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1. Services et conforts introuvables ailleurs Un oreiller d un nouveau type Une ambiance sonore tonique et omnipr sente Les clients trouveront aussi certains services classiques de h tels Service d envoi et de r ception de messages Service r veil Bar restaurant Possibilit de faire des r servations Orientation La signal tique omnipr sente dirige les visiteurs vers des espaces tant r els que fictionnels On peut acc der aux chambres 9 a 90 par les couloirs est et ouest En face de la Suite Nuptiale le Petit Salon donne aussi sur l escalier qui conduit aux Dernieres Chambres Le bar restaurant est situ pres de l acces aux Chambres du Sud Il donne sur le couloir de service qui m ne au Troisi me Salon On peut y visiter le placard des r serves de l h tel o arrivent et sont stock es toutes les fournitures n cessaires Enfin en repassant par la r ception on peut sortir et retourner au mus e Concu comme une boucle ce r glement int rieur programme sans d but ni fin mais qui inscrit d entr e de jeu le visiteur au coeur du dispositif repose sur la description de services non hi rarchis s en pointill s sugg rant un confort tres paradoxal sans v ritable mode d emploi Il induit des circulations port es par des jeux de couleurs et de typographies des parcours sans figures ni intentionnalit s pour un espace qui est un non lieu l espace labyrinthique labor par Martine Aball a d multiplie l e2. de samplifier Menaces ou bienfaits Progr s ou r gressions des civilisations Ces sp cimens isol s dignes de figurer en bonne place dans un cabinet de curiosit s trouvent parfois d tranges r sonances dans l volution de notre plan te Cette question du bien et du mal du franchissement des limites transpara t dans une s rie d images r alis e au mitan des ann es quatre vingt et intitul e Affiches pour des films qui n existent pas encore Un paysage 1 Robert Filliou cit in Jean Hubert Martin Filliou pareil aux humains et aux artistes in Robert Filliou G nie sans talent Villeneuve d Ascq Mus e d Art Moderne Lille M tropole 2003 p 18 2 Elein Fleiss La force violette de Martine Aball a in Purple n 8 t 2001 pp 168 photographi transform sous l effet d un coloris alt r fonctionne ici comme d clencheur visuel Il inspire le synopsis d un film possible o s imbriquent anticipations fantaisistes vocations mythologiques et fantasmes individuels L o les progr s de la science exaucent les v ux de contes de f e et donnent vie aux d sirs enfouis le cours de l humanit peut s en trouver chang On y croise des tres chim riques voluant dans des zones parall les propices aux m tamorphoses Les r ves les plus fous semblent pouvoir s y r aliser mais sans garantie de d nouement heureux C est prendre ou laisser L exp rience peut virer au tragique se pr cipiter
3. tique sans jamais perdre ses qualit s d abstraction et d ambiguit Elein Fleiss Martine Aball a a commence a travailler a New York a la fin des ann es soixante dix L art qui domine alors privil gie le concept l id e et adopte le langage comme moyen d action Il se concentre sur le propos plut t que sur la facon de le dire La forme plastique de facto importe souvent peu et passe au second plan afin que le message ne soit parasit par aucune scorie Dans ce contexte o la theorie dominante engendre un appauvrissement formel les premi res uvres de Martine Aball a posent l criture au c ur m me de sa d marche artistique Mais son go t affirm e pour les mots n exclut pas toute pr occupation visuelle loin de la Son travail est d apparence modeste l intervention de l artiste est minime elle pratique un art du presque rien Juste quelques mots sur une page Mais la mise en forme du texte ainsi que le support sur lequel il s inscrit ne sont pour autant jamais n glig s Le mot signifie tout autant par ce qu il montre que par ce qu il dit son apparence conditionne notre perception et influe sur la signification qu elle vient appuyer ou compl ter Des les pieces anciennes le ton est donn son art est r solument enigmatique Il est aussi ludique Dans le dr le de livre intitul Triangle qu elle publie en 1977 elle d daigne les principes de lecture tablis de droite a gauche page apres page qui imposent une
4. F R A C Basse Normandie Caen Fun house Centre national de la photographie Paris Luminaville s rie pr sent e Paris galerie Art Concept et Lyon la BF15 2009 Parution de la monographie Martine Aball a Roman Partiel aux ditions S miose The Last lost lake s rie pr sent e Paris galerie Art Concept Collections publiques Bordeaux F R A C Aquitaine Caen F R A C Basse Normandie Corte F R A C Corse Limoges F R A C Limousin Carquefou F R A C Pays de la Loire New York mus e Guggenheim Lyon mus e d art contemporain Paris Biblioth que nationale cabinet des estampes Paris mus e d art moderne de la Ville de Paris Paris mus e national d art moderne Paris Fonds national d art contemporain 12 Liste des ceuvres expos es s lection 1 Les derniers jours de Clinton Creek 1984 Installation 150 x 150 x 200 cm Mus e d art contemporain Lyon Affiches pour des films qui n existent pas encore 1988 Ensemble de 10 photographies 60 x 40 cm Mus e national d art moderne de la Ville de Paris Fonds R gional d Art Contemporain Limousin Limoges collections particulieres Nouveaut s alimentaires 1988 Ensemble de 4 tirages argentiques coloris s 20 x 30 cm Galerie Art Concept Paris L institut liqu fiant 1994 Ensemble de 6 photographies noir et blanc rehauss es a la peinture a l huile 90 x 60 cm Fonds R gional d Art Contemporain Pays
5. Nulle Part Alli s Discrets Douces Rencontres Destin Bienveillant Ombres Vivantes Poison des C urs sont des amorces d histoires La r f rence au cinema est r currente chez Martine Aball a sans pour autant qu une quelconque hi rarchie prenne forme entre ces deux registres d expression films de s rie B films policiers noirs films du r pertoire expressionniste constituent l arri re pays imaginaire des uvres de Martine Aball a Scenarii labor s trames narratives mise en fiction des lieux r serve d images constituent autant d l ments r currents chez Martine Aball a pour analyser et mettre en perspective la relation de l uvre la repr sentation de la r alit et de la fiction En effet un certain nombre d uvres contemporaines dans le domaine de la vid o ou de la photographie font explicitement r f rence au cin ma selon des modalit s diversifi es qui d signent un ensemble d hypoth ses communes et que Serge Toubiana d signe principalement comme un mouvement Le cin ma c est le mouvement c est une mani re d accompagner le r el d en saisir un pan d en accompagner la trajectoire d y marquer des signes Chaque s rie de travaux photographiques met en uvre des types de montages articul s d images qui rel vent davantage d une logique de plans de vid ogrammes que de photographies L exp rience de la lecture de la perception de la r ception des images qui mobilisent tout sp
6. autres r alit s A la d couverte de mondes insoup onn s fantastiques engloutis ou intemporels difficiles situer les vestiges de civilisations disparues portent parfois en eux les sympt mes des ph nom nes tranges qui ont caus leur perte Ainsi de cette ghost town d un Far West fantasm Clinton Creek non pas victime de la d sertion des chercheurs d or mais de la d couverte d un tr sor ou comment une myst rieuse chape de mati re verte qui s est abattue sur la ville a vid les maisons de ses habitants et les a remplac par des diamants Les derniers jours de Clinton Creek 1984 Tragique ironie du sort ou complot machiav lique L trange dans les objets collect s par Martine Aball a se conjugue aussi au pr sent On le d c le dans les concr tions iris es qui sagglomerent sur le bord d un coquillage Faune et flore du Finist re Nord 1988 dans le pourpre ourl d une algue tentaculaire Algue Cristal 1996 dans le cristal opalescent d une fleur de jardin Jardin automatique 1989 La beaut v n neuse de ces excroissances d licates nous fascine et nous pi ge Ces organismes monstrueux ont t enfant s par une nature d r gl e incontr lable dont on ignore tout des effets secondaires Sont elles des manifestations marginales et sans cons quence d un d sordre passager que l on peut se contenter pour l heure d admirer ou bien les premiers effets d un ph nom ne qui ne va pas cesser l avenir
7. illustration Chez Martine Aball a la matiere d invention des titres devient un d clencheur d oeuvres de fictions Jus des Neiges Potion Rose Boisson Miroir Romance Glac e Le Drame de Villegrise Le Club de la M moire Aventures Confortables Les relations des mots et des images constituent l objet principal de ses uvres photographiques d terminant des montages in dits Tour a tour le texte des micro nouvelles prend appui sur les images ou a l inverse les images s articulent en s quences en Echo aux textes Les multiples p rennes et illimit s instaurent une relation troite et consubstantielle avec les installations de nature plus ph mere Les multiples constituent la m moire et l archive des installations sous la forme d une cr ation parallele qui en assure le suivi Les photographies de Martine Aball a se situent a la pliure entre la pure photographie et l espace de l affiche comme des plans s quences fixes chapp s d un film inconnu C est le cas de la s rie des Affiches pour des Films qui N Existent Pas Encore qui se poursuit dans la s rie des sept photographies qui composent Nouveaux Amours Nouveaux Crimes 1997 qui sont autant de propositions de r cits a venir d clin es comme en pointill dont la vertu est de solliciter l attention et l imaginaire du spectateur sans pour autant le guider sans pour autant livrer la moindre cl d interpr tation Les six chapitres Fant me de
8. m me traverse tout le travail de l artiste De nombreuses uvres se constituent en miroirs d form s et d formants d une r alit premiere pass e au crible d un imaginaire op ratoire En 1998 Martine Aball a installe le Magasin Fant me dans le centre d art contemporain Le Parvis situ au sein d une grande surface le Centre Leclerc M ridien de Ibos Tarbes Le Magasin Fant me redouble le lieu r el sous la forme d un ensemble de simulacres de produits mi vrais mi faux transformant les marchandises et leur publicit en des supports pour d cliner des histoires d objets et des scenarii de produits histoires d objets d tourn s de leur valeur d usage mutations chimiques incontr lables de mati res premi res Chaque transformation ou chaque invention d une valeur d usage nouvelle devient la mati re m me de r cits multipli s C est ainsi que le Produit Profond Indispensable le Liquide Electrique Instantan et le Sirop de Roche Transparent prennent place dans le Magasin Fant me au m me titre que la Bouillie Brillante o nous avons une d monstration d utilisation du produit adjuvant de transformation r elle d ponge de nettoyage selon trois phases de la pr paration du m lange de la mac ration de l ponge au stade final de la transformation de l ponge o il a produit des excroissances min rales brillantes Chaque objet con u comme une r plique d cal e d un vrai produit marchand donne
9. narration lin aire trop convenue Par un savant jeu de pliage elle sing nie a manipuler le temps et a desordonner la lecture qui peut tre abord e par un angle ou par un autre Les combinaisons de mots se font et se defont au gr du hasard et les indices nigmatiques d une histoire a construire sont r v l s au lecteur en une succession al atoire d apparitions et de disparitions Un mot ou une combinaison de mots chasse l autre Le suspense reste entier et le d nouement change en fonction de l ordre d ex cution de la pi ce Il est fonction aussi de l interpr tation que l on se fait de ces puzzles visuels L issue dans les histoires que nous raconte Martine Aball a reste souvent quivoque Il revient au lecteur de d coder une uvre et de reconstituer une r alit a partir de bribes parses A lui d observer de restituer d analyser des traces qui aussi contestables puissent elles tre sont utilis es comme autant de preuves Il progresse en arch ologue ou en d tective L exercice est d licat et le jugement on le sait bien est faillible Un tel proc d s il rel ve de la gageure pointe aussi du doigt la relativit de l histoire En filigrane n y appara t qu une seule certitude celle d avoir faire une v rit bien plus trouble qu il n y para t Et c est partir de cette v rit alternative plurielle non arr t e que le travail de Martine Aball a s invente pour orienter notre regard imperceptiblement vers d
10. vers la fin in luctable d un sc nario catastrophe ou provoquer un in vitable r glement de compte digne d un film noir Sait on jamais elle pourrait tout aussi bien d boucher sur le happy end programm d une doucereuse com die romantique Elle reste en tout cas in dite et insoup onnable Qui eut cru qu il fut possible moyennant un court s jour en tablissement sp cialis de se liqu fier Et pourquoi ne pas partir en fum e se laisser pousser des ailes ou succomber la tentation d un chat Les sayn tes d cal es de Martine Aball a puisent leur mati re dans la banalit du monde qu elles se chargent de r enchanter Rien que de tr s connu au d part mais un l ger changement de ton un grain de sable dans Uengrenage et le tournant est pris qui fait plonger l imaginaire dans la quatri me dimension et basculer le quotidien vers l inconnu Le frisson est garanti tes vous lass des t s routiniers en bord de mer Alors tentez les Vacances en palourdes 1975 ou r servez une chambre l H tel Elastique 1978 Pour changer de la monotonie de notre riante campagne fran aise partez a la d couverte de jardins luxuriants lointains parents de paradis perdus Jardins chaleureux 2001 Le dernier lac perdu 2009 Contre la fr n sie de la grande ville optez pour le calme ouat des Chambres nouveaux conforts 2002 ou immergez vous dans l univers pur et baign de lumi re de Luminaville 2003 version squelettique et spectrale d
11. Mus e de l Abbaye Sainte Croix DOSSIER DE PRESSE Martine ABALL A 12 juin 26 septembre 2010 EM si EXT MA E r y KAO lesSables i AU d Olonne Rn SS Communiqu de presse Les ceuvres de Martine Aball a parlent de vacances insolites et de destinations inhabituelles Ses histoires nous invitent a d couvrir des mondes paralleles enchanteurs ou menacants auxquels nous sommes tent s de croire Entre onirisme et r alit d vi e elle amorce des fictions troublantes en grenant les indices d nigmes a r soudre notre convenance Proche de l art conceptuel cette artiste singuli re d veloppe depuis les ann es soixante dix un travail polymorphe entre jardinage photographie cuisine et litt rature Mais elle aime avant tout jouer du pouvoir vocateur des mots Ses phrases nigmatiques sont des amorces efficaces la cr ation d une nouvelle r alit qui tonne Ses photographies recolor es l aquarelle au pastel ou a la peinture t moignent de contr es lointaines de mondes engloutis ou de cit s perdues Elle concocte galement des recettes de cuisine et des potions sp ciales qui apr s absorption soumettent l homme d tranges m tamorphoses ou le dotent de pouvoirs troublants Ses uvres minemment po tiques dont l ind niable s duction se teinte d une inqui tante tranget sondent enfin au plus profond de l me Elles nous convient sur le mode de la correspondance baudelairienne u
12. all a est n e en 1950 a New York Etats Unis Elle vit et travaille a Paris Martine Aball a grandit aux Etats Unis Elle tudie la philosophie et l histoire des sciences a Barnard College Columbia University New York puis a la London School of Economics de Londres 1973 Installation a Paris 1975 Premieres interventions artistiques bas es sur la pratique du multiple 1976 Premieres expositions a New York Franklin Furnace et Hambourg galerie Das Fenster 1978 The turquoise zone seduction premiere installation a New York PS1 1980 Un jardin inconnu Biennale de Venise Caf crime Biennale de Paris 1983 Nouveaux ph nomenes naturels Paris ARC mus e d art moderne de la Ville de Paris 1987 Parution de La prisonniere du sommeil aux Editions Flammarion 1988 Affiches pour des films qui n existent pas encore s rie pr sent e a Paris galerie Urbi et Orbi et Londres Riverside Studios 1994 L institut liqu fiant commande du F R A C des Pays de la Loire dans le cadre des ateliers internationaux 1995 Epaves du desir serie exposee a Paris galerie Thaddeus Ropac 1997 Nouveaux Amours Nouveaux pr sent e au Printemps de Cahors L institut liqu fiant expos a la Biennale de Lyon Crimes s rie 1998 Magasin fant me exposition au Parvis Tarbes 1999 H tel passager exposition l ARC musee d art moderne de la Ville de Paris 2002 Pink jungle night club
13. ance de la situation elle m me Ces cr ations redessinent une notion d interactivit pour un joueur imaginaire par la libre disposition des pigments color s en inventant les contours d une communaut fant me d une soci t secr te Les objets evenements s inscrivent dans le droit fil des objets a valeur d usage produits par Martine Aball a comme les services a th en porcelaine vari s Chaque piece de ces services porte un ou deux mots qui ont une orthographe identique en anglais et en francais la Vaisselle des Chercheurs d Or 1989 et la Vaisselle des Docteurs des Souvenirs 1989 Comme pour l laboration des boissons les services a th sont dot s d une valeur d interactivit un de ces services a th Garden Party r alis a Limoges est compos de 29 pieces qui sont autant d l ments d un jeu Les figures et les mots sont autant d l ments qui portent des micro r cits destin s a surgir au cours de leur utilisation Ces pieces dot es d une valeur d usage ne prennent leur dimension reelle qu a partir du moment ou le jeu commence De m me l ensemble Fauteuil de Jour et Fauteuil de Nuit commande con ue pour le Mobilier national en 2077 induit un dialogue paradoxal entre un fauteuil et son double en n gatif Si les deux fauteuils suggerent un dialogue fant me ceux ci r pondent n anmoins aux recherches sur les nouveaux conforts possible que poursuit Uartiste depuis plusieurs ann es Ainsi les Chambre
14. de la Loire Carquefou Epaves du d sir 1995 Ensemble de 7 tirages argentiques coloris s et serigraphies 90 x 60 cm Fonds National d Art Contemporain Puteaux Fonds Regional d Art Contemporain Basse Normandie Caen Garden Party 1996 Service a the de 29 pieces forme Comte d Artois Porcelaine de Limoges impression chromo or mat Dimensions variables Fonds Regional d Art Contemporain Limousin Limoges Nouveaux amours nouveaux crimes 1997 Ensemble de 8 tirages argentiques colorises et serigraphies 60 x 40 cm Fonds National d Art Contemporain Puteaux 13 14 Produits fant mes 1998 Ensemble de 7 photographies noir et blanc serigraphiees 30 x 45 cm Galerie Art Concept Paris Mar e Mauve 2000 Affiche 300 x 400 cm Fonds R gional d Art Contemporain Aquitaine Bordeaux Warm Gardens 2001 Mobilier et ensemble de 6 photographies num riques couleur 150 x 100 cm Fonds National d Art Contemporain Puteaux Chambres nouveaux conforts 2002 Deux tirages num riques 85 x 56 cm Galerie Art Concept Paris Luminaville 2003 Ensemble de 5 photographies couleur sur aluminium 100 x 150 cm Galerie Art Concept Paris The Last lost Lake 2009 Ensemble de 6 aquarelles et pastels sur preuve num rique pigmentaire 59 x 79cm Galerie Art Concept Paris Nouveau confort Tube n on Dimensions variables Galerie Art Concept Paris 13 15 16
15. ectateur de cin ma entre ici dans la definition de ces r cits en pointill s le spectateur est convi par l artiste a un exercice de la patience pour se concentrer sur des pans des fragments de signes des trajectoires J aime ce qui existe plus ou moins Dans mes photos trait es num riquement et coloris es la r alit est modifi e mais reste reconnaissable explique Martine Aball a Si les architectures photographi es par Martine Aball a voquent toujours des non lieux des passages etre deux espaces des territoires d cors paradoxaux les paysages qu elle met en scene sont des r alit s construites et inachev es la fois l image des paysages de Ruysdael du Lorrain d Hubert Robert ou de la grande peinture am ricaine du XIX si cle et de Thomas Cole Ces instantan s paysagers qui dessinent les contours de jardins provisoires impliquent un cheminement mental syst matique et impossible a r aliser a travers tous les l ments qui le composent Chez Martine Aball a le paysage est un jardin inachev Et en un seconde d illumination il eut le sentiment d une unit sans cesse occup e a donner au monde des hommes une forme dont la loi de r currence et de variation f t simple et agencer des l ments disparates et apparemment oppos s incoh rents l ensemble paraissant jurer avec ses parties a la facon dont on confectionne un manteau d Arlequin L oeuvre de Martine Aball a e
16. ersibles Une m me importance est accord e aux jeux des couleurs comme un r v lateur des tats d me des personnages de la construction des temps de la construction des espaces La Boisson Technicolor et les Boissons en Noir et Blanc concues pour le cin ma MK2 en 2003 la Boisson Miroir Mirror Drink en 2001 Trois Boissons Purple Fluide Floral Bouillon du Lac Flammes Glac es servies au Purple Bar and Caf en 1998 Nouveaut s Alimentaires Delicious New Foods Luminous Sauce Sauce Lumineuse Creme d Hiver Winter Cream D lice de Brumes Deep Forest Jelly Gelee des For ts Profondes Potage Antique Concentr Familial les Produits Fant mes en 1998 Bonbons Marines Sel de Temp te Mousses au sirop en 2003 le Repas a Peine Visible le Soir Ces travaux relevent de la cat gorie des objets v nements li s a des commandes dans le cadre de soir es ou de performances donnant lieu a la production d ditions Les objets v nements sont des commandes pour des circonstances ph m res boissons d un soir boissons d une c r monie compos es partir de colorants alimentaires et d eau de source de pr f rence locale Dans la perspective de la commande les ceuvres prennent le contexte comme sujet et point de d part pour l laboration du projet lui m me l oeuvre qui en r sulte constitue la traduction la formalisation esth tique d un point de vue sur une situation sp cifique une sorte d excroiss
17. le Le moi clate alors loin de sa gangue de lourdeur et de douleur pour appr hender l unit qui all ge et apaise Les oeuvres de Martine Aball a consistent en des images fixes des installations des images anim es des parcours lumineux la production d objets de r cits radiophoniques oeuvres a propos desquelles la critique d art Elisabeth Lebovici a voqu le sentiment d une solitude sourde d une kermesse intime qui se d ploie a chaque nouvelle ceuvre Mi f te mi foire la kermesse intime serait une auto forme sociale paradoxale une f te avec soi m me comme principal spectateur et visiteur d ou les autres peuvent tre exclus parfois Th tre personnel ou th tre collectif sans finalit aucune les kermesses de Martine Aball a sont l image des r cits de l crivain contemporain am ricain George Saunders qui crit dans Grandeur et D cadence d un Parc d Attractions Comment imaginer qu on puisse se promener tranquillement dans le drive in avec sa petite amie enchantant au son de la radio Quel beau pays ce devait tre jadis quand on pouvait monter dans un coup acheter un sac de hamburgers et rouler rouler rouler s arr ter pour nager dans une riviere et dormir dans un bosquet sans craindre d absorber des mutagenes ou de vous faire interpeller par la milice qui vous exp die dans les Everglades pour l ternit Que ne donnerais je pour boire un Dr Pepper tout en conduisant une Edsel pe
18. lieu la production d un multiple objet ou d une image affiches tiquettes bo tes de conserve boissons telles la Special Night Rain The New Dark Drink ou bien les bo tes de conserve normes modele pour collectivit s renfermant du Sel de Temp te ou bien des Bonbons Marin s G teau Magn tique Croustillant Fruits Nocturnes Bouillon du Lac le Magasin Fant me m le comme a l accoutum e chez Martine Aball a le travail de la fiction a un go t pour des exp rimentations vraies men es sur des mati res organiques sur les codes de typographie et de la publicit sur le montage des images ou bien encore sur le spectateur Tout projet de l artiste prend la signification de vases communicants les l ments de la fiction finissent toujours par s insinuer dans la r alit par d teindre sur elle de facon insidieuse et vice versa Ainsi en 1981 l Arbre Bijoux cr de toutes pieces avec des grosses branches d arbres des lianes des feuilles et des fleurs a t il fait de nouvelles pousses pendant le temps de l exposition En 1983 Martine Aball a avait concu une sorte de v g tal mutant un champignon brillant et toxique corrodant le b ton d un mur du Mus e d Art moderne de la Ville de Paris pour son exposition Nouveaux Ph nomenes Naturels Ce champignon tait rest en place on me l a montr une vingtaine d ann es apr s Il avait pris de la poussi re mais semblait du coup plus r el se s
19. m Fonds National d Art Contemporain Puteaux 10 Informations pratiques Mus e de l Abbaye Sainte Croix Rue de Verdun 85100 Les Sables d Olonne T l 02 51 32 01 16 musee lessablesdolonne fr Commissaire de l exposition Ga lle Rageot Deshayes conservatrice du patrimoine mus e de l Abbaye Sainte Croix Contact Presse Michelle Massuyeau musee lessablesdolonne fr Monographie consacr e a Martine Aball a Roman partiel parue en 2009 aux Editions S miose disponible a la boutique du mus e 190 p 20 Horaires de 10h a 12 het de 14h 30 18 h 30 Ferm les lundis et jours f ri s Visites comment es tous les jeudis apr s midi a 15 heures du 1 juillet au 4 septembre gratuit sur pr sentation du billet d entr e Conference organis e en partenariat avec l association des Amis du MASC Samedi 18 septembre a 18 h 30 Itzhak Goldberg critique d art entr e libre Animations sp cifiques St phanie Kervella service des publics T l 02 51 32 21 75 Dans le cadre des Vacances au mus e animation le mercredi 25 ao t 2010 de 15 h 16 h 30 inscription obligatoire gratuit La documentation riche de 20 000 ouvrages est a votre disposition sur rendez vous Tarifs Normal 5 00 R duit 2 50 Gratuit le 1 dimanche de chaque mois pour les jeunes de moins de 18 ans les demandeurs d emploi les b n ficiaires des minima sociaux 11 El ments biographiques Martine Ab
20. n voyage intime et sentimental L exposition revient sur l ensemble du travail de Martine Aball a travers la pr sentation d uvres issues des diff rentes s ries qui ont jalonn son parcours Affiches pour des films qui n existent pas encore 1988 Epaves du d sir 1995 Nouveaux amours nouveaux crimes 1997 Produits fant mes 1998 Warm gardens 2001 The Last lost lake 2009 Une nouvelle ceuvre Le paradis des sirenes install e dans les combles du mus e et un livre con u par Martine Aball a Horizons incertains seront galement produits l occasion de cette exposition Texte de pr sentation L art est ce qui rend la vie plus interessante que l art Robert Filliou Martine Aball a occupe sur la scene de lart contemporain une position a part qui tient autant a sa personnalit hors du commun qu la nature de son uvre m lange ind finissable entre l art conceptuel le jardinage la photographie la cuisine l installation et la litt rature A la bordure de tous ces genres elle deplace les reperes physiques et psychiques et cr e une auvre en forme de sensation exilee du corps sensation flottante et envahissante charg e de sensualit somnanbulique et de veneneuse beaute auxquelles il semble difficile de r sister quand elle vous invite a d guster une de ses boissons ou a s journer dans son h tel L uvre d art pour Aball a tient de l exp rience au sens du voyage du r ve et de la rencontre po
21. ndant que la radio diffuse de la Musak jou e au Victrola Le texte sugg re ici ce qui constitue l essence m me d une kermesse intime seul ou deux la recherche de tous les moments ou ingr dients qui relevent d une mythologie domestique singuliere mettant en jeu une temporalit personnelle reposant sur le souvenir r trospectif Les personnages sont absents des ceuvres de Martine Aball a Ses installations consistent en des mises en scene de fonctions potentielles de mises en forme de fictions bien plus que mises en scene d actions Les boites de nuit les salons de the les clubs les magasins les h tels que l artiste a r alis s sont autant de d cors a valeur d usage individuel induisant des parcours des moments a vivre Dans cette perspective tout le travail de Martine Aball a pourrait tre analyse a travers le crible des cultures vernaculaires am ricaines la geographie am ricaine le vocabulaire plastique propre aux productions de la culture populaire nord am ricaine qui innervent tout l art contemporain on songera ici l uvre de l artiste de Las Vegas Jeffrey Wallace ainsi qu Jim Shaw Mike Kelley en constituent l un des p les au m me titre que l histoire de la peinture europ enne des XVII XVI11 si cles Un go t pour l ornement une attention aux signes dont sont porteurs les objets du quotidien et pour l anecdote transpos e des usages quotidiens en repr sentent la logique
22. ouvient l artiste Et dans ce m me Mus e d Art moderne l H tel Passager fonctionna comme un v ritable h tel le public investissant les chambres comme bureau lieu de sieste et m me lieu de rendez vous amoureux La messagerie fut si active qu il fut n cessaire de r imprimer des enveloppes et blocs de papier a en t te Comme l a crit John Russel elle travaille avec la cr dulit humaine et avec les limites percues du possible comme d autres artistes travaillent avec de la peinture et des pinceaux Pour tre plus pr cis elle installe une situation d une absurdit inh rente et nous met au d fi de ne pas y croire La nature diversifi e de l uvre de Martine Aball a qui revisite de nombreux topo des cultures vernaculaires am ricaines culture d origine de Uartiste et occidentales fait cho a lunivers de l crivain am ricain William Goyen qui a fait de ses r cits le lieu de la rencontre entre la r alit et un onirisme puissant Dans la pr face au recueil de nouvelles intitul es Zamour et autres nouvelles Patrice Repusseau definit William Goyen comme ce po te qu Anais Nin qualifiait de subtil nous conduit dans un pays lointain qu est en nous m mes a l occasion d instants pr cieux r v lations soudaines largissements de la conscience qui permettent de s panouir a une autre r alit comme dans les plus beaux passages d Un peuple d herbe ou de La rose mousse par exemp
23. profonde travers des jeux d chelle disparates les jeux m mes de l inconscient social Le labyrinthe intitul Fun House concu en 2002 au Centre National de la Photographie a Paris la table et les tabourets lumineux a la Lewis Carroll le Green Cat Club en 2000 vaste paysage fluo en 3D le Pink Jungle Night Club en 2002 sont des installations d cors entre attractions et trains fant mes pour l exp rimentation r elle de tranches de vie sans pour autant qu un sc nario quelconque soit explicit Telle se pr sente la visite guid e de l H tel Passager h tel construit dans le Mus e d Art moderne de la Ville de Paris en 1999 et dont le slogan tait Services et conforts introuvables ailleurs La reception On peut s installer dans un fauteuil en r fl chissant a la chambre que l on va choisir parmi les 99 propos es Les chambres Aucune n a d eau courante les portes ferment mais pas a cl Les clients recoivent des pancartes ne pas d ranger Seule la Suite Nuptiale a une fen tre Certaines ont des placards 3 A New Wave of French Artists at the Guggenheim The New York Times 12 octobre 1986 section 2 pp 31 32 4 Patrice Repusseau Pr face a Zamour et autres nouvelles Actes Sud Arles 1996 p 12 3 George Saunders Grandeur et D cadence d un Parc d Attractions Gallimard coll La Noire Paris 2001 p 158 d autres non Certaines communiquent entre elles On ne peut pas teindre la lumiere
24. s Nouveaux Conforts ou la Zone Nouveaux Conforts 2002 notamment Si tout le travail de Martine Aball a tourne autour de la notion de reproduction et de multiple le domaine des ditions constitue son espace d expression et de cr ation pr f r sous la forme de collections de cartes Frank Perrin Ambiances Mutantes Le Roman Arborescent de Martine Aball a in H tel Passager Paris Mus es Editions Paris 1999 non pagin 7 postales Epaves du D sir 1995 Tomorrow s Specials Les Plats de Demain 1997 Vacances Automatiques 1999 de livres d artiste ou de r cits Prisonniere du Sommeil ditions Flammarion 1987 Chez Martine Aball a les livres constituent des collections d images des recueils de fragments d histoires des sortes de films en plans fixes en noir et blanc ou en couleur L artiste en est la sc nariste la typographe la photographe la romanciere la maniere dont Ed Ruscha d crit sa marche de cr ateur de livre d artiste Quand je me mets a l un de ces livres j arrive a tre l impresario de la chose j arrive a en tre le majordome j arrive a tre le cr ateur et le propri taire exclusif de l ensemble des travaux et ca me plait Element Rage 1979 se pr sente comme un roman photo a pisodes Les l gendes qui accompagnent les plans photographiques g n rent des registres diversifi s d carts dans la mesure o les textes et les images ne sont pas places dans un rapport d
25. space d exposition r el pour instaurer un espace mental dans lequel les spectateurs sont invit s a d ambuler a rester Chaque petit panneau indicateur qui ponctue l espace relance la fiction narrative en multipliant les hypotheses de navigation comme dans un jeu vid o Dans le texte du catalogue du Mus e d Art moderne de la Ville de Paris qu il a consacr a l H tel Passager Frank Perrin met en perspective le projet de Martine Aball a en rappelant que Le passage se loge au coeur des investigations de Martine Aball a Bien que l on soit tent de ranger l h tel dans la famille de ces non lieux en transit force est de constater qu il constitue un site sp cifique et que la chambre constitue paradoxalement une zone de haute resistance De l atmosphere Bedroom Ensemble de Claes Oldenburg au fragment H tel Palenque de Robert Smithson l ambiance et le passage planent hantent depuis longtemps Vimaginaire Si l h tel se fait traceur existentiel chez Raymond Hains il devient labyrinthe dans Shining de Stanley Kubrick espace mental h tel cerveau o l anamnese de toutes les terreurs se rassemble au d tour des couloirs sur les photographies aux murs contenant le secret des d tails d j v cus L univers cin matographique de David Lynch pourrait tre convoqu ici en regard des chambres et vestibules construits par Martine Aball a tout le cinema de Lynch met en scene des non lieux a double fonds r v
26. st un manteau d Arlequin disparate et coh rent dont l unite et la diversit reposent sur une troite alliance des l ments de r alisme et d artifice 7 William Goyen op cit p 69 Visuels pour la presse L gendes des visuels Visitez le pays des fleurs flambantes 1988 S rie des Affiches de films qui n existent pas encore Tirage argentique coloris 1 3 90 x 60 cm F R A C Limousin Limoge Espoirs moisis 1995 S rie Epaves du d sir Tirage argentique coloris et s rigraphi 90 x 60 cm F R A C Basse Normandie Caen Bonbons marin s Boites de conserve en fer blanc Hauteur 24 cm diametre 16 cm Galerie Art Concept Paris Sirop de roche transparent 1998 Photographie noir et blanc serigraphiee 30 x 45 cm Galerie Art Concept Paris Garden Party 1996 Service a th de 29 pieces Porcelaine de Limoges F R A C Limousin Limoges Luminaville 2003 Dessin num rique 56 x 85 cm Galerie Art Concept Paris The Last lost lake 2009 Aquarelle et pastel sur preuve num rique pigmentaire 59 x 79 cm Galerie Art Concept Paris Ombres vivantes 1997 Tirage argentique coloris et s rigraphi 60 x 40 cm Fonds National d Art Contemporain Puteaux Ames mutil es n 6 1995 Tirage argentique coloris et s rigraphi 90 x 60 cm Fonds National d Art Contemporain Puteaux Curiosite fl trie n 14 1997 Tirage argentique coloris et s rigraphi 60 x 40 c
27. uin Ensuite je rajoute du colorant dans le ruisseau et cire le parquet de la salle de bal J enleve chaque peluche des objets en fourrure tels que le tapis souris avec les dents encore intactes et la robe royale offerte par l ambassadeur p ruvien l poque de Theodore Roosevelt J arrange les minuscules chevaliers pour qu ils aient l air de traverser le ruisseau a gu quand on ouvre la porte et que les enfants de la plus pouilleuse des garderies entrent en poussant des cris George Saunders Grandeur et D cadence d un Parc d Attractions Gallimard coll La Noire Paris 2001 p 103 Depuis longtemps d j Martine Aball a occupe sur la scene de l art contemporain une place a part d veloppant comme l a d crite Elein Fleiss une uvre inclassable et diversifi e sous la forme d une rhapsodie entre l art conceptuel le jardinage la photographie la cuisine et la litt rature Si ce m lange ind finissable d chelles et de niveaux de significations accorde une grande place a l Ecriture les probl matiques de la reproduction et de la reconstitution d clin es de facon syst matique en constituent le fil conducteur C est le maillage troit d une r flexion sur la question de la reproduction et du multiple et de la mise en scene de fictions qui repr sente le c ur m me de l uvre de Martine Aball a Le ph nom ne de la duplication et du redoublement d un v nement d une r alit d cal e d elle
28. une cit fantastique Au catalogue des destinations imagin es par Martine Aball a ne figurent que des lieux hors du commun qui entrainent le vacancier en qu te de d paysement au del de sa vacuit fatigu e A l inverse de ces univers exotiques et chatoyants dans lesquels le regard s vade certaines uvres de Martine Aball a induisent un in vitable repli sur soi un renfermement Le voyage alors a lieu en hiver il est int rieur et solitaire Il suit un itin raire jalonn de sites miroirs symboliques et charg s d affects Le paysage naturel pr lev dans le monde r el correspond au paysage mental reflet d une humeur L quivalence dans la s rie des Epaves du d sir 1995 est dure et sans illusion aucun bon sentiment ici mais plut t des tats d mes ravag s des tourments des pens es peu avouables Leur caract re sordide ou tragique exsude d architectures en ruines de sombres sous bois ou d eaux stagnantes Le motif est hostile ou mis rable son chromatisme volontairement sali ou d lav Sa laideur est le t moin la mani re du portrait de Dorian Gray de la face obscure de son sujet La d solation du paysage accompagne la d cr pitude des sentiments scand e de surcro t par la combinaison hyperbolique des mots Curiosit fl trie Espoirs moisis et cisel e dans la ligne anguleuse d une criture gothique Cette s rie implacable place l homme face lui m me et le confronte sans merci ses doutes ses pe
29. urs et ses checs La nature n est plus hospitali re elle nous blesse et ne nous laisse progresser qu avec peine contre nos propres d mons L univers de Martine Aball a est double tranchant aigre doux On l a parfois rapproch du pays des merveilles de Lewis Caroll Peut tre lui ressemble t il un peu en effet de par l attraction que sa beaut ne manque pas de susciter mais aussi de par l inqui tante tranget qui mane de son exploration IL faut se laisser porter par les uvres de Martine Aball a au risque d tre emport Elles agissent sur notre me comme autant de sortil ges discrets qui nous font passer sans pr avis du registre de l merveillement celui des larmes Elles revivifient et donnent aussi des couleurs la grisaille de notre vie Ce n est peut tre qu illusion mais tant qu il nous pla t d y croire pourquoi ne pas tenter de r inventer le monde A toutes fins utiles l artiste a concoct pour nous d tonnantes recettes du jamais vu dans l univers gastronomique qui empruntent tout autant aux sortil ges compil s dans de vieux grimoires qu aux livres de cuisine Nouveaut s alimentaires 1988 Produits fant mes 1998 A l exception d une vid o qui donne le mode d emploi de sa Force violette elle ne r v le pas ses secrets Mais elle propose la consommation en vrac d tonnantes boissons rondes miroir ou Technicolor 2001 2003 des potions et lotions base de plantes Rose potion 1990 Eau
30. v g tale 2000 Wild oil des bo tes de conserve aux go ts prometteurs Bonbons marin s Sels de temp te Confit v g tal des poudres des sauces des sirops des bouillons dont les ingr dients semblent concentrer le monde L on ne saurait pr dire les effets excitants ou apaisants de ces tonnants rem des v ritables nourritures terrestres qui pourraient bien nous aider r animer notre quotidien Ga lle Rageot Deshayes conservatrice du patrimoine Texte de Pascale Cassagnau in catalogue Martine Aball a Roman Partiel S miose ditions mars 2009 S miotiques d un train fant me Avant que l orage n clate sur la petite ville en cet extraordinaire apres midi d automne comme frapp de maladie le monde entier donna l impression de virer au vert pomme Pas une branche ne bougeait pas une feuille pas le moindre fr missement Et puis tandis que la ville semblait retenir son souffle dans cette torpeur verte une vol e d etourneaux s abattit devant chez Opal Ducharn et demeura sagement rangee sur le fil t l phonique William Goyen Le chant du moqueur Gallimard coll Folio Paris 2008 p 73 Nettoyer de fond en comble le Ch teau Enchant de la F e Iliana est ma premiere corv e de la journ e celle que je pr f re Vraiment j adore ca J teins les lumi res de la maintenance et les fausses toiles s allument automatiquement J poussette tous les meubles et refais le lit a baldaq
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