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Compétences et pratiques de lecture d`adultes non

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1. crit 1 6 1 Pratiques sociales Axe l gitime ordinaire Axe public priv Axe distanciation participation Axe lecture demand e lecture initi e 1 6 2 Lecture la maison et dans des milieux communautaires 1 63 Lecture au travail Interventions en faveur de la lecture dans la vie courante 1 7 1 Textes de la vie courante dans l enseignement de la lecture 1 7 2 Services d aide aux activit s de lecture et d criture 1 73 Politiques publiques favorisant la lecture d adultes peu scolaris s le cas su dois 1 74 Initiatives d organismes publics et de la soci t civile Penser l crit dans une perspective d mocratique Cadre conceptuel agir avec comp tence dans un environnement participatif 2 1 2 2 2 3 Agir avec comp tence dans les pratiques de lecture Penser l environnement crit Mod le de compr hension de l environnement crit des adultes non dipl m s Vers un environnement crit participatif Retour sur l article 27 de l Agenda pour l avenir Conclusion R f rences bibliographiques ANNEXE Retour sur les commentaires des lectrices et des lecteurs externes 29 29 34 36 41 43 45 51 LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES Tableau 1 Figure 1 Figure 2 Figure 3 Figure 4 Figure 5 Figure 6 Figure 7 Figure 8 Figure 9 Ressources du domaine de la lecture Composantes de la lecture Types de lecture Lieux de la lecture Dispositions l gard de la lecture D cle
2. Figure 9 Mod le de compr hension de l environnement crit des adultes non dipl m s p p Disposition de distanciation Pratiques de l crit centr es Pratiques itr de l crit sur la ma trise centr es sur du code l exploration la litt rature formelle les textes savants etc Situations de lecture prescription stricte Situations de lecture ouvertes Pratiques de l crit centr es sur l initiative et la coop ration Pratiques de l crit centr es sur le traitement de l information et l ex cution Disposition de participation 37 Laxe sur les dispositions des acteurs engag s dans diff rentes situations de lecture lecteurs demandeurs t moins ou autres concerne plus particuli rement la distanciation et la participation qui sont des dispositions particuli rement significatives dans l apprentissage de la lecture qu il soit formel non formel ou informel et dans les pratiques de l crit Cet axe permet notamment de rappeler l importance du rapport subjectif l crit des individus dans les pratiques sociales de l crit et des chocs qui peuvent exister au c ur de la m me situation de lecture entre acteurs du m me milieu ayant des dispositions contrast es Parmi les quatre axes d analyse des pratiques de lecture pr sent s au chapitre premier laxe distanciation participation est celui qui nous para t le plus signi
3. 32 8 La deuxi me enqu te internationale sur la litt ratie l Enqu te sur la litt ratie et les comp tences des adultes ELCA men e en 2003 reprend ces deux premi res chelles en y ajoutant l chelle de la num ratie et de la r solution de probl mes Les premiers r sultats canadiens ont t publi s le 11 mai 2005 Statistique Canada 2005 lecture Le troisi me chapitre du rapport final de l EIAA s attache aux diff rentes variables jouant un r le d terminant sur le niveau de litt ratie soit le niveau de scolarit atteint les ant c dents socio conomiques dont la scolarit des parents l ge la participation au march du travail notamment les occasions de lire et d crire au travail la participation des activit s de formation structur e la lecture de livres usage d une langue trang re et la participation des activit s b n voles Selon les r sultats canadiens de l EIAA de 1996 le niveau de scolarit est de loin la variable ayant le plus grand poids sur le niveau de litt ratie9 Sur la question sp cifique du maintien des capacit s de lecture cette enqu te a permis de recueillir de l information g n rale sur les activit s de lecture en milieu de travail r mun r et sur leur incidence concernant le niveau de litt ratie Les liens tablis sont complexes Ils touchent les activit s de lecture au travail la vari t et la fr quence de celles ci ainsi que les exigences des employeurs
4. 37 32 Cette centrale est devenue en 2000 la Centrale des syndicats du Qu bec CSQ 25 On constatait galement que la notion d alphab tisation au quotidien n avait pas perc tant du c t des services publics que de celui des organismes d alphab tisation Chez ces derniers cette notion restait associ e a la postalphab tisation Quant aux r pondantes et aux r pondants des organismes publics ils voyaient difficilement comment certains de leurs projets con us pour rendre les services davantage accessibles aux adultes peu ou pas l aise avec l crit pouvaient contribuer l alphab tisation II est vrai que parmi les vingt activit s r pertori es quelques unes seulement faisaient appel de la lecture ou de l criture ex publication de mat riel destin sp cialement aux adultes en alphab tisation par le Mus e de la civilisation On observait par ailleurs dans les administrations publiques un grand int r t pour l criture en langage simple afin que leurs textes tiennent davantage compte des capacit s de lecture de la population et des contextes de lecture du grand public Pr cisons que le mouvement international de simplification des communications officielles ne concerne pas pr cis ment les adultes non dipl m s mais qu il s inscrit dans la tendance d j forte au cours des ann es 90 relativement l am lioration de la qualit des services au grand public Fernbach 1997 L enqu te
5. aux diff rents r les des adultes et pas seulement celui sur le march du travail et reconna t plus souvent la responsabilit des organi sations et du collectif dans l apprentissage Nadya Veeman note aussi que la Su de emploie rarement dans ses communications publiques le terme alphab tisation alphab tisme literacy et que les adultes peu importe le niveau de formation auquel ils sont inscrits sont des tudiants students 31 et non des apprenants learners En 29 Traduction libre de The selection of appropriate persons and their training and support to become facilitators animators using adult education methods Ibid partie Ill 28 30 I based this study on the New Literacy Studies perspective that individuals define their literacy and learning needs in terms of their own context and culture Veeman 2004 75 31 En anglais student peut renvoyer l ve ou tudiant des termes qui ne correspondent pas du tout au m me statut dans les instances ducatives et dans la soci t et au m me univers symbolique Au Qu bec le vocable adultes en formation utilis notamment par le Mouvement qu b cois des adultes en formation MQAF est un vocable inclusif de ces statuts Il faudrait v rifier quel est le terme su dois employ et quoi ce mot renvoie symboliquement pour nous assurer que le mot tudiant est le bon 24 Su de l ducation des adultes est un vocable qui englobe des ac
6. clairait les enjeux propres la lecture chez les adultes non dipl m s d autres ont mis en doute la pertinence de ce mod le jug trop r ducteur ou trop scolarisant pour clairer la question du rapport l crit des comp tences de lecture en dehors du cadre formel ou des pratiques sociales de l crit Selon nous les travaux concernant la didactique de la lecture demeurent pertinents m me s ils se d roulent dans un contexte scolaire tout comme le sont les travaux consacr s la logique comp tence et men s d abord dans le monde du travail videmment et c est le cas de toute recherche qui s int resse prioritairement l apprentissage non formel ou informel il ne convient pas d appliquer la lettre ces mod les mais il faut plut t nous en inspirer Nous rencontrons d ailleurs un d fi similaire lorsqu il s agit de puiser aux travaux sociologiques pour penser un mod le d intervention La recherche en ducation non formelle et sur l apprentissage informel est trop jeune encore pour que nous disposions de mod les faits sur mesure Nous doutons que le mod le de compr hension pr sent ici soit suffisamment stabilis pour qu il laisse une marque durable mais il peut certainement jouer un r le de d clencheur de prise de conscience et de discussion pour si c est l ce qui importe parvenir peu peu un mod le plus consistant 1 Au Qu bec l alphab tisation vise tout particuli rement les adultes associ
7. des situations prescription ouverte repose sur le savoir agir et l interagir Selon Guy Le Boterf le savoir agir lui m me composante de l agir avec comp tence repose en partie sur des ressources Internes ou incorpor es Il s agit de connaissances g n rales de connaissances sp cifiques sur l environnement de connaissances proc durales de savoir faire op rationnels de savoirs et de savoir faire exp rientiels de savoir faire relationnels de savoir faire cognitifs d aptitudes et de qualit s de ressources physiologiques et de ressources motionnelles Le Boterf 2002 48 Quant aux ressources externes pour agir avec comp tence elles peuvent tre fort vari es personnes plus exp riment es r seaux professionnels documents crits banques de donn es etc Ainsi on peut penser qu un adulte qui sait mobiliser des ressources externes par exemple lorsqu il discute avec son fr re de la compr hension qu il a d un d pliant d Emploi Qu bec mobilise une comp tence de lecture puisqu il est en mesure de mettre en vidence un point qu il n est pas certain de saisir et qu il sait prendre une initiative pour y voir plus clair Agir avec comp tence dans le domaine de la lecture ne ferait pas toujours appel une activit de lecture au sens que lui donne la didactique La fa on de mobiliser les ressources autour de soi appartient aussi au domaine des comp tences de lecture Nous basant sur ces cat gor
8. 100 33 Le site Internet du Collectif www pauvrete qc ca sommaire php3 illustre cet usage continu de l crit pour construire une parole collective et publique tout en ayant un souci de participation des personnes qui vivent une situation de pauvret Dans un article paru dans la revue Ethnologies Vivian Labrie 2004 70 d crit un v nement autour de l crit d un carrefour de savoir jusqu l Assembl e nationale dans lequel de nombreuses personnes vivant en situation de pauvret sont actives 26 Du c t des carrefours jeunesse emploi des intervenantes et des intervenants ont pris conscience du r le qu ils pouvaient jouer dans le processus de r conciliation avec l crit comme pratique sociale et certains notamment dans le contexte du projet Solidarit Jeunesse devenu en 2003 un programme ont mis sur pied des activit s favorisant la lecture et l criture A peu pr s au m me moment un projet de recherche indiquait que quelques organismes communautaires notamment ceux qui se consacrent au soutien aux jeunes de la rue faisaient appel des commissions scolaires pour offrir des activit s ducatives en vue du d veloppement de comp tences de base comme la lecture et l criture dans un contexte communautaire caract ris par la souplesse d horaire et l inclusion du quotidien34 Les alliances entre les organismes d alphab tisation et des organismes travaillant dans le domaine de la sant ou de l insert
9. Appropriation Le Boterf G 2001 Construire les comp tences individuelles et collectives 2 d rev et augm Paris Editions d Organisation Le Boterf G 2002 Ing nierie et valuation des comp tences 4 d ent renouv Paris Editions d Organisation Le Meur G 1998 Les nouveaux autodidactes N oautodidaxie et formation Lyon Sainte Foy Chronique sociale Les Presses de l Universit Laval Livingstone D W 2000 Exploring the Icebergs of Adult Learning Findings of the First Canadian Survey of Informal Learning Practices En ligne www oise utoronto ca depts sese csew nall res cjsaem pdf Medzo F et M Ettayebi 2004 Le curriculum de la formation g n rale des adultes un projet novateur dans A Mercier M Ettayebi et F Medzo Le curriculum de la formation g n rale des adultes t 100 Montr al Cahiers scientifiques de l ACFAS p 45 73 Monchatre S 2005 De ouvrier l op rateur d une suj tion l autre Sciences humaines vol 158 p 36 39 Ninacs W A 2003 Empowerment cadre conceptuel et outil d valuation de l intervention sociale et communau taire dans Community Services Council of Newfoundland and Labrador De la s curit du revenu l emploi un forum canadien p 26 En ligne envision ca pdf w2w Papers NinacsPaper pdf OCDE et Statistique Canada 1995 Litt ratie conomie et soci t r sultats de la premi re enqu te int
10. C 2000 Le rapport l criture Aspects th oriques et didactiques Paris Presses universitaires du Septentrion Barton D et M Hamilton 1998 Local Literacy Reading and Writing in one Community New York Routledge Beck U 2001 La soci t du risque Paris Aubier B langer P et B Voyer 2004 L aide l expression de la demande ducative en formation g n rale et l accueil de cette demande dans les commissions scolaires du Qu bec En ligne www treaqfp qc ca pub_services publications pdf etudes_rech Expression pdf Belfiore M E 2004 Literacies Compliance and Certification dans M E Belfiore et autres dir Reading Work Literacies in the New Workplace Mahwah NJ Londres Lauwrence Erlbaum Associates Belfiore M E T A Defoe S Folinsbee J Hunter et N S Jackson 2004 Reading Work Literacies in the New Workplace Mahwah NJ Londres Lauwrence Erlbaum Associates B lisle R 1993 Efforts d accessibilit Les organismes publics et la population qu b coise ayant des difficult s lire et crire Montr al Institut canadien d ducation des adultes B lisle R 1997a Des services publics pour toute la population collaboration N Fernbach L H bert G Boyer Montr al Institut canadien d ducation des adultes B lisle R 1997b Efforts d accessibilit 1996 Projet Accessibilit des services publics pour les personnes peu ou pas l aise avec l crit Mon
11. De plus les propos de la chercheuse laissent penser que l assembl e g n rale est per ue par plusieurs participantes et salari es comme une occasion d apprentissage que le milieu favorise une image positive de soi et la reconnais sance des forces de chacune que le d roulement de l assembl e rend l gitimes la mobilisation et le renforcement des comp tences de lecture mais aussi de communication orale de vie d mocratique de travail d quipe Cet exemple est le contre pied du constat d vitement de l crit pr sent dans le chapitre premier II illustre gale ment comment certaines pratiques se situent en m me temps dans plusieurs couches de l environnement crit des personnes et que dans une m me situation on peut d celer une prescription ouverte et une prescription plus stricte Cest l un bel exemple de la pluralit de logiques d action qui traversent les situations de lecture dans les organismes communautaires B lisle 2003 Une autre caract ristique de cette situation est le fait que les membres de l assembl e g n rale activent une disposition de participation dans la lecture du texte de la carte conceptuelle elles peuvent s identifier au contenu celui ci peut r veiller des souvenirs personnels etc Nous postulons que la seule prescription ouverte ne suffit pas pour favoriser la mobilisation et le renforcement de comp tences de lecture chez des adultes non dipl m s mais que l objet de la lecture par
12. Les diff rents types de textes associ s la lecture au travail sont dans l EIAA les rapports les lettres les sch mas les manuels les factures et les directives Ainsi les personnes plus scolaris es et ayant un niveau de litt ratie plus lev ont davantage d occasions de lire des textes et de faire appel leurs capacit s de lecture que les personnes peu scolaris es et ayant un bas niveau de litt ratie En effet les adultes qui se situent au niveau 1 ont peu d occasions de lire et d crire pendant la semaine de travail Ibid 41 et adulte qui a peu d occasions de pratiquer ses comp tences au travail a plus de chances de se situer au niveau 1 bid Dans la plupart des pays les personnes ayant un faible niveau de litt ratie ont crire au travail moins d une fois par semaine bid Toutefois l EIAA ne permet pas de pr ciser le degr de complexit des textes lire et des interactions dans les situations de lecture Les donn es de l EIAA sont utilis es comme donn es secondaires pour approfondir des l ments particuliers de cette enqu te Parmi les recherches de ce type une recherche canadienne pr cise que les capacit s de lecture et les exigences quant la fr quence d utilisation de l crit concordent fr quemment Par exemple les travailleuses et les travailleurs ayant des capacit s faibles en litt ratie et souvent une scolarit plus courte ont un emploi qui a des exigence
13. l Enqu te dans le rapport final OCDE et Statistique Canada 2000 Dans nos travaux nous emploierons le sigle EIAA pour d signer les trois cycles de l enqu te La pr sentation des cinq niveaux de capacit s ou de litt ratie met g n ralement l accent sur ce que les personnes r ussissent Statistique Canada 1996 98 Cependant le niveau 1 soit le plus bas est souvent associ ce qu elles n arrivent pas faire ex tre incapable de d terminer correctement la dose d un m dicament administrer un enfant d apr s le mode d emploi indiqu sur l emballage OCDE et Statistique Canada 2000 xi Voici un bref aper u de ces niveaux 1 Les t ches du premier niveau demandent notamment de rep rer un l ment familier d information dans un texte ex rep rer la posologie 2 Les t ches du deuxi me niveau exigent notamment des d ductions simples la comparaison de donn es ex choix de r ponses des renseignements sur un formulaire des op rations math matiques de base addition ou soustraction 3 Les t ches du troisi me niveau demandent notamment d apparier plusieurs l ments d information situ s dans diff rents endroits du texte En math matiques par exemple le lecteur aura faire des d ductions pour trouver l op ration appropri e 4 Les t ches du quatri me niveau deviennent beaucoup plus complexes Ainsi les textes sont nettement plus longs et denses ils comportent
14. moment nous pr sentons larges traits les r sultats de quelques recherches empiriques ayant recours des degr s divers a ces outils conceptuels 1 6 2 Lecture la maison et dans des milieux communautaires Au Qu bec une quipe de l Universit de Sherbrooke s est int ress e r cemment aux pratiques de lecture de jeunes adultes et d adultes vivant en milieu d favoris Hurtubise et autres 2004 Cette enqu te devait permettre de conna tre les pratiques de lecture de faibles lecteurs c est dire d une partie de la population dont les comp tences de base en lecture ne sont pas suffisantes pour faire face aux exigences de la vie sociale qu elles se pr sentent dans lunivers personnel social ou professionnel Ibid 18 Elle avait pour objet notamment de documenter la fa on dont les pratiques de lecture existantes s inscrivent dans les strat gies d insertion et de participation sociale Ibid 11 Plus de 100 personnes ont t rencontr es en entrevue soit 68 hommes et 36 femmes dont 30 p 100 taient g es de 16 30 ans Parmi elles 64 p 100 avaient termin leur deuxi me sec ondaire ou moins24 Au moment de l entrevue 17 personnes taient en d marche d alphab tisation et 42 avaient d j suivi une telle d marche alors que 45 n avaient jamais particip des activit s d alphab tisation Les personnes ont t recrut es et interview es parfois dans diff rents lieux comme une
15. actif du sujet acteur un milieu propice des relations stimulantes et des apprentissages qui lui paraissent pertinents bid notre connaissance c est Mich le Petit 2002 qui a davantage trait du rapport propre la lecture alors que nous d nombrons plus de travaux sp cialis s en didactique notamment sur le rapport propre l criture par exemple ceux de Christine Barr de Miniac 2000 Olivier Dezutter et Francine Thyrion 2001 ainsi que Marie Claude Penloup 2000 18 Mich le Petit illustre un rapport particulier la lecture dont l objet est la d cou verte d l ments de r ponse aux probl mes existentiels auxquels l tre humain doit faire face l exp rience intime singuli re des lecteurs et des lectrices Petit 2002 5 Des textes divers sur les pratiques de lecture font cho cette analyse par exemple Abdelmalek Sayad 1995 parle des immigrantes arabes qui lisent pour exis ter Cependant cet auteur rappelle la pr sence constante de l Autre dans les questions existentielles et bien qu il y ait une s paration physique du monde celui ci n est jamais absent de l intimit de la lecture Ainsi les immigrantes lisent pour se rep rer participer la vie sociale et se lib rer de l isolement physique et mental dans lequel elles se trouvent en France Fabienne Soldini 1995 situe aussi le rapport la lecture dans cette volont de rompre avec l isolement Cest du moins ce qu elle a constat dans
16. atteindre des objectifs divers La mobilisation de comp tences permet en particulier de les renforcer mais des formations plus ou moins structur es peuvent galement soutenir ce renforcement De plus l accompagnement le soutien ponctuel favorisant la prise de recul 38 Sur l activation des dispositions voir les travaux de Bernard Lahire 2002 39 Nous avons repris ici chacun des termes de la triade en y ajoutant quelques exemples de la vie non professionnelle puisque les exemples donn s par Guy Le Boterf sont du domaine du travail r mun r 32 et la prise de conscience de comp tences mobilis es assurent le renforcement de comp tences dans les situations de la vie courante La logique comp tence mise en avant par Guy Le Boterf s int resse au d veloppement de comp tences par la formation et la professionnalisation 2002 32 La Formation sert enrichir et entretenir le capital des ressources incorpor es entra ner leur combinaison et leur mobilisation simulation tude de probleme alternance La professionnalisation inclut la formation mais y ajoute l organisation des situations de travail pour qu y soit rendu possible l apprentissage agir avec comp tence Guy Le Boterf associe la professionnalisation un parcours de navigation facilit en particulier par une cartographie des opportunit s de professionnalisation Ibid 183 On peut imaginer la complexit d un ventuel travail de cartog
17. autres secteurs de la soci t qu b coise en faveur du d veloppement ou du renforcement de comp tences de lecture chez des adultes non dipl m s L exhaustivit para t hors de port e et nous ne cherchions pas faire une uvre de synth se Il s agissait bien de puiser un nombre limit de recherches empiriques pour mieux comprendre les pratiques de lecture en dehors des activit s d alphab tisation et d ducation formelle d adultes non dipl m s Une autre limite importante est le fait que notre recherche porte sur la lecture et non sur l crit en g n ral Parce que les activit s de lecture et d criture sont souvent troitement li es et que les recherches empiriques abordent g n ralement de front ces deux dimensions une bonne part de notre propos traite des pratiques de l crit sans distinguer la lecture de l criture Par ailleurs lorsque nous examinons la question de la mobilisation de comp tences nous avons privil gi les travaux sur la lecture car la distinction entre lecture et criture y est plus fr quente Le cadre conceptuel porte donc davantage sur la lecture Des travaux ult rieurs permettraient de le bonifier notamment pour qu il puisse inclure les comp tences d criture ce qui serait plus logique si l on veut adopter une approche participative de l criture et de la lecture cette tape ci nous nous situons franchement dans un travail de cr ation volutive work in progress et le
18. comp tence suppose non seulement un savoir agir mais galement un vouloir et un pouvoir agir Le savoir agir se d veloppe bid par des occasions d apprentissage vari es for mation formelle entra nement analyse de pratiques rencontres cl s etc Le vouloir agir est encourag Ibid par un milieu favorisant une image positive de soi la reconnaissance de ses forces des incitations agir intrin s ques ou extrins ques etc Le pouvoir agir est rendu possible bid gr ce des r seaux de ressources de proximit une organisation du travail r mun r et non r mun r o il y a d l gation de pouvoir rendant l gitimes la mobilisation et le renforcement des comp tences etc 39 cette tape ci nous estimons important de revenir sommairement sur ce que nous d signons par mobilisation et par renforcement de comp tences de lecture La mobilisation rel ve de la combinaison de ressources internes relatives notamment aux diverses composantes de la lecture lecteur texte contexte dans une situation particuli re dont les caract ristiques influent sur la mobilisation r ussie ou non permettant d agir avec comp tence Le renforcement terme que nous avons pr f r celui qui est plus englobant de d veloppement suppose qu il existe d j des ressources chez l individu son groupe social ou son environnement plus large que l individu seul ou en collectif sait mettre profit pour
19. de formation par exemple laissent place des pratiques autonomes ou des initiatives en ce qui concerne la lecture et l criture chez les jeunes adultes non dipl m s B lisle 2003 Compte tenu notamment de l importance accord e aujourd hui l autoformation Bourdon et B lisle 2005 Le Meur 1998 il nous semble erron de postuler qu il n y a pas de pratiques autonomes de lecture dans les activit s formatives structur es dans le domaine de l ducation formelle ou de l ducation non formelle tout comme il n est pas possible de postuler que le travail n est fait que d activit s prescrites de lecture et l criture 18 Figure 5 D clencheur de lecture Demande externe lecture prescrite oblig e demand e etc D clencheur de lecture Initiative lecture initi e libre autonome choisie etc Lecture pour les autres Lecture pour soi Ainsi ces quatre axes peuvent tre utilis s pour comprendre les pratiques de lecture le type de lecture dans un milieu l gitime ordinaire le lieu de lecture public priv la disposition du lecteur l gard du texte ou son choix de mode de lecture distanciation participation le d clencheur de lecture obligation initiative Nous reviendrons dans le cadre conceptuel sur ces axes et la possibilit de les inclure dans une figure pour penser l articulation entre pratiques de lecture et mobilisation renforcement de comp tences de lecture Pour le
20. de l tude font cho aux nouvelles th ories concernant les technologies crites et lectroniques electronic and print literacy technologies ces derni res tant vues comme des activit s sociales complexes C est dire comme une portion de la vie sociale et identitaire quotidienne des personnes non dissoci e des activit s publiques et institutionnelles Cette recherche montre que la lecture de textes de litt rature populaire constitue une source de relaxation plut t qu une activit forc e et difficile Une autre tude r alis e aux tats Unis Purcell Gates Degener Jacobson et Soler 2001 abonde dans le m me sens Pr s de 180 adultes ont t interrog s au d but et la fin de leur participation des cours relevant de la formation de base alphab tisation alphab tisation familiale pr paration aux tests du General Educational Development GED cours d anglais pour allophones afin d valuer leurs activit s quotidiennes de lecture et d criture real life literacy activities and texts Les r sultats indiquent que l utilisation dans les cours de textes de la vie quotidienne des personnes augmente la fr quence de la lecture et de l criture dans leur vie personnelle26 On y constate que plus le niveau de litt ratie est faible au d part plus il y a des changements dans les activit s relevant de l crit Les auteurs expliquent ce constat par le fait que ces personnes taient moins susceptibles au d part
21. de s engager dans des activit s de lecture ou d criture non scolaires mais que lorsqu elles d veloppent des comp tences se servir des crits non scolaires elles poursuivent cette utilisation de leur propre initiative 26 Traduction libre de Results show that students who participate in classes in which real life literacy activities and texts are used increase the frequency with which they read and write in their daily lives Purcell Gates et autres 2001 s p 22 Si cette recherche am ricaine porte principalement sur le texte a lire une recherche comme celle de La Boite a lettres de Longueuil Desmarais 2003 porte plut t sur le lecteur scripteur et son rapport l crit Dans ce cas l in tervention en mati re d alphab tisation consiste bien davantage a enrichir les repr sentations de la lecture et de l criture pour inciter les jeunes adultes se positionner comme sujet dans l activit faisant appel l crit ce qui les am ne en particulier donner une plus grande place la lecture dans leurs activit s courantes ou dans leur parcours de formation Les adultes qui accordent une connotation fortement scolaire l crit sont souvent entr s dans l crit l cole et non dans leur petite enfance voir notamment B lisle 2003 et Desmarais 2003 Le soutien la d centration de cette connotation strictement scolaire donn e l crit est une des voies possibles pour favoriser la lecture Cest c
22. des comp tences tandis que la gestion de comp tences et l injonction d autonomie caract risent de plus en plus ce que l on appelle aujourd hui le management participatif 40 Notre proposition n est pas d emprunter la voie du management participatif pour les pratiques de lecture mais de proposer un langage commun qui pourrait aider par la suite tablir des passerelles entre les diff rents lieux d apprentis sage Nous avons soulign ailleurs le paradoxe soulev par cet emprunt de la notion de comp tence au monde du travail pour faire une lecture en positif Charlot 1997 de savoirs d adultes qui sont souvent exclus de ce monde B lisle 1999 Sans appuyer l id e de professionnaliser l exp rience quotidienne et les diff rentes activit s de la vie personnelle domestique et citoyenne et de promouvoir tout prix la formalisation qui en d coule sou vent on peut envisager diff rentes formes de recul et de r flexivit des r cits autobiographiques des pratiques de lecture l autoreconnaissance de comp tences la reconnaissance par les pairs etc pour soutenir la mobilisa tion et le renforcement de comp tences D ailleurs les activit s de r flexivit de ce type sont d j pr sentes dans diff rents milieux qui travaillent dans une perspective d empowerment des adultes non dipl m s Il nous semble important d attirer l attention sur le point suivant la mobilisation et le renforcement de comp tenc
23. des logiques d action distinctes qui favorisent ou non le vouloir agir et le pouvoir agir En ce sens l approche cologique peut nous aider distinguer les diff rents niveaux de cet environnement crit 2 2 Penser l environnement crit Comme nous l avons crit plus haut Nadya Veeman 2004 s est int ress e aux niveaux micro l chelle des individus et macro l chelle du social des pratiques de l crit Selon nous ce d coupage est insuffisant pour situer les niveaux diff rents et potentiellement conflictuels des pratiques de l crit constitutives de l environ nement crit qui incite ou non la lecture Nous proposons de nous inspirer sommairement de l approche cologique con ue par Urie Bronfenbrenner 1979 21 L approche cologique est sous jacente plusieurs politiques publiques et programmes destin s des adultes en situation de pauvret comme le programme Na tre gaux grandir en sant Elle inspire dans le domaine de l ducation des adultes le Programme d aide pour favoriser le retour en formation des 16 24 ans Tremblay 2004 Cette approche soutient la n cessit de comprendre le comportement humain dans des situations de vie r elles real life settings Cependant Urie Bronfenbrenner reconna t que le succ s de son mod le d s sa publication en 1979 a suscit un nouveau probl me plut t que d avoir trop d tudes ne tenant pas compte du contexte du d veloppement h
24. du CV dans les simulations d entrevue B lisle 2003 177 Ainsi le jeune adulte a d lire plusieurs reprises son curriculum vit pour le m moriser Toutefois au cours de la simulation d entrevue il ne lit pas son curriculum vit La simulation repose toutefois sur une pratique sociale r pandue soit celle de structuration par crit de performance orale Ibid 219 15 David Barton et Mary Hamilton 1998 d crivent les literacy practices comme des fa ons culturelles d utiliser la lecture et l criture 21 Ils s int ressent la notion de literacy practices que l on peut traduire par les pratiques de l crit ou les pratiques du lire crire Selon ces auteurs les pratiques de l crit mettent l accent sur le lien entre les situations de lecture et d criture de m me que les structures sociales dans lesquelles elles se trouvent Ces pratiques sont les fa ons culturelles et g n rales d utiliser le langage crit Par ailleurs les pratiques de l crit ne peuvent s tudier seulement par des comportements observables Pour les comprendre on doit s int resser aux valeurs attitudes sentiments et relations l gard de la lecture et de l criture22 ainsi qu au discours sur les v nements autour de l crit literacy events Ces v nements mettent en sc ne la lecture et l criture mais l crit n y est pas n cessairement objet de lecture ou d criture comme dans l exemple donn p
25. es sont autant de comp tences de lecture Ils postulent qu un lecteur qui ne saurait pas op rer des inf rences sur des textes forte dose d implicite Ibid 16 se trouverait en mauvaise position dans le monde actuel Leur mod le repose en ce sens sur le postulat d autonomie du lecteur dans l activit de lecture Toujours selon Sabine Vanhulle et Jean Louis Dufays l activit de lecture peut tre d cortiqu e en quatre grandes op rations 1 l orientation pr alable avant de lire un lecteur pr lit un texte selon son rapport l crit le contenu per u du texte le contexte de la lecture 2 la modalisation le lecteur adopte un mode de lecture ou une posture psychocognitive qui infl chira fortement la construction du sens Ibid 22 Par exemple des lecteurs lisent en participant au texte avec une plus ou moins grande conscience de ce qui est en jeu 3 les processus de construction du sens deux niveaux de lecture sont convoqu s soit celui qui concerne les mots et celui qui a trait au texte dans sa globalit chacun de ces niveaux la lecture fait appel la construction d hypoth ses sur le propos du texte par exemple avec des zones d incertitude li es au texte lui m me ou aux connaissances ant rieures du lecteur Au fil de l activit de lecture le lecteur construit son interpr tation du texte 4 l valuation du texte pendant l activit de lecture le lecteur value ce qu i
26. int ressons une tude comparative avec la Su de qui dans l EIAA se d marque par rapport au Canada Cette tude permet de saisir quelques uns des facteurs qui peuvent contribuer cr er un environnement social large favorisant la mobilisation de comp tences de lecture 1 7 3 Politiques publiques favorisant la lecture d adultes peu scolaris s le cas su dois Quelques analyses des donn es de l EIAA ont attir l attention sur le fait que les r sultats canadiens et su dois offrent d importants contrastes Si l on constate plusieurs diff rences dans les niveaux de litt ratie la Su de enregistrant la moyenne la plus lev e sur les trois chelles OCDE et Statistique Canada 1995 13 deux autres d couvertes suscitent l int r t En Su de la scolarit n est pas un pr dicteur aussi important du niveau de litt ratie alors qu au Canada c est le plus significatif Aussi la Su de avec le Danemark la Finlande et la Norv ge se d marque consid rablement quant la faible incidence du degr de scolarit des parents sur le niveau de litt ratie Ces pays sont consid r s comme ceux qui ont r ussi d velopper le niveau de litt ratie de leurs citoyens d favoris s Ibid 33 Pour sa part Nadya Veeman 2004 dont la th se de doctorat tente de saisir en quoi les politiques publiques et l environnement de formation contribuent aux carts entre le Canada et la Su de se demande si les occasions d a
27. la notion d authenticit est centrale pourraient en juger autrement Nous recommandons donc de soumettre ce point la discussion Quatri me point Le dernier l ment concerne les secteurs vis s par la probl matique et les actions entreprendre Comme nous l avons mentionn dans l introduction nous avons privil gi les recherches empiriques des domaines de la postalphab tisation de l insertion sociale et professionnelle et de l orientation professionnelle tout en sachant que d autres domaines peuvent tre des milieux favorables la mobilisation de comp tences de lecture en dehors d un contexte d apprentissage formel La consultation d au moins une lectrice ou un lecteur travaillant dans chacun de ces domaines pouvait certes nous donner une id e des obstacles et de l adh sion que nous pourrions rencontrer dans un effort de diffusion de l approche Cependant cette option qui consistait privil gier trois milieux a t contest e des lectrices et des lecteurs s appuyant entre autres sur une interpr ta tion r pandue de l approche cologique qui soutient l intervention aupr s des diff rents syst mes qui influent ou pourraient influer sur le d veloppement de personnes d un groupe cible Dans le pr sent cas il faudrait donc envisager d inclure tous les milieux fr quent s par les adultes non dipl m s et o ces derniers trouvent des personnes significatives mais aussi les syst mes plus loign s comme le sy
28. la personne avec les autres personnes de son environnement Ces interactions sont a leur tour le soutien des diverses activit s de lecture et d criture qui peuvent varier au cours des tapes de vie et qui sont travers es par des repr sentations de l crit La position interactionniste sur laquelle repose cette d finition ne peut ici passer inaper ue car cette relation avec les autres autour de l crit joue pour les jeunes adultes rencontr s un r le important dans tout le processus Celui ci est complexe dynamique et v nements milieux et personnes significatives peuvent le ralentir le figer et aussi le redynamiser Parmi les exp riences qui viennent ralentir ou figer l appropriation de la lecture et de l criture des personnes ayant particip la recherche de La Bo te lettres de Longueuil on note les exp riences affectives relationnelles et familiales difficiles exclusion et l humiliation l cole les checs et le d crochage scolaires les difficult s trouver un emploi Selon cette quipe un des facteurs de ralentissement de l ALE est le fait que l cole ne tient pas compte de la culture familiale dans les contenus enseign s et invalide cette derni re ce qui semble laisser des marques tr s profondes L appropriation se redynamise lorsque se pr sentent des occa sions de r investir concr tement des pratiques de l crit et de retrouver le d sir d apprendre Cela n cessite cepen dant un engagement
29. parmi d autres ils choisissent ce qu ils lisent en fonction de leurs dispositions se font imposer des lectures lisent durant et pour le travail r mun r ou non ou le non travail etc Le lecteur peut percevoir plus ou moins distinctement le contexte de sa lecture et l environnement culturel large du milieu et de sa soci t On constate aussi diversit et pluralit dans les dispositions des lectrices et des lecteurs relativement la lecture ils ont d velopp des go ts plus ou moins vari s ils font appel des conduites plus ou moins efficaces etc Dans la prochaine section nous accorderons une attention particuli re au rapport l crit des individus et au processus continu d appropriation de l crit dans lequel ce rapport se construit Ces notions nous int ressent tout sp cialement compte tenu de l accent mis sur les dispositions et les repr sentations du lecteur quant la lecture dans une perspective socioconstructiviste 1 4 Rapport l crit et appropriation de l crit Dans le domaine de l ducation des adultes Jean Marie Besse 1995 est l auteur qui a favoris la diffusion du concept de rapport l crit Au Qu bec une importante recherche action en milieu communautaire d alphab ti sation Desmarais 2003 ainsi que la th se de Rachel B lisle 2003 se sont appuy es sur ses travaux Par ailleurs l int r t pour le rapport l crit n est pas unique au champ de l ducation des a
30. participantes et des participants la lecture et l criture ne trouveront jamais leur place dans la vie des gens28 27 The approach asserts that one needs to learn literacy first and apply it in practice afterwards Rogers et autres 1999 partie III 1 28 Traduction libre de If literacy is taught as a decontextualised skill and not introduced as a practice based on the existing practices of the participants it will never find a useful place in peoples lives Ibid partie III 11 23 Rejetant la formule de postalphab tisation suivant une tape initiale d alphab tisation Alan Rogers et ses coll gues proposent plut t d offrir aux adultes qui en prouvent le besoin un service d aide pour soutenir leurs activit s de lecture et d criture avec le mat riel qu ils utilisent dans des situations r elles v cues dans leur communaut Ils ajoutent qu un tel support pour tre efficace devrait tre accessible au lieu et au moment o chaque adulte en a besoin Les intervenantes et les intervenants associ s ce service d aide ne seraient pas n cessairement des praticiennes et des praticiens de l alphab tisation Selon ces auteurs la r ussite de ce type de programme repose sur un choix judicieux d intervenantes et d intervenants form s et soutenus pour devenir des facilitateurs ou des animateurs travaillant avec les m thodes de l ducation des adultes29 Dans la section suivante nous nous
31. pas compte de la lutte contre l injustice sociale qui le caract risait Ainsi on a vu appara tre des programmes d alphab tisation ayant pour objectif empowerment gt des individus d laissant la dimension collective ch re Paolo Freire tout en s inscrivant dans la logique dominante de l enseignement du lire crire Pour penser l crit dans une perspective d mocratique il faut donc selon Richard Darville d passer la dimension strictement individuelle ou locale des pratiques de l crit et y reconna tre les relations de pouvoir qui les traversent De plus il souligne l importance dans une perspective d mocratique de chercher entrer en dialogue avec les personnes au sujet et au c ur de leurs usages de l crit36 Bien qu il ne fasse pas la promotion d une perspective d mocratique et qu il soit peu enclin aux approches participatives en sociologie Lahire 2002 Bernard Lahire 1998 insiste sur ce devoir sociologique de situer l crit dans les diff rentes formes de relations sociales et de s attacher au pouvoir qui les traverse Les recherches empiriques cit es plus haut et qui envisagent les pratiques de l crit comme pratiques sociales Belfiore et autres 2004 B lisle 2003 Hurtubise et autres 2004 Veeman 2004 comportent des analyses propres cette position pist mologique Comme on l a constat tout au long de ce chapitre l l ment central quant la probl matique de la mise en relation de la
32. probl matique rappelle l importance de d passer la dimension individuelle des pratiques de l crit et de tenir compte des enjeux de pouvoir derri re toute pratique sociale Le deuxi me chapitre est consacr au cadre conceptuel propos pour penser collectivement la relation entre la mobilisation de comp tences de lecture chez des adultes non dipl m s et les pratiques sociales de l crit auxquelles ils peuvent participer Au fil des travaux orientation du cadre conceptuel a t modifi e de mani re notamment tre davantage li e la perspective adopt e dans le contexte de la r forme qu b coise du curriculum de la formation de base des adultes Le cadre conceptuel tel que nous le pr sentons ici privil gie la notion de comp tences de lecture celle de capacit s de lecture Ce changement de terme renvoie un changement conceptuel puisque la notion de comp tence que nous utilisons inclut une forte dimension contextuelle alors que celle de capacit repose g n ralement sur l id e que ces derni res se maintiennent peu importe le contexte Pour viter de nous cantonner dans un mod le scolarisant de la lecture nous proposons de nous inspirer tout en gardant une distance critique de la logique comp tence si populaire dans le monde du travail contemporain logique qui traverse galement de nombreuses r formes dans le monde de l ducation Ce chapitre permet de pr ciser et de mettre en relation quelques concepts
33. qui nous paraissent particuli rement clairants pour penser l environnement propice la lecture et la mobilisation des comp tences de lecture chez les adultes non dipl m s Enfin le troisi me chapitre revient sur l article 27 de l Agenda pour l avenir adopt en 1997 en attirant l attention sur ce qui dans la proposition de s engager collectivement dans la cr ation et l animation d environnements crits participatifs correspond au propos de l article 27 et s en distingue S ajoutent aux trois chapitres les nombreuses r f rences bibliographiques qui ont soutenu la pr paration du pr sent rapport de recherche et une annexe sur la premi re consultation concernant notre proposition de mod le de compr hension et de mod le d intervention Ainsi ce rapport de recherche marque la fin d une tape de confrontation de diff rents mod les d interpr tation du processus d apprentissage de la lecture et des pratiques de l crit La premi re version a t soumise une dizaine de lectrices et de lecteurs externes venant de milieux associ s l ducation et la formation d adultes peu scolaris s et dont les pr occupations sont fort diverses Nous tenons ici les remercier de leur lecture attentive qui nous a incit s notamment faire des choix pour assurer plus de coh rence dans le texte dans le 5 Ces personnes sont nomm es la page des cr dits Dans l annexe nous faisons un retour sur les comment
34. sens pour des adultes peu alphab tis s qu ils se rapportent leurs pr occupations Toutefois ce n est pas parce qu un imprim est produit par un groupe d apprenantes et d apprenants que d autres adultes peu alphab tis s vont le lire et qu il aura du sens leurs yeux De plus nous postulons que dans le contexte actuel d internationalisation des changes les adultes peu alphab tis s ou non dipl m s doivent avoir acc s des textes imprim s ou non d int r t national et international qui les concernent Toutefois comme nous l avons vu dans les chapitres pr c dents il faut penser la relation autour du texte la participation individuelle et collective au texte ainsi que favoriser la redynamisation dans des relations humaines et sociales significatives plut t que d aborder le texte isol ment b en collaborant activement avec les auteurs et les diteurs pour qu ils adaptent les textes et mat riels existants presse documents juridiques uvres de Fiction afin de les rendre accessibles et compr hensibles pour les nouveaux lecteurs Cet engagement peut tre interpr t comme une volont que les textes destin s au grand public soient adapt s ce dernier dans lequel on trouve de nouveaux lecteurs et lectrices Cest certainement une approche prometteuse mais comme cela a t d montr plus haut elle se r v le insuffisante pour assurer l activit de lecture et la participation au texte Cet eng
35. ses entretiens avec des d tenus fran ais la lecture permet l vasion cognitive la compr hension de soi et du monde de m me que la pr paration la sortie du p nitencier Toutefois si la recherche empirique attire l attention sur l importance de l Autre dans le rapport la lecture ou l crit cette dimension relationnelle et sociale semble passer inaper ue chez un certain nombre d acteurs sociaux Dans la prochaine section nous abordons cette question qui para t troitement associ e un discours d vitement de demandes de lecture et d criture aux adultes non dipl m s 18 La sociologie fran aise de la lecture a aussi abord des l ments du rapport la lecture bien qu elle en traite davantage comme usage social et qu elle se limite souvent la lecture de livres 13 1 5 Dilemme l gard des demandes de lecture Dans sa th se de doctorat Rachel B lisle 2003 constate que les animatrices et les animateurs des organismes communautaires o elle a s journ pr tent davantage attention aux dimensions affectives ex aimer ou non lire et aux dimensions cognitives ex ma triser les codes avoir du vocabulaire du rapport l crit Les dimensions relationnelles et sociales de l crit constituent un impens une sorte de point aveugle B lisle accept Alors que l crit est per u en dehors des relations la recherche permet de constater que l crit est tiss travers de nom
36. soupe populaire des centres d h bergement provisoire des salles d attente d organismes de service Ibid 40 La pr sence dans les divers organismes communautaires et publics fr quent s par des adultes venant d un milieu d favoris a permis de constater que les crits abondent dans ces lieux menu du jour r glement heures d ouverture annonce d activit s journaux coupons de r duction livres de croissance personnelle lettres etc On observe aussi la pr sence de documents crits au domicile des r pondantes et des r pondants l o se d roulent les entretiens mots sur le r frig rateur coupures de journaux livres religieux livres de recettes etc Hurtubise et autres 2004 40 Selon cette quipe l intensit des pratiques de lecture et d criture des faibles lecteurs est directement li e des p riodes de leur vie Elles se d ploient dans des espaces plut t informels Non seulement ils poss dent des livres mais ils en parlent avec fiert Ibid 59 La typologie propos e par les chercheurs est celle de l crit priv correspondance amoureuse journal personnel recettes etc de l crit public journaux feuillet d information et tout document caract re officiel et de l crit public esth tique tags et graffitis 24 La scolarit des autres de troisi me secondaire et plus n est pas pr cis e dans la section sur le profil des personnes rencontr es 19 Dans sa recherche ethnogr
37. tisation de ce projet a t rendue possible gr ce aux infrastructures et au soutien de l ERTA de la Facult d ducation et de l Universit de Sherbrooke Ce projet est financ par la Direction de la formation g n rale des adultes DFGA du minist re de l ducation du Loisir et du Sport MELS par l entremise des Initiatives f d rales provinciales conjointes en mati re d alphab tisation IFPCA Les id es et les propositions expos es dans le pr sent document n engagent pas la DFGA 2006 Rachel B lisle Universit de Sherbrooke B lisle R 2006 Comp tences et pratiques de lecture d adultes non dipl m s Conditions et principes d un environnement crit participatif avec la collaboration de O Dezutter Rapport de recherche Qu bec Direction de la formation g n rale des adultes minist re de l ducation du Loisir et du Sport Gouvernement du Qu bec Minist re de l ducation du Loisir et du Sport 2007 07 00097 ISBN 978 2 550 49738 7 version imprim e ISBN 978 2 550 49739 4 PDF D p t l gal Biblioth que et Archives nationales du Qu bec 2007 TABLE DES MATIERES INTRODUCTION 1 Probl matique capacit s comp tences et pratiques 1 1 1 2 1 3 1 4 1 5 1 6 1 7 1 8 Maintien des capacit s de lecture Approche par comp tence Composantes de la lecture Rapport l crit et appropriation de l crit Dilemme l gard des demandes de lecture Pratiques de l
38. vertical attire l attention sur les dispositions des personnes en situation de lecture qu elles lisent au sens d activit de lecture dans la figure 1 sur les composantes de la lecture ou qu elles contribuent d une fa on ou d une autre l interaction autour de la lecture En haut on trouve la disposition la distanciation en bas celle la participation Quant l axe horizontal il s inspire de la figure 6 sur les situations de lecture Ces deux axes sont superpos s sur les cercles repr sentant les diff rents syst mes de l environnement du sujet Notre mod le de compr hension permet de rep rer diff rentes logiques d action des acteurs individuels et collectifs Ainsi nous postulons que les adultes non dipl m s vivent dans un environnement crit pluriel port par des logiques d action distinctes dans lesquelles les situations de lecture sont faites d activit s de lecture de 44 Parmi les auteurs qui abordent cette question du temps et de l crit Paul Ricoeur 1983 a bien d montr l importance du temps dans le r cit Les temporalit s du moment pr sent Boutinet 2004 sont troitement li es la crise du r cit La di 2000 36 2 CADRE CONCEPTUEL AGIR AVEC COMPETENCE DANS UN ENVIRONNEMENT PARTICIPATIF contraintes diverses et de jeux de pouvoir Les logiques d action de cet environnement pluriel ne comportent pas les m mes occasions d apprentissage En outre elles ne permettent pas n cessai
39. Comme nous l avons mentionn plus haut nous avons l origine abord la question sous langle des capacit s de lecture Nous prenions appui sur l Enqu te internationale sur alphab tisation des adultes EIAA dont les r sultats indiquent que les personnes obtenant d excellents r sultats lors des tests sont celles qui indiquent avoir des activit s de lecture au travail et ailleurs La pr sente probl matique prendra donc ce constat comme point de d part mais nous nous en carterons rapidement pour mettre l accent sur les comp tences 1 1 Maintien des capacit s de lecture L EIAA est une enqu te dominante conomique qui repose sur l id e que la mondialisation des conomies les changements technologiques les mutations dans l emploi et l organisation du travail exigent davantage de comp tences professionnelles notamment des comp tences faisant appel la lecture Cette enqu te s est d roul e en trois cycles et le rapport final a t publi en 2000 OCDE et Statistique Canada 2000 Le premier cycle de l EIAA auquel participait le Canada s est d roul en 1994 Ce rapport pr sente les donn es recueillies par 21 pays membres de l OCDE qui ont pris part un des trois cycles de collecte de donn es de 1994 1998 La m thodologie de l EIAA combine une enqu te m nage aupr s d adultes de 16 ans et plus ainsi que des tests de compr hension de la lecture d une dur e d une heure Les tests
40. Comp tences et pratiques de lecture d adultes non dipl m s conditions et principes d un environnement crit participatif Rapport de recherche Direction de la formation g n rale b des adultes Qu ec Comp tences et pratiques de lecture d adultes non dipl m s conditions et principes d un environnement crit participatif Rapport de recherche iAy lt E j gt 1 t 7 A FE Bai AN it ie En j AY se an t am TT E j Secteur de la formation Professionnelle et tech nique et de la form Direction de la formation g n rale des adultes DIRECTION DES TRAVAUX RECHERCHE CONCEPTION ET REDACTION Rachel B uiste chercheuse principale professeure D partement d orientation professionnelle quipe de recherche sur les transitions et l apprentissage ERTA Universit de Sherbrooke COLLABORATION A LA RECHERCHE A LA CONCEPTION ET A LA REDACTION Olivier DEZUTTER chercheur collaborateur professeur D partement de p dagogie Universit de Sherbrooke ASSISTANCE A LA RECHERCHE ET A LA REDACTION Dany BOULANGER assistant de recherche documentaire tudiant au programme de Maitrise en service social Universit de Sherbrooke Marie SIROIS assistante de recherche documentaire tudiante au programme de Ma trise en orientation Universit de Sherbrooke CONTRIBUTION A LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE Marie CARDINAL PICARD C O tudiante au pro
41. Composantes de la lecture Comme nous l avons mentionn plus haut le mod le de base propos par Jocelyne Giasson 1990 et 2003 repris par de nombreux chercheurs et chercheuses associe la compr hension en lecture l interaction entre un lecteur un texte et un contexte Chaque composante de la lecture tant d j tr s complexe l interaction entre chacune d elles peut multiplier la complexit Dans le domaine de la didactique l activit de lecture peut tre associ e cette interaction Vanhulle et Dufays 2002 et tre comprise comme la quatri me composante de la lecture La figure 1 est une adaptation du sch ma de Sabine Vanhulle et Jean Louis Dufays 2002 qui eux m mes se sont inspir s des travaux de Jocelyne Giasson pour concevoir un mod le de compr hension des composantes de la lecture Selon ces auteurs c est ce que le lecteur son rapport au savoir ses strat gies de lecture ses app tences etc per oit comme texte son contenu sa structure etc et comme contexte le lieu le moment etc qui va interagir dans l activit de lecture Les trois termes du mod le sont en interaction troite Cependant selon ces auteurs le lecteur constitue le foyer r ellement actif car il int gre ou filtre les deux autres Ibid 17 Dans ce mod le le lecteur est une personne ayant une relation imm diate directe au texte pendant l activit de lecture Pour ces auteurs les strat gies de lecture d montr
42. RO sation du P les travail iff rents des services milieux du sujet et de ses activit s de lecture Sujet avec son rapport l crit MESO le d veloppement MACRO des comp 9 la culture tences du de l crit sujet au coeur les croyances de l inter les valeurs relation entre les politiques les milieux publiques Fr quent s etc Source adaptation du mod le de Urie Bronfenbrenner 1979 au domaine de l crit Dans la figure 8 nous reprenons chacun des quatre cercles qui peuvent nous aider caract riser l environnement crit que fr quente un individu Voici quelques pistes pour comprendre les possibilit s d analyse qu offre ce mod le en ce qui a trait la lecture 1 le microsyst me comprend les milieux vari s que fr quentent les individus et o ils exercent leurs r les sociaux avec des pratiques diversifi es de l crit des logiques d action des relations de pouvoir Ces milieux favorisent ou non la mobilisation et le renforcement de comp tences de lecture chez des adultes non dipl m s II s agit de la famille du voisinage et selon les cas des autres milieux d exercice de r les sociaux parents travailleurs tudiants etc avec relations directes et pr sence de personnes significatives pour l individu 2 dans le m sosyst me les lieux concrets de vie de l individu sont interreli s dans son exp rience de fa on plus ou moins consciente Des li
43. UR SUR LES COMMENTAIRES DES LECTRICES ET DES LECTEURS EXTERNES Les commentaires des lectrices et des lecteurs externes sur une version pr liminaire qui leur a t soumise au printemps 2005 nous ont confirm que notre travail pouvait susciter la r flexion et le d bat Toutes les personnes consult es se sont entendues sur l int r t g n ral du document de m me que sur le caract re perfectible du cadre conceptuel et de l approche Elles se sont ralli es g n ralement avec enthousiasme l abandon de la notion de maintien des capacit s au profit de la logique comp tence qui traversera la r forme du curriculum de la formation g n rale des adultes Toutefois cette logique comp tence n est pas la panac e et la poursuite du travail pourrait montrer des difficult s d application dans une vis e de d veloppement humain durable Quatre points de la version provisoire de ce rapport de recherche ont suscit des r actions davantage contrast es le premier concerne le public vis le deuxi me les emprunts la didactique de la lecture le troisi me l id e de privil gier des textes dits authentiques et le quatri me les secteurs vis s par l approche Nous les reprenons ici un un en indiquant les choix que nous avons faits et nos recommandations Premier point Pour certaines personnes la probl matique le cadre conceptuel et l approche portent sur les milieux de l alphab tisation et les adultes de tr s bas niv
44. agement peut aussi tre interpr t comme un encouragement des productions parall les en langage simple comportant n cessairement moins d information que les textes originaux et qui pourraient tre utilis s comme textes de la vie courante dans le domaine de l alphab tisation et de la postalphab tisation Ici il faut comprendre que en faisant une production diff rente de celle qui est destin e l ensemble des citoyennes et des citoyens on ne produit plus de textes de la vie courante mais des textes sur des th mes de la vie courante Les textes en langage simple peuvent favoriser une rencontre dite authentique autour d un texte mais et ils sont nombreux dans la soci t de surabondance d information ils peuvent aussi contribuer soutenir une relation d assujettissement Notons que le langage simple employ dans un texte peut favoriser la lev e de certaines contraintes de la situation de lecture mais qu il n agit pas n cessaire ment sur les enjeux de pouvoir 4 c en cr ant des r seaux d change et de diffusion de textes produits localement qui refl tent directement le savoir et les pratiques des communaut s concern es Cet engagement est int ressant car il suppose que l on pourra conserver des traces crites du savoir et des pratiques des communaut s locales sous entendant la pr sence d adultes peu alphab tis s actifs dans la vie de ces communaut s Il ouvre aussi la porte la mise en r s
45. aires partir de quatre points qui ont suscit des r actions davantage contrast es chez les lectrices et les lecteurs externes 3 mod le de compr hension et dans le mod le d intervention propos s L enthousiasme critique de plusieurs de ces personnes quant l id e de se donner une approche collective favorisant la mobilisation des comp tences de lecture chez des adultes non dipl m s dans les diff rentes pratiques de l crit qui traversent les milieux qu ils fr quentent ainsi que la soci t qu b coise nous a encourag s bonifier nos propositions et puiser parfois leurs propres suggestions Leurs commentaires nous ont amen s pr parer ce rapport de recherche de mani re soutenir la r flexion et le d bat Nous distinguons plus clairement les objectifs du pr sent rapport de l objectif initial du projet de recherche et nous avons proc d une restructuration du document afin notamment d en faciliter la lecture De plus ces commentaires nous ont permis d expliciter davantage les limites du projet de recherche et du pr sent document En effet la recherche qui a men la pr paration du pr sent document est relativement d limit e dans le temps les ressources et la port e Elle ne cherchait pas faire un portrait exhaustif ni des pratiques de lecture ni des pratiques de l crit des adultes non dipl m s ni des actions d j entreprises dans le domaine de l alphab tisation ou dans d
46. ald ca nlsf ialsf utilizef utilizef pdf Labrie V 1986 ABC trois constats d alphab tisation de la culture Qu bec Institut qu b cois de recherche sur la culture Labrie V 1987 Alphab tis e s Qu bec Institut qu b cois de recherche sur la culture Labrie V 2004 Traverses et mis res dans les contes et dans la vie Ethnologies vol 26 n 1 p 61 93 Lahire B 1993a Culture crite et in galit s scolaires Sociologie de l chec scolaire l cole primaire Lyon Presses universitaires de Lyon Lahire B 1993b La raison des plus faibles Rapport au travail critures domestiques et lectures en milieux populaires Lille Presses universitaires de Lille Lahire B 1998 La pluralit des mondes de l crit Psychologie amp ducation vol 33 p 79 91 48 Lahire B 2002 Portraits sociologiques Dispositions et variations individuelles Paris Nathan Lahire B 2004 La culture des individus Dissonances culturelles et distinction de soi Paris Editions La D couverte Laidi Z 2000 Le sacre du pr sent Paris Flammarion Lave J et E Wenger 1991 Situated Learning Legitimate Peripheral Participation Cambridge Cambridge University Press Lavoie N J Y L vesque S Aubin Horth L Roy et S Roy 2004 Obstacles la participation des adultes peu scolaris s des activit s de formation dans un cadre d ducation formel et non formel Rimouski Editions
47. aphique en milieux communautaires d insertion o elle a c toy 41 jeunes adultes peu scolaris s dont la moiti n a pas termin le premier cycle du secondaire Rachel B lisle rep re plusieurs activit s ayant recours a la lecture observ es en situation de formation ou mises en valeur par les jeunes adultes lors d entretiens informels ou semi structur s Il s agit de pratiques dites ordinaires de lecture ancr es dans des pr oc cupations quotidiennes ou permettant de s vader de celles ci La lecture prend son sens dans la participation au projet de formation et aux nombreuses activit s qui y sont li es ex production vid o activit s de connaissance de soi relations avec les partenaires activit s de sensibilisation dans la consommation de biens et de services dans le divertissement dans les relations avec les administrations publiques dans la vie amoureuse etc Les supports de lecture sont vari s revues feuillets accompagnant un disque compact d pliants d information romans bandes dessin es guides pratiques graffitis affiches notes personnelles etc Dans cette tude la chercheuse constate que le recours la lecture haute voix dans les activit s de formation est plus fr quent que le recours la lecture silencieuse Le sentiment de comp tence l gard de l crit varie non seulement d un individu l autre mais galement chez la m me personne et le sentiment de comp tence n est pas le
48. aux et cette dimension temporelle 3 Le mod le cologique du d veloppement humain peut nous aider mieux comprendre les dimensions relationnelles et sociales du rapport l crit tel que l a conceptualis Jean Marie Besse 1995 qui a d termin nous le rappelons ici trois grands groupes de dimensions cognitives affectives ainsi que relationnelles et sociales 41 Nous remercions Suzanne Garon professeure chercheuse en travail social l Universit de Sherbrooke et membre de ERTA pour ses commentaires critiques sur notre interpr tation du mod le de Urie Bronfenbrenner 42 Traduction libre de In place of too much research on development out of context we now have a surfeit of studies on context without development Bronfenbrenner 1986 cit dans 1995a 616 43 Il ne s agit pas ici de recenser l volution du mod le mais de s en inspirer librement pour penser l environnement des individus Un sixi me syst me est souvent associ l approche cologique l ontosyst me qui repr sente le d j l chez l individu notamment la part g n tique Nous n avons pas trou v la formalisation de ce syst me dans les quelques travaux de Urie Bronferbrenner 1979 1995a et 1995b que nous avons consult s 34 2 CADRE CONCEPTUEL AGIR AVEC COMPETENCE DANS UN ENVIRONNEMENT PARTICIPATIF Figure 8 Environnement crit du sujet EXO ent dans organi MIC
49. breuses relations au moment de l entr e en relation dans le quotidien de la relation dans la transformation de la relation Cette chercheuse constate que les animatrices et les animateurs des projets per oivent souvent les activit s de lecture et d criture comme des activit s en conflit avec la relation qui se construit en groupe et en rencontres individuelles par la parole et l change verbal B lisle 2005 2 Le fait que les dimensions relation nelles et sociales du rapport l crit sont souvent occult es ne permet pas aux animatrices et aux animateurs de comprendre comment le pouvoir sous jacent certaines demandes de lecture peut provoquer retrait ou rejet de cer tains jeunes adultes plus ou moins scolaris s Cette analyse se rapproche de celle de Mary Ellen Belfiore 2004 qui constate que les enjeux de pouvoir au sein des situations de lecture sont ressentis fortement par les travailleuses et les travailleurs mais passent inaper us chez les contrema tres ou les cadres qui font la demande de lecture Ces derniers sont plut t port s penser que si une grille de t ches ex cuter n est pas bien remplie c est que la personne a des difficult s de lecture II s agit l d un exemple f cond pour tenter de saisir la complexit des situations de lecture et les relations de pouvoir qui s y trouvent dans lesquelles les adultes non dipl m s peuvent tre engag s Ici aussi c est seulement la dimen sion cognit
50. c toutes des questions qui nous permet traient collectivement de mieux circonscrire les d fis relever pour cr er un environnement favorisant la lecture chez les adultes non dipl m s Dans le domaine de la didactique de la lecture les textes de la vie courante peuvent tre d sign s comme des textes authentiques par opposition aux textes con us pr cis ment pour l enseignement Cette id e d authenticit est reprise dans diff rents travaux sur la lecture Cependant la notion d authenticit peut avoir un sens tout fait autre et elle se rapporte parfois plut t la position du lecteur dans une situation pr cise Selon Richard Darville 2001 les situations authentiques de lecture sont celles o les individus sont des sujets dans la situation de lecture c est dire qu ils sont en mesure d agir plut t que de subir ce type de situations Ce chercheur rappelle que dans un contexte de surabondance de l imprim les individus peuvent tre assujettis de nombreuses injonctions relevant des usages dominants de l crit M me si une situation se d roule autour d un texte de la vie courante il ne s agit pas n cessairement de lecture authentique car l engagement du lecteur pourrait y tre faible Ainsi lire sur un th me associ la vie domestique par exemple ne veut pas dire que c est une lecture authentique puisque ce sujet n a pas toujours un sens pr cis pour les personnes qui lisent Prenons l exempl
51. catholique de l Ouest 45 B lisle R 2006 Socialisation l crit et pluralit du rapport l crit d acteurs du communautaire dans R B lisle et S Bourdon dir Pratiques et apprentissage de l crit dans les soci t s ducatives Qu bec Presses de l Universit Laval B lisle R accept Education des adultes et culture de l crit dans Clerc dir Langue m diation culturelle et efficacit communicationnelle Qu bec Nota Bene B lisle R dir 1995 Nos comp tences fortes Savoir reconna tre des apprentissages faits dans l action Montr al ICEA B lisle R et S Bourdon dir 2006 Pratiques et apprentissage de l crit dans les soci t s ducatives Qu bec Presses de l Universit Laval Bernard D 2004 L empowerment dans la pratique des conseill res et conseillers d orientation de Solidarit jeunesse essai de ma trise Sherbrooke Universit de Sherbrooke Besse J M 1995 L crit l cole et l illettrisme Paris ditions Magnard Bessette S 2000 laboration d une m thode d analyse de pratique rapport de recherche Sherbrooke Facult d ducation Universit de Sherbrooke Biarn s J et A Azoulay 1998 Pour co construire une d marche d insertion centr e sur le sujet le bilan de comp tences int gr lacte formatif dans B Charlot et D Glasman dir Les jeunes l insertion l emploi Paris Presses univ
52. comp tence en ducation formelle en vue d viter de glisser dans une vis e uti litariste ou dans une vision r ductrice puisant la perspective comportementaliste l instar de ces auteurs nous sugg rons d avancer avec prudence dans l inclusion de la notion de comp tence pour penser les pratiques de lec ture non scolaires des adultes non dipl m s et leur rapport l crit Dans le domaine de l ducation non formelle la notion de comp tence se trouve dans l approche d empowerment 4 telle qu elle a t labor e notamment par William A Ninacs 2003 Les comp tences permettent la participation et la r alisation des actions sur le plan individuel et collectif dans une perspective de d veloppement humain durable On peut associer empowerment des approches comme celle qui caract rise la d marche d ducation non formelle Nos comp tences fortes produite et publi e par l Institut canadien d ducation des adultes ICEA T5 B lisle 1995 Les milieux de l alphab tisation et les milieux de l insertion sociale et professionnelle qu b cois ont particip l laboration et l exp rimentation de cette d marche et plusieurs organismes l ont adopt e B lisle 1995 1998a 1998b 1999 et 2004b La notion de comp tence traverse aussi le monde de l orientation avec le succ s du bilan de comp tences appel remplacer peu peu les tests d aptitudes d int r ts ou de personnalit dont la stabilit es
53. courantes au travail en formation la maison etc Ce postulat s appuie sur une conception de l apprentissage d contextualis qui peut tre associ aux th ories cognitivistes sous jacentes aux travaux de l EIAA Hunter 2004a Cette conception est critiqu e notamment par les tenants de th ories de l apprentissage situ dont les travaux fondateurs sont souvent associ s Jane Lave et Etienne Wenger 1991 et du socioconstructivisme qui donnent aux connaissances li es au contexte un r le de premier plan dans l ex cution de t ches diverses dont celles de lecture Selon cette position qui est galement la n tre11 les r sultats de EIAA doivent tre relativis s compte tenu du contexte de lecture propre la situation d enqu te Ainsi PEIAA informe sur la performance des individus dans une situation de tests auxquels ils n ont pas t pr par s ce qui est autre chose qu un test en situation scolaire et qui ne correspond pas pour la plupart des r pondantes et des r pondants des situations courantes de lecture Ces personnes doivent lire des documents choisis par d autres qu elles m mes et r pondre aux questions dans un contexte de retrait des autres t ches d or ganisation de production ou d intervention contexte qui n est probablement pas habituel leurs activit s courantes de lecture B lisle 2003 57 De plus les situations de tests de l EIAA reposent sur des supports crits qui ne
54. cture notamment laxe de la prescription et de linitiative37 La figure 6 illustre ce propos Figure 6 Situations de lecture i i Situations Situations a prescription prescription stricte ouverte ex cution initiative r p tition complexit y simplicit innovation j f f Savoir faire ST f avoir agir F Fi et interagir F r Pi si Source inspir de la figure Le curseur de la comp tence de Le Boterf 20 01 45 37 Guy Le Boterf 2002 13 parle plus souvent des ressources au pluriel et de comp tence au singulier Toutefois il lui arrive d employer le pluriel comp tences comme terme quivalant ressources personnelles Si nous souhaitions adopter un mod le typique de l approche de Le Boterf il serait plus juste de parler de mobilisation et de consolidation des ressources en lecture 29 Ainsi on peut postuler que certaines pratiques de lecture sont davantage caract ris es par la prescription stricte Le Boterf 2001 54 r p tition routine application de r gles simples ex cution de consignes L ex cution de la prescription repose sur le savoir faire A l autre extr mit de laxe les ressources faisant appel a la lecture peuvent tre mobilis es pour r pondre a une situation a prescription ouverte comportant des impr vus et demandant de faire face des difficult s de r agir la complexit etc La r ponse
55. cture pratiques sensibles Se tenir distance Participer au texte critique du texte Dans le domaine de la didactique de la lecture et dans le cas de la lecture de textes litt raires laxe qui para t le plus fondamental dans le processus de modalisation est celui de la distanciation et de la participation Vanhulle et Dufays 2002 Cet axe peut correspondre au mode de lecture choisi par le lecteur On parle alors de participer au texte de se tenir distance critique et de loscillation le va et vient entre la participation et la distanciation Ibid 23 Axe lecture demand e lecture initi e Un autre axe utilis est celui qui repose davantage sur le mouvement qui entra ne le sujet dans une activit de lecture c est dire le d clencheur de lecture tel qu il est per u par le lecteur On parle parfois de lecture demand e et de lecture initi e B lisle 2003 de lecture prescrite et lecture autonome Desmarais 2003 Une autre variante est celle de lecture oblig e et lecture choisie Cet axe est pertinent pour mieux comprendre les relations de pouvoir au sein des situations de lecture Toutefois il nous para t peu judicieux de l associer au lieu de lecture en postulant par exemple que le milieu de travail ou les activit s structur es de formation font appel la lecture prescrite alors que la vie personnelle fait appel de la lecture autonome bid Un certain nombre d organismes
56. d criture de la part d animatrices et d animateurs dans le domaine de l insertion repose sur leur propre rapport l crit qui a une forte connotation scolaire 9 Dans la m me veine une recherche action men e en France montre l importance d amener les intervenantes et les intervenants du domaine de l insertion professionnelle dans leur travail avec les jeunes adultes peu scolaris s se d centrer de l cole quand ils abordent la lecture et l criture Biarn s et Azoulay 1998 Selon les intervenantes et les intervenants cet vitement est en fait une r ponse aux r sistances diverses observ es chez plusieurs adultes non dipl m s29 la suite de demandes vari es de lecture et d criture B lisle 2003 Hurtubise et autres 2004 Bernard 2004 Par ailleurs on constate que le personnel professionnel ignore l existence de pratiques de lecture et d criture de nombreux adultes peu scolaris s ou en tient tr s peu compte Il ne consid re pas non plus lomnipr sence de l crit dans l environnement sur les murs dans les changes informels dans les rencontres avec le personnel professionnel etc B lisle 2003 Hurtubise et autres 2004 Ce sont les demandes formelles connotation scolaire qui semblent davantage tre l objet d vitement 19 Contrairement aux enseignantes et aux enseignants ces personnes disposent d une importante marge de man uvre dans le choix des activit s 20 Cependant ces intervenan
57. de 1996 ne permet pas cependant d tablir un lien troit entre l criture en langage simple des administrations publiques et l alphab ti sation au quotidien trop r cente pour que les adultes en d marche d alphab tisation puissent remarquer une diff rence De plus la seule simplification d un texte ne para t pas suffisante pour susciter davantage de lecture et de participation sociale Par exemple les adultes interrog s associent le formulaire gouvernemental l examen scolaire qu ils rattachent tr s souvent l chec et plusieurs personnes ont l impression en remplissant un formulaire que le gouvernement cherche les prendre en faute B lisle 1997a 40 Dans les premiers travaux de la Biblioth que de Montr al autour de la cr ation de la Collection pour tous on avait d j constat que des textes jug s moins lisibles du point de vue r dactionnel suscitaient la lecture enthousiaste d adultes en d marche d alphab tisation Drouin et Robichaud 1992 Comme nous l avons vu pr c demment cette observation persiste dans les travaux plus r cents sur les pratiques de lecture et le rapport l crit d adultes peu scolaris s Si certains ont jug prometteur le travail amorc lors du forum Une soci t sans barri res en faveur d une plus grande participation des adultes peu l aise avec l crit Wagner 1997 d autres lont estim d plac justement parce qu il ne consid rait plus l enseignemen
58. de nombreux l ments de distraction et l information est plus abstraite La lectrice ou le lecteur aura traiter des renseignements conditionnels 5 Les t ches du cinqui me niveau font appel des connaissances sp cialis es des informations conditionnelles Les d ductions de niveau lev et les l ments de distraction sont nombreux dans les textes de ce niveau Le niveau 3 est consid r comme le niveau n cessaire pour composer avec les exigences de la vie quotidienne et du travail dans une soci t complexe et volu e bid xi Les auteurs de lEIAA l associent au niveau attendu la sortie des tudes secondaires et n cessaire pour entrer dans l enseignement postsecondaire Ainsi les niveaux 4 et 5 que l on peut d velopper notamment par les tudes sup rieures correspondent des comp tences sup rieures de traitement de l information Ibid xi Les tests de l EIAA sont construits autour de trois aspects diff rents de la litt ratie la compr hension de textes suivis la compr hension de textes sch matiques et la compr hension de textes au contenu quantitatif8 Les r sultats de l EIAA laissent entrevoir un lien d une part entre l utilisation r guli re des capacit s de lecture au travail et la maison et d autre part leur maintien et leur am lioration Les r sultats de l EIAA montrent que les capacit s de lecture et d criture des adultes ne d coulent pas uniquement
59. del de la seule capacit de lecture l alphab tisme englobe la capacit d utilisation de linformation partir d imprim s Statistique Canada 1996 11 Les auteurs du rapport canadien postulent que si l on ne peut pas lire et traiter l information tout autre apprentissage devient la fois perte de temps et d argent ce qui tend limiter la r ussite conomique des personnes et leurs chances dans la vie bid Les auteurs de l EIAA tentent de sortir de la logique binaire personnes qui maitrisent le code les personnes alphab tis es et personnes ne le poss dant pas les personnes analphab tes et proposent plut t de d finir la litt ratie par cinq niveaux de capacit s chelonn s le long d un continuum Ibid x 6 Un des nombreux exemples de difficult du passage de l anglais au fran ais dans le domaine de la litt ratie est l appellation de l International Adult Literacy Survey IALS qui dans le premier cycle de collecte de donn es a t traduite par Enqu te internationale sur l alphab tisation des adultes EIAA dans le deuxi me cycle a t appel e Enqu te internationale sur les capacit s de lecture et d criture des adultes et dans le troisi me cycle porte le nom suivant Enqu te internationale sur la litt ratie des adultes Le sigle IALS est maintenu dans les publications en anglais de 1995 2000 alors qu en fran ais on fait usage du terme
60. des acquis scolaires mais aussi de l exp rience de vie OCDE et Statistique Canada 1995 96 Ainsi les activit s de la vie courante les activit s professionnelles et les activit s de formation qui permettent de pratiquer la lecture ou l criture peuvent favoriser la litt ratie L EIAA r v le que les personnes ayant un emploi sont appel es lire et crire des degr s divers selon les pays et les secteurs d emploi mais que celles qui sont sans emploi sont particuli rement risque de voir leurs capacit s de lecture d cliner Le manque de pratique de la lecture constitue un probl me pour de nom breuses personnes sans emploi tant donn que leurs capacit s de lecture sont d j relativement faibles Statistique Canada 1996 53 Dans l EIAA le maintien des capacit s va de pair avec l acquisition des capacit s et la notion de maintien renvoie la possibilit de perdre des capacit s d j acquises Ainsi des personnes qui ont acquis vraisemblablement des capacit s de litt ratie pendant leur scolarit se classent aux tests un niveau inf rieur que celui qu il est convenu d attendre d elles L inverse est galement constat ce qui permet aux analystes de conclure que d autres activit s que celles de l ducation formelle initiale permettent le maintien et l am lioration des capacit s de 7 Toutefois les difficult s peuvent venir des documents utilis s pour ce type de test B lisle 1997a
61. des adultes DFGA du minist re de l ducation du Loisir et du Sport MELS s inscrit dans les premi re et deuxi me orientations structurantes de la Politique gouvernementale d ducation des adultes et de formation continue Gouvernement du Qu bec 2002a 6 La premi re orientation est destin e assurer une formation de base aux adultes la deuxi me maintenir et rehausser sans cesse le niveau de comp tences des adultes Ibid Ainsi pour contribuer la formation g n rale de base des Qu b coises et des Qu b cois un retour aux tudes est encourag mais galement la participation des activit s d ducation non formelle et l apprentissage informel La triade formel non formel informel est employ e fr quemment dans les textes de l UNESCO Commission canadienne pour l UNESCO 1997 et l est de plus en plus dans le domaine large de la reconnaissance des acquis et des comp tences Bjgrn vold 2001 Bon nombre de chercheuses et de chercheurs l utilisent en effet pour analyser des composantes de l apprentissage tout au long de la vie B lisle 2004a et 2004b Bourdon et B lisle 2005 Lavoie L vesque Aubin Horth Roy et Roy 2004 Werquin 2002 Bien que les interpr tations des composantes de cette triade ne fassent pas consensus on s entend g n ralement sur l id e que les activit s formelles rel vent du milieu scolaire que les activit s non formelles sont des activit s structur es mais non scola
62. dinaire permet de situer les pratiques dans le monde social Les pratiques les plus l gitimes socialement du moins dans des soci t s comme la soci t qu b coise et la soci t fran aise o les travaux sur la l gitimit sociale prennent racine sont souvent associ es un patrimoine transmis et prot g par les institu tions Van Cleeff 1998 Quant aux pratiques ordinaires elles rel vent entre autres du divertissement de la vie domestique et de l organisation du travail et sont souvent li es troitement l action pr paration des repas courses rapports d incidents etc 21 Traduction libre de cultural ways of utilising literacy Ibid 8 22 Cest ce que la recherche francophone associe souvent au rapport l crit 23 Cet effet de l gitimit peut tre g n r du fait que les enqu tes documentent g n ralement la culture l gitime Pour une critique des indicateurs de la th orie de la l gitimit culturelle de Pierre Bourdieu voir La l gitimit culturelle en questions Pelder et Ethis 2000 16 1 PROBL MATIQUE CAPACIT S COMPETENCES ET PRAT Figure 2 Types de lecture Lectures l gitimes certains types de livres de journaux de magazines ex romans classiques essais Lectures ordinaires listes de courses lettres d amour etc Types de lecture Les pratiques de lecture ordinaires peuvent tre associ es des pratiques dites finalis es avec u
63. du renforcement de comp tences l crit Les contraintes des milieux sont structurelles par exemple la fa on dont les services sont organis s et financ s le manque de temps souvent mentionn par les intervenantes et les intervenants bid Elles sont aussi culturelles les valeurs et les croyances bien enracin es sur l crit ne sont qu un des l ments du rapport l crit des acteurs dont il faudra tenir compte En effet la mise en place d un environnement crit participatif exige selon nous de s int resser au rapport l crit des acteurs travaillant aupr s des adultes peu scolaris s Ces contraintes doivent n cessairement tre prises en consid ration si nous souhaitons agir avec comp tence Nous sugg rons donc de poursuivre r flexions et d bats sur les milieux cibl s par l approche y compris la place des organismes d action communautaire autonome en alphab tisation aupr s des autres milieux dans la cr ation de passerelles entre leurs activit s et l APEL 52 Education Loisir et Sport P Qu bec
64. dultes et il s inscrit dans le renouvellement de la didactique du fran ais avec le passage d une p dagogie de la lecture une p dagogie du lecteur Van Cleeff 1998 Ce concept semble davantage pr sent dans la recherche francophone que du c t anglo saxon Pour sa part Jean Marie Besse met en vidence trois grands groupes de dimensions du rapport l crit les dimensions affectives dont les attitudes l gard de l crit les dimensions relationnelles et sociales dont les contextes dans lesquels la personne utilise ou n utilise pas l crit les dimensions cognitives dont la perfor mance les proc dures et les strat gies en mati re de lecture et d criture Dans le rapport l crit le sujet rencontre l objet qui est l crit Cette pr sence du sujet est fondamentale la notion de rapport l crit B lisle 2003 59 rapport troitement li au rapport au savoir Charlot 1997 Le rapport l crit peut tre con u comme un ensemble de relations avec l crit objet et mode d inscription dans le monde de structuration de la pens e de communication et d expression B lisle 2006 appropriation de l crit est le processus constitutif du rapport l crit bid Jean Marie Besse qui l on doit le concept d appropriation de l crit le d finit comme un processus lin aire qui 1995 88 d bute avant l cole se modifie au contact de l institutio
65. e mentionn la note 12 soit celui sur la lecture d un feuillet concernant la culture des impatientes Ce texte rel ve bien de la vie courante mais il n est pas n cessairement de la vie courante des personnes qui le lisent en situation de test 25 Nous reprenons ici la distinction devenue classique entre le travail prescrit ce qui est attendu et le travail r el ce qui est fait mise en avant par Fran ois Daniellou et ses coll gues 1983 21 Il est aussi possible de se trouver en pr sence de situations de lecture dites authentiques sans que le texte soit de la vie courante Rachel B lisle en donne quelques exemples dans sa th se doctorale r dig e apr s de longs s jours avec observation participante dans des organismes d insertion En voici un extrait B lisle 2003 218 Une fois l activit du collage bien amorc e je propose au groupe de leur faire la lecture en expliquant que dans les manufactures de tabac il arrivait qu on engage des personnes pour faire la lecture aux ouvri res et ouvriers Je leur dis que j ai choisi des livres dans ma biblioth que personnelle qui m ont Fait penser chacun d eux Je pr sente chacun des neuf livres en disant qui il m a Fait penser si je l ai lu ou pas et des l ments de contexte de ma lecture Je demande s ils aimeraient que je leur fasse la lecture pendant qu ils cherchent des photos dans les magazines Anthony 18 ans ISPJ et Maud 20 ans DES sont enthousiaste
66. e Giasson 2003 22 fait tat dans sa recension des mod les dans le domaine de la lecture au premier mod le mis en vidence par Brian Street actuellement dominant dans lequel on postule que les strat gies apprises s appliquent progressivement des contextes vari s et que le lecteur peut devenir parfaitement autonome dans sa lecture Ce mod le s inscrit dans le courant dominant d in dividualisation de la modernit avanc e Beck 2001 Le second mod le propos par Brian Street peut en partie du moins tre associ certaines applications du socioconstructivisme lorsque la dimension communautaire et le travail coop ratif sont pr gnants II s inscrit dans une perspective solidaire o chaque personne met au service du collectif et du social des comp tences vari es Pour sa part Richard Darville 2001 reprenant l analyse de Brian Street pr cise que l effort canadien en faveur de la litt ratie est centr sur le d veloppement des ressources humaines c est dire que les capacit s de lecture maintenir et d velopper sont celles qui sont jug es n cessaires par les d cideurs pour le bon fonctionnement des institutions Les niveaux de litt ratie tablis reposent sur le postulat que lire et crire font appel des capacit s autonomes et d contextualis es selon la th orie des capacit s skills theory inspir e de la psychologie Cette th orie crit il atteint un sommet dans l EIAA et est mise au service de p
67. e base essentielle les Faits observ s donnent penser que c est uniquement par un apprentissage non structur et par l exercice des comp tences dans le quotidien la maison et au travail qu on x 2 e 2 3 of by La parvient un niveau de rendement sup rieur La cr ation d un milieu o l crit tient une place importante au travail et ailleurs peut avoir une incidence durable d une g n ration l autre 9 En 2005 on constate que le niveau de scolarit du r pondant n a plus autant de poids qu en 1996 alors que celui des parents a une incidence plus marquante On note aussi une l g re baisse du nombre d adultes se classant au niveau le plus bas de 17 15 p 100 Statistique Canada 2005 Ainsi l analyse des donn es de l EIAA montre que les r sultats obtenus aux tests sont li s de fa on positive la pratique quotidienne de la lecture alors qu ils le sont de fa on n gative au nombre d heures pass es devant la t l vision 10 Les auteurs du rapport postulent que faute d tre utilis es les capacit s de lecture et d criture se d t riorent Ibid 49 Une enqu te comme l ElAA repose sur une conception particuli re des capacit s dites de litt ratie C est dire des capacit s techniques ind pendantes de leur contexte de mobilisation Selon les auteurs de l EIAA les r sultats aux tests permettent de conna tre les capacit s des personnes interrog es dans leurs activit s
68. e defining Post literacy in a Changing World En ligne www dfid gov uk pubs files redefpostlitedpaper29 pdf Sayad A 1995 La lecture en situation d urgence dans B Seibel dir Lire faire lire Paris Le Monde Editions p 65 99 Soldini F 1995 Lecteurs captifs dans B Seibel dir Lire faire lire Paris Le Monde ditions p 101 119 Statistique Canada 1996 Lire l avenir un portrait de l alphab tisme au Canada n 89 551 XPF Ottawa ministre de l Industrie Statistique Canada 2005 Enqu te sur la litt ratie et les comp tences des adultes ELCA Le Quotidien En ligne www statcan ca Daily Francais 050511 q050511b htm Street B 2003 What s New in New Literacy Studies Critical Approaches to Literacy in Theory and Practice Current Issues in Comparative Education vol 5 n 2 En ligne www tc columbia edu cice articles bs152 pdf Tremblay H 2004 Le plaisir d apprendre J embarque quand a me ressemble Cahier de mise en uvre Qu bec minist re de l ducation UNESCO 1997 Rapport final Cinqui me Conf rence internationale sur l ducation des adultes Hambourg Allemagne 14 18 juillet 1997 Paris Hambourg Secr tariat de l alphab tisation et de l ducation des adultes de l UNESCO et Institut de l UNESCO pour l ducation En ligne www unesco org education uie confintea pdf finrepfra pdf Van Cleeff R 1998 Textes en morceaux Pou
69. e pratiques de lecture de faibles lecteurs estriens Hurtubise et autres 2004 Figure 3 Lieux de la lecture Vie priv e domesticit intimit Famille etc Vie publique cole emploi Lieux de la lecture citoyennet etc 17 Axe distanciation participation Plusieurs propositions existent pour nommer la position du lecteur qui infl chira fortement la construction du sens Vanhulle et Dufays 2002 22 Cette position peut tre li e sa pr lecture du texte bid ou ses dispositions incorpor es dans des cadres socialisateurs h t rog nes Lahire 2004 A une extr mit de l axe on trouve un lecteur ayant des dispositions analytiques qui aborde le texte avec une grande distance critique et motive La lecture permet par exemple de mettre en relation ce qu on lit avec d autres textes l autre extr mit de laxe on observe les dispositions davantage pratiques c est dire que ce que l on cherche est rattach des pr occupations quotidiennes un sens imm diat en fait de valeurs d motions ou d action Lahire 1993b La lecture a un objectif pr cis et la dimension motive joue un r le moteur premier Chez les personnes de milieux populaires on remarque davantage des dispositions pratiques et une lecture sensible des textes bid Figure 4 Dispositions l gard de la lecture Dispositions analytiques politiques Dispositions Dispositions l gard de la le
70. e qu b coise du curriculum de la formation g n rale des adultes adopte une vision de l enseignement et de l apprentissage qui int gre le socioconstructivisme et l approche par comp tences Medzo et Ettayebi 2004 55 La notion de comp tence inclut cette attention au contexte ou la situation attention qui n est pas pr sente dans la notion de capacit du moins celle o les capa cit s sont d contextualis es comme c est le cas dans l EIAA Il nous a donc paru plus pertinent de nous int ress er aux comp tences de lecture 10 Notons que l opposition traditionnellement tablie entre le temps consacr la lecture et celui qui est pass devant la t l vision gagnerait tre revue car depuis peu les crans de t l vision pr sentent de plus en plus souvent de fa on concomitante des images et du texte par exemple les informations qui d filent sous la forme de t l scripteur au bas de l cran 11 Il s agit aussi de la position qui guide les r formes ducatives en cours au Qu bec notamment la r forme du curriculum en formation de base des adultes Medzo et Ettayebi 2004 12 Prenant l exemple du feuillet sur la culture des impatientes reproduit dans le rapport canadien Statistique Canada 1996 102 Rachel B lisle 2003 57 postule que la compr hension de ce type de texte est favoris e par des connaissances g n rales du domaine de la culture des plantes d int rieur activit qui n est probable
71. e r alisation Dans notre esprit les travaux de r flexion doivent se poursuivre et s largir en vue de cr er les alliances propices la mise en uvre d une nouvelle approche participative concernant l criture et la lecture qui permettra de reconna tre et de soutenir l environnement crit participatif Le travail de maillage amorc modestement dans le pr sent rapport de recherche n est sans doute que le d but d un processus de longue haleine Nous avons ici adopt la logique comp tence qui traversera la r forme du curriculum de la formation g n rale des adultes Toutefois cette logique comp tence est porteuse d ambiguit s notamment avec l emploi du terme au singulier et au pluriel dont le cadre conceptuel a h rit in vitablement De plus il n est pas certain que les emprunts faits cette logique pens e d abord dans une vis e de croissance conomique dans l conomie du savoir Soient toujours compatibles avec une vis e de d veloppement humain durable dans laquelle la suite de nombreuses recommandations de la CONFINTEA 5 nous avons ancr les pr sents travaux Ce point qui est crucial pour l tablissement de passerelles entre l ducation formelle non formelle et informelle m riterait d tre approfondi et discut davantage par les acteurs vis s Sur le plan de la recherche ce projet nous a plac s devant les difficult s g n ralis es des professeures et des professeurs des universit s
72. eau par Internet mais aussi des rencontres en direct de personnes peu scolaris es Toutefois il ne traite pas des enjeux de pouvoir traversant la situation m me de formalisation par crit de savoirs locaux ou traditionnels qui ne reposent pas sur l crit Ce travail de formalisation ne peut tre envisag sans pr ter attention au rapport l crit des acteurs qui y participent et aux logiques d action qui les guident Comme nous l avons mentionn plus haut les textes produits localement n activent pas n cessairement les dispositions de participation des lecteurs d une autre localit Par ailleurs ce sont probablement les processus derri re la production de ces textes qui peuvent devenir sources d inspiration pour des groupes actifs dans d autres localit s Au contraire de la CONFINTEA 5 nous proposons de mettre l accent sur les relations autour de la lecture et de l criture de m me que sur le rapport l crit pour favoriser la participation des situations de lecture et d criture vari es 42 CONCLUSION Bien que la r cente Politique gouvernementale d ducation des adultes et de formation continue ne traite pas d environnement crit favorisant la mobilisation et le renforcement des comp tences de lecture chez des adultes non dipl m s la conjoncture pourrait tre favorable pour laborer collectivement une approche concert e et planifier les ressources collectives mettre en place pour une tell
73. eaux de capacit s qui peuvent y tre associ es Pour d autres le document doit tre explicite sur le fait que la probl matique le cadre conceptuel et l approche doivent concerner toute la population adulte non dipl m e Ces perceptions contrast es nous ont amen s apporter des pr cisions additionnelles sur la population vis e qui est bien l ensemble des adultes non dipl m s Toutefois nous pensons que ce point m rite davantage de d bats afin de nous assurer d une adh sion r elle des acteurs sociaux et d envisager en nous inspirant de l exp rience su doise de soutenir une approche qui s adresse toute la population sans stigmatiser les adultes sans dipl me Il serait aussi possible selon une suggestion de pr voir d tendre cette approche toute la population peu importe l ge des personnes vis es ce qui nous en convenons serait plus coh rent avec la perspective d apprentissage tout au long de la vie Toutefois l ampleur de la t che nous porte accueillir avec beaucoup de r serve cette suggestion Nous privil gions plut t compte tenu de l tat des connaissances de la sensibilit collective la probl matique et du contexte sociopolitique qu b cois de ne pas vouloir trop embrasser par crainte d immobilisme Deuxi me point Alors que certaines personnes ont montr un vif int r t pour les composantes de la lecture texte lecteur contexte et activit de lecture et ont jug que cet apport
74. edu ncsall fob 2001 cuban html Daniellou F A Laville et C Teiger 1983 Fiction et r alit du travail ouvrier Les Cahiers francais La documen tation francaise vol 209 p 39 45 Darville R 2001 Adult Literacy as Social Relations A Democratic Theorizing Communication pr sent e au CASAE ACEEA National Conference 2001 En ligne www oise utoronto ca CASAE cnf2001 darville pdf Desmarais D 2003 L alphab tisation en question collaboration L Audet S Daneau M Dupont et F Lefebvre Montr al Les Editions Quebecor Dezutter O et F Thyrion 2001 D une production crite au rapport l crit ure promesse ou impasse Enjeux vol 50 p 25 38 Dezutter O et D Vanrossomme 2001 Quelles pistes pour former des enseignants en lecture Enjeux vol 55 p 159 168 Drouin P et L Robichaud 1992 J ai retrouv mes lunettes Montr al Ville de Montr al Dumortier J L 2002 L enseignement apprentissage de la lecture quelles forces en pr sence Enjeux vol 55 p 31 41 Elder G H J 1995 The life Course Paradigm Social Change and Individual Development dans K L sscher dir Examining Lives in Context Perspectives on the Ecology of Human Development Washington American Psychological Association p 101 139 Fernbach N 1997 La simplification des communications officielles le mouvement international dans R B lisle Des serv
75. emple les temps de verbes le caract re historique d un texte sa date de publication le contexte par exemple le temps dont on dispose ou non pour lire 4 Dans la prochaine section nous soumettons un mod le de compr hension con u partir des notions expos es pr c demment Ce dernier est une proposition certainement perfectible qui b n ficiera de discussions ult rieures pour le bonifier 2 3 Mod le de compr hension de l environnement crit des adultes non dipl m s Comme nous l annoncions dans l introduction un de nos objectifs est de stimuler la r flexion et le d bat sur les liens qui peuvent tre tablis ou non entre la mobilisation et le renforcement de comp tences de lecture et les pratiques sociales de l crit Notre cadre conceptuel repose sur l id e que les adultes non dipl m s vivent dans un environnement crit travers de pratiques vari es diverses ou plurielles et qu ils disposent de ressources plus o moins tendues dans le domaine de la lecture En l absence de situations propices l individu ou le collectif ne peut agir avec comp tence dans le domaine de la lecture Les situations faites d activit s de contraintes et de dynamiques de pouvoir sont d terminantes dans la possibilit ou non d agir avec comp tence Notre mod le de compr hension est con u partir de deux axes l un concerne la personne en situation de lecture l autre la situation de lecture elle m me L axe
76. endent justice au r le sp cifique des Femmes et soient produits par les apprenants b en collaborant activement avec les auteurs et les diteurs pour qu ils adaptent les textes et mat riels existants presse documents juridiques uvres de Fiction afin de les rendre accessibles et compr hensibles pour les nouveaux lecteurs c en cr ant des r seaux d change et de diffusion de textes produits localement qui refl tent directement le savoir et les pratiques des commu naut s concern es UNESCO 1997 article 27 Dans l article 27 de l Agenda pour l avenir l expression contexte d alphab tisation est la traduction de literacy environnement Ailleurs dans le rapport final on a rendu cette expression par contexte alphab te Dans d autres travaux de l UNESCO on pr f rera parler d environnement lettr ou d environnement crit Selon nous l emploi de l adjectif alphab te n est pas des plus heureux compte tenu de son renvoi alphabet et nous recommandons de parler plut t d environnement crit expression plus neutre qu environnement lettr qui elle renvoie la litt rature aux lettres Le terme crit renvoie ici au syst me d criture et au couple oral crit un des sens du mot iteracy en anglais Nous interpr tons donc l article 27 comme une volont de cr er un environnement crit qui offre des occasions de mobilisation et de renforcement de comp tenc
77. ens peuvent tre tablis entre les pratiques de l crit des milieux fr quent s par chaque individu celui ci pouvant faire face un discours diff rent sur l crit compatible ou incompatible Par exemple y a t il une parent des conflits entre les pratiques prescrites valoris es dans la famille et dans le milieu de formation Les tensions v cues par l individu se refl tent alors dans le d veloppement de ses comp tences de lecture 3 Vexosyst me est fait des milieux caract ris s par la pr sence de formes dominantes de relations sociales notamment des relations qui passent par l crit formes scripturales en soutien de l organisation du travail 35 de l organisation des services la population de la vie communautaire par des institutions des entreprises des collectifs avec lesquels l individu n a pas de liens directs mais dont le pouvoir d influence est omnipr sent dans sa vie 4 le macrosyst me est constitu de valeurs de normes de croyances et d id ologies v hicul es dans la soci t qu b coise quant la lecture et l crit A ce niveau on trouve les diff rentes politiques sociales qui font en particulier la promotion de la lecture Le macrosyst me permet d attirer l attention sur la culture de l crit de la soci t qu b coise qui colore la culture de l crit de chacun des milieux et les influences culturelles int gr es par les individus Notons que la culture traver
78. ernationale sur l alphab tisation des adultes n 89 545 F Paris Ottawa Organisation de coop ration et de d veloppement conomiques et ministre de l Industrie du Canada OCDE et Statistique Canada 2000 La litt ratie l re de l information Rapport final de l enqu te internationale sur la litt ratie des adultes Paris Ottawa Organisation de coop ration et de d veloppement conomiques et Ministre responsable de Statistique Canada Pelder E et E Ethis 2000 La l gitimit culturelle en questions dans B Lahire dir Le travail sociologique de Pierre Bourdieu Paris La D couverte p 179 203 Penloup M C 2000 La tentation du litt raire Essai sur le rapport l criture litt raire du scripteur ordinaire Paris Didier Petit M 2002 loge de la lecture La construction de soi Paris Belin Purcell Gates V S Degener E Jacobson et M Soler 2001 Taking Literacy Skills Home Focus on Basics vol 4 D p 1 7 En ligne gseweb harvard edu ncsall fob 2001 gates html 49 Qu bec Minist re de l ducation Direction de la formation g n rale des adultes 1996 Guide de formation sur mesure en alphab tisation Annexe II Situations fonctionnelles En ligne www mels gouv qc ca DFGA disciplines alphabetisation guide pdf gfmacah1 pdf Ricoeur P 1983 Temps et r cit t Paris Seuil Rogers A B Maddox J Millican J Newell U Papen et A Robinson Pant 1999 R
79. ersitaires de France p 262 280 Bjgrn vold J 2001 Assurer la transparence des comp tences Identification valuation et reconnaissance de l apprentissage non formel en Europe Luxembourg Centre europ en pour le d veloppement de la formation professionnelle CEDEFOP Bourdieu P et R Chartier 1993 La lecture une pratique culturelle dans R Chartier dir Pratiques de la lecture Paris Rivages et Payot p 267 294 Bourdon S et R B lisle 2005 Suivre les activit s ducatives tout au long de la vie dans P Bernard dir Conna tre d battre et d cider la contribution d une Enqu te socio conomique et de sant int gr e et longitudinale ESSIL Montr al Institut de la statistique du Qu bec p 207 245 En ligne http www stat gouv qc ca publications conditions pdf2005 ESSILc5 pdf Bourdon S et R B lisle para tre Des services de formation et d accompagnement adapt s visant les 16 24 ans faiblement scolaris s Etudes de cas visant inspirer de nouveaux environnements ducatifs rapport remis la Direction de la formation g n rale des adultes minist re de l ducation du Loisir et du Sport Sherbrooke Universit de Sherbrooke Equipe de recherche sur les transitions et l apprentissage Boutinet J P 2004 Vers une soci t des agendas Une mutation des temporalit s Paris PUF Bronfenbrenner U 1979 The Ecology of Human Development Cambridge Harvard Univers
80. ersonnes laise avec la lecture l criture ou le calcul et les autres Ibid 5 La notion d alphab tisation au quotidien y a t lanc e notion que l on peut associer aux efforts fournis en vue de cr er un environnement favorable la participation sociale des adultes peu scolaris s mis en avant au sein du r seau de l UNESCO Pour les acteurs sociaux en pr sence il s agissait de favoriser des occasions de mise en pratique des nouveaux acquis de l alphab tisation et de permettre aux adultes dits analphab tes au fil de leurs activit s quotidiennes de maintenir les acquis de l alphab tisation ou ceux de la fr quentation scolaire voire de les d velopper tout en favorisant leur pleine int gration dans les activit s de la cit La proposition pr cisait que les organismes scolaires et ceux d alphab tisation n taient pas les seuls avoir ou assumer la responsabilit d aider les adultes am liorer leurs capacit s de lecture et d criture bid Le contexte politique qu b cois tait alors favorable car la suite de l Ann e internationale pour l alphab tisation 1990 le Conseil du tr sor avait adopt une directive non ant que les organismes publics qu b cois devaient mettre la disposition de la client le analphab te les facilit s et les adaptations requises Conseil du tr sor 1991 cit dans B lisle 1993 En 1992 l ICEA lan ait une enqu te aupr s d organismes publics a
81. es de lecture d criture et de calcul aux adultes qu ils soient engag s ou non dans des activit s d alphab tisation En 2005 presque huit ans apr s cette importante conf rence et dans le cadre des pr paratifs de la CONFINTEA 6 pr vue pour 2009 on peut se demander ce qui a t fait au Qu bec par les organismes gouvernementaux et les organismes non gouvernementaux ONG pour favoriser la mise en place de cet environnement Notre projet de recherche partir duquel le pr sent rapport de recherche a t pr par s est inspir de cette interpr tation de l article 27 en largissant la pr occupation l ensemble des adultes non dipl m s et en s int ressant leurs pratiques en dehors des activit s d alphab tisation Les adultes non dipl m s ont t privil gi s compte tenu de l analyse de r sultats de l Enqu te internationale sur l alphab tisation des adultes EIAA qui indique d une part que ces adultes se classent en grand nombre aux deux niveaux inf rieurs de capacit s de 1 Cette perspective que l on peut associer celle du d veloppement humain durable est caract ristique de nombreux travaux de l UNESCO II s agit d une notion alliant celle de d veloppement humain et de d veloppement durable Dans ce contexte le d veloppement humain repose sur l id e que le bien tre humain des individus et des communaut s est vu maintenant comme la finalit du d veloppement Le d veloppe
82. es de lecture paraissent troitement li s aux pratiques de l crit du fait que ces derni res peuvent soutenir le d veloppement du savoir agir la manifestation du vouloir agir et l exercice du pouvoir agir Cependant l apprentissage informel ou non formel issu de la participation aux diff rentes pratiques de lecture r sulte d un engagement personnel qui ne peut tre d coup en tapes lin aires Les pratiques peuvent certes tre orient es par des acteurs dans des relations sociales de plus ou moins grande domination mais leur structuration m riterait de rester souple et d tre li e de tr s pr s aux activit s de la vie courante 40 Le management participatif soutient g n ralement la flexibilit des entreprises et exige de la part du personnel de plus en plus d autonomie dans le travail Moncharte 2005 La participation faut il le rappeler n est pas une panac e 33 Ces pratiques sont situ es dans un environnement crit qui joue vraisemblablement un r le important sur le plan des ressources c est dire celles qui sont incorpor es par socialisation notamment et qui caract risent le rapport l crit ainsi que celles qui sont externes Cependant cet environnement joue aussi un r le crucial dans les activit s de lecture ou faisant appel la lecture L environnement rec le en effet des occasions d apprentissage formel non formel ou informel et permet de d velopper le savoir agir Il est travers par
83. ette voie qu empruntent des travaux r cents dans le domaine de la postalphab tisation Ils mettent davantage l accent sur le d veloppement de services d aide aux activit s de lecture et d criture dans I ici et maintenant dans le lieu et le moment du besoin De plus ces travaux pourrait on dire attirent particuli rement l attention sur les contextes de lecture dans la vie de tous les jours Nous les pr sentons sommairement dans la prochaine section 1 7 2 Services d aide aux activit s de lecture et d criture La postalphab tisation est mieux connue et document e par des activit s de pays du Sud Initialement la postalphab tisation tait pens e comme une tape d ducation structur e suivant celle d alphab tisation Le mat riel ressemblait du mat riel didactique de l ducation formelle et la formation devait permettre l acquisition d habilet s utiliser l ext rieur de la salle de classe Pour sa part une quipe de recherche dirig e par Alan Rogers Rogers Maddox Millican Newell Papen et Robinson Pant 1999 dans un rapport de recherche produit par le minist re du D veloppement international de Grande Bretagne met en lumi re les cueils de ce mod le de postalphab tisation Selon cette quipe l alphab tisation y est con ue comme un processus d acquisition de capacit s techniques de lecture d criture et de calcul qui se d roule dans un environnement typique du milieu scolaire un e
84. eux aux exigences de leur vie personnelle ou professionnelle B langer et Voyer 2004 Lavoie et autres 2004 La prochaine section pr sente des travaux sur les pratiques de l crit d adultes non dipl m s travaux s appuyant sur les outils de la sociologie notamment celle des usages sociaux de l crit La premi re sous section d crit les outils conceptuels alors que les sections suivantes exposent quelques unes des pratiques de l crit lecture et criture d adultes non dipl m s ou de personnes dites faibles lectrices 1 6 Pratiques de l crit Dans la litt rature scientifique les pratiques de lecture reading practices ne sont pas toujours trait es de fa on distincte des autres pratiques de l crit literacy practices et la mise en valeur des seules premi res peut parfois tre r ductrice La s paration entre la lecture et l criture semble davantage relever d une conception scolaire de l apprentissage ou de pratiques culturelles sp cifiques la lecture de livres en particulier Quelques recherches mettent en vidence explicitement des pratiques de lecture d adultes non dipl m s mais dans bien des tudes sur les pratiques de lecture le niveau de scolarit des acteurs n est pas pr cis Nous privil gions ici des tudes portant pr cis ment sur des adultes peu scolaris s Dans un premier temps nous pr sentons quelques uns des outils conceptuels servant analyser les pratiques de lecture 1 6 1 Pratiques
85. ficatif pour articuler les pratiques la mobilisation et au renforcement de comp tences Concernant les autres axes d analyse des pratiques de l crit dont nous avons fait tat dans le premier chapitre laxe public priv peut se d ployer dans les diff rentes couches de l approche cologique II pourrait aussi tre li la distinction propre la postmodernit entre le politique et l thique mais nous laissons d autres le soin d explorer cette voie Comme nous l avons pr cis plus haut l axe de la l gitimit se rattache directement aux valeurs d une soci t Pour favoriser la mobilisation et le renforcement de comp tences la soci t et ses diff rentes composantes peuvent s engager dans un processus de remise en question de la culture de l crit l gitime D j nous sommes au c ur d une crise de l gitimit du monde livresque davantage centr sur la prescription stricte et qui valorise les dispositions plus distanci es C est l h ritage de cette culture qui incite plusieurs acteurs viter de mettre les adultes peu scolaris s en situation de lecture Cette culture de l crit toujours l gitime mais moins dominante est associ e en particulier la litt rature et au pouvoir des lettr s dans la soci t cadran du haut gauche Elle serait aujourd hui remplac e par une culture de l crit centr e sur le traitement de l information et le pouvoir des communicateurs de masse dans un monde pr occ
86. ficatives pour les individus niveau m so le rapport d activit s qu il faut adopter 38 s inscrit dans une demande officielle de l tat qui l exige pour le renouvellement de subventions aussi modestes soient elles mais aussi dans une conception de la vie d mocratique des organisations qui pr voient des espaces et des moments de dialogue entre les membres niveau exo la fa on dont l assembl e g n rale est organis e repose sur des valeurs des croyances une id ologie qui accordent ou non du poids la parole et l exp rience des adultes non dipl m s niveau macro La situation de lecture repose sur un recul prendre l gard des acti vit s de l organisme mais aussi sur l exp rience subjective des participantes Ce recul permet de dresser des constats collectifs au sujet du travail et des apprentissages faits au cours de l ann e niveau chrono Dans la situation rapport e par Sylvie Bessette situation prescription ouverte permettant l initiative et s inscrivant dans la complexit les participantes l assembl e g n rale mobilisent des comp tences de lecture La situation est propice cette mobilisation puisqu il y a des activit s de lecture que les contraintes li es au texte et au support de lecture tiennent compte des ressources internes et externes des participantes que le pouvoir en jeu par exemple l orientation donn e par les salari es plus scolaris es est conscientis par celles ci
87. fin de conna tre le travail fait vers une plus grande accessibilit de leurs services aux adultes peu ou pas l aise avec l crit et leur contribution l alphab tisation au quotidien B lisle 1993 Cette notion est d finie de la fa on suivante Vall e Soucisse et B lisle 1993 cit s dans B lisle 1993 annexe 2 L alphab tisation au quotidien suppose une adaptation des activit s r guli res et non la mise sur pied d activit s visant nomm ment l alphab tisation de la client le C est travers ces activit s de tous les jours que la personne s alphab tise Quatre ans plus tard une nouvelle enqu te tait command e et donnait lieu un rapport de recherche B lisle 1997b et un guide pour favoriser le d veloppement de pratiques qui r duisent le foss entre les organismes publics qu b cois et les personnes peu ou pas l aise avec l crit B lisle 1997a 7 Cette enqu te reposait sur des entrevues t l phoniques aupr s de mandataires d une vingtaine d organismes publics sur des entretiens men s en personne aupr s de responsables d organismes publics et d animatrices et d animateurs de l alphab ti sation ainsi que sur la tenue de groupes de discussion avec des adultes en d marche d alphab tisation Une des conclusions de cette enqu te tait que l alphab tisation de la population est encore per ue comme une respon sabilit stricte du r seau de l ducation B lisle 1997b
88. font pas n cessairement partie de lunivers culturel et professionnel des personnes interrog es12 Cet univers est constitu notamment de connaissances pr alables la lecture qui entrent en jeu lors de la compr hension d un texte Les connaissances pr alables quant au contenu d un texte rel vent de ce que les scientifiques Giasson 1990 appellent les structures inh rentes au lecteur que celui ci active en situation de lecture Les structures concernent l ensemble des connaissances pr alables relatives tant la langue en g n ral qu au contenu trait dans un texte l auteur de ce texte ou la situation de communication dans laquelle le texte est utilis Le mod le tabli pour mieux comprendre ce qui se passe dans une situation de lecture repr sente l op ration de compr hension sous la forme d une interaction entre le lecteur un texte et un contexte Ibid Plus les trois p les de l interaction sont en ad quation plus l op ration de compr hension sera efficace Dans le cas des tests mentionn s plus haut le contexte n est pas a priori favorable Les textes choisis ne correspondent pas des intentions de lecture des r pondantes et des r pondants tandis que la situation de testage testing peut venir perturber le processus L importance accord e au contexte dans la lecture et dans l apprentissage en g n ral est caract ristique de la perspective socioconstructiviste Pour sa part la r form
89. gramme de Doctorat en ducation Universit de Sherbrooke COMPILATION DES AVIS DES LECTRICES ET DES LECTEURS EXTERNES Karine BONNEVILLE tudiante au programme de Ma trise en orientation Universit de Sherbrooke LECTRICES ET LECTEURS EXTERNES DE LA VERSION PROVISOIRE Sylvain Bourdon professeur D partement d orientation professionnelle ERTA Universit de Sherbrooke Diane CHaresr chef du Service de la recherche Direction de la recherche des statistiques et des indicateurs Minist re de l ducation du Loisir et du Sport MELS Alain Cyr consultant en alphab tisation Richard Darville professeur School of Linguistics and Applied Language Studies Universit de Carleton Ottawa Margot D siLers consultante en formation des adultes Roch HURTUBISE professeur D partement de service social Universit de Sherbrooke Martine Roy directrice du Virage Carrefour jeunesse emploi lberville Saint Jean Sylvie Roy consultante en recherche et en formation des adultes conseill re p dagogique en formation g n rale des adultes Commission scolaire Marguerite Bourgeoys R ginald Savarp professeur D partement d orientation professionnelle Universit de Sherbrooke NOUS TENONS A REMERCIER TOUTES CES PERSONNES AINSI QUE NOS COLLEGUES DE COORDINATION AU MELS Andr e Racine coordonnatrice du dossier la Direction de la formation g n rale des adultes DFGA Isabelle Coutomse charg e de projet pour la DFGA La concr
90. he conscientisante de Paolo Freire Cependant ce terme est aujourd hui galvaud et confondu avec la responsabilisation des individus L empowerment est une approche un processus et une finalit o individus et collectivit s font des efforts en vue de se tailler une place part gale et part enti re sur l chiquier social Ninacs 1995 cit dans Bernard 2004 29 36 Traduction libre de DJemocratic theory seeks dialogue with people about and in the literacy they do Darville 2001 1 28 2 CADRE CONCEPTUEL AGIR AVEC COMPETENCE DANS UN ENVIRONNEMENT PARTICIPATIF Dans l esprit de la Conf rence de Hambourg dans lequel nous avons situ les pr sents travaux nous tenterons de pr ciser comment il est possible de penser la mobilisation et le renforcement de comp tences faisant appel a la lecture dans une perspective de d veloppement humain durable en prenant intentionnellement nos distances par rapport aux mod les centr s sur la croissance et le d veloppement conomiques Nous avions envisag au pr alable d laborer un cadre d analyse qui tiendrait compte des pratiques de l crit dans leur ensemble puisque lecture et criture sont imbriqu es dans la vie r elle et dans la vie des adultes non dipl m s en particulier Toutefois compte tenu de notre calendrier de travail nous avons renonc la r alisation de ce projet pour plut t rester centr s sur la lecture Il s agira donc dans une tape ult
91. ices publics pour toute la population Montr al Institut canadien d ducation des adultes p 13 14 Giasson J 1990 La compr hension en lecture Boucherville Qu bec Ga tan Morin diteur Giasson J 2003 La lecture De la th orie la pratique Boucherville Qu bec Ga tan Morin diteur 47 Gouvernement du Qu bec 2002a Politique gouvernementale d ducation des adultes et de formation continue Apprendre tout au long de la vie Qu bec Minist re de l ducation En ligne www meq gouv qc ca REFORME formation_con Politique Politique pdf Gouvernement du Qu bec 2002b Plan d action en mati re d ducation des adultes et de formation continue Apprendre tout au long de la vie Qu bec Minist re de l ducation En ligne www meq gouv qc ca REFORME formation_con Plan Plan pdf Gruda A 1990 Le droit des analphab tes apprendre lire et crire La Presse 13 nov p B2 Guichard J 2003 De l ducation la carri re l ducation humanit quelles perspectives pour les approches ducatives en orientation au 21i me si cle Carri rologie vol 9 n 2 p 191 218 En ligne www carrierologie uqam ca volume09_1 2 12_guichard index html Hunter J 2004a Implications for Theory dans M E Belfiore et autres dir Reading Work Literacies in the New Workplace Mahwah NJ Londres Lauwrence Erlbaum Associates p 241 260 Hunter J 2004b Wo
92. ies d analyse des ressources internes et externes nous proposons de les appliquer au domaine de la lecture afin de pr ciser l tendue des ressources qui peuvent permettre d agir avec comp tence en lecture Dans la mobilisation de comp tences de lecture le sujet combine des ressources parmi celles du tableau 1 Nous postulons que les adultes non dipl m s qui vivent dans un environnement crit comme le n tre ont des ressources plus ou moins tendues dans le domaine de la lecture Cependant cet environnement crit comprend il des situations propices la mobilisation de ces ressources et l apprentissage continu de la lecture Ce point est d une grande importance ici puisque selon la logique comp tence en l absence de situations propices l individu ou le collectif ne peut agir avec comp tence Le r sultat obtenu n est pas directement li aux ressources mais au passage de celles ci par des situations pr cises faites d activit s de lecture de contraintes et de dynamiques de pouvoir qui lui permettent d agir avec comp tence 30 Tableau 1 Ressources du domaine de la lecture Cat gories de Guy Le Boterf 2002 Ressources internes ou incorpor es Connaissances g n rales Aspects correspondant au domaine de la lecture Codes mots types de texte sujets divers etc Connaissances sp cifiques sur l environnement Habitudes d un milieu codes internes etc Connaissances proc durale
93. ion sociale et professionnelle seraient galement en croissance Cependant ces actions d organismes gouvernementaux ou de la soci t civile restent partielles et clat es l heure actuelle et n ont probablement pas la reconnaissance collective qui les inciterait de se d ployer davantage Un des motifs qui pourraient expliquer cette faible reconnaissance pourrait venir de l absence d articulation th orique des efforts entrepris La prochaine section propose de s inspirer de travaux anglo saxons pour mieux comprendre les enjeux de la double participation des adultes peu scolaris s soit la soci t et aux diverses pratiques de l crit 1 8 Penser l crit dans une perspective d mocratique Selon Brian Street 2003 on trouve deux grands mod les dans le domaine des tudes sur la lecture le lire crire la litt ratie l crit et la culture crite tous des concepts et notions inclus dans le terme anglais literacy Le premier domaine autonomous model of literacy est le mod le dominant et postule que la ma trise de l crit est du domaine de capacit s techniques g n ralisables et transf rables dans un ensemble de situations Cest le mod le sous jacent l EIAA Le second mod le ideological model of literacy tient davantage compte des structures de pouvoir et de la culture et inscrit la lecture dans un ensemble de pratiques sociales Street 2003 On peut associer le mod le du traitement de l information dont Jocelyn
94. ires et que les apprentissages informels sont des apprentissages faits dans l action sans objectif d apprentissage Dans le cas de l apprentissage de la lecture en contexte non formel et du renforcement de comp tences de lecture de mani re plus informelle nous avons envisag d s le d part d tablir un lien avec la troisi me orientation gouvernementale soit valoriser les acquis et les comp tences par une reconnaissance officielle Gouvernement du Qu bec 2002 6 Si on reconna t que les adultes dits de bas niveaux de litt ratie ont des pratiques de lecture en dehors de l ducation formelle ou de d marches d alphab tisation on peut envisager de soutenir collectivement ces pratiques afin de favoriser le maintien de leurs capacit s de lecture ou selon les termes qui nous ont sembl davantage pertinents au fil du projet favoriser la mobilisation et le renforcement de leurs comp tences faisant appel la lecture 4 Toutefois ce projet de recherche n est touch directement par aucune mesure du Plan d action en mati re d ducation des adultes et de formation continue Gouvernement du Qu bec 2002b Ainsi le pr sent document veut stimuler la r flexion et le d bat sur les liens que l on peut tablir ou non entre la mobilisation et le renforcement de comp tences de lecture et les pratiques sociales de l crit et la cr ation d en vironnements crits participatifs Les propositions concr tes d acti
95. isation enriching the literacy environment que nous avons interpr t plus haut voir l introduction comme une volont de cr er un environnement crit qui offre des occasions de mobilisation et de renforcement de comp tences de lecture d criture et de calcul aux adultes qu ils soient engag s ou non dans des activit s d alphab tisation Toutefois nos conclusions sont diff rentes des mesures propos es par la Conf rence de Hambourg Celles ci portent unique ment sur les textes sans tenir compte des autres composantes de la lecture que sont le contexte le lecteur et la situation plus globale de la lecture Ces recommandations peuvent probablement soutenir la mobilisation de comp tences d criture mais elles sont largement insuffisantes pour assurer la mobilisation et le renforcement de comp tences de lecture et nous semblent favoriser le d veloppement d activit s de lecture parall les peu int gr es dans la vie courante et la vie d mocratique Nous reprenons ci dessous chacun des nonc s de l article 27 pour le lier aux r flexions du pr sent rapport de recherche a en Favorisant l utilisation et la r tention des acquis de l alphab tisation par la production et la diffusion d imprim s qui pr sentent un int r t local qui rendent justice au r le sp cifique des Femmes et soient produits par les apprenants On peut supposer que l id e derri re cet engagement est de pr parer des imprim s qui aient du
96. ity Press Bronfenbrenner U 1995a Developmental Ecology through Space and Time A Future Perspective dans K L sscher dir Examining Lives in Context Perspectives on the Ecology of Human Development Washington American Psychological Association p 619 647 46 Bronfenbrenner U 1995b The Bioecological Model from a Life Course Perspective Reflections of a Participant Observer dans K Liisscher dir Examining Lives in Context Perspectives on the Ecology of Human Development Washington American Psychological Association p 599 618 Charlot B 1997 Du rapport au savoir El ments pour une th orie Paris Anthropos Collerette P 1996 Mod le dans A Mucchielli dir Dictionnaire des m thodes qualitatives en sciences humaines et sociales Paris Armand Colin p 131 132 Commission canadienne pour l UNESCO 1997 Apprendre ensemble tout au long de nos vies Trousse d animation concernant le Rapport l UNESCO de la Commission internationale sur l ducation pour le 21 si cle En ligne www unesco ca french Education main htm Commission canadienne pour l UNESCO 2001 R nover l enseignement sup rieur Trousse d animation sur la Conf rence mondiale sur l enseignement sup rieur En ligne www unesco ca fr commission ressources documents EnseignementSuperieur pdf Cuban S 2001 Reading for Pleasure Focus on Basics vol 5 A p 1 8 En ligne gseweb harvard
97. ive du rapport l crit qui est sollicit e dans les commentaires des contremaitres On peut penser que c est aussi ce qui pr occupe les mandataires d organismes publics divers qui en 1996 1997 disaient avoir tendance limiter ou viter les demandes de lecture et d criture dans les communications avec les adultes peu ou pas l aise avec l crit B lisle 1997a et 1997b Cette tendance du moins le discours sur cet vitement repose notamment sur la volont des mandataires d tre accessibles aux adultes peu laise avec l crit Elle a t constat e encore tr s r cemment dans des milieux communautaires de l insertion sociale et professionnelle B lisle 2003 Bernard 2004 et dans une enqu te aupr s d adultes faibles lecteurs en situation de pr carit et fr quentant des organismes publics et communautaires de l Estrie Hurtubise Vatz Laaroussi Bourdon Gu rette et Rach di 2004 Pour sa part Rachel B lisle 2003 constate que dans des organismes communautaires pour jeunes adultes l vitement s applique certaines pratiques de lecture et d criture mais pas toutes Ainsi les demandes de lecture silencieuse sont rares alors que la lecture haute voix en groupe est pratiqu e couramment Il y a aussi plus de demandes d criture ex curriculum vit t moignages listes de choses faire que de lecture Cette chercheuse postule que le discours d vitement des activit s de lecture et
98. l lit selon diff rents crit res variant selon les activit s de lecture Les dispositions du lecteur ses go ts ses centres d int r t sa motivation initiale lire le texte le lieu de lecture et le moment de lecture font partie des nombreux l ments qui jouent un r le dans l valuation d un texte Ainsi le m me texte peut tre valu de fa on tr s diff rente d un lecteur un autre et aussi par un m me lecteur selon le contexte de sa lecture Dans ce mod le des composantes de la lecture le contexte se rapporte autant aux ressources du milieu qu aux exigences de la demande de lecture Cependant ce mod le est con u pour les enseignantes et les enseignants qui guident l apprentissage de la lecture dans un milieu particulier bien qu il comporte des contextes de lecture vari s qui est le milieu scolaire de l cole obligatoire 16 Nous employons l expression activit de lecture pour d signer la lecture par un lecteur On verra plus loin que le concept de pratique de lecture est plus large et qu il inclut des personnes qui peuvent participer la pratique sans lire directement un texte 10 1 PROBL MATIQUE CAPACIT S COMPETENCES ET PRATIQUES Figure 1 Composantes de la lecture Ses s f connaissances du monde son rapport l crit au savoir ses dispositions Ses strat gies de lecture Ses app tences projets attentes motivation lire etc L ac
99. lus haut Dans les soci t s de culture crite comme la plupart des soci t s contemporaines de nombreuses pratiques sociales sont des pratiques reposant sur la lecture ou l criture En incitant les acteurs commenter des activit s ou des v ne ments autour de l crit on peut tenter de construire et de comprendre leurs pratiques de l crit Dans la recherche sur les pratiques de l crit il existe deux courants m thodologiques principaux 1 celui qui regroupe les m thodes de nature ethnographique avec observation directe et souvent participante et entretiens souvent informels avec les acteurs et 2 celui qui regroupe les m thodes qui reposent sur des questionnaires relativement ferm s Entre les deux on trouve des recherches de nature d clarative mais avec questions plus ouvertes et des entretiens dans les milieux de vie des individus Toutefois ces enqu tes d claratives peuvent passer c t d un certain nombre de pratiques de lecture compte tenu de l effet de l gitimit o d s qu on demande quelqu un ce qu il lit il entend qu est ce que je lis qui m rite d tre d clar C est dire qu est ce que je lis en fait de litt rature l gitime Bourdieu et Chartier 1993 27423 De nombreuses typologies existent pour analyser les pratiques de l crit notamment celles des adultes peu scolaris s Nous en pr sentons quelques unes ci dessous Axe l gitime ordinaire Laxe l gitime or
100. m me selon la situation ex climat dans le groupe type de texte Les attitudes envers la lecture et l criture sont donc tributaires des situations et des interactions dans lesquelles s inscrit la demande ou l initiative de lecture ou d criture Aussi un individu n a pas une attitude stable devant toute demande ou initiative de lecture Quatre attitudes sont not es chez les jeunes adultes la bonne volont l effort le retrait et le rejet B lisle 2003 Dans cette tude on constate une vari t d enjeux derri re les demandes ou initiatives de lecture notamment ceux qui rel vent de la pluralit des logiques d action des organismes communautaires 1 6 3 Lecture au travail Les auteures de l ouvrage collectif canadien paru r cemment sur les lire crire au travail literacies at work Belfiore Defoe Folinsbee Hunter et Jackson 2004 ont men leurs recherches dans des milieux de travail vari s dont plusieurs sont fr quent s par des adultes peu scolaris s Par exemple l tude de la place de l crit et des relations autour de l crit dans le travail des ouvri res et des ouvriers d une industrie de l alimentation Belfiore 2004 ou dans celui de femmes de chambre d un grand h tel Hunter 2004b permet de rep rer des situations faisant appel l crit et des strat gies diverses des travailleuses et des travailleurs dont plusieurs sont peu scolaris s Dans les deux cas les demandes de lecture et d crit
101. ment int gre toujours des pr occupations conomiques mais celles ci s ajoutent des dimensions cologiques culturelles et thiques le d veloppement durable correspond un d veloppement qui r pond aux besoins des g n rations pr sentes sans compromettre la capacit des g n rations futures faire de m me enfin le d veloppement humain durable met la dimension humaine au centre du d veloppement durable Commission canadienne pour l UNESCO 2001 fiche 2 2 Il s agit d une analyse centrale du colloque L apprentissage de l crit dans les soci t s ducatives des analyses de la pluralit ayant eu lieu lors du Congr s de l ACFAS 2002 Pour le programme du colloque et des d tails sur l ouvrage collectif dirig par Rachel B lisle et Sylvain Bourdon paru en 2006 aux Presses de l Universit Laval voir le site suivant erta educ usherbrooke ca 3 Ce rapport a t pr par avant la publication en 2005 des premiers r sultats de la deuxi me enqu te internationale litt ratie et d autre part que les jeunes adultes non dipl m s m me ceux qui se classent au troisi me niveau au moment de l enqu te sont particuli rement risque de voir leurs capacit s de lecture d cliner au cours des ann es en raison notamment du type d emploi qu ils occupent Comme il existe tr s peu de recherches sur les capacit s ou les comp tences d criture des adultes non dipl m s en situations non scolaires no
102. ment pas tr s courante dans les milieux populaires ou chez le public masculin qui se classe un niveau inf rieur dans les capacit s de lecture des textes suivis 1 2 Approche par comp tence La comp tence peut tre d finie comme la combinaison d un ensemble de ressources qui coordonn es entre elles permettent d appr hender une situation et dy r pondre plus ou moins pertinemment Jonnaert Lauwaers et Pesenti 1990 cit s dans Jonnaert et Masciotra 2004 83 Associ e au domaine de la lecture la notion de comp tence est comme dans d autres domaines peu stabilis e Par exemple des sp cialistes de la lecture parlent tant t de la comp tence lire Giasson 2003 tant t de comp tences de lecture Dumortier 2002 Vanhulle et Dufays 2002 ou de comp tences en lecture Dezutter et Vanrossomme 2001 Un autre parle de comp tences relatives la lecture Besse 1995 Parfois le d codage ou le d chiffrement ainsi que les composantes de l activit de lecture sont d sign s comme des comp tences de lecture Vanhulle et Dufays 2002 Selon Philippe Jonnaert et Domenico Masciotra 2004 la notion de situation est l interface du socioconstruc tivisme et de la comp tence Ces auteurs sont des chercheurs universitaires associ s la r forme du curriculum de la formation de base des adultes Selon eux 2004 76 la logique de comp tence 3 m rite d tre th oris e davantage pour guider l approche par
103. mobilisation de comp tences de lecture et des pratiques sociales de lecture est la prise en consid ration des diff rentes caract ristiques des situations de lecture notamment les enjeux de pouvoir et les contraintes li es au texte ainsi que le rapport l crit des acteurs Dans le prochain chapitre nous proposons un cadre conceptuel et un mod le de compr hension qui accordent une attention particuli re aux relations de pouvoir qui se trament dans les situations de lecture et qui sont l interface de la notion de comp tence et du concept de pratiques sociales de l crit Pour aborder cette question nous nous inspirerons de la logique comp tence partir de la conceptualisation relativement bien connue de Guy Le Boterf 2002 dans laquelle les relations de pouvoir sont clairement identifi es aux enjeux de l agir avec comp tence Nous articulons le mod le propos autour de l approche cologique Bronfenbrenner 1979 pour situer les pratiques de l crit dans un environnement lui aussi porteur d enjeux de pouvoir Ce mod le soutient que la participation que ce soit dans l activit m me de lecture participer au texte dans les diverses situations faisant appel la lecture ou dans la vie d mocratique des organisations et de la soci t est propice la mobilisation et au renforcement de comp tences de lecture 35 Lempowerment parfois traduit en fran ais par pouvoir d agir est caract ristique de l approc
104. n objectif pr cis atteindre alors que la lecture l gitime serait moins centr e sur un objectif pr cis atteindre La lecture ordinaire avec son caract re imm diat ex lire pour cuisiner et sa forte contextualisation occupe une place centrale dans la vie quotidienne de bien des personnes sans que cela paraisse toujours L axe l gitime ordinaire est souvent associ aux types de documents lus Ainsi le livre est g n ralement rattach la lecture l gitime mais certains livres sont plus l gitimes que d autres Par ailleurs le classement sur l axe l gitime ordinaire reste profond ment li la soci t tudi e et ses institutions Axe public priv Jean Marie Besse 1995 interpr te le concept de l gitimit partir d un axe relevant du lieu de la lecture soit l axe public priv Ainsi les pratiques de l crit de la sph re publique l cole l emploi la vie citoyenne seraient des crits l gitimes tandis que celles de la sph re priv e le domestique l intime seraient des pratiques ordinaires Cette analyse comporte plusieurs limites car l on rencontre de nombreuses pratiques ordinaires dans la vie publique et dans la vie priv e d un certain nombre de personnes des pratiques tr s l gitimes Par ailleurs l axe public priv reste un axe pertinent pour comprendre certains des enjeux sous jacents aux pratiques de lecture et d criture Cet axe est celui qui a t choisi pour l analyse d
105. n scolaire puis continue de se d velopper chez l adulte du Fait de ses activit s personnelles professionnelles culturelles et relationnelles et en Fonction de la complexification croissante des modalit s d usage de l crit dans nos soci t s 17 Ce concept est celui de la sociologie du sujet qui postule que le sujet s approprie le social sous une forme sp cifique y compris sa position ses int r ts les normes et les r les qu on lui propose ou impose Le sujet n est pas une distance vis vis du social il est un tre singulier qui S approprie le social sous une forme sp cifique transmu e en repr sentations en comportements en aspirations en pratiques etc Charlot 1997 47 12 Les travaux de l organisme d action communautaire en alphab tisation La Bo te lettres de Longueuil et de Danielle Desmarais 2003 laissent entendre que l appropriation de la lecture peut prendre un chemin diff rent de l appro priation de l criture Toutefois on ne trouve pas dans l ouvrage cit une articulation propre au rapport la lecture Ainsi cette quipe nuance la notion d appropriation de l crit propos e par Jean Marie Besse 1995 en parlant d appropriation de la lecture et de l criture ALE et d finit le processus comme suit Desmarais 2003 254 une dynamique qui s instaure entre un sujet acteur et l crit la lecture et l criture Cette dynamique se concr tise dans des interactions de
106. ncheur de lecture Situations de lecture Agir avec comp tence en lecture Environnement crit du sujet Pluralit de environnement crit 31 11 17 17 18 19 29 32 35 37 INTRODUCTION La Cinqui me Conf rence internationale sur l ducation des adultes aussi appel e CONFINTEA 5 et ayant eu lieu Hambourg en 1997 a mis en avant l importance voire l urgence de cr er un environnement crit qui non seulement stimule la lecture et l criture chez les personnes peu alphab tis es mais qui contribue l id al de paix de dialogue de d mocratie de justice d quit entre les sexes ainsi que et de d veloppement scientifique social et conomique UNESCO 1997 Il s est op r trois ruptures fondamentales lors de cette conf rence 1 une rupture avec la vision lin aire qui fait de l apprentissage de la lecture et de l criture un pr alable tous les autres apprentissages 2 le passage de la lutte contre l analphab tisme la promotion de projets ducatifs centr s sur les r alit s des personnes en apprentissage et des collectivit s 3 une forme de r conciliation entre crit et oralit 2 Ainsi le Qu bec titre de membre de la d l gation canadienne s est engag a enrichir le contexte de l alphab tisation a en Favorisant l utilisation et la r tention des acquis de l alphab tisation par la production et la diffusion d imprim s qui pr sentent un int r t local qui r
107. nseignant et des textes lire Une fois ces capacit s d velopp es on suppose qu elles pourront tre transf r es dans une vari t de contextes De plus apprendre lire crire et compter pr c derait la pratique27 Cette quipe soutient que ce mod le n atteint pas l objectif cibl soit le transfert des apprentissages et n glige de consid rer les connaissances actuelles sur l ducation des adultes et l importance d apprendre au c ur de situations dites authentiques de lecture d criture ou de calcul Cette quipe postule aussi que le d veloppement conomique et social va s actualiser non pas travers l enseignement syst matique du code crit mais travers la mobilisation de comp tences quelles qu elles soient dans des activit s ayant du sens pour les personnes Elle soutient qu il est essentiel de conna tre les pratiques sociales de l crit et le mat riel dont les adultes font usage dans leur vie quotidienne et que c est travers ces pratiques dans lesquelles les adultes sont d j engag s dans leur communaut ou dans lesquelles ils souhaitent le faire que les comp tences de base pourront se d velopper L importance de l apprentissage contextualis est mise en avant autant pour l alphab tisation que pour la postalphab tisation Si on enseigne l criture et la lecture comme s il s agissait de capacit s d contextualis es et non de pratiques s appuyant sur les pratiques existantes des
108. olitiques publiques ayant pour objet de d velopper la comp titivit dans le capitalisme global Par ailleurs ce chercheur ontarien souligne l int r t de d velopper une th orie d mocratique du lire crire theory for democratic literacy en s inspirant tout en la d passant de la th orie de la pratique practice theory qui soutient l tude des multiples formes du lire crire et des v nements autour de l crit literacy events Richard Darville rappelle que cette approche th orique confine parfois les pratiques de l crit un niveau local et sous estime les diff rentes formes de relations sociales qui les traversent ainsi que les situations de pouvoir qui les caract risent Il ajoute que le travail de Paolo Freire qui affirmait que l alphab tisation tait une action culturelle en faveur de la lib ration des 34 Une tude de cas d un de ces projets est pr sent e dans le rapport de recherche sur des services de formation et d accompagnement adapt s destin s aux 16 24 ans faiblement scolaris s Bourdon et B lisle para tre Cette recherche command e par la DFGA s inscrit dans une mesure du Plan d action en mati re d ducation des adultes et de formation continue Gouvernement du Qu bec 2002b mesure qui est destin e favoriser le rehaussement de la formation g n rale de base des jeunes adultes non dipl m s g es de 16 24 ans 27 opprim s peut tre facilement d tourn lorsqu on ne tient
109. on qui d coulent du mod le de compr hension propos dans le pr sent rapport sont l objet d un document s par qui soutiendra des discussions internes et externes sous la responsabilit de la DFGA Le pr sent document est compos de trois chapitres Le premier labore la probl matique de la mise en relation de la mobilisation des comp tences de lecture et des pratiques sociales de lec ture La premi re section de ce chapitre propose de distinguer capacit s de lecture telles qu elles sont tudi es dans la premi re enqu te internationale sur la litt ratie et comp tences de lecture La deuxi me section porte sur le mod le comp tence qui s impose dans le monde du travail et en ducation La troisi me pr sente des mod les courants de la didactique qui nous aident mieux comprendre les diff rentes composantes de la lec ture Puis dans la quatri me section nous abordons plus particuli rement la question du rapport l crit La cinqui me section de la probl matique porte sur le dilemme de diff rents milieux lorsqu il s agit de demander des adultes non dipl m s de lire La sixi me section pr sente diff rents concepts et notions pour analyser les pratiques de l crit La septi me section quant elle fait tat de r sultats de recherches empiriques de sociologie sur les pratiques de l crit dans lesquelles les adultes non dipl m s sont engag s Enfin la huiti me et derni re section de la
110. pprentissage tout au long de la vie lifelong learning opportunities et les politiques publiques des deux pays peuvent aider comprendre les diff rences dans les r sultats Sa recherche a port la fois sur les politiques publiques ce qu elle appelle le niveau macro et sur la perspective des adultes et les occasions d apprentissage qu ils rencontrent ce qu elle nomme le niveau micro Veeman 2004 8 Elle inscrit explicitement sa recherche dans la perspective des new literacy studies qui soutient que les individus d finissent eux m mes leurs besoins de litt ratie et de formation selon leur contexte et la culture dans laquelle ils baignent 1bid 30 Selon cette chercheuse les motivations des individus apprendre sont les m mes d un pays l autre obtenir un meilleur emploi se d passer self improvement et assurer une vie meilleure leur famille bid 222 Cependant la Su de offre davantage d occasions d apprentissage pour les adultes non dipl m s notamment des cercles d tudes que ne le fait le Canada qui se distingue par l importance accord e aux campagnes d information grand public Selon la chercheuse l approche canadienne est plut t centr e sur le d veloppement conomique les formations li es l emploi et l individualisation de l apprentissage injonction d autonomie faite aux individus La Su de de son c t vise d abord le d veloppement humain favorise l apprentissage li
111. qu b coises qui souhaitent mener des travaux de recherche sur des objets de l ducation non formelle de l apprentissage informel des adultes et des pratiques sociales de l crit au sein de d partements qui n offrent pas de formation sp cifique dans ces domaines Cette conjoncture pose d importants d fis au moment d engager des assistantes et des assistants de recherche et lorsqu il faut relier l enseignement la recherche et vice versa Pourtant ce ne sont pas les besoins de recherche qui manquent concernant l ducation des adultes Mentionnons par exemple le besoin de mieux conna tre les pratiques r elles des commissions scolaires en ce qui a trait l application des recommandations du Guide d alphab tisation fonctionnelle sur mesure celui de conna tre davantage les pratiques de l crit d organismes communautaires ou de groupes professionnels particuliers travaillant aupr s d un nombre significatif d adultes non dipl m s et celui de conna tre la fa on dont les organismes communautaires composent avec les difficult s d apprentissage des adultes qui participent leurs activit s Nous esp rons que ce rapport de recherche malgr ses imperfections saura convaincre les lectrices et les lecteurs de l importance que le Qu bec et ses institutions se donnent les moyens pour mener et soutenir des recherches en profondeur dans le domaine de l ducation des adultes 43 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Barr de Miniac
112. r consommer du texte Paris Magnard Vanhulle S et J L Dufays 2002 La lecture dans tous ses tats Quelques pistes pour bien l enseigner Enjeux vol 55 p 11 30 Veeman N 2004 Adult Learning in Canada and Sweden A Comparative Study of Four Sites Saskatoon University of Saskatchewan En ligne http library usask ca theses submitted etd 04092004 100030 unrestricted veeman pdf Vincent G B Lahire et D Thin 1994 Sur l histoire et la th orie de la forme scolaire dans G Vincent dir L ducation prisonni re de la forme scolaire Scolarisation et socialisation dans les soci t s industrielles Lyon Presses universitaires de Lyon p 11 48 Wagner S 1996 Le mat riel didactique en alphab tisation sa s lection son utilisation sa conception et sa production Montr al Le Regroupement des groupes populaires en alphab tisation du Qu bec Wagner S 1997 Alphab tisation environnement institutionnel et d mocratie dans J P Hautecoeur dir Alpha 97 Formation de base et environnement institutionnel Hambourg Qu bec Institut de l UNESCO pour l ducation minist re de l ducation du Qu bec p 333 357 Werquin P 2002 L apprentissage des adultes dans les pays de l OCDE D finitions enjeux et participants Communication pr sent e aux 9 Journ es d tudes du CEREQ Formation tout au long de la vie et carri res en Europe Rennes France 50 ANNEXE RETO
113. raphie des occasions de mobilisation et de renforcement de comp tences de lecture chez des adultes non dipl m s dans les pratiques sociales de l crit Cette cartographie pourrait notamment tenir compte des quatre axes d analyse des pratiques de lecture pr sent s dans le premier chapitre 1 celui qui se rattache au type de lecture dans un milieu l gitime ordinaire 2 celui qui concerne le lieu de lecture public priv 3 celui qui porte sur la disposition du lecteur l gard du texte distanciation participation et 4 celui qui rel ve de la dynamique de pouvoir et du d clencheur de lecture obligation initiative Comme on peut ais ment le concevoir ce travail ne peut se faire de fa on abstraite en dehors de contextes sp cifiques Par ailleurs nous postulons qu il existe de nombreuses occasions de mobilisation ou de renforcement de comp tences de lecture pour les adultes non dipl m s pr sentes dans des pratiques sociales de lecture En dehors d un cadre structur de formation la lecture les acteurs auraient d abord stimuler ces pratiques de lecture plut t que la mobilisation ou le renforcement de comp tences Ces occasions sont apparent es avec les occasions de professionnalisation mais elles pr sentent toutefois d importantes diff rences li es sp cialement au contexte beaucoup moins formel des pratiques sociales de l crit La professionnalisation repose en effet sur un important travail de formalisation
114. rel vent de techniques d valuation p dagogique Ibid xi comportant six t ches de lecture simples pour reconna tre les personnes peu instruites bid 111 Les personnes qui r ussissent au moins deux de ces t ches passent au test principal Les documents utilis s pour les tests portent sur des contenus vari s Des exemples sont reproduits dans le rapport canadien Statistique Canada 1996 Quant l enqu te m nage elle tait ax e sur les caract ristiques d mographiques du r pondant sa situation familiale sa situation par rapport au march du travail ses activit s de lecture au travail et la maison sa participation la formation continue et une auto valuation de son niveau de litt ratie OCDE et Statistique Canada 2000 111 La litt ratie ou lalphab tisme sont troitement li s au traitement de l information et c est en g n ral la compr hension de textes par la lecture qui est test e plus que celle qui passerait par exemple par l criture Dans le rapport international les auteurs d finissent la litt ratie la fois comme une capacit un comportement et une aptitude comprendre et utiliser l information crite dans la vie courante la maison au travail et dans la collectivit en vue d atteindre des buts personnels et d tendre ses connaissances et ses capacit s Ibid x La d finition canadienne de l alphab tisme porte aussi sur le traitement de l information Au
115. rement des activit s favorisant une image positive de soi et la reconnaissance de ses savoirs ou une d l gation de pouvoir rendant l gitimes la mobilisation et le renforcement des comp tences de lecture Comme dans la plupart des sch mas con us pour tre lus de gauche droite Guy Le Boterf a con u son mod le pour mieux comprendre le passage du taylorisme situations prescription stricte une conomie du savoir situations complexes et ouvertes Dans le domaine de la lecture chez les adultes non dipl m s la prescription stricte peut renvoyer un certain mod le scolaire qui est de plus en plus remis en question notamment avec l approche par comp tences en ce qui concerne l ducation formelle Toutefois dans le travail r mun r par exemple les adultes non dipl m s se trouvent dans plusieurs situations de lecture prescription stricte On observe une parent entre l axe portant sur le d clencheur de la lecture pr sent dans le chapitre premier et laxe prescription stricte prescription ouverte Toutefois une situation prescription plus ou moins stricte peut tre choisie par le sujet ex les diff rents jeux de soci t qui font appel la lecture rel vent des situations prescription stricte tandis que certaines situations de lecture prescription ouverte peuvent tre impos es par exemple lire une carte de v ux qui nous est adress e rel ve davantage de l obligation sociale que du libre choix
116. rieure d int grer les dimensions propres aux pratiques d criture et aux situations faisant davantage appel l criture Le mod le de compr hension propos ici place l adulte non dipl m comme sujet d tenteur de nombreuses ressources avec un rapport l crit qui lui est propre au c ur d un environnement crit travers notamment de pratiques sociales de lecture Nous l articulons autour de la notion d agir avec comp tence de Guy Le Boterf et des diff rents syst mes de l approche cologique de Urie Bronfenbrenner 2 1 Agir avec comp tence dans les pratiques de lecture Guy Le Boterf 2002 68 postule qu agir avec comp tence demande un quipement mobiliser et combiner constitu de ressources internes et de ressources externes Cet auteur s int resse au fait d agir avec comp tence dans les situations complexes g n ralement de travail r mun r Nous soutenons que les situations complexes sont nombreuses en dehors du travail r mun r et que des comp tences de lecture se d veloppent et sont mobilis es dans la vie citoyenne ducative domestique ou intime Selon Guy Le Boterf agir avec comp tence d pend en partie de la richesse de son environnement et de ses possibilit s d acc s ces r seaux de ressources Ibid Cette notion de comp tence est int ressante dans le contexte de nos travaux car elle est d j travaill e partir d axes qui traversent l analyse de pratiques de le
117. rking Life and Literacies at the Urban Hotel dans M E Belfiore et autres dir Reading Work Literacies in the New Workplace Mahwah NJ Londres Lauwrence Erlbaum Associates p 101 150 Hurtubise R M Vatz Laaroussi S Bourdon D Gu rette et L Rach di 2004 Rendre lisible l invisible Pratiques de lecture des jeunes et des adultes en milieu d favoris et repr sentations v hicul es par divers organismes No FQRSC subvention 2000 LE 70820no Sherbrooke Universit de Sherbrooke En ligne www usherbrooke ca servicesocial pdf Rapportfinalfaibleslecteurs pdf ICEA RGPAQ et CEQ 1991 Une soci t sans barri res Compte rendu du forum suivi de fiches pratiques Montr al Institut canadien d ducation des adultes Regroupement des groupes populaires en alphab tisation du Qu bec Centrale de l enseignement du Qu bec Jonnaert P et D Masciotra 2004 A propos de quelques difficult s relatives l utilisation du concept de comp tences dans les programmes d tudes dans A Mercier M Ettayebi et F Medzo Le curriculum de la formation g n rale des adultes D fis et perspective d une r forme t 100 Montr al Cahiers scientifiques de l ACFAS p 75 94 Krahn H et G S Lowe 1998 L utilisation des capacit s de lecture en milieu de travail au Canada Ottawa Statistique Canada D veloppement des ressources humaines Canada Secr tariat national l alphab tisation En ligne www n
118. s Moyens ou strat gies de lecture incorpor es ex construction du sens par compr hension et interpr tation valuation de texte Savoir faire op rationnels Approches pratiques relevant de la lecture maitris es par la personne ex la personne conna t les diff rentes tapes pour se brancher sur Internet Savoirs et savoir faire exp rientiels Connaissances tacites astuces etc ex aller chercher l information n cessaire sans tout lire un texte Savoir faire relationnels Ressources dispositionnelles comme la facilit entrer en relation avec les gens qui peuvent tre mobilis es par exemple pour tre aid dans des t ches plus difficiles de lecture Savoir faire cognitifs Connaissances permettant de cr er des informations nouvelles partir de la compr hension et de l interpr tation des textes lus Aptitudes et qualit s Caract ristiques de la personnalit qui peuvent intervenir dans la lecture sens de l observation initiative etc Ressources physiologiques Ressources relevant de la m moire de l tat physique contribuant ou non la concentration etc Ressources motionnelles motions v cues lors de la lecture Ressources externes ou r seaux de ressources R seaux relationnels Proches personnel professionnel personnes avec qui on peut discuter de ses pr occupations et de solutions des probl mes organismes que l on peut joindre po
119. s D autres sourient et Michel 29 ans DEP dit Pourquoi pas Les deux livres choisis sont une histoire de p che Mon il gauche est plus fort que le droit Elisabeth Toussaint et L increvable anarchisme Luis Mercier Vega dans lequel je choisis rapidement un extrait du Credo de Camillo Berneri 1936 assassin Barcelone en 1937 Fais que mon c ur ne se dess che jamais qu il puisse continuer toujours aimer les hommes gt p 77 la Fin de la page quelqu un dit que c est beau Maud m emprunte le livre Puis on me propose de lire l histoire de p che Depuis la Conf rence de Hambourg en 1997 quelques recherches scientifiques permettent de comprendre davantage les effets de l inclusion des activit s de lecture de la vie courante ou de situations authentiques de lecture dans les d marches d alphab tisation Prenons par exemple la recherche de Sondra Cuban 2001 r alis e aupr s de femmes inscrites un programme d alphab tisation assist par ordinateur Hawa dans une r gion semi rurale Chacune de ces femmes a t rencontr e en entrevue cinq reprises Les entrevues effectu es portaient entre autres sur leur utilisation des m dias de masse l cole dans leur emploi et dans leurs activit s sociales Globalement les r sultats d notent l apport de la lecture de textes de litt rature populaire dans le quotidien des participantes notamment en termes identitaires Certains constats
120. s es par l initiative et la coop ration autour de la lecture Prenons celles qui touchent l adoption du rapport d activit s au sein d organismes populaires ou communautaires qui s appuient sur des instances d mocratiques investies par des adultes non dipl m s On trouve dans les milieux diff rentes pratiques Sylvie Bessette 2000 donne l exemple de l assembl e g n rale d un organisme du secteur de la sant physique et mentale travaillant aupr s de femmes souvent peu l aise avec l crit Lors de l assembl e g n rale le rapport d activit s est pr sent sous forme de carte conceptuelle permettant aux participantes de participer son laboration de le comprendre de le discuter et de l adopter Cet exemple permet d illustrer un usage possible des couches du mod le cologique pour analyser les pratiques de l crit Ces couches rappelons le peuvent nous aider comprendre la complexit de l environnement crit dans lequel se d veloppent les individus et les collectifs Dans cette situation de lecture les membres participent une activit au sein d un organisme qu elles fr quentent sur une base r guli re et qui joue pour certaines le r le de la famille niveau micro la situation de lecture est le produit de l interaction entre des pratiques de milieux diff rents scolaire familial ou associatif Cela peut aussi tre celui de l glise ou d autres endroits o l on trouve des personnes signi
121. s au niveau 1 de l EIAA 5 Troisi me point Un autre l ment qui a donn lieu des r actions contrast es est celui qui concerne la notion d authenticit des textes ou des situations privil gier dans l approche Des personnes ont montr de l enthou siasme relativement cette option en nous indiquant notamment quelques unes des passerelles qui pourraient tre tablies avec l approche de formation sur mesure en alphab tisation D autres ont mis des doutes soit sur le caract re m me de ce qui est authentique soit sur la port e de toutes les lectures de la vie quotidienne dans la mobilisation de comp tences De plus on nous a rappel juste titre l importance du ph nom ne de pluralit qui traverse les pratiques de l crit contemporaines et le rapport l crit des acteurs et qu il paraissait peu coh rent de faire la promotion d un seul type de pratiques c est dire celles qui sont jug es authentiques L ensemble de ces commentaires nous ont amen plusieurs pr cisions en particulier sur ce qui para t tre des situations propices la mobilisation et au renforcement de comp tences De plus nous avons reformul la pr sentation de l approche en retirant cette notion d authenticit car justement ce qui est authentique semble fort difficile programmer Les changements faits nous semblent clarifier le cadre conceptuel mais des lectrices et des lecteurs sp cialement celles et ceux pour qui
122. s faibles en mati re de lecture notamment en traitement de l information On remarque que la non concordance entre le niveau de litt ratie et les exigences concernant la lecture chez les jeunes adultes va plus dans le sens d un surplus que d un manque de capacit s surqualification Toutefois la situation change pour la cohorte des 26 35 ans o cette surqualification est moindre Cette observation am ne les auteurs confirmer l hypoth se selon laquelle la pratique de la lecture contribue la litt ratie Krahn et Lowe 1998 Selon le rapport final de l EIAA le march de l emploi constitue un levier important en ce qui concerne les capacit s de lecture qu il s agisse de leur maintien ou de leur d veloppement OCDE et Statistique Canada 2000 39 Les personnes qui pratiquent r guli rement au travail des activit s d apprentissage informel lecture criture et calcul par exemple ont plus de chances et de meilleures occasions de maintenir et d am liorer leurs capacit s de base que celles qui ne les utilisent pas r guli rement Par ailleurs bien que le questionnaire de lEIAA ait port davantage sur la lecture et l criture en milieu de travail les auteurs du rapport final attirent l attention sur l importance de prendre en consid ration des pratiques quotidiennes bid xiv Des exercices r guliers entretiennent et Fortifient les capacit s de lecture et d criture Si l instruction scolaire Forme un
123. s propositions faites au troisi me chapitre vont dans ce sens Une autre limite encore est le choix de trois domaines pour la recension d crits relevant de la recherche empirique et pour projeter les actions possibles Ces domaines sont ceux de la postalphab tisation de l insertion sociale et professionnelle ainsi que de l orientation professionnelle Nous avons aussi fait une br ve incursion dans le domaine de l alphab tisation et de l enseignement de la lecture en ce qui a trait l usage de textes de la vie courante real life Ces domaines ont t choisis pour des questions de r alisme m thodologique et d inscription initiale de ce dossier dans les pr occupations des acteurs de l alphab tisation Le choix particulier des domaines de l insertion et de l orientation rel ve de la n cessit pour la chercheuse principale que cette recherche contribue son domaine d intervention l Universit de Sherbrooke Ce choix ne repose sur aucun jugement de valeur quant l importance des pratiques de lecture soutenues tout au long de la d marche d alphab tisation dans la formation g n rale ou dans des activit s d ducation non formelle d organismes comme les mus es les biblioth ques ou les organismes de sant 1 PROBL MATIQUE CAPACIT S COMPETENCES ET PRATIQUES Le premier chapitre labore la probl matique de la mise en relation de la mobilisation de comp tences de lecture et des pratiques sociales de lecture
124. se toutes les couches du mod le Les situations de lecture peuvent se d rouler physiquement dans des lieux forts divers mais la m me situation de lecture peut relever de plusieurs des couches du mod le voir l exemple donn plus bas la section 2 3 Outre la dimension spatiale de ces quatre cercles interagissant la dimension temporelle de l approche cologique nous interpelle de multiples fa ons Prenons tout d abord la dimension apprentissage tout au long de la vie qui peut vouloir dire qu il est possible d apprendre lire tout au long de sa vie Toutefois en ce qui a trait la lecture et l criture de nombreux textes notamment au sein de l UNESCO postulent qu il faut savoir lire et crire pour apprendre tout au long de la vie B lisle et Bourdon 2006 Ce constat de primaut de certaines comp tences dans la formation dite de base sera soulev avec prudence lors de la CONFINTEA 5 en convenant par exemple que les personnes en d marche d alphab tisation poss dent d j des comp tences la base de leur d veloppement notam ment dans l usage de savoirs traditionnels autochtones ou locaux UNESCO 1997 La question du temps joue d ailleurs un r le fondamental dans la constitution de ces diff rents savoirs B lisle 2004b Temps et lecture sont donc troitement li s et concernent la fois le lecteur par exemple toute son histoire d veloppementale qui colore son rapport l crit le texte par ex
125. sociales L expression pratique de la lecture employ e notamment dans l ElAA renvoie au fait de lire certains types de textes et de lire une certaine fr quence Cet usage est relativement r pandu et on l observe entre autres dans le domaine de la didactique de la lecture Pour viter toute confusion il serait peut tre plus juste de parler dans ce cas d activit de lecture Le concept de pratiques de lecture reading practices ou celui plus large de pratiques de l crit literacy practices s inscrit dans de nombreux travaux ethnographiques anglo saxons ou fran ais Il est plus global et inclut toute pratique sociale qui repose directement ou indirectement sur l crit en g n ral ou la lecture en particulier Ainsi les pratiques de lecture sont plus vastes que l activit de lecture telle que la comprennent Sabine Vanhulle et Jean Louis Dufays 2002 voir la section 1 3 Le sujet au c ur des pratiques de lecture individu ou collectif n est pas forc ment un lecteur en relation directe avec un texte cet gard l tude des pratiques sociales de l crit se distingue de fa on significative des postulats de la didactique de la lecture centr e sur la lecture proprement dite Par exemple dans les milieux de l insertion sociale et professionnelle un contenu structur par crit peut tre m moris par le locuteur de mani re pouvoir capter plus ais ment l attention de ses interlocuteurs Cest le cas
126. son contenu et sa forme doit stimuler la participation au texte et au contexte chez le lecteur ou chez la personne engag e dans une situation de lecture Ce type d objet permet l activation de dispositions pratiques et sensibles fr quentes chez les adultes non dipl m s ou les novices L association d une situation prescription ouverte et de la possibilit d activer une disposition de participation serait en quelque sorte le point d acc s une culture de l crit centr e sur l initiative et la coop ration Nous proposons donc de parler d environnement crit participatif pour d signer l environnement crit privil gier dans une collectivit dont les valeurs dominantes reposeraient sur la perspective de d veloppement humain durable 39 3 VERS UN ENVIRONNEMENT CRIT PARTICIPATIF RETOUR SUR L ARTICLE 27 DE L AGENDA POUR L AVENIR Ce chapitre propose un retour sur l article 27 de l Agenda pour l avenir dans lequel nous avons inscrit nos travaux Il s agit dans l esprit des pr paratifs de la prochaine conf rence internationale sur l ducation des adultes annon c e par l UNESCO pour 2009 de faire ressortir ce qui dans notre proposition correspond au propos de l article 27 et sen distingue La proposition de favoriser l environnement crit participatif va dans le sens de la premi re partie de l nonc de l article 27 de Agenda pour l avenir UNESCO 1997 encourager le contexte d alphab t
127. st me de sant les biblioth ques les mus es etc A notre avis il paraissait y avoir l une occasion saisir pour associer le vaste domaine de l insertion sociale et professionnelle aux travaux entrepris par la DFGA Contrairement au domaine plus particulier de l orientation professionnelle o il pourrait tre pr matur de lancer cette op ration en raison du manque de recherches permettant de lier les fondements de l intervention en orientation avec l apprentissage non formel et informel ainsi que les pratiques de l crit on en conna t davantage sur les pratiques du domaine de l insertion sociale et professionnelle Cest aussi le cas dans le domaine de la sant Par ailleurs et on nous l a rappel il ne faut pas sous estimer les d fis pour les milieux d inclure une pr occupation de mobilisation et de renforcement des comp tences de lecture chez des adultes non dipl m s Ce n est pas le fruit du hasard par exemple si les actions en faveur de l alphab tisation au quotidien n ont pas port leurs fruits au cours des ann es 90 Ce ne l est pas non plus si les organismes d insertion sociale et professionnelle sensibilis s aux premiers r sultats de la recherche sur leur culture de l crit et malgr les prises de conscience d intervenantes et d intervenants quant au r le qu ils pouvaient jouer dans la r conciliation avec l crit B lisle 2003 ne se sont pas donn des outils collectifs en faveur de la mobilisation et
128. t de plus en plus mise en cause dans un monde en changement Guichard 2003 La aussi la notion de comp tence est loin d tre stabilis e et articul e autour d une perspective claire Toutefois plusieurs chantiers sont en cours pour tenter de clarifier la notion dans le domaine de l orientation professionnelle Les travaux de Guy Le Boterf y sont cit s fr quemment Cet auteur fait une distinction importante entre les ressources internes et externes de la personne ainsi que les comp tences mobilis es en situation Nous explorerons dans le chapitre 2 l adaptation de son mod le des situations de lecture et aux ressources dont peuvent disposer les adultes non dipl m s dans le domaine de la lecture Pour le moment nous proposons de revenir dans la prochaine section sur les composantes de la lecture dans une perspective socioconstructiviste 13 Dans le monde du travail on parle davantage de logique comp tence comme c est le cas chez les nombreux analystes du management participatif 14 La traduction en fran ais du terme empowerment par autonomisation est insatisfaisante car le concept de pouvoir en est absent L expression pouvoir d agir l est un peu moins mais ne rend pas l id e du processus en cours Pour ces raisons nous pr f rons comme William A Ninacs 2003 conserver le terme empowerment 15 Cet institut est devenu en 2003 l Institut de coop ration pour l ducation des adultes ICEA 9 13
129. t et l apprentissage du code comme un pr alable l exercice des droits sociaux Gruda 1990 Ce dossier a des parent s avec des orientations de la CONFINTEA 5 et exige une concertation de plusieurs milieux D j dans les actions de certains milieux on continue faire des gestes qui favorisent une plus grande participation des adultes peu scolaris s au fonctionnement d mocratique des organisations ce qui leur donne une voix sur la place publique tout en conservant des pratiques de l crit participatives Pensons par exemple aux nombreuses pratiques de l crit du Collectif pour un Qu bec sans pauvret qui touchent de nombreux citoyens et citoyennes vivant en situation de pauvret 33 Aussi dans une m me r gion et dans des organismes des domaines de la sant des services sociaux et de l insertion l quipe de Roch Hurtubise a constat que des strat gies embryonnaires sont pr sentes mais qu il reste difficile de se mobiliser collectivement pour une probl matique qui n est pas prioritaire et qui ne s inscrit pas dans l urgence Hurtubise et autres 2004 99 Selon cette quipe la lecture et l criture pourraient devenir un enjeu transversal pour une communaut bid A son avis les projets de d veloppement social gagneraient inclure des objectifs en regard de la lecture et de l criture comme moyens de favoriser le d veloppement et la participation tant sur le plan individuel que collectif Ibid
130. tc Cette approche peut parfois tre associ e l approche th matique o le th me tudi porte sur une r alit non scolaire tabli ou non par le groupe partir de champs d int r t communs Dans cet esprit Serge Wagner formule des recommandations faisant suite une recherche sur le mat riel didactique dans le domaine de l alphab tisation populaire II postule qu il faut repenser le mat riel p dagogique en cette mati re car les documents n y sont pas suffisamment ouverts aux pratiques individuelles et sociales d criture et de lecture Wagner 1996 31 La lecture relevant de la vie courante peut tre centr e sur les besoins des adultes Cette approche est pr n e dans le contexte de l alphab tisation des adultes au Qu bec du moins dans la prescription faite aux formatrices et aux formateurs concernant les situations fonctionnelles ex remplir un formulaire r diger un court message lire une recette Minist re de l ducation Direction de la formation g n rale des adultes 1996 iv Toutefois il n existe pas selon nous de recherche empirique qui permette de savoir quel point cette approche est devenue une pratique r elle des milieux2 gt ou encore de prendre connaissance des besoins davantage mis en avant par les adultes de la fa on dont les groupes s entendent sur les besoins travailler en commun ou de d terminer les besoins qui rel vent davantage du lecteur du texte ou du contexte et
131. tes et intervenants constatent que les r sistances l crit se rencontrent aussi chez des personnes dipl m es de tous les ordres d enseignement Toutefois le lien est plus fort dans le cas de personnes sans dipl me La th se de Lahire 1993a sur les formes sociales orales et les formes sociales scripturales aide comprendre comment certaines formes de relations sociales peuvent tre utilis es pour r sister aux formes sociales dominantes notamment la forme scolaire Vincent Lahire et Thin 1994 14 On peut sans doute aussi expliquer le faible engagement des organismes qu ils soient publics ou communautaires au soutien la mobilisation de comp tences faisant appel la lecture notamment en ce qui concerne la compr hension de textes et le traitement de l information par le fait que plusieurs des jeunes adultes et des adultes non dipl m s qu ils rencontrent ne parlent pas de leurs difficult s lire ou crire On sait notamment par l EIAA que de nombreux adultes d sign s par les tests comme ayant des capacit s de litt ratie de bas niveau d clarent lors de l entretien avoir des capacit s de lecture suffisantes pour mener bien leurs activit s OCDE et Statistique Canada 1995 et 2000 Statistique Canada 1996 Deux recherches qu b coises r centes indiquent que des adultes non dipl m s sont en g n ral satisfaits de leurs capacit s en mati re de lecture et d criture et qu elles r pondent selon
132. tiques de l crit des adultes peu scolaris s et miser sur elles en vue de susciter la mobilisation et le renforcement de comp tences 20 17 Interventions en faveur de la lecture dans la vie courante Au Qu bec diff rents travaux se sont int ress s l environnement social dans lequel l crit est omnipr sent Au milieu des ann es 80 Vivian Labrie 1986 1987 est sans doute la premi re se pencher sur ce que l on appellera plus tard l environnement crit fr quent par des adultes peu scolaris s et leurs pratiques de l crit Cet environnement crit peut ou non tre pens pour favoriser la lecture et l criture de ces adultes 1 7 1 Textes de la vie courante dans l enseignement de la lecture On constate au Qu bec et ailleurs dans le monde que l enseignement de la lecture en milieu scolaire a beaucoup chang au cours des derni res ann es Dans l esprit du socioconstructivisme on valorise les interactions autour de la lecture et les lectures li es aux diff rents r les sociaux On se rapproche donc dans la formation scolaire de la pratique de la lecture davantage associ e la vie familiale professionnelle et citoyenne Ainsi on peut utiliser des textes qui sont d j pr sents dans la vie des apprenantes et des apprenants et qui correspondent aux pratiques sociales de lecture et d criture de leur vie quotidienne au travail ou la maison dans leurs relations avec les administrations publiques e
133. tivit de lecture La construction La modalisation du sens L valuation Ce que le lecteur per oit du texte Ce que le lecteur per oit du contexte Source inspir de Vanhulle et Dufays 2002 N Chez les adultes les contextes le type de lecteur et le genre d activit de lecture sont multipli s ce qui complexifie chacune des composantes de la lecture Dans le cas de l apprentissage formel de la lecture l cole primaire ou plus tard par exemple dans un cours de lecture rapide ou en alphab tisation les taches a ex cuter sont centr es sur la lecture ou la relecture Par ailleurs l apprentissage de l crit tout au long de la vie des adultes dans des activit s non formelles ou informelles est caract ris par la vari t la diversit et la pluralit B lisle et Bourdon 2006 Ainsi dans de tr s nombreuses situations de lecture v cues par des adultes non dipl m s la lecture vient en soutien une autre t che B lisle 2003 Les textes qu ils rencontrent sur leur route portent parfois sur des sujets souvent complexes ou sont li s des exp riences humaines de grande densit ou d une importante complexit ils sont r dig s avec plus ou moins de clart ils font r f rence d autres textes ils sont li s de pr s ou non l action etc Les contextes de lecture chez les adultes comportent galement d importantes variations les adultes lisent seuls avec d autres
134. tivit s diverses allant du pr secondaire au postsecondaire Selon la chercheuse cette approche est inclusive et ne porte pas la stigmatisation comme l approche canadienne peut le faire Ibid 215 La politique su doise d ducation des adultes veut diversifier les occasions d apprentissage dans des contextes formels pris en charge par les municipalit s non formels et informels afin que ces occasions r pondent de pr s aux besoins individuels et aux particularit s des r gions et tient assurer une plus grande coh sion sociale L ducation informelle est encourag e notamment par un soutien financier aux biblioth ques et aux m dias La prochaine section rappelle bri vement l amorce de travaux qu b cois qui interpellaient largement la soci t qu b coise en vue de favoriser la participation sociale des adultes dits analphab tes ICEA RGPAQ et CEQ 1991 et que l on d signera un peu plus tard comme adultes peu ou pas laise avec l crit B lisle 1995 1997a et 1997b 1 7 4 Initiatives d organismes publics et de la soci t civile En 1990 l Institut canadien d ducation des adultes ICEA le Regroupement des groupes populaires en alphab tisation du Qu bec RGPAQ et la Centrale de l enseignement du Qu bec CEQ 2 organisaient le forum Une soci t sans barri res ICEA RGPAQ et CEQ 1991 S inscrivant sans contredit dans l esprit de la CONFINTEA 5 ce forum misait en particulier sur la rencontre de p
135. tr al Institut canadien d ducation des adultes B lisle R 1998a Apprendre tisser des liens Rapport de recherche sur les effets positifs des ateliers Nos comp tences fortes NCF Montr al Institut canadien d ducation des adultes B lisle R 1998b Reconnaissance de qualit s personnelles en milieu de travail Cahier d accompagnement de la d marche Nos comp tences fortes Montr al Institut canadien d ducation des adultes B lisle R 1999 Nos comp tences fortes pour une lecture en positif des comp tences Carri rologie vol 7 n 3 et 4 p 267 282 B lisle R 2003 Pluralit du rapport l crit d acteurs uvrant en milieux communautaires aupr s de jeunes adultes peu scolaris s th se de doctorat Sherbrooke Universit de Sherbrooke B lisle R 2004a ducation non formelle et contribution l alphab tisme Ethnologies vol 26 n 1 p 165 184 B lisle R 2004b Valoriser les acquis des adultes non dipl m s dans A Mercier M Ettayebi et F Medzo Le curri culum de la formation g n rale des adultes D fis et perspectives d une r forme vol 100 Montr al Cahiers scientifiques de l ACFAS p 128 141 B lisle R 2005 L crit dans la relation dans G Pineau J P Boutinet N Denoyel et J Y Robin dir Actes du col loque L accompagnement et ses paradoxes CD Rom Tours Angers Universit Fran ois Rabelais et Universit
136. tre projet s est limit aux capacit s puis aux comp tences de lecture et aux pratiques de l crit faisant davantage appel la lecture Notre objectif tait de pr parer un cadre conceptuel pour comprendre au del du sens commun les liens qui existent entre le maintien des capacit s de lecture chez des adultes non dipl m s et leurs pratiques de lecture Ce cadre conceptuel tait destin soutenir les interventions en faveur de pratiques de lecture propices au maintien des capacit s de lecture Au fil du projet il nous a sembl davantage pertinent d tablir des liens entre la mobilisation et le renforcement des comp tences faisant appel la lecture Nous reviendrons sur ce point dans la probl matique Notre recherche qualitative par mod lisation Collerette 1996 s appuie sur des r sultats de recherches empiriques la plupart ayant t publi s au cours des cinq derni res ann es et des efforts de th orisation sur l objet de nos travaux Afin de les circonscrire nous avons privil gi les recherches empiriques sur les milieux favorisant la mobilisation de comp tences de lecture chez des adultes non dipl m s dans les domaines de la postalphab tisation de l insertion sociale et professionnelle ainsi que de l orientation professionnelle tout en sachant que d autres domaines peuvent tre des milieux favorables 4 cette mobilisation Notre projet qui r pond une demande de la Direction de la formation g n rale
137. umain nous avons aujourd hui une abondance d tudes situ es en contexte mais qui ne portent pas sur le d veloppement 2 Nous voulons ici attirer l attention sur les diff rents niveaux ou couches de l environnement qui agissent sur les pratiques de lecture et la mobilisation de comp tences en les situant dans le mod le cologique du d veloppement humain Publi en 1979 le mod le original con u par Urie Bronfenbrenner met la personne au centre de quatre syst mes qui interagissent 1 le microsyst me l environnement imm diat de l individu l o celui ci a des interactions face face o il joue ses r les et r alise des activit s 2 le m sosyst me les interrelations entre deux ou plusieurs milieux dans lesquels l individu se d veloppe 3 l exosyst me les lieux non fr quent s par l individu mais dont les pratiques et les d cisions touchent directement celui ci ou les milieux qu il fr quente et 4 le macrosyst me la culture qui caract rise les niveaux micro m so et exo c est dire les croyances valeurs normes et id ologies noter que le mod le de Urie Bronfenbrenner est volutif et qu il s est nuanc depuis les 30 derni res ann es l auteur y ajoutant en 1989 Elder 1995 un autre syst me le chronosyst me II reconna t l l importance de la dimension temporelle dans le d veloppement humain Pour laborer notre cadre conceptuel nous pr terons attention aux quatre syst mes spati
138. up de d veloppement conomique de croissance et de concurrence l chelle mondiale cadran du bas gauche Plus marginales les pratiques centr es sur exploration formelle cadran du haut droite rel vent davantage de la cr ation litt raire Une culture de l crit qui serait davantage inclusive accorderait une plus grande valeur l initiative et la coop ration autour de la lecture dans une perspective de d veloppement humain durable cadran du bas droite Les acteurs sociaux peuvent envisager de rendre davantage l gitimes les pratiques de l crit relevant du cadran inf rieur droit Cela pourrait tre pour de nombreux adultes non dipl m s le cadran o il leur serait vraiment possible de mobiliser et de consolider leurs comp tences de lecture L id e n est toutefois pas de les confiner dans des milieux caract ris s par cet environnement crit et de les exclure d autres milieux comme du march du travail Mobilisant et consolidant leurs comp tences de lecture dans un environnement crit centr sur l initiative et la coop ration dans lequel les situations de lecture sont ouvertes et o il est l gitime de participer ses lectures les adultes non dipl m s pourront peu peu prendre confiance en leurs ressources et faire face des situations prescription plus stricte dans lesquelles ils seront en mesure d exercer un r el pouvoir d agir Certaines situations plus que d autres sont caract ri
139. ur avoir du soutien R seaux documentaires Documents que l on peut consulter ex dictionnaire bottin site Internet 31 2 CADRE CONCEPTUEL AGIR AVEC COMPETENCE DANS UN ENVIRONNEMENT PARTICIPATIF Nous attirons l attention sur le fait que les situations peuvent activer des dispositions chez le lecteur mais aussi chez les autres acteurs qui interviennent dans la situation de lecture relevant des dimensions cognitives et affectives du rapport l crit Cette activation peut cr er obstacle la mobilisation et au renforcement de comp tences3 ou encore les favoriser La figure 7 propose une illustration du processus mettant en relation ressources situations et r sultats dans le domaine de la lecture Nous comprenons les situations de lecture comme inclusives de l activit de lecture proprement dite Vanhulle et Dufays 2002 activit dans laquelle les perceptions du lecteur interagissent sur le texte et le contexte de lecture Toutefois les situations de lecture comme les pratiques de lecture d passent la seule interaction entre le lecteur le texte et le contexte de lecture Figure 7 Agir avec comp tence en lecture Ressources incorpor es potentiel de l adulte non dipl m Situations de lecture Ressources externes accessibles l adulte non dipl m Source adaptation du sch ma Agir avec comp tence de Le Boterf 2002 47 Guy Le Boterf 2002 120 postule que agir avec
140. ure sont souvent li es des demandes d agences gouverne mentales d inspection ou des exigences relevant de normes de certification Les grilles avec listes cocher constituent une pratique de lecture et d criture courante Elle est fortement connot e par le risque d tre blam pour une op ration inappropri e Par ailleurs ne pas remplir le formulaire expose tout autant au bl me et aux actions disciplinaires Dans les deux milieux les chercheuses rep rent aussi des pratiques autonomes d cri ture lecture Il s agit de notes d observation consign es par une travailleuse ou un travailleur dans un carnet ou sur un bout de papier et que cette personne relira l occasion afin d am liorer son efficacit au travail notam ment en comparant ses observations Ainsi comme on vient de le voir succinctement les adultes peu scolaris s ont des pratiques de lecture g n ralement ordinaires diff rentes selon qu elles se situent dans la vie publique ou priv e reposant sur des dispositions davantage sensibles et pratiques ainsi qu un attrait pour les textes auxquels ils peuvent participer s identifier l histoire se projeter dans l application de conseils pratiques r fl chir ses valeurs etc Ils doivent r pondre diff rentes demandes de lecture mais s adonnent aussi de leur propre chef certaines pratiques La prochaine section attire l attention sur des efforts collectifs faits pour tenir compte de ces pra

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