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fichier PDF - Les Amis de George Sand

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1. quelle source in puisable de bonheur quand on ob it ainsi ceux qu on aime Chaque privation est un nouveau plaisir On sacrifie en m me temps Dieu et l amour conjugal et on fait la fois son devoir et son bonheur Il n y a plus qu se demander si c est l homme ou la femme de se refaire ainsi sur le mod le de l autre et comme du c t de la barbe est la toute puissance et que d ailleurs les hommes ne sont pas capables d un tel attachement c est n cessai rement nous qu il appartient de fl chir l ob issance Enfin on peut sursauter si l on prend la lettre les derniers mots adres s s Casimir qui est Nohant Il est huit heures et point de lettres de toi mon ami j ai t toute la journ e au saut de loup toutes les heures de la diligence j ai esp r cris moi cris moi cher ange et surtout reviens vite Adieu mon ange mon cher amour mon bon ami je t embrasse Je t embrasse mille fois je te presse dans mes bras contre mon c ur Comme je te baiserai ton retour Tu n auras plus mal aux l vres tu pourras me le rendre Tu me diras si je dois si je peux aller au devant de toi Comme j attends ce jour l Jusque l je ne vivrai pas Adieu je t adore tu le sais tu n en doutes pas Rends le moi cher ange pense moi et ne m oublie plus car cela me fait bien du mal Mais surtout parle moi de toi dis ant tout et en
2. De l poque du remaniement mars 1854 jusqu 4 Mich le HECQUET Enfants de Boh me naissance et l gitimation chez Sand Re vue des Sciences humaines n 226 1992 2 pp 99 116 Pierre LAFORGUE Coramb Identit et fiction de soi chez George Sand Klincksieck 2003 pp 75 95 Fran oise GENEVRAY Boh me boh me boh mien autour de George Sand s minaire L auteur en marge Lyon IL 10 avril 2003 www univ lyon3 fr Recher ches Ressources Articles 5 SAND Flaminio Paris Librairie Th trale 1854 Repris dans Th tre de George Sand Michel L vy Fr res 1860 t II Th tre complet Michel L vy Fr res 1866 t IT 1877 idem uvres compl tes en 35 t Slatkine Reprints Gen ve 1980 t XXXII 6 Sand Correspondance t XII d G Lubin Garnier Fr res 1976 p 297 Adolphe Lemoine Montigny 17 f vrier 1854 pas longs soulign par G S La Correspon dance sera d sormais d sign e par C 7 Ibid p 319 A Lemoine Montigny 24 f vrier 1854 27 28 Teverino p 24 de l dition Hetzel illustr e vol IV 1853 dessin de Maurice SAND gravure de DELAVILLE la veille de la premi re la patience de l auteur est mise rude preuve Montigny commence par discuter ses choix dramatiques En mars tandis qu elle croit achever sa grande pi ce en 5 actes pour la seconde
3. rature fran aise Rouen Universit de Haute Normandie et enseigna parall le ment la musicologie la Sorbonne il dirigea le Centre d art esth tique et litt rature C A E L de la facult des lettres de Rouen durant de nombreuses ann es J M Bailb avait en effet une double com p tence de litt raire et de musicologue et son rayonnement s tendait sur les deux disciplines Le livre issu de sa th se Le 131 Roman et la musique en France sous la Monarchie de Juillet 1969 demeure un ouvrage de r f rence Parmi de tr s nombreuses tudes concernant des crivains et artistes du dix neuvi me si cle de Sand et Nerval Barbey d Aurevilly Maupassant retenons Berlioz artiste et crivain dans ses M moires 1972 Jules Janin une sensi bilit litt raire et artistique 1974 Sandien minent auteur de nombreux articles concernant Sand et la musique J M Bailb a donn des ditions critiques de plusieurs de ses romans d artistes Le Ch teau des D sertes 1985 L Homme de neige 1993 Les Ma tres sonneurs 1995 Enfin Joseph Marc Ba lb tait ga lement crivain et avait publi Gr goire et Laura 1995 Stentarello 1992 Il nous a quitt s le 22 avril 2000 Nous regretterons sa science enjou e sa simplicit son ouverture autrui nous adressons son pouse Micheline ainsi qu ses enfants nos sinc res condol an ces Mich le HECQUET
4. La question religieuse est la grande peut tre pourrait on dire l unique affaire du xIx si cle elle envahit la politique la philosophie l histoire le roman la vie bourgeoise L ULBACH Le Temps 13 juillet 1863 l on III sans parti suffisamment enracin choisit de consolider son pouvoir en exploitant l emprise de l glise sur un lectorat rural devenu majoritaire depuis l instauration du suffrage universel Il pen sait avoir ainsi les mains libres pour la conqu te d un pouvoir qui lui tait conc d pour quatre ans et de fait l glise approuvera le coup d tat de d cembre 1851 puis la proclamation de l Empire l ann e suivante et les lections enverront la Chambre des d put s d crasantes majorit s favo rables l Empire et l glise Quant au S nat nomm par l empereur il suffit de rappeler que les cardinaux y si geaient de droit pour en voir la coloration politique A nsi se constitua un parti catholique cl rical qui cherchait imposer ses vues sur la conduite de la politique imp riale et qui se renforcera encore en 1859 apr s la victoire de la coalition franco pi montaise contre l Autriche Car les troubles qui s ensuivirent dans la p ninsule italienne auront pour cons quence de r duire les territoires pontifi caux Rome et au Latium Ces amputations du pouvoir temporel du pape soud rent ce parti cl rical hostile l unification de l Italie qui
5. dont la sacro sainte inspira tion n est pas ici l unique les inhibi tions taient sans doute profondes li es la condition d une femme la recherche de son identit et de sa voix Le critique souligne les moments importants de la for mation artistique d Aurore Dudevant le voyage dans les Pyr n es en 1829 fertile en observations sur les personnes et les paysages et bient t apr s le passage au roman La Marraine Histoire du r veur la rencontre de Jules Sandeau l ins tallation Paris le travail pour des revues les premiers textes imprim s Yves Chas tagnaret accorde aussi une large place la situation politique de la France lors de la R volution de Juillet le d senchantement de l an 1830 a profond ment marqu cer tains de ces premiers textes sandiens Les Couperies Molinara Vision Une Conspi ration en 1537 Dans ses notes tr s bien document es et fournies on trouve des renseignements fort divers qui identifient et caract risent les personnes concern es clairent les r f rences litt raires et musi cales voquent les v nements et les personnages politiques d actualit et ceux historiques etc Une question se pose parfois pourquoi Aurore Dudevant a t elle renonc publier certains de ses premiers textes La Marraine Jehan Cauvin Une conspiration en 1537 Yves Chastagnaret prudemment ne risque pas de r ponse et laisse subsister l nigme
6. homme qui n est m me pas du peuple puis qu il a v cu boh mien en dehors de tout un marginal complet un tre asocial Au jugement globalement positif port sur le boh mien dans Teve rino succ de une d valuation prononc e Celle ci t moigne de l embour geoisement du discours sandien o l on peine d m ler la part des convic tions profondes et celle des concessions requises pour que les pi ces soient 8 Ibid p 344 Maurice Dudevant Sand 11 mars 1854 9 Ibid p 369 mile Aucante 24 mars 1854 Le 18 juin elle veut bien encore t cher de raccourcir ibid p 469 A Lemoine Montigny 10 Ibid p 382 A Lemoine Montigny 2 avril 1854 11 C enregistre ces p rip ties t XII p 517 3 actes et un prologue p 524 permission pour 5 actes p 609 trait avec l diteur Charlieu pour 4 actes p 613 trait avec Lemoine Montigny pour 3 actes 12 Cette citation et les suivantes proviennent des deux longues lettres du 2 avril 1854 A Lemoine Montigny ibid pp 381 386 13 Fran oise GENEVRAY Des Lettres d un voyageur Teverino George Sand et le voyageur sans bagage Romantisme n 99 1998 pp 39 51 29 agr es par les th tres directeur comit de lecture et par le public qui fera ou non la recette Mais le d nigrement du boh mien est aussi une tactique pour persuader Montigny que Flaminio vient de tr s bas qu il ne peut donc se racheter trop vit
7. tudier la m me page d exercices pendant six ans avant de lui dire va mon fils je n ai plus rien t apprendre tu es le plus grand chanteur du monde la fin de sa vie il connut une clipse responsable de l humeur atrabilaire qu on lui pr te Son dernier op ra Le Triomphe de Camille tomba dans l indif f rence g n rale il n tait plus la mode Porpora mourut Naples en 1768 l ge de quatre vingt deux ans Il avait t le professeur de chant le plus r put et l un des meilleurs claveci nistes de son temps Sa science de l criture harmonique l avait fait sur nommer le patriarche de l harmonie Et n anmoins il mourut dans la 11 STENDHAL Vie de Haydn 1814 dit Martineau Paris Le Divan 1928 p 39 Stendhal qualifie Porpora ours de vieillard grondeur au del de tout ce qu on peut l tre Ibidem 12 Cf F J F TIS Biographie universelle des musiciens Firmin Didot 1860 68 vol V p 413 G Sand utilise l anecdote au chapitre LXXXIII 14 mis re loin de tous les honneurs que m ritait sa longue activit et sans que ses l ves devenus des stars lui viennent en aide Mais son sort n avait rien que de tr s ordinaire en ce temps l Vivaldi connut aussi ce d nue ment ultime et pire encore il tomba aussit t dans un oubli dont il mit pres que deux si cles sortir Quant aux Ospedali ils d clin rent lentement et fe
8. 23 Les Lettres d un bachelier s musique parues dans la Gazette musicale en 1834 et qui traitent de ce sujet sensible sont d di es George Sand 24 Consuelo ch LXXXVII vol 2 p 329 25 Consuelo ch IV vol 1 p 29 21 de la musique profane celle des th tres qui capturent les meilleures l ves des ospedali pour en faire des divas vaniteuses et capricieuses seu lement occup es faire cascader leur voix telle la Corilla rivale de Consuelo que George Sand utilise comme un faire valoir en les opposant syst matiquement Or l on sait quelle place pr pond rante a occup l op ra dans l uvre et la carri re de Porpora comme on conna t sa responsabilit dans la mu tation de la cantate vers la virtuosit brillante du chant lyrique orn le co lorature dont George Sand lui fait r solument d nigrer pourtant les colifi chets parce qu ils g tent le go t du public Elle s tait moqu e deux ans auparavant dans un article de la Revue des Deux Mondes consacr Pauline Garcia de ces cadences exag r ment longues improvis es par les chanteurs italiens et qui n aboutissent qu imiter parfaitement le bruit d une bouilloire th Le ma tre de Consuelo se devait donc de la former selon ce principe fondateur le grand le vrai le beau dans les arts c est le simple v ritable credo artistique qui la guidera et l unira Albert de Rudolstadt dans la d couverte
9. C est le regret de Sand qui met en valeur le patrimoine et les cultures du monde ru ral en voquant son Berry dans ses L gendes rustiques et ses romans champ tres Elle per ut toutefois que cette repr sentation de l immuabilit rassurante du peuple dans sa repr sentation folklori que occultait les dangers d une guerre civile potentielle Jean Yves MOLLIER George Sand et les pr mices de la culture de masse montre ensuite comment George Sand ralli e la r volution de l imprim que Flaubert et Baudelaire d daigneront fut lue la fois par les lites et par le peuple en d pit d une image contrast e due son engage ment de 1848 Elle misa en effet tr s vite sur la baisse du co t du livre divis par 15 entre 1838 et 1853 gr ce l utilisation de machines vapeur et la standardi sation de la production elle publie avec Hetzel des ditions quatre sous puis se lie avec Michel L vy initiateur d une collection un franc le volume Aussi lus jusqu alors par la seule bourgeoisie ses romans faits en grande partie pour le peuple atteindront il d sormais leur cible de pr dilection Philippe BOUTRY George Sand et l Index cl t cette quatri me partie par l tude des rapports des congr gations du Saint Office et de l Index dont les archives ont t ouvertes en 1998 sur la romanci re elles condamn rent pas moins de
10. d tre invit e pour tre admise au service fun bre Fut elle invit e assister aux fun railles de Chopin Sa correspon dance reste muette sur ce sujet Les souvenirs de Charles Ren Gavard ne nous renseignent pas davantage De m me pour les lettres publi es d Albert Grzymata d Adolf Gutmann ou de l abb Jelowicki qui confessa Fr d ric Chopin avant sa mort Il est donc ais de comprendre que si George Sand n avait pas re u d invitation elle en aurait conclu que sa pr sence n tait pas souhait e Cela n avait rien d invraisemblable lorsque comme elle on connaissait l antipathie que l entourage du musicien nourrissait son gard Il est n anmoins surprenant que dans son courrier Charlotte Marliani Ne a a ES FA 36 qui tait invit e aux fun railles informe George Sand que l on sera ses derni res semaines Les souvenirs de Ch R Gavard sur la fin de Chopin sont publi s sous le titre de Souvenirs de Charles Ren Gavard sur la mort de Chopin dans Lettres de Jules Janin sa femme d Klincksieck 1973 p 597 605 29 Souvenirs de Charles Ren Gavard sur la mort de Chopin op cit p 604 30 Lettre de Mme MARLIANI G Sand du 27 10 1849 Corr G Sand t IX p 304 31 Chopin par L BINENTAL d Rieder 1934 planche LVI 32 Lettres de GRZYMA A A L o entre le 17 et le 30 oct 1849 n 786 Corr F Cho pin t III p 441 445 lettre du 8
11. il fait la connaissance du P re Onorio Or celui ci fait un constat bien plus extr me La religion est perdue Tout est recommencer il faut la reconstituer sur une base in branlable l orthodoxie En fait de religion il n y a pas de moyen terme c est tout ou rien l heure qu il est il n y a peut tre plus cent v ritables catholiques dans le monde Comment lutter contre un tel laxisme qui m ne l glise vers une ruine prochaine Relever l orthodoxie primitive et s y soumettre sans ap pel r pond Onorio Refuser les d veloppements de la science qui ne sont que blasph mes et mensonges Pr cher inlassablement que la vie d i ci bas ne compte pour rien que tout se passe en haut aimer et 50 Ibidem p 100 51 C BELLANGER J GODECHOT P GUIRAL F TERROU Histoire g n rale de la presse fran aise P U F 1969 t III p 260 Outre Le Correspondant de MONTALEMBERT les catholiques contr laient en effet Paris La Gazette de France Le Monde L Ami de la religion et L Union Mais la province ne le c dait en rien avec Le Propagateur du Nord L Union franc comtoise Le Journal de Rennes et La Gazette du Midi pour ne citer que les principaux 52 Le mot int grisme n tait pas encore cr Cependant cet anachronisme permet sans doute de mieux voquer le climat cl rical que n aurait pu le faire le mot orthodoxie employ alors 53 Mademoiselle La Quintinie op cit
12. p 16 Et Le Porpora commen a battre la mesure gravure de DELAVILLE d apr s Maurice Sand nest ane te une nine nee a tr A AE Re NS p 20 Teverino gravure de DELAVILLE d apr s Maurice Sand p 28 Un eccl siastique caricature d Eug ne DELACROIX Mus e du Louvre p 42 1823 1878 4 papes L on XII Pie VIII Gr goire XVI Pie IX p 44 La libert des cultes gravure de DELAPORTE d apr s LANGLUM p 44 Lac du Bourget Abbaye d Hautecombe ch teau de Bourdeau p 50 L enfer Cath drale de Bourges portail ouest d tail cl Lancosme Multimedia p 56 Paul Louis Courier Octave Feuillet Jules Michelet cl archives Louis Veuillot photo de NADAR Saint Montalembert caricature de DAUMIER p 64 Les Chantres d apr s BOILLY archives de la ma trise de la cath drale de Dijon CN RPM PE ER DE PUS p 69 La mort de Chopin d apr s F lix Joseph BARRIAS p 72 Invitation aux fun railles de Chopin cl Y Vezzoli p 77 Paris la Madeleine gravure 1 moiti du XIX si cle p 79 Fran ois Dudevant dit Casimir apr s 1855 clich anonyme p 84 Monsieur et Madame Dudevant esquisse de Fran ois BIARD Mus e George Sand t de la Vall e Noire La Ch tre
13. sur une id ologie d pass e Vous ne connaissez plus les hommes quand vous essayez de les parquer en classes distinctes en artisans en artistes en bourgeois en r veurs en boh miens en sages en fous et m me en riches et en pauvres Toutes ces d marcations taient bonnes il y a dix ans et si 29 Journal des d bats 24 septembre 1855 30 C t XIII p 363 mile de Girardin 24 septembre 1855 31 Ibid pp 371 379 32 Ibid p 379 380 mile de Girardin 1 octobre 1855 r alisme et comprendre soulign s par G S 33 Fulgence commis de Vanderke riche n gociant dans Le Mariage de Victorine Keller campe dans Ma tre Favilla un bourgeois parvenu h ritier du ch teau de Muhldorf Favilla est le ma tre de musique de l ancien ch telain 33 nous en avons gard la tradition dans nos fa ons de parler c est par DA 34 habitude Ouvrons les yeux sur la soci t pr sente La le on de sociologie se discute car les barri res bien r elles et pas seulement les pr jug s de classe ont la vie dure L crivain sait du moins qu elle aura toujours se justifier devant les critiques ils n aiment pas qu on glorifie l artiste ni le paysan ni l artisan ni l honn tet ni l amiti ni l amour Cette question exc de notre sujet car elle rel ve d une analyse de fond du th tre sandien de la place qu y tient le peuple et de ses rapports g n riques avec le drame bourgeois Mai
14. 132 LES AMIS DE GEORGE SAND euros RAPPORT FINANCIER pr sent par Jean Paul PETIT PERRIN R SULTATS DE L EXERCICE du 01 01 au 31 12 08 RECETTES Subventions amp dons Centre Nail des Lettres Autres Manifestations Repas Assembl e g n rale R union de rentr e Autres Ventes revues et divers Cotisations Int r ts cpte s livret Divers TR SORERIE au 08 10 2008 Banques comptes courants CM Banques comptes courants CL Banques comptes sur livrets C C P CHIFFRES PR VISIONNELS 2009 RECETTES Ventes de revues Manifestations Cotisations Produits de tr sorerie amp divers Subventions amp dons Reprises de provisions 1 125 00 867 00 2 326 00 535 30 9 508 00 783 50 205 24 18 350 04 18 350 04 1 224 12 2 991 89 14 783 50 76 59 19 076 10 500 00 5 000 00 9 000 00 800 00 4 000 00 19 300 00 D PENSES Secr tariat Installation Montgivray Frais bancaires amp postaux Prime assurance RC Revue N 31 Frais d envoi Manifestations Repas Assembl e g n rale R union de rentr e Autres Subventions accord es Provisions pour charges Divers R sultat de l exercice b n fice D PENSES Secr tariat Revue n 31 frais d envoi Manifestations Participations et co ditions Frais bancaires et postaux Primes assurances amp divers Frais de transfert de la gestion 1 084 81 3 195 84 2 272 87 377 71 4 383 28 1 075 00 1 737 07 3 367 20 0 00 424
15. 5 hier deteste de nhe essieu p 94 Valentine gravure de H ROBINSON 1845 d apr s Ad GIRALDON p 104 Les marionnettes Nohant par Fr d ric LAUTH d tail p 108 Le prince Napol on par Hippolyte Flandrin 1860 Mus e d Orsay Paris p 116 Le vicomte de Sp lberch de Lovenjoul cl Gh mar fr res biblioth que de l Insti RUE re mn Mn nes M en On ne a nt te p 119 Visite du cur de Valldemosa dessin de Maurice SAND p 121 C cile BRUNE en Fantasio cl Com die Fran aise p 124 Pionsat Puy de D me Le ch teau cl archives p 127 4 vues du Ch teau de Montgivray el D Bahiaoui pp 128 129 SE ditorial E BULLETIN DE CETTE ANN E offre autour de l uvre sources et r ception contexte id ologique et politique et propos de l existence de Sand des tudes d une grande vari t Marie Paule RAMBEAU Nicola Porpora de la r alit la fiction ro manesque a accept de reprendre pour nous la conf rence donn e l t dernier au chteau de Pionsat elle voque ce compositeur d origine napo litaine le moment v nitien de sa carri re europ enne et ces hauts lieux d apprentissage du chant que furent au t moignage des visiteurs euro p ens les ospedali de Venise elle analyse ensuite son
16. Arthur Baign res crira de fait sur la peinture chronique des Salons 1866 1870 et de l Exposition de 1869 Revue contemporaine article sur Th Chass riau Gazette des Beaux Arts 1886 Il fr quente alors le salon de Mme Aubernon c l bre sous le second Empire et la troisi me R publi que Or Euphrasie H lo se Lydie Lemercier de Nerville pouse Auber 45 Jean Yves TADI Marcel Proust Biographie Gallimard 1996 p 153 Proust eut pour condisciple au lyc e Condorcet un neveu d Arthur Jacques Baign res fils de Henri Baign res qui figure aussi dans la distribution de Bohemino Le futur auteur de La Recherche s journa aux Fr monts l automne 1891 et pendant l t 1892 46 Arthur BAIGN RES Histoires anciennes Paris Hetzel 1863 Le recueil l exemplaire BNF porte la date de 1869 comprend quatre nouvelles Celle intitul e Une l ve de Lavater contient des lignes enthousiastes sur les Lettres d un voyageur pp 159 160 S y refl te aussi l opinion r pandue quand un mondain d clare en prenant le th Savez vous ce qui me frappe chez Mme Sand C est son style elle d crit si bien la nature Ne trouvez vous pas Quel dommage qu en politique elle Pas trop de sucre n est ce pas p 146 47 SAND C t XVII 1983 p 508 Eug ne Fromentin 8 mars 1863 Une autre lettre 17 avril 1863 charge Fromentin de remercier Mr Baign res de ses sympathies ibid p 594 On peut e
17. D Brown 1739 vol 1 p 414 2 Pierre Jean GROSLEY Observations sur l Italie et sur les Italiens donn es en 1764 sn Londres 1770 vol 2 p 54 du compositeur anglais Charles Burney qui laissa de son voyage Venise en 1770 la relation la plus circonstanci e et de G the en 1790 Il est int ressant de confronter ces documents pour mieux valuer au cours du XVII si cle l panouissement musical des ospedali qui devinrent des hauts lieux de musique transcendante pour reprendre le qualificatif de Burney Ils rivalisaient d excellence entre eux et au cours des ann es leur cote a vari la Piet tait l origine le plus r put en raison du nombre important de ses scolari mais il fut supplant dans la deuxi me moiti du XVII si cle par les Incurabili g r de main de ma tre par Galuppi N anmoins les quatre ospedali poss daient chacun sa sp cificit La Piet avait le ch ur le plus nombreux et il tait le plus connu pour la qualit de ses instrumentistes Vivaldi y fut ma tre de violon pendant trente sept ans De Brosses tomba en extase devant une jeune et jolie ma tresse de ch ur qu il d crit v tue de blanc un bouquet de grenades sur l oreille conduisant l orchestre d une quarantaine de filles dont il trouva les voix d anges adorables Trente ans plus tard Burney y assiste un concert au cours duquel les jeunes filles se livrent dit il mille espi gle ries
18. L empereur ne sait pas quel point le pr tre s est gliss partout et quelle hypocrisie s est gliss e aussi dans toutes les classes de cette soci t envelopp e dans le r seau de la propagande 1 Correspondance d Lubin t XVI 26 f vrier 1862 45 papiste Il ne sent donc pas que cette faction ardente et tenace sape le terrain sous lui et que le peuple ne sait plus ce qu il doit d fendre et vouloir quand il entend son cur dire tout haut et pr cher que l glise est la seule puissance temporelle du si cle Ne serait il pas temps de montrer qu on peut braver le pr tre et ne pas perdre la partie L empereur a craint le socialisme soit mais en le frappant trop fort et trop vite il a lev sur les ruines de ce parti un parti bien autrement habile et bien autrement redoutable un parti uni par l esprit de caste et l esprit de corps les nobles et les pr tres et malheureusement je ne vois plus de contrepoids dans la bourgeoisie Avec tous ses travers la bourgeoisie avait son c t utile comme pr pon d rance Sceptique ou voltairienne elle avait aussi son esprit de corps sa vanit de parvenu Elle r sistait au pr tre elle narguait le noble dont elle tait jalouse Aujourd hui elle le flatte Les bourgeois ont voulu tre bien avec les nobles dont on avait relev l influence les pr tres ont fait l office de conciliateurs On s est fait d vot pour avoir entr e da
19. Sardaigne il est directement impliqu Sand encourage applaudit ses interventions et ses discours longs et argument s au S nat sur la politique trang re Ils partageaient les m mes convictions d mocratiques et anticl rica les une profonde et ardente hostilit l intervention pontificale contraire Puni t italienne Le prince intervient directe ment la Cour et la Chambre d ployant une loquence parlementaire efficace et sans concession opposant r solu la politique de Napol on III Sand agit par la litt rature Mademoiselle La Quintinie suscite des manifestations d tudiants La Daniella lui vaut excommunication Le pr tre s est gliss partout et quelle hypocrisie s est gliss e aussi dans toutes les classes de cette soci t envelopp e dans le r seau de la propagande papiste dont la Soci t de Saint Vincent de Paul reine des soci t s secr tes est un des maillons Sand redoute de vivre dans les parfums de la sacristie et pire une restauration monarchique Elle exhorte le prince la vigilance Elle lui voit un r le dans l histoire Sur l glise sur la religion ils avaient des perspectives identiques Spiritualistes ils taient favorables une approche mo derne des sciences religieuses telle que pouvaient la repr senter l ex g se contemporaine et surtout Ernest Renan L un et l autre sont enthousiasm s par La vie de J su
20. TOULOUSE propri taire d un moulin Montgivray et ex pr sident d une associa tion aujourd hui dissoute Montgivray et son pass a l gu aux Amis de George Sand outre son solde de tr sorerie les archives de cette ancienne association Apr s des d buts un peu chaotiques nous sommes maintenant peu pr s op rationnels nous avons pu assurer enti re ment la pr paration et l envoi des deux derni res circulaires et depuis le d but du mois de janvier nous trions l abondant courrier qui arrive tous les jours cotisa tions annuelles inscriptions aux diverses manifestations pr vues procurations pour l Assembl e G n rale Le tout souvent accompagn de cartes de v ux et de petits mots d encouragements auxquels nous nous faisons un devoir et un plaisir de r pondre Voici maintenant les autres v ne ments qui ont jalonn ce deuxi me se mestre Dimanche 10 ao t au ch teau m di val de Pionsat Puy de D me le concert organis par notre vice pr sidente Jean nine TAUVERON et consacr Porpora et les compositeurs de son temps Scarlatti Galuppi fut une r ussite Marie Paule RAMBEAU nous avait agr ablement pr par s ce concert par une conf rence Porpora de la fiction la r alit Le 24 septembre dans le grenier litt raire de Nohant Lecture de George Sand Michel de Bourges correspondan ces Adaptation de Bernard HAMON lecture par Mathilde
21. contre P esth tique mensong re du genre elle y per oit m me de surprenants accents pr naturalistes Quant la question de savoir s il y a ad quation entre le texte et son m tadiscours elle pense que rien n est moins certain On sait que plusieurs contemporains tout en appr ciant la valeur de ce document humain et comparant le roman une 101 table de dissection ont pos le probl me de la coh rence et vu comme Sainte Beuve une ligne de d marcation entre la partie vraie et la conclusion qui fait basculer le roman du pr sent dans l ternit du mythe Pour Brigitte Diaz l pisode final pr par d s le d but peut se justifier et au lieu d une rupture radicale entre un univers soi disant r aliste et un autre id aliste elle y voit plut t un rapport d interaction Indiana sa fa on sans doute encore maladroite dessine d j cette double postulation qui fait le dynamisme du roman sandien toujours partag entre r alit positive et v rit id ale Le dossier de presse soigneusement d pouill permet de se faire une id e de la r ception de l Indiana de 1832 salu comme un roman moderne Apr s la pr sentation des ditions qui ont suivi l o riginale l auteur passe en revue les trois pr faces successives du roman sans y voir contradiction ni palinodie Soit Reste savoir pourquoi le mot mission lui semble trop
22. et p 83 n 7 Inadvertances dans la chronologie de la fiction p 288 n 4 la premi re visite de Raymon aux nouveaux propri taires du Lagny est situ e en d cembre 1830 or Indiana d barque Bordeaux en juillet 1830 et deux mois apr s elle trouve d j Raymon mari ch XXVII cette visite ne peut donc se passer que fin 1829 Un d tail moins important en t te de la variante a du ch XXII p 354 la place de madame de Rami re il faut lire madame de Delmare Plusieurs passages de Paul et Virginie sont cit s dans les notes sans r f rences 6 Rutgers University Press New Brunswick Lon don 1991 tr fr George Sand l criture ou la vie Champion 1999 7 ce propos l article d Arlette B TEILLE aurait aussi m rit une mention O finit Indiana Probl matique d un d nouement in F VAN ROSSUM GUYON d George Sand Recherches nouvelles C R I N n 6 7 Groningen 1983 p 62 73 8 Envers qui Zanone exprime sa reconnaissance 9 Une remarque p 467 n 2 il est question de Manfred h ros de Byron la r f rence l Essai sur le drame fantastique 1839 aurait t utile 10 propos du projet de d dicace Hugo 1875 signalons l existence d une autre variante B H V P O 97 fol 1 103 104 Valentine gravure de H ROBINSON d apr s Ad GIRALDON pour la Galerie des femmes de George Sand par le bibliophile JACOB d Aubert amp
23. ils causent De quoi H las de tout ce qui n est pas innocent Ils parlent ou plut t murmurent voix basse et leurs bouches s approchent et leur souffle se confond Cela dure une heure et se renouvelle souvent Tout dans la pratique religieuse est fait pour augmenter l influence du pr tre sur les sens de la femme solennit du pr che apparat des offices repr sentations du Christ sont propres la conduire aux effusions d une loquence exalt e et d un mysticisme voluptueux George Sand savait de quoi elle parlait Au couvent elle avait si on l en croit prouv ces ver tiges mais le bon abb Pr mord par son qui tisme tranquille l avait rame n e aux r alit s terrestres Sans lui je crois bien que je serais ou folle ou religieuse clo tr e l heure qu il est crivait elle dix ans auparavant Il m a gu rie d une 21 12 DE 35 passion d lirante pour l id al chr tien Car il faut se garder de confondre adoration divine et amour humain et c est pr cis ment pense t elle dans cette confusion encourag e par l gli se que r side le danger car l assimilation du Christ un homme au pr tre son soi disant repr sentant sur terre ne peut que conduire la femme l hyst rie elle constatait nagu re dans Histoire de ma vie une perception d voy e du fils de Dieu 32 Cit par J CABANIS Michelet le pr tre et la femme Gallimard 1978
24. mais g n ralement les critiques ne voulurent pas relever les attaques r currentes contre le catholicisme Louis Ulbach dans Le Temps remercia Octave Feuillet avec ironie d avoir donn George Sand g nie vigoureux et subtil l occasion d crire un livre qui au contraire du sien montrait la vie libre puissante attest e par les pr tres eux m mes la vie de l honneur de la v rit du devoir qui s affirme chaque page Le Figaro o Barbey d Aurevilly attaquait avec hargne Buloz gratignant au 60 Ibidem p 23 61 G SAND propos des Charmettes Revue des Deux Mondes 15 novembre 1863 o Le Temps 13 juillet 1863 67 passage Sand dont il jugeait la fra cheur fl trie persifla sous la signature de Colombine Un mauvais livre de plus le souffle de l ennui circule de page en page Mme Sand ne croit plus la vertu des pr tres Elle est femme si bien comprendre ce que le c libat forc a de pesant et de douloureux A Toutefois l ditorialiste du m me journal Gabriel de Ruphy un mois plus tard revint sur la personnalit de l auteur dans George Sand d apr s nature o rappelant la b tardise de Sand il la d signait redoublant de tact comme une beaut essentiellement intellectuelle d gageant p niblement son rayon travers l obstacle d un masque terne et d un corps commun Sans doute lui recon
25. p 41 de la m lodie italienne il faut se souvenir que dans la fameuse Querelle des Bouffons il s opposait violemment l harmoniste Rameau il y go tait des volupt s musicales que son imagination redoublait La perfection vocale ne pouvant s allier selon ses principes esth tiques qu la beaut physique il br lait du d sir de voir les jeunes chanteuses dissimul es der ri re la grille de la tribune Il obtint enfin de voir ces anges de beaut En entrant dans le salon qui renfermait ces beaut s si convoit es je sentis un fr missement d amour que je n avais jamais prouv M Le Blond me pr senta l une apr s l autre ces chanteuses c l bres dont la voix et le nom taient tout ce qui m tait connu Venez Sophie elle tait horrible Venez Cattina elle tait borgne Venez Bettina la petite v role l avait d figur e Le Bourreau riait de ma cruelle surprise J tais d sol Des quatre hospices c est l Ospedaletto qui fut certainement le plus ouvert aux compositeurs non v nitiens appartenant l cole napolitaine ce sont Sacchini et Porpora qui en tant que compositeurs d op ras impo s rent une autre mani re de consid rer la lyrique vocale La virtuosit du bel canto incarn e dans les prouesses vocales des cas trats napolitains influen a l enseignement des ospedali et le langage de la musique liturgique oratorio cantate psaume ou mot
26. pa ration ternelle du condamn avec son Cr ateur plut t que sur les sup plices Le spectre de l Enfer a d sert les pr ches qui incitent plus l amour de Dieu qu sa crainte Il n en tait pas de m me au temps de George Sand o le pr tre interpr tait l vangile de fa on provoquer l effroi dans des populations souvent incapables d appr hender intellec tuellement les paroles du pr tre en chaire et dans le confessionnal On ima gine sans peine l impact que de telles menaces sur de jeunes cat chum nes D o la protestation de Lemontier Mor ali Votre erreur je vous l ai dite vous croyez un Dieu proscripteur de la vie et r formateur de la nature c est dire en guerre avec son u vre et d fendant l homme d tre homme Pour donner plus de poids l incons quence de votre Dieu vous lui donnez le go t des ternels supplices vous lui avez donn l enfer d o pendant l ternit 24 Ibidem p 249 25 Cat chisme de l glise catholique Mame Plon 1992 p 221 223 55 56 L enfer Cath drale de Bourges portail ouest d tail du Jugement dernier cl Lancosme Multimedia s exhalera pour r jouir sa justice l odeur de la chair toujours br l e toujours d vor e et toujours palpitante Magnifique invention la quelle des millions d hommes croient encore et que vous ne voulez pas renier malgr les douloureuses protestations de qu
27. pais et ses yeux noirs immenses mis en valeur semble tre sa fille plut t que son pouse Marielle VANDEKERKHOVE CAORS 98 LIVRES REVUES TUDES MANIFESTATIONS CULTURELLES VIE DE L ASSOCIATION TUDES George SAND uvres compl tes sous la direction de B atrice DIDIER 1829 1831 George Sand avant Indiana d critique par Yves CHASTAGNARET 2 vol reli s Honor Champion 2008 1648 p 15 x 22 cm 270 9 DITION DES UVRES compl tes de George Sand l entreprise de longue haleine dirig e par B atrice Didier et r alis e par plusieurs quipes de cher cheurs vient de commencer par la paru tion des uvres de jeunesse de l crivain Ces deux volumes ouvrant la s rie ils contiennent deux sortes de textes et de dossiers Le premier groupe concerne l dition des uvres compl tes Dans la Pr sentation g n rale B atrice DIDIER explique d abord l architecture de cette immense cath drale qui aspire livrer au public l uvre sandienne dans sa redoutable totalit Il s av re que ni les quatre ditions group es d uvres de George Sand du XIX si cle ni les re cueils d crits divers faits du vivant de l auteur ou posthumes n ont r ussi faire conna tre l ensemble de la cr ation san dienne Qui plus est on ne s est pas souci d appliquer un crit re de classement respectant les questions de po tique ditorial
28. roule l intrigue porte le nom de Turdy propri t du 7 Ibidem p 20 8 La maison de Buloz est situ e Ronjoux sur la route qui m ne de La Motte Servollex Saint Sulpice Les Charmettes se trouvent quelques kilom tres au sud est de Chamb ry 9 Carnet conserv la BNF N a fr 13656 49 50 Lac du Bourget L abbaye d Hautecombe Lac du Bourget Le ch teau de Bourdeau grand p re alors qu il s agit en r alit du ch teau de Bourdeau sur la m me rive ouest du lac du Bourget Les lettres d butent le 1 juin 1861 date d arriv e de George Sand en Savoie La XXVII est dat e du 23 juin 1861 Le roman est donc parfaitement contemporain Influences et correspondances Ainsi le lac et ses rives paradis de fleurs et d oiseaux voquent Rousseau l rine alpestre de la cascade de Coux les fraxinelles les gran des val rianes sauvages les marronniers d Hautecombe et les ch taigniers s culaires de Ronjoux renvoient aux deux longues tamines de la bru nelle le ressort de celle de l ortie et de la pari taire l explosion du fruit de la balsamine et de la capsule du buis La cascade encore elle qui par ses rochers abrite des promeneurs Henri et Lucie rappelle le r duit sauvage et d sert refuge de Julie et Saint Preux lors de leur promenade sur le lac dans la Nouvelle H lo se La nature est omnipr sente et tout d abord le lac parcouru par de
29. totalement inf od e l glise rejointe par le G n ral p re de la jeune fille d pourvu de convictions mais sabreur papiste et farouche d fenseur du parti d vot qui refuse cat goriquement la main de sa fille un homme qui vit dans l erreur et qui ne peut recevoir l aval d un repr sentant de l glise catholique Car dans ce monde clos se dresse l image du directeur de conscience de Lucie l abb Mor ali j suite qui s est jur de consacrer la jeune femme Dieu Mor ali personnage central du roman appara t beaucoup plus que l eccl siastique demi d froqu redoutable et suspect qu on a parfois voulu voir N de p re inconnu lev par les J suites il s est fait pr tre pour respecter le serment fait sa m re mourante de racheter son p ch de chair culpabilisation provoqu e et entretenue par le dogme catholique Mor ali s il ne manque pas de qualit s encore moins d intelligence ne poss de pas toutefois la vraie charit chr tienne le facile pardon des injures l humilit devant les hommes et pire encore le repos absolu du c ur et des sens la pens e des femmes Au d but de son sacerdoce vers 1840 vicaire dans une grande ville il y pr chait le car me avec un tel succ s que les plus jolies femmes se pressaient la porte de son confessionnal bien qu il les trait t avec un certain m pris pour vaincre la tentation charnelle mais
30. troit r duit de ch ne noir o cet homme mu cette femme tremblante r unis si pr s l un de l autre vont causer tout bas de l amour de Dieu et o 29 Ibidem p 151 30 L P MAROTTE Cours complet d Instruction chr tienne Victor Retaux et fils Paris 1893 Publi en 1852 cautionn par son v que il sera r dit en 1893 conform ment aux canons du concile de Vatican de 1870 avec la m me caution 31 Conf rences du R v rend p re de Ravignan de la Compagnie de J sus conf rences pr ch es Notre Dame de Paris de 1837 1846 Paris Librairie de Mme V Poussi lgue Rusand 1860 t II p 517 58 i z EE parmi les soupirs du sein gonfl soulev le mot fatal monte aux l vres Ce n est pas Michelet mais Paul Louis Courier que Sand cite dans le roman pour d crire cette mainmise progressive et insidieuse du confesseur sur sa p nitente d s son plus jeune ge On leur d fend lamour et le mariage surtout on leur livre les fem mes Ils n en peuvent avoir une et ils vivent avec toutes famili rement c est peu mais dans la confidence l intimit le secret de leurs actions cach es de toutes leurs pens es L innocente fillette sous l aile de sa m re entend le pr tre d abord qui bient t lappelant l entretient seul seule qui le premier avant qu elle puisse faillir lui nomme le p ch Seuls et n ayant pour t moins que ces murs que ces vo tes
31. v re capable de penser librement et de poursuivre un id al o la trans cendance d gag e de toute religion donne sens la vie En ce sens Mademoiselle La Quintinie uvre de combat politique est aussi un grand roman f ministe Bernard HAMON 71 La mort de Chopin d apr s F lix Joseph BARRIAS debout au piano Delphine Potocka George Sand et les fun railles de Chopin N LA VEILLE de comm morer le bicentenaire de Fr d ric Chopin A c l brons cette ann e le 160 anniversaire de la mort du musicien Emport par une tuberculose qui le rongeait depuis plusieurs ann es celui ci disparut le 17 octobre 1849 Le 30 octobre une foule nombreuse se d pla a pour assister son enterrement Paris George Sand qui fut sa compagne durant neuf ans ne vint pas ses fun railles Par la suite cela lui fut reproch Si cette absence est effectivement regrettable il semble qu il faille tre prudent avant d en faire le reproche la romanci re C est du moins ce que l on peut en conclure lorsqu on regarde les faits de plus pr s George Sand apprit la mort de Chopin par une lettre que son amie Charlotte Marliani lui crivit le 17 octobre Le lendemain Mme Marliani 1 Lettre non retrouv e mais attest e par le courrier que Mme MARLIANI adressa G Sand le lendemain Ch re Amie je vous ai crit hier bien la h te et vous ai peut tre appris trop brusquement la fin de Chopin lettre
32. 1822 il avait 18 ans de moins que George Sand Il l avait rencontr e en 1852 peu apr s le coup d Etat qu ils condamnaient l un et l autre par l inter m diaire du comte d Orsay Il l avait visit e 3 rue Racine o elle avait une mansarde au dessus de l appartement de Manceau George essayait sans rel che d arracher la r pression ses amis r publicains notamment ses pauvres amis du Berry mes pauvres prison niers de l Indre Patureau Franc ur Fleury Borie P rigois et les autres Le prince l appuie autant qu il peut Il se heurte l herm tisme de l Empereur qui r pond Je verrai et ne voit rien et l inertie de l administration r tive et sourcilleuse Il obtient plus de commuta tions ou d all gements de peine que de gr ces encore moins d amnisties partielles ou totales demand es mais qui n intervinrent que bien plus tard quand l Empereur le jugea bon c est dire sans risque Bilan mitig J ai chou bien plus souvent que je n ai r ussi crit Sand Il souscrit ce jugement d pit de son faible poids Ce fut le d but d un change qui se poursuivit de mani re assez r guli re jus qu la mort de Sand en juin 1876 Pr ve nu par un t l gramme de Maurice du d c s de sa m re le prince vint Nohant pour son enterrement aux c t s de Flau bert Alexandre Dumas fils M rim e les intimes do
33. Ce roman s inscrit par ses d veloppements anticatholiques et anticl ri caux dans une longue liste d uvres depuis les Lumi res Les crits de Paul Louis Courrier et surtout de Michelet auxquels Sand fit des emprunts les graves atteintes la libert de pens e constat es et d nonc es en firent une uvre de combat contre la pr gnance de l glise de son dogme et de ses ministres Elle fit des mules Ainsi les fr res Goncourt publi rent en 1869 Madame Gervaisais o l h ro ne subissant l influence de son confesseur se soumettait avec volupt ses violences verbales et par peur de la damnation se livrait des je nes et des mac rations qui finissaient 72 Voir Ph BOUTRY George Sand et l Index in George Sand Litt rature et Politique s d M REID et M RIOT SARCEY Editions Pleins Feux Nantes 2007 pp 175 199 73 Le 29 f vrier 1864 et les jours suivants 70 par la tuer En 1874 mile Zola dans La Conqu te de Plassans montre Madame Mouret prise de l abb Faujas qu elle divinise tourner ses pri res vers lui en croyant les lever vers Dieu La fin sera l aussi dramatique Cependant ces deux romans refusent d accorder la femme la moindre aspiration noble le moindre d sir d l vation Ce n est pas le cas dans Ma demoiselle La Quintinie car si Blanche confond religion et sensualit sa fille Lucie au contraire jusque dans l amour devient une femme qui s a
34. Il faut noter enfin que cette dition est une dition scientifique elle livre tous les textes de Sand de cette p riode la version du manuscrit autographe pour les in dits ou la derni re version contr l e par l auteur pour l imprim munies d un apparat critique solide bas sur les re cherches sandiennes r centes et anciennes Chaque texte est pr c d d une pr senta tion et accompagn des variantes et d un dossier Cet apparat critique n encombre pourtant pas le texte m me dont la lecture est ais e suivre aussi par un lecteur moins avis Nous avons la rare occasion de d couvrir des textes ignor s ou peu connus de l auteur d Indiana De dessous les cou ches parfois laborieuses et didactiques on voit surgir des pages tonnantes et frat ches des portraits et des dialogues savou reux Voyage en Auvergne des paysages visionnaires ou r alistes Histoire du r veur La Marraine donne la mesure de ce que deviendra la narration ironique et d sinvolte d Indiana alors que Rose et Blanche r v le d j un crivain qui trouve le moyen de fusionner ses souvenirs personnels avec un r cit de fiction Cette dition des uvres de jeunesse de George Sand permet aussi d observer le cheminement lent et sinueux d un g nie cr ateur la recherche de la forme et de l expression c t de la valeur scientifi que ind niable de cette entreprise qui en fait une source
35. KOTT et Jean Jacques DUPONT Je tiens d ailleurs souligner que Georges BUISSON administrateur du do maine de Nohant se montre toujours tr s attentif tout ce qui concerne notre Asso ciation et se met souvent notre disposi tion pour la r alisation de nos projets 130 Le lendemain 25 septembre Bernard HAMON a pr sent ses deux ouvrages Montgivray Samedi 4 octobre notre r union de rentr e a eu lieu la Villa George Sand Palaiseau Michel et Mizou BAUMGART NER nous ont accueillis comme il y a deux ans sous une tente aimablement pr t e par la municipalit de Palaiseau Notre pr sident Bernard HAMON dans son allocu tion d accueil nous pr senta les deux der niers ouvrages qu il venait de publier George Sand et le prince Napol on histoire d une amiti et George Sand et Michel de Bourges une passion Puis nous avons entendu lues par dith GARRAUD sous le titre Lettres en fleurs des lettres de George Sand relatives la botanique choisies et pr sent es par Aline ALQUIER Un buffet cocktail a t servi au Jardin ensuite Lundi 18 octobre Auvers sur Oise notre amie Chantal BROGLIN nous avait m nag une journ e de visite sur les pas des peintres qui illustr rent cette jolie petite ville Si George Sand n a pas pu conna tre l uvre de Van Gogh les toiles issues de l atelier p niche de Daubigny et celles de Corot familier de ces paysages lui taient c
36. L BOILLY Les chantres archives de la ma trise de la cath drale de Dijon d tail La r ception par l glise Le roman attira l attention de la Congr gation du Saint Office qui depuis longtemps suivait de pr s les uvres de la romanci re d j condamn e trois reprises en 1840 1841 1842 pour quatorze de ses romans La congr gation de l Index fut ainsi saisie Un v que fran ais Monseigneur Baill s ancien v que de Lu on et membre influent de la Congr gation se chargea du rapport fort document Ainsi vomit il en latin la femme impudente consomm e par les charges de l adult re et rien moins que fondatrice d une nouvelle discipline religieuse reprenant ainsi une antienne d j utilis e par ses pr d cesseurs Sa conclusion laissait pr sager du jugement On voit ici un abondant fatras de propositions h r tiques et des chantillons de perfidie dans les plus graves insinuations d abomination dans les accusations calomnieuses d horreur dans les blasph mes diaboliques 70 Corr t XVII E de Girardin 26 juillet 1863 71 Le Monde illustr 18 juillet 1863 69 d audace dans la calomnie d impudence dans le mensonge de fausset dans les sophismes et d ordure dans la luxure la plus effr n e Le 15 d cembre 1863 la Congr gation du Saint Office prit un d cret qui mettait l Index non seulement le roman lui m me mais bien toute l uvr
37. Rome qui laisserait au Pape le Vatican et les quartiers de la rive droite du Tibre Au Corps l gislatif les d put s de l opposition demand rent sous les hu es l va cuation de Rome par les troupes fran aises proposition qui fut repouss e par 246 voix contre 5 Cependant au lendemain de ces d bats le Pi mont proclama Rome ca pitale du nouveau royaume d Italie sans toutefois l occuper Aussi Napo l on II d cida t il d ajourner le retrait de ses troupes au moins jusqu au d c s du Pape que l on pensait proche Cette d cision ne calma pas les cl ricaux et encore moins les v ques En 1862 l ouverture des Chambres le d bat reprit et au S nat le prince Napol on d non a les cl ricaux comme partisans de l Ancien R gime et donc ennemis de l Empire Une phrase peut tre mal comprise souleva un toll voquant 1815 et la Terreur blanche qui suivit le retour de Louis XVIII il rappela que Napol on fut raccompagn aux Tuileries aux cris de bas les nobles bas les migr s bas les tra tres les s nateurs entendirent bas les pr tres et manifest rent bruyamment leur fureur Mot d ailleurs vraisemblable compte tenu du ton agressif de son intervention Quoi qu il en f t George Sand enthousiaste lui crivit aussit t pour le f liciter et exposa sa propre analyse Je vois avec une profonde inqui tude le d veloppement effroyable de l esprit cl rical
38. appropriation roma nesque la fois libre et fid le par Sand infl chissement apport la figu re historique caract re et r le de Porpora dans Consuelo Exemple inattendu de r ception Fran oise GENEVRAY George Sand parodi e Bohemino nous a r serv son tonnante d couverte la Bi blioth que nationale d une pi ce jou e sur un th tre de soci t Bohe mino dont le texte inspir de Teverino et Flaminio est anim parodie bien proche du pastiche par une troite connivence avec l uvre san dienne son enqu te lui permet de l attribuer l entourage de Mme Auber non dont Proust fr quentera le salon Il revient Bernard HAMON Vive George Sand vive Mademoiselle La Quintinie bas les cl ricaux sp cialiste des questions politiques et religieuses et r cent diteur de la correspondance chang e entre Sand et le prince Napol on de nous pr senter les circonstances puissance du parti cl rical h sitations du pouvoir face l unit italienne prises de position du prince o fut d cid e comme intervention sur les sc nes politiques et litt raires l criture de Mademoiselle La Quintinie il nous rend compte ensuite de l immense popularit ainsi regagn e par Sand manifest e indirectement par le bruyant succ s l Od on d une uvre moins pol mique Cette ann e 2009 est celle du cent cinquantenaire des fun railles de Chopin l
39. aussi par respect pour un Dieu qui leur parlait par sa bouche Cependant il est un jour troubl par une jeune p nitente Blanche de Turdy la future m re de Lucie venue le consulter sur l opportunit de son futur mariage avec un homme bien loign du catholicisme le g n ral La Quintinie L abb qui prouve pour Blanche un sentiment d o la sen 18 Mademoiselle La Quintinie op cit p 72 19 A MAURO S L lia ou la vie de George Sand Hachette 1985 p 458 20 Mademoiselle La Quintinie op cit p 222 21 Ibidem p 84 53 sualit est loin d tre absente tente alors de la persuader de refuser pour embrasser la vie monastique Il dira plus tard Toutes les forces de mon me taient tendues vers ce but de conserver vierge pour l hymen du Christ cette me digne de lui seul l id e qu un homme et un homme sans croyances se flattait de la profaner j tais d vor d indignation Mais Blanche c de ce mariage sous la pression de son p re Rong e de remords exacerb s encore par le d go t des embrassements d un mari qu elle n aimait pas au seuil de la mort elle reproche Mor ali Vous aviez tu mes sens en me faisant rougir du trouble de mes sens Elle meurt en mettant Lucie au monde persuad e d tre damn e et confiant au pr tre cette enfant con ue en pensant lui mon me embrassait la v tre et lui faisant pr
40. cit p 130 131 47 P CHRISTOPHE et R MINNERATH Le Syllabus de Pie IX Les ditions du Cerf 2000 respectivement p 51 et 63 Rappelons que le Syllabus joint l encyclique Quanta cura tait un catalogue d erreurs d j condamn es par les d clarations du pape Pie IX 62 violentes des cl ricaux De Carn publiciste bien pensant avait t pr f r Littr le libre penseur lors d une r cente lection l Acad mie Fran aise Des historiens comme Michelet et Quinet taient les cibles des attaques cl ricales parce qu ils osaient mettre en cause l action de l glise Le pape brandissait la menace de l excommunication contre tous ceux qu il accusait de menacer ses territoires Dans ce roman Honor Dumontier un de ces chercheurs de lumi re emprunte cette actualit pour mettre en garde son fils contre le parti cl rical Ses paroles sont si pr cises que l on pourrait mettre un nom sur chaque situation voqu e Si tu es homme de science il t emp chera d avoir une tribune pour professer homme de lettres il te fera railler outrager calomnier au besoin dans ta vie priv e par les nombreux organes dont il dispose artiste en contact avec le public il te fera siffler lapider s il le peut par les bandes qu il enr gimente ou par les passions qu il soul ve et qu il gare homme politique il te fermera tous les chemins de l action et s efforcera de t ouvrir tous ceux d
41. concernent une poque plus tardive mais ils font na tre un soup on r trospectif Mme Aubernon qui Delacroix en 1853 trouvait de l esprit et qui risqua quelques essais tir s tr s petit nombre strictement anonymes tendance morale et conservatrice aurait elle crit Bohemino avant d y tenir le r le de Silvia La c l brit multiforme de George Sand ses opinions avanc es le succ s variable de son th tre lui valurent d autres plaisanteries En 1858 elle demandait mile Aucante de faire d mentir partout o vous pour rez l annonce fantastique d un grand drame intitul Georgine avec des moutons paraissant sur la sc ne farce laquelle il n y a pas la moindre apparence de fondement Georges Lubin n a pu retrouver le journal o 51 Jeanne Maurice POUQUET Le Salon de Mme Arman de Caillavet Paris Hachette 1926 p 8 Le despotisme consistait imposer une r gle inflexible la conversa tion entre les douze convives jamais plus portait sur un sujet annonc par avance et devait tre g n rale Mme Aubernon agitait une sonnette pour rappeler l ordre ceux qui se livraient des apart s ou qui sortaient du sujet prescrit 52 Victor DE BLED La Soci t fran aise depuis cent ans Madame Aubernon et ses amis Paris Librairie Bloud et Gay 1924 p 171 53 Eug ne DELACROIX Journal 23 novembre 1853 D n chez Boissard avec Arago et une petite dame Aubernon qui fait de
42. d Aurore commencent alors par un mon ami dont il ne faut pas exag rer la tendresse Un exemple parmi d autres trangement familial Je te prie de m envoyer la mesure de ton pied Je suis en train de te faire des pantoufles mais je n ai pas ta mesure Adieu mon ami soigne toi bien et ne sois pas inquiet de moi ni de ta fille Donne moi 15 C t 1 p 736 7 lettre du 1 d cembre 1830 16 Ibid p 737 17 OA HV t II p 117 92 ou fais moi donner souvent de vos nouvelles Je t embrasse de tout mon 18 C ur De fait le couple n existe plus La jeune femme m ne une vie de plus en plus ind pendante dont le voyage Venise en 1834 en compagnie de Musset est un exemple Casimir continue g rer Nohant et dans ce do maine elle ne formule pas de r criminations Cependant voici comment Joseph Barry analyse leur situation conjugale Casimir souffrait de la situation g nante et peu digne d un homme qui tait la sienne surtout quand madame Dudevant redevenait l h tesse de Nohant et recevait ses amis Comme eux il savait que c tait son Nohant son argent son talent son intelligence sa r ussite litt raire qui les attiraient et lui assu raient quant lui une existence confortable De temps autre ce conflit int rieur clatait au grand jour 1 T moin cette altercation du 19 octobre 1835 entre Casimir un peu gris Maurice puis sa m re qui d g n ra au point que
43. d fendant son pouvoir temporel ne leur montre t il pas lui m me l exemple Quoi qu il en soit la situation est arriv e un 4 G SAND Mademoiselle La Quintinie pr sentation de J COURRIER Presses Universitaires de Grenoble 2004 p 23 5 G SAND Mademoiselle La Quintinie op cit p 21 6 Ibidem p 22 Ce n tait pas propos de romanci re Voici ce que disait au s nat le porte parole du gouvernement imp rial BILLAULT le 25 f vrier 1862 Ces influences cl ricales semblent p n trer partout et cr er autour de nous autour du grand corps de l tat je ne sais quel r seau d action qui loin de d nouer les difficult s semble continuer les serrer davantage Cit par J MAURAIN La Politique eccl siastique du Second Empire F Alcan 1930 p 566 48 point tel que si l glise ne r agit pas au plus t t pour infl chir cette marche de fant mes dans les t n bres qui n osent contredire le pr tre et renier le dogme de l enfer nous serons forc s menace t elle de regarder l orthodoxie romaine comme une interpr tation provisoirement soumise la mode du si cle et ses vues tout fait mat rielles avant de presser les hommes de son temps de prendre parti entre le pr tre et le philosophe entre le pass et l avenir C est tr s exactement le choix qu elle justifiait dans le roman La forme du roman C est un roman pour partie pistolaire forme quel
44. dans cette gal re elle occupe les trois derniers chapitres M Le Bihan s en sert comme d un t moin charge contre George Sand Il s efforce d abord de d montrer qu on ne saurait accuser le com positeur d un antis mitisme qui par contagion aurait gagn George Sand Cer tes l intention est louable mais les argu ments d une mauvaise foi renversante Un exemple Sand et Chopin traitent tous les deux leurs diteurs de juifs mais Sand se brouille avec Buloz que M Le Bihan tient apparemment pour juif alors que Chopin garde son amiti Auguste L o Si ses saillies antis mites rel vent du langage familier elles ne s inscrivent pas dans un syst me p 163 les m mes saillies chez George Sand sont tax es de propos diffamatoires de pr che antis mite Le chapitre suivant s autori sant d une analogie rep r e dans L lia entre le Juif n faste et le d moniaque vampire p 169 analyse la m tamor phose de Chopin par l crivain George Sand Chang en l mure dans Un Hi ver Majorque pr sence anonyme et pr tendument hallucin e par les spectres de Valldemosa le voici accroch par George Sand dans la galerie de ses personnages de romans p 186 person nages spectraux sans relation avec le vrai Chopin dont on apprend qu elle d truisit les lettres parce qu elle les jugeait trop enfantine
45. de Chantal de faire mourir une femme au monde pour la faire vivre en J sus Christ Mais n est ce pas aller l encontre de l intention de Dieu qui a fait l hom me avec une me mais aussi avec un corps La romanci re tente de r pondre toutes ces questions si la situation de Blanche ne peut se r soudre que dans la mort si Lucie sa fille est finalement pr serv e c est parce que l influence du j suite est consid rablement diminu e du fait qu il n est pas son confesseur c est aussi que l amour le sentiment tay par l argumentation du philosophe la raison finit par l emporter dans l esprit lucide et intelligent de la jeune femme La n cessit du libre arbitre largissant son propos George Sand proteste contre l infaillibilit que la hi rarchie papale s attribue la suite d lucubrations en commun ap pel es conciles et que bient t elle reconna tra au seul Pape 1870 Dogme imp rieux formul ainsi par Monseigneur de S gur paraphrasant Stendhal sans probablement le savoir la plus simple des v rit s une v rit de bon sens Hors l glise point de salut c est dire Hors la lumi re les t n bres hors le blanc le noir hors le bien le mal hors la vie la mort hors la v rit l erreur etc Une doctrine ainsi affirm e est totalement irrecevable aux yeux de Sand car en cartant tout jugement personnel elle d nie
46. de Mme Marliani G Sand 18 10 1849 Corr G Sand t IX p 297 72 adressa un second courrier la romanci re o elle voquait Solange qui voulait annoncer elle m me la mort de Chopin sa m re et se plaignait de ne pas avoir t aim e d elle Nous n avons pas les r ponses de George Sand ces deux courriers Mais nous savons par une lettre de Mme Mar liani que les r ponses de la romanci re furent bien tristes Il appara t en effet que la romanci re fut tr s affect e de la mort de Chopin Dans une lettre son ami Hetzel elle crit J ai perdu ma bonne sant je suis ma lade Cette mort m a affect e profond ment Un peu plus loin apr s avoir rapport les efforts qu elle fournit pour cacher son chagrin son fils elle laisse m me transpara tre un tat d pressif La vie personnelle la vie collective tout est empoisonn tout est d risoire dans le temps o nous sommes Au com dien Pierre Bocage elle crit qu elle n a pu se consacrer au projet de pi ce de th tre sur lequel elle avait accept de travailler Elle explique qu elle a re u une nouvelle qui l a navr e et qu elle n a pas eu assez de force pour faire des romans et des com dies pr cisant n tre bonne rien depuis quatre jours Elle ajoute encore qu elle ne veut pas impatienter le com dien par ses h sitations ses retards et ses tristesses il ne doit pas craindr
47. de nouveau le 14 novembre en reproduisant un article favorable de B Jouvin Figaro du 12 novembre Les critiques profession nels se partagent les plus s v res ayant pignon sur rue Jules Janin ex cute la pi ce dans le Journal des d bats Gustave Planche la qualifie d aberration dans la Revue des Deux Mondes La pr face de Flaminio 1854 r pond elle aux d tracteurs ou veut elle les pr venir 7 Sand y revendique une fois encore on se souvient du pr ambule de La Mare au diable le droit de peindre plus beau que nature Des personnes de mauvaise humeur me reprocheront toujours de leur pr senter des personnages trop id alement candides ou aimants Mais cette pr face omet enti rement la question sociale sur laquelle se focalise au contraire la discussion rentr e avec Janin En effet moins d un an apr s avoir d moli 23 Ibid p 518 Camille Doucet 29 juillet 1854 l Agenda du 27 juillet porte J ai travaill la guillotine de Flaminio Elle est possible M pour le ministre Voir C t XII d G Lubin 1978 p 335 Sylvanie Arnould Plessy 4 septembre 1855 le manque de parole du minist re propos de Flaminio autoris en 5 actes et non tol r en 4 puisqu on m a fait afficher un prologue et trois actes m est rest sur le c ur 24 C t XII p 670 A Lemoine Montigny 3 d cembre 1854 Sand se d sole de n avoir pu faire accepter son vieil ami Bocage dans le
48. difficile vers l mancipation fait le sujet de La Com tesse de Rudolstadt Disqualifi Porpora dispara t sans plus d explication par une n cessit interne au roman Symboliquement sur l ordre de Fr d ric IL il est refoul la fronti re de la Prusse o effectivement le vrai Por pora ne mit jamais les pieds Un nouvel op ra l appelle Vienne C est dire qu il rejoint le milieu musical ses intrigues et ses rivalit s ce monde que Consuelo elle va quitter en renon ant la gloire du th tre Sa v rita ble place elle la trouvera finalement au c t de son mari et de ses enfants pauvre et obscure comme l tait jadis sa m re la boh mienne Elle appor tera aux gens du peuple et non plus au public de l op ra la consolation de la musique qu elle compose mais ne chante plus depuis qu elle a perdu la voix Pour que la le on du texte soit sans quivoque George Sand avait l obligation de forcer le trait Son Porpora semble parfois fig dans une posture un peu caricaturale Atrabilaire despotique bougon il rudoie m me les tres les plus doux tel le jeune Haydn qu il soup onne dans un acc s de parano a de lui voler ses motifs musicaux C est parce qu il ob it 28 Consuelo ch XX vol 1 p 147 23 une logique m caniste d termin e par son incompl tude La tyrannie de l art tel qu il le con oit l a rendu inapte la charit sourd aux affections humaines
49. dition critique on trouve le relev des variantes une notice sur l histoire du texte et une bibliographie il est vrai un peu trop sommaire A la fin du volume on peut lire une excellente synth se de l accueil critique contempo rain y compris l opinion d crivains tels Proudhon Chateaubriand et Stendhal Anna SZAB 1 R dit par Gl nat 2006 2 George SAND uvres compl tes sous la direction de B DIDIER 1832 Indiana Valentine Cham pion 2008 105 George SAND Le Compagnon du Tour de France pr sentation et postface de Jean COURRIER Paris De Bor e 2008 2 vol 16 x 24 cm de 294 et 308 p 18 chacun JS COURRIER continue ici l entre prise de valorisation de l uvre de George Sand qu il m ne depuis de nom breuses ann es Les ditions De Bor e ayant repris le flambeau de celles de l Au rore Jean Courrier offre au grand public une relecture f conde et clair e du patri moine sandien avec des titres comme pour citer les plus r cents Le P ch de Monsieur Antoine Le Marquis de Ville mer La Mare au diable et donc Le Com pagnon du Tour de France dans le texte de l dition tablie en 1852 par Hetzel l ami exil de Sand et illustr e par Tony Johannot La pr sentation suivie d une postface a le m rite de nous guider agr ablement et s rement dans l criture sandienne Ainsi Jean Courrier attire t il notre attention sur l invite initiale olfa
50. documents Calmann L vy 1897 le vi comte montra sa correspondante com ment l usage cibl de documents pouvait aider le lecteur nuancer son jugement Loin de marcher sur les bris es de leur m re Aurore et Gabrielle Sand d urent l rudit par leur r pugnance copier R pugnance inversement propor tionnelle leur pret vendre leurs manuscrits Le d but du chapitre VII de l ouvrage est consacr la pr sentation de la bi blioth que aux 30 000 volumes que l on retrouve dans les pages finales illustr es Au premier coup d il il n y avait rien voir dans ce haut lieu litt raire tant par un miracle d organisation la collection se d robait aux regards la poussi re aux ris ques d incendie Cet amoncellement de papier vou l ph m re mais jalousement conserv le vicomte voulut le p renniser en le l guant par testament l Institut de France et en le vouant aux seuls chercheurs Dans sa conclusion Mme Faivre d Ar cier revient sur la double admiration de Lovenjoul pour le style de Gautier et pour celui de Sand sur son d sir de sauver leur m moire de pallier les lacunes des insti tutions leur gard La correspondance de George Sand crivait le collectionneur Lina tait digne de figurer tout pr s de celle d une S vign ou d un Voltaire La aye Le merae pe orp e eee Vue ndu one de N Lemma a te SAR ce apte Co If gam
51. fois La premi re version ne m avait pas satisfaite Sand se dit pr te faire les changements qu il proposera s ils me paraissent bons ce qui est probable venant de Montigny Mais elle d chante aussit t car il ne lui demande pas moins que de supprimer tout un acte et de modifier le d nouement Il lui faut alors batailler argumenter justifier une progression dramatique qu elle ne veut pas brusquer sous peine de ruiner la vraisemblance psychologique et sociale la pi ce n est pas m re pour tre d nou e au 4 acte Tout aussi contrariants sont les diktats de l administration qui tiennent l auteur en haleine jusqu au dernier moment Elle a beau n gocier elle doit c der et par la volont du ministre d tat Achille Fould repr sent par la Direction des th tres Camille Doucet ramener pour finir les cinq divisions trois actes et un prologue Les courriers envoy s Montigny pendant ces tractations pr cisent le motif du boh mien Sand indique comment elle con oit le protagoniste l id e de Flaminio n est pas la r habilitation du boh mien rest boh mien mais celle du boh mien qui cesse de l tre Flaminio doit redeve nir homme du peuple laborieux et modeste il ne l a jamais t qu l tat de vagabond et de boh mien La qualit boh mienne d signe donc une vari t inf rieure de la condition populaire La lettre suivante va plus loin d niant cette condition un
52. fut nomm e au CNRS pour r unir tous les Chopiniana fran ais Elle a publi entre autres deux ouvra ges consid r s comme des bibles Chopin au pays natal 1955 et le Catalogue des manuscrits de Chopin en 2 volumes 1977 Elle a traduit en polonais la Cor respondance de Chopin avec George Sand et ses enfants 1981 ouvrage pr cieux par ses annexes et ses notes et qui a consid rablement aid la connaissance de George Sand en Pologne Les Amis de George Sand se devaient de lui rendre un hommage reconnaissant Marie Paule RAMBEAU Jeanne Calviera Vican Elle tait l une de nos toutes premi res adh rentes Elle est d c d e en janvier 2009 elle aurait eu 100 ans le 4 f vrier Tr s fid le aux Amis de George Sand elle a particip aussi longtemps que son ge le lui a permis toutes les manifestations organis es par l Association portant un tr s vif int r t George Sand notamment son f minisme Une grande amiti s est tiss e entre nous La Correspondance Sand Flaubert dont elle m a laiss son exemplaire personnel tait son livre de chevet Martine BEAUFILS Joseph Marc Bailb Joseph Marc Bailb tait n Perpi gnan le 7 d cembre 1924 Apr s des tu des secondaires et sup rieures Mont pellier il vint Paris o il rencontra son pouse Micheline et obtint l agr gation 1956 D abord en poste Marseille puis Aix il fut nomm professeur de litt
53. l homme un droit que lui a octroy son cr ateur la libert de penser et de s exprimer Selon l glise tout individu qui n adh re pas totalement au dogme catholique comme la parole eccl siastique est sans examen aucun d sign comme un ennemi un r volutionnaire un instrument de Satan qu il est n cessaire de combattre jusqu le r duire au silence Au plan collectif 41 Ibidem p 55 42 Ibidem p 67 43 Ibidem p 20 44 Mgr DE S GUR op cit p 145 45 Mademoiselle La Quintinie op cit p 201 61 Sand estime que cette dictature spirituelle procure l glise catholique une telle puissance qu elle lui permettrait de gouverner sans m me acc der au pouvoir politique tous les secteurs de la soci t Elle voyait dans l glise une ennemie obstin e du progr s ce que n infirment pas les propos de S gur Sans rejeter le moins du monde tout progr s industriel qui fait p mer d admiration la foule des gens superficiels elle demeure assez indiff rente ce tapage d inventions de machines de t l graphes de vapeur de centralisation etc parce qu elle y voit les dangers v ritables que ne compensent gu re certains avantages mat riels Progr s subi la condition qu il ne vienne pas entraver les desseins de l glise qu il ne remette en cause ni son dogme ni sa vision de la vie qu il ne s avise pas de vouloir mettre en cause la R v lation
54. la mise en place gr ce un vaste r seau de libraires puis ce qui tait nouveau aux liens tablis avec les auteurs plus tard avec leurs descendants d une vaste ma chine d terrer des textes que Loven joul lisait tous les collectionneurs de son temps ne lisaient pas les libraires juste un peu et qu il archivait ensuite Le double but poursuivi tait la bonne conservation de ces d couvertes et l exploitation du tra vail de recherche au moyen de publica tions L activit du vicomte s tendit pour la premi re fois et large chelle aux jour naux revues brochures tous documents foisonnants dans la 2 moiti du xIx si cle et cependant fort p rissables les institutions se souciant peu de leur sort Dans l immense biblioth que de son h tel sis Bd du R gent Bruxelles s entas s rent nombre d ditions originales et aus si ce que son esprit novateur et sa soif d exhaustivit l incitaient acqu rir ou obtenir sous forme de copies il s agissait d tats divers des textes de variantes de brouillons gr ce auxquels il aboutit une grande nouveaut pour l poque de mo numentales gen ses d uvres collection n es La rigueur de ses m thodes de travail fit de lui d s la fin du XIX si cle l auteur le souligne fortement un pr curseur des chercheurs du XX si cle ditrice de la correspondance entre Lovenjoul et Michel L vy l a
55. ne partage pas le point de vue Le ton est condescendant le brave Jean Chalon le serviable Maurois les romanesques universitaires Abbadie et Chovelon Un peu de modestie conviendrait cependant un auteur qui pr tend entre autres que Indiana a t crit en collaboration avec Mallefille p 14 que Grzyma a tait un journa liste en exil p 15 qui ignore l existence des notes de r f rences et colle des citations sans guillemets des ouvrages qu il vilipende p 46 p ex On ne peut s emp cher de penser que ces 112 pages ne sont qu une mise en bouche Effectivement le chapitre X formule enfin le chef d accusation Un Hiver Majorque est un livre antis mite qui prend pour cible les descendants convertis de force des Juifs de Majorque les chue 122 tas Le lecteur de Sand est un peu perplexe qui a en m moire au chapitre V la condamnation vigoureuse des exactions de l Inquisition l gard des Juifs supplici s Palma au XVII si cle et le rappel de la haine qui poursuit leurs descendants douze ou quinze g n rations apr s Mais M Le Bihan lui a compris que l antis mitisme de George Sand se pr sent ait d abord masqu p 115 et qu il s agissait l d une feinte concession Le d ferlement antis mite p 120 qu il traque dans la II partie de l ouvrage il l exhibe dans l analyse que Sand fait de l conomie de
56. p 60 33 Mademoiselle La Quintinie op cit p 53 34 Ibidem p 231 35 Histoire de ma vie op cit t 1 p 964 59 Cet amour id al pour le Christ n est sans danger que dans l ge o les passions humaines sont muettes Plus tard il pr te aux aberrations Sue 5 x 2 36 du sentiment et aux chim res de l imagination troubl e Du c t de Phomme pr tre forc ment insatisfait d une continence souvent douloureusement subie l image de la Vierge le dogme de l Immacul e conception avait t prononc par l glise en 1854 et la pr sence si proche de la femme ne peuvent qu ajouter encore aux tensions Dans ces conditions Blanche de plus en plus d chir e dans une sorte d hallucination en vient reprocher son confesseur sa frustration sexuelle Votre culte du Christ est une torture que vous nous imposez Il est ce Dieu homme le type de l inflexible froideur Voil pourquoi nous nous prenons pour lui nous autres d votes d une passion insens e car je vois bien nous n aimons que ce qui nous d daigne et nous brise Nos d sirs exalt s voudraient animer ce marbre qui reste froid sous nos caresses et poss der cette me qui nous lie sans se donner qui nous excite sans nous apaiser jamais Elle mat rialise le Seigneur en son repr sentant Je r vais de vous je vous voyais tendu sur cette croix la place du Christ et dans mes songes je baisai
57. plus m l e son si cle et plus auda cieuse doit tre lu par tous les sandiens Mich le HECQUET LIT 114 Bernard HAMON George Sand et le prince Napol on Histoire d une amiti 1852 1876 ditions Lancosme Multimedia 36500 Vandeuvre 2008 416 p 15 x 22 cm 19 50 E r alisant cette dition de la correspondance crois e de Geor ge Sand et du prince Napol on Bonaparte Bernard Hamon ajoute un nouveau fleuron son uvre sandienne et accro t singuli rement notre connaissance des protagonistes et de leur poque Georges Lubin avait publi les lettres de Sand Bernard Hamon a retrouv celles du prince essentiellement la BHVP Bi blioth que historique de la ville de Paris Le grand int r t d une telle publication c est de montrer les deux c t s l change la conversation entre deux personnes qui prouvent de l empathie l une pour l autre et qui se trouvent confront es aux v nements et aux probl mes de leur temps La correspondance crois e de Sand et de Flaubert est un monument litt raire Celle de Sand et du prince est n cessairement plus politique tant donn la position et la stature du dernier dont les convictions r publicaines alli es une opposition respectueuse mais ferme son imp rial cousin faisaient un personnage public et un possible challenger Napol on J r me tait le fils du roi de Westphalie et de Catherine de Wurtem berg N en
58. prononc e et maintenue je me suis h t e d oublier mes griefs en ce sens que toute r crimination publique contre lui me semble de mauvais go t et ferait croire une persistance de ressenti ments dont je ne suis pas complice Casimir Dudevant n tait ni un imb cile ni un m chant homme mais il semble pr senter la caricature du hobereau de province licenci en droit il est loin d tre ignare il s occupe s rieusement du domaine de Nohant m me si parfois il commet des erreurs de gestion il partageait avec sa jeune femme les id aux r publicains mais il est tranger l art sourd la musique et la litt rature Ses distractions sont classiquement la chasse et 24 OA HV t I p 14 25 OA HV t I p 14 97 les ripailles qui lui succ dent agr ment es d amours ancillaires dont il ne se cache gu re Un profil assez banal pour le lieu et l poque mais la jeune pouse s tait r v l e peu encline la soumission et la passivit et n ac cepta pas longtemps cet tat de fait et pisode d Aur lien de S ze montre son d sir de relations la fois plus galitaires et plus romanesques Un point de d tail donne une image assez frappante de l volution de leur couple dans le double portrait esquiss par Fran ois Biard on trouve un homme emp t guett par la calvitie qui accuse terriblement la d cennie qui s pare les poux tandis qu Aurore coiff e en bandeaux
59. r le titre 25 Nicole LUCE George Sand et le p rilleux pari de la tentation dramatique Les Amis de George Sand n 21 1999 pp 56 65 26 Le Mousquetaire 4 novembre 1854 Le num ro parut la veille Sand dut aussit t le lire puisque sa lettre A Dumas fils date du 3 novembre C t XII p 611 bon fils soulign par G S 27 Jules JANIN Journal des d bats 6 novembre 1854 Gustave Planche Revue des Deux Mondes 15 novembre 1854 28 La r ponse d pend de la date inconnue o fut r dig e cette pr face D apr s l Agenda rempli par Manceau on peut sugg rer la nuit du 2 au 3 novembre apr s la troisi me repr sentation Manceau inscrit en effet pour le 2 novembre On rentre 1 heure Lettres F laminio Et le 5 Visite de Chardon Charlieu qui emporte son manus crit Le libraire diteur venait d acheter le droit exclusif pour quatre ans de publier la pi ce sans doute le manuscrit ici mentionn incluait il la pr face fra chement r dig e 32 Flaminio Janin reinte Ma tre Favilla Pour Sand la coupe est pleine et elle propose Girardin de riposter dans La Presse J ai envie de faire une petite campagne tr s calme et tr s courtoise selon ma nature peu exasp r e contre Jules Janin Le 1 octobre 1855 elle r dige son adresse un long argumentaire serr et virulent Girardin craignant pour les int r ts du journal Sand l coute et renonce publier sa lettr
60. roman foisonnant d entr es th matiques qui restitue avec bonheur l Europe politique et artistique des Lu mi res Rappelons succinctement l intrigue dans ses rapports avec le per sonnage de Porpora le roman s ouvre sur la classe des l ves de Porpora l Ospedale des Mendicanti La plus dou e d entre elles se nomme Consuelo D origine espagnole elle est seule au monde et tr s pauvre Elle ne fait pas partie des orphelines pensionnaires mais re oit gratuitement depuis quatre ans des le ons du ma tre qui veut pr server ses dons musi caux et la puret de sa voix des vanit s du monde du th tre o elle va bient t obtenir ses premiers succ s Ses soins jaloux tendent galement l loigner du jeune homme qu elle aime le t nor Anzoletto mod le du chanteur dou mais d sinvolte et paresseux Pour les s parer Porpora r v le Consuelo les infid lit s du jeune homme et la d cide partir pour la Boh me au ch teau de Rudolstadt o il la recommande comme professeur de chant Consuelo y fait la connaissance du comte Albert de Rudolstadt violoniste inspir qui passe pour ali n il croit tre la r incarnation du leader hussite Jean Ziska Il s prend de Consuelo et la demande en ma riage Incapable de choisir entre son amour v nitien et la piti amoureuse que lui inspire Albert Consuelo s enfuit pour rejoindre Porpora Sur le chemin elle rencontre Joseph Haydn qui a le m me ge qu e
61. une voix magnifique Je ne suis pas musicien pr cis ment mais je joue de tous les instruments depuis l orgue d glise jusqu au triangle Je suis n sculpteur et je dessine J improvise en vers dans plusieurs langues Je suis bon com dien dans tous les emplois Prologue sc 4 35 Bohemino dans la sainte union de la nature dans la divine communion de l amour p 15 16 La parodie convoque ici deux topo sandiens de l amour v ritable qui surmonte les barri res de classe et qui rend meilleur celui celle qui l prouve Quand Silvia veut aider le h ros dans ses t ches subalternes de domestique la r ponse est bouffonne force de sch matisme Ce sera ta r compense noble fille et je te permets de t lever jusqu l abaissement de ma condition Voici les bottes la brosse et le balai p 15 Et Silvia de cirer les bottes de balayer et de mettre le couvert En r alit Bohemino est un prince Palmeria de son vrai nom d couvert la fin p 22 Ce happy end souligne le fait que Sand utilise parfois les ficelles du roman et de la com die romanesques Enfant trouv Teverino s inventait une double extraction populaire et princi re sans que rien vien ne confirmer ni infirmer sa supposition Flaminio ne s imagine pas de noble ascendant mais il est finalement adopt par le duc qui lui sait gr de l avoir remis en possession de son h ritage Sand s amuse elle m me de son duc d op rett
62. ventuels entre la fiction et la r alit sans oublier bien s r l entr e en litt rature de la Vall e Noire toute identification simpliste est refus e tant donn l impr cision des sites imaginer les lieux proches de Nohant n aurait aucun sens Aline Alquier sans nier loin de l l importance du v cu dans la fiction ne veut pas expliquer l uvre par la vie sa d marche d passe largement une telle m thode Ce qui ressort avant tout de son analyse c est la fa on dont la jeune romanci re a brouill les cartes son habilet dans la transposition sa ma trise sur la mati re brute bref son art de composer Dans la suite il est question des parent s avec de grands anc tres Rousseau et Madame de La Fayette sur tout et avec des contemporains Stendhal avant tout ainsi que de la port e id o logique de ce roman d ducation question du mariage apparition de l utopie rura le Aline Alquier se r f rant Nancy Rogers met en relief comme une des originalit s de Valentine la hardiesse dans l vocation de la sexualit l expres sion audacieuse de la passion le sentiment devient subversion torrentiel le impossible endiguer A la fin de sa pr sentation elle s interroge sur le sens du d nouement de cette tragique histoire d a mour et sans tout fait trancher la ques tion laisse au lecteur le soin d en d cider Comme dans toute
63. vocales C tait qui irait le plus haut ou le plus bas qui filerait des tenues le plus longtemps ou ex cuterait des roulades avec le plus de rapidit Le programme qu il mentionne indique que la musique profane a d sormais p n tr le r pertoire Ses pr f rences allaient n anmoins aux Incurabili o le directeur de la musique Baldassare Galuppi pourvoyait la qualit des uvres qu on y ex cutait Burney y entendit ses Psaumes latins dont il jugea les r citatifs admirables les accompagnements ing nieux l orchestre mettant en valeur les voix sans rivaliser avec elles Et il conclut Il est certain que leurs qualit s extraordinaires auraient valu toutes ces demoiselles les plus vifs applaudissements dans les premiers op ras d Europe A ce propos G the rapporte que les scolari chantaient les Psaumes dans un m lange de latin et d italien tout fait cocasse mais il admet que cet idiome original s adaptait admirablement la musique Rousseau lui fr quenta assid ment les v pres aux Mendicanti qui poss daient les plus belles voix Amoureux du naturel et de la spontan it 3 Charles DE BROSSES Lettres famili res crites d Italie en 1739 et 1740 Didier 1858 vol I p 21 4 Charles BURNEY Voyage musical dans l Europe des Lumi res Flammarion 1992 p 127 5 Charles BURNEY Op cit p 130 6 G THE M moires Voyage en Italie Charpentier 1886 vol 2
64. 0 0011 7093 L26 BIC CRLYFRPP doivent tre payables en France libell s au nom de l Association Les Amis de George Sand l adresse Administration ci dessus J P Louis imprimeur Tusson Charente D p t l gal ao t 2009 ISSN 0224 296 2009 n 31 SOMMAIRE ditorial de Mich le HECQUET rereeeeeeesreeeeeeueeneeneeueeueeneeeeeseens p 3 Marie Paule RAMBEAU Nicola Porpora de la r alit la fiction TOMANCSQUE aei neea naa aa aae ane EEE Ee p 5 Fran oise GENEVRAY George Sand parodi e Bohemino p 26 Bernard HAMON Vive George Sand vive Mademoiselle La Quintinie bas les cl ricaux p 43 Xavier VEZZOLI George Sand et les fun railles de Chopin p 72 Marie Paule RAMBEAU George Sand pouvait elle assister aux obs ques de Chopin ire dires enin eds denis p 79 Marielle VANDEKERKHOVE CAORS Fran ois Dudevant p 85 e George SAND ParutiONS eee p 99 uvres compl tes 1829 1831 George Sand avant Indiana Y CHASTAGNARET 1832 Indiana B DIAZ Valentine D ZANONE Valentine A ALQUIER Le Compagnon du tour de France J COURRIER Le Th tre des marionnettes de Nohant B TILLIER e Actes de colloques 4 i iii eee p 109 S nat 2004 George Sand Litt rature et politique B HAMON s Pudge en nn es en Rea tR n n en don p 1
65. 11 1849 n 793 ibid p 453 455 33 Lettre de A GUTMANN Mlle Heinefetter 22 10 1849 n 789 Corr F Chopin t II p 451 34 Lettre de Abb JELOWICKI Mme Grocholska 21 10 1849 n 787 Corr F Chopin t II p 445 450 35 Cela appara t dans sa correspondance notamment dans une lettre o la romanci re voque le mauvais entourage de F Chopin Voir lettre de G Sand Pauline Viar dot du 15 11 1849 Corr G Sand t XXVI suppl ments p 54 Lettre n S 1061 36 On m a mise sur la liste des invit s Lettre de Charlotte MARLIANI G Sand 27 10 1849 Corr G Sand t IX p 304 76 x TRIBUNE C T paerr Oueutrers par da finte d marche ant fleurs D a pp CP A Plus les pre dl afusler aai C ONIO se T AEA Enterremen dh Mb FR D RIC CHOPI Ne deede 17 de ce mot ge eurent ler dani L pe 5 de le AMcdalane mar 3o ertolye courant a Onze Heures du matn E Data jaot de Signe nt Copak ia p e Ne Invitation aux fun railles de Fr d ric Chopin 17 admis uniquement sur la pr sentation de la lettre d invitation alors que cela est sp cifi sur ladite lettre Cela conduit deux hypoth ses soit Mme Marliani n avait pas d information quant l invitation de Sand soit elle savait que Sand n tait pas invit e En lui transmettant cette infor mation son but tait donc de la pr venir qu elle se verrait refuser l acc
66. 12 George Sand mythographe 1 NAGINSKI George Sand et le prince Napol on B HAMON Lovenjoul C FAIVRE D ARCIER Le crime de la Chartreuse A LE BIHAN e Manifestations culturelles p 124 Th tre Fantasio d Alfred de MUSSET la Com die fran aise F tes musicales du ch teau de Pionsat Une soir e musicale autour de Porpora Conf rence M P RAMBEAU concert J TAUVERON Vie de l association e Rapport d activit 2008 D BAHIAOUI 2 p 128 6 CAMEL NS e PR MN AR RE M ARE ee NRA RTS Ac p 131 Krystyna Kobyla ska Jeanne Calviera Vican Joseph Marc Bailb e Tableau financier 2008 J P PETIT PERRIN p 133 e Bulletin d inscription 135 2009 n 31 Table des illustrations En couverture Porpora huile non sign e Bologne cl archives Le ch teau de Pionsat Puy de D me p 5 Les Ospedali de Venise au XVIII si cle L Ospedale de la Piet gravure Concert l Ospedale huile de Gabriel BELLA Pensionnaire d un Ospedale CroquiSranonyme sice en alerter taste A ee Rte p 6 Portraits du Porpora gravure anonyme de1825 gravure de DELAVILLE d apr s Maurice SAND asn ena aridan areenaa s rea ae nedar Senei p 12 Consuelo gravure de ROBINSON d apr s DUBUFE
67. 96 0 00 17 918 74 431 30 18 350 04 1 500 00 4 500 00 7 000 00 1 000 00 2 500 00 500 00 2 300 00 19 300 00 133 LES AMIS DE GEORGE SAND Association d clar e J O 16 17 Juin 1975 SIREN 485 367 015 SIRET 485 367 015 00016 Si ge social Mus e de la Vie Romantique 16 rue Chaptal 75009 Paris Si ge administratif Mairie de Montgivray rue du Pont 36400 Montgivray Courriel amisdegeorgesand wanadoo fr Site Internet http www amisdegeorgesand info BULLETIN D ADH SION retourner au secr tariat de l Association Mairie de Montgivray rue du Pont 36400 Montgivray Courriel amisdegeorgesand wanadoo fr Je demande mon adh sion l Association LES AMIS DE GEORGE SAND et je vous adresse ci joint par O ch que O virement bancaire ma cotisa tion pour la pr sente ann e civile d un montant de J ai bien not que je recevrai en retour ma carte de membre de l Association pour l ann e en cours et que vous m adresserez les prochaines circulaires destin es aux adh rents ainsi que la revue de cette ann e num ro paru ou para tre signature Cotisations ann e 2009 Membres actifs 23 0 Membres de soutien 36 Ch ques ou mandats en francs fran ais compensables en France et libell s l ordre de l Association Les Amis de George Sand adresser au si ge administra
68. Baign res nullement com diens de profession On peut donc penser que le spectacle se donna entre parents et amis Le texte ne m ritant pas l impression reste savoir qui voulut et pour qui le lithographier en vue d une diffusion limit e Inscrit pour le r le titre Arthur Baign res 44 D SANGSUE op cit p 77 38 1834 1913 est connu des biographes de Proust comme le propri taire Trouville de la villa Les Fr monts qui servit de mod le La Raspeli re dans Sodome et Gomorrhe l poque de Bohemino Arthur Baign res n a que vingt deux ans Il s amuse aux d pens de Sand mais la respecte En mars 1863 il lui envoie ses Histoires modernes dont elle se fait l cho aupr s d E Fromentin L ayant remerci par un billet disparu Sand re oit de lui quatre pages remplies d effusions qu on peut estimer sinc res lui exprimant l amour de tout ce que vous avez crit Si je vous contais la place que vous avez eue dans ma vie l autorit que vous avez exerc e sur mes id es si vous n avez pas fait de moi un artiste vous m avez aid devenir un homme Que de v rit s je vous dois Vous m avez enseign aimer l humanit vous m avez appris la charit La nature que j ai toujours aim e je l aime mieux pourtant depuis que vous me l avez montr e Sand touch e par l hommage conclut sa r ponse par crivez ayez bon courage et bon plaisir produire C est une seconde vie Le
69. Cie Paris 1845 reproduit sur la couverture de l d A ALQUIER du Valentine de George SAND Du L rot Tusson 2007 George SAND Valentine texte tabli pr fac et annot par Aline ALQUIER Du L rot diteur Tusson Charente 2007 299 p 25 euros ETTE DITION de Valentine un beau volume la fois simple et l gant avec le plaisir d en d couper soi m me les pages offre quelques d tails pr s le texte de l dition de l Aurore 1988 Malgr une sortie presque paral l le avec la nouvelle dition critique due Damien Zanone l excellente dition d A line ALQUIER a toutes les chances de trou ver bon accueil aupr s des lecteurs qu ils soient chercheurs ou non ils pourront re d couvrir ce beau roman guid s par une remarquable introduction qui n a rien de la s cheresse qu on risque de trouver dans plus d un texte savant Apr s le succ s d Indiana la jeune romanci re tait parfaitement consciente de l enjeu de sa nouvelle entreprise il fallait confirmer son talent Valentine fut crit en six semaines et en croire une lettre d ao t 1832 avec autant de faci lit que je ferais un ourlet Pourtant il ressort de l tude de la gen se que ce frais roman sensuel et diapr fut crit au cours d une des plus graves crises tra vers es par son auteur Et c est l pres que un miracle conclut A Alquier Quant aux rapports
70. Elle part pour 18 C t II p 73 lettre du 22 avril 1832 19 Joseph BARRY George Sand ou le scandale de la libert trad de MF de Palomera Seuil 1982 p 208 93 94 Monsieur et Madame Dudevant esquisse de Fran ois BIARD Mus e George Sand et de la Vall e Noire La Ch tre N rac et reprend sa fille le 25 partir de ce moment il est logique queCasimir disparaisse de la vie de Sand Il reste n anmoins en relations pistolaires avec son fils et il y aura un change de correspondance au moment des projets de mariage de Solange Casimir et ses enfants Homme banal de son poque confront une femme exceptionnelle qu il ne pouvait gu re comprendre et dont le comportement diff rait trop des habitudes du temps il peut cependant tre cr dit d un sens limit mais r el de la paternit malgr ses propres maladresses et les ragots d autrefois L attitude de Casimir envers Solange est int ressante jamais m me apr s les insinuations sur la naissance de Solange et m me apr s la s paration officielle du couple et le retour de Casimir dans le midi il ne s est d sint ress de ses enfants Pendant les ann es suivantes on a la trace de lettres de Casimir ses enfants dont une au moins o il se plaint de la paresse de sa fille crire et sugg re qu on pourrait l y pousser davantage De m me lors des projets de mariage de Solange avec Fernand de Pr aulx 1846 puis avec Cl sing
71. Hannah Arendt l a montr il existe au XIX si cle deux sor tes d antis mitisme l un est un anti ju da sme dogmatique fond sur la haine religieuse et raciale une id ologie de combat dont le XX si cle a d clin toutes les atrocit s L autre un antis mitisme la que conomique et social C est celui des premiers socialistes Fourier Proud hon Blanqui qui ont influenc les posi tions de George Sand d j p n tr e de l id e rousseauiste que l argent corrompt l homme Ils ont vu dans le capitalisme la cause essentielle de la mis re du prol ta riat les grands banquiers europ ens pas seulement les Rothschild taient Juifs on sait pour quelle raison historique L amalgame entre juda sme et capitalisme s est impos des esprits pourtant pro gressistes Si l on ne peut que le d plorer on ne peut pas pour autant faire de leur analyse socio conomique un manifeste 123 jud ophobe sous peine de stigmatiser la plupart des grands crivains du XIX si cle les Balzac les Hugo les Custine les Flaubert etc qui tous une poque ou une autre ont tenu des propos mettant en cause des Juifs Un mot encore Le Crime de la char treuse dont le titre accrocheur annonce un roman policier pr tend h las instruire tr s s rieusement le proc s de George Sand convaincue de haine raciale et prouver en m me temps la nullit de l crivain La pertinence du propo
72. LES AMIS DE GEORGE SAND Publi avec l aide du Centre National du Livre Porpora huile non sign e Bologne 2009 Nouvelle S rie N 31 LES AMIS DE GEORGE SAND Association plac e sous le patronage de la Soci t des Gens de Lettres Si ge social Mus e de la Vie Romantique 16 rue Chaptal 75009 Paris Administration Mairie de Montgivray rue du Pont 36400 Montgivray Pr sident d honneur Georges Lubin t Bureau Pr sident Bernard Hamon Vice Pr sidentes Aline Alquier Jeannine Tauveron Secr taire g n rale Danielle Bahiaoui Secr taire adjointe Arlette Choury Tr sorier Jean Paul Petit Perrin Responsable Revue Mich le Hecquet Responsable Internet Thierry Derigny Conseil d administration Aline Alquier Danielle Bahiaoui Marie Th r se Baumgartner Michel Baumgartner Thierry Bodin Chantal Broglin Arlette Choury Jean Courrier Thierry Derigny Bernard Hamon Mich le Hecquet Jean Paul Petit Perrin Marie Paule Rambeau Jeannine Tauveron Marielle Vandekerkhove Caors Martine Watrelot Comit de lecture Aline Alquier Yves Chastagnaret Bernard Hamon Mich le Hecquet Martine Watrelot Marie Paule Rambeau R dactrice en chef Mich le Hecquet Site Internet http www amisdegeorgesand info Adresse e mail amisdegeorgesand wanadoo fr RI Prix de la revue N 31 pour les non adh rents 17 00 franco de port Les ch ques ou virements bancaires IBAN FR42 3000 2057 340
73. On ne badine pas avec lamour ou encore Lorenzaccio crite imm diatement apr s La pi ce fut cr e la Com die Fran aise le 18 ao t 1866 neuf ans apr s la mort de Musset dans un texte remani par Paul de Musset Le succ s fut m diocre et cette version abandonn e Repris l O d on en 1892 avec R jane dans le r le titre Fantasio bien que r tabli dans sa version originale ne re ut qu un accueil r serv La pi ce est alors renvoy e une incompr hension durable C est en 1925 que Pierre Fresnay la fait red couvrir et lui assure une r ussite incontestable Partiellement censur e sous l Occupation 1941 certains passages relatifs aux Anglais et aux Italiens ayant t supprim s elle rencontre peu d cho Puis en 1954 Julien Bertheau la reprend mais signe une mise en sc ne catastrophique Enfin celle de Maurice Escande en 1965 annonce la fin de l incertaine carri re de Fantasio la Com die Fran aise o elle ne sera plus repr sent e jusqu en 20082 En fait il ne se passe presque rien dans Fantasio Mais le presque est im portant dit Denis Podalyd s Projection fantasmatique de l auteur et emprunt au conte hoffmannien la fable est t nue Jeune bourgeois plut t d bauch un peu boh me cynique et r volt mais profon d ment m lancolique Fantasio est pour suivi et menac de prison pour dettes Alors qu il est ivre et d s uvr il voi
74. Sand le r pertoire toujours en tat de recr ation des marionnettes Celle qui se flatte d avoir costum et habill pendant pr s de trois d cennies une bonne cen taine de poup es muettes mais combien vivantes se demande s il s agit d un art nouveau qui essaie d clore Ce petit monde fascine Sand Bertrand Tillier en souligne la dimension fantastique inspir e par les modulations de la voix multipli e par les illusions d optique les effets lumineux Le personnage crit Sand est d autant plus dans le r ve que sa stature invraisemblable et sa figure immobile le mettent en dehors de la r alit La f erie fait agir ici et parler des tres impossibles L auteur consacre des pages br ves mais pertinentes la biographie toute professionnelle de Maurice Sand Il sou ligne la r ussite de son uvre de marion nettiste qui lui permit de faire la synth se de ses multiples talents de caricaturiste d homme de th tre de peintre et d crivain Il souhaite qu on juge moins souvent ce cr ateur comme fils de ses dons dans le domaine o il a excell suffisant le redimensionner Vingt trois pages compl tent l excellente annotation du texte de Sand par Georges Lubin au moyen d clairages nouveaux dus la parfaite connaissance par Bertrand Tillier de l art et des artistes du XIXe si cle Aline ALQUIER QD ACTES DE COLLOQUES George Sand Litt r
75. a droite Au conservatoire de Naples Porpora fut dit on l l ve d Ales sandro Scarlatti qui r gnait sur la sc ne lyrique il d buta donc sa carri re comme compositeur d op ras on lui en attribue plus de cinquante tout en crivant parall lement de la musique pour les glises de Naples Il ouvrit une cole de chant qui tr s vite acquit une r putation d excellence c est ainsi qu il eut parmi ses l ves trois des plus c l bres castrats Farinelli Caffarelli et Uberti surnomm le Porporino Par ailleurs sa r putation comme professeur de contrepoint lui amena le compositeur saxon Hasse qui devint son l ve en 1724 mais le quitta pour Scarlatti ce qui les brouilla jamais La vie d un compositeur au XVII si cle tait un va et vient inces sant entre les diff rentes capitales musicales europ ennes qui les recru taient temporairement Porpora quitta Naples en 1725 il avait trente et un ans pour Vienne Mais le succ s ne vint pas l empereur Charles VI dont les pr f rences allaient Vivaldi avait en horreur les ornements du chant italien dont Porpora faisait grand usage particuli rement les trilles et les mordants et 1l le lui fit savoir C est donc Venise que Porpora s tablit un an plus tard Il fut nomm ma tre de chapelle de l Ospedale des Incurabili poste qu il devait occuper pendant sept ans de 1726 1733 Pendant ces ann es l il composa pour l ospedale un nom
76. a pla ce c t d Indiana ne serait ce que pour des raisons chronologiques Si cette uvre ne peut pr tendre au statut de coup d clat et retient moins souvent l at tention s par ment elle a des qualit s que la critique apr s cette dition ne devrait plus ignorer Damien ZANONE dans sa pr sentation d di e Fran oise Van Rossum Guyon a tout fait pour relancer la carri re de Valentine Certains critiques de l poque ont es tim que ce roman tait toutes proportions gard es sup rieur Indiana par son style d abord et par la ma trise de l art roma nesque Sand devient l auteur de Valen tine Chateaubriand et le roman aux yeux des diteurs surtout le mod le d un genre succ s Pour expliquer ce ph no m ne Damien Zanone met en avant l in vention de la Vall e Noire dont le cadre de r f rence est surtout po tique et int rieur un enfoncement dans la ma trice de l imaginaire Sand crivain r gionaliste Non car par la litt rature Sand se place en amont de sa r gion plut t qu elle ne la subit Elle n orchestre pas des l ments d j l gu s par une tradition elle fonde une mythologie Quant l efficacit de la formule ro manesque elle s explique par l appropria tion de trois mod les le th tre le conte et la po sie descriptive mais c est l impr gnation th trale qui domine estime Damien Zano
77. absence de Sand a fait pol mique on le sait Xavier VEZZOLI George Sand et les fun railles de Chopin apporte un l ment d explication cette absence Marie Paule RAMBEAU George Sand pou vait elle assister aux fun railles de Chopin analyse plus largement l loignement de Sand pour ce genre de c r monies Enfin Marielle CAORS Fran ois Dudevant confronte les donn es de la Correspondance le r cit d Histoire de ma vie les faits tablis par Georges Lubin pour conter l existence de Fran ois Dudevant et dresser de ce militaire puis gentilhomme campagnard un portrait nuanc poux banal d une femme qui ne l tait pas Nous saluons au premier plan des r centes parutions sandiennes celle des 3 premiers volumes de l dition des uvres compl tes dirig e par B DIDIER chez Champion Yves CHASTAGNARET a r alis la tr s lourde t che d tablir et de pr senter les textes crits avant Indiana 1829 31 2 vol Pour le volume suivant 1832 Brigitte DIAZ s est charg e d ndiana Damien ZANONE de Valentine Nos lecteurs trouveront les comptes rendus de plusieurs autres paru tions de manifestations musicale et th trale et le rapport d activit s de l Association depuis l installation du secr tariat Montgivray en mai 2008 Enfin nous avons eu la tristesse d apprendre la disparition de Joseph Marc Bailb survenue le 22 avril dernier Mich le HECQUET Pour l an
78. ait gard pour moi dans son c ur la m me impression affectueuse que j y aurais pu laisser s il m avait vu grandir aupr s de lui Ainsi plac e entre l indiff rence de ma m re et la froide 95 correction de mon p re il n y a pas pour eux dans mon affection la grande place qu ils devraient occuper tous les deux Bien des ann es plus tard en 1861 il n a pas cess de lui crire et de lui faire parvenir des colis de victuailles Mich le Tricot rapporte dans son livre une longue lettre de son p re lui annonce le prochain envoi d une barrique de vin Il lui a d j envoy des cuisses d oies Il voudrait se lancer dans la culture de la bourre de soie et souhaite que Maurice lui envoie des cocons de papillons Ses lettres sont toujours pleines de bonhomie et affectueuses C est un homme tr s pr s de sa terre de ses cultures un p re attentif au devenir et la vie de ses enfants Adieu ma ch re Solange il me tarde que tu aies go t ton vin afin que tu puisses boire ta sant avec du vin naturel Adieu je t embrasse de tout mon c ur Tout se passe comme si pour lui il n y avait aucun doute quant sa paternit En 1864 Casimir rencontre des soucis dans ses affaires et il faudra soit vendre soit lui assurer une pension qui lui permettra de rester dans la maison Casimir Dudevant se manifeste une derni re fois par une lettre hors du commun en 1869 o il d
79. ansformation du social par la r forme et non par la violence position qui impliquera sous le Second Empire une certaine soumission au pouvoir tabli Maurizio GRIMAUDI George Sand et l espace social s in t resse aux points de vue d avant 1848 la culture du peuple des campagnes n est sot rique qu en apparence il faut lib rer l esp ce humaine du poids de normes et de r gles sociales qui contrarient son progr s que seuls rendront possible par l ouverture le m tissage social et la m salliance La troisi me partie Politisation du romanesque S ouvre par le questionne ment de Mich le HECQUET sur le traite ment du crime dans son uvre romanes que Crimes sans ch timent Son ana lyse des crimes plus voqu s que d crits des mobiles invoqu s des meur triers et des victimes la conduit une double constatation la romanci re a bien souvent tendance reporter la responsa bilit du crime sur l tat de la soci t et d autre part esquive le probl me de sa sanction un moment o Victor Hugo et d autres d noncent fermement la peine de mort ric BORDAS Les Romans du Second Empire combat l id e pr gnan te jusqu peu que le romanesque sandien a pris fin avec les romans champ tres id e contribuant la p trification du mythe de la bonne dame Certes les romans crits durant le Second Empire sous la menace de la censure refl t
80. anto rossinien sublim par les divas des ann es 1830 auquel elle avait succomb dans sa jeunesse Quand en 1842 elle commen a son grand roman sur la musique Consuelo spontan ment la r miniscence des m lodies de son enfance im posa un cadre une poque la grande silhouette aust re d un maestro pu riste pour lequel l art est une valeur sacr e ce fut Venise dans les ann es 13 G SAND Histoire de ma vie 1 partie ch II Gallimard Biblioth que de la Pl iade 1970 vol 1 p 33 34 14 Ibidem 2 partie ch XV p 626 15 16 Consuelo gravure de H ROBINSON d apr s DUBUFE Galerie des femmes de George Sand par le bibliophile JACOB d Aubert amp Cie Paris 1845 1740 et l Ospedale des Mendicanti sur lequel r gne l irascible l intraitable Porpora gardien de la tradition D j pendant son s jour Venise en 1834 elle s tait int ress e Porpora et aux milieux musicaux v nitiens on a conserv des notes prises par elle la Biblioth que de Venise Porpora 75 ans vieux pauvre et mauvaise humeur C est cette image arch typale m rie au cours des ann es de question nement sur le personnage de l artiste musicien qu elle choisira d exploiter en faisant de Porpora une figure centrale de Consuelo impliqu e la fois dans le sch ma romanesque et dans l unit d une r flexion sur l art musi cal Il n est pas question ici de r sumer ce
81. appris autre chose que les travaux m nagers ou les arts d agr ment comme c est alors le cas Enfin et cette r flexion pourrait servir de conclusion ce tr s riche colloque Nicole Savy rel ve la complexit de cette socialiste 112 propri taire de cette r publicaine qui refuse de r clamer un suffrage r ellement universel de cette amante trop c l bre qui chante les joies du mariage et de la mater nit de cet crivain qui r ussit tre une femme Bernard HAMON TUDES Isabelle NAGINSKI George Sand mythographe Cahiers romantiques n 13 Presses universitaires Blaise Pascal Clermont Ferrand 2007 13 5 x 22 cm 276 p 24 o NAGINSKI poursuit avec ce nouveau livre Phistoire intellectuel le de Sand appel e par Henry James et commenc e avec George Sand L criture ou la vie Champion 1999 Elle proc de ici par sondages en isolant au sein d uvres con ues pendant la d cennie remarquable 1835 1845 d cennie my thographique p 14 l invention de plu sieurs mythes de sources et de r gimes divers mais tous anim s par un dynamis me nouveau et riches d une port e collec tive en outre des regards vers le pass Histoire du r veur 1830 ou des incur sions vers l avenir venor et Leucippe ou Les amours de l ge d or 1855 affirment la stabilit de certaines images forces le vertige du sublime sur la montagne ou de certaines pr occupations interrog
82. arfois v tu de ses habits de bouffon se r fugier dans les bleuets o elle l a rencontr La porte est ouverte dit elle La fin de Fantasio aussi Emmanuel Bourdieu semble avoir choisi de privil gier la face sombre de la pi ce S il donne au conte une fonction matricielle qui rend possible l ph m re accomplissement de Fantasio il y voit sur tout une parenth se dangereuse Car l impulsion sacril ge qui le conduit se glisser dans la d pouille d un mort ren voie un comportement suicidaire Appa rence de bouffon le temps d une incarna tion Fantasio renonce l vasion quand le costume devient statut Il ne reprendra pas le travestissement Et pr cise le dramaturge ses amis l attendent sans doute la grille du ch teau Ils sont l esp rons le car Fantasio n est jamais tr s 125 loin d en finir avec une vie qu il n est pas fait pour vivre Cela devrait donner le ton de la mise en sc ne de Denis Podalyd s qui dit avoir t envo t par ce m lange de fantaisie de l g ret et de d tresse absolue un oxymore po tique dont il veut rendre compte Cependant tout se passe comme si emport par le charme du conte hoff mannien il peinait faire merger le ver sant d sesp r de Fantasio D o peut tre cette id e d introduire des fragments de po mes de Musset id e qu on ne peut pas uniquement imputer au d sir d tof fer la p
83. ation loin de la Bible sur les premiers ges de l humanit dans lunivers sandien Dans une introduction fournie Isa belle Naginski rappelle les personnages et sc narios labor s par la petite Aurore partir d images et salue en Coramb la premi re h r sie de Sand p 27 les tudes se r partissent ensuite en trois pans qui ne vont pas sans quelques chevauchements et redites Le premier Prom th a examine L lia et Spiridion deux romans partiellement r crits Pro meth a rassemble autour de la seconde L lia les traits intellectualit col re station sur la montagne par lesquels Sand assure la f minisation du mythe grec en 1836 Sand en effet a trouv avec plusieurs de ses contemporains Lamen nais et Leroux Michelet et Quinet la foi sociale qui en 1833 manquait L lia et commence la r criture de ce livre o s exprimait un mal du si cle au f minin dans la seconde version l h ro ne fix e sur un promontoire montagneux comme le Titan des Grecs apporte des jeunes filles le feu de son enseignement philosophique de libert Un second ensemble est form par la recherche des origines Isabelle Naginski d gage la puissante port e d un texte jus qu ici peu visit o Sand d s 1835 parti cipait avec Le Po me de Myrza de Pin t r t cf Nerval pour les religions orien tales et les premiers temps du christianis me poque d un bouillonnement ph
84. ation et information l origine du personnage romanesque de Porpora il y a trois sources d information les Confessions de Rousseau le Voyage musical dans l Europe des Lumi res de Charles Burney et surtout La Biographie universelle des musiciens de F tis dont elle a exploit de nombreux articles C est Charles Valentin Alkan qui par l interm diaire de Chopin lui a fourni tous les volumes dont elle avait besoin Ces sources elle les a compil es et trait es avec un souci d historicit qui rend v nielles les fantaisies prises avec la v rit historique et en parti culier avec la chronologie Elle en a d gag les lignes de force d un type romanesque en qui s incarnent des valeurs auxquelles elle tait attach e ce moment de sa vie intellectuelle Il faut rappeler qu en 1842 la sph re priv e de George Sand est compos e de personnalit s musicales de premier plan dont l inventaire serait fastidieux Parmi elles Chopin et Pauline Viardot dont l influence est patente sur Consuelo Chopin avec lequel elle vit depuis quatre ans est passionn de beau chant ses go ts musicaux sont tourn s vers le XVII si cle plut t que vers la musique de son temps c est un artiste ind pendant qui a fait le choix d une carri re publique tr s discr te pour se consacrer la composition et l enseignement La canta trice Pauline Viardot qu elle aime comme une fille est une musicienne accomplie interpr t
85. ature et politique Actes du colloque tenu au S nat les 9 et 10 d cembre 2004 Textes r unis par Martine REID et Mich le RIOT SARCEY ditions Pleins Feux Nantes 2007 1 vol 253 p 25 Euros E COLLOQUE organis sous la direction de Martine REID et de Mich le RIOT SARCEY cl turait les nom breuses manifestations tenues en France et l tranger dans le cadre de l ann e George Sand d cr t e par le Minist re de la Culture et de la Communication l oc casion du bicentenaire de la naissance de l auteure La publication de ses actes divis e en cinq parties suivant l intro duction de Martine Reid Politiques Mod le Histoire soci t Politisation du romanesque Peuple dition censure et 109 enfin F minismes a pour objectif l a nalyse des attitudes et des id es politiques et sociales de l auteur dans son uvre litt raire Dans la premi re partie Politiques Michelle PERROT Sand litt rature et politique plante le d cor en voquant le parcours de cette r publicaine passion n e qui tente de rendre compte des tumultes du si cle dans une uvre en racin e dans l Histoire Le poids des v nements 1832 1848 1871 am nera peu peu pr f rer la r volution une volution au rythme du progr s Sa condi tion de femme lui interdisant l action di recte elle agira par l criture pour pro mouvoir son id al d galit de Libert e
86. bl e en effet elle y critique la position d une glise catholique romaine enferm e dans ses certitudes hostile toute discussion susceptible d corner son dogme Mais voici y crit elle alors que les lections sont proches qu une menace nouvelle appara t qui concerne cette fois l orientation politique du pays menace repr sent e par l mergence d un parti cl rical dont les men es rentrent dans l ordre des agitations politiques et qui d s lors peut un jour donn faire clater un vaste complot contre le principe de la libert sociale et individuelle Ses membres s agglom rent autour d une ombre noire qui se dit pers cut e faisant r f rence ici aux protes tations incessantes de la hi rarchie eccl siastique contre toute atteinte suppos e la libert de l glise protestations relay es efficacement par les cur s et desservants et forment une longue procession qui enlace la France dans ses plis nombreux touffant et b illonnant les simples qui se trouvent sur son passage Sans aucun doute poursuit elle nombre de ces cl ricaux n ont adopt qu un catholicisme de fa ade peut tre m me certains d entre eux sont ils incroyants allusion probable Thiers et ses amis mais l glise sait se montrer tol rante quand il s agit de ses int r ts aussi sont ils unis les uns aux autres par une m me d termination vivre et prosp rer Le Pape en
87. bre important de cantates on lui en attribue 600 genre qu Alessandro Scarlatti avait port sa perfection Cantates voix seule avec accompagnement de clavecin qui sont aujourd hui consid r es comme son uvre ma tresse Sa notori t s tant r pandue en Europe on lui confia la direction de la musique de la Cour de Dresde et il enseigna le chant la princesse Marie Jos phe de Saxe future dauphine de France De passage Vienne il se paya par une plaisanterie piquante de la disgr ce imp riale qu il n avait manifestement pas dig r e il fit entendre en pr sence de l empereur un Oratorio de sa composition s v re et d pouill de toute ornementation belcantiste mais dans la fugue finale il pla a un trille sur les quatre notes initiales la reprise des diff rentes voix toutes les parties r p t rent donc ce trille en une suite bouffonne L empereur comprenant la le on fut pris de fou rire devant cette spirituelle riposte En 1729 il avait quarante trois ans il fut appel diriger l op ra ita lien de Londres Londres o depuis vingt ans r gnait Haendel que les An glais avait adopt mais qui cette poque tait l objet d une cabale mon 13 t e par la noblesse Les deux compositeurs se livr rent une guerre artisti que sans concession chacun arm de son castrat Carestini pour Haendel Farinelli pour Porpora Le r sultat fut pitoyable Haendel fut ruin et abando
88. chard Masse 1960 t III p 442 25 Ferdinand H SICK Chopin ycie I tw rczo Chopin sa vie ses uvres t I p 197 1911 by umar jak przyk adny katolik il mourut comme un catholique exemplaire Il est noter que F H sick tenait nombre de renseignements des neveux et ni ces de Chopin 26 Lettre publi e dans la revue polonaise Ruch muziczny n 20 et 21 en 1968 sous le titre Spowied Ludwiki La confession de Ludwika article de K KOBYLANSKA Cette demande a t publi e dans le n 20 p 18 27 Lettre de Mme MARLIANI G Sand 27 18 1849 Corr G Sand t IX p 304 28 Charles Ren GAVARD 1826 1893 fr re d Elise Gavard elle m me l ve de Chopin Ce dernier s tait li d amiti avec ce jeune homme qui fut souvent aupr s de lui dans 75 stipul que sur la lettre d invitation semble bien appara tre la signature de Charles Gavard p re de Charles Ren Tout cela confirme que ce fut bien l entourage du musicien qui organisa ses fun railles Mais encore dans sa lettre George Sand Mme Marliani pr cise que les invitations sont personnelles les portes de l glise seront ferm es on n entrera qu avec sa lettre La lettre d invitation reproduite dans Chopin de L Binental se termine effectivement par cette phrase On sera admis sur la pr sentation de cette lettre voir p suivante On peut donc en conclure que la romanci re connaissait la n cessit
89. ctive de la narration go ter les aromates du jardin du ch teau o se d roule l action mettant ainsi ce roman en relation avec La Petite Fadette et soulignant les aspirations de Sand et de ses personnages la verdure et la nature bien que Le Compagnon ait t r dig Paris principalement Rappelons le motif du r cit en Solo gne en 1823 le seigneur de Villepreux entreprend de restaurer la chapelle de son ch teau en faisant appel sur le conseil de son intendant M Lerebours au p re Hu guenin ma tre menuisier Mais voil le chantier menac d interruption par un ac cident du travail de celui ci ce qui d termine son fils Pierre Huguenin revenu de son Tour de France se rendre Blois 106 pour embaucher d autres compagnons qui ach veront l ouvrage et se chargeront des travaux les plus d licats la restauration des sculptures sera confi e par le comte l ami de Pierre Amaury le Corinthien Le roman sur les sociabilit s compagnonni ques et le monde du travail se d double bient t en de complexes intrigues amou reuses Sans n gliger les influences respecti ves d Agricol Perdiguier et Pierre Leroux sur la d cision d crire un roman pour convaincre de la dignit du peuple et de ses capacit s intellectuelles et citoyennes Jean Courrier s appuie pour ses analyses sur les carnets de notes de la romanci re Il souligne la richesse et la modernit du projet sandie
90. d elle se r jouit de son ma riage avec la princesse Clotilde de Savoie un peu trop catholique et mondaine pour qu elle la fr quente mais qu elle jugeait charmante Elle le f licite de la naissance d un fils qui assure la succession au tr ne du Pi mont Sardaigne bient t d Italie d autres occasions Sand remonte le moral que ce g nie comprim avait souvent bas ne voyant gu re d issue ses ambi tions publiques Elle lui conseille de se livrer des travaux des recherches s rieuses notamment scientifiques le prince avait comme elle le go t des sciences na turelles et celui de la mer Il faut avoir dans sa vie quelque chose la pas sion satisfaite d un but intellectuel Sand prouve pour le prince une crois sante affection une r elle estime Elle le sollicite fr quemment non seulement pour des raisons politiques mais aussi pour obtenir des avantages pensions d cora tions obtention d une place pour tel ou telle de ses amis gens modestes au de meurant d pourvus de relations dans une soci t o la recommandation joue un r le majeur Le prince fait tout ce qu il peut et en l occurrence souvent avec succ s pour satisfaire les d sirs de sa ch re Madame Sand 115 Le prince Napol on par Hippolyte Flandrin 1860 Mus e d Orsay Paris 116 Mais c est surtout sous l angle politi que et intellectuel que cette correspondan ce est i
91. d tail repose toi bien dors seul et couche seul c est Aurore qui souligne Les lettres dans le ton de celles que nous avons cit es sont nombreuses amour romanesque d une toute jeune femme d bordement de tendres ses pour se persuader soi m me pour en persuader Casimir Et Casimir attendrissement affection incompr hension agacement touf fement Plus on les lit plus on sent d ambigu t sous l influence il est vrai de la suite d une histoire que nous connaissons Car d j pour des raisons inconnues on ne retrouve aucune lettre entre le 23 ao t et le 19 d cembre 1824 et la derni re lettre adress e un ami avant cette inter ruption est pleine d inqui tude 4 88 C t I p 104 lettre du 30 janvier 1823 Emilie de Wismes C t I p 138 9 lettre du 22 juin 1824 Je suis fort inqui te de ne point recevoir de lettres de Casimir Lui qui est si exact ne m a pas crit depuis la lettre que vous m avez en voy e le 19 IL est parti avec des pressentiments si tristes Je vois tout en noir Je patienterai encore demain mais si je n en re ois point de nouvelles je vais Paris mercredi matin C est d ailleurs de l t 1824 que date un incident r v lateur des ten sions du couple pendant le s jour au Plessis Aurore qui vient juste d avoir vingt ans et les enfants pr sents s amusent se jeter du sable Casimir en re oi
92. de choix cette Consuelo qu elle avait d abord ima 29 Je soutiens qu aucune m taphore ne pouvait tre mieux appropri e ses mouve ments anguleux ses pommettes tachet es de rouge et surtout aux mille petites bou cles blanches raides et pointues de la perruque professorale ch I vol 1 p 8 30 La Comtesse de Rudolstadt ch XLI vol 3 p 484 24 gin e la ressemblance de la cantatrice Pauline Viardot mais qui d passa son mod le par l exemplarit de son destin d artiste Les pisodes les plus attachants de la narration sont assur ment ceux du conte v nitien qui convoquent la Venise des Ospedali parce qu ils ont une gr ce un charme une libert du style qui redonnent vie la foisonnante activit artistique d un temps o la musique selon le mot du Pr sident de Brosses affolait la cit des Doges Marie Paule RAMBEAU 25 George Sand parodi e Bohemino l informatique d cuple les moyens d investigation C est ainsi qu une enqu te sur la boh me litt raire m a soudain dirig e vers un opuscule broch sans nom d auteur intitul Bohemino Com die sociale en un acte imit e de George Sand entr la BNF en 1856 au titre du d p t l gal La liste des personnages inclut la distribution des r les le Duc Henry Baign res Speranza de Traz Bohemino Arthur Baign res Silvia fille du duc Mme Aubernon sa cousine Orlande Mme de Bois denier Gi
93. de la musique populaire tch que Sa hi rarchie des valeurs est donc sans nuance Albinoni est trait de bateleur et le Ma tre ne jure que par Benedetto Marcello le repr sentant de la rigueur contrapuntique que George Sand met en sc ne d j pr s de son tr pas mu aux larmes par la voix de Consuelo qui chante l un de ses Psaumes celui que George Sand adorait I cieli immensi narrano S il assume la direction artistique de Consuelo Porpora est investi d un r le plus complexe Pr sent comme une figure du p re ce que si gnale la filiation du pseudonyme la Porporina il est la fois mod le par sa rigueur morale et la conscience de son engagement artistique et ins tance du surmoi tyrannique et cruelle Cet aspect de son r le aupr s de Consuelo est habilement exploit comme ressort actantiel Il est un per sonnage central du roman parce que c est lui qui d cide en despote de l itin raire de Consuelo il l loigne de Venise la place en Boh me la retient Vienne Et chaque fois il a recours des subterfuges contraires la probit qu il exige des autres il d nonce il intercepte des lettres il ment convaincu d agir pour le bien de sa fille adoptive en s instituant comme une figure de son destin Il faut que tu boives ce calice reprit l inexorable vieillard je fais ici le r le du destin Ce n est pas tant la 26 Le th tre italien et Mlle Pauline Garcia Article
94. de la studieuse Consuelo la seule qui il reconnaisse dans sa s v rit une vraie sensibilit musicale Il tente en vain de la sous traire la convoitise du directeur du th tre San Samuele Zustiniani qui r de dans l ospedale la recherche des talents et subjugu par sa voix voudrait l engager Tout de suite se met donc en place le type du vieux musicien la d gaine d su te bougon et avare de compliments d sabus par quarante ans d enseignement mais fid le un credo artistique toujours aussi exigeant Il y a de fortes chances pour que le vrai Porpora retour de Londres et seulement g d une cinquantaine d ann es n ait pas correspondu ce mod le hoffmannien lunettes tabati re doigts anguleux perruque h riss e pommettes tachet es de rouge ce Porpora l ressemble au person nage d Hoffmann le ma tre de chapelle Kreisler qui a fascin tous les ar tistes romantiques La comparaison entre les portraits faits du vivant de Porpora et la lithographie dat e de 1820 souligne loquemment la relecture du personnage que le XIX si cle avait op r e George Sand va l investir d une conscience artistique qui anticipe sin guli rement sur le changement de statut et de mentalit des musiciens au d but du xIx si cle l poque de Porpora la musique tait consid r e comme un m tier le compositeur tait au service d une institution ou d une cour qui l appoin
95. dit un ensemble compos d instrumentistes et de chan teuses qui accompagnaient la liturgie des offices religieux Pour assurer la formation musicale des ex cutantes on recruta des professeurs tous v ni tiens l origine ma tres de ch ur organistes et professeurs d instruments La psalmodie et le plain chant furent peu peu remplac s par le chant plusieurs parties et accompagn par des instruments Au d but du XVII si cle les ospedali avaient atteint un tel pa nouissement dans la ma trise instrumentale et vocale qu ils taient consid r s comme de v ritables conservatoires l gal de ceux de Naples qui taient r serv s eux aux jeunes gar ons La renomm e des concerts qu on y donnait attira de plus en plus d trangers de passage Venise en m me temps que se recrutaient des professeurs parmi les compositeurs italiens les plus r put s plus seulement v nitiens tels Vivaldi Galuppi Sacchini et Porpora pour ne citer qu eux Il existait quatre hospices Les Incurabili La Piet Les Mendicanti et Les Derelitti plus connu sous le nom d Ospe daletto L organisation interne des Ospedali tait inspir e de celle des couvents m me si la cl ture tait moins stricte Les filles taient d ailleurs v tues comme des b guines Les gar ons s par s des filles quittaient l hospice l ge de seize ans les orphelines qui n taient pas musiciennes les figlie di Comun
96. e dont Sand avait par contre parfaitement conscience L ordre des volumes choisi pour cette dition est le plus rassurant soit celui de la chronologie il permet la fois d liminer les h sitations g n riques et d observer l volution du travail d cri vain ce m me groupe de textes appar tiennent divers dossiers d abord les pr faces que Sand a crites pour les diverses ditions faites de son vivant texte tabli par Anna SZABO revu et annot par B atrice DIDIER vol 1 ensuite la pr sentation critique des uvres compl tes de George Sand au XIX si cle Marie ve TH RENTY vol 2 enfin les Listes des uvres que l crivain a tent de classer pour l dition pr vue en 1875 qui prouvent ses h sitations g n riques B atrice Didier et Marie ve TH RENTY vol 2 Le lecteur trouvera aussi la fin 99 du 2 volume quelques articles de r cep tion des quatre ditions d uvres com pl tes Marie ve THERENTY Outre la richesse de renseignements ces dossiers repr sentent une autre valeur inestimable ils mettent la port e de tout chercheur pr sent et futur des sources manuscrites auxquelles l acc s est difficile par exem ple celles du fonds Spoelberch de Loven joul l Institut de France L essentiel de ces deux volumes est cependant constitu des opuscules po chades r cits souvenirs carnets de voyage bl
97. e Roman populaire bien document par Agricol Perdiguier cette uvre r aliste sur fond d histoire impliqu e offre la classe populaire jus qu alors n glig e par les romanciers ses lettres de noblesse litt raire Le Compagnon du Tour de France est une uvre de partage d change de confron tations galement Les annexes fournies par Jean Cour rier sont tr s int ressantes une dition du feuillet 31 du manus crit non publi par Sand mais donn par Ren Bourgeois en 1988 puis par J L Ca ban s en 2004 une tude d un pisode particuli rement roma nesque Des naufra g s de la Brande l a mour en voiture o il met Le Compagnon en relation avec La Mare au diable et d c le la mise en uvre de sym boles compagnonni ques partage du pain union des mains par Jos phine et Amaury Quelques pages consa cr es Sand et M ri m e sont suivies d une tude stimulante des intertextualit s avec Madame Bovary en fin la derni re annexe tudie le bestiaire sandien partag entre l activit aristo cratique de la chasse et les animaux de compagnie tant t r v lateur de condition sociale tant t porteur de valeurs d co ratives et artistiques comme dans les La Savinienne gravure de H ROBINSON d apr s Ad GIRARDON pour la Galerie des femmes de George Sand par le bibliophile JACOB d Aubert amp Cie Paris 1845 motifs animaliers des boiseries du ch
98. e incarn au Gymnase par Lesueur grand comique selon la pr face Aussi la parodie pour autant qu elle habille une intention critique on y reviendra a t elle peu de prise sur cet aspect Elle pointe en revanche une autre convention celle qui hisse un noble c ur la hauteur des meilleures fortunes Amoureux de Sarah Melvil Flaminio a voulu se cultiver mener une vie plus rang e et m me laborieuse je suis devenu actif et productif Toutefois ces vertus nouvelles int ressent peu le d nouement qui pour sceller la m salliance fait appel des valeurs moins bourgeoises qu aristocratiques c est par la grandeur d me il a cach sa peine par le d sint ressement mat riel il a refus les dons et par le cou rage physique il se bat en duel que le boh mien se rend digne de Sarah digne d tre admis par elle comme un mari possible et comme un parti va lable 41 La nature m a gratifi d une paresse de prince et c est ce qui m a toujours fait croire que j tais d un sang illustre bien que par mon esprit j appartienne au peuple Teverino p 614 42 Puisque c est comme a tu me rends une fortune je veux te donner un nom Je t adopte Flaminio acte III s 5 Au duc revient le mot de la fin d signant Flami nio Et il portera dignement le beau nom des Treuttenfeld 43 Flaminio acte II sc 2 36 Le genre parodique affectionne le burlesque qui transpose en mode comique un di
99. e mais elle se lui promet de trouver moyen de dire ce qu elle veut sur la bourgeoisie qu on m accuse tort de vilipender et sur le r alisme que l on m accuse de comprendre La lettre non envoy e Janin traite de mani re atypique le couple bourgeois boh mien d ordinaire antinomique R agissant au proc s de tendance intent par le critique Sand se d fend de jeter l anath me contre le bourgeois au profit d une apoth ose de l artiste Du reste le bour geois que pr tend soutenir Janin n est plus qu une fiction loign e des r alit s conomiques et sociales Le vrai clivage passe aujourd hui crit elle entre les sp culateurs et les travailleurs entre les profiteurs et ceux qui triment quel que soit le niveau de leurs revenus Le boutiquier l artisan le paysan le musicien ou le po te tout cela c est le peuple le laboureur comme le commer ant comme l artiste comme tous ceux qui n ont pas mis la main sur les gros lots Flaminio comme Fulgence et Keller comme Fa villa Ce ne sont pas l d sormais des contrastes ennemis ce sont des fr res et des gaux qui peuvent bien encore se quereller et se m conna tre mais qui sont la veille de s entendre 335 Placer Flaminio aupr s d un Keller c est l extraire de la marge o Sand l avait situ avant de le d barbouiller au fil de la pi ce Contestant les cat gories de Janin elle r vise aussi son propre vocabulaire fond
100. e puriste qui ne parvient qu st riliser son inspiration parce qu il bloque l invention cr atrice Au moment o Consuelo le retrouve Vienne il est dans la mis re et boit plus que de raison pour se consoler de l incom pr hension du public viennois et de l abandon de son librettiste favori M tastase Par bien des aspects donc le Porpora de George Sand est une figure embl matique de l artiste musicien telle que la revendiquaient les compo siteurs contemporains de la romanci re et Liszt en particulier sans avoir pu encore l imposer dans une soci t o la musique demeurait un luxe pour les riches un artiste ind pendant fier conscient d appartenir une aristo cratie de l esprit et du talent dont la place n est ni dans les salons ni dans les cours princi res qu mander les applaudissements La d mesure du personnage valide le d lire m galomaniaque auquel se livre Porpora en d clarant Nous chantons la langue du ciel qui est interdite aux vulgaires mortels Le monde ne voit pas que c est nous qui sommes les vraies 24 puissances de la terre Port e par la dynamique de son personnage qu elle d signe par l ex A z 25 g Eoy 4 pression le ma tre du chant sacr la romanci re n h site pas en faire le d fenseur de l aust rit de la musique religieuse contre la frivolit 21 Consuelo ch IV vol 1 p 31 22 Consuelo ch LXXXVII vol 2 p 328
101. e Ma tre Favilla septembre 1855 et vers le Th tre Fran ais pour lequel elle adapte Shakespeare avril 1856 Mais Comme il vous plaira re oit un accueil d cevant du public et de la critique D j outr e par l ordre minist riel qui l a contrainte guillotiner Flaminio malgr la parole 20 C t XII p 623 Fran ois Rollinat 12 novembre 1854 p 630 A Lemoine Montigny 18 novembre 1854 lucratives soulign par G S 21 Ibid p 648 Adolphe Dupuis 26 novembre 1854 comme il faut soulign par G S Allusion l article de Gustave Planche crivant Et non seulement Lady Sarah ne peut aimer Flaminio mais elle a beau affirmer qu elle l aime qu elle le v n re comme un tre sup rieur personne ne veut le croire car les applaudissements de l auditoire ne prouvent pas qu il ajoute foi aux paroles de lady Sarah Revue des Deux Mondes 15 novembre 1854 p 829 22 C t XII p 670 A Lemoine Montigny 3 d cembre 1854 31 donn e c ur e par les vicissitudes concernant Ma tre Favilla Sand ne donnera plus rien au th tre pendant trois ans Alexandre Dumas fils est le premier rendre compte de Flaminio et Sand le remercie pour son excellent et charmant article c est d un bon fils il n y a que les artistes pour faire de la critique lev e et g n reu se Le 13 novembre le bon fils vole son secours avec George Sand et Jules Janin et
102. e Napol on Bonaparte et une fois de plus la pertinence et l intelligence politi que de George Sand Ce dialogue de deux intellectuels aux prises avec leur temps est de premier ordre Michelle PERROT Corr T XII Agricol Perdiguier 9 juin 1854 cit B HAMON p 59 pa L 139 26 f vrier 1862 p 181 L 164 22 novembre 1863 p 209 Le dossier que publie ici Bernard Hamon Annexe II p 389 ce sujet est fort int ressant Sand voulait publier dans Le Temps un feuilleton sur les pr tendants mais Charles Edmond la dissuada de publier le portrait du prince trop l ger et versatile ses yeux pour tre un pr tendant s rieux 10 On rappellera ses deux ouvrages George Sand et la Politique Paris L Harmattan 2001 George Sand face aux glises Paris L Harmattan 2005 2 Lettre 121 19 d cembre 1861 p 162 3 Lettre 60 17 d cembre 1857 p 89 4 Lettre 65 12 mars 1858 p 99 5 Cit p 79 6 Cit p 80 7 8 9 118 Catherine FAIVRE D ARCIER Lovenjoul 1836 1907 une vie une collection Pr face de M Gabriel DE BROGLIE de l Acad mie fran aise d KIME Paris 2007 coll La chasse au Snark 276 pages dont notes annexe sources bibliographie illustrations 9 OUVRAGE de Catherine FAIVRE D ARCIER appara t comme le point d orgue de l ensemble de ses travaux concernant le vicomte de Sp lberch de Lovenjoul depuis sa th se de l cole des charte
103. e RAMBEAU 8 Histoire de ma vie V partie ch XII Biblioth que de la Pl iade 1971 vol 2 p 416 82 84 Fran ois Dudevant dit Casimir apr s 1855 clich anonyme Fran ois Dudevant le 5 juillet 1795 au lieu dit Dudevant commune de Pompiey fils naturel d Augustine Soul reconnu par le colonel Dudevant dit Georges Lubin dans sa notice biographique Le jeune homme suit la carri re paternelle et entre Saint Cyr 8 mai 1813 6 ao t 1814 sous lieutenant en demi solde le 11 janvier 1815 il est affect le 20 avril au 10 r giment de ligne et regagne son foyer le 17 ao t Apr s avoir repris du service dans la l gion d partementale de Lot et Garonne du 1 janvier au 1 septembre 1816 il demeurera dans la position de non activit jusqu sa d mission offerte le 1 octobre 1822 accept e le 18 octobre apr s son mariage Il avait entre temps pass une licence en droit 19 juillet 1821 dont il ne fera pas d usage professionnel Quoique fils re connu d un baron d Empire il ne semble pas avoir port son titre D Fran ois dit Casimir naquit le 17 messidor an III Un mariage de bonne amiti Aurore Dupin fit sa connaissance alors qu elle s journait chez des amis de son p re sa grand m re Marie Aurore Dupin tait d c d e depuis peu 26 d cembre 1821 et la tutelle d Aurore g e de dix huit ans pr sentait des difficult s Selon le t
104. e conjugale passa g re La situation serait intenable s ils ne rentraient Guillery le 11 octobre Aurore y reste jusqu la fin janvier Elle n en poursuit pas moins une correspondance suivie avec Aur lien qu pr sent elle tutoie et appelle Aur lien mon amour Casimir s absente quelques jours en novembre pour retourner Nohant Aurore en profite pour envoyer son mari une longue lettre confession Elle commence par revenir sur les conditions de leur mariage qu elle d crit comme volontaire mais pr cipit par l insis tance de leurs amis elle r capitule les qualit s qu elle a trouv es Casi mir d vouement honn tet bonne administration des biens mais expli que qu elle n avait pas pris le temps de le conna tre et qu elle comprend pr sent qu ils n ont pas de go ts communs Je vis que tu n aimais point la musique le son du piano te faisait fuir Tu lisais par complaisance et au bout de quelques lignes le livre te tombait des mains d ennui et de sommeil Elle propose son mari pour sauver leur couple d une part que Casimir se cultive pour mieux la comprendre et qu il s int resse aux go ts de sa femme d autre part qu il l autorise poursuivre une cor respondance avec Aur lien promettant son mari de lui faire lire toutes les lettres re ues et envoy es proposant Casimir en quelque sorte un m nage trois platonique par le fait Aur li
105. e de George Sand Opera omnia huc usque in lucem edita Ainsi George Sand deviendra t elle l crivain fran ais le plus condamn en cour de Rome Assez curieusement cette loi eccl siastique qui ne sera abolie que le 26 juin 1966 si elle pouvait entra ner l excommunication du lecteur jamais appliqu e ne frappait en aucune fa on l auteur sinon par la m vente ventuelle des livres interdits et son tat de p ch Ainsi George Sand n tait pas excommuni e comme le laissent entendre des lettres chang es avec des eccl siastiques qu elle connaissait La r action du public se manifesta quelques mois plus tard lors de la premi re du Marquis de Villemer l Od on Sand craignant la cabale avait soigneusement expurg sa pi ce des attaques anticatholiques du ro man ce qui n emp cha pas la jeunesse tudiants et ouvriers m l s de ma nifester leur hostilit la politique imp riale d s le matin de la repr senta tion puis deux nuits durant aux cris de Vive George Sand Vive Made moiselle La Quintinie bas les Cl ricaux La police dut intervenir plusieurs reprises pour contenir ces d sordres Ainsi le triomphe de l au teur n allait pas seulement la pi ce bien au del il consacrait les prises de position courageuses d une femme libre r publicaine qui r clamait la libert de pens e et d non ait publiquement toute immixtion de l glise dans la politique
106. e de la contrarier en ne lui confiant pas cette besogne Dans un autre courrier son ami Giuseppe Mazzini elle pr cise Vous me trouverez bien triste et bien d courag e Je suis malade de nouveau des chagrins personnels affreux contribuent peut tre me donner un nouvel acc s de spleen mais Dieu ne plaise que je veuille faire des pros lytes mon spleen Voil pourquoi je ne publie rien 2 Lettre de Ch MARLIANI G Sand du 18 10 1849 Corr G Sand t IX p 297 298 3 Vos lettres sont bien tristes mon amie Lettre de Ch MARLIANI G Sand 27 10 1845 Corr G Sand t IX p 303 4 Lettre de G SAND P J Hetzel du 5 11 1849 n 4332 Corr G Sand t IX p 320 5 Voir aussi sur ce sujet Chopin dans la vie et l uvre de G Sand de M P RAMBEAU p 212 d Les Belles lettres 1985 6 Lettre de G SAND P J Hetzel du 5 11 1849 n 4332 Corr G Sand t IX p 321 7 Lettre de G SAND P Bocage du 26 10 1849 n 4327 Corr G Sand t IX p 312 314 8 Ibidem p 313 9 Ibid p 313 10 Ibid 11 Ibid 12 Ibid 73 sous l influence de mon mal Je t cherai pourtant d crire pour vous 13 sous la forme d une lettre Elle ne pouvait donc rien crire qui n e t t le reflet de sa tristesse Ceci n a rien d tonnant lorsque l on conna t la fonction d exutoire que la romanci re conf rait l criture Pourtant elle affir
107. e et compositrice dont la voix poss de une tessiture hors du commun mais sa carri re a eu du mal d coller Paris en raison de cabales politico artistiques qui visent les opinions r publicaines de son 16 Dans La Revue ind pendante d abord tous les mois puis tous les quinze jours de f vrier 1842 juin 1843 17 Notice de Consuelo dition Cellier Guichard Garnier 1959 vol 1 p 4 5 18 Rappelons qu l poque ils taient voisins au square d Orl ans 18 mari La question de la place de l artiste dans la soci t et de son rapport son art a toujours int ress George Sand mais en 1842 elle n est plus seulement th orique elle s incarne dans des individualit s g niales dont elle est tr s proche Consuelo va se faire l cho de ce riche questionnement en le mettant distance car un si cle s pare Porpora de son double roma nesque Il peut para tre tonnant que George Sand ait choisi l Ospedale des Mendicanti le seul justement o Porpora n ait pas enseign C est que sui vant ses sources Rousseau et Burney elle choisissait celui qui passait pour le plus r put pour la qualit de ses voix Elle pouvait ainsi dans la sc ne d ouverture camper le ma tre au milieu de ses l ves dans son r le de cen seur fustigeant une cinquantaine de jeunes choristes qui piaillent comme une voli re et auxquelles il fait r p ter ses V pres en leur donnant comme exemple l assiduit
108. e et qu il faut garder cinq actes on n ac cepterait pas le mariage de Sarah avec Teverino puisque c est Teverino en somme si je ne trouvais moyen de le d barbouiller au moral autant qu au physique vrai dire quelques nuances d favorables marquent d j le boh mien du roman instable et rebelle au travail qui d velopperait ses dons Mais la prestance naturelle de l artiste com dien po te chanteur son charme sa fantaisie comme l adh sion implicite de l auteur aux id es qu il d fend dans ses causeries d art et de sentiment suffisent neutraliser ce potentiel n gatif Et puis l indignit sociale de Teverino ou ses faiblesses morales ne tirent pas cons quence car il est hors de question que l aventurier du roman songe pouser Sabina Par contre le mariage pr vu pour Flaminio en 1854 exige un r ajustement du personnage Sand ne remod le pas son boh mien qui garde une biographie identique enfant abandonn vie d exp dients vagabondage et les m mes traits de caract re facilit s adapter go t farouche de la libert Tout juste le rend elle un peu plus sauvage au d but de la pi ce o il pratique la contrebande sous un physique inqui tant L innovation de 1854 r side avant tout sur un plan dramatique Elle implique le protagoniste dans des situations affaires 14 Lidia FACHIN L inscription du sujet social dans le th tre de George Sand George Sand jenseits de
109. e explicite pour assister l enterrement du t nor Adolphe Nourrit Marseille en 1839 elle avait d se cacher pour chapper la curiosit des assistants qui esp raient l apercevoir Ecoutons la L auditoire qui s tait port l en masse a t fort d sappoint car on s attendait ce que Chopin ferait un vacarme tout renverser et briserait pour le moins deux ou trois jeux d orgue On s attendait aussi me voir en grande tenue au beau milieu du ch ur que sais je assise sur le catafalque peut tre On ne m a point vue du tout car nous tions cach s dans l orgue et nous apercevions par une fente ce pauvre cercueil de Nourrit Il y a plus s rieux La messe d enterrement c l br e par l abb De guerry tait accompagn e dans les intervalles de la liturgie par l ex cution du Requiem de Mozart Il avait fallu attendre quinze jours l autorisation de l v ch pour que des femmes dont Pauline Viardot puissent chanter dans le sanctuaire et encore dissimul es par une draperie noire La v n ration de Chopin pour Mozart avait t d tourn e au profit des pompes d un ca tholicisme triomphant La communaut polonaise tr s attach e la forme des pratiques religieuses avait appris avec satisfaction qu avant de mourir 1 En moins de quelques minutes l glise a t compl tement envahie par les trop nom breux invit s qui venaient l assister plut t une
110. e la mis re de la prison et de l exil homme de loisir ou de r flexion il suscitera des orages autour de toi il troublera l air que tu respires par des paroles empoisonn es il aigrira contre toi jusqu au plus d vou de tes serviteurs poux et p re il te disputera la confiance de ta femme et le respect de tes enfants car il est partout De tout temps il a ourdi une vaste conspiration au sein des civilisations les plus florissantes il traite avec les souverains il les menace il les effraye Il a p n tr dans tous les conseils il a mis le pied dans tous les foyers domestiques il est dans les arm es dans les magistratures dans les corps savants dans les acad mies sur la place publique JP Ce parti cl rical qui parfois par conviction mais souvent par int r t de caste s il soutient l action de l glise b n ficie en retour de son appui par l utilisation d institutions mises en place pour dominer les mes et les es prits par la confession la d livrance conditionnelle des sacrements et d un remarquable circuit d information et de propagande Et si George Sand vi tup re ces bavards d v ques avec leur rh torique de mandements ainsi que les cur s et desservants qui relaient leur parole elle se garde bien d oublier fous ces pr somptueux journalistes qui s intitulent les d fen 48 Mais probablement aussi par des opposants qui lui reprochaient de se compromettre avec le
111. e ni d plac ici 107 Ces r serv s pos es il convient de saluer cette r dition ainsi que la pr sen tation du roman on le voit Jean Courrier a voulu la fois faire la synth se de diff rents travaux et offrir de nouvelles pistes x de r flexion ceux qui consid rent ce roman comme l un des plus d terminants dans l inflexion de l esth tique et l enga gement sandiens partir de 1840 Martine WATRELOT Les marionnettes Nohant par Fr d ric LAUTH d tail George SAND Le Th tre des marionnettes de Nohant dition pr sent e et annot e par Bertrand TILLIER Du L rot diteur Tusson Charente 2009 116 pages 20x15 cm 18 9 EXCELLENTE PR SENTATION consa cr e par Bertrand Tillier au Th tre des marionnettes de Nohant de George Sand dit en 1998 par les ditions S quences mais depuis long temps puis atteindra de nouveaux lecteurs puisque les Editions Du L rot prennent la rel ve Dans son introduction d di e Geor ges Lubin le premier tablir le texte 108 G S uvres autobiographiques Pl ia de tome IL pp 1245 1276 1560 1564 l auteur signale l exceptionnel destin de l ouvrage l un des derniers crit en mars 1876 et publi par George Sand en mai suivant Ceci le rend d autant plus mouvant que l crivain y trace le portrait de Maurice en un hommage que les al as de son existence rendront d fi
112. elques uns de vos plus grands saints Et ceci n est pas propos de pamphl taire exag rant le trait pour mieux frapper son lecteur C est bien l opinion de Sand r currente dans sa Cor respondance et ici et l dans son uvre mais c est aussi la position de l glise de son temps Ainsi cet opuscule publi en 1850 par Monseigneur de S gur sous ce titre rassurant R ponses courtes et famili res aux objections les plus r pandues contre la Religion Cet ouvrage aura t en 1914 imprim 1 210 000 exemplaires et ce succ s d dition ne rend qu imparfaitement compte de son audience r elle car il fut tr s certainement utilis par la plupart des cat chistes pour r pondre aux questions soulev es par la lecture d un cat chisme officiel plus succinct La personnalit de l auteur tr s appr ci pour son orthodoxie encourageait en effet l utilisation de son ouvrage cautionn par la hi rarchie catholique romaine ceux qui ne croyaient pas fermement l enfer il r torquait prenant appui sur l van gile Mais voici qu votre peut tre j oppose cette terrible affirmation J SUS CHRIST le fils de DIEU fait homme dit qu il y a un enfer et un enfer si terrible que le feu ne s y teindra jamais Ce sont ses propres paroles qu il r p te trois fois de suite Sanction terrible mais n anmoins quitable puisque Dieu donne l homme tout ce qui est n ce
113. emande recevoir la l gion d honneur au titre de la carri re militaire de son p re et pour avoir t le cocu le plus c l bre de France J ose invoquer des malheurs domestiques qui appartiennent l histoire J ai la conviction d avoir m rit le sympathique int r t de tous ceux qui ont suivi les v nements lugubres qui ont signal cette partie de mon existence On comprend d ailleurs assez mal qu il n ait pas per u le ridicule de sa d marche Il est probable que l ge et les soucis avaient amoindri son juge ment car Sand apprenant la mort de son mari crit un ami Edouard Rodrigues Mon pauvre mari absent de corps de c ur et d esprit depuis des ann es a fini de v g ter Il ne vivait pas il ne souffrait pas Casimir Dudevant tait mort Barbaste Lot et Garonne le 8 mars 1871 En plus de ses enfants l gitimes Maurice et Solange il laisse une fille naturelle Rose Dalias ce qui suscite dans la famille Sand la crainte d tre spoli e d une partie de l h ritage 20 Lettre cit e par M Tricot in Solange fille de George Sand L Harmattan 2004 p 91 21 Op cit p 156 7 22 Op cit p 160 23 C XXII 335 lettre du 10 mars 1871 96 Des excuses pour Casimir Il faut rappeler cependant que les d tails de la majeure partie de la vie de Casimir nous ont t fournis par Sand elle m me et dans Histoire de ma Vie elle a l l gance de ne
114. en restera en relations avec les Dudevant jusqu en 1836 il est Nohant quand Solange vient au monde en 1828 et offrira en 1836 son t moignage lors du proc s en s paration des Dudevant Il souffre de ne repr senter qu une r verie de jeune femme ro manesque et la naissance de Solange met un terme ses espoirs Le couple finit de se d faire chacun se d sennuie ailleurs tel point qu on a pu avancer avec de s rieux arguments que Solange n e en 1828 tait la fille de St phane Ajasson de Grandsagne un jeune noble de La Ch tre Casimir ne cache alors gu re ses amours ancillaires et apr s la naissance de Solan ge Aurore s organise pour placer les lits des enfants dans une chambre sur laquelle donne un boudoir o elle s installe emp chant toute intimit avec son mari Casimir commence accumuler les griefs contre sa femme 12 C t I p 178 sqq lettre Aur lien de S ze du 13 octobre 1825 13 C t I p 256 lettre Aur lien de S ze du 13 novembre 1825 14 C t I p 268 lettre Casimir du 15 novembre 1825 91 Installation Paris En 1830 Aurore fait la connaissance de Jules Sandeau qui devient son amant Elle s entoure d un groupe d amis jeunes gens pour la plupart et quand approche l automne de 1830 et la perspective de la solitude No hant avec un Casimir hargneux jaloux et se sentant ridicule Vous connaissez mon int rieur vous savez s il est tol rable crit el
115. ent la d ception la r signation sans acceptation du r gime imp rial toutefois voire la m lancolie post romantique Mais ils manifestent plut t une modification de sa mani re romanesque le conteur devient narrateur r aliste le cadre fictionnel se met au service d id es vigoureusement expos es comme dans Mademoiselle La Quintinie Cependant conclut il l inverse de Flaubert George Sand a rat ici son entr e dans la moder nit litt raire en s absentant du r alisme Jacques NEEFS enfin Nanon une fable de la m moire historique rappelle le contexte de cet ouvrage crit aux lende mains de la guerre de 1870 et de la Com mune il constitue travers l histoire d un couple une longue r flexion sur les v nements dramatiques qui ont marqu la France depuis la R volution de 1789 Sand y exprime l espoir que s uniront des mondes sociaux divis s et qu une soci t quilibr e s tablira dans la justice par le travail et la juste propri t Pour emp cher l effraction de la violence le progr s de vra se faire par une construction hu maine prise dans la r alit des choses et de la dur e Dans la quatri me partie Peuple di tion censure Anne Marie THIESSE rap pelle que l int r t port la culture popu laire participe d un mouvement europ en li une d finition politique de la nation dans lequel la France peine s int grer
116. er 1847 Casimir apporte son approbation mais aussi des commentaires et des conseils plut t pertinents et visiblement gui d s par l int r t qu il porte ses enfants notamment propos de la valeur de l H tel de Narbonne donn e par Sand en dot Solange C est d ailleurs l que nous apprenons que Mme Dudevant sa belle m re a largement profit des biens familiaux et que Casimir se trouve dans une situation de fortune chancelante C est en novembre 1847 que Solange elle a dix neuf ans vient d pouser Cl singer et attend un enfant va voir son p re pour la premi re fois depuis la s paration de ses parents C est chez lui que sa fille na t et meurt quelques jours plus tard et qu elle est enterr e C est l galement que mourra quinze ans plus tard Marc Antoine le fils de Maurice Il se comporte en p re loign certes mais dans des termes qui ne sont pas sans voquer les modernes p res divorc s Solange crit son amie Mme Bascans Me voici pr sent chez mon p re il se montre tr s bon pour moi plus m me que je m y attendais car sous le rapport de la tendresse il ne m a pas encore beaucoup g t e Il est vrai qu il ne me connaissait pas du tout Il para t enchant de m avoir pr s de lui Enfin il se montre p re aussi bien et autant qu il peut le faire Mais j ai v cu trop longtemps loin de lui sans qu il m ait suffisamment connue enfant pour qu il
117. es te br lent qu elles br lent tes mains ten dues aux pr sents de limpie qu elles br lent ton front o devait rayonner l vangile et qui a con u de sc l rates pens es Que ton aube souill e devienne un cilice de flammes et que Dieu te refuse une larme pour en temp rer l ardeur Que ton tole soit ton cou la meule au cou de Babylone jet e dans l tang de soufre L opposition entre les deux pr tres tend montrer que l glise se trou ve travers e par des courants soucieux de sa r g n ration Mais aussi que les deux seules voies de salut qu elles soient radicales ou mod r es ouvertes l glise pour sauver son me sont des impasses car en refusant de s engager sur la voie du progr s humain en refusant de donner l hom me sur la terre la place que son cr ateur lui proposait de conqu rir et d a m nager en refusant jusqu pr sent de poser des flambeaux sur cette 56 Ibidem p 100 Les italiques sont de George Sand 57 Ibidem 58 L VEUILLOT Le Parfum de Rome op cit p 299 302 59 Mademoiselle La Quintinie op cit p 255 et L VEUILLOT op cit p 301 302 66 marche de fant mes dans les t n bres elle s est elle m me condamn e mort Et si George Sand par la voix de son philosophe Honor Lemon tier se dit pr te se ranger sous la banni re de l glise catholique le jour o elle aura aboli la confession et le c libat du
118. esprits Mais puisque l occasion se re pr sente Il nous est impossible de rajuster l Histoire nos d sirs Peut tre qu en effet l histoire de Sand et de Chopin aurait pu se conclure plus joliment dans les effusions d un pardon in articulo mortis Mais cela n a pas eu lieu et c est comme a En revanche nous pouvons essayer de comprendre ARRIVE SOUVENT qu la fin d une de mes conf rences m me si 79 pourquoi George Sand ne pouvait pas jouer en public le r le d amie plor e qui lui aurait valu d ailleurs autant de critiques que la discr tion de son absence Admettons donc qu elle ait re u une lettre d invitation la c r monie fun bre tr s solennelle qui r unit trois mille personnes dans l glise de la Madeleine le 30 octobre 1849 Mise au courant par Charlotte Marliani et Pauline Viardot elle savait que les fun railles de Chopin seraient pompeu ses et suivies par une grande foule Certains chroniqueurs se montr rent choqu s du peu de recueillement de l assistance avant l arriv e du cer cueil le Tout Paris bruissait comme une ruche tait on un concert ou un enterrement Le contexte tait lui seul suffisant pour faire fuir George Sand qui de longue date d testait les manifestations mondaines et n aimait pas s exhiber en public Les t moignages de cette phobie sont nombreux et bien connus Je n en retiendrai qu un parce qu il est en l occurrenc
119. est irr voca ble son anticl ricalisme conna tra dans la d cennie suivante des pisodes virulents ponctu s par la parution de La Daniella et de Mademoiselle La Quintinie Enfin peut tre faut il invoquer cette d licatesse du c ur que George Sand dans toutes ses affections essentielles a toujours manifest e Son at tachement pour Chopin n avait pas r sist l usure de la vie commune mais par del la mort il devenait sacr On ne prostitue pas ce genre de 3 Il a beaucoup n glig la religion mais peut tre Dieu permettra t il qu il revienne lui Il r clame des pri res et coute avec d votion les litanies Lettre de Bohdan ZALESKI septembre 1849 Korespondencja Zaleskiego II 129 Lw w 1901 p 129 4 Lettre de Pauline VIARDOT G Sand s d 1849 Correspondance de Chopin Richard Masse 1960 vol 3 p 450 5 Lettre de G SAND Etienne Arago 11 novembre 1849 Correspondance de G S Garnier 1991 vol XXV p 697 6 L impi t des compagnons et des compagnes de ses derni res ann es s infiltrait de plus en plus dans son esprit si r ceptif et comme un nuage de plomb se d posait sous la forme du doute dans son me Et c est gr ce seulement son l gante biens ance qu il ne se moquait pas des choses saintes et qu il ne les raillait pas encore Lettre de JELOWICKI 21 octobre 1849 Correspondance de Chopin vol 3 p 446 7 Chopin dit l abb Jelowicki qui voulai
120. estament de sa grand m re son tuteur devait tre un cousin paternel Ren de Villeneuve La famille souhaitait la marier aussi vite que possible l image de la jeune h riti re restant entach e de la m salliance de Maurice Dupin son p re avec une femme du peuple So phie Delaborde Peu apr s la mort de Marie Aurore Dupin la m re d Aurore s oppose au testament et reprend sa fille chez elle 18 janvier 1 Correspondance C pour les notes suivantes d G LUBIN Garnier 1964 t I p 1004 85 1822 mais son caract re fantasque et soup onneux rend la vie de la jeune fille intenable Elle r pond alors l invitation d un ami de Maurice Dupin James Ro ttiers de Montaleau connu aussi sous le nom de Re ttiers du Plessis au Plessis Picard pr s de Melun elle fait la connaissance de Ca simir Dudevant qui manifeste envers elle une bonne camaraderie sans se poser en pr tendant Le 2 juin il la demanda directement en mariage ce qui plut Aurore Il expliquait qu il ne savait pas faire la cour une femme mais il lui promet tait amiti et d vouement Le contrat de mariage fut sign le 24 ao t le 17 septembre mariage civil la mairie du 1 arrondissement et c r monie religieuse Saint Louis d Antin Ce ne fut ni un mariage arrang ni moins encore un mariage forc N anmoins toutes les tractations de la famille de Villeneuve et toutes les folies de Sophie Dupin ont pu pr cipiter chez Au
121. et crits pour y tre ex cut s Lorsqu un compositeur d op ras crit de la musique religieuse pour les hospices il est difficile d imaginer qu il renonce l arsenal des figures brillantes de la vocalit De m me lorsqu il s agit d exploiter toutes les ressources chantantes d un instrument comme le violon C est pourquoi Porpora et Vivaldi marqu rent dans les Ospedali dont ils eurent la charge le triomphe de la virtuosit vocale et instrumentale et avec lui la moderni sation du style liturgique La m lodie ornement e supplanta les recherches du langage harmonique telles qu on les trouvait chez Benedetto Marcello pour favoriser l expressivit vocale Je n avais encore aucune id e d une voix pareille reconnut G the apr s avoir entendu l une des pen sionnaires des Mendicanti Les l ves qu ils form rent pouvaient rivaliser avec les artistes les plus r put s des th tres Ce sont dit de Brosses la Zabetta des Incurables qui semble avoir aval le violon de Somis la Chia retta de la Piet premier violon la Margarita des Mendicanti qui chante comme un ange On aura compris que les orphelines musiciennes n a 7 J J ROUSSEAU Les Confessions Livre VII Gallimard Biblioth que de la Pl iade 1959 p 315 8 G THE Op cit p 41 9 Le compositeur Giovanni Battista Somis 1688 1768 tait c l bre en Europe pour sa virtuosit transcendante 10 vaient
122. f rocement go ste La redondance des qualificatifs qui ren voient au champ lexical du rigide et du p trifi ne saurait chapper au lecteur le plus inattentif d s le premier chapitre Porpora est compar un coquillage Le Porpora selon George Sand ne conna tra jamais la cha leur du partage des dons musicaux il donne mais ignore la joie de rece voir Si Porpora dispara t physiquement de l espace romanesque George Sand le r cup re n anmoins au dernier chapitre de La Comtesse de Ru dolstadt pour une mani re de r demption ou du moins de r habilitation Au cours de la c r monie du mariage ma onnique d Albert et de Consuelo retentit un pithalame dont il est l auteur Il en a re u myst rieusement la commande comme Mozart son Requiem sans en conna tre le destina taire Le vieux Porpora avait retrouv tout le g nie de sa jeunesse pour crire un chant d hym n e dont le myst re po tique avait r veill son imagination D s les premi res mesures Consuelo reconnut le style de son ma tre ch ri mais son esprit seul tait l Sa pr sence musicale scelle ainsi in fine sa r conciliation avec les for ces triomphantes de l amour La biographie de Porpora sollicit e avec soin a donc fourni l cri vain un r seau de situations et un contexte esth tique qu elle a super bement exploit s En le suivant au long de ses voyages en Europe elle lui a donn une compagne
123. fait mesurer l influence de Sand sur les femmes bien au del du territoire national elle qui osait d peindre le flot tumultueux et irr pressible des passions Cette puissance venait de ce qu elle savait donner des images d mancipation f minines et de la notori t de sa vie de femme libre Elle devint une r f rence oblig e des d bats publics europ ens sur le r le et les droits de la femme Elizabeth Barrett Browning pr tant la romanci re les qualit s des deux sexes pouvait la saluer comme une femme d esprit large et un homme de grand c ur Aux yeux de Nicole SAVY George Sand et f minisme quelques remarques le grand malentendu reste le refus qu elle oppose aux femmes en 1848 d acc der la politique alors qu elle m me en est totalement occup e Cette contradiction ne doit toutefois pas occulter son souci de la question sociale f minine qui lui fait r clamer avec constance l galit des droits civils entre hommes et femmes Autre paradoxe en d pit de sa r elle libert amoureuse elle condamne la licence sexuelle attribu e Fourier et aux saint simoniens et prend la d fense de l institution du mariage la double condition qu il soit expurg des rapports de pouvoir et que le droit au divorce soit r tabli Pour chapper la domination masculine il convient de donner aux filles une ducation appropri e car la m re pour lever ses filles doit avoir
124. fer un feu v ritable qui par son action terrible fait sentir aux r prouv s des tortures atroces sans les consumer L Ecriture repr sente l Enfer comme un immense tang de feu et de soufre comme une effroyable fournaise allum e par la col re de Dieu De son c t le p re de Ravignan pr dicateur renomm pr tre respect du haut de la chaire de Notre Dame de Paris devant une assistance compos e de fid les au niveau intellectuel probablement sup rieur celui des classes populaires affirmait ce dogme aussi certain que la parole et l autorit divines dogme que l on ne peut s parer du christianisme sans rejeter et nier le christianisme lui m me et que je ne saurais omettre de vous exposer dans cette chaire Je veux i A f sud parler Messieurs de l ternit des peines dues au p ch Le maniement du sacrement de la confession Mais ce que la romanci re cherche d noncer reste bien la situation quivoque et dangereuse engendr e par la rencontre fr quente et huis clos d un homme c libataire chaste par obligation r guli re mais toute r gle peut avoir ses am nagements et ses violations plus ou moins tol r es avec une femme qui doit sous peine de demeurer dans l tat de p ch lui livrer les secrets de sa vie intime dans une promiscuit qui ne peut que favoriser le trouble dans l esprit de chacun des acteurs Michelet avait en 1845 d nonc l
125. finales quand le duc a accept pour gendre le prince Palmeria alias Bohemino Place alors au chant comme dans un vaudeville Gita et le vieux Speranza entonnent par alter nance les cinq couplets de La Foinaude hymne burlesque o la Gen se se mue en chanson boire Dieu fit l eau pour le poisson l air pour l oiseau la terre pour les animaux l argent pour les pauvres Mais l homme fit le court bouillon pour le poisson le fusil pour l oiseau la broche pour les animaux et l argent pour les riches 34 Le deuxi me couplet loue l tat de nature et d plore les artifices civili s s Tous chantent en ch ur le refrain Gloire au foin dont le th me bucolique renvoie cens ment l auteur de La Petite Fadette La com die au salon Quel sens donner cette pochade amusement innocent ou attaque d lib r e La caricature recouvre t elle une r probation et le travestisse ment burlesque une vis e critique d ordre moral social esth tique ou id o logique La parodie d un texte litt raire ne rel ve pas toujours de la satire elle peut aussi cultiver la connivence ludique pour elle m me Entre divertissement malicieux et d rision maligne entre hommage d tourn et critique ouverte la r criture parodique ne d voile pas ipso facto ses inten tions Encore faut il savoir d o elle provient dans quel contexte litt raire ou extra litt raire elle surgit qui on la destine Ces questions une fois r
126. hamp s mantique charge le mot de connotations multiples que la parodie simplifie grossit et tourne en divertissement comique De Teverino Flaminio le boh mien d barbouill Le 25 d cembre 1853 Sand commence une pi ce intitul e Teverino qu elle ach ve le 27 d cembre et retravaille en janvier f vrier 1854 Le titre devient Liverani 9 f vrier Fiorino 18 f vrier puis Flaminio 23 f vrier La premi re a lieu au Gymnase le 31 octobre 1854 et le texte est publi la m me ann e en tant que com die en trois actes et un prologue Le protagoniste de Flaminio ressemble pour l essentiel celui de Teverino ce vagabond italien se d finit comme boh mien non par l appartenance ethnique ni par l origine g ographique mais par sa vie d exp dients Flaminio acte II sc 2 et libre d attaches Du Mariage de Victorine novembre 1851 au Pav mars 1862 Sand crit la plupart de ses pi ces pour le Gymnase Dramatique qui en monte neuf au total Cette collaboration suivie lui permet de profiler les r les en fonction d acteurs qu elle conna t mais la gen se de Flaminio rencontre des difficult s Le directeur du Gymnase Adolphe Lemoine Montigny a des exigences et d abord celle de faire court Sand lui pr sente au d but sa pi ce en ces termes Elle est en 5 actes pas longs avant d en venir presque s excuser je l ai faite malgr moi voulant n en tirer qu un acte Le sujet m a emport e
127. i ce Ainsi Rolla ou Dupont et Durand ins r s dans un prologue dialo gu et surtout Tristesse lu sous forme d pilogue par la gouvernante d Elsbeth J ai perdu ma force et ma vie et mes amis et ma gaiet C est la face sombre qui s engouffre alors dans cette fin ouverte La sc nographie traduit assez juste ment les deux profils de Fantasio et la dualit de son auteur Un plateau tournant qui occupe l aire de jeu centrale tient la fois du man ge et de la piste de cirque Un d cor vocateur de f te foraine o rien n est s rieux mais o tout est grave Ici on joue entre rires et larmes l image de l Auguste le clown triste dont Fantasio porte le costume En outre ce d cor per met l acc s aux multiples changements de lieux de la pi ce et rend compte d une certaine fluidit Les personnages tiennent peu au sol ne s enracinent pas glissent ou s clipsent Mais quand ils disparaissent c est dans les profondeurs de l avant sc ne o un escalier s enfonce dans d im probables sous sols lieux de perdition pour les po tes du prologue lieu de transformation pour Fantasio L interpr tation est homog ne et irr prochable Quant au choix de confier une com dienne le r le de Fantasio re 126 marquable C cile Brune on a vu qu il avait d j t tent avec R jane en 1892 Les critiques s taient alors montr s s v res car ce parti pris tr
128. iloso phique et religieux d o les femmes n taient pas encore exclues et esquissait une premi re figure de proph tesse dans ses immenses lectures dont Isabelle Naginski retrace patiemment le cheminement Sand recherche aussi le pass valeureux enfoui comme les origines gauloises du peuple dans le cas de la berg re de Jeanne 1844 ou l pop e m di vale perdue dans le cas du Compagnon du Tour de France 1840 son id alisation de ces person nages populaires leur conf re la beaut la noblesse et la g n rosit voire Pierre Huguenin l intellectualit que leur d nient les contemporains Sand cherche mettre en lumi re la valeur intellectuelle et morale du peuple vaincu et m connu lisi ble selon elle dans certaines traces les autels druidiques de Toulx la pens e my thologique de Tula les l gendes rites et m urs compagnonniques tous t moigna ges de l origine Enfin le dernier massif s attache l audacieuse cr ation de Wan da la sibylle romantique qui domine la fin de La Comtesse de Rudolstadt On rend hommage aux savantes et pr cises recher ches d Isabelle Naginski retra ant avec soin par exemple la g n alogie philoso phique depuis Lessing dont l ducation du genre humain fut traduite par le jeune saint simonien douard Rodrigues et Herder traduit par Quinet d une histoire de l humanit en trois temps orient e vers le progr s ou montrant le s rie
129. ique qu une telle confidence ne peut se faire qu un ami tr s intime en qui on a toute confiance ce qui ne correspond pas au statut de Cl singer aupr s 13 Lettre de G SAND G Mazzini 5 11 1849 n 4333 Corr G Sand t IX p 323 14 Lettre de G SAND A Houssaye 5 11 1849 n 4331 Corr G Sand t IX p 319 15 Lettre de G SAND P Bocage 26 10 1849 n 4327 Corr G Sand t IX p 313 16 Lettre de G SAND P Viardot 9 11 1847 n 39 3748bis ex3757 dans George Sand Lettres retrouv es d T Bodin Gallimard p 71 17 Lettre de G SAND P J Hetzel 5 11 1849 n 4332 Corr G Sand t IX p 321 18 Ibid p 321 19 Lettre de Ch MARLIANI G Sand 27 10 1849 Corr G Sand t IX p 305 20 Ibidem p 305 21 Ibid 22 Corr G Sand t IX p 305 note 1 23 Ibidem p 305 74 de sa belle m re mais constitue n anmoins un t moignage sur les propos que Solange pouvait tenir sur sa m re Par contre le fait que la princesse Czartoryska attribu t l attitude de Solange une telle lettre montre qu elle pensait bien que la romanci re pouvait agir ainsi Cela fait appara tre la mauvaise opinion que la princesse avait de George Sand du moins dans sa relation avec Solange Cela se retrouve aussi dans une lettre de Grzymala Auguste L o o 1l crit que si Chopin n avait pas eu le malheur de conna tre G S qui a empoisonn e sic toute son ex
130. ique vocale Venise telles que les t moignages des voyageurs et les tudes d historiens comme F tis nous permettent de les conna tre Elle distinguait les diff rents hospices nous faisait comprendre leurs d rives stigma tis es par le Porpora fictif et retra ait la carri re du compositeur 1686 1768 ori ginaire de Naples o naquit le bel canto et pour qui Venise comme dans le roman ne fut qu une tape dans un parcours mouvement qui le conduisit no tamment Vienne puis Londres Elle for mulait enfin quelques hypoth ses sur le propos artistique et musical adress par Sand ses contemporains par son appro priation critique de ce ma tre en d pit de la raret relative d enregistrements du Porpora elle accompagnait son tude d illustrations sonores suggestives domin es par les voix claires La soir e rassemblait l assistance dans l aile m di vale du ch teau o les pro pri taires l accueillaient pour un concert de chambre dans un cadre l gant et d pouill o le discret clairage des bou gies favorisait le recueillement La jeune cantatrice Doroth e Leclaire soprano tait accompagn e au piano par Martin Gester fondateur du Parlement de musi que de Strasbourg et grand d fenseur du r pertoire de l poque baroque Ils inter pr taient trois cantates profanes compo s es par le Porpora sur des paroles de 127 M tastase trois po sies amoureuses pr cieu
131. istance sic il aurait pu vivre l ge de Cherubini Aux yeux de Grzyma a George Sand tait donc responsable de la mort de Chopin Ces l ments mettent en lumi re l antipathie envers la romanci re dans l entourage du musicien du moins chez certaines personnes qui composaient cet entourage et non des moindres Solange Cl singer Albert Grzymala la princesse Czartoryska Il est souligner que cet entourage s tait d j montr hostile la venue de George Sand au chevet du musicien Notamment les amis aristocrates polonais qui craignaient que la romanci re g n t leurs man uvres aupr s de Chopin pour qu il meure en bon catholique Or ce fut ce m me entourage qui organisa les fun railles du musicien En effet la s ur de Chopin Ludwika Jendrzejewicz qui tait venue son chevet demanda aux amis de son fr re de s occuper de la c r monie Cela appara t dans une lettre qu elle r digea l intention de son mari Apr s sa fin Ses meilleurs amis auxquels j avais fait appel se r unirent je leur demandai de s occuper de tout Mme Marliani rapporte aussi George Sand que Tous ses amis sont occupp s sic du service qu on doit faire p ou r lui le 30 octobre Paris l glise de la Madeleine Dans les Souvenirs de Charles Ren Gavard sur la mort de Chopin il est 24 Lettre de GRZYMA A A L o entre le 17 et le 30 oct 1849 n 786 Corr F Chopin Ri
132. it son mod le d assez pr s pour tre identifi comme texte second greff sur un texte premier assez connu lui m me pour tre reconnu C est pourquoi la r ception de Flaminio m rite qu on l voque ici avant tout comme terreau de la parodie anonyme peut tre aussi comme indice pour deviner sa r sonance Du 31 octobre au 14 d cembre 1854 la pi ce est donn e quarante et une fois Sand croit pouvoir triompher des critiques qui la maltraitent Flaminio a eu un clatant succ s et continue malgr les feuilletonailles Mais quelques jours plus tard une lettre Montigny rend un son diff rent Mon g n ral je vois que les circonstances ne sont pas bien lucratives pour le th tre en g n ral ou que Flaminio n est pas sous ce rapport du fort nfum rlo L crivain attribue ce r sultat m diocre au pr jug social qui dresse contre elle certains critiques le public trouve t il comme les gazetiers qu une femme comme il faut ne peut pas aimer un com dien Aussi prie t elle le directeur du Gymnase de l pauler Faites durer Flaminio tant que vous pourrez pour ne pas laisser croire aux journalistes qu ils enterrent leurs ennemis si ais ment Cependant il trouve la recette insuffisante apr s Flaminio les cr ations sandiennes au Gymnase vont s espacer les anciennes pi ces ne seront pas reprises et Sand finira par se brouiller avec Montigny Dans l intervalle elle s est tourn e vers l Od on qui cr
133. l le les Juifs ont ruin les nobles par les emprunts qu ils leur ont conc d s et les paysans pris entre les deux sont devenus pillards et rapaces Les usuriers juifs sont donc les vrais responsables du sous d veloppement de Majorque dont ils se sont rendus ma tres Sous la plume de M Le Bihan cela devient Majorque il y a pire que les paysans choyant leurs pores il y a plus ignoble que les cochons il y a un coupable de toute la cochonnerie Et ce coupable c est le juif p 121 La conclusion va de soi la R volution avait accord droit de cit aux Juifs l antis mitisme n est pas r volutionnaire donc la pens e de George Sand n est pas r volutionnaire Et ce n est pas la mafia des universitaires la t te desquels s avance B atrice Didier paresseuse falsificatrice culott e jargonnante qui prouvera le contraire ils sont tous c est bien connu li s par la loi du si lence sans compter Georges Lubin qui s escrime disculper son idole en mettant l antis mitisme de Sand sur le compte de Chopin On ne s tonnera pas que seul Jos Maria Quadrado l auteur de la verte R futation George Sand parue en mai 1841 trouve gr ce dans ce livre cet historien scrupuleux inspire une lon gue tr s longue digression rudite sur les dissensions civiles Majorque au XV si cle chapitre XII Restait voquer la pr sence de Cho pin
134. l esprit et qui en a 54 M PR VOST et ROMAN D AMAT dir Dictionnaire de Biographie Fran aise Paris Letouzey et An 1948 t IV qui donne les titres de ces essais L uvre morale de M Dumas ou un grand moraliste m connu s l n d La Femme du monde au XIX si cle autographi L Homme dans l amour autographi etc 55 C t XV d G Lubin 1980 p 98 mile Aucante 13 octobre 1858 il s agirait en somme d un rurodrame puisque T GAUTIER crivait en avril 1850 propos de 40 parut cette annonce De m me nous n avons pu identifier l auteur de Bohemino alors de qui cette parodie La question reste ouverte Toujours est il que Sand aimant rire l e t certainement pr f r e aux r flexions raisonnables de Janin Et e t elle connu Bohemino que sa propre conclusion tait pr te d j crite on est si heureux de se sentir encore na f en d pit de l ge et de l exp rience qu on peut bien pardonner aux autres de vous trouver niais Fran oise GENEVRAY Fran ois le Champi et de La Petite Fadette d Anicet Bourgeois et Charles Lafont nous allons tre d bord s par ce que l on a comiquement appel le rurodrame cf M HECQUET Le Th tre incarn op cit p 146 56 Pr face de Flaminio 41 42 Eug ne DELACROIX Un eccl siastique Mus e du Louvre cab des estampes Vive George Sand vive Mademoiselle La Quintinie A bas les cl ricaux
135. le en d cembre Boucoiran ses maladies psychosomatiques la reprennent jusqu au jour o elle d couvre dans le secr taire de son mari une lettre son propre nom assortie de la recommandation Ne l ouvrez qu apr s ma mort Je n ai pas eu la patience d attendre que je fusse veuve Vive Dieu Quel testament Des mal dictions et c est tout Il avait rassembl l tous ses mouvements d humeur et de col re contre moi toutes ses r flexions sur ma perversit tous ses sentiments de m pris pour mon caract re et il me laissait cela comme un gage de sa tendresse C tait le d clic n cessaire de grandes d cisions elle demande six mois de libert par an son mari pour pouvoir vivre Paris et bien entendu rejoindre Sandeau D apr s elle Casimir malgr toute sa ranc ur semble tr s touch de la d cision de sa femme Il a grond disput pri et je suis rest e in branlable Quand il en a t convaincu il est devenu doux comme un mouton et aujourd hui il pleure Ibid Malgr des promesses d amendement g n ral Aurore ne c de pas C est le d but de sa prise d ind pendance vis vis de son mari Sa belle m re lui ayant s v rement fait remarquer qu il tait inconcevable que son nom de femme paraisse sur des couvertures de livre imprim es Aurore devient bient t George Sand Les relations pistolaires ne sont pas interrompues les lettres
136. les amis durent s inter poser Il tait vident que ce n tait pas la premi re fois et que le recours aux injures et aux menaces tait monnaie courante George Sand profita de cette sc ne qui avait eu des t moins pour demander aussit t aux tribunaux de La Ch tre la s paration imm diate Casimir au d but ne se d fendit pas mais quelques jours plus tard pouss par le fr re de George Sand Hippo lyte compagnon de beuverie de chasse et autres exploits il fit appel et se d mena pour amasser toutes les preuves de ses ranc urs Il fut d bout mais fit une deuxi me fois appel aupr s du tribunal de Bourges les d bats furent assez vifs pour faire ajourner le proc s mais le lendemain 27 juillet 1836 Casimir pris en flagrant d lit de contradiction pourquoi apr s avoir expliqu quelle femme horrible et malhonn te tait la sienne s opposait il la s paration se d sistait et signait un accord final George Sand conservait Nohant et la garde de ses enfants Mais la rancune de Casimir tait tenace puisqu en l absence de Sand install e temporairement Fontainebleau il d cide d enlever Maurice elle a cependant le temps de faire venir son fils avec elle Casimir d barque alors Nohant et enl ve Solange bien plus pour blesser sa femme que par un retour d amour paternel d bordant Sand se rend alors Paris s assurer du soutien du ministre de l Int rieur et se faire accompagner d un avou
137. lle et d gui s e en gar on elle l accompagne sur les routes d un itin raire de forma tion Les jeunes gens retrouvent Porpora Vienne o il fait engager Consuelo qu on appelle d sormais la Porporina au Th tre imp rial Entre temps Consuelo a re u la nouvelle de l tat alarmant d Albert qu elle re joint et pouse juste avant qu il ne meure C est sur ce mariage que s ach ve Consuelo et que George Sand abandonne le personnage de Por 15 BNF n a f 13646 fol 40 Voir Annarosa POLI L Italie dans la vie et dans l uvre de George Sand Armand Colin 1960 p 207 208 17 pora qui ne participera pas toutes les preuves initiatiques qui dans La Comtesse de Rudolstadt conduisent la cantatrice l panouissement de sa vie de femme et d artiste libre engag e dans une mission humanitaire de transmission de la musique civilisatrice Ce roman fleuve qui se lit comme un roman d aventures n cessita une documentation impressionnante George Sand devait travailler vite car le roman paraissait en feuilletons Elle avoue elle m me qu elle travaillait au jour le jour lisant beaucoup et produisant aussit t consciente que cette mani re de travailler n tait pas normale et offrait de grands dan gers Le miracle c est que jamais l int r t ne p tit de ce d cousu com positionnel et que la ma trise de l invention romanesque rend invisibles les coutures qui tissent imagin
138. lus t t de l importance de la correspondance en tant qu uvre part enti re destin e aussi clairer la gen se des ouvrages C tait le d but de la commercialisation des autographes et ceux ci devinrent bien t t les fleurons de la collection Lovenjoul Ce dernier songeait d sormais constituer pour chaque crivain tudi un ensemble comprenant les uvres compl tes la Bi bliographie la Correspondance l Histoire des uvres En ce qui concerne George Sand les travaux quoique bien avanc s en vue de 120 l dition des uvres compl tes furent abandonn s par Calmann L vy qui pr f ra publier en 1878 des lettres choisies sou vent toilett es par les h ritiers C est le m rite de Lina Sand de s tre tourn e vers le vicomte vers la fin des ann es 80 en plein d cha nement du Mussetisme afin d avoir son avis sur la mani re de riposter Bient t convertie par son mentor au respect de l int gralit des textes Lina y vit son tour la seule fa on de restituer la personne vraie Devenue une copiste rigoureuse elle soumit au vicomte en 1891 un projet de compl ment de la Correspondance Calmann L vy D s lors s instaura entre eux note Mme Faivre d Arcier un norme trafic pistolaire Lina envoyait les textes Lovenjoul co piait datait classait et renvoyait En pu bliant en r ponse aux pol mistes La V ritable Histoire d Elle et Lui Notes et
139. m yU mous uele dadu ve collaboration de Lina et du vicomte de vait souligne l auteur porter ses fruits pr s d un si cle plus tard quand Georges Lubin s attaqua avec une absolue rigueur l dition compl te des lettres dont ces pr curseurs avaient tant r v Aline ALQUIER CCS dessin de Maurice Sand Valldemosa 1839 Adrien LE BIHAN George Sand Chopin et le crime de la chartreuse essai satirique ditions Cherche Bruit 64250 Espelette 2006 214 p 12 5 x 21 cm 16 E PUBLIANT Un hiver Majorque George Sand jetait un pav dans la mare on n a pas fini d en recevoir les claboussures Cet crit vengeur appe lait n cessairement des r ponses l ave nant Apr s tant d autres voici venir A drien Le Bihan essayiste pamphl taire chroniqueur au Magazine litt raire connu pour ses enqu tes litt raires qui con voquent aussi bien Gide que Nicolas Sarkozy ou les signataires du Livre d or d Auschwitz dans le but avou de leur faire jeter le masque partir d une inves tigation qu il annonce sourcilleuse M Le Bihan fait l inventaire des extra vagances et des mensonges p 11 que Mme Sand accumule dans Un Hiver Majorque qu il qualifie de petit bouquin mal fichu p 128 pour arriver d montrer l essentiel ils dissimulent une coupable coupable d un crime Le livre est constitu de 15 chapi
140. mait aussi ne pas tre dans une position d daigner les moindres produits de son travail y Tous ces l ments t moignent du chagrin et de l abattement ressentis par George Sand la suite de la nouvelle du d c s de F Chopin Dans sa lettre Mazzini George Sand voquait aussi des chagrins personnels Car la mort de Chopin s ajoutait le probl me inh rent sa relation avec Solange En effet depuis deux ans la romanci re avait la conviction que sa fille s tait constitu une petite faction 6 qui la d ni grait Aussi tait elle certaine que Solange avait enfonc le poignard dans le c ur du musicien et vers le fiel de sa d plorable imagina tion George Sand savait que sa fille se r pandait en m disances son encontre Mme Marliani lui avait crit que la princesse Czartoryska attribuait l attitude de Solange envers sa m re une lettre que cette derni re aurait envoy e Cl singer Dans cette lettre son gendre la ro manci re aurait crit Votre femme n est pas l gitime elle n est pas la fille de M du Devanf Mme Marliani ajoute que pour dire de telles cho ses Solange devait tre folle ou au moins frapp e par la nature d une bizarrerie dangereuse et m chante De m me Georges Lubin ne pense pas que George Sand ait pu crire un tel courrier son gendre Ind pendamment de la question relative la paternit de Solange il expl
141. n e 2010 n 32 o l on c l brera le bicentenaire de la naissance de Chopin notre amie Marie Paule Rambeau a accept de r unir un dos sier nous pr voyons pour le Bulletin de l ann e suivante n 33 2011 un ensemble sur le XVIII si cle Les propositions d articles qui ne concerne raient pas Chopin mais peut tre Musset pour le n 32 et celles pour le n 33 2011 peuvent m tre tout de suite adress es Mich le HECQUET 176 rue de la R publique 59110 LA MADELEINE michele hecquet orange fr Le ch teau de Pionsat Puy de D me Nicola Porpora de la r alit la fiction romanesque E FESTIVAL du ch teau de Pionsat que notre amie Jeannine Tau veron organise chaque t a inaugur cette ann e une formule particuli rement heureuse faire pr c der le concert du soir par une conf rence qui en illustre le contexte historique et esth tique et pr pare ainsi une coute plus complice des uvres musicales Le concert du claveciniste Martin Gester directeur du Parlement de musique de Strasbourg tait plac le 10 ao t 2008 sous l invocation des Ospedali v nitiens et particuli rement de l un des compositeurs qui en fit la renomm e Nicola Porpora Quelle meilleure occasion de d couvrir dans la Venise du XVII si cle l activit musicale des hospices ces ins titutions charitables qui devinrent peu peu des conservatoires presti gieux La haute figure du Porpora qui en a
142. n d duire que Sand et A Baign res ne se sont pas rencontr s Aucune trace de relations ult rieures dans les lettres ni dans les agendas sandiens 48 BHVP Fonds Sand G 3436 lettre dat e du 11 mars 1863 49 C t XVII pp 517 518 Arthur Baign res 14 mars 1863 50 Proust y vient quelquefois et prendra la ma tresse de maison pour principal mod le de Mme Verdurin Cf J Y TADI op cit p 543 George D PAINTER Marcel Proust 1871 1903 les ann es de jeunesse Mercure de France 1966 pp 143 151 39 non 1825 1899 appara t dans la distribution de Bohemino Mme de Nerville avait sous la Monarchie de juillet un salon r put d orientation politique sa fille r serva le sien aux litt rateurs Toutes deux tenaient bureau d esprit avec un despotisme qui les avait fait surnommer les pr cieuses radicales Dumas fils eut longtemps la vedette chez Mme Aubernon avant d tre enlev comme Anatole France et Jules Lema tre par le salon rival de Mme Arman de Caillavet Point important Mme Aubernon s tait fait une sp cialit de la com die d amateurs on jouait chez elle Moli re Feuillet Sardou Dumas on y cr a La Parisienne d Henry Becque Maison de poup e et John Gabriel Borkman d Ibsen Elle eut des com diens amateurs de tout premier ordre son fils et sa belle fille figuraient agr ablement dans sa troupe elle m me joua avec succ s la comtesse d Escarbagnas Ces d tails
143. n en se r f rant des travaux d cisifs men s par le groupe de Grenoble des tudes actuelles impuls es par les travaux de Mich le Hecquet portant sur les id es de Pierre Leroux sur l avant propos du roman sur la filiation de Sand avec les id es de Jean Jacques Rousseau Par ailleurs Jean Courrier souligne la place occup e par les bals li s aux intri gues sentimentales leur r le dans l analyse de la cruaut des jeux de l amour et de la s duction Car ce roman propose plusieurs strates de lecture organis es sugg re t il autour d un magasin d id es L intrigue ou plut t les intrigues amoureuses font de ce conte c est le mot de Sand un roman sentimental qui n h siterait pas d battre de questions politiques et socia les des injustices des violations du prin cipe d galit Les liens de l histoire et du roman se tissent dans la quotidiennet de personnages pris dans l impasse du mou vement lib ral en 1823 quand au moment de la r daction 1840 l histoire a confir m leurs intuitions comme celle de l chec du carbonarisme L art romanesque du Compagnon est manifestement duel compagnonnique puis sentimental et politique mais refuse le manich isme Tandis qu Amaury oscille entre le statut d artisan et sa vocation d artiste la Savinienne d crite comme une femme forte selon la Bible demeure une figure r f rentielle du compagnonnag
144. naissait il du g nie sans doute tait elle devenue une personne digne de respect un crivain digne d admira tion mais il la renvoyait comme jadis Lamennais et Sainte Beuve ses idylles champ tres qui resteraient les chefs d uvre d une somme sans harmonie et sans proportion Dans La Presse o mile de Girardin accueillait volontiers en ami des articles de George Sand mile Boutmy fils d un des fondateurs du journal se montra aussi s v re La foi nous m ne Dieu tout aussi bien que la raison dit Mme Sand Ce mot te d j la th orie toute valeur scientifique L auteur fait de la plus noble partie de l amour terrestre le meilleur culte qu on puisse rendre l Etre supr me pure fantaisie d un c ur tendre Au fond le syst me de Mme Sand n est que la sagesse vulgaire du dix neuvi me si cle c est dire l expression de nos tendances morales les plus marqu es sous une forme po tique sous une forme plus po tique et plus sp cieuse C est le sens commun embelli et un peu alt r par l imagination En fait elle n a pas une autre philosophie que celle du Vicaire savoyard philosophie aujourd hui d pass e Boutmy prenait la d fense de ces chr tiens si vivement attaqu s par la romanci re en affirmant que leur foi tait autrement plus efficace et agissante que celle de nos philosophes Sand qui laissait g n ralement la critique sa
145. nce qu exer ait Au r lien sur Aurore mais leur relation quoique passionn e semble alors tre rest e platonique Mais Casimir ne pouvait pas l ignorer et la correspon dance d Aurore Casimir Aur lien et Zo d crit ces situations tendues mari malheureux maladroit et jaloux pouse d ue et tent e troisi me larron s duisant Dans la belle famille Au d but du mois de septembre ils quittent les Pyr n es pour se rendre Guillery dans la famille de Casimir o ils doivent passer l hiver La belle m re n appr cie gu re sa belle fille trop ind pendante et anti conformiste alors qu Aurore sympathise avec son beau p re pour qui elle aura toujours des mots affectueux Le p re de mon mari tait colonel de cavalerie sous l Empire c tait le meilleur et le plus doux des hom mes Casimir et Aurore quittent Guillery le 4 octobre pour aller voir Zo et Aur lien Bordeaux curieuse id e La correspondance nous rapporte une explication orageuse le 9 octobre entre Aurore et Casimir elle voque ses sentiments pour Aur lien mais jure n avoir pas tromp son mari aupr s de qui elle s excuse Casimir au 10 OA HV t II p 61 11 OA HV t I p 14 90 moins selon les dires d Aurore essaie de croire l innocence et la sinc rit de sa femme qui se d crit comme imprudente mais non coupable et Casimir semble se persuader qu il s agit d une cris
146. ne et c est sans doute l apport le plus original de son analyse Enfin sont abord es les questions morales et politiques L indulgence de la r ception cet gard a de quoi tonner car les dis cours subversifs ne manquent pas Va lentine ne sera d masqu que vingt ans plus tard Zanone est d avis qu certains gards ce roman est plus audacieux qu n diana ne serait ce que le traitement d un amour physiquement consomm en de hors du mariage par une h ro ne posi tive Pour lui comme pour Aline Al quier ce roman raconte la naissance d une passionn e qui d couvre pro gressivement ce qu elle est et devient par l un personnage agissant C est la pugnacit du roman y compris dans sa fable politique qui est mise en relief sans que les maladresses concessions faites au m lodramatique ou ambigu t s de la voix narrative soient pass es sous silence L analyse concentr e serr e et convaincante aboutit la conclusion que c est un tour de force de l ouvrage de faire passer ce qu il fait passer c est un effet sup rieur de l art de la romanci re que d avoir endormi la vigilance des cen seurs L essentiel est cependant ailleurs la valeur irr ductible du roman c est la Vall e Noire dont Sand dira dans la no tice de 1852 c tait moi m me La note nouvelle par rapport Indiana fut trouv e dans le recueilleme
147. ne cessera d exiger le maintien de nos troupes Rome pour assurer la d fense du Saint Si ge George Sand depuis toujours favorable l unification de l Italie et farouchement hostile au pouvoir temporel du Pape avait plu sieurs reprises affich clairement ses opinions dans le roman La D 1849 peine lu Pr sident de la R publique le futur Napo 43 L on XII pape de 1823 1829 Pie VIII pape de 1829 1830 Gr goire XVI pape de 1831 1846 La libert des cultes caricature de LANGLUM grav DELAPORTE vers 1825 44 Daniella en 1857 puis dans les opuscules a Guerre et Garibaldi en 1859 comme le faisait aussi son ami le prince Napol on La menace du parti cl rical L on imagine sans peine les r actions suscit es en France par ces v nements Les v ques relay s par les cur s en particulier dans les campa gnes d fendaient bec et ongles le pouvoir temporel du Pape mis mal par le Risorgimento D autant plus que le Pape mena ait d excommunication tous ceux qui uvraient contre son pouvoir y compris temporel D autres aussi soulignaient le danger repr sent par la constitution nos fronti res d une nation de vingt millions d habitants En 1861 les d bats des Chambres furent vifs et houleux occup s es sentiellement par la question romaine Au S nat le prince Napol on d ve loppa l id e d une Italie unifi e autour de sa capitale
148. net avou La Ch tre ils auront la nue propri t du ch teau 1844 naissance de Ren Hippolyte Simonnet petit fils d Hippolyte 1848 d c s d Hippolyte Montgivray enterr Solange Cl singer s y installe en juillet 1873 elle y r sidera peu Bien que sa m re ne la voie pas d un bon il si pr s de Nohant elle ach tera finalement le ch teau et ses d pendances L ontine veuve en 1875 Elle le revendra en 1898 pour 100 000 francs M Meyer Ce ch teau aura donc appartenu des proches de George Sand pendant 75 ans George Sand aimait bien cette vall e et avait une affection toute particuli re pour la famille d Hippolyte Dans une lettre du 6 juin 1843 elle crit Nous faisons Chopin et moi de grandes prome nades lui mont sur un ne et moi sur mes jambes Nous avons t hier Montgivray o nous avons trouv toute la famille r unie sauf le pauvre Polite Le 17 mai fut donc une date im portante cette ann e puisque ce fut la date du transfert du si ge administratif Mont givray Nous avons pu rendre compte de cette journ e par un article d taill paru dans le dernier num ro de notre revue Je tiens pr ciser que nous avons re u beau coup de courrier t moignant de la satisfac tion des membres pr sents et nous f lici tant aussi bien propos du contenu de cet te journ e que de son organisation 129 la suite de cette inauguration M
149. nitif Ce n est certes pas la premi re entreprise pro motionnelle de George en faveur de ce fils dou mais inconstant Ce que B Tillier met fort bien en relief c est que dans le domaine des marionnettes o il apporte sans doute le plus de pers v rance Mau rice est un ma tre son talent n a pas be soin d tre tay par d autres mains qu il s agisse de celles du graveur Man ceau pour ses illustrations ou de celles de sa m re pour ses romans souvent large ment r crits Avant de montrer son fils l uvre la romanci re tient citer tous ceux artis tes et acteurs qui ont prodigu leurs dons au service du petit comme du grand th tre de Nohant faisant une place part aux talents de caricature pianistique de Cho pin d j exquisement mis en valeur dans Histoire de ma vie Parmi les dons indispensables au ma rionnettiste Tillier note la pr minence accord e par Sand la polyvalence de l artisan bricoleur permanent dans de multiples domaines Cette cr ativit sans cesse en veil inspire la m re de son fils ces mots tonnants de fiert assum e Sans doute le th tre de Nohant peint machin sculpt clair compos et r cit par Maurice tout seul offre un ensemble et une homo g n it qui n a certainement pas encore son pendant au monde Litt rature improviser renvoyant la Commedia dell arte tel appara t
150. nna son activit de compositeur d op ras mais Porpora ruin lui aussi ne put jamais s imposer en Angleterre o il fit pourtant repr senter les cinq op ras qu il y avait compos s Au cours de son troisi me s jour Vienne o il avait accompagn l ambassadeur de Venise Correr dont la ma tresse tait son l ve Porpora rencontra un jeune apprenti musicien enfant de ch ur de la ma trise de Saint tienne qui sans le sou vivait dans un grenier Ce malheureux d s h rit s appelait Joseph Haydn A force de ruse il r ussit approcher Por pora dont le mauvais caract re cette poque de sa vie tait notoire Il de vint son domestique pour en recevoir des le ons de composition En ac compagnant les cantates de Porpora Haydn apprit l art du contrepoint et la mani re de chanter dans le grand go t italien dit Stendhal De cette poque datent les 12 Sonates pour violon et basse De retour Venise Porpora dirigea pendant une dizaine d ann es de 1742 1755 deux Ospedali la Piet et l Ospedaletto Vivaldi venait de mourir loin de Venise Toute cette p riode de la vie de Porpora est tr s mal connue On le retrouve la direction du conservatoire Sant Onofrio de Naples en 1760 il a soixante quatorze ans Sa derni re uvre connue les Le ons de t n bres pour le mercredi et le jeudi saint fut chant e par Caffarelli son ancien l ve dont la l gende dit qu il l avait oblig
151. ns jamais murmurer se plaignit n anmoins aupr s d mile de Girardin du j suitisme philosophique de son 63 Le Figaro 30 avril 1863 64 Ibid 3 juin 1863 65 Ibid 2 juillet 1863 66 Ibid 67 Ibid 68 La Presse 27 juin 1863 69 Ibid ditorialiste dont les erreurs prouvaient qu il n avait pas vraiment lu le livre et La Presse publia le 1 ao t suivant en premi re page et sur cinq colonnes un article Th osophie et Philosophie o George Sand commen ait par une r plique ironique au critique maladroit Finalement c est Jules Lecomte dans Le Monde illustr qui se montra le plus perspicace en rapprochant le roman de Sand et La Vie de J sus de Renan qui venait de para tre avec un immense succ s Que le roman de Sand Mademoiselle La Quintinie me semble bien autrement perturbateur que le J sus de Renan Celui l infiltre ses doctrines sous l attrait d une histoire plus ou moins vraisemblable mais dont le lecteur curieux poursuit le d nouement La pr dication s y cache donc sous la forme du dialogue intime ou dans les dissertations po tiques Repoussant l id e chr tienne d un Dieu personnel celle de la faillibilit humaine de la R demption etc ce livre combat nos vieilles croyances au profit d une philosophie renouvel e de Jean Jacques Rousseau et bas e sur les droits de la nature sur ceux de la tol rance et de l absolue libert L
152. ns les salons l gitimistes Les fonctionnaires ont donn l exemple on s est salu et souri la messe et les femmes du tiers se sont pr cipit es avec ardeur dans la l gitimit Depuis un an tout ceci a fait un progr s norme effrayant dans les provinces Les pr tres font des mariages ils font avoir des dots en change de la confession gt De fait depuis l armistice de Villafranca la fin de la guerre contre l Autriche l attitude de Napol on I semblait dict e plus par les v ne ments que par une r flexion long terme L on s en plaignait jusque dans son gouvernement la veille des lections du Corps l gislatif il tait temps remarquait George Sand que le pouvoir prenne enfin conscience que seule la fermet entra ne le respect de l autorit 46 Je crois qu il est temps encore mais dans un an il sera peut tre trop tard La France a besoin de croire la force de ceux qui la conduisent On lui fait accepter les choses les plus inattendues par ce prestige Quand on h site ou quand on s arr te elle crie aussit t qu on recule elle le croit et on est perdu Cher prince vous tes dans le vrai l Empire est perdu si l Italie est abandonn e car la question de l avenir est l tout enti re Vous l avez dit avec c ur avec talent et avec conviction Puissiez vous tre entendu Vous avez le vrai courage moral qui soul ve toujours des temp tes c est
153. nt ressante Elle montre le carac t re policier et r pressif de l Empire auto ritaire qui emprisonne pourchasse exile les r publicains La d lation est partout les tracasseries constantes Chaque lo calit a un dictateur c est le commissaire de police crit Sand en 1858 p 99 Elle m me est surveill e son courrier contr l elle obtiendra le d placement d un buraliste ind licat de la Ch tre pi e jusque dans sa maison par un domestique mouchard qu elle renverra Ses visiteurs sont espionn s surtout lorsqu il s agit du prince En 1857 un indicateur d nonce un ch teau qui ne compte pour h tes habituels que des actri ces de boulevard et les hommes les plus compromis du parti socialiste L inso lence des commissaires et de leurs bas agents et sous agents est inou e Ils vien nent jusque dans vos maisons ils interro gent les domestiques les fermiers mettant les uns dans la situation d tre chass s le lendemain les autres dans celle de se moquer d eux de recevoir de leurs petits cadeaux et de les bafouer crit Sand Charles Edmond futur directeur du Temps en 1857 Foyer de r sistance r publicaine Nohant est alors un lieu haute ment suspect Apr s 1860 l atmosph re se d tend Le prince retrouve un r le public dont il profite pour soutenir les nationalit s la cause de la Pologne et celle de l Italie dans laquelle gendre du roi de Pi mont
154. nt de l intimit des accents de l enfance et de l adolescence la beaut de Valentine est de puiser au plus intime et d inviter le lecteur cette source Si les notes sont nettement moins nombreuses que pour Indiana c est que le texte n cessite moins d explications La note sur l tablissement du texte et le relev des variantes sont d une pr cision exemplaire outre le manuscrit sept di tions sont retenues tout comme les re marques sur les variations dans la compo sition et l encadrement textuel La bibliographie est aussi compl te que possible Outre la comp tence professionnelle le lecteur appr ciera un autre m rite de cette dition l quilibre entre l attitude critique et la sympathie envers l objet de l tude Anna SZAB 1 ditions d Indiana par P SALOMON Garnier 1962 B DIDIER Folio 1984 R BOURGEOIS Gl nat 1996 de Valentine A ALQUIER L Aurore 1988 Gl nat 2006 Du L rot 2007 2 Voir l article de BOUSSUGE d c 32 reproduit en annexe avec ceux de PYAT de SAINTE BEUVE et de PLANCHE 3 Elle m me cite la pr face de La Mare au diable o il est question de la mission de l art 4 Gr ce en particulier l dition de P SALOMON 5 titre d exemples deux fois la m me citation et la m me note p 15 la m me lettre de Balzac p 22 n 52 et p 27 n 81 le prix des diff rentes ditions p 55 n 186
155. nt il tait Sand et le prince n avaient en effet cess de se rapprocher Il avait fallu du temps pour qu ils em ploient le ton de l amiti Sand l appelle Monseigneur cher Prince ch re Altesse Royale lui Ch re ou Ma ch re Madame Sand Ils adopteront le cher re ami e tardivement en 1865 lors de la maladie et la mort de Manceau que le Prince estimait beaucoup comme il appr ciait le talent et l humeur de Maurice qu il emmena plusieurs re prises dans ses voyages lointains notam ment aux Etats Unis Maurice donna de cette exp dition un r cit soigneusement revu par sa m re qui redoutait l exc s de familiarit d un petit particulier et publi sous le titre de Six mille lieues toute vapeur Le Prince fut aussi le parrain de la petite Aurore dont Sand tait la marraine comp re et comm re en somme C est dire leur proximit Sand s autorisait de sa position d a n e pour user d un ton maternel voire le morig ner Ainsi lorsque le prince amateur de femmes actrices Rachel et demi mondaines sa liaison Londres avec Cora Pearl fera scandale abandon na Sylvanie interpr te et amie de George qui avait re u le couple Nohant Elle s est fait assez de tort en vous aimant crit elle au prince qu elle exhorte revenir Sylvanie qu il a trahie et qui l ai me Le prince froiss s loignera quelque temps Plus tar
156. obligatoire pour les cher cheurs sandistes il convient d insister aussi sur le plaisir des d couvertes que tout lecteur pourra trouver dans ces pre miers essais litt raires de George Sand Regina BOCHENEK FRANCZAKOVA Cd George SAND uvres compl tes sous la direction de B atrice DIDIER 1832 Indiana d critique de Brigitte DIAZ Valentine d critique de Damien ZANONE 1 vol reli Honor Champion 2008 744 p 15 x 22 cm 110 008 ANN E DE LA PARUTION des premiers volumes des uvres compl tes fait d sormais date dans l his toire des recherches sandiennes Apr s les deux volumes consacr s la p riode d avant Indiana par Yves CHASTAGNA RET ce troisi me volume comprend des romans qui sont autant d tapes fon datrices D ZANONE Les diteurs sans rien rejeter des apports de leurs pr d cesseurs sont parvenus porter un regard neuf sur ces romans tant de fois commen t s L approche de Brigitte DIAZ se distin gue par la place centrale qu elle accorde l dition de 1832 dont de nombreux pas sages interventions d auteur surtout ont t supprim s d s l dition Gosselin 183 l oppos de P Salomon qui a estim que ces d veloppements cou paient f cheusement le r cit en accord avec B atrice Didier Brigitte Diaz regrette leur suppression et voit dans la premi re version un roman exp ri mental un roman manifeste
157. omettre d en faire l pouse fid le et heureuse du sauveur qu elle n a pu elle m me devenir C est pour honorer sa promesse que vingt ans plus tard le j suite se montre si attentif aupr s de Lucie mais conscient d avoir t trop loin avec sa m re il s tait fait interdire de confession aupr s des femmes et de ce fait n avait aupr s de l adolescente au couvent puis de la jeune fille dans sa famille que le r le de directeur de conscience Son r ve est de placer Lucie la t te d un couvent de femmes tandis qu il fonderait un couvent d hommes proximit Il choue l encore mais cette fois sans cons quence n faste pour la p nitente qui gr ce l amour d mile et la force dialectique et l habilet man uvri re d Honor Lemontier parvient se lib rer de l in fluence du pr tre et obtenir le consentement de son p re un mariage tabli dans une tol rance religieuse mutuelle Double chec pour Mor ali car sont mises au jour des lettres crites par Blanche avant d entrer en agonie o elle r tracte le v u exprim lors de sa derni re confession Elle crivait son mari Un moment de r pit mes atroces crises Je veux dire Pourrai je J ai ma raison Je crois au Dieu bon juste Notre fille qu el le me pardonne de l abandonner Ch re petite Lucie levez l chr tiennement rien de plus Pas d exag rations pas de c
158. onaux des pays sandiens se groupe autour d un ch teau double une partie Renaissance une partie m di vale qui abrite outre divers services mu nicipaux ce festival annuel Jannine Tauveron avait cette ann e choisi de consacrer une journ e le diman che 10 ao t au grand compositeur mis en sc ne dans Consuelo intitul une soir e l Ospedale de Venise au temps du Por pora un ensemble suggestif savant sans p dantisme s duisant et instructif la fois nous introduisait la culture musi cale v nitienne du XVII si cle plus pr cis ment l art du chant qui connaissait alors sa plus brillante poque Tel tait en tout cas lavis de George Sand rest e fi d le la mani re pure et large dont sa grand m re lui avait autrefois donn le go t comme elle le conte dans Histoire de ma vie L apr s midi favoris par un ciel chaud et lumineux rassembla l auditoire o les amis de Sand taient nombreux dans une salle de l aile Renaissance pour entendre la conf rence de Marie Paule Rambeau Porpora de la r alit la fic tion dans l uvre de George Sand dont vous pouvez lire pp 5 25 la version crite avec beaucoup de soin et de fines se notre amie allait des donn es histo riques au roman de Sand et du plus connu le livre VII des Confessions point de d part de Consuelo au moins connu les conditions de l apprentissage et de la production de la mus
159. onnues par les salons Rappelons les diff rents ateliers lec ture anim s par Simone BALAZARD 11 F vrier 2008 Cosima ou la haine de l amour 26 mai Mademoiselle Merquem 29 septembre Les Ma tres mosa stes Comme toujours ces lectures ont eu lieu le lundi apr s midi au Mus e de la Vie Romantique Si notre secr tariat est d sormais install Montgivray notre si ge social reste parisien et inchang Mus e de la Vie Romantique 16 rue Chaptal dans le 9 arrondissement Paris reste notre centre d activit et nous continuerons vous y proposer l essentiel de nos manifestations Je compte sur l quipe parisienne pour pr parer des sorties autour de la capitale nous avons d j pens plu sieurs destinations la datcha de Tour gueniev Croisset et Rouen pour Flau bert Nous attendons vos suggestions et vos propositions PSS Carnet Krystyna Kobyla ska Le 30 janvier 2009 est morte Varso vie l ge de 84 ans la musicologue polonaise Krystyna Kobyla ska Sp cia liste mondialement connue de Chopin elle a consacr aussi George Sand des travaux biographiques d un grand int r t Apr s avoir tudi le piano au Conser vatoire de Varsovie et la musicologie l Universit de Varsovie elle occupa plu sieurs postes la Soci t Fr d ric Chopin de Varsovie et de 1951 1966 elle fut conservateur en chef du Mus e Fr d ric Chopin Varsovie En 1966 elle
160. oublait l pilogue qu ils auraient souhait crire pour la pi ce Mais la lecture de Denis Podalyd s carte l hypoth se d un amour possible entre la princesse et son bouffon Son choix s inspire surtout de l ambivalence des personnages de Musset pour qui les vrais ridicules comme les vrais senti ments ont point ou peu de sexe Et puisqu on est dans le travestissement le fou on le sait n a pas de genre d termin Nicole LUCE 1 Une tendance qui semble se renverser depuis deux ou trois ans Aline Alquier a donn ici m me N 29 2007 un compte rendu de la mise en sc ne de St phanie Tesson au th tre du Ranelagh l automne 2007 2 Informations provenant de l dition critique de Fantasio r alis e par Frank Lestringant Folio th tre 2003 3 Emmanuel Bourdieu programme de Fantasio Com die Fran aise 2008 4 Les pr cisions sur les po mes m ont t donn es par Valentina Ponzetto sp cialiste de Musset 5 Lettre Mme Jaubert f vrier 1836 Correspon dance PUPS 1985 lettre 36 7 p 175 informa tion transmise par Valentina Ponzetto 29 f tes musicales du ch teau de Pionsat Puy de D me 6 12 ao t 2008 OUS LES ANS en ao t notre amie Jannine TAUVERON organise de puis de longues ann es les f tes musica les de Pionsat ce village d Auvergne situ aux confins du Bourbonnais de la Marche et du Limousin et donc proche des plus m ridi
161. ouvent peu de pr tres la libert d aimer sans conditions religieuses 22 Ibidem p 225 23 Ibidem p 230 54 Adieu Aimez la bien ne m oubliez J ai mal aim Bien coupable 124 coupable seule Pardon mon mari la suite de ces r v lations posthumes Mor ali doit s loigner ja mais Le fanatisme tait vaincu Mais la raison tol rante n a pas tu tout sentiment religieux et Lucie d barrass e du catholicisme et de ses ex c s conserve sa croyance en Dieu Les id es Un tel sc nario d velopp avec force et conviction est tout entier tourn vers la d nonciation du pouvoir conf r par l glise ses repr sen tants par le sacrement de la confession La facult de pardonner ou non des actes d sign s comme p ch s v niels ou mortels passibles dans ce dernier cas de peines ternelles donne l homme qui en est investi une emprise d mesur e sur ses p nitents car sa conduite peut tre dict e par des motifs trangers son minist re Le chantage des peines infernales L Enfer La r pulsion de George Sand pour des ch timents ternels proclam s articles de foi par l glise l acharnement qu elle met les d noncer en toute occasion peuvent surprendre aujourd hui Si en effet l existence de l Enfer et son ternit est toujours affirm e dans le cat chisme qui suivit Vatican Il l glise met aujourd hui l accent sur la s
162. p 98 54 Ibidem p 98 99 55 Ibidem p 99 65 souffrir accepter la pauvret vivre dans l aust rit et la contemplation pratiquer un sto cisme chr tien Mais pour que ces mesures aient une chance de sauver l glise et ses fid les il faut dans le m me temps oser d truire ce bel difice humain qu on appelle la civilisation Un moment s duit par cette th orie purificatrice qui magnifie l amour de Dieu mais aussi la souffrance consentie et m me appel e r prouve les pressurages d argent soucis constants de la religion officielle Mor ali s aper oit qu une telle th orie ne peut mener qu au fanatisme lorsqu il est maudit devant l assembl e des fid les par le capucin pour n avoir pas su faire de Lucie une moniale Cette violente diatribe George Sand n eut pas l inventer Louis Veuillot avait dans Le Parfum de Rome attaqu les pr tres qui refusaient de souscrire son extr misme le chapitre Le vrai inf me fustigeait violemment ces parricides George Sand tira parti de ses impr cations et les reproduisit presque en entier en signalant son emprunt puis Onorio lan a un anath me qu il avait lu quelque part et que nous pouvons reproduire ici puisqu il a t publi ailleurs leur violence m rite d tre cit e Sois maudit exorciste qui invoques Belz buth acolyte qui portes le flambeau devant Satan Que les onctions sacr
163. par les d couvertes de la Science Aussi Pie IX par l article 4 du Syllabus 1864 condamnait t il sans appel ce que soutenait depuis longtemps George Sand La R v lation divine est imparfaite et pour cette raison sujette un progr s continu et ind fini qui correspond au d veloppement de la raison humaine et article 57 fl trissait t 1l une position qui tait celle de Sand La science concernant la philosophie et ce qui a trait aux m urs de m me que les lois civiles peuvent et doivent s carter de l autorit divine et eccl siastique Rien d tonnant d s lors de voir la romanci re critiquer nouveau le pouvoir temporel du pape qui d tourne l glise de sa v ritable vocation apostolique il divise les Fran ais et sa d fense renforce l esprit cl rical cette conspiration de l esprit r trograde qui enlace la soci t de la base jusqu au fa te Elle pr cise son propos en l appuyant sur des faits r cents En novembre 1862 Renan venait de se voir retirer sa chaire d H breu au lendemain du cours inaugural o il avait trait J sus d homme incomparable Elle m me tait attaqu e dans la presse catholique et ses pi ces affrontaient des cabales d votes elle mais aussi d autres comme Edmond About qui au d but de 1862 avait t contraint de retirer de l Od on sa pi ce Gaetana apr s quatre repr sentations sous les attaques 46 Mgr DE S GUR op
164. paru dans la Revue des Deux Mondes du 15 f vrier 1840 27 Consuelo ch II vol 1 p 17 22 vertu de la jeune fille qu il d fend que sa propre conception litiste de l art un temple plac en surplomb dont les desservants ont renonc vivre parmi leurs semblables Car Porpora redoute par dessus tout que l amour et le mariage ne fassent obstacle la carri re artistique de Consuelo Il se comporte exactement comme dans la r alit Frederick Wieck refusant obstin ment que sa fille Clara compromette sa carri re en pousant Robert Schumann Il lui interdit m me de perdre son temps des travaux f minins de couture convaincu qu une artiste ne saurait tre une femme de m nage Etre artiste exclut d tre femme tout se passe comme si l art exi geait le renoncement l humain Tu as m connu ta destin e en ne voyant pas que tu es n e sans gal et par cons quent sans associ possible en ce monde Il te faut la solitude la libert absolue Je ne te veux ni mari ni amant ni famille ni passions d aucune sorte C est ainsi que j ai toujours con u ton existence Ce faisant il va sans le vouloir obliger Consuelo d finir par elle m me l espace de sa vie priv e et trouver le mode d emploi de sa libert de femme artiste Elle apprendra concilier son m tier et sa vie affective comme elle chantera avec le m me professionnalisme au th tre ou l glise Ce parcours
165. pas charger celui qui fut son mari ce propos et j en demande bien pardon mes biographes mais au risque de me brouiller avec eux et de payer leur bienveillance d ingratitude je le ferai je ne trouve ni d licat ni convenable ni honn te que pour m excuser de n avoir pas pers v r vivre sous le toit conjugal et d avoir plaid en s paration on accuse mon mari de torts dont j ai absolument cess de me plaindre depuis que j ai reconquis mon ind pendance N anmoins nous poss dons par le fait surtout sa version elle il n y a pas particuli rement lieu de contester la sinc rit de ses lettres de ses confidences ou la v racit g n rale de ses m moires mais quand on songe la fa on dont elle r crivit les lettres de son p re dans le d but d Histoire de ma Vie la fa on dont elle censure le r cit de ses relations avec ses compagnons ou la version romanc e de sa relation avec Musset dans Elle et Lui on peut avancer quelque partialit On peut penser que Casimir a d souffrir de sa position vaguement ridi cule de mari de George Sand comme elle le mentionne elle m me Mon mari est vivant et ne lit ni mes crits ni ceux qu on fait sur mon compte C est une raison de plus pour moi de d savouer les attaques dont il est l objet propos de moi Je n ai pu vivre avec lui nos caract res et nos id es diff raient essentiellement Depuis que la s paration a t
166. pas de patronymes seulement des pr noms contrairement aux autres pensionnaires Mais ces pr noms faisaient d elles des divas qu on venait entendre de loin et dont Rousseau dit qu elles servaient de mod les aux cantatrices de l op ra la seule diff rence avec les prime donne c est qu il tait interdit de les applaudir dans l enceinte des ospedali les auditeurs manifestaient leur contentement en toussant en raclant leur gorge ou en se mouchant En d pit de l ouverture des Ospedali la musique profane c est la musique sacr e que l essentiel de leur activit artistique tait consacr Les compositeurs en r sidence taient tenus par contrat de fournir un contin gent de pi ces pour les offices par exemple deux messes par an ou deux motets par mois Cette r gularit oblig e qui faisait de la musique un m tier et pas encore un art comme elle le deviendra au si cle suivant tait un stimulant pour les ma tres de composition et en m me temps la pr sence des l ves leur offrait un v ritable atelier de cr ation musicale On consi d re que la majorit des uvres de Vivaldi particuli rement les concertos quatre solistes ont t compos es pour les l ves de l ospedale de la Piet Une grande partie des uvres de musique sacr e de Porpora s est perdue mais ce qui en a t archiv fait l objet depuis quelques ann es d une tude qui contribue la red couverte de la musique ba
167. pr tre renonc au dogme de l enfer et laissant l infaillibilit Dieu permis chacun de proclamer sa religion et de la pratiquer il est clair qu il s agit ici d une attitude apparente artifice commode pour exposer son complet d saccord avec une religion qu elle ex cre Il n est pour s en convaincre que de lire ce qu elle crivait dans la Revue des Deux Mondes du 15 novembre 1863 Les fautes des mauvais chr tiens c est dire les vices de l hypo crisie sont sans excuse et vous ne pouvez pas les faire marcher de pair avec les emportements de franchise du philosophe calomni et pers cut Les premiers font le mal sous le manteau de la vertu on croit en eux on les respecte le peuple baise leurs sandales les femmes leur confient leurs plus intimes pens es Leur vie est en secret une jouissance raffin e en public un triomphe de tous les instants Pourtant ces gens insultent et condamnent Du haut de la chaire ils tonnent contre les id es et les personnes ils excommunient avec les plus hideuses formules de la mal diction ils d vouent les mes l enfer car leur vengeance ne s arr te pas au seuil de la vie il faut l ternit pour l assouvir Les tortures de l Inquisition n taient rien il fallait bien inventer celles de l enfer la cl mence de Dieu ne se pouvait souffrir La r ception du roman La r ception du roman par la presse fut contrast e l on s en doute
168. quatorze de ses livres puis mirent l Index toute son uvre apr s la publication de Mademoi selle La Quintinie 1863 George Sand devint alors l crivain fran ais ayant subi le plus de condamnations en cour de Rome Les rapporteurs d noncent l apolo gie des vices la haine manifest e contre la noblesse les convictions r publicaines la n gation de l enfer et de la divinit de J sus l esprit infernal de cette femme l g re qui attaque le tr s saint lien du mariage George Sand opposera la plus grande indiff rence ces condamnations Dans la derni re partie F minismes Martine REID George Sand f minis te expose les arguments qui permet tent de r pondre cette question Son soutien constant du mariage ses h ro nes dans leur grande majorit ne se ma rient elles pas comme son refus d envisager pour les femmes tout droit politique avant d avoir conquis l galit civile la montrent prisonni re des sch mas traditionnels Toutefois elle pose tout aussi fermement le probl me de la condition f minine en des termes oppos s au discours dominant Les supports qu elle utilise romans mais aussi presse soutiennent un discours qui porte bien au del des fronti res Ainsi peut on conclure 111 l aspect novateur de ses prises de position engag es et contestataires m me si elles paraissent parfois contradictoires Eleni VARIKAS son tour nous
169. que la plus vive La transmission du savoir tait assur e par les orphelines les scolari elles m mes les plus d grossies se chargeaient de l ducation musicale des plus jeunes ce qui limitait le nombre des ma tres et donc les d penses L Etat accordait une dot chaque pensionnaire soit pour se marier soit pour entrer dans les ordres Sinon elles pouvaient demeurer vie l ospedale o elles devenaient sur le tard prieures ou professeurs de musi que En r alit mesure que leur notori t attira des auditeurs leurs concerts le r gime s assouplit Les musiciennes donnaient des concerts l ext rieur et les hospices accueillaient des pensionnaires payantes qui n taient pas orphelines mais souhaitaient recevoir une formation musicale de qualit La Piet forma ainsi la compositrice Barbara Strozzi et la can tatrice Faustina Bordoni qui devait pouser le compositeur saxon Hasse le rival de Porpora De m me les concerts ouverts au public se multipli rent parce qu ils attiraient de g n reux donateurs Les concerts spirituels qui avaient lieu deux fois par semaine et lors des grandes f tes religieuses fu rent donc doubl s par des auditions priv es r serv es des visiteurs de marque et des voyageurs dont les t moignages sont tr s nombreux ce fut le cas du Pr sident Charles de Brosses en 1739 de Rousseau en 1744 1 Karl Ludwik P LLNITZ The M moirs of K L P llnitz London
170. que peu d su te au moment de sa composition mais que Rousseau avait utilis e avec l nor me succ s que l on sait dans la Nouvelle H lo se paru en 1761 Forme retenue galement par Choderlos de Laclos dans ses Liaisons dangereuses vingt ans plus tard 1782 C est aussi celle qu elle avait elle m me emprunt e pour deux de ses romans totalement dans Jacques 1834 puis partiellement dans sidora 1846 Les deux tiers du roman sont donc constitu s de lettres chang es entre les protagonistes sans autre commentaire alors que le dernier tiers de l ouvrage est confi un narra teur omniscient charg de conduire le roman son d nouement Le lieu le temps En 1861 relevant de maladie elle tait partie se reposer avec son com pagnon Alexandre Manceau et son fils Maurice Tamaris pr s de Toulon Sur le chemin du retour elle rendit visite Buloz dans sa propri t de Ronjoux quelques kilom tres de la sortie ouest de Chamb ry Elle en profita pour se rendre deux reprises aux Charmettes la maison de Ma dame de Warens o il habita durant quelques ann es puis excursionna vers le nord du lac du Bourget jusqu l abbaye d Hautecombe Ravie par la Savoie elle prit des notes et dessina avec Manceau les sites visit s Il n est donc pas tonnant que l ann e suivante elle mette en sc ne son roman dans cet environnement restitu int gralement seul le ch teau dans lequel se d
171. r gime 49 Mademoiselle La Quintinie op cit p 71 63 Paul Louis Courier Jules Michelet dessin de Nadar Octave Feuillet Louis Veuillot photo de NADAR Saint Montalembert renon ant ramener les parisiens dans le chemin de la vertu Caricature de DAUMIER 64 seurs du Saint Si ge Car si le gouvernement en supprimant l Univers le journal ultra catholique cr par Louis Veuillot avait cart un pol miste de talent sa d cision n avait en rien affaibli la presse catholique qui se montrait toujours incisive et batailleuse Les dangers de l int grisme catholique Cependant vouloir d montrer par le seul exemple de l abb Mor ali la faiblesse d une telle institution risquait d tre insuffisant Aussi Sand in troduit elle dans son intrigue un second pr tre vieux capucin du nom d O norio qui tente de reprendre en main le j suite sur le point d abandonner sa foi Car Mor ali d crit comme un homme intelligent a bien per u la d rive de l glise Dans sa jeunesse il a pens qu Rome il serait m me de travailler activement gu rir les plaies de l glise en revenant la puret de l vangile La r f rence F licit de Lamennais est ici vidente car comme lui il fut rapidement repris censur r duit au silence sauf qu il d cida l oppos du pr tre breton de rester dans l glise en se retirant dans un couvent o
172. r g rer le domaine de Nohant et Aurore lui crit multipliant les mots tendres et les manifestations d impa tience amoureuse par exemple 86 Comme c est triste mon bon petit ange mon cher amour de t crire au lieu de te parler de ne plus te savoir l pr s de moi et de penser que ce n est aujourd hui que le premier jour Comme il me semble long et comme je me trouve seule J esp re que tu ne me quitteras pas souvent car cela me fait bien du mal et je ne m y accoutumerai jamais Je ne sais pas ce que je fais ce soir tant je suis fatigu e et tourdie d avoir pleur Je ne peux pas m emp cher de pleurer encore quand je pense au moment o tu m as quitt e pauvre cher ami tu pleurais aussi tu ne resteras pas longtemps n est ce pas je ne pourrai jamais m accoutumer vivre sans toi je m ennuie p rir tout le monde m importune et me d plait Mais surtout parle moi de toi dis moi que tu m aimes que tu m aimeras toujours de m me Pour moi je n ai vu personne aujourd hui je n ai rien de nouveau te dire je te r p terai seulement que je t adore que je t aime autant qu on peut aimer sur la terre Adieu bon ami cher ange adieu mon petit amour Tu sais comme je taime comme je te ch ris comme je t attends reviens je ten prie 2 genoux reviens Casimir de son c t fait preuve d une r elle complaisance Aurore de mande souvent son mari de lui rappo
173. r particulier de les attirer Elles s amassent en troupeau autour d elle et parfois ses paules et son visage en sont couverts on dirait une n gresse Le duc C est qu elle a du beurre sur la figure Silvia Oh mon p re vous ne comprenez pas tout le charme roma nesque de cette fille son langage est imag comme celui d un po te p 9 Ainsi le parodiste raille t il le discours d mocratique tenu par Sand dans ses fictions La diff rence de condition entre Silvia et Bohemino cal que celle qui s pare Sabina de Teverino et Sarah Melvil veuve d un lord anglais de Flaminio Avec une diff rence voyante les pr jug s de Silvia n ont pas besoin qu on les mette en d route car elle est d j convertie aux id es sandiennes D embl e la jeune femme inverse les valeurs attach es aux positions sociales Ah mon Bohemino bien aim me pardonneras tu ma naissance hon teuse ma richesse et mon titre Mais je serai ta femme et tu m l veras jusqu la hauteur et la noblesse de la pauvret p 14 L union des c urs s affirme en termes grandiloquents L amour est le guide c leste et je suivrai ses conseils Gr ce lui je marche grands pas vers la perfection et je s me un un mes d fauts sur la route Au bout je me vois pure et d gag e dans tes bras mon 40 Teverino fait admirer son talent lyrique chap 9 et 10 du roman Flaminio se pr sente en disant Je chante j ai
174. rm rent les uns apr s les autres en m me temps que le rayonnement culturel de Venise sombrait dans l annexion par Bonaparte de la S r nissime Les instruments furent dispers s les partitions perdues l ge d or musical de Venise tait r volu De la r alit la fiction o George Sand entre en sc ne Nicola Porpora allait conna tre une fortune posthume inattendue parce qu elle n tait pas musicale mais litt raire C est une belle histoire elle commence en Berry aux alentours de l ann e 1813 une petite fille de neuf ans tapie sous le clavecin en compagnie du chien de la maison coute sa grand m re chanter des airs de Porpora Hasse et Pergol se Elle avait cette mani re large cette simplicit carr e ce go t pur et cette distinction de prononciation qu on n a plus qu on ne conna t plus aujourd hui sa voix s levait une telle puissance d expression et de charme qu il m arriva un jour de fondre en larmes en l coutant Ces premi res impressions musicales sont les plus ch res de ma vie La grand m re s appelait Aurore de Saxe et la petite fille Aurore Dupin Devenue George Sand elle devait conserver toute sa vie le go t des vieux ma tres italiens du XVIII si cle dont son enfance avait t nourrie L amour du beau chant baroque qu elle qualifie de pur s v re et grave finit m me par triompher dans ses go ts de la sensualit du bel c
175. roque Nicola Porpora un ma tre pour les Ospedali Porpora est originaire de Naples o il na t la fin du XVII si cle en 1686 Comparons il a le m me ge que J S Bach et Haendel n s la m me ann e en 1685 Il a huit ans de moins que Vivaldi trois ans de moins que Rameau Un peu sch matiquement on d signe cette poque en musique sous l tiquette globalisante de baroque tardif Elle s ach ve avec le classicisme viennois avec Gluck et Mozart Le dernier op ra de Porpora est contemporain du premier op ra de Gluck Orph e Son p re tant libraire il lui transmit une bonne culture chose peu fr quente une poque o la plupart des compositeurs avaient une duca tion sommaire Il tait connu pour son esprit et la causticit de ses r parties Un jour qu on lui vantait les m rites d un organiste il r pondit 10 F TIS crit dans sa Biographie universelle des musiciens Dans sa jeunesse Porpora avait beaucoup de gaiet d esprit et la r partie vive Il tait instruit dans les litt ratures latine et italienne cultivait la po sie avec succ s et parlait avec facilit les langues fran aise allemande et anglaise Firmin Didot 1860 68 vol 5 p 101 11 Porpora Gravure 1825 Le Porpora dessin de Maurice SAND Consuelo d Hetzel illustr e 1854 p 32 gravure de Delaville 12 Oui c est un excellent chr tien sa main gauche ignore ce que fait l
176. rore le d sir de s affranchir de sa famille en l pousant Ils s installent Nohant la fin du mois d octobre et y passent l hiver Quitter Nohant la fin du mois de mai 1823 ils vont habiter Paris o na t leur fils Maurice le 30 juin Dans l t les Dudevant font un s jour chez les R t tiers C est ensuite un second hiver Nohant suivi d un s jour au Plessis Picard en mai la fin de l t en revanche ils cherchent s tablir pr s de Paris mais la campagne ils trouvent une maison de peu d importance Ormesson pr s d Enghien mais la proximit d un grand parc satisfait les r veries d Aurore Le 13 d cembre ils louent un meubl Paris rue du Faubourg Saint Honor Ces all es et venues s inscrivent partiellement dans les habitudes du temps o une certaine soci t a une propri t la campagne et un pied terre Paris Cependant rester l hiver la campa gne faire des s jours chez les amis louer pr s de Paris plut t que profiter de Nohant para t plus tonnant et semble trahir sinon une d sunion pr coce du moins un certain mal tre Les lettres d une jeune mari e Les lettres du d but de leur union portent pourtant la marque d une af fection vive et d un bonheur r el ainsi que d une r elle entente physique contrairement la th orie longtemps avanc e de la frigidit de George Sand Casimir s absente r guli rement pou
177. rter de Nohant tel ou tel objet qui lui manque et Casimir ne laisse pas de lui complaire comme pour ce recueil de musique il r pond qu il range imm diatement les partitions dans son sac de nuit note G Lubin Des notes discordantes se font cependant d j entendre soit qu elle d peigne la soumission exig e d une pouse soit qu elle voque des points d j d plaisants D s janvier 1823 quatre mois apr s son mariage elle reconna t clairement que la place de la femme dans le couple est celle de l pouse soumise dont la seule vocation est de complaire son mari M me si elle nous laisse entrevoir une jeune femme qui se coule sans r volte ap parente dans le moule des conventions socio religieuses sa question de sa voir qui de l homme ou de la femme doit exercer l ascendant sur l autre laisse pr sager la fois la r flexion f ministe qu elle entreprendra plus tard et les probl mes qu elle ne manquera de rencontrer dans son couple Chaque fois donc que l un ou l autre des poux voudra conserver ses id es et ne jamais c der il se trouvera malheureux Il faut je crois que 2 Lettre du 29 juillet 1823 C t I p 108 110 3 C t L p 138 87 l un des deux en se mariant renonce enti rement soi m me et fasse abn gation de sa volont non seulement mais m me de son opinion qu il prenne le parti de voir par les yeux de l autre d aimer ce qu il aime etc
178. s Je consid re ce livre comme un v nement dans l ordre des id es Je ne suis pas croyant j aime peu la religion mais j aspire vers l id al vers linfini crit le prince qui se proclame plus id aliste que mat rialiste Sand l approuve tout en prenant ses dis tances avec la science allemande Renan fut ravi de ses commentaires et devint un de ses correspondants Les d sastres de la guerre de 1870 71 toutefois diff rencient Sand et le prin ce Non dans leurs convictions et leur condamnation sans appel de l Empire Mais dans leurs esp rances Sand exulte de la proclamation de la R publique d s approuve la Commune fait confiance Thiers qu elle n aime pas mais dont elle appr cie l habilet politique susceptible d asseoir enfin la R publique Le prince y voit un complot le retour des Orl ans 117 peut tre pire Il ne croit pas aux chances de cette R publique Il voudrait prendre les choses en mains et elle l en dissuade Tout en lui reconnaissant les qualit s d un pr tendant elle pense qu il n a aucune chance Elle lui souhaite d tre un bon citoyen de la R publique Ce sera son dernier v u Expert reconnu de l histoire poli tique et religieuse sandienne Bernard Hamon donne une dition impeccable d u ne correspondance dont ses commentaires font un r cit continu rudit et vivant Elle claire de mani re vive la personnalit du princ
179. s au service fun bre si elle n avait pas t convi e Car il para t peu probable que Mme Marliani ait pu pr ciser les conditions d acc s au service si elle pensait qu elle avait eu une invitation Tout cela am ne la conclusion que l absence de George Sand aux fun railles de Chopin ne serait due qu l entourage du musicien Toutefois rien ne prouve de fa on certaine que cet entourage n adressa point d invitation George Sand Si elle fut invit e il est possible que la perspective de retrouver l entourage de Chopin ait t de nature d cou rager George d j tr s prouv e par le d c s du musicien Mais il n existe ce jour aucun l ment permettant d affirmer que son absence l enter rement de Chopin ait t le r sultat de sa propre volont en d pit de l opi nion d un certain nombre de ses contemporains Xavier VEZZOLI 78 Paris La Madeleine gravure xIx s cl archives George Sand pouvait elle assister aux obs ques de Chopin le sujet ne s y pr te pas on me pose la m me question pourquoi George Sand n tait elle pr sente ni au lit de mort de Chopin ni son enterrement Il me faut chaque fois r primer un mouvement d impatience car je devine qu on attend de moi que j accable George Sand ou que je la justifie Je fais donc comprendre que je ne me sens pas en droit de juger de cette affaire priv e qui manifestement continue tarabuster les
180. s pas assez s rieuses p 191 Le malheureux Chopin doit subir enfin dans le dernier chapitre le plus faible de l ouvrage la pire des preuves que George Sand tripatouille sa musique D un montage de citations diverses sans lien coh rent on parvient comprendre que la conception que Sand a de l art musical insufflation du souffle divin moins que ce ne soit du vent qui passe est un ramassis de niaiseries r sultant de son incomp tence en la ma ti re Face l uvre de Chopin finie parfaite les ouvrages de George Sand pareils au r cit embrouill d Un Hiver Majorque sont des sortes d bauches des livres inaccomplis L antipathie est rarement bonne con seill re elle place l auteur dans une pos ture fragile parce qu elle suinte vilaine ment en trahissant quelque blessure En l occurrence s agit il des origines major quines de M Le Bihan d une vieille haine contre les chercheurs surtout s ils sont en seignants d une trop longue immersion dans les horreurs d Auschwitz d une ran cune l gard de la femme qui s est appropri Chopin qu il aime et d fend contre elle Peut tre de tout cela la fois et d autre chose encore La question du pr tendu antis mitisme de George Sand m ritait mieux que ce pamphlet hargneux Car elle est pr occupante en effet Et on ne peut pas l aborder honn tement sans l historiciser Comme
181. s Identischen au del de l identique d Gislinde SEYBERT Gisela SCHLIENTZ A isthesis Verlag Bielefeld 2000 pp 363 378 Mich le HECQUET Sand et Sedaine Le Mariage de Victorine 1851 Le Th tre incarn tudes en hommage Monique Dubar textes r unis par F BAUER et G DUCREY collection Travaux et Recherches Universit Lille I 2003 pp 143 152 voit chez Sand dans la pi ce de 1851 son premier hymne la bourgeoisie et son premier rejet de l orphelin du solitaire toujours per u par la critique dramatique comme l l ment de perturbation ou de r novation sociale p 151 15 C t XII p 383 A Lemoine Montigny 2 avril 1854 Sand compte amender Flaminio en lui donnant l habitude de la r flexion du travail et d une vie r guli re 16 Teverino dans Sand Vies d artistes Presses de la Cit coll Omnibus 1992 p 617 17 Pr face de Flaminio 18 Teverino op cit p 628 p 643 p 674 Le mot appara t aussi dans la Notice de 1852 dition Hetzel illustr e qui souligne les d fauts du personnage paresse et d sin t ressement exag r s libert allant jusqu au d sordre 19 Il entre en sc ne v tu d une fa on mis rable il est chevelu barbu presque effrayant d aspect Flaminio Prologue sc 4 30 d argent d honneur et d amour qui le conduiront changer d tat quittant sa position marginale pour s int grer socialement Tout crit parodique su
182. s bar ques troites mues par des mariniers qui transportent les voyageurs d une rive l autre De grands a n s ont voqu ces promenades sur l eau Rous seau dans a Nouvelle H lo se lorsque Julie et Saint Preux se prom nent en barque Nous gardions un profond silence Le bruit gal et mesur m incitait r ver Chateaubriand dans Atala Rien n interrompait ses plaintes hors le bruit insensible de notre canot sur Ponde Lamartine sur ce m me lac Un soir t en souvient il nous voguions en silence On n entendait au loin sur l onde et sous les cieux Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux Et George Sand ici Tout coup j entends dans ce morne silence le bruit cadenc d une paire de rames sur le lac et en suivant la direction du son je vis 10 J J ROUSSEAU V promenade R veries d un promeneur solitaire Gallimard Folio 1988 p 97 11 J J ROUSSEAU Julie ou la Nouvelle H lo se 4 partie lettre XVII Garnier Flammarion p 389 12 CHATEAUBRIAND Atala Paris Firmin Didot 1844 Les Chasseurs p 55 13 LAMARTINE M ditations po tiques XIII Le Lac Gallimard 1994 p 64 51 distinctement une barque qui cinglait en droite ligne sur le petit port plac l angle du rocher qui porte le manoir Aspects autobiographiques de l uvre travers l h ro ne Lucie La Quintinie l on retrouve cer
183. s consacr e aux rapports du collectionneur avec ses librai res 1999 en passant par la biographie que constitue sa th se de doctorat s lettres Paris IV 2002 jusqu sa pr sentation de dix ans de correspondance entre l aristocrate belge et l diteur Michel L vy d Champion 2005 Cette fois comme le souligne l acad micien Gabriel de Broglie dans sa pr face c est pour tudier le collectionneur que sont explor es sa collection et ses archi ves notamment la vaste correspondance entretenue par celui qui sut se faire l im peccable archiviste de ses d couvertes trange destin e que celle de cet aris tocrate qui renon ant l oisivet o se complaisaient ses pairs consacra 40 ans de son existence une collection litt raire hors normes Pour l auteur la jeune Belgi que d alors ne pouvait que favoriser cette closion N ayant pas encore de litt rature propre ce pays d vorait la production fran aise port e par la contrefa on lev hors scolarit classique Lovenjoul se fit par d intenses lectures une culture avant tout bas e sur les uvres de ses contem porains les romantiques fran ais avec une pr f rence pour Gautier Sand Balzac sans n gliger pour autant Baudelaire Nerval Stendhal d daign s par la plupart des Fran ais Le vicomte de Sp lberch de Lovenjoul cl Gh mar fr res biblioth que de l Institut Mme Faivre d Arcier tudie d abord
184. s des textes de la romanci re ne fut pas peu fier de lui offrir une tude bibliographique r dig e 119 par ses soins et publi e en brochure Bruxelles en 1868 sous la signature fantaisiste du bibliophile Isaac C est ce texte compl t mais non termin que Georges Vicaire publia Paris en 1914 sous le nom et d apr s le manuscrit de Lovenjoul George Sand d s l abord impression n e par l exceptionnelle connaissance de son uvre exprim e par son interlocuteur discuta quelque peu le classement fait par ce dernier et souhaita un temps rejeter de ses futures uvres compl tes quelques bluettes qu elle reniait Elle finit n an moins par accepter l ordre chronologique et les titres et sous titres propos s par son correspondant Cependant la disparition brutale de Michel L vy le 5 mai les avait tous deux profond ment affect s Trois lettres crites par Sand l automne expri maient un scepticisme grandissant l gard de la possibilit des L vy actuels de mener bien l dition compl te Dans une sorte de lettre testament du 23 octobre 1875 d G Lubin t XXIV p 429 elle institua Lovenjoul face ses h ritiers consentants en garant intellectuel de l di tion compl te et s rieuse de ses u vres Quand il entra en relations en 1878 avec Maurice et Lina Sand le collection neur tait convaincu depuis la d couverte de lettres familiales de Gautier 3 ans p
185. s elle forme sans aucun doute l arri re plan sur lequel s inscrit la figure du boh mien tr s pr sente l poque dans le milieu des arts et du journalisme Le boh mien est un type en vogue au th tre ainsi qu l op ra et Bohemino profite de cette vogue d nu e d ambition cr atrice la parodie en participe moins qu elle ne l exploite c est la loi du genre Bohemino comme parodie D abord technique de citation qui r utilise un nonc d auteur mais qui le transporte dans un contexte nouveau puis plus largement transfor mation ludique comique ou satirique d un texte singulier la parodie se destine imiter son mod le hypotexte en le d formant travers les d marquages et les allusions Bohemino reposant sur deux hypotextes Teverino Flaminio son auteur fut sans doute un lecteur spectateur san dien relativement assidu Par del ce ciblage pr cis et manifeste l intertex tualit parodique vise plus globalement l univers fictionnel de la roman 34 C t XIII pp 375 376 35 C t XII p 620 A Lemoine Montigny 10 novembre 1854 36 Mich le HECQUET Th tre et r volution Sand et le th tre sous la seconde R publique Pr sence de George Sand n 34 1989 pp 42 48 37 Joseph BOUCHARDY P ris le Boh mien drame en cinq actes 1842 Adolphe D EN NERY et Eug ne GRANG Les Boh miens de Paris drame en cinq actes et huit tableaux 1843 Boh mien dans les ann e
186. s n aura pas chapp sans doute quelques amis journalistes de M Le Bihan Il n est donc pas interdit de tenir cet essai pour ce qu il est une pesante philippique dont la malveillance a la saveur teinte des choses d su tes Marie Paule RAMBEAU Rue Andr Gide Le Minotaure 2003 La Fourberie de Clisth ne Cherche Bruit 2008 Auschwitz graffiti Jai lu 2000 A Le Bihan avait pr alablement publi dans la Revue des Deux Mondes sept 2004 un article G Sand son pianiste et les singes 5 Son dition d Un Hiver Majorque est trill e Trois auteurs sont particuli rement vis s dans le livre Georges Lubin B atrice Didier et Marie Paule Rambeau a TE 124 MANIFESTATIONS CULTURELLES Com die Fran aise Fantasio d Alfred de Musset C cile BRUNE en Fantasio CI Com die Fran aise Mise en sc ne Denis PODALYDES dramaturgie Emmanuel BOURDIEU costumes Christian LACROIX Avec C cile BRUNE Fantasio Florence VIALA Elsbeth Guillaume GALLIENNE le Prince de Mantoue Hartman et Christian BLANC Adrien GAMBA GONTARD Cl ment HERVIEU L GER Claude MATHIEU 18 septembre 2008 15 mars 2009 I CE EN DEUX ACTES parue en 1834 d abord dans la Revue des Deux Mondes puis en volume dans Un spectacle dans un fauteuil Fantasio n a jamais suscit notamment aupr s des metteurs en sc ne contemporains le m me int r t que Les Caprices de Marianne et
187. s quarante d signe souvent un individu l g rement suspect issu des bas fonds de la capitale Essayistes et journalistes l rigent en type social travers des enqu tes des tableaux et des physiologies par ex Roland BAUDRY Les Boh miens de Paris 1844 1845 Mais le mot d signe aussi le jeune artiste d sargent obscur ou rat cf Henry Murger La Vie de boh me adaptation th trale succ s 1849 des feuilletons du m me auteur 1845 1849 38 Olivier BARA Les Boh miens l op ra au XIXe si cle du spectacle de l Autre au drame de l alt rit Le Mythe des Boh miens dans la litt rature et les arts en Europe tudes r unies par Sarga MOUSSA Paris L Harmattan 2008 39 Daniel SANGSUE La Parodie Hachette Sup rieur 1994 p 73 34 ci re convoqu travers quelques uns de ses th mes r currents On peut en juger sur pi ces Comme son prototype artiste ambulant et polyvalent Bohemino aime la musique Ciel Je l entends Bohemino dans la coulisse chantant le Sir de Framboisy Il chante un air du divin Pergol se pp 13 14 Toutefois le mod le est soumis la charge outranci re qui d finit la ca ricature Quand le duc demande la vue de Gita quelle est cette men diante la r ponse de Silvia moque indirectement l admiration pour les gens simples C est Gita la filleule du p re Speranza qu on appelle la fille aux mouches parce qu elle a le pouvoi
188. s vos blessures ou j essuyais vos 37 pieds avec mes cheveux Si bien que Mor ali n aimant cette femme qu avec l me suivant son propos prend la d cision de ne plus la confesser et apr s l avoir bru talement humili e et bris e se r fugie dans la fuite Las l absence de l ai m e ne fait qu exasp rer ses sentiments J avais aim Blanche et je ne l avais pas d sir e je ne l aimais plus et elle portait le d lire dans mes sens Situation inextricable La destruction du couple Comment concevoir dans ces faux amours qu elle d signe comme 2 40 A une bigamie b nite la possibilit d un mariage harmonieux Com ment un mari peut il tol rer l existence ses c t s parfois sa place de 36 Ibidem 37 Mademoiselle La Quintinie op cit p 232 38 Ibidem p 226 39 Ibidem p 228 40 Ibidem p 246 60 cet amant platonique qui en sait sur son pouse beaucoup plus qu il n en saura jamais lui m me N est ce pas le plus s r moyen de tuer Pamour conjugal l glise le sacralisait pourtant par un mariage religieux qu elle chercha longtemps au XIX si cle imposer comme pr alable au mariage civil La question tait plus que jamais d actualit en d bat depuis longtemps L me des poux pouvait elle faire deux lits Plus g n ralement avait t on le droit comme le fit Fran ois de Sales avec Jeanne
189. scours s rieux pr existant traitant un sujet noble en termes communs ou vulgaires ou rabaissant au niveau trivial une haute id e po ti que Ces dissonances visent produire des effets plaisants C est ainsi que le charme na f du prototype Madeleine de Teverino Rita de Flaminio verse dans le ridicule quand Gita r plique de la sauvageonne sandienne use de comparaisons incongrues pour dire ses sentiments Orlando Aimes tu ton parrain Gita Oh oui mon parrain c est le neveu du Bon Dieu Je l aime comme le nez aime la bouche comme les sourcils aiment les yeux comme la barbe aime le menton p 11 De m me les aigles de Madeleine une fois remplac s par des mouches l appel de l oiseleuse ses amis rend un son plus terre terre Venez venez ouvrez vos ailes mes filles voici mon nez pour vous as seoir mes cheveux pour vous balancer mes paules pour dormir p 13 Burlesques aussi le vocabulaire jargonnant et l id e pr tentieuse d un Bohemino qui se pique de litt rature Bohemino crivant Et Dieu dit aux arbres d arborescer et ils arboresc rent dans leur arborescence Silvia Que c est beau Qu est ce donc Bohemino Le d but d un roman que je veux faire sur le troisi me jour de la cr ation avant la naissance de l homme Il n y aura que des arbres et je dirai la d mocratie des peupliers et la tyrannie des c dres p 14 M me registre lors des r jouissances
190. ses et mythologiques D amor il primo dardo Scrivo in te l amato nome Gia la notte s avvicina des sonates de Domenico Scarlatti 1685 1757 fils d A lessandro et de Baldassare Galuppi jou es en alternance avec le chant com pl taient l ensemble cet heureux portrait musical d une Venise mondaine et raffin e offrait gr ce un plaisir artistique de grande qualit un clairage stimulant sur Consuelo o Sand n a pas voulu peindre cette culture sans la critiquer ni la lester d un contrepoids de musique sacr e Mich le HECQUET PS VIE DE L ASSOCIATION Rapport d Activit de l ann e 2008 pr sent par Danielle BAHIAOUI l Assembl e G n rale Ordinaire du 9 f vrier 2008 Chers amis Permettez moi tout d abord de rap peler quelques chiffres essentiels en ce qui concerne notre association 422 adh rents jour de leur cotisation ou exon r s 27 nouvelles adh sions dont 12 en Berry 7 via internet et le reste par diverses sources 2 d missions 38 propositions de radiation pour non renouvellement d adh sion depuis trois ans 128 R capitulons maintenant les v ne ments qui ont marqu le premier trimestre 2008 Ceux qui taient pr sents l assem bl e g n rale de 2008 se souviennent de la passionnante intervention de Michelle PERROT concernant les rapports de George Sand avec le Temps Le 9 janvier il y eut la visite des ateliers de la Manufac
191. solennel pour Sand alors que cette notion ne lui tait pas du tout tran g re Des grands probl mes soulev s ici par la critique aucun n est laiss de c t dans cette pr sentation qui ne leur accorde pas pour autant la m me importance Ain si enqu te autobiographique ne sera pas reprise l auteur ayant pr f r suivre d autres pistes Dans les notes cependant tr s riches en r f rences paratextuelles cette lacune est bien combl e Je terminerai sur quelques remarques de d tail Une relecture plus attentive aurait pu viter des r p titions et des inad vertances Le fait que le manuscrit d In diana n ait pas t retrouv l exception d un fragment que Brigitte Diaz ne pou vait consulter peut certes justifier l absen ce de sources manuscrites dans la biblio graphie quitte ne pas tenir compte du Journal de J N raud pourtant cit dans 102 les notes Si les ditions d ndiana sont donn es jusqu en 1861 d de r f rence les ditions modernes ne sont num r es que dans une note p 46 n 162 Quant aux tudes sur Indiana il va de soi qu il fallait s lectionner il y a pourtant une grande absente Isabelle NAGINSKI dont Writing for her lifef donne une lecture fort originale du roman ch 3 Indiana or the creation of a literary voice non sans rapport avec le sens du d nouement tant discut Valentine trouve naturellement s
192. solennit musicale qu un deuil douloureux Le M nestrel 4 novembre 1849 2 Lettre de George SAND Charlotte Marliani 26 avril 1839 Correspondance de G S Garnier 1968 vol IV p 645 80 Chopin tait revenu la foi de son enfance De cela George Sand avait t inform e par Pauline Viardot Il est mort martyris par les pr tres qui lui ont fait embrasser de force des reliques pendant six heures de suite Mal inform e il est vrai mais l n est pas la question Cette conversion in extremis avait ranim l anticl ricalisme de George Sand son aversion pour l appareil terrifiant de la d votion qui confisquait aux mourants la ma trise de leurs derniers instants Mon pauvre malade est mort dans les mains des pr tres et des dames d votes Il aimait les d vots et ne croyait pourtant rien ses derniers moments bien qu on lui fit baiser des reliques de tous les saints il n a pens qu avoir de belles fun railles en musique Comment imaginer qu elle ait pu par sa pr sence l glise cautionner une entreprise de r cup ration de Chopin qu elle r prouvait aussi forte ment Participer un office religieux en m moire d un homme qu on l ac cusait ouvertement d avoir d tourn non seulement des pratiques mais aussi des dogmes de sa religion comme en t moigne sa r sistance l abb Jelowicki En 1849 le divorce entre Sand et le catholicisme
193. solues elle n affiche pas forc ment des intentions univoques La tradition antique et classique montre qu il n y a pas de cloison tanche s parant res pect et persiflage la parodisation du r pertoire tragique fleurit au XVII si cle alors m me qu il triomphe sur les sc nes et les pi ces de Voltaire ont le m me sort en un temps o le philosophe s honore d crire pour le th tre Le XIX si cle conna t une v ritable inflation du genre Hugo d tient la palme de l auteur le plus parodi et Zola n est gu re en reste L Assommoir donnant lieu quinze parodies diff rentes au th tre dans les huit premiers mois de 1879 dont l une crite par l auteur lui m me Au XIX si cle tout succ s de librairie ou de sc ne g n rait syst matiquement ses doubles parodiques souvent en grand nombre Une enqu te chiffr e montrerait si la parodie pr f re la sc ne au livre fait probable car elle mise sur la complicit du r cepteur qui doit s tablir assez vite pour que la contrefa on soit go t e Un auditoire de th tre parce qu il r agit sur le champ lui est plus favorable que la solitude du lecteur De plus la dimen sion sociale du rire se d ploie davantage en public dans une salle qui at tend qu on la divertisse ou dans un cercle qui s en charge lui m me Justement Bohemino fut jou sur une sc ne priv e ou du moins dans une compagnie restreinte La distribution compte plusieurs membres de la famille
194. ss e de toute entrave confessionnelle Ainsi Lucie jeune femme sensible dou e d une intelligence sup rieure catholique convaincue mais ne croyant ni aux myst res ni l enfer se trouve t elle plac e entre deux groupes anta gonistes Le premier rassemble mile Lemontier le choix du pr nom est aussi signifiant que celui de Lucie qui en est amoureux et son p re Ho nor qui d fendent tous deux une philosophie ou si l on pr f re une reli gion d barrass e de tout interm diaire tol rante ouverte au progr s frater nelle celle que George Sand s est construite partir des id es de Leroux 14 Mademoiselle La Quintinie op cit p 59 15 Histoire de ma vie t A p 963 16 Mademoiselle La Quintinie op cit p 133 17 Corr t XIII Lise Perdiguier 18 janvier 1855 52 d ailleurs Honor Lemontier se pr sente comme un historien philosophe un esprit ind pendant qui n accepte aucune compromission avec le pou voir qu il soit politique ou religieux pas plus qu il ne transige avec ceux qui se complaisent dans le royaume des t n bres Conquis par les qualit s humaines et l intelligence de la jeune fille il encourage le choix amoureux de son fils que favorise galement le grand p re de Lucie un voltairien qui au d but du roman n est pas totalement lib r des croyan ces pass es Le milieu hostile aux amours des jeunes gens est constitu par la tante de Lucie
195. ssaire dans son infinie justice et son infinie bont sanction ternelle aussi car l enfer est ternel parce qu il ne peut pas ne pas tre ternel Et non content de cette menace Monseigneur de S gur en appelait Marc qui dans son vangile donne une description aujourd hui bien oubli e des peines infernales Voyez entre autres les sept ou huit derniers versets du neuvi me chapitre de Saint Marc o il dit qu il vaut mieux tout perdre et tout souffrir que d aller en enfer dans le feu qui ne s teint point o le remords ne meurt pas et o 26 Mademoiselle La Quintinie op cit p 241 27 Mgr DE S GUR R ponses courtes et famili res aux objections les plus r pandues contre la Religion Tolra et M Simonet Paris 1914 p 151 28 Ibidem p 156 capitales n 27 et italiques n 28 sont de Mgr de S gur 57 le feu ne peut s teindre Car ajoute t il tout homme qui y tombera sera sal par le feu c est dire en sera la fois p n tr d vor et conserv S 29 comme le sel conserve les viandes tout en les p n trant parfaitement Les adultes n taient pas mieux trait s Le Cours complet d Instruction chr tienne ou exposition et preuves de la doctrine chr tienne publi en 1852 par le Vicaire g n ral du dioc se de Verdun L P Marotte est bien loquent ce sujet il est certain n anmoins qu il y a dans l En
196. ssura longtemps la direction s inscrit par ailleurs dans un registre qui n est pas seulement musical George Sand en a fait un personnage central de son roman Consuelo Comment partir de ses sources Porpora a t il acc d au statut de cr a ture romanesque et pourquoi l a t elle lu lui c est ce que la conf rence de l apr s midi se proposait de faire mieux comprendre Venise l Ospedale della Piet cl archives Pensionnaire d un Ospedale croquis anonyme Concert l Ospedale Huile sur toile de Gabriel BELLA Une institution sp cifiquement v nitienne les ospedali Au XVI si cle la R publique de Venise soucieuse de trouver une so lution la mendicit end mique avait cr des hospices dont la vocation tait d accueillir les n cessiteux de tous ordres et particuli rement les en fants 1ll gitimes abandonn s tr s nombreux dans cette ville connue pour la licence de ses m urs Ces institutions de charit taient plac es sous l autorit de l Etat qui en assumait la charge financi re et dirig es par des gouverneurs qui appartenaient aux familles patriciennes de Venise C est au cours du XVII si cle que les hospices se dot rent progressi vement de formations musicales constitu es par les jeunes orphelines qu on y avait recueillies du moins celles qui avaient des aptitudes musi cales Chaque ospedale poss dait ce qu on appelait une chapelle musi cale autrement
197. t de Solidarit Mais peut on encore enten dre ce professeur d espoir Mich le RIOT SARCEY George Sand face l v nement poursuit cette r flexion en observant sa position d observatrice cri tique qui plut t que de subir les v nements pr f re les affronter en les inter pr tant marqu e qu elle est par ses origi nes aristocratiques et pl b iennes mais aussi par la R volution qui vit l irruption du Peuple dans l Histoire Le traumatisme de juin 1848 puis celui de la Commune qu elle ne comprendra pas la conduiront utiliser une ultime fois un roman Na non pour d noncer la violence et appeler la fraternit La deuxi me partie Mod le Histoire soci t est inaugur e par Christine PLAN T Sand et Rousseau importance et difficult d une filiation qui voque l importance de Rousseau dans la pens e politique de George Sand son enthou siasme initial se fera plus critique sous l Empire trop de son temps il ne pour ra pressentir les volutions de l esp ce humaine entra n es par le progr s Jean Claude CARON Conforter et r conci lier les usages politiques de l autobiogra phie sandienne insiste sur le r le de 110 conciliatrice de mondes qui s ignorent et se craignent ouvriers des villes et des campagnes riches et pauvres qu elle joua en 1848 Mais il constate aussi que de plus en plus elle pr ne la tr
198. t passer le cort ge fun bre du bouffon de la cour et sur un coup de t te d cide de se faire engager Dans le m me temps la princesse Elsbeth fille du roi s appr te pouser le ridicule et vaniteux prince de Mantoue un mariage arrang par son p re pour viter la guerre entre les deux pays Sous le d guisement du bouffon contrefait Fantasio est admis au Palais et chappe ainsi ses cr anciers Malgr son impertinence il gagne la confiance de la princesse dont il per oit la tristesse et tente de la convaincre de ne pas ob ir la raison d tat Mais celle ci par attachement son p re est d cid e se sacrifier Alors Fantasio le fou commet un acte de bravoure insens il p che avec un hame on la perruque du prince de Mantoue L atteinte la perruque bien que port e par son aide de camp avec qui il avait chang sa tenue devient par m tonymie une insulte sa personne princi re Humili et ridiculis le prince hors de lui quitte le royaume La guerre est d clar e le mariage rompu et Fantasio emprisonn la princesse Elsbeth venue lui rendre visite il r v le qu il n est qu un bourgeois de Munich et explique la raison de cette mystification Celle ci lui propose alors le poste de bouffon et offre de payer ses dettes Fantasio refuse la place mais accepte l argent La princesse lui rend sa libert lui remet la cl de son jardin et l invite revenir p
199. t le confesser Je ne puis recevoir les sacrements parce que je ne les con ois plus comme toi je ne comprends gu re la confession en tant que sacrement Ibidem p 446 81 sentiment De m me qu elle redoutait d entendre des uvres de Chopin mal interpr t es elle avait tout craindre des commentaires impertinents que sa pr sence ce 30 octobre aurait d li s Il y avait une personne dont elle tenait aussi sans doute respecter le deuil Ludwika la s ur de Chopin avec laquelle elle avait tant sympathis mais qui avait laiss sans r ponse la lettre o elle lui demandait des nouvelles de Chopin parce qu elle la jugeait responsable d une rupture fatale son fr re Lui imposer sa pr sence aurait t inconvenant et cruel et de cela George Sand tait bien incapable Son dernier rendez vous avec Chopin ce n est donc pas la Madeleine qu il devait avoir lieu dans le silence de Nohant qui avait accueilli cette me si belle et si pure dans son essence elle lui rendit le plus bel hommage qu un artiste puisse esp rer d un autre artiste les deux derniers chapitres d Histoire de ma vie o rayonne sa pr sence La pertinence et la charge motive de ce t moignage capital sur le compositeur eurent une influence d cisive sur la r ception de Chopin dans tous les ouvrages criti ques qui suivirent et cela jusqu nos jours En v rit n est ce pas l l es sentiel Marie Paul
200. t quelques grains et ordonne Aurore d arr ter ce qu elle ne fait pas Il se l ve furieux et gifle sa femme Cette manifestation d au torit maritale consterne Aurore Depuis ce jour je ne l aimai gu re et tout alla de mal en pis G Lubin rapproche cette interruption dans la correspondance d Aurore et de Casimir de la p riode d pressive que connut alors la jeune femme les Duplessis ne restaient pas l hiver la campagne et les Dudevant ne voulaient pas les suivre la ville d o leur installation Ormesson Dans Histoire de ma vie George Sand s en explique Nous aimions la cam pagne mais nous avions peur de Nohant peur probablement de nous retrouver vis vis l un de l autre ce qui laisse entendre tout le moins des incompr hensions ou des m sententes Nous trouvons encore beaucoup de lettres affectueuses mais qui dit lettres Casimir dit galement absence de Casimir Jai enfin re u ta lettre hier mon bon ange je commen ais tre inqui te de toi Enfin je suis contente pr sent Pauvre amour il a apparemment fait une chute de cheval Ah qu il me tarde de te revoir pr s de moi J ai un fonds de tristesse dans l esprit que je ne puis d finir Je suis gaie par acc s et quand je me retrouve seule je retombe dans mes id es noires Les raisons n en sont pas formul es mais l ambiance est morose Aurore demande faire une retraite son couvent des Aug
201. ta la fille aux mouches Ad le Baign res Si la derni re men tion voque infailliblement la fille aux oiseaux de Teverino l onomas tique montre que c est Flaminio 1854 prolongement th tral du petit ro man de 1845 qui d clencha la verve parodique de l auteur anonyme Gita Bohemino rappelle en effet Rita Flaminio et le prince Palm ria identit cach e de Bohemino la princesse Emilia Palm rani de la pi ce sandienne Le premier int r t de ce texte consiste donner la vedette au boh mien un type socio psychologique r current chez Sand Figure d identification personnelle dans la correspondance et dans la quatri me Lettre d un voya geur personnage d un roman Consuelo Teverino ou d une pi ce Flami nio le boh mien circule chez l auteur entre plusieurs espaces r els ou r v s Boh me g ographico historique province d Europe centrale D CATALOGUES jaillissent parfois des surprises surtout quand 1 Il faut que l on me pardonne ici l emploi disgracieux du moi SAND B ranger Le Si cle 24 mai 1860 2 Cote 4 YTH 445 La page de titre porte un cachet attestant le d p t l gal DL Seine 1856 n 2028 Le texte lithographie de P Dupont 1856 a l aspect d un manuscrit 3 SAND Teverino feuilleton dans La Presse 19 ao t 3 septembre 1845 26 boh me sociale parisienne les jeunes artistes pauvres patrie imaginaire des artistes La derni re Aldini Ce vaste c
202. taient les luttes d influence faisaient de ses coll 19 Consuelo ch 1 vol 1 p 7 Toutes les r f rences renvoient l dition Garnier pr c demment cit e 20 Entre autres Robert SCHUMANN Kreisleriana et MUSSET Fantasio 19 20 Et Le Porpora commen a battre la mesure George SAND Consuelo d Hetzel illustr e vol VII 1855 p 32 dessin de Maurice SAND gravure de DELAVILLE gues musiciens des concurrents liminer L heure n tait pas encore ve nue o il se sentirait une mission au sein d une confr rie d artistes qui vivraient leur art comme un apostolat Or le langage que George Sand pr te son personnage renvoie un syst me de valeurs anachronique au milieu du XVII si cle Elle en est tr s consciente d ailleurs puisqu elle admet en parenth se le culte de l art expression plus moderne et dont tout le monde ne se servait pas il y a cent ans a un sens tout autre que le go t des beaux arts Compositeur d op ras son Porpora est humili d tre soumis comme un histrion la censure d un public versatile terri blement indisciplin et au m pris des aristocrates alors qu il est convaincu d exercer le plus beau le plus noble m tier de la terre C est cette souffrance qui explique les asp rit s de son caract re et sa misanthropie Il s est r fugi dans une solitude orgueilleuse reclus dans un conservatism
203. taient charg es des t ches m nag res et faisaient des travaux de couture qu elles commercialisaient pendant que les figlie di Coro suivaient une formation musicale Burney donne une id e des proportions la Piet sur plus de mille jeunes filles soixante dix seulement sont musi ciennes Les relations avec le monde ext rieur taient s v rement contr l es pour limiter le nombre des fugues la tentation des th tres voisins tant tr s grande Ainsi deux pensionnaires des Mendicanti parvinrent s chapper et l une d entre elles Adriana Ferraresi del Bene fit une bril lante carri re elle cr a l un des deux r les de Cosi fan tutte de Mozart Il tait interdit aux musiciennes de se produire sur une sc ne publique en dehors de leur hospice et dans un r pertoire de musique profane Les audi teurs qui se pressaient nombreux aux offices religieux plus pour satisfaire l ou e que la d votion commente le baron Karl Ludwig P llnitz ne pouvaient pas voir les musiciennes cach es dans la tribune derri re une grille mais ils les devinaient ce qui excitait leur curiosit Le Fran ais Pierre Jean Grosley note La plus brillante musique est ex cut e et pour la partie vocale et pour la partie instrumentale par les filles de la maison que l on voit travers une grille garnie d un cr pe l ger se tr mousser et se donner tous les mouvements qu exige l ex cution de la musi
204. tains pisodes de la vie de George Sand Lucie comme sa cr atrice vit au couvent une p riode mystique durant laquelle pratiquant sa religion dans une grande pi t elle envisage de consacrer sa vie Dieu Cependant son confesseur et directeur de conscience l abb Moreali se montre bien diff rent de celui de Sand l abb de Pr mord un homme d j g qui crivait elle dans Histoire de ma Vie se trouvait alors dans un tat de perfection et ne connaissait plus les orages d un pros lytisme ardent Mor ali est ainsi pour les besoins de la d monstration un anti Pr mord Plus tard Lucie se d voue pour une enfant Lucette trop faible malheu reusement pour vivre et la r action de Lucie la mort de l enfant voque le chagrin de George Sand lorsque en janvier 1855 elle perd sa petite fille Jeanne qui allait lui tre confi e Lucie Elle a t un r ve d licieux et poignant dans ma vie Sand C tait ma soci t ma vie de tous les instants la joie la lumi re de la maison L intrigue Le roman est tendu vers la d monstration solidement tay e par la lo gique du raisonnement l histoire d un pass r cent et le comportement d acteurs bien typ s repr sentatifs de la soci t du temps l humanit sur laquelle l glise tente d tendre sa domination ne peut tre sauv e que par l adh sion de ses l ments une philosophie tol rante et d barra
205. tc etc Je ne touche pas l vangile mais je nie que les canons de l glise soient articles de foi Buloz accepta lui demandant toutefois de changer ce titre par trop provocateur et Sand donna au roman le nom de l h ro ne Mademoiselle La Quintinie Cependant soucieuse de participer plus directement encore au combat pr paratoire aux lections du mois de mai suivant elle fit pr c der son ro man d une pr face o elle exposait ses objectifs Jai t ch sous la forme du roman de faire ressortir quelques unes des causes qui jettent les esprits droits et les c urs aimants dans une autre voie que celle du parti cl rical Ces causes sont si nombreuses que nous avons d choisir les plus saillantes celles qui int ressent la vie priv e jusqu l vidence celles qui par cons quent rentrent 2 Corr t XVI au Prince Napol on 26 f vrier 1862 3 Corr t XVII F Buloz 2 novembre 1862 47 tellement dans l tude de nos m urs qu en s abstenant d aborder ces 4 causes on s abstiendrait volontairement de peindre les m urs Le roman parut dans la Revue des Deux Mondes en six livraisons du 1 mars au 15 mai Buloz se garda toutefois de publier cette pr face ce que fera n anmoins Michel L vy dans la premi re dition du roman en volume parue en juillet 1863 La pr face de Mademoiselle La Quintinie Mais revenons cette pr face particuli rement offensive D em
206. teau Avec raison Jean Courrier attire l attention sur le parti qu a su tirer la romanci re du bestiaire compagnonnique On regrettera cependant que la biblio graphie qui suit prenne peu en compte les ditions r centes des uvres de Sand en dehors des parutions de De Bor e De m me les tudes critiques recens es sont re lativement anciennes ce qui peut donner l impression fausse que les tudes san diennes sont abandonn es Partag entre les exigences d une pr sentation scientifi que et le choix d une dition grand public Jean Courrier s est r f r essentiellement aux publications pionni res et rigoureu ses de Pr sence de George Sand et c est dommage Il aurait t bienvenu de citer les jeunes chercheurs qui ont accept de mettre en ligne leurs travaux sur ce roman surtout une heure o la recher che et les publications scientifiques sont bien menac es Que cette o mission tellement r pandue soit pour nous l occasion de rappeler qu une dition web une ressource internet r pond aux m mes exi gences de citation que toute publication l a dresse du site U RL tenant lieu de maison d dition Il est regret table et surprenant que des diteurs soucieux de faire respecter leurs droits ne soient pas eux m mes respectueux de la l galit sur ce point Puisque les Amis de George Sand mettent en ligne leurs textes et ressources ce rappel ne me semble pas inutil
207. tif ci dessus ou virements bancaires IBAN FR42 3000 2057 3400 0011 7093 L26 BIC CRLYFRPP 135
208. tres aux titres souvent savoureux car l auteur ne manque ni d esprit ni de mordant Les 9 premiers constituent en quelque sorte les pi ces conviction de l instruction ils invitent le lecteur une reconstitution du s jour de Sand et de Chopin Majorque L enqu te est effectivement m thodique 121 jusqu la saturation On peut se demander quelle est l utilit de refaire un catalogue syst matique des erreurs de George Sand sur la g ographie et l histoire de Majorque quand il est admis depuis long temps que son information tait lacunaire et d pendante des sources qu elle avait compil es faute d avoir pu les v rifier par elle m me sur le terrain On peut aussi re gretter que l enqu teur qui d plore le parti pris de d nigrement de l crivain l gard des Majorquins ait lui m me recours tous les poncifs d usage et ils sont bien d fra chis sur George et Fr d ric sic l une vampirisant l autre Au cours de ce briefing laborieux l auteur en profite pour glisser des jugements sur les prolixes crits de Sand p 13 sur son m chant carac t re p 14 sur le galimatias de L lia p 64 sur le cocasse roman dialogu Gabriel p 52 etc Ayant dict que Sand m dusait et muselait tous ceux qui s accrochent ses basques il commence reinter au pas sage crivains et universitaires la b te noire dont il
209. ture des Gobelins visite qui ne manqua pas d int r t malgr la prestation assez m diocre de la conf renci re Le 14 f vrier Simone BALAZARD et Marc OLYMPIO avaient organis un d ner litt raire Montmartre pour parler de George Sand la Montmartroise Le 29 mars un groupe de 30 membres visita dans la vall e de Chevreuse la Fondation Coubertin le domaine les collections et la fonderie d art sous la direction du conservateur Pascale Gr mont Cette longue visite permit de suivre avec int r t l ensemble des op rations Voil dix mois maintenant que le si ge administratif de l Association s est install en Berry et s est ancr au ch teau de Montgivray Voici quelques photos pour pr senter le cadre exceptionnel que nous avons la chance d occuper gr ce la g n rosit de la municipalit de Montgivray Bref historique du domaine de Montgivray Il devient par h ritage en 1812 propri t de Charles Devilleneuve p re de Marguerite milie n e en 1797 En 1823 Hippolyte Chatiron demi fr re de George Sand pouse milie en secret car le p re de la jeune fille s oppose cette union Le couple s installe au ch teau de Montgivray Leur fille Marie L ontine y na t le 7 ao t 1823 M Devilleneuve a des dettes et en 1838 Hippolyte lui rach te le ch teau et ses 28 hectares de pr s pour 35000 francs En 1843 Marie L ontine Chatiron pouse Th ophile Simon
210. uettes romans et nouvelles de George Sand avant George Sand soit d Aurore Dudevant pour les manus crits et J Sand pour les textes publi s dans la p riode allant de 1829 1831 qui pr c de la r daction et parution d Indiana seuil d cisif de l uvre sandienne Les difficult s auxquelles s est heurt l auteur de l dition critique Yves CHASTAGNA RET sont multiples et de nature diverse Tout d abord le probl me d attribution des textes imprim s sign s J Sand Yves Chastagnaret ne cherche pas de r ponses tranchantes la question est d lica te vu que les protagonistes de cette as sociation litt raire Aurore Dudevant et Jules Sandeau se sont plu brouiller les pistes Il reste donc flairer pour ainsi dire ce qui pr figure un th me un portrait un paysage de la future uvre de George Sand Une autre difficult consis tait suivre de pr s la formation d un crivain en herbe Yves Chastagnaret signale les tentations de l criture person nelle dans le go t du XVIII si cle l pis tolographie comme laboratoire de l critu re f minine et des ann es 1820 les s ductions de l criture autobiographique Cela vaut pour les tout premiers textes rest s in dits jusqu au XX si cle comme Voyage chez M Blaise Nuit d hiver Voyage en Auvergne Voyage en Espagne Il sensibilise aussi le lecteur sur les divers 100 blocages
211. ulier est riche de formules prenantes hardies mobilisatrices que rel ve l auteur identification de la posi tion f minine avec l h r sie intimation d un devoir d histoire l histoire n est pas faite l histoire est faire Et juste titre Isabelle Naginski souligne l intellec tualit voire la c r bralit des lectu res de Sand mais aussi de L lia de Spi ridion Wanda qui tous parlent voire en seignent Elle sait tout particuli rement relier ces mythes proph tiques leur terreau leurs contextes mettant en relief de 1838 1852 le dialogue de po tique romanes que avec Balzac et leurs stylisations op pos es signalant plus discret l h ritage de Mme de Sta l cr atrice en 1795 d une premi re Mirza et son d passement Wanda transcende l exclusion r ciproque de la m re et de la sibylle mise en uvre dans Corinne montrant la Prom th a de Sand contemporaine dans la Revue des Deux Mondes en 1838 du Prom th e Christ de Quinet Sachant rep rer en 1842 dans la Revue ind pendante les pages consacr es par l abb Pluquet l van gile ternel de Joachim de Flore dans son Dictionnaire des h r sies 1762 reprises la fois par un article de Leroux et dans Spiridion Isabelle Naginski montre ainsi quels creusets intellectuels voire quelles uvres collectives furent ces grands p riodiques Son livre au terme duquel Sand ap para t
212. une gloire dont je suis fi re pour vous Mais l empereur qui avait donn secr tement son accord aux mouve ments insurrectionnels foment s par le Pi mont d cida de maintenir ses troupes Rome pour satisfaire son opinion publique Ainsi pensait il concilier l ind pendance de l Italie et le respect du pouvoir temporel du Pape m me sur un territoire restreint La r action de George Sand Mademoiselle La Quintinie A Paris depuis le 17 mars 1862 George Sand y avait rencontr plu sieurs reprises le prince Napol on Nul doute qu ils n aient abord ce pro bl me de vive voix Probablement lui fit elle part de son intention d inter venir dans ce d bat pineux car le 19 avril d s son retour Nohant elle commen a un roman d abord intitul Le Roman du G n ral puis Histoire d un Pr tre Lorsqu il fut suffisamment avanc elle demanda Fran ois Buloz s il serait pr t apr s avoir accueilli dans la Revue des Deux Mondes un roman Histoire de Sibylle d Octave Feuillet en faveur de la religion et puisque Louis Veuillot le talentueux d fenseur du Saint Si ge les atta quait elle et lui dans Le Parfum de Rome 1861 publier un roman terrible contenant des v rit s dures et blessantes sur l glise On dira que je d molis la confession Oui je la d molis tant que je peux et avec elle la dangereuse ambition d influence du clerg l hypocrisie du si cle e
213. ustines 6 Op cit p 148 9 lettre du 23 ao t L N Caron 7 C t II p 135 vers le 15 novembre 1835 lettre F licie Gondo in Saint Aignan qui assistait la sc ne qui elle demande son t moignage lorsqu elle pr pare son proc s en s paration 8 Histoire de ma vie in uvres autobiographiques OA HV pour les notes suivantes d G LUBIN Pl iade t II p 42 9 C t I p 150 151 lettre du 19 d cembre 1824 89 anglaises mais le charme monastique est bris et elle n en tire pas de v ri table bienfait La tentation des Pyr n es En juin 1825 des amies de pension Jane et Aim e Bazouin avaient in vit Aurore chez elles dans les Pyr n es Cauterets Elle part avec son mari le 5 juillet Ils font un certain nombre de connaissances dont Zo Le roy qui deviendra une confidente et une amie pendant quelques ann es Elle se plaint d j de l absence quasi constante de son mari Monsieur chasse avec passion Il tue des chamois et des aigles Il se l ve deux heures du matin et rentre la nuit Sa femme s en plaint Il n a pas l air de pr voir qu un temps peut venir o elle s en r jouira y C est lors de ce voyage dans les Pyr n es que la tentation de l adult re atteignit Aurore en la personne d Aur lien de S ze 1799 1870 un avocat bordelais lettr et romanesque fort bel homme et ami de Zo Leroy De nombreuses lettres ne laissent aucun doute sur l attira
214. uteur est on ne peut mieux plac e pour appr cier l importance de leur collaboration entre 1865 et 1875 autour de l dition des pre mi res uvres compl tes de Balzac La part prise par le collectionneur la recher che des diff rents tats d une uvre touf fue complexe ayant subi des remanie ments valut au vicomte la r putation de plus grand balzacien de son temps La publication en 1879 d une pr cieuse His toire des uvres de Honor de Balzac for a l admiration par sa pr cision son apport en in dits la qualit de ses notes Associ la publication d uvres non compl tes de Th ophile Gautier il participa au sauvetage de nombreux textes confi s par le po te d obscures gazettes puis oubli s Le collectionneur eut le m rite rencontrant Gautier au soir de sa vie de lui d montrer la paternit de ces textes perdus de vue ces d couvertes il faut ajouter les 1200 pages de l Histoire des uvres de Th ophile Gautier mise en librairie en 1887 et que Mme Faivre d Ar cier tient pour un travail encore sans quivalent en ce d but du XXT si cle Quand Lovenjoul rencontra George Sand pour la premi re et unique fois le 1 juin 1875 ils taient en relations pis tolaires depuis le d but de l ann e ce propos Mme Faivre d Arcier puise lar gement dans l dition Lubin des lettres de Sand tome XXIV Le vicomte qui rassemblait d s l ge de 17 an
215. ux de la curiosit de Sand pour la gnose et pour les h r sies Isabelle Naginski ne cherche pas donner la notion de mythe litt raire plus de pr cision qu il n en peut comporter et limite son tude aux mythes positifs de fonction nourrici re p 13 contemporains du Christ romantique qui retouchent et corrigent la Bible et la tradition classique dans son syncr tisme Sand peut aller de l appropriation assez commune en ces an n es d une figure mythologique bien connue Prom th e la reprise d une in terpr tation savante de vestiges arch o logiques par P antiquaire celtisant Barailon pp 131 138 toujours Sand s appuie sur une tradition sur des lectures immenses souvent aust res et ardues d ordre philosophique historique toujours son appropriation est infid le par son dynamisme son optimisme son f mi nisme Le livre d Isabelle Naginski dans sa fluidit nous fait galement voir Sand parcourant en tous sens les chemins qui vont de l id e l image ou de l id e au mot les mythes relev s ici vont de l image c est ainsi qu Isabelle Naginski analyse magistralement des tableaux de Friedrich de Corr ge du Dominiquin pour clairer Prom th a ou Wanda des notions plus abstraites vangile ternel 113 ou h r sie celle ci pouvant se d pouiller jusqu se confondre avec une position d nonciation celle du ressentiment Jean Ziska en partic

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