias et promouvoir une meilleure image de l Am rique Mais que l on parle de soft power ou de diplomatie publique ces notions rel vent un peu de l incantation Il ne suffit pas de proclamer que l on renonce au http www huyghe fr pou
137. pement de la crise l identification des facteurs positifs rem des alli s ressources opportunit s la fixation de priorit s d action la collecte de renseignements la communication de crise et la logistique Cette phase est aussi celle du r ajustement permanent des hypoth ses et solution de la r valuation des options et de l adaptation aux contraintes de temps d information imparfaite de moyens disponibles mais aussi aux r actions des autres La compr hension de la fa on dont les diff rents acteurs y compris au sein de l organisme en crise se repr sentent et vivent la situation n est pas le facteur le moins important D autant que qui dit crise dit souvent n gociation en p riode d favorable L auto examen ou l auto correction la coordination interne communicants logisticiens direction acteurs sur le terrain experts la capacit d viter les erreurs d s le d but ne sont pas non plus les pr requis les plus faciles assurer L apr s crise n est pas non plus laisser au hasard la sortie de crise et la r activation des m canismes habituels le facteur confiance les impacts financiers juridiques m diatiques ou autres de la crise et surtout l apprentissage des le ons de la p riode de rupture et ventuellement la r criture des sc narios des plans de crise et des programmes de formation et v rification La gestion de crise suppose donc pour principale qualit la capacit d
138. pia Il d crivait un monde o l ordinateur r aliserait le vieux r ve de l harmonie des d sirs individuels et de l int r t collectif et proph tisait Cette soci t sera globale dans laquelle des communaut s de citoyens volontaires qui participent volontairement des objectifs approuv s par tous fleurissent simultan ment dans le monde Et n oublions pas l Agora lectronique plan taire pr conis e par Al Gore Cette d mocratie lectronique synth tiserait tous les espoirs abolition des obstacles de l espace du temps et des m diations transparence Pourtant il suffit de faire quelques constats le vote lectronique direct qui en lui m me ne suffit pas constituer une d mocratie lectronique est loin de s tre g n ralis et sa fiabilit est pour le moins discut e La question du d compte des contestations et v rifications est loin de faire l unanimit Le vote domicile est encore moins au point ce qui est surprenant si l on tient compte du temps depuis lequel on l attend pour demain L quation plus de facilit gale plus de d mocratie n est toujours pas d montr e Nous verrons plus loin que toute nouvelle technologie de communication d place du pouvoir cela ne veut pas dire qu elle le partage automatiquement et galitairement ni qu une virtualit technique se transforme en possibilit politique La consultation instantan e risquerait d aboutir aux
139. plus choquant est celui des guerres invisibles des v nements aussi graves que des conflits sanguinaires peuvent tre quasiment ignor s saviez vous par exemple que le terrorisme a fait bien plus de morts en Inde qu au Moyen Orient dans la derni re d cennie Et pourtant qui en parle D autre part les m dias posent les termes et les cat gories dans lesquelles sont repr sent s les acteurs et les attitudes les autorit s les experts les protestataires les intellectuels l homme de la rue les pro ceci les anti cela ce qui ne contribue pas moins formater la vision que l on se fait de la r alit Cela quivaut d cider de ce qui sera v nement information et enjeu Structurer et diriger l attention du public lui dire quoi penser telle serait une des fonctions principales des m dias Sans compter que certains m dias font quelque peu l agenda de leurs confr res Du m me coup ils font aussi l agenda de la classe politique ou de la classe discutante les intellectuels et y tablissent une hi rarchie ce qui est m diatis non m diatis qui a droit une tribune Mais comme il faut bien que quelqu un fasse l agenda des m dias un r seau d influence peut les persuader qu il est de la plus extr me urgence de s int resser au mariage des homosexuels ou l iniquit des droits de succession L art de faire l agenda consistant diriger le projecteur donc faire n
140. pour le critiquer le commenter le contredire y r agir Les blogs de professionnels de la communication comme les journalistes sont assez caract ristiques cet gard ils sont cens s compl ter ou clairer ce qu ils ont par ailleurs l occasion d exprimer publiquement Dans cette perspective le blog pr sente de multiples avantages il permet de r agir vite ce que l on veut et sans les contrainte de longueur et de rubriques d un grand m dia il n exige pas la m me qualit d criture et privil gie plus la spontan it que la forme il donne une totale impression de libert son auteur et l aide se r v ler y compris avec une certaine impudeur le cas ch ant il permet de se d fouler davantage que les grands m dias plus formalistes Mais il y a un prix payer pour toutes les possibilit s que nous venons d voquer risque de narcissisme voire d exhibitionnisme tendance la pens e copier coller manque de recul dans la r flexion d magogie et sensationnalisme pour attirer des visiteurs rel chement de la forme qui se r percute sur le fond pr disposition ce que nous avons nomm ailleurs le mythe X files la v rit est ailleurs tout ce qui contredit la v rit officielle est juste absence de v rification des sources http www huyghe fr Conflit Ce que l on nomme conflit recouvre une cat gorie g n rale de rapports humains Il y a conflit l
141. pr me de la propagation la conversion le basculement total Le latin m di val nomme propaganda les v rit s qu il faut r pandre pour sauver des mes En 1622 Gr goire XV confie une congr gation de cardinaux propaganda fidei Congr gation pour la propagation de la foi la direction des missions d vang lisation De l notre mot propagande repris et la cis par la R volution Fran aise Il d signera d sormais toute production de discours et images univoques destin e r pandre une croyance collective et en faire reculer une autre sans oublier toutes les pratiques qui l accompagnent rassemblements meetings gestes de la foi gymnastique r volutionnaire C est ce qui s pare la propagande de la publicit qui n est cens e provoquer d engagement que le temps d un achat Production de l assentiment Le XIX si cle invente la propagande ouvri re journaux tracts r unions et maisons du peuple tandis que les r volutionnaires qui optent pour l attentat se d clarent partisans de la propagande par le fait lorsque la force du verbe leur semble insuffisante Si le XX si cle est le si cle de l id ologie J P Faye il l est dans la mesure o il est celui des mass media et de la propagande Toutes ces manufactures du consentement fonctionnent l chelle industrielle Elles appellent une science de la persuasion Ainsi quand Woodrow Wilson veut faire basculer l op
142. provoquent des mises en sc ne et des dramatisations adapt es une soci t qui se voudrait z ro risque Elles provoquent de nouveaux emballements et conf rent de nouveaux pouvoirs telle la e influence qu acqui rent certains en dirigeant l attention des internautes Elles sugg rent de nouveaux modes d organisation des communaut s impliqu es notamment des r seaux protestataires Elles jouent en faveur de formes de m diation et en rendent d autres obsol tes Elles transforment les mentalit s elles incitent pratiquer une d mocratie Elles changent les r gles du temps urgence et instantan it celles de l espace il n y a plus de proche et de lointain tout est en connexion avec tout Elles changent les r gles du savoir les vieux monopoles de l information sont boulevers s et du pouvoir surtout celui de la hi rarchie manag riale ou des interm diaires traditionnels vite d bord s en les r partissant diff remment Face cela l indispensable cellule de crise doit trouver sur Internet les relais indispensables qui permettront d anticiper simuler et traiter donc d celer en amont les signaux faibles d une attaque ou d un mouvement d opinion tester des sc narios d incident et de d veloppement de crise apprendre et simuler des r actions pertinentes contr ler ses propres circuits de transmission interne et sa facult de coordination en situation d urgence
143. que ou des v hicules Certains r seaux peuvent tre purement humains un r seau de terroristes d espionnage ou d influence na t simplement du fait que ses membres poursuivent un but commun et changent quelque chose entre eux d une certaine fa on par exemple suivant des affinit s ou des r gles de s curit De ce point de vue le r seau s oppose la pyramide ou toute syst me par lequel les biens les flux les renseignements les ordres ne circulent que dans un seul sens voire par un seul canal de type chef sous chef subordonn L avantage d un r seau dont les composantes sont reli es de multiples fa ons est qu il permet une communication entre ses multiples n uds Il r siste relativement bien aux accidents innovations ou tentatives d interruption et son efficacit est la mesure des connexions qu il permet donc de la richesse des liaisons possibles entre les composantes Les r seaux informatiques autorisent de multiples connexions entre les mat riels et donc les utilisateurs reli s Internet repose sur la conjonction d une structure r ticulaire permettant de multiples modes de circulation utilisateur utilisateur utilisateurs sites et bases de donn es et vice versa liens hypertextuels mais il repose aussi sur la nature extraordinairement fluide de ce qui y circule des bits num riques sous forme d impulsions lectriques L expression soci t en r seaux p
144. ques on veut simplement dire que l argent qui apr s tout n est qu un signe conventionnel est encore plus d mat rialis que sous forme d critures et circule une vitesse instantan e En revanche quand les acteurs p n trent dans des r alit s ou images virtuelles dans le cyberespace c est le mode de relation avec cette r alit ici constitu e de repr sentations num riques qui change Dans le flux des informations perp tuellement recalcul es par un ordinateur chaque usage ou intervention recr e une nouvelle configuration Ainsi il est possible d intervenir ce qui est au fond une simulation pour provoquer des v nements ou produire des r sultats r sultats de calculs dans une r alit mod lis e par exemple Ils sont actualis s mais ph m res La citation Philippe Qu au Il me semble que le th me le plus important en voie d mergence est la notion de communaut virtuelle de ville virtuelle d entreprise virtuelle L tape prochaine est de virtualiser compl tement la plan te c est le fameux r ve de Borg s la carte devient aussi pr cise que le territoire sauf que cette carte n est pas r elle mais virtuelle L Empire des techniques 1994 http www huyghe fr Web de crise La notion toute r cente de Web de crise renvoie la pr paration et la ma trise d un site Internet dans la perspective d une crise Celle ci peut tre d lib r e attaque informatique
145. r Quand on peut tout dire et soutenir toutes les opinions l emporte qui attire un maximum d internautes donc qui r pond le mieux leurs qu tes Concr tement c est souvent celui qui appara t la premi re page de Google y compris le malin qui a compris toutes les ficelles du Google ranking Dans le cas des blogs il est tr s difficile de d terminer les facteurs qui font que tel blog va acc der imm diatement la notori t et attirer de tr s nombreuses visites tandis que tel autre plongera dans les t n bres ext rieures condamnant son auteur l autisme ou http www huyghe fr presque Par ailleurs la pratique des r troliens d tection comptabilit et signalisation des liens des autres blogs qui pointent vers le v tre cr e une sorte de hi rarchie de la popularit Le blog est donc la forme d expression qui exploite le plus les caract ristiques pr c dentes d Internet plus ces deux traits qui lui sont propres C est une forme hybride D une part un blog appara t d abord comme le journal d une personne ou de plusieurs avec toute sa subjectivit exposant son point de vue sans autre contrainte que l ordre chronologique inverse d apparition des textes Beaucoup voient le blog comme une institution narcissique une forme d exhibition du Moi ou de mise sur la place publique de pens es intimes que l on r servait autrefois son journal secret Chacun s y livre parfois maladr
146. r ponde une caract ristique de son identit D o la floraison des m dias communautaires ou tribaux chacun peut en quelque sorte se sp cialiser suivant un crit re communautaire une religion une origine ethnique un style de vie une passion sportive une certaine esth tique M dias g n ralistes qui permettent de se retrouver autour de r f rences communes et m dias identitaires ou tribaux coexistent Parall lement les diff rences culturelles r sistent singuli rement la force suppos e d unification ou de standardisation des mass media C est le ph nom ne bien connu on peut adorer le rap ou Hollywood et rechercher ses racines religieuses ou ethniques Chacun peut se composer sa petite bulle informationnelle sa guise ce qui tait d j vrai avec la diversification de l offre de radio ou de t l vision devient encore plus vident avec les http www huyghe fr technologies num riques Beaucoup sont tent s de voir en Internet le contraire des mass media chaque utilisateur peut th oriquement devenir metteur son tour les contenus semblent infiniment diversifi s le r cepteur peut tr s bien ne plus se contenter de recevoir des messages fabriqu s la cha ne pour un public moyen pr sum Une tr s large proportion des consommateurs d information num rique deviennent producteurs par exemple sous forme de blogs ou en publiant des photos ou des vid os en ligne coproducteurs
147. r un faisceau d lectrons contribue une d finition de l image tr s sup rieure aux capacit s de discrimination de l 1il humain Surtout chaque pixel est command par des bits lectroniques stockables reproductibles transportables calculables Ici la question n est pas vraiment celle de sa qualit de l image Le progr s est tr s rapide les crans acc dent vite la haute d finition affichent 50 ou 60 images par seconde et utilisent le balayage progressif ils passent sur plasma etc Le probl me est plut t celui du d bit Les appareils capables de t l charger de grandes quantit s d images anim es ou de recevoir du contenu tr s riche en streaming l ger diff r restent encore un luxe relatif Mais la tendance lourde va vers une image omnipr sente de plus en plus ind pendante de son support comme de son canal de diffusion L image Internet change notre rapport avec les images Chacun peut comment elles peuvent tre prise stock es trait es diffus es par n importe qui de n importe o En outre l image ne garantit plus rien elle peut tre recompos e et trait e par des logiciels simples et chacun peut lancer une image rumorale photo truqu e soit dans un but de d sinformation soit en mani re de simple canular dans l espoir de la voir se r pandre sur la plan te Ou piochant son gr dans des stocks disponibles en ligne composer sa propre uvre ou son montage S il e
148. ration sans nuance du journalisme priv comporte au moins deux risques Celui de la d magogie du tout vaut tout du populisme l id e que les vrais gens ont toujours raison contre les journalistes forc ment serviles la tendance mettre sur le m me plan l expression d une croyance ou d une motion et la pratique de la recherche de l information suivant des r gles th oriques plus ou moins admises par une communaut des pairs Certes il y aurait beaucoup de critiques faire sur la d ontologie du journalisme qui est viol e tous les jours sur le quatri me pouvoir qui est le seul s exercer sans contr le populaire celui de l acheteur n en est gu re un sur le caract re th orique de la s paration canonique entre fait et opinion sur l irresponsabilit de ceux qui peuvent se tromper et r cidiver en profitant de l amn sie de l opinion et des coll gues Mais au moins comme r f rent id al ces principes existent Lib r de toutes ces contraintes le journaliste citoyen est toujours soumis au risque de devenir un Monsieur Je sais tout ou Monsieur de Source S re pr t relayer n importe quelle rumeur pourvu qu elle semble contredire la v rit officielle et tranchant de tout Ou encore de se livrer l escalade de l indignation permanente et de la d nonciation tous azimuts Et ne parlons pas du risque de la pens e copier coller Second danger c
149. rences Elle doit 1 merger d un fond ou d un bruit se distinguer 2 Susciter une r action qualitative chez celui qui la re oit et l interpr te que ce soit la compr hension d un sens ou un simple tat motif L information comme cat gorie g n rale est l incessant processus de passage entre des donn es des messages des connaissances et des programmes Or dans l usage courant et suivant le contexte le m me mot information d signe son contenu ce en quoi elle renseigne et innove son acquisition le fait d tre inform son mode de circulation les moyens par lesquels elle parvient sa mesure comme lorsque l on parle de gigabits d information et le r sultat attendu le fait de mettre en forme conform ment l tymologie De l trois ambiguit s D abord le rapport entre donn es et connaissance La disponibilit de donn es ou les instruments qui en permettent le stockage le traitement le transport ne garantit pas un savoir une repr sentation organis e de la r alit la rendant plus intelligible donc l assimilation de l information mise en relation avec les autres informations que l on poss de Savoir consiste aussi liminer hi rarchiser les donn es accessibles non les accumuler Une autre ambigu t porte sur les rapports entre information et communication Il y a contradiction entre l in
150. riel strat gique etc La bonne r ponse serait elle celle que formulait Za ki Laidi professeur Sciences PO Le patriotisme conomique il faut le pratiquer mais pas trop en parler http www huyghe fr Persuasion La persuasion est le processus d lib r visant faire accepter une proposition pour vraie ou pour d sirable par quelqu un voire l amener se comporter de la fa on souhait e En ce sens nous ne cessons de nous efforcer d agir sur autrui et de persuader Mais la chose prend une tout autre dimension d s que la persuasion quitte le domaine des relations interpersonnelles et devient technique collective D s l Antiquit na t l id e d une m thode pour gagner la conviction d autrui dans un proc s un d bat politique ou une controverse Cette science la rh torique des Grecs repose sur la fa on de disposer ses arguments logiques afin de conduire la conclusion voulue sur la mani re de faire prouver l autre les sentiments d sir s piti indignation admiration d sir et enfin sur le recours l autorit des valeurs l argument logique plus path tique plus thique La formation classique met cet art du parler efficace sur le m me plan que la grammaire art de bien parler ou la logique art de parler vrai Au XXe si cle sous le double signe du d veloppement de la publicit et celui de la propagande politique toute r flexion sur les m dias commence par la question
151. s agir d int r ts au sens de ceux de communaut s humaines d id es ou d id ologies Et en ce sens des institutions aussi diff rentes que des Organisations Non Gouvernementales ou des centres de recherches de type think tanks peuvent aussi pratiquer le lobbying Sans parler du lobbying que l on attribue facilement tel ou tel r seau ethnique religieux national professionnel id ologique Le tr s vaste ventail du lobbying est largement d termin par les traditions politiques et les cultures des pays o il s exerce Quant la forme de la pression elle varie consid rablement argumentation mise en valeur d une image marchandage mobilisation de groupes partageant les m mes objectifs influence travers les m dias et l opinion corruption menace voire attaques par le biais de l information contre des individus ou des Institutions Le tout est inefficace si le lobbyiste ne commence pas par acqu rir l information pertinente au bon moment par valuer les dangers les opportunit s les rapports de force ce qui rejoint tr s largement la veille D autres techniques d influence visent uniquement la paralysie d un rival par la d stabilisation la d sinformation la rumeur Elles suscitent des obstacles attentent l image de l autre le d cr dibilisent parfois simplement lui font perdre du temps et de l nergie Les nouvelles technologies commencer par Internet ne pr
152. s les entreprises qui subissent de telles OPA ne sont pas forc ment d localis es et ne voient pas n cessairement leur personnel davantage r duit que si elles restaient fran aise les avantages de productivit g n ralement constat s sans parler des b n fices des actionnaires vendeurs qui font souvent une bonne affaire compensent largement cela Et d ailleurs comment vraiment d finir la nationalit d une entreprise dans un pays o la moiti des capitaux plac s Paris sont g r s par des soci t s trang res et o les milliards des fonds de pension n ont pas moins p n tr qu ailleurs D autres plus subtilement d opposer un patriotisme conomique d fensif reposant sur la nationalit du capital un patriotisme offensif qui privil gierait l attractivit du territoire et tenterait surtout d inciter les Fran ais devenir actionnaires dans leur propre pays Il faudra un jour s interroger sur la particularit qui fait que la France est le seul pays qui se pose en termes thiques la question de la d fense de ses int r ts ce qui ne semble pas tre le cas de l Espagne la d fense d Endesa contre l allemand EON de la Grande Bretagne opposition aux projets de Gazprom cherchant rentrer dans une filiale Centrica de British Gaz sans parler des Etats Unis Unocal un pays qui contr le strictement l introduction de capitaux trangers dans les secteurs strat giques l exportation de mat
153. s d rives de l conomie de la concurrence vers des activit s d agression de pr dation de d stabilisation Enfin toutes les luttes li es aux nouvelles technologies de l information et de la communication motivations militantes ludiques d lictueuses De pareils ph nom nes sont la fois strat giques les groupes recourent aux ressources de leurs intelligences pour agir sur les autres via l information qu ils propagent traitent organisent interdisent symboliques le symbolique ce sont les images les croyances les valeurs et les repr sentations que partagent les acteurs Comme toute activit humaine le conflit est r gi par ces puissances invisibles y compris sous les aspects d utopies id ologies ou mythologies Leur force d attraction ne diminue pas avec la sophistication des techniques bien au contraire techniques les technologies autorisent mais ne d terminent pas les manifestations du conflit De la m me fa on elles modifient les rapports de pouvoir de savoir ou de croire les rapports avec l espace et le temps d une poque http www huyghe fr Convergence Par d finition la technique accro t notre capacit de faire ce qui tait auparavant impossible aller plus vite fabriquer moindre co t m moriser et communiquer davantage et elle est cumulative Son volution ne devient pas ais ment pr dictible pour autant L histoire des anticipations est le
154. s de communication destin s aux masses selon un sch ma un vers tous Ils permettent de toucher imm diatement des audiences nombreuses et physiquement dispers es Le public concern tend tre anonyme de moins en moins d termin par la cat gorie sociale l ge le sexe l ethnie etc puisque tout le monde a acc s la consommation m diatique D autre part les mass media supposent consommation rapide et renouvellement perp tuel une nouvelle chasse l autre un spectacle le pr c dent Or cette id e de masses n est pas une notion des plus claire Certains entendent par l beaucoup de gens ce qui n est gu re scientifique d autres des publics massifi s transform s en l ments indistincts ce qui revient pr sumer de leur influence et poser que la soci t moderne contrairement celles qui la pr c dent serait l re des masses Mais l exp rience a montr que les m dias classiques la t l vision la radio pouvaient viser des publics tr s sp cialis s et que leurs contenus se diversifier mesure qu ils se multiplient Dans les ann es 80 tout le monde pensait que le feuilleton Dallas tait l arch type de la culture industrielle qui allait faire partager les m mes r ves les m mes valeurs et les m mes r f rences la plan te enti re Un quart de si cle plus tard qui soutiendrait une th orie aussi simpliste On peut enfin comprendre que les mas
155. s hommes Cela recouvrirait la totalit des productions de l esprit de notre esp ce formul es de fa on les rendre communicable donc partageables par d autres L id e est sans doute inspir par celle de noosph re invent e par Theilard de Chardin en 1947 pour d signer l enveloppe de substance pensante que notre esp ce a rajout sa biosph re Ce serait donc le milieu des repr sentations produites par nos cerveaux changeables et dans lequel nous vivons au moins autant que dans notre milieu naturel Par ailleurs le pr fixe cyber se d cline sous de nombreuses formes cyber commerce cyber guerre pour d signer des pratiques li es aux technologies de l information et de la communication dont cyberculture qui d signerait la fois les productions intellectuelles rendues possibles par ces nouvelles technologies et le rapport que nous entretenons avec elle intelligence collective navigation dans le cyberespace La citation Luciano Floridi L infosph re est aujourd hui un milieu toujours plus tendu et p n trant L humanit a d sormais la capacit de passer la majeure partie de sa propre vie consciente et mentale en travaillant en cr ant en communiquant en d couvrant en jouant en commer ant et en interagissant presque exclusivement l int rieur de l infosph re en se d pla ant entre ses diff rentes r gions Internet amp Net Economy Il Sole 24 Ore Libri 2002 http www h
156. s media sont des industries et sont soumis aux conditions de la production de masses qui permet de reproduire un message en de multiples exemplaires ou de le r pandre sur de vastes zones g ographiques et cela revient mettre l accent sur la technique Mais dans ce cas nous retournons la case d part faut il consid rer le medium comme simple vecteur par quoi passe l important c est dire le message Ou faut il au contraire croire qu il constitue un milieu technique un environnement dans lequel nous sommes immerg s et qui de ce fait change nos fa ons de consid rer la r alit La r ponse est tout sauf ais e puisque les m dias sont la fois des vecteurs de messages et suivant le mot de Mc Luhan le prolongement de nos sens Par ailleurs l id e m me que les m dias modernes soient n cessairement de masses ou massifiants est de plus en plus douteuse Dans les ann es 70 80 on commence parler des self m dia radios communautaires ou locales puis explosion des cha nes de t l vision sp cialis es Il semble vident que les vecteurs vont se multiplier bon march dans le cas des radios libres moins dans celui des t l visions permettant chaque sensibilit ou chaque communaut de parler et de s informer de ce qui l int resse C est une tendance lourde le mouvement g n ral de diversification des m dias permet chacun de retrouver un m dia qui
157. s r alistes des boys p rissant au loin Les m dias permettent d sormais l arri re de constater de visu que la guerre cela sert d abord faire des morts D o l id e que la guerre de l image sera l art de montrer ou de cacher les bons morts et les bonnes victimes La premi re guerre du Golfe surabondance de moyens t l vis s permettant de suivre les v nements en live mais avec z ro mort visible la guerre du Kosovo o les cam ras se concentrent sur la souffrance des r fugi s et transforment la guerre en op ration humanitaire les op rations en Somalie une sanglante bavure film e entra nant le retrait des Etats Unis autant de nouvelles tapes Dans tous les conflits actuels qu il s agisse de la seconde Intifada du 11 Septembre ou de l Irak la lutte des armes se double d une lutte pour contr ler les images de la souffrance et de la mort Aux m thodes occidentales plus ou moins contraignantes visant obtenir une image propre sans d g ts cathodiques collat raux s oppose une strat gie de perturbation de type terroriste cassettes testaments de kamikazes ou ex cutions film es et diffus es sur Internet La guerre de l image devient la lutte pour imposer face l adversaire des images ayant une forte charge motive et symbolique commencer par celles des s vices la prison d abou Graibh Cette guerre se d roule sans fronti res la fois sur la Toile et sur les
158. seurs antiques qui surveillaient les m urs et fl trissaient publiquement la r putation d un citoyen par une nota censoria Des organisations dites repr sentatives de la soci t civile de nouveaux mouvements militants voire de simples citoyens tendent de plus en plus intervenir dans les affaires publiques en exer ant un pouvoir indirect Autrement dit ces nouvelles instances ne visent pas la conqu te du pouvoir que ce soit par les urnes ou par la r volution ni faire appliquer un programme en s emparant de l appareil d tat Elles tendent exposer tout pouvoir qu il soit politique ou conomique la critique des citoyens des experts et des autorit s morales et exigent de lui une totale transparence Elles exposent sur un pilori m diatique tout responsable y compris virtuel ou hypoth tique en vertu du principe de pr caution Elles r v lent spectaculairement des fautes ou des dangers et d truisent des r putations Elles imposent aux dirigeants des crit res de s curit de moralit de responsabilit parfois en demandent la sanction devant les tribunaux Elles organisent des actions de protestation boycott blocage y compris contre des lois d j vot es Bref du consommateur exigeant qui met en cause un produit d une valeur minime aux gigantesques rassemblements de Seattle et Porto Allegre qui veulent d montrer qu un autre monde est possible une tendance g n rale la d nonciatio
159. sommes entr s dans la soci t de l information on veut dire qu une part croissante des changes et du travail porte sur le maniement de donn es images signes plut t que sur des choses que les informations in dites spectacles discours novateurs et s duisants y sont valoris es que la masse de connaissances disponibles est norme et celles des connaissances nouvelles plus grande encore que les machines et dispositifs informationnels sont partout et plus puissants qu autrefois que notre avenir personnel ou collectif d pend moins de la mati re ou de l nergie accumul es que de l exploitation des produits de cerveaux humains Chacune de ces acceptions suivant qu elle met l accent sur l change le renouvellement l accessibilit les supports de l information ou sur son immat rialit sugg re des usages diff rents Les cons quences vont du constat le plus banal l informatique change notre vie une mystique de l homme nouveau num rique servant de sens de l Histoire au rabais l av nement de la soci t du savoir remplacerait l id al de la soci t sans classe sans avoir passer par la case grand soir et r volution La citation Alvin Toffler Tandis que la terre le travail les mati res premi res et le capital taient les principaux facteurs de production de l conomie de la Deuxi me Vague du pass la connaissance ici entendue au sens large de mani re inclure
160. st exag r de dire que chacun devient son m dia le slogan We the Media la production d images et de programmes devient beaucoup plus accessible au non professionnel On a souvent dit qu une image t l vis e n tait ni vraie ni fausse mais qu elle signifiait ce que lui faisait dire son commentaire son fond musical son montage son cadrage son contexte etc plus forte raison l image d Internet appara t toujours dans un cadre texte crit musique liens animations message parmi les messages Le tout est organis par un m ta code la structure g n rale de l cran Souvent inscrite dans une fen tre faite pour tre navigable adapt e un d placement du spectateur par d roulement de haut en bas comme un codex elle refl te de plus en plus la d marche de l internaute picorant images et informations selon sa logique et son rythme Elle d pend des syst mes de r f rencement qui guident ses d placements De fa on g n rale les crans de t l vision et d ordinateur et bient t des t l phones portables se rapprochent comme se rapprochent les modes de production des images Ainsi dans une cha ne d information moderne des journalistes travaillent sur des flux d images venues du monde entier ou celles de leurs propres correspondants munis de cam ras num riques de plus en plus petites images qu ils s lectionnent et montent ou pr montent sur des crans d ordinateurs et qu ils com
161. t la fois le symbole de leur pr dominance et le r ceptacle des fantasmes qu ils suscitent discours utopique sur la soci t de l information ou discours apocalyptique sur la domination la surveillance et les in galit s version high tech La conjonction de ces ph nom nes justifie une vision unitaire du conflit informationnel qui se manifeste dans au moins trois domaines dans la sph re priv e risque de fichage de surveillance du citoyen de d tournement de donn es mais aussi tra age et manipulation au service de strat gies commerciales dans la vie conomique travers ce qu il est convenu de nommer guerre conomique ou intelligence conomique offensive dans le domaine strat gique toutes les techniques en temps de paix ou de guerre par lesquelles des informations sont g r es d truites ou retourn es contre une cible politique et strat gique http www huyghe fr Intelligence collective Le terme intelligence collective s interpr te deux niveaux Tout d abord les communaut s virtuelles ou des groupes vou s la solution de t ches en commun ou la ma trise de connaissances peuvent progresser par des pratiques d intelligence collective facilit es par des technologies en r seau un niveau plus g n ral l intelligence collective se confond quasiment avec la dimension culturelle de la condition humaine certains parlent du d veloppement de l intelligence collective not
162. t indispensable dans une soci t o l avantage comp titif repose souvent sur la capacit de ma triser des connaissances avant les autres mais aussi de produire des images positives et de trouver des alli s Depuis de nombreuses affaires qui ont d fray l actualit n ont cess de mettre l IE sur le devant de la sc ne qu il s agisse de d stabilisation d entreprises ou des d bats sur le patriotisme conomique http www huyghe fr Il faut donc concilier la protection l gale et technique des informations d tenues par l entreprise Cet aspect d fensif est souvent mis en avant en raison de ses connotations romantiques secret renseignement S il constitue la base de la s curit ce n est pas le plus d cisif la recherche de l information pertinente par la veille et la coop ration La veille elle m me se d cline en veille prospective environnementale concurrentielle soci tale Elle doit ouvrir sur tous les ph nom nes non conomiques interf rant avec la marche de l entreprise Ce processus appelle un compl ment l anticipation des risques d image Il faut aussi d celer les tentatives de d stabilisation informationnelle les rumeurs l intoxication Savoir ce qu il faut savoir ce que l on sait et emp cher qu autrui ne croie ou ne sache ce qu il ne faut pas autant d aspects d une m me d marche pour traduire l acquisition d information en capacit d
163. t te vers une surface plus grande que lui la t l vision qui se regarde de haut ce support fugace agace ses d tracteurs Il leur semble r duire le monde sa petitesse exasp re Adorno Sa lumi re hypnotique qui capte l attention de patates couch es sur leur canap forme le leitmotiv de ses d nonciateurs Consomm e distraitement int gr e la vie quotidienne la TV ne rassemble pas comme le th tre le cin ma et les spectacles en g n ral il est tentant d en d duire qu elle isole et renfonce chacun dans son tat d inconscience a contrario un Dominique Wolton loue la t l vision de faire du lien social Or cette image pauvre est aussi consid r e comme l image du pauvre le contenu de la t l vision flux de s quences vite oubli es n est pas moins d nonc du point de vue politique et id ologique qu esth tique pour ne pas dire optique Aux d ficiences de l image par rapport l crit la t l vision rajoute selon ses adversaires son inf riorit par rapport l art majeur le cin ma Cette nature particuli re de l image cathodique inspire la th orie de McLuhan Pour lui l aventure humaine se divise en trois grandes phases selon que pr dominent la parole l imprim ou les m dias lectroniques L humanit apr s avoir subi l explosion de l imprimerie phase de grand r chauffement qui correspond peu ou prou l poque industrielle ressent maintenant
164. t de la soci t civile C est ce qui la rend si commode et permet au lib ral de l employer comme l altermondialiste Pierre d y voir le synonyme de d mocratie participative et Paul de comprendre gestion rigoureuse http www huyghe fr Guerre de l image La notion de guerre de l image et de l cran s est partout impos e Elle ne consiste pas seulement produire des s quences de propagande simulation ou censurer les images g nantes dissimulation Elle exige aussi la stimulation des affects et le contr le des images accessibles devenu presque impossible l re num rique Une d finition extraite d un glossaire Toute guerre suppose le recours des images Elle mobilise des symboles de la Nation ou de la communaut et produit souvent des repr sentations esth tis es qui exaltent les h ros d un camp leurs morts et leurs victoires monuments c notaphes tableaux martiaux La propagande au vingti me si cle mobilisa des d images r alistes depuis des photos truqu es jusqu aux films de fiction pour incarner les symboles du Bien et du Mal et pour entra ner les foules Pourtant la notion de guerre de l image est surtout li e la t l vision Apr s le Vietnam les strat ges U S se persuadent qu ils ont perdu la guerre parce que le public U S a t d moralis par les photos des victimes embl matiques de la guerre comme une petite fille sous le napalm ou par les s quence
165. t donc m diatis e par rapport nos exp riences directes Toutes ces fonctions et nous en avons sans doute oubli es en supposent une compl mentaire la fonction miroir Les m dias nous aident nous conna tre ou nous reconna tre en tant que jeunes vieux banlieusards gens de droit ou de gauche Fran ais Europ ens Ces cat gories ne prennent souvent figure qu travers leur repr sentation notamment sur les crans de t l vision Sond s interrog s directement sous forme de micro trottoir par exemple suppli s sans cesse d tre interactifs posez vos questions envoyez des SMS allez sur notre site ouvrez votre blog appelez l antenne inlassablement voqu s et mis en sc ne les Fran ais pensent ceci les jeunes prouvent cela invit s produire du feed back pri s de cesser d tre passifs c est important vous tes concern s c est en direct P Histoire se fait devant vous sollicit s par des techniques d expression forums et sites messages ou photos num riques que nous pouvons instantan ment aux m dias comme ce fut le cas pour des milliers de gens lors des attentats du 7 Juillet 2005 Londres sommes nous encore des r cepteurs Dans tous les cas les m dias de contact semblent l emporter sur les m dias de spectacle http www huyghe fr Gestion de crise La notion de gestion des crise appliqu e aussi bien dans les relations internationales que
166. tique et conomique Certains ont invoqu un pouvoir culturel ou id ologique qui aurait servi dissimuler les deux premiers Nos soci t s postmodernes en d couvrent de nouvelles formes plut t ambigu s Elles supposent souvent un pouvoir n gatif de condamner ou de bloquer Ainsi il faut compter avec le pouvoir m diatique celui des ONG des OIG des mouvements internationaux d opinion des experts ou des autorit s morales si souvent consult es sur des questions de soci t avec la pratique de plus en plus fr quente de l arbitrage et le r le des divers syst mes de formatage sans m me parler de l efficacit des r seaux Parall lement le pouvoir a pris une mauvaise presse que ce soit chez les lib raux ou les libertaires Ils r vent de remplacer toute forme de contrainte ou de m diation politique surtout si elle est nationale par l action de groupes de solidarit ceux ci mettraient spontan ment en uvre les valeurs de bonne gouvernance d veloppement durable diversit etc Mais m me ce discours conforte un autre pouvoir et vise une emprise sur les institutions et les esprits Si le gouvernement est une institution qui exerce un pouvoir dont il est simple d positaire et qui mane de l tat la notion de gouvernance est issue du monde de l entreprise la corporate governance Cet ensemble de m canismes plus ou moins explicites r gissent les rapports entre dirigeants et actio
167. ts de la beaut du sens ou de la complexit du monde Elle nous rend meilleurs ou plus heureux en somme Le probl me commence quand nous voulons mesurer cette valeur surtout en termes mon taires Or nous vivons la fois dans une soci t o la production de connaissances nouvelles ou la gestion intelligente des connaissances pr existantes est le premier facteur de puissance et de prosp rit mais aussi dans monde de l change et de la circulation o tout se monnaie Les travaux sur l conomie de la connaissance mettent en avant les avantages de sa production et de sa diffusion en termes de gain de productivit ou de coh sion sociale Mais la connaissance est immat rielle et d autant plus facilement appropriable par celui qui ne l a pas produite qu elle peut tre codifi e Plus elle est formalis e facile r sumer en suite d instructions ou en informations susceptibles de figurer sur un document et plus elle est facile stocker traiter et transporter une facilit qui augmente avec les NTIC et le code num rique bref plus il suffit d un simple cerveau pour se l approprier plus il est difficile d en conserver l exclusivit M me les strat gies sophistiqu es du secret ne servent qu gagner un temps d avance dans le monopole savoir qui sera finalement diffus et dont le taux d accroissement et de renouvellement donc de vieillissement est une des caract ristiques Par ailleurs la connaissanc
168. turelles conna t un renouveau chez les altermondialistes Nombre d entre eux sont persuad s que les m dias v hiculent une id ologie conservatrice en pr sentant le monde tel qu il est comme naturel et comme le seul possible Voire plus subtilement parce qu ils nous distraient nous s duisent y compris en nous incitant consommer par la publicit et servent quasiment de s datifs sociaux devenant le plus s r rem de contre toute tentation de r volte ou de critique Mais l argument est un peu circulaire que serait une id ologie dominante si elle ne dominait pas les m dias La seconde hypoth se quivaut peu ou prou celle de la fonction d agenda les m dias d cident de ce qui fera d bat et en quels termes Quant la troisi me id e elle renvoie un formatage des esprits par le m dia dominant que nous font nos moyens de transmission ind pendamment de leur contenu Nos technologies de communication et de transmission d terminent elles nos mentalit s nos fa ons de vivre ensemble de produire de lutter d ordonner nos rapports Le pouvoir le plus tonnant des m dias est peut tre de faire croire en leur pouvoir Et donc de nous faire agir en cons quence ce qui valide l hypoth se de d part En t moigne la fa on dont les pratiques politiques et conomiques sont domin es par le souci de l image en ces domaines la plupart des v nements sont produits dans l espoir d
169. u la descendance du dieu soleil suivant les cultures soit qu il contribue atteindre le Bien Commun de telle sorte qu il profite finalement au gouvern et qu il ne fait que poursuivre son propre int r t en ob issante http www huyghe fr Contrairement la puissance qui est accumulation de moyens et risque souvent de rester en puissance incapable de se traduire par un r sultat pratique le pouvoir n est pas virtuel il s exerce sur quelqu un Cela passe par une relation o la confiance de celui qui ob it en une autorit ou est persuad qu elle est efficace ne peut faire compl tement d faut Une des analyses les plus classiques du pouvoir celle de Max Weber postule qu il ne fonctionne que par la croyance des gouvern s en sa l gitimit cette l gitimit m lant dans des proportions diff rentes trois principes la tradition l anciennet du pouvoir et de son principe l habitude de s y soumettre son caract re l gal rationnel dans nos d mocraties l lection plus l efficacit et enfin le charisme du chef cette qualit personnelle qu il poss de qu elle se rattache au caract re du proph te du chef militaire ou du d magogue Certes gouverner c est faire croire mais tout n est pas cr dible et le discours des gouvernants doit r pondre une certaine attente des gouvern s Durant le si cle pr c dent les meilleurs esprits se sont interrog s sur la nature du pouvoir poli
170. uatrieme Rene O A E E E E es ann 60 o O 61 Propagation desid ologies aonne eiia da 63 R SEAU ernaria aaa aa antaa ara EINA Aaaa RA OREA AAE ETE AAE nn eS 65 A O NS 66 Soci t in A Mn nn e 67 DOILPON EL Use T al a tn ne es re ns re a re nes 68 Strat oies del MIOMANON A A a lts 70 AU is 71 T chnophihie EEC PODIA Res te ne en ne 12 Vellen A mins bn 74 O O O dune 75 Webide CAS EE nt AE A AE E A E Cote eds et he 76
171. ue l adoption de l id e par celui qui la re oit et devient souvent propagateur son tour Ce qui requiert une technologie moyens d atteindre des institutions pour laborer valider et adresser le message mais aussi des m thodes pour s duire convaincre faire retenir et adh rer La plus c l bre est la rh torique apparue en Sicile hell nique il y a deux mill naires et demi Avant de se transformer en un simple art de bien parler voire en fa on de produire des discours emphatiques la rh torique fut une collection de figures de pens e ou de mot efficaces Leur fonction tait d amener un auditeur ou une assembl e faire sienne une these mon client est innocent il faut faire la guerre Sparte Cela implique la fois faire tenir pour vrai par une argumentation qui se rapproche parfois de la sophistique mais aussi mouvoir Le logos qui fait accepter la th se est renforc par le pathos qui nourrit des sentiments favorables voire par l thos la position cr dible ou prestigieuse de l orateur qui conf re son propos l autorit des valeurs L ensemble fonde une psychagogia une m thode pour agir sur l esprit Difficile de d finir les choses plus clairement Pourtant la rh torique reste une pratique d orateur ou d auteur il d fend une cause devant une assembl e par le seul verbe souvent comme en un duel Le rh teur est en effet confront soit un adversaire r el a
172. ui qui veut se renfermer dans les fronti res de son clan que le cybermonde accueillera tout y compris son discours critique Il croit fermement que tout cohabitera avec tout et que le mouvement d expansion se poursuivra Le refus des nouvelles technologies comme une affaire de go t ou de culture une tendance relativement n gligeable et condamn e long terme raidissement ou crise d adaptation L utopiste habit d un esprit volontiers messianique tente de faire partager l enthousiasme que lui inspire toute nouvelle croissance du r seau ou toute annonce d une innovation technologique Il ne voit donc gu re de p ril dans l opposition tant il se sent en position port par le sens de l histoire Le catastrophiste lui raisonne en termes de lutte et s imagine en r sistant au Syst me Il d nonce une id ologie adverse dont il combat l inauthenticit Car s il craint la perte de notre autonomie ou de nos capacit s le catastrophiste en attribue une large part de responsabilit au discours adverse Il l analyse souvent comme un langage de pouvoir destin dissimuler des rapports de force et d int r t particuliers sous forme d un projet universel Technophobie Ce mot r cent d signe une peur de la technologie ici prise non au sens de l tude des techniques mais de l ensemble de ces techniques en particulier les NTIC Technophobie est souvent utilis trivialement pour moquer ceux qui sont incapa
173. umeur suppose aussi un minimum de vraisemblance soit elle d nonce une faute ou un scandale soit elle relate un malheur une catastrophe Elle a un certain degr de raret et de confidentialit qui lui donne sa valeur d change il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas Elle semble ou pr tend souvent contredire une v rit ou un silence officiel et surtout surtout elle se r clame d une source inconnue ou inv rifiable toujours indirecte Toutes les conditions sont donc r unies pour faire d Internet son milieu de propagation id al L existence de communaut s d internautes recherchant la moindre occasion de diffuser et commenter une nouvelle de lancer une cha ne de se valoriser en tant les premiers inform s le rend aussi r ceptifs aux cancans de comm res en r union Le village global annonc par Mc Luhan est bien un village y compris par la m disance et la vacuit des propos http www huyghe fr conomie de la connaissance Que la connaissance ait une valeur semble vident Elle est d sirable puisqu elle sert quelque chose Ce quelque chose peut tre de r aliser une performance une action qui n tait pas possible auparavant ou pas aussi facilement Ainsi telle formule d une mol cule permet d sormais de gu rir telle maladie La connaissance est galement d sirable mesure ce qu elle nous fait ainsi la compr hension de telle th orie nous rendra pensons nous plus savants plus conscien
174. uyghe fr Cycle du renseignement La notion de cycle du renseignement na t dans le monde de l espionnage mais les d marches qu elle recouvre peuvent se transposer dans un cadre civil Ce cycle se divise en phases quel que soit le nom qu on leur donne allant de la recherche l emploi de l information pour la d cision strat gique Le processus commence donc par la d finition des priorit s de recherche Il se poursuit par l encha nement des op rations au cours desquelles un acteur le plus souvent un service tatique oriente ses recherches recueille les donn es les analyse et les transmet aux responsables concern s pour les aider prendre la bonne d cision Globalement ce cycle est destin clairer la r alit dans une d marche volontariste L id e retenir sous la diversit des d signations et des proc dures est d abord que chercher l information ne consiste pas accumuler des donn es mais discerner les l ments signifiants et les faire parvenir au lieu de d cision Le processus est qualitatif et s lectif il faut commencer par savoir ce que l on a besoin de savoir Ce besoin peut tre d termin par une hi rarchie de risques et opportunit s ou par le projet de v rifier une hypoth se Il doit se traduire par une demande claire et implique des choix puisqu on ne peut pas tout savoir et que vouloir trop savoir devient contre productif si la d cision est para
175. vocat adverse ou partisan d une th se oppos e soit un adversaire virtuel dont il pr voit les objections pour les d sarmer par l argumentation ou l ristique art de la controverse http www huyghe fr Influence et propagande Il existe d autres m thodes aussi anciennes pour propager de la croyance d un centre vers une p riph rie Quand le pharaon fait graver une version de la bataille de Qadesh tout sa gloire ou quand Philippe de Mac doine paie des po tes qui chantent ses m rites et des agents qui encouragent le pacifisme Ath nes que font ils Aujourd hui nous parlerions d influence strat gique de diplomatie publique voire de guerre de l information la strat gie d tat prestige et influence fait cho la strat gie de pr dication r v lation et int gration Toute croyance pros lyte tend se doter d un corps de pr dicateurs d un corpus de doctrine les textes qu il faut r pandre ou pas ventuellement traduire et adapter et d incarnations images licites ou pas reliques et objets sacr s Ceci vaut de la Samgha la communaut des moines bouddhistes aux manich ens avec leurs coles de traducteurs copistes ou miniaturistes du culte de Mithra r pandu par les l gions aux missions chr tiennes Toutes sont confront es au dilemme du missionnaire adapter le dogme et les rituels aux cultures locales au risque de d former le message et toutes visent au degr su
176. voir hard de la coercition pour qu effectivement l attraction du mod le US suffise aplanir toutes les difficult s Cela supposerait des progr s dans au moins trois domaines L attraction du mod le am ricain on peut souhaiter atteindre le niveau de prosp rit ou de technologie de l hyperpuissance sans en imiter les moeurs ou la culture et moins encore s aligner sur sa politique 2 La capacit de la diplomatie US de recueillir des soutiens en faveur de ses objectifs Or apr s les exp riences de l Irak et l chec de la vitrine d mocratique que les USA voulaient tablir au Moyen Orient il n est pas s r que cette capacit s accroisse 3 La promotion de l image des USA la fa on d une marque dont il faut faire la com et dont on am liore l image Or l antiam ricanisme n a jamais t aussi puissant dans le monde http www huyghe fr Strat gies de l information Comment vaincre gr ce l information Certaines strat gies de l information sont cognitives il s agit d en savoir plus que l adversaire en vertu du principe qui sait gagne Elles ne d rogent pas aux principes classiques depuis Clausewitz Celui ci parlait du brouillard et de la friction de la guerre Le premier c est l ignorance o est plac le strat ge des plans des forces de la position adverse des facteurs m t orologiques g ographiques ou autres qui faciliteront
177. www huyghe fr d pass es soit en d non ant des abus des scandales notamment gr ce des r seaux militants coordonn es par Internet Parall lement les lobbies cherchent obtenir des d cisions pr cises des services publics d o d couleront des avantages pour telle entreprise ou telles cat gorie Or le lobbying ne repose pas uniquement sur la strat gie de la carotte et du b ton promettre des soutiens aux politiciens et administrateurs qui adoptent la bonne loi contrepartie financi re soutien politique change de bons services ou menacer de gr ves d actions en justice de d nonciation m diatique Ni sur la simple com Les lobbyistes efficaces savent argumenter et infl chir la d marche en fournissant des solutions des suggestions des facilit s une documentation pour pousser le d cideur dans le sens qu ils esp rent Ce travail rh torique et presque programmatique repose sur de la recherche et de la r flexion pas seulement de belles brochures sur papier glac Les lobbyistes aiment rechercher le soutien des experts et personnalit s pour appuyer leur point de vue devant l opinion C est ainsi que des think tanks subventionn s par des compagnies p troli res ont une furieuse tendance douter du r chauffement climatique Or tout cela fonctionne en grande partie gr ce aux technologies de l information et de la communication Nous commen ons seulement r aliser en quoi une forme tec
178. yaux sensationnels il s agit de cr er des liens d apr s l tymologie latine inter legere entre lier entre des connaissances pour en faire merger un sens plus vaste Traiter et interpr ter est au moins aussi important qu acqu rir Par ailleurs rappelons que l intelligence au sens de facult qu ont certains cerveaux de r aliser certains exploits n est pas une simple capacit de calcul comme celle d un ordinateur Elle suppose une certaine capacit faire du sens avec du d sordre ou de l ordre avec de l incertitude Elle inclut de savoir s adapter et tirer le meilleur du hasard discerner un sens ambigu voir des similitudes ou au contraire des diff rences l o elles ne sautent pas aux yeux inventer des relations entre deux l ments que la plupart des autres ne discernent pas par routine faire du nouveau avec de l ancien Pour reprendre une phrase c l bre de Piaget L intelligence a n est pas ce que l on sait mais ce que l on fait quand on ne sait pas Or faire avec l impr cision et l incertitude de la situation telle est bien la base de toute situation strat gique Les pratiquants de l intelligence strat gique seraient donc bien inspir s d tre intelligents au sens que nous venons d esquisser plut t que d avoir de plus gros instruments pour acqu rir toujours plus de donn es et traiter plus de variables Si donc nous posons qu intelligence et renseig

Principales notions sur la stratégie de l`information

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