Résumé de Mrs Dalloway
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1. Bergson philosophe mais pas seulement Henri Bergson n Paris en 1859 est le fils d un pianiste issu d une grande famille de Varsovie et d une m re juive anglaise La carri re de son p re le mena Gen ve puis en Angleterre mais le jeune Henri resta tudier dans les grands ly c es parisiens avant de gravir les tapes d une carri re philosophique r ussie Son entr e l cole normale sup rieure a ceci de particulier qu il h sita la pr parer en lettres ou en sciences il avait en effet propos une solution brillante pour un lyc en un probl me de g om trie pos par Pascal Il fit sa scolarit PENS qu il int gra en lettres et o il passa l agr gation de philosophie Il y fut re u deuxi me juste devant Jaur s qu il c toya Normale M me s il peut paraitre trange de dire cela d un philosophe qui enseigna l ENS de 1898 1900 qui fut professeur au Coll ge de France de 1900 1921 et qui recut le prix Nobel de litt rature en 1928 il serait faux de dire que Bergson a recu une reconnaissance totale Certes son succ s fut tel qu il d passa le monde philosophique et atteint le grand public cultiv Ce fut aussi une reconnaissance internationale sa maitrise de l anglais la langue de sa m re ainsi que sa fr quen tation des livres et des intellectuels am ricains William James notamment y a contribu Pourtant son travail philosophique ne lui a valu aucun poste univer sitaire a2. e d un mari qu elle adorait avait mis fin Elle n a c d la demande en mariage de Leslie Stephen son voisin que semble t il de guerre lasse Ce dernier crivain issu d une lign e d intellectuels aust res et r formistes s est construit force de travail de volont et de publications Apr s des tudes de math matiques il est devenu historien des id es Son grand uvre est d avoir t le premier diteur du Dictionnaire de la biographie anglaise C est aussi malgr un physique peu athl tique un alpiniste de renom D abord mari avec une des filles du romancier William Thackeray dont il a eu une fille Laura enfant retard e qui sera intern e encore adolescente il est lui aussi lorsqu il ren contre Julia Duckworth veuf d un tre qu il a norm ment aim Le couple se ma 44 FICHE N 6 Vue d ensemble de Mrs Dalloway Ce qui frappe d embl e le lecteur de ce roman est sa forme il est facile de c der la sensation de ne jamais savoir ce qui se passe dans la t te de qui on est ni m me l heure qu il est ou l endroit o l on est Le roman est en effet crit avec le parti pris de raconter partir des perceptions de diff rents personnages un narrateur omniscient orchestre le tout mais refuse de se pr senter comme d tenant un savoir objectif Le lecteur voit donc le monde du point de vue tour tour de Clarissa Septi mus Lucrezia Peter parfois d un parfait inconnu et m me du narrateur
3. G rard de Nerval Labrunie de son vrai nom a eu une vie mouvement e travers e par plusieurs crises de folie et internements une existence qui s ach ve par un suicide De plus sa vie est marqu e par des mises mort symboliques Jules Janin puis Alexandre Dumas font chacun para tre dans la presse lorsqu il est intern des articles qui le discr ditent comme auteur alors qu il est d ment mais qu il continue crire Ainsi sa l gende nait de son vivant m me Enfin autre caract ristique de cette vie tourment e harcel e par la mis re il dispara t souvent sans laisser de traces laissant des trous dans une biographie d autant plus d licate reconstituer que ses crits t moignent d un m lange de fiction et d inspiration autobiographique Une vie qui commence sous le signe du deuil Lorsque G rard Labrunie na t en 1808 la France est en pleine pop e napo l onienne Son p re est un m decin parisien de 32 ans mari une femme de 23 ans Enthousiasm par l empereur il prend part l aventure en demandant un poste de m decin militaire juste apr s son mariage En 1807 il rejoint donc l ar m e d Allemagne o sa femme le suit peu apr s la naissance de G rard En l ab sence de ses parents G rard est plac en nourrice Loisy dans le Valois la r gion d origine de sa m re zone g ographique centrale dans Sylvie deux ans il part vivre Mortefontaine chez son grand oncle Antoine Boucher Son
4. chapitre III n a de sens que pour tendre vers une nouvelle formulation du concept de libert Pour ce faire Bergson passe par une d finition in dite du temps v cu concept cl de sa philosophie Les tats psychiques ne sont pas quantifiables Peut on quantifier un tat psychique Est il mesurable au m me titre qu un objet mat riel et tendu en croire le sens commun et le langage il semblerait possible d ordonner les diff rents tats de conscience selon leur intensit que 1 p VII 80 FICHE N 10 R sum de Essai Les commentateurs de Bergson ont souvent remarqu que sa d marche pou sait le rythme m me de la dur e qu il d finit dans l Essai sur les donn es imm diates de la conscience En effet si l on trouve des indications sur la structure du texte dans les titres plac s en haut des pages de droite il n en demeure pas moins que Bergson travaille un th me unique la nature du temps et que l organisation de son texte r pond des mouvements dans lesquels les m mes motifs vont et viennent sont trait s une fois puis repris et retravaill s Le d coupage que nous proposons ne servira qu synth tiser et donc pour Bergson trahir mais le moins possible le mouvement unique que constitue ce chapitre Ce cheminement va de l tude du nombre dont la multiplicit est uti lis e pour mesurer le temps jusqu l tude du temps en rapport avec l espace Bergson peut alors d noncer cett
5. enfance est marqu e par la mort pr matur e de sa m re le 29 novembre 1810 en Allemagne d un virus grippal ou d une fi vre G rard reste obs d toute sa vie par cette perte qui encourage de nombreux critiques interpr ter ses multiples personnages f minins travers ce filtre Son p re reste en Allemagne jusqu en 1811 participe en 1812 la campagne de Russie o il est fait prisonnier Rentr Paris en 1814 il ouvre un cabinet m dical et souhaite que son fils suive ses traces L incompr hension de son p re vis vis de sa carri re d crivain sera une constante de la vie de Nerval 16 FICHE N 3 Vue d ensemble de Sylvie 1 Lintrigue Dans sa correspondance Nerval a d fini Sylvie comme un petit roman qui n est pas tout fait un conte Aujourd hui nous parlons plut t de nouvelle no tamment en raison de la bri vet du texte De quoi est il question dans Sylvie Un petit roman S il s agit d un petit roman il doit avoir une intrigue Elle est assez rapide d finir le narrateur est amoureux d une actrice Aur lie Elle lui para t inac cessible d autant qu elle a un amant en titre Mais un soir il lit dans le journal d une part que l volution du cours de titres qu il d tient l a rendu riche ce qui pourrait rendre Aur lie plus accessible d autre part que se tient dans son pays natal une f te chap I Rentr chez lui il se replonge dans un tat de demi so
6. inopin ment Le pressentiment de l autre Clarissa se sent proche de la vieille voisine qu elle voit chaque soir fermer ses rideaux Le roman pr sente voire cr e diff rentes formes de proximit travers des ph nom nes d cho qui peuvent signaler un accord profond une rencontre 6 p 92 7 p 194 8 p 76 83 p 83 87 94 96 10 p 236 p 213 215 102 FICHE N 12 des consciences quand bien m me les personnages ne le sauraient pas Parmi bien des exemples on pense l image de Clarissa debout en haut de l escalier voqu e d abord par l h ro ne puis par Peter entendant les cloches de Saint Margaret et qui devient effective plusieurs reprises pendant la r ception Elle est l image m me de ce qu est Clarissa et sa circulation de la conscience del un celle de l autre signale leur durable intimit au del des incompr hensions mu tuelles tout comme le souvenir de Peter spontan ment revenu la pens e de Cla rissa au milieu de Saint James s Park Passages cl s p 112 122 138 139 251 256 283 321 3 Henri Bergson moi et les autres Moi et les autres en soci t Lanalyse du temps propos e par Bergson a pour corollaire l incommunicabi lit des consciences L id e d intimit aux autres semble trang re au philosophe puisque tout rapport autrui se construit travers le langage qui trahit n cessai rement le moi profond La sensation ne jette pas non plus de pont vers l autre puisq
7. invit s des Bradshaw quittent leurs diners avec soulagement Au contraire tisser des liens est le g nie propre de Clarissa Il se manifeste tout particuli rement lors de la r ception qu elle donne et il faut prendre ces mots au sens litt ral offrande la vie qui suppose la contribution de chacun Dans cet pisode la narration passe d une conscience l autre tandis que Clarissa circule d un invit l autre veillant chacun comme si la r ception tait l image m me du roman et Clarissa un double de Virginia Woolf La juste distance Mais cette intimit qui recouvre videmment des degr s divers n est pas com munion ou fusion des consciences Les sc nes collectives autour de la voiture of ficielle et de l avion le font bien comprendre Clarissa du reste ne voit m me pas l avion Et si cette derni re a rompu avec Peter c est qu il exigeait d elle une trop grande intimit qui soit aussi intimit du cceur et de l esprit Clarissa a choisi Richard car selon elle il faut de la distance et de la libert dans le mariage De fait Mrs Bradshaw devient le jouet de son mari Elizabeth elle se laisse quelque peu phagocyter par Miss Kilman puis erre dans Londres elle peine trouver la dis tance juste envers ses semblables Il faut distinguer l intimit dans le temps et dans l espace habiter une m me maison ne suffit pas l intimit qui demande du temps ce que Richard offre son pouse en rentrant
8. pour elle m me Aur lie rompt chap XIIT Dans le dernier chapitre le narrateur constate la vanit de ses chim res Il rend encore visite Sylvie maintenant m re et bien tablie Elle lui apprend qu Adrienne est morte depuis 22 FICHE N 4 R sum de Sylvie La superposition des poques dans la nouvelle de Nerval a conduit la critique en distinguer quatre auxquelles se rattachent les actions de la nouvelle nous suivons cette pratique Le plan A est celui de l enfance du narrateur et de sa ren contre avec Adrienne le plan B celui de son adolescence et de son amour pour Sylvie le plan C celui de la jeunesse et du retour dans le Valois et le plan D celui de l criture de la nouvelle Chapitre I Nuit perdue plan C premi re approche de la conception de la temporalit du narrateur La nouvelle s ouvre sur le d part du narrateur dans le Valois sur les traces de son enfance perdue Au del de cette action tr s br ve le chapitre I pr sente le rapport au temps du narrateur qui ne cesse de voyager entre le pr sent dans lequel il situe l action et plusieurs strates de pass qui vont jusqu un pass my thique presque hors du temps Sur le plan de l action on apprend que le narrateur fr quente assid ment le th tre parce qu il y admire une com dienne On n apprendra qu elle s appelle Aur lie qu au chapitre XI Apr s une longue parenth se sur son poque il raconte une soir e part
9. R solution Chapitres IV VI Chapitre VII Ch alis Chapitres VIII XII Chapitre XIII Aur lie Chapitre XIV Dernier feuillet Chansons et l gendes du Valois Mrs Dalloway Fiche n 5 Virginia Woolf et son uvre Une vie marqu e par l ambivalence Mrs Dalloway Fiche n 6 Vue d ensemble de Mrs Dalloway Lintrigue La structure de Mrs Dalloway Les personnages 22 22 24 25 25 28 29 33 33 34 35 35 41 44 44 47 51 SOMMAIRE 5 Fiche n 7 R sum de Mrs Dalloway 54 Section 1 une matin e de juin Londres 54 Section 2 tout ce qui se passe vers 11 heures 56 Section 3 11 h 30 Peter se prom ne 59 Section 4 un petit somme 60 Section 5 son r veil 60 Section 6 il est 11 h 45 60 Section 7 tout le monde de midi 18 heures 62 Section 8 Peter de 18 heures l heure de la f te 65 Section 9 la r ception et son h tesse 65 Section 10 avant le retour de Clarissa 66 Essai sur les donn es imm diates de la conscience Fiche n 8 Henri Bergson et son uvre 67 Henri Bergson 1859 1941 67 Bergson l uvre une philosophie du devenir 70 Fiche n 9 Vue d ensemble de l Essai 74 Avant le passage au programme 74 Le passage au programme 77 Apr s le passage au programme 78 Fi
10. THEME DE FRANGAIS 2013 2014 EN PR PA SCIENTIFIQUE 20 fiches sur les ceuvres au programme Le temps v cu G rard de Nerval Sylvie Virginia Woolf Mrs Dalloway Henri Bergson Essai sur les donn es imm diates de la conscience Sous la coordination de G raldine DERIES et Natalia LECLERC Matthieu BENNET Professeur agr g de Philosophie Ancien l ve de l ENS Lyon C line BOHNERT Ma tre de conf rences Agr g e de Lettres modernes Docteur s Lettres G raldine DERIES Professeur agr g de Lettres modernes Ancienne l ve d HEC Docteur s Lettres Par Natalia LECLERC Professeur agr g de Lettres modernes Docteur en Litt rature compar e Interrogatrice en CPGE Charlotte SIMONIN Professeur en CPGE Agr g e de Lettres modernes Docteur s Lettres lise SULTAN Doctorante en Philosophie Certifi e de Lettres modernes Sommaire Mode d emploi Fiche n 1 Comment tudier une uvre Sylvie Fiche n 2 G rard de Nerval et son uvre Une biographie et une vie difficiles Sylvie et Les Filles du feu Fiche n 3 Vue d ensemble de Sylvie L intrigue Des temporalit s multiples projet es sur des espaces vari s Les personnages Fiche n 4 R sum de Sylvie 22 Chapitre I Nuit perdue Chapitre II Adrienne Chapitre III
11. ag Or le temps du narrateur est centrifuge Il trouve son axe dans la conscience imm diate du sujet qui dispose autour de lui une ronde d poques oubliant tout devenir Lorsqu il prend conscience du passage lin aire du temps en ne retrouvant pas en Sylvie celle qu il avait quitt e le narrateur est arrach ses songes L intimit fi nale du narrateur et de Sylvie semble d risoire Jel appelle quelquefois Lolotte elle me trouve des ressemblances avec Werther 5 Passages cl s chap I II IV VI VIII IX XIV 1 chap Ill 2 chap VII 3 chap VI chap I chap XIV TEMPS V CU ET INTIMIT 101 2 Virginia Woolf le dialogue des consciences Tisser des liens sur fond de solitude Un grand nombre de personnages Clarissa Lucrezia Maisie Septimus voquent plusieurs reprises leur solitude ou leur peur de la solitude et c est sur ce fond de solitude fondamentale de l tre plus ou moins ressentie que le roman va tisser du lien Les personnages sont d abord rapproch s par leur ex p rience authentique du temps On pense Clarissa et Peter mais aussi de nombreuses silhouettes entrevues dans Regent s Park comme Maisie Johnson Le temps principe d parpillement introduit l alt rit au coeur m me du sujet et le rend ainsi perm able aux autres Au contraire le culte de la mesure qu en tretient Sir William Bradshaw repose sur un principe de distinction et de rejet La mesure r duit tout au m me Et les
12. che n 10 R sum de l Essai 2 80 La multiplicit num rique et l espace homog ne p 56 74 80 Un concept mixte et erron le temps homog ne p 74 89 84 De la n cessit de retrouver son moi fondamental p 89 fin 88 Fiches th matiques Fiche n 11 Temps v cu et temps mesur 97 Fiche n 12 Temps v cu et intimit 100 Fiche n 13 Temps v cu et identit 103 Fiche n 14 Temps v cu et temporalit 106 Fiche n 15 Temps v cu et m moire 109 Fiche n 16 Temps v cu et cr ation 112 Fiche n 17 Temps v cu et sens de la vie 115 Fiche n 18 Temps v cu et changement 118 Fiche n 19 Repr sentations du temps v cu 121 Fiche n 20 Le temps v cu et la mort 124 6 FICHEN 1 Comment tudier une ceuvre Ce livre est le r sultat d une d marche de lecture que nous allons vous pr sen ter vous n avez donc pas besoin de la refaire Toutefois pour bien comprendre quoi servent les pages qui suivent et com ment les exploiter au mieux il est utile de savoir comment elles ont t labor es En outre vous pourrez r utiliser la m thode pour d autres textes y compris dans des domaines techniques Entre lire un magazine et lire une ceuvre crayon en main la diff rence est la m me qu entre regarder une s rie t l et regarder une sculpture Aux concours on attend de vous des interpr tations sur le sens global de l uvre qui n ces sitent une prise de recul par ra
13. du texte ses moments cl s le projet de l au teur son message les caract ristiques des principaux personnages L uvre de philosophie elle doit tre lue en observant le raisonnement men sur le th me donn en comprendre les articulations et savoir le reproduire c est dire rai sonner comme l auteur que vous soyez ou non d accord avec lui Dans les deux cas il faut lire en prenant des notes Apr s cette premi re lecture le texte rec le COMMENT TUDIER UNE CEUVRE 7 encore des parts d ombre plus ou moins importantes c est normal Nul ne peut pr tendre ma triser une uvre apr s un seul passage Les lectures suivantes ont pour but la recherche active d informations On note des citations on revient sur les passages cl s Des r sum s et des fiches th matiques devraient tre id alement tap s sur ordinateur cela facilite les ajouts et corrections d faut sur des feuilles volantes bien identifi es d faut di rectement sur le livre l encre au surligneur ou encore avec des Post it Chacun adopte le support qui lui convient le mieux mais l objectif est le m me pour les fictions avoir en t te le d roulement de l action les enjeux philosophiques sous jacents et les caract ristiques des personnages pour l uvre philosophique s tre appropri la position principale de l auteur les tapes de son raisonnement les arguments et exemples utilis s Il faut galement avoir l espri
14. e conception du temps qui en est une d natu ration pour en venir aux cons quences sur la forme de notre vie intime de notre personnalit et sur d autres probl mes philosophiques majeurs 1 La multiplicit num rique et l espace homog ne p 56 74 Pourquoi d finir le nombre Les premi res lignes du texte ne manqueront pas de surprendre le lecteur qui aborderait ce texte avec l impatience de savoir enfin ce qu est le temps Car du temps il n est pas question Bergson commence sans nous dire pourquoi il lui faut analyser la notion de nombre Pourquoi passe t il par la question de la na ture du nombre S il le fait c est bien que le nombre doit avoir un rapport avec le temps Demandons nous alors comment nous d finirions le temps Il semble plau sible que l on dirait quelque chose comme le temps c est le passage continu des instants ou bien c est une dimension autre que celle de l espace Bergson ne s attarde pas le signaler mais s il lui est n cessaire de traiter du nombre c est simplement parce que pour le sens commun le temps n est qu une somme d ins tants une grandeur que l on tudie travers ce concept de dimension comme on le fait de l espace Pour nous penser le temps en le comptant est m me une fa con pr cise scientifique ou objective de le comprendre Si le nombre doit tre tudi c est que l on con oit le temps travers le nombre Or pour Bergson il s agit l d un
15. e d naturation du temps v ritable 100 FICHE N 12 Temps v cu et intimit Lintimit semble une donn e de l espace comme le signale l id e de proxi mit soi ou aux autres quelles conditions le temps rapproche t il les indivi dus 1 G rard de Nerval un temps centrifuge Une intimit fantasm e Les images heureuses montrent le narrateur au centre dela ronde avec Adrien ne avec Sylvie au c ur de l le ou descendant l escalier de la tante d Othys pour tre l poux et l pouse Le motif du baiser symbolise cette intimit significa tivement il n y a pas de telle sc ne avec Aur lie L intimit est li e au temps de la f te temps partag et communion avec d autres poques Mais cette communion avec le temps l gendaire est de moins en moins forte au fil du r cit tout comme le sentiment qu a le narrateur d appartenir au Valois il lui est impossible d habiter la maison l gu e par son oncle L intimit v ritable dans la nouvelle est celle que cr e le r ve qui superpose les images et impose de voir la religieuse sous l actrice Le refus de l intimit r elle Le narrateur l annonce d s le d part les jeunes gens de son poque s puisent en des amours id ales et th r es refusant toute intimit charnelle il fallait qu elle appar t reine ou d esse et surtout n en pas approcher Le narrateur est bien fils de son temps Du reste l intimit repose sur un temps part
16. es ur en 9 Journal 35 Orlando cesses 39 Kant Emmanuel 83 Po sies allemandes 9 Prelude 38 La Chambre de Jacob 38 Promenades et Souvenirs 13 La Divine Com die 24 La Main de gloire 9 Souvenirs du Valois 109 La Promenade au phare 39 Sylvie cerro 9 16 22 128 INDEX The Hours 55 The Mark on the Wall 38 The Voyage Out 37 The Waves 39 The Years ans 39 Three Guineas 39 To the Lighthouse 39 Un voyage en Orient 11 Woolf Virginia 35 Z nOn eoe en es dun eur Rega 87
17. iculi re il se rend apr s le th tre une f te Un ami l interroge sur l actrice qu il convoite ce qui fait dire au narrateur c est une image que je poursuis rien de plus La femme apparait donc d embl e non comme un tre r el mais comme une idole une ic ne presque d sincarn e la sortie de la f te le narrateur v rifie les cours de la Bourse dans le journal et apprend son soudain enrichissement Se pr sente donc la possibilit contre laquelle son orgueil se r volte de s offrir les faveurs de la com dienne Mais outre que l actrice est pour lui une image il ne voudrait pas ternir son ventuelle r alit en l achetant Le jour nal se trouve enfin tre l l ment d clencheur du voyage dans le temps puisque le narrateur y lit l annonce de la f te du bouquet provincial au pays de sa jeu nesse Tout est pr t pour qu il ressente le besoin d y retourner Mais entre temps le narrateur aura montr la plasticit du temps le pass ne se limite pas celui de son adolescence On trouve dans ce chapitre une multi tude d poques imbriqu es les unes dans les autres la plus r cente est la sienne son pr sent celui de sa g n ration Mais elle m me est l occasion d une plong e FICHE N 5 35 Virginia Woolf et son ceuvre 1 Unevie marqu e par l ambivalence Virginia Woolf raconte dans son Journal avoir d couvert en lisant Freud que le mot ambivalence d signait la conjonctio
18. mnolence dans ses souvenirs d enfance et se rem more Adrienne une jeune fille qui l avait fascin et Sylvie sa petite amoureuse de l poque chap ID Il d cide donc de partir dans la nuit pour arriver cette f te et retrouver son pass chap IIT Dans la voiture qui le conduit dans le Valois il recompos e les sou venirs qu il a de Sylvie et de son adolescence cette fois chap IV VID Lorsqu il arrive Loisy la f te est quasiment termin e il raccompagne Sylvie chez elle puis va se promener dans les alentours pendant que tout le monde dort tard dans la matin e Il constate que le temps a pass et il a de plus en plus envie de demander sa main Sylvie pour effacer l obsession d Adrienne et celle d Aur lie chap VIII et IX Mais lorsque la jeune femme est r veill e et qu il peut aller se promener avec elle il se rend compte qu elle a chang et qu elle ne l a pas attendu chap X et XI Il apprend d ailleurs que son mariage avec le grand fris est d j plani fi Il rentre aussit t Paris et va directement au th tre chap XII Il commence courtiser Aur lie mais anonymement et part aussit t en Allemagne pendant son s jour il va jusqu crire une pi ce pour elle qu elle accepte d interpr ter Leur relation s annonce donc bien mais lors d une tourn e dans le Valois le nar rateur lui r v le qu elle lui fait penser Adrienne Se rendant compte qu elle n est pas aim e
19. n de sentiments d amour et de haine conjonction fr quente et normale Elle se rendit compte qu elle avait elle pass sa vie rechercher l accord impossible entre amour et haine attirance et r pul sion recherchant peut tre un accord impossible une personnalit que l on diagnostiquerait sans doute aujourd hui comme maniaco d pressive ou atteinte de troubles bipolaires Allons aux origines de cette ambivalence qui sont aussi celles de sa vocation le mot n est pas trop fort d crivain Un h ritage aussi riche que lourd Adeline Virginia Stephen na t le 25 janvier 1882 troisi me enfant de Julia Jack son et de Leslie Stephen ses parents viennent tous deux de familles assez illustres sans tre tr s assur es de leur position sociale surtout celle de Leslie La m re de Virginia Julia tait la petite fille d une des sept filles Pattle n es d une aristocrate francaise et d un officier colonial en Inde la beaut des sceurs Pattle avait donn naissance un mot d esprit il y avait trois sexes les hommes les femmes et les Pattle Mais c est pour les photos qu elle se mit prendre d j g e que la plus laide selon ses propres dires des grand tantes de Virginia Julia Cameron est en core connue et Virginia attribua toujours son h ritage fran ais sa cr ativit et sa sociabilit Julia tait veuve et avait trois enfants George Stella et Gerald d un pr c dent mariage auquel la mort pr matur
20. nes Own 39 Le Chariot d enfant 11 A r lid eoe tert e emes 13 Le Monde dramatique Revue des spec tacles anciens et modernes 10 Bergson Henri 67 L o Burckart 10 Between the Acts 39 Les Chim res 13 Les Deux Sources de la morale et de la Cora ss rss s 13 religion 56 Les Faux Saulniers 12 Dante Alighieri 24 M uad quje o Heus DM Les Illumin s 12 Dur e et Simultan it 69 Les VABUES aieo beet ere SUR 39 L volution cr atrice 72 Emilie veo ve petu 13 L Imagier de Harlem 12 Essai sur les donn es imm diates de la Lorely 2 eR MR Hh 12 conscience 74 80 Mati re et M moire 71 Flus heisene ns nt 39 Mr Bennett and Mrs Brown 42 Mrs Dalloway 44 54 Henri Bergson 93 Mrs Dalloway in Bond Street 41 Histoire de la reine du Matin et de So liman prince des g nies 11 Napol on et la France guerri re 9 Nerval G rard de 8 SSSR ne ede ee E S tein ede 13 Night and Day 38 Nuit etJour 38 Jacobs Room 38 Jank l vitch Vladimir 93 OC AVIes x tese toe dede 10 Jemmy 545i esum a YO 13 Odeleit
21. ns es c est Lucy une domestique qu elle soulage ainsi on apprend de plus alors qu elle plong e son tour mais dans la rue qu elle est ravie du temps qu il fait qui la conduit se rem morer des matin es sem blables de ses 18 ans dans un endroit appel Bourton Mais l poque elle avait le sentiment que quelque chose de terrible allait arriver il tait arriv que son absorption dans ses id es avait t rompue par un ami Peter Walsh pr sent en Inde On suit ensuite son parcours au fil de ses pens es On en sort un instant quand elle est aper ue charmante perch e tr s droite au moment de traverser Victoria Street quand sonne Big Ben par un commercant du quartier Scrope Purvis un de ces personnages qui peuplent le Londres du roman et auxquels Virginia Woolf donne des points de vue aussi ins tantan s sociaux qui enrichissent son roman Mrs Dalloway anticipe le son de Big Ben dont les cloches dominent Westminster le quartier du parlement et du gou vernement anglais o elle habite depuis plus de vingt ans ce sont ces cloches produisent l image r currente au long du livre des cercles de plomb qui se dis solv ent dans l air image qu il ne faut pas lire de facon univoque les cercles de plomb rappellent la forme de la base de la cloche et rendent le son visuel l p 61 p 62 p 63 FICHE N 8 67 Henri Bergson et son uvre 1 Henri Bergson 1859 1941
22. omni scient Il lui faut donc reconstruire ce qui se passe partir de sensations subjec tives les points de rep re temporels et spatiaux viennent aussi des personnages Mais n est ce pas ce que vous faites dans votre propre vie Vous vivez ce n est que lorsque vous avez faire le point que vous mettez en ordre chronologique en vous aidant de lieux ou d objets les personnages ne font pas plus que vous ni que le narrateur le point sur leur vie C est au lecteur de pratiquer cette objectivation en m me temps le caract re po tique et imag de la langue qui elle provient du narrateur et ne change pas selon les personnages porte sa propre signification et r clame aussi votre interpr tation active Lintrigue Lintrigue dans Mrs Dalloway consiste croiser en un endroit significatif deux histoires d abord parall les et qui sembleraient devoir le rester l une raconte la journ e d une femme Clarissa Dalloway qui donne une r ception le soir m me l autre les derni res phases le m me jour d une d pression nerveuse qui conduit Septimus Warren Smith se suicider Les deux histoires se croisent en plusieurs points le dernier croisement permet au roman de finir Pour s en tenir aux faits en laissant toutes autres consid rations pour le r sum lin aire Mrs Dalloway part acheter des fleurs pour sa soir e par une belle matin e de juin qui lui rappelle sa jeunesse notamment un vieil ami Peter Walsh elle rencont
23. pport au texte afin de le mettre en relief vis vis du th me Cela passe par une technique sp cifique de lecture trop rarement ex pliqu e dont tous les l ments doivent tre d ploy s Avant la lecture elle m me la premi re tape est de se documenter sur l au teur Vous ne mentionnerez pas d l ment biographique dans vos dissertations mais ces informations vous permettent de bien comprendre l uvre que vous lisez en la rempla ant dans un contexte historique et culturel quelle poque l auteur a t il v cu Son pays tait il en guerre Que s est il pass dans sa vie et comment cela a t il affect ce qu il a crit Appartenait il un mouvement litt raire militant Avait il un projet litt raire pr cis Quels sont les l ments de son uvre qui sont sp cifiques son poque Et qu est ce que le public de l poque percevait sans effort et qui nous est aujourd hui tranger si l on ne cherche pas comprendre l air du temps Cette mise en situation est indispensable pour perce voir toutes les dimensions de l uvre Le d calage culturel peut nous rendre une ceuvre aussi herm tique que la musique moderne le serait Moli re La deuxi me tape la lecture proprement parler est compos e non pas d une mais de plusieurs lectures successives de l uvre chacune permettant d acc der une compr hension plus compl te Une premi re lecture doit d gager pour les ceuvres de fiction le cheminement
24. re Hugh Whitbread autre vieil ami cela provoque d autres r minis cences et r v le qu elle a failli pouser Peter Lorsqu elle se trouve dans le magasin de fleurs on entend une d tonation provenant d une voiture grise qui se gare et bloque le passage de Septimus Warren Smith Dans cette voiture grise il y aun personnage important ce qui commence 54 FICHE N 7 R sum de Mrs Dalloway Le roman se pr sente d une traite on distingue cependant dix sections s par es par un blanc chacune correspond peu pr s une tranche horaire dans laquelle les v nements peuvent avoir lieu simultan ment Nous r sumons le ro man section par section en pr cisant les tranches horaires nous pr cisons aussi les changements principaux de points de vue Nous avons au d but essay de montrer comment la lecture reconstitue les v nements partir de ce qui nous en est donn ses effets dans l esprit d un personnage mais sans insister car l ha bitude se fait assez rapidement nous avons en revanche essay de donner le sens de certaines des images principales et soulign les chos les plus importants qui font le li du r cit et son sens Section 1 une matin e de juin Londres Mrs Dalloway va Bond Street p 61 76 Le roman d marre in medias res une Mrs Dalloway dit qu elle se charge rait des fleurs cette dame doit donc tre en train de sortir de chez elle on plonge ensuite dans ses pe
25. t que chaque genre litt raire comporte des difficult s sp cifiques Ainsi une pi ce de th tre exige un bel effort d imagination pour passer du texte une repr sentation imagi naire avec les d placements gestes et intonations des acteurs leurs interactions les d cors etc La derni re tape est une synth se une r flexion g n rale sur les uvres en relation avec le th me de l ann e pourquoi ces ceuvres l ont elles t choisies pour illustrer le th me et comment ce dernier s incarne t il dans les ceuvres Le cours de votre professeur vous aidera compl ter et charpenter votre approche personnelle En fin d ann e vous devrez avoir une bonne id e des grandes po sitions philosophiques li es au th me car elles enrichiront votre r flexion sur les libell s et vous aideront construire des probl matiques Vous savez d sormais ce que signifie tudier une ceuvre La lire est l une des tapes utiles mais c est loin d tre la seule L ensemble repr sente un travail long minutieux et complexe mais passionnant Nous sommes heureux de vous en fournir le r sultat Un conseil travaillez sur ce livre tout au long de l ann e mesure du cours de votre professeur pour vous en approprier le contenu Avant les concours vous pourrez ainsi r viser en utilisant les 20 fiches et vos cours plut t que les ceuvres 8 FICHE N 2 G rard de Nerval et son ceuvre 1 Unebiographie et une vie difficiles
26. u sens strict Ainsi Bergson n a jamais eu diriger de th ses de travaux d tudiants il fut refus la Sorbonne Cette distance avec le milieu universitaire peut expliquer une post rit philo sophique assez faible relativement la notori t aujourd hui difficile imaginer qu il a connue d s 1910 Il faut aussila mettre sur le compte d une vie qui ne s est pas cantonn e loin de l l activit philosophique Bergson fut un homme d institution et on le sait moins d action Un homme d institution car il fut impliqu dans les charges administratives que ses pairs voulurent bien lui confier L Institut fran ais l Acad mie fran aise o il fut en 1914 le premier acad micien d origine juive malgr une campagne antis mite de l Action francaise l accueillirent dans leurs rangs Il ne fait aucun doute qu il fut sensible ces honneurs et ce sont ces titres qu il demandera faire graver sur sa tombe Mais il fut aussi sa mani re un homme d action En 1914 il aurait pu 74 FICHE N 9 Vue d ensemble de l Essai Th se de doctorat soutenue en 1889 l Essai sur les donn es imm diates de la conscience de Bergson porte sur la notion de dur e concept central de sa philo sophie Il s ouvre sur ce constat nous nous exprimons n cessairement par des mots et nous pensons le plus souvent dans l espace Cette confusion alimen t e par le langage entre les objets mat riels et les id es expliq
27. ue chaque sensation r sulte de la singularit du sujet L autre peut diss quer ce que je suis mais non me comprendre tre soi En revanche on peut penser une forme d intimit soi m me celle que le su jet conna t lorsqu il s abandonne ses perceptions imm diates 6 Mais l homme n est pas fonci rement ou pas seulement un tre d instinct et cette coincidence soi si difficile conqu rir semble bien peu durable Elle se r alise dans le r ve Mais Bergson propose au fond une vision de l homme comme incapable d acc der en m me temps ce qu il est en surface le lieu de la pens e et ce qu il est profond ment L unit m me de l tre finit par devenir probl matique Le moi de surface ne peut saisir le moi profond d s qu il cherche le comprendre il l al t re Le moi superficiel ne peut que s effacer momentan ment pour laisser exister pleinement le moi profond La m diation du roman Une m diation peut permettre de recouvrer la coincidence soi celle du ro man lorsque le r cit s approche au plus pr s de la r alit du temps alors le ro man peut nous re mettre en pr sence de nous m mes Passages cl s p 74 75 93 96 98 99 100 102 104 12p 81 3 p 124 p 67 5 p 104 16 p 75 17 p 94 18 p 100 127 Index Ang lique 13 La Reine des poissons 34 ANN ES ue oisi ke e a eme eg 39 La Travers e des apparences 37 A Room of O
28. ue que nous nous fourvoyions dans de fausses formulations de probl mes philosophiques aussi d terminants que celui de la libert Or on ne peut comprendre l acte libre hors de la dur e dont la d finition cruciale fait l objet du chapitre II au programme Il parait tout aussi important de bien poser le probl me que de le r soudre Le probl me de la libert que l on tient pour insoluble alors qu il n y a d impasse qu cause d une fausse nonciation d pend d une distinction entre deux types de multiplicit s celle des termes juxtapos s dans l espace et celle des tats de conscience dans la dur e En ce sens il s agit d interroger les donn es imm diates de la conscience selon une m thode sp cifique l intuition seule m me de re trouver sous les faux concepts mixtes la diff rence de nature entre les deux mo dalit s pures qu ils recouvrent Ainsi la dur e et l espace doivent tre distingu s par del nos repr sentations autrement que selon une diff rence de degr pour pouvoir acc der la r alit de notre moi et de notre libert Tel est tout l enjeu de l Essai 1 Avant le passage au programme L Essai se pr sente comme une d monstration en trois parties Les tudes de l intensit des tats psychologiques et de l id e de dur e des chapitres I et II sont pr sent es comme autant de pr alables n cessaires la d nonciation du faux probl me de la libert Autrement dit tout ce qui pr c de le
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