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1. n cessaires pour r laborer des cadres globaux d analyse Des cadres de ce type sont indispensables pour d passer la simple description des tats de choses empiriquement constat s et pour les soumettre une appr ciation critique La critique est en effet impossible mettre en uvre ou seulement de facon tr s limit e si elle ne se donne pas les moyens de consid rer le cours de la vie sociale depuis une position d ext riorit ne serait ce que sous la forme d une exp rience de pens e Or cette ext riorit partir de laquelle les situations sont interpr t es souvent pour en d noncer l arbitraire mises en relations les unes avec les autres et totalis es ne se pr sente jamais comme un donn mais doit tre construite parfois contre courant des vidences faciales en prenant appui sur un appareil conceptuel original C est seulement ce prix que la sociologie pourra se r approprier dans la nouvelle situation historique qui est aujourd hui la n tre le projet qui fut celui des fondateurs de cette approche consistant donner sens des v nements en les rapportant des totalit s On n a peut tre jamais autant eu besoin de grands r cits 1 V Aur lien Berlan La fabrique des hommes Retour sur le pr sent avec T nnies Simmel et Weber Paris La D couverte 2012 8 Nancy Fraser L heure est venue d examiner nouveau les notions de critique de domination et d mancipation La cris2. tat fran ais r publicain comme incarnation du bien commun cens avoir pr c d les d rives actuelles de l tat colonis par les logiques n o lib rales import es depuis les pays anglo saxons via les institutions europ ennes de Bruxelles ont t au moins de deux ordres Ils ont d une part recentr la critique du capitalisme sur l opposition entre le priv et le public entre les logiques manag riales largement vilipend es et les logiques tatiques suppos es appel es jouer un r le salvateur non bien s r en s opposant au capitalisme mais en l encadrant voir en le moralisant comme si le capitalisme pouvait supporter un autre r gime moral que le lib ralisme conomique Or c est ignorer que la crise actuelle est la fois une crise du capitalisme et une crise de la forme tat Le capitalisme semble avoir pour le moment surmont la situation de crise dans laquelle il se d bat depuis plusieurs d cennies en la transf rant sur les soci t s avec la conjonction actuelle d un capitalisme florissant et de soci t s de plus en plus in galitaires rong es par le ch mage et la pr carit 1 Sur le mode de domination gestionnaire v notamment Luc Boltanski De la critique Pr cis de sociologie de l mancipation Paris Gallimard 2009 pp 190 202 2 V Pierre Lascoumes Partrick Le Gal q eds Gouverner par les instruments Paris Presses de Sciences po 2005 3 Pour un ra
3. discipline dont les travaux doivent circuler entre th oriciens critiques et acteurs sociaux notamment les mouvements sociaux ILest int ressant de constater que cette vision ambitieuse de la critique s accommode mieux d une conception modeste de l mancipation Cette modestie n est pas une invitation r fr ner nos efforts pour transformer la soci t mais vise mod rer les th oriciens critiques trop prompts investir l mancipation d un contenu pr cis Il faut privil gier une conception ouverte pr te tre investie d un contenu historique ou politique Nous devrions nous contenter de cette modeste d finition l mancipation est le fait de surmonter la domination Mais les formes que rev t la domination ne sont pas r v l es instantan ment Elles se d voilent au gr de l histoire mises en lumi re par la lutte sociale de mani re souvent impr visible Qui aurait pu imaginer il y a 50 ans lorsque j tais adolescente l existence de la domination h t rosexiste et son ancrage dans l organisation structurelle de la soci t capitaliste Pourquoi ne pas envisager que dans 50 ans d autres que nous reconna tront de nouvelles formes de domination que nous ne pouvons imaginer aujourd hui Une vision modeste de l mancipation met en valeur ce processus historique ouvert qui d voile progressivement notre conception de la domination Se gardant de toute d finition trop pr cise qui enfermerait ce processus sur lui m me
4. 45 90 3 Un retour de la critique dans les ann es 2000 Toutefois cette r duction de la critique au silence que je viens d voquer a t de courte dur e la fin des ann es 1990 et plus encore dans les ann es 2000 la critique du capitalisme est redevenue tr s active Se donnant pour t che de comprendre les nouvelles structures manag riales globalis es et les modes de gouvernementalit qui leur taient associ es y compris des chelles locales elle a surtout pris la forme d une critique du lib ralisme et du n olib ralisme compris comme une pathologie du capitalisme plut t qu elle n a remis en chantier la critique du capitalisme en tant que tel et La r flexion sur des alternatives au capitalisme Cette nouvelle critique du n olib ralisme s est trouv e confirm e et stimul e par la crise de 2007 2008 Et pourtant il faut bien reconna tre que ces nombreuses et souvent pertinentes recherches critiques n ont affect que de fa on tr s limit e les processus et les dispositifs qui concourent au formatage de la r alit historique qu ils soient d ordre politique conomique ou culturel Et cela que l on se tourne vers le bas ou vers le haut Vers le bas elles n ont pas trouv r ellement d cho dans les mouvements sociaux Ces derniers soit se sont maintenus sur les positions h rit es du pass qui avaient accompagn leur d clin soit ne sont pas parvenus se constituer sous des formes originales
5. courants conomiques dits h t rodoxes dont le moins qu on puisse dire est qu ils prennent rarement des formes radicales qui ne sont n anmoins pas parvenus branler la puissance du main stream conomique dont les id es majeures ont pourtant largement contribu fa onner les dispositifs conomiques auxquels on impute non sans raisons certains des aspects les plus ravageurs de la pr sente crise Comprendre l chec de la critique IL ne peut y avoir de v ritable relance de la critique si les raisons de son inefficacit actuelle ne sont pas soigneusement analys es On peut sugg rer quelques pistes Mentionnons vers le bas la coupure tout fait nouvelle dans l histoire des deux derniers si cles comme l a bien soulign Razmig Keucheyan entre les penseurs critiques au moins la plupart d entre eux et les mouvements sociaux une longue p riode durant laquelle la pens e critique se voulait d abord une mise en forme et une interpr tation des revendications issues des mouvements sociaux a succ d une autonomisation de la critique consid r e quasiment comme une sorte d art trouvant en lui m me sa finalit Une critique pour la critique comme on parle d art pour l art souvent hautaine et enferm e dans les d bats internes du champ critique avec ses tensions entre penseurs concurrents La n buleuse critique a ainsi pris la forme paradoxale d une avant garde de ma tres penseurs forme pourtan
6. et offensives En t moigne par exemple les difficult s rencontr es par les associations et mouvements de travailleurs pr caires pour mettre en place des coordinations susceptibles de leur donner une identit et un poids collectif et d accro tre leur force dans les rapports de force avec les employeurs dont l Etat On a assist des moments d effervescence collective qui t moignent d un m contentement tr s g n ral et tr s profond Mais ils ont gard un caract re sporadique et n ont pas engendr pour l instant de structures contestatrices stables Vers le haut c est dire du c t des instances dirigeantes qu elles se r clament de la droite ou de la gauche les th mes et les mots de la critique ont t fr quemment emprunt s mais sans que cela n infl chisse de fa on r elle et durable les politiques mises en uvre Dans la bouche des dirigeants les mots de la critique sont demeur s des paroles verbales Ecrits et paroles critiques se r clamant souvent de la philosophie sociale ou des sciences sociales mais aussi de la litt rature ont t lus et cout es Ils ont trouv comme on dit un public Mais ne parvenant modifier la r alit ni vers le bas ni vers le haut la critique est devenue un genre litt raire parmi d autres et m me une sorte de discipline universitaire Pourtant m me cantonn dans l ar ne des campus son r le est demeur marginal En t moigne notamment le faible poids des
7. le partage de la valeur ajout e Le capitalisme est parvenu retrouver une nouvelle vigueur en se lib rant des compromis qu il avait t contraint de passer au lendemain de la seconde guerre mondiale avec les tats nations et aussi dans une certaine mesure avec les forces se r clamant du mouvement ouvrier Ces d placements du capitalisme qu il serait trop long de rappeler ici dans le d tail ont eu pour effet non seulement de relancer les profits des actionnaires et d engendrer de nouvelles in galit s mais aussi d roder profond ment les syndicats et plus g n ralement le mouvement ouvrier Ils ont permis ainsi notamment par le truchement des d localisations et de l industrialisation de la finance de lib rer le capitalisme de la double contrainte qui pesait jusque l sur lui Soit d une part la contrainte ouvri re all g e par les restructurations d entreprise l externalisation et le ch mage et d autre part la contrainte fiscale qu il subissait au temps des compromis avec l tat social 1 Ce que je vise ici est donc moins la faiblesse de la pens e critique que pointe Philippe Corcuff que son inefficacit m me dans les cas o elle serait pertinente v Philippe Corcuff La gauche est elle en tat de mort c r brale Paris Textuel 2012 2 V Antonio Gramsci Guerre de mouvement et guerre de position Textes choisis et pr sent s par Razmig Keucheyan Paris La fabrique 2011 particuli rement pp
8. notre vision se contente de cette id e bien mince et tautologique de prime abord que l mancipation est le fait de surmonter la domination quelques soient les formes que rev t cette derni re Valentine Vasak pr pare actuellement un doctorat sur l uvre du dramaturge am ricain Edward Albee l universit de Paris IV Sorbonne Agr g e d anglais elle r alise r guli rement des traductions dans plusieurs domaines sous titrages de films articles 10 Demain revenez Mode d emploi x Quefait on des sciences humaines et sociales et de la philosophie Mercredi 28 novembre 9h30 17h Universit Lumi re Lyon 2 EY Gouverner 9h30 gel EOL Avec Renaud Payre Dominique Reyni Sophie Wahnich Anim par Mathieu Potte Bonneville ENS Lyon Arnaud Fossier Trac s Conna tre l homme organiser la soci t si historiquement le projet d une connais sance rationnelle des hommes est li aux arts de gouverner quels usages les nouvelles formes de l action publique assignent elles aux savoirs Et puisque nos soci t s se ca ract risent la fois par leur complexit et par leur exigence d mocratique quel r le don ner aux sciences humaines cartel es entre leur fonction d expertise et leur contribution l opinion publique duquer 4h Avec Yves Citton Anne Revillard Bernard Lahire Anim par Mathieu Potte Bonneville ENS Lyon Marc Lenormand Trac s Quelle place ac
9. vichystes et d ailleurs aussi bien staliniens s est substitu e ainsi une p riode de restauration des valeurs Elle trouve un appui dans la d nonciation quasi unanime des suppos s d g ts imput s Mai 68 accus d avoir propag le m pris l gard des institutions des h ritages et m me de la sacro sainte v rit qu il faudrait d fendre contre les effets d l t res du relativisme dont l essor des sciences sociales au cours des ann es 1960 1970 est tenu pour largement responsable Pour le dire en r utilisant certaines des cat gories propos es dans Le nouvel esprit du capitalisme l offensive historique men e depuis trente ans contre la critique de gauche d nonc e comme gauchisme irresponsable s est faite en deux temps Au cours d une premi re phase la fin des ann es 1970 et dans les ann es 1980 c est surtout la critique sociale port e par le mouvement ouvrier qui a constitu l adversaire privil gi offensive a pris alors appui pour l essentiel sur une d nonciation du collectivisme et sur des arguments faisant r f rence la n cessit conomique mais aussi sur une conception troite et formelle de la d mocratie Cette offensive contre la critique sociale est all e de paire avec une relative tol rance au moins de fa ade l gard de ce que nous avons appel dans Le nouvel esprit la critique artiste Mais une fois les mouvements sociaux r duits l impuissance
10. Rh nal s VillaGillet Recherches contemporaines Lyon Rh ne Alpes 20 nov gt 2 d c 2012 Mode dxemploi UN FESTIVAL DES ID ES X Domination et mancipation pour un renouveau de la critique sociale Mardi 27 novembre 19h30 MC2 Grenoble Luc Boltanski France a o par 4 A 11ppe Lor Nancy Fraser Etats Unis PEEP de Lyon GRANDLYON communaut urbaine MC2 Grenoble 4 rue Paul Claudel 38 000 Grenoble T l 04 76 00 79 00 www mc2grenoble fr www festival modedemploinet Luc Boltanski sociologue est directeur d tudes l EHESS o il a cr en 1985 le Groupe de Sociologie Politique et Morale auquel il appartient toujours Il m ne des recherches sur la sociologie du sens de la justice et de la critique Ila notamment publi De la critique Une sociologie de l mancipation Gallimard 2009 mettant en lumi re les m canismes de domination dans les soci t s d mocratiques et capitalistes contem poraines gt nigmes et complots une enqu te propos d enqu tes Gallimard 2012 Nancy Fraser philosophe f ministe est professeur de philosophie et de sciences poli tiques la New School for Social Research New York Elle occupe galement la Glo bal Justice Chair au Coll ge d tudes mondiales Paris et est actuellement Einstein Visiting fellow de la Freie Universit t de Berlin Qu est ce que la justice sociale Reconnaissance et redistribution tradu
11. appui sur Les dispositifs policiers le sens tant pris dans un sens large ou si l on veut foucaldien peuvent l gitimer leurs interventions en tenant un double langage C est dire en affirmant en m me temps qu ils sont en charge de tout et qu ils ne sont responsables en fait de rien du tout le pouvoir qui leur a t conf r notamment par le suffrage universel leur donnant comme seule t che raisonnable d accompagner les effets des forces syst miques qui s imposent eux m mes comme elles s imposent tous Mais bien s r surtout quand ils se r clament de la gauche de le faire au mieux c est dire avec la plus grande humanit possible l gard de ceux que l on appelle d sormais les plus pauvres et qui sont les premiers faire les frais des mesures qu ils dictent la diff rence des modes classiques de domination facilement pouss s la brutalit ces nouvelles formes se caract risent donc par une intelligence beaucoup plus lev e des m canismes de la puissance puis e au moins pour une part dans les sciences sociales les plus sophistiqu es souvent incorpor es dans les dispositifs de management Elle permet ces pouvoirs non plus de se maintenir en s opposant au changement mais de faire de changements trait s la fois comme s imposant depuis une n cessit externe et comme l expression d une volont prenant appui sur la comp tence des experts l instrument le plus efficace d
12. ari distinction qui n a pas cours dans d autres soci t s On peut galement penser aux formes de m tabolisme homme nature propres au syst me capitaliste et tout particuli rement l industrie de transformation bas e sur les nergies fossiles En outre cette vision d ensemble nous permet de saisir les sources profondes de l instabilit de la soci t capitaliste qui sous tend la crise actuelle Trop souvent on ne pr te attention qu une seule dimension de la crise cette derni re serait principalement li e la finance ou la finance et l conomie dite r elle c est dire l conomie mon taris e Pourtant la dimension cologique de la crise et la dimension de la reproduction sociale sont tout aussi importantes et non moins li es au capitalisme Ces deux dimensions fonctionnent selon une m me grammaire dans les deux cas la crise survient car l expansionnisme sans limite du capitalisme rode n cessairement ses propres conditions pr alables d existence Dans le cas de la crise cologique cette rosion affecte pr cis ment les processus naturels qui rendent possible la vie et fournissent l apport mat riel essentiel la soci t En ce qui concerne la crise de la reproduction sociale elle touche les processus sociaux culturels qui permettent d tablir des relations de solidarit des dispositions affectives et l horizon de valeurs qui sous tendent la coop ration sociale Quant aux tres humains qualifi
13. ble les sources profondes et structurelles de la domination sociale les tendances la crise ou les contradictions de la soci t les formes de conflit social qui la caract risent et le potentiel d mancipation propre chaque p riode de son histoire Seule une conception aussi ambitieuse peut esp rer mettre au jour les liens entre des probl mes sociaux apparemment distincts r v ler les causes structurelles profondes de ces probl mes et discerner dans quelle mesure ils se produisent de mani re accidentelle o n cessaire et sont alors la cons quence de propri t s de la soci t en tant que syst me Pour le moment je propose de concevoir la soci t dans son ensemble comme tant d abord et avant tout une soci t capitaliste Je n entends pas capitalisme au sens troit du terme c est dire en tant que sous syst me particulier de la soci t le syst me du travail salari des entreprises priv es des processus de production de marchandises de l conomie de march Mais par capitalisme j entends plut t une forme de vie au sens large qui inclut non seulement l conomie mon taris e officielle mais galement les formes d activit s informelles produisant de la valeur non mon taris e et dont l conomie officielle d pend J ai appel ces derni res les conditions pr alables n cessaires l conomie officielle Je mentionnerai deux conditions pr alables absolument n cessaires bien qu il en existe da
14. corder aux sciences hu maines et sociales dans la formation des individus Quels sont les effets de ces savoirs sur la conduite de l enseignement et le sys t me ducatif Dans la pratique contempo raine de l ducation quels sont les enjeux du partage entre sciences et humanit s Cr dits photos Catherine H lie D R D R 11 Conserver 11h30 Avec Romain Bertrand Jean Louis Gaulin Emmanuel Laurentin Jean Michel Sala n Anim par Mathieu Potte Bonneville ENS Lyon Ya l Kreplak Trac s Rien de plus mouvant que l acte de garder trace de ce qui s est produit des mutations techniques et scientifiques de l archive aux usages socio politiques de l histoire et aux modalit s de son enseignement l exigence de conserver impose aux sciences humaines de perp tuels renouvellements Quelles nou velles du pass Transformer 46h Avec Luc Boltanski Philippe Corcuff Sandra Laugier Anim par Mathieu Potte Bonneville ENS Lyon douard Gardella Trac s Les sciences humaines peuvent elles chan ger le monde Ont elles la capacit de trans former les individus de modifier les com portements ou de bouleverser les soci t s Si transformations il y a de quelle nature sont elles Parlons nous de changements radicaux r volutionnaires et fulgurants ou au contraire de processus lents et par tapes Prolongez le d bat postez vos commentaires sur www uillavoice fr de la V
15. e aux r gles qu il s agisse des lois dit es par les tats ou des normes de bonnes conduites promues par les instances de management in galit s qui sont largement au principe d un grand nombre d autres asym tries qu engendrent les instances sur lesquelles repose la s lection sociale Elles concernent par excellence la question de la propri t et aussi celle de l attribution des accomplissements qu ils soient lou s pour leur r ussite o trait s comme des checs La t che que l on vient d voquer est difficile particuli rement pour la sociologie tant les formes originelles de cette approche disciplinaire son armature conceptuelle et m me son projet se sont trouv s li s la fin du XIX si cle au d veloppement des tats nations et celui des modalit s industrielles du capitalisme C est dire que la sociologie si elle veut devenir ou redevenir r ellement critique doit entreprendre aussi un travail d autor flexion Cela d abord pour se lib rer des t ches d expertise dans laquelle les instances dirigeantes 1 Le nouvel esprit du capitalisme Luc Boltanski Eve Chiapello Gallimard 1999 2 V sur ce point Luc Boltanski De la critique op cit pp 213 230 7 entendent la cantonner Mais aussi ou surtout pour r laborer profond ment ses concepts et son langage de facon se redonner les instruments de l ordre la fois de la capacit technique et de la l gitimit intellectuelle
16. e la domination La critique du n o lib ralisme L un des effets positifs de la critique du n olib ralisme telle qu elle s est trouv e d ploy e au cours des dix derni res ann es a t de mettre en lumi re les changements introduits dans le fonctionnement de l Etat et des services publics par l importation de logiques manag riales telles que le benchmarking la comptabilit analytique la contractualisation des relations entre acteurs l emploi temporaire et pr caire etc Ces derni res d abord invent es et mises en uvre dans de grandes entreprises globalis es fr quemment d origine anglo saxonne ont t adapt es la gestion publique en Grande Bretagne sous le gouvernement de Margaret Thatcher avant d tre reprises en France surtout partir des ann es 20007 Mais on peut reprocher toutefois cette critique d avoir en nombre de cas cherch identifier les changements en cours en opposant aux d rives actuelles de l tat une vision reconstruite apr s coup et id alis e des formes tatiques qui auraient en France pr c d l importation du new public management Cela au prix d un oubli des nombreuses et souvent pertinentes critiques de l tat qui avaient t propos es notamment depuis les sciences sociales dans les ann es 1960 1970 c est dire avant le tournant n o lib ral Les effets n gatifs de cette amn sie s lective et de cette reconstruction d un mod le id alis de l
17. e qui Critique frappe actuellement le capitalisme n olib ral conf re ces questions une nouvelle forme d urgence nous devons sans d tour les remettre l ordre du jour D s lors comment domination mancipation s tonner de ce regain d int r t pour la critique de cette passion retrouv e de l mancipation traduit de l anglais tats Unis Cependant il n est pas vident loin s en faut que les formes par Valentine Vasak de critique en vogue l heure actuelle soient adapt es la t che qui est la n tre Il en va de m me pour les d finitions commun ment admises de la domination et de l mancipation Ces conceptions sont le fruit d une poque r volue o la propension la crise inh rente aux soci t s capitalistes tait principalement l tat latent Ces id es se sont d velopp es sous une forme abstraite et moralisatrice d connect e de toute compr hension syst matique d ensemble du fonctionnement de notre soci t de ses failles des acteurs qui pourraient ventuellement la transformer et de leurs motivations Par cons quent ces concepts m ritent d tre r examin s de mani re d terminer quelles acceptions sont les plus m me de clarifier notre situation actuelle Pour ce faire j aimerais proposer une conception ambitieuse de la critique et une conception modeste de l mancipation Pour commencer je pense que l objet de la critique doit tre la soci t dans son ensem
18. ffecte mais cela en la transf rant sur les tats dont le principe de souverainet est largement entam par la n cessit dans laquelle ils se trouvent de recourir l emprunt sur les march s financiers Or aucune perspective cr dible ne permet de penser que les tats soient actuellement en mesure de modifier cette situation leur avantage ni m me d ailleurs qu ils soient r ellement dispos s le faire au del des v ux pieux d livr s l issue des grands forums internationaux La d rive de la critique du lib ralisme conomique vers la critique du lib ralisme politique Le second type d effets exerc s par la fa on dont a t men e en nombre de cas la critique du n olib ralisme a t d ouvrir la voie un d placement depuis la critique du lib ralisme conomique vers une critique g n ralis e du lib ralisme politique qui constitue pourtant un h ritage en partie ind passable des d mocraties modernes et d ailleurs aussi de la gauche y compris dans ses expressions les plus radicales En France cet antilib ralisme a souvent t travesti sous l idiome du r publicanisme Ont pu ainsi tendre se conjoindre en se renfor ant l un par l autre deux types de critiques du lib ralisme Le premier venu de la gauche qui met l accent sur les in galit s sociales suscit es par les logiques conomiques lib rales Le second venu de la droite traditionaliste qui met au premier plan la critique des libert s indiv
19. iduelles au nom d exigences de nature moraliste et ou nationalistes souvent exprim es dans un langage organiciste et populiste De cette rencontre est en train d merger ce que l on peut qualifier de nouvelle se dominante o de n o conservatisme la fran aise Il est marqu la fois par l anticapitalisme la diff rence du n o conservatisme am ricain par le moralisme et par la x nophobie Il se concentre de fa on quasi obsessionnelle sur la question de l identit nationale avec l opposition entre le vrai et bon peuple de France et les migr s des banlieues amoraux violents dangereux et surtout d sireux de profiter abusivement des bienfaits de ce qui demeure de l tat providence Il r clame le renforcement des formes culturelles les plus nobles auxquelles sont oppos es les lucubrations de la contre culture et d nonce la faiblesse des d mocraties dont la tol rance confinerait au laxisme avec pour cons quence la demande d un renforcement des pouvoirs de police Cette id ologie dans ses expressions les plus marqu es est bien s r celle que v hiculent les partis de la droite extr me comme le Front National Mais il faut bien admettre qu elle tend contaminer sous des formes plus euph mis es nombre de discours et de pratiques qui se r clament non seulement de la droite traditionnelle mais aussi dans un nombre non n gligeable de cas de la gauche Et cela non seulement dans les p
20. ie imputer l inefficacit de la critique de gauche Ajoutons tout de suite que ces d rives affectent non seulement des groupes et des mouvements d j positionn s droite mais aussi des acteurs Individuels ou collectifs qui tout en s affirmant toujours de gauche tendent de fait et Le plus souvent de facon tacite infl chir leurs dispositions politiques de fa on incorporer en les r interpr tant des th matiques qui Il y a peu auraient t consid r es comme typiquement r actionnaires Si l on admet que la couleur politique d une poque d pend dans une large mesure des limites qui bornent le champ de ce qui peut tre dit publiquement o au contraire de ce qui doit tre tu ou euph mis c est donc l ensemble de la probl matique aujourd hui dominante o si l on veut h g monique qui se trouve affect e par la d faillance des formes critiques ayant marqu surtout depuis l essor du mouvement ouvrier les identit s et les postures contestataires L inefficacit de la critique est particuli rement manifeste dans le cas de la critique du capitalisme Cette derni re laquelle les sciences sociales ont largement contribu a t tr s active durant les d cennies 1960 1970 puis s est trouv e quasiment r duite au silence durant les deux d cennies suivantes Le silence de la critique dans les ann es 1980 1990 IL conviendrait d abord d analyser de facon d taill e et pr cise le
21. illa Gillet en parteneriat avec Rue89Lyon et le master journalisme de l IEP Retrouvez y aussi les articles des lyc ens de l Acad mie de Lyon les r ponses des invit s du festival des chroniques reportages et interviews des tudiants rh ne alpins Les partenaires de Mode d emploi Rh neil s GRANDLYON communaut urbaine Ce festival est soutenu par la D l gation G n rale la Langue Fran aise et aux Langues de France R PUBLIQUE FRAN AISE CE XD theatre RENNE he M 4i traces france inROCKUDTiDIeS ari os TLS BEEN philosophie inter z MAGAZIN Universit j cteurs de P Catholique HALL l l conomie zE ONLY LYONA JCDecaux de Lyon UNIVERSIT Universit Claude Bernard K L LUMIERE UNIVERSIT JEAN MOULIN M UNIVERSIT DE LYON COMPRENDRE LE MONDE COUNCIL GOETHE INSTITUT e L y Site Ecole Nati l A SCIENCES PO SES ENS DEMO N M Jean f Sup nieure des Mines LYON D E Monnet SAINT ETIENNE _ SAINT ETIENNE SAINT ETIENNE 3 R Gyak one M Prt E m E M Saint Joseph Saint Luc en couts rt Jal RE dede Les partenaires des Subsistances r O y D Z BRITISH yy acad ce LU decitre fr ENN M KIBLIND M o A km
22. it par E Ferrarese La D couverte 2011 Le F minisme en mouvement Des ann es 1960 au n olib ralisme traduit par E Ferrarese La D couverte 2012 Anim par Philippe Corcuff ma tre de conf rences de science politique IEP de Lyon et membre du laboratoire CERLIS Universit Paris Descartes CNRS est engag sur le terrain social et politique il est notamment membre du Conseil Scientifique de l association ATTAC France et co fondateur de l Universit Populaire de Lyon gt O est pass e la critique sociale Penser le global au croisement des savoirs La D couverte 2012 Rencontre autour de O est pass e la critique sociale La D couverte 2012 Mer 28 nov 12h30 La librairie du Tramway Lyon La librairie du Tramway invite le sociologue Philippe Corcuff 92 104 rue Moncey Lyon 3 me T l 04 78 14 52 27 www lalibrairiedutramway com Luc Boltanski l puisement de la critique S agissant de la critique au sens o le terme est entendu Sociologie et critique dans les courants se r clamant de la gauche la question sociale puisement ou M principale que nous devrions selon moi aborder est celle renouveau du peu d effets de la critique dans la situation historique qui est actuellement la n tre Mais aussi par contre coup la question des r actions dangereuses et des d rives vers des positions venues de l extr me droite que l on peut au moins en part
23. l offensive contre les avanc es de Mai 68 a t men e cette fois au nom de la morale de la famille de la nation de la culture et de l effort Elle s est retourn e alors contre la critique artiste c est dire contre les demandes d mancipation et les exigences libertaires qui ont t depuis le XIX si cle port es surtout par des mouvements intellectuels ou artistiques et au premier chef le surr alisme et Le situationnisme Le renouveau de la critique sociale Une relance de la critique doit selon moi repartir d un approfondissement du diagnostic que je viens d esquisser et que certains ne manqueront sans doute pas de juger sch matique et cavalier c est dire d une analyse des raisons pour lesquelles la critique se trouve aujourd hui cantonn e dans les ar nes universitaires et dans une position d fensive dont l un des effets est d inhiber sa force de propositions Cette relance suppose d une part que la r flexion critique se rapproche des exp rimentations sociales actuelles les plus novatrices et les plus radicales c est dire de celles qui engagent des personnes dans la recherche de nouvelles formes de vie de coop ration de coop ratives et de lutte Elles existent certes m me si elles trouvent rarement un relais dans les m dias ou dans la litt rature essayiste Cela n cessite que les chercheurs et les analystes soucieux d accompagner les projets critiques fassent modestement leur travail c est di
24. ppel de ces critiques v Pierre Bourdieu Sur l Etat Cours au Coll ge de France 1989 1992 Paris Seuil 2012 4 V Nancy Fraser Scales of Justice Reimagining Political Space in a Globalized World New York Columbia UP 2009 5 La situation de d s quilibre dans laquelle le capitalisme se trouve pris demeure n anmoins persistante entra nant sa suite une crise de La forme tat caract ris e notamment par la difficult croissante des tats a rendre effective et cr dible l exigence de souverainet qui constitue pourtant le fondement de leur l gitimit Le d veloppement du capitalisme au niveau mondial et celui de la forme tat nation ont t comme l ont montr de nombreuses analyses historiques la fois relativement ind pendants et concomitants Ces deux types d entit s la premi re fond e sur des flux d localis s la seconde sur des territoires prot g s par des fronti res nationales et suppos s homog nes ont toujours entretenu des relations complexes Elles ont t marqu es indissociablement par la coop ration et par le conflit en fonction notamment de la capacit des tats pr lever l imp t non seulement sur les personnes mais surtout sur les soci t s qu elles soient tourn es vers l industrie le commerce ou la finance Dans la situation pr sente c est largement en se donnant les moyens de se soustraire l imp t que le capitalisme est parvenu surmonter la crise qui l a
25. re concr tement abandonnent la contemplation fascin e de leurs t l viseurs o la mis re du monde trouve un reflet d form pour aller aux choses m mes Qu ils entreprennent o poursuivent l tude empirique non seulement de la condition qui est celle aujourd hui des plus d munis mais aussi o surtout des nouveaux dispositifs de pouvoir et de ceux qui les ont investis C est dire concr tement que se d veloppent les recherches il faut bien l admettre de plus en plus difficiles mener face des centres de pouvoir de plus en plus ferm s sur les nouveaux contours des classes dominantes la fois enracin es localement et globalis es Une d marche de ce type ne peut aboutir que si elle se donne pour objet l analyse critique conjointe des deux forces qui depuis le XIX si cle ont jou un r le historique pr pond rant Soit d une part celle du capitalisme et de ses volutions r centes et d autre part celle de la forme tat Nation Ces deux modes de gouvernance en interaction sont la fois au sommet de leur puissance et profond ment en crise Le travail de r flexion critique devrait en priorit se donner pour objectif d esquisser les contours du monde vivable qui pourrait se dessiner l issue de ces crises Il gagnerait selon moi partir de la question classique en sociologie des r gles et des sanctions et plus pr cis ment de celle des in galit s face aux sanctions et fac
26. ropos de porte parole politiques soucieux de s duire des lecteurs potentiels qui tendent leur chapper mais aussi ce qui est plus inqui tant encore dans certains d veloppements de la gauche intellectuelle En t moignent les nombreux textes publi s ces derni res ann es aux confins de la philosophie sociale ou politique et des sciences sociales qui mettent l accent sur la recherche n cessaire des limites sur Les exigences du vivre ensemble consid r uniquement d un point de vue moral celui de la politesse et non sous celui de ses conditions effectives de r alisation sur les effets d l t res de la critique de tout et de n importe quoi Ou encore sur la n cessaire identification de nos vraies valeurs le nous en question le plus souvent envelopp de brumes pouvant faire implicitement r f rence tant t nous les occidentaux tant t nous les nationaux tant t nous les intellectuels d positaires d un h ritage ancestral face un monde menac de d b cle On ne passe pas tr s loin des d plorations la Spengler sur le d clin de l occident si souvent copi es dans les ann es 1930 dans la droite fascisante A un temps celui des ann es 1960 1970 attach d construire les valeurs traditionnelles tiquet es comme bourgeoises et d ailleurs largement disqualifi es du fait de leur arraisonnement par les r gimes fascistes cl ricaux ou
27. s et int gr s socialement qui constituent la force de travail ils ne sont pas pargn s Ainsi parce qu il pousse de plus en plus f rocement marchandiser la nature et la reproduction sociale le n olib ralisme rode les bases m mes sur lesquelles repose le capitalisme Je pr conise donc un retour la question du capitalisme que de nombreux praticiens de la critique ont abandonn au cours des d cennies pr c dentes m me silest n cessaire de renoncer l ancienne orthodoxie En privil giant une conception du capitalisme au sens large nous pouvons int grer notre approche les diff rentes perspectives que proposent les nouveaux paradigmes critiques tels que le f minisme la th orie postcoloniale et la pens e cologique Cette approche rend possible non seulement une compr hension largie de la domination mais une critique du capitalisme comme ayant une pr disposition inh rente la crise De mani re g n rale j imagine une forme de critique qui tisserait des liens entre une critique largie de la crise de la soci t capitaliste une critique largie de l quit des relations de dominations qui en d coulent n cessairement et une critique de la grammaire de vie qui probl matiserait la qualit des relations qui mergent de ce syst me relations soi l autre relations de l homme la nature Comme voqu pr c demment il s agit ici d une conception ambitieuse de la critique
28. s raisons de cet puisement La plus vidente est bien s r l effondrement des croyances jusque l investies dans la n cessit et dans la possibilit d une r volution d inspiration communiste quel que soit le sens pr cis donn ce terme avec par exemple la distinction entre un communisme d tat et un communisme de conseils IL a t associ au d clin non plus relatif comme par le pass mais en quelque sorte absolu des espoirs plac s dans les pays dits du socialisme r el Ou de l espoir mis dans la capacit des r gimes politiques qui taient au pouvoir dans ces pays et qui se r clamaient de facon largement abusive du communisme se r former c est dire en particulier se d barrasser de la terreur Mais la recherche des causes du d clin de la critique dans les ann es 1980 2000 ne peut s en tenir cette seule explication Sans doute devrait elle donner un poids quivalent la r ussite des man uvres multiples par lesquelles le capitalisme est parvenu partir de la fin des ann es 1970 surmonter les difficult s qu il a rencontr es au cours des ann es qui ont pr c d et suivi Mai 68 Parmi ces difficult s il faut mentionner la baisse de la productivit la mont e en puissance des syndicats l extension de la contestation des travailleurs dits tertiaires et le d veloppement de la contestation tudiante et surtout la baisse de la part revenant aux actionnaires dans
29. t largement mise en cause au lendemain de Mai 68 mais sans arri re garde et sans troupes Vers le haut s agissant de comprendre le statut actuel de la critique sans doute faudrait il porter l attention sur les nouvelles formes de gouvernementalit qui se sont tablies au cours des derni res d cennies Une des sp cificit s du mode de domination gestionnaire qui s est mis en place en Europe est peut tre 1 Razmig Keucheyan H misph re gauche une cartographie des nouvelles pens es critiques Paris Zone 2010 4 pr cis ment sa capacit de tol rance l gard de la critique condition pr cis ment qu elle demeure cantonn e dans l ordre du discours sans que ses cons quences pratiques ne soient m me envisag es Aux formes anciennes de pouvoir qui craignaient la critique et qui de ce fait cherchaient l entraver se sont substitu s des modes de gouvernance capables d un c t d incorporer certains l ments de la critique soigneusement s lectionn s et surtout d en manier le vocabulaire Et de l autre de lui opposer sans cesse l preuve suppos e r aliste de la n cessit c est dire d une r alit sens e r gie par des forces dont la nature totalement syst mique et impersonnelle serait telle qu il serait irresponsable et vain de vouloir leur chapper Dans cette logique ceux qui se proclament les responsables du cours des choses et dont Les volont s se manifestent avec efficacit en prenant
30. vantage La premi re est la biosph re naturelle qui rend possible la vie et fournit l apport mat riel n cessaire la production de marchandises Le domaine de la reproduction sociale constitue la seconde condition Il comprend les t ches domestiques et Les activit s associatives l chelle du quartier ou de la communaut Ces activit s ont pour but de cr er maintenir et transformer le lien social tout en fournissant la force de travail qualifi e et int gr e socialement dont le capitalisme a besoin Chacune de ces conditions pr alables est absolument n cessaire au fonctionnement du capitalisme au sens troit du terme Chacune doit donc tre int gr e la conception de la soci t capitaliste qui constitue l objet de notre critique De ce fait la critique ne doit pas se limiter l conomie officielle Elle doit au contraire situer les formes d injustices mon taris es comme l exploitation des travailleurs salari s par rapport d autres formes d injustices non mon taris es telles que les d gradations cologiques ou l avantage que certains tirent des t ches domestiques ou de soin accomplies par des femmes probl me dit du passager clandestin Seule une conception d ensemble parvient saisir les m canismes qui g n rent effectivement des formes de domination Parmi ces m canismes citons la stricte s paration structurelle op r e par le capitalisme entre le travail salari et le travail non sal
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