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L`eau dans tous ses états

1. Tandis que les r cits descriptifs des installations hydro lectriques admirent les prouesses de ces rubans vertigineux plongeant dans le vide m me le roc ou traversant des vall es troites par les airs les images nous montrent une foule d hommes ouvriers et paysans suspendus parfois entre ciel et terre sans aucune protection ni s curit accroch s aux conduites dans des postures parfois acrobatiques ou juch s sur des chafaudages de fortune ou des c bles a riens affrontant le danger et le vertige en permanence fig 4 5 Les ouvriers pour la plupart des immigrants le pay rent parfois de leur vie Fig 4 Installation de la conduite forc e Fig 5 Travaux acrobatiques pour pour la Soci t pyr n enne d Energie l installation d une conduite forc e lectrique Orlu Ari ge Eux aussi dans la vall e de la Romanche vers participaient la conqu te de la 1920 Collection Mus e Dauphinois nouvelle nergie Collection Mus e Dauphinois SPILLEMAECKER Chantal 101 Les industriels rivalisant entre eux dans le grapillage des forces hydro lectriques des Alpes du Nord et se lan ant des d fis dans la conqu te de l lectricit faisaient ex cuter les projets en des temps record en mettant au travail une masse d hommes uniquement arm s d outils sommaires et dont seule la force comptait fig 6 7 _ PLATS Cr 3 TA gt lt b BN ATIP ae ME d DO LCA T A nn ES Ve ds 2 Ap A 7 27 Tu
2. tablissent un canal propre avec une prise situ e entre les deux r seaux existants Les droits d eau sont rattach s la terre mais le partage est conflictuel Au milieu du XVIIe et jusqu la r volution fran aise les canaux de Prades sont afferm s des entrepreneurs priv s 2e cycle coalition entre syndics des canaux et industriels priv s pour conforter les r seaux branches nouvelles contre l Etat La R volution fran aise abolit les privil ges mais la reconnaissance des droits d eau anciens finit par tre r tablie Les tenanciers reprennent en gestion communautaire leurs r seaux Ils n gocient la consolidation des prises et des canaux primaires aux frais des priv s en change de la force hydraulique Ils accueillent de nouveaux irrigants mais leur font payer un double r le Ceux ci se constituent en associations ind pendantes 3e cycle engagement fort de l Etat par un nouveau r seau et par le contr le des associations syndicales L Etat reprend autorit sur la construction de nouveaux canaux et sur le contr le des associations syndicales par le jeu des subventions sur les travaux d entretien Les tours d eau sont une nouvelle fois r vis s et les tats matrice publi s Mais une partie des agriculteurs opte pour des r seaux sous pression pour irriguer les vergers qui deviennent la sp culation principale Le r seau le plus r cent conna t des difficult s sa gestion se fait par un syndicat int
3. Gr ce l abb Paulmier le voyage de Gonneville devient connu Sur les cartes l on trouve maintenant Terre de Gonneville au bord de la Terra australis incognita peu pr s sur le m ridien du Cap Cela suscite plusieurs propositions d exp dition aux terres australes mais souligne t on sans que dans sa d claration Gonneville marque le lieu o il aborda ni par latitude ni par longitude Un certain Fran ois Coreal publie en 1722 un recueil de Voyages aux Indes occidentales r dit en une Nouvelle dition augment e d une nouvelle d couverte des Indes m ridionales et des terres australes On y lit Aucune nation de l Europe ne peut disputer les Terres australes nos Fran ais puisqu ils les ont reconnues d s l an 1503 6 L exp dition de Bouvet 1738 1739 C est finalement vers 1738 le valeureux capitaine breton Bouvet qui par ses projets argument s comme par sa r putation d excellent marin va convaincre la Compagnie des Indes laquelle il appartient depuis l ge de vingt cinq ans de lui confier une mission de re d couverte de la Terre de Gonneville Bouvet adresse la Compagnie des Indes trois m moires en 1733 en 1735 et en 1737 Bien entendu il s appuie d abord sur le texte publi par l abb Paulmier le climat temp r le trajet de quelques semaines depuis Madagascar etc Mais il fait surtout valoir l int r t que repr senterait l existence sur la route des Indes d une re
4. Pour les leveurs les donn es sont diff rentes d s les premi res pluies les herbages se reconstituent les mares temporaires se reforment photo 4 les nappes des oueds se reconstituent L activit est d s la premi re pluie facilit e les troupeaux retrouvent une lactation et commencent engraisser ne devant plus se d placer sur des kilom tres pour satisfaire la faim et la soif Photo 4 Mare d alimentation des hommes et du b tail L leveur quant lui n est plus tenu de puiser pour abreuver ses b tes activit qui peut demander des heures d efforts en fonction de la profondeur de la nappe 5 Les droits d eau Les eaux souterraines appartiennent l Etat Ce principe semble acquis mais n a pas grande signification pour les usagers ceci pr s que propri t de l Etat est synonyme de propri t de chacun et il s ensuit une difficult majeure lors des am nagements comme les forages ou les pompages photo 5 Les usagers refusent de participer l entretien des installations en payant un droit d eau consid rant que l eau est disponible librement pour chacun dans le cas d quipements install s par les projets de d veloppement ou par les services des Etats 42 La question de l eau au Sahel Dans le cas des puits traditionnels photos 6 8 le droit de puisage appartient celui ou ceux qui ont fonc l ouvrage Le droit d eau est libre pour les particuliers on ne refuse pas l
5. Zone pastorale AGADEZ Zone agricole ALGERIE mau TAHOUA DIFFA TILLABERI 300 mm TCHAD ZINDER a 7 4 gt 7 US g 500 mm i eoe z 400 mm 600 mi 600 mm T 500 mm Ancien Lac Tchad 700 mm MARADI 700 mmM F 600 mm IT 800 mm NIGERIA D BENIN DOSSO 0 300 km Source Direction de la M t orologie Nationale 800 mm Fie 1 Cette carte met en vidence la variation spatiale de l isohy te 300 mm au cours des derni res d cennies Avant la diminution des pluies les cultivateurs ont pacifiquement pris possession des terres vou es l levage Depuis la d gradation des conditions climatiques les leveurs tentent de reprendre les meilleures terres pastorales il s en suit des conflits r currents entre les groupes 2 Caract res des pluies au Sahel La r gion sah lienne peut tre d finie partir des conditions climatiques des habitudes li es l exploitation de l espace et au mode de vie des populations Le Sahel est encore une r gion du globe o la population rurale domine Pr s de 80 des sah liens vivent en campagne et tirent leur subsistance de l agriculture ou de l levage Ils d pendent des conditions climatiques de leur r gion en particulier de la pluviom trie Or cette pluviom trie au Sahel est erratique aucune r gularit ni en terme de quantit ni en terme de distribution ne peut tre assur e d une
6. apr s l chec du Fran ais Jacques Cartier au Canada l chec du Fran ais Villegagnon au Br sil les massacres des Fran ais en Floride par les Espagnols apr s la main mise de l Espagne sur le Portugal en 1580 un livre alors c l bre intitul Les Trois mondes qui propose une nouvelle politique coloniale des puissances europ ennes Les trois mondes sont le vieil c est dire Europe Afrique Asie le neuf toute l Am rique et l inconnu les Terres Australes Le vieil et le neuf sont d j partag s estime La Popelini re Le Portugais a couru vers l orient l Espagnol vers l occident l Allemand et l Anglais vers le septentrion aucun n a donn atteinte aux terres australes qui sont si grandes Elles ne peuvent tre moins pourvues de richesses C est l o les princes de ce temps devraient faire montre de leur puissance Il est vident ses yeux que les terres australes sont habit es puisque Dieu rappelle t il ordonna Adam et Eve de cro tre et multiplier et de remplir le monde D autre part le grand int r t d une telle terre de peuplement serait de fonder un empire au moins gal celui de l Espagne Et La Popelini re conclut C est d daigner la nature m me et le devoir de l humanit que de ne pas travailler tirer honneur et profit d une chose si avantageuse tout le si cle dans lequel on vit Quand il ne s y trouverait rien digne de m moire la curiosit serait to
7. e la Soci t des Missions Etrang res Paris dont le but est l vang lisation des infid les L abb Paulmier reste seul avec ses r ves sans charge missionnaire et c est alors qu il publie un livre de plus de 200 pages qui s intitule M moires touchant l tablissement d une Mission chr tienne dans le Troisi me monde autrement appel la Terre Australe M ridionale Antartique sic et Inconnue par un eccl siatique originaire de cette mesme terre Paris chez Cramoisy 1663 Au moins de c ur l abb Paulmier se sent un missionnaire Ce livre est rare mais il a touch les personnes essentielles puisque l exemplaire conserv la Biblioth que Nationale de France porte la marque autographe de Colbert le tout puissant ministre de Louis XIV qui porte un int r t marqu pour l orient en cr ant en 1664 la Compagnie des Indes avec le monopole du commerce de l extr me orient Dans la pr face l abb Paulmier expose son histoire de taxe la d couverte du monde austral par son arri re arri re grand oncle et sa requ te pour une mission vang lisatrice Et il exprime surtout son souci pastoral pour ces pauvres et mis rables Austraux qui g missent depuis tant de si cles sous la tyrannie de Satan Il les estime facilement plusieurs millions C est uniquement ce qui l int resse les Indiens Et l par chance pour nous il reproduit toute la partie du texte de Gonneville relatif aux Indien
8. Actes du cycle de conf rences 2001 de l Association des Anciens de l IGUL Lausanne 2002 106 p CHF 20 Christophe Mager Antonio Da Cuna Jean Fran ois Both Evaluation du territoire d veloppement durable et prospective Les lignes directrices du canton de Vaud Lausanne 2002 78 p CHF 15
9. Au Sahel la saison des pluies s tale en g n ral de fin mai mi octobre dans les r gions du Sud et de juin fin ao t au Nord de la zone sah lienne La disponibilit en eau d pend de la saison des pluies et des activit s des diff rents utilisateurs 38 La question de l eau au Sahel 3 3 Les utilisateurs de l eau se r partissent en trois groupes principaux e les urbains pour qui la question de la disponibilit ne se pose pas depuis quelques ann es seule importe la question de la fluctuation du prix en fonction de la saison e les agriculteurs et les cultivateurs s dentaires pour qui l arriv e et la constance des pluies constituent la pr occupation majeure e les leveurs enfin pour qui l arriv e des pluies signifie la fin de la p riode difficile la fin de la soudure entre les derni res pluies et la premi re repousse des herbac es et la disponibilit de l eau dans les zones de p turage La notion de soudure partag e entre tous les sah liens n est pas identique selon que l on parle des agriculteurs s dentaires ou des leveurs semi nomades Pour les premiers la soudure est r alis e la r colte des premiers pis de mil soit vers la mi septembre pour les autres il s agit de la repousse des premi res gramin es soit quelques jours apr s les premi res pluies utiles vers la mi juin Les conditions d exploitation de l eau Les villes du Sahel sont aliment es par d
10. Ayent l hydro lectricit et du tourisme alpin les bisses ont t couverts abandonn s transform s ou modifi s pour faire face aux nouveaux besoins Baud 1998 Dans cet article nous tudierons comment ces transformations g n rales de la soci t et de l conomie valaisannes se sont r percut es sur un canal d irrigation le Bisse d Ayent et son consortage Nous pr ciserons tout d abord pourquoi il est n cessaire d irriguer certaines cultures herbages vignes arboriculture en Valais puis nous nous attarderons sur l irrigation dans la Contr e d Ayent fig 1 et plus particuli rement sur le Bisse d Ayent photo 1 Nous tudierons dans un deuxi me temps les transformations induites par le d veloppement du tourisme estival dans la r gion avant d analyser les transformations r centes du consortage du Bisse d Ayent Nous terminerons par quelques conclusions plus g n rales sur l avenir des bisses valaisans Contr e d Ayent Fig 1 Situation de la r gion d tude Reproduit avec l autorisation de l Office f d ral de topographie BA024230 2 De l eau pour irriguer 2 1 Les contingences climatiques et topographiques Avant toute chose il s agit de pr ciser rapidement quels sont les facteurs climatiques et topographiques qui ont induit le d veloppement du r seau des bisses du Valais Ayant d j eu l occasion d analyser Ce bisse a t le cadre d une excursion conjointe de
11. Les autres habitants sont pour la plupart originaires du Danemark mais le pourcentage des Danois vivant au Groenland est en baisse depuis la fin des ann es 1980 G ographiquement plus des deux tiers de la population se localisent sur la c te ouest dans la r gion de Disko et dans celle du centre du pays notamment parce que les eaux de cette r gion restent libres toute l ann e et que la p che par cons quent y b n ficie des meilleures conditions de d veloppement Nuuk la capitale conna t de loin la plus forte concentration d mographique du Groenland avec pr s de 13 000 habitants Les autres grandes villes de Qaqortoq Maniitsoq Sisimiut Aasiaat et Ilulissat comptent en moyenne 3 500 habitants Le reste de la population r side dans des hameaux stations ou centres d levage de mouton La vie des habitants des villes diff re consid rablement de celle des habitants des campagnes Le choix restreint des infrastructures des villages contraste avec le vaste ventail offert par beaucoup des grandes villes coles facilit s de formation et possibilit s d emplois diff renci s Le nombre des emplois salari s est aussi extr mement r duit hors des villes Les ressources Les habitants vivent principalement de chasse et de p che Le march de la p che repr sente la source principale de revenus environ 85 des produits export s Pendant les six mois d t la fonte des neiges et des glaces app
12. V 1999 L eau dans la Contr e d Ayent Eau d irrigation et gestion de l eau potable M moire de licence Universit de Lausanne Institut de G ographie 64 p 94 Le Bisse d Ayent Lozato Giotard J P 1993 G ographie du tourisme Paris Masson 312 p Mari tan 1 1948 Les bisses La lutte pour l eau en Valais Neuch tel Le Griffon Onde H 1953a La Suisse ch teau d eau de l Europe Geographia pp 28 33 Onde H 1953b Le ch teau d eau helv tique et valaisan Bulletin de la Murithienne 70 pp 1 8 Papilloud J H 1999 L pop e des bisses Les Bisses du Valais Sierre Monographic pp 11 117 Paris C amp Seylaz L 1934 Le bisse de Savi se Les Alpes 1934 pp 348 354 Rauchenstein F 1908 Les bisses du canton du Valais Sion Reynard D 2002 Histoires d eau Bisses et irrigation en Valais au XVe si cle Lausanne Cahiers lausannois d histoire m di vale n 30 sous presse Reynard E 1995 L irrigation par les bisses en Valais Approche g ographique Actes du Colloque international sur les bisses Sion 15 18 septembre 1994 Annales Valaisannes 70 pp 47 64 Reynard E 1998a Bisses ghiacciai e rock glaciers nella valle superiore del Rodano Vallese Svizzera Terra Glacialis Annali di cultura glaciologica 1 pp 11 20 Reynard E 1998b R habilitation de canaux d irrigation de montagne des fins touristiques L exemple des bisses du Valais L eau l in
13. a depuis ses origines t la propri t d un consortage c est dire une association de propri taires s unissant pour construire le canal l entretenir et g rer son exploitation Sa r alisation a donc t l uvre Pour une analyse d taill e de l origine des consortages nous renvoyons l ouvrage de Reynard 2002 Cet auteur retranscrit galement les statuts et conventions initiales du bisse Convention entre les communaut s de 88 Le Bisse d Ayent des irrigants eux m mes et non du pouvoir seigneurial comme dans le cas du Bisse de Clavau construit la m me poque Les origines des consortages d irrigation et notamment leurs relations avec les communaut s rurales et avec le pouvoir seigneurial sont toutefois encore assez mal connus Gr ce l existence d un certain nombre de documents d archives Reynard 2002 a toutefois pu pr ciser certaines caract ristiques particuli res de l organisation institutionnelle de l irrigation dans la r gion que nous pouvons r sumer ci dessous Tout d abord l organisation de la communaut d Ayent en trois tiers ainsi que la proximit spatiale d une communaut pauvre en eau Grimisuat a sans conteste eu des r percussions importantes sur l organisation du consortage voir notamment la vente de droits d eau Grimisuat en 1464 Reynard 2002 Deuxi mement l origine il semble y avoir eu superposition des int r ts de la c
14. alis par la commune en application des lois f d rale 1985 et cantonale 1988 sur les chemins de randonn e p destre Le sentier est entretenu par le consortage l aval de la prise de Samarin et par les services communaux l amont Le Bisse d Avyent est un des bisses s lectionn s par Valrando association charg e de la promotion de la randonn e p destre en Valais dans sa brochure Les bisses dition de 1999 La randonn e le long du Bisse d Ayent est particuli rement vari e l amont l o le bisse a t abandonn les passages sont impressionnants et sont d conseiller aux personnes sujettes au vertige Des encorbellements passages creus s directement dans la roche sont visibles Plus l aval le parcours ne pr sente plus aucun risque Il est ainsi tr s appropri la randonn e familiale Le passage de Torrent Croix constitue l attraction patrimoniale du bisse L id e d un sentier didactique avait galement t envisag e comme cela existe ailleurs mais les zones int ressantes ont t jug es trop loign es les unes des autres Genoud 1997 et l accent a t mis sur une concentration des r novations Torrent Croix photos 4 et 5 Ce secteur a t r nov en deux tapes en 1991 dans le cadre du 700 anniversaire de la Conf d ration puis en 1997 Les travaux ont t r alis s et financ s par le consortage du bisse La bourgeoisie d Ayent a offert le bois Aucune su
15. diterran ennes De ce fait les r gions d altitude re oivent d importantes pr cipitations alors que dans la plaine et sur les bas coteaux la pluviom trie est une des plus basses de Suisse De plus ce d ficit naturel est encore accentu par une forte vaporation provoqu e par un ensoleillement lev et les effets d un vent sec et chaud le foehn Comme les habitants d autres vall es alpines aux caract ristiques analogues telles l Is re le Val d Aoste la Maurienne le Val di Susa la Romanche la vall e de la Durance le Queyras l Engadine ou les vall es tyroliennes les Valaisans ont eu recours l irrigation artificielle pour pallier le manque d eau Cependant les donn es climatiques ne suffisent pas expliquer pourquoi les Valaisans ont construit un r seau d irrigation qui a suscit l admiration des observateurs Comme toute uvre humaine les bisses sont au centre d un r seau de facteurs et d influences qui laissent peu de place au hasard Trois l ments sont ici particuli rement importants les besoins en eau les connaissances techniques et les moyens mat riels et humains disposition On les retrouve dans une volution historique qui est cet gard riche d enseignements 3 Le d but des grands bisses Le myst re des origines Face des r alisations humaines qui surprennent par leur audace il est tentant de recourir des causes surnaturelles C est ainsi que de nombreuses l gendes pop
16. j comprendre qu il peut exister dans l application de ces principes des phases sinon des cycles o les acteurs coalis s et attach s la vision globale et les acteurs coalis s autour de la gestion des ressources locales ont des positions convergentes ou au contraire s affrontent clairement figure 1 Communaut s rurales gestion du territoire local mais aussi diff renciations Ar ne Compromis Services de l Etat Acteurs priv s r gulation int r t public efficacit conomique mais aussi client lisme mais aussi comp tition Fig 1 Eau lien politique et social Les communaut s rurales s organisent avec les services de l Etat et les entrepreneurs priv s et fa onnent une sorte de compromis dans l ar ne politique du territoire local Ces relations complexes trois composantes se retrouvent galement dans la vision lib rale des soci t s de distribution de l eau figure 2 00 Les cycles institutionnels de l irrigation paysanne Primaut du service public et de l int r t g n ral Organisme Service Autorit priv Soci t s d am nagement r gional pour les grands p rim tres et le multi usage de l eau Les vieux syst mes entrent en ruines du fait de gestion trop locale et courte vue pas d amortissement technique et de maintenance des r seaux d irrigation Associations syndicales pour les petits p rim tres Fig 2 Eau lien technique et conomique 2 4 La division
17. lectrique en contrebas furent d abord constitu es de t les de fer riv es puis furent ensuite assembl es de tuyaux forg s en acier soud s au gaz l eau vers 1900 et l arc lectrique plus tard Vers 1925 les hauteurs de chutes tant de plus en plus importantes les constructeurs limit rent l paisseur du m tal mais le renforc rent en ayant recours aux frettes cercles en aciers sp ciaux dispos s autour du tuyau afin que celui ci r siste d importantes pressions SPILLEMAECKER Chantal 99 MINIST RE DES TRAVAUX PUBLICS _ MINISTERE DU COMMERCE ET DE L INDUSTRIE qe ei CRENOBLE An 1029 Fig 3 Affiche de l exposition internationale Houille Blanche et Tourisme Grenoble en 1925 par Andry Farcy Collection Mus e Dauphinois Grenoble Les ing nieurs hydrauliciens durent faire face une multitude de probl mes techniques d formations et dilatations des tuyaux gel et corrosion du m tal coups de b lier lors des arr ts brusques de l coulement de l eau Pour interrompre les d bits et rem dier ces effets d sastreux ils invent rent avec la complicit des chaudronniers et m tallurgistes de nombreux dispositifs robinets vannes r gulateurs reniflards chemin es d quilibre culottes de bifurcation avec me centrale qui eux aussi trouv rent place sur les flancs des montagnes 100 L eau conduite ou les pipe lines des Alpes 3 Les chantiers de l extr me
18. nous aventurer sur cette terre hostile La premi re travers e date de 1888 et fut r alis e skis par le Norv gien Frtijof Nansen 1996 L approche en avion du territoire groenlandais nous offre un premier spectacle unique Avec ses montagnes en dents de scie et ses grandes vall es glaciaires rabot es le Groenland est marqu par l activit de la glace La c te est rocheuse bord e par d innombrables les grandes et petites et de nombreux fjords entaillent profond ment les terres Apr s plusieurs heures de vol notre avion se pose sur l a roport de Kangerlussuaq plus connu sous le nom de Sondre Stromfjord en danois qui signifie le long fjord Entre 300 et 400 personnes vivent dans ce village Cette ancienne base am ricaine construite durant la deuxi me guerre mondiale repr sente aujourd hui la plus grande plaque tournante de la circulation au Groenland et se situe la pointe d un fjord long de pr s de 170 km La r gion de Kangerlussuaq et du Sud Ouest du Groenland poss de une paisse v g tation allant jusqu au taillis et aux arbres dans les endroits prot g s mais cette r gion mise part l le est priv e d arbres et ne poss de qu une rare couverture v g tale Plus on va vers le Nord et vers l Est plus le nombre des esp ces v g tales diminue Plusieurs r gions du Nord du Groenland sont m me des montagnes d sertiques suite au manque de pr cipitations De cette magnifique r gion u
19. on peut globalement distinguer quatre moments typiques du d veloppement des bisses depuis le XIXe si cle Premi rement comme nous l avons d j mentionn le d but du XIXe si cle est marqu par une s rie de catastrophes naturelles boulements et avalanches affectant fortement l entretien du bisse Il en est r sult un abandon momentan durant sept ans Crettaz 1933 142 suite la d t rioration du passage en chenaux suspendus de Torrent Croix N oublions pas que la p riode 1800 1850 correspond une p riode relativement rigoureuse du Petit Age Glaciaire propice une recrudescence de catastrophes en montagne Lamb 1995 Bader amp Kunz 1998 Le climat devait galement tre suffisamment humide pour diminuer les besoins d irrigation Une telle situation a galement t l origine de l abandon du Bisse de Saxon dans les ann es 1920 En 1831 le percement d une galerie de 95 m tres Torrent Croix permet d viter le passage le plus vertigineux qui avait d tre travers jusque l par des chenaux en bois photo 2 et de diminuer les co ts et les risques d entretien Il s agit ici d un deuxi me type de transformations li aux avanc es techniques d s la R volution industrielle notamment la ma trise du creusement l explosif Papilloud 1999 Dans le cas du Bisse d Ayent il s agit encore d une galerie de petite envergure creus e la main dans les schistes par des mineurs italiens Genoud
20. re Il y a donc dans le cas du bisse d Ayent comme dans celui de beaucoup d autres canaux en activit du Valais une superposition aux fonctions agricoles traditionnelles de nouvelles fonctionnalit s touristique et patrimoniale qui est sans conteste un facteur de dynamisme des organes de gestion de l irrigation Reynard amp Baud 2002 4 Le bisse d Ayent et ses institutions de gestion 4 1 Un consortage et des droits d eau Nous avons jusqu ici discut principalement des infrastructures et des usages de l eau Mais l irrigation de montagne ne se r sume pas loin de l des canaux et des infrastructures touristiques Comme le rappelle Crettaz 1995 les bisses sont chacun une communaut et tous ensemble ils forment un vaste r seau de sociabilit L exploration d taill e de l organisation sociale de l irrigation d passerait largement le propos de cette courte analyse Nous nous bornerons esquisser les grandes lignes de l organisation de l irrigation surtout les aspects institutionnels r gles de gestion et juridiques droits d eau La charge symbolique l analyse des conflits sociaux ou l organisation sociale des travaux d entretien chapperont compl tement notre propos Contrairement d autres bisses de la r gion qui ont t construits par les autorit s communales c est dire sous l impulsion du pouvoir politique bisses de Clavau de Sion et des Audannes le Bisse d Ayent
21. re sens de vouloir r duire la multitude des bisses du Valais un mod le il est possible de brosser le portrait d un bisse de montrer comment il fonctionne et de quelle mani re les hommes l ont utilis La forme juridique la plus courante est le consortage Les propri taires d un territoire irriguer unissent leurs efforts construisent un canal d amen e d eau et organisent l arrosage de leurs parcelles D s les premiers documents conserv s de telles associations apparaissent 68 Les bisses du Valais Leurs r glements fixent les devoirs et les obligations des consorts et des responsables les modalit s de l entretien la mise en eau ainsi que la r partition des temps d arrosage D s le printemps les travaux de remise en tat commencent sous la direction des responsables d sign s Tous les propri taires participent en proportion de leurs droits d eau aux corv es ou manoeuvres Les hommes et les femmes sont affect s des t ches pr cises en fonction de leur exp rience et de leur savoir faire o brin S is E a lt Karas gt airg i DA S fa 4 SR LT k KaT 2 7 AR x 4i a gt at D a E A e 44 22 INA ee Si lu S ER lt Fe 1 E t b a LE and p T Arih 2 ar Te GTN bei vo D l x ef x gt 12 j Ve NU TT SONT NES 2 6 STAR Er re M 1 4 bb j lt y ads x J4 4 Ki VE fx y y Lite CAF P K u Fig 4 Reconnaissan
22. s le d part d Europe l Espoir mouille dans un magnifique estuaire Gonneville et ses compagnons passent plusieurs mois sur ces rivages o tout leur para t merveilleux Ils sont tr s bien accueillis par les indig nes Les Normands font des explorations l int rieur du pays et l on fait de nombreux dessins de tout ce qu on d couvre Gonneville appelle cette terre d couverte les Indes m ridionales et il ne doute pas qu il est arriv un point de ces terres australes dont l existence est alors une certitude pour tout le monde Les rapports des Normands avec les indig nes sont excellents Apr s quelques six mois en juillet 1504 Gonneville se pr pare au retour Le roi indien Arosca confie son propre fils Essom ricq Gonneville qui promet de revenir lui m me le ramener Pendant le retour plusieurs malheurs surviennent l Espoir D barquant d abord sur une c te inconnue les Fran ais sont assaillis par des sauvages cruels des cannibales et plusieurs hommes sont tu s Puis ayant repass l quateur en f vrier 1505 ils arrivent dans la Manche le 7 mai devant Jersey et Guernesey L ils sont attaqu s par un pirate anglais doubl d un pirate breton Le bateau est d truit et pill et de nombreux marins sont tu s Sur les 66 hommes au d part ils ne sont plus que 28 dont Essom ricq et les deux Portugais Ayant tout perdu Gonneville et ses hommes r ussissent gagner la c te et le 20 mai 1505 de
23. tr s entreprenant avec l argent qui n est pas forc ment le sien n importe l int r t qu il manifeste dans cette affaire emporte l adh sion de la Compagnie au projet de Bouvet Le 29 juin 1738 Bouvet re oit avec le commandement de deux fr gates l Aigle et la Marie les instructions pour son voyage Faisant d abord escale au Br sil Sainte Catherine puis allant vers le sud de l Atlantique il devra naviguer en zigzag entre les latitudes de 44 et de 55 exactement au sud sud est et sud ouest du m ridien du Cap depuis le milieu du sud de l Atlantique jusqu au milieu du sud de l Oc an Indien la latitude de la Patagonie Les deux fr gates sortent de Lorient le port breton de la Compagnie des Indes le 19 juillet 1738 Elles font escale au Br sil Sainte Catherine et se trouvent sur les lieux de leur recherche dans le sud de l Atlantique en d cembre suivant Alors crit Bouvet Les brumes et brouillards commencent devenir si pais que le plus souvent les deux vaisseaux ne pouvaient s entrevoir une port e de pistolet de distance Et plus ils ont avanc vers le sud plus ces brouillards taient fr quents Le 15 d cembre on commence apercevoir les premi res glaces qui paraissaient lev es de plus de cent toises 200 m au dessus de l eau Ce sont les terrifiants icebergs Le 31 d cembre le plein t austral pourtant le froid est intense des glaces immenses apparaissent traver
24. une signification plus esth tique que fonctionnelle Genoud 1997 49 Toutefois la plupart du temps il y a superposition de la fonction agricole et touristique le bisse continuant de fonctionner tout en devenant en plus un lieu d activit s touristiques Les autorit s politiques et administratives en particulier le Service de l Am nagement du Territoire et les milieux touristiques ont bien compris la valeur que repr sentent les canaux actifs ou abandonn s REYNARD Emmanuel 85 3 2 7 pour toffer l offre touristique estivale Il ont donc multipli les am nagements et la promotion de la randonn e le long des bisses au cours de ces derni res ann es voir Reynard 1998b 2000 pour le d tail Le bisse d Ayent qui est consid r comme bisse d importance cantonale par l inventaire du SAT 1993 en raison de sa haute valeur historique agricole touristique et paysag re n a pas failli la r gle et a fait l objet de plusieurs am nagements que nous d taillons ci dessous Les am nagements but touristique du Bisse d Ayent Le Bisse d Ayent est certainement l un des exemples les plus aboutis de la mise en valeur touristique du patrimoine hydraulique valaisan une mise en valeur qui s appuie sur trois r alisations majeures le balisage p destre une reconstitution de chenaux en bois et la cr ation d un mus e du bisse au centre de la station d Anz re Le balisage p destre a t r
25. 1997 63 r alis e avant l invention de la dynamite en 1866 Un si cle plus tard des bisses entiers seront remplac s par des galeries de plusieurs kilom tres C est le cas Loretan 1999 fait remarquer que les jardins et pelouses des villages de la commune d Ayent ne sont pas arros s partir du bisse aucun syst me de conduites sous pression n ayant t r alis et les particuliers doivent donc s alimenter sur le r seau d eau potable ce qui ne manque de de surexploiter une eau de bonne a qualit en partie trait e au d triment de l approvisionnement en eau pot le 82 Le Bisse d Ayent notamment des bisses vertigineux d Ausserberg de Savi se du Heido Visperterminen ou du Roh Haut Plateau Dans les ann es 1950 une troisi me transformation majeure vient modifier fortement l organisation du r seau dans la Contr e d Ayent et le Bisse d Ayent en particulier En 1957 est en effet mis en service l am nagement hydro lectrique de Tseuzier Electricit de la Lienne SA qui induit une forte r organisation des prises d eau de tous les bisses du bassin versant Reynard 2000 La premi re partie du bisse d Ayent celle qui n cessitait les travaux d entretien les plus on reux est ainsi abandonn e photo 3 Depuis le bisse est aliment directement sur la conduite forc e de Lienne SA au lieu dit Samarin mais comme l eau ne peut tre rendue au bisse sous une pression de 3
26. Aper u sur les documents relatifs aux canaux d irrigation du haut Valais l poque m di vale XIII XVe si cles Actes du Colloque international sur les bisses Sion 15 18 septembre 1994 Annales Valaisannes 70 pp 263 279 Bader S amp Kunz P 1998 Climat et risques naturels La Suisse en mouvement Gen ve Zurich Georg vdf Hochschulverlag 312 p Baud M 1998 Eau d irrigation eau atout touristique Les bisses valaisans l interface entre agriculture et tourisme Perspectives de d veloppement durable dans une r gion de montagne l aube du XXIe si cle M moire de licence Institut de G ographie Universit de Lausanne 104 p Boelens R amp D vila G 1998 Ed Searching for equity Conceptions of justice and equity in peasant irrigation Assen Van Gorcum 472 p Bonvin V amp Bender D 1998 Modifications anthropiques du territoire les bisses d Ayent des Audannes et de Sion Rapport de terrain Institut de G ographie Universit de Lausanne Bratt G 1995 The Bisses of Valais Man made watercourses in Switzerland Gerrards Cross G Bratt 144 pp Bruns B R amp Meinzen Dick R 2000 Ed Negociating water rights London International Food Policy Research Institute 394 p Collectif 1995 Les Bisses Actes du Colloque international sur les bisses Sion 15 18 septembre 1994 Annales Valaisannes 70 375 p Collectif 1999 Les Bisses du Valais Sierre Monographic 311 p Cre
27. ann e l autre au cours du dernier demi si cle trois s cheresses ont t enregistr es entre 1969 et 1973 1984 et 1985 1992 Ligne joignant les points o la hauteur des pr cipitations recueillie au cours d une p riode donn e est la m me WINISTORFER J rg 27e et 1993 apr s une p riode de pr cipitations abondantes tr s sup rieures la moyenne s culaire entre 1950 et 1967 Au cours des vingt derni res ann es l isohy te 300 mm est descendu de 100 150 km vers le Sud r duisant d autant la bande utile pour les cultures sous pluies En plus du caract re tr s violent des pluies la capacit d infiltration des sols est en moyenne faible les eaux ruissellent et transitent trop rapidement pour tre utiles pour l agriculture Seuls les massifs dunaires pr sentent une capacit d infiltration et de stockage de l eau les plateaux les vall es et les versants voient les eaux s couler dans des oueds et dispara tre en quelques heures donnant naissance des mares dont la position g ographique et la p rennit est al atoire Le climat sah lien pr sente deux p riodes tr s contrast es une saison chaude p riode de repos de la v g tation entre octobre et mai et une p riode pluvieuse entre juin et septembre La p riode chaude enregistre des temp ratures avoisinant 45 C en journ e avec des nuits plus de 25 C Durant les mois de d cembre avril l humidit relative av
28. assur e par une excellente collaboration entre quatre acteurs principaux le comit du consortage du Grand Bisse la commune de Grimisuat la commune d Ayent et Lienne SA Comme nous l avons vu depuis 1957 la livraison de l eau se fait l usine de Samarin directement par Lienne SA C est le consortage qui fixe les dates de mise en charge du bisse et de la fin de l exploitation La commande de l eau est faite de mani re centralis e par le pr sident du consortage La commande pour la commune de Grimisuat passe galement par le pr sident du consortage et une r partition interne des frais est effectu e la fin de la saison d irrigation L entretien des installations de restitution de l eau est la charge de Lienne SA Par contre l entretien du canal l aval de Samarin est effectu par le consortage et la commune de Grimisuat et les co ts sont leur charge raison de 2 3 pour le consortage et de 1 3 pour la commune de Grimisuat En cas de travaux importants la r partition des co ts est faite raison de 5 7 pour le consortage et 2 7 pour Grimisuat Ces deux acteurs s entendent pour souligner que la collaboration est excellente et facile g rer Crettol 1998 59 Une man uvre est effectu e chaque printemps Ces travaux qui r unissent toujours les m mes REYNARD Emmanuel Oji 12 1998 73 consorts sont r mun r s Le chemin p destre est entretenu par la commune d Ayent sur le secteur du bis
29. bovins tous les indices concordent l levage du b tail est en pleine expansion Fig 1 Prise d eau de la Neue Wasserfuhr T sch vers 1935 Charles Paris M diath que Valais Image et Son Or pour assurer les r serves de fourrage n cessaire l hivernage des b tes il faut non seulement augmenter la surface des pr s mais aussi am liorer leur rendement par une irrigation soign e Aussi n est on pas surpris de trouver dans les archives la confirmation de ce mouvement Pour amener l eau des rivi res glaciaires souvent tr s encaiss es les 64 Les bisses du Valais 4 communaut s d cident la construction d ouvrages extraordinaires Ausserberg construit son Ch nilwasser en 1420 Savi se avec l aide de Sion d cide en 1430 l am nagement du Torrent Neuf qui canalise les eaux de la Morge travers les parois abruptes du Prab Lens en 1448 les quartiers de la paroisse confient la construction du nouveau bisse au prieur Jean Crossard Vex met en chantier son Grand Bisse en 1453 Orsi res le sien en 1471 et l on pourrait citer encore l apparition des bisses d H r mence en 1440 d Ayent en 1448 du Levron en 1465 Puis la situation des bisses para t se stabiliser partir de 1500 Tout au long de l Ancien R gime l utilisation de l eau reste n anmoins une question lancinante Les conflits mettent d avantage en vidence la recherche de nouveaux quilibres entre et
30. cide alors d abandonner Comme pr vu nous nous s par mes sans qu il f t mort personne bord des deux vaisseaux chacun fit sa route DELEPINE Gracie 215 l Aigle pour l Ile de France et nous Bouvet sur la Marie pour le Cap de Bonne Esp rance Revenu Lorient le ler juillet 1739 un an apr s son d part Bouvet crit aux directeurs de la Compagnie des Indes Messieurs J ai le chagrin de vous dire que les terres australes de beaucoup moins recul es vers le p le que ne le croyaient les g ographes le sont aussi de beaucoup trop pour pouvoir servir de rel che aux vaisseaux de l Inde Apr s avoir tant r v d un eden austral et couru tant de risques ce mot de chagrin para t d une extr me modestie Bouvet dont l honn tet est parfaite publie deux reprises le r cit de son chec d abord dans le Journal de Tr voux puis dans le Conservateur Au moins ce Cap de la Circoncision qui n est pas un cap perp tue aujourd hui le souvenir de ce courageux capitaine C est l actuelle Ile Bouvet ya norv gienne depuis 1927 Situ e 54 25 de latitude Sud et 3 21 de longitude Est elle est la latitude de la G orgie du Sud un peu l ouest du m ridien du Cap Cette le de 10 km sur 7 km est un glacier permanent de 800m d altitude bord e au nord du c t o l a entr aper ue Bouvet de hautes falaises tr s abruptes la profondeur de la mer tout autour atteignant 5000 m Les Norv giens o
31. eau l tranger mais l eau pour le b tail ou pour l irrigation fait l objet soit d un interdit total soit d un contrat fond sur l change ou le financement Photo 5 Forage haut d bit WINIST REER J rg 43 Photo 6 Puits pastoral Photo 7 Puits traditionnel A4 La question de l eau au Sahel mn 2 Sd NN LE IN PULL Ph is LIRE 14 Le 9 S t Y 1 e f 5 j Photo 8 Puits traditionnel La possession d un puits en zone pastorale correspond en fait un droit de pacage aux abords du point d eau Les nomades ne poss dent pas le sol ils exercent donc un droit d usage fond sur la disponibilit en eau de l espace consid r Au niveau des s dentaires les puits villageois sont affect s aux familles de m me rang social en fonction des diff rents quartiers des villages de plus les puits destin s abreuver les bestiaux sont s par s des puits WINIST REER J rg 45 familiaux souvent situ s en p riph rie des villages Dans les deux cas l exploitation des puits est soumise autorisation par la chefferie traditionnelle 6 Quelles solutions On l a compris le probl me de l eau reste une des pr occupations majeures des sah liens Les solutions que l on peut apporter cette question reposent toutes sur le m me principe il faut ralentir les coulements et augmenter l infiltration Divers ouvrages m caniques perme
32. ficit hydrique dans les r gions de cultures de la plaine et du coteau qui est l origine du d veloppement d un r seau impressionnant de canaux d irrigation de montagne les bisses Reynard 1995 1998a Papilloud 1999 Ce r seau des bisses et surtout les prouesses techniques que sa mise en place a n cessit es ainsi que l organisation sociale que les pratiques d irrigation demandaient ont suscit l admiration des historiens g ographes et autres anthropologues qui se sont attach s tudier l irrigation valaisanne voir par exemple Lehmann 1913 Mari tan 1948 Collectif 1995 Collectif 1999 Depuis un si cle au moins ce r seau subit des transformations radicales li es aux transformations socio conomiques que le canton a connues Baud 1998 Reynard amp Baud 2002 Sous l effet conjugu de l explosion de l agriculture de plaine induite par l assainissement de la plaine du Rh ne de la d prise agricole dans les r gions de montagne des am liorations fonci res de la d population de certaines vall es et du d veloppement de Un r seau qui a pu compter selon certains auteurs jusqu 2 000 km de canaux principaux et 25000 km de canaux et rigoles secondaires Les inventaires les plus fiables notamment celui de l ing nieur Fritz Rauchenstein sont plus modestes et parlent d un r seau de 1400 km pour un total de 207 bisses principaux Rauchenstein 1908 au d but du XXe si cle 74 Le Bisse d
33. l Association des Anciens de l IGUL et de l Institut de G ographie tudiants suivant le cours Gestion de l eau dans les r gions de montagne le 13 mai 2001 Un consortage est une association de propri taires s unissant pour construire un canal d irrigation Les membres d un consortage sont appel s consorts REYNARD Emmanuel 75 dans le d tail cet aspect de l irrigation valaisanne Reynard 1995 1998a nous n esquissons que quelques consid rations g n rales et renvoyons le lecteur ces publications ainsi qu aux travaux de Mari tan 1948 Bratt 1995 et Papilloud 1999 pour une analyse plus d taill e Sion 500 m Moyenne 1901 1993 Ei a TD z mj te un TD gt le C S Montana 1500 m Moyenne 1931 1993 Source des donn es Baud 1998 pp 31 33 Les d ficits ou surplus hydriques sont obtenus au moyen de la Formule de Turc Bilan hydrique mm d eau Fig 2 Bilan entre les pr cipitations et l vapotranspiration de r f rence dans le Valais central avec estimation des surplus ou d ficits hydriques mensuels pour la v g tation source Baud 1998 pp 32 33 Deux caract ristiques naturelles des lieux doivent tre invoqu es pour expliquer le d veloppement depuis le XMe si cle au moins de cet important r seau de canaux et autres infrastructures d irrigation Le climat tout d abord Le Valais central est la r gion la plus s che de
34. l int rieur est loin d offrir aux yeux l aspect monotone et d sol que le manque de broussailles et d arbres pourrait faire supposer et qui lui valut le nom d Ille de la D solation et s avan ant jusqu un lac int rieur il continue ces formes diverses la v g tation un peu plus riche deux ruisseaux qui s chappent en belles cascades du flanc des montagnes et une petite rivi re qui parcourt une vall e dans l angle de ce bassin donnaient aux alentours du lac un aspect bien s duisant Les membres de l exp dition du Challenger le c l bre navire oc anographique anglais arrivant aux Kerguelen en janvier 1874 sont admiratifs L aspect de tout l ensemble est grandiose et le contraste marqu entre la noirceur des roches et le vert jaune brillant de la v g tation qui recouvre tous les niveaux inf rieurs si caract ristique de ces les antarctiques donne par beau temps un effet g n ral tr s beau DELEPINE Gracie 2 21e Fig 3 Iles Kerguelen En 1908 Rallier du Baty jeune officier breton au long cours est particuli rement s duit La beaut particuli re de Kerguelen s insinue dans les c urs et vous prend sous son charme avant de hanter les m moires des marins qui s y sont aventur s Mais voici aussi ce qu crit en 1820 le commandant d un bateau de p che de Saint Malo la Petite Henriette II nous tombait de lourds paquets de vent de dessus presque toutes les hauteurs leurs so
35. les besoins en eau d irrigation ont fortement diminu au cours du XXe si cle Il s ensuit un rel chement des m canismes de r gulation interne du consortage et un acc s plus ou moins libre l eau Contrairement d autres bisses du Valais cf Reynard amp Baud 2002 le consortage garde toutefois un dynamisme certain Il faut y voir au moins trois raisons les apports financiers de Lienne SA qui garantissent la viabilit conomique du consortage le dynamisme du pr sident du consortage et la bonne entente entre les diff rents acteurs publics priv s et communautaires Le bisse d Ayent est finalement un cas exemplaire de gestion int gr e et multifonctionnelle de l eau en montagne Au cours du XXe si cle sont venus s ajouter aux usages agricoles et m nagers de l eau des besoins nerg tiques Lienne SA et paysagers et le consortage a su chaque fois int grer la nouvelle donne d une part pour assurer son assise financi re d autre part pour assurer la p rennit de l ouvrage dans un contexte o l irrigation est en r gression Cet article a volontairement un caract re monographique Il avait notamment pour objectif de documenter ce canal dont l int r t didactique est majeur en raison de la richesse et de la vari t des probl matiques actuelles de l irrigation de montagne qu il permet d tudier telles que la superposition d activit s agricoles et touristiques la multifonctionnalit des ouvr
36. moins de 100 ours blancs par an mais ces prises ont une importance essentielle pour les chasseurs de l Est du Groenland en raison du prix lev des peaux Bo Groenland un mois dans un d sert de glace 4 3 3 Ce sont les services et l administration qui fournissent le plus grand nombre d emplois plus de 7000 dont une grande partie se trouvent dans la capitale de Nuuk Finalement l extraction de minerai rest e limit e jusqu ici en raison de l hostilit du climat et des difficult s d acc s de ces gisements et le tourisme repr sentent les deux autres piliers principaux de l conomie sroenlandaise Un peu de politique Politiquement le Groenland fait partie du royaume du Danemark mais depuis 1979 il constitue un territoire dot d une autonomie politique En d autres termes le territoire est dot de son propre parlement le Lansting mais envoie toujours deux d put s au parlement de Copenhague C est pourquoi le groenlandais et le danois sont tous les deux consid r s comme tant les langues officielles de l le Trois jeunes Suisses au pays des Inuits C est le 25 juillet 1999 que Fr d ric Bille du d partement de Biologie Fabian Gertsch de l Institut des Sciences du Sport et Claude Alain Blanc de l Institut de G ographie de l Universit de Lausanne d cident de partir la rencontre des Inuits et des glaces de l Inlandsis groenlandais Nous ne sommes bien s r pas les premiers
37. palais qui servait de radar durant la guerre froide abritait alors une centaine de personnes qui devaient donner l alarme en cas d attaque nucl aire sovi tique par le p le Nord D sormais il sert parfois de camp de base pour les exp ditions scientifiques qui profitent plus de la piste d atterrissage am nag e dans la neige que du b timent lui m me totalement d labr Nous y passons une journ e pour nous retaper un peu l abri d une grosse temp te de neige A la lumi re de nos lampes frontales nous nous aventurons dans les labyrinthes de couloirs sombres de la b tisse abandonn e Dans le radar tout a t mis sans dessus dessous Des matelas jonchent les couloirs les meubles sont retourn s les sols recouverts de magazines et de bouts de tapisserie d coll e Nous explorons les lieux tels des sp l ologues pour d couvrir un sauna un bar et m me une salle de billard Un peu plus loin des sacs de riz de p tes de cacao des centaines de bo tes de conserves pour la plupart p rim es depuis plus dix ans s entassent dans le garde manger M me si cela ne ressemble pas un festin quel vrai r gal que d essayer de nouveaux go ts apr s deux semaines d aliments s ch s gonfl s l eau 6 Semaine de doute Il faut penser repartir et garder en point de mire Kangerlussuak au loin tout l Ouest Et plus nous nous rapprochons de la c te plus nous sentons la fin du voyage le retour l
38. planche sonore dispos e sa port e Souvent parmi les hautes solitudes vous croyez entendre les coups scand s d une hache de b cheron Vous vous approchez et pour tout tre anim vous rencontrez cet appareil dont le premier arr t de fonctionnement annonce l oreille avertie du garde bisse que l eau est arr t e ou en tout cas insuffisante Louis Courthion Echo des Alpes 1920 p 21 PAPILLOUD Jean Henry 71 T L arrosage A la fin du tron on principal l eau du bisse est r partie en fonction des secteurs irriguer Tout cela n cessite des installations ing nieuses et pr cises Le syst me le plus r pandu est celui des cluses en bois qui comportent autant d ouvertures calibr es qu il y a de parts faire et qui s expriment en quarts cinqui mes sixi mes etc Dans les grands bisses les r partiteurs se r p tent en cascade jusqu aux parcelles irriguer Ainsi Ayent les diff rents villages re oivent leurs parts d eau qui a t mesur e par cinq r partiteurs successifs Le temps n cessaire l arrosage d un territoire li un bisse constitue un tour Celui ci dure de 10 20 jours Cela signifie donc que chaque propri taire peut arroser son bien 5 6 fois durant la p riode de croissance de l herbe La r partition entre les ayants droit n ob it pas aux m mes r gles partout En g n ral les droits d irrigation sont attach s la terre mais dans certains endroit
39. re r volution de leur histoire Aussi loin qu on remonte dans les traces du pass on est frapp tout la fois par leur permanence et par les variations de leur r le dict es par les influences du climat ou les besoins des hommes Le nom des bisses Les canaux d amen e d eau ou d irrigation ont des noms diff rents suivant les r gions Ils sont appel s bisses en Valais central raies dans le Bas Valais rus au Val d Aoste Suonen ou Wasserleite dans le Haut Valais Comme le montre Maurice Casanova la forme bief l origine du mot bisse conna t elle m me de nombreuses variantes dont les principales sont bai bi bie bye et bis la forme patoise en usage dans les districts de Sion H rens et Sierre Ainsi le mot bisse tel qu on le conna t aujourd hui remonte ce bis patois et lui seul il nous a t transmis sous la forme biss bis depuis 1569 Les bisses du Valais 1999 p 17 Ce texte fait suite une conf rence que M Jean Henry Papilloud a donn e le jeudi 5 avril 2001 dans le cadre du cycle de conf rences des Anciens de l IGUL Ce texte a t publi pr alablement dans la revue L Alpe 62 Les bisses du Valais 2 Les donn es g ographiques Situ au coeur des Alpes le Valais est une grande vall e longitudinale de 110 km encaiss e entre deux cha nes de montagnes parall les les Alpes bernoises et les Alpes valaisannes qui font barrage au passage des perturbations atlantiques et m
40. relate les diverses p rip ties qui ont conduit sa d couverte notamment cette chim re qui motiva de nombreux voyages dans les mers du Sud savoir l existence de la Terra Incognita Australis Parti la d couverte de la calotte glaciaire du Groenland pour un exploit sportif accomplir sa travers e d est en ouest M Claude Alain Blanc ancien tudiant de l Institut de G ographie IGUL nous relate ses impressions sur cette travers e ski Une d couverte qui ne manquera pas de nous rappeler l importance de la valeur paysag re de l eau en l occurrence sous sa forme solide Le Professeur J rg Winist rfer titulaire de la chaire de g ographie physique de l Institut de G ographie IGUL dresse quant lui un tableau de la gestion de l eau dans les pays sah liens le Niger plus particuli rement Apr s avoir rappel les enjeux de la gestion de l eau dans la r gion il s int resse aux actions et mesures prises pour favoriser la croissance des plantes dans les terrains particuli rement d grad s par les pressions climatique et anthropique Les trois textes suivants traitent de l irrigation dans les zones de montagne M Thierry Ruf Directeur de l unit de recherche Dynamique sociales de l irrigation de l Institut de Recherche sur le D veloppement IRD de Montpellier compare la gestion institutionnelle de l irrigation dans les Andes quatoriennes et dans les Pyr n es Orientales Il met notamment l
41. serve le bisse d une totale d gradation Aussi loin de s lever contre cette r cup ration faut il s en r jouir condition toutefois de r ver d un parcours qui ne mettrait pas seulement quelques vestiges en vidence mais qui nous emporterait la rencontre de ceux qui ont construit et fait fonctionner le bisse avec leurs pr occupations leur environnement conomique social culturel et EFD S Les bisses du Valais Bibliographie mental Une promenade historique au cours de laquelle au del des traces on devinerait les hommes qui un moment donn de l histoire ont imprim une petite marque de leur passage comme un message nous adress Les agr ments du bisse vers 1930 Pierre Odier M diath que Valais Image et Son Collectif 1995 Les Bisses Actes du Colloque international sur les bisses Sion 15 18 septembre 1994 Annales Valaisannes 70 375 p Papilloud J H 1999 L pop e des bisses Les Bisses du Valais Sierre Monographic pp 11 117 Reynard D 2002 Histoires d eau Bisses et irrigation en Valais au XVe si cle Lausanne Cahiers lausannois d histoire m di vale n 30 sous presse Des r f rences exhaustives sur l histoire des bisses peuvent tre trouv es dans ces trois ouvrages Sur les transformations r centes des bisses voir galement l article d E Reynard dans ce volume REYNARD Emmanuel De Agriculture irrigu e et tourisme de randonn e en
42. vall es afin de la conduire sous pression et de la transformer en nouvelle nergie l nergie hydrom canique puis lhydro lectricit dont les applications franchiront bient t les fronti res du massif pour se r pandre dans toutes les autres r gions montagneuses du globe De l eau a jailli la lumi re Notre propos n est pas de relater les innovations techniques qui ont pr sid cette pop e de la houille blanche car de nombreux auteurs les ont d j expos es dans une abondante litt rature mais seulement d voquer les m tamorphoses qu ont engendr es ces installations dans quelques vall es au c t des centrales hydro lectriques et des usines que la r volution industrielle alpine fit na tre vers 1900 Tel un exemple de l occupation industrielle du territoire de montagne un moment o l on c l brait avec grandiloquence le d veloppement conomique des Alpes Ce texte fait suite une conf rence que Mme Chantal Spillemaecker a donn e le 31 mai 2001 dans le cadre du cycle de conf rences des Anciens de l IGUL 96 L eau conduite ou les pipe lines des Alpes 2 Fig 1 A la fin de la guerre de 1914 18 des ouvriers de la SDEM Soci t d Etudes et de Montage filiale de Bouchayer amp Viallet ainsi que des prisonniers allemands transportent une conduite forc e Rencurel Is re pour la Soci t Hydro lectrique de la Bourne Collection Mus e Dauphinois Les pipe lines
43. 90 m tres il a fallu construire en caverne une petite centrale auxiliaire dite de Samarin qui permet de faire d une pierre deux coups savoir produire de l lectricit en puisant la pression et laisser l eau s engager normalement dans l aqueduc Loretan 1999 Une telle r organisation des r seaux d irrigation induite par les am nagements hydro lectriques n est pas une exception et plusieurs cas peuvent tre observ s en Valais par exemple la Dranse de Bagnes ou la Morge Photo 3 Passage des Follets abandonn au moment de la mise en service des installations hydro lectriques de Lienne SA Actuellement le bisse est mis en eau l aval de ce passage dangereux au lieu dit Samarin REYNARD Emmanuel 83 sd y Photo 4 R novation d un passage suspendu Torrent Croix Les travaux de r habilitation ont t r alis s en 1991 et 1997 Sur ce tron on le bisse coule en galerie Les pi tons peuvent suivre le canal l int rieur de la galerie et une plate forme a t am nag e mi chemin pour faciliter l observation des vestiges Dans les ann es 90 une derni re s rie de travaux sont entrepris Torrent Croix afin de reconstituer les chenaux en bois tomb s en d su tude depuis 1831 photos 2 et 3 Ces travaux qui n ont aucune valeur agricole sont la cons quence de l mergence d un nouveau besoin d activit s de tourisme doux privil giant la randonn e p destre et la d c
44. AECKER Chantal 103 industrielles au c t des mod les r duits Les conduites forc es taient le symbole de la r volution industrielle alpine de la toute puissance et de la gloire des constructeurs tels les chemin es d usine en ville ou les chevalements dans les bassins miniers Elle furent repr sent es en masse sur les papiers en t te des entreprises et m me sur les vitraux de leurs b timents ou des glises qu ils avaient financ s comme dans la Romanche l glise de Livet 5 Aujourd hui on gomme on dissimule En 1946 toutes les soci t s hydro lectriques furent rassembl es pour donner naissance Electricit de France qui dor navant exploite transporte et distribue l nergie lectrique sur tout le territoire fran ais Aujourd hui dans un tel contexte les pr occupations environnementales sont devenues primordiales L eau capt e est maintenant achemin e dans des conduites l int rieur de galeries souterraines L pop e s efforce l invisibilit Cleuson Dixence l occultation devient myst re Les programmes se rar fient et les autorisations de construction et d am nagement s av rent de plus en plus difficiles le temps de la toute puissance des industriels est achev Les mouvements cologistes comme en Suisse pour Cleuson Dixence r ussissent souvent bloquer ou retarder les chantiers Le WWF s affronte avec les producteurs En France les lois sur la protection de
45. Association des pE Institut de G ographie de j UL Universit de Lausanne L eau dans tous ses tats Editeurs D Guex E Reynard Actes du cycle de conf rences 2001 de l Association des Anciens de l IGUL Lausanne mai 2002 Travaux ef recherches n 22 Edition Institut de G ographie de l Universit de Lausanne IGUL et Association des Anciens de l IGUL mai 2002 Impression Easy Document 1442 Montagny pr s Yverdon Mise en page Gaston Clivaz Cartographe l IGUL Tirage 150 exemplaires La publication de cet ouvrage a b n fici d un appr ciable soutien financier de e l Institut de G ographie de l Universit de Lausanne e Association des Anciens de l IGUL que nous remercions sinc rement Table des mati res I L eau dans tous ses tats 1 Leau un meumondalpouri 21 me Si cle use st 1 C TROUISS E nt nt one ete taie 3 Uncycledeconterences Sur l eau ne ent 4 BIDHOSTADAIS ss en A E A 5 Les les australes fran aises et le mythe de la Terre de Gonneville 1 Introduction et situation g ographique seseseseesssseerseseseserseseserreseseserresesesereseseseses 7 2 EesIles australes trantaises snrurninet e E R 8 3 Le mythe de la Terre de Gonneville et les les australes 9 4 Les rois Mondes de La Pop liri re 1982 Janet ns tn ur 10 5 L abb Paulmier et l vang lisation des Indiens ss 11 6 L Xp dihon de Bouvet er
46. Les terres australes comprennent plus de 20 les ou groupes d les r parties entre 37 et 60 de latitude sud voir fig 1 Appartenant pour la majorit au domaine subantarctique elles sont caract ris es par un climat uniforme avec des t s sans chaleur et des hivers peu rigoureux Baign es par un oc an Austral perp tuellement houleux battues par des vents violents isol es ces les sont quasi totalement d pourvues de v g tation arbustive et inhabit es de mani re p renne l exception des Falkland et de Tristan da Cunha Elles sont sous l autorit de 6 pays la Nouvelle Z lande l Australie la Norv ge la Grande Bretagne l Afrique du Sud et la France Amsterdam T48 St Paul 0 A Pau Crozet DN i Kerguelen Antarctique Fig 1 Situation des Iles australes fran aises Ce texte fait suite une conf rence que Mme Gracie Del pine a donn e le 1 f vrier 2001 dans le cadre du cycle de conf rences des Anciens de IGUL 8 Les les australes fran aises et le mythe de la Terre de Gonneville 2 Les lles australes fran aises En effet au sud de l oc an Indien deux archipels celui de Crozet et des Kerguelen et deux les Amsterdam et Saint Paul font partie des Terres Australes et Antarctiques Fran aises TAAF Fran aises elles le sont depuis fort peu de temps Les Iles Kerguelen d couvertes par le chevalier de Kerguelen en 1772 n appartiennent personne pendant p
47. M 1992 Conf rence internationale sur l eau et l environnement le d veloppement dans la perspective du 21 me si cle Dublin 26 31 janvier 1992 D claration de Dublin et rapport de la conf rence Gen ve Organisation m t orologique mondiale Overney O Consuegra D Musy A Lazaro P Boillat J L Sinniger R O 1997 Influence des changements climatiques sur le r gime hydrologique et hydraulique des cours d eau Rapport final PNR 31 Z rich VDF Hochschulverlag 88 p Petrella R 1999 Le manifeste de l eau pour un contrat mondial Lausanne Ed Page deux 135 p ProNatura 2000 R sEAU davantage d espace pour nos rivi res B le Pronatura Reynard E Thorens A Mauch C 2001 D veloppement historique des r gimes institutionnels de l eau en Suisse entre 1870 et 2000 in Knoepfel P Kissling N f I Varone F Hrss ds Institutionelle Regime f r nat rliche Ressourcen Boden Wasser und Wald im Vergleich Basel Genf M nchen Helbing amp Lichtenhahn 101 139 Roy A 1999 Le co t de la vie Paris Arcades Gallimard 164 p Dominique Guex Emmanuel Reynard Lausanne mai 2002 DELEPINE Gracie 7 Les les australes fran aises et le mythe de la Terre de Gonneville DELEPINE Gracie Conservateur en chef honoraire la Biblioth que nationale de France membre de la Commission de Toponymie des Terres Australes et Antarctiques Fran aises 1 Introduction et situation g ographique
48. OGRAPHIE Institut de G ographie Trava UX et Secr tariat Mme M Curchod BFSH 2 Dorigny recherches de 1015 Lausanne l institut Fax 021 692 30 75 Maman Waziri Mato Les cultures de contre saison dans le sud de la r gion de Zinder Niger Lausanne 2000 358 p CHF 45 d Ciaire Dorthe Monachon M thodes pour comprendre et mesurer les pratiques agraires en milieu tropical et leurs transformations Lausanne 1999 264 p CHF 26 Emmanuel Reynard Gestion patrimoniale et int gr e des ressources en eau dans les stations touristiques de montagne Les cas de Crans Montana Aminona et Nendaz Valais Lausanne 2000 vol 1 371 p vol 2 annexes 98 p CHF 55 tudiants CHF 30 Giuseppe Pini St phane Joost G rard Widmer Laurent Bride Interfaces de transport interfaces de territoires Actes du s minaire de 3 me cycle de g ographie de la CUSO 1er au 5 mars 1999 Lausanne 2000 112 p CHF 15 d Jacques Macauat Anne Fran oise Genoud S minaire du cours d am nagement du territoire 1999 2000 Collectif Commune d Yverdon les Bains Lausanne 2000 178 p CHF 18 Angela Aiaimo Les associations d immigr s italiens de Lausanne Lausanne 2001 118 p puis Marina Marengo Les trajectoires migratoires entre flux fili res et mythes Le cas des Italiens du Canton de Vaud Lausanne 2001 364 p CHF 40 d Dominique Guex Emmanuel Reynard L eau dans tous ses tats
49. Suisse avec des moyennes annuelles de pr cipitations ne d passant pas Pour les d tails sur l histoire du r seau des bisses on se reportera notamment aux diverses contributions historiques parues dans les Actes du colloque international sur les bisses de Sion en 1994 Collectif 1995 et l analyse de Papilloud 1999 et ce volume ns Le Bisse d Ayent 600 mm en plaine et 800 mm 1 500 m tres d altitude dans les lieux les plus secs Cette situation est due un effet d abri li l encaissement de la vall e du Rh ne entre les hautes cha nes des Alpes Pennines au sud et des Alpes Bernoises au nord voir fig 1 Les coteaux et la plaine de la vall e principale re oivent ainsi des pr cipitations tr s r duites r parties toutefois assez uniform ment tout au long de l ann e Les effets du d ficit pluviom trique sont encore accentu s sur l adret et dans certaines vall es par la forte insolation et par l abondance des situations de foehn Ces conditions climatiques provoquent ainsi un d ficit hydrique qui atteint en juillet en moyenne 2 mm d eau par jour en plaine et 1 mm 1 500 m fig 2 Ce d ficit doit tre combl par un apport d eau par l irrigation Photo 1 Le bisse d Ayent Le d coupage topographique des vall es lat rales voir fig 1 permet quant lui de comprendre l abondance des ouvrages d art en bois voir photo 2 qui ont d tre r alis s sur de longues portions des canau
50. Valais Le cas du Bisse d Ayent REYNARD Emmanuel Institut de G ographie Universit de Lausanne BEFSH 2 CH 1015 Lausanne Emmanuel Reynard igul unil ch 1 Introduction transformations r centes de l agriculture irrigu e de montagne 1 Dans un article paru au printemps 2001 dans le quotidien Le Temps un journaliste rappelait que l on a souvent pu traiter les Valaisans d Arabes de l eau pour montrer quel point ils avaient pu au cours du XXe si cle d velopper leur canton gr ce la transformation en nergie de leur or bleu l eau Quelques d cennies plus t t Louis Seylaz et Charles Paris deux fins observateurs des bisses valaisans parlaient ainsi du bisse de Savi se Paris amp Seylaz 1934 On comprend que l eau est la condition indispensable de fertilit qu elle est le pain et le vin ce que le Nil a t de tout temps pour l Egypte et que par cons quent rien n est trop cher ni trop dur ni trop difficile rien ne doit tre impossible pour en assurer l arriv e Ces deux exemples montrent quel point la question de l eau en Valais est paradoxale d un c t la r gion est consid r e comme le ch teau d eau de l Europe Onde 1953a Onde 1953b de l autre l aridit et la continentalit climatique emp chent le d veloppement d une agriculture non irrigu e pour certaines cultures du moins C est ce paradoxe m lant une surabondance en eau sur les hauteurs et un d
51. a PS y arai A K Le YEA ane Aa a a APA rte 4 LORS FT Pr f PS y le CIRE GAA al AAAA ETA 5 M ET Na 1 Vas Arria e ar AS GATE Li DAT SL PT s Pi frd 22 se Eora LS ji z DA Ve 9 2 ES 7 x N d E gt a r hp i A d ML s p L 4 D AR 4 2 Yt De lt Fig 6 Transport de mat riel hydraulique pour la construction de la centrale d Avienonnet Is re en 1902 La centrale fut noy e dans les eaux du barrage de Monteynard en 1962 La rencontre de deux mondes le rural et l industriel et l normit de la machine crasant les v hicules traditionnels Collection Mus e Dauphinois Les ouvriers monteurs et chaudronniers partaient en montagne sur les chantiers aid s par les habitants des villages alentour embauch s pour l occasion Parfois il fallait recouper sur place les tuyaux car le profil dessin en usine par les ing nieurs ne correspondait pas parfaitement 102 L eau conduite ou les pipe lines des Alpes 4 la pente tout le travail d ajustage et de soudure se r alisait alors sur place avec les outils apport s de l usine Quant au transport il s effectua d abord par de longs convois attel s des b ufs ou des chevaux charrois surdimensionn s par rapport aux chemins de montagne dans une lutte quotidienne pour acheminer les mat riaux En l absence d lectricit les treuils des c bles porteurs taient actionn s la main o
52. a civilisation l appel du confort Mais la nature d cide et demande son d La derni re semaine est la plus prouvante Le terrain devient de plus en plus accident d fonc par le travail combin du soleil de l eau et du vent Les glaces forment des dunes qu il F0 Groenland un mois dans un d sert de glace faut franchir l aide de piolets et de crampons Entre deux collines coulent des rivi res glaciaires qu il faut longer parfois sur plusieurs centaines de m tres faute de pouvoir les traverser Les pieds sont mouill s en permanence les tra neaux se renversent et se cassent quand ils se retournent fig 6 7 Il faut les r parer Certains jours alors que nous marchons des kilom tres notre GPS nous indique une progression effective de quatre kilom tres vol d oiseau Le but que nous croyions si proche para t maintenant des ann es lumi res Impossible de suivre le cap dans ce terrain l Il faut franchir des crevasses suivre le fond des canyons glaciaires Au sommet de chaque colline de glace l horizon est encore bouch par d autres dunes gel es sud Fig 6 Et nous qui pensions garder les pieds au sec BLANC Claude Alain R 4 ire VE x t A LS i ms S er pares TE ia Da 2 F 1 a a N A LR a a Fig 7 Trots petits suisses perdus au milieu de nulle part Alors le moral s estompe Et les r serves de nourriture s amoindrissent Mais il n est pas question de j
53. acc s aux ressources R gulation pr caution mod le social Axe privatisateur Services de l agriculture Compromis administratif local Services Services de fiscaux Services de l Etat l environnement Diversit des administrations locales des visions de gestion des ressources relevant du domaine public territoires ressources naturelles ressources politiques Axe planificateur Efficacit capital ressources Commer ants intrants et produits Compromis d int r t local Industriels Secteurs priv s transformateurs Soci t s priv es du secteur eau Diversit des unit s conomiques et de leur emprise sur la gestion des ressources capitaux savoirs travail Fig 3 Synth se des repr sentations sociales politiques et conomiques RUF Thierry 53 Dans le cadre d une approche historique de la gestion de l eau cette repr sentation nous incite beaucoup de prudence tant les conflits sont possibles et de nature vari e en fonction des cultures des territoires et des pouvoirs On imagine fort bien qu il y a une certaine int gration des pisodes historiques d affrontement et de r solution de conflits En chaque lieu se produit une int gration plus ou moins d form e avec le temps des arrangements pass s Pour rendre les choses encore moins faciles les analyses de situations concr tes sur le terrain d montrent la diversit des coa
54. aces de l Inlandsis Les portions plus plates de la mont e nous obligent traverser des mar cages de neige et nous qui esp rions garder les pieds au sec Heureusement nous atteignons une zone de neige plus dure Au loin les montagnes de la c te ont depuis longtemps disparu et autour de nous tout est blanc perte de vue Fig 3 Premier contact avec la calotte glaciaire du Groenland BLANC Claude Alain 29 Fig 4 Des obstacles parfois difficile traverser 6 Au milieu de nulle part Depuis deux jours notre spectre de couleurs se r duit au blanc Un pais brouillard limite notre champ de vision quelques dizaines de m tres seulement Impossible de diff rencier le sol du ciel Pour conserver le cap nous avan ons en file indienne le premier fait la trace guid par le second qui rectifie la direction en se r f rant la boussole 30 Groenland un mois dans un d sert de glace T ou au GPS Le traceur cherche autant que possible des points de rep res distance dans la neige mais la visibilit est telle que s appliquer trouver un point fixe donne la naus e Et comme tout a une fin un soir le ciel se d chire laissant appara tre un coin de ciel bleu Le point culminant de notre travers e approche A partir de l une nouvelle aventure commence En effet les vents les courants soufflent normalement du plateau sommital en direction des c tes Et une petite id e tr
55. ages d irrigation la gestion institutionnelle de l eau etc Il se veut aussi un exemple pour d autres tudes de ce type sur d autres canaux du Valais De telles reconstitutions diachroniques sont en effet d un int r t certain dans un contexte plus large d tude de l volution des institutions de gestion de l eau en montagne notamment en guise de comparaison avec les situations de transformations institutionnelles que vivent actuellement de multiples syst mes d irrigation traditionnelle dans les montagnes du Sud voir par exemple Boelens amp D vila 1998 Bruns amp Meinzen Dick 2000 Shivakoti amp Ostrom 2001 REYNARD Emmanuel 93 Bibliographie Remerciements Deux tudiantes de VIGUL Marinette Baud et V ronique Loretan ont partiellement r alis leur m moire de licence sur le bisse d Ayent Ces travaux ont constitu une tr s bonne base de travail pour la pr sente tude Il en a t de m me du m moire de licence soutenu par Denis Reynard la section d histoire de l UNIL en 2001 Je remercie galement Jeannot Travelletti secr taire communal de la commune d Ayent et Firmin Morard pr sident du consortage du Grand Bisse d Ayent pour l entretien qu ils m ont accord et les multiples renseignements qu ils m ont fournis Mes remerciements vont galement Gaston Clivaz pour le dessin de la figure 3 et Denis Reynard pour la relecture critique du manuscrit et sources Ammann H R 1995
56. agn par deux bourgeois de Honfleur qui veulent voir du pays nouveau Gonneville part le 24 juin 1503 dans la tradition des grands d parts de l poque le jour de la Saint Jean Trois mois plus tard le 12 septembre on passe l quateur et l on commence voir la Croix du Sud Ensuite Gonneville prend la fameuse grande volte initi e par Vasco de Gama qui consiste gr ce aux aliz s faire une boucle vers le sud ouest pour s loigner des calmes de la c te africaine puis se laisser porter par les vents soufflant alors vers l est pour aller doubler le cap de Bonne Esp rance et entrer dans l Oc an Indien Au d but de novembre donc apr s plus de quatre mois de navigation et d j de nombreux cas de scorbut l Espoir arrive dans le sud de l Atlantique et s appr te prendre la direction de l est C est alors que surviennent deux catastrophes d abord le pilote meurt subitement de plus une tr s forte temp te s vit pendant plusieurs jours suivie d un calme plat terrible Gonneville qui ne conna t pas le ciel austral comprend qu il est perdu et les deux matelots portugais ne semblent se r v ler d aucun secours 10 Les les australes fran aises et le mythe de la Terre de Gonneville 4 Enfin on aper oit une terre Gonneville d cide d y aller pour sauver son quipage et son navire et il abandonne alors compl tement son projet d aller aux Indes orientales Le 5 janvier 1504 plus de 6 mois apr
57. aisser les bras Il nous reste encore une petite voile en r serve qui pourrait jouer le r le de locomotive pour un train de trois skieurs encord s D une nergique traction des bras Fabian fait s lever la voile dans le ciel du Groenland peine a t il le temps de se retourner que d j il file vive allure sur ses skis t l mark tirant sa luge derri re lui Le train est en marche nous glissons plus de 30 km h Le barreur se fait diriger par le deuxi me de cord e l aide du GPS alors que le troisi me immortalise ce convoi insolite Une base fant me Le brouillard a repris ses droits Nous savions que nous tions tout proches de la seule construction humaine de notre p riple Nous pensions tous l apercevoir ailleurs l horizon Mais tel un mirage l espoir se dissipait dans la brume Baissant finalement les yeux nous suivons les indications du GPS Et puis l immense base militaire am ricaine d saffect e appel e Dye Il nous appara t enfin majestueusement perch e sur pilotis dix m tres du sol et surmont e de son norme coupole fig 5 BLANC Claude Alain 31 RE ji g B uij i rt a j i ART ri P j a i i j r f i P a A i i ii a nS i ar l al gt L er a A m mee r NL E P Syer 0 ALP ve dns S yn B A _ mt Fig 5 Une journ e de repos bien m rit e dans un palais un peu sp cial Abandonn s depuis les ann es 1980 ce
58. analisations et rendre utile les innombrables chevaux sauvages qui descendent des glaciers et des for ts de nos montagnes non ait en 1919 R gis Joya constructeur Grenoble C est alors que des mat riaux qui avaient leur terre d lection dans l industrie des villes la fonte le fer le ciment et l acier se confront rent avec les mat riaux de l architecture vernaculaire et les l ments naturels La pr sence de la conduite forc e eut pour cons quence l introduction de composantes faisant r f rence la modernit dont l int gration dans le paysage contest e aujourd hui tait cette poque une fiert des constructeurs Les entrepreneurs transforment le paysage et d un d sert font un lieu de pr dilection pour les touristes 1919 conf rence d un industriel srenoblois fig 3 Leur discours dans le contexte des Merveilles de l industrie et de la foi dans le progr s trouvaient ici la manifestation clatante de la r conciliation de la technique et de la nature par le travail des ing nieurs Bien avant l mergence du Land art les industriels quip rent am nag rent la montagne comme les artistes de ce courant s approprient aujourd hui l espace interviennent sur les composants du paysage pour transformer le r el cr ant l ext rieur un nouveau langage symbolique Les premi res conduites forc es dans lesquelles l eau s engouffrait pour se diriger vers la centrale hydro
59. ans g n raux d vacuation des L eau dans tous ses tats eaux PGEE qui visent g rer de mani re int gr e et globale les coulements de surface l chelle communale Un cycle de conf rences sur l eau Ce bref panorama loin d tre exhaustif pr sente bien la complexit qui caract rise la gestion de l eau ainsi que la multiplicit et la diversit de ses enjeux Montrer quelques facettes de cette multiplicit tait l un des objectifs du cycle de conf rences L eau dans tous ses tats mis sur pied par l Association des Anciens de l IGUL durant le printemps 2001 en collaboration avec l Institut de G ographie de l Universit de Lausanne IGUL Six conf rences ont ainsi t organis es chacune d elle ayant d velopp un aspect de la gestion de la ressource eau ou alors pr sent une relation particuli re que nous entretenons avec cet l ment Une excursion la d couverte du Bisse d Ayent a compl t ce cycle th matique Les textes d coulant de ces conf rences et de l excursion ont t rassembl s sous la forme d actes dans le pr sent ouvrage Dans son texte sur les les australes fran aises Mme Gracie Del pine Conservateur en chef honoraire la Biblioth que nationale de France nous fait d couvrir ces les situ es 17000 km de l Antarctique et plus de 13 000 km de Paris tourment es par les vents subantarctiques et les temp tes de l Oc an Indien Elle nous
60. ation de la Suisse et le d veloppement du r seau ferroviaire n ont pu se faire que gr ce aux grands travaux de correction et d assainissement du 19 si cle correction de la Linth correction des eaux du Jura correction du Rh ne et du Rhin etc et que certains secteurs industriels cl s de la Suisse tels que la chimie ou la m tallurgie doivent leur implantation dans notre pays au potentiel nerg tique de nos cours d eau Mais ce d veloppement n est pas all sans provoquer des modifications majeures dans le fonctionnement du syst me hydrologique naturel et de nombreux efforts sont encore n cessaires pour corriger les erreurs du pass ex contamination de sites disparition de zones humides corrections trop massives et pertes de biodiversit associ es pollution des lacs par les phosphates ass chements de tron ons l aval de certains ouvrages hydro lectriques etc et pour pr venir les impacts n gatifs futurs de notre mode de vie et de consommation ex pollution diffuse accroissement des coulements de surface en raison de l imperm abilisation des sols etc OFEFP OFS 1997 De ce fait la gestion actuelle de l eau en Suisse tourne autour de trois enjeux principaux Le premier est celui du maintien de la qualit de la ressource S il est vrai que les mesures politiques prises depuis le d but des ann es 1970 ont permis d am liorer la qualit des eaux de nos lacs surtout en mati re de concentration en phospho
61. aux d irrigation et des soci t s locales sur lesquelles porte une documentation abondante allant de la fondation des canaux aux probl mes actuels de gestion collective d un bien commun En proc dant par une analyse d taill e des conflits d usage successifs sur plusieurs si cles on peut montrer que la mise en place des institutions de gestion des droits d eau et des r gles de r partition des eaux s op re par apprentissage de la gestion et par essais et checs de dispositifs de r gulation Les crises proviennent de trois grandes dynamiques Le contr le politique du territoire par des pouvoirs ext rieurs face aux emprises locales des lites rurales Les divergences d int r t au sein de la soci t locale rendant les conventions obsol tes car non respect es L effondrement de l conomie locale la suite de disettes de s cheresses exceptionnelles ou au contraire de crues d vastatrices Les r ponses ces crises permettent de fa onner des institutions durables comme l ont montr Hunt 1989 ou Ostrom 1992 en partant d une analyse politique et socio anthropologique sur les soci t s modernes Nous avons cherch comprendre comment des r seaux d irrigation anciens et des soci t s humaines avaient pu surmonter diverses crises sur une longue p riode historique Ce travail prend en compte l ouvrage d histoire g n rale de l irrigation le plus cons quent publi en France et qui remonte au
62. avaux de Loretan 1999 et Bratt 1995 ainsi que de l inventaire des bisses r alis par le Service de l am nagement du territoire SAT 1993 Pour la localisation des canaux et leurs caract ristiques techniques on se r f rera la carte de la figure 3 et au tableau 1 Le bisse le plus ancien encore en activit semble tre le Bitailla qui capte les eaux de la Sionne et permet d irriguer les terrains agricoles d Arbaz et d Ayent Sa construction est ant rieure 1307 date de la premi re mention dans un texte Les droits d eau relatifs ce bisse ont fait l objet de nombreux conflits entre Sion et les autres communes du bassin versant de la Sionne ainsi qu entre les communiers de la Contr e d Ayent Ces conflits sont retrac s par Loretan 1999 Un second bisse d rive les eaux de la Sionne en rive droite le Bisse de Grimisuat le seul canal permettant d irriguer les cultures de Grimisuat Il est en tout cas ant rieur 1427 Reynard 2002 Bisse d Ayent Bitailla Bisse de Sion Bisse de Bisse de Clavau Grimisuat Li ne Sionne Source du Loqu s Sionne Li ne 2520 m 1510 m 1820 m 1214 m 680 m 940 m 1235 m 1140 m 904 m 630 m 15 km 4 km 14 km 3 km 8 km 1446 Avant 1307 1902 1903 Avant 1427 Avant 1440 Consortage Commune Commune Commune Commune du Grand Bisse d Ayent de Sion de Grimisuat de Sion Tabl 1 Caract ristiques principales des bisses en activit de la Contr e d Ayent source Loretan 1999 p 35 mod
63. bvention n a t demand e au canton ou la Conf d ration par souci de r alisation rapide des travaux Finalement en 1987 un mus e des bisses a t install de mani re permanente dans une salle d expositions le mus e alpin au c ur de la station d Anz re photo 6 Ce mus e est g r par une association form e de l office du tourisme d Anz re des commer ants de la station de la commune d Ayent et de particuliers L exposition retrace les diff rentes facettes de la construction et de la gestion des bisses Une maquette constitue l attraction principale Actuellement le bisse et son mus e font partie int grante de l offre touristique de la station d Anz re Le bisse est galement int gr dans les parcours de randonn es de l Association NAT NAT nature On remarquera que la collaboration entre le consortage et les services communaux est actuellement facilit e par le fait que le pr sident du consortage est galement chef des travaux publics de la commune 86 Le Bisse d Ayent agriculture tourisme qui vise promouvoir l agrotourisme sur l adret de la rive droite du Rh ne entre Crans et Savi se pour le d tail voir Baud 1998 Reynard 1998b Photo 5 D tails des r novations des vestiges du bisse Torrent Croix Les travaux ont t r alis s et financ s par le consortage REYNARD Emmanuel 87 Les Bisses E Photo 6 Mus e des bisses Anz
64. ce des travaux Charles Paris M diath que Valais Image et Son Les travaux durent plus ou moins longtemps selon les d g ts subis durant l hiver Obstru par des boulements ou de simples d p ts de l ann e pr c dente le canal est vid les l ments de canalisation enlev s pour les pr server des avalanches et des chutes de pierres sont replac s les tron ons endommag s sont consolid s ou reconstruits PAPILLOUD Jean Henry 69 Dans certains endroits la mise en eau est une op ration complexe qui ne se r duit pas une suite pr cise de travaux techniques elle ob it aussi des coutumes empreintes d un certain c r monial Les t moignages oraux et photographiques sur le bisse de Savi se dans les premi res d cennies du si cle mettent en vidence les aspects multiples de la lev e du bisse qui a lieu traditionnellement avant la mi avril Fig 5 R colte de mousse et d humus pour le colmatage du bisse Charles Paris M diath que Valais Image et Son 70 Les bisses du Valais Fig 6 Colmatage du bisse Charles Paris M diath que Valais Image et son Le marteau avertisseur Ce tourniquet est d une invention assez ing nieusel Sur un point resserr du bisse g n ralement dans un passage des conduites en bois est tablie une roue palettes qui tourne sous l impulsion du courant L office de cette roue est de soulever un marteau qui tombe coups r guliers sur une
65. cteurs et conflit Fig 6 Cycles de cr ation de p rim tres et de leur fragmentation dans les Andes quatoriennes RUF Thierry 57 P riodisation et cycles institutionnels successifs au cours de l histoire des p rim tres d Urcuqui en Equateur DYNAMIQUE HISTORIQUE DE CAPTATION DES RESSOURCES HYDRIQUES PAR BASSIN VERSANT P riode 1500 1550 1550 1600 1600 1650 1650 1700 1700 1750 1750 1800 1800 1850 1850 1900 1900511950 1950 2000 D bits capt s dans les bassins versants pour la ZARI d URCUQUI ordre de grandeur en litres par seconde Pigunchuel Huarmihuayc Total Syst me repr sentatif Haut Cariyacu BBaSIGaIfacun MNA 1 120 Coambo Pigunchuela 20 320 Caciques Huarmihuaycu SO 450 Co aqui Huarminuaycu 20 450 TO EE 580 Co aqui Cariyacu 600 450 750 20 EN 1220 Chiquita Cariyacu 450 900 5O 20 1420 Tapiapamba Cariyacu 450 1000 350 900 2700 Jijona Ambi 40 1000 350 1800 3600 Salinas Ambi EMAC Saturation S S E acquise S MECS CUOCERE co EE NN MEETS XXe si cle E MXXEI CEN D bits capt s dans les bassins versants pour la ZARI d URCUQUI ordre de grandeur enlitres par seconde Litres par seconde 4000 3500 3000 2500 2000 Le tour de vis Nouvelle phase de 3 partage conflictuel C meilleure valeur de la goutte des ressources 2 Phase de fondation meilleure usage de la goutte Cle us avec des moyens q mL d eau
66. de conservation et sera prochainement int gr e un circuit de visite autour du Mus e de la Houille Blanche Les centrales n avaient jamais encore t consid r es comme un l ment part enti re du patrimoine architectural En 1991 eut lieu au Mus e Dauphinois une exposition intitul e Cath drales 106 L eau conduite ou les pipe lines des Alpes Bibliographie lectriques cent ans d hydro lectricit en Dauphin pr sentant le r sultat d un vaste travail d inventaire et d analyse des usines dispers es dans les vall es alpines et t moignant de la civilisation de la houille blanche Le travail a permis de d terminer quatre grandes p riodes dans l histoire des centrales de 1888 1898 les centrales dites pionni res de 1898 1930 les centrales dites pittoresques de 1930 1960 la grande p riode et finalement depuis 1960 les centrales contemporaines Barblan M A 1984 Il tait une fois l industrie Collection Patrimoine industriel de la Suisse Gen ve Caron F Cardot F 1991 Histoire g n rale de l lectricit en France tome 1 Fayard Paris Linossier J Vernus I ds 1993 Bouchayer et Viallet photographies Archives d partementales de l Is re Grenoble Papilloud J H 1999 L pop e des barrages de la Dixence Cleuson Dixence EOS nergie ouest suisse Martigny UNIVERSITE DS LAUSANNE um INSTITUT DE GE
67. de redonner de l espace nos rivi res ProNatura 2000 la revitalisation et la revalorisation des paysages fluviaux et des zones humides sont encourag es par de nouvelles l gislations notamment l Ordonnance f d rale sur la protection des zones alluviales d importance nationale afin que les hydrosyst mes retrouvent leur fonctionnement naturel L eau est un bien vital mais conomique galement ayant de tout temps accompagn le d veloppement puis le d clin des civilisations humaines Il suffit de penser par exemple au g nie hydraulique agricole des civilisations du Croissant Fertile m sopotamien ou de l ancienne Egypte la civilisation romaine et son g nie hydraulique urbain ou encore la d fense par l eau des villes m di vales pour s en convaincre La ma trise de l eau son am nagement sa gestion ont t et restent d un int r t primordial pour toute civilisation L eau dans tous ses tats Et l heure de la globalisation de l conomie et de la soci t la communaut internationale l a bien compris elle qui multiplie depuis 10 ans les forums et autres rencontres sur la th matique de l eau Apr s la d cennie internationale de l eau et de l assainissement ann es 80 dont l objectif d accro tre l acc s l eau pour tous n a de loin pas t atteint 1 4 milliard d hommes de femmes et d enfants n ayant toujours pas acc s une eau de bonne qualit l heure actuelle
68. de cette le gigantesque la glace peut atteindre une paisseur de pr s de 3 km Si cette masse d eau qui repr sente environ 10 des r serves d eau douce de la plan te venait fondre le niveau des oc ans augmenterait th oriquement de pr s de 6 m tres De quoi rendre inquiets quelques habitants des c tes Voisin du P le Nord le Groenland a g n ralement un climat arctique puisque la temp rature moyenne du mois le plus chaud de l ann e ne d passe pas 10 C Du fait de son tendue le Groenland offre cependant de fortes variations climatiques 3 Le Groenland et les hommes 3 1 Les Inuits Avant nos trois skieurs ce territoire fut visit et colonis par les Vikings d s la fin du Xe si cle Puis partir de 1721 ce sont les Danois qui commenc rent s y tablir et s impos rent aux peuples indig nes Aujourd hui la population du Groenland approche les 557000 habitants L immense majorit est native de l le d origine inuit et parle une langue de la famille eskimo al oute le groenlandais une forme d inuktitut un peu diff rent de celui parl par les Inuits du Canada Historiquement les Inuits migr rent de l Asie centrale par la Sib rie le BLANC Claude Alain 206 3 2 d troit de B ring libre d eau l poque des glaciations quaternaires l Alaska et le Canada pour finalement arriver au Groenland La derni re migration date d il y a un peu plus de 130 ans
69. de de d veloppement qui marque le Valais au tournant du si cle elle se poursuit durant l entre deux guerres L utilisation de l eau d irrigation s largit A c t de son r le traditionnel d arrosage des prairies elle sert de plus en plus suivant l exemple de Sion l irrigation des vignes et bient t celle des nouvelles cultures mara ch res et fruiti res qui se d veloppent alors PAPILLOUD Jean Henry 65 Ath F4 SA A 27 gt 73 Der o N Ah x AAS J A f Fig 2 B n diction du bisse Charles Paris M diath que Valais Image et Son En 1929 l am lioration des conditions d irrigation entre dans le cadre d un plan d intensification int grale de notre culture agricole affirme le Conseil d Etat Une vingtaine de projets de transformation sont pr sent s par les consortages et les communes Dans la liste pas moins de 15 tunnels sont pr vus car ils assurent un plus grand d bit garantissent la continuit de l amen e d eau et diminuent les frais annuels d entretien Parmi les plus importants le tunnel du Prab remplace le bisse de Savi se un des plus spectaculaires du canton Une nouvelle tape de modernisation est lanc e apr s 1945 Le passage de l irrigation par ruissellement l aspersion n cessite une transformation des canaux et la r alisation de bassins d accumulation Mais d j la fin du Valais pastoral est annonc e Les prairies sont progressivement remplac es pa
70. de la Terre de Gonneville Et il y a l quelque chose de terriblement anachronique de sa part au point m me que en janvier 1772 galement lorsqu il d couvre enfin une terre lev e une latitude de 50 Sud dans le froid glacial la neige et la temp te une terre sur laquelle il n a m me pas d barqu lui m me il en fait un rapport compl tement imaginaire d crivant verdures richesses grand nombre d habitants J ai d couvert un continent magnifique clame t il au premier officier rencontr d s son retour Brest Il d crit ce qu il croit et non ce qu il voit et voici le rapport qu il r dige d s son retour Ces terres que j ai eu le bonheur de d couvrir paraissent former la masse centrale du continent antarctique La latitude sous laquelle cette terre est situ e permet toutes les productions v g tales de la m tropole illusion s culaire continue La France australe c est ainsi qu il nomme la terre d couverte et non point comme on pourrait s y attendre Terre DELEPINE Gracie z 17e de Gonneville ou bien Indes m ridionales procurera des bois de construction et des m tures des goudrons des chanvres Ce sera tr s facile d y tablir des salines et tout le monde sait que le sel des mers froides est pr f rable celui des mers chaudes Les baleines les loups marins dont on tire de l huile feront un commerce tr s lucratif Il n est pas douteux qu on trouvera des mines de toutes esp ce
71. des navigations aux terres australes paru en 1756 qui relance l int r t en publiant quarante sept r cits de voyages vrais ou suppos s accomplis depuis le XVe si cle Il y reproduit bien s r la relation de Gonneville donn e par l abb Paulmier mais il en relativise la valeur il y a lieu de croire qu il a un peu trop flatt son pays dans le portrait avantageux qu il en a fait On doit lui 10e Les les australes fran aises et le mythe de la Terre de Gonneville reprocher une plus grande faute c est d avoir omis de nous en d signer la latitude et la longitude Mais de Brosses ne doute aucunement de sa v racit et il publie son tour le r cit de Bouvet il r p te que le continent austral est certain puisque Bouvet en a vu un cap avanc Il souhaite que la recherche soit relanc e Il crit Dans le nouveau monde austral on doit trouver de merveilleux spectacles physiques et moraux L entreprise ne peut tre faite que par un roi Elle est au dessus des forces d un particulier m me si je ne me trompe au dessus de celles d une compagnie de commerce L entreprise la plus grande la plus noble que puisse faire un souverain est la d couverte des terres australes Mais quoiqu en dise de Brosses il n est plus bien s r maintenant qu on croit vraiment l histoire de Gonneville cette relation vraie ou fabuleuse ironise Maupertuis Elle semble plut t servir d argument conventio
72. des Alpes Dans la continuit de leur qu te nerg tique les hommes recherch rent pour animer leurs machines des sites o la pente des torrents puisse cr er une d nivellation suffisante la quantit d nergie fournie par l eau tant proportionnelle la hauteur de chute Apr s les premi res tentatives de l ing nieur fran ais Beno t Fourneyron 1802 1867 inventeur de la turbine qui installa vers 1840 en Allemagne une premi re chute de 114 m de hauteur pour actionner sa turbine les premi res v ritables hautes chutes en France furent install es aux alentours de 1870 autour de Grenoble Et s il faut voquer celle qui fut ex cut e Uriage pour les ciments Vicat la palme revient n anmoins dans les Alpes fran aises Aristide Berg s 1833 1904 fig 2 initiateur du mod le de haute chute qui avec les autres papetiers du Gr sivaudan pr s de Grenoble a su promouvoir cette nouvelle technologie L innovation technique fut d installer en 1882 une chute de 500 m et la relier non pas directement une machine mais une dynamo Le p re de la houille blanche comme Aristide Berg s fut surnomm ici ouvrait la voie SPILLEMAECKER Chantal 97e Fig 2 Aristide Berg s et la F e Electricit par Mucha D but XXe si cle collection Mus e de la Houille Blanche Lancey Is re Durant les quelques d cennies de cette fin de si cle on assista au d veloppement parall le des industries lectri
73. droit o il a fait un s jour fructueux n a t il pas rapport pr s de cent quintaux dit il d effets de commerce et o il pensait pouvoir retourner Mais gr ce aux pages bien document es de Gonneville sur les Indiens des ethnologues comme L vi Strauss et M traux en France et de nombreux autres au Br sil ont pu d terminer quelle tait cette tribu qui n tait pas cannibale comme la plupart des autres d j rencontr es qui allait assez v tue alors que tous les autres taient nus qui dormait sur des nattes de feuilles s ches sur la terre et non dans des hamacs Ce pourrait tre la tribu des Cari jo qui vivaient dans l actuel tat de Santa Catarina sur la c te entre Rio de Janeiro et Porto Alegre une latitude de 27 Sud bien plus convenable pour des perroquets que l Ile Bouvet sI Les les australes fran aises et le mythe de la Terre de Gonneville Bibliographie Quelle ironie que la destin e quand on se souvient que c est pr cis ment Santa Catarina du Br sil que Bouvet a d abord fait escale en 1738 avant de partir avec l Aigle et la Marie la recherche de la Terre de Gonneville au milieu des icebergs et des rafales redoutables du grand sud Nous concluerons par cette phrase d sabus e de Montaigne contemporain de ces grands voyages dans le sud Nous voulons tout embrasser et nous n treignons que du vent Aubert de La R e E 1932 Etude g ologique et g ogra
74. du travail Ces questions renvoient au d veloppement conomique et la division du travail Dans le cas de l agriculture irrigu e on peut cerner deux mondes qui vivent l un de l autre mais qui s en d fendent souvent Le monde hydraulique affirme volontiers qu il est producteur de l eau au nom de la nation le monde agricole tant producteur d aliments pour la nation 2 5 La comp tition entre services de l Etat Dans tous les pays les minist res de l hydraulique et de l agriculture d fendent des approches singuli rement diff rentes et parfois antagonistes en mati re de gestion de l eau sans oublier le poids croissant des minist res de l environnement mais aussi des affaires sociales RUF Thierry ahji 2 6 Des territoires d cal s d exercice de l autorit sur l eau Ce qui rend les choses encore plus difficiles en pratique c est qu il n y a gu re de liens territoriaux vidents entre les diff rents pouvoirs Le pouvoir central s exerce sur la nation et dans un d coupage administratif en pr fectures r gions et d partements Il n y a gu re qu en Egypte que l Etat exerce bien un pouvoir r gulateur non quivoque sur un espace hydraulique et agricole bien d limit Le pouvoir local s exerce sur des portions tr s limit es de territoires inclus dans des aires hydrauliques plus vastes et il est rare de voir une coordination spontan e entre pouvoirs locaux pour g rer les ressources commu
75. dustrie les nuisances 213 pp 24 30 Reynard E 2000 Gestion patrimoniale et int gr e des ressources en eau dans les stations touristiques de montagne Les cas de Crans Montana Aminona et Nendaz Valais Institut de G ographie Lausanne Travaux et Recherches n 17 371 p Reynard E amp Baud M 2002 Les consortages d irrigation par les bisses en Valais Suisse Un syst me de gestion en mutation entre agriculture tourisme et transformation du paysage In Aubriot O amp Jolly G Ed Histoire d une eau partag e Provence Alpes Pyr n es Aix en Provence Presses de l Universit de Provence pp 187 212 Roten Dumoulin R M 1990 Savi se Une commune rurale dans le Valais du XIXe si cle Brig Rotten Verlag SAT 1993 Rapport Bisses Suonen Sion Service de l am nagement du territoire Shivakoti G P amp Ostrom E 2001 Ed Improving irrigation governance and management in Nepal Oakland ICS Press 304 p SIS 1991 Bisse des Ohannes 1859 1862 Sion Services industriels de la Ville de Sion Sources Statuts du nouveau bisse d Ayent 2 d cembre 1448 Archives de l Etat du Valais AEV AC Ayent Ay 15 Vente d un droit d eau du bisse d Ayent par la communaut d Ayent celle de Grimisuat 22 avril 1464 AEV AC Grimisuat E 1 Convention du 16 janvier 1953 entre le consortage du bisse la commune de Grimisuat et la Soci t suisse d lectricit et de traction B le conces
76. e 13 m La France australe de Kerguelen 7711775 tintin 15 8 Les d couvertes du Capitaine Cook 1776 et 1778 18 9 Ea ere de Gonneville existe DIR rs 19 BIDHOSTADAIS ses en E ne 20 Annexe Les Kerguelen impressions de voyageurs 20 Groenland un mois dans un d sert de glace 1 Unprojel pascomme l s autes us an a nd 23 Une lerecouverie d s 14e int et nt N de ne 24 LeGroenland etles ROMAMI S scene nee non to endeil 24 9 Le NUS SSSR A en ns ee 24 Dre D S L OUI E E SN Rd a nn ne Re ee D Ann 25 0 Un peude polie eao Se E A A A ue 26 4 Trois jeunes Suisses au pays JESUS aie 26 5 Premiers contacts avec la calotte glaciaires ni a E ET 27 O Atwmiieu de nule PARLE Nes ne ne er N cn eee RUE terne aE 29 72 Une BASS Tanlo eenaa re Se ne N 30 D Demane de COUR ee eee ee 31 9 R lOUr JA CIVISAONMSS nn Rs AD Ste nn nn 33 Bibhostap Erei ne monnaie 34 L eau dans tous ses tats Il La question de l eau au Sahel SON CE Sr i MEOH O Ed D D dd Les 35 Caracteres des pluies au Sahel tete 36 Lesconditons dexplortationds d nn er nn nr 38 Eleveurs et agriculteurs face au probl me de l eau ss 40 LES ATOS d Caroi ore a e EARE EAE REATO seine dt nie 41 Quelles solitons eraren aR D an S OORE T RT OEE O 45 BIDHOS taD NIC easa E E A 46 Les cycles institutionnels de l irrigation paysanne Introduction eeseeesseesseenseeesseersernsersssrssscrsettrsttrett rettes no 47 Autorit s pouvoirs et enjeu
77. e doigt sur la cyclicit des d veloppements institutionnels L eau dans tous ses tats 5 M Jean Henry Papilloud Directeur de la M diath que Valais Image et Son Martigny retrace l histoire du r seau des bisses du Valais ces canaux d irrigation typiques du canton le plus sec de Suisse M Emmanuel Reynard ma tre assistant l Institut de G ographie IGUL analyse quant lui les d veloppements r cents d un canal particulier le Bisse d Ayent Il met notamment l accent sur les nouvelles fonctions touristiques du canal et sur les transformations qu a v cu le consortage charg de g rer ce bisse Finalement Mme Chantal Spillemacker Conservateur au Mus e Dauphinois Conservation du Patrimoine de l Is re de Grenoble nous pr sente une partie de l histoire du d veloppement de l hydro lectricit dans les Alpes fran aises Nous remercions toutes ces personnes pour leur participation au cycle de conf rences et la r daction de cet ouvrage qui nous l esp rons satisfera la curiosit du lecteur qu il soit un membre actif de l Association des Anciens de IGUL ou issu de cercles plus larges Bibliographie Lacoste Y 2001 d G opolitique de l eau H rodote Revue de g ographie et de g opolitique 112 3 162 Margat J Tiercelin J R 1998 ds L eau en questions Enjeu du XXIe si cle Paris Romillat 301 p OFEFP OES 1997 L environnement en Suisse 1997 Berne OFEFP OM
78. e duc de Cro un m c ne des sciences et grand amateur de g ographie crivait Rien ne ferait plus d honneur aux nations et aux souverains que d tablir pour ainsi dire des cabarets escales d antipodes et des refuges libres et utiles tous les habitants du globe dans les grands points oppos s Or c est bien ce qui s est pass pendant plus de cent ans ces les ont t librement fr quent es par les chasseurs p cheurs et scientifiques de toutes les nations sans rivalit ni contestation d aucune sorte Australes ces les le sont bien dans le sud de l Oc an Indien 127000 ou 13000 km de la France de la m tropole Elles font partie d une sorte de couronne d les subantarctiques qu on voit merger depuis la pointe de la Terre de Feu l ouest jusqu l extr mit sud de la Nouvelle Z lande l est Toutes ces les sont des volcans ayant jailli des grandes profondeurs du sud de l Atlantique et de l Oc an Indien et certaines ont encore des manifestations tr s vives de volcanisme Elles ont toutes t d couvertes par les Europ ens d sertes il n y a l origine pas d hommes pas d animaux terrestres seulement des DELEPINE Gracie animaux marins qui ne viennent sur les rivages qu au temps de la reproduction Enfin ce sont des les l est la surprise de l histoire car ce n tait pas du tout cela qu on s attendait trouver l poque des grandes d couvertes qui va de la fin d
79. e part livr s nous m mes C est alors que commence v ritablement notre aventure Les premiers jours ne sont pas les plus p nibles Nous attaquons pied les premi res pentes du glacier avec les 70 kilos embarqu s sur notre tra neau attach la taille fig 3 Nous serpentons entre les crevasses la recherche du meilleur passage C est un v ritable labyrinthe de glace extr mement abrasive m me coupante par endroits Recouverte de particules rocheuses aux tons gris et noirs la langue glaciaire semble fig e Derri re nous les icebergs brillent et tr nent comme des paquebots sur la mer Mais rapidement les difficult s de l entreprise nous ram nent dans le pr sent Il faut monter le bivouac amarrer la tente par grand vent au moyen de vis glace charger et d charger sa pulka maintenir une 28 Groenland un mois dans un d sert de glace temp rature corporelle supportable cuisiner un repas chaud entretenir son Mat riel et surtout progresser encore et toujours vers le fa te de la calotte glaciaire pr s de 2 600 m tres au dessus du niveau de la mer puis ce sera la descente vers cette c te Ouest si lointaine Plus nous gagnons de l altitude et plus la calotte devient blanche La neige fond et s coule vers les fjords Si parfois l eau s engouffre dans une crevasse fig 4 le plus souvent elle s accumule jusqu former des b di res ces rivi res supra glaciaires qui entaillent les gl
80. ent en eau potable de la ville de Sion On a ainsi dans le cas de la Contr e d Ayent une configuration de d veloppement du r seau d irrigation typique de plusieurs r gions du Valais L irrigation existe d j au moins au d but du XIVe si cle Ce sont d abord les secteurs m dians alt 800 1500 m qui sont irrigu s prairies Il faut ensuite attendre le XVe si cle et l augmentation des besoins et certainement aussi l am lioration des techniques pour que les paysans entreprennent des r alisations plus p rilleuses telles que la partie amont du bisse d Ayent Le r seau s largit galement vers le bas du coteau Bisse de Clavau Finalement le XIXe si cle voit la r alisation de nouveaux canaux souvent haute altitude pour faire face de nouveaux besoins Ces canaux de haute altitude sont ensuite les premiers tre abandonn s en raison principalement des difficult s d entretien Une telle configuration se retrouve notamment dans le bassin versant de la Printse et sur le Haut Plateau Reynard 2000 Cet abandon est une des multiples facettes des transformations du r seau des bisses depuis la fin du XIXe si cle Cette question a d j t bien tudi e voir notamment Papilloud 1999 ou Reynard amp Baud 2002 et les principales raisons ont t mises en vidence voir par ex Baud 1998 savoir surtout la diminution de l agriculture de montagne et parfois la p riurbanisation dans les secteurs touristi
81. enus la question des droits d utilisation du canal et de son eau devait tre au centre des pr occupations Avant 1640 au moins le bisse a t divis en quatre quarts eux m mes subdivis s en quatre autres petits quarts dirig s chacun par un procureur responsable de l entretien sur la partie du bisse qui lui revenait de l encaissement des amendes de la tenue des comptes ainsi que de la distribution de l eau Crettaz 1933 Si nous avons autant insist sur les origines du consortage c est parce que les grandes lignes de l organisation se d gageant la fin du XVe si cle ont perdur avec assez peu de changements jusqu au d but du XXe si cle Durant le dernier si cle parall lement aux transformations des infrastructures que nous avons pr sent es ci dessus certains changements institutionnels ont galement eu lieu 4 2 Transformations r centes et situation actuelle du consortage Crettaz 1933 143 donne un aper u assez complet de l organisation institutionnelle au d but du XXe si cle Cet auteur rapporte que dans les ann es 1920 l organisation de la gestion du canal a t modifi e un comit a t form et deux directeurs se partagent les travaux ex cuter l un pour la partie orientale du bisse l autre pour la partie occidentale Les procureurs existent toujours mais ils n ont plus que la charge de la commande de l eau pour les irrigants Ils ne sont plus nomm s vie et son
82. equity in peasant irrigation Assen Van Gorcum 373 390 Assier Andrieu L 1984 Tradition juridique et changement politique la pers v rance du droit commun catalan dans la province du Roussillon In Actes primer congres d historia moderna de C Barcelona 17 21 12 1984 Vol I Univ Barcelona 195 204 B doucha G 1987 L eau l ami du puissant Une communaut oasienne du Sud Tunisien Paris CNRS 427 p Caucanas S 1992 Energie hydraulique et irrigation en Roussillon du IXe au XVe si cle histoire de l am nagement d un r seau In Broc N Brunet M Caucanas S Desailly B Vigneau J P eds De l eau et des hommes en terre catalane Perpignan Trabucaire 57 109 Caucanas S 1995 Moulins et irrigation en Roussillon du IXe au XVe si cle Paris CNRS Editions 422 p EDI 1996 Participatory irrigation management Washington Worldbank 56 p Hunt R 1989 Appropriate social organization Water user associations in bureaucratic Canal Irrigation Systems Human Origanization 48 1 79 90 Jaubert De Passa M 1846 Recherches sur les arrosages chez les peuples anciens 6e partie ch 4 Des lois et du r gime des eaux sous le rapport agricole R dition int grale AFEID 1981 Editions d Aujourd hui Collection Les introuvables Ohlsson L with J Lundqvist 2000 The Turning of a Screw Social adaptation to water scarcity Part 3 of Falkenmark et al New dimensions in water security A study prepa
83. ercommunal Une nouvelle crise appara t du fait de la d prise agricole et de l urbanisation Liste d taill e des parcelles et des propri taires avec superficies et liens au r seau et calcul de la taxe d arrosage RUF Thierry 59 7 Conclusion Bibliographie La mise en place r p t e de compromis entre parties prenantes se fait des moments pr cis de l histoire sous l gide de m diateurs selon des sch mas tant t autoritaires tant t d mocratiques L histoire des institutions locales n est pas lin aire Autour du m me r seau physique de captation de transport et de distribution de l eau se succ dent des formes administr es autog r es ou privatis es Il y a donc des cycles institutionnels tr s divers en chaque lieu Deux villages proches peuvent aussi tre compl tement d cal s et avoir dispos de syst mes de gestion radicalement diff rents Cependant il semble que les dispositifs actuels des r seaux cit s connaissent d importantes tensions du fait des politiques nationales de l eau des probl mes de rar faction des ressources et des ph nom nes d individualisation des acc s la ressource aux d pens du collectif local et de l environnement global Apollin F Nu ez P Ruf T 1998 The historical development of equity in irrigation changes in water distribution in Urcuqui Ecuador In Boelens R D vila G J eds Searching for equity Conceptions of justice and
84. es Fran ais qui feront les d couvertes australes L officier de marine Latouche le d plore dans une lettre au ministre de la marine Sartine en 1774 J ai vu avec peine la 18 Les les australes fran aises et le mythe de la Terre de Gonneville France priv e de partager avec les autres puissances l honneur des d couvertes dans l h misph re austral et dans la mer Pacifique depuis Gonneville qui eut celui l honneur en 1503 de p n trer le premier dans cette partie du globe Cet honneur revient maintenant l Angleterre Les d couvertes du Capitaine Cook 1776 et 1778 Car c est finalement l Anglais le capitaine James Cook qui en 1776 et 1778 v rifie d abord les d couvertes fran aises Il ne retrouve pas le Cap Circoncision mais il d barque sur les actuelles les du Prince Edouard et Marion il reconna t les Iles Crozet il apporte la preuve que les Kerguelen ne sont pas le continent mais une le et c est d ailleurs lui qui baptise toutes ces les de leurs noms actuels fig 2 Et surtout il franchit trois reprises le cercle polaire antarctique la latitude de 66 Sud une fois dans le sud de l Atlantique et deux fois dans le sud du Pacifique sans jamais rencontrer le suppos continent austral Et le continent antarctique au climat impropre toute vie prot g par d normes barri res de glaces est recul l int rieur du cercle polaire antarctique Cook peut donc crire Je crois avoir pro
85. es ch teaux d eau et un r seau certes insuffisant mais existant Les grandes villes comme Niamey pompent l eau du fleuve Niger Ouagadougou est quant elle aliment e partir de lacs de barrage D autres villes comme Zinder ou Tahoua ont recours au pompage dans les nappes profondes ou cherchent l eau grande distance Ces solutions induisent un prix parfois tr s lev de l eau disponible D s que l on se situe dans les villages ce sont les puits qui sont mis contribution Il en va de m me pour les zone d levage dans ce cas c est l effort physique li l exhaure qui va tre d terminant Le puisage quotidien est remplac en p riode de bonne pluviom trie par l exploitation de mares des points d eau temporaires et des eaux disponibles dans de petits puisards creus s dans les lits des oueds Cette exploitation facile est fonction de la quantit d eau pr cipit e Mais la majeure partie de l eau de pluie est utilis e directement pour la culture pluviale en vue de produire le mil indispensable la survie des ruraux Pour les leveurs apr s l exploitation des mares et nappes de subsurface il faut passer au puisage quotidien et finalement avoir recours aux forages lorsqu ils sont fonctionnels En plus de l utilisation quotidienne de l eau pour les hommes environ 5 litres par jour et par personne il faut tenir compte des travaux de production agricole hors saison des pluies les c
86. es territoires des communes d Ayent d Arbaz et une partie de Grimisuat Arbaz et Ayent ont conserv des liens territoriaux jusqu la fin du XIXe si cle A la fin du XIIe si cle la communaut d Ayent a tout d abord t subdivis e en trois tiers le Tiers d Arbaz et les Deux Tiers 78 Le Bisse d Ayent Captage Altitude du d part de l arriv e Longueur Construction Gestion actuelle 5 de Luc Botyre actuelle commune d Ayent Les deux communes ont toutefois conserv des terrains communs jusqu en 1848 Loretan 1999 et ce n est qu en 1875 que le village de Blignoud a t s par d Arbaz pour rejoindre la commune d Ayent Quant la commune de Grimisuat bien qu elle ait form une entit ind pendante d s le XIIe si cle son destin n en demeure pas moins intimement li celui des trois tiers d Arbaz et d Ayent notamment en raison des nombreux conflits relatifs la d limitation des fronti res En effet en raison de l indigence des alpages et des ressources en eau sur son propre territoire Grimisuat se trouvait dans la n cessit de rechercher ces ressources ailleurs ce qui ne pouvait qu envenimer les relations de voisinage Actuellement toutefois ces conflits sont de l histoire ancienne Six bisses principaux drainent la Contr e d Ayent Nous rappelons bri vement le d veloppement de ce r seau des canaux les plus anciens aux plus r cents sur la base des tr
87. et contrairement de nombreux autres cas de r novation en Valais Reynard 1998b aucune subvention n a t demand e aux autorit s cantonales et f d rales pour les travaux de restauration et de mise en valeur patrimoniale de Torrent Croix A Grimisuat la situation est un peu diff rente Les propri taires de vignes se une taxe annuelle de 6 ct par m s ils sont propri taires individuels et de 4 ct par nv s ils sont membres d un consortage d irrigation Crettol 92 Le Bisse d Ayent 5 Conclusions Pour qui s int resse l volution temporelle sur une longue dur e des r seaux d irrigation et de leurs institutions de gestion le Bisse d Ayent offre un terrain d tude privil gi plus d un titre Il s agit tout d abord d un canal ancien vieux de plus de 550 ans ayant ainsi travers plusieurs p riodes climatiques et historiques Il permet donc de reconstituer les grands moments de l irrigation valaisanne comme nous l avons fait la figure 4 Les institutions de gestion relativement complexes faisant intervenir autant un acteur communautaire le consortage qu un acteur public la commune de Grimisuat sont le reflet de la pression qui existait certains moments sur l eau d irrigation et donc de la n cessit de cr er des institutions ad quates pour g rer cette eau En revanche en raison de la r gression de l levage bovin et de la diminution de l arrosage viticole
88. eter l ponge si pr s du but Nous nous serrons les coudes et le 24 ao t nous posons le pied sur la terre ferme Toujours gel e peut tre mais de la terre 9 Retour la civilisation L h licopt re qui nous conduit Kangerlussuaq nous offre la derni re sensation forte du p riple Le pilote qui prend un plaisir certain nous pater zigzague au fond des gorges taill es par les glaces et l eau Il surprend m me un troupeau de b ufs musqu s Les trois jours qui nous restent avant le retour en Suisse nous permettent d appr cier un repos bien m rit Chacun refait sa mani re le dernier mois qu il vient de vivre C est l occasion galement de d couvrir un autre Groenland sans neige sans glace C est l heure du d part Le vol en avion nous offre un dernier contact avec la calotte Paysage magique Sentiment de libert Au dessous un monde d sertique d mesur inhospitalier dans lequel nous avons v cu 26 jours et sur lequel au travers des vitres de l avion nous portons un dernier regard plein de respect et de reconnaissance 94 Groenland un mois dans un d sert de glace Bibliographie Freuchen P 1997 Aventure arctique Ma vie dans les glaces du Nord Format 23 Paris Comit des travaux historiques et scientifiques 485 p Greenland Tourism a s Facts about Greenland 1997 98 Odense ClockWork PrePress Malaurie J 1989 Les derniers rois de Thul Paris Terre Humaine Poc
89. ette toute petite le qui est un parfait crat re gueul fig 5 le capitaine Tinot p cheur r unionais d crit en 1853 A peine entr on est domin par un spectacle imposant et s v re dont on se trouve tre le centre on est p n tr d un sentiment d effroi devant ce vaste cirque dont les immenses parois sont une v ritable uvre de titans Et le jeune g ologue Charles V lain du Mus um venu au m me endroit en 1874 On ne peut se d fendre d une motion profonde Cet isolement absolu au milieu d un silence que les grandes voix de la mer seules troublent par intervalles est crasant F p t j P A Ag A Fig 5 Ile St Paul BLANC Claude Alain 23 Groenland un mois dans un d sert de glace Le long p riple de trois tudiants de l Universit de Lausanne qui ont travers en 1999 ski le Groenland d Est en Ouest la hauteur du cercle polaire arctique BLANC Claude Alain Institut de g ographie de l Universit de Lausanne IGUL 1 Un projet pas comme les autres Oc an Glacial Arctique du Groenland Baie de Baffin lle de Disko Kangerlu Nuuk z Ammassalik Godthab 17 Oc an Atlantique Mer du Labrador A Fig 1 Carte du Groenland et itin raire parcouru t Claude Alain Blanc a donn un expos sur ce p riple le 8 mars 2001 dans le cadre du cycle de conf rences des Anciens de l IGUL 24s Groenland un mois dans un d
90. ge de l eau l int rieur du consortage le bisse devant approvisionner deux communaut s les tiers de Luc et Botyre puis la communaut de Grimisuat le canal est utilis alternativement par les gens d Ayent et ceux de Grimisuat qui obtiennent en 1464 le droit d irriguer du samedi matin au lundi soir Reynard 2002 ce qui correspond 2 7 des droits Cet auteur nous apprend aussi que contrairement d autres r gions du Valais romand Ayent on pr cise que chacun peut avoir acc s l eau du bisse et toutes les autres eaux communes et particuli res des deux tiers Il y a donc clairement eu volont de mobiliser le maximum d eau pour faire face aux situations de s cheresse On sait par contre peu de choses sur l organisation temporelle des droits d acc s l eau par les consorts tours d eau si ce n est qu ils taient d pendants des surfaces irriguer Crettaz 1933 138 La lourdeur des peines en cas de vol d eau ou d ali nation des droits d eau Reynard 2002 indique toutefois que Grimisuat et d Ayent de 1427 statuts du bisse de 1448 vente de droits d eau la communaut de Grimisuat en 1464 Sur les transformations r centes des consortages d irrigation du Valais central voir Reynard amp Baud 2002 Sur les communaut s et leurs origines voir notamment Dubuis 1993 et Reynard 2002 9 REYNARD Emmanuel 89 m me si peu de documents crits nous sont pas parv
91. he Presses Pocket 749 p Malaurie J 1990 Ultima Thul Paris Terre Humaine Poche Presses Pocket 444 p Malaurie J 2000 Ultima Thul De la d couverte l invasion Paris Ed du Ch ne Hachette livre 400 p Nansen F 1897 1996 Vers le P le Paris Ho beke 301 p Nansen F 1996 En skis travers le Groenland Paris Ho beke 315 p Rasmussen K 1994 Du Groenland au Pacifique Deux ans d intimit avec des tribus d esgquimaux inconnus Format 12 Paris Comit des travaux historiques et scientifiques 354 p WINISTORFER J rg 35 La question de l eau au Sahel WINIST REER J rg Professeur ordinaire Institut de G ographie Universit de Lausanne BFSH 2 CH 1015 Lausanne Jorg Winistorfer igul unil ch 1 Introduction 1 Contrairement aux id es re ues et l opinion g n rale l eau ne manque pas au Sahel La r putation de r gion en voie de d sertification les probl mes alimentaires r currents ont fait que le Sahel soit identifi une r gion l aridit croissante Or l espace est tel que les rares pluies suffisent pour la population sah lienne Ce qui est en cause au Sahel ce n est pas la quantit totale mais la disponibilit saisonni re et la distribution spatiale de l eau Le probl me principal est la question de l accessibilit et du co t de l eau dans certaines zones Le Sahel est une bande qui traverse l Afrique subsaharienne d oues
92. iens entre communaut s rurales et l Etat marqu s par du populisme et des exigences d mocratiques sont sous la pression des valeurs du secteur priv telles que l efficacit le capital la productivit la maintenance Il y a donc une large place pour le d placement des quilibres au sein d une aire de compromis acceptable par l ensemble des forces sociales en pr sence ce qui explique la diversit des arrangements institutionnels et sociaux sur la gestion d une ressource En outre il y a de multiples fa ons de sortir du compromis pour entrer dans le conflit d s lors que des acteurs s engagent sur des positions trop radicales Populisme planification et absence de d mocratie locale renvoient un mod le totalitaire de gestion de ressource On peut aussi combiner populisme privatisation et revendication et on voit le mod le ultralib ral surgir Il ne faut pas oublier une vision purement paternaliste et locale qui pourrait conduire une distribution fort in gale des ressources au plan local et l mergence d un certain f odalisme dans l acc s la ressource 52 Les cycles institutionnels de l irrigation paysanne Diversit des types de collectivit s de gestion des ressources territoriales sociales conomiques Collectivit s locales Compromis politique local Secteurs interm diaires Associations Groupes d usagers Communaut s rurales d int r ts Equit travail
93. ier en 1658 avec la copie certifi e conforme de la Relation de Gonneville faite sur l original d pos Rouen Cette relation remplit une douzaine de pages d une petite criture de bureaucrate Elle a t publi e d s 1869 Paris puis r dit e plusieurs fois jusqu aujourd hui Et on y trouve enfin la phrase qui claire tout Lorsque l Espoir est arriv dans le sud de l Atlantique apr s la mort subite du pilote la temp te et les grands calmes ils commenc rent voir plusieurs oiseaux venant et retournant du c t du sud ce qui leur fit penser que de l ils n taient loign s de terre pour quoi ja oit qu aller l cause de quoi bien qu aller l fut tourner le dos l Inde orientale n cessit ci la n cessit leur fit tourner les voiles et le cing janvier d couvrirent une grande terre C est donc que l Espoir n a pas doubl le Cap de Bonne Esp rance comme l affirmait l abb Paulmier n est pas all dans le sud mais en tournant le dos aux Indes orientales il est bien all vers l ouest et qu il n a pu qu arriver sur la c te du Br sil Peut tre que les deux marins portugais n taient pas aussi nigauds qu ils en avaient l air et que d faut de la route de Vasco de Gama c est sur celle de Cabral le Portugais qu ils ont emmen Gonneville vers cette terre d couverte par Cabral seulement quatre ans auparavant Peut tre aussi que Gonneville a volontairement dissimul l en
94. ifi Sur les sources documentaires permettant de dater la construction des bisses et sur les probl mes m thodologiques relatifs voir Ammann 1995 et Reynard 2002 REYNARD Emmanuel 79 7 Barrage de Le Bisse d Ayent et le r seau Tseuzier hydrographique associ lt o E Bisse de Grimisuat o Grimisuat 881 m N CL S ae eg St L onard L as 505 m Z Sion O 0e 1km VI 508 m Source Baud 1998 Fig 3 Carte des bisses en activit de la Contr e d Ayent Au XVe si cle sont galement construits comme dans beaucoup de r gions du Valais voir Dubuis 1995 deux canaux d rivant les eaux de 80 Le Bisse d Ayent la Li ne le Bisse de Clavau avant 1440 et le Bisse d Ayent galement appel Grand Bisse ou Bisse Neuf 1446 Le premier qui fut construit l initiative de l Ev que et de la Bourgeoisie de Sion Loretan 1999 est affect principalement l irrigation du vignoble Le second situ plus haute altitude a t construit pour parer l insuffisance du Bitailla dans la partie occidentale de la Contr e et pour irriguer la partie orientale que le Bitailla n atteignait pas Loretan 1999 La partie amont du bisse tait particuli rement p rilleuse voir par ex Bonvin amp Bender 1998 ce qui explique la construction tardive de ce bisse par rapport au Bitailla et galement son abandon partiel durant quelques ann es au XIXe si c
95. industriels Phase de fondation de canaux avec les haciendados ma tres les caciques Phase de conservation de la terre Phase de fondation de gestion et de confit de canaux par sur une ressource rare LE Co 1000 ma tres des eaux 500 0 1550 ann es Grande de Caciques 1600 1650 1700 1750 1800 1850 1900 1950 2000 M Pigunchuela M Huarmihuaycu Haut Cariyacu D Bas Cariyacu M Ambi Fig 7 P riodisation et cycles institutionnels successifs au cours de l histoire des p rim tres d Urcuqui en Equateur 58 Les cycles institutionnels de l irrigation paysanne 6 Deuxi me cas d analyse historique des cycles institutionnels les Pyr n es Orientales Les canaux de Prades Pyr n es Orientales ont t tudi s selon une m thode similaire aux canaux d Equateur Ruf 2001a b Les sources proviennent des archives d partementales confront es aux archives locales interpr tables d s lors qu une cartographie pr cise des r seaux est r alis e On retrouve trois grandes phases historiques de mobilisation gestion et crise des syst mes irrigu s sur 7 si cles d histoire 1er cycle fondation m di vale avec coalition forte entre tenanciers et pouvoir royal contre les seigneuries eccl siastiques Les tenanciers des bourgs re oivent de l administration royale une concession qu ils payent Les seigneurs tentent de redevenir ma tre des eaux Les tenanciers de Prades se divisent au XVIe Ceux du bas
96. ions r centes de l agriculture irrigu e de AS A APS OA QC E E E E O E A E E I A ETE 73 Pe lean pour irie Ueta e a APREA E AAE AAR 74 21 Lescontingences cdimatiguesettopographig eS ne een 74 22 bi ration dans a COn Ced AYEM a a o a a ed OR 77 2 3 Les transformations du Bisse d Ayent au XIXe et XXe si cle ss 81 Berea pow distal SSSR ne RU 84 al Lesnotvkellesnecessites tournis idie Sanaa ds rl ee a A dd 84 3 2 Les am nagements but touristique du Bisse d Ayent ss 85 Le bisse d Ayent et ses institutions de gestion 87 AL AERCOnNSOrAaS etdes droits d tat 87 42 Transformations r centes et situation actuelle du consortage ss 89 Conc SIONS SSSR a SD tas 92 Bibli grap hie et SOUS nn dde redonne net 93 L eau conduite ou les pipe lines des Alpes SR a D F e ala mMeress ses na 95 Les pipelines des APS sn aa nn ain ni 96 ES Chantiers CETTE a dat 100 En tmase d MARQUE SSSR rente rte 102 Aujourd hui on gomme on dissimule siecia areia aa ah 103 BIO HO SCA ea S RSR et 106 L eau dans tous ses tats JE L eau dans tous ses tats GUEX Dominique REYNARD Emmanuel Institut de G ographie Universit de Lausanne BFSH 2 CH 1015 Lausanne Dominique Guex epfl ch Emmanuel Reynard igul unil ch 1 L eau un enjeu mondial pour le 21 si cle L eau un enjeu mondial pour le 21 si cle Cette formule tant de fois entendue n est certainement pas d nu e de fondements tant il est vrai q
97. istique Les produits proviennent essentiellement des achats d eau par Lienne SA En 1997 le tarif de rachat des surplus d eau tait de 59 25 francs par 100 1 5 ce qui repr sentait un montant de 36000 francs pour le consortage Crettol 1998 59 Le d compte des heures d irrigation est pr sent chaque ann e par Lienne SA lors d une r union tripartite Lienne SA consortage commune de Grimisuat puis les deux partenaires se r partissent les b n fices en fonction de leurs droits d eau 5 7 pour le consortage et 2 7 pour la commune de Grimisuat Sur la base des comptes 1996 et 1997 Crettol 1998 65 value les d penses annuelles courantes environ 22 000 francs r partis raison 5 000 francs pour le salaire du garde de 7000 francs pour la man uvre annuelle et de 5 000 10 000 francs pour divers travaux et pour les assurances Des subventions sont galement accord es par la Conf d ration ou le canton lors de travaux d am liorations fonci res Ainsi par exemple en 1982 83 des travaux d am liorations fonci res pour un co t total de 200 000 francs ont t subventionn s raison de 55 Crettol 1998 Quant au balisage de randonn e p destre il a t subventionn par le canton raison de 24 des co ts Suite aux intemp ries d octobre 2000 des travaux de r fection ont galement t en partie subventionn s par le canton et la Conf d ration Par contre comme nous l avons relev plus haut
98. l che plus l abri et mieux fournie que l Ile de France Maurice o l on trouverait des bois de m ture du ravitaillement et qui pourrait servir d entrep t pour le commerce Ces terres si peupl es seraient aussi un d bouch pour les produits manufactur s de la m tropole et les indig nes pourraient servir ventuellement la traite d esclaves Il voque galement la possibilit d tudes scientifiques on pourrait propose t il y r p ter les observations faites sur le cercle polaire arctique par Maupertuis ce savant revient juste en 1737 de son voyage de Laponie Enfin crit il une nouvelle Europe est offerte qui veut la d couvrir c est la reprise de la phrase de La Popelini re d j cit e par l abb Paulmier En somme Bouvet d veloppe pour la Compagnie les trois mod les qui justifient une exp dition l int r t du commerce maritime des Indes la connaissance g ographique et scientifique et l amorce d une domination J Les les australes fran aises et le mythe de la Terre de Gonneville coloniale On est bien loign des conceptions vang lisatrices des Missions trang res nous sommes dans un autre si cle Se trouvant en 1736 au comptoir fran ais de Chandernagor en Inde Bouvet a eu l occasion crit il de parler du projet de la d couverte des terres australes M Dupleix qui offre d en faire l armement ses frais Dupleix se r v le comme toujours
99. l ann e 1992 est marquer d une pierre blanche En effet lors de la conf rence de Dublin une r solution a t adopt e mettant l accent sur quatre l ments essentiels OMM 1992 La protection de la qualit de l eau douce La promotion du r le de la femme dans la gestion de l eau sp cialement dans les pays du Sud Le d veloppement de syst mes de gestion int gr e de l eau par bassins versants associant usagers planificateurs et d cideurs tous les chelons Et finalement la prise en consid ration de l eau comme un bien conomique auquel il faut attribuer une valeur un prix afin de lutter contre son gaspillage Ces principes ont t largement repris quelques mois plus tard lors de la conf rence de Rio sur le d veloppement et int gr s dans le chapitre 18 de l Agenda 21 Les r unions sp cialis es et les actions se sont par la suite multipli es adoption en 1993 d une journ e mondiale de l eau le 22 mars cr ation du Conseil Mondial de l eau en 1996 1 Forum Mondial de l eau Marrakech en 1997 2 Forum la Haye en 2000 etc Toutes ces actions visent cerner les probl mes actuels et y trouver des solutions bien souvent dans la douleur On peut citer cet effet le combat qui oppose les tenants d une vision patrimoniale de l eau comme bien commun de l humanit Petrella 1999 et les tenants d une vision conomique de la ressource en eau ouvrant la porte une marchandi
100. l int rieur des communaut s ainsi que les am liorations qui doivent tre apport es aux trac s existants L extension et la modernisation des bisses Le syst me semble donc bien r d lorsque au XIXe si cle des transformations importantes s op rent qui poussent la recherche de nouveaux quilibres Les bisses sont nouveau au c ur du changement Au milieu du si cle l arriv e du train il est Sion en 1860 modifie les structures du march Alors que les produits d levage trouvent de bons d bouch s l ext rieur et voient leur prix monter les c r ales indig nes concurrenc es par les farines trang res sont en perte de vitesse Mais l extension des prairies demeure li e la question de l eau D autant plus que le r chauffement relatif du climat bien visible par le grand recul des glaciers qui d bute accentue encore les effets de la s cheresse Fait significatif du renouveau en 1871 une grande maquette de bisse est la vedette de l Exposition cantonale d agriculture de Sion Un ing nieur L opold Blotnitzki venu en Valais diriger l endiguement du Rh ne se prend d int r t pour la question et tablit le premier inventaire des bisses du Valais Tous ces l ments annoncent ou accompagnent une nouvelle politique des pouvoirs publics qui interviennent directement en subventionnant et en contr lant les travaux d am liorations fonci res La modernisation des bisses s affirme dans la p rio
101. la nature en 1976 sur la p che en 1984 ou sur l eau en 1992 fixent les axes d intervention d EDF dans le domaine hydraulique On tient compte de la migration des poissons ou de l habitat des castors qui on recr e des sites L hostilit envers l industrie et ses composantes hors de certaines zones urbaines bien d limit es est de plus en plus forte Dans la vall e de la Romanche au lourd pass industriel un projet EDF de chute hydro lectrique est en cours qui devrait terme supprimer le fonctionnement de toutes les anciennes centrales dont celle des Vernes class e Monument historique fig 8 pour les remplacer par une seule comprenant une prise d eau une galerie en rive droite de la rivi re et une centrale souterraine bien s r Au c t de l impact conomique c est l impact sur l environnement qui devient pr dominant Ainsi pour EDF l aspect de la vall e serait sensiblement modifi par la disparition des ouvrages les plus inesth tiques au premier rang desquelles les conduites Autres temps autres m urs Bient t la vall e aura gomm tout vestige de la r volution industrielle alpine du d but du XXe si cle la for t aura cach le b ton et la fonte fig 9 les usines et les caf s de l industrie auront depuis longtemps ferm leurs portes les paysagistes auront redessin la montagne les truites fario seront revenues dans la rivi re Mais o seront les hommes Peut tre traverseront ils
102. la vall e tr s vite pour rejoindre les stations de sport d hiver o les pyl nes des t l cabines les t l ph riques et autres remont es m caniques signes manifestes de l industrie de l or blanc n ont pas encore t ray s du paysage alpin 104 L eau conduite ou les pipe lines des Alpes Fig 8 Les Vernes Livet Gavet Construite en 1918 par l industriel Charles Albert Keller pour alimenter en nergie lectrique les aci ries de la Soci t des Etablissements Keller et Leleux puis pour produire du courant la ville de Grenoble cette centrale fut imagin e pour une mise en sc ne spectaculaire de l eau b timent massif en ma onnerie de pierre escalier double vol e en b ton moul permettant l acc s un jardin la fran aise fontaine monumentale avec cascade constitu e par la chambre de mise en charge et le d versoir Class e Monument historique en 1994 la centrale des Vernes demeure alors que la vall e panse ses plaies le symbole de la grande poque de l industrie lectrom tallurgique de la Romanche SPILLEMAECKER Chantal 105 Centrale de Bas Laval Is re Maurice Berg s fils d Aristide fit construire en 1906 cette centrale enti rement int gr e la montagne Eclair e par une immense baie vitr e dont les portes semblent domin es par deux yeux illustrant le go t artistique de l industriel papetier cette centrale exceptionnelle est en tr s bon tat
103. le en raison des difficult s d entretien Il faut encore ajouter que le r seau des bisses est compl t par une s rie d tangs de stockage Lombardon Saxonne Botyre Frisse ce qui permet de mieux g rer la distribution temporelle de l eau Ces tangs g n ralement am nag s artificiellement dans des d pressions mar cageuses surcreus es lors du passage du glacier du Rh ne sont une particularit de l adret de la vall e du Rh ne compris entre Montana et Savi se Ailleurs notamment sur les versants beaucoup plus escarp s du Haut Valais la configuration topographique ne permettait pas d am nager de tels bassins d accumulation En raison de l augmentation des besoins en eau d irrigation voir par ex Papilloud 1999 un cinqui me bisse le Bisse des Audannes est laborieusement construit haute altitude entre 1859 et 1862 par les communes de Sion et d Ayent dans le but principal de r alimenter la Sionne dont les d bits ne suffisaient plus couvrir les besoins SIS 1991 En raison des trop nombreuses infiltrations il n a t exploit que partiellement pendant 5 ans puis abandonn Finalement en 1903 la commune de Sion met en eau le Bisse de Sion construit uniquement pour transf rer de l eau du bassin versant de la Li ne vers celui de la Sionne dans le but de compenser la r duction de d bits de cette derni re suite aux captages des sources de la Fille et de la Fillette pour l approvisionnem
104. litions intra et inter secteurs Les communaut s rurales ne s identifient pas strictement avec des associations d usagers elles sont aussi compos es de groupements d int r ts particuliers souvent diff rents des pr c dents et de collectivit s territoriales municipalit s Ces entit s peuvent s entendre ou non sur un projet commun mais aussi se distinguer et passer des alliances fortes avec les autres secteurs conomiques et politiques Du c t du priv les conflits d int r t ne manquent pas par exemple entre fournisseurs d eau et fournisseurs d autres mati res et vis vis des transformateurs des produits agricoles issus de l agriculture irrigu e Enfin et ce n est pas le moindre des conflits au sein des institutions les services de l Etat ont des logiques d intervention diff rentes parfois tr s contradictoires souvent doubl es de conflits de corps sp cialis s 4 Les repr sentations du temps de l histoire et des trajectoires des institutions de l irrigation On trouve galement des d calages des rep res entre les acteurs On distingue une vision lin aire de l histoire hydraulique du progr s technique de l int gration in luctable de la gestion de l eau un niveau global rationnel Mais il faut galement tenir compte d autres visions du temps travers les cycles de g n rations familles peuplement alliances etc mais aussi des cycles de projets En effet Sun EDI 1996 insiste
105. ll e de la T t Pyr n es Orientales In Politique de l eau et d veloppement local De la r flexion l action en milieu m diterran en Montagnes m diterran ennes 14 71 77 PAPILLOUD Jean Henry 61 1 Les bisses du Valais PAPILLOUD Jean Henry M diath que Valais Image et Son Av Gd St Bernard 4 CH 1920 Martigny Jhenry Papilloud imageson vsnet ch Introduction Creus s dans le sol suspendus ou taill s dans les parois rocheuses comme des cicatrices charg es de souvenirs les bisses du Valais symbolisent le combat des Valaisans pour le contr le de l eau Ils sont des t moins importants d une histoire d une culture d une civilisation A l heure de la mondialisation du bricolage biologique d internet et du virtuel que deviennent les bisses qui ont irrigu depuis des si cles les coteaux ass ch s du Valais Contre toute attente beaucoup d entre eux continuent de couler leurs eaux tranquilles et laiteuses du torrent glaciaire aux prairies aux vignes et aux champs Mieux encore Devenus des atouts touristiques les bisses font l objet de soins attentifs des institutions officielles les recensent des associations les r novent des amis inconditionnels les entretiennent Apr s avoir t rel gu s au second plan d laiss s presque laiss s pour morts ils ont retrouv si ce n est une nouvelle jeunesse du moins une place dans le monde d aujourd hui Ce n est pas la premi
106. lus d un si cle Les Iles Crozet d couvertes par Marion Dufresne en 1772 galement n appartiennent non plus personne pendant un si cle et demi Et les les Amsterdam et Saint Paul sans doute d couvertes par les Portugais ne sont galement sous aucune souverainet jusqu la fin du 19e si cle Aujourd hui ces trois territoires sont fran ais Voil comment cela s est pass C est en 1893 l poque de la conqu te de Madagascar par les Fran ais que la Marine Nationale vient effectuer une prise de possession officielle des Kerguelen Des armateurs du Havre les Bossi re sont autoris s y tablir des p cheries En m me temps toujours en 1893 deux autres c r monies de prise de possession sont effectu es sur les les Amsterdam et Saint Paul Depuis longtemps des R uniona is viennent y p cher Puis en 1920 les Bossi re emploient des chasseurs jusqu aux les Crozet 17500 km des Kerguelen La Marine Nationale envoie en 1931 une mission de surveillance des p ches et en m me temps elle ex cute la c r monie de prise de possession Crozet est de tous les territoires fran ais la terre la plus r cemment fran aise Ces les sont d sormais dans la zone de surveillance fran aise de l Oc an Indien Et la communaut internationale n a jamais fait aucune opposition la souverainet fran aise Mais au moins une utopie du XVIIe si cle s est elle l r alis e En effet au XVIIIe si cle l
107. mblai de sout nement est consolid Mais lorsqu il s agit de traverser des zones difficiles de v ritables ouvrages d art sont mis en place Le canal artificiel le plus simple est constitu de troncs d arbres en g n ral de m l ze vid s en forme de chenaux et qui sont embo t s les uns la suite des autres Afin d augmenter le volume d eau on proc de par un assemblage de planches qui forme un chenal fix la paroi au moyen de consoles A Savi se le bisse du Torrent Neuf offre un exemple extraordinaire de fixation double la canalisation et la passerelle sont soutenues par deux s ries de poutres fix es perpendiculairement dans le rocher et reli es entre elles par une traverse verticale Ce syst me dit des boutzets n utilise que des l ments de bois Les pi ces en fer n apparaissent et de mani re limit e qu la fin du XIXe si cle Lorsque la qualit de la roche et l outillage le permettent le trac du bisse peut tre entaill dans la paroi Du simple renforcement la demi galerie on trouve une grande vari t de passages prot g s L emploi de la poudre explosive attest pour de tels ouvrages partir du XVIIe si cle seulement facilite ce type de construction De m me elle permet le percement de tunnels PAPILLOUD Jean Henry 67 Fig 3 Bisse de Savi se les Branlires vers 1930 Charles Paris M diath que Valais Image et Son 6 Le bisse mode d emploi S il n est gu
108. milieu du XIXe si cle Jaubert de Passa 1846 Thierry Ruf est directeur de l unit de recherche Dynamiques sociales de l irrigation l Institut de recherche sur le d veloppement IRD de Montpellier Il a notamment dirig des travaux sur l irrigation communautaire de montagne en Equateur au Maroc et en France Il a pr sent une conf rence intitul e La gestion de l eau dans les communaut s de montagne Comparaison entre les Andes quatoriennes et les Pyr n es Orientales le mardi 24 avril 2001 48 Les cycles institutionnels de l irrigation paysanne Autorit s pouvoirs et enjeux institutionnels une approche th orique des dynamismes 2 1 Des principes contradictoires depuis des si cles Depuis des si cles la question de l eau met en relation des pouvoirs politiques qui s appuient sur des l gitimit s diff rentes le pouvoir central et le pouvoir local En France la loi sur l eau de 1992 perp tue cette dualit souvent id alis e dans une vision harmonieuse voir la Vision fran aise de l eau 2 Forum Mondial de l Eau de la Haye 2000 Elle comporte en r alit de fortes contradictions potentielles du fait m me de conflits d autorit s Le premier principe est que l eau appartient au patrimoine commun de la nation et que par cons quent une gestion globale et quilibr e doit tre mise en uvre afin de concilier les besoins des usagers et la pr servation des milieux naturel
109. mmets taient charg s de nuages pais On ne voyait dans tout le pourtour de la rade que cascades et torrents Par l effet des tourbillons qui soufflaient dans toutes les directions ces nombreuses chutes d eau taient relev es et agit es comme d normes guirlandes bris es dispers es dans l air Ce spectacle imposant et terrible fixa plusieurs fois mon attention malgr le danger de ma position qui occupait fortement mon esprit C est la description de ce qu on appelle aujourd hui commun ment les cascades remontantes En 1939 le professeur Jeannel du Mus um de Paris pris par une bourrasque dans un fjord raconte Les nu es chass es par le vent descendent le long des pentes et tombent presque verticalement dans le fjord en produisant un trange arc en ciel lunaire tout blanc On voit tout coup la mer blanchir devant l ombre de la falaise sous la rafale qui tombe pic elle fume et para t bouillir Le vent hurle la mer d ferle on se tient debout avec peine L ing nieur g ographe Fr lich en 1982 r ussit une courte descente sur une des petites les des Crozet Les passagers et les quipages des navires de rel ve qui bien souvent ne font que l apercevoir de loin dans la brume ou la pluie ne peuvent tre que frapp s par tant de sauvagerie de grandeur et de myst re fig 4 2072 Les les australes fran aises et le mythe de la Terre de Gonneville Fig 4 Iles Crozet A Saint Paul c
110. n petit avion nous am ne Tasiilaq sur la c te Est dans un petit hameau aux maisons color es fig 2 Le temps de pr parer nos pulkas tra neaux de r gler quelques formalit s avec la police locale et nous voil embarqu s bord d un bateau de p che qui nous m ne au v ritable point de d part de notre exp dition BLANC Claude Alain PT EE Fig 2 Fabien m dite quelques instants aux abords du village de Tasiilaq Le climat de la c te orientale est fortement marqu par le courant polaire de l Est du Groenland des couches de neige de plusieurs m tres d paisseur recouvrent le pays pendant les six mois d hiver Pendant les six mois d t de gigantesques blocs de glace d rivent du bassin polaire pour longer la c te jusqu au Sud de cap Farvel Ces icebergs d tach s de la banquise cr ent de gros probl mes de navigation sur la c te Est et au Sud du Groenland pendant les mois de printemps et d t Mais notre petit bateau gr ce au talent du pilote inuit arrive bon port au pied d une magnifique langue glaciaire qui s coule vers l oc an 5 Premiers contacts avec la calotte glaciaire Le silence qui suit le d part du petit canot moteur nous permet de mesurer toute la grandeur du moment excitation du d part conscience de n avoir encore rien vu et puis cet avenir incertain plein de promesses concr tiser et encore tout aur ol de mille attentes projet es Nous voil au milieu de null
111. nes employ es de mani re concurrentielle On la trouve surtout dans des soci t s de montagne ou dans des oasis o les pouvoirs locaux ont une vision claire et un savoir appropri pour r guler la gestion de l eau 3 Synth se entre les visions socio politiques et conomiques de l eau La figure 3 tente de synth tiser diff rentes approches et visions des relations sociales et des institutions sur l eau lorsqu il y a un d veloppement important de l irrigation On constate d abord que s laborent effectivement des compromis entre acteurs sociaux plac s en situation de d pendance soumis des ph nom nes de d r gulation une politique chasse l autre et de d s quilibres pressions nouvelles climatiques ou anthropiques sur les ressources Les groupes d acteurs chafaudent deux deux des compromis politiques lors de phases de conflits d usage et de pouvoir mais chaque compromis bilat ral est influenc par le troisi me p le Ainsi l Etat cherche planifier l conomie et le secteur priv propose une large privatisation L quilibre politique sera influenc par les communaut s rassemblant les citoyens qui se fondent sur des principes d quit De la m me mani re les relations entre le secteur priv et les communaut s rurales marqu es par du paternalisme et de la revendication sont pond r es par les principes de pr caution et la formulation d un certain mod le social manant de l Etat Enfin les l
112. nnel rebattu on pourrait presque dire un topos des voyages d exploration Lorsque le malouin Marion Dufresne ancien capitaine de la Compagnie des Indes tabli l Ile de France accompagn du lorientais le capitaine Crozet organise de lui m me en 1771 un voyage d exploration dans l Oc an Indien partir de l Ile de France Maurice au sud de Madagascar c est peut tre pour trouver la Terre de Gonneville et ses Indiens et ses perroquets mais d abord pour chercher le continent austral possible dans une partie o personne ne serait encore all Ils aper oivent en janvier 1772 une latitude 46 Sud moins haute que l Ile Bouvet 54 Sud les actuelles Iles du Prince Edouard Marion et Crozet petites tr s dangereuses quasi inabordables et d sol es dans des conditions climatiques presque aussi d testables que celles rencontr es par Bouvet Par la suite accostant sur une c te de la Nouvelle Z lande Marion Dufresne et quarante de ses hommes sont assassin s par des indig nes tr s probablement cannibales C est Crozet qui ram ne les navires et qui donne le rapport de l exp dition Mais en m me temps en 1771 aussi le lieutenant de vaisseau de Kerguelen de la Marine Royale obtient le commandement d une autre exp dition caract re officiel cette fois Avec deux lourds vaisseaux de guerre arm s de plus de 60 canons et de 600 hommes il part de l Ile de France vers le sud sur la foi encore de l existence
113. nt eu l l gance de nommer l extr mit nord ouest de l le Kapp Circoncision Ce qu on peut admirer c est que Bouvet soit justement tomb dans tout l immense oc an austral sur cette t te d pingle Par la suite Bouvet doit faire rappeler avec force son m rite dans ces termes Si les circonstances ont emp ch depuis que lje ne fus employ suivre cette entreprise dont le succ s peut tre aussi glorieux qu utile l Etat il me reste au moins la satisfaction de l avoir le premier propos e ce si cle Il ne faut pas croire que dans le monde savant de l poque Bouvet re oive des compliments Le math maticien Maupertuis Thomme des glaces juge de haut l exp dition de Bouvet Il crit en 1752 dans la Lettre sur le progr s des sciences On pourrait faire voir qu on n avait pas pris les mesures les plus justes pour cette entreprise On pourrait donner aussi quelques conseils Les glaces ne sont point pour aborder une terre des obstacles invincibles etc Maupertuis est injuste envers Bouvet Mais cause de ce voyage arr t par les glaces on voit appara tre pour la premi re fois la confusion entre terres australes et terres antarctiques Et l accord entre la relation de Gonneville et ce qu on voit tre une r alit devient de cette fa on de plus en plus difficile faire T La France australe de Kerguelen 1771 1775 C est alors le grand ouvrage de Charles de Brosses Histoire
114. ntretien des cluses est galement la charge du consortage art 10 Voil pour les statuts Mais qu en est il de la situation sur le terrain La participation des consorts la gestion du bisse n existe que sur le papier Crettol 1998 73 Les assembl es g n rales ne r unissent pas plus d une vingtaine de personnes Les droits d eau n tant pas li s la terre et ali nables le nombre de membres du consortage est fluctuant Toutes les modifications issues notamment d h ritages n ont pas t annonc es au consortage Ainsi le nombre exact de consorts n est il pas connu et doit se situer aux alentours de 500 600 Par contre le nombre de droits d eau est connu avec pr cision et se monte 1472 seiteurs ou actions Le comit est actuellement form de trois membres le pr sident qui assure galement la fonction de commandeur d eau le secr taire et teneur du registre des droits et le responsable des travaux qui est galement le caissier Le garde du bisse est actuellement le m me qu au Bitailla Si l on ajoute le fait que le pr sident du Grand Bisse est galement le responsable des travaux publics de la commune d Ayent on remarque clairement une concentration des charges qui certes facilite la gestion mais qui est peut tre galement un indice de la difficult de trouver des b n voles ou quasi b n voles pour assurer ces charges Concr tement la gestion du bisse est actuellement
115. ois en 1773 74 pour confirmer sa merveilleuse d couverte et implanter une colonie Il part encore plus lourdement charg avec des colons volontaires et tout le n cessaire C est videmment l chec une fois de plus le temps pouvantable et les normes falaises de l le repoussent toute tentative il est impossible de faire un vrai d barquement son retour Kerguelen doit reconna tre que crit il ces terres australes ne paraissent offrir aucune ressource elles sont recouvertes de neige presque partout il n y a pas d apparence que le pays soit habit Mais continuant de s accrocher au mythe de la Terre de Gonneville fabuleuse Kerguelen propose de situer celle ci cette fois Madagascar m me En effet il semblerait bien que Kerguelen ait voulu chercher l aventure Madagascar il s est d ailleurs assez compromis sur l le avec l aventurier polonais Beniowsky qui il remet sans aucune autorisation tout le mat riel emport pour l tablissement projet sur sa France australe et ce serait un argument en faveur de la colonisation que de situer l la terre des perroquets et des Indiens moiti nus En 1775 son retour en France Kerguelen est jug par un conseil de guerre Brest et est chass de la Marine royale Cependant apr s les checs de Kerguelen et ses graves erreurs de conduite qui ont jet un discr dit certain sur la marine fran aise la main a pass Ce ne seront plus maintenant l
116. oisine 20 ce qui implique une vaporation extr me et l ass chement des mares et points d eau L aliz continental l Harmattan souffle d Est en Ouest et contribue renforcer le sentiment de s cheresse g n ral Avec l arriv e de la mousson guin enne vers fin mai les conditions changent l humidit relative augmente consid rablement les premi res pluies orageuses font leur apparition Ces pluies sont tr s localis es d une violence extr me Les intensit s peuvent atteindre plus de 100 mm heure elles sont de plus tr s agressives les sols n tant pas prot g s par la v g tation D s l arriv e des premi res pluies l activit agricole reprend les paysans ensemencent les champs les leveurs reprennent le chemin des p turages du Nord les r fugi s conomiques des villes retournent cultiver leurs champs En plus de son r le pour l agriculture la pluie doit assurer la recharge des nappes superficielles celles situ es quelques m tres de profondeur nappes de subsurface situ es dans les lits des oueds ou dans les vall es fossiles et celles situ es environ 20 30 m tres de profondeur nappes exploit es par les puits traditionnels La pluviom trie sah lienne est caract ris e par deux facteurs fondamentaux la quantit pr cipit e d une part et la distribution tant spatiale que temporelle d autre part D une ann e la suivante les donn es peuvent changer radicalement
117. ommunaut en g n ral et d int r ts plus particuliers de certaines personnes les propri taires de prairies de fauches les consorts L institution de gestion de l irrigation initiale semble donc bien tre un m lange assez peu formalis de la communaut et du consortage Comme le rel ve Reynard 2002 la communaut n est pas loin dans les relations avec les communaut s voisines surtout en cas de litige elle est pr te repr senter et d fendre ses membres Comme les consorts du bisse sont en m me temps des membres de la communaut ces deux cadres sont fortement li s et leurs int r ts ne divergent pas n cessairement En ce qui concerne les droits d eau il faut distinguer deux niveaux Reynard amp Baud 2002 celui de l appropriation de la ressource et celui de l utilisation du canal par les consorts Le premier niveau met en relation le propri taire de la ressource en l occurrence dans le Valais m di val l v que de Sion ou la Maison de Savoie parfois de petits nobles locaux et une communaut d usagers le consortage ou la communaut La r gle veut que le noble accorde une concession sur les eaux au consortage ou la communaut Reynard 2002 a montr que dans le Valais piscopal qui nous occupe ici les associations d irrigants semblent n gliger compl tement de demander une autorisation formelle d appropriation de l eau l v que contrairement au Valais savoyard Quant au parta
118. ons sp ciales pour les terres australes et il convainc m me de ce pieux projet Monsieur Vincent futur Saint Vincent de Paul en esp rant que par celui ci il pourrait obtenir pour lui m me une charge de vicaire apostolique in 19 Les les australes fran aises et le mythe de la Terre de Gonneville partibus infidelium demande repouss e par l office romain de la Propagation de la Foi L abb Paulmier est sans doute confort par son ami tienne de Flacourt le directeur de la Soci t royale d orient Madagascar Flacourt avait d j demand M Vincent la venue de deux missionnaires pour Madagascar qui lui furent accord s Sans doute est ce cette occasion que l abb Paulmier et Flacourt se sont rencontr s La c l bre Histoire de la grande le de Madagascar de Flacourt est r dit e en 1661 apr s sa mort augment e de la partie relative aux terres australes o Flacourt raconte ce que l abb Paulmier lui a dit sur le voyage de Gonneville Et il crit pour les terres australes leur continent n tant loign que de quelques semaines de trajet Madagascar peut servir comme d chelle escale d entrep t et de commodit pour le commerce et pour la navigation des Indes Orientales et des terres australes En 1660 Flacourt meurt noy sur son retour Madagascar En 1660 galement meurt Saint Vincent de Paul en m me temps que dispara t la Compagnie du Saint Sacrement et qu est cr
119. orte de grandes quantit s de sels min raux nutritifs dans les eaux groenlandaises et la dur e prolong e de l ensoleillement des journ es d t g n re une floraison intense du plancton v g tal qui constitue la base de l alimentation de la faune marine C est pourquoi les eaux groenlandaises sont parmi les plus productives du monde on y trouve plus de 200 esp ces de poissons de crustac s et de coquillages La crevette est de loin la ressource la plus importante du point de vue de l exploitation commerciale Les deux march s les plus importants sont les Etats Unis et le Japon Globalement plus de 5 000 personnes sont employ es dans les p cheries et dans les branches qui sy rattachent Quant la chasse elle concerne pr s d un cinqui me de la population Les principales esp ces sont les phoques les morses et un nombre limit de baleines dont la viande est vendue et chang e localement pour des sommes consid rables Parmi les mammif res terrestres c est surtout le renne pr sent l Ouest du Groenland et plus haut vers le Nord qui joue un r le important dans les changes Le renne est chass par les chasseurs professionnels des communes de l Ouest du Groenland mais c est aussi une cible appr ci e pour les chasseurs amateurs Quant l ours blanc il peut tre consid r comme un mammif re plus marin que terrestre puisqu il se nourrit surtout des phoques qu il capture sur la glace marine Les chasseurs tuent
120. otte dans nos t tes Enfouies dans nos pulkas nos voiles de traction n attendaient que les conditions id ales pour se d ployer Du sommet nous redescendons vers la c te en nous laissant glisser entra n s par le vent Lorsque le souffle nous le permet nous pouvons parcourir en deux heures la m me distance qui nous avait co t la veille toute une journ e d effort Les sensations sont tonnantes nous prenons le vent l g rement de c t pour acc l rer ou alors montons la voile au dessus de nos t tes au point mort pour freiner et nous immobiliser Gris s par la vitesse nous perdons tout bon sens oubliant qu dix m tres du sol l o nos voiles se baladent la vitesse est deux fois plus forte qu au sol Un matin le vent souffle plus de 40 km h Nous pr cipitant sur l aubaine nous pr parons les voiles Mais une fois gonfl es celles ci deviennent incontr lables Entra n s aux quatre vents nous essayons tant bien que mal de d tacher nos pulkas et de d chausser nos skis L un d entre nous se fait tirer sur plusieurs centaines de m tres avant qu une main secourable ne parvienne saisir la voile et mette fin son calvaire Le troisi me arrive remonter jusqu sa voile en enroulant les fils autour de son corps Apr s toutes ces motions nous finissons par nous retrouver sains et saufs Le moral est au plus bas Les voiles torchons de fils enlac s sont inutilisables Mais nous refusons de b
121. ouverte culturelle locale Ici encore il ne s agit pas d une initiative unique et de multiples exemples peuvent tre observ s sur plusieurs canaux notamment au Bisse du Roh de Vex de Saxon du Trient pour ne citer que les plus connus Reynard 1998b On observe donc dans le cas de la Contr e d Ayent et du Bisse d Ayent en particulier une volution de type cyclique guid e par des transformations ext rieures des besoins cycle que nous r sumons la figure 4 et qui peut tre consid r comme repr sentatif quelques nuances pr s de la plupart des bassins versants du Valais central Sur cette figure la courbe est dessin e en pointill s entre 1 500 et 1 800 car peu d l ments concrets permettent pour l instant de d gager une tendance durant le Petit Age Glaciaire Il y a en effet notre connaissance tr s peu d tudes qui retracent le d veloppement de l irrigation durant cette longue p riode ainsi que les liens avec 84 Le Bisse d Ayent l volution climatique d mographique et politique Il y a certainement l mati re recherche sur un domaine encore assez m connu celui des effets de la p joration climatique du Petit Age Glaciaire sur l irrigation de montagne Nouveaux besoins Construction de bisses et innovations techniques Nouveaux besoins levage bovin Construction de grands bisses n s Premiers canaux LA importants 4 NS a fise conomique et d mographi
122. phique de l Archipel des Kerguelen Paris Th se de la Facult des Sciences de Paris Revue de G ographie physique et de G ologie dynamique Aubert de La R e E 1954 Deux ans aux les de la D solation Paris Bossi re R E 1910 La Terre de Kerguelen colonie fran aise Paris Del pine G 1995 Les les australes fran aises Editions Ouest France Rennes Del pine G 1998 L amiral de Kerguelen et les mythes de son temps Editions L Harmattan Paris Dossier La vie sur les les antarctiques in Pour la Science 285 juillet 2001 Floch D 2000 Les oubli s de l le Saint Paul Des Crozet et des Kerguelen Editions Maritimes amp d Outre Mer Paris Kauffmann J P 1993 L Arche des Kerguelen Voyage aux les de la D solation Flammarion Paris Rallier du Baty R 2000 Aventures aux Kerguelen Editions Maritimes amp d Outre Mer Paris Annexe Les Kerguelen impressions de voyageurs Les voyageurs des les australes n ont pas fait que souffrir ou r ver Ils ont bien souvent devant ces lointains paysages inattendus prouv des motions tels les r dacteurs anonymes des Annales hydrographiques ou des Instructions nautiques Par exemple le r dacteur des Instructions nautiques de 1879 crit des Iles Kerguelen La diversit dans la forme des montagnes fait que l le aper ue par temps clair permettant de distinguer les montagnes les hauts plateaux neigeux fig 3 et les sommets de
123. pine N Collection Ascendances Grenoble 277 p DORTHE MONACHON C d 1999 Actes du colloque SPP E tenu Niam du 10 au 11 d cembre 1997 sur le th me M thodes pour comprendre ps A m gt L Eg n TU e mas LA EEN Pe nS 228 z i g sn 2 LR ne ES pe Ae a aea T me LES ce NT Milieux et hors s rie Milieux et hors s rie ey Niger et mesurer les pratiques agraires en milieu tropical et leurs transformations Travaux et Recherches de l IGUL n 16 Lausanne 264 p SOUMANA I d 1996 L environnement au Niger RESADEP Institut PANOS Niamey 311 p WAZIRI MATO M 1999 Les cultures de contre saision dans le sud de la r gion de Zinder Niger Travaux et Recherches de l IGUL n 15 Lausanne 358 p RUF Thierry AT Les cycles institutionnels de l irrigation paysanne Approches th oriques et exemples dans les Pyr n es Orientales et dans les Andes quatoriennes Thierry RUF Institut de recherche pour le SN D IRD UR 044 Dynamiques sociales de l irrigation BP 5045 34032 Montpellier cedex 1 France Thierry ruf mplird fr 1 Introduction Au moment du passage d un mill naire un autre il est int ressant de rapprocher et comparer des situations de gestion de r seaux d irrigation par des organisations paysannes dont les origines remontent plusieurs si cles et qui subsistent encore Les cas choisis correspondent des r se
124. poraine figure 7 On distingue une phase d initiatives indiennes au XVIe et XVIIe si cle qui s ach ve lorsque la valorisation de l eau est manifestement plus rentable chez les colons espagnols une phase de reprise h ro que de canaux d irrigation aux mains des seuls grands haciendados qui culmine au XIXe si cle et une phase de prise en main par l Etat et de r volte paysanne au cours du XXe si cle 56 Les cycles institutionnels de l irrigation paysanne Construction du premier canal Ceci implique e Un groupe fondateur avec des r gles de partage e Un espace d utilisation de l eau une zone agricole e Un espace de contr le de la ressource le haut bassin e Un syst me de transfert de l eau 3 Un premier conflit interne appara t dans le groupe fondateurou chez ses h ritiers 4 La soci t locale se divise en deux groupes antagonistes 5 Evolution du conflit Trois grandes voies de sorties de crise Constrution d un canal en amont Construction d un canal en aval de la prise ant rieure appropriation Construction d un canal dans un bassin versant de la prise ant rieure appropriation d une ressource d j utilis e voisin appropriation d une ressource jusqu d une ressource jusqu pr sent aggravation du conflit et relation de pr sent non utilis e mais possibilit d une rencontre non utilis e force et d autorit avec d autres a
125. que Petit Age Glaciaire Diminution des besoins P riodes de d veloppement des bisses et d innovation Les p ep p O pus gt a O gt O G xX et patrimonial R gression de l agri culture et de l irrigation P riodes de r gression de l irrigation et des r seaux Fig 4 Sch matisation du d veloppement du r seau des bisses valaisans 3 De l eau pour distraire 3 1 Les nouvelles n cessit s touristiques Depuis une vingtaine d ann es c t des activit s touristiques hivernales qui constituent en Valais le c ur de l offre touristique se sont d velopp es de nouvelles formes d activit s touristiques formant ce qui est commun ment appel le tourisme doux Cette forme de tourisme tente de rechercher un quilibre entre la charge touristique au sens large et l espace d accueil Lozato Giotard 1993 240 Il privil gie les activit s provoquant peu d impacts sur l environnement tant naturel que culturel La d couverte par la randonn e p destre est un des moyens privil gi s d atteindre cet quilibre Et le bisse la fois t moin culturel d un pass agricole r volu et bord d un sentier de randonn e peu pentu et souvent ombrag est un lieu essentiel du d veloppement du tourisme doux valaisan Baud 1998 72ss Le canal agricole subit ainsi un ph nom ne de r interpr tation perdant le sens premier pour lequel il a t cr pour adopter
126. ques l invention de la dynamo par Gramme en 1869 la r versibilit du moteur lectrique par Fontaine en 1870 l Exposition Internationale d Electricit Paris en 1881 et finalement les premiers essais de transmission d nergie en 1883 par Desprez De progr s en progr s les conditions qui allaient provoquer la prodigieuse expansion de la Houille blanche se trouvaient r unies En Suisse en Italie et en Autriche le d veloppement des techniques tait fort proche chacun affichant son record de chute sa longueur de conduite et sa puissance en chevaux vapeur dans une vaste concurrence et une course folle afin de capter tout le potentiel hydro nerg tique des Alpes Pendant que les alpinistes britanniques 98 L eau conduite ou les pipe lines des Alpes fran ais suisses et italiens rivalisaient entre eux pour ouvrir de nouvelles voies et chercher la victoire vers les sommets les industriels oeuvraient des travaux titanesques pour capter l eau des lacs accrocher sur des rochers abrupts des tuyaux qui leur permirent d accro tre la force motrice de leurs usines et vaincre leurs concurrents Le palmar s des chutes tait affich comme les ascensions et les voies des alpinistes la domestication de l eau leur profit devint leur moyen de dominer la montagne Je vous indiquerai comment on proc de pour dompter l eau de nos torrents de nos rivi res et des lacs pour l embouteiller dans des c
127. ques Tous les REYNARD Emmanuel 81 2 3 canaux n ont toutefois pas t abandonn s et il reste au moins 600 km de bisses en activit en Valais SAT 1993 C est le cas du Bisse d Ayent qui irrigue encore maintenant 590 ha de prairies et 300 ha de vignes Crettol 1998 42 A Grimisuat seules des vignes sont irrigu es au moyen d un syst me de conduites et d arrosage par aspersion A Ayent l irrigation des pr s se fait par ruissellement ou par aspersion Les techniques gravitaires ont tendance r gresser Pour l irrigation du vignoble les consorts du Grand Bisse fournissent l eau six consortages viticoles de la commune tous situ s au dessus du Bisse de Clavau Chaque consortage poss de son propre r servoir de stockage o l eau est dirig e avant d tre utilis e pour un arrosage par aspersion Loretan 1999 27 L eau est distribu e la demande sans tours d eau tablis Le cas ch ant le surplus d eau se jette dans le syst me de r partition du Bitailla Genoud 1997 Les transformations du Bisse d Ayent au XIXe et XXe si cle Nous rappelons ici quelles ont t les transformations physiques majeures du Bisse d Ayent au cours des deux derniers si cles Elles permettront de comprendre d une part les transformations des institutions de gestion et d autre part l apparition des nouvelles fonctions des bisses Sans entrer dans le d tail de tous les travaux et modifications r alis s
128. r la main en une journ e Voir par exemple les estimations faites par Roten Dumoulin 1990 Convention du 16 janvier 1953 entre le consortage du bisse la commune de Grimisuat et la Soci t suisse d lectricit et de traction B le concessionnaire dossier SCAF 3480 Archives cantonales Sion 90 Le Bisse d Ayent sont l assembl e g n rale et le comit L assembl e g n rale d cide la majorit absolue des droits repr sent s par les consorts pr sents quel que soit le nombre de participants Il n y a pas d amendes pr vues pour les absents L eau est r partie en quatre parts gales et la commande minimale d eau est de cinq seiteurs art 1 Le commandeur d eau est nomm pour quatre ans Il est charg de commander l eau pour les consorts ainsi que de la vente aux non consorts Il se charge galement des relations avec la soci t Lienne SA en ce qui concerne la prise ou la cession d eau art 2 Chaque propri taire prenant son tour d eau est tenu de poser sur l cluse utilis e un billet comportant son nom et la dur e pour laquelle l eau lui appartient art 8 Il n y a plus qu un garde charg de la surveillance du bisse l aval de l usine de Samarin Il est tenu de faire une tourn e par semaine et un passage apr s chaque intemp rie et re oit un salaire minimal de 500 francs par ann e art 4 Les travaux annuels d entretien se font par les consorts art 3 et l e
129. r d autres cultures intensives qui leur tour d clineront bient t 66 Les bisses du Valais 5 Les abandons de bisses se multiplient et les mutations du Valais semblent devoir emporter ces survivants d un autre ge Pourtant contre toute attente ils b n ficient d un nouveau sursis Alors que leur valeur agricole est en perte de vitesse le d veloppement d un tourisme plus proche de la nature en fait des lieux d excursion privil gi s gr ce aux sentiers qui les bordent Pris en compte par le plan directeur de l am nagement du territoire les bisses sont nouveau l objet d une attention particuli re Recens s mesur s tudi s ils sont restaur s et certains remis en eaux pour le plus grand bonheur des anciens gardiens qui peuvent les faire revivre dans l esprit et la m moire des Valaisans et de leurs h tes Les techniques de construction La construction des anciens bisses n est pas r gie par un savoir technique issu d tudes acad miques En g n ral comme le rel ve P Chavan ils sont construits par les montagnards disposant de moyens tr s primitifs mais second s par une connaissance exacte des lieux par un esprit d observation remarquable et surtout par beaucoup d nergie et de t nacit La diversit des lieux et des conditions g ologiques entra ne une grande vari t de formes Lorsque le terrain s y pr te une simple rigole est creus e dans le sol Au besoin le re
130. r dans quel contexte politique et dans quelle phase historique s exercent les relations entre acteurs La question est plus complexe que l affirmation lapidaire du d sengagement ou du r engagement de l Etat C est au niveau local que l on peut comprendre ce que signifie cette terminologie Que signifie un d sengagement de l Etat s il n y a pas en contrepartie un engagement d institutions locales communautaires voire priv es Si on regarde les grandes r formes politiques et conomiques de l histoire de l eau on remarque que la r organisation institutionnelle juridique et politique ne _ http www oieau fr riob forum2 recontri htm RUF Thierry 49 2 3 correspond pas un affaiblissement de l Etat aux profits de potentats locaux mais au contraire un engagement marqu de l autorit de l Etat concomitant un renouvellement du contrat de reconnaissance d institutions locales g rant l eau pour le bien commun Chaque pouvoir y retrouve son compte Chaque l gitimit est affirm e mais en des termes renouvel s correspondant aux besoins sociaux du moment plus ou moins clairement d finis selon les r gimes politiques et les repr sentants des divers int r ts Comme nous allons le voir dans les exemples on peut rep rer dans la gestion des p rim tres irrigu s des cycles institutionnels influen ant directement les corps de r gles de gestion Des jeux entre acteurs coalis s On peut d ores et d
131. re la pollution diffuse notamment par l agriculture reste un probl me crucial pour la conservation de la qualit des eaux souterraines pollution par les nitrates Un second enjeu est celui de la gestion des d bits l aval des ouvrages de d rivation et de retenue essentiel pour la pr servation de la biodiversit des milieux humides et de la qualit des paysages alluviaux La mise en uvre des articles 31 d bits r siduels minimaux et 80 assainissement des ouvrages existants de la loi f d rale sur la protection des eaux LEaux de 1991 n en est pour l instant qu ses d buts Finalement la gestion des coulements de surface est soumise deux types de pressions cumulatives D une part les changements climatiques globaux pourraient augmenter la fr quence d v nements hydrologiques extr mes crues et inondations catastrophiques tels que ceux v cus en 1987 1993 et 2000 dans les Alpes Overney et al 1997 et d autre part la croissante imperm abilisation des sols par l urbanisation et les techniques modernes d exploitation des terres agricoles accentue les effets d vastateurs de tels v nements La r duction des risques hydrologiques est ainsi l un des objectifs des r centes dispositions l gales en mati re d am nagement des cours d eau LACE 1991 qui visent donner plus d espace aux cours d eau et fournit des instruments de planification tels que les plans r gionaux d vacuation des eaux PREE et les pl
132. red for FAO Rome AGLW Ohlsson L Turton A 2000 The Turning of a Screw Social Resource Scarcity as a Bottle Neck in Adaptation to Water Scarcity Stockholm Water Front Forum for Global Water Issues no 1 February Stockholm International Water Institute SIWT Ostrom E 1992 Crafting institutions for self governing irrigation systems San Francisco ICS Press Institute for Contempory studies 111 p Ruf T 1999 Traditions et innovations dans la gestion des syst mes irrigu s andins Equateur In Chauveau J P Cormier Salem Ch Mollard E eds L innovation en agriculture questions de m thodes et terrains d observation IRD A travers champs 273 286 60 Les cycles institutionnels de l irrigation paysanne Ruf T 2000 Du passage d une gestion par l offre en eau une gestion par la demande sociale Ordre et d sordre dans les questions d irrigation et de conflits d usage de l eau In Honegger A Ruf T Ch Approches sociales de l irrigation et de la gestion collective de l eau en France et dans le monde Territoire en mutation 7 9 33 Ruf T 2001a Droits d eau et institutions communautaires en montagne sept si cles d histoire des tenanciers des canaux de Prades Pyr n es Orientales Histoire et soci t s rurales 16 para tre article accept Ruf T 2001b L eau l art et la violence Un mill naire de confrontations coordinations et r gulations dans le bassin de la va
133. s Le deuxi me est le principe de subsidarit qui stipule que la gestion de l eau doit se faire dans un cadre d centralis concert et collectif au niveau le plus appropri La loi Stratae au XIle si cle connue galement sous le nom des Utsages de Barcelone repose sur les m mes principes de pouvoirs d doubl s Les d cisions d allocation des ressources en eau rel vent du Royaume mais les pouvoirs seigneuriaux sont aussit t confirm s pour allouer l eau pour le bien de tous les usagers Assier Andrieu 1984 Caucanas 1995 La nature de la ressource en eau explique une partie de l apparente anomalie qui consiste affirmer la souverainet sur une ressource que l on s empresse de c der des pouvoirs locaux En effet pendant des si cles et aujourd hui encore l eau est un bien difficile localiser quantifier valuer stocker redistribuer L eau est un lien entre les pouvoirs et les soci t s qui permet de passer des alliances de donner des statuts de reconna tre des droits en change de soumissions aux pouvoirs B doucha 1987 On trouvera donc au fil de l histoire et selon les lieux des visions antagonistes de l eau per ue comme un bien conomique et social et de l eau per ue comme un lien politique et social 2 2 L engagement et le d sengagement de l Etat Pour aborder la gestion des p rim tres irrigu s collectifs l aube du XXIe si cle un premier enjeu serait celui de clarifie
134. s au moins du cuivre du fer et du plomb On peut trouver dans les latitudes froides des diamants des rubis des saphirs des meraudes On y trouvera peut tre des hommes nouveaux Enfin si l on n y trouve pas des hommes d une esp ce diff rente on y trouvera du moins des hommes naturels vivant comme dans l tat primitif sans d fiance et sans remords et ignorant les artifices des hommes civilis s Enfin la France australe fournira de merveilleux spectacles physiques et moraux Et on reconna t l les termes m mes du texte de Charles de Brosses crit douze ans auparavant Rappelons que dans son illusion Kerguelen a alors publi un article dans la Gazette d Amsterdam d clarant Ce pays est peupl d un grand nombre d habitants d une couleur noir tre il s y trouve des prairies couvertes d une quantit immense de bestiaux Ce sont les innombrables compagnies de manchots ces oiseaux au plumage blanc et noir dont la d marche verticale a tromp plus d un voyageur et les l phants de mer vautr s en troupeaux sur les rivages Un telle description va dans le sens de la mythologie alors dominante Mais de la part d un marin qui y est all Ce rapport n a pas t publi l poque n anmoins il a t connu et il subsiste bien dans les archives du minist re de la marine Et c est bien en partie sur la foi de ce rapport extravagant fait par un t moin oculaire que Kerguelen est envoy une deuxi me f
135. s d apr s la copie tablie par le greffe de Rouen Pour convaincre de son projet l abb Paulmier cite m me longuement La Popelini re Il vante ces terres australes qui ne peuvent manquer de jouir d un printemps perp tuel Et il expose le plan de la mission souhaitable 80 personnes feraient l affaire puisque dit il Madagascar la colonie suffit avec 60 personnes Pour les serviteurs il lui para t av r que les Austraux ont l usage des esclaves et il suffira donc d en amener de Madagascar D ailleurs il propose que cette nouvelle Soci t pour les Missions australes ait son si ge Madagascar puisque affirme t il cette le n est loign e des terres australes que d une navigation de quelques semaines DELEPINE Gracie 15 Car pour ce qui est de l itin raire de Gonneville l abb Paulmier ne fait que le r sumer en quelques lignes affirmant que le capitaine apr s avoir doubl le Cap de Bonne Esp rance s est dirig droit vers le sud Peut tre l abb Paulmier cherche t il garer une ventuelle exp dition de conqu te et qu il ne livrera le texte v ritable que lorsqu il sera certain de la constitution de sa mission d vang lisation une mission enti rement d tach e des d sirs de l usurpation pr cise t il Finalement tous ces projets sont rest s un v u pieux Mais ces quelques semaines de trajet c est ce qu on a le mieux retenu pendant tout le XVIIIe si cle
136. s ils sont personnels et r partis en actions Savi se dans les ann es 1880 on en compte 830 qui donnent droit un bulletin soit trois heures d arrosage Alors que la construction et l entretien du bisse principal sont du ressort de la collectivit l arrosage proprement dit est une affaire priv e Travail routinier l arrosage est le parent pauvre de la litt rature des bisses Pourtant il demande une grande patience une attention soutenue et une bonne connaissance empirique des diff rents terrains irriguer Gr ce aux mati res min rales en suspension l eau des bisses provenant des glaciers a une action fertilisante sur les sols On le constate contrario avec l irrigation par aspersion qui utilise une eau d cant e dans les bassins d accumulation et la r partit uniform ment sur le terrain entra nant ainsi une uniformisation donc un appauvrissement de la flore 8 Quel avenir pour les bisses Depuis leur cr ation les bisses ont r pondu aux besoins de ceux qui les ont construits Que par la suite les hommes qui ont h rit de ces ouvrages avec le paysage dans lequel ils vivaient les aient adapt s leurs propres besoins para t assez naturel Aujourd hui et c est un fait majeur un nombre important de bisses sont utilis s des fins touristiques 94 sentiers longeant des bisses sont inscrits dans le r seau des chemins de randonn es p destres ils constituent souvent le seul l ment qui pr
137. s les brouillards et la neige Elles rev taient toutes sortes de figures d isles de forteresses de b timents elles pr taient tous les mirages et les effets fantastiques que produisaient ces masses flottantes et diaphanes auraient t bien plus pittoresques encore si le soleil les avait clair es de ses rayons La mer tait sillonn e de baleines de plongeons de pingouins d albatros au vol lourd et puissant Bouvet sur l Aigle passe en avant ainsi dit il personne ne courrait de plus grands risques que ceux auxquels j tais expos le premier Le ler janvier 1739 par grand vent grosse mer brume paisse on voit une terre fort haute que le brouillard avait seul emp ch de voir plus t t elle parut couverte de neige et cern e de grosses glaces Le haut des montagnes tait couvert de neige les versants paraissaient bois s Cette terre on la baptise naturellement Cap de la Circoncision du nom de la f te du ler janvier Jusqu au 12 janvier toutes les tentatives de reconnaissance pour d terminer s il s agit d un cap avanc du continent ou d une le sont entrav es par la brume le vent les glaces et l puisement Nous ne voyions plus sur le pont que quelques officiers mariniers et quelques jeunes matelots que l honneur ou la force de l ge soutenaient encore avaient ils tous la voix presque teinte Voyant crit il que les p rils ne sont pas moindres que les souffrances Bouvet d
138. sation de l eau Bien vital et bien conomique l eau est galement une ressource strat gique et son contr le est d une importance essentielle pour le d veloppement des pays surtout dans les r gions o elle se fait rare La r tention des eaux amont par la construction de grands barrages comme cela est par exemple le cas avec le grand projet anatolien de la Turquie qui prive les pays aval du Tigre et de l Euphrate que sont la Syrie et l Irak de ressources en eau substantielles ou le cas du barrage sur la Narmada en Inde les transferts d eau en Afrique australe et dans le cadre du projet des Trois Gorges ou la pr sence de r servoirs souterrains d eau douce comme cela est le cas sous le plateau du Golan sont autant de situations conflictuelles et explosives parfois au sens propre du terme o les relations entre pays ou r gions sont envenim es par la question de l acc s l eau et de son contr le Roy 1999 Lacoste 2001 L eau dans tous ses tats 3 2 Et en Suisse Si en Suisse on est loin d arriver des situations proches d une guerre de l eau force est de constater que dans le ch teau d eau de l Europe qu est notre pays la question de l eau tient une place centrale en mati re de gestion environnementale voir Reynard et al 2001 Un bref coup d il en arri re montre en effet que l eau a jou un r le essentiel dans le d veloppement conomique du pays Il suffit de rappeler que l industrialis
139. se abandonn l amont de la prise d eau de Samarin et par le consortage l aval La commune de Grimisuat participe financi rement pour 1 3 de l entretien jusqu la prise d eau La livraison de l eau est actuellement tr s peu codifi e Il y a bien toujours un commandeur mais l organisation est tr s souple Les tours d eau ont disparu durant les ann es 60 parall lement la diminution du cheptel bovin dans la commune Le syst me des billets sur les cluses pourtant mentionn dans les statuts actuels est galement abandonn La livraison de l eau Grimisuat n est plus limit s deux jours par semaine Pour viter un dess chement du fond du canal pr judiciable l imperm abilit un d bit minimal de 150 1 s est maintenu continuellement durant la p riode d irrigation Les pr l vements de petites quantit s par exemple pour l arrosage de jardins potagers sont plus ou moins libres Le commandeur se contente de g rer les grosses demandes notamment lors de l arrosage des vignes L acc s l eau est gratuit y compris pour les non consorts Les consortages d irrigation des vignes qui sont approvisionn s par le bisse paient une taxe symbolique de 30 francs par 24 heures d arrosage pour les frais de gardiennage du bisse Crettol 1998 73 La situation financi re du consortage est saine Les charges concernent principalement des travaux d entretien et les am nagements de mise en valeur tour
140. sert de glace Partis du petit village inuit d Ammassalik voir fig 1 sur la c te orientale du Groenland cette le gigantesque que les Vikings appel rent Terre verte Fr d ric Bille Fabian Gertsch et Claude Alain Blanc ont v cu un r ve en atteignant en un mois de travers e le littoral ouest et la ville a roport de Kangerlussuaq En tout 600 km du d troit du Danemark au d troit de Davis travers un d sert de glace dans tous ses tats Tout a commenc un soir lorsque nous nous sommes retrouv s autour d un atlas observer cette immense tache blanche de l h misph re Nord Et pourquoi ne pas partir la d couverte de cette curiosit arctique 2 Une le recouverte de glace Le Groenland est une immense le situ e au Nord Est du Canada Elle est entour e au Nord par l oc an Arctique l Est par la mer du Groenland au Sud Est et au Sud par l oc an Atlantique Le cap Morris Jesup l extr me nord du Groenland territoire le plus septentrional de la plan te n est distant du P le Nord que de 730 km tandis que le cap Farvel situ l extr me Sud du Groenland est la hauteur des capitales nordiques d Oslo et d Helsinki Partout les conditions de vie sont marqu es par la pr sence de la calotte glaciaire La glace recouvre pr s de 85 de la surface du Groenland qui s tend sur 2 500 km du Nord au Sud et sur 1000 km dans sa partie la plus large d Est en Ouest Au centre
141. sionnaire AEV dossier SCAF 3480 R glement d utilisation 1980 Consortage du Grand Bisse Ayent SPILLEMAECKER Chantal 95 1 1 L eau conduite ou les pipe lines des Alpes SPILLEMAECKER Chantal Conservateur au Mus e Dauphinois 30 rue Maurice Gignoux 38031 Grenoble Cedex 1 c spillemaecker ce38 fr Il y a bien peu d ann es encore les torrents de nos montagnes faisaient le bonheur des artistes mais nul ne pouvait se douter que la splendide ru e des eaux bouillonnantes deviendrait pour notre pays une in puisable richesse la montagne jusque l inactive et inf conde allait prendre part au labeur universel Paroles prononc es lors du premier Congr s de la Houille Blanche en 1902 Grenoble par R Joya ing nieur constructeur De l eau la lumi re A la fin du XIXe si cle appara t dans le paysage alpin un nouvel l ment la conduite forc e fig 1 Alors que traditionnellement et ce depuis l Antiquit l eau tait v hicul e dans des canalisations horizontales ou l g rement en pente ouvertes et g n ralement en bois ou plus tard dans des chutes limit es quelques m tres de d nivellation pour actionner les roues des moulins l homme se mit cette fois ci enfermer forcer l eau dans des tuyaux m talliques longs rubans noirs accroch s aux parois des montagnes d gringolant des lacs d altitude jusqu aux turbines des usines d abord puis jusqu aux centrales des
142. sur le cercle vicieux de l irrigation le gouvernement s endette les services de l irrigation sont d ficients le remboursement des projets est insuffisant figure 4 Les cons quences sont un manque d eau dans les secteurs aval la mauvaise maintenance du syst me le manque de crit res et de structures de contr le les mauvaises allocations pour faire fonctionner le syst me la distribution in gale de l eau le manque d incitation l conomie d eau l inefficacit du drainage Comment expliquer que certains syst mes irrigu s ont des si cles d existence avec un tel engrenage d checs Ohlsson 2000 donne une id e plus dynamique et historique aux cycles de gestion des eaux figure 5 C est une spirale qui rend compte du ph nom ne de rar faction de la ressource et des pressions exerc es sur les acteurs pour d passer l poque h ro que des ing nieurs am nageurs maximiser la productivit de l eau puis lui donner une valeur conomique d courageant tous les abus d usage 54 Les cycles institutionnels de l irrigation paysanne Gestion de la demande Il Gestion de la demande Gestion de l offre Le gouvernement s endette Les paysans ne payent pas VX m Le gestionnaire leur redevance NN offre des services T d insuffisants Fig 4 Le cercle vicieux de l irrigation par le secteur public source EDI 1996 Le tour de vis Efficacit de l allocation Efficacit de l
143. t en est sur une largeur variant entre 200 et 300 km Cette bande est d termin e par les conditions climatiques et daphiques elle est comprise entre 250 et 700 mm de pr cipitations annuelles et la v g tation est essentiellement compos e d pineux des acacias principalement Le Sahel est une zone de peuplement ancien compos d agro cultivateurs et de nomades leveurs qui dans le pass ont v cu en symbiose et en compl mentarit sur un espace vaste et relativement bien d limit A partir des ann es 60 avec la fin de la p riode coloniale les nouveaux Etats ont connu une croissance d mographique tr s forte actuellement encore les populations augmentent de 3 4 par ann e Cette forte croissance doubl e d une baisse sensible de la pluviom trie est l une des causes principales de la diminution de la productivit agricole et de la d gradation du milieu menant une d sertification croissante Cette pression sur le milieu est particuli rement sensible dans les marges Nord de la zone de cultures sous pluies et dans la frange Sud de la zone d levage Ce texte fait suite une conf rence que le professeur J rg Winist rfer a donn e le 22 mars 2001 dans le cadre du cycle de conf rences des Anciens de l IGUL 36 La question de l eau au Sahel LYBIE Niger L gende gt 100mm Isohy te moyenne 1961 1990 100 mm isohy te moyenne 1951 1980
144. t pay s en nature heures d arrosage La commande minimale d eau est de 5 seiteurs et correspond trois heures d arrosage avec le quart de l eau du bisse Deux gardes du bisse se chargent de la surveillance Ils sont pay s en argent et ont droit au bran du Bisse c est dire aux d bits du canal le jour de son ouverture Les consorts paient une taxe en argent ou en travaux en fonction des surfaces irriguer Les droits d eau se vendent et s h ritent ind pendamment des terrains contrairement ce qui se fait au Bitailla o les droits d irrigation sont li s aux surfaces C est galement cette p riode que l Etat du Valais demande l homologation des statuts et r glements d irrigation tablis par les consortages ou les communes Crettol 1998 8 En 1953 le consortage du Grand Bisse d Ayent la commune de Grimisuat et la soci t Suisselectra signent une convention dans le cadre de l am nagement hydro lectrique de Tseuzier La soci t hydro lectrique reconna t au bisse un droit d eau de 450 l s au maximum durant la p riode d irrigation 15 mai 30 septembre et s engage racheter l eau inutilis e Les statuts actuels datent de 1980 Ils pr cisent que pour tre consort il faut tre bourgeois et poss der au minimum un droit de fonds et au maximum vingt droits Crettol 1998 72 Les organes du consortage Un seiteur ou fauch e correspond la surface qu un homme peut fauche
145. ttaz B 1995 La vie quotidienne du bisse Actes du Colloque international sur les bisses Sion 15 18 septembre 1994 Annales Valaisannes 70 pp 323 328 Crettaz S 1933 La Contr e d Ayent St Maurice 200 p Crettol M 1998 Gestion et pr servation des bisses en Valais M moire de mast re en administration publique Lausanne IDHEAP 84 p Dorthe Monachon C 1993 Etude des stades tardiglaciaires des vall es de la rive droite du Rh ne entre Lo che et Martigny Institut de G ographie Lausanne Travaux et Recherches n 10 113 p Dubuis P 1993 La pr histoire des communaut s rurales dans le Valais m di val XIIIe XIVe si cles In Fosson A amp Rivolin J G Ed Libert et libert s VIIIe centenaire de la charte des franchises d Aoste Aoste R gion autonome de la Vall e d Aoste pp 85 98 Dubuis P 1995 Bisse et conjoncture conomique Le cas du Valais aux XIVe et XVe si cles Actes du Colloque international sur les bisses Sion 15 18 septembre 1994 Annales Valaisannes pp 39 46 Genoud A F 1997 Les faiseurs de patrimoine Vers une meilleure compr hension du ph nom ne de patrimonialisation Le cas des bisses en Valais M moire de licence Universit de Gen ve Facult des sciences conomiques et sociales 94 p Lamb H H 1995 Climate history and the modern world London New York Routledge 433 p Lehmann L 1913 L irrigation dans le Valais Paris Delagrave 75 p Loretan
146. ttent d atteindre ce r sultat photo 9 Une des fonctions majeures des ouvrages entrepris vise r tablir l coulement laminaire aux d pens des coulements concentr s le travail sur la pente des thalwegs et sur les griffes d rosion est une des r ponses possibles Par ailleurs pour limiter la d perdition par vaporation l infiltration des eaux dans les bas fonds et une gestion rationnelle dans le cadre de l irrigation peuvent apporter une am lioration importante des conditions alimentaires des populations photo 10 La r organisation et l am nagement des p rim tres humides doivent ces prochaines ann es tre l objet d une pr occupation accrue de la part des autorit s locales afin d arriver une gestion durable et galitaire des eaux de surface RS EE Afa d PR AP r A 7 nella PA ar L2 s s As E 2 dt Photo 9 Ouvrage anti rosif 46 La question de l eau au Sahel i a P A r Y NU Ter E z K 7 1 a z LL oct er s Cond oae 1f 7 Ar y as ST ed Photo 10 Am nagement autour d une mare culture de d crue Bibliographie BRIDEL L MOREL A OUSSEINI I ds 1994 Au contact Sahara Sahel soci t s du Niger Volume I Revue de g ographie alpine N Collection Ascendances Grenoble 277 p BRIDEL L MOREL A OUSSEINI I ds 1995 Au contact Sahara Sahel soci t s du Niger Volume Il Revue de g ographie al
147. u XVe si cle la fin du XVIIIe si cle Depuis l Antiquit on est persuad de la n cessit pour que la terre soit quilibr e et sym trique qu il y ait la m me masse d eau et de terre dans les deux h misph res Le p le sud doit donc tre entour d un immense continent qui des latitudes quivalentes celles des pays habit s de l h misph re Nord pr senterait les m mes richesses et les m mes cr atures humaines La difficult est qu on n a jamais vu ces terres australes cause du terrible obstacle des oc ans Mais tous les cartographes les dessinent sur leurs mappemondes sous le nom de Terra australis incognita Quels v nements ont donc partir du XVIe si cle incit entreprendre la d couverte de ce monde austral 3 Le mythe de la Terre de Gonneville et les les australes En 1503 un marin de Honfleur Binot Paulmier de Gonneville va Lisbonne Binot est l quivalent de Beno t Paulmier est son nom et il est n Gonneville petit village de Normandie On a l habitude de l appeler le capitaine de Gonneville A Lisbonne Gonneville voit les richesses que les Portugais ram nent de l Inde gr ce la nouvelle route de Vasco de Gama qui contourne le Cap et il d cide de monter lui m me une exp dition de commerce Il embauche deux marins portugais qui disent avoir d j fait la route Et revenu Honfleur il arme une nef baptis e l Espoir quip e de 60 marins normands Accomp
148. u les tuyaux taient hiss s par les hommes tirant des wagonnets sur rail fig 7 Sans l aide de machines les hommes levaient en haute montagne des tron ons de conduite de plus de quatre tonnes Fig 7 Pour la conduite forc e qui devait franchir l Arc La Praz en Maurienne Paul H roult l inventeur de l aluminium par lectrolyse s est install avec sa femme et ses enfants sur la conduite lors de la mise en eau en 1898 pour prouver ses d tracteurs la foi qu il avait en ses travaux Alors que l usine a disparu la conduite en vo te autoportante plus que centenaire a t conserv e in situ pour t moigner des exploits industriels de la vall e Une image de marque Sont conserv s la phototh que du Mus e Dauphinois plusieurs fonds iconographiques dont celui des Etablissements Bouchayer amp Viallet Grenoble rassemblant quelques milliers de clich s illustrant les productions de ces m tallurgistes ainsi que les prouesses des installations de conduites forc es sur les montagnes alpines pyr n ennes et m me d Afrique du Maghreb Madagascar Ces prises de vue servirent illustrer les multiples catalogues et albums publicitaires que l entreprise faisait imprimer et les records de chute constitu rent le nouvel instrument de prestige des industriels Les photographies houille blanche en chambre noire taient montr es orgueilleusement tous les visiteurs des grandes expositions SPILLEM
149. uction est troitement d pendante de la disponibilit en eau des puits et des mares une faible pluviom trie inhibant la production sur une longue dur e Ainsi en cas de faible pluviom trie l agriculteur est p nalis au niveau du rendement des cultures principales celles r alis es sous pluie et la faible disponibilit en eau r sultant de ce d ficit le p nalise une deuxi me fois au niveau des cultures de rattrapage 4 Eleveurs et agriculteurs face au probl me de l eau La disponibilit en eau pour la majorit des ruraux au Sahel est donc fonction de la saison des pluies Pour le cultivateur une quantit de 350 mm au minimum est n cessaire pour obtenir une r colte suffisante A ce total il faut encore ajouter une deuxi me exigence la maturation du mil demande entre 75 et 110 jours selon les esp ces sem es La strat gie paysanne consiste afin de mettre un maximum de chances de son c t m langer les types de mils dans le m me champ esp ces h tives et tardives tant plant es c te c te photo 3 La distribution des pluies doit donc tre r guli re durant au moins 70 90 jours pour viter que les tiges ne se dess chent avant de parvenir maturit Ainsi le cultivateur sait vers la mi ao t si la r colte est assur e ou si la campagne va tre catastrophique Il ne saurait ressemer apr s cette date assur de ne plus disposer d assez de jours de pluie WINIST REER J rg 4
150. ue les probl mes li s la ressource en eau se sont multipli s au cours du dernier demi si cle A mesure que la population mondiale poursuivait son d veloppement quasi exponentiel les quantit s d eau disposition diminuaient Malgr des r serves somme toute encore tr s suffisantes bien qu in galement r parties il devenait de plus en plus vident que les besoins croissants des populations seraient difficiles satisfaire les solutions techniques ne parvenant pas toujours amener l eau l o on l attendait Ainsi aujourd hui 23 pays peupl s de 125 millions d habitants sont dans une situation de p nurie avec une ressource en eau sous le seuil des 1000 m par an et par habitant dont 53 millions en situation de p nurie absolue au dessous du seuil de 500 m an habitant Margat amp Tiercelin 1998 Le d veloppement industriel et surtout celui de l agriculture extension et g n ralisation des pratiques d irrigation se sont de plus av r s extr mement dommageables pour la qualit de la ressource en eau n cessitant la mise en uvre de techniques toujours plus sophistiqu es de d pollution apparition dans les ann es 60 des premi res stations d puration en Suisse afin de pr server le renouvellement qualitatif de la ressource travers le cycle hydrologique Les cours d eau des pays industrialis s ont t endigu s canalis s domestiqu s depuis le milieu du XIXe si cle Aujourd hui il s agit
151. ujours louable Voil un monde qui ne peut tre rempli que de toutes sortes de biens et de choses excellentes Il ne faut que le d couvrir 5 L abb Paulmier et l vang lisation des Indiens Un si cle et demi apr s l aventure de Gonneville une curieuse affaire de taxe fiscale r veille brusquement le souvenir qu on pourrait croire teint de son nigmatique voyage En 1658 un certain abb Jean Paulmier chanoine Lisieux en Normandie est averti de devoir payer le droit d aubaine taxe impos e tout tranger vivant en France Il est en effet un tranger car il est l arri re petit fils de l Indien Essom ricq issu du mariage de celui ci devenu Binot Paulmier avec la parente du capitaine de Gonneville L abb Paulmier repr sente l administration qu Essom ricq est rest en France involontairement et qu on ne peut donc pas imputer la qualit d tranger ses descendants A cela on lui r plique qu il doit produire comme preuve l original de la d claration de Gonneville l amiraut de Rouen L abb Paulmier se fait donc d livrer la copie du m moire d pos par Gonneville et gr ce ce document il obtient l exemption de l imp t Cette aventure incite l abb se pencher sur le sort de ces tribus d Indiens dont il descend Il s int resse essentiellement leur salut spirituel Par l interm diaire de la puissante Compagnie du Saint Sacrement l abb Paulmier demande la fondation de missi
152. ulaires ont fait appel aux diables aux f es et autres cr atures malicieuses pour expliquer la construction de certains bisses Plus tard des lettr s ont apport la l gende un soup on de vraisemblance Sur la base d indices t nus ou de simples hypoth ses ils ont attribu ces constructions qui aux Romains qui aux pa ens qui aux Sarrasins Les bisses du Valais 1999 p 16 D embl e il faut bien reconna tre l vidence le myst re des origines demeure Lorsque les premiers documents conserv s partir du XIe si cle attestent l existence des bisses ils signalent souvent des constructions plus anciennes Mais bient t les archives deviennent plus explicites contrats de construction r glements dossiers judiciaires montrent que les probl mes d irrigation sont une des grandes pr occupations des communaut s PAPILLOUD Jean Henry 63 Un premier grand tournant s observe au XVe si cle Apr s avoir atteint un de ses maxima la population du Valais reflue Les ravages de la peste partir de 1349 sont consid rables Dans certains endroits la population diminue de moiti en quelques ann es Ce recul des hommes a des r percussions importantes sur la r partition des cultures Tout se passe comme si les individus moins nombreux pouvaient acc der une alimentation plus riche Transformation de champs de c r ales en pr s de fauche explosion des conflits d alpage augmentation du commerce des
153. ultures irrigu es contre al atoires ou de contre saison Waziri Mato 1999 essentiellement le mara chage et le jardinage et les programmes de grande irrigation comme les rizi res dans les p rim tres am nag s Installation qui assure l puisement des eaux d infiltration WINIST REER J rg 39 Photo 2 Irrigation traditionnelle avec moyens rudimentaires Dans les deux cas bien que moins directement d pendants de la saison des pluies les producteurs sont soumis la disponibilit en eau Les grands p rim tres photo 1 sont en g n ral situ s sur les abords des fleuves comme au S n gal au Mali ou au Niger ou d pendent de la pr sence de barrages sur les oueds comme au Burkina Faso ou dans la r gion du centre du Niger et aux abords imm diats du lac Tchad La p riode d exploitation est en g n ral limit e aux mois frais D s la mi avril les temp ratures sont trop lev es pour conomiquement justifier l irrigation l vaporation directe absorbant une importante 40 La question de l eau au Sahel quantit de l eau disponible La question de la salinisation des sols est de plus accentu e par cette forte vapotranspiration Photo 3 Culture sous pluie mil et sorgho La petite irrigation ou culture de contre saison d bute vers la mi novembre elle est effectu e sur des puits traditionnels ou partir de points d eau avec des moyens souvent rudimentaires photo 2 La prod
154. usage final Efforts des ing nieurs Leif Ohlsson Fig 5 Les trois grands cycles du tour de vis dans l apparition des crises de l eau source Ohlsson 2000 Nous nous sommes inspir s de ce travail pour reprendre l analyse sur plusieurs si cles de diff rents syst mes d irrigation et nous voquerons ici deux cas significatifs les Andes quatoriennes et les Pyr n es Orientales o une documentation historique tr s riche existe travers les proc s de l eau RUF Thierry 55 5 Premier cas d analyse historique Urcuqui nord des Andes quatoriennes Les r seaux d irrigation andins ont t inventori s par le projet de recherche Etude de l irrigation traditionnelle dans les Andes quatoriennes Ruf 1999 Plusieurs dizaines de canaux d irrigation coexistent sur chaque versant Seule une approche historique pouvait permettre de comprendre les logiques d am nagement et l ensemble des institutions et r gles complexes de gestion des eaux Apollin Nu ez Ruf 1998 Les principaux r sultats montrent que plusieurs cycles s encha nent amenant par tapes l accroissement de l offre l extension spatiale des r seaux et en m me temps le morcellement des p rim tres en quartiers et la r partition des ressources en eau selon des principes divers figure 6 Urcuqui on peut rep rer sur 5 si cles d histoire trois grandes spirales similaires celle qu Ohlsson utilise propos de l hydraulique contem
155. uv qu il n existe point de continent austral Et Kerguelen finit par se ranger ses conclusions H y a apparence crit il d apr s le voyage de M Cook que toute cette tendue des mers m ridionales est sem e d les et de rochers mais qu il n y a ni continent ni grande Terre HA MT Fig 2 Port Christmas Mais une chim re ne se laisse pas facilement tuer On trouve encore sous la plume d un certain Laborde dans son Histoire abr g e de la mer du sud en 1791 que la Terre de Gonneville doit se trouver au sud de la DELEPINE Gracie 19 Nouvelle Z lande N crit il pas Je suis convaincu que cette terre est entre le 50e et le 60e degr de latitude sud et assez pr s de la Nouvelle Z lande Je ne vois que cette position qui puisse lui convenir Il faut esp rer que les Anglais ne tarderont pas d couvrir cette contr e qui doit tre bien int ressante puisque les hommes y sont bons On voit que m me le Fran ais Laborde ne compte plus sur la marine fran aise 9 La Terre de Gonneville existe bien Toute cette longue histoire n aurait finalement pas grand int r t autre qu historique si l on n arrivait pas un vrai coup de th tre la fin du 19e si cle C est la d couverte que cette Terre de Gonneville elle existe bien En effet voil qu on retrouve en 1869 la Biblioth que de l Arsenal Paris le dossier complet de la r clamation faite par l abb Paulm
156. ux ans apr s leur d part ils arrivent pied Honfleur Il ne leur reste absolument rien ni les plumasseries les bois rares les animaux exotiques et autres effets rapport s pour le commerce pr s de cent quintaux estime t il mais plus grave ni les journaux de bord ni les portulans ni les dessins Pour porter plainte contre les pirates Gonneville d pose alors un r cit l amiraut de Rouen R duit sa seule m moire il y raconte assez bri vement le voyage par mer et tr s longuement le s jour chez les Indiens leurs m urs leur gouvernement etc Ce r cit reste dans les archives de Rouen et n est donc pas divulgu Quant Essom ricq le fils du roi indien qui a t baptis pendant le retour Gonneville le recueille chez lui et n arrive jamais le ramener comme promis chez les siens Gonneville l adopte lui donne son propre nom de Binot Paulmier et lui fait pouser une sienne parente L ex Essom ricq devient ainsi bon chr tien bon Normand et fait souche il aura 8 enfants Puis on ne parle plus de rien puisque on ne sait rien Et la croyance dans l immense continent austral continue faire son chemin puisque personne ne l a d mentie Les Trois Mondes de La Popelini re 1582 Les drames des guerres de religion suscitent les r flexions des plus grands penseurs de l poque Un historien et g ographe La Popelini re DELEPINE Gracie T1 un protestant publie en 1582
157. x de la rive droite du Rh ne Lors du dernier maximum glaciaire W rm les glaciers locaux d bouchaient en effet dans la vall e principale relativement haute altitude Dorthe Monachon 1993 Avec le recul des glaciers les cours d eau lat raux ont g n ralement incis de profondes gorges de raccordement afin de r tablir leur profil d quilibre C est ce qui explique que les bisses doivent souvent traverser de longues portions REYNARD Emmanuel J 2 2 de versants escarp s entre les prises d eau et les secteurs irriguer situ s sur les interfluves orient s vers la vall e du Rh ne Nous avons montr ailleurs Reynard 1998a que deux r gions sont particuli rement riches en bisses le Valais central entre Riddes et Sierre et plus particuli rement le coteau de l adret ainsi que la r gion de Vi ge La Contr e d Ayent situ e sur l adret de la vall e du Rh ne entre Sierre et Sion voir fig 1 est ainsi au c ur de l une des deux r gions traditionnelles d irrigation Photo 2 Vestiges boutsets du bisse d Ayent Torrent Croix Sur ce secteur le canal autrefois suspendu contre la paroi a t remplac par un tunnel creus en 1831 Ces vestiges ont t restaur s en 1991 et 1997 voir photo 3 L irrigation dans la Contr e d Ayent La Contr e d Ayent terme utilis notamment par Crettaz 1933 d signe la r gion comprise entre la Li ne et la Sionne fig 1 et occup e par l
158. x institutionnels une approche th orique ES dyaan S NE S aaa Re RS ee tee 48 2 4 D s pun ipes contradictoires depuis d s Siecles anses en enes 48 2 2 Lengacementetledes encacement del Etaten Rs sonne 48 2 91 D s jeurentr Acteurs coals eS RENAN NT A na ae 49 24 LA VIS ONU EAN ALES As E cn a E E 50 2 51 La CompeNHONEen ET Services de L Ela tareni RNA dune 50 2 6 Des territoires d cal s d exercice de l autorit sur l eau 51 Synth se entre les visions socio politiques et conomiques de l eau 51 Les repr sentations du temps de l histoire et des trajectoires des IHNSHEUHONS US LES A HOTEL ep 53 Premier cas d analyse historique Urcuqui nord des Andes UAOTIENN S ES nn Re ee ne a ne un de 99 Deuxi me cas d analyse historique des cycles institutionnels les Pyrenees Orientale pnn ne ee ie 58 CONCISO Nae eia A EE EEEE E E e 59 BibOS ADM on E T 59 Les bisses du Valais CIN SOUCHON lu 61 Les donn es S oerapqUeS nn ineianiou 62 L d bubdes srands DISSES ed nen E E 62 L extension et la modernisation des bisses RMRMRRR 64 Les techniques d constrUctHON reann nono ERN 66 Table des mati res II Le Dise Mode d MPIO ESS Re eee nt cn tes 67 JR Sn k 2 E E E A E T E 71 OuelAVENIE pour leS Disses Rs AR te di die 71 BIDHOSTADRIS SSSR A E E RER 72 Agriculture irrigu e et tourisme de randonn e en Valais Le cas du Bisse d Ayent Introduction transformat

L`eau dans tous ses états

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