Langues et écriture en Gaule Romaine
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1. accompagn e de noms et de sa titulature abr g e fig 3 IM peratoris AVG usti G e Fi manici De l emperi Auguste Germanicus Estampille d un atelier imp rial sur un amphore huile Dessin T Bezeczky IMP erator terme d signant l autorit supr me devenu le pr nom des empereurs CAES ar surnom de C Julius Caesar devenu le premier des noms de l empereur AVG ustus surnom de tous les empereurs P ontifex M aximus Grand Pontife chef la religion romaine Au revers la repr sentation d une divinit d une all gorie accompagn e de son nom en g n ral de la suite de la titulatu imp riale TR ibunicia P otestate chiffre rev tu pour la ni me fois de la puissance tribunicienne pouvoir civil supr me IMP erator chiffre salutations imp rial d cern es pour la ni me fois pour d victoires militaires CO n S ul chiffre consul ordinaire supra pour la ni me fois P ater P atriac P re de la Patrie tir honorifique accord par le S nat Les estampilles Les estampilles le plus souvent crites en lettres majuscules livrent sur un grand nombre d objets le nom de son fabricant ou de l un des op rateurs de la chaine de roduction ou encore du propri taire de Pie ou de la mati re premi re Elles sont appos es sur l objet lors de sa fabrication Les estampilles figurent souvent sur de tr s nombreuses productions c ramiques l application d un cachet en bois m tal os ou terre c2. de s paration lorsqu ils sont utilis s sont plac s mihauteur de la ligne Ce sont des points des feuilles de lierre des palmes des rameaux Enfin il arrive que le lapicide par tourderie ou manque de ma trise du latin commette des erreurs des oublis des fautes d orthographe ou de syntaxe La datation des inscriptions monumentales Dans le meilleur des cas le document peut tre dat exactement par une date mentionn e dans le texte Il peut s agir d une date relative l empereur ou d une date consulaire Chaque ann e deux consuls ordinaires plus hauts magistrats de l Etat romain sont en effet lus Rome et entrent en charge le Ier janvier et l ann e est identifi e par leur nom L ann e 34 de notre calendrier est ainsi celle du consulat de Paullus Fabius Persicus et de L Vitellius Le texte peut galement tre dat par la mention d un personnage d tenteur d une magistrature d une fonction imp riale provinciale ou municipale dont la carri re est par ailleurs bien dat e La mention du nom d une l gion ou d un corps auxiliaire de l arm e romaine dont l histoire et les d placements sont connus et dat s par des textes litt raires permet de situer chronologiquement bon nombre d inscriptions militaires particuli rement nombreuses en Rh nanie fronti re de l Empire romain Le plus souvent ces l ments manquent et il faut recourir avec beaucoup de pr cautions d autres crit re
3. est une capitale exp di e dont la difficult de lecture tient la diversit des graphies individuelles l utilisation de ligatures et d abr viations LER UNICINO MACIUT Yo e Le plus souvent l criture cursive est utilis e pour les marques de propri t grav es sur les objets les plus divers vaisselle en terre cuite en bronze en argent fibules armes etc Plusieurs noms marquent parfois la succession des propri taires notamment sur les armes ou les pi ces pr cieuses d argenterie dont le poids est parfois indiqu en chiffres romains Les d dicaces religieuses inscrites sur les objets les plus divers correspondant aux go ts et aux moyens du fid le constituent un autre ensemble important Ces inscriptions sont souvent r dig es en capitales Les informations mentionn es plus haut pour les inscriptions monumentales caract re religieux figurent aussi sur des bases de statuettes en bronze ou en argent sur des petites plaques votives en m tal sur de la vaisselle en terre cuite en bronze en argent sur des bijoux des anneaux e A c t des grands calendriers voqu s plus haut il existe aussi des cadrans solaires ou des calendriers de poche en pierre ou en m tal grav e Les inscriptions magiques forment un petit groupe tr s particulier Elles sont tr s fr quemment grav es la pointe sur une feuille de plomb destin e tre ensuite enroul e sur elle m me et portent le nom de t
4. lettres est effectu e l aide du gravelet petit ciseau troit et de son percuteur L alphabet la graphie et les conoentions d criture des inscriptions monumentales L alphabet des inscriptions monumentales compte 23 lettres des capitales exclusivement De l poque d Auguste 27 av J C 14 ap J C la fin de l Empire romain en Gaule 476 la graphie de cet alphabet volue mais les modes r gionales les habitudes ou l habilet du lapicide ouvrier qui grave l inscription les possibilit s financi res de son client rendent d licate une sch matisation de cette volution Les inscriptions le plus souvent tr s st r otyp es comprennent un certain nombre de conventions en principe compr hensibles au lecteur de l antiquit Le recours l abr viation est extr mement fr quent Elle n est pas souvent indiqu e par le sicilius signe plac au dessus de la lettre ou de la syllabe voire des syllabes abr g e Les formules les plus courantes sont abr g es leur seules initiales formant des sortes de sigles V S L M figure ainsi sur d innombrables ex voto puisque le lecteur gallo romain connaissait la formule Votum HE A fig 2 HE TA EPI de bon gr comme de juste Par manque de place conomie ou commodit deux trois voire cinq lettres sont r unies en un monogramme parfois difficile d chiffrer fig 2 En g n ral les mots ne sont pas s par s par des espaces Les signes
5. ou du magistrat cr ateur ou r novateur de la route est mentionn de m me que la distance exprim e en mille romain 1 mille 1481 50m ou en lieue gauloise 1 lieue 2222m e Les dipl mes militaires assez rares en Gaule ne sont pas proprement parler des inscriptions monumentales puisqu il s agit de petites tablettes en bronze mais leur contenu est officiel Ils portent copie de la loi dont l original tait d pos aux archives de Rome par laquelle l Empereur attribuait certains privil ges aux soldats romains ayant termin leur service Chaque int ress recevait sa copie personnelle e Les pitaphes forment l essentiel du corpus des inscriptions soit environ 8000 num ros pour les Trois Gaules et la Narbonnaise Le texte est en g n ral bref le nom du d funt est accompagn par des formules st r otyp es Dans les pitaphes les plus anciennes au ler si cle la formule comprend seulement le nom du d funt au nominatif ce qui signifie qu il est pr sent Cela est d ailleurs parfois indiqu par hic quiescit il repose ici hic situs est il est ici La st le fun raire ne porte parfois que les dimensions de la concession fun raire comme Vaison o plusieurs indiquent le nombre de pieds situ s devant et derri re IN FR ontem P edes XXV IN AG rum P edes XXV La d dicace aux dieux Manes esprits des morts divinis s Diis Manibus appara t en Narbonnaise avant l poque flavienne donc
6. partie de la population gauloise ait adopt le latin Cette adoption n tait s rement pas uniforme variait selon les r gions plus ou moins touch es par l influence romaine selon l origine sociale selon les occupations professionnelles Les Gaulois servant dans l arm e romaine et ils furent tr s nombreux partir de Jules C sar devaient obligatoirement parler et crire le latin Les lites indig nes soucieuses de s int grer au syst me romain de promotion sociale bas sur l ascension de la carri re des honneurs le cursus honorum devaient immanquablement pratiquer le latin D apr s l historien Dion Cassius v 155 164 v 235 l empereur Claude 41 54 juge indigne de porter le titre de citoyen quiconque ignore le latin La persistance du gaulois apr s la conqu te est difficile mesurer Quelques rares t moignages litt raires assez tardifs attestent que la langue est encore parl e au Y Ille IVe et Ve si cles Ainsi la fin du Ille si cle le p re du c l bre po te bordelais Ausone 309 310 393 394 maitrise t il mal le latin On le verra un certain nombre d inscriptions montre que le gaulois est alors encore utilis dans certains domaines de la vie quotidienne IL L ECRITURE AVANT LA CONQU TE On crit peu en Gaule avant la conqu te du pays par les Romains La ville grecque de Marseille fond e vers 600 av J C par des colons grecs d Ionie son territoire et les cit s satellites qu elle
7. Des marques an pigraphes non crites en forme de rosette de lignes crois es de cercles etc sont peut tre le fait de potiers analphab tes Les estampilles font conna tre environ 2000 noms de potiers diff rents mais plusieurs potiers peuvent porter le m me nom Ce corpus important livre des informations pr cieuses sur l origine des potiers leur statut social l organisation de leur travail les circuits d changes conomiques Sur tous les objets estampill s les marques de fabrique font la publicit du fabricant mais sur la sigill e les estampilles peuvent aussi s av rer utiles dans une forme de production en partie collective plusieurs potiers ind pendants d un m me site pouvaient cuire dans le m me immense four commun leurs productions respectives et les r cup rer apr s cuisson gr ce ces marques Cr luna WA NIUNQ l E fig 6 Graffiti sur une tuile CABALLVM MARINIANO VRSICINO MAGISTRO Donn un cheval a Marinianus Ursicinus Magister Hongrie Dessin Z Visy C Les inscriptions manuscrites sur les petits objets de la vie quotidienne instrumentum Les objets quotidiens de tous types portent des inscriptions br ves r alis es pour diverses raisons apr s le stade de la production fig 6 Selon la nature et la duret du support l inscription est grav e trait continu ou trac e en pointill s Ces inscriptions sont crites en capitales ou en caract res cursifs La cursive
8. Les Fiches To a du Mus iat nationales Ch teau de Saint Ger in en Laye Langues et criture en Gaule Romaine ANTIQUITES NATIONALES LANGUES ET ECRITURE EN GAULE ROMAINE I LA LANGUE GAULOISE LA LANGUE LATINE La langue gauloise est mal connue car elle s est teinte la fin de l poque gallo romaine et avant cela n tait qu assez rarement consign e par crit C est une langue celtique comme le ga lique d Irlande et d Ecosse ou le brittonique du Pays de Galles et de Bretagne Le gaulois est issu de la m me souche indo que le latin d o des parent s linguistiques Des dialectes gaulois locaux ont vraisemblablement exist mais n ont pas laiss de traces tangibles Apr s la conqu te de la Gaule par Rome effectu e dans le sud est vers 120 av J C et parachev e dans le reste du pays par Jules C sar entre 58 et 52 av J C l ensemble de la population gauloise est plus ou moins mise en contact direct avec la langue du vainqueur le latin Le latin est la langue de l Empereur de l arm e de l administration des commer ants On le parle mais la diff rence du gaulois on l crit aussi m me si les inscriptions ne sont pas tr s nombreuses en Italie avant le Ier si cle av J C et m me si la litt rature latine ne se constitue qu cette poque tardive Le latin est galement enseign Rome et dans les provinces Dans ces conditions il est vraisemblable qu une tr s grande
9. Les sources de l histoire de France des origines la fin du XVe si cle La Gaule jusqu au milieu du Ve si cle Picard Paris 1971 p 59 79 P Y Lambert La langue gauloise Errance Paris 1994 Sur quelques documents de premier plan A Piganiol Les documents cadastraux de la colonie romaine d Orange XVIe suppl ment Gallia C N R S Paris 1962 36 inscriptions lyonnaises avec les claircissements C R D P Lyon 1976 pour les Tables claudiennes XII p 15 et 63 69 Gayraud M Narbonne antique des origines la fin du Ille si cle Revue arch ologique de Narbonnaise suppl ment 8 diffusion de Boccard Paris 1981 pour la Lex de flaminio p 384 396 Lejeune M et all Le plomb magique du Larzac et les sorci res gauloises Etudes celtiques 22 1985 p 88 177 P M Duval Pinault G Recueil des inscriptions gauloises R I G III Les calendriers Coligny Villards d H ria XLVe suppl ment Gallia C N R S Paris 1986 Mus e des Antiquit s Nationales Saint Germain en Laye Service d action culturelle T l 01 34 51 65 36 Culturel man culture gouv fr Dossier r alis par H l ne CHEW conservateur
10. PROCULAE LIB erta et Villevieille Gard Primigenius est il l affranchi de Publius un flamine pr tre du culte imp rial G enio P ublii N ostri Primigenius LIB ertus Les croyances religieuses des parents se r v lent parfois travers les surnoms qu ils choisissent pour leur enfant On conna t ainsi en Gaule des Esculape des Dionysos Aphrodite des Bacchus etc L onomastique est un outil pr cieux mais ce n est cependant pas une science exacte Elle r v le dans une certaine mesure la profondeur du ph nom ne de romanisation mais l volution chronologique des syst mes de d nomination les modes r gionales et m me familiales doivent aussi tre prises en compte L exemple souvent cit d une famille santonne originaire de Saintes connue par les inscriptions sur quatre g n rations r v le certes une romanisation progressive et continue mais il ne s agit que d un exemple Le premier membre de la dynastie connu porte le nom bien gaulois d Epotsorovidos son fils acc de sans doute la citoyennet gr ce a C sar et adopte la tria nomina en conservant son nom gaulois comme surnom tout comme le petit fils Caius Julius Otuaneunos L arri repetit fils personnage tr s important en Gaule vers 19 ap J C porte un nom de citoyen enti rement romanis Caius Julius Rufus Par ailleurs d autres familles offrent l exemple de noms celtiques et romains m lang s Un pigraphiste r sume bie
11. abellae defixionis tablettes d ex cration ou d envo tement Un ou plusieurs individus sont vou s par leur s ennemi s aux pires tourments gr ce l aide de certains dieux L une de ces tablettes mise au jour dans une tombe de la fin du ler si cle ap J C de la n cropole de l Hospital et du Larzac Aveyron est r dig e en caract res latins cursifs mais la langue est gauloise Des sorci res uidhuia sont voqu es dans le texte long de 57 lignes e Dans la m me r gion la Graufesenque les ateliers de production de c ramique sigill e ont Les graffiti La jovialit les acc s d humeur les d sirs crus des Gallo romains s expriment parfois mais assez rarement sur tous les supports d j voqu s ainsi que sur les enduits peints sous la forme de ce que nous appelons au XXe si cle des graffiti D Tablettes et volurnen Les textes courts ne n cessitant pas forc ment une longue conservation sont consign s l aide d une pointe de m tal le style stilus sur des tablettes en bois buis sapin rable fig 7 enduites de cire Ces tabellae ceratae sont group es par paire surface crite vers l int rieur leur assemblage se faisant gr ce des liens ou des anneaux formant charni re Les erreurs sont corrig es en retournant le style et en appliquant son extr mit aplatie sur la cire Si le texte doit tre pr serv des yeux indiscrets ou de modifications intempestives les tablette
12. avant 70 ap J C L abr viation de cette d dicace en D M connue Rome en 58 ap J C est utilis e en Gaule partir de 70 environ et pendant tout le Ile si cle ainsi que pendant une partie du Ille si cle A partir de la fin du Ier si cle le nom du d funt est au datif ce qui sous entend que le monument fun raire a t difi l attention de celui ci C est aussi une d claration de propri t de la concession fun raire A partir du lle si cle les inscriptions fun raires se font un peu plus prolixes et les allusions aux qualit s morales du d funt se multiplient dans certaines r gions notamment dans le Lyonnais A Lyon le d curion Iulius Martinus vante ainsi sur un autel fun raire sa femme d un rare m rite et tr s aimante qui a v cu avec moi 23 ans 15 jours sans jamais me causer de peine Des consid rations philosophiques apparaissent galement cette poque Cette sch matisation de l volution des formules fun raires est peu peu nuanc e par des tudes pigraphiques r gionales plus pouss es qui font appara tre des modes locales Les informations livr es par les inscriptions fun raires sont pr cieuses mais relativement limit es Elles permettent de conna tre un tr s grand nombre de noms de personnes le d funt sa femme ses parents ses h ritiers et alimentent ainsi les tudes onomastiques cf infra Les mentions de lieu de l ge sont relativement rares d
13. cursive le plus souvent en latin la prolif ration d objets inscrits semble bien prouver qu un bon nombre de Gallo romains a familiaris s avec le latin et capables de e lire Les sources litt raires concernant la Gaule romaine tant au total des plus r duites les inscriptions constituent en d finitive une source de connaissance de la Gaule romaine irrempla able et compl mentaire de la stricte arch ologie Par elles travers les si cles certains Gallo romains s expriment encore 11 Pour en savoir plus G n ralit s Lerat L La Gaule romaine 249 textes traduits du grec et du latin Errance Paris 1977 Coulon G Les Gallo romains Armand Colin Paris 1989 2 vol Beck F Chew H Quand les Gaulois taient Romains D couvertes 63 Gallimard 1989 Gros P La France gallo romaine Nathan Paris 1991 Pelletier A La civilisation gallo romaine de A a Z Presses Universitaires de Lyon Lyon 1993 Epigraphie L ouvrage ancien de R Cagnat n est pas encore remplac R Cagnat Cours d pigraphie latine Ernest Thorin diteur Paris 1889 Les inscriptions de la Gaule romaine ont t publi es dans les volumes XII 1 2 et XIII 1 6 du Corpus Inscriptionum Latinarum C I L dit s par 1 Acad mie litt raire royale de Berlin entre 1888 et 1933 Des mises jour et compl ments sont r guli rement publi s depuis Les sources pigraphiques sont pr sent es par P M Duval dans le premier volume de
14. e C aius Vetienius Urbiqus fils de Caius de la tribu Pupinia et C aius Deccius fils de fig 9 Homme lisant des tablettes ou un codex Mausol e la sculpture est endommag e Neumagen Allemagne Lucius de la tribu Papiria de Ticinum morts a Cologne dans la premi re moiti du Ier si cle ap J C L usage du cognomen est assez long s imposer et au d but de l Empire il est fr quent que des citoyens romains ne portent qu un pr nom et un gentilice c est une premi re forme de duo nomma Gaius Domitius Cette premi re forme partir d Hadrien 117 138 dispara t peu pr s le pr nom n tant plus utilis au profit d une seconde comportant le nom et le surnom Tul ius Martianus d curion membre de assembl e locale et Pompeius Octavianus de Lyon portent ainsi un nom et un surnom L onomastique peut dans certaines limites fournir des indications pr cieuses sur origine ethnique ou sociale d un individu sur son statut citoyen romain p r grin homme libre affranchi esclave sur les croyances religieuses de ses parents Le 10 gentilice le nom permet de d celer dans un corpus donn les individus d origine italique indig ne ou orientale Ainsi Narbonne les Cassinius sont ils des descendants de colons originaires de Campanie ou du Latium r gions d Italie o ce nom est tr s r pandu A Nimes Esciggorix fils Ammonis est indiscutablement d origine celtique tout comme Ox
15. e deuxi me capitale et chef lieu des Pictons et plus de 350 Bordeaux derni re capitale et chef lieu des Bituriges Cubes Dans les zones tr s romanis es que sont la Gaule Belgique et les Germanies inf rieure et sup rieure les inscriptions se comptent par milliers plus de 200 chez les R mes chef lieu Reims au moins 400 chez les M diomatriques cheflieu Metz La densit des inscriptions est tributaire de facteurs multiples de la densit de population de la profondeur de la romanisation des disponibilit s locales en pierre la mati re premi re mais aussi de l avancement des recherches arch ologiques et pigraphiques modernes La technique Ces inscriptions figurent sur des supports de types tr s diff rents st le autel mausol e statue corniche plaque temple etc dont la pierre est en g n ral le mat riau de base La zone portant l inscription le champ pigraphique est d abord pr par e gr ce aux outils du tailleur de pierre ou du sculpteur d grossissage avec des outils percussion pos e et percuteur comme la broche le marteau grain d orge le ciseau grain d orge la gradine le ciseau la bretture finition l abrasif gr s ou pierre ponce ou meri en poudre humidifi Vient ensuite le trac d ordonnancement des lettres fort simple puisqu il consiste en deux lignes parall les r guli rement espac es souvent encore visibles sur les inscriptions La gravure des
16. e m me que les causes du d c s ou les occupations professionnelles sauf s il s agit de magistrats ou de militaires Les pitaphes versifi es dont les qualit s litt raires sont d ailleurs parfois assez faibles ne repr sentent que 2 de toutes les pitaphes mais cela n indique pas forc ment une faible diffusion de la culture gr co latine en Gaule car ce genre est une mode orientale De fait 70 des noms propres figurant sur ces pitaphes versifi es sont d origine grecque ou orientale e Les inscriptions religieuses repr sentent galement un pourcentage important des inscriptions lapidaires gallo romaines Il s agit le plus souvent d ex voto ou de d dicaces dans lesquels figurent le nom du dieu au g nitif ce qui implique que l offrande est devenue sienne ou au datif ainsi que le nom du d dicant La nature de l offrande son co t la cause du don peuvent tre mentionn s mais la formule la plus courante est Votum Solvit Libens Merito L autel d di au dieu syrien Baal Belus Vaison Vaucluse pr sente la particularit rarissime de porter une inscription bilingue grecque et latine dans laquelle le d dicant Sextus mentionn par le texte grec s adresse Belus Belus guide de la Fortune maitre de l esprit se r jouira de l autel qu il Sextus a offert et voulu Les informations fournies par les inscriptions religieuses sont des plus pr cieuses puisqu elles permettent de mieux conna tre un pant
17. ers du centre de la Gaule de Bourgogne de Bretagne arborent parfois le nom du fabricant comme celui de Pistillus coroplathe actif Autun la fin du lle si cle Le nom du fabricant du moule utilis pour produire en s rie ces figurines appara t parfois sous forme d un graffiti inscrit sur l ext rieur du moule avant cuisson e Les lampes portent l occasion sous le fond une marque de fabrique estampill e LHOSCRI COMMVNIS FORTIS fig 51 e Des estampilles figurent aussi sur certaines pi ces de vaisselle en bronze et en verre Le manche des casseroles en bronze est le support privil gi des marques de fabrique Sur la vaisselle en verre des estampilles apparaissent sous le fond de certains vases sans que l on sache toujours si le nom est celui du fabricant du contenant ou du contenu En Gaule le nom FRONTINIVS sous des formes diverses marque un type de bouteille en verre en forme de petit tonneau appel de ce fait barillet frontinien Sur des gobelets du ler si cle r alis s par soufflage dans un moule des inscriptions figurent dans le d cor compos de sc nes du cirque ou de l amphith tre 1l s agit du nom des athl tes Sur la vaisselle boire plus tardive partir fig 5 Lampe en terre cuite portant l estampille Cerialis Dessin Z Pongr cz du Ille si cle apparaissent des acclamations des exhortations bachiques parfois r dig es en grec Le m me genre d exhortati
18. g n re Olbia Antibes Nice Agde sont les seuls foyers de la chose crite pendant longtemps et encore les t moignages sont ils des plus t nus L alphabet grec ionien est utilis fig 1 pitaphe gallo grecque Eskiggoreix fils de Kondilleos Nimes Gard Dessin M Lejeune Les Gaulois n invent rent jamais d alphabet propre pour noter leur langue Ils adapt rent successivement les alphabets grec ionien et latin pour crire Les plus anciens textes gallogrecs remontent peut tre la fin du Me si cle av J C et certainement au lle si cle av J C C est bien s r autour de Marseille que l on observe la plus grande densit des quelques 281 documents gallo grecs connus ce jour L alphabet grec se diffuse n anmoins dans certaines r gions de la Gaule en suivant les grandes routes strat giques et commerciales vers l ouest jusqu Narbonne et vers le nord jusqu Lyon et partir du Ier si cle av J C jusqu au centre est de la Gaule et en Suisse Les textes sont en g n ral fort courts les plus longs ne d passant pas une dizaine de mots marque de propri t l gende mon taire marque commerciale d dicace religieuse pitaphe fig 11 Cette r ticence gauloise est peut tre expliqu e par Jules C sar Bello gallico VI 14 puisque selon lui les druides estiment que la religion ne permet pas de confier l criture la mati re de leur enseignement alors que pour tout le res
19. h on de plus de 500 dieux de d finir une g ographie des dieux et des cultes d aborder les rapports entre niveau social origine ethnique et religiosit Leur r partition La r partition g ographique des inscriptions lapidaires est irr guli re le plus grand nombre provient de la province de Narbonnaise anciennement romanis e On r pertorie ainsi 1903 inscriptions lapidaires pour la cit de Nimes ville et territoire 1551 pour Narbonne capitale de la province 777 pour Vienne En Lyonnaise les inscriptions sont galement nombreuses dans certaines cit s puisqu on en conna t 850 900 pour le territoire lyonnais 340 pour la cit des Eduens chef lieu Autun mais d autres cit s de la m me province sont moins bien pourvues Celle des Carnutes chef lieu Chartres pourtant immense ne compte qu une vingtaine d inscriptions pour l instant L ouest de la province de Lyonnaise Normandie Bretagne fait figure de presque d sert pigraphique On conna t environ 25 inscriptions pour la cit des Riedons chef lieu Rennes peu pr s autant dans la cit des Aulerques Diablintes chef lieu Jublains Mayenne une trentaine chez les Parisii chef lieu Paris Les plus grandes cit s d Aquitaine n ont pas livr autant d inscriptions que celles de Narbonnaise Une petite centaine dans la premi re capitale de la province Saintes chef lieu de la cit des Santons nettement moins Poitiers sans dout
20. lement des carri res civiles et militaires e Les cadastres conservent la trace crite de la structuration du paysage implant e dans certaines r gions de la Gaule Le seul exemple connu en Gaule est celui des cadastres de la colonie d Orange fond e en 35 av J C dont subsistent plusieurs centaines de fragments en marbre pr sent s au Mus e d Orange e Les calendriers taient le plus souvent utilis s dans des contextes religieux et les deux seuls grands calendriers que nous poss dions encore sont r dig s en caract res latins mais en langue gauloise Le calendrier de Coligny A n conserv au Mus e de la civilisation gallo romaine Lyon est ainsi le plus long texte en langue celtique ancienne grav sur une plaque de bronze sans doute en plein Ile si cle ap J C soit deux cents ans apr s la conqu te L usage de la langue gauloise dans le domaine religieux est limit aux calendriers de type gaulois lunaires labor s sans doute avant la conqu te par les druides d tenteurs du savoir et du pouvoir religieux et pr serv s par leurs descendants l poque romaine et aux mal dictions magiques cf infra e Les bornes milliaires sont des bornes en pierre le plus souvent en forme de colonne dispos es intervalles r guliers le long des voies publiques pour indiquer les distances s parant le point marqu par la borne du chef lieu de la cit que traverse la route Le nom de l Empereur
21. mination coexistent et s interp n trent l un indig ne autre romain Le syst me gaulois est tr s simple puisque les hommes libres portent un nom unique personnel suivi du nom de leur p re au g nitif Nertomarus fils de Namantobogus Ce nom peut tre latinis par adjonction d un suffixe en us ius Le syst me romain utilis dans tout l Empire est plus complexe Les citoyens romains portent en principe trois noms tria nomma P ublius Talpidius Clemens Le pr nom praenomen est toujours abr g lorsqu il pr c de les deux autres noms La liste des pr noms romains utilis s poque imp riale est tr s r duite puisqu elle ne compte pas vingt noms parmi lesquels Aulus A Appius Ap Gaius C Lucius L Marcus M Publius P Quintus Q Le nom ou gentilice nomen est commun a toutes les personnes d une m me gens d une m me famille au sens large du terme Le s surnom s cognomen est propre a individu et s inspire de ses particularit s physiques orales professionnelles ou g ographiques Ti Julius Barbatus a Saintes tait vraisemblablement barbu L Autronius Rufus de Narbonne roux et Q Fullonius Tolosanus mort Narbonne originaire de Toulouse En principe a partir de 45 ap J C les citoyens romains doivent m me faire figurer la suite de ces noms leur filiation et leur tribu mais les soldats et les v t rans sont en fait peu pr s les seuls a le faire comm
22. n est pas conserv mais il tait employ puisqu il constituent un ouvrage ou un ensemble sont li s par une ficelle et rang s soit horizontalement sur des tag res soit dans une bo te en bois ou en m tal en g n ral cylindrique munie d une serrure la capsa D s le Ier si cle appara t dans le monde romain un autre support de l crit le codex ffig 91 anc tre de nos livres modernes Les feuillets pli s en deux et cousus ensemble sont d abord en parchemin puis sans doute partir des HIe IVe si cles en papyrus Les arch ologues fran ais n ont pas encore retrouv en Gaule de fines feuilles en bois de bouleau ou d aune sur lesquelles on crivait l encre comme celles d couvertes en GrandeBretagne Vidolanda le Chesterholm moderne Niais la Gaule tant comme la Bretagne un pays o le papyrus tait difficile obtenir il est vraisemblable que ce support tait aussi pris Un autre support tr s bon march est utilis par les coliers pour apprendre crire leur fig 8 Sc ne d enseignement d tail Le personnage de droite porte des tablettes celui du milieu d ploie un volumen Mausol e Neumagen Allemagne alphabet il s agit de tessons de c ramique sur lesquels on retrouve parfois les lettres de l alphabet inscrites de fa on plus ou moins habile IV L ONOMASTIQUE science des noms propres En Gaule romaine au moins jusqu au Ile si cle deux syst mes de d no
23. n les limites du domaine en remarquant que de nos jours toute jeune fille pr nomm e Audrey ri est pas n cessairement d origine britannique et que toute autre pr nomm e Marie n est pas forc ment une chr tienne d vote de la Vierge CONCLUSION Les inscriptions de tous types apportent des informations irrempla ables sur de nombreux aspects politiques sociaux conomiques culturels religieux de la civilisation galloromaine mais malgr leur nombre impressionnant elles n voquent qu un pourcentage tr s faible de la population du pays pendant les cinq si cles de la p riode consid r e Dans la r gion des Tr vires Tr ves Allemagne on estime que ce pourcentage est sans doute de 0 1 A l autre extr mit de la Gaule Narbonne capitale de rovince tr s anciennement romanis e pour aquelle le corpus des inscriptions est des plus fourni on ne conna t par les inscriptions de la fin du Ier si cle av J C au d but du Ille si cle ap J C la ville ayant t fond e en 118 av J C que le nom de 1846 Narbonnais alors que selon les estimations les plus prudentes la population pouvait compter jusqu 35 000 habitants On peut consid rer que les inscriptions refl tent des r alit s sociales peu diversifi es L crit sous sa forme monumentale tant r serv aux lites et aux cat gories sociales favoris es Mais l accroissement r gulier de documents modestes r dig s en criture
24. ons boire DA VINVM BIBE se retrouve r alis la barbotine argile liquide sur des gobelets en terre cuite du Bas Empire e Quelques rares outils en fer portent estampile le nom du forgeron Les strigiles instruments de toilette en bronze en fer ou en argent employ s pour se racler la peau sont a l occasion estampill s ainsi que les fibules pingles de nourrice broches Celles ci comme d autres bijoux les bagues v hiculent parfois des inscription sentimentales coul es ou grav es SI ME AIMAS VENI si tu m aimes viens AMOTE AMAME je t aime aimes moi FELIX SIS sois heureux e Les cachets en pierre utilis s par les oculistes sont grav s en creux de formules indiquant la composition du collyre son mode d emploi et le nom du praticien Le cachet d oculiste est estampill sur le collyre solide et fait office de mode d emploi et de support publicitaire On compte plus de 200 de ces objets en Gaule e Les canalisations en plomb portent des estampilles indiquant ventuellement le lieu de fabrication et le nom du plombier par exemple la c l bre plombi re de Vienne Is re Staia Saturnina ou le nom du propri taire du r seau d adduction d eau Ce dernier pouvait en effet tre priv ou public e Les inscriptions estampill es sur les lingots de mati res premi res saumons comme le plomb l argent ou le fer sont en g n ral des marques de propri t de l Empereur propri tai
25. re des mines e Les poids en pierre en m tal portent les indications chiffr es n cessaires la pes e e Les objets en cuir ou en bois comme les tonneaux ou encore le pain rarement conserv s pouvaient porter une estampille appliqu e chaud gr ce un fer marquer e Certains types de c ramique commune autrement dit de la vaisselle de tous les jours portent des estampilles c est le cas de la c ramique gallo belge c ramique noire ou rouge imitant la sigill e produite dans le nord est de la Gaule au Ier si cle ap J C et de la c ramique allobroge produite dans la r gion d Aoste Is re e Le plus grand nombre d estampilles provient toutefois des vases en c ramique sigill e produits en masse du ler si cle av J C au Ve si cle ap J C dans des ateliers de Gaule m ridionale centrale puis de l est Tous les vases en sigill e ne sont cependant pas estampill s Sur les vases non d cor s l estampille r alis e avec un cachet en terre cuite ou en os grav en creux figure au centre du fond l int rieur Sur les vases orn s r alis s au moule la signature ou les signatures celle du cr ateur du moule et celle du potier cr ateur du vase apparaissent en g n ral dans le d cor ou dessous L inscription comprend le nom du potier au g nitif qui marque en quelque sorte la propri t artisanale I1 peut tre pr c d du mot OFFICINA officine abr g en OF OFF OFFI
26. s de datation la graphie dans les limites voqu es ci dessus l onomastique le contenu des formules L onomastique est la science des noms La fa on dont les Gallo romains se nommaient a volu pendant six si cles et cette volution fournit des l ments de datation cf infra Il en va de m me pour les formules st r otyp es essentiellement fun raires La derni re m thode de datation est arch ologique Les inscriptions r cemment d couvertes lors de fouilles arch ologiques bien conduites peuvent tre dat es par leur contexte Malheureusement l essentiel du corpus des inscriptions a t mis au jour entre les XVIe et XIXe si cles des poques o l arch ologie n existait pas ou balbutiait B Les inscriptions non monumentales La pr sence de l crit en Gaule romaine et donc essentiellement du latin ne se limite pas aux inscriptions monumentales surtout regroup es dans les agglom rations centres principaux de la romanit L crit appara t sur une multitudes d objets de la vie quotidienne circulant dans toutes les r gions de la Gaule Ces inscriptions courtes voire laconiques se pr sentent sous la forme l gendes mon taires d estampilles graffiti Les l gendes mon taires La circulation mon taire est intense en Gai romaine les monnaies atteignent toutes r gions et toutes les cat gories sociales Elles portent toutes des l gendes crites au de l effigie de l empereur est
27. s sont entour es d une ficelle sur laquelle est appliqu un sceau en cire marqu du cachet personnel du scripteur Ce cachet peut tre la pierre grav e en creux intaille Fig 7 Homme crivant sur des tablettes St le fun raire Bourges Cher de sa bague Une boite sceau petit objet en bronze parfois maill est quelques fois utilis livr le plus important corpus d inscriptions cursives de la Gaule romaine constituant des archives professionnelles du plus grand int r t Il s agit d au moins 168 comptes inventaires tablis par des potiers au Ier si cle apr s J C pour accompagner leur fourn e la cuisson Une fourn e pouvait regrouper 30 000 vases l C d o l utilit d une comptabilit pr cise Le latin figure sur de multiples repr sentations et le gaulois sont utilis s simultan ment et fig 8 sculptures mosa ques parfois sur un m me document Sur chaque peintures Les feuilles de papyrus ou de bordereau en terre cuite est inscrit avant peau pr par e sont assembl es par cuisson le nom du ou des potiers celui des collage selon la longueur d sir e et vases parfois leur taille et la quantit de vase enroul es sur un cylindre de bois ou d os enfourn s appel ombilic umbilicus On observe parfois deux cylindres l un pour enrouler la partie du texte lue l autre pour 9 recevoir celle lire Les rouleaux qui En Gaule le volumen rouleau de papyrus ou de parchemin
28. taius ils d Oxtaius a Alise Sainte Reine C te d Or ou Litugenos fils de Biracatus aux Poussots pres de Dijon C te d Or Le verrier Julius Alexander a Lyon est d origine gr co orientale tout comme Zmaragdus Villefranche de Rouergue Aveyron Le statut juridique peut transparaitre a travers le nom Le citoyen romain on l a vu porte la duo ou tria nomina Le p r grin homme libre non citoyen romain peut porter un nom suivi de celui de son p re comme Festus Fauentini filius Festus fils de Faventinus les p r grins acc dant a la citoyennet adoptent souvent le nom ou le pr nom de leur patron ou de l Empereur r gnant en conservant leur ancien nom comme surnom C est le cas de Caius Julius Ricoverigus de Saintes sans doute fait citoyen par Auguste 27 av J C 14 ap J C Des usurpations de citoyennet ouvaient aussi se produire jusqu en 212 date a laquelle celle ci est attribu e tous les hommes libres de l Empire par Caracalla Les esclaves ne portent qu un seul nom comme Geminius esclave employ aux archives publiques de Vienne Is re Ce nom unique est en g n ral suivi du nom de leur ma tre au g nitif Les affranchis adoptent souvent comme surnom leur nom d esclave leur nouveau nom tant re u de leur ancien ma tre Le mot libertus affranchi suivi du nom de leur ancien ma tre suit leur nouveau nom Ainsi Eauze Gers Procula at elle t affranchie par Cerdonus CERDONI
29. te en g n ral pour les comptes publics et priv s ils se servent de l alphabet grec Ils me paraissent avoir tabli cet usage pour deux raisons parce qu ils ne veulent pas que leur doctrine soit divulgu e ni que d autre part leurs l ves se fiant l criture n gligent leur m moire L alphabet grec n est semble t il plus employ apr s l poque de C sar Les Gaulois adaptent ensuite peut tre en partie de fa on concomitante l alphabet latin sans doute dans la premi re moiti du Ier si cle av J C ou m me avant Pour cette p riode les documents crits gallo latins sont rares il s agit surtout de l gendes mon taires du centre est de la Gaule III L ECRITURE APR S LA CONQUETE La plus ancienne inscription latine connue en Gaule est contemporaine de la conqu te de la Narbonnaise il s agit de la borne milliaire sorte de borne routi re cf infra de Cn Domitius Ahenobarbus d couverte au sud de Narbonne et datant de 118 av J C environ Mais les inscriptions monumentales restent tr s rares jusqu la fin du Ier s av J C m me en Narbonnaise Ce retard sera vite rattrap sous l Empire puisque l on compte ce jour plus de 14 000 inscriptions publi es A Les inscriptions monumentales Les diff rents types d inscriptions Monumentales La nature des inscriptions est extr mement diversifi e On distingue traditionnellement les inscriptions monumentales destin es d
30. uite tant particuli rement ais e sur l argile avant cuisson e Les amphores emballages perdus destin s faire voyager et stocker un certain nombre de denr es alimentaires vin huile sauces fruits etc portent parfois sur la panse l paule le bouchon fanse ou la l vre fig 3 des estampilles indiquant le nom du fabricant de l amphore Des inscriptions peintes sur l amphore en criture cursive fig 4 rarement conserv es peuvent livrer des informations sur la denr e transport e dans l amphore nature quantit origine producteur ann e S il s agit du vin pour les grands crus le mill sime est parfois r v l fig 4 MAS sicum VET us Q QVINTI HELVI MARTIALIS Vin vieux du Massique Quintus Helvius Martialis Inscription peinte sur une amphore Fos Bouches du Rh ne Dessin B Liou MS uel Q amp quinty HELW ANTL WS e Les tuiles peuvent tre estampill es Elles sont produites par des officines civiles et portent le nom du fabricant ou par l arm e romaine Dans ce cas le nom de la l gion est mentionn en abr g parfois accompagn de celui du l gat l officier sup rieur commandant la l gion LEG io VIII octava AVG usta L ucio APP io LEG ato huiti me l gion auguste L Appius l gat Ces tuiles permettent d identifier les lieux de casernement des corps d arm e et de pr ciser leur histoire e Les figurines en terre cuite produites par milliers dans diff rents ateli
31. urer ternellement grav es sur pierre ou plus rarement sur m tal bronze des inscriptions figurant sur l instrumentum Dans le premier groupe se trouvent les pitaphes les inscriptions religieuses honorifiques officielles les cadastres les calendriers les bornes milliaires les dipl mes militaires e Les inscriptions officielles comprennent d abord des textes manant de l Empereur En Gaule les plus c l bres sont les fameuses Tables claudiennes grav es sur bronze pour tre affich es sur le forum de Lyon capitale de la Lyonnaise qui conservent le discours prononc par l empereur Claude 4154 devant le S nat Rome pour y faire admettre des s nateurs gallo romains Ce discours est par ailleurs consign par l historien latin Tacite Annales XI 23 25 Elles sont pr sent es au Mus e de la civilisation gallo romaine Lyon Viennent ensuite les lois les r glements de Rome des assembl es provinciales municipales L un des rares textes de loi conserv pour la Gaule provient de Narbonne Il s agit de fragments d une table en bronze conserv s au Mus e du Louvre portant copie de la Lex de flaminio loi provinciale fixant les droits et les devoirs du flamine pr tre du culte imp rial provincial de Narbonnaise e Les inscriptions honorifiques offertes des personnages importants de la cit ou de la province de leur vivant ou apr s leur mort permettent notamment de reconstituer le d rou
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