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LE TRAVAIL EN GROUPES - SITE Patrick ROBO
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1. Reconsid rer la place de l erreur Mettre en oeuvre une diff renciation p dagogique Afin de mieux tenir compte du rythme et du niveau des l ves des groupes pour certaines disciplines bas s sur des changes de services et de comp tences entre les ma tres peuvent tre mis en oeuvre le d cloisonnement Nous retrouvons galement ces orientations dans les nouveaux Programmes de l cole primaires qui en rappelant que l organisation en cycles offre les souplesses indispensables pour respecter la diversit des l ves en tenant compte des objectifs communs tous pr cisent que La polyvalence des ma tres cr e les conditions pour mener des activit s diversifi es mais coordonn es la prise en compte de la diversit des l ves peut justifier la mise en oeuvre de diff rents modes d organisation de la classe il appartient au ma tre de varier les situations d apprentissages de jouer entre les moments d apprentissages collectifs le travail individuel et le travail en petit groupes homog nes ou non suivant l objectif vis En ce qui concerne la prise en compte des l ves en difficult s la Nouvelle Politique pour l cole pr cise que la premi re aide apporter aux l ves en difficult rel ve de leurs propres ma tres dans le cadre d une p dagogie diff renci e s Les instructions officielles d terminent galement les comp tences qui sont requises pou
2. En fin de s ance j ai instaur un change court de type informel avec les tuteurs mais aussi avec tout le groupe dont j avais la responsabilit pour faire le point sur les apprentissages effectu s mais aussi sur l organisation et les probl mes ventuels auxquels les l ves ont pu tre confront s Avant de revenir en classe j ai demand Qui n a pas encore compris quelque chose de mani re rep rer d ventuelles rem diations individuelles pr voir Mon r le d enseignant M nspirant de MEIRIEU j ai tenu informer tr s pr cis ment chaque tuteur sur la t che qui tait la sienne et j ai d fini les objectifs g n raux atteindre pour chaque groupe ainsi que des moyens possibles d y parvenir Apr s avoir explicitement d l gu une partie de mes pouvoirs aux tuteurs qui deviennent ainsi les appreneurs dans le triangle p dagogique je me suis situ en observateur personne ressource ventuellement r gulateur mais toujours garant du bon fonctionnement de la s ance Chacun pouvait ainsi se sentir en s curit et consacrer son nergie l activit cognitive Vu de l ext rieur il serait possible de penser que l enseignant dans cette d marche ne fait pas grand chose et qu il choisit la facilit Mon exp rience m a montr le contraire l enseignant doit ici tre tr s concentr attentif calme et faire preuve d une capacit d observation et d coute il doit aussi poss der beaucoup de savoir faire
3. cole porteuse des int r ts de la soci t mais l cole qui doit s adapter l enfant ses besoins en cr ant un milieu ducatif o il pourra r ussir les apprentissages n cessaires son d veloppemenf D apr s les r centes Instructions Officielles il appara t que chaque enseignant demeure libre et responsable de la p dagogie qu il met en oeuvre condition que celle ci permette aux l ves qui lui sont confi s d acqu rir les comp tences requises en fin de cycles Ces Instructions indiquent clairement qu il convient d adapter l enseignement la diversit des rythmes et la sp cificit des enfants en les articulant aux exigences d apprentissages d finies dans les programmes Ces principes se retrouvent dans le document Les cycles l cole primaire Mettre l enfant au centre du syst me ducatif c est d abord le prendre tel qu il est avec ses acquis et ses faiblesses Construire les apprentissages sur les comp tences acquises pr c demment 3 Discours du Ministre de l Education du 15 02 90 BOEN n 9 du 01 03 90 4 Minist re de l Education Nationale de la Jeunesse et des Sports Direction des Ecoles Les cycles l cole primaire Paris Edition CNDP Hachette 1991 2 Assurer la continuit des apprentissages Prendre en compte les diff rences de maturit que provoquent les carts d ge au sein d une m me ann e de naissance
4. e Le premier concerne le rapport troit qui existe entre ducation apprentissage et d veloppement VYGOTSKY consid re que le d veloppement de l enfant r sulte de ses apprentissages et que ce d veloppement se trouve en relation directe avec les situations sociales auxquelles l enfant est confront et partir desquelles il construit son appareil psychique Le d veloppement cognitif d pend des processus constructeurs int grant des variables sociales et agit suivant un mod le explicatif ternaire concernant les interactions individu objet contexte social contrairement au mod le binaire de PIAGET qui lui concerne uniquement les interactions individu objet faisant ainsi abstraction du milieu social e Pour le second principe VYGOTSKY insiste sur le r le de la m diation sociale dans les rapports entre l individu et son environnement et dans l activit psychique intra individuelle Pour lui il s agit l de l appropriation des instruments relevant de l h ritage socioculturel et qui marquent de fa on essentielle le passage des activit s l mentaires aux activit s sup rieures tels que le langage ou tout syst me de signes permettant de fournir des repr sentations e Quant au troisi me il concerne le passage de l interpsychique dans des situations de communication sociale l intrapsychique c est parce que l enfant doit d abord utiliser des signes des savoirs pour agir sur avec ou contre les autres qu il peut
5. Je per ois certaines difficult s possibles Ainsi comment g rer le cas d l ves qui ont des savoirs qui souhaitent tre tuteurs mais n ont pas les comp tences pour le faire rigueur communication p dagogie Comment g rer les l ves qui refusent de travailler avec tel ou tel tuteur sous pr texte que ce n est pas son copain ou que c est une fille ou Comment viter les d rives affectives Comment viter que ce soient toujours les m mes qui sont des tuteurs Comment g rer l articulation quilibr e avec d autres organisations p dagogiques s ances collectives pr ceptorat groupes d apprentissage etc Toutefois pour le m me type de probl mes que ceux que nous venons d voquer certaines d rives et blocages peuvent tre caus s par le tuteur J ai pu observer certains enfants refusant totalement le r le du tuteur et dans ce cas les raisons peuvent tre aussi diverses que celles vues pour l enseignant Tout d abord le tuteur peut tre un l ve avec lequel il ne s entend pas du tout de fa on g n rale certains ne comprennent galement pas pourquoi ils n ont pas t choisis comme tuteur ceci pouvant entra ner de forts sentiments d injustice C est pourquoi il est tr s important de bien d finir d s le d part le r le du tuteur de donner des explications concernant ce choix tout en insistant sur le fait que ce dernier tire des b n fices de ce genre de situation e Je terminerai avec cette exp rience e
6. cit ils doivent pour cela utiliser les connecteurs logiques du r cit ce qui les fait travailler sur la forme narrative Quatri me cinqui me et sixi me s ances partir d un texte que les enfants ont recopi texte de l enseignant constitu de phrases complexes par coordination et juxtaposition les l ves ont d le modifier partiellement et successivement trois fois afin de travailler sur les variations de sens de la phrase Je n ai pu assister la phase d valuation finale du fait de gr ves qui ont perturb cette organisation 35 Groupes de besoin in L cole mode d emploi Paris E S F 1989 size 3 3 Mes observations et remarques e Je tiens ici pr ciser que ce mode de regroupement est diff rent de ceux dont j ai parl dans les deux pratiques pr c dentes En effet il s agit d un mode de regroupement d l ves suivant des besoins communs et les enseignants peuvent ensuite travailler avec chaque groupe de la mani re qu ils pr f rent activit s individuelles de petits groupes collectives etc Le groupe de besoin appara t plus comme un mode de regroupement que comme un moyen p dagogique utilis par l enseignant pour faire fonctionner sa classe Il est galement diff rent par le fait qu il n cessite la concertation des enseignants au sein d une quipe p dagogique e J ai parl ici de groupe de besoin au service de la rem diation mais il peut en tre tout autrement Parfois dans une r par
7. plus apte engendrer une volution du sujet qu il est d autant plus saillant leurs yeux il a r alis qu il tait important que les participants con oivent la dimension cognitive des apprentissages afin d en am liorer la qualit C est pour cela dit il qu il faut analyser les objectifs en terme d activit mentale afin de mettre en place des activit s sp cifiques et adapt es aux types de savoirs acqu rir afin d optimiser ce conflit De cette r flexion P MEIRIEU a d gag trois principes pour que le travail de groupe soit b n fique et que le conflit socio cognitif soit pr sent favoriser les interactions sociales constructives le langage utilis au sein du groupe doit tre commun tous ses membres afin de ne pas freiner la communication un certain quilibre entre h t rog n it et homog n it doit tre maintenu au sein du groupe car cela permet de le tenir sous tension tout en assurant sa coh sion C est donc partir de ces recherches que MEIRIEU met en place le groupe d apprentissage pour lequel il s agit partir d un objectif d apprentissage de s interroger sur l op ration mentale qu il requiert et sur quel fonctionnement groupal serait susceptible de faire effectuer cette op ration Il convient alors de 18 MEIRIEU P Apprendre en groupe contribution la recherche sur les pratiques de groupe en situation scolaire Th se de Doctorat Lyon 1983 19 in Apprendre en groupe B
8. quences Ce relev serait affich tr s clairement en classe et chacun pourrait en avoir un exemplaire dans un classeur personnel Ainsi lors des p riodes de r visions en tudes dirig es la maison les enfants pourraient tre plus autonomes et davantage acteurs dans leurs modes d apprentissage e Au cours du travail en groupes de tutorat j ai pu remarquer que certains l ves qui habituellement ne participent pas lors de travaux collectifs taient tr s actifs durant cette forme d activit certains expliquaient m me aux autres comment ils avaient proc d La question qui se pose ici est Pourquoi cette non participation en collectif Inhibition crainte de moqueries manque de s curit de confiance en soi relation l adulte Ce qui entra ne chez moi une autre question Comment viter ces ph nom nes en activit s collectives e II me semble que le groupe de tutorat pr sente une dimension affective et psychologique importante car il permet certains l ves de re prendre go t des apprentissages de retrouver confiance en eux ce qui peut aussi modifier le regard que porte l enseignant sur chaque l ve et d jouer ce que l on nomme l effet d attente ou l effet Pygmalion Cette organisation p dagogique pr sente donc me semble t il l int r t de cr er ainsi une situation o l l ve puisse mettre en chec l id e que l adulte porte sur lui 2 e Pendant cette s ance et d autres auxquelles j ai
9. 1 D FINITION DU GROUPE Notons tout d abord que les groupes dont il sera question ici seront diff rents du groupe classe comme ensemble d l ves d un tablissement d enseignement r unis partir d une ou de plusieurs caract ristiques communes 10 Minist re de l ducation nationale direction des coles Programme de l cole primaire E dition C N D P Hachette 1995 Circulaire sur la mise en place des RASED du 09 04 90 B O E N Note de service n 94 280 du 25 novembre 1994 R seau d Aide Sp cialis e pour les Enfants en Difficult Nouveau Contrat pour l Ecole 10 D apr s LEGENDRE R Dictionnaire actuel de l ducation 2 me dition Paris ESKA 1993 3 I a tn En m inspirant de R LEGENDRE je d finirai le groupe en tant qu ensemble de personnes consid r es comme une entit partageant ou non des valeurs des int r ts des traits de caract res communs mais agissant en interaction en vue d ex cuter la m me t che ou d atteindre un objectif commun Comme Philippe MEIRIEU je dirai aussi que le groupe est constitu de relations plurielles d changes articul es sur un contact qui est donn comme le r el et vacuant tout ou partie de l autorit du ma tre 2 QUELQUES TYPES DE GROUPES En consultant la litt rature p dagogique nous trouvons une grande diversit de modes de regroupement d l ves dans un tablissement Ainsi j ai pu observer ou relever en particulier g
10. communiquer ses d marches 13 Organisation et mat riel Deux groupes restent avec leur enseignant dans la classe deux groupes vont avec moi dans la B C D En ce qui concerne le choix du mat riel enti re libert est laiss e aux tuteurs Ce qui a permis de constater la mise en place de diff rents modes de fonctionnement certains ont utilis des feuilles de papier d autres le tableau d autres leur livre d autres leur cahier etc Evaluations En fin de s ance dans chaque groupe valuation spontan e demand e aux apprenants et aux tuteurs sur ce qui a t appris et sur le fonctionnement D ROULEMENT DE LA S ANCE Apr s d signation des groupes et tuteurs par M R je suis all dans la B C D avec deux groupes devant travailler respectivement sur p rim tre et aire et addition de fractions Dans un premier temps au niveau de chaque groupe je me suis concert avec le tuteur devant ses camarades pour pr ciser les objectifs de l activit et la planification du travail Dans un deuxi me temps chaque groupe a fonctionn seul sous la conduite du tuteur j allais d un groupe l autre pour aider ventuellement un l ve ou le tuteur ou l ensemble du groupe je r pondais aux questions ventuelles qui m taient pos es Mes interventions pouvaient concerner aussi bien les apprentissages que la gestion de certains conflits au sein du groupe conflit cognitif ou relationnel trop important
11. d entraide et de coop ration permettent aux enfants de progresser dans leurs processus d apprentissages et dans l acquisition de savoirs tout en favorisant leur motivation Le groupe joue galement un r le tr s important et un enrichissement dans l appropriation de la langue ainsi que dans l apprentissage et le perfectionnement de la communication En effet par l coute le dialogue l interaction en situation r elle construits sur le sens les membres du groupe doivent sans cesse adapter et am liorer le langage utilis pour qu il y ait compr hension change et communication gt Pour favoriser la socialisation Bien que dans ce dossier je me pr occupe davantage de la dimension apprentissages je ne peux passer sous silence un autre avantage du travail de groupe qui est sa dimension socialisante En effet le simple fait d tre parmi d autres semblables mais diff rents d agir avec eux de co op rer ou d tre en comp tition induit des comportements particuliers Les interactions provoquent des relations nouvelles et n cessitent des adaptations des accommodations elles peuvent provoquer ou r v ler des conflits dont la gestion n cessitera analyse compr hension et r gulation Le groupe permettra chacun de se rep rer de se situer de prendre conscience de ses similitudes et de ses diff rences d apprendre quels sont ses droits et ses devoirs Il pr parera l enfant sa vie pr sente et future dans la soci t d
12. de niveaux qui cat gorisent et ne permettent pas l interaction dans l h t rog n it Il permet certainement aussi de pr parer les l ves au passage en coll ge o ils seront confront s plusieurs enseignants e Un autre int r t que je per ois dans cette pratique est qu elle permet de diff rencier consid rablement les crit res de r partition des l ves et ventuellement de multiplier les niveaux et formes de conflits socio cognitifs e Mais observer un tel fonctionnement dans un cycle je me demande comment faire pour ne pas tomber dans le risque de dispersion saupoudrage miettement Quels outils m thodologiques pour les enseignants et le l ves peuvent faciliter le rep rage des individus et des activit s Et puis est ce que les parents habitu s voir leur enfant dans une classe avec un ma tre ou une ma tresse ne risquent pas de s inqui ter d un fonctionnement qu ils ne comprennent peut tre pas N est il pas n cessaire de les r unir en d but d ann e pour les informer de la mise en place de groupes de besoins e Pour conclure sur cette pratique que j ai eu la chance de d couvrir je dirai qu elle pr sente l avantage de permettre chaque enseignant tout en restant responsable de sa classe Pour la bonne constitution de ces groupes il faut donc dans le cadre de la classe d finir un objectif g n ral qui permettra une valuation crit ri e Par la suite la concertation des ma tres permettra de
13. et une capacit d adaptation rapide pour r pondre aux sollicitations diverses et vari es Sans parler de la pr paration qu il doit laborer et dont la r ussite de l activit d pend en grande partie Cette pratique p dagogique permet de prendre du recul pour mieux observer et comprendre ce qui se passe dans la classe les processus les attitudes les comportements Cela devrait permettre l enseignant d tre plus performant dans le contrat p dagogique R le des l ves les individus chacun doit avant tout prendre conscience que ce type de travail est essentiellement r alis pour lui venir en aide et pour lui permettre d acqu rir ou de mieux ma triser certaines connaissances Son r le est avant tout d accepter le tuteur en tant que tel de bien vouloir jouer le jeu de continuer tre l ve afin de tirer le plus de b n fices possibles de cette situation ce niveau je me demande s il est possible de mettre en place des groupes de tutorat dans n importe quelle classe et n importe quand Le tuteur son r le est d apporter aux autres l ves des explications sur certains savoirs et savoir faire Il doit donc se substituer l enseignant et trouver des situations d apprentissages appropri es dialogue 14 explications diff rentes de celles apport es en classe exemples mais il doit galement faire respecter une certaine discipline au sein de son groupe Notons que souvent les tuteurs sans l ai
14. pu participer j ai t tr s surpris de voir le degr d implication des tuteurs dans la t che et quel point ils prennent tr s au s rieux leur r le Cette responsabilit qui leur est confi e est source de motivation mais aussi d apprentissage si je me r f re J BERBAUM53 qui crit le d sir d exprimer une information am ne la r organiser Je suis confort en ce sens par le fait qu une l ve est venue me trouver spontan ment la fin d une s ance pour m expliquer qu elle se sentait alors plus son aise dans le domaine qu elle venait d expliquer qu avant la s ance La question que me pose cette observation est Comment permettre au plus grand nombre d l ves de la classe de devenir tuteur comp tent Comment les y aider les y pr parer Une r ponse se trouve peut tre dans un travail sur les comp tences transversales d s le cycle II e Cette exp rience v cue me laisse penser que la pratique des groupes de tutorat peut pr senter un int r t plus long terme les enfants conscients de l aide qu ils peuvent apporter leurs camarades et du b n fice qu ils en retirent peuvent s engager dans une dynamique g n rale d entraide La question qui se poserait alors est celle 32 L enseignement par l ves tuteurs D Finkelsztein et P Ducros dans revue fran aise de p dagogie 33 in BERBAUM J D velopper la capacit d apprendre E S F 1991 15 de la meilleure organisation de classe qui permett
15. rives possibles dans lesquelles ils pourraient entra ner un enseignant non averti ou insuffisamment vigilant Travailler de la sorte demande beaucoup de r flexion de pr paration de rigueur et d attention Pour se lancer dans de telles d marches je crois qu il convient d tre tr s prudent d changer avec d autres enseignants si possible au sein d une quipe p dagogique de compl ter sa formation et peut tre de se livrer parfois l analyse de ses pratiques Pour conclure je me permettrai de dire que gr ce ce stage je me suis senti r ellement et avec plaisir dans la peau d un enseignant Ceci ajout au bon d roulement des s ances que j ai conduites l accueil de plus en plus chaleureux et int ress des l ves que je dois aussi remercier me conforte une fois de plus dans mon d sir de devenir enseignant D p Se BIBLIOGRAPHIE documents dans lesquels j ai effectu des recherches BERBAUM J D velopper la capacit d apprendre E S F 1991 FERRY G La pratique du travail en groupe Paris Dunod 1971 GAONAC H D GOLDER C Manuel de psychologie de l enseignement Paris Hachette 1995 GAULUPEAU Y La France l cole Paris D couvertes Gallimard 1996 HOUSSAYE J Sid Quinze p dagogues leur influence aujourd hui A Colin Paris 1994 MEIRIEU P L cole mode d emploi Paris E S F 1989 METRIEU P Outils pour apprendre en groupe Lyon Editions Chronique sociale 1993 Minist re de l Ed
16. sur les quadrilat res et leurs propri t s Cette s ance se situait dans une progression apr s trois s ances sur le m me objet d tude A partir de ses conseils j ai b ti cette activit sur des groupes d apprentissage PR PARATION DE LA S ANCE e Les objectifs Comp tences en g om trie A la fin de la s ance les l ves devraient 1 Etre capables de nommer les 6 types de quadrilat res 2 Etre capables de retrouver les diff rentes propri t s de chaque quadrilat re Comp tences transversales Les l ves devraient continuer apprendre travailler en groupes autonomes communiquer confronter leurs savoirs s entraider e Le mat riel J ai pr par une page sur laquelle j ai trac six quadrilat res un quadrilat re quelconque un trap ze un parall logramme un rectangle un losange un carr rep r s par les lettres a b c d e f Sous ces figures se trouvent deux consignes A crivez le nom des figures c t des lettres correspondantes a eb C e d e e e f B crivez dans chaque colonne toutes les propri t s des deux figures29 suivantes nb J ai dupliqu ce document de sorte qu il y en ait une copie par groupe de 2 ou 3 l ves afin de les obliger travailler sur un support unique e Organisation Compte tenu de la disposition mat rielle de la classe trois rang es de bureaux c te c te du nombre d l ves et du manqu
17. tendance vouloir tout faire et r pondre tout seuls Ils voulaient garder le pouvoir d crire n acceptaient pas facilement que les autres les contredisent et ne soient pas en accord avec leurs hypoth ses leurs repr sentations leurs id es e Cette activit demande beaucoup de pr sence de l adulte pour aider les l ves g rer leurs relations leurs confrontations leur coop ration Il n est pas interdit de penser qu avec plus de pratique des r gles de fonctionnement labor es en commun ou d autres modes de regroupement les l ves arriveraient mieux travailler de la sorte e A tout instant dans cette s ance le risque tait grand pour moi de basculer de l objectif d apprentissage vers un objectif de r gulation et de socialisation pour que tout se passe au mieux e Par ailleurs par cette d marche pratiquement tous les l ves se sont impliqu s d une mani re ou d une autre dans le cadre du contrat didactique que j avais pr cis au d but de la s ance En fin d activit certains m ont dit avoir appr ci de travailler ainsi m me si cela leur avait demand quelques efforts Ceci me permet de partager l avis de P MEIRIEU lorsqu il souligne la n cessit de faire percevoir la technique du travail en groupe comme une d marche d appropriation de connaissances e Il est difficile de mesurer la fin de la s ance les progr s r alis s les savoirs acquis ou modifi s Un travail diff r de r investissement
18. 2 Le groupe dominante productive Le groupe est investi d un objectif de production centr e sur la qualit du produit final 3 Le groupe dominante affective L objectif essentiel de ce groupe est de mobiliser les individus et leurs int r ts en vue d une r conciliation caract re affectif 4 Le groupe dominante apprentissage Il est essentiellement bas sur les interactions cognitives mises en place par les diff rents membres du groupe afin de r aliser au mieux certains apprentissages en tenant compte des trois conditions n cessaires l efficacit du conflit socio cognitif 2 voqu es plus haut Pour conclure sur cette approche P MEIRIEU insiste fortement sur le fait que le travail de groupe est avant tout un outil didactique qui ne doit pas totaliser l activit p dagogique mais qui peut en fonction des situations et des objectifs vis s enrichir la panoplie m thodologique de l enseignant Il rejette l id e du groupe en tant que formule g n rale d ducation et il souligne la n cessit d en d gager les principes qui puissent le transformer en outil p dagogique efficace en vue d une meilleure utilisation dans les coles 20 in bulletin Binet Simon 597 Lyon Pr sentation de la th se de doctorat d tat de Meirieu soutenue le 9 12 83 l universit de Lyon IL 21 Cahier p dagogique n 239 D cembre 1985 22 la construction de l intelligence dans l interaction sociale de A N Peret
19. Clermont 8 IV MES PRATIQUES ET OBSERVATIONS SUR LE TERRAIN 1 LE CADRE DE MES OBSERVATIONS ET PRATIQUES 1 1 L cole J ai effectu mon stage dans l quipe p dagogique d une cole situ e dans la Z E P 3 de la Paillade Montpellier Cette cole est fr quent e par une majorit d enfants d origine trang re et ou de milieux d favoris s On y rencontre donc beaucoup d enfants en difficult scolaire notamment au niveau de la ma trise du fran ais Cette cole l mentaire comprend neuf classes ainsi qu une salle informatique une B C D 24 une salle vid o et un restaurant scolaire Elle b n ficie des services d un R A S E D pour une meilleure prise en charge des l ves en difficult 1 2 La classe Pendant le temps officiel de mon stage de pratique accompagn e 2 semaines et 8 vendredis mais aussi pendant des journ es suppl mentaires lorsque mon emploi du temps me le permettait j ai t accueilli dans le CM2 de M R titulaire du C A P E 25 et pr sent dans cette cole depuis trois ans Ponctuellement j ai t aussi accueilli par Madame L dans sa classe de CM1 CM2 pour des s ances d arts plastiques et de sciences durant les changes de services existant dans cette quipe p dagogique La classe de M R comprenait 28 l ves celle de Madame L quatorze CM1 et sept CM2 La plupart de leurs l ves proviennent de familles d immigr s et de niveau socio conomique assez faible C est dans la cla
20. LE TRAVAIL EN GROUPES Un moyen au service des apprentissages et de la rem diation Texte communiqu par S bastien ROBO Montpellier Mai 1997 I LES INSTRUCTIONS OFFICIELLES ACTUELLES Il LE TRAVAIL EN GROUPES ESSAI DE D FINITION III APPROCHES TH ORI JUES SUR LES PROCESSUS D APPRENTISSAGES LIES AU TRAVAIL EN GROUPES IV MES PRATIQUES ET OBSERVATIONS SUR LE TERRAIN CONCLUSION Le syst me ducatif en France a volu depuis les d buts de l cole jusqu aujourd hui Cette volution est due plusieurs facteurs tels que la croissance des effectifs scolaris s la prolongation de la scolarit obligatoire la d mocratisation de l enseignement les progr s de la soci t et des sciences une am lioration du niveau de vie une demande et une exigence croissantes des parents une demande sociale par rapport l conomie aux modes de vie et de travail Lorsque l on fait un rapide retour sur l histoire de l enseignement en France depuis les premi res coles monastiques et paroissiales de la Renaissance nos jours nous pouvons rep rer quasi chronologiquement diff rents modes caract ristiques d enseignement dont le mode individuel le mode simultan le mode mutuel le mode mixte le mode diff renci Ces volutions ont entra n des comportements diff rents des enfants et des adultes conduisant des modifications de pratiques p dagogiques Il est noter que dans cette vision historique appa
21. Sid Quinze p dagogues leur influence aujourd hui Paris A Colin 1994 De nos jours parmi les pratiques p dagogiques que les enseignants ont la libert de choisir il est souvent question de diff renciation p dagogique aussi appel e p dagogie diff renci e Une telle d marche que je n ai pas connue en tant qu l ve de l cole maternelle au lyc e semble int resser mais aussi interroger bon nombre d instituteurs et de professeurs d cole aujourd hui A la question Comment diff rencier la p dagogie des r ponses diverses existent dont une qui m a particuli rement int ress pour l avoir observ e et mise ponctuellement en pratique le travail en groupes au sein d une classe d une cole J ai donc essay de comprendre pourquoi et comment cette pratique peut tre mise en oeuvre comme moyen au service de la p dagogie et des apprentissages Apr s une rapide recherche dans les Instructions Officielles qui r gissent l cole primaire aujourd hui apr s un essai de d finition du concept travail en groupes j ai essay de rep rer partir notamment des travaux de PIAGET DOISE MUGNY PERRET CLERMONT VYGOTSKY MEIRIEU quelles th ories permettent de comprendre mais aussi d tayer les pratiques p dagogiques dites de groupe Parall lement ces recherches j ai eu la chance de pouvoir observer et m me mettre en oeuvre des pratiques de travail en groupes dans une cole de Z E P Dans ce dossier tr
22. ans le cadre d une ducation la citoyennet Par ailleurs dans le travail en groupe les l ves sont parfois voire souvent amen s agir seuls sans la pr sence de l enseignant qui leur d l gue ainsi un certain pouvoir et les met en situation d autonomie selon un mod le d affranchissement au sens o le d veloppe Gilles FERRY15 Dans ce mod le qui n est centr ni sur l enfant ni sur l enseignant mais sur les relations qui peuvent exister entre eux le souci est de permettre d encourager le besoin de communication et de coop ration des enfants des fins scolaires et sociales Le travail en groupe pr sente donc bien des avantages dans le contexte ducatif actuel toutefois comme le pr cise P MEIRIEU pour que de telles pratiques soient r ellement b n fiques les l ves doivent y tre suffisamment pr par s tout en tant inform s de leurs finalit s III APPROCHES THEORIQUES SUR LES PROCESSUS D APPRENTISSAGES LIES AU TRAVAIL EN GROUPES Apr s une approche rapide du concept de groupe pr sentant son int r t pour les apprentissages et la socialisation nous allons essayer de rep rer les th ories actuelles sur les processus d apprentissage qui permettent de mieux comprendre et justifier les pratiques de travail en groupe 1 L APPROCHE SOCIO CONSRUCTIVISTE Si l on s en r f re PIAGET 1896 1980 la conception du d veloppement cognitif intelligence et connaissance repose sur le principe de l action au se
23. ation Ainsi le conflit interpersonnel qu un sujet peut vivre avec les autres d bouche sur un conflit intrapersonnel et devient le moteur de l apprentissage Ils se distinguent ainsi de PIAGET qui parle de conflit cognitif en tant que prise de conscience par l enfant de l inad quation de ses r ponses une situation probl me laquelle il se trouve confront et ce ind pendamment de la situation sociale Pour lui le d veloppement cognitif est une condition n cessaire mais non suffisante pour expliquer le d veloppement social Ces chercheurs parlent aussi de causalit en spirale car les progr s cognitifs r alis s un certain niveau d apr s les interactions sociales permettent la participation de l individu des interactions de niveau sup rieur entra nant ainsi l acquisition de nouvelles comp tences individuelles et ceci de fa on spiral e Toutefois pr cisent ils le conflit socio cognitif n est pas pr sent dans toutes les situations de co r solution car pour qu il ait lieu les l ves doivent r ellement confronter leurs points de vue et non pas tre en accord ou en d saccord totaux 17 D apr s le Manuel de psychologie de l enseignement D Gaonac h et C Golder BE 2 APPROCHE DE PHILIPPE MEIRIEU Philippe MEIRIEU enseignant chercheur universitaire a conduit de nombreux travaux sur les pratiques de groupes et les apprentissages en situation scolaire 18 A l occasion de l une de ses recherches sur le
24. avers une description sommaire de trois pratiques diff rentes groupes d apprentissage de tutorat et de besoins j ai donc aussi essay de rep rer et de comprendre certains ph nom nes organisations comportements fonctionnements en rapport avec les apprentissages Ce travail m a particuli rement int ress et m a permis je pense de mieux appr hender ces d marches p dagogiques ainsi que l int r t des apprentissages par l interaction Il m a aussi sensibilis aux difficult s et aux risques de d rives possibles du travail en groupes qui doit toujours tre articul d autres d marches p dagogiques J en retiendrai que c est un moyen p dagogique au service de l enseignant des l ves et non une fin en soi I LES INSTRUCTIONS OFFICIELLES ACTUELLES A couter des enseignants parler de leur travail aujourd hui il est souvent question de groupes Il m a sembl int ressant de rechercher dans les Instructions Officielles actuelles ce qui pouvait induire de telles pratiques p dagogiques La loi d orientation sur l ducation du 10 07 89 qui place l enfant au coeur du syst me ducatif a d fini pour l cole primaire une nouvelle politiques Celle ci a t compl t e en 1995 par le Nouveau Contrat pour l cole Ces dispositions induisent une organisation et un fonctionnement diff rents de nature engendrer de nouvelles pratiques p dagogiques D sormais ce n est plus l enfant qui doit s adapter l
25. de de l enseignant mettent en place des activit s et une progression suivant leur propre d marche et que celle ci est g n ralement adopt e car elle est en coh rence avec celle de l enseignant Ceci peut nous amener penser que les tuteurs prennent r ellement conscience de leur r le et qu il sont tout fait capable de concevoir des d marches d apprentissage afin de venir en aide leurs camarades 2 2 3 Mes observations et remarques Au niveau de l auto valuation j ai constat que les l ves avaient quelques difficult s rep rer et recenser leurs comp tences Il me semble que ce mode d valuation formative est tr s motivant et b n fique pour eux car cela leur permet de faire personnellement le point sur l acquisition ou non de certaines comp tences notamment en vue de r visions ou de pr paration la 6 me Ce qui me conforte dans cette analyse c est que quelques l ves m ont demand suite la nouveaut qu a repr sent la fiche d valuation personnelle de leur r aliser le m me type de fiche en fran ais en pr textant qu ils ne voyaient pas ce qu ils devaient r viser ou apprendre Ceci prouve bien que cette technique n est pas uniquement un moyen au service de la p dagogie de l enseignant e Au cours de l analyse avec M R de cette activit et de cette demande est n e l id e de mettre en place avec les l ves un relev typologique des comp tences acqu rir au fur et mesure des s
26. e crivez le nom de chaque figure en face des lettres correspondantes A cet effet j avais demand aux l ves de se mettre d accord sur ce qu ils allaient crire sur la page d exercice 3 Mise en commun et corrections Ensuite pour chaque figure un l ve tait invit venir crire la r ponse au tableau En cas d erreur j instaurais un change rapide pour faire merger la bonne r ponse Chaque groupe devait alors corriger ses erreurs directement sur la page d exercice e Deuxi me phase 4 Exercice B 4 1 J ai d abord demand aux l ves toujours par deux ou trois d inscrire sur leur page d exercice deux noms de figures que je leur indiquais un nom par colonne du tableau J ai donn les m mes noms de figures tous les l ves d une m me rang e ainsi les six quadrilat res taient trait s par l ensemble de la classe Puis les petits groupes devaient ex cuter la consigne crivez dans chaque colonne toutes les propri t s des deux figures suivantes Ils devaient se mettre d accord avant d crire les r ponses en bleu ou noir Je circulais parmi eux pour les aider si n cessaire 4 2 Puis j ai demand aux petits groupes dans chaque rang e de se regrouper par deux constituant ainsi des groupes de quatre six l ves avec comme objectif de mettre en commun leurs r ponses et de les confronter Apr s discussion et accord dans chaque groupe les petits groupes devaient sur leur page aj
27. e cela en vitant la d rive possible qui conduirait les l ves ne jamais travailler seuls e J ai pu observer galement deux autres ph nom nes qui me semblent important pour favoriser les apprentissages D une part les enfants utilisent entre eux un langage plus accessible favorisant la communication et la compr hension comme le signale MEIRIEU Des l ves m ont dit Mon tuteur comprend mes difficult s Il utilise des mots simples On comprend mieux quand c est un ami ou une amie qui explique D autre part la proximit physique et la communication non verbale entre les l ves et leur tuteur semblent jouer un r le important dans les apprentissages Ainsi les regards fr quents les sourires amicaux les gestes complices ou accueillants les accolades au lieu de perturber le fonctionnement et les apprentissages semblent au contraire les favoriser par ce climat apparent de s curit de bien tre e Toutes ces observations ne peuvent tre voqu es sans tre reli es aux th ories de VYGOTSKY pour qui l importance des situations de communication en tant que condition sociale de l apprentissage est essentielle dans la construction des concepts chez les enfants Ceci rejoint aussi les conceptions de A PERRET CLERMONT sur le conflit socio cognitif qui est constant dans les groupes de tutorat e Mais utiliser les groupes de tutorat dans sa pratique p dagogique ne me para t pas aussi simple qu il pourrait y para tre
28. e de temps j ai organis les regroupements entre voisins de bureaux Ainsi dans un premier temps sont constitu s des petits groupes de travail de deux ou trois l ves groupes pour la plupart h t rog nes vu les niveaux diff rents en g om trie Dans un deuxi me temps j ai proc d des regroupements des petits groupes deux par deux dans chaque rang e obtenant alors des groupes de quatre six 29 Chaque groupe se verra attribuer deux noms de figures parmi les six tudi es ici noms inscrire au moment de l exercice 10 e valuations J ai mis en oeuvre une valuation formative en passant de groupe en groupe pendant les temps de recherche En fin de s ance j ai estim combien d l ves avaient su travailler en groupe et trouver le maximum d l ments de r ponse D ROULEMENT DE LA S ANCE e Premi re phase l ves par deux ou trois 1 D marrage J ai d abord expliqu aux l ves le but de cette s ance rassembler par un travail en groupes ce qui avait t abord dans les trois s ances pr c dentes afin de globaliser cet apprentissage Puis je leur ai distribu les photocopies et j ai dit A votre avis que vous demande t on dans cet exercice pour les amener d couvrir et comprendre la t che qui leur tait propos e Je les ai invit s expliciter les consignes et les r p ter sans les lire 2 Exercice A Chaque groupe devait ensuite ex cuter la consign
29. ensuite se les approprier pour agir sur lui m me De fait chaque fonction psychique sup rieure appara t deux fois aux cours du d veloppement de l enfant d abord comme fonction interpsychique puis comme activit individuelle comme propri t int rieure de la pens e de l enfant comme fonction intrapsychique Il s agit donc de l appropriation des fonctions sociales sup rieures par transformation de la fonction sociale de la communication interpersonnelle en fonction individuelle et intellectuelle intrapersonnelle C est partir de ces recherches que VYGOTSKY a d fini la zone proximale de d veloppement qui devrait tre prise en compte dans toute situation d apprentissage comme tant pour l enfant la diff rence entre le niveau de r solution de probl mes sous la direction et avec l aide d adulte ou d enfant plus avanc et celui atteint seul et ce en consid rant qu il n y a pas de d veloppement cognitif sans apprentissages ni ducation b L approche de A N PERRET CLERMONT W DOISE et MUGNY Dans les ann es 1970 ces psychologues sociaux de l ducation se sont appuy s sur la conception de VYGOTSKY pour d velopper leur th orie sociale de l intelligence autour du conflit socio cognitif comme facteur d apprentissages Pour eux la confrontation avec d autres de points de vue divergents am ne le progr s en obligeant chaque sujet int grer ceux ci dans un syst me cognitif plus g n ral qui en permette l unific
30. ent sur l expression et la construction de phrases Nous avons d cid d utiliser le traitement de textes sur les ordinateurs afin de motiver davantage les enfants En effet cet outil permet d obtenir des crits sans rature avec une bonne qualit graphique une mise en page agr able Il semble viter l angoisse de la page blanche et il facilite grandement le traitement des erreurs qui une fois corrig es ne laissent aucune trace De plus l ordinateur est me semble t il un int ressant outil de m diation entre l l ve et l enseignant Notre groupe tait constitu de huit l ves et les s ances sur ordinateur se sont d roul es de la fa on suivante Premi re s ance les l ves se pr sentent par crit puis copient des phrases en respectant majuscules et points afin de prendre contact avec l ordinateur A la fin de la s ance comme pour toutes celles qui suivront les textes sont imprim s afin de restituer leur travail aux l ves et leur faire prendre conscience de la qualit de leur production Deuxi me s ance les l ves doivent crire des phrases simples de leur choix en respectant toujours les r gles de structuration Troisi me s ance partir d une petite histoire en quatre temps racont e par l enseignant et relative au d roulement du lever les enfants doivent construire un petit r cit en imitant celui qu ils ont entendu Ils doivent ainsi tenir compte de la s quentialit et de la chronologie du r
31. faire l nventaires des besoins et des ressources pour ensuite laborer des r ponses p dagogiques Ensuite seront constitu s des groupes suivant des crit res tels que la reprise de certaines acquisitions la formation des capacit s m thodologiques la constitution d itin raires diversifi s pour atteindre un m me objectif la rem diation l utilisation de la diversit des personnes pour surmonter les blocages l enrichissement de certaines capacit s de diff rencier sa p dagogie et de proc der des ajustements progressifs et concert s Par ailleurs je dirai que c est une pratique p dagogique d licate mettre en place et qui n cessite de l exigence et de la rigueur Je me demande alors si une mani re d y parvenir n est pas l change sur les pratiques entre coll gues et peut tre l analyse de pratiques professionnelles CONCLUSION Ma premi re ann e de formation l I U F M se termine 18 J ai eu la chance de pouvoir effectuer mon stage de pratique accompagn e dans une cole de Z E P o j ai rencontr un accueil chaleureux Je ne suis pas pr t d oublier cette exp rience J ai eu le plaisir de travailler avec Madame L et surtout M R qui a accept de me recevoir dans sa classe bien au del du temps officiel pr vu par l LU F M Qu ils soient remerci s ici pour toute l aide et la formation qu ils ont su m apporter Je tiens tout particuli rement remercier M R de m avoir confi des activit s qu il
32. i notation ni jugement sur les renseignements fournis Gr ce au d pouillement de cette valuation l enseignant a tabli divers groupes homog nes en fonction de comp tences non ma tris es il a galement rep r des l ves dont le niveau permettait de penser qu ils pourraient jouer le r le de tuteurs A ce niveau on peut se poser la question du risque possible de constituer des groupes de niveaux permanents et de fabriquer des leaders A partir de l et certains moments institu s dans la semaine M R a fait fonctionner sa classe avec plusieurs groupes de tutorat travaillant en m me temps sur des sujets diff rents sous la responsabilit de tuteurs d sign s 2 2 2 Mon exp rience ma pratique M R m a propos de r aliser avec lui la fiche d valuation personnelle pour les l ves Ensemble nous avons d pouill les auto valuations des l ves et avons r fl chi la r partition en groupes avec tuteurs Lors du travail en groupes de tutorat M R m a confi le suivi de deux groupes PR PARATION DE LA S ANCE e Les objectifs Comp tences en math matiques Permettre des l ves en difficult passag re de reprendre ou renforcer une notion non ma tris e dans un des domaines suivants Mesures Techniques op ratoires Num ration G om trie Comp tences transversales Etre capable de travailler en groupes d argumenter d mettre des hypoth ses faire des choix traduire des situations
33. individuel permettrait peut tre cette valuation en fonction des crit res de comp tences de fin de cycle Il en va de m me pour les comp tences transversales relatives au travail en groupe Bien qu ayant eu l impression que les l ves taient plus performants en fin de s ance qu en d but prise de conscience int r t progressif motivation et gratification entre pairs je pense que ces comp tences demandent du temps pour tre acquises et que ce n est que sur du long terme une ann e un cycle que l on peut en voir les effets sur les individus et sur le groupe Ceci me conduit me poser une autre question Ne serait il pas judicieux d habituer les l ves travailler en groupe d s que possible dans leur scolarit e Ce type de travail de groupe tout en tant essentiellement centr sur les apprentissages me para t tr s int ressant au niveau de la socialisation et des interactions A essayer de l analyser la lumi re des th ories socio constructivistes il m appara t coh rent avec les concepts de conflit socio cognitif d apprentissage par l action d apprentissages interactifs et m me de zone proximale de d veloppement dans le cadre de l aide apport e par les pairs et ou l adulte e Je dois avouer que j ai rencontr quelques difficult s pendant cette s ance Ainsi le fait de n avoir pas suffisamment explicit ce qui tait attendu comme propri t s des quadrilat res provoqu des r ponses erron es ce qui c
34. ises en compte P MEIRIEU souligne le risque de l institutionnalisation de telles logiques qui terme en se g n ralisant entra nerait la disparition de l cole et du projet sp cifique qui est le sien savoir les apprentissages De plus il pense que malgr des connaissances sur les processus favorisant les apprentissages rien ne permet d affirmer avec pr cision que ceux ci se produisent syst matiquement lors de la mise en groupe des l ves Le groupe pour ce chercheur doit devenir un v ritable outil au service de l enseignant Il propose donc d engager dans tout travail en groupe une logique p dagogique afin de promouvoir chez les enfants les comp tences qu ils n ont pas en leur permettant d engager un processus partir duquel ils acqui rent et s enrichissent de capacit s nouvelles P MEIRIEU ajoute qu une pratique de groupe doit tre d lib r ment d finie en tant que m thode c est dire apparaisse pour tous les membres du groupe comme une d marche d appropriation de connaissances nouvelles Pour cela dit il il conviendra d installer une v ritable co op ration comme moyen pour compenser les in vitables disparit s entre les individus dans les groupes scolaires et pour favoriser les apprentissages Il ajoute que la coop ration contribue rendre le sujet co responsable de la construction de son savoir S appuyant sur les travaux de A N PERRET CLERMONT pour qui Le conflit socio cognitif est d autant
35. ivil giant essentiellement le contenu du 34 Les domaines de travail varient d une p riode l autre g om trie pratique de la langue crite grammaire lecture contextuelle etc 16 message ainsi que son organisation Bien videment les niveaux d exigences sont croissants d une ann e l autre et tiennent compte des instructions officielles concernant les comp tences acqu rir en fin de cycle Par contre dans les groupes de besoin les activit s taient centr es sur l acquisition de comp tences langagi res n cessaires une expression crite de qualit La d marche g n rale adopt e par ces enseignants m est apparue coh rente avec les crit res de groupement de P MEIRIEUSS selon qui c est dans la classe h t rog ne que l enseignant tient compte de la rigueur de la progression et non dans les groupes de travail Ces pratiques permettent donc de mettre en place des activit s visant donner chaque l ve la possibilit de suivre normalement la progression g n rale des apprentissages En ce sens il s agit bien d une p dagogie diff renci e permettant chacun de progresser son rythme au sein de la classe o est dispens e l enseignement g n ral conform ment aux programmes Comment ont t constitu s les groupes de besoin Apr s concertation sur les contenus n cessitant renforcement ou rem diation en expression crite et apr s r flexion sur l organisation des regroupements les enseig
36. n ajoutant qu au del des effets sur les apprentissages le groupe de tutorat permet aussi de d velopper le sens de l autonomie l esprit critique la responsabilisation l entraide et la solidarit et que comme pour les groupes d apprentissage il demande beaucoup de professionnalit de la part de l enseignant 3 LES PRATIQUES DE GROUPE DANS L COLE LES GROUPES DE BESOIN DANS LE CYCLE III 3 1 Les objectifs et la p dagogie des enseignants Depuis deux ans dans cette cole les enseignants du cycle III mettent en oeuvre une fois par semaine des groupes de besoin le vendredi apr s midi durant 1h 30 Ils fonctionnent ainsi sur des p riodes de six s ances sur un domaine pr cis des programmes de l cole l mentaire Cette d marche donne lieu des activit s normales dans les classes habituelles sous des formes choisies par l enseignant de la classe et des p riodes de travail par groupes de besoin sous la responsabilit de l un des enseignants du cycle ou du directeur pendant son temps de d charge ou du ma tre de C R I soit cinq enseignants pour trois classes Ces derniers sont r partis dans cinq groupes en fonction de besoins particuliers et cibl s d apprentissage ou de rem diation li s au th me choisi pour la p riode Le domaine trait lors de ma pr sence dans l cole tait l expression crite Durant les p riodes de travail en classe les enfants tudiaient les diff rentes typologies de textes en pr
37. nants ont r alis une valuation crit ri e des comp tences des l ves en fonction de six crit res qu ils avaient pr alablement choisis et permettant de rep rer des types de difficult s Emploi des majuscules et points pour la structure de la phrase Syntaxe de la phrase Sens g n ral de la phrase La n gation Les types de phrase d claratif interrogatif exclamatif imp ratif Les phrases minimales et leur constitution Cette valuation ne fournit donc ni une note ni un niveau mais permet de rep rer des ensembles de savoirs et savoir faire pour lesquels les l ves ont besoin d une aide d une rem diation Cette valuation permet donc aux enseignants de r partir les enfants dans diff rents groupes suivant leurs besoins et non suivant leur niveau de r ussite C est partir de ces donn es recueillies que les enseignants d cident ensemble d un programme d activit s qu ils se r partissent et que chacun g rera en fonction du groupe avec lequel il travaillera R guli rement entre les s ances les enseignants se rencontrent pour r guler les r partitions dans les groupes et les s ances Le module de six semaines est ensuite cl tur par une valuation finale afin de mesurer les effets de cette action 3 2 Mon exp rience ma pratique accompagn e Avec M R j ai pris en charge ponctuellement le groupe des enfants pr sentant le plus de difficult s en expression crite Il a donc fallu travailler essentiellem
38. niques les diff rences de d veloppement physique ou psychique et de rythmes les diff rences au niveau des processus d apprentissage mis en oeuvre les diff rents curricula scolaires les carts de niveaux de savoirs les histoires de vie diff rentes etc Une organisation p dagogique qualifi e de traditionnelle avec un enseignement frontal et collectif permanent ne permet pas de g rer toute cette diversit cette h t rog n it Par contre le travail en groupes instrument de la diff renciation p dagogique permettra de prendre en compte et de g rer partiellement cette h t rog n it gt Pour favoriser les apprentissages et la communication Les tudes et recherches en Sciences Humaines font appara tre l importance de l action et du travail en groupes pour les apprentissages Comme nous l aborderons plus loin les approches socio constructivistes ont permis de faire prendre conscience du fait que le groupe est un moyen qui favorise les apprentissages 11 LEGENDRE R op cit 12 MEIRIEU P Contribution la recherche sur les pratiques de groupe en situation scolaire texte de pr sentation de sa th se de Doctorat d Etat in Bulletin BINET SIMON n 597 Lyon 1984 13 PERETTI A De in Cahier p dagogique n 244 245 CRAP 1986 14 OURY F amp VASQUEZ A De la classe coop rative la p dagogie institutionnelle Tome 2 Paris Masp ro 1978 4 Le conflit socio cognitif les d marches
39. onforte la n cessit que le langage utilis au sein du groupe soit commun tous J ai eu un peu de mal au d marrage de la s ance motiver tous les l ves susciter leur attention provoquer des communications de type horizontal Je me suis demand si cela venait du manque de clart de mes consignes ou 12 du manque de sens de l activit aux yeux des l ves ou de leur manque d autonomie dans le travail en groupe ou Par ailleurs je ne suis pas arriv respecter le temps que j avais pr vu pour cette s ance et je me suis demand si la cause en tait le fait du travail en groupes et ou mon manque d exp rience e Pour conclure sur cette exp rience personnelle tr s riche je dirai qu une telle pratique p dagogique n cessite du savoir faire mais aussi du savoir tre de la part de l enseignant qui doit jouer simultan ment beaucoup de r les enseignant ducateur entra neur accompagnateur guide r f rent r gulateur J ajouterai que pour l avoir observ dans cette s ance mais aussi en d autres circonstances je pense de plus en plus que le travail en groupes lorsqu il n est pas une fin en soi et qu il est articul des pratiques individuelles et collectives est une r ponse la diff renciation des apprentissages et une mise en pratique concr te des th ories socio constructivistes C est une pratique p dagogique qui bien que ponctuelle ne peut et ne doit pas s improviser 2 2 Les groupes de
40. our MEIRIEU le groupe doit tre consid r comme un outil p dagogique et les pratiques de groupes d apprentissage centr es sur le d veloppement cognitif sont concevables si ces pratiques sont clairement d finies comme m thode c est dire qu elles soient per ues comme telles par tous les membres du groupe et reconnues comme d marche d appropriation nouvelle les objectifs sont clairement sp cifi s et que l on puisse les valuer individuellement apr s une phase de travail collectif la r alisation du projet requiert la participation de tous un r seau de communication homog ne est install Diff rents types de travail en groupe Il convient alors de remarquer que si l on peut d finir th oriquement des strat gies g n rales de la pratique de travail en groupe dans la r alit d une classe les choses ne sont pas si simples C est pourquoi il est difficile de d finir un mode de regroupement et une strat gie qui serait applicable dans toutes classes et pour tous types d apprentissages MEIRIEU d finit cependant quatre grands types de groupes entre lesquels chaque enseignant pourrait faire son choix en l adaptant sa pratique en tant qu instrument pour diff rencier la p dagogie Ces quatre grands types de travail de groupe d finis par MEIRIEU 1 sont les suivants 1 Le groupe de monitorat Il s agit dans ce cas d organiser une structure relais o un l ve prend provisoirement le relais du ma tre
41. outer ce qu ils avaient oubli ou rayer ce qui tait erron en utilisant une autre couleur vert ou rouge Chaque groupe devait galement d signer un rapporteur qui serait ensuite charg de communiquer leurs r ponses 5 Mise en commun Chaque rapporteur donnait ensuite toute la classe la r ponse de son groupe pour une figure Si un d saccord se manifestait il y avait alors discussion confrontation entre tous pour faire merger la bonne r ponse J inscrivais au fur et mesure les bonnes r ponses dans un grand tableau mural r capitulatif trac l avance Chaque petit groupe devait surligner les bonnes r ponses qu il avait inscrites sur sa page d exercice quadrilat re trap ze parall logramme rectangle losange carr quelconque propri t 1 propri t 1 propri t 1 propri t 1 propri t 1 propri t 2 propri t 2 propri t 2 propri t 2 propri t 2 propri t 2 6 A la fin de cette s ance je distribuais chaque l ve un tableau3 synth tique de toutes les propri t s tudi es pendant la s quence et aidant reconna tre ces six quadrilat res 30 ainsi six l ves ont t d sign s parmi ceux qui levaient le doigt pour venir au tableau sans le demander haute voix 31 Ce tableau devait tre coll dans le cahier de math matiques 11 7 J ai enfin relev leurs travaux pour t te repos e estimer leurs acquis et rep rer s il y a eu confrontation parti
42. pratiquait d j ou qu il a mises sp cialement en place suite nos nombreuses discussions et analyses autour de l tude que je menais Ce dossier est l aboutissement d une ann e de recherches dans de nombreux documents que m ont conseill s des formateurs Il est galement le fruit de discussions que j ai pu avoir ici et l avec quelques enseignants J avais d j t sensibilis au travail en groupes et avant de me lancer dans cette aventure j en poss dais des repr sentations Aujourd hui je dois avouer que gr ce cette ann e de formation j ai une toute autre vision de ces pratiques p dagogiques et de leur potentialit Je pense que ce moyen est une r ponse pertinente la question pos e par la diff renciation p dagogique dont je per ois mieux l int r t pour g rer l h t rog n it d une classe Outre sa dimension socialisante et ducative le travail en groupes r fl chi structur et organis pr sente l avantage de favoriser des interactions des conflits socio cognitifs et l entraide Il est me semble t il un facteur important mais non suffisant en soi pour permettre des apprentissages et des actions de rem diation En accord avec MEIRIEU je pense qu il doit s int grer le plus harmonieusement possible dans une batterie de techniques p dagogiques que tout enseignant devrait ou pourrait mettre en oeuvre dans sa classe son cole Avec les avantages du travail en groupes je retiendrai les risques et d
43. r ce un travail d Andr de PERETTI5 des groupes homog nes ou h t rog nes formels ou informels ou spontan s des groupes de production de compr hension d instruction d entra nement de niveau de besoin de discussion de travail de recherche d int r t d apprentissage de profil etc 3 COMMENT CONSTITUER DES GROUPES A s y int resser de plus pr s nous constatons qu il y a diverses mani res de constituer des groupes A nsi j ai pu pointer ou rep rer des regroupements partir d valuations partir de la topographie des lieux et du mobilier disponible partir des choix affectifs des enfants partir de centres d int r ts d objets de travail recherche partir de t ches accomplir partir de sociogrammes 4 suivant l intuition de l enseignant etc 4 POURQUOI FAIRE TRAVAILLER EN GROUPE Parmi les diff rents types de groupe nous nous int resserons plus particuli rement ceux qui permettent des l ves de travailler ensemble l cole primaire en essayant de d gager le pourquoi de telles pratiques gt Pour r pondre l h t rog n it des classes La r partition des l ves dans des classes m me si elle se fait globalement par classes d ge conduit in luctablement des regroupements h t rog nes d enfants Les causes de cette h t rog n it sont diverses les diff rentes origines socioculturelles socio conomiques et parfois eth
44. r des r ponses surlign es et des corrections apport es Mon r le d enseignant Durant cette s ance j ai t simultan ment un guide un facilitateur une personne ressource et un r gulateur Ainsi apr s avoir pr cis le contrat didactique j ai aid les l ves comprendre et ex cuter la t che j ai r pondu ponctuellement leurs sollicitations j ai demand ceux qui commettaient des erreurs de m expliquer comment ils avaient proc d J ai d galement intervenir dans la r gulation des groupes pour que certaines d rives du type de celles que pr sente P MEIRIEU ne prennent pas le dessus sur les apprentissages J ai t ch de ne pas tre trop pr sent durant les phases de recherche en groupe afin de laisser les l ves travailler discuter confronter entre pairs R le des l ves Les l ves ont t mis face des situations probl me d couvrir la t che r aliser les exercices A et B travailler entre eux Ils ont t invit s tre acteurs dans leurs apprentissages noncer leurs hypoth ses les confronter s accorder sur les r ponses Avec l aide des pairs et de l adulte dans l interaction par le conflit socio cognitif ils ont t conduits construire leurs propres savoirs 2 1 3 Mes observations et remarques e Certainement par manque d habitude de formation la plupart des l ves de cette classe ne voulaient pas au d but de cette s ance partager les t ches et avaient
45. r les enseignants 7 Ceux ci se doivent D tre en mesure de rep rer d analyser les difficult s individuelles les plus courantes et d y rem dier De faire de l l ve un acteur et d velopper ses aspects sociaux entraide coop ration coute de l autre cu De savoir d finir des exigences pour tous les l ves et de s adapter leur diversit par l laboration de plans d actions diversifi es en tenant compte des performances et des capacit s individuelles Ainsi la Loi d Orientation avec toutes les dispositions et dispositifs qui s y rattachent la mise en place des cycles les R A S E D 8 la loi d int gration le N C E les nouveaux programmes devrait permettre d apporter aux besoins particuliers de chaque enfant les r ponses qui lui sont les plus adapt es Cet ensemble appara t comme un syst me coh rent en vue de favoriser la r ussite d un plus grand nombre d l ves avec comme objectif d amener 80 d une classe d ge au Baccalaur at A la lecture de ces textes officiels il est possible de penser que le travail en groupe est un moyen p dagogique la disposition des enseignants pour r pondre en partie aux exigences actuelles Mais comme nous le verrons plus loin pour viter toute d rive ce moyen qui poss de ses propres limites devrait tre articul d autres pratiques p dagogiques et de ne pas tre consid r comme une fin en soi II LE TRAVAIL EN GROUPES ESSAI DE D FINITION
46. ra t progressivement la n cessit d organiser l enseignement en classes en tant que groupes d individus puis en groupes d l ves au sein d une m me classe De fait l enseignement utilisant le travail en groupes s est surtout d velopp et a t l objet d tudes de recherches d exp riences de th orisations conduites par des psychologues des sociologues des p dagogues notamment depuis la fin du XTX si cle Parmi ces p dagogues je citerai tout particuli rement Roger COUSINET 1881 1973 qui vers 1920 labora sa c l bre m thode de travail libre par groupes Nous pouvons retenir de son oeuvre une th orisation du travail en groupes faisant de ce moyen une r elle m thode d apprentissage retenir aussi une conception de l enseignant qui n est plus un enseigneur mais un guide un aide un collaborateur Je citerai galement deux p dagogues contemporains de COUSINET qui ont utilis les regroupements d l ves pour favoriser les apprentissages et l ducation des l ves Il s agit de C lestin FREINET 1896 1966 et de Fernand OURY qui dans le cadre de leurs p dagogies respectives ont organis des quipes de travail de recherche de production mais aussi des groupes d apprentissages constitu s de diverses mani res h t rog nes par niveaux partir de sociogrammes par t ches r aliser etc 1 GAULUPEAU Y La France l cole Paris D couvertes Gallimard 1996 2 HOUSSAYE J
47. rvice de ce d veloppement Ainsi la connaissance et les apprentissages sont reli s l action et l exp rience du sujet c est ce que l on nomme le constructivisme En 1966 PIAGET et INHELDERY6 se limitent constater des d veloppements cognitifs parall les des d veloppements affectifs ou sociaux et ils crivent m me il est sans signification de se demander si c est la coop ration cognitive qui engendre les op rations individuelles ou si c est l inverse Depuis gr ce notamment aux travaux de VYGOTSKY DOISE MUGNY PERRET CLERMONT de nouvelles th ories dites post piag tiennes soulignent l int r t des interactions sociales qui permettent et favorisent le d veloppement cognitif Ces derni res th ories clairent les processus d apprentissage li s au travail en groupe 15 FERRY G La pratique du travail en groupe Paris Dunod 1971 16 PIAGET J amp INHELDER B La psychologie de l enfant P U F 1966 5 a L approche de VYGOTSKY Pour VYGOTSKY 1896 1934 il existe deux formes de fonctionnement mental les processus l mentaires qui sont en rapport avec le capital g n tique la maturation biologique et l exp rience de l enfant avec son environnement physique et les processus sup rieurs qui se d veloppent partir de la mise en place de la fonction symbolique et de l acquisition du langage Il con oit l laboration de ces processus sup rieurs suivant trois principes fondamentaux
48. s d apprentissage 2 1 1 Les pratiques p dagogiques dans cette classe 23 Zone d Education Prioritaire 24 Biblioth que Centre de Documentation 25 Certificat d Aptitude au Professorat des Ecoles 26 Cours de Rattrapage Int gr 27 Charg de la r ducation 28 Projets d Actions Educatives L enseignant de ce CM2 met en oeuvre une p dagogie ax e sur les comp tences acqu rir en fin de cycle et sur la pr paration l entr e au coll ge Il instaure une relation ducative qui se veut respectueuse de chacun avec ses diff rences Il s efforce dans toute la mesure du possible de diff rencier sa p dagogie pour l adapter l h t rog n it de sa classe Pour des raisons compr hensibles compte tenu du nombre d l ves dans le local classe il travaille la plupart du temps en activit s collectives individualisant le travail chaque fois qu il le peut Pour certaines activit s et ponctuellement il organise des regroupements d l ves J ai pu observer que ces activit s en groupes demandent davantage de pr paration d attention et d nergie l enseignant qui doit tre vigilant la fois sur les contenus sur l organisation et sur les comportements Elles n cessitent de travailler sur la gestion des relations sur les r gles de fonctionnement sur la clart et la pr cision des consignes 2 1 2 Mon exp rience ma pratique accompagn e M R m a confi entre autres une s ance de g om trie
49. s diff rents modes de regroupements employ s il a notamment observ deux types de regroupements d l ves pr sents dans les pratiques de nombreux enseignants Le premier appel groupe de production consiste finaliser un groupe de travail en lui soumettant un projet e Pour le second l affectivit et les relations inter personnelles des membres du groupe sont per ues comme le v ritable objectif de la mise en groupe Dans les deux cas P MEIRIEU constate que ces types de regroupement sont susceptibles d entra ner des d rives qui tendent mettre au second rang ou vacuer les apprentissages Pour le groupe de production ce serait la d rive conomique ou d rive productiviste Selon lui la logique de production appel e aussi logique de fonctionnement entra ne une division des t ches et du travail ce qui risque de faire oublier la primaut des apprentissages objectif initial la gestion de ces derniers tant consid r e ici comme une perte de temps pour l efficacit de la t che Cette logique s appuie sur l in galit entre les individus et cherche utiliser au mieux les diff rences de comp tences La seconde appel e d rive fusionnelle concerne les groupes centr s essentiellement sur les liens affectifs de leurs membres sur leur bien tre et carte galement l objectif premier qui est l apprentissage Dans ce cas les in galit s sont gomm es et les diff rences de comp tences ne sont pas pr
50. sse de CM2 que je me suis surtout livr d abord des observations puis des pratiques de conduite de classe que je relaterai ici 1 3 L quipe p dagogique Elle est constitu e de onze enseignants dont un directeur demi d charg et remplac tous les apr s midi par une enseignante Cette quipe s toffe ponctuellement d un ma tre de C R I 26 d une psychologue scolaire et d un ma tre G 27 ces deux derniers faisant partie du R A S E D Il est noter aussi que le coordonateur et un animateur de Z E P participent de temps en temps aux activit s de cette quipe Les pratiques p dagogiques de ces enseignants sont orient es vers l ouverture sur le monde sur la vie et dans le cadre de P A E 28 ils sont aid s certains jours par des intervenants ext rieurs pour des activit s telles que le judo la voile le basket la viticulture la danse 2 LES PRATIQUES DE GROUPE EN CLASSE Durant mon stage M R a organis des s ances en vue de provoquer des conflits socio cognitifs il a galement organis en ma pr sence des travaux de groupes Ensemble nous avons mis en oeuvre des activit s de travail en groupes dominantes apprentissage et ou tutorat J voquerai ici en essayant de les analyser trois exp riences que j ai eu l occasion de vivre dans cette cole une s ance d apprentissage et une s ance de tutorat dans la classe de CM 2 puis une s ance de travail en groupes de besoins au niveau du cycle MI 2 1 Les groupe
51. tition de plusieurs classes en groupes de besoins il serait possible me semble t il d avoir un groupe d l ves ne rencontrant pas de difficult particuli re mais tant en situation de recherche d approfondissement e Dans l approche que j ai eue de cette pratique j ai per u des difficult s possibles s il n y a pas harmonisation entre les enseignants des r gles de fonctionnement s il n y a pas un rep rage rigoureux de qui fait quoi et de qui va avec qui si les l ves ne poss dent pas un plan un guide de travail leur permettant de se rep rer travers les diff rents groupes et enseignants Travailler ainsi en quipe n cessite beaucoup de rigueur de concertation et je crois de confiance r ciproque Mais pour avoir chang avec des enseignants d coles diff rentes une question me vient l esprit Comment mettre en oeuvre des groupes de besoin au sein d un cycle lorsque des coll gues ne souhaitent pas travailler en quipe harmoniser leurs emplois du temps e Comme MEIRIEU je pense qu il est important de syst matiser l alternance entre ces temps de diff renciation et ceux de travail en classe h t rog ne Ceci permet entre autre d viter les groupes ghettos le marquage n gatif des l ves et de r aliser une diff renciation plus souple tout en maintenant la classe d origine comme r f rence e D autre part ce syst me de regroupement favorise le brassage des l ves diff rents contrairement aux groupes
52. tutorat 2 2 1 La pratique et les objectifs p dagogiques de l enseignant de cette classe Vers la fin du deuxi me trimestre et avant la p riode g n rale d valuations dans ce cycle I M R a profit de ma pr sence pour tenter de mettre en place des groupes de rem diation sous la responsabilit d un l ve tuteur L objectif premier tait d apporter une aide adapt e aux l ves qui ont rencontr des difficult s lors d un apprentissage collectif en suscitant l interaction entre pairs un deuxi me objectif tait de diff rencier la rem diation en utilisant les savoirs de certains l ves de la classe dans le cadre de ce que l on pourrait nommer un enseignement mutuel o celui qui sait aide celui qui ne sait pas Cette situation devait permettre aux tuteurs de formaliser leurs savoirs Un troisi me objectif tait d associer davantage les l ves leur propre valuation Un autre objectif tait de faire reconna tre et mieux accepter les diff rences tout en valorisant les r ussites Ainsi dans un premier temps chaque l ve a rempli individuellement une fiche d valuation formative comportant plusieurs domaines math matiques pour lesquels taient d finies des comp tences acqu rir Il devait mettre une croix dans des cases comportant les mentions Je sais Je sais un peu Je ne sais pas Auparavant les objectifs de cette valuation ont t expliqu s aux l ves en pr cisant bien qu il n y aurait n
53. ucation Nationale de la Jeunesse et des Sports Direction des Ecoles Les cycles l cole primaire Paris Edition CNDP Hachette 1991 Minist re de l ducation nationale direction des coles Programme de l cole primaire Paris Edition C N D P Hachette 1995 19 OURY F amp VASQUEZ A De la classe coop rative la p dagogie institutionnelle Tome 2 Paris Masp ro 1978 PIAGET J amp INHELDER B La psychologie de l enfant P U F 1966 D BUT site http probo free fr 20
54. ulletin Binet Simon n 597 Lyon 1984 7 r aliser des combinaisons d inductions et d oppositions afin de favoriser les op rations mentales n cessaires l acquisition de nouveaux savoirs Par induction il con oit entre autre la distribution du mat riel la formulation de consignes imposant tous la confrontation avec autrui et permettant chacun la formulation d hypoth ses Les ph nom nes d opposition se g rent par un syst me de rotation des t ches partir duquel chacun sera successivement en mesure d prouver la difficult int grer ce que disent les autres Il faut dit il mettre en place une strat gie d apprentissage afin de tenir compte des op rations mentales de l enfant et de les articuler ses comp tences et capacit s pr alables en vue du bon d roulement des conflits de centration Il s agit donc d une m thode qui s appuie sur les interactions cognitives des membres du groupe afin de leur permettre de r aliser au mieux certains apprentissages Notons en r sum que pour MEIRIEU trois conditions sont indispensables l efficacit du conflit socio cognitif dans ces groupes 20 Tout d abord il convient de bien diff rencier le projet collectif de l objectif individuel atteindre ensuite il faut homog n iser les capacit s des individus communiquer et enfin assurer une h t rog n it suffisante des comp tences Mais comment mettre en place des groupes d apprentissage P
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