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CONFIANCE #3 - La revue du Cube

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1. Tout commence avec l histoire de Nathana l hant par la mort de son p re alors qu il tait encore enfant Bien plus tard il fait la connaissance d Olympia dont il tombe perdument amoureux mais il croit reconna tre le meurtrier de son p re en la personne de Coppola le protecteur d Olympia Il d couvre alors qu Olympia est un automate qui a t fa onn par Coppola mais il ne peut pour autant se d tacher de cet androide malgr l aide de sa fianc e Clara Puis il sombre dans la folie et se tue en tombant du clocher d une glise Histoire que nous devons E Hoffmann dans un de ses contes nocturnes L Homme au sable Ce r cit fantastique illustre magnifiquement les al as du dialogue de l Homme avec la machine du dialogue difficile de l Homme avec les tres qu il cr e son image quand il pense qu ils vont lui chapper Dialogue engag par Hal l ordinateur central qui g re toutes les fonctions du vaisseau spatial dans le film 2001 Odyss e de l espace de Stanley Kubrick quand Hal d cide d agir de son propre chef de ne plus ob ir aux consignes de Dave le commandant du b timent Dialogue devenu impossible dans le film Matrix de Andy et Larry Wachowski o Thomas Anderson h ros du monde du hacking entrevoit gr ce son ordinateur qu il vit en fait dans un monde totalement virtuel plac sous le contr le des Machines qui l vent les humains pour produire l nergie ind
2. rig e en v ritable moteur donnant naissance des activit s mergentes et peut tre mieux un nouveau visage social Issus de la deuxi me g n ration d Internet communautaire les r seaux sociaux constituent eux seuls un plongeon intrins que vers l inconnu tandis que nous apprenons chaque jour monter dans la voiture d un anonyme changer un billet de train sans r glement pr alable accueillir un acheteur du Bon Coin sans abuser du Judas ou partager sa maison sans mettre ses c r ales sous scell es Le succ s ph nom nal d AirBnB 10 millions de nuit es r serv es en cinq ans est embl matique par exemple d un imperturbable r seau mondial dans lequel la confiance aurait retrouv la meilleure chose qu elle sache faire r gner l instar de la startup californienne l explosion des activit s de partage est ins parable de la conjoncture mais participe plus largement aux fondations d une soci t plus fluide ch re Jo l de Rosnay voire un formidable grand cart de Rousseau Darty sous l tendard du Web 2 0 vers un nouveau contrat de confiance social et num rique Gabriel Viry Un nouveau contrat de confiance La Revue du Cube 3 ENTRETIEN Pierre Kosc iusko Morizet 3 Entretien Confiance num rique 3 questions Pierre Kosciusko Morizet Pierre Kosciusko Morizet est une figure embl matique de l Internet en France Entrepreneur visionn
3. Cr ation et soci t num rique CONFIANCE 3 Novembre 2012 PERSPECTIVES Michel Authier Fred Forest tienne Krieger POINTS DE VUE tienne Armand Amato Jean Jacques Birg Pierre Bongiovanni Philippe Cayol Christian Globensky ric legale Jacques Lombard Marie Anne Mariot Antoine Schmitt Dominique Sciamma Serge Soudoplatoff Hugo Verlinde Gabriel Viry ENTRETIEN Pierre Kosciusko Morizet www cuberevue com La Revue du Cube Parce qu l re du num rique le mouvement la porosit et le foisonnement recomposent le monde la Revue du Cube entend croiser les regards de praticiens d artistes de chercheurs de personnalit s et d experts venus d horizons diff rents Chaque num ro s articule autour d une th matique qui traduit les tendances mergentes Articles points de vue interviews entretiens vid o d bats empreintes sonores ou visuelles toutes les formes d expression ont droit de cit dans la Revue du Cube La Revue est dit e par Le Cube centre de cr ation num rique Comit ditorial Nils Aziosmanoff St phanie Fraysse Ripert R my Hoche www cuberevue com Le Cube centre de cr ation num rique Pionnier sur la sc ne culturelle num rique fran aise Le Cube est un lieu de r f rence pour l art et la cr ation num rique C est un espace ouvert tous quel que soit son ge et sa pratique du num rique pour d couvrir pratiquer cr er et changer tout au long de l a
4. En stimulant notre pr sence aux r alit s du monde par l exercice de la relation l art num rique veille notre capacit d empathie Ce faisant il nous apprend cheminer avec le hasard et danser avec l incertain nous enseigne que la confiance le croire ensemble nait de l alt rit Il nous engage vers un apprentissage de nousm me qui bien plus f cond que la recherche de futurs pr ts consommer inscrit notre singularit dans une vision symphonique du monde Nils Aziosmanoff Edito La Revue du Cube 3 PERSPECTIVES Michel Authier Fred Forest Etienne Krieger 3 D sillusion sur la confiance Michel Authier O bia SZ cd GE HO 09 Eg lt Mercredi 26 septembre ma fille de 18 ans a pris la d cision de quitter Facebook elle n a plus confiance Le m me jour le cours de l action venait de perdre 10 de sa valeur en 36 heures Les actionnaires auraientils perdu confiance Entre temps une rumeur venue du journal gratuit Metro et relay e par le journal Le Monde informe Facebook aurait rendu publics des messages priv s Facebook fr le le milliard d abonn s quelque chose fr mit on a l impression d tre dans l avion avec Chuck Yeager l approche du mur du son Ca tremble a vibre Hallucination Au stade du milliard c est l humanit qui vous parle Des millions de petites sph res priv es bouillonnent les unes contre les autres au bord de l
5. dans la soci t de confiance que l volution des mentalit s tait plus importante que le capital et le travail pour transformer la soci t Le ressort du d veloppement crivaitil r side dans la constitution d une soci t de confiance confiance que l tat accorde l initiative individuelle et surtout confiance que les individus accordent l tat se reconnaissent entre eux et se font eux m mes La crise conomique est une p riode o la peur la d raison et la parano a exposent notre soci t Car comme le d montre Michela Marzano dans son contrat de d fiance de la banqueroute de Law 1720 la crise des subprimes 2007 2008 l histoire conomique est une longue histoire de manipulation de la confiance des populations Or sans confiance c est toute notre soci t qui s croule Le d fi est d autant plus grand pour nous que selon une tude internationale men e par la Fondapol Fondation pour l innovation politique les jeunes Sud europ ens sont parmi les plus sceptiques vis vis des institutions de leur pays Tout au plus un tiers des Fran ais des Espagnols des Italiens et des Grecs ont confiance dans leur gouvernement les m dias le syst me judiciaire l arm e et la police Ils figurent loin derri re les Indiens 68 les Su dois 52 ou encore les Am ricains 43 et les Britanniques 42 la confiance est donc en crise mais cette crise estelle li e au num rique 2 C est
6. le justifiait l emploi de la force pour imposer Plus la v rit tait indiscutable plus l autorit qu elle fondait tait puissante La parole vraie imposait le silence condition primordiale de la transmission Michel Auhtier D sillusion sur la confiance La Revue du Cube 3 des ordres de l ob issance aux ordres de la mise en ordre Celui qui parlait le faisait au nom de Dieu de la cit du peuple du prol tariat du savoir qu il soit roi de droit divin ou tyran pr sident premier secr taire savant la force du discours de parole d pendait de sa cr dibilit de la confiance qu on lui accordait Aujourd hui la confiance a chang de nature Elle est toujours une garantie d absence de risque mais dans un monde incertain en changement perp tuel on sait bien que m me les v rit s sont instables et qu elles tiennent plus de l exp rimental que des certitudes de la logique de la th ologie et de savoirs d finitivement tablis Des r seaux de forces des collectifs des organisations d pensent des nergies consid rables pour que le plus grand nombre s accordent au point que s appuyant sur la math matique des grands nombres la statistique on tend nous faire croire que c est cela la v rit l accord du plus grand nombre Si la confiance est une garantie de ne pas tre tromp c est dire de ne pas se fourvoyer dans une relation une situation une action de qui me garantir vraiment 2 De quoi puis
7. le niveau de confiance a un impact sur l conomie l une d elle s appuie sur cette question D une mani re g n rale diriez vous que l on peut faire confiance la plupart des gens ou qu il faut tre tr s prudent dans ses rapports autrui 2 La conclusion est sans appel en comparant les pays pour lesquels le niveau de confiance est le plus lev pays scandinaves du nord de l Europe et anglo saxons on retrouve aussi ceux qui connaissent le meilleur taux de croissance du PNB par habitant La psychologie parvient au m me r sultat et labore quant elle le concept de proph tie auto validante Une de ses illustrations la plus c l bre est sans doute l histoire d CEdipe plus dipe et ses parents tent rent d chapper la pr diction de l Oracle de Delphes plus ils firent pr cis ment ce qu il fallait pour la r aliser Plus on redoute quelque chose plus on favorise son apparition Plus on cherche quelque chose plus on loigne sa r alisation M fiance et recherche de confiance g n rent donc une qu te de s curit s en suit une multiplication des pr cautions pratiques prendre par d finition infinies donc jamais suffisantes 1 qui aboutissent un sentiment d ins curit qui engendre lui m me toujours plus de m fiance Mais si la confiance ne peut tre une qu te volontariste comment trouver les ressources pour faire un pied de nez la Pythie 2 Parce que la Pythie est partout Dans nos att
8. ritable trait de g nie de Fuller r v l par son Operating Manual for Spaceship Farth o il y d veloppait son intuition fondamentale notre plan te Terre n est pas tellement diff rente d une capsule au sein de laquelle nous devons survivre en tant que cr ature humaine Apr s avoir encapsul le pavillon Am ricain de l Exposition Universelle de Montr al en 1967 un d me g od sique dont la structure de 93 m tres reproduisait plus de 75 de la sph re Fuller parach ve sa th orie de la connaissance et d veloppe une thique de la coop ration mondiale Montrant la face du monde une nouvelle repr sentation de notre planisph re le Dymaxion map 1946 qui est une cartographie scientifiquement plus juste et non hi rarchis e des continents Fuller quitte d finitivement le d bat esth tique traditionnel pour cr er une pens e globale une co esth tique de la confiance en cr ant un catalogue des ressources du monde des grandes orientations et des besoins de l humanit tonnante d monstration d une conscience individuelle reconfigur e aux dimensions de la conscience biosph rique Ce ph nom ne de reconfiguration des consciences individuelles est une constante dans l histoire de l humanit et ses r volutions technologiques Si les cartes de l Antiquit repr sentaient le monde davantage comme une image mentale que comme un espace r el les globes terrestres de la Renaissance allaient d finitiveme
9. absolue leur force tait d y croire ensemble Dans l histoire d j longue qui relie l art la technologie toute nouveaut est accueillie au mieux par le doute et l incompr hension au pire osons le dire par une franche hostilit Venant moi m me du cin ma j ai pu voir ces courants d nergie contrast s s exprimer en direction de l art num rique Un art par ordinateur 2 Un art issu d une machine aussi complexe Un art la pointe des avanc es technologiques 2 Et les artistes r ussissent s imposer avec cette forme d art Ce n est qu un engouement passager les d buts de l avant garde fran aise nous clairent sur un point l incompr hension est une incompr hension en rapport avec les moyens dont dispose cet art Pour dissiper les doutes et ouvrir les c urs l accent doit tre mis essentiellement sur le langage sur le vocabulaire propre cet art sur les modes d expression qu invente la nouvelle forme Dans les lieux consacr s l tude de l art num rique ce travail d identification des l ments de langage est en cours nous parlons d images en temps r el des degr s de libert d une uvre g n rative d interactivit relative au comportement du public de capteurs sensibles d infimes d tails de relation construire sur le long terme entre une uvre autonome et son public Autant de notions en plein progr s d volution et de diff rentiation pour reprendre les mots d Epstein sur le
10. d abord nous dit on une crise de confiance envers les r f rents traditionnels de nos soci t s les institutions les m dias les experts la science ainsi que certaines cat gories d entreprises particuli rement les banques Or ce sont souvent les m mes r f rents qui ont t les plus bouscul s par la R volution num rique Le d s quilibre croissant entre les organisations et les individus se traduit par une rupture molle mais r elle infid lit d sengagement incompr hension voire cynisme l un des ph nom nes marquants de ces derni res ann es est l mergence puissante de grands espaces num riques dans lesquels la confiance s tablit et se v rifie partir des changes entre individus et de leurs valuations r ciproques Des millions d internautes publient avis et conseils changent des biens et des services partagent leurs exp riences s entraident ou coproduisent ensemble des contenus Dans certains domaines le lien social la rencontre amoureuse la relation entre patients et m decins le choix d un h tel ou d un restaurant ils jouent un r le majeur Cette mergence traduit un profond d sir de confiance qui ne trouvant plus s exprimer par les canaux habituels se saisit d autres m canismes les invente ou les am liore en chemin l individu n est plus seul Eric Legale Un d sir de confiance hors des canaux habituels La Revue du Cube 3 La confiance Jacques Lombard
11. dans sa cage s curisante Cage physique cage m taphorique uvres attendues uvres bien expliqu es uvres pr mach es uvres sur dossier devant commissions uvres n goci es uvres inoffensives Libre mais synopsis d abord Cr ation dans les limites Car quel danger pour l artiste Quel danger vraiment 2 Celui de ne plus tre artiste Celui de ne plus se faire peur De faire du d j connu Connu confiance Inconnu risque Suivez l artiste Suivez le m me si vous ne comprenez rien surtout si vous ne comprenez rien surtout si vous avez peur Jetez les dossiers br lez les synopsis faites confiance l artiste Subventionnez achetez regardez Soyez l artiste soyez artistes Prenez des risques faites vous confiance allez y donc faites vous peur vivez Oui mais C est risqu Et si je me trompe l argent perdu de ma faute de ma poche Mon poste qui saute Mes conomies qui fondent Mon temps perdu Eh oui No risk no fun Alors quelle confiance La confiance en soi de l int rieur La confiance en l artiste celui qui prend tous les risques celui qui sort sans protection celui qui est libre Tous artistes La peur au ventre Et avancer Dans l inconnu Photographie d Antoine Schmitt Antoine Schmitt No risk No fun La Revue du Cube 3 Pour un vivre ensemble digital Dominique Sciamma De tous temps l Homme a r v de soci t s id ales de cit s radieuses d
12. et une disqualification programm e de toute vell it d analyse critique il est plus que temps de cr er les conditions n cessaires l mergence d une soci t en r seau critique impertinente et f conde en commencant par envoyer pa tre les experts de tous poils et de toutes ob diences salari s des puissances publiques et priv es qui n ont d autres soucis que de consolider la citadelle mortit re dans laquelle ils sont enferm s Mais c est du d lire Certes mais c est un d lire joyeux et porteur d une bonne nouvelle le changement relier en conscience des lots de coh rence dans un oc an de turbulences et faire cela dans la pudeur et la discr tion comme aurait dit Claude L vi Strauss se fait d j et continuera sans eux Pierre Bongiovanni La confiance La Revue du Cube 3 3 Pour une approche politique et anthropologique de la confiance j Philippe Cayol Aih la confiance est partout Elle occupe la science conomique la sociologie la communication politique le marketing Consid r e comme n cessit fonctionnelle Georg Simmel ou lubrifiant Kenneth Arrow du syst me social elle reste toutefois difficile d finir mesurer et traverse une crise profonde l poque de l incertitude globale et de l angoisse s curitaire de l anticipation elle brille par son absence Elle n est finalement nulle part Beaucoup de tr s bonnes et pragmatiques id e
13. je tre s r O placer sa confiance quand le monde tremble de toute part que les v rit s se n gocient dans des controverses ininterrompues que le mensonge est devenu un comportement excusable au nom de l int r t que la sp culation sur le devenir fournit l estimation des valeurs pr sentes O est le point fixe auquel je puisse m assurer dans lequel je puisse placer ma confiance Dans notre monde universellement relativiste et quantique videmment en physique mais aussi en sociologie en conomie en histoire et tant d autres disciplines le seul point fixe est dans la croyance que j existe Je ne puis m assurer que de moi m me Avoir confiance en soi est devenu l unique point d quilibre J aurai alors confiance dans tout ce qui ne perturbe pas trop cet quilibre et mon bien tre va d pendre de l cosyst me dans lequel plonge mon go Tout ce qui renforcera la stabilit apparente de mon ego syst me aura ma confiance Au milieu de ceux qui me ressemblent qui acceptent d tre mes amis plong dans les objets qui me conviennent et renforcent mon apparence spectateur des idoles qui me s duisent je verrai mon tre s panouir grandir Alors qu autretois la religion garantissait des liens des Hommes entre eux et avec le monde merge aujourd hui une religion du moi Non parce que l ego est un dieu mais parce qu il est le seul pouvoir garantir mes liens avec les tres humains mat riels cogn
14. le monde que nous construisons ensemble Si celui ci v ritable magma informationnel est effectivement un espace anthropologique in dit il faudra alors prendre en compte cette dimension anthropologique pour favoriser l apparition d un nouvel espace public bas sur une confiance retrouv e ciment symbolique d un d veloppement red fini harmonieux et quitable La confiance est une construction sociale au c ur de la d mocratie constitutive de cet espace public et du monde v cu Comme croyance elle participe du lien social et doit tre partag e C est une signification imaginaire sociale La r volution num rique nous place devant cette question fondamentale et souvent vacu e en quel monde croyons nous ensemble 2 Quel monde voulons nous ensemble II me semble difficile de poser la question de la confiance sans aborder ces questions de fond et sans remettre l Homme au centre de ce questionnement Si nous parvenons le faire peut tre pourrons nous alors contribuer redonner un sens aux notions de d veloppement de progr s et construire une soci t en r seau ouverte solidaire et cr ative c est dire humaine 1 Voir Nicolas Colin et Henri Verdier l ge de la multitude Armand Colin 2012 2 ric Sadin La soci t de l anticipation Inculte 2011 3 J rgen Habermas Droit et d mocratie Entre faits et normes Gallimard 1997 4 Cornelius Castoriadis l institution im
15. priv Et alors La belle affaire ca veut dire quoi de plus Du grain moudre pour la CNIL qui apr s tout le monde finira par d clarer que de bug il n y en a pas eu Finalement il ne s est rien pass Il a suffi que Facebook assure il n y a pas de bug pour que la confiance revienne que la jeune fille reste finalement face son mur et que l action reprenne plus de 12 5 en trois jours Les vieux m dias tigre de papier si heureux d avoir trouv le moyen de frapper au c ur un fant me de Toile font de plates excuses et jurent une fois de plus qu il faut toujours et encore v rifier les sources Au 3 si cle av J C Hi ron Il tyran de Syracuse soup onne que sa couronne n est peut tre pas faite d or pur La crise de confiance est maximale que vaut ma royaut si ma couronne est fausse Que vaut mon savoir si je n en suis pas s r Que vaut celui qui me sert s il me trompe On le sait il faudra toute la science d Archim de pour que la v rit clate que le faussaire soit d nonc que le tyran ne doute plus et recouvre son autorit Ces deux r cits nous parlent de confiance de mani res tr s diff rentes Dans des mondes volution lente o la volont de quelques uns pouvait avoir un effet consid rable sur la transformation du monde il devenait essentiel de pouvoir s assurer des uns et des autres ce titre la v rit garantissait la confiance le savoir l gitimait l autorit le contr
16. priv d ing rence du collectif dans le personnel de copie ou de divulgation non autoris e d abus et de diffamation d montrent bien que la confiance est une question d licate dans les r seaux sociaux l inverse les ph nom nes qui rel vent de l intelligence collective et en particulier dans la relation au march du partage d avis et du conseil d achat par d autres internautes ont fait la d monstration que la confiance pouvait tre au rendez vous et s installer dans les pratiques commerciales avec succ s Mais cette confiance dans le collectif rev t un caract re moins permanent et d fini il faut sans cesse consulter plusieurs avis pour se faire une raison identifier et s lectionner les metteurs d tecter les avis abusifs et autres publicit s d guis es par ceux qui cherchent en profiter Une cole de la confiance l re du num rique qui devient n cessaire pour savoir qui o et combien faire confiance titre personnel quels sont les crit res cl s pour fonder une confiance r ciproque le projet de PriceMinister repose sur la confiance Le c ur du m tier de la place de march sa cr ation est celui du tiers de confiance qui va garantir la transaction entre deux individus un acheteur et un vendeur anonymes et distants qui ne vont ni se parler ni se rencontrer mais vont pourtant effectuer une transaction commerciale avec succ s Un climat de confiance qui promet que tout va bien se pas
17. qui que ce soit si l on n a pas confiance en soi Inversement c est le rapport entretenu avec l ext rieur qui forge notre quilibre Or la trahison est la pire des exp riences et le capitalisme r gissant aussi le monde num rique y puise ses fondements Comment alors lutter contre tout ce qui nous pousse la rupture au repli sur soi la s gr gation et la peur Car c est ce qu engendre la m fiance On aura beau tourner la question dans tous les sens les d s sont pip s Il s agit donc de leur rendre leur dignit ou du moins l image souriante d une main tendue sans autre arri re pens e que le partage ou la transmission uvrant dans un secteur o la concurrence fait rage sans aucune base scientifique ni objective j ai toujours pens que seule la solidarit sauverait mon travail l amour lui m me n estil pas identifiable gr ce une confiance r ciproque Il ne s agit pas de tout dire les secrets sont indispensables la marche sur le fil mais les intentions doivent tre claires et leur mise en pratique exemplaire J ai eu la chance d avoir des parents qui tenaient toujours leurs promesses qu elles soient s duisantes ou menacantes Cette confiance qu ils m accord rent tr s jeune fut rapidement r ciproque Le mod le me plut Dans les entreprises que je menai je d cidai de pratiquer la transparence des comptes comme des d sirs Appliqu e aux id es je m apergus vite qu elles appartiennent tous ceux et
18. 3 Pour revenir nos consid rations r ticulaires un fonctionnement en r seau contribue assur ment faciliter des relations de confiance mais le dernier m tre demeure avant tout une affaire de choix individuel ce qui explique au demeurant que lorsque notre confiance est abus e on le vit comme une trahison et on se place de facto dans un registre plus motionnel que rationnel Par del les cas particuliers notre propension faire confiance o nous m fier quasi syst matiquement d autrui est non seulement un reflet de notre libre arbitre mais constitue galement un excellent barom tre de nos n vroses On pr te L onard de Vinci l aphorisme selon lequel l exp rience prouve que celui qui n a jamais confiance en personne ne sera jamais d cu Une telle citation de la part d un aussi grand savant laisse aussi songeur que les propos d Oliver Williamson Autant une confiance aveugle accord e en presque toutes circonstances expose de grandes d convenues autant ne jamais l accorder confine n cessairement une existence d ermite La sagesse populaire postule que confiance est m re de d pit m fiance est m re de s ret mais le risque est consubstantiel l existence m me Ce qui est fascinant avec la notion de confiance c est qu elle oblige en principe son r cipiendaire se montrer digne de confiance On se trouve donc dans le registre du don et du contre don cher aux sociologues de
19. S DE VUE tienne Armand Amato Jean Jacques Birg Pierre Bongiovanni Philippe Cayol Christian Globensky ric Legale Jacques Lombard Marie Anne Mariot Antoine Schmitt Dominique Sciamma Serge Soudoplatott Hugo Verlinde Gabriel Viry La relation l re num rique de la confiance la croyance tienne Armand Amato Pour les sciences sociales le th me de la confiance constitue un angle d approche pertinent la normativit et la stabilit d un cadre commun tant indispensables aux humains pour mener ensemble des activit s satisfaisantes Depuis l av nement du r gne des machines nos rapports avec elles n ont cess de se complexifier et de s enrichir bien des gards elles constituent pour ainsi dire des quasi partenaires dont on attend fiabilit et qualit au m me titre qu on attend loyaut et respect de nos semblables Parmi les machines une nouvelle esp ce date du si cle dernier les ordinateurs Leur architecture particuli re est l origine de leur puissance polyvalence et adaptabilit En effet le programme de fonctionnement c est dire la couche logicielle est ind pendant de la configuration technologique de la couche mat rielle Cette s paration fondamentale entra ne pour l utilisateur un syndrome bien connu celui de la bo te noire Impossible avec nos sens naturels de savoir directement ce qui se passe dans un ordinateur l immat rialit du langage informatique et
20. a sublimation l unification des priv es va telle confondre le public Facebook c est le d sir que mon priv devienne plus fort que le public au nom duquel on m en impose Facebook c est l extension de mon priv au plus pr s du risque de le d voiler tous L intime s exhibe Dans ce mouvement l amiti qui fondait ma confiance d g n re pour se multiplier Amicale n est plus la qualit d une relation de l un l autre l amicale comme on le dit d une association devient un groupe social dont je suis le centre et dont les membres deviennent par leur appartenance m me des amis Veuxtu tre mon ami signifie plus exactement veuxtu tre dans mon amicale 2 le projet n tant plus de reconna tre mais d associer La puissance de mon association c est ma valeur je deviens un petit capital Le murmure qui nous faisait entendre que a parle vient se faire voir sur un mur pour nous dire de quoi a parle c est dire de tout et de rien Et par dessus tout de la trahison de la m fiance de la perte de confiance de la d nonciation il a dit ci elle a dit a elle l a quitt il l a tromp C est le march o se r gle en public ce que l on croyait de l ordre de l intime Le nombril fait le nombre et le nombre jette son ombre sur le monde Ainsi le livre des visages perturbe dans le m me moment la confiance de la jeune fille devant son miroir lectron
21. aginaire de la soci t Seuil 1974 Philippe Cayol Pour une approche politique et anthropologique de la confiance La Revue du Cube 3 Une co esth tique de la confiance Christian Globensky Il ne fait plus aucun doute aujourd hui que la convergence des r volutions de l nergie et des communications ne reconfigure pas seulement la soci t les r les et les rapports sociaux mais aussi le statut des individus Si les r volutions des communications changent l orientation spatio temporelle des humains et ce faisant faconnent une nouvelle r alit biosph rique elles engendrent aussi la possibilit qu une conscience individuelle capable de s identifier d autres moi uniques dans une forme d empathie puisse s affirmer davantage Il semble ici des plus appropri de rappeler deux exemples de reconfiguration des consciences individuelles qui t moignent d une co esth tisation de l individu entendu au sens o elle se traduit par une confiance accrue en sa propre autonomie conjugu e au bien tre collectif de l humanit Si le globe terrestre est de plus en plus consid r comme un habitat artificiel dont on tente de r guler les conditions lithosph riques hydrosph riques et atmosph riques on le doit en bonne partie Richard Buckminster Fuller l un des pr curseurs de comondialisation Concevoir la biosph re comme une maison spatiale un earthship livr sans mode d emploi et ce d s 1969 tut le v
22. aire il cofonde en 2000 le site de e commerce PriceMinister num ro 2 fran ais de la vente en ligne d articles d occasion dont le concept est bas en grande part sur le rapport de confiance dans la relation vendeurs acheteurs En 2010 l entreprise est rachet e par le ler site de commerce en ligne le japonais Rakuten Tout en restant PDG Pierre Kosciusko Morizet fonde avec d autres entrepreneurs fran ais le fonds d investissement ISAI dont l objectif est de financer et d accompagner de jeunes soci t s Internet fort potentiel En 2010 il est en charge de coordonner la cr ation du Conseil National du Num rique dont le rapport rendu public en 2011 a suscit des r actions majoritairement positives Il est galement pr sident d honneur de l Acsel Association pour le commerce et les services en ligne Pensez vous qu en France on fasse suffisamment confiance aux entrepreneurs innovateurs Oui et Non la France est un pays d innovation et notre esprit latin et cart sien a toujours t fertile en invention Mais l innovation peut couter cher et quelque soit la beaut d une id e il faut tout un cosyst me propice pour soutenir financi rement et conomiquement l lan de la cr ation d entreprise innovante Les derni res prises de position en France autour du financement des start ups montrent combien il reste faire pour une prise de conscience g n rale par le politique et par la soci t toute enti re des crit r
23. ance l re du num rique Nils Aziosmanoff Le monde est plat et il n a plus de centre Voyageurs immobiles nous traversons l horizon via nos crans nouveaux v hicules de la multitude connect e En peignant sa Corbeille de pommes vue sous diff rents angles la fois Paul C zanne exprimait d j un monde multidimensionnel en gestation Un si cle plus tard la proximit num rique lui donne raison elle diffracte l espace et combine les perspectives Un nouveau territoire hybride s ouvre la crois e du monde physique et de la sph re virtuelle o bient t l homme symbiotique sera reli au tout Mais le foisonnement des possibles brouille les rep res estompe les traces et floute les trajectoires En s octroyant le don d ubiquit l homme perd le sens du r cit D sorient il cherche cartographier la complexit De tout ce qui l entoure il extrait des donn es les quantifie les analyse et les stocke A coup de chiffres il veut baliser l indicible domestiquer le hasard et rationnaliser le chaos afin de ranger le monde qui vient au rayon des pr visions Il d laisse l utopie pour la norme qu il rev t pieusement d une parure de destin Press par les circonstances il d laisse la grotte de Platon pour la Babel plan taire La r ponse programm e remplace la vagabonde incertitude du conna tre le na tre avec Car apr s avoir dompt l espace l homme veut prendre possession du temps Mais le futur est un e
24. apprentissage et l hom ostasie et qui de la cellule la plus simple jusqu la plasticit c r brale n existe qu en se transformant par rapport une alt rit par rapport ce qui lui est diff rent par rapport son environnement Peut tre la question niche l entre le mouvement irr pressible de la gigantesque population des acteurs biologiques qui assure la vie par son mouvement m me et ce que nous sommes capables d en comprendre et d en dire travers la volont humaine et irr sistible de la Connaissance qui est enti rement partie prenante du mouvement de la vie sans pouvoir jamais pourtant s en d gager Alors on pourrait dire que la confiance est bien dans le giron des imaginaires partag s dans la coagulation des possibles dans le meilleur de la relation aux autres o nous sommes tout la fois nousm mes et d j chang s par ce que nous d couvrons dans la chance que nous donnons chaque jour la vie par la passion la foi la conviction la d termination et l amour Et l j ai bien envie de dire voquant une image enfantine avec dans le trois m ts La confiance command par le vaillant capitaine Surcouf qui s lance l assaut du navire anglais le Kent cinq fois plus gros que lui dans le Golfe du Bengale l aube du 7 octobre 1800 Jacques Lombard La confiance La Revue du Cube 3 Confiance sans conscience Marie Anne Mariot Selon une s rie d tudes
25. cin ma Pour ma part ma conviction est faite c est dans ces laboratoires ateliers de cr ation lieux d exp rimentation que se dessine l art de demain Et en d pit des difficult s il nous faut veiller ces lieux car ils promettent beaucoup Hugo Verlinde Qui a peur de l art num rique La Revue du Cube 3 Un nouveau contrat de confiance 2 Gabriel Viry Hello have a transaction for you please contact me Donna Apr s avoir lu cet e mail ce matin devraisje accorder une confiance relative absolue r ciproque ou m me na ve l ind sirable Donna Knok autant qu au Dr Edward Tribeca dont la proposition re ue juste avant semble aussi inappropri e que les rem des A priori non Et pourtant 150 millions d euros sont d pens s en France chaque ann e pour r pondre des escroqueries virtuelles aussi grosses que les fameuses arnaques la nig riane dont les cybers auteurs ont souvent autant d imagination qu un romancier sur confiant comment r cup rer une mallette bourr e de billets en pleine savane ou un h ritage de plusieurs millions de dollars sur un compte improbable en lointaine p riph rie de Moscou Au del de leur c te de confiance assez nulle ce type de scams arnaques par e mail reste assez symptomatique de la bascule rapide entre un p t de maison quasiment sor de lui et un village global intrusit et fr n tique aussi excitant qu initialement m f
26. d les en r f rence un pass r volu Passant ainsi c t de l une des probl matiques les plus riches et les plus passionnantes de notre temps pour l histoire de l art illustr e par le bin me wisibilit invisibilit Pour nous le Grand Art ce n est jamais la r p tition des mod les mais leur invention Cette rupture et ces difficult s de ma trise de notre pens e sont inh rentes aux bouleversements quitouchenttousles secteurs de la soci t avec les d veloppements constants eten progression g om trique des technologies et des savoirs scientifiques inh rentes la d mat rialisation qui frappe toutes nos activit s voir Jean Fran ois Lyotard Nous constatons en effet plus d inventions ces cinquante derni res ann es que dans l histoire toute enti re de l humanit Le m decin le garagiste aussi bien que l homme politique ont d repenser du tout au tout leur profession en rapport avec un nouvel environnement et de nouveaux outils pourquoi en serait il autrement pour le th oricien de l art et les artistes eux m mes l histoire de l art et la tentative fonctionnaliste tenant compte des plus r cents acquis de l histoire culturelle il leur manque en effet quelque chose de fondamental une vision politique sur l poque On d crit des pratiques on rel ve des r currences on tablit des connexions de tous ordres souvent avec finesse et rudition mais sans d gager
27. de coh rence et de principe pertinent d unit au sein de la profusion des l ments pars On reste confin dans le territoire clos de l art comme un donn immuable alors que le monde et ses paradigmes changent une vitesse jamais gal e La notion d espace euclidien elle m me remise en question par l espace perspectiviste de la Renaissance puis par celles des successives th ories de la relativit s enrichit aujourd hui avec les apports des nanotechnologies ces domaines d un nouveau rapport au monde pour les individus que nous sommes L exp rience unique v cue maintenant couramment pour chacun d entre nous dans la communication instantan e distance et par cons quent d une abolition certaine de l espace par les usages des technologies de communication modifie notre insu au plan sensible sa perception comme celle de sa conscience En fait par del les singularit s de leurs uvres les artistes de la communication r pondent aux crit res classiques qui cr ditent d uvres d art leur production Duchamp fait dans certaines conditions requises d un objet industriel une uvre d art les artistes de la communication en font de m me en s lectionnant un objet informationnel et immat riel correspondant notre contexte actuel et en troite ad quation avec lui Le cyberespace comme nouvel espace nouveau milieu et nouvel habitat de l Homme conditionne nos modes de vie nos comportements et les gen
28. der Il faut acter que la complexit est l et pour toujours que l instabilit est et sera notre lot quotidien que l incertitude est le champ permanent de nos actions et que les erreurs et les imperfections ne seront pas et jamais supprim es et qu il faut m me prendre le risque de leur existence Il est d autant plus urgent de l acter que le num rique nous offre la possibilit d esp rer non point de ma triser ces effets mais de les dissoudre non pas chacun de notre c t mais ensemble Car si le num rique est sans conteste un levier d mancipation individuelle il est aussi un champ de force collectif permettant aux intelligences associ es d avancer l o l individu r duit lui m me reste impuissant Mais l existence de ce champ ne signifie pas sa victoire car celle ci ne cessons jamais de le r p ter n est pas immanente Il faut tordre le cou cette id e que le num rique ferait merger naturellement une intelligence collective qui se suffirait elle m me Les contextes dans lesquels ces intelligences se d ploient comme les politiques qui les permettent ont autant d importance Une soci t d intelligences en r seau se consid rant comme des pairs c est dire une soci t de confiance ne peut se r sumer ce r seau ni ses flux digitaux Elle d pend et tr s largement de l organisation des pouvoirs qu ils soient institutionnels politiques acad miques industriels conomiques professionnels et g
29. e s r nit s sociales et de bonheurs accomplis Que ce soit l gypte la Gr ce la Chine Rome l Europe ou le Nouveau Monde toutes ont esp r l av nement d utopies porteuses d ordre simple immanent et achev Ces soci t s r v es taient consiruites sur la croyance en une stabilit permanente inscrite dans les infrastructures les am nagements les architectures les espaces et jusqu aux corps et les t tes de ceux qui y vivaient Les utopistes voyaient tous les savoirs et les techniques du moment et leur instanciation mat rielles comme les conditions et les outils de la construction de ces vivre ensemble parfaits Ces soci t s r v es taient toutes de ce fait et par d finition des soci t s de confiance confiance en un environnement stable et inducteur de bonheur et de relations sociales forc ment vertueuses Un m me espoir semble s attacher aujourd hui au num rique et ses r volutions des savoirs des pratiques et des relations sociales Las l histoire est l pour nous prouver l invraisemblance de cet espoir L criture portait en elle m me les m mes promesses d mancipation et de soci t s heureuses parce que b ties sur des savoirs cr s et partag s comme jamais et on peut pourtant mesurer chaque jour la distance entre ce r ve et la r alit Faut il pour autant y renoncer Le paradoxe est qu il faut renoncer l id e de stabilit et la confiance immanente qu elle induit pour esp rer y acc
30. entale du visible l invisible et de la r alit une r alit autre La Revue du Cube 3 la confiance num rique utopie ou r alit tienne Krieger Pour les sp cialistes de la s curit informatique la confiance serait avant tout affaire de syst mes de cryptage des transactions et des comptes utilisateurs Cette vision est r ductrice voire erron e tant la confiance est avant tout une relation duale qui concerne des individus et non des interactions avec une machine En une d cennie la confiance est devenue la grande affaire des e commergants et des op rateurs de r seaux sociaux qui se targuent de promouvoir des relations la fois s curis es et de qualit Selon eux accorder sa confiance n a jamais t aussi facile puisque vous pouvez consulter le profil de votre interlocuteur en quelques clics et voir ainsi si vous avez affaire un vendeur fiable sur eBay si un investisseur est qualifi de requin sur TheFunded com ou si un professionnel b n ficie de nombreux contacts communs voire de recommandations sur Linkedin ou Viadeo Les ressorts de la confiance s appuient en effet partiellement sur le ph nom ne de transitivit selon lequel les amis de mes amis seraient mes amis surtout s ils disposent d un compte sur Facebook Cette assertion qui conna t de nombreuses exceptions dans la vie r elle est encore plus sp cieuse dans le monde des r seaux sociaux professionnels ou priv s don
31. entes nos pr occupations nos croyances nos convictions dans les on dit dans les statistiques dans les informations dans la science ou dans les soup ons qui nous font penser que les choses vont o devraient suivre un certains cours plut t qu un autre Autant de voix qui nous conseillent de toujours plus pr voir le danger pour l viter et institutionnalisent la n vrose dans tous les lieux de notre vie en particulier l avenir territoire de toutes les sp culations anxiog nes Et la confiance au milieu de tout cela Ou pire la foi Actes de folie pure jet s la face des assureurs et de tous les protectionnismes Auteurs de chaos et d innovations Oui la confiance rel ve bien d un acte d lib r au del m me d un pari fou C est un acte de vie et de r sistance qualitiable de d lirant face l oc an du doute de l improbable et de toutes les fatalit s En cela r side le secret La confiance ne rel ve pas d un travail ou d une habilet car la sp culation fonctionne dans les deux sens C est pourquoi nous pouvons aussi cr er partir de rien IMaginez que vous entrez dans une pi ce avec la conviction d tre aimable et sympathique ou d faut de faire comme si vous l tiez Et vous obtiendrez en miroir un accueil qui vous aurait t refus avec le postulat inverse Aucune magie cela Dans l art du combat et depuis la nuit des temps le stratag me qui consiste faire croire l adv
32. ersaire que nous sommes beaucoup plus forts et r solus que nous ne le sommes en r alit l amenant ainsi redouter la rencontre nous offre un avantage le doute et la crainte d avoir face soi un adversaire plus habile op re mieux que la certitude quant ses propres capacit s et cr e ins curit et h sitation ce qui suscite une tendance viter le combat l habilet cr er partir de rien n est pas seulement un des v hicules essentiels du pouvoir personnel et interpersonnel c est aussi une comp tence fondamentale qui nous permet de passer de la position de celui qui construit ce qu il subit la position de celui qui construit ce qu il g re Autrement dit la confiance ne r side pas dans une certitude propos de SOI mais dans une certitude de g rer au mieux en combattant toutes les peurs parce qu il n y a pas d autre choix Il n est pas n cessaire d avoir confiance en soi ou d tre m galomane pour r aliser de grandes choses Nelson Mandela se croyaitil Le Sauveur ou se contentaitil de ne pas I p pouvoir abandonner trahir sa propre blessure ou de d cevoir tous ceux qui le voyaient comme Le Sauveur La cause supplante le Moi Et si nous pouvons nous centrer sur ce point pr cis nous pouvons faire plier les puissances mondiales et pourquoi pas la crise elle m me l heure o tout s acc l re se recompose et se complexifie o la France est qualifi e de soci t de la d fia
33. es cl s qui vont permettre et favoriser l investissement dans l innovation via la cr ation d entreprise Et cela passe par la confiance dans les entrepreneurs et leur capacit cr er des entreprises comp titives de la richesse et des emplois Gr ce au statut de la JEI la Jeune Entreprise Innovante l innovation est encourag e au berceau C est un statut formidable et vital pour la tonicit de la cr ation d entreprise qui innovent aussi bien dans les produits que les services et cr ent des ruptures sur les march s pour apporter de meilleures r ponses aux clients On a trop tendance r duire l innovation une nouvelle technique o un nouveau proc d Mais tous les domaines de l entreprise sont sujets innovation on peut innover dans la relation ses clients comme dans les processus de pr paration de commandes Il faut tendre le statut de la JEl en reconnaissant tous les types d innovation d velopp s par les entrepreneurs Les r seaux sociaux et les nouvelles formes d empathie sociale contribuent ils selon vous renforcer les liens de confiance entre les individus Dans leur relation au march Les r seaux sociaux r pondent avant tout un besoin de s exprimer et de communiquer La r ciprocit n est pas forc ment de mise et la question de la confiance est alt r e par l anonymat et la perte de contr le sans pr sence d un tiers de confiance Les questions de perte de contr le de la vie
34. evue du Cube 3 L art causa mentale Du visible l invisible et de la r alit une r alit autre Fred Forest La confiance ne se d cr te pas Elle se trouve et s applique peu peu d une fa on empirique Pour ainsi dire de pas pas Il y a une sorte d impuissance des critiques et des th oriciens sortir de l histoire de l art en tant que lecture strictement esth tique de sortir des formes des auteurs et des styles pour adopter une approche novatrice devant les productions propos es par les artistes du num rique de l art sociologique et plus encore par ceux de l esth tique de la communication Une approche qui ne soit plus celle des styles mais celle des usages des fonctions et des dispositifs Un fonctionnalisme destin comprendre quelles fins ces artistes ont utilis l animation la participation interactive l appropriation des nouvelles technologies l effortest louable pour certains d avoir tent une analyse de ces objets informationnels mais la plupart ont chou n allant jamais au del d un catalogue descriptif Leur d marche tant impuissante conf rer ces OVNI l intelligence sp cifique qui leur appartient ni tracer une ligne de coh rence entre eux En restant cal s sur les mod les obsol tes de la tradition et du march dont ils sont prisonniers ils sont incapables de percevoir les nouveaux mod les mergents Prisonniers de leur propre savoi
35. go Philippe Lakits Traduction Trad Online diteur Le Cube ART3000 PARTENAIRE TRAD ONLINE www tradonline fr CONTACT R my Hoche Coordination ditoriale remy hoche art3000 com 01 58 88 3000 La Revue du Cube est dit e par Le Cube centre de cr ation num rique www lecube com
36. iant Pour une large partie du public la rencontre avec la soci t num rique s est souvent faite entre une fin de si cle la promesse d un nouveau une adresse CaraMail et un kit de connexion offert par Club Internet Un autre monde instantan ment s est ouvert dans lequel le 56 kilobit a rapidement flirt avec le paradis et la confiance humaine avec un nouveau paradigme Si Wikibedia continue de la d finir juste titre comme un sentiment de s curit vis vis de quelqu un ou quelque chose et Google Images l attache encore une rencontre universelle entre deux mains l explosion d Internet ne va cesser d s lors de consacrer la disparition du sujet et transformer le coup de la poign e en g niale image d Epinal Notamment pour commercer En d finitive alors que nous avons tous grandi en apprenant ne pas faire confiance n importe qui nous demeurons galement les enfants d une soci t devenue ins parable de ses extensions o la confiance dans l inconnu s est simplement impos e comme l unique moyen de ne pas rester derri re sa porte d entr e Aujourd hui vingt ans apr s l av nement du Web grand public la notion de confiance num rique ne se r duit pas plus une norme l gale favorisant la s curit informatique qu un lot de d fenses immunitaires utilis es comme des balises des curseurs de contr le parental aux barri res anti spam Au del du ressort longtemps d fensif elle s est galement
37. ique et celle du collectif mondial dans sa sp culation Le sp culaire et le sp culatit se fondent dans l ombre de l incertitude y a il eu bug ou pas M fiance La rumeur naft s amplifie ameute fait peur et si tout n tait qu un leurre Enracin dans l humain qui le mobilise et un appareillage technique consid rable qui l assure le Web est un espace en soi Sa logique n est pas celle des soci t s et des syst mes que nous avons connus jusque l Pur syst me de signes messages images sch ma sons son inertie est faible et l instar des paquets de photons il rebondit sans briser le miroir Dans cet univers l information ne prend sens que par la convergence ph m re d une multiplicit d informations Le vrai et le faux alternent au gr des int r ts c est dire des relations entre les internautes l essentiel c est que ca produise de l information l essentiel c est de toujours surfer de ne jamais arr ter le mouvement de glisse de jouer de ses sens pour sentir les courants les densit s les flux Exister dans et par le mouvement Quel int r t alors de s arr ter sur un v nement incertain au risque de couler Or il y a si peu dire sur ce bug Car il n y a rien dire sur une tautologie Une tautologie est st rile de toute information 4 4 ce qui est vrai est vrai un r seau social a rendu publiques des informations priv es que des facebookers voulaient rendre public sur leur mur
38. ispensable leur survie Cet univers instrumental est absolument inaccessible aux tres humains qui n en ont dans le m me temps aucune conscience Pourtant il reste quelques rebelles cach s sous Terre dans la ville de Sion qui vont tenter de sauver l humanit Toutes ces fictions s appuient sur le d veloppement des recherches concernant le domaine de l intelligence artificielle dont Olympia l automate repr sente l une des tapes archa ques si l on ne veut pas remonter jusqu l gypte ou la Gr ce de l Antiquit Domaine fond sur l id e d une simulation artificielle des comportements intelligents dans tous les champs de l activit humaine aboutissant la mise au point de syst mes experts propres remplacer peu peu le g nie des Hommes et favorisant les r veries les plus d brid es sur la fabrication d un monde totalement automatis R verie qui soustend galement une vision tr s contemporaine d une transparence globale du monde lui m me exploit e dans le phantasme du tout voir tout montrer o les syst mes experts rejoignent la t l r alit Reverie entin d une mise en m moire du g nome proprement num ris de chaque personne clonage intormatique et clet USB pour l acc s l immortalit dernier avatar de la course eftr n e la consommation comme l a si bien d velopp Michel Houellebecq Il est vrai que les avanc es technologiques ininterrompues dans le traitement de l informa
39. itifs garantir mes inter tres mes int r ts Je suis le ma tre de mes int r ts cette illusion fonde ma confiance Alors que la m fiance for ant au contr le permanent et terriblement co teux est devenue une preuve de b tise la confiance r sultant de mon intelligence de ma capacit cr er du lien est devenue un go sme une conomie de mon rapport au monde Elle r sulte Michel Auhtier D sillusion sur la confiance La Revue du Cube 3 de mes int r ts de l effort que je fais pour maintenir le plus longtemps possible les liens qui me mettent en valeur Mes amis mes savoirs ma culture mes propri t s Moi moi moi r pliqu le plus possible dans une multitude d tres dans lesquels je place mes liens mes int r ts ma confiance moi petit capital d int r ts qui m assure que je suis bien l qui garantit mon bien tre Confiance qui gr ce aux ruses de la morale pourrait presque faire croire que je suis un tre bien Personne n a confiance en Facebook mais un milliard de personnes y ont plac une multitude d int r ts d inter tres de liens Ainsi la jeune fille reste scotch e sur son mur l actionnaire garde ses actions Facebook pourquoi m astu abandonn Qui sera e si je brise mes liens 2 Qui suis je si je n ai plus confiance en toi Qui suis je si je n ai plus confiance en moi Michel Auhtier D sillusion sur la confiance La R
40. l cole de Marcel Mauss mais en principe seulement car comme le rappelle Nietzsche les gens qui nous donnent leur pleine confiance croient par l avoir un droit sur la n tre C est une erreur de raisonnement des dons ne sauraient donner un droit l aphorisme de Joseph Joubert selon qui on peut force de confiance mettre quelqu un dans l impossibilit de nous tromper est donc aussi contestable que la posture id ologique d Oliver Williamson et des tenants de l conomie des co ts de transaction Je m amuse toujours beaucoup la lecture des tentatives de mesure de la fiabilit d une personne donn e travers divers indices et scores r putationnels qui nous renvoient aux affres des classements scolaires La logique sous jacente oscille entre le proverbe allemand Vertrauen ist gut Kontrolle ist besser lt La confiance c est bien le contr le c est mieux et le proverbe russe Fais confiance mais v rifie Pour conclure on voit que la confiance constitue un sujet in puisable et minemment sp culaire se prononcer sur la confiance nous am ne n cessairement livrer une partie de nousm me C est galement une invitation au syncr tisme puisque rares sont les sujets dont le traitement am ne voquer la fois Nietzsche AI Capone Marcel Mauss Oliver Williamson et L onard de Vinci Etienne Krieger La confiance num rique utopie ou r alit 2 La Revue du Cube 3 POINT
41. l intangibilit de l infrastructure lectronique posent un s rieux probl me d intelligibilit donc de confiance Car comment se fier ce qui se d robe notre compr hension Cet insaisissable et cet inconnaissable de la machine informatique sont en train d apr s moi de nous arracher de notre ancienne rationalit bas e sur le progr s scientifique et technique sans faille et inflexible propre l ge m canique chimique et lectrique de l re industrielle Comme la confiance se trouve souvent entam e face aux produits et services interactifs cause de probl mes de conception d utilisation ou de mat riel elle laisse ais ment place des ph nom nes de croyance la diff rence de la confiance qui s oublie une fois instaur e la croyance elle se doit d tre davantage entretenue et affirm e Elle s oppose au doute et non la m fiance La meilleure facon de s en convaincre est de s int resser aux dysfonctionnements Le bug comme on l appelle en informatique suscite des r actions superstitieuses et psychologiques nous renvoyant des temps plus anciens ou d autres postures anthropologiques comme l animisme Pour conclure voici deux exemples de bugs d affichage graphique issus de jeux vid o de r le en ligne largement multijoueurs MMORPG Dans le premier en perdant le contact visuel avec l univers o son avatar volue le joueur perd ses moyens C est la porte ouverte tous les vertiges d au
42. le du philosophe Paul Ric ur qui a entrevu ceci le mieux que l on puisse faire dans une poque marqu e par les soubresauts des mutations c est de tenter de relier entre eux des lots de coh rence chahut s par les turbulences d un monde devenu insaisissable Pour faire bref relions tout de suite ce qui est possible et on verra plus tard pour l dification d une coh rence globale On se souvient peut tre ce qu il advient des id ologies pr nant des syst mes globalement coh rents Probl me le capitalisme financier et le lib ralisme d brid s accommodent tr s bien des soubresauts du monde puisqu ils en font des objets de sp culation quand ils ne sont pas eux m mes les auteurs tr s inspir s de l instabilit globale Revenons la question d sarmante quand m me de cynisme ou de na vet que peut bien vouloir dire une soci t en r seau solidaire 2 Solidaire de quoi Et pourquoi faire 2 Estil tr s difficile tr s courageux tr s honorable de se regrouper quelques uns en r seau pour acheter des poireaux bios pendant qu une partie de plus en plus s rieuse de la population les vieux les pauvres les enfants de pauvres les exclus mange de mani re indigne Y atil d autres solidarit s que celle de la lutte sociale 2 videmment il faudrait que les professionnels du conflit social devenus les co gestionnaires de la crise conomique mondiale passent la main mais c est une autre histoire Que peu
43. n rationnels Si le num rique vient percuter de plein fouet les syst mes politiques il ne peut se substituer eux Les conditions d mergence d une soci t de confiance r sident donc dans l abandon des vieilles cat gories et des organisations associ es et les tats nations ne sont pas les moindres de celles ci Pas plus que la Main Invisible du March il n y a de Main Invisible Num rique l urgence est donc que les forces politiques se repensent pour se m tamorphoser et permettre l mergence de ce vivre ensemble digital Dominique Sciamma Pour un vivre ensemble digitale La Revue du Cube 3 La confiance Serge Soudoplatoff vii En 1997 France Telecom fut victime d une attaque de la part des internautes qui lui reprochaient sa malhonn tet marketing dans l offre primaliste Internet pr tendument moins ch re mais qui de facto tait bien plus on reuse l entreprise commit l erreur de s enfermer dans le mutisme attisant la violence Un salari prit sur lui titre priv d engager le dialogue avec certains meneurs du mouvement et de leur fournir de l information technique M me si le probl me initial n tait pas trait une confiance s installa uniquement sur la base de cet change d informations et la tension baissa l entropie informationnelle et l entropie thermodynamique sont vraiment li es La confiance est un quilibre instable il suffit dans un syst me deux parte
44. naires que l un ne fasse plus confiance pour rompre l quilibre l inverse la m fiance r ciproque est un quilibre remarquablement stable Atit o A PS cuntiurce confiance IO lea pas BAA h AN fait AZ amp Hne confiance se font mals p n A F LI pas cumtharica Il faut donc de l nergie pour maintenir la confiance et emp cher que la relation ne tombe dans le puits de potentiel de la case m fiance surtout qu il faut encore plus d nergie pour en sortir Cette nergie peut tre exog ne une autorit externe impose la confiance Elle peut tre endog ne les protagonistes font eux m mes tous les efforts pour rester sur la case instable C est une ligne de rupture fondamentale entre deux mod les de soci t qui se voit dans plusieurs domaines le droit Anglo Saxon versus le droit Latin la hi rarchie versus la communaut le management impos versus animated etc le mod le externe est simple pour les parties en pr sence qui se d faussent alors sur l autorit laquelle impose la confiance de mani re justement autoritaire En revanche il s accommode mal de la complexification du monde les flux d informations et les changes augmentant l autorit finit par s puiser jusqu tre paralys e engendrant alors une crise de confiance tr s bien d crite dans les th ories de la postmodernit Le mod le interne en revanche g re parfaitement la complexit puisque la confia
45. nce comment cr er la confiance partir de rien Et il en va de m me pour l mergence d une soci t en r seau ouverte solidaire et cr ative Cependant une question demeure la confiance estelle souhaitable Comme le souligne Nicolas Delalande elle peut aussi rimer avec conservatisme et refus du changement ou entrer en conflit avec d autres valeurs tout aussi estimables telles que l galit la justice ou le progr s social Alors un conseil Ne recherchez pas trop la confiance elle pourrait vous fuir 1 Paul J ZAK et Stephen KNACK Trust and growth The economic journal vol CXI n 470 mars 2001 2 M me si vous obtenez par exemple la certitude que le risque de se tuer en avion n est que de 0 08 qui peut vous prouver quel pourcentage vous appartiendrez La qu te du risque O est un puits sans fond 3 ce propos vous pourrez utilement lire Faites vous m me votre propre malheur de Paul Watzlawick Seuil p 57 58 La proph tie peut triompher am rement tant que l on parvient demeurer inconscient de sa propre contribution l volution de la situation 4 Gorgio Nardone 2003 Chevaucher son tigre ou comment r soudre des probl mes compliqu s avec des solutions simples Seuil p 97 99 5 Algan Y et Cahuc P 2007 La soci t de d fiance Comment le mod le social s autod truit Rue d Ulm 6 http www laviedesidees fr Une histoire de la confiance e
46. nce vient du r seau Ce mod le tant plus biologique que m canique l nergie pour le maintenir provient de ses divers constituants Divers l ments entrent en jeu l empathie l attect la raison qui tous font circuler de l information dans le syst me pour le faire fonctionner entra nant alors une plus forte responsabilisation des acteurs Internet favorise le mod le interne En v hiculant empathie et rationnel Internet facilite la circulation d information donc d nergie dans un syst me complexe en r seau Ebay Airbnb Voiturelib Prosper Kickstarter sont autant de sites communautaires dans lesquels la visibilit des chemins de l information et de ses contenus ainsi que la publication de statistiques d usages permet de maintenir la confiance l o des entreprises traditionnelles grandes surfaces h tels banques loueurs de voiture Majors bas s sur l autorit d experts font face de plus en plus de d fiance Serge Soudoplatoft La confiance La Revue du Cube 3 3 Qui a peur de l art num rique Hugo Verlinde l art num rique trace un chemin qui ressemble de tr s pr s celui qu a trac en son temps l art cin matographique A un si cle de distance la communaut de destin est surprenante m mes doutes m mes embuches m mes promesses d avenir l horizon En 1919 le futur cin aste Jean Epstein fr quentait les fr res Lumi re Un temps traducteur de la presse anglaise pou
47. nfant du hasard champion de l incertain et grand ma tre des d s pip s De d robade en d robade il s est m me volatilis Car bloui par les prouesses du progr s technologique l imaginaire collectif ne se projette plus Toujours en retard d une nouveaut il peine d passer l horizon de l instantan Le voici coinc dans un aujourd hui en mouvement nouvel espace temps souple et granulaire qui sacre le r gne de l instant pr sent Priv d apr s l homo numericus arpente l enclos de l imm diat Mais cet tat n est il pas une heureuse nouvelle le signe annonciateur d un profond changement Ce r gne de l actuel ne nous rappelle til pas que chaque chose faite ici et maintenant s inscrit dans l in luctable cha ne des causalit s et qu elle est constitutive d un futur na tre lt C est peut tre cette urgence de vie l que plus que d autres les artistes du num rique ont su nous pr parer En dotant l uvre de capacit s de voir d entendre de ressentir et de s exprimer ils en font non seulement l immanent miroir de notre humanit mais un alter go vivant qui transcende notre relation au monde Car voici qu il convoque notre propre cr ativit par l exp rience d un tat d tre en mouvement qui se joue ici et maintenant Nous voici embarqu s dans l exploration de rivages int rieurs ces facettes de la personnalit qui pour Bouddha ne cr ent pas des je mais des nous uniques
48. nn e autour d ateliers de formations d expositions de spectacles de conf rences et de rencontres avec les artistes et les acteurs du num rique Le Cube organise tous les 2 ans un festival international d art num rique ainsi qu un prix pour la jeune cr ation en art num rique Depuis 2011 Il a galement lanc sa revue en ligne Cr en 2001 l initiative de la Ville d Issy les Moulineaux Le Cube est un espace de la Communaut d Agglom ration Grand Paris Seine Quest g r et anim par l association ART3000 Il est pr sid par Nils Aziosmanoft et dirig par St phanie Fraysse Ripert Le Cube 20 cours St Vincent 92 130 Issy les Moulineaux 01 58 88 3000 contact art3000 com www lecube com LA CONFIANCE L RE DU NUM RIQUE FERSPECTIVES Vemiers arlicle La Sontance J amp CQUC LONITARO Ho rsk ma fin AMTF SrH TT Four un swe enserrble dig dal DOMIN CUE SCIE MINE La cor larice SEHoe SUUWOCPLA UFF sid DLesillusion sur la conflance Qui a peur de art nurr rique IIC SEL AUTHIEF HUGO CRI IND fMercreci ZE septembre ms fille ce 13 ans a pris la decision de quite FAcchosk QI M2 plis Conan Le m me our le cours de l action venait ce perdre 10 de sa Lr niveau rankai da nantes valeur RARR FI IFY dl Fanm HH FOINTS DE VUE LA comfanse Me TSAK mo fn PAIE LIN VA LA confanse ACUS LOV E ARC SITA NE SCH TT ensemble dlg tal SERGE JULGA L TIC Lemi QUE Sci aria Edito La confi
49. nt imposer les rondeurs de la Terre les effets secondaires des exploits des navigateurs jumel s aux efforts des cartographes allaient propager une d ficience immunitaire dans le Ciel des Europ ens du Quatfrocentro qui paradoxalement renforcera la notion d individu et sa confiance individuelle Si 1492 voque la d couverte par les Europ ens de l alt rit totale le nouveau Monde et ses indig nes il est pourtant une autre date que l on ne mentionne jamais et qui est tout aussi importante tant elle marque le moment o un nouvel accent sur le moi et l autonomie personnelle se sont manifest s dans l espace priv des habitations domestiques C est en 1490 au Palazzo Strozzi Florence que fut inaugur e la premi re chaise individuelle Auparavant on s asseyait sur des bancs de bois adoss s aux murs o sur des tabourets et la chaise tait r serv e au souverain symbole de sa haute dignit et aux Papes qui n auront de cesse de l gif rer sur l absence d me des indig nes pendant que les v ques acquiescaient assis sur leurs banquettes Aujourd hui encore il n en va pas autrement du Parlement de Londres ou de l Assembl e Nationale Paris Aussi curieux que cela puisse para tre c est avec l introduction massive de la chaise en Europe que la confiance en un indi vidu autonome et moderne pouvait faire son entr e dans l histoire de l humanit Si l id e de la chaise tait ce point r volutionnaire c est qu elle f
50. on obtient beaucoup plus avec un mot gentil et un flingue qu avec un flingue tout seul You can always get more with a gun and a smile than with a gun alone S il est possible d analyser les relations humaines l aune d un subtil dosage de m canismes d int r t de pouvoir et de confiance il me semblait en revanche difficile d vacuer enti rement cette derni re du triptyque price authority and trust pr sent par les sociologues David Lewis et Andrew Weigert Pour d montrer que m me en mati re commerciale et financi re la confiance n tait pas r ductible des consid rations utilitaristes l ironie veut que je m tais moi m me employ la mesurer contribuant cultiver l aporie de la dialectique de la confiance et de l int r t Ces travaux ont t effectu s avant l av nement des r seaux sociaux que j ai toujours consid r s avec suspicion m me si j en suis un utilisateur occasionnel Se passer des bienfaits du num rique serait aussi contreproductit que de ne jurer que par ce m dium La confiance prise au sens d anticipation favorable accompagn e d un risque assum ne saurait tre r duite au strict calcul du risque et des gains potentiels aff rents une relation donn e Une telle r duction serait d autant plus hasardeuse que la confiance se fonde la fois sur une dimension morale la nature des intentions et sur une dimension technique la comp tence Enfin et surtout la confiance ne sau
51. ou comme une proposition de d bat pour l Universit d t d un parti politique d prim Pour tenter de conjurer ces tristes fatalit s je vais quand m me essayer de trouver des bribes d sordonn es de r ponse avec 3000 signes autoris s c est presque du Twitter une question trop pr visible Dans les ann es 1990 lors d une conf rence performance Cannes dans le cadre d un March international du multim dia et de l Internet l artiste am ricaine Laurie Anderson rapprochait la notion de r seaux de la notion de conscience Elle semblait vouloir dire ceci un r seau c est dire une structure reliant des points d autres points existe non pas seulement du fait de la r alit physique des liens qui relient des points d autres points mais surtout du fait de la conscience que l on a de la r alit de ces liens Pour faire court un r seau c est de la conscience en mouvement Probl me que faire avec de la conscience en mouvement On sait comment et avec quelle dext rit et quel potentiel constant d innovation les maftias les polices les arm es et les m dias utilisent les technologies de communication et les r seaux Mais on ne sait pas encore tr s bien ce que les citoyens en font Et l exemple du r le des r seaux sociaux dans la prolif ration pid mique des r voltes arabes est tr s loin de pouvoir tre port au cr dit de la splendeur d mocratique Je rapproche maintenant cette vision d une autre cel
52. r et de l h g monie de la peinture et de l il durant des si cles et des si cles de formatage ils semblent comme pris de vertige devant l absence de visuel que ces objets engendrent l absence totale d image ou de mati re tangible comme r f rent indispensable leur syst me de pens e les plonge dans des tats d angoisses bien naturels Ce qui les conduit rejeter d embl e sans les consid rer ces types de pratiques artistiques du fait qu elles chappent la convention des codes normatifs Les cases o les loger n existant pas encore pour elles dans l histoire de l art elles sont tout simplement ignor es de la plupart N ayant plus rien o pouvoir raccrocher leur savoir et des connaissances dont la r actualisation pr sente un temps de retard sur les pratiques artistiques en cours ils se contenteront de continuer de parler avec pertinence des locomotives vapeur au temps du TGV Plac s devant des pratiques dont l h t rog n it formelle l clatement des approches la multiplication des points de vue l absence de formes constantes et de style propre engagent naturellement leur r flexion dans une permanente perplexit ils campent sur leur quant soi Manquant des outils intellectuels n cessaires qui font encore d faut une histoire de l art en devenir pour appr hender des situations in dites ils en sont r duits par facilit rapporter toute leur attention et leur travail sur des mo
53. r Auguste il se risqua un jour lui parler de cin ma Selon ses propres termes ce fut une d confiture M fiez vous du succ s du cin ma Ce n est qu un engouement passager Le public oubliera cette amusette aussi vite qu il s en est pris Etrange mise en garde de la part d un des inventeurs du cin ma l ann e suivante Jean Epstein rejoindra le cercle d intellectuels rassembl s autour de la figure de Ricciotto Canudo l inventeur du terme 7 me art mi po te et mi voyant appelait la d couverte de ces domaines que le cin ma n avait pas encore explor Port par cette vision le groupe se lan a dans une exploration syst matique des moyens mis en uvre par le cin ma D s 1921 dans les s ances du Salon d Automne le langage y tait d cortiqu par le menu on passait au public des extraits de films pour montrer la richesse et le degr de photog nie des images Ils furent ainsi les premiers nommer les l ments de langage du cin ma ici un ralenti l une transition par fondu et ce visage immense qui remplit tout l cran un gros plan l id e qu une forme d expression puisse surgir des entrailles d une machine aura mis pr s de trois d cennies s imposer Durant cette p riode le cin ma avait des allures de volcan En lui grondait des forces qu il fallait mettre jour et pour ses missionnaires de la po sie au cin ma rien n tait impossible La confiance dans l avenir du Z me art tait
54. rait tre mise en quation du fait d une autre dimension par essence irr ductible le libre choix Un investisseur pourra ainsi en d pit de caract ristiques objectivement risqu es choisir d accorder o de maintenir sa confiance un entrepreneur tout simplement parce qu il sera persuad que ce dernier voudra et saura tout mettre en uvre pour mener bien son projet J ai eu l occasion de c toyer pendant une d cennie le dirigeantfondateur et les investisseurs de Xiring une entreprise devenue en dix ans un leader europ en en mati re d dition de solutions de s curit pour les transactions lectroniques La repr sentante d un des tout premiers actionnaires financiers de l entreprise m a un jour confi qu elle avait choisi d investir car l entrepreneur lui avait pr sent de mani re tr s transparente la situation de l entreprise non seulement des perspectives tr s prometteuses mais galement l ensemble des risques technologiques et commerciaux risques dont elle tait au demeurant parfaitement consciente Une telle transparence tait un gage de confiance et la suite a montr que celle ci tait justifi e Le dirigeant de Xiring avait compris que pour b tir des relations durables il valait mieux ne pas chercher enjoliver une r alit o les opportunit s s accompagnaient n cessairement de risques significatifs Etienne Krieger La confiance num rique utopie ou r alit 2 La Revue du Cube
55. res de type d oeuvres produites dans une soci t dite de l information et de la communication Bien s r l espace d ment mat rialis existe encore fortement ne serait ce que par l emprise de notre propre corps lui m me sur notre propre vie et encore par beaucoup d autres choses qui donnent encore aux Fred Forest L art causa mentale du visible l invisible et de la r alit une r alit autre La Revue du Cube 3 artistes l occasion de l exprimer L immat riel n exclut nullement le r el et inversement mais cela explique la nature hybride d uvres qui appartiennent d sormais ce qu on appelle r alit augment e Une m taphore pratique permet de comprendre ce que font les artistes de la communication Le concept d installation d objets comme forme est aujourd hui parfaitement int gr au langage de l art contemporain C est l interrelation entre ces objets qui fait sens Pour une uvre relevant de l esth tique de la communication il en est de m me sinon que le dispositif des objets utilis s objets informationnels ne sont pas dispos s dans une salle de mus e o une galerie mais dans un espace virtuel abstrait et ind termin qui n en est pas moins r el le cyberespace l installation s appropriant alors par extension d un nouvel espace qui prend sens au del de l il L art n estil pas en effet causa mentale avant que d tre uniquement perception 8 Fred Forest L art causa m
56. s inspir es par l horizontalit du peer fo peer nourrissent la r flexion sur le num rique comme rem de une verticalit hi rarchis e et obsol te mais nombre de ces analyses s arr tent en de d un v ritable questionnement du syst me m me l origine de sa disparition mon sens l analyse conomique au demeurant indispensable ne doit pas luder une approche plus globale et politique Je crois que l conomie num rique et les changements que celle ci provoquera ne suffiront pas La confiance ne sera restaur e que lorsque nous aurons tous la perception d une soci t plus juste quitable et respectueuse Les r flexions et d cisions au del de la prise de conscience des r gles du nouveau monde industriel et de la recherche de la valeur dans cette nouvelle conomie sont de nature politique justice sociale espace public d mocratie ouverte et devront questionner le mod le lib ral dont le num rique est en partie le prolongement innovant les sciences naturelles et sociales montrent que les Hommes sont spontan ment port s la coop ration celle ci d coulant de m canismes cognitifs et affectifs universels Ces d couvertes doivent provoquer une profonde remise en question de notre conception m me du vivre ensemble Le Web 2 0 occurrence importante dans la prise de conscience de la coop ration comme fondement de nouvelles relations sociales et conomiques nous donne une opportunit de r flexion sur
57. ser aussi bien pour l acheteur la garantie de recevoir son achat que pour le vendeur la garantie d tre pay Et que si quelque chose ne se passe pas comme pr vu le site est l pour r soudre le probl me Le succ s de PriceMinister peut s expliquer en partie par ce climat qu su cr er le site vis vis des millions de membres qui lui ont fait confiance Fort de cette exp rience je dirais que les crit res cl s sont finalement assez simples la confiance r ciproque entre le site et ses membres et entre les membres entre eux se fonde principalement sur la fa on dont l entreprise ex cute les choses au quotidien et tient ses promesses dans la dur e l re du num rique chaque site peut inspirer confiance au d part mais tablir durablement la confiance va reposer sur la concr tisation tangible et sans cesse renouvel e par ce dernier des r sultats attendus par ses visiteurs et clients Et les meilleurs outils pour les cr er sont l honn tet et le travail Entretien avec Pierre Kosciusko Morizet 3 questions sur la confiance num rique La Revue du Cube 3 QUIPE Comit ditorial Nils Aziosmano f St phanie Fraysse Ripert R my Hoche Avec la contribution de Carine Le Malet Isabelle Simon Gilbert H l ne Gestin Coordination R my Hoche Assist de Charline M t nier Chef de projet Web et coordination de la traduction Aur lie Jullien Recherches documentaires Julie Monne Conception lo
58. st html Marie Anne Mariot La confiance sans conscience La Revue du Cube 3 No risk no fun Antoine Schmitt Courageux insouciants moqueurs brutaux c est ainsi que nous veut la sagesse Elle est femme et elle n aime jamais qu un guerrier Nietzsche Ainsi parlait Zarathoustra La confiance 2 Quelle confiance 2 Confiance dans le monde confiance en l autre confiance en soi 2 Ceci est une ode la prise de risque Nous parlons du monde de l art nous ne sommes pas dans la banque ou l assurance Si en art il n y a pas de mise en danger de soi m me radicale structurelle et profonde o y en aura t il L art n est il pas le dernier refuge de la libert libert d action libert de pens e Libert danger confiance quel rapport La libert c est l inconnu C est le danger Peutil y avoir mise en danger en toute confiance Non Il faut de la peur Peur de l inconnu peur des dangers peur du futur peur de l erreur fatale Donc vigilance Donc combat Et une seule confiance la confiance en soi Elle aussi est structurelle intrins que Elle vient de l int rieur l artiste est un guerrier Tout comme la premi re bact rie qui est sortie dans la grande soupe pour y survivre et se reproduire Le risque est immanent la vie La confiance c est la mort La mort par ennui la mort par repli Un monde r gi par les assurances risque calcul r assur No risk no fun Quelle libert agir
59. t beaucoup de membres donnent d eux un profil enjoliv voire carr ment mensonger Les nouvelles formes d changes virtuels reposant sur des recommandations et sur une forme de proximit g ographique ou sociale continuent n anmoins de se d velopper une poque o tout s acc l re l valuation de la fiabilit d autrui doit en effet pouvoir s effectuer en quelques clics C est en quelque sorte la version postmoderne du serpent Kaa le python hypnotiseur du Livre de la Jungle La r alit est heureusement plus complexe et la confiance ne saurait se r duire un graphe r putationnel esquiss par les membres d un r seau social La confiance est la fois relative un objet sp cifique et une personne donn e Avec la fougue du jeune th sard je m tais nagu re lev contre l assertion d Oliver Williamson une ic ne anglo saxonne des sciences conomiques qui avait affirm que la confiance avait au mieux sa place dans les relations amicales ou amoureuses mais que dans les monde des affaires elle ne faisait que troubler les eaux claires du calcul submit that calculativeness is determinative throughout and that invoking trust only muddies the clear waters of calculativeness J avais du mal accepter cette assertion qui reposait sur une vision par trop utilitariste des relations conomiques m me si dans un registre connexe je concevais plus ais ment l aphorisme attribu Al Capone selon qui
60. t bien vouloir dire une soci t en r seau ouverte Ouverte sur quoi Sur la consommation Sur son soi m me sur son propre groupe identitaire sur son propre groupe religieux sur mon seul double l exception de tous les autres Et que veut dire une soci t cr ative De quelle cr ativit parleton De celle des artistes O sontils ceux qui ne sont pas que les repr sentants de commerce z l s du divertissement technologique et des profits monstrueux qu il permet d engranger On se souvient du d ferlement infernal qui a emport la plan te lors du d c s du gourou d Apple et de l abrutissement g n ral qui a suivi Quoi d gal ou sup rieur en 1937 la performance d Orson Welles annon ant la radio l arriv e des extraterrestres 2 De quelle cr ativit parle t on De celle des associations Parlons en du pouvoir associatif lamin par le d lire r glementaire la b tise bureaucratique et le d ni de la notion de prise de risque Alors quoi Alors il faut simplement reposer la question autrement La question repos e La r volution num rique qui s impose tous et chacun se propage sur le mode pid mique Elle entra ne d ores et d j des bouleversements sans pr c dent et charrie dans son sillage le pire comme le meilleur l heure o tout s acc l re se recompose et se complexitie et o l Homme n a jamais eu autant de raisons de craindre l asservissement g n ral
61. tant que les compagnons de jeu eux ignorent l incident subi d o la question du rapport autrui travers la technologie G n ra R gion Guilde Groupe Amis Grandine vent d edre ee uer un scarahee d eau Region Wous stes entre dans le Portail Ext Regioni Vous stes entre dans le Portail Hard Capture d ecran Waus ade sa Wous dites bonne chance Grmp s Morber si je pe pas je reumns Wous dites ole Erreur d affichage durant la pratique du jeu vid o Dark Age of Camelot Mythic Entertainment Etienne Armand Amato La relation l re num rique de la confiance la croyance La Revue du Cube 3 Une visualit soudainement abstraite dans Anarchy Online Funcom Dans le second exemple cette fois le joueur est juste p nalis car il peut essayer de se d placer en faisant confiance la carte des lieux tout en esp rant que le probl me se r sorbe de lui m me Etienne Armand Amato La relation l re num rique de la confiance la croyance La Revue du Cube 3 Les yeux dans les yeux Jean Jacques Birg Comme pour les deux pr c dentes questions la r ponse est plus large qu appliqu e la seule sph re num rique La question de confiance est la base des relations humaines qu elle soit m rit e ou serve de paravent aux pires malversations Encore une fois elle interroge la relation soi m me autant qu envers l autre Comment avoir confiance en
62. tion qu il s agisse de la recueillir de la m moriser ou de la diffuser provoquent un d veloppement exponentiel des donn es disponibles qui conduit en retour la n cessit financi re et industrielle de nouvelles innovations technologiques C est l une gigantesque vis d Archim de laquelle nous ne pouvons plus chapper et dont les v nements r cents concernant l association Wikileaks repr sentent une illustration int ressante Cette course effr n e l innovation nourrit des d bats th oriques passionn s et houleux autour du phantasme d une appropriation globale du r el dans des quations informatiques D bats qui butent naturellement sur la nature des l ments qui nourrissent ces algorithmes envahisseurs Car ils restent des symboles seulement recevables dans les dispositifs de la logique formelle m me s il s agit de proc dures autorisant des r gulations cybern tiques Aujourd hui la volont affirm e des chercheurs d aboutir dans la reproduction des comportements intelligents am ne les investigations au niveau du domaine quantique o peut s imaginer une tentative de d calque des relations synaptiques dans le cerveau La boucle serait alors boucl e et l immortalit en vente dans les rayons informatiques de nos grandes surfaces Pourtant ma connaissance aucun de ces syst mes simul s de ces syst mes dits experts n a pu encore reproduire la dynamique propre du vivant naviguant constamment entre l
63. toutes celles qui y particibent et r digeai nos fondations sur les bases du collectif l affaire a ses limites et nous f mes parfois contrari s Il ne faut jamais donner trop sans laisser l autre le soin de renvoyer l ascenseur l y aider si n cessaire en demandant son secours o en d celant ses aptitudes jalousement ou maladroitement conserv es les changesqu oftrentlesnouvellestechnologies devraient permettre le rapprochement mais le support reste dangereusement m canique La proximit virtuelle produit des illusions r elles La distance est trompeuse La v rit ne se lit qu au fond des yeux Il faut tre l Quant la m fiance qu inspire Internet dont le manque de fiabilit est honteusement mis en avant par les m dias plus traditionnels on peut s en moquer la mani re dont nombreux de ces professionnels traitent les informations envoy es par les grandes agences de presse sans aucun recul avalant les couleuvres que leur livrent en p ture les services de communication des gouvernements On sait comment l Histoire est crite par les vainqueurs La Toile a le m rite d tre ouverte toutes les controverses et de solliciter les citoyens connect s du monde entier Jean Jacques Birg Les yeux dans les yeux La Revue du Cube 3 3 La confiance Pierre Bongiovanni La question pos e se pr sente au choix comme un champ de mine conceptuel chacun des termes utilis s pr te controverse
64. ut l une des manifestations de cet abysse de lumi re qui s ouvrit au dessus de l Europe et qui marqua la sortie du monocentrisme m taphysique par une transmission acc l r e des connaissances et les mutations technologiques de cette poque La sph re immuno individuelle pouvait symboliquement pour la premi re fois tre plac e au sommet de la pyramide sociale 1 Catalogue qui se trouve aujourd hui New York au Buckminster Fuller Institute 1490 2012 bois verre feutre 30x30x25cm L uvre rec le un myst re si l on soul ve la sph re nous d couvrons une date directement crite sur le haut de la pyramide 1490 quoi faitelle r f rence 2 Imm diatement nous pensons 1492 la d couverte des Am riques pourtant il n en est rien Ainsi sous la sph re est dissimul e une date qui a particip un changement radical une universalisation des comportements au quotidien le peuple toute classe confondue acc dait un confort dont il tait priv Julie Crenn Black picture n 14 2012 impression num rique sur papier 70x 105cm 2012 Christian Globensky Une co esth tique de la confiance La Revue du Cube 3 3 Un d sir de confiance hors des cannaux habituels ric Legale La R volution num rique bouscule inqui te voire menace notre mode de vie disent les conservateurs de droite comme de gauche Rien de tr s nouveau Alain Peyrefitte avait d j d montr en 1995

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