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UN JEUNE SUR CINQ !

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1. G N RATION PAUVRET Jeunesse atouts et cailloux Ah la jeunesse disent les a n s avec nostalgie quand un jeune leur dit qu il a 18 ou 20 ans L ge o l on a par d finition l avenir devant soi Les jeunes sont les adultes de demain ils vont prendre le re lais apporter leur nergie et leurs talents pour faire avancer la soci t Cette p riode en sandwich entre l enfance suppos e insouciante et l panouisse ment esp r de l ge adulte est faite de projets de r ves mais aussi de contraintes et d incertitudes Le chemin de l enfance l ge adulte c est celui de la d pendance l autonomie de l ind termination des choix de vie dans les domaines affectif profes sionnel citoyen Ce chemin on pourrait dire que les jeunes le par courent tous avec un sac sur le dos Dans ce sac on peut trouver des atouts des outils des vivres des res sources pour la route pour mener a bien des projets Vivre Ensemble une famille et son logement qui apporte l indis pensable s curit affective psychologique et ma t rielle qui encourage et fait confiance un r seau d amis et de copains qui procurent la reconnaissance qui permettent de s amuser et de progresser avec d autres des comp tences valoris es notamment par une scolarit bien v cue une confiance en soi et une connaissance de son environnement qui conduiront l autonomie Malheureusement ce s
2. G n ration nouvelle une asso ciation o il met en uvre ce qu iln a pas pu r aliser au sein de l cole Ce passeur de fronti res nous raconte ici l v nement qui a tout d clench Jeune prof de religion je d bute dans une cole professionnelle Mons Sans savoir concr tement comment m y prendre je voulais proposer autre chose aux l ves Premi re tape les couter v ritablement R sultat suite une discussion je souhaite leur faire rencontrer des gens qui ont d croch qui sont en marge de la soci t Je me rends avec une classe de 4 lectricit la Maison St Paul un centre d accueil pour sans abri Ce jour l un mardi ce fut Le tournant de ma car ri re de ma vocation de ma vie En effet apr s avoir visit le lieu les l ves sont tr s choqu s et touch s par les conditions de vie de ces gens dormir sur des matelas dans des locaux dont les murs sont trou s C est ainsi que Jordi 18 ans propose de venir le lendemain apr s midi pour donner un coup de tournevis sur les prises de courant Sur le moment je crois que ce n est la qu une pa role en l air Or Jordi vient me trouver quelques jours plus tard en me proposant la chose sui vante Monsieur j ai discut avec les mecs de la classe et galement avec les l ves de la classe de menuiserie Depuis quelques semaines vous nous dites qu il faut arr ter de se plaindre et
3. VIVRE ENSEMBLE UN JEUNE SUR CINQ G N RATION PAUVRET Etude publi e par Vivre Ensemble Education VIVRE ENSEMBLE EDUCATION Avec le soutien de la F d ration Wallonie Bruxelles 3 F D RATION WALLONIE BRUXELLES CD Rom 2 cD Fc Mac Des faits des chiffres des t moignages des activit s faire devant son cran ou en classe des pistes de r flexion des textes une biblioth que virtuelle des vid os La pauvret scandaleusement banale SPEURAVENIR Le dossier 2011 COMMENCE AUJOURD HUI 5 z ENFANCE ETINEGALITES SOCIALES R daction Isabelle Franck Avec la collaboration de Jean Paul Chaballe Anne le Garroy Amandine Henry Marie Christine Lothier V ronique Neycken Renato Pinto Paul Rixen Luc Uytdenbroeck Mise en page M dia animation Prix de vente 3 e r Angelo Simonazzi rue du Gouvernement provisoire 32 1000 Bruxelles Vivre Ensemble Education septembre 2012 VIVRE ENSEMBLE EDUCATION Introduction Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Conclusion Annexe Pour aller plus loin Adolescence jeunesse atouts et cailloux Pauvret en Belgique 1 jeune sur 5 1 1 Avant 18 ans 1 2 Apr s 18 ans En route vers l autonomie 2 1 12 18 ans l cole 2 2 18 25 ans majorit autonomie 2 3 En panne d avenir Les jeunes se bougent Qui aide qui Qui fait quoi A lire voir VIVRE ENSEMBLE DUCATION
4. On le sait ce cadre s curisant et structurant fait d faut trop de jeunes Si l on regarde le pass des personnes incarc r es ou encore des sans abri on trouve souvent une enfance pour le moins chahut e des parents absents d c s s paration ou maltraitants ou pas en tat de jouer leur r le du fait d une d pendance alcool dro gue ou d un probl me de sant mentale Parfois aussi les parents vivent dans des conditions so cio conomiques telles qu ils n ont pas l nergie ou le bagage culturel pour mener a bien l duca tion de leurs enfants Ces jeunes l risquent beau coup plus que les autres de rejoindre les rangs des adultes en situation de pauvret Voire de d raper compl tement et de se retrouver en pri son Ou parfois m me la rue Pouvoir compter financi rement sur le soutien de ses parents est un atout suppl mentaire en cas de ch mage par exemple Mais plus importants encore sont la s curit affective la structure les rep res les limites que les parents peuvent offrir et qui forment une assise solide pour construire sa vie ment secondaire technique qualifiant ou profession nel et se retrouvent sur le march de l emploi En Belgique 29 7 des b n ficiaires du revenu d in t gration RIS sont des jeunes de moins de 25 ans En Wallonie un b n ficiaire du RIS sur trois 33 1 a moins de 25 ans Pour Bruxelles et la R gion fla mande c est un peu plus de 1 sur 4 resp
5. caires de notre soci t Si tous les jeunes partent vers l autonomie avec un sac sur le dos certains disposent de superbes atouts et d autres transportent de lourds cailloux V cu familial difficile sen timent d isolement et d exclusion scolarit chaotique d racinement difficult s financi res d acc s un emploi ou un logement les obstacles sont nombreux VIVRE ENSEMBLE EDUCATION Ce dossier est imprim sur papier recycl
6. e un tuteur est normalement attribu au MENA qui va avoir pour t che de l accom dier au calme et pour acc der des loisirs sport musique mouvements de jeunesse GROSSESSES PR COCES ET PR CARIT Nous avons r alis une animation dans une classe de 4 professionnelle Il y avait 12 filles la moiti d entre elles taient enceintes s tonne Th r se volontaire dans le Hainaut S bastien Expo Ego Egaux Vivre Ensemble 8 AMO Action en milieu ouvert Cf annexe 9 Agence f d rale pour l accueil des demandeurs d asile 10 Alter Echos n 335 2 4 2012 pagner dans ses d marches administratives de veiller ce qu il soit log et puisse reprendre sa scolarit Dans la r alit la situation des MENA rel ve du scandale depuis trois ans la crise de l accueil est telle que certains se retrouvent la rue Durant les grands froids de la fin de l hiver 2011 2012 des solutions d urgence ont t trou v es comme le logement dans des h tels ou des Auberges de jeunesse Mais l accompagnement et l aide mat rielle font souvent d faut les jeunes doivent se d brouiller pour trouver manger et de quoi s habiller Tous les droits pr vus dans la Convention internationale des droits de l enfant sont bafou s quand on parle des MENA affirme Khaled Boutaffala directeur de l AMO Atmos ph res FEDASIL et l Aide a la jeunesse ne sont pas d accord sur leurs responsabilit s respe
7. lls vivent avec peu sans s curit financi re louent un logement plusieurs arrivent parfois voir les bons c t de cette vie de boh me pas vraiment choisie Le Lire Jacques Cotta Un CDD sinon rien Quand les int r ts financiers riment avec pr carit des salari s Jean Claude Gawsewitch Ed 2012 39 Alter Echos n 340 8 juin 2012 la qualit des prestations sociales offertes dans notre pays Mais ce n est qu affaire de temps En Belgique l onde de choc va seulement arriver es time Jean Van Casteele sociologue l ULB Sac dos plein d atouts ou plein de cailloux de plus en plus de jeunes ne se sentent pas bienvenus dans la soci t Dans ces conditions comment se construire se projeter dans l avenir R VES RAISONNABLES Les jeunes ont bien s r encore des r ves Mais ils savent qu ils devront les ajuster une r alit diffi cile Selon une enqu te men e en France si 69 se Vivre Ensemble film d crit ce ph nom ne de soci t sous un jour plut t sympathique Dans la r alit c est parfois moins dr le car cette incertitude emp che de construire un projet d avenir Ces dix derni res ann es j ai altern p riodes de ch mage stages emplois pr caires volon tariat J ai travaill au maximum neuf mois dans la m me soci t au minimum quelques heures en int rim Mais je ne suis pas trop dans les difficult s j arrive me nourrir
8. pas question de l cher l enfant son re tour ils v rifient son moral son tat d esprit le degr de ses motivations Mon fils 15 ans a au jourd hui un bagage unique pour affronter la vie Le suivi c est aussi les contacts qu il garde l bas Son ducateur africain prend de ses nouvelles via Facebook il ne se sent plus seul 57 Gilda Benjamin Le projet Rupture Beauplateau avant et apr s l Afrique Alter Echos n 339 27 mai 2012 UW PETIT PAS FOUR UA SoLiDARITE UN GRAND PAS 2 fur MA DESTIN E Nieuport ou de Blankenberge Certains ne sortent quasi jamais de leur quartier Le Domaine de Beauplateau a Sainte Ode accueille les jeunes en grandes difficult s et les aide se re construire et a trouver une place dans la soci t L une des possibilit s offertes aux jeunes est un s jour de rupture Comme son nom l indique ce type de s jour vise briser l engrenage n gatif dans le quel le jeune est pris prendre de la distance et a vivre une exp rience nouvelle et valorisante En 2010 2011 une dizaine de jeunes sont ainsi partis au Burkina Faso pour un s jour de deux mois pr c d d une pr paration et suivi d un accompagnement au retour SERVICE CITOYEN Je fais partie de la derni re lev e du service mili taire obligatoire que je n ai pas voulu faire se sou vient Fran ois Ronveaux L exp rience du service civil m a marqu positivement et j ai eu env
9. programme En Afrique j ai entendu ce genre de r ve chez les jeunes mais pas ici t moigne Jean Fran ois Lenvain qui c toie des jeunes depuis dix ans l ins curit ambiante les incite se cantonner des r ves raisonnables comme de ne pas manquer du n cessaire et d avoir une vie affective et familiale panouie Le go t de l aventure n est pas dans l air du temps 48 Plus d informations sur cette association au chapitre 3 49 Voil ce que nous en pensons p 44 25 VIVRE ENSEMBLE EDUCATION CHAPITRE 3 LES JEUNES SE BOUGENT Face un tel constat on peut voir le verre ou le sac dos moiti vide des jeunes sans r ves ni illusions au seuil d un monde qui semble se d liter sous leurs yeux Mais on peut aussi choisir de regarder le sac moiti plein Nous ne sommes pas la g n ration perdue nous sommes celle de la reconstruction affirme Pascal Malosse aux jeunes 26 G N RATION PAUVRET Europ ens Parmi les jeunes quels que soient leur milieu d ori gine et leur niveau d tudes il y en a bien s r qui r vent d argent et de pouvoir Travailler dans la fi nance ou gagner des millions un jeu t l vis tre c l bre ces r ves l sont dict s par l air du temps par la publicit par la presse people Ambition per sonnelle de la classe ais e ou besoin de prendre une revanche sur une enfance gach e Mais ce serait
10. trouver une certaine s curit d existence mettre leur situation administrative en ordre trouver une aide psychologique pour se reconstruire et commencer Des jeunes qui coutent du rap jouent la Playstation sont en r volte contre la soci t Ils consomment du cannabis gogo sortent d ins titution o ils ont t plac s depuis l enfance ou encore sont en rupture familiale totale Ils r cla ment un r glement et des limites cor et cris mais sont en col re et rebelles d s que nous leur en imposons lls sont m fiants refusent le dialo gue ou le fuient ils nous testent sans arr t parfois m me avec violence Nous sommes perturb es car habitu es com muniquer travailler avec des adultes et obtenir leur confiance sans probleme Avec l arriv e de ces adultes pr matur s et avec eux l accueil de leur consommation de cannabis on se rend compte que leurs probl mes sont assez simi laires m me s ils ne l avouent pas ceux des h roinomanes La cause Une consommation dure de drogue douce et les m mes inconv nients qui en d cou lent exemple ils ne savent pas se lever ont un rythme d cal Besoin de rep res de liens familiaux de trouver en nous le p re la m re la confidente Travail quotidien d enfer r p titif puisant conversa tions hautes en couleur mais passionnantes pour arriver petit petit gagner leur confiance ob tenir apr s plusieu
11. 111 Fr d ric Pauwels ses points forts et les d velopper la soci t a be soin d artistes de soudeurs d enseignants de ma ons de penseurs de peintres en b timent de d ci deurs de jardiniers d lectriciens de scientifiques hommes et femmes bien entendu Un tronc com mun plus vari et plus long o toutes les mati res auraient la m me importance ouvrirait les l ves toutes sortes de savoirs sans que ceux ci ne soient hi rarchis s l extr me depuis les savoirs abstraits intellectuels jusqu aux savoirs pratiques manuels ECOLE APPRENDRE ENSEMBLE L cole devrait aussi tre un lieu o les l ves peu vent agir prendre une part active l organisation de l tablissement plut t que d y venir seulement en consommateurs plus ou moins consentants Cha cun pourrait y valoriser ses talents et gagner ainsi l indispensable confiance en soi Une autre piste pour une cole moins discriminante serait de r habiliter la dimension collective des ap prentissages apprendre ensemble en mettant en commun les comp tences de chacun plut t qu ap prendre les uns c t des autres dans un esprit individualiste voire de comp tition qui forc ment limine ceux qui pour diverses raisons souvent socio conomico culturelles mais pas toujours voir l encadr sur les intelligences multiples n arrivent pas suivre le rythme et le mod le majoritaires Appren
12. On voit alors des jeunes qui se bougent qui s en gagent qui reprennent leur vie et leur avenir en mains Pas de miracle en la mati re pers v rance et patience sont de mise parfois on n y arrive pas Mais ces checs sont minoritaires Ce dossier apr s avoir d crit la difficult d tre jeune en 2012 a fortio ri jeune vivant dans la pr carit montre l norme dynamisme des moins de 25 ans et des associations qui les accompagnent sur le chemin de l autonomie VIVRE ENSEMBLE CHAPITRE 1 PAUVRETE EN BELGIQUE 1 JEUNE SUR 5 Aucun sac n est rempli uniquement de cailloux ou uniquement d atouts chaque jeune avance avec ses forces et ses faiblesses personnelles et li es l environnement dans lequel il vit Mais la proportion d atouts et de cailloux n est pas le fruit du hasard ou si peu Jusqu la fin de leur scolarit qu il s agisse de la scolarit obligatoire ou des tudes sup rieures les jeunes sont le plus souvent d pendants de leurs parents et donc des revenus des conditions de vie des atouts et des cailloux socio conomiques de ceux ci Quand on fait partie du monde adulte et surtout si l on appartient un milieu favoris on ne per oit pas toujours ce sac dos ce sac ado On n imagine pas ce qu il contient ni quel point il peut tre pe sant C est fascinant de voir quel point la pauvret impr gne toute leur vie tout en tant absolument in visible
13. ce qui est possible J avais pens tre professeur des coles mais j ai entendu dire qu il y avait de moins en moins de postes C cile 17 ans J en c toie beaucoup des jeunes leurs r ves ce sont les voyages pour pouvoir s loigner de ce pays o ils ne peuvent pas circuler librement sans qu on leur demande leurs papiers et beaucoup le font ils partent ils reviennent ils conomisent et ils repartent Ce n est pas tr s constructif mais je les comprends Beaucoup de jeunes qui vivent la pauvret dans leur famille sont conscients de ne pas appartenir la classe moyenne d tre dans des coles et des quar tiers ghettos Encore plus que les autres ils savent qu ils ne pourront pas r aliser les m mes r ves que les jeunes plus favoris s Pour eux trouver un travail une maison et pouvoir fonder une famille ce serait d j tr s bien R ussir dans la vie C est si t arrives prendre soin de toi et de ta famille si tu as un emploi une voi ture et une maison Des enfants et une famille Certains ont m me une vision tr s n gative de leur avenir qui laisse imaginer que leur sac dos doit re celer de fameux cailloux Je travaillerai quelques ann es si je vis encore Je pr f re ne pas faire de projets s il arrive quelque chose Tout peut changer dans votre vie Je pense toujours qu il peut y avoir des accidents Si tu fais de trop grands projets tu comprends 4 S
14. de subir nos tudes On a donc une id e dans le cadre de voire cours on aimerait restaurer la maison des SDF Imaginez ma surprise des jeunes que tout le monde qualifiait d incapables me proposaient de se rebeller positivement Je vais donc trouver mes coll gues des cours techniques pour leur proposer ce projet Mais d s le lendemain je suis convoqu par mon di recteur Je n oublierai jamais ces mots Mon sieur Lenvain on voit que vous venez de com mencer l enseignement On ne peut pas y faire ce que l on veut Trois mots sont importants Programme homologation assurance Ce projet tait donc impossible Que dire aux jeunes Je voyais 2 possibilit s Soit leur dire que ce n tait pas possible et que pour finir on n attendait peut tre rien d autre de leur part que de frapper sur les profs avec des planches de bois Ou bien alors une folie ma Folie Ecoutez ce projet est impossible a faire dans le cadre des cours MAIS je vous propose la chose suivante je suis pr t a cr er une asso ciation pour le faire en dehors des horaires sco laires et prouver tous ce dont vous tre vrai ment capables C est ainsi que j ai cr l association G n ra tion Nouvelle et que 30 jeunes se sont rendus pendant plusieurs mois la Maison St Paul Cela a t le d but d une incroyable aventure humaine dans l cole Apr s 4 mois 7 de mes classes me proposaien
15. de d crocher de l cole d autres sont majeurs mais pas du tout pr ts a as sumer les responsabilit s que suppose la majorit l gale Leurs situations sont diverses soit ils vivent chez leurs parents soit seuls en appartement soit Vivre Ensemble m me dans la rue En g n ral leur niveau d tudes est tr s bas ensei gnement primaire ou secondaire in f rieur Mais dans tous les cas ils sont en rupture en col re dit Renaud De Backer le responsable du projet en col re contre leur famille contre l cole contre l institution dans la quelle ils ont t plac s Contre les psychologues galement alors que nombre d entre eux en auraient bien besoin constate Renaud De Backer tant les probl mes de sant mentale sont parfois aigus Vu qu ils sont majeurs ils ne rel vent plus des Services d aide la jeu nesse SAJ mais ils sont loin d tre autonomes Au point qu ils ne par viennent pas int grer les OISPS qui s adressent aux adultes tant ils sont d socialis s Le travail de Starting block s arti cule sur trois axes tout d abord accompagner le jeune dans ses d marches administratives comme l inscription comme demandeur d emploi lui trou ver un logement entamer avec lui une r flexion Ensuite identifier construire et concr tiser un projet Celui ci n est pas vu comme une fin mais comme un moyen pour arriver l autonomie de l adulte Cela peut tre une
16. de do micile fixe vont gauche ou droite avec d autres jeunes qui sont dans le m me cas qu eux et leur r seau est d ficient Le groupe le plus difficile est celui des jeunes qui sont en rupture avec leurs parents Il faut r ellement les r duquer leur apprendre se prendre en main MAJEUR OUI MAIS Se pose donc la question de la c sure dont on per oit ici le caract re artificiel entre l adolescence et l ge l gal de la majorit et parall lement entre les dispositifs d aide et d accompagnement adress s aux jeunes et ceux destin s aux adultes Un jeune en difficult peut tre aid par les services de l Aide la Jeunesse par une AMO Action en milieu ouvert par un SAS Service d accrochage scolaire Une fois majeur il sera renvoy vers Le CPAS une maison d accueil s il est sans logement une entreprise de formation par le travail Mais ces op rateurs ne lui assureront pas n cessairement l accompagnement et l encadrement intensifs dont il a souvent encore besoin Car on l a vu ci dessus un jeune tout juste majeur est le plus souvent loin d tre en mesure d assumer toutes les responsabilit s d un adulte que ce soit envers lui m me ou envers autrui Un jeune qui s adresse un SAJ parce qu il se trouve par exemple en difficult de logement alors qu il est quelques mois de sa majorit se verra ren voy vers une maison d accueil parce que le temps d ouvrir un dossier et d e
17. des patients de la clinique psychiatrique voisine et des habitants du quartier l cole s est engag e construire un chalet ossature bois de 11 x 6m Gros uvre lectricit cuisine plusieurs sections ont mis la main la p te Les l ves ont m me pass le week end de Pen tec te sur place avec tentes et bagages pour proc der au montage du gros ceuvre Certains avaient dit qu ils ne viendraient que le samedi se souvient madame Esser qui coordonnait le projet et finalement ils sont rest s les trois jours Il y avait une ambiance extraordinaire Ceux qui n taient que moyennement enthousiastes jusqu alors ont t conquis en travaillant sur le terrain Le fait de participer a ce projet en vrai hors de l cole a t porteur de sens pour les l ves non seulement du point de vue de leur formation mais aussi du point de vue de l engagement citoyen constate l enseignante Ils m ont dit Ca nous fait plaisir de nous sentir utiles Les r sultats positifs taient visibles l heure du bulletin de fin d ann e y compris dans les cours g n raux Se sentir utile dans la soci t l est probablement la cl de la r ussite L exp rience de Jean Fran ois Lenvain en t moigne aussi Jean Francois Lenvain SE REBELLER POSITIVEMENT Jean Francois Lenvain est un jeune enseignant Son exp rience avec des l ves de professionnelles l a conduit fonder
18. elle est souvent li e des relations familiales difficiles voire des ruptures celle des parents mais aussi celle du jeune par rapport ses parents D o la tentation pour une certaine opinion publique de pointer du doigt les parents qui ne sauraient plus inculquer leurs enfants les valeurs fondamentales de la vie en soci t Une tentation qui peut aboutir au niveau politique des mesures comme la sup pression des allocations familiales pour les parents d missionnaires comme en France notamment Pointer du doigt les parents qui n assument pas qui laissent leurs rejetons tra ner dans les rues toute heure qui ne leur mettent pas de limites et faire peser uniquement sur eux la responsabilit de la violence des jeunes serait une erreur Car en plus de la violence qui se manifeste sous de mul tiples formes dans notre soci t visuelle verbale physique mais aussi sociale les familles ne vivent pas toutes dans les m mes conditions Une tude men e en France par la Caisse nationale d allocations familiales le souligne la structure fa miliale n offre un terrain favorable a la d linquance que dans la mesure ou elle est caract ris e par d autre variables telles que l environnement et l ha bitat le parcours scolaire l insertion du jeune dans un groupe de pairs d linquants le manque de res sources C est l environnement plus que la famille qui explique le mieux la p
19. m habiller me loger d cemment Mais 30 ans je n ai aucune perspective d volution pas de voiture pas de pr t bancaire pour acheter quelque chose Avoir un enfant serait une catastrophe sur le plan co nomique 40 D apr s G n ration pr caire in Moustique 4 5 2011 Voir G n ration pr caire Moustique 4 5 2011 23 VIVRE ENSEMBLE EDUCATION 24 G N RATION PAUVRET Christophe Smets La bo te images disent globalement heureux ils sont 65 penser qu ils ne vivront pas mieux que leurs parents Les jeunes ont les r ves que la soci t leur per met ils sont dans une soci t o l on pr tend que le bonheur passe par l argent et la consommation beaucoup d adolescents r vent donc d tre tr s riches et de consommer sans limite Ensuite leurs r ves sont nourris par le morceau de monde dans lequel ils voluent Ils ne peuvent par exemple pas r ver d exercer un m tier dont ils ne soupconnent m me pas l existence Selon leur milieu d origine la profession et le parcours de leurs parents selon le rapport qu ils entretiennent avec l cole leur degr de confiance en eux m mes leur vision de l avenir va du rose au gris voire au noir Ce r alisme est peut tre une caract ristique de la jeunesse en 2012 Elle n ose plus r ver trop haut sa chant qu il faudra de toute fa on remettre bien vite les pieds sur terre IL y a ce dont on a envie et
20. mentir d affirmer que la g n ration montante ne pense qu son ego et son compte en banque ll suffit parfois de lui donner mati re r ver de lui montrer comment elle peut tre utile dans la soci t comment elle y est attendue C est ce que d montrent au quotidien des milliers de jeunes au sein d coles d associations et de mouvements Quand on lui fait confiance et qu on lui ouvre des horizons l immense majorit ne demande qu se mettre en route quel que soit le poids du sac dos On pourrait regrouper en quatre domaines les be soins des jeunes en difficult s ETRE AID ET ACCOMPAGNE Les jeunes les plus pr caris s ont avant tout besoin d tre accompagn s d tre aid s Sentir qu ils ne sont pas seuls qu ils ont autour d eux des adultes sur qui ils peuvent compter qui vont les accompa 50 http www taurillon org Nous ne sommes pas la generation perdue 04952 gner le temps qu il faudra pour prendre leur auto nomie Qui croient en eux et qui ne les jugent pas tout en leur donnant des rep res et des limites Qui les aident dans des domaines aussi essentiels que la recherche d un logement ou les d marches admi nistratives la construction d un projet professionnel et personnel SE FORMER ET SE PR PARER L EMPLOI Ceux qui ont un parcours scolaire difficile ont besoin d aide soit pour retrouver le chemin de l cole soit pour acc der une formation qui va les motiver leur
21. par la F d ration Wallo nie Bruxelles et sont soutenus par l Enseignement et l Aide la Jeunesse Ils permettent au jeune de quitter l cole pour quelques mois et de b n ficier d un suivi individuel visant sa r insertion dans l en seignement Les CEFA Centres de formation en alternance Pour les jeunes qui sont encore soumis l obligation sco laire mais qui ne souhaitent pas continuer dans l en seignement a temps plein Au CEFA on travaille trois jours par semaine en entreprise et on va au cours les deux autres jours LES PLUS DE 18 ANS Le CPAS il signe avec le jeune de moins de 25 ans un contrat d int gration obligatoire qui tablit un programme dans le domaine professionnel forma tion tudes recherche d emploi et social loge ment m diation de dettes il octroie le Revenu d insertion sociale RIS Cela permet notamment au jeune qui n a pas d autres ressources de poursuivre ses tudes secondaires ou m me sup rieures Les EFT Wallonie et AFT Bruxelles Entreprises o ateliers de formation par le travail Elles ils permet tent aux plus de 18 ans qui n ont pas de dipl me de l enseignement secondaire inf rieur de suivre une formation g n rale et technique selon leurs besoins pour leur donner toutes les chances d acc der l emploi Un suivi psychologique et social est aussi assur Les OISP organismes d insertion socioprofession nelle s adressent au m me public mais n
22. rendre confiance en eux leur ouvrir des pers pectives d avenir Une formation qui ne sera pas seulement scolaire ou technique mais qui leur ap prendra aussi avoir une attitude constructive face Vivre Ensemble au travail et la vie en soci t comment s habiller comment communiquer ex on ne met pas n im porte quel message sur le r pondeur de son gsm quand on cherche du travail respecter les horaires et les consignes etc Les jeunes ont besoin de sentir qu ils appartiennent la soci t donc de la conna tre et de s y d couvrir utiles C est notamment vrai l cole de nombreux jeunes s y ennuient et certains finissent par d cro cher faute de motivation Les jeunes ont besoin qu on leur donne mati re a r ver a inventer leur avenir Cela peut passer par l expression graffiti musique v nements du type zinneke parade th atre ou par une ouverture d autres horizons g ographiques voyages ren contres et changes avec des jeunes d autres pays ou r gions ou milieux Les initiatives relat es dans les pages qui suivent en globent souvent plusieurs de ces terrains d action Nous avons donc choisi de ne pas essayer de les classer Les acteurs en sont des coles des AMO des foyers d h bergement des EFT ou AFT des mouvements de jeunesse des maisons de jeunes des associations de quartier des coles de devoirs etc CA NOUS FAIT PLAISIR DE
23. vont r ellement devoir mettre en uvre pour pouvoir effectivement s appuyer sur tout cela d autre part Cette premi re exp rience d autono mie est extr mement cruelle et tr s paradoxale par rapport ce qu on leur dit avant Certains jeunes peuvent tre mis en autonomie partir de 16 ans et 9 mois lls b n ficient d un accom pagnement jusqu leur majorit mais l allocation qui leur est octroy e pour vivre est largement insuffi sante environ 650 alors que le montant du RIS est de 785 61 pour leur permettre une r elle autonomie ALLER L COLE ET VIVRE SEULE En 2011 l occasion de la journ e internationale du refus de la mis re une jeune fille t moignait A 18 ans elle sort du foyer de l Aide la jeu nesse dans lequel elle vivait Encore dans l en seignement secondaire la voil donc somm e de se d brouiller seule r aliser les d marches administratives pour faire valoir ses droits trou ver un studio pour se loger le meubler g rer le quotidien factures courses m nage Tout cela en continuant aller l cole Difficile de se Vivre Ensemble ADULTES PR MATUR S C est se demander si la majorit 18 ans elle tait 21 ans jusqu en 1990 est une bonne chose Etre majeur suppose toute une s rie d obligations pour lesquelles ils ne sont pas pr ts estime Patrick De bie qui s occupe depuis 16 ans des jeunes au CPAS de Hal Pou
24. 45 Voila ce que nous en pensons p 47 46 Voila ce que nous en pensons p 47 47 Propos tenus par un jeune de l enseignement professionnel recueillis par Jean Francois Lenvain ont parl elle est la premi re qui laisse la plan te enti re perplexe quant a son issue Comment en visage t on l avenir quand on a baign dans cette atmosph re morose et ins curisante durant les an n es o l on per oit de plus en plus nettement les contours de la soci t dans laquelle on va tre ame n prendre une place active Chez nous c est aussi difficile parfois de payer les factures en fin de mois Parfois je remarque que c est la fin du mois quand j ouvre le frigo et qu il n y a pas grand chose dedans Comment r agissent les jeunes face une soci t qui ne les attend pas pas d emploi pas de loge ment ou qui au contraire attend trop d eux le d fi climatique l apr s crise inventer la r ussite van t e par la publicit La tentation est grande de se d courager de renoncer changer ce monde De tenter de se faire une petite place pour s en sortir dans une sorte de sauf qui peut Les jeunes savent qu ils vivront pour la plupart moins bien que leurs parents avec moins de s curit d emploi Ils savent qu ils risquent le ch mage m me s ils poursuivent des tudes sup rieures lls revoient donc spontan ment leurs r ves la baisse Changer le monde Pour certains ce n est plus au
25. IT VIOLENCE Vandalisme vols agressions aux cons quences par fois dramatiques racket bandes urbaines C est vrai une minorit de jeunes est violente Mais cette violence n explose pas quoi qu en laisse penser sa couverture m diatique La nouveaut c est probablement que la violence des jeunes n est plus seulement l expression de leur r volte d adolescents contre la soci t adulte ou son symbole l cole Elle semble aujourd hui sou vent gratuite et orient e vers les pairs un copain de classe un l ve pris au hasard dans la cour de r cr ation Pneus de v los crev s et non ceux des voitures des profs argent objets et m me notes de cours vol s cadenas de casiers forc s agres sions physiques ou verbales gratuites sont mon naie courante dans certaines coles et pas n ces sairement celles que les id es re ues feraient poin ter du doigt Sans parler du dramatique jeu du foulard qui fait pisodiquement la une de nos jour naux A propos de la violence l cole Dominique Ottavi estime que ces comportements r v lent un changement essentiel les signes de la violence un style violent sont devenus la norme des rapports sociaux Les causes de cette violence ordinaire rig e en mode de fonctionnement font l objet d tudes uni versitaires et sont assur ment multiples on pointe notamment le temps d exposition la violence que subissent les enfants d s le pl
26. NOUS SENTIR UTILES L enseignement technique et professionnel a mau vaise presse il est souvent vu y compris par les l ves eux m mes comme une fili re de rel gation o chouent le mot est explicite ceux qui ne r us sissent pas dans l enseignement g n ral Etrange paradoxe l heure o l on crie la p nurie de m caniciens d lectriciens de ma ons Le fait est que la majorit des l ves de ces fili res manquent de motivation ils portent l tiquette chec coll e sur le front depuis parfois de nombreuses ann es Leur confiance en soi est depuis longtemps malme n e et leur relation l cole souvent conflictuelle Et pourtant il suffit parfois d embarquer les l ves dans un projet motivant qui leur permet de sortir de leur cole et de mettre leurs comp tences au ser vice d un projet pour qu ils re prennent go t leur scolarit et leur futur m tier Pour les l ves de la section construction b tir un mur dans l atelier pour ensuite le casser et laisser la place aux l ves suivants n a rien d exaltant A Li ge les enseignants de l Institut Don Bosco l ont bien compris ils ont emmen les l ves dans une aventure citoyenne et solidaire Ayant appris via un ancien l ve que l asbl Oxyg ne mettait en place Vivre Ensemble 27 VIVRE ENSEMBLE 28 G N RATION PAUVRET un projet de potager communautaire destination
27. Quand on n est pas vraiment en contact avec ces jeunes c est une r alit qui nous chappe tout fait Source EU SILC 2009 Pourcentage d enfants vivant dans un m nage o les enfants sont priv s des biens suivants pour des raisons financi res des v tements neufs prendre 3 repas par jour des jeux d ext rieur comme une bicyclette des rollers skateboard etc exercer r guli rement des activit s de loi sirs en dehors du logement clubs sportifs musique mouvement de jeunesse etc un endroit convenable pour effectuer leurs devoirs et tudier suffisamment spacieux et calme AVANT 18 ANS A Bruxelles un peu plus d un tiers des enfants et des jeunes grandissent dans une famille sans revenu du travail En Belgique pr s d un jeune sur cinq 18 5 de moins de 16 ans vit dans un m nage dont les re venus sont sous le seuil de risque de pauvret Et a c est un fameux caillou dans le sac dos Car ces jeunes connaissent des privations mat rielles nour riture V tements jeux d ext rieur comme un v lo ou un skate board mais aussi des difficult s pour effectuer leur travail scolaire pas d espace pour tu Enfants vivant dans un m nage au dessus du seuil de pauvret Enfants vivant dans un m nage en dessous du seuil de pauvret 18 5 3 9 9 9 0 7 13 3 1 8 3 8 27 2 20 5 5 4 5 Thomas Peeters t Lampeke dans La participation des enfants et des jeunes vivan
28. UVRET Nous ne traversons pas un orage nous changeons de climat disait Teilhard de Chardin dans les an n es 1950 Prononc l poque au sens figur ce constat se double aujourd hui d un sens propre Cli mat chamboul soubresauts douloureux d un capi talisme bout de souffle mal tre qui se g n ralise malgr un niveau de vie moyen lev tre jeune en 2012 n a rien d une sin cure M me s ils ne vivent pas en dessous du seuil de pau vret beaucoup de jeunes voient ainsi leur marche ralentie par les cailloux que la soci t jette dans leur sac dos ch mage et pr carit d emploi dictature de l avoir impos e par la publicit anxi t face un avenir incertain voire mena ant La g n ration crise a du pain sur la planche r in venter la prosp rit hors du toujours plus retisser les liens sociaux et les solidarit s aplanir les in galit s sociales et conomiques sauver l humanit de la catastrophe cologique prendre le pouvoir sur la finance et r g n rer la d mocratie Pour que cette g n ration crise puisse devenir la g n ration du renouveau elle a besoin d tre port e par une soci t qui lui donne sa chance qui lui fasse confiance qui lui donne les outils pour se mettre au travail Sur le terrain des centaines d acteurs sociaux et d associations s y attellent avec les moyens du bord et une nergie jamais prise en d faut Dans ce
29. a cons quence de la consommation de drogue Pr ca rit affective et ou conomique et d gradation de la sant mentale se renforcent mutuellement Un cercle vicieux qu il convient d viter par une attention accrue aux conditions de vie et aux souffrances psychiques manifest es par les ado lescents de m me que par une meilleure pr ven tion par rapport la consommation de drogues RECHERCHE TRAVAIL D SESP R MENT A Bruxelles et en Wallonie le ch mage touche envi ron un jeune sur trois Pour un jeune sur trois entrer dans la vie active est donc synonyme de ch mage de d pendance non voulue voire de pauvret Elle 30 http wwvw rtbf be info belgique detail_ pres de 17 000 etudiants emargent au cpas 4 fois plus qu il y a 10 ans id 7751109 est loin l image du jeune qui part la conqu te de la vie tous les chemins ouverts devant lui Durant le stage d insertion professionnelle ancien nement stage d attente qui depuis le 1 janvier 2012 dure 12 mois au lieu de 9 pour ce qui s appelait pr c demment le stage d attente le jeune deman deur d emploi ne percoit aucune allocation Ensuite il per oit une allocation d insertion voir encadr durant trois ans maximum MONTANT DE LALLOCATION D INSERTION Personne isol e 18 20 ans 474 50 de 21 ans 785 98 Cohabitant 408 98 O 436 02 si cohabitation avec une per sonne b n ficiant uniquement de reve nu
30. ac peut aussi renfermer un certain nombre de cailloux qui entravent la marche un v cu familial difficile pour diverses raisons pa rents en difficult s sant ch mage s parations maltraitance des probl mes financiers un sentiment d isolement et d exclusion un r seau d amis inexistant ou toxique des co pains qui vivent les m mes difficult s peuvent se tirer mutuellement vers le bas un d racinement parfois quand il a fallu quitter son pays pour trouver refuge chez nous une scolarit chaotique qui mine la confiance en soi l absence de perspectives enthousiasmantes lly a des jeunes qui accumulent ces cailloux dans leur sac au point que leurs atouts ils en ont tous sont cras s sous le poids des preuves des manques des checs des souffrances Chez nous ils sont 22 3 vivre sous le seuil de pauvret Scolarit trop t t arr t e liens familiaux conflictuels ou carr ment rompus revenus insuffisants des parents confiance en soi malmen e de mauvaises conditions pour acc der l autonomie Une autonomie d autant plus difficile que le contexte de crise que nous connaissons rend l entr e dans la vie active probl matique m me pour les jeunes plus favoris s un jeune sur trois est au ch mage beaucoup d autres vivent d int rims de boulots pr caires parfois malgr un dipl me lev Les m dias ne se privent pas de l ass ner longueur de journ
31. agit d un travail d coute d accompagnement d orientation et d une intervention socio p dago gique pour aider le jeune dans diff rents domaines social scolaire familial conomique etc 6l Le SAJ Service d aide la jeunesse Il intervient sur demande du jeune ou de sa famille ll a galement une mission de pr vention g n rale Il aide le jeune et sa famille trouver des solutions aux difficult s rencontr es notamment en l orientant vers les ser vices ou organismes ad quats Le but est en g n ral d viter un recours la Justice Les SAAE Services d accueil et d aide ducative Les enfants et les jeunes peuvent y tre accueillis lorsque leur maintien dans le milieu familial est im possible Le SPJ ou Service de protection judiciaire intervient soit pour imposer une aide quand un accord n a pu tre trouv au SAJ entre un jeune et sa famille entre un jeune et le service soit lorsque l adolescent a commis une infraction et qu une mesure a t prise par le Tribunal de la jeunesse Les IPPJ Institutions publiques de protection de la jeunesse Elles accueillent les jeunes qui ont commis des infractions et qui leur sont confi s par le Tribunal de la jeunesse Le jeune mineur 12 18 ans y sera ac compagn dans une perspective d ducation et de r insertion 61 http www arianet irisnet be legislat amo htm Les SAS ou services d accrochage scolaires consti tuent un dispositif agr
32. ais si ce soutien familial et amical fait d faut tout devient compliqu Familles d structur es s jour en institution jeunes primo arrivants il y a des jeunes qui sont totalement incapables faute de l avoir vu faire par leurs parents d assumer leur vie quotidienne de mani re autonome Quand en plus le seul revenu du jeune est le RIS 785 61 26 l auto nomie devient carr ment impossible sans une aide ext rieure A 18 ans le jeune est majeur Selon son parcours sco laire des choix s offrent lui S ila termin son secondaire Il entame des tudes sup rieures lLentre dans la vie active et cherche du travail S iln a pas termin son secondaire Il continue ses tudes secondaires Il choisit ou poursuit un autre type de formation comme la formation en alternance lL entre dans la vie active et cherche du travail Vivre Ensemble M Dans la plupart de ces situations la majorit l gale ne signifie pas l autonomie Comment l entr e dans la vie adulte se passe t elle donc entre majorit l gale et minorit conomique Qu il s agisse de trouver du travail ou de poursuivre des tudes le soutien familial reste souvent n ces saire pendant plusieurs ann es Quand il fait d faut par manque de moyens ou cause d une rupture familiale le jeune adulte se trouve dans une situation de fragilit qui a fortiori en p riode de forte crise conomique peut rapidement d b
33. aptes apprendre toute leur vie et prendre une place active dans la vie cono mique sociale et culturelle 3 pr parer tous les l ves tre des citoyens responsables capables de contribuer au d veloppement d une soci t d mocratique solidaire pluraliste et ouverte aux autres cultures 4 assurer tous les l ves des chances gales d mancipation sociale Extrait du D cret Missions 1997 Les premi res ann es de l adolescence sont celles o va se d cider l orientation scolaire du jeune esquissant de fa on plus ou moins d terminante les contours de sa vie professionnelle future Cette orientation se dessine d s l enseignement primaire voire d s la maternelle Mais c est en secondaire qu elle va en quelque sorte se concr tiser soit l adolescent reste dans l enseignement g n ral soit il s oriente ou plus couramment est orient vers la fili re technique ou professionnelle le plus souvent en fonction de ses r sultats et non de ses go ts A L COLE SAC AU DOS A l cole chaque jeune devrait pouvoir tracer peu a peu son chemin a partir de ses talents et de ses affinit s sans que sa marche ne soit entrav e ni d tourn e par le sac dos qu il porte Onestloin du compte Ce sac dos reste lourd quand il contient par exemple le faible niveau de formation des parents un bagage culturel diff rent de celui de l cole un logement inad quat une vie familiale peu s
34. ctives vis vis de ces mineurs La situation est telle que plusieurs associations ont cit l Etat et FEDASIL en r f r pour l accueil ind cent des demandeurs d asile mineurs Le chemin vers l autonomie des mineurs non accom pagn s sera donc souvent difficile en raison du d racinement de la solitude affective de l incertitude face l avenir statut de r fugi ou expulsion Ces deux cat gories de jeunes seront aussi parti culi rement fragiles au moment de leur majorit quand ils n auront plus acc s aux dispositifs sp ci fiques pour les mineurs Nous y reviendrons QQ VIVRE ENSEMBLE EDUCATION 10 G N RATION PAUVRET Etre enceinte 15 16 17 ans un accident pour cer taines un choix pour d autres Les grossesses pr coces concernent environ 1500 adolescentes chaque ann e dans la F d ration Wallonie Bruxelles Elles sont plus fr quentes dans les milieux socialement d favoris s que dans les autres Si une partie de ces jeunes filles un tiers d cident de recourir l avorte ment les autres choisissent de mener leur grossesse terme Qui sont ces trop jeunes mamans Des jeunes filles mal inform es sur les moyens de contra ception Oui mais pas seulement Celles qui choisis sent de garder leur enfant esp rent consciemment ou non que cela sera positif pour elles En situation difficile dans leur famille l cole sans perspectives d avenir va
35. do maine iln y a pas de petit r sultat chaque jeune ac compagn dans certains cas on peut aller jusqu dire sauv r concili avec sa vie et avec son avenir est une victoire immense ll est temps que notre soci t donc nos lus mais nous aussi cesse de ne penser qu a r parer les cons quences d crochage scolaire d linquance drogue pour s attaquer aux racines des maux qui touchent la jeunesse les revenus trop faibles pour beaucoup de familles la course la consommation l cole de l exclusion et de la rel gation la fragilisa tion de la famille Et nous simples citoyens Avons nous un quel conque r le jouer Sans aucun doute Parent en seignant adulte tout simplement nous pouvons changer notre regard sur les jeunes oublier nos pr jug s et essayer de comprendre Nous pouvons leur offrir un regard de confiance de bienveillance et les aider r v ler le meilleur qui est en eux les atouts que chacun poss de et qui sont parfois enfouis tout au fond du sac sous des kilos de cailloux Le premier des principes p dago giques est que pour lever quelqu un enfant ou adulte il faut d abord l lever ses propres yeux Simone Weil QUI AIDE QUI QUI FAIT QUOI LES MOINS DE 18 ANS Les AMO Services d aide en milieu ouvert Ils d pendent de la F d ration Wallonie Bruxelles Dir G n de l aide la jeunesse Leur raison d tre il s
36. dre ensemble cela peut tre par exemple mobiliser des l ves de diff rentes fili res profes sionnelle technique g n rale ou d coles de quar tiers diff rents autour d un projet commun o chacun apporte ses comp tences 4 C est mettre en pra tique des valeurs comme la solidarit le respect de l autre et des diff rences l esprit de coop ration c est en somme pr parer la coh sion sociale le vivre ensemble de demain Apprendre d s mainte nant faire soci t Faire de nos coles des lieux de r ussite pour tous n est pas une utopie D autres pays y parviennent et m me si par son histoire sa population sa culture son conomie un pays n est pas l autre l innovation est surtout une question d audace et de volont po litique Pour que le sac dos des ados ne devienne pas un boulet lorsqu ils seront adultes 17 VIVRE ENSEMBLE 18 G N RATION PAUVRET L autonomie s acquiert rarement du jour au lende main C est un processus qui s tale sur plusieurs mois voire sur plusieurs ann es G rer un budget faire ses courses payer ses factures son loyer am nager et entretenir son logement remplir sa d cla ration de revenus tout cela n est pas inn Cela s apprend normalement dans la famille peu peu Et si l on a un probl me on peut toujours revenir la maison pour demander un conseil ou un coup de main ou s adresser un copain qui a d j saut le pas M
37. e qui se prolonge durant la jeunesse c est dire jusqu l autonomie les relations avec les parents pourraient se r sumer par ni avec vous ni sans vous Pour laborer et r ali ser ses projets d tudes et professionnels pour construire un r seau de relations amicales et so ciales pour acc der peu peu l autonomie le jeune s loigne de ses parents mais il doit avoir un camp de base o il puisse trouver de quoi remplir son sac dos pour la route de l amour et de la confiance tout d abord mais aussi des limites une structure le mode d emploi de la vie en soci t et un soutien s r pour surmonter les in vitables difficult s et checs qui jalonneront son parcours sous le seuil de pauvret soit plus d un jeune sur cinq Par comparaison les 25 65 ans pr sentent un taux de pauvret d environ 15 IL n y a pas de donn es disponibles pour la r gion de Bruxelles capitale On sait cependant que 18 3 des 18 25 ans bruxellois b n ficient d une allocation sociale RIS ch mage ou invalidit A 18 ans ge de la majorit civile certains n ont pas termin leur secondaire car ils ont approfondi une ou plusieurs ann es Ils restent donc charge de leurs parents pour peu que cela soit accept de part et d autre et possible financi rement pour les parents Il en va de m me pour ceux qui vont entamer des tudes sup rieures D autres ont termin l enseigne www observatbru be
38. e ce qui n aide bien s r pas les jeunes se projeter dans un avenir positif Ces difficult s personnelles r v lent un mal tre plus global celui d une soci t qui via la publicit pousse la fuite en avant dans la surconsommation sans en donner les moyens tous une soci t qui semble courir sa perte tant elle tarde sauvegar der la plan te une soci t o l on bavarde par crans interpos s et o l on se parle de moins en moins une soci t qui ne reconna t plus l tre qu au filtre de l avoir Les dispositifs pour pauler les jeunes existent pu blics ou associatifs ils aident les jeunes retirer les cailloux de leur sac dos quand c est possible pour laisser merger leurs atouts Parfois il faut du temps parce que les blessures sont profondes que l estime de soi est reconstruire parce qu il y a beaucoup de n uds d faire pour permettre au jeune de se re mettre en route La t che peut sembler immense tant certains sont d j tr s jeunes d socialis s marginalis s d sesp r s Pourtant dans la majorit des cas il ne s coule pas beaucoup de temps entre le moment o un jeune comprend qu il y a quelqu un qui est a Ch Smets La Bo te images l pour lui qu il peut tre utile aux autres et qu il a plus de capacit s qu il ne le croit et le moment o il r v le des atouts des qualit s insoupconn es qui surprennent lui m me le premier
39. e a un en vol vers ailleurs h sitant par la difficult de quitter le Sef son c t familial rassurant sa convivialit et surtout la r f rence absolue que nous repr sentons pour eux Une vidence nous clabousse cependant tr s vite le travail va continuer il ne fait que d buter car le lien est intouchable 54 54 Extrait de SEF Info 8 juin 2012 Service d entraide familiale rue du March 35 4500 Huy T l 085 21 57 52 55 AMO Action en milieu ouvert Rue de Tirlemont 51 Hannut 0476 87 08 33 en 2011 plusieurs jeunes en m me temps Une nouveaut pour les membres du personnel plus habitu s travailler avec des familles ou des adultes Ces jeunes ont l ge d tre au tonomes mais ils ne sont en quelque sorte pas quip s pour ils n ont pas connu le cadre s curisant et structurant d une famille ils n ont pas ac quis ou ont perdu les cl s de la vie en soci t Les conduire vers l autonomie demande ceux qui les encadrent beau coup de patience d coute d adaptation Mais le r sultat en vaut la peine EN ROUTE POUR LAUTONOMIE A quelques encablures de la le projet Starting Block de l asbl La particule ac compagne aussi les jeunes dans la p rilleuse transi tion entre l adolescence et la majorit l gale Il suit 14 jeunes issus de 6 communes rurales ou semi rurales des environs de Hannut Certains sont mineurs et ont d croch ou sont en train
40. e contact puis la confiance en l autre en soi Le temps de fouiller un peu le sac a dos pour en sortir quelques cailloux y glisser quelques atouts le rendre plus l ger Le temps de regarder ensemble la carte et de choisir un cap une direction si pas un itin raire Concr tement cela signifie que le cheminement entam avec le jeune ne m ne pas n cessairement l emploi dans les d lais impartis par les pouvoirs publics des organisations comme les OISP Ce parcours indispensable m riterait plus de recon naissance de la part de la soci t A tout le moins il ne devrait pas tre entrav Un projet citoyen ou un s jour l tranger peuvent tre tout aussi salu taires et terme utiles pour un jeune en difficult qu une formation cens e tre un ticket direct pour l emploi Car s il n est pas pr t s il n a pas r gl ses probl mes s il n a pas trouv un minimum de stabi lit et de s curit d existence il n obtiendra ou ne gardera de toute fa on pas l hypoth tique emploi S JOURS DE RUPTURE PARTIR POUR MIEUX REVENIR Les jeunes qui voyagent appartiennent souvent la classe moyenne ils partent en Erasmus pendant leurs tudes sup rieures s offrent un tour d Europe en train s en vont tudier un an l tranger apr s leur 6 secondaire s engagent comme volontaires dans un projet de d veloppement en Afrique ou en Am rique latine De belles exp riences dont ils re
41. e sont pas des entreprises et ne peuvent donc pas exercer d activit s lucratives 37 VIVRE ENSEMBLE EDUCATION 38 G N RATION PAUVRET Les Maisons d accueil comme leur nom l indique elles accueillent soit les hommes soit les femmes ces derni res avec leur s enfant s si elles en ont qui connaissent de graves difficult s de logement dues a la pauvret et ou aux violences conjugales CHAINONS MANQUANTS Le passage des services adress s aux mineurs a ceux adress s aux personnes majeures est souvent p rilleux A 18 ans on est consid r par les services sociaux comme un adulte capable d assumer une s rie de responsabilit s que les jeunes concern s en raison de leur parcours difficile ne sont pas en mesure d assumer Rappelons par comparaison que les jeunes qui vivent dans leur famille quittent le foyer en moyenne a 26 7 ans pour les garcons et 25 4 ans pour les filles Les associations font face tant bien que mal a cette transition non sans difficult s elles sont en g n ral agr es et subsidi es pour un type de travail ou de public et amen es a d border de ces cases Cela pose souvent probleme non seulement en termes financiers mais aussi en termes de comp tences et de formation des intervenants Il arrive que nous recevions des jeunes filles presque ma jeures mais parfois plus jeunes quand il n y a pas de place dans les structures d aide la jeunesse t moig
42. ectivement 26 9 et 27 8 8 En 2010 17 052 jeunes ont re u un soutien financier contre 3665 en 2002 B 18 http www luttepauvrete be chiffres_revenu_integration htm 19 Etude men e par l universit d Anvers et l universit catholique de Louvain KUL la demande du secr taire d Etat l Int gration sociale et la Lutte contre la pauvret avril 2012 13 VIVRE ENSEMBLE EDUCATION 14 G N RATION PAUVRET CHAPITRE 2 EN ROUTE VERS L AUTONOMIE Deux tapes importantes marquent la vie d un jeune tout d abord sa scolarit 12 18 ans puis l acquisition de son autonomie entre 18 et 25 ans au moment o il quitte le foyer familial pour trouver son propre logement un emploi et ventuellement fonder une famille 12 18 ANS L COLE S il est un lieu o beaucoup se joue pour l avenir d un jeune c est bien l cole Obligatoire jusqu 18 ans elle a pour mission explicite d assurer tous les l ves des chances gales d mancipation sociale Voir encadr Article 6 La Communaut fran aise pour l en seignement qu elle organise et tout pouvoir or ganisateur pour l enseignement subventionn poursuivent simultan ment et sans hi rarchie les objectifs suivants 1 promouvoir la confiance en soi et le d velop pement de la personne de chacun des l ves 2 amener tous les l ves s approprier des sa voirs et acqu rir des comp tences qui les rendent
43. fectuera un stage non r mun r Un plus pour le CV souvent une aubaine pour l employeur qui dispose ainsi d une main d uvre gratuite parfois tr s qualifi e En France la pr carisation du travail est d j tr s avanc e Moins chez nous mais il s agit d une ten dance lourde dict e par les int r ts de la sph re fi nanci re et accentu e par la crise depuis 2008 qu il sera difficile de contrer Dipl me ou pas il faut se contenter de peu vu le taux de ch mage la concur rence est rude et les conditions de travail sont tir es vers le bas Nombreux sont les jeunes dipl m s de l universit qui cumulent les petits boulots sans aucun lien avec leur formation Isabelle dipl m e d une licence de psychologie qui cumule deux CDI l un dans une entreprise un autre dans un ca binet d avocats Elle est embauch e deux fois pour faire le m nage Chez nous l int rim est devenu un passage oblig pour esp rer d crocher un jour un emploi stable Si cette forme d emploi a ses avantages comme l acquisition d une exp rience professionnelle et le d veloppement de la capacit d adaptation elle engendre aussi des d rives Ainsi Ostende des jeunes se mobilisent ils en ont marre des d ra pages des agences d int rim dossiers perdus contrats non respect s s lection la t te du client Le recours trop courant aux contrats journaliers confirme cette tendance
44. for mation accompagnement en groupe et individuel Ce service est compatible avec un RIS ou un stage d insertion l ONEM Le jeune re oit un d fraiement d environ 400 euros mensuels Cette id e de permettre aux jeunes de se rendre utiles est partag e par de nombreux acteurs de la vie sociale et associative outre le projet pilote lan c par la Plate forme avec des jeunes Solidar cit m ne le m me genre de d marche avec son an n e citoyenne Et c est la m me dynamique qui anime les projets scolaires et associatifs relat s ci dessus TOUJOURS PR TS Dans les mouvements de jeunesse ils sont plus de 100 000 laisser chaque samedi ou dimanche leurs crans pour enfiler leur short et leur foulard color Jeux de ville ou dans les bois op rations de soli darit d couverte de la nature et d brouillardise le tout agr ment de solidarit de respect de l autre et d ouverture au monde Leurs animateurs et animatrices sont tous b n voles ils donnent du temps r unions de pr paration formations et de l nergie ils ont un r el souci ducatif Ils y trouvent en retour des amiti s de plus jeunes qu eux qui transmettre leur passion et une exp rience qui les construit Apprendre cuisiner se d brouiller avec les moyens du bord organiser des activit s com muniquer avec les adultes conna tre son environ 60 www solidarcite be nement respecter des consigne
45. formation un stage le passage du per mis de conduire Le troisi me axe est collectif environ tous les deux mois tous les jeunes qui participent au projet effec tuent un s jour en groupe Sport aventure services retaper les locaux d une association confection ner des colis alimentaires dans une autre il s agit ici de retrouver un rythme de vie comme se lever heure r guli re le matin faire sa toilette participer aux t ches communes apprendre vivre en groupe mais aussi par les activit s men es de prendre conscience de ses capacit s et du r le que l on peut 31 VIVRE ENSEMBLE 32 G N RATION PAUVRET jouer dans la soci t Oui je suis capable de vivre avec les autres et de travailler oui je peux tre utile d autres qui vivent des difficult s comme ou pires que les miennes Cet axe collectif est d velopp en partenariat avec d autres organisations comme Solidar cit Le SEF et Starting block voqu s ci dessus souli gnent par leur travail combien les jeunes adultes puisqu on est l galement adulte 18 ans en co l re qui n ont pas pu remplir leur sac dos d atouts dans leur famille ont besoin d aide et d accompa gnement pour trouver le chemin de l autonomie Ces jeunes il faut parfois aller les chercher loin dans leur solitude dans leur absence de rep res dans leur errance int rieure ou ext rieure Il faut prendre le temps d tablir l
46. i les adolescents ne trouvent pas sur leur chemin un SAS ou autre chose ou quelqu un pour les rac crocher l cole ils risquent de rejoindre les marges de la soci t o on se sent inutile exclu persona non grata incapable Et l s enclenche le cercle vi cieux qui peut mener la rue ou la prison ou l une apr s l autre ACCUEILLIR REMETTRE DEBOUT Les femmes qui se pr sentent L accueil Ver viers sont souvent jeunes parfois avec leur s enfant s Elles fuient un compagnon violent ou vi vent un probl me de logement Ces jeunes femmes sont le plus souvent issues de milieux pr caris s de parents qui sont au chOmage depuis toujours Elles sont dans la pr carit conomique mais aussi dans un grand isolement leur pass est fait de rup tures et ou d abandons elles n ont pas de r seau familial ni amical autour d elles elles ne peuvent donc compter sur personne 29 VIVRE ENSEMBLE EDUCATION 30 G N RATION PAUVRET Certaines sont mineures envoy es par les services de l Aide la Jeunesse par manque de place ou parce qu elles approchent de la majorit l gale Certaines arrivent avec leur b b C est la mater nit ou le SAJ qui prend contact avec nous explique Christiane Bertrand Quand elles ont abandonn pr matur ment l cole nous les encourageons re prendre leur scolarit A L accueil les jeunes femmes vont d abord re
47. i n gatifs que s ils envisagent un mieux ce n est que pour la g n ration suivante Mon r ve c est qu un jour mon fils puisse choisir D autres par contre sont trop optimistes ils pen sent qu ils vont trouver rapidement un travail et d embl e empocher un salaire de 2000 euros constate Renaud De Backer du projet Starting Block qui aide des jeunes en difficult s acc der l auto nomie Ensuite confront s au co t de la vie et un revenu d insertion ou une allocation de ch mage ils d chantent bien vite UNE GENERATION CRISE En 2012 la crise a quatre ans Quatre ans pour un adolescent ou un jeune c est beaucoup Quatre ans a entendre parler de pertes d emplois de ca tastrophes bancaires de croissance n gative d aust rit budg taire Sans compter le risque co logique qui plane au dessus de tout cela alors que les pouvoirs politiques ne prennent manifestement pas le probl me bras le corps Ceux qui entraient en secondaire la rentr e 2008 moment pr cis du d clenchement de la crise finan ci re entrent aujourd hui en cinqui me et pensent a leur avenir professionnel Beaucoup de jeunes ont d ja subi les cons quences de cette crise dans leur famille un parent qui perd son emploi ou dont les affaires vont moins bien des restrictions dans les achats les vacances Ils sentent bien que cette crise n est pas comme celles dont leurs parents leur
48. ie de promouvoir cette id e de quelques mois au service de la soci t comme pour lui rendre un peu de ce qu on a re u depuis l enfance Il est aujourd hui di recteur de la Plate forme pour le service citoyen Le service citoyen se veut un nouveau temps so cial pour les jeunes une tape importante comme l tait le service militaire ou le service civil qui trans mette aux jeunes l envie de vivre en soci t et de participer sa construction Service citoyen Il s agit entre les tudes et la vie professionnelle de consacrer quelques mois au service de la collectivit Ce service citoyen s adresse donc tous les jeunes de 18 25 ans quels que soient leur parcours scolaire et leur origine sociale Ce qui pour les uns peut tre une pause avant le d but des tudes sup rieures ou l entr e dans la vie professionnelle un moment pour trouver sa voie en se frottant la r alit de la so ci t peut tre pour d autres une chance de retrou ver confiance en soi de se d couvrir des talents et l envie de se rendre utile de faire pleinement partie de la soci t M me si ce n est pas l objectif global de la plate forme le service citoyen peut donc devenir un moyen d insertion sociale pour des jeunes en difficult s VIVRE ENSEMBLE 34 G N RATION PAUVRET Les Scouts Concr tement le jeune s engage pour six mois dans un projet qui combine travail quotidien
49. illes sont marqu es par le ch mage et la pr carit Beaucoup n ont choisi ni la fili re ni l option qu ils suivent et sont donc tr s peu motiv s Un d cret tente ann e apr s ann e d instaurer une certaine mixit sociale c est dire de r server une partie des places en premi re secondaire dans les coles favoris es des enfants issus de milieux socio conomiques moins favoris s On peut se de FOR A FAIR SELECTION EVERYBODY HAS TO TAKE THE SAME EXAM CLIMB THAT TREE Pour une s lection quitable tout le monde doit passer le m me examen s il vous plait grimpez sur cet arbre mander si ce moyen tr s administratif de m langer les jeunes supposer qu il y parvienne suffira cr er une vraie mixit sociale dans l tat actuel du syst me scolaire Car la mixit si elle veut tre r elle doit aussi tre culturelle et p dagogique no tamment Or l cole reste une institution pens e et organis e par et pour les classes moyennes et su p rieures Les enseignants ne sont pas form s la rencontre de publics socialement culturellement conomiquement diff rents d eux Plus globalement on peut dire que l cole n a gu re chang depuis plusieurs d cennies malgr les r formes successives de l enseignement Or les PLEASE 15 VIVRE ENSEMBLE G N RATION PAUVRET l ves eux ont chang ils n ont plus le m me rap
50. la pr carisation extr me de l emploi 35 Lib ration mardi 13 mars 2012 p 4 Vivre Ensemble Souvent nous travaillons pendant des se maines avec des contrats journaliers pour finir par tre remerci s du jour au lendemain sans autre forme de proc s explique Riensje Lan duyt 25 ans Ces contrats d un jour c est comme n avoir aucun avenir Nous ne pouvons pas trou ver de logement Les visites m dicales nous les remettons au lendemain La liste des contrats de ce type que j ai d j eus fait cinq pages Quand on les montre aux agences d int rim pour prou ver qu on a de l exp rience elles nous rient au nez mais si vous n en avez pas on vous dit que vous tes trop paresseux pour travailler Vous vous rendez compte quel effet cela fait la lon gue quand vos parents et votre petite amie ne vous croient plus quand vous dites que vous faites de votre mieux pour trouver du travail EN PANNE D AVENIR On voit de plus en plus de jeunes qui ont dans leur sac dos tout ce qu il faut pour avancer dipl me volont mais qui ont l impression de se retrouver dans un cul de sac malgr leurs ann es d tudes ils cherchent en vain un emploi stable o un emploitout court C est une g n ration enti re qui doit s accom moder de la pr carit C est ce qu on appelle d sor mais la G n ration 1000 euros voir encadr Pas n cessairement pauvre mais pr caire vivant au jour 36 Lire Jacq
51. lorisantes elles voient dans la maternit une fa on de se projeter dans l avenir de susciter l attention et la reconnaissance des autres gr ce leur statut de m re La grossesse pr coce est parfois aussi la cons quence d une violence exerc e sur la jeune fille rapports plus ou moins forc s par le partenaire ou carr ment viol ll arrive que ces grossesses et ces maternit s soient bien v cues mais le plus souvent la jeune fille doit affronter la r probation des adultes qui l entourent voire des jeunes de son ge Elle peut aussi prou ver de la honte si sa grossesse n est pas voulue je n ai pas su prendre les pr cautions n cessaires et tout le monde le sait Du reste une grossesse trop pr coce comporte des risques particuliers pour la sant de la m re et de l enfant risque de pr maturit grossesse m dicale ment moins bien suivie mais aussi sur le plan socio conomique Car une grossesse pr coce entra ne bien souvent l interruption de la scolarit ce qui r duit d autant les perspectives professionnelles Les tr s jeunes mamans se retrouvent souvent seules avec leur enfant m me si elles sont en couple car les autres jeunes eux continuent sortir et s amu ser comme c est la norme leur ge Le risque est grand du coup que ne se reproduise pour l enfant l engrenage de la pr carit et de l ex clusion sociale m me si ce n est pas une fatalit JEUNESSE PR CAR
52. ne Christiane Bertrand de L accueil Ver viers Ce n est videmment pas l id al ces jeunes filles sont confront es des adultes qui ont souvent un parcours difficile et qui ne sont pas des ressources pour elles Vivre Ensemble Education asbl est un service d du cation permanente reconnu par la Communaut fran aise de Belgique Cette association a pour ob jectif de sensibiliser les citoyens aux causes de l ex clusion sociale en Belgique francophone Elle veut duquer la solidarit active avec les per sonnes en situation de pauvret et d exclusion so ciale l aide d tudes comme celle ci d outils p dagogiques et d animations Elle relaie aupr s des responsables politiques les revendications port es par des associations de lutte contre l exclusion so ciale par le biais de campagnes de plaidoyer Vivre Ensemble publie chaque ann e des analyses sur diff rents themes li s a l exclusion sociale Elles sont t l chargeables sur le site www vivre en semble be rubrique analyses ou peuvent tre obtenues par courrier sur demande au 02 227 66 80 CO VIVRE ENSEMBLE a ioe 22 des jeunes de 16 a 24 ans vivent seul ou dans une famille avec un revenu situ sous le seuil de pauvret Et 65 des jeunes pensent qu ils ne vivront pas mieux que leurs parents Avec de nombreux exemples et t moi gnages ce dossier aborde les nombreuses difficult s v cues par les jeunes les plus pr
53. nement identique pour tous On y enseigne les m mes mati res de la m me facon tous les l ves qu on soumet ensuite aux m mes examens et ce syst me est jug quitable puisqu il traite tous les enfants de la m me mani re Pourtant je crois qu il est fondamentalement injuste On a choisi a priori un style d intelligence en g n ral un m lange d intelligence linguistique et lo gico math matique et l on s efforce de rendre chaque individu semblable ce prototype Je crois qu il serait la fois plus quitable et plus astucieux de diversifier la pr sentation des contenus enseigner de la tailler sur mesure en fonction des capacit s des l ves En m me temps il faudrait offrir ceux ci la possibilit de montrer sous des formes et par des moyens va ri s ce qu ils ont retenu et compris J appellerais un tel syst me une cole adapt e aux besoins de l individu Howard Gardner L cole a pour mission de former les citoyens de demain Elle doit avant tout en faire des CRACS ci toyens responsables actifs critiques et solidaires et non des travailleurs profil s selon les besoins des entreprises Elle doit les pr parer prendre une place dans la soci t y jouer un r le y tre utiles Pour ce faire elle devrait aider chacun d couvrir 22 Voir Les intelligences multiples paru en fran ais en 1996 et r actualis en 2004 ditions Retz 23 La Recherche d cembre 2000 p
54. ns d passer le niveau secon daire sup rieur Pour ces jeunes trouver un emploi dans leur ville est de plus en plus difficile Les organismes de formation constatent que les jeunes qui leur sont adress s manquent de plus en plus des bases n cessaires a une formation qualifiante il faut souvent commencer par une remise a niveau en francais et calcul avant d en visager la suite Ce manque de bases met une nouvelle fois l cole sur la sellette plus largement il faut aussi questionner la paup risation de quartiers en tiers Bruxelles comme dans d autres grandes villes d ailleurs qui favorise la formation de ghettos et l accentuation de l in galit des jeunes face au monde du travail VIVRE ENSEMBLE 22 G N RATION PAUVRET Je sais que je travaille demain et apr s demain apr s je ne sais pas Kevin 21 ans qui encha ne les missions d int rim Le temps o l on passait toute sa carri re dans la m me entreprise est bien r volu on a connu la mo bilit o passer d un employeur l autre n tait plus un signe d instabilit mais de capacit s adapter Changer d employeur de fonction de pays il fal lait tre souple Aujourd hui on est l re de la pr carit de l ins curit d emploi rig e en norme A fortiori pour les jeunes Un contrat dur e d termi n e c est d j une chance Avec un int rim on peut s estimer heureux A d faut on ef
55. ntamer les d marches pour r soudre ses probl mes il aura atteint la ma jorit l gale Une maison d accueil o il rencontrera un public adulte vivant des probl matiques parfois 29 Service d aide la jeunesse tr s lourdes situation pas n cessairement positive pour le jeune Heureusement tous les jeunes qui margent au CPAS ne sont pas dans une situation aussi difficile IL y en a qui souhaitent poursuivre des tudes secondaires ou sup rieures mais qui n ont pas d autre possibi lit pour subvenir a leurs besoins 17 000 tudiants d pendaient du CPAS en 2010 soit quatre fois plus qu une d cennie plus t t Ces jeunes font l objet d un suivi pour s assurer qu ils fr quentent les cours et passent les examens Pour ces jeunes le droit l chec dans l enseigne ment sup rieur est limit Parfois l tudiant ne pour ra m me pas vraiment choisir sa voie Suivre un tudiant peut co ter tr s cher Certains CPAS vont donc faire le choix de ne pas permettre l tudiant de d passer un certain niveau d tudes partir du moment o il peut gagner sa vie d plore Ricardo Cherenti conseiller la F d ration des CPAS de Wallonie UNE SANT MENTALE FRAGILIS E Les professionnels du secteur le constatent de plus en plus de jeunes connaissent des pro bl mes de sant mentale Des d pressions mais aussi des n vroses comme la schizophr nie ou la parano a qui sont dans certains cas l
56. oucher sur un d crochage social JEUNES VIVANT EN INSTITUTION DIFFICILE AUTONOMIE Un jeune dont les parents ne peuvent assurer l du cation et qui vit dans une institution de l Aide la jeu nesse est pris en charge jusqu sa majorit A partir de cet ge il est consid r adulte et marge donc s il ne travaille pas au CPAS La transition est souvent dif ficile voire catastrophique faute d un accompagne ment ad quat Souvent isol avec peu de soutien familial un revenu tr s faible peu habitu g rer le quotidien logement m nage administration nourri ture le jeune court de grands risques de basculer dans la pauvret voire de se retrouver a la rue apr s quelques mois Il risque aussi plus que d autres de se laisser entrainer dans la d linquance le trafic de drogues et de passer par la case prison Ces jeunes d ja fragilis s se retrouvent seuls pour chercher un logement un emploi se procurer un revenu C est paradoxal quand on sait que l ge moyen auquel les jeunes quittent le domicile fami lial en Belgique est de 26 7 ans pour les hommes et 25 4 ans pour les femmes Dans le secteur de l aide la jeunesse on pr pare les jeunes l auto nomie Mais il y a une v ritable distorsion entre les diff rents dispositifs d aide qu on leur annonce les droits qu on leur dit poss der les services auxquels on leur conseille de s adresser d une part et l ner gie qu ils
57. port l autorit ils questionnent plus le sens de ce qu ils font l cole ils jonglent avec les nouvelles technologies informatique communications ils Zappent d une information l autre ce qui modi fie leur relation aux savoirs et leur approche des ap prentissages Et m me si l on parle aujourd hui en termes de comp tences et de savoir faire plus que de connaissances ils ont toujours en face d eux un enseignant qui leur transmet des savoirs dans une relation descendante Ils restent dans une attitude globale de passivit et pas assez de participation INTELLIGENCES MULTIPLES Pourtant dans ce sac que portent les jeunes il n y a pas que des cailloux Il y a aussi des talents des sa voir faire des intelligences que le syst me scolaire actuel ne met pas toujours en valeur Vivre Ensemble Howard Gardner neurologue am ricain a tabli qu il existe au moins huit types d intel ligences auxquels correspondent autant de zones du cerveau Ces types d intelligences sont plus ou moins d velopp s chez chacun Ils sont tous utiles dans la vie d un adulte Or l cole est loin de faire de la place tous ces types d intel ligence quelle est la place de la musique du mouvement du relationnel de la connaissance de soi de l environnement de la cr ativit dans le cursus scolaire de nos jeunes Jusqu a pr sent dans le monde entier on a fa voris les coles fond es sur un enseig
58. r certains jeunes acc der un emploi est souvent impossible court terme et pas seule ment cause du manque structurel d emplois ou d une formation insuffisante Les projets autour de l emploi ne sont efficaces que lorsque les personnes concern es sont aptes travailler continue Patrick Debie Souvent ces jeunes sont confront s des probl matiques multiples et arrivent peine gar der la t te hors de l eau Ces probl matiques cela concentrer sur son travail de faire ses devoirs et d tudier ses le ons tout en g rant seule sa vie quotidienne Sans parler des difficult s finan ci res se loger se nourrir s habiller et payer les frais li s la scolarit mat riel activit s avec 785 61 par mois Tout cela sans y tre vraiment pr par e par la vie en institution Et avec des copains de classe qui n imaginent pas l exploit quotidien que repr sente pour elle le fait d aller au bout de ses tudes 19 VV VIVRE ENSEMBLE 20 G N RATION PAUVRET peut tre une rupture avec les parents un probl me de d pendance l alcool et ou la drogue ou en core des probl mes psychiatriques Ou plusieurs choses la fois Dans ces conditions l emploi n est pratiquement pas envisageable court terme Ils ne sont ni dans les conditions qui permettent de trouver un travail ni dans celles qui permettent de le conserver ex plique Patrick Debie Ils n ont pas r ellement
59. ropension a la d linquance des jeunes Cette enqu te sur la d linquance conduit d placer notre regard ce n est pas la fa mille qui fait la soci t c est bien la soci t qui fait la famille La souffrance peut aussi venir du parcours scolaire La violence est alors une r action ce que l l ve vit comme des agressions le regard d valorisant du professeur voire des condisciples le sentiment d tre nul Faire partie d une bande commettre des actes qui transgressent les r gles c est pour lui une fa on d exister de rechercher l attention des adultes et le respect des pairs Quand on parle de violence chez les jeunes on pense surtout aux bandes qui sont majoritairement masculines La violence existe aussi chez les filles mais souvent sous d autres modalit s elles ont plus tendance la retourner contre elles m mes ce qui se manifeste par exemple par de l anorexie ou des comportements d automutilation Si l on consid re la tranche d ge des 16 24 ans on atteint en R gion wallonne le pourcentage inqui tant de 22 de jeunes vivant avec un revenu situ LA FAMILLE UN PR CIEUX CAMP DE BASE Quand votre enfant cesse de vous demander d o il vient et refuse de vous dire o il va c est qu il est devenu un adolescent l adolescence est le moment o le jeune va progressivement quitter les pas de ses parents pour tracer son propre chemin Durant cette p riod
60. rs mois des fragments de vies penser l avenir L avenir La plupart sont n es dans une famille tr s pr caris e et n ont jamais vu leurs parents travailler souligne la responsable Elles ne se projettent pas dans un avenir professionnel Elles n imaginent pas ce qui est possible pour elles long terme DES ADULTES PR MATUR S Le SEF Service d entraide familiale Huy est un lieu o des personnes sans logement peuvent re prendre pied se reconstruire avant de reprendre leur route de facon autonome La maison a accueilli de douleurs de souffrances pour r ussir enfin cr er ce lien magique indissoluble Et alors soudain Quel bonheur Quelle satisfac tion pour nous Car si les r gles ont t r p t es tous les jours c est l adulte qui s veille en eux que nous nous sommes principalement adres s es la plupart du temps c est lui que nous les avons confront s sans rel che C est leur sens des responsabilit s que nous avons point le respect de l institution et de la vie en communau t que nous avons titill s Cela a march et nous avons vu naitre de jeunes adultes des r flexions plus matures des com portements plus respectueux des r gles de vie communautaires mieux int gr es Des clashs Ils ne furent pas nombreux et peuvent se compter sur 3 doigts d une main Pas de bagarre ni d ir respect non plus entre eux ou envers nous Et une fin de s jour qui ressembl
61. s de remplacement S ilne peut vivre chez ses parents le jeune chercheur d emploi doit faire appel au CPAS pour demander le RIS Revenu d int gration sociale 785 61 Une fois qu il obtient l allocation d insertion le soutien du CPAS reste n cessaire en tout cas pour les moins de 20 ans pour arriver un revenu qui permette de vivre peu pr s dignement rappelons au passage que le RIS est inf rieur au seuil de pauvret TRAVAIL EN MODE PR CAIRE Soyons positifs si le ch mage touche un jeune sur trois cela signifie que les deux autres travaillent Mais tout n est pas rose pour autant Ils ne s y trompent d ailleurs pas ils ne demandent plus la lune Tra vailler pour travailler c est d j beau C est tellement difficile aujourd hui Thomas 18 ans Ces jeunes qui leur sac dos parfois bien pourvu devrait don ner des ailes peinent d coller Par le pass les jeunes dipl m s mettaient environ deux ans avant de d crocher un emploi stable alors qu aujourd hui en Europe il faut compter cing dix ans 4 Vivre Ensemble A Bruxelles le principal probl me qui se pose est l inad quation entre l offre et la demande d emplois ville de services et d institutions in ternationales la capitale europ enne occupe beaucoup de travailleurs qualifi s voire haute ment qualifi s Or pr s de la moiti des jeunes inscrits chez Actiris anciennement ORBEm a quitt l cole sa
62. s et des r gles Au fil des ann es pass es dans les mouvements de jeunesse ce sont coup s r des atouts plus que des cailloux que les jeunes accumulent dans leur sac dos Les mouvements sont tous soucieux d accueillir tous les jeunes sans distinction lls veillent ce que les difficult s financi res ne soient pas a un obstacle a la participation aux activit s Cependant les groupes sont souvent le reflet de la population dominante de la commune ou de la paroisse et les groupes sociaux ou religieux minoritaires peuvent ne pas s y sentir l aise Dans les r gions o beaucoup d enfants sont issus de familles faibles revenus mener de chouettes activit s et partir tous ensemble au camp rel ve sou vent du d fi Nous demandons 75 de participation par enfant pour le camp explique un responsable du Patro de Qui vrain Ce prix inclut le transport le logement les repas et toutes les activit s sur place Ce prix est d gressif en fonction du nombre d en fants issus de la m me famille 65 le deuxi me 55 le troisi me De plus nous mettons disposition des enfants du mat riel de camping lit de camp sac de couchage En r alit un camp d t co te pr s de 200 par enfant Toutes les familles qui se c toient lors du camp ne sont pas issues du m me milieu social Nous luttons contre cette diff rence Il nous arrive chaque camp de devoir acheter des v tements pour certains enfant
63. s n cessiteux et de leur offrir des soins qu ils n avaient pas domicile traitement anti poux Les jeunes qui de g n ration en g n ration ne sont plus comme de notre temps ont aujourd hui la vie dure on les accuse d tre violents inciviques paresseux pourris g t s et tout leur est d C est oublier un peu vite qu ils sont surtout les enfants de leurs parents c est dire d une g n ration qui a profit des b n fices mat riels du syst me capi taliste consum riste sans en mesurer collectivement les travers et les limites Cela malgr les crises qui ont maill les derni res d cennies Une g n ration qui a globalement ferm les yeux sur le foss qui se creusait entre riches et pauvres entre les ressources de la plan te et l usage qu elle en faisait Ce sont aussi pour certains de plus en plus nom breux des jeunes en souffrance familiale sco laire sociale qui faute d un accompagnement ad quat risquent de d crocher de fuir dans la violence ou la consommation de drogues Pour ai der ces jeunes il ne suffit pas de leur tenir la main jusqu leur majorit puis de les l cher dans la nature une nature qui ressemblerait plut t une jungle La transition entre les services adress s aux adolescents et ceux auxquels ils peuvent faire ap pelune fois majeurs est nous l avons dit un maillon faible de notre syst me social VIVRE ENSEMBLE iCATION 36 G N RATION PA
64. t dans la pauvret UNICEF FRB 2010 p 30 6 Source Rapport bruxellois sur l tat de la pauvret 2009 http oua be hge 7 973 mois pour une personne isol e Deux cat gories de jeunes sont particuli rement vuln rables parce qu ils ne b n ficient pas d un encadrement familial Ceux qui vivent dans un foyer de l Aide la jeu nesse parce qu ils sont orphelins ou que leurs parents ne sont pas en mesure de les duquer parce qu ils ont t d chus de leurs droits pa rentaux parce qu ils sont en prison ou encore cause de leur tat de sant physique ou men tale Mat riellement ils ne manquent en prin cipe de rien puisque leur quotidien est pris en charge par l institution dans laquelle ils vivent Par contre ils portent dans leur sac a dos une cassure affective familiale qui les fragilise Ils manquent aussi bien souvent d un r seau familial et amical celui la m me sur lequel un jeune devrait pou voir compter mat riellement et affectivement pour traverser l adolescence et au moment de prendre son autonomie Ceux que l on appelle les MENA ou mineurs trangers non accompagn s Ils ont fui un pays en guerre ou en situation conomique tr s diffi cile sans leurs parents Ils sont videmment par ticuli rement vuln rables puisqu ils manquent de la s curit mat rielle et du cadre familial qui plus est dans une soci t dont ils ignorent pratique ment tout son arriv
65. t un projet De la r dac tion d un journal pour prouver qu ils avaient aus si des choses dire l animation d enfants ma lades dans les h pitaux en passant par la cr a tion d une pi ce de th tre ou l organisation d une journ e sportive au profit des victimes de l incendie de la cit des M sanges Mons C tait incroyable et fabuleux 53 http www lesas be accrochage scolaire RETROUVER LE CHEMIN DE L COLE Pour les l ves qui sont en grosse crise avec l cole qu ils la fr quentent encore ou qu ils aient d croch ily a les Services d accrochage scolaire SAS Au sein de l cole ou en la quittant pour quelques mois l adolescent prend le temps de retrouver confiance en soi de d faire si possible des n uds affectifs le plus souvent qui l emp chent d avancer d ta blir une relation positive avec des adultes Un suivi individuel est assur et un programme est tabli avec l adolescent ateliers stages professionnels ou citoyens activit s diverses Le tout devant mener au bout de quelques mois r int grer l cole et terminer sa scolarit obligatoire dans les meilleures conditions possibles Les l ves accueillis se sont mis au travail au SAS lls sont donc bien en besoin de structure en de mande d cole Sans doute simplement pas celle ou ils sont des rat s o ils n ont rien dire ou ils ne comprennent pas ce qu ils y font o ils ne se voient pas avancer S
66. timulante ou conflictuelle voire inexistante Impossible de d poser ce sac la grille de l cole parce qu il fait partie de la r alit quotidienne des jeunes et que les cailloux qu il renferme perturbent leurs relations l cole aux enseignants aux savoirs L cole ne peut et ne doit bien entendu pas porter ce sac leur place elle n a pas de baguette magique 20 Voil ce que nous en pensons Les jeunes touch s par la pauvret parlent de leur vie Unicef 2010 p 16 pour le rendre l ger Mais elle ne peut pas non plus l ignorer et mettre tous les l ves en comp tition comme s ils n avaient rien sur le dos Elle doit tout mettre en uvre pour remplir ses missions et en particulier celle qui concerne les chances d man cipation sociale UNE ECOLE INEGALITAIRE Or ce n est un secret pour personne l cole en Belgique est particuli rement in galitaire Ily a d un c t les coles qui se veulent litistes et de l autre surtout dans les grandes villes comme Bruxelles Charleroi et Li ge des coles o se retrouvent une majorit d l ves issus de milieux d favoris s sou vent issus de l immigration Ecoles techniques et ou professionnelles elles sont fr quent es par des l ves d motiv s par leurs checs successifs depuis le primaire qui se sentent d consid r s voire m pris s par la soci t Leur culture familiale est sou vent loign e de celle de l cole les fam
67. ues Cotta Un CDD sinon rien Quand les int r ts financiers riment avec pr carit des salari s Jean Claude Gawsewitch Ed 2012 37 Contrat dur e ind termin e le jour exp rimentant l ins curit d existence la dif ficult de faire des projets professionnels familiaux ou autres voyages parce que parvenir a payer ses factures est un souci permanent Durant ces ann es d ins curit professionnelle beaucoup restent chez leurs parents faute de res sources financi res suffisantes tels des Tanguy involontaires S ils sont en couple ils ne se sentent pas assez en s curit pour avoir un premier enfant ou acheter un logement Le syndrome de la g n ration 1000 euros est moins prononc en Belgique que dans d autres pays euro p ens comme la Gr ce l Espagne ou l Italie gr ce G N RATION 1000 EUROS En 2005 Alessandro Rimassa et Antonio Incorvaia publiaient sur Internet un roman intitul Genera zione 1000 euros Publi aussi en livre papier ce texte a donn naissance a un film sorti en 2009 La g n ration 1000 euros ce sont les jeunes d entre 20 et 30 ans dont la pr carit est en passe de de venir un ph nom ne de soci t Ils ont termin leurs tudes parfois avec un bon dipl me en poche et ils accumulent les petits boulots p riodes de ch mage int rims Faute d emploi ils font du volontariat ou effectuent des stages non r mun r s en entreprise
68. us jeune ge sur leurs crans TV ordinateur smartphone mais aussi l air du temps quels chos ont les enfants et les jeunes des relations entre les adultes quand ils les obser vent la maison ou sur le petit cran Non seule ment dans leurs relations priv es on pense ici aux faits de violences au sein du couple et aux s pa rations et divorces mal v cus mais aussi dans ce qu ils racontent de leurs relations professionnelles ou encore dans ce qu ils expriment au volant de leur voiture Les adultes eux m mes baignent dans cette vio lence sur leur lieu de travail combien de cas de harc lement de burn out de d pression voire de suicides ou lorsqu ils sont priv s d emploi ayant ventuellement t jet s comme un mou choir usag quand leur entreprise a d cid d aller produire sous d autres cieux La publicit accentue cette sensation d tre continuellement en concur rence ll serait d ailleurs int ressant d analyser les rapports sociaux et priv s tels qu ils sont d crits par les publicit s Quant l origine de la d linquance elle est prati quement toujours rechercher dans les souffrances v cues par le jeune Entre un jeune qui va bien et un jeune d linquant il y a toujours un jeune en souf 11 VIVRE ENSEMBLE EDUCATION 12 G N RATION PAUVRET france constate Jean Fran ois Lenvain enseignant Cette souffrance peut avoir des causes diverses mais
69. viennent plus m rs plus ouverts plus conscients de leurs propres limites Les jeunes issus de milieux d favoris s par contre ont peu l occasion de voyager Ils n ont pour la plu part jamais enfonc leurs orteils dans le sable de Karim a 15 ans Il est rentr depuis six semaines a Nivelles Ses mots le ton de sa voix tout chez lui t moigne du chemin parcouru Je voulais partir pour m loigner de mes soucis r fl chir et d couvrir un autre mode de vie Au d but j avais du mal accepter l loignement m adapter Mais apr s je ne voulais plus rentrer J ai ren contr plein d amis j ai fait de la menuiserie du secr tariat Je savais que ma vie n tait pas en Afrique mais le retour la r alit a t dur Par contre j tais pleinement conscient de la chance que j ai eue Aujourd hui d s que je n ai pas le moral je repense l Afrique et ce que j y ai ap pris Ici je suis suivi j ai des r unions Et surtout je garde le contact avec mes amis africains ce qui m aide beaucoup Avant son d part Karim avait des rapports tr s difficiles avec sa famille Pendant son s jour pour pr parer son retour les responsables de Beauplateau ont t en contact constant avec sa maman Ila chang 100 a appris le sens des valeurs et a norm ment mari Avec tout ce qu il a appris en Afrique il ne se laisse plus abattre et va de l avant Le suivi avec Beauplateau est tr s r gulier

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