les évolutions de l`emploi féminin, reflet des diversités
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1. LES VOLUTIONS DE L EMPLOI F MININ REFLET DES DIVERST S SOCIALES EUROP ENNES Odile Benoit Guilbot Directeur de recherche au CNRS Mireille Cl men on CNRS Observatoire sociologique du changement FN SP L analyse d taill e des statistiques europ ennes sur l emploi f minin dans neuf pays permet de mettre en vidence la fois les diff rences dans les taux d emploi dans ses modalit s plein temps temps partiel dans ses tendances pour chaque pays de 1984 1997 Les corr lations entre ces tendances et des indicateurs aussi bien nationaux croissance du PIB niveau d ducation taux de divortialit qu indi viduels statut familial niveau de dipl me montrent combien les particularit s nationales du mode d emploi des femmes restent d actualit de croissance ont entra n des turbulences importantes sur les march s du travail en Europe en particulier Comment ces turbulences se sont elles r percut es sur l emploi des femmes L augmentation assez g n rale de l emploi f minin en Europe s est elle maintenue dans les ann es r centes Et dans quelle mesure l emploi classique s est il rod Quelles sont les transformations les plus notables qui sont apparues Deux probl mes seront abord s au cours de cette tude des trans formations de l emploi f minin D une part les changements qui apparaissent conduisent ils une plus grande convergence entre les pays europ ens ou bien les di2. Ces diagrammes sugg rent deux autres observations D une part la tr s forte proximit des indicateurs d une p riode l autre est tr s frappante confirmation de ce que nous disions sur la stabilit des diff rences entre pays et des processus sociaux qui accompagnent la croissance de l emploi f minin D autre part du c t de la modernit se trouvent les taux d emploi les plus lev s aussi bien des dipl m es du sup rieur que de celles qui n ont aucun bagage C ela confirme encore notre conclusion sur la propension des femmes l emploi quel que soit leur niveau d ducation L am lioration de l instruction des femmes ne peut pas tre consid r e comme un facteur de d veloppement de l emploi f minin C est du c t traditionnel que le rapport d in galit face l emploi des dipl m es compar es aux non dipl m es est le plus fort comme le rapport entre c libataires et femmes mari es La moder nisation et la forte participation des femmes l emploi entraine t elle une moindre in galit Cette analyse a le m rite de conduire une classification des pays europ ens plus pr cise et plus synth tique que ne l avaient fait les r sultats des diff rentes sections de cet article Elle marque les c sures dans le monde m diterran en Que l Espagne et l Irlande soient proches on le savait d j Le Portugal quant lui se d tache largement de ce monde du Sud et l Italie prend des chemins de traverse
3. 11 Hakim conteste que cette revendication et son expression sur le march du travail soit aussi g n rale que ne le pr tendent les f ministes cf Hakim C 1999 Models of the family women s role and social policy European societies 1999 1 p 33 58 279 Revue de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on mari es rapport d in galit des c libataires compar es aux femmes mari es lev une plus forte in galit entre les femmes selon le niveau d instruction et une divorcialit plus faible Si les divers taux d emploi sont plus bas du c t traditionnel de l axe c est que du c t de la modernit l emploi f minin se serait d velopp dans une p riode ant rieure Du c t de la modernit la Grande Bretagne et la France puis le Portugal et enfin l Allemagne se positionnent sur l axe dans l ordre en allant de la position extr me du Danemark vers le centre Un deuxi me axe vient perturber ce sch ma lin aire 15 de la variance Il est peu pr s exclusivement construit autour de l oppo sition temps plein temps partiel opposition qui appara t incontournable dans toutes les analyses Cela confirme notre conclusion sur l ind pendance du d veloppement du temps partiel face toutes les autres volutions Pays Bas et Italie se situent aux deux extr mit s de cet axe tout en tant neutres sur l axe de la modernit Le Danemark est compl tement neutre sur cette dimension l
4. Niveau d instruction et emploi 263 Revue de l OFCE 77 H Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on L emploi f minin est soit une question de conjoncture conomique soit une question de g n rations En Grande Bretagne en Allemagne et au Danemark le r le de la conjoncture aura t d terminant augmentation de l emploi f minin des 25 49 ans et des 50 ans et plus pendant la p riode de croissance conomique ralentissement apr s et simultan ment pour les deux groupes d ge Au contraire en Irlande en Espagne en France aux Pays Bas et en Italie la croissance de l emploi des femmes plus g es s est faite apr s celle des 25 49 ans dans une conjoncture moins favorable Dans ces pays les femmes de 25 49 ans de plus en plus nombreuses en emploi de 1984 1990 s y seraient maintenues de 1994 1997 en changeant de cat gorie d ge Si bien qu ici pour les femmes plus g es la dispersion entre les pays ne diminue que tr s faiblement avec des oscillations selon les ann es Ces observations am nent souligner des diff rences de compor tement entre les pays aussi bien dans le rapport l emploi des femmes que dans les offres d emploi et les types d emploi propos s aux femmes ce que confirment les emplois temps partiel Si cette interpr tation est exacte on peut dire que dans cinq pays Espagne Italie France Irlande et Pays Bas cas part l emploi f minin est plus stable et plus co
5. celui des non dipl m es Seule l Allemagne pourrait apporter une confirmation tr s partielle de la th se du rejet notable progression du nombre de dipl m es du sup rieur relative progression de leur taux d emploi et l g re baisse du taux d emploi des moins instruites Ce ne sont donc pas tellement les dipl m es du sup rieur qui profitent de l emploi en Allemagne mais les dipl m es interm diaires Ceci dit le rapport d in galit reste stable et relati vement lev 1 7 Ces analyses confirment qu il existe une propension l emploi des femmes caract ristique propre chaque pays Cette propension d pend sans doute de la conjoncture Irlande et des politiques de l emploi Elle d pendrait aussi et surtout des attitudes et des comportements l gard du travail f minin labor es et construites dans chaque pays puisqu elle touche les femmes de quelque niveau d instruction que ce soit homoth tiquement dans chaque pays L am lioration de la formation et de l ducation des jeunes et moins jeunes dans les pays europ ens pourrait cependant avoir un r le indirect sur l emploi des femmes En favorisant le d veloppement de la lt soci t des savoirs gt elle entra ne des investissements dans les hautes technologies la progression des services l accroissement de la produc tivit En un mot elle conduirait la croissance conomique et donc celle de l emploi dont les femmes seraient susceptibles de
6. ojdus un juedns3o soute 3 s uutuou 67 9 89 S EIS cer uoisiadsiq 1811 6071 l E LT uolsa dsiq OT OT L 8L F 98 e3nuod s ss lys V ES Lir 98 e8n10d r 18 9 9 08 s 8z gt ewaueg p 69 029 TIL 659 HEWSUEC 0 89 p s9 6 L9 9 69 pue L er L 6E FSE ETE pue 8 99 9 99 TIL C EL SUE TS EIs Is 8 6r 3ue44 0 s9 s 99 VT 8 EL ele T 9E FSE p 9 SEE ley L T9 109 1 89 T E9 98 cu8edsz S EE TOE FOE ISZ 98 cu8edsz 6 LL SYL 6 vL s 89 8 seg sAed 6 9S LTS L 9 IYE 8 seg sZed 8 12 l el L 8L S92 uew jy TSS OSS Ors L 9r ugeul vy 92 l el 9 08 OSZ lun auinedoy 0 E9 T19 19 D ES lun sune oy 1661 F66 0661 861 1661 66l 0661 4861 sa WWOH s ww y q sue p9 e 2P s wwoy sap 38 s uuuu sap o dui p xne V Revue de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on 1B Variations des taux d emploi En en moyennes annuelles Femmes Hommes 1984 1990 1994 1997 1984 1990 1994 1997 Royaume Uni 2 6 1 0 1 2 1 0 Allemagne 2 5 0 1 0 5 1 0 Pays Bas 83 4 4 2 6 1 5 1 5 Espagne 86 5 1 3 5 1 3 1 4 Italie 1 4 0 6 0 4 0 8 France 0 4 0 5 0 5 0 1 Irlande 1 6 4 0 0 4 1 3 D anemark 1 3 1 2 0 4 1 6 Portugal 86 2 9 0 9 0 3 0 0 Sources Eurostat Enqu tes sur les forces de travail calculs O SC Revue de l OFCE 77 En et variations en moyenne annuelle L EMPLOI F MININ EN EUROPE H 2 Taux d emploi des femmes selon l ge 1984 1990 1994 1997 Variation V
7. tre rendue responsable du ralentissement de la progression de l emploi des femmes En 1994 le b n fice de l allocation parentale d ducation jusque l r serv aux m res de trois enfants ou plus dont le dernier a moins de trois ans qui avaient travaill et se retiraient provisoirement ou d finitivement du march de l emploi a t tendu aux m res de deux enfants seulement jusqu au troisi me anniversaire du dernier Selon l tude de l Afsa 1996 cette extension a fait consid rablement chuter entre 1994 et 1995 le taux d activit et donc aussi le taux d emploi des m res de deux enfants dont le dernier dans l tude est g de 6 17 mois En fait pour comprendre les comportements diff rentiels d un pays l autre les statistiques sont insuffisantes Il faudrait d une part conna tre toutes les mesures publiques affectant l emploi qui ont pu tre prises ici ou l et les changements op r s d autre part il faudrait une connaissance socio historique approfondie des constructions sociales de l emploi f minin et du r le des diff rents acteurs sociaux On voit l les difficult s des comparaisons impliquant plus de deux pays On bute ici sur l idiosyncrasie nationale ce qui risque d arriver encore 283 Rewe de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on ANNEXE I Revue de l OFCE 77 L EMPLOI FEMININ EN EUROPE H DSO SMAL rese ap s82104 saj Ins se3anbud soin s x no
8. Irlande 1 1 3 Pays Bas France Portugal Royaume U ni Danemark 1997 Rapport veuves et Rapport des taux d emploi des divorc es mari es c libataires mari es 14 16 12 o 09 11 1 4 Espagne Italie 08 11 Irlande Allemagne France Portugal _ Pays Bas Royaume U ni Danemark Sources Eurostat Enqu tes sur les forces de travail calculs O SC 8 Taux d emploi des femmes de 25 59 ans par niveau d instruction En et variations en moyenne annuelle Sup rieur Secondaire sup rieur Secondaire inf rieur 1994 1997 Variation 1994 1997 Variation 1994 1997 Variation Royaume Uni 838 844 0 24 173 72 8 009 588 60 4 0 90 Allemagne 783 79 3 0 42 1634 65 9 130 465 462 0 22 Pays Bas 174 817 1 82 157 5 68 5 75 1369 44 1 6 12 Espagne 65 7 68 9 1 60 488 51 148 283 308 2 86 Italie 77 6 75 5 0 91 604 598 0 33 317 31 9 0 21 France 796 79 7 0 04 688 69 3 0 24 1521 53 0 57 Irlande 75 7 78 9 139 1534 56 9 2 14 1264 31 7 6 29 Danemark 87 1 0 39 745 755 045 573 59 3 1 15 Portugal 1 17 D ispersion Sources Eurostat Enqu tes sur les forces de travail calculs O SC 293 Rewe de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on 9 Rapport d in galit face l emploi Taux d emploi des dipl m es du sup rieur sur le taux d emploi des plus faiblement instruites 1994 1997 Royaume Uni 1 4 1 4 Allemagne 1 7 1 7 Pays Bas 2 1 1 9 Espagne 2 3 2 2 Italie 2 4 2 4 France 1 5 1 5
9. principales l importance du lien entre le niveau de l emploi des femmes mari es et quelques caract ristiques de la transformation des m urs familiales dont la divortialit la cohabitation des couples non mari s la taille de la famille ou des m nages 271 Revue de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on Les enfants diminuent le taux d activit des femmes En g n ral les taux d activit des femmes emploi plus ch mage baissent rapidement lorsqu il y a un enfant dans le m nage Ces taux baissent encore plus avec deux enfants et davantage encore avec trois enfants ou plus A deux exceptions pr s le Portugal et la France o le taux d activit des femmes avec un enfant est l g rement plus lev que lorsqu il n y a pas d enfant Avec deux enfants l activit des femmes est la plus forte dans ces deux pays Avec trois enfants ou plus elle chute plus en France qu au Portugal mais elle reste plus lev e qu ailleurs Les enfants charge n emp chent pas d tre actives R p tons qu activit n est pas emploi en France en particulier le taux de ch mage des m res de jeunes enfants est tr s lev C est en Italie en Espagne et en Irlande que cette pr sence d enfants handicape le plus l activit des femmes ce sont de toutes fa ons les pays o les femmes de cet ge sont le moins souvent occup es et notamment les femmes mari es En Espagne la pr sence de deux ou plus en
10. 2 30 5 42 5 Allemagne 84 54 8 36 0 18 8 34 3 Allemagne 90 63 1 38 5 24 6 39 0 Allemagnel 94 66 9 43 4 23 5 35 1 Allemagne 97 68 3 43 5 24 8 36 3 Pays Bas 83 39 8 16 0 23 8 59 8 Pays Bas 90 53 6 19 9 33 7 62 9 Pays Bas 94 62 3 20 6 41 7 66 9 Pays Bas 97 67 8 22 4 45 4 67 0 Espagne 86 31 4 Espagne 90 39 0 34 4 4 6 11 8 Espagne 94 40 7 35 0 5 1 14 0 Espagne 97 45 4 38 1 7 3 16 1 Italie 84 44 2 40 0 4 2 9 5 Italie 90 49 0 44 4 4 6 9 4 Italie 94 48 9 42 8 6 1 12 5 Italie 97 50 2 43 2 7 0 13 9 France 84 63 8 50 7 13 1 20 5 France 90 66 0 51 4 14 6 22 1 France 94 67 6 49 7 17 9 26 5 France 97 68 1 47 1 20 4 30 0 Irlande 84 31 2 25 9 5 3 17 0 Irlande 90 40 5 32 6 7 9 19 5 Irlande 94 48 7 38 1 10 6 21 8 Irlande 97 55 5 43 2 12 3 22 2 Danemark 84 77 2 51 0 26 2 34 0 Danemark 90 81 4 55 0 26 4 32 5 Danemark 94 76 4 54 6 21 8 28 5 Danemark 97 79 0 56 4 22 6 28 6 Portugal 86 58 8 53 9 4 9 8 4 Portugal 90 66 5 61 6 5 0 7 5 Portugal 94 70 3 63 9 6 4 9 1 Portugal 97 72 6 65 2 7 4 10 2 289 Rewe de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on 3C Taux d emploi f minin temps complet et temps partiel selon l ge Total Temps plein Temps partiel partiel total 50 64 ans Royaume Uni 84 42 5 19 3 23 2 54 6 Royaume Uni 90 46 5 20 8 25 7 55 3 Royaume Uni 94 48 6 21 7 26 9 55 3 Royaume Uni 97 50 5 23 7 26 8 53 1 Allemagne 84 30 8 19 9 10 9 35 4 Allemagne 90 36 2 20 1 16 1 44 5 Allemagne 94 37 4 21 4 16 0 4
11. 4 et 2 2 Il est le plus faible en Grande Bretagne 1 4 en France et au Danemark 1 5 et au Portugal 1 6 En 1997 ce rapport est dans l ensemble rest stable les structures sociales ne sont elles pas stables aussi Il a tr s l g rement baiss dans trois des pays o il tait le plus lev en 1994 c est dire en Irlande en Espagne aux Pays Bas les femmes dipl m es ont un peu perdu de leur avantage sur les moins dipl m es tout en gagnant comme elles de nouvelles parts dans l emploi Ailleurs il est rest identique Pour les femmes prises individuellement le r le du dipl me d enseignement sup rieur ne permet donc pas d expliquer la croissance de l emploi des femmes puisque cette croissance a tendance tre plus forte chez les femmes non dipl m es ou moyennement dipl m es Il est courant de dire que la progression rapide du nombre des dipl m e s du sup rieur renvoie vers le ch mage et l inactivit ceux qui n ont aucun dipl me comme si les march s du travail de ces cat gories n taient pas segment s Le processus serait le suivant les dipl m e s seraient choisi e s de pr f rence aux autres par les employeurs quitte les employer des t ches moins qualifi es que ce que les candidats l embauche pouvaient attendre Pr f rence pour les dipl m e s et d qualification rejetteraient les moins dipl m e s vers le ch mage et l exclusion Ce sont en particulier les conclusions qu on a
12. 569 71 3 704 799 Sources Eurostat Enqu tes sur les forces de travail calculs O SC 5B Variations des taux d emploi selon le statut marital En moyennes annuelles Royaume Uni Allemagne Pays Bas 83 Espagne 86 Italie France Irlande D anemark Portugal 86 entre 1984 e 1997 C libataires Mari es Veuves Divorc es 0 46 1 45 0 67 0 04 1 58 0 35 0 81 2 81 2 62 0 13 2 47 0 90 1 17 1 01 0 09 1 11 0 70 0 36 0 08 3 36 1 73 0 08 0 39 0 55 0 54 1 43 0 87 Sources Eurostat Enqu tes sur les forces de travail calculs O SC 6 Rapports d in galit dans l emploi selon le statut marital C libataires mari es Veuves mari es 1984 1997 1984 1997 Royaume Uni 1 3 1 0 1 0 0 9 Allemagne 1 6 1 2 1 4 1 1 Pays Bas 83 2 2 1 4 1 1 1 0 Espagne 86 2 3 1 4 2 0 1 4 Italie 1 6 1 2 1 6 1 4 France 1 4 1 1 1 3 1 1 Irlande 3 4 1 6 1 7 1 1 D anemark 1 0 0 9 1 0 0 8 Portugal 86 1 2 1 1 1 2 1 1 Rapport entre le taux d emploi des c libataires ou veuves et divorc es et le taux d emploi des femmes mari es Sources Eurostat Enqu tes sur les forces de travail calculs O SC Revue de l OFCE 77 L EMPLOI F MININ EN EUROPE H 7 Rapports d in galit des taux d emploi selon le statut marital classification des pays 1984 Rapport veuves et Rapport des taux d emploi des divorc es mari es c libataires mari es 2 2 3 4 1 4 1 6 1 1 3 1 4 2 Espagne Italie Allemagne
13. Routledge WieriNk M 1998 lt Temps de travail aux Pays Bas la voix des femmes gt Futuribles n 236 p 39 65 L EMPLOI F MININ EN EUROPE H ANNEXE Les donn es utilis es pour cette tude sont celles qu Eurostat a publi es notamment dans les r sultats des enqu tes annuelles standar dis es sur les forces de travail Malheureusement il y a des ruptures dans les s ries Entre 1991 et 1992 les d finitions du ch mage ont chang affectant beaucoup le nombre de ch meurs surtout chez les jeunes Les chiffres incluent en 1992 l Allemagne r unifi e En 1993 la d finition des jeunes en formation a probablement chang on constate une chute de leur proportion dans la population qui ne correspond aucune autre donn e sur le nombre de jeunes en formation Eurostat a sans doute cart beaucoup plus strictement parmi les jeunes en formation ceux qui avaient un emploi ne f t ce que d une heure et surtout ceux qui sont dans des syst mes d apprentissage ou de formation r mun r Cette rupture ne concernerait que les jeunes Des particularit s nationales permettent de comprendre en partie les volutions contrast es des Pays Bas et de la France On verra la part capitale que prend aux Pays Bas le travail temps partiel cf aussi dans ce num ro l article de M W ierink En France bien qu il ne puisse y avoir de politiques publiques pour l emploi diff renci es par sexe une mesure de politique familiale peut
14. annuelles des taux d emploi f minin sur deux p riodes 1984 1990 et 1994 1997 2 Pour la premi re p riode 1984 1990 les rythmes 2 Les changements de d finition intervenus entre 1991 et 1993 emp chent de traiter les ann es 1984 1997 comme une seule p riode Revue de l OFCE 77 L EMPLOI F MININ EN EUROPE H annuels de croissance vont de 5 1 en Espagne et 4 4 aux Pays Bas 0 4 en France autour de 1 5 en Italie en Irlande et au Danemark entre 2 5 et 2 9 ailleurs cf annexe Il tableau 1B Au cours de la deuxi me p riode 1990 1997 la croissance s est ralentie presque partout parfois m me assez consid rablement passant par exemple en Grande Bretagne de 2 6 1 en Allemagne de 2 5 0 1 Seuls trois pays chappent la r gle l Irlande dont l volution positive est beaucoup plus forte que dans la premi re p riode et la France et le Danemark o la tendance reste stable tr s faible en France un peu plus forte au Danemark Malgr ces divergences d volution l ordre des pays selon l importance des taux d emploi f minin change peu l exception des Pays Bas qui passent du rang 6 au rang 3 et de la France dont le rang recule de 3 6 juste derri re le Danemark et la G rande Bretagne en 1984 elle passe aussi derri re les Pays Bas le Portugal et l Allemagne cf annexe l En conclusion la croissance des proportions de femmes en emploi est suffisamment g n rale et forte pour que les
15. b n ficier davantage que les hommes car elles forment encore dans la plupart des pays des r serves d emploi Revue de l OFCE 77 L EMPLOI F MININ EN EUROPE H Conclusion Pour synth tiser les principaux r sultats de cette tude une analyse factorielle en composantes principales a t entreprise pour les femmes de 25 49 ans Elle ne peut pas mieux que les pages pr c dentes r pondre aux questions sur les causes de l emploi f minin elle propose un syst me d axes construit partir des interrelations entre des carac t ristiques mesur es pour chacun des pays O n peut ensuite positionner les pays sur ce syst me d axes qui aura pris sa signification dans les caract ristiques introduites dans l analyse La litt rature propose en g n ral quatre facteurs du d velop pement du travail f minin Blossfeld Hakim 1997 D une part la croissance de l conomie c est dire l appel l emploi des femmes par la demande de travail D autre part cette demande serait forte surtout lorsque le secteur tertiaire o les femmes sont d j pr sentes en grand nombre se d veloppe particuli rement rapidement De plus la diffusion de l instruction dans les ann es r centes permettrait aux femmes d acc der plus facilement au march du travail Enfin cette l vation du niveau de formation des femmes serait porteuse d une revendication d galit avec les hommes qui les inciterait prendre un emploi 11 Dans cette
16. changements de d finition et parfois des changements institutionnels ne puissent alt rer profond ment le sens de cette tendance Avec des volutions parfois tr s fortes dans la premi re p riode la dispersion des taux d emploi 3 entre les pays au lieu de s att nuer s est l g rement accentu e Au contraire au cours de la deuxi me p riode elle a eu tendance se r duire tr s l g rement cf annexe Il tableau 1A Les changements de la deuxi me p riode ne sont cependant pas suffisants pour permettre de conclure la convergence des taux d emploi f minin dans les neuf pays tudi s O n pourrait supposer que l emploi f minin augmente plus rapidement dans les pays o il est le plus faible la r serve de main d uvre f minine y tant plus importante 4 En effet la proportion de femmes en emploi a cr plus rapidement dans les pays faible taux mais cette croissance plus rapide n a pas pour autant abouti un r el rattrapage puisque la dispersion des taux d emploi f minin entre les pays reste encore assez forte en 1997 cf annexe Il tableau 1A Pendant ce temps l l emploi chez les hommes Les taux d emploi masculin sont beaucoup plus lev s que ceux des femmes et beaucoup moins dispers s selon les pays cf annexe Il tableau 1A Il faut noter qu en 1997 l ordre des pays selon le niveau de l emploi masculin est un rang pr s le m me que pour l emploi 3 Mesur e par l cart type 4 Pour
17. d une explosion des dipl mes d cern s et d une l vation de leur niveau D o la question le niveau du dipl me obtenu joue t il sur les taux d emploi des femmes et comment Depuis 1992 Eurostat a tent de classifier de fa on homog ne les niveaux d instruction dans tous les pays de l UE La grande diversit des syst mes de formation rend pourtant l op ration hasardeuse et peu fiable si bien qu elle ne permet pas de comparer la r partition de la population entre niveaux d instruction selon les pays Cette classification rend pourtant possible une comparaison pour chaque pays des taux d emploi en fonction des niveaux d instruction atteints cf annexe ll tableau 8 Ces taux varient consid rablement pour les femmes de 25 59 ans Celles qui ont atteint le niveau de l enseignement sup rieur ont syst matiquement les taux d emploi les plus lev s et parfois tr s lev s 92 au Portugal en 1994 86 et 84 au Danemark et en Grande Bretagne En 1997 ces taux d emploi des femmes dipl m es du sup rieur ont beaucoup augment aux Pays Bas en Espagne et en Irlande l o ils taient les plus bas variation moyenne annuelle de 1 8 1 6 et 1 4 En Italie et au Portugal par contre ces taux diminuent de fa on sensible variations moyennes annuelles de 0 9 et 1 Cependant la hi rarchie des pays selon les taux d emploi des plus dipl m es reste la m me en 1997 quelques interversions pr s les Pays Bas gagnent t
18. du temps partiel ne sont que 5 pr f rer un plein temps en 1994 comme en 1997 Il faut signaler que les Fran aises et les Italiennes ont les horaires temps partiel les plus longs L intervention des pouvoirs publics en faveur du travail temps partiel dans un pays ou dans un autre permet sans doute de comprendre sa croissance chaotique et son ind pendance par rapport la crois sance de l emploi plein temps En Grande Bretagne par exemple dans les ann es 1950 o il s agissait de tirer les femmes hors de leur foyer et de les amener vers l emploi les pouvoirs publics ont accept de dispenser des charges sociales employeurs et salari es dont la r mun ration tait inf rieure un plafond situ tr s bas Cette loi est ancienne et fait comprendre le d veloppement du temps partiel bien avant 1984 Aux Pays Bas galement il y a eu incitation r duire le temps de travail pour embaucher de nouveaux salari s Mais cela suffit il expliquer le taux record du temps partiel aux Pays Bas associ avec un pourcentage de satisfaction tr s lev L article de M W ierink ici m me Revue de l OFCE 77 6 Eurostat 1998 7 Idem L EMPLOI F MININ EN EUROPE H propose une explication qui a plus voir avec les comportements histo riques des N erlandais qu avec les r gulations publiques En Grande Bretagne comme aux Pays Bas les syndicats avaient r ussi faire admettre jusqu une date plus ou moins
19. et de 50 en Grande Bretagne Ailleurs elle oscille de 8 12 au Portugal en Italie et sans doute encore moins en Espagne En 1997 elle a augment partout sauf en Grande Bretagne et au Danemark elle est pass 67 aux Pays Bas 36 en Allemagne 30 en France En Grande Bretagne elle est descendue de 50 43 comme si elle avait atteint un plafond On pourrait supposer que l o les taux d emploi plein temps sont les plus faibles l emploi temps partiel y est faible aussi comme par exemple en Italie l un et l autre relevant d une m me propension des soci t s nationales l emploi des femmes On peut tout aussi bien faire la supposition inverse d une corr lation n gative entre le niveau de l emploi plein temps et temps partiel l un se d veloppant au d triment de l autre Cette corr lation calcul e est en fait quasiment nulle pour les 50 ans ou plus il y a ind pendance presque compl te entre les deux ph nom nes L association ne prend une certaine impor tance qu en 1997 pour les femmes de 25 49 ans et elle est n gative R 0 59 plus il y a de femmes en emploi temps partiel moins il y en a temps plein et inversement On peut de la m me fa on calculer les corr lations non plus entre les niveaux de l emploi mais entre ses variations L encore les corr 265 Revue de l OFCE 77 H Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on lations sont tr s faibles positive
20. la premi re p riode la corr lation entre le taux d emploi de 1984 et la moyenne annuelle de croissance de l emploi f minin de 1984 1990 est assez claire R 0 53 Cette corr lation est encore de 0 52 de 1994 1997 5 L cart type passe de 12 76 en 1984 13 16 en 1990 et 11 81 en 1997 261 Revue de l OFCE 77 Revue de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on f minin ce qui n est pas exactement le cas en 1984 Pendant la p riode 1984 1990 la croissance moyenne annuelle est tr s faible beaucoup plus faible que chez les femmes malgr l am lioration de la conjoncture elle ne d passe pas 1 5 aux Pays Bas o rappelons le elle est de 4 4 pour les femmes elle est m me n gative en France en Irlande et en Italie De 1994 1997 les volutions sont contrast es mais dans des limites troites il n y a pratiquement pas de changement dans le rythme de croissance aux Pays Bas et en Espagne 1 5 et 1 4 le rythme se ralentit en Grande Bretagne et au Portugal en Allemagne l volution devient n gative et la d croissance s accentue en Italie l vo lution est un peu plus favorable qu avant en France en Irlande et au Danemark La progression des taux d emploi masculin suit d autres lois que celle du rattrapage Si bien que la dispersion des taux d emploi entre les pays beaucoup plus faible que chez les femmes s est sensiblement accrue chez les hommes L o l
21. le mariage ne fait aucune diff rence dans l emploi des femmes En 1997 ce rapport a tr s sensi blement diminu partout les carts entre pays sont de moins grande amplitude du fait de baisses de l emploi des c libataires scolarisation et de l augmentation de celui des femmes mari es il y a une certaine tendance l homog n isation Si l on calcule maintenant le rapport du taux d emploi des veuves et divorc es sur celui des femmes mari es ce rapport est encore presque toujours sup rieur 1 les veuves et les divorc es sont un peu plus souvent en emploi que les femmes mari es L EMPLOI F MININ EN EUROPE H Au vu de ces deux rapports on peut tenter dans un tableau crois de classer les pays en plusieurs groupes cf annexe Il tableau 7 D ans un premier groupe les deux rapports sont voisins de 1 voire l g rement inf rieurs 1 les taux d emploi y sont peu pr s gaux quel que soit le statut familial Le statut l gal du mariage actuel ou pass n introduit dans ces pays que de tr s faibles diff rences dans l emploi des femmes Il s agit du Danemark de la Grande Bretagne de la France et du Portugal On peut traiter ce p le de moderne A l oppos l Espagne repr sente elle seule un deuxi me p le Seules les femmes actuellement mari es ont un handicap face l emploi La l gitimit du travail f minin ne progresse que pour les femmes hors mariage Les femmes qui se marient cessent d occup
22. les autres sans qu un seul puisse se d tacher Elle permet de comprendre chacun des pays face aux autres mais pas lt d expliquer gt de fa on d terministe les diff rences entre pays 12 Si l analyse statistique permet de d fricher un domaine ici les tendances de l emploi f minin et ses diff rentes modalit s elle ne permet pas d aller au c ur des processus sociaux qui accompagnent favorisent ou orientent les volutions D autres tudes sont n cessaires Les textes de M W ierink et de C Hakim qui suivent convainquent de l utilit d un d passement de l approche statistique R f rences bibliographiques Arsa C 1996 lt L activit f minine l preuve de l allocation parentale d ducation Recherches et pr visions Cnaf n 46 p 1 8 BENO T GuIBOT O 1989 Q uelques r flexions sur l analyse soci tale l exemple des r gulations des march s du travail en France et en Grande Bretagne Sociologie du Travail n 2 p 217 225 n sp cial les comparaisons internationales th ories et m thodes BLOSSFELD H P Hakim C eds 1997 Between equalization and margi nalisation Women working part time in Europe and the United States of America O xford University Press BOURDON J 1995 La formation contre le ch mage une vision cono mique r valu e de l investissement ducatif gt Sociologie du travail 4 CouTRoT L FOURNIER l KIEFFER A LELI VRE E lt The family cyc
23. prise en charge dans le voisinage 273 Revue de l OFCE 77 274 Revue de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on Matrice des corr lations Dans cette matrice ont t incluses les variables suivantes la proportion de femmes sans enfants par g n ration F0enf le taux brut de divortialit pour 1000 habitants 1995 div la taille moyenne des m nages 1996 taille la proportion de couples non mari s de 30 44 ans 1994 cohab le rapport d in galit face l emploi des c libataires par rapport aux femmes mari es 1997 c lib celui des veuves ou divorc es par rapport aux femmes mari es 1997 wes et div les taux d emploi des femmes mari es 1997 emp mari es les taux d emploi temps partiel 1997 tpart Y inclure aussi le rapport des taux d activit des femmes sans enfant celui des femmes avec deux enfants aurait impos d liminer le Danemark de l analyse car l information n est pas disponible pour ce pays De cette matrice de corr lations nous n avons retenu que celles qui taient significatives et sup rieures 0 70 Quelques unes de ces relations sont tr s fortes et certaines des variables sont associ es avec de nombreuses autres Par exemple le taux brut de divortialit a 5 liaisons sur les 7 possibles il est tr s fortement associ l inverse de la taille des familles R 0 87 la proportion de couples n
24. pu tirer de donn es internationales 10 Par ailleurs l explosion de la 10 Bourdon 1995 277 Revue de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on proportion de dipl m e s aviverait la concurrence entre eux elles et leurs difficult s trouver un emploi ch mage important des dipl m e s dans certains pays comme l Espagne ou l Italie une certaine p riode La croissance de leur emploi serait frein e par l encombrement plus ou moins r cent du march du travail des dipl m es ce qui se r percu terait sur leur taux de ch mage ou d inactivit Les donn es europ ennes ne semblent pas confirmer pour les femmes cette th se En effet les trois pays Espagne Italie Irlande qui ont la plus forte croissance de dipl m es du sup rieur Eurostat 1998 et la plus forte croissance du taux d emploi de ces m mes dipl m es voient en m me temps une croissance encore plus forte des taux d emploi des non dipl m es ce qui n emp che pas le rapport d in galit devant l emploi de rester lev au moins n augmente t il pas M me en France o l augmentation des dipl mes du sup rieur s est faite largement avant 1994 la croissance des taux d emploi des dipl m es est moins rapide que celle des dipl m es interm diaires et encore moins rapide que celle des non dipl m es Le march y serait il encombr pour les dipl m es Pourtant le taux de ch mage des dipl m es est tr s inf rieur
25. quel en est l impact sur l emploi des jeunes femmes Un des probl mes importants d j soulev est de savoir dans quelle mesure la hausse de la proportion des jeunes en formation et en particulier des jeunes femmes est un recours contre le ch mage La formation peut tre envisag e de deux fa ons soit elle est une activit alternative l emploi et son attrait diminue d s que la conjoncture conomique s am liore soit elle est con ue comme une protection contre le ch mage pr sent ou venir par l am lioration des comp tences Les donn es d Eurostat fournissent quelques indications sur ce probl me mais elles sont insuffisantes pour apporter une r ponse claire les politiques ducatives des pays varient si fortement bourses formations en alternance que cela rend difficilement lisible les donn es brutes sur l emploi et la formation L ou les diplom es du sup rieur sont le plus en emploi les non diplom es le sont aussi ll a souvent t dit que le d veloppement de l instruction des femmes tait un des facteurs importants de la progression de leur 275 Revue de l OFCE 77 276 Revue de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on emploi Dans tous les pays europ ens en effet la prolongation des tudes est un fait majeur des ann es r centes et les femmes ont sur ce plan l rattrap les hommes lorsqu elles ne les ont pas d pass s Cette prolongation s accompagne
26. r cente la d mission des femmes de leur emploi au jour de leur mariage Tout se passe comme si l emploi temps partiel beaucoup plus que l emploi plein temps relevait les divergences entre pays Comment des politiques europ ennes pourraient elles avoir les m mes effets dans des pays o pratiques et habitudes sont si diff rentes O n sait que les femmes g es de 50 64 ans sont beaucoup moins souvent occup es que les plus jeunes cf annexe Il tableau 3 bien qu elles aient moins de contraintes familiales Dans presque tous les pays elles occupent plus souvent un emploi temps partiel L ind pendance entre les deux types d emploi est encore plus marqu e que chez les femmes d ge moyen Pour ces femmes plus g es comme pour celles d ge moyen les corr lations entre les niveaux de l emploi plein temps et temps partiel et leurs variations sont quasiment nulles Ces observations conduisent poser la question du mod le ou des mod les venir de l emploi f minin L emploi temps partiel est il un mod le contraint par les charges familiales qui disparait lorsque les charges s amenuisent Ou bien est il un mod le construit chez les femmes d ge moyen qui va se perp tuer avec l avancement en ge malgr la diminution des charges familiales Les volutions tendancielles ne permettent pas de r pondre cette question en France et en Italie la croissance du temps partiel est plus forte chez les jeunes qu
27. 2 8 Allemagne 97 38 2 21 7 16 5 43 2 Pays Bas 83 17 1 5 8 11 3 66 1 Pays Bas 90 22 6 5 8 16 8 74 3 Pays Bas 94 26 6 5 6 21 0 78 9 Pays Bas 97 31 3 1 8 23 5 75 1 Espagne 86 20 0 Espagne 90 20 5 17 4 3 1 15 1 Espagne 94 20 5 17 1 3 4 16 6 Espagne 97 22 9 18 6 4 3 18 8 Italie 84 20 0 17 3 2 7 13 5 Italie 90 20 4 18 2 2 2 10 8 Italie 94 20 4 18 1 2 3 11 3 Italie 97 21 0 18 4 2 6 12 4 France 84 35 4 26 2 9 2 26 0 France 90 34 7 25 2 9 5 27 4 France 94 36 0 25 1 10 9 30 3 France 97 38 9 27 0 11 9 30 6 Irlande 84 19 2 14 5 4 1 24 5 Irlande 90 19 9 14 7 5 2 26 1 Irlande 94 22 9 15 3 7 6 33 2 Irlande 97 27 8 18 7 9 1 32 7 Danemark 84 46 7 25 1 21 7 46 3 Danemark 90 52 9 27 2 25 5 48 1 Danemark 94 51 5 31 4 20 1 39 0 Danemark 97 54 1 34 9 19 2 35 5 Portugal 86 33 6 28 6 4 9 14 7 Portugal 90 36 7 31 2 5 6 15 3 Portugal 94 40 5 32 9 7 6 18 8 Portugal 97 44 5 34 0 10 5 23 6 Revue de l OFCE 77 L EMPLOI F MININ EN EUROPE H 4 Synopsis rang des pays en fonction des taux d emploi plein temps et temps partiel selon l ge des femmes 15 24 ans 25 49 ans 50 64 ans Plein Temps Plein Temps Plein Temps temps partiel temps partiel temps partiel Danemark 84 4 1 2 5 2 3 2 D anemark 97 4ex 1 5 2 4 1 3 France 84 7 4 2 5 5 2 5 France 97 9 4 3 5 3 5 Portugal 86 5 Tex 1 Tex 1 6 5 Portugal 97 4ex 8 5 1 8ex 2 6 Royaume Uni 84 2 5 2 7 1 5 1 Royaume Uni 97 2 3 7 2 4 1 Pays Bas 83 6 3 9 3 9 3 5 Pays Bas 97 6 1 5 9 1 9 2 Allema
28. En fait au del de son int r t synth tique elle montre l irr ductibilit d un classement des pays de fa on unilin aire Toute typologie est un faux semblant puisqu elle fait appara tre la tr s grande importance du contexte social et culturel et en particulier les transformations de la famille divortialit statut familial taille des m nages et les attitudes l gard du travail des femmes Au cours de l article la compr hension des diff rences entre pays s est aussi largement appuy e dans les limites de nos connaissances sur les diff rences des mesures publiques Revue de l OFCE 77 L EMPLOI F MININ EN EUROPE H et des r glementations nationales qui induisent des comportements particuliers mais qui aussi sont d termin es par les attitudes natio nales majoritaires Ceci conduit souligner malgr son int r t les limites d une analyse statistique qui suppose que les pays sont gaux en tout par ailleurs Dans les comparaisons internationales une autre strat gie de recherche consiste tenter de comprendre pour chacun des pays le syst me d interrelations entre le d veloppement historique des soci t s les politiques publiques li es cette histoire les comportements sociaux des divers acteurs sur le march du travail et dans la famille etc Cette approche dite syst mique suppose que de multiples facteurs entrent en jeu simultan ment non saisissables quantitativement en jouant les uns sur
29. Irlande 2 9 2 5 D anemark 1 5 1 5 Portugal 1 6 1 5 Sources Eurostat Enqu tes sur les forces de travail calculs O SC Rewe de l OFCE 77 L EMPLOI F MININ EN EUROPE H 1A Famille et emploi des femmes les variables 1 Femmes DX s 0 5 0 enfants c libataire tpart wes et div divorc es cohab 4 0 2 taille 0 1 0 1 0 2 emp mari es 0 5 1B Famille et emplois des femmes les pays 2 1 1 5 Pays Bas Allemagne Irlande 0 5 Royaume Uni L L L O L L L J 1 5 Espagne 1 0 5 0 0 5 1 1 5 2 Italie Frande D anemark SE Portugal 1 5 295 Rewe de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on 2A Synth se diagramme des variables 1 Tpart 0 8 0 6 Emarv Divo 04 Tert Eplg2 Celim2 Dips 0 2 PIB2 C elim1 Dinf PIB14 1 5 3 Epgl1 0 5 0 5 1 1 5 z Esupi Emar1 Emar2 0 2 Educ P 0 4 Partv PT97 06 0 8 2B Synth se position des pays 2 5 2 Pays Bas 1 5 Royaume Uni 1 0 3 Allemagne o Irl 2 1 5 1 0 5 0 5 1 1 5 2 D anemark France 0 5 Portugal Espagne 1 Italie 1 5 2 Rewe de l OFCE 77
30. Pourtant dans ces trois pays les taux d emploi temps partiel sont tr s diff rents au Danemark ils sont bien sup rieurs ceux de la France et ces derniers sont bien sup rieurs ceux du Portugal Les plus jeunes femmes chappent la r gle paradoxalement elles sont relativement moins nombreuses plein temps qu ailleurs surtout en France Sur le temps partiel on retrouve la m me diversit que chez les plus g es A l oppos la Grande Bretagne et les Pays Bas sont premiers pour le temps partiel pour tous les ges caract ristique qu ils partagent avec le Danemark mais ils sont les derniers ou parmi les moyens pour les taux de plein temps des femmes de 25 ans et plus Cependant en Grande Bretagne les plus jeunes des femmes travaillent aussi plein temps c est un des rares pays occuper autant les jeunes femmes temps plein avec l Allemagne et l Irlande en 1984 L Irlande l Espagne et l Italie sont les derniers ou presque la fois sur le plein temps et sur le temps partiel pour tous les ges et aux deux ann es d observation L Irlande pr sente l exception d avoir eu un bon taux d emploi plein temps chez les jeunes femmes en 1984 mais sa place relative a faibli en 1997 Enfin l Allemagne est moyenne sur tous les plans sauf l emploi plein temps des jeunes femmes qui est le plus lev de tous avec la Grande Bretagne La r unification n a gu re fait varier la place relative de l Allemagne p
31. analyse ont t inclus les indicateurs d volution du PIB le nombre d emplois f minins du tertiaire la diffusion de l ducation et le taux brut de divortialit Un axe majeur est apparu 60 de la variance expliqu e cf annexe Il graphiques 2A et 2B A l un des p les on trouve de fa on tr s concentr e les plus fortes croissances qu il s agisse du PIB de l emploi tertiaire de l ducation de l emploi global etc A l autre p le se retrouvent les croissances les plus faibles voire n gatives Il est plus surprenant de voir associ s au p le de forte croissance et des faibles taux d emploi les niveaux les plus lev s du rapport d in galit face l emploi des c libataires compar es aux femmes mari es tout comme le niveau le plus lev du rapport des dipl m es du sup rieur compar es aux non dipl m es Associ s l autre p le on trouve les divers taux d emploi les plus forts mais aussi la divortialit la plus impor tante Cet axe serait un axe de tradition modernit L Irlande et l Espagne se situent au p le de la tradition le Danemark est l oppos Dans les pays de la tradition en mati re d emploi f minin les taux d emploi sont plus faibles qu ailleurs mais ils croissent plus vite soutenus par une plus forte augmentation du PIB surtout dans la premi re p riode des emplois du tertiaire et du niveau d ducation Cela va de pair avec une certaine survivance du tabou de l emploi des femmes
32. ariation 1984 1990 1984 1990 15 24 ans Royaume Uni 50 2 60 5 52 3 53 5 3 2 0 8 Allemagne 486 56 1 48 4 41 9 24 4 7 Pays Bas 83 39 5 529 54 1 55 4 4 3 0 8 Espagne 86 19 5 256 19 5 20 0 7 0 0 9 Italie 26 9 28 1 22 2 203 0 7 3 0 Fance 34 7 32 2 24 1 219 1 2 3 1 Irlande 43 9 378 345 35 7 2 5 1 2 Danemark 60 6 64 4 59 1 63 4 1 0 2 4 Portugal 86 41 3 46 7 34 6 32 6 3 1 2 0 Dispersion 12 43 14 50 15 09 16 33 25 49 ans Royaume Uni 59 9 69 1 69 6 71 7 2 4 1 0 Allemagne 548 631 66 9 68 3 24 0 7 Pays Bas 83 398 536 62 3 67 8 4 3 2 9 Espagne 86 31 4 39 0 40 7 45 4 5 6 3 7 Italie 44 2 490 48 9 50 2 1 7 0 9 France 638 66 0 67 8 68 1 0 6 0 2 Irlande 31 2 40 5 48 7 55 5 4 4 4 5 Danemark 77 2 81 4 76 4 79 0 0 9 1 1 Portugal 86 588 665 70 3 72 6 3 1 1 1 Dispersion 15 62 14 13 12 19 11 27 50 64 ans Royaume Uni 42 5 465 48 6 50 5 1 5 1 3 Allemagne 30 8 36 2 37 4 38 2 2 7 0 7 Pays Bas 83 17 1 226 26 6 31 3 4 1 5 6 Espagne 86 20 0 20 5 20 5 22 9 0 6 3 8 Italie 20 0 20 4 20 4 21 0 0 3 1 0 France 354 347 36 0 38 9 0 3 2 6 Irlande 19 2 199 22 9 27 8 0 6 6 7 Danemark 46 7 529 54 1 54 1 2 1 1 6 Portugal 86 33 6 36 7 40 5 44 5 2 2 3 2 Dispersion 10 95 12 22 12 35 11 76 Sources Eurostat Enqu tes sur les forces de travail calculs O SC 287 Rewe de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on 3A Taux d emploi f minin temps complet et temps partiel selon l ge Total Temps plein Temps partiel pa
33. armi les autres pays europ ens En conclusion la croissance du temps partiel est ind pendante du plein temps parfois elle lui est parall le parfois elle est en opposition Elle ne subit aucune loi de convergence bien au contraire l h t ro g n it s accentue L histoire propre au d veloppement de l emploi des femmes dans chaque pays les attitudes plus ou moins partag es l gard de la place des femmes sur le march du travail le r le jou par les diff rents acteurs du march du travail employeurs syndicats glises les femmes elles m mes les pouvoirs publics devrait permettre de mieux comprendre les diff rences entre pays Ces explications ne sont pas lisibles dans les statistiques l faut avoir recours d autres modes de recherche comme par exemple l analyse soci tale Maurice Sellier et Silvestre 1982 dont s inspirent dans cette m me revue M W ierink et C Hakim Revue de l OFCE 77 L EMPLOI F MININ EN EUROPE H Transformations de la famille et effacement progressif des tabous sur l emploi des femmes mari es ou charg es d enfants Selon la tradition europ enne et depuis le d veloppement du salariat et des emplois en entreprise les femmes mari es taient vivement incit es rester au foyer On sait aussi combien la famille s affaiblit augmentation du nombre de divorces des unions de fait plut t que des mariages r duction du nombre d enfants et retard des maternit s Parall lemen
34. ble donn e manquante pour l Espagne mais il est encore un des plus bas en 1990 C est surtout en Grande Bretagne 30 que l emploi temps partiel est le plus r pandu puis au Danemark 26 et aux Pays Bas 24 En 1997 le taux est encore d environ 7 au Portugal en Italie et en Espagne Il est rest stable en Grande Bretagne 31 Il a grimp 45 aux Pays Bas L o la crois sance de l emploi temps partiel tait forte sur la premi re p riode il y a eu d c l ration au cours de la deuxi me p riode la croissance moyenne annuelle a pass de 6 9 5 1 en Irlande de 5 1 2 9 aux Pays Bas de 4 6 1 8 en Allemagne inversement l o elle tait faible il y a eu acc l ration Italie de 1 5 4 7 France de 0 5 3 Portugal de 0 3 5 0 C est en Espagne que la croissance est la plus forte pr s de 9 en moyenne annuelle mais partir d un niveau de d part tr s faible Si bien que les diff rences dans la crois sance du temps partiel ont fait augmenter r guli rement la dispersion des taux entre les pays alors que celle ci s att nue pour le plein temps comme pour l emploi total Vis vis du temps partiel les pays europ ens vont vers l h t rog n it La part des emplois temps partiel dans le total des emplois varie consid rablement d une ann e l autre et d un pays l autre cf annexe Il tableaux 3A 3B 3C en 1984 elle est d j de pr s de 60 au Pays Bas
35. e chez les plus g es comme si le temps partiel tait un mod le plus contraint par les charges de famille aux Pays Bas et au Portugal c est l inverse le temps partiel se diffuse plus chez les plus g es Ailleurs les tendances changent d une p riode l autre dans un sens ou dans un autre Signalons seulement le cas de l Irlande qui passe dans la premi re p riode d une forte croissance du temps partiel chez les femmes de 25 49 ans celle des plus g es au cours de la deuxi me p riode comme si le mod le des femmes d ge moyen persistait ou remontait l chelle des ges avec le vieillissement des femmes On a tent de synth tiser toutes ces donn es dans un tableau cf annexe Il tableau 4 Les pays ont t pour les diff rentes cat gories d ge ordonn s par rang selon leurs taux d emploi plein temps et temps partiel des plus lev s aux plus faibles Ce tableau r v le la fois la grande stabilit de la distribution relative du plein temps et du temps partiel en fonction de l ge et la tr s grande diversit des mod les nationaux Dans un premier mod le trois pays qu on n a pas l habitude de voir ensemble occupent une position voisine le Danemark la France et le 267 Rewe de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on Portugal Les taux d emploi plein temps des 25 ans et plus sont sup rieurs aussi bien en 1984 qu en 1997 ceux de tous les autres pays
36. el qu il soit Plus loin l analyse d taillera les tendances selon l ge des femmes et le type d emploi temps plein et temps partiel La p riode de 1984 1990 a t tr s favorable l emploi f minin dans presque tous les pays sauf peut tre en France C est effectivement une p riode de croissance conomique dans tous les pays europ ens avant le retournement de conjoncture de la fin de 1990 De 1994 1997 p riode o les r cessions et les am liorations se succ dent sans tre bien synchronis es entre les pays le ralentissement concerne cependant la plupart d entre eux Les taux d emploi f minins tous types d emploi confondus taient en 1984 et restent en 1997 tr s diff rents d un pays l autre ils s tagent du simple au double En 1984 la proportion minimum de femmes en emploi se trouve en Espagne 25 et le maximum au Danemark pr s de 66 Puis viennent la Grande Bretagne 53 et la France pr s de 50 Les autres pays se situent entre ces extr mes 32 en Irlande pr s de 48 au Portugal En 1997 ces taux d emploi avaient tous augment 34 en Espagne et plus de 69 au Danemark 63 en Grande Bretagne pr s de 57 aux Pays Bas et 56 au Portugal cf annexe Il tableau 1A Cependant cette croissance varie tr s fortement d un pays l autre et d une p riode l autre En effet la rupture dans les s ries des donn es d Eurostat cf annexe I impose de calculer les variations moyennes
37. emploi f minin est important l emploi masculin l est galement et inversement l o l emploi f minin croit fortement l emploi masculin y croit aussi bien que dans une moindre mesure La corr lation entre les moyennes annuelles de variation des hommes et des femmes est lev e R 0 83 pour la premi re p riode et R 0 72 pour la deuxi me Dans ces conditions il est difficile de dire que le d veloppement de l emploi f minin vient se substituer l emploi masculin les deux sont compl mentaires Les niveaux de l emploi f minin et masculin rel veraient en partie des al as de la conjoncture Les variations de l emploi chez les hommes et chez les femmes sont elles troitement associ es aux variations du PIB Pour les femmes la corr lation n est ni n gligeable ni extr mement forte R 0 38 pour la premi re p riode et passe R 0 73 pour la deuxi me comme si la croissance du PIB cr ait un appel de main d uvre f minine de plus en plus fort avec le temps Pour les hommes l association entre les variations du PIB et celles de l emploi est nulle pour la premi re p riode R 0 05 mais elle augmente aussi au cours de la seconde p riode R 0 42 D une part l association est donc plus forte au cours de la deuxi me p riode pour les hommes comme pour les femmes mais plus pour les femmes L volution positive des taux d emploi f minin serait due en partie l am lioration de leur instruction ce ph no
38. er un emploi pour le reprendre apr s la mort de leur poux ou la s paration Le divorce il est vrai est peu fr quent il n a t l galis qu en 1995 Eurostat 1998 En Irlande et aux Pays Bas les c libataires comme en Espagne sont plus nombreuses que les femmes mari es occuper un emploi Mais curieusement les veuves et les divorc es sont peu pr s dans la m me situation que les femmes mari es tre mari e ou avoir t mari e reste un handicap face l emploi Tout se passe donc dans ce groupe comme s il tait l gitime que les c libataires probablement les plus jeunes de ces femmes occupent un emploi avant leur mariage Cependant il faut rappeler que le divorce n tant toujours pas l gal en Irlande il ne s agit dans ce pays que de veuves alors qu aux Pays Bas le taux brut de divortialit tait en 1995 nettement sup rieur la moyenne des Quinze Eurostat 1998 L Italie et l Allemagne occupent toutes deux une position m diane Les femmes mari es sont un peu moins souvent en emploi que les c libataires D ans ces deux pays par contre la place relative des veuves ou divorc es par rapport aux femmes mari es diverge en Allemagne les veuves et divorc es sont proches des femmes mari es c est dire que cet acc s est assez faible alors qu en Italie leur acc s est plus fr quent comme en Espagne il est plus l gitime On verra plus loin partir d une analyse factorielle en composantes
39. fants influence peu le taux d activit des femmes qui en ont la charge et pourtant les rapports d in galit d acc s l emploi selon le statut marital sont les plus lev s Comme la France et le Portugal c est aussi un pays o les femmes sont peu nombreuses ne pas avoir d enfants En Irlande en Allemagne aux Pays Bas et en Grande Bretagne la pr sence de deux enfants ou plus fait chuter l activit des femmes Deux au moins des trois K allemands seraient donc encore d actualit pour ces quatre pays Le probl me de la garde des enfants est plus ou moins bien r solu selon les pays En France la garde des enfants des m res qui travaillent b n ficie largement de la politique familiale et d ducation cr ches nourrices agr es et contr l es scolarisation d s l ge de deux ans Dans les quartiers neufs o ont emm nag de jeunes couples avec enfants une partie des femmes ont pour emploi la garde des enfants de celles qui travaillent l ext rieur En Grande Bretagne aucune politique familiale ne vient aider la garde des enfants il n y a pas de grand mouvement social dans cette direction Alors que c est le pays o sont n es les coop ratives ouvri res au si cle pr c dent il n y a 8 Rappelons qu Eurostat ne donne que le taux d activit des femmes en fonction du nombre et de l ge des enfants et non pas le taux d emploi On sait par exemple que les m res de deux enfants en bas ge ont te
40. ff rences persistent elles voire se renforcent elles D autre part le mod le traditionnel du travail f minin bien d crit par l expression allemande des lt 3 K gt Kinder K che Kirche c de t il du terrain dans tous les pays galement Va t on vers un nouveau mod le plus proche du mod le masculin Cette tude sera centr e sur l emploi et non pas sur l activit ou le ch mage comme cela se fait d ordinaire En effet les r glementations nationales touchant la famille et au ch mage sont tr s diverses et trop pesantes pour permettre une s paration entre ch mage et L a succession r cente des crises conomiques et des p riodes 1 Enfants Cuisine glise Avril 2001 Revue de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on inactivit chez les femmes Par ailleurs l emploi ou le travail est un facteur important de socialisation et d identit de valorisation de soi pour les femmes comme pour les hommes N ous avons retenu pour cette tude neuf pays On ne dispose pas de donn es anciennes sur les membres les plus r cents de l UE Le Luxembourg la Belgique et la Gr ce ont t laiss s de c t pour des raisons vari es De plus en plus de femmes en emploi mais la croissance du taux d emploi se ralentit presque partout L analyse porte dans un premier temps sur l ensemble de la population f minine potentiellement en emploi celle de 15 64 ans et sur l emploi qu
41. gne 84 1 5 5 4 4 3 5 Allemagne 97 1 6 4 3 5 4 Irlande 84 2 5 Tex 8 Tex 8 6 5 Irlande 97 4ex 5 5 5 6 6 5 7 Espagne 90 9 Tex 6 Tex 6 5 8 5 Espagne 97 8 7 8 8ex 6 5 8 Italie 84 8 9 4 9 6 5 8 5 Italie 97 7 8 5 5 5 8ex 8 9 Lecture Un rang a t attribu chaque pays en fonction de son taux d emploi pour chaque ann e s par ment plus la case est claire plus le taux d emploi est lev Les donn es manquent parfois pour 1984 on a pris alors la premi re ann e pour laquelle ce type de donn es est disponible Lorsqu il y a deux pays ex aequo le rang attribu est entre les deux x 5 mention ex Sources Eurostat Enqu tes sur les forces de travail calculs O SC lorsqu il y a trois pays ex aquo le rang interm diaire a t attribu avec la 291 Rewe de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on 5A Taux d emploi des femmes de 25 49 ans et statut marital Ensemble C libataires Mari es Veuves divorc es 1984 1997 1984 1997 1984 1997 1984 1997 Royaume Uni 59 9 71 7 759 71 7 585 73 7 57 7 63 5 Allemagne 54 8 683 78 9 79 3 498 64 4 694 728 Pays Bas 83 39 8 678 76 3 85 8 35 1 619 372 62 0 Espagne 86 31 4 454 158 7 57 7 256 408 507 578 Italie 44 2 502 650 56 9 405 471 639 64 7 France 63 8 681 80 9 71 3 598 66 1 751 718 Irlande 31 2 555 768 76 0 225 48 6 391 52 1 Danemark 77 2 79 0 766 758 77 8 82 1 744 69 6 Portugal 86 58 8 72 6 69 7 75 2
42. le and the Growth of Part time Female Employment in France Boom or Doom gt 1997 in BLossreLD H P Hakim C op cit 12 Maurice Sellier et Silvestre 1982 donnent un mod le de cette fa on de faire dans leur approche soci tale des diff rences de qualification et de salaires en France et en Allemagne de l Ouest 281 Revue de l OFCE 77 Revue de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on Un enjeu de soci t pour l Europe La petite enfance 1991 Revue fran aise des affaires sociales 45 3 n sp cial EUROSTAT 1997 Panel communautaire des m nages Luxembourg EUROSTAT 1998 Portrait social de l Europe Luxembourg Hakim C 1999 lt Models of the family women s role and social policy gt European societies 1 1 33 58 MARUANI M 2000 Travail et emploi des femmes La D couverte Rep res MAURICE M SELLIER F SILVESTRE J J 1982 Politique d ducation et organi sation industrielle en France et en Allemagne Paris PUF N orvez A 1990 lt De la naissance l cole Sant modes de garde et pr scolarit dans la France contemporaine gt PUF IN ED Travaux et documents cahier n 126 O REILLY J FAGAN C 1998 Part time prospects An international compa rison of part time work in Europe North America and the Pacific Rim Londres Routledge RUBERY SMITH M FAGAN C 1999 Women s employment in Europe trends and prospects London
43. les femmes de 25 49 ans la dispersion des taux entre les pays est un peu plus forte que dans les autres classes d ge recule le plus de 1984 1997 de 15 62 11 27 S il y a une tendance vers l homog n isation des taux d emploi f minin en Europe c est d abord parmi les femmes de cette tranche d ge Chez les femmes de 50 64 ans les choses ne se passent pas de la m me fa on Les taux d emploi sont nettement inf rieurs ceux des pr c dentes en 1997 ils s tagent de 21 en Italie 54 au Danemark L ge de la retraite diff rent selon les pays peut expliquer en partie la faiblesse des taux Les taux les plus bas se trouvent en Italie en Espagne et en Irlande Le Danemark et la Grande Bretagne ont les taux les plus hauts le Portugal vient assez loin derri re Au milieu la France l Allemagne et les Pays Bas Les volutions sont surpre nantes compar es celles des femmes de 25 49 ans Pour ces derni res la croissance a lieu essentiellement au cours de la premi re p riode avec un tr s net ralentissement au cours de la deuxi me p riode sauf en Irlande Pour les plus g es dans six des pays c est l inverse la croissance est beaucoup plus forte dans la deuxi me p riode Seuls chappent cette contradiction la Grande Bretagne l Allemagne et le Danemark Q uant aux femmes de 15 24 ans leur emploi est affect par la prolongation de la scolarisation l analyse sera abord e dans la section
44. loi est forte plus est forte aussi la propension des moins instruites occuper un emploi Ceci est vrai aussi pour celles qui ont un dipl me interm diaire Ainsi dans chacun des pays les taux d emploi des femmes en fonction du niveau d instruction refl teraient autant une propension nationale occuper un emploi qu une r elle diff renciation selon le niveau d instruction Pourtant les d calages des taux d emploi selon le niveau d instruction ne sont pas quivalents d un pays l autre On a calcul pour chaque pays le rapport entre le taux d emploi des dipl m es du sup rieur et celui des moins instruites pour 1994 et 1997 Ce rapport exprime d une certaine fa on l importance du r le jou par le niveau d instruction dans la s lection pour l emploi ou inversement dans l exclusion du march du travail l apporte des l ments int ressants sur le probl me de la s gr gation culturelle et sociale dans chacun des pays Plus le rapport est lev plus il indique que le niveau d instruction est un crit re important de s lection pour l emploi les plus dipl m es sont plus favoris es que les autres s il est plus faible ou gal 1 il indique que les deux groupes sont galit face l emploi En 1994 cf annexe II tableau 9 ce rapport est de 2 9 en Irlande les dipl m es y ont presque trois fois plus de probabilit s d tre en emploi que les non dipl m es En Italie en Espagne ce rapport est encore de 2
45. m ne aurait t plus sensible son d but les choses seraient revenues leur vitesse de croisi re au cours de la seconde p riode D autre part l emploi masculin est moins sensible la conjoncture que celui des femmes Le d veloppement de la soci t du savoir aurait g n r des besoins de main d uvre qualifi e autrement De toutes fa ons cette association entre l indicateur de la croissance conomique et ceux de l emploi f minin ou masculin ne suffisent pas expliquer l volution L EMPLOI F MININ EN EUROPE H Les ges et l emploi Le panorama des tendances de l emploi f minin en Europe se pr cise davantage lorsque l on fait intervenir l ge des femmes cf annexe Il tableau 2 Ce sont les femmes d ge moyen de 25 49 ans qui consti tuent les plus gros bataillons de l emploi f minin bien que ce soit l ge de la maternit et des t ches domestiques Entre 1984 et 1997 les taux avaient tous augment Le rythme des variations moyennes annuelles a t en g n ral comme pour l ensemble des ges beaucoup plus rapide dans la premi re p riode que dans la seconde L Irlande l Espagne et les Pays Bas ont des volutions tr s fortes dans la premi re p riode malgr le ralentis sement dans la seconde p riode l volution reste sup rieure celle des autres pays les Pays Bas ont rattrap leur retard tandis que l Italie l Espagne et l Irlande restent loin derri re les autres Chez
46. ndance s inscrire au ch mage en France alors qu elles ont tendance se retirer du march du travail en Grande Bretagne O n ne peut pas tre s r du parall lisme entre taux d activit et taux d emploi dans tous les pays Malgr ces r serves importantes il peut tre utile de consid rer les donn es qui concernent les femmes de 20 45 ans et le nombre d enfants de moins de 15 ans titre purement indicatif Eurostat 1998 Revue de l OFCE 77 L EMPLOI F MININ EN EUROPE H aucune cr ation par les parents concern s dans les quartiers de cr ches associatives 3 Comme le dit C Hakim ci apr s les femmes britanniques ont ce qu elles souhaitent c est dire s occuper elles m mes de leurs enfants en travaillant temps partiel ou en se retirant quelques ann es du march du travail C est une attitude largement partag e par les diff rents acteurs de la vie politique et sociale Liens tr s forts entre quelques caract ristiques des transformations familiales et les niveaux de l emploi des femmes mari es ou charg es d enfants Pour tenter d y voir plus clair dans les liens entre les transforma tions familiales en cette fin du X X si cle et celles de l emploi f minin on a calcul une matrice des corr lations des variables entre elles Comme les variables d mographiques ne sont disponibles que pour une ann e r cente nous n avons pas retenu contrairement nos objectifs les variables d volution Cette ma
47. nt des c libataires par rapport aux femmes mari es Q uant l Irlande elle est seule dans le cadran traditionnel de la famille et sa variante du temps partiel L EMPLOI F MININ EN EUROPE H On ne peut passer de simples corr lations l affirmation d une causalit quelconque sans une nouvelle recherche qui n est pas dans le champ de cet article D ailleurs il y a fort parier que la causalit joue aussi bien des variables d mographiques vers celles de l emploi qu in versement On sait par exemple qu en France les demandes en divorce manent essentiellement des femmes en emploi ce ne serait pas seulement l acceptation sociale du divorce qui favoriserait ces demandes Leur emploi leur permettrait financi rement de demander le divorce voire rendre la vie maritale plus insupportable elles contribue raient ainsi augmenter le taux de divortialit Cette analyse montre l vidence que l emploi f minin et ses diff rentes modalit s sont plus li s aux transformations de la famille plus ou moins accentu es selon les pays qu aux transformations cono miques et la conjoncture La tendance globale serait donc la disparition des diff rences dues au statut marital en m me temps que s effacent les contraintes de la famille traditionnelle Niveau d instruction et emploi Avec la prolongation des tudes une proportion de plus en plus forte de jeunes et donc de jeunes femmes est scolaris e ou en formation
48. ntinu et toutes choses gales par ailleurs a atteint un plafond D ans les autres pays nordiques mais l Irlande ne se classe quasiment jamais parmi les pays nordiques l emploi f minin est plus sensible la conjoncture imm diate donc moins stable Plein temps ou temps partiel volutions contrast es L int r t du travail temps partiel peut tre double D une part les employeurs y trouvent parfois un moyen de flexibilit dans l organi sation interne de la production D autre part il permet au salari ou l ind pendant d augmenter son temps libre aux d pens de son revenu C est pourquoi il concerne essentiellement les femmes en leur permettant de faire face aux charges familiales Mais il peut aussi tre impos par l employeur avec des horaires peu propices aux soins des enfants ou du m nage qu il leur faut bien accepter faute de mieux Les f ministes critiquent violemment ces pratiques qu elles jugent discrimi nantes et portant atteinte la r mun ration la qualification et aux chances de progression des femmes dans l entreprise M Maruani 2000 Revue de l OFCE 77 L EMPLOI F MININ EN EUROPE H Les femmes de 25 49 ans sont en principe les plus concern es par les avantages du temps partiel du fait de leurs charges familiales En 1984 leur taux d emploi temps partiel cf annexe Il tableau 3 est d environ 5 en Italie Irlande et Portugal on peut supposer qu en Espagne il est aussi tr s fai
49. on mari s R 0 76 aux taux d emploi des femmes mari es R 0 80 l inverse du rapport de l emploi des veuves et divorc es celui des femmes mari es R 0 73 et aux taux d emploi temps partiel R 0 74 Ces liaisons qui taient attendues montrent bien l intrication de l emploi des femmes mari es et des transformations de la famille II en est de m me pour la proportion de couples non mari s de la taille des m nages et du taux d emploi des femmes mari es Une seule variable n a aucune liaison forte c est la proportion de femmes sans enfant C urieusement la diffusion de la maternit parmi les femmes n est que faiblement associ e ou pas du tout aux autres variables familiales Les taux d emploi temps partiel sont encore isol s l absence de relation forte entre les taux d emploi temps partiel et plein temps confirme l ind pendance entre les volutions de ces deux formes d emploi d montr e dans la section pr c dente Les abr viations du nom des variables du graphique 1A sont en italiques Le graphique 1B cf annexe Il donne la position des diff rents pays sur ces deux axes Danemark et France sont au double p le de la modernit L Italie et le Portugal avec l Espagne dans une certaine mesure sont au double p le de la famille traditionnelle Royaume Uni Pays Bas et Allemagne sont dans le cadran moderniste mais dans sa variante temps partiel femmes sans enfant et emploi importa
50. rois rangs et l Italie en perd deux ce qui bouscule d un rang seulement la France et l Irlande Il est int ressant de noter que la dispersion des taux entre les pays est plus faible pour les dipl m es du sup rieur que pour les autres niveaux d enseignement et qu elle tend se r duire encore Les carts entre pays sont relativement faibles II y aurait une tendance l homog n isation en ce qui concerne les dipl mes d tudes sup rieures et l emploi l autre bout de l chelle celles qui n ont suivi qu un lt enseignement secondaire inf rieur gt ont toujours des taux d emploi inf rieurs ceux des femmes les plus dipl m es ou moyennement dipl m es et souvent tr s inf rieurs mais la proportion de celles qui occupent un emploi augmente fortement entre 1994 et 1997 dans presque tous les pays et parfois beaucoup plus que celle des dipl m es du sup rieur C est le cas notamment des Pays Bas de l Irlande et de l Espagne o cette variation positive est tr s forte de 6 3 en variation moyenne annuelle En Allemagne par contre cette proportion a tendance baisser Les carts des taux entre les pays mesur s par les coefficients de dispersion sont plus lev s que pour les dipl m es du sup rieur ou m me pour celles de niveau interm diaire Ces carts tendent s att nuer tr s l g rement L EMPLOI F MININ EN EUROPE H Plus la propension des femmes dipl m es du sup rieur d tre en emp
51. rtiel total 15 24 ans Royaume Uni 84 50 2 40 7 9 5 18 9 Royaume Uni 90 60 5 47 6 12 9 213 Royaume Uni94 52 3 35 9 16 4 314 Royaume Uni 97 53 5 32 1 21 4 40 0 Allemagne 84 48 6 44 8 3 8 7 8 Allemagne 90 56 1 51 9 4 2 7 5 Allemagne 94 48 4 44 1 4 3 8 9 Allemagne 97 41 9 36 7 5 2 12 4 Pays Bas 83 39 5 30 8 8 7 22 0 Pays Bas 90 52 9 30 0 22 9 43 3 Pays Bas 94 54 1 24 0 30 1 55 6 Pays Bas 97 55 4 20 0 35 4 63 9 Espagne 86 19 5 nd nd nd Espagne 90 25 6 23 1 2 5 9 8 Espagne 94 19 5 15 9 3 6 18 5 Espagne 97 20 0 15 9 4 1 20 5 Italie 84 26 9 24 7 2 2 8 2 Italie 90 28 1 25 6 2 5 8 9 Italie 94 22 2 19 6 2 6 11 7 Italie 97 20 3 17 5 2 8 13 8 France 84 34 7 29 2 5 5 15 9 France 90 32 2 23 8 8 4 26 1 France 94 24 1 16 2 7 9 32 8 France 97 21 9 13 2 8 7 39 7 Irlande 84 43 9 41 2 2 7 6 2 Irlande 90 37 8 34 3 3 5 9 3 Irlande 94 34 5 29 1 5 4 15 7 Irlande 97 35 7 28 6 7 1 19 9 D anemark 84 60 6 39 4 21 2 35 0 Danemark 90 64 4 34 4 30 0 46 6 D anemark 94 59 1 28 5 30 6 51 8 D anemark 97 63 4 28 7 34 7 54 7 Portugal 86 41 3 38 1 3 2 7 7 Portugal 90 46 7 43 8 2 9 6 2 Portugal 94 34 6 31 7 2 9 8 4 Portugal 97 32 6 29 4 3 2 9 8 Revue de l OFCE 77 L EMPLOI F MININ EN EUROPE H 3B Taux d emploi f minin temps complet et temps partiel selon l ge Total Temps plein Temps partiel partiel total 25 49 ans Royaume Uni 84 59 9 30 0 29 9 49 9 Royaume Uni 90 69 4 39 1 30 3 43 1 Royaume U ni94 69 6 39 4 30 2 43 4 Royaume Uni 97 71 7 41
52. s ou n gatives sans signification autre que l ind pendance des tendances de l emploi plein temps et temps partiel Une exception toutefois chez les femmes de 25 49 ans dans la deuxi me p riode les deux types d emploi tendraient faiblement se d velopper conjointement mais la corr lation reste faible R 0 26 Ceci dit ces tendances contribuent toutes deux au niveau de l emploi global L ind pendance des variations des deux types d emploi r sulte de l h t rog n it des processus nationaux Dans certains pays une forte augmentation g n rale de l emploi f minin des 25 49 ans provient d une croissance simultan e et presque aussi forte des taux d emploi plein temps et temps partiel c est surtout le cas de l Irlande et des Pays Bas Par contre en France la forte croissance du temps partiel s accompagne d une diminution des taux d emploi plein temps Ce ph nom ne est d autant plus frappant que les Fran aises dans leur ensemble sont plus m contentes que les autres d avoir un emploi temps partiel En 1997 elles sont 39 dire que si elles occupent un emploi temps partiel c est parce qu elles n ont pas trouv d emploi plein temps elles taient d j 37 en 1994 Catherine Hakim souligne que 60 des Fran aises pr f rent quand m me le temps partiel Les Italiennes partagent un peu ce m contentement avec les Espagnoles et les Irlandaises alors que les N erlandaises championnes
53. sauf encore au Danemark en Grande Bretagne ils sont presque galit En 1997 ces taux d emploi des femmes mari es ont augment partout de fa on parfois assez consid rable comme en Irlande et aux Pays Bas environ 3 en moyenne annuelle Cette progression de l emploi des femmes mari es est beaucoup plus importante que celle des veuves ou divorc es et encore plus que celle des c libataires progression n gative dans la plupart des cas Si bien que les taux des femmes mari es tendent se rapprocher de ceux des veuves ou divorc es Ils les d passent au Danemark et en Grande Bretagne Ainsi sur la p riode 1984 1997 c est essentiellement la mise au travail des femmes mari es qui a contribu la croissance g n rale des taux d emploi des femmes de cette cat gorie d ge Les d calages entre les taux d emploi en fonction du statut marital varient beaucoup d un pays l autre Pour les appr cier un rapport d in galit des taux d emploi des c libataires des veuves et divorc es par rapport aux taux des femmes mari es prises comme r f rence ont t calcul s cf annexe Il tableau 6 Dans trois pays l interdit social de l emploi des femmes mari es est encore tr s vivace En 1984 en Irlande les c libataires ont des proba bilit s d tre en emploi plus de trois fois sup rieures celles des femmes mari es aux Pays Bas et en Espagne elles sont plus de deux fois sup rieures Inversement au Danemark
54. t la progression du nombre de femmes en emploi a t rapide et massive Ces transformations vont elles jusqu effacer les diff rences Pour r pondre cette question Eurostat donne des tableaux permettant de lire les transformations de l emploi des femmes de 25 49 ans entre 1984 et 1997 selon qu elles sont c libataires mari es veuves ou divorc es Le statut marital correspond ici la situation juridique du mariage du c libat du veuvage et du divorce Ce statut familial s loigne pourtant de plus en plus pour certains des pays de la situation de fait c est dire de la cohabitation des couples L absence de donn es sur l emploi des femmes cohabitantes oblige donc se satisfaire des donn es sur le statut l gal L autre handicap majeur celui l vient des enfants charge C est une lapalissade que de dire que la pr sence d enfants au foyer est un obstacle l emploi des femmes elle impose des contraintes qu il faut g rer avec plus ou moins de facilit s selon le contexte social et les politiques familiales propres chaque pays Il aurait t souhaitable de pouvoir disposer des taux d emploi en fonction du nombre et de l ge des enfants pour les ann es qui servent de points de r f rence mais Eurostat ne les a pas publi s avec les r sultats des enqu tes sur les forces de travail Ailleurs on ne trouve que les taux d activit des femmes de 20 45 ans selon le nombre d enfants de moins de 15 ans Ce tau
55. trice des corr lations a fait l objet d une analyse factorielle en composantes principales cf annexe Il graphiques 1A et 1B Un premier axe explique pr s de 66 de la variance Des taux lev s de divortialit de couples non mari s d emploi des femmes mari es d emploi temps partiel et enfin assez loin la plus forte proportion de femmes sans enfants contribuent de fa on d croissante l un des p les de cet axe La plus grande taille du m nage et les rapports lev s d in galit des c libataires ou des veuves et divorc es aux femmes mari es constituent l autre p le Le premier p le correspond donc au versant moderne des m urs familiales au rel chement de l emprise familiale sur l emploi des femmes et inversement pour le p le oppos Un deuxi me axe explique encore 18 de la variance Il est constitu l un des p les par le plus de femmes sans enfants le plus de temps partiel et le rapport des c libataires aux femmes mari es le plus fort l autre extr mit on retrouve les caract ristiques modernes de la famille taux lev de cohabitation des couples faible taille du m nage forte divortialit et taux lev s d emploi des femmes mari es L encore l emploi temps partiel vient perturber l axe de modernisation de la famille Cet axe montre une variante de cette modernisation 9 Alors que pour les seniors les associations locales volontaires assurent une partie au moins de leur
56. x d activit comprend aussi bien les femmes occupant un emploi que celles qui sont la recherche d un emploi c est dire les ch meuses Or jusqu pr sent nous avons insist sur l emploi puisque le ch mage des femmes n a pas la m me signification dans tous les pays et que la diff rence entre ch mage et inactivit est souvent le reflet de politiques familiales ou de l emploi De plus les donn es manquent sur le Danemark De m me on aurait aim voir pos le probl me de l emploi temps partiel en fonction des charges familiales L encore les donn es n ont pas t publi es par Eurostat La question ne pourra pas tre abord e 269 Revue de l OFCE 77 270 Revue de l OFCE 77 I Odile Benoit Guilbot Mireille Cl men on R gression de l influence du statut marital sur l emploi des femmes En 1984 les femmes mari es de 25 49 ans occupent assez souvent un emploi un peu moins cependant que l ensemble des femmes de cet ge cf annexe Il tableaux 5A et 5B Les taux les plus faibles se trouvent comme il se doit en Espagne et en Irlande 26 et 23 De m me les taux les plus lev s appartiennent au Danemark 78 et assez loin derri re la France 60 et la Grande Bretagne 59 lls sont partout plus faibles que les taux des c libataires sauf au Danemark o ils sont quasiment galit Ils sont aussi plus faibles et parfois de beaucoup que ceux des veuves ou divorc es
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