L`ÉDITION SCOLAIRE NUMÉRIQUE
Contents
1. recom mand des documents dont ils ont besoin C est ce quoi s emploient galement des portails ducatifs comme Educlic DES PRODUCTEURS DE GRATUITE Les logiciels libres proches par leur philosophie de la culture enseignante de diffusion tous de la connaissance suscitent un int r t croissant dans la communaut ducative Vient naturellement l esprit l hypoth se de la transf rabilit de l approche du libre pour les logiciels p dagogiques mais aussi pour les ressources ducatives en g n ral Une ressource ducative est au sens conomique M DIALOG N 41 SEPTEMBRE 2001 La valeur d une public est par exemple fESSOUICE p dagogique num ris e r side ressources aux ensei galement dans les processus usage ducatif mais d indexation de recherche et de certification de la qualit FO RUM un bien de nature diff rente de celle d un logi ciel La publicit du code source vaut pour les logiciels diffus s grande chelle et n cessitant une activit de service les logiciels d infrastruc ture notamment Elle est moins vidente pour des produits p dagogiques de l dition priv e correspondant un public sp cifique et limit langue vivante peu enseign e par exemple La probl matique protection r mun ration se pose en d autres termes quand il s agit de logiciels d velopp s par des enseignants et plus g n ra lement des fonctionnaires dans l2. r seau permet une certaine visibilit tout un chacun L diteur y perd une part de son pouvoir de choix a priori contrario l auteur y gagne potentiellement une ind pendance nouvelle Ind pendance aussi pour les auteurs individuels et collectifs de la communaut scolaire avec pour tous la banalisation d ou tils de mise en forme et de publication lectro niques Le diff rentiel en termes de comp tences de savoir faire de valeur ajout e dont b n ficiaient les professionnels de l dition de textes illustr s a tendance se r duire De plus les applications num ris es et leur circulation sur le r seau vitent la production de supports mat riels livres cassettes disquettes ou c d roms et par l des investissements importants sans aucune certitude sur l audience pr visible De nouvelles relations et de nouveaux compromis entre les diteurs et les auteurs individuels ou collectifs doivent n cessaire ment voir le jour La comp tence fondamentale sur les contenus disciplinaires et la p dagogie se trouve dans l ducation nationale Le paysage technologique qui s installe avec en particulier l mergence des logiciels libres offre au service public des points d appui solides m me de lui donner une force nouvelle pour occuper des positions d acteur part enti re dans une dition scolaire concurrentielle avec des productions autonomes ou en partenariat pour des co ditions
3. FO RU M EE RESSO URCES P DAGOGIQUES ET INTERNET L DITIO N SCO LAIRE au temps du NUMERIQUE Avec Internet le manuel scolaire devient un outil la disposition des professeurs c t d autres ressources p dagogiques num ris es et gratuites L diteur n est plus le passage oblig pour l enseignant qui veut publier Le livre n est plus l enfant unique et ch ri de l dition scolaire qui doit se repositionner dans l univers nouveau des biens informationnels l existe un mod le fran ais de l dition scolaire dont la figure centrale le manuel des l ves rel ve pour l essentiel du secteur priv L une et l autre sont entr s dans une p riode de turbulences et d instabilit Le manuel papier a fortement volu depuis une trentaine d an n es rompant avec la structure lin aire pour offrir des lectures multiples qui pr figurent celles de l hyperm dia Il n est plus seul mais une ressource parmi d autres de plus en plus num riques en ligne ou hors ligne Les processus de production de ces derni res tendent modifier les quilibres existant entre les trois acteurs traditionnels du secteur savoir l tat l diteur et l auteur Pour les biens informationnels les co ts de reproduc tion mat rielle et de diffusion tendent devenir M DIALOG N 41 SEPTEMBRE 2001 n gligeables Qu en est il alors de leur conomie L approche du logiciel libre a t elle une pertin
4. ations avec l tat et les auteurs UNE IND PENDANCE NOUVELLE L histoire de l dition scolaire en France est l histoire des relations entre trois acteurs majeurs l tat les diteurs et les auteurs des enseignants et de leurs rapports de force mouvants dans lesquels il arrive que la technique intervienne Ainsi partir de 1811 un auteur ne peut plus soumettre direc tement l tat un manuscrit sous pr texte FO RU M L dition scolaire depuis la R volution fran aise L histoire de l dition scolaire en France est l histoire des relations entre trois acteurs majeurs l tat les diteurs et les auteurs des enseignant et de leurs rapports de force mouvants De 1796 1811 l auteur b n ficie d une relation privil gi e avec l tat Il peut lui soumettre directement un manuscrit ce qui le place dans une position de force par rapport l diteur partir de 1811 il ne le peut plus sous pr texte parmi d autres raisons que l examen d un manuscrit est long et difficile Les commissions noyaut es par le priv ne se prononcent plus que sur des propositions mises en forme par les diteurs C est le temps du r gne du couple tat diteurs et du manuel impos La profession des diteurs assure le contr le pr alable des ouvrages en fait la censure a priori En 1833 Guizot tablit un lien troit entre des programmes des m thodes des manuels uniformes v ri
5. avec le secteur priv d ga geant ainsi les cr ateurs des contraintes d une logique trop exclusivement commerciale Si l on songe par ailleurs la fronti re entre les ressources pour l enseignant et les ressources pour l l ve qui devient plus floue quand elles sont num riques la tradition qui r serve au secteur priv les manuels des l ves est alors amen e conna tre des am nagements sauf imaginer l inimaginable en l occurrence l in terdiction pour le service public de proposer des ressources ducatives sur Internet DES RESSOURCES NUM RIS ES Le r le de l diteur scolaire ne dispara t pas simplement il se transforme Ses savoir faire de coauteur en mati re de mise en forme notamment multim dia et d innovateur par la constitution de collections restent tr s pr cieux La fonction de prescription reste fondamen tale pour un bien d exp rience dont l utilisateur ne peut savoir a priori s il lui convient ou non ind pendamment du fait qu il est co teux de rechercher une information surtout lorsque l on ne sait pas pr cis ment ce qu on cherche Or l enseignant dans son quotidien ne dispose pas du temps n cessaire en regard de l informa tion pl thorique qui lui est d sormais propos e Il a besoin qu on l aide La valeur d une ressource p dagogique num ris e r side donc galement dans les processus d indexation de recherche et de certification
6. d enseignants dispo sent d outils de partage et de collaboration Vers un Napster ducatif en quelque sorte dans lequel les diteurs publics et priv s trouveraient naturellement leur place notam ment en aidant faire se rencontrer l offre et la demande avec des formes de r mun ration base d abonnements Cette question l aussi m rite d tre pos e Jean Pierre ARCHAM BAULT CN DP Mission Veille technologique 2 Michel Gensollen directeur de la prospective et des tudes direction du plan et de la strat gie France T l com s minaire Propri t intellectuelle et conomie des biens infomationnels organis par la Mission veille tech nologique du CNDP les 22 et 23 mars 2001 http crdpacparis fr 3 Jean Michel Dalle directeur de l incubateur Science Pratique ma tre de conf rences associ l ENS Cachan s minaire Propri t intellectuelle et conomie des biens infomationnels organis par la Mission Veille techno logique du CNDP les 22 et 23 mars 2001 http crdp ac paris fr Napster est un logiciel rendant possible l change libre de fichiers MP3 par Intemet M DIALOG N 41 SEPTEMBRE 2001
7. de la qualit on M DIALOG N 41 SEPTEMBRE 2001 conna t les d bats toujours tr s vifs dans l ins titution scolaire et aux relents de crime de l se majest sur l identit de celui qui a valid un produit sur le plan de sa valeur p dago gique Aujourd hui sur Internet les maisons d dition et leurs comit s de lecture doivent s rieusement compter avec d autres acteurs plus efficaces moteurs de recherche forums de discussion critiques des ensei gnants leaders d opinion etc La qualit se g re aussi de fa on d centralis e D une mani re g n rale cette probl matique de services autour de documents existants n est pas inconnue du CNDP L diteur p dagogique op rateur d Educasource service en ligne qui propose deux types de gnants des sources d in formation non con ues initialement pour un pr sentant un int r t manifeste pour des ensei gnants sites de presse ou litt raires dictionnaire de l Acad mie fran aise annales d instituts scien tifiques et des produits p dagogiques supports de cours fiches de TP ou de TD comptes rendus d ex p rience sc narios Des enseignants et des documentalistes signalent rep rent et d cri vent des ressources selon une grille commune Le bien le plus rare est le temps disponible des personnes qui surfent sur Internet Le service rendu consiste ici leur faciliter le plus possible l acc s
8. e une conomie des m dias L essentiel des d penses tait constitu par les co ts de production de repro duction mat rielle et de distribution dans les divers circuits de vente Aujourd hui les tech niques de traitement de l information la num risation et la mise en r seau des ordinateurs permettent de r duire les co ts de duplication et de diffusion jusqu les rendre peu pr s nuls Dans ces conditions premi re cons quence la valeur conomique de l information ne peut plus se construire partir de l conomie des vecteurs physiques servant la distribution De nouvelles sources de valeur sont en train d ap para tre Le mod le conomique de mise en valeur de l information d place son centre de gravit des vecteurs physiques vers des services annexes ou joints dont elle induit la consomma tion ou qui permettent sa consommation dans de bonnes conditions services d adaptation de classement de critique tiers payant publicit commerce induit etc La deuxi me cons quence concerne la r mun ration du service Le copyright qui d fend principalement l diteur contre des confr res ind licats aussi bien que le droit d auteur qui d fend principalement l au teur contre son diteur ont ceci en commun qu ils cr ent des droits de propri t sur un bien abstrait l information Tant que cette informa tion est rigidement li e un vecteur physique c est dir
9. e cadre de leur activit professionnelle Quelle peut alors tre l adaptabilit de l approche du libre Un des points forts du logiciel libre est la qualit qui r sulte notamment de la correction rapide des erreurs par la communaut des d ve loppeurs On est toujours plus intelligent quand on mutualise les comp tences La loi des grands nombres joue il y a n cessairement quelqu un qui sait Et cela vaut aussi pour la r alisation des produits ducatifs Le d veloppe ment des logiciels libres repose sur un travail coop ratif grande chelle d une communaut soud e de d veloppeurs rendu possible par Internet qui minimise les co ts de coordination et d organisation Or il existe des communaut s enseignantes disciplinaires institutionnelles g ographiques Elles publient notamment sur les sites des acad mies et des CRDP Les ensei gnants de g nie lectronique par exemple ont d velopp une d marche libre de mise disposition de ressources sur leur serveur Electron http www electron cndp fr Les professeurs de la discipline ont la possibilit d changer des documents de les corriger de les valider puis de les mettre en ligne disposi tion de tous Les sites personnels se multiplient D nominateur commun des initiatives pour quoi garder pour soi m me une am lioration et ainsi se priver d une reconnaissance par les autres qui conforte une r putation m me si certains pr
10. e tant que les co ts de reproduction sont suffisamment lev s pour ne pas tre accessibles aux particuliers ces droits de propri t peuvent tre impos s ais ment D o deux strat gies venir possibles pour les soci t s d dition soit le retour au mod le clas sique de l information rigidement li e son support physique ce que certaines techniques de marquage pourraient permettre annulant ainsi les bienfaits conomiques de la num risa tion et de la mise en r seau soit la mise en place d un mod le nouveau dans lequel la valeur de l information construite partir des services se r alise selon des mod les cono miques divers facturation la prestation parti cipation des op rateurs de t l coms au finance ment publicit parrainage pr achat la mani re des licences mixtes abonnement Un mod le conomique pour les ressources ducatives doit int grer l existence d une culture du gratuit les interactions entre le Web marchand et le Web gratuit une tendance encore mergente et pour certains m tiers seulement des fronti res un peu poreuses entre temps de travail et temps de loisir activit professionnelle et b n volat entreprises et associations D une mani re g n rale n y a t il pas une perspective pour un mod le d changes r ci proques entre pairs de publication et d dition ducatives collectives Cela suppose que les diverses communaut s
11. ence pour les ressources p da gogiques Si oui laquelle Le secteur de l dition scolaire est la crois e des chemins DES LECTURES PLURIELLES Les manuels scolaires se sont profond ment transform s lors des trente derni res ann es De la fin de la deuxi me guerre mondiale la fin des ann es soixante pr dominent des manuels que certains jugent peu attrayants par rapport aux revues illustr es D autres leur reprochent d tre trop directifs compte tenu de la diversit des l ves Progr s techniques quadrichromie dans les ann es soixante d veloppement de la p dagogie active et de la construction des connaissances par les l ves arriv e de nouveaux publics scolaires h t ro g n it des l ves et des classes la conjonction de ces diff rents facteurs provoque une mutation ann es soixante dix L iconographie occupe jusqu 50 de la surface L ouvrage permet des lectures plurielles et des usages multiples C est l enseignant de d finir un itin raire parmi des l ments disjoints regroup s en rubriques activit s pr paratoires dossiers iconographies exercices plut t qu en r currente de double page accueille des l ments clat s Il n y a plus de cours en tant que tel Le livre devient davantage un outil parmi d autres la disposition de l enseignant qu un ouvrage de r f rence pour l l ve A nsi en math ma tiques il propose des ac
12. f rent conserver l anonymat La question est pos e pour le CNDP et les diteurs priv s d une dition professionnalis e partir de tous ces travaux avec des synergies origi nales Le r le des institutions et diteurs ne se discute d ailleurs pas car il faut sur la longue dur e entretenir la spontan it et organiser l ac tivit b n vole des producteurs de gratuit Que tous ne s impliquent pas l change in gal est la loi du genre ne doit pas faire oublier qu un pour cent des enseignants qui contribuent repr sente une force de travail non n gligeable de 10 000 personnes Il faut en tout cas qu un statut juridique pr cisant leurs droits d usage soit donn aux publications enseignantes volon taires pour les prot ger sur le plan de la FO RU M propri t intellectuelle et favoriser ainsi la mutualisation des initiatives La reproduction peut tre autoris e en excluant ou non les acti vit s commerciales Reste la question centrale du mod le cono mique et des conditions in dites d exercice des fonctions traditionnelles de l dition L dition scolaire est alors un cas particulier d une muta tion g n rale dans laquelle l immat riel et la connaissance prennent une part d cisive dans la production des richesses VERS UN NAPSTER DUCATIF L conomie de l information s est long temps limit e une conomie de ses moyens de diffusion c est dir
13. souplesse de la photo copie est sans appel on constate sur les vingt derni res ann es une tendance la perte de vitesse de l utilisation du manuel traditionnel m me si l attachement symbolique demeure Circonstance aggravante si l on peut s ex primer ainsi le concernant il y a l irr sistible ascension du multim dia Ce livre d une centaine de pages qu on ne lit plus d une fa on lin aire mais dans lequel on navigue avec des index et des renvois ce livre ne saurait rivaliser avec Internet et le multim dia leurs hyperliens leurs millions de pages et leurs outils de recherche automatis s Il lui faut nouveau voluer L dition en ligne est l quoiqu il arrive avec trois niveaux l essentiel les docu ments les forums chacun ses points forts au livre papier les expos s de connaissances disciplinaires valid es l crit la lecture sur Internet on passe moins de temps lire une page la maniabilit le temps de l assimila tion au num rique l acc s facilit une masse de documents gr ce aux portails et aux moteurs de recherche la simulation les ph nom nes dynamiques les figures en g om trie Le livre n est d sormais plus l enfant unique et ch ri de l dition scolaire Cette derni re doit imp rativement se repositionner dans un univers nouveau et diff rent celui des biens informationnels immat riels dans une nouvelle configuration de ses rel
14. tables guides de forma tion Il existe en effet des traditions p dagogiques nationales l enseignement simultan en France s appuie sur le livre alors qu en Grande Bretagne l enseignement mutuel repose sur le professeur assist des moniteurs que sont les bons l ves En 1879 Jules Ferry d cide de laisser le libre choix de leurs outils des enseignants form s Ce libre choix du manuel est en rupture avec la labellisation par des commissions Le choix collectif du manuel s instaure un moment o les enseignants acquis la la cit repr sentent 80 des effectifs L tat se met en retrait et n in tervient plus qu a pserioi en cas de probl me Il n dite plus que pour des sections minoritaires o n existe pas de march solvable S ouvre alors la p riode du couple diteurs enseignants que les possibilit s nouvelles de publication en ligne peuvent aujourd hui remettre en cause Alain Choppin INRP Les manuels scolaires histoire et actualit Hachette 1992 parmi d autres raisons que son examen est long et difficile L diteur devient de fait incontournable Avec Internet changement important l diteur n est plus le passage oblig pour l en seignant qui veut publier se faire conna tre Les sites personnels se multiplient les sites institutionnels aussi minist re acad mies r seau CNDP La fonction de s lection de l diteur s exerce donc dans un contexte o le
15. tivit s mais peu de d monstrations les mauvaises langues diront que c est sa fa on lui d tre source de probl mes On a tendance se perdre dans ce nouveau manuel dans une impression g n rale de flou et de complication Mais en fait des r gles de construction tr s pr cises pr sident sa conception par exemple avec des couleurs et des plages fonctionnelles qui rendent indispen sable un bon mode d emploi Ce livre qu on des manuels partir des p lit plus d une fa on lin aire mais dans lequel on navigue avec des index et des renvois ne saurait rivaliser avec Internet et le chapitres La structure multim dia 1 Alain Choppin INRP Les manuels scolaires histoire et actualit Hachette 1992 M DIALOG N 41 SEPTEM BRE 2001 FO RU M Cette volution vaut pour la totalit des manuels avec des exceptions concernant des parties d ouvrage correspondant des m thodes en langues vivantes des d monstra tions en math matiques ou des exp riences en sciences exp rimentales Notons au passage qu elle a favoris le d veloppement des ouvrages parascolaires les l ves retrouvant mieux leurs marques avec des expos s syst ma tiques des connaissances qui ne repr sentent plus que 5 10 de la surface actuelle des livres scolaires L ASCENSION DU MULTIM DIA Le r sultat combin de cette complexit croissante des manuels de la concurrence des m thodes actives et de la
Download Pdf Manuals
Related Search