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1. l autre Mais le fran ais ne met pas le pardon ou l excuse ou le soin de l autre sous le registre de la souffrance sauf peut tre dans la compassion La m decine occidentale pr sente la douleur comme un mal qu il faut adresser son m decin qui sait la combattre la soigner Certains pays comme la France avec Bernard Kouchner en 1998 organisent des Plans Nationaux de lutte contre la douleur Vous trouverez ais ment dans certaines salles d attentes des m decins des messages du type La douleur n est pas une fatalit on peut la pr venir on peut la gu rir parlez en votre m decin avoir mal ce n est pas normal Ces campagnes qui sans doute permettent de soulager beaucoup de souffrances ont comme toute bonne m decine des effets secondaires ind sirables certains les comprennent comme le droit ne plus souffrir T as pas droit d avoir mal et exigent du m decin le produit miracle qui supprimera toute douleur et ce dernier se voit contraint de recourir des morphiniques de plus en plus puissants Paradoxalement une soci t qui met la douleur hors la loi aussi bien dans le discours que dans les techniques finit par fragiliser les gens qu elle pr tend soulager f 14 Bod nez Pierre 2004 Souffrance psychique et pr carit Forum Sant Pr carit quels parcours de vie Texte in dit L auteur est psychiatre hospitalier au CHU de Brest 15 Annequin Daniel 2002 T as pas de raison d av
2. tout prix chasser le mental disent la plupart de ces th rapeutes Laissez de c t votre mental Autrement dit ne pensez pas coutez moi d chargez au maximum vos motions et avec a on va travailler Il est essentiel pour tout th rapeute de ce type l de ne s int resser dans un premier temps qu aux motions 3 L isolement Cr er des conditions d isolement et des ruptures est la r gle C est une constante il faut cr er des ruptures C est parfois un isolement physique et toujours un isolement psychologique principalement vis vis de la famille et des proches La recommandation qu un mari cesse de voir sa femme ou l inverse est monnaie courante 4 La culpabilisation g n ralis e La culpabilisation fonctionne tous azimuts On dit en g n ral que dans les ph nom nes psychosectaires le sujet doit tre culpabilit pour tre manipulable En fait on peut le culpabiliser tr s indirectement c est le cas de l adolescent que je vous citais tout l heure quel poids porte t il d avoir sur les paules le soi disant pseudo d c s par suicide d un a eul Qu est ce que a peut avoir comme cons quence culpabilisante d entendre ce genre de choses Il y a toujours quelque part une culpabilit qui doit tre instaur e pour que l emprise s installe 5 L alt ration de la vigilance Vous savez bien que si vous ne dormez pas votre vigilance va diminuer si vous mangez peu votre vigilance va diminuer Dans les th rapies de grou
3. Je ne sais pas si vous connaissez la gestalt th rapie C est une th rapie qui para t toujours tr s s rieuse parmi le fatras new ge et dont les th ories et les concepts de la psychologie humaniste ont pignon sur rue Son auteur a t tr s tent aussi un moment donn dans son discours th rapeutique d introduire des th mes relatifs la spiritualit 13 Ce genre de discours qui englobe une part de spirituel se retrouve peu pr s partout Peut tre est ce l aussi votre r le que de ramener la raison cette sacro sainte raison des patients et leur dire clairement coutez le domaine de la spiritualit c est une chose Vous croyez en ce que vous croyez moi je pense que je crois mais nous sommes ici tous les deux vous et moi pour vous aider vous sortir de vos probl mes d ordre psychologique Car ces d rives vers lesquelles nous allons de plus en plus confondre spiritualit et psychologie am nent casser le concept de transfert qui est quelque chose d essentiel dans la th rapie Tous ces th rapeutes jouent avec les transferts avec cette notion de transfert c est dire qu ils tablissent une relation fusionnelle avec leur patient Tous attendent de leur patient qu ils soient reconnus comme leur p re leur m re ne cr ant pas les situations d un contre transfert quelconque cr ant d embl e des relations et je l ai v cu de l int rieur donc je peux en parler aussi de tutoieme
4. autre angle que celui de la pol mique et que je qualifierais d anthropologie de la souffrance Je me pencherai d abord sur la notion de souffrance sociale en Occident Je vais interroger ensuite les mani res de d finir et de qualifier les souffrances dans une soci t donn e de leur attribuer un sens Enfin j interrogerai la pertinence des r ponses psychologiques ou de cette fameuse clinique psychosociale propos e comme r ponse aux probl mes d origine sociopolitique 6 Voir Fassin D 2005 Des maux indicibles Sociologie des lieux d coute Paris La d couverte 25 2 De la souffrance sociale la souffrance psychique On pourrait distinguer au moins deux approches th oriques quasi oppos es des faits du fait que l on qualifie de souffrance sociale Une approche socio politique et l autre psycho clinique Entre les deux je place Christophe Dejours avec sa position que je qualifierais de i psycho politique a Une approche socio politique Dans la litt rature am ricaine sur la sant publique les notions de collective suffering et de social healing ont t propos es en 1996 par des auteurs r unis autour de Arthur Kleinman pour qualifier les blessures communes d vastatrices que l ordre social politique et conomique vient infliger des degr s variant selon les situations locales tant aux personnes individuelles qu des groupes sociaux particuliers et parfois des communaut s enti
5. des demandes de compensation mat rielle importante au niveau du civil et puis des peines de prison On y va vite voyez OUTREAU Donc a c tait l l ment important Ca a pris une extension norme Ce qui tait int ressant la retomb e de toute cette pid mie ce furent les tudes qui ont t faites tr s document es certaines tant exp rimentales on y a tudi le probl me des souvenirs et le probl me de la m moire Les th ories de la m moire sur lesquelles se base la pratique glaudienne on peut tre formel sont tout fait fausses Quelqu un peut souffrir de souvenirs de choses qu il a v cues alors qu il ne les a jamais v cues Ces souvenirs peuvent tre induits Cela existe d j l tat naturel et je rappelle ce que racontait Jean PIAGET qui est loin d tre un moins intelligent comme tout le monde le sait C est l histoire qu il racontait dans ses entretiens avec ERIBON Il y a un pisode de Sa saga familiale qui est important Jean PIAGET est issu d une famille tr s riche les montres piaget et bien s r il avait l poque une nurse qui le promenait dans son landau Et Jean PIAGET a failli tre victime d un enl vement Heureusement la nurse s est pr cipit e et a appel un agent de ville qui a fait fuir le voleur Et chaque ann e au nouvel an en famille on rappelait cet pisode Mais il y eut un v nement inattendu La nurse est entr e dans les ordres protestants et ce moment l elle a
6. nes psychosomatiques et bien la psychosomatisation g n ralis e est ultra pr sente avec des raccourcis de ce style l hernie discale refus de s abaisser La gratification paradoxale outrance du sujet Les th rapeutes gourous peuvent culpabiliser quelqu un puis tout d un coup dans la fraction de seconde qui suit le mettre sur un pi destal extraordinaire compl tement irr el Il faut savoir qu une des r gles pratiquement g n rale c est que tous ces psychoth rapeutes d viants ont pour principe de dire leur client pratiquement la premi re s ance vous je vois chez vous que vous avez les capacit s de devenir un jour un bon th rapeute Ca veut dire quoi 18 Ca veut dire qu on va signer ensemble un contrat tacite qu au bout d un an ou deux ans de th rapie vous allez faire une formation avec moi On n est pas dans la formation didactique du psychanalyste on est l dans quelque chose qui appartient encore un autre registre Le march est rempli de gens qui s alimentent mutuellement de leurs propres client les et la client le en question devient elle m me th rapeute Je connais des gens qui sont en th rapie depuis 30 ans dans ce syst me l et qui ont des vingtaines de th rapies diff rentes avec des th rapeutes diff rents leur passif C est un circuit un circuit conomique qui a besoin de s alimenter norm ment l ext rieur parce qu il y a quand m me une concurrence tr s
7. revue transdisciplinaire en sant VI 2 1999 209 236 26 Dans cette approche reprise par des anthropologues de la sant comme Gilles Bibeau ou des psychiatres comme C cile Rousseau l insistance est mises sur les violences que les soci t s n o lib rales infligent aux plus fragiles de la population C est Bibeau et ses coll gues qui proposent d ailleurs les notions de dispositif pathog nique pour dire qu il existe des syst mes malsains qui peuvent mettre en p ril la sant mentale des populations Cette approche s appuie sur des recherches empiriques et objectives qui toutes tendent prouver un lien intime entre la sant et la maladie et la condition sociale des gens leur statut social leur acc s la richesse leur niveau d instruction Une question int ressante mais dont les r ponses restent vagues c est de savoir comment justement s agencent l ordre du public et celui du priv comment une contradiction dans un syst me social affecte les individus dans leur sant et leur bien tre Qu est ce qui rend certaines personnes hyper sensibles ces contradictions tandis que d autres r sistent leurs effets pathog nes Au del de l Am rique on trouvera chez Kovess Masf ty de nombreuses tudes pid miologiques montrant la surmorbidit des plus d favoris s dans les soci t s occidentales les effets du ch mage sur la sant etc Un fait semble av r et Jean Furtos un des promoteurs de la clin
8. aide manifeste t il un d sir de s en sortir ou serait il un tire au flanc qui m rite un bl me et l arr t de ses allocations Bien s r les AS sont d ues quand la personne qu ils nous avaient adress e laisse glisser sur lui l inefficacit de nos approches Didier Fassin tr s critique va encore plus loin il soutient qu il existe un usage purement opportuniste de la notion de souffrance psychique Il distingue chez les professionnels des centres d coute qu il a tudi s deux modalit s diff rentes mais souvent intriqu es de revendiquer la souffrance pour d signer le type de probl mes auxquels ils sont confront s Un usage qui renvoie un souci authentique d intervenants de se doter d outils conceptuels et pratiques pour r pondre ad quatement des situations rencontr es dans la pratique de leurs m tiers On pose donc comme un fait n de l exp rience clinique et de pratiques diverses animateurs ducateurs que les conditions sociales de pr carit g n rent une souffrance sp ciale un mal tre qui ne rentre pas dans les nosographies psychiatriques habituelles et que l on propose de d appeler souffrance sociale Mais d autres professionnels soutient Fassin font de cette notion de souffrance notamment de jeunes un usage opportuniste dire que l on prend en charge la souffrance des jeunes c est pouvoir pr tendre des ressources rares celles qui proviennent des lignes budg taire
9. ce qu elle vivait dans sa th rapie alors que GLAUDE dans les s ances dit que c est parce qu ils ont v cu un abus sexuel que cela revient Plainte psychosomatique ou accident fr quent Pour illustrer la tautologie de cette r flexion pour GLAUDE les personnes qui traitent le th rapeute d obs d sexuel lorsqu il explore l abus potentiel en ont t coup s r victimes Mais comment faire pour faire surgir ces v nements traumatiques pr coces et occult s La m thodologie fait penser au harc lement qui est la pratique glaudienne ce que la torture est au traitement des terroristes suppos s Au d part il s agit de s ances de trois quatre heures raison de cinq fois par semaine en recourrant des suggestions de type hypnotique Ma patiente a eu quelques s ances de ce genre et quand elle en sortait elle ne savait plus o elle en tait ce qui montre que de fait on tait dans un tat hypnotique L hypnose c est la meilleure et la pire des choses si comme ici mais ici c est employ sous forme d hypnose paternelle autoritaire Puisqu on est persuad qu il y a un abus sexuel il faut alors remonter les premi res ann es il faut remontrer dans la vie f tale peut tre les coups de pieds donn s au ventre de la m re qui ont t oubli s vous avez une s rie de techniques pour revivre la premi re ann e la deuxi me ann e la troisi me ann e etc Dans Annuaire vous trouvez des listes importantes de psy
10. ce qui s crit de toutes les mani res possibles et imaginables Il y a dans ces th rapies un amalgame un salmigondis qui est cr entre le spirituel et le th rapeutique et c est l que commencent les vraies d rives dont on parlait tout l heure propos de ces th rapies comme celle de GLAUDE comme celle de Claude SABA et de HAMER Ce sont des th rapies qui toutes revendiquent une spiritualit qui vont toutes chercher les origines des mal tre non dans un quelconque dysfonctionnement physique ou psychique mais dans le fonctionnement m me de l tre humain dans sa relation la famille en ce qu il en est la victime ou qu il est victime d un ascendant o qu il est victime et c est de plus en plus fr quent d une mauvaise r solution d un conflit li une vie ant rieure C est le karma dont le requis par exemple est une th rapie psychospirituelle qui s attache ouvrir les chacras chacras qui permettent de lib rer les nergies bloqu es nergies qui peuvent trouver leur origine dans les ascendants Je connais le cas parmi tout ce que j ai re u comme t moignage l AVPA d un adolescent tout fait perturb parce qu on lui a dit que son arri re grand p re maternel s tait suicid ce qui est d ailleurs tout fait faux Vous aviez un arri re grand p re maternel qui s est suicid et vous tes en train de vivre mon jeune gar on pour le moment un conflit qui a trait cette histoire l et vous avez
11. des hospitalis s jusque dans les ann es 1870 En plus se pose la question que faire du malade dont on envisage la sortie prochaine Et que faire de celui que l on consid re comme chronique Les premi res r ponses ces questions furent des initiatives priv es men s par des psychiatres La premi re soci t de patronage des ali n s gu ris est cr e en 1840 par Jean Pierre Falret Il ouvre ce qu il appelle un asile ouvroir en faveur des ali n es indigentes gu ries de la Salp tri re un atelier de couture une structure interm diaire entre l h pital et la soci t o le convalescent re oit un accompagnement qui lui vitera une rechute Falret tait m decin la Salpetri re il avait une maison de sant priv e mais aussi rendait visite domicile nombreux de ses malades On peut penser qu il a pris rapidement conscience de la dimension pathog ne de la pr carit chez ses malades Ce qui est int ressant chez lui c est qu il tait un d fenseur inconditionnel de l enfermement des ali n s n y a donc pas de contradiction entre une position ferme sur la nature de la maladie mentale et sur l utilit de l enfermement asilaire comme condition de soins et le travail en aval de r adaptation sociale du malade sorti de l h pital Souvent d ailleurs c tait les m mes psychiatres qui taient d fenseurs de l enfermement de l ali n et qui s investissaient largement dans le travail de r insertion de
12. elle est une culture maintenant et qu elle n est plus une dissidence un outil d insertion La psychoth rapie est aussi extraordinaire parce qu elle a commenc avec des th ories qui expliquaient la sant mentale actuelle en fonction des traumatismes de l enfance ou en tout cas en fonction d une ant riorit Alors il y a eu videmment une tentative qui n en n est m me plus une puisqu elle est mon avis un tat de fait c est que quand vous avez une th orie explicative selon l ant riorit vous tes bien entendu tent s d en faire une th orie de la pr vention Ce qui est radicalement faux Une th orie et un outil de pr vention ne se basent pas sur le m me concept Pour faire de la bonne pr vention de la tuberculose on n inonde pas une soci t de STREPTOMYCINE sinon je crois qu on ne s entendrait plus beaucoup 43 Il y a aussi cette notion du traumatisme qui prend actuellement une ampleur que je trouve tr s suspecte dans le champ psy qui joue avec la mentalit victimaire dont on peut dire qu elle est un v ritable chromosome culturel de nos soci t s Face ce traumatisme il y a maintenant les fameuses th ories de la r silience qui nous donnent un petit peu d oxyg ne par rapport cette affaire l et puis bardaf on est repartit sur la transmission interg n rationnelle du traumatisme enfin on est reparti encore pour deux trois g n rations sur cette affaire l II me semble qu il faut revoir et hist
13. forte car il y a de plus en plus de psychoth rapeutes d viants Face ce triste constat le r le de l AVPA Association d Aide aux Victimes de psychoth rapeutes autoproclam s vise trois objectifs diff rents et compl mentaires FE Une mesure d information Il y a eu d j des campagnes de presse elles vont continuer il ne faut jamais arr ter il ne faut jamais baisser les bras face une recrudescence de ces th rapies l conjugu e une complaisance du milieu des m dias et en particulier d ailleurs de magazines f minins je ne citerai pas lesquels mais c est clair que c est vraiment l qu on trouve la publicit la plus logieuse pour toutes ces th rapies l Donc un r le d information Un r le d entraide Les personnes victimes de th rapies se mettent ensemble pour trouver des solutions Pour le moment il y a des personnes qui sont en train de se battre contre un th rapeute dans le domaine de la biologie totale ici en Belgique parce qu elles se sont rencontr es gr ce l association Il y en a d autres qui sont en route pour aussi se battre enfin je ne vais pas dire contre quel th rapeute en particulier L AVPA ne va pas en justice pour d fendre les positions des victimes mais plut t pour les aider s organiser 19 3 Une force de pression Le troisi me r le c est un r le de pression qu on n a pas assez le temps de mener malheureusement aupr s des pouvoirs publics Je pense en p
14. le rappelait le Docteur Bod nez 2005 il y a certainement chez un bon nombre un probl me dans le rapport au temps une incapacit prendre un rendez vous se projeter dans le futur En fait ils vivent dans une urgence globale dont le passage aux urgences n est qu un sympt me 40 Je dis donc qu il en est de m me des souffrances sociales qui nous sont adress es avec la diff rence que les personnes en d sarroi et qui se trompent d adresse ce sont les intervenants de premi re ligne Il y a effectivement probl me mais comme aux urgences dans un bon nombre cas cela n a rien voir avec notre profession l honn tet comme le professionnalisme exigerait que apr s avoir sacrifi la sacro sainte coute nous interpellions les premi res personnes comp tentes en mati re sociale les politiques 41 Bernard FOUREZ La psychoth rapie est elle bonne pour la sant Tout ce que je vais raconter est issu de r flexions personnelles bien ant rieures ces r cents d bats du livre noir de la psychanalyse Quand on dit psychoth rapie a veut bien dire th rapie par la psych Ce n est pas th rapie de a psych Quand on dit la thalassoth rapie ce n est pas la th rapie de a mer c est la th rapie par la mer Ce qui veut dire que la psychoth rapie si on en reste cette d finition est une th rapie qui proc de par l me par la psych Or la psych l me est un concept extr mement pr
15. lieu o s prouve le ph nom ne de la participation Il ne peut pas tre que la diffraction selon la particule il doit pouvoir op rer quelque chose de l ordre du recentrement qui active ce niveau de la participation Moi je fais des groupes avec une m taphore une m taphore qui touche toujours l humain profond Je donne une m taphore de la sant mentale comme une tente canadienne Vous savez la tente canadienne c est la petite tente qui tient par diff rents couples des tendeurs qui fonctionnent de fa on oppos e On parle comme a de l humain Et les gens me parlent de leur tente et on ne parle que camping de terrain de camping sauvage de camping organis on ne parle que de a Et les gens parlent d eux et dans une m taphore vous ne savez jamais s ils parlent d eux ou s ils parlent de la m taphore mais il y a quelque chose dans ce type de groupe qui c l bre humus humain et o ce que vous dites est une affaire qui ne les concernent pas uniquement eux C est a la c l bration C l brer a vient de celeber fr quenter par le plus grand nombre de Il me semble qu un groupe se doit imp rativement d tre un ph nom ne c l bratif et l j interroge les groupes de r cits de vie Je n ai pas encore tout fait bien compris Ou bien les groupes de g nogramme que je ne comprends pas non plus Voil pour ce qui est de susciter la question d tre habit Je pense qu il y a beaucoup de choses qui vont de soi dans la psyc
16. m me comme tr s gocentriques dans leur disponibilit aux autres Moi chez elles ou chez eux ce que je leur dis de faire c est quelque chose du genre tiens vous tes certainement quelqu un pour qui la capacit de don ne pose aucun probl me pouvez vous vous risquer du c t de la r ception a c est tout autre chose Parce que si je dis penser soi je coupe la possibilit relationnelle Si j invite faire une exp rience de r ception je vais justement r activer la possibilit de me conjuguer quelqu un d autre de risquer d tre d pendant de quelqu un d autre Tr s souvent ce sont des personnes qui ont des probl mes sexuels majeurs parce que justement la sexualit notamment f minine s inscrit par d finition du c t de la r ception Il y a vraiment quelque chose l mon sens o la psychoth rapie peut faire du tort ce type de personne Si la psychoth rapie a pour premier enjeu d accro tre la fraction personnelle et cela me semble correct le second enjeu est ce que ce ne serait justement pas d accro tre la fraction impersonnelle Est ce que nous avons devoir essayer de r veiller quelque chose de l ordre d un ailleurs chez la personne ou les personnes dont nous nous occupons Par exemple voyez ici un livre de Lise BOURBEAU 50 On va lire la fin C est les 5 blessures je dirais qui vous emp chent d tre vous m me le rejet l abandon l humiliation l injustice et la trah
17. n cessaires par incapacit ressentir les besoins sanitaires et sociaux Incapacit imaginer que la situation puisse changer partir d aides ext rieurs Je n ai trouv nulle part dans la litt rature un raisonnement simple du type Ces gens sont tr s lucides ils savent que le psy ne dispose d aucun moyen pour r soudre leur probl me et c est pour cela qu ils ne lui demandent rien Le cas du monsieur qui doit 100000 la Belgique En fait on me l envoyait pour supprimer un sympt me qui en r alit tait un am nagement intelligent qu il avait trouv pour survivre dans son monde Il exploitait d une certaine mani re les failles du syst me Didier Fassin se penche sur un centre d coute install au c ur d un quartier v tuste et insalubre Paris et qui a voulu offrir aux jeunes du quartier un acc s aux instruments d hygi ne l mentaire d autant que les professeurs du coll ge voisin ne cessaient de se plaindre des nuisances occasionn es par des l ves malpropres Ce centre donc en plus de ses objectifs d animation et de pr vention avait install deux douches Les l ves du quartier pouvaient passer le matin prendre une douche et un petit d jeuner et partir frais et dispos en classe La douche ne rencontra jamais de succ s en 2000 vingt deux douches seulement furent prises sur toute l ann e En esp rant d ailleurs qu il ne s agissait pas du m me jeune 4 La sou
18. parentification c est quand un enfant a une mission de la part du parent de s occuper de ses fr res et s urs et qu il a donc un niveau de parents C est par exemple les a n s qui doivent s occuper des fr res et s urs a fait des structures diff rentes a fait plut t des oblatifs La grand parentification c est l enfant qui justement de lui m me commence s occuper de ses parents Puisqu ayant t stipul j arrive et non en rapport avec une dette pr alable ou une ant riorit il va agir son social en s occupant des autres partir de lui Si vous soutenez qu il doit prendre son autonomie vous risquez de faire une erreur technique thique et m dicale gigantesque Car en fait qu est ce qui va se passer Ce sont souvent des tres qui prenant en charge leurs parents s inscrivent dans des missions Souvent on leur dit ne vous occupez pas de vos parents On leur emp che d tre dans une forme de lien avec l autre Si par contre vous imaginez un syst me o les parents peuvent remercier l enfant pour ce qu il fait ce moment l vous redonnez aux parents la possibilit de r exister en tant que parents 47 Quand vous remerciez quelqu un de quelque chose vous lui donnez un merci vous remettez alors l adolescent dans une position compl mentaire de ses parents compl mentaire basse et donc vous lui ferez conna tre ce qu il ne conna t peut tre pas c est dire la compl mentarit basse voire la d pe
19. qu Woluw il n a pas observ de changement spectaculaire des demandes de la population elle m me Mais il note un changement majeur dans les attentes des pouvoirs publics qui se traduit notamment par une augmentation sensible des demandes de prise en charge sous contrainte judiciaire et des pressions des autorit s plus ou moins amicales pour que les services de sant mentale soient plus efficaces dans le maintien de l ordre social Les pr occupations s curitaires des pouvoirs publics sont bien ressenties dans les services de sant mentale et l on attend par exemple que les programmes de traitement des d linquants sexuels fassent dispara tre le sympt me ce qui est loin d tre vident Comme on attend quand on nous envoie un jeune d linquant pour un suivi de probation qu on le gu risse de sa d linquance 23 Dans le m me num ro le directeur d un autre service de sant mentale Le M ridien insiste quant lui sur l ambigu t du recours de plus en plus fr quent aux expertises psy qui souvent d s approprient les gens des possibilit s d avoir eux m mes une certaine expertise sur leur situation Un coll gue travaillant dans un service de placement pour petits enfants nous disait l autre jour que lorsque les familles africaines sont confront es la d cision d un juge de placer leur enfant en famille d accueil ou en institution elles arrivent presque toujours trouver une solution alternative C est un
20. qu tre r fugi conomique est une honte qui donne droit un ordre de quitter le territoire 19 Notons en passant qu il y a des souffrances que l on feint d ignorer ou que l on minimise ou qui ont t laborieux faire reconna tre je pense aux violences conjugales aux harc lements divers Pourquoi En partie sans doute parce qu elles surgissent dans des cadres priv s et qu elles ne mettent pas en danger l ordre public 2 En r alit le discours politique Ceux qui veulent s en sortir arrivent s en sortir n est qu une mani re de rendre les gens souffrants de la fracture sociale responsables de leur souffrance 33 Tout demandeur d asile est confront un moment ou un autre la question de restituer ses souffrances non pas selon son propre v cu mais selon les hi rarchies de souffrance de celui qui a le pouvoir de lui accorder ou de lui refuser le droit d asile On pourrait se demander justement si la notion de souffrance psychologique ne participe pas de cette logique de construction culturelle des bonnes et des mauvaises pauvret s Dans un bon nombre de situations sociales qui nous sont adress es pr cis ment parce que tous les efforts des travailleurs sociaux pour r ins rer leur client ont chou la question qui nous est implicitement pos e est Avons nous affaire une bonne ou une mauvaise souffrance Ce souffrant est il un malade ou une victime qui m rite compassion et
21. rabot Donc si le bon Dieu t envoie tout cela c est bon signe c est qu il t appr cie particuli rement J aurais tout de m me pr f r qu il m appr cie moins si cela pouvait m pargner ses coups de rabot 17 Castel R 2003 L ins curit sociale Qu est ce qu tre prot g Paris Seuil 8 Nous jouissons de protections civiles qui nous garantissent les libert s fondamentales et de protections sociales diverses qui nous garantissent contre les al as d sagr ables de la vie assurance maladie accidents ch mage incendie vol 32 Il existe toujours des sp cialistes pour vous dire si les dieux vous font mal parce qu ils vous aiment ou parce qu ils vous ont maudit Dans le Burundi traditionnel avoir une large descendance surtout d enfants m les tait le signe de la b n diction par les dieux C est pourquoi l infertilit chez une femme tait la pire de toutes les abominations le signe d une mal diction par les dieux I n y a pas trop longtemps dans l Occident chr tien la l pre tait un signe de p ch et lorsque quelqu un tait soup onn de l avoir c tait le pr tre qui l examinait en premier Intervenait ensuite l autorit civile m dicale et quand le diagnostic se confirmait c tait de nouveau l autorit religieuse qui prenait les choses en mains organisant un rituel de s paration le p cheur recevait cong de la soci t tait exclus Castel 2000 44 45 Le sida est la l pre
22. ritisme pas spiritisme o l origine de la maladie c est le psychisme On va trouver un quivalent cette d marche dans un livre qui vient de sortir cet automne de Vincent JADOULLE Tout est psychosomatique m me pas vrai Et Vincent JADOULLE va utiliser une notion qui est tr s proche de celle que j utilise il va parler du psychosomatisme le psychosomatisme tant la r flexion psychosomatique ce que l astrologie est l astronomie Et on va commencer notre voyage en parlant du premier grand psyrite On les appelle grands parce que d habitude ils sont docteurs et conf renciers internationaux Mais il existe toute une s rie de petits psyrites En voil un Ils ne sont pas dans le tableau de l ordre des m decins ou dans la liste des psychologues agr s Mais bon ils ont beaucoup plus de comp tences que moi puisque celui ci est certifi psychoth rapeute Il est repris en tant que psychoth rapeute dans le guide social la sant mentale les groupes IAO et aussi sur un site que j ai d couvert Carolo net Ca doit tre tout un programme Donc voyage au pays des grands psyrites Le premier qu on va rencontrer est Gerd HAMER m decin autrichien interdit de m decine depuis 1986 Sa th orie physiopathologique est simple un choc psychique intense cr e un conflit avec un petit foyer c r bral correspondant un petit groupe de neurones qui donnent des informations l ensemble du
23. sur lui m me qui vous dit je manque de confiance en moi et que vous le replacez dans l enjeu pr c dent vous allez les inviter aller dans des groupes d affirmation de soi qui vont arriver ce que Monsieur DELACROIX a bien d crit tant t tu es toi je suis moi donc cette esp ce d atomisation Les petites particules n ont rien voir les unes avec les autres La fameuse chanson de Tonton DAVID chacun sa route et chacun son chemin passe le message ton voisin Int ressant mais compl tement st rile Si par contre vous allez susciter justement la position je manque de confiance en moi Moi je dis souvent ces gens l quand je vois qu ils sont donc du second enjeu et bien je leur dis si vous n avez plus confiance en vous c est peut tre le moment de pouvoir faire confiance en autre chose que vous Et alors ils vous regardent avec un air bovino ferroviaire Donc l air bovino ferroviaire c est un regard un peu absent de la vache qui regarde passer le train qui n a rien voir avec le chemin de fer et le chemin de fer n a rien voir avec la vache Et alors vous attendez un peu Et puis a prend Et alors ils commencent pouvoir se r activer dans une autre dimension qui sera de pouvoir in fine tre habit par autre chose que soi Vous pouvez par exemple lui dire tiens mais qui vous a parl de manque de confiance en soi C est vrai que c est important d avoir la conf
24. 51 Alors elle reprend et elle me dit de pouvoir changer c est quand m me ce qui est demand non Je lui dis ben oui mais si c est ce qui est demand tes vous s re que c est vous qui choisissez vraiment En d autres termes seriez vous conformiste Je pense que nous avons tenir si nous voulons continuer ce que la psychoth rapie soit dissidente dissidente non pas pour le plaisir de la dissidence mais pour soutenir la question du sujet nous avons tout un travail de cette personnalit que j appelle personnalit psychosoci tale dans lequel nous avons pouvoir mettre la personne par rapport la question de ce qu elle choisit r ellement Parce que se sentir tous uniques dans une soci t qui pr tend que tout le monde est unique et que tout ce que je fais c est mon choix il y a quand m me un paradoxe extraordinaire de ce type de culture Si dans une soci t l ensemble d un groupe dit c est mon choix faudrait qu ils se demandent si c est vraiment de leur propre choix de choisir ou bien est ce qu ils sont travers s par la culture commune de c est mon choix Nous sommes l donc face un paradoxe qui fait que justement d s lors que la particule n est plus reli e un tout et que la particule devient culture vous ne faites plus la distinction entre vous et la culture autrement dit vous n tes absolument plus moderne Et donc finalement on voit ces gens qui ne sont plus habit s e
25. PENSEES DE PSYCHIATRIE ASBL BEEZ NAMUR le 26 novembre 2005 0 Avec le soutien des Laboratoires Lundbeck Pr ambule C est sous une temp te de neige peu commune en cette fin du mois de novembre que s est tenu le VI symposium de l association Pens es de Psychiatrie Le th me du jour choisi comme chaque ann e lors de l Assembl e G n rale interrogeait les risques de d rives des psychoth rapies La matin e fut divis e en deux parties La premi re portait sur les d rives psychosectaires alors que la seconde portait elle sur le risque d instrumentalisation de la psychoth rapie des fins politiques et de r gulation de l ordre social C est gr ce au sponsor des soci t s Astra Zeneca BMS Merck Organon Sanofi Synth labo Wyeth et Lundbeck que cette journ e a pu tre possible C est galement le laboratoire Lundbeck qui r alise la mise en page des actes de cette journ e Les quatre orateurs dont vous pourrez prendre connaissance de l expos dans les pages qui suivent sont gt Docteur Michel DEGOSSELY psychiatre Li ge Les illusions dangereuses et les pratiques psychosectaires gt Monsieur Marc DELACROIX Pr sident de l Association des victimes des psychoth rapeutes autoproclam s AVPA Les dangers des d rives psychosectaires gt Monsieur L andre NSHIMIRIMANA Docteur en psychologie Le M ridien Bruxelles La psychiatrisation
26. a plus de repr sentation sociale mais il n y a que de la pr sentation du social Je pense qu il est important de voir comment nous allons traiter des adresses ou des plaintes propos desquelles nous avons un diagnostic d enjeu faire les concernant Je prends par exemple je manque de confiance en moi on entend a dans tous les premiers entretiens Alors si vous la prenez par rapport l enjeu de l individuation ce sera peut tre justement des individus qui sont encore trop ob issants aux appartenances et qui ont du mal positionner leurs d sirs Enfin vous connaissez a Il y a eu 100 ans de travaux litt raires l dessus lls viendront peut tre avec une tonalit un peu plus timide un peu plus retenue Ce ne sont pas des individus expressifs Par contre vous en avez d autres totalement dans le courant actuel tout fait en accord avec la contemporanit et qui viennent vous dire je manque de confiance en moi Ca veut dire qu au moment o ils ne sont pas bien ils vont dire qu ils auraient d avoir plus de confiance en eux pour pouvoir viter le malheur ou l adversit qu ils rencontrent 45 ls s en prennent eux m mes dans une attente de pouvoir encore plus compter sur leurs propres ressources c est dire ne pas d pendre d autres pour viter ou pour ne pas avoir conna tre cette adversit Je pense que c est important Si effectivement vous avez ce type d individu qui justement ne compte que
27. aire des r ponses psy On dit souvent qu aller chez le psy c est reconna tre que l on est fou et cela n est pas supportable pour certains Mais les choses sont parfois plus subtiles Certains savent quoi sert un psy mais estiment qu ils n ont nul besoin de son aide Chez certains immigr s le probl me n est pas tellement d tre fou mais d afficher officiellement sa faiblesse dans une culture qui par ailleurs vous met en position de quasi exclusion Le psy tant le repr sentant de la soci t dominante il est de bon ton de ne perdre la face devant lui solliciter son aide est une simple humiliation 37 Une mani re subtile chez les tenants de la clinique psychosociale consiste mettre ces demandes normalis es je demande du travail des papiers et ces absences inversions de demandes comme des traits caract ristiques de la souffrance sociale Car tout en se d fendant de constituer la pr carit et la grande exclusion en pathologie particuli re les auteurs proposent pourtant des listes de sympt mes caract ristiques de cette souffrance Pour Jean Furtos la diminution de la demande est pr cis ment le premier signe qui peut aller jusqu la r action th rapeutique n gative plus on aide plus la personne va mal Dans un rapport sur Souffrance psychique et exclusion sociale les auteurs signalent parmi les nombreux sympt mes de cette souffrance Incapacit imaginer les demandes d aides
28. alors qu elles semblent mettre en chec toutes les mesures d accompagnement social et professionnel que l on a d ploy es rien que pour elles Comment faire autre chose que les pathologiser La d marche clinique que propose l auteur consiste en une recherche approfondie des emp chements dans lesquels sont prises ces personnes et des l ments qui font nigme pour elles En effet le concept d exclusion ne rendrait pas compte de la condition de ces personnes elles seraient mieux qualifi es emp ch es prises dans des forces agissantes aussi bien publiques que priv es qui les activent ou les inhibent de diverses mani res En cons quence ce qui importe aux cliniciens comme aux travailleurs sociaux c est de rep rer ces forces de rep rer par quoi elles sont entrav es et de trouver le moyen de les r parer ou de lever leur emp chement p 127 Qualifier d infortune ce que vivent ces personnes est d j une prise de position quant la nature profonde de leur probl me Et aucun moment l auteur ne met en question le fonctionnement social Il s agit de d tresse sociale et non d injustice sociale Nous ignorons si les cas relat s dans l ouvrage vont mieux aujourd hui si elles ont retrouv du travail Il y a quelque chose qui me met toujours mal l aise aucune des infortun s dont l ouvrage parle n a demand une th rapie C est toujours quelqu un d autre qui l am ne et qui d ailleurs pr sente sa souffr
29. ance 3 Et la fameuse demande C est un fait que l on retrouve dans tous les crits sur la souffrance sociale les personnes concern es ne demandent pas d aide en tout cas pas d aide psychologique Elles nous sont envoy es ou ont t conseill es de nous consulter par d autres services juges cpas coles m decins g n ralistes services de la protection de l enfance Et comment analysons nous ce fait l absence de demande explicite de soin ou de relation chez le sujet SDF ne r sout pas la probl matique de la demande Cette demande existe encore faut il lui donner les moyens de s exprimer ou de se lire et ce travers par exemple la demande d un autre travailleur social notamment lieu du d sir de l autre envers le sujet Joubert p 102 Le cadre de la pratique s adapte aussi une demande qui ne vient pas directement du sujet concern mais qui est port e par un autre le travailleur social qui peut tre appropri e secondairement par le sujet souffrant Joubert 104 36 On parle alors de monde l envers ou de demandes invers es Un patient en grande souffrance sociale et dont on attendrait qu il formule une demande et l adressent qui de droit fait les choses l envers au psychologue il ne dit rien ou presque il dit qu il est l parce que son avocat le lui a demand et l entretien tourne autour de l impossibilit d obtenir le statut de r fugi Mais en rentrant i
30. articulier au probl me qui nous occupe et qui vous occupe je suppose aussi savoir le statut des psychoth rapeutes Il me para t important au vu de ce qui vient d tre expos par moi m me et par le Docteur DEGOSSELY de faire entendre via l association la voix des victimes par rapport ce statut des psychoth rapeutes Dans ce projet de loi il est pr vu qu un coll ge de psychoth rapeutes soit constitu c t d un coll ge de psychologues cliniciens et d un coll ge de psychiatres Ce coll ge des psychoth rapeutes soul vent mon sens des questions quant sa composition qui en fera partie quelles seront les r gles d ontologiques etc Ca pose beaucoup de questions c est un grand et long d bat aux cons quences importantes pour les usagers 20 Nshimirimana L andre Psychiatrisation de la souffrance sociale 1 Introduction Pinel r veille toi On consid re habituellement Philippe Pinel 1745 1826 comme celui qui le premier a lib r les malades mentaux de leurs cha nes a s par les agit s des calmes a remis en libert tous ceux qui taient enferm s pour causes purement morales conomiques ou politiques On pourrait dire que la grande r volution de Pinel a t de distinguer l ali nation mentale de l ali nation sociale A l poque d j c est le pr fet de police qui tait le plus r ticent la lib ration des indigents enferm s non pas pour des raisons m dicales mais pour d
31. chod rapeutes Il y a parfois des gens tr s bien Il y a un amalgame et cela pose question Si cela na marche pas on recourre des inductions si le patient est rebelle avouer ce qu il ne sait pas Induction ou sensibilisation c est vigoureux Par exemple on prend le patient dans ses bras On le laisse se masturber On utilise des chacras qui sont en rapport avec des zones nerg tiques On appose les mains mettons sur le pubis Ou on montre une patiente particuli rement r calcitrante une vid o qui met en image le viol d une fille par son p re Pourquoi pas Ca fait un peu songer tout de m me la torture Ce qui nous a beaucoup aid s dans la critique de ces ph nom nes c est l existence la m me poque aux Etats Unis d une pid mie parce qu on peut l appeler comme cela on a recens 400 000 plaintes de ce qu on a appel l pid mie des faux souvenirs Au d part c tait la m moire il y a des l ments dans la m moire qui sont r prim s Les troubles doivent videmment venir de l il faut les chercher les poursuivre avec nergie on a eu comme cela toute une pid mie Et ce sur quoi il faut insister et qu on retrouve aussi chez GLAUDE c est l attaque vis vis des liens L attaque vis vis des liens Pour HAMER c tait l attaque contre sa formation m dicale et ici c est l attaque des liens avec la famille L attaque des liens contre la famille a va tr s loin puisque a a amen
32. cis extr mement puissant Dans la religion chr tienne elle a t assez bien d finie comme ce principe qui en grec a une racine respiratoire C est cet esp ce de souffle qui vient de l ext rieur qui vous rempli qui vous anime et qui vous fait vivre L air est effectivement quelque chose d th r c est de l ordre de l invisible parce qu on n a jusqu pr sent pas vu l air Enfin moi pas encore Peut tre que vous mais enfin on peut en discuter Il est clair que la psychoth rapie est une th rapie qui proc de par l invisible Du temps o l invisible dans les soci t s tait repr sent par le ph nom ne du divin ou de la tradition il est clair que l invisible occupait cette place l ext rieur de l humain Et c est partir de la d couverte de l inconscient qu il y a eu un changement de lieu de cet invisible op rant qui est pass de l ext rieur l humain l int rieur l humain En fait nous tions cette charni re du XIX XX si cle o il y avait une augmentation de cette possibilit de se voir en dehors du Divin o NIETZSCHE avait prononc Dieu est mort et o nous tions dans une prolif ration de cette perception qu on pouvait tre un individu pur Et les th rapies du moment taient des th rapies volontaires se basant essentiellement sur l individu pur qui pouvait s en sortir par lui m me FREUD am ne finalement un b mol cette question en disant oui mais les gars enfin c
33. corps et produisent certains endroits une prolif ration tissulaire La cible est en fonction du psychisme Ainsi si vous tes dans un couvent et qu il y a interdiction de parler et que vous ne supportez pas a vous risquez de faire un cancer du larynx HAMER s est balad un petit peu partout avec des scanners mais jusqu pr sent aucun neuroradiologue n a compris ses scanners Et d autre part peut tre ce qui est plus grave il ne faut pas intervenir par des m dicaments et d autres pratiques dans le cours naturel de l affection qui volue naturellement vers la gu rison parce que cette intervention cr erait de nouveaux conflits et donc de nouvelles tumeurs Alors il se proclame comme tant le cr ateur de la nouvelle m decine Bien s r il est un rebelle et un r volutionnaire Rappelons que selon les statistiques 50 des personnes atteintes de cancer se documentent sur des pratiques alternatives et que 10 abandonnent les traitements classiques Ce sont des illusions meurtri res HAMER a trouv le secret de la gu rison d couverte para t il connue de longue date des juifs qui l ont cach e volontairement pour liminer le reste du monde On est ici dans la dimension mythique Il est actuellement en prison pour quelques ann es mais il a des disciples Parmi ceux ci des disciples de la partie Est de la province de Li ge cause de l influence l de la culture germanique Mais a d borde la zone germanophone Et un de ses
34. d faire sa confession Elle crit la famille une lettre cet pisode du rapt il a t tout fait invent Et Jean PIAGET 70 ans de dire et pourtant je revois la journ e comme si c tait hier Mais il y a eu un petit probl me pour Albert GLAUDE en 1999 Selon un tablo de canadien l minent th rapeute accus d agression sexuelle se suicide Il duquait des formateurs chez ceux qui veulent pratiquer la catharsis glaudienne il faut v rifier si de fait ils n ont rien de cach Donc les nettoyeurs doivent tre nettoy s sauf Albert GLAUDE videmment qui estimait qu il tait d une famille suffisamment stable et bonne pour ne pas devoir subir sa catharsis Alors que sont devenus les glaudiens Ils ont pour le moment un profil bas c est dire on a du mal conna tre des noms de th rapeutes glaudiens mais il y a un site Internet site international et o on peut s adresser et o on nous dit qu ils ont une formation rigoureuse c est pour cela qu il y a tr s peu de glaudiens en r alit qu ils ont une m thodologie tout fait stricte et aussi une formation permanente Vous voyez c est tout fait correct et en m me temps j ai pu gr ce l appui des soci t s de lutte sectaire avoir un document de diagnostic dans le travail de la catharsis Leurs crit res de qu risons voyez en premier lieu la liquidation de toute r sistance Ca y est on est battu Hand up Liquidation de tou
35. de la souffrance sociale gt Docteur Bernard FOUREZ psychiatre UCL Mont Godinne La psychoth rapie est elle bonne pour la sant Bonne lecture Pierre SCHEPENS Pr sident Michel DEGOSSELY Les illusions dangereuses et les pratiques psychosectaires Tout d abord une petite note de chaleur j ai song en arrivant au snark Le 18 juillet 1874 Lewis CAROLL alias DOGSON se prom ne par une belle journ e la campagne et un vers qui lui vint en t te le snark tait un boujoum voyez vous Et a ce sera le dernier vers d un petit po me qui s appelle la chasse au snark Il y a eu des centaines d interpr tations C est un sommet du non sens Mais on peut consid rer la chasse au snark comme tant la chasse la fortune dont la sant serait un l ment On va souhaiter bient t bonne ann e bonne sant et pour cette chasse tous les moyens sont bons Des billets de banque des bulles de savon des incantations Mais cette chasse b n fique devient tout d un coup mal fique lorsqu on rencontre un boujoum Horreur indescriptible Il est difficile de vous pr senter ce qui me semble pour moi des d rapages ce que pourraient tre des non d rapages des bonnes psychoth rapies C est le probl me du premier orateur Pour commencer je me suis servi du livre de Jean Jacques AULAS qui est paru il y a une douzaine d ann es Jean Jacques AULAS est un psychiatre un pharmacologu
36. des temps modernes on a entendu des pr lats africains pr cher qu il n est qu une punition de Dieu contre l infid lit et la sexualit hors mariage Dans d autres religions la souffrance peut tre comprise comme une simple justice Un dogme central l hindouisme est le karma la destin e d un tre humain est d termin e par la totalit de ses actions pass es Il existe une justice immanente qui r tribue chacun dans sa vie pr sente en fonction de ce qu il a fait dans ses vies pass es On comprend pourquoi des mis res parfois si criantes ne r voltent que les missionnaires chr tiens pour les hindouistes les malheureux n ont que ce qu ils m ritent On pourrait se demander si dans une culture fortement impr gn e de christianisme un alcoolique ou un toxicomane ne sont pas d abord des coupables et non des malades Parfois la distinction bon mauvais est op r e au sein des populations subissant une m me souffrance il y a de bons pauvres courageux qui font de leur mieux pour s en sortir en tout cas qui ne d rangent pas l ordre public et les autres m chants et dangereux la racaille de Sarkozy qui ne veulent pas s en sortir comme si sortir de la mis re n tait qu une question de volont Tous les Etats se r servent le droit de distinguer entre les bons demandeurs d asile trop peu et les mauvais demandeurs d asile trop nombreux Etre r fugi politique donne droit l accueil et l aide tandis
37. disciples qui a probablement servi r pandre les th ories de HAMER est un psychologue reconnu il s appelle L on RENARD il d fend l id e qu il y a strictement analogie entre le conflit et le choix de l organe atteint Si vous avez un ulc re de l estomac c est que vous ne dig rez pas les contrari t s Notre second grand psyrite sera Albert GLAUDE Au d part c est un commercial belge Il fait siennes les th ories de HAMER accorde beaucoup d importance L on RENARD et fait r f rence Alice MILLER Alice MILLER ce n est pas Alice au pays des merveilles Ce serait plut t Alice adulte au pays des boujoums On peut supposer que cette femme a v cu des traumatismes importants dans son enfance Moi je ne doute pas de son honn tet Elle a travaill comme psychanalyste puis a abandonn sa pratique Elle peint et crit des livres Ils ne sont pas dr les l enfant de la terreur Et elle peint Moi j appr cie plus ses dessins Mais enfin part les livres elle est peut tre moins nocive elle n est plus th rapeute Elle reproche Sigmund FREUD d avoir d abord d crit les traumatismes consid r s comme r els qui engendraient des d sordres chez ses patientes puis d avoir chang de th orie et d avoir insist sur la nature fantasmatique de ces traumatismes Je la cite les fantasmes sont au service de la survie ils aident exprimer la r alit insupportable de l enfance et en m me temps la cac
38. duction du th rapeute est manifeste Une des grandes sp cialit s des psychoth rapeutes bidons c est d avoir une biographie comme personne n en a Le meilleur acteur de cin ma la plus belle star d HOLLYWOOD n a pas n a jamais une bio extraordinaire comme celle qu il m a t donn de voir Ca impressionne Je me rappelle ma th rapeute en primal j en ai encore le souvenir c tait une am ricaine blonde une vraie blonde pas idiote du tout tr s belle avec un accent am ricain charmant Moi j tais s duit par cet accent Ses ascendants d origine fran aise taient s rement venus en Am rique chercher fortune En outre elle s tait invent une ascendance am rindienne iroquoise de je ne sais plus de quelle tribu Si elle l a fait c tait simplement parce qu il lui fallait cr er une aura de spiritualit int ressante pour tre cr dible D embl e elle se pr sentait comme cela dans ses s ances de th rapies primales C est l la perversit de la chose que dans ce colloque particulier entre un client et son th rapeute d embl e ce dernier se pr sente avec tout ce qu il est tout ce qu il r ve d tre toutes ses croyances et il am ne a dans l existence du client Je puis vous pr senter titre d exemple une bio d une th rapeute de Namur dont j ai supprim le nom Cette dame a commenc tre form e aux massages shiatsu puis en r flexologie plantaire puis en relaxation cor enne et californienn
39. e d un esp ce de couple maudit C tait deux cousins germains qui s taient mari s germains mariage consanguin Vous allez me dire c est pas vrai on peut refaire les arbres g n alogiques Effectivement la dame sait tr s bien que l homme en question n a absolument aucun lien de parent avec elle mais sa th rapeute lui a mis dans le cr ne que l homme avec qui elle vit est le double d une a eule de cette personne Cette esp ce de capacit malsaine de persuasion est g n rale Certes on peut en rire et se dire comment est ce possible de se laisser pi ger par des conneries pareilles 14 Et bien si Dans des moments de d tresse vous le savez encore mieux que moi aussi les gens peuvent avaler tout et n importe quoi On peut prendre pour argent comptant un discours qui para t construit clair parce que qui dit clair dit souvent simpliste malheureusement et qui para t en tout cas explicatif et souvent ferm sur lui m me D une mani re g n rale les principaux crit res de manipulation sont les suivants 1 l effet de groupe Quand un th rapeute travaille avec un groupe videmment les effets sont multiplicateurs sur le sujet c est dire que la soumission a de plus grandes chances de s imposer de s instaurer dans un groupe que dans le cadre d une relation individuelle 2 La d stabilisation Elle s installe par une mobilisation des motions la pens e est toujours mise au rancart Il faut
40. e puis elle a t form e l coute et l accompagnement des malades et des mourants ce qui fait tr s s rieux puis elle a fait de la PNL l institut Ressources qui est tr s connu ici Rixensart et puis elle a fait bien d autres choses encore dont de la kin siologie et des techniques chamaniques qui pour le moment marchent du tonnerre mais qui vous effraient le chamanisme p ruvien en particulier avec consommation de ayauasca Il s agit d une racine hallucinog ne utilis e rituellement par les populations indig nes indiennes et qui est utilis e ici par des th rapeutes dingos graves L ayauescura e n France est consid r e comme stup fiant les th rapeutes qui lutiliseraient encore sont susceptibles d tre poursuivis ce qui n est pas encore le cas en Belgique 17 Enfin son C V se termine par la symbokin siologie et la vitospagirie qui pour ceux qui ne savent pas inclut des techniques de th rapies alchimistes m di vales avec des plantes La majorit de la population devant une bio pareille craque en plus la fille est jolie elle n est pas blonde mais elle est jolie Voici encore un exemple dans cette n buleuse des th rapies new ge La psychog n alogie et les constellations de BERTELINGER Je ne sais pas si vous connaissez c est grave aussi Il s agit d un ancien missionnaire catholique d froqu qui s est int ress toute une s rie de th rapies Il a commenc par un petit peu d
41. e assez particulier qui me semble tre la psychoth rapie de la femme divorc e ou s par e Si vous coutez ces personnes tr s souvent elles tiennent un m me discours Elle vous dit depuis que j ai fait une th rapie je pense plus moi je vis dans l instant maintenant je peux dire que je ne donne plus parce que donner c est exploiter je peux m accorder des plaisirs et je suis dans le l cher prise Je me souviens d une assistante qui disait un jour d une patiente madame untel s accroche au l cher prise et c est exact Vraiment c tait quelqu un qui buttait sur cette esp ce de l cher prise et c tait un paradoxe fantastique Enfin bon Je pense que cette assistante avait bien observ l enjeu Si vous regardez ces gens l avec la lorgnette de l enjeu de l individuation forc ment vous allez postuler la femme comme d pendante et victime d un manipulateur de mari Parce que la femme repr sente justement notre poque celle qui s est mancip e Elle est peut tre celle qui dans la soci t montre le mieux la capacit de se sortir de l enjeu de l appartenance Il y a d s lors une esp ce de r sonance de cette th rapie avec cet enjeu et puis la victime traumatis e tout a rentre dedans Ce sont des kits complets vous ne savez pas acheter en pi ce s par e 49 C est un peu comme les voitures japonaises o quand vous demandiez le toit ouvrant vous aviez automatiquement la radio Nous nous trou
42. e et un des r dacteurs de la revue Prescrire Son titre s intitule Les m decines douces mais ce qui est important c est le sous titre Des illusions qui gu rissent L auteur d crit un certain nombre de m decines alternatives et il s aper oit malgr qu il n y trouve aucune justification scientifique qu il s agit de pratiques qui dans un nombre non n gligeable de cas gu rissent Illusion est pris dans le sens de pratique dont la valeur scientifique n a pas t d montr e Par exemple on peut d montrer la valeur scientifique d un traitement par placebo Il range ces psychoth rapies dans les illusions qui gu rissent l exception des pratiques cognitivo comportementalistes qui elles seraient scientifiques On peut toutefois se demander si l efficacit th rapeutique n est pas ici li e des l ments suggestifs comme l induction de la d tente qui va pr c der et accompagner le traitement des phobies Alors la science il faudrait aussi joindre le pouvoir de la suggestion peut tre plus efficace A la fin de son livre cet auteur voque l existence d illusions dangereuses Les doucoth rapies deviennent des duroth rapies le placebo devenant un nocebo Cette ambivalence existe de longue date magie blanche et magie noire hypnose paternelle bas e sur la terreur l intimidation et l hypnose maternelle qui agit par la s duction comme l a d crit Sandor FERENCI dans Thalassa Et
43. e g re qu partir de moi m me je ne peux que me sentir envahi par ce qui viendrait d un ailleurs qui me gouvernerait Ce sont des personnes qui montrent bien qu elles n ont pas cette capacit d tre aptes parce que l envahissement c est la capacit d tre habit Je pense que c est une notion tout fait fondamentale Etre proche quivaut l envahissement d s lors nous nous trouvons devant des angoisses d envahissement Nous ne sommes pas face des personnes qui ont d mal quitter papa et maman et qui en seraient au moment du mariage dans cette esp ce d abandon ou de diff renciation difficile Ce n est pas a Ils ont v cu parfois 4 5 6 ans ensemble donc ils ont d j fait cette d marche l Nous sommes justement dans le second enjeu et dans l angoisse de l envahissement ressenti par la particule par l individu Je me souviens d une dame qui parlait toujours du p re de ses enfants Et je lui dis mais c est frappant vous dites le p re de mes enfants On pourrait imaginer que vous disiez le p re de nos enfants Ah non a c est pas possible Le nous est impensable pour moi il liqu fie mon nergie vitale 48 C est ce qu elle me dit et qui montre bien que le nous est quelque chose qui n a plus de valeur enchanteresse n a plus de capacit enthousiasmante L enthousiasme c est la trace du Divin en soi c est cette nergie que le Divin que l invisible op re en nous nous donnant justement cet enthou
44. e mani re pernicieuse dit Burquel d tendre le champ de comp tence de la sant mentale que d aborder les probl mes humains sous un angle r ducteur de la psychologie ou de la psychiatrie celui de la consultation du diagnostic de l expertise Il d nonce donc cette tendance mettre du psy partout voir du handicap du d ficit de l inadaptation bref m dicaliser ou psychiser des faits qui en r alit pourraient bien s appr hender autrement Cette tendance adresser au psy des souffrances d origine sociale ne date pas d hier Dans Le livre blanc de la psychiatrie fran aise de 1966 les sommit s de la psychiatrie de l poque Doum zon Ey Bonnaf dans une discussion sur les fonctions sociales de la psychiatrie reconnaissaient la n cessit pour les quipes psychiatriques d agir sur les structures sociales en tant que responsables de la sant mentale d un territoire donn Toutefois notaient ils La psychiatrisation progressive de tous les probl mes entra ne le psychiatre jouer un r le dans des domaines o il n est pas souhaitable qu il en ait La psychiatrisation de la souffrance sociale a t d nonc e par les anti psychiatres pour des raisons qui taient dirais je plus politiques que th orico cliniques Dans les critiques c l bres de Michel Foucault ou de Robert Castell il s agissait de d noncer non seulement l asile mais aussi le pouvoir psychiatrique comme force archa que de do
45. e n est pas comme cela qu il l a dit mais il y a quand m me quelque chose de particulier dans les th rapies Je vois des gens qui ne veulent pas leurs sympt mes et sont travers s par des sympt mes qu ils ne veulent pas Il y a donc une force invisible qui op re et qui agit que je nomme nconscient et qui est ench ss au sein de l humain Je pense que si nous voulons vraiment rester tr s stricts sur le niveau de la psychoth rapie nous n aurons de v ritable psychoth rapie que si elle traite des niveaux invisibles op rants qu il soit l inconscient individuel l inconscient collectif de type jungien ou par exemple dans les th rapies syst miques les mythes familiaux ou toutes ces choses invisibles qui nous traversent et nous font faire des choses que nous ne voulons pas autant 42 Cette notion d invisible l int rieur de nous nous met dans une position qui n est justement pas individualiste puisque je suis divis en deux parties On pourrait dire que la clinique psychoth rapeutique initiale celle de l inconscient est une clinique du dividu Ce mot n existe pas Or actuellement si vous prenez votre micro et que vous interrogez les gens ils vous diront que l inconscient c est eux C est eux ils ont la ma trise de leur propre inconscient et d ailleurs toutes les th rapies dont on a parl dans les premiers expos s ne visent que a c est d augmenter cette ma trise Je pense qu il y a un l ment important et qui rejo
46. e psychanalyse un petit peu de bio energie par l un petit peu de tout puis a invent sa m thode des constellations samiales Il faut savoir que ce type est un grand admirateur d Hitler Les constellations samiales de BERTELINGER se r pandent en Belgique partir de l Est du pays Je viens moi m me de l Est de la Belgique de la partie germanophone J ai vu arriver ce danger l mais il se r pand maintenant partout C est une pratique terriblement autoritaire Le th rapeute installe dans l espace de th rapie a se fait en groupe des constellantes c est dire des personnes qui sont sens es repr senter la famille du sujet qui doit subir les soins Il y aura le p re la m re le grand p re mais peut tre Dieu aussi et la Patrie soit des figures symboliques et des figures r elles Le th rapeute de mani re tout fait intuitive avec un petit peu d intuition divine place les constellants par rapport au sujet souffrant et d cr te tel probl me que tu as voqu tout l heure est d la place qu occupe ton p re la Patrie dans ta probl matique I faut absolument que tu r solves ce probl me l par exemple que tu demandes pardon ton papa que tu t excuses aupr s de lui parce que en fait ce dont tu souffres maintenant la hernie discale c est d un refus de t abaisser devant lui etc Je ne suis pas en train de broder quoi que ce soit Quand Michel DEGOSSELY vous parlait tout l heure des ph nom
47. emporaine in Joubert M et Louzoun C dir 2005 R pondre la souffrance sociale Paris Er s La souffrance psychique telle qu abord e ici n est pas confondre avec la d tresse psychologique ou d moralisation chez les auteurs anglo saxons qui d signe l tat d un individu dont les possibilit s psychiques sont d pass es que ce soit pour des raisons ext rieures sociales stress ou int rieures n vrose pathologies diverses Kovess Masf ty ibid pp 16 17 11 Colin et Furtos 2005 in Joubert et Louzoun 2005 106 12 Cfr La souffrance psychociale Hors S rie 2005 Rapport d une journ e d tudes et de formation organis e par le Contrat de Ville de l Agglom ration de Mont de Marsan Ensuite on oublie que ces conditions d origine sociale sont complexes et multiples La souffrance d un jeune turc bard de dipl mes qui n a jamais pu entrer dans le monde du travail est elle la m me que celle d un ouvrier li geois qui a suivi son p re l usine et qui apr s trente ans d un m me travail se voit pri d aller se convertir ailleurs En plus cela ressemble un pl onasme toute souffrance a une composante psychique De nombreuses maladies mentales s accompagnent d une grande souffrance psychique Pourquoi celle l qui s origine dans le social devrait jouir de ce privil ge indu d tre la seule avoir le titre de psychique Peut tre est ce seulement une mani re de l
48. ental On ne peut nier non plus qu elle a rendu possibles de nombreux progr s de la psychiatrie notamment au niveau de la nosographie Les deux autres objectifs taient d assurer aux ali n s l assistance m dicale dans des tablissements sp cialement destin s les recevoir et d assurer ensuite la protection de la personne et des biens des individus intern s La surveillance des tablissements d hospitalisation ouverts dans chaque d partement tait confi e aux autorit s judiciaires L organisation asilaire restera sous la comp tence du minist re de l int rieur jusqu en janvier 1920 passe alors au minist re de l hygi ne de l assistance et de la pr voyance sociales qui deviendra minist re de la sant publique le 2 mars 1930 Malgr toutes les critiques dont elle a fait l objet la loi de 1838 ne sera modifi e qu en 1968 A Porot Manuel alphab tique de psychiatrie Paris PUF 1969 21 Bien s r la loi de 1838 ne ralliera pas tous les psychiatres et l on verra d j d s sa promulgation de grands psychiatres proposer une sorte de retour Pinel pr f rant le non restreint la camisole et l open door ou h bergement familial l enfermement D s l ouverture des premiers asiles la question de l insertion sociale de l ali n se pose d j D abord les psychiatres le constatent rapidement les hospices ont beau tre pleins le nombre de malades en ambulatoire restera toujours sup rieur celui
49. erci pour les souvenirs Concernant les syndromes des faux souvenirs cela touche peu pr s deux cent milles personnes aux Etats Unis qui se font avoir par la re cr ation de ce syndrome de l inceste C est vraiment l quelque chose de PHENOMENAL Alors l inverse on peut assister galement partir d un ph nom ne r el ou imagin par le client une r appropriation interpr tative du th rapeute a peut tre ah vous avez t abus e Mademoiselle ou votre p re a t le responsable d attouchements sexuels Et bien dans la th rapie vous allez lui demander pardon parce que vous tes quelque part un peu responsable aussi des attouchements que vous avez re us tant enfant ne parlait on pas de culpabilisation g n ralis e dans les pages pr c dentes 16 Est ce que vous vous imaginez en train de dire une patiente qui vit avec cette r alit l j ai subi des attouchements de mon p re et a a dur pendant des ann es qu elle doit symboliquement s excuser genoux parce qu il s agit de le faire genoux devant un p re imaginaire parce que elle elle l a provoqu Moi je suis outr Mais cela existe Donc a veut dire qu enfant vous tiez coupable Voil Si on vous a touch e c est que vous tes coupable La s duction Parmi les techniques de mise sous influence une est particuli rement efficace et r currente la s duction J en ai d j touch un mot la s
50. es pr occupations d ordre public Le geste de Pinel n tait pas seulement psychiatrique il tait politique C est au fond comme s il disait chacun ses responsabilit s je prendrai soin de mes malades mais de votre c t prenez soins de ces citoyens qui ne sont ni malades ni invalides ni handicap s et qui ne souffrent que des contradictions inh rentes vos choix politiques Pinel a connu ses heures de gloire re u de prestigieuses distinctions pour son uvre Pourtant douze ans peine apr s sa mort est vot e la fameuse loi du 30 juin 1838 port e par deux des principaux l ves de Pinel Esquirol 1772 1840 et Ferrus 1784 1861 Cette loi codifie le statut juridique de l ali n et le premier de ses objectifs est de d fendre la soci t contre les r actions anti sociales des ali n s On assiste la revanche du pr fet de police qui peut ordonner un internement d office de toute personne qui d range l ordre public Le risque est vident le retour dans la sph re de la psychiatrie et de la psychoth rapie de ceux l mendiants et vagabonds que Pinel avait lib r s La loi n tait pas enti rement mauvaise et si elle s est maintenue jusqu en 1968 c est sans doute que la soci t et le monde m dical y trouvaient leur compte On peut souligner en effet que dans certaines circonstances elle d fendait galement l ali n contre une soci t souvent intol rante voire agressive envers le malade m
51. fficace qu un intervenant social On peut dire que les psychiatres eux m mes ont des avis nuanc s sur cette question Certains refusent clairement la psychiatrisation des probl mes sociaux et estiment qu ils ont de quoi s occuper avec les psychotiques les d prim s et autres angoiss s D autres tout en se d fendant galement de psychiatriser la mis re sociale et en insistant sur ce fait qu elle n a rien de pathologique estiment toutefois qu il y a quelque chose faire avec les souffrances diverses li es aux conditions sociales d existence Le psychiatre Claude Louzon d fenseur de cette deuxi me position pense que face la mis re sociale la psychiatrie n est pas la r ponse mais participe la r ponse en soutenant l ensemble des dispositifs de premi re ligne en jouant un r le d expert et pas seulement de praticien de la chose mentale qui vient s curiser les intervenants et contribuer ce que chacun occupe sa place Mais justement en tirant ces difficult s que l on pourrait tout aussi bien qualifier de faits sociaux relevant de la comp tence des responsables politiques vers la chose mentale en se positionnant comme un expert ou comme celui qui vient s curiser les intervenants quelle place se donne le psychiatre ou quelle fonction souhaite t il remplir dans le syst me social o il volue Je propose donc d aborder le th me de psychiatrisation de la souffrance sociale sous un
52. ffrance psycho sociale 2005 p 23 sv 3 Rapport Parquet cit par Dr P Bod nez op cit p 6 38 L quipe tenta en d sespoir de cause pour inciter les jeunes la propret de joindre l agr able l utile en rempla ant les deux cabines de douche par une douche massante les ados b n ficiaires continu rent bouder la douche Le d jeuner les machines laver le s che linge par contre connurent un meilleur succ s quoique toujours limit Les membres de l quipe taient unanimes pour expliquer l attitude des jeunes Prendre sa douche au centre au vu et au su de tout le monde c est affronter l humiliant aveu que l on ne peut pas se laver chez soi Fassin 104 Ainsi de l avis m me des intervenants le service offert par la municipalit risquait d avoir des effets n gatifs de stigmatisation oppos s la g n rosit de ses objectifs Des aides qui se retournent contre les suppos s b n ficiaires On comprend finalement la plainte non pas des victimes des injustices sociales mais des intervenants eux m mes 5 La souffrance des intervenants Voil un des traits les plus commun ment admis dans la litt rature sur la souffrance sociale elle fait mal aux intervenants qui s en occupent Les deux souffrances du b n ficiaire de soins et de l intervenant sont d ailleurs si intimement li es que parfois on ne sait pas laquelle a priorit sur l autre Voici un extrait de Furtos et Coli
53. g n raux ici on met en avant les mouvements psychiques du sujet en situation d errance d exclusion de d saffiliation Une confusion reste pourtant entre ceux qui nomment cette souffrance sociale et ceux qui la disent psychique Des d bats et des colloques ont t organis s pour savoir s il fallait la qualifier de sociale de psychique de psychosociale Mais si l appellation pose probl me la r alit elle semble claire il s agit d une souffrance affectant le psychisme non psychiatrique d origine sociale Bref de ces affects p nibles et complexes faits d angoisse de honte d impuissance de perte d estime de soi de d tresse ou de r signation que connaissent les personnes qui perdent ou vivent dans la peur permanente de perdre un de ces pilier majeur de l identit et de la dignit que sont l emploi le revenu le logement un statut administratif un droit humain essentiel Certains comme Jean Furtos psychiatre proposent de la nommer psychique tandis que d autres comme Michel Joubert la nomment sociale Critiques D abord il y a comme de la na vet dans l insistance sur la souffrance psychique de certaines cat gories sociales Les pauvres souffrent Ah bon On croyait qu ils taient seulement pauvres Ah le ch mage a fait mal On n tait pas au courant 10 Furtos J et Colin V La clinique psychosociale au regard de la souffrance psychique cont
54. gitimer les r ponses psychologiques que l on se propose d y apporter Car justement ce sont ceux qui parlent de souffrance psychique qui proposent galement une clinique psychosociale qui de mani re simple cherche prendre en compte les mouvements psychiques d une personne donn e dans le cadre d une mission sociale de r insertion d ducation d h bergement Furtos et Colin 2005 D s son apparition la notion de souffrance psychique impliquait le soin clinique comme r ponse Bref rappel 1993 sur une demande de la d l gation interminist riel la Ville et au d veloppement urbain ainsi que la d l gation au revenu minimum d insertion est cr un groupe de travail appel Ville sant mentale pr carit et exclusion sociale Une cinquantaine de professionnels psychiatres psychologues m decins sociologues administrateurs seront associ s ce travail coordonn par Antoine Lazarus professeur de sant publique de l universit Paris Nord et dont les r sultats seront publi s en f vrier 1995 sous le titre Une souffrance que l on ne peut plus cacher Rendu public par Simone Weil alors ministre des Affaires Sociales il conna t un vif succ s et de nombreux acteurs sociaux priv s ou institutionnels en font leur r f rence pour rendre intelligibles les probl mes sociaux qu ils affrontent chaque jour mais aussi un argument pour l gitimer leurs projets et leur demande de s
55. her ou la faire para tre plus inoffensive Un v nement ou un traumatisme fantasmatique soi disant invent recouvre toujours un traumatisme r el La doctrine psychanalytique de la sexualit infantile s inscrit l appui de l aveuglement de la soci t et l gitime l abus sexuel perp tr sur l enfant Elle accuse l enfant et pargne l adulte je ne sais pas si Monsieur VAN RIELAERT parce que je n ai pas lu son ouvrage traite ces psychanalystes de bourreaux d enfants ma connaissance a ne m a pas t dit Mais ce qui est important c est qu en reprenant la maltraitance sexuelle infantile d crite par Alice MILLER Albert GLAUDE labore sa th orie en se sentant investi de la mission de d livrer le monde de la peur de savoir Nous retrouvons ici la fonction mythique Son premier livre s intitule Catharsis la th rapie du tunnel le parcours th rapeutique tant assimil un voyage dans un boyau avec une sortie dans la lumi re Il y a l bas des signes qui pour lui ne trompent pas Mais bon il n en parle pas dans son livre C est un petit peu des secrets de fabrication Le terme est repris de FREUD qui comme vous le savez la fin du XIX si cle traitait par hypnose et obtenait par des d charges motionnelles des r actions avec apparition d un sens ce sont les tudes sur l hyst rie crites avec BREUER et parues en 1895 avant la psychanalyse Pour Albert GLAUDE la catharsis freudienne n est qu u
56. hoth rapie La psychoth rapie est l ap tre de l expression Et bien justement je pense que a vaut la peine pour une fois de parler de l impression Comment est on imprim par quelque chose La communication c est tr s bien Mais le silence Est ce qu il a encore le droit de parole le silence Pas s r Il y a aussi des tics chez les psys Quelque chose est toujours vu selon des dynamiques un peu n vrotique de fuite 52 La prise de toxiques par exemple est toujours vue comme une fuite Or c est souvent une exp rimentation de quelque chose qui n est justement plus tellement courant dans le milieu psych d lique Ca veut dire quoi Psychodelum qui m ne l me C est quand m me curieux que ce soit en pleine p riode du mat rialisme triomphant qu on voit r appara tre des toxicomanies R cemment un jeune m explique que pour lui il doit s en sortir seul Enfin le petit livre du contemporain parfait En m me temps je sais qu il est d pendant aux benzodiaz pines Je lui dis mais c est extraordinaire vous qui tes qui voulez justement tout faire par vous m me et tre ind pendant vous osez quelque chose d incroyable vous osez tre d pendant je trouve a vraiment int ressant Et alors il me dit ah a je n avais jamais pens comme a Pouvoir regarder l ouverture anthropologique que le sympt me met en place comme la possibilit de vivre quelque chose qui n est pas courant est utile La sensat
57. iance en soi Vous faites la b te Vous savez que la meilleure mani re d tre th rapeute c est de faire la b te Je pense que c est ce qui marche le mieux Alors ils vont vous dire que c est important d avoir la confiance en soi C est un fait de culture Oui mais alors est ce que vous avez confiance est ce que vous faites confiance cette culture Parlez moi un peu de quoi vous pouvez faire confiance ou pas dans cette culture Je pense qu il pourrait tre nocif de se tromper d enjeu je crois que a peut tre mauvais pour la sant mentale Je voudrais maintenant parler de la pathologie de l adolescent o il me semble assez tonnant que le premier r flexe des th rapeutes est toujours de voir l adolescent comme un tre qui a des parents trop envahissants et qui a du mal s en d tacher Des comme a il y en a encore y a encore des surgel s qui tra nent et qui se r chauffent l occasion du r chauffement plan taire Vous en verrez C est encore des enjeux qui existent parce qu une sociologie n est jamais uniforme dans une soci t Les vitesses sociologiques sont diff rentes d une famille l autre 46 Mais partir du moment o justement vous avez des enfants qui sont n s d embl e constitu s comme des individus isol s du reste c est dire de ces enfants pour lesquels on a envoy le faire part suivant ce n est plus Monsieur et Madame qui annoncent la venue du b b Au
58. iculer En d coulent les pathologies de la culpabilit puisque au plus je suis dans mon d sir au plus je quitte les autres et je peux m en sortir je dirais coupable On peut dire que c est un individu d appartenance qui commence conna tre l individualit Qu est ce qu un individu d appartenance c est celui qui peut sentir qu l int rieur de lui il appartient un collectif qui le marque qui l imprime qui est le ph nom ne de l appartenance Ca veut dire qu il a une trace de l autre en lui Quand vous faites partie d une classe d une corporation d un lieu d un pays d une ville il y a cet esp ce d invisible en vous qui signifie votre inclusion dans un social et a vous est imprim d s la naissance En fait c est l l enjeu de l individuation Mais cette culture de l individuation op re et on peut dire que le XX si cle aura mis en place justement la culture de l individualisme 44 Il faut s entendre sur le mot individualisme Quand je parle d individualisme ce n est pas chacun dans son coin qui fait ses petites choses comme il le sent je pense que si nous en tions arriv s l le GSM n aurait jamais pris Nous n aurions pas besoin de ce genre de chose L individualisme c est voir le monde par la particule que constitue l individu Indivisum n y a plus moyen de le diviser plus encore Indivisum c est l atomos l atome qui ne peut plus tre coup plus Maintenant nous avons affaire n
59. indra alors exactement le pr c dent expos c est qu il me semble que la psychoth rapie telle qu elle se pratique n est plus du tout dissidente Il y avait dans le positionnement de la psychoth rapie des ann es 70 et le psychanalysme dont parlait CASTEL une position dissidente une position r volutionnaire Le psychanalyste des ann es 70 tait un r volutionnaire bon teint comme disait G rard MENDEL En fait il brandissait l apologie du sujet Le sujet qu est ce que c est C tait le sujet moderne Ils ne l ont jamais qualifi comme tel mais c est cela C est celui qui peut casser son assujettissement au discours ambiant ou bien le sujet de l inconscient c est celui qui peut casser son assujettissement cet invisible op rant et l inf odant J utilise juste titre ce mot En fait l affaissement du religieux qui court depuis 1450 1500 dans nos contr es n a fait que de diminuer la possibilit de trouver un sens par le biais du religieux puisque les religions se sont essentiellement organis es donner du sens la souffrance et notamment au ph nom ne de la r demption dans la catholicit qui justement conna t un b mol avec l arriv e du protestantisme ou cette notion l n existe plus autant Donc il faut bien s r replacer cette souffrance dans un collectif religieux religere Ce n est pas la foi c est le ph nom ne reliant Cette psychoth rapie est devenue une culture qui devient forc ment puisqu
60. ion de faim me disait une anorexique me propulse vers l immat riel Les troubles obsessionnels compulsifs me disait une fille un petit peu saltatoire si je ne les avais pas ma journ e serait un bordel parce que je commence par a et a me structure Pour conclure un autre lien commun dans le discours des psychoth rapeutes c est la notion du droit Combien de fois on entend vous avez le droit de ceci vous avez le droit de cela ou bien les th rapeutes qui invitent proc der pour pouvoir tre reconnu et pouvoir faire votre deuil C est de la perversion du ph nom ne de la loi Voil ce que j ai vu une fois dans le journal des TOC r dig par un psychoth rapeute je crois de la r gion de Charleroi n oublions pas que si vous n tes pas responsables par exemple de TOC vous restez responsable de lalala vous avez le droit d tre respect le droit de recevoir exprimer ces motions Evidemment c est le Surmoi contemporain le plus important Le droit de maintenir Qu est ce que c est que ce psychoth rapeute qui donne des droits De qui re oit il la capacit de donner des droits Et est ce que l individu de droit est il vraiment une figure de sant mentale 54
61. ique psychosociale y insiste Ja complication majeure de la grande pr carit c est la mort On trouvera galement dans les nombreuses recherches sur les Life Events la tentative scientifique de d montrer l impact des v nements de vie particuliers sur l apparition de troubles divers psychiatriques ou psycho somatiques Dans cette approche la perte d un travail et d un revenu d un logement d cent des droits une ducation et une sant de qualit tre sans papiers ou sans domicile bref que la perte d un pilier quelconque de la dignit humaine peuvent tre approch s comme des stresseurs parfois chroniques devenant des difficult s graves qui en interaction avec des facteurs de vuln rabilit individuelle peuvent entra ner l closion d un trouble psychiatrique 8 Cfr notamment Kovess Masf ty 2001 Pr carit et Sant Mentale Paris Doin Voir par exemple Tousignant M et Harris O T 2001 Ev nements de vie et psychiatrie Apport des tudes du Life Events and Difficulties Schedule Paris Doin 24 b psycho clinique Cette approche insiste sur a souffrance psychique prouv e par le sujet en prise une situation sociale de pauvret de ch mage de pr carit d exclusion s agit en gros de la souffrance de tous les laiss s pour compte de la justice sociale Alors que dans l approche pr c dente les auteurs s int ressaient des processus conomiques et politiques
62. ison C est vraiment le sentiment que peut ressentir pr cis ment l individu qui n est habit par rien d autre que lui et se sent tr s facilement en dehors de tout Il va attribuer je dirais de fa on relationnelle le fait qu il se sent seul Puis Lise BOURBEAU vous propose toujours une solution pratique forc ment c est une am ricaine donc les am ricains ils savent toujours ce qui est bon pour les autres C est comme a A la fin de ce livre vous apprendrez ce qu il y a faire pour arriver transformer vos probl mes quotidiens en tremplin pour grandir et pour redevenir conscient que vous tres un Dieu cr ateur Voyons aussi le ph nom ne du changement Nous sommes dans un mode de changement Les th rapeutes aussi sont des ap tres du changement forc ment nous essayons toujours de changer quelque chose mais il y a quelque chose aussi qui actuellement pousse du fait d une temporalit de l instant fortement encr e dans nos soci t s les personnes justement tre tout le temps dans le changement contre la routine Combien de gens vous disent je n aime pas la routine moi j aime quand a change Curieux moi je ne comprends pas a Je reste toujours tr s interrogatif Il y a 20 ans que a m interroge Donc ils veulent que tout change Pourquoi En fait dans la routine ils se sentent non acteurs de ce qui se passe Quand quelque chose se r p te par d finition on n en est plus l acteur on n est plus celui qui ag
63. it qui prend les choses en main c est comme a qu ils le disent C est dire qu ils ne sont plus modernes Ils ne sont plus cet tre acteur du monde ls se sentent inf od s par quelque chose qui pourrait se r p ter Donc ils changent et puis il repartent de fa on que je nomme saltatoire sans que la question du continuum se pose mais dans la question du saut qui atteste tout le temps de ses possibilit s potentielles ou ressources de pouvoir prendre les choses en main c est dire d tre loyal la culture moderne c est dire de l agissement partir de la particule Par exemple voil ce qu une jeune dame de 27 28 ans me dit justement seul le changement me fait exister il faut que tout change tout le temps car chaque changement je reprends les choses en main c est moi qui choisis Ah bon je dis Oui le th rapeute il doit tre malin Alors je lui dis c est bien de ne pas se contenter de ce que l on a je lui dis mais vous avez l air de vous contenter justement de ce que vous avez de ce que vous avez c est dire le changement perp tuel que j entends que vous maniez avec beaucoup de dext rit Est ce que ne pas se contenter de ce que vous avez serait ne pas se contenter du changement perp tuel C est dire peut tre d oser la permanence Elle me dit ah non la permanence c est pas possible c est ennuyeux je ne me sentirais plus exister ce serait la routine
64. l commence parler l interpr te Tu sais que je ne dors pas la nuit Je fais des cauchemars terribles je me r veille en sueur et je hurle pendant des heures Mais pourquoi tu ne l as pas dit au psychologue Parce que de toutes fa ons cela ne servirait rien Dans une rencontre que nous avions eu avec des interpr tes de Bruxelles ils nous disaient que cela arrivait plus souvent que nous ne le croyions ils avaient le sentiment que les personnes qu ils accompagnaient chez les psy ne disaient rien de leur histoire tandis qu ils leur racontait tout alors que pr cis ment ils ne savaient rien en faire et en taient m me souvent perturb s Nous les psy tions vraiment surpris et m me vex s Et si ce comportement tait rationnel Adresser leurs souffrances psychiques des personnes qui n interrogent pas n analysent pas ne diss quent pas Des t moins silencieux Des humains simplement et non des professionnels Bref ce que nous consid rons comme une absence de demande ou une demande renvers e peut bien tre une r action coh rente mais c est nous qui imaginons que tant donn leur souffrance ils devraient avoir une demande et qu elle devrait nous tre adress e ventuellement port e par un tiers Une autre attitude est pourtant possible penser que ces gens ont une bonne connaissance intime de leur probl me et qu ils sont persuad s avec raison souvent qu ils n ont rien f
65. maine qui profitent de leur pouvoir pour assujettir des gens en souffrance leur faire faire n importe quoi Et quand je dis n importe quoi vous me suivez a va tr s souvent dans le domaine sexuel Dernier t moignage cette semaine je prends un exemple propos d une th rapie que vous connaissez peut tre Plut t que de mettre en cause la th rapie en question ici je mettrais en question les th rapeutes qui s en servent savoir la sofia analyse Une jeune femme m envoie un mail m expliquant en large et en travers comment elle a t manipul e dans tous les sens du mot par ces th rapeutes parce qu ils taient plusieurs dans des s ances de groupe et comment on justifiait un moment donn qu il fallait passer par la nudit dans la th rapie pour se lib rer d un certain nombre d entraves de contraintes de complexes de tout ce que vous voulez Cette th matique de la sexualit est omnipr sente Le pouvoir sur l individu la capacit que l on a de faire faire un individu ce que l on veut est malheureusement monnaie courante et fait partie int grante des m thodologies de ces apprentis sorciers que j appelle des pervers narcissiques Je pense que des gens comme GLAUDE et sa catharsis ainsi que Claude SABA avec d une part la biologie totale et d autre part la psychog n alogie ont ce profil de personnalit Pour ceux de ma g n ration qui s int ressent un peu la dynamique de groupe peut tre que le nom de A
66. maintenant psychoth rapie et psychod rapie Alors j ai bien eu raison de me fier AULAS parce que vient de para tre en m me temps que le Beaujolais donc tout fait r cemment un article dans une revue qui fait la mise au point actuelle sur le placebo Et Jean Jacques AULAS qui fait de la recherche en pharmacologie depuis une vingtaine d ann es a saut la pas et puisqu il pourfendait l hom opathie o on donne des doses de plus en plus dilu es il a d cid de lancer un m dicament o il n y avait rien en jouant le jeu et en avertissant les patients qu il s agissait d un placebo Ca a t utilis dans la r gion de St Etienne et il s agit de solution hydro alcoolique de glyc rol et de colorants le 141 pour la couleur rouge et le 145 pour la couleur bleue et a a un nom bien s r qui est l anagramme de placebo c est lobepac et lobepac forte bien entendu C est distribu par le g n raliste en expliquant qu il n y a aucune justification pharmacologique scientifique mais que cela marche avec conviction et avec un mode d emploi rigoureux ce moment l quand on prend le rouge c est le matin le rouge il ne faut pas confondre c est tr s dangereux on se sent tr s veill et le soir c est le bleu on est plus calme et des patients ont r clam docteur donnez moi encore un placebo Cela pose tout de m me la question quel est le substrat de la gu rison a a une base a a un substrat anatomiq
67. mination L h pital tait un outil de contr le un lieu d enfermement de sujets libres et dangereux pour le pouvoir Au fond la folie tait une forme de dissidence politique La psychiatrie a d ailleurs fait de son mieux pour s humaniser pour ouvrir l asile et des communaut s th rapeutiques des centres ouverts ont vu le jour Robert Castel reconna t volontiers qu il n existe plus de cible pour sa critique 2005 160 161 Mais en m me temps face la mis re sociale il avoue qu il est incapable de dire quelle position doit prendre la psychiatrie d aujourd hui 4 Cfr Rhenter Pauline et Michel Jacques 2005 Culture et identit la psychiatrie publique l preuve in Joubert Michel et Louzon Claude dir 2005 R pondre la souffrance sociale Paris Er s p 133 5 Castel Robert 2005 160 Risques ins curit sociale et psychiatrie in Joubert et Louzon pp 147 162 24 Il semblerait que la psychiatrie ait quelque chose faire avec la mis re humaine y compris sous ses formes sociales et qu elle ne devrait pas abandonner la prise en charge de la souffrance psychique Mais en m me temps avec le risque qu elle les psychiatrise Mais si elle ne les psychiatrise pas qu est ce qu elle peut faire Autrement dit est ce de l ordre d un mode de professionnalit psychiatrique de prendre en charge ces situations de personnes en grande difficult Par exemple en quoi le psychiatre serait il plus e
68. n La souffrance n est pas psychique uniquement parce qu elle a voir avec un trouble interne du c t de la personne Elle est psychique parce qu elle oblige le d positaire de la souffrance reconsid rer ce qui lui a t donn faire l exp rience de ce que ce d p t l emp che d accomplir son activit sur le mode habituel Autrement dit la souffrance psychique peut tre d finie par ses effets plut t que par ses causes elle est le d p t de ce qui est p nible pour la personne dans la relation avec l intervenant d p t v cu comme une charge mentale par le praticien p 110 En termes clairs la personne en souffrance psychique induit chez l intervenant un malaise un trouble de l identit professionnelle une souffrance port e p 108 un sentiment d impuissance et de grande lassitude 39 En cons quence Il tait n cessaire pour lutter contre une forme de d couragement des intervenants sociaux de mod liser les exp riences des uns et des autres et de trouver ce qui peut servir de points de rep re dans cette clinique h t rog ne qui se pr sente peu nos consultations directement et rarement dans nos services hospitaliers sauf en situation aigu Furtos et Colin p 100 Voil pour quelle raison fondamentale serait n e la fameuse clinique psychosociale Aider les intervenants en souffrance Dans la critique que Didier Fassin fait des services d coute en France il insiste
69. n des rapports entre sant et pr carit Certains se retrouveront dans le groupe de travail qui aboutira au rapport Lazarus Bien s r le rapport n arrive pas sur un terrain vierge Pierre Bourdieu avait coordonn en 1993 La mis re du monde et Vincent De Gaulejac avait publi en 1994 Honte et pauvret D ch ance sociale et processus de r insertion Christophe Dejours publiera quant lui Souffrance en France La banalisation de l injustice sociale en 1998 Paris Seuil 30 C est le m me verbe souffrir qui signifie galement prendre soin de je me pr occupe de toi se traduirait en kirundi par Je te souffre ndakubabaye je t prouve pathiquement je porte tes probl mes dans ma propre poitrine Il est int ressant de noter que souffrir quelqu un existe aussi en fran ais mais surtout dans sa forme n gative ne pas souffrir quelqu un ne pas le supporter ne pas le sentir Souffrir pour soi kwibabara c est se pr occuper de sa personne prendre soin de soi mais avec un sens p joratif Tandis que souffrir pour quelqu un kubabarira c est pardonner excuser compatir Ces subtilit s lexicales nous renseignent d j sur ce fait que les cultures ne mettent pas la disposition de leurs ressortissants les m mes outils s mantiques pour laborer psychiquement la douleur qu ils prouvent Le kirundi sugg re qu il existe une souffrance normale saine socialement utile celle qui a pour enjeu la relation
70. ndance parce qu il ne conna t que l ind pendance Si par contre vous le mettez totalement dans l autonomie vous risquez d avoir des enfants qui justement vont sentir que tout ce qu ils ont fait ne vaut rien ils vont s en prendre eux m mes et filer vers des tableaux de type auto agressif automutilatoire vous allez les mettre sur la voie de la l gitimit destructrice quand je donne aux autres a n est pas reconnu je ne sais pas me construire selon le don Vous les privez donc d une possibilit sociale Mais justement ce sont peut tre des gens qui seront plus du c t du don et qui seront assez peu du c t de la r ception parce que la r ception n cessite toujours d tre dans une possibilit de d pendance par rapport l autre et quand vous faites un remerciement vous offrez un cadeau vous le faites conna tre une situation justement de compl mentarit basse Changeons de sujet clinique Passons au couple Il est assez int ressant d analyser un tableau clinique qui est l angoisse apr s mariage Nous rencontrons des gens qui par exemple vivent ensemble 5 6 ans et puis se marient Ensuite ils d veloppent des ph nom nes anxieux et viennent vous voir Ce sont des gens qui vous diront que tout allait bien tant qu il n y avait pas mariage D s qu ils sont dans un mariage c est dire dans un invisible f d rant ils ressentent comme une esp ce d envahissement contraire aux lois de l individualisme puisque si je ne m
71. ne p le laboration de sa m thode radicale pour nettoyer le psychisme des traumatismes sexuels pr coces occult s terme qu il pr f re refoul s et qui rendent compte de quasi tous les troubles tant psychiques que physiques C est donc une catharsis radicale c est la premi re th orie par karscher qu on rencontre Rappelons que pour FREUD le refoulement s adresse au fantasme et non un v nement r el que c est le refoulement d une repr sentation qui ne peut tre accept e consciemment et qui est en relation avec une pulsion interne Par ailleurs nous savons bien que les traumatismes s v res sont loin de pouvoir tre oubli s Le traitement glaudien consistera faire revivre int gralement ces v nements nocifs La caract ristique de ces v nements pr coces est donc de l ordre sexuel Utiliser ainsi le sexuel pour le diagnostic et le traitement c est utiliser une arme de destruction psychique massive En effet le spectre de la p dophilie r el ou suppos nous place entre DUTROUX et OUTREAU Et a cr e des r actions motionnelles intenses qui emp chent de penser 80 des affections tant pour GLAUDE d clar es psychosomatiques il est important de rechercher les signes qui d montrent l existence de leur cause essentielle savoir l inceste ou le viol cach Chez ma patiente j ai retrouv des pisodes r p titifs de d personnalisation comme quand elle vivait certaines choses Mais c tait
72. nne HANSLIN FUTZENBERGER vous dit quelque chose Il s agit d une des papesses de la psychog n alogie qui s est investie d un r le vis vis des personnes atteintes du cancer Elle pr tend comme Claude SABA pouvoir gu rir en se basant sur ses propres recherches en psychog n alogie 12 Ceci m am ne voquer le deuxi me motif pour lequel je me suis int ress ces d rives psychosectaires Il se fait que je suis malheureusement pass par la maladie physique et me suis rendu compte que m me dans un domaine sacro saint de la rationalit tel que l h pital Bordet Bruxelles on trouve une propagande qui se glisse de mani re tout fait informelle et tr s pernicieuse une propagande pour des th rapies spiritualo sauvageo d lirantes men es par ces gens dont on vient de parler l instant Il y a l vraiment un danger un danger extraordinaire de voir des gens atteints de cancers se faire prendre par des th rapeutes qui leur promettent la gu rison en sugg rant aux gens d abandonner leurs traitements radio et chimioth rapeutiques Ma m thode parce qu on va travailler sur le blocage vous permettra de vous en sortir Je suis confront des gens qui appellent l AVPA pour demander qu est ce que je dois faire parce que finalement moi j y crois ce que me raconte ce bonhomme en biologie totale II va me sauver puisqu il travaille sur mes blocages J ai d couvert que dans ma peti
73. nt Parler de souffrance entra ne une modification sur le plan social et politique de la perception des questions et des personnes concern es et contient d j des indications sur les r ponses y apporter Or et les analyses de Didier Fassin sur les centres d coute de Paris et celles de Robert Castel 2000 sur l assistance sociale le samu social les projets d insertion se rejoignent les projets ponctuels en faveur des exclus projets d ailleurs en r gle g n rale pr caires l instar de leur public finissent par faire l conomie des projets politiques structurels En fait pour des politiciens en panne d id es l coute clinique risque de finir par devenir le seul programme politique en faveur des personnes vivant dans une grande vuln rabilit 2 Traiter l infortune ou d noncer l injustice sociale Un petit livre r cent et qui d ailleurs n est pas inint ressant a pour titre La clinique de l infortune La psychoth rapie l preuve de la d tresse sociale Hermant E Paris Les emp cheurs de penser en rond 2004 22 Fassin D 2005 p 185 3 Castel Robert 2000 Cadrer l exclusion in Karsz Saul dir 2000 L exclusion d finir pour en finir Paris Dunod pp 35 60 35 La question de l auteur est Comment soutenir psychologiquement ces personnes seules et ab m es vivant dans la plus grande pr carit sans emploi depuis des ann es et pr sentant une infinie souffrance
74. nt On est de suite copain copain Les clients sont dans une attente inesp r e d une gu rison d un mieux tre de quelque chose qui va les lib rer Les cons quences on les conna t Quand on suit la lettre ce genre de th rapeute l individu est d truit Hier pas plus tard que hier une personne me dit que a fait quatre ans qu elle est en hapto analyse sorte de fusion entre la psychanalyse et l haptonomie cela fait quatre ans que je paie 50 euros en noir pour 45 minutes un kin sith rapeute pour me rendre compte que je n ai pas avanc d un pas que je suis hyperd pressif que a ne va pas et que je ne sais plus quoi faire je ne sais plus quel saint me vouer et je n ose pas lui dire c est fini Cette relation de d pendance extr me dans laquelle cette hapto analyste a mis son patient est due au rapport qu il a tabli avec lui pendant les 45 minutes X 30 X Le rapport d argent est galement important pr s de deux cent mille francs en francs belges excusez moi au bout de quatre ans rendent la personne prisonni re dans une relation de d pendance extr me Autre exemple tr s r cent une dame me t l phone en me disant je ne comprends pas ce qui m arrive Ma th rapeute me conseille toutes affaires cessantes de rompre avec mon mari parce que ce dernier est la personnification ou la r incarnation d un a eul qui m a pous e parce que moi je serais aussi la r incarnation f minine de ce coupl
75. oir mal Editions La Martini re 16 C est aussi vrai en psychologie les parents surprotecteurs finissent par fragiliser les enfants par rapport aux dangers de la vie comme en m decine vouloir prot ger un enfant contre tous les agents pathog nes possibles finit par affaiblir son syst me immunitaire On rend service aux gens aussi bien en leur donnant des moyens externes pour lutter contre les adversit s mais aussi en d veloppant leurs capacit s internes les g rer 31 Sur un autre plan Robert Castell faisait une analyse similaire par rapport la s curit les s curit s occidentales sont on ne peut plus assurantielles elles assurent de droit la s curit civile et sociale de leurs sujets Paradoxalement ces soci t s qui cherchent tout assurer vivent dans un sentiment de plus en plus exacerb d ins curit Plus on cherche tre assur plus on fait l exp rience de sa vuln rabilit personne part Dieu pour les croyants ne peut nous assurer contre tous les al as de la vie contre les d localisations les tsunamis les attaques terroristes les effets de serre les pollutions les r voltes de banlieues des usines qui explosent Les soci t s qui surprot gent contre la douleur finissent par rendre insupportable inacceptable la moindre douleur Et l on peut dire la m me chose de la souffrance Il y a contradiction dans une culture qui dit un ouvrier qui a travaill trente ans dans
76. on plus des gens qui sortent de l appartenance attention il y en a encore beaucoup il y a encore des gens qui sont dans cet enjeu l mais nous avons affaire des gens qui ont t marqu s d s le d but de leur existence par un ph nom ne de non appartenance et qui ont t marqu s ou dits en tout cas en tant que tels comme n tant reli s rien Ce sont des individus qui ne sont plus dans des logiques de culpabilit mais ce seront des gens qui justement quand il y a quelque chose qui se passe ne se disent plus tiraill s dans cette culpabilit int rieure mais ils vont en fait s en prendre eux m mes parce qu ils n ont pas t la hauteur Nous allons vers des enjeux de personnes qui seront plus auto agressives avec elles m mes parce qu elles s en voudront de n avoir pas t cet individu comp tent bourr de ressources enfin vous connaissez tous ces th mes actuels de la ressource et de la comp tence Je ne vais pas d tailler plus les enjeux Mais alors cet individu Comment va t il conna tre le social S il n est plus matric avec une partie de lui dans le social il ne conna tra le social que dans l agissement de celui ci vers l autre et donc nous sommes dans le r seau nous sommes dans le bougisme sur un petit plan de Paris il est mis o manger o danser o bouger Je n ai pas dit o aller mais o bouger C est ce bouger qui atteste du fait que je suis dans le social il n y
77. oriciser notre psychoth rapie Je crois qu elle a t fond e par des th ories d une coh rence incontournable qui ont t toutes les th ories de la psychanalyse mais cette th orie et cette mani re de traiter les gens par la psychoth rapie cadrait avec un moment historique tout fait particulier Alors nous allons comparer ici XIX XX si cles nous sommes donc dans ce que j appellerais la pathologie de l individuation Que se passe t il ce moment l Nous sommes dans un moment o notre Occident est en train de penser sortir des traditions On sent que tout fout le camp On remet d ailleurs beaucoup de folklore en route BARTOK prend son enregistreur pour aller r enregistrer les m lodies traditionnelles hongroises parce que tout fout le camp Donc on sentait que l enjeu de cet individu pouvant s articuler ou se d tacher progressivement je dirais de l univers collectif c est vraiment de cet enjeu l qu il s agit cette poque l Forc ment c est ce que l on appelle l enjeu de l individuation et nous aurons des th ories du d veloppement psychog n tique selon la fusion et on sort de la fusion pour aller vers plus d individualit Ca s adresse une poque o la maladie paradigmatique est la n vrose puisque vous tes dans un tiraillement entre une partie de vous qui est vous et une partie de vous qui n est justement pas vous de laquelle vous devez vous d tacher un peu tout en continuant vous y art
78. pas dans cette critique de pr tendre que la psychiatrie n a que faire du social De nombreux psychiatres admettent depuis longtemps que le sujet humain est une entit bio psycho sociologique et que certaines pathologies entra nent des ruptures ou des complications dans le social On sait galement que sous l emprise de conflits psychiques internes des individus sabotent des projets qu ils ont mis des ann es construire et font tout comme disait Freud pour chouer dans leur r ussite La n vrose d chec la compulsion de r p tition sont autant de concepts cliniques qui peuvent effectivement rendre compte de certains processus d auto exclusion du social On sait galement que des situations d checs r p t s chez des sujets sains m me Chirac a reconnu officiellement que l embauche au faci s est une r alit peuvent faire sombrer dans la d pression ou dans l alcoolisme ou dans la violence Dans une soci t o le travail est le pilier majeur de la dignit et de l identit le support de l individu social comme dirait Castel le perdre peut avoir des cons quences graves sur la sant mentale et physique Ce n est pas de cela qu il s agit De quoi s agit il Dans une publication r cente de la Cocof Facettes de la sant mentale aujourd hui Bruxelles on demande un directeur d un service de sant le WOPS son regard sur l volution des demandes de prise en charge dans son service Il r pond
79. pe c est excessivement courant On ne mange pas ou peu et on dort peu Les rounds les marathons sont chose courante 15 6 L ob issance Une ob issance draconienne des consignes parfois compl tement aberrantes est la r gle Une des consignes les plus perverses est que c est au patient qu on demande de ne pas r v ler ce qui se passe dans les s ances Le th rapeute fera lui ce qu il voudra et racontera qui il voudra C est un peu comme si vous alliez voir votre m decin traitant pour un rhume et qu il vous prescrive un m dicament mais que vous ne pouvez pas le dire votre voisin votre voisine votre conjoint ou votre conjointe ben voil j ai pris a Il y a un individu Bruxelles qui agit de la sorte qui organise des stages o le client de la th rapie doit prendre par crit l engagement formel sans aucune valeur juridique bien s r mais a le patient ne le sait pas de ne jamais divulguer ce qui s est pass l int rieur de la th rapie dont les exercices de conditionnements parmi lesquels l exercice du tunnel qui revient tr s fr quemment soi disant pour revivre les conditions de sa naissance et par l du rapport l autre est on proche pas proche a t on des blocages se sent on physiquement dans une proximit ou a t on peur de l autre C est l qu on ressort le syndrome des faux souvenirs inceste peur du p re le p re qui vous a s rement abus avant l ge de trois ans m
80. quel cas a signifie qu il y a un rapport avec quelque chose d autre que vous que vous avez une appartenance qu il y a une ant riorit vous qu il y a une pr valence de l ant riorit par rapport vous Quand on en arrive ce type de faire part j arrive Ca veut dire que vous tes institu d s le d but comme cet esp ce de boule isol e donc individuelle A ce moment l consid rer ou ne voir la pathologie adolescentaire que comme une prise de distance du milieu familial est une erreur N y a t il pas dans notre clinique beaucoup d adolescents qui ne souffrent pas justement de trop de d pendance mais bien d une incapacit de liens et d aucune possibilit de d pendance Alors si vous les poussez l autonomie si vous dites oui mais vous devez vous couper de vos parents tatati tatata On conna t ces rengaines vous allez faire pire que bien A mon avis vous n allez pas les ouvrir quelque chose d autre vous allez continuer les r tr cir sur ce seul point et je pense que la psychoth rapie n a pas pour but de r tr cir elle a justement pour but d largir de proc der par des d tours et de r aliser des augmentations de registre existentiel Je pense qu un tableau typique de l adolescent actuel c est ce tableau que l on peut appeler de grand parentification Combien d adolescents ne sont ils pas dans des positionnements de s occuper de leurs parents Pour moi ce n est donc pas une parentification La
81. res Pour ces auteurs la souffrance sociale est le r sultat de ce que le pouvoir politique conomique et institutionnel fait la population et r ciproquement de la mani re dont ces formes de pouvoir elles m mes influencent les r ponses aux probl mes sociaux Kleinman nous invite en tant qu institutions de soins nous demander si notre mani re d influencer la r ponse des situations de souffrance n est pas elle m me g n ratrice de souffrances Ce que d fendent ces auteurs C est qu on n a pas le droit de s parer les niveaux individuel et social de mettre dans deux cases distinctes les probl mes de sant et les probl mes sociaux comme s ils appartenaient deux espaces d connect s l un de l autre de se centrer exclusivement sur le style de vie individuel des personnes sans tenir compte du contexte socio conomique et politique dans lequel celles ci vivent Bibeau ibid 7 Social suffering results from what political conomic and institutional power does to people and reciprocally from how these forms of power themselves influence responses to social problems Included under the category of social suffering are conditions that are usually divided among separate fields health welfare and legal moral and religious issues Kleinman A Das V amp Lock M Eds 1996 Social Suffering Deadalus 125 1 1 283 Cit par Bibeau G Une troisi me voie en sant publique in Ruptures
82. s anciens malades ou des convalescents Cette initiative qui longtemps fonctionnera par la charit sera finalement reconnue d utilit publique et en 1892 une circulaire du minist re de l Int rieur Constans va cr er une soci t de patronage par D partement avec des aides financi res publiques et d autres avantages Plus tard on proposera d tendre le patronage aux familles m mes des ali n s aid s par des actions d assistance et des conseils Le tiraillement historique entre soins et insertion est analys par Jaeger M 2000 L articulation du sanitaire et du social Travail social et psychiatrie Paris Dunod pp 21 39 3 I tait tr s li aux milieux catholiques lib raux de l poque et certains hommes d Eglise comme l abb Lacordaire soutiendront activement son uvre Il a galement cr e des soci t s de patronage pour anciens prisonniers lib r s L int r t des milieux catholiques pour l uvre de Falret n avait rien voir avec la question de l ouverture ou de la fermeture de l asile Les h pitaux tenus par les congr gations religieuses n ont rien envier en enfermement aux autres 22 Il faut dire qu il s agit jusque l du travail de r insertion sociale du malade mentale exig e par la conviction que le travail clinique n aurait d effet durable que s il s accompagnait ou se prolongeait par un autre travail portant sur les conditions concr tes d existence du malade Il ne s agit donc
83. s mises en place par l Etat pour l application des circulaires 21 La notion de souffrance psychique semble rencontrer la figure du bon pauvre et le psychologue apporte sa caution et sa sp cificit celle de l inconscient pour affirmer une souffrance Didier Fassin 2005 158 34 On ne s tonnera donc pas que cette position soit privil gi e dans les structures intervenant aupr s d adolescents et de jeunes de quartiers en difficult r put s en risque de marginalisation Le cas du point accueil Jeunesse et sant est r v lateur l insistance sur la souffrance des adolescents qui est loin d tre attest e par l observation de la vie du lieu au quotidien correspond la fois de la part des psychologues peu familiers du monde social auquel ils ont affaires une repr sentation exotique qu ils se font des jeunes et de la part du directeur pr occup lui de la reconduction de ses cr dits un souci de dramatiser le tableau pour justifier le maintien de sa structure Est ce un hasard si en Occident la mis re sociale se retrouve dans le giron des th ories et des pratiques cliniques au moment o les anciennes r f rences religieuses et politiques se r v lent incapables d y apporter des r ponses ad quates Mais les politiques ne sont pas b tes s ils commanditent des tudes et financent des projets c est qu ils en tirent aussi leur compte 4 Questions cliniques 1 Pauvre exclu souffra
84. s qui se mettent en route Et puis je la vois r fl chir Puis je lui dis tiens mais vous m avez dit a priori non Alors maintenant a posteriori que je vous ai expliqu qu est ce que vous pensez Toujours non Vous avez peut tre raison 52 Je pense qu il faut une lecture historique de la fa on dont fonctionne le contemporain pour pouvoir travailler cela Face des gens qui sont seuls que va t on faire Va t on leur donner les moyens d tre seuls Est ce qu on va les inviter aller rejoindre le plus t t possible le r seau Je pense qu il y a des r ponses parfois tr s exp ditives qui se font dans le champ des psychoth rapies qui pourraient solidement tre interrog es La notion du groupe Qu est ce qu on attend d une th rapie par le groupe Est ce qu on attend que le groupe suscite des singularit s Autrement dit est ce qu on attend qu une th rapie par le groupe accentue le travail de soi personnel Si ce n est que cela je serais un peu inquiet des th rapies de groupe et je crois que souvent ce n est que cela qui est envisag et c est pour a que je suis inquiet Parce que je crois que l on est sur une dynamique un peu perverse qui consiste utiliser les autres pour soi C est dire qu on vacue la question de participer un ensemble qu on peut se repr senter et qui peut nous habiter Le groupe est videmment un lieu interactif il n est pas que a Il doit mon sens aussi tre un
85. siasme qui proc de de cette participation un invisible qui nous unit Vous savez quand ils ont comme a des angoisses apr s mariage ils font des th rapies de couple qui aboutissent une s paration parce que des th rapies de couple il doit y en avoir moi je n en ai jamais beaucoup connues mais ce que j ai beaucoup pratiqu c est ce que l on appelle de obst trique de la s paration C est dire l obst trique c est obstare vous tes c t d un ph nom ne qui se d roule de toute fa on il se d roule sans votre intervention L obst tricien il est juste l pour guider mais il ne va pas changer le cours des choses Il ne va pas dire la parturiente alors vous la gardez ou bien vous expulsez L obst trique de la s paration ils viennent ils font une petite th rapie de couple et bien s r au bout du compte ils se s parent Alors ce moment l ils vont beaucoup mieux En r sum on voit des personnes qui autrefois taient des conjoints unis par les liens du mariage le lien c est un invisible je n ai jamais vu les liens du mariage moins qu on me les montre unis par les liens du mariage et qui ne deviennent unissables que selon les liens du divorce selon le non lien du divorce C est dire qu ce moment l ils retrouvent leur capacit de se mobiliser vers l autre et alors a fonctionne Nous sommes l face cette capacit se remobiliser vers l autre Je pense aussi un domain
86. sur ce fait paradoxal ce n est pas la souffrance des victimes des injustices sociales qui a servi d argument premier la mise en place de ces lieux mais bien la souffrance de ceux qui les coutent Et d ailleurs certains lieux se sont progressivement transform s et sp cialis s dans la supervision les groupes th mes les s minaires ou les groupes de parole des intervenants eux m mes d autant plus que le public r v celui des personnes en situation sociale difficile ne semble pas du tout int ress par l offre qui lui tait propos e Et si notre souffrance ou notre impuissance tenait au fait banal mais tout fait logique que nous nous chargeons de situations dont les m canismes profonds ne rel vent ni de champs th oriques ni de nos comp tences pratiques Conclusion S agissant de cette question de souffrances sociales il se passe peut tre pour la psychiatrie et la psychoth rapie ce qui se passe pour les urgences On sait que de nombreuses situations qui s y pr sentent ne rel vent pas de l urgence au point que les pouvoirs publics ont d r cemment mettre des freins exiger le passage par le g n raliste sous peine d amendes Mais le fait est l de nombreuses personnes se sentent soulag s de parler de leur souffrance sous ce mode l de l urgence sans rendez vous des gens qu ils ne voient qu une seule fois ils savent tr s bien qu il n y aura aucune possibilit de suivi aux urgences Comme
87. sychoth rapeutes Il est clair que vous tes au front tous les jours comme Michel vous l a dit tout l heure avec des patients qui viennent avec une histoire une histoire qui est parfois maill e de rencontres avec des doux dingues des gens dangereux qui n ont aucune formation qui ne connaissent m me pas le sens du mot et je ne rigole absolument pas quand je dis a le sens du mot psychopathologie J en connais Je connais effectivement des psychoth rapeutes qui ont une belle plaque cuivr e sur le devant de leur maison et qui sont incapables de vous expliquer le sens du mot psychopathologie Ils accueillent chez eux des gens peut tre que sais je moi hyst riques schizophr nes qui ont des probl matiques graves et qui commencent un travail th rapeutique avec eux On assiste des d rives excessivement graves qui m ont pos question depuis plusieurs ann es d j Je vais tout d abord vous donner un petit aper u de mon parcours Il y a 30 ans j ai connu de l int rieur certaines de ces th rapies d viantes A l poque c tait la grande mode du cri primal Arthur JANOV Oui je suis pass par cette exp rience pas longtemps et je n ai pas r alis tout de suite par quel degr de manipulation j tais soumis dans ce genre de th rapie parce que qui dit primal dit aussi bio nergie rebirth et beaucoup d autres choses c est un des traits dominants et constants de tous ces th rapeutes que de faire d
88. t forc ment qui vont venir vous dire qu ils se sentent seuls alors que rarement une soci t n a donn autant de possibilit de ne pas se sentir seul Qu en est il Je crois que si vous n tes pas habit s vous ne saurez pas vivre seul Pour pouvoir vivre seul il faut les moyens de cela Vous pourrez commercer avec vous m me si vous sentez qu il y a quelque chose en vous qui vous habite A partir du moment o vous ne vous pensez que vous m me n tant que vous m me vous vous sentirez tr s tr s mal d s lors que vous serez seul et vous serez tent de bouger d aller rejoindre justement le r seau pour continuer d exister J ai pos une fois la question une dame C tait une jeune fille plut t 24 25 ans qui tait venue me voir Au bout de quelques entretiens je lui pose la question dans le fond est ce que vous pouvez penser qu en vous il y a autre chose que vous J admets que c est une question un peu particuli re mais enfin on n tait pas au premier rendez vous Donc pouvez vous penser qu en vous il y a autre chose que vous Elle me r pond a priori non Ah bon Alors elle me regarde puis elle me dit oui mais qu est ce que vous voulez dire l Je lui dis je ne sais pas moi Vous tes une belge Vous tes une femme Vous avez du travail aussi vous faites partie de ce type de milieu de ce type de profession Alors je vois qu elle est de nouveau perplexe Mais a va il y a encore quelques axone
89. te enfance j ai eu un gros gros gros probl me avec ma maman et que a s est cristallis dans le foie j ai un probl me de foie foi FOI foie FOIE On entre ici dans de jeu de langage ces jeux de mots maux qui sont souvent la r gle Des personnes viennent me trouver en me disant ben voil je vis avec ce probl me l qu est ce que je fais parce qu on me dit c est important de pouvoir se consacrer exclusivement ce d codage dit biologique propos par les disciples de Claude SABA Alors on voit des gens qui arr tent leur traitement parce que a peut tre tr s lourd de faire une chimio a peut tre tr s tr s lourd de faire des radioth rapies a peut tre tr s lourd tout a Ce qu on a faire et mener comme combat c est de mettre les patients en garde contre tous les chantres de ce genre de discours qui se propage une grande vitesse parce que nous voulons tous quelque part croire la magie Nous avons tous envie de croire aux miracles partout tout le temps Ben les miracles je ne sais pas o ils existent moi je ne les vois pas je ne les connais pas ce que je sais c est que la science me permet de dire ben oui il y a des possibilit s r elles je pense au cancer par exemple des possibilit s r elles de s en sortir mais il n y a pas de certitude Mais le discours qui se veut certain qui d finit une fois pour toute qu on peut s en sortir me semble effectivement DANGEREUX
90. te r sistance puis il faut cocher tout un questionnaire ils sont la mode Comme vous voyez cela semble un snark au d part et a devient un boujoum Je termine tr s rapidement en vous parlant de Claude SABBATH et de sa biologie totale des tres vivants Il reste dans la lign e de HAMER Il tend le combat de GLAUDE avec la psychog n alogie non seulement il faut se gu rir des autres vivants avec qui on a t en contact mais en m me temps de ses anc tres Si vous avez fait des angines r p tition c est que votre anc tre a t guillotin Voil un petit peu la salade que cela donne Tout cela dans un site qui est celui ci Et manifestement on est devant une logoth rapie Il y a un excellent num ro de Sciences et avenir en septembre qui d crit les pratiques saba ques Alors pour terminer je reviendrai au petit livre de Vincent JADOULLE o il dit m me que des gens dont on peut tre s r ne sont pas sans d rive psyrite Et il cite c est pas en glissant de l assimilation l hyst rie et la notion de l crit dans le corps l crit dans le corps c est LACAN Il cite GRODDECX il cite DOLTO Je ne dis pas que ce sont des psyrites mais il y a certaines d viances certains moments Il cite LACAN et LACAN c est assez beau parce qu il nous reprend une relecture de FREUD de cas de l homme au rat n vros obsessionnel certaines pens es inconscientes reposeraient ainsi sur des signifiants occ
91. u touche tout Ils sont incapables de se fixer une seule m thode th rapeutique Tous vont p cher dans ce que Michel vous a pr sent tout l heure comme le new age Toutes ces th rapies sont n es en Californie dans les ann es 60 et s inspirent largement de pens es et de philosophies orientales d natur es la mode de nos soci t s ultralib rales Ces th rapies consid rent qu il y a quatre domaines de l existence qui s interp n trent profond ment l motionnel la pens e d tach e de l motionnel le physique ce que vous appelleriez peut tre l anatomie la physiologie tout ce qui constitue en fait la mati re humaine et le spirituel 10 D s que l on touche l un de ces domaines tel un jeu de dominos tous les autres se mettent bouger avec un certain degr de hi rarchie ce qui est constant dans toutes les th rapies dont nous allons parler Il y a au sommet de tout cela comme au sommet de la pyramide de MASLOW la fameuse pyramide des besoins qui est revendiqu e par tous les new agers du monde le besoin spirituel l l vation de l tre humain Tous les th rapeutes de cette veine l consid rent que le but ultime atteindre c est l panouissement de soi le d veloppement du potentiel humain la capacit atteindre un niveau sup rieur sup rieur quoi on n en sait rien C est le d veloppement du potentiel divin c est l harmonie vitale c est l nergie
92. ubventions 13 En 1986 avait d but L exp rience Franc Moison dans une cit de la ville de Saint Denis o une quipe de m decins et de sociologues r alisa en collaboration avec les habitants et les professionnels de la cit une recherche action autour de la sant selon une d marche de sant communautaire Les r sultats de la recherche furent publi s par Joubert Michel Bertolotto Fernando et Patricia Bouhnik Quartier d mocratie et Sant L Harmattan Paris 1993 Les auteurs affirment lancer les bases d une clinique du quotidien int grant les donn es et les observations r f rant au mode de vie des personnes et des familles ainsi que expression de leur ressenti Ils proposent d objectiver cette clinique par une pid miologie du mal tre partir de 1990 les m mes chercheurs et m decins se retrouvent dans un s minaire Ville et Sant 29 D s les premi res pages le rapport affirme l existence d un probl me mal identifi mais pesant perturbant celui de la souffrance du mal tre d un nombre important de personnes et qui ne correspond point aux outils classiques de diagnostic et d intervention psychiatrique c Une approche psycho politique L approche que propose Christophe Dejours dans Souffrance en France m rite une attention particuli re puisqu il fait jonction entre les deux approches Tout en abordant la souffrance au travail comme fait psychique il n y voit de solution que politiq
93. ue ses recherches portent en effet sur la souffrance subjective des travailleurs en tant qu elle est la cons quence d une injustice sociale dont la r ponse ne peut tre que politique ou syndicale La question de d part et qui reste en filigrane travers tout le livre ce n est pas tant le caract re subjectif de la souffrance que les ressorts subjectifs de la domination pourquoi les uns consentent ils subir la souffrance cependant que d autres consentent infliger cette souffrance aux premiers 3 La construction culturelle de la souffrance l appelle souffrance la dimension subjective individuelle et intransmissible de toute douleur L v nement douloureux ne nous affecte pas d une mani re automatique il est travaill par les syst mes symboliques dont nous disposons et qui varient en fonction de notre histoire personnelle de notre ducation de notre culture C est cette humanisation de la douleur sa transformation en chose humaine que j appelle souffrance La langue fran aise dispose de beaucoup de possibilit s pour dire que l on prouve quelque chose de p nible ou de d sagr able je souffre j ai mal je sens une douleur J avoue que la nuance n est pas pour moi toujours claire Probablement parce que le kirundi ma langue maternelle ne dispose que d un seul mot pour dire souffrance ou douleur ububabare propos par la d l gation interminist rielle la Ville un s minaire centr sur la questio
94. ue ind niable mais on ne sait toujours pas ce qu est le placebo Deuxi me l ment dans la revue qui est int ressant On a r alis des pet scans chez des patients prenant un placebo on voit que l effet n est pas purement imaginaire qu on a des modifications au niveau du gyrus cingulaire ant rieur Bon a ne nous dit pas non plus ce qu est le placebo mais a replace tout de m me la question de la gu rison dans un autre contexte Alors pourquoi ai je parl de psychosectarisme Ici je fais r f rence ce qui a t d crit dans un texte Faux souvenirs et psychosectarisme par la FECRIS F d ration Europ enne de Lutte contre le Sectarisme qui sous la direction du Docteur G rard DAHAN a produit un texte sur les pratiques psychosectaires dont je retire trois caract ristiques e une personne se pose comme une autorit autoproclam e statut qui ne supporte pas la contradiction e possibilit d voquer et de r v ler un secret important pour quelqu un utilisation d une restriction sensorielle ou sociale coupure avec la famille mise dans des conditions hypnotiques qui rappellent l isolement sensoriel Pour le Docteur DAHAN ces pratiques s inscrivent dans le contexte culturel du nouvel ge Voici un petit extrait d une s ance du nouvel ge et vous lisez religieusement le texte pour essayer de le comprendre Moi je n ai pas tout compris Nous ne sommes pas plusieurs esprits ayant conscience d un
95. une mauvaise conscience une culpabilit vous tes charg d un poids immense dont vous devez vous lib rer dans cette vie ci le poids de votre a eul Et cet adolescent que fait il Ben o il y croit o il n y croit pas Mais quelque part je pense que l effet nocebo risque de jouer plein M me si on n y croit pas il y a quelque part une esp ce de conscience de quelque chose de bizarre qui peut avoir des effets extr mement pervers 11 Je rencontre j entends et je re ois des mails des t l phones de tas de gens qui vivent des situations similaires qui me font dire que de plus en plus les domaines du d veloppement personnel des th rapies non contr l es et de la spiritualit new age sont intimement m l s et sont en train de constituer en soi un courant sectaire beaucoup plus pervers que celui des grosses sectes tels que les t moins de J hovah telle m me peut tre que la scientologie parce qu on les rep re peut tre plus facilement tout comme les mouvements vang liques et pentec tistes am ricains etc Or ici au contraire nous avons affaire des petits gourous qui cr ent des micro sectes centr es sur le ph nom ne de la recherche de la spiritualit d un tat de conscience sup rieur via le traitement de probl mes psychiques Le traitement du probl me psychique devient la porte d entr e ce que j appelle des pervers narcissiques c est dire des gourous des gourous la petite se
96. une usine les lois du march l exigent ton usine est d localis e au Zimbabwe et toi tu es au ch mage S il dit le ch mage a fait mal on lui r pond il n est pas normal d avoir mal parles en ton m decin Pourquoi souffrir cause de quoi et dans quel dessein Dans un texte c l bre l efficacit symbolique L vi Strauss a montr que c est l la premi re fonction des gu risseurs ou des pr tres chamans et autres imams dans les soci t s traditionnelles rendre intelligibles les souffrances qui autrement seraient obscures ineffables absurdes Certains diront que les psychoth rapies d orientation psychanalytique ont le m me but d celer le sens cach dans des actes en apparence absurdes d un sujet Trouver les processus inconscients l uvre dans sa vie et dans sa souffrance Un fait int ressant dans ce domaine d attribution d un sens aux souffrances c est la distinction que certaines cultures op rent entre bonnes et mauvaises souffrances ou bonnes et mauvaises raisons de souffrir Je me souviens que l poque o je faisais mon s minaire on nous apprenait que qui aime bien ch tie bien et quand nous tions dans l preuve la maladie l chec la mort d un proche les injustices diverses on nous disait que nous devions nous sentir fier Tu sais me disait un de mes ma tres spirituels lorsque un menuisier travaille du bois solide il peut se permettre de gros coups de
97. univers mais un seul esprit ayant conscience de plusieurs univers C est pas mal On file dans les univers parall les Fond s sur une nouvelle rationalit qui lui a permis de d couvrir l origine de l esprit et de la conscience en 1985 les enseignements de Franck ATHEM ram nent le mental la r alit de l instant o il est au service de l tre pour notre plus grande joie l o sortent abondance et r g n ration Il faut dire que le Docteur ATHEM parce que dans la brochure il a ce titre est un licenci en sciences politiques qui s est d couvert psychoth rapeute et ontologue a veut dire m taphysicien Il crit un ouvrage qui s intitule L esprit cr e l univers Bon il va beaucoup plus loin que HEGEL avec L id alisme absolu Voil l ambiance du nouvel ge il y a comme une promesse dans cette ambiance l J ai t amen m int resser aux psychosectes cause d une patiente qui avait t victime de ces pratiques en l occurrence la catharsis glaudienne qui avait r sist et qui a pr sent pendant longtemps de la d pression des crises paniques du mutisme et des pisodes de d personnalisation qui sont cit s d ailleurs dans la litt rature J ai fait mon march et avec AULAS il faut distinguer deux formes de r ductionnisme L organicisme c est la maladie qui d coule de g ne ou du toxique soit unr synapse qu il importe de d crasser Et l autre p le nous aurons le psy
98. upant une place majeure dans la dynamique mentale Gros dans sa langue se dit dick et dick tait le nom d un rival qu il aurait voulu liminer si bien qu il a t postul que maigrir c est tuer Dick Et pour terminer je vais citer un texte de notre premier pr sident fondateur Jean Marie GAUTHIER qui dit hyst riser le corporel c est tenter de r duire toute manifestation de celui ci n tre que l expression plus ou moins refoul e ou indirecte de d sirs cach s Cette perspective souffre du grand d savantage de nier les aspects biologiques mat riels ou sous jacents toute forme de manifestation de ce type organique Je vous remercie de m avoir accompagn au cours de ce voyage qui n tait pas la chasse au snarck c tait plut t la chasse au loufoque qui comme tout un chacun sait est un animal des plus fou moiti loup moiti phoque Marc DELACROIX Les dangers des d rives psychosectaires Bonjours Mesdames Mesdemoiselles Messieurs et je ne dirai pas honor s confr res parce que je ne suis absolument pas de la profession de la partie Je ne suis pas psychologue ni psychoth rapeute ni psychiatre Cependant je m int resse ce domaine dont Michel DEGOSSELY vient de vous parler c est dire aux d rives psychosectaires et aux d rives tout court dans le domaine de la psychiatrie et de la psychoth rapie Cette question est d une br lante actualit au moment o se d bat au cabinet DEMOTTE le statut des p
99. vons face des personnes assez particuli res qui sont devenues inconjugables qui ne savent plus vivre avec quelqu un qui ne savent plus tre en alternance de d pendance ind pendance et qui ont un mal fou pouvoir justement se remettre en lien de conjugalit Conjuguer c est combiner Je me souviens avoir discut avec des psychoth rapeutes deux dames br siliennes assez int ressantes qui taient venues UCL et elles disaient qu au Br sil ils appelaient cela le syndrome de la femme protagoniste On ne le dit pas comme a ici mais je trouve que c est une entit clinique tout fait nette Restons au niveau de structures qu on voit souvent du c t f minin bien qu on en voie pas mal aussi du c t des hommes les personnalit s oblatives Vous savez ce sont ces personnes qui ne peuvent tre que dans du don dans du don de soi dans du don aux autres et qui s puisent et qui in fine quand vous travaillez un peu a donnent dans une attente de reconnaissance Ce sont ce que j appelle moi des toxicomanes du don C est parfois des grosses dondons Tr s souvent le r flexe des psychoth rapeutes c est de dire madame il faut penser vous arr tez de penser aux autres Je ne suis pas s r que ce soit un bon plan Je pense qu il faut tre plus fin que a parce que dans le fond ce sont des personnes qui pensent tout le temps elles qui sont justement dans cette attente de reconnaissance Elles se vivent quand

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