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Ministère de la Recherche Programme COGNITIQUE

1. l ensemble des circonstances dans lesquelles se trouve l l ve les relations qui l unissent son milieu l ensemble des donn es qui caract risent une action ou une volution Le contexte est alors le lieu o les propri t s structurelles des syst mes sociaux sont actualis es par les acteurs en m me temps qu il leur sert de cadre Giddens 1987 Le mouvement de d centralisation en particulier scolaire amorc en France d s le d but des ann es 80 a ainsi fait prendre conscience de l importance du contexte de l tablissement pour reprendre une th matique des comp tences traditionnellement abord e d un point de vue national Les tablissements scolaires sont videmment caract ris s par des diff rences sensibles en termes de recrutement social qui peuvent se traduire comme aux tats Unis par des curricula extr mement divers Anyon 1980 met ainsi en vidence l existence entre plusieurs coles l mentaires du New Jersey de diff rences sensibles dans la fa on d interpr ter de mettre en uvre les m mes programmes d valuer les comp tences des l ves Alors que les enfants de la classe ouvri re y acqui rent capacit et habilet r sister ceux des classes moyennes inf rieures apprennent r pondre aux questions qu on leur pose sans cr ativit particuli re mais de mani re pouvoir changer ce qu ils gagneront contre des objets ou des activit s qui satisferont l ext rieur du travail des
2. e La continuit peut tre sans rupture lorsque riv une logique de survie on fr quente l cole pour avoir plus tard un bon m tier e On peut enfin comme le font surtout les jeunes issus des classes moyennes se situer dans une logique d intersignification qui tire profit des tensions engendr es par le passage l univers scolaire pour apprendre la fois la vie et l cole La sp cification culturelle conduit de son c t prendre mieux conscience de ce qui caract rise chaque syst me scolaire national Une extension de la m thodologie des bilans de savoir d autres pays fait notamment appara tre une importance plus grande des apprentissages relationnels thiques pour les Br siliens de milieu populaire qui insistent sur la n cessit d apprendre se d fendre Les jeunes Tch ques quant eux plus proches des classes moyennes paraissent plus soucieux d adaptation la soci t aux autres et eux m mes Les Fran ais semblent s en prendre plus souvent aux institutions et aux probl mes structuraux de la soci t et r v lent par l une imbrication sans doute beaucoup plus grande que dans d autres pays entre les apprentissages scolaires et la formation d un certain type de citoyen Charlot 2001 Malgr un int r t initial et central pour les ph nom nes cognitifs la sociologie est rarement cit e comme une discipline pouvant contribuer au d veloppement des sciences cogn
3. soi au syst me et aux pairs C est ainsi que le statut de chouchou au primaire assez envi parce qu il concerne un l ve aim du maitre pour sa conformit des attentes scolaires qu on voudrait soi m me remplir se transforme au coll ge en bouffon qu on ex cre pour son adh sion aux valeurs d un syst me qu on ne peut partager L l ve trop proche des adultes devient au lyc e une sorte de pauvre type que l on plaint pour son incapacit tre soi m me Ces consid rations attirent l attention sur l imbrication des comp tences relationnelles et des comp tences cognitives tre l ve c est aussi tre capable de garder la face au sens de Goffman 1974 et de pr server une estime de soi positive Au coll ge lieu de fortes tensions identitaires les pitres essaient ainsi l inverse des bouffons de faire rire leurs pairs aux d pens de l institution Ils se condamnent s ils restent cantonn s ce seul r le sortir d finitivement du syst me scolaire Dubet et Martucelli 1996 Les th ories de l tiquetage Rist 1997 impliquant un tel point de vue interactionniste peuvent servir de mod le interpr tatif l analyse de la constitution des comp tences cognitives la diff rence des th ories de la pr diction causative comme celle de Rosenthal et Jacobson 1971 elles ne postulent pas que la seule existence d une attente des adultes garantit qu elle sera satisfaite Elles s int ressent en
4. En dehors de cette perspective le concept des comp tences sociales n appara t pas en tant que tel On ne le retrouve pas dans les grands mod les d acquisition des principes moraux cf section 3 2 ni dans le mod le du d veloppement cognitif propos par les psychologues sociaux cf Doise et Mugny 1981 ni notre connaissance dans le mod le d apprentissage social de Bandura 1981 1986 ni dans celui propos par Bruner 1996 grand d fenseur de l id e selon laquelle les processus d enculturation sont constitutifs du d veloppement comme du fonctionnement cognitif L explication de cet tat de choses est certainement complexe Selon nous un des l ments de r ponse r side dans le statut qu on accorde au social Ceci peut paraitre paradoxal car il est rare a l heure actuelle de trouver un chercheur qui n adh rerait pas au propos de Winnykamen Les processus cognitifs ne fonctionnent jamais dans un vide social et dans aucune approche th orique les formes dans lesquelles ils s expriment ne sont consid r es comme ind pendantes des influences socioculturelles De m me les facteurs sociaux ne peuvent s analyser sans r f rence a des processus cognitifs individuels ils sont per us l aide d instruments de sch mas culturellement transmis mais cognitivement structur s Cartron et Winnykamen 1995 p 117 Toutefois on sait bien que si toutes les explications de l acquisition et du d veloppement des
5. Filles et gar ons l cole approches sociologiques et psycho sociales 1 re partie Revue fran aise de p dagogie 109 111 141 Duru Bellat M 1995 Filles et gar ons l cole 2 me partie Revue fran aise de p dagogie 110 75 109 Duru Bellat M 1999 Les choix d orientation des conditionnements sociaux l anticipation de l avenir In Y Lemel et B Roudet ds Filles et gar ons jusqu l adolescence Paris L Harmattan pp 117 150 Duru Bellat M et Henriot van Zanten A 1997 Sociologie de l cole Paris A Colin Duru Bellat M amp Mingat B 1988 Le d roulement de la scolarit au coll ge Le contexte fait des diff rences Revue fran aise de sociologie XXIX 649 666 Edmonson B 1974 Arguing for a concept of competence Mental Retardation 12 14 15 Eisenberg N 1982 The development of prosocial behavior New York Academic Press Eisenberg N Carlo G Murphy B amp Van Court P 1995 Prosocial development in late adolescence A longitudinal study Child Development 66 1179 1197 Eisenberg N Guthrie I K Murphy B C Shepard S A Cumberland A amp Carlo G 1999 Consistency and development of prosocial dispositions A longitudinal study Child Development 70 6 1360 1372 Eisenberg N Miller P A Shell R McNalley S amp Shea C 1991 Prosocial development in adolescence A longitudinal study Developmental Psychology 27 5 849 857
6. bien qu il faille se m fier d une repr sentation trop idyllique d un ge d or o l autorit aurait t compl tement vidente de l adulte sur l enfant et du ma tre sur l l ve Dubet 2000 Il n emp che que le sentiment des enseignants de n tre plus respect comme avant n est pas totalement d nu de fondements qui s explique du fait que l cole n a plus le monopole de la culture que l enseignant n est plus dot de la m me autorit et des m mes moyens disciplinaires et que les tudes ne sont plus forc ment une protection pour un acc s privil gi l emploi Dubet 2000 L autorit enseignante b n ficiait auparavant de conditions sociales propices avec un malthusianisme scolaire garantissant l utilit des dipl mes la connivence culturelle des enseignants et de leurs l ves et l vacuation pr coce de la jeunesse difficile Pour faire face aux strat gies des l ves lesquelles peuvent se manifester par des contestations ou des d fis les enseignants doivent 63 justifier davantage leurs positions et entretenir des rapports plus n goci s ce qui signifie pas la disparition du mod le disciplinaire traditionnel vertical exog ne direct appliquant des r gles pr d finies Verhoeven 1997 Dubet 2000 Le caract re multiforme des modalit s d imposition de l ordre scolaire se retrouve l cole primaire o coexistent trois figures de l l ve disciplin raisonnable coop ratif Vinc
7. d exp riences relationnelles diversifi es De ce fait elles sont associ es avec des patterns cognitifs qui permettent l int riorisation des m canismes de r gulation et du contr le des conduites aussi bien au plan cognitif que relationnel cf section 3 2 3 Il existe aussi des travaux s int ressant directement au d veloppement des relations entre pairs cf section 4 2 Si dans la majorit des cas ils concernent l tablissement des diff rents modes de communication th matique qui fait l objet d une autre synth se on peut en trouver quelques uns qui chappent a cette r gle en analysant par exemple l installation progressive chez les enfants de la diff renciation des statuts dans un groupe Strayer et ses collaborateurs 1985 ont ainsi pu constater d s le 18 me mois le r le pr pond rant des conduites hostiles dans l installation des relations de domination et des premi res formes de hi rarchie Il semble vident vu l importance des organisations enfantines notamment dans le fonctionnement scolaire cf section 5 1 que des recherches pluridisciplinaires r unissant les psychologues les sociologues et les anthropologues 28 seraient sur ce point particulier les bienvenues Notons aussi que chez les sociologues on observe une tendance de plus en plus affirm e envisager les comp tences sociales sous l angle de lt la capacit politique fondamentale d dicter des r gles et de les faire respecter r po
8. In P H Mussen d Carmichael s handbook of child psychology Vol 1 New York Wiley pp 261 359 Hoffman M L 1975 Moral internalization parental power and the nature of parent child interaction Developmental Psychology 11 228 239 Hoffman M L 1984 Parent discipline moral internalization and development of prosocial motivation In E Staub D Bar Tal J Karylowski amp J Reykowski Eds Development and maintenance of prosocial behavior pp 117 137 New York Plenum press Horowitz L M Rosenberg S E Baer B A Urens G et Villasenor V S 1988 Inventory of interpersonal problems Psychometric properties and clinical applications Journal of Consulting and Clinical Psychology 56 885 892 Huguet P Brunot S amp Monteil J M 2001 Geometry versus Drawing Changing the Meaning of the Task as a Means to Change Performance Social Psychology of Education 4 219 234 Huguet P Charbonnier E amp Monteil J M 1999 Productivity Loss in Performance Groups People who see Themselves as Average do not Engage in Social Loafing Group Dynamics Theory Research and Practice 3 118 131 Huguet P Dumas F Monteil J M amp Genestoux N 2001 Social comparison choices in the classroom Further evidence for students upward comparison tendency and its beneficial impact on performance European Journal of Social Psychology 31 557 578 Huguet P Galvaing M P Dumas F amp Monteil
9. Radke Yarrow M amp Zahn Waxler C 1984 Roots Motives and Patterns in Children s Prosocial behavior In E Staub D Bar Tal J Karylowski amp J Reykowski Eds Development and maintenance of prosocial behavior pp 81 99 New York Plenum press Rawls J 1971 1987 Th orie de la justice Paris Seuil Rayou P 1997 2000 Une soci t de cour Les comp tences politiques des enfants l preuve de la r cr ation In D Saadi Mokrane d Soci t s et cultures enfantines In D Saadi Mokrane Soci t s et cultures enfantines Lille Edition du conseil scientifique de l Universit Lille 3 pp 59 64 Rayou P 1998 La Cit des lyc ens Paris L Harmattan Rayou P 1999 La grande cole Approche sociologique des comp tences enfantines Paris PUF Rayou P 2002 La dissert de philo Sociologie d une preuve scolaire Rennes PUR R gner I Huguet P amp Monteil J M sous press Effects of SocioEconomic Status SES Information on Cognitive Ability Inferences When Low SES Students Make Use of a Self Threatening Stereotype Social Psychology of Education Riggio R E 1986 Assessment of basic social skills Journal of Personality 51 649 660 Rist R C 1977 On undestanding the Processus of Schooling The Contributions of Labeling Theory Dans Karabel J et Halsey A H eds Power and Ideology in Education New York Oxford University Press 292 305 in Forquin 1997
10. Rohrkemper M M amp Brophy J E 1983 Teacher s thinking about problem students In J M Levine amp M C Wang Eds Teachers and student perceptions implications for learning pp 29 56 New York Lawrence Erlbaum Rose Krasnor L 1997 The nature of social competence A theoretical review Social Development 6 111 135 Rosenthal R et Jacobson L 1971 Pygmalion l cole Paris Casterman Roy A W N amp Howe C J 1990 Effects of cognitive conflict socio cognitive conflict and imitation on children s socio legal thinking European Journal of Social Psychology 20 241 252 86 Rubin K H LaMare L J et Lollis S 1990 Social withdrawal in childhood Developmental pathways to peer rejection In S R Ascher et J D Coie ds Peer rejection in childhood pp 217 249 New York Cambridge University Press Ruble D N amp Frey K S 1987 Social comparison and self evaluation in the classroom Developmental changes in knowledge and function In J C Masters amp W P Smith Eds Social comparison social justice and relative deprivation pp 81 105 Hillsdale New Jersey Lawrence Erlbaum Associates Ryan R M 1993 Agency and organization Intrinsic motivation autonomy and the self in psychological development In J Jacobs Ed Nebraska Symposium on Motivation Vol 40 pp 1 56 Lincoln NB University of Nebraska Press Ryan R M amp Connell J P 1989 Perceiv
11. cette petite soci t perp tue et renforce l homog n it que r clame la vie collective Il s agit en effet d y donner la pr minence l action exerc e par les g n rations adultes sur celles qui ne sont pas encore m res pour la vie sociale 1922 L influence de Durkheim s est en particulier exerc e sur l cole anglo saxonne de sociologie notamment travers les travaux de Talcott Parsons Bien que ce dernier privil gie le comportement intentionnel de l acteur il continue d accorder au syst me social une fonction sup rieure d int gration par des valeurs communes The Structure of Social Action 1937 1964 Si l cole substitue aux positions biologiques de l enfant g n ration sexe ge transmises par la famille des statuts correspondant aux r ponses qu il fournit aux questions du ma tre 1959 c est pour proc der une nouvelle identification qui transcende la premi re On voit que si la sociologie a d s sa constitution affirm le caract re n cessairement collectif de l action humaine elle a cependant pr t assez peu d attention la marge d interpr tation d action dont dispose le sujet en situation et que le recours la notion de comp tences veut en revanche prendre en consid ration Le terme de comp tences tend en effet remplacer dans la sph re des activit s professionnelles celui de qualification qui renvoie des apprentissages de m tier difficiles individualiser la comp ten
12. es du mod le de l l ve id al Ils abandonnent donc des parties enti res du programme proc dent des simplifications r duisent leurs attentes en mati re d valuation en valorisant davantage les qualit s relationnelles d l ves que leurs qualit s intellectuelles Ce faisant ils transforment eux m mes leurs propres comp tences professionnelles dans le sens d une plus grande capacit tre sinc res et honn tes dans leurs relations avec les l ves van Zanten 2002 Ces variations ne sont pas toujours d pendantes des caract ristiques propres aux tablissements nombre de classes origines sociales des l ves fili res suivies statut priv ou public de l tablissement etc mais peuvent aussi tre li es des choix de projets d quipe diff rents Rachel Gasparini 2000 a ainsi montr que les coles l mentaires inspir es par la p dagogie Montessori par la p dagogie Freinet ou par une synth se de diff rents courants de l cole nouvelle mettent en place des ambiances des styles d ducation qui appellent des comp tences diff rentes chez les l ves autant au niveau du travail scolaire exigences modalit s d acc s au savoir scolaire organisation des cours et des exercices que sur le plan du d veloppement personnel et social r gulation de la discipline plut t collective ou individuelle reponsabilisation de l l ve par rapport la vie de la classe L appartenance de coll giens u
13. l interaction entre l individu et l environnement social n est pas directement abord e au profit des processus tel que par exemple la cat gorisation qui permettent l organisation mentale de ses exp riences Au niveau situationnel l accent est mis sur les processus interindividuels tels qu ils se d roulent dans une situation donn e Les diff rentes positions que les individus peuvent occuper en dehors de cette situation ne sont pas prises en consid ration Le niveau positionnel fait explicitement entrer dans les explications la diff rence de position sociale pr alable l interaction pouvant exister entre diff rentes cat gories de sujets Enfin le niveau id ologique prend en compte les id ologies les syst mes de croyances et de repr sentations d valuations et de normes que d veloppe chaque soci t et qui doivent justifier et maintenir un ordre tabli de rapport sociaux Les travaux qu on situe ce niveau int grent dans 23 l interpr tation des r actions des individus face des situations sp cifiques leurs convictions et leurs croyances g n rales pr alables Chaque niveau d explication ayant sa propre l gitimit c est leur articulation qui est vis e 24 3 Acquisition des comp tences sociales des capacit s relationnelles aux r gulations normatives Cette partie a pour objectif de pr senter bri vement les points forts des travaux sur l acquisition des comp tences sociales Son organisation re
14. me exp rience qui d veloppe des comp tences sociales Ces derni res chappent souvent la surveillance directe de l cole ou ne proc dent pas d un projet de socialisation explicite cf section 3 Ces relations entre pairs sont souvent reconnues dans les espaces plus r serv s la proximit juv nile r cr ation intercours cantine foyer salle de permanence mais sont minimis es lorsqu il s agit des situations d apprentissage ou de l int gration d l ves dans le groupe classe Les ann es 80 ont pourtant vu notamment dans les travaux de langue anglaise se d velopper des recherches sur les 65 changes les jeux les relations des enfants ente eux qui ont montr l inad quation des paradigmes th oriques dominants Elles font appara tre que la socialisation des enfants n est pas une question d adaptation ou d int riorisation mais un processus d appropriation et d innovation Montandon 1998 M me si les enfants acqui rent surtout leurs comp tences sociales sp cifiques hors de la salle de classe il n en demeure pas moins qu ils y transportent avec eux l identit qu ils ont construite en interaction avec les personnes importantes pour eux notamment leurs camarades Ces derniers apparaissent tr s souvent comme des miroirs d eux m mes servent se comparer se mesurer On apprend avec eux faire du lien social respecter l autre avoir du tact oser communiquer partager On apprend aussi les
15. ment de leur diversit et leur caract re r current offrent l occasion de les exp rimenter cf section 5 Il reste que dans la perspective sociologique comme dans les perspectives anthropologique et psychologique le processus d int riorisation reste lui m me clarifier Baltes amp Staudinger 1996 Selon Lahire l analyse de la socialisation et en particulier des exp riences socialisatrices devrait donc prendre en compte non seulement l existence de ces d calages entre les propensions croire et a agir mais aussi leur gestion L auteur distingue trois formes de socialisation permettant l acquisition de ces propensions dont certaines figurent dans les r flexions de Hoffman et de Bernstein e La premi re passe par un entra nement donc par la pratique e La deuxi me souvent qualifi e de socialisation silencieuse correspond au r sultat d un effet diffus de l agencement ou de l organisation d une situation voir par exemple l impact 42 des dispositifs objectiv s de la s gr gation selon le sexe sur la formation de l identit sexuelle et des conduites sexu es Plus difficile tudier elle est aussi moins explor e m me si des travaux men s notamment en France selon une approche ethnographique ou sociologique s y d veloppent de plus en plus e La troisi me consiste en une inculcation id ologique symbolique des croyances voir les normes culturelles diffus es par toutes sortes d institu
16. pourrait sans cela devenir un enfer pour beaucoup Les bandes et leurs chefs les j te cause j te cause pas la multitude de rituels et de r gles ind pendants des interventions adultes peuvent alors tre appr hend s non comme des r actions spontan es aux v nements mais comme des l ments d une authentique construction politique destin e lutter contre le d sordre 66 La confection et la gestion de g teaux de sable doux obtenu par tamisage deviennent par exemple l occasion d une intense activit collaborative au cours de laquelle se d ploient les grandes cat gories anthropologiques du donner recevoir rendre soubassements d une organisation sociale qui distribue les hi rarchies et les r ciprocit s Delalande 1997 2001 De la m me mani re l cole primaire dont les cours de r cr ation sont encore moins cadr es et quip es par les adultes les enfants tendent transformer les bandes protectrices autant que vectrices de violence en quipes de jeu soumises des r gles dont l application est visible de tous et dont le non respect donne lieu des sanctions collectives pouvant aller jusqu l exclusion du groupe Loin de s opposer aux comp tences vis es par l institution scolaire ces capacit s constructrices prennent leur relais lorsqu elles sont d faillantes et participent d une adh sion au syst me scolaire qui n exclut pas les valuations personnelles et les rajustements Rayou 1999 D
17. ressants constituent un apport important Hoffman signale que si 10 mois l essentiel des interactions avec les parents sont consacr es aux jeux aux soins et des manifestations d affection 7 ans la grande majorit de ces interactions 18 Par exemple Kleinke et Meyer 1990 montrent que les hommes et les femmes auxquels on pr sentait une situation d agression sexuelle non ambigu en leur demandant d valuer la responsabilit de la victime une femme et de l agresseur un homme diff rent sensiblement Les femmes jugent bien plus responsable l agresseur que la victime tandis que les hommes minimisent la responsabilit de l agresseur et accentuent celle de la victime 40 concerne les v nements disciplinaires obligations interdits etc Le changement le plus fort s op re a 2 ans le moment o les parents consid rent que l enfant est en ge de comprendre les interdits Selon les estimations de Hoffman 75 des v nements disciplinaires se terminent par la r ussite des parents c est dire par l obtention chez l enfant de ce qu ils veulent Parmi les m thodes utilis es par les parents pour inciter l enfant obtemp rer il distingue trois e l affirmation du pouvoir e le retrait de l amour et e l induction Leurs effets sur l acquisition des r gles sociales ou morales semblent diff rents L affirmation du pouvoir ne fait qu apprendre l enfant viter les punitions le retrait de l amour
18. s ce courant consid rent l ensemble des 7 L interactionnisme symbolique a trouv l une de ses origines th oriques dans le pragmatisme de John Dewey Il s est d velopp parall lement l Ecole de Chicago avec comme principaux repr sentants Robert Park Ernest Burgess et William Thomas Dans les ann es 1920 et 1930 les cadres th oriques de ces tudes empiriques ont t labor s en particulier gr ce l oeuvre de George Mead 12 significations sociales comme tant l objet d une permanente ren gociation L analyse consiste alors saisir le mieux possible la subjectivit de l acteur social afin de rendre compte de la mani re dont il ressent et d finit la situation sociale qu il vit Les significations sociales doivent ainsi tre consid r es comme produites par les activit s interagissantes des acteurs Herbert Blumer cit par Coulon 1993 p 62 Le premier ouvrage interactionniste concernant l ducation est celui de Willard W Waller 1932 qui analyse la relation ma tre l ve comme une forme institutionnalis e de domination et de subordination Le maitre est celui qui d tient l autorit et c est toujours celui qui gagne Il s appuie constamment sur la discipline pour donner des ordres des punitions pour g rer les relations dans le groupe pour modeler les passions pour rappeler les l ves l ordre Willard W Waller s appuie sur le concept de d finition de la situation pour tudier le p
19. tre d velopp es Si on suit la litt rature internationale la question des comp tences sociales rel ve du domaine de la psychologie du d veloppement o ce concept est en tant que tel rep rable directement Toutefois son approche sera ici davantage voqu e que v ritablement discut e quant ses apports th oriques cf Social competence in developmental perspective Schneider Attili Nadel amp Weissberg 1989 Pour porter un regard diff rent parce qu un peu d cal sur la question des comp tences sociales nous ferons appel aux apports de trois disciplines la psychologie sociale la sociologie et l anthropologie de l enfant dont la caract ristique commune est d accorder une attention particuli re aux contextes qui suscitent et ou dans lesquels on attend des comp tences dites sociales Ces derni res le plus souvent appr hend es en r f rence la seule aptitude se comporter de mani re socialement appropri e dans diff rents contextes Schneider 1993 impliquent en r alit bien d autres aspects selon la position pist mologique adopt e En particulier la question des comp tences sociales conduit discuter la place accord e au social dans le d veloppement et le fonctionnement de l individu et de ce fait de l articulation entre le social et le cognitif Alors que la litt rature internationale sur les comp tences sociales semble parfois entra ner une vision dichotomique du social et du cogniti
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23. besoins d engagement et d expression de soi Les enfants de l cole client le sociale moyenne tendent davantage acqu rir l autonomie n cessaire la production culturelle dont ils devront faire preuve comme artistes intellectuels experts et g n ralement membres des professions tablies Ils trouvent dans l exercice m me de leur travail scolaire des satisfactions qui constituent m me un crit re important de l valuation de la t che Les enfants issus de l lite des affaires acc dent quant eux aux langages et aux r gles pourvoyeurs de comp tences d analyse et de pr vision n cessaires au contr le du syst me de production En France un des premiers travaux centr s sur l tablissement scolaire a fait appara tre des diff rences significatives entre les recrutements sociaux mais aussi entre les fa ons dont les acteurs locaux traitaient le rapport entre la structure scolaire et les milieux d origine de leurs l ves Paty 1981 1997 Les rapports de l tablissement avec le monde ext rieur appellent des strat gies diff rentes qui vont du repli l ouverture voire l osmose et suscitent chez les l ves des comp tences tr s diverses Celles ci peuvent allier comme dans tel coll ge prestigieux du quartier latin une capacit s int resser des choses tr s s rieuses une m connaissance totale des autres r alit s sociales ou l inverse caract riser de jeunes ruraux sympa mais manquan
24. care New York Routledge Tulving E 1972 Episodic and semantic memory In E Tulving et W Donaldson ds Organisation of memory New York Academic Press pp 381 403 Tupin F 1996 Espace d action des enseignants et d mocratisation l exemple de l enseignement de la narration crite au coll ge Revue fran aise de p dagogie 115 67 77 Turiel E 1983 The development of social knowledge Morality and convention Cambridge Cambridge University Press Turiel E Hildebrandt C et Wainryb C 1991 Judging social issus Difficulties inconsistencies and consistencies Monographs of the Society for Research in Child Development serial 224 vol 56 n 2 Turiel E Killen M et Helwig C 1987 Morality Ist structure functions and vagaries In J Kagan et S Lamb ds The emergence of morality in young children Chicago University of Chicago Press pp 155 244 Vandenplas Holper C 1979 Le d veloppement moral Education et d veloppement social de l enfant Paris PUF pp 107 156 Vandenplas Holper C 1999 Piaget Khlberg et les post kohlbergiens Plus d un demi si cle de recherches sur le d veloppement moral In W Doise N Dubois et J L Beauvois ds La psychologie sociale vol 4 La construction sociale de la personne Grenoble PUG pp 21 36 van Haecht A 1990 1998 L cole l preuve de la sociologie Questions la sociologie de l ducation Bruxelles ditions Un
25. communaut de la famille etc que des produits culturels par exemple les croyances mythes repr sentations sociales etc cf Sabatier 1994 Bril et Lehalle 1988 Lallemand 2002 21 facteur de d veloppement cognitif Elle suppose que les coordinations cognitives de l enfant au sens piagetien du terme se mettent en place partir des coordinations interindividuelles ce qu illustrent bien les travaux de Doise et de ses collaborateurs depuis une vingtaine d ann es Comme le note Doise 1999 les r sultats obtenus dans ce cadre permettent d affirmer que c est en coordonnant ses actions avec celles d autrui par exemple dans le domaine de la conservation des quantit s physiques que l enfant est conduit a construire des coordinations cognitives dont il n est pas encore capable individuellement Les enfants qui ont particip certaines coordinations sociales sont ensuite capables de mettre en uvre seuls les coordinations cognitives auxquelles elles ont donn lieu Des op rations cognitives qui s actualisent sur un mat riel donn et dans une situation sociale sp cifique rev tent un caract re de stabilit et de g n ralit et sont dans une certaine mesure transposables d autres situations et d autres mat riels L interaction sociale devient source de progr s cognitifs par les conflits socio cognitifs qu elle suscite i e les conflits de points de vue entre les interacteurs conduisent une d centrati
26. comprendre ce qu ils font pendant qu ils le font p 33 r flexivit qui op re au niveau de la conscience discursive expression de fa on verbale orale ou crite mais aussi au niveau de la conscience pratique tout ce que les acteurs connaissent de fa on tacite tout ce qu ils savent faire dans la vie sociale sans pouvoir l exprimer directement de fa on discursive p 33 La conscience pratique dissoci e de la conscience discursive et de l inconscient est reli e chez Anthony Giddens un concept qu il consid re comme central dans sa th orie de la structuration celui de routinisation La routinisation qui renvoie aux activit s sociales de tous les jours est essentielle pour assurer un sentiment de confiance et une s curit ontologique Par contre la comp tence des acteurs est limit e principalement par l inconscient en r f rence la th orie psychanalytique de Freud et par les cons quences non intentionnelles de l action c est dire la partie de l action qui chappe aux intentions de l individu et peut devenir ensuite condition non reconnue de production d actions ult rieures Dans le 15 domaine scolaire Anthony Giddens donne une application possible de sa th orie travers la recherche de Paul Willis Learning to labour cf section 5 2 sur la r sistance l cole des jeunes gar ons issus de la classe ouvri re en Angleterre Dans leur contestation les l ves t moignent d une compr hension parti
27. culturels tr s conformes ce qu on attend d eux dans une soci t et peu r flexifs Il ne faudrait pas cependant tomber dans l exc s inverse et consid rer que les individus d veloppent des comp tences sociales au caract re r flexif illimit et permanent Plusieurs auteurs soulignent les risques d une telle interpr tation Ainsi bien qu affirmant que l organisation sociale ne peut emp cher l existence de marges de libert et de n gociation l analyse strat gique estime que les acteurs se contentent g n ralement de satisfactions imm diates et saisissent plus les opportunit s qui se pr sentent qu ils ne poursuivent d objectifs long terme Crozier amp Friedberg 1977 Ils font ainsi preuve d une rationalit limit e H A Simon 1959 qui proc de d une information incompl te sur les d terminants de la situation pr sente notamment l action impr visible de leurs concurrents leur vision partielle du monde le caract re parfois contradictoire des objectifs atteindre Dans un autre registre th orique Anthony Giddens a d fini la comp tence comme tant Tout ce que les acteurs connaissent ou croient de fa on tacite ou discursive sur les circonstances de leur action et de celle des autres et qu ils utilisent dans la production et la reproduction de l action p 440 S il affirme que Tous les tres humains sont des agents comp tents Tous les acteurs sociaux ont une connaissance remarquable des conditions et des c
28. des individus Elles diff rent profond ment chez les deux sexes cf section 5 2 Chez les femmes mais aussi comme le remarque Tronto 1993 chez les individus des classes sociales inf rieures la perception de soi est m l e celle des autres et plus contextuelle De ce fait les consid rations morales sont envisag es surtout en terme d obligations de devoirs l gard d autrui auquel on t moigne l affection on porte de l attention on apporte le soin Par ailleurs Gilligan postule que la plupart des situations morales sont complexes et uniques elles n ont ni de r ponses ni de r gles absolues Moins centr e sur l volution morale que sur l existence d une autre morale que celle de la justice Gilligan fortement influenc e par la psychanalyse propose trois niveaux d volution qui se succ dent a partir de l adolescence en n cessitant deux types de transitions 37 1 Le premier dit d orientation vers la survie individuelle se caract rise par la transition de l gocentrisme vers la responsabilit 2 le second dit de la bont comme sacrifice de soi par la transition de la bont vers la v rit 3 le dernier est celui de la moralit de la non violence Comme nous l avons d j voqu l apport incontestable de ses travaux et r flexions consiste dans sa proposition d une autre morale et du lien fort entre les exp riences socialisatirices contribuant aux repr sentations de soi
29. domaines de comp tences Si la d finition plus pr cise de ce concept continue faire l objet de discussion son utilisation de plus en plus largie va des comp tences instrumentales et techniques jusqu celles qualifi es de sociales ou motionnelles Isambert Jamati 1994 Elle refl te une volution dans la mani re de penser l homme et son d veloppement Par exemple la v ritable explosion des recherches sur les comp tences et les interactions pr coces des b b s laquelle nous assistons depuis une vingtaine d ann es en psychologie mais aussi l approche accordant plus de place la volont et la conscience des individus consid r s davantage comme acteurs que comme agents en sociologie n auraient pas pu avoir lieu sans la valorisation de l enfance accompagn e d une r flexion explicite sur elle 2 1 Valorisation de l enfance Selon Ari s 1973 la valorisation explicite de l enfant commence partir du 18 si cle avec le mouvement philosophique des Lumi res Cet int r t est d abord politique car li la crainte du d peuplement La mortalit des enfants devient une pr occupation majeure La r flexion sur les moyens de conservation des enfants comme le t moignent les diff rents ouvrages de l poque mobilise tous les milieux cultiv s de l poque cf Morel 2002 Parmi ces ouvrages le livre Emile ou De l ducation de Jean Jacques Rousseau publi en 1762 prend une p
30. enseignants libertaires ne favorisent pas les l ves issus de milieux populaires contrairement aux l ves issus de milieux bourgeois Les pratiques des enseignants plus litistes favorisent l g rement les l ves issus de milieux populaires Isambert Jamati 1990 A l cole maternelle depuis les ann es soixante pr domine un mod le expressif qui valorise la cr ativit la spontan it contrairement au mod le productif ant rieur davantage bas sur la r alisation technique du produit et le soin apport Plaisance 1986 Ce glissement d un mod le productif un mod le expressif peut s interpr ter comme un passage d une p dagogie visible une p dagogie invisible Bernstein 1975 dans laquelle se reconnaissent plus particuli rement les familles membres des fractions des classes moyennes et sup rieures Enfin la hi rarchie entre les mati res et entre les fili res Monteil 1988 les repr sentations du travail scolaire qui reposent sur la concurrence et la comp tition individuelle induisent une certaine repr sentation de l intelligence Mugny et Carugati 1985 et de la r ussite scolaire qui ne sont pas sans effet n gatif sur l image de soi en cas d chec eu gard l importance qu a prise la scolarisation dans notre soci t voir par exemple Duru Bellat 1999 Mais l cole ne transmet pas que des savoirs et savoir faire elle confronte aussi l enfant des valeurs morales et elle l exerce des rapp
31. le souligner ne se limitent pas au domaine moral Elle interroge en particulier leur pouvoir r gulateur et de ce fait le lien entre les jugements attitudes croyances et les conduites L intitul que nous lui avons donn et qui en tant que tel n existe pas dans la litt rature consacr e ce domaine a pour objectif de signaler les rapprochements qui nous ont frapp dans les travaux de la psychologie sociale et de la sociologie dispositionnelle particuli rement interpell e par la socialisation Les travaux de la psychologie sociale choisis titre d illustration mettent en question l id e de la discontinuit entre les jugements les croyances et les actes principalement dans l optique de la l gitimation ou du d sengagement Certains d entre eux consacr s aux distorsions entre diff rents jugements propos d un m me acte souvent ind sirable voire socialement ou moralement condamnable ont permis de rep rer les diff rentes strat gies de l gitimation ou de d sengagement Par exemple Bandura 1991 en distingue quatre e la requalification de la conduite qui appara t lorsqu on cherche des justifications morales ou sociales aux transgressions par exemple les actes terroristes deviennent des actes de d fense de la libert e l obscurcissement du lien causal qui a pour fonction de d placer la responsabilit de l acte et ou en diffuser la responsabilit par exemple il m a forc de le faire je n tais pas
32. les comp tences Tout en affirmant l existence de diff rences qualitatives dans l organisation de la conduite au cours de l enfance ces deux th ories pig n tiques ne cherchent pas leurs origines dans un facteur interne de la transformation Le social y est consid r comme constitutif et non pas seulement comme un facteur facilitateur ou inhibiteur du d veloppement et du fonctionnement de l individu Il est donc fort probable que mise part la n cessit d isoler l objet de recherche l une des raisons de la relative absence du concept des comp tences sociales dans les travaux de psychologie sociale r side dans ses options et h ritages th oriques qui se r sument dans le rejet d un sch ma binaire go objet au profit d un sch ma ternaire go alter objet cf Moscovici 1972 On comprend alors que parler des comp tences sociales peut provoquer quelques r ticences Comme on l a d j voqu dans l avant propos ce terme peut laisser entendre l id e d une s paration entre le social et le cognitif comme s il s agissait de deux entit s autonomes Or les comp tences qu elles soient dites sociales ou cognitives sont par d finition socio cognitives avec une intrication du social et du cognitif constitutive du d veloppement cognitif et des r gulations sociales qui le permettent La perspective socio g n tique d velopp e sous l impulsion de Doise et Mugny 1981 en est une bonne illustration D ailleurs elle do
33. m re est due ses deux fonctions la premi re est protectrice la seconde socialisatrice Le contact m re enfant plus g n ralement figure d attachement enfant permet la m re de r duire et de contr ler les stimulations les agressions du milieu ext rieur en r ponses aux diff rentes r actions de l enfant Ceci est possible gr ce a l apprentissage par l enfant de la communication avec la m re de sorte ce que celle ci puisse identifier ses besoins et y r pondre Les r sultats des diff rentes recherches sugg rent que tr s vite le b b hi rarchise tablit une classification fonctionnelle de ses attachements Lamb 1981 en construisant un working model des diff rentes figures de son entourage Ils montrent aussi que les manifestations de l attachement du b b sa m re changent en fonction de l volution sensori motrice de l enfant C est principalement Ainsworth 1983 qu on doit l op rationnalisation des manifestations d attachement chez l enfant Gr ce aux observations des r actions spontan es des m res l gard La position de Bowlby diff re de celle de Freud et de Spitz en ce qui concerne le statut du besoin de contact social Si pour ces deux derniers auteurs il r sulte de l tayage des pulsions sexuelles sur les pulsions alimentaires pour Bowlby il est un besoin primaire qui pr c de la sexualit Bowlby s appuie dans son argumentation sur les travaux de Harlow sur le sacrif
34. modalit de r glement des conflits maitre l ves Merle 2002 La n gociation est selon Woods la strat gie principale utilis e par les enseignants et les l ves au cours de leurs interactions Cette n gociation ne concerne pas uniquement la discipline les r gles du travail scolaire le type et la quantit de travail donn par l enseignant les m thodes p dagogiques la dur e effective des cours ou des pauses le nombre de devoirs surveill s Woods 1983 Merle 2002 en font aussi l objet Les l ves mobilisent galement des strat gies de transactions pour une d finition des notes moyennes en philosophie qui tente de concilier leurs int r ts et ceux de leurs enseignants Rayou 2002 Les malentendus entre enseignants et l ves ne sont cependant pas exclus comme ceux qui voient les premiers d velopper des pr jug s n gatifs en d calage avec les r ponses des coll giens concernant l envie des enfants d aller au coll ge leur investissement dans le travail l int r t qu ils y per oivent pour leur r ussite scolaire Bru et Rivano 2002 La socialisation entre pairs d une g n ration ne s effectue pas uniquement l cole m me si elle s y d roule aujourd hui pour l essentiel du temps L allongement de la scolarit obligatoire la pression sociale pour l obtention de dipl mes le brassage d enfants de toutes origines sociales dans les m mes lieux de scolarisation cr ent en effet les conditions de partage d une m
35. p riode du stade pr conventionnel L individu agit pour satisfaire avant tout ses propres besoins ou pour tre b n ficiaire imm diatement de la r ciprocit e Au troisi me stade cet goisme est r volu et l individu agit par pragmatisme j aide parce que je suis costaud gt e Au stade suivant le quatri me l individu agit en fonction des besoins physique mat riel ou psychologique des autres e Ensuite au cinqui me stade le comportement de l enfant illustre son int r t pour l tre humain en g n ral On doit les aider parce que ce sont des tres humains e Durant la sixi me p riode l enfant agit en fonction de ce qui est st r otypique pour lui d une bonne ou d une mauvaise personne e Durant la septi me p riode la recherche de l approbation des autres de sa famille de ses pairs est ce qui mu son comportement e Au huiti me stade c est la sympathie prouv e pour l autre et la capacit de prendre ses perspectives de se mettre sa place qui est guide du comportement 34 e Au neuvi me stade les affects sont internalis s L individu explique quel point il se sentirait bien s il agissait de telle ou telle sorte s il agissait conform ment ses principes ou a contrario comment il se sentirait mal s il allait l encontre de ses valeurs e Enfin le dixi me et dernier stade est marqu par l internalisation de valeurs plus abstraites Les notions de devoirs accompli
36. plus ou moins soutenues par les multiples institutions Leur force d pend de leur degr de constitution apprentissage et de confirmation sur apprentissage Ainsi les acteurs peuvent se trouver en situation de d calage entre les croyances et les dispositions agir Ils peuvent incorporer les premi res normes mod les valeurs etc sans avoir les moyens mat riels ou dispositionnels de les concr tiser Tout comme ils peuvent les avoir int rioris sans avoir pu forger les habitudes agir leur permettant de les atteindre Il appara t donc important de ne pas r duire les exp riences socialisatrices l apprentissage de connaissances ou de significations cf section 2 2 1 la th orie de l int riorisation de la r alit propos e par Berger et Luckman 1986 Assimil e l int riorisation de simples grilles de lecture ou d interpr tations du monde la socialisation est de fait d pouill e d une de ses principales caract ristiques la r currence des exp riences responsables de l int riorisation de v ritables propensions agir sentir croire ou penser de telle ou telle fa on Ajoutons qu en outre concevoir la socialisation de cette mani re emp che de poser pleinement le probl me de l acquisition et de la r gulation des comp tences Ces derni res en effet exigent non seulement l acquisition de savoirs et ou de savoir faire mais galement la pr sence d un certain nombre de contextes qui du fait pr cis
37. que comme le note aussi All s Jardel 2001 ces derniers rel vent plut t de la performance que de la comp tence per se En effet si la performance peut tre prise comme l indicateur d une comp tence certaines comp tences ne peuvent s exprimer du fait d un contexte d favorable D o la n cessit de rester prudent quant aux inf rences de comp tences ou d incomp tences la causalit des comportements observ s tant parfois situ e davantage dans le contexte du sujet que dans le sujet lui m me au sens o la litt rature sp cialis e l envisage habituellement cf section 3 et en particulier 3 2 3 5 1 Comp tences et performances contexte interne du sujet contexte cognitif de soi Sous estim dans la litt rature sur les comp tences sociales comme dans celle attach e plus g n ralement la psychologie cognitive le probl me d inf rence de comp tence ou d incomp tence partir de la performance pose la question de la causalit des comportements observ s Comme nous l avons d j signal cette causalit peut se situer davantage dans le contexte du sujet que dans le sujet lui m me cf note 21 Ce probl me important qui d passe le cadre de cette synth se reste d velopper et r soudre La t che n est pas simple pour au moins deux raisons D abord parce que le contexte ne peut tre appr hend de mani re satisfaisante sous le seul angle des caract ristiques des situations auxquelles le su
38. que le transfert d une comp tence comme d un sch me ou d une disposition d un contexte l autre est toujours relatif Plus le contexte mobilisateur est proche dans son contenu ou dans sa structure du contexte initial plus le transfert est facile et fins sont trop li s pour tre totalement s par s mais pr f rons l inverse de lui utiliser le terme au pluriel comp tences sociales par habitude langagi re Dans son chapitre de 1985 Martin Ford expose plusieurs mani res de concevoir ce concept e C est une construction mentale un construct motivationnelle Il s agit en d autres termes d une capacit formuler des buts et mettre en uvre les moyens pour les atteindre e C est un r pertoire comportemental Une personne comp tente est alors une personne poss dant un certain nombre d aptitudes e C est enfin l efficacit d un comportement dans un contexte donn Dans cette derni re perspective une personne comp tente est une personne qui a accompli certains buts en tenant compte des al as de la situation Elle se sera adapt e la situation en fonction galement de ce que lui imposent certaines de ses caract ristiques personnelles son ge par exemple Ford 1985 Ford Wentzel Wood Stevens Siesfeld 1989 Au vue de l infinit de contextes possibles les tenants de cette conception telle Susan Harter 1982 1990 insistent alors sur le fait qu il n existe non pas un seul mais plusieurs
39. role of global self worth A life span perspective In J Kolligian amp R Sternberg Eds Perceptions of competence and incompetence across the life span pp 67 98 New Haven CT Yale University Press Hartup W W 1983 Peer relations In E M Hetherington d Handbook of child psychology Socialization personality and social development New York Wiley pp 103 196 Hartup W W 1989 Social relationships and their developmental signifiance American Psychologist 44 120 126 Hartup W W 1992 Friendships and their developmental significance In H McGurk d Childhood social development Contemporary perspectives Hove Engand Erlbaum pp 175 205 Hartup W W 1996 The company they keep Friendships and their developmental significance Child Development 67 1 13 Helton G B amp Oakland T D 1977 Teacher s attitudinal responses to differing characteristics of elementary school students Journal of Educational Psychology 69 3 261 265 Helwig C 1995 Adolescents and young adults conceptions of civil liberties Freedom of speech and religion Child Development 66 152 166 Helwig C 1997 The role of agent and social context in judgments of freedom of speech and religion Child Development 68 484 495 Helwig C Tisak M et Turiel E 1990 Children s social reasoning in context Reply to Gabennesch Child Development 61 2068 2078 Hoffman M L 1970 Moral development
40. s d veloppent des conduites d ill galisme scolaire ou d apathie De m me les travaux d expression crite lecture et criture travail grammatical orthographique ou d expression orale constituent 60 ils de premi res tapes d une scolarit faite de pratiques langagi res diverses qui introduisent diff rents types de ma trise sociale d autrui Lahire 1993 L l ve fait l exp rience des formes d expression l gitimes l cole lorsqu il effectue des exercices lorsqu il coute une le on mais aussi lorsqu il prend la parole en classe et qu il est corrig par l enseignant Vasquez Bronfman et Martinez 1996 Son apprentissage d passe le domaine strict de l expression crite et orale fran aise il fait aussi l exp rience heureuse ou malheureuse de la distinction des pratiques langagi res l gitimes l cole Tupin 1996 et de la polys mie de certaines expressions valuatives tu pourrais mieux faire Drozda Senkowska 1989 1990 61 La classe est aussi le lieu d interactions entre ma tres et l ves dont l tude met en vidence des traitements diff rents des filles et des gar ons par les enseignants Duru Bellat 1994 1995 Ceux ci n accueillent pas par exemple de la m me mani re les comportements agit s jug s normaux des gar ons et ceux des filles qui leur paraissent plus condamnables Ils consacrent de fa on g n rale un temps plus important aux interventions des premiers qu ils crit
41. sensori moteurs schemes de perception d appr ciation d valuation int rioris s par chaque acteur d pend de la coh rence des principes de socialisation auxquels il a t soumis il est cependant rare de trouver un acteur qui pr sente une coh rence dans ses sch mes On trouve plut t des acteurs porteurs d habitudes h t rog nes et parfois contradictoires du fait de Le travail de Bernard Lahire Culture crite et in galit s scolaires 1993 en offre une illustration l cole est l univers qui rompt le plus avec le sens pratique linguistique elle d veloppe et elle exige une attitude r flexive vis vis d un langage objectiv laquelle les enfants sont in galement habitu s dans leurs familles Lorsqu ils apprennent lire et crire les l ves sont confront s aux contraintes du langage ses principes et ses r gles de fonctionnement 16 l h t rog n it des exp riences socialisatrices 1998 p 35 Dans cette perspective les dispositions ne sont pas li es uniquement aux conditions d existence de la classe sociale ou en g n ral au pass de l acteur puisqu elles peuvent se construire par rapport aux situations rencontr es Jean Claude Kaufmann a formalis une th orie des habitudes partir de ses travaux portant sur des futilit s apparentes des pratiques banales m nage seins nus vie de couple qui contiennent des effets structurants inconscients avec des cons quences d assur
42. sente la structure de base celle qui est la plus ancr e dans l individu notamment du fait du climat tr s affectivement charg de cette p riode et toute socialisation secondaire efficace devra ressembler cette structure de base Le concept de socialisation est ins parable de celui de l gitimation qui renvoie un proc s micro social se traduisant par l adh sion aux r gles et aux normes alors que la l gitimit est d ordre macro social correspond au donn figurant dans les syst mes de repr sentations diffus s explicitement par les institutions notamment les id ologies dominantes L int r t de cette th orie pour l analyse des comp tences sociales chez l enfant se situe dans le cadre interpr tatif qu elle offre concernant les proc s de socialisation microsociaux par lesquels les individus assimilent ou non ce qui leur est explicitement o non propos par les diverses configurations sociales dans lesquelles ils sont introduits ou sollicitent d tre introduits On peut observer des ph nom nes d int gration r ussis mais aussi des ph nom nes d anomie ou de rupture de consensus sur le rapport aux mondes et aux autres significatifs L int gration de l individu ne repose pas sur les institutions mais sur leur l gitimation qui assure la p rennit aux r gles institutionnelles au del des cr ateurs originaux 14 Harold Garfinkel avait identifi une d rive consistant consid rer les acteurs comme des idiots
43. sociale 35 La distinction de ces trois domaines y compris dans la sp cificit de la justification de chacune se fait gr ce aux exp riences personnelles de l enfant confront aux diff rentes situations dont il interpr te les caract ristiques Fond e sur des crit res rationnels cette distinction est suppos e universelle Les r sultats d une quarantaine de recherches men es aupr s des enfants des adolescents et des adultes montrent que la distinction de ces trois domaines est relativement pr coce Nucci 1981 Smetana 1981 Turiel 1983 D s 2 ans et demi 3 ans les enfants sont capables d utiliser certains crit res permettant de distinguer par exemple le domaine moral du domaine conventionnel en acceptant que certaines r gles puissent tre diff rentes et chang es De plus ils n valuent pas les transgressions relevant de chaque domaine comme aussi importantes Vers 6 ans les transgressions morales aux cons quences faibles voler un crayon sont consid r es comme moins importantes que les transgressions conventionnelles porter un pyjama l cole Vers 10 ans appara t la tendance inverse les transgressions morales ind pendamment de leur importance sont jug es plus graves que les transgressions conventionnelles Ceci sugg re que les enfants plus jeunes sont influenc s par l aspect mat riel des transgressions cf la dimension objective de la morale de Piaget mais comme le sugg re une tude de Tisak et Tu
44. sous l emprise de donn es contextuelles cf section 3 2 3 sugg rent de ne pas appr hender ceux 2 De m me la question de la comp tence incomp tence sociale est rarement examin e dans le cadre de contextes comp titifs par opposition aux coop ratifs cf en exception Tassi Schneider et Richard 2001 voir galement Drozda Senkowska et Personnaz 1988 pour le r le de ces contextes dans l valuation d autrui 51 suppos s traduire l incomp tence sociale en r f rence aux seules caract ristiques cognitives du sujet Dans le contexte de l cole par exemple la fr quence des comportements agressifs et r gressifs d sengagement des activit s en cours auto centration et recherche d isolement peut tenir simplement ce que l l ve est plac de mani re r currente l insu du maitre lui m me en situation de comparaison d favorable par rapport ses pairs e g Santrock Smith amp Bourbeau 1976 Dans cette situation l l ve est galement susceptible de s engager dans une recherche d incomparabilit s exprimant par l mission de comportements originaux ventuellement peu adapt s au syst me scolaire Lemaine 1966 1974 voire de s identifier ouvertement et durablement aux individus parmi les plus d viants dans son environnement social Kagan 1990 Comme le note Monteil amp Huguet 2002 en raison de l ignorance de certains m canismes l uvre dans la production et le r glage de certai
45. une r gle par un colier doit ainsi se rapprocher de l interpr tation moyenne raisonnable d finissant la comp tence moyenne exig e Aaron Cicourel 1979 a d gag un certain nombre de propri t s de ce qu il appelle les proc dures interpr tatives il d signe par ce terme ce que Harold Garfinkel avait d j appel le raisonnement sociologique pratique Les individus utilisent des proc dures interpr tatives dans leur raisonnement pratique quotidien pour reconna tre la pertinence des r gles de surface traits culturels et les convertir en comportement pratique impos Il n existe pas de r gle qui dise l enfant et l adulte comment cette articulation doit tre trouv e Le r le n est donc pas un donn fixe mais un proc s dans la mesure o il implique des proc d s interpr tatifs la fois propres aux individus impliquant leurs comp tences sp cifiques et li s des informations c est dire des connaissances socialement distribu es qui permettent l acteur de mettre en relation des r gles normatives g n rales li es aux donn es culturelles avec les sc nes d interaction v cues La sociologie cognitive Cicourel 1979 d signe l tude des structures sociales en tant que proc s cognitifs li s au contexte dans lequel se d roulent les interactions pratiques Un autre courant th orique l interactionnisme symbolique peut tre consid r comme constructiviste dans le sens ou les auteurs li
46. ve sont dans ce domaine relativement peu pr sents ce que d plorent un certain nombre de chercheurs comme Schneider 1993 On les compte surtout en sociologie et en anthropologie cf section 5 e La troisi me pr occupation qui est aussi la plus r cente et sous certains aspects proche de l acquisition des r gulations normatives concerne les connaissances sur autrui au sens des th ories naives voire des th ories de l esprit Ces derni res ayant une longue tradition de recherche en psychologie sociale cf Bruner 1954 ont trouv dans l interrogation sur 25 les tats mentaux de croyance men e entre autres en psychologie du d veloppement un ressort important Notre pr sentation de ces trois pr occupations majeures dans les travaux sur l acquisition des capacit s relationnelles sera forcement rapide et incompl te L existence de nombreux ouvrages de synth se aussi bien en fran ais qu en anglais eg Cartron et Winnykamen 1995 Schneider et al 1989 Spitzberg et Cupach 1989 largement connus des chercheurs permet facilement de la compl ter En ce qui concerne les travaux sur les pr requis de l ordre de la sensorialit l tablissement des premiers liens ils partent du principe qu autrui constitue un objet particuli rement attractif pour un b b Il est non seulement mobile mais aussi multimodal peut tre per u gr ce aux diff rentes modalit s sensorielles Par exemple la perception tactile poss
47. voiler Avant cette p riode on observe le r alisme moral o le devoir de dire la v rit prime sur toute autre consid ration On le retrouve aussi dans l aveu de la faute commise C est seulement vers 8 ans que les enfants choisissent l absence d aveu comme crit re de jugement en consid rant celui qui n a pas avou comme plus coupable Il faut ajouter qu partir de cet ge la contrainte de l aveu public est une sanction parmi les plus redout es ceci peut s expliquer par l apparition et la reconnaissance de la honte l motion plus tardive En ce qui concerne les recherches plus ponctuelles men es partir du mod le de Kohlberg comme nous l avons d j voqu on peut cit les travaux de Nancy Eisenberg 1982 sur les 10 stades dans le d veloppement des comportements pro sociaux Rappelons que son int r t pour notre synth se r side dans l id e que faire preuve de comp tences sociales c est agir en fonction des autres de ce qu ils vivent et ressentent empathie des r gles qu ils ont tablies et de ce qu ils attendent responsabilit sociale Cette auteur d termine 10 stades dans le d veloppement des comportements prosociaux e Le premier est en tout point identique celui d crit par Kohlberg c est dire celui o l enfant agit pour ne pas se faire punir par une autorit e Le deuxi me est d crit en termes d h donisme On y retrouve l aspect go ste de l individu que d crit Kohlberg la deuxi me
48. 1982 et consid r 31 comme mod le du d veloppement des comp tences sociales conform ment leur d finition qui renvoie l id e selon laquelle faire preuve de comp tences sociales c est agir en fonction des autres de ce qu ils vivent et ressentent empathie des r gles qu ils ont tablies et de ce qu ils attendent responsabilit sociale cf 2 2 1 Comme Piaget Kohlberg consid re que la morale a une dimension objective la valeur des faits existe en dehors de la subjectivit de l individu ou des cultures Son acquisition consiste pour l individu saisir le sens et la finalit des prescriptions morales objectives Rationnelle la morale est fond e sur le plan cognitif sur la capacit prendre en compte tous les points de vue M me si les sentiments peuvent conduire l individu entreprendre une action morale les aspects motionnels ne constituent pas en soi une dimension morale Kohlberg postule que la morale passe par trois niveaux et volue en stades bien d limit s o chaque stade se substitue au pr c dent en correspondant un changement structurel et cognitif Leur organisation est la suivante e Le niveau pr conventionnel comprend les deux premiers stades 1 l orientation vers l ob issance et 2 vers vitement de la punition e le niveau conventionnel les deux stades suivants 3 l orientation en fonction des relations interpersonnelles et 4 vers la loi et l ordre cf la moralit du sys
49. 1994 Rayou 1999 Ces d fenses identitaires surtout observables dans les premi res 67 tapes de la scolarisation ne proc dent pas totalement de l assimilation des valeurs des adultes elles sont m me capables de r sister aux tentatives des ma tres et ma tresses lorsqu ils tentent notamment de lutter contre les st r otypes de genre La s gr gation sexuelle se per oit par exemple dans la domination de l espace de jeu par les gar ons Les s gr gations spatiales qui voient les filles occuper certains espaces pour sauter la corde ou se promener ou les gar ons pour se bagarrer ou jouer au football tendent se maintenir malgr les interventions des adultes pour davantage de mixit des ma tres une reproduction d espaces s par s Zaidman 1996 Sluys et Zaidman 1997 Les jeux de contact ou de fronti re ainsi que les manifestations amoureuses grandissantes viennent cependant modifier les rapports habituels entre sexes Montandon 1997 Il faut souligner par ailleurs que les tensions entre pairs sont diff remment g r es selon l ge et le niveau des l ves une paix sociale semble s instaurer progressivement qui s exprime chez les lyc ens par un mode de sociabilit plus solidaire expression du partage d une commune condition Dubet 1991 Rayou 1998 Le franchissement des tapes du cursus scolaire fournit l occasion aux l ves d laborer des comp tences diff rentes qui visent toujours quilibrer le rapport
50. 25 543 Merle P 1998 Sociologie de l valuation scolaire Paris PUF Merle P 2001 Les droits des l ves Droits formels et quotidien scolaire des l ves dans l institution scolaire Revue fran aise de sociologie 42 81 115 Merle P 2002 L humiliation des l ves dans l institution scolaire contribution une sociologie des relations ma tre l ves Revue Fran aise de P dagogie n 139 avril mai juin 2002 31 51 Meuret D 1994 L efficacit de la politique dans les ZEP Revue fran aise de p dagogie 109 41 64 Michinov N 2001 Les th ories de la comparaison sociale et la sant In J L Monteil amp J L Beauvois Eds Des comp tences pour l application Grenoble PUG Milgram S 1974 Soumission l autorit Paris Calmann Levy Miller J G 1984 Culture and the development of everyday social explanation Journal of Personality and Social Psychology 46 961 978 83 Miller J G 1994 Cultural diversity in the morality of caring Individually oriented versus duty based interpersonal moral codes Cross Cultural Research 28 3 39 Mise J et Ladd G W 1990 A cognitive social learning approach to social skill training with low status preschool children Developmental Psychology 26 388 397 Moessinger P 1989 La psychologie morale Paris PUF collection Que sais je n 2465 Montagner H 1988 L attachement les d buts de la tendresse Paris Stock Montand
51. 59 Theories of Decision Making in Economics and Behavioral Science American Economic Review 49 3 Sirota R 1988 L cole primaire au quotidien Paris PUF Sirota R 1993 Le m tier d leve Revue francaise de p dagogie 104 85 108 Sirota R 1998 L mergence d une sociologie de l enfance volution de l objet volution du regard ducation et soci t s 2 9 33 Sirota R 2000 L invitation l anniversaire la place de l enfant dans la construction d un rite contemporain Os mundos sociais e culturais da inf ncia Congresso internacional Universidade do Minho Instituto de estudos da crian a Braga 19 22 janeiro Actas II volume pp 155 171 Sluys C et Zaidman C 1997 Filles et garcons la diff rence des sexes l cole primaire In D Saadi Mokrane Soci t s et cultures enfantines In D Saadi Mokrane Soci t s et cultures enfantines Lille Edition du conseil scientifique de l Universit Lille 3 pp 159 164 Smetana J G 1981 Preschool children s conception of moral and social rules Child Development 52 1333 1336 Smith W P Davidson E S amp France A C 1987 Social comparison and achievement evaluation in children In J C Masters amp W P Smith Eds Social comparison social justice and relative deprivation pp 55 81 Hillsdale New Jersey Lawrence Erlbaum Associates Sorrentino R M Raynor J O Zubek J M amp Short J A 1990 Personality functionin
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54. IV 3 395 419 Cousin O amp Felouzis G 2002 Devenir coll gien L entr e en classe de sixi me Paris ESF Crandall V J Orleans S Preston A amp Rabson A 1958 The development of social compliance in young children Child Development 29 3 429 443 Cr mieux C 2001 La citoyennet l cole Paris Syros Croizet J C amp Claire T 1998 Extending the concept of stereotype threat to social class The intellectual underperformance of students from low socioeconomic status Personality and Social Psychology Bulletin 24 588 594 Croizet J C Claire T et Dutr vis M sous presse Le poids des r putations dans la reproduction scolaire des in galit s sociales In J L Beauvois R V Joule et J M Monteil ds Perspectives Cognitives et Conduites Sociales vol 8 Rennes PUR Crozier M amp E Friedberg 1977 L acteur et le syst me Paris Seuil Damon W 1981 The development of justice and self interest during childhood In M J Lerner et S C Lerner ds The justice motive in social behavior New York Plenum pp 57 72 Darlay J M et Batson C D 1973 From Jeruzalem to Jericho A study of situationnal and dispositionnal variables in helping behavior Journal of Personality and Social Psychology 27 100 108 Darnon C Buchs C amp Butera F sous presse Epistemic and relational conflict in sharing information during cooperative learning Swiss Journal of
55. J M 2000 The social influence of automatic responding Controlling the uncontrollable In J P Forgas K D Williams amp L Wheeler Eds The Social Mind Cognitive and motivational aspects of interpersonal behavior vol 2 371 388 Cambridge University Press 80 Huguet P Galvaing M P Monteil J M Dumas F 1999 Social Presence Effects in the Stroop Task Further Evidence for an Attentional View of Social Facilitation Journal of Personality and Social Psychology 77 1011 1025 Huguet P amp Monteil J M 1995 The influence of social comparison with less fortunate others on task performance The role of gender motivations or appropriate norms Sex Roles 33 753 765 Huguet P Mugny G amp Perez J A 1991 1992 Influence sociale et processus de d centration Bulletin de Psychologie 45 155 163 Hunout P 1996 Les repr sentations implicites de la justice et de l quit dans les organisations Justice sociale et comparaison sociale Connexions 67 29 43 Isambert Jamati V 1994 L appel la notion de comp tence dans la revue l Orientation scolaire et professionnelle sa naissance et aujourd hui In F Rop et L Tanguy ds Savoirs et Comp tences De l usage de ces notions dans l cole et l entreprise Paris L Harmattan pp 119 145 Isambert Jamati V 1990 Les savoirs scolaires Enjeux sociaux des contenus d enseignement et de leurs r formes Paris Ed Universitaires Jac
56. Minist re de la Recherche Programme COGNITIQUE Action ECOLE ET SCIENCES COGNITIVES ACQUISITION ET REGULATION DES COMPETENCES SOCIALES version longue Ewa Drozda Senkowska Rachel Gasparini Pascal Huguet Patrick Rayou amp Laurence Filisetti Paris 2002 Liste des auteurs Ewa Drozda Senkowska Universit de Paris V Pascal Huguet Universit Blaise Pascal et CNRS Rachel Gasparini IUFM Dijon Patrick Rayou INRP Paris et Laurence Filisetti Universit de Grenoble Collaborations ponctuelles Martine Caraglio Inspecteur d Acad mie de Cr teil Julie Delalande anthropologue en attente d affection Nicolas Emler London School of Economics 1 AVANT PROPOS mmmmananmnnenenennnananmenenenennnanannnnnnenennnnnnnnnnenenennnnnannnnnnenennnnnnnnnnnnenenennnnnnne 4 2 COMPETENCES SOCIALES QUELQUES REMARQUES PR LIMINAIRES nnsssssnnmmmmmnnnne 5 2 1 Valorisation de l enfance ssssmsmsannnnnenennnnnnnnnnennnnnnnnenenennnnnnnnnnennnnnnenenennnnnnenenennnnnne 6 2 2 Qui parle de comp tences sociales sscesssceeescesencesenseeensceensceeeecusesenseeenseeeneeneesensenensseens 8 2 2 1 Concept des comp tences sociales en sociologie RL 8 2 2 2 Concept des comp tences sociales en psychologie sociale cceeeeeeeeeeeeeeeeeeeaeeeeeeeees 18 3 ACQUISITION DES COMP TENCES SOCIALES DES CAPACIT S RELATIONNELLES AUX REGULATIONS NORMATIVES sssssssrmmmmmmmmmmmmmmmnmnmmnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn
57. Psychology Davis M H 1983 Measuring individual differences in empathy Evidence for a multidimensional approach Journal of Personality and Social Psychology 44 113 126 Davis M H amp Franzoi S L 1991 Stability and change in adolescent self consciousness and empathy Journal of research in Personality 25 70 87 Debarbieux E 1990 Violence dans la classe Paris ESF Debarbieux E 1996 La violence en milieu scolaire 1 Etat des lieux Paris ESF Debarbieux E et Montoya Y 1998 La violence l cole en France 30 ans de construction sociale de l objet 1967 1997 Revue fran aise de p dagogie 75 93 121 DeCharms R 1976 Enhancing motivation New York NY John Wiley and Sons Deci E L Nezlek J amp Sheinman L 1981 Characteristics of the rewarder and intrinsic motivation of the rewardee Journal of Personality and Social Psychology 40 1 1 10 Deci E L amp Ryan R M 1991 A motivational approach to self Integration in personality In R Dienstbier Ed Nebraska Symposium on Motivation 1990 pp 237 288 Lincoln NB University of Nebraska Press Deci E D Vallerand R J Pelletier L G amp Ryan R M 1991 Motivation and education The self determination perspective Educational Psychologist 26 3 4 325 346 Delalande J 1997 La culture enfantine l cole jeux bandes relations d amiti In D Saadi Mokrane d Soci t s et cultures e
58. Turiel et al 1987 Helwig Tisak et Turiel 1990 montrent que dans les soci t s traditionnelles le poids des conventions semble jouer un r le important Ceci se manifeste notamment dans la tendance des enfants lev s dans ces soci t s attribuer une dimension morale aux conventions qu ils envisagent comme non modifiables et g n ralisables La fronti re entre morale et convention appara t donc comme variable selon le milieu social culturel mais aussi religieux cf Nucci et Turiel 1993 Elle appara t galement propos des questions dites non prototypiques qui se situent au croisement des trois domaines distingu s et font l objet de controverses Leur analyse il s agissait de l avortement de l homosexualit de la pornographie et de l inceste aupr s des adolescents Turiel et al 1991 montre que ceux qui jugent ces pratiques acceptables consid rent qu elles rel vent du domaine personnel En revanche ceux qui les jugent inacceptables m me s ils reconnaissent la part du choix personnel les situent sur le plan moral Chez eux on constate aussi une juxtaposition des justifications qui traduisent trois orientations morale normative et bas e sur les cons quences Les critiques des travaux de Turiel et notamment la vision assez optimiste d un individu tout compte fait tol rant qui en ressort portent la fois sur le mat riel utilis les questions conventionnelles sont d une moindre importance que les questions mo
59. a exist de tout temps sous la forme qu elles ont connue en la fr quentant Or l cole est en Europe une invention relativement r cente li e la construction dans le courant des XVI me et XVII me si cles d une soci t dont les principes d organisation rompent avec les mythes religieux pour s articuler davantage la r gulation politique et institutionnelle L apparition progressive de la forme scolaire au XVII me si cle d abord dans les villes se comprend relativement ce profond r am nagement du politique et du religieux qui se caract rise par un nouveau type de pouvoir Chartier et al 1976 Vincent 1980 et 1994 La domination s exerce de mani re plus impersonnelle par le biais d institutions ext rieures aux personnes travers des principes qui s affichent comme objectifs Le syst me scolaire est organis selon un mode de domination rationnel l gal comme une institution impersonnelle dont la gestion rationnelle et bureaucratique d pend de l Etat L mergence de la forme scolaire caract rise l apparition d un mode in dit de relation sociale la relation p dagogique qui s autonomise par rapport aux autres relations sociales avec un lieu sp cifique un emploi du temps la semaine et l ann e des mani res d apprendre selon des m thodes et des progressions en fonction des ges des l ves La relation devient plus impersonnelle entre l colier et le ma tre avec une plus grande distance entre les corp
60. a sociologie Toutefois elle ne le fait pas de la m me mani re selon l approche adopt e face la question d acquisition et de la r gulation Lorsque cette derni re s inscrit directement dans l approche d veloppementale les comp tences sociales sont consid r es comme sp cifiques Lorsqu elle s inscrit dans l approche plus g n rale et dominante elles ne le sont pas Ainsi les travaux qui renvoient l approche d veloppementale r alis s ou bien par des psychologues du d veloppement ou bien par des psychologues sociaux se r f rent souvent Thorndike qui d j en 1920 distingue ce domaine de comp tences qu il d signe sous le terme d intelligence sociale l appellation reprise d ailleurs par un certain nombre d auteurs comme Greenspan 1981 Greenspan et Granfield 1992 d autres formes de comp tences et le d finit comme des capacit s agir judicieusement dans les relations humaines Quelques d cennies plus tard Weinstein 1969 donne une d finition sensiblement identique faire preuve de comp tences sociales c est savoir tre capable d accomplir des t ches interpersonnelles Plus g n ralement dans la litt rature internationale consacr e au d veloppement sociale la notion de comp tences sociales est pr sent e sous deux principaux sens pour une revue voir Ford amp Tisak 1983 e Etre comp tent socialement c est tre m me de d coder une information sociale c est dire plus pr cis ment ext
61. amen 1995 la qualit de l attachement et en particulier l attachement anxieux n est pas le seul facteur d terminant la qualit des relations avec les pairs La qualit de l ensemble des soins et d interventions maternelles leur caract re appropri aux besoins de l enfant aux tapes suivantes du d veloppement l est galement Pour terminer ajoutons que la qualit de l attachement semble aussi avoir un impact sur la qualit de la communication motionnelle et plus pr cis ment sur la qualit et le contr le des expressions motionnelles l ge pr scolaire Tout comme dans les travaux utilisant le paradigme de la strange trange situation d Ainsworth et le questionnaire CBP Child Behavior Profile d Achenbach 1978 elle semble en relation avec les dysfonctionnements de la personnalit cf Lewis et Feirign 1989 Si l impact de la qualit de l attachement de l enfant sur ses relations ult rieures avec les pairs est un fait relativement bien tabli rares sont les travaux mettant en parall le les pratiques ducatives parentales dites indirectes renvoyant justement au lien d attachement et les pratiques ducatives parentales dites directes renvoyant aux apprentissages des interactions sociales notamment par le biais d identification cf Finnie et Russel 1988 cf section 3 2 3 Ces tudes souffrent d une faible diversit des outils utilis s Comme le remarque Putallaz 1987 la m thode la plus so
62. ance il n existerait pas de langage de b b cf Bril et Lehalle 1988 Pour les Mossi du Burkina Faso le b b est un tre qu il importe de modeler de diriger comme un individu qui d ploiera ses qualit s si l on sait l exiger gt mais pour les Kotokoli du Togo il est un synth se th matique nous nous limitons l vocation rapide et circonstancielle des travaux le concernant 14 Par manque de place nous n avons pas voqu les travaux sur les diff rentes r seaux sociaux ou scolaires En soi pas tr s nombreux ils t moignent n anmoins l int r t accord au statut sociom trique ses m thodes d appr ciation ainsi que ses liens avec les comp tences relationnelles Asher 1983 Coie et Kupersmidt 1983 30 tre personnalit difficilement modifiable et de ce fait il ne reste aux parents qu a proposer des innovations transiger avec la volont enfantine mais pas fa onner ce qui le serait d j p 69 Lallemand 2002 3 2 Acquisitions des r gulations normatives S il est vident que les investigations sur les acquisitions et les r gulations des comp tences sociales ne doivent pas tre assimil es avec la morale car elles n apportent aucune r ponse sur ce qui est bon ou bien de faire ou de penser dans les diff rentes situations Schneider 1993 elles sont concern es par l int gration des normes r gles et valeurs morales du fait de leur pouvoir
63. ance psychologique pour la personne La banalisation procure un confort psychologique parce qu elle est au plus profond au plus lourd de la construction de la r alit 2001 p 127 L habitude comporte une dimension inconsciente en tant que scheme enregistrant la m moire sociale inscrit dans des processus infiniment larges puissants et mobiles et une dimension individuelle incorpor e en tant que sch me inscrit sous une forme pouvant s exprimer en gestes concrets observables par l enqu teur 2001 pp 156 et 157 Pour le sens commun l habitude d signe un geste particulier insignifiant sans int r t et m me digne de m pris Le concept d habitude d fini par Jean Claude Kaufmann se distingue de cette acception courante selon trois crit res e l habitude concerne tout tre humain elle n est pas r serv e la d signation p jorative d une cat gorie de personnes moins aptes la r flexion e l habitude intervient dans la r gulation de l action o la r flexivit bien qu elle soit qualitativement d cisive repr sente une quantit minime parfois m me n gligeable notamment sous ses formes les plus conscientes e l habitude ne se r duit pas la r p titivit elle enregistre aussi du nouveau 2001 pp 158 et 159 Chaque jour l individu int riorise une infinit de schemes qui ne seront pas tous op ratoires ni incorpor s La plupart ne seront jamais activ s ils resteront l tat de structures
64. aptitude interagir avec d autres et former de nouvelles relations sociales Souvent consid r e comme centrale cette aptitude constitue la dimension principale du Questionnaire d Affirmation Wolpe Lazarus Lazarus 1973 et a t aussi identifi e par Jernigan et Demaree 1971 dans leur analyse de la c l bre Echelle de temp rament de Guilford Zimmerman Pour l essentiel les autres dimensions rel vent de La d fense des droits d finie comme l aptitude refuser les demandes jug es injustes ou non justifi es violant les droits individuels Elle fait galement partie du questionnaire de Wolpe Lazarus mais aussi de l Inventaire de R solution du Conflit de McFall et Lillisand 1980 L habilet diriger les autres d finie comme l aptitude prendre en charge organiser orienter les activit s d autrui et exercer sur lui une influence Elle renvoie a la Dominance mesur e entre autres par le Questionnaire de Personnalit de Jackson 1967 et par I Inventaire Californien de la Personnalit Gough 1975 et par les inventaires du Style Interpersonnel de Lorr et Youniss 1983 et des Relations Personnelles de Lorr et More 1980 44 L habilet exprimer l approbation et les sentiments positifs souvent dissoci e de l habilet exprimer la d sapprobation et les sentiments n gatifs cf Gay Hollandsworth et Galassi 1975 Lorr et Myhill 1981 Il arrive aussi que la premi re d
65. ar exemple Schneider 1993 Spitzberg amp Cupach 1989 Rose Krasnor 1997 soulignent moins la multiplicit de ces derni res que la diversit de leurs niveaux d abstraction Ces niveaux en effet impliquent des tactiques et des strat gies comportementales tr s concr tes circonscrites des contextes sp cifiques et des comp tences caract re tr s g n ral qui se veulent d contextualis es C est pourquoi Rose Krasnor 1997 qui est pr cis ment l origine d un mod le hi rarchique des comp tences sociales invite reconna tre ces niveaux d abstraction et en tirer l avenir toutes les cons quences s agissant de l interpr tation et de la d finition de ces comp tences Dans le domaine des interactions entre pairs cf section 3 1 par exemple elle distingue trois niveaux 1 Lorsque la comp tence sociale est appr hend e au niveau tr s concret elle est souvent d crite en termes de strat gies comportementales pro sociales permettant d atteindre des objectifs sp cifiques dans des contextes sp cifiques Edmonson 1974 Ford 1982 cf section 2 2 Dans ce cas il est possible non seulement de d finir le type de comportements socialement souhaitables voire efficaces mais aussi d estimer plus ou moins pr cis ment pour chacun des contextes cibl s la fr quence de ces comportements voir par exemple Anderson amp Messick 1974 Gresham 1986 Mize amp Landd 1990 Putallaz amp Wasserman 1989 U
66. arfinkel 1967 Les sociologies constructivistes consid rent les faits sociaux comme une construction sociale continue r sultant de l action des acteurs entre eux de leurs interactions ou encore de leurs accomplissements pratiques de Queiroz 1995 p 83 Cette construction sociale n est jamais enti rement pr visible et d termin e dans la mesure o elle d pend du d chiffrage de la situation par les acteurs ainsi qu ventuellement d une confrontation et d une n gociation potentiellement conflictuelles entre plusieurs d finitions de la situation D s lors on comprend l int r t que portent les sociologies constructivistes la compr hension du sens chez les acteurs Ce que nous d signons comme r alit individuelle id ologique sociale ou scientifique constitue en fait une interpr tation construite par et a travers la communication La construction de cette r alit s effectue partir d hypoth ses qui sont des cons quences de la mani re dont nous recherchons la r alit et non pas des propri t s objectives de la r alit r elle Watzlawick cit par Van Haecht 1998 p 83 Le point de vue constructiviste privil gie deux notions d abord celle de strat gie qui d signe les activit s de r action de refus de r sistance de d brouille o l individu r pond de mani re active la situation dans laquelle il est partie prenante Il s agit d une notion centrale dans l approche interactionniste elle c
67. arriver ou encore avant de critiquer quelqu un j essaie toujours de me mettre sa place En ce qui concerne les valuations des comp tences sociales centr es plus particuli rement sur la responsabilit sociale c est galement cette m thode de self report qui est adopt e L chelle qui est utilis e majoritairement est celle mont e par Kathryn Wentzel en 1993 b Les enfants sont valu s sur la motivation qu ils ont agir prosocialement partager coop rer pour 6 items et la motivation qu ils ont ob ir faire ce que l enseignant demande tenir une promesse pour 7 items Plusieurs critiques peuvent tre formul es au regard de ces mesures qui semblent plus circonscrites sur tel ou tel aspect des comp tences sociales que les inventaires Ainsi si les tests sociom triques tiennent compte de la popularit de l enfant ils n gligent le concept d acceptation qui semble plus pertinent Coie Dodge amp Coppotelli 1982 De plus ils ne peuvent pas tre utilis s dans tous les cas de figure Selon l ge des sujets l impopularit se d cline de fa on diverse Pour rejeter un camarade une seule raison suffit pour les plus petits tandis que pour les plus grands diff rents crit res sont n cessaires Ces tests doivent par cons quence tre administr s avec prudence L utilisation de la vid o pour valuer les comp tences sociales est co teuse en raison de la lenteur et la complexit des d codages des di
68. as seulement les premi res exp riences scolaires mais semblent structurer la totalit de la scolarit Le coll ge par exemple agit encore moins sur les individus que l cole l mentaire par l imposition de normes et de valeurs Valorisant l autonomie et la distance au r le il constitue certes une organisation mais autorise au groupe des pairs une grande latitude pour proposer ses propres r gles normatives et fournir chaque l ve la possibilit de synth tiser les diff rentes logiques qui se pr sentent lui Cousin amp Felouzis 2002 Les l ves de 6 et de 5 observ s en classe comprennent que le plus important est d adopter un comportement socialement acceptable par exemple faire semblant d tre attentifs La ma trise des codes interactifs est moins importante chez les gar ons que chez les filles qui r alisent ainsi l id al comportemental du bon l ve et se placent dans des conditions de meilleure r ussite scolaire Felouzis 1993 Les interactions des enfants dans la cour de r cr ation supposent l vidence un minimum de comp tences relationnelles mais elle t moignent aussi et contribuent au d veloppement de comp tences politiques propres qui ne sont pas toujours reconnues par les adultes D s l cole maternelle se manifestent en effet les capacit s des enfants s organiser en petits groupes capables de structurer une cour qui mettant en relation des petits et des grands des gar ons et des filles
69. ation dans notre soci t et prend pour objet d tude sa forme scolaire caract risant l mergence de la relation p dagogique que nous connaissons aujourd hui L usage du terme de socialisation en sociologie de l ducation m me s il n y a bien s r pas consensus sur sa d finition partage avec les perspectives constructivistes en sociologie l id e selon laquelle les r alit s sociales sont appr hend es comme des constructions historiques et quotidiennes des acteurs individuels et collectifs Corcuff 1995 p 17 Cette probl matique ne constitue pas une nouvelle cole ou un nouveau courant homog nes mais pr sente de fortes convergences qui se manifestent en particulier sur la question des comp tences sociales des acteurs Car dans cette cr ation continue chaque acteur met en uvre une activit d interpr tation o il produit lui m me la r alit en l accomplissant Pour les nombreuses th ories qui constituent cette galaxie constructiviste la comp tence sociale des acteurs souligne notamment leur forte capacit comprendre ce qu ils font pendant qu ils le font Ainsi se trouve branl e la fronti re traditionnelle entre connaissance savante et connaissance ordinaire du monde social l acteur social ne peut plus tre consid r comme un idiot culturel qui produit la stabilit de la soci t en agissant conform ment des alternatives d action pr tablies et l gitimes que la culture lui fournit G
70. ative comp tent par rapport qui par rapport quoi cf section 4 3 Il nous semble que les travaux convoqu s ci dessus qui situent l cole au centre de leurs pr occupations montrent clairement que ce qui est jug comme l expression d une comp tence dans un contexte social culturel et historique donn peut tre jug comme l expression d une incomp tence dans d autres contextes et inversement Cela d autant que par d finition l acteur social ne se limite pas subir le monde dans lequel il vit il le change et le construit et de ce fait contribue re d finir les comp tences que ce monde est cens r clamer D o l importance de chercher situer contextualiser plus syst matiquement les comp tences sociales dont on s est content trop souvent notamment en psychologie de faire l inventaire l image de ceux consacr s aux traits jug s les plus stables de la personnalit 69 En conclusion Cette synth se n est vident pas exhaustive s agissant de la litt rature sur les comp tences sociales Cette exhaustivit est d ailleurs peu envisageable si l on consid re que la plupart des questions pos es par ces comp tences leur acquisition par le sujet leurs expressions dans un contexte social et culturel donn et leurs influences sur les dynamiques cognitives elles m mes renvoient des probl mes beaucoup plus g n raux C est sur ces probl mes que nous avons mis volontairement l accent L
71. ature sur ce sujet qu il est possible de fournir une liste des comp tences dites sociales attendues comme si elles taient ind pendantes de leurs harmoniques cognitives Le partis pris de cette synth se est de faire le contraire Le regard d cal qu elle propose ainsi am ne du m me coup ne pas h siter ranger dans les comp tences dites sociales mais en r alit socio cognitives des aptitudes des mani res de se comporter qui ne correspondent pas n cessairement a la d finition a priori que la soci t et ses institutions en g n ral et l cole en particulier en donnent traditionnellement cf section 2 2 1 et section 5 2 L approche en termes de processus de d veloppement qu elle soit psychologique ou sociologique ne suffit pas pr munir contre tous les risques de naturalisation du sujet et du social La psychologie sociale d une part et les nouvelles sociologies d une autre tentent de le montrer en consid rant les contextes d action comme autre chose que le lieu de d ploiement de processus univoques Certes le contexte n a pas dans les deux cas la m me extension ni rigoureusement la m me signification Il peut tre implicite ou explicite externe ou interne restreint ou largi Sa prise en compte implique cependant la m me attention ce que l acquisition et la r gulation des comp tences sociales sont toujours l objet de m diation qui les rend par d finition irr ductible l expression de d
72. autre Davis 1983 Davis et al 1991 Duan 2000 Feshbach et al 1987 M me si dans de nombreux travaux seule l une ou l autre de ces composantes est tudi e l empathie n en demeure pas moins consid r e comme une comp tence sociale fondamentale puisqu elle est l origine entre autres des comportements d agression et d altruisme Bar Tal 1976 Eisenberg 1982 Davis et al 1991 D autres chercheurs tudient les comp tences sociales comme un ajustement des comportements de l individu en fonction des r gles sociales existantes cf section 3 2 De fait tre comp tent 19 socialement se traduit pour ces auteurs par l adoption de comportements socialement responsables C est tre capable en d autres termes d adh rer a des r gles sociales et agir conform ment un r le attendu Ford 1985 Ford et al 1989 Wentzel 1991a Appliqu au domaine scolaire la responsabilit sociale se traduit par le respect de r gles comme coop rer respecter les autres et participer des travaux de groupe Le r le attendu de l l ve se traduit quant lui par des comportements tels que travailler dur pr ter attention aux activit s de la classe ou tudier ses le ons Wentzel 1991a Dans cette perspective faire preuve de comp tences sociales signifie d agir en fonction des autres de ce qu ils vivent et ressentent empathie des r gles qu ils ont tablies et de ce qu ils attendent responsabilit sociale
73. bas e comme la m thode pr c dente sur la peur de l abandon et de la s paration conduit en gros aux m mes effets Seule l induction focalis e sur les cons quences des actes pour autrui cf l empathie et accompagn e d une argumentation permet l enfant de r fl chir aux raisons sous jacentes aux r gles et de se l approprier Cette appropriation est facilit e par une conduite respectueuse de l adulte l gard de l enfant qui contribue l identification positive et a la responsabilisation mais aussi par la r p tition des justifications qui conduit leur d contextualisation cf les travaux de Tulving 1972 sur la m moire pisodique et s mantique et de ce fait l int riorisation des principes Bernstein distingue trois modes de contr le social associ s des organisations familiales diff rentes li es des groupes sociaux diff rents e Un mode imp ratif cf l affirmation de pouvoir chez Hoffman qui se caract rise par la r duction d initiative de l enfant et de deux types d incitations cf l induction chez Hoffman bas es sur la discussion et laissant l enfant une marge de libert e Le premier type d incitation dit positionnel se r f re a des valeurs partag es mais externes l individu Il s agit l des normes ou des r gles accentuant ce que l enfant a de commun avec les autres mais aussi de la diff rence des statuts sociaux e Le second dit personnel se r f re aux dispositions per
74. c l autre consiste prendre en compte les contraintes du terrain dans leur conception et leur construction Cette derni re pr occupation est li e l int r t que pr sentent les dimensions r v l es par ces inventaires pour de nombreux trainings ou programme d action tentant de d velopper les comp tences sociales et ou de palier leurs d ficits cf Schneider et al 1985 et en particulier le chapitre d Asher et de Coie auxquels nous reviendrons rapidement plus loin S ajoutent ces inventaires des comp tences sociales consid r es comme des habilet s d contextualis es ayant des ant c dents d veloppementaux et une trajectoire d veloppementale pr visible d autres outils de leur rep rage parmi lesquels on compte surtout les tests sociom triques les enregistrements vid o dans des situations r elles simul es ou d entretien et les dilemmes sociaux En ce qui concerne l outil sociom trique l id e sous jacente a son utilisation dans le contexte des comp tences sociales r side dans la possibilit d estimer la capacit de l enfant se faire appr cier des autres et plus particuli rement de ses camarades Feldman amp Wentzel 1990 Gottman et al 1975 Green Forehand Beck amp Vosk 1980 Wentzel 1991b 1993a Wentzel et al 1997 Les tests sociom triques utilis s peuvent tre sous deux formes principales comme le pr conisent les sp cialistes de la sociom trie La premi re forme est une nomination l
75. cation de faible nombre de travaux conduits jusqu ce jour sur le th me de l incomp tence sociale m me si par ailleurs la mention de leur n cessit est fr quente Si l importance de la r ussite scolaire et sociale permet de comprendre l int r t accord aussi bien au diagnostic de d ficit de comp tences sociales qu aux moyens mis en place pour le pallier on ne peut que s tonner du peu de place qu occupe dans ce domaine la r flexion plus g n rale sur l incomp tence sociale Gresham 1986 par exemple sugg re de distinguer les capacit s d fectueuses et les performances d ficientes cela afin de prendre en compte diff remment les enfants qui ne poss dent pas les capacit s requises et ceux qui les poss dent mais qui ne les actualisent pas ad quatement en raison d un niveau lev d anxi t ou d impulsivit Davantage inscrits dans l approche d veloppementale d autres auteurs signalent que les manques voire les d ficits de capacit s ou de performances peuvent tre dus l acquisition d fectueuse des habilet s cens es se d velopper aux stades pr c dents voir par exemple Waters amp Sroufe 1983 Nadel amp Fontaine 1989 D autres auteurs encore en adoptant un point de vue plus large int grant le contexte social et institutionnel soulignent une relative m connaissance des facteurs d terminant de l inadaptation sociale e g Fortin Royer amp Potvin 2001 Par ailleurs lorsqu elle
76. ce prend en compte l itin raire particulier de chaque travailleur d note une plus grande sensibilit aux ph nom nes cognitifs La mobilisation de ce concept par la sociologie traduit alors le passage d une conception pour laquelle ce sont surtout les conditions de d veloppement de l action qui expliquent son d roulement une approche faisant plus de cas de la volont et de la conscience des individus Le d but des ann es 80 dans la sociologie fran aise se caract rise ainsi par un renouvellement des paradigmes avec la fin des approches d terministes structuro fonctionnalistes ou marxistes et I mergence de l acteur Les projets de construction th orique globale sont abandonn s pour en revenir la d construction des situations et poser le probl me du statut de l acteur Sirota 1993 p 88 Dans le domaine scolaire la notion d agent li e la sociologie de la reproduction tend tre progressivement remplac e par une autre terminologie qui t moigne d un changement de perspective Acteurs strat ges transfuges usagers consommateurs savants de l int rieur gens ordinaires deviennent ainsi les nouvelles cat gorisations et conceptualisations de cet acteur social qu est l l ve Sirota 1993 p 104 Jean Michel Berthelot propose alors que la sociologie de la scolarisation se donne pour objet non plus l cole en tant que syst me avec une structure d termin e comme dans les analyses de Pierre Bourdieu ou Ra
77. ces qui impliquent non seulement l enseignant mais galement les pairs et la vie d une classe Il s av re que la pratique r guli re e g durant toute une ann e scolaire consistant signaler des conflits quotidiens et en parler avec les enseignants et ou les camarades de classe dans le but de les r soudre a un effet durable sur la prise en compte de la r ciprocit dans la gestion des conflits A notre connaissance les programmes d action propos s afin de palier les d ficits des comp tences sociales ou de les pr venir n ont pas fait l objet d une synth se th orique approfondie ni d une valuation comparative Les deux semblent cependant indispensables mais leur est indispensable aussi une r flexion sur ce qu on entend par l incomp tence sociale 53 5 R gulation des comp tences sociales comp tences et performances La r gulation des comp tences sociales n appara t pas en tant que telle dans la litt rature les concernant On la traite lorsque c est le cas en relation troite avec leur acquisition et dans la plupart des cas par rapport aux formes lieux et acteurs de la socialisation Nous proposons de l aborder sous l angle g n ral de la relation entre les comp tences et les performances Sur ce point la litt rature concern e entretient une certaine confusion La comp tence sociale nous l avons vu est souvent assimil e un ensemble d habilit s ou de comportements consid r s comme sociaux alors
78. chool children s social status and their mother s behavior and knowledge in supervisory role Developmental Psychology 24 789 801 Ford M E 1982 Social cognition and social competence in adolescence Developmental Psychology 18 3 323 340 Ford M 1985 The concept of competence Themes and variations In H A Marlowe Jr amp R B Weinberg Eds Competence Development pp 3 49 New York Academic Press Ford M E amp Tisak M T 1983 A further search for social intelligence Journal of Educational Psychology 75 2 196 206 Ford M E Wentzel K R Wood D Stevens E Siesfeld G A 1989 Processes associated with integrative social competence Emotional and contextual influences on adolescent social responsibility Journal of Adolescent Research 4 4 405 425 Forquin J C 1979 La sociologie des in galit s d ducation principales orientations principaux r sultats depuis 1965 Revue francaise de p dagogie 48 90 98 49 87 97 50 77 97 Fortin L Royer E Potvin P et Marcotte D 2001 Facteurs de risque et de protection concernant l adaptation sociale des adolescents l cole Revue Internationale de Psychologie Sociale 14 93 120 Foulqui P 1948 Les coles nouvelles Paris PUF Ford M 1982 Social cognition and social competence in adolescence Developmental Psychology 18 323 340 Franks D D et Marolla J 1976 Efficacious actions and soc
79. cit de reconna tre les motions n gatives comme la col re ou la tristesse cf par exemple Peery et al 1989 quant aux diff rences entre les sexes Spence 1987 quant aux diff rences li es au statut sociom trique et par ailleurs ont des exp riences sociales La m thode utilis e dans ce type de travaux est dans la plupart des cas celle mise en place par Borke 1971 qui par ailleurs constitue un des tests d valuation des connaissances interpersonnelles limit es l attribution et la reconnaissance des motions Son int r t r side dans deux types d histoires pr sent es a l aide d images celles concernant la situation qui provoque un d clenchement de l tat motionnel du h ros enfant et celles qui le pr sentent en agissant envers un autre enfant et en d clenchant chez ce dernier un tat motionnel La t che consiste s lectionner un visage parmi quatre pr sentant le bonheur la tristesse la col re et la peur correspondant l tat motionnel d autrui Les fonctions et les dysfonctions motionnelles faisant l objet d une autre 29 limit es Rubin et al 1990 On note aussi une diff rence notable entre les enfants dits pr f r s ou populaires et ceux dits rejet s ou moins populaires Peu d tudes portent sur les enfants dits ignor s cf Asher et Coie 1990 Dans les travaux concernant la connaissance d autrui on remarque de plus en plus ceux consacr s aux th ories implic
80. ction peut lui tre utile ult rieurement Je n aime pas les maths mais je les travaille car ce sera utile pour plus tard gt e Enfin les raisons qui peuvent pousser la personne agir peuvent tre totalement auto d termin e Ryan et Connell 1989 pr tendent que ce dernier stade ne peut pas s appliquer dans le domaine social et ne laissent donc ce domaine que trois niveaux d autonomie possibles Quoiqu il en soit entre le premier type de raisons que l individu peut voquer et le dernier un continuum existe Celui ci va donc du plus bas niveau d autonomie raisons externes au plus haut niveau d autonomie durant lequel l individu se per oit comme autonome comme auto d termin dans ses comportements sociaux Connell et al 1991 Deci et al 1991 Deci Vallerand Pelletier amp Ryan 1991 Grolnick Kurowski amp Gurland 1999 Ryan 1993 Ryan et al 1989 Ryan amp La Guardia 2000 Appliqu la classe se percevoir autonome influence non seulement la motivation r ussir dans une t che scolaire Ryan 1993 mais aussi le comportement prosocial de l enfant Ryan et al 1989 Ces auteurs montrent en effet qu un haut niveau d autonomie per u est li l adoption de comportements empathiques Ryan et al 1989 4 3 Probl mes d valuation Entre comp tence et incomp tence Selon Rose Krasnor 1997 une des difficult s majeures pos es par les d finitions les plus g n ralistes des comp
81. des relations n gatives avec l enseignant pouvait g n rer de l anxi t et des affects n gatifs chez l l ve Non seulement l l ve est motionnellement affect mais sa motivation est galement touch e Il accorde peu d int r t aux activit s de classe Wentzel 1998 et peu de valeur au travail scolaire en g n ral Goodenow 1993 Son amour de cole et son niveau d engagement n chappe pas non plus au ph nom ne Birch et al 1996 Ryan Stiller amp Lynch 1994 Loin de toucher uniquement le domaine scolaire la motivation de l enfant a se comporter pro socialement en classe en prend un coup Wentzel 1994 1997 1998 2002 tout comme son comportement social lui m me Schaps Battistich amp Solomon 1997 En ce qui concerne la satisfaction de son besoin d autonomie il appara t que le degr auquel l enseignant contr le la classe influence la perception globale que l enfant a de lui m me l estime de soi la perception qu il a de ses comp tences cognitives Deci Nezleck amp Scheinman 1981 Ryan amp Grolnick 1986 Ryan amp Stiller 1991 et plus mod r ment la perception qu il a de ses comp tences sociales Deci et al 1981 Les travaux d Adalbjarnardottir 1993 1999 sur le r le de la participation active des l ves la r solution des dilemmes sociaux quotidiens et dans le d veloppement socio moral l cole apportent un autre exemple d une action en faveur d am lioration des comp ten
82. des savoirs ducation et soci t s n 4 15 27 Lahire B 2002 Portraits sociologiques Paris Nathan Lallemand S 2002 Enfance d ailleurs approche anthropologique In M Guidetti S Lallemand et M F Morel ds Enfances d ailleurs d hier et d aujourd hui Paris A Colin pp 9 59 Lamb M E 1981 The role of the father in child development New York Wiley Lamb S 1991 First moral sens Aspects of an contributors to a beginning morality in the second year of life In W M Kurtines et J L Gewirtz ds Handbook of moral behavior and development Vol 2 Hillsdale Erlbaum pp 115 138 Lambert N M amp Nicoll R C 1977 Conceptual model for non intellectual behavior and its relationship to early reading achievement Journal of Educational Psychology 69 5 481 490 Langou t G et L ger A 1991 Public ou priv La Garennes Colombes Publidix Lazarus A A 1973 Assertive training A brief note Behavior Theory 4 697 699 Lebovici S Mazet P Visier J P 1989 L valuation des interactions pr coces entre le b b et ses partenaires Paris ESHEL Lecanuet J P Granier Deferre et Schaal B C 1995 Mis en place des capacit s sensorielles chez le foetus In E Papiernik D Chabrol et J C Pons ds Obst trique Paris Flammarion pp 87 95 Lemaine G 1966 Inegalit comparaison et incomparabilit Esquisse d une th orie de l originalit sociale Bulletin de Ps
83. devenue une interaction complexe entre des parents et des ducateurs des fabricants et des m dias mais aussi des enfants la fois consommateurs et prescripteurs inform s Broug re 1995 Souvent harmonieuses les relations entre pairs peuvent cependant aussi conduire des conflits voire de la violence Les enqu tes de victimation montrent que dans les tablissements sensibles nombre d l ves d noncent la violence physique dont ils sont victimes de leurs pairs mais aussi des ph nom nes comme le manque de respect la d gradation de leurs affaires personnelles ou le vol Carra amp Sicot 1997 Dans la plupart des cas ces mises en d faut des comp tences pacificatrices des l ves s inscrivent dans une ambiance g n rale d incivilit s qui doit au moins autant l effondrement de certains tablissements sur eux m mes dans un contexte g n ral de perte de sens de l institution scolaire pour les l ves qui les fr quentent Debarbieux 1996 Charlot et Emin 1997 l cole l mentaire elle m me les st r otypes A l cole l mentaire elle m me les st r otypes venus des familles peuvent infiltrer les cat gories enfantines et introduire des ferments de discorde dans un univers pourtant globalement int grateur C est notamment le cas du traitement des enfants du voyage souvent exclus des jeux et pour lesquels les autres enfants souhaiteraient une scolarisation s par e de Brito et Vasquez Bronfman
84. diff rentes et les consid rations morales Les travaux de Shweder 1990 Shweder et Haidt 1993 comptent parmi les plus importants du courant culturaliste Il consid re qu il y a trois codes moraux formes universelles d thique qui sont accentu s diff remment dans chaque culture 1 l thique de l autonomie cf le principe de non pr judice de r gles d quit 2 l thique de la communaut le devoirs envers autrui le respect et l harmonie sociale 3 et l thique de la divinit le respect de l ordre sacr l vitement de la pollution la puret L Occident d velopperait l thique de l autonomie les soci t s traditionnelles fond es sur l interd pendance des individus et sur une vision sacr e du monde d velopperaient les thiques de la communaut et de la divinit L acquisition de la morale et des croyances morales envisag e d un point de vue ontog n tique est selon lui bas e sur les messages et les significations implicites v hicul es par les conversations les actes et les coutumes sociales Plus concr tement dans sa th orie de la communication sociale Shweder postule que l enfant apprend les pr misses morales propres sa soci t par 1 l interm diaire des motions manifest es par les autres en cas des transgressions 2 les changes verbaux les ordres les accusations les sanctions les excuses les justifications etc impliqu s dans le maintien des relations sociales 3
85. dormantes ils seront effac s de la m moire s ils ne parviennent pas la pens e consciente ou ne sont pas traduits en action Les habitudes peuvent tre d finies comme des sch mes op ratoires tendant a l incorporation ce qui inclut les sch mes int rioris s non encore incorpor s Une part des habitudes se situe donc dans la r flexivit part qui cependant n est pas la plus structurante du point de vue de l action puisque Les habitudes n acqui rent toute leur puissance que lorsqu elles disparaissent de la pens e consciente et s enregistrent dans la m moire implicite En d autres termes elles atteignent leur mod le quand elles sont parfaitement incorpor es p 173 Dans nos soci t s actuelles les habitudes sont continuellement confront es la r flexivit n cessaire pour fabriquer la coh rence l int rieur de la dynamique identitaire 2001 p 153 car les sch mes incorpor s et les sch mes de socialisation ne co ncident pas toujours Lorsque des sch mes concurrents sont int rioris s voire incorpor s l individu doit effectuer un travail sur lui m me pour tenter de se r unifier baisser la tension mentale et remettre le corps en mouvement fluide 2001 p 163 Le processus r flexif se d clenche partir des contradictions internes au social Les diff rents positionnements th oriques en sociologie en lien avec la question des comp tences sociales invitent penser la question de l int riorit et de
86. du niveau conventionnel ceux adh rant l id ologie lib rale au stade 5 du niveau postconventionnel Cela voudrait dire que les conservateurs sont plus immatures moralement et cognitivement mais aussi si on adopte l id e de substitution des stade que les lib raux ont t des conservateurs Les r sultats du travail de Emler Renwick et Malone 1983 qui remet en question cette id e montrent que si on le demande des tudiants conservateurs sont capables d noncer le raisonnement postconventionnel des tudiants lib raux et donc qu il est tr s risqu de r duire les options id ologiques des niveaux de d veloppement M me si ces deux mod les restent dominants dans le domaine de l acquisition morale les travaux r cents remettent en question leurs postulats forts en sugg rant une volution par stades plut t additive que substitutive cf le pluralisme moral et la n gligence des influences sociales du contexte social des insertions sociales des individus des sp cificit s culturelles des dimensions autres que rationnelle de la morale cf B gue 1998 Boudon 1995 Tostain 1999 Les orientations nouvelles que nous pr senterons ci dessous reprennent ces critiques d une mani re plus syst matique mais il existe aussi un certain nombre de recherches plus ponctuelles qui reprennent pr cisent et ou nuancent certains aspects Par exemple en ce qui concerne le mod le piag tien on peut citer celles sur la justice d
87. e soi de la minimiser Le second l erreur fondamentale consiste surestimer dans les explications d une conduite le r le de l acteur et donc sous estimer celui des contraintes situationnelles Ceci peut avoir des cons quences videntes sur l attribution de la responsabilit Enfin il a t not galement le ph nom ne de l attribution d fensive Walster 1966 Bertone M len Py et Somat 1995 qui consiste diminuer le blame adress l auteur d un acte ayant un profil similaire a l valuateur afin de se prot ger Un int r t grandissant pour les conceptions chez les adultes de la justice aussi bien r tributive p nale que distributive dans leurs liens avec les syst mes de valeurs choix id ologiques et positions socio conomiques cf Ocqueteau et Diaz 1989 Hunout 1996 illustre l int gration des contextes d une nature plus g n rale soci tale Ce dernier est aussi pr sent dans l analyse de l impact des pratiques ducatives sur les conduites et la formation des normes y compris de la clairvoyance normative tudi e propos de la norme d internalit Beauvois 1994 Dubois 1994 Dans ce dernier courant les travaux de Hoffman 1970 1975 sur les v nements disciplinaires familiaux et de Bernstein 1970 sur les formes de r gulation sociale visant l int riorisation des r gles y compris morales ainsi que les formes de sanction associ es aux transgressions de la r gle particuli rement int
88. e trans contextuelle et active chaque moment de la vie des acteurs 2002 p 21 La disposition ne parvient pas toujours s adapter la situation et elle peut tre inhib e mise en veille ou transform e force de r ajustements congruents successifs 2002 p 23 Les dispositions en tant que penchant inclination propension tendance sont plus g n rales et plus permanentes que les comp tences d finies comme savoirs savoir faire bien circonscrits li s une circonstance ou une pratique bien sp cifique un contexte tr s particulier 2002 p 415 Par ailleurs l acteur est pluriel 1998 c est dire qu il incorpore plusieurs sch mes d action et d habitudes il se constitue un stock disponible en fonction des contextes qui ne sont pas homog nes L h t rog n it n est pas sp cifique la socialisation secondaire cole milieu professionnel groupes de pairs elle se rencontre d j lors de la socialisation primaire entre les diff rents modes de garde mais galement l int rieur d une m me famille o plusieurs principes de socialisation coexistent L acteur est ainsi confront r guli rement de petites crises li es des contradictions entre deux univers par ex familial et scolaire mais aussi l int rieur d un m me univers Ces conflits sont quotidiens et ne conduisent pas toujours des souffrances Si la coh rence des habitudes ou des sch mes d action sch mes
89. e ces deux habilet s soit accompagn e d une mesure du besoin de la popularit ou d approbation sociale cf Lorr Youniss et Stefic 1991 L estime de soi qui renvoie la confiance en soi comprise plut t en termes de la valeur de soi et la perception des approbations de la part de ceux jug s les plus significatifs pour soi cf Derman et al 1978 Franks et Marolla 1976 Jackson 1976 L empathie d finie comme la capacit prendre en compte le point de vue d autrui et r pondre affectivement son exp rience motionnelle cf Mehrabian amp Epstein 1972 mais aussi l chelle d empathie dans l Inventaire des Comp tences Sociales de Davis 1983 Certains auteurs voir par exemple Lorr Youniss amp Stefic 1991 signalent que parmi ces dimensions le besoin d approbation les habilit s diriger d fendre des droits la confiance en soi et l empathie sont les plus importantes s agissant de la validit externe de l chelle de D tresse et d Evitement Social de Watson et Friend 1969 et des deux questionnaires des comp tences sociales souvent utilis s celui de Riggio 1986 et celui de Horowitz Horowitz et al 1988 Si l un des enjeux majeurs des inventaires des comp tences sociales consiste y int grer les dimensions d veloppementale en les adaptant aux diff rents groupes d ges et clinique en les adaptant aux diff rents types de troubles hyperactivit autisme et
90. e la m me mani re les nombreuses niches dans lesquelles lyc ens r installent au c ur m me de l tablissement et de la classe des l ments de convivialit entre pairs permettent autant de cr er des espaces de desserrement de la contrainte scolaire que de pacifier une institution fragilis e par l h t rog n it de ses missions et de ses publics Rayou 1998 Il arrive m me que les enfants par l expression de leurs connaissances et points de vue se fassent leur tour les socialisateurs des adultes C est par exemple le cas dans la fa on contemporaine aujourd hui largement diffus e d organiser les anniversaires Lors de ces v nements festifs qui ont pris une importance croissante notamment dans la vie des enfants issus des classes moyennes ils reproduisent certes une tradition mais ils lui impriment aussi un cachet contemporain dans leur fa on bien particuli re de r diger des cartons d invitation de n gocier la liste des invit s et des cadeaux d influencer le choix des mets et des boissons ou encore de proc der a la d coupe du gateau II y a bien en effet transmission verticale d un rite par la voie interg n rationnelle par lequel l enfant est un produit mais aussi des initiatives originales transmises de fa on horizontale dans le groupe des pairs qui le font producteur et contribuent d finir leur tout un m tier de parents Sirota 2000 De m me la fabrication des jouets est
91. ed locus of causality and internalization Examining the reasons for acting in two domains Journal of Personality and Social Psychology 57 5 749 761 Ryan R M amp Grolnick W S 1986 Origins and Pawns in classroom Self report and projective assessment of individual differences in children s perceptions Journal of Personality and Social Psychology 50 3 550 558 Ryan R M amp La Guardia J G 2000 What is being optimized Self determination theory and basic psychological needs In S H Qualls amp N Abeles Eds Psychology and the Aging Revolution pp145 172 Washington DC American Psychological Association Ryan R M amp Stiller J 1991 The social contexts of internalization Parent and teacher influences on autonomy motivation and learning In P R Pintrich amp M L Maehr Eds Advances in Motivation and Achievement Vol 7 pp 115 149 Grenwich CT JAI Ryan R M Stiller J D amp Lynch J H 1994 Representations of relationships to teachers parents and friends as predictors of academic motivation and self esteem Journal of Early Adolescence 14 2 226 249 Sabatier C 1994 Niche d veloppementale et psychologie du d veloppement humain apports du comparatif In M Deleau et A Weil Barais ds Le d veloppement de l enfant approches comparatives Paris PUF Santrock J W Smith P C amp Bourbeau P E 1976 Effects of social comparison on agression and re
92. effet la fa on dont ce que le ma tre veut de l l ve affecte la conception de soi la motivation au travail et le niveau d aspiration de ce dernier et la mani re dont il y r agit Le ph nom ne est alors d autant plus complexe que le rapport au savoir est toujours indissolublement un rapport au monde aux autres et soi Charlot 1997 Pr cis ment les strat gies de comparaison interpersonnelle font partie de ces comp tences sociales fondamentales construites par le sujet dans l univers scolaire A ce propos Monteil amp Huguet 2002 rappellent que rep rable chez les tr s jeunes enfants de l cole maternelle l utilisation de la comparaison sociale ne semble pas r pondre aux m mes buts selon le niveau de d veloppement cognitif Alors qu elle est chez les plus jeunes avant 7 ans au service de l affiliation et de l apprentissage des normes et des r gles en vigueur l cole la comparaison r pondrait surtout un besoin d auto valuation chez les plus g s Frey amp Ruble 1985 Ruble amp Frey 1987 Smith Davidson amp France 1987 G n ralement satisfaite par des comparaisons dites lat rales avec un autrui jug similaire soi cette auto valuation explique elle seule une partie de la variance attach e aux productions des l ves Huguet et al 2001 d o l attention 68 qu il convient de lui accorder Mais ces derniers peuvent aussi choisir de s engager dans des comparaisons soit desc
93. elle du syst me scolaire et de son r le de s lection pour leur future place dans la soci t mais cette compr hension suffit avoir des cons quences institutionnelles en termes d assouplissement de l autorit exerc e sur eux l cole Pr cis ment la notion de comp tences sociales met en question l accent mis sur l importance des d terminations structurelles Elle interroge notamment des notions comme celles d int riorisation des structures objectives d incorporation des structures sociales de syst me de dispositions d habitus labor es par Pierre Bourdieu Bernard Lahire et Jean Claude Kaufmann S ils rel vent l int r t d une sociologie qui cherche des explications dans le pass des acteurs et qui retient la dimension inconsciente des actes s attachent aussi a une analyse plus contextualis e et plus d taill e du fonctionnement de l action Au lieu de reconstituer des principes g n raux de dispositions comme dans l habitus ils reconsid rent en la revalorisant la place de la r flexivit de l individu Bernard Lahire utilise la notion de disposition d finie comme une mani re de voir de sentir ou d agir qui s ajuste avec souplesse aux diff rentes situations rencontr es 2002 p 23 qui implique une op ration cognitive de mise en vidence de la coh rence de comportements opinions pratiques divers parfois parpill s ce qui ne signifie cependant pas que la disposition est forc ment g n ral
94. elles dans les capacit s des enfants vers le quatri me trimestre de la vie explorer leur environnement entrer en contact avec un inconnu tre ou non d pendant de la m re Toutefois ils ont surtout beaucoup contribu a tester l id e selon laquelle la qualit de l attachement entre le b b et sa m re influence d autres syst mes relationnels de l enfant et notamment ses relations avec ses pairs cf Cartron et Winnykamen 1995 Montagner 1988 D une fa on g n rale m me si on d plore peu de travaux concernant la relation entre d une part la qualit du lien d attachement et d autre part l tablissement et du maintien du lien avec les pairs l ge scolaire cette relation semble bien tablie pendant la p riode de 18 mois 5 ans Par exemple Sroufe et Fleeson 1986 signalent que les enfants bien s curis s l ge pr scolaire ont plus de conduites de leader et sont plus souvent sollicit s l ge scolaire Toutefois on note aussi un certain nombre de difficult s dans l tablissement de cette relation dont la plus importante concerne l attention in gale port e par les chercheurs l attachement s curisant excessif et ambivalent Comme le remarquent Jacobson et Wille cit selon Schneider 1993 dans beaucoup d tudes les grilles d observation des conduites en privil giant les expressions des comp tences de l enfant eg pr ter un jouet imiter ce que l autre fait etc au d triment d expr
95. elon laquelle le d sordre ou les probl mes de discipline sont dans une cole confront e aux probl mes de la scolarisation de masse les principales causes des difficult s d apprentissages L insistance contemporaine sur la formation citoyenne ou sur l ducation au respect le sugg re Les t ches d int gration sociale d volues l cole r publicaine des d buts risquent dans certains cas de redevenir prioritaires on n int gre plus les petits Basques ou les petits Bretons mais les enfants des zones difficiles et d une certaine mani re l objectif de paix sociale peut l emporter sur celui d acquisition des connaissances cf par exemple Bouveau et Rochex 1997 Les tudes sociologiques nous apprennent qu on s int resse au social la morale quand ils posent des probl mes Compte tenu de l orientation de l action Ecole et Sciences Cognitives l cole sera donc assez souvent au c ur de notre propos Non seulement elle prend une place pr minente dans les soci t s modernes mais elle r unit aussi les conditions d mergence de comp tences de repr sentations de soi et de comportements e g Huguet Dumas Monteil amp Genestoux 2001 Monteil 1993 Monteil amp Huguet 1999 2002 De par son organisation et ses fonctions l cole tend galement modeler les comp tences des enfants selon des rapports au temps l espace l effort Vincent 1980 Gasparini 2000 Lorsque le
96. ence le degr auquel l enfant se sent d prim ou avec lequel il s estime A penser que les membres de sa famille ne se soutiennent pas les uns les autres dans les moments difficiles l enfant ressent de l anxi t ou un sentiment de d pression qui affectent n gativement ensuite ses comportements pro sociaux Wentzel amp McNamara 1999 MacKinnon Lewis Volling Lamb Dechman Rabiner amp Curtner 1994 ajoutent que lorsque l enfant est engag dans des relations positives avec ses parents alors les relations qu il entretient avec ses camarades sont d autant meilleures Lorsque la vie en famille est marqu e par des interactions coercitives notamment la relation que le gar on entretient avec sa m re l enfant a tendance n interpr ter les situations qu il vit ailleurs que sous le signe de l hostilit Ces biais attributionnels hostiles le font r agir par l agressivit cause de laquelle il risque d tre rejet par les autres MacKinnon Lewis et al 1994 L id e de discontinuit entre les comportements effectifs du sujet dans sa vie quotidienne et ses croyances et autres connaissances est aussi pr sente dans les travaux de la sociologie dispositionnelle tels que ceux de Lahire 2002 qui propose de faire une diff rence entre les dispositions croire et les dispositions agir cf section 2 2 1 Selon Lahire une fois constitu es les croyances sont plus ou moins confirm es par l exp rience quotidienne
97. endantes avec un autrui jug inf rieur soi dans un but d auto protection soit ascendantes avec un autrui jug sup rieur soi dans le but de s am liorer Michinov 2001 pour une revue sur les strat gies de comparaison sociale chez les enfants et les adultes Des r sultats r cents Blanton Buunk Gibbons amp Kuyper 1999 Huguet et al 2001 montrent que largement encourag es par l importance qu attachent les soci t s occidentales la comp tition interpersonnelle les comparaisons ascendantes sont aussi les plus fr quentes dans l univers scolaire Comme le montrent Huguet et al 2001 cette fr quence est si forte que connaissant les notes trimestrielles de leurs cibles de comparaison dans les diff rentes mati res scolaires il est possible de pr dire dans le cadre d analyses de r gression standards les notes des l ves eux m mes Si l on ajoute que la comparaison sociale influence aussi de mani re tr s importante les activit s de bas niveaux d int gration comme celles impliqu es dans le traitement lexical s mantique de mots isol s Huguet Galvaing Monteil amp Dumas 1999 Huguet Galvaing Dumas amp Monteil 2000 on aura compris qu elle constitue un puissant r gulateur des fonctionnements cognitifs Poser la question de la r gulation des comp tences sociales en lien avec celle de la relation entre comp tence et performance permet aussi de revenir leur composante valu
98. ent 1980 et 1994 Gasparini 2001 Les r sistances les oppositions des l ves peuvent tre interpr t es comme tant socialement construites par les l ves contre un ordre scolaire et social Ainsi selon Testani re 1967 les changements dans les formes de chahut des l ves de l enseignement du second degr proviennent des volutions du public suite l ouverture de l enseignement secondaire des cat gories sociales moins favoris es et moins proches d un fonctionnement p dagogique rest inchang Le chahut traditionnel propre aux enfants des milieux bourgeois t moignait d un profond respect des valeurs culturelles de l cole et d une int riorisation des normes scolaires il tait organis par le groupe classe tout le monde participe bons comme mauvais l ves il marquait les temps forts de la vie collective scolaire il se dirigeait plut t vers le personnel subalterne surveillants ducateurs et rarement contre les professeurs des mati res principales Le chahut traditionnel n tait en fin de compte qu une n gation momentan e de l ordre scolaire contrairement au chahut anomique qui m nerait lui la d sorganisation c est dire une forme individuelle d indiscipline sans meneur ni plan pr vu l avance travers laquelle quelques l ves se r voltent contre les normes et les buts de l institution et qui conduirait au chahut irr gulier impr visible de tous les professeurs sans distinction de mati
99. ent 57 506 520 Loux F 1990 Traditions et soins aujourd hui Anthropologie du corps et professions de sant Paris InterEditions Loux F et Richard P 1978 Sagesses du corps La sant et la maladie dans les proverbes francais Paris Maisonneuve et Larose Luthar S S 1995 Social competence in the school setting Propective cross domain associations among inner city teens Child Development 66 416 429 Martinot D 2001 Connaissance de soi et estime de soi ingr dients de la r ussite scolaire Revue des Sciences de l ducation 27 483 502 McFall R M et Lillisand D B 1981 Behavior rehearsal with modeling and coaching in assertion training Journal of Abnormal Psychology 77 313 323 MacKinnon Lewis C Volling B L Lamb M E Dechman K Rabiner D amp Curtney M E 1994 A cross contextual analysis of boys social competence From family to school Developmental Psychology 30 3 325 333 Markus H R amp Kitayama S 1991 Culture and the self Implications for cognition emotion and motivation Psychological Review 98 2 224 253 McCoy C L amp Masters J C 1985 The development of children s strategies for the social control of emotion Child Development 56 1214 1222 Mehan H 1978 Structuring School Structure Harvard Educational Review 48 1 32 64 Meharabian A amp Epstein N 1972 A measure of emotional empathy Journal of Personality 40 5
100. ent ou n explicitent pas toujours la notion de comp tence sociale Selon Harold Garfinkel fondateur du courant et inventeur du mot l ethnom thodologie se donne pour projet d analyser les activit s de tous les jours comme des m thodes que les membres utilisent pour rendre ces m mes activit s visiblement rationnelles et rapportables a toutes fins pratiques c est a dire descriptibles 1967 p VII L ethnom thodologie est ainsi la science des ethnom thodes c est a dire des proc dures constituant ce que Harold Garfinkel appelle le raisonnement sociologique pratique 1993 p 13 On retrouve a la fois l id e de savoir de sens commun notion schiitzienne et de membre Parsons dot de comp tences renvoyant la ma trise du langage dans une collectivit Les acteurs sociaux sont ainsi consid r s comme pourvus d un stock de connaissances de sens commun propos du monde social ils partagent des patterns ressources de sens ils ont recours des pr suppos s des d ductions des faits particuliers tir s du contexte de l action et ils sont dot s d une comp tence commune dans la mise en uvre de ce savoir afin de maintenir le sens des interactions La d marche de l ethnom thodologie vise d crire toutes ces proc dures auxquelles recourent les acteurs sociaux pour construire et conna tre leur monde et pour le rendre familier Harold Garfinkel critique les sociologues pour lesquels le sens des actions chapp
101. ent s tre sentis humili s ou rabaiss s au moins une fois par leurs professeurs Choquet et H ran 1996 Les l ves sont sensibles diff rents aspects de la relation enseignante selon leurs fili res de scolarisation les lyc ens des fili res g n rales privil gient chez leurs professeurs l int r t intellectuel et l efficacit ceux des fili res technologiques pr f rent les enseignants avec lesquels ils ont des relations personnalis es ceux des lyc es d enseignement professionnel attendent que les professeurs soient compr hensifs et quitables Felouzis 1994 Les pratiques humiliantes paraissent tre une exp rience scolaire ordinaire laquelle les enseignants ont recours face une certaine d r gulation des relations scolaires et la perte d efficacit de la r gle Merle 2002 L humiliation est une forme de domination qui ressemble la domination traditionnelle d crite par Weber les sujets ob issent un chef qui peut montrer son inclination ou son aversion personnelle L expression c est le prof qui a tous les droits t moigne que du point de vue des l ves l univers scolaire ne fonctionne pas totalement selon les principes de la domination l gale rationnelle Pour se faire respecter les enseignants ne peuvent plus n s appuyer sur une autorit qui s imposerait naturellement c est dire reposant sur la reconnaissance de leur statut et de la l gitimit de la situation scolaire Thin 2002
102. erait aux acteurs sociaux eux m mes alors qu il faut selon lui rendre compte de la fa on dont les acteurs per oivent et interpr tent le monde construisent du sens mobilisent concr tement des r gles pour guider leurs interactions es faits 5 Concernant ces courants dans leurs rapports avec les probl matiques de sociologie de l ducation on peut notamment consulter l ouvrage de Anne Van Haecht L cole l preuve de la sociologie Questions la sociologie de l ducation 1990 L ethnom thodologie a trouv l une de ses origines th oriques dans la ph nom nologie avec une influence de Sch tz et Husserl dans les premi res recherches de Garfinkel 11 sociaux ne s imposent pas nous comme une r alit objective il faut consid rer les faits sociaux non comme des choses mais comme des accomplissements pratiques Coulon 1993 p 18 Dans la perspective ethnom thodologique la vie en classe requiert des comp tences sociales dont la non maitrise peut tre sanctionn e travers toutes les proc dures scolaires d valuation de s lection et d orientation Aaron Cicourel et John Kitsuse 1963 ont montr combien l valuation de la capacit des l ves est loin d tre objective et rel ve bien d une construction personnelle et sociale chez les adultes professionnels des tablissements scolaires int grant des conceptions provenant de sciences l gitim es par l cole psychologie psychiatrie scie
103. erg et Colby MJI Moral Judgment Interview cf Colby et Kohlberg 1987 mais aussi Vanderplas Holper 1979 1999 qui comporte trois dilemmes et une s rie des questions sur ce que devrait faire le h ros de chaque histoire accompagn es de demandes de justification Les r sultats montrent une corr lation entre les stades de jugement moral et l ge en signalant que l volution morale continue apr s 30 ans mais aussi que la majorit des adultes ne d passent pas le niveau conventionnel et que le niveau interm diaire stades 4 5 est pr sent chez 11 16 des sujets Toutefois les dilemmes propos s par Colby et Kohlberg ne concernent que les relations interpersonnelles et non des probl mes sociaux g n raux comme la r partition des biens l acc s l ducation etc Or de nombreux travaux notamment men s par les sociologues cf Boudon 1995 montrent que les principes moraux varient selon la structure sociale des in galit s Ceux men s notamment par un philosophe de la justice Walzer 1997 sugg rent qu elles varient aussi 32 selon la sph re de la justice pour l acc s aux soins il s agit du besoin pour l acc s au dipl me du m rite et pour l conomie du march De plus son id e selon laquelle chaque stade se substitue au pr c dent fait l objet des mises en question Par exemple Nassi Abramowitz et Youmans 1985 signalent qu on est amen penser que les individus conservateurs se situent au stade 4
104. ernant surtout le fonctionnement dans une dyade ou dans un petit groupe Sur un plan g n ral elles renvoient l id e d un quilibre entre les besoins de soi l autonomie et les besoins des autres interd pendance Dans les d finitions qui se situent a ce niveau d abstraction les comp tences sociales sont souvent assimil es l acceptation la popularit Coie et Dodge 1983 Dodge 1985 au leadership Strayer et Strayer 1976 Vaughn et Walters 1981 ainsi qu l initiation et au maintien de relations intragroupe harmonieuses Bukowski amp Hoza 1989 Hartup 1992 1996 Ces d finitions posent aussi des probl mes d interpr tation Par exemple si la popularit d un enfant peut reposer sur ses comp tences sociales elle peut aussi tre li e et parfois bien davantage son degr d attractivit physique et d autres facteurs ind pendants des comp tences en question Hartup 1983 De plus comme le remarque Schneider 1993 les d finitions qui assimilent les comp tences sociales l acceptabilit et ou la popularit sociales en insistant sur la capacit mettre les comportements renforc s par les autres et freiner les comportements sanctionn s par eux mettent au second plan les relations intimes Par ailleurs ces d finitions exigent aussi qu on s accorde sur l acceptabilit la valeur ou la pertinence de certains comportements Gresham et Reschly 1987 Par exemple dans les cas des groupe
105. essions de ses incomp tences eg s isoler ne pas avoir des initiatives etc privil gient ainsi les enfants s curis s Les observations recueillies gr ce aux grilles plus quilibr es sugg rent que les enfants dits vitants ne manifestent pas plus de comportements d isolement que les enfants dits s curis s les uns et les autres semblent aussi actifs En revanche comme le rapporte Pastor les premiers re oivent moins de r ponses leurs sollicitations que les seconds et constituent plus souvent une cible d agression cit selon Schneider 1993 Sur ce point l tude de La Freni re et Sroufe 1985 est parmi les plus compl tes Les auteurs construisent une grille d observation comportant les conduites affiliatives et de leadership les affirmations verbales et physiques des droits les expressions d un tat motionnel positif et n gatif Cette grille appliqu e l observation des enfants entre 4 et 5 ans dont la qualit d attachement a t valu e l ge de 12 et 18 mois montre que seuls les enfants revendiquants diff rent des autres vitants et s curis s par la moindre fr quence de conduites d affiliation et de leadership En revanche l valuation du statut sociom trique aupr s des camarades de la classe montre que les revendiquants sont aussi peu populaires que les vitants 27 Cela dit comme le signale Bretherton 1985 cit selon Cartron et Winnyk
106. eu Peter Berger et Thomas Luckman tudient la connaissance dans la vie quotidienne et son activation dans des situations de face face L individu dispose d une r serve d exp riences pr alables qui lui sont propres ou qui proviennent d autrui Ces exp riences fonctionnent comme des sch mes de r f rence au sein d un stock de connaissances disponibles L homme et la soci t se produisent mutuellement au cours d un processus dialectique qui comporte trois moments Van Haecht 1998 e l ext riorisation la soci t est un produit humain l tre humain se projette dans le monde par son activit physique et mentale e l objectivation la soci t est une r alit sui generis ind pendamment de ses cr ateurs les produits humains deviennent des donn es ext rieures e int riorisation l homme est le produit de la soci t les hommes se r approprient les r alit s devenues ext rieures les structures du monde objectif se transforment en structures de la conscience subjective L int riorisation se produit par le proc s de socialisation qui se d cline en une socialisation primaire surtout par la famille gr ce laquelle l individu devient membre de la soci t et une socialisation secondaire qui d signe tous les proc s ult rieurs au cours desquels l homme est initi de nouvelles exp riences sociales La socialisation primaire est consid r e par Peter Berger et Thomas Luckman comme primordiale elle repr
107. evelopment 47 980 989 Tanguy L 1983 Savoirs et savoirs sociaux dans l enseignement secondaire en France Revue fran aise de sociologie XXIV 227 254 Tassi F Schneider B H et Richard J F 2001 Competitive behavior at school in relation to social competence and incompetence in middle childhood Revue Internationale de Psychologie Sociale 14 165 183 Testani re J 1967 Chahut traditionnel et chahut anomique dans l enseignement du second degr Revue Francaise de Sociologie n 8 17 33 Thin D 1998 Quartiers populaires l cole et les familles Lyon PUL Thin D 2002 L autorit p dagogique en question Le cas des coll ges de quartiers populaires Revue Fran aise de P dagogie n 139 avril mai juin 2002 21 30 Tijus C 2001 Introduction la psychologie cognitive Paris Nathan Thorndike E L 1920 Intelligence and its uses Harper s Magazine 140 227 235 Thorne B 1993 Gender play Girls and boys in school New Jersey Rutgers University Press Tisak M S et Turiel E 1984 Chidren s conceptions of moral and prudential rules Child Development 55 1030 1039 Tournier V 1997 Ecole publique cole priv e le clivage oubli Revue francaise de science politique 5 560 588 Tostain M 1999 Psychologie morale et culture L volution de la morale de l enfance l ge adulte Grenoble PUG Tronto J 1993 Moral boundries A political argument for en ethics of
108. evoir socialement comp tent peut faciliter chez l individu l adoption de comportements prosociaux Barnett Thompson amp Pfeifer 2001 49 Le besoin d autonomie consiste exp rimenter ses propres choix et r guler soi m me ses activit s Pour cela l individu doit tablir un rapport entre ses actions ses objectifs et ses valeurs Connell et al 1991 Op rationnellement parlant la perception que l individu a de son autonomie se mesure partir des diff rents styles auto r gulatoires d termin s par Ryan et Connell en 1989 En d autres termes la perception de l autonomie se traduit par la perception que l individu a des raisons qui le poussent agir Quatre raisons principales d agir sont d crites dans la litt rature e Les l ves qui agissent pour gagner une r compense ou viter la punition sont dits pouss s par des raisons externes J ai int r t coop rer avec mes camarades pour ne pas que mon enseignant me dispute e Quand ils agissent en vue de passer pour une personne bien il est dit qu ils agissent par raisons introject es introjected reasons En agissant comme cela je suis une personne bien gt e Dans un troisi me cas de figure l individu peut tre pouss agir par des raisons identifi s identified reasons En termes profanes cela signifie que la personne agit de fa on intentionnelle Elle agit non pas parce que cela l int resse d agir comme cela mais parce que cette a
109. f les trois disciplines sur lesquelles nous nous appuyons consid rent que les comp tences dont il est question sont d embl e sociales et cognitives car elles correspondent l int gration cognitive de certaines des caract ristiques attach es l environnement social institutionnel culturel du sujet D fendue notamment par Bruner 1996 cette position n est pas n cessairement majoritaire dans la litt rature internationale Tr s abondante cette derni re consigne surtout des travaux dont l objectif assign est de faire l inventaire des comp tences sociales appr hend es selon diff rents niveaux d abstraction dans une perspective favorisant parfois une vision excessivement dichotomique du social et du cognitif Cette perspective est entretenue notamment par la faible proportion des travaux caract re v ritablement pluridisciplinaire qui pourraient aussi permettre d affiner les outils aussi bien conceptuels que m thodologiques servant d finir et op rationnaliser les comp tences sociales Comme nous le verrons si sur ce plan la plupart des pr occupations des psychologues sociaux des sociologues et des anthropologues convergent elles donnent davantage lieu des emprunts conceptuels et des citations r ciproques qu des recherches ou analyses communes Cela dit on ne peut pas non plus exclure que derri re la sp cification des comp tences sociales se cache une id e largement r pandue s
110. fficult s d installation du mat riel De plus cette mesure des comp tences sociales par l observation de situations r elles ne permet pas une mesure standardis e Ford et al 1983 Enfin les mesures par self report qui consistent demander directement l enfant comment il se comporte soul vent les questions de d sirabilit sociale et de subjectivit Par exemple dans l chelle propos e par Wentzel 1993b 46 l enfant est confront des questions du type Avec quelle fr quence How often essaies tu de partager avec tes camarades ce que tu as appris L enfant doit r pondre en entourant l un des nombres allant de 1 rarement 6 presque toujours On peut se demander quel point la notion de partage est la m me pour l exp rimentateur et pour l enfant A quel point galement rarement ou presque toujours signifie la m me chose pour les deux personnes L ensemble de ces remarques laisse appara tre que les mesures des comp tences sociales doivent tre affin es Toutefois comme nous l avons d j signal le probl me principal pos par les outils de leur rep rage concerne la d finition et l op rationnalisation de ce concept On le retrouve dans un certain nombre de synth ses plus th oriques 4 2 Probl mes de d finition Entre le concret et l abstrait Les auteurs ayant tent une synth se des travaux psychologiques sur les comp tences sociales interpersonnelles voir p
111. fl te la mani re habituelle de traiter cette question qui distingue l acquisition des comp tences sociales caract re plut t interpersonnel de celle des comp tences caract re plut t soci tal A notre avis ces deux domaines se compl tent car si le premier au moins dans ce qui concerne la psychologie du d veloppement se centre sur l acquisition des capacit s plus ou moins pr coces impliqu es dans l tablissement mais aussi le maintien des relations interpersonnelles et concerne surtout la p riode pr scolaire le second se centre sur l acquisition des r gles normes souvent morales permettant les rapports collectifs et concerne davantage la p riode scolaire Nous accorderons ce dernier domaine une place plus importante qu au premier non seulement parce qu en attribuant l cole une place particuli re dans cette synth se nous nous int ressons plus aux ges de sa fr quentation mais aussi parce que ce domaine contrairement celui des relations interpersonnelles est relativement d sinvesti en France Par exemple Tostain 1999 signale que depuis 1932 l ann e de publication du livre fondateur de Jean Piaget il n a recens sur le th me de la morale qu une quinzaine de recherches francophones M me si on accorde cet auteur le droit l erreur et si on multiplie le chiffre qu il indique par 10 pour une p riode aussi longue ce chiffre reste particuli rement bas Or il nous semble impossible de faire l impa
112. fonctions psychiques sup rieures prennent en compte leur caract re la fois intra individuel et social la part de chacun peut tre diff remment appr ci e Les grandes th ories explicites du d veloppement du d but du 20 si cle dont l impact est toujours plus ou moins pr sent diff rent quant l importance qu elles accordent dans leurs explications de la gen se de l organisation psychique l orthogen se et l pigen se Si les th ories orthog n tiques dont les exemples classiques sont la conception du d veloppement pulsionnel de Freud et la conception du d veloppement cognitif de Piaget ne nient ni l existence ni l effet de l environnement et de ce fait du contexte elles postulent n anmoins que le d veloppement normal se r alise sans que le milieu intervienne dans la structuration elle m me Le milieu peut acc l rer fixer ralentir ou faire r gresser une conduite un mode d organisation mais il ne le constitue pas Tel n est pas le cas des th ories pig n tiques du d veloppement issues d une r flexion sur le r le du milieu et en particulier du milieu social dont celles de Wallon et de Vygotski constituent deux exemples classiques Wallon envisage deux ensembles de d terminants biologiques et sociaux postule que le milieu humain y compris le milieu symbolique est tout aussi indispensable que le milieu biologique la survie et au d veloppement d un enfant Les capacit s maturationnelles biologiq
113. g and change Informational and affective influences on cognitve moral and social development In E T Higgings amp R M Sorrentino Eds Handbook of Motivation and Cognition Vol 2 pp193 228 New York Guilford Press Spence S H 1987 The relationship between social cognitive skills and peer sociometric status British Journal of Developmental Psychology 5 347 355 Spitzberg B H et Cupach W R 1989 Handbook of interpersonal competence research New York Springer Verlag Sroufe L A 1983 Infant caregiver attachement and patterns of adaptation in preschool The roots of maladaptation and competence In M Perlmutter d Minnesota symposia on child psychology vol 16 Hillsdale NJ Lawrence Erlbaum Associates pp 41 81 Sroufe L A et Fleeson J 1986 Attachement and the construction of relationships In W Hartup et Z Rubin ds Relationships and development pp 51 71 Hillsdale NJ Erlbaum Steele C M 1997 How stereotypes shape intellectual identity and performance American Psychologist 52 613 629 Strayer F F Tessier O et Gariepy J L 1985 L activit affiliative et le r seau coh sif chez les enfants d ge pr scolaire In R E Tremblay M Prouvost et F F Strayer ds Ethologie et d veloppement de l enfant Paris Stock 88 Strayer F F et Strayer J 1976 An ethological analysis of social agonism and dominance relations among preschool children Child D
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117. gruence cela en raison semble t il d un ph nom ne d auto focalisation donc de centration de l attention sur soi au d triment de la t che ex cuter cf Brunot Huguet amp Monteil 2000 De m me la signification autobiographique des contextes d apprentissage lorsqu elle est probl matique pour le sujet 54 affecte de mani re dramatique ses productions dans le cadre de t ches pourtant suppos es relativement insensibles au contexte i e Huguet Brunot amp Monteil 2001 moins d envisager que la r currence des contextes ne laisse aucune trace en m moire il est bien difficile de tenir l histoire sociale du sujet l cart des explications cens es rendre compte de la mani re dont il se comporte dans telle ou telle situation C est pourtant ce que fait la litt rature dans le domaine des comp tences dites sociales comme celle sur les comp tences tout court Il faut bien voir aussi que l histoire sociale du sujet ne consigne pas seulement ses interactions interpersonnelles mais aussi celles de nature plus intergroupes et de ce fait int gre les connaissances issues des st r otypes qui un moment donn qualifient parfois de mani re tr s n gative ses groupes d appartenance Guimond 2000 R gner Huguet amp Monteil sous presse Comment envisager que ces connaissances une fois rendues saillantes n exercent aucune influence sur le d roulement des interactions auxquelles le sujet est conduit a prend
118. h ritiers Les tudiants et la culture Paris Minuit Bourdieu P et Passeron J C 1970 La reproduction Paris Ed de Minuit de Brito X et Vasquez Bronfman A 1994 La perception de l tranger par les enfants d une cole primaire Migrants Formation 96 57 71 72 Bouveau P et Rochex J Y 1997 Les ZEP entre cole et soci t Paris CNDP Hachette ducation Bowlby J 1969 Attachement and loss Vol 1 Attachement London Tavistock Trad frangaise L attachement Paris PUF 1978 de Boysson Bardies B 1996 Comment la parole vient aux enfants Paris Odile Jacob Brazelton T B 1983 L chelle d valuation du comportement neonatal Neuropsychiatrie de l enfance et de l adolescence 31 61 96 Bressoux P 1994 Les recherches sur les effets coles et les effets ma tres note de synth se Revue fran aise de p dagogie n 108 juillet ao t septembre 91 37 Bril B et Lehalle H 1988 Le d veloppement psychologique est il universel Paris PUF Brody G H amp Shaffer D R 1982 Contributions of parents and peers to children s moral socialization Developmental Review 2 31 75 Broug re G 1995 Jeux et ducation Paris L Harmattan Brousseau G 1998 Th orie des situations didactiques Grenoble La Pens e Sauvage Bruner J S 1996 L ducation entr e dans la culture Paris Retz Bruner J S et Tagiuri R 1954 The perception of people In G L
119. ial approval as interacting dimensions of self esteem A tentative formulation throught construct validation Sociometry 39 324 341 Frey K S amp Rubble D N 1985 What children say when the teacher is not around Conflicting goals in social comparison and performance assessment in the classroom Journal of Personality and Social Psychology 48 550 562 Garfinkel H 1967 Studies in ethnomethodology New York Englewood Clifford Prentice Hall Gasparini R 2000 Ordres et d sordres scolaires La discipline a l cole primaire Paris Grasset Le Monde Gasparini R 2001 Une contribution la compr hension de la discipline a l cole l mentaire par une analyse sociologique configurationnelle Revue Francaise de P dagogie 137 59 69 Gay M L Hollandsworth J G Jr et Galassi J P 1975 An assertiveness inventory for adults Journal of Counseling Psychology 22 340 344 Garfinkel H 1967 Studies in ethnomethodology New York Englewood Clifford Prentice Hall 78 Giddens A 1970 trad 1987 La constitution de la soci t El ments de la th orie de la structuration Paris PUF Gilligan C 1982 1986 Une si grande diff rence Paris Flammarion Gilly M 1980 Ma tre l ve R les institutionnels et repr sentations Paris PUF Gilly M amp Roux J P 1984 Efficacit compar e du travail individuel et du travail en interaction socio cognitive dans l appropriation et la mise en u
120. ible tr s t t d s quatri me mois de gestation permet au f tus de conna tre par le toucher haptonomique son p re et sa m re Le paradigme de la succion non nutritive Lecanuet Schaal et Granier Deferre 1995 appliqu l analyse de la perception auditive a permis de montrer que le foetus discrimine des diff rences d intensit et de fr quence des sons entre la 36 40 me semaine D s le premier mois les b b s diff rencient la voix de la m re et la pr f rent la voix d une personne trang re et d s le quatri me mois ils diff rencient leur pr nom cf De Boysson Bardies 1996 On a pu montrer aussi en mesurant le temps de fixation l existence d une pr f rence et de la diff renciation visuelle du visage de la m re ainsi que les diff rents d clencheurs du sourire chez le b b dont l apparition semble s quentielle eg 10 semaines les yeux 24 semaines les mouvements de la bouche etc L ensemble de ces travaux a apport une confirmation indirecte l id e lanc e bien avant par Bowlby 1969 de l importance que l tablissement et le maintien d un lien avec autrui en particulier avec la m re peut jouer dans le d veloppement moteurs cognitif et social de l enfant L importance de ce lien dit d attachement d fini par Bowlby comme l ensemble des processus sous jacents la recherche et au maintient de la proximit avec une personne particuli re de l entourage de l enfant en g n rale la
121. ice de la recherche de nourriture au profit de contact chez les singes et sur les travaux de Lorenz concernant l empreinte 26 de leurs enfants et des contacts m re enfant en strange situation mettant en place une alternance s parations retrouvailles cette chercheuse a distingu trois cat gories d attachement ins cure vitant ins cure ambivalent s cure auxquelles on ajoute parfois la cat gorie ins cure d sorganis Il est alors apparu que la s curit de l attachement est li e la sensibilit l ajustement et la pr visibilit des r actions parentales tandis que l ins curit semble favoris e par leurs comportements extr mes dont la sous ou sur stimulation Nombreux auteurs ont apport des r sultats en faveur d une forte stabilit de la qualit d attachement au cours du d veloppement cf Walters et Deane 1982 y compris dans diff rentes cultures cf Bril et Lehalle 1988 mais aussi en faveur du fait que les relations avec d autres personnes d entourage dont les pairs peuvent jouer un r le compensateur et r parateur d un attachement d fectueux la m re cf par exemple la m ta analyse r alis e par Lieberman et ses coll gues Lieberman et al 1991 le confirme quant au p re les analyses apport es par exemple par Hartup 1989 Lewis et Feiring 1989 le confirment quant aux pairs Les travaux d Ainsworth ont aussi permis de comprendre pourquoi on rel ve des diff rences inter individu
122. ie ds Peer rejection in childhood New York Cambridge University Press pp 365 401 Coie J D et Dodge K A 1983 Continuities and changes in children s social status A five year longitudinal study Merrill Palmer Quarterly 29 261 282 Coie J D et Kupersmidt J B 1983 A behavioral analysis of emerging social status in boys groupes Child development 54 1400 1416 Coie J D Dodge K A amp Coppotelli H 1982 Dimensions and types of social status A cross age perspective Developmental Psychology 18 4 557 570 Colby A et Kohlberg L 1987 The measurement of moral judgement Vol 1 Theoritical foundations and research validation Vol 2 Standard Issue Scoring Manual Cambridge Cambridge University Press Combs M L amp Slaby D A 1977 Social skills training with children In B B Lahey amp A E Kazdin Eds Advances in Clinical Child Psychology Vol 1 New York Plenum Press Connell J P amp Wellborn J G 1991 Competence autonomy and relatedness A motivational 74 analysis of slf system processes In M R Gunnar amp L A Sroufe Eds Self processes and development The Minnesota Symposia on Child Psychology Vol 23 pp 43 78 Hillsdale NJ Erlbaum Coulon A 1993 Ethnom thodologie et ducation Paris PUF collection l ducateur Cousin O 1993 L effet tablissement Construction d une probl matique Revue francaise de sociologie XXX
123. imit e des pairs la deuxi me est l valuation du groupe en entier Schwartzwald Laor amp Hoffman 1986 Concr tement dans le premier cas la t che de l enfant consiste nommer spontan ment certains de ses camarades qui se comportent de telle ou telle fa on qui commence les bagarres coop re avec les autres Il doit en nommer trois par exemple Dans le second cas la t che de l enfant consiste d signer parmi tous ceux qui r pondent au crit re Lorsque c est l enseignant que l on demande d valuer les comp tences sociales de l l ve les chercheurs utilisent des chelles Les adultes sont alors confront s des items du type A quel point diriez vous que cet enfant est distrait qu il menace les autres Feldman et al 1990 Feshbach et al 1987 Green et 45 al 1980 Lambert amp Nicoll 1977 Wentzel 1993 Ce n est que plus rarement que de telles chelles sont propos es aux enfants Feldman et al 1990 Luthar 1995 Wentzel et al 1997 Des indices de comp tences sociales sont aussi recueillies via la vid o lors de s quence d observations de l enfant en r elle situation de classe Gottman et al 1973 Green et al 1980 en simulation de situation de classe D pret amp Filisetti 2001 ou lors d une interview Ford et al 1983 Enfin dans certains cas afin de rep rer les comp tences sociales des enfants on les invite r soudre des dilemme
124. indzey d Handbook of social psychology Vol 2 pp 634 654 Reading MA Addison Wesley Brunot S Huguet P amp Monteil J M 2000 Performance Feedback and Self Focused Attention in the Classroom When Past and Present Interact Social Psychology of Education 3 277 293 Brown R 2000 Group Processes Oxford Blackwell Buchs C amp Butera F 2001 Complementarity of information and quality of relationship in cooperative learning Social Psychology of Education 4 335 357 Bukowski W M et Hoza B 1989 Popularity and friendship Issues in theory measurement and outcome In T J Berndt et G W Ladd ds Peer relationships in child development Wiley series of personality processes New York Wiley pp 15 45 Burgui re A Klapisch Zuber Ch Segalen M et Zonabend F ds 1986 Histore de la famille Vol 1 3 Paris A Colin Butera F amp Buchs C sous presse Reasoning together From focussing to decentration In V Girotto amp P N Johnson Laird Eds The shape of reason Hove Psychology Press Butera F Johnson R Johnson D amp Mugny G Eds sous presse Learning at the University Berne Hans Huber Butera F Mugny G 2001 Conflicts and social influences in hypothesis testing In C De Dreu amp N De Vries Eds Group Consensus and Minority Influence Implications for innovation pp 160 182 Oxford Blackwell Butera F Mugny G amp Buchs
125. int r t de ce rapport est plut t de faire appara tre la n cessit d une approche v ritablement pluridisciplinaire des comp tences sociales cela en raison pr cis ment de l impossibilit d en appr hender toute la complexit de mani re unidimensionnelle Il ne s agit pas de nier l int r t ni de l orientation strictement d veloppementale ni des inventaires de comp tences eux m mes mais de reconna tre avec un souci d articulation de diff rents niveaux d explication au sens de Doise 1982 cf note 21 la complexit de la probl matique trait e ici En effet la dimension sociale des comp tences ne renvoie pas uniquement la mani re dont le sujet g re ses interactions et plus g n ralement son environnement institutionnel et culturel historiquement situ Elle implique aussi la mani re dont il mobilise un certain nombre de ses ressources que l on pourrait dire strictement cognitives selon la situation d interaction laquelle il est confront ou dans laquelle il s engage librement En bref ce rapport est une invitation suppl mentaire penser le cognitif et le social dans la perspective d une influence r ciproque Dans cette perspective les comp tences deviennent sociales dans la mesure o leurs expressions comportementales traduisent elles m mes des degr s divers cette r alit sociale et culturelle laquelle le sujet ne peut en aucune mani re chapper m me si parfois il la transf
126. interpr tation et sur l laboration des cadres de l activit conjointe la co construction Le partage des intentions qui constitue selon cet auteur le probl me le plus fondamental de la p dagogie se produit dans un contexte o celui qui montre pour faire faire le parent l enseignant l expert poss de un ensemble de repr sentations na ves sur la mani re dont fonctionne l esprit de celui qui doit faire l enfant l apprenti le novice Ses th ories implicites permettent d interpr ter la conduite de l autre Pour cette raison celui qui montre pour faire faire ne se limite pas d crire ce que fait l enfant il a ou il se fait une id e sur ce que l enfant pense tre en train de faire et sur les raisons pour lesquelles il le fait L enfant dispose aussi de th ories implicites Il se fait une id e des attentes des croyances de l enseignant de la l gitimit de son activit d l ve etc cf sections 2 2 et 5 2 Il est vident que les travaux des anthropologues et des historiens ont beaucoup contribu ce courant de recherche en montrant notamment que les croyances sur les capacit s de l enfant et sur ce en quoi consiste le r le des adultes non seulement diff rent selon les cultures Lallemand 2002 ou les moments historiques Morel 2002 mais aussi exercent un impact sur les conduites son gard Par exemple chez les Mohave qui croient que l enfant comprend le langage adulte d s la naiss
127. ion Development Psychology 25 312 319 Petit G S Dodge K A et Brown M M 1988 Early family experience social problem solving patterns and children s social competence Child development 59 107 120 85 Piaget J 1932 Le jugement moral chez l enfant Paris Alcan nouvelle dition Paris PUF 1957 Piaget J 1923 Le langage et la pens e chez l enfant Paris Neuchatel Delachaux et Niestl Plaisance E 1989 Echec et r ussite l cole l volution des probl matiques en sociologie de l ducation Psychologie Fran aise 34 229 235 Plenel E 1985 L Etat et l cole en France La R publique inachev e Paris Payot Pollard A 1985 The Social World of the Primary School London Holt Rinehart and Winston Prost A 1968 Histoire de l enseignement en France 1800 1967 Paris A Colin Prost A 1986 L enseignement s est il d mocratis Paris PUF Putallaz M 1987 Maternal behvior and children s sociometric status Child development 58 324 340 Putallaz M et Wasserman A 1989 Children s naturalistic entry behavior and sociometric status A developmental perspective Developmental Psychology 25 297 305 Quiamzade A Mugny G Falomir J M Butera F 1999 Gestion identitaire vs pist mique des comp tences In H Hansen B Sigrist H Goorhuis H Landolt Eds Bildung und Arbeit Das Ende einer Differenz pp 267 276 Aarau Sauerlander
128. iquent davantage lorsqu ils ne travaillent pas assez et qu ils tendent consid rer comme des sous r alisateurs Les enseignants paraissent comme leur milieu environnant porteurs d id ologies implicites de st r otypes de genre travers lesquels ils appr hendent leurs l ves Leurs pratiques et leurs attentes en mati re de comp tences s en trouvent affect es d autant qu elles sont relay es par une perception commune du curriculum qui distingue des mati res f minines d autres masculines et que les manuels scolaires continuent de v hiculer des clich s sexistes Les th ories du doing gender affirment que toute interaction joue un r le actif dans la production et la reproduction des identit s de sexe et tend a fabriquer des diff rences entre les sexes Mosconi 1999 Les l ves ont certes avant leur arriv e en classe connu une socialisation familiale tr s marqu e par les cat gories de sexe qui les poussent des comportements diff rents mais les enseignants r agissent partir de leur propre socialisation dans le sens d un renforcement de ces diff rences rarement dans celui de leur diminution 62 Les approches constructivistes en sociologie de l ducation insistent sur les strat gies des l ves qui d ploient des activit s particuli res en r action la situation scolaire en s y conformant en la n gociant ou en la refusant par une opposition active l gard de l enseignant et du monde scola
129. irconscrits li s une situation un contexte particulier ou une pratique sp cifique Une comp tence correspond a une potentialit dont l expression est command e par un contexte pr cis m me si elle peut tre transf rable d un contexte l autre Dans ce sens elle ne doit pas tre r duite une disposition ou un penchant stable cf Lahire 2002 Il est int ressant de signaler que d un point de vue terminologique la litt rature anglo saxonne tablit une diff rence entre competencies et competence c est dire entre LES comp tences et LA comp tence Ford 1985 pr sente LES comp tences comme les ingr dients les processus qui permettent d atteindre un objectif tandis que LA comp tence est l atteinte elle m me de cet objectif Les moyens mis en uvre pour atteindre un but tant troitement li s ce qui est produit au final Ford d finit la notion de comp tence comme une combinaison de ph nom nes internes moyens et externes les r sultats la personne et conserve la terminologie de competence LA comp tence Il est signaler d ailleurs que dans toute la litt rature anglo saxonne c est cette m me terminologie qui est retenue Par extension les anglo saxons tudient LA comp tence sociale Dans la litt rature fran aise c est au contraire au pluriel que la notion est abord e LES comp tences sociales M me si comme Ford nous pensons que les deux processus Il est important de pr ciser
130. ire o par une r sistance passive d crochage absent isme simulation du travail Dans cette perspective les l ves apportent la preuve qu ils sont dot s de comp tences contrairement une conception postulant leur incapacit de formuler des jugements coh rents en raison de leur tat d inach vement cognitif Les l ves de l cole primaire interrog s par Pollard 1985 t moignent qu ils n ont pas un point de vue uniforme mais qu ils d veloppent des conceptions diff rentes sur les valeurs scolaires la l gitimit de l autorit des enseignants selon leur appartenance des groupes qu ils ont constitu s eux m mes les Goodies les Jokers ou les Gangs Sur le plan du travail scolaire les l ves peuvent chercher rentabiliser leur investissement ou le m nager par des comportements utilitaristes le contournement des obligations scolaires Ils utilisent aussi des strat gies de figuration pour se faire bien voir des enseignants Gilly 1980 Zafran 1998 Dans leurs rapports aux autres et au travail ils s appuient sur une conception de la justice qui n est pas toujours convergente avec celle des adultes cf section 3 2 en t moigne le sentiment d injustice exprim par les l ves concernant le manque de respect les humiliations les punitions la notation inappropri e Dubet 1991 Woods 1990 Merle 2001 Perrenoud 1997 Caillet 2001 Presque la moiti des coll giens et des lyc ens 49 d clar
131. ispositions internes stables et immuables Le social gt n est pas non plus toujours appr hend de la m me mani re Il peut aller de l interpersonnel au soci tal en passant par le contextuel Les comp tences sociales comprises comme des habilit s socio cognitives peuvent donc renvoyer celles permettant d tablir et de maintenir le contact avec l autre d interpr ter et de r guler les situations d interaction et a celles li es la gestion du conflit entre l individuel et le social Elles peuvent aussi renvoyer la mobilisation des ressources diverses qu elles soient psychologiques ou autres Toutefois ind pendamment de la mani re dont elles sont comprises les comp tences sociales peuvent tre abord es diff rents niveaux d analyse propos s par Doise 1982 allant de l intra personnel l id ologique Doise 1982 Ces niveaux nous semblent importants r sumer ici non seulement parce que nous allons nous y r f rer plus loin cf section 4 2 mais aussi parce qu ils r sument les mod les explicatifs de la psycho sociale et rappellent certes en les formulant autrement certaines interrogations de la sociologie voqu es dans la section pr c dente Ainsi au niveau intra individuel Doise situent les mod les explicatifs qui d crivent la mani re dont les individus organisent leur perception leur valuation de l environnement social et leur comportement l gard de cet environnement Dans ces mod les
132. it assez largement aux conceptions de Durkheim sur la primaut du social et celles de Piaget sur l interaction coop rative comme Elle ne posent pas non plus que le d veloppement est norm ie qu il existe un point d ach vement ce que font aussi bien Piaget que Freud Par exemple comme le remarque Deleau 1990 1999 la r f rence la notion du stade a une importance relativement faible dans la th orie de Wallon qui voque une conduite dominante Elle est absente dans la th orie de Vygotski au profit de la notion de zone de d veloppement proximal la distance entre le niveau du d veloppement actuel tel qu il est d termin par la capacit r soudre seul un probl me donn et le niveau du d veloppement potentiel tel qu on peut le d terminer par la r solution d un probl me sous la guidance de l adulte ou en coop ration avec des pairs plus capables cit d apr s Deleau 1999 p 33 directement li l importance de la m diation culturelle 10 On retrouve impact de ces deux grandes th ories du d veloppement dans les courants plus actuels du d veloppement qui reprennent la question de l articulation entre culture et d veloppement en int grant dans leurs analyses aussi bien des contraintes naturelles mat riels ou techniques par exemple le rythme des jours et des nuits des saisons le type d habitat etc des facteurs sociaux par exemple l organisation des interactions au sein d une
133. ites ou aux th ories de l esprit Initi s par Wimmer et Perner 1983 en psychologie du d veloppement notamment dans le paradigme astucieux d attribution d une fausse croyance cf section 3 2 1 ils ont permis de montrer que les premiers usages spontan s des verbes pist miques comme savoir ou croire apparaissent au cours de la quatri me ann e en sugg rant que c est ce moment que l enfant commence distinguer entre ce que l on croit et ce qui est Il n emp che que sur le plan plus g n ral et plus th orique les tats mentaux de croyance consid r s comme distincts des tats motionnels volitionnels et intentionnels sont encore peu tudi s et m ritent certainement un investissement plus important Un certain nombre de chercheurs Bruner 1996 Deleau 1998 consid rent qu il est impossible de les tudier en dehors de l analyse des processus d enculturation et en particulier de la ma trise du discours Cela dit la pr occupation pour ce genre de th ories est bien plus ancienne en psychologie sociale cf section 2 2 pour la sociologie o elle a t introduite par Bruner en 1954 et a donn lieu tout un courant de recherche sur les th ories implicites de la personnalit Leyens 1983 et Beauvois 1984 Rappelons que Bruner les consid re comme particuli rement importants dans l ducation Selon lui celle ci y compris dans son aspect p dagogique repose sur la n gociation des perspectives r f rentielles l
134. itives Ses approches les plus objectivistes mettent pourtant elles aussi des hypoth ses sur les raisons qui ont pouss les acteurs faire ce qu ils font Mais la sociologie demeure sans doute impr cise dans son maniement des concepts relatifs aux donn es mentales et cognitives et peine quitter le terrain g n raliste de la th orie de la connaissance pour se donner des objets pr cis et d limit s Lahire 1999 2 2 2 Concept des comp tences sociales en psychologie sociale La psychologie sociale qui comme la sociologie s int resse a la capacit d agir avec les autres et ce titre l acquisition et la r gulation des connaissances qui le permettent rejoint la plupart des interrogations r centes de la sociologie et en particulier celles sur le r le des contextes internes mais aussi externes dans l analyse de l action Cependant il est noter qu la diff rence de sociologie la psychologie sociale discipline plus r cente et fortement influenc e ses d buts par les courants d interactionnisme symbolique et constructiviste a fait du r le actif de l individu et de sa qualit de l acteur son principe fondamental Ainsi d s ses d buts les questions de la formation des attitudes normes connaissances et croyances dans leur lien avec les conduites ont t centrales 18 Il n emp che que la sp cification des comp tences sociales questionne la psychologie sociale au m me titre qu elle questionne l
135. iversitaires De Boeck van Zanten A 2002 L cole de la p riph rie Scolarit et s gr gation en banlieue Paris PUF 89 Vasquez Bronfman A et Martinez I 1996 La socialisation l cole Approche ethnographique Paris PUF Vaughn B E et Waters E 1981 Attention structure sociometric status and dominance Interrelations behavioral correlates and relationships to social comptence Developmental Psychology 17 275 288 Vincent G 1980 L cole primaire fran aise Lyon PUL Vosk B Forehand R Parker J B amp Rickard K 1982 A multimethod comparison of popular and unpopular children Developmental Psychology 18 4 571 575 Walker L J 1986 Sex differences in the development of moral reasoning A rejoinder to Baumrind Child Development 57 522 526 Walker L J 1991 Sex differences in moral reasoning In W M Kurtines et J L Gewirtz ds Handbook of moral behavior and development Vol 2 Hillsdale Erlbaum pp 333 364 Walker R E amp Foley J M 1973 Social Intelligence Its history and measurement Psychological Reports 33 451 459 Waller W W 1932 The Sociology of Teaching New York Walster E 1966 Assigment of responsability for an accident Journal of Personality and Social Psychology 3 73 79 Walters E et Deave 1982 cit selon Walters E 1983 The stability of individual differences in infant attachement Comments of the Thompson Lamb a
136. jet se trouve confront un moment donn de son histoire ce contexte de nature plut t externe il faut ajouter un contexte interne un contexte cognitif de soi pour reprendre l expression de Monteil 1998 d fini par l ensemble des connaissances en rapport avec soi d chec ou de r ussite par exemple ventuellement accompagn es de leurs composants motionnels rendues accessibles sous l effet du contexte externe Ensuite parce que envisag s dans une perspective interactive ces deux contextes cr ent les conditions d un processus de contextualisation Monteil amp Huguet 2002 fond en partie sur la m moire autobiographique du sujet et partant sur son histoire sociale personnelle Monteil 1993 Il s agit donc aussi de consid rer l expression des comp tences ou des incomp tences sociales comme le produit de cette histoire dans des conditions donn es d interaction La r cup ration en m moire de certaines de ses exp riences pass es en effet peut aussi bien faciliter qu inhiber chez le sujet la mobilisation de ses comp tences quelle que soit leur nature sociale ou non Les travaux de Monteil Brunot amp Huguet 1996 par exemple montrent que les performances des l ves en r ussite varient consid rablement selon qu ils sont confront s des interactions sociales congruentes ou incongruentes avec leurs exp riences pass es de r f rence Elles chutent de mani re significative dans le cas d une incon
137. kson D N 1967 The personality research form manual Goshen NY Research Psychologist Press Jackson D N 1976 Jackson Personality Inventory Manual Goshen NY Research Psychologist Press Javeau C 2000 Enfant Enfance enfants quel objet pour une science sociale du jeune ge In D Saadi Mokrane d Soci t s et cultures enfantines Universit Lille 3 25 29 Jernigan L R et Demaree R G 1971 Item factor analysis of the Guilford Zimmerman Temperament Survey Proceeding 79 Annual Convention of the American Psychological Association 6 111 112 Johnson D W amp Johnson R T 1991 Learning together and alone Cooperative competitive and individualistic learning New York Allyn amp Bacon Joule R V et Beauvois J L 1998 La soumission librement consentie Paris PUF Kagan D 1990 How shools alienate students at risk model for examining proximal classroom variables Educational Psychologist 25 105 126 Kaufmann J C 2001 Ego Pour une sociologie de l individu Paris Nathan Keating D P 1978 A search for social intelligence Journal of Educational Psychology 70 2 218 223 Killen M 1991 Social and moral development in early childhood In W M Kurtines et J L Gewirtz ds Handbook of moral behavior and development Vol 2 Hillsdale Erlbaum pp 115 138 Kleinke C L et Meyer C 1990 Evaluation of rape victim by men and women with high and low beliefs in a ju
138. l ext riorit de l acteur social davantage dans la continuit que dans l opposition Ils interrogent galement sur les apports de la sociologie en mati re de cognition domaine qui int resse bien s r particuli rement l cole En demandant des l ves d tablissements scolaires socialement contrast de proc der des bilans de savoir J ai ans J ai appris des choses chez moi dans la cit l cole ailleurs Qu est ce qui est 17 important pour moi dans tout a Et maintenant qu est ce que j attends l quipe ESCOL a mis en vidence l interp n tration des exp riences sociales familiale et scolaire des enfants Les apprentissages li s la vie quotidienne ceux qui rel vent de la vie affective et relationnelle et du d veloppement personnel ceux qui ressortissent de l intellectuel et du scolaire se marquent les uns les autres de logiques plus ou moins r flexives ou plus ou moins instrumentales Charlot Bautier amp Rochex 1992 Ces travaux montrent notamment que la construction du savoir ne se fait pas par acquisition pure et simple mais par diff renciation on ne va pas g n ralement l cole pour y apprendre en continuit avec les modes d apprentissage familiaux et trois issues sont possibles relatives aux rapports entre savoirs scolaires et contextes de socialisation e Il peut y avoir rupture sans continuit au sens o les apprentissages scolaires entrent en concurrence avec ceux de la vie
139. l support Journal of Educational Psychology 86 2 173 182 Wentzel K R 1997 Student motivation in middle school The role of perceived pedagogical caring Journal of Educational Psychology 89 3 411 419 Wentzel K R 1998 Social relationship and motivation in middle school The role of parents teachers and peers Journal of Educational Psychology 90 2 202 209 90 Wentzel K R 1999 Social influences on school adjustment Commentary Educational Psychologist 34 1 59 69 Wentzel K R 2002 Are effective teachers like good parents Interpersonal predictors of school adjustment in early adolescence Child Development 73 287 301 Wentzel K R amp Asher S R 1995 The academic lives of neglected rejected popular and controversial children Child Development 66 754 763 Wentzel K R amp Cadwell K 1997 Friendship peer acceptance and group membership Relations to academic achievement in middle school Child Development 68 6 1198 1209 Wentzel K R amp McNamara C C 1999 Interpersonal relationships emotional distress and prosocial behavior in middle school Journal of Early Adolescence 19 1 114 125 White R 1959 Motivation reconsidered The concept of competence Psychological Review 66 297 333 Willis P 1977 Learning to Labour How working Class Kids Get Working Class Jobs Westmeal Saxon House Wimmer H et Perner J 1983 Beliefs about beliefs Re
140. lace particuli re dans la diffusion de la plupart des nouvelles id es aupr s des parents clair s L enfant y est pr sent d s sa naissance comme beau et bon Ses mani res de voir de sentir de penser lui sont propres et diff rentes de l adulte L ducateur doit donc respecter les tapes du d veloppement physique des organes et mental des facult s qui se succ dent dans un ordre croissant Pour cette raison il est tenu respecter l int r t la curiosit naturelle de l enfant en le laissant aller l o l entra nent ses go ts et ses dons mais aussi veiller ce que les contraintes et les artifices eg le maillot la mise en nourrice soient minimalis s voire supprim s Pour une pr sentation plus compl te de l volution des id es sur l enfant cf Becchi et Julia 1998 sur la famille Burgui re et al 1986 sur l cole et la scolarisation cf Chartier et al 1976 Prost 1968 Vincent 1980 M me si l impact des id es de la philosophie des Lumi res n a pas t imm diat dans tous les milieux de la soci t Loux et Richard 1978 Loux 1980 il sera consid rable sur les pratiques ducatives et provoquera avec la diffusion des id es volutionnistes un int r t sp culatif tr s important dont en retrouve les traces dans les diff rentes disciplines des Sciences humaines et sociales Comme le remarque Deleau lt l tude de l enfant va appara tre comme une voie royale po
141. les conduites sociales et leurs renforcements Dans sa conception qui postule le pluralisme moral mais qui insiste aussi sur la rationalit de la morale l aspect nouveau et int ressant concerne le r le de l motion Sur ce point Shweder pr cise n anmoins que les cultures diff rent quant la mani re d envisager le lien entre l motion et la morale Certaines le minimisent d autres l accentuent Comme le remarque Tostain 1999 aussi bien les conceptions dominante universaliste que celles dominante culturaliste se caract risent par un certain id alisme Chez Kohlberg il se manifeste par l id alisme d un sujet rationnel et d une soci t d mocratique respectueuse des libert s chez Turiel par l id alisme d une tol rance propre chacun chez Gilligan par l id alisme de la sollicitude Chez les culturalistes comme Shweder l id alisme s exprime dans l id e que tous les sujets adh rent volontiers aux valeurs morales dominantes Les deux courants donnent l impression que les conflits de pouvoir les tensions ou les oppositions sont n gligeables dans nos soci t s 17 Un autre repr sentant marquant de ce courant est Miller 1991 1994 qui a initialement travaill avec Shweder Disons tr s bri vement qu en s int ressant exclusivement aux soci t s traditionnelles il a r alis ses travaux empiriques en Inde il insiste sur l imp ratif de la responsabilit interpersonnelle D ailleurs ses rares travau
142. logical perspective Child Development 52 413 429 Oden S amp Asher S R 1977 Coaching children in social skills for friendship making Child Development 48 495 506 Osterman K F 2000 Students needs for belonging in the school community Review of Educational research 70 3 323 367 Parker J G amp Asher S R 1987 Peer relations and later personal adjustment Are low accepted children at risk Psychological Bulletin 102 357 389 Parsons T 1959 The school class as a social system some of its functions in American society Harvard Educational Review 29 297 318 Parsons T 1937 1964 The Structure of Social Action Glencoe The Free Press Paty D 1981 Douze colleges en France Paris La Documentation francaise 2e dition 1997 Payet J P et Sicot F 1997 Exp rience coll gienne et origine lt lt ethnique gt gt La civilit et la justice scolaire du point de vue des l ves trangers ou issus de l immigration Migrants Formation 109 155 167 Perrenoud P 1984 La fabrication de l excellence scolaire Gen ve Librairie Droz Perrenoud P 1994 M tier d l ve et sens du travail scolaire Paris ESF Perrenoud Ph 1996 M tier d l ve et sens du travail scolaire Paris ESF Perrenoud P 1997 L valuation des l ves Bruxelles DeBoeck Peery D G Peery J C et Weiss R J 1989 Sex differences in the consequences that children anticipate for aggress
143. loppement contribue passer des mod les centr s sur le sujet vers les mod les centr s sur le sujet en interaction avec son environnement social Comme tous les changements de perspectives celui ci donne lieu la red couverte et ou la revisite des grandes th ories du d veloppement du d but du 20 si cle Vygotski Piaget Freud Wallon Le NBAS utilis d s la naissance et durant du premier mois de la vie permet d valuer comment le nouveau n contr le son tat de vigilance sa r activit sensorielle mais aussi son int r t pour les stimuli sociaux 2 2 Qui parle de comp tences sociales Le sujet en interaction avec son environnement social constitue un th me de pr dilection de la psychologie sociale de la sociologie et de l anthropologie Pourtant si les concepts de comp tences de contextes et comportements sociaux ou encore de r gulations sociales soci tales ou culturelles y sont bien pr sents celui de comp tences sociales n appara t pas ou peu dans leur vocabulaire Ainsi si on suivait les banques de donn es on devrait consacrer cette synth se aux travaux des chercheurs qui s int ressent explicitement a la gen se et au d veloppement des relations interpersonnelles pr coces ou plus g n ralement caract ristiques de la p riode pr scolaire cf section 3 1 Dans les deux sections qui suivent nous avons tent de r sumer les raisons d une certaine r ticence sp cifier les comp te
144. me de comp tences semble assez r cente l int r t pour l acc s des connaissances qui donnent la capacit d agir avec d autres est ancien Il est ainsi au c ur d un des textes destin s affirmer l identit et la sp cificit des sciences sociales et dans lequel mile Durkheim 1937 s attache montrer que des activit s exerc es en accord avec des sentiments propres comme s acquitter de sa t che de fr re ou d poux ex cuter les engagements qu on a contract s sont en r alit des mani res d agir de penser et de sentir qui pr sentent cette remarquable propri t qu elles existent en dehors des consciences individuelles C est ainsi que sous la pression du milieu social dont les parents et les ma tres sont les repr sentants et les interm diaires nous nous constituons nous m mes comme tres sociaux Une telle conception fonctionnaliste pour laquelle existent une unit et une r versibilit de l acteur et du syst me apparaissant comme les deux faces d une m me r alit Dubet 1994 conf re l cole un r le pr minent dans l acquisition des comp tences sociales Les travaux fondateurs de Durkheim 1922 1925 1938 se sont ainsi largement centr s sur les rapports entre ducation et soci t Ils ont d velopp une poque o les R publicains au pouvoir voyaient dans le syst me scolaire un moyen privil gi de consolider l unit sociale et politique du pays l id e que la classe scolaire
145. motions et les sentiments on aime les retrouver on compatit leur tristesse on apprend se conna tre travers la col re voire les affrontements qu ils peuvent provoquer on apprend trouver sa place dans un groupe Montandon 1997 2000 Montandon et Osieck 1997 Ces comp tences essentiellement relationnelles sont videmment mobilis es dans la classe et interf rent avec les apprentissages cognitifs Les relations horizontales entre pairs y sont en effet quasi permanentes m me si elles n apparaissent que peu l enseignant en raison de leur caract re dissimul D velopp es dans l ill galit elles n en acqui rent que plus d importance pour leurs auteurs et jouent un r le non n gligeable dans la conduite de la classe Lorsque tel l ve pousse par m garde le coude de sa voisine et ouvre ainsi un jeu qui se conclura par la chute de l un des deux et l interruption du cours de la ma tresse il devient impossible de ne pas voir l uvre un art assez consomm du d fi temp r que les l ves savent collectivement organiser Souvent consid r es comme des manifestations sporadiques et n gatives qui distraient les enfants des vrais apprentissages ces interactions peuvent par certains aspects donner du sens la pr sence dans la classe et d velopper des formes de solidarit d bouchant galement sur des changes de savoirs Vasquez Bronfmann amp Martinez 1996 Ces apprentissages entre pairs ne concernent p
146. mulations plus ou moins directes a apprendre et d velopper des nouvelles comp tences Leur sp cificit principale r side dans le fait que l adulte cherche a s ajuster aux signaux de l enfant et se r f re aux proc dures de guidage tutelle tayage cf Bruner 1996 Les secondes horizontales et donc caract ris es par une sym trie relationnelle constituent une excellente opportunit de la mise en place des activit s de coop ration ou de n gociation qui au d but font appel aux savoir faire acquis dans le contexte adulte enfant pour progressivement donner lieu l laboration des formes de collaboration nouvelles Comme le montre l approche socio g n tique cf section 2 2 mais aussi les analyses de la vie scolaire cf section 5 elles peuvent galement contribuer a acqu rir des comp tences nouvelles Les tudes concern es par les comp tences impliqu es dans les relations sociales ont conduit aussi a questionner le r le des comp tences n cessaires la compr hension d autrui cf l intelligence sociale Greenspan et Granfield 1992 La prise de r le l empathie et la connaissance des tats motionnels d autrui voqu s dans la section 2 2 2 constituent leur point central mais comme nous le verrons plus loin pas le seul Par exemple il appara t que les enfants dits difficult s ou dits mal adapt s sont moins performants que les autres quant leurs capacit s de d centration et surtout quant la capa
147. n Hogrefe amp Huber Mugny G amp Carugati F 1985 L intelligence au pluriel les repr sentations sociales de l intelligence et de son d veloppement Fribourg DelVal Nadel J et Fontaine A M 1989 Communicating by imitation A developmental and comparative approach to transitory social competence In B H Schneider G Attili J Nadel et R P Weissberg ds Social competence in developmental perspective Dordrecht Kluwer pp 131 144 Nassi A J Abramowitz S I Youmans J E 1983 Moral development and politics a decade later A replication and extension Journal of Personality and Social Psychology 45 1127 1135 Nucci L 1981 Conceptions of personal issues A domain distinct from moral and societal concepts Child Development 67 114 121 Nucci L et Turiel E 1993 God word religions rules and their relation to Christian and jewish children s concepts of morality Child Development 64 1475 1491 Oberl D et Drozda Senkowska E 2002 Clairvoyance individuelle l gard de la solution consensuelle Le cas du probl me THOG Revue Internationale de Psychologie Sociale 16 147 176 Ocqueteau F Perez Diaz C 1989 Justice p nale d linquences d viances Evolution des repr sentations dans la soci t fran aise Paris Centre de recherches sociologiques sur les droits et les institutions p nales Num ro 50 Ogbu J U 1981 Origins of human competence A cultural eco
148. n tablissement class en Zone d ducation prioritaire semble elle aussi accr diter l importance du contexte dans les acquisitions diff rentielles de comp tences On s aper oit en effet en tenant sous contr le les chances initiales de r ussite des l ves que leurs performances scolaires sont en Fran ais et en math matiques inf rieures en fin de 5 me celles de leurs homologues fr quentant des tablissements non ZEP En revanche ils d veloppent un rapport plus positif motivation propension la coop ration image de soi scolaire l cole Au sein m me des tablissements des ZEP apparaissent galement des diff rences qui font que les coll ges chaleureux exigeants parviennent mieux que les autres d velopper l ensemble de ces comp tences Meuret 1994 La diversit des comp tences conduit prendre en compte simultan ment plusieurs contextes Car s il est ind niable que certains tablissements sont meilleurs que d autres parce que leurs l ves sont d j meilleurs l existence de d terminismes globaux n exclut pas une efficacit propre li e la mobilisation de leurs acteurs Dubet Cousin amp Guillemet 1989 Un tablissement est en effet autre chose que l addition de structures de dispositifs mat riels et de personnes Il suppose de la part de ses acteurs des possibilit s diff rentes de mise en forme qui privil gient ou articulent des principes diff rents Ainsi le mod le civique su
149. n des inconv nients majeurs de ce premier niveau de d finition des comp tences sociales r side dans la difficult de g n ralisation inter contextuelle cf All s Jardel 2001 Lorsque le contexte culturel et ou relationnel change nt d finir aussi pr cis ment la strat gie appropri e pour atteindre un objectif et le type de comportements qui lui correspond ainsi qu estimer leur fr quence s av re difficile voire impossible Cairns et Cairns 1994 Bril et Lehalle 1988 De plus si certaines strat gies comportementales constituent un bon indicateur de ces m mes comp tences un certain niveau du d veloppement elles ne le sont pas forc ment un autre voir par exemple l agression instrumentale pendant la p riode pr scolaire et la p riode scolaire Coie 1990 21 Rose Krasnor 1997 propose un mod le hi rarchique de la comp tence sociale qu elle compare volontiers un prisme plusieurs facettes sa base se situeraient les tudes sur des comportements strat gies et tactiques tr s sp cifiques dont chacun constituerait une facette du prisme Le niveau plus lev correspondrait aux indicateurs de la popularit de la sociabilit de la dominance etc dans diff rents groupes d appartenance Enfin au sommet il y aurait des traits dispositionnels plus ou moins stables 47 2 Au niveau dit interm diaire les comp tences sociales sont souvent d finies en termes d attributs relationnels conc
150. n est pas donn mais construit il ne s agit pas de chercher les raisons pour lesquelles les individus ont des comportements d viants mais plut t de comprendre par quels processus et par qui ils sont tiquet s de cette mani re Le stigmate est relationnellement labor il r sulte d une 13 relation sociale l gard de l identit sociale r elle ou virtuelle de l individu qui est la cible d un processus de disqualification visant une action jug e irr guli re l individu devient ainsi ce qu on lui dit qu il est La th orie de l tiquetage essaie de comprendre comment l int rieur de l cole se mettent en place les processus de d signation de l l ve comme en chec ou en r ussite scolaire Coulon 1993 Les enseignants disposent pour valuer les capacit s scolaires d un l ve de plusieurs sources d information par observation directe notes comportement oral de l l ve entretiens qu il a avec lui ou par information de seconde main avis des autres professeurs avis des ann es ant rieures ant c dents scolaires commentaires des diff rentes personnes qui interviennent aupr s de l enfant cf section 5 Enfin un troisi me courant th orique constructiviste repr sent par Peter Berger et Thomas Luckman est qualifi par Philippe Corcuff 1995 de constructivisme ph nom nologique partant des individus et de leurs interactions par opposition au constructivisme structuraliste de Pierre Bourdi
151. nces sociales En tudiant les interactions l int rieur de la classe Hugh Mehan 1978 souligne l importance de la comp tence sociale et plus pr cis ment de la comp tence interactionnelle dont l l ve doit faire preuve s il veut satisfaire aux exigences de son valuateur Par exemple l l ve doit arriver interpr ter correctement le sens des r gles de la classe qui restent tr s g n rales ne pas courir dans la classe tre propre respecter les autres et ne sont pas donn es avec leur mode d emploi pratique signification conditions d application que l l ve est oblig de d duire supposer qu il connaisse leur arri re plan social implicite Coulon 1993 p 188 Cette conception s carte videmment de l interpr tation durkheimienne des r gles comme ext rieures aux individus qui doivent les respecter du fait qu ils vivent dans une culture normative Dans la perspective ethnom thodologique c est l usage de la r gle qui d termine le comportement les individus d couvrent en situation les r gles et leur mode d emploi si bien qu il est impossible de pr dire un comportement partir de la seule existence de la r gle sans consid rer le rapport significatif et pratique qu entretient l individu avec cette r gle La satisfaction des proc dures obligatoires n a pas besoin d tre parfaite elle consiste surtout juger qu une action correspond grosso modo aux exigences des r gles et l interpr tation d
152. nces sociales pr sente aussi bien en sociologie qu en psychologie sociale Toutefois c est au point de vue de cette premi re discipline que nous avons accord plus de place Plus ancienne que la psychologie sociale la sociologie par son histoire et ses positions pist mologiques illustre tr s bien la complexit de la question du lien entre l individuel et le social qui est au centre de toute r flexion sur l acquisition et la r gulation des connaissances et des conduites Dans ses d veloppements th oriques relativement r cents en reconnaissant le caract re la fois contraignant et libre gt des cadres de vie elle int gre l id e de l individu l acteur qui ne se limite pas subir le monde dans lequel il vit mais le change aussi Enfin elle se positionne galement par rapport au lien entre les connaissances et les conduites Les interrogations tr s proches ont travers et traversent encore la psychologie sociale Dans ses travaux plus r cents influenc s en grande partie par des mod les cognitifs poussant une relative d contextualisation des activit s mentales elle s oriente de plus en plus vers la prise en compte des contextes d insertion sociale et situationnelle des individus en revenant ainsi vers ses questions fondatrices 2 2 1 Concept des comp tences sociales en sociologie Pour les sociologues l affirmation de l existence de comp tences sociales para t relever de la tautologie M me si l utilisation du ter
153. nd Estes contribution Child developpement 54 516 520 Walzer M 1997 Sph res de la justice Une d fense du pluralisme et de l galit Paris Seuil Waters E et Sroufe L A 1983 Social competence as a developmental construct Developmental Review 3 79 97 Watson D et Friend R 1969 Measurement of social evaluative anxiety Journal of Consulting and Clinical Psychology 33 448 457 Weinstein E A 1969 The development of interpersonal competence In D A Goslin Ed Handbook of socialisation theory and research Chicago Rand McNally Wentzel K R 1991a Social competence at school Relation between social responsibility and academic achievement Review of Educational Research 61 1 1 24 Wentzel K R 1991b Relations between social competence and academic achievement in early adolescence Child Development 62 1066 1078 Wentzel K R 1991c Social and academic goals at school Motivation and achievement in context Advances in Motivation and Achievement 7 185 212 Wentzel K R 1993a Does being good make the grade Social behavior and academic competence in middle school Journal of Educational Psychology 85 2 357 364 Wentzel K R 1993b Motivation and achievement in early adolescence The role of multiple classroom goals Journal of Early Adolescence 13 1 4 20 Wentzel K R 1994 Relations of social goal pursuit to social acceptance classroom behavior and perceived socia
154. ndant ainsi la n cessit rencontr e par toute soci t de lutter contre l entropie qui la menace de d sordre Rayou 1999 p 176 En admettant que la conduite collective consciente organis e comme projet durable chez les enfants est exceptionnelle Bernard B chari s 1994 les sociologues de l enfant soulignent aussi que la diff rence entre organisations politiques enfantines et adultes r side dans le degr de responsabilit que les uns et les autres doivent historiquement assumer en vue de la continuit des groupes humains Rayou idem Une orientation similaire est pr sente dans les travaux de certains anthropologues de l enfance o l on consid re les groupes enfantins comme des soci t s a part enti re poss dant une authentique culture avec ses propres modalit s d acquisition de transmission et de r gulation cf Chombart de Lauwe et al 1976 Delalande 2001 Il faut ajouter qu aussi bien en psychologie qu en sociologie l int r t pour les conduites interactives des enfants a toujours t soutenu par l importance des relations aussi bien verticales entre adulte et enfant qu horizontales entre pairs dans l analyse de la socialisation et du d veloppement cognitif cf sections 2 2 et 5 Comme le pr cise Youniss 1980 ces deux types de relations ne produisent pas des contextes situationnels quivalents Les premi res caract ris es par l asym trie relationnelle constituent un ensemble de sti
155. nes conduites non seulement l cole se trouve priv e de la possibilit d intervenir efficacement pour pr venir ou corriger des dysfonctionnements cognitifs ou sociaux mais elle participe parfois ses valeurs d fendantes leur mergence et leur entretien Or plus clair e sur des m canismes apparemment non directement li s aux programmes et leur d roulement l cole disposerait d un r pertoire plus tendu d actions pour au del d activit s pr ventives ou r paratrices engager plus avant ses capacit s g n rer et promouvoir la r ussite et l excellence pp 118 119 Dans cette perspective la connaissance de l origine de certains effets de la comparaison sociale se r v le aussi un atout pr cieux comme nous le montrerons dans la partie qui suit Toutefois pour terminer ce discours g n ral sur la question de l incomp tence il nous semble important d voquer titre d exemple les r flexions sur les programmes d action ayant pour objectif d une part de palier les d ficits de comp tences sociales et d autre part les pr venir Plus populaires et plus d velopp s aux Etat Unis qu en Europe ces programmes d action int grent de plus en plus les situations scolaires les pratiques p dagogiques et les objectifs des tablissements eux m mes Toutefois ils d pendent en grande partie de l option th orique qui souvent reste implicite Comme le sugg rent Oden et Asher 1977 toutes les m thodes qui visen
156. nfantines In D Saadi Mokrane Soci t s et cultures enfantines Lille Edition du conseil scientifique de l Universit Lille 3 pp 105 110 75 Delalande J 2001 La cour de r cr ation Rennes PUR De La Taille Y 1995 La gen se de la conception du droit au secret chez l enfant Enfance 4 443 450 Deleau M 1989 Entre l acte et la pens e de l activit conjointe aux symboles et croyances Enfance 1 37 47 Deleau M 1990 Les origines sociales du d veloppement mental Paris A Colin Deleau M 1999 Conna tre le d veloppement humain In M Deleau d Psychologie du d veloppement Paris Br al pp 16 40 D pret E amp Filisetti L 2001 Juger et estimer la valeur d autrui Des biais de jugement aux comp tences sociales L Orientation Scolaire et professionnelle 30 3 297 315 Derman D French J W et Harman H H 1978 Guide to factor referenced temperament scales Princeton NJ Educational Testing Service Derouet J L 1992 Ecole et justice De l galit des chances aux compromis locaux Paris M tailil Derouet J L amp Dutercq Y 1997 L tablissement scolaire autonomie locale et service public Paris INRP ESF Dodge K A 1985 Facets of social interaction and the assessment of social competence in children In B Schneider K H Rubin et J Ledingham ds Children s peer relations Issues in assessment and intervention New York Sprin
157. nnnnnnnennnnnenennnennnnnnenneneennes 25 3 1 Acquisitions des capacit s relationnelles s sss 2 2 2 2 2 5 5 25 3 2 Acquisitions des r gulations normatiVes mmsmemmememmenemmennnnennenennnnnnnenennennnnennnnnnnennnnes 31 3 2 1 Th ories classiques de Piaget et de Kohlberg ccceeeeeee eee eeeeeeeeeee eee eee eee eeaeeaeeaeeeeeneee 31 3 2 2 Tendances actuelles pluralit morale et prise en compte des contextes cecceceeeeee ees 35 3 2 3 Approche psycho sociologique discontinuit entre croyances et conduites 39 4 REP RAGE ET EVALUATION DES COMP TENCES SOCIALES sssssssssssssssssssssssssssssssseees 44 4 1 Inventaires des comp tences sociales et d autres outils msmmmemmememmenemmenennennnnnns 44 4 2 Probl mes de d finition Entre le concret et l abstrait cscsceseseseneeeseessesenensesesesenens 47 4 3 Probl mes d valuation Entre comp tence et incOoMp t ence nmmsmsmmememmnnemmenennennnnens 50 5 REGULATION DES COMPETENCES SOCIALES COMP TENCES ET PERFORMANCES 54 5 1 Comp tences et performances contexte interne du sujet contexte cognitif de soi 1 Avant Propos Cette synth se des travaux sur l acquisition et la r gulation des comp tences sociales a pour objectif principal de signaler les th matiques ou les questions qui sont d j au centre du d bat ou qui mergent et qui m ritent notre avis d
158. ns diff rentes des r les sexuels Les l ves ne supportent pas les approches autoritaires traditionnelles consid rant les enfants comme des tres inf rieurs ils r agissent par la r ciprocit tre aussi m chants que les enseignants des strat gies d vitement faire semblant de travailler de fuite ou bien la perturbation de la situation arriver en retard partir plus t t jouer les d contract s Certains l ves montrent des signes distinctifs pour signifier qu ils n adh rent pas totalement au syst me scolaire par exemple un gar on se fait raser le cr ne le jour o il est promu dans un groupe sup rieur en maths De m me quelques l ves conformistes provoquent quelques actes perturbateurs dans des occasions qui alt rent peu leurs int r ts par exemple dans les cours d ducation domestique les travaux manuels le dessin afin de ne pas se faire traiter de bosseurs swot chouchou teacher pet ou petit saint goody goody Enfin les l ves peuvent d velopper aussi des strat gies hors de la relation p dagogique dans les coulisses des tablissements o s expriment autant que dans une classe les tensions et les contradictions importantes entre le mod le scolaire r publicain d galit et la s gr gation urbaine et scolaire Payet 1997 A l heure actuelle une autorit enseignante efficace semble bien devoir recourir a la n gociation comme forme d imposition de l ordre scolaire et comme
159. nt secondaire en Angleterre d veloppent une opposition l autorit scolaire qui serait de m me nature qu l usine Ces l ves entretiennent galement une contre culture scolaire propre au monde ouvrier ils refusent de reconna tre la supr matie du travail intellectuel sur le travail manuel ils rejettent l id ologie de la r ussite le respect des r glements ils laborent des strat gies d opposition et de r sistance chahut permanent tenue vestimentaire inappropri e consommation de cigarettes et d alcool etc L habilet de ces l ves t moigne de leur part d une compr hension pertinente du syst me scolaire et des relations du syst me scolaire avec la soci t Woods 1983 interpr te lui aussi les incidents perturbateurs provoqu s par les l ves issus de foyers ouvriers comme le produit d attitudes rationnelles Ces 64 l ves r pudient les valeurs de la classe moyenne repr sent es l cole ambition ind pendance acceptation de gratifications diff r es bonnes mani res et d veloppent leur propre contre culture mode de vie consid r comme l gitime en r action au syst me conventionnel symbolis par les oreilles sages l ves sages La sauvegarde du Soi est au c ur du coping se d brouiller avoir affaire faire face venir a bout de mobilis par les l ves pour m nager leurs int r ts personnels en opposition avec les valeurs de l cole par exemple les conceptio
160. nternationaux de sociologie 88 13 41 Anyon J 1980 Social Class and the Hidden Curriculum Journal of Education 1980 n 1 vol 162 traduit in Forquin J Cl 1997 Ari s P 1975 L enfant et la vie familiale sous l Ancien R gime Paris Seuil 1960 1973 Asher S R 1985 An evolving paradigm in social skills training research with children In B H Schneider K Rubin et J E Ledingham ds Children s peer relations Issues in assessment and intervention pp 157 174 New York Springer Verlag Asher S R et Coie J D 1990 Peer rejection in childhood Cambridge Cambridge University Press Attili G 1990 Successful and disconfirmed children in the peer group Indices of social competence within an evolutionary perspective Human Development 33 238 249 Audiguier L 1991 Enseigner la soci t transmettre des valeurs La formation civique et l ducation aux droits de l homme une mission ancienne des probl mes permanents un projet toujours actuel Revue francaise de p dagogie 94 37 48 Ballion R 1998 La d mocratie au lyc e Paris ESF Baluteau F 1999 Les savoirs au coll ge Paris PUF Bandura A 1981 Self referent thought a developmental analysis of self efficacy In J H Flavell et L T Ross ds Social cognitive development frontiers and possible futures 200 239 New York Cambridge University Press Bandura A 1977 Social learning theory Enlewood cliffs NJ
161. o between Perrenoud 1994 entre monde familial et monde scolaire pour essayer d agir leur avantage sur les situations Plus qu un ensemble d habilet s d velopp es la marge du syst me ducatif les comp tences sociales des enfants et des jeunes apparaissent donc de plus en plus dans les recherches contemporaines comme celles d acteurs individuels et collectifs susceptibles d agir sur la transmission et sur la nature m me des savoirs scolaires Rayou 1999 En psychologie un pas d cisif est fait partir du moment o non seulement on admet mais aussi on montre que les diff rentes modalit s sensorielles sont fonctionnelles d s la naissance cf NBAS Neonatal Behavioral Assessment Scale de Brazelton 1983 m me si ce stade elles n atteignent pas le niveau de performance adulte Ceci conduit consid rer que le b b est quip pour entrer en interaction avec son entourage et envisager la relation entre lui et son entourage comme bidirectionnelle Le b b n est plus seulement soumis aux influences de son entourage il peut le modifier De ce fait l tude des interactions pr coces entre le b b et son entourage en particulier ses partenaires adultes dont la m re cf section 3 1 para t incontournable car elle permet notamment de rep rer et d agir sur leur ventuel dysfonctionnement Lebovici Mazet et Visier 1989 La prise en compte plus syst matique des contextes dans lesquels s effectue le d ve
162. ome et responsable mais comme un agent voire un instrument Ceci lui permet de rejeter la responsabilit sur l autorit de se centrer sur l action et de d valoriser la victime Les travaux sur la soumission forc e cf Joule et Beauvois 1998 sugg rent que dans des contextes de libert d clar e on observe non seulement une soumission mais galement un changement d attitude Ceci signifie qu il est possible d inciter des sujets s engager dans de nouveaux comportements allant dans le sens des comportements initiaux qui peuvent tre aussi bien socialement d sirables qu ind sirables Ainsi comme l ont montr des tudes d sormais classiques les justifications ou les menaces faibles concernant des interdits conduisent moins la tricherie que les justifications ou les menaces fortes cf les exp riences sur le jouet interdit dont celle de Lepper 1973 cf section 5 2 Par ailleurs on trouve aussi des travaux qui permettent d expliquer la distorsion entre les jugements et les conduites par diff rents biais dans l attribution de la responsabilit Parmi eux signalons le biais acteur observateur et l erreur fondamentale d attribution Le premier consiste privil gier les dispositions dans les explications des conduites des autres et les circonstances contextes ou situations dans les explications de ses propres conduites La premi re strat gie appliqu e autrui permet de maximiser la responsabilit la seconde appliqu
163. on C 1997 2000 Amiti s et abus dans la construction du lien social l cole In D Saadi Mokrane Soci t s et cultures enfantines Lille Edition du conseil scientifique de l Universit Lille 3 pp 133 139 Montandon C 1998 La sociologie de l enfance L essor des travaux en langue anglaise ducation et soci t s 2 91 118 Montandon C et Osieck F 1997 L ducation du point de vue des enfants Paris L Harmattan Montandon C et Perrenoud P 1987 Entre parents et enseignants un dialogue impossible Berne Peter Lang Monteil J M 1988 Comparaison sociale Strat gies individuelles et m diations socio cognitives Un effet de diff renciations comportementales dans le champ scolaire European Journal of Psychology of Education 3 3 18 Monteil J M 1993 Soi et le contexte Paris A Colin Monteil J M 1989 Eduquer et former Grenoble PUG Monteil J M 1998 Contexte social et performances scolaires Pr liminaires pour une th orie du feedback de comparaison sociale In J L Beauvois R V Joule amp J M Monteil Eds 15 ans de recherches exp rimentales en psychologie sociale francophone Grenoble PUG pp 118 153 Monteil J M Brunot S Huguet P 1996 Cognitive Performance and Attention in the Classroom An Interaction Between Past and Present Academic Experiences Journal of Educational Psychology 88 _242 248 Monteil J M amp Huguet P 1999 Social Context and Co
164. on cognitive dont la probabilit d occurrence est plus r duite en situation d isolement c est donc la confrontation simultan e de diff rentes approches ou solutions individuelles lors d une interaction sociale qui n cessite et g n re leur int gration dans une organisation cognitive nouvelle Pour qu un conflit socio cognitif puisse avoir lieu les interacteurs doivent en effet d j disposer de certains instruments cognitifs ainsi l enfant ne profitera de l interaction que s il peut d j tablir une diff rence entre son approche et celle d autrui Des r gulations de nature sociale en rapport avec des normes des repr sentations constituent un facteur important dans la mise en uvre de nouvelles coordinations cognitives comme par exemple celles tudi es dans le paradigme du marquage social Cette notion de marquage se r f re aux correspondances susceptibles d exister entre d une part les r gulations sociales caract risant les rapports entre protagonistes r ellement ou symboliquement pr sents dans une situation sp cifique et d autre part des op rations cognitives portant sur certaines des propri t s des objets qui m diatisent ces relations sociales Une telle correspondance existe par exemple quand une norme sociale n cessite la r partition galitaire d un liquide dans deux contenants de dimensions diff rentes Aussi et toujours selon Doise 1999 la notion de marquage sociale fait elle le lien entre le sy
165. ons quences de ce qu ils font dans leur vie de tous les jours Mais La comp tence des acteurs humains est sans cesse limit e d un c t par l inconscient et de l autre par les conditions non reconnues et les cons quences non intentionnelles de l action pp 343 et 344 Anthony Giddens a ainsi labor une th orie de la structuration qui vise faire appr hender les structures sociales sous l angle du mouvement Il d finit le concept de structuration comme tant le Proc s des relations sociales qui se structurent dans le temps et dans l espace via la dualit du structurel Giddens 1987 p 444 La dualit du structurel renvoie l id e selon laquelle la construction du monde social s effectue de mani re circulaire les dimensions structurantes tant la fois pr existantes et produites par l action Le structurel est galement toujours a la fois contraignant et habilitant pour l individu Giddens 1987 p 49 ce qui implique la reconnaissance d une comp tence chez les acteurs m me s il s agit d une comp tence contrainte Anthony Giddens rappelle notamment que si les structures objectives et les repr sentations subjectives entretiennent une relation dialectique dans l analyse sociologique il est important de ne pas oublier l importance des positions occup es dans la structure sociale par les agents qui produisent ces repr sentations subjectives La comp tence tient une capacit r flexive des acteurs capables de
166. onstitue e point de rencontre entre les contraintes sociales et les intentions individuelles Coulon 1993 p 86 Ensuite la notion de comp tence signifie que dans la cr ation continue des situations chaque acteur met en uvre une activit d interpr tation o il On peut citer par exemple la controverse qui a eu lieu lors de cette table ronde sur l Analyse des modes de socialisation Confrontations et perspectives laboratoires GRS IRESE Universit Lyon II 4 et 5 f vrier 1988 Guy Vincent Jean Michel Berthelot et Anne Van Haecht s accordent sur des d finitions larges de la socialisation alors que Philippe Perrenoud s oppose ces d finitions qu il estime trop proches du sens commun au point qu on ne sait plus de quoi on parle s agissant des apprentissages du sens restreint de la transmission des savoirs ou bien d un sens plus vague auquel cas toute la sociologie est socialisation et le concept n est plus op rant en sociologie de l ducation 10 produit lui m me la r alit en l accomplissant de Queiroz 1995 p 84 Mais tre comp tent signifie galement savoir assimiler les allant de soi de toute organisation sociale qui permettent de savoir agir bon escient de mani re adapt e la situation en mobilisant des connaissances souvent informelles qui deviennent des habitudes des routines auxquelles on ne pense plus forc ment ensuite par exemple savoir quand prendre la parole quel vocabulaire u
167. orme avec une certaine efficacit De ce point de vue l int r t d une centration sur l cole tient pr cis ment au fait que cette derni re condense en quelque sorte des ph nom nes parmi les plus basiques et les plus r currents de la vie sociale Monteil amp Huguet 2002 et dont on ne peut faire l conomie si l on souhaite comprendre les fonctionnements cognitifs des l ves et plus largement du sujet humain puisque l une de ses caract ristiques majeures est en effet d tre socialement et culturellement ins r Bibliographie Achenbach T 1978 The child behavior profiles Journal of Consulting and Clinical Psychology 46 478 488 Adalbjarnardottir S 1993 Promoting children s social growth in the schools An intervention study Journal of Applied Developmental Psychology 14 461 484 Adalbjarnardottir S 1999 Tracing the developmental processes of teachers and students A socio moral approach in school Scandinavian Journal of Educational Research 43 57 79 Ainswotrh M D 1983 L attachement m re enfant Enfance 1 2 7 18 Albouy S 1976 El ments de sociologie et de psychologie sociale Toulouse Privat All s Jardel M 2001 Avant Propos Revue Internationale de Psychologie Sociale 14 7 11 70 Anderson S et Messick S 1974 Social competence in young children Developmental Psychology 10 282 293 Ansart P 1990 Pour une histoire de la sociologie de la morale Cahiers i
168. orts de pouvoir voir par exemple Chartier et al 1976 Dubet et Martucelli 1996 Lahire 1993 Vincent 1980 La vis e ducative est ainsi toujours plus large que celle explicitement annonc e voir le r le de la p dagogie invisible de la distinction qui peut conduire apprendre l cole avoir des attitudes non scolaires et ce curriculum cach joue un r le essentiel dans les performances scolaires de l l ve et dans son valuation par l enseignant Merle 1998 L excellence scolaire d signe la capacit de l l ve faire preuve d une ma trise des savoirs et de leur contexte d apprentissage Les approches sociologiques des ann es 60 ont d menti l optimisme des politiques ou des militants p dagogiques qui pensaient que l acc s des enfants des cat gories populaires des segments du syst me scolaire jusque l r serv s une lite sociale permettrait l acquisition pour tous de comp tences pourvoyeuses de statuts sociaux proportionnels aux efforts consentis l cole Il est au contraire apparu que le syst me scolaire participait une reproduction de la stratification sociale Bourdieu amp Passeron 1964 passant notamment par l existence d une plus ou moins grande proximit entre les cultures d origine des l ves et les codes culturels pr sent s comme l gitimes par l cole Baudelot amp Establet 1971 ont ainsi insist sur la division qui partageait les coll ges en deux r seaux primai
169. parents paires etc il ne pose pas celle de qui d cide comment et sur quelle base ces comp tences sont valu es 4 1 Inventaires des comp tences sociales et d autres outils Comme nous venons de le dire le nombre de r f rences aux travaux consacr s aux outils de mesure ou d observation des comp tences sociales comme les inventaires les chelles ou les grilles est impressionnant Pour des raisons videntes d conomie on n voquera ici que ceux o les comp tences sociales sont envisag es en tant que dispositions relativement stables Deux raisons sont l origine de ce choix La premi re renvoie leur utilisation grandissante dans le domaine d intervention sociale et ou clinique caract ristique surtout des Etats Unis La seconde l id e que nous avons amplement discut et contre laquelle nous nous sommes prononc s de la s paration pour ne pas dire de la naturalisation du social Lorsqu on regarde ces inventaires la lumi re des travaux sur les comp tences sociales relationnelles on constate quel point ils se centrent sur des habilet s d contextualis es car ayant des ant c dents d veloppementaux et une trajectoire d veloppementale pr visible M me si le nombre de ces inventaires est impressionnant l analyse de leurs contenus les principales dimensions qu ils comportent sugg re une forte convergence d id es Tr s souvent l accent y est mis sur affirmation sociale d finie comme l
170. pr alable une scolarisation efficace et rentable apprentissages pr coces prise d avance sur le programme apprentissage des langues cours particuliers devoirs de vacances L cole ne cherche plus comme au XIX si cle duquer les familles travers leurs enfants mais faire en sorte qu elles m mes ou leurs substituts livrent l cole un enfant scolarisable Glasman 1992 2001 Les enseignants attendent des familles une activit de co scolarisation d autant plus importante qu elle concerne des milieux sociaux trangers au mode scolaire de socialisation Dans ce cas c est surtout par l activit p riscolaire notamment l occasion du soutien organis par les travailleurs sociaux qu est entrepris un travail d imposition aux familles de logiques ducatives contraires leurs logiques socialisatrices Thin 1998 Le contexte que constitue l tablissement peut lui m me se d cliner en composantes encore plus proches des situations dans lesquelles les enfants et les jeunes acqui rent d veloppent et font valuer leurs comp tences sociales Les recherches sur l cole efficace ont en effet attir l attention sur les variations des acquisitions des l ves en fonction de l cole mais aussi de la classe o ils sont scolaris s et sur les facteurs susceptibles d expliquer ces variations Bressoux 1994 Au cours des interactions dans la classe les enseignants peuvent valoriser et condamner le plus souvent incon
171. pres aux disciplines que nous repr sentons L cole souhaite d velopper chez les l ves des comp tences sociales en vue de leur insertion future comme citoyens Audiguier 1991 Ballion 1998 Barr re et Martuccelli 1998 Les enfants sont incit s participer au fonctionnement de l tablissement et de la classe par exemple par les conseils d enfants ou plus couramment l lection de d l gu s de classe Mais les coll giens et les lyc ens s investissent peu dans les dispositifs institutionnels qu ils estiment insuffisants et dont ils se m fient ils craignent une manipulation adulte au quotidien et une r cup ration politique de leurs mouvements de contestation Borredon 1996 Cr mieux 2001 Merle 2001 La lecture de certains r glements scolaires vient l gitimer les inqui tudes des l ves puisqu on y rep re beaucoup de devoirs et peu de droits ce qui vient contredire la d finition de la citoyennet Contrairement aux inqui tudes rencontr es parfois chez les adultes les l ves ne vivent pas dans un univers anomique m me s ils refusent les injonctions scolaires la participation citoyenne depuis la maternelle jusqu au lyc e les l ves t moignent de leurs comp tences politiques en agissant selon des droits et des devoirs si bien qu ils sont d j citoyens avant et en m me temps que l cole programme leur ducation la citoyennet ce point sera d velopp plus loin dans cette section dans les relation
172. presentation and constraining function of wrong beliefs in young children s understanding of deception Cognition 13 103 128 Woods P 1983 Sociology and the School An Interactionnist viewpoint Routledge and Kegan Paul Zafran J 1998 Les strat gies de triche et de camouflage des l ves Observations et analyses du rapport entre l autorit de l adulte et le pouvoir des enfants Carrefours de l ducation n 6 CNDP d Amiens Zaidman C 1996 La mixit l cole primaire Paris L Harmattan Young M F D 1971 Knowledge and Control News Directions for the Sociology of Education London Collier Macmillan 1971 Youniss J 1980 Parents and peers in social development A Sullivan Piaget perspective Chicago University of Chicago Press 91
173. r les besoins des l ves peuvent tre satisfaits Pour l enseignant cela consiste donner des informations claires en quantit et qualit suffisantes concernant ce que l il est attendu de l l ve dans la classe et sur les cons quences que tels ou tels comportements pourront avoir 2 En second lieu les besoins peuvent tre satisfaits dans un contexte o il r gne un certain niveau d implication L enseignant se doit de montrer dans cette perspective de l int r t pour ce que l enfant fait m me en dehors de l cole et tre pour l l ve un soutien motionnel 3 En troisi me et dernier lieu un contexte qui suscite l autonomie est un contexte favorable la satisfaction des besoins de l enfant En classe l enseignant doit offrir l opportunit l l ve d exp rimenter ses choix par exemple DeCharms 1976 qualifie ce contexte de origin climate et le d crit comme un contexte qui favorise l avanc e de l individu vers ses propres objectifs Il lui oppose le pawn climate pawn signifiant soldat pied contexte qui cr e une personne pouss e par les autres une personne qui agit m me en fonction des objectifs des autres Favoriser de la sorte les besoins des l ves a des cons quences non n gligeables sur la perception que les l ves ont d eux m mes et par voie de cons quence sur leur motivation De nombreuses tudes l ont montr Concernant le besoin de lien il a t montr par Birch et Ladd 1996 que
174. r d acceptation des normes et des valeurs de pr vention des injustices ou de respect des droits de l Homme tout comme celle de r ciprocit indirecte en s aidant tous personne ne se fatigue d finissent ce stade En guise de synth se il appara t que les diff rences entre les stades Kohlbergiens et Eisenbergiens sont infimes Plus de place est semble t il laiss e dans la seconde approche du d veloppement aux capacit s empathiques comme guide du comportement 3 2 2 Tendances actuelles pluralit morale et prise en compte des contextes Pour une raison vidente de place nous n exposerons que tr s bri vement en les d crivant dans leurs grandes lignes les apports des courants universaliste cf Turiel Gilligan et culturaliste cf Shweder sur la question de l acquisition des r gulations normatives voir la synth se de Tostain 1999 Parmi les mod les universalistes r cents celui de Turiel 1983 Nucci et Turiel 1993 qui a t l ve de Kohlberg est certainement le plus connu et le plus centr sur la question de l acquisition Cet auteur distingue dans le jugement social trois domaines 1 le domaine moral structur par les concepts de bien tre individuel de justice et de droits 2 le domaine conventionnel centr sur des pr occupations li es au bon fonctionnement de la soci t 3 le domaine personnel se situant en dehors de la juridiction de la morale et des conventions concernant des d cisions pri
175. r gulateur sur les conduites Influenc es par les conceptions philosophiques et sociologiques de la morale cf Ansart 1990 Canto Sperber 1992 1997 les travaux dans ce domaine proposent une vision assez coh rente des transformations de la morale en fonction de l ge Tr s influenc s par la conception du d veloppement moral de Piaget 1932 et de Kohlberg 1971 ils ont subi depuis une trentaine d ann es d importantes volutions th oriques cf Vandenplas Holper 1999 Tostain 1999 qui consistent principalement dans l id e du pluralisme moral et dans la prise en compte du contexte Pour comprendre l originalit et l impact de certaines de ces volutions il est n cessaire de revenir tr s rapidement ces deux th oriciens 3 2 1 Th ories classiques de Piaget et de Kohlberg Dans ses premiers travaux Piaget qui adh re la conception de la morale objective rationnelle et fond e sur la justice insiste sur le caract re assez rudimentaire de la morale initiale de l enfant dite la morale de l h t ronomie qu il explique par les limitations cognitives et la soumission l autorit de l adulte en soulignant ainsi le r le conjoint des facteurs cognitifs et sociaux Selon lui c est seulement l ge de 11 12 ans qu apparait la morale d autonomie L volution de la morale et plus pr cis ment le passage de la morale de l h t ronomie vers la morale de l autonomie est possible gr ce au d veloppement de la d cent
176. r sultats d Emler et Dickinson 1985 les influences sociales et notamment celles li es aux appartenances sociales peuvent jouer dans cette Le paradigme exp rimental est relativement simple on pr sente l enfant les diff rents objets d sirables et on lui demande de les partager avec un adulte ou un autre enfant d une mani re la plus juste en manipulant les variables telles que le sexe le type de la situation coop ration vs comp tition le statut formel ou affectif des personnes voir par exemple Damon 1975 1981 Moessinger 1989 33 volution un r le tr s important car si les enfants de la classe moyenne consid rent justes les diff rences de salaires entre les professions n ayant pas le m me statut ceci est bien plus rare chez les enfants des ouvriers Pour ce qui est de la tromperie donc de la transgression d une r gle morale celle ci implique la capacit de se mettre la place d autrui Ainsi 4 ans l enfant n arrive pas tromper autrui cf le paradigme de l attribution d une fausse croyance et adopte une strat gie dite minimale lorsqu on l interroge sur le sujet au mieux il ne dit rien La situation change d s 8 ans o il r ussit tromper l adulte et cet effet arrive m me fournir de fausses informations Comme le montrent les r sultats de De La Taille 1995 la tendance semblable concerne le secret que les enfants d s 10 ans arrivent garder m me lorsqu on les incite le d
177. raire des indices verbaux et non verbaux permettant d analyser rigoureusement une situation donn e Walker amp Foley 1973 e Etre comp tent socialement c est tre capable de se comporter de fa on adapt e et efficace de fa on socialement acceptable ou estim e comme telle Combs amp Slaby 1977 Pour d autres auteurs cela signifie plus simplement adopter des comportements positivement renforc s par les autres et inversement viter les comportements punis ou r prim s Libet amp Lewinshom 1973 Ainsi dans cette approche d veloppementale les comp tences sociales sont con ues comme un ajustement permanent du comportement de l individu en fonction de ce que lui renvoie son environnement Ford 1982 Dans la mesure o cet ajustement peut se faire plus pr cis ment en fonction de l exp rience v cue par les autres un certain nombre d auteurs ont consid r et tudi l empathie comme une comp tence sociale fondamentale Davis amp Franzoi 1991 Feshbach amp Feshbach 1987 Ford 1982 L empathie en impliquant d une part exp rimenter et d autre part partager les r ponses affectives que l on per oit chez les autres Feshbach et al 1987 est habituellement abord e dans ses aspects e cognitifs qui renvoient la capacit se mettre la place de prendre le r le ou la perspective de e et motionnels qui consistent a avoir une r action d ordre motionnel en observant ce que vit l
178. rales coulisse mise en sc ne public personnage r le L individu doit montrer sa comp tence soutenir une interaction avec d autres acteurs que ceux relevant de sa socialisation imm diate ce qui suppose la formation d un moi dit projet acquis par socialisation int grant notamment la connaissance du code conventionnel des r gles d interaction donn par la soci t Ces r gles sont cens es permettre l individu de conserver la face dans les multiples interactions de la vie quotidienne L individu ne b n ficie pas d une identit stable et de r les immuables mais il acquiert une capacit socialement construite ma triser les impressions d autrui Les analyses d Erving Goffman permettent d analyser certaines exp riences scolaires en termes de r gles sp cifiques au cadre chaque cadre tant vuln rable l activit des acteurs aux transformations qu ils sont susceptibles de lui faire subir Ainsi on peut relever des ruptures de cadres des activit s hors cadre des d faillances dans l activit de cadrage L apport d Erving Goffman se situe aussi avec d autres repr sentants de l interactionnisme symbolique comme Howard S Becker 1963 et 1998 dans la th orie de la stigmatisation ou de l tiquetage selon laquelle la d viance est le produit d un processus d exclusion au cours duquel l individu est d sign comme d viant La perspective est renvers e partant du principe interactionniste que le monde
179. rales et sur la distinction entre morale et convention qui pour certains semble beaucoup moins nette que Turiel ne le sugg re mais qui nous ne semble pas pertinente d velopper dans cette synth se Si Turiel int gre d une certaine mani re l id e de pluralisme des principes et des r gles il le fait d une mani re moins radicale et militante que ne le fait Gilligan 1977 Inscrite dans le mouvement f ministe elle a avanc l thique de la sollicitude qu elle consid re caract ristique des femmes Sa conception qui a fait l objet de nombreuses critiques cf Walker 1986 1991 est fond e sur l id e des deux types d exp riences universelles e de l in galit l origine de la justice e et de l attachement l origine de la sollicitude Selon Gilligan les conceptions de Piaget et de Kohlberg sont enti rement fond es sur la morale de la justice rationnelle et cognitive Elles ignorent l existence de morale de la sollicitude fond e sur l empathie la relation a l autre l affectivit Ainsi il n est pas tonnant que les individus dont la socialisation et les pratiques quotidiennes mettent l accent davantage sur les consid rations morales li es l attachement que sur celle li e l injustice comme c est le cas des femmes r ussissent moins bien dans les preuves de Piaget et de Kohlberg Gilligan postule que les consid rations morales sont li es aux exp riences de la vie et aux repr sentations de soi
180. ration l am lioration de la capacit conceptualiser les r gles pour ce qui est des principaux facteurs cognitifs et gr ce l tablissement de relations galitaires la prise de r les diff rents l acc s l autonomie et la responsabilit pour ce qui est des principaux facteurs sociaux Les principaux r sultats de recherches qui se situent dans ce cadre th orique montrent que e l enfant capable de prendre en compte tr s t t les intentions des acteurs est dans son jugement moral d abord tr s influenc par les cons quences mat rielles des conduites avant de l tre par les intentions cf le passage de la responsabilit objective vers la responsabilit subjective e il fait comme s il consid rait que la nature de l action devait tre l image de la personne qui l effectue le bien va avec le bien le mal avec le mal l importance de la punition ch timent du coupable appara t chez l enfant avant l id e de la r paration e en ce qui concerne la distribution des biens l enfant passe d une conception gocentrique galitaire et puis seulement la conception quitable qui tient compte des contributions et des besoins d autrui Les travaux de Kohlberg sont sous de nombreux aspects compl mentaires ceux men s par Piaget et ses continuateurs Nous leur accorderons davantage de place car ils ont donn lieu au mod le du d veloppement des comportements pro sociaux propos par Eisenberg
181. re Le chahut anomique r v lerait ainsi un refus du syst me scolaire il caract riserait une certaine r volte et une non int riorisation des normes scolaires de la part des l ves d origines ouvri res Boumard et Marchat 1993 consid rent que les formes anomiques des chahuts contemporains sont symboliques d une mutation scolaire se caract risant par l initiative que prennent les l ves pour proposer leur d finition de la situation ce qui conduit un d sordre angoissant pour les enseignants incapables d analyser les causes de ce d sordre Les th ories de la reproduction ont pr sent les l ves comme des r cepteurs passifs de l cole capitaliste alors que les r sistances des l ves d origines ouvri res t moignent de leurs r actions actives aux valeurs scolaire qui entrent en conflits avec les valeurs de leur classe sociale et la hi rarchisation de l cole qui les conduira occuper une place dans la soci t A suivre l interpr tation de Baudelot et Establet 1971 l cole capitaliste s appuie notamment sur la discipline pour inculquer l id ologie dominante aux l ves Mais face cette oppression les enfants d ouvriers montrent des r sistances li es leur instinct de classe Des travaux ethnographiques et interactionnistes ont analys plus finement les conditions d apparition et d expression des strat gies de r sistance Selon Willis 1977 les gar ons issus de familles ouvri res dans l enseigneme
182. re part Des travaux r cents Croizet amp Claire 1998 Steele 1997 montrent a quel point cette influence s exerce en mati re de production de performances scolaires D autres beaucoup plus nombreux car beaucoup plus anciens montrent a quel point les comportements discriminatoires d pendent en effet des contextes dans lesquels les individus sont conduits a juger autrui Grace aux travaux de Tajfel et de ses collaborateurs cf pour une synth se Brown 2000 par exemple on sait que la simple cat gorisation des individus en deux groupes distincts suffit engendrer des discriminations entre groupes dont on pourrait penser dans la litt rature au c ur de ce rapport qu elles traduisent simplement l incomp tence sociale du sujet Aussi convient il de reconna tre que l expression des comp tences sociales si elle d pend videmment du niveau de d veloppement cognitif de l individu d pend aussi et parfois de fa on majeure du rapport que ce dernier entretient avec les contextes dans lesquels il est conduit se comporter C est pr cis ment la question de ce rapport qui notre sens constitue le socle partir duquel des disciplines telles que la psychologie sociale la sociologie ou l anthropologie peuvent dans le domaine des comp tences sociales comme dans d autres b tir et changer de mani re fructueuse 5 2 Comp tences et performances contextes externes multiples Beaucoup de personnes sont persuad es que l cole
183. re professionnel et secondaire sup rieur adoss s a des conceptions tr s diff rentes des comp tences acqu rir l occasion des m mes mati res scolaires S bauchait alors une sociologie du curriculum qui mettait en vidence le caract re socialement construit des programmes scolaires et des comp tences attendues On pouvait comme Young parler d une stratification des savoirs scolaires expression des rapports de pouvoir et de domination qui concernent tout autant l institution ducative que la soci t globale Young 1971 On pouvait aussi comme Bernstein 1975 distinguer un code s rie r serv aux cat gories d origine populaire s parant nettement les diff rents contenus scolaires selon les disciplines et exigeant surtout des capacit s de m morisation d un code int gr pr sentant la future lite sociale une vision beaucoup moins fragmentaire des connaissances et valorisant les qualit s d implication personnelle dans la synth se des diff rents aspects du savoir 57 L int r t de la sociologie pour la prise en compte des contextes de construction et d valuation des comp tences a t stimul par le d veloppement des approches en termes de cognition situ e pour lesquelles le comportement l action et la pens e ne peuvent se comprendre que dans leur contexte d laboration Tijus 2001 ainsi que par les travaux de didactique pour lesquels la situation didactique Brousseau 1998 s int resse
184. retient l attention l incomp tence sociale est g n ralement appr hend e en termes d exces de comportements ind sirables plut t qu en terme d absence de comportements d sirables Signal e d abord dans les tudes sur les comportements agressifs cette distinction a conduit montrer que l exc s de comportements ind sirables conduit au rejet de la personne Coie 1985 En revanche l absence de comportements d sirables conduirait plut t n gliger la personne qu la rejeter cf section 3 1 Cette distinction est tr s peu prise en compte aussi bien dans les inventaires de comp tences que dans les analyses des pratiques ducatives et ceci malgr sa pertinence probable en mati re de d marches pr ventives Cette n gligence est probablement due plusieurs facteurs le fait que dans la vie quotidienne les exc s de comportements ind sirables sont cognitivement plus saillants que l absence de comportements d sirables le fait qu il est plus facile d obtenir un consensus sur ce qui n est pas souhaitable que sur ce qui l est le fait qu partir de l absence d un comportement il est difficile d inf rer la ou les comp tences d fectueuses La r flexion sur l incomp tence sociale sur ses causes et ses cons quences reste d velopper Bien qu assez indirectement li s cette r flexion de nombreux travaux de psychologie sociale exp rimentale en montrant que les comportements pro et anti sociaux sont fortement
185. riel 1984 mis part la s v rit des cons quences d un acte les enfants progressivement se r f rent aussi au statut moral des actes D autres tudes montrent qu ils ne justifient pas leurs conduites relatives aux domaines moral et conventionnel de la m me fa on Dunn 1987 Killen 1991 Lamb 1991 Par exemple en ce qui concerne le domaine moral avec le d veloppement de la d centration apparait un largissement de la notion de la justice qui n est plus seulement r tributive mais aussi corrective et redistributive Toutefois il semble que c est seulement vers l adolescence que les sujets donnent la priorit aux libert s civiles par rapport aux lois lorsque ces deux dimensions sont en conflit Helwig 1995 1997 Comme nous l avons d j signal selon Turiel la distinction de ces trois domaines aussi bien en ce qui concerne leurs prescriptions que leurs transgressions est possible grace a la fois aux diff rentes situations et aux modes ducatifs diff renci s auxquels est confront l enfant Par exemple les discours des adultes propos des transgressions morales insistent sur les cons quences n gatives des actes pour la victime et sont fond s en grande partie sur l id e que les enfants ressentent tr s t t les motions et disposent d une capacit d empathie cf les th ories de l esprit Les discours concernant les transgressions conventionnelles insistent surtout sur la tradition l ordre social ou l autori
186. rnstein B 1975 Langage et classe sociales codes socio linguistiques et contr le social Paris Ed Minuit Berthelot J M 1982 R flexions sur les th ories de la scolarisation Revue Francaise de Sociologie 585 604 Bertone A Melen M Py J et Somat A 1995 T moins sous influences Recherches de psychologie sociale et cognitive Grenoble PUG Birch S H amp Ladd G W 1996 Interpersonal relationships in the school environment and children s early school adjustment The role of teachers and peers In J Juvonen amp K Wentzel Eds Social motivation Understanding children s shool adjustment pp 199 225 New York Cambridge University Press Blanton H Buunk B P Gibbons F X Kuyper H 1999 When better than others compare upward Choice of comparison and comparative evaluation as independent predictors of academic performance Journal of Personality and Social Psychology 76 420 430 Blasi A 1980 Brindging moral cognition and moral action A critical review of the literature Psychological Bulletin 88 1 45 Borredon A 1995 Une jeunesse dans la crise Les nouveaux acteurs lyc ens Paris L Harmattan Boudon R 1973 L in galit des chances La mobilit sociale dans les soci t s industrielles Paris A Colin Boudon R 1995 Le juste et le vrai Etudes sur l objectivit des valeurs et de la connaissance Paris Fayard Bourdieu P et Passeron J C 1964 Les
187. rocessus par lequel l individu explore ses possibilit s d action dans une situation donn e A l cole les conflits naitraient de ce que plusieurs groupes diff rents peuvent d finir les situations de diff rentes mani res et souvent de mani re contradictoire Le probl me de la discipline l cole est alors d fini comme la lutte entre l ves et enseignants pour tablir leur propre d finition des situations scolaires A travers cet exemple on pourrait dire que les l ves d veloppent des comp tences dans l art de d finir les situations scolaires et de n gocier avec l enseignant qui poss de sa propre d finition L analyse d Erving Goffman est souvent class e dans le courant de l interactionnisme symbolique mais s il s est int ress aux rencontres ordinaires l ordre des interactions en face face dans la vie quotidienne il ne se retrouvait pas dans des analyses interactionnistes trop radicales et il consid rait qu une structure sociale pr existait aux interactions les joueurs n inventent pas les r gles du jeu d checs le pi ton n invente pas le passage pi tons L analyse des cadres d signe l tude de l organisation de nos exp riences de nos activit s qui prennent place dans des cadres cognitifs de r f rence et dans des contextes pr agenc s Les cadres de l exp rience 1991 La soci t est pr sent e comme une sc ne de th tre et les interactions sont interpr t es en usant de m taphores th t
188. rtout pr occup de l int r t g n ral le mod le industriel centr sur l efficacit le mod le domestique attach la confiance et la chaleur des relations ou encore le mod le marchand r cemment apparu dans l ducation nationale et qui privil gie les savoirs reconnus sur le march ou qui font conna tre l tablissement Derouet amp 59 Dutercq 1997 Ces diff rentes mani res de construire la communaut scolaire certes centr es sur les acquisitions cognitives ne peuvent manquer d attendre et de susciter chez les l ves des comp tences sociales plus larges que les travaux de recherche ne font pour l instant que sugg rer L institution scolaire veut voir satisfaites les conditions pr alables la scolarisation de l enfant et met en place ou encourage les dispositifs qui tentent d y pourvoir On n a plus affaire une s paration qui voyait d un c t les familles d velopper chez les enfants les conditions de socialisation et les capacit s d expression pr alables la scolarisation et de l autre l cole proc der un fa onnage social et intellectuel sp cifique L emprise de l cole s tend en effet vers la phase traditionnellement d volue aux familles Dans les classes sociales qui ne sont pas explicitement vis es ni touch es par les dispositifs de soutien scolaire il n est pas rare que l enfant soit explicitement transform en l ve dans sa famille par une sorte d cole avant l cole
189. s l ves apprennent la division ou l orthographe ils ne sont pas seulement en situation d acqu rir un concept math matique ou de s exprimer correctement par l crit Ils sont aussi en situation d apprendre se tenir assis pendant un temps plus ou moins long ne pas se d courager lorsqu ils ne comprennent pas ou lorsqu ils comprennent trop vite et s ennuient valuer le sens du discours des adultes ou de leurs pairs g rer les d sagr ments et le plaisir d tre toute la journ e avec eux faire la diff rence entre ce qu ils comprennent et dont ils peuvent faire tat l occasion d un cours ou d une le on par exemple et ce qu ils ne comprennent pas encore mais doivent taire au moins provisoirement Vasquez Bronfman et Martinez 1996 Ces apprentissages sont eux m mes troitement li s la pr sence des pairs dont les comportements qu ils soient ou non d sirables en regard des attentes de l institution scolaire peuvent tre pris comme mod les et contribuer ainsi r guler les conduites individuelles qui deviennent de fait des conduites sociales e g Beauvois Joule amp Monteil 1987 mais qui sont souvent interpr t es par le grand public comme l expression de comp tences ou d incomp tences d origine essentiellement personnelle 2 Comp tences sociales quelques remarques pr liminaires En g n ral on voque le concept de comp tence lorsqu il est question de savoirs et ou savoir faire bien c
190. s d viants la popularit peut promouvoir les trajectoires n gatives ou sous optimales comme l appel aux comportements anti sociaux Cairns et Cairns 1994 3 Au niveau le plus abstrait la majorit des d finitions des comp tences sociales fait appara tre leur aspect dispositionnel et pragmatique voir par exemple Attili 1990 Duck 1989 White 1959 Lorsqu elles sont d crites en termes des traits dispositionnels relativement stables elles sont souvent analys es du point de vue de leurs ant c dents d veloppementaux et d une trajectoire d veloppementale pr visible Sroufe 1983 Waters et Sroufe 1983 En prenant en compte les diff rences culturelles Chen Rubin et Sun 1992 Ogbu 1981 elles posent cependant beaucoup de probl mes pragmatiques notamment Cavell 1990 Rose Krasnor 1997 cf infra C est n anmoins ce dernier niveau d abstraction impliquant une stabilit temporelle et contextuelle des comp tences sociales qui donne sa l gitimit la construction des inventaires voqu s ant rieurement cf section 2 2 pour une vue critique de ce postulat En soi tr s utile l analyse hi rarchique de Rose Krasnor reste muette sur les mod les explicatifs de la r gulation des comp tences sociales Pourtant comme nous l avons signal auparavant tant l acquisition que l expression des comp tences d pendent des r gulations de nature positionnelle i e position de l individu dans la structure sociale e
191. s entre pairs Les comp tences d velopp es dans le contexte de l cole ne sont pas ind pendantes de ce qui se joue dans la soci t sans qu il ait toujours forc ment un consensus total sur les comp tences vis es Ainsi dans le projet de scolarisation le choix des savoirs transmettre et des orientations p dagogiques n est pas neutre il informe diff remment les comp tences sociales vis es chez l enfant Comme l ont montr les travaux fondateurs d Emile Durkheim 1938 les disciplines scolaires refl tent par leur contenu les volutions historiques de la scolarisation On a vu ainsi les contenus enseign s dans le second degr voluer d un mod le des humanit s classiques vers un mod le de l humanisme scientifique et plus pr s de nous s impr gner fortement de culture scientifique Baluteau 1999 Mais l cole n est pas un simple agent de transmission des savoirs n labor s en dehors d elle Chervel 1988 Certaines m thodes p dagogiques nouvelles ou novatrices cherchent ainsi valoriser non seulement les performances scolaires des l ves mais aussi leurs comp tences sociales et leur panouissement individuel Tanguy 1983 Or les orientations p dagogiques des enseignants r ussissent in galement aux l ves selon leur milieu 56 social d appartenance Par exemple la confrontation des notes obtenues au bac de fran ais avec le style d enseignement re u souligne que les pratiques des
192. s et le recours aux r glements 55 scolaires Les savoirs scolaires eux m mes s organisent par l interm diaire de r gles d orthographe de grammaire de calcul puis progressivement apparaissent l valuation et le classement des l ves entre eux Nous avons crit diff rents endroits de cette synth se que l cole r unit les conditions d mergence de comp tences sociales de repr sentations de soi et de comportements On peut ajouter que par son organisation et ses fonctions socio historiquement construites l cole tend viser chez l enfant la production de comp tences l exer ant au mode de domination pr pond rant dans sa soci t li e un rapport sp cifique au temps l espace et aux savoirs A l cole l l ve n apprend pas que des savoirs et des savoir faire il s exerce aussi des relations de pouvoir Mais les comp tences r ellement d velopp es chez les l ves ne correspondent pas bien s r totalement aux comp tences vis es par l cole certaines comp tences se d veloppent en marge voire en opposition la relation p dagogique d autres concernent uniquement les relations entre pairs favoris es par la rencontre journali re dans l tablissement Les comp tences exig es par l cole ne sont pas toujours clairement explicit es voir plus loin dans cette partie la question de l excellence scolaire ou du m tier d l ve Sans pr tendre l exhaustivit nous voquerons quelques travaux pro
193. s facteurs impliqu s dans la r ussite scolaire processus cognitifs participation engagement dans la t che mais aussi la motivation sociale de l enfant Osterman 2000 Kathryn Wentzel 1994 1998 confirme que le support social que l enfant per oit des autres influence sa volont se conduire de fa on prosociale coop rer partager participer Le besoin de comp tence est satisfait quand l individu est capable de produire des r sultats attendus Connell et al 1991 Comme nous l avons d j not pour chacun d entre nous il n y pas un mais plusieurs domaines de comp tences Harter 1982 1990 De plus nous ne nous percevons pas comp tent de la m me fa on en fonction des domaines de comp tences que nous prenons en compte Tout comme la perception de nos capacit s physiques peut tre importante dans l image g n rale que l on a de nous la perception que l on a de nos comp tences sociales n en demeure pas moindre Harter 1982 1990 Davis 1983 a tudi les relations qui pouvaient exister entre la perception que l individu a de ses comp tences sociales et ses comportements sociaux Ses r sultats r v lent qu au plus une personne est capable de prendre la perspective des autres au moins elle adopte des comportements agressifs passifs ou encore arrogants A l inverse au moins une personne est empathique au plus ses comportements sociaux s av rent ind sirables Plus r cemment une recherche confirme que se perc
194. s sociaux Ford et al 1983 1989 Keating 1978 Kohlberg 1971 Il peut y s agir de trouver la meilleure alternative possible ex Keating 1978 ou de nommer les camarades qui seraient susceptibles de faire face avec brio la situation propos e ex Ford et al 1983 Dans les valuations des comp tences sociales centr es plus particuli rement sur l empathie on utilise souvent une mise en situation Les sujets sont confront s une situation qui leur est pr sent e sous forme d enregistrement audio ou vid o et doivent ensuite exprimer leur ressenti gr ce une chelle ex Feshbach et al 1987 La situation pr sent e peut tre sous forme crite galement comme c est le cas dans l tude de Duan 2000 o l on pr sente aux sujets six versions crites d un journal intime relatant une rupture amoureuse Les cons quences motionnelles sont vari es pour le protagoniste Le sujet peut lire que la personne prend la situation avec le sourire ou au contraire tr s tragiquement Une derni re m thode consiste ne rien pr senter aux sujets sinon le questionnaire permettant de recueillir leur niveau d empathie self report Pour des adultes ou des adolescents la mesure la plus populaire a t tablie par Meharabian et Epstein en 1972 Pour les plus jeunes il semble que ce soit la mesure de Davis 1983 qui semble faire r f rence Il y est pos des questions comme Je suis souvent touch par les choses que je vois
195. sciemment des comp tences sociales diff rentes chez les l ves en sachant que ces derniers jouent un r le actif en s autorisant ou non intervenir demander la parole contester ou approuver l enseignant Les comp tences sociales se trouvent ainsi in galement stimul es et mobilis es certains facteurs pouvant tre plus explicatifs comme les attentes des ma tres Croizet Claire amp Dutr vis sous presse Rosenthal amp Jacobson 1971 le niveau scolaire l origine sociale et l appartenance sexu e de l l ve que les sociologues pr f rent appeler genre pour souligner le caract re socialement construit des comp tences qui s y rattachent L l ve se trouve confront dans la classe une fabrication de l excellence scolaire Perrenoud 1984 1996 qui lui apprend un niveau donn et non sans arbitraire quelles sont les comp tences l gitimes acqu rir Comme le montre R gine Sirota 1988 les ma tres peuvent par exemple utiliser des r seaux de communication diff rents qui par del l galit formelle affirm e produisent un arbitraire culturel partir duquel chacun doit se d finir l int rieur de la classe Le r seau de communication principal permet l enseignant de reprendre et valoriser ce que dit la partie de la classe qui l emprunte En revanche le r seau parall le utilis par l autre partie concerne des l ves qui ne sont ni int ress s ni valoris s et se sentant rejet
196. seul etc e la reconsid ration des effets n gatifs souvent facilit e par la distance entre l auteur et la victime par exemple un passage tabac devient une bonne le on e la disqualification de la victime qui consiste lui faire reporter la responsabilit de la faute par exemple les Occidentaux qui sont vus par les extr mistes islamistes comme des supp ts de Satan D autres travaux qui interpellent plus directement la relation troite entre le jugement l attitude et la conduite accordent une importance particuli re aux contextes compris aussi bien au sens tr s restreint situationnel que plus large soci tal Par exemple ils montrent qu un facteur aussi banal que la pression temporelle le manque de temps peut avoir une incidence n gative forte sur le comportement d aide y compris chez les individus qui adh rent au principe d aide et chez qui on l a actualis Darley et Batson 1973 Tout comme ils montrent que dans les situations de contrainte forte cf les travaux de Milgram 1974 sur la soumission l autorit on ne trouve pas de lien entre les niveaux du d veloppement moral de l individu et le degr de sa r sistance l autorit 39 quand celle ci lui ordonne des actes pr judiciables et contraires aux principes notamment moraux Blasi 1980 Elms et Milgram 1966 Selon Milgram pour r duire la tension entre ses principes moraux et ses actes l individu ne se consid re plus comme un sujet auton
197. sonnelles et positives de l enfant Selon Bernstein le mode imp ratif est caract ristique des familles traditionnelles de type patriarcal et autoritaire L incitation de type positionnel est surtout pr sente dans les familles dites orientation positionnelle o le champ d initiative ainsi que celui des d cisions et discussions est limit restant troitement li au statut des membres de la famille Enfin l incitation de type personnel est caract ristique des familles orientation personnelle o la communication ainsi que l espace de n gociation sont bien d velopp s et moins li s aux statuts D apr s les analyses de Bernstein les familles orientation positionnelle se trouvent en grande majorit dans les classes sociales inf rieures o domine la centralisation sur nous Celles orientation personnelle dans les classes moyennes et sup rieures o domine la centration sur je Pour cet auteur les conditions sociales et id ologiques sont l origine des liens entre mode de contr le et forme d organisation familiale Sur un plan g n ral et allant au del des pratiques ducatives parentales le r le de la famille dans l acquisition des r gulations normatives int resse de plus en plus des chercheurs En psychologie sociale du d veloppement cet int r t est particuli rement visible dans l analyse des comportements pro sociaux des enfants Par exemple il a t montr que la coh sion familiale 41 influ
198. sortie de l cole maternelle utiliser leurs nouvelles comp tences cognitives dans le but de r soudre les t ches adaptatives qui deviennent les leurs l entr e de l cole l mentaire 43 4 Rep rage et valuation des comp tences sociales Cette partie a pour objectif de pr senter un autre aspect dominant de la litt rature internationale sur les comp tences sociales celui li aux outils permettant leur rep rage et leur valuation dont certains ont d j t mentionn dans la section 3 2 Cette pr occupation aliment e par une forte demande sociale se manifeste tout d abord par un nombre impressionnant de r f rences aux inventaires chelles grilles d observation des comp tences sociales mais aussi par les r f rences plus rares aux synth ses centr es principalement sur les probl mes de d finition et d op rationnalisation Toutefois sont quasi absents dans ce paysage les travaux posant directement et syst matiquement la question de la l gitimit qu elle soit th orique ou autre sociale politique id ologique des crit res d valuation des comp tences sociales Par exemple Schneider 1993 aborde ce probl me sous un angle plut t m thodologique en se pronon ant en faveur de la multiplication des sources d valuation des comp tences sociales S il pose la question qui value les comp tences sociales a laquelle il r pond tous les acteurs de la vie sociale enseignants
199. sse par exemple sur le d veloppement moral dans une synth se sur les comp tences sociales Une autre raison qui nous conduit accorder une importance particuli re au domaine d acquisition des r gles et des normes r side dans l int r t de la mise en question de l id e de la continuit entre les croyances attitudes jugements connaissances et les conduites Fortement pr sente dans les travaux sur le d veloppement moral servant de base aux diff rentes pratiques ducatives elle est pourtant interrog e par la psychologie sociale et la sociologie 3 1 Acquisitions des capacit s relationnelles La revue de la litt rature sur l acquisition des capacit s relationnelles interpersonnelles montre que les recherches dans ce domaine sont relativement r centes car elles ont v ritablement commenc dans les ann es 80 et pour beaucoup de secteurs la fin de cette p riode Selon nous on peut y distinguer trois pr occupations majeures e La premi re qui sera pr sent e ici tr s bri vement concerne les pr requis l tablissement des premiers liens qui sont de l ordre de la sensorialit e La seconde qui est aussi la plus investie porte sur la formation des relations entre l enfant et les personnes de son entourage o on distingue les travaux consacr s l tablissement du lien avec la m re l attachement et avec les pairs Les travaux concernant les relations adulte enfant par exemple la relation ma tre l
200. st me des analyses cognitives et interactionnelles d une part et le m tasyst me des analyses normatives culturelles et soci tales d autre part Comprenons nous bien notre propos ne signifie aucunement un moindre int r t accord aux travaux traditionnellement class s comme relevant du d veloppement social et r alis s ou bien par des psychologues sociaux s int ressant au d veloppement ou bien par les psychologues du d veloppement s int ressant au fonctionnement social Au contraire nous plaidons en faveur de leur accroissement car comme nous le verrons plus loin cf section 3 ils ne font que pr ciser dans leurs apports r cents l articulation entre le social et le cognitif d une part et entre l acquisition et la r gulation d autre part Ce qui nous semble important c est de ne pas contribuer entretenir Ajoutons que la litt rature sur les comp tences sociales gagnerait par ailleurs articuler cette perspective socio g n tique avec les r sultats tr s nombreux obtenus dans le champ du travail en groupe et de ses effets sur les performances individuelles e g Baltes amp Staudinger 1996 Drozda Senkowska amp Oberl 2000 Huguet amp Monteil 1995 Huguet Charbonnier amp Monteil 1999 Johnson amp Johnson 1991 Oberl amp Drozda Senkowska 2002 Compte tenu de son volume il est impossible de la d crire dans le cadre de ce rapport 22 l impression contenue dans la revue rapide de la litt r
201. st world Psychology of Women Quartely 14 343 353 Kohlberg L 1971 From is to brought How to commit the naturalistic fallacy and get away with the study of moral development In T H Michel d Cognitive development and epistemology New York Academic Press pp 151 235 Kohlberg L 1969 Stage and sequence The cognitive developmental approach to socialization In D A Goslin Ed Handbook of socialization pp 347 480 Rand McNally 81 Kohlberg L 1978 Revisions in the theory and practice of moral development In W Damon Ed New directions for child development Moral development Vol 2 San Francisco Jossey Bass Krevans J amp Gibbs J C 1996 Parents use of inductive discipline Relations to children s empathy and prosocial behavior Child Development 67 3263 3277 Laboratoire GRS IRESE 5 1988 Universit Lyon 2 Facult de sociologie Actes de la table ronde Analyse des modes de socialisation Confrontations et perspectives LaFreni re P J et Sroufe L A 1985 Profiles of peer competence in the prescool Irrelations between measures influence of social ecology and relation to attachement history Child development 21 56 69 Lahire B 1993 Culture crite et in galit s scolaires Sociologie de chec scolaire l cole primaire Lyon PUL Lahire B 1998 L homme pluriel Les ressorts de l action Paris Nathan Lahire B 1999 Sociologie
202. t r compenser l enfant de ses bonnes interactions shaping procedure ou celles qui l incitent imiter des interactions pr sent es dans un film modeling procedure peuvent tre envisageables Cependant ils en proposent eux une troisi me qu ils appellent coaching method Cette m thode consiste informer et faire r fl chir l enfant sur des concepts tels que la participation la coop ration ou encore la communication Dans leur proc dure une premi re phase consiste expliquer l enfant ce que l on entend par chacun de ces concepts Il est invit dans une seconde phase impl menter cette comp tence lors d une session de jeu avec un pair Cette session est film e Dans un troisi me et dernier temps l enfant est amen discuter avec son formateur des comportements adopt s pendant la phase de jeu et les critiquer Les r sultats r v lent que gr ce une telle m thode l enfant isol gt apprend se faire des amis nouvelle comp tence que l enfant ne cesse de se d velopper par la suite C est dans cette optique que Connell et son quipe 1991 ont r fl chi sur comment l enseignant peut intervenir dans la perception de soi de l l ve et la satisfaction de ses trois besoins fondamentaux du lien de comp tence et d autonomie cf section pr c dente Ils d finissent trois facteurs contextuels que l enseignant peut mettre en place cet effet 52 1 En premier lieu quand le contexte est structu
203. t donc sur des r gularit s de l environnement social des usages variables et relatifs Tr s t t les parents indiquent a l enfant qu il a le droit de choisir certaines activit s v tements etc c est dire que certaines choses rel vent de ses pr rogatives personnelles La m thode utilis e consiste proposer aux sujets des descriptions d actes probl matiques Pour le domaine moral il s agit par exemple de frapper quelqu un voler ou d truire ses biens rompre une promesse apporter de l aide partager pour le domaine conventionnel des r gles scolaires comme ne pas manger en classe ne pas partir sans permission des r gles d tiquette comme saluer s habiller pour les v nements des comportements sexu s comme ne pas entrer dans les toilettes l usage d un autre sexe des pratiques sexuelles comme la masturbation les relations pr maritales des r gles religieuses comme aller la messe f ter les v nements religieux etc pour le domaine personnel des go ts des relations amicales des activit s ludiques Ensuite on interroge les sujets sur l valuation des actes le r le de l autorit et la contingence des r gles le r le du consensus l appartenance ou non de ces actes au domaine personnel 36 L impact du contexte social et notamment des pratiques ducatives avait amen Turiel s interroger sur l universalit de son mod le Les r sultats de nombreuses tudes comparatives cf
204. t me social e le niveau postconventionnel les trois derniers stades 5 l orientation vers une moralit du bien tre social des droits individuels et de la loi d mocratiquement accept e 6 vers des principes thiques universels en partie abandonn en 1983 au profit du point de r f rence terminal une sorte d id al r gulateur et 7 vers une vision cosmique Selon Kohlberg le d veloppement logique est une condition n cessaire mais pas suffisante du d veloppement de la morale car l individu ne peut pas se situer un niveau moral sup rieur a son niveau logique Comme le mod le piag tien le mod le de Kohlberg est normatif et se veut universel L universalit de la morale concerne surtout sur la morale de la justice et l thique de l autonomie centr e sur les droits individuels A ces derniers Kohlberg fortement influenc par les r flexions de Rawls 1971 accorde une sup riorit par rapport aux droits sociaux sur ce point il diff re fortement de Durkheim Il reprend ainsi des travaux de Rawls l id e selon laquelle les d cisions justes reposent sur la rationalit dont les r gles sont elles m mes universelles et sur l importance du d sint ressement mutuel Les tudes de terrain qu il a initi es montrent que dans toutes les cultures on observe les m mes tapes morales dans l ontogen se Elles consistent valuer le stade du d veloppement moral l aide d un test de jugement moral con u par Kohlb
205. t s et comp tences relationnelles expos s dans la section 3 nous exposons de fa on plus d taill e quoi correspond chacun de ces trois besoins 1 Le besoin de lien est satisfait quand une personne se sent en s curit dans son environnement quand elle se pense digne d tre aim e capable d aimer et de respecter les autres Connell et al 1991 Dans leur revue de litt rature Baumeister et Leary 1995 montrent combien ce besoin est socialement cognitivement et motionnellement fondamental pour tout tre humain Ils d veloppent les cons quences que la perception de lien ou le manque de lien peut engendrer Percevoir un support social venant des autres peut avoir des avantages contre certaines tensions et peut augmenter les facult s de l individu faire face une situation stressante En revanche se sentir seul peut avoir des cons quences non n gligeables sur la sant mentale de l individu Le suicide les probl mes mentaux le crime ou la d linquance sont autant de ph nom nes qui peuvent tre les r sultats du manque de lien de l individu avec les autres Baumeister et al 1995 Appliqu au domaine de l ducation plusieurs tudes r v lent que lorsque l enfant se per oit en manque de support social alors cela donne naissance a de la d tresse motionnelle Wentzel 1998 Wentzel amp Cadwell 1997 Wentzel et al 1999 A contrario tre accept par les autres influence positivement non seulement le
206. t de motivation pour apprendre et r fl chir Des enqu tes quantitatives Duru Bellat amp Mingat 1988 Grisay 1997 ont alors confirm l existence d effets tablissement que r v laient de telles monographies A profil similaire de recrutement d l ves de milieux populaires les probl mes de violence et d incivilit s semblent se d cliner diff remment entre les coll ges de mani re plus ou moins sensible selon l organisation g n rale les orientations de l quipe de direction et les formes de contacts privil gi es entre l ves et professeurs Cousin et Felouzis 2002 58 Ces recherches sont surtout centr es sur les diff rences d acquisition et d valuation des comp tences scolaires au sens strict mais ouvrent des pistes pour des approches de l laboration de curriculums locaux prenant en compte des comp tences plus larges M me si les oppositions traditionnelles entre cole priv e et cole publique ont laiss la place des pratiques plus consum ristes des parents d l ves Langou t amp L ger 1991 les attentes d une partie des familles qui les choisissent comme l attachement aux valeurs catholiques ou les pr f rences partisanes pour la droite Tournier 1997 continuent de peser sur la d finition de telles comp tences Dans les tablissements de la p riph rie les enseignants tendent r interpr ter assez fortement le curriculum prescrit pour s adapter des populations de jeunes trop loign
207. t id ologique croyances associ es cette position Ces deux niveaux auxquels Doise 1982 ajoute les niveaux intra et interindividuels cf section 2 2 2 sont manifestement n glig s dans ces synth ses De m me on peut s tonner de la mani re dont est g n ralement abord le niveau intra individuel si souvent r duit aux seules dispositions ou capacit s plus ou moins g n rales du sujet Certains auteurs l abordent aussi en termes de besoins li s la perception de soi Ils consid rent que cette approche en permettant d acc der aux processus l origine des comp tences sociales apporte galement une th orie sous jacente l valuation des comp tences sociales Par exemple selon Connell et Wellborn 1991 le syst me de soi self system est une batterie de processus avec lesquels l individu value son statut dans un contexte particulier et en fonction 48 de trois besoins psychologiques fondamentaux qui sont le besoin de comp tence d autonomie et de lien p 51 Ainsi le niveau de satisfaction des besoins a d une part un impact sur la perception que l individu a de lui m me et d autre part sur sa motivation Connell et al 1991 Le degr de satisfaction des besoins peut alors expliquer en partie pourquoi une personne a adopt tel comportement plut t que tel autre Deci amp Ryan 1991 Etant donn l impact de cette id e et ses liens avec les travaux sur l acquisition des capaci
208. t le savoir Perspectives internationales Paris Anthropos Economica Charlot B et Emin J C 1997 Violences l cole Etat des savoirs Paris A Colin Charlot B Bautier E Rochex J Y 1992 Ecole et savoir dans les banlieues et ailleurs Paris A Colin Chartier R Comp re M M et Julia D 1976 L ducation en France du XVI au XVIII si cle Paris Soci t d dition d enseignement sup rieur Chen X Rubin K H et Sun Y 1992 Social reputation and peer relationships in Chinese and Canadian children A cross cultural study Child Development 63 13 36 Chervel A 1988 L histoire des disciplines scolaires R flexions sur un domaine de recherche Histoire de l ducation 38 56 119 Chombart de Lauwe M J Bonnin Ph Mayeur M Perrot M et de la Soudi re M 1976 Enfant en jeu Les pratiques des enfants durant leur temps libre en fonction des types d environnement et des id ologies Paris Ed du CNRS Cicourel A 1973 trad 1979 La sociologie cognitive Paris PUF Cicourel A et Kitsuse J 1963 The Educational Decision Makers Indianapolis Bobbs Merril Coie J D 1985 Fitting social skills intervention to the target group In B H Schneider K H Rubin et J E Ledingham ds Children s peer relations Issues in assement and intervention New York Springer Verlag pp 141 156 Coie J D 1990 Toward a theory of peer rejection In S A Asher et J D Co
209. tences sociales est leur r f rence plus ou moins explicite l efficacit et la r ussite sociales qu on ne peut valuer qu apr s coup En effet ces d finitions en invoquant les formes r ussies de la socialisation contraignent du m me coup appr hender les comp tences sociales dans le seul cadre du syst me de valeurs de normes de r les sociaux et de sanctions propre une soci t donn e un moment donn de son histoire cf sections 2 2 et 5 2 mais aussi Albouy 1976 D autres d finitions caract re tout aussi g n ral mais inscrites dans une approche moins contraignante de la socialisation insistent plut t sur la mani re appropri e de se 50 comporter dans diff rentes situations de fa on r aliser ses propres objectifs sans causer de tord autrui Schneider 1993 ou encore de se comporter en individu ind pendant dans les activit s quotidiennes d organiser les actions et les activit s en accord avec le sociotype cf section 2 2 et section pr c dente mais aussi le mod le de comp tence g n rale de Greenspan 1981 Greenspan et Granfield 1992 et notamment sa d finition de l intelligence pratique et sociale Comme le montrent ces quelques exemples l aspect valuatif des comp tences sociales en r alit inh rent au concept m me de comp tence y est explicite sans que les instances et ou les crit res d valuation le soient Ceci constitue peut tre un l ment d expli
210. tiliser La notion de m tier d l ve d signe bien dans le domaine scolaire cette comp tence acqu rir des connaissances qui ne se r duisent pas aux contenus des programmes officiels il existe tout un pan non imm diatement visible auquel l l ve doit se familiariser s il veut r ussir sa t che scolaire cf section 2 2 Les perspectives nomm es constructivistes d signent des positionnements th oriques qui s accordent sur des tendances communes en sociologie les r alit s sociales sont des constructions individuelles et collectives qui ne rel vent pas forc ment d une volont claire qui s laborent partir de pr constructions pass es mais qui inventent aussi de nouvelles formes sociales travers des interactions et des pratiques quotidiennes les r alit s sociales sont int rioris es et objectiv es au cours d un double mouvement dans des mondes sociaux ext rieurs divers et des mondes int rieurs pluriels Corcuff 1995 Cependant ces diff rentes perspectives constructivistes divergent sur certaines dimensions qui impliquent des variations dans les conceptions de ce que sont les comp tences sociales La pr sentation de certains courants th oriques parmi les plus connus l ethnom thodologie l interactionnisme symbolique La construction sociale de la r alit selon Berger et Luckmann permet de donner une id e de ces Variations m me si les diff rents auteurs qui vont tre expos s n utilisent pas forc m
211. tions l cole la famille les m dias et peut proc der par une inculcation implicite impr gnation modelage ou explicite didactique Investie par les recherches sociologiques cette derni re forme de socialisation comme nous l avons signal plus haut a toujours interpell les psychologues sociaux int ress s par l impact des attentes des enseignants et des l ves sur la r ussite scolaire et sociale de ces derniers cf section 5 La psychologie sociale tout comme la sociologie dispositionnelle semblent bien moins id alistes que les conceptions universalistes et culturalistes quant aux capacit s humaines Sur un plan plus g n ral l approche psycho sociologique appara t comme plus consciente des failles et des illusions li es au pouvoir r gulateur des normes r gles et valeurs Son apport peut s av rer particuli rement important l heure actuelle o comme nous l avons soulign l insistance justifi e sur la formation citoyenne et sur l ducation au respect risque d tre confondue au moins dans les discours ambiants avec une simple entreprise de moralisation 19 Nous n avons pas voqu ici de nombreux travaux sur l adh sion aux r les sexu s mais titre d illustration cf Bauer 1993 et Le Maner ldrissi 2001 20 ce propos des donn es rapport es par Guillain et Pry 2001 sugg rent que l int gration au plan individuel de telles contraintes institutionnelles peuvent forcer les enfants la
212. u partage mais aussi sur la tricherie et le secret se r f rant aux th ories de l esprit En ce qui concerne la justice du partage dans la plupart des cas on constate qu 3 4 ans le partage propos par l enfant est assez go ste il s attribue la plupart des objets en fonction de son d sir 4 5 ans il prend en compte le type de relation qui l unit l autrui il donne plus celui qu il aime qu celui qu il n aime pas ainsi que progressivement le statut des personnes il donne plus l adulte mais aussi aux enfants de son groupe sexuel Entre 5 et 7 ans l enfant entre dans la phase d galitarisme stricte en donnant exactement la m me chose chacun ce qui lui permet de limiter les conflits partir de 6 ans et jusqu 9 ans il manifeste le soucis de prendre en compte les contributions les efforts les r sultats de chacun et de ce fait la notion de l quit mais aussi de la r ciprocit directe En parall le entre 7 et 10 ans l enfant commence prendre en compte c t des m rites les besoins et les attentes de chacun ce qui l am ne la distribution in gale des objets Enfin vers 12 ans parfois partir de 8 ans l enfant est capable de se r f rer aux r gles diff rentes de la distribution des biens en fonction des caract ristiques de chacun du type de situation de son objectif etc Ce qui illustre le caract re additionnel et non substitutif des diff rents stades Comme le montrent les
213. ues de ce dernier sont en interaction avec les l ments de l environnement dans lequel il distingue les l ments li s au monde physique et ceux li s au monde social Posant comme principe la complexit de l homme 20 et de son d veloppement Wallon insiste sur la n cessit l tudier l articulation entre quatre domaines secteurs du fonctionnement qu il consid re comme essentiels l affectivit la motricit la connaissance la construction de la personne C est grace l analyse des contradictions r elles ou apparentes entre ces domaines et non pas gr ce leur tude s par e qu on respectera et qu on comprendra la complexit du d veloppement humain Pour Vygotski le psychisme humain est un produit d une gen se sociale historico culturelle L enfant d couvre son milieu et apprend agir sur lui travers ses interactions avec autrui m diation sociale gr ce auxquelles il s approprie des syst mes s miotiques dont le langage qui lui permettent la r gulation progressive de ses activit s Cette r gulation est d abord interpersonnelle et g r e essentiellement par l adulte plus comp tent ensuite par l enfant et l adulte afin d aboutir gr ce au processus d int riorisation une r gulation intra individuelle cf autor gulation autogestion Pour Vygotski toutes les capacit s de l enfant apparaissent d abord en situation interindividuelle en laissant ainsi la culture le r le d un m diateur de toutes
214. ur conna tre et expliquer la gen se de l organisation psychique achev e dans ses formes normales comme dans ses formes pathologiques 1999 p 21 Toutefois la discipline la plus sensible cette valorisation de l enfant et au respect de ses rythmes est la p dagogie qui va d velopper le courant dit de l ducation nouvelle Foulqui 1948 Ce dernier met l enfant au centre de ses apprentissages et le consid re comme le principal acteur de sa formation Les travaux proprement sociologiques ont plus tardivement int gr une telle perspective en voyant dans les enfants un groupe social part enti re des acteurs qu il ne faut plus tudier comme des tres futurs mais comme des tres actuels Montandon 1998 Une telle conviction s enracine dans une conception anthropologique qui consid re les cultures enfantines comme des cultures de plein droit irr ductibles d autres ni pr figuration de l univers adulte ni copie imparfaite de celui ci Le substrat biologique auquel s adresse la socialisation n chappe pas lui m me la construction sociale de la r alit on ne na t pas enfant on le devient Javeau 2000 Les notions de m tier d enfant de m tier d l ve ont sans doute beaucoup fait pour montrer dans l enfant un partenaire part enti re Sirota 1993 1998 Loin de se laisser fa onner par l cole les enfants y d ploieraient des strat gies cela partir notamment de leur statut de g
215. uvent utilis e pour recueillir les informations sur les pratiques ducatives directes fait appel aux d clarations questionnaire adress aux parents cf par exemple CBP et non pas l observation directe des comportements Les tudes men es par ce chercheur sugg rent que les m res des enfants bien adapt s ici populaires et appr ci s par ses pairs communiquent avec leur enfant plus souvent et de mani re plus riche notamment sur le plan argumentatif et motionnel que les m res des enfants mal adapt s Les r sultats de Finnie et Russel 1988 recueillis l aide d observation des interventions des m res dans un jeu entre les pairs le confirment cf section 3 2 D autres tudes comme celle de Petit Dodge et Brown 1988 sur les apprentissages du contr le de l agressivit compl tent les travaux pr c dents en montrant que les m res des enfants rejet s restrictives quant leur initiatives approuvent chez leurs enfants les comportements agressifs mais aussi qu elles leur attribuent des intentions et r actions agressives il s agissait ici des situations hypoth tiques Hartup 1989 consid re que si on observe un niveau plus lev des capacit s relationnelles des jeunes enfants valu es par rapport la capacit se faire des amis avoir des relations adapt es avec les adultes etc ayant un lien s curisant avec leurs m res c est parce que ces relations s curisantes conduisent un nombre plus lev
216. v es qui sont la discr tion de l individu Chacun de ces trois domaines se caract rise par des crit res de jugement diff rents et des justifications sp cifiques e Les prescriptions morales seraient obligatoires non modifiables et g n ralisables ind pendantes de la subjectivit individuelle et culturelle Leur justification renverrait au bien tre individuel viter de faire du mal autrui la justice r partition quitable des sanctions distribution selon des r gles de partage des ressources collectives aux droits personnels le droit la vie la libert de mouvement d opinion etc e Les conventions seraient en revanche li s au contexte social et envisag es comme d pendantes des r gles de l autorit et des usages sociaux Elles seraient donc relatives modifiables et non g n ralisables Leurs justifications rel veraient de la coutume de la tradition de l autorit de l approbation sociale de la coordination sociale et de la socialisation e Enfin le domaine personnel priv qui concerne le sujet ses go ts pr f rences n a pas d incidence morale ni d effet sur le bon fonctionnement social Il s agit la des actions et des d cisions relevant des pr rogatives individuelles On le justifierait par la l gitimit et le droit de chacun d avoir ses propres envies d sirs pr f rences ainsi que par le fait que ces derni res n ont pas d incidence n gative sur autrui et sur l organisation
217. vre de r gles de r solution chez les enfants de 11 12ans Cahiers de Psychologie Cognitive 4 171 188 Glasman D 1992 L cole hors l cole Soutien scolaire et quartiers Paris ESF Goffman E 1973 La mise en sc ne de la vie quotidienne 1 La pr sentation de soi et 2 Les relations en public Paris Editions de minuit Goffman E 1991 Les cadres de l exp rience Paris Editions de Minuit Goffman E 1974 Les rites d interaction Paris Ed Minuit Goodenow C 1993 Classroom belonging among early adolescent students Relationships to motivation and achievement Journal of Early Adolescence 13 1 21 43 Gottman J Gonso J amp Rasmussen B 1975 Social interaction social competence and friendship in children Child Development 46 709 718 Gough H G 1975 Manual for the California Psychological Inventory Palo Alto CA Consulting Psychologist Press Green K D Forehand R Beck S J amp Vosk B 1980 An assessment of the relationship among measures of children s social competence and children s academic achievement Child Development 51 1149 1156 Greenspan S I 1981 Psychopathology and adaptation in infancy and early childhood New York International University Press Greenspan S I et Granfield J M 1992 Reconsidering the construct of mental retardation Implications of a model of social competence American Journal of Mental Retardation 96 442 453 Gresham
218. x ayant trait aux aspects d veloppementaux montrent que les jeunes hindous contrairement aux jeunes am ricains envisagent la responsabilit interpersonnelle comme relevant du domaine moral et non pas personnel Miller 1984 38 Impression que l observation de la r alit sociale mais aussi scolaire semble ne pas confirmer Tostain explique cet id alisme par la n gligence des rapports entre la morale et l action En effet le postulat implicite des conceptions voqu es est que les actions morales d coulent n cessairement des id es et jugements moraux d o fort probablement l int r t quasi exclusif qu elles accordent a l tude du jugement moral au d triment de l tude de l action Or les travaux de la psychologie sociale exp rimentale et de la sociologie sugg rent la pr minence du contexte sur ce que peuvent penser les individus Dans ce sens ils interrogent l id e d un sujet parfaitement autonome autosuffisant capable d adopt un point de vue impartial bref d gag des influences sociales sans pour autant lui enlever le statut de l acteur social cf section 2 2 3 2 3 Approche psycho sociologique discontinuit entre croyances et conduites Cette approche qui n est pas repr sent e par un ou plusieurs auteurs pr cis ni toujours explicitement centr e sur le d veloppement propose cependant un regard sp cifique sur le processus d acquisition des normes des r gles et des valeurs qui il est important de
219. yc ens Paris Seuil Dubet F 1994 Sociologie de l exp rience Paris Seuil Dubet F 2000 Une juste ob issance Autrement 198 138 151 Dubet F Cousin O et Guillemet J P 1989 Mobilisation des tablissements et performances scolaires Revue francaise de sociologie XXX 235 256 76 Dubet F et Martucelli D 1996 A l cole Sociologie de l exp rience scolaire Paris Seuil Dubet F et Martucelli D 1998 Dans quelle soci t vivons nous Paris Seuil Dubois N 1994 La Norme d internalit et le Lib ralisme Grenoble PUG Duck S 1989 Socially competent communication and relationship development In BH Schneider G Attili J Nadel et R P Weissberg ds Social competence in developmental perspective Dordrecht Kluwer pp 91 106 Dunn J 1987 The beginnings of moral understanding Development in the second year In J Kagan et S Lamb ds The emergence of morality in young children Chicago University of Chicago Press Dunn J 1988 The beginnings of social understanding Oxford Blackwell Durkheim E 1925 1963 L ducation morale Paris PUF 1 dition 1925 Durkheim E 1922 1966 Education et sociologie Paris PUF 1 dition 1922 Durkheim E 1937 1987 Les r gles de la m thode sociologique Paris PUF Durkheim E 1938 68 L volution des id es p dagogiques en France Paris Alcan R dition Paris PUF 1968 Duru Bellat M 1994
220. ychologie 20 24 32 Lemaine G 1974 Social differenciation and social originality European Journal of Social Psychology 4 17 52 Lepper M R 1973 Dissonance self perception and honesty in children Journal of Personality and Social Psychology 25 65 74 Lewis M Feiring C 1989 Infant mother and mother infant interaction behavior and subsequent attachement Child development 60 831 837 Le Maner Idrissi G 2001 Adh sion aux rdles sexu s a 24 mois Revue Internationale de Psychologie Sociale 14 57 74 Leyens J Ph 1983 Sommes nous tous des psychologues Bruxelles Mardaga Lieberman A F Weston D R et Pawl J H 1991 Attachement to mother attachement to father A meta analysis Child development 62 199 209 82 Libet J amp Lewinsohn P M 1973 The concept of social skill with special references to the behavior of depressed persons Journal of Consulting and Clinical Psychology 40 304 312 Lorr M et More W W 1980 Four dimensions of assertiveness Multivariate Behavioral Research 15 127 138 Lorr M et Myhill J 1981 The expression of feeling as assertive behavior A factor analytic extension of PRI Behavioral Research and Therapy 20 275 278 Lorr M et Youniss R P 1983 The Interpersonal Style Inventory Los Angeles Western Psychological Services Lorr M Youniss R P et Stefic E C 1991 An Inventory of Social Skills Journal of Personality Assessm
221. ymond Boudon qui ont pu para tre relever d une r ification sociologique Van Haecht 1998 p 78 mais la scolarisation en tant que proc s social sp cifique c est dire complexe d action sociale mettant en jeu non seulement une diversit de structures sociales mais galement une pluralit d acteurs dans une dynamique temporelle d termin e Berthelot 1982 p 561 Le proc s de scolarisation est d crit comme une condition de reproduction sociale et non pas un instrument qui ne se structure jamais qu travers le jeu complexe et la tension perp tuelle des d terminations structurelles d une part de l action et de la lutte des divers acteurs sociaux de l autre p 563 L analyse du proc s de scolarisation et de la place que prend l acteur dans ce mode de socialisation requiert une approche concr te de situations concr tes p 564 Par ailleurs le proc s de scolarisation ne constitue qu un mode de socialisation parmi d autres qu il convient d tudier en lien avec d autres modes d termin s de socialisation scolaires ludiques familiaux religieux professionnels etc Van Haecht 1998 p 82 Guy Vincent utilise lui aussi l expression proc s de socialisation pour prendre en compte l volution historique et le sens donn par les acteurs au del des d coupages institutionnels trop prononc s du type la famille l cole le monde du travail Il souligne cependant la pr dominance du mode scolaire de socialis

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