Contribution des recherches ergonomiques à la constitution d`une
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1. La m thode que nous proposons ici consiste donc d abord rassembler gr ce un guide d observation toutes les mesures et les diff rents l ments qui semblent importants pour caract riser les conditions de travail d un poste Ce guide d observation devra tre rempli par un observateur autre que le travailleur ce pourrait tre le m decin du travail un repr sentant du C H S un syndicaliste etc LEST p 4 en tout cas d j quelque chose comme un sp cialiste Th me repris et martel par l auteur de la pr face Ce guide d observation suppose un observateur qui peut tre le m decin de travail un repr sentant du C H S ou de la commission sp cialis e c est lui non au travailleur observ qu il reviendra de l utiliser LEST pr face de Y DELAMOTTE p VI et VIT Echappant toute participation et contr le des travailleurs concern s que ce soit au moment de sa r daction ou celui de son interpr tation un tel questionnaire pour sp cialiste laisse rapidement apercevoir sa vocation devenir un outil d analyse valuation aux mains non plus m me des chercheurs ext rieurs aux entreprises mais des entreprises elles m mes Cependant la diff rence des chercheurs qui destinent naturellement leurs travaux la communaut scientifique dont ils attendent approbation et encouragements Guy Roustang et son quipe ont 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution2. la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris La revanche l impr cision le caract re arbitraire ou simplement la validit limit e de telle ou telle connaissance pr tendue utilis e dans la grille retentit videmment sur la qualit de celle ci Sont donc mis en question l appui exclusif sur des connaissances acquises le mode de pr sence de ces connaissances dans le questionnaire et dans la grille 1 En fait le LEST fait subir le m me traitement aux analyses du travail pass es qu aux connaissances sur les effets mais 1l n en fait pas tat Il demeure convaincu qu il propose l un outil d analyse suffisant la preuve du contraire sera faite dans la partie charge mentale Remarquons seulement ici que du coup ce qui fonde ses imputations ce niveau n est m me pas voqu explicitement en r f rence aux tudes pass es et donc chappe toute relativisation possible pour appara tre comme ce que 1 enqu te d couvre alors que c est de l qu elle part un utilisateur peu scrupuleux pourra ainsi faire comme s il d couvrait dans les faits le lien vident et incontestable qui lie par exemple dur e d op ration et dur e du cycle lien qui s appelle complexit vitesse Au moins dans le cas des effets c est dire dans le domaine des valuations proprement dites le LEST ne laisse pas ignorer cette importation nous avons t
3. de corriger perfectionner approfondir etc cet outil Quelques exemples Malheureusement en ce qui concerne la charge mentale correspondant une t che les mesures objectives ne sont plus possibles car il n existe pas actuellement de m thode pour mesurer Pour une analyse des conditions du travail ouvrier dans les entreprises Armand Colin 1975 R f rence not e LEST pour la suite de ce chapitre 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris directement ou indirectement la charge mentale d une fa on globale objective Certaines th ories telle la th orie des communications ou de l information et la th orie du canal unique proposent des m thodes d valuation de certains types de charge mentale Mais d une part ces th ories sont bas es sur une ou plusieurs hypoth ses qui sont discutables d autre part etc Fallait 1l donc pour conserver le m me souci d objectivit carter de notre analyse tout ce qui concerne la charge mentale et certains facteurs d ordre psycho sociologique tels que les relations de travail avec les autres travailleurs ou avec la hi rarchie la plus ou moins grande possibilit laiss e au travailleur de d velopper ses facult s d initiative de cr ativit etc L analyse que nous aurions propos e
4. de remonter l examen des conditions r elles de production de tels r sultats ou de les contester partir de ce que leurs propres travaux ont pu leur indiquer ils ne pourront les contester qu partir et au vu de leurs cons quences pratiques qu au vu de ce qu ils distordent de la r alit qu ils connaissent A supposer donc qu ils la connaissent assez pour apercevoir ces distorsions ce qui pourrait tre le cas si les travailleurs participaient activement l op ration ils seront mis in vitablement en position difficile sinon inf rieure du fait m me de la pr tention de ces tudes ou plut t de ceux qui s en servent ainsi rendre compte scientifiquement de la r alit Il est donc regrettable que puisque l outil a besoin de s appuyer sur ces connaissances ant c dentes il les introduise comme un donn fixe et indubitable m me si on convient qu il peut voluer il n en fonctionne pas moins rigidement dans la grille questionnaire et non avec leurs limites v ritables Le fait est d autant plus grave que dans ce domaine des tudes du travail le primat du Laboratoire est tel que ce n est que r cemment que la recherche a per u dans toute son ampleur l importance qu avaient dans la signification des r sultats de ces tudes des choix aussi anodins que ceux de la population concern e du lieu d tude situation r elle ou laboratoire du temps d observation des proc dures de recueil ou de traiteme
5. en fournir une interpr tation et une valuation correctes Nous consid rerons donc l outil propos par le LEST tel qu il doit tre mis en uvre avec les objectifs qu il poursuit les m thodes qu il implique les cons quences qu il entra ne pour percevoir les probl mes qu il pose au niveau de cette mise en uvre Ce n est qu partir de l qu il sera ventuellement utile de remonter aux probl mes pos s par sa constitution Cet ordre n est pas sans importance Ce sont bien ses m thodes et objectifs finaux d utilisation qui a ont donn forme d s le d part au processus de constitution et ses probl mes b pourraient clairer r trospectivement ceux ci si l on se trouve devant certains probl mes graves lorsqu il s agit de s en servir cela pourrait conduire r interroger certains choix initiaux dans la constitution m me de l outil Un examen critique ne servirait rien s il ne portait pas directement sur le questionnaire et la grille La preuve le LEST n est pas avare de commentaires pein s sur la difficult de constituer un tel outil ni de protestations de modestie Mais tout cela est sans aucune cons quence sur l outil finalement produit e Les restrictions reconnues par le LEST quelques exemples Les auteurs pr tendent ne rien ignorer des limites de leur d marche et se d fendent dans toute la pr sentation contre toute accusation de dogmatisme en particulier en invoquant la possibilit
6. de probl mes certes l mentaires mais combien pr sents dans nombre de situations industrielles 4 La salet et bien d autres aspects particuliers seraient n cessaires prendre en compte pour risquer des valuations qui ne soient pas caricaturales de certaines contraintes comment valuer s rieusement un travail de manutention sans consid rer les probl mes d encombrement des lieux ou l tat du sol 5 Une autre contrainte pr sente partout quoiqu des niveaux diff rents n est jamais prise en compte ni comme dimension propre ni comme facteur aggravant bien qu elle soit essentielle pour valuer les conditions de travail dans leur ensemble et le poids de certaines contraintes le r le de la ma trise le comportement des chefs Le traitement de questions assez voisines dans la partie facteurs psychosociologiques ne comble pas la lacune car ici il faudrait tenir compte de cette dimension pour pouvoir appr cier v ritablement certaines contraintes par exemple vitesse de travail exposition aux risques etc Or on ne peut dans le cas de ce facteur exclure purement et simplement de l analyse toutes les situations o il joue un r le important moins de les exclure pratiquement toutes d autant qu un simple coup d il ou interview d un responsable ne suffit pas pour juger de la part du poids de la ma trise dans la pression r elle de nombreuses contraintes de travail faute de consid rer cette question on
7. 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris Pr ambule 2012 Les deux premiers extraits portent sur la critique des grilles d analyse des conditions de travail Le premier concerne la th orie de la connaissance qui sous tend la conception et l usage de ces grilles Le second confronte plus particuli rement la charge mentale telle qu elle est abord e travers ces grilles avec les r sultats des recherches ergonomiques men es par le Laboratoire de Physiologie du Travail et d Ergonomie du CNAM et avec notre propre exp rience Cette critique des grilles a t r sum e et poursuivie par Leonardo Pinsky dans le rapport d j cit plus haut Pinsky 1977 Le troisi me extrait concerne les grilles d enqu te sur les conditions de travail d velopp es par le syndicalisme italien et plus largement les Conseils d usine Consigli di Fabrica qui associaient ouvriers syndiqu s et non syndiqu s Ce rapport comporte aussi en introduction une r flexion g n rale encore valable aujourd hui sur la m thodologie des enqu tes statistiques en mati re de conditions de travail qui comporte une partie critique la critique de la notion de description objective et de son usage et une partie positive la contribution des tudes et recherches globales en situation r el
8. des contraintes sans pouvoir d boucher sur une appr ciation des charges subies limite consid rablement la validit d une valuation des conditions de travail ainsi fond e en raison de l cart norme existant entre la population r elle de travail et l homme consid r par la plupart des tudes classiques utilis es La volont affirm e du LEST de ne pas ouvrir la porte une d marche s lectionniste en introduisant une r f rence la population de travail ne justifie pas cette lacune car cette voie s lectionniste n est pas in vitable comme le montre aussi bien la d marche de certaines tudes globales en situation r elle Voir Rapport CNAM n 47 que celle des analyses simplifi es italiennes encore faudrait il pour ter toute ambigu t une telle d marche prenant en compte l tat et les exigences de la population ouvri re r elle que soit r solu autrement que par l exclusion pure et simple la question de la contribution des travailleurs concern s au recueil et l interpr tation des donn es et du contr le de ceux ci sur toute l op ration d application d une telle grille PREMIERES CONCLUSIONS Tous les points successivement abord s nous renvoient au r gne permanent de l arbitraire qui pr side la constitution d un tel outil et marquera son utilisation arbitraire dans le choix des l ments consid r s pour conna tre et valuer un poste arbitraire dans la r f rence occulte aux con
9. des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris mis au point un guide l intention des hommes d entreprise ibidem Remarquer que cet outil peut justement servir aussi aux organisations de travailleurs ne change rien l affaire d une part la question demeure de savoir si on n a pas fourni aux entreprises le moyen de justifier des valuations abusives ce point sera examin plus loin d autre part les travailleurs n interviennent ici de toutes fa ons que comme l ments d un domaine conflictuel o les points de vue s opposent fr quemment leur part la critique ou la validation de l outil est seulement celle d une des pi ces reconnues jouer sur l chiquier du pouvoir dans les entreprises c est aux chefs d entreprise aux m decins du travail aux repr sentants du personnel qu il revient maintenant de l prouver d en chercher le meilleur mode d emploi de pr parer ventuellement d autres m thodes qui leur sembleront mieux adapt es idem p VII L intervention des travailleurs n est envisag e relativement la validation et l utilisation de l outil que comme celle d une force sociale de discussion n gociation mais la participation des travailleurs concern s ayant une exp rience pratique des conditions de travail vis es et une connaissance du travail effectu n est pas consid r e comme
10. enqu tes se trouvent les tudiants de la Facult de M decine de Turin dont une partie a constitu Lotta Continua J ai pu rencontrer l un d entre eux devenu depuis m decin en exercice lors d un de mes voyages en Italie en 1973 1975 dans le cadre d une r union ouvri re r gionale de Lotta Continua Turin 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris l ments mesurables les indices facilement rep rables aux d pens de ce qui supposerait une longue observation ou des m thodes d enqu te beaucoup plus raffin es Notre objectif a donc t de mettre au point un guide d observation d utilisation relativement simple et rapide permettant pour poste de travail de recueillir un certain nombre de renseignements aussi objectifs que possibles sur les divers l ments des conditions de travail en vue d tablir un diagnostic Ce que nous allons tudier c est la facult de ce guide d observation avec son mode d emploi rendre compte correctement des situations r elles de travail probl me de l int r t de la validit et de la signification des donn es recueillies et servir de base une valuation des conditions de travail c est aussi la facult de cette grille de cotation s appuyant sur de tels l ments ainsi recueillis
11. par ailleurs le vernis de connaissances n cessaires la formation de techniciens de la cotation formation en fait coup e de tout r el processus d analyse des conditions de travail suppl ment d me et de connaissances sans cons quences essentielles sur la nature la pr sentation et la fonction de l outil de cotation Le couplage des deux aspects permet galement d chapper toute critique l objection du caract re simplificateur subjectif et dogmatique de la grille il sera possible de r pondre que tout cela aussi a t dit et d invoquer toutes ces pages qui introduisent ce qu il faut de r serves de relativisation ou de mise en garde toutes pr cautions essentiellement th oriques invocation de la complexit des connaissances ou de leurs lacunes o n apparaissent jamais les cons quences pratiques du point de vue de la m thode d analyse des conditions de travail Ou bien donc on donne toute leur importance aux r serves mises aux limites reconnues aux difficult s de synth se d observation d interpr tation d valuation explicitement reconnues et alors on ne peut continuer proposer envers et contre tout une telle cotation g n rale dont on sait qu elle nia aucune chance de rendre compte effectivement de la r alit des conditions de travail ou bien on consid re que toutes ces r serves n infirment pas fondamentalement une telle d marche de cotation homog ne et alors il est normal que ce qui soit j
12. pr sentes mais pas au point qu une valuation n en tenant pas compte paraisse inenvisageable aux utilisateurs ventuels de la grille une invalidation relative mais absolument non maitrisable des r sultats produits par la grille ou un risque de m connaissance totale des contraintes r elles de travail et de sous cotation des autres contraintes charge mentale temps de travail etc e De nombreux aspects indicatifs de l tat des conditions de travail et ventuellement indispensables leur valuation ne sont pas abordables par cet outil 1 La grille ne consid re pas non seulement les produits utilis s consid r s comme toxiques mais encore les produits interm diaires apparus au cours des processus de fabrication les produits consid r s comme non toxiques mais qui pr sents en quantit industrielle peuvent 10 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris avoir des effets n fastes sur la sant par ex les antibiotiques 2 Ni non plus les risques microbiens pr sents pas seulement dans les industries alimentaires mais aussi partout o est fait usage d eaux pollu es croupissantes etc 3 Ni les risques d incendie risques d incendie proprement dits mais aussi risques en cas d incendie alors qu il s agit l
13. que les effets sur le travailleur seront nuisibles on aurait l un outil limit dans ses possibilit s mais utile Mais cette grille ne se pr sente pas ainsi elle vise coter des s ries de postes et dans ces postes une s rie d aspects des conditions de travail de fa on pointer non seulement ce qui est nuisible mais galement ce qu on conviendra d appeler satisfaisant bon moyen etc Or une telle pr tention est absolument d plac e avec une m thodologie pareille et avec de tels moyens Si les connaissances acquises ou les normes existantes permettent de pr voir des effets nuisibles de certains facteurs de conditions de travail on ne peut en conclure en revanche de ce que certains seuils de nuisance ne sont pas d pass s que la situation est bonne Prenons un exemple simple le bruit S agissant d une norme de bruit il faut se garder de faire croire qu il s agit l d autre chose que d une norme Ensuite du d passement de cette norme on peut conclure l existence d un risque et donc de mauvaises conditions de travail mais de son non d passement on ne peut rien tirer a priori parce que a on ne peut m me pas dire que du point de vue du bruit la situation est bonne parce que la norme ne prend en compte que certains effets certains risques D autres effets s ils taient mieux connus ou mieux reconnus et pris en compte dans la norme conduiraient peut tre exiger des seuils beaucoup plus bas
14. utile et souhaitable sauf cas exceptionnel pour l op ration m me d observation renseignement c est dire la phase d tude simplifi e du travail qui va donner lieu valuation Certes les auteurs se d fendent d avoir voulu r diter l op ration tayloriste classique r vant d imposer au nom de la Science l unanimit aux parties concern es ils tiennent en cela compte d une situation de fait l impossibilit de l unanimisme dans l entreprise LEST p 17 Reste cependant la question non de la participation syndicale ventuelle la discussion sur les r sultats de l enqu te mais de celle des travailleurs concern s et de leurs organisations l tude simplifi e de leur poste et de leur travail question qui concerne directement la validit des donn es recueillies elles m mes comme de leur interpr tation or sur ce point l nonc d j cit de la page 140 proscrivant toute interview du travailleur constitue le dernier mot du LEST en mati re de m thodologie Il n est qu un seul cas o le LEST pr voit pour tout le questionnaire que le travailleur soit interrog et encore au m me titre que le chef d quipe c est quand il n y a vraiment pas moyen de faire autrement La r ponse la question 6 6 2 peut pr senter quelques difficult s dans la mesure o la dur e d observation est limit e Il est en effet possible que le temps pendant lequel le travailleur peut s arr ter de travailler
15. ation rapide d un poste de travail entra ne le plus grand appauvrissement LEST p 6 D ailleurs l observation des diff rentes grilles montre qu il n y a l aucune homog n it pas m me au niveau des d finitions Plut t que de s tendre sur des points reconnus faibles par les auteurs mieux valait se centrer sur ceux r put s solides 23
16. aurait t bien partielle d autant plus que pour de nombreux postes de travail la diminution de la charge physique s est accompagn e d un accroissement de la charge mentale Nous avons pr f r abandonner un peu d objectivit plut t que de passer totalement sous silence les facteurs de charge mentale et les facteurs psycho sociologiques LEST pp 2 et 3 Curieux raisonnement qui conclut de l int r t de la prise en consid ration de certains l ments la possibilit de celle ci passant outre du coup toutes objections ant c dentes On notera aussi que visiblement l imp ratif d objectivit si contraignant lorsqu il a fonction de justifier l exclusion de la parole du travailleur l chine plus souple lorsqu il s agit de soumettre l outil des r alit s qu on vient pourtant de reconnaitre difficilement abordables par lui Ces r serves fort scrupuleuses seront donc sans effet peu importe la validit des r sultats ce serait trop dommage de ne pas faire passer la grille la charge mentale et les facteurs psycho sociologiques Il y aura donc valuation et cotation Oui mais non sans de nouvelles r serves de prudence En fait la cotation et par cons quent le diagnostic ne sont pas aussi rigoureux pour tous les l ments analys s Pour certains d entre eux il existe des tudes qui ont permis de d gager des normes En ce qui concerne les facteurs de charge mentale et les l ments psycho sociol
17. b la signification m me de la charge que constitue le bruit ne peut tre convenablement interpr t e qu en fonction d autres aspects du travail dont certains peuvent tre pris en compte dans la grille mais pas tous et de la composition concr te de toutes ces contraintes 20 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris Il est possible qu on ne puisse approcher de telles questions avec un appareillage aussi grossier mais alors on devrait au moins s interdire d en conclure au caract re satisfaisant de la situation de travail Soulignons qu une telle cotation ne peut tre entendue pour certains utilisateurs et peut tre pas pour les auteurs que comme un encouragement augmenter les contraintes qu on aura jug es exp ditivement tre un niveau bas C est vident pour tout ce qui concerne la vitesse de travail et donc toutes les formes de la charge de travail mais c est vrai aussi des contraintes li es l environnement physique le seuil de risque reconnu n tant pas atteint on s autorisera du r sultat d une telle grille pour rajouter l occasion quelques machines dans l atelier sources de bruit suppl mentaires mais toujours suppos s demeurer inf rieurs aux normes la grille leur aura donc servi savoir dans quelles limit
18. c Un exemple de ce que cela donne Si fr quence diversit des codes quipements changements de production est une source fr quente d erreur H2a I Noter la r f rence la fr quence mais seulement des erreurs dissoci e comme telle de celle des accidents Si les erreurs commises entrainent un refus d finitif du produit un risque grave pour les quipements et les personnes un arr t important de l atelier alors on a H2b I Si l op rateur peut r gler les incidents par ses propres moyens et en faisant intervenir des contacts ext rieurs on a H2e I D o une note CONTENU DU TRAVAIL H I excellent Quand donc la question de l accident est prise en compte au lieu d tre prise en compte comme telle elle est abord e comme indice d autre chose ici contenu du travail cadre dans lequel on parvient faire passer le risque d accident pour un facteur positif D o la possibilit ensuite de noyer la question dans le calcul d un profil ce qui permet au niveau de l histogramme final de compenser une mauvaise cotation en par une bonne en H Il en va un peu de m me dans la grille du LEST simplement comme cette dimension des accidents n est jamais abord e comme telle directement comme facteur n gatif il n tait pas n cessaire que l o elle appara t comme indice de l ATTENTION elle apparaisse comme facteur positif devant compenser une autre partie de la cotatio
19. charge mentale par exemple sont tr s difficiles appr hender Ce qui n emp chera pas la pr sentation d histogrammes pr tendant repr senter une valuation des diverses nuisances consid r es s par ment mais donnant un tableau de cotation du poste l valuation et cotation de la charge mentale un poste Suivent un credo et quelques v ux Malgr toutes ces r serves nous croyons que la m thode propos e est susceptible d viter les g n ralit s dans le d bat sur les conditions de travail de faire le partage entre ce qui est relativement s r et ce qui ne l est pas de ne pas laisser aux sp cialistes le soin de discuter de ces questions Pour que les salari s retrouvent un certain contr le de leur travail il faut que des tudes sur les conditions de travail soient men es avec eux ou par eux La m thode actuelle doit tre consid r e comme un outil mis la disposition de tous ceux qui sont int ress s ou concern s par ces probl mes mais un outil susceptible d tre modifi discut perfectionn LEST p 17 Comment se fera le partage entre ce qui est relativement s r et ce qui ne l est pas puisqu au terme de l analyse valuation on obtient un histogramme d ensemble parfaitement homog ne Quant au v u que les tudes sur les conditions de travail n excluent pas les travailleurs mais soient men es avec eux ou par eux les auteurs songent sans doute d autres tudes car toute la
20. de ses deux principes fondamentaux enqu te ultra rapide et exclusion des travailleurs concern s propose simplement le relev et la consid ration de quelques indices dont les recherches ant c dentes au cours d analyses du travail ant rieures ont montr qu ils jouaient ventuellement un r le important ou qu ils taient utilisables comme indices de ceci ou de cela Quant leur interpr tation elle est ni plus ni moins import e partir de ces recherches ant c dentes Une cons quence en est que loin de m nager une ouverture sur chaque r alit un tel questionnaire la compromet et exclut de fait la consid ration de tout l ment ou de toute relation dont l importance ne serait pas d j tablie il s interdit donc d tre interrog par ce que la r alit peut lui pr senter et c est grave pour un outil qui a la pr tention de poursuivre un travail de connaissance du c t des situations r elles de travail Plus g n ralement 16 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris a C est aux connaissances ant c dentes que le cadre d analyse que constitue le questionnaire doit sa forme et son contenu le choix des param tres consid r s l attention port e tel ou tel aspect de la situation le choix de tel ou tel renseignement sont
21. devra lorsqu il s agira d valuer la charge physique ou mentale de contenter d valuations d une extr me fragilit 6 Autre dimension absolument absente de la d marche d valuation des conditions de travail propos e les accidents et risques d accidents Pr tendre valuer les conditions de travail dans une entreprise avec un outil qui ne permet pas de prendre en compte comme telle cette dimension est choquant on produira ainsi un histogramme faisant para tre ventuellement bonne une situation que l on aura en fait consid r e ni sous l angle de la pr sence de situations de risques d accidents ni sous l angle des accidents r els pass s a Pour toute une part l absence de cette dimension est mettre en rapport plus g n ralement avec l absence totale d acc s par une telle enqu te une consid ration directe des effets de la situation sur les travailleurs Nous retrouverons plus loin ce probl me dans toute son ampleur Limitons nous pour l instant aux remarques suivantes 11 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris e Cet outil pr tend pouvoir estimer et coter les contraintes essentielles du travail sans jamais faire porter directement l enqu te sur les cons quences hic et nunc rep rables d s conditions de travail
22. e recueil d un minimum d informations de la population concern e de ses troubles actuels des accidents constitueraient seuls des moyens d approcher certains effets n cessaires prendre en compte dans l valuation et que la consid ration des seules contraintes ou les inf rences a priori qu on peut tirer des connaissances existantes ne permet pas d aborder Surtout elle serait indispensable pour passer une r elle estimation des charges subies physique et mentale charges qui sont bien en derni re analyse celles qui int ressent celui qui veut am liorer les conditions de travail on ne s int resse en effet la charge telle qu elle se d duit simplement d un niveau de contrainte que parce qu elle est un jalon vers ce qu il faut conna tre et 21 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris qui seul sert en d finitive une valuation des conditions de travail la charge effectivement subie avec toute sa signification particuli re en fonction de l tat du travailleur de ses exigences propres r elles appr hendables sur le terrain dans une industrie donn e et non des exigences moyennes d un homme moyen qu on trouve dans les normes ou certaines tudes utilis es mais qu on ne trouve pas dans l industrie S en tenir une estimation
23. er une situation de risque que quand il s agit d valuer une charge mentale encore faudrait il peut tre que cela g ne aussi peu les entreprises Mais elle r clamerait aussi que soient consid r s le pass r el de travail les accidents survenus etc bref ici encore que l enqu te sur les contraintes soit indissociablement accompagn e d une d marche de type pid miologique qui permette de pr ciser interpr ter valider les hypoth ses et r sultats de la premi re c On remarquera qu il y a l un point extr mement trouble dans toutes les grilles Les accidents ou risques d accidents y sont la fois escamot s et camoufl s Cette dimension est totalement absente des grilles SAVIEM et CHRYSLER alors qu elle ne l est pas des grilles de salaire Dans la grille RENAULT on trouve deux occurrences de la question d une part en A SECURITE la question est abord e comme telle c est la seule grille o c est le cas valuation du degr de gravit et de la probabilit du risque mais sans r f rence aux accidents d j produits 13 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris d autre part en H CONTENU DU TRAVAIL H2 RESPONSABILITE Probabilit d erreur H2a Cons quences des erreurs H2b Degr d initiative H2
24. es on pourra croire possible d accro tre la charge Un tel r sultat est d j en lui m me contradictoire avec toute perspective r elle d am lioration des conditions de travail mais en outre il a de grandes chances d tre faux il est en effet tr s possible que les conditions r elles du travail analys es superficiellement soient telles que justement ce niveau relativement bas de bruit soient absolument n cessaire L objection rejoint ici une v rit l mentaire en ergonomie elle concerne la signification des crit res Un crit re n a de sens que d pass on peut conclure de son d passement mais de son non d passement on ne peut rien conclure Nous verrons plus loin que l abus se redouble lorsqu il ne s agit m me plus de crit res mais de vagues indices qu on fait fonctionner comme si c taient des crit res de quelque chose et encore incorrectement puisqu on conclut syst matiquement du non d passement de certaines valeurs la bonne qualit des conditions de travail B Se donner les moyens d prouver au niveau m me de l usage la validit de l outil utilis par la mise en uvre d une r elle analyse du travail d une part par la consid ration des effets d autre part Nous avons d j soulign que m me dans une analyse simplifi e la seule consid ration de certaines contraintes ne peut permettre l application correcte de cette grille toute situation concr te La consid ration corr lative et l
25. exit vitesse attention minutie e Des aspects psychosociologiques abord s par la cotation de cinq l ments statut social initiative communications coop ration identification du produit e Enfin le temps de travail Avec un tel outil d analyse et d valuation un nombre important de contraintes de travail et donc aussi de travaux sont inabordables e Les restrictions reconnues par le LEST La m thode est applicable aux postes ouvriers peu ou pas qualifi s de l industrie LEST p 132 En effet toute l valuation de la charge mentale propos e est inapplicable selon le LEST des travaux qualifi s Mais en outre ne peuvent tre appr hend s par ce guide d observation tous les travaux pour lesquels les conditions d environnement physique varient LEST p 7 Ceci est en particulier le cas de la plupart des travaux d entretien et du B timent et des Travaux Publics de certains conducteurs d engins de manutention et de levage des travaux de nettoyage des locaux ibidem Le LEST ajoute que d ailleurs pour ces travaux il serait impossible non seulement de r pondre aux questions relatives l environnement mais galement la plupart des questions relatives la charge physique ou la charge mentale On pourrait ajouter encore que les cas o les conditions d environnement physique varient par 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des
26. le de travail une telle m thodologie Cette r flexion g n rale tant concr tis e dans les trois extraits pr sent s je peux la laisser ici de c t Ce d autant plus que ces derniers montrent mieux que ne le font cette r flexion g n rale l pist mologie d tude des conditions de travail et de leur transformation en termes d articulation de la recherche empirique et de la recherche technologique et d articulation entre recherche et activit usuelle qui conditionne cette r flexion Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris Extrait 1 Theureau J Tort B 1977 CHAP LA GRILLE DU LEST amp LES GRILLES DES SERVICES ERGONOMIQUES D ENTREPRISE II LA GRILLE DU LEST 1 Pr sentation de la m thodologie Probl mes g n raux soulev s L objectif et la m thode Cette intention d tudier l environnement physique les charges physiques et mentales aussi bien que le degr d autonomie dans le travail ou les relations sociales sur le lieu de travail trouve une limitation importante dans la m thode de recueil des donn es que nous proposons En effet nous voulons une m thode standardisable donc pas trop lourde et qui laisse tr s peu de place aux interpr tations de l enqu teur ce dernier devant pouvoir tre form assez vite Cela privil gie les Rappelons qu l origine de telles
27. les travailleurs concern s e La m thodologie d enqu te repose sur un id al d observation conduite par une ou plusieurs personnes trang res la pratique m me du travail consid r On s aper oit rapidement qu en pratique le primat d abord si lourdement martel de l observation comme garantie d objectivit se voit notablement relativis et l observation se voit adjoint un autre mode de recueil de donn es le recueil de renseignements assez objectifs en liminant toute interview du travailleur donc aupr s des sp cialistes comp tents ma trise bureaux de m thodes etc Ce relais de l observation directe par le recueil de renseignements est mettre en relation imm diatement avec la dur e de l enqu te 2 heures et la volont de se passer de la participation du travailleur concern sans doute consid r carme source de subjectivit L observation objective du LEST souffre visiblement des m mes difficult s saisit le travail r el que celle des chronom treurs tayloristes Mais si l usage d appoint de la hi rarchie permet de remplir le questionnaire et de ne pas revenir bredouille il ne l ve pas toutes les difficult s ce point devient essentiel lorsqu il s agira de savoir si c est bien sur le travail r el et non le travail th orique ou le travail prescrit qu a port l enqu te e Observation et recueil de renseignements en se passant au maximum du concours du travailleur concern
28. li res que la grille op rera sur des situations concr tes mais selon un mode qui ne l ve pas le myst re que rev t l attribution de cotations aux diff rentes valeurs estim es des contraintes Nous sommes donc renvoy s par ces deux questions tout un corps de connaissances incorpor dans la grille et qui la fait op rer sur des situations concr tes c est dire qui permet un traitement automatique d une valeur d un indice la signification de cet indice dans la situation concr te d une contrainte ainsi estim e partir de tel ou tel indice une valuation Ni l analyse du travail fondant la signification r elle des indices n1 la consid ration des effets et de la population concern e ne se situent au niveau m me de l application de l outil questionnaire grille ils se situent au niveau de l tape de constitution de l outil et l seulement On est donc renvoy la question de ce qui fonde un tel outil c est dire consid rer comment se fait le passage des connaissances ant c dentes la grille La validit de cet outil ne saurait se confondre avec la validit des tudes qui ont pu tayer une telle d marche de la validit de certaines connaissances utilis es on ne peut conclure directement la validit de leur mode d utilisation ni la validit des r sultats ainsi obtenus en 17 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques
29. lle en l tat c est dire un outil qui continue pourtant de pr tendre analyser une situation selon ses dimensions essentielles sans quoi quoi servirait elle On retrouve l un probl me propre en tout cas ici particuli rement aigu ce genre d outil simplifi d valuation globale des conditions de travail 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris il se pose en effet beaucoup moins lorsque l outil disponible ne se pose pas comme une grille d analyse d ensemble mais comme simple moyen d analyse partielle Enfin renvoyer la prise en compte de tels facteurs aux m decins du travail ou aux inspecteurs de la S curit Sociale d une part fr le le mauvais go t pour peu qu on consid re l tat actuel de la lutte contre la nocivit dans l industrie fran aise d autre part constitue une limite consid rable l int r t que peut pr senter un tel outil dans une perspective r elle de connaissance largie des facteurs de mauvaises conditions de travail et de transformation de celles ci Dans les trois cas cit s il est bien vident que de telles lacunes ont deux types de cons quences a pour toute une s rie de postes o la pr sence l utilisation etc de produits irritants toxiques dangereux de poussi res fum es rayonnements co
30. mettre en rapport avec ce que des tudes ant c dentes ont pu faire appara tre des l ments n cessaires prendre en compte pour d crire une situation b C est elles aussi qu il doit les mod les interpr tatifs sous jacents concernant diff rents indices et leur signification 2 Autre question pour qu un niveau de contrainte puisse tre valu en termes de bonnes ou mauvaises conditions de travail il faut n cessairement l intervention d une autre dimension celle des effets de ces contraintes sur l homme C est par rapport aux effets suppos s ou v rifi s de ces contraintes sur l homme au travail qu on peut valuer et non plus seulement conna tre estimer certains l ments du dispositif ou le dispositif dans son ensemble Or l enqu te exclut par principe toute consid ration directe d un tel registre qu il s agisse des plaintes concernant les conditions de travail des effets rep rables des conditions de travail sur la population ouvri re concern e hic et nunc qu il s agisse d effets non ables en terme de charge ou de troubles de l tat r el de la population concern e pour les postes examin s pour autant que cet tat est le produit et du travail pass et du travail actuel des accidents effectivement survenus etc Il y aura donc ici encore et seulement inf rence a priori partir des tudes ant c dentes et des valuations qu elles ont produit aux valuations particu
31. mise en uvre de la m thodologie d enqu te et d valuation exclut leur participation sauf sur UN point comment plus loin D ailleurs cela m me fait l objet d une nouvelle r serve Les diff rents indicateurs que nous venons de proposer pour caract riser les l ments de charge mentale sont obtenus dans le chapitre du guide d observation relatif la charge mentale selon une m thode voisine de celle que nous avons utilis e pour les autres l ments de condition de travail savoir par l observation directe ou par le recueil de renseignements assez objectifs en liminant toute interview du travailleur Nous connaissons les limites d une telle approche mais elle nous parait cependant utile pour avoir une id e assez globale d un poste de travail et servir ensuite de base des discussions ou des tudes plus approfondies de la part des acteurs sociaux concern s LEST p 140 On pourrait multiplier l envi de tels exemples o les auteurs reconnaissent l existence de probl mes mais pour mieux passer outre imm diatement aux restrictions qu ils viennent d noncer En fait ces attendus accompagnant la grille de cotation ont pour une grande part valeur de masque par rapport au produit r el obtenu l aide de la cotation Ce n est pas parce que la grille 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statisti
32. n Hormis cette diff rence la ressemblance est grande puisque la question du risque d accident n est abord e que dans le cadre de l estimation valuation de cet l ment particulier de la charge mentale qu est l attention On remarquera d abord que cette grille pour autant qu elle veut incorporer cette dimension quelque part devrait passer par une double r f rence au risque d accident et ou au pass r el de l entreprise mais qu elle se prive en fait de tout moyen d aborder ces questions loin d ouvrir cette dimension d analyse le tableau de cotation J2 importance des risques d accidents la cl t imm diatement car aucune partie du questionnaire ne permet de d finir correctement une situation de risque d accident ainsi l existence m me d un risque qui pour tre tudi e n cessiterait des outils propres d analyse ne peut ici tre tablie qu au tenue d un jugement subjectif en tout cas non motiv non d montrable parfaitement obscur d autre part des risques r els m connus ne peuvent nullement tre per us mais seuls les risques connus au terme d un rapide survol ou d une demande de renseignements aupr s des responsables Dans ces conditions l interrogation sur la fr quence perd toute sa rigueur Ensuite on voit que cet l ment risque d accident n appara t dans ce cadre d valuation de la charge mentale que pour dispara tre dans une moyenne calcul de la cotation ATTENTION Escamotage parfait p
33. naissances acquises qu il s agisse d analyses du travail ant rieures qu il s agisse de connaissances concernant les effets des conditions de travail arbitraire dans l interpr tation des valeurs d indices en l absence d une analyse du travail d taill e concr te arbitraire dans l valuation automatique en l absence de toute consid ration des effets rep rables sur place et de la population concern e Et encore faudra t il consid rer si dans le recueil des donn es elles m mes l on ne rencontre pas l encore une bonne dose d arbitraire enfin nous n avons pas prouv le besoin de descendre plus encore dans le d tail pour nous interroger sur le fondement des chiffres de cotation propos s pourquoi telle situation vaut elle 2 plut t que 3 ou 3 plut t que 4 sinon pour des raisons d harmonie et de continuit dans la grille m me On retiendra seulement pour l instant 1 L absolue non transparence de la grille au niveau de ce qui constitue ses propres fondements normes et connaissances existantes incorpor es comme outil de traitement automatique 22 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris Sans doute sont clairement nonc es les petites op rations arithm tiques de surface auxquelles des utilisateurs complaisants se livrer
34. nant lieu ici aucune exploitation nous paraissent extr mement importants En effet ils se proposent de remplacer un chapitre qui figurait primitivement dans le guide d observation et qui tait relatif aux produits irritants toxiques et dangereux Nous avons t amen s supprimer ce chapitre non parce que nous consid rions ces probl mes comme secondaires comment le seraient ils puisqu il s agit de la sant m me du travailleur mais parce qu une analyse rapide ne peut les aborder de fa on satisfaisante En effet il s agit d un domaine extr mement complexe qui n cessite des mesures et des analyses nombreuses et compliqu es et qui par cons quent nous semble tre du ressort des sp cialistes tels que les m decins du travail ou les Inspecteurs de la S curit Sociale par exemple LEST p 8 Le choix effectu par le LEST consiste donc recueillir au niveau du questionnaire un certain nombre de renseignements concernant la liste des produits ou mati res utilis es leurs conditions d utilisation nais non proposer une valuation portant sur ce point On ne peut que partager l extr me prudence des auteurs sur ce point on peut cependant s tonner qu ils n aient pas jug bon de l tendre d autres aspects de la situation de travail tout aussi difficiles valuer rapidement et sommairement comme la charge mentale et en tout cas qu ils aient jug bon de maintenir grev d une telle lacune le reste de la gri
35. nstitue une nuisance bien rep r e comme essentielle au poste l utilisation de la grille d valuation perd toute signification mais la tentation de l utiliser risque d tre faible b mais pour un nombre bien plus grand encore de situations o la pr sence de ces nuisances constitue seulement un aspect parmi d autres du travail pas forc ment le plus visible pas forc ment reconnu comme source particuli re d inconfort n1 de risque et o la grille a une chance de s appliquer sa validit se voit d embl e tr s r duite par la non consid ration de contraintes et des risques li s toutes ces nuisances le danger dans ce cas accru encore du fait du caract re sommaire squelettique et exp ditif du questionnaire qui tient lieu d analyse du travail de refouler purement et simplement cette dimension du probl me et de proposer des cotations de poste sans aucun rapport avec l tat r el des conditions de travail est alors tr s grand Les postes de travail ouvriers pas ou peu qualifi s de l industrie que le LEST reconnaissait tre les seuls que sa grille permettait d valuer ne sont pas certainement ceux dans lesquels ce type de contraintes toxiques poussi res rayonnements est le moins important On aboutit donc d une part une r duction d autant plus importante de l tendue des travaux auxquels par principe une telle grille peut s appliquer d autre part dans tous les cas o de telles contraintes sont
36. nt des donn es signification des moyennes etc 19 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris Ne donner quand on utilise de tels r sultats aucune information sur la nature des recherches en question et leurs limites n est pas admissible On peut toujours objecter que des r sultats faux montreront leur fausset ou leurs limites au contact de la r alit on aurait tort d tre si optimiste et ce ne serait pas la premi re fois qu on verrait au contraire l autorit de la science si peu fond e soit elle faire taire l objection que lui apporte la r alit surtout si les vecteurs en sont les travailleurs C est l un point majeur o la transparence que la grille du LEST revendiquait pour elle LEST p 17 est nulle 4 Cela signifie t 1l pour autant qu on ne pourrait tirer des connaissances existantes des instruments suffisants pour laborer un outil d analyse relativement simple des conditions de travail Nous ne le croyons pas mais dans ce cas d autres garanties seraient n cessaires qui sont ici absentes A un fonctionnement correct des crit res S il s agissait seulement avec les moyens que donne l tat des connaissances existantes de signaler des situations ou des niveaux de contraintes o ces connaissances permettent de pr voir
37. ogiques les normes n existent pas puisque les mesures n existent pratiquement pas non plus L tablissement d une chelle de cotation pour ces divers l ments a pos certaines difficult s LEST pp 4 et 5 Autres r serves qui ne portent pas plus cons quence et que quelques v ux suffiront faire taire En effet l tude d un poste de travail est trop complexe pour que nous pr tendions en deux heures de temps ne rien laisser chapper Bien des recherches prouvent que la difficult d une t che ne peut tre appr ci e qu apr s de tr s longues observations minutieuses et que les op rateurs sont parfois les seuls pouvoir juger gr ce leur exp rience de la difficult relative des divers postes Cela n emp chera ni la cotation de tout poste en 2h ni l exclusion de fait du travailleur concern dans l emploi du questionnaire et l application de la cotation voir plus loin 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris De plus les nonnes sont tablies pour chacun des l ments des conditions de travail pris isol ment et l on manque de travaux sur l effet conjoint de plusieurs nuisances Enfin nous l avons d j dit et nous y insisterons tout au long de ce document certains l ments des conditions de travail la
38. ont mais les connaissances et normes qui y fonctionnent ne sont jamais pr sent es dans leurs exactes limites sont de toutes fa ons utilis es sans qu on se demande ce qui dans une situation concr te donn e peut demeurer de leur validit surtout pour les connaissances issues d analyses du travail en situation r elle ant rieure 2 L utilisation abusive de ce qui a pu tre pr c demment saisi comme crit re d valuation dans le cadre d une cotation lin aire permettant d inf rer tort du non d passement d un crit re une bonne situation Nous allons donc examiner maintenant sur des exemples pr cis sur les points m mes o il s en pr tend capable si et comment un tel outil peut permettre une connaissance et une valuation des conditions de travail Notre but n est pas ce faisant de proposer une autre grille aussi nous limiterons nous prendre des exemples significatifs en consid rant la charge physique bruits et vibrations la charge mentale Nous n tablirons de comparaison avec les grilles RENAULT et SAVIEM que pour bruits et vibrations et charge physique mais non pour charge mentale qui n appara t de fa on d velopp e que dans la grille du LEST Quant ce que le LEST appelle facteurs psycho sociologiques nous n avons pas jug utile de nous y arr ter ici le LEST lui m me reconna t que c est pour l tude des aspects psycho sociologiques que notre m thode d observ
39. ou peut distraire sa surveillance ne soit pas r parti de la m me fa on toute la journ e l observation ne sera donc pas suffisante et il faudra essayer d avoir des informations suppl mentaires de la part du travailleur ou du chef d quipe par exemple LEST p 147 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris e Si la r daction du questionnaire ne fait pas appel sauf exception la participation et au contr le des travailleurs concern s encore moins est ce le cas pour l valuation elle m me automatique puisqu elle est donn e par la grille 1 3 Les l ments des conditions de travail impossibles prendre en compte avec un tel outil Quels l ments des conditions de travail seront ils pris en compte dans le cadre de cette enqu te visant valuer coter des situations r elles Les dimensions essentielles selon lesquelles une situation sera cot e sont assez clairement pr sent es au niveau de l histogramme que la grille permet d tablir On y voit consid r s e L environnement physique ambiance thermique bruit clairage vibration e La charge physique valu e sous deux aspects charge statique charge dynamique e La charge mentale appr ciable par la cotation de quatre l ments contrainte de temps compl
40. pas la charge mentale alors qu une forte cotation en ce point appelle pourtant avec une certaine urgence que des modifications ad quates soient apport es au poste Bref il peut y avoir danger de mort rep r comme tel intermittent c est dire selon la d finition du LEST se reproduisant ventuellement chaque cycle il suffit que du point de vue de l effort d attention les autres cotations qui le notent soient assez basses pour que la situation soit consid r e comme bonne du point de vue de la composante attention de la charge mentale On conviendra que ce n est pas vident n1 non plus que dans une telle situation l aspect de la charge mentale soit suffisant pour aborder le probl me dans son entier sauf pouvoir soutenir apr s l accident oui certes il est mort pourtant sa charge mentale n tait pas excessive Pour une m thode standardisable cela fait beaucoup de limitations de d part quant au champ o elle peut s appliquer et m me d embl e quant la valeur des connaissances et valuations qu elle d livre Ses auteurs l ont peut tre senti qui battant en retraite sur la question de l usage global de la grille en vantent les m rites de l application extensive par morceaux Certaines parties du guide d observation telles que celles relatives l environnement la posture et la d pense physique sont valables pour un nombre beaucoup plus large de travailleurs LEST p 7 On ne vi
41. que sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris est accompagn e de nombreuses r serves que la cotation est moins abrupte elle en est d ailleurs parfaitement d tachable puisque toutes ces r serves n ont pas pour cons quence d introduire la moindre relativisation dans l outil lui m me les r serves ou relativisations pr sent es dans les attendus tablissant essentiellement des limitations des manques ce qu on reconnait ne pas prendre en compte qu il s agisse de travaux ou d aspects particuliers du travail ou d indices qui seraient int ressants etc la grille dans sa pr sentation positive ne peut chapper ce caract re d tre close de fonctionner comme un tout pr tendant rendre compte des conditions de travail dans une situation r elle d termin e Pour preuve sa mise en circulation comme questionnaire guide d analyse grille de cotation l o on aurait pu s orienter au vu de toutes ces difficult s vers la constitution d un simple manuel d analyse ou la proposition de questionnaires Modestie des pr liminaires caract re autoritaire et abrupt de l outil de cotation cette h t rog n it apparente indique pourtant bien ce qui est central dans le projet et la fonction de chacun de ces deux aspects Central justifiant tous les coups de force th oriques le projet de production d une grille d valuation de postes utilisable par les entreprises annexe mais n cessaire la volont de fournir
42. recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris exemple parce que le travailleur doit se d placer de fa on irr guli re d passent tr s largement ce type de travaux voir la sid rurgie par exemple Mais en outre des aspects tr s importants pour conna tre et valuer une situation de travail n apparaissent pas 1 La pr sence ventuelle de poussi res et fum es au poste ou l emplacement o le travailleur est amen travailler n est nulle part prise en consid ration Il s agit l d une lacune consid rable tant en raison de l extension importante de ces nuisances dans l industrie pas seulement les mines mais aussi la sid rurgie les cimenteries de nombreux travaux de manutention et aussi la m tallurgie par exemple la soudure que de l importance des cons quences pour la sant des travailleurs 2 On ne trouve rien non plus dans la grille concernant la pr sence ventuelle de rayonnements 1onisants o infrarouge par exemple 3 Toujours dans le domaine de l environnement physique la grille ne prend pas en compte les probl mes pos s par la pr sence de produits toxiques Certes il ne s agit pas dans ce cas d un oubli pur et simple de la part du LEST Nous voudrions mentionner ici plus particuli rement la question relative aux divers produits utilis s au poste de travail Ces renseignements bien que ne don
43. s conditions de travail pour autant que celle ci ne pourrait de toutes fa ons se contenter de rendre compte des accidents d j survenus mais qu elle doit contribuer d finir des situations de risque d finition permettant en principe de les pr venir outre que l existence d un risque assignable est largement suffisante pour condamner une situation sans attendre qu elle ait fait des victimes L analyse et l valuation de la situation de travail en termes de risques d accident ressortissent bien directement une analyse du dispositif et du travail 12 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris Certes les diff rentes contraintes envisag es et cot es ont videmment leur part la constitution d une situation de risque Mais on ne peut se satisfaire de l illusion d avoir valu cot cette dimension des conditions de travail au travers l occasion de l valuation des diff rentes contraintes dont on sait qu en effet elles sont impliqu es des titres divers dans la constitution du risque d accident Il est vrai que les risques d accidents doivent tre abord s en liaison avec les diverses contraintes rep r es et non comme une r alit s par e faisant appel par exemple au seul respect des normes de s curit des consignes l exi
44. se donc plus dans ce cas la connaissance et cotation du poste ni m me d ailleurs si le terme guide d observation est exact une cotation partielle qui videmment n a pas beaucoup de sens Mais encore faudrait il que l environnement ne contienne ni poussi res ni toxiques ni rayonnements Le chapitre suivant montrera qu il faudrait ajouter ni vibrations que les seuls l ments posture et d pense physique soient appr hendables avec un tel outil question examin e plus loin que des dimensions non prises en compte n aient pas une influence importante sur la possibilit m me d estimer ces contraintes autres l ments d environnement physique poids de la ma trise accidents et risques d accidents etc 15 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris Au mieux on est donc conduit s en tenir l utilisation plus modeste mais aussi tr s pauvre de cet outil comme simple instrument d enqu te rapide sur des points particuliers Car m me une estimation valuation des contraintes particuli res envisag es avec un tel outil n est pas sans poser de probl mes c est ce qu on examinera dans les chapitres suivants 1 4 L enqu te ne vise estimer que les contraintes de travail et b tir sur cette estimation seule une val
45. se qu en fait le travailleur qui les subit ce probl me concerne donc tr s g n ralement la possibilit pour une grille standard d valuation des contraintes de s appliquer valablement une situation r elle sans en prendre en compte dans l valuation m me cette dimension des cons quences effectives d celables hic et nunc ressort essentiel d interpr tation et aussi de re interrogation des connaissances acquises La dimension ici de la fr quence et de la gravit r elles non m me du risque mais des accidents serait quand m me une donn e indispensable ne serait ce qu en raison de l cart qu elle pourrait faire appara tre entre la pr vision du risque ou plus g n ralement l valuation globale du poste et la fr quence et gravit r elle des accidents Notons que du coup on ne retrouve m me pas dans cette grille des renseignements de fait qui pourraient tre fort utiles et qu on trouve dans les enqu tes italiennes respect ou non des normes de s curit absence mettre en relation aussi avec la m thodologie m me de l enqu te reposant sur l exclusion des travailleurs tat des services sanitaires qui peut changer du tout au tout les cons quences d un accident m me l ger b Mais en outre cette dimension de l accident ne doit pas seulement s appr hender dans le registre des effets d une situation de travail donn e la dimension du risque d accident est essentielle toute analyse valuation de
46. stence de moyens de protection etc mais la dangerosit n en est pas moins une dimension propre selon laquelle les contraintes et leur combinaison doivent tre tudi es au cours d une analyse du travail pr cise La charge mentale le bruit la charge physique etc peuvent tre examin s s par ment consid r s comme importants mais non consid rables ou excessifs et la situation tre pourtant du fait de l organisation de ces contraintes et de quelques autres extr mement dangereuse Sans quoi on aboutit ce paradoxe actuellement trop r pandu dans les tudes ergomiques d invoquer le peu d int r t et d utilit et m me le danger d une consid ration s par e du probl me des accidents pour excuser finalement l oubli pur et simple de sa prise en compte dans des d marches d valuation La n cessit d valuer une situation de travail aussi au regard de ce crit re ne peut donc tre escamot e comme telle sous peine d obtenir des valuations qui m me approximativement correctes en termes de charge ou de risques pour la sant ou d valuation de telle ou telle contrainte s par e n en seront pas moins fausses du point de vue des risques d accident et conduiront d clarer tol rables et m me favorables des situations qui comportent des risques tr s importants Enfin la prise en consid ration de cette dimension propre est parfaitement possible car on en sait au moins autant quand il s agit de diagnostiqu
47. sur l tat effectif des travailleurs mis dans cette situation Soutiendra t on qu un tel outil peut parfaitement tre compl t d un autre permettant lui d appr hender concurremment directement ce registre des effets au niveau d une entreprise ou d une branche industrielle Mais la grille n en pr tend pas moins proposer une valuation suffisante pour tre utile il ne suffit pas de dire qu elle pourrait tre compl t e par ailleurs on ne peut compl ter que ce qui est ouvert Or une telle valuation ne l est pas Enfin elle aurait besoin pour assoir sa propre validit de cette consid ration directe des effets e Car peut elle ainsi proposer pour une situation concr te donn e une valuation suffisante pour tre utile sans jamais prendre en compte ce registre des effets C est impossible il est impossible d interpr ter la place et la signification r elle d une contrainte sans que cette interpr tation repose sur un va et vient constant entre ces deux registres d une part la consid ration de telle ou telle contrainte du travail etc d autre part la consid ration des plaintes des troubles des sympt mes et plus g n ralement des cons quences du dispositif sur les hommes C est seulement ce va et vient qui permet de saisir l importance relative r elle des diverses contraintes d apercevoir certains aspects de leur combinaison inapparents au niveau du dispositif mais saisissables au niveau de la synth
48. t qu entretient la d marche de production de normes avec les connaissances existantes est tr s difficile d finir mais en tout cas il n est pas de l ordre d un rapport d expression des connaissances dans une norme le processus m me de passage de connaissances diverses et nombreuses voire h t rog nes ayant une validit toujours relative par exemple l tendue de l tude sa date la population consid r e une norme est le fruit d un travail relativement obscur faisant une large place des consid rations extra scientifiques et il a en tout cas pour r sultat de substituer un savoir li ses conditions d obtention assorti de ses 18 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris limites de ses proc dures d tablissement etc quelque chose qui va d s lors fonctionner comme une entit pourvue de r gles d usage limit es Que cette entit soit tr s utile corme valeur rep re permettant d imputer un certain nombre de risques son d passement n est pas en cause ici mais on ne peut faire fonctionner l tat des normes comme s il s agissait de l tat des connaissances ni non plus faire croire ceux qui seraient victimes d valuations sur elles fond es ou les trouveraient insuffisantes qu ils sont l devant un pur prod
49. tributaires des connaissances acquises sur l homme au travail en particulier des cons quences sur la sant des travailleurs de tel ou tel facteur d environnement ou de charge physique LEST p 4 2 Mais d j cette importation fixation dans l outil des connaissances acquises se fait elle dans la confusion Nous nous sommes bas s sur les normes existantes c est dire que nous avons t tributaires des connaissances acquises LEST p 4 L identification de ces deux choses est d j une normit dire que ce qui fait passer du rep rage de tel niveau de contrainte une valuation ayant forme de cotation ce sont les connaissances acquises sur ce rapport des contraintes aux effets sur le travailleur est hautement inexact lorsqu il s agit non de connaissances acquises simplement mais de normes La norme telle qu elle est par exemple utilis e dans la partie BRUIT ou ECLAIRAGE ne saurait tre assimil e l tat des connaissances une connaissance Certes elle n est pas sans rapport avec un tat donn des connaissances mais elle n est pas un simple produit des connaissances il s agit d une d cision prise par des commissions d experts dans des conditions donn es et en particulier dans le cadre de rapports de force sociaux bien d termin s et o l tat des recherches et des connaissances est loin de jouer un r le pr pond rant par rapport toute une s rie d autres consid rations Le rapport exac
50. uation des postes Une partie de cette question a t d j voqu e propos des accidents Cette question m rite un examen plus d taill On est en fait renvoy deux questions 1 Peut on saisir et estimer les valeurs de ces contraintes de travail telles qu elles existent dans des situations r elles diverses o la grille s appliquera par les seuls moyens propos s le questionnaire et son traitement Il s agit l de savoir si les donn es recueillies sont dignes de foi et suffisantes pour permettre une interpr tation de celles ci qui refl te correctement la r alit du travail et de ses conditions de savoir si le questionnaire peut effectivement tenir lieu d analyse r elle du travail Il y pr tend on verra dans les parties suivantes a que les indices relev s ne suffisent pas pour avancer sinon abusivement des interpr tations permettant de saisir r ellement leur signification b qu en fait la grille reprend des l ments et des interpr tations issus d analyses du travail men es dans des situations r elles par ex les recherches du Laboratoire de Physiologie du travail et d Ergonomie du CNAM sur le travail r p titif sous cadence et les incorpore comme paradigmes standards d interpr tation sans se soucier si un tel traitement leur conserve une quelconque validit On s aper oit donc que la grille questionnaire loin de donner les l ments pour une analyse du travail r el et cela en raison
51. ug ce soit l outil de cotation lui m me en tant qu il se pr te un fonctionnement pratique r el et non cet ensemble h t roclite de proc dures d valuation sommaires et toutes les restrictions verbales qui l ornent mais n ont aucune efficacit sur la constitution m me de la grille Ne sont donc utiles un tel examen que les restrictions qui appelleraient dans la grille m me soit invalider ou soup onner le r sultat obtenu mais alors pourquoi le maintenir dans la grille soit r soudre la difficult soulev e en proposant une meilleure cotation C est dire qu on ne peut s estimer satisfait en r ponse aux objections soulev es par l outil d valuation d tre renvoy aux propres r serves des auteurs figurant dans les attendus ou bien ces r serves ont un sens et d autres que nous ajouterons et alors c est l illusion d une cotation coh rente qui s effondre ou bien elles sont de pure forme et alors leur pr sence en t te du texte n a pas d autre fonction que de fournir une r ponse anticip e toute objection qu un rideau de 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris fum e derri re lequel on pr serve un fonctionnement inchang de l outil d valuation des situations r elles 1 2 Une m thodologie d valuation excluant
52. uisque non seulement cet aspect de la situation de travail n est pas abord de fa on prendre toute sa signification son traitement dans ce cadre n apporte aucun rem de son abandon comme dimension d valuation de la situation mais que l m me o il est abord les 14 1977 JT amp BT 005 1 Extrait 1 de THEUREAU J TORT B 1977 Contribution des recherches ergonomiques la constitution d une m thodologie d enqu te statistique sur les conditions de travail Minist re du Travail Paris traces de sa prise en compte disparaissent au profit d une cotation globale ATTENTION cela signifie que m me si malgr toutes les pr cautions que permet la m thodologie de l enqu te on arrive sur ce point des valeurs excessives d une part celles ci se trouveront pond r es par d autres et d autre part ne figureront pas dans l histogramme final qui lui pr sente seulement la valeur de la composante attention de la charge mentale Toute chance d attirer l attention sur cette valeur excessive est ainsi compromise Quelle que soit la validit discut e plus loin voir la partie charge mentale d une d marche qui pond re une cotation faisant tat de risques graves intermittents par exemple avec des cotations notant toujours au regard de l attention la m me situation suivant d autres crit res on est conduit ainsi ne faire aucun sort dans l valuation d finitive ce qui du risque d accident ne concerne
53. uit scientifique 3 Ces purs produits scientifiques eux m mes pourraient aussi faire l objet de questions dans l utilisation normative qu en propose la grille Il est tr s dangereux de faire fonctionner comme de purs r sultats g n ralisables l envi les donn es produites par la plupart des recherches qu elles soient de laboratoire ou sur le terrain et surtout dans le domaine des sciences de l homme au travail car si elles sont honn tement conduites elles font toujours tat de leurs limites particuli res choix de population ampleur de l chantillon conditions d exp rimentation limites de validation param tres volontairement n glig s etc Autant de limites parfaitement recevables au niveau de la recherche la connaissance des probl mes envisag s mais permettent d en saisir la signification et la port e exacte De l une l autre qui la suit d ailleurs les choses sont reprises compl t es contest es etc toujours en rapport avec les conditions qui donnent validit ces tudes En revanche l usage dogmatique de telles tudes n en livrant que les r sultats et appuyant dessus des valuations est critiquable et dangereux d autant plus que les usagers de l outil eux m mes sont loin d tre dans la situation d autres scientifiques qui confront s des r sultats qui confirment ou infirment ceux qu ils obtiennent eux m mes peuvent approfondir la question ici les usagers sont dans l incapacit
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