L`information sur le sida dans les collèges et lycées
Contents
1. Charlotte Paoletti Melman s interroge ainsi sur la pertinence de l action que ses quipes m nent en dans les classes de 4 935 interventions par an tiraill e entre la n cessit de tendre des perches ceux qui ont d but leur vie sexuelle ou subissent des violences et celle de ne pas bouleverser la majorit des l ves qui a les pieds dans l enfance et qui prend des explications en pleine figure lors que d autres de leurs camarades utilisent des termes qu ils ne connaissent pas et que nous nous devons d expliciter Jongler entre les besoins des uns et des autres n est pas n cessairement vident au cours d une s ance de deux heures Bref une question d licate de d pistage et d information pourtous en Brochure consultable en ligne wwwrlecrips net webidf publications index htm www arcat sante org nationale prend sa charge ces 15 000 euros ce qui lui permet d attribuer 5 000 euros annuels par aca d mie une somme d risoire compte tenu du nom bre d tablissements concern s Sans compter que depuis 2004 ces budgets ont cess d tre fl ch s de sorte que leur allocation l ducation la sexualit d pend du bon vouloir de chaque recteur Dans ce contexte l ducation la sexualit varie consid rablement d une r gion d un d partement d une acad mie et d un tablissement l autre Le JDs n 165 mai 2004 DE 11 dossie L information sur le sida2. l angle m dical avec le risque que cela comporte celui d un message qui reste inaudible La psychosociologie explique que 5 C est ce que sugg re la circulaire du 17 f vrier 2003 Dans les enseignements tous les niveaux les programmes des diff rents champs disciplinaires offrent dans leur mise en uvre l opportunit d exploiter des situations des textes ou des supports en relation avec l ducation la sexualit Le forum ou l art de trouver des solutions Cela fait quatre mois que Matt et Kim sortent ensemble Ce soir Matt a d cid que le moment id al pour qu ils fassent l amour tait arriv Mais Kim ne se sent pas encore pr te La n gociation commence et chacun reste sur ses positions Il s agit l de l une des sept sc nes que la compagnie Entr es de Jeu propose lors de son spectacle Pas si simple et pas si compliqu non plus qui r pond une commande du Crips Ile de France Le principe est le suivant plusieurs situations tr s pr cises allant de la difficult faire le premier pas vers celui celle qui nous pla t la gestion d une infid lit dans un couple en passant par la n gociation du pr servatif lors d une premi re nuit d amour sont jou es aux l ves Aucune ne finit de fa on satisfaisante Le meneur de jeu invite donc les l ves l issue de la pi ce choisir les trois sc nes qui les int ressent le plus et modifier les atti tudes des ac
3. ons Le Cybercrips accueille aussi bien des individuels que des classes notamment des jeunes de la Protection judiciaire de la jeunesse et des personnes handica p es Ces publics sont prioritaires pour nous parce qu ils sont g n ralement moins bien inform s que les autres pr cise Beno t F lix Les animateurs font faire aux groupes de jeunes la visite compl te de l endroit et leur proposent une animation d bat en groupes mixtes ou s par s Les s ances qui par tent des questionnements et des connaissances des jeunes m lent des questions sur le d sir et l amour d autres aspects plus techniques Nous leur mon trons comment sont faites les parties g nitales quoi ressemblent les trith rapies ou comment se pr sen tent les diff rents modes de contraception Notre but est que tout devienne tr s concret leurs yeux Un cahier permet galement aux jeunes de parler ano nymement des violences sexuelles qu ils ont vues ou subies Lorsque nous voyons quelqu un qui est en train d crire nous allons vers lui et nous essayons de cr er un lien En cas de besoin nous lui signalons des structures susceptibles de l aider Des consul tations sp cifiques sont en outre propos es sur la tabacologie le cannabis ou l identit sexuelle Cet espace rencontre un vif succ s Soixante dix adolescents s y rendent en moyenne chaque apr s midi Beaucoup y reviennent et y emm nent leurs copains Des accords lo
4. dans les coll ges et les lyc es L Le un espace exceptionnel d di aux 13 25 ans Aurez de chauss e de la Tour Montparnasse le Crips Ile de France a cr il y a deux ans un espace cha leureux et ludique enti rement consacr aux ques tions li es aux drogues et la sexualit Nous avons voulu que le Cybercrips soit un espace de plaisir qui r ponde aux attentes des jeunes explique Beno t F lix Sur des ordinateurs en libre acc s les adoles cents trouvent en mots et en images pleines d hu mour des r ponses tout ce qu ils ont toujours voulu savoir sur le sexe sans oser le demander comment se mettent les pr servatifs comment on d piste le sida etc Ailleurs une pompe leur montre comment sont test s les pr servatifs et une bo te magique leur permet d valuer leur capacit les mettre dans le noir Des pr servatifs f minins et masculins Cette brochure r pondant aux questions des jeunes est disponible au Cybercrips 19 E LeJDs n 165 mai 2004 En LM r Al L F F J g Eak a l 1 i i ainsi que des lubrifiants sont bien s r la disposi tion des jeunes ainsi que entre autres documen tations le d licieux double guide intitul Guide du corps f minin au dessous du soutien gorge et du corps masculin au dessous de la ceinture qui r pond avec humour aux questions r currentes que se posent les filles et les gar
5. ning familial Couple et Famille caisses primaires d assurance maladie etc ils doivent souvent limi ter leurs prestations faute de financement Les cr dits allou s l Education nationale par la Direction g n rale de la Sant n ont en effet cess de baisser de 380000 euros en 1995 15 000 euros en 2000 jusqu tre supprim s en 2001 Depuis l Education Texte enligne La question de En fonction de l ge les pr occupations face la sexualit ne sont pas les m mes A l cole primaire les enfants sont dans une p riode de mise entre parenth ses de l int r t port la sexualit Au minist re de l Education nationale on estime que la notion d ducation la sexualit ces ges doit pour le moment faire l objet d tudes On y pressent toutefois qu un apprentissage en ce sens pourra porter sur la connaissance des diff ren ces entre sexes et la n cessit d apprendre ne pas injurier l autre sexe A partir de l adolescence la sexualit fait son entr e souvent brutalement les corps se transforment des d sirs nouveaux se font sentir et perturbent l quilibre psychique Une construction de soi m me se met en marche non sans tourment L ouverture des uns et des autres une sexualit nais sante ne s op re pas la m me allure C est surtout au coll ge que la question de ce d calage se pose La responsable de l EMIPS Paris Equipe mobile d information et de pr vention sant
6. 10 E LeJDs n 165 mai 2004 L INFORMATION SUR LE SIDA DANS LES COLL GES ET LES LYC ES De la l ducation la sexualit En France la pr vention du sida aupr s des jeunes s int gre d sormais dans le cadre plus large d une ducation la sexualit destin e participer de la construction sociale et indivi duelle de chaque jeune De nombreux efforts restent cependant r aliser pour mettre en place une ducation digne de ce nom Il y a six ans les coll giens et lyc ens taient satur s par les messages de la pr vention sida Lorsque nous venions leur en parler ils nous appelaient Monsieur ou Madame pr servatifs I nous est alors apparu que bien d autres probl matiques les pr occupaient comme l orientation sexuelle les grossesses non d sir es ou les textes de loi autour de la sexualit et nous avons d cid d lar Les formateurs constatent gir le champ de nos inter que les jeunes poss dent de meilleures connaissances sur le sida Un certain nombre de centre r gional d information croyances ont disparu Toute et de pr vention sida Crips fois le pr servatif f minin et le traitement post exposition restent encore mal connus posent sur de la sexualit avec ventions explique Nathalie Truchet responsable des pro grammes coll ges lyc es du Ile de France Aujourd hui les s ances abordent les diff ren tes questions que les jeunes se une
7. ble a ai l adresse Inter participatif une s ance de th EP RN tre forum ou th tre interac AS www ors idf org tif cf encadr p 14 Les animateurs A r ajustent les connaissances factuelles des l ves et leur proposent des documents et des adresses pour approfondir les questions qui les pr occupent e l intervention suivie soit parce qu elle se d roule en plusieurs s ances de deux heures par petits groupes gt gt Le JDs n 165 mai 2004 DE iStockphoto 1 3 k L information sur le sida dans les coll ges et les lyc es ier doss soit par l implication des professeurs qui d cident de lorsqu une menace est trop forte elle est occult e trouver un biais pour int grer l ducation la sexua lit dans leur cours 5 soit par la mise en place d un Comit d ducation la sant et la citoyennet afin d inscrire la sexualit dans une d marche plus globale de sant soit encore travers des projets sp cifiques cr ation de po mes ou d une pi ce de th tre autour du sida etc Le but est d viter queles deux heures d intervention adviennent sans pr para tion ni suivi des l ves Pour le docteur Lamour direc teur du Comit r gional et d partemental d duca tion et de promotion de la sant Credeps des Pays rappelle le docteur Lamour en ajoutant combien une approche globale sur plusieurs niveaux de classes lui para t importante Nous en som
8. caux sont en train de se mettre en place pour exporter l id e du Cybercrips Une affaire suivre Olivier Charlot Si le Crips Ile de France b n ficie depuis 1992 du soutien ind fectible de sa r gion et peut se r jouir de toucher 80 des lyc es et 50 des Centres de formation par alternance CFA aucune autre r gion ne peut se pr valoir d un programme aussi syst matique Brigitte Reboulot directrice du Crips PACA Provence Alpes C te d Azur expose la situation dans sa r gion Le Crips PACA anime des s ances dans les CFA de la r gion mais nous ne disposons d aucun financement pour intervenir dans les lyc es Quelques associations arrivent parfois obtenir de l argent pour mettre en place un projet sur le long terme Les Ddass financent galement quelques op rations en milieu scolaire dans les Alpes de Haute Provence et les Hautes Alpes parce qu il existe l une v ritable volont politique Mais dans l ensemble tr s peu d actions rencontrent leur bud get Les interventions se r alisent donc avec les moyens du bord pour le meilleur et pour le pire J entends parfois que c est une m re d l ve qui est intervenue sur le sida parce qu elle est infirmi re Ce n est pas s rieux ajoute Brigitte Reboulot Le Crips Aquitaine d plore lui aussi le manque de volont du conseil r gional de s investir dans le domaine de la sant Avec son financement limit et en baisse en provenance d
9. e la Ddass ce Crips r alise des s ances ponctuelles sur le sida la demande des tablisse ments souvent pour des classes de 3 Il participe aussi une journ e de sensibilisation au sida orga nis e par l universit de m decine de Bordeaux II De nombreuses autres associations interviennent dans la r gion Autre exemple en Auvergne le Crips qui ne compte que deux personnes r pond ponctuellement aux sollicitations des coll ges et lyc es environ 30 tablissements en 2003 au tarif de 80 euros la s ance de deux heures Il n y a donc pas d unit qui se d gage des actions des Crips dont les possibilit s d intervention d pendent des financements qui leur sont accord s localement Un m me constat de disparit avec un manque global de financement pour l ducation la sexualit doit tre fait tous les niveaux du pouvoir Proposer une intervention adapt e L ducation la sexualit ne profite donc pas tous les l ves fran ais de fa on homog ne l Education nationale estime qu entre 1997 et 2000 53 5 des coll ges ont mis en place des actions dans ce sens et qu environ 90 ont t reconduites d une ann e sur l autre On peut classer ces interventions O en sont les Texte enligne Wwww arcat sante org P Dans l ensemble les formateurs constatent que les jeunes poss dent de meilleures connaissances sur le sida qu il y a quelques ann es Un cer tain nombre de cr
10. la base du b n volat Les futurs formateurs des intervenants sont initi s pendant un an la sexologie et la p da gogie de l ducation la sexualit Pour l heure un peu plus de 200 d entre eux ont b n fici de ce cur sus et ont relay leurs connaissances 12000 per sonnels de l Education nationale selon les estima tions du Bureau de l action sanitaire et sociale et de la pr vention principalement des m decins scolai res des infirmi res et des professeurs 4 de scien ces de la vie et de la terre SVT qui ont re u une for mation de trois jours Un bilan des actions conduites entre 1997 et 2001 produit par l Education natio nale rapporte que malgr ce dispositif l ducation la sexualit tarde se mettre en place correctement cause de e a difficult accorder les disponibilit s horaires des l ves des enseignants et des intervenants e l absence de projet d tablissement concernant l ducation la sexualit de sorte que les actions semblent parfois parachut es sans logique pour la classe e la disponibilit souvent insuffisante des personnels de l Education nationale et des partenaires ext rieurs Ces partenaires sont autoris s pallier le manque de formateurs internes l Education nationale Th o riquement nombreux pouvoir intervenir dans les coll ges et ou les lyc es Crips EMIPS associations de lutte contre le sida Mouvement fran ais du plan
11. la g n ralisation de l ducation la sexua lit tous les niveaux scolaires cole coll ge lyc e hauteur d au moins trois s ances annuelles et par groupe d ge homog ne loi n 2001 588 art 22 Il ne s agit plus seulement dans ce nouveau contexte l gislatif de rendre plus audible le discours de pr vention mais de reconna tre la sexualit comme une composante essentielle de la construction de la personne et de l ducation du citoyen 2 l du cation la sexualit ne repose d s lors pas unique ment sur la biologie mais int gre tout autant sinon plus une r flexion sur les dimensions psychologi ques affectives sociales culturelles et thiques Elle doit permettre d approcher dans leur complexit et leur diversit les situations v cues par les hommes et les femmes dans les relations interpersonnelles familiales sociales 3 Dans ce cadre l ducation la sexualit ne peut se pr senter comme un cours magistral et normatif elle part au contraire des connaissances et des pr occupations des l ves sans jamais porter de jugement sur ce qui est dit afin de cr er du d bat et de les amener b tir leurs propres r ponses Une d marche de projet mise en place par les chefs d tablissements est fortement recommand e Voil pour les principes Des in galit s Depuis 1995 l Education nationale forme des per sonnels l ducation la sexualit sur
12. mes encore loin Faute de moyens financiers certes mais aussi faute d implication suffisante des politiques et des respon sables d tablissements La sexualit n en a d cid ment pas fini de g n rer des r sistances Laetitia Darmon 1 Une douzaine d associations assure des permanences la Cit i de la Sant au c ur de la Villette sur le th me du sida de la Loire les projets d tablissements constituent le seul garant de l efficacit de l ducation la sexua lit Autrement on n a pas le temps de savoir o en sont les jeunes et de leur proposer une intervention 3 Idem adapt e estime t il 2 Circulaire n 2003 027 du 17 f vrier 2003 en application de la loi n 2001 588 4 La controverse reste ouverte sur la pertinence qu il peut y avoir Alors que la loi pr conise une ducation la sexualit ce que des professeurs parlent de sexualit devant leurs l ves pour tous les niveaux de classe force est de consta Pour certains sp cialistes de l ducation la sexualit une telle i d marche met en danger les professeurs devant leur classe ter pour le moment que celle ci ne profite pas encore Des personnes ext rieures l tablissement ou ancr es dans le champ comme il le faudrait tous les l ves Beaucoup de de la sant leur paraissent plus aptes r aliser ce type d interventions jeunes n ont entendu parler de pr vention sida que sous un angle restreint
13. oyances ont disparu Toutefois le pr servatif f minin et le traitement post exposition restent encore mal connus Dans l ensem ble l int r t des l ves pour l ducation la sexualit appara t tr s fort Les jeunes sont extr mement l coute Des formes de violence sont toutefois signal es A l EMIPS Ile de France on constate depuis deux ans une recrudescence de la violence entre les gar ons et les filles qui est telle dans certains coll ges que les intervenants sont oblig s de s parer les sexes Au Crips PACA on signale l absence de rep res de certains jeunes qui racontent des histoires de tournantes et ne voient pas o est le probl me Ces situations tr s pr occupantes ne concernent heureu sement qu une mince fraction des l ves mais elles rappellent plus que jamais la n cessit de travailler sur les notions de diff rences entre les sexes et de respect en trois cat gories principales e l intervention isol e purement tech mr nique sur le sida ou la contraception bref celle dont l Education nationale a constat l insuffisance Le Guide e l intervention ponctuelle deux res heures propos e par des per der sonnes form es l ducation la contra la sexualit internes ou non Fi a du l Education nationale L approche mig pratiquant p dagogique consiste partir des a o connaissances des l ves en par l ORS Il est les suscitant travers un d bat consulta
14. place privil gi e accord e la notion de plaisir et aux modalit s du rapport l autre sexe Cette approche globale permet de s adap ter aux demandes des l ves leur degr de maturit et de ne pas leur pr senter la sexualit sous le seul prisme de la maladie Elle n en contient pas moins des passages oblig s relatifs la pr vention sida mode d emploi des deux pr servatifs masculin et f minin informations sur les tests de d pistage sur le traitement post exposition Les jeunes re oi vent galement un pr servatif un porte clefs pour le prot ger et de la documentation sur les structures auxquelles ils peuvent s adresser Sida Info Services la ligne Azur Fil Sant Jeunes Cybercrips Cit de la Sant 1 Cette p dagogie correspond celle qu utilise un grand nombre d intervenants en pr vention sida L volution de leur approche va dans le sens des pr conisations du minist re de l Education nationale Ce dernier alert plusieurs reprises entre 1988 et 1993 de l insuffisance du discours informatif sur la maladie pour d velopper des comportements responsables chez les jeunes d cide d inscrire l ducation sexuelle et la pr vention sida dans le cadre plus large d une ducation la sexualit La circulaire du 11 avril 1996 rend cet enseignement obligatoire pour les classes de 4 et de 3 raison de deux heures mini mum par an Un pas suppl mentaire est franchi en 2001 avec
15. teurs afin de d bloquer la situation Les l ves viennent interpr ter eux m mes le changement de comportement qu ils sugg rent Le th tre forum s ach ve sur un quart d heure d informations plus pr cises sur les pr servatifs masculins et f minins et sur la contraception notamment la pilule du lendemain Le th tre forum que plusieurs compagnies th trales pratiquent en France n a pas pour vocation de se substituer aux s ances de pr vention plus traditionnelles mais de les introduire ou de les compl ter Andr a l ve de seconde qui a assist une repr sentation estime qu il est int ressant de pouvoir rejouer les situa tions parce qu on voit comment elles peuvent changer en fonction de l attitude des personnages Ca oblige aussi se rendre compte qu il y a des comportements qu on ne doit pas accepter Je trouve cela structurant Photo DR La compagnie Entr es de Jeu 1 4 E LeJDs n 165 mai 2004
Download Pdf Manuals
Related Search