LE GRAND SOIR DE MYLÈNE BENOIT
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1. Delphine Lermite LE GRAND SOIR DE MYL NE BENOIT Myl ne BENOIT Un plan serr sur la question de l interpr te Dossier p dagogique Mardi 9 avril 2013 19H30 au Man ge de Reims Sommaire Biographie D roul du Grand Soir Les spectacles tude 1 Wonder et mentions Danse et cin ma tude 2 Le renard ne s apprivoise pas et mentions Danse et Arts Plastiques La nudit en danse Articles de presse Pistes p dagogiques Stage PAF Ressources Renseignements pratiques le Man ge de Reims Biographie Issue des arts plastiques Myl ne Benoit est devenue en une poign e de pi ces o les corps dialoguent en harmonie avec les arts technologiques une figure importante de la sc ne chor graphique contemporaine A l issue d une formation universitaire Beaux Arts amp Pratique des m dias contemporains Londres et Paris Myl ne Benoit d veloppe un travail plastique bas sur l image et l installation parall lement ses activit s de chef de projet multim dia charg e d tude et mus ographe pour la Cit des sciences et de l industrie de 1997 2006 Elle expose Londres Paris Shanghai Nantes Tourcoing En 2003 elle fonde la compagnie Contour Progressif Lille l issue de deux ann es de formation r sidence au Fresnoy Studio national des arts contemporains En 2008 2009 elle est chor graphe stagiaire dans le programme Transforme propos par Myriam Gourfink l Abba2. Le v tement m annonce Le d guisement me cache L uniforme m efface Le vrai m meut L incertain me g ne Le faux me fascine Tercets choisis Suicide POL 2008 Edouard Lev Autre extrait de Suicide Edouard Lev POL 2008 La foug re me caresse L ortie me pique La ronce me blesse La ville m aiguise La maison m accueille La chambre me calme L ennemi m encourage Le combat m exalte La victoire m indiff re Le jour m blouit Le soir m apaise La nuit m enveloppe Dominer m oppresse Subir m asservit Etre seul me lib re La chaleur me g ne La pluie m enferme Le froid m veille Le tabac m irrite L alcool m endort La drogue m isole Le mal me surprend L oubli me manque Le rire me sauve L envie me porte Le plaisir me d oit Le d sir me reprend L amiti me lie L amour me r v le Le sexe me r jouit Ajouter me tente Garder me rassure ter me soulage Le soleil me fatigue La terre m entoure La lune m meut La vie m est propos e Le nom m est transmis Le corps m est impos La t l vision me d prime La radio me d range Le journal m ennuie Le saint me fascine Le fid le m intrigue Le pr tre m inqui te L unique m tonne Le double me ressemble Le triple me rassure L quilibre me tient La chute me r v le Le r tablissement me co te Le point m hypnotise La constellation m parpille La ligne me guide Le temps me manque L espace me suffit Le vide m attire La cave me repousse Le
3. tre seul me lib re l uniforme m efface le reflet m intrigue le faux me fascine Au terme d un voyage sensoriel c est finalement le costume qui s anime litt ralement en phosphorescence devenant l image du r le Et c est le public pass par une mise en vidence du pouvoir de son regard la fois esth tique pointue ludique et g n reuse qui se retrouve vouloir saluer la danseuse Sarah ELGHAZI sur www lestroiscoups com Pistes p dagogiques Interview France Culture du 28 01 2013 Autour du solo Le Renard ne s apprivoise pas Danse simul e comment le geste peut surgir de la pens e ou comment la danse pouvait donner voir un acte de pens e Etablir des rapports tactiles entre la pens e et le corps On fait reposer la danse sur une forme de connivence avec les spectateurs on crit une danse qui est en relation avec ce que Nina peut produire ce qu elle fantasme ce qu elle cherche nous dire par ses signes et ce que nous allons recevoir et fantasmer de cette information Nina va nous chanter une chanson d Ivor Cutler po te et chanteur cossais elle s avance masqu e avec une certaine distance Elle interpr te cette chanson surtitr e o elle nous dit qu elle s est us e jusqu la corde pour nous Et elle demande aux spectateurs comment ils peuvent s user les coudes traduction choisie pour elle C est une injonction une question et c est nouveau encore un dispositif
4. appara t comme un moyen de choquer de faire violence au spectateur elle prend un autre statut dans le tournant entre le XXe et le XXIe si cle Le rapport la nudit dans le champ chor graphique a volu Comme le constate Boris Charmatz la nudit seule n a rien d indisciplin ou de transgressif Le mythe de la lib ration sexuelle fond sur l id e que montrer le sexe lib rerait la vie comme si d couvrir le sexe et la bouche parlant de sexe serait s ouvrir la libert n a plus du tout les m mes effets que dans les ann es 1960 La nudit est pens e comme vecteur de construction chor graphique Elle est consid r e comme un proc d de mise vue qui engendre un conditionnement du regard En effet la nudit cr e des obstacles au regard elle saute aux yeux et si on ne voit qu elle on ne voit rien La nudit est pens e par les chor graphes performeurs comme une modalit possible dans la r solution d un projet Elle est n cessaire au d veloppement du projet Si la nudit appara t parfois aujourd hui comme un effet de mode elle reste un vecteur d analyse et de construction artistique important non sans cons quences sur le regard port son encontre entra nant un rapport r flexif sur ce qui est d voil 7 Quel sens pour la nudit en danse contemporaine Emission France Culture http www franceculture fr emission dejeuner sur l herbe la nudite en danse philippe torreton 2011
5. Mais bien de raconter ce compagnonnage entre Terpsichore muse en mouvement la peinture et la sculpture Initi aux temps des Ballets russes de Serge de Diaghilev puis des ballets su dois de Rolf de Mar ces changes fructueux d faut d tre toujours vidents n ont cess d enrichir l art contemporain Merce Cunningham cr e Walkaround Time hommage Marcel Duchamp l artiste le plus influent du XXe si cle Dans une sc nographie de Jasper Johns l un des ma tres du pop art am ricain Cunningham rend hommage notamment au Nu descendant un escalier toile de 1912 qui fera date J ai pens sa vie mais sans imiter quoi que ce soit ces sources ressortent toujours comme du mouvement pas comme id es de mouvement dira Merce Cunningham propos des ready made Auparavant Duchamp en personne avait fait une figuration dans Rel che ballet de ses amis Picabia et Satie commande des Ballets su dois en 1924 Quant Merce Cunningham figure tranquille de la r volution chor graphique outre Atlantique il n aura de cesse de travailler avec des plasticiens de son temps Robert Rauschenberg Frank Stella et plus r cemment Ernesto Neto signent d cors ou environnements sc niques Parfois ce sont de simples panneaux peints voire des objets sculptures qui n interf rent pas avec la danse Plus audacieux Rainforest 1968 voit la rencontre de deux monstres sacr s Cunningham et Andy Warhol pape du pop art Pour ce one shot o
6. 08 03 103 minutes Philippe Verri le journaliste au magazine Danser Matthieu Hocquemiller chor graphe compagnie A contre poil du sens Alain Buffard chor graphe compagnie Alain Buffard Camille Mutel danseuse et chor graphe compagnie Li Luo 5 Source http www lapresse ca arts spectacles et theatre danse 200902 14 01 827397 la nudite en danse contemporaine php 6 BANES Sally Terpsichore en baskets post modern dance Chiron CND 2002 7 Source ROUX C line Danse s performative s Enjeux et d veloppements dans le champ chor graphique fran ais 1933 2003 l Harmattan 2007 Le Renard ne s apprivoise pas Delphine Lermite Articles de presse Cam ra l paule COMPTE RENDU Myl ne Beno t entre corps et cin ma La chor graphe lilloise Myl ne Beno t retient l attention avec la cr ation de ses 2 soli un plan serr sur la question de l interpr te et un travelling intriguant sur le rapport entre corps sc nique et culture cin matographique Qui s en plaindrait L actualit cin ma des derni res ann es a largement choy la danse lui m nageant m me une place de choix dans les rubriques technophiles des magazines gr ce au projet hagiographique 3D de Wim Wenders Du teen movie sur les danses urbaines Sexy Dance 3 de Jon Chu au documentaire cristallin sur la transmission chor graphique Les R ves dansants de Anne Linsel et Rainer Hoffmann celui sur l institution La Danse de Frede
7. Ecouter m apprend Taire me temp re Na tre m advient Vivre m occupe Mourir m ach ve Monter m est difficile Descendre m est facile Stationner m est inutile L hommage m oblige L loge me touche L oraison m enterre Le flash m aveugle Le rayon m blouit Le reflet m intrigue Parler m identifie Crier me lib re Murmurer m impose Fredonner me berce Etonner me suspend Chanter me d ploie Le d but m enthousiasme Le milieu me retient La fin me d oit La bont m impressionne La b tise m amuse La m chancet me r volte Novembre m angoisse Avril m veille Septembre m apaise L envie m indispose La jalousie m apitoie La haine m loigne La veille me fatigue Le sommeil me fige Le r veil m agresse Le mill naire m enveloppe Le si cle me situe La d cennie me d core L heure me r gle La minute me presse La seconde m chappe La menace me trompe L angoisse me meut La peur m exalte La surprise me d pla t L improvisation me nuit L annonce m taie Le pi ge me s duit Le menteur me trompe Le d lateur m horrifie Le baroque m c ure Le gothique me glace Le roman m claire Le rouge m nerve Le noir m meut Le blanc me calme Le solo m attire Le quatuor me retient La symphonie m loigne La r gle me sert La contrainte me stimule L obligation m teint Dialoguer me lie Monologuer m impose Soliloquer m isole L air me p n tre Le sol me r siste Le sous sol m touffe Le rythme m entra ne
8. ailleurs la seule fois o je me suis dit que je serais int ress e de travailler de cette fa on avec le monde du cin ma c est en voyant Beau Travail Mais ce que je fais actuellement c est le chemin inverse tirer le cin ma vers la danse Je suis fascin e par la pr sence physique je veux profiter de l enveloppe physique des gens sur sc ne Parcourir le chemin inverse depuis la culture visuelle jusqu aux logiques des plateaux Myl ne Beno t en avait d j donn un aper u notable dans quelques unes de ses chor graphies comme La Chair du monde une pi ce de groupe qui fantasmait l esth tique des war games les jeux vid os de guerre Aujourd hui elle fait jouer son panth on cin matographique dans deux soli qui peuvent fonctionner soud s ou de mani re autonome Lorsque nous discutons avec elle Myl ne Beno t vient de cr er la premi re s quence de ce projet fleuve au festival Vivat la Danse qui n a pas manqu de clairvoyance en la soutenant d s les premiers projets Il s intitule Wonder et s offre comme un cadavre exquis convoquant trois grandes figures de l imaginaire populaire deux actrices de cin ma Shelley Duval l actrice de Shining de Stanley Kubrick et Tippi Hedren l actrice des Oiseaux d Alfred Hitchcock et un danseur Dominique Mercy connu pour avoir fait carri re comme un fait expr s chez la plus cin g nique des chor graphes Pina Bausch Sorte de plateau fant me hant par les r minis
9. beautiful cosmos you and me pointant dans les deux cas avec la m me m ticuleuse exactitude les d tails que seul un r veur minutieux pouvait d nicher Rien de calcul derri re tout cela il mettra au contraire un point d honneur lutter avant tout contre son propre intellect cherchant passer outre son ducation et ne s inspirer que de ses impulsions les plus brutes les plus sauvages les plus incongrues Il en tirera une criture proche du Ha ku ou de la po sie surr aliste esquissant travers deux ou trois lignes de texte des situations tour tour mouvantes bouleversantes ou terriblement prosa ques Il imaginera des r alit s alternatives o l Angleterre est peupl e de tapirs c l brera le culte des bestioles et racontera ce que c est que de vivre assis en Ecosse Chacun de ses textes de ses po mes de ses chansons m riterait d tre cit Mais comme la tentation est trop grande en voici un parmi des centaines d autres In a small room a picture hangs on the wall sit on a chair to see what will happen next Dans une pi ce troite un tableau est pendu au mur Je prends une chaise Et je m assieds pour voir ce qui va se passer Beno t Deuxant In http www lamediatheque be Bruce Nauman plasticien Bruce Nauman fait des tudes d art et de math matiques l universit du Wisconsin 1960 1964 puis d art l universit Davis en Californie 1965 1966 Sa premi
10. danse n 24 Corps de danseurs normes et inventions 2009 BOISSEAU Rosita CROQUET Nadia coordonn par Deuxi me Peau Habiller la danse Actes Sud 2005 CNC Filmer les Arts rep res sur la cr ation contemporaine CNC 2000 COLLANTES Nathalie SALGUES Julie On danse Autrement 2002 COLLECTIF La construction de la f minit dans la danse XVe XVIIIe si cle Centre National de la Danse 2004 COLLECTIF Lo e Fuller danseuse de l art nouveau R unions des mus es nationaux 2002 COLLECTIF Nouvelles de danse Scientifiquement danse Contredanse 2006 GLON Marie LAUNAY Isabelle sous la dir Histoires de gestes Actes Sud 2012 HUMPHREY Doris Construire la danse L Harmattan 1959 LE MOAL Philippe sous la dir de Dictionnaire de la danse Larousse 2008 LOUPPE Laurence Po tique de la danse contemporaine Larousse 2000 LOUPPE Laurence Po tique de la danse contemporaine suite Contredanse 2007 MACEL Christine LAVIGNE Emma Danser sa vie Art et danse de 1900 nos jours Centre Pompidou 2011 MARCELLE Michel GINOT Isabelle La danse au XXe si cle Larousse 1998 MAYEN G rard De marche en danse dans la pi ce D routes de Mathilde Monnier l Harmattan 2005 NOISETTE Philippe PHILIPPE Laurent Danse contemporaine mode d emploi Flammarion ROBINSON Jacqueline El ments du langage chor graphique Vigot 1981 ROLAND Dominique FRANCK Philippe sous la dir Corps num ri
11. grenier m appelle L escalier me guide Le talent me charme La virtuosit me ment Le g nie m claire La prudence m impatiente La violence m excite La vengeance me d oit La soif me g ne La faim m avive Le repas m endort Le vrai m meut L incertain me g ne Le faux me fascine Le bavardage m gare La pol mique m enflamme Le silence me rach te L obstacle m l ve L chec m endurcit Le succ s m adoucit L erreur m apprend L habitude m am liore La perfection m obs de L offense me surprend La repartie me tarde Le m pris me venge La perdition me tente L ironie me retient L affection me r dime La foi m branle La fid lit m accorde La trahison me poignarde Le d part m euphorise Le voyage m abrutit L arriv e me ranime La terre me porte Le sable me ralentit La vase me pi ge L euphorie me dissuade Le sous entendu m inqui te La neutralit me convainc Le sermon m irrite L exemple me persuade L acte me prouve Nettoyer m ennuie Ranger m apaise Jeter me d livre Le nouveau m attire L ancien m enracine Le changement m anime Le travail me comble Le loisir m instruit Les vacances me d s uvrent Savoir me grandit Ignorer me nuit Oublier me lib re Perdre m nerve Gagner m indiff re Jouer me d oit Nier me tente Affirmer m exalte Sugg rer me contente S duire me s duit Aimer me transforme Rompre me peine Le v tement m annonce Le d guisement me cache L uniforme m efface Dire m engage
12. matique Sur ce terrain de l illusionnisme c est le second solo celui interpr t par Nina Santes et d velopp autour des techniques de phosphorescence de feed back sonore et de camouflage qui promet de faire le tour de la question Dans Le Renard ne s apprivoise pas le solo de Nina on va r utiliser de vieilles technologies apr s en avoir utiliser des nouvelles et l on s apercevra j esp re que le fonctionnement de la manipulation n op re pas forc ment l endroit pr vu Eve BEAUVALLET sur http www mouvement net La beaut d une avanc e dans la p nombre Apr s Wonder Myl ne Benoit chor graphe de la compagnie Contour progressif nous invite ici au c ur des Deux soli pour la deuxi me tape d un parcours la fois intime et public un diptyque r flexif et sensoriel autour de la place de l interpr te et du lien qui unit public et cr ation artistique Elle semble nous inviter une r trospective de son parcours en laissant la part du lion ses deux interpr tes f tiches Magali Robert pour Wonder d couvert Vivat la danse en janvier dernier et Nina Santes pour Le renard ne s apprivoise pas Mais le point commun de ces deux pi ces con ues comme un laboratoire d exp rimentation devant ensuite d boucher sur une cr ation collective c est d abord la relation de confiance absolue qui s est tiss e entre la chor graphe et les danseurs l id e de les laisser exprimer en orf v
13. La m lodie me charme L harmonie me touche L aquarium m attriste La voli re m oppresse La cage me r vulse La pluie me replie La neige m enchante La gr le m arr te Mon doigt d signe Ma main attrape Mon bras enlace Mon cerveau con oit Mon il guide Mon corps fait La premi re fois me tente Les suivantes m habituent La derni re m assombrit La fatigue me calme La lassitude me d courage L puisement m arr te Construire m obs de Conserver m apaise D truire m all ge Arriver me change Rester me co te Partir m anime Le groupe m oppresse La solitude me tient La folie me guette Plaire me pla t D plaire me d pla t Indiff rer m indiff re L ge me gagne La jeunesse me quitte La m moire me reste Le bonheur me pr c de La tristesse me suit La mort m attend x Le dispositif ICI tester lors du Plan Acad mique de Formation Le Man ge propose tous les ans un stage pour les enseignants dans le cadre du Plan Acad mique de Formation PAF autour de l univers d un e chor graphe Cette ann e le service des relations avec le public du Man ge a demand la chor graphe Myl ne Benoit en compagnie de son interpr te Denis Robert de venir partager son exp rience du corps avec le groupe d une vingtaine d enseignants inscrits via l Acad mie de Reims Pendant 3 jours au Cirque les 19 21 amp 22 mars les enseignants rencontrent la chor graphe et changent avec elle par le biais de vid os de discussi
14. a ce personnage d exil cossais empreint d une sagesse pittoresque quoique totalement saugrenue racontant inlassablement les souvenirs n buleux d une enfance pass e dans les quartiers pauvres de Glasgow Une enfance qui tournera rapidement au mythe tant Cutler s amusera la d tourner la re d corer la tordre accentuant les aspects comiquement sordides d une Ecosse devenant quasi m di vale dans ses r cits Imperfection is an end perfection is only an aim l imperfection est une fin en soi la perfection n est qu un but Ce n est pourtant qu au milieu de sa vie qu il se lance dans l criture il avait alors quarante deux ans il pr tendra n tre devenu un po te correct que six ans plus tard Il enregistrera son premier disque Ivor Cutler of Y Hup en 1959 tout en apparaissant r guli rement sur les ondes de la BBC II publiera une quinzaine d albums en une quarantaine d ann es Il continuera se produire sur sc ne jusqu en 2004 o se produira pour la derni re fois en concert au Queen Elisabeth Hall de Londres Il avait alors 82 ans Tout chez Ivor Cutler est un m lange du plus grand s rieux et du plus grand comique du plus tragiquement sombre au plus calmement exalt Avec son chant monocorde sa voix tra nante son ternel harmonium un peu poussif il encha nera les chansons les plus d pressives all i could see was a bubble or two aux chansons les plus optimistes we have a
15. cences de gestuelles cultes Wonder expose avec raffinement le projet de Myl ne Beno t montrer le plateau comme un lieu de fouille le corps comme un objet arch ologique et la danse comme un lieu de visitation Magali Robert interpr te de Wonder ndir a eu une formule que j ai trouv tr s belle en m expliquant que la danse tait pour elle une mani re d habiter des corps Dans ce premier solo qui combine la charge m lancolique de l hommage et le caract re ludique des remix c est donc un portrait de la danseuse en spectatrice qui se dessine Toutes les danses prises en charge par Magali nous parviennent avec des proc d s m moriels Je lui ai pos la question comme aux deux autres interpr tes des soli de ce qu tait pour elle la virtuosit D s le moment o elle a r pondu que pour elle la virtuosit c tait Dominique Mercy je lui ai formellement interdit de visionner quelques vid os que ce soit sur lui Parce que le vrai sujet c est sa m moire de spectatrice Ce sont les couches de temps que j ai voulu faire appara tre dans cette danse Les deux autres figures Shelley Duval et Tippi Hedren c est moi qui lui ai propos Je connaissais ses capacit s d incorporation et j ai sans doute fait en sorte de choisir des actrices qui Magali ressemble trangement Et c est vrai Magali Robert leur ressemble autant qu elle semble retrouver sur sc ne la finesse articulaire et l l gance longiligne de Dominique Me
16. de choc qui va m tamorphoser l art chor graphique 5 La nudit partielle ou totale est souvent per ue dans notre soci t occidentale comme facteur de d voilement de provocation voire comme forme d exhibitionnisme ou encore de voyeurisme Cependant Sally Banes rappelle qu tre nu est plus extr me qu tre nu pieds mais c est un acte de la m me nature Dans le champ chor graphique la nudit longtemps pr sente en r action aux normes vestimentaires du danseur permet le d voilement du corps en mouvement Si la nudit n est pas une donne nouvelle elle est toujours pr sente dans le champ chor graphique fran ais Retard fran ais pour certains d j vu pour d autres la pr sence de la nudit est encore aujourd hui synonyme de r action gardant un potentiel subversif indirect Elle questionne la pr sence m me de l artiste de ce qu il donne voir de ce qui est permis de voir et de ce que cette pr sence g n re comme image Le premier rapport la nudit est celui engendr par le d voilement de la peau Trop souvent oubli e comme facteur de nudit peut tre parce que la peau est toujours plus ou moins d voil e dans la vie quotidienne occidentale elle est l enveloppe charnelle qui d voile l tre dans sa plus simple apparence La mise nu de l tre peut tre totale d voilant les parties g nitales lieu priv par excellence Si au cours du XXe si cle en Occident la nudit
17. hitecture avant de passer la danse con oit aujourd hui des installations o la danse et la vid o trouvent leur place Mais surtout il a incit le sculpteur britannique Richard Deacon ouvrir une Factory 1993 titre d un subtil ballet A partir de sculptures arrondies pos es au sol et qui basculent le chor graphe imagine une gestuelle organique qui trouble nos sens Et invite le spectateur vivre l uvre comme sa danse en circulant librement R gine Chopinot n a cess de privil gier des rencontres avec l art de Jean Le Gac Jean Michel Bruy re V g tal est sans doute l un des sommets de son uvre aux multiples facettes elle y fait quipe avec l artiste land art Andy Goldsworthy 1995 et quinze danseurs Dans un long rituel cologique avant l heure les interpr tes vont et viennent en sc ne portant des branchages et finissent par d construire une sculpture ph m re bien dans la mani re de Goldswrthy Dans ce processus c est le danseur lui m me qui fait uvre La nudit en danse Dans le deuxi me solo du Grand Soir Le renard ne s apprivoise pas Nina Santes se d v t jusqu tre totalement nue sur le plateau D s l origine de la danse danser c est danser nu Et lorsque Isadora Duncan au tout d but du XXe si cle veut lib rer la danse des formes classiques et baroques elle revendique de danser comme sur les vases grecs donc nue ou pire nue sous ses voiles produisant une onde
18. ion Wonder Fabrice Poiteaux Danse et cin ma Depuis les d buts du cin ma jusqu aujourd hui la danse traverse le 7e art et inversement Elle nourrit le cin ma on ne compte plus les chor graphes et les danseurs qui ont inspir les r alisateurs Les deux arts sont li s car ils s attachent au m me objet celui du corps humain un corps qu il s agit de d placer dans l espace et dans le temps A ce titre danse et cin ma partagent donc le m me objectif De m me cin ma et danse partagent une m me relation au temps qui les rend d une certaine fa on insaisissables Arts du mouvement l un et l autre ne se vivent que dans le refus de l immobilit et dans l acceptation d instants qui ne cessent de se succ der et n ont de sens que les uns par rapport aux autress Comment un danseur traverse une sc ne comment une actrice traverse un plan Autant de fa ons communes la danse et au cin ma d habiter le monde vite ou lentement avec joie ou avec tristesse Pourtant leur rencontre n allait pas de soi Si la cam ra prend en charge le mouvement pourquoi les corps iraient ils danser Et si les corps dansent comment la cam ra doit elle bouger De ces deux arts du mouvement lequel doit prendre le dessus Quel geste pour quelle histoire Qu est ce qu un cow boy qui danse Comment faire un gros plan sur une sc ne par quelle invention du visage Pour faire un couple suffit il de marcher ensemble t
19. n dernier manuscrit Suicide qui voque de mani re romanc e le suicide d un ami d enfance survenu il y a 20 ans est d pos chez son diteur dix jours avant qu il se donne la mort 42 ans L uvre Autoportrait d Edouard Lev a t adapt e par Anne Gardes pour un projet tudiant web multim dia http perso ovh net autoportp main html Plus d informations sur le travail d Edouard Lev http blogs mediapart fr edition bookclub article 120110 edouard leve suicide http www laperipherie fr artistes leve html Texte pr sent dans le solo en voix off Le Renard ne s apprivoise pas L ennemi m encourage Le combat m exalte La victoire m indiff re L quilibre me tient La chute me r v le Le r tablissement me co te Le jour m blouit Le soir m apaise La nuit m enveloppe L unique m tonne Le double me ressemble Le triple me rassure Le mal me surprend L oubli me manque Le rire me sauve Le point m hypnotise La constellation m parpille La ligne me guide Le rouge m nerve Le noir m meut Le blanc me calme Mon cerveau con oit Mon il guide Mon corps fait Le temps me manque L espace me suffit Le vide m attire L amiti me lie L amour me r v le Le sexe me r jouit Le flash m aveugle Le rayon m blouit Le reflet m intrigue Fredonner me berce Entonner me suspend Chanter me d ploie L heure me r gle La minute me presse La seconde m chappe
20. n ne conna t pas d autres ballets auxquels aurait contribu Warhol l artiste multi supports glisse en sc ne des coussins argent gonfl s l h lium que la seule pr sence des danseurs de Merce semble agiter Il s ensuit une double chor graphie pour humains et objets d une gr ce sid rante et bien dans l esprit warholien Les cr ateurs am ricains de Trisha Brown Karole Armitage pactiseront par la suite avec Bob Rauschenberg le super Set and Reset de Trisha Brown ou Jeff Koons Go Go Ballerina d Armitage En Europe apr s les ma tres Maurice B jart et Roland Petit qui ont leur pesant de signatures plasticiennes une nouvelle g n ration de chor graphes se lance dans l aventure Angelin Preljocaj conviera ainsi Aki Kuroda pour un programme d di aux Ballets russes puis le radical Fabrice Hyber pour des 4 Saisons hautes en couleur Hyber imagine un rail suspendu sur lequel d filent des formes sculpturales en r f rence ses POFs Prototypes d objets en fonctionnement selon sa propre d finition et r alise des costumes fa on silhouette d ourson en plastique ou combinaison vert fluo option virus Odile Duboc grande dame discr te de la danse fran aise donne un Projet de la mati re 1993 o elle partage l affiche avec l artiste Marie Jos Pillet objet au volume mou qui pouse les corps des danseurs plaque m tallique inclin e qui capte l nergie des pas tout ici fait effet Herv Robbe fort d tudes d arc
21. ons d chauffements et d ateliers de pratique autour de ses diff rents projets WONDER ICP Les objectifs de ce stage sont la fois une d couverte artistique par une approche th orique et pratique mais aussi p dagogique avec des pistes de r investissements possibles en classe Myl ne Benoit et Denis Robert proposent aux enseignants inscrits de traverser avec eux le dispositif de d lai vid o mis en jeu dans le spectacle CI http vimeo com 14521908 partir de la gestuelle de chacun les chor graphes laborent une partition collective sans cesse renouvel e Les gestes de l un sont tress s avec les gestes de l autre pour former une danse in dite dans laquelle chacun peut jouer tre tour tour discret ou th tral classique ou contemporain jeune ou vieux homme ou femme grand ou petit gros ou maigre souple ou raide rapide ou lent mesur ou fantaisiste La fin de cette formation donne lieu une ouverture au public du travail en cours le vendredi 22 mars de 16h 17h au Cirque pour d couvrir le dispositif ICI http vimeo com 26158992 que vous retrouverez lors du Grand Soir Myl ne Beno t le mardi 9 avril 2013 19h30 Si vous souhaitez assister cette ouverture au public merci d envoyer un email Elise M rigeau e merigeau manegedereims com Ressources AUBENAS Jacqueline sous la dir Filmer la danse La renaissance du livre 2007 BIENNALE DE DANSE DU VAL DE MARNE Rep res Cahiers de
22. ous accueillir tout au long de la saison pour vous renseigner sur les s ances tout public reportez vous sur www manegedereims com Pour les groupes scolaires en soir e les spectacles sont accessibles au tarif de 6 par l ve Les accompagnateurs du groupe b n ficient de places gratuites dans certaines proportions Pour les adultes accompagnateurs suppl mentaires la place est 10 Laurette Hue au service des relations avec le public du Man ge de Reims est votre nouvelle interlocutrice pour le suivi des r servations scolaires lhue manegedereims com Afin de pr parer vos l ves au spectacle nous laborons aussi souvent que possible des ateliers du regard et des ateliers pratiques Pour tout renseignement le service des relations avec le public se tient votre disposition Ressources en ligne www manegedereims com La page Facebook du Man ge de Reims http url exen fr 43680 La page Public en Herbe 2012 2013 http mutualise artishoc com reims media 5 public_en_herbe_12 13 pdf Vos interlocuteurs au Man ge Laurette Hue 03 26 47 98 72 hue manegedereims com Votre interlocutrice pour toutes les r servations scolaires C line Gruyer 03 26 47 97 70 c gruyer manegedereims com Elise M rigeau 03 26 46 88 96 e merigeau manegedereims com Responsables des relations avec le public R my Viau remy viau ac reims fr Enseignant relais responsable du service ducatif
23. ps comme un objet arch ologique et la danse comme un lieu de visitation tude 1 WONDER 2012 Wonder cherche rendre perceptible la projection de l interpr te dans des corps potentiels Le fantasme et la m moire y sont les moteurs de l criture chor graphique Ce solo s organise en plusieurs exp riences de danse qui sont autant de transmutations des visitations de corps trangers Dominique Mercy danseur du Tanztheater Wuppertal Shelley Duval h ro ne de Shining de Stanley Kubrick Tippi Hedren h ro ne des Oiseaux de Hitchcock On fera de ces figures des supports de r verie des vecteurs de mouvement On rendra ces corps habitables par l interpr te 1 Se dit au th tre d un changement de d cor qui se fait le rideau lev sous les yeux du spectateur et tr s rapidement Source http www mediadico com dictionnaire definition vue Mentions Conception Myl ne Benoit Interpr tation Magali Robert Collaboration musicale Guillaume Hairaud Cr ation lumi re Annie Leuridan Suspension Didier Alexandre Costumes Faye Formisano R gie g n rale Ma l Teillant Charg e de diffusion Magda Kachouche Production Cie Contour Progressif Coproduction Le Vivat sc ne conventionn e d Armenti res Contour Progressif est soutenue par la DRAC Nord Pas de Calais au titre de l aide la compagnie et par le Conseil R gional Nord Pas de Calais au titre de l aide la cr at
24. qu il nous d shabille vraiment et on entend les voix des personnes qui ont fait le tournage du renard J ai d cid de garder la voix des personnes pr sentes sur le plateau de tournage avec deux renards apprivois s dans un th tre si bien qu on d shabille vraiment la repr sentation la fin de la pi ce Extraits choisis http www franceculture fr player reecouter play 4570447 Ivor Cutler po te et chanteur The earth meets the sky over the hill was told by a sparrow with a lump on his head La terre rejoint le ciel au dessus de la colline m a racont un moineau avec une bosse sur la t te Ivor Cutler Par o commencer Et o s arr ter La vie d Ivor Cutler est une mine intarissable d anecdotes et de bons mots De son licenciement de l arm e de l air pour temp rament r veur son travail de professeur la Summerhill School la c l bre cole pilote exp rimentale sa vie fut une suite de co ncidences tranges d excentricit s assum es de hasards insolites commencer par ses origines par exemple descendant d une famille juive fuyant les pogroms d Europe de l Est dont le bateau cens les amener en Am rique ne d passera pas le port de Glasgow Cutler est ainsi cossais par accident presque par erreur Il cultivera n anmoins l accent du pays avec sa prononciation gutturale et ses Rs roul s et une cossitude plus vraie que nature C est sans doute Londres qu il cr er
25. ques en sc ne Centre des arts d Enghien les Bains 2008 ROUCH Jean FINCK Mich le REMY Bernard DELACAMPAGNE Christian GINOT Isabelle Danse corps provisoire Cin ma peinture po sie Armand Colin 1992 ROUSIER Claire sous la dir La danse en solo Une figure singuli re de la modernit Centre national de la danse 2002 SINA Adrien F minines Futures performance danse guerre politique et rotisme Les presses du r el 2011 TOMASOVIC Dick Kino Tanz l art chor graphique du cin ma PUF 2009 VILA Thierry Paroles de corps La chor graphie au XXe si cle Editions du Ch ne 1998 Liens La vignette France Culture sur Myl ne Benoit http Awww franceculture fr emission la vignette la vignette mylene benoit 2012 02 03 Myl ne Benoit sur France Culture http Awww franceculture fr emission pas la peine de crier apprivoiser non 2013 01 28 Article de presse htip www lestroiscoups com article le renard ne s apprivoise pas trois soli etude 2 de mylene benoit critique de sarah e 107016774 html Site internet de la Compagnie de Myl ne Benoit http www contour progressif net Extrait Vid o Le renard ne s apprivoise pas http vimeo com 41809659 La page du spectacle sur le site du Man ge http www manegedereims com des spectacles les grands soirs du manege_4 SOYEZ LES BIENVENUS La plupart de nos propositions tant accessibles aux coll giens et lyc ens nous aurons plaisir v
26. rcy Un effet d optique peut tre d aux diverses strat gies avec lesquelles elle d place le jeu de ces actrices de cin ma proc d s de grossissement du jeu de Shelley Duval et Tippi Hedren de d placement du terrain narratif celui du chor graphique effets de r p tition de sampling J ai voulu mettre distance les proc d s d pouvante ou de sid ration que produisent certains films Le but tait de monter les curseurs motionnels au maximum en jouant sur la caricature pour le passage sur Shelley Duval Derri re ce travail sur l exacerbation des motions pas grand chose d anecdotique pour Myl ne Beno t qui s interroge avec insistance sur les ficelles de l illusion et la diff rence de leur facture selon qu elles concernent la danse ou le cin ma C est le rapt des motions qui m interroge la d pendance de mon regard en tant que spectatrice la question du plaisir que l on peut ressentir se laisser duper ou non par les ressorts de l illusion Le pouvoir de sid ration des images est videmment plus puissant au cin ma du fait de son dispositif de pr sentation D ailleurs quand le spectacle vivant parvient cr er la m me immersion c est selon moi le signe de l chec absolu C est le rapt absolu Si en tant que spectatrice de danse ou de th tre je ne suis plus capable de mettre une distance critique je consid re que l on m a vol quelque chose Au cin ma ce l cher prise n est pas probl
27. re et disparaitre pour nous exposer ses choix certaines formes de danse sont tir es de l escrime et d autres choses sont des formes purement abstraites Apr s la danse martiale Nina nous quitte et son corps prend l aspect d un autre solo le texte d Edouard Lev Ce texte fabuleux je le vois comme un solo de danse C est comme un r cit de sensations que le spectateur peut ressentir au cours de la repr sentation et qui sont tr s certainement des sensations de Nina C est comme une lettre aux spectateurs Nina va r apparaitre SOUS nos yeux apr s transformation sous une forme d inversion du visible Nina apparait lumineuse Je me posais la question de comment rendre active la relation de Nina aux spectateurs Elle est active par le geste mais je voulais qu au lieu d clairer la danseuse pour une fois ce soit la danseuse qui nous claire et m me nous blouisse Nous avons recherch cette sensation Nina apparait phosphorescente Je vois ce solo comme une chaussette et chaque fois qu on la retrousse on d couvre un autre dispositif perceptif A la fin de cette s quence Nina est remplac e ou s est elle transform e par un renard qui apparait l endroit o son buste tait projet auparavant C est un renard qui tout simplement nous regarde Il s installe au fond du plateau avec toute sa temporalit animale C est une sorte d alt rit radicale qu est l animal Il se pose et nous donne la sensation
28. re exposition personnelle a lieu en 1966 ll d clare pratiquer un art qui agresse le spectateur D s la fin des ann es 1960 il travaille sur le th me de son corps et de ses d placements travers des films des sculptures et des enregistrements vid o Par la suite il commencera travailler sur des supports plus organiques en utilisant par exemple des moules en cire ou en fibre de verre afin de fossiliser certaines parties de son corps Sa premi re exposition a lieu en 1966 et d s 1967 il inaugure une r flexion plastique et th orique propos de son propre corps qu il d coupe en morceaux t te en bas ou coup e membres disloqu s Plus tard dans de nombreuses performances il r p tera des fragments de gestes ou de phrases simples jouant ainsi sur la linguistique avec notamment des syllabes emprunt es son nom Il jouera avec les lettres de l alphabet partir d installations de n ons Il s est aussi int ress l approche sensorielle En 1990 il revient son propre corps et filme en gros plan sa t te tournant comme un gyrophare tandis qu il prononce des d clarations violentes sous forme d onomatop es Lorsqu il parle de son travail il explique Fondamentalement mon uvre est issue de la col re que provoque en moi la condition humaine Ce qui me met en fureur c est notre capacit de cruaut la facult qu ont les gens d ignorer les situations qui leur d plaisent Ce qui me fascine aussi c est de
29. relationnel entre Nina et les spectateurs La voix fait danse dans la partie suivante o Nina va quitter le plateau et elle va lever une arm e par accumulation de sa voix Et cela traduit son tat au moment o elle quitte le plateau J imagine que le plateau est une grande bouche noire qui nous dit ce que pense Nina cela vient prendre la place de Nina sur le plateau C est une nouvelle modalit d apparition de la danse une sorte de chor graphie sonore En quittant le plateau Nina c de la place une vid o que j ai r alis e un hommage au plasticien Bruce Nauman vid o dans laquelle Nina est presque nue peinte en rouge elle s enduit d une peinture noire et comme elle est projet e sur le fond noir du plateau elle va sous nos yeux disparaitre C est un dispositif d illusion de trompe l il et le dernier geste qu elle aura pour nous est de nous regarder droit dans les yeux Mais lorsqu elle ferme les yeux on ne la voit plus mais on sent sa pr sence On touche ce moment des aspects de l animalit que l on retrouve dans le titre de la pi ce Puis Nina va r apparaitre cette vid o est une forme de pr paration la danse martiale Une danse tr s ancienne que nous sommes all es chercher dans le noir du plateau La lumi re est alors en rouge et en noir et le spectateur perd un peu le sens de la distance et des profondeurs Et de ce terrier Nina va surgir pour nous donner des choses en dansant Elle va apparait
30. res du mouvement leur id e de la virtuosit et l exploration des illusions sc niques qui questionnent l id e de repr sentation Dans cette d marche l ancien et le nouveau avancent d un m me pas dans Le renard ne s apprivoise pas la technicit tr s labor e des spectacles vid o phosphorescence arts de la lumi re suspensions n enl ve rien la simple magie de la pr sence corporelle de la danseuse la beaut d une avanc e dans la p nombre la gr ce du d s quilibre au tremblement des doigts Les artifices de la technique permettent Myl ne Benoit de questionner la place de la danseuse face au public et au cours de la performance aboutissent faire de son manque et de sa disparition progressive une pr sence clatante Dans cet crin Nina Santes sublime est une fi re escrimeuse la chair tant t expos e jusqu l os comme le dit la chanson tant t masqu e et insaisissable comme le renard du titre gr ce de nombreuses strat gies visuelles et sonores d doublement des sons explosion des rep res visuels Elle joue avec fr n sie la danseuse aveugle soudain blouie par son propre reflet II suffit en effet qu elle ferme les yeux pour tre inaccessible au public dont la m moire imm diate est sans cesse mise l preuve Son corps seul raconte une histoire peut tre une histoire d amour dont l autre serait absent au rythme d un po me d douard Lev aux phrases pr monitoires
31. rick Wiseman ou sur les toiles de l Op ra de Paris Aur lie Dupont l espace d un instant de C dric Klapisch on a beaucoup parl et l chelle grand public des modalit s de conversation entre danse et cam ra C est un sujet qui d mange lorsque l on change avec Myl ne Beno t grande amatrice de Peter Greenaway venue la danse par les arts plastiques c est une ancienne du Fresnoy Studio national des Arts contemporains et s rement l une des chor graphes qui reformule la question de la culture visuelle dans la danse et inversement avec le plus d inventivit sur sc ne Dans les films de Stanley Kubrick par exemple il y a un travail chor graphique invraisemblable qui n est pas forc ment perceptible parce que la danse n est pas le sujet du film Ce qui m int resse quand on parle de danse l cran c est un peu l inverse de ce qu a pu faire Wim Wenders avec Pina Bausch Je suis galement boulevers e par le cin ma de Bertrand Bonello dont le travail sur la pr sence est absolument extraordinaire ce sont presque des visites de la chair ses films pour moi Bertrand Bonello a d ailleurs fait appel au chor graphe Bernardo Montet pour son film De la guerre Je pense Claire Denis qui a galement travaill avec Bernardo Montet pour Beau Travail un film o la place de la danse est saisissante compl tement sous jacente Quand a vient nourrir de fa on si subtile le travail des acteurs c est formidable D
32. ude 2 LE RENARD NE S APPRIVOISE PAS 2012 l intersection de la danse et des arts plastiques Le Renard ne s apprivoise pas interroge l acte d tre en sc ne de se repr senter de s exposer Nina Santes d veloppe diff rentes strat gies pour se jouer de notre regard si elle ferme les yeux ou si elle est aveugle peut elle nous faire dispara tre L arme que repr sente la vue peut elle tre retourn e Au cours de sa performance Nina use de la simulation de la phosphorescence et de la prestidigitation Mentions Conception chor graphie Myl ne Benoit Interpr tation Nina Santes Cr ation lumi re Annie Leuridan et Aurore Leduc Cr ation sonore Guillaume Hairaud Conception vid o Bertrand Gadenne Costumes Florinda Donga Direction technique Ma l Teillant Conseil phosphore Christian Ch tel Charg e de diffusion Magda Kachouche Coproduction Le Vivat sc ne conventionn e d Armenti res Le Ph nix sc ne nationale de Valenciennes Le CRRAV 2 http histoirepontus unblog fr files 2011 01 danseetcinma pdf 3 http www lacinemathequedetoulouse com system phototheque fichiers 2699 original Danse_ _la_Cin math que_2012 2013_BD pdf 4 Danse et cin ma COLLECTIF sous la direction de St phane Bouquet Co dition CND Capricci 2012 Danse et arts plastiques Il ne sera pas question ci dessous de faire entrer la danse dans le cadre et encore moins de transformer les ballets en tableaux vivants
33. voir comment la col re ordinaire et m me la haine que l on peut ressentir pour quelqu un se transforme en haine culturelle Peintre il a aussi r alis une uvre graphique dans laquelle on retrouve sa passion pour les fragments de corps les signes et l criture Bruce Nauman Dance or Exercice on the Perimeter of a Square Films d atelier 1967 1968 Film cin matographique 16 mm noir et blanc sonore Tourn New York dans l atelier de l artiste i Bruce Nauman 1941 Art Make Up 1967 1968 Film cin matographique 16 mm couleur silencieux Ensemble de 4 films con us pour tre projet s simultan ment sur les 4 murs d une pi ce White 1967 Pink 1968 Green 1967 68 Black 1967 68 Edouard Lev crivain artiste et photographe fran ais 1965 2007 douard Lev artiste marqu par la souffrance du double et du d doublement place ce trouble au c ur de son travail D abord tr s conceptuel il met volontairement fin une carri re de peintre abstrait j ai br l quasiment toutes mes toiles et se lance dans la photographie en couleur compos e en int rieur avec des mod les en v tements de ville posant sur un fond uni souvent dans des postures en lien avec un sport rugby ou une activit pornographie crivain Edouard Lev travaille une criture sobre d gag e du pathos dans des livres livr s sans mode d emploi o le lecteur doit reconstituer une continuit So
34. ye de Royaumont Elle utilise l espace du plateau comme un r v lateur des artifices de la repr sentation du corps l image dans le jeu vid o au cin ma Dans les spectacles de Contour Progressif la litt ralit ou le mim tisme sont autant d outils au service d une anthropologie du mouvement Ses cr ations chor graphiques Effets Personnels 2004 Effet Papillon 2007 La Chair du monde 2009 ICI 2010 sont en tourn e en France en Belgique en Allemagne et au Br sil Myl ne Beno t est actuellement artiste associ e au Vivat d Armenti res 59 D roul du Grand Soir de Myl ne Benoit Premi re partie deux soli de 35 minutes chacun Wonder avec Magali Robert Changement vue1 20 minutes Le renard ne s apprivoise pas avec Nina Santes Deuxi me partie repas avec les spectateurs Troisi me partie cours d escrime artistique avec les spectateurs en lien avec le solo Le renard ne s apprivoise pas Les spectacles Myl ne Benoit articule son travail en 2012 autour de deux soli envisag s comme des laboratoires de recherche plastique et chor graphique qui r activent la collaboration avec trois interpr tes des pi ces pr c dentes Magali Robert Effet Papillon et Nina Santes CI Ces tudes qui associent librement danse chant anciennes et nouvelles technologies illusionnisme et acrobaties interrogent avec insistance les ficelles de l illusion montrent le plateau comme un champ de fouille le cor
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