Le Producteur? L`autre cerveau d`un film
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1. Le producteur L autre cerveau d un film PORTRAIT De passage Locarno pour d fendre le film du Vaudois Jean St phane Bron le producteur Robert Boner voque les joies et les heurts d une profession injustement m connue En Suisse un producteur ind pendant ne s en sort pas La constatation siffle incisive d finitive Robert Boner parle d exp rience puisqu il exerce ce m tier depuis bient t trente ans De son premier et immense succ s en 1979 Les Petites fugues de Yves Yersin des films boud s sans raison comme Zanzibar 1988 de sa compagne Christine Pascal il a cependant toujours r ussi financer le film suivant le seul vrai d fi ses yeux Cela dans l anonymat le plus parfait Car qui se pr occupe des producteurs Certes pas les critiques concentr s sur les r alisateurs et encore moins les spectateurs attentifs surtout aux films comme produits finis Pourtant sans eux peu de titres rejoindraient le grand cran Et pas seulement parce qu ils en assurent le financement mais aussi parce qu ils interviennent tous les niveaux au moment du sc nario du casting du tournage Robert Boner parle m me de direction bic phale partag e entre auteur et producteur Evidemment cette position ouvre grand la porte aux abus L histoire du cin ma regorge d ailleurs d exemples et pas seulement du temps de Fritz Lang et d Orson Welles Mais chez la lausannoise Cin manufacture la restriction en mati re2. de cr ation ne fait pas partie du vocabulaire de la maison Pour preuve le dernier n du r alisateur vaudois Jean St phane Bron Connu de nos services Bonne conduite pr sent samedi dernier sur la Piazza Grande du festival de Locarno lire encadr Ce G nie helv tique sorte de chronique haletante des d bats parlementaires sur les organismes g n tiquement modifi s a en effet exig dix huit mois de tournage alors que Dogville de Lars von Trier a t mis en bo te en six semaines Un rapprochement qui laisse pantois m me si on s en doute les budgets engag s eux restent incomparables Peut on oser la m taphore du magicien pour saluer ce d fi Robert Boner la refuserait s rement car comme tous les producteurs Ruth Waldburger laur ate du Prix Rezzonico en ce festival de Locarno y compris il travaille sur des projets plus value culturelle et sur d autres plus alimentaires Lui c est en collaborant avec la t l vision qu il remplit en partie son escarcelle Il y a aussi les subventions de la Conf d ration qui devraient tre cinq six fois plus lev es La faute aux politiciens qui n ont pas encore compris que le cin ma est un art majeur une vitrine id ale pour la Suisse Et puis il y a encore les coproductions car il ne faut pas r ver un film d envergure n est pas finan able sans partenaires europ ens ni rentable s il doit se contenter du public romand Il faut alors
3. mi re r sistance qui ne l a pas emp ch d accompagner le jeune cin aste dans tous ses films et de l aider s imposer comme un r alisateur d importance Ils travaillent d ailleurs d j son prochain titre Mon Fr re se marie un premier essai la fiction pour Jean St phane Bron Ce qui m int resse ce n est pas la nature d un projet Il peut s agir indiff remment d un film d animation dun documentaire ou d une fiction L important c est l envie qu une personne arrive veiller en moi sa capacit de dialogue son envie de collaborer Une ligne de travail qui se fait rare dans l industrie du cin ma A l ombre de la coupole Un long m trage en quasi huis clos dans les coulisses des d bats parlementaires sur le g nie g n tique et sa nouvelle loi voil qui semble bien peu attrayant Mais c est sans compter le talent du Vaudois Jean St phane Bron qui pourtant est rest pendant un an devant une porte close Mais c est justement de cette interdiction de filmer les discussions que G nie helv tique a tiss sa r ussite Car il puise sa mati re dans les confidences chuchot es la faveur d une pause cigarette dans les strat gies d voil es la sauvette Bref dans tout ce qui rappelle que derri re la politique suisse il y a d abord des individus ne comptant ni leur temps ni leurs efforts pour faire exister la d mocratie De film premi re vue politique G nie g n tique devient une hist
4. oire de personnes aux opinions certes oppos es mais mues par la m me envie celle de toujours relancer le d bat Un bel hommage nos diles d ailleurs tr s appr ci samedi dernier sur la Piazza Grande du festival de Locarno Rachel HALLER LE COURRIER 16 ao t 2003
5. veiller garder l me de l uvre m me si l on perd le contr le des comptes Au del des calculs fastidieux et des recherches de fonds reste naturellement le r ve de la com die qui cassera la baraque l image de ces Petites fugues qui ont comptabilis plus de 400 000 entr es en seule Suisse francophone Mais ce n est pas tous les jours qu un Romand sur trois se pr cipite dans une salle obscure pour d couvrir qui plus est un film du cru CHASSEUR DE T TES Sans l illusion d une fortune prochaine subsiste pourtant l essentiel pour Robert Boner la rencontre Celle d abord avec sa femme Christine Pascal disparue trop t t Fid le il a produit tous ses films F licit La Garce Zanzibar Adult re mode d emploi et le magnifique Le Petit prince a dit Puis celle plus furtives avec Godard Jacob Berger et d autres grands noms du 7e art Enfin avec des jeunes gens fourbissant leurs premi res armes qu il suit au fil de leurs cr ations Parmi eux Lionel Baier un talent pr coce en pays vaudois auteur de Celui au pasteur consacr ses rapports avec son p re et de la tr s r ussie Parade sorte de journal intime sur les pr paratifs de la Gay Pride de Sion Et bien s r Jean St phane Bron qu il a crois sur les bancs de la DAVI Lausanne aujourd hui ECAL Ecole cantonale d arts visuels ll tait tr s ouvert mais n en faisait alors qu sa t te comme tous les jeunes de vingt ans Une pre
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